GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à...

16
ISSN n° 2335-1047 N° 1940 – Dimanche 10 mars 2019 – Prix : 10 DA Le Cnes dénonce une décision «politique» Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier pédagogique déjà insuffisant» LIRE EN PAGES 2-3 Publicité Parti des travailleurs Louisa Hanoune fustige les appels à la dissolution des partis RCD Pour une démarche concertée et un nouveau départ Lire en page 4 Hydrocarbures L’offshore algérien présenté aux compagnies américaines Vitrine incontestée de l’industrie pétrolière et gazière mondiale Le Napec 2019 ouvre ses portes aujourd’hui Lire en page 5 France-Algérie 4 ACG, devoir de mémoire et action citoyenne des deux rives Lire en page 6 Le Musée national des antiquités et des arts islamiques d’Alger saccagé par des délinquants Des objets volés et des bureaux incendiés Lire en page 16 Grand-Prix de Marrakech/Déjà deux éliminations et deux forfaits des judokas algériens Encore des désillusions ! Lire en page 18 Coupe de la Confédération CAF (Groupe D/5 e j : Petrol Altéltico – NA Hussein-Dey, à 14h00) Luanda, escale décisive pour les Nahdistes Lire en page 19 LES VACANCES UNIVERSITAIRES DE PRINTEMPS AVANCÉES A quoi joue Tahar Hadjar ? Décision pour le moins inattendue que celle prise, hier, par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui a annoncé avoir avancé les vacances du printemps au 10 mars, soit à partir d’aujourd’hui, au lieu du 21 du mois en cours.

Transcript of GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à...

Page 1: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

ISSN

n° 2

335-1047

N° 1940 – Dimanche 10 mars 2019 – Prix : 10 DA

PHOT

O : N

EWPR

ESS

PHOT

O : A

MIN

A G

ERRO

UDJ

PHOT

O : E

LSA

FA

DID

A /

REP

ORT

ERS

PHOT

O : A

RCH

IVES

Le Cnes dénonce une décision «politique»Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3

«Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier pédagogique déjà insuf� sant»

LIRE EN PAGES 2-3

Affi c

he a

rchi

ve d

u Fi

bda

(201

2).

1924-2018CHARLES

AZNAVOURLe temps qui

s’en vaLIRE EN PAGE16

LES ÉDITIONS FRANTZ FANON RESTITUENT SA VIE, SON PARCOURSMOHAND TAZROUT, UN INTELLECTUEL ALGÉRIE

A l’ouverture, Ouyahia annonce

l’Académie amazighe pour la � n de l’année

Grand Prix Assia-Djebar La palme de l’année 2018 à Ryad Girod, Nahed Boukhalfa et Mhenni Khali�

L’éditrice Selma Hellal à propos du dernier roman de Ryad Girod, Grand Prix Assia-Djebar 2018

«Une oeuvre singulière et formellement très exigeante»

LIRE EN PAGES 16-17

Le livre fait sa rentréeLe cru 2018

«REPORTERS» FÊTE SA 6e ANNÉE D’EXISTENCE UN GRAND MERCI À NOS LECTEURS ET À NOS ANNONCEURS

Forum national sur le phénomène de la harga

Les réseaux sociaux et des chansons

mis en fauteLIRE EN PAGES 2-3

Géant des Comic-books, il vient de disparaître à l’âge de 95 ans

Stan Lee le fantastique !

LIRE EN PAGE 17

LIRE EN PAGE 5

JOURNÉE DU 25

NOVEMBRE

Economie algérienne

L’emploi et l’investissement,

un besoin pressant !Lire en page 7

Ballon d’or France

Football/Modric est le premier joueur

à briser le règne conjoint de Messi et CR7

Financement non conventionnel de l’économie à fin septembre4005 milliards de dinars sur la planche !

LIRE EN PAGE 2

LIRE EN PAGES 2-3

PRÉSIDENTIELLE DU 18 AVRIL 2019Horizon politique

dégagé sur fond de crise économique

L’opposition en candidatures dispersées

Rebaïne se lance dans la bataille pour la quatrième fois de suiteLes prétendants se multiplient, cogitation chez les hésitants !

LIRE EN PAGES 2-3

Publicité

MARCHÉ DES CHANGES

Marché pétrolierProduction US rec ord, crainte

pour les efforts de l’OpepLire en page 4

La fleurettiste retrouve l’Equipe nationale après une

longue blessureEX

CLUS

IF

Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a plaidé, hier, en faveur de la maîtrise de consommation d’énergie. Il s’exprimait à l’occasion de la présentation par la Creg du programme d’approvisionnement du marché national en gaz naturel pour 2019-2028.

LEUR UTILISATION EXPLOSE AU MAGHREB

CLIMATISEURSCES BOUFFEURS D’ÉNERGIE !

LIRE EN PAGE 5

EXCLUSIF

E L E C T I O N P R É S I D E N T I E L L E D U 1 8 AV R I L 2 0 1 9

Photo archives : Rassemblement

électoral de mars 2014 à la Coupole.

Vague d’indignation après l’assassinat de l’étudiant

Prosper Ndudzo à Sidi-AmarTrois suspects

arrêtés, la police accusée

de laxismeLIRE EN PAGE 4

Parti des travailleursLouisa Hanoune fustige

les appels à la dissolution des partis

RCDPour une démarche concertée

et un nouveau départLire en page 4

HydrocarburesL’offshore algérien présenté

aux compagnies américaines

Vitrine incontestée de l’industrie pétrolière et gazière mondiale

Le Napec 2019 ouvre ses portes aujourd’hui

Lire en page 5

France-Algérie4 ACG, devoir de mémoire et

action citoyenne des deux rivesLire en page 6

Le Musée national des antiquités et des arts islamiques d’Alger saccagé par des délinquants

Des objets volés et des bureaux incendiés

Lire en page 16

Grand-Prix de Marrakech/Déjà deux éliminations et deux forfaits des judokas algériensEncore des désillusions !

Lire en page 18

Coupe de la Confédération CAF (Groupe D/5e j : Petrol Altéltico – NA Hussein-Dey, à 14h00)

Luanda, escale décisive pour les Nahdistes

Lire en page 19

EntreprisePME, à la recherche du million !Lire en page 6

GhardaïaDécor de retour à la tranquillité dans le M’ZabLire en page 8

REPORTAGEChineUn empire du Milieu connecté au futur

La firme n’a pas fini de dévoiler ses atoutsHuawei le «bel ouvrage» mondialLire en pages 12-13 et 14-15

A l’occasion du clap de départ du film sur «Si Mohand Ou M’hand»Mihoubi souhaite la � n de la polémique sur le � lm

«Larbi Ben M’hidi» et tacle le président du HCI

Exposition «Le Pigment au palais» jusqu’au 9 févrierKarim Meziani ou le mystique à la galerie BayaLire en page 16

L’Algérien a brillé lors de la 14e édition des Championnats d’Afrique de cyclisme sur pisteChalel, un pistard en double bronzeLire en page 19

Jeudi 14 février 2019 : le directeur de campagne de

M. Bouteflika au siège de l’UGTA.

Saâdia Sebbah, directrice de la bibliothèque de lecture publique Assia-Djebar«Ne vous moquez jamais de ceux qui ne lisent pas, si vous voulez qu’ils lisent un jour»

CinémaLéon l’Africain, enfi n le fi lm ?

Mucem de Marseille«Algérie rêvée, Algérie vécue»

Pierre Clavé, musicien«Le métissage culturel, une richesse sans frontières»

Retour sur le Festival du film amazighClap de fi n pour un Festival alibi dix-sept ans après son institutionnalisation

Chronique des 2RivesLes poètes, ces porteurs de feuLire en pages 11 à 17

Industrie pharmaceutiqueL’Unop compare les prix

pour les augmenter

M. Khalil Zerrouki, P-DG du laboratoire de production pharmaceutique Soprophal

«Nous avons besoin d’une tari� cation réglementée

et claire»Lire en page 4

Elle sera prête en avril prochainExportations de ciment en quête

d’une stratégie en béton

Importation de produits alimentaires et qualité des eaux plates

Vers le durcissement du contrôle microbiologique

Lire en page 5

Energie électriqueSonelgaz veut s’installer

dans le réseau libyen Lire en page 6

Sahara occidentalNouveaux contacts entre

Marocains et Sahraouis à BerlinLire en page 12

Festival du film amazighFaute de qualité, l’Olivier d’or

du long-métrage reste au placardLire en page 16

Championnat d’Afrique de lutte à Hammamet (Tunisie) / 14 athlètes en stage dès aujourd’huiUltimes réglages à Souidania

Lire en page 18

La FAF chapeautera la LFP pour établir ou modifier la programmation des matchsCalendrier infernal

et contexte complexeLire en page 19

La journée de demain s’annonce particulière en Algérie. Intervenant dans le contexte singulier que vit le pays au rythme des marches et revendications citoyennes, ce sera à n’en pas douter un 8 mars au parfum très politique qui ne ressemblera pas à toutes les fêtes

de la femme passées…

PrésidentielleBen� is se

prononcera le 3 marsLire en page 2

Tayeb Louh en visite à Annaba

«Tout Algérien a le droit de voter et de se porter

candidat»Lire en page 4

Industrie textileGrève générale au complexe

Tayal Lire en page 6

Le président de la JS Kabylie assure que son agression

a été préméditéeLes graves accusations de MellalLire en page 19

E L E C T I O N P R É S I D E N T I E L L E D U 1 8 AV R I L 2 0 1 9

Gaïd Salah en garant du scrutin

Classe politique

Quelles marges de

manœuvre ?

Défections et appels croisés

au report

LIRE EN PAGES 2-3 ET 4

Le FFS retire ses députés et sénateurs

8 mars 2019

GRANDES MARCHES PACIFIQUES

LES VACANCES UNIVERSITAIRES DE PRINTEMPS AVANCÉES

A quoi joue Tahar Hadjar ?Décision pour le moins inattendue que celle prise, hier, par le ministère

de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifi que, qui a annoncé avoir avancé les vacances du printemps au 10 mars,

soit à partir d’aujourd’hui, au lieu du 21 du mois en cours.

Page 2: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

ACTUJOURD'HUId i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 92 ACTUJOURD'HUI d i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 9 3

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

le point

Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 : « En décidant de chambouler le calendrier du congé pédagogique du printemps, le ministère va mettre les étudiants en vacances forcées, une opportunité

pour tous ceux et toutes celles qui veulent manifester de mieux s’organiser pour rejoindre la rue. »

Les vacances universitaires de printemps au titre de l’année universitaire 2018-2019 sont fixées du dimanche 10 mars au 4 avril 2019, selon un arrêté du ministre de l’Enseignement Supérieur et

de la Recherche Scientifique rendu public samedi.

le point

Vacances forcées PAR RABAH SERRADJ

La décision de mettre les étudiants en vacances avant la date prévue initialement à cet effet intervient dans un contexte de tension extrême où les Algériens manifestent dans la rue depuis quelque temps exprimant des revendications politiques. Cette décision, qui pourrait avoir l’effet contraire tant elle pourrait ajouter à la tension parmi les étudiants, est pour le moins insondable. Il reste diffi cile à saisir, en effet, une telle décision comme une tentative de calmer une situation qui semble visiblement se diriger doucement mais sûrement vers l’inconnu. Le fait de vouloir impérativement fermer les enceintes des universités et les cités universitaires durant ces vacances forcées pourrai bien être interprété comme une volonté manifeste d’annihiler un mouvement croissant. Se voulant probablement comme une mesure de détente, celle-ci risque de provoquer une situation de durcissement du mouvement. Les étudiants algériens sont dans une situation de ras-le-bol déjà assez avancé pour pouvoir supporter des décisions abruptes dans des circonstances particulières. Il est évident que les étudiants ne sont pas une catégorie sociale comme les autres. A travers cette catégorie, c’est éminemment l’avenir du pays qui est engagé. Les revendications sociales et éducatives de la sphère estudiantine sont déjà trop nombreuses. Le fait que les étudiants algériens, dans leur écrasante majorité, continuent d’avoir comme principal objectif de poursuivre leurs études à l’étranger est symptomatique d’une crise latente. Une situation de panne qui dure, mais que ne semble pas du tout inquiéter un ministre pour qui un prix Nobel est une affaire dérisoire. Cette décision inattendue du ministre de l’Enseignement supérieur pourrait bien être considérée comme une énième provocation par les masses étudiantes déjà en effervescence et en attente de réponse. En ces moments de tension inédite, il demeure de la plus grande importance d’opter davantage pour une stratégie de détente et non pousser vers plus de tourments.

PAR HOURIA MOULA

Le ministère cherche-t-il ainsi à aff aiblir la dynamique po-pulaire déclenchée depuis le 22 février, en fermant l’un des espa-ces les plus mobilisés et impli-qués dans le mouvement de contestation qui cadence la scène nationale pour le changement du système, à savoir l’université ? Dans l’Arrêté n° 220 datant du 9 mars, modifi ant et complétant l’arrêté 804 du 2 septembre 2018 portant calendrier des vacances universitaires au titre de l’année universitaire 2018-2019, le dé-partement de Tahar Hadjar indi-que que « les vacances de prin-temps sont fi xées dimanche 10 mars 2019 au soir au 4 avril 2019 au soir », tandis que celles de « l’été sont fi xées du jeudi 11 juillet 2019 au soir au 2 septem-bre 2019 au soir ». Si pour ces dernières, l’enjeu n’est pas telle-ment important au vu de la situa-tion que traverse le pays, pour les premières, au contraire, le lien est directement fait. En eff et, les étudiants et les enseignants devaient sortir en congé le 21 mars pour revenir le 5 avril selon le premier calendrier publié dans l’arrêté 804 du 2 septembre. Ain-si, au lieu de deux semaines, le ministère off re ainsi à la famille estudiantine et à celle des ensei-gnants 10 jours de plus. Près d’un mois de congé, histoire

d’éloigner cette grande masse qui se mobilise en force lors des actions de rue pour le change-ment. En eff et, les étudiants ont, depuis le 22 février, toujours été au-devant des manifestations, maintenant la pression sur le sys-tème, même en dehors des grands rassemblements organisés les vendredis. Ils étaient, rappelle-t-on, les premiers à manifester à travers pratiquement toutes les universités du pays, au lende-main du dépôt par Abdelghani Zaâlane, représentant d’Abdela-ziz Boutefl ika, du dossier de can-didature de ce dernier au Conseil constitutionnel, le 3 mars. Pour les manifestations de vendredi, les étudiants ont été les premiers à rejoindre le terrain. Idem pour les enseignants universitaires qui ont marqué leur adhésion à ce mouvement populaire, ne lési-nant sur aucun eff ort pour mobi-liser. Outre l’action de terrain, cette élite ne cesse de s’organiser vu les déclarations signées par des chercheurs et docteurs appe-lant le pouvoir à se soumettre aux revendications du peuple.

LES ÉTUDIANTS RÉPLIQUENT La décision du ministère de l’En-seignement supérieur qui ne concerne pas, faut-il le préciser, le personnel administratif, tech-nique et de service, a suscité la

colère au sein de la famille uni-versitaire. Sur les réseaux so-ciaux, les étudiants et les ensei-gnants défi ent la tutelle en an-nonçant d’ores et déjà ce qui semble être «une désobéissance», appelant à «rester dans les cam-pus et les universités ». Hier, des appels à la manifestation ont été lancés, pour aujourd’hui, au ni-veau de toutes les universités du pays. «Ne tombez pas dans le pièges! Ils ont avancé les vacan-ces universitaires à demain et ont rallongé sa durée pour étouf-fer le mouvement. Ne cédons pas ! Ne cédons rien ! Rendez-vous demain (aujourd’hui, Ndlr) devant toutes les universités du pays », peut-on lire dans l’un des appels. «L’université est la nôtre, pas la leur», dénoncent les étu-diants qui promettent une répli-que forte. D’autres étudiants ont appelé à un rassemblement de-vant le ministère de tutelle ce matin à 9h30. Même les partis politiques à travers leurs cadres

et députés y ont vu une manière d’étouff er le mouvement popu-laire. Pour Ramdane Tazibt, du PT, « les autorités aff olées par l’ampleur (des manifestations) veulent donner un congé de lon-gue durée à tous ». « C’est un sys-tème qui veut casser un thermo-mètre en pensant que la tempé-rature va baisser », a-t-il com-menté. De son côté, Atmane Ma-zouz du RCD a écrit « le ministère de l’Enseignement supérieur dé-cide de revoir le calendrier des vacances des étudiants en annon-çant des «vacances anticipées» dans l’objectif d’aff aiblir la dyna-mique citoyenne de change-ment». Et d’ajouter : «Ne cédons pas et continuons la mobilisa-tion». Le Conseil national des en-seignants du supérieur (Cnes) s’est dit pour sa part, «surpris» par cette décision. Son coordina-teur national, Abdelhafi dh Milat, « a entamé les contacts pour te-nir une réunion extraordinaire du bureau national ».

PAR WAFIA SIFOUANE

Stupeur et incompréhension, telles ont été les réactions des enseignants universitai-res face à la décision du ministère de l’Ensei-gnement supérieur d’avancer les vacances de printemps de douze jours. Une décision qui, en plus d’être complétement inattendue, n’a pas été justifi ée par la tutelle. Pour le Conseil national des enseignants du supérieur, aile Abdelhafi d Milat, cette déci-sion, qui est «une première» dans l’histoire de l’enseignement supérieur, est «purement politique». «Cette décision de fermer les uni-versités est une décision purement politique qui a pour objectif principal de casser le mouvement de protestation des étudiants au sein des campus. Les autorités ont toujours eu peur des mouvements estudiantins, c’est pour cela qu’elles se sont empressées à l’étouff er même si elles savent que ces étu-diants, qui ne pourront manifester au sein du campus, vont se fondre dans les manifesta-tions populaires, le plus important pour la tutelle, c’est de maintenir le calme dans les

universités», a indiqué le syndicaliste. Il a tenu à souligner le sentiment de crainte qu’éprouvent les autorités actuellement, «surtout après le succès de la grève nationale des enseignants universitaires à laquelle nous avons appelé le 5 mars dernier et qui a paralysé 18 universités sur l’ensemble du territoire national». Le coordinateur national du Cnes a annoncé que le syndicat compte réagir à cette décision «arbitraire» dans les prochaines heures. «Il est tout à fait clair que nous allons réagir. En ma qualité de coordi-nateur national, j’ai convoqué l’ensemble des membres du bureau national afi n de dé-cider de la meilleure réaction. Personnelle-ment, je suis pour le rejet de cette décision, mais le dernier mot reviendra à la majorité», a-t-il conclu. De son côté, le Conseil national des enseignants universitaires, aile Abdel-malek Azzi, a également dénoncé la décision de Tahar Hadjar, la qualifi ant de «compléte-ment déconnectée» de la réalité. «Avancer les vacances de printemps, prévues le 21 mars, au 10 mars n’a rien de pédagogique. Il est clair et net qu’il s’agit d’une tentative

d’étouff er les foyers de contestation estu-diantins. Cela est vraiment ridicule et prouve que les autorités sont déconnectées de la réa-lité, car il ne s’agit pas d’un mouvement d’étudiants mais d’une dimension nationa-le», a-t-il indiqué, en ajoutant qu’il apportera la réponse du Cnes à cette décision dès aujourd’hui. Pour sa part, le Rassemblement actions jeunesse (RAJ) a qualifi é la décision de Hadjar de «tentative du pouvoir pour af-faiblir le mouvement populaire et pacifi que en envoyant les étudiants en vacances avant le moment», peut-on lire sur la page offi ciel-le du Rassemblement. La section de l’univer-sité de Béjaïa de l’association a, d’ailleurs, lancé un appel à l’ensemble des étudiants sur le territoire national à se présenter aujourd’hui à leurs universités et d’ouvrir les portes dans «une logique de désobéissance au ministère de l’Enseignement supérieur». Cet appel, largement relayé sur les réseaux sociaux, a vite trouvé écho auprès des étu-diants qui comptent être nombreux aujourd’hui à occuper les campus pour dire «non» aux vacances surprises.

Le Cnes dénonce une décision «politique»

Le ministère de l’Enseignement envoie étudiantset enseignants en congé avant l’heure

A quoi joue Hadjar ?Décision pour le moins inattendue que celle prise hier par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifi que, qui a annoncé avoir avancé les vacances du printemps au 10 mars, soit à partir d’aujourd’hui, au lieu du 21 du mois en cours.

PAR LEÏLA ZAÏMI

Pour le professeur Rekhila, le ministre a «la prérogative d’avancer ou de retarder les dates des vacan-ces» universitaires. «Dans le contexte que connaît actuellement l’universi-té, cette décision n’était pas souhai-table car elle va écourter un calen-drier pédagogique déjà insuffi sant». Les retards pris chaque année pour commencer les cours ainsi que les absences motivées ou non des ensei-gnants et des membres de l’encadre-ment « réduisent déjà fortement le nombre d’heures » devant être ensei-gnées. Ces heures perdues, ajoute

l’enseignant, sont rarement rattra-pées alors que l’enceinte universitai-re est le lieu de confl its fréquents qui ne permettent pas le strict respect du calendrier pédagogique.Et au professeur Rekhila de s’interro-ger : « Si l’idée de M. Hadjar est d’avancer les vacances pour empê-cher des étudiants de prendre part aux manifestations de rue actuelles, je ne crois vraiment pas qu’elle soit bonne. Au contraire ! » « En décidant de chambouler le calendrier du congé pédagogique du printemps, il va mettre les étudiants en vacances for-cées, une opportunité pour tous ceux et toutes celles qui veulent manifes-

ter de mieux s’organiser pour rejoin-dre la rue ». « Encore une fois, je ne pense pas que cela soit une bonne initiative d’arrêter les cours avant la date prévue, cela va beaucoup gêner les étudiants qui veulent suivre nor-malement les cours et terminer nor-malement l’année ». « La volonté de tout étudiant digne de ce nom est de disposer des heures et des conditions de formation requises soit pour bou-cler son année soit pour décrocher son diplôme avec succès ». « Aller

contre cette volonté est anti-pédago-gique », a insisté le professeur.« Théoriquement, l’année pédagogi-que à l’université est de neuf mois. Dans la réalité, elle est de sept mois et cette période déjà insuffi sante n’est jamais respectée à la lettre », a-t-il ajouté. Il est à noter que la déci-sion de Tahar Hadjar d’avancer la date des vacances de printemps ne concerne pas les fonctionnaires, les techniciens et le personnel de servi-ces dans les universités.

PAR MERIEM KACI

La décision de Tahar Hadjar d’avancer les vacances universitaires a fait réagir la sphère du web et les réseaux sociaux. La plupart des réactions signées par des étudiants sur le réseau Facebook sont hostiles au changement du calendrier du congé pédagogique du printemps opéré par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifi que. Sur les pages consacrées au thème, on peut, en eff et, lire des commentaires considérant la décision de M. Hadjar de « plan diabolique » ou de « décision injuste pour

casser un mouvement pacifi ste ». D’autres posts parlent de « solution pour faire face au mouvement estudiantin » engagé dans les manifestations de rue. Par ailleurs, de nombreux étudiants, via leurs pages Facebook, ont appelé leurs camarades « à ne pas se soumettre à la décision ministérielle et à se rendre aux cours » aujourd’hui. Pour eux, les vacances « commencent le 21 mars, pas avant». D’autres ont lancé le mot d’ordre : « Une marche contre la décision de Hadjar », relayé par des enseignants également. D’autres encore estiment que l’initiative du

ministre de changer le calendrier des vacances est une « manœuvre » pour court-circuiter la marche prévue aujourd’hui par les étudiants et éviter qu’elle ne relance le mouvement au sein des universités. A Bouira, des centaines d’étudiants ont manifesté à l’intérieur des campus universitaires pour dénoncer un «précédent » et une « lâche décision ». Sur les réseaux sociaux, toujours, beaucoup d’étudiants ont « remercié » Tahar Hadjar de leur avoir donné le temps de « mieux s’organiser et se consacrer au renforcement du mouvement populaire »...

Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3

« Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier pédagogique déjà insuf� sant »Professeur à l’université d’Alger 3, l’enseignant en sciences juridiques, Amer Rekhila a réagi, hier, à la décision du ministre de l’Enseignement supérieur d’avancer la date des vacances universitaires de printemps. Cette trêve, prévue le 21 mars, commence aujourd’hui 10 mars et se poursuivra jusqu’au 4 avril au soir.

Sur les réseaux sociaux, « une provocation » !

PAR INES DALI

Le front social s’anime chaque jour un peu plus en ces temps de mo-bilisation citoyenne. Les diff érents syndicats représentant plusieurs sec-teurs d’activité ont d’ores et déjà pré-paré leur calendrier d’actions de la semaine pour maintenir la pression et réitérer leur appel au changement. A commencer par les syndicats auto-nomes de l’Education nationale qui ne comptent pas lâcher prise et an-noncent une grève nationale pour le 13 mars prochain. L’Intersyndicale déclare, dans un communiqué sanc-tionnant sa réunion en session extra-ordinaire, suivre de très près l’évolu-tion de la situation que vit le pays et «ne peut donc pas rester en marge du mouvement populaire», étant donné que ses membres sont «des enfants du peuple». En plus d’avoir appelé les ensei-gnants et l’ensemble du personnel du secteur à «se joindre avec force aux

marches citoyennes pacifi ques, no-tamment celles des vendredi», le col-lectif des syndicats autonomes ap-pelle les travailleurs de l’Education nationale à observer une grève mer-credi prochain. Le mot d’ordre est donné pour que ce mouvement soit accompagné par des marches pacifi -ques, qui démarrent des directions de l’éducation des 48 wilayas à partir de 10 heures. L’Intersyndicale, qui regroupe six syndicats (l’Unpef, le Cela, le Sete, le Cnapest, le Snpest et le Satef), a également décidé de maintenir le boycott de toutes les ac-tivités organisées par le ministère de l’Education nationale dans le contex-te actuel que vit le pays.La journée de mercredi prochain ver-ra, également, une autre activité qui intervient dans le sillage du mouve-ment populaire. C’est celle de la Confédération des cadres de la fi nan-ce et de la comptabilité (Ccfc) que préside Karim Mahmoudi. En eff et, des organisations du secteur des

Finances ont appelé à un rassemble-ment devant le ministère des Finan-ces le 13 mars pour rejoindre les re-vendications populaires aspirant au changement. Cette décision inter-vient au terme d’une rencontre au siège de la Ccfc, à laquelle étaient présents Madjid Ramdani de la Ccfc, Meriem Aïnouz de la Coordination des femmes cadres, Madjid Amrani de la Coordination des receveurs, Hamid Abdelaoui de la Coordination des directeurs fi nanciers et compta-bles, Nacéra Senhadji de la Coordi-nation des banques et compagnies d’assurances, Mounir Hadj Ali de la Coordination des diplômés en fi nan-ces et comptabilité et Farida Aïouaz de la Coordination des cadres des postes. Ces organisations parlent de nombreux maux dont souff re l’admi-nistration, dont «la gabegie» et de «la corruption qui touche tous les paliers de la société algérienne».Les organisations du secteur des fi -nances évoquent, également, «l’acca-

parement des richesses nationales» et font allusion à l’oligarchie, signalant que «durant ces trente dernières an-nées, 1 400 milliards de dollars ont été dépensés, 500 milliards de dol-lars ont été détournés sous plusieurs formes : blanchiment, surfactura-tions, actualisations injustifi ées des projets». Par ailleurs, le mouvement de protestation des avocats ne faiblit pas. L’Union nationale des barreaux d’Algérie a appelé l’ensemble de ses membres au boycott de toutes les audiences au niveau de toutes les ju-ridictions du pays à partir de lundi 11 mars pour une durée de quatre jours. Des robes noires comptent également organiser des rassemble-ments de protestation devant les tri-bunaux et les cours au niveau natio-nal. Les avocats qui ont rejoint la contestation populaire ont organisé des marches tout au long de la se-maine passée pour réclamer des changements politiques profonds et l’Etat de droit.

Selon la direction générale de la Sûreté nationale 195 individus arrêtés, plus de 100 blessés et aucun décès parmi les policiersPAR LEILA ZAIMI

Près de 200 arrestations ont été enregistrées à Alger à l’issue de la marche qui a eu lieu vendredi et qui s’est déroulée dans le calme et la sérénité, si ce n’est ces regrettables actes de violence et de vandalisme signalés à la fi n de la journée de protestation. La DGSN a, par ailleurs, réfuté les informations faisant état du décès d’un policier contrairement à ce qui a été partagé sur les réseaux sociaux.La DGSN évoque, à cet eff et, un nombre important de délinquants qui s’est introduit parmi les manifestants à des fi ns de pillage et de saccage. «La direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) informe, qu’à la fi n de cette journée du vendredi 8 mars 2019, au niveau des quartiers Krim-Belkacem et Didouche-Mourad, un nombre important de délinquants s’est manifesté dans le but de commettre des actes de saccage et de vandalisme», selon un communiqué qu’elle a rendu public hier. «L’intervention des services de police a permis l’interpellation de 195 individus, objet actuellement d’enquêtes approfondies», a précisé la DGSN, qui déplore les blessures subies par 112 de ses éléments, «actuellement pris en charge au niveau des services de santé de la Sûreté nationale».Par ailleurs, La DGSN a démenti des informations, diff usées notamment sur les réseaux sociaux, selon lesquelles un policier aurait été tué lors des manifestations qui se sont déroulées à Alger et dans plusieurs villes du pays. «La direction générale de la Sûreté nationale dément formellement les allégations partagées sur les réseaux sociaux annonçant la mort d’un policier lors des manifestations du vendredi», est-il souligné dans le communiqué, précisant qu’aucun décès «n’a été enregistré dans les rangs de la police sauf quelques blessés».Il faut souligner que la marche s’est déroulée dans la sérénité tout au long de la journée qui a vu des milliers de personnes battre le pavé pour célébrer la Journée internationale de la femme et exprimer un désir de changement politique. Des scènes de violence ont été également déplorées en fi n de la marche du 1er mars dernier avec des actes de vandalisme enregistrés aux environs de l’hôtel Al Djazair (ex-Saint-Georges). Et suite à cet incident, il a été recommandé aux manifestants de rentrer chez eux vers 17h30 pour éviter tout dérapage. Malheureusement, le déroulement de la marche d’avant-hier a été également terni par des comportements semblables avec des actes de vandalisme qui ont ciblé, entre autres, le Musée public national des antiquités et arts islamiques.

Contestation citoyenneIntenses activités sur le front social

Page 3: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

ACTUJOURD'HUId i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 92 ACTUJOURD'HUI d i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 9 3

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

le point

Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 : « En décidant de chambouler le calendrier du congé pédagogique du printemps, le ministère va mettre les étudiants en vacances forcées, une opportunité

pour tous ceux et toutes celles qui veulent manifester de mieux s’organiser pour rejoindre la rue. »

Les vacances universitaires de printemps au titre de l’année universitaire 2018-2019 sont fixées du dimanche 10 mars au 4 avril 2019, selon un arrêté du ministre de l’Enseignement Supérieur et

de la Recherche Scientifique rendu public samedi.

le point

Vacances forcées PAR RABAH SERRADJ

La décision de mettre les étudiants en vacances avant la date prévue initialement à cet effet intervient dans un contexte de tension extrême où les Algériens manifestent dans la rue depuis quelque temps exprimant des revendications politiques. Cette décision, qui pourrait avoir l’effet contraire tant elle pourrait ajouter à la tension parmi les étudiants, est pour le moins insondable. Il reste diffi cile à saisir, en effet, une telle décision comme une tentative de calmer une situation qui semble visiblement se diriger doucement mais sûrement vers l’inconnu. Le fait de vouloir impérativement fermer les enceintes des universités et les cités universitaires durant ces vacances forcées pourrai bien être interprété comme une volonté manifeste d’annihiler un mouvement croissant. Se voulant probablement comme une mesure de détente, celle-ci risque de provoquer une situation de durcissement du mouvement. Les étudiants algériens sont dans une situation de ras-le-bol déjà assez avancé pour pouvoir supporter des décisions abruptes dans des circonstances particulières. Il est évident que les étudiants ne sont pas une catégorie sociale comme les autres. A travers cette catégorie, c’est éminemment l’avenir du pays qui est engagé. Les revendications sociales et éducatives de la sphère estudiantine sont déjà trop nombreuses. Le fait que les étudiants algériens, dans leur écrasante majorité, continuent d’avoir comme principal objectif de poursuivre leurs études à l’étranger est symptomatique d’une crise latente. Une situation de panne qui dure, mais que ne semble pas du tout inquiéter un ministre pour qui un prix Nobel est une affaire dérisoire. Cette décision inattendue du ministre de l’Enseignement supérieur pourrait bien être considérée comme une énième provocation par les masses étudiantes déjà en effervescence et en attente de réponse. En ces moments de tension inédite, il demeure de la plus grande importance d’opter davantage pour une stratégie de détente et non pousser vers plus de tourments.

PAR HOURIA MOULA

Le ministère cherche-t-il ainsi à aff aiblir la dynamique po-pulaire déclenchée depuis le 22 février, en fermant l’un des espa-ces les plus mobilisés et impli-qués dans le mouvement de contestation qui cadence la scène nationale pour le changement du système, à savoir l’université ? Dans l’Arrêté n° 220 datant du 9 mars, modifi ant et complétant l’arrêté 804 du 2 septembre 2018 portant calendrier des vacances universitaires au titre de l’année universitaire 2018-2019, le dé-partement de Tahar Hadjar indi-que que « les vacances de prin-temps sont fi xées dimanche 10 mars 2019 au soir au 4 avril 2019 au soir », tandis que celles de « l’été sont fi xées du jeudi 11 juillet 2019 au soir au 2 septem-bre 2019 au soir ». Si pour ces dernières, l’enjeu n’est pas telle-ment important au vu de la situa-tion que traverse le pays, pour les premières, au contraire, le lien est directement fait. En eff et, les étudiants et les enseignants devaient sortir en congé le 21 mars pour revenir le 5 avril selon le premier calendrier publié dans l’arrêté 804 du 2 septembre. Ain-si, au lieu de deux semaines, le ministère off re ainsi à la famille estudiantine et à celle des ensei-gnants 10 jours de plus. Près d’un mois de congé, histoire

d’éloigner cette grande masse qui se mobilise en force lors des actions de rue pour le change-ment. En eff et, les étudiants ont, depuis le 22 février, toujours été au-devant des manifestations, maintenant la pression sur le sys-tème, même en dehors des grands rassemblements organisés les vendredis. Ils étaient, rappelle-t-on, les premiers à manifester à travers pratiquement toutes les universités du pays, au lende-main du dépôt par Abdelghani Zaâlane, représentant d’Abdela-ziz Boutefl ika, du dossier de can-didature de ce dernier au Conseil constitutionnel, le 3 mars. Pour les manifestations de vendredi, les étudiants ont été les premiers à rejoindre le terrain. Idem pour les enseignants universitaires qui ont marqué leur adhésion à ce mouvement populaire, ne lési-nant sur aucun eff ort pour mobi-liser. Outre l’action de terrain, cette élite ne cesse de s’organiser vu les déclarations signées par des chercheurs et docteurs appe-lant le pouvoir à se soumettre aux revendications du peuple.

LES ÉTUDIANTS RÉPLIQUENT La décision du ministère de l’En-seignement supérieur qui ne concerne pas, faut-il le préciser, le personnel administratif, tech-nique et de service, a suscité la

colère au sein de la famille uni-versitaire. Sur les réseaux so-ciaux, les étudiants et les ensei-gnants défi ent la tutelle en an-nonçant d’ores et déjà ce qui semble être «une désobéissance», appelant à «rester dans les cam-pus et les universités ». Hier, des appels à la manifestation ont été lancés, pour aujourd’hui, au ni-veau de toutes les universités du pays. «Ne tombez pas dans le pièges! Ils ont avancé les vacan-ces universitaires à demain et ont rallongé sa durée pour étouf-fer le mouvement. Ne cédons pas ! Ne cédons rien ! Rendez-vous demain (aujourd’hui, Ndlr) devant toutes les universités du pays », peut-on lire dans l’un des appels. «L’université est la nôtre, pas la leur», dénoncent les étu-diants qui promettent une répli-que forte. D’autres étudiants ont appelé à un rassemblement de-vant le ministère de tutelle ce matin à 9h30. Même les partis politiques à travers leurs cadres

et députés y ont vu une manière d’étouff er le mouvement popu-laire. Pour Ramdane Tazibt, du PT, « les autorités aff olées par l’ampleur (des manifestations) veulent donner un congé de lon-gue durée à tous ». « C’est un sys-tème qui veut casser un thermo-mètre en pensant que la tempé-rature va baisser », a-t-il com-menté. De son côté, Atmane Ma-zouz du RCD a écrit « le ministère de l’Enseignement supérieur dé-cide de revoir le calendrier des vacances des étudiants en annon-çant des «vacances anticipées» dans l’objectif d’aff aiblir la dyna-mique citoyenne de change-ment». Et d’ajouter : «Ne cédons pas et continuons la mobilisa-tion». Le Conseil national des en-seignants du supérieur (Cnes) s’est dit pour sa part, «surpris» par cette décision. Son coordina-teur national, Abdelhafi dh Milat, « a entamé les contacts pour te-nir une réunion extraordinaire du bureau national ».

PAR WAFIA SIFOUANE

Stupeur et incompréhension, telles ont été les réactions des enseignants universitai-res face à la décision du ministère de l’Ensei-gnement supérieur d’avancer les vacances de printemps de douze jours. Une décision qui, en plus d’être complétement inattendue, n’a pas été justifi ée par la tutelle. Pour le Conseil national des enseignants du supérieur, aile Abdelhafi d Milat, cette déci-sion, qui est «une première» dans l’histoire de l’enseignement supérieur, est «purement politique». «Cette décision de fermer les uni-versités est une décision purement politique qui a pour objectif principal de casser le mouvement de protestation des étudiants au sein des campus. Les autorités ont toujours eu peur des mouvements estudiantins, c’est pour cela qu’elles se sont empressées à l’étouff er même si elles savent que ces étu-diants, qui ne pourront manifester au sein du campus, vont se fondre dans les manifesta-tions populaires, le plus important pour la tutelle, c’est de maintenir le calme dans les

universités», a indiqué le syndicaliste. Il a tenu à souligner le sentiment de crainte qu’éprouvent les autorités actuellement, «surtout après le succès de la grève nationale des enseignants universitaires à laquelle nous avons appelé le 5 mars dernier et qui a paralysé 18 universités sur l’ensemble du territoire national». Le coordinateur national du Cnes a annoncé que le syndicat compte réagir à cette décision «arbitraire» dans les prochaines heures. «Il est tout à fait clair que nous allons réagir. En ma qualité de coordi-nateur national, j’ai convoqué l’ensemble des membres du bureau national afi n de dé-cider de la meilleure réaction. Personnelle-ment, je suis pour le rejet de cette décision, mais le dernier mot reviendra à la majorité», a-t-il conclu. De son côté, le Conseil national des enseignants universitaires, aile Abdel-malek Azzi, a également dénoncé la décision de Tahar Hadjar, la qualifi ant de «compléte-ment déconnectée» de la réalité. «Avancer les vacances de printemps, prévues le 21 mars, au 10 mars n’a rien de pédagogique. Il est clair et net qu’il s’agit d’une tentative

d’étouff er les foyers de contestation estu-diantins. Cela est vraiment ridicule et prouve que les autorités sont déconnectées de la réa-lité, car il ne s’agit pas d’un mouvement d’étudiants mais d’une dimension nationa-le», a-t-il indiqué, en ajoutant qu’il apportera la réponse du Cnes à cette décision dès aujourd’hui. Pour sa part, le Rassemblement actions jeunesse (RAJ) a qualifi é la décision de Hadjar de «tentative du pouvoir pour af-faiblir le mouvement populaire et pacifi que en envoyant les étudiants en vacances avant le moment», peut-on lire sur la page offi ciel-le du Rassemblement. La section de l’univer-sité de Béjaïa de l’association a, d’ailleurs, lancé un appel à l’ensemble des étudiants sur le territoire national à se présenter aujourd’hui à leurs universités et d’ouvrir les portes dans «une logique de désobéissance au ministère de l’Enseignement supérieur». Cet appel, largement relayé sur les réseaux sociaux, a vite trouvé écho auprès des étu-diants qui comptent être nombreux aujourd’hui à occuper les campus pour dire «non» aux vacances surprises.

Le Cnes dénonce une décision «politique»

Le ministère de l’Enseignement envoie étudiantset enseignants en congé avant l’heure

A quoi joue Hadjar ?Décision pour le moins inattendue que celle prise hier par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifi que, qui a annoncé avoir avancé les vacances du printemps au 10 mars, soit à partir d’aujourd’hui, au lieu du 21 du mois en cours.

PAR LEÏLA ZAÏMI

Pour le professeur Rekhila, le ministre a «la prérogative d’avancer ou de retarder les dates des vacan-ces» universitaires. «Dans le contexte que connaît actuellement l’universi-té, cette décision n’était pas souhai-table car elle va écourter un calen-drier pédagogique déjà insuffi sant». Les retards pris chaque année pour commencer les cours ainsi que les absences motivées ou non des ensei-gnants et des membres de l’encadre-ment « réduisent déjà fortement le nombre d’heures » devant être ensei-gnées. Ces heures perdues, ajoute

l’enseignant, sont rarement rattra-pées alors que l’enceinte universitai-re est le lieu de confl its fréquents qui ne permettent pas le strict respect du calendrier pédagogique.Et au professeur Rekhila de s’interro-ger : « Si l’idée de M. Hadjar est d’avancer les vacances pour empê-cher des étudiants de prendre part aux manifestations de rue actuelles, je ne crois vraiment pas qu’elle soit bonne. Au contraire ! » « En décidant de chambouler le calendrier du congé pédagogique du printemps, il va mettre les étudiants en vacances for-cées, une opportunité pour tous ceux et toutes celles qui veulent manifes-

ter de mieux s’organiser pour rejoin-dre la rue ». « Encore une fois, je ne pense pas que cela soit une bonne initiative d’arrêter les cours avant la date prévue, cela va beaucoup gêner les étudiants qui veulent suivre nor-malement les cours et terminer nor-malement l’année ». « La volonté de tout étudiant digne de ce nom est de disposer des heures et des conditions de formation requises soit pour bou-cler son année soit pour décrocher son diplôme avec succès ». « Aller

contre cette volonté est anti-pédago-gique », a insisté le professeur.« Théoriquement, l’année pédagogi-que à l’université est de neuf mois. Dans la réalité, elle est de sept mois et cette période déjà insuffi sante n’est jamais respectée à la lettre », a-t-il ajouté. Il est à noter que la déci-sion de Tahar Hadjar d’avancer la date des vacances de printemps ne concerne pas les fonctionnaires, les techniciens et le personnel de servi-ces dans les universités.

PAR MERIEM KACI

La décision de Tahar Hadjar d’avancer les vacances universitaires a fait réagir la sphère du web et les réseaux sociaux. La plupart des réactions signées par des étudiants sur le réseau Facebook sont hostiles au changement du calendrier du congé pédagogique du printemps opéré par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifi que. Sur les pages consacrées au thème, on peut, en eff et, lire des commentaires considérant la décision de M. Hadjar de « plan diabolique » ou de « décision injuste pour

casser un mouvement pacifi ste ». D’autres posts parlent de « solution pour faire face au mouvement estudiantin » engagé dans les manifestations de rue. Par ailleurs, de nombreux étudiants, via leurs pages Facebook, ont appelé leurs camarades « à ne pas se soumettre à la décision ministérielle et à se rendre aux cours » aujourd’hui. Pour eux, les vacances « commencent le 21 mars, pas avant». D’autres ont lancé le mot d’ordre : « Une marche contre la décision de Hadjar », relayé par des enseignants également. D’autres encore estiment que l’initiative du

ministre de changer le calendrier des vacances est une « manœuvre » pour court-circuiter la marche prévue aujourd’hui par les étudiants et éviter qu’elle ne relance le mouvement au sein des universités. A Bouira, des centaines d’étudiants ont manifesté à l’intérieur des campus universitaires pour dénoncer un «précédent » et une « lâche décision ». Sur les réseaux sociaux, toujours, beaucoup d’étudiants ont « remercié » Tahar Hadjar de leur avoir donné le temps de « mieux s’organiser et se consacrer au renforcement du mouvement populaire »...

Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3

« Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier pédagogique déjà insuf� sant »Professeur à l’université d’Alger 3, l’enseignant en sciences juridiques, Amer Rekhila a réagi, hier, à la décision du ministre de l’Enseignement supérieur d’avancer la date des vacances universitaires de printemps. Cette trêve, prévue le 21 mars, commence aujourd’hui 10 mars et se poursuivra jusqu’au 4 avril au soir.

Sur les réseaux sociaux, « une provocation » !

PAR INES DALI

Le front social s’anime chaque jour un peu plus en ces temps de mo-bilisation citoyenne. Les diff érents syndicats représentant plusieurs sec-teurs d’activité ont d’ores et déjà pré-paré leur calendrier d’actions de la semaine pour maintenir la pression et réitérer leur appel au changement. A commencer par les syndicats auto-nomes de l’Education nationale qui ne comptent pas lâcher prise et an-noncent une grève nationale pour le 13 mars prochain. L’Intersyndicale déclare, dans un communiqué sanc-tionnant sa réunion en session extra-ordinaire, suivre de très près l’évolu-tion de la situation que vit le pays et «ne peut donc pas rester en marge du mouvement populaire», étant donné que ses membres sont «des enfants du peuple». En plus d’avoir appelé les ensei-gnants et l’ensemble du personnel du secteur à «se joindre avec force aux

marches citoyennes pacifi ques, no-tamment celles des vendredi», le col-lectif des syndicats autonomes ap-pelle les travailleurs de l’Education nationale à observer une grève mer-credi prochain. Le mot d’ordre est donné pour que ce mouvement soit accompagné par des marches pacifi -ques, qui démarrent des directions de l’éducation des 48 wilayas à partir de 10 heures. L’Intersyndicale, qui regroupe six syndicats (l’Unpef, le Cela, le Sete, le Cnapest, le Snpest et le Satef), a également décidé de maintenir le boycott de toutes les ac-tivités organisées par le ministère de l’Education nationale dans le contex-te actuel que vit le pays.La journée de mercredi prochain ver-ra, également, une autre activité qui intervient dans le sillage du mouve-ment populaire. C’est celle de la Confédération des cadres de la fi nan-ce et de la comptabilité (Ccfc) que préside Karim Mahmoudi. En eff et, des organisations du secteur des

Finances ont appelé à un rassemble-ment devant le ministère des Finan-ces le 13 mars pour rejoindre les re-vendications populaires aspirant au changement. Cette décision inter-vient au terme d’une rencontre au siège de la Ccfc, à laquelle étaient présents Madjid Ramdani de la Ccfc, Meriem Aïnouz de la Coordination des femmes cadres, Madjid Amrani de la Coordination des receveurs, Hamid Abdelaoui de la Coordination des directeurs fi nanciers et compta-bles, Nacéra Senhadji de la Coordi-nation des banques et compagnies d’assurances, Mounir Hadj Ali de la Coordination des diplômés en fi nan-ces et comptabilité et Farida Aïouaz de la Coordination des cadres des postes. Ces organisations parlent de nombreux maux dont souff re l’admi-nistration, dont «la gabegie» et de «la corruption qui touche tous les paliers de la société algérienne».Les organisations du secteur des fi -nances évoquent, également, «l’acca-

parement des richesses nationales» et font allusion à l’oligarchie, signalant que «durant ces trente dernières an-nées, 1 400 milliards de dollars ont été dépensés, 500 milliards de dol-lars ont été détournés sous plusieurs formes : blanchiment, surfactura-tions, actualisations injustifi ées des projets». Par ailleurs, le mouvement de protestation des avocats ne faiblit pas. L’Union nationale des barreaux d’Algérie a appelé l’ensemble de ses membres au boycott de toutes les audiences au niveau de toutes les ju-ridictions du pays à partir de lundi 11 mars pour une durée de quatre jours. Des robes noires comptent également organiser des rassemble-ments de protestation devant les tri-bunaux et les cours au niveau natio-nal. Les avocats qui ont rejoint la contestation populaire ont organisé des marches tout au long de la se-maine passée pour réclamer des changements politiques profonds et l’Etat de droit.

Selon la direction générale de la Sûreté nationale 195 individus arrêtés, plus de 100 blessés et aucun décès parmi les policiersPAR LEILA ZAIMI

Près de 200 arrestations ont été enregistrées à Alger à l’issue de la marche qui a eu lieu vendredi et qui s’est déroulée dans le calme et la sérénité, si ce n’est ces regrettables actes de violence et de vandalisme signalés à la fi n de la journée de protestation. La DGSN a, par ailleurs, réfuté les informations faisant état du décès d’un policier contrairement à ce qui a été partagé sur les réseaux sociaux.La DGSN évoque, à cet eff et, un nombre important de délinquants qui s’est introduit parmi les manifestants à des fi ns de pillage et de saccage. «La direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) informe, qu’à la fi n de cette journée du vendredi 8 mars 2019, au niveau des quartiers Krim-Belkacem et Didouche-Mourad, un nombre important de délinquants s’est manifesté dans le but de commettre des actes de saccage et de vandalisme», selon un communiqué qu’elle a rendu public hier. «L’intervention des services de police a permis l’interpellation de 195 individus, objet actuellement d’enquêtes approfondies», a précisé la DGSN, qui déplore les blessures subies par 112 de ses éléments, «actuellement pris en charge au niveau des services de santé de la Sûreté nationale».Par ailleurs, La DGSN a démenti des informations, diff usées notamment sur les réseaux sociaux, selon lesquelles un policier aurait été tué lors des manifestations qui se sont déroulées à Alger et dans plusieurs villes du pays. «La direction générale de la Sûreté nationale dément formellement les allégations partagées sur les réseaux sociaux annonçant la mort d’un policier lors des manifestations du vendredi», est-il souligné dans le communiqué, précisant qu’aucun décès «n’a été enregistré dans les rangs de la police sauf quelques blessés».Il faut souligner que la marche s’est déroulée dans la sérénité tout au long de la journée qui a vu des milliers de personnes battre le pavé pour célébrer la Journée internationale de la femme et exprimer un désir de changement politique. Des scènes de violence ont été également déplorées en fi n de la marche du 1er mars dernier avec des actes de vandalisme enregistrés aux environs de l’hôtel Al Djazair (ex-Saint-Georges). Et suite à cet incident, il a été recommandé aux manifestants de rentrer chez eux vers 17h30 pour éviter tout dérapage. Malheureusement, le déroulement de la marche d’avant-hier a été également terni par des comportements semblables avec des actes de vandalisme qui ont ciblé, entre autres, le Musée public national des antiquités et arts islamiques.

Contestation citoyenneIntenses activités sur le front social

Page 4: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

24 HEURES AU PAYSd i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 94

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

PAR NADIA BELLIL

Lors d’une rencontre organisée, au siège national du parti à Belfort, El Harrach, la patronne du PT a consi-déré que «ceux qui appellent à la dissolution et au rejet des partis pré-parent consciemment ou incons-ciemment la transformation du sur-saut révolutionnaire en un prin-temps arabe. C’est-à-dire en un cha-os sanglant, ou bien préparent le lit à un système politique pire que le système du parti unique qui ne peut être que le fascisme». Louisa Hanou-ne entrevoit dans ces appels, éma-nant d’intellectuels, «la dissolution de toutes les structures politiques et sociales de la société pour que la so-ciété soit totalement paralysée». A ses yeux, «dresser la jeunesse et le peuple contre les partis politiques sans distinction équivaut à détruire tous les cadres et formes d’organisa-tion politiques et sociales dans la société». Plus fondamentalement, elle estime que l’attitude de ceux qui plaident en faveur de la dissolution

des partis «est pour jeter la majorité dans les bras, soit d’un système autoritaire dictatorial, comme cela s’est produit en Egypte, soit d’un protectorat étranger ou encore un système totalitaire». Aussi, et tout en expliquant que «la présence des partis et des organisations permet l’ouverture d’un débat», la patronne du PT fait remarquer que «les cen-tres qui envoient des provocateurs ou des casseurs ont pour objectif de dire à la majorité du peuple, qui cherche la voie de l’émancipation politique et sociale, que le départ du système honni et purifi é signifi erait le chaos». «Leur objectif est donc de terroriser la jeunesse et les larges couches comme cela s’est produit au Yémen en 2011 quand il y a eu un soulèvement révolutionnaire magni-fi que avec des milliers de Yéméni-tes», explique-t-elle. Aussi, et tout en appelant à faire la distinction entre l’Etat et le régime, Louisa Hanoune soutient que «les institutions chez nous sont gangrénées par les aff aires et l’argent sale. Chez nous, c’est un

système autoritaire qui s’est doté d’une façade démocratique artifi -cielle après octobre 88 pour se régé-nérer et qui a dégénéré maintenant par sa mafi otisation, dans l’oli-garchie et dans les partis du pouvoir, et impose son hégémonie par la fraude électorale». Dans le même or-dre d’idées, la conférencière dénon-ce «des forces politiques qui ont des moyens fi nanciers et médiatiques et qui, à partir des capitales occidenta-les et de certaines capitales arabes du Golfe, depuis le 22 février et même avant, matraquent la jeunesse pour dévier le processus révolution-naire et lui donner des objectifs po-

litiques qui sont en contradiction avec la démocratie». Et à Louisa Ha-noune de lancer vigoureusement : «Alerte aux aventuriers et à ceux qui préparent le pire.» «Le PT est partie prenante de l’aspiration de la majo-rité à la démocratie. Le PT n’a de leçons à recevoir de personne en matière de militantisme et de sacri-fi ces, notamment de ceux qui veu-lent confi squer ce mouvement révo-lutionnaire populaire», tranche-t-el-le. Par ailleurs, l’oratrice a dénoncé les «partisans de la continuité qui ont commencé à bouger». «C’est ce qu’on a constaté hier à la Place du 1er-Mai», fait-elle observer.

Mustapha Bouchachi, avocat Pour un dialogue inclusif et des institutions de transition

PAR MILINA KOUACI

Les marches populaires et pacifi ques que vit le pays depuis trois semaines «émanent du peuple et des Algériens, sans que ces derniers ne soient manipulés ou orientés par une quelconque partie étrangère». Tel est le constat fait, hier à Alger, par les invités de l’ONG Rassemblement actions jeunesse (RAJ), à savoir l’avocat et défenseur des droits de l’Homme, Mustapha Bouchachi, et l’enseignant à la faculté d’Alger III, Boudjemaâ Redouane.«Il n’y a pas de main étrangère dans ce mouvement. Même la diaspora est sortie avec les mêmes mots d’ordre en brandissant des slogans en arabe et en tamazight hostiles au système. Preuve que le mouvement est populaire et sans infi ltration étrangère», a affi rmé M. Bouchachi. «Le peuple s’est senti humilié», insiste le défenseur des droits de l’Homme. Pour Me Bouchachi, «l’Etat est en crise, puisque les gens au pouvoir ne trouvent pas une personne consensuelle apte à leur garantir une sortie saine». Et de rappeler qu’«un Etat ne se repose pas sur une personne mais sur des institutions». Abondant dans le même sens, Boudjemaâ Redouane soutiendra que le pays «vit une crise de système et non de personne». Il relève que le peuple a atteint un degré de conscience et de maturité politiques qui l’ont fait sortir dans la rue. L’enseignant universitaire considère que «la notion de gouvernance absolue», établie au lendemain de l’Indépendance, «a détruit le pays et son passé» et qu’elle «menace son présent et son avenir». Cette politique est «un danger absolu pour l’unité du pays», alerte l’enseignant. A ses yeux, le pays devrait aller vers un système de «gouvernance démocratique», en séparant les pouvoirs juridique, législatif et exécutif des institutions de l’Etat. M. Redouane évoque également la nécessité d’avoir «un contre-pouvoir», avec une forte société civile qui aura pour principale mission de surveiller les institutions de l’Etat et leur fonctionnement.Sur le mouvement populaire, qui en est à sa troisième semaine, l’enseignant universitaire se dit «étonné» de voir des manifestants aussi pacifi stes dans les marches. «J’étais surpris de ne pas voir les manifestants user de violences alors que c’est un peuple qui a été violenté depuis de longues décennies». La priorité pour l’instant, selon Me Bouchachi, est de gérer cette «période de transition», en associant tous les Algériens au dialogue. «Il faut que les activistes réussissent à accompagner ce mouvement populaire, en ouvrant la voie au dialogue et au débat pour permettre l’interaction entre la société civile, les partis politiques, les universités et autres espaces de concertations». Un dialogue qui dégagerait des instances et des institutions de transition, poursuit-il. «On veut protéger ce mouvement pacifi que, sans nous accorder nous-mêmes l’autorité parentale dudit mouvement». Dans cette logique, le défenseur des droits de l’Homme invite la société civile à être «opérationnelle» pour l’aboutissement du mouvement pacifi ste, «sans précipitation» parce que, prévient-il, le système en place «n’est pas encore délogé». Le processus de transition, explique-t-il, est bâti sur le consensus. «La plus grande menace est de reproduire un système sans assise sociale », avertit-il, en référence au report de l’élection qui vise à «reproduire le même système».

PAR AGHILAS SADI

Le Front des forces socialistes (FFS) plonge de nouveau dans une crise interne. Des détracteurs du coordinateur national de l’instance présidentielle du parti Ali Laski ont orchestré un véritable coup de for-ce, vendredi dernier, en vue de re-prendre le contrôle des appareils du plus vieux parti de l’opposition. En eff et, au moment où les Algériens manifestent par millions dans les rues d’Alger et d’autres villes du pays, des députés accompagnés de quelques membres du conseil natio-nal ont tenté d’occuper le siège na-tional du FFS à Alger pour organi-ser une session extraordinaire du

conseil national. A l’ordre du jour de cette session, la destitution du premier secrétaire du parti et la tra-duction du coordinateur de l’ins-tance présidentielle devant la com-mission de discipline. Les deux par-ties se sont aff rontées au siège na-tional. Après négociations, un com-promis a été trouvé. Il s’agit d’ins-taller un nouveau premier secrétaire national par intérim, en l’occurren-ce Mehani Haddadou, qui occupe la fonction de président de l’APW de Béjaïa. « L’Instance présidentielle en date du 8 mars 2019 met fi n aux fonctions du premier secrétaire na-tional Monsieur Hadj Djilani Mo-hammed et nomme le camarade Mehanni Haddadou premier secré-

taire national par intérim », indique un communiqué du parti. Il ajoute : « Une réunion de l’instance prési-dentielle va se tenir dans les plus brefs délais pour la désignation d’un premier secrétaire national. Un conseil national sera programmé dans un délai ne dépassant pas 30 jours ». Notons que la décision de l’Instance présidentielle, prise mer-credi dernier, de retirer des parle-mentaires est la goutte qui a fait déborder le vase FFS. La majorité des députés et sénateurs du FFS ont mal accueilli la décision et sont al-lés jusqu’à remettre en cause son opportunité. Ils estiment que la di-rection de leur formation politique n’aurait pas dû prendre une telle dé-

cision. Certains parlementaires du FFS ont publiquement refusé de dé-missionner, comme en témoigne le communiqué publié par le groupe parlementaire quelques heures seu-lement après la décision de retrait prise par l’instance présidentielle.Les militants du parti ont violem-ment critiqué l’état dans lequel se trouve leur parti. Des voix se sont élevées pour appeler à la sagesse et au respect des textes internes du parti. D’autres militants déplorent la faible présence du FFS dans le mouvement populaire que connaît le pays ces dernières semaines. Pour eux, le FFS, compte tenu de son passé politique, devait être à l’avant-garde d’un mouvement.

PAR NAZIM BRAHIMI

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a es-timé, hier, que la situation actuelle du pays exige de la classe politique de défi nir les méthodes et les ac-tions de nature à permettre à l’Algé-rie d’appréhender le nouveau départ attendu.Dans un communiqué, rendu public au lendemain des marches organi-sées à travers le pays, le RCD a noté qu’«en cette heure grave et porteuse d’espérances, les acteurs de la classe politique comme ceux de la société civile qui ont entendu, compris et accompagné les appels de notre peuple, savent que les carrières et les ambitions ne sont pas à l’ordre du jour».Pour le parti de Mohcine Belabbas, «il s’agit de concevoir, de défi nir et

de programmer les méthodes et les actions qui permettront à l’Algérie d’appréhender, enfi n, le nouveau départ attendu depuis l’indépen-dance». Il a souligné avoir «toujours appelé et œuvré à l’avènement d’une alternative démocratique concertée, seule perspective à même d’honorer le combat historique du peuple algérien pour son émancipa-tion et de donner une suite positive à la dynamique citoyenne en cours digne de la généreuse mobilisation, engagée essentiellement par notre jeunesse». Sur les marches du ven-dredi 8 mars, le RCD considère que «les millions d’Algériennes et d’Al-gériens qui ont défi lé le 8 mars 2019 ont défi nitivement disqualifi é le système politique et appellent à l’ouverture d’une nouvelle ère». Sa-luant cette mobilisation dont «l’exemplarité transcende une scène

nationale longtemps dominée par les crispations et les peurs», le RCD a estimé que les manifestants «ont, par là-même, arraché le droit de se donner les institutions de leur choix pour parachever l’indépendance na-tionale». Pour cette formation de la mouvance démocratique, «cette lame de fond salvatrice de la jeu-nesse algérienne exige des appro-ches politiques transparentes et pu-bliques qui doivent rompre avec les tractations occultes, souvent syno-nymes de manipulations renvoyant à des aff rontements claniques, qui, outre qu’elles sont à l’origine du dé-sastre national, sont le contraire des prémices qui annoncent l’Algérie nouvelle». Dans ces conditions, ajoute le RCD, «le départ du chef de l’Etat, de son gouvernement et la dissolution du Parlement avec ses deux chambres constituent un Smig

pour éviter tout dérapage ou une vaine tentative d’un retour en ar-rière». Le RCD, rappelle que le Conseil national du parti avait pris, début février, la décision de «rejeter cette énième opération de désigna-tion d’un chef de l’Etat», tout en mettant en garde contre «la tenta-tion d’un règlement de comptes en-tre chapelles politiques par institu-tions interposées». Dans la même résolution il avait été fait état d’une «déliquescence institutionnelle et de délabrement social qui excluent toute mobilisation en faveur d’une refondation libérée, aussi bien des considérations étroites des clans que des chapelles politiques qui ont mené le pays vers l’abîme», esti-mant qu’«aucune candidature, aucune personnalité, aucun parti seul n’est à même de pouvoir re-dresser la situation».

Au moment où le peuple revendique le changementLe FFS en bute à une nouvelle crise interne

S’adressant à la classe politique et la société civileLe RCD veut une démarche concertée pour un nouveau départ

Parti des travailleurs

Louisa Hanoune fustige les appels à la dissolution des partisLa secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a criblé de critiques, hier, les appels à la dissolution des formations politiques.

Page 5: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

24 HEURES AU PAYS d i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 9 5

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

Colonne w

Traitement des déchets ménagers L'Algérie intéressée par l'expérience allemande L'expérience allemande dans la valorisation des déchets solides ménagers, atteignant un recyclage de 95% grâce à un traitement «mécano-biologique», a été présentée, hier à Alger, à la demande du ministère l’Environnement et des Energies renouvelables.Intéressée par cette nouvelle technologie de traitemen «mécano-biologique», permettant un gain économique et une protection environnementale «très considérable», le ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables avait invité les représentants de la société Allemande «Wehrle Umwelt Gmeh», afi n de présenter leur savoir-faire à l'occasion du 2e Salon international de l’environnement et des énergies renouvelables «SIEERA 2019», ouvert jeudi dernier au Palais des expositions.Présentant l'expérience allemande usant depuis 2006 de la technologie de traitement «mécano-biologique», M. Walid Akkari, de la société allemande «Wehrle Umwelt Gmeha, a relevé que cette technologie de pointe a permis en Allemagne le recyclage de cent mille tonnes de déchets solides ménagers par an, dont 80 mille tonnes ont été transformés en «RDF», un combustible de haute qualité.La technologie de traitement «mécano-biologique» est utilisée par la société a Allemande «Wehrle Umwelt Gmeh», qui est spécialisée dans le traitement des lixiviats des déchets (les eaux mêlées à des déchets) et des eaux usées industrielles, ainsi que la valorisation et le recyclage des déchets ménagers.La technologie «mécano-biologique» est une technologie très avancée qui valorise les déchets et maximise le recyclage énergétique.Il a relevé que cette technologie de pointe peut être appliquée en Algérie pour lui permettre de passer de la méthode de l'enfouissement de ses déchets vers leur valorisation par un traitement «mécano-biologique.L'application de cette technologie en Algérie va permettre une valorisation maximale de ses déchets ménagers et mixtes pouvant aller jusqu'à 95% mettant fi n aux émissions nocives du monoxyde de carbone, a-t-il souligné, ajoutant que cette méthode permettra aussi une production énergétique considérable sous forme de combustible. Il a relevé que le recyclage des déchets va également permettre la création d'emplois et la mise sur pied de micro-entreprises spécialisées en recyclage du plastique, du verre et autres déchets. «SIEERA 2019», qui se tient au Palais des expositions à Alger, du 7 au 10 mars en cours, est placé sous le thème : «Les énergies renouvelables hors réseau au service d’un environnement durable dans le sud algérien et les zones enclavées». Il se veut une opportunité d'aff aires, d'échanges d'expériences et d'expertises pour réaliser des partenariats dans les domaines du recyclage et de la valorisation des déchets industriels et municipaux ainsi que dans les énergies renouvelables non raccordées au réseau.Cette deuxième édition a vu la participation de 140 exposants professionnels et institutionnels dont 22 exposants étrangers issus de sept pays dont la Chine en tant qu «l’Invitée d’honneur». Le salon cible un public professionnel dont des opérateurs économiques versés dans le domaine de la protection de l’environnement et des énergies renouvelables, des scientifi ques et des étudiants mais aussi, le grand public, en prévoyant un nombre de 15 000 visiteurs qui devraient affl uer vers ce salon tout au long de ces quatre jours.

(APS)

PAR BOUZID CHALABI

C’est aujourd’hui que s’ouvre, au Centre des conventions d’Oran, la 9e édition du Salon international de l’industrie pétrolière et gazière en Afrique du Nord (Napec 2019). Un rendez-vous d’une grande im-portance par le nombre de pays y participant (40), de délégations (850) et d’exposants (570) sur un espace de 15 300m2 et, enfi n, le nombre de visiteurs attendus, soit 27 630, a-t-on appris des organisa-teurs. Au menu de ce salon, qui se tiendra du 10 au 13 mars, de nom-breuses conférences-débats seront données autour du thème «les fu-turs enjeux du secteur énergétique sur les plans national et internatio-nal». Les organisateurs du Napec 2019, forts de leur expérience ac-quise tout au long des huit éditions précédentes, affi rment avoir réuni toutes les conditions pour assurer le bon déroulement de cet événement et que ce sera l’occasion aux nom-

breux participants, acteurs dans les secteurs énergétiques et pétroliers, notamment, de découvrir les der-nières avancées technologiques dans le domaine. On en veut pour preuve la forte participation des leaders mondiaux auxquels le mi-nistre de l’Energie, M. Mustapha Guitouni, avait fait appel à diff é-rentes occasion pour venir investir dans l’amont pétrolier et gazier ainsi que dans la pétrochimie et les industries de transformation. En ce qui concerne les moyens de capter l’intérêt des opérateurs lors du Na-pec 2019, on apprend des organisa-teurs que l’édition de cette année sera marquée par des conférences sur diff érentes thématiques, entre autres sur l’amélioration des condi-tions d’attractivité des investisse-ments en termes de défi s et pers-pectives. «Ces conférences seront animées par des acteurs, experts et analystes dans les diff érentes thé-matiques», soulignent les organisa-teurs dans leur communiqué de

présentation de ce grand évène-ment scientifi que et économique. Toujours selon les organisateurs, des conférences vont porter sur la transformation numérique dans le secteur pétrolier et la valeur ajou-tée des nouvelles technologies en termes de gain en effi cacité, en per-formances, en réduction de coût et en amélioration des processus de production et management. Par ailleurs, d’autres thèmes concer-nant les défi s majeurs du secteur, dont le renouvellement des réser-ves de l’Algérie en hydrocarbures, seront également abordés lors de cette manifestation, qui verra la participation de la compagnie pé-trolière nationale Sonatrach et d’autres groupes internationaux. On apprend également que la ques-tion du «mix énergétique» à l’hori-zon 2030, dont lequel le gaz aura une place prépondérante, avec beaucoup de défi s à relever, sera abordée également par les interve-nants, ainsi que «la vision future

sur l’équation d’équilibre entre ga-rantir les exportations et répondre, en même temps, à la demande lo-cale grandissante».Le Napec 2019 fait fi gure du plus grand événement pétrolier en Afri-que et en Méditerranée, et est l’oc-casion idoine pour les participants de découvrir tout ce que le pays a acquis comme expérience dans les domaines pétrolier et gazier. Ce sera aussi un cadre idéal pour les pays nord-africains d’exposer leur potentiel pétrolier et les opportuni-tés d’investissements et ce dans le strict respect de la réglementation en vigueur dans les pays de la ré-gion. Notons, enfi n, qu’un large programme d’animation culturelle se tiendra en parallèle de l’évène-ment avec pour but de mettre en valeur le patrimoine culturel du pays et de faire découvrir aux par-ticipants la ville d’Oran, capitale industrielle qui abritera les pro-chains jeux Méditerranéens de 2021.

Vitrine incontestée de l’industrie pétrolière et gazière mondiale Le Napec 2019 ouvre ses portes aujourd’hui

Le développement pétrolier off shore fi gure parmi les priorités de Sonatrach. Cette dernière devrait d’ailleurs entamer la prospection off shore cette année avec un premier forage prévu durant le deuxième semestre au large de Béjaïa et de Skikda.

PAR FARID MESSAOUD

Il s’agit d’un projet d’envergure dont l’annonce a été faite vendredi dernier à Houston lors de la 12e édi-tion du Forum algéro-américain sur l’énergie. Il n’est pas fortuit que So-natrach ait évoqué cela devant le gratin de l’industrie pétrolière amé-ricaine. La compagnie nationale en diffi -culté en matière d’exploration tente en fait de susciter l’intérêt des gran-des entreprises américaines dont certaines sont connues pour leur sa-voir-faire dans les technologies ma-rines. Elle a établi un calendrier concernant ce projet. De même qu’elle a fourni des données som-maires sur le potentiel en pétrole et en gaz de la zone à explorer. Il a été ainsi souligné que l’acquisition des données sismiques 2D et 3D sera achevée au premier semestre en cours, alors que les volumes asso-ciés à ce premier puits sont estimés à plusieurs trillions de mètres cubes

de gaz biogénique. Lors d’une ses-sion du forum consacré au potentiel off shore en Algérie, Youcef Khan-far, directeur des nouvelles ressour-ces au groupe Sonatrach, a indiqué que la côte ouest du pays est aussi susceptible de contenir du pétrole, avec une extraction prévue à plu-sieurs millions de barils pour le pre-mier puits qui sera foré dans cette région du pays. Il a également pré-cisé que l’analyse des données sis-miques 2D de la côte Est suggère une similitude entre ces réserves et le méga gisement off shore de Zohr découvert en Egypte. Le site algérien a de quoi séduire ! Evalué à près de 30 trillions de mè-tres cubes de gaz, le gisement de Zohr devrait permettre à l’Egypte de répondre à une bonne partie de ses besoins en gaz sur plusieurs dé-cennies. Ce méga gisement devrait redonner une indépendance gazière à l’Egypte et la placer au cœur du hub gazier de l’est de la Méditerra-

née. Pour autant, Khanfar a précisé que seule l’évaluation de la sismi-que 3D pourra confi rmer cette simi-litude. La prospection des littoraux Est et Ouest est menée en partena-riat avec le Français Total et l’Ita-lien ENI. Sonatrach a signé en octo-bre dernier les premiers contrats d’exploration off shore avec ces deux groupes internationaux, mar-quant une nouvelle ère dans sa quête vers l’augmentation de sa production d’hydrocarbures. Le risque exploration est partagé entre les trois groupes, a précisé Salah Mekmouche vice-président amont du groupe Sonatrach, préci-sant que le bateau qui va mener la campagne sismique marine au large de Béjaïa et Skikda va arriver de Malte au plus tard fi n mars. L’inter-prétation des données sismiques récoltées prendra, quant à elle trois mois. Mais pourquoi les deux mul-tinationales (ENI et Total) sont in-téressées par l’off -shore ? Pour cer-

tains, elles espèrent obtenir un fi -nancement par le crédit d’impôt sur la production des gisements saha-riens, crédit d’impôt introduit par la loi pétrolière de 2005. Il est utile de rappeler qu’en vertu d’un décret exécutif publié au Journal offi ciel n°12, paru, il y a quelques jours, il est attribué à l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), un titre minier pour les activités de recher-che et/ou d’exploitation des hydro-carbures sur le périmètre dénommé «off shore Algérie» d’une superfi cie de 131 165,44 Km2 et adjacent aux territoires des wilayas d’El Tarf, de Annaba, de Skikda, de Jijel, de Bé-jaïa, de Tizi Ouzou, de Boumerdès, d’Alger, de Tipaza, de Chlef, de Mostaganem, d’Oran, de Aïn Té-mouchent et de Tlemcen. L’Etat vient ainsi établir les frontières des sous-zones pour des activités d’ex-ploration et d’exploitation pétroliè-re en mer.

Hydrocarbures

L’offshore algérien présenté aux compagnies américaines

L’offshore, un gisement d’espoir pour l’industrie pétrolière algérienne mais

aussi d’énormes défis au futur.

Page 6: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

24 HEURES AU PAYSd i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 96

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

PAR MERIEM KACI

Le photographe et écrivain ren-dait hommage à Paul Teitgen, an-cien secrétaire général de la préfec-ture d’Alger en 1957, ancien résis-tant, déporté à Dachau, torturé par la Gestapo durant la Seconde Guerre mondiale et l’occupation de la France par l’Allemagne nazie. M. Teitgen, qui devait avoir 100 ans le mercredi 7 février, a démissionné de son poste de secrétaire général, on le sait, pour protester contre les actes de torture pratiqués par l’armée colo-niale française à cette époque. Elles lui rappelaient celles qu’il avait su-bies du temps du nazisme. Dans son hommage à la fi gure historique de Paul Teitgen et pour son refus de la plaie coloniale, Michaël Duperrin ré-sume aussi à sa façon l’action de l’as-sociation depuis sa création en 2004, il y a quinze ans. Lors d’un récent passage avec son épouse à la rédaction de « Reporters » à Alger, un de ses membres, Chris-tian Travers, lui-même un ancien ap-pelé en Algérie durant la Guerre de libération, explique bien ce qu’est la 4ACG : «Un collectif associatif consti-tué de personnes qui œuvrent au rap-prochement entre les Français et les Algériens à travers des actions de ci-toyenneté responsable.» Les valeurs et les objectifs de l’asso-ciation sont directement inspirés de l’article premier de la déclaration universelle des droits de l’Homme. La feuille de route de cette associa-tion est la «Charte pour la fraternisa-tion entre les peuples français et al-gérien», que leur président a signé en mars 2016 et que toute association partageant ses valeurs, tant du côté algérien que du côté français, est ap-pelée à rejoindre. Une des dispositions fondamentales de cette charte est de «ne pas mettre sur le même plan l’oppresseur et l’op-primé» et de militer pour la recon-naissance des «violations graves des

droits de l’Homme commises au cours de la guerre. Il convient également d’«honorer les mémoires des victimes de tous les massacres collectifs et de reconnaître les exactions subies par les popula-tions civiles, quelles qu’elles soient, du 8 mai 1945 à juillet 1962. Cette exigence de vérité, de part et d’autre, est le chemin qui mène vers la récon-ciliation et qui, nous sommes nom-breux à le souhaiter, conduira vers plus de fraternité entre nous. Il faut mettre des mots sur les maux et construire ensemble une nouvelle étape de notre destin ! »

DEVOIR DE MÉMOIRE ET DE VÉRITÉCe devoir de mémoire et de justice s’accompagne aujourd’hui, comme nous l’a indiqué Christian Travers, d’actions qui consistent en l’organi-sation de voyages, d’accompagne-ments et de soutiens à des associa-tions dans notre pays. Les membres fondateurs de la 4ACG, d’anciens sol-

dats de l’armée française, militent pour «la vérité comme source de jus-tice et d’apaisement» entre Français et Algériens, a expliqué M. Travers, le verbe tranquille, l’œil pétillant, ex-primant et décrivant avec fi erté les valeurs et les actions développées par son association, à savoir «partici-per à une œuvre de fraternisation et de soutien après avoir été embarqués malgré nous dans des guerres colo-niales, celles qui ont si longtemps martyrisé et appauvri le peuple algé-rien nous apporte une grande satis-faction». Il s’agit de «réparer» par des gestes «modestes», mais symboliquement forts : jumelage de communes fran-çaises et algériennes, visites en Algé-rie, aide matérielle à des associations citoyennes, témoignages dans des établissements scolaires pour faire ressentir les horreurs de la guerre, en général, et de la guerre d’Algérie, en particulier. Ces témoignages qui in-cluent chaque fois que possible des témoignages d’appelés, de moudja-hid, d’anciens harki et de pieds-noirs,

permettent d’évoquer la complexité de cette guerre et de montrer qu’elle n’a fait que des victimes. Bien sou-vent, les blessures encore vives de ces victimes contribuent à alimenter les fractures bien visibles de la so-ciété française. «Devant les élèves, rassembler ces anciens ennemis, qui sont devenus frères est un geste fort qui les impressionne.»

«DÉNONCER L’HORREUR DE LA GUERRE», RAPPROCHER… Comment ? «Certains anciens appe-lés refusent de toucher leur pension d’anciens combattants. Nous, au sein de l’association, on la reverse à titre de soutien et d’accompagnement à des projets d’intérêt général menés par des associations algériennes mais, également, dans d’autres pays pour le soutien de causes nobles et de défense des libertés», explique M. Travers. Son association, «laïque,

sans couleur politique ni ligne idéo-logique», compte aujourd’hui plus de 400 militants et ses actions ne ces-sent de prendre de l’ampleur. Depuis 2005, la 4ACG, accompagne en par-tenariat, avec l’association Bede de Montpellier, le village Tazla, à une trentaine de kilomètres d’Ighil Ali, un village de Petite Kabylie dure-ment touché durant la guerre de libé-ration. Depuis 2009, l’association est engagée, dans le cadre des activités menées par l’ONG Touiza solidarité de Marseille, avec des partenaires al-gériens (Ajie) en relation avec l’éco-logie, l’artisanat et la préservation du patrimoine immatériel. Cet engage-ment s’eff ectue sous forme de micro-crédits destinés aux femmes et jeunes pour la création et l’accompagne-ment d’activités rémunératrices dans les secteurs de l’artisanat, l’environ-nement et le tourisme local. Elle in-tervient à Constantine avec l’associa-tion Wafa, depuis 2011, dans la créa-tion d’un centre d’aide par le travail pour de jeunes autistes ou défi cients mentaux. Il en est de même avec l’as-sociation Waha, en relation avec le monde de la formation et du travail, et SOS Bab El Oued pour la jeunesse. Pour les membres de la 4ACG, il est crucial de libérer la parole, de parler de «l’horreur de la guerre», de la dé-noncer et de réconcilier les mémoires par des actions citoyennes, au pré-sent», résumera Christian Travers. Il rappellera que la 4 ACG milite pour la création d’un offi ce franco-algé-rien pour la jeunesse, sur le modèle de ce qui a été fait avec succès entre la France et l’Allemagne, car l’avenir appartient à la jeunesse et elle est en demande de tout ce qui pourra rap-procher nos peuples et nos pays.

PS : Nous signalons que l’associa-tion 4ACG dispose d’un site extrê-mement riche en informations sur la Guerre de libération et ses suites. On peut le consulter sur WWW.4acg.org

ASSOCIATIONS 4 ACG, devoir de mémoire et action citoyenne des deux rivesLe 5 février dernier, l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (4ACG) publiait sur son portail une tribune de Michaël Duperrin sur Paul Teitgen.

PAR FERIEL NOURINE

Le divorce gagne de plus en plus d’espace en Algérie, enregistrant des chiff res en progres-sion constante et sans interruption. Ceux de l’année 2018 font état de 68 284 divorces contre 65 637 en 2017, selon l'experte juridi-que Souad Kassâa, qui s’exprimait lors d'une rencontre nationale sur ce phénomène de so-ciété organisée à l'Université des sciences isla-miques Emir-Abdelkader. Ce nombre équivaut à un record en Algérie.« Le taux de divorce a atteint son plus haut ni-veau en Algérie depuis l’indépendance », a pré-cisé Mme Kassâa dans sa communication intitu-lée « Les problématiques juridiques et de juris-prudence du divorce ». Les tribunaux chargés du traitement des litiges familiaux à travers le territoire national ont enregistré « une moyen-ne annuelle supplémentaire de plus de 5 000 aff aires de divorce, soit un cas de divorce tou-tes les 6 heures », a-t-elle souligné, précisant que 30% des divorces sont signalés parmi des couples nouvellement mariés et étaient pro-noncés après consentement des deux parties, sur décision du juge ou unilatéralement. Pour sa part, l'enseignante universitaire Zoubida

Akroufa dira que « l'Algérie est le cinquième pays à l'échelle arabe qui enregistre un taux élevé en termes de divorce », ajoutant que 90 % des cas de divorce ont été prononcés dans un état de colère. Près de 15 000 cas de répudia-tion ont été recensés durant l’année 2018 en Algérie, a-t-elle fait savoir.La montée du phénomène du divorce est géné-rée par « l'ignorance des dispositions relatives au divorce et la mauvaise interprétation et confusion de certaines fatwas diff usées sur des chaînes satellitaires », a expliqué Mme Akrou-fa. Intervenant à son tour, Abdelwahab Merab-tine, imam et enseignant principal auprès de la direction des Aff aires religieuses de Constanti-ne, a souligné la nécessité de créer un comité scientifi que qui regroupe les compétences uni-versitaires ainsi qu'une instance auprès du conseil de la justice chargée des aff aires fami-liales. Ceci permettrait « de venir à bout des problèmes familiaux sans recourir au divorce », a-t-il estimé.A noter que cette rencontre sur le divorce a vu la participation de plusieurs enseignants-cher-cheurs venus des diff érentes universités du pays, en plus de cadres de la direction des Af-faires religieuses.

68 284 nouveaux cas en 2018Divorce, des chiffres records

Conseil de l'Ordre des pharmaciens Mise en garde contre la consommation abusive du médicament «Dexamethasone»Le Conseil de l'Ordre des pharmaciens du Sud-ouest du pays a mis en garde hier contre la consommation abusive du médicament «Dexamethasone» (un anti-infl ammatoire stéroïdien (AIS) par plusieurs catégories de la population.«Ce médicament, qui est prescrit normalement sur ordonnance par les praticiens de la santé pour diminuer la douleur ou pour les allergies, est aussi utilisé pour une prise de poids rapide par plusieurs catégories de la population dont des femmes désirant grossir le plus rapidement possible», a précisé cette instance régionale.«Il provoque plusieurs eff ets secondaires graves, notamment de violentes éruptions cutanées, troubles menstruels, faiblesse musculaire, cardiopathie, diabète et troubles du sommeil», a-t-on expliqué. «Le Dexamethasone, qui est commercialisé uniquement au niveau des offi cines pharmaceutiques, ne doit pas être acquis sur le marché informel, car les utilisateurs ingèrent en fait des corticoïdes très puissants, ce qui met a mal leur santé», a-t-on ajouté. Cette alerte sur la consommation abusive de ce médicament par le Conseil de l’Ordre des pharmaciens dans le Sud-ouest est venue à la suite de la saisie récemment par la 9e sûreté urbaine de Bechar, de 1 000 boîtes de ce médicament totalisant 100 000 comprimés. Deux individus ont tenté d’introduire frauduleusement dans le marché informel ce médicament, ont été arrêtés et présentés devant la justice qui a ordonné leur mise en détention préventive pour trafi c de produits pharmaceutiques et leur distribution sans autorisation légale, selon la cellule de communication de la sûreté de wilaya. (APS)

Christian Travers, membre de la 4 ACG et fervent militant du rapprochement associatif franco-algérien.

Page 7: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

INTÉRIEUR/VUEd i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 98

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

DE MILA, ZAOUI ABDERAOUF ET APS

Ce séminaire organisé par la cham-bre de l’agriculture de Mila, la DSA, les banques, les assurances et le conseil in-terprofessionnel de la fi lière et encadré par Mokrane Maâmar, directeur du dé-veloppement des produits végétaux auprès du ministère de l’Agriculture, avait pour objectif de faire connaître la fi lière tomate aux éventuels agricul-teurs de la wilaya et de les encourager à investir dans ce créneau qui prend de plus en plus d’ampleur à travers le pays. Le nombre de transformateurs et de producteurs ne cesse d’évoluer. Du-rant l’année écoulée, pas moins de 23000 hectares ont été cultivés avec une récolte de plus de 15 000 quintaux de tomates. Mila pourrait, au vu de sa proximité avec les wilayas pilotes de la tomate industrielle, prétendre à un rôle très important dans la production et la transformation de ce produit. Des ex-perts dans le domaine, invités pour la

circonstance, sont intervenus pour donner plus d’éclaircissements sur cet-te fi lière. Dans ce cadre, le directeur du développement des produits végé-taux auprès du ministère de l’Agricul-ture Mokrane Maâmar a affi rmé que la fi lière de la tomate industrielle a connu une «évolution remarquable» et un «bond qualitatif» à l’échelle nationale dans l’élargissement des surfaces culti-vées et la production réalisée. Au cours des dernières années, la fi lière de la to-mate industrielle a connu un dévelop-pement à travers le pays avec une sur-face cultivée dépassant les 23.000 hec-tares la saison écoulée et une produc-tion nationale dépassant les 15 millions de quintaux, avec des prévisions d’élar-gissement de la surface cultivée jusqu’à plus de 27.000 hectares au titre de l’ac-tuelle saison agricole, a précisé le même responsable. L’engouement ma-nifesté pour cette activité agricole fi -gure parmi les éléments ayant contri-bué à la promotion de cette fi lière, a

déclaré le même responsable qui a fait état aussi de l’augmentation du nom-bre des transformateurs contribuant «au développement de cette fi lière no-tamment dans les régions où ce genre d’activité n’est pas exercée». Saluant l’initiative de la wilaya de Mila pour l’organisation de ce séminaire régional auquel ont pris part 11 wilayas et des producteurs et transformateurs, M. Mokramme, précisant que Mila est considérée comme «un pôle de produc-tion de l’ail et du lait», a fait part de que cette wilaya peut également déve-lopper la fi lière de la tomate industriel-le, eu égard a-t-il argumenté «de la proximité de cette wilaya des régions pilotes dans la production de la tomate industrielle». Pour sa part le président de la Chambre agricole de Mila, Amar Lamoussi a relevé la réservation d’une surface de 70 hectares pour cette acti-vité au titre de l’actuelle saison agricole

soulignant que cette wilaya entame «les premiers pas» dans la production de la tomate industrielle. Au cours de cette rencontre, le directeur de l’insti-tut technique des légumes d’Oum El Bouaghi, Mohamed Boudermine a in-sisté sur l’importance de la récupéra-tion des résidus de l’opération de trans-formation de la tomate, utiles dans «l’industrie para pharmaceutique et de cosmétiques». Un exposé sur les expé-riences réalisées à l’Est du pays dans le domaine de la production de la tomate a été présenté par le représentant du Conseil interprofessionnel de la fi lière de la tomate, Messaoud Chebbah, qui a appelé à l’utilisation des connaissances scientifi ques dans le développement de cette agriculture notamment dans les volets, analyse du sol et gestion de l’eau. La protection de la tomate des diff érentes pathologies a été aussi abor-dée lors de cette rencontre.

Saisie de plus de 2 000 comprimés d’ecstasyDE SÉTIF, A.LOUCIFLes éléments de la Brigade de recherche et d’investigation (BRI), relevant du groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Sétif, ont saisi à la fi n de la semaine écoulée, pas moins de 2 090 comprimés d’ecstasy et arrêté deux individus âgés de 30 et 34 ans, a-t-on appris de la cellule de communication de ce corps constitué. En eff et, l’opération de saisie a été opérée au niveau de la station-services de Babor sur l’autoroute Est-Ouest, suite à des informations parvenues à la gendarmerie, ajoute notre source. La fouille minutieuse d’un véhicule suspect a permis la découverte d’une quantité de 2 090 comprimés d’ecstasy. L’enquête a permis aux mêmes éléments d’arrêter par la suite le deuxième suspect.

Plus de 70 quintaux de tabac à chiquer contrefait saisisDans le cadre de la lutte contre la fraude et la contrefaçon, les éléments de la Gendarmerie nationale de Sétif ont réussi, la semaine écoulée, à saisir plus de 70 quintaux de tabac à chiquer contrefait estimés à 570 millions centimes et arrêté quatre individus âgés entre 25 et 39 ans, a-t-on appris de ce corps de sécurité. Après contrôles et fouilles de deux véhicules stationnés sur le CW 64 et le CC 570 et ce, suite à des renseignements faisant état du transport de ce produit. Les suspects ont été présentés devant les services judiciaires pour possession et transport de «chemma» contrefaite destinée au marché parallèle.

Deux morts après le dérapage d’un véhiculeDeux jeunes hommes âgés de 22 et 29 ans ont trouvé la mort, jeudi matin, après le dérapage de leur véhicule (Peugeot 406) sur la Route nationale N° 28 reliant Sétif et M’sila via Aïn Oualmène, a-t-on appris de la cellule de communication de la Protection civile de Sétif. Selon le communiqué de ce corps constitué, le véhicule a soudainement quitté la route et est allé s’écraser contre un poteau de ciment près de l’entrée ouest de la commune de Salah Bey, au sud de la wilaya de Sétif. Les éléments de la Protection civile de l’unité de Aïn Oualmène ont trouvé des diffi cultés à extraire les corps des victimes du véhicule.

brèves de sétifMila

Saut qualitatif dans la production de la tomate industrielle

D’ OUM EL BOUAGHI KADER M.

La quiétude habituelle de la bourgade dite Douar Medfoun, à quelques encablures au sud du chef-lieu de wilaya, a été secouée la semaine dernière par une violente rixe familiale qui s’est soldée par la mort d’un septuagénaire et plusieurs personnes blessées.La rixe entre les membres d’une même famille a éclaté, selon des sources concordantes, suite à un malentendu sur le droit d’exploitation d’une parcelle agricole, loca-lisée entre les terres des deux familles, pour se trans-former en une violente bataille rangée entre les mem-

bres d’une même famille. La parcelle en question est en réalité un passage rural séparant les parcelles de terre appartenant aux deux familles antagonistes, en l’occurrence deux frères. Ces derniers ont en eff et fait appel à leurs enfants qui sont intervenus dans la mêlée munis de toutes sortes d’armes, barres de fer, bâtons… L’agression caractérisée dont fut victime le septuagé-naire par ses neveux a engendré l’intervention de son fi ls qui a tenté de séparer ses cousins et son père, et a causé sa mort sur place en le percutant violemment à la tête et blessant aussi son oncle âgé de 66 ans. Une autre victime de coups à l’arme blanche a été dénom-

brée dans cette violente rixe. Après ce drame familial qui a semé la consternation dans la bourgade de Med-foun et perturbé sa quiétude habituelle, le présumé auteur de cette tragédie s’est rendu aux autorités com-pétentes, selon des sources concordantes. Le corps sans vie de la victime a fait l’objet de transfert par les services de la Protection civile vers la morgue de l’Établissement public hospitalier Mohamed-Bou-diaf du chef-lieu de wilaya. L’autopsie du corps de la victime élucidera les circonstances exactes de la mort et le mis en cause sera déferré devant les instances ju-diciaires.

Le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi , a annoncé jeudi à Alger que le Groupe industriel Agrodiv était en contact avec 12 opérateurs nationaux activant dans l’industrie des levures pour relancer l’usine de production de la levure alimentaire dans la commune de Bouchegouf (Guelma), fer-mée depuis 2002. Répondant à une question orale du député de l’Assemblée populaire nationale (APN) Hassan Laribi (Alliance Adala-Ennahda-Bina) sur le sort de l’usine de levure de Guelma, M. Yousfi a mis en avant l’importance de ce dernier dans la ré-duction de la facture d’importation de ce produit de large consommation. Cette usine a arrêté son activité début de l’année 2002 en raison de la vétusté de son matériel da-tant des années 80, et de l’absence de sta-tions externes de fi ltrage et de traitement des déchets industriels, indispensables à l’exercice de ce type d’activité industrielle, a expliqué le ministre. Il a ajouté que dans la perspective de relancer cette usine, le Grou-pe Agrodiv a eu des négociations avec un

partenaire étranger, pionnier dans l’indus-trie des levures, mais sans parvenir à un ac-cord satisfaisant pour les deux parties, en raison de considérations économiques et ju-ridiques n’ayant pas permis de répondre aux conditions du partenaire étranger. Par la suite, Agrodiv s’est orienté vers des opéra-teurs nationaux pour la relance de l’activité de l’usine, en leur demandant de fournir des études technico-fi nancières exhaustives pour le développement des équipements de pro-duction, a indiqué M. Yousfi , soulignant que le Groupe est actuellement «en contact avec 12 opérateurs spécialisés dans ce type d’in-dustrie». L’exploitation du projet qui se fera immédiatement après la fi nalisation de ces études permettra de créer des postes d’em-ploi directs et indirects dans la région, en sus de contribuer grandement à réduire la fac-ture des importations de ce produit, a-t-il fait savoir, soulignant que «la volonté politi-que existe pour relancer le secteur de l’in-dustrie qui connait une dynamique dans tous les segments d’activité».

Oum El BouaghiUn mort et des blessés dans une rixe familiale à Medfoun

Guelma L’usine de production de levure Agrodiv en quête de relance

Boumerdès / Justice Impliqué dans l’assassinat d’un citoyen, un terroriste condamné à 20 ans de prison fermeDE BOUMERDÈS, KACI K.

Une peine de 20 ans de prison ferme a été prononcée par le Tribunal criminel de Boumerdès à l’encontre du terroriste dénommé (D. Belkacem), originaire de la commune d’Ouled Aïssi activant dans katibate El Ançar. L’accusé a été poursuivi pour adhésion à un groupe terroriste armé et son implication directe dans l’assassinat d’un citoyen dans un café de la ville d’Ouled Aïssi. Selon l’arrêt de renvoi du tribunal, l’aff aire remonte à 2015 quand les deux terroristes (O. Rabah et D. Belkacem) en tenue militaire et armés de fusils automatiques de type Kalachnikov ont fait irruption dans un café ou se trouvaient la victime R. Nabil et son frère. Le terroriste O. Rabah a d’abord ordonné au frère de la victime de s’éloigner avant de tirer. Après leur forfait, les deux terroristes ont pris la fuite vers une destination inconnue. Evacuée par ses frères vers le centre de santé de Sidi-Daoud, la victime a succombé avant son admission à l‘hôpital. Après la plainte déposée par la famille de la victime contre l’accusé D. Belkacem qui a usé de menaces pour ne pas être poursuivi. Ce dernier a été arrêté le 28 avril 2016 en compagnie de l’auteur principal du crime. Il avait rejoint les maquis terroristes en 2014 et activant dans la région de Sid Ali Bounab, réputée le fi ef de la nébuleuse terroriste. Lors de son audition, l’accusé a reconnu son adhésion à un groupe mais a nié son implication dans l’assassinat de la victime. Après délibérations, une peine de 20 ans de prison ferme a été prononcée à l’encontre de l’accusé alors que le Procureur avait requis la peine capitale.

La salle des fêtes des frères Fenni de Chelghoum Laïd a abrité mercredi un séminaire régional ayant pour thème la production et la transformation de la tomate industrielle auquel ont pris part les producteurs et les transformateurs de ce fruit/légume venus de onze wilayas de l’est du pays.

Page 8: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

INTÉRIEUR/VUE d i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 9 9

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

Tébessa Réouverture des marchés et des points de vente de bétail Les marchés et les points de vente de bétail de la wilaya de Tébessa ont été rouverts, après une fermeture qui dure depuis le mois de novembre dernier, a indiqué, samedi, le directeur des services agricoles, Makhlouf Hormi.«Les services de la DSA et de la wilaya ont décidé de procéder à la réouverture des marchés et points de vente du bétail à travers toutes les communes de la wilaya, après la maîtrise totale de la situation quant à la fi èvre aphteuse et la peste des petits ruminants (PPR)», a précisé le même responsable. M. Hormi a ajouté que la campagne de vaccination du cheptel, lancée en février dernier, contre la fi èvre aphteuse et la peste des petits ruminants, s’est déroulée dans «les meilleures conditions», rappelant que la wilaya de Tébessa a bénéfi cié de 250.000 doses contre la PPR. La décision de réouverture des marchés sera suivie par des mesures préventives, entre autres, le contrôle du mouvement de circulation des bêtes et la vente des viandes, a également fait savoir le directeur des services agricoles. Pour rappel, pas moins de 2 800 bêtes ont été décimées dans la wilaya de Tébessa par la fi èvre aphteuse et la peste des petits ruminant, alors que le cheptel de cette wilaya frontalière est actuellement estimé à plus de 1,5 million d’ovine et près de 30 000 bovins.

Bordj Bou ArreridjLes marchés aux bestiaux rouvertsLes marchés et points de vente du bétail, fermés depuis le début de l’année en cours, ont été rouverts dans les diff érentes communes de la wilaya de Bordj Bou Arreridj, a-t-on appris jeudi, auprès de la direction locale des services agricoles. La décision de la réouverture intervient après «la maîtrise totale» de la situation quant aux pathologies de la fi èvre aphteuse et la peste des petits ruminants (PPR) signalées dans cette wilaya a précisé la même source, rappelant que des campagnes de vaccination du cheptel ont été lancées en février dernier contre diverses pathologies, la fi èvre aphteuse et la PPR. Un dispositif de contrôle des points de vente du bétail et le mouvement de circulation des bêtes et la vente des viandes est lancé par les services de la DSA, a-t-on fait savoir, détaillant que les services vétérinaires accompagnent les éleveurs dans les opérations de vaccination des animaux également. D’autre part, des campagnes de vaccination ont été lancées après avoir mobilisé un quota de 50 000 doses de vaccins contre la peste des petits ruminants, permettant de couvrir le cheptel de la wilaya, a-t-on noté. Pour rappel, pas moins de 618 bêtes ont été décimées dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, dont 538 ovins par la fi èvre aphteuse, tandis que aucun cas de petit ruminant n’a été signalé par l’inspection locale vétérinaire. Le cheptel de la wilaya de Bordj Bou Arreridj compte actuellement plus de 53.000 têtes, dont 18.000 bovins, 35.000 ovins et caprins, selon les dernières statistiques de la DSA.

Un total de 1.234 micro-entrepri-ses a été créé depuis l’année 2015 par des femmes dans le milieu rural dans la wilaya de Constantine, dans le cadre du dispositif de l’agence na-tionale de gestion du microcrédit (Angem), a -t-on appris jeudi du di-recteur local de cet organisme . Ce nombre de projets a été réalisé au titre du plan national pour la pro-motion de la femme rurale, initié par le ministère de la Solidarité na-tionale, de la famille et de la condi-tion de la femme, a précisé à l’APS Sami Hebbach, en marge de la célé-bration de la journée internationale des femmes. Ces micro-entreprises dont le fi nancement est évalué entre 4 000 et 100 000 DA ont été créées dans les communes de Beni H’mide-ne ( 1 144 projets) et de Messaoud

Boudjeriou (90 projets) notamment, a-t-il déclaré, soulignant que ces femmes, détentrices de micro-entre-prises étaient âgées entre 18 ans et plus de 60 ans. Près de 80% du nom-bre de ces projets concernent le sec-teur de l’artisanat, toutes spécialités confondues à l’instar de la fabrica-tion des pattes traditionnelles, la po-terie, la confection des gâteaux tra-ditionnels, la couture et la coiff ure, alors que le reste (20 %) est lié au domaine de l’agriculture, a-t-on dé-taillé, relevant que le crédit est as-suré à hauteur de 29% par l’Angem, 70% par la banque et un apport per-sonnel du bénéfi ciaire de 1%. Le plan national pour la promotion de la femme rurale s’articule également sur l’organisation des journées d’in-formation et de sensibilisation aux

diff érents dispositifs existants dans le domaine de l’emploi a fait savoir M. Hebbach. Il vise également, a-t-il expliqué, l’introduction de cours d’alphabétisation dans les milieux ruraux pour permettre aux femmes de ces régions de rejoindre les cen-tres de formation professionnelle devant leurs assurer un diplôme leur permettant de proposer, créer et gé-rer leurs petites entreprises. Le di-recteur local de l’Angem a ajouté dans ce même contexte que des cam-pagnes de sensibilisation et d’orien-tation, ont été organisées durant les quatre (4) dernières années à travers plusieurs mechtas et villages des di-tes communes. Ces campagnes, a-t-il dit, visent à vulgariser auprès de la femme rurale, les diff érents méca-nismes d’aide à l’emploi dont elle

peut bénéfi cier, accompagner et soutenir les micro-entreprises pro-ductrices, tout en contribuant à la création d’emplois et de richesses pour cette frange de la société. Le même responsable, a par ailleurs af-fi rmé, que l’appui de l’autonomisa-tion de la femme rurale sur le plan économique compte parmi les objec-tifs du plan national pour la promo-tion de la femme rurale. L’antenne locale de l’Angem de la wilaya de Constantine dispose actuellement de six(6) annexes implantées dans les communes de Zighoud Youcef, d’Aïn Abid, de Constantine, d’El Khroub, de Hamma Bouziane et d’Ibn Ziad, destinées à rapprocher les services de cet organisme aux citoyens, a-t-on signalé.

(APS)

D’EL TARF, MENRAD BAHMED

En dépit des richesses dont elle dis-pose, le nombre de nécessiteux est en augmentation d’année en année. En 2018, ils n’étaient que 17 000, en 2019, ils seront près de 30 000, résul-tat de l’assainissement eff ectué pen-dant plusieurs mois. La nouvelle di-rectrice de la direction de l’action so-ciale a souligné que ses services ont déployé des eff orts importants pour pouvoir assainir la situation en se ba-sant sur des statistiques fi ables. Par ailleurs, toutes les autres parties en présence, notamment les bienfaiteurs, les entrepreneurs, les collectivités lo-cales, la wilaya, les aff aires religieu-ses ont contribué effi cacement dans

cette action humanitaire de solidari-té. Notons au passage que les aff aires religieuses apporteront leur aide en ajoutant à la cagnotte 10 millions de dinars. Pour sa part, la wilaya a consacré 20 millions. L’importante somme qui sera collectée par les di-verses parties sera équitablement ré-partie entre les familles nécessiteuses. Le wali a, lors de ce conseil, sommé tous les responsable à contribuer afi n de permettre à ces familles dont les revenus sont très limités de passer le mois de Ramadhan dans les meilleu-res conditions. Contrairement aux précédentes années, la solidarité se fera cette année par l’envoi d’un chè-que postal au père de famille nécessi-teuse. A cet eff et, le wali a sommé les

présidents d’APC, en particulier, à aider ceux qui ne disposent pas d’un numéro de CCP. En ce qui concerne les orphelins et les handicapés, le wali a indiqué qu’ils auront une aide fi -nancière de 6 000 dinars. S’agissant des personnes de passage ou de tou-ristes de transit vers la Tunisie ou re-venant de la Tunisie, le premier res-ponsable de la wilaya a indiqué que dix restaurants du cœur seront opéra-tionnels à travers plusieurs localités de la wilaya. Ils prendront en charge, les personnes sans domiciles fi xe, les démunis, etc. S’exprimant en présen-ce des P/APC, du président d’APW et de plusieurs directeurs exécutifs, le wali a suggéré de créer un esprit de

bienfaisance entre les communautés et de se soutenir. Par ailleurs, le wali s’est aussi attardé sur la prochaine rentrée scolaire en ordonnant au di-recteur de l’éducation d’amorcer les préparatifs en recensant les diverses priorités. Les mêmes instructions ont été données au représentant de l’en-seignement supérieur et de la recher-che scientifi que. Au passage, les tra-vaux du second pôle universitaire ont été amorcés et sont à un taux d’avan-cement appréciable. A sa concrétisa-tion, il permettra sans aucun doute de résoudre le manque de places péda-gogiques ainsi que celui des lits desti-nés à ceux qui viennent des autres wilayas.

DE GHARDAÏA, O. YAZID

Vingt-six (26) cas de rougeole ont été enregis-trés récemment dans la localité de Guerrara (120 km au nord/est de Ghardaïa) dont la plupart des enfants non ou mal vaccinés, a appris l’APS des responsables de la direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (DSPRH).Ces cas de rougeole ont été pris en charge par l’hôpital de Guerrara avant de quitter cette struc-ture sanitaire, seuls trois cas ont été gardés sous observation médicale et leur état vital est hors danger, a indiqué a indiqué le directeur de la san-té, Ameur Benaïssa. Au cours de l’année 2018, plus de 420 cas de rougeole et 11 cas de rubéole ont été enregistrés dans la wilaya de Ghardaïa chez des enfants non vaccinés ou vaccinés de fa-çon incomplète, selon un bilan épidémiologique annuel de la DSPRH. Il s’agit de 133 cas à Berria-ne, Ghardaïa (117), El Menea (81), Guerrara (61) et Metlili (32 cas), selon le même document qui relève qu’aucun cas n’a été signalé en 2017. Ces cas épidémiques sont la conséquence d’une cou-verture vaccinale insuffi sante et la plupart de ces

malades n’ont pas été vaccinés contre cette patho-logie, a affi rmé le directeur de la santé Ameur Benaissa. Un important dispositif de veille a été engagé depuis l’année dernière suite à l’appari-tion des cas de rougeole et de rubéole dans quel-ques wilayas du pays. Ce dispositif «actif» qui se poursuit à travers l’ensemble de la wilaya vise à localiser et circonscrire toute apparition de foyers

épidémiques, a-t-on fait savoir. Des actions de sensibilisation de proximité ont été lancées dans les diff érents villes de la wilaya à travers les mos-quées, la radio locale ainsi que la distribution des dépliants sur l’impératif du maintien d’un niveau d’alerte permanent pour éviter la propagation de cette pathologie ainsi que la nécessité de la vacci-nation.

Constantine / Angem Plus de 1.200 micro-entreprises créées par des femmes

EL TARF/Solidarité

Plus de couf� n du Ramadhan, entrée en vigueur du chèque postal

Ghardaïa 26 cas de rougeole enregistrés à Guerrara

Décès d’une fillette de 4 mois et 3 personnes sous observation médicaleUn vent de panique traverse actuellement la ville de Guerrara, à 110 km au nord-est de Ghardaïa avec cette vague d’hospitalisation de 23 personnes, présentant des symptômes identiques à ceux de la rougeole, mais sans confi rmation pour l’instant. Sur ces 23 cas, une fi llette de 4 mois est décédée à l’hôpital Chahid Mohamed Chérifi , alors que trois personnes restent hospitalisées demeurant sous observation médicale. Tous les autres patients ont quitté l’hôpital et rejoint leur domicile. Afi n d’être fi xé sur les causes du décès de la fi llette, des prélèvements eff ectués sur son corps ont été acheminés au laboratoire de référence, à savoir l’institut Pasteur d’Algérie à Alger. « Dans l’attente des résultats de cette analyse médicale, tout ce qui se dit ici et là sur cette vague d’hospitalisation n’est que rumeurs et aff abulations », nous informe un médecin joint par téléphone.

Lors du dernier Conseil de wilaya tenu au siège de la wilaya sous la présidence du wali, il a été décidé d’octroyer une aide sociale, entrant dans le cadre de la solidarité du mois de Ramadhan, à 29 160 familles nécessiteuses pour l’ensemble des 24 communes de la wilaya d’El Tarf ciblées par le programme de solidarité.

Page 9: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

INTÉRIEUR/VUEd i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 910

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

Société des ciments de Tébessa Production annuelle de plus de 500 000 tonnes de ciment semi-� ni La capacité productive annuelle de la Société des ciments de Tébessa (SCT) dépasse les 500 000 tonnes de ciment semi-fi ni, a révélé jeudi le président-directeur général (P-DG) de cette entreprise, Djamel Benhafi d. «La production de la Société des ciments de Tébessa qui représente un acquis national important, en plus d’occuper une place importante aux plans local et national, s’est accrue au cours des cinq dernières années, en passant de 528 000 tonnes en 2013 à 595 000 tonnes en 2018», a précisé le P-DG de la SCT en marge de «Portes ouvertes» sur cette structure économique, abritées par la maison de la culture Mohamed Chebouki. S’agissant du rapport de la Société des ciments de Tébessa avec l’environnement, le même responsable a déclaré que «cet aspect revêt un caractère important et a été pris en compte par l’acquisition de fi ltres très modernes pour réduire les émissions et les poussières de ciment dans l’air», ajoutant qu’une station d’épuration des eaux usées a été également mise en service en plus du recours aux énergies renouvelables pour le fonctionnement de l’usine. Ces «portes ouvertes» ont été organisées à l’initiative du Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA) dans le cadre d’une caravane visant l’accompagnement du client en vue de se «rapprocher des opérateurs économiques et leur faire connaître les prestations proposées par le Groupe afi n de développer et d’améliorer les relations avec eux», a-t-il souligné. La Société des ciments d’Algérie est entrée en service et est devenue réellement productive, en 1995, permettant la création d’environ 750 emplois directs et 1 500 emplois indirects, selon les explications fournies sur place.

(APS)

Un tragique accident de la circulation s’est produit, ce jeudi vers 18 heures, au niveau du village de Beni Boublène (Mansourah). Un semi-remorque de transport de carburant (Naftal) a écrasé un enfant âgé de 10 ans le tuant sur le

coup. La victime a été transférée par l’ambulance de la Protection civile à la morgue de l’hôpital de Tlemcen pour les formalités médicolégales d’usage. Le drame est survenu non loin du barrage fi xe de la Gendarmerie nationale dressé

à hauteur de la fondation Benkalfat. Une enquête judiciaire est ouverte par la bri-gade de Mansourah pour déterminer les causes et les circonstances de ce drame de la voie publique.

E. L. T

Sidi Bel Abbès23 kg de kif saisis à bord de deux véhicules

DE SIDI BEL ABBÈS NADIA BOUTALBI

Une quantité de 23 kg de kif traité a été saisie par les services de la Gendarmerie nationale de Sidi Bel Abbès sur l’autoroute Est-Ouest, a-t-on appris. La marchandise, transportée à bord de deux véhicules touristiques, a été saisie dans un barrage routier dressé à l’entrée de la commune de Sidi Ali Boussidi sur l’autoroute Est-Ouest. Les gendarmes, qui ont agi suite à une information leur indiquant qu’une quantité de drogue est acheminée des frontières algéro-marocaines vers la ville de Sidi Bel Abbès, ont arrêté les deux conducteurs et leurs 4 compagnons et les ont présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Ben Badis, qui les a placés sous mandat de dépôt.

Beni BoublèneUn camion-citerne Naftal écrase un enfant

Un sinistre est survenu ce jeudi dans la matinée au niveau du quar-tier résidentiel d’El Kalaâ, au lieudit EPS (lycée Maliha-Hamidou). Une voiture de tourisme, de marque Lo-gan, qui était garée devant un domi-cile, a, pour des raisons encore indé-terminées, pris feu. Les fl ammes ont ravagé l’habitacle. Alertés, les sa-peurs-pompiers sont intervenus pour circonscrire le feu mais le véhicule était déjà carbonisé. On ignore la cause de ce sinistre. En tout état de cause, l’enquête qui sera déclenchée par les services de la Sûreté urbaine de Birouana déterminera les circons-tances exactes de ce sinistre. Rappe-

lons dans ce contexte qu’en janvier, un bus transportant des enseignants du secteur de la formation profes-sionnelle avait pris feu sur l’auto-route Est- Ouest reliant Tlemcen à Maghnia, non loin de la bretelle d’entrée à la localité de Hammam Boughrara. Les personnes qui se trouvaient à bord ont pu s’extraire du véhicule à temps. Il y quelques années, une voiture de marque Re-nault 25 a pris feu dans la station-service appartenant à Naftal, située à Koudia (Tlemcen).Le sinistre s’est produit à côté de deux pompes Sir-ghaz.

E. L. T.

El Kalaâ supérieure : une voiture prend feu

PAR EL HALLOUI TLEMÇANI

Genèse de cet acte « artistique » hé-roïque. « Mes parents m’ont acheté, en 1936, une machine à coudre de mar-que Singer, la seule marque qui exis-tait à l’époque. Je me suis appliquée pendant une année à apprendre à bien l’utiliser. Malgré mon jeune âge, je me suis spécialisée dans la broderie et mes travaux suscitaient un vif intérêt auprès des femmes qui venaient me voir à l’œuvre à la maison. Mon frère Mohamed, qui était tailleur à l’époque et travaillait avec Bentabet Abdelkrim de la rue Basse, a remarqué la qualité avec laquelle mes tissus étaient brodés à la machine à coudre. Il a alors, à la veille de la grande manifestation de Belcourt, décidé de me confi er la bro-derie du premier drapeau national que je voyais pour la première fois. J’étais bouleversée de devoir accomplir une

telle tâche dont je n’imaginais pas à l’époque l’ampleur et la portée vis-à-vis du peuple algérien », raconte-t-elle dans un émouvant et non moins mé-morable témoignage. C’est son frère Mohammed et Emilie Busquant, l’épouse de Messali Hadj, qui ont des-siné le drapeau et découpé le tissu vert et blanc avant de le confi er au militant Abdelkader Bestaoui, artisan-brodeur travaillant le cuir. Quant à Guenanè-che Aouicha, elle a réalisé ce qu’on appelle le point lancé, c’est-à-dire bro-dé tout l’intérieur et le pourtour du croissant et de l’étoile en rouge écar-late. Le drapeau est parvenu clandesti-nement, le 13 juillet 1937, dans l’après-midi à Alger où il fait son appa-rition publique le lendemain, soit le 14 juillet 1937. Après le rassemblement historique de Belcourt, l’emblème, bien plié, mis dans un sachet, est re-venu à Tlemcen pour être remis à

Kheïra Mamchaoui, la sœur de Messali Hadj qui habitait dans une maison si-tuée à Bab El Djiad, entre le quartier R’hiba et Ars Didou. Par précaution, cette dernière a caché le drapeau dans un trou du mur à l’intérieur de sa douera. Une genèse corroborée par Hadj Khaled Merzouk, ancien militant du PPA, écrivain, selon qui le drapeau algérien avec son croissant rouge et une étoile, fut confectionné à Tlemcen plus précisément le 21 août 1936 par la militante Aouicha Guenanèche. Ce drapeau a été ensuite façonné par la Française Emilie Busquant, épouse de Messali Hadj, qui l’a auparavant des-

siné sur papier. Un dessinateur tuni-sien nommé Chadli Kheir Allah lui a donné une forme triangulaire. Ensuite c’est l’Etoile nord-africaine qui décide de lui donner la forme rectangulaire. Il faut savoir que le drapeau national fut hissé clandestinement, pour la premiè-re fois, à Tlemcen, à l’occasion de la tenue du premier camp fédéral, en juillet 1944, au niveau de la forêt des Petits perdreaux à Lalla Setti, où fut entonné le célèbre chant patriotique de « Min Djibalina ». Hadja Guenanè-che Aouicha a aujourd’hui 93 ans ; elle est née le 17 mars 1926 à El Kalaâ su-périeure (Tlemcen).

Les festivités offi cielles célébrant la Journée internationale de la femme, du 8 Mars, se sont déroulées ce jeudi au palais de la culture Abdelkrim-Dali. Le wali de Tlemcen Ali Benyaïche et la Se-crétaire de wilaya de l’UNFA de Tlem-cen, Sahraoui M’barka, ont prononcé une allocution pour la circonstance en présence des autorités locales, des élues et députés femmes, des représentantes de corps constitués (police, gendarme-rie, douane, protection civile…). En guise de bienvenue, des chants scolai-res ont été interprétés par une chorale

formée d’élèves issus de l’école primai-re privée El Feth, de Kebassa, gérée par Zohra Boutefl ika, ex-directrice de l’éco-le primaire de Pasteur (Tlemcen). Un exposé sur les réalisations de la femme dans tous les domaines a été présenté à cette occasion. Au volet animation, un groupe musical composé d’enfants aux besoins spécifi ques et l’orchestre sous la houlette de Azeddine Bouabdellah, qui ont dédié leur répertoire respectif à la fête du 8 mars. Dans ce cadre, la gent féminine était au rendez-vous avec l’humoriste Samir Mazouri et la chan-

teuse Meriem Benallal, à la Maison de la culture alors que le musée d’art et d’histoire abritait à cette occasion une exposition, version «Eve» organisée par Leïla Berrouiguet, dédiée au costume traditionnel (chedda). A l’hôtel Les Zia-nides, c’est le chanteur nédromi Nacer Ghaff our qui fi gurait sur l’affi che. Quant à «Ibis», la fête était animée par le chanteur Houari Dauphin, l’humo-riste Walid Seddiki, le groupe Karkabou et le Dj Yacine. Côté salles des fêtes, «El Foursène» a proposé un programme d’animation avec Cheb Houssem et le

monologuiste Mustapha Zaza tandis que «La Boda» a choisi l’artiste Yasmine Ammari pour animer cette fête. A noter que «Renaissance», «Afrah» et «La Pal-meraie» ont préféré annuler le pro-gramme à cause du «climat d’instabili-té» que traverse le pays. Il faut souli-gner que pour des raisons de commo-dité ou par mesure de «précaution», certaines structures culturelles, établis-sements hôteliers et salles des fêtes, ont décalé leurs programmes d’animation à jeudi ou samedi.

E. L. T

Festivités of� cielles au palais de la Culture

Tlemcen / 8 mars

Portrait : Guenanèche Aouicha, la militante qui a brodé, à l’âge de 11 ans, le drapeau nationalC’est la militante Guenanèche Aouicha, épouse Baghli Abdelghani (commerçant dans la rue de Mascara), sœur de Mohamed (compagnon de lutte de Messali Hadj), qui eut le privilège de broder, à l’âge de 11 ans, le premier drapeau national qui sera brandi à l’occasion du défi lé nationaliste de Belcourt de 1937.

Page 10: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

PLANÉTARIUMd i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 912 PLANÉTARIUM d i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 9 13

MICHEL ROGALSKI*

Les alertes se multiplièrent et l’on vit surgir la menace d’un « pic pétrolier », c’est-à-dire le moment où l’off re annuelle de pétrole ne pour-rait plus satisfaire les besoins. Aubai-ne pour les lobbies nucléaires qui se fi rent les relais actifs de cette théo-rie. Là encore les prévisions ne se réalisèrent pas. La demande continua à progresser et rencontra une off re suffi sante à la satisfaire. Quelques fl uctuations des prix du baril surgi-rent, propres à la particularité de ce marché, mais sans que l’on ne puisse jamais parler d’épuisement de cette ressource.Ces cafouillages proviennent d’une incompréhension répandue. C’est l’idée que la planète contiendrait une quantité fi nie de ressources et que l’homme fi nirait par l’épuiser. Si l’on parle, à juste titre, de fi nitude de la planète, ce n’est pas parce que ses ressources seraient bornées, mais au contraire parce que leur usage inten-sif constituerait une source de pollu-tion et de dégradation des écosystè-mes qui rendrait toute vie impropre à l’espèce humaine. La menace de ré-chauff ement climatique ne s’est ja-mais expliquée par la raréfaction de ressources mais au contraire par une utilisation démesurée de celles-ci, en particulier de celles d’origine fossile et susceptible d’émettre des gaz à ef-fet de serre. C’est pourquoi l’essentiel des travaux pour y faire face s’orien-te sur des recherches d’économie d’énergie et en particulier sur celles d’origine carbonée ou sur la capture et la séquestration du carbone lors de leur usage.

LES RESSOURCES SE CRÉENTNon, les ressources ne sont pas fi nies parce qu’elles sont une création continue de l’homme. Elles dépen-dent principalement de trois fac-teurs : du niveau technologie, c’est-à-dire de la capacité à y accéder, de son prix relatif qui permet d’en faire une ressource économiquement ren-table, et enfi n du degré de dévelop-pement scientifi que qui permet de sélectionner ce qui pourrait devenir une ressource utilisable. Le stock de ressources, loin d’être une donnée constituée une fois pour toute, est en perpétuelle réévaluation et surtout en augmentation régulière car l’em-pilement joue souvent plus que la substitution. Ainsi en matière d’éner-gie, le bois de feu reste encore une ressource utilisée par des milliards d’hommes sur la planète et coexiste avec le charbon, le pétrole, le gaz, le nucléaire, l’hydraulique, l’éolien et le solaire.Le progrès technique permet l’accès à toujours plus de ressources. Les puits de pétrole seront exploités jusqu’à la dernière goutte. Le pré-cieux liquide sera extrait des gise-ments de pétroles lourds auparavant délaissés ou sera recherché à plu-sieurs milliers de mètres sous la sur-face des mers, choses inimaginables

il y a encore quelques décennies. En plus, cet accès a permis de découvrir les roches reposant sur le lit océani-que, ces fameux nodules polymétal-liques. En Afrique, les réserves d’énergie hydraulique ne sont ex-ploitées qu’à 8%. Les capacités géo-thermiques le sont à 1%. Ces gise-ments de ressources ne peuvent être qu’en forte croissance. Le prix relatif indique si l’exploitation de la res-source peut être rentable, comparé à celui des ressources substituables. Par exemple l’exploitation des gaz de schistes n’aurait d’intérêt écono-mique que si le baril de pétrole dé-passait 50 $. En dessous de ce prix, les sociétés qui se lancent dans ce type d’exploitation risqueraient la faillite et le gaz de schiste ne pour-rait plus rester une ressource venda-ble parce que son coût serait trop élevé. Mais le gisement de ressour-ces potentiellement le plus élevé trouve sa source dans le progrès scientifi que. Celui-ci, par ses décou-vertes, « invente » littéralement des ressources jusqu’alors insoupçon-nées. Il a fallu que l’homme perce le secret de l’atome pour que l’uranium qui gisait sous nos pieds depuis des centaines de millions d’années de-vienne d’un seul coup une ressource recherchée car ouvrant la porte au nucléaire et à tous ses usages. Le pé-trole, qui a longtemps servi à s’éclai-rer et à se chauff er, est devenu une ressource essentielle dès lors que la machine à vapeur a été inventée ou que sa combustion a révolutionné les transports par l’invention des moteurs dont l’usage dans les machi-

nes a révolutionné l’industrie en sou-lageant la peine de l’homme. Ces progrès ont permis également de prendre conscience de l’intérêt des terres rares. On désigne par là 17 métaux aux propriétés électroma-gnétiques très recherchées dans les technologies de pointe : voitures hy-brides, énergies renouvelables, élec-tronique et armement, essentielles aujourd’hui à la fabrication des com-posants utilisés dans les véhicules électriques, les lasers et les nano-technologies, les téléphones mobiles, les ordinateurs, le verre industriel de haute qualité ou encore les disposi-tifs photovoltaïques. Ces terres rares sont très dispersées dans le monde. La Chine, qui en regorge au point de concentrer la moitié des stocks mon-diaux, s’est vite imposée comme le principal producteur et les a large-ment commercialisés. Mais on en trouve en abondance en Bolivie, en Argentine, au Chili. Les ressources se créent parce que les acteurs écono-miques, fi nanciers, industriels et scientifi ques leur donnent ce statut. On comprend pourquoi la géogra-phie des ressources et la géopoliti-que qui en découle sont en continuel mouvement.

UNE DÉRIVE INQUIÉTANTE : LE SOCIAL ET LA POPULATIONOn l’aura compris, le véritable problè-me auquel l’humanité est confrontée n’est pas celui de l’épuisement des res-

sources mais celui de leur utilisation à l’origine de pollutions transformant la planète en immense poubelle. Dans de tels écosystèmes dégradés, l’homme ne peut plus survivre. Ces questions nour-rissent de multiples débats. Dans un récent appel environ 15 000 scientifi -ques proclament que la croissance continue de la population serait deve-nue le principal moteur de nombreuses menaces écologiques et même sociales. Cette question taboue n’avait plus été abordée depuis la conférence mondiale sur la population qui s’était tenue au Caire en 1994. L’impasse est ici faite sur la façon dont la population vit, pro-duit, consomme, se déplace, c’est-à-di-re sur les modes de vie qui seraient susceptibles de générer un développe-ment durable dont les trois piliers re-posent sur l’effi cacité économique, le souci de l’environnement et l’équité so-ciale. Bref, il s’agirait d’isoler les êtres humains de leur façon de vivre. C’est contraire à ce qu’enseigne toute l’his-toire du monder. Si la population était restée « chasseur-cueilleur » et n’avait pas bifurqué vers un mode de vie « éle-veur-agriculteur », la planète n’aurait jamais été capable de voir sa popula-tion s’élever. Le concept d’économie verte - ou de capitalisme vert – qui avait connu un engouement lors de la conférence de Rio+20 visait à enlever le troisième pilier du développement durable. C’est bien une double régres-sion qui se profi le : stigmatiser l’excès de population et supprimer la dimen-sion sociale du développement. Tout ceci rappelle les thèses malthusianistes qui sont au cœur des appels à la dé-croissance dont on ne nous a jamais dit

où elle devait s’arrêter. Ce triptyque - produire plus, répartir mieux, préser-ver l’avenir – ne pourra pas se décliner sans tensions ou lectures antagonistes. L’enjeu est de résoudre, autrement que par l’arrêt du développement, le confl it latent entre une croissance sauvage et un environnement viable. Ainsi la no-tion de développement durable s’est-elle trouvée attaquée de plusieurs cô-tés. Les tenants de la décroissance n’y voyant qu’une façon habile de redon-ner un aspect présentable à la crois-sance économique indéfi nie, tandis que les populations du Sud craignent qu’en son nom, on puisse brider le dé-veloppement de sociétés, notamment de celles qui sont le moins avancées économiquement. Mais un danger ma-jeur guette toute avancée substantielle sur ces questions et notamment sur le climat. L’ampleur des eff orts à faire pour changer de trajectoire est immen-se. Il ne s’agit rien moins que de rom-pre avec un régime d’accumulation et du paradigme techno-économique qui lui est rattaché pour s’engager vers des sociétés décarbonées. Des moyens considérables devront être mobilisés. Comment imaginer, alors que les ob-jectifs du « Millenium » sont loin d’être atteints, que tous ceux qui sont victi-mes, ici et maintenant, des pires maux qui frappent la planète accepteront fa-cilement que soient « détournés » ces moyens au bénéfi ce de générations fu-tures, alors que la question qu’ils af-frontent est celle de leur survie au quo-tidien. Vouloir les associer au sauveta-ge du climat sans satisfaire dès à pré-sent leurs besoins pressants les plus es-sentiels ne saurait conduire qu’à l’im-passe. Ces préoccupations n’ont pas qu’une dimension mondiale et ont été pointées en France par le mouvement des « Gilets jaunes » qui a fait apparaî-tre le hiatus entre la « fi n du mois » et la « fi n du monde ». Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationa-les à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondiali-sation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.* Économiste, CNRS – directeur de la revue recherches internationales

Matières premières

UN MONDE AUX RESSOURCES FINIES ?On se souvient qu’en 1972 les prévisions du premier Rapport du Club de Rome annonçaient, dans un futur proche de quelques décennies, l’épuisement des matières premières essentielles nécessaires à la bonne marche de l’économie. C’était la première grosse alerte provenant de milieux scientifi ques sur le caractère insoutenable de la croissance devant aboutir à un rapide eff ondrement du système économique. Las, ces prévisions se sont avérées douteuses, ce que dut reconnaître le Club de Rome en publiant quelques années plus tard un second Rapport insistant sur toute autre chose : la capacité de charge des écosystèmes, donc sur les excès de la pollution et leur menace pour la survie de l’espèce humaine. Le réchauff ement climatique qui n’était pas pointé à l’époque est ainsi devenu depuis lors l’une des principales hantises.

PAR ALI ABA KAYA, DJIMET WICHE

«Trouver du gaz relève du parcours du combat-tant», se désespère Joseph qui, juché sur sa bicy-clette, pédale à travers tout N’Djamena à la recher-che de gaz pour cuisiner. Bombonne accrochée à son porte-bagage, cela fait deux jours qu’il sillonne la ville en vain. Dans la capitale tchadienne, les habitants subissent depuis plusieurs semaines une sévère pénurie de gaz. En cause, la révision des machines de la raffi nerie de Djarmaya, seule sour-ce d’approvisionnement en gaz du pays, qui comp-te près de 15 millions d’habitants. En temps nor-mal, la centrale fournit à la ville de N’Djamena six citernes par jour, explique à l’AFP le président du syndicat des grossistes et vendeur de gaz au Tchad, Randa Bongo. Mais depuis la révision, commencée le 23 janvier et d’une durée prévue de 45 jours, «on ne reçoit qu’une citerne pour toute la ville», détaille-t-il. Alors depuis plusieurs semaines, de-vant les points de vente des distributeurs de buta-ne, les fi les d’attente s’allongent. En attendant que la centrale se remette à fonctionner à plein régime, dans les cours des maisons ou les cuisines des res-taurants, on se débrouille autrement. «Pour faire la cuisson, les femmes sont réduites à utiliser les bou-ses de vaches ou les fruits de rôniers (sorte de pal-mier)», explique à l’AFP Jeannette Nadji, agent de la fonction publique. Au Juha restaurant, un petit maquis, «on est en train de cuisiner en grande

quantité, on prépare en avance», explique le gé-rant, préoccupé par une baisse de son chiff re d’af-faire.

LA FAUTE AUX AUTORITÉS

«Les autorités n’ont rien fait pour prévenir cette situation», s’agace M. Bongo. La raffi nerie de Djarmaya détient le monopole du gaz dans le pays. Avant, le Tchad importait son gaz du Came-roun et du Nigeria. «Les autorités auraient dû faire venir des citernes du Nigeria depuis janvier», es-time M. Bongo. La révision technique était pro-grammée «depuis un an», selon un responsable de la China Petroleum Corporation (CNPC), la socié-té chinoise qui détient 60% des parts de la raffi ne-rie. Le reste de la raffi nerie appartenant à l’Etat tchadien (40%). «L’Etat n’a pas pris les disposi-tions pour éviter ce désagrément à la population», accuse le responsable. Vendredi, sur la Place de la Nation où une cérémonie a été organisée à l’occa-sion de la journée internationale des droits des femmes, les associations ont interpellé le prési-dent Idriss Déby. Aux côtés des demandes pour l’émancipation des femmes, comme la lutte contre les mariages forcés, on pouvait lire sur des bande-roles déployées : «Les femmes demandent au gou-vernement de mettre du gaz à leur disposition». «Ce n’est pas le gaz butane qui doit vous énerver. Ca reviendra et vous aurez cela moins cher», leur

a répondu le président Idriss Déby dans son dis-cours. En 2018, le gouvernement tchadien a inter-dit l’usage du bois de chauff e, notamment respon-sable de la déforestation dans ce pays d’Afrique centrale où près de 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

RETOUR AU BOIS DE CHAUFFE ?

Le gouvernement a alors subventionné les bou-teilles de gaz, faisant passer le prix d’une recharge de bombonne de 6 kg de 3.000 francs à 2.000 francs CFA (de 4,5 euros à 3 euros). «Cette mesure a été très appréciée par la population tchadienne», indique Douda El Hadji Adam, le secrétaire géné-ral de l’association pour la Défense des droits des consommateurs. Mais la demande a tellement aug-menté que la seule raffi nerie ne permet plus d’y répondre, estime-t-il. Selon lui, les problèmes d’ap-provisionnement remontent à novembre, «la révi-sion n’a fait qu’accentuer un problème déjà exis-tant». «Si cette pénurie perdure, on assistera à (...) une reprise incontrôlable de la consommation du bois et des charbons» au Tchad, s’inquiète de son côté l’Alliance des défenseurs des droits humains et de l’environnement, dans un communiqué. «Ce sera une remise en cause des mesures de protec-tion de l’environnement quasiment entrées dans les comportements des populations», déplore l’as-sociation. (Source AFP)

Guerre commercialeLa Chine garde l’espoir d’un accord avec Washington La Chine garde espoir de parvenir à s’entendre avec les Etats-Unis dans le domaine commercial, a déclaré samedi un haut responsable de Pékin, alors que le président américain Donald Trump a averti qu’il ne signerait pas un mauvais accord. «Je pense qu’il y a de l’espoir», a déclaré devant la presse le vice-ministre chinois du Commerce, Wang Shouwen, en marge de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP, le Parlement chinois). Afi n d’illustrer la bonne volonté de part et d’autre, M. Wang a révélé le menu sino-américain servi aux négociateurs des deux pays lors de leur dernière session de discussions à haut niveau le mois dernier à Washington. Le négociateur chinois Liu He «a mangé un beefb urger tandis que (son homologue) Robert Lighthizer a pris du poulet sauté aux aubergines avec du riz», a témoigné M. Wang. «Pendant tous le processus de consultations, on a servi du thé et du café, mais ils ont bu de l’eau tous les deux», a-t-il ajouté. «C’était pour trouver un terrain d’entente». Donald Trump a pourtant jeté un froid vendredi en brandissant la menace d’interrompre les discussions si les points les plus contestés n’étaient pas résolus. «Je suis confi ant mais (...) si ce n’est pas un bon accord, je ne signerai pas d’accord», a déclaré le président américain, un changement de ton radical après avoir exprimé son optimisme ces dernières semaines. Les deux premières puissances économiques du monde négocient âprement depuis janvier un accord pour en fi nir avec leur guerre commerciale enclenchée l’an passé, qui s’est matérialisée par des droits de douane punitifs réciproques sur des centaines de milliards de dollars de marchandises. De hauts responsables américains ont en outre paru mettre en doute vendredi la perspective d’un sommet avant la fi n du mois aux Etats-Unis entre M. Trump et son homologue chinois Xi Jinping afi n de signer un accord. Outre une réduction de leur défi cit bilatéral, les Etats-Unis réclament des réformes structurelles en Chine, notamment la garantie d’un traitement équitable pour les investisseurs étrangers. La session en cours du Parlement chinois doit précisément adopter une loi sur l’investissement étranger, censée répondre à ce souci. Le projet de loi prévoit que tous les secteurs de l’économie chinoise soient ouverts aux étrangers, mis à part les secteurs fi gurant sur une liste «négative» où les investissement internationaux seront soit prohibés soit l’objet d’une autorisation spéciale. M. Wang a précisé samedi que seuls 48 secteurs fi gureraient sur cette liste négative. La loi interdira les transferts de technologie imposés aux entrepreneurs étrangers et «les ingérences illégales de l’Etat» dans leurs entreprises, a-t-il promis.

PAR ANNE CHAON, MARIA ISABEL SANCHEZ

Hier matin, la police munie d’équipement anti-émeutes était dé-ployée en force sur le lieu du rassem-blement auquel a appelé M. Guaido, a constaté l’AFP. Dans la nuit, des dé-putés de l’opposition ont dénoncé l’arrestation de trois de leurs collabo-rateurs qui étaient en train de mon-ter une estrade sur place. Mais ils ont affi rmé que l’appel à manifester était maintenu. L’électricité a commencé à revenir dans la soirée de vendredi et durant la nuit dans la plupart des quartiers de Caracas ainsi que dans le centre-est du pays, mais la situa-tion reste inchangée dans le reste du pays et notamment l’intérieur qui a passé une deuxième nuit dans le noir, selon les correspondants de l’AFP. La panne a débuté jeudi à 16H50 (20H50 GMT). Les télécommunica-tions, entièrement coupées - internet et réseaux cellulaires - ont commen-cé à se rétablir mais le métro de la capitale, qui transporte chaque jour près de deux millions de personnes, restait fermé samedi matin. Avec l’absence de courant et la suspension de la distribution d’eau dans les im-meubles, assurée par des pompes électriques, la situation sanitaire est devenue problématique. Les hôpi-taux ont connu une situation drama-tique, la plupart des établissements

étant dépourvus de générateurs et ceux qui en disposaient les réservant aux services d’urgence. Devant un établissement de la capitale, José Lugo pleurait vendredi sa nièce Ma-rielsi Aray, morte à 25 ans: les appa-reils respiratoires qui la maintenaient en vie avaient cessé de fonctionner a-t-il raconté à l’AFP. A l’extérieur de la principale morgue de Caracas, un employé affi rmait sous couvert d’anonymat ne «pas recevoir plus de cadavres», les chambres froides étant elles aussi en panne.

«PREUVES» CONTRE WASHINGTONCette panne a soumis l’économie du Venezuela, déjà très fragile, à de nouvelles tensions. Dans ce pays où l’infl ation est hors de contrôle, l’ar-gent liquide est rare faute de billets disponibles. Seules les transactions électroniques permettent de faire des achats, même pour du pain. Mais toutes ont été suspendues dès jeudi soir. «J’appelle tout le peuple véné-zuélien à s’exprimer massivement dans la rue contre le régime usurpa-teur, corrompu et incapable qui a plongé notre pays dans l’obscurité», a lancé sur Twitter Juan Guaido, l’opposant autoproclamé président par intérim et reconnu par une cin-quantaine de pays. En face, Nicolas

Maduro mobilise également ses par-tisans pour défi ler contre l’«impéria-lisme». Le gouvernement, sous pres-sion depuis des semaines, a dénoncé «la guerre impérialiste sur l’électrici-té». Le ministre de la Défense Vladi-mir Padrino a qualifi é la panne d’»agression délibérée» des Etats-Unis et annoncé un «déploiement» de l’armée, sans plus de détails, lors d’une déclaration sur la télévision d’Etat VTV. M. Maduro accuse Washington depuis jeudi. «La guerre de l’électricité annoncée et dirigée par l’impérialisme américain contre notre peuple sera mise en échec. Rien ni personne ne pourra vaincre le peuple de Bolivar et de Chavez. Patriotes, unissez-vous!», a-t-il écrit sur Twitter. Le gouvernement véné-zuélien a affi rmé qu’il allait fournir à

l’ONU «des preuves» d’une responsa-bilité de Washington dans la panne d’électricité géante. Ces informations seront remises à une délégation du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme attendue dans quelques jours à Caracas, a déclaré le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez. L’origine de la coupure n’est pas encore connue. Des experts accusent le gouvernement socialiste de ne pas avoir investi pour entrete-nir les infrastructures alors que la crise économique fait rage. La com-pagnie vénézuélienne d’électricité Corpoelec a dénoncé un «sabotage» de la centrale hydroélectrique véné-zuélienne de Guri, la plus importante du pays et l’une des principales d’Amérique latine.

(Source AFP)

Venezuela

Gouvernement et opposition dans la rue après une panne d’électricité géanteLes deux dirigeants rivaux du Venezuela, Nicolas Maduro et Juan Guaido, ont appelé leurs partisans à défi ler hier dans les rues du pays qui vient de subir une panne d’électricité sans précédent dont ils se rendent mutuellement responsables.

TchadA N’Djamena, les habitants souffrent d’une sévère pénurie de gaz

Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

Page 11: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

PLANÉTARIUMd i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 912 PLANÉTARIUM d i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 9 13

MICHEL ROGALSKI*

Les alertes se multiplièrent et l’on vit surgir la menace d’un « pic pétrolier », c’est-à-dire le moment où l’off re annuelle de pétrole ne pour-rait plus satisfaire les besoins. Aubai-ne pour les lobbies nucléaires qui se fi rent les relais actifs de cette théo-rie. Là encore les prévisions ne se réalisèrent pas. La demande continua à progresser et rencontra une off re suffi sante à la satisfaire. Quelques fl uctuations des prix du baril surgi-rent, propres à la particularité de ce marché, mais sans que l’on ne puisse jamais parler d’épuisement de cette ressource.Ces cafouillages proviennent d’une incompréhension répandue. C’est l’idée que la planète contiendrait une quantité fi nie de ressources et que l’homme fi nirait par l’épuiser. Si l’on parle, à juste titre, de fi nitude de la planète, ce n’est pas parce que ses ressources seraient bornées, mais au contraire parce que leur usage inten-sif constituerait une source de pollu-tion et de dégradation des écosystè-mes qui rendrait toute vie impropre à l’espèce humaine. La menace de ré-chauff ement climatique ne s’est ja-mais expliquée par la raréfaction de ressources mais au contraire par une utilisation démesurée de celles-ci, en particulier de celles d’origine fossile et susceptible d’émettre des gaz à ef-fet de serre. C’est pourquoi l’essentiel des travaux pour y faire face s’orien-te sur des recherches d’économie d’énergie et en particulier sur celles d’origine carbonée ou sur la capture et la séquestration du carbone lors de leur usage.

LES RESSOURCES SE CRÉENTNon, les ressources ne sont pas fi nies parce qu’elles sont une création continue de l’homme. Elles dépen-dent principalement de trois fac-teurs : du niveau technologie, c’est-à-dire de la capacité à y accéder, de son prix relatif qui permet d’en faire une ressource économiquement ren-table, et enfi n du degré de dévelop-pement scientifi que qui permet de sélectionner ce qui pourrait devenir une ressource utilisable. Le stock de ressources, loin d’être une donnée constituée une fois pour toute, est en perpétuelle réévaluation et surtout en augmentation régulière car l’em-pilement joue souvent plus que la substitution. Ainsi en matière d’éner-gie, le bois de feu reste encore une ressource utilisée par des milliards d’hommes sur la planète et coexiste avec le charbon, le pétrole, le gaz, le nucléaire, l’hydraulique, l’éolien et le solaire.Le progrès technique permet l’accès à toujours plus de ressources. Les puits de pétrole seront exploités jusqu’à la dernière goutte. Le pré-cieux liquide sera extrait des gise-ments de pétroles lourds auparavant délaissés ou sera recherché à plu-sieurs milliers de mètres sous la sur-face des mers, choses inimaginables

il y a encore quelques décennies. En plus, cet accès a permis de découvrir les roches reposant sur le lit océani-que, ces fameux nodules polymétal-liques. En Afrique, les réserves d’énergie hydraulique ne sont ex-ploitées qu’à 8%. Les capacités géo-thermiques le sont à 1%. Ces gise-ments de ressources ne peuvent être qu’en forte croissance. Le prix relatif indique si l’exploitation de la res-source peut être rentable, comparé à celui des ressources substituables. Par exemple l’exploitation des gaz de schistes n’aurait d’intérêt écono-mique que si le baril de pétrole dé-passait 50 $. En dessous de ce prix, les sociétés qui se lancent dans ce type d’exploitation risqueraient la faillite et le gaz de schiste ne pour-rait plus rester une ressource venda-ble parce que son coût serait trop élevé. Mais le gisement de ressour-ces potentiellement le plus élevé trouve sa source dans le progrès scientifi que. Celui-ci, par ses décou-vertes, « invente » littéralement des ressources jusqu’alors insoupçon-nées. Il a fallu que l’homme perce le secret de l’atome pour que l’uranium qui gisait sous nos pieds depuis des centaines de millions d’années de-vienne d’un seul coup une ressource recherchée car ouvrant la porte au nucléaire et à tous ses usages. Le pé-trole, qui a longtemps servi à s’éclai-rer et à se chauff er, est devenu une ressource essentielle dès lors que la machine à vapeur a été inventée ou que sa combustion a révolutionné les transports par l’invention des moteurs dont l’usage dans les machi-

nes a révolutionné l’industrie en sou-lageant la peine de l’homme. Ces progrès ont permis également de prendre conscience de l’intérêt des terres rares. On désigne par là 17 métaux aux propriétés électroma-gnétiques très recherchées dans les technologies de pointe : voitures hy-brides, énergies renouvelables, élec-tronique et armement, essentielles aujourd’hui à la fabrication des com-posants utilisés dans les véhicules électriques, les lasers et les nano-technologies, les téléphones mobiles, les ordinateurs, le verre industriel de haute qualité ou encore les disposi-tifs photovoltaïques. Ces terres rares sont très dispersées dans le monde. La Chine, qui en regorge au point de concentrer la moitié des stocks mon-diaux, s’est vite imposée comme le principal producteur et les a large-ment commercialisés. Mais on en trouve en abondance en Bolivie, en Argentine, au Chili. Les ressources se créent parce que les acteurs écono-miques, fi nanciers, industriels et scientifi ques leur donnent ce statut. On comprend pourquoi la géogra-phie des ressources et la géopoliti-que qui en découle sont en continuel mouvement.

UNE DÉRIVE INQUIÉTANTE : LE SOCIAL ET LA POPULATIONOn l’aura compris, le véritable problè-me auquel l’humanité est confrontée n’est pas celui de l’épuisement des res-

sources mais celui de leur utilisation à l’origine de pollutions transformant la planète en immense poubelle. Dans de tels écosystèmes dégradés, l’homme ne peut plus survivre. Ces questions nour-rissent de multiples débats. Dans un récent appel environ 15 000 scientifi -ques proclament que la croissance continue de la population serait deve-nue le principal moteur de nombreuses menaces écologiques et même sociales. Cette question taboue n’avait plus été abordée depuis la conférence mondiale sur la population qui s’était tenue au Caire en 1994. L’impasse est ici faite sur la façon dont la population vit, pro-duit, consomme, se déplace, c’est-à-di-re sur les modes de vie qui seraient susceptibles de générer un développe-ment durable dont les trois piliers re-posent sur l’effi cacité économique, le souci de l’environnement et l’équité so-ciale. Bref, il s’agirait d’isoler les êtres humains de leur façon de vivre. C’est contraire à ce qu’enseigne toute l’his-toire du monder. Si la population était restée « chasseur-cueilleur » et n’avait pas bifurqué vers un mode de vie « éle-veur-agriculteur », la planète n’aurait jamais été capable de voir sa popula-tion s’élever. Le concept d’économie verte - ou de capitalisme vert – qui avait connu un engouement lors de la conférence de Rio+20 visait à enlever le troisième pilier du développement durable. C’est bien une double régres-sion qui se profi le : stigmatiser l’excès de population et supprimer la dimen-sion sociale du développement. Tout ceci rappelle les thèses malthusianistes qui sont au cœur des appels à la dé-croissance dont on ne nous a jamais dit

où elle devait s’arrêter. Ce triptyque - produire plus, répartir mieux, préser-ver l’avenir – ne pourra pas se décliner sans tensions ou lectures antagonistes. L’enjeu est de résoudre, autrement que par l’arrêt du développement, le confl it latent entre une croissance sauvage et un environnement viable. Ainsi la no-tion de développement durable s’est-elle trouvée attaquée de plusieurs cô-tés. Les tenants de la décroissance n’y voyant qu’une façon habile de redon-ner un aspect présentable à la crois-sance économique indéfi nie, tandis que les populations du Sud craignent qu’en son nom, on puisse brider le dé-veloppement de sociétés, notamment de celles qui sont le moins avancées économiquement. Mais un danger ma-jeur guette toute avancée substantielle sur ces questions et notamment sur le climat. L’ampleur des eff orts à faire pour changer de trajectoire est immen-se. Il ne s’agit rien moins que de rom-pre avec un régime d’accumulation et du paradigme techno-économique qui lui est rattaché pour s’engager vers des sociétés décarbonées. Des moyens considérables devront être mobilisés. Comment imaginer, alors que les ob-jectifs du « Millenium » sont loin d’être atteints, que tous ceux qui sont victi-mes, ici et maintenant, des pires maux qui frappent la planète accepteront fa-cilement que soient « détournés » ces moyens au bénéfi ce de générations fu-tures, alors que la question qu’ils af-frontent est celle de leur survie au quo-tidien. Vouloir les associer au sauveta-ge du climat sans satisfaire dès à pré-sent leurs besoins pressants les plus es-sentiels ne saurait conduire qu’à l’im-passe. Ces préoccupations n’ont pas qu’une dimension mondiale et ont été pointées en France par le mouvement des « Gilets jaunes » qui a fait apparaî-tre le hiatus entre la « fi n du mois » et la « fi n du monde ». Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationa-les à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondiali-sation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.* Économiste, CNRS – directeur de la revue recherches internationales

Matières premières

UN MONDE AUX RESSOURCES FINIES ?On se souvient qu’en 1972 les prévisions du premier Rapport du Club de Rome annonçaient, dans un futur proche de quelques décennies, l’épuisement des matières premières essentielles nécessaires à la bonne marche de l’économie. C’était la première grosse alerte provenant de milieux scientifi ques sur le caractère insoutenable de la croissance devant aboutir à un rapide eff ondrement du système économique. Las, ces prévisions se sont avérées douteuses, ce que dut reconnaître le Club de Rome en publiant quelques années plus tard un second Rapport insistant sur toute autre chose : la capacité de charge des écosystèmes, donc sur les excès de la pollution et leur menace pour la survie de l’espèce humaine. Le réchauff ement climatique qui n’était pas pointé à l’époque est ainsi devenu depuis lors l’une des principales hantises.

PAR ALI ABA KAYA, DJIMET WICHE

«Trouver du gaz relève du parcours du combat-tant», se désespère Joseph qui, juché sur sa bicy-clette, pédale à travers tout N’Djamena à la recher-che de gaz pour cuisiner. Bombonne accrochée à son porte-bagage, cela fait deux jours qu’il sillonne la ville en vain. Dans la capitale tchadienne, les habitants subissent depuis plusieurs semaines une sévère pénurie de gaz. En cause, la révision des machines de la raffi nerie de Djarmaya, seule sour-ce d’approvisionnement en gaz du pays, qui comp-te près de 15 millions d’habitants. En temps nor-mal, la centrale fournit à la ville de N’Djamena six citernes par jour, explique à l’AFP le président du syndicat des grossistes et vendeur de gaz au Tchad, Randa Bongo. Mais depuis la révision, commencée le 23 janvier et d’une durée prévue de 45 jours, «on ne reçoit qu’une citerne pour toute la ville», détaille-t-il. Alors depuis plusieurs semaines, de-vant les points de vente des distributeurs de buta-ne, les fi les d’attente s’allongent. En attendant que la centrale se remette à fonctionner à plein régime, dans les cours des maisons ou les cuisines des res-taurants, on se débrouille autrement. «Pour faire la cuisson, les femmes sont réduites à utiliser les bou-ses de vaches ou les fruits de rôniers (sorte de pal-mier)», explique à l’AFP Jeannette Nadji, agent de la fonction publique. Au Juha restaurant, un petit maquis, «on est en train de cuisiner en grande

quantité, on prépare en avance», explique le gé-rant, préoccupé par une baisse de son chiff re d’af-faire.

LA FAUTE AUX AUTORITÉS

«Les autorités n’ont rien fait pour prévenir cette situation», s’agace M. Bongo. La raffi nerie de Djarmaya détient le monopole du gaz dans le pays. Avant, le Tchad importait son gaz du Came-roun et du Nigeria. «Les autorités auraient dû faire venir des citernes du Nigeria depuis janvier», es-time M. Bongo. La révision technique était pro-grammée «depuis un an», selon un responsable de la China Petroleum Corporation (CNPC), la socié-té chinoise qui détient 60% des parts de la raffi ne-rie. Le reste de la raffi nerie appartenant à l’Etat tchadien (40%). «L’Etat n’a pas pris les disposi-tions pour éviter ce désagrément à la population», accuse le responsable. Vendredi, sur la Place de la Nation où une cérémonie a été organisée à l’occa-sion de la journée internationale des droits des femmes, les associations ont interpellé le prési-dent Idriss Déby. Aux côtés des demandes pour l’émancipation des femmes, comme la lutte contre les mariages forcés, on pouvait lire sur des bande-roles déployées : «Les femmes demandent au gou-vernement de mettre du gaz à leur disposition». «Ce n’est pas le gaz butane qui doit vous énerver. Ca reviendra et vous aurez cela moins cher», leur

a répondu le président Idriss Déby dans son dis-cours. En 2018, le gouvernement tchadien a inter-dit l’usage du bois de chauff e, notamment respon-sable de la déforestation dans ce pays d’Afrique centrale où près de 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

RETOUR AU BOIS DE CHAUFFE ?

Le gouvernement a alors subventionné les bou-teilles de gaz, faisant passer le prix d’une recharge de bombonne de 6 kg de 3.000 francs à 2.000 francs CFA (de 4,5 euros à 3 euros). «Cette mesure a été très appréciée par la population tchadienne», indique Douda El Hadji Adam, le secrétaire géné-ral de l’association pour la Défense des droits des consommateurs. Mais la demande a tellement aug-menté que la seule raffi nerie ne permet plus d’y répondre, estime-t-il. Selon lui, les problèmes d’ap-provisionnement remontent à novembre, «la révi-sion n’a fait qu’accentuer un problème déjà exis-tant». «Si cette pénurie perdure, on assistera à (...) une reprise incontrôlable de la consommation du bois et des charbons» au Tchad, s’inquiète de son côté l’Alliance des défenseurs des droits humains et de l’environnement, dans un communiqué. «Ce sera une remise en cause des mesures de protec-tion de l’environnement quasiment entrées dans les comportements des populations», déplore l’as-sociation. (Source AFP)

Guerre commercialeLa Chine garde l’espoir d’un accord avec Washington La Chine garde espoir de parvenir à s’entendre avec les Etats-Unis dans le domaine commercial, a déclaré samedi un haut responsable de Pékin, alors que le président américain Donald Trump a averti qu’il ne signerait pas un mauvais accord. «Je pense qu’il y a de l’espoir», a déclaré devant la presse le vice-ministre chinois du Commerce, Wang Shouwen, en marge de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP, le Parlement chinois). Afi n d’illustrer la bonne volonté de part et d’autre, M. Wang a révélé le menu sino-américain servi aux négociateurs des deux pays lors de leur dernière session de discussions à haut niveau le mois dernier à Washington. Le négociateur chinois Liu He «a mangé un beefb urger tandis que (son homologue) Robert Lighthizer a pris du poulet sauté aux aubergines avec du riz», a témoigné M. Wang. «Pendant tous le processus de consultations, on a servi du thé et du café, mais ils ont bu de l’eau tous les deux», a-t-il ajouté. «C’était pour trouver un terrain d’entente». Donald Trump a pourtant jeté un froid vendredi en brandissant la menace d’interrompre les discussions si les points les plus contestés n’étaient pas résolus. «Je suis confi ant mais (...) si ce n’est pas un bon accord, je ne signerai pas d’accord», a déclaré le président américain, un changement de ton radical après avoir exprimé son optimisme ces dernières semaines. Les deux premières puissances économiques du monde négocient âprement depuis janvier un accord pour en fi nir avec leur guerre commerciale enclenchée l’an passé, qui s’est matérialisée par des droits de douane punitifs réciproques sur des centaines de milliards de dollars de marchandises. De hauts responsables américains ont en outre paru mettre en doute vendredi la perspective d’un sommet avant la fi n du mois aux Etats-Unis entre M. Trump et son homologue chinois Xi Jinping afi n de signer un accord. Outre une réduction de leur défi cit bilatéral, les Etats-Unis réclament des réformes structurelles en Chine, notamment la garantie d’un traitement équitable pour les investisseurs étrangers. La session en cours du Parlement chinois doit précisément adopter une loi sur l’investissement étranger, censée répondre à ce souci. Le projet de loi prévoit que tous les secteurs de l’économie chinoise soient ouverts aux étrangers, mis à part les secteurs fi gurant sur une liste «négative» où les investissement internationaux seront soit prohibés soit l’objet d’une autorisation spéciale. M. Wang a précisé samedi que seuls 48 secteurs fi gureraient sur cette liste négative. La loi interdira les transferts de technologie imposés aux entrepreneurs étrangers et «les ingérences illégales de l’Etat» dans leurs entreprises, a-t-il promis.

PAR ANNE CHAON, MARIA ISABEL SANCHEZ

Hier matin, la police munie d’équipement anti-émeutes était dé-ployée en force sur le lieu du rassem-blement auquel a appelé M. Guaido, a constaté l’AFP. Dans la nuit, des dé-putés de l’opposition ont dénoncé l’arrestation de trois de leurs collabo-rateurs qui étaient en train de mon-ter une estrade sur place. Mais ils ont affi rmé que l’appel à manifester était maintenu. L’électricité a commencé à revenir dans la soirée de vendredi et durant la nuit dans la plupart des quartiers de Caracas ainsi que dans le centre-est du pays, mais la situa-tion reste inchangée dans le reste du pays et notamment l’intérieur qui a passé une deuxième nuit dans le noir, selon les correspondants de l’AFP. La panne a débuté jeudi à 16H50 (20H50 GMT). Les télécommunica-tions, entièrement coupées - internet et réseaux cellulaires - ont commen-cé à se rétablir mais le métro de la capitale, qui transporte chaque jour près de deux millions de personnes, restait fermé samedi matin. Avec l’absence de courant et la suspension de la distribution d’eau dans les im-meubles, assurée par des pompes électriques, la situation sanitaire est devenue problématique. Les hôpi-taux ont connu une situation drama-tique, la plupart des établissements

étant dépourvus de générateurs et ceux qui en disposaient les réservant aux services d’urgence. Devant un établissement de la capitale, José Lugo pleurait vendredi sa nièce Ma-rielsi Aray, morte à 25 ans: les appa-reils respiratoires qui la maintenaient en vie avaient cessé de fonctionner a-t-il raconté à l’AFP. A l’extérieur de la principale morgue de Caracas, un employé affi rmait sous couvert d’anonymat ne «pas recevoir plus de cadavres», les chambres froides étant elles aussi en panne.

«PREUVES» CONTRE WASHINGTONCette panne a soumis l’économie du Venezuela, déjà très fragile, à de nouvelles tensions. Dans ce pays où l’infl ation est hors de contrôle, l’ar-gent liquide est rare faute de billets disponibles. Seules les transactions électroniques permettent de faire des achats, même pour du pain. Mais toutes ont été suspendues dès jeudi soir. «J’appelle tout le peuple véné-zuélien à s’exprimer massivement dans la rue contre le régime usurpa-teur, corrompu et incapable qui a plongé notre pays dans l’obscurité», a lancé sur Twitter Juan Guaido, l’opposant autoproclamé président par intérim et reconnu par une cin-quantaine de pays. En face, Nicolas

Maduro mobilise également ses par-tisans pour défi ler contre l’«impéria-lisme». Le gouvernement, sous pres-sion depuis des semaines, a dénoncé «la guerre impérialiste sur l’électrici-té». Le ministre de la Défense Vladi-mir Padrino a qualifi é la panne d’»agression délibérée» des Etats-Unis et annoncé un «déploiement» de l’armée, sans plus de détails, lors d’une déclaration sur la télévision d’Etat VTV. M. Maduro accuse Washington depuis jeudi. «La guerre de l’électricité annoncée et dirigée par l’impérialisme américain contre notre peuple sera mise en échec. Rien ni personne ne pourra vaincre le peuple de Bolivar et de Chavez. Patriotes, unissez-vous!», a-t-il écrit sur Twitter. Le gouvernement véné-zuélien a affi rmé qu’il allait fournir à

l’ONU «des preuves» d’une responsa-bilité de Washington dans la panne d’électricité géante. Ces informations seront remises à une délégation du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme attendue dans quelques jours à Caracas, a déclaré le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez. L’origine de la coupure n’est pas encore connue. Des experts accusent le gouvernement socialiste de ne pas avoir investi pour entrete-nir les infrastructures alors que la crise économique fait rage. La com-pagnie vénézuélienne d’électricité Corpoelec a dénoncé un «sabotage» de la centrale hydroélectrique véné-zuélienne de Guri, la plus importante du pays et l’une des principales d’Amérique latine.

(Source AFP)

Venezuela

Gouvernement et opposition dans la rue après une panne d’électricité géanteLes deux dirigeants rivaux du Venezuela, Nicolas Maduro et Juan Guaido, ont appelé leurs partisans à défi ler hier dans les rues du pays qui vient de subir une panne d’électricité sans précédent dont ils se rendent mutuellement responsables.

TchadA N’Djamena, les habitants souffrent d’une sévère pénurie de gaz

Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

Page 12: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

BOUILLON DE CULTUREd i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 916

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

Expos «Du Sud au Sud» à l’ICI d’AlgerL’Institut culturel italien d’Alger célébrera la Journée internationale des droits de la femme à travers l’organisation, le 12 mars prochain, d’une exposition de portraits de femmes intitulée «Du Sud au Sud», au niveau du siège de l’Institut à partir de 15 heures.L’idée de l’exposition est de créer un pont entre les femmes du sud de l’Italie et les femmes touareg. Deux cultures qui semblent proches géographiquement mais éloignées culturellement. L’Institut culturel italien (ICI), en marge de l’exposition, rendra aussi hommage aux femmes touareg et leur rôle majeur dans la société du peuple du Sud à travers la projection d’un documentaire, en fi n de journée, suivi d’un débat qui servira «à discuter de la condition féminine dans un contexte actuel particulier», soulignent les organisateurs.

«La journée du court » à l’IF d’AlgerA l’occasion de la célébration des 50 ans du Groupe recherches et essais cinématographiques (GREC), l’institut français organise « Le jour le plus court », mercredi prochain de 15 heures à 18 heures, avec à l’affi che plusieurs courts métrages avec des techniques et des thématiques diff érentes. Au programme « Paris fi celle » de Laurence Ferreira Barbosa qui relate l’histoire de Colette, qui prend soin de Brigitte, sa sœur aînée qui souff re d’une dépression, «Le passeur » de Danielle Arbid, raconte l’histoire d’Ibrahim, un réfugié qui trouve un emploi peu ordinaire. En eff et, il est embauché par une mutuelle française qui rapatrie les corps d’Africains décédés en France vers leurs pays d’origine. Le lendemain de son embauche, il assiste à sa première levée de corps dans un appartement de la banlieue parisienne. Les cinéphiles présents assisteront aussi à la projection du court-métrage intitulé «Les méduses » de Delphine Gleize, « Awa, une petite fi lle très gourmande » de Barbara Creutz-Pachiaudi et « A bras le corps » de Katel Quilévéré, qui fi lme d’une manière singulière l’histoire de « deux enfants qui se réveillent pour partir à l’école. Comme chaque matin, ils s’inventent des jeux, perpétuent leurs rituels faits de cruauté et de complicité. Mais ce matin, quelque chose a changé».

PAR FADILA DJOUDER

Des casseurs non identifi és, profi -tant de cette occasion, ont provoqué un incendie au niveau de quelques pavillons du musée, considéré comme le plus ancien musée d’Algérie et d’Afrique. «Des bureaux de l’adminis-tration ont été touchés par cet incen-die», causant la perte de documents importants, relatifs aux œuvres et à la sauvegarde du patrimoine matériel du pays. La même source, affi rme que la Protection civile est intervenue ra-pidement et a empêché les fl ammes de se propager aux salles d’exposition du musée qui couvre l’histoire de l’art en Algérie depuis 2 500 ans. Le minis-tre de la Culture, M. Azzedine Mihou-bi, s’est rendu sur les lieux afi n de «constater les dégâts survenus suite à ce saccage» et «prendre de nouvelles mesures pour renforcer la protection et la sécurité», annonce le même com-muniqué, ajoutant que «les forces de sécurité nationales ont réussi à sauver

une épée datant de l’époque de la ré-sistance populaire». La police ne dis-pose actuellement d’aucun indice per-mettant d’identifi er les responsables de cet incendie, qui a démarré aux alentours de 17 heures, juste après que les manifestants pacifi ques ont rejoint leurs domiciles. «Les services de sécurité poursuivent leur enquête pour identifi er les auteurs, des délin-quants qui ont profi té de ces marches pacifi ques pour commettre leur terri-ble crime contre le patrimoine cultu-rel national et endommager un musée qui couvre des périodes importantes de l’histoire du peuple algérien», esti-me le communiqué. Des aff rontements agressifs entres des délinquants et la police ont eu lieu après cet incendie. Pour rappel, «un groupe d’individus a tenté d’accéder aux anciens pavillons des antiquités la semaine dernière sans causer beaucoup de dégâts», sou-ligne le ministère de la Culture. Le Musée national des antiquités et des arts islamiques comprend deux sec-

tions. Une section d’antiquités classi-ques, dont la collection remonte à 1835, qui regroupe des sculptures, mosaïques et bronzes découverts sur les sites archéologiques d’Algérie. La seconde section est consacrée à l’art de l’Occident musulman (Algérie, Ma-

roc, Tunisie, Espagne) et du Proche-Orient, qui est venue s’ajouter au fonds initial, en 1846, constitué es-sentiellement de manuscrits, d’une collection de pièces de monnaie, de tapis et broderies, de céramiques et de travaux sur bois.

Le Musée national des antiquités et des arts islamiques, existant depuis 1897, situé dans l’enceinte du parc de la Liberté à Alger a été vandalisé, dans la soirée d’avant-hier, par un groupe de casseurs, n’ayant aucun lien avec les manifestants qui ont marché vendredi 8 mars, a annoncé le ministère de la Culture dans un communiqué de presse.

Le Musée national des antiquités et des arts islamiques d’Alger saccagé par des délinquants

Des objets volés et des bureaux incendiés

PAR KHEDIJA ARRAS

Le 4e prix Mohamed-Khadda d’arts plastiques débute, aujourd’hui, à la Maison de la culture Ould Abder-rahmane-Kaki de Mostaganem. Le pro-gramme de cette manifestation cultu-relle, qui se poursuivra jusqu’au 13 mars prochain, verra la participation d’artistes plasticiens d’Egypte, d’Irak, de Syrie, du Maroc, de Palestine et d’Algérie. Il comporte plusieurs activi-tés et concours, qui se dérouleront à la maison de la culture Ould Abderrah-mane-Kaki et à la bibliothèque princi-pale de lecture publique Moulay-Bel-hamissi, annoncent les organisateurs.Une vingtaine d’artistes algériens ve-nus de plusieurs wilayas seront pré-sents à cette quatrième édition du prix Mohamed-Khadda et animeront un vernissage, dans la soirée de lundi,

dans le hall de la galerie d’arts de la Maison de la culture. Par ailleurs, des universitaires feront des communica-tions sur la réalité des arts plastiques, l’art moderne et contemporain, à la bi-bliothèque publique. Dans le cadre de cette manifestation, dédiée à l’un des plus grand artistes des arts plastiques algériens, afi n de sensibiliser et d’im-pliquer la jeune génération, un concours pour enfants est également organisé, intitulé «Une histoire sur un tableau», sous la houlette de l’artiste Faïza Benyahia. Pour rappel, le prix Mohamed-Khadda d’arts plastiques a été créé en 2014, à l’issue d’un collo-que national d’arts plastiques tenu à Mostaganem en 2013. Ce prix a été dé-croché par les artistes plasticiens Ab-dellah Benhimer en 2014, Abdellaoui Mourad en 2015 et Taleb Djamel en 2016. En 2017 et 2018, la remise du

prix a été ajournée pour des raisons fi nancières. Mohamed Khadda, né le 14 mars 1930 à Mostaganem, est l’un des fondateurs de l’école d’arts plasti-ques algériens. Il a entamé son par-cours artistique à l’âge de 17 ans avant de s’installer en France en 1952. Il a tenu plusieurs expositions dans le pays et à l’étranger et a contribué au mou-vement culturel national en assumant plusieurs responsabilités au ministère de la Culture, au Haut-conseil de la culture et à l’Ecole supérieure des beaux-arts. Mohamed Khadda a fondé, en compagnie d’autres artistes, en 1967, le groupe Laouchem (Tatouage) et a écrit deux ouvrages, «Pour un art nouveau» et «Feuilles éparses». Vision-naires, les membres du groupe Laou-cham aspirent à construire leur liberté créatrice sur le socle de la culture algé-rienne en s’ancrant au plus profond de

la vie des peuples de cette terre, préco-nisant les signes ancestraux pour bâtir un langage nouveau à venir. Privilé-giant ainsi, une recherche de vérité, il s’est agi pour eux, «à partir des grands thèmes formels du passé algérien, de rassembler tous les éléments plastiques inventés ici ou là par les civilisations écrasées hier et aujourd’hui renaissan-tes», avaient- ils écrit dans leur mani-feste. Aujourd’hui, plus que jamais, le parcours artistique de Mohamed Khad-da a une résonnance particulière. Pour conclure, citons Mohamed Dib, qui avait écrit en 1994 que «pour avoir su de nouveau faire naître le charme de l’élémentaire, il a fallu que Khadda fût un magicien. (...) Mais ni passé ni pré-sent, ni avenir : dans les toiles, les des-sins de Khadda se donnent à lire ce qui, éternel, confond en lui passé, pré-sent et avenir».

Arts plastiques Ouverture, aujourd’hui, du prix Mohamed-Khadda à Mostaganem

Page 13: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

BOUILLON DE CULTURE d i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 9 17

Séminaire- Les associations Graine de Paix et Global HealthCare Management organisent, en partenariat avec la fondation Djanat El Arif et la Fédération algérienne des consommateurs, un séminaire intitulé «Comment gérer notre santé et quelle médecine pour demain», le samedi 9 et dimanche 10 mars à partir de 9h au siège du Centre de recherche en Anthropologie sociale et culturelle –CRASC– d’Oran.

Les Lundis du Club

L’Institut culturel italien consacrera un cycle qui portera sur la thématique «C’era una volta...attrici italiane», du 11 mars au 29 avril, à 18h30, au niveau de sa salle polyvalente (4 bis, rue Yahia Mazouni, El Biar, Alger). Entrée sur carte d’accès, réservation : [email protected]. Lundi 11 mars : «Mamma Roma» avec Anna Magnani.Lundi 18 mars : «Le secret de Santa Vittoria» avec Anna Magnani.Lundi 25 mars : «La Ragazza con la Valigia» avec Claudia Cardinale.Lundi 1er avril : «La Ciociara», avec Sofi a Loren.Lundi 8 avril : «Personne ne peut me juger», avec Paola Cortellesi. Lundi 15 avril : «La Découverte de l’Aube» de Susanna Nichiarelli.

Théâtre régional Abdelkader-Alloula d’Oran

Samedi 16 mars à 16h : représentation de la pièce «Arlequin, valet des deux maîtres», mise en scène par Ziani-Chérif Ayad et produite par le Théâtre régional d’Oran. Dimanche 17 mars à 14h : hommage organisé par des associations.Lundi 18 mars à 17h : représentation de la pièce «Leblasa», produite par l’association culturelle Sada Chabab.Mercredi 20 mars à 16h : spectacle pour enfant de danse classique, présenté par «Kids School».Dimanche 24 mars à 18h30 : spectacle d’improvisation «Drôles Madaires».Dimanche 24, lundi 25 et mardi 28 mars à 14h : représentation de la pièce pour enfant «Pinocchio», produite par le Théâtre régional d’Oran.

Programme du TNA du mois de mars

Mardi 12 mars à 14h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el-biaâ».Mercredi 13 mars à 10h30 : exposition.Mercredi 13 mars à 15h : représentation de la pièce «Mouhakama».Jeudi 14 mars à 18h : représentation de la pièce «Mouhakama».Vendredi 15 mars à 10h30 : spectacle de marionnettes intitulé «Karial».Vendredi 15 mars à 16h : représentation de la pièce «Mouhakama».Samedi 16 mars à 10h30 : spectacle de marionnettes intitulé «Karial».Samedi 16 mars à 15h : représentation de la pièce «Mouhakama».Mardi 19 mars à 14h30 : spectacle pour enfant intitulé «Tifel Al-Anid/Agrud Bu Tyennant».Mercredi 20 et jeudi 21 mars à 18h : représentation de la pièce «Arlequin, valet des deux maîtres».Vendredi 22 mars à 10h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el-biaâ».Vendredi 22 mars à 16h: représentation de la pièce «Arlequin, valet des deux maîtres».Du 23 au 29 mars : Journées du Théâtre du Sud ; Colloque international «Critique d’expérience...hamzet wassl», organisée par le TNA, en collaboration avec l’Institut du Théâtre Arabe.Samedi 30 mars à 18h : spectacle de l’Orchestre des Jeunes d’Algérie (OJA).Du 31 mars au 5 avril : Journées du théâtre pour enfant.

RencontresA l’occasion de la Journée internationale de la femme travailleuse, l’Institut Cervantes d’Alger et l’Ambassade d’Espagne en Algérie organisent, en collaboration avec l’Ambassade de Cuba en Algérie, une table ronde intitulée «Femmes hispanophones dans des postes de responsabilité», le lundi 11 mars à 18h à la salle des Actes de l’Institut Cervantes (9, rue Khelifa Boukhalfa, Alger).

Table-ronde (sur réservation) intitulée «Folies et société», le dimanche 10 mars à 18h à l’Institut français d’Alger.

Festival du � lm Latino-américain d’Alger

L’Institut Cervantes d’Alger, en collaboration avec les ambassades d’Argentine, du Brésil, du Chili, de Colombie, de Cuba, du Mexique, du Pérou et du Venezuela, organise le Festival du fi lm Latino-américain d’Alger, du 31 janvier au 31 mars 2019, à raison d’une projection tous les jeudis à 18h à l’Institut Cervantes d’Alger (9, rue Khelifa Boukhalfa, Alger). Entrée libre.PROGRAMMEJeudi 14 mars : «El Acuarelista» (Pérou).Jeudi 21 mars : «Diario de bucaramanga» (Venezuela).

Initiation au LatinLe Centre d’études diocésain –Les Glycines (5, chemin Slimane Hocine, Alger) organise une session intensive d’initiation au latin (niveau débutant), et ce, du dimanche 24 mars au jeudi 4 avril 2019. Ce sont 50 heures de cours répartis sur cinq jours par semaine. L’inscription se fait par mail, sur : [email protected]. Pour plus d’informations : 021239485.

L’Université pour Tous«L’Université pour Tous» pluridisciplinaire, gratuite et ouverte à tous, se veut un lieu de rencontre et d’échange des savoirs universitaires actuels en sciences humaines et sociales favorisant l’esprit critique et la réfl exion. Des séminaires se tiendront entre 2018 et 2019 au Centre d’études diocésain –Les Glycines (5, chemin Slimane Hocine, Alger).PROGRAMME

Mardi 19 mars, de 18h à 20h : «Camus, au-delà des femmes, le féminin», par Agnès Spiquel.Jeudi 11 avril, de 18h à 20h : «Gaston Bachelard», par Mustapha Haddab.

Expositions

Jusqu’au 14 mars à la galerie d’art Tayeb Nouara de Sidi Bel-Abbès, exposition de l’artiste Ben Hamiche Zineb intitulée «Exclusivement Femme».Du 9 mars au 9 avril à la galerie de la Fondation culturelle Ahmed et Rabah Asselah (29, boulevard Zighout Youcef, Alger-Centre), exposition collective de peinture, avec Nour El Houda Guerrouche, Nahed Saib, Sarah Belahneche, Chafi ka Benkhodja, Barbara Amokrane, Lila Faci. Jusqu’au 17 mars à l’espace 8-Mai 1945 de Kherrata (Béjaïa), exposition du plasticien Hamma Nabil.Du 9 mars au 4 avril au Centre culturel Mustapha-Kateb (5, rue Didouche Mourad, Alger-centre), exposition collective d’artisanat. Jusqu’à la mi-mars à l’Institut culturel italien (4 bis, rue Yahia Mazouni, El Biar, Alger), exposition d’œuvres réalisées suite à une formation sur les techniques du papier mâché.Jusqu’au 31 mars à la Bibliothèque DILOU (3, rue Boudehane Messoud, Constantine), exposition de photographies de Chaouki Bouledroua et Armand Vial intitulée «Présences intimes». Jusqu’au 30 mars au Centre des arts et de la culture du Palais des Raïs –Bastion 23 (23, avenue Amara Rachid, Bab El Oued, Alger), exposition «Emergence» –Regards pluridisciplinaires de peinture, photographie, dessin et sculpture sur l’art contemporain, par un collectif de jeunes artistes étudiants en art à l’Ecole supérieure des Beaux-arts d’Alger. Jusqu’au 21 mars à la galerie d’art Mohammed-Racim (7, avenue Pasteur, Alger-Centre), exposition de calligraphies de Salah El Magbad. Jusqu’au 23 mars à la galerie d’Art Le Paon (Centre des Arts Riadh El Feth, niveau 104, Local 1B32), exposition de Wakai Mayuka intitulée «Le soleil se lève à l’ouest». La galerie est ouverte du samedi au jeudi, de 10h à 18h. Jusqu’au 18 avril au Palais Mustapha Pacha (12, rue des frères Mecheri, Basse-Casbah), exposition intitulée «Tonalité, charme et gaité de la miniature algérienne».Jusqu’au 9 mars à Seen Art Gallery –Galerie d’art spécialisée en art contemporain (156, Lotissement El Bina, Dely Brahim, Alger), exposition de Yazid Kheloufi intitulée «Les encres de l’âme».

Appel à contribution pour un ouvrage collectif

Le laboratoire de recherche LLC (Langues, Littératures, Cultures) lance un appel à contribution pour un ouvrage collectif «Le roman algérien contemporain : nouvelle(s) posture(s), nouvelle(s) approche(s)», dont la parution est prévue pour décembre 2019. Les contributeurs, qui devront envoyer des résumés de 3000 signes avant le 30 mars 2019, sont invités à réfl échir sur les six axes (thématiques de l’ouvrage) suivants : «Nouvelle(s) mouvance(s) du roman algérien de langue française», «La construction posturale de l’auteur algérien à l’ère de la mondialisation», «Une littérature aux écritures plurielles (hétérogénéité, fragmentation, hybridité)», «Processus d’écriture et élaboration d’une esthétique de la singularité», «Le discours dénonciateur : stratégies posturales et rhétoriques du dé-voilement et de l’inter-dit», «Formes et genres littéraires : une littérarité et une poétique en devenir». Les propositions de contribution doivent être rédigées en français et comporter le nom de l’auteur, son affi liation professionnelle et son courriel, et envoyées à : [email protected]/ [email protected].

Page 14: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

SPORTISSIMOd i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 918

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

Lauréate à la surprise générale l’an passé dans le désert californien, Naomi Osaka revient sur la terre de ses exploits avec la pan-carte de favorite. Mais dans le sillage de son titre en Australie, la nouvelle numéro 1 mon-diale a montré quelques failles et a semblé avoir du mal à gérer ses émotions. Comme une tempête de sable, elle avait tout emporté sur son passage dans le désert californien. Avec une insolente facilité, Naomi Osaka avait écar-té une à une ses adversaires à Indian Wells l’an dernier, sortant d’entrée l’une des fi gures les plus charismatiques du tennis féminin de ces dernières années, Maria Sharapova, avant de marcher sur Karolina Pliskova, Simona Halep et Daria Kasatkina pour s’off rir à 20 ans le pre-mier titre de sa jeune carrière. «Je me rappelle que je voulais juste m’amuser et peut-être espé-rer atteindre les quarts. Je n’avais jamais été aussi loin dans un tournoi comme celui-ci», a confi é la principale intéressée en conférence de presse. Douze mois ont passé, et la Japonaise compte désormais trois trophées à son palma-rès. Elle y a ajouté l’US Open et l’Open d’Aus-tralie, en toute simplicité. Un succès foudroyant et inattendu qui lui a permis de s’imposer com-me la nouvelle patronne du circuit WTA. «Je suis très surpris, comme tout le monde, que Naomi soit devenue si vite numéro 1 mondiale en gagnant deux titres du Grand Chelem d’affi -lée. J’imagine que c’est diffi cile à gérer menta-

lement pour elle», a commenté son compatriote Kei Nishikori, 7e joueur mondial.

UN APRÈS-MELBOURNE MOUVEMENTÉÀ 21 ans seulement, Osaka revient donc à In-dian Wells avec un tout nouveau statut de grande favorite. De quoi augmenter la pression déjà palpable sur les épaules de la jeune cham-pionne. Après s’être séparée de son coach Sas-cha Bajin de façon surprenante dans la foulée de son triomphe à Melbourne, elle a semblé ailleurs lors de sa défaite surprenante contre Kristina Mladenovic pour son retour sur les

courts à Dubaï. Un revers à la suite duquel elle a reconnu avoir du mal à supporter sa nouvelle notoriété. Subitement au centre des attentions, la Japonaise a expliqué, dans un long texte pu-blié récemment sur son compte Twitter, être bouleversée par ce changement soudain. «Ré-cemment beaucoup de parents m’ont dit que j’étais un modèle pour leurs enfants et j’ai res-senti une immense responsabilité. Quand je suis arrivée à Indian Wells, j’ai vu tous ces gos-ses qui avaient l’air si heureux de me voir. Ils me demandaient des photos et des autogra-phes… Et honnêtement j’ai eu envie de pleurer, parce que j’ai réalisé qu’il ne s’agissait pas seu-lement de tennis, mais d’inspirer la prochaine génération. Je me suis rappelée tous les gens qui m’avaient donné envie de réaliser mes rê-ves», a-t-elle notamment expliqué.

GAGNER EN TANT QUE NUMÉRO 1 MONDIALEImpressionnante dans sa gestion émotionnelle de ses deux fi nales de Majeurs contre Serena Williams à New York puis face à Petra Kvitova à Melbourne, Naomi Osaka semble avoir les ressources pour surmonter ce passage diffi cile. Son collègue tennisman et compatriote Kei Nishikori en est en tout cas persuadé. «Je suis sûr qu’elle s’habituera à ce nouveau statut et

que ça deviendra presque normal pour elle. Je suis persuadé qu’elle s’y fera parce que, pour moi, elle est très forte mentalement. Elle res-sentira évidemment plus la pression certains jours, mais j’espère qu’elle pourra profi ter aussi de ce moment», a-t-il estimé. De retour dans le tournoi qui l’a révélée, Naomi Osaka pourrait bien être inspirée et franchir un nouveau cap dans sa carrière en gagnant avec le dossard nu-méro 1 dans le dos. À moins que la pression de la défense de son premier titre et le regard des autres ne la submergent. Mais la Japonaise a apparemment déjà bien retourné le problème dans sa tête avec son équipe. «Il ne s’agit pas de défendre un trophée, mais d’aller en chercher un autre. J’ai l’impression que ça fait 10 ans que j’ai gagné ici avec tout ce qu’il s’est passé depuis», a-t-elle indiqué, tout sourire. De l’autre côté du fi let se dressera Kristina Mladenovic, qui l’avait dominée à Dubaï. Victorieuse de la Chinoise Saisai Zheng au premier tour en deux sets (7-5, 6-2), la Française reprend peu à peu confi ance en ses capacités. Elle devrait aborder le match inspirée par son exploit récent et prête à rééditer sa performance. Pour Osaka, il y aura vraisemblablement l’envie de prouver que le tournoi émirati a été rapidement oublié et de la revanche dans l’air. De quoi peut-être donner une motivation supplémentaire à la nouvelle reine du circuit, et un peu d’électricité à ce deuxième tour.

Grand-Prix de Marrakech/Déjà deux éliminations et deux forfaits des judokas algériens

Encore des désillusions !

WTA Indian Wells (tennis)/L’Américaine tenante du titre et favoriteOsaka va devoir assumer son nouveau statut

PAR SAÏD B.

Wail Ezzine (-66 kg) et Rayane Moudjed (-48 kg) ont été éliminés vendredi de ce tournoi international, consécutivement à leurs défaites res-pectives contre l’Egyptien Mohamed Abdelmawgoud et la Chinoise Wong Ka Lee. Moudjed a été éliminée au premier tour, alors qu’Ezzine avait bien débuté en dominant le Britan-nique Alexander Short, avant de s’in-cliner au tour suivant face à l’Egyp-tien Abdelmawgoud. D’autre part, Kaouthar Ouallal (-78 kg) et Sonia Asselah (+78 kg), qui se sont bles-sées au dernier moment devraient déclarer forfait.

LE SUIVI MÉDICAL DES ATHLÈTES POINTÉ DU DOIGT

Si pour les deux premiers nommés l’élimination est due à leur mauvaise préparation et au fait qu’ils n’ont plus cette hargne qui les caractérisait auparavant, pour les deux blessées, il y a lieu de se poser des questions du côté du staff médical. Le suivi médi-cal constitue un paramètre d’impor-tance capitale pour des sportifs sur-tout concernant les arts martiaux. Se blesser dès l’entame d’une compéti-tion d’envergure suscite des interro-gations sur la préparation physique de ces athlètes.

Surtout qu’ils cherchent à engranger le plus grand nombre de points possi-bles pour être bien classés afi n de pouvoir participer aux prochains Jeux olympiques de Tokyo. De plus, il est très important de si-gnaler au passage que la concurrence est bien rude dans cette compétition où chaque point aura son pesant d’or dans le décompte fi nal en vue de la qualifi cation aux prochains J.O. Des 443 judokas (259 messieurs et 184 dames), représentant 67 nations, dans ces joutes d’envergure, la majo-rité s’est préparée dans de très bon-nes conditions avec des suivis régu-liers par leurs diff érents staff s, sélec-tionneurs, staff préparateur physique et staff médical en vue d’assurer de bonnes performances. Ce qui, appa-remment n’est pas le cas pour nos judokas.

LES ALERTES DE PARIS ET DÜSSELDORF

On avait déjà tiré l’alarme dès le Grand slam de Paris à la mi-février où des dix judokas algériens qui ont pris part à cette prestigieuse compé-tition, seuls Fethi Nourine (67,3kg) et Amina Belkadi (66,3 kg) ont pu atteindre le deuxième tour, alors que tous les autres ont été sortis d’entrée. On avait alors bien indiqué à ce mo-ment-là qu’il faut savoir s’arrêter et

bien analyser les résultats de nos ju-dokas d’une manière exhaustive et non pas, par compétition. En parcou-rant bien les résultats de ces deux dernières années, on s’aperçoit que notre judo régresse. Régresser pour régresser, mieux vaut donc le faire avec les jeunes talents. Au moins, eux, s’ils perdent dès le premier tour, ce serait le «métier qui rentre» com-me disent les anciens coachs. Un ap-prentissage. Il est temps de laisser la place aux jeunes et miser sur eux comme le font, si bien, les responsables du ka-raté, pour citer un autre art martial. Mais, rebelote, lors du Grand Slam de Düsseldorf (Allemagne), une se-maine après celui de Paris, six des

neuf judokas algériens engagés ont été éliminés précocement…

NEUF ALGÉRIENS ENCORE EN LICEPour le moment, des 13 athlètes enga-gés par la Fédération algérienne de judo, il ne reste plus que neuf à es-sayer d’engranger le plus grand nom-bre de points possible pour se qualifi er aux J.O. de Tokyo. Il s’agit de Fethi Nourine (-73 kg), Mokhtar Youcef Zal-lat (-81 kg), Abderrahim Bouchoukh (-90 kg), Abderrahmane Benamadi (-90 kg), Houari Belhadef (-100 kg), Lyès Bouyacoub (-100 kg), Mohamed Sofi ane Belrekaâ (+100 kg), Moha-med El Mehdi Lili (+100 kg) chez les

messieurs et Amina Belkadi (-63 kg) chez les dames. Nourine sera opposé au Géorgien Lasha Shavdatuashvili, Zallat au Roumain Vlad Visan, Bou-choukh au Polonais Rafal Kozlowski, Belhadef à l’Ukrainien Danylo Hutsol, Bouyacoub au Marocain Nasser Ed-derdak, Belrekaâ au Marocain Zouhair Essaryry et Belkadi à l’Autrichienne Magdalena Krssakova. De leur côté, Benamadi et Lili ont été exemptés du premier tour et débuteront donc direc-tement au deuxième. Benamadi af-frontera le vainqueur du match met-tant aux prises le Néerlandais Bas Van Empelen et le Finlandais Aatu Laama-nen, alors que Lili sera opposé à l’Alle-mand Sven Heinle, qui lui aussi a été exempté du premier tour.

Après les décevantes prestations des judokas algériens au Grand Slam de Düsseldorf et au Grand Slam de Paris, nos représentants viennent de confi rmer leurs mauvaises prestations dès l’entame du tournoi international «Grand-Prix de Marrakech» qui se déroule actuellement au Maroc. Nos judokas enregistrent déjà deux éliminations et surtout deux forfaits.

Page 15: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

SPORTISSIMO d i m a n c h e 1 0 m a r s 2 0 1 9 19

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

Après PSG - Manchester United (1-3), grosse altercation entre Neymar Sr et CantonaIl y avait du beau monde mercredi en corbeille VIP au Parc des Princes pour assister au naufrage du PSG face à Manchester United (1-3). Mais pas forcément une bonne ambiance. A en croire les informations de RMC ce vendredi, une vive altercation aurait eu lieu entre le père de Neymar et Eric Cantona, accompagné de proches, au coup de siffl et fi nal. Entouré de plusieurs amis, Canto aurait fêté bruyamment la victoire, à quelques rangs du box des Neymar. La légende mancunienne et un de ses amis auraient ainsi provoqué les Brésiliens présents en mimant un «chut», le doigt sur la bouche accompagné d’autres provocations, visant plus précisément la star brésilienne, dans le vestiaire parisien à ce moment là. Se sentant insulté, Neymar Sr aurait alors vivement réagi et se serait rendu dans le box de Canto et ses proches. Des insultes auraient alors fusé et le père de la star aurait poussé l’ami qui accompagnait l’ancien numéro 7 mancunien. Pour éviter tout débordement supplémentaire, la sécurité serait intervenue pour éviter une bagarre qui se dessinait. Finalement, Canto a terminé sa nuit dans le vestiaire mancunien pour fêter la victoire des Red Devils.

«COMME LE BARBECUE, ON LE SORT AU PRINTEMPS» : CANTONA ALLUME ENCORE NEYMARVisiblement, Éric Cantona a l’intention de continuer à charrier le PSG, et Neymar en particulier. Impliqué dans une altercation avec le père de Neymar après la défaite parisienne face à Manchester United (1-3), la légende mancunienne en a remis une couche ce samedi sur Instagram. Une pièce dans la machine. Une de plus. Eric Cantona n’est pas du genre à faire profi l bas. Et la famille Neymar est en train de l’apprendre à ses dépens. Présent mercredi au Parc des Princes pour la victoire mancunienne face au PSG (1-3), Canto aurait eu une altercation assez vive avec le père de Neymar après avoir provoqué le clan Neymar. Hier, la légende mancunienne a décidé de mettre de l’huile sur le feu. Dans sa story Instagram, Cantona reprend une photo de Neymar assis dans les travées du Parc des Princes. Le tout accompagné d’une photo de barbecue et le texte suivant : «Comme le barbecue, on le sort au printemps quand le soleil commence à briller».

Ligue 1 et 2 Mobilis : la LFP � xe les dates des matchs retardsLa Ligue de football professionnel (LFP) a rendu publique les dates des matchs de la 24e journée et les dates des matchs retards de Ligue 1 et de Ligue 2. La 24e journée de Ligue 1 est étalée sur trois jours : les 14, 17 et 25 mars, elle sera amputée du match PAC–NAHD à programmer ultérieurement, le NAHD étant appelé le 25 mars à jouer d’abord sa rencontre retard face l’USM Bel Abbès de la 22e journée. Le derby de la capitale entre le MC Alger et l’USM Alger comptant pour la 24e journée se jouera le jeudi 14 mars au stade 5 juillet . La LFP a programmé le 21 mars 4 matches retards. Il restera à trouver les dates pour des matches qui concernent le NAHD contre le PAC et l’ASAM ainsi que CSC–MCA En Ligue 2, la 25e journée se jouera ce mardi 12 mars sauf NCM–JSMB décalé au lendemain 13 mars. Quant aux 2 matchs retards que compte cette division, ils auront lieu le 17 mars.

PAR MOHAMED TOUILEB

Le choc face au Zamalek SC (Egypte) lors de la 6e journée risque d’être vital. Néan-moins, les « Sang et Or » pourraient déjà pren-dre une option pour poinçonner le ticket du « top 8 » avant l’épilogue de cette phase de poules. Pour cela, ils devront s’imposer contre les Angolais qu’ils ont réussi à battre (2/1) à l’« aller ». Aussi, il faudra que les Egyptiens l’emportent à domicile contre le Gor Mahia Football Club qui les a surpris lors de la pre-mière confrontation au Kenya (4/2).Les deux hôtes du jour auront la même mis-sion : gagner. Ce qui pourrait rendre la tâche du Nasria très diffi cile pour ne pas revenir bre-douilles. En tout cas, les banlieusards d’Alger semblent déterminés à augmenter les probabi-lités de passage au prochain stage : « c’est une confrontation importante. Contrairement au match aller, nous avons une idée bien précise sur l’adversaire. C’est l’une des meilleures équipes que nous avons croisées depuis l’enta-me de cette compétition. Les Angolais prati-quent un football moderne qui se base sur la possession de la balle et les passes courtes. Nous sommes tous conscients de la diffi culté de notre tâche, mais nous comptons bien profi -

ter du bon état d’esprit qui règne au sein du groupe pour décrocher notre première victoire en déplacement », a déclaré le milieu de terrain off ensif Chemseddine Harrag.

BEAUCOUP DE PARAMÈTRES À GÉRERPour rappel, l’ancien sociétaire de l’USM El-Harrach a manqué la dernière sortie africaine des siens remportée contre Gor Mahia. Un suc-cès qui leur a permis de prendre les comman-des du quatuor. Suspendu, Harrag a pu souffl er contrairement à certains de ses coéquipiers. L’équipe a été soumise à un calendrier infernal entre la Coupe d’Algérie, le championnat de Ligue 1 Mobilis et l’épreuve continentale. « Il est vrai que ça peut nous jouer un mauvais tour, mais comme nous l’a fait savoir le coach, le programme va être principalement axé sur la récupération. L’entraîneur et ses adjoints ainsi que l’ensemble des membres du staff médical

vont faire de leur mieux pour nous mettre dans les meilleures conditions. Je sais que nous al-lons parfaitement bien récupérer avant ce match. De plus, nous nous sommes habitués à ce rythme infernal et ces longs voyages. Nous avons acquis assez d’expérience pour gérer une telle situation», reconnaît le natif de Bourouba (Alger). Les poulains de Meziane Ighil devront gérer de nombreux paramètres. Le physique, le climat et… des calculs. Bien que le portier Merbah Gaya & cie soient premiers du quartet, la qualif’ n’est vraiment pas assurée et tout est susceptible d’aller très vite en cas de défaite. La hiérarchie pourrait être sérieusement cham-boulée à l’issue de ce round et la présence en quarts menacée. Pour cela, le NAHD se doit de revenir avec une unité au minimum pour ne pas se retrouver dos au mur et sous pression lors de l’ultime explication contre les Zamalk-aouis. C’est plus qu’évident, la défaite n’est pas permise en Angola pour garder le destin bien en main.

Coupe de la Confédération CAF (Groupe D/5e j : Petrol Altéltico – NA Hussein-Dey, à 14h00)

Luanda, escale décisive pour les NahdistesLe NA Hussein-Dey pourrait faire un grand pas vers la qualifi cation en quarts de fi nale de la Coupe de la Confédération CAF dès aujourd’hui. L’unique représentant algérien dans le tournoi sera en appel à Luanda (Angola) face à l’Atlético Petroleos (4e, 4 points). Une rencontre comptant pour la 5e journée et prévue à partir de 14h00. Leaders de la poule « D » avec 7 unités, les Nahdistes essayeront de préserver le leadership afi n de rester bien placés pour une place au prochain tour.

L’entraîneur du Real Madrid Santiago Sola-ri, sur la sellette après l’humiliation européen-ne contre l’Ajax Amsterdam (4-1), a assuré hier vouloir «continuer à travailler» pour fi nir la saison du mieux possible, en dépit des rumeurs faisant état d’un possible limogeage. Santiago Solari ne va pas quitter le navire. En tout cas, pas tout de suite. «Ce sont des opinions que vous (les journalistes) vous émettez, cela me paraît parfait, mais moi je dois continuer à tra-vailler pour faire du mieux possible», a déclaré le technicien argentin lors d’une conférence de presse inhabituellement organisée avec près de deux heures de retard. «Nous sommes tous de passage ici, je l’ai dit, c’est clair. Le plus impor-tant, c’est le prochain match. Voilà ce sur quoi nous devons nous focaliser», a-t-il ajouté à la veille du déplacement à Valladolid pour la 27e journée de Liga. «L’implication est maximale, comme toujours.» Son Real vient de vivre une semaine catastrophique en perdant quasiment toute chance de trophée au printemps: deux défaites contre Barcelone, en Coupe du Roi (3-0) et en Liga (1-0), puis une élimination pi-teuse en huitièmes de Ligue des champions contre l’Ajax. Cette semaine noire a mis Solari sous pression, des rumeurs annonçant un éven-

tuel limogeage de l’Argentin, nommé fi n octo-bre, et évoquant un possible retour de José Mourinho voire Zinédine Zidane. Mais Solari a refusé de se prononcer là-dessus, se montrant tendu et crispé en conférence de presse au point de hausser le ton face à un journaliste:

«Je vous réponds avec toute la politesse dont je suis capable.»

« NOUS DEVONS FINIR LE PLUS HAUT POSSIBLE»L’Argentin a aussi pointé du doigt l’attitude de certains joueurs, sans les nommer: «Ceux qui n’ont pas répondu présent, je le leur ai dit per-sonnellement.» «On sait que ce n’est pas un joli moment après le match de l’autre jour (contre l’Ajax) mais nous avons des obligations profes-sionnelles», a-t-il poursuivi. «Nous avons 12 matches (de Liga) devant nous. Nous devons fi nir le plus haut possible. Et mathématique-ment, il y a encore des chances», a-t-il dit croi-re. Avant ce week-end, le Real (3e, 48 pts) comptait douze longueurs de retard sur le lea-der Barcelone (1er, 60 pts), un écart quasi-défi -nitif à douze journées de la fi n. Au passage, Solari a déploré que les supporters madrilènes n’aient pas su rendre hommage à leur équipe, victorieuse de quatre des cinq dernières C1 avant de chuter piteusement mardi. «Nous de-vons tous être reconnaissants, y compris les supporters, parce que cette équipe a conquis la gloire», a-t-il conclu.

Programme de la journée dans le groupe D :Atlético Petroleos de Luanda – NA Hussein-Dey (14h00)Zamalek SC – Gor Mahia Football Club (20h00)

Real Madrid/Le coach argentin agacé par les questions sur son avenirSolari : «Je vous réponds avec toute la politesse dont je suis capable»

Page 16: GRANDES MARCHES Lire en page 7 A quoi joueDE PRINTEMPS ... · Amer Rekhila, professeur à l’université d’Alger 3 «Avancer les vacances universitaires, c’est écourter un calendrier

Lutte antiterroristeReddition d'un terroriste armé à Tamanrasset Un terroriste s'est rendu, hier, aux autorités militaires à Tamanrasset, a indiqué le ministère de la Défense nationale (MDN) dans un communiqué.«Dans le cadre de la lutte antiterroriste et grâce aux eff orts des forces de l'Armée nationale populaire, un terroriste s'est rendu, aujourd’hui 9 mars 2019, aux autorités militaires à Tamanrasset en 6e Région militaire. Il s’agit, en l’occurrence, du dénommé Akebaoui Ammar, dit Hama Oueld H’mimed, qui avait rallié les groupes terroristes en 2012», a précisé le MDN. Selon la même source, ledit terroriste était «en possession d'un fusil semi-automatique de type Seminov et d'une quantité de munitions».Une cache contenant des armes de guerre et des munitions a été également découverte à El Bayadh (2e RM) par un détachement de l'ANP. «Dans le même contexte et grâce à l’exploitation de renseignements, un détachement combiné de l’ANP a découvert, lors d’une opération de fouille et de ratissage menée au Sahara de Lebenoud, wilaya d’El Bayadh (2e RM), une cache d’armes et de munitions», a ajouté le MDN qui a précisé que cette cache contenait : un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov, deux fusils à répétition, deux roquettes Antichars, ainsi qu’une quantité de munitions. «Ces opérations viennent renforcer la dynamique de résultats positifs réalisés par les unités de l'ANP, et dénotent de leurs permanentes veille et disponibilité, à travers l’ensemble du pays, pour faire face à toute tentative visant à porter atteinte à sa sécurité et sa stabilité», a affi rmé le MDN.

Souk Ahras / ContrebandeDes médicaments destinés à l'engraissement des volailles saisisL'inspection principale de la commune de Haddada, relevant des services des Douanes de la wilaya de Souk Ahras, a déjoué une tentative d'introduction de 59 fl acons de médicaments destinés à l'engraissement des volailles, d'une capacité d'un litre chacune, a révélé samedi la responsable de la communication de ce corps constitué.Les inspecteurs ont réussi à contrecarrer, au cours des dernières 24 heures, une tentative de contrebande d'une marchandise nécessitant une autorisation préalable, à savoir des médicaments d'engraissement et de croissance intensive des poulets, a indiqué Fatima Maâche.Les médicaments étaient dissimulés sous les sièges avant d'une voiture, camoufl és dans des ustensiles en poterie, appartenant à l'un des voyageurs transitant par le poste frontière de Haddada, en direction du territoire national, a-t-elle précisé. Selon la responsable, la valeur de la marchandise saisie et du véhicule sont estimées respectivement à 150 000 DA et 1 million de DA, tandis que l'amende fi nancière est évaluée à 1,150 million de DA.

Quelque 3 000 insuffi sants rénaux ont béné-fi cié d'une transplantation d'organes provenant de donneurs en Algérie, a indiqué hier à Mascara le président de la Fédération algérienne d’aide aux insuffi sants rénaux. La plupart des donneurs de reins sont des proches des malades, a indiqué Mo-hamed Boukhars, lors d'une journée de sensibilisa-tion sur le don d'organes, organisée par l'associa-tion des insuffi sants rénaux. «On trouve rarement un donneur anonyme qui off re son rein, comme c'est le cas dans d'autres pays», a-t-il déploré. Le président de la Fédération a fait état de 26 000 malades souff rant d'insuffi sance rénale en Algérie, dont près de 10.000 nécessitant une transplanta-tion pour en fi nir avec leurs souff rances et de l'hé-modialyse, considérée actuellement comme leur seul espoir de survie. «Malheureusement, il est im-

possible pour l'heure de répondre à ces demandes», a-t-il relevé. D'autre part, M. Boukhars a assuré que de grands eff orts ont été consentis par l'Etat pour améliorer la prise en charge des insuffi sants rénaux, à savoir la réalisation de 400 centres d'hé-modialyse répartis à travers le pays, la disponibi-lité des médicaments et les analyses nécessaires. «L'Etat mobilise un coût total de prise en charge des malades de près de 130 millions DA par jour», a-t-il affi rmé. Le responsable a fait observer que malgré ces eff orts, il reste beaucoup à faire pour améliorer la prise en charge des malades, tels que mettre à leur disposition l'ensemble des spécialis-tes, mener des actions correctives pour pallier à certains dysfonctionnements d'ordre bureaucrati-que et participer à des actions de sensibilisation des citoyens quant à l'importance du don d'orga-

nes. Pour sa part, l'Imam de Mascara, Cheikh Si Moussa Mohamed Fethi, a insisté sur la légalité de l'opération de don d'organe, qui est conforme à la Charia, qualifi ant cette action (le don d'organe) de «haut degré de solidarité et d'élan de générosité envers cette catégorie de malades pour leur per-mettre de vivre sans souff rances». Dr Bahloul Ami-na, représentante de la Fédération des insuffi sants rénaux de Mascara, a fait remarquer, quant à elle, que le nombre de malades au niveau de la wilaya a atteint 527 cas, dont 7 enfants dialysés, pris en charge au niveau de sept centres dont deux rele-vant du secteur privé. «Sur 8 opérations de trans-plantation de reins enregistrés au niveau de la wi-laya de Mascara, 6 ont été couronnées de succès», a-t-il indiqué.

(APS)

Santé / Insuffisance rénale 10 000 personnes en attente d’une transplantation

DE TIZI OUZOU S. OULARBI

La corporation des journalistes et correspondants de presse de la wi-laya de Tizi Ouzou ont marché, hier, dans les artères du centre-ville de Tizi Ouzou pour dénoncer les «pres-sions multiformes» visant à «étouff er la liberté d’expression» auxquelles fait face leur profession, qui consti-tue incontestablement un des «prin-cipaux fondements de la démocra-tie». Une manifestation qui s’ajoute aux séries de protestations organi-sées à travers le territoire national durant ces trois dernières semaines, durant lesquelles le peuple algérien est sorti dans la rue pour demander le départ du système en place, se réapproprier sa souveraineté et la construction d’une véritable démo-

cratie en Algérie. Hier, aux environs de 11h, et après de nombreuses mar-ches pacifi ques, organisées par diff é-rentes catégories professionnelles et la population, au niveau de la capi-tale du Djurdjura dans un cadre paci-fi que, de fraternité et de lucidité, cette fois, ce sont les journalistes et correspondants de presse de la wi-laya de Tizi Ouzou qui sont descen-dus dans la rue pour dire «non au chantage», à la «pression» et à la «censure» dont ils se disent victimes.Des pratiques qui, estiment-ils, ré-duisent les espaces d’expression et de libre parole et spolient le peuple de son droit de savoir et de s’infor-mer. Ils ont organisé un rassemble-ment devant la placette de la Liberté de la presse, mémorial des journalis-tes assassinés, au centre-ville de Tizi

Ouzou, qui a été suivi d’une marche qui les a conduits vers le carrefour du 20-Avril, jouxtant le siège de la Maison de la culture de la wilaya, en passant par le boulevard Abane-Ramdane.A l’image des précédentes marches populaires, ils ont scandé des slo-gans hostiles «Basta à la propagande et à la manipulation !» et brandi des pancartes sur lesquelles nous pou-vions lire «Oui à la presse libre et libérée de toute censure, chantage et contrainte» ou «Halte à la confi sca-tion de la liberté de la presse et de la voix du peuple». Ils criaient haut et fort : «Le journaliste est l’enfant du peuple», «Halte au harcèlement des journalistes», et autres. Initiée par le Collectif des journalistes de la wilaya de Tizi Ouzou, cette protestation a

été décidée à l’issue d’une réunion de travail qui a eu lieu, mercredi dernier, au niveau de la Maison de la presse Malik-Aït-Aoudia. Une occasion pour dire que le jour-naliste ne peut pas rester en marge de cette dynamique citoyenne de di-mension nationale et à grande portée historique. «Nous sommes conscients que notre mission, en tant que journalistes, repose sur un principe universel, à savoir celui d’informer librement et en toute responsabilité et, par-dessus tout, étant partie intégrante de ce peuple en lutte, nous, journalistes, ne pouvons rester en marge de cette dynamique citoyenne», dira Samir Leslous, président de l’Association de journalistes et correspondants de Tizi Ouzou (Ajecto).

TIZI OUZOU Les journalistes marchent pour la liberté d’expression

PAR FERIEL NOURINE

Ces trois secteurs ont contribué de manière «signifi cative» à la créa-tion des entreprises durant les six premiers mois de 2018. S'agissant de la répartition régionale des créations, au 30 juin 2018, l'ONS relève une concentration au niveau de la région centre du pays avec 54,40%. Cinq wilayas ont enregistré 2 917 nouvel-les créations d'entreprises, soit 54,41%.C’est dans la wilaya d'Alger qu’il y a eu le plus grand nombre de créations avec 1 706 entreprises (31,82%) sui-vie de la wilaya d'Oran qui a occupé la seconde position avec 458 entre-prises (8,54%), Sétif avec 298 entre-prises (5,56%), Tizi Ouzou avec 239 entreprises (4,46%) et Constantine qui compte 216 entreprises (4,03%).Par ailleurs, le nombre de personnes en possession du statut de personne morale et un numéro d'identifi cation statistique (NIS) a augmenté durant

cette période référence, ajoute la même source. Il a atteint 178 575, soit 11 121 de plus (+6,64%) par rapport à la même période 2017, indique l’ONS. En outre, 5 361 nou-velles entreprises ont été créées entre janvier et juin 2018, soit une baisse de 1,67% par rapport à la même pé-riode 2017, relève l’ONS. Toutefois, une augmentation de 23,55% a été enregistrée au cours de l’ensemble de l’année 2018 par rapport au second semestre 2017, précise l’offi ce.Concernant les sorties du répertoire national des entreprises, elles ont été de 1 649 au premier semestre 2018, enregistrant ainsi une diminution des radiations de 595 entreprises, soit 26,52%.«Les entreprises se créent ou au contraire disparaissent, lors des nouveaux programmes de restructu-rations, de changement de secteur d'activité, ou lorsqu'elles bénéfi cient d'une partie de leur production», conclut l’ONS.

Création d’entreprises

Le commerce, l’industrie manufacturière et la construction en têteLe rythme de création d’entreprises durant le premier semestre 2018 s'est maintenu. Il a été toutefois dominé par les activités de commerce avec 62 892 entreprises, représentant un taux de 35,22% du nombre global, indique l'Offi ce national des statistiques (ONS). Suivent l'industrie manufacturière avec 34 355 entreprises (19,24%) créées et le secteur de la construction, qui s'est vu renforcer par la création de 32 664 entreprises (18,29%).