GRAND ORIENT DE FRANCEPUISSANCE SYMBOLIQUE SOUVERAINE

R∴ L∴ « COUPO SANTO »

OR∴ LE CANNET DES

MAURES

27/02/2009 « Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit » Khal

Le cabinet de réflexion, combien d’entre nous l’avons ouvert une fois initiés

Je dédie ce travail à vous

tous qui m’aidez à

au quotidien

célèbre talonnette

GRAND ORIENT DE FRANCEPUISSANCE SYMBOLIQUE SOUVERAINE

« Le Cabinet de réflexion »

« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit » Khalil Gibran, 1883, poète libanais

Le cabinet de réflexion, combien d’entre nous l’avons ouvert une initiés ?

Je dédie ce travail à vous

tous qui m’aidez à « grandir

au quotidien » disait une

célèbre talonnette…

GRAND ORIENT DE FRANCE PUISSANCE SYMBOLIQUE SOUVERAINE

« Le Cabinet de réflexion »

« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la

Le cabinet de réflexion, combien d’entre nous l’avons ouvert une

Planche du F∴∴∴∴ José GOMEZ

« Le Cabinet de réflexion »

Propos liminaires

dans un cabinet de toilettes, il y

image. Mais revenons à notre cabinet.

C’est là que nous effectuons notre premier séjour, confinés da

silence absolu. Ce lieu peut être l’image du coin

infligeaient nos maîtres ou

généralement, nous ne rouvrons pas cette porte, une fois initiés.

C’est vrai aussi que ce local peut représenter le ventre de la mère et

basse, par laquelle nous entrons

éclairé. C’est aussi le lieu dans lequel nous signons notre testament

philosophique profane, début d’une fin non annoncée

silence. Déjà, au travers de ces pre

est polysémique, mais que veut

Le silence en maçonnerie

En maçonnerie, ce n’est pas l’absence de bruit qui

constitue le silence, mais l’abolition de la parole

En maçonnerie, on garde le silence, on fait le serment

de respecter la loi du silence, mais

pas une association de malf

Elle est l’association à laquelle j’

il y a un passage obligé, l’enfermem

contrainte, dans le cabinet de réflexion, où on est face à

soi.

C’est un réduit sinistre

trouvent une chaise et une table sur laquelle l’on

« Le Cabinet de réflexion »

V∴ M∴ et vous tous mes FFvoudrais partager avec vous mes

réflexions sur, justement

cabinet qui porte le même nom.

Deux mots clés,

réflexion, tant il est vrai que dans

cette petite cabine, nous cogitons.

D’ailleurs, à l’origine, les WC se

nommaient les secrets

sécrétait, autre mot, autre temps,

la retraite, lieu où l’on se

retrouvait seul face à soi

un mauvais jeu de mot pourrait

me faire dire fesse à soi

dans un cabinet de toilettes, il y a forcément des miroirs pour réfléchir notre

image. Mais revenons à notre cabinet.

C’est là que nous effectuons notre premier séjour, confinés da

peut être l’image du coin et de la punition que nous

ou nos parents. C’est peut-être pour cette raison que,

généralement, nous ne rouvrons pas cette porte, une fois initiés.

C’est vrai aussi que ce local peut représenter le ventre de la mère et

par laquelle nous entrons, figure alors notre arrivée dans un monde plus

éclairé. C’est aussi le lieu dans lequel nous signons notre testament

philosophique profane, début d’une fin non annoncée et d’une réclusion au

Déjà, au travers de ces premiers propos, vous conviendrez que le symbole

est polysémique, mais que veut-on nous faire comprendre ?

e silence en maçonnerie

ce n’est pas l’absence de bruit qui

l’abolition de la parole.

En maçonnerie, on garde le silence, on fait le serment

de respecter la loi du silence, mais ce n’est pourtant

pas une association de malfaiteurs ou de mafieux ?

est l’association à laquelle j’adhère librement. Mais

il y a un passage obligé, l’enfermement consenti sans

contrainte, dans le cabinet de réflexion, où on est face à

et austère, dans lequel se

une chaise et une table sur laquelle l’on

« Le Cabinet de réflexion »

Page 1

et vous tous mes FF∴, je voudrais partager avec vous mes

réflexions sur, justement, le

cabinet qui porte le même nom.

Deux mots clés, cabinet et

, tant il est vrai que dans

petite cabine, nous cogitons.

D’ailleurs, à l’origine, les WC se

nommaient les secrets car l’on y

sécrétait, autre mot, autre temps,

la retraite, lieu où l’on se

retrouvait seul face à soi-même,

un mauvais jeu de mot pourrait

me faire dire fesse à soi-même. Et,

forcément des miroirs pour réfléchir notre

C’est là que nous effectuons notre premier séjour, confinés dans le noir et au

de la punition que nous

être pour cette raison que,

généralement, nous ne rouvrons pas cette porte, une fois initiés.

C’est vrai aussi que ce local peut représenter le ventre de la mère et, la porte

figure alors notre arrivée dans un monde plus

éclairé. C’est aussi le lieu dans lequel nous signons notre testament

et d’une réclusion au

miers propos, vous conviendrez que le symbole

découvre quelques objets symboliques

et aux murs, peints en noir, sont inscrites des sentences qui incitent à réfléchir

sur soi mais que l’on peut tenir comme menaces

D’ailleurs, que fait ce crâne sur cette table

parle, ils me réserveront le même sort et me réduiront au silence ou que la mort

est silence et pour quelles raisons veulent

jour de fête, l’initiation ?

D’ailleurs, il côtoie la vie, symbolisée

flamme est vacillante montrant

suis complètement dans le noir et je n’ai même pas de quoi

Symboliquement coupé du monde

graine enfouie dans la terre ou un

confiné au silence dans le ventre de sa mère,

la lumière de cette bougie devrait me

permettre d’écrire mon testament

philosophique.

Je dis « devrait » car à ce moment là,

savais pas quoi écrire et je ne me souvien

plus très bien de ce que j’ai

et de surcroît, je ne me souviens

qui étaient posées. J’ai le cerveau lent…

Que vont-ils faire de mes réponses, vont

m’applique … et quelle déception quand, plus tard, à la fin de

d’initiation, ils passent par

rien ?

découvre quelques objets symboliques dont on ne comprend pas la signification

peints en noir, sont inscrites des sentences qui incitent à réfléchir

mais que l’on peut tenir comme menaces.

D’ailleurs, que fait ce crâne sur cette table ? Que veulent-ils me dire

parle, ils me réserveront le même sort et me réduiront au silence ou que la mort

est silence et pour quelles raisons veulent-ils me parler de mort puisque c’est un

Et si alors, c’était une initialisation, c'est

à-dire un lavage de cerveau, cela

expliquerait peut-être la présence de ce

crâne sur cette table mais non quand

même, je ne rentre pas dans une secte.

Le crâne est le siège de la pensée

par là qu’on arrive généralement

alors c’est quoi ? La vie ou la mort

Je pense, que dans ce lieu là, à ce

moment là, ce crâne symbolis

côtoie la vie, symbolisée, elle, par cette bougie allumée.

flamme est vacillante montrant, peut-être, la fragilité de la vie. Si elle s’éteint, je

suis complètement dans le noir et je n’ai même pas de quoi la rallumer.

ymboliquement coupé du monde, telle une

graine enfouie dans la terre ou un fœtus

dans le ventre de sa mère,

a lumière de cette bougie devrait me

permettre d’écrire mon testament

à ce moment là, je ne

savais pas quoi écrire et je ne me souviens

de ce que j’ai écrit d’ailleurs

et de surcroît, je ne me souviens plus des questions

J’ai le cerveau lent…

ils faire de mes réponses, vont-ils les lire, de toute façon, il faut que je

m’applique … et quelle déception quand, plus tard, à la fin de

initiation, ils passent par les flammes mon travail. Alors…, j’ai fait tout ça pour

Le cabinet de réflexion invite à

tous ses préjugés et non à un renoncement de

et, bien entendu, à être disposé à vivre une

nouvelle vie.

Mais il faut espérer qu’elle sera plus éclairée que ce

lieu sinistre et lugubre d’où j’ai envie de partir…

« Le Cabinet de réflexion »

Page 2

dont on ne comprend pas la signification

peints en noir, sont inscrites des sentences qui incitent à réfléchir

ils me dire : que si je

parle, ils me réserveront le même sort et me réduiront au silence ou que la mort

ils me parler de mort puisque c’est un

nitialisation, c'est-

dire un lavage de cerveau, cela

être la présence de ce

crâne sur cette table mais non quand

je ne rentre pas dans une secte.

ne est le siège de la pensée et c’est

généralement à la vie

a vie ou la mort ?

Je pense, que dans ce lieu là, à ce

e crâne symbolise la mort.

bougie allumée. Mais sa

la fragilité de la vie. Si elle s’éteint, je

rallumer.

ils les lire, de toute façon, il faut que je

m’applique … et quelle déception quand, plus tard, à la fin de la cérémonie

, j’ai fait tout ça pour

Le cabinet de réflexion invite à se débarrasser de

préjugés et non à un renoncement de soi

disposé à vivre une

a plus éclairée que ce

lieu sinistre et lugubre d’où j’ai envie de partir…

« Le Cabinet de réflexion »

Page 3

Pourtant, à l’abri de tout tumulte et à l’aube de mon initiation, tout devrait

m’inciter au silence, à la réflexion sur moi, à la méditation sur le sens de mon

existence.

Il est difficile, à ce moment-là, pour moi de me centrer sur moi-même car je

perçois au dehors une certaine agitation, mais je m’efforce quand même d’écouter

le silence pour me concentrer sur ce que je dois écrire puisqu’on vient de

m’amener un papier bleu intitulé « TESTAMENT MORAL ET PHILOSOPHIQUE ».

Sur le chemin de l’initiation

Après m’avoir privé de tous les métaux et préparé

comme il se doit, on m’a privé de la vue par un bandeau

ouaté, je suis alors davantage sensible aux sons, bruits

et musiques entourant les voyages plus ou moins

chaotiques qui me mènent à la lumière et aux regards

des personnes souriantes et avenantes que j’appellerai

désormais frères.

On m’apprend que je vais devoir garder le silence, en

tête de la colonne du Nord mais avec tous ces voyages,

je l’ai perdu le Nord. Quelle aubaine, j’ai plutôt soif

d’observer pour apprendre que de parler ainsi ma

timidité est aux anges car je suis tenu de me taire.

Et, dès la première tenue qui a suivi, un calvaire, je vais

devoir délivrer mes impressions d’initiation alors que je suis

astreint au silence.

Ecouter l’orateur du soir ou les frères apporter leurs

contributions et ne pouvoir rien dire est parfois frustrant

mais je me complais à entendre les interventions des uns et

des autres et je perçois alors les bienfaits du silence.

J’ai appris et continue d’apprendre à écouter les autres, ce

qui m’était difficile avant, à m’écouter, en silence, trouver les

mots justes, les phrases justes, à contenir ma passion et à

refouler mes impulsions.

Désormais, pour prendre la parole, il faut se mettre à l’ordre

et ne pas rétorquer directement au frère qui me

questionne mais m’adresser au Vénérable Maître qui la

voix de la Loge. C’est une gymnastique difficile à

appréhender.

Le signe d’ordre sépare la tête du reste du corps,

l’intellect de l’affectif, la raison du cœur. En effet, la

main posée sur la gorge permet d’écouter son souffle

comme un stéthoscope mais également de contrôler le

siège d’expression de la parole.

Ainsi, l’apprenti est mis en garde contre le mauvais

usage de la parole et est invité à un silence probatoire.

Par le silence, l’écoute et la méditation, il pourra régénérer et affermir

progressivement sa parole en expression de vérité.

Le silence favorise l’écoute et la réflexion, c’est

assumer et surmonter les contradictions, déjouer des pièges subtils dont

propre ego est familier, emporté par le besoin de convaincre

silence associé au noir n’est pas séd

sagesse et d’ailleurs, souvent, le sage comme une image parle davantage avec son

silence qu’avec les mots.

Par le travail du silence, l’apprenti se détache de ce qui, en lui, est singulier,

particulier, et qui perturbe son dialogue avec l’autre. Le travail de l’apprenti,

gouverné par l’esprit de silence, est un travail de dépouillement.

C’est pourquoi « Le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène

au centre de son propre être

Et pourtant, le silence que l’on s’impose peut être signe d’oppression.

Et quand, passé compagnon,

prendre. Devenu maître, j’ai commencé, avec parcimonie, à intervenir.

Désormais, je m’efforce de prendre la parole avec discernement et brièveté pour

éviter que les parasites empêchent de comprendre l’essence même de mon

intervention. Comme pour beaucoup de choses, ce n’est pas la longueur qui

prévaut. Selon moi, la force

j’ajoute que ce ne sont pas les paroles de l’orateur qu’il faut écouter, c’est le

silence qui les sépare. Un peu comme en musique. Un peu comme s’il était le lien

harmonique entre les mots.

mot que tu vas prononcer n’est pas plus beau que le silence, ne le dis pas

bon mot de notre F∴ Pierre Dac sont les deux principes majeurs de ceux qui feraient mieux de la fermer avant de

l'ouvrir. »

Et à la fin des travaux, tous les frères se retirent en paix en

le silence.

Retour au cabinet de réflexion avec l

Pourquoi me donne

testament, je suis encore jeune, je n’ai pas envie de penser à çà

maintenant, pour quelles raisons suis

travers de ce crâne et de ce testament

Bon, je ne vais pas signer mon arrêt de mort en

remplissant ce formulaire de cinq questions.

La première,

envers lui-même

Trois lignes pour la réponse, prolixe comme je

suis, je n’aurai pas assez de place…

suite quels sont les devoirs de l’homme envers

sa Famille ?

Par le silence, l’écoute et la méditation, il pourra régénérer et affermir

progressivement sa parole en expression de vérité.

écoute et la réflexion, c’est un outil de discernement pour

assumer et surmonter les contradictions, déjouer des pièges subtils dont

, emporté par le besoin de convaincre et de séduire car le

silence associé au noir n’est pas séduction et pourtant le noir est symbole de

sagesse et d’ailleurs, souvent, le sage comme une image parle davantage avec son

Par le travail du silence, l’apprenti se détache de ce qui, en lui, est singulier,

perturbe son dialogue avec l’autre. Le travail de l’apprenti,

gouverné par l’esprit de silence, est un travail de dépouillement.

Le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène

au centre de son propre être » selon Mircea Eliade, 1907, philosophe roumain

Et pourtant, le silence que l’on s’impose peut être signe d’oppression.

compagnon, j’ai retrouvé la parole, je n’ai plus tellement

prendre. Devenu maître, j’ai commencé, avec parcimonie, à intervenir.

Désormais, je m’efforce de prendre la parole avec discernement et brièveté pour

éviter que les parasites empêchent de comprendre l’essence même de mon

intervention. Comme pour beaucoup de choses, ce n’est pas la longueur qui

la force de l’essentiel réside dans l’économie des mots

j’ajoute que ce ne sont pas les paroles de l’orateur qu’il faut écouter, c’est le

silence qui les sépare. Un peu comme en musique. Un peu comme s’il était le lien

harmonique entre les mots. Il faut se souvenir de cette maxime qui dit que «

mot que tu vas prononcer n’est pas plus beau que le silence, ne le dis pas

Pierre Dac « Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler

sont les deux principes majeurs de ceux qui feraient mieux de la fermer avant de

la fin des travaux, tous les frères se retirent en paix en promettant de garder

cabinet de réflexion avec le Testament Moral et Philosophique

Pourquoi me donne-t-on ça, pourquoi veut-on que j’écrive mon

testament, je suis encore jeune, je n’ai pas envie de penser à çà

maintenant, pour quelles raisons suis-je confronté à la mort au

travers de ce crâne et de ce testament ?

Bon, je ne vais pas signer mon arrêt de mort en

remplissant ce formulaire de cinq questions.

La première, quels sont les devoirs de l’homme

même ?

Trois lignes pour la réponse, prolixe comme je

n’aurai pas assez de place… et je lis la

quels sont les devoirs de l’homme envers

? Quels sont les devoirs de l’homme

« Le Cabinet de réflexion »

Page 4

Par le silence, l’écoute et la méditation, il pourra régénérer et affermir

un outil de discernement pour

assumer et surmonter les contradictions, déjouer des pièges subtils dont son

et de séduire car le

uction et pourtant le noir est symbole de

sagesse et d’ailleurs, souvent, le sage comme une image parle davantage avec son

Par le travail du silence, l’apprenti se détache de ce qui, en lui, est singulier,

perturbe son dialogue avec l’autre. Le travail de l’apprenti,

gouverné par l’esprit de silence, est un travail de dépouillement.

Le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène

Eliade, 1907, philosophe roumain

Et pourtant, le silence que l’on s’impose peut être signe d’oppression.

plus tellement osé la

prendre. Devenu maître, j’ai commencé, avec parcimonie, à intervenir.

Désormais, je m’efforce de prendre la parole avec discernement et brièveté pour

éviter que les parasites empêchent de comprendre l’essence même de mon

intervention. Comme pour beaucoup de choses, ce n’est pas la longueur qui

de l’essentiel réside dans l’économie des mots. Et

j’ajoute que ce ne sont pas les paroles de l’orateur qu’il faut écouter, c’est le

silence qui les sépare. Un peu comme en musique. Un peu comme s’il était le lien

enir de cette maxime qui dit que « si le

mot que tu vas prononcer n’est pas plus beau que le silence, ne le dis pas » et le

Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler

sont les deux principes majeurs de ceux qui feraient mieux de la fermer avant de

promettant de garder

e Testament Moral et Philosophique

on que j’écrive mon

testament, je suis encore jeune, je n’ai pas envie de penser à çà

je confronté à la mort au

« Le Cabinet de réflexion »

Page 5

envers sa Patrie ? Quels sont les devoirs de l’homme envers l’Humanité ? Elles se

ressemblent toutes, le thème commun, c’est le devoir et semble-t-il, on chemine

de l’homme et de son environnement proche vers, un peu plus loin, puis vers la

nation et enfin, loin, très loin, vers le monde, une sorte de zoom, de l’infiniment

petit à l’infiniment grand.

Tiens, la dernière question est différente : Testament moral et philosophique : à sa

dernière heure, chacun laisse une part de lui-même à la postérité ; il laisse en

particulier le souvenir de son comportement moral et l’expression de sa philosophie.

Et vous, quel souvenir souhaiteriez-vous laisser ? Comment vous y prendrez-vous ?

A la relecture de ces questions, aujourd’hui, finalement je pense que je résumerai

la réponse à un seul mot à chaque fois, à savoir les devoirs envers lui-même :

honnêteté ou authenticité car pour atteindre la vérité il faut être soi-même

véridique. Pour les devoirs envers la famille, il peut s’agir du devoir de protection,

les devoirs envers la nation pourraient bien être représentés par la fidélité sans

être pour autant inféodé et quant aux devoirs envers l’humanité, la solidarité

semble être le liant qui unit humanité et humanisme.

Au travers de ce testament moral et philosophique, qu’attend-on exactement de

moi ? En plus, qu’ai-je à léguer, je n’ai rien et je ne suis rien.

Il me semble avoir répondu, à l’époque, que

le temps érode la pierre jusqu’à ce qu’elle

devienne au fil du chemin alluvions et

lœss. Homme, poussière tu étais, poussière

tu seras. Je laisserai de moi l’image que

l’on a aujourd’hui jusqu’à ce que la photo

devienne de plus en plus floue au fil des

jours et que je disparaisse définitivement

car « nous ne mourrons réellement que

lorsque l’on cessera de parler de nous ».

Mais qu’est-ce que je fais là dans ma

solitude de mes pensées, confiné au silence de mes réflexions.

A l’instar des hommes de Lascaux qui

ont dessiné leur vie sur les parois de

leur grotte, c’est bien ce que j’écris qui

restera de moi et non ce que je suis. Le

temps passant, la mémoire est un

souvenir qui s’use alors pierre d’un

édifice, j’étais, limon je serai.

Désormais, on classe ces fresques

comme de l’art, ont-ils peint pour

laissé un témoignage à la postérité, je ne le pense pas. L’art sert d’exutoire pour

transcender le quotidien, il a un côté sacré, avaient-ils faim alors, voulaient-ils

simplement agrémenter leur cadre de vie ou exhortaient-ils ainsi les mauvais

esprits et les orages…

« Le Cabinet de réflexion »

Page 6

J’ai laissé des paroles qui traduisent des idées, honnêteté, humilité ou encore

serviabilité, désormais je souhaite que l’écho de ces valeurs retentisse le plus

longtemps et le plus loin possibles mais je ne me fais aucune illusion…

En fait, ce n’est pas un testament moral et philosophique que je suis en train

d’écrire mais plutôt un regard, une mise à distance avec le chemin profane

parcouru parce que le fait de réfléchir sur moi-même pour mieux me connaître,

j’entame, dès à présent, ma construction philosophique. Je laisserai donc à la

postérité, non pas ce que je suis mais ce que j’ai réalisé.

Les objets du symbole

Dans ce cabinet, il y a foison de symboles. Des objets posés là

jusqu’aux sentences affichées sur les murs tapissés de noir, tout est

symbole.

Sur la table, les ossements, le crâne, la faux, le

sablier, pour symboliser la mort du profane.

Sur la table, la bougie dont la source diffuse

éclaire à peine la feuille, un peu comme la vie qui

ne tient qu’à un fil.

Sur la table, l’eau et le pain, peut-être en signe de

viatiques, nourritures terrestres mais encore, … le

pain est pour le franc-maçon, symbole de la

Connaissance.

Le pain est le fruit du travail de l’Homme. Tout

comme l’initié est le fruit de l’introspection du

profane dans le creuset, l’athanor (four alchimique)

du cabinet de réflexion.

Ce pain, objet de mutation, passe du matériel au symbolique, au spirituel par les

quatre éléments :

� La Terre dont la farine est issue � L’Eau � L’Air, nécessaire à la fermentation du levain � Le Feu pour la cuisson. Le pain du cabinet de réflexion contient tous les espoirs initiatiques assurant

ainsi la transition entre la vie profane au sein de la terre et la vie de l’initié un

peu comme la germination de ce grain de blé qui meurt en terre pour renaître et

grandir.

On peut avoir soif de vérité, soif d’amour, soif de rêves, soif de

connaissances, toutes soifs sont vitales pour une destinée

humaine. Mais la soif principale avec laquelle nous naissons

et sans laquelle nous ne pourrions pas vivre, c’est la soif de

l’eau, cette chose évidente, toute simple. Aussi, le corps

humain, majoritairement composé d’eau est à l’image du

globe terrestre à deux tiers composé d’eau également. C’est la

« Le Cabinet de réflexion »

Page 7

source de la vie par excellence, c’est le second symbole de l’initiation après la

Terre dans le cabinet de réflexion.

Sur la table, le sel, le soufre et le mercure, symboles

alchimiques de régénérescence et d’équilibre. Le sel

dont l’étymologie est « salarium » qui signifie solde, non

pas celle des magasins mais celle des mercenaires, est

omniprésent dans nos rituels puisque nous recevons

une augmentation de salaire à chaque grade franchi.

Le soufre et le mercure sont également des sels, ces

trois principes désignent pour les uns le corps, l’esprit et l’âme, pour d’autres le

feu, la terre et l’eau. Il représenterait la partie stable de l’être, l’essence de la

personnalité et la force vive. Ces trois sels nous aideraient à l’unification et à la

régénérescence.

Sur la table figure, parfois, le miroir, pour réfléchir

l’image du mortel que nous sommes. Dans les

rites ancestraux de la mort, on en faisait usage

pour constater le décès du défunt en le

rapprochant des narines pour voir si la buée se

formait sur le miroir.

N’en déplaise à ses détracteurs, le miroir est

chargé d’une forte connotation symbolique.

Il permet de se voir tel que l'on est notamment

avec ses défauts. Il est souvent associé à la vérité.

En se mirant, il peut faire naître un sentiment

d’empathie ou de fierté, sans pour autant vouloir devenir Président, mais aussi de

honte ou d’aversion selon que l’on aime ou que l’on n’aime pas l’image de son

corps.

Le miroir est le symbole d’une porte, d’une limite vers un autre monde que l’on

franchit en traversant le miroir, un peu comme celui que nous traversons en

devenant franc-maçon.

Et n’oublions pas le jeu du miroir lors de l’initiation quand on nous demande, la

lumière venue, si nous voyons des ennemis parmi l’assistance et qu’on nous

invite à nous retourner pour nous voir

dans le miroir en nous disant que notre

pire ennemi, c’est nous-mêmes. Dans ce cabinet de réflexion sont affichées

des sentences.

Pour mémoire je vous en délivre quelques

unes

a) « vigilance et persévérance », crédo

essentiel du cheminement vers l’initiation.

Ici, on veille et on travaille.

« Le Cabinet de réflexion »

Page 8

b) « si tu crains d’être éclairé sur tes défauts, tu seras mal parmi nous », on

pourrait dire qu’on entame le chemin de la vérité.

c) « si ta curiosité, seule, te conduit ici, va-

t-en », on doit être honnête et vrai, la

curiosité est un vilain défaut qui mène au

mur.

d) « si tu es capable de dissimulation, très

vite tu seras démasqué », ici, on doit tomber

le masque et être véridique.

e) « Si par contre tu cherches la vérité,

profite du silence régnant, médite et écris ton

testament moral et philosophique », ici, on est

sur le chemin de l’apprentissage qui nous

dit : tais-toi, écoute et médite.

f) « si tu persévères, tu seras purifié, tu t’affranchiras des ténèbres et la lumière

t’éclairera », si on reste, on bénéficiera d’une lumière d’espoir.

g) « V.I.T.R.I.O.L. » « Visite l’intérieur de la terre, et en

rectifiant tu trouveras la pierre cachée »

Bien entendu, il s’agit là de l’inscription la plus

répandue, elle nous invite à l’intériorisation et en

travaillant sur nous-mêmes, nous corrigerons nos

défauts représentés par la pierre cachée ou dans

certains rites la pierre occulte mais en aucun cas la

pierre précieuse.

h) D’autres inscriptions peuvent émailler cet espace « Connais-toi toi-même. », « Si l’intérêt te guide, va-t-

en. », « Si tu tiens aux distinctions sociales, ne viens

pas ici. », « Si tu dissimules, tu seras confondu. », Sur la table, près du crâne,

l'inscription : « J'étais ce que tu es, tu seras ce que je suis. » En signe

d’avertissement depuis le monde des vivants comme celui des morts, ces

sentences préviennent le profane qu’il entre dans un espace sacré.

En définitive ces sentences qui émaillent les parois du cabinet de réflexion sont à

l’image de ce milieu à la fois funèbre et plein de chaleur, elles sont mélange

d’avertissements et d’invitations à la poursuite du chemin.

Lorsque le profane, peu à peu, sort de sa profonde méditation et de sa torpeur, en

levant les yeux vers le coq, il verra le symbole solaire qui lui annonce par le chant

matinal, la fin de la nuit et le triomphe de la lumière du jour et du courage

persévérant sur les ténèbres. Cette alternance jour – nuit nommée nyctinastie

nous remplit d’espoir car du coup, et du moins, pour l’instant, la nuit n’est pas

éternelle.

Le passage par le cabinet de réflexion nous enseigne donc la première démarche

initiatique maçonnique : la méthode d’analyse, celle qui tient du fondamental,

celle qui nous permettra de mieux nous comprendre et mieux cerner le monde.

Il est essentiel de nous servir de cette révélation intérieure pour améliorer

l’Homme et la Société.

En effet, si nous n’exportons à

chamailleries, quelle image laisserons

nous réalisée alors que le monde se déchire, meurt de faim floué par l’argent,

crises économiques laisseront, en plus, des

Pour conclure

Pour conclure, je dirais que p

faut

� � � �

Pour construire la Loge, il nous faut

� Des fondations communes, le rituel� Des liens entre visible et invisible, le� Des outils de réflexion, les planches� Une méthode, la démarche initiatique� Et des frères, courroies dePour se construire, il faut :

� Se définir, c’est ce que nous entamons dans ce cabinet de réflexion� S’accepter, c’est commencer à s’aimer sans narcissisme� Se connaître, c’est avancer dans la connaissance� Se débarrasser de toutes aspérités, c’est polir

Ainsi, sans parler de copier

comme d’autres nous ont servi de référence.

Je voudrais clore mon propos

Comme a dit Maître Eckhart

la vraie intériorité, on laisse hardiment tomber toute chose extérieure

Et Gandhi nous invite à

changer autour de vous ».

Enfin, le F∴ Oliver Hardy t'en sortira pas vivant ».

Notre F∴ José nous a fait parcourir les 4 coins du cabinet de réflexion, haut lieu du début de l’initiation, local fermé, noir et silencieux mais pas

licencieux dans lequel chacun d’entre nous a commencé son parcours

maçonnique. Les symboles et les sentences qu’il

avertissent que nous entrons dans le sacré, dans le domaine de l’amour

et de l’esprit que nous devrons répandre à notre tour autour de nous.

Pour changer le monde, il faut se changer soi même et l’invitation au travail

sur soi dans la seule pénombre de sa pensée permettra d’entrouvrir la porte de l’univers.

Il est essentiel de nous servir de cette révélation intérieure pour améliorer

En effet, si nous n’exportons à l’extérieur du Temple que scandales, affaires ou

chamailleries, quelle image laisserons-nous à la postérité, quelle œuvre aurons

alors que le monde se déchire, meurt de faim floué par l’argent,

crises économiques laisseront, en plus, des crises de foi.

Pour conclure, je dirais que pour construire un édifice, il

:

des matériaux, une pierre brute,

des outils, ceux inscrits au tableau de loge,

une technique de construction, la méthode maçonnique,

et un maître d’œuvre, nos maîtres, nos modèles.

Pour construire la Loge, il nous faut :

Des fondations communes, le rituel

Des liens entre visible et invisible, les symboles

Des outils de réflexion, les planches

Une méthode, la démarche initiatique

es frères, courroies de transmission de la fraternité et sources

Se définir, c’est ce que nous entamons dans ce cabinet de réflexion

S’accepter, c’est commencer à s’aimer sans narcissisme

Se connaître, c’est avancer dans la connaissance de l’autre avec altruisme

Se débarrasser de toutes aspérités, c’est polir sa pierre brute

Ainsi, sans parler de copier-coller, nous pourrons servir de modèle à notre tour

comme d’autres nous ont servi de référence.

e voudrais clore mon propos par trois citations :

Eckhart (1260), dominicain : « Quand on se trouve disposé à

laisse hardiment tomber toute chose extérieure

Et Gandhi nous invite à « Commencez à changer en vous ce que vous voulez

nous conseille « ne prends pas la vie trop au s

Résumé

José nous a fait parcourir les 4 coins du cabinet de réflexion,

haut lieu du début de l’initiation, local fermé, noir et silencieux mais pas

licencieux dans lequel chacun d’entre nous a commencé son parcours

maçonnique. Les symboles et les sentences qu’il

avertissent que nous entrons dans le sacré, dans le domaine de l’amour

et de l’esprit que nous devrons répandre à notre tour autour de nous.

Pour changer le monde, il faut se changer soi même et l’invitation au travail

pénombre de sa pensée permettra d’entrouvrir la porte de l’univers.

« Le Cabinet de réflexion »

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Il est essentiel de nous servir de cette révélation intérieure pour améliorer

l’extérieur du Temple que scandales, affaires ou

nous à la postérité, quelle œuvre aurons-

alors que le monde se déchire, meurt de faim floué par l’argent, les

our construire un édifice, il

eux inscrits au tableau de loge,

truction, la méthode maçonnique,

, nos modèles.

sources d’échanges.

Se définir, c’est ce que nous entamons dans ce cabinet de réflexion

de l’autre avec altruisme

a pierre brute

coller, nous pourrons servir de modèle à notre tour

se trouve disposé à

laisse hardiment tomber toute chose extérieure ».

Commencez à changer en vous ce que vous voulez

ne prends pas la vie trop au sérieux,

J’ai dit, V∴M∴

José nous a fait parcourir les 4 coins du cabinet de réflexion,

haut lieu du début de l’initiation, local fermé, noir et silencieux mais pas

licencieux dans lequel chacun d’entre nous a commencé son parcours

maçonnique. Les symboles et les sentences qu’il renferme nous

avertissent que nous entrons dans le sacré, dans le domaine de l’amour

et de l’esprit que nous devrons répandre à notre tour autour de nous.

Pour changer le monde, il faut se changer soi même et l’invitation au travail

pénombre de sa pensée permettra d’entrouvrir la porte de l’univers.