Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

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EMIR DJELADET BEDIR KHAN et ROGER LESCOT. GRAMMAIRE KURDE (Dialecte kurmandji) Ouvrage honoré d'une subvention du Centre National de la Recherche Scientifique LIBRAIRIE D'AMÉRIQUE ET D'ORIENT Adrien MAISONNEUVE 11, rue Saint-Sulpice, Paris (6°) 1970 EMIR DJELADET BEDIR KHAN et ROGER LESCOT. GRAMMAIRE KURDE (Dialecte kurmandji) Ouvrage honoré d'une subvention du Centre National de la Recherche Scientifique LIBRAIRIE D'AMÉRIQUE ET D'ORIENT Adrien MAISONNEUVE 11, rue Saint-Sulpice, Paris (6°) 1970

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EMIR DJELADET BEDIR KHAN

et

ROGER LESCOT.

GRAMMAIRE KURDE

(Dialecte kurmandji)

Ouvrage honoré d'une subventiondu Centre National de la Recherche Scientifique

LIBRAIRIE D'AMÉRIQUE ET D'ORIENT

Adrien MAISONNEUVE

11, rue Saint-Sulpice, Paris (6°)

1970

EMIR DJELADET BEDIR KHAN

et

ROGER LESCOT.

GRAMMAIRE KURDE

(Dialecte kurmandji)

Ouvrage honoré d'une subventiondu Centre National de la Recherche Scientifique

LIBRAIRIE D'AMÉRIQUE ET D'ORIENT

Adrien MAISONNEUVE

11, rue Saint-Sulpice, Paris (6°)

1970

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GRAMMAIRE KURDE

(Dialecte kurmandji)

GRAMMAIRE KURDE

(Dialecte kurmandji)

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EMIR DJELADET BEDIR KHAN

et

ROGER LESCOT

GRAMMAIRE KURDE

(Dialecte kurmandji)

Ouvrage honoré d'une subventiondu Centre National de la Recherche Scientifique

LIBRAIRIE D'AMÉRIQUE ET D'ORIENT

Adbibn MAISONNEUVE

11, rue Saint-Sulpice, Paris (6e)

1970

EMIR DJELADET BEDIR KHAN

et

ROGER LESCOT

GRAMMAIRE KURDE

(Dialecte kurmandji)

Ouvrage honoré d'une subventiondu Centre National de la Recherche Scientifique

LIBRAIRIE D'AMÉRIQUE ET D'ORIENT

Adbibn MAISONNEUVE

11, rue Saint-Sulpice, Paris (6e)

1970

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Page 7: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

INTRODUCTION

La langue kurde (kurdî), qui fait partie du groupe iranien, comportedeux dialectes principaux, le kurmancî et le soranî, comprenanteux-mêmes toute une mosaïque de parlers locaux. Le kurmancî, souventdésigné sous le nom de dialecte du Nord, a pour domaine les provinceskurdes de Turquie, de Syrie et du Caucase, ainsi que la partie septen¬

trionale du Kurdistan iranien et irakien. Le soranî, encore appeléBaba Kurdî, est en usage dans les districts du Sud-Est, c'est-à-direessentiellement dans la région de Suleymaniyeh. On complétera cettecarte linguistique sommaire en mentionnant l'existence du dumilîou zaza, parlé au Dersim et dans la région de Sêwerek (en Turquie)et du goranî, idiome, en voie de disparition, des Ehlê Heq des paragesde Kermanchah, en Iran.

La grammaire kurde que nous présentons aujourd'hui au publicdécrit le dialecte kurmancî tel qu'il s'emploie normalement de nosjours en tant que langue parlée et en tant que langue littéraire.

Cet ouvrage est essentiellement le résultat des recherches menées

pendant plus d'une vingtaine d'années par le regretté Émir DjeladetBedir Khan, mort en 1951. Descendant des anciens princes de Botan,l'Emir a joué un rôle prépondérant dans l'éveil du nationalismekurde au lendemain du premier conflit mondial; il fut en mêmetemps un des principaux animateurs de la renaissance culturellequi a accompagné ce mouvement. C'est à lui que l'on doit la décou¬

verte et la codification des règles d'une langue qui n'avait été jus¬

qu'alors que très imparfaitement explorée.S'inspirant de la réforme opérée par Mustafa Kemal en Turquie,

pays où réside la grande majorité des Kurdes de dialecte kurmancî,Djeladet beg s'assigna pour première tâche la création d'un alphabeten caractères latins. A l'issue de plusieurs années d'investigationssur la phonétique kurde (cf. Première Partie de ce livre), il mit au

v

INTRODUCTION

La langue kurde (kurdî), qui fait partie du groupe iranien, comportedeux dialectes principaux, le kurmancî et le soranî, comprenanteux-mêmes toute une mosaïque de parlers locaux. Le kurmancî, souventdésigné sous le nom de dialecte du Nord, a pour domaine les provinceskurdes de Turquie, de Syrie et du Caucase, ainsi que la partie septen¬

trionale du Kurdistan iranien et irakien. Le soranî, encore appeléBaba Kurdî, est en usage dans les districts du Sud-Est, c'est-à-direessentiellement dans la région de Suleymaniyeh. On complétera cettecarte linguistique sommaire en mentionnant l'existence du dumilîou zaza, parlé au Dersim et dans la région de Sêwerek (en Turquie)et du goranî, idiome, en voie de disparition, des Ehlê Heq des paragesde Kermanchah, en Iran.

La grammaire kurde que nous présentons aujourd'hui au publicdécrit le dialecte kurmancî tel qu'il s'emploie normalement de nosjours en tant que langue parlée et en tant que langue littéraire.

Cet ouvrage est essentiellement le résultat des recherches menées

pendant plus d'une vingtaine d'années par le regretté Émir DjeladetBedir Khan, mort en 1951. Descendant des anciens princes de Botan,l'Emir a joué un rôle prépondérant dans l'éveil du nationalismekurde au lendemain du premier conflit mondial; il fut en mêmetemps un des principaux animateurs de la renaissance culturellequi a accompagné ce mouvement. C'est à lui que l'on doit la décou¬

verte et la codification des règles d'une langue qui n'avait été jus¬

qu'alors que très imparfaitement explorée.S'inspirant de la réforme opérée par Mustafa Kemal en Turquie,

pays où réside la grande majorité des Kurdes de dialecte kurmancî,Djeladet beg s'assigna pour première tâche la création d'un alphabeten caractères latins. A l'issue de plusieurs années d'investigationssur la phonétique kurde (cf. Première Partie de ce livre), il mit au

v

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point un système très voisin de celui que les Turcs avaient eux-mêmesadopté avec l'aide de spécialistes internationaux. L'instrument ainsiforgé s'avéra d'emblée parfaitement adapté à l'écriture et à la lecturedu kurde et, de plus, facile à maîtriser même pour des individuscomplètement illettrés.

Cet alphabet fut expérimenté tout d'abord dans la revue kurdeHawar, publiée à Damas par l'Emir, simultanément en caractèresarabes et latins (Nos 1 à 23, mai 1932 - juillet 1933), puis uniquementen caractères latins (N08 24 à 57, avril 1934 - août 1943). Il fut ensuiteutilisé pour d'autres périodiques et ouvrages imprimés en Syrie,dont la revue Ronahî, à l'origine supplément illustré de Hawar (avril1943 - septembre 1944). S'il n'est autorisé officiellement ni en Turquieni en Irak, il y est néanmoins très employé et il semble en passe d'êtredéfinitivement adopté par les Kurdes d'URSS, après divers essais

de systèmes différents.Les résultats des recherches de Djeladet beg sur la morphologie

du kurmancî ont fait l'objet d'articles parus en français dans la pre¬

mière série de Hawar (Nos 16-17-18 et 26), puis en kurde dans la seconde

série de cette publication (Nos 27 et suivants). Me trouvant en Syrie,où j'étais pensionnaire de l'Institut Français de Damas, au momentoù, en 1941, Hawar reprit sa publication interrompue depuis 1935,

je proposai à Djeladet Bedir Khan ma collaboration pour la rédactionen français d'une grammaire plus complète. L'Émir accepta et nousfûmes bientôt en mesure de passer à l'impression avec les moyensdu bord. Le manuscrit était remis au fur et à mesure à un apprenticompositeur qui ne savait ni le français ni le kurde, mais se tiraitadmirablement d'affaire; 168 pages in-16 sont ainsi sorties des

presses. Elles correspondent à la première partie et aux Ch. I à

IX de la seconde partie du présent volume, dans lequel elles ontété reprises avec les corrections et les changements de forme quis'imposaient. Les chapitres X à XX de la seconde partie étaientpratiquement au point lorsque je fus appelé à quitter Damas enseptembre 1944. Dès lors, et pour une longue période, d'autres occu¬

pations me tinrent éloigné des études kurdes, tandis que les circon¬stances prévalant en Syrie contraignaient mon ami à cesser de publier.

Ce n'est que tout récemment que j'ai pu rouvrir le dossier de cette

vi '

point un système très voisin de celui que les Turcs avaient eux-mêmesadopté avec l'aide de spécialistes internationaux. L'instrument ainsiforgé s'avéra d'emblée parfaitement adapté à l'écriture et à la lecturedu kurde et, de plus, facile à maîtriser même pour des individuscomplètement illettrés.

Cet alphabet fut expérimenté tout d'abord dans la revue kurdeHawar, publiée à Damas par l'Emir, simultanément en caractèresarabes et latins (Nos 1 à 23, mai 1932 - juillet 1933), puis uniquementen caractères latins (N08 24 à 57, avril 1934 - août 1943). Il fut ensuiteutilisé pour d'autres périodiques et ouvrages imprimés en Syrie,dont la revue Ronahî, à l'origine supplément illustré de Hawar (avril1943 - septembre 1944). S'il n'est autorisé officiellement ni en Turquieni en Irak, il y est néanmoins très employé et il semble en passe d'êtredéfinitivement adopté par les Kurdes d'URSS, après divers essais

de systèmes différents.Les résultats des recherches de Djeladet beg sur la morphologie

du kurmancî ont fait l'objet d'articles parus en français dans la pre¬

mière série de Hawar (Nos 16-17-18 et 26), puis en kurde dans la seconde

série de cette publication (Nos 27 et suivants). Me trouvant en Syrie,où j'étais pensionnaire de l'Institut Français de Damas, au momentoù, en 1941, Hawar reprit sa publication interrompue depuis 1935,

je proposai à Djeladet Bedir Khan ma collaboration pour la rédactionen français d'une grammaire plus complète. L'Émir accepta et nousfûmes bientôt en mesure de passer à l'impression avec les moyensdu bord. Le manuscrit était remis au fur et à mesure à un apprenticompositeur qui ne savait ni le français ni le kurde, mais se tiraitadmirablement d'affaire; 168 pages in-16 sont ainsi sorties des

presses. Elles correspondent à la première partie et aux Ch. I à

IX de la seconde partie du présent volume, dans lequel elles ontété reprises avec les corrections et les changements de forme quis'imposaient. Les chapitres X à XX de la seconde partie étaientpratiquement au point lorsque je fus appelé à quitter Damas enseptembre 1944. Dès lors, et pour une longue période, d'autres occu¬

pations me tinrent éloigné des études kurdes, tandis que les circon¬stances prévalant en Syrie contraignaient mon ami à cesser de publier.

Ce n'est que tout récemment que j'ai pu rouvrir le dossier de cette

vi '

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grammaire et entreprendre de la mener à son terme, en mémoirede l'Émir Bedir Khan et pour ne point laisser perdre le fruit de ses

travaux. Mon rôle a consisté, dans cette ultime phase d'une uvreentreprise en commun et achevée seul, à polir ce qui avait déjà étérédigé avec l'approbation de l'auteur principal (donc, plus ou moins,jusqu'au Ch. XX inclus) et à élaborer entièrement le reste de la Seconde

Partie, ainsi que la Troisième Partie (Syntaxe).S'il se trouve des erreurs ou des lacunes dans cet ouvrage, et surtout

dans les chapitres que mon regretté ami Djeladet beg n'a pu revoir,l'entière responsabilité m'en incombe.

Il reste à dire quelques mots sur la conception de cette grammaire.Notre but a été de procéder à un inventaire aussi complet que

possible des particularités du kurmancî, tout en mettant à la dispo¬

sition des étudiants un manuel d'enseignement pratique. La secondede ces préoccupations explique l'ordre d'exposé parfois adopté. Ainsi,les pronoms personnels, réfléchi et réciproque, dont la connaissanceest indispensable pour l'étude du verbe et de la conjugaison sontexaminés au Ch. VII de la Morphologie, alors qu'il n'est traité queplus tard des autres pronoms. Dans le même esprit, les paragraphesessentiels ont été numérotés en caractères gras. Des listes de motset des exercices figuraient initialement à la suite de chaque chapitre.Il a fallu les supprimer pour alléger ce volume.

Il ne sera sans doute pas superflu de bien marquer qu'à la différencedes nombreuses études d'orientalisme publiées dans le passé et de nos

jours encore sur le kurde, cet ouvrage est présenté comme l'est nor¬

malement la grammaire d'une langue, et non point comme uneenquête dialectologique. Il se propose en effet, suivant en cela l'idéedirectrice qui guida l'Émir Bedir Khan, de constater et de fixerle bon usage du kurmancî, en dehors de tout cloisonnement régiona-liste comme aussi de toute innovation « savante ». Nous noussommes attachés, en quelque sorte, à faire ressortir une unitéfondamentale plutôt qu'à souligner les particularismes locaux. Anotre sens, la recherche dialectologique ne saurait comporter de ré-

vn

grammaire et entreprendre de la mener à son terme, en mémoirede l'Émir Bedir Khan et pour ne point laisser perdre le fruit de ses

travaux. Mon rôle a consisté, dans cette ultime phase d'une uvreentreprise en commun et achevée seul, à polir ce qui avait déjà étérédigé avec l'approbation de l'auteur principal (donc, plus ou moins,jusqu'au Ch. XX inclus) et à élaborer entièrement le reste de la Seconde

Partie, ainsi que la Troisième Partie (Syntaxe).S'il se trouve des erreurs ou des lacunes dans cet ouvrage, et surtout

dans les chapitres que mon regretté ami Djeladet beg n'a pu revoir,l'entière responsabilité m'en incombe.

Il reste à dire quelques mots sur la conception de cette grammaire.Notre but a été de procéder à un inventaire aussi complet que

possible des particularités du kurmancî, tout en mettant à la dispo¬

sition des étudiants un manuel d'enseignement pratique. La secondede ces préoccupations explique l'ordre d'exposé parfois adopté. Ainsi,les pronoms personnels, réfléchi et réciproque, dont la connaissanceest indispensable pour l'étude du verbe et de la conjugaison sontexaminés au Ch. VII de la Morphologie, alors qu'il n'est traité queplus tard des autres pronoms. Dans le même esprit, les paragraphesessentiels ont été numérotés en caractères gras. Des listes de motset des exercices figuraient initialement à la suite de chaque chapitre.Il a fallu les supprimer pour alléger ce volume.

Il ne sera sans doute pas superflu de bien marquer qu'à la différencedes nombreuses études d'orientalisme publiées dans le passé et de nos

jours encore sur le kurde, cet ouvrage est présenté comme l'est nor¬

malement la grammaire d'une langue, et non point comme uneenquête dialectologique. Il se propose en effet, suivant en cela l'idéedirectrice qui guida l'Émir Bedir Khan, de constater et de fixerle bon usage du kurmancî, en dehors de tout cloisonnement régiona-liste comme aussi de toute innovation « savante ». Nous noussommes attachés, en quelque sorte, à faire ressortir une unitéfondamentale plutôt qu'à souligner les particularismes locaux. Anotre sens, la recherche dialectologique ne saurait comporter de ré-

vn

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sultats vraiment féconds que menée en pleine connaissance de ces

structures générales qu'il restait encore à définir en ce qui concernele kurde.

Notre méthode a ainsi consisté à noter les faits linguistiques telsqu'ils se présentaient dans les divers parlers avec lesquels nous étionsen contact (c'est-à-dire essentiellement ceux du Kurdistan de Turquie ;

dans une bien moindre mesure ceux d'Irak et très peu ceux d'Iran),à relever les usages les plus répandus pour en dégager enfin les règlesd'ensemble, tout en signalant dans la mesure du possible les singu¬

larités ou les exceptions dialectales les plus marquantes. Les termes« correct » et « incorrect » seront parfois employés dans notre exposé.

Ils pourraient paraître arbitraires, appliqués à un idiome encoreaussi peu écrit que le kurde. Ils n'expriment cependant aucun choixsubjectif et répondent, dans tous les cas considérés, à l'esprit et à lalogique de la langue. Combien de fois, au cours de nos enquêtes, avons-nous vu des paysans ou des nomades illettrés sursauter devant lestournures fautives que nous leur proposions intentionnellement,ou encore au cours des longues veillées, discuter avec passion les

problèmes de langage soumis à leur académie ? Tout aussi dignede remarque est la rapidité avec laquelle s'est spontanément fixé,dans la revue Hawar, l'usage moyen du kurmancî écrit, alors mêmeque les rédacteurs étaient originaires des régions les plus diverses.

Le lecteur ne manquera pas de noter, dans ce livre, l'absence de

toute référence aux essais, si honorables soient-ils, publiés sur lalangue kurde par des étrangers ou par des lettrés du terroir. C'estqu'il eût fallu, presque à chaque pas, tenter de rectifier des transcrip¬tions douteuses, des graphies inexactes, des interprétations erronéeset surcharger en conséquence ce volume d'un appareil critique pesantet sans profit.

Un exemple suffira, je pense, pour situer les choses. Oskar Mann,érudit et dialectologue consciencieux et avisé s'il en fut, écrit, p. 131

de son livre Die Mundart der Mukri-Kurden (Berlin, 1906-9) :

« Es ist leider nicht zu entscheiden, weshalb im Mukri dieser Casus

Obliqus promiscue teils auf -ê, teils auf -î, auslautet oder vielmehrunter welchen Bedingungen der eine oder der andere Vocal aufzutretenhat». Il s'agit tout simplement, en l'occurrence, de la différenciation

vin

sultats vraiment féconds que menée en pleine connaissance de ces

structures générales qu'il restait encore à définir en ce qui concernele kurde.

Notre méthode a ainsi consisté à noter les faits linguistiques telsqu'ils se présentaient dans les divers parlers avec lesquels nous étionsen contact (c'est-à-dire essentiellement ceux du Kurdistan de Turquie ;

dans une bien moindre mesure ceux d'Irak et très peu ceux d'Iran),à relever les usages les plus répandus pour en dégager enfin les règlesd'ensemble, tout en signalant dans la mesure du possible les singu¬

larités ou les exceptions dialectales les plus marquantes. Les termes« correct » et « incorrect » seront parfois employés dans notre exposé.

Ils pourraient paraître arbitraires, appliqués à un idiome encoreaussi peu écrit que le kurde. Ils n'expriment cependant aucun choixsubjectif et répondent, dans tous les cas considérés, à l'esprit et à lalogique de la langue. Combien de fois, au cours de nos enquêtes, avons-nous vu des paysans ou des nomades illettrés sursauter devant lestournures fautives que nous leur proposions intentionnellement,ou encore au cours des longues veillées, discuter avec passion les

problèmes de langage soumis à leur académie ? Tout aussi dignede remarque est la rapidité avec laquelle s'est spontanément fixé,dans la revue Hawar, l'usage moyen du kurmancî écrit, alors mêmeque les rédacteurs étaient originaires des régions les plus diverses.

Le lecteur ne manquera pas de noter, dans ce livre, l'absence de

toute référence aux essais, si honorables soient-ils, publiés sur lalangue kurde par des étrangers ou par des lettrés du terroir. C'estqu'il eût fallu, presque à chaque pas, tenter de rectifier des transcrip¬tions douteuses, des graphies inexactes, des interprétations erronéeset surcharger en conséquence ce volume d'un appareil critique pesantet sans profit.

Un exemple suffira, je pense, pour situer les choses. Oskar Mann,érudit et dialectologue consciencieux et avisé s'il en fut, écrit, p. 131

de son livre Die Mundart der Mukri-Kurden (Berlin, 1906-9) :

« Es ist leider nicht zu entscheiden, weshalb im Mukri dieser Casus

Obliqus promiscue teils auf -ê, teils auf -î, auslautet oder vielmehrunter welchen Bedingungen der eine oder der andere Vocal aufzutretenhat». Il s'agit tout simplement, en l'occurrence, de la différenciation

vin

Page 11: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

entre les désinences du cas oblique du féminin et du masculin, doncd'une des caractéristiques qui permettent d'opérer le départ entreles deux genres, et que l'Émir Bedir Khan fut le premier à mettreclairement en lumière.

Des publications plus récentes, au demeurant fort estimables, ne

sont pas davantage exemptes d'erreurs et je me permettrai de ren¬

voyer au compte-rendu que j'ai donné de certains travaux soviétiquesdans le N° 51 (3e trimestre 1960) de la revue L'Afrique et l'Asie.

C'est pour les raisons qui viennent d'être exposées que les exemplesfigurant dans cette grammaire ont été soit imaginés par les auteursen fonction des règles à illustrer, soit empruntés aux revues Hawar(H.) et Ronahî (R.) ou au petit livre de lecture Xwendina Kurdî,Damas, 1938 (X.K.), en rectifiant, quand besoin en était, les fautesd'impression qui s'y rencontrent, hélas, en grand nombre.

Ammane, avril 1968. R. Lescot

IX

entre les désinences du cas oblique du féminin et du masculin, doncd'une des caractéristiques qui permettent d'opérer le départ entreles deux genres, et que l'Émir Bedir Khan fut le premier à mettreclairement en lumière.

Des publications plus récentes, au demeurant fort estimables, ne

sont pas davantage exemptes d'erreurs et je me permettrai de ren¬

voyer au compte-rendu que j'ai donné de certains travaux soviétiquesdans le N° 51 (3e trimestre 1960) de la revue L'Afrique et l'Asie.

C'est pour les raisons qui viennent d'être exposées que les exemplesfigurant dans cette grammaire ont été soit imaginés par les auteursen fonction des règles à illustrer, soit empruntés aux revues Hawar(H.) et Ronahî (R.) ou au petit livre de lecture Xwendina Kurdî,Damas, 1938 (X.K.), en rectifiant, quand besoin en était, les fautesd'impression qui s'y rencontrent, hélas, en grand nombre.

Ammane, avril 1968. R. Lescot

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Page 12: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Donner ici une bibliographie des principaux ouvrages sur la languekurde n'aurait d'utilité qu'à la condition de l'assortir d'observationscritiques, ce qui ne saurait entrer dans le cadre de cette brève intro¬duction. On se contentera donc de renvoyer à celle qui figure dans les

Kurdish dialect studies de D.N. Mac Kenzie (2 vol., Oxford, 1961),

tout en la complétant par les titres suivants :

Musa Anter, Ferhenga Khurdî (*) - Tirkî, Istanbul, 1967.

Kamuran Bedir-Khan, Zmanê mader, la langue maternelle, alphabetet lectures kurdes, Paris, 1965.

N. Bedir-Khan, Nvîsa min, mon livre, cours pratique de la languekurde, Paris, 1965.

K.K. Kurdoev, Ferhenga Kurdî-rûsî, Moscou, 1960.

Taufiq Wahby and C.J. Edmond, A Kurdish-English dictionary,Oxford, 1966.

1 Sic. L'auteur a cru, à tort, devoir recourir à des graphies de ce genre pour rendrecertaines nuances phonétiques volontairement ignorées par l'alphabet kurde en carac¬

tères latins (cf. ci-dessous, par. 36 et 46).

X

Donner ici une bibliographie des principaux ouvrages sur la languekurde n'aurait d'utilité qu'à la condition de l'assortir d'observationscritiques, ce qui ne saurait entrer dans le cadre de cette brève intro¬duction. On se contentera donc de renvoyer à celle qui figure dans les

Kurdish dialect studies de D.N. Mac Kenzie (2 vol., Oxford, 1961),

tout en la complétant par les titres suivants :

Musa Anter, Ferhenga Khurdî (*) - Tirkî, Istanbul, 1967.

Kamuran Bedir-Khan, Zmanê mader, la langue maternelle, alphabetet lectures kurdes, Paris, 1965.

N. Bedir-Khan, Nvîsa min, mon livre, cours pratique de la languekurde, Paris, 1965.

K.K. Kurdoev, Ferhenga Kurdî-rûsî, Moscou, 1960.

Taufiq Wahby and C.J. Edmond, A Kurdish-English dictionary,Oxford, 1966.

1 Sic. L'auteur a cru, à tort, devoir recourir à des graphies de ce genre pour rendrecertaines nuances phonétiques volontairement ignorées par l'alphabet kurde en carac¬

tères latins (cf. ci-dessous, par. 36 et 46).

X

Page 13: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

PREMIÈRE PARTIE

ALPHABET ET PHONÉTIQUE

PREMIÈRE PARTIE

ALPHABET ET PHONÉTIQUE

Page 14: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji
Page 15: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

I. L'ALPHABET KURDE

1. L'alphabet kurde en caractères latins est un alphabet phonétique.

Chacun des caractères qui le composent correspond, réserve faite de rares

nuances, à un son unique et ne peut, en aucun cas, servir à en transcrire

un autre (exception faite des deux consonnes d'emploi facultatif, cf. par. 5).

Tous les mots s'écrivent donc tels qu'ils se prononcent, sans hésitation pos¬

sible; de même, à la lecture, tous les signes écrits doivent être prononcés.

2. L'alphabet kurde comprend trente-et-un caractères, trente-troissi l'on y ajoute deux caractères d'emploi facultatif (cf. par. 5 in fine) :

a, b, c, c, d, e, ê, f, g, h, i, î, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, ş, t, u, û, v,

w, x, y, z.

Nous nous contenterons, dans ce premier chapitre, d'indiquersommairement la valeur de chacun d'eux; la phonétique kurde sera

étudiée en détail dans les pages suivantes.

3. Le kurde comporte huit voyelles; trois d'entre elles sont brèveset cinq, longues.

Les voyelles brèves. Elles sont au nombre de trois : e, i, u. Toutessont antérieures ou mixtes.

E est intermédiaire entre un « è » français et un « a » prononcétrès bref. On peut le rapprocher du « a » anglais de « bad ».

Ex. : dev, dest, der, ker, ser, ev, evor, vevejandin.

I est l'équivalent du I turc, et a pour correspondant appro¬

ximatif en français le « e » muet. C'est un « i » très bref et très dur.On trouve un son approchant dans la terminaison des infinitifs alle¬

mands : « kommen, gehen, machen », etc.Ex. : kir, bir, mir, di, ji, li, dil, tevir, bivir, kirin.

I. L'ALPHABET KURDE

1. L'alphabet kurde en caractères latins est un alphabet phonétique.

Chacun des caractères qui le composent correspond, réserve faite de rares

nuances, à un son unique et ne peut, en aucun cas, servir à en transcrire

un autre (exception faite des deux consonnes d'emploi facultatif, cf. par. 5).

Tous les mots s'écrivent donc tels qu'ils se prononcent, sans hésitation pos¬

sible; de même, à la lecture, tous les signes écrits doivent être prononcés.

2. L'alphabet kurde comprend trente-et-un caractères, trente-troissi l'on y ajoute deux caractères d'emploi facultatif (cf. par. 5 in fine) :

a, b, c, c, d, e, ê, f, g, h, i, î, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, ş, t, u, û, v,

w, x, y, z.

Nous nous contenterons, dans ce premier chapitre, d'indiquersommairement la valeur de chacun d'eux; la phonétique kurde sera

étudiée en détail dans les pages suivantes.

3. Le kurde comporte huit voyelles; trois d'entre elles sont brèveset cinq, longues.

Les voyelles brèves. Elles sont au nombre de trois : e, i, u. Toutessont antérieures ou mixtes.

E est intermédiaire entre un « è » français et un « a » prononcétrès bref. On peut le rapprocher du « a » anglais de « bad ».

Ex. : dev, dest, der, ker, ser, ev, evor, vevejandin.

I est l'équivalent du I turc, et a pour correspondant appro¬

ximatif en français le « e » muet. C'est un « i » très bref et très dur.On trouve un son approchant dans la terminaison des infinitifs alle¬

mands : « kommen, gehen, machen », etc.Ex. : kir, bir, mir, di, ji, li, dil, tevir, bivir, kirin.

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U correspond à la diphtongue provenant de la rencontre de lasemi-voyelle w et de la voyelle i. On ne peut lui trouver d'équivalentexact dans aucune langue européenne : tout au plus est-il possiblede le rapprocher du « u » bref des mots allemands « kurz, Kultur,Burg, kurdisch». Dans les anciens manuscrits kurdes en caractèresarabes, ce son était transcrit par un « damma ».

Ex. : kur, gui, hundir, kun, kutilk, kulav, kumbir.

A. Les voyelles longues. Il y a, en kurde, cinq voyelles longues :

a, ê, î, o, û. Sont antérieures ê et î, postérieures, a, o, û.

A est l'analogue d'un « â » français très allongé, comme dansle mot « âne ».

Ex. : bav, kal, mal, sar, av, ga, sal, savar, sahî.

Ê s'émet de la même manière que le « é » français (dans « été »),

mais se prononce très long.Ex. : le, kêl, têt, ter, mer, hêv, hêk, mêkew, nêrîn, kêm.

î correspond à un « i » français très allongé.Ex. : mîr, sîr, pîr, îro, îsal, spî, penîr, zînî, tîr.

O est l'équivalent d'un « ô » français, également très allongé.Ex. : ol, pol, por, sol, sor, soz, kor, gol, torin, dorhêl.

Û correspond au « ou » français, mais se prononce aussi très long.Ex. : dur, mû, tûr, şûrik, rû, dûv, kûr, şalûl.

S. Les consonnes. Leur classification sommaire est la suivante :

Labiales : b, f, m, p, v, w. Les cinq premières ont exactement lamême valeur qu'en français; le w se prononce comme en anglais,dans « well ».

Ex. : war, were, wir, wî, winda, dewar, hewandin.

Dentales : d, l, n, r, s, t, z. Toutes rendent les mêmes sons qu'enfrançais, sauf le r, qui est roulé, comme en espagnol ou en italien.

Prépalatales : c, ç, ş, j, y.

_ 4 _

U correspond à la diphtongue provenant de la rencontre de lasemi-voyelle w et de la voyelle i. On ne peut lui trouver d'équivalentexact dans aucune langue européenne : tout au plus est-il possiblede le rapprocher du « u » bref des mots allemands « kurz, Kultur,Burg, kurdisch». Dans les anciens manuscrits kurdes en caractèresarabes, ce son était transcrit par un « damma ».

Ex. : kur, gui, hundir, kun, kutilk, kulav, kumbir.

A. Les voyelles longues. Il y a, en kurde, cinq voyelles longues :

a, ê, î, o, û. Sont antérieures ê et î, postérieures, a, o, û.

A est l'analogue d'un « â » français très allongé, comme dansle mot « âne ».

Ex. : bav, kal, mal, sar, av, ga, sal, savar, sahî.

Ê s'émet de la même manière que le « é » français (dans « été »),

mais se prononce très long.Ex. : le, kêl, têt, ter, mer, hêv, hêk, mêkew, nêrîn, kêm.

î correspond à un « i » français très allongé.Ex. : mîr, sîr, pîr, îro, îsal, spî, penîr, zînî, tîr.

O est l'équivalent d'un « ô » français, également très allongé.Ex. : ol, pol, por, sol, sor, soz, kor, gol, torin, dorhêl.

Û correspond au « ou » français, mais se prononce aussi très long.Ex. : dur, mû, tûr, şûrik, rû, dûv, kûr, şalûl.

S. Les consonnes. Leur classification sommaire est la suivante :

Labiales : b, f, m, p, v, w. Les cinq premières ont exactement lamême valeur qu'en français; le w se prononce comme en anglais,dans « well ».

Ex. : war, were, wir, wî, winda, dewar, hewandin.

Dentales : d, l, n, r, s, t, z. Toutes rendent les mêmes sons qu'enfrançais, sauf le r, qui est roulé, comme en espagnol ou en italien.

Prépalatales : c, ç, ş, j, y.

_ 4 _

Page 17: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

C se prononce « dj », comme dans « djinn ».

Ex. : car, cil, cêrî, cisin, ciwan, can, cendek.

Ç se transcrirait en français par « tch », comme dans « Tché¬

coslovaquie ».

Ex. : çel, çilo, çûn, çol, çêkirin, car, cep, çepçeqok.

J est l'analogue du « j » français.

Ş correspond au « ch » français, dans « chose ».

Ex. : şil, şûv, şev, şûr, şandin, şal, şapik, paşîv, şevereş.

Y a la valeur d'une semi-voyelle et se prononce toujours commeson équivalent français, dans « yeuse ».

Ex. : yar, diyar, heyirîn, peyivîn, meyizîn, neyar.

Palatales et gutturales : g, h, k, q, x.

G est toujours dur, comme dans le français «garçon».

H est fortement aspiré, comme dans l'allemand «haben»; il se

prononce toujours de la même manière, soit qu'il figure au début,soit qu'il se rencontre dans le corps d'un mot.

Ex. : heyran, heval, cih, guh, qehirîn, bihêle.

K se prononce comme en français, dans « kilogramme ».

Q est une occlusive sourde, qui n'a d'équivalent dans aucunelangue européenne. Son émission comporte une double occlusion ar-rière-vélaire et glotale. Le q kurde correspond, mais en plus doux,au (j arabe.

Ex. : qui, daliqandin, qedanqin, qam, qenc, qehreman.

X correspond à la jota espagnole, au j- arabe ou au « ch» alle¬

mand (dans «suchen»). Il précède fréquemment le w. Les deux sons

se prononcent alors d'une seule émission de voix.Ex. : xew, axa, axaftin, Sernex, xwarin, xwe, xwelî.

Consonnes d'emploi facultatif : aux consonnes qui viennentd'être énumérées, il convient d'ajouter deux signes transcrivant des

sons dont l'emploi n'est pas général mais reste limité à certains parlera.

_^ 5 _

C se prononce « dj », comme dans « djinn ».

Ex. : car, cil, cêrî, cisin, ciwan, can, cendek.

Ç se transcrirait en français par « tch », comme dans « Tché¬

coslovaquie ».

Ex. : çel, çilo, çûn, çol, çêkirin, car, cep, çepçeqok.

J est l'analogue du « j » français.

Ş correspond au « ch » français, dans « chose ».

Ex. : şil, şûv, şev, şûr, şandin, şal, şapik, paşîv, şevereş.

Y a la valeur d'une semi-voyelle et se prononce toujours commeson équivalent français, dans « yeuse ».

Ex. : yar, diyar, heyirîn, peyivîn, meyizîn, neyar.

Palatales et gutturales : g, h, k, q, x.

G est toujours dur, comme dans le français «garçon».

H est fortement aspiré, comme dans l'allemand «haben»; il se

prononce toujours de la même manière, soit qu'il figure au début,soit qu'il se rencontre dans le corps d'un mot.

Ex. : heyran, heval, cih, guh, qehirîn, bihêle.

K se prononce comme en français, dans « kilogramme ».

Q est une occlusive sourde, qui n'a d'équivalent dans aucunelangue européenne. Son émission comporte une double occlusion ar-rière-vélaire et glotale. Le q kurde correspond, mais en plus doux,au (j arabe.

Ex. : qui, daliqandin, qedanqin, qam, qenc, qehreman.

X correspond à la jota espagnole, au j- arabe ou au « ch» alle¬

mand (dans «suchen»). Il précède fréquemment le w. Les deux sons

se prononcent alors d'une seule émission de voix.Ex. : xew, axa, axaftin, Sernex, xwarin, xwe, xwelî.

Consonnes d'emploi facultatif : aux consonnes qui viennentd'être énumérées, il convient d'ajouter deux signes transcrivant des

sons dont l'emploi n'est pas général mais reste limité à certains parlera.

_^ 5 _

Page 18: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ce sont le h, qui correspond au ^ arabe, « h » très fortement aspiré,

et le x ( c. arabe, « r » très grasseyé). Leur emploi dans l'écriture est

facultatif. En effet les mots où on les rencontre sont toujours suscep¬

tibles de se prononcer et de s'écrire avec h et x.

L'ALPHABET KURDE

Caractères

a

b

c

9

d

e

ê

f9h

h

i

A

l

jklm

n

0

V

îr

s

Şt

Valeur

â

b

djtchda très brefé très allongéfg durh aspiréh très aspirée allemanddans « machen »

î très allongé

ik1

m

n

ô très allongé

P,j araber roulés

ch françaist

Exemples

BavBûnCarÇûnDînDest

KêrFirînGol

HonHereketDU

îroJarKalLaiMarNanKonParQamRêlSolŞîrTehil

Prononciationfigurée

BâvBounDjârTchouneDîneDastKérEerîneGôlHôneHharakatDel

îrôJârKâlLâlMârNâneKôneParQâmeRélSoiChîrTahel

Ce sont le h, qui correspond au ^ arabe, « h » très fortement aspiré,

et le x ( c. arabe, « r » très grasseyé). Leur emploi dans l'écriture est

facultatif. En effet les mots où on les rencontre sont toujours suscep¬

tibles de se prononcer et de s'écrire avec h et x.

L'ALPHABET KURDE

Caractères

a

b

c

9

d

e

ê

f9h

h

i

A

l

jklm

n

0

V

îr

s

Şt

Valeur

â

b

djtchda très brefé très allongéfg durh aspiréh très aspirée allemanddans « machen »

î très allongé

ik1

m

n

ô très allongé

P,j araber roulés

ch françaist

Exemples

BavBûnCarÇûnDînDest

KêrFirînGol

HonHereketDU

îroJarKalLaiMarNanKonParQamRêlSolŞîrTehil

Prononciationfigurée

BâvBounDjârTchouneDîneDastKérEerîneGôlHôneHharakatDel

îrôJârKâlLâlMârNâneKôneParQâmeRélSoiChîrTahel

Page 19: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

u

A

U

V

w

X

X

y

z

transcrit le

groupe « wi »

ou très allongéV

w anglaisch allemanddans « suchen »

c. arabe, « r »

très grasseyé

y françaisdans « yeuse »

z

Kur

SûrYenWarXanî

Axa

Yar

Zanîn

Kwer

ChourVénOuârKhânî

Aghâ

Yâr

Zânine

7

u

A

U

V

w

X

X

y

z

transcrit le

groupe « wi »

ou très allongéV

w anglaisch allemanddans « suchen »

c. arabe, « r »

très grasseyé

y françaisdans « yeuse »

z

Kur

SûrYenWarXanî

Axa

Yar

Zanîn

Kwer

ChourVénOuârKhânî

Aghâ

Yâr

Zânine

7

Page 20: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

II. LES VOYELLES

6. Les voyelles kurdes sont au nombre de huit : a, e, ê, i, î, o, u, û.On peut les répartir en plusieurs groupes suivant différents prin¬

cipes :

Si l'on considère leur quantité, on isolera trois voyelles brèves(e, u, i) et cinq voyelles longues (a, ê, î, o, û). Cette distinction estessentielle.

Il est encore possible de les classer par rapport à la région du palaisoù elles sont articulées. On aura alors trois voyelles antérieures, î,ê, e, deux voyelles mixtes, i et u, et trois voyelles postérieures, a,

o, û.Il importe de remarquer que les brèves et leurs correspondantes

longues sont de timbres différents et proviennent de points d'émissionbien distincts.

Enfin, si l'on prend en considération la position de la langue dansle plan vertical, on distinguera des voyelles hautes (î, û, i, u), moyenne(ê) et basses (e, a, o).

Longues

HautesMoyennesBasses

Antérieures

l

ê

Postérieures

u

a, o

BrèvesAntérieure

e

Mixtes

i, U

Nous avons déjà indiqué, dans le premier chapitre, la valeur des

voyelles. Nous étudierons maintenant en détail celles d'entre elles

qui présentent des particularités intéressantes.

A. Les voyelles brèves

7. Les voyelles brèves sont au nombre de trois, e, i, u. On saitdéjà qu'aucune d'elles n'a d'équivalent exact en français.

8

II. LES VOYELLES

6. Les voyelles kurdes sont au nombre de huit : a, e, ê, i, î, o, u, û.On peut les répartir en plusieurs groupes suivant différents prin¬

cipes :

Si l'on considère leur quantité, on isolera trois voyelles brèves(e, u, i) et cinq voyelles longues (a, ê, î, o, û). Cette distinction estessentielle.

Il est encore possible de les classer par rapport à la région du palaisoù elles sont articulées. On aura alors trois voyelles antérieures, î,ê, e, deux voyelles mixtes, i et u, et trois voyelles postérieures, a,

o, û.Il importe de remarquer que les brèves et leurs correspondantes

longues sont de timbres différents et proviennent de points d'émissionbien distincts.

Enfin, si l'on prend en considération la position de la langue dansle plan vertical, on distinguera des voyelles hautes (î, û, i, u), moyenne(ê) et basses (e, a, o).

Longues

HautesMoyennesBasses

Antérieures

l

ê

Postérieures

u

a, o

BrèvesAntérieure

e

Mixtes

i, U

Nous avons déjà indiqué, dans le premier chapitre, la valeur des

voyelles. Nous étudierons maintenant en détail celles d'entre elles

qui présentent des particularités intéressantes.

A. Les voyelles brèves

7. Les voyelles brèves sont au nombre de trois, e, i, u. On saitdéjà qu'aucune d'elles n'a d'équivalent exact en français.

8

Page 21: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Les deux premières, e et i, sont à la base du système vocaliquekurde, comme on le verra plus loin (Contraction), la troisième étantde formation récente.

8. E antérieure basse. Cette voyelle peut suivre ou précédern'importe quelle consonne. Elle intervient comme élément constitutifdes longues a, ê et î (cf. plus loin).

Lorsqu'un mot terminé par e reçoit une particule ou une désinencequi a cette même voyelle pour première lettre, les deux e peuvent,suivant les dialectes, soit être séparés par un y euphonique, soit se

contracter en a ou en ê. Mase, table, fera : maseyek, masak, masêk,

une table.De même, l'e final, suivi d'une désinence en ê ou en a, peut soit

disparaître, soit en être séparé par un y euphonique. On aura, pourmase : maseyê ou masê (cas obi. sing.) ; maseyên min ou masên min,mes tables; maseya min ou masa min, ma table; maseyan ou masan(cas obi. plur.).

9. 7 mixte haute. En règle générale, aucun mot kurde ne com¬

mence ni ne se termine par i.Cependant, cette voyelle se trouve être la dernière lettre des prépo¬

sitions di, ji, li, du pronom ci et des participes en i (p.e. hati, danshati bûn). Les particules et le pronom qui viennent d'être cités sontd'ailleurs des proclitiques qui ne se rencontrent jamais isolément;tous sont, dans le discours, émis si rapidement qu'ils font, pour ainsidire, corps avec le mot qui les suit. Quant au participe en i, il n'inter¬vient que dans la conjugaison de certains temps composés et se

trouve, par conséquent, toujours accompagné de l'auxiliaire bûn.

Remarque I. Les rares vocables qui comportent un i initial sont des termes

étrangers, empruntés, pour la plupart, à l'arabe. Le i correspond alors à un c.

ou à un ! accentués d'un kesra, en arabe classique.

Ex. : Izin, permission (O^l).I§aret, signe (ëjLil).Insan, homme (<jLJJ).Irma, signature (l./i. *\).

D'ailleurs, dans la plupart des parlera montagnards (Botan, Xerzan, etc.) les

c. et les I initiaux arabes, difficiles à prononcer pour les Kurdes, ont été remplacés

9

Les deux premières, e et i, sont à la base du système vocaliquekurde, comme on le verra plus loin (Contraction), la troisième étantde formation récente.

8. E antérieure basse. Cette voyelle peut suivre ou précédern'importe quelle consonne. Elle intervient comme élément constitutifdes longues a, ê et î (cf. plus loin).

Lorsqu'un mot terminé par e reçoit une particule ou une désinencequi a cette même voyelle pour première lettre, les deux e peuvent,suivant les dialectes, soit être séparés par un y euphonique, soit se

contracter en a ou en ê. Mase, table, fera : maseyek, masak, masêk,

une table.De même, l'e final, suivi d'une désinence en ê ou en a, peut soit

disparaître, soit en être séparé par un y euphonique. On aura, pourmase : maseyê ou masê (cas obi. sing.) ; maseyên min ou masên min,mes tables; maseya min ou masa min, ma table; maseyan ou masan(cas obi. plur.).

9. 7 mixte haute. En règle générale, aucun mot kurde ne com¬

mence ni ne se termine par i.Cependant, cette voyelle se trouve être la dernière lettre des prépo¬

sitions di, ji, li, du pronom ci et des participes en i (p.e. hati, danshati bûn). Les particules et le pronom qui viennent d'être cités sontd'ailleurs des proclitiques qui ne se rencontrent jamais isolément;tous sont, dans le discours, émis si rapidement qu'ils font, pour ainsidire, corps avec le mot qui les suit. Quant au participe en i, il n'inter¬vient que dans la conjugaison de certains temps composés et se

trouve, par conséquent, toujours accompagné de l'auxiliaire bûn.

Remarque I. Les rares vocables qui comportent un i initial sont des termes

étrangers, empruntés, pour la plupart, à l'arabe. Le i correspond alors à un c.

ou à un ! accentués d'un kesra, en arabe classique.

Ex. : Izin, permission (O^l).I§aret, signe (ëjLil).Insan, homme (<jLJJ).Irma, signature (l./i. *\).

D'ailleurs, dans la plupart des parlera montagnards (Botan, Xerzan, etc.) les

c. et les I initiaux arabes, difficiles à prononcer pour les Kurdes, ont été remplacés

9

Page 22: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

par les sons hi ou î. Suivant les contrées, on dira hizin ou îzin (oà\), hinsan ou

însan (ôUJl), hişaret ou îşaret (ëjLil), himza ou îmza (l^vj). Les formes izin,insan, isaret, imza, etc., ne sont utilisées que par les gens des villes et par certainshabitants de la plaine qui, par suite de contacts plus fréquents avec les étrangers,ont réussi à s'y accoutumer. Il est à remarquer que ce dernier type de pronon¬ciation, bien qu'incompatible avec les règles de la phonétique kurde, tend, actuelle¬ment, à l'emporter dans la langue écrite, qui se forme surtout grâce aux citadinset aux ruraux du Kurdistan sud-occidental.

Remarque II. Nous avons déjà vu que l'alphabet kurde est purement phoné¬

tique et qu'à la lecture, chaque lettre écrite doit être prononcée. Il convient main¬tenant de préciser que le i, et lui seul, fait parfois exception à cette règle. En effet,tout i figurant dans la dernière syllabe d'un mot s'élide lorsque celui-ci précèdeun terme commençant par une voyelle, ou lorsqu'il reçoit accidentellement unedésinence. Ainsi, kevin (vieux), s'il est suivi de e (est), devra s'écrire toujours« kevin », mais se prononcera « kev'n », et cette élision apparaîtra souvent dansl'écriture, dont certaines règles attendent encore d'être fixées par l'usage. Lesexemples suivants permettront de mieux saisir ce phénomène :

Qetila wî helal e, se lira : qefla wî hélai e.

Ev ci bihin e ? Lire : ev ci bih'n e ?

Bi remilê dizane. Lire : bi rem'lê dizane.Ma eqilê wî heye ? Lire : ma eq'lê wî heye ?

Ji qehiran mir. Lire : ji qeVran mir.Rikinên Birca Bélek. Lire : rik'nên Birca Belek.Ez di vê fikirê de me. Lire : ez di vê fik'rê de me.

Remarque III. Cependant, si l'élément qui s'ajoute au mot intervient d'unemanière non plus accidentelle, mais permanente, comme c'est le cas lorsqu'ils'agit soit d'un suffixe, soit du second terme d'un substantif ou d'un adjectifcomposés, etc., le i qui cesse d'être prononcé disparaît également à l'écriture :

Bihin-ok donne : bihnok, parfum.Kevin-ar donne : kevnar, kevnare, antique.Au contraire, dans les exemples suivants, le i, continuant à être prononcé,

continue aussi à s'écrire :

Sëhir-baz donne : sêhirbaz, magicien.Eqil-mend donne : eqilmend, sage.

Bihin-dar donne : bihindar, odorant.

10. Passage du « e » au « i » et du « i » au « e ». En kurde, commedans d'autres langues iraniennes, les voyelles e et i manquent de

stabilité. Elles sont susceptibles de se substituer l'une à l'autre dans

10

par les sons hi ou î. Suivant les contrées, on dira hizin ou îzin (oà\), hinsan ou

însan (ôUJl), hişaret ou îşaret (ëjLil), himza ou îmza (l^vj). Les formes izin,insan, isaret, imza, etc., ne sont utilisées que par les gens des villes et par certainshabitants de la plaine qui, par suite de contacts plus fréquents avec les étrangers,ont réussi à s'y accoutumer. Il est à remarquer que ce dernier type de pronon¬ciation, bien qu'incompatible avec les règles de la phonétique kurde, tend, actuelle¬ment, à l'emporter dans la langue écrite, qui se forme surtout grâce aux citadinset aux ruraux du Kurdistan sud-occidental.

Remarque II. Nous avons déjà vu que l'alphabet kurde est purement phoné¬

tique et qu'à la lecture, chaque lettre écrite doit être prononcée. Il convient main¬tenant de préciser que le i, et lui seul, fait parfois exception à cette règle. En effet,tout i figurant dans la dernière syllabe d'un mot s'élide lorsque celui-ci précèdeun terme commençant par une voyelle, ou lorsqu'il reçoit accidentellement unedésinence. Ainsi, kevin (vieux), s'il est suivi de e (est), devra s'écrire toujours« kevin », mais se prononcera « kev'n », et cette élision apparaîtra souvent dansl'écriture, dont certaines règles attendent encore d'être fixées par l'usage. Lesexemples suivants permettront de mieux saisir ce phénomène :

Qetila wî helal e, se lira : qefla wî hélai e.

Ev ci bihin e ? Lire : ev ci bih'n e ?

Bi remilê dizane. Lire : bi rem'lê dizane.Ma eqilê wî heye ? Lire : ma eq'lê wî heye ?

Ji qehiran mir. Lire : ji qeVran mir.Rikinên Birca Bélek. Lire : rik'nên Birca Belek.Ez di vê fikirê de me. Lire : ez di vê fik'rê de me.

Remarque III. Cependant, si l'élément qui s'ajoute au mot intervient d'unemanière non plus accidentelle, mais permanente, comme c'est le cas lorsqu'ils'agit soit d'un suffixe, soit du second terme d'un substantif ou d'un adjectifcomposés, etc., le i qui cesse d'être prononcé disparaît également à l'écriture :

Bihin-ok donne : bihnok, parfum.Kevin-ar donne : kevnar, kevnare, antique.Au contraire, dans les exemples suivants, le i, continuant à être prononcé,

continue aussi à s'écrire :

Sëhir-baz donne : sêhirbaz, magicien.Eqil-mend donne : eqilmend, sage.

Bihin-dar donne : bihindar, odorant.

10. Passage du « e » au « i » et du « i » au « e ». En kurde, commedans d'autres langues iraniennes, les voyelles e et i manquent de

stabilité. Elles sont susceptibles de se substituer l'une à l'autre dans

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Page 23: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

certains mots. Ainsi tejî, plein, merov, homme, çel, quarante, xerab,mauvais, etc. se rencontrent, et cela souvent dans les mêmes parlers,sous les formes : tijî, mirov, çil, xirab, etc.

11. U mixte haute. C'est une voyelle diphtonguée, résultantde la combinaison w-i. On ne la rencontre encore que dans un nombrerelativement minime de mots, car elle semble d'apparition récente.

Remarque. Le u, phonème stable, doit être distingué du produit de la rencontreaccidentelle du w et du i, que l'on relève dans des mots variables. Ainsi, le verbexwarin, manger, fait, à la première personne du singulier du présent de l'indicatif,dixwim, et, aux trois personnes du pluriel du même temps, dixwin. Ces deux for¬

mes ne s'écriront jamais dixum ni dixun.

12. A part de rares exceptions, le u ne se rencontre qu'après les

consonnes g, h, k, q, et x.

Ex. : Gur (gwir), loup.Èundir (hwindir), intérieur.Kur (kwir), fils.Gui (gwil), rose.

Dans quelques mots, u se trouve précédé d'autres consonnes, parexemple :

Tu, pronom personnel, seconde personne du singulier.Tu, aucun, adjectif et pronom indéfini.Du, deux, forme adjective et pronominale de dido, deux.Sund, serment. Cette forme ne se rencontre d'ailleurs que dans les

dialectes où le s se prononce parfois à la manière d'un carabe, em¬

phatique étrangère au système phonétique kurde. Dans tous les autresparlers, on dit sond.

Remarque I. Des verbes comme guhartin changer; guhastin déménager; gu-vaştin serrer, presser, qui auraient dû, à l'origine, s'écrire : gwihartin, gwihastin,gwivaştin, s'emploient, dans beaucoup de régions avec les formes gihartin, gihastin,givaçtin. On a peut-être là le résultat d'une évolution plus poussée, ayant aboutià l'élimination du son w.

Remarque II. Dans la partie occidentale du Kurdistan, par suite de l'influencedes mollas qui ont étudié dans les écoles coraniques, le u est souvent employépour remplacer les damma, dans les mots empruntés à l'arabe. Il perd ainsi sa

11

certains mots. Ainsi tejî, plein, merov, homme, çel, quarante, xerab,mauvais, etc. se rencontrent, et cela souvent dans les mêmes parlers,sous les formes : tijî, mirov, çil, xirab, etc.

11. U mixte haute. C'est une voyelle diphtonguée, résultantde la combinaison w-i. On ne la rencontre encore que dans un nombrerelativement minime de mots, car elle semble d'apparition récente.

Remarque. Le u, phonème stable, doit être distingué du produit de la rencontreaccidentelle du w et du i, que l'on relève dans des mots variables. Ainsi, le verbexwarin, manger, fait, à la première personne du singulier du présent de l'indicatif,dixwim, et, aux trois personnes du pluriel du même temps, dixwin. Ces deux for¬

mes ne s'écriront jamais dixum ni dixun.

12. A part de rares exceptions, le u ne se rencontre qu'après les

consonnes g, h, k, q, et x.

Ex. : Gur (gwir), loup.Èundir (hwindir), intérieur.Kur (kwir), fils.Gui (gwil), rose.

Dans quelques mots, u se trouve précédé d'autres consonnes, parexemple :

Tu, pronom personnel, seconde personne du singulier.Tu, aucun, adjectif et pronom indéfini.Du, deux, forme adjective et pronominale de dido, deux.Sund, serment. Cette forme ne se rencontre d'ailleurs que dans les

dialectes où le s se prononce parfois à la manière d'un carabe, em¬

phatique étrangère au système phonétique kurde. Dans tous les autresparlers, on dit sond.

Remarque I. Des verbes comme guhartin changer; guhastin déménager; gu-vaştin serrer, presser, qui auraient dû, à l'origine, s'écrire : gwihartin, gwihastin,gwivaştin, s'emploient, dans beaucoup de régions avec les formes gihartin, gihastin,givaçtin. On a peut-être là le résultat d'une évolution plus poussée, ayant aboutià l'élimination du son w.

Remarque II. Dans la partie occidentale du Kurdistan, par suite de l'influencedes mollas qui ont étudié dans les écoles coraniques, le u est souvent employépour remplacer les damma, dans les mots empruntés à l'arabe. Il perd ainsi sa

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Page 24: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

nuance originelle et se prononce à la manière d'un û très bref et peut suivre n'im¬porte quelle consonne. Mais cette liberté avec les règles de la phonétique kurden'est prise que dans quelques régions. Partout ailleurs, en particulier à l'Est,où la langue reste mieux préservée de contact avec les idiomes étrangers, les dammaqui figurent dans les rares emprunts faits au vocabulaire arabe, sont, faute d'équi¬valent, remplacés par des i :

ï\j->, mirad, désir.

Jjl~>, midir, directeur.

!£-», mihim, important.

Le mot arabe ju (qui reconnaît, qui avoue) a eu, lors de son adoption enkurde, un sort curieux : le damma du mim aurait dû être remplacé par un m et lekesra du qaf, par un i. Cependant, comme le u ne peut suivre qu'une gutturale,les deux voyelles ont été transposées et l'on a eu miqur. Enfin, au terme de cetteévolution, un k s'est substitué au q, soit parce que plus facile à prononcer, soità cause de la ressemblance existant entre la syllabe -qur et le mot kurde kur. Lemot s'emploie donc, en kurde, avec la forme mikur.

13. La voyelle « u » ne peut, en aucun cas, précéder un «w». En consé¬

quence, les pronoms tu, aucun et du, deux, au lieu de donner au cas

oblique du pluriel tuwan et duwan font tiwan et diwan, le u se trouvantremplacé par un i.

Précisons que le u précède le y sans subir d'altération.

B. Les voyelles longues

14. Le kurde comporte cinq voyelles longues, a, ê, î, o, û.

A ne présente aucune particularité digne de remarque. Il sera

étudié sous certains de ses aspects au par. 71.

15. î bien que cette voyelle vienne, par ordre alphabétique,après ê, nous l'étudierons en premier lieu, pour la commodité de

l'exposé.

La voyelle «î» ne peut, en aucun cas, précéder un «y». Lorsqu'un motterminé par «î» reçoit une désinence introduite par un «y» euphonique(ou par un « h » dans certains parlers), sa voyelle finale est remplacée parun « i ».

12

nuance originelle et se prononce à la manière d'un û très bref et peut suivre n'im¬porte quelle consonne. Mais cette liberté avec les règles de la phonétique kurden'est prise que dans quelques régions. Partout ailleurs, en particulier à l'Est,où la langue reste mieux préservée de contact avec les idiomes étrangers, les dammaqui figurent dans les rares emprunts faits au vocabulaire arabe, sont, faute d'équi¬valent, remplacés par des i :

ï\j->, mirad, désir.

Jjl~>, midir, directeur.

!£-», mihim, important.

Le mot arabe ju (qui reconnaît, qui avoue) a eu, lors de son adoption enkurde, un sort curieux : le damma du mim aurait dû être remplacé par un m et lekesra du qaf, par un i. Cependant, comme le u ne peut suivre qu'une gutturale,les deux voyelles ont été transposées et l'on a eu miqur. Enfin, au terme de cetteévolution, un k s'est substitué au q, soit parce que plus facile à prononcer, soità cause de la ressemblance existant entre la syllabe -qur et le mot kurde kur. Lemot s'emploie donc, en kurde, avec la forme mikur.

13. La voyelle « u » ne peut, en aucun cas, précéder un «w». En consé¬

quence, les pronoms tu, aucun et du, deux, au lieu de donner au cas

oblique du pluriel tuwan et duwan font tiwan et diwan, le u se trouvantremplacé par un i.

Précisons que le u précède le y sans subir d'altération.

B. Les voyelles longues

14. Le kurde comporte cinq voyelles longues, a, ê, î, o, û.

A ne présente aucune particularité digne de remarque. Il sera

étudié sous certains de ses aspects au par. 71.

15. î bien que cette voyelle vienne, par ordre alphabétique,après ê, nous l'étudierons en premier lieu, pour la commodité de

l'exposé.

La voyelle «î» ne peut, en aucun cas, précéder un «y». Lorsqu'un motterminé par «î» reçoit une désinence introduite par un «y» euphonique(ou par un « h » dans certains parlers), sa voyelle finale est remplacée parun « i ».

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Page 25: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Ronahî, lumière ; cas oblique : ronahiyê.Piçûkahî, enfance; cas oblique : piçûkahiyê.

Remarque. Lorsqu'un mot terminé par un î précède un second terme compor¬tant un y initial, Yî final se prononce également i, mais on conserve la graphienormale.

Ex. : Ev kî ye, qui est-ce ? se lira : ev ki ye ?

Ev derzî ye, ceci est l'aiguille, se lira : ev derzi ye.

Cependant, lorsque le sens de la phrase exige que la voix marque un arrêt entrele mot terminé par un î et celui qui, commençant par un y, le suit, on continue àprononcer î.

Ex. : Ev derzî, ya min e, cette aiguille est à moi.Si l'on prononçait tout d'un trait, l'interlocuteur entendrait en effet : « Ev derziya

min e », et il comprendrait : « Ceci est mon aiguille ».

16. Ê de même que Yî, l'ê ne peut jamais précéder un y. Ce

phénomène est probablement dû au fait que le point d'émission de

l'ê est très proche de celui de Yî ; la loi à laquelle est soumise la seconde

de ces deux voyelles s'est ainsi trouvée étendue à la première.

Lorsqu'un mot terminé par un « ê » reçoit une désinence introduite parun « y » euphonique, sa voyelle finale est remplacée par un « e ».

Ex. : Pê, pied; peyên min, mes pieds; van peyan, ces pieds (cas

oblique du pluriel).Rê, chemin; reya min, mon chemin; di vê reyê re, par ce

chemin.De, mère ; deya wî, sa mère ; vê deyê, cette mère (cas oblique).

Remarque I. L'observation qui a déjà été formulée à propos de Yî (par. 15,

Rem.) s'applique également à l'ê : lorsqu'un mot terminé par un ê précède unsecond terme qui comporte un y initial, Pé final se prononce e, mais on conservela graphie normale.

Ex. : Tu kurê kê yî, de qui es-tu fils ? se lira : tu kurê ke yî 1

Kitêb U ser masê ye, le livre est sur la table, se lira : kitêb K ser mase ye.

Remarque IL Dans certains parlers, et toujours à cause de la proximité dePé avec Yî, c'est un i et non pas un e qui se substitue à Yî suivi d'un y. Si l'onreprend les exemples précédents on aura :

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Ex. : Ronahî, lumière ; cas oblique : ronahiyê.Piçûkahî, enfance; cas oblique : piçûkahiyê.

Remarque. Lorsqu'un mot terminé par un î précède un second terme compor¬tant un y initial, Yî final se prononce également i, mais on conserve la graphienormale.

Ex. : Ev kî ye, qui est-ce ? se lira : ev ki ye ?

Ev derzî ye, ceci est l'aiguille, se lira : ev derzi ye.

Cependant, lorsque le sens de la phrase exige que la voix marque un arrêt entrele mot terminé par un î et celui qui, commençant par un y, le suit, on continue àprononcer î.

Ex. : Ev derzî, ya min e, cette aiguille est à moi.Si l'on prononçait tout d'un trait, l'interlocuteur entendrait en effet : « Ev derziya

min e », et il comprendrait : « Ceci est mon aiguille ».

16. Ê de même que Yî, l'ê ne peut jamais précéder un y. Ce

phénomène est probablement dû au fait que le point d'émission de

l'ê est très proche de celui de Yî ; la loi à laquelle est soumise la seconde

de ces deux voyelles s'est ainsi trouvée étendue à la première.

Lorsqu'un mot terminé par un « ê » reçoit une désinence introduite parun « y » euphonique, sa voyelle finale est remplacée par un « e ».

Ex. : Pê, pied; peyên min, mes pieds; van peyan, ces pieds (cas

oblique du pluriel).Rê, chemin; reya min, mon chemin; di vê reyê re, par ce

chemin.De, mère ; deya wî, sa mère ; vê deyê, cette mère (cas oblique).

Remarque I. L'observation qui a déjà été formulée à propos de Yî (par. 15,

Rem.) s'applique également à l'ê : lorsqu'un mot terminé par un ê précède unsecond terme qui comporte un y initial, Pé final se prononce e, mais on conservela graphie normale.

Ex. : Tu kurê kê yî, de qui es-tu fils ? se lira : tu kurê ke yî 1

Kitêb U ser masê ye, le livre est sur la table, se lira : kitêb K ser mase ye.

Remarque IL Dans certains parlers, et toujours à cause de la proximité dePé avec Yî, c'est un i et non pas un e qui se substitue à Yî suivi d'un y. Si l'onreprend les exemples précédents on aura :

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Page 26: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Pé : piyên min, van piyan.Rê : riya min, di vê riyê re.

Dé : diya wî, vê diyê.H est évident que des confusions peuvent résulter de ce remplacement de Pe

par un i. En effet, les mots rê, chemin, et rî, barbe, donneront tous deux, au cas

oblique, vê riyê, alors que le premier devrait normalement avoir la forme reyê.

De même, pê, pied, et pî, épaule, feront, l'un et l'autre, piyê min.La langue écrite a pour tendance d'appliquer la règle énoncée au début de ce

paragraphe afin d'éviter les confusions qui viennent d'être signalées.

Remarque III. Le remplacement par un e et par un i de Pê et de Yî devantun y est de nature à dérouter l'étranger qui commence à apprendre le kurde. Onaura souvent peine à retrouver la forme absolue d'un mot affecté d'une désinence-eyê, -eya, -eyî, -iyê, -iya, -iyî, etc. Il conviendra donc de ne pas oublier qu'aucunsubstantif kurde ne se termine par i. Par conséquent, dans tiyê min, braziyê min,les formes « tiyê » et « braziyê » ne pourront provenir que de tî, beau-frère, et de

brazî, neveu.De même, comme les désinences que reçoivent les substantifs terminés par e

se contractent généralement avec la voyelle finale, des formes comme « derpeyê »

ou « brazeya » (dans derpeyê min, brazeya min) correspondront plus vraisemblable¬ment à derpê, caleçon, et à brazê, nièce, qu'à derpe ou à braze, qui d'ailleurs n'exis¬tent pas.

Toutefois, si l'on se trouve en présence d'un parler où la licence signalée plushaut (Remarque II) est tolérée, le problème se complique et seule la pratiquede la langue permet de le résoudre. En effet, les exemples déjà cités deviendront :

derpiyê min, braziya min, xwarziya min, diya min, et l'on pourra hésiter entrederpê et derpî ; brazê, nièce, et brazî, neveu ; xwarzê, nièce, et xwarzî, neveu ; dî (quin'existe pas comme substantif) et de. Dans le cas de brazê, la question se résoutd'elle-même, le genre étant indiqué par la particule a. Cependant, si ces motsétaient au pluriel, le genre cesserait d'être apparent : braziyên min et xwarziyên minpourraient aussi bien se traduire par « mes neveux » que par <t mes nièces ». Il fautalors se laisser guider par le contexte.

17. De même que l'e et Yi, l'ê et Yî sont susceptibles de se sub¬

stituer l'un à l'autre. Dans certains parlers, au lieu de bîn (odeur),on prononce bên; au lieu de mêvan (hôte, invité), mîvan; au lieu de

féhêt (honte), fehît, etc. Ce phénomène est particulièrement fréquentdans les impératifs comportant l'une ou l'autre des deux voyelles.On a donc, suivant les régions, tantôt :

Bîne ou bêne, pour le verbe anîn, apporter.Bihîle ou bihêle, pour le verbe hiştin, laisser.Bimîne ou bimêne, pour le verbe man, rester, etc.

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Pé : piyên min, van piyan.Rê : riya min, di vê riyê re.

Dé : diya wî, vê diyê.H est évident que des confusions peuvent résulter de ce remplacement de Pe

par un i. En effet, les mots rê, chemin, et rî, barbe, donneront tous deux, au cas

oblique, vê riyê, alors que le premier devrait normalement avoir la forme reyê.

De même, pê, pied, et pî, épaule, feront, l'un et l'autre, piyê min.La langue écrite a pour tendance d'appliquer la règle énoncée au début de ce

paragraphe afin d'éviter les confusions qui viennent d'être signalées.

Remarque III. Le remplacement par un e et par un i de Pê et de Yî devantun y est de nature à dérouter l'étranger qui commence à apprendre le kurde. Onaura souvent peine à retrouver la forme absolue d'un mot affecté d'une désinence-eyê, -eya, -eyî, -iyê, -iya, -iyî, etc. Il conviendra donc de ne pas oublier qu'aucunsubstantif kurde ne se termine par i. Par conséquent, dans tiyê min, braziyê min,les formes « tiyê » et « braziyê » ne pourront provenir que de tî, beau-frère, et de

brazî, neveu.De même, comme les désinences que reçoivent les substantifs terminés par e

se contractent généralement avec la voyelle finale, des formes comme « derpeyê »

ou « brazeya » (dans derpeyê min, brazeya min) correspondront plus vraisemblable¬ment à derpê, caleçon, et à brazê, nièce, qu'à derpe ou à braze, qui d'ailleurs n'exis¬tent pas.

Toutefois, si l'on se trouve en présence d'un parler où la licence signalée plushaut (Remarque II) est tolérée, le problème se complique et seule la pratiquede la langue permet de le résoudre. En effet, les exemples déjà cités deviendront :

derpiyê min, braziya min, xwarziya min, diya min, et l'on pourra hésiter entrederpê et derpî ; brazê, nièce, et brazî, neveu ; xwarzê, nièce, et xwarzî, neveu ; dî (quin'existe pas comme substantif) et de. Dans le cas de brazê, la question se résoutd'elle-même, le genre étant indiqué par la particule a. Cependant, si ces motsétaient au pluriel, le genre cesserait d'être apparent : braziyên min et xwarziyên minpourraient aussi bien se traduire par « mes neveux » que par <t mes nièces ». Il fautalors se laisser guider par le contexte.

17. De même que l'e et Yi, l'ê et Yî sont susceptibles de se sub¬

stituer l'un à l'autre. Dans certains parlers, au lieu de bîn (odeur),on prononce bên; au lieu de mêvan (hôte, invité), mîvan; au lieu de

féhêt (honte), fehît, etc. Ce phénomène est particulièrement fréquentdans les impératifs comportant l'une ou l'autre des deux voyelles.On a donc, suivant les régions, tantôt :

Bîne ou bêne, pour le verbe anîn, apporter.Bihîle ou bihêle, pour le verbe hiştin, laisser.Bimîne ou bimêne, pour le verbe man, rester, etc.

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Page 27: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

18. 0 postérieure haute. De même que l'a, Yo peut suivre etprécéder n'importe quelle consonne sans subir aucune altération.

La liaison euphonique s'effectue, après l'« o », à l'aide d'un « w » ou d'un« y ».

Ex. : Cowa avê ou coya avê, canalisation d'eau.Stowê min ou stoyê min, mon cou.

Çowê wî ou çoyê wî, son bâton.

Remarque. L'emploi d'un y comme consonne de liaison après o (de mêmequ'après û) est surtout propre aux régions de l'Est (cf. par. 19 et 20).

19. 7? postérieure haute. La voyelle û peut accompagner n'im¬porte quelle consonne, exception faite de w, qu'elle peut suivre maisnon précéder.

Lorsqu'un mot terminé par « Q » reçoit une désinence qui appelle uneliaison euphonique, celle-ci est assurée par un « w », l'« Q » se trouvantremplacé par un « i ».

Ex. : Tû, mûre ; dara tiwê, mûrier.Rû, visage; riwê min, mon visage.Ez biwam, que je fusse (du verbe bûn).

Remarque. Dans les régions où Yû s'éclaircit en û (cf. par. 20), la liaison eupho¬

nique s'effectue à l'aide d'un y, sans modification de Yû final.

Ex. : Dara tûyê, mûrier.Rûyê min, mon visage.

20. Au Botan, au Behdînan et au Hekarî, Yû kurde normal estremplacé par une voyelle diphtonguée longue, intermédiaire entrele son wî et un « û » français (comme dans « mûr »). Ce phonème pourraitse transcrire par il. Les parlers dans lesquels il apparaît ignorent,par ailleurs, l'usage de Yo; ils substituent un w à cette voyelle.

Ex. : Kûr, au lieu de kûr, profond.Sur, au heu de şûr, sabre.Dur, au heu de dor, tour.Kûr, au heu de kor, aveugle, etc.

Cet u ne doit pas être considéré comme une neuvième voyelledemandant à être notée par un signe particulier. Son emploi, dansquelques régions, à la place de Yû, de même que la transformation

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18. 0 postérieure haute. De même que l'a, Yo peut suivre etprécéder n'importe quelle consonne sans subir aucune altération.

La liaison euphonique s'effectue, après l'« o », à l'aide d'un « w » ou d'un« y ».

Ex. : Cowa avê ou coya avê, canalisation d'eau.Stowê min ou stoyê min, mon cou.

Çowê wî ou çoyê wî, son bâton.

Remarque. L'emploi d'un y comme consonne de liaison après o (de mêmequ'après û) est surtout propre aux régions de l'Est (cf. par. 19 et 20).

19. 7? postérieure haute. La voyelle û peut accompagner n'im¬porte quelle consonne, exception faite de w, qu'elle peut suivre maisnon précéder.

Lorsqu'un mot terminé par « Q » reçoit une désinence qui appelle uneliaison euphonique, celle-ci est assurée par un « w », l'« Q » se trouvantremplacé par un « i ».

Ex. : Tû, mûre ; dara tiwê, mûrier.Rû, visage; riwê min, mon visage.Ez biwam, que je fusse (du verbe bûn).

Remarque. Dans les régions où Yû s'éclaircit en û (cf. par. 20), la liaison eupho¬

nique s'effectue à l'aide d'un y, sans modification de Yû final.

Ex. : Dara tûyê, mûrier.Rûyê min, mon visage.

20. Au Botan, au Behdînan et au Hekarî, Yû kurde normal estremplacé par une voyelle diphtonguée longue, intermédiaire entrele son wî et un « û » français (comme dans « mûr »). Ce phonème pourraitse transcrire par il. Les parlers dans lesquels il apparaît ignorent,par ailleurs, l'usage de Yo; ils substituent un w à cette voyelle.

Ex. : Kûr, au lieu de kûr, profond.Sur, au heu de şûr, sabre.Dur, au heu de dor, tour.Kûr, au heu de kor, aveugle, etc.

Cet u ne doit pas être considéré comme une neuvième voyelledemandant à être notée par un signe particulier. Son emploi, dansquelques régions, à la place de Yû, de même que la transformation

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Page 28: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

de Yo en û, ne constituent que des modifications locales apportéesau système vocalique kurde, avec pour résultat l'éclaircissement des

deux phonèmes normaux m et o en m et en û.

Remarque. Dans la région de Hekarî, bûn, être, se prononce bûn. Cependant,au Botan, ce verbe s'emploie sous la forme bîn (d'où, au prétérit, ez bîm, tu bî,ew bî, etc.). Cette particularité provient de ce que cet infinitif était, à l'origine,bûyîn (prononcé bûyîn), dans les parlers employant le y comme consonne de liaisonaprès û, et biwîn dans les autres. Bûyîn se contracta en bîn ; biwîn, en bûn.

Notons que la forme bîn n'a jamais reçu droit de cité dans la langue écrite.Le poète Melayê Cizerî (XVe siècle), originaire du Botan, est toujours resté fidèleà la graphie A «j , bien qu'il prononçât certainement bîn.

21. 0 ce caractère a été prévu par l'auteur de l'alphabet kurdepour transcrire, dans des textes de folklore, le son « Du » (commedans « �ufs ») qui, pratiquement inexistant en kurmancî, se rencontredans certains parlers soranî.

Remarque. La voyelle « d» n'a pu être, jusqu'à présent, relevée, en kurmancî,que dans le mot öks, utilisé par les Berazî du Sud (région d'Ourfa), et qui signifie« boue argileuse ». Ce terme est inconnu ailleurs, même sous la forme « oks » ; ilvient vraisemblablement du turc ökse, glue (du grec t£o?)-

Le son « ö » est tellement étranger au système voealique kurde qu'il a toujoursété remplacé par o, dans les emprunts faits à d'autres langues.

Ex. : Soz, parole, du turc söz.Donim, mesure de superficie, du turc dönûm.

III. LES CONSONNES

22. Nous préciserons ici la classification sommaire adoptée par. 5.

Labiales : p (occlusive sourde) ; b (occlusive sonore) ; / (spirantesourde) ; v (spirante sonore) ; m (occlusive nasale) ; w (bilabiale, con¬

tinue sonore).Dentales : t (occlusive sourde) ; d (occlusive sonore) ; s (spirante

sourde); z (spirante sonore); r (liquide vibrante); l (liquide latérale);n (occlusive nasale).

Prépalatales : ç (semi-occlusive chuintante) ; c (semi-occlusivechuintante, sonore de ç) ; ş (spirante sourde) ; j (spirante sonore) ;

y (semi-voyelle).

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de Yo en û, ne constituent que des modifications locales apportéesau système vocalique kurde, avec pour résultat l'éclaircissement des

deux phonèmes normaux m et o en m et en û.

Remarque. Dans la région de Hekarî, bûn, être, se prononce bûn. Cependant,au Botan, ce verbe s'emploie sous la forme bîn (d'où, au prétérit, ez bîm, tu bî,ew bî, etc.). Cette particularité provient de ce que cet infinitif était, à l'origine,bûyîn (prononcé bûyîn), dans les parlers employant le y comme consonne de liaisonaprès û, et biwîn dans les autres. Bûyîn se contracta en bîn ; biwîn, en bûn.

Notons que la forme bîn n'a jamais reçu droit de cité dans la langue écrite.Le poète Melayê Cizerî (XVe siècle), originaire du Botan, est toujours resté fidèleà la graphie A «j , bien qu'il prononçât certainement bîn.

21. 0 ce caractère a été prévu par l'auteur de l'alphabet kurdepour transcrire, dans des textes de folklore, le son « Du » (commedans « �ufs ») qui, pratiquement inexistant en kurmancî, se rencontredans certains parlers soranî.

Remarque. La voyelle « d» n'a pu être, jusqu'à présent, relevée, en kurmancî,que dans le mot öks, utilisé par les Berazî du Sud (région d'Ourfa), et qui signifie« boue argileuse ». Ce terme est inconnu ailleurs, même sous la forme « oks » ; ilvient vraisemblablement du turc ökse, glue (du grec t£o?)-

Le son « ö » est tellement étranger au système voealique kurde qu'il a toujoursété remplacé par o, dans les emprunts faits à d'autres langues.

Ex. : Soz, parole, du turc söz.Donim, mesure de superficie, du turc dönûm.

III. LES CONSONNES

22. Nous préciserons ici la classification sommaire adoptée par. 5.

Labiales : p (occlusive sourde) ; b (occlusive sonore) ; / (spirantesourde) ; v (spirante sonore) ; m (occlusive nasale) ; w (bilabiale, con¬

tinue sonore).Dentales : t (occlusive sourde) ; d (occlusive sonore) ; s (spirante

sourde); z (spirante sonore); r (liquide vibrante); l (liquide latérale);n (occlusive nasale).

Prépalatales : ç (semi-occlusive chuintante) ; c (semi-occlusivechuintante, sonore de ç) ; ş (spirante sourde) ; j (spirante sonore) ;

y (semi-voyelle).

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Page 29: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Palatales et gutturales : k (occlusive sourde); g (occlusivesonore) ; q (occlusive sourde) ; x (continue sourde) ; x (continue sonore) ;

h (continue sourde).

Précisons dès à présent que le consonantisme kurde n'admet aucunphénomène de gémination. A ce sujet, voir plus loin, par. 63.

A. Les labiales

23. P occlusive sourde. Cette consonne est susceptible de se

substituer au b, cf. par. suivant.Notons que, dans les parlers kurmancî de l'Est (Botan, Xerzan,

Behdînan, Hekarî), le b, de même que plusieurs autres consonnesqui seront citées plus tard, se prononce avec une emphatisation trèsmarquée.

24. B occlusive sonore. Etymologiquement, le b initial kurmancîfigure souvent à la place du v de l'ancien iranien.

Ex. ; Beziyan, courir (avestique vaz-, conduire, aller en voiture). 1

Berf, neige (avestique vafra-).Bîr, mémoire (av. vifra-).Bîst, vingt (av. visant-).Ba, vent (av. vaya-).Beraz, porc (av. varâza-).

Baran, pluie (av. vâr-).Bê-, sans (av. vî-).

Cette substitution est intéressante à noter pour la classificationdes dialectes kurdes. En effet, à l'inverse du kurmancî, le dumilî (zaza)

conserve les anciens v initiaux, sans leur faire subir d'altération :

Ex. : Vazdayîş, fuir (kurm. bazdan).

Vewr, neige (kurm. berf).Vîst, vingt (kurm. bîst).

l Les termes iraniens cités dans ces exemples sont empruntés au dictionnaire de

Bartholomae. La transcription a été respectée autant que possible; cependant, des

nécessités typographiques nous ont contraints de la modifier légèrement sur certainspoints.

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Palatales et gutturales : k (occlusive sourde); g (occlusivesonore) ; q (occlusive sourde) ; x (continue sourde) ; x (continue sonore) ;

h (continue sourde).

Précisons dès à présent que le consonantisme kurde n'admet aucunphénomène de gémination. A ce sujet, voir plus loin, par. 63.

A. Les labiales

23. P occlusive sourde. Cette consonne est susceptible de se

substituer au b, cf. par. suivant.Notons que, dans les parlers kurmancî de l'Est (Botan, Xerzan,

Behdînan, Hekarî), le b, de même que plusieurs autres consonnesqui seront citées plus tard, se prononce avec une emphatisation trèsmarquée.

24. B occlusive sonore. Etymologiquement, le b initial kurmancîfigure souvent à la place du v de l'ancien iranien.

Ex. ; Beziyan, courir (avestique vaz-, conduire, aller en voiture). 1

Berf, neige (avestique vafra-).Bîr, mémoire (av. vifra-).Bîst, vingt (av. visant-).Ba, vent (av. vaya-).Beraz, porc (av. varâza-).

Baran, pluie (av. vâr-).Bê-, sans (av. vî-).

Cette substitution est intéressante à noter pour la classificationdes dialectes kurdes. En effet, à l'inverse du kurmancî, le dumilî (zaza)

conserve les anciens v initiaux, sans leur faire subir d'altération :

Ex. : Vazdayîş, fuir (kurm. bazdan).

Vewr, neige (kurm. berf).Vîst, vingt (kurm. bîst).

l Les termes iraniens cités dans ces exemples sont empruntés au dictionnaire de

Bartholomae. La transcription a été respectée autant que possible; cependant, des

nécessités typographiques nous ont contraints de la modifier légèrement sur certainspoints.

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Page 30: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Va, vent (kurm. ba).

Varayîş, pleuvoir (kurm. barîn).Verg, loup (av. vdhrka-, kurm. gur).Vatiş, dire (av. vak-, cf. kurm. bêje, dis).

25. Le b kurde peut être remplacé, dans certains cas, par un v

ou par un p.

a) Par un v. Ce phénomène se produit fréquemment, dans plusieursparlers, notamment dans ceux du pays d'Erih (Botan) et de la régiondite des Serhedan, qui emploient des formes comme :

Ex. : Vi, pour bi, par.Vê, pour bê, sans.

Cewav, pour cewab, nouvelle.Kevanî, pour kebanî, ménagère.

Dans les publications d'Erivan, nous relevons encore les exemplessuivants :

Ez bivim, pour ez bibim, que je sois.

Bikari vim, pour bikari bim, que je puisse.Xirav, pour xirab, mauvais.Sive, pour sibe, demain.Seva, pour seba, pour.Hesav, pour hesab, compte.Xevat, pour xebat, travail.

Remarque. On voit que cette altération du b s'étend également aux empruntsétrangers, comme le montrent, dans les exemples précédents, les mots cewav

(ar. i_j|i»J> xirav (ar. <_,| ^), hesav (ar. i^jU,^.). Elle se rencontre même, non

plus à titre local, mais dans tous les parlers, dans des termes comme :

Tevdir, stratagème (ar. -u Ju> avec, en plus, métathèse du ,__,).

Evdilezîz, nom propre (ar. . _) | j^c).

Evdilkerîm, nom propre (ar. ^ 53 1 Xs-)-

b) Par un p. Cette substitution est presque constante dans quelquesparlers de l'Est (p.e. région du Botan) ; elle intéresse surtout les b

qui figurent au début des mots.Ex, : Piçûk, pour bicûk, petit.

Prûsk, pour brûsk, éclair.

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Va, vent (kurm. ba).

Varayîş, pleuvoir (kurm. barîn).Verg, loup (av. vdhrka-, kurm. gur).Vatiş, dire (av. vak-, cf. kurm. bêje, dis).

25. Le b kurde peut être remplacé, dans certains cas, par un v

ou par un p.

a) Par un v. Ce phénomène se produit fréquemment, dans plusieursparlers, notamment dans ceux du pays d'Erih (Botan) et de la régiondite des Serhedan, qui emploient des formes comme :

Ex. : Vi, pour bi, par.Vê, pour bê, sans.

Cewav, pour cewab, nouvelle.Kevanî, pour kebanî, ménagère.

Dans les publications d'Erivan, nous relevons encore les exemplessuivants :

Ez bivim, pour ez bibim, que je sois.

Bikari vim, pour bikari bim, que je puisse.Xirav, pour xirab, mauvais.Sive, pour sibe, demain.Seva, pour seba, pour.Hesav, pour hesab, compte.Xevat, pour xebat, travail.

Remarque. On voit que cette altération du b s'étend également aux empruntsétrangers, comme le montrent, dans les exemples précédents, les mots cewav

(ar. i_j|i»J> xirav (ar. <_,| ^), hesav (ar. i^jU,^.). Elle se rencontre même, non

plus à titre local, mais dans tous les parlers, dans des termes comme :

Tevdir, stratagème (ar. -u Ju> avec, en plus, métathèse du ,__,).

Evdilezîz, nom propre (ar. . _) | j^c).

Evdilkerîm, nom propre (ar. ^ 53 1 Xs-)-

b) Par un p. Cette substitution est presque constante dans quelquesparlers de l'Est (p.e. région du Botan) ; elle intéresse surtout les b

qui figurent au début des mots.Ex, : Piçûk, pour bicûk, petit.

Prûsk, pour brûsk, éclair.

18

Page 31: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Dans tous les dialectes, un p apparaît normalement à la place du b

primitif dans les formes contractées :

Ex. : Par, part (de behir, avestique baxdhra).Ponijîn, sommeiller (de bihnijîn).

Il est particulièrement important de noter que cette substitutionaffecte toujours, dans la langue courante, la préposition bi, lorsqu'ellese contracte avec un pronom :

Bi vî, bi vê, bi wî, bi wê donnent uniformément pê. Bi hev donne pev.

Bi êk donne pêk.Retenons que ces contractions s'emploient fréquemment comme

préfixes.

Remarque. Dans les parlers où la préposition bi se prononce vi, les contractionsqui viennent d'être énumérées font : vê, vêk (la forme vev est très rare).

26. F spirante sourde. Par suite de son voisinage phonétiqueavec cette consonne, Yf est parfois remplacé par un ;;. Ce phénomènese produit :

a) lorsque 1'/ est intervocalique, par exemple dans les impératifsdes verbes en -ftin, comme hingaftin, frapper, atteindre (impératif,bihingivîne), axaftin, parler (imp. baxêve), ketin, tomber (ancien keftin,kewtin et kevtin; imp. bikeve).

b) à l'intérieur de mots composés ou suffixes, comme hevdeh, dix-sept (pour heftdeh), hevsar, licou (pour hefsar), movik, phalange (pourmofirk).

27. V spirante sonore. Le v kurde se prononce généralementà la manière d'un « v » français. Cependant, dans quelques contrées(p.e. au Botan), il est bilabial et rend un son très proche de celui de 1'/.

Le v joue un rôle très important dans le consonantisme du kurmancî :

on sait déjà qu'il lui arrive souvent de se substituer au 6 ou à 1'/ (cf.par. 25 et 26). Il apparaît, en outre, dans de nombreux thèmes, à laplace de plusieurs autres phonèmes qui figuraient dans les racinesiraniennes originelles. Le même phénomène se produit parfois dansdes mots étrangers adoptés par le kurde. Il n'est pas sans intérêtde donner quelques exemples de ces altérations : S^tiS KUROf <j£

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îiothëQ^

Dans tous les dialectes, un p apparaît normalement à la place du b

primitif dans les formes contractées :

Ex. : Par, part (de behir, avestique baxdhra).Ponijîn, sommeiller (de bihnijîn).

Il est particulièrement important de noter que cette substitutionaffecte toujours, dans la langue courante, la préposition bi, lorsqu'ellese contracte avec un pronom :

Bi vî, bi vê, bi wî, bi wê donnent uniformément pê. Bi hev donne pev.

Bi êk donne pêk.Retenons que ces contractions s'emploient fréquemment comme

préfixes.

Remarque. Dans les parlers où la préposition bi se prononce vi, les contractionsqui viennent d'être énumérées font : vê, vêk (la forme vev est très rare).

26. F spirante sourde. Par suite de son voisinage phonétiqueavec cette consonne, Yf est parfois remplacé par un ;;. Ce phénomènese produit :

a) lorsque 1'/ est intervocalique, par exemple dans les impératifsdes verbes en -ftin, comme hingaftin, frapper, atteindre (impératif,bihingivîne), axaftin, parler (imp. baxêve), ketin, tomber (ancien keftin,kewtin et kevtin; imp. bikeve).

b) à l'intérieur de mots composés ou suffixes, comme hevdeh, dix-sept (pour heftdeh), hevsar, licou (pour hefsar), movik, phalange (pourmofirk).

27. V spirante sonore. Le v kurde se prononce généralementà la manière d'un « v » français. Cependant, dans quelques contrées(p.e. au Botan), il est bilabial et rend un son très proche de celui de 1'/.

Le v joue un rôle très important dans le consonantisme du kurmancî :

on sait déjà qu'il lui arrive souvent de se substituer au 6 ou à 1'/ (cf.par. 25 et 26). Il apparaît, en outre, dans de nombreux thèmes, à laplace de plusieurs autres phonèmes qui figuraient dans les racinesiraniennes originelles. Le même phénomène se produit parfois dansdes mots étrangers adoptés par le kurde. Il n'est pas sans intérêtde donner quelques exemples de ces altérations : S^tiS KUROf <j£

19

îiothëQ^

Page 32: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

a) v kurde remplaçant un m de l'ancien iranien.Nav, nom (av. nâman-, pers. *U).Xav, cru (pers. «U.).

Hev, pronom réciproque (av. hama-, vieux perse, hauw, pers. £).Nîv, demi (av. naêma-, pers. .^J).

Zaw, gendre (av. zâmâtar, pers. ^Ub).öau, pas, moment (av. gâma-, pers. *L5 ).

Havîn, été (av. hâmin).Zivistan, hiver (av. zyam-, pers. jbu^j).Zfo, argent (pers. ^).JEfl, pronom et adjectif démonstratif (av. »o-).

b) « kurde remplaçant un b ou un p iraniens.Sivik, léger (pers. diw,)..4m, fertile, prospère (pers. :>LÏ)..4«, eau (av. âp, pers. t_.T).

$ct, nuit (av. xşap-, pers. i_^«i).

iê«, lèvre (pers. i_J)-Nivîsandin, écrire (vieux perse, nipiştanaiy, persan ancien, #wJ).Suffixe -van (persan jb, où le b vient d'un p).

Remarque. On constate, par contre, que la plupart des 6 initiaux de l'ancieniranien ont été maintenus tels quels en kurmancî.

Ex. : Birin, porter (av. bar-).Bûn, être, devenir (av. bav-).Bext, chance, lot (av. baxta-).

c) v kurde remplaçant un b arabe : cf. par. 55.

d) v kurde remplaçant un mim arabe :

Civat, assemblée (de 'ic\».).Silav, salut (de »}L.).Dirav, monnaie (de £)})

28. L'emploi du v constitue un critère très important dans la classi¬

fication des dialectes kurdes. En effet, cette consonne, très fréquenteen kurmancî et en dumilî est extrêmement rare en soranî. Ce parlerutilise presque uniquement w ; en outre, il a souvent conservé les an-

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a) v kurde remplaçant un m de l'ancien iranien.Nav, nom (av. nâman-, pers. *U).Xav, cru (pers. «U.).

Hev, pronom réciproque (av. hama-, vieux perse, hauw, pers. £).Nîv, demi (av. naêma-, pers. .^J).

Zaw, gendre (av. zâmâtar, pers. ^Ub).öau, pas, moment (av. gâma-, pers. *L5 ).

Havîn, été (av. hâmin).Zivistan, hiver (av. zyam-, pers. jbu^j).Zfo, argent (pers. ^).JEfl, pronom et adjectif démonstratif (av. »o-).

b) « kurde remplaçant un b ou un p iraniens.Sivik, léger (pers. diw,)..4m, fertile, prospère (pers. :>LÏ)..4«, eau (av. âp, pers. t_.T).

$ct, nuit (av. xşap-, pers. i_^«i).

iê«, lèvre (pers. i_J)-Nivîsandin, écrire (vieux perse, nipiştanaiy, persan ancien, #wJ).Suffixe -van (persan jb, où le b vient d'un p).

Remarque. On constate, par contre, que la plupart des 6 initiaux de l'ancieniranien ont été maintenus tels quels en kurmancî.

Ex. : Birin, porter (av. bar-).Bûn, être, devenir (av. bav-).Bext, chance, lot (av. baxta-).

c) v kurde remplaçant un b arabe : cf. par. 55.

d) v kurde remplaçant un mim arabe :

Civat, assemblée (de 'ic\».).Silav, salut (de »}L.).Dirav, monnaie (de £)})

28. L'emploi du v constitue un critère très important dans la classi¬

fication des dialectes kurdes. En effet, cette consonne, très fréquenteen kurmancî et en dumilî est extrêmement rare en soranî. Ce parlerutilise presque uniquement w ; en outre, il a souvent conservé les an-

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Page 33: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

ciens m et les anciens b iraniens (notamment dans le mot leb, lèvre,et dans le démonstratif em).

Remarque I. Au cours de ces dernières années, des échanges intellectuelsfréquents ont contribué à introduire en soranî un certain nombre de termes kur¬

mancî, comportant des v ; ces mots ont tous conservé la forme qu'ils avaient dansleur dialecte d'origine.

Remarque IL II est par contre curieux de constater que les gens du Norddéforment, la plupart du temps, les noms propres du Sud dans lesquels figurentdes w, en les prononçant avec des v : ils diront, par exemple, Hevlêr, au lieu deHewlêr et Şeqlave, au lieu de Şeqlawe.

Le dumilî fait du v un emploi aussi fréquent que le kurmancî (cf. par. 27). Onconstate cependant que les v du dumilî reproduisent le plus souvent des v del'iranien ancien, ce qui n'est pas toujours le cas en kurmancî. De même, le premierde ces deux dialectes conserve les m dont nous avons noté la transformation dansle second (cf. par. 27, a) ; les exemples cités plus haut se rencontrent en « zaza »,

sous les formes : nam (kurm. nav), xam (kurm. xav), nîm (kurm. nîv), zama (kurm.zava), gam (kurm. gav), amnan (kurm. havîn), zimistan (kurm. zivistan), sîm (kurm.zîv). Par ailleurs, des b iraniens qui sont remplacés par v en kurmancî donnent wen dumilî : aw (kurm. av), sew (kurm. sev), lew (kurm. lêv).

29. M occlusive nasale. Ne présente aucune particularité remar¬

quable.30. W bilabiale continue sonore. En kurmancî, le w ne figure

que très rarement au début ou à la fin des mots. Par contre, on le

rencontre fréquemment en seconde position dans les groupes initiauxde consonnes. Il est alors suivi d'une voyelle a, e, ê ou î, avec laquelleil a tendance à se contracter, comme nous le verrons plus loin (par. 70

et ss). Remarquons toutefois que le w résiste généralement à l'assimila¬tion lorsqu'il suit un x. La persistance de cet ancien groupe consonan-tique iranien, xw (dont le w a cessé d'être prononcé en persan), estl'une des caractéristiques de la phonétique kurmancî.

Ex. : Xwedê, xwe, xwê, xwelî, xwarin, xwestin, xwar, etc.

Remarque I. La vitalité du « xw » kurde est telle qu'un w se développe parfoisaprès les x des mots étrangers.

Ex. : Xwal, oncle maternel (ar. J L»J.

Xwerdiyan, gardien (du français).

Xwernûf, carroube (ar. ,_, A j).

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ciens m et les anciens b iraniens (notamment dans le mot leb, lèvre,et dans le démonstratif em).

Remarque I. Au cours de ces dernières années, des échanges intellectuelsfréquents ont contribué à introduire en soranî un certain nombre de termes kur¬

mancî, comportant des v ; ces mots ont tous conservé la forme qu'ils avaient dansleur dialecte d'origine.

Remarque IL II est par contre curieux de constater que les gens du Norddéforment, la plupart du temps, les noms propres du Sud dans lesquels figurentdes w, en les prononçant avec des v : ils diront, par exemple, Hevlêr, au lieu deHewlêr et Şeqlave, au lieu de Şeqlawe.

Le dumilî fait du v un emploi aussi fréquent que le kurmancî (cf. par. 27). Onconstate cependant que les v du dumilî reproduisent le plus souvent des v del'iranien ancien, ce qui n'est pas toujours le cas en kurmancî. De même, le premierde ces deux dialectes conserve les m dont nous avons noté la transformation dansle second (cf. par. 27, a) ; les exemples cités plus haut se rencontrent en « zaza »,

sous les formes : nam (kurm. nav), xam (kurm. xav), nîm (kurm. nîv), zama (kurm.zava), gam (kurm. gav), amnan (kurm. havîn), zimistan (kurm. zivistan), sîm (kurm.zîv). Par ailleurs, des b iraniens qui sont remplacés par v en kurmancî donnent wen dumilî : aw (kurm. av), sew (kurm. sev), lew (kurm. lêv).

29. M occlusive nasale. Ne présente aucune particularité remar¬

quable.30. W bilabiale continue sonore. En kurmancî, le w ne figure

que très rarement au début ou à la fin des mots. Par contre, on le

rencontre fréquemment en seconde position dans les groupes initiauxde consonnes. Il est alors suivi d'une voyelle a, e, ê ou î, avec laquelleil a tendance à se contracter, comme nous le verrons plus loin (par. 70

et ss). Remarquons toutefois que le w résiste généralement à l'assimila¬tion lorsqu'il suit un x. La persistance de cet ancien groupe consonan-tique iranien, xw (dont le w a cessé d'être prononcé en persan), estl'une des caractéristiques de la phonétique kurmancî.

Ex. : Xwedê, xwe, xwê, xwelî, xwarin, xwestin, xwar, etc.

Remarque I. La vitalité du « xw » kurde est telle qu'un w se développe parfoisaprès les x des mots étrangers.

Ex. : Xwal, oncle maternel (ar. J L»J.

Xwerdiyan, gardien (du français).

Xwernûf, carroube (ar. ,_, A j).

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Page 34: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque IL II faut toutefois noter que, dans les parlers les plus occidentaux(Kurd Dagh, région de Malatya et d'Ourfa), le w, seconde consonne initiale, apresque complètement disparu, même après x.

Ex. : Xo, xa, pour xwe, soi.Xastin, pour xwestin, vouloir, demander.Xarin, pour xwarin, manger.

31. Le w ne peut ni suivre ni précéder un u. On le rencontre parfoisavant û, mais jamais après. D'où la règle énoncée au par. 19.

Remarque. Le tableau du par. 55 montrera que le w est d'un emploi beaucoupplus fréquent en soranî qu'en kurmancî. Cette particularité est due à l'absencedu v dans le premier de ces deux dialectes.

B. Les dentales

32. T occlusive sourde. Le t a tendance à s'éliminer dans les

cas suivants :

a) à la fin des mots. Ce phénomène affecte particulièrement laterminaison verbale -it, de la troisième personne du singulier, qui a

disparu de la plupart des parlers et qui ne subsiste plus que dansquelques régions (p.e. Botan, Behdînan).

Ex. : Dibêje, il dit, au heu de dibêjit.Diçe, il va, au lieu de diçit.

De même, got, il dit (3e pers. du sing. du prétérit de gotin), se ren¬

contre le plus souvent sous la forme go.

b) dans les désinences infinitives en -tin, qui se contractent en -în.Ex. : Herifîn, s'écrouler, pour heriftin. "

Dîn, voir, pour dîtin.Nihêrîn, regarder, pour nihêrtin.

c) à l'intérieur de mots composés.

Ex. : Desgeh, appareil, pour destgeh.

Desgirtî, fiancé, pour destgirtî.Fekirîn, regarder, pour fetkirîn.

Sur la substitution de t h d, voir par. suivant.

33. D occlusive sonore. Le d présente la particularité de s'assour¬

dir en t dans les formes contractées. Subissent surtout cette modifi¬cation :

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Remarque IL II faut toutefois noter que, dans les parlers les plus occidentaux(Kurd Dagh, région de Malatya et d'Ourfa), le w, seconde consonne initiale, apresque complètement disparu, même après x.

Ex. : Xo, xa, pour xwe, soi.Xastin, pour xwestin, vouloir, demander.Xarin, pour xwarin, manger.

31. Le w ne peut ni suivre ni précéder un u. On le rencontre parfoisavant û, mais jamais après. D'où la règle énoncée au par. 19.

Remarque. Le tableau du par. 55 montrera que le w est d'un emploi beaucoupplus fréquent en soranî qu'en kurmancî. Cette particularité est due à l'absencedu v dans le premier de ces deux dialectes.

B. Les dentales

32. T occlusive sourde. Le t a tendance à s'éliminer dans les

cas suivants :

a) à la fin des mots. Ce phénomène affecte particulièrement laterminaison verbale -it, de la troisième personne du singulier, qui a

disparu de la plupart des parlers et qui ne subsiste plus que dansquelques régions (p.e. Botan, Behdînan).

Ex. : Dibêje, il dit, au heu de dibêjit.Diçe, il va, au lieu de diçit.

De même, got, il dit (3e pers. du sing. du prétérit de gotin), se ren¬

contre le plus souvent sous la forme go.

b) dans les désinences infinitives en -tin, qui se contractent en -în.Ex. : Herifîn, s'écrouler, pour heriftin. "

Dîn, voir, pour dîtin.Nihêrîn, regarder, pour nihêrtin.

c) à l'intérieur de mots composés.

Ex. : Desgeh, appareil, pour destgeh.

Desgirtî, fiancé, pour destgirtî.Fekirîn, regarder, pour fetkirîn.

Sur la substitution de t h d, voir par. suivant.

33. D occlusive sonore. Le d présente la particularité de s'assour¬

dir en t dans les formes contractées. Subissent surtout cette modifi¬cation :

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Page 35: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

a) le préverbe di-, au contact d'une voyelle.Ex. : Têm, je viens, pour diêm (verbe hatin).

Tînim, j'apporte, au lieu de diînim (verbe anîn).Têşe, il souffre, au heu de dièse (verbe êşin).

b) la préposition di, devant certains pronoms.Ex. : Tê, pour di vî, di vê, di wî, di wê.

Tev, pour di hev.

Tek, pour di êk.

Remarque. Les formes tê, tev, tek sont d'un emploi fréquent comme préfixes.Notons que, lorsque la préposition di a le sens de « de », comme dans hespekî

di Soro, un cheval de Soro, elle ne peut plus se contracter avec le pronom. Ondevra dire hespekî di wî. Hespekî tê serait incompréhensible. Dans ce cas, di peutseulement se fondre avec la particule dont est affecté le premier terme du rapportd'annexion, le second ne subissant aucune altération.

Ex. : Hespêt wî, ses chevaux, pour hespên di wî.

34. S spirante sourde. L's est souvent prononcé z lorsqu'il suitune voyelle.

Ex. : Derbaz, qui traverse, pour derbas.

Ozman, nom propre, pour Osman.

Bibihîze, écoute, pour bibihîse.Dezgirtî, fiancé, pour desgirtî (de destgirtî).

Remarque I. Les publications kurdes d'Erivan adoptent fréquemment lagraphie z dans des mots comme ceux qui viennent d'être cités. Comme il ne s'agit làque d'une nuance accidentelle de prononciation, il vaut mieux continuer à écrire s.

Remarque IL Dans la partie orientale du domaine du kurmancî (Botan,

Xerzan, etc.), le s est volontiers emphatisé, à la manière d'un (j" arabe, d'oùdes formes comme sund (cf. par. 12).

35. Z spirante sonore. Signalons l'emphatisation du z, à l'Est,par suite de la tendance qui a déjà été notée à propos du p et de Ys

dans les mêmes parlers.Le z kurde correspond parfois à un s ou un ş de l'iranien ancien

ou du persan.

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a) le préverbe di-, au contact d'une voyelle.Ex. : Têm, je viens, pour diêm (verbe hatin).

Tînim, j'apporte, au lieu de diînim (verbe anîn).Têşe, il souffre, au heu de dièse (verbe êşin).

b) la préposition di, devant certains pronoms.Ex. : Tê, pour di vî, di vê, di wî, di wê.

Tev, pour di hev.

Tek, pour di êk.

Remarque. Les formes tê, tev, tek sont d'un emploi fréquent comme préfixes.Notons que, lorsque la préposition di a le sens de « de », comme dans hespekî

di Soro, un cheval de Soro, elle ne peut plus se contracter avec le pronom. Ondevra dire hespekî di wî. Hespekî tê serait incompréhensible. Dans ce cas, di peutseulement se fondre avec la particule dont est affecté le premier terme du rapportd'annexion, le second ne subissant aucune altération.

Ex. : Hespêt wî, ses chevaux, pour hespên di wî.

34. S spirante sourde. L's est souvent prononcé z lorsqu'il suitune voyelle.

Ex. : Derbaz, qui traverse, pour derbas.

Ozman, nom propre, pour Osman.

Bibihîze, écoute, pour bibihîse.Dezgirtî, fiancé, pour desgirtî (de destgirtî).

Remarque I. Les publications kurdes d'Erivan adoptent fréquemment lagraphie z dans des mots comme ceux qui viennent d'être cités. Comme il ne s'agit làque d'une nuance accidentelle de prononciation, il vaut mieux continuer à écrire s.

Remarque IL Dans la partie orientale du domaine du kurmancî (Botan,

Xerzan, etc.), le s est volontiers emphatisé, à la manière d'un (j" arabe, d'oùdes formes comme sund (cf. par. 12).

35. Z spirante sonore. Signalons l'emphatisation du z, à l'Est,par suite de la tendance qui a déjà été notée à propos du p et de Ys

dans les mêmes parlers.Le z kurde correspond parfois à un s ou un ş de l'iranien ancien

ou du persan.

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Page 36: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Zîv, argent (cf. pers. ^J).Pez, petit bétail (av. pasav-).Zik, ventre (cf. pers. p£â).

Remarque. Le son z est beaucoup plus fréquent en dumilî qu'en kurmancî(cf. tableau, par. 55).

36. R liquide vibrante. A côté de l'r normal, dont les caractéris¬tiques sont déjà connues, le kurde possède un r très roulé, que l'onrencontre exceptionnellement dans quelques mots, mais que l'al¬phabet ne reproduit pas, en raison de sa rareté. Les deux exemplesles plus remarquables sont les suivants :

Kirîn, acheter.Birîn, couper, blesser.

On voit que ces deux verbes sont, à Yî près, les homonymes de

kirin, faire et de birin, porter ; en outre, ils se conjuguent de la mêmemanière qu'eux à plusieurs temps. Cette constatation est à rapprocherde celle qui sera faite plus loin à propos du k dur (par. 46).

37. On peut noter des exemples assez fréquents de la mutationr-l, qui se produit, soit à l'intérieur, soit à la fin des mots :

Kelmêş, taon, pour kermès (litt. : mouche d'âne).Şelît, cordon, pour şerît (ar. -k>j-i).38. L liquide latérale. L'I kurde correspond exactement à l'«l»

français. Cependant, dans les parlers de l'Est, ainsi qu'en soranî,un second l, vélarisé et comparable à YI .russe, apparaît à côté de

YI normal.La mutation l-r est tout aussi fréquente que la mutation r-l.Ex. : Şalûr, pour şalûl.

Argûşk, rebord postérieur du maxillaire, de alîgûşk.A ce propos, nous noterons que certains mots, dans lesquels inter¬

vient une liaison euphonique ou une contraction, ont tantôt l, tantôt r.Ex. : Cebilxane ou cebirxane, munitions (turc cebhane).

Sîlebend ou sîrebend, poitrinière (de sîngebend).

39. La chute de YI est très rare. Il importe pourtant d'en signalerun exemple particulièrement courant, c'est celui de la préposition

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Ex. : Zîv, argent (cf. pers. ^J).Pez, petit bétail (av. pasav-).Zik, ventre (cf. pers. p£â).

Remarque. Le son z est beaucoup plus fréquent en dumilî qu'en kurmancî(cf. tableau, par. 55).

36. R liquide vibrante. A côté de l'r normal, dont les caractéris¬tiques sont déjà connues, le kurde possède un r très roulé, que l'onrencontre exceptionnellement dans quelques mots, mais que l'al¬phabet ne reproduit pas, en raison de sa rareté. Les deux exemplesles plus remarquables sont les suivants :

Kirîn, acheter.Birîn, couper, blesser.

On voit que ces deux verbes sont, à Yî près, les homonymes de

kirin, faire et de birin, porter ; en outre, ils se conjuguent de la mêmemanière qu'eux à plusieurs temps. Cette constatation est à rapprocherde celle qui sera faite plus loin à propos du k dur (par. 46).

37. On peut noter des exemples assez fréquents de la mutationr-l, qui se produit, soit à l'intérieur, soit à la fin des mots :

Kelmêş, taon, pour kermès (litt. : mouche d'âne).Şelît, cordon, pour şerît (ar. -k>j-i).38. L liquide latérale. L'I kurde correspond exactement à l'«l»

français. Cependant, dans les parlers de l'Est, ainsi qu'en soranî,un second l, vélarisé et comparable à YI .russe, apparaît à côté de

YI normal.La mutation l-r est tout aussi fréquente que la mutation r-l.Ex. : Şalûr, pour şalûl.

Argûşk, rebord postérieur du maxillaire, de alîgûşk.A ce propos, nous noterons que certains mots, dans lesquels inter¬

vient une liaison euphonique ou une contraction, ont tantôt l, tantôt r.Ex. : Cebilxane ou cebirxane, munitions (turc cebhane).

Sîlebend ou sîrebend, poitrinière (de sîngebend).

39. La chute de YI est très rare. Il importe pourtant d'en signalerun exemple particulièrement courant, c'est celui de la préposition

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Page 37: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

U qui, dans certains cas, se contracte en -* et s'unit au mot qui l'intro¬duit.

Ex. : Tevî, avec (de tev U).

40. N occlusive nasale. L'apparition d'un n euphonique estfréquente dans les mots composés.

Ex. : Seranser, d'un bout à l'autre.Beranber, contre-poids.Spîndar, peuplier, de spî (blanc) -f- dar (arbre). Se dit égale¬

ment darspî.La chute de Yn est particulièrement courante à la fin des mots.Ex. : Mi, moi, pour min.

Yê, ceux de, pour yen.

Hespê min, mes chevaux, pour hespên min.Gunda, les villages (cas obi.), pour gundan.

Remarque. Cependant, Yn final de la particule d'indéfinition du pluriel, -in,ne tombe jamais, non plus que celui des terminaisons du pluriel, -in, -iyan, etc.,dans la conjugaison des verbes.

Un tel phénomène ne se rencontre que dans un parler, celui du Botan, où laterminaison verbale du pluriel, -in, se contracte en -î.

Ex. : Em ketî, nous tombâmes, pour em ketin.Hon rûniştî, vous vous assîtes, pour hon rûniştin.Ew hatî, ils vinrent, pour ew liatin.

C. Les prépalatales

41. Ç et C semi-occlusives chuintantes. Ne présentent aucuneparticularité digne de remarque.

42. Ş spirante sourde. Se sonorise parfois en j :

a) lorsqu'il figure comme finale du premier terme d'un motcomposé.

Ex. : Şejderb, au heu de şeşderb, revolver.Dijwar, au heu de dişwar, difficile.Hejdeh ou hijdeh, dix-huit (de hestdéh).

b) dans des mots étrangers passés en kurde.Ex. : Mijûl, occupé (de l'arabe <JjjL£»«).

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U qui, dans certains cas, se contracte en -* et s'unit au mot qui l'intro¬duit.

Ex. : Tevî, avec (de tev U).

40. N occlusive nasale. L'apparition d'un n euphonique estfréquente dans les mots composés.

Ex. : Seranser, d'un bout à l'autre.Beranber, contre-poids.Spîndar, peuplier, de spî (blanc) -f- dar (arbre). Se dit égale¬

ment darspî.La chute de Yn est particulièrement courante à la fin des mots.Ex. : Mi, moi, pour min.

Yê, ceux de, pour yen.

Hespê min, mes chevaux, pour hespên min.Gunda, les villages (cas obi.), pour gundan.

Remarque. Cependant, Yn final de la particule d'indéfinition du pluriel, -in,ne tombe jamais, non plus que celui des terminaisons du pluriel, -in, -iyan, etc.,dans la conjugaison des verbes.

Un tel phénomène ne se rencontre que dans un parler, celui du Botan, où laterminaison verbale du pluriel, -in, se contracte en -î.

Ex. : Em ketî, nous tombâmes, pour em ketin.Hon rûniştî, vous vous assîtes, pour hon rûniştin.Ew hatî, ils vinrent, pour ew liatin.

C. Les prépalatales

41. Ç et C semi-occlusives chuintantes. Ne présentent aucuneparticularité digne de remarque.

42. Ş spirante sourde. Se sonorise parfois en j :

a) lorsqu'il figure comme finale du premier terme d'un motcomposé.

Ex. : Şejderb, au heu de şeşderb, revolver.Dijwar, au heu de dişwar, difficile.Hejdeh ou hijdeh, dix-huit (de hestdéh).

b) dans des mots étrangers passés en kurde.Ex. : Mijûl, occupé (de l'arabe <JjjL£»«).

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Page 38: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

43. J spirante sonore. Etymologiquement, le j kurde apparaîtà la place des phonèmes suivants de l'ancien iranien :

a) à la place d'un c, qui donne z en persan.Ex. : Jin, femme (av. canay-, pers. jj). _

Jîn, vie (vieux pers. cîva-, pers. J> Jùj).

Jîr, astucieux (av. cîra-, pers. Ûy'j).Dirêj, long (av. drâcah-, pers. j1j.s).Jentin, frapper, carder (av. cana-, pers. ô-^j)-

b) à la place d'un ç, également substitué par un z en persan.Ex. : Ji, de (av. haça, pers. j|).

Roj, jour (av. raoçah-, pers. jjj).Bêje, dis (av. vaçah-).

c) à la place d'un z, maintenu en persan.Ex. : Jî, aussi (av. zî).

Mejî, cervelle (av. mazga-, pers. jk*).Comme toujours, plus proche de l'ancien iranien que le kurmancî,

le dumilî conserve les consonnes d'origine dans plusieurs des motsqui viennent d'être cités. Il a, par exemple : zî, aussi (kurm. jî), cin,femme (kurm. jin). Cependant, dans beaucoup d'autres cas, un japparaît en dumilî aussi bien qu'en kurmancî.

Remarque I. C'est sans doute à la présence dans leur dialecte de la forme zî(pour jî), également employée par eux lorsqu'ils parlent kurmancî, que les Dumilîdoivent le sobriquet de Zaza par lequel on les désigne généralement.

En Soranî, on trouve parfois un l à la place du j kurmancî.Ex. : Bile, dis (kurm. bêje).

Le, de (kurm. ji).

Remarque IL Les Kurdes du Sud appellent souvent leurs compatriotes parlantkurmancî, « Kurdên Jiyan » (les Kurdes des j), vraisemblablement parce que ces

derniers disent «ji», au heu de «/e». Il est curieux de noter qu'une forme a litse retrouve dans le kurmancî de la région de Malatya, c'est-à-dire à près d'un mil¬lier de kilomètres au N.O. de Suleymaniyé.

44. La chute du j est très rare. Elle ne se produit guère que dansquelques mots d'un emploi très fréquent, comme roj, jour, qui se dit

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43. J spirante sonore. Etymologiquement, le j kurde apparaîtà la place des phonèmes suivants de l'ancien iranien :

a) à la place d'un c, qui donne z en persan.Ex. : Jin, femme (av. canay-, pers. jj). _

Jîn, vie (vieux pers. cîva-, pers. J> Jùj).

Jîr, astucieux (av. cîra-, pers. Ûy'j).Dirêj, long (av. drâcah-, pers. j1j.s).Jentin, frapper, carder (av. cana-, pers. ô-^j)-

b) à la place d'un ç, également substitué par un z en persan.Ex. : Ji, de (av. haça, pers. j|).

Roj, jour (av. raoçah-, pers. jjj).Bêje, dis (av. vaçah-).

c) à la place d'un z, maintenu en persan.Ex. : Jî, aussi (av. zî).

Mejî, cervelle (av. mazga-, pers. jk*).Comme toujours, plus proche de l'ancien iranien que le kurmancî,

le dumilî conserve les consonnes d'origine dans plusieurs des motsqui viennent d'être cités. Il a, par exemple : zî, aussi (kurm. jî), cin,femme (kurm. jin). Cependant, dans beaucoup d'autres cas, un japparaît en dumilî aussi bien qu'en kurmancî.

Remarque I. C'est sans doute à la présence dans leur dialecte de la forme zî(pour jî), également employée par eux lorsqu'ils parlent kurmancî, que les Dumilîdoivent le sobriquet de Zaza par lequel on les désigne généralement.

En Soranî, on trouve parfois un l à la place du j kurmancî.Ex. : Bile, dis (kurm. bêje).

Le, de (kurm. ji).

Remarque IL Les Kurdes du Sud appellent souvent leurs compatriotes parlantkurmancî, « Kurdên Jiyan » (les Kurdes des j), vraisemblablement parce que ces

derniers disent «ji», au heu de «/e». Il est curieux de noter qu'une forme a litse retrouve dans le kurmancî de la région de Malatya, c'est-à-dire à près d'un mil¬lier de kilomètres au N.O. de Suleymaniyé.

44. La chute du j est très rare. Elle ne se produit guère que dansquelques mots d'un emploi très fréquent, comme roj, jour, qui se dit

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Page 39: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

aussi ro. Elle affecte aussi la préposition ji, lorsque celle-ci se con¬

tracte avec le mot qui la précède.Ex. : Dûrî te, pour dur ji te, loin de toi.

Hejî te dikim, pour hej ji te dikim, je t'aime.45. Y semi-voyelle. Comme on le sait déjà, le y sert de consonne

de liaison euphonique entre les mots terminés par a, ê, î, e et les dési¬

nences qu'ils reçoivent, lorsque celles-ci commencent par des voyelles.Son emploi après o, û et u, dans le même cas, reste limité à quelquesrégions. Les règles qui se rapportent à cette utilisation du y ont étéénoncées dans les par. 15, 16, 18 et 19.

Le y n'apparaît que très rarement comme élément constitutif des

racines kurdes. Sa présence à l'intérieur des mots est, le plus souvent,destinée à éviter un hiatus.

Ex. : Payîz, automne.Dayîn, nourrice.Heyîn, existence.Neyîn, inexistence, néant.Mayîn, rester.

Les mots commençant par y sont au nombre d'une cinquantaineseulement : ce sont, pour moitié, des dérivés de yek (un) et, pourplus du quart, des emprunts faits à des langues étrangères, ayant,par exception, conservé leur forme primitive. En effet, la majoritédes termes étrangers qui comportaient un y initial ont perdu cetteconsonne en passant en kurde; ainsi, le nom propre arabe ,y«jjest devenu Ûsif (îsif, dans certaines régions).

D. Palatales et gutturales

46. K occlusive sourde. Il est à noter que le k se prononce, dansun très petit nombre de mots, comme ker, sourd, kir, sommet pierreux,plus dur qu'à l'ordinaire.

L'existence de cette nuance semble pouvoir s'expliquer par le soucide différencier des homonymes possibles. En effet, les mots ker et kir,prononcés avec un k normal signifient, le premier, âne, et le second,

il fit (du verbe kirin). On relèvera plus loin (cf. par. 51) d'autres exem-

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aussi ro. Elle affecte aussi la préposition ji, lorsque celle-ci se con¬

tracte avec le mot qui la précède.Ex. : Dûrî te, pour dur ji te, loin de toi.

Hejî te dikim, pour hej ji te dikim, je t'aime.45. Y semi-voyelle. Comme on le sait déjà, le y sert de consonne

de liaison euphonique entre les mots terminés par a, ê, î, e et les dési¬

nences qu'ils reçoivent, lorsque celles-ci commencent par des voyelles.Son emploi après o, û et u, dans le même cas, reste limité à quelquesrégions. Les règles qui se rapportent à cette utilisation du y ont étéénoncées dans les par. 15, 16, 18 et 19.

Le y n'apparaît que très rarement comme élément constitutif des

racines kurdes. Sa présence à l'intérieur des mots est, le plus souvent,destinée à éviter un hiatus.

Ex. : Payîz, automne.Dayîn, nourrice.Heyîn, existence.Neyîn, inexistence, néant.Mayîn, rester.

Les mots commençant par y sont au nombre d'une cinquantaineseulement : ce sont, pour moitié, des dérivés de yek (un) et, pourplus du quart, des emprunts faits à des langues étrangères, ayant,par exception, conservé leur forme primitive. En effet, la majoritédes termes étrangers qui comportaient un y initial ont perdu cetteconsonne en passant en kurde; ainsi, le nom propre arabe ,y«jjest devenu Ûsif (îsif, dans certaines régions).

D. Palatales et gutturales

46. K occlusive sourde. Il est à noter que le k se prononce, dansun très petit nombre de mots, comme ker, sourd, kir, sommet pierreux,plus dur qu'à l'ordinaire.

L'existence de cette nuance semble pouvoir s'expliquer par le soucide différencier des homonymes possibles. En effet, les mots ker et kir,prononcés avec un k normal signifient, le premier, âne, et le second,

il fit (du verbe kirin). On relèvera plus loin (cf. par. 51) d'autres exem-

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Page 40: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

pies témoignant de cette tendance de la langue à éviter de semblablesconfusions.

Remarque I. En raison de sa rareté, la particularité phonétique qui vientd'être signalée n'a pas été notée dans l'alphabet latin, et les deux k, mou (normal)et dur, se transcrivent à l'aide du même signe. Les Kurdes d'Erivan, dans leurpremier alphabet, avaient réservé un caractère spécial à chacun d'eux maiscette distinction n'a pas tardé à disparaître de l'écriture.

Il est juste de rappeler que Ziya ed Dm Pacha, dans son petit lexique kurdo-arabe, intitulé Hadiyat Hamîdiya (Istanbul, 1310 H.), travail remarquable pour

l'époque, avait relevé cette nuance. Il écrit, p. 208 : «y, âne (ker), sourd (ker,avec un k dur), prêt (ker), morceau (ker ou kerî). Les Kurdes prononcent ce mot,suivant le sens qu'il prend, avec de légères nuances, difficilement saisissablespour l'étranger, et qu'il est impossible de reproduire ici ».

Remarque IL II est à noter que, dans les exemples cités plus haut (ker, sourd,et kir, sommet pierreux), le r est également plus roulé qu'à l'ordinaire (cf. par. 36).

47. La chute du k est fréquente à la fin des mots.Ex. : Serşo, bain, pour serşok.

Berbû, cortège accompagnant la mariée, pour berbuk.Au début des mots, le k se sonorise parfois en g.

Ex. : Go, pour ko, que.

Goçer, pour koçer, nomade.Gopal, pour kopal, bâton.

Sur l'alternance k-g voir par. suivant.48. G occlusive sonore. Il convient -de noter la fréquence du

groupe -ng à la fin des mots.Ex. : Deng, son, voix.

Reng, couleur.Çeng, bras, aile.Zîving, grotte servant d'habitation.Quling, grue, etc.

Les consonnes g et k se substituent très souvent l'une à l'autre.Ex. : Punk et pûng, menthe sauvage.

Rizyang et rizyanik, fenouil.Zarong et zarok, enfant.Çong et çok, genou.

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pies témoignant de cette tendance de la langue à éviter de semblablesconfusions.

Remarque I. En raison de sa rareté, la particularité phonétique qui vientd'être signalée n'a pas été notée dans l'alphabet latin, et les deux k, mou (normal)et dur, se transcrivent à l'aide du même signe. Les Kurdes d'Erivan, dans leurpremier alphabet, avaient réservé un caractère spécial à chacun d'eux maiscette distinction n'a pas tardé à disparaître de l'écriture.

Il est juste de rappeler que Ziya ed Dm Pacha, dans son petit lexique kurdo-arabe, intitulé Hadiyat Hamîdiya (Istanbul, 1310 H.), travail remarquable pour

l'époque, avait relevé cette nuance. Il écrit, p. 208 : «y, âne (ker), sourd (ker,avec un k dur), prêt (ker), morceau (ker ou kerî). Les Kurdes prononcent ce mot,suivant le sens qu'il prend, avec de légères nuances, difficilement saisissablespour l'étranger, et qu'il est impossible de reproduire ici ».

Remarque IL II est à noter que, dans les exemples cités plus haut (ker, sourd,et kir, sommet pierreux), le r est également plus roulé qu'à l'ordinaire (cf. par. 36).

47. La chute du k est fréquente à la fin des mots.Ex. : Serşo, bain, pour serşok.

Berbû, cortège accompagnant la mariée, pour berbuk.Au début des mots, le k se sonorise parfois en g.

Ex. : Go, pour ko, que.

Goçer, pour koçer, nomade.Gopal, pour kopal, bâton.

Sur l'alternance k-g voir par. suivant.48. G occlusive sonore. Il convient -de noter la fréquence du

groupe -ng à la fin des mots.Ex. : Deng, son, voix.

Reng, couleur.Çeng, bras, aile.Zîving, grotte servant d'habitation.Quling, grue, etc.

Les consonnes g et k se substituent très souvent l'une à l'autre.Ex. : Punk et pûng, menthe sauvage.

Rizyang et rizyanik, fenouil.Zarong et zarok, enfant.Çong et çok, genou.

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Page 41: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Brang et brdk, frère.Mang et mak, mère.Bélk, feuille, pour belg.

49. Q postpalatale, occlusive sourde. Cette consonne se rencontresurtout dans des mots empruntés à des langues non iraniennes. Elleapparaît cependant aussi, mais plus rarement, dans des termes d'ori¬gine iranienne.

50. X postpalatale, continue sourde. En dehors de son emploidans les mots où il figure normalement, le x se substitue, dans plusieursparlers, au x des racines iraniennes ou des termes étrangers passés

dans la langue.Ex. : Bexçe, jardin, pour bexçe (persan a^ec-b).

Kaxez, papier, pour kaxez (persan 'jj^).Xulam, valet, pour xulam (arabe t-~j^à-).

Axa, chef de tribu, pour axa (turc li-T).

Xerîbî, pays étranger, pour xerîbî (de l'arabe i_^jyi), etc.

Le x remplace souvent le Jj de mots empruntés au turc ou à l'arabe.Ex. : Nexş, broderie (arabe (j^Jii).

Yasax, interdit (turc yasak, ,jU.lj).Next, dot (arabe JùiJ).

Ancax, seulement (turc ancak, {tj^\).Qayix, barque (turc kayik, jjjlii).

51. X postpalatale, continue sonore. Comme on l'a vu plushaut, l'emploi de cette consonne, bien que fréquent, n'est pas absolu¬

ment général. Dans la langue écrite, on a, actuellement, tendanceà la remplacer par x, d'où les exemples cités au paragraphe précédent(bexçe, kaxez, xulam, axa, xerîbî).

52. H continue sonore. L'étude du rôle de cette consonne offreun intérêt particulier ; eUe permet, en effet, de définir deux des étapesles plus caractéristiques du développement de la phonétique kurde.La première est marquée par l'importance considérable dévolue auh, qui se substitue à de nombreux phonèmes de l'ancien iranien; laseconde, par l'éhmination graduelle de ce son.

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Brang et brdk, frère.Mang et mak, mère.Bélk, feuille, pour belg.

49. Q postpalatale, occlusive sourde. Cette consonne se rencontresurtout dans des mots empruntés à des langues non iraniennes. Elleapparaît cependant aussi, mais plus rarement, dans des termes d'ori¬gine iranienne.

50. X postpalatale, continue sourde. En dehors de son emploidans les mots où il figure normalement, le x se substitue, dans plusieursparlers, au x des racines iraniennes ou des termes étrangers passés

dans la langue.Ex. : Bexçe, jardin, pour bexçe (persan a^ec-b).

Kaxez, papier, pour kaxez (persan 'jj^).Xulam, valet, pour xulam (arabe t-~j^à-).

Axa, chef de tribu, pour axa (turc li-T).

Xerîbî, pays étranger, pour xerîbî (de l'arabe i_^jyi), etc.

Le x remplace souvent le Jj de mots empruntés au turc ou à l'arabe.Ex. : Nexş, broderie (arabe (j^Jii).

Yasax, interdit (turc yasak, ,jU.lj).Next, dot (arabe JùiJ).

Ancax, seulement (turc ancak, {tj^\).Qayix, barque (turc kayik, jjjlii).

51. X postpalatale, continue sonore. Comme on l'a vu plushaut, l'emploi de cette consonne, bien que fréquent, n'est pas absolu¬

ment général. Dans la langue écrite, on a, actuellement, tendanceà la remplacer par x, d'où les exemples cités au paragraphe précédent(bexçe, kaxez, xulam, axa, xerîbî).

52. H continue sonore. L'étude du rôle de cette consonne offreun intérêt particulier ; eUe permet, en effet, de définir deux des étapesles plus caractéristiques du développement de la phonétique kurde.La première est marquée par l'importance considérable dévolue auh, qui se substitue à de nombreux phonèmes de l'ancien iranien; laseconde, par l'éhmination graduelle de ce son.

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Page 42: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

1° Remplacement par h de consonnes de l'ancieniranien.

a) d'un x, comme dans :

Rihnî, lumière (av. raoxşna-).Behir, part (av. baxdhra-).Sihur, rouge (av. suxra-).

Remarque I. Le nom de la principauté de Botan est aussi à ranger parmi les

exemples précédents : il est encore attesté au XVIIe siècle (dans le Şerefname)sous la forme (jbsi qui devait sans doute se lire Bixtan ou Bextan et dont le *s'adoucit, par la suite, en h ; on eut alors Bihtan, Buhtan, prononciation qui restecourante, de nos jours, dans le pays même. Le nom de « Botan», seul usité partoutailleurs, résulte de la contraction du groupe -ih en o (cf. par. 74).

b) d'un dh ou d'un ih, comme dans :

Réh, route (av. raithya-).Pehin, large (av. pathana-).Şehir, ville (av. xşathra-).Bihin, odeur (av. baodhay-).

c) d'un §, comme dans :

Guh, oreille (av. gaoşa-).Mih, brebis (av. maêşa-).Tihnî, soif (av. tarşna-).Çehiv, (av. çaşman-).

Remarque IL Le h apparaît aussi, en kurde, â la place du & ou du *, dans

des emprunts faits à l'arabe.Ex. : Blinda, jusque (arabe J^g.).

Sinhet, métier (arabe ïx^,).Hinad, obstination (ar. ^blc)-

Remarque III. Enfin, à ce stade de la langue, un h apparaît, comme consonneinitiale, dans presque tous les mots, iraniens ou étrangers qui, à l'origine, débu¬

taient par une voyelle (cf. à ce sujet par. 9 et 58).

2° Élimination du h.La plupart des formes citées dans les exemples précédents ne

subsistent plus, à l'heure actuelle, qu'à titre de témoins dans quelques

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1° Remplacement par h de consonnes de l'ancieniranien.

a) d'un x, comme dans :

Rihnî, lumière (av. raoxşna-).Behir, part (av. baxdhra-).Sihur, rouge (av. suxra-).

Remarque I. Le nom de la principauté de Botan est aussi à ranger parmi les

exemples précédents : il est encore attesté au XVIIe siècle (dans le Şerefname)sous la forme (jbsi qui devait sans doute se lire Bixtan ou Bextan et dont le *s'adoucit, par la suite, en h ; on eut alors Bihtan, Buhtan, prononciation qui restecourante, de nos jours, dans le pays même. Le nom de « Botan», seul usité partoutailleurs, résulte de la contraction du groupe -ih en o (cf. par. 74).

b) d'un dh ou d'un ih, comme dans :

Réh, route (av. raithya-).Pehin, large (av. pathana-).Şehir, ville (av. xşathra-).Bihin, odeur (av. baodhay-).

c) d'un §, comme dans :

Guh, oreille (av. gaoşa-).Mih, brebis (av. maêşa-).Tihnî, soif (av. tarşna-).Çehiv, (av. çaşman-).

Remarque IL Le h apparaît aussi, en kurde, â la place du & ou du *, dans

des emprunts faits à l'arabe.Ex. : Blinda, jusque (arabe J^g.).

Sinhet, métier (arabe ïx^,).Hinad, obstination (ar. ^blc)-

Remarque III. Enfin, à ce stade de la langue, un h apparaît, comme consonneinitiale, dans presque tous les mots, iraniens ou étrangers qui, à l'origine, débu¬

taient par une voyelle (cf. à ce sujet par. 9 et 58).

2° Élimination du h.La plupart des formes citées dans les exemples précédents ne

subsistent plus, à l'heure actuelle, qu'à titre de témoins dans quelques

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Page 43: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

parlers montagnards particulièrement conservateurs (Botan, Behdînan,Hekarî, p.e.). Ailleurs, elles ont presque toujours perdu leur h, à lasuite de phénomènes de contraction qui seront examinés plus loinen détail (par. 71-75). En effet, les parlers kurdes contemporainstendent, en grande majorité, à éhminer le h de leur système conso-nantique. Ce phonème disparaît :

a) par contraction avec les voyelles brèves, au début, dans le corps,et à la fin des mots. Voir plus loin, par. 71 et ss.

b) en étant remplacé par une autre consonne.Ex. : Suffixe -ahî, qui donne : -ayî, -atî.

Terminaison -ihan de l'infinitif, qui donne : -iyan.Meyter, pour mehter, palefrenier.Diwêl, pour dihêl, tambour.Fênik, pour hênik, frais.

c) par simple chute, au début des mots :

Ex. : Evor, pour hevor, bouquetin.Êş, pour hêş, douleur.Êvar, pour hêvar, soir.Ûr, pour hûr, entrailles.Aza, pour haza, hbre.îser, pour hîser, resserre, etc.

Dans le corps des mots :

Ex. : Dergevan, pour dergehvan, portier.Merov, pour merhov, homme.Ewinde, pour ewhinde, tant.Rewan, pour rehwan, qui va l'amble (cheval).

A la fin des mots :

Ex. : Hevde, pour hevdeh, dix-sept.Fire, pour fireh, large.Derge, pour dergeh, proche.Şe, pour şeh, peigne.

Remarque IV. Le h entraîne souvent dans sa chute la voyelle brève qui le suitou qui le précède.

Ex: : We, pour hewe, cas obi. du pron. hon.Şîn, pour heşîn, bleu.

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parlers montagnards particulièrement conservateurs (Botan, Behdînan,Hekarî, p.e.). Ailleurs, elles ont presque toujours perdu leur h, à lasuite de phénomènes de contraction qui seront examinés plus loinen détail (par. 71-75). En effet, les parlers kurdes contemporainstendent, en grande majorité, à éhminer le h de leur système conso-nantique. Ce phonème disparaît :

a) par contraction avec les voyelles brèves, au début, dans le corps,et à la fin des mots. Voir plus loin, par. 71 et ss.

b) en étant remplacé par une autre consonne.Ex. : Suffixe -ahî, qui donne : -ayî, -atî.

Terminaison -ihan de l'infinitif, qui donne : -iyan.Meyter, pour mehter, palefrenier.Diwêl, pour dihêl, tambour.Fênik, pour hênik, frais.

c) par simple chute, au début des mots :

Ex. : Evor, pour hevor, bouquetin.Êş, pour hêş, douleur.Êvar, pour hêvar, soir.Ûr, pour hûr, entrailles.Aza, pour haza, hbre.îser, pour hîser, resserre, etc.

Dans le corps des mots :

Ex. : Dergevan, pour dergehvan, portier.Merov, pour merhov, homme.Ewinde, pour ewhinde, tant.Rewan, pour rehwan, qui va l'amble (cheval).

A la fin des mots :

Ex. : Hevde, pour hevdeh, dix-sept.Fire, pour fireh, large.Derge, pour dergeh, proche.Şe, pour şeh, peigne.

Remarque IV. Le h entraîne souvent dans sa chute la voyelle brève qui le suitou qui le précède.

Ex: : We, pour hewe, cas obi. du pron. hon.Şîn, pour heşîn, bleu.

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Page 44: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

53. Ë continue sourde. Cette consonne apparaît surtout dans les

emprunts étrangers effectués par le kurde. Elle reproduit un *- arabe

légèrement adouci. On la rencontre également dans quelques motsd'origine iranienne, comme hesp, cheval; heft, sept; tehil, amer.

De même que celui du x, l'emploi du h, bien que très fréquent,n'est pas absolument généralisé. Dans la langue écrite, on a tendanceà remplacer cette consonne par h, d'où les graphies : hesp, heft, tehil,les plus courantes.

E. Traitement des sons étrangers

54. De même que les autres peuples musulmans, les Kurdes ontaccueilli dans leur langue d'assez nombreux mots arabes. La plupartde ces termes étrangers ont cependant fait l'objet d'une assimilationtrès poussée. Ces transformations résultent des incompatibilitésopposant le système phonétique du kurde à celui des idiomes sémi¬

tiques. Un rapide examen du traitement imposé par le kurmancîaux consonnes arabes ne sera pas sans intérêt. Certains exemples ontdéjà été cités plus haut. Les autres sont les suivants :

1° dj devient t ou s :

Mîrat ou mîras, héritage (öl_^»).Sebat ou tebat, persévérance (oLJ').Sewab, bonne action (i_jIjj).

2° y- est le plus souvent accepté, mais subit un léger adoucissement.

3° i donne z :

Lezet, délice (ïjj).Zewq, goût djjji).

4° Les emphatiques ^j>, Jb et Ji sont prononcées t, s et z. Le ^Js

donne tantôt z et tantôt d :

Zabit, officier (JajL».Zerer, dommage (jj£).Erd, terre (^jl).

5° Le c. subit les transformations suivantes :

a) au début des mots, s'il est suivi d'un alif, il devient a; s'il

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53. Ë continue sourde. Cette consonne apparaît surtout dans les

emprunts étrangers effectués par le kurde. Elle reproduit un *- arabe

légèrement adouci. On la rencontre également dans quelques motsd'origine iranienne, comme hesp, cheval; heft, sept; tehil, amer.

De même que celui du x, l'emploi du h, bien que très fréquent,n'est pas absolument généralisé. Dans la langue écrite, on a tendanceà remplacer cette consonne par h, d'où les graphies : hesp, heft, tehil,les plus courantes.

E. Traitement des sons étrangers

54. De même que les autres peuples musulmans, les Kurdes ontaccueilli dans leur langue d'assez nombreux mots arabes. La plupartde ces termes étrangers ont cependant fait l'objet d'une assimilationtrès poussée. Ces transformations résultent des incompatibilitésopposant le système phonétique du kurde à celui des idiomes sémi¬

tiques. Un rapide examen du traitement imposé par le kurmancîaux consonnes arabes ne sera pas sans intérêt. Certains exemples ontdéjà été cités plus haut. Les autres sont les suivants :

1° dj devient t ou s :

Mîrat ou mîras, héritage (öl_^»).Sebat ou tebat, persévérance (oLJ').Sewab, bonne action (i_jIjj).

2° y- est le plus souvent accepté, mais subit un léger adoucissement.

3° i donne z :

Lezet, délice (ïjj).Zewq, goût djjji).

4° Les emphatiques ^j>, Jb et Ji sont prononcées t, s et z. Le ^Js

donne tantôt z et tantôt d :

Zabit, officier (JajL».Zerer, dommage (jj£).Erd, terre (^jl).

5° Le c. subit les transformations suivantes :

a) au début des mots, s'il est suivi d'un alif, il devient a; s'il

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Page 45: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

est simplement accentué d'un faiha, il devient e ou he; hi, i ou t, s'ilporte un kesra.

Ex. : Adet, habitude (ö^U).Aqil, raisonnable (Jj'L.).Esker ou hesker, soldat (Js^s).Ezab ou hezab, tourment (^_jIJlc).

Voir d'autres exemples, par. 52 (Rem. II).b) dans le corps des mots, il peut être remplacé par un h ou dispa¬

raître en produisant un hiatus. Il arrive aussi que l'élimination du c.

ait pour résultat l'allongement d'une voyelle brève voisine.Ex. : t£jt-S donne : dehwa, dehiw, dawa, procès.

'kjc^fi donne : sinhet, sanet, métier.^jtL> donne : tam, goût.

Remarque. Les dialectes des régions qui se trouvent à la frontière séparant

le domaine linguistique du kurde de celui de l'arabe conservent les c., mais enles atténuant.

c) à la fin des mots, le e. peut soit simplement disparaître, soitêtre remplacé par un h.

Ex. : Camî et camih, mosquée (uUJ.

Tima, avide (c-LL).

Rib, quart (*}_))

6° Le * (hamza) peut être remplacé par un y ou disparaître enproduisant par exception un hiatus :

Xayîn ou xaîn, traître (/jjU.).Layîq ou laîq, digne (^jl V).Qayîl ou qaîl, qui accepte (JjU).

33

est simplement accentué d'un faiha, il devient e ou he; hi, i ou t, s'ilporte un kesra.

Ex. : Adet, habitude (ö^U).Aqil, raisonnable (Jj'L.).Esker ou hesker, soldat (Js^s).Ezab ou hezab, tourment (^_jIJlc).

Voir d'autres exemples, par. 52 (Rem. II).b) dans le corps des mots, il peut être remplacé par un h ou dispa¬

raître en produisant un hiatus. Il arrive aussi que l'élimination du c.

ait pour résultat l'allongement d'une voyelle brève voisine.Ex. : t£jt-S donne : dehwa, dehiw, dawa, procès.

'kjc^fi donne : sinhet, sanet, métier.^jtL> donne : tam, goût.

Remarque. Les dialectes des régions qui se trouvent à la frontière séparant

le domaine linguistique du kurde de celui de l'arabe conservent les c., mais enles atténuant.

c) à la fin des mots, le e. peut soit simplement disparaître, soitêtre remplacé par un h.

Ex. : Camî et camih, mosquée (uUJ.

Tima, avide (c-LL).

Rib, quart (*}_))

6° Le * (hamza) peut être remplacé par un y ou disparaître enproduisant par exception un hiatus :

Xayîn ou xaîn, traître (/jjU.).Layîq ou laîq, digne (^jl V).Qayîl ou qaîl, qui accepte (JjU).

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Page 46: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Tableaux

55. Les deux tableaux qui suivent ont été établis lors de la fondation de larevue kurde Hawar, en 1932. Ils étaient destinés à faciliter la tâche de l'impri¬merie en déterminant la fréquence relative de chaque signe dans les différentsdialectes kurdes et en permettant ainsi de fixer la formule de composition des

caisses de caractères. Le premier concerne uniquement le kurmancî ; il a été dressé

d'après plusieurs textes se rapportant à des sujets variés. Le premier alinéa indiquel'importance approximative des divers phonèmes, quelle que soit leur place dansle mot ; le second donne la fréquence de leur emploi au début des mots.

Le tableau suivant marque la proportion des caractères dans chacun des troisdialectes kurmancî, soranî et dumilî. Il a été établi à l'aide de phrases tirées des

textes précédemment utilisés, transposées en soranî et en dumilî (de Palo et deSîwerek).

Bien que ces listes n'aient qu'une valeur relative, il ne nous a pas paru sans

intérêt de les reproduire ici. La plupart des faits qui ressortent de leur examenont déjà été étudiés plus haut ; nous nous contenterons donc d'énumérer rapidementceux qui n'ont pas encore été exposés ou sur lesquels il importe de revenir.

Tableau I. Les voyelles longues et les voyelles brèves se rencontrenten proportion à peu près égale. La moins fréquente est le u.

On relève aussi la rareté des termes commençant par un y ou par unevoyelle. Les deux tiers des 265 mots de nos textes qui se trouvent dansce dernier cas sont d'origine étrangère ; quant au dernier tiers, il comprenddes vocables indigènes soulagés, à une époque récente, d'un h initial(cf. par. 52). On note enfin l'absence absolue de Yu au début des mots.

Tableau IL II met en lumière la fréquence de l'emploi du j en kur¬mancî, par rapport à sa rareté en dumilî et en soranî. Cependant, cettedifférence est due surtout au fait que la préposition ji, « de », est remplacéepar ra dans le premier de ces deux dialectes, et par le dans le second.De même, jî (aussi), se dit zî, en dumilî. Or, ces deux monosyllabes revien¬nent souvent dans le langage courant.

Notons aussi, en soranî, la grande fréquence de Ym, du 6 et surtoutdu w qui, comme nous Pavons vu, remplacent le v kurmancî.

Le dialecte du Sud comporte également plus d'e que celui du Nord.En effet, les prépositions kurmancî, li et bi, ont, en soranî, les formesle et be ; en outre, une particule de définition, -ke, s'ajoute, dans certainscas, aux substantifs (p.ex. piyaweke hat, l'homme est venu, au lieu depeya hat, en kurmancî). L'emploi de cette forme a valu aux Kurdes duSud le sobriquet de <s Kurdeke ».

34

Tableaux

55. Les deux tableaux qui suivent ont été établis lors de la fondation de larevue kurde Hawar, en 1932. Ils étaient destinés à faciliter la tâche de l'impri¬merie en déterminant la fréquence relative de chaque signe dans les différentsdialectes kurdes et en permettant ainsi de fixer la formule de composition des

caisses de caractères. Le premier concerne uniquement le kurmancî ; il a été dressé

d'après plusieurs textes se rapportant à des sujets variés. Le premier alinéa indiquel'importance approximative des divers phonèmes, quelle que soit leur place dansle mot ; le second donne la fréquence de leur emploi au début des mots.

Le tableau suivant marque la proportion des caractères dans chacun des troisdialectes kurmancî, soranî et dumilî. Il a été établi à l'aide de phrases tirées des

textes précédemment utilisés, transposées en soranî et en dumilî (de Palo et deSîwerek).

Bien que ces listes n'aient qu'une valeur relative, il ne nous a pas paru sans

intérêt de les reproduire ici. La plupart des faits qui ressortent de leur examenont déjà été étudiés plus haut ; nous nous contenterons donc d'énumérer rapidementceux qui n'ont pas encore été exposés ou sur lesquels il importe de revenir.

Tableau I. Les voyelles longues et les voyelles brèves se rencontrenten proportion à peu près égale. La moins fréquente est le u.

On relève aussi la rareté des termes commençant par un y ou par unevoyelle. Les deux tiers des 265 mots de nos textes qui se trouvent dansce dernier cas sont d'origine étrangère ; quant au dernier tiers, il comprenddes vocables indigènes soulagés, à une époque récente, d'un h initial(cf. par. 52). On note enfin l'absence absolue de Yu au début des mots.

Tableau IL II met en lumière la fréquence de l'emploi du j en kur¬mancî, par rapport à sa rareté en dumilî et en soranî. Cependant, cettedifférence est due surtout au fait que la préposition ji, « de », est remplacéepar ra dans le premier de ces deux dialectes, et par le dans le second.De même, jî (aussi), se dit zî, en dumilî. Or, ces deux monosyllabes revien¬nent souvent dans le langage courant.

Notons aussi, en soranî, la grande fréquence de Ym, du 6 et surtoutdu w qui, comme nous Pavons vu, remplacent le v kurmancî.

Le dialecte du Sud comporte également plus d'e que celui du Nord.En effet, les prépositions kurmancî, li et bi, ont, en soranî, les formesle et be ; en outre, une particule de définition, -ke, s'ajoute, dans certainscas, aux substantifs (p.ex. piyaweke hat, l'homme est venu, au lieu depeya hat, en kurmancî). L'emploi de cette forme a valu aux Kurdes duSud le sobriquet de <s Kurdeke ».

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Page 47: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Contrairement à ce que les faits qui viennent d'être relevés au sujetde l'e laisseraient supposer, Pi est d'un emploi aussi courant en soranîqu'en kurmancî. C'est que le genre a disparu de la langue du Sud : lerapport d'annexion ne s'y construit plus à l'aide des particules a, ê, etc.,mais en « izafet », à la persane, avec une voyelle de liaison intermédiaireentre i et î, mais assez proche du premier de ces deux sons pour êtretranscrite à l'aide du même caractère.

Le dumilî comporte presque deux fois plus d'o que les autres dialectes.Ce fait provient de ce que les trois personnes du singulier du prétéritreçoivent une terminaison -o.

Ex. : M in kerdo (dumilî), j'ai fait ; min kir (kurmancî) ; kirdiwe (soranî).O rûnişto (dumilî), il s'assit; ew rûnist (kurmancî); danistiwe(soranî).

Remarquons qu'il arrive aussi, en kurmancî, que le verbe se conjugueen o, mais cela ne se produit que très rarement, et seulement dans leschansons populaires, pour faciliter la rime ou lui donner plus de couleur,comme dans le couplet suivant où vano, xyuano, berano, berxano sontmis pour vane, xuyane, berane, berxane.

Were konê me, konê me vano.

Serê stûnê konaji te re bi xuyano.Tu mêvanê sîng û berano.Şîva şivanê mala bavé min sîr e.

Paşîva wî goştê di berxano.

Viens dans nos tentes que voilà.Tu vois déjà le faîte de leurs poteaux.Tu es l'hôte de ma poitrine et de mes seins.

Le berger de la maison de mon père a du lait pour son dîner,De l'agneau pour son dessert.

35

Contrairement à ce que les faits qui viennent d'être relevés au sujetde l'e laisseraient supposer, Pi est d'un emploi aussi courant en soranîqu'en kurmancî. C'est que le genre a disparu de la langue du Sud : lerapport d'annexion ne s'y construit plus à l'aide des particules a, ê, etc.,mais en « izafet », à la persane, avec une voyelle de liaison intermédiaireentre i et î, mais assez proche du premier de ces deux sons pour êtretranscrite à l'aide du même caractère.

Le dumilî comporte presque deux fois plus d'o que les autres dialectes.Ce fait provient de ce que les trois personnes du singulier du prétéritreçoivent une terminaison -o.

Ex. : M in kerdo (dumilî), j'ai fait ; min kir (kurmancî) ; kirdiwe (soranî).O rûnişto (dumilî), il s'assit; ew rûnist (kurmancî); danistiwe(soranî).

Remarquons qu'il arrive aussi, en kurmancî, que le verbe se conjugueen o, mais cela ne se produit que très rarement, et seulement dans leschansons populaires, pour faciliter la rime ou lui donner plus de couleur,comme dans le couplet suivant où vano, xyuano, berano, berxano sontmis pour vane, xuyane, berane, berxane.

Were konê me, konê me vano.

Serê stûnê konaji te re bi xuyano.Tu mêvanê sîng û berano.Şîva şivanê mala bavé min sîr e.

Paşîva wî goştê di berxano.

Viens dans nos tentes que voilà.Tu vois déjà le faîte de leurs poteaux.Tu es l'hôte de ma poitrine et de mes seins.

Le berger de la maison de mon père a du lait pour son dîner,De l'agneau pour son dessert.

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Page 48: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Tableau I

a :

b.c :

ç :

d

e .

ê.

f.

g

h

i

1500

650

120

150

840

2200

1000

150

200

- K : 350

1800

Fréquence des lettres

FRÉQUENCE

î :

j-k:

l:m :

n :

o :

p:

«r :

s :

GÉNÉRALE

700

300

650

450

550

1300

400

120

140

1100

340

?t:

u :

û:v :

w :

x-x:

y:z :

160

400

120

450

500

350

340

200

150

AU DÉBUT DES MOTS

a .

b.

c :

Ç-

d

e .

ê

f.

g

h

i

97

238

135

179

282

120

11

111

184

. K : 258

16

t;

3

k:l:m :

n :

o :

p:

g:r :

s :

12

22

417

96

259

126

5

195

215

170

292

?t:

u :

û:v :

w :

x-x :

y:z :

188

275

0

4

44

28

227

4

148

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Tableau I

a :

b.c :

ç :

d

e .

ê.

f.

g

h

i

1500

650

120

150

840

2200

1000

150

200

- K : 350

1800

Fréquence des lettres

FRÉQUENCE

î :

j-k:

l:m :

n :

o :

p:

«r :

s :

GÉNÉRALE

700

300

650

450

550

1300

400

120

140

1100

340

?t:

u :

û:v :

w :

x-x:

y:z :

160

400

120

450

500

350

340

200

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AU DÉBUT DES MOTS

a .

b.

c :

Ç-

d

e .

ê

f.

g

h

i

97

238

135

179

282

120

11

111

184

. K : 258

16

t;

3

k:l:m :

n :

o :

p:

g:r :

s :

12

22

417

96

259

126

5

195

215

170

292

?t:

u :

û:v :

w :

x-x :

y:z :

188

275

0

4

44

28

227

4

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a :

b:c :

Ç-'d:e :

ê :

/i-h:i :î :

j:k:l:m :

n :

o :

p:

g-r :

s :

? :t:u :

û:v :

w :

x :

y:z :

Tableau II

Fréquence des lettres dans les divers dialectes

nord sud nord-ouest nord-ouest

(Palo) (Siwerek)

2397310

29101

378170

12

4456

337139

6211664

112260

6027

11

191

41

57

133296265

835051

38

232902024

109564

856

5147

291160

10

137

130140

231442814

2094569

131

37540

161

336836

29267

27

27

95386151

13

4053

308142

088

66114238115

3014

2123957

86384069

95

394577

29268282694

389167

12

3853

296145

5

89

63

114253121

2913

222415590384471

98414476

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a :

b:c :

Ç-'d:e :

ê :

/i-h:i :î :

j:k:l:m :

n :

o :

p:

g-r :

s :

? :t:u :

û:v :

w :

x :

y:z :

Tableau II

Fréquence des lettres dans les divers dialectes

nord sud nord-ouest nord-ouest

(Palo) (Siwerek)

2397310

29101

378170

12

4456

337139

6211664

112260

6027

11

191

41

57

133296265

835051

38

232902024

109564

856

5147

291160

10

137

130140

231442814

2094569

131

37540

161

336836

29267

27

27

95386151

13

4053

308142

088

66114238115

3014

2123957

86384069

95

394577

29268282694

389167

12

3853

296145

5

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2913

222415590384471

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Page 50: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

IV. LA SYLLABEET LA STRUCTURE PHONÉTIQUE DU MOT

56. Le kurde connaît des syllabes longues et des syllabes brèvesqui, les unes comme les autres, peuvent être ouvertes ou fermées.

La syllabe kurde se compose, suivant les cas :

a) d'une voyelle brève ou longue (e, ê, a-gir, e-nîşk).b) d'une voyelle précédée d'une consonne (ba, pê, re, gi-rav,

te-hil, pe-re).c) d'une voyelle suivie d'une ou de plusieurs consonnes (ar, om,

al, erd, îsk, av-sark, argûsk).d) d'une voyelle précédée d'une première consonne et suivie

d'une seconde (bar, pol, şev, bingeh, per-gîn).e) d'une voyelle précédée de plusieurs consonnes (qlê-wî, stro, sto).

f) d'une voyelle précédée de plusieurs consonnes et suivie d'uneou de plusieurs autres (stran, stêwr, stêrk, şkeft, dran).

57. Les monosyllabes constituées par des voyelles isolées sont aunombre de sept; ce sont : les pronoms a, ê, e et î, les interjections o

et ê et la conjonction û. Notons que, lorsque cette dernière précède unmot commençant par une voyelle, elle se prononce parfois w.

58. Les syllabes formées par une voyelle unique ou par une voyellesuivie d'une ou de plusieurs consonnes ne se relèvent, si l'on exceptele cas de l'hiatus (cf. par. 63), qu'au début des mots ou à l'état isolé.Elles sont peu nombreuses. En effet, aucun terme kurde ne commencepar u; un i initial ne se rencontre que dans les emprunts faits à des

langues étrangères (cf. par. 9) ; e, ê, o, î et û ne figurent qu'exception¬nellement au début de mots purement kurdes. Seul l'a fait souventfonction de première lettre. Cependant, d'une façon générale, si l'onfait abstraction de quelques vocables débutant par a et qui semblentavoir été retenus tels quels de l'ancien iranien (comme agir, feu;av, eau), on constate que les voyelles n'apparaissent au début des motsque par suite de la chute d'une consonne, généralement un h.

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IV. LA SYLLABEET LA STRUCTURE PHONÉTIQUE DU MOT

56. Le kurde connaît des syllabes longues et des syllabes brèvesqui, les unes comme les autres, peuvent être ouvertes ou fermées.

La syllabe kurde se compose, suivant les cas :

a) d'une voyelle brève ou longue (e, ê, a-gir, e-nîşk).b) d'une voyelle précédée d'une consonne (ba, pê, re, gi-rav,

te-hil, pe-re).c) d'une voyelle suivie d'une ou de plusieurs consonnes (ar, om,

al, erd, îsk, av-sark, argûsk).d) d'une voyelle précédée d'une première consonne et suivie

d'une seconde (bar, pol, şev, bingeh, per-gîn).e) d'une voyelle précédée de plusieurs consonnes (qlê-wî, stro, sto).

f) d'une voyelle précédée de plusieurs consonnes et suivie d'uneou de plusieurs autres (stran, stêwr, stêrk, şkeft, dran).

57. Les monosyllabes constituées par des voyelles isolées sont aunombre de sept; ce sont : les pronoms a, ê, e et î, les interjections o

et ê et la conjonction û. Notons que, lorsque cette dernière précède unmot commençant par une voyelle, elle se prononce parfois w.

58. Les syllabes formées par une voyelle unique ou par une voyellesuivie d'une ou de plusieurs consonnes ne se relèvent, si l'on exceptele cas de l'hiatus (cf. par. 63), qu'au début des mots ou à l'état isolé.Elles sont peu nombreuses. En effet, aucun terme kurde ne commencepar u; un i initial ne se rencontre que dans les emprunts faits à des

langues étrangères (cf. par. 9) ; e, ê, o, î et û ne figurent qu'exception¬nellement au début de mots purement kurdes. Seul l'a fait souventfonction de première lettre. Cependant, d'une façon générale, si l'onfait abstraction de quelques vocables débutant par a et qui semblentavoir été retenus tels quels de l'ancien iranien (comme agir, feu;av, eau), on constate que les voyelles n'apparaissent au début des motsque par suite de la chute d'une consonne, généralement un h.

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Page 51: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Aş, de ha§, moulin.Avêtin, de havêtin, lancer.Arî, de harî, aide.Ajnî, de hajnî, nage.

Aza, de haza, libre.Evrîşim, de hevrîşim, soie.

.E-y, de 7iei;, pronom ou adjectif démonstratif.i?w, de hew, pr. 3e pers., pr. et adj. dém.Enî, anî, de henî, front.Enîşk, anîşk, de henîşk, coude.Evraz, de hevraz, pente.ʧ, de Aêj, douleur.Êvar, de hêvar, soir.Êvrîst, de hêvrîst, sorte de conifère./6rei, de hibret, (ar. ë_7^ft), exemple.7/7as, de Aï/las (ar. j-O^il), faillite.Isbat, de hisbat (ar. oLÎ I), preuve./ro, de Mro, aujourd'hui./car, de hîcar, cette fois, maintenant./sal, de hîsal, cette année.

Osie, de hoste, maître.Ûr, de hûr, panse.

Ûçik, de hûçik, pan de la manche.

59. Les mots kurdes ne se terminent que rarement par des syllabesouvertes. Celles-ci comportent généralement, lorsque le cas se présente,une voyelle longue ou un e. La présence d'un i ou d'un m à la fin d'unmot est tout à fait exceptionnelle (cf. par. 9 et 10). L'apparition d'unevoyelle comme dernière lettre d'un terme purement kurde résultele plus souvent, soit de la chute d'une consonne finale, soit d'unphénomène de contraction.

a) Chute d'une consonne finale.

-Ro, jour, pour roj.Serşo, bain, pour serşok.Fire, large, pour fireh.

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Ex. : Aş, de ha§, moulin.Avêtin, de havêtin, lancer.Arî, de harî, aide.Ajnî, de hajnî, nage.

Aza, de haza, libre.Evrîşim, de hevrîşim, soie.

.E-y, de 7iei;, pronom ou adjectif démonstratif.i?w, de hew, pr. 3e pers., pr. et adj. dém.Enî, anî, de henî, front.Enîşk, anîşk, de henîşk, coude.Evraz, de hevraz, pente.ʧ, de Aêj, douleur.Êvar, de hêvar, soir.Êvrîst, de hêvrîst, sorte de conifère./6rei, de hibret, (ar. ë_7^ft), exemple.7/7as, de Aï/las (ar. j-O^il), faillite.Isbat, de hisbat (ar. oLÎ I), preuve./ro, de Mro, aujourd'hui./car, de hîcar, cette fois, maintenant./sal, de hîsal, cette année.

Osie, de hoste, maître.Ûr, de hûr, panse.

Ûçik, de hûçik, pan de la manche.

59. Les mots kurdes ne se terminent que rarement par des syllabesouvertes. Celles-ci comportent généralement, lorsque le cas se présente,une voyelle longue ou un e. La présence d'un i ou d'un m à la fin d'unmot est tout à fait exceptionnelle (cf. par. 9 et 10). L'apparition d'unevoyelle comme dernière lettre d'un terme purement kurde résultele plus souvent, soit de la chute d'une consonne finale, soit d'unphénomène de contraction.

a) Chute d'une consonne finale.

-Ro, jour, pour roj.Serşo, bain, pour serşok.Fire, large, pour fireh.

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Page 52: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

b) Phénomène de contraction.Pê, pied, pour pey.Tirî, raisin, pour tirih.Gilî, plainte, pour gilih, etc. (cf. par. 71-75).

Remarque. Toutefois, un certain nombre de suffixes kurdes sont constituésou se terminent par une voyelle (cf. Ch. XXIV-II).

60. Les syllabes débutant par plusieurs consonnes initiales appa¬

raissent le plus souvent à l'état isolé (monosyllabes) ou au début determes polysyllabiques (p.e. standin, prendre, frotin, vendre). On ne

les rencontre guère en seconde ou en troisième position que dans des

mots composés (p.e. vexwendin, inviter, rîspî, ancien).

Remarque. Dans les mots composés, surtout lorsqu'ils sont formés par larépétition d'un même terme, on voit souvent apparaître une voyelle intercalaire,destinée à dissocier les groupes de deux consonnes.

Ex. : Giregir, notable (gir-gir).Keskesor, arc-en-ciel (kesk-sor).Hiskeber, construction en pierres sèches (hisk-ber).Deverû, à plat ventre (dev-rû).

61. Les mots kurdes ne comportent que rarement des groupesde deux consonnes initiales et très exceptionnellement des groupesde trois. Les listes de mots que nous avons pu établir jusqu'ici (maisqui, bien entendu, restent incomplètes) ne nous ont permis de releverque les cas suivants :

1° Groupes de deux consonnes initiales.B-l, b-r, dans : blêç, foudre ; blûr, flûte ; brandox, moissonneur ;

branguh, lente; braştin, rôtir; brûsk, éclair.D-r, dans : dran, dent (et ses dérivés).F-r, dans : frotin, vendre; frûmaye, vulgaire.J-m, dans : jmartin, compter.P-r, dans : prot, potier.Q-l, q-r, dans : qlêwî, plongeur; qrêj, sale; qrên, querelle.S-p, s-t, dans de nombreux exemples, dont : spas, merci; spehî,

beau ; spî, blanc (et ses dérivés), etc. ; sto, cou ; stûr, épais ; stêrk,étoile, etc.

40

b) Phénomène de contraction.Pê, pied, pour pey.Tirî, raisin, pour tirih.Gilî, plainte, pour gilih, etc. (cf. par. 71-75).

Remarque. Toutefois, un certain nombre de suffixes kurdes sont constituésou se terminent par une voyelle (cf. Ch. XXIV-II).

60. Les syllabes débutant par plusieurs consonnes initiales appa¬

raissent le plus souvent à l'état isolé (monosyllabes) ou au début determes polysyllabiques (p.e. standin, prendre, frotin, vendre). On ne

les rencontre guère en seconde ou en troisième position que dans des

mots composés (p.e. vexwendin, inviter, rîspî, ancien).

Remarque. Dans les mots composés, surtout lorsqu'ils sont formés par larépétition d'un même terme, on voit souvent apparaître une voyelle intercalaire,destinée à dissocier les groupes de deux consonnes.

Ex. : Giregir, notable (gir-gir).Keskesor, arc-en-ciel (kesk-sor).Hiskeber, construction en pierres sèches (hisk-ber).Deverû, à plat ventre (dev-rû).

61. Les mots kurdes ne comportent que rarement des groupesde deux consonnes initiales et très exceptionnellement des groupesde trois. Les listes de mots que nous avons pu établir jusqu'ici (maisqui, bien entendu, restent incomplètes) ne nous ont permis de releverque les cas suivants :

1° Groupes de deux consonnes initiales.B-l, b-r, dans : blêç, foudre ; blûr, flûte ; brandox, moissonneur ;

branguh, lente; braştin, rôtir; brûsk, éclair.D-r, dans : dran, dent (et ses dérivés).F-r, dans : frotin, vendre; frûmaye, vulgaire.J-m, dans : jmartin, compter.P-r, dans : prot, potier.Q-l, q-r, dans : qlêwî, plongeur; qrêj, sale; qrên, querelle.S-p, s-t, dans de nombreux exemples, dont : spas, merci; spehî,

beau ; spî, blanc (et ses dérivés), etc. ; sto, cou ; stûr, épais ; stêrk,étoile, etc.

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Page 53: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ş-k, s-t, dans : şkevik, écuelle; şkênandin, briser; şkêr, pierraille;şkêvlatok, tortue; ştiyar, découvert; ştexilîn, parler.

T-r, dans : traştin, tailler.Z-m, dans : zmanok, glotte.

Enfin, les groupes initiaux formés par les gutturales et w sontfréquents : gwîz, noix; hwîr, menu; kwîr, profond; qwîz, fouine;xwîn, sang. Le groupe x-w est particulièrement courant (cf. par. 30).

Remarque I. Il faut toutefois retenir que, dans de nombreux parlers, un id'anaptyxe dissocie les groupes de deux consonnes initiales relevés dans les exem¬

ples précédents.Ex. : Ziman, langue, au lieu de zman.

Şikeft, caverne, au lieu de şkeft.Bira, frère, au lieu de bra, etc.

Les deux graphies sont donc admises en langue écrite.

2° Groupe de trois consonnes initiales.Le seul qui ait encore été relevé est s-t-r, dans stran, chanson;

strî, épine; stro, corne; et leurs dérivés.Les exemples qui viennent d'être énumérés permettent de constater

que seules, les occlusives (à l'exception des gutturales g et k) et lesspirantes (j, §, s, z) sont susceptibles de figurer au début d'un groupede consonnes initiales dont la seconde est autre que w. Le secondélément du complexe est toujours une liquide (r ou l), après les occlu¬

sives, ou une occlusive (m, p, t ou k), après les sifflantes.

Remarque IL Nous précisons toutefois que, dans l'état actuel des rechercheskurdes, les conclusions qui précèdent ne peuvent être tenues pour définitives.Elles ne concernent, en tout état de cause, que le kurmancî.

62. Les syllabes terminées par un groupe de deux consonnes sontfréquentes.

Ex. : Rind, bon.Berf, neige.Bilind, haut.Pirs, mot, question.Ferş, rocher plat.Tir§, aigre, etc.

41

Ş-k, s-t, dans : şkevik, écuelle; şkênandin, briser; şkêr, pierraille;şkêvlatok, tortue; ştiyar, découvert; ştexilîn, parler.

T-r, dans : traştin, tailler.Z-m, dans : zmanok, glotte.

Enfin, les groupes initiaux formés par les gutturales et w sontfréquents : gwîz, noix; hwîr, menu; kwîr, profond; qwîz, fouine;xwîn, sang. Le groupe x-w est particulièrement courant (cf. par. 30).

Remarque I. Il faut toutefois retenir que, dans de nombreux parlers, un id'anaptyxe dissocie les groupes de deux consonnes initiales relevés dans les exem¬

ples précédents.Ex. : Ziman, langue, au lieu de zman.

Şikeft, caverne, au lieu de şkeft.Bira, frère, au lieu de bra, etc.

Les deux graphies sont donc admises en langue écrite.

2° Groupe de trois consonnes initiales.Le seul qui ait encore été relevé est s-t-r, dans stran, chanson;

strî, épine; stro, corne; et leurs dérivés.Les exemples qui viennent d'être énumérés permettent de constater

que seules, les occlusives (à l'exception des gutturales g et k) et lesspirantes (j, §, s, z) sont susceptibles de figurer au début d'un groupede consonnes initiales dont la seconde est autre que w. Le secondélément du complexe est toujours une liquide (r ou l), après les occlu¬

sives, ou une occlusive (m, p, t ou k), après les sifflantes.

Remarque IL Nous précisons toutefois que, dans l'état actuel des rechercheskurdes, les conclusions qui précèdent ne peuvent être tenues pour définitives.Elles ne concernent, en tout état de cause, que le kurmancî.

62. Les syllabes terminées par un groupe de deux consonnes sontfréquentes.

Ex. : Rind, bon.Berf, neige.Bilind, haut.Pirs, mot, question.Ferş, rocher plat.Tir§, aigre, etc.

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Page 54: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Notons que, pour autant que les exemples qui ont été relevésjusqu'ici permettent d'en juger, la première de ces deux consonnesn'est jamais une occlusive. A part w et y, toutes les consonnes sontsusceptibles de figurer en seconde position dans ces groupes.

Remarque. Le seul groupe de trois consonnes finales relevé jusqu'à présent-est -rsk, dans avtirsk, sauce aigre.

63. Hiatus. Les hiatus provenant de la rencontre accidentelle,à l'intérieur d'une phrase, de voyelles finales et de voyelles initiales,ne sont pas rares.

Ex. : Hâte ava kirin, il a été construit.Mala apê min, la maison de mon oncle.Bihayê êzing, le prix du bois.

Remarque I. Retenons cependant que, lorsque le premier des deux mots dontla rencontre occasionne l'hiatus se trouve être une préposition, un pronom, unadjectif démonstratif, etc. monosyllabiques, sa voyelle finale a tendance à s'élider.

Ex. : Vê êvarê, ce soir, se lira : v'êvarê.Bi izna te, avec ta permission, se lira : b'izna te.

Ji aliyê din, d'autre part, se lira : j'aliyê din.

Dans le corps même des mots, l'hiatus ne se rencontre que rarement.Il est toujours dû à l'une des causes suivantes :

1° Chute d'une consonne à l'intérieur de mots d'origine iranienne.Ex. : Paîz, automne, de pehîz ou payîz.

Roava, occident, crépuscule, de rojava.

2° Chute d'un c. ou d'un * dans les emprunts faits à l'arabe.

Ex. : Siûd, chance (arabe s_y>^).

îane, aide (arabe ïiUI).Qaîl, consentant (arabe Joli').Miamele, opération (arabe àbl*^).

3° Rencontre fortuite de deux voyelles à l'intérieur d'un mot com¬

posé.

Ex. : Dilbiêş, affligé.Bêesas, sans fondement.Diajo, aide-berger.

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Notons que, pour autant que les exemples qui ont été relevésjusqu'ici permettent d'en juger, la première de ces deux consonnesn'est jamais une occlusive. A part w et y, toutes les consonnes sontsusceptibles de figurer en seconde position dans ces groupes.

Remarque. Le seul groupe de trois consonnes finales relevé jusqu'à présent-est -rsk, dans avtirsk, sauce aigre.

63. Hiatus. Les hiatus provenant de la rencontre accidentelle,à l'intérieur d'une phrase, de voyelles finales et de voyelles initiales,ne sont pas rares.

Ex. : Hâte ava kirin, il a été construit.Mala apê min, la maison de mon oncle.Bihayê êzing, le prix du bois.

Remarque I. Retenons cependant que, lorsque le premier des deux mots dontla rencontre occasionne l'hiatus se trouve être une préposition, un pronom, unadjectif démonstratif, etc. monosyllabiques, sa voyelle finale a tendance à s'élider.

Ex. : Vê êvarê, ce soir, se lira : v'êvarê.Bi izna te, avec ta permission, se lira : b'izna te.

Ji aliyê din, d'autre part, se lira : j'aliyê din.

Dans le corps même des mots, l'hiatus ne se rencontre que rarement.Il est toujours dû à l'une des causes suivantes :

1° Chute d'une consonne à l'intérieur de mots d'origine iranienne.Ex. : Paîz, automne, de pehîz ou payîz.

Roava, occident, crépuscule, de rojava.

2° Chute d'un c. ou d'un * dans les emprunts faits à l'arabe.

Ex. : Siûd, chance (arabe s_y>^).

îane, aide (arabe ïiUI).Qaîl, consentant (arabe Joli').Miamele, opération (arabe àbl*^).

3° Rencontre fortuite de deux voyelles à l'intérieur d'un mot com¬

posé.

Ex. : Dilbiêş, affligé.Bêesas, sans fondement.Diajo, aide-berger.

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Page 55: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque IL L'hiatus ne semble toléré que depuis relativement peu de temps.En effet, la langue s'efforce, dans la plupart des cas, de l'éviter, soit par élimi¬nation d'une voyelle (p.e., chute de Pi des préverbes di et bi dans la conjugaisondes verbes commençant par a ou par ê), soit en utilisant une consonne de liaison(p.e. y, devant les particules et les désinences de cas).

y 64. Gemmation. La gémination des consonnes n'est pas admise en

kurde. Lorsque deux consonnes provenant du même point d'émission(par exemple, deux t, deux l, deux d, etc.) viennent à se suivre, seule

l'une d'entre elles est prononcée.

Ex. : Xurtir, au heu de xurt-tir, comp. de xurt, fort.Rastir, au heu de rast-tir, comp. de rast, droit.Pasîv, au Heu de paş-şîv, collation nocturne.Başev, au heu de baş-şev, bonne nuit.Yekîte, au heu de yek-kîte, monosyllabe.

Comme le montrent ces exemples, la chute de la seconde consonneest reproduite par l'orthographe lorsqu'elle intervient à titre perma¬

nent dans un mot composé ou suffixe.Par contre, lorsqu'on se trouve en présence de la rencontre acci¬

dentelle, dans une phrase, de deux mots dont le premier se terminepar une consonne qui figure également au début du second, la graphiene subit aucune modification. Ainsi, on écrit :

Di gund de, dans le village, mais on prononce : di gun'de.Ji gayê gewir re, au beuf blanc, mais on prononce : ji gayê gew're.Dengbêj jî hene, il y a aussi des chanteurs, mais on prononce :

dengbê'jî hene.

Ev her du gund bi hev ve ne, ces deux villages sont contigus, maison prononce : ev her du gund bi he've ne.

65. Conformément à la règle énoncée au par. précédent, lorsquela rencontre de deux consonnes différentes a pour résultat l'assimi¬lation de l'une d'elles par l'autre, celle qui subsiste n'est jamais redou¬

blée.La disparition de la consonne assimilée n'est reproduite à l'écriture

que lorsqu'elle intervient à titre permanent (mots suffixes ou com¬

posés).

43

Remarque IL L'hiatus ne semble toléré que depuis relativement peu de temps.En effet, la langue s'efforce, dans la plupart des cas, de l'éviter, soit par élimi¬nation d'une voyelle (p.e., chute de Pi des préverbes di et bi dans la conjugaisondes verbes commençant par a ou par ê), soit en utilisant une consonne de liaison(p.e. y, devant les particules et les désinences de cas).

y 64. Gemmation. La gémination des consonnes n'est pas admise en

kurde. Lorsque deux consonnes provenant du même point d'émission(par exemple, deux t, deux l, deux d, etc.) viennent à se suivre, seule

l'une d'entre elles est prononcée.

Ex. : Xurtir, au heu de xurt-tir, comp. de xurt, fort.Rastir, au heu de rast-tir, comp. de rast, droit.Pasîv, au Heu de paş-şîv, collation nocturne.Başev, au heu de baş-şev, bonne nuit.Yekîte, au heu de yek-kîte, monosyllabe.

Comme le montrent ces exemples, la chute de la seconde consonneest reproduite par l'orthographe lorsqu'elle intervient à titre perma¬

nent dans un mot composé ou suffixe.Par contre, lorsqu'on se trouve en présence de la rencontre acci¬

dentelle, dans une phrase, de deux mots dont le premier se terminepar une consonne qui figure également au début du second, la graphiene subit aucune modification. Ainsi, on écrit :

Di gund de, dans le village, mais on prononce : di gun'de.Ji gayê gewir re, au beuf blanc, mais on prononce : ji gayê gew're.Dengbêj jî hene, il y a aussi des chanteurs, mais on prononce :

dengbê'jî hene.

Ev her du gund bi hev ve ne, ces deux villages sont contigus, maison prononce : ev her du gund bi he've ne.

65. Conformément à la règle énoncée au par. précédent, lorsquela rencontre de deux consonnes différentes a pour résultat l'assimi¬lation de l'une d'elles par l'autre, celle qui subsiste n'est jamais redou¬

blée.La disparition de la consonne assimilée n'est reproduite à l'écriture

que lorsqu'elle intervient à titre permanent (mots suffixes ou com¬

posés).

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Page 56: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Pişdawî, pour pişt-dawî, résurrection (dans roja pişdawiyê).Rintir, pour rind-tir, comparatif de rind, meilleur.Dewlementir, pour dewlemend-tir, comp. de dewlemend, riche.Mais on écrit : ez ji kû zanim, qui se ht : e'ji kû zanim.

66. Métathèse. Elle constitue un phénomène assez courant. Nousen citerons quelques exemples :

Dergistî, fiancé, pour desgirtî (de destgirtî).Nîrvo, midi, pour nîvro.Befir, pour berf, neige.

Qehbik, femme de mauvaise vie (de la racine arabe tcJ)-

On notera enfin l'évolution du mot hevrîşim (autres formes : hev-

rêşim, hevrûşim), soie, en pers. ^L^y\, qui donne, par méta¬

thèse, hevirmês, transformé par la suite en : hermîş, harmîş,

Chutes de phonèmes et contraction

67. Le génie du kurde se caractérise par une recherche constantede la concision. Cette tendance sera particulièrement mise en reliefpar l'étude de la syntaxe de cette langue; il convient cependantde la relever dès à présent à propos des lois phonétiques qui vontêtre examinées dans les paragraphes qui suivent. Chaque mot kurdeest conduit, par son évolution naturelle, à se condenser à l'extrême,en s'allégeant progressivement du plus grand nombre de sons possible,jusqu'à devenir monosyllabique. Ce processus s'accomplit tantôtpar l'élimination pure et simple de certains éléments, tantôt parcontraction. Nous décrirons séparément ces divers phénomènes.

68. Chute de voyelles. Nous avons déjà signalé la chute de Yi et de

Ye, au contact des longues (cf. par. 8 et 9). Voici maintenant quel¬

ques autres exemples de l'ehmination de voyelles brèves et longues :

Rizyang, fenouil, pour rizyanik.Dargering, lierre, pour dargerînek.Argûşk, rebord postérieur du maxillaire inférieur, pour alîgûsk.Parxan, côte flottante, pour parûxan.

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Ex. : Pişdawî, pour pişt-dawî, résurrection (dans roja pişdawiyê).Rintir, pour rind-tir, comparatif de rind, meilleur.Dewlementir, pour dewlemend-tir, comp. de dewlemend, riche.Mais on écrit : ez ji kû zanim, qui se ht : e'ji kû zanim.

66. Métathèse. Elle constitue un phénomène assez courant. Nousen citerons quelques exemples :

Dergistî, fiancé, pour desgirtî (de destgirtî).Nîrvo, midi, pour nîvro.Befir, pour berf, neige.

Qehbik, femme de mauvaise vie (de la racine arabe tcJ)-

On notera enfin l'évolution du mot hevrîşim (autres formes : hev-

rêşim, hevrûşim), soie, en pers. ^L^y\, qui donne, par méta¬

thèse, hevirmês, transformé par la suite en : hermîş, harmîş,

Chutes de phonèmes et contraction

67. Le génie du kurde se caractérise par une recherche constantede la concision. Cette tendance sera particulièrement mise en reliefpar l'étude de la syntaxe de cette langue; il convient cependantde la relever dès à présent à propos des lois phonétiques qui vontêtre examinées dans les paragraphes qui suivent. Chaque mot kurdeest conduit, par son évolution naturelle, à se condenser à l'extrême,en s'allégeant progressivement du plus grand nombre de sons possible,jusqu'à devenir monosyllabique. Ce processus s'accomplit tantôtpar l'élimination pure et simple de certains éléments, tantôt parcontraction. Nous décrirons séparément ces divers phénomènes.

68. Chute de voyelles. Nous avons déjà signalé la chute de Yi et de

Ye, au contact des longues (cf. par. 8 et 9). Voici maintenant quel¬

ques autres exemples de l'ehmination de voyelles brèves et longues :

Rizyang, fenouil, pour rizyanik.Dargering, lierre, pour dargerînek.Argûşk, rebord postérieur du maxillaire inférieur, pour alîgûsk.Parxan, côte flottante, pour parûxan.

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Page 57: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

69. Chute de consonnes. On se reportera aux par. 44, 47, 52, 58,

59 et 40 pour les exemples déjà cités en ce qui concerne t, j, k, h, l, n.De telles éliminations tendent le plus souvent à aUéger des groupes

de plusieurs consonnes :

a) Dans le corps des mots.Ex. : Desgeh, appareil, pour destgeh.

Domam, cousine, pour dotmam.Desmal, mouchoir, pour destmal.

Cênik, tempe, pour cêndik.Biçeng, aisselle, pour binçeng.Cihar, musette, pour cehwar.

b) A la fin des mots. C'est généralement la seconde des

deux consonnes finales qui disparaît.

Ex. : Yekşem, dimanche, pour yekşemb.Por, poil, pour port.Ben, lien, pour bend.

Berçav, lunettes, pour berçavik.Erzîn, menton, pour erzînik.Gir, gros, pour girs.

On relève cependant aussi quelques exemples de la chute de lapremière des deux consonnes finales :

Zengelok, pomme d'Adam, pour zengelork.

Pêpik, degré, pour pêping (de pêpeling).

70. Chute de groupes de phonèmes. Dans de nombreux cas, ce sontnon plus des voyelles ou des consonnes isolées qui disparaissent,mais plusieurs phonèmes qui s'éliminent simultanément. De tellesaltérations affectent généralement des mots composés de trois syllabesou davantage et tendent à les rendre bi- ou trisyllabiques.

Ex. : Terminaison infinitive -an apparaissant à la place de -ayîn,-ihan.Nêrîn, regarder, de nihêrîn.Gurçik, rein, de gurçîlik.Ar, feu, de agir.

45

69. Chute de consonnes. On se reportera aux par. 44, 47, 52, 58,

59 et 40 pour les exemples déjà cités en ce qui concerne t, j, k, h, l, n.De telles éliminations tendent le plus souvent à aUéger des groupes

de plusieurs consonnes :

a) Dans le corps des mots.Ex. : Desgeh, appareil, pour destgeh.

Domam, cousine, pour dotmam.Desmal, mouchoir, pour destmal.

Cênik, tempe, pour cêndik.Biçeng, aisselle, pour binçeng.Cihar, musette, pour cehwar.

b) A la fin des mots. C'est généralement la seconde des

deux consonnes finales qui disparaît.

Ex. : Yekşem, dimanche, pour yekşemb.Por, poil, pour port.Ben, lien, pour bend.

Berçav, lunettes, pour berçavik.Erzîn, menton, pour erzînik.Gir, gros, pour girs.

On relève cependant aussi quelques exemples de la chute de lapremière des deux consonnes finales :

Zengelok, pomme d'Adam, pour zengelork.

Pêpik, degré, pour pêping (de pêpeling).

70. Chute de groupes de phonèmes. Dans de nombreux cas, ce sontnon plus des voyelles ou des consonnes isolées qui disparaissent,mais plusieurs phonèmes qui s'éliminent simultanément. De tellesaltérations affectent généralement des mots composés de trois syllabesou davantage et tendent à les rendre bi- ou trisyllabiques.

Ex. : Terminaison infinitive -an apparaissant à la place de -ayîn,-ihan.Nêrîn, regarder, de nihêrîn.Gurçik, rein, de gurçîlik.Ar, feu, de agir.

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Page 58: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Tevnepirk, toile d'araignée, de tevna pî/tikê.Zêrker, orfèvre, de zêringer.Parsû, côte, de peransû.Mestir, plus grand, de mezintir.Şemdîn, nom propre, de Şemsedîn.

71. Contraction. On distinguera parmi les phénomènes de contraction :

a) ceux qui résultent de rencontres accidentelles (prépositionet pronom, préverbe et verbe, etc.). Les plus importants ont déjàété examinés plus haut (par. 25, 27, 32).

b) ceux qui interviennent à titre permanent à l'intérieur des motsen vertu du principe déjà énoncé, par. 66. Ils ont tous pour résultatréhmination, au profit de voyelles longues uniques, de certains groupesfixes formés de voyelles (généralement brèves) et de consonnes.

Les tableaux qui suivent ont été dressés en confrontant avec les

formes conservées dans certains parlers montagnards d'allure généraleplus conservatrice (Botan, Hekarî, Behdînan, et même Tor Abdîn),le vocabulaire des dialectes de la plaine. Le nombre et la concor¬

dance des exemples ainsi relevés sont tels que l'on serait tenté d'avan¬cer une théorie selon laquelle ces transformations marqueraient uneétape du développement du système vocalique kurde. Les rares textesclassiques anciens dont on dispose restent de peu de secours pourvérifier cette théorie : on en attend encore des éditions scientifiqueset ils sont au demeurant très marqués de vocabulaire arabe et persan.

Un a apparaît à la place des groupes -eh-, -we-, -ehe-, -ehi-,

Ex. : Kanî, de kehnî, source.Patin, de pehtin, cuire.Danû, de dehnû, blé pilé.Daşik, de dehşik, ânon.Canî, de céhnî, poulain.Ra, de reh, artère.Bajo, de behjo, imp. de ajotin.Bavêje, de behvêje, imp. de avêtin.Bawer, de behwer (bawer kir in, croire).Şar, de şehir, ville.

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Tevnepirk, toile d'araignée, de tevna pî/tikê.Zêrker, orfèvre, de zêringer.Parsû, côte, de peransû.Mestir, plus grand, de mezintir.Şemdîn, nom propre, de Şemsedîn.

71. Contraction. On distinguera parmi les phénomènes de contraction :

a) ceux qui résultent de rencontres accidentelles (prépositionet pronom, préverbe et verbe, etc.). Les plus importants ont déjàété examinés plus haut (par. 25, 27, 32).

b) ceux qui interviennent à titre permanent à l'intérieur des motsen vertu du principe déjà énoncé, par. 66. Ils ont tous pour résultatréhmination, au profit de voyelles longues uniques, de certains groupesfixes formés de voyelles (généralement brèves) et de consonnes.

Les tableaux qui suivent ont été dressés en confrontant avec les

formes conservées dans certains parlers montagnards d'allure généraleplus conservatrice (Botan, Hekarî, Behdînan, et même Tor Abdîn),le vocabulaire des dialectes de la plaine. Le nombre et la concor¬

dance des exemples ainsi relevés sont tels que l'on serait tenté d'avan¬cer une théorie selon laquelle ces transformations marqueraient uneétape du développement du système vocalique kurde. Les rares textesclassiques anciens dont on dispose restent de peu de secours pourvérifier cette théorie : on en attend encore des éditions scientifiqueset ils sont au demeurant très marqués de vocabulaire arabe et persan.

Un a apparaît à la place des groupes -eh-, -we-, -ehe-, -ehi-,

Ex. : Kanî, de kehnî, source.Patin, de pehtin, cuire.Danû, de dehnû, blé pilé.Daşik, de dehşik, ânon.Canî, de céhnî, poulain.Ra, de reh, artère.Bajo, de behjo, imp. de ajotin.Bavêje, de behvêje, imp. de avêtin.Bawer, de behwer (bawer kir in, croire).Şar, de şehir, ville.

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Page 59: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Panî, de pehnî, semelle. :.

Paîz, de pehîz, automne.Fam, de fehim (ar. ^^i).Xastin, de xwestin, vouloir.Xwar, de xweher, courbe.Par, de oe/m-, part.Taï, de ZeM, amer.Çav, de çe?m>, lil.Pan, de pehin, large.

72. Un ë apparaît à la place des groupes -eh-, -ehi-, -ey-.

Ex. : Rê, de re/i, chemin.Bêvil, de behvil, nez.

/Şê, de şeA, blond, alezan.Rêl, de reM, forêt.Avêtin, de avehtin, lancer.Mêvan, de mehvan, hôte.PéYir, de behtir, meilleur.Rêtin, de rehtin, répandre.Çêlek, de çehlek, vache.Pê, de yey, pied.-Ère/, de keyf, plaisir (ar. ^jS).Elêh, de eleyh, contre (ar. <*-!*)Hêv, de Ae^'t), lune.Mêw, de meyiw ou mehiw, cep.

73. Un £ apparaît à la place des groupes -ih-, -ihi- et -iyi-

Ex. : Tirî, de imfe, raisin.£î, de bih, saule.

C*, de cih, lieu.Péçi, de pêçih, orteil./Sijrâ, de si^iA, pou.Sîwan, de sihwan, parasol.$î, de sih, ombre.Dîtin, de dihtin, voir.

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Panî, de pehnî, semelle. :.

Paîz, de pehîz, automne.Fam, de fehim (ar. ^^i).Xastin, de xwestin, vouloir.Xwar, de xweher, courbe.Par, de oe/m-, part.Taï, de ZeM, amer.Çav, de çe?m>, lil.Pan, de pehin, large.

72. Un ë apparaît à la place des groupes -eh-, -ehi-, -ey-.

Ex. : Rê, de re/i, chemin.Bêvil, de behvil, nez.

/Şê, de şeA, blond, alezan.Rêl, de reM, forêt.Avêtin, de avehtin, lancer.Mêvan, de mehvan, hôte.PéYir, de behtir, meilleur.Rêtin, de rehtin, répandre.Çêlek, de çehlek, vache.Pê, de yey, pied.-Ère/, de keyf, plaisir (ar. ^jS).Elêh, de eleyh, contre (ar. <*-!*)Hêv, de Ae^'t), lune.Mêw, de meyiw ou mehiw, cep.

73. Un £ apparaît à la place des groupes -ih-, -ihi- et -iyi-

Ex. : Tirî, de imfe, raisin.£î, de bih, saule.

C*, de cih, lieu.Péçi, de pêçih, orteil./Sijrâ, de si^iA, pou.Sîwan, de sihwan, parasol.$î, de sih, ombre.Dîtin, de dihtin, voir.

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Page 60: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Bibîne, de bibihne, vois.Rîtin, de rihtin, déféquer.Mî, de mih, brebis.Tî, de tihin, assoiffé.Mîvan, de mihvan, hôte, invité.Gilî, de grçfo'A, plainte.Bîn, de fo7im, odeur.Dfoi, de dihin, fou.fffo, de hiyiv, lune.

Enfin, le groupe -hi-, au début des mots, est très souvent remplacépar î (cf. par. 9, Rem. I).

Remarque I. On constate que le groupe -eh- donne tantôt a, tantôt ê.

Remarque IL Les formes parallèles, primitives ou contractées, que l'on relèvedans les listes précédentes, comme mehvan et mihvan, qui donnent mêvan et mîvan ;

heyiv et hiyiv, qui donnent hêv et hîv, s'expliquent par le fréquent passage de e à i etinversement, déjà signalé par. 10.

Il est intéressant de constater que les mots étrangers acclimatés en kurde subis¬

sent les mêmes phénomènes de contraction que les termes d'origine iranienne.C'est le cas pour fehm, keyf, eleyh. On trouvera des exemples analogues dans leslistes suivantes.

74. Un o se substitue aux groupes -uh-, -we-, -wî-, -ih-, -wi-, -ihu-,-weyi-.

Ex. : Gotin, de guhtin, dire.Ronî, de rihnî, lumière.Ronahî, de rihnahî, lumière.Cot, de ciht, couple.Sotin, de sihtin, brûler.Ordek, de werdek, canard.Go, de guh, oreille.Sond, de swind, serment.Kor, de kwîr, aveugle.Goz, de gwîz, noix.Stiro, de stirih, corne.Ajotin, de ajihtin, pousser, conduire.Movik, de mihvik, vertèbre.

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Bibîne, de bibihne, vois.Rîtin, de rihtin, déféquer.Mî, de mih, brebis.Tî, de tihin, assoiffé.Mîvan, de mihvan, hôte, invité.Gilî, de grçfo'A, plainte.Bîn, de fo7im, odeur.Dfoi, de dihin, fou.fffo, de hiyiv, lune.

Enfin, le groupe -hi-, au début des mots, est très souvent remplacépar î (cf. par. 9, Rem. I).

Remarque I. On constate que le groupe -eh- donne tantôt a, tantôt ê.

Remarque IL Les formes parallèles, primitives ou contractées, que l'on relèvedans les listes précédentes, comme mehvan et mihvan, qui donnent mêvan et mîvan ;

heyiv et hiyiv, qui donnent hêv et hîv, s'expliquent par le fréquent passage de e à i etinversement, déjà signalé par. 10.

Il est intéressant de constater que les mots étrangers acclimatés en kurde subis¬

sent les mêmes phénomènes de contraction que les termes d'origine iranienne.C'est le cas pour fehm, keyf, eleyh. On trouvera des exemples analogues dans leslistes suivantes.

74. Un o se substitue aux groupes -uh-, -we-, -wî-, -ih-, -wi-, -ihu-,-weyi-.

Ex. : Gotin, de guhtin, dire.Ronî, de rihnî, lumière.Ronahî, de rihnahî, lumière.Cot, de ciht, couple.Sotin, de sihtin, brûler.Ordek, de werdek, canard.Go, de guh, oreille.Sond, de swind, serment.Kor, de kwîr, aveugle.Goz, de gwîz, noix.Stiro, de stirih, corne.Ajotin, de ajihtin, pousser, conduire.Movik, de mihvik, vertèbre.

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Page 61: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Motac, de mihtac (ar. r-bsi), nécessiteux.Don, de dihun, graisse.

Bost, de bihust, empan.Borîn, de bihurîn, traverser.Xong, de xweying, saur.

75. î? provient des groupes -wî- et, très rarement, -ih-.

Ex. : Dwr, de dwîr, lointain.Kûr, de kwîr, profond.Bûk, de oîmj£&, bru.Qûz, de jwfo, fouine.Xûn, de «î», sang.

Xûşk, de xwîşk, snur,ffwr, de Awrôr, fin./Siwr, de siww, fort, épais.

Tûj, de facÇ/, aigu.Sûr, de şwCr, sabre.

Şûjin, de şihjin, aiguiUe.

Remarque I. Le groupe -ih- donne aussi bien o que î ; de même, -wî-, qui Be

transforme généralement en û, fait parfois o.

Remarque IL Les mots qui figurent dans ces tableaux correspondent en majo¬rité à des racines de l'iranien ancien qui comportaient des groupes de voyelleset de consonnes, et à la contraction desquels les exemples précédents nous fontassister (p.e. ceux qui ont été cités par. 52). D'autres, cependant, proviennent dethèmes où ne figuraient que des voyelles longues ; c'est le cas de dur, dîtin, kanî,etc.

76. Parallèlement à ces phénomènes de contraction, le kurde s'estefforcé de différencier, à l'aide de doublets, les sens divers que compor¬taient parfois les mêmes thèmes. En voici quelques exemples typi¬ques :

Rê et ra viennent tous deux de reh, voie, mais rê signifie cheminet ra, artère.

Kor et kûr. Dans certains parlers du Nord-Est, le mot kwîr voulaitdire à la fois « profond » et « aveugle » ; il subsiste encore avec le premier

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Motac, de mihtac (ar. r-bsi), nécessiteux.Don, de dihun, graisse.

Bost, de bihust, empan.Borîn, de bihurîn, traverser.Xong, de xweying, saur.

75. î? provient des groupes -wî- et, très rarement, -ih-.

Ex. : Dwr, de dwîr, lointain.Kûr, de kwîr, profond.Bûk, de oîmj£&, bru.Qûz, de jwfo, fouine.Xûn, de «î», sang.

Xûşk, de xwîşk, snur,ffwr, de Awrôr, fin./Siwr, de siww, fort, épais.

Tûj, de facÇ/, aigu.Sûr, de şwCr, sabre.

Şûjin, de şihjin, aiguiUe.

Remarque I. Le groupe -ih- donne aussi bien o que î ; de même, -wî-, qui Be

transforme généralement en û, fait parfois o.

Remarque IL Les mots qui figurent dans ces tableaux correspondent en majo¬rité à des racines de l'iranien ancien qui comportaient des groupes de voyelleset de consonnes, et à la contraction desquels les exemples précédents nous fontassister (p.e. ceux qui ont été cités par. 52). D'autres, cependant, proviennent dethèmes où ne figuraient que des voyelles longues ; c'est le cas de dur, dîtin, kanî,etc.

76. Parallèlement à ces phénomènes de contraction, le kurde s'estefforcé de différencier, à l'aide de doublets, les sens divers que compor¬taient parfois les mêmes thèmes. En voici quelques exemples typi¬ques :

Rê et ra viennent tous deux de reh, voie, mais rê signifie cheminet ra, artère.

Kor et kûr. Dans certains parlers du Nord-Est, le mot kwîr voulaitdire à la fois « profond » et « aveugle » ; il subsiste encore avec le premier

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Page 62: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

de ces deux sens, tandis que le second est attesté par le proverbe :

« ne cira ji kwîra re, ne duhêl ji kera re » (ni lumière pour les aveugles,ni tambour pour les sourds). Après contraction, kwîr donne : kor,aveugle, et kûr, profond.

Rêtin et rîtin. A partir d'un infinitif unique, rehtin ou rihtin, appa¬

raissent les doublets rêtin, verser, répandre, et rîtin, déféquer.Kêr et kîr. La forme ancienne, kehir ou kihir, a donné kêr et kîr,

employés chacun dans un sens différent. Cependant, l'accord ne s'estpas fait entre les divers dialectes sur la valeur qu'il convenait d'ac¬

corder à ces deux mots : en kurmancî, kîr désigne le membre virilet kêr, le couteau. A l'inverse, en soranî, kêr veut dire membre virilet kîr, couteau.

L'Accent tonique

77. Accentuation des mots non fléchis. La position de l'accenttonique n'est pas régulière. Dans les mots pris à l'état absolu, il porte géné¬

ralement sur la dernière syllabe; dans certains cas, cependant, c'est sur

l'avant-dernière qu'il tombe. Toute voyelle est susceptible de recevoir

l'accent, qu'elle soit longue ou brève.

78. Mots prenant l'accent t.onique sur la dernièresyllabe. Ce sont toutes les formes nominales non composées (sub¬

stantifs, adjectifs, adverbes), la majorité des formes nominales com¬

posées, les infinitifs et les participes.

Ex. : Derman, remède.Perde, rideau.Got'm, dire.Kuştî, tué.Brazava, garçon d'honneur.Derzîdank, étui à aiguilles.Êzing, bois à brûler.Daristsm, verger.Şîpane, seuil.Mersef, plateau.

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de ces deux sens, tandis que le second est attesté par le proverbe :

« ne cira ji kwîra re, ne duhêl ji kera re » (ni lumière pour les aveugles,ni tambour pour les sourds). Après contraction, kwîr donne : kor,aveugle, et kûr, profond.

Rêtin et rîtin. A partir d'un infinitif unique, rehtin ou rihtin, appa¬

raissent les doublets rêtin, verser, répandre, et rîtin, déféquer.Kêr et kîr. La forme ancienne, kehir ou kihir, a donné kêr et kîr,

employés chacun dans un sens différent. Cependant, l'accord ne s'estpas fait entre les divers dialectes sur la valeur qu'il convenait d'ac¬

corder à ces deux mots : en kurmancî, kîr désigne le membre virilet kêr, le couteau. A l'inverse, en soranî, kêr veut dire membre virilet kîr, couteau.

L'Accent tonique

77. Accentuation des mots non fléchis. La position de l'accenttonique n'est pas régulière. Dans les mots pris à l'état absolu, il porte géné¬

ralement sur la dernière syllabe; dans certains cas, cependant, c'est sur

l'avant-dernière qu'il tombe. Toute voyelle est susceptible de recevoir

l'accent, qu'elle soit longue ou brève.

78. Mots prenant l'accent t.onique sur la dernièresyllabe. Ce sont toutes les formes nominales non composées (sub¬

stantifs, adjectifs, adverbes), la majorité des formes nominales com¬

posées, les infinitifs et les participes.

Ex. : Derman, remède.Perde, rideau.Got'm, dire.Kuştî, tué.Brazava, garçon d'honneur.Derzîdank, étui à aiguilles.Êzing, bois à brûler.Daristsm, verger.Şîpane, seuil.Mersef, plateau.

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Page 63: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Dewlemend, riche.Tirsonek, poltron.Dergevanî, état de portier, etc.

L'accent tonique a pour seul effet de modifier l'intensité de la voyellesur laquelle il porte. Il ne peut, en aucun cas, imposer une altérationquelconque à son timbre ou à sa durée d'émission : une voyelle brèveaccentuée reste brève.

79. Les mots composés reçoivent normalement, à l'état absolu,l'accent tonique sur la dernière syllabe de leur dernier terme.

Ex. : Cotkarî, labour.Havîngeh, lieu d'estivage.Virker, menteur.

Il est à noter que les mots composés prennent fréquemment, en

plus de l'accent régulier sur la dernière syllabe, un accent secondairequi résulte de la persistance de celui qui affecte normalement leurpremier terme, à l'état isolé.

Ex. : Dergevan, portier (dergeh-van).Ezmandev, palais de la bouche (ezman-dev).

Keskesor, arc-en-ciel (kesk-e-sor).Singebend, poitiïnière (sîng-e-bend).

Herëna., indécision (herê-na).Şipane, seuil (şîp-ane).Seyrangeh, heu de promenade (seyr&n-geh).

80. Mots prenant l'accent tonique sur l'avant-der-nière syllabe. Entrent dans cette catégorie, certains mots com¬

posés formés à l'aide des suffixes -ik et -î.Les mots composés comportant le suffixe -ik et ayant trois syllabes

ou davantage sont accentués sur l'avant-dernière. La voyelle i dusuffixe se prononce alors très furtivement.

Ex. : Sorev&rik, sorte de phaisanidé.Erzinik, menton.Xelîtik, sorte de cartouchière.MalxelUik, compartiment de cartouchière.

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Dewlemend, riche.Tirsonek, poltron.Dergevanî, état de portier, etc.

L'accent tonique a pour seul effet de modifier l'intensité de la voyellesur laquelle il porte. Il ne peut, en aucun cas, imposer une altérationquelconque à son timbre ou à sa durée d'émission : une voyelle brèveaccentuée reste brève.

79. Les mots composés reçoivent normalement, à l'état absolu,l'accent tonique sur la dernière syllabe de leur dernier terme.

Ex. : Cotkarî, labour.Havîngeh, lieu d'estivage.Virker, menteur.

Il est à noter que les mots composés prennent fréquemment, en

plus de l'accent régulier sur la dernière syllabe, un accent secondairequi résulte de la persistance de celui qui affecte normalement leurpremier terme, à l'état isolé.

Ex. : Dergevan, portier (dergeh-van).Ezmandev, palais de la bouche (ezman-dev).

Keskesor, arc-en-ciel (kesk-e-sor).Singebend, poitiïnière (sîng-e-bend).

Herëna., indécision (herê-na).Şipane, seuil (şîp-ane).Seyrangeh, heu de promenade (seyr&n-geh).

80. Mots prenant l'accent tonique sur l'avant-der-nière syllabe. Entrent dans cette catégorie, certains mots com¬

posés formés à l'aide des suffixes -ik et -î.Les mots composés comportant le suffixe -ik et ayant trois syllabes

ou davantage sont accentués sur l'avant-dernière. La voyelle i dusuffixe se prononce alors très furtivement.

Ex. : Sorev&rik, sorte de phaisanidé.Erzinik, menton.Xelîtik, sorte de cartouchière.MalxelUik, compartiment de cartouchière.

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Page 64: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Teşîrêsik, émouchet.Dirêşik, alêne.

Gurçîlik, rein, rognon.Tilotêzik, cornet à pulvérin.Strotêzik, cornet à pulvérin.Sinsiyarik, genre d'oiseau de proie.Zengelorik, pomme d'Adam.Darkutik, pic-vert.Bilbilîtanik, papillon.Pîrqelaçik, pourpier.

Il est à noter que, dans beaucoup de régions, à cette accentuationde l'avant-dernière syllabe correspond l'absence de Yi et même,parfois, celle de consonnes voisines. On dira :

Sorev&rk (sorevêr), erzînk (erzîng, erzîn), xelttk, malxelitk (malxélit),teşîrêsk (teşîrês), tilotêzk, zengelork (zengelok, zengelor), darkutk,bilbilîtz.nk, pîrqela.çk (pîrqelaç, pîçok).

Ces mots étant ainsi allégés, l'accent retrouve sa place sur la der¬

nière syllabe.

Remarque I. On peut se demander si des doublets comme sorevêr, erzîn, tesîrés,

etc. résultent de l'élimination du suffixe ou si, au contraire, ils représentent laforme originelle des mots cités.

Remarque IL Les mots composés en -ik prennent normalement l'accent surla dernière syllabe, tant qu'ils sont dissyllabiques.

Ex. : Kurik, garçonnet.Dêrik, nom de ville.Keçik, fillette.Kêrik, canif.Holik, cabane.

81. Les mots composés formés à l'aide du suffixe -î et comportantplus de deux syllabes reçoivent généralement l'accent sur l'avant-dernière, à moins qu'ils n'aient un sens abstrait.

Ex. : Gar'isî, Mêrs'mî, Hesînî, noms de tribus.Bajzrî, citadin.Destarhêrdî, meunier (employant un moulin à main).

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Teşîrêsik, émouchet.Dirêşik, alêne.

Gurçîlik, rein, rognon.Tilotêzik, cornet à pulvérin.Strotêzik, cornet à pulvérin.Sinsiyarik, genre d'oiseau de proie.Zengelorik, pomme d'Adam.Darkutik, pic-vert.Bilbilîtanik, papillon.Pîrqelaçik, pourpier.

Il est à noter que, dans beaucoup de régions, à cette accentuationde l'avant-dernière syllabe correspond l'absence de Yi et même,parfois, celle de consonnes voisines. On dira :

Sorev&rk (sorevêr), erzînk (erzîng, erzîn), xelttk, malxelitk (malxélit),teşîrêsk (teşîrês), tilotêzk, zengelork (zengelok, zengelor), darkutk,bilbilîtz.nk, pîrqela.çk (pîrqelaç, pîçok).

Ces mots étant ainsi allégés, l'accent retrouve sa place sur la der¬

nière syllabe.

Remarque I. On peut se demander si des doublets comme sorevêr, erzîn, tesîrés,

etc. résultent de l'élimination du suffixe ou si, au contraire, ils représentent laforme originelle des mots cités.

Remarque IL Les mots composés en -ik prennent normalement l'accent surla dernière syllabe, tant qu'ils sont dissyllabiques.

Ex. : Kurik, garçonnet.Dêrik, nom de ville.Keçik, fillette.Kêrik, canif.Holik, cabane.

81. Les mots composés formés à l'aide du suffixe -î et comportantplus de deux syllabes reçoivent généralement l'accent sur l'avant-dernière, à moins qu'ils n'aient un sens abstrait.

Ex. : Gar'isî, Mêrs'mî, Hesînî, noms de tribus.Bajzrî, citadin.Destarhêrdî, meunier (employant un moulin à main).

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Page 65: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Beredayî, médiocre.Tirsoyî, poltron.Şerevanî, combattant.Kenokî, hilare, impudent.Daweriwandî, filtré.

Il est à noter qu'une partie de ces termes possèdent des homonymesde sens abstrait. En effet, le suffixe -î sert à former tantôt des adjec¬

tifs pouvant être pris substantivement et désignant le sujet qui accom¬

plit une action ou qui présente une particularité (sens concret), tantôtdes substantifs qui expriment cette action ou cette particularité(sens abstrait).

Les mots composés en -î, de sens abstrait, sont accentués sur ladernière syllabe.

Ex. : Mezinahi, grandeur.Spehîtî, beauté.Mêranî, courage.Pirant, nombre, majorité.Kêmasî, défaut.

Les exemples suivants montreront comment, dans certains cas,

cette différence d'accentuation permet de distinguer les uns des autresdes homonymes de sens abstrait et concret.

Ex. : Karwanvanî, le métier de caravanier.Karwanvanî, caravanier.Kenokî, hilarité, impudence.Kenokî, impudent.Cotkarî, agriculture.Cotkarî, cultivateur.Mazîvanî çûne maziyan, les cueilleurs de glands sont allés

aux glands.Mazîvanî ne karê axan e, la cueillette des glands n'est pas

l'affaire des aghas.Ne jina kenokî, ne mêrê fêtokî, ni femme impudente, nihomme timide (proverbe).Fêtokî U mêran, kenokî lijinan nayê, ni la timidité ne convientaux hommes, ni l'impudence aux femmes (proverbe).

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Beredayî, médiocre.Tirsoyî, poltron.Şerevanî, combattant.Kenokî, hilare, impudent.Daweriwandî, filtré.

Il est à noter qu'une partie de ces termes possèdent des homonymesde sens abstrait. En effet, le suffixe -î sert à former tantôt des adjec¬

tifs pouvant être pris substantivement et désignant le sujet qui accom¬

plit une action ou qui présente une particularité (sens concret), tantôtdes substantifs qui expriment cette action ou cette particularité(sens abstrait).

Les mots composés en -î, de sens abstrait, sont accentués sur ladernière syllabe.

Ex. : Mezinahi, grandeur.Spehîtî, beauté.Mêranî, courage.Pirant, nombre, majorité.Kêmasî, défaut.

Les exemples suivants montreront comment, dans certains cas,

cette différence d'accentuation permet de distinguer les uns des autresdes homonymes de sens abstrait et concret.

Ex. : Karwanvanî, le métier de caravanier.Karwanvanî, caravanier.Kenokî, hilarité, impudence.Kenokî, impudent.Cotkarî, agriculture.Cotkarî, cultivateur.Mazîvanî çûne maziyan, les cueilleurs de glands sont allés

aux glands.Mazîvanî ne karê axan e, la cueillette des glands n'est pas

l'affaire des aghas.Ne jina kenokî, ne mêrê fêtokî, ni femme impudente, nihomme timide (proverbe).Fêtokî U mêran, kenokî lijinan nayê, ni la timidité ne convientaux hommes, ni l'impudence aux femmes (proverbe).

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Page 66: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque I. Les mots composés obtenus à l'aide du suffixe -ci, qui ont tousun sens concret, sont par exception toujours accentués sur la dernière syllabe.On remarque qu'aucun d'entre eux ne comporte d'homonyme abstrait.

Ex. : Dawaçî, plaignant.Tifingçi, fusilier, bon tireur.Qehweçî, cafetier.

Remarque IL De même, tant qu'ils sont dissyllabiques, les mots composésen -î ont l'accent sur la dernière syllabe, quel que soit leur sens.

Ex. : mûsi, wanî (habitant de Mûş, de Wan) ; botî (botanien) ; jêlî, kerl, xiyî,memX, remî (noms de tribus) ; avî (irrigué) ; bejî (sec) ; kovî (sauvage) ;

kedî (domestique).

Remarque III. Les adverbes terminés par -kî reçoivent également l'accentsur l'î final : êvarkî, le soir; teniştkî, de côté; dirêjkî, en long; kerkî, tîştîşkî, surpied.

82. ACCENTUATION DES MOTS FLÉCHIS. L'adjonction à un terme quel¬

conque d'éléments non permanents suffixes (particules, désinences casuelles,

terminaisons verbales) ou préfixés (préverbes) ne modifie pas, en général,

la place de l'accent tonique. Celui-ci continue, dans la majorité des cas,

à porter sur la syllabe qu'il affectait déjà dans le mot à l'état absolu.

Nous examinerons successivement les différentes possibilités quipeuvent se présenter, en indiquant, pour chacune, les exceptionsque souffre la règle qui vient d'être énoncée.

83. Particules. La présence d'une particule déterminative oud'indéfinition (cf. Ch. III et IV) n'influe jamais sur la position de

l'accent tonique.

Ex. : Derman, remède : dermanek, un remède; dermanê wî, son

remède; dermanên wan, leurs remèdes.

Zava, gendre : zavayê min, mon gendre.

Dar, arbre : dara mezin, le grand arbre; darek, un arbre;dareke mezin, un grand arbre ; darine mezin, de grands arbres.

Mase, table : maseya spî, la table blanche; maseke dirêj,une longue table.

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Remarque I. Les mots composés obtenus à l'aide du suffixe -ci, qui ont tousun sens concret, sont par exception toujours accentués sur la dernière syllabe.On remarque qu'aucun d'entre eux ne comporte d'homonyme abstrait.

Ex. : Dawaçî, plaignant.Tifingçi, fusilier, bon tireur.Qehweçî, cafetier.

Remarque IL De même, tant qu'ils sont dissyllabiques, les mots composésen -î ont l'accent sur la dernière syllabe, quel que soit leur sens.

Ex. : mûsi, wanî (habitant de Mûş, de Wan) ; botî (botanien) ; jêlî, kerl, xiyî,memX, remî (noms de tribus) ; avî (irrigué) ; bejî (sec) ; kovî (sauvage) ;

kedî (domestique).

Remarque III. Les adverbes terminés par -kî reçoivent également l'accentsur l'î final : êvarkî, le soir; teniştkî, de côté; dirêjkî, en long; kerkî, tîştîşkî, surpied.

82. ACCENTUATION DES MOTS FLÉCHIS. L'adjonction à un terme quel¬

conque d'éléments non permanents suffixes (particules, désinences casuelles,

terminaisons verbales) ou préfixés (préverbes) ne modifie pas, en général,

la place de l'accent tonique. Celui-ci continue, dans la majorité des cas,

à porter sur la syllabe qu'il affectait déjà dans le mot à l'état absolu.

Nous examinerons successivement les différentes possibilités quipeuvent se présenter, en indiquant, pour chacune, les exceptionsque souffre la règle qui vient d'être énoncée.

83. Particules. La présence d'une particule déterminative oud'indéfinition (cf. Ch. III et IV) n'influe jamais sur la position de

l'accent tonique.

Ex. : Derman, remède : dermanek, un remède; dermanê wî, son

remède; dermanên wan, leurs remèdes.

Zava, gendre : zavayê min, mon gendre.

Dar, arbre : dara mezin, le grand arbre; darek, un arbre;dareke mezin, un grand arbre ; darine mezin, de grands arbres.

Mase, table : maseya spî, la table blanche; maseke dirêj,une longue table.

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Page 67: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque. Il importe de ne pas confondre la particule d'indéfinition -ek avecle suffixe -ek ou -ik. La première ne reçoit jamais l'accent, tandis que le second,élément permanent, est susceptible de le recevoir (cf. par. 80).

Ex. : Kêr, couteau ; kêrek, un couteau ; kêrik, canif.Hol, halle ; holek, une halle ; hol'xk, cabane.Fort, défi ; fortek, un défi ; fortek, fanfaron.

84. Flexions de cas. Il faut opérer une distinction entre les

termes polysyllabiques et monosyllabiques.1° Dans les termes polysyllabiques, la place de l'accent tonique

n'est jamais modifiée par la présence d'une désinence casuelle.

Ex. : Mehîn, jument : mehînê, mehînan, mehînekê, mehînina.Dotmam, cousine : dotmamê, dotmaman, dotmamina.Palevanî, moisson : palevan'iyê, etc.Şivan, berger : şivanî, şivanan, şivanekî, şivanine.

Remarque I. Nous verrons plus loin que les flexions de cas, ainsi d'ailleursque les particules, peuvent se contracter avec la voyelle finale des mots terminéspar a ou par e. L'accent tonique semble alors tomber sur l'élément affixé. Enréalité, il reste sur la dernière syllabe du mot pris à l'état absolu, la voyelle finaleayant simplement changé de timbre, par suite de la contraction.

Ex. : Mase, table : maso, min, ma table; masê, masan (cas obi. sing. et plur.).Pale, moissonneur : païen gund, les moissonneurs du village ; paie, palwi(cas obi. sing. et plur.).Mecrefe, racloire : mecrefê, mecrefan (cas obi.).

Les formes non contractées des exemples qui précèdent seraient : maseya,maseyê, maseyan ; paleyên, paleyî, paleyan ; mecrefeyé, mecrefeyan.

Remarque IL La présence d'une désinence casuelle est susceptible d'entraînerla chute de la voyelle de la particule d'indéfinition -ek, ainsi que de celle du suffixe-ik, -ek.

Ex. : Keçkê, une fille (cas obi. de keçek, une fille).Keçkê, la fillette (cas obi. de keçik).

Les homonymes ainsi obtenus se différencient par l'accentuation : dans le cas

du substantif monosyllabique affecté d'une particule d'indéfinition, l'accentconserve sa place normale sur le radical du mot (keçkê, cas obi. de keçek, une fille) ;

au contraire, lorsqu'il s'agit d'un terme composé en -ik, -ek, l'accent se trouvereporté sur la désinence casuelle, à la suite de la chute de la voyelle du suffixe(keçkê, cas obi. de keçik, la fillette).

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Remarque. Il importe de ne pas confondre la particule d'indéfinition -ek avecle suffixe -ek ou -ik. La première ne reçoit jamais l'accent, tandis que le second,élément permanent, est susceptible de le recevoir (cf. par. 80).

Ex. : Kêr, couteau ; kêrek, un couteau ; kêrik, canif.Hol, halle ; holek, une halle ; hol'xk, cabane.Fort, défi ; fortek, un défi ; fortek, fanfaron.

84. Flexions de cas. Il faut opérer une distinction entre les

termes polysyllabiques et monosyllabiques.1° Dans les termes polysyllabiques, la place de l'accent tonique

n'est jamais modifiée par la présence d'une désinence casuelle.

Ex. : Mehîn, jument : mehînê, mehînan, mehînekê, mehînina.Dotmam, cousine : dotmamê, dotmaman, dotmamina.Palevanî, moisson : palevan'iyê, etc.Şivan, berger : şivanî, şivanan, şivanekî, şivanine.

Remarque I. Nous verrons plus loin que les flexions de cas, ainsi d'ailleursque les particules, peuvent se contracter avec la voyelle finale des mots terminéspar a ou par e. L'accent tonique semble alors tomber sur l'élément affixé. Enréalité, il reste sur la dernière syllabe du mot pris à l'état absolu, la voyelle finaleayant simplement changé de timbre, par suite de la contraction.

Ex. : Mase, table : maso, min, ma table; masê, masan (cas obi. sing. et plur.).Pale, moissonneur : païen gund, les moissonneurs du village ; paie, palwi(cas obi. sing. et plur.).Mecrefe, racloire : mecrefê, mecrefan (cas obi.).

Les formes non contractées des exemples qui précèdent seraient : maseya,maseyê, maseyan ; paleyên, paleyî, paleyan ; mecrefeyé, mecrefeyan.

Remarque IL La présence d'une désinence casuelle est susceptible d'entraînerla chute de la voyelle de la particule d'indéfinition -ek, ainsi que de celle du suffixe-ik, -ek.

Ex. : Keçkê, une fille (cas obi. de keçek, une fille).Keçkê, la fillette (cas obi. de keçik).

Les homonymes ainsi obtenus se différencient par l'accentuation : dans le cas

du substantif monosyllabique affecté d'une particule d'indéfinition, l'accentconserve sa place normale sur le radical du mot (keçkê, cas obi. de keçek, une fille) ;

au contraire, lorsqu'il s'agit d'un terme composé en -ik, -ek, l'accent se trouvereporté sur la désinence casuelle, à la suite de la chute de la voyelle du suffixe(keçkê, cas obi. de keçik, la fillette).

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Page 68: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Keçkê ou keçikê, la fillette (cas obi. sing. de keçik).Keçkê ou keçekê, une fille (cas obi. sing. de keçek).Kêrkê (ou kêrekê) bide min, donne-moi un couteau (de kêrek, un couteau).Di holkê (ou holekê) de, dans une halle (de holek, une halle).Di holkê (ou Jiolikê) de, dans la cabane (de holik, cabane).

2° Ajoutées à des monosyUabes, les désinences casuelles déplacentl'accent tonique pour le recevoir elles-mêmes, lorsqu'elles affectentdes termes ayant la composition suivante :

a) Voyelle longue ou brève suivie ou précédée d'une consonne.

Ex. : Av, eau : avê, avan.Ap, oncle : apî, apan.01, religion : olê, olan.Ew, pronom, 3e pers. sing. ; pron. et adj. dém. : ewî, ewê, ewan.Ba, vent : bayî, bayan.Pê, pied : peyî, peyan.Se, chien : seyî, seyan.De, mère : deye, deyan.

b) Voyelle brève ou longue précédée et suivie d'une consonne.

Ex. : Dar, arbre : darê, daran.Ker, âne : kerî, keran.Dot, fille : doté, dotan.Bav, père : bavî, bavan.

c) Voyelle brève précédée d'une consonne et suivie de deuxautres.

Ex. : Dest, main : destî, destan.

Çeng, bras, aile : çengî, çengan.Deng, voix : dengî, dengan.Hesp, cheval : hespî, hespan.

Les monosyllabes de types autres que ceux qui viennent d'êtrecités conservent toujours leur accent tonique à sa place normale,même lorsqu'ils sont affectés de désinences casuelles.

Ex. : Stran, chanson : stranê, stranan.Stêrk, étoile : stêrkê, stêrkan.

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Ex. : Keçkê ou keçikê, la fillette (cas obi. sing. de keçik).Keçkê ou keçekê, une fille (cas obi. sing. de keçek).Kêrkê (ou kêrekê) bide min, donne-moi un couteau (de kêrek, un couteau).Di holkê (ou holekê) de, dans une halle (de holek, une halle).Di holkê (ou Jiolikê) de, dans la cabane (de holik, cabane).

2° Ajoutées à des monosyUabes, les désinences casuelles déplacentl'accent tonique pour le recevoir elles-mêmes, lorsqu'elles affectentdes termes ayant la composition suivante :

a) Voyelle longue ou brève suivie ou précédée d'une consonne.

Ex. : Av, eau : avê, avan.Ap, oncle : apî, apan.01, religion : olê, olan.Ew, pronom, 3e pers. sing. ; pron. et adj. dém. : ewî, ewê, ewan.Ba, vent : bayî, bayan.Pê, pied : peyî, peyan.Se, chien : seyî, seyan.De, mère : deye, deyan.

b) Voyelle brève ou longue précédée et suivie d'une consonne.

Ex. : Dar, arbre : darê, daran.Ker, âne : kerî, keran.Dot, fille : doté, dotan.Bav, père : bavî, bavan.

c) Voyelle brève précédée d'une consonne et suivie de deuxautres.

Ex. : Dest, main : destî, destan.

Çeng, bras, aile : çengî, çengan.Deng, voix : dengî, dengan.Hesp, cheval : hespî, hespan.

Les monosyllabes de types autres que ceux qui viennent d'êtrecités conservent toujours leur accent tonique à sa place normale,même lorsqu'ils sont affectés de désinences casuelles.

Ex. : Stran, chanson : stranê, stranan.Stêrk, étoile : stêrkê, stêrkan.

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Page 69: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Blûr, flûte : blQrê, blûran.Brùsk, éclair : brùskê, brûskan.

85. Désinences verbales. Il convient d'étudier séparémentles formes du verbe qui ne comportent pas de désinences personnelles(infinitif, participe, impératif) et celles qui en sont pourvues (tempsconjugués). Les premières prennent, en général, l'accent sur la der¬

nière syllabe.

a) L'infinitif.Il reçoit toujours l'accent sur la dernière syllabe.

Ex. : Hatïn, venir; ket'm, tomber; bezîn, courir; geriyan, circuler;çxxn, aller.

b) Le participe passé.

Le participe passé, forme nominale obtenue à l'aide du suffixe -î,obéit aux règles générales qui s'appliquent aux mots en -î (cf. par. 81).

Les participes dissyllabiques reçoivent, par conséquent, l'accent surla dernière syllabe; ceux qui comportent trois syllabes ou davantagele prennent sur l'avant-dernière.

Ex. : Kuştî, tué; hatî, venu; ketî, tombé; çûyî, allé.Kelandî, frit; dawerivandî, filtré; zivirandî, retourné; geri-yayî, qui a circulé.

c) L'impératif.Il prend toujours l'accent sur la dernière syllabe.

Ex. : Bê, viens (de hatin).Biçe, va (de çûn).Bikeve, tombe (de ketin).Bibeze, cours (de bezîn).

d) Les formes personnelles du verbe.

L'accent n'affecte jamais la désinence personnelle; il porte toujourssur la dernière syllabe du radical verbal; celle-ci peut cependant,dans certains cas, se contracter avec la désinence et se confondre aveceUe.

Nous donnerons comme exemples, pour les temps passés des verbes

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Blûr, flûte : blQrê, blûran.Brùsk, éclair : brùskê, brûskan.

85. Désinences verbales. Il convient d'étudier séparémentles formes du verbe qui ne comportent pas de désinences personnelles(infinitif, participe, impératif) et celles qui en sont pourvues (tempsconjugués). Les premières prennent, en général, l'accent sur la der¬

nière syllabe.

a) L'infinitif.Il reçoit toujours l'accent sur la dernière syllabe.

Ex. : Hatïn, venir; ket'm, tomber; bezîn, courir; geriyan, circuler;çxxn, aller.

b) Le participe passé.

Le participe passé, forme nominale obtenue à l'aide du suffixe -î,obéit aux règles générales qui s'appliquent aux mots en -î (cf. par. 81).

Les participes dissyllabiques reçoivent, par conséquent, l'accent surla dernière syllabe; ceux qui comportent trois syllabes ou davantagele prennent sur l'avant-dernière.

Ex. : Kuştî, tué; hatî, venu; ketî, tombé; çûyî, allé.Kelandî, frit; dawerivandî, filtré; zivirandî, retourné; geri-yayî, qui a circulé.

c) L'impératif.Il prend toujours l'accent sur la dernière syllabe.

Ex. : Bê, viens (de hatin).Biçe, va (de çûn).Bikeve, tombe (de ketin).Bibeze, cours (de bezîn).

d) Les formes personnelles du verbe.

L'accent n'affecte jamais la désinence personnelle; il porte toujourssur la dernière syllabe du radical verbal; celle-ci peut cependant,dans certains cas, se contracter avec la désinence et se confondre aveceUe.

Nous donnerons comme exemples, pour les temps passés des verbes

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Page 70: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

en -in, le prétérit indicatif et l'imparfait du subjonctif du verbe hatin,venir.

Ez hatim.Tu hati.Ew hat.Em hatin.Hon hatin.Ew hatin.

Voici, maintenant, pourtemps de geriyan, circuler ;

Ez geriyam.Tu geriyayî.Ew geriya.Em geriyan.Hon geriyan.Ew geriyan.

Ez bezîm.

Tu bezî.

Ew bezî.

Em bezîn.

Hon bezîn.

Ew bezîn.

Ez çùm.Tu çùyî.Em çùn.Hon çùn.Ew çùn.

(Bila) ez bihatama.(Bila) tu bihatayî.(Bila) ew bihata.(Bila) em bihatana.(Bila) hon bihatana.(Bila) ew bihatana.

les verbes en -an, -în et -un, les mêmes

bezîn, courir; çûn, aller.

(Bila) ez bigeriyama.(Bila) tu bgeriyayî.(Bila) ew bigeriya.(Bila) em bigeriyana.(Bila) hon bigeriyana.(Bila) ew bigeriyana.

(Bila) ez bibeziyama.(Bila) tu bibeziyayî.(Bila) ew bibezlya.(Bila) em bibezïyana.(Bila) hon bibezïyana.(Bila) ew bibezïyana.

(Bila) ez biçiwama.(Bila) tu biç'iwayî.(Bila) em biç'iwana.(Bila) hon biçiwana.(Bila) ew biçiwana.

Remarque I. Comme nous le verrons plus loin, tous les temps appartenantà la catégorie qui vient d'être envisagée se forment à partir de la troisième per¬

sonne du singulier du prétérit. Celle-ci s'obtient elle-même par suppression de laterminaison de l'infinitif, -in pour les verbes en -in (hat, de hatin; ket, de ketin)et -n pour les verbes en -an, -un, -în (geriya, de geriyan; çù, de çùn; bezî, de bezîn).

Dans le cas des verbes en -in, l'accent se trouve ainsi reporté sur la dernière syllabedu radical (hat, ket; l'apparition s'une désinence personnelle, élément non perma¬nent, reste sans influence sur sa nouvelle position (hat-im, ket-im, etc.). On constate,

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en -in, le prétérit indicatif et l'imparfait du subjonctif du verbe hatin,venir.

Ez hatim.Tu hati.Ew hat.Em hatin.Hon hatin.Ew hatin.

Voici, maintenant, pourtemps de geriyan, circuler ;

Ez geriyam.Tu geriyayî.Ew geriya.Em geriyan.Hon geriyan.Ew geriyan.

Ez bezîm.

Tu bezî.

Ew bezî.

Em bezîn.

Hon bezîn.

Ew bezîn.

Ez çùm.Tu çùyî.Em çùn.Hon çùn.Ew çùn.

(Bila) ez bihatama.(Bila) tu bihatayî.(Bila) ew bihata.(Bila) em bihatana.(Bila) hon bihatana.(Bila) ew bihatana.

les verbes en -an, -în et -un, les mêmes

bezîn, courir; çûn, aller.

(Bila) ez bigeriyama.(Bila) tu bgeriyayî.(Bila) ew bigeriya.(Bila) em bigeriyana.(Bila) hon bigeriyana.(Bila) ew bigeriyana.

(Bila) ez bibeziyama.(Bila) tu bibeziyayî.(Bila) ew bibezlya.(Bila) em bibezïyana.(Bila) hon bibezïyana.(Bila) ew bibezïyana.

(Bila) ez biçiwama.(Bila) tu biç'iwayî.(Bila) em biç'iwana.(Bila) hon biçiwana.(Bila) ew biçiwana.

Remarque I. Comme nous le verrons plus loin, tous les temps appartenantà la catégorie qui vient d'être envisagée se forment à partir de la troisième per¬

sonne du singulier du prétérit. Celle-ci s'obtient elle-même par suppression de laterminaison de l'infinitif, -in pour les verbes en -in (hat, de hatin; ket, de ketin)et -n pour les verbes en -an, -un, -în (geriya, de geriyan; çù, de çùn; bezî, de bezîn).

Dans le cas des verbes en -in, l'accent se trouve ainsi reporté sur la dernière syllabedu radical (hat, ket; l'apparition s'une désinence personnelle, élément non perma¬nent, reste sans influence sur sa nouvelle position (hat-im, ket-im, etc.). On constate,

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Page 71: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

par contre, que, pour les verbes en -an, -un, -în, l'élimination de la terminaisoninf initive -n n'est pas de nature à déplacer l'accent, puisque la voyelle sur laquelleil porte normalement subsiste (geriya, de geriyan, etc.). La troisième personnedu singulier du prétérit de ces verbes est donc terminée par une voyelle accentuée ;

la présence d'une désinence personnelle aura pour résultat, tantôt une contraction(tu bezî, pour bezî-î; hon çûn, pour çù-in, etc.), tantôt l'apparition d'une consonnede liaison avec, éventuellement, modification du timbre de la voyelle finale duradical (ez biçiwama, ez bibeziyama, etc.), mais ni l'un ni l'autre de ces phénomènesne peut influer sur la position de l'accent; celui-ci persiste sur le phonème qu'ilaffecte normalement, que ce dernier subisse ou non une altération.

Dans les temps dérivés de l'impératif (temps du troisième groupe),l'accent tombe toujours sur la voyelle qui sert de support à la désinence.

A titre d'exemple, nous donnerons la conjugaison des verbes ket'm

(bikeve), tomber et rahiştin (rahêje), saisir, au présent de l'indicatif.Ez dikevim. Ez radihêj'im.Tu dikevî. Tu radihêjî.Ew dikeve. Ew radihêje.Em dikevin. Em radihêj'm.Hon dikevin. Hon radihêj'm.Ew dikevin. Ew radihêj'm.

Remarque IL L'impératif kurde comporte toujours, comme on l'a vu plus haut,une voyelle finale accentuée, avec laquelle les désinences personnelles se contrac¬tent, sans que la position de l'accent soit changée.

86. Remarque générale. Le lecteur ne devra jamais oublier que laposition de l'accent tonique kurde est irrégulière, comme nous l'avonsdit par. 77. Toutes les règles qui viennent d'être énoncées peuventdonc comporter des exceptions. En voici quelques-unes :

Jîrkî, depuis (cf. par. 81, Rem. III).Am, mouton égaré (cf. par. 81, Rem. II).Qaqib, chaudron; se dit aussi qaqiban (cf. par. 78).

Cizerî, djeziriote (cf. par. 81).

Pdlewî, originaire de Palo (cf. par. 81).

Iro, aujourd'hui (cf. par. 78).

D'autre part, des termes comme hindistanî, hindou; şaristanî,citadin ; frengistanî, européen, etc., sont à classer avec les mots étudiésau par. 81, Rem. I.

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par contre, que, pour les verbes en -an, -un, -în, l'élimination de la terminaisoninf initive -n n'est pas de nature à déplacer l'accent, puisque la voyelle sur laquelleil porte normalement subsiste (geriya, de geriyan, etc.). La troisième personnedu singulier du prétérit de ces verbes est donc terminée par une voyelle accentuée ;

la présence d'une désinence personnelle aura pour résultat, tantôt une contraction(tu bezî, pour bezî-î; hon çûn, pour çù-in, etc.), tantôt l'apparition d'une consonnede liaison avec, éventuellement, modification du timbre de la voyelle finale duradical (ez biçiwama, ez bibeziyama, etc.), mais ni l'un ni l'autre de ces phénomènesne peut influer sur la position de l'accent; celui-ci persiste sur le phonème qu'ilaffecte normalement, que ce dernier subisse ou non une altération.

Dans les temps dérivés de l'impératif (temps du troisième groupe),l'accent tombe toujours sur la voyelle qui sert de support à la désinence.

A titre d'exemple, nous donnerons la conjugaison des verbes ket'm

(bikeve), tomber et rahiştin (rahêje), saisir, au présent de l'indicatif.Ez dikevim. Ez radihêj'im.Tu dikevî. Tu radihêjî.Ew dikeve. Ew radihêje.Em dikevin. Em radihêj'm.Hon dikevin. Hon radihêj'm.Ew dikevin. Ew radihêj'm.

Remarque IL L'impératif kurde comporte toujours, comme on l'a vu plus haut,une voyelle finale accentuée, avec laquelle les désinences personnelles se contrac¬tent, sans que la position de l'accent soit changée.

86. Remarque générale. Le lecteur ne devra jamais oublier que laposition de l'accent tonique kurde est irrégulière, comme nous l'avonsdit par. 77. Toutes les règles qui viennent d'être énoncées peuventdonc comporter des exceptions. En voici quelques-unes :

Jîrkî, depuis (cf. par. 81, Rem. III).Am, mouton égaré (cf. par. 81, Rem. II).Qaqib, chaudron; se dit aussi qaqiban (cf. par. 78).

Cizerî, djeziriote (cf. par. 81).

Pdlewî, originaire de Palo (cf. par. 81).

Iro, aujourd'hui (cf. par. 78).

D'autre part, des termes comme hindistanî, hindou; şaristanî,citadin ; frengistanî, européen, etc., sont à classer avec les mots étudiésau par. 81, Rem. I.

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Page 72: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Couples de mots

87. Lorsque deux mots se suivent, reliés par la conjonction û, lepremier est toujours celui dont la durée d'émission est moindre ou qui,à égalité de durée d'émission, s'articule le plus en avant de l'appareilvocal.

1) Mots comportant un nombre de syllabes différent : le plusbref se place en premier lieu.

Ex. : Ga û çêlek, le bruf et la vache.Şûr û xencer, le sabre et le poignard.Dîk û mirîşk, le coq et la poule.

2) Mots ayant le même nombre de syllabes : celui qui comportele plus de longues vient en second heu.

Ex. : Pismam û dotmam, le cousin et la cousine.Çep û rast, la gauche et la droite.Jin û mer, la femme et l'homme.

Si les voyelles des deux mots sont de même quantité, le terme quicomporte le plus grand nombre de consonnes se place en second lieu.

Ex. : De û bav, la mère et le père.Mil û ling, le bras et la jambe.Mê û nêr, la femelle et le mâle.

Lorsque les deux mots ont exactement la même durée d'émission,c'est celui qui s'articule le plus en avant du palais qui vient en premierlieu.

Ex. : Keç û kur, la fille et le garçon.Dest û ling, la main et la jambe.Rî û rû, la barbe et le visage.

Remarque. La langue écrite qui se crée actuellement s'écarte fréquemment,pour des raisons de logique, des règles énoncées dans ce paragraphe.

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Couples de mots

87. Lorsque deux mots se suivent, reliés par la conjonction û, lepremier est toujours celui dont la durée d'émission est moindre ou qui,à égalité de durée d'émission, s'articule le plus en avant de l'appareilvocal.

1) Mots comportant un nombre de syllabes différent : le plusbref se place en premier lieu.

Ex. : Ga û çêlek, le bruf et la vache.Şûr û xencer, le sabre et le poignard.Dîk û mirîşk, le coq et la poule.

2) Mots ayant le même nombre de syllabes : celui qui comportele plus de longues vient en second heu.

Ex. : Pismam û dotmam, le cousin et la cousine.Çep û rast, la gauche et la droite.Jin û mer, la femme et l'homme.

Si les voyelles des deux mots sont de même quantité, le terme quicomporte le plus grand nombre de consonnes se place en second lieu.

Ex. : De û bav, la mère et le père.Mil û ling, le bras et la jambe.Mê û nêr, la femelle et le mâle.

Lorsque les deux mots ont exactement la même durée d'émission,c'est celui qui s'articule le plus en avant du palais qui vient en premierlieu.

Ex. : Keç û kur, la fille et le garçon.Dest û ling, la main et la jambe.Rî û rû, la barbe et le visage.

Remarque. La langue écrite qui se crée actuellement s'écarte fréquemment,pour des raisons de logique, des règles énoncées dans ce paragraphe.

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Page 73: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

SECONDE PARTIE

MORPHOLOGIE

SECONDE PARTIE

MORPHOLOGIE

Page 74: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji
Page 75: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

I. LES CATÉGORIES GRAMMATICALESLE GENRE ET LE NOMBRE

88. Les différents éléments du vocabulaire kurde se répartissenten deux groupes bien distincts :

a) Mots variables. Ce sont les mots susceptibles de recevoirune particule, une désinence casuelle ou une désinence personnelle.Entrent dans cette catégorie, les noms et tous les termes employéssubstantivement, la plupart des pronoms, la plupart des adjectifsdémonstratifs, interrogatifs et indéfinis, les verbes.

b) Mots invariables. Ce sont les mots qui ne peuvent recevoirni particule, ni désinence d'aucune sorte, comme les adjectifs quali¬ficatifs (tant qu'ils ne sont pas employés substantivement), certainsadjectifs interrogatifs et indéfinis, les adverbes et les termes qui entiennent heu, certains pronoms, les prépositions, les postpositions,les conjonctions, etc.

89. Le kurde reconnaît deux genres, le masculin et le féminin, etdeux nombres, le singulier et le pluriel. Les distinctions de genre etde nombre s'appliquent à tout terme employé substantivement,ainsi qu'à la majorité des pronoms et adjectifs qui font partie de lacatégorie des mots variables (par. 88-a). La conjugaison des verbesne tient compte que des personnes et du nombre, sans égard au genre.

Tant qu'un terme reste à l'état absolu (voir par. 98, note 1), riendans sa forme ne le désigne, a priori, comme masculin ou féminin,singulier ou pluriel. On ne peut reconnaître son genre que lorsqu'ilreçoit une particule ou une désinence casuelle. De son côté, le nombren'apparaît que par la présence d'une particule, d'une désinence casu¬

elle du singulier ou du pluriel (cas régime ou vocatif), ou encore parl'accord du mot non fléchi avec un verbe au singulier ou au pluriel(cf. par. 97).

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I. LES CATÉGORIES GRAMMATICALESLE GENRE ET LE NOMBRE

88. Les différents éléments du vocabulaire kurde se répartissenten deux groupes bien distincts :

a) Mots variables. Ce sont les mots susceptibles de recevoirune particule, une désinence casuelle ou une désinence personnelle.Entrent dans cette catégorie, les noms et tous les termes employéssubstantivement, la plupart des pronoms, la plupart des adjectifsdémonstratifs, interrogatifs et indéfinis, les verbes.

b) Mots invariables. Ce sont les mots qui ne peuvent recevoirni particule, ni désinence d'aucune sorte, comme les adjectifs quali¬ficatifs (tant qu'ils ne sont pas employés substantivement), certainsadjectifs interrogatifs et indéfinis, les adverbes et les termes qui entiennent heu, certains pronoms, les prépositions, les postpositions,les conjonctions, etc.

89. Le kurde reconnaît deux genres, le masculin et le féminin, etdeux nombres, le singulier et le pluriel. Les distinctions de genre etde nombre s'appliquent à tout terme employé substantivement,ainsi qu'à la majorité des pronoms et adjectifs qui font partie de lacatégorie des mots variables (par. 88-a). La conjugaison des verbesne tient compte que des personnes et du nombre, sans égard au genre.

Tant qu'un terme reste à l'état absolu (voir par. 98, note 1), riendans sa forme ne le désigne, a priori, comme masculin ou féminin,singulier ou pluriel. On ne peut reconnaître son genre que lorsqu'ilreçoit une particule ou une désinence casuelle. De son côté, le nombren'apparaît que par la présence d'une particule, d'une désinence casu¬

elle du singulier ou du pluriel (cas régime ou vocatif), ou encore parl'accord du mot non fléchi avec un verbe au singulier ou au pluriel(cf. par. 97).

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Page 76: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

La répartition des noms entre les deux genres obéit à des lois géné¬

rales qui, sans constituer des règles absolues, méritent cependantd'être examinées. Nous étudierons successivement le genre des motsdésignant des êtres vivants et celui des termes qui s'appliquent à

des objets inanimés ou à des concepts abstraits.

Le genre

90. Genre des mots désignant des êtres vivants.

Sont masculins tous les substantifs et noms propres qui désignent des

êtres mâles.

Ex. : Mirov, homme.Bav, père.

Coikar, laboureur.Rîspî, notable, ancien.Hesp, cheval.Beran, bélier.Nêrî, bouc.Soro, nom propre d'homme.

De même, tous les substantifs et tous les noms propres qui désignentdes êtres femelles sont du féminin.

Ex. : Jin, femme.De, mère.Kebanî, ménagère.

Çêlek, vache.Mehîn, jument.Mî, brebis.Bizin, chèvre.Rewşen, nom propre de femme.

Remarque. Au sujet du genre des noms propres, voir aussi plus loin, par. 117,

Rem. LI. Retenons dès à présent que certains substantifs ayant un sens concretpeuvent s'utiliser simultanément comme noms propres masculins et féminins. Usprennent alors, en principe, le genre approprié à leur nouvel emploi.

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La répartition des noms entre les deux genres obéit à des lois géné¬

rales qui, sans constituer des règles absolues, méritent cependantd'être examinées. Nous étudierons successivement le genre des motsdésignant des êtres vivants et celui des termes qui s'appliquent à

des objets inanimés ou à des concepts abstraits.

Le genre

90. Genre des mots désignant des êtres vivants.

Sont masculins tous les substantifs et noms propres qui désignent des

êtres mâles.

Ex. : Mirov, homme.Bav, père.

Coikar, laboureur.Rîspî, notable, ancien.Hesp, cheval.Beran, bélier.Nêrî, bouc.Soro, nom propre d'homme.

De même, tous les substantifs et tous les noms propres qui désignentdes êtres femelles sont du féminin.

Ex. : Jin, femme.De, mère.Kebanî, ménagère.

Çêlek, vache.Mehîn, jument.Mî, brebis.Bizin, chèvre.Rewşen, nom propre de femme.

Remarque. Au sujet du genre des noms propres, voir aussi plus loin, par. 117,

Rem. LI. Retenons dès à présent que certains substantifs ayant un sens concretpeuvent s'utiliser simultanément comme noms propres masculins et féminins. Usprennent alors, en principe, le genre approprié à leur nouvel emploi.

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Page 77: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Baran, pluie; Keser, tourment; Şêr, lion; Xem, chagrin, s'utilisent commenoms propres d'homme ou de femme, recevant alors le genre qui convient.

91. Comme le montrent quelques-uns des exemples du paragrapheprécédent, certains animaux domestiques appartenant aux mêmes

espèces ont des noms différents, suivant qu'ils sont mâles ou femelles.Cependant, la majorité des bêtes, domestiques et sauvages, n'ontqu'un nom générique, sans distinction de sexe. Ce terme possède

alors son genre propre.

Ex. : Rovî, m., renard.Şêr, m., lion.Hirç, f., ours.Kevok, f., pigeon.Qijik, f., pie.

Si l'on veut alors préciser le sexe de l'animal, on fait suivre le nomgénérique de l'épithète nêr, mâle, ou mê, femelle.

Ex. : Ker, m., âne :

kerê nêr, âne ;

kera mê, ânesse.

Hirç, f., ours :

hirçê nêr, ours ;

hirça mê, ourse.Kew, m., perdrix :

kewê nêr, perdreau ;

kewa mê, perdrix femelle.Kêvroşk, m., lièvre :

kêvroşkê nêr, lièvre ;

kêvroşka mê, hase.

Il arrive, mais seulement pour des espèces fréquemment mention¬nées, que le qualificatif servant à désigner le sexe de l'animal se trouvepréfixé au terme générique, donnant ainsi naissance à un mot com¬

posé.

Ex. : Nêreker, m., âne.

Maker, f., ânesse.

Nêrekew, m., perdreau.

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Ex. : Baran, pluie; Keser, tourment; Şêr, lion; Xem, chagrin, s'utilisent commenoms propres d'homme ou de femme, recevant alors le genre qui convient.

91. Comme le montrent quelques-uns des exemples du paragrapheprécédent, certains animaux domestiques appartenant aux mêmes

espèces ont des noms différents, suivant qu'ils sont mâles ou femelles.Cependant, la majorité des bêtes, domestiques et sauvages, n'ontqu'un nom générique, sans distinction de sexe. Ce terme possède

alors son genre propre.

Ex. : Rovî, m., renard.Şêr, m., lion.Hirç, f., ours.Kevok, f., pigeon.Qijik, f., pie.

Si l'on veut alors préciser le sexe de l'animal, on fait suivre le nomgénérique de l'épithète nêr, mâle, ou mê, femelle.

Ex. : Ker, m., âne :

kerê nêr, âne ;

kera mê, ânesse.

Hirç, f., ours :

hirçê nêr, ours ;

hirça mê, ourse.Kew, m., perdrix :

kewê nêr, perdreau ;

kewa mê, perdrix femelle.Kêvroşk, m., lièvre :

kêvroşkê nêr, lièvre ;

kêvroşka mê, hase.

Il arrive, mais seulement pour des espèces fréquemment mention¬nées, que le qualificatif servant à désigner le sexe de l'animal se trouvepréfixé au terme générique, donnant ainsi naissance à un mot com¬

posé.

Ex. : Nêreker, m., âne.

Maker, f., ânesse.

Nêrekew, m., perdreau.

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Page 78: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Mêkew, f., perdrix femelle (on dit aussi marî).Mange, f., vache (on dit aussi çêlek).

Dêlegur, f., louve.

Il est à noter qu'à l'état isolé, le mot dêl (dans dêlegur) désigne lafemelle de tout animal du genre canin. De même, mak ou mang (dansmaker et mangé) veut dire mère.

On peut aussi opérer la distinction de sexe en adjoignant au termegénérique, s'il se trouve à l'état construit, la particule ou la désinencecasuelle correspondant au genre envisagé.

Ex. : Ez li hespî siwar bûm, j'enfourchai le cheval.Ez li hespê siwar bûm, j'enfourchai la jument.Siwarê kerê ne tu siwar e, qui monte une ânesse n'est pas uncavalier (proverbe).

Dans ce dernier exemple, si l'on avait kerî au heu de kerê, il faudraittraduire par « âne ».

Remarque. Au sujet deB mots désignant des êtres vivants dont le genre peutvarier, cf. par. 95-a.

92. Genre des mots désignant autre chose que desêtres vivants. La répartition des mots de cette catégorie entreles deux genres tient, en général, à la 'forme ou à la nature des objetsdésignés ou des concepts exprimés, comme le montreront les listesqui suivent. Nous précisons que le classement que nous avons tenténe saurait prétendre être absolu. Il n'a d'autre utihté que de fournirdes indications générales. On retiendra que les mots féminins sontbeaucoup plus nombreux que les mots masculins.

93. Sont du masculin :

1) Par une analogie évidente, la plupart des mots désignant des

objets concrets proéminents ou élevés. Cette règle comporte pourtantde nombreuses exceptions.

2) Les noms de nombres, sauf yek, un.3) Les termes et les noms propres désignant des cours d'eau.4) Les noms de minéraux et de métaux.

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Mêkew, f., perdrix femelle (on dit aussi marî).Mange, f., vache (on dit aussi çêlek).

Dêlegur, f., louve.

Il est à noter qu'à l'état isolé, le mot dêl (dans dêlegur) désigne lafemelle de tout animal du genre canin. De même, mak ou mang (dansmaker et mangé) veut dire mère.

On peut aussi opérer la distinction de sexe en adjoignant au termegénérique, s'il se trouve à l'état construit, la particule ou la désinencecasuelle correspondant au genre envisagé.

Ex. : Ez li hespî siwar bûm, j'enfourchai le cheval.Ez li hespê siwar bûm, j'enfourchai la jument.Siwarê kerê ne tu siwar e, qui monte une ânesse n'est pas uncavalier (proverbe).

Dans ce dernier exemple, si l'on avait kerî au heu de kerê, il faudraittraduire par « âne ».

Remarque. Au sujet deB mots désignant des êtres vivants dont le genre peutvarier, cf. par. 95-a.

92. Genre des mots désignant autre chose que desêtres vivants. La répartition des mots de cette catégorie entreles deux genres tient, en général, à la 'forme ou à la nature des objetsdésignés ou des concepts exprimés, comme le montreront les listesqui suivent. Nous précisons que le classement que nous avons tenténe saurait prétendre être absolu. Il n'a d'autre utihté que de fournirdes indications générales. On retiendra que les mots féminins sontbeaucoup plus nombreux que les mots masculins.

93. Sont du masculin :

1) Par une analogie évidente, la plupart des mots désignant des

objets concrets proéminents ou élevés. Cette règle comporte pourtantde nombreuses exceptions.

2) Les noms de nombres, sauf yek, un.3) Les termes et les noms propres désignant des cours d'eau.4) Les noms de minéraux et de métaux.

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Page 79: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

5) Les noms de couleurs employés substantivement.

6) La plupart des mots désignant les produits fournis par lebétail domestique (bovins, ovins et caprins), ainsi que tous les termesqui s'apphquent aux produits laitiers. Par exception, hirî, laine;liva, laine fine, et lorik, caillebotte, sont du féminin.

94. Sont du féminin :

1) Par une analogie comparable à celle qui a été relevée plushaut (par. 93-1°), la plupart des mots qui désignent des objets creux,percés ou plats. Ainsi, zinar, falaise, est du masculin, mais lot etferş, qui désignent des rochers plats, sont féminins.

2) Les termes qui désignent des lieux d'habitation. Font exceptionkon, tente ; xanî, maison ; axur, étable, et stewl, écurie, qui sont mas¬

culins.

3) Ceux qui désignent des véhicules et des moyens matérielsde transport. Jusqu'ici, aucune exception n'a été relevée.

4) Les noms propres géographiques (de villes, de pays, de mon¬

tagnes, etc.), à l'exception des noms de rivières (cf. par. 93-3°).

5) Les mots qui désignent tout ce qui se trouve dans le ciel ou quien tombe, ainsi que la plupart des phénomènes atmosphériques.Cependant, le ciel lui-même (ezman) est masculin, ainsi que le vent (ba).

6) La majorité des mots désignant le temps et ses divisions.Certains, cependant, sont masculins dans quelques dialectes (cf. par.95-d).

7) Les termes se rapportant aux maladies, aux douleurs, auxplaies.

8) Les noms des mets cuits, à l'exception du pain (nan) et de ses

analogues (voir aussi par. 95-c), et de la viande (goşt).9) Les instruments de musique et les fournitures de bureau.

10) Les noms d'armes. Aucune exception n'a encore été relevéedans le vocabulaire consacré aux armes à feu. Cependant, les nomsd'armes blanches qui suivent sont du masculin : şûr, sabre ; gurz,massue; hiwêzî, massue; şeşperî, masse d'armes; doqik, casse-tête;bivir, hache ; tevirzîn, hache à double tranchant.

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5) Les noms de couleurs employés substantivement.

6) La plupart des mots désignant les produits fournis par lebétail domestique (bovins, ovins et caprins), ainsi que tous les termesqui s'apphquent aux produits laitiers. Par exception, hirî, laine;liva, laine fine, et lorik, caillebotte, sont du féminin.

94. Sont du féminin :

1) Par une analogie comparable à celle qui a été relevée plushaut (par. 93-1°), la plupart des mots qui désignent des objets creux,percés ou plats. Ainsi, zinar, falaise, est du masculin, mais lot etferş, qui désignent des rochers plats, sont féminins.

2) Les termes qui désignent des lieux d'habitation. Font exceptionkon, tente ; xanî, maison ; axur, étable, et stewl, écurie, qui sont mas¬

culins.

3) Ceux qui désignent des véhicules et des moyens matérielsde transport. Jusqu'ici, aucune exception n'a été relevée.

4) Les noms propres géographiques (de villes, de pays, de mon¬

tagnes, etc.), à l'exception des noms de rivières (cf. par. 93-3°).

5) Les mots qui désignent tout ce qui se trouve dans le ciel ou quien tombe, ainsi que la plupart des phénomènes atmosphériques.Cependant, le ciel lui-même (ezman) est masculin, ainsi que le vent (ba).

6) La majorité des mots désignant le temps et ses divisions.Certains, cependant, sont masculins dans quelques dialectes (cf. par.95-d).

7) Les termes se rapportant aux maladies, aux douleurs, auxplaies.

8) Les noms des mets cuits, à l'exception du pain (nan) et de ses

analogues (voir aussi par. 95-c), et de la viande (goşt).9) Les instruments de musique et les fournitures de bureau.

10) Les noms d'armes. Aucune exception n'a encore été relevéedans le vocabulaire consacré aux armes à feu. Cependant, les nomsd'armes blanches qui suivent sont du masculin : şûr, sabre ; gurz,massue; hiwêzî, massue; şeşperî, masse d'armes; doqik, casse-tête;bivir, hache ; tevirzîn, hache à double tranchant.

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Page 80: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

11) D'une façon générale, tous les termes auxquels on ne sauraitlogiquement attribuer un genre, mais qui viennent à être employéssubstantivement : noms de lettres de l'alphabet, adverbes, pronomscorrespondant aux pronoms neutres de certaines langues, etc.

12) Sans exception, tous les termes abstraits obtenus par adjonc¬tion à un thème primitif d'un suffixe en -î.

Ex. : Mezinahî, grandeur.Spehîtî, beauté.Dirêjahî, longueur.Mêranî, courage.Camêrî, générosité.Xizanî, pauvreté.

Remarque. Lorsqu'ils ont un sens concret, les substantifs en -î (cf. par. 81)

peuvent être du masculin.

Ex. : Belekî, m., tache de neige (mais belekahî, f., le fait d'être blanc et noir).Karwanvanî, m., caravanier (mais karwanvanî, t., le fait d'être en caravane).

13) Tous les infinitifs utilisés substantivement.

Ex. : Nalîn (gémir), gémissement.Mirin (mourir), mort.Dayîn (donner), don.Jîn (vivre), vie.Xwarin (manger), nourriture, aliment.

95. Mots de genre variable. En plus de ceux qui ontdéjà été relevés plus haut (par. 91), nous donnerons maintenant laliste des mots dont le genre est variable, ou qui sont susceptibles de

s'employer à un genre autre que celui qui est normalement le leur.Ce sont :

a) Certains termes, d'ordinaire masculins, qui peuvent devenirféminins si la personne qu'ils désignent est une femme.

Ex. : Heval, m., camarade : hevala min, ma camarade.Dijmin, m., ennemi : dijmina min, mon ennemie.Dost, m., ami : dosta min, mon amie.

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11) D'une façon générale, tous les termes auxquels on ne sauraitlogiquement attribuer un genre, mais qui viennent à être employéssubstantivement : noms de lettres de l'alphabet, adverbes, pronomscorrespondant aux pronoms neutres de certaines langues, etc.

12) Sans exception, tous les termes abstraits obtenus par adjonc¬tion à un thème primitif d'un suffixe en -î.

Ex. : Mezinahî, grandeur.Spehîtî, beauté.Dirêjahî, longueur.Mêranî, courage.Camêrî, générosité.Xizanî, pauvreté.

Remarque. Lorsqu'ils ont un sens concret, les substantifs en -î (cf. par. 81)

peuvent être du masculin.

Ex. : Belekî, m., tache de neige (mais belekahî, f., le fait d'être blanc et noir).Karwanvanî, m., caravanier (mais karwanvanî, t., le fait d'être en caravane).

13) Tous les infinitifs utilisés substantivement.

Ex. : Nalîn (gémir), gémissement.Mirin (mourir), mort.Dayîn (donner), don.Jîn (vivre), vie.Xwarin (manger), nourriture, aliment.

95. Mots de genre variable. En plus de ceux qui ontdéjà été relevés plus haut (par. 91), nous donnerons maintenant laliste des mots dont le genre est variable, ou qui sont susceptibles de

s'employer à un genre autre que celui qui est normalement le leur.Ce sont :

a) Certains termes, d'ordinaire masculins, qui peuvent devenirféminins si la personne qu'ils désignent est une femme.

Ex. : Heval, m., camarade : hevala min, ma camarade.Dijmin, m., ennemi : dijmina min, mon ennemie.Dost, m., ami : dosta min, mon amie.

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Page 81: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Cîran, m., voisin : cîrana min, ma voisine.Mîr, m., émir : mîra Botan, la princesse de Botan.

Remarque. Certains mots utilisés au sens figuré, dans des formules de politesse,et susceptibles de s'employer à propos des deux sexes (comme qurban, f., victime;heyran, f., qui admire; semyan, f., hautesse; gorî, f., tombeau), ne changent jamaisde genre.

b) Les adjectifs employés substantivement, qui sont masculinslorsqu'ils désignent un être mâle et féminins lorsqu'ils désignentun être femelle, ainsi : délai, beau, cher, peuvent prendre les deuxgenres.

Ex. : Délala min, ma bien-aimée.Délaie min, mon bien-aimé.

c) Certains mots dont le genre change avec le sens.

Ex. : Mal, f., maison.Mal, m., bien, propriété.Ben, f., terrasse de culture.Ben, m., lien.Savar, m., blé cassé cru.Savar, f., blé cassé cuit (cf. par. 94 (8)).

Dar, f., arbre.Dar, m., bois, bâton.Substantifs en -î (cf. par. 94, Rem.).

d) Les mots qui sont masculins dans certains parlers (générale¬

ment à l'Est) et féminins dans d'autres (généralement à l'Ouest).Cependant, leur genre ne varie jamais à l'intérieur d'un parler déter¬

miné. Les plus importants sont :

Çax, période, moment.Wext, temps.Qeder et mixdar, quantité.Sîng, poitrine.Kursî, chaise.Balgih, coussin.Xeber, mot, parole, nouvelle.Tişt, chose.

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Cîran, m., voisin : cîrana min, ma voisine.Mîr, m., émir : mîra Botan, la princesse de Botan.

Remarque. Certains mots utilisés au sens figuré, dans des formules de politesse,et susceptibles de s'employer à propos des deux sexes (comme qurban, f., victime;heyran, f., qui admire; semyan, f., hautesse; gorî, f., tombeau), ne changent jamaisde genre.

b) Les adjectifs employés substantivement, qui sont masculinslorsqu'ils désignent un être mâle et féminins lorsqu'ils désignentun être femelle, ainsi : délai, beau, cher, peuvent prendre les deuxgenres.

Ex. : Délala min, ma bien-aimée.Délaie min, mon bien-aimé.

c) Certains mots dont le genre change avec le sens.

Ex. : Mal, f., maison.Mal, m., bien, propriété.Ben, f., terrasse de culture.Ben, m., lien.Savar, m., blé cassé cru.Savar, f., blé cassé cuit (cf. par. 94 (8)).

Dar, f., arbre.Dar, m., bois, bâton.Substantifs en -î (cf. par. 94, Rem.).

d) Les mots qui sont masculins dans certains parlers (générale¬

ment à l'Est) et féminins dans d'autres (généralement à l'Ouest).Cependant, leur genre ne varie jamais à l'intérieur d'un parler déter¬

miné. Les plus importants sont :

Çax, période, moment.Wext, temps.Qeder et mixdar, quantité.Sîng, poitrine.Kursî, chaise.Balgih, coussin.Xeber, mot, parole, nouvelle.Tişt, chose.

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Page 82: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

96. Genre des mots composés et des mots étran¬gers. Les mots composés qui sont formés à partir de termes de genredifférent prennent celui qui convient à l'objet ou à l'être qu'ils désig¬

nent.

Ex. : Dotmam, f., cousine (dot, fille, et mam, oncle).Qelemzirêç, f., crayon (qelem, f., plume, et zirêç, m., plomb).

De même, les termes étrangers passés en kurde reçoivent le genrequ'exige la logique de cette langue.

Ex. : Hemam, f., bain (mase. en arabe).Şimendifer, f., le chemin de fer.Trên, f., le train.

Le nombre

97. Le kurde distingue deux nombres, le singulier et le pluriel.En règle générale, tant qu'un mot reste à l'état absolu, rien ne permetde reconnaître a priori celui de ces deux nombres auquel il est employé.

1° Pour les noms, le nombre est indiqué :

a) tant qu'ils restent à l'état absolu (cf. par. 98), par l'accordavec le verbe (cf. par. 184).

Ex. : Mirov hat, l'homme est venu.Mirov hatin, les hommes sont venus.Min mirov kuşt, j'ai tué l'homme.Min mirov kuştin, j'ai tué les hommes.

o) lorsqu'ils sont affectés d'une particule, par la forme de cetteparticule.

Ex. : Mirovê xurt, l'homme fort.Mirovên xurt, les hommes forts.

c) par les diverses désinences casuelles.

Ex. : Ez mirovî dibînim, je vois l'homme.Ez mirovan dibînim, je vois les hommes, etc.Lo mirovo, ô homme.Gelî mirovan, ô hommes.

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96. Genre des mots composés et des mots étran¬gers. Les mots composés qui sont formés à partir de termes de genredifférent prennent celui qui convient à l'objet ou à l'être qu'ils désig¬

nent.

Ex. : Dotmam, f., cousine (dot, fille, et mam, oncle).Qelemzirêç, f., crayon (qelem, f., plume, et zirêç, m., plomb).

De même, les termes étrangers passés en kurde reçoivent le genrequ'exige la logique de cette langue.

Ex. : Hemam, f., bain (mase. en arabe).Şimendifer, f., le chemin de fer.Trên, f., le train.

Le nombre

97. Le kurde distingue deux nombres, le singulier et le pluriel.En règle générale, tant qu'un mot reste à l'état absolu, rien ne permetde reconnaître a priori celui de ces deux nombres auquel il est employé.

1° Pour les noms, le nombre est indiqué :

a) tant qu'ils restent à l'état absolu (cf. par. 98), par l'accordavec le verbe (cf. par. 184).

Ex. : Mirov hat, l'homme est venu.Mirov hatin, les hommes sont venus.Min mirov kuşt, j'ai tué l'homme.Min mirov kuştin, j'ai tué les hommes.

o) lorsqu'ils sont affectés d'une particule, par la forme de cetteparticule.

Ex. : Mirovê xurt, l'homme fort.Mirovên xurt, les hommes forts.

c) par les diverses désinences casuelles.

Ex. : Ez mirovî dibînim, je vois l'homme.Ez mirovan dibînim, je vois les hommes, etc.Lo mirovo, ô homme.Gelî mirovan, ô hommes.

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Page 83: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

2° Certains pronoms personnels ont des formes différentes pourle singulier et pour le pluriel.

Ex. : Ez, tu, em, hon, je, tu, nous, vous.

Cependant, la majorité des pronoms conservent, tant qu'ils sontà l'état absolu, le même aspect à chacun des deux nombres. On recon¬

naît qu'ils sont au singulier ou au pluriel :

a) à leur accord avec le verbe.

Ex. : Ew hat, il est venu.Ew hatin, ils sont venus.

b) à la présence de flexions casuelles.

Ex. : Ez wî dibînim, je le vois.Ez wan dibînim, je les vois.

Enfin, certains pronoms ne sont employés qu'à l'un des deuxnombres. Ainsi, le pronom réciproque hev est toujours pluriel, tan¬dis que le pronom interrogatif ci, quoi, demeure invariablement ausingulier.

3° Le nombre des adjectifs, qu'ils soient variables ou invariables,est indiqué par leur accord avec le nom auquel ils se rapportent.

Ex. : Ev mirov hat, cet homme est venu (ev, adj. dém.).Ez van mirovan dibînim, je vois ces hommes.Mirovekî xurt, un homme fort.Mirovine xurt, des hommes forts.

4° Les verbes reçoivent les désinences personnelles répondant auxrègles de l'accord.

Ex. : Ez hatim, je suis venu.Em hatin, nous sommes venus.

Remarque. Nous reviendrons en détail sur les règles de l'accord, en étudiantla déclinaison, les pronoms, les adjectifs et les verbes.

Proverbe. Dinya gulek e, bihin bike û wê bide hevalê xwe, le mondeest une rose, respire-la et donne-la à ton prochain.

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2° Certains pronoms personnels ont des formes différentes pourle singulier et pour le pluriel.

Ex. : Ez, tu, em, hon, je, tu, nous, vous.

Cependant, la majorité des pronoms conservent, tant qu'ils sontà l'état absolu, le même aspect à chacun des deux nombres. On recon¬

naît qu'ils sont au singulier ou au pluriel :

a) à leur accord avec le verbe.

Ex. : Ew hat, il est venu.Ew hatin, ils sont venus.

b) à la présence de flexions casuelles.

Ex. : Ez wî dibînim, je le vois.Ez wan dibînim, je les vois.

Enfin, certains pronoms ne sont employés qu'à l'un des deuxnombres. Ainsi, le pronom réciproque hev est toujours pluriel, tan¬dis que le pronom interrogatif ci, quoi, demeure invariablement ausingulier.

3° Le nombre des adjectifs, qu'ils soient variables ou invariables,est indiqué par leur accord avec le nom auquel ils se rapportent.

Ex. : Ev mirov hat, cet homme est venu (ev, adj. dém.).Ez van mirovan dibînim, je vois ces hommes.Mirovekî xurt, un homme fort.Mirovine xurt, des hommes forts.

4° Les verbes reçoivent les désinences personnelles répondant auxrègles de l'accord.

Ex. : Ez hatim, je suis venu.Em hatin, nous sommes venus.

Remarque. Nous reviendrons en détail sur les règles de l'accord, en étudiantla déclinaison, les pronoms, les adjectifs et les verbes.

Proverbe. Dinya gulek e, bihin bike û wê bide hevalê xwe, le mondeest une rose, respire-la et donne-la à ton prochain.

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Page 84: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

II. LES PARTICULES

LA PARTICULE DÉTERMINATIVE

98. Avant d'aborder l'étude des particules, il est nécessaire de

connaître les deux règles suivantes :

1° Tout substantif kurde à l'état absolu est en principe défini l.

Ex. : Hesp, le cheval.Mehîn, la jument.Mal, la maison.

2° Dans la plupart des cas, le substantif précède l'épithète oule complément qui le détermine.

Ex. : Mala spî, la maison blanche.Destê min, ma main.

Nous appellerons particules certains éléments qui s'ajoutent ausubstantif pour modifier la précision et l'étendue du sens qu'il possède

normalement à l'état absolu. Les particules servent à indiquer :

a) soit que le nom, restant défini, est, de plus, déterminé par unautre mot (particule déterminative).

Ex. : Hesp-ê Soro, le cheval de Soro.

1 Par « état absolu » nous entendons l'état dans lequel se trouve le substantif tantqu'il n'est affecté d'aucune particule ou d'aucune désinence casuelle. Il ne faut pas

confondre cet « état absolu » avec la « construction absolue » que l'on rencontre dans

d'autres langues.

D'autre part, pour plus de clarté, nous avons dû établir une distinction plus nettequ'on ne le fait d'ordinaire entre le sens des mots « défini », « définition » et « déterminé »,

« détermination », etc. Nous appellerons défini tout mot dont le sens correspond à celuide l'équivalent français, précédé de l'article défini; indéfini, tout nom correspondantà îm équivalent français précédé de l'un des articles « un, une, des » ; déterminé, un motsuivi d'une épithète ou d'un complément.

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II. LES PARTICULES

LA PARTICULE DÉTERMINATIVE

98. Avant d'aborder l'étude des particules, il est nécessaire de

connaître les deux règles suivantes :

1° Tout substantif kurde à l'état absolu est en principe défini l.

Ex. : Hesp, le cheval.Mehîn, la jument.Mal, la maison.

2° Dans la plupart des cas, le substantif précède l'épithète oule complément qui le détermine.

Ex. : Mala spî, la maison blanche.Destê min, ma main.

Nous appellerons particules certains éléments qui s'ajoutent ausubstantif pour modifier la précision et l'étendue du sens qu'il possède

normalement à l'état absolu. Les particules servent à indiquer :

a) soit que le nom, restant défini, est, de plus, déterminé par unautre mot (particule déterminative).

Ex. : Hesp-ê Soro, le cheval de Soro.

1 Par « état absolu » nous entendons l'état dans lequel se trouve le substantif tantqu'il n'est affecté d'aucune particule ou d'aucune désinence casuelle. Il ne faut pas

confondre cet « état absolu » avec la « construction absolue » que l'on rencontre dans

d'autres langues.

D'autre part, pour plus de clarté, nous avons dû établir une distinction plus nettequ'on ne le fait d'ordinaire entre le sens des mots « défini », « définition » et « déterminé »,

« détermination », etc. Nous appellerons défini tout mot dont le sens correspond à celuide l'équivalent français, précédé de l'article défini; indéfini, tout nom correspondantà îm équivalent français précédé de l'un des articles « un, une, des » ; déterminé, un motsuivi d'une épithète ou d'un complément.

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Page 85: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

6) soit qu'il se trouve à l'état indéfini (particule d'indéfinition).Ex. : Hesp-ek, un chevaL

99. Particule déterminative. La particule déterminative s'em¬

ploie pour marquer la relation qui s'établit entre un substantif à

l'état absolu (donc défini) et tout élément (épithète, nom, pronom,groupe de mots) qui se trouve à la fois le déterminer et le suivre.La particule se place à la fin du mot déterminé et fait corps aveclui. Suivant le genre et le nombre du mot auquel elle s'ajoute, elleprend les formes suivantes :

-ê, pour le masculin singulier;-a, pour le féminin singulier;-en, pour le pluriel des deux genres.

1° Masculin singulier. Avec les substantifs: hesp, lecheval; nan, le pain; goşt, la viande; dar, le bâton; kon, la tente,on aura :

a) Substantif déterminé par une épithète :

Hespê boz, le cheval gris (hesp).

Nanê hişk, le pain sec (nan).Goştê sor, la viande rouge (goşt).Darê stûr, le bâton épais (dar).Konê reş, la tente noire (kon).

b) Substantif déterminé par un nom :

Hespê Soro, le cheval de Soro.

Nanê tenûrê, le pain du four.Goştê golikan, la viande de veau.Darê şivên, le bâton du berger.Konê axê, la tente de l'agha.

c) Substantif déterminé par un pronom :

Hespê min, mon cheval.Nanê te, ton pain.Goştê wî, sa viande.Darê me, notre bâton.

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6) soit qu'il se trouve à l'état indéfini (particule d'indéfinition).Ex. : Hesp-ek, un chevaL

99. Particule déterminative. La particule déterminative s'em¬

ploie pour marquer la relation qui s'établit entre un substantif à

l'état absolu (donc défini) et tout élément (épithète, nom, pronom,groupe de mots) qui se trouve à la fois le déterminer et le suivre.La particule se place à la fin du mot déterminé et fait corps aveclui. Suivant le genre et le nombre du mot auquel elle s'ajoute, elleprend les formes suivantes :

-ê, pour le masculin singulier;-a, pour le féminin singulier;-en, pour le pluriel des deux genres.

1° Masculin singulier. Avec les substantifs: hesp, lecheval; nan, le pain; goşt, la viande; dar, le bâton; kon, la tente,on aura :

a) Substantif déterminé par une épithète :

Hespê boz, le cheval gris (hesp).

Nanê hişk, le pain sec (nan).Goştê sor, la viande rouge (goşt).Darê stûr, le bâton épais (dar).Konê reş, la tente noire (kon).

b) Substantif déterminé par un nom :

Hespê Soro, le cheval de Soro.

Nanê tenûrê, le pain du four.Goştê golikan, la viande de veau.Darê şivên, le bâton du berger.Konê axê, la tente de l'agha.

c) Substantif déterminé par un pronom :

Hespê min, mon cheval.Nanê te, ton pain.Goştê wî, sa viande.Darê me, notre bâton.

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Page 86: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Konê we, votre tente.Hespê wan, leur cheval.

2°Eéminin singulier. Nous prendrons pour exemples les

substantifs : mehîn, la jument; şev, la nuit; kêr, le couteau; av, l'eau;dar 1, l'arbre ; mirîşk, la poule.

a) Substantif déterminé par une épithète :

Mehîna qenc, la bonne jument.Şeva sar, la nuit froide.Kêra piçûk, le petit couteau.Ava germ, l'eau chaude.Dara heşîn; l'arbre vert.Mirîşka qelew, la poule grasse.

b) Substantif déterminé par un nom :

Mehîna Soro, la jument de Soro.

Şeva baranê, la nuit de pluie.Kêra pola, le couteau d'acier.Ava çem, l'eau de la rivière.Dara gund, l'arbre du village.Mirîşka pire, la poule de la vieille.

c) Substantif déterminé par un pronom :

Mehîna min, ma jument.Şeva te, ta nuit.Kêra wî, son couteau.Ava me, notre eau.

Dara we, votre arbre.Mirîşka wan, leur poule.

3° Pluriel des deux genres. Les substantifs masculins,hesp, nan, dar, et les substantifs féminins, mehîn, kêr, av, donneront :

a) Substantif déterminé par une épithète :

Hespên boz, les chevaux gris (hesp).

1 Au sujet de la différence de sens entre dar, m., et dar, f., cf. par. 95-c.

74

Konê we, votre tente.Hespê wan, leur cheval.

2°Eéminin singulier. Nous prendrons pour exemples les

substantifs : mehîn, la jument; şev, la nuit; kêr, le couteau; av, l'eau;dar 1, l'arbre ; mirîşk, la poule.

a) Substantif déterminé par une épithète :

Mehîna qenc, la bonne jument.Şeva sar, la nuit froide.Kêra piçûk, le petit couteau.Ava germ, l'eau chaude.Dara heşîn; l'arbre vert.Mirîşka qelew, la poule grasse.

b) Substantif déterminé par un nom :

Mehîna Soro, la jument de Soro.

Şeva baranê, la nuit de pluie.Kêra pola, le couteau d'acier.Ava çem, l'eau de la rivière.Dara gund, l'arbre du village.Mirîşka pire, la poule de la vieille.

c) Substantif déterminé par un pronom :

Mehîna min, ma jument.Şeva te, ta nuit.Kêra wî, son couteau.Ava me, notre eau.

Dara we, votre arbre.Mirîşka wan, leur poule.

3° Pluriel des deux genres. Les substantifs masculins,hesp, nan, dar, et les substantifs féminins, mehîn, kêr, av, donneront :

a) Substantif déterminé par une épithète :

Hespên boz, les chevaux gris (hesp).

1 Au sujet de la différence de sens entre dar, m., et dar, f., cf. par. 95-c.

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Page 87: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Nanên hişk, les pains secs (nan).Darên stûr, les bâtons épais (dar).Mehînên qenc, les bonnes juments (mehîn).Kêrên mezin, les grands couteaux (kêr).

Avên sar, les eaux froides (av).

b) Substantif déterminé par un nom :

Hespên Soro, les chevaux de Soro.

Nanên tenûrê, les pains du four.Darên şivên, les bâtons du berger.Mehînên Soro, les juments de Soro.

Avên Kurdistanê, les eaux du Kurdistan.Kêrên pola, les couteaux d'acier.

c) Substantif déterminé par un pronom :

Hespên min, te, wî, me, we, wan, mes, tes, ses, nos, vos, leurs chevaux.Mehînên min, te, wî, etc., mes, tes, ses, etc. juments.

Remarque. Dans le langage courant, Yn de la particule du pluriel tombe souvent,d'où les formes : hespê min, mehînê min, etc., pour hespên min, mehînên min, etc.

Proverbe. Rê reya mirinê be jî, tu her li pêş be, même si le chemin estcelui de la mort, sois toujours le premier (litt. : en avant).

75

Nanên hişk, les pains secs (nan).Darên stûr, les bâtons épais (dar).Mehînên qenc, les bonnes juments (mehîn).Kêrên mezin, les grands couteaux (kêr).

Avên sar, les eaux froides (av).

b) Substantif déterminé par un nom :

Hespên Soro, les chevaux de Soro.

Nanên tenûrê, les pains du four.Darên şivên, les bâtons du berger.Mehînên Soro, les juments de Soro.

Avên Kurdistanê, les eaux du Kurdistan.Kêrên pola, les couteaux d'acier.

c) Substantif déterminé par un pronom :

Hespên min, te, wî, me, we, wan, mes, tes, ses, nos, vos, leurs chevaux.Mehînên min, te, wî, etc., mes, tes, ses, etc. juments.

Remarque. Dans le langage courant, Yn de la particule du pluriel tombe souvent,d'où les formes : hespê min, mehînê min, etc., pour hespên min, mehînên min, etc.

Proverbe. Rê reya mirinê be jî, tu her li pêş be, même si le chemin estcelui de la mort, sois toujours le premier (litt. : en avant).

75

Page 88: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

III. LES PARTICULES

LA PARTICULE D'INDÉFINITION

100. Le substantif défini à l'état absolu (cf. par. 98) peut être renduindéfini par l'adjonction d'une particule dite particule d'indéfinition :

-ek pour le masculin et le féminin singuliers; -in pour le pluriel des

deux genres.Avec les substantifs masculins hesp, le cheval; nan, le pain; dar,

le bâton, et avec les substantifs féminins mehîn, la jument; şev, lanuit; kêr, le couteau; av, l'eau, on aura :

Hespek, un cheval. Hespin, des chevaux.Nanek, un pain. Nanin, des pains.Darek, un bâton. Darin, des bâtons.Mehînek, une jument. Mehînin, des juments.Şevek, une nuit. Şevin, des nuits.Kêrek, un couteau. Kêrin, des couteaux.Avék, une eau. Avin, des eaux.

101. Il arrive que le substantif à l'état indéfini se trouve néanmoinsdéterminé par un complément ou par une épithète. La particuled'indéfinition prend alors les formes suivantes :

-ekî, pour le masculin singulier;-eke, pour le féminin singulier;-ine, pour le pluriel des deux genres.

1° Masculin singulier. Nous reprendrons les exemplesdu chapitre précédent : hesp, le cheval ; nan, le pain ; goşt, la viande ;

dar, le bâton; kon, la tente.

a) Substantif à l'état indéfini, mais déterminé par une épithète :

Hespekî boz, un cheval gris (hesp).

Nanekî hişk, un pain sec (nan).

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III. LES PARTICULES

LA PARTICULE D'INDÉFINITION

100. Le substantif défini à l'état absolu (cf. par. 98) peut être renduindéfini par l'adjonction d'une particule dite particule d'indéfinition :

-ek pour le masculin et le féminin singuliers; -in pour le pluriel des

deux genres.Avec les substantifs masculins hesp, le cheval; nan, le pain; dar,

le bâton, et avec les substantifs féminins mehîn, la jument; şev, lanuit; kêr, le couteau; av, l'eau, on aura :

Hespek, un cheval. Hespin, des chevaux.Nanek, un pain. Nanin, des pains.Darek, un bâton. Darin, des bâtons.Mehînek, une jument. Mehînin, des juments.Şevek, une nuit. Şevin, des nuits.Kêrek, un couteau. Kêrin, des couteaux.Avék, une eau. Avin, des eaux.

101. Il arrive que le substantif à l'état indéfini se trouve néanmoinsdéterminé par un complément ou par une épithète. La particuled'indéfinition prend alors les formes suivantes :

-ekî, pour le masculin singulier;-eke, pour le féminin singulier;-ine, pour le pluriel des deux genres.

1° Masculin singulier. Nous reprendrons les exemplesdu chapitre précédent : hesp, le cheval ; nan, le pain ; goşt, la viande ;

dar, le bâton; kon, la tente.

a) Substantif à l'état indéfini, mais déterminé par une épithète :

Hespekî boz, un cheval gris (hesp).

Nanekî hişk, un pain sec (nan).

76

Page 89: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Goştekî sor, une viande rouge (goşt). ] :'

Darekî stûr, un bâton épais (dar).Konekî re§, une tente noire (kon).

b) Substantif à l'état indéfini, mais déterminé par un nom :

Hespekî Soro, un cheval de Soro.

Nanekî tenûrê, un pain cuit au four (litt. : du four).Goştekî golikan, une viande de veau.Darekî şivên, un bâton du berger.Konekî koçeran, une tente de nomades.

c) Substantif à l'état indéfini, mais déterminé par un pronom :

Hespekî min, te, wî, un mien, un tien, un sien cheval.Hespekî me, we, wan, un cheval à nous, à vous, à eux.

2° Féminin singulier. Nous conserverons encore les exem¬

ples du chapitre précédent : mehîn, la jument; şev, la nuit; kêr, lecouteau; av, l'eau; dar, l'arbre; mirîşk, la poule.

a) Substantif à l'état indéfini, mais déterminé par une épithète :

Mehîneke qenc, une bonne jument (mehîn).Şeveke sar, une nuit froide (şev).Kêreke piçûk, un petit couteau (kêr).

Dareke mezin, un grand arbre (dar).Mirîşkeke reş, une poule noire (mirîşk).

b) Substantif à l'état indéfini, mais déterminé par un nom :

Mehîneke Soro, une jument de Soro.

Şeveke baranê, une nuit de pluie.Kêreke pola, un couteau d'acier.Aveke çeman, une eau de rivière.Dareke axé, un arbre de l'agha.Mirîşkeke pîrê, une poule de la vieille.

c) Substantif déterminé par un pronom :

Mehîneke min, te, wî, me, we, wan, une mienne, tienne, siennejument, etc.

77

Goştekî sor, une viande rouge (goşt). ] :'

Darekî stûr, un bâton épais (dar).Konekî re§, une tente noire (kon).

b) Substantif à l'état indéfini, mais déterminé par un nom :

Hespekî Soro, un cheval de Soro.

Nanekî tenûrê, un pain cuit au four (litt. : du four).Goştekî golikan, une viande de veau.Darekî şivên, un bâton du berger.Konekî koçeran, une tente de nomades.

c) Substantif à l'état indéfini, mais déterminé par un pronom :

Hespekî min, te, wî, un mien, un tien, un sien cheval.Hespekî me, we, wan, un cheval à nous, à vous, à eux.

2° Féminin singulier. Nous conserverons encore les exem¬

ples du chapitre précédent : mehîn, la jument; şev, la nuit; kêr, lecouteau; av, l'eau; dar, l'arbre; mirîşk, la poule.

a) Substantif à l'état indéfini, mais déterminé par une épithète :

Mehîneke qenc, une bonne jument (mehîn).Şeveke sar, une nuit froide (şev).Kêreke piçûk, un petit couteau (kêr).

Dareke mezin, un grand arbre (dar).Mirîşkeke reş, une poule noire (mirîşk).

b) Substantif à l'état indéfini, mais déterminé par un nom :

Mehîneke Soro, une jument de Soro.

Şeveke baranê, une nuit de pluie.Kêreke pola, un couteau d'acier.Aveke çeman, une eau de rivière.Dareke axé, un arbre de l'agha.Mirîşkeke pîrê, une poule de la vieille.

c) Substantif déterminé par un pronom :

Mehîneke min, te, wî, me, we, wan, une mienne, tienne, siennejument, etc.

77

Page 90: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

3° Pluriel des deux g e n r e s . Les substantifs masculins hesp,

le cheval; dar, le bâton; kon, la tente, et les substantifs fémininsmehîn, la jument; mirîşk, la poule; kêr, le couteau, donneront :

a) Détermination par une épithète :

Hespine boz, des chevaux gris (hesp).

Darine stûr, des bâtons épais (dar).Konine reş, des tentes noires (kon).Mehînine qenc, de bonnes juments (mehîn).Mirîşkine spî, des poules blanches (mirîşk).Kêrine tûj, des couteaux tranchants (kêr).

b) Détermination par un nom :

Hespine Soro, des chevaux de Soro.

Darine şivên, des bâtons appartenant au berger (du berger).Konine koçeran, des tentes de nomades.Mehînine Soro, des juments de Soro.

Mirîşkine axê, des poules de l'agha.Kêrine pola, des couteaux d'acier.

c) Détermination par un pronom :

Hespine min, te, wî, me, we, wan, des chevaux à moi, à toi, etc.Mehînine min, te, etc., des juments à moi, à toi, etc.

Remarque. Dans le langage courant, on se dispense fréquemment de prononcerla voyelle de la particule d'indéfinition du singulier. D'où, pour les exemples citésplus haut, les formes : hespkî boz, nankî hişk, gostkî sor, darkî stûr, konkî res, mehînkeqenc, sevke sar, kêrke piçûk, darlce mezin. Dans mirîşkeke reş, la chute de l'e n'estpas admise. Elle donnerait en effet : mirîşk-ke res, qui se prononcerait mirîske reş,le kurde ne tolérant pas la gemmation des consonnes; la particule cesserait alorsd'apparaître. Cette observation s'applique à tous les mots terminés par k.

78

3° Pluriel des deux g e n r e s . Les substantifs masculins hesp,

le cheval; dar, le bâton; kon, la tente, et les substantifs fémininsmehîn, la jument; mirîşk, la poule; kêr, le couteau, donneront :

a) Détermination par une épithète :

Hespine boz, des chevaux gris (hesp).

Darine stûr, des bâtons épais (dar).Konine reş, des tentes noires (kon).Mehînine qenc, de bonnes juments (mehîn).Mirîşkine spî, des poules blanches (mirîşk).Kêrine tûj, des couteaux tranchants (kêr).

b) Détermination par un nom :

Hespine Soro, des chevaux de Soro.

Darine şivên, des bâtons appartenant au berger (du berger).Konine koçeran, des tentes de nomades.Mehînine Soro, des juments de Soro.

Mirîşkine axê, des poules de l'agha.Kêrine pola, des couteaux d'acier.

c) Détermination par un pronom :

Hespine min, te, wî, me, we, wan, des chevaux à moi, à toi, etc.Mehînine min, te, etc., des juments à moi, à toi, etc.

Remarque. Dans le langage courant, on se dispense fréquemment de prononcerla voyelle de la particule d'indéfinition du singulier. D'où, pour les exemples citésplus haut, les formes : hespkî boz, nankî hişk, gostkî sor, darkî stûr, konkî res, mehînkeqenc, sevke sar, kêrke piçûk, darlce mezin. Dans mirîşkeke reş, la chute de l'e n'estpas admise. Elle donnerait en effet : mirîşk-ke res, qui se prononcerait mirîske reş,le kurde ne tolérant pas la gemmation des consonnes; la particule cesserait alorsd'apparaître. Cette observation s'applique à tous les mots terminés par k.

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Page 91: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Tableau récapitulatif

Mase. :

Fém. :

Mase. :

Fém. :

Singulier

hespek, un cheval ;

mehînek, une jument ;

hespekî Soro, un cheval de

Soro;

mehîneke Soro, une jument de

Soro;

Pluriel

hespin, des chevaux.

mehînin, des juments.

hespine Soro, des chevaux de Soro.

mehînine Soro, des juments de Soro.

Proverbe. Mirov kuştiyê şêra bit, ne girtiyê roviya, mieux vaut êtrevictime du hon que prisonnier du renard (litt. : ... des lions ... des

renards).

79

Tableau récapitulatif

Mase. :

Fém. :

Mase. :

Fém. :

Singulier

hespek, un cheval ;

mehînek, une jument ;

hespekî Soro, un cheval de

Soro;

mehîneke Soro, une jument de

Soro;

Pluriel

hespin, des chevaux.

mehînin, des juments.

hespine Soro, des chevaux de Soro.

mehînine Soro, des juments de Soro.

Proverbe. Mirov kuştiyê şêra bit, ne girtiyê roviya, mieux vaut êtrevictime du hon que prisonnier du renard (litt. : ... des lions ... des

renards).

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Page 92: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

IV. REMARQUES SUR LES PARTICULES

102. Toutes les particules comportent, sous chacune de leurs formes,une voyelle initiale. Un hiatus devrait donc se produire chaque foisqu'un mot terminé par une syllabe ouverte se trouve affecté d'uneparticule quelconque ; cet accident est toujours évité au moyen d'undes deux procédés suivants :

a) Forme régulière : intervention d'une consonne de liaisonqui s'intercale entre la voyelle finale et la particule (cf. par. 15, 16, 18,

19).

6) Contraction de la particule avec la voyeUe finale.

L'emploi d'une consonne de liaison est toujours possible, tandisque la contraction n'est admise que dans certains cas. Lorsqu'ellesexistent, les formes contractées sont employées de préférence, parceque plus brèves.

Remarque. D'une façon générale, les formes contractées et non contractéesne se rencontrent jamais simultanément dans les mêmes parlers. L'usage de laconsonne de liaison semble surtout propre aux parlers de l'Est, celui des formescontractées étant plus fréquent au fur et à mesure que l'on s'éloigne vers l'Ouest.Cette observation est valable, non seulement pour les particularités que présentel'emploi des particules, mais pour tous les phénomènes du même genre qui serontsignalés par la suite.

103. Mots terminés par «a». La consonne de liaison est uny. Les particules peuvent aussi se contracter avec la voyelle finale.

80

IV. REMARQUES SUR LES PARTICULES

102. Toutes les particules comportent, sous chacune de leurs formes,une voyelle initiale. Un hiatus devrait donc se produire chaque foisqu'un mot terminé par une syllabe ouverte se trouve affecté d'uneparticule quelconque ; cet accident est toujours évité au moyen d'undes deux procédés suivants :

a) Forme régulière : intervention d'une consonne de liaisonqui s'intercale entre la voyelle finale et la particule (cf. par. 15, 16, 18,

19).

6) Contraction de la particule avec la voyeUe finale.

L'emploi d'une consonne de liaison est toujours possible, tandisque la contraction n'est admise que dans certains cas. Lorsqu'ellesexistent, les formes contractées sont employées de préférence, parceque plus brèves.

Remarque. D'une façon générale, les formes contractées et non contractéesne se rencontrent jamais simultanément dans les mêmes parlers. L'usage de laconsonne de liaison semble surtout propre aux parlers de l'Est, celui des formescontractées étant plus fréquent au fur et à mesure que l'on s'éloigne vers l'Ouest.Cette observation est valable, non seulement pour les particularités que présentel'emploi des particules, mais pour tous les phénomènes du même genre qui serontsignalés par la suite.

103. Mots terminés par «a». La consonne de liaison est uny. Les particules peuvent aussi se contracter avec la voyelle finale.

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Page 93: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

a) Mots masculins en -a

Particule

-en

-ek

-ekî

-in

-ine

Formerégulière

zavayê minzavayen mm

zavayek

zamayekî qenc

zavayin

zavayine qenc

exemple : zava, gendre

Sens

mon gendremes gendresun gendre

un bon gendre

des gendres

de bons gendres

Formescontractées

zavê minzaven mm

zavakzavêk

zavek

zavakî qenc

zavêkî qenc

zavekî qenc

zavan

zavên

zavane qenc

zavêne qenc

Autres exemples : çiya, montagne; bira, frère; peya, homme; ga,

buf; giya, plante, herbe; ra, racine; ba, vent.

b) Mots féminins en -a ; exemple : cira, lampe.

Particule

-a

-en-ek

eke

-m

-ine

Formerégulière

çiraya minçirayen mm

çirayek

çirayeke ges

çiraym

çirayine geş

Sens

ma lampemes lampesune lampe

une lampe brillante

des lampes

des lampes brillantes

Formescontractées

cira minçiren mm

çirakçirêkçirekçirake geşçirêlce ges

çireke ges

çiran

çirênçirane ges

çirêne ges

Autres exemples : serma, froid ; ka, paille ; ta, fièvre.

81

a) Mots masculins en -a

Particule

-en

-ek

-ekî

-in

-ine

Formerégulière

zavayê minzavayen mm

zavayek

zamayekî qenc

zavayin

zavayine qenc

exemple : zava, gendre

Sens

mon gendremes gendresun gendre

un bon gendre

des gendres

de bons gendres

Formescontractées

zavê minzaven mm

zavakzavêk

zavek

zavakî qenc

zavêkî qenc

zavekî qenc

zavan

zavên

zavane qenc

zavêne qenc

Autres exemples : çiya, montagne; bira, frère; peya, homme; ga,

buf; giya, plante, herbe; ra, racine; ba, vent.

b) Mots féminins en -a ; exemple : cira, lampe.

Particule

-a

-en-ek

eke

-m

-ine

Formerégulière

çiraya minçirayen mm

çirayek

çirayeke ges

çiraym

çirayine geş

Sens

ma lampemes lampesune lampe

une lampe brillante

des lampes

des lampes brillantes

Formescontractées

cira minçiren mm

çirakçirêkçirekçirake geşçirêlce ges

çireke ges

çiran

çirênçirane ges

çirêne ges

Autres exemples : serma, froid ; ka, paille ; ta, fièvre.

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Page 94: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

104. Mots terminés par «e». La consonne de liaisonest un y ; la contraction est également admise.

a) Mot masculin en -e ; exemple : pale, moissonneur.

Particule

-en-ek

-ekî

-m

-ine

Formerégulière

paleyê pîrpaleyên pîrpaleyek

paleyekî pîr

paleyin

paleyine pîr

Sens

le vieux moissonneurles vieux moissonneursun moissonneur

un vieux moissonneur

des moissonneurs

de vieux moissonneurs

Formescontractées

paie pîrpalên pîrpalekpalakpalekpalêkî pîrpalakî pîrpalekî pîrpalênpalanpalene pîr

Autres exemples : yekane, sohtaire; perce, morceau; bexçe, jardin;celte, vahse, serviette ; gewende, tzigane.

b) Mot féminin en -e ; exemple : perde, rideau.

Particule

-a

-en-ek

-eke

-in

me

Formerégulière

perdeya minperdeyên minperdeyek

perdeyeke sor

perdeyin

perdeyine sor

Sens

mon rideaumes rideauxun rideau

un rideau rouge

des rideaux

des rideaux rouges

Formescontractées

perda sorperdên minperdêkperdakperdekperdêke sor

perdake sorperdeke sorperdênperdanperdene sor

Autres exemples : mase, table; code, route; merge, sauce; hevêrke,

zone; gore, bas.

82

104. Mots terminés par «e». La consonne de liaisonest un y ; la contraction est également admise.

a) Mot masculin en -e ; exemple : pale, moissonneur.

Particule

-en-ek

-ekî

-m

-ine

Formerégulière

paleyê pîrpaleyên pîrpaleyek

paleyekî pîr

paleyin

paleyine pîr

Sens

le vieux moissonneurles vieux moissonneursun moissonneur

un vieux moissonneur

des moissonneurs

de vieux moissonneurs

Formescontractées

paie pîrpalên pîrpalekpalakpalekpalêkî pîrpalakî pîrpalekî pîrpalênpalanpalene pîr

Autres exemples : yekane, sohtaire; perce, morceau; bexçe, jardin;celte, vahse, serviette ; gewende, tzigane.

b) Mot féminin en -e ; exemple : perde, rideau.

Particule

-a

-en-ek

-eke

-in

me

Formerégulière

perdeya minperdeyên minperdeyek

perdeyeke sor

perdeyin

perdeyine sor

Sens

mon rideaumes rideauxun rideau

un rideau rouge

des rideaux

des rideaux rouges

Formescontractées

perda sorperdên minperdêkperdakperdekperdêke sor

perdake sorperdeke sorperdênperdanperdene sor

Autres exemples : mase, table; code, route; merge, sauce; hevêrke,

zone; gore, bas.

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Page 95: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

105. Mots terminés par « é » . Les différentes parti¬cules leur sont rattachées par un y euphonique. L'ê final de ces sub¬

stantifs est remplacé par un e (par un i, dans certains parlers; cf.par. 16). Quelques formes contractées sont également admises.

a) Mot masculin en -ê; exemple : malxwê, maître de maison,propriétaire.

Particule

en

-ek

-ekî

-m

-ine

Formesrégulières

malxweyê ciwanmalxwiyê ciwanmalxweyên ciwanmalxwiyên ciwanmalxweyekmalxwiyekmalxweyekî ciwanmalxwiyekî ciwanmalxweyinmalxwiyinmalxweyine ciwanmalxwiyine ciwan

Sens

le jeune propriétaire

les jeunes propriétaires

un propriétaire

un jeune propriétaire

des propriétaires

de jeunes propriétaires

Formecontractée

malxwê ciwan

malxwên ciwan

malxwêk

malxwêkî ciwan

malxwên

malxwêne ciwan

Autres exemples : ketxwê, chef de village ; pê, pied.

b) Mot féminin en -ê ; exemple : de, mère.

Particule

-a

-en

-ek

-eke

-Ml

-me

Formesrégulières

deya te

diya te

deyên qenc

diyên qenc

deyek

diyekdeyeke qenc

diyeke qenc

deyindiyindeyine qenc

diyine qenc

Sens

ta mère

les bonnes mères

une mère

une bonne mère

des mères

de bonnes mères

Formescontractées

dên qenc

dêk

dakdêke qenc

dake qenc

dên

déne qenc

Autres exemples : rê, chemin ; mê, femelle ; xwê, sel.

83

>v!*-eioTH£Q£V

105. Mots terminés par « é » . Les différentes parti¬cules leur sont rattachées par un y euphonique. L'ê final de ces sub¬

stantifs est remplacé par un e (par un i, dans certains parlers; cf.par. 16). Quelques formes contractées sont également admises.

a) Mot masculin en -ê; exemple : malxwê, maître de maison,propriétaire.

Particule

en

-ek

-ekî

-m

-ine

Formesrégulières

malxweyê ciwanmalxwiyê ciwanmalxweyên ciwanmalxwiyên ciwanmalxweyekmalxwiyekmalxweyekî ciwanmalxwiyekî ciwanmalxweyinmalxwiyinmalxweyine ciwanmalxwiyine ciwan

Sens

le jeune propriétaire

les jeunes propriétaires

un propriétaire

un jeune propriétaire

des propriétaires

de jeunes propriétaires

Formecontractée

malxwê ciwan

malxwên ciwan

malxwêk

malxwêkî ciwan

malxwên

malxwêne ciwan

Autres exemples : ketxwê, chef de village ; pê, pied.

b) Mot féminin en -ê ; exemple : de, mère.

Particule

-a

-en

-ek

-eke

-Ml

-me

Formesrégulières

deya te

diya te

deyên qenc

diyên qenc

deyek

diyekdeyeke qenc

diyeke qenc

deyindiyindeyine qenc

diyine qenc

Sens

ta mère

les bonnes mères

une mère

une bonne mère

des mères

de bonnes mères

Formescontractées

dên qenc

dêk

dakdêke qenc

dake qenc

dên

déne qenc

Autres exemples : rê, chemin ; mê, femelle ; xwê, sel.

83

>v!*-eioTH£Q£V

Page 96: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

106. Mots terminés par « î » . La haison euphoniqueest assurée par un y, Yî final étant alors remplacé par i (cf. par. 15).

Des formes contractées ne sont admises qu'avec les particules d'in¬définition.

a) Mot masculin en -î ; exemple : rêwî, voyageur.

Particule

ê-en

ek-in-ine

Formerégulière

rêwiyê kalrêwiyên me

rêwiyekrêwiyinrêwiyine kal

Sens

le vieux voyageurnos voyageurs

un voyageur

des voyageursde vieux voyageurs

Formecontractée

rêwîkrêwînrêwîne kal

Autres exemples : tî, beau-frère ; rovî, renard ; serî, tête ; derî, porte ;

rîspî, ancien, notable ; xanî, maison.

b) Mot féminin en -î ; exemple : kebanî, ménagère.

Particule

-a

-en-ek

-eke

-in-me

Formerégulière

kebaniya qenc

kebaniyên qenc

kebaniyekkebaniyeke qenc

kebaniyinkebaniyine qenc

Sens

la bonne ménagèreles bonnes ménagèresune ménagèreune bonne ménagèredes ménagèresde bonnes ménagères

Formecontractée

kébanîkkebanîke qenc

kebanînkebanîne qenc

Autres exemples : rî, barbe; mêranî, courage; xizanî, pauvreté;dewlemendî, richesse.

84

106. Mots terminés par « î » . La haison euphoniqueest assurée par un y, Yî final étant alors remplacé par i (cf. par. 15).

Des formes contractées ne sont admises qu'avec les particules d'in¬définition.

a) Mot masculin en -î ; exemple : rêwî, voyageur.

Particule

ê-en

ek-in-ine

Formerégulière

rêwiyê kalrêwiyên me

rêwiyekrêwiyinrêwiyine kal

Sens

le vieux voyageurnos voyageurs

un voyageur

des voyageursde vieux voyageurs

Formecontractée

rêwîkrêwînrêwîne kal

Autres exemples : tî, beau-frère ; rovî, renard ; serî, tête ; derî, porte ;

rîspî, ancien, notable ; xanî, maison.

b) Mot féminin en -î ; exemple : kebanî, ménagère.

Particule

-a

-en-ek

-eke

-in-me

Formerégulière

kebaniya qenc

kebaniyên qenc

kebaniyekkebaniyeke qenc

kebaniyinkebaniyine qenc

Sens

la bonne ménagèreles bonnes ménagèresune ménagèreune bonne ménagèredes ménagèresde bonnes ménagères

Formecontractée

kébanîkkebanîke qenc

kebanînkebanîne qenc

Autres exemples : rî, barbe; mêranî, courage; xizanî, pauvreté;dewlemendî, richesse.

84

Page 97: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

107. Mots terminés par «m». La haison euphoniques'effectue à l'aide d'un w. Yx'û final est remplacé par un i. Cependant,dans certaines régions (cf. par. 19-20), c'est un y que l'on emploie à laplace du w; Yû final ne subit alors aucune altération. Des formescontractées sont admises avec la particule d'indéfinition.

a) Mot masculin en -û; exemple : rû, visage.

Particule

-en

ek

ekî

-m

me

Formesrégulières

riwê minrûyê minriwên spehîrûyên spehî

riwekrûyekriwekî spehîrûyekî spehîriwm

rûyinriwine spehîrûyine spehî

Sens

mon visage

les jolis visages

un visage

un joli visage

des visages

de jolis visages

Formecontractée

rûk

rûkî spehî

rûn

rûne spehî

Autres exemples : dû, fumée ; gû, excrément ; mû, cheveu, poil.

b) Mot féminin en -û ; exemple : xwesû, belle-mère.

Particule

-a

-en

-ek

-eke

-in

-ine

Formesrégulières

xwesiwa minxwesûya minxwesiwen me

xwesûyên me

xwesiwekxwesûyekxwesiweke qenc

xwesûyeke qenc

xwesiwinxwesûyinxwesiwine qenc

xwesûyine qenc

Sens

ma belle-mère

nos belles-mères

une belle-mère

une bonne belle-mère

des belles-mères

de bonnes belles-mères

Formecontractée

xwesûk

xwesûke qenc

xwesûn

xwesûne qenc

Autres exemples : berû, gland ; tû, mûre.

85

107. Mots terminés par «m». La haison euphoniques'effectue à l'aide d'un w. Yx'û final est remplacé par un i. Cependant,dans certaines régions (cf. par. 19-20), c'est un y que l'on emploie à laplace du w; Yû final ne subit alors aucune altération. Des formescontractées sont admises avec la particule d'indéfinition.

a) Mot masculin en -û; exemple : rû, visage.

Particule

-en

ek

ekî

-m

me

Formesrégulières

riwê minrûyê minriwên spehîrûyên spehî

riwekrûyekriwekî spehîrûyekî spehîriwm

rûyinriwine spehîrûyine spehî

Sens

mon visage

les jolis visages

un visage

un joli visage

des visages

de jolis visages

Formecontractée

rûk

rûkî spehî

rûn

rûne spehî

Autres exemples : dû, fumée ; gû, excrément ; mû, cheveu, poil.

b) Mot féminin en -û ; exemple : xwesû, belle-mère.

Particule

-a

-en

-ek

-eke

-in

-ine

Formesrégulières

xwesiwa minxwesûya minxwesiwen me

xwesûyên me

xwesiwekxwesûyekxwesiweke qenc

xwesûyeke qenc

xwesiwinxwesûyinxwesiwine qenc

xwesûyine qenc

Sens

ma belle-mère

nos belles-mères

une belle-mère

une bonne belle-mère

des belles-mères

de bonnes belles-mères

Formecontractée

xwesûk

xwesûke qenc

xwesûn

xwesûne qenc

Autres exemples : berû, gland ; tû, mûre.

85

Page 98: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

108. Mots terminés par «o». La liaison euphoniqueest assurée par un w (dans certaines régions, par un y; cf. par. 18).

Des formes contractées sont possibles avec les particules d'indéfinition.

a) Mot masculin en -o ; exemple : zaro, enfant.

Particule

-en

-ek

ekî

-in

ine

Formesrégulières

zarowê minzaroyê minzarowên qenc

zaroyên qenc

zarowekzaroyekzarowekî qenc

zaroyekî qenc

zarowinzaroyinzarowine qenc

zaroyine qenc

Sens

mon enfant

les bons enfants

un enfant

un bon enfant

des enfants

de bons enfants

Formecontractée

zarok1

zarokî qenc

zaron

zarone qenc

Autres exemples : çilo, feuillage mort; ço, bâton; stro, corne; ro,

rivière ; sergo, tas d'ordures, de fumier ; sto, cou.

b) Mot féminin en -o ; exemple : co, canal.

Particule

a

-en

-ek

eke

-m

-ine

Formesrégulières

cowa kûr, coya kûrcowên kûrcoyên kûrcowek, coyek

coweke kûrcoyeke kûrcowm, coym

cowine kûrcoyine kûr

Sens

le canal profondles canaux profonds

un canalun canal profond

des canauxdes canaux profonds

Formecontractée

cok

coke kûr

con

cône kûr

Autre exemple : serşo, bain.

1 Dans le cas de « zaro », cette forme contractée n'est guère employée; elle risque,en effet, de prêter à confusion avec le diminutif du même mot, zarok. La contractionest cependant courante avec les autres termes en -o, comme sto, le cou (stok, un cou).

86

108. Mots terminés par «o». La liaison euphoniqueest assurée par un w (dans certaines régions, par un y; cf. par. 18).

Des formes contractées sont possibles avec les particules d'indéfinition.

a) Mot masculin en -o ; exemple : zaro, enfant.

Particule

-en

-ek

ekî

-in

ine

Formesrégulières

zarowê minzaroyê minzarowên qenc

zaroyên qenc

zarowekzaroyekzarowekî qenc

zaroyekî qenc

zarowinzaroyinzarowine qenc

zaroyine qenc

Sens

mon enfant

les bons enfants

un enfant

un bon enfant

des enfants

de bons enfants

Formecontractée

zarok1

zarokî qenc

zaron

zarone qenc

Autres exemples : çilo, feuillage mort; ço, bâton; stro, corne; ro,

rivière ; sergo, tas d'ordures, de fumier ; sto, cou.

b) Mot féminin en -o ; exemple : co, canal.

Particule

a

-en

-ek

eke

-m

-ine

Formesrégulières

cowa kûr, coya kûrcowên kûrcoyên kûrcowek, coyek

coweke kûrcoyeke kûrcowm, coym

cowine kûrcoyine kûr

Sens

le canal profondles canaux profonds

un canalun canal profond

des canauxdes canaux profonds

Formecontractée

cok

coke kûr

con

cône kûr

Autre exemple : serşo, bain.

1 Dans le cas de « zaro », cette forme contractée n'est guère employée; elle risque,en effet, de prêter à confusion avec le diminutif du même mot, zarok. La contractionest cependant courante avec les autres termes en -o, comme sto, le cou (stok, un cou).

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Page 99: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

109. Mots dont la dernière syllabe comporteun «i» . Comme nous l'avons vu plus haut (cf. par. 101, Rem.), laprésence d'une particule entraîne, dans certains cas, la chute de cet i.

Ex. : Qetla wî, le fait de le tuer (pour qetila wî).Keçka spehî, la jolie fille (pour keçika spehî).

Cependant, dans d'autres mots, Yi subsiste, malgré l'addition de laparticule.

Ex. : Mezinê gund, le chef du village (de mezin).Gotina wî rast e, ce qu'il dit est juste (de gotin).

La pratique apprendra rapidement à reconnaître les mots appar¬

tenant à chacune de ces deux catégories.

Remarques historiques

110. Les particules déterminatives et d'indéfinition, qui constituent une des

originalités de la langue kurde, semblent devoir être mises en relation avec les pro¬noms yê, ya, yen et avec les adjectifs indéfinis yek et hin (cf. par. 242 et 245). Leprincipal auteur de cette grammaire, l'Emir Bedir Khan, a élaboré à cet égardla théorie exposée ci-dessous.

A) Origine des particules déterminatives. Elles sont à rapprocher des formesconstruites du pronom démonstratif :

yê, ya, yen, celui de, celle de, ceux (celles) de.Les exemples suivants permettront de se faire une idée sommaire de l'emploi de

ces formes, sur lesquelles nous reviendrons plus loin.

FormeARCHAÏQUE

Yê di WÎ,

Yê di Soro,Yê di qenc,

Ya di wî,Ya di Soro,Ya di qenc,

Yen di wî,

Yen di Soro,Yen di qenc,

Sens

le sien (celui de lui),celui de Soro,le bon (celui qui est le bon),la sienne (celle de lui),celle de Soro,la bonne (celle qui est la bonne),les siens, siennes (ceux, celles de

lui),ceux, celles de Soro,les bons, bonnes (ceux, celles qui

sont les bons, bonnes),

FobmeMODERNE

yê wî.yê Soro.yê qenc.

ya wî.ya Soro.ya qenc.

yen wî.

yen Soro.yen qenc.

87

109. Mots dont la dernière syllabe comporteun «i» . Comme nous l'avons vu plus haut (cf. par. 101, Rem.), laprésence d'une particule entraîne, dans certains cas, la chute de cet i.

Ex. : Qetla wî, le fait de le tuer (pour qetila wî).Keçka spehî, la jolie fille (pour keçika spehî).

Cependant, dans d'autres mots, Yi subsiste, malgré l'addition de laparticule.

Ex. : Mezinê gund, le chef du village (de mezin).Gotina wî rast e, ce qu'il dit est juste (de gotin).

La pratique apprendra rapidement à reconnaître les mots appar¬

tenant à chacune de ces deux catégories.

Remarques historiques

110. Les particules déterminatives et d'indéfinition, qui constituent une des

originalités de la langue kurde, semblent devoir être mises en relation avec les pro¬noms yê, ya, yen et avec les adjectifs indéfinis yek et hin (cf. par. 242 et 245). Leprincipal auteur de cette grammaire, l'Emir Bedir Khan, a élaboré à cet égardla théorie exposée ci-dessous.

A) Origine des particules déterminatives. Elles sont à rapprocher des formesconstruites du pronom démonstratif :

yê, ya, yen, celui de, celle de, ceux (celles) de.Les exemples suivants permettront de se faire une idée sommaire de l'emploi de

ces formes, sur lesquelles nous reviendrons plus loin.

FormeARCHAÏQUE

Yê di WÎ,

Yê di Soro,Yê di qenc,

Ya di wî,Ya di Soro,Ya di qenc,

Yen di wî,

Yen di Soro,Yen di qenc,

Sens

le sien (celui de lui),celui de Soro,le bon (celui qui est le bon),la sienne (celle de lui),celle de Soro,la bonne (celle qui est la bonne),les siens, siennes (ceux, celles de

lui),ceux, celles de Soro,les bons, bonnes (ceux, celles qui

sont les bons, bonnes),

FobmeMODERNE

yê wî.yê Soro.yê qenc.

ya wî.ya Soro.ya qenc.

yen wî.

yen Soro.yen qenc.

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Page 100: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

L'élément di qui apparaît dans les formes archaïques, mais qui n'existe plus dansleurs dérivés modernes, n'est autre que la préposition di, dont le sens se trouvecorrespondre ici à celui du français « de» (le cheval de Soro). Notons que certainsorientalistes ont vu dans ce di un emprunt fait à Paraméen.

Voyons maintenant comment les pronoms yê, ya, yen, détournés de leurs fonc¬

tions normales, pourraient avoir donné naissance aux diverses particules déter¬

minatives.

1) Masculin singulier.

L'emploi du pronom démonstratif yê permet d'établir les parallèles suivants :

Emploi du pronom Emploi de la particule

Ev hesp yê di Soro ye, ev hespê di Soro ye,

ce cheval est celui de Soro, ceci est le cheval de Soro.

Ev hesp yê Soro ye, ev hespê Soro ye,

ce cheval est celui de Soro, ceci est le cheval de Soro.

Ev hesp yê di qenc e, ev hespê di qenc e,

ce cheval est le bon, ceci est le bon cheval.

Ev hesp yê qenc e, ev hespê qenc e,

ce cheval est le bon, ceci est le bon cheval.

Dans la phrase « ev hesp yê di Soro ye », une contraction s'est opérée entre le mothesp et le pronom yê, avec chute du y de ce dernier : ev hespê di Soro ye. Réduità l'état d'aff ixe (ê), l'ancien pronom yê perd son individualité ; il en résulte qu'aucuncomplément ne peut plus, logiquement, lui être attribué ; « Soro » cesse donc de se

rapporter à lui pour se rattacher à hesp, ê n'ayant d'autre rôle que celui d'uneparticule destinée à assurer la liaison entre le substantif hesp et son complément,Soro. D'où le nouveau sens : ceci est le cheval de Soro.

A un stade ultérieur de l'évolution de la langue, la préposition di a cessé d'inter¬venir dans cette construction, d'où : ev hespê Soro ye.

Il s'établit ainsi entre les deux séries d'exemples cités ci-dessus une relationétymologique très vraisemblable. Il convient d'ailleurs de ne pas oublier quel'étude des autres idiomes iraniens permet de constater un phénomène analogueà celui qui vient d'être décrit : c'est l'apparition de Pi de Yezafet en pazend et en

persan moderne, qui dérive, selon un processus comparable, du pronom hya duperse achéménide.

Nous montrerons maintenant, à l'aide d'exemples appropriés, mais sans revenirsur le détail, l'origine probable des particules déterminatives du féminin singulieret du pluriel des deux genres.

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L'élément di qui apparaît dans les formes archaïques, mais qui n'existe plus dansleurs dérivés modernes, n'est autre que la préposition di, dont le sens se trouvecorrespondre ici à celui du français « de» (le cheval de Soro). Notons que certainsorientalistes ont vu dans ce di un emprunt fait à Paraméen.

Voyons maintenant comment les pronoms yê, ya, yen, détournés de leurs fonc¬

tions normales, pourraient avoir donné naissance aux diverses particules déter¬

minatives.

1) Masculin singulier.

L'emploi du pronom démonstratif yê permet d'établir les parallèles suivants :

Emploi du pronom Emploi de la particule

Ev hesp yê di Soro ye, ev hespê di Soro ye,

ce cheval est celui de Soro, ceci est le cheval de Soro.

Ev hesp yê Soro ye, ev hespê Soro ye,

ce cheval est celui de Soro, ceci est le cheval de Soro.

Ev hesp yê di qenc e, ev hespê di qenc e,

ce cheval est le bon, ceci est le bon cheval.

Ev hesp yê qenc e, ev hespê qenc e,

ce cheval est le bon, ceci est le bon cheval.

Dans la phrase « ev hesp yê di Soro ye », une contraction s'est opérée entre le mothesp et le pronom yê, avec chute du y de ce dernier : ev hespê di Soro ye. Réduità l'état d'aff ixe (ê), l'ancien pronom yê perd son individualité ; il en résulte qu'aucuncomplément ne peut plus, logiquement, lui être attribué ; « Soro » cesse donc de se

rapporter à lui pour se rattacher à hesp, ê n'ayant d'autre rôle que celui d'uneparticule destinée à assurer la liaison entre le substantif hesp et son complément,Soro. D'où le nouveau sens : ceci est le cheval de Soro.

A un stade ultérieur de l'évolution de la langue, la préposition di a cessé d'inter¬venir dans cette construction, d'où : ev hespê Soro ye.

Il s'établit ainsi entre les deux séries d'exemples cités ci-dessus une relationétymologique très vraisemblable. Il convient d'ailleurs de ne pas oublier quel'étude des autres idiomes iraniens permet de constater un phénomène analogueà celui qui vient d'être décrit : c'est l'apparition de Pi de Yezafet en pazend et en

persan moderne, qui dérive, selon un processus comparable, du pronom hya duperse achéménide.

Nous montrerons maintenant, à l'aide d'exemples appropriés, mais sans revenirsur le détail, l'origine probable des particules déterminatives du féminin singulieret du pluriel des deux genres.

88

Page 101: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

2) Féminin singulier.

Aux formes :

Ev mehîn ya di Soro ye,

ev mehîn ya Soro ye,

cette jument est celle de Soro.Ev mehîn ya di qenc e,

ev mehîn ya qenc e,

cette jument est la bonne.

Correspondent :

Ev mehîna di Soro ye,

ev mehîna Soro ye,

ceci est la jument de Soro.Ev mehîna di qenc e,

ev mehîna qenc e,

ceci est la bonne jument.

3) Pluriel des deux genres.

Aux formes :

Ev hesp yen di Soro ne,

ev hesp yen Soro ne,

ces chevaux sont ceux de Soro.Ev hesp yen di qenc in,ev hesp yen qenc in,ces chevaux sont les bons.Ev mehîn yen di Soro ne,

ev mehîn yen Soro ne,

ces juments sont celles de Soro.Ev mehîn yen di qenc in,ev mehîn yen qenc in,ces juments sont les bonnes.

Correspondent :

Ev hespên di Soro ne,

ev hespên Soro ne,

ce sont les chevaux de Soro.Ev hespên di qenc in,ev hespên qenc in,ce sont les bons chevaux.Ev mehînên di Soro ne,

ev mehînên Soro ne,

ce sont les juments de Soro.Ev mehînên di qenc in,ev mehînên qenc in,ce sont les bonnes juments.

4) Emploi de la préposition d i après la particuledéterminative.

L'emploi de cette préposition est devenu très rare de nos jours après les particulesdéterminatives du masculin et du féminin singulier. On le relève parfois dans les

productions de la littérature savante, mais seulement à titre de licence poétique.

Par contre, l'utilisation de di après la particule déterminative du pluriel restecourante dans de nombreux parlers, surtout dans les régions où l'on a l'habitudede ne pas prononcer Yn de -en. La présence de di permet alors d'opérer la distinc¬tion entre le masculin singulier et le pluriel des deux genres.

Ex. : Hespê Soro, le cheval de Soro (ou : les chevaux de Soro, avec chute deYn de -en).

Hespê di Soro, les chevaux de Soro, pour hespên Soro.Mehînê di Soro, les juments de Soro, pour mehînên Soro.

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2) Féminin singulier.

Aux formes :

Ev mehîn ya di Soro ye,

ev mehîn ya Soro ye,

cette jument est celle de Soro.Ev mehîn ya di qenc e,

ev mehîn ya qenc e,

cette jument est la bonne.

Correspondent :

Ev mehîna di Soro ye,

ev mehîna Soro ye,

ceci est la jument de Soro.Ev mehîna di qenc e,

ev mehîna qenc e,

ceci est la bonne jument.

3) Pluriel des deux genres.

Aux formes :

Ev hesp yen di Soro ne,

ev hesp yen Soro ne,

ces chevaux sont ceux de Soro.Ev hesp yen di qenc in,ev hesp yen qenc in,ces chevaux sont les bons.Ev mehîn yen di Soro ne,

ev mehîn yen Soro ne,

ces juments sont celles de Soro.Ev mehîn yen di qenc in,ev mehîn yen qenc in,ces juments sont les bonnes.

Correspondent :

Ev hespên di Soro ne,

ev hespên Soro ne,

ce sont les chevaux de Soro.Ev hespên di qenc in,ev hespên qenc in,ce sont les bons chevaux.Ev mehînên di Soro ne,

ev mehînên Soro ne,

ce sont les juments de Soro.Ev mehînên di qenc in,ev mehînên qenc in,ce sont les bonnes juments.

4) Emploi de la préposition d i après la particuledéterminative.

L'emploi de cette préposition est devenu très rare de nos jours après les particulesdéterminatives du masculin et du féminin singulier. On le relève parfois dans les

productions de la littérature savante, mais seulement à titre de licence poétique.

Par contre, l'utilisation de di après la particule déterminative du pluriel restecourante dans de nombreux parlers, surtout dans les régions où l'on a l'habitudede ne pas prononcer Yn de -en. La présence de di permet alors d'opérer la distinc¬tion entre le masculin singulier et le pluriel des deux genres.

Ex. : Hespê Soro, le cheval de Soro (ou : les chevaux de Soro, avec chute deYn de -en).

Hespê di Soro, les chevaux de Soro, pour hespên Soro.Mehînê di Soro, les juments de Soro, pour mehînên Soro.

89

Page 102: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Dans quelques pays, en particulier au Behdînan, la préposition di se contracteavec la particule déterminative du pluriel qui devient ainsi -et.

Ex. : Hespêt Soro, les chevaux de Soro, pour hespê di Soro.Mehînêt Soro, les juments de Soro, pour mehînê di Soro.

Remarque. Les pronoms yê, ya, yen, contractés avec les substantifs sous

les formes -ê, -a, -en, s'en sont de nouveau détachés pour précéder les adjectifset leur donner le sens de leurs équivalents français introduits par « le, la, les ».

Ex. : Ê qenc, le bon.A qenc, la bonne.En qenc, les bons (bonnes).

H est à noter que certains parlers (p.e. Botan) continuent, dans ce cas,

à utiliser yê, ya, yen.

Ex. : Yê qenc, ya qenc, yen qenc, pour ê qenc, a qenc, en qenc.

B) Origine des particules d'indéfinition.

1) Particule d'indéfinition du singulier.

Elle n'est autre qu'une forme affixe de l'adjectif numéral yek, un, allégé deson y initial.

Ex. : Yek hesp, un (seul) cheval : hespek, un (certain) cheval.Yek mehîn, une (seule) jument : mehînek, une (certaine) jument.

2) Particule d'indéfinition du pluriel.

Elle a été tirée, par un processus analogue, de l'adjectif indéfini hin, quelques.

Ex. : Hin hesp, quelques chevaux, certains chevaux : hespin, des chevaux.Hin mehîn, quelques juments, certaines juments : mehînin, des juments.

La particule d'indéfinition du pluriel semble d'origine relativement récente :

en effet, certains parlers n'en font encore qu'un emploi très restreint et préfèrentutiliser les constructions hin hesp, hin mehîn ou hinek hesp, hinek mehîn (des chevaux,des juments) qui sont en même temps susceptibles de conserver leur acceptionordinaire (quelques chevaux, quelques juments).

Il faut toutefois retenir que l'existence de la particule -in est déjà attestée dansle Memozîn de Ehmedê Xanî (1061 H.). Cet auteur écrit, par exemple :

Mîrin hene, aqil in, ezîz in.Il y a des princes sages et chers.

- 90

Dans quelques pays, en particulier au Behdînan, la préposition di se contracteavec la particule déterminative du pluriel qui devient ainsi -et.

Ex. : Hespêt Soro, les chevaux de Soro, pour hespê di Soro.Mehînêt Soro, les juments de Soro, pour mehînê di Soro.

Remarque. Les pronoms yê, ya, yen, contractés avec les substantifs sous

les formes -ê, -a, -en, s'en sont de nouveau détachés pour précéder les adjectifset leur donner le sens de leurs équivalents français introduits par « le, la, les ».

Ex. : Ê qenc, le bon.A qenc, la bonne.En qenc, les bons (bonnes).

H est à noter que certains parlers (p.e. Botan) continuent, dans ce cas,

à utiliser yê, ya, yen.

Ex. : Yê qenc, ya qenc, yen qenc, pour ê qenc, a qenc, en qenc.

B) Origine des particules d'indéfinition.

1) Particule d'indéfinition du singulier.

Elle n'est autre qu'une forme affixe de l'adjectif numéral yek, un, allégé deson y initial.

Ex. : Yek hesp, un (seul) cheval : hespek, un (certain) cheval.Yek mehîn, une (seule) jument : mehînek, une (certaine) jument.

2) Particule d'indéfinition du pluriel.

Elle a été tirée, par un processus analogue, de l'adjectif indéfini hin, quelques.

Ex. : Hin hesp, quelques chevaux, certains chevaux : hespin, des chevaux.Hin mehîn, quelques juments, certaines juments : mehînin, des juments.

La particule d'indéfinition du pluriel semble d'origine relativement récente :

en effet, certains parlers n'en font encore qu'un emploi très restreint et préfèrentutiliser les constructions hin hesp, hin mehîn ou hinek hesp, hinek mehîn (des chevaux,des juments) qui sont en même temps susceptibles de conserver leur acceptionordinaire (quelques chevaux, quelques juments).

Il faut toutefois retenir que l'existence de la particule -in est déjà attestée dansle Memozîn de Ehmedê Xanî (1061 H.). Cet auteur écrit, par exemple :

Mîrin hene, aqil in, ezîz in.Il y a des princes sages et chers.

- 90

Page 103: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

C) Origine des formes construites des particules d'indéfinition. La survi¬vance, dans quelques parlers particulièrement conservateurs, de certaines tour¬nures archaïques, donne à penser que les formes construites (-ekî, -eke, -ine) de laparticule d'indéfinition n'ont fait leur apparition que longtemps après ses formessimples (-ek, -in).

A l'origine des particules d'indéfinition à l'état construit, on trouve des formesdésuètes dans lesquelles interviennent encore les pronoms yê, ya, yen.

Formes archaïques

1) Masculin singulier.

Hespek yê di Soro,hespek yê Soro,un cheval, celui de Soro.

Formes modernes

Hespekî di Soro,hespekî Soro,un cheval de Soro.

2) Féminin singulier.

Méhînek ya di Soro,mehînek ya Soro,une jument, celle de Soro.

Mehîneke di Soro,mehîneke Soro,une jument de Soro.

3) Pluriel des deux genres.

Hespin yen di Soro,hespin yen Soro,des chevaux, ceux de Soro.Méhînin yen di Soro,mehînin yen Soro,des juments, celles de Soro.

Hespine di Soro,hespine Soro,des chevaux de Soro.Mehînine di Soro,mehînine Soro,des juments de Soro.

Les tournures suivantes, encore attestées par le parler des Hevêrkan (Tor Abdîn),pourraient montrer comment sont apparues les terminaisons des particules d'indé¬finition, à l'état construit : -î (pour le masculin singulier), -e (pour le fémininsingulier), -en (pour le pluriel des deux genres) :

Yek hespî Soro, un cheval de Soro, pour hespekî Soro.Yek mehîne Soro, une jument de Soro, pour mehîneke Soro.Hin hespên Soro, des chevaux de Soro, pour hespine Soro.Hin mehînên Soro, des juments de Soro, pour mehînine Soro.

Les terminaisons -î, -e et -en, que l'on relève dans les exemples précédents, se

sont suffixées aux particules -ek et -in, pour donner -ekî, -eke et -ine. On noterala chute de Yn final, pour le pluriel (-ine, au lieu de -inen) ; elle est sans doute dueau fait que, la pluralité étant déjà indiquée préalablement par -in, ce phonèmedevenait superflu.

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C) Origine des formes construites des particules d'indéfinition. La survi¬vance, dans quelques parlers particulièrement conservateurs, de certaines tour¬nures archaïques, donne à penser que les formes construites (-ekî, -eke, -ine) de laparticule d'indéfinition n'ont fait leur apparition que longtemps après ses formessimples (-ek, -in).

A l'origine des particules d'indéfinition à l'état construit, on trouve des formesdésuètes dans lesquelles interviennent encore les pronoms yê, ya, yen.

Formes archaïques

1) Masculin singulier.

Hespek yê di Soro,hespek yê Soro,un cheval, celui de Soro.

Formes modernes

Hespekî di Soro,hespekî Soro,un cheval de Soro.

2) Féminin singulier.

Méhînek ya di Soro,mehînek ya Soro,une jument, celle de Soro.

Mehîneke di Soro,mehîneke Soro,une jument de Soro.

3) Pluriel des deux genres.

Hespin yen di Soro,hespin yen Soro,des chevaux, ceux de Soro.Méhînin yen di Soro,mehînin yen Soro,des juments, celles de Soro.

Hespine di Soro,hespine Soro,des chevaux de Soro.Mehînine di Soro,mehînine Soro,des juments de Soro.

Les tournures suivantes, encore attestées par le parler des Hevêrkan (Tor Abdîn),pourraient montrer comment sont apparues les terminaisons des particules d'indé¬finition, à l'état construit : -î (pour le masculin singulier), -e (pour le fémininsingulier), -en (pour le pluriel des deux genres) :

Yek hespî Soro, un cheval de Soro, pour hespekî Soro.Yek mehîne Soro, une jument de Soro, pour mehîneke Soro.Hin hespên Soro, des chevaux de Soro, pour hespine Soro.Hin mehînên Soro, des juments de Soro, pour mehînine Soro.

Les terminaisons -î, -e et -en, que l'on relève dans les exemples précédents, se

sont suffixées aux particules -ek et -in, pour donner -ekî, -eke et -ine. On noterala chute de Yn final, pour le pluriel (-ine, au lieu de -inen) ; elle est sans doute dueau fait que, la pluralité étant déjà indiquée préalablement par -in, ce phonèmedevenait superflu.

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Page 104: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Quelques-unes des constructions que nous avons données plus haut pour archaï¬

ques restent vivantes dans certaines contrées du Botan, où l'on dit :

Hespek yê Soro, au lieu de hespekî Soro.Hespek yê qenc, au lieu de hespekî qenc.

Mehînek ya Soro, au lieu de mehîneke Soro.Mehînek ya qenc, au lieu de mehîneke qenc.

Il arrive même que l'on dise, toujours dans ces régions : hespek Soro hebû, Soroavait un cheval ; mehînek Soro hebû, Soro avait une jument (au lieu de hespekî Soro

hebû, ou de hespek yê Soro hebû, etc.). Cette suppression de tout élément de liaisonentre le substantif indéfini et son complément est abolument incorrecte et n'ajamais été tolérée par la langue écrite.

Dans les mêmes parlers, ainsi que dans ceux qui restent fidèles à la construction« hin hesp » (pour hespin), on remplace la particule d'indéfinition du pluriel à l'étatconstruit par la particule déterminative du même nombre, le substantif étantprécédé de l'adjectif indéfini hin.

Ex. : Hin hespên Soro, pour hespine Soro.Hin mehînên Soro, pour mehînine Soro.

Ces tournures s'emploient, suivant le sens de la phrase, avec la valeur de « quel¬

ques chevaux de Soro, quelques juments de Soro», ou avec celle de « des chevauxde Soro, des juments de Soro ».

H est évident que l'on ne dira jamais hin hespine Soro, le même substantif nepouvant être rendu deux fois indéfini (une fois par hin, et l'autre par -in).

Remarque. Les terminaisons -î et -e des particules d'indéfinition à l'étatconstruit peuvent s'employer isolément devant les adjectifs, avec le sens dufrançais « un, une ».

Ex. : Ev hesp î qenc e, ce cheval est un bon (cheval).Ev mehîn e qenc e, cette jument est une bonne (jument).

Pour le pluriel, c'est en qui joue ce rôle :

Ev hesp en qenc in, ces chevaux sont de bons (chevaux).

Nous reviendrons plus loin sur les nuances que comporte l'emploi respectifde ê, a, ê et de î, e, en.

Proverbe. Du parên xizaniyê nezanî ye, les deux-tiers de la misèreviennent de l'ignorance (litt. : c'est l'ignorance).

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Quelques-unes des constructions que nous avons données plus haut pour archaï¬

ques restent vivantes dans certaines contrées du Botan, où l'on dit :

Hespek yê Soro, au lieu de hespekî Soro.Hespek yê qenc, au lieu de hespekî qenc.

Mehînek ya Soro, au lieu de mehîneke Soro.Mehînek ya qenc, au lieu de mehîneke qenc.

Il arrive même que l'on dise, toujours dans ces régions : hespek Soro hebû, Soroavait un cheval ; mehînek Soro hebû, Soro avait une jument (au lieu de hespekî Soro

hebû, ou de hespek yê Soro hebû, etc.). Cette suppression de tout élément de liaisonentre le substantif indéfini et son complément est abolument incorrecte et n'ajamais été tolérée par la langue écrite.

Dans les mêmes parlers, ainsi que dans ceux qui restent fidèles à la construction« hin hesp » (pour hespin), on remplace la particule d'indéfinition du pluriel à l'étatconstruit par la particule déterminative du même nombre, le substantif étantprécédé de l'adjectif indéfini hin.

Ex. : Hin hespên Soro, pour hespine Soro.Hin mehînên Soro, pour mehînine Soro.

Ces tournures s'emploient, suivant le sens de la phrase, avec la valeur de « quel¬

ques chevaux de Soro, quelques juments de Soro», ou avec celle de « des chevauxde Soro, des juments de Soro ».

H est évident que l'on ne dira jamais hin hespine Soro, le même substantif nepouvant être rendu deux fois indéfini (une fois par hin, et l'autre par -in).

Remarque. Les terminaisons -î et -e des particules d'indéfinition à l'étatconstruit peuvent s'employer isolément devant les adjectifs, avec le sens dufrançais « un, une ».

Ex. : Ev hesp î qenc e, ce cheval est un bon (cheval).Ev mehîn e qenc e, cette jument est une bonne (jument).

Pour le pluriel, c'est en qui joue ce rôle :

Ev hesp en qenc in, ces chevaux sont de bons (chevaux).

Nous reviendrons plus loin sur les nuances que comporte l'emploi respectifde ê, a, ê et de î, e, en.

Proverbe. Du parên xizaniyê nezanî ye, les deux-tiers de la misèreviennent de l'ignorance (litt. : c'est l'ignorance).

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Page 105: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

V. LA DÉCLINAISON

DÉCLINAISON DU SUBSTANTIF A L'ÉTAT DÉFINI

111. En kurde, les substantifs et, d'une façon générale, tous les

mots employés substantivement, les noms propres, les noms de nom¬

bres, la plupart des pronoms et certains adjectifs (par exemple, les

adjectifs démonstratifs) se déclinent.La déclinaison kurde comporte trois cas : le cas sujet ou nominatif,

le cas régime ou cas oblique et le vocatif.Nous étudierons dans ce chapitre la déclinaison du nom aux états

défini et indéfini. Celle des pronoms et adjectifs variables sera exposée

plus loin.

Déclinaison du nom à l'état défini

112. Les noms kurdes se déclinent par suffixation de désinences

appropriées à chaque cas. Ces désinences casuelles diffèrent pour lemasculin et le féminin singuliers; elles sont communes au pluriel des

deux genres.

113. Cas sujet ou nominatif. Au cas sujet, le substantif défini conservesa forme absolue, quels que soient son genre et son nombre.

a) Mascuhn singulier :

Hesp hat, le cheval est venu.Mirov dixwe, l'homme mange.

6) Féminin singulier :

Mehîn dibeze, la jument court.Dotman dikene, la cousine rit.

c) Pluriel des deux genres :

Hesp hatin, les chevaux sont venus.Mirov dixwin, les hommes mangent.

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V. LA DÉCLINAISON

DÉCLINAISON DU SUBSTANTIF A L'ÉTAT DÉFINI

111. En kurde, les substantifs et, d'une façon générale, tous les

mots employés substantivement, les noms propres, les noms de nom¬

bres, la plupart des pronoms et certains adjectifs (par exemple, les

adjectifs démonstratifs) se déclinent.La déclinaison kurde comporte trois cas : le cas sujet ou nominatif,

le cas régime ou cas oblique et le vocatif.Nous étudierons dans ce chapitre la déclinaison du nom aux états

défini et indéfini. Celle des pronoms et adjectifs variables sera exposée

plus loin.

Déclinaison du nom à l'état défini

112. Les noms kurdes se déclinent par suffixation de désinences

appropriées à chaque cas. Ces désinences casuelles diffèrent pour lemasculin et le féminin singuliers; elles sont communes au pluriel des

deux genres.

113. Cas sujet ou nominatif. Au cas sujet, le substantif défini conservesa forme absolue, quels que soient son genre et son nombre.

a) Mascuhn singulier :

Hesp hat, le cheval est venu.Mirov dixwe, l'homme mange.

6) Féminin singulier :

Mehîn dibeze, la jument court.Dotman dikene, la cousine rit.

c) Pluriel des deux genres :

Hesp hatin, les chevaux sont venus.Mirov dixwin, les hommes mangent.

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Page 106: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Mehîn dibezin, les juments courent.Dotmam dikenin, les cousines rient.

Remarque. Dans les exemples précédents, c'est l'accord du verbe avec son sujetqui permet de reconnaître le nombre du substantif.

114. Cas régime ou cas oblique. C'est le cas auquel se mettent nor¬

malement tous les mots déclinables, lorsqu'ils remplissent une fonc¬

tion de complément, c'est-à-dire lorsqu'ils sont régis, soit par unverbe, soit par un nom, soit par une préposition, dans des conditionsqui seront précisées plus tard.

Les désinences casuelles du cas obhque sont les suivantes :

a) Masculin singulier : -î.

Ez hespî dibînim, je vois le cheval.Ez mirovî dibînim, je vois l'homme.

b) Féminin singulier : -ê.

Ez mehînê dibînim, je vois la jument.Ez dotmamê dibînim, je vois la cousine.

c) Pluriel des deux genres : -an.

Ez hespan dibînim, je vois les chevaux.Ez mirovan dibînim, je vois les hommes.Ez mehînan dibînim, je vois les juments.Ez dotmaman dibînim, je vois les cousines.

Remarque. Dans le langage courant, Yn de la désinence -an du pluriel s'élidefréquemment, d'où les formes hespa, mirova, mehîna, dotmama, au lieu de hespan,

mirovan, etc.

115. Flexion particulière aux noms mascu¬lins renfermant un a ou un e. Ces mots peuvent, tantqu'ils sont au singulier, former leur cas régime par flexion de leurvoyelle a ou e en ê, au Heu de suivre la règle générale indiquée aupar. 114. Ainsi, hesp, cheval, et as, moulin, feront hêsp (au heu de

hespî) et ê§ (au heu de aşî).

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Mehîn dibezin, les juments courent.Dotmam dikenin, les cousines rient.

Remarque. Dans les exemples précédents, c'est l'accord du verbe avec son sujetqui permet de reconnaître le nombre du substantif.

114. Cas régime ou cas oblique. C'est le cas auquel se mettent nor¬

malement tous les mots déclinables, lorsqu'ils remplissent une fonc¬

tion de complément, c'est-à-dire lorsqu'ils sont régis, soit par unverbe, soit par un nom, soit par une préposition, dans des conditionsqui seront précisées plus tard.

Les désinences casuelles du cas obhque sont les suivantes :

a) Masculin singulier : -î.

Ez hespî dibînim, je vois le cheval.Ez mirovî dibînim, je vois l'homme.

b) Féminin singulier : -ê.

Ez mehînê dibînim, je vois la jument.Ez dotmamê dibînim, je vois la cousine.

c) Pluriel des deux genres : -an.

Ez hespan dibînim, je vois les chevaux.Ez mirovan dibînim, je vois les hommes.Ez mehînan dibînim, je vois les juments.Ez dotmaman dibînim, je vois les cousines.

Remarque. Dans le langage courant, Yn de la désinence -an du pluriel s'élidefréquemment, d'où les formes hespa, mirova, mehîna, dotmama, au lieu de hespan,

mirovan, etc.

115. Flexion particulière aux noms mascu¬lins renfermant un a ou un e. Ces mots peuvent, tantqu'ils sont au singulier, former leur cas régime par flexion de leurvoyelle a ou e en ê, au Heu de suivre la règle générale indiquée aupar. 114. Ainsi, hesp, cheval, et as, moulin, feront hêsp (au heu de

hespî) et ê§ (au heu de aşî).

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Page 107: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Ez hêsp dibînim, je vois le cheval, au lieu de : ez hespî dibînim.Ezji êş têm, je viens du moulin, au heu de : ezji asî têm.

Entrent dans la même catégorie des mots comme : ga, bcuf;xanî, maison; ba, vent; çiya, montagne; kevir, pierre; kew, perdrix;Bozan, nom propre ; Xabûr, le Khabour (nom de rivière), etc.

Lorsqu'un mot renferme simultanément les deux voyelles a et e,

ou deux fois l'une d'elles, c'est toujours celle qui se trouve en seconde

position qui reçoit la flexion. Ainsi :

Ezman, le ciel : ezmên (c.o sing.).Welat, la patrie : ivelêt (c.o. sing.).Bajar, la ville : bajêr (c.o. sing.).Beran, le bélier : berên (c.o. sing.), etc.

La formation du cas oblique par flexion des voyelles a ou e cesse

d'être admise lorsque le mot qui les renferme est précédé d'un adjectifdémonstratif, indéfini, interrogatif ou numéral. On devra dire :

Tu kîjan hespî dixwazî ? Quel cheval veux-tu ? et non : tu kîjan hêsp

dixwazî ?

Ezji vî aşî têm, je viens de ce moulin, et non : ezji vî êş têm.

Ez çel beranî dibînim, je vois quarante béliers, et non : ez çel berên

dibînim, etc.

Remarque. L'emploi du cas oblique du masculin singulier est en voie de dis¬

parition : il ne reste strictement obligatoire, dans tous les parlers, que lorsque lemot est précédé d'un adjectif démonstratif, etc. (voir alinéa précédent).

Dans le cas contraire, l'adjonction de la désinence casuelle -î n'est de règleabsolue que dans les parlers de l'Est (Botan, etc.).

Ex. : Ez hespî (mirovî) dibînim, je vois le cheval (l'homme).

Partout ailleurs, le cas oblique du masculin singulier ne s'obtient plus que parflexion en -ê des voyelles a et e; les mots qui ne comportent ni l'un ni l'autre deces deux phonèmes restent alors invariables.

Ex. : Ez hêsp dibînim, je vois le cheval.Mais : ez mirov dibînim, je vois l'homme.

Enfin, dans beaucoup de régions, on néglige même de fléchir les termes quirenferment un a ou un e.

Ex. : Ez hesp dibînim, je vois le cheval, au lieu de : ez hespî (ou hêsp) dibînim.

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Ex. : Ez hêsp dibînim, je vois le cheval, au lieu de : ez hespî dibînim.Ezji êş têm, je viens du moulin, au heu de : ezji asî têm.

Entrent dans la même catégorie des mots comme : ga, bcuf;xanî, maison; ba, vent; çiya, montagne; kevir, pierre; kew, perdrix;Bozan, nom propre ; Xabûr, le Khabour (nom de rivière), etc.

Lorsqu'un mot renferme simultanément les deux voyelles a et e,

ou deux fois l'une d'elles, c'est toujours celle qui se trouve en seconde

position qui reçoit la flexion. Ainsi :

Ezman, le ciel : ezmên (c.o sing.).Welat, la patrie : ivelêt (c.o. sing.).Bajar, la ville : bajêr (c.o. sing.).Beran, le bélier : berên (c.o. sing.), etc.

La formation du cas oblique par flexion des voyelles a ou e cesse

d'être admise lorsque le mot qui les renferme est précédé d'un adjectifdémonstratif, indéfini, interrogatif ou numéral. On devra dire :

Tu kîjan hespî dixwazî ? Quel cheval veux-tu ? et non : tu kîjan hêsp

dixwazî ?

Ezji vî aşî têm, je viens de ce moulin, et non : ezji vî êş têm.

Ez çel beranî dibînim, je vois quarante béliers, et non : ez çel berên

dibînim, etc.

Remarque. L'emploi du cas oblique du masculin singulier est en voie de dis¬

parition : il ne reste strictement obligatoire, dans tous les parlers, que lorsque lemot est précédé d'un adjectif démonstratif, etc. (voir alinéa précédent).

Dans le cas contraire, l'adjonction de la désinence casuelle -î n'est de règleabsolue que dans les parlers de l'Est (Botan, etc.).

Ex. : Ez hespî (mirovî) dibînim, je vois le cheval (l'homme).

Partout ailleurs, le cas oblique du masculin singulier ne s'obtient plus que parflexion en -ê des voyelles a et e; les mots qui ne comportent ni l'un ni l'autre deces deux phonèmes restent alors invariables.

Ex. : Ez hêsp dibînim, je vois le cheval.Mais : ez mirov dibînim, je vois l'homme.

Enfin, dans beaucoup de régions, on néglige même de fléchir les termes quirenferment un a ou un e.

Ex. : Ez hesp dibînim, je vois le cheval, au lieu de : ez hespî (ou hêsp) dibînim.

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Page 108: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Précisons que l'emploi du cas oblique reste partout obligatoire pour le fémininsingulier et pour le pluriel des deux genres.

116. Les mots en -an. Les mots terminés par -an se répar¬tissent en deux catégories : la première comprend ceux dans lesquelsl'élément -an fait intimement partie du thème primitif.

Ex. : Baran (f.), pluie.Derman (m.), remède.Garan (f.), troupeau de beufs.Kevan (m.), arc.Dran (m.), dent.Rewan (f.), Erivan, etc.

Tous ces termes forment régulièrement le cas régime.

La seconde catégorie groupe des mots dont le -an final n'est autreque la désinence du cas oblique du pluriel. Ces mots sont presqueuniquement des noms de tribus, employés le plus souvent commecompléments déterminatifs.

Ex. : Cihê Botan, eşîra Kîkan, welatê Xerzan, la région des « Bot »,

la tribu des « Kîk », les pays des « Xerz ».

A l'usage, la désinence -an a fini par s'intégrer aux thèmes primitifset par subsister, même en dehors de l'état construit : il va de soi queces mots ne peuvent pas recevoir une seconde flexion. On dira donc :

Ezji Botan têm, je viens du Botan, et non : ji Botanê.Ez çûme Xerzan, je suis allé à Xerzan, et non : Xerzanê.

Remarque I. La seule exception à cette règle qui ait encore été relevée estconstituée par le mot gulan, mai, qui dérive de gui, rose (c.o. plur. : gulan; mehagulan, le mois des roses) et qui reçoit cependant la désinence du cas régime singulier.

Ex. : Meha Oulanê, le mois de Mai.Nîvê Oulanê, la mi-mai.

La plupart de ces noms en -an sont susceptibles de recevoir laparticule déterminative, c'est le cas, en particulier, pour les noms de

tribus.

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Précisons que l'emploi du cas oblique reste partout obligatoire pour le fémininsingulier et pour le pluriel des deux genres.

116. Les mots en -an. Les mots terminés par -an se répar¬tissent en deux catégories : la première comprend ceux dans lesquelsl'élément -an fait intimement partie du thème primitif.

Ex. : Baran (f.), pluie.Derman (m.), remède.Garan (f.), troupeau de beufs.Kevan (m.), arc.Dran (m.), dent.Rewan (f.), Erivan, etc.

Tous ces termes forment régulièrement le cas régime.

La seconde catégorie groupe des mots dont le -an final n'est autreque la désinence du cas oblique du pluriel. Ces mots sont presqueuniquement des noms de tribus, employés le plus souvent commecompléments déterminatifs.

Ex. : Cihê Botan, eşîra Kîkan, welatê Xerzan, la région des « Bot »,

la tribu des « Kîk », les pays des « Xerz ».

A l'usage, la désinence -an a fini par s'intégrer aux thèmes primitifset par subsister, même en dehors de l'état construit : il va de soi queces mots ne peuvent pas recevoir une seconde flexion. On dira donc :

Ezji Botan têm, je viens du Botan, et non : ji Botanê.Ez çûme Xerzan, je suis allé à Xerzan, et non : Xerzanê.

Remarque I. La seule exception à cette règle qui ait encore été relevée estconstituée par le mot gulan, mai, qui dérive de gui, rose (c.o. plur. : gulan; mehagulan, le mois des roses) et qui reçoit cependant la désinence du cas régime singulier.

Ex. : Meha Oulanê, le mois de Mai.Nîvê Oulanê, la mi-mai.

La plupart de ces noms en -an sont susceptibles de recevoir laparticule déterminative, c'est le cas, en particulier, pour les noms de

tribus.

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Page 109: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Mirdêsanên Gawastî, les Mirdêsan sédentarisés.Berazanên Serhedan, les Berazan des Serhedan.Botaniya Jorîn, le Botan supérieur (noter ici l'apparitionde l't).

Remarque IL Parmi ces mots en -an, il est intéressant de relever les termesxwalan et apan. Le premier dérive de xwal, oncle maternel ; il a la valeur d'un col¬

lectif et sert à désigner, par rapport à un individu dont le père a pris femme dansun groupement étranger, l'ensemble des hommes qui font partie de la tribu d'ori¬gine de la mère. Ces derniers sont ainsi considérés comme parents par alliance,malgré l'absence de liens familiaux réels. De même, par «apan» (de ap, onclepaternel), on entend tous les cousins germains du père. On dit :

Xwalanên min, mes « oncles maternels ».

Apanên min, mes « oncles paternels ».

Mais : xwalên min, mes oncles maternels.Apên min, mes oncles paternels.

117. Le vocatif. Les désinences du vocatif sont les suivantes :

a) Masculin singulier : -o.

Mirovo, ô homme (mirov).Xorto, ô jeune homme (xort).

b) Féminin singulier : -ê.

Dotmamê, ô cousine (dotmam).Xwîşkê, ô s (xwîşk).

c) Pluriel des deux genres : -ino.

Mirovino, ô hommes (mirov).Xortino, ô jeunes gens (xort).Dotmamino, ô cousines (dotmam).Xwîşkino, ô surs (xwîşk).

Le vocatif peut être introduit par les interjections lo, pour le mascu¬

lin singulier et pour le pluriel, le, pour le féminin singulier.

Ex. : Lo xorto, ô jeune homme.Le dotmamê, ô cousine.

Remarque I. Le vocatif pluriel peut également se former à l'aide de l'inter¬jection gelî. Celle-ci précède le mot qui prend alors seulement la désinence du cas

oblique du pluriel.

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Ex. : Mirdêsanên Gawastî, les Mirdêsan sédentarisés.Berazanên Serhedan, les Berazan des Serhedan.Botaniya Jorîn, le Botan supérieur (noter ici l'apparitionde l't).

Remarque IL Parmi ces mots en -an, il est intéressant de relever les termesxwalan et apan. Le premier dérive de xwal, oncle maternel ; il a la valeur d'un col¬

lectif et sert à désigner, par rapport à un individu dont le père a pris femme dansun groupement étranger, l'ensemble des hommes qui font partie de la tribu d'ori¬gine de la mère. Ces derniers sont ainsi considérés comme parents par alliance,malgré l'absence de liens familiaux réels. De même, par «apan» (de ap, onclepaternel), on entend tous les cousins germains du père. On dit :

Xwalanên min, mes « oncles maternels ».

Apanên min, mes « oncles paternels ».

Mais : xwalên min, mes oncles maternels.Apên min, mes oncles paternels.

117. Le vocatif. Les désinences du vocatif sont les suivantes :

a) Masculin singulier : -o.

Mirovo, ô homme (mirov).Xorto, ô jeune homme (xort).

b) Féminin singulier : -ê.

Dotmamê, ô cousine (dotmam).Xwîşkê, ô s (xwîşk).

c) Pluriel des deux genres : -ino.

Mirovino, ô hommes (mirov).Xortino, ô jeunes gens (xort).Dotmamino, ô cousines (dotmam).Xwîşkino, ô surs (xwîşk).

Le vocatif peut être introduit par les interjections lo, pour le mascu¬

lin singulier et pour le pluriel, le, pour le féminin singulier.

Ex. : Lo xorto, ô jeune homme.Le dotmamê, ô cousine.

Remarque I. Le vocatif pluriel peut également se former à l'aide de l'inter¬jection gelî. Celle-ci précède le mot qui prend alors seulement la désinence du cas

oblique du pluriel.

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Page 110: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Gelî mirovan, ô hommes (pour mirovino).Gelî Kurdan, ô Kurdes (pour Kurdino).

L'interjection gelî vient du mot gel, groupe (qui a donné aussi la prépositionavec). Dans certains parlers du Sud, ce mot est passé à l'état de suffixe et

sert de désinence du pluriel.

Remarque IL Par suite de la fréquence de leur emploi au vocatif, certainsnoms conservent, même à l'état absolu, la désinence de ce cas.

Ex. : Biro, Misto, Mîşo, Soro, Pûrto, Rindo, noms propres.Kalo, le vieillard (de kal).Rindê, Gulé, Bazê, noms propres de femmes.

Il est à noter que quelques noms propres d'hommes se voient accoler de la sorte,tantôt la désinence du vocatif masculin, tantôt celle du vocatif féminin. Plusieursnoms propres féminins présentent la même particularité.

Ex. : Bûbo et Bûbê, Peso et Besê, Misto et Mistê, noms propres d'hommes.Xecê et Xeco, Bêzê et Bêzo, Nazê et Nazo, noms propres de femmes.

Les formes masculines de ces noms, qu'ils soient d'hommes ou de femmes, nesont utilisées que lorsqu'on s'adresse à des individus non nobles ; par contre, leursformes féminines sont réservées aux personnages de naissance distinguée. Ainsi,on dira Bûbê à un fils d'axa, mais Bûbo à un roturier; Xecê à une fille noble, etXeco à une paysanne.

Remarque III. Les mots qui, comme ceux que nous avons cités dans la remar¬que précédente, conservent, à titre permanent, la terminaison -o du vocatif,sont invariables au cas oblique du singulier; en effet, aucun terme n'est sus¬

ceptible de recevoir plus d'une désinence casuelle. On dira donc :

Hespê Mîso, le cheval de Mîşo (cas obi.).Keça kalo, la fille du vieux (id.).

Le nominatif pourra être différencié par suppression de la terminaison -o, le motreprenant ainsi sa forme première.

Ex. : Kal hat, le vieux est venu.M îş çû, Mîşo est parti.

Remarque IV. Les termes qui sont normalement employés, à tous les cas, avecla désinence -o du vocatif, peuvent recevoir la particule déterminative.

Ex. : Purtowê Biro, Purto, fils de Biro.Sorowê sêrwî, Soro, originaire du Şêrwan.

118. Aucun mot déjà affecté d'une particule déterminative ne peutrecevoir de désinence casuelle.

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Ex. : Gelî mirovan, ô hommes (pour mirovino).Gelî Kurdan, ô Kurdes (pour Kurdino).

L'interjection gelî vient du mot gel, groupe (qui a donné aussi la prépositionavec). Dans certains parlers du Sud, ce mot est passé à l'état de suffixe et

sert de désinence du pluriel.

Remarque IL Par suite de la fréquence de leur emploi au vocatif, certainsnoms conservent, même à l'état absolu, la désinence de ce cas.

Ex. : Biro, Misto, Mîşo, Soro, Pûrto, Rindo, noms propres.Kalo, le vieillard (de kal).Rindê, Gulé, Bazê, noms propres de femmes.

Il est à noter que quelques noms propres d'hommes se voient accoler de la sorte,tantôt la désinence du vocatif masculin, tantôt celle du vocatif féminin. Plusieursnoms propres féminins présentent la même particularité.

Ex. : Bûbo et Bûbê, Peso et Besê, Misto et Mistê, noms propres d'hommes.Xecê et Xeco, Bêzê et Bêzo, Nazê et Nazo, noms propres de femmes.

Les formes masculines de ces noms, qu'ils soient d'hommes ou de femmes, nesont utilisées que lorsqu'on s'adresse à des individus non nobles ; par contre, leursformes féminines sont réservées aux personnages de naissance distinguée. Ainsi,on dira Bûbê à un fils d'axa, mais Bûbo à un roturier; Xecê à une fille noble, etXeco à une paysanne.

Remarque III. Les mots qui, comme ceux que nous avons cités dans la remar¬que précédente, conservent, à titre permanent, la terminaison -o du vocatif,sont invariables au cas oblique du singulier; en effet, aucun terme n'est sus¬

ceptible de recevoir plus d'une désinence casuelle. On dira donc :

Hespê Mîso, le cheval de Mîşo (cas obi.).Keça kalo, la fille du vieux (id.).

Le nominatif pourra être différencié par suppression de la terminaison -o, le motreprenant ainsi sa forme première.

Ex. : Kal hat, le vieux est venu.M îş çû, Mîşo est parti.

Remarque IV. Les termes qui sont normalement employés, à tous les cas, avecla désinence -o du vocatif, peuvent recevoir la particule déterminative.

Ex. : Purtowê Biro, Purto, fils de Biro.Sorowê sêrwî, Soro, originaire du Şêrwan.

118. Aucun mot déjà affecté d'une particule déterminative ne peutrecevoir de désinence casuelle.

98

Page 111: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Ez hespê Soro dibînim, je vois le cheval de Soro.

Le dotmama délai, ô chère cousine.

119. Tableau récapitulatif.

A Masculin; exemples : mirov, l'homme, hesp, le cheval.

Nominatif :

Cas régime :

Vocatif :

Singulier

MirovHespMirovîHespî ou hêsp

Mirovo

Pluriel

MirovHespMirovanHespanMirovino

B? Féminin; exemple : dotmam*cousine.

Nominatif :

Cas régime :

Vocatif :

Singulier

DotmamDotmamêDotmamê

Pluriel

DotmamDotmamanDotmamino

120. Déclinaison des mots terminés par une voyelle. La suffixation de

désinences casuelles aux mots dont la dernière lettre est une voyelledonne heu à des phénomènes qui rappellent de très près ceux que nousavons déjà analysés à propos des particules (cf. Ch. IV). Il faut signalerque, dans ce cas encore, les formes contractées sont généralementpréférées aux formes régulières chaque fois que leur emploi est possible.

Remarque I. Aucune forme contractée n'est jamais admise lorsqu'un adjectifdémonstratif, indéfini, interrogatif ou numéral précède le terme envisagé (cf..par. 115, troisième alinéa).

99

Ex. : Ez hespê Soro dibînim, je vois le cheval de Soro.

Le dotmama délai, ô chère cousine.

119. Tableau récapitulatif.

A Masculin; exemples : mirov, l'homme, hesp, le cheval.

Nominatif :

Cas régime :

Vocatif :

Singulier

MirovHespMirovîHespî ou hêsp

Mirovo

Pluriel

MirovHespMirovanHespanMirovino

B? Féminin; exemple : dotmam*cousine.

Nominatif :

Cas régime :

Vocatif :

Singulier

DotmamDotmamêDotmamê

Pluriel

DotmamDotmamanDotmamino

120. Déclinaison des mots terminés par une voyelle. La suffixation de

désinences casuelles aux mots dont la dernière lettre est une voyelledonne heu à des phénomènes qui rappellent de très près ceux que nousavons déjà analysés à propos des particules (cf. Ch. IV). Il faut signalerque, dans ce cas encore, les formes contractées sont généralementpréférées aux formes régulières chaque fois que leur emploi est possible.

Remarque I. Aucune forme contractée n'est jamais admise lorsqu'un adjectifdémonstratif, indéfini, interrogatif ou numéral précède le terme envisagé (cf..par. 115, troisième alinéa).

99

Page 112: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque IL Contrairement à ce qui se passe d'ordinaire, dans des cas ana¬

logues, la suffixation de la désinence -o du vocatif masculin singulier aux motsterminés par une voyelle ne provoque généralement pas l'apparition d'une con¬

sonne de liaison ou d'un phénomène de contraction. L'hiatus qui résulte de l'adjonc¬tion de cet o à des termes en a, e, ê, o est accepté comme normal ; c'est seulementaprès la voyelle finale î que le y de liaison devient obligatoire. Par voie de consé¬

quence, cet y est également indispensable après û, dans les régions où ce phonèmese prononce û (wî), (cf. par. 20).

D'autre part, et c'est là une autre exception aux règles générales de la liaisoneuphonique, la désinence -ino du vocatif pluriel des deux genres prend appui surun n, et non pas sur un y ou sur un w, lorsqu'elle s'ajoute à un mot terminé parune voyelle.

121. Mots en -a et en -e. Au cas oblique des deux nom¬

bres, la consonne de liaison est y; les formes contractées donnent -ê

pour le singulier et -an pour le pluriel des deux genres. Au vocatif, lacontraction n'est admise que pour le pluriel.

1) Mots en -a.

C.o. sing.Voe. sing.C.o. plur.Voc. plur.

MasculinEx. : zava, le gendre.

Forme rég.

zavayîzavao

zavayan

zavanino

Contraction

zavê

zavan

zavano

FÉMININEx. : cira, la lampe.

Forme rég.

çirayêçirayêçirayançiranino

Contraction

çirêçirêçirançirano

2) Mots en

C.o. sing.Voc. sing.C.o. plur.Voc. plur.

-e.

MasculinEx. : pale, moisonneur.

Forme rég.

paleyîpaleopaleyanpalenino

Contraction

paie

palanpaleno

FÉMININEx. : perde, rideau.

Forme rég.

perdeyêperdeyêperdeyanperdenino

Contraction

perdeperdeperdanperdeno

100

Remarque IL Contrairement à ce qui se passe d'ordinaire, dans des cas ana¬

logues, la suffixation de la désinence -o du vocatif masculin singulier aux motsterminés par une voyelle ne provoque généralement pas l'apparition d'une con¬

sonne de liaison ou d'un phénomène de contraction. L'hiatus qui résulte de l'adjonc¬tion de cet o à des termes en a, e, ê, o est accepté comme normal ; c'est seulementaprès la voyelle finale î que le y de liaison devient obligatoire. Par voie de consé¬

quence, cet y est également indispensable après û, dans les régions où ce phonèmese prononce û (wî), (cf. par. 20).

D'autre part, et c'est là une autre exception aux règles générales de la liaisoneuphonique, la désinence -ino du vocatif pluriel des deux genres prend appui surun n, et non pas sur un y ou sur un w, lorsqu'elle s'ajoute à un mot terminé parune voyelle.

121. Mots en -a et en -e. Au cas oblique des deux nom¬

bres, la consonne de liaison est y; les formes contractées donnent -ê

pour le singulier et -an pour le pluriel des deux genres. Au vocatif, lacontraction n'est admise que pour le pluriel.

1) Mots en -a.

C.o. sing.Voe. sing.C.o. plur.Voc. plur.

MasculinEx. : zava, le gendre.

Forme rég.

zavayîzavao

zavayan

zavanino

Contraction

zavê

zavan

zavano

FÉMININEx. : cira, la lampe.

Forme rég.

çirayêçirayêçirayançiranino

Contraction

çirêçirêçirançirano

2) Mots en

C.o. sing.Voc. sing.C.o. plur.Voc. plur.

-e.

MasculinEx. : pale, moisonneur.

Forme rég.

paleyîpaleopaleyanpalenino

Contraction

paie

palanpaleno

FÉMININEx. : perde, rideau.

Forme rég.

perdeyêperdeyêperdeyanperdenino

Contraction

perdeperdeperdanperdeno

100

Page 113: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque I. Lorsque certains noms propres en e, comme Franse, Sûriye,Tirkiye, forment régulièrement leur cas oblique, leur e final s'allonge en -a, aucontact de Yy de liaison. Ils font ainsi : Fransayê, Sûriyayê, Tirkiyayê. Les formescontractées Fransê, Sâriyê, Tirkiyê sont également admises.

Remarque IL La formation par contraction du cas oblique singulier des nomsmasculins terminés par -e ou par -a ne constitue, en réalité, qu'un cas particulierde la règle du par. 114.

122. Mots en -é. La consonne de liaison est un y, l'ê finalse trouvant remplacé par un e. Pour le cas régime, la contraction n'estadmise qu'au singulier; elle donne -é pour les deux genres, laissantainsi la physionomie du mot inchangée. Au vocatif, une forme con¬

tractée est admise pour le pluriel.

C.o. sing.

Voc. sing.

C.o. plur.

Voc. plur.

MasculinEx. : malxwê, le propriétaire.

Formes rég.

malxweyîmalxwiyîmalxwêo

malxweyanmalxwiyanmalxwênino

Contraction

malxwê

malxwêno

FÉMININEx. : de, la mère

Formes rég.

deyê

diyêdeyê

diyêdeyandiyandênino

Contraction

de

dêno

123. Mots en - î . La consonne de Maison est toujours y, Yîfinal étant remplacé par un i. La contraction n'est possible que pourle cas régime du masculin singulier (elle laisse la physionomie du motinchangée) et pour le vocatif pluriel.

101

Remarque I. Lorsque certains noms propres en e, comme Franse, Sûriye,Tirkiye, forment régulièrement leur cas oblique, leur e final s'allonge en -a, aucontact de Yy de liaison. Ils font ainsi : Fransayê, Sûriyayê, Tirkiyayê. Les formescontractées Fransê, Sâriyê, Tirkiyê sont également admises.

Remarque IL La formation par contraction du cas oblique singulier des nomsmasculins terminés par -e ou par -a ne constitue, en réalité, qu'un cas particulierde la règle du par. 114.

122. Mots en -é. La consonne de liaison est un y, l'ê finalse trouvant remplacé par un e. Pour le cas régime, la contraction n'estadmise qu'au singulier; elle donne -é pour les deux genres, laissantainsi la physionomie du mot inchangée. Au vocatif, une forme con¬

tractée est admise pour le pluriel.

C.o. sing.

Voc. sing.

C.o. plur.

Voc. plur.

MasculinEx. : malxwê, le propriétaire.

Formes rég.

malxweyîmalxwiyîmalxwêo

malxweyanmalxwiyanmalxwênino

Contraction

malxwê

malxwêno

FÉMININEx. : de, la mère

Formes rég.

deyê

diyêdeyê

diyêdeyandiyandênino

Contraction

de

dêno

123. Mots en - î . La consonne de Maison est toujours y, Yîfinal étant remplacé par un i. La contraction n'est possible que pourle cas régime du masculin singulier (elle laisse la physionomie du motinchangée) et pour le vocatif pluriel.

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Page 114: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

C.o. sing.Voc. sing.C.o. plur.Voc. plur.

MasculinEx. : rêwî, le voyageur.

Forme rég.

rêwiyîrêwiyorêwiyanrêwînino

Contraction

rêwî

rêwîno

FÉMININEx. : kebanî, la ménagère.

Forme rég.

kebaniyêkebaniyêkebaniyankebanînino

Contraction

kebanîno

124. Mots en - û et en -o. Au cas oblique, la consonne de

haison est normalement un w (un y dans certains parlers, cf. par.19-20) ; devant le w, Yû final est remplacé par i ; Yo ne subit aucunealtération. L'emploi de y comme consonne de haison laisse la voyellefinale, û ou o, inchangée. Dans les parlers de l'Est, un y de haisonapparaît au vocatif singulier des mots masculins en -û. Les seules

contractions admises intéressent le vocatif pluriel des mots en -û eten -o, ainsi que le vocatif singulier des mots masculins en -o.

1) Mots en -û.

C.o. sing.

Voc. sing.

C.o. plur.

Voc. plur.

MasculinEx. : rû, le visage.

Formes rég.

riwîrûyîrûorûyoriwanrûyanrûnino

Contraction

rûno

FÉMININEx. : xwesû, la belle-mère.

Formes rég.

xwesiwêxwesûyêxwesiwêxwesûyêxwesiwanxwesûyanxwesûnino

Contraction

xwesûno

102

C.o. sing.Voc. sing.C.o. plur.Voc. plur.

MasculinEx. : rêwî, le voyageur.

Forme rég.

rêwiyîrêwiyorêwiyanrêwînino

Contraction

rêwî

rêwîno

FÉMININEx. : kebanî, la ménagère.

Forme rég.

kebaniyêkebaniyêkebaniyankebanînino

Contraction

kebanîno

124. Mots en - û et en -o. Au cas oblique, la consonne de

haison est normalement un w (un y dans certains parlers, cf. par.19-20) ; devant le w, Yû final est remplacé par i ; Yo ne subit aucunealtération. L'emploi de y comme consonne de haison laisse la voyellefinale, û ou o, inchangée. Dans les parlers de l'Est, un y de haisonapparaît au vocatif singulier des mots masculins en -û. Les seules

contractions admises intéressent le vocatif pluriel des mots en -û eten -o, ainsi que le vocatif singulier des mots masculins en -o.

1) Mots en -û.

C.o. sing.

Voc. sing.

C.o. plur.

Voc. plur.

MasculinEx. : rû, le visage.

Formes rég.

riwîrûyîrûorûyoriwanrûyanrûnino

Contraction

rûno

FÉMININEx. : xwesû, la belle-mère.

Formes rég.

xwesiwêxwesûyêxwesiwêxwesûyêxwesiwanxwesûyanxwesûnino

Contraction

xwesûno

102

Page 115: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

2) Mots en -o.

C.o. sing.

Voe. sing.

C.o. plur.

Voc. plur.

MasculinEx. : zaro, l'enfant.

Formes rég.

zarowîzaroyizaroo

zarowan

zaroyan

zaronino

Contraction

zaro

zarono

FémininEx. : co, le canal.

Formes rég.

cowê

coyê

cowê

coyê

cowan

coyan

conino

Contraction

cono

125. Mots dont la dernière syllabe com¬porte un -i . Les phénomènes qu'occasionne l'adjonction de

désinences casuelles à ces mots sont les mêmes que ceux qui ont étésignalés plus haut (par. 109), à propos des particules.

Proverbe. Bav harsim dixwê, dranên kurverjus, le fils a des agacements de dents.

in, le père boit du

103

2) Mots en -o.

C.o. sing.

Voe. sing.

C.o. plur.

Voc. plur.

MasculinEx. : zaro, l'enfant.

Formes rég.

zarowîzaroyizaroo

zarowan

zaroyan

zaronino

Contraction

zaro

zarono

FémininEx. : co, le canal.

Formes rég.

cowê

coyê

cowê

coyê

cowan

coyan

conino

Contraction

cono

125. Mots dont la dernière syllabe com¬porte un -i . Les phénomènes qu'occasionne l'adjonction de

désinences casuelles à ces mots sont les mêmes que ceux qui ont étésignalés plus haut (par. 109), à propos des particules.

Proverbe. Bav harsim dixwê, dranên kurverjus, le fils a des agacements de dents.

in, le père boit du

103

Page 116: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

VI. LA DÉCLINAISON

DÉCLINAISON DU SUBSTANTIF À L'ÉTAT INDÉFINI

126. Cas sujet. Le substantif reste simplement affecté de la particule,sans recevoir aucune désinence supplémentaire.

a) Masculin singulier :

Mirovek, un homme (mirov).Hespek, un cheval (hesp).

b) Féminin singulier :

Dotmamek, une cousine (dotmam).Mehînek, une jument (mehîn).

c) Pluriel des deux genres :

Mirovin, des hommes.Hespin, des chevaux.Dotmamin, des cousines.

Mehînin, des juments.

127. Cas régime ou cas oblique. Les désinences qui s'ajoutent à laparticule déjà suffixée au mot sont celles qui affecteraient normale¬ment le substantif à l'état défini.

a) Masculin singulier : -î.

Ez mirovekî dibînim, je vois un homme.Ez hespekî dikirim, j'achète un cheval.

b) Féminin singulier : -ê.

Ez dotmamekê dibînim, je vois une cousine.Ez mehîneke dikirim, j'achète une jument.

c) Pluriel des deux genres : -a.

Ez mirovina (hespina, jinina, mehînina) dibînim, je vois des hommes(des chevaux, des femmes, des juments).

104

VI. LA DÉCLINAISON

DÉCLINAISON DU SUBSTANTIF À L'ÉTAT INDÉFINI

126. Cas sujet. Le substantif reste simplement affecté de la particule,sans recevoir aucune désinence supplémentaire.

a) Masculin singulier :

Mirovek, un homme (mirov).Hespek, un cheval (hesp).

b) Féminin singulier :

Dotmamek, une cousine (dotmam).Mehînek, une jument (mehîn).

c) Pluriel des deux genres :

Mirovin, des hommes.Hespin, des chevaux.Dotmamin, des cousines.

Mehînin, des juments.

127. Cas régime ou cas oblique. Les désinences qui s'ajoutent à laparticule déjà suffixée au mot sont celles qui affecteraient normale¬ment le substantif à l'état défini.

a) Masculin singulier : -î.

Ez mirovekî dibînim, je vois un homme.Ez hespekî dikirim, j'achète un cheval.

b) Féminin singulier : -ê.

Ez dotmamekê dibînim, je vois une cousine.Ez mehîneke dikirim, j'achète une jument.

c) Pluriel des deux genres : -a.

Ez mirovina (hespina, jinina, mehînina) dibînim, je vois des hommes(des chevaux, des femmes, des juments).

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Page 117: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque I. La désinence -a du c.o. pi. indéfini n'est autre que la désinencenormale -an, dont Yn est tombé.

Remarque IL Les substantifs à l'état indéfini ne peuvent se mettre au vocatif.

Remarque III. On a relevé, dans le parler des Hevêrkan (Tor Abdîn), uneforme très particulière du cas oblique du pluriel pour les substantifs à l'état indéfini.Elle résulte de l'adjonction d'une désinence -î à la particule pour le masculin et -ê

pour le féminin. Elle s'emploie concurremment avec la forme normale, mais dansun sens partitif.

Ex. : Aviné bide min, donne-moi de l'eau (av, f.).Goştinî bide min, donne-moi de la viande (goşt, m.).

Dans les autres parlers, on dit :

Ex. : Avê (ou av) bide min, donne-moi de l'eau.Goştî (ou gost) bide min, donne-moi de la viande.

Remarque IV. Dans les parlers qui n'emploient pas la particule d'indéfinition-in (cf. par. 110), on remplace la terminaison -ina du cas oblique du pluriel par les

constructions suivantes :

Ez hinek hespan dibînim, je vois des (certains) chevaux, pour : ez hespina dibînim.Yek caran ez diçim nêçîrê, certaines fois je vais à la chasse, pour : ez carina diçim

nêçîrê, des fois (parfois) je vais à la chasse.

Cet emploi particulier de yek n'est admis, au pluriel, que pour le cas régime.On ne dira jamais : yek hesp ou yek car pour hespin et carin.

128. La présence d'une désinence casueUe est susceptible d'en¬

traîner la chute de la voyelle de la particule d'indéfinition, d'où les

formes :

Hespkî, un cheval (c.o. sing.), pour hespekî.

Mehînkê, une jument (c.o. sing.), pour mehîneke.

Mirovna, des hommes (c.o. pi.), pour mirovina.

Cette élision n'est cependant pas toujours possible. Ainsi, dans lecas de mehîn, on ne saurait dire mehîn'na au lieu de mehînina. Eneffet, la forme abrégée mehîn'na donnerait obligatoirement mehîna,la gemmation n'étant pas admise en kurde (cf. par. 64); il ne seraitplus possible de distinguer le cas oblique du mot à l'état indéfini de

son cas oblique à l'état défini (mehîna, pour mehînan). Pour des raisons

105

Remarque I. La désinence -a du c.o. pi. indéfini n'est autre que la désinencenormale -an, dont Yn est tombé.

Remarque IL Les substantifs à l'état indéfini ne peuvent se mettre au vocatif.

Remarque III. On a relevé, dans le parler des Hevêrkan (Tor Abdîn), uneforme très particulière du cas oblique du pluriel pour les substantifs à l'état indéfini.Elle résulte de l'adjonction d'une désinence -î à la particule pour le masculin et -ê

pour le féminin. Elle s'emploie concurremment avec la forme normale, mais dansun sens partitif.

Ex. : Aviné bide min, donne-moi de l'eau (av, f.).Goştinî bide min, donne-moi de la viande (goşt, m.).

Dans les autres parlers, on dit :

Ex. : Avê (ou av) bide min, donne-moi de l'eau.Goştî (ou gost) bide min, donne-moi de la viande.

Remarque IV. Dans les parlers qui n'emploient pas la particule d'indéfinition-in (cf. par. 110), on remplace la terminaison -ina du cas oblique du pluriel par les

constructions suivantes :

Ez hinek hespan dibînim, je vois des (certains) chevaux, pour : ez hespina dibînim.Yek caran ez diçim nêçîrê, certaines fois je vais à la chasse, pour : ez carina diçim

nêçîrê, des fois (parfois) je vais à la chasse.

Cet emploi particulier de yek n'est admis, au pluriel, que pour le cas régime.On ne dira jamais : yek hesp ou yek car pour hespin et carin.

128. La présence d'une désinence casueUe est susceptible d'en¬

traîner la chute de la voyelle de la particule d'indéfinition, d'où les

formes :

Hespkî, un cheval (c.o. sing.), pour hespekî.

Mehînkê, une jument (c.o. sing.), pour mehîneke.

Mirovna, des hommes (c.o. pi.), pour mirovina.

Cette élision n'est cependant pas toujours possible. Ainsi, dans lecas de mehîn, on ne saurait dire mehîn'na au lieu de mehînina. Eneffet, la forme abrégée mehîn'na donnerait obligatoirement mehîna,la gemmation n'étant pas admise en kurde (cf. par. 64); il ne seraitplus possible de distinguer le cas oblique du mot à l'état indéfini de

son cas oblique à l'état défini (mehîna, pour mehînan). Pour des raisons

105

Page 118: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

analogues, le cas régime singulier de çêlek (vache), de mirîşk (poule),etc., sera toujours, à l'état indéfini, çêlekekê, mirîşkekê, etc., et jamaisçêlekê ou mirîşkê, etc.

129. La déchnaison, à l'état indéfini, des mots en -a, -e, etc., ne

présente aucune particularité remarquable. Il suffit, en effet, d'ajouterà ces termes, déjà pourvus de la particule d'indéfinition (cf. par. 103

et ss.), les désinences casuelles appropriées.

Ex. : Paleyekî (ou palakî, palekî, palekî), un moissonneur, c.obl.sing. (de pale).Cowekê (ou coyekê, coke), un canal, c.obl. sing. (de co).

130. Tableau récapitulatif.

Nom. sing.

C. obi. sing.

Nom. plur.

C. obi. plur.

Masculin

MirovekHespekMirovekîHespekîMirovinHespinMirovinaHespina

Féminin

DotmamekMehînekDotmamekêMehînekeDotmaminMehîninDotmaminaMehînina

Proverbe. Malê dinê qloçê mêran e, les biens de ce monde sont à

l'homme ce que sont ses cornes au bélier (litt. : les cornes de l'homme).

106

analogues, le cas régime singulier de çêlek (vache), de mirîşk (poule),etc., sera toujours, à l'état indéfini, çêlekekê, mirîşkekê, etc., et jamaisçêlekê ou mirîşkê, etc.

129. La déchnaison, à l'état indéfini, des mots en -a, -e, etc., ne

présente aucune particularité remarquable. Il suffit, en effet, d'ajouterà ces termes, déjà pourvus de la particule d'indéfinition (cf. par. 103

et ss.), les désinences casuelles appropriées.

Ex. : Paleyekî (ou palakî, palekî, palekî), un moissonneur, c.obl.sing. (de pale).Cowekê (ou coyekê, coke), un canal, c.obl. sing. (de co).

130. Tableau récapitulatif.

Nom. sing.

C. obi. sing.

Nom. plur.

C. obi. plur.

Masculin

MirovekHespekMirovekîHespekîMirovinHespinMirovinaHespina

Féminin

DotmamekMehînekDotmamekêMehînekeDotmaminMehîninDotmaminaMehînina

Proverbe. Malê dinê qloçê mêran e, les biens de ce monde sont à

l'homme ce que sont ses cornes au bélier (litt. : les cornes de l'homme).

106

Page 119: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

VIL LE PEONOM PERSONNEL i

131. Le pronom personnel comporte trois personnes, deux genres

et deux nombres. De même que le nom, il se déchne.

a) Pronom personnel au cas sujet :

Masc. et Fém. sing. Masc. et Fém. plur.

Ez, je, moi. Em, nous.

Tu, tu. Hon (hûn), vous.Ew, il, elle. Ew, ils, elles.

b) Pronom personnel au cas régime :

Singulier Pluriel

Min, moi, me. Me, nous.

Te, toi, te. We, vous.Wî, lui, le. Ewan, wan, eux, elles, les.

Wê, elle, la.

Remarque. Le pronom personnel de la seconde personne du pluriel comporte,dans quelques parlers, les formes archaïques suivantes : hingû (pour hon, s'emploienotamment au Behdînan), hewe (pour we, se dit, en particulier, au Botan).

132. Emploi des pronoms personnels. D'unefaçon générale, le pronom de la troisième personne sert à remplacer,dans la phrase, tout nom dont on veut éviter la répétition.

Le pronom personnel au nominatif s'emploie comme sujet des

verbes intransitifs à tous les temps et comme sujet des verbes transitifsaux temps du troisième groupe (cf. par. 142).

1 Nous n'étudierons dans ce chapitre que les pronoms personnels, le pronom réfléchiet le pronom réciproque. Un chapitre ultérieur traitera des pronoms démonstratifs.

107

VIL LE PEONOM PERSONNEL i

131. Le pronom personnel comporte trois personnes, deux genres

et deux nombres. De même que le nom, il se déchne.

a) Pronom personnel au cas sujet :

Masc. et Fém. sing. Masc. et Fém. plur.

Ez, je, moi. Em, nous.

Tu, tu. Hon (hûn), vous.Ew, il, elle. Ew, ils, elles.

b) Pronom personnel au cas régime :

Singulier Pluriel

Min, moi, me. Me, nous.

Te, toi, te. We, vous.Wî, lui, le. Ewan, wan, eux, elles, les.

Wê, elle, la.

Remarque. Le pronom personnel de la seconde personne du pluriel comporte,dans quelques parlers, les formes archaïques suivantes : hingû (pour hon, s'emploienotamment au Behdînan), hewe (pour we, se dit, en particulier, au Botan).

132. Emploi des pronoms personnels. D'unefaçon générale, le pronom de la troisième personne sert à remplacer,dans la phrase, tout nom dont on veut éviter la répétition.

Le pronom personnel au nominatif s'emploie comme sujet des

verbes intransitifs à tous les temps et comme sujet des verbes transitifsaux temps du troisième groupe (cf. par. 142).

1 Nous n'étudierons dans ce chapitre que les pronoms personnels, le pronom réfléchiet le pronom réciproque. Un chapitre ultérieur traitera des pronoms démonstratifs.

107

Page 120: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex.: Ez têm, je viens (hatin, verbe intr.).Ez hatim, je vins (hatin, intr.).Ez dibînim, je vois (dîtin, tr.).

Au cas régime, le pronom personnel sert à conjuguer les verbestransitifs aux temps des deux premiers groupes (cf. par. 185).

Ex. : Min dît, j'ai vu (dîtin, tr.).We dît, vous vîtes (dîtin, tr.).

Toujours au cas régime, il joue le rôle de complément, dans les

mêmes conditions que les noms pourvus de la même flexion casuelle.

Ex. : Tu min dibîni, tu me vois.Ji bona te, pour toi.

Remarque. Ces indications sommaires sur l'emploi des pronoms personnelsseront complétées dans les chapitres consacrés au Verbe Transitif et à l'Accord duVerbe.

133. Le pronom personnel au cas oblique joue le rôle de possessif.

Pour dire «mon cheval, ton cheval», etc., on accole au substantifla particule déterminative ou d'indéfinition à l'état construit appro¬

priée à son genre et à son nombre, et on le fait suivre du pronom aucas oblique.

Ex. : Hespê min (te, wî, wê, me, we, wan), mon (ton, son masc. ,

son fém. , notre, votre, leur) cheval.Hespên min (te, wî, wê, me, we, wan), mes (tes, ses, etc.)chevaux.Mehîna min (te, wî, wê, me, we, wan), ma (ta, sa masc. ,

sa fém. , notre, votre, leur) jument.Mehînên min (te, wî, wê, me, we, wan), mes (tes, ses, etc.)juments.

Avec des mots affectés de la particule d'indéfinition, on aura les

constructions suivantes :

Hespekî min (te, wî, wê, me, we, wan), un cheval m'appartenant,t'appartenant, etc.

108

Ex.: Ez têm, je viens (hatin, verbe intr.).Ez hatim, je vins (hatin, intr.).Ez dibînim, je vois (dîtin, tr.).

Au cas régime, le pronom personnel sert à conjuguer les verbestransitifs aux temps des deux premiers groupes (cf. par. 185).

Ex. : Min dît, j'ai vu (dîtin, tr.).We dît, vous vîtes (dîtin, tr.).

Toujours au cas régime, il joue le rôle de complément, dans les

mêmes conditions que les noms pourvus de la même flexion casuelle.

Ex. : Tu min dibîni, tu me vois.Ji bona te, pour toi.

Remarque. Ces indications sommaires sur l'emploi des pronoms personnelsseront complétées dans les chapitres consacrés au Verbe Transitif et à l'Accord duVerbe.

133. Le pronom personnel au cas oblique joue le rôle de possessif.

Pour dire «mon cheval, ton cheval», etc., on accole au substantifla particule déterminative ou d'indéfinition à l'état construit appro¬

priée à son genre et à son nombre, et on le fait suivre du pronom aucas oblique.

Ex. : Hespê min (te, wî, wê, me, we, wan), mon (ton, son masc. ,

son fém. , notre, votre, leur) cheval.Hespên min (te, wî, wê, me, we, wan), mes (tes, ses, etc.)chevaux.Mehîna min (te, wî, wê, me, we, wan), ma (ta, sa masc. ,

sa fém. , notre, votre, leur) jument.Mehînên min (te, wî, wê, me, we, wan), mes (tes, ses, etc.)juments.

Avec des mots affectés de la particule d'indéfinition, on aura les

constructions suivantes :

Hespekî min (te, wî, wê, me, we, wan), un cheval m'appartenant,t'appartenant, etc.

108

Page 121: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Hespine min (te, wî, wê, me, we, wan), des chevaux m'appartenant,t'appartenant, etc.

Mehîneke min (te, wî, wê, me, we, wan), une jument m'appartenant,t'appartenant, etc.

Mehînine min (te, wî, wê, me, we, wan), des juments m'appartenant,t'appartenant, etc.

134. Le pronom « ê ». A la troisième personne du singulier, et aucas oblique, le pronom personnel comporte une forme abrégée, e,

commune aux deux genres, qui ne peut s'utiliser que dans les cas

suivants :

a) Complément circonstanciel directement introduit par un verbe.

Ex. : Min got ê, je lui ai dit, pour min got ivî (ou wê).

Ez didim ê, je lui donne, pour ez didim wî (ou wê).

Min da ê, je lui donnai, pour min da wî (ou wê).

Comme le montrent les exemples précédents, ê se place obligatoire¬ment après le verbe dont il dépend. Il peut, à l'écriture, et cet usage

tend à devenir courant, se suffixer au mot qui le précède.

Ex. : Min gotê.

b) Complément circonstanciel introduit par une préposition. Ildonne alors les contractions suivantes :

Pê ou vê (pour bi wî, bi wê), avec lui, avec eUe.

Je (pour ji wî, ji wê), de lui, d'elle.Le (pour li wî, li wê), sur lui, sur elle.

Tê (pour di wî, di wê), ex. : tê re, à travers lui, à travers elle.

Comme nous le verrons plus loin (Ch. XXII), toutes ces formescontractées s'emploient en composition avec les diverses postpositions.

Ex. : Je re, à lui, à elle, pour ji wî re, ji wê re.

Pê re, avec lui, avec elle, pour bi wî (wê) re.

Enfin, les contractions pê ou vê, je, le, tê, constituent autant de

préfixes.

Remarque. Ê peut également servir à remplacer, dans les mêmes fonctions,les pronoms démonstratifs singuliers au cas oblique, vî, vê (de ev), wî et wê (de ew).

109

Hespine min (te, wî, wê, me, we, wan), des chevaux m'appartenant,t'appartenant, etc.

Mehîneke min (te, wî, wê, me, we, wan), une jument m'appartenant,t'appartenant, etc.

Mehînine min (te, wî, wê, me, we, wan), des juments m'appartenant,t'appartenant, etc.

134. Le pronom « ê ». A la troisième personne du singulier, et aucas oblique, le pronom personnel comporte une forme abrégée, e,

commune aux deux genres, qui ne peut s'utiliser que dans les cas

suivants :

a) Complément circonstanciel directement introduit par un verbe.

Ex. : Min got ê, je lui ai dit, pour min got ivî (ou wê).

Ez didim ê, je lui donne, pour ez didim wî (ou wê).

Min da ê, je lui donnai, pour min da wî (ou wê).

Comme le montrent les exemples précédents, ê se place obligatoire¬ment après le verbe dont il dépend. Il peut, à l'écriture, et cet usage

tend à devenir courant, se suffixer au mot qui le précède.

Ex. : Min gotê.

b) Complément circonstanciel introduit par une préposition. Ildonne alors les contractions suivantes :

Pê ou vê (pour bi wî, bi wê), avec lui, avec eUe.

Je (pour ji wî, ji wê), de lui, d'elle.Le (pour li wî, li wê), sur lui, sur elle.

Tê (pour di wî, di wê), ex. : tê re, à travers lui, à travers elle.

Comme nous le verrons plus loin (Ch. XXII), toutes ces formescontractées s'emploient en composition avec les diverses postpositions.

Ex. : Je re, à lui, à elle, pour ji wî re, ji wê re.

Pê re, avec lui, avec elle, pour bi wî (wê) re.

Enfin, les contractions pê ou vê, je, le, tê, constituent autant de

préfixes.

Remarque. Ê peut également servir à remplacer, dans les mêmes fonctions,les pronoms démonstratifs singuliers au cas oblique, vî, vê (de ev), wî et wê (de ew).

109

Page 122: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

135. Le pronom personnel réfléchi. Le kurde possède un pronom per¬

sonnel réfléchi, xwe, commun aux trois personnes des deux genres etdes deux nombres. Faisant toujours fonction de complément, xwe

reste invariable.

« Xwe » se substitue obligatoirement à tout pronom qui, utilisé comme

complément à l'intérieur d'une proposition, se trouverait en représenter

le sujet, que celui-ci soit directement exprimé ou qu'il soit sous-entendu.

Xwe peut donc se trouver employé soit comme complément directou indirect de verbe, soit comme complément de nom (possessif).

136. Emploi de xwe comme complément deverbe.

Xwe remplace indifféremment, mais obligatoirement, dans leursfonctions de compléments de verbes, tous les pronoms personnels,chaque fois que ceux-ci devraient représenter, si leur emploi étaitadmis, le sujet ou l'ensemble des sujets de la proposition. Autrementdit, on utilise xwe aussi souvent que le pronom complément de verbepourrait se traduire, en français, par : moi-même, toi-même, lui-même,elle-même, soi-même, nous-mêmes, vous-mêmes, eux-mêmes, elles-

mêmes.

Emploi des pronomsordinaires

Ez te dibînim, je te vois (suj. : ez,

lre pers. ; compl. : te, 2e pers.).

Ew te dibîne, il te voit (suj. : ew,

3e pers. sing. ; compl. : te, 2e

pers. sing.).Ew wî dibîne, il le voit (suj. et

compl. : 3e pers. sing., mais cha¬

cun représente un être diffé¬rent).

Emploi de « xwe »

Ez xwe dibînim, je me vois moi-même (suj. et compl. : lre pers.

sing.).Tu xwe dibînî, tu te vois toi-

même (suj. et compl. : 2e pers.

sing.).Ew xwe dibîne, il se voit lui-même

(suj. et compl. : 3e pers. sing.,représentant le même individu).

110

135. Le pronom personnel réfléchi. Le kurde possède un pronom per¬

sonnel réfléchi, xwe, commun aux trois personnes des deux genres etdes deux nombres. Faisant toujours fonction de complément, xwe

reste invariable.

« Xwe » se substitue obligatoirement à tout pronom qui, utilisé comme

complément à l'intérieur d'une proposition, se trouverait en représenter

le sujet, que celui-ci soit directement exprimé ou qu'il soit sous-entendu.

Xwe peut donc se trouver employé soit comme complément directou indirect de verbe, soit comme complément de nom (possessif).

136. Emploi de xwe comme complément deverbe.

Xwe remplace indifféremment, mais obligatoirement, dans leursfonctions de compléments de verbes, tous les pronoms personnels,chaque fois que ceux-ci devraient représenter, si leur emploi étaitadmis, le sujet ou l'ensemble des sujets de la proposition. Autrementdit, on utilise xwe aussi souvent que le pronom complément de verbepourrait se traduire, en français, par : moi-même, toi-même, lui-même,elle-même, soi-même, nous-mêmes, vous-mêmes, eux-mêmes, elles-

mêmes.

Emploi des pronomsordinaires

Ez te dibînim, je te vois (suj. : ez,

lre pers. ; compl. : te, 2e pers.).

Ew te dibîne, il te voit (suj. : ew,

3e pers. sing. ; compl. : te, 2e

pers. sing.).Ew wî dibîne, il le voit (suj. et

compl. : 3e pers. sing., mais cha¬

cun représente un être diffé¬rent).

Emploi de « xwe »

Ez xwe dibînim, je me vois moi-même (suj. et compl. : lre pers.

sing.).Tu xwe dibînî, tu te vois toi-

même (suj. et compl. : 2e pers.

sing.).Ew xwe dibîne, il se voit lui-même

(suj. et compl. : 3e pers. sing.,représentant le même individu).

110

Page 123: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Hon me dibînin, vous nous voyez Em xwe dibînin, nous nous voyons(suj. : 2e pers. pi.; compl. : lre nous-mêmes (suj . et compl. : lrepers. pi.). pers. pi.).

Emê ji we re goşt bikirin, nous Honê ji xwe re goşt bikirin, vousvous achèterons de la viande vous achèterez de la viande(à vous). (à vous-mêmes).

Ew masê li ber wan datînin, ils Ew masê li ber xwe datînin, ilsplacent la table devant eux placent la table devant eux-(suj. et compl. : 3e pers. pi., mêmes (suj. et compl. : 3e pers.

mais représentant des individus pi., représentant les mêmes

différents). individus).

Les verbes qui figurent dans les exemples précédents sont tous des

verbes transitifs conjugués à des temps du troisième groupe. Avec les

temps des deux premiers groupes, les règles de l'emploi de xwe restentles mêmes :

Me xwe êşand, nous nous tourmentâmes (nous-mêmes).

Min xwe dît, je me vis (moi-même).We ji xwe re goşt kirî, vous vous achetâtes de la viande (à vous-

mêmes), etc.

Remarque I. Nous verrons plus loin que xwe est couramment utilisé pourformer des verbes réfléchis.

Ex. : Xwe dirêj kirin, s'allonger.Xwe lezandin, se hâter, etc.

Remarque II. Même lorsque xwe représente un pluriel, les verbes transitifspassés dont il est complément restent toujours au singulier tant que leur sujet estexprimé. Par contre, lorsque ce dernier est sous-entendu, l'accord se fait au pluriel.

Ex. : Wan bila sebeb xwe aciz kir, ils se sont dérangés sans raison.Bila sebeb xwe aciz kirin, même sens.

137. Emploi de xwe comme possessif.

En application de la règle déjà énoncée, xwe remplace indifférem¬ment, dans leur rôle de possessifs, tous les pronoms personnels au cas

obhque (min, te, etc.), chaque fois que le terme ou les termes qu'ils

. 111

Hon me dibînin, vous nous voyez Em xwe dibînin, nous nous voyons(suj. : 2e pers. pi.; compl. : lre nous-mêmes (suj . et compl. : lrepers. pi.). pers. pi.).

Emê ji we re goşt bikirin, nous Honê ji xwe re goşt bikirin, vousvous achèterons de la viande vous achèterez de la viande(à vous). (à vous-mêmes).

Ew masê li ber wan datînin, ils Ew masê li ber xwe datînin, ilsplacent la table devant eux placent la table devant eux-(suj. et compl. : 3e pers. pi., mêmes (suj. et compl. : 3e pers.

mais représentant des individus pi., représentant les mêmes

différents). individus).

Les verbes qui figurent dans les exemples précédents sont tous des

verbes transitifs conjugués à des temps du troisième groupe. Avec les

temps des deux premiers groupes, les règles de l'emploi de xwe restentles mêmes :

Me xwe êşand, nous nous tourmentâmes (nous-mêmes).

Min xwe dît, je me vis (moi-même).We ji xwe re goşt kirî, vous vous achetâtes de la viande (à vous-

mêmes), etc.

Remarque I. Nous verrons plus loin que xwe est couramment utilisé pourformer des verbes réfléchis.

Ex. : Xwe dirêj kirin, s'allonger.Xwe lezandin, se hâter, etc.

Remarque II. Même lorsque xwe représente un pluriel, les verbes transitifspassés dont il est complément restent toujours au singulier tant que leur sujet estexprimé. Par contre, lorsque ce dernier est sous-entendu, l'accord se fait au pluriel.

Ex. : Wan bila sebeb xwe aciz kir, ils se sont dérangés sans raison.Bila sebeb xwe aciz kirin, même sens.

137. Emploi de xwe comme possessif.

En application de la règle déjà énoncée, xwe remplace indifférem¬ment, dans leur rôle de possessifs, tous les pronoms personnels au cas

obhque (min, te, etc.), chaque fois que le terme ou les termes qu'ils

. 111

Page 124: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

devraient représenter constituent le sujet unique ou l'ensemble des

sujets de la proposition. Les exemples qui suivent permettront d'opérerla distinction entre cet emploi de xwe et celui des possessifs ordinaires.

Possessifs ordinaires Emploi de « xwe »

Hespê min boz e, mon cheval est Ez hespê xwe dibînim, je vois mongris (sujet : hesp). (propre) cheval (sujet : ez).

Kitêba te giron e, ton livre est Tu kitêba xwe dixwînî, tu hs tonlourd (sujet : kitêb). (propre) livre (sujet : tu).

Gundê wî dur e, son village est Ew diçe gundê xwe, il va à son

loin (sujet : gund). village (sujet : ew).

Konê me reş e, notre tente est Em di konê xwe de ne, nous som-

noire (sujet : kon). mes dans notre (propre) tente(sujet : em).

Dotmama we hat, votre cousine est Honê bi dotmama xwe re herin,venue (sujet : dotmam). vous partirez avec votre cou

sine (sujet : hon).Ez bajarê wan nas dikim, je con- Ew ji bajarê xwe dernakevin, ils

nais leur ville (sujet : ez). ne sortent pas de leur ville(sujet : ew).

Les propositions qui suivent ayant chacune plusieurs sujets, xwe

représente ces derniers dans leur ensemble :

Soro û Lezgîn bi bavé xwe re daxêvin, Soro et Lezgîn parlent avecleur (propre) père.

Ez û tu, em diçin cem cîranê xwe, moi et toi, nous allons chez notre(propre) voisin.

We û Gulê, we cilên xwe şustin, vous et Gulê, vous avez lavé votre(propre) linge.

Te û Cemşîd, we bîstanê xwe av da, toi et Cemşîd, vous avez arrosévotre (propre) jardin.

Lorsque le possessif est appelé à représenter, non pas l'ensemble des

sujets, mais l'un d'eux seulement, on ne peut plus employer xwe. Ilfaut alors recourir au pronom personnel approprié.

112

devraient représenter constituent le sujet unique ou l'ensemble des

sujets de la proposition. Les exemples qui suivent permettront d'opérerla distinction entre cet emploi de xwe et celui des possessifs ordinaires.

Possessifs ordinaires Emploi de « xwe »

Hespê min boz e, mon cheval est Ez hespê xwe dibînim, je vois mongris (sujet : hesp). (propre) cheval (sujet : ez).

Kitêba te giron e, ton livre est Tu kitêba xwe dixwînî, tu hs tonlourd (sujet : kitêb). (propre) livre (sujet : tu).

Gundê wî dur e, son village est Ew diçe gundê xwe, il va à son

loin (sujet : gund). village (sujet : ew).

Konê me reş e, notre tente est Em di konê xwe de ne, nous som-

noire (sujet : kon). mes dans notre (propre) tente(sujet : em).

Dotmama we hat, votre cousine est Honê bi dotmama xwe re herin,venue (sujet : dotmam). vous partirez avec votre cou

sine (sujet : hon).Ez bajarê wan nas dikim, je con- Ew ji bajarê xwe dernakevin, ils

nais leur ville (sujet : ez). ne sortent pas de leur ville(sujet : ew).

Les propositions qui suivent ayant chacune plusieurs sujets, xwe

représente ces derniers dans leur ensemble :

Soro û Lezgîn bi bavé xwe re daxêvin, Soro et Lezgîn parlent avecleur (propre) père.

Ez û tu, em diçin cem cîranê xwe, moi et toi, nous allons chez notre(propre) voisin.

We û Gulê, we cilên xwe şustin, vous et Gulê, vous avez lavé votre(propre) linge.

Te û Cemşîd, we bîstanê xwe av da, toi et Cemşîd, vous avez arrosévotre (propre) jardin.

Lorsque le possessif est appelé à représenter, non pas l'ensemble des

sujets, mais l'un d'eux seulement, on ne peut plus employer xwe. Ilfaut alors recourir au pronom personnel approprié.

112

Page 125: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Min û te, me keriyê te anî gund, moi et toi, nous avons amené

ton troupeau au village (dans cette phrase, keriyê xwe signifie¬rait « notre troupeau»).

En vertu du même principe, lorsqu'une proposition comporteplusieurs sujets, xwe ne peut s'utiliser, comme possessif, en construc¬tion avec l'un d'eux, que pour représenter l'ensemble de ceux quiprécèdent, s'ils sont tous de la même personne. Dans le cas contraire,on emploiera la forme fléchie du pronom personnel approprié.

Ex. : Soro û Lezgîn û deya xwe hatin, Soro, Lezgîn et leur mère sontvenus.

Ez û deya xwe hatin, moi et ma mère, nous sommes venus.

Xwe ne peut intervenir dans les phrases suivantes, les possessifs

qui y figurent représentant soit l'un seulement des sujets, soit plusieurssujets de personnes différentes :

Soro, Lezgîn û deya wî hatin, Soro, Lezgîn et sa mère (la mère de

Lezgîn) sont venus.Ez, tu û deya min, em çûn, moi, toi et ma mère, nous sommes partis.Ez, tu û deya te, em çûn, moi, toi et ta mère, nous sommes partis.Ez, tu û deya me, em çûn, moi, toi et notre mère, nous sommes partis.Em, hon û deya we, em çûn, nous, vous et votre mère, nous sommes

partis.Em, hon û deyên me, em çûn, nous, vous et nos mères, nous sommes

partis.Em, Soro û deya wî (me), em çûn, nous, Soro et sa (notre) mère, nous

sommes partis.

138. Autres exemples de l'emploi de xwe.

Les quelques phrases qui suivent ont été choisies, en raison des

nuances de sens qu'elles présentent, pour achever de familiariser le

lecteur avec l'utilisation de xwe :

Ew dersa xwe dixwîne, il ht sa propre leçon.Ew dersa wî dixwîne, il ht sa leçon (celle d'un autre).Ez te û brayê te dibînim, je (vous) vois, toi et ton frère.

113

Ex. : Min û te, me keriyê te anî gund, moi et toi, nous avons amené

ton troupeau au village (dans cette phrase, keriyê xwe signifie¬rait « notre troupeau»).

En vertu du même principe, lorsqu'une proposition comporteplusieurs sujets, xwe ne peut s'utiliser, comme possessif, en construc¬tion avec l'un d'eux, que pour représenter l'ensemble de ceux quiprécèdent, s'ils sont tous de la même personne. Dans le cas contraire,on emploiera la forme fléchie du pronom personnel approprié.

Ex. : Soro û Lezgîn û deya xwe hatin, Soro, Lezgîn et leur mère sontvenus.

Ez û deya xwe hatin, moi et ma mère, nous sommes venus.

Xwe ne peut intervenir dans les phrases suivantes, les possessifs

qui y figurent représentant soit l'un seulement des sujets, soit plusieurssujets de personnes différentes :

Soro, Lezgîn û deya wî hatin, Soro, Lezgîn et sa mère (la mère de

Lezgîn) sont venus.Ez, tu û deya min, em çûn, moi, toi et ma mère, nous sommes partis.Ez, tu û deya te, em çûn, moi, toi et ta mère, nous sommes partis.Ez, tu û deya me, em çûn, moi, toi et notre mère, nous sommes partis.Em, hon û deya we, em çûn, nous, vous et votre mère, nous sommes

partis.Em, hon û deyên me, em çûn, nous, vous et nos mères, nous sommes

partis.Em, Soro û deya wî (me), em çûn, nous, Soro et sa (notre) mère, nous

sommes partis.

138. Autres exemples de l'emploi de xwe.

Les quelques phrases qui suivent ont été choisies, en raison des

nuances de sens qu'elles présentent, pour achever de familiariser le

lecteur avec l'utilisation de xwe :

Ew dersa xwe dixwîne, il ht sa propre leçon.Ew dersa wî dixwîne, il ht sa leçon (celle d'un autre).Ez te û brayê te dibînim, je (vous) vois, toi et ton frère.

113

Page 126: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ez te û brayê xwe dibînim, je (vous) vois, toi et mon propre frère(xwe représente ez, sujet de la phrase, et est mis pour min).

On pourrait avoir :

Ez we û brayê we dibînim, je (vous) vois, vous et votre frère (we est

deux fois complément, mais ne se rapporte pas au sujet).Ez we û brayê me dibînim, je (vous) vois, vous et notre frère (le

second complément, me, est de la lre pers. du pluriel, tandis que le

sujet ez est de la lre pers. du singulier ; on ne peut donc utiliser xwe).

Ez pezê me diçêrînim, je fais paître nos moutons (même phénomèneque dans l'exemple précédent).

Ez pezê xwe diçêrînim, je fais paître mes propres moutons (xwe mispour min, qui représenterait ez, sujet).

Em pezê xwe diçêrînin, nous faisons paître nos propres moutons(xwe mis pour me, qui représenterait em, sujet).

Ez û xwîşka te, em hatin, moi et ta stur, nous sommes venus (te,

complément, ne représente pas le sujet ez).

Ez û bavé xwe, em hatin, moi et mon père, nous sommes venus(xwe mis pour min, qui représenterait ez, sujet).

Remarque. Dans certains parlers de l'Ouest (région de PEuphrate, Malatya,Xerpêt, Sirûc, Roha, etc.), xwe tend à se substituer à tous les pronoms de la troisièmepersonne dans leur rôle de possessifs, qu'ils représentent ou non le sujet de laphrase. Ainsi, on dira : xanîkî xwe hebû, il avait une maison, au lieu de xanîkîwî hebû.

139. Le pronom réciproque. Il a, selon les parlers, les formes suivantes :

Hev Yek Êkhevûdin, yekûdin, êkûdin,hevûdî, yekûdi, êkûdi,hevdi, yekdi, êkdi,hevûdu (dû), yekûdu (dû), êkûdu (dû),hevdû. yekdû. êkdû.

En raison de leur concision, on a tendance à préférer dans la langueécrite les formes hev, yek, êk, bien que les autres restent égalementtrès vivantes dans les dialectes. Les parlers de l'Ouest emploient

114

Ez te û brayê xwe dibînim, je (vous) vois, toi et mon propre frère(xwe représente ez, sujet de la phrase, et est mis pour min).

On pourrait avoir :

Ez we û brayê we dibînim, je (vous) vois, vous et votre frère (we est

deux fois complément, mais ne se rapporte pas au sujet).Ez we û brayê me dibînim, je (vous) vois, vous et notre frère (le

second complément, me, est de la lre pers. du pluriel, tandis que le

sujet ez est de la lre pers. du singulier ; on ne peut donc utiliser xwe).

Ez pezê me diçêrînim, je fais paître nos moutons (même phénomèneque dans l'exemple précédent).

Ez pezê xwe diçêrînim, je fais paître mes propres moutons (xwe mispour min, qui représenterait ez, sujet).

Em pezê xwe diçêrînin, nous faisons paître nos propres moutons(xwe mis pour me, qui représenterait em, sujet).

Ez û xwîşka te, em hatin, moi et ta stur, nous sommes venus (te,

complément, ne représente pas le sujet ez).

Ez û bavé xwe, em hatin, moi et mon père, nous sommes venus(xwe mis pour min, qui représenterait ez, sujet).

Remarque. Dans certains parlers de l'Ouest (région de PEuphrate, Malatya,Xerpêt, Sirûc, Roha, etc.), xwe tend à se substituer à tous les pronoms de la troisièmepersonne dans leur rôle de possessifs, qu'ils représentent ou non le sujet de laphrase. Ainsi, on dira : xanîkî xwe hebû, il avait une maison, au lieu de xanîkîwî hebû.

139. Le pronom réciproque. Il a, selon les parlers, les formes suivantes :

Hev Yek Êkhevûdin, yekûdin, êkûdin,hevûdî, yekûdi, êkûdi,hevdi, yekdi, êkdi,hevûdu (dû), yekûdu (dû), êkûdu (dû),hevdû. yekdû. êkdû.

En raison de leur concision, on a tendance à préférer dans la langueécrite les formes hev, yek, êk, bien que les autres restent égalementtrès vivantes dans les dialectes. Les parlers de l'Ouest emploient

114

Page 127: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

uniquement hev et ses doublets. Yek, êk et leurs variantes ne s'utilisentque dans quelques parlers de l'Est. Nous ferons surtout usage, dans

les exemples qui suivent, de hev. Toutefois, on retiendra qu'on pourraitpartout l'y remplacer par hevûdin, yekûdin, êkûdin, etc.

Remarque. On écrit souvent : hevûdin, hevdu, etc.

140. Le pronom réciproque est invariable. Il s'emploie dans les

mêmes conditions que xwe, mais pour représenter collectivement toutgroupe de sujets exprimés ou sous-entendus qui, exerçant les uns surles autres une action réciproque, ou étant unis par des relations réci¬

proques, devraient se trouver répétés dans leur ensemble, commecompléments, à l'intérieur de la même proposition.

1) Emploi de hev comme complément direct ou indirect de verbe.

Pour faire ressortir les nuances qui différencient l'emploi de hev

de celui de xwe, nous reprendrons ici les exemples des par. 136-138.

Emploi de xwe Emploi de hev

Em xwe dibînin, nous nous voyons Em hev dibînin, nous nous voyonsnous-mêmes. les uns les autres (ou l'un

l'autre).Honê ji xwe re goşt bikirin, vous Honê ji hev re goşt bikirin, vous

vous achèterez de la viande (à vous achèterez de la viande,vous-mêmes). les uns pour les autres (ou l'un

pour l'autre).

Avec des verbes transitifs au passé, on aurait :

Me xwe dît, nous nous vîmes Me hev dît, nous nous vîmes les

(nous-mêmes). uns les autres (ou l'un l'autre).We ji xwe re goşt kirî, vous vous We ji hev re goşt kirî, vous vous

achetâtes de la viande (à vous- achetâtes de la viande (les unsmêmes). pour les autres, ou l'un pour

l'autre).

Autres exemples de l'emploi de hev comme complément de verbe :

115 -r-

uniquement hev et ses doublets. Yek, êk et leurs variantes ne s'utilisentque dans quelques parlers de l'Est. Nous ferons surtout usage, dans

les exemples qui suivent, de hev. Toutefois, on retiendra qu'on pourraitpartout l'y remplacer par hevûdin, yekûdin, êkûdin, etc.

Remarque. On écrit souvent : hevûdin, hevdu, etc.

140. Le pronom réciproque est invariable. Il s'emploie dans les

mêmes conditions que xwe, mais pour représenter collectivement toutgroupe de sujets exprimés ou sous-entendus qui, exerçant les uns surles autres une action réciproque, ou étant unis par des relations réci¬

proques, devraient se trouver répétés dans leur ensemble, commecompléments, à l'intérieur de la même proposition.

1) Emploi de hev comme complément direct ou indirect de verbe.

Pour faire ressortir les nuances qui différencient l'emploi de hev

de celui de xwe, nous reprendrons ici les exemples des par. 136-138.

Emploi de xwe Emploi de hev

Em xwe dibînin, nous nous voyons Em hev dibînin, nous nous voyonsnous-mêmes. les uns les autres (ou l'un

l'autre).Honê ji xwe re goşt bikirin, vous Honê ji hev re goşt bikirin, vous

vous achèterez de la viande (à vous achèterez de la viande,vous-mêmes). les uns pour les autres (ou l'un

pour l'autre).

Avec des verbes transitifs au passé, on aurait :

Me xwe dît, nous nous vîmes Me hev dît, nous nous vîmes les

(nous-mêmes). uns les autres (ou l'un l'autre).We ji xwe re goşt kirî, vous vous We ji hev re goşt kirî, vous vous

achetâtes de la viande (à vous- achetâtes de la viande (les unsmêmes). pour les autres, ou l'un pour

l'autre).

Autres exemples de l'emploi de hev comme complément de verbe :

115 -r-

Page 128: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Em hev nas dikin, nous nous connaissons l'un l'autre (ou les uns les

autres).Soro û Lezgîn bi hev re daxêvin, Soro et Lezgîn causent ensemble

(l'un avec l'autre).Em carina diçin cem hev, nous allons parfois l'un chez l'autre (ou les

uns chez les autres).Em hero dersên xwe ji hev dipirsin, nous nous interrogeons chaque

jour l'un l'autre (ou les uns les autres) sur nos leçons.

Me hevûdû nas kir, nous nous reconnûmes (l'un l'autre, les uns les

autres).Zînê û Gulê hev maç kir, Zîn et Gulê s'embrassèrent (l'une l'autre).

Remarque I. Tout verbe transitif à un temps passé, ayant hev pour complémentd'objet direct, reste au singulier tant que son sujet est exprimé. Si ce dernier estsous-entendu, l'accord se fait au pluriel.

Ex. : Dibêjin ko wan hevûdin dît, on dit qu'ils se virent les uns les autres (oul'un l'autre).Dibêjin ko hevûdin dîtin, même sens.

Remarque IL Comme nous le verrons plus loin, Ch. XV, hev sert fréquemmentà former des locutions verbales et des verbes composés.

Ex. : Li hev hatin, se mettre d'accord.Bi hev çûn, en venir aux mains.Li hev siwar kirin, monter, assembler.

Chaque fois que, dans une proposition, hev représente non pas le sujet logiquede la proposition, mais un complément, il fait partie d'une de ces locutions verbales.

Ex. : Ez wan ji hev nas nakim, je ne les distingue pas l'un de l'autre (ji hev nas

kirin, distinguer).Vê tifingê ji min re li hev siwar bike, monte-moi ce fusil (li hev siwar kirin,monter).

2) Emploi de hev comme possessif.

Emploi de xwe Emploi de hev

Em di konê xwe de ne, nous som- Em di konên hev de ne, nous som¬

mes sous notre (propre) tente. mes chacun sous la tente de

l'autre (litt. : sous la tente l'unde l'autre, ou les uns des

autres).

116

Em hev nas dikin, nous nous connaissons l'un l'autre (ou les uns les

autres).Soro û Lezgîn bi hev re daxêvin, Soro et Lezgîn causent ensemble

(l'un avec l'autre).Em carina diçin cem hev, nous allons parfois l'un chez l'autre (ou les

uns chez les autres).Em hero dersên xwe ji hev dipirsin, nous nous interrogeons chaque

jour l'un l'autre (ou les uns les autres) sur nos leçons.

Me hevûdû nas kir, nous nous reconnûmes (l'un l'autre, les uns les

autres).Zînê û Gulê hev maç kir, Zîn et Gulê s'embrassèrent (l'une l'autre).

Remarque I. Tout verbe transitif à un temps passé, ayant hev pour complémentd'objet direct, reste au singulier tant que son sujet est exprimé. Si ce dernier estsous-entendu, l'accord se fait au pluriel.

Ex. : Dibêjin ko wan hevûdin dît, on dit qu'ils se virent les uns les autres (oul'un l'autre).Dibêjin ko hevûdin dîtin, même sens.

Remarque IL Comme nous le verrons plus loin, Ch. XV, hev sert fréquemmentà former des locutions verbales et des verbes composés.

Ex. : Li hev hatin, se mettre d'accord.Bi hev çûn, en venir aux mains.Li hev siwar kirin, monter, assembler.

Chaque fois que, dans une proposition, hev représente non pas le sujet logiquede la proposition, mais un complément, il fait partie d'une de ces locutions verbales.

Ex. : Ez wan ji hev nas nakim, je ne les distingue pas l'un de l'autre (ji hev nas

kirin, distinguer).Vê tifingê ji min re li hev siwar bike, monte-moi ce fusil (li hev siwar kirin,monter).

2) Emploi de hev comme possessif.

Emploi de xwe Emploi de hev

Em di konê xwe de ne, nous som- Em di konên hev de ne, nous som¬

mes sous notre (propre) tente. mes chacun sous la tente de

l'autre (litt. : sous la tente l'unde l'autre, ou les uns des

autres).

116

Page 129: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Honê bi dotmama xwe re herin, Honê bi dotmamên hev re herin,vous partirez avec votre (pro- vous partirez chacun avec lapre) cousine. cousine de l'autre (htt. : avec

les cousines les uns des autres,ou l'un de l'autre).

Ew li bajarê xwe diçin, ils vont Ew li bajarên hev diçin, chacunà leur (propre) ville. va à la ville de l'autre (litt. :

ils vont aux villes l'un de

l'autre, ou les uns des autres).

On notera que les mots déterminés par hev sont toujours aupluriel, à moins qu'il ne s'agisse de mots abstraits ne pouvant s'utiliserqu'au singulier.

Autres exemples de l'emploi de hev comme possessif :

Em ap û pismanên hev nas dikin, chacun de nous connaît les oncleset les cousins de l'autre (htt. : nous connaissons les oncles et les cousinsl'un de l'autre, ou les uns des autres).

Em brayên hev in, nous sommes frères (l'un de l'autre, ou les unsdes autres).

Tu û Zîn, hon xweh û birayên hev in, toi et Zîn, vous êtes frère ets,ur (l'un de l'autre).

Ew diçin malên hev, ils vont l'un chez l'autre (htt. : ils vont auxmaisons l'un de l'autre).

Li hêviya hev man, ils s'attendirent l'un l'autre (htt. : ils restèrentdans l'attente l'un de l'autre. Hêvî, abstrait, ne s'emploie qu'ausingulier).

Ferzo û Biro qala hev dikir, Ferzo et Biro parlaient l'un de l'autre(dans qal kirin, verbe composé, qal, abstrait, ne peut s'employer qu'ausingulier).

3) Emploi de hev comme complément de prépositions.

Construit avec les prépositions bi, di, ji, le pronom hev (ou êk)

donne souvent les contractions suivantes :

Pev, pêk ou vêk, pour bi hev ou bi êk.

Tev ou tek, pour di hev ou di êk.

117

Honê bi dotmama xwe re herin, Honê bi dotmamên hev re herin,vous partirez avec votre (pro- vous partirez chacun avec lapre) cousine. cousine de l'autre (htt. : avec

les cousines les uns des autres,ou l'un de l'autre).

Ew li bajarê xwe diçin, ils vont Ew li bajarên hev diçin, chacunà leur (propre) ville. va à la ville de l'autre (litt. :

ils vont aux villes l'un de

l'autre, ou les uns des autres).

On notera que les mots déterminés par hev sont toujours aupluriel, à moins qu'il ne s'agisse de mots abstraits ne pouvant s'utiliserqu'au singulier.

Autres exemples de l'emploi de hev comme possessif :

Em ap û pismanên hev nas dikin, chacun de nous connaît les oncleset les cousins de l'autre (htt. : nous connaissons les oncles et les cousinsl'un de l'autre, ou les uns des autres).

Em brayên hev in, nous sommes frères (l'un de l'autre, ou les unsdes autres).

Tu û Zîn, hon xweh û birayên hev in, toi et Zîn, vous êtes frère ets,ur (l'un de l'autre).

Ew diçin malên hev, ils vont l'un chez l'autre (htt. : ils vont auxmaisons l'un de l'autre).

Li hêviya hev man, ils s'attendirent l'un l'autre (htt. : ils restèrentdans l'attente l'un de l'autre. Hêvî, abstrait, ne s'emploie qu'ausingulier).

Ferzo û Biro qala hev dikir, Ferzo et Biro parlaient l'un de l'autre(dans qal kirin, verbe composé, qal, abstrait, ne peut s'employer qu'ausingulier).

3) Emploi de hev comme complément de prépositions.

Construit avec les prépositions bi, di, ji, le pronom hev (ou êk)

donne souvent les contractions suivantes :

Pev, pêk ou vêk, pour bi hev ou bi êk.

Tev ou tek, pour di hev ou di êk.

117

Page 130: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Jev ou jek, pour ji hev ou ji êk.

Lev ou lêk, pour li hev ou li êk.

Ces contractions ont le même emploi que les constructions normales,mais elles peuvent, de plus, s'utiliser comme préfixes.

Proverbe. Agir xweş e, le xwelî jî je çêdibe, le feu est bon, mais ildonne aussi de la cendre (htt. : la cendre aussi se produit de lui).

118

Jev ou jek, pour ji hev ou ji êk.

Lev ou lêk, pour li hev ou li êk.

Ces contractions ont le même emploi que les constructions normales,mais elles peuvent, de plus, s'utiliser comme préfixes.

Proverbe. Agir xweş e, le xwelî jî je çêdibe, le feu est bon, mais ildonne aussi de la cendre (htt. : la cendre aussi se produit de lui).

118

Page 131: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

VIII. LE VERBE

GÉNÉRALITÉS

141. Les verbes kurdes peuvent être simples ou composés. A l'in¬finitif, les verbes simples comportent :

a) un radical ;

b) une terminaison verbale.

Ex. : Hat-in, venir.Xist-in, faire tomber.Xwar-in, manger.Kir-in, faire.An-în, apporter.Da-n, donner.

Les verbes composés sont formés à partir de verbes simples, aux¬

quels s'ajoutent certains éléments non verbaux. Aux exemples citésplus haut, correspondront, entre autres :

Dahatin, descendre (da-hatin).Pêxistin, allumer (pê-xistin).Vexwarin, boire (ve-xwarin).Deranîn, extraire, sortir (der-anîn).Bazdan, courir (baz-dan).Ava kirin, construire.

Outre les verbes simples et composés, le kurde utilise des locutionsverbales.

Ex. : Li hev hatin, s'accorder.Tê derêxistin, deviner.Bi lêv kirin, prononcer.Ber hev kirin, ramasser.

Les règles qui seront énoncées dans ce chapitre préhminaire s'ap¬

pliquent aux trois catégories qui viennent d'être énumérées; cepen-

119

VIII. LE VERBE

GÉNÉRALITÉS

141. Les verbes kurdes peuvent être simples ou composés. A l'in¬finitif, les verbes simples comportent :

a) un radical ;

b) une terminaison verbale.

Ex. : Hat-in, venir.Xist-in, faire tomber.Xwar-in, manger.Kir-in, faire.An-în, apporter.Da-n, donner.

Les verbes composés sont formés à partir de verbes simples, aux¬

quels s'ajoutent certains éléments non verbaux. Aux exemples citésplus haut, correspondront, entre autres :

Dahatin, descendre (da-hatin).Pêxistin, allumer (pê-xistin).Vexwarin, boire (ve-xwarin).Deranîn, extraire, sortir (der-anîn).Bazdan, courir (baz-dan).Ava kirin, construire.

Outre les verbes simples et composés, le kurde utilise des locutionsverbales.

Ex. : Li hev hatin, s'accorder.Tê derêxistin, deviner.Bi lêv kirin, prononcer.Ber hev kirin, ramasser.

Les règles qui seront énoncées dans ce chapitre préhminaire s'ap¬

pliquent aux trois catégories qui viennent d'être énumérées; cepen-

119

Page 132: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

dant, les exemples cités seront, autant que possible, choisis parmi les

verbes simples. Nous reviendrons plus loin (Ch. XV et XVI) sur les

verbes composés et les locutions verbales.

142. Voix, modes et temps. La conjugaison kurde comporte deuxvoix (active et passive), quatre modes (indicatif, subjonctif, condi¬

tionnel, impératif) et des formes nominales (infinitif et participes).

Si l'on considère leur formation, les temps se répartissent en :

a) temps formés à partir de l'infinitif (temps du premier groupe) :

prétérit, prétérit narratif, imparfait, imparfait duratif, imparfait dusubjonctif, conditionnel (lre forme) ;

b) temps composés (temps du second groupe) : plus-que-parfait,plus-que-parfait approximatif, futur antérieur, passé du subjonctif,plus-que-parfait du subjonctif, conditionnel (2e forme) ;

c) temps formés à partir de l'impératif (temps du troisièmegroupe) : présent, présent duratif, présent du subjonctif, futur.

Si l'on considère, au contraire, le moment auquel se situe l'actionrapportée, on distingue :

a) les temps passés (temps des deux premiers groupes, plus le

futur antérieur) ;

b) les temps présents et le futur (temps du troisième groupe).

143. Verbes transitifs et intransitifs. Les verbes kurdes sont, les uns

transitifs, les autres intransitifs.

a) Les verbes transitifs.

Tout verbe actif susceptible d'introduire un complément d'objetdirect est transitif.

Ex. : Kirin, faire.Gotin, dire.Dan, donner.Anîn, apporter.

120

dant, les exemples cités seront, autant que possible, choisis parmi les

verbes simples. Nous reviendrons plus loin (Ch. XV et XVI) sur les

verbes composés et les locutions verbales.

142. Voix, modes et temps. La conjugaison kurde comporte deuxvoix (active et passive), quatre modes (indicatif, subjonctif, condi¬

tionnel, impératif) et des formes nominales (infinitif et participes).

Si l'on considère leur formation, les temps se répartissent en :

a) temps formés à partir de l'infinitif (temps du premier groupe) :

prétérit, prétérit narratif, imparfait, imparfait duratif, imparfait dusubjonctif, conditionnel (lre forme) ;

b) temps composés (temps du second groupe) : plus-que-parfait,plus-que-parfait approximatif, futur antérieur, passé du subjonctif,plus-que-parfait du subjonctif, conditionnel (2e forme) ;

c) temps formés à partir de l'impératif (temps du troisièmegroupe) : présent, présent duratif, présent du subjonctif, futur.

Si l'on considère, au contraire, le moment auquel se situe l'actionrapportée, on distingue :

a) les temps passés (temps des deux premiers groupes, plus le

futur antérieur) ;

b) les temps présents et le futur (temps du troisième groupe).

143. Verbes transitifs et intransitifs. Les verbes kurdes sont, les uns

transitifs, les autres intransitifs.

a) Les verbes transitifs.

Tout verbe actif susceptible d'introduire un complément d'objetdirect est transitif.

Ex. : Kirin, faire.Gotin, dire.Dan, donner.Anîn, apporter.

120

Page 133: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Girtin, saisir, prendre, fermer.Kuştin, tuer.Kirîn, acheter.

Remarque I. Les verbes composés, obtenus à partir d'infinitifs simples transi¬tifs, suivent toujours les règles de la conjugaison du groupe transitif, même s'ilsn'introduisent jamais de complément d'objet direct (cf. Ch. XV).

Ex. : Bazdan, courir (dan, donner, est transitif).Nimêj kirin, prier (kirin, faire, est transitif).

Remarque IL Les verbes lehîstin, jouer; nêrîn, regarder; axivîn, parler, quisont en réalité intransitifs, suivent abusivement, dans quelques parlers de l'Ouest,les règles de la conjugaison des verbes transitifs.

Remarque III. Les particularités des verbes transitifs indirects, c'est-à-direintroduisant leur complément d'objet au moyen d'une préposition, seront étudiéesplus loin, par. 190.

b) Les verbes intransitifs ou neutres.

Ils n'introduisent jamais de complément d'objet direct.

Ex. : Çûn, aller.Hatin, venir.Mirin, mourir.Ketin, tomber.Gihaştin, arriver.Revîn, fuir.Man, rester.Girîn, pleurer.Peyivîn, parler.

Les verbes transitifs et les verbes intransitifs observent des règles iden¬

tiques pour la conjugaison de leurs temps présents et futur, mais différentes

pour celles de leurs temps passés.

On ne pourra donc conjuguer un verbe qu'à la condition de savoir,au préalable, s'il est transitif ou intransitif et de connaître, outre soninfinitif, son impératif.

121

Girtin, saisir, prendre, fermer.Kuştin, tuer.Kirîn, acheter.

Remarque I. Les verbes composés, obtenus à partir d'infinitifs simples transi¬tifs, suivent toujours les règles de la conjugaison du groupe transitif, même s'ilsn'introduisent jamais de complément d'objet direct (cf. Ch. XV).

Ex. : Bazdan, courir (dan, donner, est transitif).Nimêj kirin, prier (kirin, faire, est transitif).

Remarque IL Les verbes lehîstin, jouer; nêrîn, regarder; axivîn, parler, quisont en réalité intransitifs, suivent abusivement, dans quelques parlers de l'Ouest,les règles de la conjugaison des verbes transitifs.

Remarque III. Les particularités des verbes transitifs indirects, c'est-à-direintroduisant leur complément d'objet au moyen d'une préposition, seront étudiéesplus loin, par. 190.

b) Les verbes intransitifs ou neutres.

Ils n'introduisent jamais de complément d'objet direct.

Ex. : Çûn, aller.Hatin, venir.Mirin, mourir.Ketin, tomber.Gihaştin, arriver.Revîn, fuir.Man, rester.Girîn, pleurer.Peyivîn, parler.

Les verbes transitifs et les verbes intransitifs observent des règles iden¬

tiques pour la conjugaison de leurs temps présents et futur, mais différentes

pour celles de leurs temps passés.

On ne pourra donc conjuguer un verbe qu'à la condition de savoir,au préalable, s'il est transitif ou intransitif et de connaître, outre soninfinitif, son impératif.

121

Page 134: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

L'infinitif

144. Morphologiquement, les infinitifs kurdes se répartissent en

deux groupes principaux : celui des infinitifs en -in et celui des infinitifsen -în. Une place à part doit être faite aux doublets en -an et en -unde certains verbes.

Infinitifs en -in .

Ils comportent les variétés suivantes :

a) infinitifs en -andin.

Ex. : Şandin, envoyer.Şkênandin, casser, briser.Rijandin, répandre.Xwandin (xwendin), hre, réciter, chanter (pour les oiseaux).

On retiendra que les verbes en -andin sont tous transitifs.

Un certain nombre d'infinitifs en -andin comportent des doubletsen -tin, dont l'apparition est due à des phénomènes de contraction.

Ex. : Guvêşandin et guvaştin, presser.

Hejmirandin et hejmartin, compter.Qeşirandin et qeşartin, éplucher.Hingivandin et hingaftin, atteindre, toucher.Guhêrandin et guhartin, changer, transformer.Bijêrandin et bijartin, choisir.

Beaucoup moins fréquents sont, pour ces verbes, les doublets en

-an (cf. par. 146).

Nous verrons plus loin (par. 157) que la terminaison -andin sertà former des verbes causatifs.

b) infinitifs en -tin.

Les verbes en -tin sont, les uns transitifs, les autres intransitifs.

Ex. : Alastin, lécher (tr.).Ketin, tomber (intr.).Braştin, rôtir (tr.).

122

L'infinitif

144. Morphologiquement, les infinitifs kurdes se répartissent en

deux groupes principaux : celui des infinitifs en -in et celui des infinitifsen -în. Une place à part doit être faite aux doublets en -an et en -unde certains verbes.

Infinitifs en -in .

Ils comportent les variétés suivantes :

a) infinitifs en -andin.

Ex. : Şandin, envoyer.Şkênandin, casser, briser.Rijandin, répandre.Xwandin (xwendin), hre, réciter, chanter (pour les oiseaux).

On retiendra que les verbes en -andin sont tous transitifs.

Un certain nombre d'infinitifs en -andin comportent des doubletsen -tin, dont l'apparition est due à des phénomènes de contraction.

Ex. : Guvêşandin et guvaştin, presser.

Hejmirandin et hejmartin, compter.Qeşirandin et qeşartin, éplucher.Hingivandin et hingaftin, atteindre, toucher.Guhêrandin et guhartin, changer, transformer.Bijêrandin et bijartin, choisir.

Beaucoup moins fréquents sont, pour ces verbes, les doublets en

-an (cf. par. 146).

Nous verrons plus loin (par. 157) que la terminaison -andin sertà former des verbes causatifs.

b) infinitifs en -tin.

Les verbes en -tin sont, les uns transitifs, les autres intransitifs.

Ex. : Alastin, lécher (tr.).Ketin, tomber (intr.).Braştin, rôtir (tr.).

122

Page 135: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Avêtin, jeter, lancer (tr.).Nihêrtin, regarder (intr.).Gestin, mordre (tr.).Peyiftm, parler (intr.).

c) infinitifs en -rin.

Ils sont assez rares.

Ex. : Xwarin, manger (tr.).Vexwarin, boire (tr.).Mirin, mourir (intr.).Birin, porter (tr.).Kirin, faire (tr.).

Ces infinitifs correspondent, pour la plupart, à d'anciennes formesen -din, qui ne sont plus utihsées de nos jours en kurmancî, mais quipersistent en soranî : xwardin, xwardinewe, mirdin, birdin, kirdin.

145. Infinitifs en -în.

Comme les verbes en -tin, ils sont, les uns transitifs, les autresintransitifs.

Ex. : Bezîn, courir (intr.).Barîn, tomber du ciel, pleuvoir (intr.).Borîn, passer (intr.).Şewitîn, brûler (intr.).Anîn, apporter (tr.).Tirsîn, craindre (intr.).Pirsîn, demander, questionner (tr.).Dizîn, voler (tr.).Rîn, fienter (tr.).Kirîn, acheter (tr.).Weşîn, tomber (intr.).Girîn, pleurer (intr.).

La plupart des infinitifs en -în comportent des doublets en -iyanou -ihan, en -an et parfois en -un.

123

Avêtin, jeter, lancer (tr.).Nihêrtin, regarder (intr.).Gestin, mordre (tr.).Peyiftm, parler (intr.).

c) infinitifs en -rin.

Ils sont assez rares.

Ex. : Xwarin, manger (tr.).Vexwarin, boire (tr.).Mirin, mourir (intr.).Birin, porter (tr.).Kirin, faire (tr.).

Ces infinitifs correspondent, pour la plupart, à d'anciennes formesen -din, qui ne sont plus utihsées de nos jours en kurmancî, mais quipersistent en soranî : xwardin, xwardinewe, mirdin, birdin, kirdin.

145. Infinitifs en -în.

Comme les verbes en -tin, ils sont, les uns transitifs, les autresintransitifs.

Ex. : Bezîn, courir (intr.).Barîn, tomber du ciel, pleuvoir (intr.).Borîn, passer (intr.).Şewitîn, brûler (intr.).Anîn, apporter (tr.).Tirsîn, craindre (intr.).Pirsîn, demander, questionner (tr.).Dizîn, voler (tr.).Rîn, fienter (tr.).Kirîn, acheter (tr.).Weşîn, tomber (intr.).Girîn, pleurer (intr.).

La plupart des infinitifs en -în comportent des doublets en -iyanou -ihan, en -an et parfois en -un.

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Page 136: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Doublets en - iy an ou -ihan des verbes en-în .

Leur apparition est due aux désinences personnelles -ama, -ayî,-aya, -ana, qui interviennent dans la conjugaison de certains tempspassés. Comme le radical des verbes en -în comporte un -î final (ex. :

girîn, pleurer : girî), l'emploi de ces terminaisons nécessite la présenced'une consonne de haison, y (h, dans différents parlers de l'Est). Lavoyelle * est alors remplacée par i.

Ex. : Ez bigiriyama, que je pleurasse (de girîn).Ez bitirsiyama (ou bitirsihama), que je craignisse (de tirsîn).Tu bibeziyayî (ou bibezihayî), que tu courusses (de bezîn).

L'usage des désinences personneUes -ama, -ayî, etc. (parfois allégées

en -am, -ayî, -a, -an) propres au subjonctif et au conditionnel se trouvaétendu, dans la pratique, au prétérit et à l'imparfait de l'indicatif,d'où la coexistence des formes :

Ez giriyam et ez girîm, je pleurai.Ez tirsiyam (ou tirsiham) et ez tirsîm, je craignis.Tu beziyayî (ou bezihayî) et tu bezî, tu courus, etc.

Cette conjugaison en -am, -ayî, etc., de temps de l'indicatif normale¬ment obtenus par l'adjonction au radical verbal des désinences -m, -î,etc., ne pouvait que conduire à supposer des infinitifs en -iyan ou -ilian,suivant les parlers.

Ex. : Giriyan, girihan (girîn), pleurer.Tirsiyan, tirsiham (tirsîn), craindre.Beziyan, bezilian (bezîn), courir.Çêriyan, çêrihan (çêrîn), paître.Reviyan, revihan (revîn), fuir.

On retiendra que les doublets en -iyan ou -ihan ne peuvent s'em¬

ployer que pour la conjugaison des temps passés ; en effet, ils ne com¬

portent pas d'impératifs propres.

Ex. : Giriyan, imp. bigirî (de girîn).Tirsiyan, imp. bitvrse (de tirsîn).Beziyan, imp. bibeze (de bezîn).

124

Doublets en - iy an ou -ihan des verbes en-în .

Leur apparition est due aux désinences personnelles -ama, -ayî,-aya, -ana, qui interviennent dans la conjugaison de certains tempspassés. Comme le radical des verbes en -în comporte un -î final (ex. :

girîn, pleurer : girî), l'emploi de ces terminaisons nécessite la présenced'une consonne de haison, y (h, dans différents parlers de l'Est). Lavoyelle * est alors remplacée par i.

Ex. : Ez bigiriyama, que je pleurasse (de girîn).Ez bitirsiyama (ou bitirsihama), que je craignisse (de tirsîn).Tu bibeziyayî (ou bibezihayî), que tu courusses (de bezîn).

L'usage des désinences personneUes -ama, -ayî, etc. (parfois allégées

en -am, -ayî, -a, -an) propres au subjonctif et au conditionnel se trouvaétendu, dans la pratique, au prétérit et à l'imparfait de l'indicatif,d'où la coexistence des formes :

Ez giriyam et ez girîm, je pleurai.Ez tirsiyam (ou tirsiham) et ez tirsîm, je craignis.Tu beziyayî (ou bezihayî) et tu bezî, tu courus, etc.

Cette conjugaison en -am, -ayî, etc., de temps de l'indicatif normale¬ment obtenus par l'adjonction au radical verbal des désinences -m, -î,etc., ne pouvait que conduire à supposer des infinitifs en -iyan ou -ilian,suivant les parlers.

Ex. : Giriyan, girihan (girîn), pleurer.Tirsiyan, tirsiham (tirsîn), craindre.Beziyan, bezilian (bezîn), courir.Çêriyan, çêrihan (çêrîn), paître.Reviyan, revihan (revîn), fuir.

On retiendra que les doublets en -iyan ou -ihan ne peuvent s'em¬

ployer que pour la conjugaison des temps passés ; en effet, ils ne com¬

portent pas d'impératifs propres.

Ex. : Giriyan, imp. bigirî (de girîn).Tirsiyan, imp. bitvrse (de tirsîn).Beziyan, imp. bibeze (de bezîn).

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Page 137: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque. Dans de rares parlers de l'Est, par exemple, dans certaines régionsdu Botan, quelques infinitifs en -ihan ont pu, cependant, servir à la formationd'impératifs particuliers.

Ex. : Arïhan, imp. biarïhe, élancer fdouleurj.Gerihan, imp. bigerihe, circuler, tourner.

Par ailleurs, les infinitifs en -iyan ou -ihan ne peuvent jamais s'em¬

ployer substantivement, au contraire des formes parallèles en -în.

On ne dira jamais bariyana berfê, mais toujours barîna berfê, la chutede la neige.

146. Infinitifs en -an.

Pas plus que les verbes en -iyan ou -ihan, les verbes en -an ne con¬

stituent, à proprement parler, un groupe autonome; ce sont, dansleur totahté, des doublets. Cependant, un bon nombre d'entre eux ontentièrement supplanté, dans la pratique, les originaux dont ils dérivent.

Les infinitifs en -an proviennent :

a) de la contraction de formes en -ayîn.

Ex. : Man, rester (mayîn, aussi mandin).Dan, donner (dayîn).Zan, mettre bas (zayîn).Pan, surveiller, attendre (payîn).

b) de la contraction d'infinitifs en -andin ou en -tin.

Ex. : Kutan, frapper (de kutandin).Kolan, creuser (de kolandin).Gan, « coïre » (de giJiaştin, gihan, atteindre).Pêçan, envelopper (de pêçandin).Niyan, nihan, mettre (de niyandin et nihandin).Kelan, bouillir (de kelandin).

c) de doublets en -în, -iyan ou -ihan.

Ex. : Çêran, paître (de çêrîn, çêriyan ou çêrihan).Geran, errer (de gerîn, geriyan ou gerihan).Bezan, courir (de bezîn, beziyan ou bezihan).

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Remarque. Dans de rares parlers de l'Est, par exemple, dans certaines régionsdu Botan, quelques infinitifs en -ihan ont pu, cependant, servir à la formationd'impératifs particuliers.

Ex. : Arïhan, imp. biarïhe, élancer fdouleurj.Gerihan, imp. bigerihe, circuler, tourner.

Par ailleurs, les infinitifs en -iyan ou -ihan ne peuvent jamais s'em¬

ployer substantivement, au contraire des formes parallèles en -în.

On ne dira jamais bariyana berfê, mais toujours barîna berfê, la chutede la neige.

146. Infinitifs en -an.

Pas plus que les verbes en -iyan ou -ihan, les verbes en -an ne con¬

stituent, à proprement parler, un groupe autonome; ce sont, dansleur totahté, des doublets. Cependant, un bon nombre d'entre eux ontentièrement supplanté, dans la pratique, les originaux dont ils dérivent.

Les infinitifs en -an proviennent :

a) de la contraction de formes en -ayîn.

Ex. : Man, rester (mayîn, aussi mandin).Dan, donner (dayîn).Zan, mettre bas (zayîn).Pan, surveiller, attendre (payîn).

b) de la contraction d'infinitifs en -andin ou en -tin.

Ex. : Kutan, frapper (de kutandin).Kolan, creuser (de kolandin).Gan, « coïre » (de giJiaştin, gihan, atteindre).Pêçan, envelopper (de pêçandin).Niyan, nihan, mettre (de niyandin et nihandin).Kelan, bouillir (de kelandin).

c) de doublets en -în, -iyan ou -ihan.

Ex. : Çêran, paître (de çêrîn, çêriyan ou çêrihan).Geran, errer (de gerîn, geriyan ou gerihan).Bezan, courir (de bezîn, beziyan ou bezihan).

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Page 138: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Les infinitifs en -an des catégories (a) et (b) comportent des impéra¬tifs particuliers, à partir desquels se conjuguent normalement les

temps du troisième groupe des verbes correspondants.

Ex. : Dan (bide), zan (bizê), pan (bipê), kutan (bikute), kolan (bikole),

gan (bigê).

Les formes mayîn, dayîn, etc. ne sont presque plus usitées, et leursimpératifs ont cessé d'être employés.

Remarque I. Par exception, man a pour impératif bimîne, qui correspond à

l'ancien mandin.

Remarque IL La plupart de ces infinitifs en -an peuvent s'utiliser substantive¬ment, parallèlement aux formes en -în ou -andin.

Ex. : Man ou mayîn, séjour.Dan ou dayîn, don.Pan ou payîn, attente, surveillance.

Les infinitifs en -an de la catégorie (c) ne sont, par contre, jamais employéssubstantivement ; on ne saurait dire qu'ils comportent des impératifs propres, carceux qu'ils pourraient avoir se confondent avec les impératifs normaux des formesen -în.

Ex. : Çêran et çêrîn, imp. : biçêre.

Geran et gerîn, imp. : bigere.

Bezan et bezîn, imp. : bibeze.

147. Infinitifs en -un.

Les verbes en -un, d'ailleurs très rares, sont autant de doublets de

verbes en -în ou en -in.

Ex. : Bûn, être (de bûyîn ou biwîn).Çûn, aller, partir (de çûyîn; çûndin, encore utilisé à Diyar-beMr).Sun, aiguiser (de sûtin).Dûn, crépir (de dûyîn).Cûn, mâcher (de cûtin).Pûn, tanner (de pûyîn).Dirûn, moissonner, coudre (de dirûtin).

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Les infinitifs en -an des catégories (a) et (b) comportent des impéra¬tifs particuliers, à partir desquels se conjuguent normalement les

temps du troisième groupe des verbes correspondants.

Ex. : Dan (bide), zan (bizê), pan (bipê), kutan (bikute), kolan (bikole),

gan (bigê).

Les formes mayîn, dayîn, etc. ne sont presque plus usitées, et leursimpératifs ont cessé d'être employés.

Remarque I. Par exception, man a pour impératif bimîne, qui correspond à

l'ancien mandin.

Remarque IL La plupart de ces infinitifs en -an peuvent s'utiliser substantive¬ment, parallèlement aux formes en -în ou -andin.

Ex. : Man ou mayîn, séjour.Dan ou dayîn, don.Pan ou payîn, attente, surveillance.

Les infinitifs en -an de la catégorie (c) ne sont, par contre, jamais employéssubstantivement ; on ne saurait dire qu'ils comportent des impératifs propres, carceux qu'ils pourraient avoir se confondent avec les impératifs normaux des formesen -în.

Ex. : Çêran et çêrîn, imp. : biçêre.

Geran et gerîn, imp. : bigere.

Bezan et bezîn, imp. : bibeze.

147. Infinitifs en -un.

Les verbes en -un, d'ailleurs très rares, sont autant de doublets de

verbes en -în ou en -in.

Ex. : Bûn, être (de bûyîn ou biwîn).Çûn, aller, partir (de çûyîn; çûndin, encore utilisé à Diyar-beMr).Sun, aiguiser (de sûtin).Dûn, crépir (de dûyîn).Cûn, mâcher (de cûtin).Pûn, tanner (de pûyîn).Dirûn, moissonner, coudre (de dirûtin).

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Page 139: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Les verbes bûn (bibe) et çûn (biçe) se sont définitivement substituésà bûyîn (ou biwîn) et à çûyîn (ou çûndin). Seul, çûyîn continue à se

conjuguer, aux temps passés, dans quelques régions du Botan.

Remarque. L'emploi des infinitifs bûyîn et çûyîn (çûndin à Diyarbekir) commesubstantifs reste courant.

Les verbes sûn, dûn, cûn, pûn, dirûn ne se conjuguent qu'aux tempspassés, leurs impératifs, bisû, bidû, bicû, bipû, bidirû, étant ceux de

sûtin, dûyîn, cûtin, pûyîn, dirûtin.

L'impératif

148. La seconde personne du singulier de l'impératif des verbes simples

s'obtient en faisant précéder le radical par le préverbe « bi- », et en faisant

subir à la terminaison de l'infinitif des modifications appropriées à son type.

Ex. : Birîn, couper; bi-bir-e, coupe.

Birin, porter; bi-b-e, porte.Çêrandin, faire paître ; bi-çêr-îne, fais paître.Hejmartin, compter; bi-hejmêr-e, compte, etc.

Si l'on néglige quelques exceptions, d'aiUeurs assez rares, les impé¬ratifs kurdes sont presque tous réguliers. Ils offrent cependant unediversité assez considérable ; on devra donc s'efforcer de retenir peu à

peu les indications données dans les paragraphes qui suivent.

Remarque. Dans la langue parlée, on supprime très souvent la désinence -e

de l'impératif. Au lieu de ivere, bixwaze, birevîne, bimale, bikoje, etc., on dit wer,

bixwaz, birevîn, bimal, bikoj.Cette pratique n'est admise par la langue écrite qu'à titre de licence poétique.

149. Impératif des verbes en -andin. A l'impératif, la terminaison-andin de tous ces verbes, sans exception, est remplacée par -îne.

Ex. : Şandin, envoyer, bişîne.Revandin, ravir, birevîne.Weşandin, secouer, biweşîne.

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Les verbes bûn (bibe) et çûn (biçe) se sont définitivement substituésà bûyîn (ou biwîn) et à çûyîn (ou çûndin). Seul, çûyîn continue à se

conjuguer, aux temps passés, dans quelques régions du Botan.

Remarque. L'emploi des infinitifs bûyîn et çûyîn (çûndin à Diyarbekir) commesubstantifs reste courant.

Les verbes sûn, dûn, cûn, pûn, dirûn ne se conjuguent qu'aux tempspassés, leurs impératifs, bisû, bidû, bicû, bipû, bidirû, étant ceux de

sûtin, dûyîn, cûtin, pûyîn, dirûtin.

L'impératif

148. La seconde personne du singulier de l'impératif des verbes simples

s'obtient en faisant précéder le radical par le préverbe « bi- », et en faisant

subir à la terminaison de l'infinitif des modifications appropriées à son type.

Ex. : Birîn, couper; bi-bir-e, coupe.

Birin, porter; bi-b-e, porte.Çêrandin, faire paître ; bi-çêr-îne, fais paître.Hejmartin, compter; bi-hejmêr-e, compte, etc.

Si l'on néglige quelques exceptions, d'aiUeurs assez rares, les impé¬ratifs kurdes sont presque tous réguliers. Ils offrent cependant unediversité assez considérable ; on devra donc s'efforcer de retenir peu à

peu les indications données dans les paragraphes qui suivent.

Remarque. Dans la langue parlée, on supprime très souvent la désinence -e

de l'impératif. Au lieu de ivere, bixwaze, birevîne, bimale, bikoje, etc., on dit wer,

bixwaz, birevîn, bimal, bikoj.Cette pratique n'est admise par la langue écrite qu'à titre de licence poétique.

149. Impératif des verbes en -andin. A l'impératif, la terminaison-andin de tous ces verbes, sans exception, est remplacée par -îne.

Ex. : Şandin, envoyer, bişîne.Revandin, ravir, birevîne.Weşandin, secouer, biweşîne.

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Page 140: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Standin, prendre, bistîne.Şewitandin, brûler, bişewitîne.Pijandin, faire cuire, bipijîne.Gihandin, faire arriver, bigihîne.Hingivandin, atteindre, toucher, bihingivîne.Hêrandin, moudre, bihêrîne.Kezixandin, émonder, bikezixîne.Ceribandin, essayer, biceribîne.Rijandin, verser, répandre, birijîne.

Certains de ces verbes ont des doublets en -tin : hingivandin, hingaf-tin; hêrandin, hêrtin; kezixandin, kezaxtin; rijandin, rêtin. Ces formesabrégées comportent des impératifs particuliers, cf. par. suivant.

150. Impératif des verbes en -tin. A l'impératif, la terminaison -tinde ces verbes est remplacée par -e. Si la dernière syllabe du radicalrenferme la voyelle a, celle-ci est remplacée par un ê.

Ex. : Spartin, livrer, bispêre.

Nihêrtin, regarder, binihêre.Lehîstin, jouer, bilehîse.

Bihîstin, entendre, bibihîse.Biwartin ou bihartin, bihurtin, faire passer, bibiwêre oubibihêre, bibihure.Hêrtin, moudre, bihêre.

Girtin, prendre, bigire.Bijartin, choisir, bibijêre.Hejmartin, compter, bihejmêre (autre forme : bijmêre, d'uninfinitif : jmartin).Qeşartin, éplucher, biqeşêre.Alastin, lécher, balêse.

Bivastin, dissoudre, bibivêşe.Hilmaştin, retrousser, hilmêşe.Traştin, tailler, biterêşe.Simtin, percer, bisime.Quraftin, cueillir, biqurêfe.Parastin, garder, défendre, biparêse.

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Standin, prendre, bistîne.Şewitandin, brûler, bişewitîne.Pijandin, faire cuire, bipijîne.Gihandin, faire arriver, bigihîne.Hingivandin, atteindre, toucher, bihingivîne.Hêrandin, moudre, bihêrîne.Kezixandin, émonder, bikezixîne.Ceribandin, essayer, biceribîne.Rijandin, verser, répandre, birijîne.

Certains de ces verbes ont des doublets en -tin : hingivandin, hingaf-tin; hêrandin, hêrtin; kezixandin, kezaxtin; rijandin, rêtin. Ces formesabrégées comportent des impératifs particuliers, cf. par. suivant.

150. Impératif des verbes en -tin. A l'impératif, la terminaison -tinde ces verbes est remplacée par -e. Si la dernière syllabe du radicalrenferme la voyelle a, celle-ci est remplacée par un ê.

Ex. : Spartin, livrer, bispêre.

Nihêrtin, regarder, binihêre.Lehîstin, jouer, bilehîse.

Bihîstin, entendre, bibihîse.Biwartin ou bihartin, bihurtin, faire passer, bibiwêre oubibihêre, bibihure.Hêrtin, moudre, bihêre.

Girtin, prendre, bigire.Bijartin, choisir, bibijêre.Hejmartin, compter, bihejmêre (autre forme : bijmêre, d'uninfinitif : jmartin).Qeşartin, éplucher, biqeşêre.Alastin, lécher, balêse.

Bivastin, dissoudre, bibivêşe.Hilmaştin, retrousser, hilmêşe.Traştin, tailler, biterêşe.Simtin, percer, bisime.Quraftin, cueillir, biqurêfe.Parastin, garder, défendre, biparêse.

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Page 141: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Guhastin, transporter, biguhêse.

Guvaştin, presser, serrer, biguvêşe.Kelaştin (qelaştin), fendre, bikelêşe (biqelêşe).

Lorsque le radical du verbe se termine par l'une des sourdes/, s ou §,

il arrive que celle-ci se sonorise en v, z ou j, au contact de la désinence-e de l'impératif.

Ex. : Axaftin, parler, baxêve (d'où le doublet axivîn).Peyiftin, parler, bipeyive (d'où le doublet peyivvn).Heraftin, s'effondrer, biherêfe ou bïherêve.

Mîstin, uriner, bimîze.Gestin, mordre, bigeze.

Kuştin, tuer, bikuje.Brastin, rôtir, bibrêje.Gihastin, atteindre, bigihêje.

151. Certains verbes en -tin s'écartent de la règle générale pour laformation de leur impératif. Ce sont :

a) Les verbes en -atin, -otin, -êtin, qui prennent les terminaisons-êje, -oje et -ose.

Ex. : Patin, cuire, bipêje.

Dotin, traire, bidose.

Frotin, vendre, bifroşe.Kotin, mâcher, bikoje.Sotin, brûler, bisoje.

Avêtin, jeter, lancer, bavêje.

Rêtin, verser, répandre, birêje.Mêtin, têter, bimêje.

b) Certains verbes en -istin qui font -êse.

Ex. : Heristin, s'écraser, biherêse.

Hilawistin, suspendre, hilawêse.

Ristin, filer, birêse.

c) Certains verbes en -iştin.Ex. : Hilperiştin, escalader, se percher, hilperêşe.

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Guhastin, transporter, biguhêse.

Guvaştin, presser, serrer, biguvêşe.Kelaştin (qelaştin), fendre, bikelêşe (biqelêşe).

Lorsque le radical du verbe se termine par l'une des sourdes/, s ou §,

il arrive que celle-ci se sonorise en v, z ou j, au contact de la désinence-e de l'impératif.

Ex. : Axaftin, parler, baxêve (d'où le doublet axivîn).Peyiftin, parler, bipeyive (d'où le doublet peyivvn).Heraftin, s'effondrer, biherêfe ou bïherêve.

Mîstin, uriner, bimîze.Gestin, mordre, bigeze.

Kuştin, tuer, bikuje.Brastin, rôtir, bibrêje.Gihastin, atteindre, bigihêje.

151. Certains verbes en -tin s'écartent de la règle générale pour laformation de leur impératif. Ce sont :

a) Les verbes en -atin, -otin, -êtin, qui prennent les terminaisons-êje, -oje et -ose.

Ex. : Patin, cuire, bipêje.

Dotin, traire, bidose.

Frotin, vendre, bifroşe.Kotin, mâcher, bikoje.Sotin, brûler, bisoje.

Avêtin, jeter, lancer, bavêje.

Rêtin, verser, répandre, birêje.Mêtin, têter, bimêje.

b) Certains verbes en -istin qui font -êse.

Ex. : Heristin, s'écraser, biherêse.

Hilawistin, suspendre, hilawêse.

Ristin, filer, birêse.

c) Certains verbes en -iştin.Ex. : Hilperiştin, escalader, se percher, hilperêşe.

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Page 142: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Maliştin (maltin), balayer, bimale. ^Rûniştin, s'asseoir, rûne.Veniştin, se poser (oiseau), vene.

Remarque. Verbes composés du premier type, hilperistin, rûnistin et venistinne prennent pas le préverbe bi- à l'impératif (cf. plus loin, par. 193 et 196).

d) Certains verbes en -ûtin.

Ex. : Cûtin, mâcher, bicû (ce verbe comporte un doublet cûn).Sûtin, aiguiser, bisû.

e) Différents verbes qui forment irrégulièrement leur impératifet dont on trouvera la hste plus loin (par. 155).

152. Un certain nombre de verbes en -tin sont des doublets de

verbes en -andin, auxquels ils se sont intégralement substitués à tousles temps. Cependant, dans quelques parlers de l'Est, ces verbes en

-tin ne sont utilisés qu'aux temps des deux premiers groupes (tempspassés), ceux du troisième groupe continuant à se former sur les

impératifs en -îne, qui correspondent aux infinitifs en -andin, ce quiconfère à leur conjugaison une apparente irrégularité. On dira, p. ex.,

min hingaft, j'ai touché (de hingaftin) et ez dihingivînim, je touche(imp. bibingivîne, de hingivandin), au lieu de ez dihingêvim. Autresexemples :

Hejmartin (bihejmirîne), compter : hejmirandin.Qeşartin (biqeşirîne), éplucher : qeşirandin.Guvaştin (biguvêşîne), presser : guvêşandin.Kelaştin (bikelişîne), fendre : kelişandin.

153. Impératif des verbes en -irin. Ces verbes, d'ailleurs très rares,

remplacent, à l'impératif, leur terminaison -irin par la désinence -e.

Ex. : Kirin, faire, bike.

Birin, porter, emporter, bibe.

154. Impératif des verbes en -în, -an et -un. Les verbes en -în et ceuxdes verbes en -an et en -un qui se conjuguent à tous les temps, forment

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Maliştin (maltin), balayer, bimale. ^Rûniştin, s'asseoir, rûne.Veniştin, se poser (oiseau), vene.

Remarque. Verbes composés du premier type, hilperistin, rûnistin et venistinne prennent pas le préverbe bi- à l'impératif (cf. plus loin, par. 193 et 196).

d) Certains verbes en -ûtin.

Ex. : Cûtin, mâcher, bicû (ce verbe comporte un doublet cûn).Sûtin, aiguiser, bisû.

e) Différents verbes qui forment irrégulièrement leur impératifet dont on trouvera la hste plus loin (par. 155).

152. Un certain nombre de verbes en -tin sont des doublets de

verbes en -andin, auxquels ils se sont intégralement substitués à tousles temps. Cependant, dans quelques parlers de l'Est, ces verbes en

-tin ne sont utilisés qu'aux temps des deux premiers groupes (tempspassés), ceux du troisième groupe continuant à se former sur les

impératifs en -îne, qui correspondent aux infinitifs en -andin, ce quiconfère à leur conjugaison une apparente irrégularité. On dira, p. ex.,

min hingaft, j'ai touché (de hingaftin) et ez dihingivînim, je touche(imp. bibingivîne, de hingivandin), au lieu de ez dihingêvim. Autresexemples :

Hejmartin (bihejmirîne), compter : hejmirandin.Qeşartin (biqeşirîne), éplucher : qeşirandin.Guvaştin (biguvêşîne), presser : guvêşandin.Kelaştin (bikelişîne), fendre : kelişandin.

153. Impératif des verbes en -irin. Ces verbes, d'ailleurs très rares,

remplacent, à l'impératif, leur terminaison -irin par la désinence -e.

Ex. : Kirin, faire, bike.

Birin, porter, emporter, bibe.

154. Impératif des verbes en -în, -an et -un. Les verbes en -în et ceuxdes verbes en -an et en -un qui se conjuguent à tous les temps, forment

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Page 143: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

leur impératif par substitution de la désinence -e à leurs terminaisons-în, -an, -un.

a) Verbes en -în.

Ex. : Bezîn, courir, bibeze.

Barîn, pleuvoir, tomber du ciel, bibare.Gerîn, errer, bigere.

Çêrîn, paître, biçêre.

Borîn, passer, traverser, bibore.

Revîn, fuir, bireve.

Kirîn, acheter, bikire.Kenîn, rire, bikene.

Pirsîn, demander, bipirse.Nêrîn, regarder, binêre.

Şewitîn, brûler, bişewite.Zanîn, savoir, bizane.

Nalîn, gémir, binale. -<V

Weşîn, tomber, biweşe.Karîn, pouvoir, bikare.Çinîn, cueillir, biçine.Pijîn, cuire (intr.), bipije.Nivîsîn, écrire, binivise.Viritîn, périchter, bivirite.Rijîn, couler, se répandre, birije.

Cependant, les impératifs de quelques verbes en -în sont irréguliers.Ils seront indiqués dans la liste du par. 155.

b) Verbes en -an.

Ex. : Kolan, creuser, bikole.Dan, donner, bide.

Kutan, frapper, piler, bikute.Gihan, arriver, atteindre, bigehe.

c) Verbes en -un.

Ex. : Çûn, aller, partir, biçe.

Bûn, être, devenir, bibe.

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leur impératif par substitution de la désinence -e à leurs terminaisons-în, -an, -un.

a) Verbes en -în.

Ex. : Bezîn, courir, bibeze.

Barîn, pleuvoir, tomber du ciel, bibare.Gerîn, errer, bigere.

Çêrîn, paître, biçêre.

Borîn, passer, traverser, bibore.

Revîn, fuir, bireve.

Kirîn, acheter, bikire.Kenîn, rire, bikene.

Pirsîn, demander, bipirse.Nêrîn, regarder, binêre.

Şewitîn, brûler, bişewite.Zanîn, savoir, bizane.

Nalîn, gémir, binale. -<V

Weşîn, tomber, biweşe.Karîn, pouvoir, bikare.Çinîn, cueillir, biçine.Pijîn, cuire (intr.), bipije.Nivîsîn, écrire, binivise.Viritîn, périchter, bivirite.Rijîn, couler, se répandre, birije.

Cependant, les impératifs de quelques verbes en -în sont irréguliers.Ils seront indiqués dans la liste du par. 155.

b) Verbes en -an.

Ex. : Kolan, creuser, bikole.Dan, donner, bide.

Kutan, frapper, piler, bikute.Gihan, arriver, atteindre, bigehe.

c) Verbes en -un.

Ex. : Çûn, aller, partir, biçe.

Bûn, être, devenir, bibe.

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Page 144: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

155. On trouvera, dans ce paragraphe, la hste alphabétique des

verbes formant irrégulièrement leur impératif qui ont pu être relevésjusqu'ici.

Ajotin, pousser, conduire, bajo.Anîn, apporter, bîne (l'impératif est celui d'un doublet archaïque

înan, provenant lui-même d'une forme înandin).Danîn, poser, deyne, dêne.

Dîtin, voir, bibîne.Gan, « coïre », bigê.

Girîn, pleurer, bigirî.Gotin, dire, bibêje (l'impératif provient d'un ancien thème auquel

correspond le dumilî actuel vatiş).Hatin, venir, bê (bê ne sert qu'à former les temps du troisième

groupe ; on emploie, comme impératif proprement dit, were de werîn).Herîn, aller, hère (ce verbe ne s'emploie qu'aux temps du troisième

groupe).Hiştin, laisser, bihêle, bihîle (l'impératif provient d'un doublet hêlan).

Jentin, frapper, carder, bijene.

Jiyîn ouj'm, vivre, bvjî.Ketin, tomber, bikeve (l'impératif dérive d'une ancienne forme

kevtin, à laquelle correspond kewtin en soranî).Maliştin, balayer, bimale (l'impératif dérive d'un doublet maltin).Man ou mayîn, rester, bimîne, bimêne (d'un ancien mandin).Nivistin, dormir, binive.Pan ou payîn, surveiller, attendre, bipê.Pûyîn, tanner, bipû.Rewitîn, s'effeuiller, birewije (mais aussi birewite).Rîtin, déféquer, birî.Rûniştin, s'asseoir, rûne.Şiştin, laver, bişo.Şkestin, se casser, bişkê.Veniştin, se poser (oiseau), vene.

Vexwarin, boire, vexwe.

Werîn, venir, were (ce verbe ne s'emploie qu'aux temps du troisièmegroupe).

Xistin, faire tomber, bêxe (d'un doublet êxistin, mais aussi bixe).

132

155. On trouvera, dans ce paragraphe, la hste alphabétique des

verbes formant irrégulièrement leur impératif qui ont pu être relevésjusqu'ici.

Ajotin, pousser, conduire, bajo.Anîn, apporter, bîne (l'impératif est celui d'un doublet archaïque

înan, provenant lui-même d'une forme înandin).Danîn, poser, deyne, dêne.

Dîtin, voir, bibîne.Gan, « coïre », bigê.

Girîn, pleurer, bigirî.Gotin, dire, bibêje (l'impératif provient d'un ancien thème auquel

correspond le dumilî actuel vatiş).Hatin, venir, bê (bê ne sert qu'à former les temps du troisième

groupe ; on emploie, comme impératif proprement dit, were de werîn).Herîn, aller, hère (ce verbe ne s'emploie qu'aux temps du troisième

groupe).Hiştin, laisser, bihêle, bihîle (l'impératif provient d'un doublet hêlan).

Jentin, frapper, carder, bijene.

Jiyîn ouj'm, vivre, bvjî.Ketin, tomber, bikeve (l'impératif dérive d'une ancienne forme

kevtin, à laquelle correspond kewtin en soranî).Maliştin, balayer, bimale (l'impératif dérive d'un doublet maltin).Man ou mayîn, rester, bimîne, bimêne (d'un ancien mandin).Nivistin, dormir, binive.Pan ou payîn, surveiller, attendre, bipê.Pûyîn, tanner, bipû.Rewitîn, s'effeuiller, birewije (mais aussi birewite).Rîtin, déféquer, birî.Rûniştin, s'asseoir, rûne.Şiştin, laver, bişo.Şkestin, se casser, bişkê.Veniştin, se poser (oiseau), vene.

Vexwarin, boire, vexwe.

Werîn, venir, were (ce verbe ne s'emploie qu'aux temps du troisièmegroupe).

Xistin, faire tomber, bêxe (d'un doublet êxistin, mais aussi bixe).

132

Page 145: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Xwarin, manger, bixwe.Xivestin, xwastin, vouloir, demander, bixwaze.

Zayîn ou zan, mettre bas, bizê.

156. Les impératifs kurdes, considérés indépendamment des infini¬tifs auxquels ils correspondent, se répartissent en deux catégories :

a) Impératifs terminés par e, qui forment la majorité.

Ex. : Bikuje (de kuştin), biçêre (de çêran), bibe (de bûn), bîne (de

anîn).

b) Impératifs terminés par une voyelle longue, î, û, ê, o.

Ex. : Bijî (de jîn), birî (de rîtin), bipû (de pûyîn), bisû (de sûtin),bivê (imp. théorique de vîn ou viyan), bizê (de zayîn), bajo(de ajotin).

Cette distinction est importante pour la conjugaison des temps dutroisième groupe.

Les verbes causatifs

157. On ne relève, en kurde, qu'un très petit nombre de verbesintransitifs comportant des correspondants transitifs issus de racinesdifférentes.

Ex. : Hatin, venir, et anîn, apporter, amener.Ketin, tomber, et xistin, faire tomber.Bûn, devenir, et kirin, faire.

Par contre, tout verbe intransitif est susceptible de fournir undérivé transitif. Ce dernier s'obtient en suffixant la terminaisoninfinitive -andin au thème de l'impératif, allégé, au préalable, de ladésinence -e et du préverbe bi-.

Les verbes ainsi formés sont dits causatifs.

Ex. : Werîn (were), venir ; werandin, apporter, faire venir.Rijîn (birije), couler, se répandre; rijandin, répandre.Şewitîn (bişewite), brûler (intr.) ; şewitandin, brûler (tr.).

133

Xwarin, manger, bixwe.Xivestin, xwastin, vouloir, demander, bixwaze.

Zayîn ou zan, mettre bas, bizê.

156. Les impératifs kurdes, considérés indépendamment des infini¬tifs auxquels ils correspondent, se répartissent en deux catégories :

a) Impératifs terminés par e, qui forment la majorité.

Ex. : Bikuje (de kuştin), biçêre (de çêran), bibe (de bûn), bîne (de

anîn).

b) Impératifs terminés par une voyelle longue, î, û, ê, o.

Ex. : Bijî (de jîn), birî (de rîtin), bipû (de pûyîn), bisû (de sûtin),bivê (imp. théorique de vîn ou viyan), bizê (de zayîn), bajo(de ajotin).

Cette distinction est importante pour la conjugaison des temps dutroisième groupe.

Les verbes causatifs

157. On ne relève, en kurde, qu'un très petit nombre de verbesintransitifs comportant des correspondants transitifs issus de racinesdifférentes.

Ex. : Hatin, venir, et anîn, apporter, amener.Ketin, tomber, et xistin, faire tomber.Bûn, devenir, et kirin, faire.

Par contre, tout verbe intransitif est susceptible de fournir undérivé transitif. Ce dernier s'obtient en suffixant la terminaisoninfinitive -andin au thème de l'impératif, allégé, au préalable, de ladésinence -e et du préverbe bi-.

Les verbes ainsi formés sont dits causatifs.

Ex. : Werîn (were), venir ; werandin, apporter, faire venir.Rijîn (birije), couler, se répandre; rijandin, répandre.Şewitîn (bişewite), brûler (intr.) ; şewitandin, brûler (tr.).

133

Page 146: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Pijîn (bipije), cuire; pijandin, faire cuire.Bezîn (bibeze), courir; bezandin, faire courir.Mirin (bimire), mourir; mirandin, faire mourir.Çûn, aller; şandin (şiyandin), envoyer (d'un ancien infinitifqui existe encore en zaza : şîn, aller, mais qui ne s'emploie plus,en kurmancî, que substantivement, dans le sens de « deuil»).Jiyîn (bijî), vivre ; jiyandin, faire vivre.Çêrîn (biçêre), paître (intr.); çêrandin, paître (tr.).

. Tirsîn (bitirse), craindre; tirsandin, effrayer.Terikîn (biterike), se crevasser; terikandin, crevasser.Derizîn (biderize), se fendre; derizandin, fendre.Qelişîn (biqelişe), se fendre ; qelişandin, fendre.Buhartin (bibuhêre), passer ; buhêrandin, faire passer.

Remarque I. La terminaison -andin peut, mais plus rarement, s'ajouter à des

thèmes déjà transitifs. Les dérivés ainsi obtenus donnent généralement, en français,le sens de l'équivalent du verbe original précédé de « faire ».

Ex. : Pirsîn (bipirse), demander, interroger; pirsandin, faire demander.

Il arrive aussi, dans le cas des transitifs, que la présence de la terminaison -andinne modifie nullement le sens du thème primitif.

Ex. : Nivîsîn (binivîse), écrire; nivîsandin (binivîsîne), écrire.

Remarque IL La terminaison -andin est fréquemment employée pour formerdes verbes à partir de racines étrangères.

Ex. : Ceribandin, essayer (de l'arabe).Belifandin, bluffer (de l'anglais).Qedimandin, présenter (de l'arabe).Wesandin, commander (de l'arabe).

Remarque III. La formation du causatif de certains types de verbes composésobéit à des règles particulières (cf. plus loin, Ch. XIV).

Proverbe. Adetên bav û bapîran, kerik xweştir in ji hêjîran, (si) les

coutumes des ancêtres (le veulent ainsi), les figues vertes sont meil¬

leures que les figues mûres.

134

Pijîn (bipije), cuire; pijandin, faire cuire.Bezîn (bibeze), courir; bezandin, faire courir.Mirin (bimire), mourir; mirandin, faire mourir.Çûn, aller; şandin (şiyandin), envoyer (d'un ancien infinitifqui existe encore en zaza : şîn, aller, mais qui ne s'emploie plus,en kurmancî, que substantivement, dans le sens de « deuil»).Jiyîn (bijî), vivre ; jiyandin, faire vivre.Çêrîn (biçêre), paître (intr.); çêrandin, paître (tr.).

. Tirsîn (bitirse), craindre; tirsandin, effrayer.Terikîn (biterike), se crevasser; terikandin, crevasser.Derizîn (biderize), se fendre; derizandin, fendre.Qelişîn (biqelişe), se fendre ; qelişandin, fendre.Buhartin (bibuhêre), passer ; buhêrandin, faire passer.

Remarque I. La terminaison -andin peut, mais plus rarement, s'ajouter à des

thèmes déjà transitifs. Les dérivés ainsi obtenus donnent généralement, en français,le sens de l'équivalent du verbe original précédé de « faire ».

Ex. : Pirsîn (bipirse), demander, interroger; pirsandin, faire demander.

Il arrive aussi, dans le cas des transitifs, que la présence de la terminaison -andinne modifie nullement le sens du thème primitif.

Ex. : Nivîsîn (binivîse), écrire; nivîsandin (binivîsîne), écrire.

Remarque IL La terminaison -andin est fréquemment employée pour formerdes verbes à partir de racines étrangères.

Ex. : Ceribandin, essayer (de l'arabe).Belifandin, bluffer (de l'anglais).Qedimandin, présenter (de l'arabe).Wesandin, commander (de l'arabe).

Remarque III. La formation du causatif de certains types de verbes composésobéit à des règles particulières (cf. plus loin, Ch. XIV).

Proverbe. Adetên bav û bapîran, kerik xweştir in ji hêjîran, (si) les

coutumes des ancêtres (le veulent ainsi), les figues vertes sont meil¬

leures que les figues mûres.

134

Page 147: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

IX. CONJUGAISON DU VERBE INTRANSITIF

(TEMPS DU PREMIER GROUPE)

158. Les temps du premier groupe sont les suivants :

a) Indicatif : prétérit, prétérit narratif, imparfait, imparfaitduratif.

b) Imparfait du subjonctif.

c) Conditionnel (lre forme).

Tous ces temps se conjuguent à partir de la troisième personne dusingulier du prétérit, qui dérive elle-même de l'infinitif.

159. Du point de vue de la conjugaison des temps du premiergroupe, les infinitifs doivent être répartis en deux catégories :

a) Les infinitifs en -in (ex. : ketin, tomber; hatin, venir; mirin,mourir, etc.).

La troisième personne du singulier du prétérit de ces verbes s'ob¬

tient par suppression de la désinence -in de leur infinitif.Ex. : Hat, (il) vint (de hatin).

Ket, (il) tomba (de ketin).Mir, (il) mourut (de mirin).

b) Les infinitifs dont la terminaison comporte une voyelle longue,à savoir les infinitifs en -în (et leurs doublets en -iyan et -ihan), les

infinitifs en -an (ex. : man, rester) et les infinitifs en -un.

La troisième personne du singulier du prétérit de tous ces verbess'obtient par simple suppression de Yn de la terminaison infinitive.

Ex. : Bezî, (il) courut (de bezîn).

Revî, (il) fuit (de revîn).Reviya, (il) fuit (de reviyan).

135

IX. CONJUGAISON DU VERBE INTRANSITIF

(TEMPS DU PREMIER GROUPE)

158. Les temps du premier groupe sont les suivants :

a) Indicatif : prétérit, prétérit narratif, imparfait, imparfaitduratif.

b) Imparfait du subjonctif.

c) Conditionnel (lre forme).

Tous ces temps se conjuguent à partir de la troisième personne dusingulier du prétérit, qui dérive elle-même de l'infinitif.

159. Du point de vue de la conjugaison des temps du premiergroupe, les infinitifs doivent être répartis en deux catégories :

a) Les infinitifs en -in (ex. : ketin, tomber; hatin, venir; mirin,mourir, etc.).

La troisième personne du singulier du prétérit de ces verbes s'ob¬

tient par suppression de la désinence -in de leur infinitif.Ex. : Hat, (il) vint (de hatin).

Ket, (il) tomba (de ketin).Mir, (il) mourut (de mirin).

b) Les infinitifs dont la terminaison comporte une voyelle longue,à savoir les infinitifs en -în (et leurs doublets en -iyan et -ihan), les

infinitifs en -an (ex. : man, rester) et les infinitifs en -un.

La troisième personne du singulier du prétérit de tous ces verbess'obtient par simple suppression de Yn de la terminaison infinitive.

Ex. : Bezî, (il) courut (de bezîn).

Revî, (il) fuit (de revîn).Reviya, (il) fuit (de reviyan).

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Page 148: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ma, (il) resta (de man).Çû, (il) partit (de çûn).Bû, (il) fut (de bûn).

Par suite de la persistance, à la 3e pers. sing. du prétérit, de lavoyelle longue de la terminaison infinitive, la conjugaison de ces

verbes présente des particularités qui apparaîtront plus loin (par.163-165).

Tous les exemples qui seront cités dans ce chapitre, tant pour les

verbes en -in que pour les autres, seront choisis parmi les verbesintransitifs simples. La conjugaison des verbes transitifs, ainsi que

celle des verbes composés, fera l'objet de chapitres particuliers.

Verbes en -in

160. Nous prendrons comme exemple ketin (bikeve), tomber.

Temps de l'indicatif.

a) Prétérit.

Il se conjugue par adjonction des désinences personnelles -im, -î(lère et 2e pers. sing.) et -in (pour les trois pers. du pi.) au thème de latroisième personne du singulier, ket, elle-même obtenue par suppres¬

sion de la terminaison -in de l'infinitif (cf. par. précédent).

Ez ketim, je tombai.Tu ketî, tu tombas.Ew ket, il/elle tomba.Em ketin, nous tombâmes.Hon ketin, vous tombâtes.Ew ketin, ils/elles tombèrent.

Remarque I. Le prétérit a tantôt le sens du passé défini, tantôt celui du passé

composé : ez ketim, je tombai, je suis tombé(e), etc.

Remarque IL Dans certains parlers de l'Est (Behdînan), la désinence person¬

nelle du pluriel est -în.

Ex. : Em, hon, ew ketin, pour em, hon, ew ketin.Au Botan, cette désinence est -î. On dit : em, hon, ew ketî.

136

Ma, (il) resta (de man).Çû, (il) partit (de çûn).Bû, (il) fut (de bûn).

Par suite de la persistance, à la 3e pers. sing. du prétérit, de lavoyelle longue de la terminaison infinitive, la conjugaison de ces

verbes présente des particularités qui apparaîtront plus loin (par.163-165).

Tous les exemples qui seront cités dans ce chapitre, tant pour les

verbes en -in que pour les autres, seront choisis parmi les verbesintransitifs simples. La conjugaison des verbes transitifs, ainsi que

celle des verbes composés, fera l'objet de chapitres particuliers.

Verbes en -in

160. Nous prendrons comme exemple ketin (bikeve), tomber.

Temps de l'indicatif.

a) Prétérit.

Il se conjugue par adjonction des désinences personnelles -im, -î(lère et 2e pers. sing.) et -in (pour les trois pers. du pi.) au thème de latroisième personne du singulier, ket, elle-même obtenue par suppres¬

sion de la terminaison -in de l'infinitif (cf. par. précédent).

Ez ketim, je tombai.Tu ketî, tu tombas.Ew ket, il/elle tomba.Em ketin, nous tombâmes.Hon ketin, vous tombâtes.Ew ketin, ils/elles tombèrent.

Remarque I. Le prétérit a tantôt le sens du passé défini, tantôt celui du passé

composé : ez ketim, je tombai, je suis tombé(e), etc.

Remarque IL Dans certains parlers de l'Est (Behdînan), la désinence person¬

nelle du pluriel est -în.

Ex. : Em, hon, ew ketin, pour em, hon, ew ketin.Au Botan, cette désinence est -î. On dit : em, hon, ew ketî.

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Page 149: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

b) Prétérit narratif.

Le prétérit narratif, dont le sens correspond à peu près à celui dupassé composé français, s'obtient en ajoutant à la troisième personnedu singulier du prétérit les désinences suivantes : -ime, -iye, -iye (pourchacune des trois pers. du sing.) et -ine (pour les trois pers. du plur.).

Ez ketime, je suis tombé(e).Tu ketiye, tu es tombé(e).Ew ketiye, il/elle est tombé(e).Em ketine, nous sommes tombé(e)s.Hon ketine, vous êtes tombé(e)s.Ew ketine, ils/elles sont tombé(e)s.

Remarque III. Il ne faut pas confondre « ketiye », 3e pers. du sing. du prétéritnarratif avec « kete », forme secondaire de la troisième pers. du sing. du prétérit,obtenue par adjonction à « ket » d'un e euphonique, qui n'entraîne aucune modi¬fication de sens.

Ex. : Xencera min ket erdê (ou kete erdê), mon poignard est tombé par terre.

c) Imparfait.

Il se conjugue par adjonction du préverbe di- aux diverses per¬

sonnes du prétérit.

Ez diketim, je tombais.Tu diketî, tu tombais.Ew diket, il/elle tombait.Em diketin, nous tombions.Hon diketin, vous tombiez.Ew diketin, ils/elles tombaient.

Remarque IV. Dans certains parlers, le préverbe di- perd son i au contactd'une voyelle initiale. Il devient alors d- ou t-. Le même phénomène peut se produireavec les verbes qui commencent par h ; en ce cas, cette consonne est élidée.

Ex. : Ez dêsiyam ou têşiyam, je souffrais, pour : ez diêsiyam.Ez tatim, je venais, pour : ez dihatim.

d) Imparfait duratif.

Ce temps, presque entièrement tombé en désuétude, s'obtient par

137

b) Prétérit narratif.

Le prétérit narratif, dont le sens correspond à peu près à celui dupassé composé français, s'obtient en ajoutant à la troisième personnedu singulier du prétérit les désinences suivantes : -ime, -iye, -iye (pourchacune des trois pers. du sing.) et -ine (pour les trois pers. du plur.).

Ez ketime, je suis tombé(e).Tu ketiye, tu es tombé(e).Ew ketiye, il/elle est tombé(e).Em ketine, nous sommes tombé(e)s.Hon ketine, vous êtes tombé(e)s.Ew ketine, ils/elles sont tombé(e)s.

Remarque III. Il ne faut pas confondre « ketiye », 3e pers. du sing. du prétéritnarratif avec « kete », forme secondaire de la troisième pers. du sing. du prétérit,obtenue par adjonction à « ket » d'un e euphonique, qui n'entraîne aucune modi¬fication de sens.

Ex. : Xencera min ket erdê (ou kete erdê), mon poignard est tombé par terre.

c) Imparfait.

Il se conjugue par adjonction du préverbe di- aux diverses per¬

sonnes du prétérit.

Ez diketim, je tombais.Tu diketî, tu tombais.Ew diket, il/elle tombait.Em diketin, nous tombions.Hon diketin, vous tombiez.Ew diketin, ils/elles tombaient.

Remarque IV. Dans certains parlers, le préverbe di- perd son i au contactd'une voyelle initiale. Il devient alors d- ou t-. Le même phénomène peut se produireavec les verbes qui commencent par h ; en ce cas, cette consonne est élidée.

Ex. : Ez dêsiyam ou têşiyam, je souffrais, pour : ez diêsiyam.Ez tatim, je venais, pour : ez dihatim.

d) Imparfait duratif.

Ce temps, presque entièrement tombé en désuétude, s'obtient par

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Page 150: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

adjonction du préverbe di- aux différentes personnes du prétéritnarratif. Il peut s'utiliser pour exprimer une action qui était en trainde s'accomphr à un moment donné du passé. Pratiquement, son sens

ne diffère de celui de l'imparfait ordinaire que par une très faiblenuance.

Ez diketime, j'étais en train de tomber.Tu diketiye, tu étais en train de tomber.Ew diketiye, il/elle était en train de tomber.Em diketine, nous étions en train de tomber.Hon diketine, vous étiez en train de tomber.Ew diketine, ils/elles étaient en train de tomber.

161. Imparfait du subjonctif.

Il se conjugue à partir de la troisième personne du singulier duprétérit. On l'obtient en adjoignant à celle-ci, d'une part, le préverbebi- et, de l'autre, les désinences -ama (lre pers. sing.), -ayî (2e pers.

sing.), -a (3e pers. sing.), -ana (pour les trois pers. du plur.).Le subjonctif est, en général, introduit par les conjonctions bila

(que), ko (que), da ko (afin que), etc.(Bila) ez biketama, que je tombasse.(Bila) tu biketayî, que tu tombasses.(Bila) ew biketa, qu'il/elle tombât.(Bila) em biketana, que nous tombassions.(Bila) hon biketana, que vous tombassiez.(Bila) ew biketana, qu'ils/elles tombassent.

Remarque I. Lorsque le verbe, conjugué à l'imparfait du subjonctif, comporteplus de trois syllabes, on a tendance à alléger les désinences personnelles de leur-a final, d'où les formes : ez biketam, hon biketan, ew biketan.

La désinence régulière de la troisième personne du singulier est, en réalité, -aya ;

c'est à la chute de l'a final qu'elle est redevable de son aspect le plus fréquent, -a

(ew biketa, pour ew biketaya).Dans divers parlers, la désinence de la seconde personne du singulier est abusive¬

ment -aya (tu biketaya, pour tu biketayî) ; celle de la troisième est alors toujours -a.

Remarque IL Lorsque le verbe comporte une voyelle initiale, le préverbe bi-est susceptible de perdre son i. Nous reprendrons les exemples du par. 160, Rem. IL

Ez bêsiyama, que je souffrisse, au lieu de : ez biêsiyama.Ez batama, que je vinsse, au lieu de : ez bihatama.

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adjonction du préverbe di- aux différentes personnes du prétéritnarratif. Il peut s'utiliser pour exprimer une action qui était en trainde s'accomphr à un moment donné du passé. Pratiquement, son sens

ne diffère de celui de l'imparfait ordinaire que par une très faiblenuance.

Ez diketime, j'étais en train de tomber.Tu diketiye, tu étais en train de tomber.Ew diketiye, il/elle était en train de tomber.Em diketine, nous étions en train de tomber.Hon diketine, vous étiez en train de tomber.Ew diketine, ils/elles étaient en train de tomber.

161. Imparfait du subjonctif.

Il se conjugue à partir de la troisième personne du singulier duprétérit. On l'obtient en adjoignant à celle-ci, d'une part, le préverbebi- et, de l'autre, les désinences -ama (lre pers. sing.), -ayî (2e pers.

sing.), -a (3e pers. sing.), -ana (pour les trois pers. du plur.).Le subjonctif est, en général, introduit par les conjonctions bila

(que), ko (que), da ko (afin que), etc.(Bila) ez biketama, que je tombasse.(Bila) tu biketayî, que tu tombasses.(Bila) ew biketa, qu'il/elle tombât.(Bila) em biketana, que nous tombassions.(Bila) hon biketana, que vous tombassiez.(Bila) ew biketana, qu'ils/elles tombassent.

Remarque I. Lorsque le verbe, conjugué à l'imparfait du subjonctif, comporteplus de trois syllabes, on a tendance à alléger les désinences personnelles de leur-a final, d'où les formes : ez biketam, hon biketan, ew biketan.

La désinence régulière de la troisième personne du singulier est, en réalité, -aya ;

c'est à la chute de l'a final qu'elle est redevable de son aspect le plus fréquent, -a

(ew biketa, pour ew biketaya).Dans divers parlers, la désinence de la seconde personne du singulier est abusive¬

ment -aya (tu biketaya, pour tu biketayî) ; celle de la troisième est alors toujours -a.

Remarque IL Lorsque le verbe comporte une voyelle initiale, le préverbe bi-est susceptible de perdre son i. Nous reprendrons les exemples du par. 160, Rem. IL

Ez bêsiyama, que je souffrisse, au lieu de : ez biêsiyama.Ez batama, que je vinsse, au lieu de : ez bihatama.

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Page 151: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

162. Conditionnel (lre forme).

Il s'obtient en suffixant au pronom sujet de l'imparfait du sub¬

jonctif l'élément -e, ou en le faisant suivre de de.

Ezê (ez de) biketama, je serais tombé(e).Tué (tu de) biketayî, tu serais tombé(e).Ewê (ew de) biketa, il/elle serait tombé(e).Emê (em de) biketana, nous serions tombé(e)s.Honê (hon de) biketana, vous seriez tombé(e)s.Ewê (ew de) biketana, ils/eUes seraient tombé(e)s.

Remarque. Les observations des Remarques I et II du par. 161 s'appliquentégalement à ce temps.

Les formes ezê, tué (aussi tiivê et tê), ewê, etc., proviennent de lacontraction des différents pronoms avec l'adverbe de, qui paraît avoirété, à l'origine, d'emploi normal pour la conjugaison du conditionnel.

La contraction de cet adverbe avec le sujet cesse d'être admiselorsque ce dernier est autre qu'un pronom personnel.

Ex. : Lezgîn de (ou wê) bihata, Lezgîn serait venu (et non Lezgînê

bihata).Brayê min de (ou wê) biketa, mon frère serait tombé.Kî de bimira? Qui serait mort? (mirin, mourir; kî, pronominterrogatif).Ev (ew) de bibeziya, celui-ci (celui-là) aurait couru.

La contraction est également impossible avec les pronoms per¬

sonnels sujets lorsque ceux-ci sont séparés de l'adverbe de (ou wê)

par un autre mot.

Ex. : Ez dihî de bihatama, je serais venu hier (au lieu de : ezê dihîbihatama).

Avec un sujet de la troisième personne autre qu'un pronom per¬

sonnel, la contraction wê (pour ew de) peut s'utiliser pour remplacerl'adverbe de.

Ex. : Lezgîn wê biketa, Lezgîn serait tombé, pour : Lezgîn de biketa.

Il serait par contre incorrect de dire :

139

162. Conditionnel (lre forme).

Il s'obtient en suffixant au pronom sujet de l'imparfait du sub¬

jonctif l'élément -e, ou en le faisant suivre de de.

Ezê (ez de) biketama, je serais tombé(e).Tué (tu de) biketayî, tu serais tombé(e).Ewê (ew de) biketa, il/elle serait tombé(e).Emê (em de) biketana, nous serions tombé(e)s.Honê (hon de) biketana, vous seriez tombé(e)s.Ewê (ew de) biketana, ils/eUes seraient tombé(e)s.

Remarque. Les observations des Remarques I et II du par. 161 s'appliquentégalement à ce temps.

Les formes ezê, tué (aussi tiivê et tê), ewê, etc., proviennent de lacontraction des différents pronoms avec l'adverbe de, qui paraît avoirété, à l'origine, d'emploi normal pour la conjugaison du conditionnel.

La contraction de cet adverbe avec le sujet cesse d'être admiselorsque ce dernier est autre qu'un pronom personnel.

Ex. : Lezgîn de (ou wê) bihata, Lezgîn serait venu (et non Lezgînê

bihata).Brayê min de (ou wê) biketa, mon frère serait tombé.Kî de bimira? Qui serait mort? (mirin, mourir; kî, pronominterrogatif).Ev (ew) de bibeziya, celui-ci (celui-là) aurait couru.

La contraction est également impossible avec les pronoms per¬

sonnels sujets lorsque ceux-ci sont séparés de l'adverbe de (ou wê)

par un autre mot.

Ex. : Ez dihî de bihatama, je serais venu hier (au lieu de : ezê dihîbihatama).

Avec un sujet de la troisième personne autre qu'un pronom per¬

sonnel, la contraction wê (pour ew de) peut s'utiliser pour remplacerl'adverbe de.

Ex. : Lezgîn wê biketa, Lezgîn serait tombé, pour : Lezgîn de biketa.

Il serait par contre incorrect de dire :

139

Page 152: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ew wê biketa, il serait tombé.Ew wê biketana, ils seraient tombés.

Il faut dire : ewê biketa, ou : ew de biketa.

Ewê biketana, ou : ew de biketana.

Verbes en -în, -an, -un

163. Leur conjugaison s'opère, selon les temps et les personnes, soitpar contraction de la désinence personnelle avec la voyelle finalelongue du radical, soit à l'aide d'une consonne euphonique intercalaire(y ou w selon les cas).

Verbes en -în. Exemple : bezîn (bibeze), courir.

1) Temps de l'indicatif.

a) Prétérit.

Ez bezîm, je courus.Tu bezî, tu courus.Ew bezî, il/elle courut.Em bezîn, nous courûmes.Hon bezîn, vous courûtes.Ew bezîn, ils /elles coururent.

Remarque I. A l'Est, une forme archaïque, tu beziyî (dont bezî est la contrac¬tion), est encore usitée à la 2e pers. du sing.

b) Prétérit narratif.

Ez bezîme, j'ai couru.Tu beziye, tu as couru.Ew beziye, il/elle a couru.Em bezîne, nous avons couru.Hon bezîne, vous avez couru.Ew bezîne, ils/elles ont couru.

140

Ew wê biketa, il serait tombé.Ew wê biketana, ils seraient tombés.

Il faut dire : ewê biketa, ou : ew de biketa.

Ewê biketana, ou : ew de biketana.

Verbes en -în, -an, -un

163. Leur conjugaison s'opère, selon les temps et les personnes, soitpar contraction de la désinence personnelle avec la voyelle finalelongue du radical, soit à l'aide d'une consonne euphonique intercalaire(y ou w selon les cas).

Verbes en -în. Exemple : bezîn (bibeze), courir.

1) Temps de l'indicatif.

a) Prétérit.

Ez bezîm, je courus.Tu bezî, tu courus.Ew bezî, il/elle courut.Em bezîn, nous courûmes.Hon bezîn, vous courûtes.Ew bezîn, ils /elles coururent.

Remarque I. A l'Est, une forme archaïque, tu beziyî (dont bezî est la contrac¬tion), est encore usitée à la 2e pers. du sing.

b) Prétérit narratif.

Ez bezîme, j'ai couru.Tu beziye, tu as couru.Ew beziye, il/elle a couru.Em bezîne, nous avons couru.Hon bezîne, vous avez couru.Ew bezîne, ils/elles ont couru.

140

Page 153: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

c) Imparfait.

Ez dibezîm,Tu dibezî,Ew dibezî,Em dibezîn,Hon dibezîn,Ew dibezîn,

d) Imparfait duratif.

Ez dibezîme,

Tu dibeziye,Ew dibeziye,Em dibezîne,

Hon dibezîne,

Ew dibezîne,

2) Imparfait du

(Bila) ez bibeziyama,(Bila) tu bibeziyayî,(Bila) ew bibeziya,(Bila) em bibezïyana,(Bila) hon bibezïyana,(Bila) ew bibezïyana,

je courais,tu courais,il/elle courait,nous courions,vous couriez,ils/elles couraient.

j'étais en train de courir.tu étais en train de courir,il/elle était en train de courir,nous étions en train de courir,vous étiez en train de courir.ils/elles étaient en train de courir.

subjonctif.

que je courusse,que tu courusses,

qu'il/elle courût,que nous courussions,que vous courussiez,

qu'ils/elles courussent.

3) Conditionnel (lre forme).

Ezê (ez de) bibeziyama,Tué (tu de) bibeziyayî,Ewê (ew de) bibeziya,Emê (em de) bibezïyana,Honê (hon de) bibezïyana,Ewê (ew de) bibezïyana,

] aurais couru,

tu aurais couru.il/elle aurait couru,nous aurions couru,vous auriez couru,ils/elles auraient couru.

Remarque IL On a vu plus haut qu'un grand nombre de verbes en -in com¬

portent des doublets en -iyan ou -ihan (cf. par. 145). H arrive souvent que ces

derniers soient, au prétérit et à l'imparfait de l'indicatif, plus vivants que lesformes parallèles en -în. Ils se conjuguent sur le modèle des verbes en -an (cf. par.suivant).

141

c) Imparfait.

Ez dibezîm,Tu dibezî,Ew dibezî,Em dibezîn,Hon dibezîn,Ew dibezîn,

d) Imparfait duratif.

Ez dibezîme,

Tu dibeziye,Ew dibeziye,Em dibezîne,

Hon dibezîne,

Ew dibezîne,

2) Imparfait du

(Bila) ez bibeziyama,(Bila) tu bibeziyayî,(Bila) ew bibeziya,(Bila) em bibezïyana,(Bila) hon bibezïyana,(Bila) ew bibezïyana,

je courais,tu courais,il/elle courait,nous courions,vous couriez,ils/elles couraient.

j'étais en train de courir.tu étais en train de courir,il/elle était en train de courir,nous étions en train de courir,vous étiez en train de courir.ils/elles étaient en train de courir.

subjonctif.

que je courusse,que tu courusses,

qu'il/elle courût,que nous courussions,que vous courussiez,

qu'ils/elles courussent.

3) Conditionnel (lre forme).

Ezê (ez de) bibeziyama,Tué (tu de) bibeziyayî,Ewê (ew de) bibeziya,Emê (em de) bibezïyana,Honê (hon de) bibezïyana,Ewê (ew de) bibezïyana,

] aurais couru,

tu aurais couru.il/elle aurait couru,nous aurions couru,vous auriez couru,ils/elles auraient couru.

Remarque IL On a vu plus haut qu'un grand nombre de verbes en -in com¬

portent des doublets en -iyan ou -ihan (cf. par. 145). H arrive souvent que ces

derniers soient, au prétérit et à l'imparfait de l'indicatif, plus vivants que lesformes parallèles en -în. Ils se conjuguent sur le modèle des verbes en -an (cf. par.suivant).

141

Page 154: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Ez beziyam (ou beziham, bezam) et ez dibeziyam (ou dibeziham, dibezam),

au lieu de ez bezîm et de ez dibezîm.Ez giriyam, je pleurai, et ez digiriyam, au lieu de ez girîm et de ez digirîm.

164. Verbes en -an. Exemple : man (bimînë), rester.

1) Temps de l'indicatif.

a) Prétérit.

Ez mam,

Tu mayî,Ew ma,

Em man,Hon man,Ew man,

b) Prétérit narratif.Ez marne,

Tu maye,

Ew maye,

Em mane,

Hon mane,

Ew mane,

c) Imparfait.

Ez dimam,Tu dimayî,Ew dima,Em diman,Hon diman,Ew diman,

d) Imparfait duratif.Ez dimame,Tu dimaye,Ew dimaye,Em dimane,Hon dimane,Ew dimane,

je restai, je suis resté(e).

tu restas, tu es resté(e).il/elle resta, il/elle est resté(e).nous restâmes, nous sommes resté(e)s.

vous restâtes, vous êtes resté(e)s.

ils/elles restèrent, ils/elles sont resté(e)s.

je suis resté(e).tu es resté(e).

il/elle est resté(e).

nous sommes resté(e)s.

vous êtes resté(e)s.

ils/elles sont resté(e)s.

je restais,tu restais,il/elle restait,nous restions,vous restiez,ils/elles restaient.

je restais (alors),tu restais (alors),il/elle restait (alors),nous restions (alors),vous restiez (alors),ils/elles restaient (alors).

142

Ex. : Ez beziyam (ou beziham, bezam) et ez dibeziyam (ou dibeziham, dibezam),

au lieu de ez bezîm et de ez dibezîm.Ez giriyam, je pleurai, et ez digiriyam, au lieu de ez girîm et de ez digirîm.

164. Verbes en -an. Exemple : man (bimînë), rester.

1) Temps de l'indicatif.

a) Prétérit.

Ez mam,

Tu mayî,Ew ma,

Em man,Hon man,Ew man,

b) Prétérit narratif.Ez marne,

Tu maye,

Ew maye,

Em mane,

Hon mane,

Ew mane,

c) Imparfait.

Ez dimam,Tu dimayî,Ew dima,Em diman,Hon diman,Ew diman,

d) Imparfait duratif.Ez dimame,Tu dimaye,Ew dimaye,Em dimane,Hon dimane,Ew dimane,

je restai, je suis resté(e).

tu restas, tu es resté(e).il/elle resta, il/elle est resté(e).nous restâmes, nous sommes resté(e)s.

vous restâtes, vous êtes resté(e)s.

ils/elles restèrent, ils/elles sont resté(e)s.

je suis resté(e).tu es resté(e).

il/elle est resté(e).

nous sommes resté(e)s.

vous êtes resté(e)s.

ils/elles sont resté(e)s.

je restais,tu restais,il/elle restait,nous restions,vous restiez,ils/elles restaient.

je restais (alors),tu restais (alors),il/elle restait (alors),nous restions (alors),vous restiez (alors),ils/elles restaient (alors).

142

Page 155: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

2) Imparfait

(Bila) ez bimama,(Bila) tu bimayayî,(Bila) ew bimaya,(Bila) em bimana,(Bila) hon bimana,(Bila) ew bimana,

du subjonctif.

que je restasse,

que tu restasses,

qu'il/elle restât,que nous restassions,que vous restassiez.qu'ils/eUes restassent.

3) Conditionnel ( 1 r e forme)

Ezê (ez de) bimama,Tué (tu de) bimayayî,Ewê (ew de) bimaya,Emê (em de) bimana,Honê (hon de) bimana,Ewê (ew de) bimana,

je serais resté(e).

tu serais resté(e).

il/elle serait resté(e).nous serions resté(e)s.

vous seriez resté(e)s.

ils /elles seraient resté(e)s.

165. Verbes en -un. Exemple : çûn (biçe), aller, partir.

1) Temps de l'indicatif.

a) Prétérit.

Ez çûm,Tu çûyî,Ew çû,

Em çûn,Hon çûn,Ew çûn,

b) Prétérit narratif.

Ez çûme,

Tu çûye,

Ew çûye,

Em çûne,

Hon çûne,

Ew çûne,

j'allai.tu allas.il /elle alla.nous allâmes.vous allâtes.ils/elles allèrent.

je suis allé(e).tu es allé(e).il/elle est allé(e).nous sommes allé(e)s.

vous êtes allé(e)s.

ils/elles sont allé(e)s.

143

2) Imparfait

(Bila) ez bimama,(Bila) tu bimayayî,(Bila) ew bimaya,(Bila) em bimana,(Bila) hon bimana,(Bila) ew bimana,

du subjonctif.

que je restasse,

que tu restasses,

qu'il/elle restât,que nous restassions,que vous restassiez.qu'ils/eUes restassent.

3) Conditionnel ( 1 r e forme)

Ezê (ez de) bimama,Tué (tu de) bimayayî,Ewê (ew de) bimaya,Emê (em de) bimana,Honê (hon de) bimana,Ewê (ew de) bimana,

je serais resté(e).

tu serais resté(e).

il/elle serait resté(e).nous serions resté(e)s.

vous seriez resté(e)s.

ils /elles seraient resté(e)s.

165. Verbes en -un. Exemple : çûn (biçe), aller, partir.

1) Temps de l'indicatif.

a) Prétérit.

Ez çûm,Tu çûyî,Ew çû,

Em çûn,Hon çûn,Ew çûn,

b) Prétérit narratif.

Ez çûme,

Tu çûye,

Ew çûye,

Em çûne,

Hon çûne,

Ew çûne,

j'allai.tu allas.il /elle alla.nous allâmes.vous allâtes.ils/elles allèrent.

je suis allé(e).tu es allé(e).il/elle est allé(e).nous sommes allé(e)s.

vous êtes allé(e)s.

ils/elles sont allé(e)s.

143

Page 156: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

c) Imparfait.

Ez diçûm,Tu diçûyî,Ew diçû,Em diçûn,Hon diçûn,Ew diçûn,

d) Imparfait duratif.

Ez diçûme,Tu diçûye,Ew diçûye,Em diçûne,Hon diçûne,Ew diçûne,

2) Imparfait du

(Bila) ez biçiwama,(Bila) tu biçiwayî,(Bila) ew biçiwa,(Bila) em biçiwana,(Bila) hon biçiwana,(Bila) ew biçiwana,

3) Conditionnel

Ezê (ez de) biçiwama,Tuê (tu de) biçiwayî,Ewê (ew de) biçiwa,Emê (em de) biçiwana,Honê (hon de) biçiwana,Ewê (ew de) biçiwana,

j'allais,tu allais,il/elle allait,nous allions,vous alliez,ils/elles allaient.

j'allais (alors),tu allais (alors),il/elle allait (alors),nous allions (alors),vous alliez (alors),ils/elles allaient (alors).

subjonctif.

que j'allasse,que tu aUasses.

qu'il/elle allât,que nous allassions,que vous allassiez,qu'ils /elles allassent.

(lre forme).

je serais allé(e).tu serais allé(e).il/elle serait allé(e).nous serions allé(e)s.

vous seriez allé(e)s.

ils /elles seraient allé(e)s

144

c) Imparfait.

Ez diçûm,Tu diçûyî,Ew diçû,Em diçûn,Hon diçûn,Ew diçûn,

d) Imparfait duratif.

Ez diçûme,Tu diçûye,Ew diçûye,Em diçûne,Hon diçûne,Ew diçûne,

2) Imparfait du

(Bila) ez biçiwama,(Bila) tu biçiwayî,(Bila) ew biçiwa,(Bila) em biçiwana,(Bila) hon biçiwana,(Bila) ew biçiwana,

3) Conditionnel

Ezê (ez de) biçiwama,Tuê (tu de) biçiwayî,Ewê (ew de) biçiwa,Emê (em de) biçiwana,Honê (hon de) biçiwana,Ewê (ew de) biçiwana,

j'allais,tu allais,il/elle allait,nous allions,vous alliez,ils/elles allaient.

j'allais (alors),tu allais (alors),il/elle allait (alors),nous allions (alors),vous alliez (alors),ils/elles allaient (alors).

subjonctif.

que j'allasse,que tu aUasses.

qu'il/elle allât,que nous allassions,que vous allassiez,qu'ils /elles allassent.

(lre forme).

je serais allé(e).tu serais allé(e).il/elle serait allé(e).nous serions allé(e)s.

vous seriez allé(e)s.

ils /elles seraient allé(e)s

144

Page 157: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Conjugaison négative.

166. La conjugaison négative des temps du premier groupe s'obtient,pour les temps de l'indicatif, en faisant précéder le verbe de la néga¬

tion ne.

Ex. : verbe ketin.

Prétérit : ez ne ketim, je ne tombai pas, etc.

Prétérit narratif : ez ne ketime, je ne suis pas tombé(e), etc.

Imparfait : ez ne diketim, je ne tombais pas, etc.

Imparfait duratif : ez ne diketime, je n'étais pas en train de tomber,etc.

A l'imparfait du subjonctif et au conditionnel (lre forme), la négationne se substitue au préverbe bi et s'écrit en un seul mot avec le verbe.

Ex. : verbe ketin.

Imparfait du subjonctif : bila ez neketama, que je ne tombasse pas,

etc.

Conditionnel (lre forme) : ezê neketama, je ne serais pas tombé(e), etc.

Proverbe. Ko agir li çiyê ket, ter û hişk tev de dişewitin, quand le feuprend à la montagne, humide ou sec, tout brûle.

145

Conjugaison négative.

166. La conjugaison négative des temps du premier groupe s'obtient,pour les temps de l'indicatif, en faisant précéder le verbe de la néga¬

tion ne.

Ex. : verbe ketin.

Prétérit : ez ne ketim, je ne tombai pas, etc.

Prétérit narratif : ez ne ketime, je ne suis pas tombé(e), etc.

Imparfait : ez ne diketim, je ne tombais pas, etc.

Imparfait duratif : ez ne diketime, je n'étais pas en train de tomber,etc.

A l'imparfait du subjonctif et au conditionnel (lre forme), la négationne se substitue au préverbe bi et s'écrit en un seul mot avec le verbe.

Ex. : verbe ketin.

Imparfait du subjonctif : bila ez neketama, que je ne tombasse pas,

etc.

Conditionnel (lre forme) : ezê neketama, je ne serais pas tombé(e), etc.

Proverbe. Ko agir li çiyê ket, ter û hişk tev de dişewitin, quand le feuprend à la montagne, humide ou sec, tout brûle.

145

Page 158: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

X. LE VERBE BÛN

167. Le verbe bûn (doublet, bûyîn) signifie, selon les temps aux¬

quels il est employé et selon les constructions auxquelles il donne heu,tantôt « être », tantôt « devenir ». Il sert, à certains de ces temps, de

verbe auxiliaire pour la formation des temps composés. Il importedonc d'aborder son étude avant d'entreprendre celle des temps en

question.

168. « Bûn » aux temps du premier groupe (cf. par. 158).

a) Prétérit.

Ce temps donne, selon le contexte, le sens de l'imparfait de l'indicatifou du passé défini du verbe « être ».

Ez dewlemend bûm, j'étais (je fus) riche.Tu dewlemend bûyî, tu étais (tu fus) riche.Ew bu, il/eUe était (fut) . . .

Em bûn, nous étions (fûmes) . . .

Hon bûn, vous étiez (fûtes) . . .

Ew bûn, ils/elles étaient (furent) . . .

Remarque I. Lorsque l'attribut se trouve placé, à ce temps, après le verbe etnon avant, le sens est celui de « devenir ».

Ex. : Ez bûm dewlemend, je devins riche.

Dans certains parlers de l'Ouest, on supplée à l'inversion par l'emploi de lapréposition bi :

Ex. : Ez bi dewlemend bûm, pour ez bûm dewlemend.

Cette remarque s'applique à tous les temps de bûn comportant le sens de « être ».

b) Prétérit narratif.

Sens de « devenir ».

Ez dewlemend bûme, je devins, je suis devenu riche.Tu dewlemend bûyî, tu devins, tu es devenu riche.Etc. (le verbe se conjugue selon les règles apphcables aux verbes

en -un).

146

X. LE VERBE BÛN

167. Le verbe bûn (doublet, bûyîn) signifie, selon les temps aux¬

quels il est employé et selon les constructions auxquelles il donne heu,tantôt « être », tantôt « devenir ». Il sert, à certains de ces temps, de

verbe auxiliaire pour la formation des temps composés. Il importedonc d'aborder son étude avant d'entreprendre celle des temps en

question.

168. « Bûn » aux temps du premier groupe (cf. par. 158).

a) Prétérit.

Ce temps donne, selon le contexte, le sens de l'imparfait de l'indicatifou du passé défini du verbe « être ».

Ez dewlemend bûm, j'étais (je fus) riche.Tu dewlemend bûyî, tu étais (tu fus) riche.Ew bu, il/eUe était (fut) . . .

Em bûn, nous étions (fûmes) . . .

Hon bûn, vous étiez (fûtes) . . .

Ew bûn, ils/elles étaient (furent) . . .

Remarque I. Lorsque l'attribut se trouve placé, à ce temps, après le verbe etnon avant, le sens est celui de « devenir ».

Ex. : Ez bûm dewlemend, je devins riche.

Dans certains parlers de l'Ouest, on supplée à l'inversion par l'emploi de lapréposition bi :

Ex. : Ez bi dewlemend bûm, pour ez bûm dewlemend.

Cette remarque s'applique à tous les temps de bûn comportant le sens de « être ».

b) Prétérit narratif.

Sens de « devenir ».

Ez dewlemend bûme, je devins, je suis devenu riche.Tu dewlemend bûyî, tu devins, tu es devenu riche.Etc. (le verbe se conjugue selon les règles apphcables aux verbes

en -un).

146

Page 159: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque IL Ez bûme dewlemend comporte une nuance plus affirmative queez dewlemend bûme.

c) Imparfait.

Sens de « devenir ».

Ez dibûm, je devenais.

Etc.

d) Imparfait narratif.

Ez dibûme, même sens. Peu usité.

e) Imparfait du subjonctif.

Il comporte deux formes, l'une dépourvue du préverbe bi-, et quidonne le sens de « être », l'autre comportant le préverbe bi- et donnantle sens de « devenir ». On notera que cette différenciation morpholo¬gique intervient à tous les temps du subjonctif et du conditionnel de

bûn.

1) « être ».

(Bila) ez biwama (bûma, bama),

(Bila) tu biwayî (bayî),(Bila) ew biwa (bûya),(Bila) em biwana (bûna, bana),

(Bila) hon biwana (bûna, bana),(Bila) ew biwana (bûna, bana).

2) « devenir ».

(Bila) ez bibiwama (bibûma, bibama),(Bila) tu bibiwayî (bibûyî, bibayî),(Bila) ew bibiwa (bibûya, biba),(Bila) em bibiwana (bibûna, bibana),(Bila) hon bibiwana (bûna, bana),(Bila) ew bibiwana (bibûna, bibana),

que je fusse,

que tu fusses,

qu'il/elle fût.que nous fussions,que vous fussiez,

qu'ils /elles fussent.

que je devinsse,que tu devinsses,

qu'il/elle devînt,que nous devinssions,que vous devinssiez,qu'ils/elles devinssent.

147

Remarque IL Ez bûme dewlemend comporte une nuance plus affirmative queez dewlemend bûme.

c) Imparfait.

Sens de « devenir ».

Ez dibûm, je devenais.

Etc.

d) Imparfait narratif.

Ez dibûme, même sens. Peu usité.

e) Imparfait du subjonctif.

Il comporte deux formes, l'une dépourvue du préverbe bi-, et quidonne le sens de « être », l'autre comportant le préverbe bi- et donnantle sens de « devenir ». On notera que cette différenciation morpholo¬gique intervient à tous les temps du subjonctif et du conditionnel de

bûn.

1) « être ».

(Bila) ez biwama (bûma, bama),

(Bila) tu biwayî (bayî),(Bila) ew biwa (bûya),(Bila) em biwana (bûna, bana),

(Bila) hon biwana (bûna, bana),(Bila) ew biwana (bûna, bana).

2) « devenir ».

(Bila) ez bibiwama (bibûma, bibama),(Bila) tu bibiwayî (bibûyî, bibayî),(Bila) ew bibiwa (bibûya, biba),(Bila) em bibiwana (bibûna, bibana),(Bila) hon bibiwana (bûna, bana),(Bila) ew bibiwana (bibûna, bibana),

que je fusse,

que tu fusses,

qu'il/elle fût.que nous fussions,que vous fussiez,

qu'ils /elles fussent.

que je devinsse,que tu devinsses,

qu'il/elle devînt,que nous devinssions,que vous devinssiez,qu'ils/elles devinssent.

147

Page 160: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

e) Conditionnel (lre forme).

Il comporte également deux formes, l'une avec et l'autre sans lepréverbe bi-. Elles donnent respectivement le sens de « être » et de

« devenir ».

1) « être ».

Ezê (ez de) biwama (bûma, bama), j'aurais été.

Tuê (tu de) biwayî (bayî), tu aurais été.

Etc.

2) « devenir ».

Ezê (ez de) bibiwama (bibûma, bibama), je serais devenu(e).Tuê (tu de) bibiwayî (bibûyayî, bibayî), tu serais devenu(e).

Etc.

169. « Bûn » aux temps du second groupe.

a) Plus-que-parfait.

Sens de « être » ; « devenir » si l'attribut suit le verbe.

Ez bû bûm, j'avais été.

Tu bû bûyî, tu avais été.

Ew bû bû, il/eUe avait été.

Em bû bûn, nous avions été.

Hon bû bûn, vous aviez été.

Ew bû bûn, ils /elles avaient été.

b) Plus-que-parfait approximatif.

Sens de « devenir ».

Ez bû bûme, j'étais devenu.

Etc.

c) Futur antérieur.

Inusité.

148

e) Conditionnel (lre forme).

Il comporte également deux formes, l'une avec et l'autre sans lepréverbe bi-. Elles donnent respectivement le sens de « être » et de

« devenir ».

1) « être ».

Ezê (ez de) biwama (bûma, bama), j'aurais été.

Tuê (tu de) biwayî (bayî), tu aurais été.

Etc.

2) « devenir ».

Ezê (ez de) bibiwama (bibûma, bibama), je serais devenu(e).Tuê (tu de) bibiwayî (bibûyayî, bibayî), tu serais devenu(e).

Etc.

169. « Bûn » aux temps du second groupe.

a) Plus-que-parfait.

Sens de « être » ; « devenir » si l'attribut suit le verbe.

Ez bû bûm, j'avais été.

Tu bû bûyî, tu avais été.

Ew bû bû, il/eUe avait été.

Em bû bûn, nous avions été.

Hon bû bûn, vous aviez été.

Ew bû bûn, ils /elles avaient été.

b) Plus-que-parfait approximatif.

Sens de « devenir ».

Ez bû bûme, j'étais devenu.

Etc.

c) Futur antérieur.

Inusité.

148

Page 161: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

d) Plus-que-parfait du subjonctif;

Sens de « être ».

(Bila) ez bû biwama, que j'eusse été.

Etc.

e) Conditionnel (2e forme).

Sens de « être ».

Ez de bû biwama, si j'eusse été.

Etc.

La conjugaison négative de bûn aux temps et modes des deuxpremiers groupes s'effectue régulièrement (cf. par. 166 et 177).

170. « Bûn » aux temps du troisième groupe.

a) Impératif.

Be, sois.

Bibe, deviens.Bin, soyez.

Bibin, devenez.

b) Présent de l'indicatif.

Dans le sens de «être», bûn se conjugue à ce temps sous une

forme brève. Il se trouve précédé de l'attribut.

Deux cas sont à distinguer :

l'attribut se termine par une consonne.

Ez mezin im, je suis grand(e).Tu mezin î, tu es grand(e).Ew mezin e, il/elle est grand(e).Em mezin in, nous sommes grand(e)s.Hon mezin in, vous êtes grand(e)s.Ew mezin in, ils/elles sont grand(e)s.

149

d) Plus-que-parfait du subjonctif;

Sens de « être ».

(Bila) ez bû biwama, que j'eusse été.

Etc.

e) Conditionnel (2e forme).

Sens de « être ».

Ez de bû biwama, si j'eusse été.

Etc.

La conjugaison négative de bûn aux temps et modes des deuxpremiers groupes s'effectue régulièrement (cf. par. 166 et 177).

170. « Bûn » aux temps du troisième groupe.

a) Impératif.

Be, sois.

Bibe, deviens.Bin, soyez.

Bibin, devenez.

b) Présent de l'indicatif.

Dans le sens de «être», bûn se conjugue à ce temps sous une

forme brève. Il se trouve précédé de l'attribut.

Deux cas sont à distinguer :

l'attribut se termine par une consonne.

Ez mezin im, je suis grand(e).Tu mezin î, tu es grand(e).Ew mezin e, il/elle est grand(e).Em mezin in, nous sommes grand(e)s.Hon mezin in, vous êtes grand(e)s.Ew mezin in, ils/elles sont grand(e)s.

149

Page 162: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

l'attribut se termine par une voyelle,

Ez tî me, je suis assoiffé(e) ; j'ai soif.Tutîyî, tu es assoiffé(e).

Ew tî ye, il/elle est assoiffé(e).

Em tî ne, nous sommes assoiffé(e)s.

Hon tî ne, vous êtes assoiffé(e)s.Ew tî ne, ils/elles sont assoiffé(e)s.

Remarque. En l'absence d'attribut, ez im, tu yî, ew e, etc., signifient « c'estmoi », «c'est toi », « c'est lui/elle », etc.

Conjugaison négative.

Si le présent du verbe bûn est employé sans attribut, la négation est

ne; elle se place avant le sujet.

Ex. : Ne ez im, ce n'est pas moi.Ne tu yî, ce n'est pas toi.Etc.

Si le verbe comporte un attribut, la négation ne précède celui-ci.

Ex. : Ez ne ciwan im, je ne suis pas jeune.Ez bawer dikim ko tu ne dijmina min î, je crois que tu n'es pas

mon ennemie.

Dans d'autres emplois, le négatif du présent de bûn se confond avec

celui de hebûn, avoir, exister : cf. par. 211 (3).

Ex. : Ez nînim, je n'existe pas.

Dans le sens de «devenir», le présent de bûn se conjuguede façon régulière sur l'impératif bibe. L'attribut précède normalementle verbe, mais il peut aussi bien le suivre.

Ez ... dibim, je deviens.Tu ... dibî, tu deviens.Etc.

150

l'attribut se termine par une voyelle,

Ez tî me, je suis assoiffé(e) ; j'ai soif.Tutîyî, tu es assoiffé(e).

Ew tî ye, il/elle est assoiffé(e).

Em tî ne, nous sommes assoiffé(e)s.

Hon tî ne, vous êtes assoiffé(e)s.Ew tî ne, ils/elles sont assoiffé(e)s.

Remarque. En l'absence d'attribut, ez im, tu yî, ew e, etc., signifient « c'estmoi », «c'est toi », « c'est lui/elle », etc.

Conjugaison négative.

Si le présent du verbe bûn est employé sans attribut, la négation est

ne; elle se place avant le sujet.

Ex. : Ne ez im, ce n'est pas moi.Ne tu yî, ce n'est pas toi.Etc.

Si le verbe comporte un attribut, la négation ne précède celui-ci.

Ex. : Ez ne ciwan im, je ne suis pas jeune.Ez bawer dikim ko tu ne dijmina min î, je crois que tu n'es pas

mon ennemie.

Dans d'autres emplois, le négatif du présent de bûn se confond avec

celui de hebûn, avoir, exister : cf. par. 211 (3).

Ex. : Ez nînim, je n'existe pas.

Dans le sens de «devenir», le présent de bûn se conjuguede façon régulière sur l'impératif bibe. L'attribut précède normalementle verbe, mais il peut aussi bien le suivre.

Ez ... dibim, je deviens.Tu ... dibî, tu deviens.Etc.

150

Page 163: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Conjugaison négative

La conjugaison négative se fait à l'aide de la négation na, qui est de

règle pour le présent de l'indicatif (cf. par. 182).

Ez ... nabim, je ne deviens pas, je ne deviendrai pas.

Tu ... nabî, tu ne deviens pas, tu ne deviendras pas, etc.

Remarque. Bien que peu fréquemment, la conjugaison négative de ce tempspeut rendre l'idée de « ne pas être, ne pouvoir être ».

Ex. : Beran bê qiloç nabe, il n'y a pas de bélier sans cornes.

c) Présent duratif.

Pratiquement inusité.

d) Futur.

Dans le sens de « être », il se conjugue sans le préverbe bi-,

Ezê (ez de) mezin bim, je serai grand(e).Tuê (tu de) mezin bî, tu seras grand(e).Etc.

Dans le sens de « devenir », bûn utilise au contraire le préverbe bi-,mais dans ce cas, il fait la plupart du temps fonction d'auxiliaire pourla formation de verbes composés (cf. Ch. XIV).

Ezê (ez de) mezin bibim, je deviendrai grand(e), je grandirai (mezin bûn,grandir).

Etc.

e) Présent du subjonctif.

Sens de « être ».

(Bila) ez ... bim, que je sois.

(Bila) tu ... bî, que tu soies.

(Bila) ew ... be, qu'il/elle soit.(Bila) em ... bin, que nous soyons.Etc.

151

Conjugaison négative

La conjugaison négative se fait à l'aide de la négation na, qui est de

règle pour le présent de l'indicatif (cf. par. 182).

Ez ... nabim, je ne deviens pas, je ne deviendrai pas.

Tu ... nabî, tu ne deviens pas, tu ne deviendras pas, etc.

Remarque. Bien que peu fréquemment, la conjugaison négative de ce tempspeut rendre l'idée de « ne pas être, ne pouvoir être ».

Ex. : Beran bê qiloç nabe, il n'y a pas de bélier sans cornes.

c) Présent duratif.

Pratiquement inusité.

d) Futur.

Dans le sens de « être », il se conjugue sans le préverbe bi-,

Ezê (ez de) mezin bim, je serai grand(e).Tuê (tu de) mezin bî, tu seras grand(e).Etc.

Dans le sens de « devenir », bûn utilise au contraire le préverbe bi-,mais dans ce cas, il fait la plupart du temps fonction d'auxiliaire pourla formation de verbes composés (cf. Ch. XIV).

Ezê (ez de) mezin bibim, je deviendrai grand(e), je grandirai (mezin bûn,grandir).

Etc.

e) Présent du subjonctif.

Sens de « être ».

(Bila) ez ... bim, que je sois.

(Bila) tu ... bî, que tu soies.

(Bila) ew ... be, qu'il/elle soit.(Bila) em ... bin, que nous soyons.Etc.

151

Page 164: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Sens de « devenir ».

(Bila) ez ... bibim, que je devienne.(Bila) tu ... bibî, que tu deviennes.

(Bila) ew ... bibe, qu'il/elle devienne.(Bila) em ... bibin, que nous devenions.Etc.

Sous la réserve des anomalies signalées à l'alinéa (b) du présentparagraphe, la conjugaison négative des temps du troisième groupe de

bûn s'opère régulièrement suivant les règles données plus loin (par. 182).

Proverbe. Zêr di zikaka de winda nabe, l'or ne peut se perdre dans les

rues.

152

Sens de « devenir ».

(Bila) ez ... bibim, que je devienne.(Bila) tu ... bibî, que tu deviennes.

(Bila) ew ... bibe, qu'il/elle devienne.(Bila) em ... bibin, que nous devenions.Etc.

Sous la réserve des anomalies signalées à l'alinéa (b) du présentparagraphe, la conjugaison négative des temps du troisième groupe de

bûn s'opère régulièrement suivant les règles données plus loin (par. 182).

Proverbe. Zêr di zikaka de winda nabe, l'or ne peut se perdre dans les

rues.

152

Page 165: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XL CONJUGAISON DU VERBE INTRANSITIF

LES PARTICIPES ET LES TEMPS DU SECOND GROUPE

(TEMPS COMPOSÉS)

171. Le verbe kurde comporte deux sortes de participes : le participeen -î (participe passé ou adjectif verbal) et le participe apocope.

Le participe en -î s'obtient :

a) pour les verbes en -in, en remplaçant la terminaison -in del'infinitif par la voyelle -î.

Ex. : Hatî, venu (de hatin, venir).Ketî, tombé (de ketin, tomber).Mirî, mort (de mirin, mourir).

b) pour les verbes en -în, en retranchant Yn de la terminaison de

l'infinitif.Ex. : Girî, qui a pleuré (de girîn, pleurer).

Revî, qui a fui (de revîn, fuir).Zayî, qui a enfanté (de zayîn, enfanter, mettre bas).

c) pour les verbes en -an, en retranchant Yn de la terminaisoninfinitive et en ajoutant au thème ainsi obtenu la désinence -yî.

Ex. : Mayî, resté (de man, rester).Payî, qui a attendu (de pan, attendre).

Les doublets en -iyan ou -ihan des verbes en -în donnent eux aussi

régulièrement des adjectifs verbaux.

Ex. : Revîn (reviyan, revihan), fuir : revî, reviyayî, revihayî, qui a fui.Gerîn (geriyan, gerihan), errer, tourner : gerî, geriyayî, gerihayî,qui a erré.Bezîn (beziyan, bezihan), courir : bezî, beziyayî, bezihayî, qui a

couru.

153

XL CONJUGAISON DU VERBE INTRANSITIF

LES PARTICIPES ET LES TEMPS DU SECOND GROUPE

(TEMPS COMPOSÉS)

171. Le verbe kurde comporte deux sortes de participes : le participeen -î (participe passé ou adjectif verbal) et le participe apocope.

Le participe en -î s'obtient :

a) pour les verbes en -in, en remplaçant la terminaison -in del'infinitif par la voyelle -î.

Ex. : Hatî, venu (de hatin, venir).Ketî, tombé (de ketin, tomber).Mirî, mort (de mirin, mourir).

b) pour les verbes en -în, en retranchant Yn de la terminaison de

l'infinitif.Ex. : Girî, qui a pleuré (de girîn, pleurer).

Revî, qui a fui (de revîn, fuir).Zayî, qui a enfanté (de zayîn, enfanter, mettre bas).

c) pour les verbes en -an, en retranchant Yn de la terminaisoninfinitive et en ajoutant au thème ainsi obtenu la désinence -yî.

Ex. : Mayî, resté (de man, rester).Payî, qui a attendu (de pan, attendre).

Les doublets en -iyan ou -ihan des verbes en -în donnent eux aussi

régulièrement des adjectifs verbaux.

Ex. : Revîn (reviyan, revihan), fuir : revî, reviyayî, revihayî, qui a fui.Gerîn (geriyan, gerihan), errer, tourner : gerî, geriyayî, gerihayî,qui a erré.Bezîn (beziyan, bezihan), courir : bezî, beziyayî, bezihayî, qui a

couru.

153

Page 166: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

d) les verbes en -un ont, pour participes passés, ceux des verbesen -în ou en -in, dont ils dérivent (cf. par. 147).

Ex. : Çûn, aller : çûyî, allé (de çûyîn).Bûn, devenir, être : bûyî, devenu, été (de bûyîn).Cûn, mâcher : cûtî, mâché (de cûtin).Dirûn, coudre, moissonner : dirûtî, cousu, moissonné (de

dirûtin).

172. Le participe passé ou adjectif verbal, sur l'emploi duquel nousreviendrons, donne un sens voisin de celui de son correspondantfrançais. Mais il comporte une nuance active pour les verbes intransi¬tifs, passive pour les verbes transitifs.

Ex. : Ketî, tombé, qui est tombé (de ketin, intr.).Kuştî, tué, qui a été tué (de kuştin, tr.).Kirî, fait, qui a été fait (de kirin, tr.).Gotî, dit, qui a été dit (de gotin, tr.).

Remarque. Il importe de ne pas confondre avec le participe passé les formesen -î qui apparaissent parfois au prétérit narratif par suite d'une contraction de ladésinence personnelle.

Ex. : Tistê gotî ev e, ce qui a été dit (litt. : la chose dite est cela; gotî, participe

Tiştê min gotî ev e, ce que j'ai dit, c'est cela (pour tistê ko min gotiye ev e).

Tistên gotî ev in, les choses qui ont été dites sont cela (gotî, participe passé).

Tistên min gotî ev in, les choses que j'ai dites sont cela (pour tistên ko mingotine ev in).

173. Le participe apocope s'obtient, pour tous les verbes, par simplesuppression de Yn de la terminaison infmitive.

Ex. : Hati (de hatin) ; keti (de ketin) ; miri (de mirin) ; zayî (de

zayîn) ; ma (de man) ; da (de dan) ; çû (de çûn) ; bû (de bûn), etc.

Le participe apocope n'est employé que pour la conjugaison des

temps composés. Il ne se rencontre jamais isolément.

Remarque. On relève dans le plus-que-parfait approximatif une troisièmeforme de participe : c'est un participe apocope auquel s'ajoute le préverbe di-.

Ex. : Diketi (de ketin).

154

d) les verbes en -un ont, pour participes passés, ceux des verbesen -în ou en -in, dont ils dérivent (cf. par. 147).

Ex. : Çûn, aller : çûyî, allé (de çûyîn).Bûn, devenir, être : bûyî, devenu, été (de bûyîn).Cûn, mâcher : cûtî, mâché (de cûtin).Dirûn, coudre, moissonner : dirûtî, cousu, moissonné (de

dirûtin).

172. Le participe passé ou adjectif verbal, sur l'emploi duquel nousreviendrons, donne un sens voisin de celui de son correspondantfrançais. Mais il comporte une nuance active pour les verbes intransi¬tifs, passive pour les verbes transitifs.

Ex. : Ketî, tombé, qui est tombé (de ketin, intr.).Kuştî, tué, qui a été tué (de kuştin, tr.).Kirî, fait, qui a été fait (de kirin, tr.).Gotî, dit, qui a été dit (de gotin, tr.).

Remarque. Il importe de ne pas confondre avec le participe passé les formesen -î qui apparaissent parfois au prétérit narratif par suite d'une contraction de ladésinence personnelle.

Ex. : Tistê gotî ev e, ce qui a été dit (litt. : la chose dite est cela; gotî, participe

Tiştê min gotî ev e, ce que j'ai dit, c'est cela (pour tistê ko min gotiye ev e).

Tistên gotî ev in, les choses qui ont été dites sont cela (gotî, participe passé).

Tistên min gotî ev in, les choses que j'ai dites sont cela (pour tistên ko mingotine ev in).

173. Le participe apocope s'obtient, pour tous les verbes, par simplesuppression de Yn de la terminaison infmitive.

Ex. : Hati (de hatin) ; keti (de ketin) ; miri (de mirin) ; zayî (de

zayîn) ; ma (de man) ; da (de dan) ; çû (de çûn) ; bû (de bûn), etc.

Le participe apocope n'est employé que pour la conjugaison des

temps composés. Il ne se rencontre jamais isolément.

Remarque. On relève dans le plus-que-parfait approximatif une troisièmeforme de participe : c'est un participe apocope auquel s'ajoute le préverbe di-.

Ex. : Diketi (de ketin).

154

Page 167: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Les temps du second groupe

174. Les temps composés sont au nombre de six. Ce sont :

a) Pour l'indicatif : le plus-que-parfait, le plus-que-parfait approxi¬matif et le futur antérieur.

b) Pour le subjonctif : le subjonctif passé et le plus-que-parfaitdu subjonctif.

c) Le conditionnel (2e forme).

d) A l'ensemble de ces temps correspond un infinitif composé.

Ex. : Hati bûn, être venu.

Remarque. Les seuls de tous ces temps qui soient d'un emploi vraiment courantsont : le plus- que-parfait de l'indicatif, le passé et le plus-que-parfait du subjonctif,le conditionnel (2e forme).

Les temps composés se forment à l'aide du participe apocope conjugué

avec certains temps de l'auxiliaire bûn. Les temps de bûn ainsi uti¬

lisés aux divers modes sont les suivants : prétérit, subjonctif présent et

imparfait (conjugués dans le sens et sous la forme de « être »).

175. Temps composés des verbes en -in.

Nous conserverons comme exemple le verbe ketin (bikeve), tomber,dont le participe apocope est keti.

1 Infinitif composé.

Keti bûn, être tombé.

2 Temps de l'indicatif.

a) Plus-que-parfait.

Il se conjugue à l'aide du prétérit de bûn.

Ez keti bûm, j'étais tombé(e).Tu keti bûyî, tu étais tombé(e).Ew keti bû, il/elle était tombé(e).

155

Les temps du second groupe

174. Les temps composés sont au nombre de six. Ce sont :

a) Pour l'indicatif : le plus-que-parfait, le plus-que-parfait approxi¬matif et le futur antérieur.

b) Pour le subjonctif : le subjonctif passé et le plus-que-parfaitdu subjonctif.

c) Le conditionnel (2e forme).

d) A l'ensemble de ces temps correspond un infinitif composé.

Ex. : Hati bûn, être venu.

Remarque. Les seuls de tous ces temps qui soient d'un emploi vraiment courantsont : le plus- que-parfait de l'indicatif, le passé et le plus-que-parfait du subjonctif,le conditionnel (2e forme).

Les temps composés se forment à l'aide du participe apocope conjugué

avec certains temps de l'auxiliaire bûn. Les temps de bûn ainsi uti¬

lisés aux divers modes sont les suivants : prétérit, subjonctif présent et

imparfait (conjugués dans le sens et sous la forme de « être »).

175. Temps composés des verbes en -in.

Nous conserverons comme exemple le verbe ketin (bikeve), tomber,dont le participe apocope est keti.

1 Infinitif composé.

Keti bûn, être tombé.

2 Temps de l'indicatif.

a) Plus-que-parfait.

Il se conjugue à l'aide du prétérit de bûn.

Ez keti bûm, j'étais tombé(e).Tu keti bûyî, tu étais tombé(e).Ew keti bû, il/elle était tombé(e).

155

Page 168: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Em keti bûn, nous étions tombé(e)s.Hon keti bûn, vous étiez tombé(e)s.Ew keti bûn, ils /elles étaient tombé(e)s.

Forme négative :

Ez ne keti bûm, je n'étais pas tombé(e).Tu ne keti bûyî, tu n'étais pas tombé(e).Ew ne keti bû, il/elle n'était pas tombé(e).Em ne keti bûn, nous n'étions pas tombé(e)s.Etc.

b) Plus-que-parfait approximatif.

Il se forme à l'aide du participe apocope précédé de di- et du prétéritde bûn.

Ez diketi bûm, j'aUais tomber.Tu diketi bûyî, tu allais tomber.Ew diketi bû, il/elle allait tomber.Em diketi bûn, nous allions tomber.Hon diketi bûn, vous alliez tomber.Ew diketi bûn, ils/elles allaient tomber.

Forme négative :

Ez ne diketi bûm, je n'allais pas tomber.Tu ne diketi bûyî, tu n'allais pas tomber.Ew ne diketi bû, il/elle n'allait pas tomber.Em ne diketi bûn, nous n'aUions pas tomber.Etc.

c) Futur antérieur.

Il se forme à partir du passé du subjonctif (cf. alinéa suivant), en

faisant suivre le sujet de ce temps par l'adverbe de qui se contracte le

plus souvent avec le pronom sujet sous la forme -ê.

Ezê (ez de) keti bim, je serai tombé(e).Tuê (tu de) keti bî, tu seras tombé(e).Ewê (ew de) keti be, il/elle sera tombé(e).Emê (em de) keti bin, nous serons tombé(e)s.Honê (hon de) keti bin, vous serez tombé(e)s.Ewê (ew de) keti bin, ils /elles seront tombé(e)s.

156

Em keti bûn, nous étions tombé(e)s.Hon keti bûn, vous étiez tombé(e)s.Ew keti bûn, ils /elles étaient tombé(e)s.

Forme négative :

Ez ne keti bûm, je n'étais pas tombé(e).Tu ne keti bûyî, tu n'étais pas tombé(e).Ew ne keti bû, il/elle n'était pas tombé(e).Em ne keti bûn, nous n'étions pas tombé(e)s.Etc.

b) Plus-que-parfait approximatif.

Il se forme à l'aide du participe apocope précédé de di- et du prétéritde bûn.

Ez diketi bûm, j'aUais tomber.Tu diketi bûyî, tu allais tomber.Ew diketi bû, il/elle allait tomber.Em diketi bûn, nous allions tomber.Hon diketi bûn, vous alliez tomber.Ew diketi bûn, ils/elles allaient tomber.

Forme négative :

Ez ne diketi bûm, je n'allais pas tomber.Tu ne diketi bûyî, tu n'allais pas tomber.Ew ne diketi bû, il/elle n'allait pas tomber.Em ne diketi bûn, nous n'aUions pas tomber.Etc.

c) Futur antérieur.

Il se forme à partir du passé du subjonctif (cf. alinéa suivant), en

faisant suivre le sujet de ce temps par l'adverbe de qui se contracte le

plus souvent avec le pronom sujet sous la forme -ê.

Ezê (ez de) keti bim, je serai tombé(e).Tuê (tu de) keti bî, tu seras tombé(e).Ewê (ew de) keti be, il/elle sera tombé(e).Emê (em de) keti bin, nous serons tombé(e)s.Honê (hon de) keti bin, vous serez tombé(e)s.Ewê (ew de) keti bin, ils /elles seront tombé(e)s.

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Page 169: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque. Ce temps n'est que rarement usité. On préfère généralement,plutôt que d'y recourir, employer des tournures plus simples et donnant un sens

voisin. Sur l'ê de ezê, etc., cf. par. 162, Rem. Voir aussi, au sujet du futur antérieur,par. 185, Rem.

3 Temps du subjonctif.

a) Subjonctif passé.

Il se conjugue à l'aide du subjonctif présent (seconde forme) de bûn(voir par. 170 e).

que je sois tombé(e).que tu sois tombé(e).qu'il/elle soit tombé(e).que nous soyons tombé(e)s.que vous soyez tombé(e)s.qu'ils/elles soient tombé(e)s.

(Bila) ez keti bim,(Bila) tu keti bî,

(Bila) ew keti be,

(Bila) em keti bin,(Bila) hon keti bin,(Bila) ew keti bin,

Forme négative :

(Bila) ez ne keti bim,(Bila) tu ne keti bî,

(Bila) ew ne keti be,

(Bila) em ne keti bin,Etc.

que je ne sois pas tombé(e).que tu ne sois pas tombé(e).qu'il/elle ne soit pas tombé(e).que nous ne soyons pas tombé(e)s.

b) Plus-que-parfait du subjonctif.

(Bila) ez keti biwama, que je fusse tombé(e).(Bila) tu keti biwayî,(Bila) ew keti biwa,(Bila) em keti biwana,(BUa) hon keti biwana,(Bila) ew keti biwana,

Formes négative :

Ez ne keti biwama,Etc.

que tu fusses tombé(e).qu'il/elle fût tombé(e).que nous fussions tombé(e)s.que vous fussiez tombé(e)s.qu'ils/elles fussent tombé(e)s.

que je ne fusse pas tombé(e).

4 Conditionnel (2e forme).

H se conjugue à partir du temps précédent, mais à l'aide de l'ad¬verbe de (ou ê, cf. plus haut, 2 c).

157

Remarque. Ce temps n'est que rarement usité. On préfère généralement,plutôt que d'y recourir, employer des tournures plus simples et donnant un sens

voisin. Sur l'ê de ezê, etc., cf. par. 162, Rem. Voir aussi, au sujet du futur antérieur,par. 185, Rem.

3 Temps du subjonctif.

a) Subjonctif passé.

Il se conjugue à l'aide du subjonctif présent (seconde forme) de bûn(voir par. 170 e).

que je sois tombé(e).que tu sois tombé(e).qu'il/elle soit tombé(e).que nous soyons tombé(e)s.que vous soyez tombé(e)s.qu'ils/elles soient tombé(e)s.

(Bila) ez keti bim,(Bila) tu keti bî,

(Bila) ew keti be,

(Bila) em keti bin,(Bila) hon keti bin,(Bila) ew keti bin,

Forme négative :

(Bila) ez ne keti bim,(Bila) tu ne keti bî,

(Bila) ew ne keti be,

(Bila) em ne keti bin,Etc.

que je ne sois pas tombé(e).que tu ne sois pas tombé(e).qu'il/elle ne soit pas tombé(e).que nous ne soyons pas tombé(e)s.

b) Plus-que-parfait du subjonctif.

(Bila) ez keti biwama, que je fusse tombé(e).(Bila) tu keti biwayî,(Bila) ew keti biwa,(Bila) em keti biwana,(BUa) hon keti biwana,(Bila) ew keti biwana,

Formes négative :

Ez ne keti biwama,Etc.

que tu fusses tombé(e).qu'il/elle fût tombé(e).que nous fussions tombé(e)s.que vous fussiez tombé(e)s.qu'ils/elles fussent tombé(e)s.

que je ne fusse pas tombé(e).

4 Conditionnel (2e forme).

H se conjugue à partir du temps précédent, mais à l'aide de l'ad¬verbe de (ou ê, cf. plus haut, 2 c).

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Page 170: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ezê (ez de) keti biwama, je serais tombé(e).Tuê (tu de) keti biwayî, tu serais tombé(e).Ewê (ew de) keti biwa, il/elle serait tombé(e).Emê (em de) keti biwana, nous serions tombé(e)s.Honê (hon de) keti biwana, vous seriez tombé(e)s.Ewê (ew de) keti biwana, ils/elles seraient tombé(e)s.

Remarque. Comme nous le verrons plus loin, les deux formes du conditionnelont, à peu de choses près, le même emploi.

176. Temps composés des verbes en -în, -an, -un et -en.

Ils ne présentent aucune difficulté. Il suffira de remplacer, dans les

tableaux qui précèdent, le participe « keti » par le participe apocope duverbe désiré.

Ex. : Bezîn, courir : bezî, ez bezî bûm, j'avais couru.Man, rester : ma, ez ma bûm, etc.Geriyan, circuler : geriya, ez geriya bûm, etc.Çûn, partir, aller : çû, ez çû bûm, etc.Bûn, être, devenir : bû, ez bû bûm, etc.

177. Conjugaison négative des temps composés.

Les formes négatives des temps composés s'obtiennent à l'aide de

l'adverbe ne, qui se place avant le participe apocope. Nous avonsindiqué plus haut la forme négative des premières personnes de chacundes temps de ketin.

Le futur antérieur ne comporte pas de conjugaison négative.

Proverbe. Gotina xweş buhara dilan e, la bonne parole est le prin¬temps des c

158

Ezê (ez de) keti biwama, je serais tombé(e).Tuê (tu de) keti biwayî, tu serais tombé(e).Ewê (ew de) keti biwa, il/elle serait tombé(e).Emê (em de) keti biwana, nous serions tombé(e)s.Honê (hon de) keti biwana, vous seriez tombé(e)s.Ewê (ew de) keti biwana, ils/elles seraient tombé(e)s.

Remarque. Comme nous le verrons plus loin, les deux formes du conditionnelont, à peu de choses près, le même emploi.

176. Temps composés des verbes en -în, -an, -un et -en.

Ils ne présentent aucune difficulté. Il suffira de remplacer, dans les

tableaux qui précèdent, le participe « keti » par le participe apocope duverbe désiré.

Ex. : Bezîn, courir : bezî, ez bezî bûm, j'avais couru.Man, rester : ma, ez ma bûm, etc.Geriyan, circuler : geriya, ez geriya bûm, etc.Çûn, partir, aller : çû, ez çû bûm, etc.Bûn, être, devenir : bû, ez bû bûm, etc.

177. Conjugaison négative des temps composés.

Les formes négatives des temps composés s'obtiennent à l'aide de

l'adverbe ne, qui se place avant le participe apocope. Nous avonsindiqué plus haut la forme négative des premières personnes de chacundes temps de ketin.

Le futur antérieur ne comporte pas de conjugaison négative.

Proverbe. Gotina xweş buhara dilan e, la bonne parole est le prin¬temps des c

158

Page 171: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XII. CONJUGAISON DES TEMPS DU TROISIÈME GROUPE

IMPÉRATIF

(VERBES INTRANSITIFS ET TRANSITIFS)

178. Les modes et temps du troisième groupe sont :

a) l'impératif.

b) pour l'indicatif : le présent, le présent duratif et le futur.

c) le présent du subjonctif.

Les verbes intransitifs et transitifs se conjuguent les uns et les autres

de la même manière à tous les temps du troisième groupe.

Les temps du troisième groupe se forment à partir de l'impératif, à l'aide

des préverbes et des désinences personnelles appropriées.

Il y a heu de distinguer, sans plus tenir compte des divers types de

verbes, deux catégories d'impératifs :

a) ceux dont la seconde personne du singulier se termine par lavoyelle brève -e.

Ex. : Bibe, deviens, de bûn, devenir.Bike, fais, de kirin, faire.Bişîne, envoie, de şandin, envoyer.

b) ceux dont la seconde personne du singulier se termine par unedes voyelles longues -î, -û, -ê, -o.

Ex. : Bijî, vis, dejîn oujiyan, vivre.Bisû, aiguise, de sûtin, aiguiser.Bizê, enfante, de zayîn, enfanter.Bajo, conduis, pousse, de ajotin, conduire, pousser.

159

XII. CONJUGAISON DES TEMPS DU TROISIÈME GROUPE

IMPÉRATIF

(VERBES INTRANSITIFS ET TRANSITIFS)

178. Les modes et temps du troisième groupe sont :

a) l'impératif.

b) pour l'indicatif : le présent, le présent duratif et le futur.

c) le présent du subjonctif.

Les verbes intransitifs et transitifs se conjuguent les uns et les autres

de la même manière à tous les temps du troisième groupe.

Les temps du troisième groupe se forment à partir de l'impératif, à l'aide

des préverbes et des désinences personnelles appropriées.

Il y a heu de distinguer, sans plus tenir compte des divers types de

verbes, deux catégories d'impératifs :

a) ceux dont la seconde personne du singulier se termine par lavoyelle brève -e.

Ex. : Bibe, deviens, de bûn, devenir.Bike, fais, de kirin, faire.Bişîne, envoie, de şandin, envoyer.

b) ceux dont la seconde personne du singulier se termine par unedes voyelles longues -î, -û, -ê, -o.

Ex. : Bijî, vis, dejîn oujiyan, vivre.Bisû, aiguise, de sûtin, aiguiser.Bizê, enfante, de zayîn, enfanter.Bajo, conduis, pousse, de ajotin, conduire, pousser.

159

Page 172: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque. Il conviendra de garder présent à l'esprit le fait que la classificationdes impératifs d'après leurs voyelles finales ne correspond pas, en général, à cellequi a été retenue au chapitre VIII pour les infinitifs des verbes. Ainsi, çûn (biçe),bûn (bibe) donnent des impératifs en -e, tandis que sûtin donne bisû. De mêmeajotin (bajo) etfirotin (bifirose). Sur les divers types d'impératifs, cf. par. 148 et ss.

179. Conjugaison de l'impératif.

L'impératif kurde ne comporte qu'une personne, la seconde.

a) verbe ketin.

Bikeve, tombe. Bikevin, tombez.

b) verbe dîtin.Bibîne, vois. Bibînin, voyez.

Remarque. Si le radical du verbe a pour première lettre une voyelle, le préverbebi- se contracte avec elle.

Ex. : Baxêve, parle (de axaftin).Bavêje, lance (de avêtin).Bêxe, mets (de êxistin).

Aux autres personnes, le commandement s'exprime par le subjonctifprésent précédé de bila.

Bila bikevim, que je tombe. Bila bikeve, qu'il/elle tombe.Bila em bikevin, tombons. Bila bikevin, qu'ils/elles tombent.

La forme négative de l'impératif s'obtient, pour la seconde per¬

sonne, en substituant me- à bi-,

a) verbe ketin.

Mekeve, ne tombe pas. Mekevin, ne tombez pas.

b) verbe dîtin.

Mebme, ne vois pas. Mebînin, ne voyez pas.

Pour les autres personnes, c'est la forme négative du subjonctif quiintervient.

Ex. : Bila nekeve, qu'il ne tombe pas.

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Remarque. Il conviendra de garder présent à l'esprit le fait que la classificationdes impératifs d'après leurs voyelles finales ne correspond pas, en général, à cellequi a été retenue au chapitre VIII pour les infinitifs des verbes. Ainsi, çûn (biçe),bûn (bibe) donnent des impératifs en -e, tandis que sûtin donne bisû. De mêmeajotin (bajo) etfirotin (bifirose). Sur les divers types d'impératifs, cf. par. 148 et ss.

179. Conjugaison de l'impératif.

L'impératif kurde ne comporte qu'une personne, la seconde.

a) verbe ketin.

Bikeve, tombe. Bikevin, tombez.

b) verbe dîtin.Bibîne, vois. Bibînin, voyez.

Remarque. Si le radical du verbe a pour première lettre une voyelle, le préverbebi- se contracte avec elle.

Ex. : Baxêve, parle (de axaftin).Bavêje, lance (de avêtin).Bêxe, mets (de êxistin).

Aux autres personnes, le commandement s'exprime par le subjonctifprésent précédé de bila.

Bila bikevim, que je tombe. Bila bikeve, qu'il/elle tombe.Bila em bikevin, tombons. Bila bikevin, qu'ils/elles tombent.

La forme négative de l'impératif s'obtient, pour la seconde per¬

sonne, en substituant me- à bi-,

a) verbe ketin.

Mekeve, ne tombe pas. Mekevin, ne tombez pas.

b) verbe dîtin.

Mebme, ne vois pas. Mebînin, ne voyez pas.

Pour les autres personnes, c'est la forme négative du subjonctif quiintervient.

Ex. : Bila nekeve, qu'il ne tombe pas.

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Page 173: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

180. Indicatif et subjonctif des verbes à

impératif en -e.

a) Présent de l'indicatif.

Il s'obtient en remplaçant le préverbe bi- de l'impératif par di-et en substituant à la terminaison -e les désinences personnelles appro¬

priées : -im, -î, -e pour chacune des trois personnes du singulier et -inpour les trois personnes du pluriel.

Ex. : Ketin, imp. bikeve : lre pers. sing. du prés, indic. : dikevim.Dîtin, imp. bibîne : lre pers. sing. du prés, indic. : dibînim.

L'indicatif présent se conjugue de la manière suivante :

Verbe ketin.

Ez dikevim, je tombe.Tu dikevî, tu tombes.Ew dikeve, il/eUe tombe.Em dikevin, nous tombons.Hon dikevin, vous tombez.Ew dikevin, ils/elles tombent.

Verbe dîtin.

Ez dibînim, je vois.Tu dibînî, tu vois.Ew dibîne, il/elle voit.Em dibînin, nous voyons.Hon dibînin, vous voyez.Ew dibînin, ils/elles voient.

Remarque I. Si le verbe commence par une voyelle, le préverbe di- se contracteavec celle-ci et donne d- et parfois t-.

Ex. : Ez davêjim (tavêjim), je lance (avêtin).Ez tînim, j'apporte (anîn, imp. bine).Tu tînî, tu apportes.Et aussi, pour anîn : ez ditînim, tu ditînî.

Remarque IL Par exception, les verbes zanîn, savoir et karîn, pouvoir peuventne pas recevoir le préverbe di- au présent de l'indicatif, particulièrement :

dans le cas où zanîn est employé dans le sens de « pouvoir » :

161

180. Indicatif et subjonctif des verbes à

impératif en -e.

a) Présent de l'indicatif.

Il s'obtient en remplaçant le préverbe bi- de l'impératif par di-et en substituant à la terminaison -e les désinences personnelles appro¬

priées : -im, -î, -e pour chacune des trois personnes du singulier et -inpour les trois personnes du pluriel.

Ex. : Ketin, imp. bikeve : lre pers. sing. du prés, indic. : dikevim.Dîtin, imp. bibîne : lre pers. sing. du prés, indic. : dibînim.

L'indicatif présent se conjugue de la manière suivante :

Verbe ketin.

Ez dikevim, je tombe.Tu dikevî, tu tombes.Ew dikeve, il/eUe tombe.Em dikevin, nous tombons.Hon dikevin, vous tombez.Ew dikevin, ils/elles tombent.

Verbe dîtin.

Ez dibînim, je vois.Tu dibînî, tu vois.Ew dibîne, il/elle voit.Em dibînin, nous voyons.Hon dibînin, vous voyez.Ew dibînin, ils/elles voient.

Remarque I. Si le verbe commence par une voyelle, le préverbe di- se contracteavec celle-ci et donne d- et parfois t-.

Ex. : Ez davêjim (tavêjim), je lance (avêtin).Ez tînim, j'apporte (anîn, imp. bine).Tu tînî, tu apportes.Et aussi, pour anîn : ez ditînim, tu ditînî.

Remarque IL Par exception, les verbes zanîn, savoir et karîn, pouvoir peuventne pas recevoir le préverbe di- au présent de l'indicatif, particulièrement :

dans le cas où zanîn est employé dans le sens de « pouvoir » :

161

Page 174: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Zor zane, zêr zane, la force peut (tout), l'or peut (tout) (proverbe) ;

dans le cas où karîn est construit avec un verbe subordonné :

Ex. : Ez karim bêjim ko..., je puis dire que...

Remarque III. Dans certains parlers de l'Est, on trouve pour la premièrepersonne du singulier des désinences en -îm (Behdînan) ; en -it, -ît (Botan, Behdînan)et en -ê pour la troisième personne du singulier ; en -în (Botan) et en -î (Behdînan)pour les trois personnes du pluriel. On pourra ainsi rencontrer :

Ew dikevit, dikevît, dikevê pour ew dikeve.

Ew dibînit, dibînît, dibîne pour ew dibîne.Dikevin, dikevî pour dikevin.Dibînin, dibînî pour dibînin.

b) Présent duratif.

D'un emploi peu fréquent, il se conjugue de la même manière que leprésent, mais avec adjonction d'un -e à la désinence de chaque personne.

Verbe ketin.

Ez dikevime,Tu dikeviye,Ew dikeviye,Em dikevine,Hon dikevine,Ew dikevine,

Verbe dîtin.

Ez dibînime,Tu dibîniye,Ew dibîniye,Em dibînine,Hon dibînine,Ew dibînine,

je suis en train de tomber.tu es ...il/elle est ...nous sommes ...

vous êtes . . .

ils/elles sont . . .

je suis en train de voir,tu es ...il/elle est ...nous sommes . . .

vous êtes ...ils/elles sont . . .

Remarque. Ce temps n'est plus guère employé. Cependant, dans quelquesparlers de l'Ouest, on constate que ses seconde et troisième personnes du singuliertendent à se substituer à celles du présent normal, dont elles prennent alors le sens.

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Ex. : Zor zane, zêr zane, la force peut (tout), l'or peut (tout) (proverbe) ;

dans le cas où karîn est construit avec un verbe subordonné :

Ex. : Ez karim bêjim ko..., je puis dire que...

Remarque III. Dans certains parlers de l'Est, on trouve pour la premièrepersonne du singulier des désinences en -îm (Behdînan) ; en -it, -ît (Botan, Behdînan)et en -ê pour la troisième personne du singulier ; en -în (Botan) et en -î (Behdînan)pour les trois personnes du pluriel. On pourra ainsi rencontrer :

Ew dikevit, dikevît, dikevê pour ew dikeve.

Ew dibînit, dibînît, dibîne pour ew dibîne.Dikevin, dikevî pour dikevin.Dibînin, dibînî pour dibînin.

b) Présent duratif.

D'un emploi peu fréquent, il se conjugue de la même manière que leprésent, mais avec adjonction d'un -e à la désinence de chaque personne.

Verbe ketin.

Ez dikevime,Tu dikeviye,Ew dikeviye,Em dikevine,Hon dikevine,Ew dikevine,

Verbe dîtin.

Ez dibînime,Tu dibîniye,Ew dibîniye,Em dibînine,Hon dibînine,Ew dibînine,

je suis en train de tomber.tu es ...il/elle est ...nous sommes ...

vous êtes . . .

ils/elles sont . . .

je suis en train de voir,tu es ...il/elle est ...nous sommes . . .

vous êtes ...ils/elles sont . . .

Remarque. Ce temps n'est plus guère employé. Cependant, dans quelquesparlers de l'Ouest, on constate que ses seconde et troisième personnes du singuliertendent à se substituer à celles du présent normal, dont elles prennent alors le sens.

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Page 175: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

c) Futur.

Il se forme à partir du présent du subjonctif (cf. ahnéa suivant).On l'obtient en faisant suivre par l'élément de le sujet de chacune des

personnes de ce temps. Dans le langage courant, de s'abrège, le plussouvent, en -ê, comme on l'a déjà vu, et se contracte avec le pronom.

Verbe ketin.

Ezê (ez de) bikevim, je tomberai.Tuê (tu de) bikevî, tu tomberas.Ewê, wê (ew de) bikeve, il/elle tombera.Emê (em de) bikevin, nous tomberons.Honê (hon de) bikevin, vous tomberez.Ewê, wê (ew de) bikevin, ils/elles tomberont.

Verbe dîtin.

Ezê (ez de) bibînim, je verrai.Tuê (tu de) bibînî, tu verras.Ewê, wê (ew de) bibîne, il/elle verra.Emê (em de) bibînin, nous verrons.Honê (hon de) bibînin, vous verrez.Ewê, wê (ew de) bibînin, ils/elles verront.

Remarque. Dans les verbes commençant par une voyelle, le préverbe bi- se

contracte avec celle-ci.

Ex. : Ezê baxêvim, je parlerai (de axaftin, baxêve).

Tuê bavêjî, tu lanceras (de avêtin, bavêje).

Anîn, dont l'impératif est bine, donne : ezê bînim.

d) Présent du subjonctif.

Ce temps se forme sur l'impératif et à l'aide des désinences person¬

nelles appropriées, la désinence -î se substituant, pour la seconde

personne du singulier, à la terminaison -e de ce mode.

Dans sa forme non construite, le subjonctif est généralement intro¬duit par bila (que) dont la présence peut alors éliminer celle du pronompersonnel.

163

c) Futur.

Il se forme à partir du présent du subjonctif (cf. ahnéa suivant).On l'obtient en faisant suivre par l'élément de le sujet de chacune des

personnes de ce temps. Dans le langage courant, de s'abrège, le plussouvent, en -ê, comme on l'a déjà vu, et se contracte avec le pronom.

Verbe ketin.

Ezê (ez de) bikevim, je tomberai.Tuê (tu de) bikevî, tu tomberas.Ewê, wê (ew de) bikeve, il/elle tombera.Emê (em de) bikevin, nous tomberons.Honê (hon de) bikevin, vous tomberez.Ewê, wê (ew de) bikevin, ils/elles tomberont.

Verbe dîtin.

Ezê (ez de) bibînim, je verrai.Tuê (tu de) bibînî, tu verras.Ewê, wê (ew de) bibîne, il/elle verra.Emê (em de) bibînin, nous verrons.Honê (hon de) bibînin, vous verrez.Ewê, wê (ew de) bibînin, ils/elles verront.

Remarque. Dans les verbes commençant par une voyelle, le préverbe bi- se

contracte avec celle-ci.

Ex. : Ezê baxêvim, je parlerai (de axaftin, baxêve).

Tuê bavêjî, tu lanceras (de avêtin, bavêje).

Anîn, dont l'impératif est bine, donne : ezê bînim.

d) Présent du subjonctif.

Ce temps se forme sur l'impératif et à l'aide des désinences person¬

nelles appropriées, la désinence -î se substituant, pour la seconde

personne du singulier, à la terminaison -e de ce mode.

Dans sa forme non construite, le subjonctif est généralement intro¬duit par bila (que) dont la présence peut alors éliminer celle du pronompersonnel.

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Page 176: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Verbe ketin.

(Bila) ez bikevim,(Bila) tu bikevî,(Bila) ew bikeve,

(Bila) em bikevin,(Bila) hon bikevin,(Bila) ew bikevin,

Verbe dîtin.

(Bila) ez bibînim,(Bila) tu bibînî,(Bila) ew bibîne,(Bila) em bibînin,(Bila) hon bibînin,(Bila) ew bibînin,

que je tombe,que tu tombes,qu'il/elle tombe,que nous tombions,que vous tombiez,qu'ils/elles tombent.

que je voie,que tu voies,qu'il/elle voie,que nous voyions,que vous voyiez,qu'ils/elles voient.

Remarque. Sans doute en raison de leur fréquent emploi, l'impératif, le futuret le subjonctif présent du verbe gotin (imp. bibêje), s'allègent souvent du pré¬

verbe bi-.

Ex. : Bêje, dis, pour bibêje.Ezê bêjim, je dirai, pour ezê bibêjim.(Bila) ez bêjim, que je dise, pour (bila) ez bibêjim.

181. Verbes à impératifs en -î, -û, -ê, - o.

Leur conjugaison ne diffère de celle des verbes à impératif en -e

qu'en raison de la contraction des désinences personnelles avec lavoyelle longue qui sert de terminaison à l'impératif.

Verbes à impératif en -î.

Ex. : girîn (bigirî), pleurer.

1 Impératif.Bigirî, pleure. Bigirîn, pleurez.

164

Verbe ketin.

(Bila) ez bikevim,(Bila) tu bikevî,(Bila) ew bikeve,

(Bila) em bikevin,(Bila) hon bikevin,(Bila) ew bikevin,

Verbe dîtin.

(Bila) ez bibînim,(Bila) tu bibînî,(Bila) ew bibîne,(Bila) em bibînin,(Bila) hon bibînin,(Bila) ew bibînin,

que je tombe,que tu tombes,qu'il/elle tombe,que nous tombions,que vous tombiez,qu'ils/elles tombent.

que je voie,que tu voies,qu'il/elle voie,que nous voyions,que vous voyiez,qu'ils/elles voient.

Remarque. Sans doute en raison de leur fréquent emploi, l'impératif, le futuret le subjonctif présent du verbe gotin (imp. bibêje), s'allègent souvent du pré¬

verbe bi-.

Ex. : Bêje, dis, pour bibêje.Ezê bêjim, je dirai, pour ezê bibêjim.(Bila) ez bêjim, que je dise, pour (bila) ez bibêjim.

181. Verbes à impératifs en -î, -û, -ê, - o.

Leur conjugaison ne diffère de celle des verbes à impératif en -e

qu'en raison de la contraction des désinences personnelles avec lavoyelle longue qui sert de terminaison à l'impératif.

Verbes à impératif en -î.

Ex. : girîn (bigirî), pleurer.

1 Impératif.Bigirî, pleure. Bigirîn, pleurez.

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Page 177: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

2 Temps de l'indicatif.

a) Présent.

Ez digirîm,Tu digirî,Ew digirî,Em digirîn,Hon digirîn,Ew digirîn,

je pleure,tu pleures,il/elle pleure,nous pleurons,vous pleurez,ils/elles pleurent.

Remarque. Dans divers parlers de l'Est, on rencontre encore, à la secondepersonne du singulier, une forme en -iyî (tu digiriyî).

b) Présent duratif.

Ez digirîme,Tu digiriye,Ew digiriye,Em digirîne,Hon digirîne,Ew digirîne,

c) Futur.

Ezê (ez de) bigirîm,Etc.

3 Subjonctif présent.

(Bila) ez bigirîm,(Bila) tu bigirî,(Bila) ew bigirî,(Bila) em bigirîn,(Bila) hon bigirîn,(Bila) ew bigirîn,

je suis en train de pleurer.tu es . . .

il/elle est ...nous sommes ...

vous êtes ...ils /elles sont . . .

je pleurerai.

que je pleure,que tu pleures,qu'il/elle pleure,que nous pleurions,que vous pleuriez,qu'ils/elles pleurent.

Remarque. Dans les parlers utilisant la désinence -it pour la troisième personne(cf. par. 180, Rem. III), on trouve pour les verbes à impératif en -î, une formeen -ît.

Ex. : Ew digirît pour ew digirî.Ewê bigirît pour ewê bigirî.

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2 Temps de l'indicatif.

a) Présent.

Ez digirîm,Tu digirî,Ew digirî,Em digirîn,Hon digirîn,Ew digirîn,

je pleure,tu pleures,il/elle pleure,nous pleurons,vous pleurez,ils/elles pleurent.

Remarque. Dans divers parlers de l'Est, on rencontre encore, à la secondepersonne du singulier, une forme en -iyî (tu digiriyî).

b) Présent duratif.

Ez digirîme,Tu digiriye,Ew digiriye,Em digirîne,Hon digirîne,Ew digirîne,

c) Futur.

Ezê (ez de) bigirîm,Etc.

3 Subjonctif présent.

(Bila) ez bigirîm,(Bila) tu bigirî,(Bila) ew bigirî,(Bila) em bigirîn,(Bila) hon bigirîn,(Bila) ew bigirîn,

je suis en train de pleurer.tu es . . .

il/elle est ...nous sommes ...

vous êtes ...ils /elles sont . . .

je pleurerai.

que je pleure,que tu pleures,qu'il/elle pleure,que nous pleurions,que vous pleuriez,qu'ils/elles pleurent.

Remarque. Dans les parlers utilisant la désinence -it pour la troisième personne(cf. par. 180, Rem. III), on trouve pour les verbes à impératif en -î, une formeen -ît.

Ex. : Ew digirît pour ew digirî.Ewê bigirît pour ewê bigirî.

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Page 178: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Verbes à impératif en -û.

Ex. : sûtin (bisû), aiguiser.

1 Impératif.Bisû, aiguise.

2 Temps de l'indicatif.

a) Présent.

Ez disûm,Tu disûyî,Ew disû,Em disûn,Hon disûn,Ew disûn,

b) Présent duratif.Ez disûme,

Bisûn, aiguisez.

j aigmse.tu aiguises,il/elle aiguise,nous aiguisons,vous aiguisez,

ils/elles aiguisent.

Ew disûye,Em disûne,Hon disûne,Ew disûne,

c) Futur.

Ezê (ez de) bisûm,Tuê (tu de) bisûyî,Etc.

3 Subjonctif présent.

(Bila) ez bisûm,(Bila) tu bisûyî,(Bila) ew bisû,(Bila) em bisûn,(Bila) hon bisûn,(Bila) ew bisûn,

je suis en train d'aiguiser (inusité).(inusité).il/elle est . . .

nous sommes . . .

vous êtes . . .

ils /elles sont ...

] aiguiserai,

tu aiguiseras.

que j aigmse.que tu aiguises,qu'il/elle aiguise,que nous aiguisions,que vous aiguisiez,qu'ils/elles aiguisent.

166

Verbes à impératif en -û.

Ex. : sûtin (bisû), aiguiser.

1 Impératif.Bisû, aiguise.

2 Temps de l'indicatif.

a) Présent.

Ez disûm,Tu disûyî,Ew disû,Em disûn,Hon disûn,Ew disûn,

b) Présent duratif.Ez disûme,

Bisûn, aiguisez.

j aigmse.tu aiguises,il/elle aiguise,nous aiguisons,vous aiguisez,

ils/elles aiguisent.

Ew disûye,Em disûne,Hon disûne,Ew disûne,

c) Futur.

Ezê (ez de) bisûm,Tuê (tu de) bisûyî,Etc.

3 Subjonctif présent.

(Bila) ez bisûm,(Bila) tu bisûyî,(Bila) ew bisû,(Bila) em bisûn,(Bila) hon bisûn,(Bila) ew bisûn,

je suis en train d'aiguiser (inusité).(inusité).il/elle est . . .

nous sommes . . .

vous êtes . . .

ils /elles sont ...

] aiguiserai,

tu aiguiseras.

que j aigmse.que tu aiguises,qu'il/elle aiguise,que nous aiguisions,que vous aiguisiez,qu'ils/elles aiguisent.

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Page 179: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Verbes à impératif en -ê.

Ex. : zayîn (bizê), enfanter.

1 Impératif.

Bizê, enfante. Bizên, enfantez.

2 Temps de l'indicatif.

a) Présent.

Ez dizêm, j'enfante.Tu dizê, tu enfantes.Ew dizê, elle enfante.Em dizên, nous enfantons.Hon dizên, vous enfantez.Ew dizên, elles enfantent.

Remarque. On a ew dizêt dans les parlers utilisant -it pour désinence de latroisième personne du singulier.

b) Présent duratif.

(inusité).

c) Futur.

Ezê (ez de) bizêm, j'enfanterai.Etc.

3 Subjonctif présent.

(Bila) ez bizêm, que j'enfante.(Bila) tu bizê, que tu enfantes.(Bila) ew bizê, qu'elle enfante.(Bila) em bizên, que nous enfantions.(Bila) hon bizên, que vous enfantiez.(Bila) ew bizên, qu'eUes enfantent.

- 167

Verbes à impératif en -ê.

Ex. : zayîn (bizê), enfanter.

1 Impératif.

Bizê, enfante. Bizên, enfantez.

2 Temps de l'indicatif.

a) Présent.

Ez dizêm, j'enfante.Tu dizê, tu enfantes.Ew dizê, elle enfante.Em dizên, nous enfantons.Hon dizên, vous enfantez.Ew dizên, elles enfantent.

Remarque. On a ew dizêt dans les parlers utilisant -it pour désinence de latroisième personne du singulier.

b) Présent duratif.

(inusité).

c) Futur.

Ezê (ez de) bizêm, j'enfanterai.Etc.

3 Subjonctif présent.

(Bila) ez bizêm, que j'enfante.(Bila) tu bizê, que tu enfantes.(Bila) ew bizê, qu'elle enfante.(Bila) em bizên, que nous enfantions.(Bila) hon bizên, que vous enfantiez.(Bila) ew bizên, qu'eUes enfantent.

- 167

Page 180: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Verbes à impératif en -o.

Ex. : şiştin (bişo), laver.

1 Impératif.

Bişo, lave.

2 Temps de l'indicatif.

a) Présent.

Ez dişom,

Bişon, lavez.

Tu dişoyî,Ew dişo,Em dişon,Hon dişon,Ew dişon,

b) Présent duratif.

je lave,tu laves,il/elle lave,nous lavons,vous lavez,ils/elles lavent.

Ez dişome,

Ew dişoye,Em dişone,Etc.

c) Futur.

Ezê (ez de) bişom, je laverai.

Etc.

3 Subjonctif présent.

(Bila) ez bişom,(Bila) tu bişoyî,(Bila) ew bişo,(Bila) em bison,

(Bila) hon bison,

(Bila) ew bison,

je suis en train de laver,(inusité),il/elle est ...nous sommes ...

que je lave,que tu laves,qu'il/elle lave,que nous lavions,que vous laviez,qu'ils/elles lavent.

168

Verbes à impératif en -o.

Ex. : şiştin (bişo), laver.

1 Impératif.

Bişo, lave.

2 Temps de l'indicatif.

a) Présent.

Ez dişom,

Bişon, lavez.

Tu dişoyî,Ew dişo,Em dişon,Hon dişon,Ew dişon,

b) Présent duratif.

je lave,tu laves,il/elle lave,nous lavons,vous lavez,ils/elles lavent.

Ez dişome,

Ew dişoye,Em dişone,Etc.

c) Futur.

Ezê (ez de) bişom, je laverai.

Etc.

3 Subjonctif présent.

(Bila) ez bişom,(Bila) tu bişoyî,(Bila) ew bişo,(Bila) em bison,

(Bila) hon bison,

(Bila) ew bison,

je suis en train de laver,(inusité),il/elle est ...nous sommes ...

que je lave,que tu laves,qu'il/elle lave,que nous lavions,que vous laviez,qu'ils/elles lavent.

168

Page 181: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

182. Conjugaison négative.

Aux temps du troisième groupe, elle s'obtient :

pour l'impératif, par la substitution de la négation me- aupréverbe bi- (cf. par. 179).

Ex. : Bikeve, tombe ; mekeve, ne tombe pas.

pour le présent et le présent duratif de l'infinitif, par la substi¬tution de la négation na- au préverbe di-.

Ex. : Ez dikevim, je tombe ; ez nakevim, je ne tombe pas.

Ew dişo, il lave ; ew naşo, il ne lave pas.

pour le présent du subjonctif, par la substitution de la néga¬

tion ne- au préverbe bi-.

Ex. : Bila bikevim, que je tombe ; bila nekevim, que je ne tombe pas.

Bila bişîne, qu'il envoie ; bila neşîne, qu'il n'envoie pas.

le futur ne comporte pas de conjugaison négative; la formenégative du présent de l'indicatif en tient lieu.

Ex. : Emê bikevin, nous tomberons.Em nakevin (nous ne tombons pas), nous ne tomberons pas.

Remarque I. Pour l'impératif des verbes donnant lieu à une contraction dupréverbe bi- avec une voyelle initiale, on notera des particularités comme :

Anîn, apporter ; bîne, apporte ; me bine, n'apporte pas.Existin, mettre ; bêxe, mets ; me êxe, ne mets pas.

Remarque IL Au présent de l'indicatif, les verbes karîn, pouvoir et zanîn,savoir, transforment la négation na- en ni-.

Ex. : Ez nizanim, je ne sais pas.

Tu nikarî, tu ne peux pas.

Remarque III. Avec les verbes commençant par un a, la contraction des

négations na- et ne- a pour effet de donner la même forme aux présents négatifs del'indicatif et du subjonctif.

Ex. : Avêtin, lancer : ez navêjim, je ne lance pas; (bila) ez navêjim, que je nelance pas.

169

182. Conjugaison négative.

Aux temps du troisième groupe, elle s'obtient :

pour l'impératif, par la substitution de la négation me- aupréverbe bi- (cf. par. 179).

Ex. : Bikeve, tombe ; mekeve, ne tombe pas.

pour le présent et le présent duratif de l'infinitif, par la substi¬tution de la négation na- au préverbe di-.

Ex. : Ez dikevim, je tombe ; ez nakevim, je ne tombe pas.

Ew dişo, il lave ; ew naşo, il ne lave pas.

pour le présent du subjonctif, par la substitution de la néga¬

tion ne- au préverbe bi-.

Ex. : Bila bikevim, que je tombe ; bila nekevim, que je ne tombe pas.

Bila bişîne, qu'il envoie ; bila neşîne, qu'il n'envoie pas.

le futur ne comporte pas de conjugaison négative; la formenégative du présent de l'indicatif en tient lieu.

Ex. : Emê bikevin, nous tomberons.Em nakevin (nous ne tombons pas), nous ne tomberons pas.

Remarque I. Pour l'impératif des verbes donnant lieu à une contraction dupréverbe bi- avec une voyelle initiale, on notera des particularités comme :

Anîn, apporter ; bîne, apporte ; me bine, n'apporte pas.Existin, mettre ; bêxe, mets ; me êxe, ne mets pas.

Remarque IL Au présent de l'indicatif, les verbes karîn, pouvoir et zanîn,savoir, transforment la négation na- en ni-.

Ex. : Ez nizanim, je ne sais pas.

Tu nikarî, tu ne peux pas.

Remarque III. Avec les verbes commençant par un a, la contraction des

négations na- et ne- a pour effet de donner la même forme aux présents négatifs del'indicatif et du subjonctif.

Ex. : Avêtin, lancer : ez navêjim, je ne lance pas; (bila) ez navêjim, que je nelance pas.

169

Page 182: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque IV. Le lecteur aura observé que la négation se note parfois séparé¬

ment du verbe qu'elle affecte et, parfois, accolée à lui. La règle à observer en principeest la suivante :

Si la négation se substitue à un préverbe (di-, bi-), elle doit évidemment fairecorps avec le verbe.

Ex. : Ez dibînim, je vois.Ez nabînim, je ne vois pas.Bikeve, tombe.Mekeve, ne tombe pas.

Si le préverbe subsiste ou s'il n'y a pas de préverbe, la négation se noteséparément.

Ex. : Min dizanî, je savais.Min ne dizanî, je ne savais pas.Ew hat, il est venu.Ew ne hat, il n'est pas venu.

Avec les verbes composés du premier type (cf. par. 193), la négation s'insèreentre les deux éléments du verbe, qu'elle se substitue ou non à un préverbe.

Ex. : Ez vedixwim, je bois.Ez venaxwim, je ne bois pas.M in vedixwar, je buvais.Min venedixwar, je ne buvais pas.

Proverbes. Derew sêwî ye, le mensonge est orphelin.Derew dijminê Xwedê ye, le mensonge est ennemi de Dieu.

170

Remarque IV. Le lecteur aura observé que la négation se note parfois séparé¬

ment du verbe qu'elle affecte et, parfois, accolée à lui. La règle à observer en principeest la suivante :

Si la négation se substitue à un préverbe (di-, bi-), elle doit évidemment fairecorps avec le verbe.

Ex. : Ez dibînim, je vois.Ez nabînim, je ne vois pas.Bikeve, tombe.Mekeve, ne tombe pas.

Si le préverbe subsiste ou s'il n'y a pas de préverbe, la négation se noteséparément.

Ex. : Min dizanî, je savais.Min ne dizanî, je ne savais pas.Ew hat, il est venu.Ew ne hat, il n'est pas venu.

Avec les verbes composés du premier type (cf. par. 193), la négation s'insèreentre les deux éléments du verbe, qu'elle se substitue ou non à un préverbe.

Ex. : Ez vedixwim, je bois.Ez venaxwim, je ne bois pas.M in vedixwar, je buvais.Min venedixwar, je ne buvais pas.

Proverbes. Derew sêwî ye, le mensonge est orphelin.Derew dijminê Xwedê ye, le mensonge est ennemi de Dieu.

170

Page 183: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XIII. LE VERBE TRANSITIF

(TEMPS DES PREMIER ET SECOND GROUPES)

183. Comme nous l'avons vu (Ch. XII), la conjugaison du verbetransitif suit les mêmes règles que celle du verbe intransitif aux tempsdu troisième groupe, à tous les modes. Elle présente, par contre, auxtemps passés, simples et composés (temps des premier et second

groupes), certaines particularités qui seront étudiées dans ce chapitre.

184. Formation des temps passés du verbetransitif.

Les règles de la formation des temps passés, simples et composés,

sont les mêmes pour les verbes transitifs que pour les verbes intransi¬tifs. Nous nous dispenserons donc de les rappeler par le détail; les

indications nécessaires sont fournies par le par. 158 et par les tableauxci-après.

185. A tous ses temps passés, simples et composés, tant qu'il ne régitpas de complément d'objet direct, le verbe transitif reste invariablement

à la troisième personne du singulier; son sujet, pronom ou substantif, se

met au cas oblique.

Le tableau suivant donne des exemples de la conjugaison de chacundes quatre types de verbes transitifs, en -in, -an, -în et -un, ayant poursujets les divers pronoms personnels.

171

XIII. LE VERBE TRANSITIF

(TEMPS DES PREMIER ET SECOND GROUPES)

183. Comme nous l'avons vu (Ch. XII), la conjugaison du verbetransitif suit les mêmes règles que celle du verbe intransitif aux tempsdu troisième groupe, à tous les modes. Elle présente, par contre, auxtemps passés, simples et composés (temps des premier et second

groupes), certaines particularités qui seront étudiées dans ce chapitre.

184. Formation des temps passés du verbetransitif.

Les règles de la formation des temps passés, simples et composés,

sont les mêmes pour les verbes transitifs que pour les verbes intransi¬tifs. Nous nous dispenserons donc de les rappeler par le détail; les

indications nécessaires sont fournies par le par. 158 et par les tableauxci-après.

185. A tous ses temps passés, simples et composés, tant qu'il ne régitpas de complément d'objet direct, le verbe transitif reste invariablement

à la troisième personne du singulier; son sujet, pronom ou substantif, se

met au cas oblique.

Le tableau suivant donne des exemples de la conjugaison de chacundes quatre types de verbes transitifs, en -in, -an, -în et -un, ayant poursujets les divers pronoms personnels.

171

Page 184: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

TABI;

TEMPS DU PEE

Dîtin, voir.

Prétérit

Prêt. narr.ImparfaitImpft. durât.Impft. subj.

Conditionnel(lre forme)

Min dît, je vis.Te dît, tu vis.Wî, wê dît, il/elle vit.Me dît, nous vîmes.We dît, vous vîtes.Ewan (wan) dît, ils/elles virent.Min dîtiye, j'ai vu, etc.Min didît, je voyais, etc.Min didîtiye, je voyais, etc.(Bila) min bidîta, que je visse, etc.

Mine (min de) bidîta, j'eusse vu,etc.

Dan, donner.

Min da, je donnai.Te da, tu donnas.Wî, wê da, il/elle donna.Me da, nous donnâmes.We da, vous donnâtes.Ewan (wan) da, ils/elles donnèrent.Min daye, j'ai donné, etc.Min dida, je donnais, etc.Min didaye, je donnais, etc.(Bila) min bidaya, que je donnasse,

etc.Mine (min de) bidaya, j'eusse donné,

etc.

TEMPS DU SI

Pl.-que-parf.Pl.-q.-parf. appr.Futur antér.

Subj. passé

PI. parf. subj.

Conditionnel

Min dîti bû, j'avais vu, etc.M in didîti bû, etc.Mine (min dé) dîti be, j'aurai vu,

etc.(Bila) min dîti be, que j'aie vu, etc.

(Bila) min dîti biwa, que j'eusse vu,etc.

Miné (min de) dîti biwa, j'aurais vu,etc.

Min da bû, j'avais donné, etc.Min dida bû, etc.Mine (min de) da be, j'aurai donné,

etc.(Bila) min da be, que j'aie donné, etc.

(Bila) min da biwa, que j'eussedonné, etc.

Mine (min dé) da biwa, j'auraisdonné, etc.

172

TABI;

TEMPS DU PEE

Dîtin, voir.

Prétérit

Prêt. narr.ImparfaitImpft. durât.Impft. subj.

Conditionnel(lre forme)

Min dît, je vis.Te dît, tu vis.Wî, wê dît, il/elle vit.Me dît, nous vîmes.We dît, vous vîtes.Ewan (wan) dît, ils/elles virent.Min dîtiye, j'ai vu, etc.Min didît, je voyais, etc.Min didîtiye, je voyais, etc.(Bila) min bidîta, que je visse, etc.

Mine (min de) bidîta, j'eusse vu,etc.

Dan, donner.

Min da, je donnai.Te da, tu donnas.Wî, wê da, il/elle donna.Me da, nous donnâmes.We da, vous donnâtes.Ewan (wan) da, ils/elles donnèrent.Min daye, j'ai donné, etc.Min dida, je donnais, etc.Min didaye, je donnais, etc.(Bila) min bidaya, que je donnasse,

etc.Mine (min de) bidaya, j'eusse donné,

etc.

TEMPS DU SI

Pl.-que-parf.Pl.-q.-parf. appr.Futur antér.

Subj. passé

PI. parf. subj.

Conditionnel

Min dîti bû, j'avais vu, etc.M in didîti bû, etc.Mine (min dé) dîti be, j'aurai vu,

etc.(Bila) min dîti be, que j'aie vu, etc.

(Bila) min dîti biwa, que j'eusse vu,etc.

Miné (min de) dîti biwa, j'aurais vu,etc.

Min da bû, j'avais donné, etc.Min dida bû, etc.Mine (min de) da be, j'aurai donné,

etc.(Bila) min da be, que j'aie donné, etc.

(Bila) min da biwa, que j'eussedonné, etc.

Mine (min dé) da biwa, j'auraisdonné, etc.

172

Page 185: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

EAU I

ÏIER GROUPE

Kirîn, acheter.

Min kirî, j'achetai.Te kirî, tu achetas.Wî, wê kirî, il/elle acheta.Me kirî, nous achetâmes.We kirî, vous achetâtes.Ewan (wan) kirî, ils/elles achetèrent.

i Min kiriye, j'ai acheté, etc.Min dikirî, j'achetais, etc.Min dikiriye, j'achetais, etc.(Bila) min bikiriya, que j'achetasse,

etc.

Miné (min de) bikiriya, j'eusse acheté,etc.

Dirûn, coudre.

Min dirû, je cousus.Te dirû, tu cousus.Wî, wê dirû, il/elle cousut.Me dirû, nous cousûmes.We dirû, vous cousûtes.Ewan (wan) dirû, ils/elles cousurent.Min dirûye, j'ai cousu, etc.Min didirû, je cousais, etc.Min didirûye, je cousais, etc.(Bila) min bidirûya, que je coususse,

etc.Mine (min de) bidirûya, j'eusse cousu,

etc.

COND GROUPE

Min kirî bû, j'avais acheté, etc.Min dikirî bû, etc.Mine (min de) kirî be, j'aurai acheté,

etc.

(Bila) min kirî be, que j'aie acheté,etc.

(Bila) min kirî biwa, que j'eusseacheté, etc.

Miné (min de) kirî biwa, j'auraisacheté, etc.

Min dirû bû, j'avais cousu, etc.M in didirû bû, etc.Mine (min de) dirû be, j'aurai cousu,

etc.(Bila) min dirû be, que j'aie cousu,

etc.(Bila) min dirû biwa, que j'eusse cousu,

etc.Miné (min de) dirû biwa, j'aurais

cousu, etc.

173

EAU I

ÏIER GROUPE

Kirîn, acheter.

Min kirî, j'achetai.Te kirî, tu achetas.Wî, wê kirî, il/elle acheta.Me kirî, nous achetâmes.We kirî, vous achetâtes.Ewan (wan) kirî, ils/elles achetèrent.

i Min kiriye, j'ai acheté, etc.Min dikirî, j'achetais, etc.Min dikiriye, j'achetais, etc.(Bila) min bikiriya, que j'achetasse,

etc.

Miné (min de) bikiriya, j'eusse acheté,etc.

Dirûn, coudre.

Min dirû, je cousus.Te dirû, tu cousus.Wî, wê dirû, il/elle cousut.Me dirû, nous cousûmes.We dirû, vous cousûtes.Ewan (wan) dirû, ils/elles cousurent.Min dirûye, j'ai cousu, etc.Min didirû, je cousais, etc.Min didirûye, je cousais, etc.(Bila) min bidirûya, que je coususse,

etc.Mine (min de) bidirûya, j'eusse cousu,

etc.

COND GROUPE

Min kirî bû, j'avais acheté, etc.Min dikirî bû, etc.Mine (min de) kirî be, j'aurai acheté,

etc.

(Bila) min kirî be, que j'aie acheté,etc.

(Bila) min kirî biwa, que j'eusseacheté, etc.

Miné (min de) kirî biwa, j'auraisacheté, etc.

Min dirû bû, j'avais cousu, etc.M in didirû bû, etc.Mine (min de) dirû be, j'aurai cousu,

etc.(Bila) min dirû be, que j'aie cousu,

etc.(Bila) min dirû biwa, que j'eusse cousu,

etc.Miné (min de) dirû biwa, j'aurais

cousu, etc.

173

Page 186: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque. L'emploi de l'adverbe de dans la conjugaison des verbes transitifssuit les règles générales déjà énoncées (par. 162) à propos de la conjugaison des

verbes intransitifs. Toutefois, cinq des sept pronoms personnels se terminantpar une voyelle au cas oblique, le souci d'éviter l'hiatus fait que l'abréviationde de en e n'est pas aussi généralisée au futur antérieur et au conditionnel (seconde

forme) des verbes transitifs. Cela dit, mine (pour min de) est d'un usage courant.On trouve aussi teê ou tê (pour te de), wîê (wî de), wêê (wê de), meê et mê (me de),

weê (we de), wanê (wan de).

La contraction wê pour wîê, wêê et weê tend à devenir de règle dans la plupartdes parlers; elle est évitée pourtant lorsqu'elle prêterait à confusion dans son

contexte.

186. Dans le tableau précédent, les sujets des verbes conjuguésétaient représentés par des pronoms personnels au cas oblique. Sices sujets sont des substantifs ou des noms propres, ils prennentégalement la désinence du cas oblique, suivant la règle du par. 185.

Le verbe gotin, dire, les substantifs şivan (m.), berger ; keçik (f.), fille,et les noms propres Bozan (m.) et Rewşen (f.) nous fourniront des

exemples des différents cas possibles.

Şivên got, le berger a dit.Keçkê got, la fille a dit.Bozên got, Bozan a dit.Rewşenê got, Rewşen a dit.Şivanekî got, un berger a dit.Keçkekê got, une fille a dit.Şivanan got, les bergers ont dit.Keçkan got, les filles ont dit.Şivanina got, des bergers ont dit.Keçkina got, des filles ont dit.

187. Lorsque le verbe transitif à un temps passé régit un complément

d'objet direct, sa conjugaison suit la règle suivante :

A tous ses temps passés, simples ou composés, le verbe transitif s'accorde

en personne et en nombre avec son complément d'objet direct qui reste

au cas sujet. Le sujet logique se met au cas oblique.

Ex. : Min ew dît, je le vis.Te ez dîtim, tu me vis.

174

Remarque. L'emploi de l'adverbe de dans la conjugaison des verbes transitifssuit les règles générales déjà énoncées (par. 162) à propos de la conjugaison des

verbes intransitifs. Toutefois, cinq des sept pronoms personnels se terminantpar une voyelle au cas oblique, le souci d'éviter l'hiatus fait que l'abréviationde de en e n'est pas aussi généralisée au futur antérieur et au conditionnel (seconde

forme) des verbes transitifs. Cela dit, mine (pour min de) est d'un usage courant.On trouve aussi teê ou tê (pour te de), wîê (wî de), wêê (wê de), meê et mê (me de),

weê (we de), wanê (wan de).

La contraction wê pour wîê, wêê et weê tend à devenir de règle dans la plupartdes parlers; elle est évitée pourtant lorsqu'elle prêterait à confusion dans son

contexte.

186. Dans le tableau précédent, les sujets des verbes conjuguésétaient représentés par des pronoms personnels au cas oblique. Sices sujets sont des substantifs ou des noms propres, ils prennentégalement la désinence du cas oblique, suivant la règle du par. 185.

Le verbe gotin, dire, les substantifs şivan (m.), berger ; keçik (f.), fille,et les noms propres Bozan (m.) et Rewşen (f.) nous fourniront des

exemples des différents cas possibles.

Şivên got, le berger a dit.Keçkê got, la fille a dit.Bozên got, Bozan a dit.Rewşenê got, Rewşen a dit.Şivanekî got, un berger a dit.Keçkekê got, une fille a dit.Şivanan got, les bergers ont dit.Keçkan got, les filles ont dit.Şivanina got, des bergers ont dit.Keçkina got, des filles ont dit.

187. Lorsque le verbe transitif à un temps passé régit un complément

d'objet direct, sa conjugaison suit la règle suivante :

A tous ses temps passés, simples ou composés, le verbe transitif s'accorde

en personne et en nombre avec son complément d'objet direct qui reste

au cas sujet. Le sujet logique se met au cas oblique.

Ex. : Min ew dît, je le vis.Te ez dîtim, tu me vis.

174

Page 187: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Min hon dîtin, je vous vis.We ew dîtin, vous les vîtes.

Dans chacun de ces exemples, le verbe prend la désinence person¬

nelle qui correspond au pronom qui lui sert de complément (ew, ez,

hon, ew). Le pronom qui joue le rôle de sujet logique se met au cas

régime (min, te, min, we).

Les tableaux II et III donnent la conjugaison de chacun des tempspassés du verbe transitif, les différents pronoms personnels lui servanttour à tour de sujets et de compléments d'objet. Exemple ehoisi :

dîtin, voir.

175

Min hon dîtin, je vous vis.We ew dîtin, vous les vîtes.

Dans chacun de ces exemples, le verbe prend la désinence person¬

nelle qui correspond au pronom qui lui sert de complément (ew, ez,

hon, ew). Le pronom qui joue le rôle de sujet logique se met au cas

régime (min, te, min, we).

Les tableaux II et III donnent la conjugaison de chacun des tempspassés du verbe transitif, les différents pronoms personnels lui servanttour à tour de sujets et de compléments d'objet. Exemple ehoisi :

dîtin, voir.

175

Page 188: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

TABL

TEMPS DU PRE

Sujet

Te, wî, wê, we, wanMin, wî, wê, me, wanMin, te, wî, wê, we, wanTe, wî, wê, we, wanMin, wî, wê, me, wanMin, te, wî, wê, me, we, wan

Compl.

ez

tuew

em

honew

Prétérit

dîtimdîtîdîtdîtindîtindîtin

Prétéritnarratif

dîtimedîtiyîdîtiyedîtinedîtinedîtine

TABL

TEMPS DU SE

Sujet

Te, wî, wê, we, wan w.,-. -tfeiam

Min, wî, wê, we, wan '&Min, te, wî, wê, me, \

we, wan

Te, wî, wê, we, wanMin, wî, wê, me, wanMin, te, wî, wê, me,

we, wan

Compl.

ez

tu

ew

em

hon

ew

Plus-que-parfait

dîti bûm

dîti bûyî

dîti bûdîti bûndîti bûn

dîti bûn

Plus-que-parfait

approximat.

didîti bûm

didîti bûyî

didîti bû

didîti bûn

didîti bûn

didîti bûn

176

TABL

TEMPS DU PRE

Sujet

Te, wî, wê, we, wanMin, wî, wê, me, wanMin, te, wî, wê, we, wanTe, wî, wê, we, wanMin, wî, wê, me, wanMin, te, wî, wê, me, we, wan

Compl.

ez

tuew

em

honew

Prétérit

dîtimdîtîdîtdîtindîtindîtin

Prétéritnarratif

dîtimedîtiyîdîtiyedîtinedîtinedîtine

TABL

TEMPS DU SE

Sujet

Te, wî, wê, we, wan w.,-. -tfeiam

Min, wî, wê, we, wan '&Min, te, wî, wê, me, \

we, wan

Te, wî, wê, we, wanMin, wî, wê, me, wanMin, te, wî, wê, me,

we, wan

Compl.

ez

tu

ew

em

hon

ew

Plus-que-parfait

dîti bûm

dîti bûyî

dîti bûdîti bûndîti bûn

dîti bûn

Plus-que-parfait

approximat.

didîti bûm

didîti bûyî

didîti bû

didîti bûn

didîti bûn

didîti bûn

176

Page 189: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

EAU n

MIER GROUPE

Imparfait

didîtimdidîtîdiditdidîtindidîtindidîtin

Imparfaitduratif

didîtimedidîtiyedidîtiyedidîtinedidîtinedidîtine

Imparfaitdu subj.

bidîtam(a)bidîtayîbidîtabidîtan(a)bidîtan(a)bidîtan(a)

Conditionnel(lre forme)

de bidîtam(a).de bidîtayî.de bidîta.de bidîtan(a).de bidîtan(a).de bidîtan(a).

EAU III

BOND GROUPE

Futurantérieur

dé dîti bim

dé dîti bî

dé dîti be

de dîti bindé dîti bin

dé dîti bin

~~

Subjonctifpassé

dîti bim

dîti bî

dîti be

dîti bindîti bin

dîti bin

Plus-que-parfait

dîti biwam (biwama,bam), etc.

dîti biwayî, etc.

dîti biwa, etc.dîti biwan(a), etc.dîti biwan(a), etc.

dîti biwan(a), etc.

du subjonctif

bûyam, bûyama,

Conditionnel (2e forme)

dé dîti biwam(a), etc.

de dîti biwayî, etc.

de dîti biwa, etc.de dîti biwan(a), etc.de dîti biwan(a), etc.

de dîti biwan(a), etc.

177

EAU n

MIER GROUPE

Imparfait

didîtimdidîtîdiditdidîtindidîtindidîtin

Imparfaitduratif

didîtimedidîtiyedidîtiyedidîtinedidîtinedidîtine

Imparfaitdu subj.

bidîtam(a)bidîtayîbidîtabidîtan(a)bidîtan(a)bidîtan(a)

Conditionnel(lre forme)

de bidîtam(a).de bidîtayî.de bidîta.de bidîtan(a).de bidîtan(a).de bidîtan(a).

EAU III

BOND GROUPE

Futurantérieur

dé dîti bim

dé dîti bî

dé dîti be

de dîti bindé dîti bin

dé dîti bin

~~

Subjonctifpassé

dîti bim

dîti bî

dîti be

dîti bindîti bin

dîti bin

Plus-que-parfait

dîti biwam (biwama,bam), etc.

dîti biwayî, etc.

dîti biwa, etc.dîti biwan(a), etc.dîti biwan(a), etc.

dîti biwan(a), etc.

du subjonctif

bûyam, bûyama,

Conditionnel (2e forme)

dé dîti biwam(a), etc.

de dîti biwayî, etc.

de dîti biwa, etc.de dîti biwan(a), etc.de dîti biwan(a), etc.

de dîti biwan(a), etc.

177

Page 190: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

L'application de la règle aux verbes en -an, -în, -un est identique,aussi n'a-t-il pas paru nécessaire de leur consacrer des tableaux parti¬culiers. De même pour la conjugaison négative.

188. Nous montrerons maintenant, à l'aide d'exemples résumantles différents cas possibles, comment s'applique la règle du par. 187

lorsque le verbe transitif à un temps passé a pour sujet, non plus unpronom, mais un nom. Le verbe utihsé sera dîtin, voir, au prétérit,avec pour sujets les substantifs şivan (le berger), keçik (la fille) et,pour complément, les divers pronoms et le substantif hesp (le cheval).

Şivên (keçkê) ez dîtim, le berger (la fille) m'a vu(e).Şivanan (keçkan) ez dîtim, les bergers (les fihes) m'ont vu(e).Şivên (keçkê) tu dîtî, le berger (la fille) t'a vu(e).Şivanan (keçkan) tu dîtî, les bergers (les filles) t'ont vu(e).Şivên (keçkê) ew dît, le berger (la fille) l'a vu(e).Şivanan (keçkan) ew dît, les bergers (les filles) l'ont vu(e).Şivên (keçkê) hesp dît, le berger (la fille) a vu le cheval.Şivanan (keçkan) hesp dît, les bergers (les filles) ont vu le cheval.Şivên (keçkê) em (hon, ew) dîtin, le berger (la fille) nous (vous, les)

a vu(e)s.Şivanan (keçkan) em (hon, ew) dîtin, les bergers (les filles) nous (vous,

les) ont vu(e)s.Şivên (keçkê) hesp dîtin, le berger (la fille) a vu les chevaux.Şivanan (keçkan) hesp dîtin, les bergers (les filles) ont vu les chevaux.Si le nom qui sert de sujet ou de complément est affecté d'une

particule d'indéfinition, la règle s'applique toujours de la mêmemanière :

Şivanekî (keçkekê) hesp (hespek) dît, un berger (une fille) a vu le cheval(un cheval).

Şivanina (keçkina) hesp (hespek) dît, des bergers (des filles) ont vu lecheval (un cheval).

Şivanekî (keçkekê) hesp (hespin) dîtin, un berger (une fille) a vu les

chevaux (des chevaux).Şivanina (keçkina) hesp (hespin) dîtin, des bergers (des filles) ont vu

les chevaux (des chevaux).

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L'application de la règle aux verbes en -an, -în, -un est identique,aussi n'a-t-il pas paru nécessaire de leur consacrer des tableaux parti¬culiers. De même pour la conjugaison négative.

188. Nous montrerons maintenant, à l'aide d'exemples résumantles différents cas possibles, comment s'applique la règle du par. 187

lorsque le verbe transitif à un temps passé a pour sujet, non plus unpronom, mais un nom. Le verbe utihsé sera dîtin, voir, au prétérit,avec pour sujets les substantifs şivan (le berger), keçik (la fille) et,pour complément, les divers pronoms et le substantif hesp (le cheval).

Şivên (keçkê) ez dîtim, le berger (la fille) m'a vu(e).Şivanan (keçkan) ez dîtim, les bergers (les fihes) m'ont vu(e).Şivên (keçkê) tu dîtî, le berger (la fille) t'a vu(e).Şivanan (keçkan) tu dîtî, les bergers (les filles) t'ont vu(e).Şivên (keçkê) ew dît, le berger (la fille) l'a vu(e).Şivanan (keçkan) ew dît, les bergers (les filles) l'ont vu(e).Şivên (keçkê) hesp dît, le berger (la fille) a vu le cheval.Şivanan (keçkan) hesp dît, les bergers (les filles) ont vu le cheval.Şivên (keçkê) em (hon, ew) dîtin, le berger (la fille) nous (vous, les)

a vu(e)s.Şivanan (keçkan) em (hon, ew) dîtin, les bergers (les filles) nous (vous,

les) ont vu(e)s.Şivên (keçkê) hesp dîtin, le berger (la fille) a vu les chevaux.Şivanan (keçkan) hesp dîtin, les bergers (les filles) ont vu les chevaux.Si le nom qui sert de sujet ou de complément est affecté d'une

particule d'indéfinition, la règle s'applique toujours de la mêmemanière :

Şivanekî (keçkekê) hesp (hespek) dît, un berger (une fille) a vu le cheval(un cheval).

Şivanina (keçkina) hesp (hespek) dît, des bergers (des filles) ont vu lecheval (un cheval).

Şivanekî (keçkekê) hesp (hespin) dîtin, un berger (une fille) a vu les

chevaux (des chevaux).Şivanina (keçkina) hesp (hespin) dîtin, des bergers (des filles) ont vu

les chevaux (des chevaux).

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Page 191: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Verbes réfléchis

189. Les verbes réfléchis sont formés à l'aide du pronom réfléchixwe et d'infinitifs transitifs simples ou composés. Le sens ainsi obtenucorrespond exactement à celui des verbes réfléchis du français.

Ex. : Xwe avêtin, s'élancer (avêtin, lancer).Xwe dirêj kirin, s'allonger (dirêj kirin, allonger, verbe com¬

posé).

Remarque. On n'oubliera pas cependant que certains verbes réfléchis kurdesse traduisent en français par des verbes simples.

Ex. : Xwe çeng kirin, sauter.Xwe gihandin, parvenir.Xwe ragirtin, résister, patienter.

A l'inverse, à beaucoup de verbes français réfléchis correspondent des verbeskurdes non réfléchis, généralement intransitifs.

Ex. : Westiyan, se fatiguer.Şaş bûn (verbe composé), se tromper.

La conjugaison des verbes réfléchis suit les mêmes principes que

ceUe des verbes transitifs ordinaires : leur sujet reçoit le cas oblique;ils s'accordent en personne et en nombre avec leur complément d'objet,c'est-à-dire avec le pronom xwe qui est toujours considéré comme de

la troisième personne du singulier. A titre d'exemple, nous donneronsla conjugaison du prétérit et du plus-que-parfait de xwe avêtin, s'élancer.

a) Prétérit.

Min xwe avêt, je m'élançai.Te xwe avêt, tu t'élanças.Wî (wê) xwe avêt, il/elle s'élança.Me xwe avêt, nous nous élançâmes.

We xwe avêt, vous vous élançâtes.Ewan xwe avêt, ils/elles s'élancèrent.

b) Plus-que-parfait.

Min xwe avêti bû, je m'étais élancé(e).

Te xwe avêti bû, tu t'étais élancé(e).

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Verbes réfléchis

189. Les verbes réfléchis sont formés à l'aide du pronom réfléchixwe et d'infinitifs transitifs simples ou composés. Le sens ainsi obtenucorrespond exactement à celui des verbes réfléchis du français.

Ex. : Xwe avêtin, s'élancer (avêtin, lancer).Xwe dirêj kirin, s'allonger (dirêj kirin, allonger, verbe com¬

posé).

Remarque. On n'oubliera pas cependant que certains verbes réfléchis kurdesse traduisent en français par des verbes simples.

Ex. : Xwe çeng kirin, sauter.Xwe gihandin, parvenir.Xwe ragirtin, résister, patienter.

A l'inverse, à beaucoup de verbes français réfléchis correspondent des verbeskurdes non réfléchis, généralement intransitifs.

Ex. : Westiyan, se fatiguer.Şaş bûn (verbe composé), se tromper.

La conjugaison des verbes réfléchis suit les mêmes principes que

ceUe des verbes transitifs ordinaires : leur sujet reçoit le cas oblique;ils s'accordent en personne et en nombre avec leur complément d'objet,c'est-à-dire avec le pronom xwe qui est toujours considéré comme de

la troisième personne du singulier. A titre d'exemple, nous donneronsla conjugaison du prétérit et du plus-que-parfait de xwe avêtin, s'élancer.

a) Prétérit.

Min xwe avêt, je m'élançai.Te xwe avêt, tu t'élanças.Wî (wê) xwe avêt, il/elle s'élança.Me xwe avêt, nous nous élançâmes.

We xwe avêt, vous vous élançâtes.Ewan xwe avêt, ils/elles s'élancèrent.

b) Plus-que-parfait.

Min xwe avêti bû, je m'étais élancé(e).

Te xwe avêti bû, tu t'étais élancé(e).

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Page 192: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Wî (wê) xwe avêti bû, il/elle s'était élancé(e).

Me xwe avêti bû, nous nous étions élancé(e)s.

We xwe avêti bû, vous vous étiez élancé(e)s.

Ewan xwe avêti bû, ils /elles s'étaient élancé(e)s.

Remarque I. Aux temps du troisième groupe, la conjugaison des verbes transi¬tifs réfléchis est normale.

Ex. : Présent de xwe avêtin (xwe bavêje), s'élancer.Ez xwe davêjim, je m'élance.Tu xwe davêjî, tu t'élances.Ew xwe davêje, il/elle s'élance.Em xwe davêjin, nous nous élançons.Hon xwe davêjin, vous vous élancez.Ew xwe davêjin, ils/elles s'élancent.

Remarque IL Sans que l'on puisse parler de « verbes réciproques », on noteraque l'emploi du pronom « hev » peut donner lieu à des constructions comparables,l'accord du verbe se faisant alors selon la règle indiquée au par. 140, Rem. I.

Verbes transitifs indirects

190. Les verbes transitifs indirects sont des verbes de conjugaisontransitive présentant la particularité d'introduire leur complémentd'objet au moyen d'une préposition.

Aux temps des premier et second groupes, le sujet logique de ces

verbes est, conformément à la règle générale, au cas obhque. Cepen¬

dant, leur complément étant introduit par l'intermédiaire d'unepréposition qui en régit le cas (indirect), ces verbes ne s'accordentavec ce complément ni en personne ni en nombre. Ils restent doncinvariablement à la troisième personne du singulier, se comportanten l'occurence comme des verbes transitifs non construits (cf. règle dupar. 185). Nous prendrons pour exemples zanîn, savoir, connaître;karîn, pouvoir, qui se construisent l'un et l'autre avec la préposition bi.

Ex. : Min bi van çîrokan ne dizanî, je ne connaissais pas ces contes.Wan pê nizanî bû, ils ne le savaient pas.

Ma wê çawan bi dijminên xwe bikari biwa? Comment doncaurait-il pu (venir à bout) de ses ennemis ?

180

Wî (wê) xwe avêti bû, il/elle s'était élancé(e).

Me xwe avêti bû, nous nous étions élancé(e)s.

We xwe avêti bû, vous vous étiez élancé(e)s.

Ewan xwe avêti bû, ils /elles s'étaient élancé(e)s.

Remarque I. Aux temps du troisième groupe, la conjugaison des verbes transi¬tifs réfléchis est normale.

Ex. : Présent de xwe avêtin (xwe bavêje), s'élancer.Ez xwe davêjim, je m'élance.Tu xwe davêjî, tu t'élances.Ew xwe davêje, il/elle s'élance.Em xwe davêjin, nous nous élançons.Hon xwe davêjin, vous vous élancez.Ew xwe davêjin, ils/elles s'élancent.

Remarque IL Sans que l'on puisse parler de « verbes réciproques », on noteraque l'emploi du pronom « hev » peut donner lieu à des constructions comparables,l'accord du verbe se faisant alors selon la règle indiquée au par. 140, Rem. I.

Verbes transitifs indirects

190. Les verbes transitifs indirects sont des verbes de conjugaisontransitive présentant la particularité d'introduire leur complémentd'objet au moyen d'une préposition.

Aux temps des premier et second groupes, le sujet logique de ces

verbes est, conformément à la règle générale, au cas obhque. Cepen¬

dant, leur complément étant introduit par l'intermédiaire d'unepréposition qui en régit le cas (indirect), ces verbes ne s'accordentavec ce complément ni en personne ni en nombre. Ils restent doncinvariablement à la troisième personne du singulier, se comportanten l'occurence comme des verbes transitifs non construits (cf. règle dupar. 185). Nous prendrons pour exemples zanîn, savoir, connaître;karîn, pouvoir, qui se construisent l'un et l'autre avec la préposition bi.

Ex. : Min bi van çîrokan ne dizanî, je ne connaissais pas ces contes.Wan pê nizanî bû, ils ne le savaient pas.

Ma wê çawan bi dijminên xwe bikari biwa? Comment doncaurait-il pu (venir à bout) de ses ennemis ?

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Page 193: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque I. Cette construction n'est pas toujours obligatoire pour zanîn,lorsque ce verbe est employé dans le sens de « connaître ».

Ex. : Birîndar birîna xwe dizane, qui est blessé connaît sa propre blessure(Proverbe).Mais : ew bi Kurmancî nizane, il ne sait pas le kurde.

Remarque IL Certains verbes de conjugaison intransitive sont susceptiblesd'introduire des compléments d'objet indirects au moyen d'une préposition. Cetteparticularité ne modifie pas leur conjugaison, qui suit la règle s'appliquant auxverbes intransitifs.

Ex. : Fetkirîn ou fekirîn, réfléchir, contempler.Ez li bejna te a zirav difekirîm, je contemplais ta stature svelte.

Proverbe. Diyarî qesp in, şûndiyarî hesp in, on reçoit des dattes en

cadeau, il faut rendre des chevaux.

181

Remarque I. Cette construction n'est pas toujours obligatoire pour zanîn,lorsque ce verbe est employé dans le sens de « connaître ».

Ex. : Birîndar birîna xwe dizane, qui est blessé connaît sa propre blessure(Proverbe).Mais : ew bi Kurmancî nizane, il ne sait pas le kurde.

Remarque IL Certains verbes de conjugaison intransitive sont susceptiblesd'introduire des compléments d'objet indirects au moyen d'une préposition. Cetteparticularité ne modifie pas leur conjugaison, qui suit la règle s'appliquant auxverbes intransitifs.

Ex. : Fetkirîn ou fekirîn, réfléchir, contempler.Ez li bejna te a zirav difekirîm, je contemplais ta stature svelte.

Proverbe. Diyarî qesp in, şûndiyarî hesp in, on reçoit des dattes en

cadeau, il faut rendre des chevaux.

181

Page 194: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XIV. VERBES COMPOSÉS

191. Outre les verbes simples, intransitifs et transitifs, le kurdeconnaît des verbes composés et des locutions verbales (cf. ch. XV).

Les verbes composés résultent de la combinaison d'un élémentnon verbal (substantif, adjectif, préposition, adverbe, etc.) avec unélément verbal (généralement un verbe auxiliaire). Cet ensemble com¬

porte un sens bien établi et parfois assez différent de celui que devraitdonner à première vue l'addition de ses éléments constitutifs.

Ex. : Çêkirin, fabriquer (çê, bon, bien; kirin, faire).Ava kirin, construire (ava, prospère; kirin, faire).

192. Les verbes composés se répartissent en deux types discernablesà certaines particularités de leur conjugaison (cf. par. 196-197), ceuxdu premier type offrant un aspect morphologique plus stable que ceuxdu second.

193. Verbes composés du premier type.

Ces verbes proviennent de la fusion étroite d'un élément non verbalavec un infinitif. Éléments verbal et non verbal se notent en unseul mot.

L'élément non verbal peut être :

a) un préfixe simple (voir liste des préfixes ch. XXIV).Ex. : Rabûn, se lever (ra + bûn, devenir).

Rakirin, lever, enlever, ôter (ra -\- kirin, faire).Vexwarin, boire (ve -f- xwarin, manger).Dagirtin, emplir (da -f- girtin, saisir).Hilgirtin, soulever (hil -\- girtin).Hilatin, se lever s'agissant du soleil (hil + hatin ; la fusionde ces deux éléments a entraîné la chute du h de hatin).Vekirin, ouvrir (ve -f- kirin).Vexwandin, convier (ve -j- xwandin, appeler).

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XIV. VERBES COMPOSÉS

191. Outre les verbes simples, intransitifs et transitifs, le kurdeconnaît des verbes composés et des locutions verbales (cf. ch. XV).

Les verbes composés résultent de la combinaison d'un élémentnon verbal (substantif, adjectif, préposition, adverbe, etc.) avec unélément verbal (généralement un verbe auxiliaire). Cet ensemble com¬

porte un sens bien établi et parfois assez différent de celui que devraitdonner à première vue l'addition de ses éléments constitutifs.

Ex. : Çêkirin, fabriquer (çê, bon, bien; kirin, faire).Ava kirin, construire (ava, prospère; kirin, faire).

192. Les verbes composés se répartissent en deux types discernablesà certaines particularités de leur conjugaison (cf. par. 196-197), ceuxdu premier type offrant un aspect morphologique plus stable que ceuxdu second.

193. Verbes composés du premier type.

Ces verbes proviennent de la fusion étroite d'un élément non verbalavec un infinitif. Éléments verbal et non verbal se notent en unseul mot.

L'élément non verbal peut être :

a) un préfixe simple (voir liste des préfixes ch. XXIV).Ex. : Rabûn, se lever (ra + bûn, devenir).

Rakirin, lever, enlever, ôter (ra -\- kirin, faire).Vexwarin, boire (ve -f- xwarin, manger).Dagirtin, emplir (da -f- girtin, saisir).Hilgirtin, soulever (hil -\- girtin).Hilatin, se lever s'agissant du soleil (hil + hatin ; la fusionde ces deux éléments a entraîné la chute du h de hatin).Vekirin, ouvrir (ve -f- kirin).Vexwandin, convier (ve -j- xwandin, appeler).

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Page 195: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque I. L'élément verbal de quelques-uns de ces verbes ne se rencontrejamais à l'état isolé. Ainsi, rûniştin, s'asseoir; daniştin, se percher : le verbe niştinest inusité à l'état simple. De même pour ramîsan, baiser, embrasser; hilkişîn,grimper.

b) un préfixe composé (préfixe résultant de la contraction d'unepréposition avec un élément pronominal), comme tê (di wî, di wê),

le (li wî, li wê), pê (bi wî, bi wê), je (ji wî, ji wê).

Ex. : Lêxistin, frapper (le + xistin, renverser).Pêketin, s'embraser (pê -f- ketin, tomber).Jêkirin, trancher, couper (je -f- kirin, faire).

Remarque IL II arrive, mais rarement, que d'autres éléments s'ajoutent aupréfixe.

Ex. : Serjêkirin (ou şerjêkirin), égorger (ser, tête -f je -f- kirin).

c) un substantif ou un adjectif faisant en l'occurrence fonction de

préfixe.

Ex. : Rêkirin, envoyer (rê, chemin, route + kirin, faire).Girêdan, lier (girê(k), lien, neud + dan, donner).Çêbûn, s'accomplir (çê, bon, bien -f- bûn, devenir).Çêkirin, fabriquer (çê -\- kirin).

194. Verbes composés du second type.

De loin les plus fréquents, ils procèdent de la combinaison d'unsubstantif ou d'un adjectif avec un infinitif. D'après les conventionshées à l'emploi de l'alphabet latin, ces deux composants sont toujoursnotés séparément, ce qui était d'ailleurs aussi le cas lorsque l'alphabetarabe se trouvait en usage. L'élément non verbal ne se décline jamais,et c'est à cela qu'on différenciera, dans un texte, le verbe composé de

la rencontre fortuite d'un verbe et de son complément.

La plupart du temps, l'élément verbal est un des auxiliaires kirin(bike), faire; bûn (bibe), devenir; dan (bide), donner; hatin (bê), venir.

Ex. : Limêj kirin, prier (limêj, prière -f- kirin).Hazir kirin, préparer (hazir, prêt -f- kirin).

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Remarque I. L'élément verbal de quelques-uns de ces verbes ne se rencontrejamais à l'état isolé. Ainsi, rûniştin, s'asseoir; daniştin, se percher : le verbe niştinest inusité à l'état simple. De même pour ramîsan, baiser, embrasser; hilkişîn,grimper.

b) un préfixe composé (préfixe résultant de la contraction d'unepréposition avec un élément pronominal), comme tê (di wî, di wê),

le (li wî, li wê), pê (bi wî, bi wê), je (ji wî, ji wê).

Ex. : Lêxistin, frapper (le + xistin, renverser).Pêketin, s'embraser (pê -f- ketin, tomber).Jêkirin, trancher, couper (je -f- kirin, faire).

Remarque IL II arrive, mais rarement, que d'autres éléments s'ajoutent aupréfixe.

Ex. : Serjêkirin (ou şerjêkirin), égorger (ser, tête -f je -f- kirin).

c) un substantif ou un adjectif faisant en l'occurrence fonction de

préfixe.

Ex. : Rêkirin, envoyer (rê, chemin, route + kirin, faire).Girêdan, lier (girê(k), lien, neud + dan, donner).Çêbûn, s'accomplir (çê, bon, bien -f- bûn, devenir).Çêkirin, fabriquer (çê -\- kirin).

194. Verbes composés du second type.

De loin les plus fréquents, ils procèdent de la combinaison d'unsubstantif ou d'un adjectif avec un infinitif. D'après les conventionshées à l'emploi de l'alphabet latin, ces deux composants sont toujoursnotés séparément, ce qui était d'ailleurs aussi le cas lorsque l'alphabetarabe se trouvait en usage. L'élément non verbal ne se décline jamais,et c'est à cela qu'on différenciera, dans un texte, le verbe composé de

la rencontre fortuite d'un verbe et de son complément.

La plupart du temps, l'élément verbal est un des auxiliaires kirin(bike), faire; bûn (bibe), devenir; dan (bide), donner; hatin (bê), venir.

Ex. : Limêj kirin, prier (limêj, prière -f- kirin).Hazir kirin, préparer (hazir, prêt -f- kirin).

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Page 196: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ava kirin, construire (ava, prospère -+- kirin).Tijî kirin, emphr (tijî, plein + kirin).Vola kirin, vider (vola, vide -+- kirin).Pîr bûn, vieillir (pîr, vieux -f- frwra, devenir).QaîZ bûn, consentir (qaîl, consentant -f- bûn).Av dan, arroser (av, eau -f- aaw, donner).67mA dan, écouter (guh, oreille + dan).Mikur hatin, avouer (mikur, qui avoue -f- hatin, venir).

Remarque I. Des verbes autres que les auxiliaires peuvent aussi, mais plusrarement, concourir à la formation de verbes composés.

Ex. : Nav girtin, devenir célèbre (nav, nom + girtin, prendre, saisir).Çêtir girtin, préférer (çêtir, meilleur + girtin).

Remarque IL Les verbes composés à partir de bûn comportent généralementun causatif en kirin.

Ex. : Ava bûn, prospérer,ava kirin, construire, mettre en valeur.Derbas bûn, passer, traverser,derbas kirin, faire passer, faire traverser.

Remarque III. Dans tous les cas cités jusqu'ici, l'élément non verbal précédaitl'infinitif. H arrive toutefois aussi, lorsque l'élément verbal exprime une notionde mouvement ou d'attribution (cf. par. 217), que cet ordre se trouve inversé.

Ex. : Dan pey, poursuivre.Anîn cih, accomplir (mais on a aussi la locution verbale bi cih anîn).Çûn ava, se coucher s'agissant du soleil.Kirin der, expulser.Ketin rê, se mettre en route, partir (mais aussi la locution verbale bi rê

ketin).

Remarque IV. On retiendra qu'employés substantivement, les infinitifs des

verbes composés du second type doivent en principe s'écrire en un seul mot

Ex. : Av dan, arroser,avdan, f., arrosage.Rast hatin, rencontrer,rasthatin, f., rencontre.

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Ava kirin, construire (ava, prospère -+- kirin).Tijî kirin, emphr (tijî, plein + kirin).Vola kirin, vider (vola, vide -+- kirin).Pîr bûn, vieillir (pîr, vieux -f- frwra, devenir).QaîZ bûn, consentir (qaîl, consentant -f- bûn).Av dan, arroser (av, eau -f- aaw, donner).67mA dan, écouter (guh, oreille + dan).Mikur hatin, avouer (mikur, qui avoue -f- hatin, venir).

Remarque I. Des verbes autres que les auxiliaires peuvent aussi, mais plusrarement, concourir à la formation de verbes composés.

Ex. : Nav girtin, devenir célèbre (nav, nom + girtin, prendre, saisir).Çêtir girtin, préférer (çêtir, meilleur + girtin).

Remarque IL Les verbes composés à partir de bûn comportent généralementun causatif en kirin.

Ex. : Ava bûn, prospérer,ava kirin, construire, mettre en valeur.Derbas bûn, passer, traverser,derbas kirin, faire passer, faire traverser.

Remarque III. Dans tous les cas cités jusqu'ici, l'élément non verbal précédaitl'infinitif. H arrive toutefois aussi, lorsque l'élément verbal exprime une notionde mouvement ou d'attribution (cf. par. 217), que cet ordre se trouve inversé.

Ex. : Dan pey, poursuivre.Anîn cih, accomplir (mais on a aussi la locution verbale bi cih anîn).Çûn ava, se coucher s'agissant du soleil.Kirin der, expulser.Ketin rê, se mettre en route, partir (mais aussi la locution verbale bi rê

ketin).

Remarque IV. On retiendra qu'employés substantivement, les infinitifs des

verbes composés du second type doivent en principe s'écrire en un seul mot

Ex. : Av dan, arroser,avdan, f., arrosage.Rast hatin, rencontrer,rasthatin, f., rencontre.

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Page 197: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Conjugaison des verbes composés

195. Les verbes composés suivent les règles de conjugaison etd'accord qui s'appliquent normalement à leurs éléments verbaux prisisolément, selon que ceux-ci sont intransitifs ou transitifs.

Ex. : Derbas bûn, traverser (intransitif).Peketin, s'embraser (intransitif).Lêxistin, frapper (transitif).Girêdan, her (transitif).Bazdan, fuir (transitif).Dereng kirin, tarder (transitif).Guh dan, écouter (transitif).Jin anîn, se marier (homme transitif).

Remarque. Bien que suivant une conjugaison transitive et comportant unélément verbal transitif direct, nombre de ces verbes ne peuvent introduire quedes compléments d'objet indirects. On les connaîtra par l'usage. Dans les exemplesqui précèdent, c'est le cas de peketin, lêxistin, bazdan, guh dan. D'autres, commedereng kirin, jin anîn ne peuvent, en dépit de leur conjugaison transitive, intro¬duire aucun complément d'objet.

Il existe de nettes différences morphologiques entre les conjugaisonsdes verbes composés des deux types. Ce sont les suivantes :

196. Verbes composés du premier type.

a) Dans ce type de verbes, le préverbe bi- n'intervient pas pourla formation des modes et temps qui le comportent normalement(impératif, futur, imparfait du subjonctif, conditionnel premièreforme).

Ex. : Çêke, fabrique (impér. de çêkirin).Rabe, lève-toi (impér. de rabûn).Lêxe, frappe (impér. de lêxistin).Ezê çêkim, je fabriquerai (futur de çêkirin).Ezê rabim, je me lèverai (futur de rabûn).Ezê lêxim, je frapperai (futur de lêxistin).

185

Conjugaison des verbes composés

195. Les verbes composés suivent les règles de conjugaison etd'accord qui s'appliquent normalement à leurs éléments verbaux prisisolément, selon que ceux-ci sont intransitifs ou transitifs.

Ex. : Derbas bûn, traverser (intransitif).Peketin, s'embraser (intransitif).Lêxistin, frapper (transitif).Girêdan, her (transitif).Bazdan, fuir (transitif).Dereng kirin, tarder (transitif).Guh dan, écouter (transitif).Jin anîn, se marier (homme transitif).

Remarque. Bien que suivant une conjugaison transitive et comportant unélément verbal transitif direct, nombre de ces verbes ne peuvent introduire quedes compléments d'objet indirects. On les connaîtra par l'usage. Dans les exemplesqui précèdent, c'est le cas de peketin, lêxistin, bazdan, guh dan. D'autres, commedereng kirin, jin anîn ne peuvent, en dépit de leur conjugaison transitive, intro¬duire aucun complément d'objet.

Il existe de nettes différences morphologiques entre les conjugaisonsdes verbes composés des deux types. Ce sont les suivantes :

196. Verbes composés du premier type.

a) Dans ce type de verbes, le préverbe bi- n'intervient pas pourla formation des modes et temps qui le comportent normalement(impératif, futur, imparfait du subjonctif, conditionnel premièreforme).

Ex. : Çêke, fabrique (impér. de çêkirin).Rabe, lève-toi (impér. de rabûn).Lêxe, frappe (impér. de lêxistin).Ezê çêkim, je fabriquerai (futur de çêkirin).Ezê rabim, je me lèverai (futur de rabûn).Ezê lêxim, je frapperai (futur de lêxistin).

185

Page 198: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

C'est sur cette absence du préverbe bi- qu'est fondée la distinc¬tion entre verbes composés des deux types (çêke, de çêkirin,premier type ; mais ava bike, de ava kirin, second type).

Remarque I. Par exception, les rares verbes composés du premier type débutantpar une voyelle reçoivent le préverbe bi-.

Ex. : Bêxe, mets (de êxistin, mettre).

Remarque IL II convient de signaler le cas du verbe danîn, poser, contractionde da-anîn, dont l'impératif est deyne ou dêne, mais dont la conjugaison s'opèreaux temps du 3ème groupe à partir d'un impératif tombé en désuétude, dabîne(anîn, bîne).

Ex. : Ez datînim, je pose.Etc.

Par contre, le futur donne : Ezê dênim, etc.

Remarque III. La désuétude de l'emploi de bi- dans la conjugaison des verbesde ce type paraît être un phénomène relativement récent. D'après certains témoi¬gnages, on disait encore au Botan vers la fin du siècle dernier çêbike, rabibe, etc.pour çêke, rabe, etc.

b) Le préverbe di- intervient selon les règles normales dans laconjugaison des verbes composés du premier type. Toutefois, il s'insèreentre l'élément non verbal et l'élément verbal.

Ex. : Ez çêdikim, min çêdikir (présent et imparfait de l'indicatif de

çêkirin).Ez radibim, ez radibûm (id. de rabûn).Ez lêdixim, min lêdixist (id. de lêxistin).

Remarque IV. Quelques parlers (Tor Abdîn, Hevêrkan) traitent, pour l'emploide di-, les verbes composés de ce type de la même manière que les verbes simples.On dira, dans ces dialectes, ez dirabim, ez dilêxim, etc. au lieu de ez radibim, ez

lêdixim, etc.

c) Conjugaison négative. De même que le préverbe di-, les adver¬

bes de négation me, na et ne s'insèrent entre les deux éléments du verbe.Ex. : Ez ranabim, je ne me lève pas (de rabûn).

Ez ranedibûm, je ne me levais pas.

Ez ranebû bûm, je ne m'étais pas levé(e).Ramebe, ne te lève pas.

186

C'est sur cette absence du préverbe bi- qu'est fondée la distinc¬tion entre verbes composés des deux types (çêke, de çêkirin,premier type ; mais ava bike, de ava kirin, second type).

Remarque I. Par exception, les rares verbes composés du premier type débutantpar une voyelle reçoivent le préverbe bi-.

Ex. : Bêxe, mets (de êxistin, mettre).

Remarque IL II convient de signaler le cas du verbe danîn, poser, contractionde da-anîn, dont l'impératif est deyne ou dêne, mais dont la conjugaison s'opèreaux temps du 3ème groupe à partir d'un impératif tombé en désuétude, dabîne(anîn, bîne).

Ex. : Ez datînim, je pose.Etc.

Par contre, le futur donne : Ezê dênim, etc.

Remarque III. La désuétude de l'emploi de bi- dans la conjugaison des verbesde ce type paraît être un phénomène relativement récent. D'après certains témoi¬gnages, on disait encore au Botan vers la fin du siècle dernier çêbike, rabibe, etc.pour çêke, rabe, etc.

b) Le préverbe di- intervient selon les règles normales dans laconjugaison des verbes composés du premier type. Toutefois, il s'insèreentre l'élément non verbal et l'élément verbal.

Ex. : Ez çêdikim, min çêdikir (présent et imparfait de l'indicatif de

çêkirin).Ez radibim, ez radibûm (id. de rabûn).Ez lêdixim, min lêdixist (id. de lêxistin).

Remarque IV. Quelques parlers (Tor Abdîn, Hevêrkan) traitent, pour l'emploide di-, les verbes composés de ce type de la même manière que les verbes simples.On dira, dans ces dialectes, ez dirabim, ez dilêxim, etc. au lieu de ez radibim, ez

lêdixim, etc.

c) Conjugaison négative. De même que le préverbe di-, les adver¬

bes de négation me, na et ne s'insèrent entre les deux éléments du verbe.Ex. : Ez ranabim, je ne me lève pas (de rabûn).

Ez ranedibûm, je ne me levais pas.

Ez ranebû bûm, je ne m'étais pas levé(e).Ramebe, ne te lève pas.

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Page 199: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Si l'élément verbal a pour première lettre une voyelle, la présence del'adverbe de négation donne lieu aux contractions normales.

Ex. : Ez hilnavêjim, je ne lance pas (de hilavêtin, lancer).Ez danayêm, je ne descends pas (de dahatin).

197. Verbes composés du second type.

Leur conjugaison est normale et leur élément verbal se comportecomme lorsqu'il est employé à l'état isolé. L'élément non verbal nereçoit jamais de désinence de cas ou de nombre.

Ex. : Limêj kirin, prier.Limêj bike, prie.Ez limêj dikim, je prie.Ez limêj nakim, je ne prie pas.

Me limêj kir, nous avons prié.Derew kirin, mentir.We derew ne kiri bû, vous n'aviez pas menti.Pîr bûn, vieillir.Ez pîr bûme, j'ai vieilli.

Remarque. On a vu plus haut (par. 194) que c'est le caractère indéclinable del'élément non verbal du verbe composé qui dénote ce dernier. Les exemplessuivants préciseront ce point :

Ez limêj dikim, je prie.Ez limêjê dikim signifierait : je fais la prière.Ronahî kirin, éclairer, illuminer.Ronahiyê kirin signifierait : faire la lumière.

Les verbes transitifs de ce type obéissent aux mêmes règles d'accordque les verbes simples; ils se construisent de la même manière avec

leur complément d'objet.

Ex. : Ez wî nas dikim, je le connais (nas kirin, connaître, recon¬

naître).Tu vî mirovî nas dikî, tu connais cet homme.Me ew nas dikirin, nous les connaissions.Wan em nas ne kirin, ils ne nous ont pas reconnus.Bêriya . . . kirin, désirer, attendre avec impatience.

187

Si l'élément verbal a pour première lettre une voyelle, la présence del'adverbe de négation donne lieu aux contractions normales.

Ex. : Ez hilnavêjim, je ne lance pas (de hilavêtin, lancer).Ez danayêm, je ne descends pas (de dahatin).

197. Verbes composés du second type.

Leur conjugaison est normale et leur élément verbal se comportecomme lorsqu'il est employé à l'état isolé. L'élément non verbal nereçoit jamais de désinence de cas ou de nombre.

Ex. : Limêj kirin, prier.Limêj bike, prie.Ez limêj dikim, je prie.Ez limêj nakim, je ne prie pas.

Me limêj kir, nous avons prié.Derew kirin, mentir.We derew ne kiri bû, vous n'aviez pas menti.Pîr bûn, vieillir.Ez pîr bûme, j'ai vieilli.

Remarque. On a vu plus haut (par. 194) que c'est le caractère indéclinable del'élément non verbal du verbe composé qui dénote ce dernier. Les exemplessuivants préciseront ce point :

Ez limêj dikim, je prie.Ez limêjê dikim signifierait : je fais la prière.Ronahî kirin, éclairer, illuminer.Ronahiyê kirin signifierait : faire la lumière.

Les verbes transitifs de ce type obéissent aux mêmes règles d'accordque les verbes simples; ils se construisent de la même manière avec

leur complément d'objet.

Ex. : Ez wî nas dikim, je le connais (nas kirin, connaître, recon¬

naître).Tu vî mirovî nas dikî, tu connais cet homme.Me ew nas dikirin, nous les connaissions.Wan em nas ne kirin, ils ne nous ont pas reconnus.Bêriya . . . kirin, désirer, attendre avec impatience.

187

Page 200: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Me bêriya te kir, nous t'avons impatiemment attendu(e),tu nous as manqué (formule de pohtesse).

198. Verbes composés transitifs indirects.

On désigne sous l'appellation de verbes composés transitifs indirectsles verbes de conjugaison transitive dont le complément d'objet est

soit introduit par une préposition, soit construit en rapport d'annexionavec l'élément non verbal.

Dans les deux cas, et en raison de cette construction indirecte, ces

verbes se conjuguent toujours, aux temps des premier et secondgroupes, selon la règle du par. 185, mais sans s'accorder avec leur com¬

plément d'objet.

a) Complément d'objet introduit par une préposition.

Ex. : Hêvî kirin, espérer ; je hêvî kirin, prier (quelqu'un).Ez hêvî dikim, j'espère.Ji te hêvî dikim, je te prie, je t'en prie.Me ji wan hêvî kir, nous les avons priés.Guh kirin (ou guh dan), écouter, obéir.Tu li min guh nakî (nadî), tu ne m'écoutes pas.

Temaşa kirin, contempler; le temaşa kirin, contempler (aveccomplément).Ez li çiyê temaşa dikim, je contemple la montagne.Me li çiyan temaşa dikir, nous contemplions les montagnes.

b) Complément d'objet en rapport d'annexion avec l'élément nonverbal.

Ex. : Arîkarî kirin, aider.Em arîkariya wan dikin, nous les aidons.Me arîkariya wan dikir, nous les aidions.Qala ... kirin, parler de ...Me qala Bozên kir, nous avons parlé de Bozan.

Remarque. De même que certains verbes simples intransitifs (cf. par. 188, Rem.),certains verbes intransitifs composés peuvent aussi introduire des complémentsd'objet indirects. Us suivent les règles de la conjugaison des verbes intransitifs.

188

Me bêriya te kir, nous t'avons impatiemment attendu(e),tu nous as manqué (formule de pohtesse).

198. Verbes composés transitifs indirects.

On désigne sous l'appellation de verbes composés transitifs indirectsles verbes de conjugaison transitive dont le complément d'objet est

soit introduit par une préposition, soit construit en rapport d'annexionavec l'élément non verbal.

Dans les deux cas, et en raison de cette construction indirecte, ces

verbes se conjuguent toujours, aux temps des premier et secondgroupes, selon la règle du par. 185, mais sans s'accorder avec leur com¬

plément d'objet.

a) Complément d'objet introduit par une préposition.

Ex. : Hêvî kirin, espérer ; je hêvî kirin, prier (quelqu'un).Ez hêvî dikim, j'espère.Ji te hêvî dikim, je te prie, je t'en prie.Me ji wan hêvî kir, nous les avons priés.Guh kirin (ou guh dan), écouter, obéir.Tu li min guh nakî (nadî), tu ne m'écoutes pas.

Temaşa kirin, contempler; le temaşa kirin, contempler (aveccomplément).Ez li çiyê temaşa dikim, je contemple la montagne.Me li çiyan temaşa dikir, nous contemplions les montagnes.

b) Complément d'objet en rapport d'annexion avec l'élément nonverbal.

Ex. : Arîkarî kirin, aider.Em arîkariya wan dikin, nous les aidons.Me arîkariya wan dikir, nous les aidions.Qala ... kirin, parler de ...Me qala Bozên kir, nous avons parlé de Bozan.

Remarque. De même que certains verbes simples intransitifs (cf. par. 188, Rem.),certains verbes intransitifs composés peuvent aussi introduire des complémentsd'objet indirects. Us suivent les règles de la conjugaison des verbes intransitifs.

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Page 201: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Rast hatin, rencontrer.Ez rastî wî (ou rasta wî Botan) hatim, je l'ai rencontré(e).Bawer bûn, croire.Ez pê bawer ne bûm, je ne l'ai pas cru.

Proverbe. Hêştir radibin hev, hêstir û ker bin lingên wan de diçin,quand les chameaux se battent, mulets et ânes périssent sous leurspieds.

189

Ex. : Rast hatin, rencontrer.Ez rastî wî (ou rasta wî Botan) hatim, je l'ai rencontré(e).Bawer bûn, croire.Ez pê bawer ne bûm, je ne l'ai pas cru.

Proverbe. Hêştir radibin hev, hêstir û ker bin lingên wan de diçin,quand les chameaux se battent, mulets et ânes périssent sous leurspieds.

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Page 202: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XV. LOCUTIONS VERBALES

199. Alors que les verbes composés du second type ne mettenten jeu qu'un élément non verbal et un élément verbal, les locutionsverbales résultent de la combinaison de plusieurs éléments non ver¬

baux (prépositions, prépositions et postpositions, pronoms, adjectifs,substantifs) et d'un élément verbal simple ou composé. Elles peuventêtre intransitives ou transitives. De même que les verbes composés,

elles constituent des ensembles stables comportant un sens bien défini.

200. Locutions verbales intransitives.

Leur élément non verbal est généralement formé d'une préposition(ou d'un complexe prépositionnel) et de son complément, lequel est leplus souvent un pronom, mais peut être aussi un nom. L'élément verbalest un infinitif intransitif.

Ex. : Bin av bûn, plonger, couler.Li hev hatin, se mettre d'accord.Bi hev ketin, en venir aux mains.Li ber xwe ketin, se chagriner.Hatin ser xwe, guérir, se rétabhr (cf. par. suivant, Rem.).Le geriyan (le : li wî), chercher.Bi rê ketin, se mettre en route, partir.

Les locutions verbales de ce type se conjuguent régulièrement surle modèle des verbes intransitifs qui leur correspondent.

Ex. : Em bi hev ketin, nous en vînmes aux mains.Le bigere, cherche.

201. Locutions verbales transitives.

Elles ont la même formation que les précédentes. Leur élémentverbal est un verbe transitif.

190

XV. LOCUTIONS VERBALES

199. Alors que les verbes composés du second type ne mettenten jeu qu'un élément non verbal et un élément verbal, les locutionsverbales résultent de la combinaison de plusieurs éléments non ver¬

baux (prépositions, prépositions et postpositions, pronoms, adjectifs,substantifs) et d'un élément verbal simple ou composé. Elles peuventêtre intransitives ou transitives. De même que les verbes composés,

elles constituent des ensembles stables comportant un sens bien défini.

200. Locutions verbales intransitives.

Leur élément non verbal est généralement formé d'une préposition(ou d'un complexe prépositionnel) et de son complément, lequel est leplus souvent un pronom, mais peut être aussi un nom. L'élément verbalest un infinitif intransitif.

Ex. : Bin av bûn, plonger, couler.Li hev hatin, se mettre d'accord.Bi hev ketin, en venir aux mains.Li ber xwe ketin, se chagriner.Hatin ser xwe, guérir, se rétabhr (cf. par. suivant, Rem.).Le geriyan (le : li wî), chercher.Bi rê ketin, se mettre en route, partir.

Les locutions verbales de ce type se conjuguent régulièrement surle modèle des verbes intransitifs qui leur correspondent.

Ex. : Em bi hev ketin, nous en vînmes aux mains.Le bigere, cherche.

201. Locutions verbales transitives.

Elles ont la même formation que les précédentes. Leur élémentverbal est un verbe transitif.

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Page 203: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Ji hev danîn, démonter.

Li ber ... dan, insister auprès de . . .

Dev je berdan, abandonner, laisser, renoncer (dev, bouche;je : ji wî ; berdan, détourner).Dest pê kirin, commencer, entreprendre (dest, main; pê :

bi wî).Baweriya xwe (pê) anîn, croire, admettre (bawerî, croyance).Bala xwe dan, observer, faire attention (bal, esprit).Ji bîr rakirin, oubher (bîr, mémoire; rakirin, enlever, ôter).Berê xwe dan, se diriger vers (ber, face).

Remarque. Lorsque l'élément verbal implique une idée d'attribution ou de

mouvement, il peut précéder certains éléments de la locution (cf. par. 217).

Ex. : Danîn ber hev, confronter, comparer.Dest dan hev, s'entraider.Xwe dan ber bara..., assister... (bar, f., charge).Xwe dan revê, s'enfuir.Hatin ser xwe, guérir, se rétablir.

202. La conjugaison des locutions verbales transitives suit les

règles déjà énoncées à propos des verbes simples et des verbes composés

de ce type. Comme pour les verbes composés, on distinguera doncentre locutions verbales transitives à régime direct et à régime indirect.Les unes et les autres s'emploient tantôt sans complément, tantôtavec complément.

Remarque I. Les locutions verbales transitives à régime indirect se distinguentdes verbes composés transitifs à régime indirect par le fait que, lorsqu'elles s'em¬

ploient sans complément, elles conservent leur élément préposition -j- pronom(je, le, tê, pê, ji hev, li hev, etc.).

Ex. : Dev je berdan (locution verbale), renoncer.Min dev je berda, j'ai renoncé.Min dev ji nêçîrê berda, j'ai renoncé à la chasse.

Dest pê kirin, commencer.Wî dest pê kir, il a commencé.Wî dest bi nivîsandinê kir, il a commencé à écrire.

A l'inverse, s'il s'agit d'un verbe composé transitif à régime indirect, la pré¬

position n'apparaît que si un complément est introduit.

' 191

Ex. : Ji hev danîn, démonter.

Li ber ... dan, insister auprès de . . .

Dev je berdan, abandonner, laisser, renoncer (dev, bouche;je : ji wî ; berdan, détourner).Dest pê kirin, commencer, entreprendre (dest, main; pê :

bi wî).Baweriya xwe (pê) anîn, croire, admettre (bawerî, croyance).Bala xwe dan, observer, faire attention (bal, esprit).Ji bîr rakirin, oubher (bîr, mémoire; rakirin, enlever, ôter).Berê xwe dan, se diriger vers (ber, face).

Remarque. Lorsque l'élément verbal implique une idée d'attribution ou de

mouvement, il peut précéder certains éléments de la locution (cf. par. 217).

Ex. : Danîn ber hev, confronter, comparer.Dest dan hev, s'entraider.Xwe dan ber bara..., assister... (bar, f., charge).Xwe dan revê, s'enfuir.Hatin ser xwe, guérir, se rétablir.

202. La conjugaison des locutions verbales transitives suit les

règles déjà énoncées à propos des verbes simples et des verbes composés

de ce type. Comme pour les verbes composés, on distinguera doncentre locutions verbales transitives à régime direct et à régime indirect.Les unes et les autres s'emploient tantôt sans complément, tantôtavec complément.

Remarque I. Les locutions verbales transitives à régime indirect se distinguentdes verbes composés transitifs à régime indirect par le fait que, lorsqu'elles s'em¬

ploient sans complément, elles conservent leur élément préposition -j- pronom(je, le, tê, pê, ji hev, li hev, etc.).

Ex. : Dev je berdan (locution verbale), renoncer.Min dev je berda, j'ai renoncé.Min dev ji nêçîrê berda, j'ai renoncé à la chasse.

Dest pê kirin, commencer.Wî dest pê kir, il a commencé.Wî dest bi nivîsandinê kir, il a commencé à écrire.

A l'inverse, s'il s'agit d'un verbe composé transitif à régime indirect, la pré¬

position n'apparaît que si un complément est introduit.

' 191

Page 204: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Guh kirin, écouter.Min guh dikir, j'écoutais.Tu guh li min nakî, tu ne m'écoutes pas.

Remarque IL De même que les verbes composés du second type (cf. par. 194,

Rem. IV), les locutions verbales transitives et intransitives se notent normalementen un seul mot lorsque, étant à l'infinitif, elles sont prises substantivement.

Ex. : Dest pê kirin, commencer.Destpêkirin, f., commencement.Ji hev danîn, démonter.Jihevdanîn, démontage.

1) Conjugaison sans complément. La conjugaison des locutionsverbales transitives aux temps des deux premiers groupes suit larègle générale; l'élément verbal reste invariablement à la troisièmepersonne du singulier.

Ex. : Wan dev je berda, ils ont renoncé.Min bala xwe da, j'ai fait attention.

2) Conjugaison avec complément. On distinguera entre constructionavec complément d'objet direct et avec complément d'objet indirect.

a) Construction avec complément d'objet direct : les règles de

l'accord sont celles énoncées au Ch. XIII pour le verbe transitif simple.

Ex. : Min tifinga wîji hev danî, j'ai démonté son fusil (ji hev danîn).Te sundên xwe ji bîr rakirin, tu as oublié tes serments.

b) Construction avec complément d'objet indirect : elle suit les

règles déjà énoncées pour les verbes composés transitifs indirects (cf.par. 198).

Ex. : Mîşo xwe da ber bara min, Mîşo m'a prêté assistance.Te bala xwe neda derdê min, tu n'as pas fait attention à madouleur (en ce qui concerne la construction de dan, donner,avec ses compléments, voir par. 217).

Remarque. Certaines locutions verbales intransitives peuvent également intro¬duire des compléments d'objet indirects. Leur conjugaison suit alors la règledonnée aux par. 188, Rem. et 198, Rem. pour les verbes simples et composés dece type.

Ex. : Le geriyan, chercher.Rêwî li reya xwe digeriyan, les voyageurs cherchaient leur chemin.

192

Ex. : Guh kirin, écouter.Min guh dikir, j'écoutais.Tu guh li min nakî, tu ne m'écoutes pas.

Remarque IL De même que les verbes composés du second type (cf. par. 194,

Rem. IV), les locutions verbales transitives et intransitives se notent normalementen un seul mot lorsque, étant à l'infinitif, elles sont prises substantivement.

Ex. : Dest pê kirin, commencer.Destpêkirin, f., commencement.Ji hev danîn, démonter.Jihevdanîn, démontage.

1) Conjugaison sans complément. La conjugaison des locutionsverbales transitives aux temps des deux premiers groupes suit larègle générale; l'élément verbal reste invariablement à la troisièmepersonne du singulier.

Ex. : Wan dev je berda, ils ont renoncé.Min bala xwe da, j'ai fait attention.

2) Conjugaison avec complément. On distinguera entre constructionavec complément d'objet direct et avec complément d'objet indirect.

a) Construction avec complément d'objet direct : les règles de

l'accord sont celles énoncées au Ch. XIII pour le verbe transitif simple.

Ex. : Min tifinga wîji hev danî, j'ai démonté son fusil (ji hev danîn).Te sundên xwe ji bîr rakirin, tu as oublié tes serments.

b) Construction avec complément d'objet indirect : elle suit les

règles déjà énoncées pour les verbes composés transitifs indirects (cf.par. 198).

Ex. : Mîşo xwe da ber bara min, Mîşo m'a prêté assistance.Te bala xwe neda derdê min, tu n'as pas fait attention à madouleur (en ce qui concerne la construction de dan, donner,avec ses compléments, voir par. 217).

Remarque. Certaines locutions verbales intransitives peuvent également intro¬duire des compléments d'objet indirects. Leur conjugaison suit alors la règledonnée aux par. 188, Rem. et 198, Rem. pour les verbes simples et composés dece type.

Ex. : Le geriyan, chercher.Rêwî li reya xwe digeriyan, les voyageurs cherchaient leur chemin.

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Page 205: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

203. Locutions verbales transitives à doublerégime.

Leur composition morphologique est la même que celle des locutionsverbales à régime indirect; elles se distinguent de ces dernières parle fait qu'elles peuvent introduire jusqu'à deux compléments dontl'un est alors direct et l'autre indirect.

Ex. : Bi ser de girtin, préférer.Bi ser de kirin, ajouter.

Les règles à apphquer pour la construction et l'accord découlentde celles qui ont été précédemment énoncées.

Ex. : Min honikahiya zozanan bi ser havîna deştê de digirt, je pré¬

férais la fraîcheur des alpages à l'été de la plaine.

Proverbe. Min xelk hîn kir govendê, êdî kesî destê min ne girt, j'aiappris aux gens à danser, depuis, plus personne ne m'a pris la main(pour entrer dans la danse).

193

203. Locutions verbales transitives à doublerégime.

Leur composition morphologique est la même que celle des locutionsverbales à régime indirect; elles se distinguent de ces dernières parle fait qu'elles peuvent introduire jusqu'à deux compléments dontl'un est alors direct et l'autre indirect.

Ex. : Bi ser de girtin, préférer.Bi ser de kirin, ajouter.

Les règles à apphquer pour la construction et l'accord découlentde celles qui ont été précédemment énoncées.

Ex. : Min honikahiya zozanan bi ser havîna deştê de digirt, je pré¬

férais la fraîcheur des alpages à l'été de la plaine.

Proverbe. Min xelk hîn kir govendê, êdî kesî destê min ne girt, j'aiappris aux gens à danser, depuis, plus personne ne m'a pris la main(pour entrer dans la danse).

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Page 206: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XVI. L'AUXILIAIRE HATIN ET LA VOIX PASSIVE

204. Le passif se forme en faisant précéder l'infinitif du verbetransitif simple ou composé, ou de la locution verbale transitive, de

l'auxiliaire hatin (venir) conjugué à ses divers temps et modes selon

les règles s'appliquant aux verbes intransitifs.

Ex. : Hatin kuştin, être tué.Pismamê min hatiye girtin, mon cousin a été pris (arrêté,fait prisonnier).Hatin vexwandin, être convoqué.Hatin ava kirin, être construit.Hatin ji hev danîn, être démonté.

205. La conjugaison de hatin est régulière pour les temps du premieret du second groupe. Aux temps du troisième groupe, elle comporteles irrégularités dont il est rendu compte ci-après et qui proviennentdu fait que ce verbe comporte deux impératifs, were et bê, ce derniern'étant pas usité comme tel, mais seulement pour la formation usuelledes temps de ce groupe.

a) Impératif.Were, viens.Bila were (bê), qu'il/elle vienne.Bila em werin ou bila em bên, que nous venions.Werin, venez.Bila werin ou bila bên, qu'ils /elles viennent.

b) Présent de l'indicatif.

Il se forme sur l'impératif bê, le préverbe di- se contractant en t-.

Ez têm, je viens.Tu têî, tu viens.Ew tê, il/elle vient.Em tên, nous venons.

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XVI. L'AUXILIAIRE HATIN ET LA VOIX PASSIVE

204. Le passif se forme en faisant précéder l'infinitif du verbetransitif simple ou composé, ou de la locution verbale transitive, de

l'auxiliaire hatin (venir) conjugué à ses divers temps et modes selon

les règles s'appliquant aux verbes intransitifs.

Ex. : Hatin kuştin, être tué.Pismamê min hatiye girtin, mon cousin a été pris (arrêté,fait prisonnier).Hatin vexwandin, être convoqué.Hatin ava kirin, être construit.Hatin ji hev danîn, être démonté.

205. La conjugaison de hatin est régulière pour les temps du premieret du second groupe. Aux temps du troisième groupe, elle comporteles irrégularités dont il est rendu compte ci-après et qui proviennentdu fait que ce verbe comporte deux impératifs, were et bê, ce derniern'étant pas usité comme tel, mais seulement pour la formation usuelledes temps de ce groupe.

a) Impératif.Were, viens.Bila were (bê), qu'il/elle vienne.Bila em werin ou bila em bên, que nous venions.Werin, venez.Bila werin ou bila bên, qu'ils /elles viennent.

b) Présent de l'indicatif.

Il se forme sur l'impératif bê, le préverbe di- se contractant en t-.

Ez têm, je viens.Tu têî, tu viens.Ew tê, il/elle vient.Em tên, nous venons.

194

Page 207: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Hon tên, vous venez.

Ew tên, ils/elles viennent.

c) Présent duratif.Ez tême, je suis en train de venir.Tu têyî, tu es ...Ew tête, il/elle . . .

Em têne, nous sommes . . .

Hon têne, vous êtes ...Ew têne, ils /elles sont ...

d) E u t u r .

Ezê (ez de) bêm, je viendrai.Tuê (tu de) bê (bêî), tu viendras.Ewê (ew de) bê (bête), il/elle viendra.Emê (em de) bên (bêtin), nous viendrons.Honê (hon de) bên (bêtin), vous viendrez.Ewê (ew de) bên (bêtin), ils /elles viendront.

Seconde forme du futur (conjuguée à partir de l'impératif were)

Ezê (ez de) werim,tuê (tu de) werî,etc.

e) Présent du subjonctif.

(Bila) ez bêm, que je vienne.(Bila) tu bêî, que tu viennes.(Bila) ew bê (bête), qu'il/elle vienne.(Bila) em bên, que nous venions.(Bila) hon bên, que vous veniez.(Bila) ew bên, qu'ils/elles viennent.

Seconde forme du présent du subjonctif :

(Bila) ez werim,(Bila) tu werî,etc.

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Hon tên, vous venez.

Ew tên, ils/elles viennent.

c) Présent duratif.Ez tême, je suis en train de venir.Tu têyî, tu es ...Ew tête, il/elle . . .

Em têne, nous sommes . . .

Hon têne, vous êtes ...Ew têne, ils /elles sont ...

d) E u t u r .

Ezê (ez de) bêm, je viendrai.Tuê (tu de) bê (bêî), tu viendras.Ewê (ew de) bê (bête), il/elle viendra.Emê (em de) bên (bêtin), nous viendrons.Honê (hon de) bên (bêtin), vous viendrez.Ewê (ew de) bên (bêtin), ils /elles viendront.

Seconde forme du futur (conjuguée à partir de l'impératif were)

Ezê (ez de) werim,tuê (tu de) werî,etc.

e) Présent du subjonctif.

(Bila) ez bêm, que je vienne.(Bila) tu bêî, que tu viennes.(Bila) ew bê (bête), qu'il/elle vienne.(Bila) em bên, que nous venions.(Bila) hon bên, que vous veniez.(Bila) ew bên, qu'ils/elles viennent.

Seconde forme du présent du subjonctif :

(Bila) ez werim,(Bila) tu werî,etc.

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Page 208: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

206. Conjugaison négative des temps dutroisième groupe.

Elle comporte aussi des irrégularités.

a) Impératif.Meye, ne viens pas.

Bila ew naye, qu'il/elle ne vienne pas.

Bila em nayin, ne venons pas.

Meyin, ne venez pas.

Bila nayin, qu'ils /elles ne viennent pas.

b) Présent de l'indicatif.Ez nayêm, je ne viens (ne viendrai) pas.

Tu nayî.Ew nayê.

Em, hon, ew nayên.

c) Présent duratif.Ez nayême.

Les autres personnes sont peu usitées.

d) Présent du subjonctif.(Bila) ez nayim, que je ne vienne pas.

(Bila) tu nayî.(Bila) ew naye (nayête).

(Bila) em, hon, ew nayin (nayine).

207. Ainsi qu'il a été indiqué au par. 204, le passif du verbe actifsimple ou composé et celui des locutions verbales se forme en faisantprécéder l'infinitif de ces verbes ou locutions verbales de hatin con¬

jugué aux divers temps et modes.

Ex. : Prétérit de hatin dîtin (être vu).Ez hatim dîtin, j'ai été vu(e).Tu hatî dîtin, tu as été vu(e).Ew hat dîtin, il/elle a été vu(e).Em (hon, ew) hatin dîtin, nous (vous, ils/elles) avons (avez, ont) été

vu(e)s.

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206. Conjugaison négative des temps dutroisième groupe.

Elle comporte aussi des irrégularités.

a) Impératif.Meye, ne viens pas.

Bila ew naye, qu'il/elle ne vienne pas.

Bila em nayin, ne venons pas.

Meyin, ne venez pas.

Bila nayin, qu'ils /elles ne viennent pas.

b) Présent de l'indicatif.Ez nayêm, je ne viens (ne viendrai) pas.

Tu nayî.Ew nayê.

Em, hon, ew nayên.

c) Présent duratif.Ez nayême.

Les autres personnes sont peu usitées.

d) Présent du subjonctif.(Bila) ez nayim, que je ne vienne pas.

(Bila) tu nayî.(Bila) ew naye (nayête).

(Bila) em, hon, ew nayin (nayine).

207. Ainsi qu'il a été indiqué au par. 204, le passif du verbe actifsimple ou composé et celui des locutions verbales se forme en faisantprécéder l'infinitif de ces verbes ou locutions verbales de hatin con¬

jugué aux divers temps et modes.

Ex. : Prétérit de hatin dîtin (être vu).Ez hatim dîtin, j'ai été vu(e).Tu hatî dîtin, tu as été vu(e).Ew hat dîtin, il/elle a été vu(e).Em (hon, ew) hatin dîtin, nous (vous, ils/elles) avons (avez, ont) été

vu(e)s.

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Page 209: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Imparfait du subjonctif du même verbe.

(Bila) ez bihatama dîtin, que je fusse vu(e).(Bila) tu bihatayî dîtin, que tu fusses vu(e).Etc.

Indicatif présent de hatin girtin (être pris).

Ez têm girtin, je suis pris(e).Tu têî girtin, tu es pris(e).Ew tê girtin, il/elle est pris(e).Em (hon, ew) tên girtin, nous (vous, ils/elles) sommes (êtes, sont)

pris(e)s.

Eutur du même verbe.

Ezê (ez de) bêm girtin, je serai pris(e).Tuê (tu de) bêî girtin, tu seras pris(e).Etc.

Plus-que-parfait du même verbe.

Ez hati bûm girtin, j'avais été pris(e).Tu hati bûyî girtin, tu avais été pris(e).Etc.

208. Lorsque le verbe passif est employé à l'état construit avec uncomplément instrumental, celui-ci est introduit par bi, ji ber, bidestê ... (htt. : par la main de), ji aliyê ... (htt. : de la part de), outoute autre préposition ou locution signifiant « par », « au moyen de »,

etc.

Ex. : Axayê me bi destê Mîşo hatiye birîndar kirin, notre agha a été

blessé par Mîşo.Soroji ber hikûmetê hatiye hebs kirin, Soro a été emprisonnépar le gouvernement (les autorités).

Remarque. Pour les temps du troisième groupe, seules les formes dérivées de

l'impératif théorique bê servent à exprimer la voix passive, à l'exclusion de cellesqui proviennent de were ; d'autre part, le présent duratif est normalement préféréau présent simple.

Ex. : Xatirê wî wê pê bête şikestin, il en sera offensé (xatirê... şikestin, blesser,

offenser, vexer; pê contraction de bi wî, par lui).

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Imparfait du subjonctif du même verbe.

(Bila) ez bihatama dîtin, que je fusse vu(e).(Bila) tu bihatayî dîtin, que tu fusses vu(e).Etc.

Indicatif présent de hatin girtin (être pris).

Ez têm girtin, je suis pris(e).Tu têî girtin, tu es pris(e).Ew tê girtin, il/elle est pris(e).Em (hon, ew) tên girtin, nous (vous, ils/elles) sommes (êtes, sont)

pris(e)s.

Eutur du même verbe.

Ezê (ez de) bêm girtin, je serai pris(e).Tuê (tu de) bêî girtin, tu seras pris(e).Etc.

Plus-que-parfait du même verbe.

Ez hati bûm girtin, j'avais été pris(e).Tu hati bûyî girtin, tu avais été pris(e).Etc.

208. Lorsque le verbe passif est employé à l'état construit avec uncomplément instrumental, celui-ci est introduit par bi, ji ber, bidestê ... (htt. : par la main de), ji aliyê ... (htt. : de la part de), outoute autre préposition ou locution signifiant « par », « au moyen de »,

etc.

Ex. : Axayê me bi destê Mîşo hatiye birîndar kirin, notre agha a été

blessé par Mîşo.Soroji ber hikûmetê hatiye hebs kirin, Soro a été emprisonnépar le gouvernement (les autorités).

Remarque. Pour les temps du troisième groupe, seules les formes dérivées de

l'impératif théorique bê servent à exprimer la voix passive, à l'exclusion de cellesqui proviennent de were ; d'autre part, le présent duratif est normalement préféréau présent simple.

Ex. : Xatirê wî wê pê bête şikestin, il en sera offensé (xatirê... şikestin, blesser,

offenser, vexer; pê contraction de bi wî, par lui).

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Page 210: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

209. Le passif ne trouve qu'un usage assez limité, les tournuresde la voix active lui étant généralement préférées. Il implique souvent,surtout au présent, et selon qu'il est employé affirmativement ounégativement, un sens de possibihté ou d'impossibilité.

Ex. : Ev jî tête gotin, cela se dit aussi (cela peut aussi se dire).Ev goşt nayê xwarin, cette viande ne peut pas se manger.Xwendin û zanîn nayêne talan kirin, instruction et savoir ne

peuvent se voler.Ma tiştên wisa tên kişandin ? Peut-on supporter des choses pa¬

reilles ?

Gotina te nayê bawer kirin, ce que tu dis (l'infinitif gotinest ici employé substantivement) ne peut être cru.

Le passif sert parfois à rendre l'impersonnel.

Ex. : Hâte seh kirin ko ..., il apparut que ... (htt. : il fut comprisque ...).

Proverbes. Serîkî birî nayê kirîn, tête coupée ne se rachète pas.

Xwîn bi xwînê nayê şiştin, xwîn bi avê tête şiştin, le sang ne peutlaver le sang ; l'eau peut le laver.

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209. Le passif ne trouve qu'un usage assez limité, les tournuresde la voix active lui étant généralement préférées. Il implique souvent,surtout au présent, et selon qu'il est employé affirmativement ounégativement, un sens de possibihté ou d'impossibilité.

Ex. : Ev jî tête gotin, cela se dit aussi (cela peut aussi se dire).Ev goşt nayê xwarin, cette viande ne peut pas se manger.Xwendin û zanîn nayêne talan kirin, instruction et savoir ne

peuvent se voler.Ma tiştên wisa tên kişandin ? Peut-on supporter des choses pa¬

reilles ?

Gotina te nayê bawer kirin, ce que tu dis (l'infinitif gotinest ici employé substantivement) ne peut être cru.

Le passif sert parfois à rendre l'impersonnel.

Ex. : Hâte seh kirin ko ..., il apparut que ... (htt. : il fut comprisque ...).

Proverbes. Serîkî birî nayê kirîn, tête coupée ne se rachète pas.

Xwîn bi xwînê nayê şiştin, xwîn bi avê tête şiştin, le sang ne peutlaver le sang ; l'eau peut le laver.

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Page 211: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XVII. LES VERBES HEBÛN ET VÎN

210. Ces deux verbes demandent à être étudiés spécialement, en

raison des particularités que présente leur emploi.

HEBÛN

211. Le verbe hebûn signifie tantôt « exister, être présent », tantôt« avoir ». Il comporte deux conjugaisons différentes, correspondantchacune à l'un de ses emplois. Il n'est usité qu'à certains temps.

212. Premier emploi de hebûn (exister).

Dans le sens de « exister », hebûn se conjugue sur le modèle de

bûn, et comporte des sujets au nominatif. Les exemples que nousdonnons de sa conjugaison ont un caractère en partie théorique, carseules ses troisièmes personnes du singulier et du pluriel sont d'unemploi courant.

A. Temps du premier groupe

a) Prétérit.

Ez hebûm, j'étais présent(e), j'existais.Tu hebûyî, tu étais présent(e), tu existais.Ew hebû, il/elle était présent(e), il/elle existait.Em hebûn, nous étions présent(e)s, nous existions.Hon hebûn, vous étiez présent(e)s, vous existiez.Ew hebûn, ils/elles étaient présent(e)s, ils/elles existaient.

Le prétérit de hebûn pris dans ce premier sens est à traduire, selonle contexte, par le passé simple ou composé, mais le plus souvent par

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XVII. LES VERBES HEBÛN ET VÎN

210. Ces deux verbes demandent à être étudiés spécialement, en

raison des particularités que présente leur emploi.

HEBÛN

211. Le verbe hebûn signifie tantôt « exister, être présent », tantôt« avoir ». Il comporte deux conjugaisons différentes, correspondantchacune à l'un de ses emplois. Il n'est usité qu'à certains temps.

212. Premier emploi de hebûn (exister).

Dans le sens de « exister », hebûn se conjugue sur le modèle de

bûn, et comporte des sujets au nominatif. Les exemples que nousdonnons de sa conjugaison ont un caractère en partie théorique, carseules ses troisièmes personnes du singulier et du pluriel sont d'unemploi courant.

A. Temps du premier groupe

a) Prétérit.

Ez hebûm, j'étais présent(e), j'existais.Tu hebûyî, tu étais présent(e), tu existais.Ew hebû, il/elle était présent(e), il/elle existait.Em hebûn, nous étions présent(e)s, nous existions.Hon hebûn, vous étiez présent(e)s, vous existiez.Ew hebûn, ils/elles étaient présent(e)s, ils/elles existaient.

Le prétérit de hebûn pris dans ce premier sens est à traduire, selonle contexte, par le passé simple ou composé, mais le plus souvent par

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Page 212: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

l'imparfait. Il n'est, encore une fois, utihsé qu'à la troisième personne,mais de façon très courante, dans l'acception de « il y avait », « il yeut ».

Ex. : Mirovekî belengaz hebû, il y avait un pauvre homme.Li wî bajarî car mizgeft hebûn, dans cette ville, il y avaitquatre mosquées.

b) Imparfait du subjonctif.Il se conjugue sans le préverbe bi-. Il n'est pas d'usage courant.

(Bila) ez hebiwama, que j'existasse.(Bila) tu hebiwayî, que tu existasses.

(Bila) ew hebiwa(ya), qu'il/elle existât.(Bila) em hebiwana, que nous existassions.(Bila) hon hebiwana, que vous existassiez.(Bila) ew hebiwana, qu'ils/elles existassent.

c) Conditionnel (lre forme).Ezê (ez de) hebiwama, si j'eusse existé.Etc.

B. Temps du deuxième groupe

Pratiquement inutilisés. Se conjugueraient régulièrement.

C. Temps du troisième groupe

a) Présent.Ez heme (heyim), j'existe, je suis présent(e).Tu heyî, tu existes, tu es présent(e).Ew heye, il/elle existe, il/elle est présent(e).Em (hon, ew) hene (heyin), nous (vous, ils/elles) etc.

Remarque. Les formes heyim et heyin proviennent de heyîn, infinitif doublet de

hebûn, et qui n'est plus usité que substantivement, dans le sens de « existence ».

Ex. : Heyin û neyîn, l'être et le néant.

200

l'imparfait. Il n'est, encore une fois, utihsé qu'à la troisième personne,mais de façon très courante, dans l'acception de « il y avait », « il yeut ».

Ex. : Mirovekî belengaz hebû, il y avait un pauvre homme.Li wî bajarî car mizgeft hebûn, dans cette ville, il y avaitquatre mosquées.

b) Imparfait du subjonctif.Il se conjugue sans le préverbe bi-. Il n'est pas d'usage courant.

(Bila) ez hebiwama, que j'existasse.(Bila) tu hebiwayî, que tu existasses.

(Bila) ew hebiwa(ya), qu'il/elle existât.(Bila) em hebiwana, que nous existassions.(Bila) hon hebiwana, que vous existassiez.(Bila) ew hebiwana, qu'ils/elles existassent.

c) Conditionnel (lre forme).Ezê (ez de) hebiwama, si j'eusse existé.Etc.

B. Temps du deuxième groupe

Pratiquement inutilisés. Se conjugueraient régulièrement.

C. Temps du troisième groupe

a) Présent.Ez heme (heyim), j'existe, je suis présent(e).Tu heyî, tu existes, tu es présent(e).Ew heye, il/elle existe, il/elle est présent(e).Em (hon, ew) hene (heyin), nous (vous, ils/elles) etc.

Remarque. Les formes heyim et heyin proviennent de heyîn, infinitif doublet de

hebûn, et qui n'est plus usité que substantivement, dans le sens de « existence ».

Ex. : Heyin û neyîn, l'être et le néant.

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Page 213: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Heye et hene sont d'un emploi constant dans le sens de « il y a », « il existe ».

Ex. : Li wê derê, çemek heye, là-bas, il y a une rivière.Li Kurdistanê, mêr hene, au Kurdistan, il y a des hommes (c'est-à-dire,des braves).

La locution heye ko a la signification de « peut-être », « il se peut que » ; hebû ko,

« il se pouvait que », « il aurait pu se faire que ».

Ex. : Heye ko tu ji min aciz bûyî, il se peut que tu en aies assez de moi.

Dans l'acception du futur, heye ko régit le subjonctif.

Ex. : Heye ko tuji min zû aciz bibî, il se peut que tu te lasses vite de moi.

b) Futur.Ezê (ez de) hebim, j'existerai, je serai présent(e).Tuê (tu de) hebî,

ewê (ew de) hebe,

emê (em de) hebin,honê (hon de) hebin,ewê (ew de) hebin.

c) Subjonctif présent.

(Bila) ez hebim, que j'existe, que je sois présent(e).(Bila) tu hebî,

(bila) ew hebe,

(bila) em (hon, ew) hebin.

d) Conjugaison négative.

Hebûn comporte deux infinitifs négatifs composés nîn bûn et tu ne

bûn. A son doublet heyîn correspond un négatif neyîn dont dériventcertaines formes très usitées.

1) Conjugaison négative du prétérit.

Ez nîn bûm, je n'existais pas.

Etc.

Tu ne bûn et neyîn ne se conjuguent qu'à la troisième personne avec

l'acception de « il n'y avait pas », « il n'existait pas ».

Ex. : Li wê derê, kes tu ne bû (ou kes nîn bû), à cet endroit, il n'yavait personne.

201

Heye et hene sont d'un emploi constant dans le sens de « il y a », « il existe ».

Ex. : Li wê derê, çemek heye, là-bas, il y a une rivière.Li Kurdistanê, mêr hene, au Kurdistan, il y a des hommes (c'est-à-dire,des braves).

La locution heye ko a la signification de « peut-être », « il se peut que » ; hebû ko,

« il se pouvait que », « il aurait pu se faire que ».

Ex. : Heye ko tu ji min aciz bûyî, il se peut que tu en aies assez de moi.

Dans l'acception du futur, heye ko régit le subjonctif.

Ex. : Heye ko tuji min zû aciz bibî, il se peut que tu te lasses vite de moi.

b) Futur.Ezê (ez de) hebim, j'existerai, je serai présent(e).Tuê (tu de) hebî,

ewê (ew de) hebe,

emê (em de) hebin,honê (hon de) hebin,ewê (ew de) hebin.

c) Subjonctif présent.

(Bila) ez hebim, que j'existe, que je sois présent(e).(Bila) tu hebî,

(bila) ew hebe,

(bila) em (hon, ew) hebin.

d) Conjugaison négative.

Hebûn comporte deux infinitifs négatifs composés nîn bûn et tu ne

bûn. A son doublet heyîn correspond un négatif neyîn dont dériventcertaines formes très usitées.

1) Conjugaison négative du prétérit.

Ez nîn bûm, je n'existais pas.

Etc.

Tu ne bûn et neyîn ne se conjuguent qu'à la troisième personne avec

l'acception de « il n'y avait pas », « il n'existait pas ».

Ex. : Li wê derê, kes tu ne bû (ou kes nîn bû), à cet endroit, il n'yavait personne.

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Page 214: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Li gundê me, hesp tu ne bûn (ou hesp nîn bûn), dans notrevillage, il n'y avait pas de chevaux.

On trouve aussi les constructions suivantes :

... tu kes ne bû (nîn bû),

...tu hesp ne bûn (nîn bûn).

Remarque. Tu, adjectif indéfini et pronom indéfini, signifie nul, aucun, per¬

sonne (cf. par. 245).

2) Conjugaison négative de l'imparfait du subjonctif.

(Bila) ez nîn biwama, que je ne fusse pas.

Etc.

Les seules formes normalement employées du négatif de ce tempssont les troisièmes personnes de tu ne bûn, introduites par xwezî, quimarque l'optatif.

Ex. : Xwezî tu dijminên me ne biwana, plût à Dieu que nous n'eus¬

sions pas d'ennemis.

3) Conjugaison négative du présent de l'indicatif.Ez nînim (ez neyim), je n'existe pas.

Tu nînî (tu neyî),ew nîne (ew neye),

em (hon, ew) nînin (nene).

Remarque. Les formes neyim, neyî, etc. sont rares.Nîne (tu neye), nînin (tune, tu nînin) signifient, pour le singulier et le pluriel

respectivement, « il n'y a pas ».

Ex. : Kes nîne (tune, tu neye), il n'y a personne.

Tune (tu neye), nînin (tu nînin) sont d'un emploi constant dans le sens de « il n'yen a pas », et même dans celui de la simple négation.

Ex. : Gelo, av heye ? Y a-t-il de l'eau ?

No, nîne. Non, il n'y en a pas.

213. Second emploi de hebûn (avoir).

Employé pour indiquer l'appartenance d'un objet quelconque à unsujet, hebûn peut s'utiliser avec l'une des deux constructions suivantes :

202

Li gundê me, hesp tu ne bûn (ou hesp nîn bûn), dans notrevillage, il n'y avait pas de chevaux.

On trouve aussi les constructions suivantes :

... tu kes ne bû (nîn bû),

...tu hesp ne bûn (nîn bûn).

Remarque. Tu, adjectif indéfini et pronom indéfini, signifie nul, aucun, per¬

sonne (cf. par. 245).

2) Conjugaison négative de l'imparfait du subjonctif.

(Bila) ez nîn biwama, que je ne fusse pas.

Etc.

Les seules formes normalement employées du négatif de ce tempssont les troisièmes personnes de tu ne bûn, introduites par xwezî, quimarque l'optatif.

Ex. : Xwezî tu dijminên me ne biwana, plût à Dieu que nous n'eus¬

sions pas d'ennemis.

3) Conjugaison négative du présent de l'indicatif.Ez nînim (ez neyim), je n'existe pas.

Tu nînî (tu neyî),ew nîne (ew neye),

em (hon, ew) nînin (nene).

Remarque. Les formes neyim, neyî, etc. sont rares.Nîne (tu neye), nînin (tune, tu nînin) signifient, pour le singulier et le pluriel

respectivement, « il n'y a pas ».

Ex. : Kes nîne (tune, tu neye), il n'y a personne.

Tune (tu neye), nînin (tu nînin) sont d'un emploi constant dans le sens de « il n'yen a pas », et même dans celui de la simple négation.

Ex. : Gelo, av heye ? Y a-t-il de l'eau ?

No, nîne. Non, il n'y en a pas.

213. Second emploi de hebûn (avoir).

Employé pour indiquer l'appartenance d'un objet quelconque à unsujet, hebûn peut s'utiliser avec l'une des deux constructions suivantes :

202

Page 215: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

a) La première ne représente qu'un cas particulier de l'emploi de

hebûn pris dans le sens d'« exister ». Le terme désignant l'objet possédé

est construit en rapport d'annexion avec celui qui désigne le pos¬

sesseur. Il joue le rôle de sujet et le verbe s'accorde régulièrement avec

lui.Ex. : Hespê min hebû, j'avais un cheval (litt. : le cheval de moi

il y avait).Mehîna te hebû, tu avais une jument.Hespên ioî hebûn, il avait des chevaux.Hespê loan hebû, ils avaient un cheval.Soro tifinga wî heye, Soro a un fusil.Mala te heye, tu as une maison l.Xwezî xaniyê min hebiwa, plût au ciel que j'eusse une maison 1.

Hespê min nîn bû (tu ne bû), je n'avais pas de cheval.Hevalên wî nînin, il n'a pas d'amis.

Remarque I. On aura noté que, dans ces exemples, les mots traduits par « uncheval», «une jument», etc., ne prennent pas la particule d'indéfinition, celle-ciétant superflue du fait même de l'évidence du sens.

Hespekî min heye signifierait : j'ai un certain cheval.Hevaline me hene : nous avons certains (quelques) amis.Le kurde rendra l'expression « j'ai, je possède le cheval» par : hesp yê min e,

le cheval est le mien.On retiendra aussi les tournures :

Nanê min heye, j'ai du pain.Nanekî min heye, j'ai un pain.

Remarque IL On rencontre assez souvent, dans le sens d' « avoir », l'expressioncem min (te, wî, etc.) heye ou hene (Ex. : cem wî mehfûr hebû, il avait un tapis), sans

doute calquée sur l'arabe Jcs-De même, et peut-être aussi empruntée à l'arabe dialectal ( jt^ t iiL*-j f <*jt^

etc.), la tournure bi min re (bi te re, pê re, bi me re, etc.) heye ou hene (litt. : il y a

avec moi, toi, etc.), dans le sens d' « avoir».

Ex. : Bi min re deh peya hene, j'ai dix hommes avec moi.Hezar dinar pê re hebûn, il avait mille dinars sur lui.

1 A retenir la nuance suivante entre mal et xanî : mal est l'habitation familiale,tente ou maison en dur, tandis que xanî désigne la maison (en dur) en tant que construc¬

tion seulement.

203

a) La première ne représente qu'un cas particulier de l'emploi de

hebûn pris dans le sens d'« exister ». Le terme désignant l'objet possédé

est construit en rapport d'annexion avec celui qui désigne le pos¬

sesseur. Il joue le rôle de sujet et le verbe s'accorde régulièrement avec

lui.Ex. : Hespê min hebû, j'avais un cheval (litt. : le cheval de moi

il y avait).Mehîna te hebû, tu avais une jument.Hespên ioî hebûn, il avait des chevaux.Hespê loan hebû, ils avaient un cheval.Soro tifinga wî heye, Soro a un fusil.Mala te heye, tu as une maison l.Xwezî xaniyê min hebiwa, plût au ciel que j'eusse une maison 1.

Hespê min nîn bû (tu ne bû), je n'avais pas de cheval.Hevalên wî nînin, il n'a pas d'amis.

Remarque I. On aura noté que, dans ces exemples, les mots traduits par « uncheval», «une jument», etc., ne prennent pas la particule d'indéfinition, celle-ciétant superflue du fait même de l'évidence du sens.

Hespekî min heye signifierait : j'ai un certain cheval.Hevaline me hene : nous avons certains (quelques) amis.Le kurde rendra l'expression « j'ai, je possède le cheval» par : hesp yê min e,

le cheval est le mien.On retiendra aussi les tournures :

Nanê min heye, j'ai du pain.Nanekî min heye, j'ai un pain.

Remarque IL On rencontre assez souvent, dans le sens d' « avoir », l'expressioncem min (te, wî, etc.) heye ou hene (Ex. : cem wî mehfûr hebû, il avait un tapis), sans

doute calquée sur l'arabe Jcs-De même, et peut-être aussi empruntée à l'arabe dialectal ( jt^ t iiL*-j f <*jt^

etc.), la tournure bi min re (bi te re, pê re, bi me re, etc.) heye ou hene (litt. : il y a

avec moi, toi, etc.), dans le sens d' « avoir».

Ex. : Bi min re deh peya hene, j'ai dix hommes avec moi.Hezar dinar pê re hebûn, il avait mille dinars sur lui.

1 A retenir la nuance suivante entre mal et xanî : mal est l'habitation familiale,tente ou maison en dur, tandis que xanî désigne la maison (en dur) en tant que construc¬

tion seulement.

203

Page 216: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

b) lia seconde construction de hebûn employé dans le sens

d' « avoir » obéit aux règles d'accord des verbes transitifs aux tempspassés (Ch. XIII), mais dans le cas particulier de ce verbe, elle s'ap¬

plique également aux temps présents.

Ex. : Min hespek heye, j'ai un cheval.Me hespek heye, nous avons un cheval.Min hesp hene, j'ai des chevaux.Min hesp nîne, je n'ai pas de cheval.Wî mehînek hebû, il avait une jument.Wî mehîn hebûn, il avait des juments.Wan mehîn hebûn, ils/elles avaient des juments.Zaro du kitêb hebûn, l'enfant avait deux livres.Zaroyan du kitêb hebûn, les enfants avaient deux livres.Şivên sayine bas hebûn, le berger avait de bons chiens.Min nanek heye, j'ai un pain.Min nan heye, j'ai du pain.Min nan nîne, je n'ai pas de pain.

Remarque. U y a lieu de retenir que, contrairement à l'usage suivi pour laconstruction (a) de hebûn pris dans le sens d'« avoir », la construction (b) requiertnormalement l'emploi de la particule d'indéfinition dans l'exemple cité plus haut :

min hespek heye (j'ai un cheval). Par contre, on dira, au pluriel : me hesp hene (nousavons des chevaux) ou, avec la négation : min hesp nîne (je n'ai pas de cheval).

A noter la nuance suivante :

Min gopal nîne, je n'ai pas de bâton, mais :

Min gopalek nîne ko ez ber xwe bidim, je n'ai (même) pas un bâton pour medéfendre.

VÎN

214. Le verbe A (bivî), vouloir, falloir, comporte des doubletsvêtin, viyan, vên, qui ont pour impératif bive et bivê. Sa conjugaisonet sa construction obéissent aux mêmes règles que celles de hebûn(avoir) dans son second emploi (par. 213 (b)).

Vîn s'utilise surtout au plus-que-parfait de l'indicatif et, subsi-diairement, à l'indicatif présent et au futur.

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b) lia seconde construction de hebûn employé dans le sens

d' « avoir » obéit aux règles d'accord des verbes transitifs aux tempspassés (Ch. XIII), mais dans le cas particulier de ce verbe, elle s'ap¬

plique également aux temps présents.

Ex. : Min hespek heye, j'ai un cheval.Me hespek heye, nous avons un cheval.Min hesp hene, j'ai des chevaux.Min hesp nîne, je n'ai pas de cheval.Wî mehînek hebû, il avait une jument.Wî mehîn hebûn, il avait des juments.Wan mehîn hebûn, ils/elles avaient des juments.Zaro du kitêb hebûn, l'enfant avait deux livres.Zaroyan du kitêb hebûn, les enfants avaient deux livres.Şivên sayine bas hebûn, le berger avait de bons chiens.Min nanek heye, j'ai un pain.Min nan heye, j'ai du pain.Min nan nîne, je n'ai pas de pain.

Remarque. U y a lieu de retenir que, contrairement à l'usage suivi pour laconstruction (a) de hebûn pris dans le sens d'« avoir », la construction (b) requiertnormalement l'emploi de la particule d'indéfinition dans l'exemple cité plus haut :

min hespek heye (j'ai un cheval). Par contre, on dira, au pluriel : me hesp hene (nousavons des chevaux) ou, avec la négation : min hesp nîne (je n'ai pas de cheval).

A noter la nuance suivante :

Min gopal nîne, je n'ai pas de bâton, mais :

Min gopalek nîne ko ez ber xwe bidim, je n'ai (même) pas un bâton pour medéfendre.

VÎN

214. Le verbe A (bivî), vouloir, falloir, comporte des doubletsvêtin, viyan, vên, qui ont pour impératif bive et bivê. Sa conjugaisonet sa construction obéissent aux mêmes règles que celles de hebûn(avoir) dans son second emploi (par. 213 (b)).

Vîn s'utilise surtout au plus-que-parfait de l'indicatif et, subsi-diairement, à l'indicatif présent et au futur.

204

Page 217: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

a) Plus-que-parfait.Ce temps de vîn donne tantôt le sens de l'imparfait de l'indicatif,

tantôt celui du conditionnel passé.

Min (te, wî, wê, me, we, wan) diviya bû, je voulais, tu voulais, etc. ;

il me fallait, il te fallait, etc. ; j'aurais voulu, etc. ; il m'aurait fallu, etc.

A l'état construit, on aura :

Min (te, wî, wê, me, we, wan) tifingek diviya bû, il nous fallait, il nousaurait fallu un fusil.

Min (te, wî, wê, me, we, wan) piştmêr diviya bûn, il nous fallait, ilnous aurait fallu des compagnons.

Diviya bû ko ez biçiwama bajêr, il m'aurait faUu aller à la ville.

La conjugaison négative de ce temps s'obtient régulièrement en

faisant précéder le verbe de la négation ne :

Min, etc., ne diviya bû.

Remarque I. Le sujet logique de vîn est fréquemment introduit par le complexeprépositionnel ji ... re (à).

Ex. : Ji min re (ji te re, je re, etc.) diviya bû, au lieu de min, etc., diviya bû.

Ji min re (etc.) tifingek diviya bû.

b) Indicatif présent.Min (te, wî, wê, me, we, wan) divêt (divê), je veux, etc., il me faut, etc.État construit :

Min (etc.) tifingek divê(t), je veux, etc., il me faut, etc., un fusil.Min (etc.) piştmêr divên (divêtin), je veux, etc., il me faut, etc., des

compagnons.

Min divê ko tu herî bajêr, je veux que tu aiUes à la ville.

Remarque IL Divêt peut rendre le sens impersonnel de « il doit », « il faut ».

Ex. : Li wê derê divêt nêçîr hebe, là, il doit y avoir du gibier.Divê(t) (ko) ez herim bajêr, il faut que j'aille à la ville.

Conjugaison négative :

Min (etc.) navê(t).Min (etc.) piştmêr navên (navêtin).

205

a) Plus-que-parfait.Ce temps de vîn donne tantôt le sens de l'imparfait de l'indicatif,

tantôt celui du conditionnel passé.

Min (te, wî, wê, me, we, wan) diviya bû, je voulais, tu voulais, etc. ;

il me fallait, il te fallait, etc. ; j'aurais voulu, etc. ; il m'aurait fallu, etc.

A l'état construit, on aura :

Min (te, wî, wê, me, we, wan) tifingek diviya bû, il nous fallait, il nousaurait fallu un fusil.

Min (te, wî, wê, me, we, wan) piştmêr diviya bûn, il nous fallait, ilnous aurait fallu des compagnons.

Diviya bû ko ez biçiwama bajêr, il m'aurait faUu aller à la ville.

La conjugaison négative de ce temps s'obtient régulièrement en

faisant précéder le verbe de la négation ne :

Min, etc., ne diviya bû.

Remarque I. Le sujet logique de vîn est fréquemment introduit par le complexeprépositionnel ji ... re (à).

Ex. : Ji min re (ji te re, je re, etc.) diviya bû, au lieu de min, etc., diviya bû.

Ji min re (etc.) tifingek diviya bû.

b) Indicatif présent.Min (te, wî, wê, me, we, wan) divêt (divê), je veux, etc., il me faut, etc.État construit :

Min (etc.) tifingek divê(t), je veux, etc., il me faut, etc., un fusil.Min (etc.) piştmêr divên (divêtin), je veux, etc., il me faut, etc., des

compagnons.

Min divê ko tu herî bajêr, je veux que tu aiUes à la ville.

Remarque IL Divêt peut rendre le sens impersonnel de « il doit », « il faut ».

Ex. : Li wê derê divêt nêçîr hebe, là, il doit y avoir du gibier.Divê(t) (ko) ez herim bajêr, il faut que j'aille à la ville.

Conjugaison négative :

Min (etc.) navê(t).Min (etc.) piştmêr navên (navêtin).

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Page 218: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

c) Futur.

Il n'est que peu usité, et seulement à l'état construit, dans le sens de

« falloir ».

Wê min (te, wî, wê, me, we, wan) tifingek bivê(t).

Wê min (etc.) piştmêr bivên (bivêtin).

Remarque III. Pour rendre ceux des temps de vîn qui ne s'emploient pas, onpeut recourir au verbe xwestin (bixtvaze), vouloir, demander, ou aux locutionsdil ... hebûn, désirer, vouloir (se conjuge : dilê min (te, wî, etc.) heye et ne peutintroduire de complément d'objet, mais seulement des propositions subordonnéesamenées par ko, que), lazim bûn, gerek bûn, falloir.

Ex. : Je re çavsorî lazim bû, il lui fallut de la témérité.Soro xwest hère bîstana xwe, Soro voulut aller à son jardin.

Remarques sur quelques verbes

215. Les apparentes irrégularités que l'on constate à propos de

plusieurs verbes kurdes sont pour la plupart justifiables de phéno¬

mènes phonétiques ou autres qui ont été mentionnés dans les chapitresprécédents (Ex. : anîn, apporter; cf. par. 180, Rem. I). Les principauxverbes irréguhers (bûn, hatin, hebûn, vîn) ont été étudiés à part.

Il reste à mentionner le cas du verbe défectueux herin (hère), aller,très souvent employé de préférence à çûn, à l'impératif, au futursimple et au présent du subjonctif. Il n'est d'ailleurs pas usité auxtemps des premier et second groupes. Sa conjugaison est la suivante :

a) Impératif.

Hère, va.Bila hère, qu'il/elle aille.Herin, aUez.

Bila em herin, allons.Bila herin, qu'ils/elles aillent.

6) Présent (peu employé).

Ez diherim, je vais.Tùdiherî, tu vas.Etc.

206

c) Futur.

Il n'est que peu usité, et seulement à l'état construit, dans le sens de

« falloir ».

Wê min (te, wî, wê, me, we, wan) tifingek bivê(t).

Wê min (etc.) piştmêr bivên (bivêtin).

Remarque III. Pour rendre ceux des temps de vîn qui ne s'emploient pas, onpeut recourir au verbe xwestin (bixtvaze), vouloir, demander, ou aux locutionsdil ... hebûn, désirer, vouloir (se conjuge : dilê min (te, wî, etc.) heye et ne peutintroduire de complément d'objet, mais seulement des propositions subordonnéesamenées par ko, que), lazim bûn, gerek bûn, falloir.

Ex. : Je re çavsorî lazim bû, il lui fallut de la témérité.Soro xwest hère bîstana xwe, Soro voulut aller à son jardin.

Remarques sur quelques verbes

215. Les apparentes irrégularités que l'on constate à propos de

plusieurs verbes kurdes sont pour la plupart justifiables de phéno¬

mènes phonétiques ou autres qui ont été mentionnés dans les chapitresprécédents (Ex. : anîn, apporter; cf. par. 180, Rem. I). Les principauxverbes irréguhers (bûn, hatin, hebûn, vîn) ont été étudiés à part.

Il reste à mentionner le cas du verbe défectueux herin (hère), aller,très souvent employé de préférence à çûn, à l'impératif, au futursimple et au présent du subjonctif. Il n'est d'ailleurs pas usité auxtemps des premier et second groupes. Sa conjugaison est la suivante :

a) Impératif.

Hère, va.Bila hère, qu'il/elle aille.Herin, aUez.

Bila em herin, allons.Bila herin, qu'ils/elles aillent.

6) Présent (peu employé).

Ez diherim, je vais.Tùdiherî, tu vas.Etc.

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Page 219: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ez narim, je ne vais pas.

Tu narî, tu ne vas pas.Etc.

c) Futur (très employé).

Ezê (ez de) herim, j'irai.

d) Subjonctif présent.

(Bila) ez herim, que j'aille.Etc.(Bila) ez nerim, que je n'aille pas.

Etc.

216. Les verbes dan, donner, zanîn, savoir et kirin, faire, peuventjouer le rôle d'auxiliaires.

Dan prend alors le sens de « faire ».

Ex. : Dan çêkirin, faire fabriquer.Dan zanîn, faire savoir.Wîjê re da zanîn ko ..., il lui fit savoir que ...

Zanîn donne le sens de « pouvoir ».

Ex. : Zêr zane, zor zane, l'or et la force sont également puissants(proverbe Litt. : l'or peut, la force peut).

Kirin, outre son emploi pour la formation des verbes composés,s'utilise dans l'acception de « s'apprêter à » ; il introduit alors lesubjonctif.

Ex. : Ez dikim herim, je m'apprête à partir, je vais aller.Rovî dikir mirîşkê bixwe, le renard allait manger la poule.

217. Les verbes comportant une signification de mouvement vers,d'attribution à, introduisent leurs compléments indirects soit à l'aided'une préposition ou d'un complexe prépositionnel, soit à l'aide duseul cas oblique ; le complément suit alors le verbe.

lre construction.

Wîji min re kitêbek daye, il m'a donné un livre. ^-^T^uRûc def^Lezgîn li bajêr diçe, Lezgîn va à la ville. ^ £

- 207 - h^fiv&f^

Ez narim, je ne vais pas.

Tu narî, tu ne vas pas.Etc.

c) Futur (très employé).

Ezê (ez de) herim, j'irai.

d) Subjonctif présent.

(Bila) ez herim, que j'aille.Etc.(Bila) ez nerim, que je n'aille pas.

Etc.

216. Les verbes dan, donner, zanîn, savoir et kirin, faire, peuventjouer le rôle d'auxiliaires.

Dan prend alors le sens de « faire ».

Ex. : Dan çêkirin, faire fabriquer.Dan zanîn, faire savoir.Wîjê re da zanîn ko ..., il lui fit savoir que ...

Zanîn donne le sens de « pouvoir ».

Ex. : Zêr zane, zor zane, l'or et la force sont également puissants(proverbe Litt. : l'or peut, la force peut).

Kirin, outre son emploi pour la formation des verbes composés,s'utilise dans l'acception de « s'apprêter à » ; il introduit alors lesubjonctif.

Ex. : Ez dikim herim, je m'apprête à partir, je vais aller.Rovî dikir mirîşkê bixwe, le renard allait manger la poule.

217. Les verbes comportant une signification de mouvement vers,d'attribution à, introduisent leurs compléments indirects soit à l'aided'une préposition ou d'un complexe prépositionnel, soit à l'aide duseul cas oblique ; le complément suit alors le verbe.

lre construction.

Wîji min re kitêbek daye, il m'a donné un livre. ^-^T^uRûc def^Lezgîn li bajêr diçe, Lezgîn va à la ville. ^ £

- 207 - h^fiv&f^

Page 220: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Bavé Soro li welêt vegeriyaye, le père de Soro est revenu au pays.Li min guh bide, écoute-moi.

2e construction.

Wî kitêbek da min, il m'a donné un livre.Lezgîn diçe bajêr.Bavé Soro vegeriyaye welêt.

Guh bide min.

Proverbes. Zikê bixwe sawarê divê hère hawarê, celui (htt. : le ventre)qui mange le sawar (blé cassé) doit répondre à l'alarme.

Ne dixwim sawarê, ne diçim hawarê, ni je ne mange le sawar, nije ne réponds à l'alarme.

Ces deux proverbes font allusion au devoir que crée l'hospitalité, pour celui quien a bénéficié, de soutenir son hôte par les armes si besoin en est.

208

Bavé Soro li welêt vegeriyaye, le père de Soro est revenu au pays.Li min guh bide, écoute-moi.

2e construction.

Wî kitêbek da min, il m'a donné un livre.Lezgîn diçe bajêr.Bavé Soro vegeriyaye welêt.

Guh bide min.

Proverbes. Zikê bixwe sawarê divê hère hawarê, celui (htt. : le ventre)qui mange le sawar (blé cassé) doit répondre à l'alarme.

Ne dixwim sawarê, ne diçim hawarê, ni je ne mange le sawar, nije ne réponds à l'alarme.

Ces deux proverbes font allusion au devoir que crée l'hospitalité, pour celui quien a bénéficié, de soutenir son hôte par les armes si besoin en est.

208

Page 221: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XVIII. L'ADJECTIF QUALIFICATIF

218. L'adjectif qualificatif peut s'employer comme épithète, commeattribut ou comme adverbe. Il peut encore être pris substantivement.Sauf dans ce dernier cas, il demeure toujours invariable.

219. L'adjectif épithète.

Il demeure invariable en genre, nombre et cas. Il se place normale¬ment après le mot qu'il qualifie ; ce dernier est affecté d'une particuledéterminative ou d'une particule d'indéfinition à l'état construit.Ce type de construction sera appelé « rapport de qualification ».

Ex. : Xaniyê spî, la maison blanche.Deya pîr, la vieille mère.

Çiyayên bilind, les hautes montagnes.Çemekî kûr, une rivière profonde.Aveke sar, une eau froide.Gundine mezin, de grands villages.

Lorsque plusieurs mots sont qualifiés par la même épithète, seul le

dernier d'entre eux reçoit la particule.

Ex. : Hesp û mehîna boz, le cheval et la jument gris.Hesp û mehîneke boz, un cheval et une jument gris.Hesp û mehînên boz, les chevaux et les juments gris.Hesp û mehînine boz, des chevaux et des juments gris.

Comme le montrent ces exemples, la particule est, en ce cas, cellequi affecterait normalement, s'il était employé seul, le substantifprécédant l'épithète, compte tenu du genre, de l'état défini ou indéfiniet du nombre, état et nombre affectant l'ensemble des termes de

l'énumération.

Remarque. L'adjectif peut se trouver lui-même construit en rapport de quali¬fication lorsque son sens est précisé par une autre épithète ou lorsqu'il joue le rôlede superlatif (cf. par. 224, Rem.).

Ex. : Sorê qehveyî, sora qehveyî, rouge-brun (m. et f.).

209

XVIII. L'ADJECTIF QUALIFICATIF

218. L'adjectif qualificatif peut s'employer comme épithète, commeattribut ou comme adverbe. Il peut encore être pris substantivement.Sauf dans ce dernier cas, il demeure toujours invariable.

219. L'adjectif épithète.

Il demeure invariable en genre, nombre et cas. Il se place normale¬ment après le mot qu'il qualifie ; ce dernier est affecté d'une particuledéterminative ou d'une particule d'indéfinition à l'état construit.Ce type de construction sera appelé « rapport de qualification ».

Ex. : Xaniyê spî, la maison blanche.Deya pîr, la vieille mère.

Çiyayên bilind, les hautes montagnes.Çemekî kûr, une rivière profonde.Aveke sar, une eau froide.Gundine mezin, de grands villages.

Lorsque plusieurs mots sont qualifiés par la même épithète, seul le

dernier d'entre eux reçoit la particule.

Ex. : Hesp û mehîna boz, le cheval et la jument gris.Hesp û mehîneke boz, un cheval et une jument gris.Hesp û mehînên boz, les chevaux et les juments gris.Hesp û mehînine boz, des chevaux et des juments gris.

Comme le montrent ces exemples, la particule est, en ce cas, cellequi affecterait normalement, s'il était employé seul, le substantifprécédant l'épithète, compte tenu du genre, de l'état défini ou indéfiniet du nombre, état et nombre affectant l'ensemble des termes de

l'énumération.

Remarque. L'adjectif peut se trouver lui-même construit en rapport de quali¬fication lorsque son sens est précisé par une autre épithète ou lorsqu'il joue le rôlede superlatif (cf. par. 224, Rem.).

Ex. : Sorê qehveyî, sora qehveyî, rouge-brun (m. et f.).

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Page 222: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Il peut aussi se faire que l'adjectif épithète précède le terme qu'ilqualifie. Il s'agit alors d'expressions consacrées par l'usage ou de

licences poétiques.

Ex. : Xweş mirov e, c'est un brave homme.Sîmîn beden û semen ezaran, le corps d'argent, les joues de

jasmin (Ehmedê Xanî).

220. L'adjectif attribut.

Il reste également invariable et se place, généralement, immédiate¬ment avant le verbe qui l'introduit.

Ex. : Ez dewlemend bûm, j'étais riche.Ev mirov zana ye, cet homme est savant.

Cependant, si le verbe employé marque une idée de transformation,de devenir, il précède son attribut.

Ex. : Ez bûm dewlemend, je devins riche.Bû bû zana, il était devenu savant.

On se reportera utilement au par. 170, dans lequel certaines règles

relatives à l'emploi de l'attribut ont déjà été étudiées.

221. Emploi de l'adjectif comme adverbe.

La plupart des adjectifs kurdes sont susceptibles de s'employeradverbialement, sans subir aucune modification.

Ex. : Destên wî pihêt girêdan, il lui ha sohdement les mains.Bakî sera li min sar tê, un vent froid (venu) du sérail soufflesur moi (htt. : froidement souffle Ballade populaire).Xweş dipeyive, il parle bien.

222. L'adjectif employé substantivement.

Utilisé substantivement, l'adjectif se comporte comme un nomcommun ordinaire; à ce titre, il est susceptible de recevoir les parti¬cules ou les désinences casuelles imposées par ses fonctions gramma¬ticales.

210

Il peut aussi se faire que l'adjectif épithète précède le terme qu'ilqualifie. Il s'agit alors d'expressions consacrées par l'usage ou de

licences poétiques.

Ex. : Xweş mirov e, c'est un brave homme.Sîmîn beden û semen ezaran, le corps d'argent, les joues de

jasmin (Ehmedê Xanî).

220. L'adjectif attribut.

Il reste également invariable et se place, généralement, immédiate¬ment avant le verbe qui l'introduit.

Ex. : Ez dewlemend bûm, j'étais riche.Ev mirov zana ye, cet homme est savant.

Cependant, si le verbe employé marque une idée de transformation,de devenir, il précède son attribut.

Ex. : Ez bûm dewlemend, je devins riche.Bû bû zana, il était devenu savant.

On se reportera utilement au par. 170, dans lequel certaines règles

relatives à l'emploi de l'attribut ont déjà été étudiées.

221. Emploi de l'adjectif comme adverbe.

La plupart des adjectifs kurdes sont susceptibles de s'employeradverbialement, sans subir aucune modification.

Ex. : Destên wî pihêt girêdan, il lui ha sohdement les mains.Bakî sera li min sar tê, un vent froid (venu) du sérail soufflesur moi (htt. : froidement souffle Ballade populaire).Xweş dipeyive, il parle bien.

222. L'adjectif employé substantivement.

Utilisé substantivement, l'adjectif se comporte comme un nomcommun ordinaire; à ce titre, il est susceptible de recevoir les parti¬cules ou les désinences casuelles imposées par ses fonctions gramma¬ticales.

210

Page 223: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Délai, beau, cher; délai, m. ou f., bien-aimé(e).Delala min, ma bien-aimée ; le delalê, ô bien-aimée.Delalê min, mon bien-aimé ; lo delalo, ô bien-aimé.Mezin, grand, âgé ; mezin, m., chef.

Mezinê Hevêrikan, le chef des Hevêrkan.Reş, noir ; Reşê şevê, le Noir de la nuit (croquemitaine).Pîr, vieux; pîr, m., supérieur de confrérie religieuse, dignitairereligieux yezidi.

Comparatif et superlatif

223. Le comparatif.

Le kurde connaît des comparatifs de supériorité, d'égahté et d'infé¬riorité. Le comparatif de supériorité s'obtient en adjoignant à l'ad¬

jectif le suffixe -tir.Ex. : Spehî, beau : spehîtir, plus beau.

Dirêj, long : dirêjtir, plus long.Pîr, vieux : pîrtir, plus vieux.Ciwan, jeune : ciwantir, plus jeune.

Remarque. La présence du suffixe -tir entraîne l'élision de la consonne finalede l'adjectif lorsque la persistance de celle-ci est susceptible de produire un phéno¬

mène de gemmation.

Ex. : Dewlemend, riche : deivlementir, plus riche.

Certains adjectifs d'un emploi courant forment leur comparatif d'une manièreirrégulière.

Ex. : Mezin, grand : meztir, plus grand.Mezintir est également employé.Pir, nombreux : bêtir, plus nombreux (pirtir existe également).

La comparaison entre deux termes est introduite par la prépositionji (de, que), qui régit le cas obhque.

Ex. : Tu ji min ciwantir î, tu es plus jeune que moi.Xaniyê teji yê min biçûktir e, le je xweştir e, ta maison est pluspetite que la mienne, mais elle est plus agréable qu'elle.

211

Ex. : Délai, beau, cher; délai, m. ou f., bien-aimé(e).Delala min, ma bien-aimée ; le delalê, ô bien-aimée.Delalê min, mon bien-aimé ; lo delalo, ô bien-aimé.Mezin, grand, âgé ; mezin, m., chef.

Mezinê Hevêrikan, le chef des Hevêrkan.Reş, noir ; Reşê şevê, le Noir de la nuit (croquemitaine).Pîr, vieux; pîr, m., supérieur de confrérie religieuse, dignitairereligieux yezidi.

Comparatif et superlatif

223. Le comparatif.

Le kurde connaît des comparatifs de supériorité, d'égahté et d'infé¬riorité. Le comparatif de supériorité s'obtient en adjoignant à l'ad¬

jectif le suffixe -tir.Ex. : Spehî, beau : spehîtir, plus beau.

Dirêj, long : dirêjtir, plus long.Pîr, vieux : pîrtir, plus vieux.Ciwan, jeune : ciwantir, plus jeune.

Remarque. La présence du suffixe -tir entraîne l'élision de la consonne finalede l'adjectif lorsque la persistance de celle-ci est susceptible de produire un phéno¬

mène de gemmation.

Ex. : Dewlemend, riche : deivlementir, plus riche.

Certains adjectifs d'un emploi courant forment leur comparatif d'une manièreirrégulière.

Ex. : Mezin, grand : meztir, plus grand.Mezintir est également employé.Pir, nombreux : bêtir, plus nombreux (pirtir existe également).

La comparaison entre deux termes est introduite par la prépositionji (de, que), qui régit le cas obhque.

Ex. : Tu ji min ciwantir î, tu es plus jeune que moi.Xaniyê teji yê min biçûktir e, le je xweştir e, ta maison est pluspetite que la mienne, mais elle est plus agréable qu'elle.

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Page 224: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Hespê min ji mehîna te bezatir e, mon cheval est plus rapideque ta jument.Birîna min ji ya te kûrtir e, ma blessure (mon mal) est plusprofonde que la tienne.

« Beaucoup plus » se rend en faisant précéder le comparatif des

adverbes gelek, pir, zehf, zor, etc.

Ex. : Tu ji min gelek (pir) ciwantir î, tu es beaucoup plus jeuneque moi.

D'autres adverbes peuvent intervenir pour préciser le degré de com¬

paraison comme hinek, un peu ; yekcar, tout à fait, etc.

Le comparatif d'égahté s'exprime au moyen de la locution bi qasî,

autant que, ou de l'adverbe wek, wekî, comme, etc.

Ex. : Lezgîn bi qasî Soro xurt e, Lezgîn est aussi fort que Soro.

Tu wekî min ehmeq î, tu es aussi bête que moi.Ez û tu, em bi qasî hev ehmeq in, toi et moi, nous sommes aussi

bêtes l'un que l'autre.

Le comparatif d'infériorité est rendu par ne bi qasî, ne ewqas, pasautant que.

Ex. : Soro ne bi qasî Lezgîn pîr e, Soro n'est pas aussi vieux queLezgîn.Lezgîn ne bi qasî hevalên te xweş reqas e, Lezgîn n'est pas aussi

bon danseur que tes amis.

224. Le superlatif.

Le superlatif absolu s'obtient en faisant précéder l'adjectif par les

adverbes gelek, pir, zehf, etc., beaucoup, très.

Ex. : Bajarekî gelek mezin bû, c'était une très grande ville.Çiyayê me gelek asê ye, notre montagne est très abrupte.Carina çavên te gelek şêrîn in, parfois, tes yeux sont très doux.Axayê me pir dewlemend bû, notre agha était très riche.

Remarque I. L'adverbe peut aussi, dans certains cas, précéder le nom qualifiépar le superlatif.

Ex. : Pir mirovekî bas bû, c'était un très bon homme.

212

Hespê min ji mehîna te bezatir e, mon cheval est plus rapideque ta jument.Birîna min ji ya te kûrtir e, ma blessure (mon mal) est plusprofonde que la tienne.

« Beaucoup plus » se rend en faisant précéder le comparatif des

adverbes gelek, pir, zehf, zor, etc.

Ex. : Tu ji min gelek (pir) ciwantir î, tu es beaucoup plus jeuneque moi.

D'autres adverbes peuvent intervenir pour préciser le degré de com¬

paraison comme hinek, un peu ; yekcar, tout à fait, etc.

Le comparatif d'égahté s'exprime au moyen de la locution bi qasî,

autant que, ou de l'adverbe wek, wekî, comme, etc.

Ex. : Lezgîn bi qasî Soro xurt e, Lezgîn est aussi fort que Soro.

Tu wekî min ehmeq î, tu es aussi bête que moi.Ez û tu, em bi qasî hev ehmeq in, toi et moi, nous sommes aussi

bêtes l'un que l'autre.

Le comparatif d'infériorité est rendu par ne bi qasî, ne ewqas, pasautant que.

Ex. : Soro ne bi qasî Lezgîn pîr e, Soro n'est pas aussi vieux queLezgîn.Lezgîn ne bi qasî hevalên te xweş reqas e, Lezgîn n'est pas aussi

bon danseur que tes amis.

224. Le superlatif.

Le superlatif absolu s'obtient en faisant précéder l'adjectif par les

adverbes gelek, pir, zehf, etc., beaucoup, très.

Ex. : Bajarekî gelek mezin bû, c'était une très grande ville.Çiyayê me gelek asê ye, notre montagne est très abrupte.Carina çavên te gelek şêrîn in, parfois, tes yeux sont très doux.Axayê me pir dewlemend bû, notre agha était très riche.

Remarque I. L'adverbe peut aussi, dans certains cas, précéder le nom qualifiépar le superlatif.

Ex. : Pir mirovekî bas bû, c'était un très bon homme.

212

Page 225: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque IL II est fréquent que le superlatif absolu soit formé à l'aide despronoms î, e, en (cf. par. 243 (b)).

Ex. : Bajarekî gelek î mezin bû, c'était une très grande ville.Bejna te gelek e zirav e, ta taille est très élancée.

Xulamê te pir î dilketî ye, ton serviteur (formule de courtoisie) est trèsaffligé.Pirsên te yen dîşev gelek en hişk bûn, tes paroles d'hier soir étaient trèsdures.

Remarque III. Le superlatif absolu peut aussi, mais exceptionnellement, êtreexprimé par un redoublement de l'adjectif.

Ex. : Ava hêdî hêdî, me ecêb je dî, l'eau très lente, nous en avons vu merveilles(proverbe).

Le superlatif relatif n'est autre que le comparatif de supérioritéemployé avec les constructions suivantes :

a) Il peut être simplement précédé des pronoms yê, ya, yen ouê, a, en et donne alors le sens de « le plus ».

Ex. : Yê pîrtir, le plus vieux.Ya spehîtir, la plus belle.Yen dewlementir, les plus riches.

b) Il peut être introduit par ji hemî, ji hemiyan, « de tous », li nav,ji nav, li nabêna, « parmi », etc.

Ex. : Nik dilê min, tu ji hemî jinan a (ya) spehîtir î, à mon avis, tues la plus belle des (de toutes les) femmes.Ji hemiyan, tu ya xweşkiltir î, de toutes, tu es la plus jolie.Ji nav (li nav, li nabêna) xortên me, Çemsîd ê (yê) çêtir bû,

parmi nos jeunes gens, Çemşîd était le meilleur.

c) Il peut encore se construire en rapport de qualification (cf.par. 219, Rem.).

Ex. : Çemsîd çêtirê xortên me bû, Çemsîd était le meilleur de nos

jeunes gens.

Remarque. Il peut aussi se faire que le superlatif absolu se construise en rapportde qualification sans intervention du suffixe -tir.

213

Remarque IL II est fréquent que le superlatif absolu soit formé à l'aide despronoms î, e, en (cf. par. 243 (b)).

Ex. : Bajarekî gelek î mezin bû, c'était une très grande ville.Bejna te gelek e zirav e, ta taille est très élancée.

Xulamê te pir î dilketî ye, ton serviteur (formule de courtoisie) est trèsaffligé.Pirsên te yen dîşev gelek en hişk bûn, tes paroles d'hier soir étaient trèsdures.

Remarque III. Le superlatif absolu peut aussi, mais exceptionnellement, êtreexprimé par un redoublement de l'adjectif.

Ex. : Ava hêdî hêdî, me ecêb je dî, l'eau très lente, nous en avons vu merveilles(proverbe).

Le superlatif relatif n'est autre que le comparatif de supérioritéemployé avec les constructions suivantes :

a) Il peut être simplement précédé des pronoms yê, ya, yen ouê, a, en et donne alors le sens de « le plus ».

Ex. : Yê pîrtir, le plus vieux.Ya spehîtir, la plus belle.Yen dewlementir, les plus riches.

b) Il peut être introduit par ji hemî, ji hemiyan, « de tous », li nav,ji nav, li nabêna, « parmi », etc.

Ex. : Nik dilê min, tu ji hemî jinan a (ya) spehîtir î, à mon avis, tues la plus belle des (de toutes les) femmes.Ji hemiyan, tu ya xweşkiltir î, de toutes, tu es la plus jolie.Ji nav (li nav, li nabêna) xortên me, Çemsîd ê (yê) çêtir bû,

parmi nos jeunes gens, Çemşîd était le meilleur.

c) Il peut encore se construire en rapport de qualification (cf.par. 219, Rem.).

Ex. : Çemsîd çêtirê xortên me bû, Çemsîd était le meilleur de nos

jeunes gens.

Remarque. Il peut aussi se faire que le superlatif absolu se construise en rapportde qualification sans intervention du suffixe -tir.

213

Page 226: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Wî xwe bextiyarê dinê dizanî, il se considérait comme l'(homme le plus)heureux du monde.

225. Le diminutif.

Il est formé à l'aide des suffixes -ek, -ik, -ok, -kok (qui peuventaffecter également des substantifs, cf. par. 272).

Ex. : Xweş, agréable, gentil : xweşik, mignon.

Proverbe. Rovîkî berdayî ji şêrekî girêdayî çêtir e, renard en libertévaut mieux que hon enchaîné.

214

Ex. : Wî xwe bextiyarê dinê dizanî, il se considérait comme l'(homme le plus)heureux du monde.

225. Le diminutif.

Il est formé à l'aide des suffixes -ek, -ik, -ok, -kok (qui peuventaffecter également des substantifs, cf. par. 272).

Ex. : Xweş, agréable, gentil : xweşik, mignon.

Proverbe. Rovîkî berdayî ji şêrekî girêdayî çêtir e, renard en libertévaut mieux que hon enchaîné.

214

Page 227: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XIX. LES NOMS DE NOMBRES

226. La numération est la suivante :

1, yek.

2, dido, didu,3, sise, se.

4, car.

5, pêne.

6, şeş.7, heft.

8, heşt.9, neh.

10, deh.

do, du.

11, yanzdeh, yazdeh.

12, diwanzdeh,dwanzdeh.

13, sêzdeh.

14, çardeh.

15, panzdeh.

16, şanzdeh.17, hevdeh.

18, hejdeh.

19, nozdeh.

20, &&«.

21, 6&< m ye&.

22, 6to m âVâ'o

23, èzsi w sise (

24, 6?sï m car.25, 62s£ m yenc.

26, 6îs£ w şeş.27, bîst û heft.28, Msi m Aes«.

29, 6îsi m neh.

(do, du).se).

30,

31,

40,

41,50,

60,

70,

80,

90,

100,

101,

111,

121,

200,

201,

233,

300,

400,

500,

100C

hoc120C

1544

200C

300C

400C

4637

sî, sih.sî û yek, etc.çel, çil.çel û yek, etc.pêncî.şêst.heftê.

heştê.nod, not.

sed.

sed û yek, etc.sed û yanzdeh, etc.sed û bist û yek, etc.

du sed.

du sed û yek, etc.du sed û sî û sise, etc.se sed.

car sed, etc.pêne sed, etc.

), hezar.

», hezar û sed.

), hezar û du sed.

-., hezar û pêne sed û çel û car.

», du hezar.

», se hezar.

», car hezar.

, car hezar û ses sed û sî û heft, etc.

10.000, lek.

500.000, kirûr.1.000.000, milyon.

_^_ 215

XIX. LES NOMS DE NOMBRES

226. La numération est la suivante :

1, yek.

2, dido, didu,3, sise, se.

4, car.

5, pêne.

6, şeş.7, heft.

8, heşt.9, neh.

10, deh.

do, du.

11, yanzdeh, yazdeh.

12, diwanzdeh,dwanzdeh.

13, sêzdeh.

14, çardeh.

15, panzdeh.

16, şanzdeh.17, hevdeh.

18, hejdeh.

19, nozdeh.

20, &&«.

21, 6&< m ye&.

22, 6to m âVâ'o

23, èzsi w sise (

24, 6?sï m car.25, 62s£ m yenc.

26, 6îs£ w şeş.27, bîst û heft.28, Msi m Aes«.

29, 6îsi m neh.

(do, du).se).

30,

31,

40,

41,50,

60,

70,

80,

90,

100,

101,

111,

121,

200,

201,

233,

300,

400,

500,

100C

hoc120C

1544

200C

300C

400C

4637

sî, sih.sî û yek, etc.çel, çil.çel û yek, etc.pêncî.şêst.heftê.

heştê.nod, not.

sed.

sed û yek, etc.sed û yanzdeh, etc.sed û bist û yek, etc.

du sed.

du sed û yek, etc.du sed û sî û sise, etc.se sed.

car sed, etc.pêne sed, etc.

), hezar.

», hezar û sed.

), hezar û du sed.

-., hezar û pêne sed û çel û car.

», du hezar.

», se hezar.

», car hezar.

, car hezar û ses sed û sî û heft, etc.

10.000, lek.

500.000, kirûr.1.000.000, milyon.

_^_ 215

Page 228: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

227. Les noms de nombres s'emploient tantôt comme nombrescardinaux,

ex. : sî û dido, trente-deux ;

tantôt comme adjectifs numéraux; ils précèdent alors le substantifqu'ils affectent :

ex. : pêne sêv, cinq pommes ;

car sed peya, quatre cents hommes.

Employés comme nombres cardinaux, ils peuvent recevoir la parti¬cule déterminative qui (sauf pour yek, alors considéré comme pronom,cf. par. 245) est celle du pluriel.

Ex. : Didoyên din, deux autres.Çarên mayî, les quatre restant.

Remarque. Dido et sise deviennent, à l'état d'adjectifs numéraux cardinaux,du et se.

Ex. : Du lire û se qirûs, deux livres et trois piastres.Sed û du dinar, cent-deux dinars.Çel û se kîlo, quarante-trois kilos.

DÉCLINAISON DES NOMBRES CARDINAUX

228. Les noms de nombres reçoivent, lorsqu'il y a heu, la désinencedu cas obhque conformément aux règles suivantes :

a) Yek se comporte comme un féminin singulier.

Ex. : Ji yekê bêtir, plus d'un.Yekê bide min, donne-m'en un.

Yek employé comme pronom indéfini (cf. par. 245) peut recevoir ladésinence du cas obhque du pluriel :

Yekan yekan, un par un (on peut dire aussi yeko yeko).

216

227. Les noms de nombres s'emploient tantôt comme nombrescardinaux,

ex. : sî û dido, trente-deux ;

tantôt comme adjectifs numéraux; ils précèdent alors le substantifqu'ils affectent :

ex. : pêne sêv, cinq pommes ;

car sed peya, quatre cents hommes.

Employés comme nombres cardinaux, ils peuvent recevoir la parti¬cule déterminative qui (sauf pour yek, alors considéré comme pronom,cf. par. 245) est celle du pluriel.

Ex. : Didoyên din, deux autres.Çarên mayî, les quatre restant.

Remarque. Dido et sise deviennent, à l'état d'adjectifs numéraux cardinaux,du et se.

Ex. : Du lire û se qirûs, deux livres et trois piastres.Sed û du dinar, cent-deux dinars.Çel û se kîlo, quarante-trois kilos.

DÉCLINAISON DES NOMBRES CARDINAUX

228. Les noms de nombres reçoivent, lorsqu'il y a heu, la désinencedu cas obhque conformément aux règles suivantes :

a) Yek se comporte comme un féminin singulier.

Ex. : Ji yekê bêtir, plus d'un.Yekê bide min, donne-m'en un.

Yek employé comme pronom indéfini (cf. par. 245) peut recevoir ladésinence du cas obhque du pluriel :

Yekan yekan, un par un (on peut dire aussi yeko yeko).

216

Page 229: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

b) De dido (deux) à bîst (vingt), les noms de nombres prennent ladésinence du cas obhque pluriel.

Ex. : Ji didowan (siseyan, çaran ... hejdehan ... bîstan) kêmtir,moins de deux (trois, quatre ... dix-huit ... vingt).Ez heftan dibînim, j'(en) vois sept.

Remarque. Dido peut aussi faire au cas oblique didoyan, diduyan, didiwan.

c) Sih ou sî (30), çel ou çil (40), pêncî (50), şêst (60), heftê (70),

heştê (80), nod ou not (90), sed (100), hezar (1000), lek (10.000), kirûr(500.000), milyon se déclinent comme autant de masculins singuliers.

Ex. : Ji sihî (çelî, pêncî, şêstî ... sedî) û pê ve, outre trente (quarante,cinquante, soixante ... cent).

Dans les nombres composés, seul le dernier terme reçoit la désinence

casuelle, en l'occurrence celle qui l'affecte normalement.

Ex. : Li nav heştê û heftan, parmi quatre-vingt sept.

Ji car sedî bêtir, plus de quatre cent.Ji bîst û çaran heta çelî bihijmêre, compte de vingt-quatre à

quarante.Di hezar û neh sed û şêst û heftan de, en 1967.

Toutefois, hezar (mille) et milyon précédés d'un adjectif numéralse comportent comme des substantifs et prennent la désinence casuelle

correspondant à l'adjectif numéral en question (cf. par. 230).

Ex. : Ji car hezaran (panzdeh hezaran) kêmtir, moins de quatremille (quinze mille).Ji bîst hezarî (çel hezarî, sed hezarî) bêtir, plus de vingt mille(quarante mille, cent mille).

Remarque I. Pris dans le sens de « centaines », « milliers », sed et hezar reçoiventla désinence du cas obhque du pluriel.

Ex. : Bi sedan, bi hezaran, par centaines, par milliers.

Remarque IL Dans les parlers de l'Est (Botan, Behdînan), les règles précé¬

dentes se trouvent grandement simplifiées, du fait que tous les noms de nombres,sans exception, forment leur cas obhque à l'aide de la désinence casuelle -an dupluriel.

217

b) De dido (deux) à bîst (vingt), les noms de nombres prennent ladésinence du cas obhque pluriel.

Ex. : Ji didowan (siseyan, çaran ... hejdehan ... bîstan) kêmtir,moins de deux (trois, quatre ... dix-huit ... vingt).Ez heftan dibînim, j'(en) vois sept.

Remarque. Dido peut aussi faire au cas oblique didoyan, diduyan, didiwan.

c) Sih ou sî (30), çel ou çil (40), pêncî (50), şêst (60), heftê (70),

heştê (80), nod ou not (90), sed (100), hezar (1000), lek (10.000), kirûr(500.000), milyon se déclinent comme autant de masculins singuliers.

Ex. : Ji sihî (çelî, pêncî, şêstî ... sedî) û pê ve, outre trente (quarante,cinquante, soixante ... cent).

Dans les nombres composés, seul le dernier terme reçoit la désinence

casuelle, en l'occurrence celle qui l'affecte normalement.

Ex. : Li nav heştê û heftan, parmi quatre-vingt sept.

Ji car sedî bêtir, plus de quatre cent.Ji bîst û çaran heta çelî bihijmêre, compte de vingt-quatre à

quarante.Di hezar û neh sed û şêst û heftan de, en 1967.

Toutefois, hezar (mille) et milyon précédés d'un adjectif numéralse comportent comme des substantifs et prennent la désinence casuelle

correspondant à l'adjectif numéral en question (cf. par. 230).

Ex. : Ji car hezaran (panzdeh hezaran) kêmtir, moins de quatremille (quinze mille).Ji bîst hezarî (çel hezarî, sed hezarî) bêtir, plus de vingt mille(quarante mille, cent mille).

Remarque I. Pris dans le sens de « centaines », « milliers », sed et hezar reçoiventla désinence du cas obhque du pluriel.

Ex. : Bi sedan, bi hezaran, par centaines, par milliers.

Remarque IL Dans les parlers de l'Est (Botan, Behdînan), les règles précé¬

dentes se trouvent grandement simplifiées, du fait que tous les noms de nombres,sans exception, forment leur cas obhque à l'aide de la désinence casuelle -an dupluriel.

217

Page 230: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Ji yekan bêtir, plus d'un.Ji yekan bêtir, plus d'un.Ji çelan û jor de, au-dessus de quarante.Ji xeynî hezaran, à part mille.

Remarque III. Nîv, substantif masculin, signifiant « moitié », s'emploie pourrendre l'idée de « demi ».

Ex. : Yek û nîv, car û nîv, un et demi, quatre et demi.

Isolé, nîv reçoit au cas obhque la désinence qui lui est propre.

Ex. : Ji nîvî (nîvekî) bêtir, plus d'un demi (c'est-à-dire : plus de la moitié, plusd'une moitié).

Lorsqu'il suit un nom de nombre, nîv prend, au cas oblique, soit la désinencecasuelle particulière à celui-ci, soit celle du pluriel.

Ex. : Ji yek û nîvê (nîvan) bêtir, plus d'un et demi.Ji car û nîvan û pê ve, à partir de quatre (heures) et demie.Ji çel û nîvî (nîvan) kêmtir, moins de quarante et demi.

Dans des constructions de ce type, nîv peut être aussi affecté de la particuled'indéfinition ; il ne peut recevoir alors que la désinence casuelle qui lui est propre.

Ex. : Ji yek û nîvekî (car û nîvekî, çel û nîvekî) bêtir.

LES ADJECTIFS NUMÉRAUX

229. Adjectifs numéraux cardinaux.

Tous les noms de nombres, simples et composés, s'emploient sans

modification comme adjectifs numéraux cardinaux, à l'exception de

dido et sise, qui deviennent alors du et se.

Ex. : Car hesp, pêne mehîn, du mirov, se zaro, quatre chevaux,cinq juments, deux hommes, trois enfants.Sed û pêncî kon, hezar û pêne sed û çel û yek ga, cent cinquantetentes, quinze cent quarante et un bufs.

Le mot auquel se rapporte l'adjectif numéral se place toujours en

seconde position; il ne reçoit aucune désinence particulière, tant qu'ilreste au nominatif.

Remarque I. L'adjectif numéral yek peut être remplacé par la particule d'indé¬finition.

218

Ex. : Ji yekan bêtir, plus d'un.Ji yekan bêtir, plus d'un.Ji çelan û jor de, au-dessus de quarante.Ji xeynî hezaran, à part mille.

Remarque III. Nîv, substantif masculin, signifiant « moitié », s'emploie pourrendre l'idée de « demi ».

Ex. : Yek û nîv, car û nîv, un et demi, quatre et demi.

Isolé, nîv reçoit au cas obhque la désinence qui lui est propre.

Ex. : Ji nîvî (nîvekî) bêtir, plus d'un demi (c'est-à-dire : plus de la moitié, plusd'une moitié).

Lorsqu'il suit un nom de nombre, nîv prend, au cas oblique, soit la désinencecasuelle particulière à celui-ci, soit celle du pluriel.

Ex. : Ji yek û nîvê (nîvan) bêtir, plus d'un et demi.Ji car û nîvan û pê ve, à partir de quatre (heures) et demie.Ji çel û nîvî (nîvan) kêmtir, moins de quarante et demi.

Dans des constructions de ce type, nîv peut être aussi affecté de la particuled'indéfinition ; il ne peut recevoir alors que la désinence casuelle qui lui est propre.

Ex. : Ji yek û nîvekî (car û nîvekî, çel û nîvekî) bêtir.

LES ADJECTIFS NUMÉRAUX

229. Adjectifs numéraux cardinaux.

Tous les noms de nombres, simples et composés, s'emploient sans

modification comme adjectifs numéraux cardinaux, à l'exception de

dido et sise, qui deviennent alors du et se.

Ex. : Car hesp, pêne mehîn, du mirov, se zaro, quatre chevaux,cinq juments, deux hommes, trois enfants.Sed û pêncî kon, hezar û pêne sed û çel û yek ga, cent cinquantetentes, quinze cent quarante et un bufs.

Le mot auquel se rapporte l'adjectif numéral se place toujours en

seconde position; il ne reçoit aucune désinence particulière, tant qu'ilreste au nominatif.

Remarque I. L'adjectif numéral yek peut être remplacé par la particule d'indé¬finition.

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Page 231: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Hespek, un cheval, pour : yek hesp.

Bîst û hespek, vingt-et-un chevaux, pour : bîst û yek hesp.

Remarque IL L'emploi de nîv comme adjectif numéral permet les constructionssuivantes :

Nîv zebes ou nîv zebeşek, une demi-pastèque.Yek gav û nîv, gavek û nîv, gav û nîvek, un pas et demi.Du gav û nîv, du gav û nîvek, deux pas et demi.

230. Déclinaison des substantifs précédésd'adjectifs numéraux cardinaux.

Tout nom précédé d'un adjectif numéral reçoit, au cas obhque,la désinence casueUe propre au nom de nombre qui correspond à cetadjectif numéral, et cela sans égard au genre. L'adjectif numéralreste invariable.

Ex. : Ez car hespan dibînim, je vois quatre chevaux.Ez pêncî hespî dibînim, je vois cinquante chevaux.Ez pêncî û ses hespan dihijmêrim, je compte cinquante cinqchevaux.Deh mirovan got, dix hommes ont dit.Çel mirovî got, quarante hommes ont dit.Çel û pêne mirovan got, quarante cinq hommes ont dit.Min ev kitêb bi deh qemeriyan kirî, j'ai acheté ce livre pourdix piastres.Bi hezar û sî sed û pêncî eskerî ve, avec 1650 soldats.Di nav heftê keçikî de, parmi soixante-dix jeunes filles.Hêkên çel mirîşkî, les ufs de quarante poules.

Remarque. On notera, dans les deux derniers exemples, qu'en applicationde la règle énoncée plus haut, les substantifs féminins construits avec sih, çel, etc.,reçoivent la désinence masculine du cas oblique.

231. Font exception à la règle du paragraphe précédent nîv, yek et,partiellement, hezar.

a) Nîv.

La présence de l'adjectif numéral nîv reste sans influence sur ladéclinaison des substantifs.

219

Ex. : Hespek, un cheval, pour : yek hesp.

Bîst û hespek, vingt-et-un chevaux, pour : bîst û yek hesp.

Remarque IL L'emploi de nîv comme adjectif numéral permet les constructionssuivantes :

Nîv zebes ou nîv zebeşek, une demi-pastèque.Yek gav û nîv, gavek û nîv, gav û nîvek, un pas et demi.Du gav û nîv, du gav û nîvek, deux pas et demi.

230. Déclinaison des substantifs précédésd'adjectifs numéraux cardinaux.

Tout nom précédé d'un adjectif numéral reçoit, au cas obhque,la désinence casueUe propre au nom de nombre qui correspond à cetadjectif numéral, et cela sans égard au genre. L'adjectif numéralreste invariable.

Ex. : Ez car hespan dibînim, je vois quatre chevaux.Ez pêncî hespî dibînim, je vois cinquante chevaux.Ez pêncî û ses hespan dihijmêrim, je compte cinquante cinqchevaux.Deh mirovan got, dix hommes ont dit.Çel mirovî got, quarante hommes ont dit.Çel û pêne mirovan got, quarante cinq hommes ont dit.Min ev kitêb bi deh qemeriyan kirî, j'ai acheté ce livre pourdix piastres.Bi hezar û sî sed û pêncî eskerî ve, avec 1650 soldats.Di nav heftê keçikî de, parmi soixante-dix jeunes filles.Hêkên çel mirîşkî, les ufs de quarante poules.

Remarque. On notera, dans les deux derniers exemples, qu'en applicationde la règle énoncée plus haut, les substantifs féminins construits avec sih, çel, etc.,reçoivent la désinence masculine du cas oblique.

231. Font exception à la règle du paragraphe précédent nîv, yek et,partiellement, hezar.

a) Nîv.

La présence de l'adjectif numéral nîv reste sans influence sur ladéclinaison des substantifs.

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Page 232: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Nîv zebeşî (nîv zebeşekî) bide min, donne-moi une demi-pastèque(zebeş, m.).Nîv sêvê (nîv sêvekê) bide min, donne-moi une demi-pomme(sêv, {.).

Lorsque nîv fait partie d'un adjectif numéral composé, les construc¬tions suivantes sont possibles :

Ji bîst û nîv gavî (gavekî) bêtir, plus de vingt pas et demi.Ji bîst gav û nîvî (nîvekî, nîvan) bêtir, plus de vingt pas et demi

(gav, m.).Ji sih û nîv qirûşê (qirûsekê) bêtir, ou : ji sî qirûs û nîvî (nîvekî, nîvan)

bêtir, plus de trente piastres et demie.

Remarque. Si l'adjectif numéral composé est yek û nîv, on peut dire :

Ji gav û nîvî (nîvekî) bêtir, plus d'un pas et demi.

6) Yek.

De même que nîv, yek ne modifie pas la déclinaison normale des

substantifs qu'il précède.

Ex. : Ji yek mirovî re, à un homme (mirov, m.).Ji yekjinikê re, à une femme (jinik, f.).Bîst û yek zebeşî bide min, ou : bîst û zebeşekî bide min, donne-moi vingt et une pastèques (zebeş, m.).Bîst û yek sêvê bide min, ou : bîst û sêvekê bide min, donne-moivingt et une pommes (sêv, f.).

c) Hezar.

Employés seuls, hezar, lek, kirûr et milyon introduisent régulièrement,au cas obhque, la désinence -î.

Ex. : Ezê hezar mirovî bişînim, j'enverrai mille hommes.Ji hezar malî bêtir, plus de mille maisons.

Par contre, lorsque hezar est le dernier terme d'un adjectif numéralcomposé, le substantif qui le suit reste au nominatif.

Ex. : Bi car hezar qirûş, pour quatre mille piastres.Dijmin ji sed û deh hezar mirov bêtir kuştin, l'ennemi a tuéplus de cent dix mille hommes.

220

Ex. : Nîv zebeşî (nîv zebeşekî) bide min, donne-moi une demi-pastèque(zebeş, m.).Nîv sêvê (nîv sêvekê) bide min, donne-moi une demi-pomme(sêv, {.).

Lorsque nîv fait partie d'un adjectif numéral composé, les construc¬tions suivantes sont possibles :

Ji bîst û nîv gavî (gavekî) bêtir, plus de vingt pas et demi.Ji bîst gav û nîvî (nîvekî, nîvan) bêtir, plus de vingt pas et demi

(gav, m.).Ji sih û nîv qirûşê (qirûsekê) bêtir, ou : ji sî qirûs û nîvî (nîvekî, nîvan)

bêtir, plus de trente piastres et demie.

Remarque. Si l'adjectif numéral composé est yek û nîv, on peut dire :

Ji gav û nîvî (nîvekî) bêtir, plus d'un pas et demi.

6) Yek.

De même que nîv, yek ne modifie pas la déclinaison normale des

substantifs qu'il précède.

Ex. : Ji yek mirovî re, à un homme (mirov, m.).Ji yekjinikê re, à une femme (jinik, f.).Bîst û yek zebeşî bide min, ou : bîst û zebeşekî bide min, donne-moi vingt et une pastèques (zebeş, m.).Bîst û yek sêvê bide min, ou : bîst û sêvekê bide min, donne-moivingt et une pommes (sêv, f.).

c) Hezar.

Employés seuls, hezar, lek, kirûr et milyon introduisent régulièrement,au cas obhque, la désinence -î.

Ex. : Ezê hezar mirovî bişînim, j'enverrai mille hommes.Ji hezar malî bêtir, plus de mille maisons.

Par contre, lorsque hezar est le dernier terme d'un adjectif numéralcomposé, le substantif qui le suit reste au nominatif.

Ex. : Bi car hezar qirûş, pour quatre mille piastres.Dijmin ji sed û deh hezar mirov bêtir kuştin, l'ennemi a tuéplus de cent dix mille hommes.

220

Page 233: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque. Dans les parlers du Botan et du Behdînan, les substantifs précédésd'adjectifs numéraux autres que nîv et yek forment toujours leur cas oblique àl'aide de la flexion casuelle du pluriel, -an.

Ex. : Ez çel hespan dibînim, je vois quarante chevaux.Bi deh hezar mirovan ve, à la tête de dix mille hommes.

On peut donc, sans incorrection, négliger, au profit de cet usage plus simple,les règles assez complexes qui viennent d'être étudiées.

232. Adjectifs numéraux ordinaux.

« Premier » se dit : pêşî, pêşîn, yekimîn, êkimîn, yekê, ewilî, ewil (ces

deux dernières formes sont empruntées à l'arabe).

Les autres adjectifs numéraux ordinaux s'obtiennent par l'adjonctionaux noms de nombres de la flexion qu'ils reçoivent normalement au cas

obhque.

Ex. : Didiwan, second.

Siseyan, troisième.Çaran, quatrième.Sihî, trentième.Sedî, centième.Sed û sih û çaran, cent trente quatrième.

L'emploi des adjectifs numéraux ordinaux obéit aux règles quis'appliquent aux adjectifs qualificatifs.

Ex. : Cara pêşîn, la première fois.îsal, sala siseyan e ko em hevûdin nas dikin, cette année estla troisième que nous nous connaissons.Min ev kitêb heta rupelê wê ê bîst û yekê xwend, j'ai lu ce livrejusqu'à sa vingt et unième page.Di vê rêzê de, siwarê siseyan brayê min e, ê şeşan apê min e,

dans ce rang, le troisième cavalier est mon frère, le sixièmeest mon oncle.Mehîna min di bezê de a pêncan derket, ma jument, dans lacourse, est arrivée (htt. : sortie) cinquième.Tu di sala sî û yekê ya emrê xwe de yî, tu es dans la trente etunième année de ton âge.

221

Remarque. Dans les parlers du Botan et du Behdînan, les substantifs précédésd'adjectifs numéraux autres que nîv et yek forment toujours leur cas oblique àl'aide de la flexion casuelle du pluriel, -an.

Ex. : Ez çel hespan dibînim, je vois quarante chevaux.Bi deh hezar mirovan ve, à la tête de dix mille hommes.

On peut donc, sans incorrection, négliger, au profit de cet usage plus simple,les règles assez complexes qui viennent d'être étudiées.

232. Adjectifs numéraux ordinaux.

« Premier » se dit : pêşî, pêşîn, yekimîn, êkimîn, yekê, ewilî, ewil (ces

deux dernières formes sont empruntées à l'arabe).

Les autres adjectifs numéraux ordinaux s'obtiennent par l'adjonctionaux noms de nombres de la flexion qu'ils reçoivent normalement au cas

obhque.

Ex. : Didiwan, second.

Siseyan, troisième.Çaran, quatrième.Sihî, trentième.Sedî, centième.Sed û sih û çaran, cent trente quatrième.

L'emploi des adjectifs numéraux ordinaux obéit aux règles quis'appliquent aux adjectifs qualificatifs.

Ex. : Cara pêşîn, la première fois.îsal, sala siseyan e ko em hevûdin nas dikin, cette année estla troisième que nous nous connaissons.Min ev kitêb heta rupelê wê ê bîst û yekê xwend, j'ai lu ce livrejusqu'à sa vingt et unième page.Di vê rêzê de, siwarê siseyan brayê min e, ê şeşan apê min e,

dans ce rang, le troisième cavalier est mon frère, le sixièmeest mon oncle.Mehîna min di bezê de a pêncan derket, ma jument, dans lacourse, est arrivée (htt. : sortie) cinquième.Tu di sala sî û yekê ya emrê xwe de yî, tu es dans la trente etunième année de ton âge.

221

Page 234: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

233. Les quelques exemples contenus dans ce paragraphe indique¬ront pour l'essentiel la manière d'exprimer les heures et les dates.

Ex. : Saet car e, il est quatre heures.Saet deh û nîv e, il est dix heures et demie.Saet deh kêm bîst e, il est dix heures moins vingt.Saet nîv yek e, il est midi (ou minuit) et demi.Pêne kêm çaryek e, cinq heures moins le quart.Ji pêncan re panzdeh deqîqe divêtin, il est cinq heures moinsquinze minutes (htt. : pour cinq (heures), il manque quinzeminutes).Tu di saet pêncan de hatî, tu es venu à cinq heures.Sibe êvarê, ezê di saet heşt û nîvan de bêm cem te (ou : li saet

heşt û nîvan), demain soir, je viendrai chez toi à huit heures etdemi.Yeka gulanê, le premier mai.Didoyê gulanê, le deux mai.Bîst û çarê gulanê, le vingt-quatre mai.

234. Les fractions se rendent en faisant précéder le nom de nombreau cas oblique par la préposition ji et en le faisant suivre par l'indica¬tion de quantité.

Ex. : Ji heştan dido, deux huitièmes.Ji sedî yek, un centième.

« Un demi », « un tiers », « un quart » se disent : nîv, m. (cf. par. 228),

siseyek, çaryek.

La tournure « pour cent » se rend de la même manière que les frac¬

tions :

Ex. : Ji sedî deh, dix pour cent.

235. On retiendra enfin les expressions bîste bîst, vingt par vingt,çile çil, quarante par quarante.

Proverbe. Ji hirçekî du eyar dernaye, d'un seul ours, on ne peut tirerdeux peaux.

222 -

233. Les quelques exemples contenus dans ce paragraphe indique¬ront pour l'essentiel la manière d'exprimer les heures et les dates.

Ex. : Saet car e, il est quatre heures.Saet deh û nîv e, il est dix heures et demie.Saet deh kêm bîst e, il est dix heures moins vingt.Saet nîv yek e, il est midi (ou minuit) et demi.Pêne kêm çaryek e, cinq heures moins le quart.Ji pêncan re panzdeh deqîqe divêtin, il est cinq heures moinsquinze minutes (htt. : pour cinq (heures), il manque quinzeminutes).Tu di saet pêncan de hatî, tu es venu à cinq heures.Sibe êvarê, ezê di saet heşt û nîvan de bêm cem te (ou : li saet

heşt û nîvan), demain soir, je viendrai chez toi à huit heures etdemi.Yeka gulanê, le premier mai.Didoyê gulanê, le deux mai.Bîst û çarê gulanê, le vingt-quatre mai.

234. Les fractions se rendent en faisant précéder le nom de nombreau cas oblique par la préposition ji et en le faisant suivre par l'indica¬tion de quantité.

Ex. : Ji heştan dido, deux huitièmes.Ji sedî yek, un centième.

« Un demi », « un tiers », « un quart » se disent : nîv, m. (cf. par. 228),

siseyek, çaryek.

La tournure « pour cent » se rend de la même manière que les frac¬

tions :

Ex. : Ji sedî deh, dix pour cent.

235. On retiendra enfin les expressions bîste bîst, vingt par vingt,çile çil, quarante par quarante.

Proverbe. Ji hirçekî du eyar dernaye, d'un seul ours, on ne peut tirerdeux peaux.

222 -

Page 235: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XX. ADJECTIFS ET PRONOMS DÉMONSTRATIFS

236. Adjectifs démonstratifs.

Le kurde possède deux adjectifs démonstratifs variables :

ev, qui sert à désigner les objets et les êtres rapprochés;ew, qui s'emploie pour les objets et les êtres éloignés dans l'espace

ou dans le temps.

Les adjectifs démonstratifs précèdent toujours les noms auxquelsils se rapportent; ils s'accordent avec eux en genre, en nombre eten cas.

DÉCLINAISON DE ev

Nominatif :

Masculin singulier : ev hesp, ce cheval.Féminin singulier : ev mehîn, cette jument.Pluriel commun : ev hesp (mehîn), ces chevaux (ces juments).

Cas obhque :

Masculin singulier : (evî) vî hespî, ce cheval.Féminin singulier : (evê) vê mehînê, cette jument.Pluriel commun : (evan) van hespan (mehînan), ces chevaux (ces

juments).

DÉCLINAISON DE ew

Nominatif ;

Masculin singulier : ew hesp, ce cheval-là.Féminin singulier : ew mehîn, cette jument-là.Pluriel commun : ew hesp (mehîn), ces chevaux (juments)-là.

223

XX. ADJECTIFS ET PRONOMS DÉMONSTRATIFS

236. Adjectifs démonstratifs.

Le kurde possède deux adjectifs démonstratifs variables :

ev, qui sert à désigner les objets et les êtres rapprochés;ew, qui s'emploie pour les objets et les êtres éloignés dans l'espace

ou dans le temps.

Les adjectifs démonstratifs précèdent toujours les noms auxquelsils se rapportent; ils s'accordent avec eux en genre, en nombre eten cas.

DÉCLINAISON DE ev

Nominatif :

Masculin singulier : ev hesp, ce cheval.Féminin singulier : ev mehîn, cette jument.Pluriel commun : ev hesp (mehîn), ces chevaux (ces juments).

Cas obhque :

Masculin singulier : (evî) vî hespî, ce cheval.Féminin singulier : (evê) vê mehînê, cette jument.Pluriel commun : (evan) van hespan (mehînan), ces chevaux (ces

juments).

DÉCLINAISON DE ew

Nominatif ;

Masculin singulier : ew hesp, ce cheval-là.Féminin singulier : ew mehîn, cette jument-là.Pluriel commun : ew hesp (mehîn), ces chevaux (juments)-là.

223

Page 236: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Cas obhque :

Masculin singulier : (ewî) wî hespî, ce cheval-là.Féminin singulier : (ewê) wê mehînê, cette jument-là.Pluriel commun : (ewan) wan hespan (mehînan), ces chevaux

(juments)-là.

Remarque I. Il existe un autre adjectif démonstratif, ha, he ou han, invariableet commun aux deux genres et aux deux nombres. Il se place après le mot auquelil se rapporte et se construit avec lui en rapport de qualification. Il peut s'employerconcurremment avec ev ou ew.

Ex. : (Ev, ew) mirovê ha(n), cet homme.(Ev, ew) jinika ha(n), cette femme.(Ev, ew) çiyayên ha(n), ces montagnes.

Dans quelques parlers, ha(n) se contracte avec le nom qui le précède.

Ex. : Ev (ew) mirova (sing. et plur.).Ev (ew) jinika.

Remarque IL Au sujet de la déclinaison des substantifs masculins singuliersprécédés de l'adjectif démonstratif, voir par. 115.

237. Lorsque ev et ew figurent simultanément dans la même phrase,ils peuvent servir à exprimer une idée d'opposition. Ew doit alors se

traduire par « l'autre ».

Ex. : Tu diçî vî gundî an wî gundî ? Tu vas à ce village ou à l'autrevillage?

Employé sans opposition avec ev, ew peut encore, dans certains cas,

se traduire de la même manière.

Ex. : Li wê dinê, dans l'autre monde.Hère wî alî, va de l'autre côté.Wê rojê, l'autre jour.

238. Lorsqu'une série de termes se suivant dans la phrase sontaffectés de l'adjectif démonstratif, on a le choix entre les deux con¬

structions suivantes :

1) ev (ew) hesp û ev (ew) mehîn, ce cheval et cette jument (ces che¬

vaux et ces juments), ou :

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Cas obhque :

Masculin singulier : (ewî) wî hespî, ce cheval-là.Féminin singulier : (ewê) wê mehînê, cette jument-là.Pluriel commun : (ewan) wan hespan (mehînan), ces chevaux

(juments)-là.

Remarque I. Il existe un autre adjectif démonstratif, ha, he ou han, invariableet commun aux deux genres et aux deux nombres. Il se place après le mot auquelil se rapporte et se construit avec lui en rapport de qualification. Il peut s'employerconcurremment avec ev ou ew.

Ex. : (Ev, ew) mirovê ha(n), cet homme.(Ev, ew) jinika ha(n), cette femme.(Ev, ew) çiyayên ha(n), ces montagnes.

Dans quelques parlers, ha(n) se contracte avec le nom qui le précède.

Ex. : Ev (ew) mirova (sing. et plur.).Ev (ew) jinika.

Remarque IL Au sujet de la déclinaison des substantifs masculins singuliersprécédés de l'adjectif démonstratif, voir par. 115.

237. Lorsque ev et ew figurent simultanément dans la même phrase,ils peuvent servir à exprimer une idée d'opposition. Ew doit alors se

traduire par « l'autre ».

Ex. : Tu diçî vî gundî an wî gundî ? Tu vas à ce village ou à l'autrevillage?

Employé sans opposition avec ev, ew peut encore, dans certains cas,

se traduire de la même manière.

Ex. : Li wê dinê, dans l'autre monde.Hère wî alî, va de l'autre côté.Wê rojê, l'autre jour.

238. Lorsqu'une série de termes se suivant dans la phrase sontaffectés de l'adjectif démonstratif, on a le choix entre les deux con¬

structions suivantes :

1) ev (ew) hesp û ev (ew) mehîn, ce cheval et cette jument (ces che¬

vaux et ces juments), ou :

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Page 237: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

2) ev (ew) hesp û mehîn, même sens.

Si l'ensemble en question se trouve devoir prendre la désinence ducas obhque, trois cas sont à distinguer :

a) Les deux substantifs, l'un et l'autre au singulier, sont de mêmegenre ; ou, étant de genres différents, ils sont tous deux au pluriel.

Si l'on utilise la construction (1) de l'alinéa précédent, on auranormalement :

Ezê vê saetê û vê zincîrê bikirim, j'achèterai cette montre et cettechaîne.

Van tîran û van kevanan bide min, donne-moi ces flèches et ces arcs.

Si la construction (2) est préférée, l'adjectif démonstratif et ledernier terme de l'énumération reçoivent seuls la désinence casuelle :

Ezê vê saet û zincîrê bikirim.Van tîr û kevanan bide min.

b) Les deux substantifs sont, l'un et l'autre au singulier, de

genres différents.

On aura normalement, avec la construction (1) :

Vê tîrê û vî kevanî bide min, donne-moi cet arc et cette flèche.Vî hespî û vê mehînê bibe sûkê, mène ce cheval et cette jument au

marché.

Dans le cas de la construction (2), l'adjectif démonstratif et le der¬

nier terme de l'énumération reçoivent seuls la désinence casuelle,

celle-ci étant déterminée par le genre propre au substantif auquel ilappartient d'en être affecté. On aura ainsi, avec les exemples quiprécèdent :

Vî tîr û kevanî bide min.Vê hesp û mehînê bibe sûkê.

c) Les substantifs énumérés sont les uns au singulier et les autresau pluriel. Chacun est alors obhgatoirement précédé de l'adjectifdémonstratif et reçoit, ainsi que cet adjectif, la désinence qui luirevient.

225

2) ev (ew) hesp û mehîn, même sens.

Si l'ensemble en question se trouve devoir prendre la désinence ducas obhque, trois cas sont à distinguer :

a) Les deux substantifs, l'un et l'autre au singulier, sont de mêmegenre ; ou, étant de genres différents, ils sont tous deux au pluriel.

Si l'on utilise la construction (1) de l'alinéa précédent, on auranormalement :

Ezê vê saetê û vê zincîrê bikirim, j'achèterai cette montre et cettechaîne.

Van tîran û van kevanan bide min, donne-moi ces flèches et ces arcs.

Si la construction (2) est préférée, l'adjectif démonstratif et ledernier terme de l'énumération reçoivent seuls la désinence casuelle :

Ezê vê saet û zincîrê bikirim.Van tîr û kevanan bide min.

b) Les deux substantifs sont, l'un et l'autre au singulier, de

genres différents.

On aura normalement, avec la construction (1) :

Vê tîrê û vî kevanî bide min, donne-moi cet arc et cette flèche.Vî hespî û vê mehînê bibe sûkê, mène ce cheval et cette jument au

marché.

Dans le cas de la construction (2), l'adjectif démonstratif et le der¬

nier terme de l'énumération reçoivent seuls la désinence casuelle,

celle-ci étant déterminée par le genre propre au substantif auquel ilappartient d'en être affecté. On aura ainsi, avec les exemples quiprécèdent :

Vî tîr û kevanî bide min.Vê hesp û mehînê bibe sûkê.

c) Les substantifs énumérés sont les uns au singulier et les autresau pluriel. Chacun est alors obhgatoirement précédé de l'adjectifdémonstratif et reçoit, ainsi que cet adjectif, la désinence qui luirevient.

225

Page 238: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Tu van mirîşkan, vî gayî, vê bizinê û wan beranan dibînî,tu vois ces poules, ce b,uf, cette chèvre et ces béliers.

239. Les pronoms démonstratifs.

Ev et ew jouent également le rôle de pronoms démonstratifs; ilssignifient alors « celui-ci », « celle-ci », « ceux-ci », « celles-ci » et « celui-là »,

« celle-là », « ceux-là », « celles-là ».

DÉCLINAISON DE ev, PRONOM DÉMONSTRATIF

Nominatif :

Masculin singulier : ev, celui-ci.Féminin singulier : ev, celle-ci.Pluriel commun : ev, ceux-ci, celles-ci.

Cas obhque :

Masculin singulier : evî (vî), celui-ci.Féminin singulier : evê (vê), celle-ci.Pluriel commun : evan (van), ceux-ci, celles-ci.

DÉCLINAISON DE ew, PRONOM DÉMONSTRATIF

Nominatif :

Masculin singuher : ew, celui-là.Féminin singuher : ew, celle-là.Pluriel commun : ew, ceux-là, celles-là.

Cas obhque :

Masculin singuher : ewî (wî), celui-là.Féminin singuher : ewê (wê), celle-là.Pluriel commun : ewan (wan), ceux-là, celles-là.

Remarque. Les pronoms démonstratifs ev et ew peuvent s'utiliser en composi¬tion avec ha (han) sans modification de sens. Se trouvant alors affectés de la parti¬cule déterminative, ils cessent de se décliner.

226

Ex. : Tu van mirîşkan, vî gayî, vê bizinê û wan beranan dibînî,tu vois ces poules, ce b,uf, cette chèvre et ces béliers.

239. Les pronoms démonstratifs.

Ev et ew jouent également le rôle de pronoms démonstratifs; ilssignifient alors « celui-ci », « celle-ci », « ceux-ci », « celles-ci » et « celui-là »,

« celle-là », « ceux-là », « celles-là ».

DÉCLINAISON DE ev, PRONOM DÉMONSTRATIF

Nominatif :

Masculin singulier : ev, celui-ci.Féminin singulier : ev, celle-ci.Pluriel commun : ev, ceux-ci, celles-ci.

Cas obhque :

Masculin singulier : evî (vî), celui-ci.Féminin singulier : evê (vê), celle-ci.Pluriel commun : evan (van), ceux-ci, celles-ci.

DÉCLINAISON DE ew, PRONOM DÉMONSTRATIF

Nominatif :

Masculin singuher : ew, celui-là.Féminin singuher : ew, celle-là.Pluriel commun : ew, ceux-là, celles-là.

Cas obhque :

Masculin singuher : ewî (wî), celui-là.Féminin singuher : ewê (wê), celle-là.Pluriel commun : ewan (wan), ceux-là, celles-là.

Remarque. Les pronoms démonstratifs ev et ew peuvent s'utiliser en composi¬tion avec ha (han) sans modification de sens. Se trouvant alors affectés de la parti¬cule déterminative, ils cessent de se décliner.

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Page 239: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ev donne : Evê ha ou vîna (masc. sing.).Eva ha ou vêna (fém. sing.).Evên ha ou vêna (vana) (plur. commun).

Ew donne : Ewê ha ou wîna (masc. sing.).Ewa ha ou wêna (fém. sing.).Ewên ha ou wêna (wana) (plur. commun).

Dans les parlers de l'Ouest, les contractions des pronoms démonstratifs avec hadonnent :

Vaya (masc. et fém. sing.), pour evê ha et eva ha.Vana (plur. commun), pour evên ha.

Waya (masc. et fém. sing.), pour ewê ha et ewa ha.Wana (plur. commun), pour ewên ha.

On notera que, par suite de ces contractions, la distinction des genres disparaît,celle des nombres subsistant seule.

240. Ev et ew, pronoms démonstratifs, se différencient par les mêmes

nuances de sens que lorsqu'ils sont employés comme adjectifs démon¬

stratifs.

Ev sert à désigner des objets ou des êtres proches ; on le traduira en

français par « celui-ci », « celle-ci », etc.

Ew se rapporte, au contraire, à des objets ou des êtres éloignés dansl'espace ou dans le temps ; il correspond aux pronoms français « celui-là », « celle-là », etc.

Lorsqu'ils sont utilisés conjointement, ev et ew expriment souventune idée d'opposition.

Ex. : Ev hat, eiv çû, celui-ci est venu, celui-là est parti; l'un est

venu, l'autre est parti.Ev mezin e le ew piçûk e, celui-ci est grand, mais l'autre est

petit.

241. Ev et ew peuvent aussi s'employer avec le sens de «ceci»,« cela » ; ils sont alors traités comme féminins singuliers.

Ex. : Min ev ne got, je n'ai pas dit ceci.Te ew şanî min ne da, tu ne m'as pas montré cela.

242. Les pronoms démonstratifs à l'état construit.

Les pronoms démonstratifs sont susceptibles d'être déterminés par

227

Ev donne : Evê ha ou vîna (masc. sing.).Eva ha ou vêna (fém. sing.).Evên ha ou vêna (vana) (plur. commun).

Ew donne : Ewê ha ou wîna (masc. sing.).Ewa ha ou wêna (fém. sing.).Ewên ha ou wêna (wana) (plur. commun).

Dans les parlers de l'Ouest, les contractions des pronoms démonstratifs avec hadonnent :

Vaya (masc. et fém. sing.), pour evê ha et eva ha.Vana (plur. commun), pour evên ha.

Waya (masc. et fém. sing.), pour ewê ha et ewa ha.Wana (plur. commun), pour ewên ha.

On notera que, par suite de ces contractions, la distinction des genres disparaît,celle des nombres subsistant seule.

240. Ev et ew, pronoms démonstratifs, se différencient par les mêmes

nuances de sens que lorsqu'ils sont employés comme adjectifs démon¬

stratifs.

Ev sert à désigner des objets ou des êtres proches ; on le traduira en

français par « celui-ci », « celle-ci », etc.

Ew se rapporte, au contraire, à des objets ou des êtres éloignés dansl'espace ou dans le temps ; il correspond aux pronoms français « celui-là », « celle-là », etc.

Lorsqu'ils sont utilisés conjointement, ev et ew expriment souventune idée d'opposition.

Ex. : Ev hat, eiv çû, celui-ci est venu, celui-là est parti; l'un est

venu, l'autre est parti.Ev mezin e le ew piçûk e, celui-ci est grand, mais l'autre est

petit.

241. Ev et ew peuvent aussi s'employer avec le sens de «ceci»,« cela » ; ils sont alors traités comme féminins singuliers.

Ex. : Min ev ne got, je n'ai pas dit ceci.Te ew şanî min ne da, tu ne m'as pas montré cela.

242. Les pronoms démonstratifs à l'état construit.

Les pronoms démonstratifs sont susceptibles d'être déterminés par

227

Page 240: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

d'autres éléments (noms, pronoms, adjectifs). Ils peuvent alors recevoirles particules déterminatives correspondant à leur genre et à leurnombre.

Ex. : Evê ko hat, celui-ci, qui est venu.Eva ko li cem me ye, ceUe-ci, qui est chez nous.Evên ko tu dibêjî, ceux-ci, dont tu parles.Ewê ko mîr e, celui-là, qui est émir.Ewa ko min je hej dikir, celle-là, que j'aimais.Ewên ko me ew nas dikirin, ceux-là, que nous connaissions.

Aux formes construits evê, eva, evên et ewê, ewa, ewên des pronomsdémonstratifs correspondent les contractions suivantes; elles sont leplus couramment employées.

Yê pour evê et ewê (masc. sing.), celui.Ya pour eva et ewa (fém. sing.), celle.Yen pour evên et ewên (plur. commun), ceux.

243. Emploi de y ê , y a , yen.

a) Avec des substantifs.

Ils donnent le sens de « celui de », « celle de », « ceux de ».

Ex. : Tu kîjan hespî dibîni ? Yê Soro. Quel cheval vois-tu %

Celui de Soro.

Ava bîra we honik e, le ya kaniya me je çêtir e, l'eau de votrepuits est fraîche, mais celle de notre source est meilleurequ'elle.Şevên zivistanê dirêj in, yen havîne kurt in, les nuits d'hiversont longues, celles d'été sont courtes.

b) Avec des adjectifs.

Ils prennent, le plus souvent, les formes abrégées ê, a, en obtenuespar suppression du y.

Ex. : Hespê boz bas e, le ê §ê bezatir e, le cheval gris est bon, maisl'alezan est plus rapide (htt. : celui alezan).Te destmala sor bijartiye an a kesk ? As-tu choisi le mouchoirrouge ou le vert ?

228

d'autres éléments (noms, pronoms, adjectifs). Ils peuvent alors recevoirles particules déterminatives correspondant à leur genre et à leurnombre.

Ex. : Evê ko hat, celui-ci, qui est venu.Eva ko li cem me ye, ceUe-ci, qui est chez nous.Evên ko tu dibêjî, ceux-ci, dont tu parles.Ewê ko mîr e, celui-là, qui est émir.Ewa ko min je hej dikir, celle-là, que j'aimais.Ewên ko me ew nas dikirin, ceux-là, que nous connaissions.

Aux formes construits evê, eva, evên et ewê, ewa, ewên des pronomsdémonstratifs correspondent les contractions suivantes; elles sont leplus couramment employées.

Yê pour evê et ewê (masc. sing.), celui.Ya pour eva et ewa (fém. sing.), celle.Yen pour evên et ewên (plur. commun), ceux.

243. Emploi de y ê , y a , yen.

a) Avec des substantifs.

Ils donnent le sens de « celui de », « celle de », « ceux de ».

Ex. : Tu kîjan hespî dibîni ? Yê Soro. Quel cheval vois-tu %

Celui de Soro.

Ava bîra we honik e, le ya kaniya me je çêtir e, l'eau de votrepuits est fraîche, mais celle de notre source est meilleurequ'elle.Şevên zivistanê dirêj in, yen havîne kurt in, les nuits d'hiversont longues, celles d'été sont courtes.

b) Avec des adjectifs.

Ils prennent, le plus souvent, les formes abrégées ê, a, en obtenuespar suppression du y.

Ex. : Hespê boz bas e, le ê §ê bezatir e, le cheval gris est bon, maisl'alezan est plus rapide (htt. : celui alezan).Te destmala sor bijartiye an a kesk ? As-tu choisi le mouchoirrouge ou le vert ?

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Page 241: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Reya me a dur e, notre route est lointaine.Sêvên sor çêtir in an en spî? Les pommes rouges sont-ellesmeilleures ou les blanches ?

Durî te, şevên min en dirêj in, loin de toi, mes nuits sontlongues.Xaniyê me ê spî ye, notre maison est la blanche.

Remarque I. Pour l'emploi de ê, a, en dans les rapports de qualification com¬

plexes, voir plus loin, par. 284. Voir aussi par. 110, Rem.

c) En rapport d'annexion avec les pronoms personnels, yê, ya, yen

donnent le sens des pronoms possessifs français.

Yê min, ya min, yen min, le mien, la mienne, les miens (les miennes).Yê te, ya te, yen te, le tien, la tienne, les tiens (les tiennes).Yê wî, ya wî, yen wî, le sien (à lui), la sienne, les siens (les siennes).

Yê wê, ya wê, yen wê, le sien (à elle), la sienne, les siens (les siennes).

Yê me, ya me, yen me, le nôtre, la nôtre, les nôtres.Yê we, ya we, yen we, le vôtre, la vôtre, les vôtres.Yê wan, ya wan, yen wan, le leur, la leur, les leurs.

Remarque IL Conformément à la règle donnée plus haut (cf. par. 137), lorsquele possesseur de l'objet représenté par yê, ya, ou yen se trouve être en même tempsle sujet de la phrase, c'est le réfléchi xwe qui se substitue à min, te, wî, wê, me,

we ou wan. Les constructions yê xwe, ya xwe, yen xwe jouent alors le rôle de pronomspossessifs pour toutes les personnes indifféremment.

Yê min li vir e, le mien est ici (sujet : yê min).Ez yê xwe dibînim, je vois le mien (sujet : ez).

Ez ya te dixwazim, je veux la tienne (sujet : ez).

Tu ya xwe difirosî ? Tu vends la tienne (sujet : tu) ?

Em yen wî nas dikin, nous connaissons les siens (sujet : em).

Ew yen xwe nos dikin, ils(elles) connaissent les leurs (sujet : ew).

Remarque ILT. Construit avec les démonstratifs yê, ya et yen, le pronom réci¬

proque hev intervient également dans la formation des pronoms possessifs. Sonemploi, dans ce cas particulier, est conforme aux règles étudiées au par. 140.

Ex. : Hevalên me hene, ez û tu, em yen hev nas dikin, nous avons des amis,(chacun de) toi et moi connaît ceux de l'autre.

229

Reya me a dur e, notre route est lointaine.Sêvên sor çêtir in an en spî? Les pommes rouges sont-ellesmeilleures ou les blanches ?

Durî te, şevên min en dirêj in, loin de toi, mes nuits sontlongues.Xaniyê me ê spî ye, notre maison est la blanche.

Remarque I. Pour l'emploi de ê, a, en dans les rapports de qualification com¬

plexes, voir plus loin, par. 284. Voir aussi par. 110, Rem.

c) En rapport d'annexion avec les pronoms personnels, yê, ya, yen

donnent le sens des pronoms possessifs français.

Yê min, ya min, yen min, le mien, la mienne, les miens (les miennes).Yê te, ya te, yen te, le tien, la tienne, les tiens (les tiennes).Yê wî, ya wî, yen wî, le sien (à lui), la sienne, les siens (les siennes).

Yê wê, ya wê, yen wê, le sien (à elle), la sienne, les siens (les siennes).

Yê me, ya me, yen me, le nôtre, la nôtre, les nôtres.Yê we, ya we, yen we, le vôtre, la vôtre, les vôtres.Yê wan, ya wan, yen wan, le leur, la leur, les leurs.

Remarque IL Conformément à la règle donnée plus haut (cf. par. 137), lorsquele possesseur de l'objet représenté par yê, ya, ou yen se trouve être en même tempsle sujet de la phrase, c'est le réfléchi xwe qui se substitue à min, te, wî, wê, me,

we ou wan. Les constructions yê xwe, ya xwe, yen xwe jouent alors le rôle de pronomspossessifs pour toutes les personnes indifféremment.

Yê min li vir e, le mien est ici (sujet : yê min).Ez yê xwe dibînim, je vois le mien (sujet : ez).

Ez ya te dixwazim, je veux la tienne (sujet : ez).

Tu ya xwe difirosî ? Tu vends la tienne (sujet : tu) ?

Em yen wî nas dikin, nous connaissons les siens (sujet : em).

Ew yen xwe nos dikin, ils(elles) connaissent les leurs (sujet : ew).

Remarque ILT. Construit avec les démonstratifs yê, ya et yen, le pronom réci¬

proque hev intervient également dans la formation des pronoms possessifs. Sonemploi, dans ce cas particulier, est conforme aux règles étudiées au par. 140.

Ex. : Hevalên me hene, ez û tu, em yen hev nas dikin, nous avons des amis,(chacun de) toi et moi connaît ceux de l'autre.

229

Page 242: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

d) Emploi avec des pronoms autres que les pronoms personnels.

Ex. : Yê ko, ya ko, yen ko, celui qui, celle qui, ceux (celles) qui.Yê kê, ya kê, yen kê ? Celui de qui, celle de qui, ceux (celles)

de qui?Ev kitêb ya kê ye ? A qui est ce hvre ?

244. Employées isolément, les terminaisons î, e, en de la particuled'indéfinition à l'état construit ont également une acceptation prono¬minale dans les rapports de qualification complexes dont le premierterme est affecté de cette particule (cf. par. 284) et, dans certains cas,

lorsqu'elles sont employées avec l'attribut (cf. par. 110, Rem. in fine).Ex. : Hespekî min î spehî hebû, j'avais un beau cheval.

Destmaleke piçuk e sor, un petit mouchoir rouge.Ev gund î mezin e, ce village est un grand (village).Avên çemên zozanan en sar in, les eaux des rivières des alpagessont froides.

Remarque I. Il existe une certaine laxité dans l'emploi des pronoms yê, ya, yen ;

ê, a, en et î, e, en dans des constructions du type de celles qui sont indiquées aupar. 243, Rem. IL On pourrait dire sans incorrection :

Avên çemên zozanan en sar in.

Remarque IL II arrive souvent que ces pronoms ne soient pas à traduire enfrançais.

Ex. : Hingê, min bîr bir ko ez î di gorê de me, alors, je m'aperçus que j'étaisdans la tombe (extrait d'un récit).

Proverbe. Şûşa dilan, wekê dişkê, cebar nabe, le cristal des curs,lorsqu'il se brise, ne peut se réparer.

230

d) Emploi avec des pronoms autres que les pronoms personnels.

Ex. : Yê ko, ya ko, yen ko, celui qui, celle qui, ceux (celles) qui.Yê kê, ya kê, yen kê ? Celui de qui, celle de qui, ceux (celles)

de qui?Ev kitêb ya kê ye ? A qui est ce hvre ?

244. Employées isolément, les terminaisons î, e, en de la particuled'indéfinition à l'état construit ont également une acceptation prono¬minale dans les rapports de qualification complexes dont le premierterme est affecté de cette particule (cf. par. 284) et, dans certains cas,

lorsqu'elles sont employées avec l'attribut (cf. par. 110, Rem. in fine).Ex. : Hespekî min î spehî hebû, j'avais un beau cheval.

Destmaleke piçuk e sor, un petit mouchoir rouge.Ev gund î mezin e, ce village est un grand (village).Avên çemên zozanan en sar in, les eaux des rivières des alpagessont froides.

Remarque I. Il existe une certaine laxité dans l'emploi des pronoms yê, ya, yen ;

ê, a, en et î, e, en dans des constructions du type de celles qui sont indiquées aupar. 243, Rem. IL On pourrait dire sans incorrection :

Avên çemên zozanan en sar in.

Remarque IL II arrive souvent que ces pronoms ne soient pas à traduire enfrançais.

Ex. : Hingê, min bîr bir ko ez î di gorê de me, alors, je m'aperçus que j'étaisdans la tombe (extrait d'un récit).

Proverbe. Şûşa dilan, wekê dişkê, cebar nabe, le cristal des curs,lorsqu'il se brise, ne peut se réparer.

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Page 243: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XXI. ADJECTIFSET PRONOMS INDÉFINIS ET INTERROGATIFS

PRONOMS RELATIFS

245. Adjectifs et pronoms indéfinis.

Les mêmes vocables ayant le plus souvent cette double fonctiou,les adjectifs et pronoms indéfinis seront étudiés dans ce paragraphepar ordre alphabétique.

On retiendra que les adjectifs indéfinis se placent toujours avant le

terme auquel ils se rapportent et qu'ils restent invariables en genre eten nombre.

Les modalités de l'emploi des pronoms indéfinis (déchnaison etnombre) seront indiquées pour chaque cas particulier.

1) Behvan (pronom indéfini) : tel, un tel.

Ne s'emploie jamais qu'en association avecfilan (qv.).

2) Çend (adjectif et pronom indéfini) : quelques, plusieurs, divers,quelques-uns.

Adjectif indéfini :

Ez çend salan li wî bajarî rûniştim, j'ai, durant quelques années,

habité cette ville.Te çend caran gotiye ko tuê ji min re binivîsînî, tu as dit plusieurs

fois que tu m'écriras.Çend zaro hatin, quelques enfants sont venus.Çend mîsalên din, quelques autres exemples.

Pronom indéfini (déclinable) ; donne toujours un sens pluriel :

Çend ji wan, quelques-uns (plusieurs) d'entre eux.Çend hatin, çend çûn, quelques-uns (plusieurs) sont venus, quelques-

uns (plusieurs) sont partis.Çendan genimê xwefirot, quelques-uns ont vendu leur blé.

Cf. aussi par. 247 et 248.

231

XXI. ADJECTIFSET PRONOMS INDÉFINIS ET INTERROGATIFS

PRONOMS RELATIFS

245. Adjectifs et pronoms indéfinis.

Les mêmes vocables ayant le plus souvent cette double fonctiou,les adjectifs et pronoms indéfinis seront étudiés dans ce paragraphepar ordre alphabétique.

On retiendra que les adjectifs indéfinis se placent toujours avant le

terme auquel ils se rapportent et qu'ils restent invariables en genre eten nombre.

Les modalités de l'emploi des pronoms indéfinis (déchnaison etnombre) seront indiquées pour chaque cas particulier.

1) Behvan (pronom indéfini) : tel, un tel.

Ne s'emploie jamais qu'en association avecfilan (qv.).

2) Çend (adjectif et pronom indéfini) : quelques, plusieurs, divers,quelques-uns.

Adjectif indéfini :

Ez çend salan li wî bajarî rûniştim, j'ai, durant quelques années,

habité cette ville.Te çend caran gotiye ko tuê ji min re binivîsînî, tu as dit plusieurs

fois que tu m'écriras.Çend zaro hatin, quelques enfants sont venus.Çend mîsalên din, quelques autres exemples.

Pronom indéfini (déclinable) ; donne toujours un sens pluriel :

Çend ji wan, quelques-uns (plusieurs) d'entre eux.Çend hatin, çend çûn, quelques-uns (plusieurs) sont venus, quelques-

uns (plusieurs) sont partis.Çendan genimê xwefirot, quelques-uns ont vendu leur blé.

Cf. aussi par. 247 et 248.

231

Page 244: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

3) Çendek s'emploie de la même manière et dans le même sens que

çend, pronom indéfini.

4) Din (adjectif indéfini) : autre.

Ex. : Yê (ya, yen) din, l'autre (m. et f.), les autres.Yekî (yeke) din, un autre, une autre.Tiştekî din e, c'est autre chose.

Dojeh, yen din in, l'enfer, c'est les autres.Careke din, une autre fois.

5) Filan, filankes (pronom indéfini, masculin et féminin, déchnableau singuher) : un(e) tel(le), tel(le).

Ex. : Filanî (filên) got ko ..., un tel a dit que ...Çavê min bifilanê ketiye, j'ai aperçu une teUe.

Te îro filankes dît, bê î ko tu ji min re bibêjî, tu as vu aujour¬d'hui telle personne sans me le dire.

Behvan est un doublet de filan et ne s'utihse qu'en conjonction ave ;

ce pronom.

Ex. : Filan hat, behvan çû, tel est venu, tel est parti.

6) Gelek (adjectif et pronom indéfini déchnable) : maint(e)s, beau¬

coup, nombreux. Gelek pronom s'emploie normalement au pluriel.

Ex. : Gelek caran, maintes fois, souvent.Gelek ji wan çûne, beaucoup d'entre eux sont partis.Xwedê gelekan dike ser reya xwar û gelekan jî digehîne rastiyê,Dieu en pousse beaucoup sur la mauvaise route et il en con¬

duit beaucoup à la vérité (H.).

Pour l'emploi adverbial de gelek, cf. par. 256.

7) Giş, gişk, gî (pronom indéfini déchnable) : tout, toute, tous.

Ex. : Ew gişkî dizane, il sait tout.Gişkan (giyan) pê bawer dikir, tous y croyaient.

8) Hemî, hemû (adjectif et pronom démonstratif) : tout, toute, tous.

Adjectif :

Hemî mirovên me çûne şerê, tous nos hommes sont allés à la guerre.

232

3) Çendek s'emploie de la même manière et dans le même sens que

çend, pronom indéfini.

4) Din (adjectif indéfini) : autre.

Ex. : Yê (ya, yen) din, l'autre (m. et f.), les autres.Yekî (yeke) din, un autre, une autre.Tiştekî din e, c'est autre chose.

Dojeh, yen din in, l'enfer, c'est les autres.Careke din, une autre fois.

5) Filan, filankes (pronom indéfini, masculin et féminin, déchnableau singuher) : un(e) tel(le), tel(le).

Ex. : Filanî (filên) got ko ..., un tel a dit que ...Çavê min bifilanê ketiye, j'ai aperçu une teUe.

Te îro filankes dît, bê î ko tu ji min re bibêjî, tu as vu aujour¬d'hui telle personne sans me le dire.

Behvan est un doublet de filan et ne s'utihse qu'en conjonction ave ;

ce pronom.

Ex. : Filan hat, behvan çû, tel est venu, tel est parti.

6) Gelek (adjectif et pronom indéfini déchnable) : maint(e)s, beau¬

coup, nombreux. Gelek pronom s'emploie normalement au pluriel.

Ex. : Gelek caran, maintes fois, souvent.Gelek ji wan çûne, beaucoup d'entre eux sont partis.Xwedê gelekan dike ser reya xwar û gelekan jî digehîne rastiyê,Dieu en pousse beaucoup sur la mauvaise route et il en con¬

duit beaucoup à la vérité (H.).

Pour l'emploi adverbial de gelek, cf. par. 256.

7) Giş, gişk, gî (pronom indéfini déchnable) : tout, toute, tous.

Ex. : Ew gişkî dizane, il sait tout.Gişkan (giyan) pê bawer dikir, tous y croyaient.

8) Hemî, hemû (adjectif et pronom démonstratif) : tout, toute, tous.

Adjectif :

Hemî mirovên me çûne şerê, tous nos hommes sont allés à la guerre.

232

Page 245: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Di hemî dinyaê de mîna te nîne, dans le monde entier, il n'y a (per¬

sonne) comme toi.

Pronom (déchnable au pluriel) :

Hemî reviyan, tous ont fui.Ez hemiyan nas dikim, je les connais tous.Siwarên me hemî berê xwe dane deştê, nos cavaliers se sont tous

dirigés vers la plaine.

9) Her (adjectif indéfini) : chaque.

Ex. : Dilê min dixwaze ko ez te her roj bibînim, je voudrais (htt. :

mon caur veut) te voir chaque jour.Her car, her gav, chaque fois.Her du, tous les deux.

Her trouve un large emploi pour la formation de pronoms indéfiniscomposés (cf. ci-après) et d'adverbes (cf. Ch. XXIII).

10) Herci, heçi (adjectif et pronom, formé de her + ci) : quiconque,tout ce que, quoi que. Ne s'emploie qu'au singuher.

Adjectif :

Heçi gundî hebû dihat bajêr, tout ce qu'il y avait de villageois venaità la ville.

Pronom :

Heçi welê dibêje, derewa dike, quiconque parle ainsi ment.Heçi min hebû, min daê, tout ce que j'avais, je le lui ai donné.Heçi jar e, li havînê jî sar e, qui est faible a froid même en été (pro¬

verbe).Herçi ko, quiconque.

11) Herkes (pronom formé de her + kes) : chacun, chacune, tout le

monde, tous ceux.

Ne s'emploie que pour désigner des êtres humains, et au singulierseulement; peut recevoir la désinence du cas obhque masculin ainsique la particule déterminative.

Ex. : Herkes pê dizane, chacun le sait.Minji herkesî pirsî, j'ai demandé à tout le monde.

233

Di hemî dinyaê de mîna te nîne, dans le monde entier, il n'y a (per¬

sonne) comme toi.

Pronom (déchnable au pluriel) :

Hemî reviyan, tous ont fui.Ez hemiyan nas dikim, je les connais tous.Siwarên me hemî berê xwe dane deştê, nos cavaliers se sont tous

dirigés vers la plaine.

9) Her (adjectif indéfini) : chaque.

Ex. : Dilê min dixwaze ko ez te her roj bibînim, je voudrais (htt. :

mon caur veut) te voir chaque jour.Her car, her gav, chaque fois.Her du, tous les deux.

Her trouve un large emploi pour la formation de pronoms indéfiniscomposés (cf. ci-après) et d'adverbes (cf. Ch. XXIII).

10) Herci, heçi (adjectif et pronom, formé de her + ci) : quiconque,tout ce que, quoi que. Ne s'emploie qu'au singuher.

Adjectif :

Heçi gundî hebû dihat bajêr, tout ce qu'il y avait de villageois venaità la ville.

Pronom :

Heçi welê dibêje, derewa dike, quiconque parle ainsi ment.Heçi min hebû, min daê, tout ce que j'avais, je le lui ai donné.Heçi jar e, li havînê jî sar e, qui est faible a froid même en été (pro¬

verbe).Herçi ko, quiconque.

11) Herkes (pronom formé de her + kes) : chacun, chacune, tout le

monde, tous ceux.

Ne s'emploie que pour désigner des êtres humains, et au singulierseulement; peut recevoir la désinence du cas obhque masculin ainsique la particule déterminative.

Ex. : Herkes pê dizane, chacun le sait.Minji herkesî pirsî, j'ai demandé à tout le monde.

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Page 246: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Herkesî ev kitêb xwendiye, chacun a lu ce hvre.Herkesê mala me, tous ceux de notre maison.

12) Hertişt (pronom formé de her -f- tişt) : tout.

Ne s'emploie que pour désigner des objets, et au singuher seulement ;

peut recevoir la désinence du cas obhque masculin ainsi que la parti¬cule déterminative.

Ex. : Hertişt hazir e, tout est prêt.Ji hertiştî bêtir, plus que tout.Hertiştê wê bedew bû, tout en elle était beau.

13) Heryek (pronom formé de her -f- yek) : chacun, chacune, toutle monde.

Ne s'emploie que pour désigner des êtres animés, et au singulierseulement; peut recevoir la désinence du cas obhque masculin ouféminin singulier.

Ex. : Heryek çû îşê xwe, chacun alla à son travail.Heryekî pesna xwe dida, chacun se vantait.Heryekêjê hej dikir, chacune l'aimait.

14) Hin (adjectif et pronom).

Adjectif : quelques (introduit toujours le pluriel ; peu employé).

Ex. : Hin hesp, quelques chevaux.Hin caran, parfois.Hezar û hin, mille et quelque.

Pronom : hin et son doublet hinek s'emploient toujours au plurieldans le sens de « quelques », « quelques-uns », « certains », « plusieurs » ;

ils reçoivent la désinence du cas oblique.

Ex. : Hin (hinek) hatin, quelques-uns sont venus.Ezê hinan (hinekan) bi xwe re bibim, j'en emmènerai quelques-uns.

Hinên (hinekên) din hene, il y en a encore quelques autres.

Hin (hinek) employé en redoublement est souvent à traduire par«les uns ... les autres», « certains ... d'autres».

234

Herkesî ev kitêb xwendiye, chacun a lu ce hvre.Herkesê mala me, tous ceux de notre maison.

12) Hertişt (pronom formé de her -f- tişt) : tout.

Ne s'emploie que pour désigner des objets, et au singuher seulement ;

peut recevoir la désinence du cas obhque masculin ainsi que la parti¬cule déterminative.

Ex. : Hertişt hazir e, tout est prêt.Ji hertiştî bêtir, plus que tout.Hertiştê wê bedew bû, tout en elle était beau.

13) Heryek (pronom formé de her -f- yek) : chacun, chacune, toutle monde.

Ne s'emploie que pour désigner des êtres animés, et au singulierseulement; peut recevoir la désinence du cas obhque masculin ouféminin singulier.

Ex. : Heryek çû îşê xwe, chacun alla à son travail.Heryekî pesna xwe dida, chacun se vantait.Heryekêjê hej dikir, chacune l'aimait.

14) Hin (adjectif et pronom).

Adjectif : quelques (introduit toujours le pluriel ; peu employé).

Ex. : Hin hesp, quelques chevaux.Hin caran, parfois.Hezar û hin, mille et quelque.

Pronom : hin et son doublet hinek s'emploient toujours au plurieldans le sens de « quelques », « quelques-uns », « certains », « plusieurs » ;

ils reçoivent la désinence du cas oblique.

Ex. : Hin (hinek) hatin, quelques-uns sont venus.Ezê hinan (hinekan) bi xwe re bibim, j'en emmènerai quelques-uns.

Hinên (hinekên) din hene, il y en a encore quelques autres.

Hin (hinek) employé en redoublement est souvent à traduire par«les uns ... les autres», « certains ... d'autres».

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Page 247: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Hin (hinek) pê dikenin, hin (hinek) je digirîn, les uns en rient,les autres en pleurent.

Remarque. Hinek signifie aussi « peu », « un peu », de même que hindik ouhindek.

Ex. : Te hindik xwar, tu as peu mangé.Hinekî (hindikî) bide min, donne-m'en un peu.

On retiendra l'expression hinekî din, un peu plus tard.

15) Hîç (pronom) : rien, nul.

Peu employé.

16) Kes, kesek (pronom) : quelqu'un.

S'emploie presque uniquement avec la négation, dans le sens de

« personne » ; reçoit la désinence du cas obhque du masculin singuher.

Ex. : Kes (kesek) ne hat, personne n'est venu.Kesî (kesekî) ne gotiye ..., personne n'a dit ...

Remarque. Kes n'est autre que le substantif kes employé pronominalement.Kesek hatiye serait à traduire par « une personne est venue». « Quelqu'un» se rendgénéralement par yek (cf. infra 21).

17) Kî (pronom) : quiconque. Toujours employé au singuher;cas oblique : kê.

Ex. : Kî li vir dimîne, quiconque reste ici.Keça kê be, de quiconque soit-eUe la fille.Voir aussi par. 247.

18) Tiştek (pronom) : quelque chose ; rien, employé avec la négation.Reçoit la désinence du cas obhque du mascuhn singuher.

Ex. : Tiştek heye, il y a quelque chose.

Ez nawêrimji te re tiştekî bibêjim, je n'ose rien te dire.

19) Mirov, l'homme, s'emploie pronominalement dans le sens de

« on ».

Ex. : Mirov dibêje ko ..., on dirait que ...

235

Ex. : Hin (hinek) pê dikenin, hin (hinek) je digirîn, les uns en rient,les autres en pleurent.

Remarque. Hinek signifie aussi « peu », « un peu », de même que hindik ouhindek.

Ex. : Te hindik xwar, tu as peu mangé.Hinekî (hindikî) bide min, donne-m'en un peu.

On retiendra l'expression hinekî din, un peu plus tard.

15) Hîç (pronom) : rien, nul.

Peu employé.

16) Kes, kesek (pronom) : quelqu'un.

S'emploie presque uniquement avec la négation, dans le sens de

« personne » ; reçoit la désinence du cas obhque du masculin singuher.

Ex. : Kes (kesek) ne hat, personne n'est venu.Kesî (kesekî) ne gotiye ..., personne n'a dit ...

Remarque. Kes n'est autre que le substantif kes employé pronominalement.Kesek hatiye serait à traduire par « une personne est venue». « Quelqu'un» se rendgénéralement par yek (cf. infra 21).

17) Kî (pronom) : quiconque. Toujours employé au singuher;cas oblique : kê.

Ex. : Kî li vir dimîne, quiconque reste ici.Keça kê be, de quiconque soit-eUe la fille.Voir aussi par. 247.

18) Tiştek (pronom) : quelque chose ; rien, employé avec la négation.Reçoit la désinence du cas obhque du mascuhn singuher.

Ex. : Tiştek heye, il y a quelque chose.

Ez nawêrimji te re tiştekî bibêjim, je n'ose rien te dire.

19) Mirov, l'homme, s'emploie pronominalement dans le sens de

« on ».

Ex. : Mirov dibêje ko ..., on dirait que ...

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Page 248: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Heta ko mirov nekeve nava gund, xaniyan nabîne, tant qu'on n'estpas parvenu au miheu du village, on ne voit pas les maisons (H.).

Tiştine welê bi serê mirov nakevin, on ne peut imaginer de telleschoses (htt. : des choses telles ne tombent pas dans la tête de l'homme).

20) Tu, çu (adjectif et pronom) : aucun(e)s, nul(le)s, personne.

Adjectif :

Tu mirov nîne ko je natirse, il n'y a pas d'homme qui n'en ait peur.Tu, adjectif indéfini, concourt à la formation de plusieurs pronoms

indéfinis composés (cf. ci-après).

Pronom : Tu peut recevoir la désinence du cas obhque pluriel. Il estaussi susceptible de rendre le sens de « nul », « personne », « en », « rien ».

Ex. : Tu ne hat, nul n'est venu.Min tu ne dît, je n'ai vu personne (ou, selon le contexte : jen'en ai pas vu, je n'ai rien vu).Ez tu nizanim, je ne sais rien.Ez tiwan nabînim, je ne vois personne, je n'en vois pas.

Tiwan ne xwar, personne n'a mangé.Tiyên wan, aucun d'entre eux (-yen, particule déterminativedu pluriel).

21) Tukes (pronom formé de tu -f- kes) : personne. Reçoit la dési¬

nence du cas obhque masculin singulier.

Ex. : Tukes pê nikare, personne n'y peut rien .

Ez tukesî nas nakim, je ne connais personne.Evêji tukesî re mebêje, ne dis cela à personne.

22) Tutişt (pronom formé de tu + tişt) : rien. Reçoit la désinence

du cas obhque masculin singulier.

Ex. : Min tutişt pêda nekîr, je n'ai rien trouvé.Ez tutiştîjê re nadim, je ne lui donnerai rien.

23) Xelk, les gens, peut s'employer, comme mirov (cf. plus haut),dans le sens de « on ». Reçoit la désinence du cas obhque du féminin.

Ex. : Xelk je hej nakin, on ne l'aime pas.Xelkê digot ko ..., les gens disaient que ...

236

Heta ko mirov nekeve nava gund, xaniyan nabîne, tant qu'on n'estpas parvenu au miheu du village, on ne voit pas les maisons (H.).

Tiştine welê bi serê mirov nakevin, on ne peut imaginer de telleschoses (htt. : des choses telles ne tombent pas dans la tête de l'homme).

20) Tu, çu (adjectif et pronom) : aucun(e)s, nul(le)s, personne.

Adjectif :

Tu mirov nîne ko je natirse, il n'y a pas d'homme qui n'en ait peur.Tu, adjectif indéfini, concourt à la formation de plusieurs pronoms

indéfinis composés (cf. ci-après).

Pronom : Tu peut recevoir la désinence du cas obhque pluriel. Il estaussi susceptible de rendre le sens de « nul », « personne », « en », « rien ».

Ex. : Tu ne hat, nul n'est venu.Min tu ne dît, je n'ai vu personne (ou, selon le contexte : jen'en ai pas vu, je n'ai rien vu).Ez tu nizanim, je ne sais rien.Ez tiwan nabînim, je ne vois personne, je n'en vois pas.

Tiwan ne xwar, personne n'a mangé.Tiyên wan, aucun d'entre eux (-yen, particule déterminativedu pluriel).

21) Tukes (pronom formé de tu -f- kes) : personne. Reçoit la dési¬

nence du cas obhque masculin singulier.

Ex. : Tukes pê nikare, personne n'y peut rien .

Ez tukesî nas nakim, je ne connais personne.Evêji tukesî re mebêje, ne dis cela à personne.

22) Tutişt (pronom formé de tu + tişt) : rien. Reçoit la désinence

du cas obhque masculin singulier.

Ex. : Min tutişt pêda nekîr, je n'ai rien trouvé.Ez tutiştîjê re nadim, je ne lui donnerai rien.

23) Xelk, les gens, peut s'employer, comme mirov (cf. plus haut),dans le sens de « on ». Reçoit la désinence du cas obhque du féminin.

Ex. : Xelk je hej nakin, on ne l'aime pas.Xelkê digot ko ..., les gens disaient que ...

236

Page 249: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

24) Yek (pronom) : quelqu'un, quelqu'une. Ne s'emploie d'ordinairequ'au singuher ; il peut recevoir la désinence casueUe des deux genres.

Il peut aussi se rencontrer à l'état construit.

Ex. : Yek hat, quelqu'un est venu.Yekî digote yekê, quelqu'un disait à quelqu'une.Yekî din, yeke din, un autre, une autre; quelqu'un d'autre,quelqu'une d'autre.Yekî porsipî, mîna min, quelqu'un aux cheveux blancs,comme moi.Ez bawer nakim ko li dinyaê yeke din peyda bibe, je ne crois pas

qu'il y en ait (litt. : qu'il s'en trouve) une autre au monde.Yek dihat, yek diçû, l'un venait, l'autre partait.

Remarque. Il faut noter les usages suivants du pronom indéfini yek :

Yek bi yek, yekê yekê, yeko yeko, yekan yekan, un par un, une par une, les unsaprès les autres.

Et aussi :

Ew wan yek bi yek (yekan yekan) dihijmêre, il les compte un par un.Ev yek, celui-ci, celle-ci, ceci, cela.Li ber vê yekê, pour ceci, pour cela.

Ew yek, celui-là, celle-là.Çavên min li wê yekê keti bûn, j'avais aperçu celle-là (htt. : mes yeux étaient

tombés sur celle-là).

246. Eyn, wek, xeyr.

On pourrait, en raison de certains de leurs emplois, ranger dans lacatégorie des adjectifs et pronoms indéfinis, les mots arabes eyn ( ly^s)

et xeyr (_/ai), passés en kurde avec les sens respectifs de «même» et« autre », mais au demeurant assez peu employés.

Ex. : Eynê ev, ceci même.Eynê ev e, c'est exactement le même.

Xeyrê wî, autre que lui.

Il en va de même de wek, wekî, weke, wey (qui paraissent résulterd'une contraction de û yek) et dont le sens est « comme, tel que ».

Ex. : Wek te, wekî te, weke te, comme toi.Wek hev, semblables.

237

24) Yek (pronom) : quelqu'un, quelqu'une. Ne s'emploie d'ordinairequ'au singuher ; il peut recevoir la désinence casueUe des deux genres.

Il peut aussi se rencontrer à l'état construit.

Ex. : Yek hat, quelqu'un est venu.Yekî digote yekê, quelqu'un disait à quelqu'une.Yekî din, yeke din, un autre, une autre; quelqu'un d'autre,quelqu'une d'autre.Yekî porsipî, mîna min, quelqu'un aux cheveux blancs,comme moi.Ez bawer nakim ko li dinyaê yeke din peyda bibe, je ne crois pas

qu'il y en ait (litt. : qu'il s'en trouve) une autre au monde.Yek dihat, yek diçû, l'un venait, l'autre partait.

Remarque. Il faut noter les usages suivants du pronom indéfini yek :

Yek bi yek, yekê yekê, yeko yeko, yekan yekan, un par un, une par une, les unsaprès les autres.

Et aussi :

Ew wan yek bi yek (yekan yekan) dihijmêre, il les compte un par un.Ev yek, celui-ci, celle-ci, ceci, cela.Li ber vê yekê, pour ceci, pour cela.

Ew yek, celui-là, celle-là.Çavên min li wê yekê keti bûn, j'avais aperçu celle-là (htt. : mes yeux étaient

tombés sur celle-là).

246. Eyn, wek, xeyr.

On pourrait, en raison de certains de leurs emplois, ranger dans lacatégorie des adjectifs et pronoms indéfinis, les mots arabes eyn ( ly^s)

et xeyr (_/ai), passés en kurde avec les sens respectifs de «même» et« autre », mais au demeurant assez peu employés.

Ex. : Eynê ev, ceci même.Eynê ev e, c'est exactement le même.

Xeyrê wî, autre que lui.

Il en va de même de wek, wekî, weke, wey (qui paraissent résulterd'une contraction de û yek) et dont le sens est « comme, tel que ».

Ex. : Wek te, wekî te, weke te, comme toi.Wek hev, semblables.

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Page 250: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Wekî xwe, weke xwe, tel quel, telle quelle.Weke xwe kirin, en faire à sa tête.

247. Adjectifs et pronoms interrogatifs.

La remarque formulée au début du paragraphe 245 au sujet de

l'emploi des adjectifs et pronoms indéfinis s'applique également auxadjectifs et pronoms interrogatifs.

1) Çend (adjectif et pronom) : combien ?

Adjectif :

Ex. : Çend brayên te hene ? Combien as-tu de frères ?

Brayên te çend in ? Même sens.

Çend zaro hazir bûn ? Combien d'enfants étaient-ils présents ?

Hon çend bûn ? Combien étiez-vous ?

Ev gundor bi çend qirûşan e ? Ce melon est à combien de pias¬

tres?

Pronom : ne s'emploie généralement qu'au pluriel. Peut recevoir ladésinence du cas oblique et aussi se rencontrer à l'état construit.

Ex. : Çend in ? Combien sont-ils ?

Çend hene ? Combien y en a-t-il ?

Te çend hene ? Combien en as-tu ?

Çendên te hene ? Même sens.

Ev sêv bi çend in ? Ces pommes sont à combien ?

Tu çendan dixwazî ? Combien en veux-tu ?

On retiendra :

Saet çend e ? Quelle heure est-il ?

Saet bi çend e ? Combien vaut la montre ?

2) Ci (adjectif et pronom) : quel, queUe, quels ? Que ? Quoi ?

Adjectif :

Ex. : Ev ci tişt e ? Quelle chose est ceci ?

Ew ci tiştî dixwaze ? Que veut-il ?

Ev ci kesî ye ? Quelle personne est-ce ?

238

Wekî xwe, weke xwe, tel quel, telle quelle.Weke xwe kirin, en faire à sa tête.

247. Adjectifs et pronoms interrogatifs.

La remarque formulée au début du paragraphe 245 au sujet de

l'emploi des adjectifs et pronoms indéfinis s'applique également auxadjectifs et pronoms interrogatifs.

1) Çend (adjectif et pronom) : combien ?

Adjectif :

Ex. : Çend brayên te hene ? Combien as-tu de frères ?

Brayên te çend in ? Même sens.

Çend zaro hazir bûn ? Combien d'enfants étaient-ils présents ?

Hon çend bûn ? Combien étiez-vous ?

Ev gundor bi çend qirûşan e ? Ce melon est à combien de pias¬

tres?

Pronom : ne s'emploie généralement qu'au pluriel. Peut recevoir ladésinence du cas oblique et aussi se rencontrer à l'état construit.

Ex. : Çend in ? Combien sont-ils ?

Çend hene ? Combien y en a-t-il ?

Te çend hene ? Combien en as-tu ?

Çendên te hene ? Même sens.

Ev sêv bi çend in ? Ces pommes sont à combien ?

Tu çendan dixwazî ? Combien en veux-tu ?

On retiendra :

Saet çend e ? Quelle heure est-il ?

Saet bi çend e ? Combien vaut la montre ?

2) Ci (adjectif et pronom) : quel, queUe, quels ? Que ? Quoi ?

Adjectif :

Ex. : Ev ci tişt e ? Quelle chose est ceci ?

Ew ci tiştî dixwaze ? Que veut-il ?

Ev ci kesî ye ? Quelle personne est-ce ?

238

Page 251: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Pronom : toujours employé au singuher. Indéclinable.

Ex. : Ci heye ? Qu'y a-t-il ?

Ev ci ye ? Qu'est-ce que c'est ?

Tu ci dibêjî ? Que dis-tu ?

Ji bona ci ? Pourquoi ?

Ji ber ci ? A cause de quoi ?

Ez nizanim ci pê bikim, je ne sais qu'en faire.

Peut se rencontrer à l'état construit.

Ex. : Çiyê te ye ? Pismamê min. Qu'est-il par rapport à toi ?

Mon cousin.Çiyê min tê de ye ? Quel intérêt ai-je en cela ?

3) Kî (pronom commun aux deux genres) : qui ? Devient kê au cas

obhque.

Ex. : Ev kî ye ? Qui est-ce ?

Yê ko hat, kî bû ? Celui qui est venu, qui était-il ?

Kî katin ? Qui sont venus ?

Tu kê dibînî ? Qui vois-tu ?

Duhî, tu li cem kê bûyî ? Hier, chez qui étais-tu ?

Kê kî kuşt ? Lequel a tué l'autre (htt. : qui a tué qui ?) ?

Kê ev got ? Qui a dit cela ?

Keça kê ye ? C'est la fille de qui ?

4) Kîjan, kîjik (adjectif et pronom) : quel, quelle, quels, quelles?

Lequel, laquelle, lesquels, lesquelles ?

Adjectif :

Ex. : Ew ji kîjan gund e ? De quel village est-il ?

Tu kîjan mirovî dibînî ? Quel homme vois-tu ?

Pronom : déchnable aux deux genres et aux deux nombres.

Singuher.

Nominatif kîjan, kîjik, lequel, laquelle ?

Cas obi. masc. kîjanî, kîjikî, » »

Cas obi. fém. kîjanê, kîjikê, laquelle ?

239

£,

Pronom : toujours employé au singuher. Indéclinable.

Ex. : Ci heye ? Qu'y a-t-il ?

Ev ci ye ? Qu'est-ce que c'est ?

Tu ci dibêjî ? Que dis-tu ?

Ji bona ci ? Pourquoi ?

Ji ber ci ? A cause de quoi ?

Ez nizanim ci pê bikim, je ne sais qu'en faire.

Peut se rencontrer à l'état construit.

Ex. : Çiyê te ye ? Pismamê min. Qu'est-il par rapport à toi ?

Mon cousin.Çiyê min tê de ye ? Quel intérêt ai-je en cela ?

3) Kî (pronom commun aux deux genres) : qui ? Devient kê au cas

obhque.

Ex. : Ev kî ye ? Qui est-ce ?

Yê ko hat, kî bû ? Celui qui est venu, qui était-il ?

Kî katin ? Qui sont venus ?

Tu kê dibînî ? Qui vois-tu ?

Duhî, tu li cem kê bûyî ? Hier, chez qui étais-tu ?

Kê kî kuşt ? Lequel a tué l'autre (htt. : qui a tué qui ?) ?

Kê ev got ? Qui a dit cela ?

Keça kê ye ? C'est la fille de qui ?

4) Kîjan, kîjik (adjectif et pronom) : quel, quelle, quels, quelles?

Lequel, laquelle, lesquels, lesquelles ?

Adjectif :

Ex. : Ew ji kîjan gund e ? De quel village est-il ?

Tu kîjan mirovî dibînî ? Quel homme vois-tu ?

Pronom : déchnable aux deux genres et aux deux nombres.

Singuher.

Nominatif kîjan, kîjik, lequel, laquelle ?

Cas obi. masc. kîjanî, kîjikî, » »

Cas obi. fém. kîjanê, kîjikê, laquelle ?

239

£,

Page 252: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Pluriel.

Nominatif kîjan, kîjik, lesquels, lesquelles ?

Cas obhque

(deux genres) kîjanan, kîjikan, lesquels, lesquelles ?

Ex. : Kîjan derketiye ? Lequel est sorti ?

Kîjanî (kîjanê) tu dîtî ? Lequel (laquelle) t'a vu ?

Kêfa te ji kîjanan re tê ? Lesquels (lesquelles) te plaisent-ils(eUes) ?

Tuê ji wan re kîjanan bişînî? Lesquels (lesquelles) leurenverras-tu ?

Remarque I. Kîjik est d'un emploi moins courant que kîjan.

Remarque IL Les pronoms interrogatifs kîjik et kîjan résultent, selon touteapparence, de contractions de « ki ji van yek » et « ki ji van ». Ils s'emploient aussiparfois dans le sens de « quiconque ».

5) Kû (adjectif et pronom) : quel (endroit) ? N'apparaît que danscertaines locutions.

Adjectif :

Ex. : Li kû derê ? A quel endroit ? Où ?

Ji kû derê ? De quel endroit ? D'où ?

Tu çûyî kû derê ? Où es-tu allé ?

Pronom :

Ex. : LiM?Où?Ji kû ? D'où ?

248. Pronoms relatifs.

1) Ko, qui, que, est de loin le plus utilisé. Il est invariable et se

construit normalement en rapport de qualification avec son antécédent.

Ex. : Mirovê ko hat brayê min e, l'homme qui est venu est mon frère.Mirovê ko te dît, l'homme que tu as vu.Mehîna ko baz da, la jument qui s'est enfuie.Yen ko welê dibêjin, ceux qui parlent ainsi.

240

Pluriel.

Nominatif kîjan, kîjik, lesquels, lesquelles ?

Cas obhque

(deux genres) kîjanan, kîjikan, lesquels, lesquelles ?

Ex. : Kîjan derketiye ? Lequel est sorti ?

Kîjanî (kîjanê) tu dîtî ? Lequel (laquelle) t'a vu ?

Kêfa te ji kîjanan re tê ? Lesquels (lesquelles) te plaisent-ils(eUes) ?

Tuê ji wan re kîjanan bişînî? Lesquels (lesquelles) leurenverras-tu ?

Remarque I. Kîjik est d'un emploi moins courant que kîjan.

Remarque IL Les pronoms interrogatifs kîjik et kîjan résultent, selon touteapparence, de contractions de « ki ji van yek » et « ki ji van ». Ils s'emploient aussiparfois dans le sens de « quiconque ».

5) Kû (adjectif et pronom) : quel (endroit) ? N'apparaît que danscertaines locutions.

Adjectif :

Ex. : Li kû derê ? A quel endroit ? Où ?

Ji kû derê ? De quel endroit ? D'où ?

Tu çûyî kû derê ? Où es-tu allé ?

Pronom :

Ex. : LiM?Où?Ji kû ? D'où ?

248. Pronoms relatifs.

1) Ko, qui, que, est de loin le plus utilisé. Il est invariable et se

construit normalement en rapport de qualification avec son antécédent.

Ex. : Mirovê ko hat brayê min e, l'homme qui est venu est mon frère.Mirovê ko te dît, l'homme que tu as vu.Mehîna ko baz da, la jument qui s'est enfuie.Yen ko welê dibêjin, ceux qui parlent ainsi.

240

Page 253: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Destmalên ko wî kirîne sor in, les mouchoirs qu'il a achetéssont rouges.

Tiştin hene ko tu pê nizanî, il y a des choses que tu ne sais pas.

Remarque. Ko conjonction (que), cf. par. 264, est à ne pas confondre avecko pronom relatif.

2) Ci, dans le sens de « ce qui », « ce que », peut être aussi considérécomme pronom relatif.

Ex. : Tu zanî ci di dilê min de heye, tu sais ce qu'il y a dans monceur (c.-à-d. : quelles sont mes intentions).Ji min pirsî me ci anî bû, il m'a demandé ce que nous avionsapporté.Te ci danî beroşî, tuê wî bixwî, ce que tu as mis dans la mar¬

mite, tu le mangeras (proverbe ; c'est-à-dire : « comme on faitson ht, on se couche»).

3) Tiştê ko, tiştê, peuvent également se traduire par « ce qui », « ce

que ».

Ex. : Tiştê ko min got rast e, ce que j'ai dit est vrai.Tiştê ez zanim ev e, voilà ce que je sais.

Remarque. Le kurde supplée à l'absence des pronoms relatifs « dont, duquel,desquels », « à qui, auquel, etc. » par diverses tournures.

Ex. : Mirovê ko navê wî ji bîra min çû bû, l'homme dont j'avais oublié le nom.Tistê ko xebera min je nîn bû, hatina wî bû, ce dont je n'étais pas informé,c'était son arrivée.Hevalê ko ez je re dinivîsînim, l'ami auquel j'écris.Xulamê ko min hespê xwe destê wî da, le valet auquel j'ai confié mon cheval.Gundê ko tê de dareke gwîzê heye, le village dans lequel il y a un noyer.

Proverbes. Yê ko ji jina xwe natirse ne tu mêr e, qui ne craint pas sa

femme n'est pas un homme.

Yê ko bijina xwe nikare ne tu mêr e, qui ne peut venir à bout de sa

femme n'est pas un homme.

241

Destmalên ko wî kirîne sor in, les mouchoirs qu'il a achetéssont rouges.

Tiştin hene ko tu pê nizanî, il y a des choses que tu ne sais pas.

Remarque. Ko conjonction (que), cf. par. 264, est à ne pas confondre avecko pronom relatif.

2) Ci, dans le sens de « ce qui », « ce que », peut être aussi considérécomme pronom relatif.

Ex. : Tu zanî ci di dilê min de heye, tu sais ce qu'il y a dans monceur (c.-à-d. : quelles sont mes intentions).Ji min pirsî me ci anî bû, il m'a demandé ce que nous avionsapporté.Te ci danî beroşî, tuê wî bixwî, ce que tu as mis dans la mar¬

mite, tu le mangeras (proverbe ; c'est-à-dire : « comme on faitson ht, on se couche»).

3) Tiştê ko, tiştê, peuvent également se traduire par « ce qui », « ce

que ».

Ex. : Tiştê ko min got rast e, ce que j'ai dit est vrai.Tiştê ez zanim ev e, voilà ce que je sais.

Remarque. Le kurde supplée à l'absence des pronoms relatifs « dont, duquel,desquels », « à qui, auquel, etc. » par diverses tournures.

Ex. : Mirovê ko navê wî ji bîra min çû bû, l'homme dont j'avais oublié le nom.Tistê ko xebera min je nîn bû, hatina wî bû, ce dont je n'étais pas informé,c'était son arrivée.Hevalê ko ez je re dinivîsînim, l'ami auquel j'écris.Xulamê ko min hespê xwe destê wî da, le valet auquel j'ai confié mon cheval.Gundê ko tê de dareke gwîzê heye, le village dans lequel il y a un noyer.

Proverbes. Yê ko ji jina xwe natirse ne tu mêr e, qui ne craint pas sa

femme n'est pas un homme.

Yê ko bijina xwe nikare ne tu mêr e, qui ne peut venir à bout de sa

femme n'est pas un homme.

241

Page 254: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XXII. PRÉPOSITIONS ET POSTPOSITIONS

249. Le kurde emploie concurremment des prépositions et des

postpositions qui peuvent se combiner entre elles pour donner des

« complexes prépositionnels ». Prépositions et complexes préposi¬tionnels régissent le cas oblique, sauf dans certaines expressionsdevenues adverbiales. C'est par cet emploi du cas obhque que l'onpeut différencier les prépositions des adverbes.

250. Prépositions.

On distinguera entre prépositions proprement dites et substantifsou autres termes passés à l'état de prépositions.

Les prépositions proprement dites sont les suivantes :

Bi, exprime une idée d'accompagnement, d'instrument.Bê, sans.

Di, exprime l'idée de contenance.Ji, exprime l'idée d'éloignement, d'ablation, de partition.Li, exprime l'idée d'attribution, de location.

Certains substantifs et adjectifs ou leurs formes dérivées, ainsi quecertaines contractions ou encore certains termes empruntés à l'arabeou au turc s'emploient également comme prépositions.

Ex. : Ber, subst. m., le devant, la face : ber, devant, avant.Serî, m., tête : ser, sur.(Ji) bo, (ji) bona (contraction de ji bûyîna ..., de l'existencede ...), pour, à l'intention de.

De tels termes interviennent surtout dans la formation de com¬

plexes prépositionnels ; voir ci-après ber, nav, ser, etc.

251 . Postpositions.

Elles servent à préciser le sens des prépositions et ne se rencontrent

242

XXII. PRÉPOSITIONS ET POSTPOSITIONS

249. Le kurde emploie concurremment des prépositions et des

postpositions qui peuvent se combiner entre elles pour donner des

« complexes prépositionnels ». Prépositions et complexes préposi¬tionnels régissent le cas oblique, sauf dans certaines expressionsdevenues adverbiales. C'est par cet emploi du cas obhque que l'onpeut différencier les prépositions des adverbes.

250. Prépositions.

On distinguera entre prépositions proprement dites et substantifsou autres termes passés à l'état de prépositions.

Les prépositions proprement dites sont les suivantes :

Bi, exprime une idée d'accompagnement, d'instrument.Bê, sans.

Di, exprime l'idée de contenance.Ji, exprime l'idée d'éloignement, d'ablation, de partition.Li, exprime l'idée d'attribution, de location.

Certains substantifs et adjectifs ou leurs formes dérivées, ainsi quecertaines contractions ou encore certains termes empruntés à l'arabeou au turc s'emploient également comme prépositions.

Ex. : Ber, subst. m., le devant, la face : ber, devant, avant.Serî, m., tête : ser, sur.(Ji) bo, (ji) bona (contraction de ji bûyîna ..., de l'existencede ...), pour, à l'intention de.

De tels termes interviennent surtout dans la formation de com¬

plexes prépositionnels ; voir ci-après ber, nav, ser, etc.

251 . Postpositions.

Elles servent à préciser le sens des prépositions et ne se rencontrent

242

Page 255: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

généralement que construites avec celles-ci. Elles se placent aprèsle ou les termes affectés de la préposition.

Ex. : Ji te re, a toi.

Les postpositions ne s'emploient qu'exceptionneUement sans pré¬

positions.

Ex. : Dû re, ensuite.Pişt re, même sens.

Les postpositions sont au nombre de trois :

... de, idée de contenance, de location (di ... de, dans).

... re, idée d'attribution, de passage (ji ... re, à).

... ve, idée d'accompagnement, de mouvement, d'appartenance(bi ... ve, avec).

Remarque I. Dans plusieurs dialectes, à l'Ouest surtout, de, re, ve deviennentda, ra, va.

Remarque IL L'adverbe et préposition der joue parfois, mais rarement, le rôlede postposition : ji ... der, en dehors de, hormis.

252. Complexes prépositionnels.

On désignera sous le nom de « complexes prépositionnels » les

ensembles formés de plusieurs prépositions ou d'une ou plusieursprépositions et d'une postposition.

Ex. : Li ber ..., devant.Bi ser ... de, sur.Di ser ... re, par-dessus.Di bin ... re, en dessous.

Remarque. On constatera, à la lecture de ce chapitre, que le sens que donnentles diverses combinaisons possibles entre prépositions et postposition est souventassez fluctuant et que beaucoup de « complexes prépositionnels » font doubleemploi. Il y a là une conséquence normale, à la fois de la pluralité des dialectes et dela souplesse de la langue quant aux nuances qu'elle cherche à exprimer. On noteraaussi, et pour des raisons analogues, qu'un certain nombre des termes donnés icicomme prépositions pourraient aussi bien se classer parmi les adjectifs ou lesadverbes (par exemple, berî, raser, rex, qv.); leur emploi semi-prépositionnel répondcependant à l'état actuel du kurde.

243

généralement que construites avec celles-ci. Elles se placent aprèsle ou les termes affectés de la préposition.

Ex. : Ji te re, a toi.

Les postpositions ne s'emploient qu'exceptionneUement sans pré¬

positions.

Ex. : Dû re, ensuite.Pişt re, même sens.

Les postpositions sont au nombre de trois :

... de, idée de contenance, de location (di ... de, dans).

... re, idée d'attribution, de passage (ji ... re, à).

... ve, idée d'accompagnement, de mouvement, d'appartenance(bi ... ve, avec).

Remarque I. Dans plusieurs dialectes, à l'Ouest surtout, de, re, ve deviennentda, ra, va.

Remarque IL L'adverbe et préposition der joue parfois, mais rarement, le rôlede postposition : ji ... der, en dehors de, hormis.

252. Complexes prépositionnels.

On désignera sous le nom de « complexes prépositionnels » les

ensembles formés de plusieurs prépositions ou d'une ou plusieursprépositions et d'une postposition.

Ex. : Li ber ..., devant.Bi ser ... de, sur.Di ser ... re, par-dessus.Di bin ... re, en dessous.

Remarque. On constatera, à la lecture de ce chapitre, que le sens que donnentles diverses combinaisons possibles entre prépositions et postposition est souventassez fluctuant et que beaucoup de « complexes prépositionnels » font doubleemploi. Il y a là une conséquence normale, à la fois de la pluralité des dialectes et dela souplesse de la langue quant aux nuances qu'elle cherche à exprimer. On noteraaussi, et pour des raisons analogues, qu'un certain nombre des termes donnés icicomme prépositions pourraient aussi bien se classer parmi les adjectifs ou lesadverbes (par exemple, berî, raser, rex, qv.); leur emploi semi-prépositionnel répondcependant à l'état actuel du kurde.

243

Page 256: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

253. Pour la commodité de l'exposé, les prépositions sont étudiéesci-après par ordre alphabétique en même temps que, pour chacuned'elles, les complexes auxquels elles donnent heu.

1) Bal ou ba (contraction de bi alî), du côté de, vers, près de, chez

(avec et sans mouvement), d'après.

Ba min, chez moi.Li bal min, même sens.

Ji bal apê xwe dihat, il venait de chez son oncle.Bal ... ve, en direction de.

2) Ber, berî (de ber, m., devant, face), devant, avant, face à, vers(avec et sans mouvement).

a) Ber hev, face à face.

Herwekî hère ber mirinê (H.), comme s'il allait à la mort.

b) Berî (contraction de ber ji, qui est tombé en désuétude), avant;rend surtout une idée de temps.

Berî nîvro, avant midi.Berî her tiştî, avant tout.Di benda berî wê da (H.), dans l'article précédent (htt. : avant

celui-ci).Berî ko, avant que (on dit aussi : beriya ko).

c) Ber bi ..., en direction de, vers.

Ber bi rohelatê çû, il alla en direction de l'Est.Ber bi êvarê, vers le soir.Ber bi xêr e, il va mieux (htt. : il est en direction du bien).

d) Ber bi ... ve, en direction de, du côté de, vers (rapprochement).

Ber bi min ve dihat, il venait vers moi.

e) Di ber, sur.

Di ber hev didin, ils se battent (loc. verb.).

/) Di ber ... de, devant (sans mouvement), pour.

Di ber mala me de darek heye, devant notre maison, il y a un arbre.Di ber hev de, face à face, côte à côte.

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253. Pour la commodité de l'exposé, les prépositions sont étudiéesci-après par ordre alphabétique en même temps que, pour chacuned'elles, les complexes auxquels elles donnent heu.

1) Bal ou ba (contraction de bi alî), du côté de, vers, près de, chez

(avec et sans mouvement), d'après.

Ba min, chez moi.Li bal min, même sens.

Ji bal apê xwe dihat, il venait de chez son oncle.Bal ... ve, en direction de.

2) Ber, berî (de ber, m., devant, face), devant, avant, face à, vers(avec et sans mouvement).

a) Ber hev, face à face.

Herwekî hère ber mirinê (H.), comme s'il allait à la mort.

b) Berî (contraction de ber ji, qui est tombé en désuétude), avant;rend surtout une idée de temps.

Berî nîvro, avant midi.Berî her tiştî, avant tout.Di benda berî wê da (H.), dans l'article précédent (htt. : avant

celui-ci).Berî ko, avant que (on dit aussi : beriya ko).

c) Ber bi ..., en direction de, vers.

Ber bi rohelatê çû, il alla en direction de l'Est.Ber bi êvarê, vers le soir.Ber bi xêr e, il va mieux (htt. : il est en direction du bien).

d) Ber bi ... ve, en direction de, du côté de, vers (rapprochement).

Ber bi min ve dihat, il venait vers moi.

e) Di ber, sur.

Di ber hev didin, ils se battent (loc. verb.).

/) Di ber ... de, devant (sans mouvement), pour.

Di ber mala me de darek heye, devant notre maison, il y a un arbre.Di ber hev de, face à face, côte à côte.

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Page 257: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

g) Di ber ... re, par-devant, le long de.

Di ber qesrê re derbas bû, il passa le long du palais.

h) Di ber ... ve, devant, en raison de.

Di ber vê xebata hêja ve (H.), devant cet excellent travail.

i) Ji ber, de devant, à cause de, pour.

Ji ber wî rabû, il prit la fuite devant lui.Ji ber ci ? Pourquoi ? A cause de quoi ?

Ji ber ko, parce que.Ji ber vê yekê, à cause de (pour) cela.

Ji ber vê hindê, c'est pourquoi.Ji ber xwe, par soi-même.

j) Ji ber ... re, pour.

Peu usité.

k) Ji ber ... ve, devant, à la place de, au lieu de, au nom de, de lapart de.

Ji ber mîr ve rabû, il se leva devant l'émir (en signe de respect).Min Şemso ji ber Tacîn ve şand bajêr, j'ai envoyé Şemso à la ville,

au lieu de Tacîn.Ji ber wî ve, à sa place, en son nom, de sa part.

Peut rendre aussi une idée d'éloignement :

Ji ber şîr ve kirin, sevrer (litt. : éloigner du lait).

I) Li ber, devant, près de, avec, d'après, selon, pour.Li ber şêx disekinîn, ils se tiennent debout devant le cheikh.Li ber mirinê ye, il est à l'article de la mort.Li ber nanê xwe penîr dixwe, il mange du fromage avec son pain.Ev gotin li ber xelkê eyb e, ce propos est honteux aux yeux des gens.

Li ber Xwedê, pour (l'amour de) Dieu.

3) Bê, bêî, sans, outre, à part, en plus de, contrairement à.

Bê min, sans moi.Bê tişt, sans rien.Bê lez û tirs, sans hâte ni crainte : calmement.Bê wan kes ne hat, à part eux, nul n'est venu.

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g) Di ber ... re, par-devant, le long de.

Di ber qesrê re derbas bû, il passa le long du palais.

h) Di ber ... ve, devant, en raison de.

Di ber vê xebata hêja ve (H.), devant cet excellent travail.

i) Ji ber, de devant, à cause de, pour.

Ji ber wî rabû, il prit la fuite devant lui.Ji ber ci ? Pourquoi ? A cause de quoi ?

Ji ber ko, parce que.Ji ber vê yekê, à cause de (pour) cela.

Ji ber vê hindê, c'est pourquoi.Ji ber xwe, par soi-même.

j) Ji ber ... re, pour.

Peu usité.

k) Ji ber ... ve, devant, à la place de, au lieu de, au nom de, de lapart de.

Ji ber mîr ve rabû, il se leva devant l'émir (en signe de respect).Min Şemso ji ber Tacîn ve şand bajêr, j'ai envoyé Şemso à la ville,

au lieu de Tacîn.Ji ber wî ve, à sa place, en son nom, de sa part.

Peut rendre aussi une idée d'éloignement :

Ji ber şîr ve kirin, sevrer (litt. : éloigner du lait).

I) Li ber, devant, près de, avec, d'après, selon, pour.Li ber şêx disekinîn, ils se tiennent debout devant le cheikh.Li ber mirinê ye, il est à l'article de la mort.Li ber nanê xwe penîr dixwe, il mange du fromage avec son pain.Ev gotin li ber xelkê eyb e, ce propos est honteux aux yeux des gens.

Li ber Xwedê, pour (l'amour de) Dieu.

3) Bê, bêî, sans, outre, à part, en plus de, contrairement à.

Bê min, sans moi.Bê tişt, sans rien.Bê lez û tirs, sans hâte ni crainte : calmement.Bê wan kes ne hat, à part eux, nul n'est venu.

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Page 258: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Bêî tu dişwariyê, sans aucune difficulté.Bêî ko, sans que.

Bêî ko te bigota, min zanî bû, sans que tu (l')eusses dit, je savais.Ev erdê han ê gelé kurd e û bê wan kes tê de rûnane (H.), cette terre

est ceUe du peuple kurde et à part lui (htt. : eux), nul ne l'habite.Bê zimanê xwe, gelemperiya xelkên vî bajarî bi tirkî dizanin (H.),

outre leur propre langue, la plupart des gens de cette ville savent leturc.

Bê gotiniya min kir, il a agi contrairement à mon avis.

4) Bi, avec, par, en, à, selon, etc.

a) Avec, de, par (instrumental; indique aussi la manière, le temps).

Goşt bi kêra xwe birî, il coupa la viande avec son couteau.Dinya bi dor e, ne bi zor e, le monde marche avec la patience et non

avec la violence (proverbe).Xaniyê xwe bi destên xwe ava kir, il construisit sa maison de ses

propres mains.Bi darê zorê, par force (htt. : par le bâton de la violence).Gundê me bi destê Hemo hatiye şewitandin, notre village a été brûlé

par Hemo (htt. : par la main de Hemo).Bi sivikahî, avec aisance.

Bi vî avayî, de cette manière.Bi qencî, avec bonté (adv.).Bi çend ? Pour combien ? Combien ?

Yek heye, bi sedî; sed heye, ne bi yekî, un seul peut en valoir centet cent peuvent n'en pas valoir un seul (proverbe).

Bi carekê, d'un coup, tout à fait, soudain.Bi tenê, bi tena xwe, seul.Bi xwe, en soi, en personne.Mîr bi xwe hat, l'émir est venu en personne.Hon xwe bi xwe, vous en personne.Bi gotinê, en parole.Bi navê Xudayê pak ê dilovan û mihrivan, au nom de Dieu, pur,

clément et miséricordieux.Piştî rohelatê bi du saetan, deux heures après le lever du soleil.

246

Bêî tu dişwariyê, sans aucune difficulté.Bêî ko, sans que.

Bêî ko te bigota, min zanî bû, sans que tu (l')eusses dit, je savais.Ev erdê han ê gelé kurd e û bê wan kes tê de rûnane (H.), cette terre

est ceUe du peuple kurde et à part lui (htt. : eux), nul ne l'habite.Bê zimanê xwe, gelemperiya xelkên vî bajarî bi tirkî dizanin (H.),

outre leur propre langue, la plupart des gens de cette ville savent leturc.

Bê gotiniya min kir, il a agi contrairement à mon avis.

4) Bi, avec, par, en, à, selon, etc.

a) Avec, de, par (instrumental; indique aussi la manière, le temps).

Goşt bi kêra xwe birî, il coupa la viande avec son couteau.Dinya bi dor e, ne bi zor e, le monde marche avec la patience et non

avec la violence (proverbe).Xaniyê xwe bi destên xwe ava kir, il construisit sa maison de ses

propres mains.Bi darê zorê, par force (htt. : par le bâton de la violence).Gundê me bi destê Hemo hatiye şewitandin, notre village a été brûlé

par Hemo (htt. : par la main de Hemo).Bi sivikahî, avec aisance.

Bi vî avayî, de cette manière.Bi qencî, avec bonté (adv.).Bi çend ? Pour combien ? Combien ?

Yek heye, bi sedî; sed heye, ne bi yekî, un seul peut en valoir centet cent peuvent n'en pas valoir un seul (proverbe).

Bi carekê, d'un coup, tout à fait, soudain.Bi tenê, bi tena xwe, seul.Bi xwe, en soi, en personne.Mîr bi xwe hat, l'émir est venu en personne.Hon xwe bi xwe, vous en personne.Bi gotinê, en parole.Bi navê Xudayê pak ê dilovan û mihrivan, au nom de Dieu, pur,

clément et miséricordieux.Piştî rohelatê bi du saetan, deux heures après le lever du soleil.

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Page 259: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

b) Dans, en.

Père bi bêrika xwe xist, il mit l'argent dans sa poche.Bi hewa ket, il s'envola (htt. : il tomba en l'air).

c) D'après.Bi min, d'après moi.Bi a min bike, agis selon mon conseil.

d) Bi peut servir à introduire le complément ou l'attribut de

certains verbes.Ez bi şivan bûm, je devins berger.Tu hêj bi kurmancî nizanî, tu ne sais pas encore le kurde.Mîşo gayê xwe bifirotin da, Mîşo a donné son bauf à vendre.

e) Bi ... de, sur, en, à travers.

Destmala min bi avê de çû, l'eau a emporté mon mouchoir (htt. :

mon mouchoir est parti sur l'eau).Bi rê de, en chemin, en cours de route.Ez bi dehl û rêlan diçûm nêçîra hirça (H.), à travers bois et forêts,

j'allais chasser l'ours (litt. : à la chasse des ours).

/) Bi ... re, avec (accompagnement), par, à travers, en suivant(mouvement).

Gurgîn bi min re hat, Gurgîn est venu avec moi.Em pev re çûn, nous sommes partis ensemble (l'un avec l'autre;

pev : contraction de bi hev).

Pê re, avec lui, avec elle (pê : contraction de bi wî, bi wê).

Bi derencê re hilkişiya, il monta par l'escalier.

g) Bi ... ve, avec (accompagnement, appartenance, contiguïté).

Mîr bi sed siwarî ve bi rê ket, l'émir se mit en route avec centcavaliers.

Şemso bi min ve ye, Şemso est avec moi (c'est-à-dire : est attachéà ma personne).

Axa, bi deh gundên xwe ve, bawer dike Keyxosrow e, l'agha, avec ses

dix villages, se croit Keykhosro (proverbe).Botan bi Behdînan ve ye, le Botan (province kurde) est contigu au

Behdînan (autre province kurde). _

Bi ser û berê xwe ve, tout entier. .''kVù ^M ^Arf^

247 g

l'r,

b) Dans, en.

Père bi bêrika xwe xist, il mit l'argent dans sa poche.Bi hewa ket, il s'envola (htt. : il tomba en l'air).

c) D'après.Bi min, d'après moi.Bi a min bike, agis selon mon conseil.

d) Bi peut servir à introduire le complément ou l'attribut de

certains verbes.Ez bi şivan bûm, je devins berger.Tu hêj bi kurmancî nizanî, tu ne sais pas encore le kurde.Mîşo gayê xwe bifirotin da, Mîşo a donné son bauf à vendre.

e) Bi ... de, sur, en, à travers.

Destmala min bi avê de çû, l'eau a emporté mon mouchoir (htt. :

mon mouchoir est parti sur l'eau).Bi rê de, en chemin, en cours de route.Ez bi dehl û rêlan diçûm nêçîra hirça (H.), à travers bois et forêts,

j'allais chasser l'ours (litt. : à la chasse des ours).

/) Bi ... re, avec (accompagnement), par, à travers, en suivant(mouvement).

Gurgîn bi min re hat, Gurgîn est venu avec moi.Em pev re çûn, nous sommes partis ensemble (l'un avec l'autre;

pev : contraction de bi hev).

Pê re, avec lui, avec elle (pê : contraction de bi wî, bi wê).

Bi derencê re hilkişiya, il monta par l'escalier.

g) Bi ... ve, avec (accompagnement, appartenance, contiguïté).

Mîr bi sed siwarî ve bi rê ket, l'émir se mit en route avec centcavaliers.

Şemso bi min ve ye, Şemso est avec moi (c'est-à-dire : est attachéà ma personne).

Axa, bi deh gundên xwe ve, bawer dike Keyxosrow e, l'agha, avec ses

dix villages, se croit Keykhosro (proverbe).Botan bi Behdînan ve ye, le Botan (province kurde) est contigu au

Behdînan (autre province kurde). _

Bi ser û berê xwe ve, tout entier. .''kVù ^M ^Arf^

247 g

l'r,

Page 260: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque. Bi wî, bi wê donnent normalement lieu à la contraction pê, plusrarement vê, d'un usage très courant.

Ex. : Ez pê dizanim, je le sais.

Tukes pê nikare, nul n'y peut rien.Ez pê dixebitim, j'y travaille.Ew pê hesiya, il l'a senti, il en a eu vent.Dilê min pê disewite, j'ai pitié de lui (litt. : mon c)ur brûle pour lui).

Avec les pronoms réciproques hev, êk, la contraction est pev, pêk, vêk.

Ex. ; Pêk anîn, accomplir, réaliser.Pev çûn, en venir aux mains.Pev re, vêk re, ensemble.

5) BU, à part, hormis (sans doute de l'ar. dial. "%).

Bilî wî, à part lui.Ji bil min ve kes ne ma bû, à part moi, personne n'était resté.

6) Bin (du substantif bin, m., fond, dessous), sous, au-dessous de.

a) Bin av bûn, plonger, couler.

b) Di bin ... de, sous (sans mouvement).

Hespê min di bin min de hâte kuştin, mon cheval a été tué sous moi.Kirsî di bin masê de ye, la chaise est sous la table.Sed gund di bin destê wî de bûn, cent villages lui étaient soumis

(htt. : étaient sous sa main).

c) Di bin ... re, en dessous de, par-dessous.

Malên xelkê délai danî bûn di bin malên me re, les tentes (de la tribu)de la bien-aimée s'étaient installées au-dessous des nôtres (chansonpopulaire).

Di bin çavan re li min dinêre, il me regarde de travers (sous les

yeux).

d) Ji bin, de dessous.

Destê xwe ji bin kulavê xwe derîne, sors ta main de ton manteau (defeutre).

e) Ji bin ... de, même sens que^ï bin.

f) Ji bin ... ve, par en dessous.

Ji bin pire ve derbas bû, il passa par-dessous le pont.

248

Remarque. Bi wî, bi wê donnent normalement lieu à la contraction pê, plusrarement vê, d'un usage très courant.

Ex. : Ez pê dizanim, je le sais.

Tukes pê nikare, nul n'y peut rien.Ez pê dixebitim, j'y travaille.Ew pê hesiya, il l'a senti, il en a eu vent.Dilê min pê disewite, j'ai pitié de lui (litt. : mon c)ur brûle pour lui).

Avec les pronoms réciproques hev, êk, la contraction est pev, pêk, vêk.

Ex. ; Pêk anîn, accomplir, réaliser.Pev çûn, en venir aux mains.Pev re, vêk re, ensemble.

5) BU, à part, hormis (sans doute de l'ar. dial. "%).

Bilî wî, à part lui.Ji bil min ve kes ne ma bû, à part moi, personne n'était resté.

6) Bin (du substantif bin, m., fond, dessous), sous, au-dessous de.

a) Bin av bûn, plonger, couler.

b) Di bin ... de, sous (sans mouvement).

Hespê min di bin min de hâte kuştin, mon cheval a été tué sous moi.Kirsî di bin masê de ye, la chaise est sous la table.Sed gund di bin destê wî de bûn, cent villages lui étaient soumis

(htt. : étaient sous sa main).

c) Di bin ... re, en dessous de, par-dessous.

Malên xelkê délai danî bûn di bin malên me re, les tentes (de la tribu)de la bien-aimée s'étaient installées au-dessous des nôtres (chansonpopulaire).

Di bin çavan re li min dinêre, il me regarde de travers (sous les

yeux).

d) Ji bin, de dessous.

Destê xwe ji bin kulavê xwe derîne, sors ta main de ton manteau (defeutre).

e) Ji bin ... de, même sens que^ï bin.

f) Ji bin ... ve, par en dessous.

Ji bin pire ve derbas bû, il passa par-dessous le pont.

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Page 261: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

g) Li bin, sous, en dessous (avec mouvement).

Were li bin darê rûne, viens t'asseoir sous l'arbre.

7) (Ji) bona, (ji) bo (contraction àeji bûyîna ..., de l'existence de ...),pour, à l'intention de.

Ezê (ji) bona ((ji) bo) zaroyên xwe bixebitim, je travaiUerai pour mes

enfants.Gula ko min çinîji bona (bo) te ye, la rose que j'ai cueillie est pour toi.Pezê nêr ji bo kêrê ye, le bélier est promis au couteau (proverbe).Ji bo vê, ji bo vê yekê, pour cela, pour cette raison.Ji bohin ramanên siyasî(H.), dans certaines arrière-pensées pohtiques.Ji bona Xwedê, pour l'amour de Dieu.

Remarque. (Ji) bona, (ji) bo, comporte les doublets : seba, sebo, sebona, sewa,

seva, qui sont d'utilisation dialectale.

8) Cem (probablement de l'arabe j^), chez.

Cem me, chez nous.Li cem, chez (avec ou sans mouvement).Ji cem apê min hatiye, il est venu de chez mon oncle.

9) Der, sur, hors (peu employé en tant que préposition ; a un usage

surtout adverbial).

Der heqê wan, à leur sujet.Ji der vê avê, de l'autre côté de ce fleuve.Xwiya ye ko nivîsevan lîwa Rihayê derî Kurdistanê dihesibîne (H.),

il est clair que l'auteur considère le liwa d'Urfa comme en dehors duKurdistan (derî, contr. de der ji).

Ji derveyî ..., en dehors de, à part (ji derve (adverbe de heu), dehors;-yî, contraction àeji).

10) (Ji) dêl (sans doute de l'arabe Jjb), au heu de. Peu usité.

Ji dêl xweşiyê, te dilê me ji xema û kesera dagvrtiye, au heu de joie,tu as empli notre ceur de peines et de douleurs (Lavij, texte religieuxYezidi, Hawar, n° 25).

11) Di, donne l'idée d'appartenance, de situation, etc.

249

g) Li bin, sous, en dessous (avec mouvement).

Were li bin darê rûne, viens t'asseoir sous l'arbre.

7) (Ji) bona, (ji) bo (contraction àeji bûyîna ..., de l'existence de ...),pour, à l'intention de.

Ezê (ji) bona ((ji) bo) zaroyên xwe bixebitim, je travaiUerai pour mes

enfants.Gula ko min çinîji bona (bo) te ye, la rose que j'ai cueillie est pour toi.Pezê nêr ji bo kêrê ye, le bélier est promis au couteau (proverbe).Ji bo vê, ji bo vê yekê, pour cela, pour cette raison.Ji bohin ramanên siyasî(H.), dans certaines arrière-pensées pohtiques.Ji bona Xwedê, pour l'amour de Dieu.

Remarque. (Ji) bona, (ji) bo, comporte les doublets : seba, sebo, sebona, sewa,

seva, qui sont d'utilisation dialectale.

8) Cem (probablement de l'arabe j^), chez.

Cem me, chez nous.Li cem, chez (avec ou sans mouvement).Ji cem apê min hatiye, il est venu de chez mon oncle.

9) Der, sur, hors (peu employé en tant que préposition ; a un usage

surtout adverbial).

Der heqê wan, à leur sujet.Ji der vê avê, de l'autre côté de ce fleuve.Xwiya ye ko nivîsevan lîwa Rihayê derî Kurdistanê dihesibîne (H.),

il est clair que l'auteur considère le liwa d'Urfa comme en dehors duKurdistan (derî, contr. de der ji).

Ji derveyî ..., en dehors de, à part (ji derve (adverbe de heu), dehors;-yî, contraction àeji).

10) (Ji) dêl (sans doute de l'arabe Jjb), au heu de. Peu usité.

Ji dêl xweşiyê, te dilê me ji xema û kesera dagvrtiye, au heu de joie,tu as empli notre ceur de peines et de douleurs (Lavij, texte religieuxYezidi, Hawar, n° 25).

11) Di, donne l'idée d'appartenance, de situation, etc.

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Page 262: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

a) Peut concourir à la formation des rapports d'annexion et de

qualification (cf. par. 110).

Hespê di Soro, le cheval de Soro.

Çiyayên di bilind, les hautes montagnes.

b) En, dans, sur (avec ou sans mouvement).

Vî kefçî di şorbê meke, pîs e, ne mets pas cette cuiller dans la soupe,

elle est sale.

Ez di xwe fekirîm, je réfléchis (je pensai en moi-même).Halan di hev dan, ils s'encouragèrent les uns les autres.Merhem di xwe da, il s'oignit (le corps) de baume.Zanîna min di vî warî (H.), ce que je sais sur ce sujet.

Remarque. Avec les pronoms, di donne lieu aux contractions tê (di wî, di wê),

tev (di hev), tek (di êk).

Tev, tev de, tevî (contractions de di hev li) s'emploient souvent pour « ensemble »,

« avec ».

Ex. : Emê tev de herin, nous irons ensemble.Ez wélatê xwe tevî xelkên xwe çêtirî biyaniyan dinasim (H.), je connaismieux mon propre pays, avec mes propres gens, que (ne font) les étrangers(çêtirî, pour çêtir ji).

c) Di ... de, dans (sans mouvement), pendant, de, etc. '

Ez zanim di bêrîka te de ci heye, je sais ce qu'il y a dans ta poche.Di bajarê me de, sûkeke mezin heye, dans notre ville, il y a un grand

marché.Di van rojan de, durant ces jours-ci.Di wê wextê de, à cette époque.

Di gavé de, à l'instant, sur le champ.Min hîn di spehîtiya te de tukes ne dîtiye, je n'ai encore vu personne

de ta beauté.

Remarque. La préposition di du complexe di ... de s'élide parfois.Ex. : Her tengiyê de ma, il resta toujours dans la gêne.

d) Di ... re, par, à travers.

Em di newalekê re derbas bûn, nous traversâmes une vallée.Tê re (di wî (wê) ré), à travers.

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a) Peut concourir à la formation des rapports d'annexion et de

qualification (cf. par. 110).

Hespê di Soro, le cheval de Soro.

Çiyayên di bilind, les hautes montagnes.

b) En, dans, sur (avec ou sans mouvement).

Vî kefçî di şorbê meke, pîs e, ne mets pas cette cuiller dans la soupe,

elle est sale.

Ez di xwe fekirîm, je réfléchis (je pensai en moi-même).Halan di hev dan, ils s'encouragèrent les uns les autres.Merhem di xwe da, il s'oignit (le corps) de baume.Zanîna min di vî warî (H.), ce que je sais sur ce sujet.

Remarque. Avec les pronoms, di donne lieu aux contractions tê (di wî, di wê),

tev (di hev), tek (di êk).

Tev, tev de, tevî (contractions de di hev li) s'emploient souvent pour « ensemble »,

« avec ».

Ex. : Emê tev de herin, nous irons ensemble.Ez wélatê xwe tevî xelkên xwe çêtirî biyaniyan dinasim (H.), je connaismieux mon propre pays, avec mes propres gens, que (ne font) les étrangers(çêtirî, pour çêtir ji).

c) Di ... de, dans (sans mouvement), pendant, de, etc. '

Ez zanim di bêrîka te de ci heye, je sais ce qu'il y a dans ta poche.Di bajarê me de, sûkeke mezin heye, dans notre ville, il y a un grand

marché.Di van rojan de, durant ces jours-ci.Di wê wextê de, à cette époque.

Di gavé de, à l'instant, sur le champ.Min hîn di spehîtiya te de tukes ne dîtiye, je n'ai encore vu personne

de ta beauté.

Remarque. La préposition di du complexe di ... de s'élide parfois.Ex. : Her tengiyê de ma, il resta toujours dans la gêne.

d) Di ... re, par, à travers.

Em di newalekê re derbas bûn, nous traversâmes une vallée.Tê re (di wî (wê) ré), à travers.

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Page 263: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

e) Di ... ve, dans (avec mouvement), à travers, par.

Ez di deştê ve hatim, je suis venu par la plaine.Min mizmar di dîwêr ve kir, j'ai planté le clou dans le mur.

12) Digel (di -f- gel, m., groupe), avec (accompagnement), malgré.

Digel hev, ensemble.Digel min bû, il était avec moi.Digel vî çendî, pourtant.Digel vê hindê, malgré cela, cependant.

13) Dor (subst. dor, f., tour), autour de.

Di dora me de, li dora me, autour de nous.Dor comporte un doublet dorhêla.

14) Fena, cf. mîna.

15) Gir (subst. gir, m., parti).

Ji girê min ve, malgré moi.

16) Gor (du turc g'ôrè), d'après, selon.

Li gora vê kitêbê, d'après ce livre.Li gora min, selon moi.Li goreyî xwe, de son propre point de vue.

17) Heta, hetanî, heyanî, cf. ta.

18) Hinda, chez (de l'arabe Jcs).

19) Jêlî,jîrkî, depuis (peu usité).

20) Ji, de, d'entre, parmi, par, avec (instrumental), depuis.

a) De.

Mala min ji bajêr dur e, ma maison est loin de la ville.Koçer ji deştê hatine, les nomades sont venus de la plaine.Ewê ji qehrê guldank şikest, de colère, elle brisa le vase.

Ji nêza mir, il est mort de faim.Ezji xebata te pir razî me, je suis très content de ton travail.Ji xwe, de soi, natureUement.

251

e) Di ... ve, dans (avec mouvement), à travers, par.

Ez di deştê ve hatim, je suis venu par la plaine.Min mizmar di dîwêr ve kir, j'ai planté le clou dans le mur.

12) Digel (di -f- gel, m., groupe), avec (accompagnement), malgré.

Digel hev, ensemble.Digel min bû, il était avec moi.Digel vî çendî, pourtant.Digel vê hindê, malgré cela, cependant.

13) Dor (subst. dor, f., tour), autour de.

Di dora me de, li dora me, autour de nous.Dor comporte un doublet dorhêla.

14) Fena, cf. mîna.

15) Gir (subst. gir, m., parti).

Ji girê min ve, malgré moi.

16) Gor (du turc g'ôrè), d'après, selon.

Li gora vê kitêbê, d'après ce livre.Li gora min, selon moi.Li goreyî xwe, de son propre point de vue.

17) Heta, hetanî, heyanî, cf. ta.

18) Hinda, chez (de l'arabe Jcs).

19) Jêlî,jîrkî, depuis (peu usité).

20) Ji, de, d'entre, parmi, par, avec (instrumental), depuis.

a) De.

Mala min ji bajêr dur e, ma maison est loin de la ville.Koçer ji deştê hatine, les nomades sont venus de la plaine.Ewê ji qehrê guldank şikest, de colère, elle brisa le vase.

Ji nêza mir, il est mort de faim.Ezji xebata te pir razî me, je suis très content de ton travail.Ji xwe, de soi, natureUement.

251

Page 264: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

b) D'entre, parmi.

Yekî ji wan, l'un d'eux.

c) Avec (instrumental).

Helva ji şîrêzê çênabe, on ne fait pas du halva avec de la résine (pro¬

verbe).

d) Depuis.

Ji wê rojê Hawar nema derket (H.), depuis ce jour, Hawar ne parutplus (Hawar, revue kurde).

e) Sert à introduire la comparaison (cf. par. 223) et encore lecomplément de certains verbes.

Riwê te ji heyva çardehê rewşentir e, ton visage est plus lumineuxque la pleine lune (htt. : la lune de quatorzième nuit du mois).

Ezji te hej dikim, je t'aime.

/) Peut indiquer la manière.

Ji piya, debout.

g) Ji ... de, de, dès, à partir de.

Jijor de hâte xwar, il descendit (htt. : d'en haut, il alla en bas).

Roja xweş ji sibehê de xiveş e, un beau jour est beau dès le matin(proverbe).

h) Ji ... der, hors de, en dehors de.

Ji reya me der, hors de notre chemin.

i) Ji ... re, à, pour.

Ji te re, à toi, pour toi.Ezji te re hertiştî dibêjim, je te dis tout.Minji xwe re digot, je me disais en moi-même.Ji Hono re bêbextî kirin, on a trahi (fait une trahison à) Hono.Kêfa min je re tê, cela me plaît (sur je, voir ci-après, Rem. Litt. :

mon plaisir vient à cela).

j) Ji ... ve, depuis, d'après, selon. Indique aussi la manière.

Ji mêj ve, depuis longtemps.Ji nêzîk ve, de près, bientôt.

252

b) D'entre, parmi.

Yekî ji wan, l'un d'eux.

c) Avec (instrumental).

Helva ji şîrêzê çênabe, on ne fait pas du halva avec de la résine (pro¬

verbe).

d) Depuis.

Ji wê rojê Hawar nema derket (H.), depuis ce jour, Hawar ne parutplus (Hawar, revue kurde).

e) Sert à introduire la comparaison (cf. par. 223) et encore lecomplément de certains verbes.

Riwê te ji heyva çardehê rewşentir e, ton visage est plus lumineuxque la pleine lune (htt. : la lune de quatorzième nuit du mois).

Ezji te hej dikim, je t'aime.

/) Peut indiquer la manière.

Ji piya, debout.

g) Ji ... de, de, dès, à partir de.

Jijor de hâte xwar, il descendit (htt. : d'en haut, il alla en bas).

Roja xweş ji sibehê de xiveş e, un beau jour est beau dès le matin(proverbe).

h) Ji ... der, hors de, en dehors de.

Ji reya me der, hors de notre chemin.

i) Ji ... re, à, pour.

Ji te re, à toi, pour toi.Ezji te re hertiştî dibêjim, je te dis tout.Minji xwe re digot, je me disais en moi-même.Ji Hono re bêbextî kirin, on a trahi (fait une trahison à) Hono.Kêfa min je re tê, cela me plaît (sur je, voir ci-après, Rem. Litt. :

mon plaisir vient à cela).

j) Ji ... ve, depuis, d'après, selon. Indique aussi la manière.

Ji mêj ve, depuis longtemps.Ji nêzîk ve, de près, bientôt.

252

Page 265: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ji dur ve, de loin.Ji te ve, d'après toi, selon toi.Ji piya ve, debout.

k) Ji ... pê ve, en dehors de, à part.

Ji te pê ve, en dehors de toi.

I) Ji ... û vir de, depuis.

Ji wê rojê û vir de, depuis ce jour-là.

Remarque. Ji peut donner heu aux contractions suivantes :

Jev, jêk : ji hev, ji yek, ji êk.

Je : ji wî, ji wê.

Ex. : Min je re da, je lui ai donné.Jû : ji wî û, se rencontre seulement dans l'expression suivante :

Jû pê ve (ji wî û pê ve), en outre, d'autre part, de plus, de surcroît, désormais.Ji peut aussi se contracter en -î avec le mot qui le précède.

Ex. : Hejî te dikim, je t'aime (pour hej ji te dikim).Bêtirî wan, pirtirî wan, la plupart d'entre eux.

21) Li, dans, à, pour, sur (avec ou sans mouvement).

a) Gurgîn li mal e, Gurgîn est à la maison.

Li avê xist, il se mit à l'eau.Ez duhî li cem te bûm, hier, j'étais chez toi.

b) Li sera xal û xwarzî ; li xwarina, mam û brazî, pour les batailles,oncle et neveu maternels ; pour les mangeailles, oncle et neveu pater¬

nels (proverbe illustrant les relations familiales).

c) Çavê min li te ye, j'ai l'mil sur toi, je te surveille.

Min ji Tacîn li te pirsî, j'ai interrogé Tacîn sur toi (c'est-à-dire :

demandé de tes nouvelles à Tacîn).Wey li minol Wey li mine! Malheur sur moi (masculin et féminin) !

d) Sert à introduire le complément de certains verbes composés

dont rinfinitif comporte la contraction le (li wî, li wê).

Le geriyan, chercher.Le guh dan, obéir.Lêxistin, frapper, battre.

253

Ji dur ve, de loin.Ji te ve, d'après toi, selon toi.Ji piya ve, debout.

k) Ji ... pê ve, en dehors de, à part.

Ji te pê ve, en dehors de toi.

I) Ji ... û vir de, depuis.

Ji wê rojê û vir de, depuis ce jour-là.

Remarque. Ji peut donner heu aux contractions suivantes :

Jev, jêk : ji hev, ji yek, ji êk.

Je : ji wî, ji wê.

Ex. : Min je re da, je lui ai donné.Jû : ji wî û, se rencontre seulement dans l'expression suivante :

Jû pê ve (ji wî û pê ve), en outre, d'autre part, de plus, de surcroît, désormais.Ji peut aussi se contracter en -î avec le mot qui le précède.

Ex. : Hejî te dikim, je t'aime (pour hej ji te dikim).Bêtirî wan, pirtirî wan, la plupart d'entre eux.

21) Li, dans, à, pour, sur (avec ou sans mouvement).

a) Gurgîn li mal e, Gurgîn est à la maison.

Li avê xist, il se mit à l'eau.Ez duhî li cem te bûm, hier, j'étais chez toi.

b) Li sera xal û xwarzî ; li xwarina, mam û brazî, pour les batailles,oncle et neveu maternels ; pour les mangeailles, oncle et neveu pater¬

nels (proverbe illustrant les relations familiales).

c) Çavê min li te ye, j'ai l'mil sur toi, je te surveille.

Min ji Tacîn li te pirsî, j'ai interrogé Tacîn sur toi (c'est-à-dire :

demandé de tes nouvelles à Tacîn).Wey li minol Wey li mine! Malheur sur moi (masculin et féminin) !

d) Sert à introduire le complément de certains verbes composés

dont rinfinitif comporte la contraction le (li wî, li wê).

Le geriyan, chercher.Le guh dan, obéir.Lêxistin, frapper, battre.

253

Page 266: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ez li pezê xwe digerim, je cherche mes moutons.Heke tu li min guh nadî, ezê li te xim, si tu ne m'obéis pas, je te

battrai.

Remarque. De même que ji, li peut se contracter en -î avec le mot qui le précède.Ex. : Tevî, avec, pour tev li.

22) Mîna (de man, bimîne, rester, ressembler), comme.Mîna min, mîna te, comme moi, comme toi.

23) Nav (de nav, f., milieu), entre, parmi. Conserve encore souventun emploi semi-prépositionnel, se construisant en rapport d'annexionavec le mot déterminé.

Ex. : Nava gund, au milieu du village.

a) Ez diçûm nav gundiyên xwe, j'allais parmi les gens de monvillage (gundî : habitant du même village).

b) Di nav ... de, entre (sans mouvement), au milieu de, parmi.Em di nav hev de rûnişti bûn, nous étions (assis) entre nous.Di nav bajêr de, au milieu (au centre) de la viUe.

Di nav wan de, parmi eux.

c) Di nav ... re, à travers, entre (avec mouvement).Di nav xelkê re derbas bû, il passa à travers la foule.

d) Ji nav, (d')entre, parmi.Hirç ji nav daran derket, l'ours sortit d'entre les arbres.Min ev kitêb ji nav yen din bijartiye, j'ai choisi ce hvre parmi les

autres.

e) Li nav, parmi.Li nav hemiyan, min tu bijartî, parmi toutes, je t'ai choisie.

Remarque. Plutôt que ji nav et li nav, on emploie li nabeyna (nabêna), parmi,ji nabêna, d'entre. Li navbera, ji navbera (même sens) existent également. Li nabêna,ji nabêna, très fréquents, proviennent vraisemblablement d'une contaminationentre le kurde nav et l'arabe .vo (entre). Li (ji) navbera, plus rares, sont pro¬

bablement des doublets.

Ex. : Li nabêna me dan û standin hebû, nous étions en relations.Di navbeyna me û we de, entre nous et vous.Di navbera erd û ezman de, entre terre et ciel.

254

Ez li pezê xwe digerim, je cherche mes moutons.Heke tu li min guh nadî, ezê li te xim, si tu ne m'obéis pas, je te

battrai.

Remarque. De même que ji, li peut se contracter en -î avec le mot qui le précède.Ex. : Tevî, avec, pour tev li.

22) Mîna (de man, bimîne, rester, ressembler), comme.Mîna min, mîna te, comme moi, comme toi.

23) Nav (de nav, f., milieu), entre, parmi. Conserve encore souventun emploi semi-prépositionnel, se construisant en rapport d'annexionavec le mot déterminé.

Ex. : Nava gund, au milieu du village.

a) Ez diçûm nav gundiyên xwe, j'allais parmi les gens de monvillage (gundî : habitant du même village).

b) Di nav ... de, entre (sans mouvement), au milieu de, parmi.Em di nav hev de rûnişti bûn, nous étions (assis) entre nous.Di nav bajêr de, au milieu (au centre) de la viUe.

Di nav wan de, parmi eux.

c) Di nav ... re, à travers, entre (avec mouvement).Di nav xelkê re derbas bû, il passa à travers la foule.

d) Ji nav, (d')entre, parmi.Hirç ji nav daran derket, l'ours sortit d'entre les arbres.Min ev kitêb ji nav yen din bijartiye, j'ai choisi ce hvre parmi les

autres.

e) Li nav, parmi.Li nav hemiyan, min tu bijartî, parmi toutes, je t'ai choisie.

Remarque. Plutôt que ji nav et li nav, on emploie li nabeyna (nabêna), parmi,ji nabêna, d'entre. Li navbera, ji navbera (même sens) existent également. Li nabêna,ji nabêna, très fréquents, proviennent vraisemblablement d'une contaminationentre le kurde nav et l'arabe .vo (entre). Li (ji) navbera, plus rares, sont pro¬

bablement des doublets.

Ex. : Li nabêna me dan û standin hebû, nous étions en relations.Di navbeyna me û we de, entre nous et vous.Di navbera erd û ezman de, entre terre et ciel.

254

Page 267: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

24) Nik, chez.

S'emploie comme cem (qv.). Il faut retenir l'expression nik dilê min,à mon avis (litt. : chez mon céur).

25) Nêzingî, nêzikî, près de.

26) Nola, cf. mîna.

27) Ort (du turc orta), parmi.Peu employé sinon dans quelques parlers de l'Ouest.

28) Pas (de paşî, f., dos), derrière, après. Employé surtout adver¬

bialement.

a) Derrière (avec mouvement).

Ez çûm pas xênî, j'allai derrière la maison.

b) Pas ve, en arrière.

c) Di pas ... de, derrière (sans mouvement).

Di pas xaniyê me de kaniyek heye, derrière notre maison, il y a unesource.

d) Di pas . . . re, par-derrière.

Gur di paş şivên re derbas bû, le loup passa par-derrière le berger.

e) Ji pas, de derrière.

Dijmin ji pas çiyê derket, l'ennemi sortit de derrière la montagne.

/) Li pas, derrière (sans mouvement), cf. di pas ... de.

29) Pey (de pey, m., pied), après (avec mouvement).

Pey hev, l'un après l'autre.

Se rencontre souvent dans des verbes composés et locutions verbales.

Ex. : Pey wî hatin, ils l'ont suivi (pey hatin).Min da pey wî, je le poursuivis (dan pey).

30) Pês (de pêşî, f., face), devant (avec et sans mouvement).

Dans l'ensemble, l'emploi de pêş recouvre celui de ber (qv.). On

notera :

Pêş min de, di pêşiya min de, devant moi.

255

24) Nik, chez.

S'emploie comme cem (qv.). Il faut retenir l'expression nik dilê min,à mon avis (litt. : chez mon céur).

25) Nêzingî, nêzikî, près de.

26) Nola, cf. mîna.

27) Ort (du turc orta), parmi.Peu employé sinon dans quelques parlers de l'Ouest.

28) Pas (de paşî, f., dos), derrière, après. Employé surtout adver¬

bialement.

a) Derrière (avec mouvement).

Ez çûm pas xênî, j'allai derrière la maison.

b) Pas ve, en arrière.

c) Di pas ... de, derrière (sans mouvement).

Di pas xaniyê me de kaniyek heye, derrière notre maison, il y a unesource.

d) Di pas . . . re, par-derrière.

Gur di paş şivên re derbas bû, le loup passa par-derrière le berger.

e) Ji pas, de derrière.

Dijmin ji pas çiyê derket, l'ennemi sortit de derrière la montagne.

/) Li pas, derrière (sans mouvement), cf. di pas ... de.

29) Pey (de pey, m., pied), après (avec mouvement).

Pey hev, l'un après l'autre.

Se rencontre souvent dans des verbes composés et locutions verbales.

Ex. : Pey wî hatin, ils l'ont suivi (pey hatin).Min da pey wî, je le poursuivis (dan pey).

30) Pês (de pêşî, f., face), devant (avec et sans mouvement).

Dans l'ensemble, l'emploi de pêş recouvre celui de ber (qv.). On

notera :

Pêş min de, di pêşiya min de, devant moi.

255

Page 268: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Bêbextiya xwe pêş çavên min kir, il me révéla (il mit devant mes

yeux) sa trahison.Pêş ... ve, en échange de, en contrepartie.

31) Pêşber, en face.

Pêşberî hev, vis à vis (-î, contraction de li).

32) Pişt (de pişt, m., dos), derrière, après. Même emploi que pas (qy.).

a) Piştî nîvro, après midi.

Piştî ko, après que (pour le î de piştî, cf. ci-dessus, (21), Rem.).

b) Di pişt ... de, derrière (sans mouvement).

Gundê me di pişt çiyê de ye, notre village est derrière la montagne.

c) Di pişt ... re, après, derrière.

Ez di pişt te re derbas bûm, je suis passé après toi.(Di) pişt re, après, ensuite.

d) Di pişt ... ve, même sens.

Ezê, di pişt xwe ve, jin û zarok bihêlim, je laisserai après moi femmeet enfants.

e) Ji pişt, de derrière.

/) Li pişt, derrière (avec mouvement).

33) Raber, vers (avec mouvement d'élévation).

Destê xwe raberî Xwedê kim, je tends les bras vers Dieu (chansonpopulaire).

34) Raser, au-dessus de.

Mizgeft raserî gund e, la mosquée est au-dessus (domine le) du village(-î contraction de li).

35) Rex (de rex, m., côté), auprès de, à côté.

Were rex min rûne, viens t' asseoir à côté de moi.Rex hev, côte à côte.

36) Rexme, malgré (de l'arabe Léj). Peu usité.

256

Bêbextiya xwe pêş çavên min kir, il me révéla (il mit devant mes

yeux) sa trahison.Pêş ... ve, en échange de, en contrepartie.

31) Pêşber, en face.

Pêşberî hev, vis à vis (-î, contraction de li).

32) Pişt (de pişt, m., dos), derrière, après. Même emploi que pas (qy.).

a) Piştî nîvro, après midi.

Piştî ko, après que (pour le î de piştî, cf. ci-dessus, (21), Rem.).

b) Di pişt ... de, derrière (sans mouvement).

Gundê me di pişt çiyê de ye, notre village est derrière la montagne.

c) Di pişt ... re, après, derrière.

Ez di pişt te re derbas bûm, je suis passé après toi.(Di) pişt re, après, ensuite.

d) Di pişt ... ve, même sens.

Ezê, di pişt xwe ve, jin û zarok bihêlim, je laisserai après moi femmeet enfants.

e) Ji pişt, de derrière.

/) Li pişt, derrière (avec mouvement).

33) Raber, vers (avec mouvement d'élévation).

Destê xwe raberî Xwedê kim, je tends les bras vers Dieu (chansonpopulaire).

34) Raser, au-dessus de.

Mizgeft raserî gund e, la mosquée est au-dessus (domine le) du village(-î contraction de li).

35) Rex (de rex, m., côté), auprès de, à côté.

Were rex min rûne, viens t' asseoir à côté de moi.Rex hev, côte à côte.

36) Rexme, malgré (de l'arabe Léj). Peu usité.

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Page 269: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

37) Ser (de serî, m., tête), sur, pour.

a) Vê kitêbê dêne ser masê, pose ce livre sur la table. '

Ser wan, pour eux.

b) Bi ser ... de, sur (avec mouvement).

Av bi ser wî de rijand, il versa de l'eau sur lui.

c) Bi ser ... ve, à.

Bi ser ... ve zêde kirin, ajouter à.

d) Di ser ... re, par-dessus, au-dessus de (avec ou sans mouvement).

Xaniyên wan di ser hev re ne, leurs appartements sont l'un au-dessus

de l'autre.Kevir di ser dîwêr re avêt, il a lancé la pierre par-dessus le mur.Daran di ser xwe re mebire, ne coupe pas les arbres au-dessus de toi

(proverbe : ne t'attaque pas à qui te protège, à plus grand que toi).

e) Ji ser, de dessus.

Rojnameji ser kirsiyê rakir, il a ôté le journal de la chaise.

/) Li ser, sur, au sujet de, vers, à la suite de.

Min kitêbek li ser Êzîdiyan nivîsand, j'ai écrit un hvre sur les Yezidis.Li ser vê qerarê, à la suite de cette décision.

g) Li ser ... ve, en direction de, à.

Li ser kebab ve çû, li ser dexdexana keran ve bû, il s'était dirigé versle rôti, il arriva à la ferrade des ânes (proverbe).

38) Şo, pour (cf. 60).

39) Şûn (de §ûn, f., endroit, place).

Li şûna wî, au lieu de lui, à sa place.Li şûna ko, au heu de (que).

40) Ta, heta, hetanî, heyanî (de l'arabe {Jj>), jusqu'à.

Em çûne heta gund, nous sommes allés jusqu'au village.Heyanî vê rojê, jusqu'à ce jour.Ta bi şevê, jusqu'à la nuit.Heta dawiyê, et cetera (jusqu'à la fin).

257

37) Ser (de serî, m., tête), sur, pour.

a) Vê kitêbê dêne ser masê, pose ce livre sur la table. '

Ser wan, pour eux.

b) Bi ser ... de, sur (avec mouvement).

Av bi ser wî de rijand, il versa de l'eau sur lui.

c) Bi ser ... ve, à.

Bi ser ... ve zêde kirin, ajouter à.

d) Di ser ... re, par-dessus, au-dessus de (avec ou sans mouvement).

Xaniyên wan di ser hev re ne, leurs appartements sont l'un au-dessus

de l'autre.Kevir di ser dîwêr re avêt, il a lancé la pierre par-dessus le mur.Daran di ser xwe re mebire, ne coupe pas les arbres au-dessus de toi

(proverbe : ne t'attaque pas à qui te protège, à plus grand que toi).

e) Ji ser, de dessus.

Rojnameji ser kirsiyê rakir, il a ôté le journal de la chaise.

/) Li ser, sur, au sujet de, vers, à la suite de.

Min kitêbek li ser Êzîdiyan nivîsand, j'ai écrit un hvre sur les Yezidis.Li ser vê qerarê, à la suite de cette décision.

g) Li ser ... ve, en direction de, à.

Li ser kebab ve çû, li ser dexdexana keran ve bû, il s'était dirigé versle rôti, il arriva à la ferrade des ânes (proverbe).

38) Şo, pour (cf. 60).

39) Şûn (de §ûn, f., endroit, place).

Li şûna wî, au lieu de lui, à sa place.Li şûna ko, au heu de (que).

40) Ta, heta, hetanî, heyanî (de l'arabe {Jj>), jusqu'à.

Em çûne heta gund, nous sommes allés jusqu'au village.Heyanî vê rojê, jusqu'à ce jour.Ta bi şevê, jusqu'à la nuit.Heta dawiyê, et cetera (jusqu'à la fin).

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Page 270: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Heta li mirinê, çav li kirinê, jusqu'à la mort, pense à agir (htt. :

aie l'kil sur l'action (proverbe).

41) Tev, tevî (tev bi), ensemble, avec (cf. 21, Rem.).

42) Têkil, têkilî (contraction de di êk li), parmi.

43) Wek, cf. par. 246.

44) (Ji) xeyna, (ji) xeynî (sans doute de l'arabe _^i-), outre, à part.

Proverbes. Gundê bê rez, konê bê pez, mirov dibêje ez û ez, hemî ne

tutişt e, village sans vigne, tente sans moutons, homme qui dit : « moiet moi », tout cela ne vaut rien.

Bi lavlavê mirov ji ber jina xwe nake der, ce n'est pas à force (par)de bonnes paroles que l'on (que l'homme) vient à bout de sa femme.

Berxê nêr li ber du moka ye, bon bélier vaut pour deux brebis.

Heçî li hespê hevalan siwar e, her î peyar e, à monter chevaux d'amis,on va toujours à pied.

258

Heta li mirinê, çav li kirinê, jusqu'à la mort, pense à agir (htt. :

aie l'kil sur l'action (proverbe).

41) Tev, tevî (tev bi), ensemble, avec (cf. 21, Rem.).

42) Têkil, têkilî (contraction de di êk li), parmi.

43) Wek, cf. par. 246.

44) (Ji) xeyna, (ji) xeynî (sans doute de l'arabe _^i-), outre, à part.

Proverbes. Gundê bê rez, konê bê pez, mirov dibêje ez û ez, hemî ne

tutişt e, village sans vigne, tente sans moutons, homme qui dit : « moiet moi », tout cela ne vaut rien.

Bi lavlavê mirov ji ber jina xwe nake der, ce n'est pas à force (par)de bonnes paroles que l'on (que l'homme) vient à bout de sa femme.

Berxê nêr li ber du moka ye, bon bélier vaut pour deux brebis.

Heçî li hespê hevalan siwar e, her î peyar e, à monter chevaux d'amis,on va toujours à pied.

258

Page 271: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XXIII. ADVERBES CONJONCTIONS INTERJECTIONS

I. Les adverbes

254. Tout adjectif qualificatif est susceptible de s'employer adverbiale¬

ment sans subir de modification dans sa forme.

Ex. : Ez xweş dizanim, je sais bien.Kin birîn, couper court.Ter xwarin, manger à sa suffisance (ter, rassasié).

Des suffixes affectant des adjectifs ou des noms peuvent intervenirpour la formation des adverbes. Leur emploi est assez limité. Ce sont :

-ane :

Kurdane, à la kurde.Delîrane, courageusement.

-e :

-kî

-ni

-tir

Nêzike, approximativement (nêzik, proche).

Mêvankî, en quahté d'hôte.Nivîskî, par écrit.Nîvrokî, à midi.Evarkî, le soir.

Kutanî, bref, enfin (kuta, final).

Sibetir, après-demain (sibe, demain).Pirtir, davantage.

On rangera dans une troisième catégorie, d'une part, les adverbes«héréditaires» et, d'autre part, les adverbes résultant de l'emploi

259

XXIII. ADVERBES CONJONCTIONS INTERJECTIONS

I. Les adverbes

254. Tout adjectif qualificatif est susceptible de s'employer adverbiale¬

ment sans subir de modification dans sa forme.

Ex. : Ez xweş dizanim, je sais bien.Kin birîn, couper court.Ter xwarin, manger à sa suffisance (ter, rassasié).

Des suffixes affectant des adjectifs ou des noms peuvent intervenirpour la formation des adverbes. Leur emploi est assez limité. Ce sont :

-ane :

Kurdane, à la kurde.Delîrane, courageusement.

-e :

-kî

-ni

-tir

Nêzike, approximativement (nêzik, proche).

Mêvankî, en quahté d'hôte.Nivîskî, par écrit.Nîvrokî, à midi.Evarkî, le soir.

Kutanî, bref, enfin (kuta, final).

Sibetir, après-demain (sibe, demain).Pirtir, davantage.

On rangera dans une troisième catégorie, d'une part, les adverbes«héréditaires» et, d'autre part, les adverbes résultant de l'emploi

259

Page 272: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

particulier de certains éléments du discours ou encore de la com¬

position de plusieurs mots.

Ex. : Gelo, est-ce que (vocatif de gel, groupe) ?

Birast, vraiment (préposition bi + rast, droit, vrai).Berepaş, à reculons, sens devant derrière (ber, face -f- e

euphonique -+- pas, derrière).Serdawiyê, enfin, ensuite (prép. ser -f- c. o. de dawî, fin, suite).

Remarque. L'emploi du cas oblique dans un sens circonstanciel contribueégalement à donner une acceptation adverbiale à certains substantifs.

Ex. : Sibehê, au matin (sibeh, t., matin).Oarina, parfois (car, f., fois).Carekê, une fois.Rojekê, un jour (roj, f., jour).Şevekê, une nuit (sev, f., nuit).

A l'inverse, dans des cas au demeurant assez rares, l'omission du cas oblique,alors que son emploi serait normalement de règle, conduit au même résultat.

Ex. : Ez diçim mal, je vais à la maison.Li mal e, il est à la maison.

Dans ces deux exemples, mal devrait recevoir la flexion -ê propre au féminin;l'absence de celle-ci permet de conclure à l'emploi adverbial du substantif. Lamême remarque s'applique aux locutions adverbiales du type bi dizî et bi rastîcitées quelques lignes plus loin.

Enfin, des locutions adverbiales sont usitées.

Ex. : Bi dizî, secrètement, à la dérobée.Bi rastî, vraiment, en vérité.Pir û hindik, peu ou prou, plus ou moins, à peu près.

Bivê nevê, bon gré mal gré, nécessairement, sans doute.Bi roj; bi şev, de jour; de nuit.Roj bi roj, de jour en jour.Şev û roj, nuit et jour.Roj pê de, au jour le jour.Di vê navê de, sur ces entrefaites, entretemps.

Les principaux adverbes et locutions adverbiales sont énumérésdans les paragraphes suivants sans distinction de leurs catégoriesmorphologiques .

260

particulier de certains éléments du discours ou encore de la com¬

position de plusieurs mots.

Ex. : Gelo, est-ce que (vocatif de gel, groupe) ?

Birast, vraiment (préposition bi + rast, droit, vrai).Berepaş, à reculons, sens devant derrière (ber, face -f- e

euphonique -+- pas, derrière).Serdawiyê, enfin, ensuite (prép. ser -f- c. o. de dawî, fin, suite).

Remarque. L'emploi du cas oblique dans un sens circonstanciel contribueégalement à donner une acceptation adverbiale à certains substantifs.

Ex. : Sibehê, au matin (sibeh, t., matin).Oarina, parfois (car, f., fois).Carekê, une fois.Rojekê, un jour (roj, f., jour).Şevekê, une nuit (sev, f., nuit).

A l'inverse, dans des cas au demeurant assez rares, l'omission du cas oblique,alors que son emploi serait normalement de règle, conduit au même résultat.

Ex. : Ez diçim mal, je vais à la maison.Li mal e, il est à la maison.

Dans ces deux exemples, mal devrait recevoir la flexion -ê propre au féminin;l'absence de celle-ci permet de conclure à l'emploi adverbial du substantif. Lamême remarque s'applique aux locutions adverbiales du type bi dizî et bi rastîcitées quelques lignes plus loin.

Enfin, des locutions adverbiales sont usitées.

Ex. : Bi dizî, secrètement, à la dérobée.Bi rastî, vraiment, en vérité.Pir û hindik, peu ou prou, plus ou moins, à peu près.

Bivê nevê, bon gré mal gré, nécessairement, sans doute.Bi roj; bi şev, de jour; de nuit.Roj bi roj, de jour en jour.Şev û roj, nuit et jour.Roj pê de, au jour le jour.Di vê navê de, sur ces entrefaites, entretemps.

Les principaux adverbes et locutions adverbiales sont énumérésdans les paragraphes suivants sans distinction de leurs catégoriesmorphologiques .

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Page 273: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

255. Adverbes de manière.

Axiş, heureusement.Bêtir, mieux, d'avantage.Bi dizî, secrètement, à la dérobée.

Birast, bi rastî, vraiment.Bivê nevê, bon gré mal gré.Çêtir, mieux.Çilo, çito, comment, comme, ainsi.Dirêjkî, en longueur.Devdevkî, à plat ventre.Eseh, vraiment (ar. *=^J).

Halo, hole, ainsi, donc, alors.Hema, hema, presque.Herwekî, comme.

Ex. : Herwekî me got, comme nous avons dit.Hevtone, ainsi.Hêdî, hidî, lentement, doucement.Hêdî hêdî, tout doucement.Hole, ainsi.Ji dil, sincèrement.Jor û jêr, dans l'ensemble (htt. : en haut et en bas).

Kereker, secrètement, incognito.Lez : bi lez, bi lez û bez, vite, rapidement, promptement.Nêzike, approximativement.Qenc, bien.Rind, bien.Ûha, ûlo, wanî, welê, welo, wilo, wiha, wisa, ainsi, comme ceci, comme

cela. Peut s'employer à la manière d'un adjectif indéfini.Ex. : Bi awakî welê, d'une telle manière.

Wer, werge, ainsi.Wisan, ainsi.

256. Adverbes de quantité et de nombre.

Ancax, seulement (du turc ancak).Balo, au moins, si du moins.

261

255. Adverbes de manière.

Axiş, heureusement.Bêtir, mieux, d'avantage.Bi dizî, secrètement, à la dérobée.

Birast, bi rastî, vraiment.Bivê nevê, bon gré mal gré.Çêtir, mieux.Çilo, çito, comment, comme, ainsi.Dirêjkî, en longueur.Devdevkî, à plat ventre.Eseh, vraiment (ar. *=^J).

Halo, hole, ainsi, donc, alors.Hema, hema, presque.Herwekî, comme.

Ex. : Herwekî me got, comme nous avons dit.Hevtone, ainsi.Hêdî, hidî, lentement, doucement.Hêdî hêdî, tout doucement.Hole, ainsi.Ji dil, sincèrement.Jor û jêr, dans l'ensemble (htt. : en haut et en bas).

Kereker, secrètement, incognito.Lez : bi lez, bi lez û bez, vite, rapidement, promptement.Nêzike, approximativement.Qenc, bien.Rind, bien.Ûha, ûlo, wanî, welê, welo, wilo, wiha, wisa, ainsi, comme ceci, comme

cela. Peut s'employer à la manière d'un adjectif indéfini.Ex. : Bi awakî welê, d'une telle manière.

Wer, werge, ainsi.Wisan, ainsi.

256. Adverbes de quantité et de nombre.

Ancax, seulement (du turc ancak).Balo, au moins, si du moins.

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Page 274: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Beraber, autant, plus.Ex. : Du beraber, deux fois autant, deux fois plus.

Bes, assez.

Ex. : Besî min e, j'en ai assez (-î pour li).Bêdira, assez, effectivement.Bêtir, bihtir, davantage, plus, plus que.

Ex. : Bêtirî wan, plus qu'eux (-î pour ji).

Remarque. Bêtirî wan peut aussi signifier « la plupart d'entre eux ».

Bi temamî, complètement, tout à fait.Bitenê, seulement.Çend, bi çendî, autant.Çiko, autant que (contraction de çiqas ko).

Çiqas, çiqedr, combien.Çiqas ... ewçend (ewqas) ..., autant ... autant ...Evende, evhinde, ewçend, ewende, ewqas, tant, autant.Gelek, beaucoup, très.

Bi gelekî, trop.Gişkî, au total, en gros, à peu près.

Hefqas, cf. ewqas.

Herçend ... ewçend ..., autant ... autant ...Ex. : Herçend mirov nezan e, xwe ewçend zana dihesibîne (H.),

autant on est ignorant, autant on se croit savant.Heçî, herçî, tant, pour autant (que).Hin ... û hin jî ..., autant ... autant ...Hinde, tant, autant.Hindek, hindik, hinek, peu, un peu.Kêm, peu, moins; kêmtir, moins.

Ex. : Ma ew kêmtirî wan e ? Est-il donc moins qu'eux (-î pourji) ?

Kêm û zêde, plus ou moins, à peu près.

Kutanî, bref, enfin.Nîvanî, par moitié.Qas, bi qasî, autant que.

Qene, au moins, du moins.Piçkok, un peu.Pir, beaucoup.

262

Beraber, autant, plus.Ex. : Du beraber, deux fois autant, deux fois plus.

Bes, assez.

Ex. : Besî min e, j'en ai assez (-î pour li).Bêdira, assez, effectivement.Bêtir, bihtir, davantage, plus, plus que.

Ex. : Bêtirî wan, plus qu'eux (-î pour ji).

Remarque. Bêtirî wan peut aussi signifier « la plupart d'entre eux ».

Bi temamî, complètement, tout à fait.Bitenê, seulement.Çend, bi çendî, autant.Çiko, autant que (contraction de çiqas ko).

Çiqas, çiqedr, combien.Çiqas ... ewçend (ewqas) ..., autant ... autant ...Evende, evhinde, ewçend, ewende, ewqas, tant, autant.Gelek, beaucoup, très.

Bi gelekî, trop.Gişkî, au total, en gros, à peu près.

Hefqas, cf. ewqas.

Herçend ... ewçend ..., autant ... autant ...Ex. : Herçend mirov nezan e, xwe ewçend zana dihesibîne (H.),

autant on est ignorant, autant on se croit savant.Heçî, herçî, tant, pour autant (que).Hin ... û hin jî ..., autant ... autant ...Hinde, tant, autant.Hindek, hindik, hinek, peu, un peu.Kêm, peu, moins; kêmtir, moins.

Ex. : Ma ew kêmtirî wan e ? Est-il donc moins qu'eux (-î pourji) ?

Kêm û zêde, plus ou moins, à peu près.

Kutanî, bref, enfin.Nîvanî, par moitié.Qas, bi qasî, autant que.

Qene, au moins, du moins.Piçkok, un peu.Pir, beaucoup.

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Page 275: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Pir û hindik, peu ou prou, plus ou moins, à peu près.

Pirtir, davantage, plus.Ex. : Pirtirî du hezar dinar, plus de deux mille dinars (-î contrac¬

tion de ji).Sif, seulement.Tenê, tinê, bi tenê, seulement.Teqe, au moins, du moins.Xulase, bref, en résumé (de l'arabe i^)U.).Zehf, beaucoup, très.Zeyde, zêde, zêdetir, plus, trop, davantage.Zihar, au moins, du moins.Zor, beaucoup, très.

257. Adverbes de lieu et de direction.

AU (m., côté) : Ji vî alî ve ... ûji wî alî ve, de ce côté ... de l'au¬

tre; d'une part ... d'autre part.Bala, en haut.Balorkî, en roulant vers le bas.

Banî, cf. bala.Beraber, vis à vis.Berbijêr, en descendant, vers le bas, en bas.

Berbijor, en montant, vers le haut, en haut.Berepaş, à reculons, sens devant derrière.Berve, en avant.Der, hors, en dehors de.

Ex. : Eşkere ye ko ev ji qeyda gelemper der e (H.), il est évidentque ceci est en dehors de la règle générale.

Ji adetê der, inhabituel.Derve, ji derve, dehors.Dur, loin, au loin.

Ex. : Bi dur ketin, s'éloigner.Dur û dirêj, en long et en large.Ji dur ve, de loin.

Eve, voici.Ex. : Eve gundê min ou gundê min eve, voici mon village.

263

Pir û hindik, peu ou prou, plus ou moins, à peu près.

Pirtir, davantage, plus.Ex. : Pirtirî du hezar dinar, plus de deux mille dinars (-î contrac¬

tion de ji).Sif, seulement.Tenê, tinê, bi tenê, seulement.Teqe, au moins, du moins.Xulase, bref, en résumé (de l'arabe i^)U.).Zehf, beaucoup, très.Zeyde, zêde, zêdetir, plus, trop, davantage.Zihar, au moins, du moins.Zor, beaucoup, très.

257. Adverbes de lieu et de direction.

AU (m., côté) : Ji vî alî ve ... ûji wî alî ve, de ce côté ... de l'au¬

tre; d'une part ... d'autre part.Bala, en haut.Balorkî, en roulant vers le bas.

Banî, cf. bala.Beraber, vis à vis.Berbijêr, en descendant, vers le bas, en bas.

Berbijor, en montant, vers le haut, en haut.Berepaş, à reculons, sens devant derrière.Berve, en avant.Der, hors, en dehors de.

Ex. : Eşkere ye ko ev ji qeyda gelemper der e (H.), il est évidentque ceci est en dehors de la règle générale.

Ji adetê der, inhabituel.Derve, ji derve, dehors.Dur, loin, au loin.

Ex. : Bi dur ketin, s'éloigner.Dur û dirêj, en long et en large.Ji dur ve, de loin.

Eve, voici.Ex. : Eve gundê min ou gundê min eve, voici mon village.

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Page 276: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ewe, voilà.Hindir, hindur, hundir, à l'intérieur.Herde, là.Hi/r, li hir, ici.Jêr, en bas.

Jor, en haut.Mal, li mal, à la maison.Mil (m., côté) : ji mile din, d'autre part.Nêzik, nêzing, nizik, près.

Paşve, en arrière.Pêşve, en avant.Pêlepaş, à reculons, en arrière.Rexkî, rexrexkî, de côté.Serbijêr, cf. berbijêr.Serbijor, cf. berbijor.Va, vaya, vaye, veye, veha, voici.Vir, vira, li vir, ici (avec ou sans mouvement).We, voilà.Wir, wira, li wir, là (avec ou sans mouvement).

258. Adverbes de temps.

Berê, autrefois, avant.Bitirpêr, il y a trois jours.Car (s.f., fois) donne les adverbes suivants :

Carcaran, ji carcaran, parfois.Cardin, une autre fois, encore.Carekê, une fois.Carina, parfois.Hercar, chaque fois, constamment.

Bîstekê, un instant.Cihde, immédiatement, tout de suite.Da, comme, alors.Dawî, dawiyê, ensuite, après, enfin.Dihî, do, duh, duhî, hier.

Do ne pêr, récemment (cf. pêr).

264

Ewe, voilà.Hindir, hindur, hundir, à l'intérieur.Herde, là.Hi/r, li hir, ici.Jêr, en bas.

Jor, en haut.Mal, li mal, à la maison.Mil (m., côté) : ji mile din, d'autre part.Nêzik, nêzing, nizik, près.

Paşve, en arrière.Pêşve, en avant.Pêlepaş, à reculons, en arrière.Rexkî, rexrexkî, de côté.Serbijêr, cf. berbijêr.Serbijor, cf. berbijor.Va, vaya, vaye, veye, veha, voici.Vir, vira, li vir, ici (avec ou sans mouvement).We, voilà.Wir, wira, li wir, là (avec ou sans mouvement).

258. Adverbes de temps.

Berê, autrefois, avant.Bitirpêr, il y a trois jours.Car (s.f., fois) donne les adverbes suivants :

Carcaran, ji carcaran, parfois.Cardin, une autre fois, encore.Carekê, une fois.Carina, parfois.Hercar, chaque fois, constamment.

Bîstekê, un instant.Cihde, immédiatement, tout de suite.Da, comme, alors.Dawî, dawiyê, ensuite, après, enfin.Dihî, do, duh, duhî, hier.

Do ne pêr, récemment (cf. pêr).

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Page 277: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Dîsa, dîsan, de nouveau, encore.Dû, dure, ensuite, après.

Dûnîro, après-midi.Êdî, plus, désormais ; employé avec la négation, êdî prend le sens de

:ne ... plus».Êvarkî, le soir.Gav (f., instant) :

Vê gavé, maintenant.Wê gavé, alors.Gavekê, une fois.Gavina, gavgavina, parfois, de temps en temps.

Geh ... geh ..., tantôt ... tantôt ...Halo, hèle, alors, donc.Hem . . . hem, him . . . him, en même temps, à la fois, tout en.

Ex. : Mecbûr bûn hem bi rê ve herin, hem §er bikin (H.), ils étaientobligés à la fois de continuer leur route et de combattre.

Hema, heman, aussitôt, de suite, bientôt.Her, toujours.

Her û her, continuellement.Hergav, toujours, constamment.Hero, chaque jour, quotidiennement (contr. de her roj).Hew, jamais, du tout, ne plus.

Ex. : Ez hew dixwim, je ne mange plus.Hey, cf. hema.

Hêj, hê, hîn, hîna, encore, toujours.Hindî, hingaft, hingê, hinganî, hingavî, alors.îcar, încar, cette fois-ci.îro, îroro, aujourd'hui.îsal, cette année.

îşev, cette nuit.Jêlî, depuis.Jû paşî, jû pê ve, désormais.Kotek, à peine, tout juste, de justesse.

Ex. : Min kotek nan xwar û ez rabûm, je pris à peine le tempsde manger et me levai.

Niho, niha, noke, nika, maintenant, à présent.

265

Dîsa, dîsan, de nouveau, encore.Dû, dure, ensuite, après.

Dûnîro, après-midi.Êdî, plus, désormais ; employé avec la négation, êdî prend le sens de

:ne ... plus».Êvarkî, le soir.Gav (f., instant) :

Vê gavé, maintenant.Wê gavé, alors.Gavekê, une fois.Gavina, gavgavina, parfois, de temps en temps.

Geh ... geh ..., tantôt ... tantôt ...Halo, hèle, alors, donc.Hem . . . hem, him . . . him, en même temps, à la fois, tout en.

Ex. : Mecbûr bûn hem bi rê ve herin, hem §er bikin (H.), ils étaientobligés à la fois de continuer leur route et de combattre.

Hema, heman, aussitôt, de suite, bientôt.Her, toujours.

Her û her, continuellement.Hergav, toujours, constamment.Hero, chaque jour, quotidiennement (contr. de her roj).Hew, jamais, du tout, ne plus.

Ex. : Ez hew dixwim, je ne mange plus.Hey, cf. hema.

Hêj, hê, hîn, hîna, encore, toujours.Hindî, hingaft, hingê, hinganî, hingavî, alors.îcar, încar, cette fois-ci.îro, îroro, aujourd'hui.îsal, cette année.

îşev, cette nuit.Jêlî, depuis.Jû paşî, jû pê ve, désormais.Kotek, à peine, tout juste, de justesse.

Ex. : Min kotek nan xwar û ez rabûm, je pris à peine le tempsde manger et me levai.

Niho, niha, noke, nika, maintenant, à présent.

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Page 278: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ji niho û pê de, désormais, dorénavant.Nişk (f., moment) : Ji nişkekê ve, soudain.Nîvrokî, a midi.Nû, nouvellement.

Ji nû ve, de nouveau.Par, l'an dernier, antan.Paşê, paşkê, paşkî, paştir, après, ensuite, ultérieurement, enfin.Pêde, sans cesse, continuellement, sans interruption.

Ex. : Ji sibehê pêde, depuis le matin sans discontinuer.Salé pêde, toute l'année.

Pêr, avant-hier.Pêrar, il y a deux ans.

Piştre, di pişt re, ensuite.Roj bi roj, de jour en jour, au jour le jour.Serdawiyê, enfin, finalement.Sibe, demain.Sibehê, au matin.Sibetir, après-demain.

Sibetira dî, dans trois jours.Şevtir, l'autre nuit.

Şevtira dî, il y a trois nuits.Tim, toujours.

Tim û tim, sans cesse, sans arrêt.Ve, va, alors.Vêca, vêga, alors.Zînhar, jamais.Zû, zûka, tôt, vite.

Ex. : Tu zû hatî, tu es venu tôt.Zû hère, va vite.

259. Adverbes d'affirmation et optatifs.

Belê, oui.Bi carekê, tout à fait.Bixwe, d'ailleurs.Bêşik, sans doute.

266

Ji niho û pê de, désormais, dorénavant.Nişk (f., moment) : Ji nişkekê ve, soudain.Nîvrokî, a midi.Nû, nouvellement.

Ji nû ve, de nouveau.Par, l'an dernier, antan.Paşê, paşkê, paşkî, paştir, après, ensuite, ultérieurement, enfin.Pêde, sans cesse, continuellement, sans interruption.

Ex. : Ji sibehê pêde, depuis le matin sans discontinuer.Salé pêde, toute l'année.

Pêr, avant-hier.Pêrar, il y a deux ans.

Piştre, di pişt re, ensuite.Roj bi roj, de jour en jour, au jour le jour.Serdawiyê, enfin, finalement.Sibe, demain.Sibehê, au matin.Sibetir, après-demain.

Sibetira dî, dans trois jours.Şevtir, l'autre nuit.

Şevtira dî, il y a trois nuits.Tim, toujours.

Tim û tim, sans cesse, sans arrêt.Ve, va, alors.Vêca, vêga, alors.Zînhar, jamais.Zû, zûka, tôt, vite.

Ex. : Tu zû hatî, tu es venu tôt.Zû hère, va vite.

259. Adverbes d'affirmation et optatifs.

Belê, oui.Bi carekê, tout à fait.Bixwe, d'ailleurs.Bêşik, sans doute.

266

Page 279: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ere, oui. '- V '>

Haşa, à Dieu ne plaise.He, donc.Ile, nécessairement.îşela, şale, s'il plaît à Dieu (arabe «us'UUl).

Ji xwe, naturellement, évidemment.Jî, aussi, même.

Ex. : Ez jî, ez pê dizanim, moi aussi, je le sais.

Di nav xelkê de jî, même au milieu des gens.

Naxwe, nexwe, d'ailleurs, sans doute.Nemaze, surtout, particuhèrement.Nexasim, cf. nemaze.

Tev, tef, tout à fait.Xasxa, xesma, surtout.

260. Adverbes de négation.

L'emploi des adverbes de négation me, na, ne, ni est étudié au par.182.

Ne ... ne, ni ... ni, ci ... ci, ni ... ni ...Ex. : Me tiştek ne dît, ne jî bihîst, nous n'avons rienvu ni entendu.

Ve gayê min li garanê ye, ne galgala nanê gavên dikim, ni monbtuf n'est dans le troupeau, ni je ne parle du pain (que

mange) le bouvier (proverbe).Ew zaroyên ha ci kesb ci kar nînin (H.), ces gars-là n'ont nimétier ni travail.

Nema, ne plus.Ex. : Nema tê, il ne viendra plus.

Mîşo nema dixebite, Mîşo ne travaille plus.Ji wê rojê, Hawar nema derket (H.), depuis ce jour-là, Hawar(revue kurde) cessa de paraître.

No, non.Qet, jamais, pas du tout (s'emploie avec la négation).

Qet mebe, au moins.Tewi, cf. qet.

Tucar, tucara, jamais.

267

Ere, oui. '- V '>

Haşa, à Dieu ne plaise.He, donc.Ile, nécessairement.îşela, şale, s'il plaît à Dieu (arabe «us'UUl).

Ji xwe, naturellement, évidemment.Jî, aussi, même.

Ex. : Ez jî, ez pê dizanim, moi aussi, je le sais.

Di nav xelkê de jî, même au milieu des gens.

Naxwe, nexwe, d'ailleurs, sans doute.Nemaze, surtout, particuhèrement.Nexasim, cf. nemaze.

Tev, tef, tout à fait.Xasxa, xesma, surtout.

260. Adverbes de négation.

L'emploi des adverbes de négation me, na, ne, ni est étudié au par.182.

Ne ... ne, ni ... ni, ci ... ci, ni ... ni ...Ex. : Me tiştek ne dît, ne jî bihîst, nous n'avons rienvu ni entendu.

Ve gayê min li garanê ye, ne galgala nanê gavên dikim, ni monbtuf n'est dans le troupeau, ni je ne parle du pain (que

mange) le bouvier (proverbe).Ew zaroyên ha ci kesb ci kar nînin (H.), ces gars-là n'ont nimétier ni travail.

Nema, ne plus.Ex. : Nema tê, il ne viendra plus.

Mîşo nema dixebite, Mîşo ne travaille plus.Ji wê rojê, Hawar nema derket (H.), depuis ce jour-là, Hawar(revue kurde) cessa de paraître.

No, non.Qet, jamais, pas du tout (s'emploie avec la négation).

Qet mebe, au moins.Tewi, cf. qet.

Tucar, tucara, jamais.

267

Page 280: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Yekcar, tout à fait, complètement.

261. Adverbes d'interrogation, de supposi¬tion.

Belkî, belko, peut-être.Çawa, çawan ? Comment ?

Çilo, çitewr, çito, çitone ? Comment ?

Çima, çiman, cira, cire ? Pourquoi ?

Çiqas ? Combien ?

Gelo ? Est-ce que ?

Kano, kaşo, comme si, soi-disant.Kengê, kengî ? Quand ?

Kusan ? Comment ?

Kû, bi kû de, kû derê, bi kû ve, li kû ? Où ?

Ji kû ? D'où ?

Bi kû ve, où que :

Hon berê xwe bi kû ve bidinjî, ruyê Xwedê li we ye (H.), où que

vous alliez, la face de Dieu est tournée vers vous.Ev bajar li kû derê be, où que soit cette ville.

Lebê ? Plaît-il ?

Ma ? Est-ce que ? Est-ce donc que ? Rend aussi une idée d'interro¬gation conditionnelle.

Ex. : Ma ezjê ditirsim ? Est-ce que j'aurais peur de lui ?

Qey, peut-être.We heye, peut-être.

Proverbe. Kor çilo li Xwedê dinêre, Xwedê jî werge le dinêre, commel'aveugle voit Dieu, ainsi Dieu le voit.

268

Yekcar, tout à fait, complètement.

261. Adverbes d'interrogation, de supposi¬tion.

Belkî, belko, peut-être.Çawa, çawan ? Comment ?

Çilo, çitewr, çito, çitone ? Comment ?

Çima, çiman, cira, cire ? Pourquoi ?

Çiqas ? Combien ?

Gelo ? Est-ce que ?

Kano, kaşo, comme si, soi-disant.Kengê, kengî ? Quand ?

Kusan ? Comment ?

Kû, bi kû de, kû derê, bi kû ve, li kû ? Où ?

Ji kû ? D'où ?

Bi kû ve, où que :

Hon berê xwe bi kû ve bidinjî, ruyê Xwedê li we ye (H.), où que

vous alliez, la face de Dieu est tournée vers vous.Ev bajar li kû derê be, où que soit cette ville.

Lebê ? Plaît-il ?

Ma ? Est-ce que ? Est-ce donc que ? Rend aussi une idée d'interro¬gation conditionnelle.

Ex. : Ma ezjê ditirsim ? Est-ce que j'aurais peur de lui ?

Qey, peut-être.We heye, peut-être.

Proverbe. Kor çilo li Xwedê dinêre, Xwedê jî werge le dinêre, commel'aveugle voit Dieu, ainsi Dieu le voit.

268

Page 281: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XXIII

IL Conjonctions et interjections

Conjonctions

262. Elles se répartissent en conjonctions de coordination et con¬

jonctions de subordination. On constatera que plusieurs d'entre ellesont déjà été partiellement étudiées en même temps que les prépositionsou que les adverbes ; certains termes, en effet, entrent simultanémentdans les trois catégories en raison de la variété de leur emploi. Dansd'autres cas, la démarcation est souvent fort incertaine entre ces

divers éléments du discours.

263. Conjonctions de coordination.

An, ou.An ... an ..., ou ..., ou bien ...Ex. : An bike, melerize, an meke, melerize, agis sans trembler, ou

bien n'agis pas, et ne tremble pas (proverbe).

Ane, an ne, sinon.Ango, anî, car, donc, c'est-à-dire.Le, lêbelê, lêholê, mais, cependant, néanmoins, toutefois.Û, et.

Ex. : Ez û tu, moi et toi.Ew rabû û çû, il se leva et partit.Tu û vî halî ! Toi, dans cet état !

Ya, yan, ou.Ya ..., ya ..., ou, ou bien.

264. Conjonctions de subordination.

Elles servent à introduire les propositions subordonnées de diffé¬rents types et se construisent, les unes avec l'indicatif, les autres avec

269

XXIII

IL Conjonctions et interjections

Conjonctions

262. Elles se répartissent en conjonctions de coordination et con¬

jonctions de subordination. On constatera que plusieurs d'entre ellesont déjà été partiellement étudiées en même temps que les prépositionsou que les adverbes ; certains termes, en effet, entrent simultanémentdans les trois catégories en raison de la variété de leur emploi. Dansd'autres cas, la démarcation est souvent fort incertaine entre ces

divers éléments du discours.

263. Conjonctions de coordination.

An, ou.An ... an ..., ou ..., ou bien ...Ex. : An bike, melerize, an meke, melerize, agis sans trembler, ou

bien n'agis pas, et ne tremble pas (proverbe).

Ane, an ne, sinon.Ango, anî, car, donc, c'est-à-dire.Le, lêbelê, lêholê, mais, cependant, néanmoins, toutefois.Û, et.

Ex. : Ez û tu, moi et toi.Ew rabû û çû, il se leva et partit.Tu û vî halî ! Toi, dans cet état !

Ya, yan, ou.Ya ..., ya ..., ou, ou bien.

264. Conjonctions de subordination.

Elles servent à introduire les propositions subordonnées de diffé¬rents types et se construisent, les unes avec l'indicatif, les autres avec

269

Page 282: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

le subjonctif ou le conditionnel. Beaucoup d'entre elles résultent de lacomposition d'éléments prépositionnels ou adverbiaux avec la con¬

jonction ko, que.

Berî ko, beriya ko, avant que (indicatif ou subjonctif selon la nuanceà rendre).

Bila, bira, que, même si, quitte à ce que ; sert à introduire l'impératifet le subjonctif.

Ex. : Bila bê, qu'il vienne.Bila be, soit.Bira rê be, bira dur be ; bira buhûr be, bira kûr be ; bira keç be,

bira pîr be ; bira avis be, bira bi derengî be, qu'il y ait unchemin, même s'il est long ; qu'il y ait un gué, même profond ;

qu'eUe soit vierge, quitte à ce qu'eUe soit vieille ; qu'elle soitenceinte, quitte à ce que le terme tarde (proverbe).

Bêî ko, sans que (subjonctif).Ca, da, cf. heta, ta.

Çawan, comme, quoique (indicatif et subjonctif).Çawan hebe, quoi qu'il en soit.

Çawan ko, ainsi que, car, parce que.Ci ... ci ..., soit ... soit ... (indicatif).

Ex. : Şêr şêr e, ci mê ye ci nêr e, un hon est un hon, soit femelle soitmâle (proverbe).

Ci gava, chaque fois que, aussi souvent que (indicatif).Çiko, çima, çima ko, çimko, çinko, car, parce que, puisque (indicatif).Çiqas ko, bi qasî ko, autant que, bien que (indicatif).Da ko, heta ko, hetanî ko, heyanî ko, ta ko, cf. heta ko, etc.De, accompagne parfois l'impératif et donne le sens adverbial de

« donc », « voire ».

Ex. : De bêje, dis donc, dis voire.Dema ko, lorsque (indicatif).Eger, heger, heke, si. L'emploi de cette conjonction est étudiée en

détail au par. 292.

Egerci, hegerci, bien que, quoique, même si (indicatif).Ex. : Egerci ez pîr bûme, dilê min hêj ciwan e, bien que j'aie vieilli,

mon cur reste jeune.Gava, lorsque, quand.

270

le subjonctif ou le conditionnel. Beaucoup d'entre elles résultent de lacomposition d'éléments prépositionnels ou adverbiaux avec la con¬

jonction ko, que.

Berî ko, beriya ko, avant que (indicatif ou subjonctif selon la nuanceà rendre).

Bila, bira, que, même si, quitte à ce que ; sert à introduire l'impératifet le subjonctif.

Ex. : Bila bê, qu'il vienne.Bila be, soit.Bira rê be, bira dur be ; bira buhûr be, bira kûr be ; bira keç be,

bira pîr be ; bira avis be, bira bi derengî be, qu'il y ait unchemin, même s'il est long ; qu'il y ait un gué, même profond ;

qu'eUe soit vierge, quitte à ce qu'eUe soit vieille ; qu'elle soitenceinte, quitte à ce que le terme tarde (proverbe).

Bêî ko, sans que (subjonctif).Ca, da, cf. heta, ta.

Çawan, comme, quoique (indicatif et subjonctif).Çawan hebe, quoi qu'il en soit.

Çawan ko, ainsi que, car, parce que.Ci ... ci ..., soit ... soit ... (indicatif).

Ex. : Şêr şêr e, ci mê ye ci nêr e, un hon est un hon, soit femelle soitmâle (proverbe).

Ci gava, chaque fois que, aussi souvent que (indicatif).Çiko, çima, çima ko, çimko, çinko, car, parce que, puisque (indicatif).Çiqas ko, bi qasî ko, autant que, bien que (indicatif).Da ko, heta ko, hetanî ko, heyanî ko, ta ko, cf. heta ko, etc.De, accompagne parfois l'impératif et donne le sens adverbial de

« donc », « voire ».

Ex. : De bêje, dis donc, dis voire.Dema ko, lorsque (indicatif).Eger, heger, heke, si. L'emploi de cette conjonction est étudiée en

détail au par. 292.

Egerci, hegerci, bien que, quoique, même si (indicatif).Ex. : Egerci ez pîr bûme, dilê min hêj ciwan e, bien que j'aie vieilli,

mon cur reste jeune.Gava, lorsque, quand.

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Page 283: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Gava çavê min le ket, ezecêbmayî main, lorsque je l'aperçus, jefus surpris.

Gelo, peut introduire des propositions interrogatives indirectes :

Ex. : Bizanin çav bidêrin û binêrin gelo xelk ci dibêjin (H.), sachez

attendre et voir ce que disent les gens.

Ha ..., ha ..., soit ..., soit ... ; qu'importe.Ex. : Ma ne xwîn e ? Ha ji dest, ha ji zend, n'est-ce donc pas du

sang ? Qu'importe qu'il vienne de la main ou du poignet(proverbe).Te daye avê, ha li congé ha hi li navê, tu t'es mis à l'eau,(qu'importe que ce) soit jusqu'aux genoux, soit jusqu'à lataille (proverbe).

Heçî, herçend, herçî, bien que, quoique, malgré que (indicatif),quant à.

Heçî ... heçî ..., que ... que ... (indicatif).Ex. : Heçî hat, heçî çû, qu'il aille ou qu'il vienne.

Heçko, comme, comme si.

Herwekî, comme, de même que, bien que, dès que.

Ex. : Herwekî ez wan dinasim, wisa (wiha) qedrê wan dizanim (H.),comme je les connais, je les estime.

Heta, da, heya, heyanî, hinda, ta; heta (da, etc.) ko, jusqu'à ce que,

tant que, pour, si bien que (indicatif), afin que (subjonctif).Ex. : Heta tu cehenemê nabînî, cenet bi te xweş nabî, tant que tu

n'auras pas vu l'enfer, le paradis ne sera pas (assez) bon pourtoi (proverbe).Carina cihê xwe ne diterikandin, heta ko em bi temamî nizingîwandibûn(H.), parfois ils n'abandonnaient pas leurs positions,si bien que nous arrivions jusque tout près d'eux.Heta ko baran dibare, em nikarin bikevin derve, tant qu'ilpleuvra, nous ne pourrons pas sortir.Di sûcên xelkê biborin, ta ko xelk di sûcên we biborin (H.),pardonnez leurs fautes aux autres (htt. : aux gens), afinqu'ils vous pardonnent les vôtres.

Ji ber ko, parce que (indicatif).Ji bona ko, pour que, afin que (subjonctif), parce que (indicatif).Ka, cf. bila.

271

Ex. : Gava çavê min le ket, ezecêbmayî main, lorsque je l'aperçus, jefus surpris.

Gelo, peut introduire des propositions interrogatives indirectes :

Ex. : Bizanin çav bidêrin û binêrin gelo xelk ci dibêjin (H.), sachez

attendre et voir ce que disent les gens.

Ha ..., ha ..., soit ..., soit ... ; qu'importe.Ex. : Ma ne xwîn e ? Ha ji dest, ha ji zend, n'est-ce donc pas du

sang ? Qu'importe qu'il vienne de la main ou du poignet(proverbe).Te daye avê, ha li congé ha hi li navê, tu t'es mis à l'eau,(qu'importe que ce) soit jusqu'aux genoux, soit jusqu'à lataille (proverbe).

Heçî, herçend, herçî, bien que, quoique, malgré que (indicatif),quant à.

Heçî ... heçî ..., que ... que ... (indicatif).Ex. : Heçî hat, heçî çû, qu'il aille ou qu'il vienne.

Heçko, comme, comme si.

Herwekî, comme, de même que, bien que, dès que.

Ex. : Herwekî ez wan dinasim, wisa (wiha) qedrê wan dizanim (H.),comme je les connais, je les estime.

Heta, da, heya, heyanî, hinda, ta; heta (da, etc.) ko, jusqu'à ce que,

tant que, pour, si bien que (indicatif), afin que (subjonctif).Ex. : Heta tu cehenemê nabînî, cenet bi te xweş nabî, tant que tu

n'auras pas vu l'enfer, le paradis ne sera pas (assez) bon pourtoi (proverbe).Carina cihê xwe ne diterikandin, heta ko em bi temamî nizingîwandibûn(H.), parfois ils n'abandonnaient pas leurs positions,si bien que nous arrivions jusque tout près d'eux.Heta ko baran dibare, em nikarin bikevin derve, tant qu'ilpleuvra, nous ne pourrons pas sortir.Di sûcên xelkê biborin, ta ko xelk di sûcên we biborin (H.),pardonnez leurs fautes aux autres (htt. : aux gens), afinqu'ils vous pardonnent les vôtres.

Ji ber ko, parce que (indicatif).Ji bona ko, pour que, afin que (subjonctif), parce que (indicatif).Ka, cf. bila.

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Page 284: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : De bêje ka em çawan bikin, dis voire comment il nous fautfaire.Ka vê kitêbê bîne, apporte ce livre.

Kengê, kenga ko, lorsque, quand.

Ko, que, pour, si.

a) Sert à introduire des propositions subordonnées. S'emploieselon les cas avec le subjonctif ou avec l'indicatif.

Ex. : Axê émir kir ko em bar bikin, l'agha a donné ordre que nouslevions le camp.Hêviya min heye ko tu vegerî, j'espère que tu reviendras.Ji şahiya ko em ji destên wan xelas bû bûn, ev roj ji me re

bû bû rojeke cejn û şahînetê (H.), de joie de (htt. : que) leuravoir échappé, ce jour était devenu pour nous un jour de fêteet de réjouissance.Divê em kar û barê xwe bikin ko em sibe zû bi rê kevin, nousdevons nous préparer pour partir tôt demain.Min dît ko çavên xwe li xelkê digerand, je vis qu'il examinaitles gens.

b) Entre dans la formation de nombreuses conjonctions com¬

posées comme : da ko, heta ko, ji ber ko, li şuna ko, etc. (qv.).

c) Sert à introduire le discours indirect.

Ex. : Mîşo gote min ko pismamê wî ji bajêr hat, Mîşo m'a dit queson cousin est venu de la ville.Ez bawer dikim ko ne welê ye, je crois que ce n'est pas ainsi.Ez bawer nakim ko welê be, je ne crois pas que ce soit ainsi.

d) Si. S'emploie de la même manière et dans le même sens que

e^rer, heke, etc. (cf. par. 292).

Ex. : Ko hat, ser seran û ser çavan, s'il vient, il sera le bienvenu.Ko te xerabiyek kir, qenciyekê li pey wê bike (H.), si tu as

commis une mauvaise action, rachète-la par une bonne.

Lew, lewma, lewra, lewre, parce que, comme, combien (indicatif).Ji lewre, c'est pourquoi.

Li şuna ko, au heu de (subjonctif).

272

Ex. : De bêje ka em çawan bikin, dis voire comment il nous fautfaire.Ka vê kitêbê bîne, apporte ce livre.

Kengê, kenga ko, lorsque, quand.

Ko, que, pour, si.

a) Sert à introduire des propositions subordonnées. S'emploieselon les cas avec le subjonctif ou avec l'indicatif.

Ex. : Axê émir kir ko em bar bikin, l'agha a donné ordre que nouslevions le camp.Hêviya min heye ko tu vegerî, j'espère que tu reviendras.Ji şahiya ko em ji destên wan xelas bû bûn, ev roj ji me re

bû bû rojeke cejn û şahînetê (H.), de joie de (htt. : que) leuravoir échappé, ce jour était devenu pour nous un jour de fêteet de réjouissance.Divê em kar û barê xwe bikin ko em sibe zû bi rê kevin, nousdevons nous préparer pour partir tôt demain.Min dît ko çavên xwe li xelkê digerand, je vis qu'il examinaitles gens.

b) Entre dans la formation de nombreuses conjonctions com¬

posées comme : da ko, heta ko, ji ber ko, li şuna ko, etc. (qv.).

c) Sert à introduire le discours indirect.

Ex. : Mîşo gote min ko pismamê wî ji bajêr hat, Mîşo m'a dit queson cousin est venu de la ville.Ez bawer dikim ko ne welê ye, je crois que ce n'est pas ainsi.Ez bawer nakim ko welê be, je ne crois pas que ce soit ainsi.

d) Si. S'emploie de la même manière et dans le même sens que

e^rer, heke, etc. (cf. par. 292).

Ex. : Ko hat, ser seran û ser çavan, s'il vient, il sera le bienvenu.Ko te xerabiyek kir, qenciyekê li pey wê bike (H.), si tu as

commis une mauvaise action, rachète-la par une bonne.

Lew, lewma, lewra, lewre, parce que, comme, combien (indicatif).Ji lewre, c'est pourquoi.

Li şuna ko, au heu de (subjonctif).

272

Page 285: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Madam, mafir, mafir ko, puisque, comme.Mafir ... qene ..., puisque ..., du moins ...

Pa, donc, car.Paşko, parce que, puisque (indicatif).Piştî ko, après que (indicatif).

Qey, que (pour introduire une proposition comportant une nuancede doute), comme si.

Ex. : Mirov dibêje qey hêsîrî bi wan şêrîn e (H.), on dirait que

l'esclavage leur est doux.Ta, cf. heta.

Tişbe, comme si.

Welê ko, ainsi que, de même que.

Wexta ko, lorsque.

Xwezî, plût à Dieu que ..., pourvu que ... (temps passés du sub¬

jonctif).

Interjections

265. On trouvera ci-après les interjections les plus courantes.

Aferîn, afirîn ! Bravo !

Ah! Ah\Ax, ay! expriment la douleur.

Z>e /Allons!Ex. : De hère lo ! Va donc !

Deh ! S'emploie pour exciter les animaux à la marche.

Ey! Ö, ho, oh!Gelî, ô, (voir par. 117, Rem. I).

Ex. : Gelî mirovino, ô hommes.

Ha ho ! Ha ha !

ffe/Hé!Herik ! Marque l'étonnement.Heyf! Hélas !

Heyfa wî ye, c'est dommage de lui.

273

Madam, mafir, mafir ko, puisque, comme.Mafir ... qene ..., puisque ..., du moins ...

Pa, donc, car.Paşko, parce que, puisque (indicatif).Piştî ko, après que (indicatif).

Qey, que (pour introduire une proposition comportant une nuancede doute), comme si.

Ex. : Mirov dibêje qey hêsîrî bi wan şêrîn e (H.), on dirait que

l'esclavage leur est doux.Ta, cf. heta.

Tişbe, comme si.

Welê ko, ainsi que, de même que.

Wexta ko, lorsque.

Xwezî, plût à Dieu que ..., pourvu que ... (temps passés du sub¬

jonctif).

Interjections

265. On trouvera ci-après les interjections les plus courantes.

Aferîn, afirîn ! Bravo !

Ah! Ah\Ax, ay! expriment la douleur.

Z>e /Allons!Ex. : De hère lo ! Va donc !

Deh ! S'emploie pour exciter les animaux à la marche.

Ey! Ö, ho, oh!Gelî, ô, (voir par. 117, Rem. I).

Ex. : Gelî mirovino, ô hommes.

Ha ho ! Ha ha !

ffe/Hé!Herik ! Marque l'étonnement.Heyf! Hélas !

Heyfa wî ye, c'est dommage de lui.

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Page 286: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Hê ! Peut servir à introduire le vocatif féminin.Ho ! Ho ! Peut servir à introduire le vocatif masculin.

Le, ô. Introduit le vocatif féminin.Ex. : Le keçê, ô jeune fille.

Le delalê, ô bien-aimée.

Lo, ô. Introduit le vocatif masculin.Ex. : Lo mirovo, ô homme.

Lo şivano, ô berger.

Malava ! Bravo !

Oh! Oh \

Pêk ! Marque la surprise.Pif! Fi !

Pix ! S'emploie pour effrayer un animal.

Tewtew ! Marque l'admiration.Tifû! FilWax! Weh! Marque la surprise.Wey ! Hélas !

Ex. : Wey li miné! Hélas de moi ! (fém.).Wey li mino! Malheur à moi ! (masc).

Ya, ô (ar. li).

Proverbes. Xwedê yar be, bila şûr dar be, que Dieu te soit favorableet que ton sabre soit de bois.

Hezar dost kêm in, dijminek pir e, c'est peu que mille amis, beaucoupqu'un ennemi.

Heyfa ciwaniyê, pîrî li pey e ; heyfa heyveronê, şevereş li pey e, hélas !

après la jeunesse vient la vieillesse, après le clair de lune, la nuitobscure.

Nan û pîvaz û nexweşî çavreşî ye, avoir du pain et des oignons et(parler de) maladie est folie.

274

Hê ! Peut servir à introduire le vocatif féminin.Ho ! Ho ! Peut servir à introduire le vocatif masculin.

Le, ô. Introduit le vocatif féminin.Ex. : Le keçê, ô jeune fille.

Le delalê, ô bien-aimée.

Lo, ô. Introduit le vocatif masculin.Ex. : Lo mirovo, ô homme.

Lo şivano, ô berger.

Malava ! Bravo !

Oh! Oh \

Pêk ! Marque la surprise.Pif! Fi !

Pix ! S'emploie pour effrayer un animal.

Tewtew ! Marque l'admiration.Tifû! FilWax! Weh! Marque la surprise.Wey ! Hélas !

Ex. : Wey li miné! Hélas de moi ! (fém.).Wey li mino! Malheur à moi ! (masc).

Ya, ô (ar. li).

Proverbes. Xwedê yar be, bila şûr dar be, que Dieu te soit favorableet que ton sabre soit de bois.

Hezar dost kêm in, dijminek pir e, c'est peu que mille amis, beaucoupqu'un ennemi.

Heyfa ciwaniyê, pîrî li pey e ; heyfa heyveronê, şevereş li pey e, hélas !

après la jeunesse vient la vieillesse, après le clair de lune, la nuitobscure.

Nan û pîvaz û nexweşî çavreşî ye, avoir du pain et des oignons et(parler de) maladie est folie.

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Page 287: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XXIV. COMPOSITION DES MOTS

I. Préfixes

266. Comme on l'a déjà vu à propos des verbes, locutions verbales,prépositions, adverbes, etc., le kurde fait grand usage de termescomposés. Cette tendance se retrouve en ce qui concerne les substantifset les adjectifs. Dans la vie actuelle de la langue, la formation, popu¬

laire et spontanée le plus souvent, savante et artificielle parfois, de

néologismes de ce genre constitue le moyen le plus courant pourexprimer les concepts introduits chaque jour par la civilisationmoderne. Un exemple déjà vénérable et particuhèrement frappantest fourni par « balafir », substantif féminin qui désigne l'avion etqui a fait son apparition de lui-même du jour où, pendant la guerrede 1914-18, les premières machines volantes se sont montrées dans

le ciel du Kurdistan. Balafir est composé de bala, « en haut» et defir(radical du verbe firîn, voler), « qui vole». En sont dérivés par la suitebalafirvan, aviateur, balafirvanî, aviation, balafirgeh, aérodrome, etc.

La composition des mots n'est régie par aucune règle stricte; elleobéit aux seules exigences de la clarté du sens et de l'euphonie.

267. Nature et composition des substantifset des adjectifs.

Avant d'aborder les mots composés, il convient de rappeler que

tout infinitif simple ou composé est susceptible de s'employer substan¬

tivement; il est alors toujours du féminin.

Ex. : Gotin (dire), parole.Kirin (faire), action.Rasthatin (rencontrer), rencontre.Hatin (venir), venue, produit, revenu.

De même beaucoup de radicaux de verbes, débarrassés de la ter¬

minaison infinitive, donnent des substantifs.

275

XXIV. COMPOSITION DES MOTS

I. Préfixes

266. Comme on l'a déjà vu à propos des verbes, locutions verbales,prépositions, adverbes, etc., le kurde fait grand usage de termescomposés. Cette tendance se retrouve en ce qui concerne les substantifset les adjectifs. Dans la vie actuelle de la langue, la formation, popu¬

laire et spontanée le plus souvent, savante et artificielle parfois, de

néologismes de ce genre constitue le moyen le plus courant pourexprimer les concepts introduits chaque jour par la civilisationmoderne. Un exemple déjà vénérable et particuhèrement frappantest fourni par « balafir », substantif féminin qui désigne l'avion etqui a fait son apparition de lui-même du jour où, pendant la guerrede 1914-18, les premières machines volantes se sont montrées dans

le ciel du Kurdistan. Balafir est composé de bala, « en haut» et defir(radical du verbe firîn, voler), « qui vole». En sont dérivés par la suitebalafirvan, aviateur, balafirvanî, aviation, balafirgeh, aérodrome, etc.

La composition des mots n'est régie par aucune règle stricte; elleobéit aux seules exigences de la clarté du sens et de l'euphonie.

267. Nature et composition des substantifset des adjectifs.

Avant d'aborder les mots composés, il convient de rappeler que

tout infinitif simple ou composé est susceptible de s'employer substan¬

tivement; il est alors toujours du féminin.

Ex. : Gotin (dire), parole.Kirin (faire), action.Rasthatin (rencontrer), rencontre.Hatin (venir), venue, produit, revenu.

De même beaucoup de radicaux de verbes, débarrassés de la ter¬

minaison infinitive, donnent des substantifs.

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Page 288: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Ger, f., (de gerîn, circuler), promenade.Girî, f., (de giriyan, pleurer), pleur.Çand, f., (de çandin, planter), culture.Kir, f., (de kirin), acte, action, fait.Destpêk, f., (de dest pê kirin), commencement, début.

En outre, la plupart des participes passés peuvent s'utiliser commeadjectifs.

Ex. : Birî, coupé (birîn).Cemidî, gelé (cemidîn).Mayî, restant (man).Nepandî, caché, dissimulé (nepandin).Sotî, brûlé (sotin).

Ces mêmes participes prennent parfois un sens nominal.

Ex. : Biserhatî, f., aventure, événement (loc. verb. bi serê ... hatin,arriver (à quelqu'un)).

268. La composition des mots résulte, à un premier degré

soit de la répétition ou de la réunion de termes simples, mono¬

syllabiques le plus souvent (du type de ber, face; deng, voix; dil,c•ur; spî, blanc; sor, rouge, etc.), et qui peuvent être indifféremmentdes substantifs, des adjectifs, des pronoms, des prépositions, etc.

soit de l'adjonction, à un radical donné, d'un préfixe ou d'unsuffixe.

A un second degré, on voit s'adjoindre, au mot composé de lacatégorie qui précède, un ou plusieurs nouveaux éléments (préfixes,suffixes, etc.).

Des exemples de ces diverses compositions sont donnés ci-après.On remarquera que le sens pris par ces mots s'écarte souvent consi¬

dérablement de celui de leurs éléments constitutifs.

a) Mots composés résultant de la répéti¬tion d'un terme ou de la réunion de deux ter¬mes simples.

276

Ex. : Ger, f., (de gerîn, circuler), promenade.Girî, f., (de giriyan, pleurer), pleur.Çand, f., (de çandin, planter), culture.Kir, f., (de kirin), acte, action, fait.Destpêk, f., (de dest pê kirin), commencement, début.

En outre, la plupart des participes passés peuvent s'utiliser commeadjectifs.

Ex. : Birî, coupé (birîn).Cemidî, gelé (cemidîn).Mayî, restant (man).Nepandî, caché, dissimulé (nepandin).Sotî, brûlé (sotin).

Ces mêmes participes prennent parfois un sens nominal.

Ex. : Biserhatî, f., aventure, événement (loc. verb. bi serê ... hatin,arriver (à quelqu'un)).

268. La composition des mots résulte, à un premier degré

soit de la répétition ou de la réunion de termes simples, mono¬

syllabiques le plus souvent (du type de ber, face; deng, voix; dil,c•ur; spî, blanc; sor, rouge, etc.), et qui peuvent être indifféremmentdes substantifs, des adjectifs, des pronoms, des prépositions, etc.

soit de l'adjonction, à un radical donné, d'un préfixe ou d'unsuffixe.

A un second degré, on voit s'adjoindre, au mot composé de lacatégorie qui précède, un ou plusieurs nouveaux éléments (préfixes,suffixes, etc.).

Des exemples de ces diverses compositions sont donnés ci-après.On remarquera que le sens pris par ces mots s'écarte souvent consi¬

dérablement de celui de leurs éléments constitutifs.

a) Mots composés résultant de la répéti¬tion d'un terme ou de la réunion de deux ter¬mes simples.

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Page 289: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Les listes ci-après donneront une idée de la variété des combinaisonspossibles et de celle des significations qui en résultent.

Répétition.

Beraber, face à face.

Girgir, f., roulement.Gumgum, f., grondement, fracas.Giragir, giregir, m., notable (gir, de giran, lourd).Palapal, sohde, stable (pal, f., côté, appui).Rengareng, bariolé (reng, m., couleur).

Remarque I. On notera dans les derniers mots cités ci-dessus la présence d'unevoyelle intercalaire, e ou a, dont le seul rôle est d'éviter la rencontre, ressentie ence cas comme peu harmonieuse, de deux consonnes (cf. par. 60, Remarque). Ce

souci d'euphonie se retrouvera plus loin dans d'autres exemples.

Remarque IL Pour le genre des mots composés, voir par. 96.

Réunion de deux termes simples.

Arav, f., lessive (ar, f., cendre; av, f., eau).

Avrû, m., honneur (av, f., eau; rû, m., visage).

Bakur, m., vent du nord, nord (ba, m., vent; kur, jeune, fort).Baldirêj, adj., patient (bal, f., esprit; dirêj, long).

Destbra, m., ami (dest, m., main; bra, m., frère).Çaqrût, adj., immodeste (femme) (çaq, m., jarret; rût, nu).Çavsor, adj., téméraire, arrogant (çav, m., �il; sor, rouge).

Dilkoçer, adj., volage, inconstant (dil, m., cur; koçer, m., nomade).Dotmam, f., cousine (dot, t., fille; mam, m., oncle).

Kirasderpê, m., linge (kiras, m., chemise; derpê, m., caleçon).

Nanda, m., protecteur, bienfaiteur, mécène (nan, m., pain; da,

apocope du verbe dan, donner).Nankor, adj., ingrat (nan; kor, aveugle).

Pisaxa, m., noble (pis, m., fils; axa, m., agha).

Pismam, m., cousin (pis ; mam, oncle).

Rêhesin, m., chemin de fer (rê, f., chemin ; hesin, m., fer).

277

Les listes ci-après donneront une idée de la variété des combinaisonspossibles et de celle des significations qui en résultent.

Répétition.

Beraber, face à face.

Girgir, f., roulement.Gumgum, f., grondement, fracas.Giragir, giregir, m., notable (gir, de giran, lourd).Palapal, sohde, stable (pal, f., côté, appui).Rengareng, bariolé (reng, m., couleur).

Remarque I. On notera dans les derniers mots cités ci-dessus la présence d'unevoyelle intercalaire, e ou a, dont le seul rôle est d'éviter la rencontre, ressentie ence cas comme peu harmonieuse, de deux consonnes (cf. par. 60, Remarque). Ce

souci d'euphonie se retrouvera plus loin dans d'autres exemples.

Remarque IL Pour le genre des mots composés, voir par. 96.

Réunion de deux termes simples.

Arav, f., lessive (ar, f., cendre; av, f., eau).

Avrû, m., honneur (av, f., eau; rû, m., visage).

Bakur, m., vent du nord, nord (ba, m., vent; kur, jeune, fort).Baldirêj, adj., patient (bal, f., esprit; dirêj, long).

Destbra, m., ami (dest, m., main; bra, m., frère).Çaqrût, adj., immodeste (femme) (çaq, m., jarret; rût, nu).Çavsor, adj., téméraire, arrogant (çav, m., �il; sor, rouge).

Dilkoçer, adj., volage, inconstant (dil, m., cur; koçer, m., nomade).Dotmam, f., cousine (dot, t., fille; mam, m., oncle).

Kirasderpê, m., linge (kiras, m., chemise; derpê, m., caleçon).

Nanda, m., protecteur, bienfaiteur, mécène (nan, m., pain; da,

apocope du verbe dan, donner).Nankor, adj., ingrat (nan; kor, aveugle).

Pisaxa, m., noble (pis, m., fils; axa, m., agha).

Pismam, m., cousin (pis ; mam, oncle).

Rêhesin, m., chemin de fer (rê, f., chemin ; hesin, m., fer).

277

Page 290: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Dans la série d'exemples qui suit apparaît la voyelle euphoniquequi a été signalée plus haut, ou encore la conjonction û qui joue lemême rôle.

Dêlegur, f., louve (dêl, î., chienne; gur, m., loup).Heyveron, f., clair de lune (heyv, f., lune; ron, f., lumière).Karûbar, m., préparatif (kar, m., travail; bar, m., charge).Keçebav, adj., vaillante (keç, f., fille; bav, m., père).Keskesor, f., arc-en-ciel (kesk, vert ; sor, rouge).Kisbûkar, m., métier (kisb, f., gain; kar, m., travail).Kurebav, adj., vaillant (kur, m., fils; bav, m., père).Nêreker, m., baudet (nêr, mâle; ker, m. âne).

Nêrekew, m., perdreau (nêr ; kew, f., perdrix).Şevereş, f., nuit sans lune (şev, f., nuit; res, noir).

Radical précédé d'un préfixe.

La hste des préfixes sera donnée au par. 269.

Nous nous contenterons ici de quelques exemples :

Bêxwedî, adj., abandonné (préfixe bê; xivedî, m., maître).Biber, adj., large (préfixe bi; ber, m., poitrine).Bihatin, adj., fertile, prospère (bi; hatin, f., produit).Daxwaz, f., requête (préfixe da; xwaz, infinitif apocope de xwestin,

demander).Nejê, adj., insohte (préfixe ne; je, contraction àeji wî).Nelê, adj., impropre (ne; le : li wî).Nexwes, adj., malade (ne; xweş, bien).

Radical suivi d'un suffixe.

Berve, adj., courbé, phé (ber, m., poitrine; suffixe ve).

Bihîstok, m., écouteur (bihîst, forme apocopée de bihîstin, écouter;suffixe -ok).

Bihîstevan, m., auditeur (bihîst; suffixe -van).Dilîr, adj., brave (dil, m., cur; suffixe -îr).Germahî, f., chaleur (germ, chaud ; suffixe -ahî).Mezinahî, f., grandeur (mezin, grand; -ahî).Pîber, m., protecteur (pî, m., épaule; suffixe -ber).

Pîrî, pîrîtî, f., vieillesse (pîr, vieux; suffixe -î, -îtî).

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Dans la série d'exemples qui suit apparaît la voyelle euphoniquequi a été signalée plus haut, ou encore la conjonction û qui joue lemême rôle.

Dêlegur, f., louve (dêl, î., chienne; gur, m., loup).Heyveron, f., clair de lune (heyv, f., lune; ron, f., lumière).Karûbar, m., préparatif (kar, m., travail; bar, m., charge).Keçebav, adj., vaillante (keç, f., fille; bav, m., père).Keskesor, f., arc-en-ciel (kesk, vert ; sor, rouge).Kisbûkar, m., métier (kisb, f., gain; kar, m., travail).Kurebav, adj., vaillant (kur, m., fils; bav, m., père).Nêreker, m., baudet (nêr, mâle; ker, m. âne).

Nêrekew, m., perdreau (nêr ; kew, f., perdrix).Şevereş, f., nuit sans lune (şev, f., nuit; res, noir).

Radical précédé d'un préfixe.

La hste des préfixes sera donnée au par. 269.

Nous nous contenterons ici de quelques exemples :

Bêxwedî, adj., abandonné (préfixe bê; xivedî, m., maître).Biber, adj., large (préfixe bi; ber, m., poitrine).Bihatin, adj., fertile, prospère (bi; hatin, f., produit).Daxwaz, f., requête (préfixe da; xwaz, infinitif apocope de xwestin,

demander).Nejê, adj., insohte (préfixe ne; je, contraction àeji wî).Nelê, adj., impropre (ne; le : li wî).Nexwes, adj., malade (ne; xweş, bien).

Radical suivi d'un suffixe.

Berve, adj., courbé, phé (ber, m., poitrine; suffixe ve).

Bihîstok, m., écouteur (bihîst, forme apocopée de bihîstin, écouter;suffixe -ok).

Bihîstevan, m., auditeur (bihîst; suffixe -van).Dilîr, adj., brave (dil, m., cur; suffixe -îr).Germahî, f., chaleur (germ, chaud ; suffixe -ahî).Mezinahî, f., grandeur (mezin, grand; -ahî).Pîber, m., protecteur (pî, m., épaule; suffixe -ber).

Pîrî, pîrîtî, f., vieillesse (pîr, vieux; suffixe -î, -îtî).

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Page 291: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque I. Le suffixe le plus usité est sans doute -î (avec ses doublets -ahî,anî, -îtî, -yî, etc.), à l'aide duquel tout terme concret peut donner un dérivéabstrait. Les substantifs ainsi obtenus sont tous du féminin.

Remarque IL Les radicaux affectés de suffixes ne sont pas forcément des substan¬

tifs ou des adjectifs. Ce peuvent être aussi des pronoms, des préfixes, des adverbes,etc..

Ex. : Yekîtî, f., unité (yek, un ; -îtî).Pêsber, m., guide (pês, devant; ber).

Raber, adv., en face (ra, ber, préfixes).

b) Mots composés résultant de la combi¬naison de plus de deux termes.

Ils peuvent réunir à un radical simple ou déjà composé, un ouplusieurs préfixes, un ou plusieurs suffixes, etc., le nombre de ces

éléments et l'ordre dans lequel ils sont groupés étant susceptibles de

varier à l'extrême, comme le feront voir les exemples ci-dessous.

Ex. : Bêserûpa, adj., incohérent (bê; ser, m., tête; û; pa, m., pied).Biserhatî, f., aventure (bi; ser; hatî, participe de hatin, venir).Biserxwe, adj., indépendant (bi; ser; xwe).

Biserxweyî, f., indépendance.Devbigotin, adj., fidèle à sa parole (dev, m., bouche; bi; gotin,dire, parole).Devilken, adj., souriant (dev; il pour li, préf. ; ken, de kenîn,rire).Bidestkirî, adj., manufacturé (bi; dest, m., main; kirî, parti¬cipe de kirin, faire).Berbihev, adj., conforme (ber; bi; pronom hev).

Babidest, adj., miséreux (ba, m., vent; bi; dest).

Bapîvan, adj., fainéant (ba; et suffixes pîv et an, qv.).Binavkirî, adj., défini (bi; nav, m., nom; kirî, participe de

Nebinavkirî, adj., indéfini.Tevayî, f., ensemble (tev, pour di hev ; -ayî).Nedîbar, adj., invisible (ne; dî, de dîtin, voir; -bar).Jêhatî, adj., expérimenté (je, pour ji wî; hatî, participe de

hatin, venir).

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Remarque I. Le suffixe le plus usité est sans doute -î (avec ses doublets -ahî,anî, -îtî, -yî, etc.), à l'aide duquel tout terme concret peut donner un dérivéabstrait. Les substantifs ainsi obtenus sont tous du féminin.

Remarque IL Les radicaux affectés de suffixes ne sont pas forcément des substan¬

tifs ou des adjectifs. Ce peuvent être aussi des pronoms, des préfixes, des adverbes,etc..

Ex. : Yekîtî, f., unité (yek, un ; -îtî).Pêsber, m., guide (pês, devant; ber).

Raber, adv., en face (ra, ber, préfixes).

b) Mots composés résultant de la combi¬naison de plus de deux termes.

Ils peuvent réunir à un radical simple ou déjà composé, un ouplusieurs préfixes, un ou plusieurs suffixes, etc., le nombre de ces

éléments et l'ordre dans lequel ils sont groupés étant susceptibles de

varier à l'extrême, comme le feront voir les exemples ci-dessous.

Ex. : Bêserûpa, adj., incohérent (bê; ser, m., tête; û; pa, m., pied).Biserhatî, f., aventure (bi; ser; hatî, participe de hatin, venir).Biserxwe, adj., indépendant (bi; ser; xwe).

Biserxweyî, f., indépendance.Devbigotin, adj., fidèle à sa parole (dev, m., bouche; bi; gotin,dire, parole).Devilken, adj., souriant (dev; il pour li, préf. ; ken, de kenîn,rire).Bidestkirî, adj., manufacturé (bi; dest, m., main; kirî, parti¬cipe de kirin, faire).Berbihev, adj., conforme (ber; bi; pronom hev).

Babidest, adj., miséreux (ba, m., vent; bi; dest).

Bapîvan, adj., fainéant (ba; et suffixes pîv et an, qv.).Binavkirî, adj., défini (bi; nav, m., nom; kirî, participe de

Nebinavkirî, adj., indéfini.Tevayî, f., ensemble (tev, pour di hev ; -ayî).Nedîbar, adj., invisible (ne; dî, de dîtin, voir; -bar).Jêhatî, adj., expérimenté (je, pour ji wî; hatî, participe de

hatin, venir).

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Page 292: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Rengnesax, adj., pâle, qui a mauvais teint (reng, m., couleur;ne, négation; saaj, adj., sain).

269. Les préfixes sont pour la plupart des prépositions ou des

postpositions employées comme tels (bi-, ber-, nav-, pas-, ve-, etc.),des contractions de prépositions avec divers pronoms (tev-, têk-, je-,le-, etc.), des adjectifs ou pronoms indéfinis ou autres (hem-, hev-,

xwe-, etc.), ou encore des adverbes (ne-, ni-). Certains, comme ba-,

her-, hil-, ra-, wer-, ne sont réductibles à aucun de ces éléments. Ontrouvera ci-après la liste des préfixes par ordre alphabétique avec,

dans la mesure du possible, l'indication de leur origine.

Remarque. Il a paru bon, puisque cette grammaire constitue un premierinventaire de la langue kurde, de relever tous les préfixes qui ont pu être notés,bien que beaucoup ne se rencontrent que rarement. Bê-, bi-, hil-, ne-, ra-, ve- sontde loin les plus usités.

Ba-, marque une idée de torsion.Badan, tordre.Bapêç, m., paquet.

Ber- (prép. ber), pré-.Berban, f., préavis.Berbang, f., période comprise entre l'aube et le lever du soleil.Berbext, adj., nubile.Berdest, adj. prêt, disponible.

Bê- (prép. bê), préfixe privatif, indique l'absence d'un attribut oud'une qualité (in-, a-).

Bêarî, f., impudence.Bêav, adj., desséché, aride.Bêbask, adj., manchot.Bêbextî, f., trahison.Bêedil, adj., injuste.

Bi- (prép. bi), indique la présence d'une qualité ou d'un attribut.Bicih, adj., opportun.Bigoşt, adj., charnu.Binav û deng, adj., célèbre.

280

Rengnesax, adj., pâle, qui a mauvais teint (reng, m., couleur;ne, négation; saaj, adj., sain).

269. Les préfixes sont pour la plupart des prépositions ou des

postpositions employées comme tels (bi-, ber-, nav-, pas-, ve-, etc.),des contractions de prépositions avec divers pronoms (tev-, têk-, je-,le-, etc.), des adjectifs ou pronoms indéfinis ou autres (hem-, hev-,

xwe-, etc.), ou encore des adverbes (ne-, ni-). Certains, comme ba-,

her-, hil-, ra-, wer-, ne sont réductibles à aucun de ces éléments. Ontrouvera ci-après la liste des préfixes par ordre alphabétique avec,

dans la mesure du possible, l'indication de leur origine.

Remarque. Il a paru bon, puisque cette grammaire constitue un premierinventaire de la langue kurde, de relever tous les préfixes qui ont pu être notés,bien que beaucoup ne se rencontrent que rarement. Bê-, bi-, hil-, ne-, ra-, ve- sontde loin les plus usités.

Ba-, marque une idée de torsion.Badan, tordre.Bapêç, m., paquet.

Ber- (prép. ber), pré-.Berban, f., préavis.Berbang, f., période comprise entre l'aube et le lever du soleil.Berbext, adj., nubile.Berdest, adj. prêt, disponible.

Bê- (prép. bê), préfixe privatif, indique l'absence d'un attribut oud'une qualité (in-, a-).

Bêarî, f., impudence.Bêav, adj., desséché, aride.Bêbask, adj., manchot.Bêbextî, f., trahison.Bêedil, adj., injuste.

Bi- (prép. bi), indique la présence d'une qualité ou d'un attribut.Bicih, adj., opportun.Bigoşt, adj., charnu.Binav û deng, adj., célèbre.

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Page 293: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

A également une valeur instrumentale :

Bidev, adv., oralement.

Bin- (prép. bin), sous, sub-, hypo-.Bincame, adj., hypocrite.Binçeng, f., aisselle.Bindest, m., subordonné, vassal.Bindestî, f., subordination, soumission.

Da-, sert à la formation de nombreux verbes composés. Exprimeune idée de descente, de clôture, d'introduction.

Danîn, poser.Dabelandin, avaler.Daçikandin, ficher, planter.Dadan, fermer.Dagirtin, emplir.Daketin, dahatin, descendre.

Daxwaz, f., demande, requête.

Der- (prép. der), marque la sortie, l'expulsion (ex-).

Deranîn, expulser.Derbûn, sortir.Derêxistin, faire sortir, expulser.Derling, m., orifice inférieur des jambes du pantalon.Derpê, m., caleçon.

Dû- (prép. dû), exprime une idée de suite.Dûajo, m., aide berger.Dûmahik, f., suite.

Her-, exprime une idée de chute.Heraftin, s'ébouler.Herbilîn, s'effondrer.

Hev- (pron. réc. hev), idée de réunion, de similitude.Hevcivandin, réunir.Hevcivan, f., assemblée, réunion.Hevber, adj., égal.

Hevreng, adj., monotone.Hevgel, va.., compagnon, soutien, appui.

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A également une valeur instrumentale :

Bidev, adv., oralement.

Bin- (prép. bin), sous, sub-, hypo-.Bincame, adj., hypocrite.Binçeng, f., aisselle.Bindest, m., subordonné, vassal.Bindestî, f., subordination, soumission.

Da-, sert à la formation de nombreux verbes composés. Exprimeune idée de descente, de clôture, d'introduction.

Danîn, poser.Dabelandin, avaler.Daçikandin, ficher, planter.Dadan, fermer.Dagirtin, emplir.Daketin, dahatin, descendre.

Daxwaz, f., demande, requête.

Der- (prép. der), marque la sortie, l'expulsion (ex-).

Deranîn, expulser.Derbûn, sortir.Derêxistin, faire sortir, expulser.Derling, m., orifice inférieur des jambes du pantalon.Derpê, m., caleçon.

Dû- (prép. dû), exprime une idée de suite.Dûajo, m., aide berger.Dûmahik, f., suite.

Her-, exprime une idée de chute.Heraftin, s'ébouler.Herbilîn, s'effondrer.

Hev- (pron. réc. hev), idée de réunion, de similitude.Hevcivandin, réunir.Hevcivan, f., assemblée, réunion.Hevber, adj., égal.

Hevreng, adj., monotone.Hevgel, va.., compagnon, soutien, appui.

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Page 294: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Hil-, hel-, hêl-, marque l'ascension, l'élévation.Hilanîn, soulever, ôter, brandir.Hilatin, se lever (astre).Hilfirîn, s'envoler.Hilkişîn, grimper, monter.

Him-, hem- (cf. persan £), donne une idée de coopération et aussi

d'égahté.Hemkar, m., collaborateur.Hempa, adj., égal.

î- (forme contractée de l'adjectif démonstratif ev). Sert à formerdes adverbes de temps.

îsal, cette année.

îro, aujourd'hui.îşev, cette nuit.

Je- (contraction de ji wî, ji wê), exprime une idée de séparation,d'origine.

Jêkirin, couper, séparer.Jêhatî, adj., habile, expérimenté.

Le- (contraction de li wî, li wê).

Lêdan, frapper.Lêxistin, même sens.

Lihev-, lêk- (contractions de li hev, li yek), marquent en particulier laréunion.

Lihevxistî, adj., composé.

Na-, ne-, ni- (adverbes de négation), préfixe privatif (in-).Nebihingam, adj., inopportun.Nebaş, adj., mauvais.Nebihîstî, adj., inouï.Neyar, m., ennemi.Nezanî, f., ignorance.

Nav- (prép. nav), entre.Navçar, f., médius.Navkêl, f., ceinture.

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Hil-, hel-, hêl-, marque l'ascension, l'élévation.Hilanîn, soulever, ôter, brandir.Hilatin, se lever (astre).Hilfirîn, s'envoler.Hilkişîn, grimper, monter.

Him-, hem- (cf. persan £), donne une idée de coopération et aussi

d'égahté.Hemkar, m., collaborateur.Hempa, adj., égal.

î- (forme contractée de l'adjectif démonstratif ev). Sert à formerdes adverbes de temps.

îsal, cette année.

îro, aujourd'hui.îşev, cette nuit.

Je- (contraction de ji wî, ji wê), exprime une idée de séparation,d'origine.

Jêkirin, couper, séparer.Jêhatî, adj., habile, expérimenté.

Le- (contraction de li wî, li wê).

Lêdan, frapper.Lêxistin, même sens.

Lihev-, lêk- (contractions de li hev, li yek), marquent en particulier laréunion.

Lihevxistî, adj., composé.

Na-, ne-, ni- (adverbes de négation), préfixe privatif (in-).Nebihingam, adj., inopportun.Nebaş, adj., mauvais.Nebihîstî, adj., inouï.Neyar, m., ennemi.Nezanî, f., ignorance.

Nav- (prép. nav), entre.Navçar, f., médius.Navkêl, f., ceinture.

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Page 295: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Nêv-, nîv- (subst. nîv), demi, hémi-, mi-.Nîvro, m., midi.Nîvekîr, adj., malotru (kîr, organe viril).

Pas- (prép. pas), arrière-, post-.Paşber, m., arrière-garde.Paşroj, f., réserve, économie.

Pev-, pê-, pêk-, vêk- (contractions de bi hev, bi wî, bi êk).

Pevketin ou peketin, s'enflammer, brûler.Pevçûn, en venir aux mains.Pevxistî, adj., composé.

Pey-, pê- (prép. pey), marque la succession.

Peyhatî, adj., puiné.Pêma, m., héritier, reste.

Pê- (contraction de bi wî, bi wê), cf. pev et pey avec lesquels il se

confond.

Pê§- (prép. pê§), avant-, pré-.Pêşber, m., guide.Pêşdar, m., avant-garde.Pêşgotin, f., avant-propos, préface.

Pişt- (prép. pişt), arrière-, post-.Piştmêr, m., soutien, assistant.Piştşîv, f., collation servie après le dîner.

Ra-, indique un mouvement en hauteur.Rabûn, se lever.Radan, étendre.Ragirtin, soutenir.Rahiştin, rakirin, ôter.Raserîn, adj., subhme.

Rê- (route), dans rêkirin, envoyer, expédier.

Rû- (à rapprocher de ro, visage, et du persan ^jj, sur), indique lasuperposition, ou encore, un mouvement vers le bas.

Rûniştin, s'asseoir.Rûpêl, m., page.

Rûpîşt, f., doublure.

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Nêv-, nîv- (subst. nîv), demi, hémi-, mi-.Nîvro, m., midi.Nîvekîr, adj., malotru (kîr, organe viril).

Pas- (prép. pas), arrière-, post-.Paşber, m., arrière-garde.Paşroj, f., réserve, économie.

Pev-, pê-, pêk-, vêk- (contractions de bi hev, bi wî, bi êk).

Pevketin ou peketin, s'enflammer, brûler.Pevçûn, en venir aux mains.Pevxistî, adj., composé.

Pey-, pê- (prép. pey), marque la succession.

Peyhatî, adj., puiné.Pêma, m., héritier, reste.

Pê- (contraction de bi wî, bi wê), cf. pev et pey avec lesquels il se

confond.

Pê§- (prép. pê§), avant-, pré-.Pêşber, m., guide.Pêşdar, m., avant-garde.Pêşgotin, f., avant-propos, préface.

Pişt- (prép. pişt), arrière-, post-.Piştmêr, m., soutien, assistant.Piştşîv, f., collation servie après le dîner.

Ra-, indique un mouvement en hauteur.Rabûn, se lever.Radan, étendre.Ragirtin, soutenir.Rahiştin, rakirin, ôter.Raserîn, adj., subhme.

Rê- (route), dans rêkirin, envoyer, expédier.

Rû- (à rapprocher de ro, visage, et du persan ^jj, sur), indique lasuperposition, ou encore, un mouvement vers le bas.

Rûniştin, s'asseoir.Rûpêl, m., page.

Rûpîşt, f., doublure.

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Page 296: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ser- (prép. ser), exprime une idée d'élévation.Serderî, m., linteau.Serevraz, f., montée.Serhev, adj., ordonné.

Tev-, têk- (contractions de di hev, di êk).

Tê- (contraction de di wî, di wê).

Têxistin, introduire.

Ve-, exprime essentiellement une idée d'ouverture et de répétition.Vebûn, éclore, s'ouvrir.Vedan, séparer.Vegeriyan, retourner, revenir.Vejandin, ranimer.Vemirandin, éteindre.Vexwarin, boire.Vexwandin, inviter, convoquer.

Wer-, indique un mouvement circulaire, de rotation.Werbûn, dégringoler.Li ... werhatin, cerner.Wergerandin, faire tourner.

Xwe-, xwey- (pron. réfl. xwe), exprime l'appartenance propre.Xwemal, adj., privé, particulier.Xwebînî, f., égoïsme.

Xwebûn, f., indépendance.Xwerû, adj., pur, original.

Enfin, la plupart des noms de nombres sont susceptibles de s'em¬

ployer comme préfixes.

Ex. : Yekaheng, monotone.Yekçav, adj., borgne.Durû, adj., hypocrite.Sêgûşe, adj., triangulaire.Çarpê, adj., quadrupède.Çarmedor, f., alentours.

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Ser- (prép. ser), exprime une idée d'élévation.Serderî, m., linteau.Serevraz, f., montée.Serhev, adj., ordonné.

Tev-, têk- (contractions de di hev, di êk).

Tê- (contraction de di wî, di wê).

Têxistin, introduire.

Ve-, exprime essentiellement une idée d'ouverture et de répétition.Vebûn, éclore, s'ouvrir.Vedan, séparer.Vegeriyan, retourner, revenir.Vejandin, ranimer.Vemirandin, éteindre.Vexwarin, boire.Vexwandin, inviter, convoquer.

Wer-, indique un mouvement circulaire, de rotation.Werbûn, dégringoler.Li ... werhatin, cerner.Wergerandin, faire tourner.

Xwe-, xwey- (pron. réfl. xwe), exprime l'appartenance propre.Xwemal, adj., privé, particulier.Xwebînî, f., égoïsme.

Xwebûn, f., indépendance.Xwerû, adj., pur, original.

Enfin, la plupart des noms de nombres sont susceptibles de s'em¬

ployer comme préfixes.

Ex. : Yekaheng, monotone.Yekçav, adj., borgne.Durû, adj., hypocrite.Sêgûşe, adj., triangulaire.Çarpê, adj., quadrupède.Çarmedor, f., alentours.

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Page 297: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Proverbes. Cira nîne ko heta sibehê pêkeve, il n'est lampe qui brûlejusqu'au matin.

Dinê li dinê, çavê gur li bizinê, tant que le monde sera monde, leloup guettera la chèvre.

IL Suffixes

270. De même que les préfixes, les suffixes sont pour une part« héréditaires » (-a, -ak, -asa, -awer, -ar, -bar, -dar, -ek, -î, -mend, -van,

pour ne citer que les principaux). Pour l'autre, ils sont tirés de racinesverbales (-kir, -kuj, -nivîs, -zan, etc.) ou nominales (-geh, -yar, -xane,

etc.). L'origine de ceux qui appartiennent à la seconde catégorie sera

indiquée dans chaque cas.

L'observation contenue dans la remarque du par. 269 au sujet des

préfixes s'applique également à la présente rubrique. On a cherché àétabhr un inventaire aussi complet que possible des suffixes, bien que

beaucoup d'entre eux ne soient que d'un usage assez peu fréquent.

En raison du grand nombre des suffixes et pour la clarté de l'exposé,la hste qui suit a été divisée en plusieurs paragraphes groupant respec¬

tivement les suffixes de qualification (par. 271 et 272), d'instrument(par. 273), de lieu (par. 274) et d'abstraction (par. 275). Pour les suf¬

fixes adverbiaux, on se reportera au par. 254.

271. I. Suffixes de qualification et de relation.

-a.

Baza, adj., rapide (baz, course).Zana, adj., savant (zan, de zanîn, savoir).

-ak.

Ronak, adj., lumineux (ron, f., clarté).Heftak, f., sorte de ceinture (heft, sept).

-al.

Heval, m., compagnon (hev).

Délai, adj., cher, bien-aimé (dil).

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Proverbes. Cira nîne ko heta sibehê pêkeve, il n'est lampe qui brûlejusqu'au matin.

Dinê li dinê, çavê gur li bizinê, tant que le monde sera monde, leloup guettera la chèvre.

IL Suffixes

270. De même que les préfixes, les suffixes sont pour une part« héréditaires » (-a, -ak, -asa, -awer, -ar, -bar, -dar, -ek, -î, -mend, -van,

pour ne citer que les principaux). Pour l'autre, ils sont tirés de racinesverbales (-kir, -kuj, -nivîs, -zan, etc.) ou nominales (-geh, -yar, -xane,

etc.). L'origine de ceux qui appartiennent à la seconde catégorie sera

indiquée dans chaque cas.

L'observation contenue dans la remarque du par. 269 au sujet des

préfixes s'applique également à la présente rubrique. On a cherché àétabhr un inventaire aussi complet que possible des suffixes, bien que

beaucoup d'entre eux ne soient que d'un usage assez peu fréquent.

En raison du grand nombre des suffixes et pour la clarté de l'exposé,la hste qui suit a été divisée en plusieurs paragraphes groupant respec¬

tivement les suffixes de qualification (par. 271 et 272), d'instrument(par. 273), de lieu (par. 274) et d'abstraction (par. 275). Pour les suf¬

fixes adverbiaux, on se reportera au par. 254.

271. I. Suffixes de qualification et de relation.

-a.

Baza, adj., rapide (baz, course).Zana, adj., savant (zan, de zanîn, savoir).

-ak.

Ronak, adj., lumineux (ron, f., clarté).Heftak, f., sorte de ceinture (heft, sept).

-al.

Heval, m., compagnon (hev).

Délai, adj., cher, bien-aimé (dil).

285

Page 298: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

-an.

Aliyan, adj., empêtré.Heyran, adj., éperdu (de heyirîn, être perplexe).

-ane, indique la manière.

Mîrane, adj., princier.Mêrane, adj., viril.

-ar, cf. -awer.

Şerar, adj., guerrier, belhqueux.Diyar, adj., visible, en vue (de dîtin, voir).

-osa, en forme de, en manière de.

Hûtasa, adj., monstrueux (hût, m., monstre).

-awer, -awêr.

Bîrawer, adj., mémorable.Dilawêr, adj., courageux (dil).Cengawer, adj., combatif, guerrier, belliqueux.

-bar, -ible.

Xwarbar, adj., comestible.Dîbar, adj., visible.Nedîbar, adj., invisible.Guhêrbar, adj., variable.

-frare, -uple.

Pêncbare, adj., quintuple.

-àW, pourvu de.

Ahengdar, adj., rythmé (aheng, rythme).Avdar, adj., irrigué (av, eau).

-dos.

Sînordaş, adj., hmitrophe (swor, frontière, limite).Xêrdas, adj., homme de bien (aur, bien).

-e, -âtre.

Sore, adj., rougeâtre.Keske, adj., verdâtre.

286

-an.

Aliyan, adj., empêtré.Heyran, adj., éperdu (de heyirîn, être perplexe).

-ane, indique la manière.

Mîrane, adj., princier.Mêrane, adj., viril.

-ar, cf. -awer.

Şerar, adj., guerrier, belhqueux.Diyar, adj., visible, en vue (de dîtin, voir).

-osa, en forme de, en manière de.

Hûtasa, adj., monstrueux (hût, m., monstre).

-awer, -awêr.

Bîrawer, adj., mémorable.Dilawêr, adj., courageux (dil).Cengawer, adj., combatif, guerrier, belliqueux.

-bar, -ible.

Xwarbar, adj., comestible.Dîbar, adj., visible.Nedîbar, adj., invisible.Guhêrbar, adj., variable.

-frare, -uple.

Pêncbare, adj., quintuple.

-àW, pourvu de.

Ahengdar, adj., rythmé (aheng, rythme).Avdar, adj., irrigué (av, eau).

-dos.

Sînordaş, adj., hmitrophe (swor, frontière, limite).Xêrdas, adj., homme de bien (aur, bien).

-e, -âtre.

Sore, adj., rougeâtre.Keske, adj., verdâtre.

286

Page 299: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Gewre, adj., blanchâtre.Dermale, adj., se dit d'un animal élevé à la porte de la maisonfamilier.Bijarte, adj., choisi, distingué.

-ende.

Şermende, adj., honteux, timide.

-fam, couleur de.

Gulfam, adj., couleur de rose.

-gaz.

Belengaz, adj., pauvre, misérable (bêla, malheur).

-gîr (de girtin, prendre).

Avgîr, adj., marécageux.

-gon, couleur de.

Algon, adj., incarnadin.Argon, adj., couleur de feu.Avgon, adj., azuré.

-î, indique la relation, l'origine, l'appartenance.

Midyadî, adj., natif de Midiyat.Botî, adj., botanien.Inglizî, adj., anglais.Avî, adj., irrigué, arrosé.

Bawî, adj., enflé.Tawî, adj., fiévreux.Xwînî, adj., meurtrier (xwîn, f., sang).

Gundî, adj., villageois.Bajarî, adj., citadin.

-în.

Zîvîn, adj., argenté.Agirîn, adj., inflammable.Bingehîn, adj., fondamental.

A-vr.

Dilîr, adj., vaillant.

287

Gewre, adj., blanchâtre.Dermale, adj., se dit d'un animal élevé à la porte de la maisonfamilier.Bijarte, adj., choisi, distingué.

-ende.

Şermende, adj., honteux, timide.

-fam, couleur de.

Gulfam, adj., couleur de rose.

-gaz.

Belengaz, adj., pauvre, misérable (bêla, malheur).

-gîr (de girtin, prendre).

Avgîr, adj., marécageux.

-gon, couleur de.

Algon, adj., incarnadin.Argon, adj., couleur de feu.Avgon, adj., azuré.

-î, indique la relation, l'origine, l'appartenance.

Midyadî, adj., natif de Midiyat.Botî, adj., botanien.Inglizî, adj., anglais.Avî, adj., irrigué, arrosé.

Bawî, adj., enflé.Tawî, adj., fiévreux.Xwînî, adj., meurtrier (xwîn, f., sang).

Gundî, adj., villageois.Bajarî, adj., citadin.

-în.

Zîvîn, adj., argenté.Agirîn, adj., inflammable.Bingehîn, adj., fondamental.

A-vr.

Dilîr, adj., vaillant.

287

Page 300: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

-mend, doué de.

Bawermend, adj., croyant.Dewlemend, adj., fortuné (dewlet, fortune).Hinermend, adj., plein de talent.

-nak, plein de.

Derdnak, adj., douloureux.Agir nak, adj., brûlant (agir, feu).

-reng, couleur de (reng, couleur).

Sorereng, adj., rouge sombre.

-sar.

Şermesar, adj., honteux, pudique.

-ûr.Rencûr, adj., douleureux (rené, douleur).

-van.

Dilovan, adj., clément.Mihrivan, adj., miséricordieux.

-vanî.

Şerevanî, adj., belliqueux.

-ver.

Girover, adj., rond.

-war.

Bendewar, adj., intéressé à, dans l'attente de.Imîdwar, adj., qui espère.

-wer.

Bextwer, adj., heureux.Bîrewer, adj., conscient.Azwer, adj., ambitieux.

-yar (yar, ami).

Bextyar, adj., heureux.

-za (de zayîn, enfanter).

Hevalza, adj., jumeau.

288

-mend, doué de.

Bawermend, adj., croyant.Dewlemend, adj., fortuné (dewlet, fortune).Hinermend, adj., plein de talent.

-nak, plein de.

Derdnak, adj., douloureux.Agir nak, adj., brûlant (agir, feu).

-reng, couleur de (reng, couleur).

Sorereng, adj., rouge sombre.

-sar.

Şermesar, adj., honteux, pudique.

-ûr.Rencûr, adj., douleureux (rené, douleur).

-van.

Dilovan, adj., clément.Mihrivan, adj., miséricordieux.

-vanî.

Şerevanî, adj., belliqueux.

-ver.

Girover, adj., rond.

-war.

Bendewar, adj., intéressé à, dans l'attente de.Imîdwar, adj., qui espère.

-wer.

Bextwer, adj., heureux.Bîrewer, adj., conscient.Azwer, adj., ambitieux.

-yar (yar, ami).

Bextyar, adj., heureux.

-za (de zayîn, enfanter).

Hevalza, adj., jumeau.

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Page 301: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

272. IL Suffixes diminutifs et péjoratifs.

-ik, suffixe le plus fréquemment employé pour la formation dudiminutif.

Mêrik, m., bonhomme.Keçik, f., fiUette, jeune fille.Kurik, f., garçonnet.

-înok, cf. -o, -ok.

Xapînok, adj., fourbe.

-îtik, suffixe du diminutif.Bangerîtik, m., petit rouleau.

-îvk ou -îfk, -işk, doublets du suffixe du diminutif.Gulîfk, f., petit pompon.Germişk, f., bouton de fièvre.

-o, -ok, -oke, suffixe du diminutif, ayant parfois un sens péjoratif.Xwaro, adj., vil.Zéro, adj., jaunâtre.Xapo, adj., fourbe.Kenok, adj., souriant.Mirovok, m., gringalet.Tirsok, adj., poltron.Axayok, m., hobereau.Şiloke, adj., pluvieux.

-oie, cf. -onek.

Zirtole, cf. zirtonek.

-olek, -olik, diminutif.Gulolik, f., bobine (gule, balle).Çînçolek, f., petite escarpolette.

-onek, doublet de -ok.

Zirtonek, adj., vantard, fanfaron.Tirsonek, adj., poltron.

-or, diminutif. vGulor, f., boulette.

289

272. IL Suffixes diminutifs et péjoratifs.

-ik, suffixe le plus fréquemment employé pour la formation dudiminutif.

Mêrik, m., bonhomme.Keçik, f., fiUette, jeune fille.Kurik, f., garçonnet.

-înok, cf. -o, -ok.

Xapînok, adj., fourbe.

-îtik, suffixe du diminutif.Bangerîtik, m., petit rouleau.

-îvk ou -îfk, -işk, doublets du suffixe du diminutif.Gulîfk, f., petit pompon.Germişk, f., bouton de fièvre.

-o, -ok, -oke, suffixe du diminutif, ayant parfois un sens péjoratif.Xwaro, adj., vil.Zéro, adj., jaunâtre.Xapo, adj., fourbe.Kenok, adj., souriant.Mirovok, m., gringalet.Tirsok, adj., poltron.Axayok, m., hobereau.Şiloke, adj., pluvieux.

-oie, cf. -onek.

Zirtole, cf. zirtonek.

-olek, -olik, diminutif.Gulolik, f., bobine (gule, balle).Çînçolek, f., petite escarpolette.

-onek, doublet de -ok.

Zirtonek, adj., vantard, fanfaron.Tirsonek, adj., poltron.

-or, diminutif. vGulor, f., boulette.

289

Page 302: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

-oyî, suffixe le plus souvent péjoratif.Pesnoyî, adj., vantard, fanfaron. . '-Şeroyî, adj., querelleur. ;^

273. III. Suffixes instrumentaux (métier ou instrument, fonction,etc.).

La plupart des suffixes appartenant à cette catégorie sont tirés de

racines verbales.

-ajo (de ajotin, conduire).Kerajo, m., ânier.

-ar.

Guhar, f., pendant d'oreille.Kovar, f., revue.Nivîsar, f., manuscrit.

-avêj (de avêtin, lancer).

Tîravêj, m., archer.

-ban, garde.

Pasban, m., gardien.Dergehban, m., portier, huissier.

-baz (qui joue).

Şûrbaz, m., sabreur, escrimeur.Canbaz, m., saltimbanque, acrobate.

-bend (qui lie).

Dorbend, T., cadre.Nalbend, va.., maréchal ferrant.Qesirbend, va.., architecte.Sîngebend, f., poitrinière.Hevalbend, m., allié.

-ber (de birin, porter).Emirber, va., estafette.Rihber, va., être animé.Rêber, m., guide.Dilber, adj., séduisant.

290

-oyî, suffixe le plus souvent péjoratif.Pesnoyî, adj., vantard, fanfaron. . '-Şeroyî, adj., querelleur. ;^

273. III. Suffixes instrumentaux (métier ou instrument, fonction,etc.).

La plupart des suffixes appartenant à cette catégorie sont tirés de

racines verbales.

-ajo (de ajotin, conduire).Kerajo, m., ânier.

-ar.

Guhar, f., pendant d'oreille.Kovar, f., revue.Nivîsar, f., manuscrit.

-avêj (de avêtin, lancer).

Tîravêj, m., archer.

-ban, garde.

Pasban, m., gardien.Dergehban, m., portier, huissier.

-baz (qui joue).

Şûrbaz, m., sabreur, escrimeur.Canbaz, m., saltimbanque, acrobate.

-bend (qui lie).

Dorbend, T., cadre.Nalbend, va.., maréchal ferrant.Qesirbend, va.., architecte.Sîngebend, f., poitrinière.Hevalbend, m., allié.

-ber (de birin, porter).Emirber, va., estafette.Rihber, va., être animé.Rêber, m., guide.Dilber, adj., séduisant.

290

Page 303: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

-bêj (de gotin, dire).

Çîrokbêj, m., conteur.Dengbêj, m., troubadour.

-bir (de birîn, couper).

Cawbir, m., ciseaux.Avbir, f., petite digue de terre.Çolbir, adj., grand marcheur.

-cî, -çî, suffixe indiquant d'une façon générale, le métier.

Deveçî, m., chameher.Qehwecî, va.., cafetier.

-çîn (de çandin, planter, cultiver).

Derewçîn, adj., menteur.

-dan ou -dank (qui contient).

Avdank, f., jarre, seau.

Şimadan, f., chandelier.

-dar (qui possède, qui tient).Aldar, m., porte-drapeau.Guhdar, adj., attentif.Maldar, adj., riche.Hewcedar, adj., besogneux.

-der.

Dengdêr, f., voyelle.Çavdêr, m., inspecteur.

-âVro (de dirûtin, coudre).

Soldirû, m., savetier.

-doA, -oa;, -eur.

Birandok, va., moissonneur.Xeberdok, m., informateur.Çêkirox, m., faiseur, fabriquant, auteur.

-â"os, doublet de -dirû.

Pînedos, m., savetier.

; vt * ,\aDEde^

Sz&nry&BSïS

291

-bêj (de gotin, dire).

Çîrokbêj, m., conteur.Dengbêj, m., troubadour.

-bir (de birîn, couper).

Cawbir, m., ciseaux.Avbir, f., petite digue de terre.Çolbir, adj., grand marcheur.

-cî, -çî, suffixe indiquant d'une façon générale, le métier.

Deveçî, m., chameher.Qehwecî, va.., cafetier.

-çîn (de çandin, planter, cultiver).

Derewçîn, adj., menteur.

-dan ou -dank (qui contient).

Avdank, f., jarre, seau.

Şimadan, f., chandelier.

-dar (qui possède, qui tient).Aldar, m., porte-drapeau.Guhdar, adj., attentif.Maldar, adj., riche.Hewcedar, adj., besogneux.

-der.

Dengdêr, f., voyelle.Çavdêr, m., inspecteur.

-âVro (de dirûtin, coudre).

Soldirû, m., savetier.

-doA, -oa;, -eur.

Birandok, va., moissonneur.Xeberdok, m., informateur.Çêkirox, m., faiseur, fabriquant, auteur.

-â"os, doublet de -dirû.

Pînedos, m., savetier.

; vt * ,\aDEde^

Sz&nry&BSïS

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Page 304: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

-ek, -ik (suffixe du diminutif), peut aussi indiquer l'instrument.Badek, f., tourne-vis.Destek, f., poignée, manette.Rastek, f., règle.

-eke.

Bendeke, f., charge (d'un animal).

-ger (de geriyan, rouler, errer) ; également doublet de -ker (qv.).

Banger, m., rouleau.Şevger, va., noctambule.

-gerîn, doublet de -ger.

Şopgerîn, va., pisteur.

-gîn.

Desgîn, f., bride.Mizgîn, f., nouvelle.Xwezgînî, f., demande en mariage.Pêrgîn, f., rencontre.

-guhêz (de guhaştin, disperser).

Xeberguhêz, adj., indiscret; s.m., journaliste.

-hingêv (de hingaftin, atteindre, frapper).

Şûrhingêv, sabreur.A

-%.

Avî, porteur d'eau.

-în.

Ahîn, f., soupir.

-jen (de jentin, carder, battre).

Avjen, va.., nageur.Bajen, va., éventail.Kevanjen, va., cardeur.

-jimar (de hijmartin).

Dilopjimar, va., compte-gouttes.

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-ek, -ik (suffixe du diminutif), peut aussi indiquer l'instrument.Badek, f., tourne-vis.Destek, f., poignée, manette.Rastek, f., règle.

-eke.

Bendeke, f., charge (d'un animal).

-ger (de geriyan, rouler, errer) ; également doublet de -ker (qv.).

Banger, m., rouleau.Şevger, va., noctambule.

-gerîn, doublet de -ger.

Şopgerîn, va., pisteur.

-gîn.

Desgîn, f., bride.Mizgîn, f., nouvelle.Xwezgînî, f., demande en mariage.Pêrgîn, f., rencontre.

-guhêz (de guhaştin, disperser).

Xeberguhêz, adj., indiscret; s.m., journaliste.

-hingêv (de hingaftin, atteindre, frapper).

Şûrhingêv, sabreur.A

-%.

Avî, porteur d'eau.

-în.

Ahîn, f., soupir.

-jen (de jentin, carder, battre).

Avjen, va.., nageur.Bajen, va., éventail.Kevanjen, va., cardeur.

-jimar (de hijmartin).

Dilopjimar, va., compte-gouttes.

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Page 305: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

-kar (de kar, travail, affaire).

Amojkar, m., conseiller.Sozkar, adj., celui à qui on a donné sa parole.Cotkar, m., laboureur.Koşkar, va.., savetier.

-ker, -ger (de kirin, faire).

Banker, m., crieur.Hesinger, va., forgeron.Zîvker, va.., bijoutier.Zerker, zerger, va., id.Derewker, virker, adj., menteur.

-ke§, -kê§ (de kişandin, tirer, porter, peser).

Xweşkêş, adj., robuste.Serkeş, rebelle.Avkêş, m., porteur d'eau.Afiyûnkêş, m., opiomane.

-kuj (de kuştin, tuer).

Mêrkuj, adj., meurtrier.Agirkuj, m., pompier.Mêşkuj, m., chasse-mouches.

-kut (de kutan, frapper, niveler).

Bankut, f., dame (outil).

-mal (de malistin, essuyer).

Destmal, mouchoir, foulard.

-mêj.

Destmêj, f., ablution.

-niwaz (de niwaxtin, caresser).

DUniwaz, aimable.

-nivîs (de nivîsandin, écrire).

Xweşnivîs, calhgraphe.Dîroknivîs, m., historien.

293

-kar (de kar, travail, affaire).

Amojkar, m., conseiller.Sozkar, adj., celui à qui on a donné sa parole.Cotkar, m., laboureur.Koşkar, va.., savetier.

-ker, -ger (de kirin, faire).

Banker, m., crieur.Hesinger, va., forgeron.Zîvker, va.., bijoutier.Zerker, zerger, va., id.Derewker, virker, adj., menteur.

-ke§, -kê§ (de kişandin, tirer, porter, peser).

Xweşkêş, adj., robuste.Serkeş, rebelle.Avkêş, m., porteur d'eau.Afiyûnkêş, m., opiomane.

-kuj (de kuştin, tuer).

Mêrkuj, adj., meurtrier.Agirkuj, m., pompier.Mêşkuj, m., chasse-mouches.

-kut (de kutan, frapper, niveler).

Bankut, f., dame (outil).

-mal (de malistin, essuyer).

Destmal, mouchoir, foulard.

-mêj.

Destmêj, f., ablution.

-niwaz (de niwaxtin, caresser).

DUniwaz, aimable.

-nivîs (de nivîsandin, écrire).

Xweşnivîs, calhgraphe.Dîroknivîs, m., historien.

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Page 306: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

-ok. Le suffixe -ok (cf. par. 272) peut aussi servir à indiquer l'instru¬ment.

Bihîstok, va., écouteur.Avok, m., gourde.Fitilok, va.., tournant.

-onek, doublet de -ok.

Fitlonek, tournant.

-parez (de paristin, garder, servir, adorer).

Agirparêz, va., adorateur du feu.Welatparêz, adj., patriote.

-perwer.

Asayişperwer, adj., pacifique.

-pêj (de pehtin, cuire).

Xwarinpêj, va., cuisinier.Nanpêj, va., boulanger.Rûnpêj, m., poêle à frire.

-pîv (de pîvan, mesurer).

Germepîv, va., thermomètre.

-rêj (de rijandin, verser).

Avrêj, f., latrines.

-revîn (de revandin, chasser).

Xemrevîn, adj., consolateur.

-§o (de şuştin, laver).

Destşo, f., cuvette.Cilşo, f., blanchisseuse.

-teraş (de teraştin, tailler).

Darteraş, va.., menuisier, charpentier.Sengteraş, va., tailleur de pierres.

-van, indique d'une façon générale le métier ou la fonction,

Asvan, va., meunier.

294

-ok. Le suffixe -ok (cf. par. 272) peut aussi servir à indiquer l'instru¬ment.

Bihîstok, va., écouteur.Avok, m., gourde.Fitilok, va.., tournant.

-onek, doublet de -ok.

Fitlonek, tournant.

-parez (de paristin, garder, servir, adorer).

Agirparêz, va., adorateur du feu.Welatparêz, adj., patriote.

-perwer.

Asayişperwer, adj., pacifique.

-pêj (de pehtin, cuire).

Xwarinpêj, va., cuisinier.Nanpêj, va., boulanger.Rûnpêj, m., poêle à frire.

-pîv (de pîvan, mesurer).

Germepîv, va., thermomètre.

-rêj (de rijandin, verser).

Avrêj, f., latrines.

-revîn (de revandin, chasser).

Xemrevîn, adj., consolateur.

-§o (de şuştin, laver).

Destşo, f., cuvette.Cilşo, f., blanchisseuse.

-teraş (de teraştin, tailler).

Darteraş, va.., menuisier, charpentier.Sengteraş, va., tailleur de pierres.

-van, indique d'une façon générale le métier ou la fonction,

Asvan, va., meunier.

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Page 307: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Gavan, va., bouvier.Nêçîrvan, m., chasseur.

-vank, -vend, doublet de -van.

Destvank, m., joaillier.Beşavend, f., rime.

-wer, peut aussi indiquer le métier.

Pîlewer, m., ferblantier.

-yar.

Cotyar, m., laboureur.Kiriyar, m., acheteur.Berpirsiyar, adj., responsable.Peyar, va., piéton (pê, va., pied).

-zen, -zan (qui frappe, du persan j^j).Borîzan, m., joueur de trompette.Rêzen, va., coupeur de route, brigand.

-zan (de zanîn, savoir).

Rêzan, m., qui connaît la route, guide.Kurdîzan, va., kurdisant.

274. IV. Suffixes indiquant le lieu.

-geh (endroit), parfois -gah.

Havîngeh, f., estivage.Şergeh, f., champ de bataille.Sêrangeh, f., promenade.

-istan, -tan.

Goristan, f., cimetière.Kurdistan, f., Kurdistan.Dibistan, f., école.

-xane (maison).

Dermanxane, m., pharmacie.Zirtxane, va., hce.Dersxane, va., salle de classe.

- 295

Gavan, va., bouvier.Nêçîrvan, m., chasseur.

-vank, -vend, doublet de -van.

Destvank, m., joaillier.Beşavend, f., rime.

-wer, peut aussi indiquer le métier.

Pîlewer, m., ferblantier.

-yar.

Cotyar, m., laboureur.Kiriyar, m., acheteur.Berpirsiyar, adj., responsable.Peyar, va., piéton (pê, va., pied).

-zen, -zan (qui frappe, du persan j^j).Borîzan, m., joueur de trompette.Rêzen, va., coupeur de route, brigand.

-zan (de zanîn, savoir).

Rêzan, m., qui connaît la route, guide.Kurdîzan, va., kurdisant.

274. IV. Suffixes indiquant le lieu.

-geh (endroit), parfois -gah.

Havîngeh, f., estivage.Şergeh, f., champ de bataille.Sêrangeh, f., promenade.

-istan, -tan.

Goristan, f., cimetière.Kurdistan, f., Kurdistan.Dibistan, f., école.

-xane (maison).

Dermanxane, m., pharmacie.Zirtxane, va., hce.Dersxane, va., salle de classe.

- 295

Page 308: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

275. V. Suffixes d'abstraction.

Tous les suffixes énumérés ci-après comportent le même sens à des

nuances près. Ils servent, les uns et les autres, à la formation de sub¬

stantifs abstraits à partir de mots concrets, d'adjectifs ou d'autrestermes. Le principal de ces suffixes est -î, les autres n'en constituantque des doublets utilisés le plus souvent pour des raisons d'euphonie.Les dérivés obtenus de cette manière sont sans exception du genreféminin.

-ahî.

Dûrahî, lointain, distance.Dirêjahî, longueur.Mezinahî, grandeur.Germahî, chaleur.

-anî.

Doşanî, le produit de la traite des brebis.Rojanî, salaire journalier.Piranî, grand nombre, majorité.Mêranî, virilité, courage.Xortanî, jeunesse, vigueur.Mirovanî, parenté.

-asî, -atî, cf. -anî.

Mirovatî, parenté.Kirîvatî, quahté de kirîv (« parrain » ; le kirîv est celui qui tientl'enfant pendant la circoncision).

-î, (-M et -yî avec les mots se terminant en -a, -nî et -tî avec les

mots se terminant en -î).

Nezanî, ignorance.Berpirsiyarî, responsabilité.Pîrî, vieillesse.Bêpereyî, misère.Cotkarî, métier de laboureur, agriculture.Bêarî, effronterie.Welatparêzî, patriotisme.

296

275. V. Suffixes d'abstraction.

Tous les suffixes énumérés ci-après comportent le même sens à des

nuances près. Ils servent, les uns et les autres, à la formation de sub¬

stantifs abstraits à partir de mots concrets, d'adjectifs ou d'autrestermes. Le principal de ces suffixes est -î, les autres n'en constituantque des doublets utilisés le plus souvent pour des raisons d'euphonie.Les dérivés obtenus de cette manière sont sans exception du genreféminin.

-ahî.

Dûrahî, lointain, distance.Dirêjahî, longueur.Mezinahî, grandeur.Germahî, chaleur.

-anî.

Doşanî, le produit de la traite des brebis.Rojanî, salaire journalier.Piranî, grand nombre, majorité.Mêranî, virilité, courage.Xortanî, jeunesse, vigueur.Mirovanî, parenté.

-asî, -atî, cf. -anî.

Mirovatî, parenté.Kirîvatî, quahté de kirîv (« parrain » ; le kirîv est celui qui tientl'enfant pendant la circoncision).

-î, (-M et -yî avec les mots se terminant en -a, -nî et -tî avec les

mots se terminant en -î).

Nezanî, ignorance.Berpirsiyarî, responsabilité.Pîrî, vieillesse.Bêpereyî, misère.Cotkarî, métier de laboureur, agriculture.Bêarî, effronterie.Welatparêzî, patriotisme.

296

Page 309: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Azahî, liberté.Avahî, prospérité.Lawînî, enfance.Birçîtî, faim.Spehîtî, beauté.Xwedîtî, xweyîtî, possession, propriété.

A A A,A

Bavînî, bavîtî, paternité.Pirînî, grand nombre, majorité.Kerîtî, stupidité.Şivanîtî, état de berger.

-tî.

Hevaltî, amitié.

Remarque. Le suffixe -î peut affecter des mots déjà suffixes.

Ex. : Zergerî, orfèvrerie.Zozanvani, transhumance (de printemps).Deştvanî, transhumance (d'automne).Karwanvanî, le fait de voyager en caravane.Amojkarî, enseignement.

Proverbes. Jin qeleh e, mêr girtî ye, la femme est une citadelle,l'homme, le prisonnier.

Mêr çem e, jin gnl e, l'homme est une rivière, la femme un lac.

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Azahî, liberté.Avahî, prospérité.Lawînî, enfance.Birçîtî, faim.Spehîtî, beauté.Xwedîtî, xweyîtî, possession, propriété.

A A A,A

Bavînî, bavîtî, paternité.Pirînî, grand nombre, majorité.Kerîtî, stupidité.Şivanîtî, état de berger.

-tî.

Hevaltî, amitié.

Remarque. Le suffixe -î peut affecter des mots déjà suffixes.

Ex. : Zergerî, orfèvrerie.Zozanvani, transhumance (de printemps).Deştvanî, transhumance (d'automne).Karwanvanî, le fait de voyager en caravane.Amojkarî, enseignement.

Proverbes. Jin qeleh e, mêr girtî ye, la femme est une citadelle,l'homme, le prisonnier.

Mêr çem e, jin gnl e, l'homme est une rivière, la femme un lac.

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Page 310: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji
Page 311: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

TROISIÈME PARTIE

ÉLÉMENTS DE SYNTAXE

TROISIÈME PARTIE

ÉLÉMENTS DE SYNTAXE

Page 312: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji
Page 313: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

I. REMARQUES SUR LES ÉTATS DÉFINI ET INDÉFINIET SUR L'EMPLOI DES CAS

État défini et indéfini (cf. II, Ch. III)

276. D'une manière générale, tout substantif à l'état absolu estdéfini (hesp, le cheval ; mirov, l'homme) et ce sont les particules -ek, -inqui lui confèrent éventuellement l'état d'indéfinition (hespek, uncheval; mirovin, des hommes).

Cette règle souffre cependant des exceptions :

1) La particule d'indéfinition n'est pas employée lorsque l'étatqu'eUe indique va de soi d'après le contexte, par exemple lorsque lesubstantif joue le rôle d'attribut :

Ew mamoste ye, il est professeur.Mîşo dengbêj bû, Mîşo était dengbêj 1 (par contre, Mîşo dengbêjek bû :

Mîşo était un dengbêj).Ferxekî şêra, şêr e, un lionceau est (déjà) un lion (proverbe).Kar séV e, wextê dest le dikî, dibe rovî, le travail est un lion, dès que

tu y mets la main, il devient renard (proverbe).

Il en va de même pour les mots construits d'une certaine manièreavec le verbe hebûn, « avoir » (cf. par. 213).

Hespê min hebû, hespên min hebûn, j'avais un cheval, j'avais des

chevaux.

L'indéfinition est de même impliquée par l'emploi de l'adjectifindéfini hin :

Hin mirov dibêjin, certains hommes disent.

Par contre, her, « chaque », introduit souvent la particule :

Her şêrek bi lepê xwe ye, chaque hon ( : tout un hon) par sa griffe(proverbe).

1 Dengbêj : chanteur de poèmes épiques.

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I. REMARQUES SUR LES ÉTATS DÉFINI ET INDÉFINIET SUR L'EMPLOI DES CAS

État défini et indéfini (cf. II, Ch. III)

276. D'une manière générale, tout substantif à l'état absolu estdéfini (hesp, le cheval ; mirov, l'homme) et ce sont les particules -ek, -inqui lui confèrent éventuellement l'état d'indéfinition (hespek, uncheval; mirovin, des hommes).

Cette règle souffre cependant des exceptions :

1) La particule d'indéfinition n'est pas employée lorsque l'étatqu'eUe indique va de soi d'après le contexte, par exemple lorsque lesubstantif joue le rôle d'attribut :

Ew mamoste ye, il est professeur.Mîşo dengbêj bû, Mîşo était dengbêj 1 (par contre, Mîşo dengbêjek bû :

Mîşo était un dengbêj).Ferxekî şêra, şêr e, un lionceau est (déjà) un lion (proverbe).Kar séV e, wextê dest le dikî, dibe rovî, le travail est un lion, dès que

tu y mets la main, il devient renard (proverbe).

Il en va de même pour les mots construits d'une certaine manièreavec le verbe hebûn, « avoir » (cf. par. 213).

Hespê min hebû, hespên min hebûn, j'avais un cheval, j'avais des

chevaux.

L'indéfinition est de même impliquée par l'emploi de l'adjectifindéfini hin :

Hin mirov dibêjin, certains hommes disent.

Par contre, her, « chaque », introduit souvent la particule :

Her şêrek bi lepê xwe ye, chaque hon ( : tout un hon) par sa griffe(proverbe).

1 Dengbêj : chanteur de poèmes épiques.

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Page 314: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

On notera encore l'absence de particule dans des constructionscomme les suivantes, dont les équivalents français impliqueraientl'état d'indéfinition :

Di nav wan de, dîsan jin in ko navên kurmancî hilanîne (H.), chez

eux, il y a encore des femmes qui portent des prénoms kurdes.Heya serî sax dimîne, çav ecêban dibîne, tant que la tête reste saine

(tant qu'on vit), l'eil voit des merveilles (proverbe).Çûye welêt ji me re xeberan bîne, il est allé au pays nous chercher

des nouveUes.

2) Employé dans un sens partitif, le substantif est également dépour¬

vu de la particule d'indétermination :

Av di bîrê de ne ma bû, il ne restait pas d'eau dans le puits.Di vê deştê de, nêçîr heye, dans cette plaine, il y a du gibier (litt. :

de la chasse).

Nan bide min, donne-moi du pain (Nên ou nanî bide min signifierait« donne-moi le pain»).

3) Dans des expressions comme « une ruse de femme », « un bâtonde berger », l'indéfinition s'exprime par le cas obhque du pluriel défini,le premier terme du rapport d'annexion pouvant ne pas recevoir laparticule :

Hîleke jinan, une ruse de femme(s).Gopalekî şivanan, un bâton de berger(s).Keça mîran bi qelenê gavana nayê, on ne peut avoir fille d'émir avec

un douaire de bouvier (proverbe).

4) Lorsque plusieurs substantifs font partie d'une énumérationd'objets à l'état indéfini, seul le dernier est normalement affecté de laparticule :

Min hesp û mehînek hene, j'ai un cheval et une jument.Hevalê min xanî û bîstanek kirîn, mon ami a acheté une maison et

un jardin.

Emploi des cas

277. Les principales règles relatives à l'emploi des cas ont étéénoncées aux chapitres V, VI et XIII de la Seconde Partie.

302

On notera encore l'absence de particule dans des constructionscomme les suivantes, dont les équivalents français impliqueraientl'état d'indéfinition :

Di nav wan de, dîsan jin in ko navên kurmancî hilanîne (H.), chez

eux, il y a encore des femmes qui portent des prénoms kurdes.Heya serî sax dimîne, çav ecêban dibîne, tant que la tête reste saine

(tant qu'on vit), l'eil voit des merveilles (proverbe).Çûye welêt ji me re xeberan bîne, il est allé au pays nous chercher

des nouveUes.

2) Employé dans un sens partitif, le substantif est également dépour¬

vu de la particule d'indétermination :

Av di bîrê de ne ma bû, il ne restait pas d'eau dans le puits.Di vê deştê de, nêçîr heye, dans cette plaine, il y a du gibier (litt. :

de la chasse).

Nan bide min, donne-moi du pain (Nên ou nanî bide min signifierait« donne-moi le pain»).

3) Dans des expressions comme « une ruse de femme », « un bâtonde berger », l'indéfinition s'exprime par le cas obhque du pluriel défini,le premier terme du rapport d'annexion pouvant ne pas recevoir laparticule :

Hîleke jinan, une ruse de femme(s).Gopalekî şivanan, un bâton de berger(s).Keça mîran bi qelenê gavana nayê, on ne peut avoir fille d'émir avec

un douaire de bouvier (proverbe).

4) Lorsque plusieurs substantifs font partie d'une énumérationd'objets à l'état indéfini, seul le dernier est normalement affecté de laparticule :

Min hesp û mehînek hene, j'ai un cheval et une jument.Hevalê min xanî û bîstanek kirîn, mon ami a acheté une maison et

un jardin.

Emploi des cas

277. Les principales règles relatives à l'emploi des cas ont étéénoncées aux chapitres V, VI et XIII de la Seconde Partie.

302

Page 315: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

278. Nominatif.

Les mots déchnables restent au nominatif lorsqu'ils sont

sujets de verbes intransitifs à tous les temps;

compléments d'objet directs de verbes intransitifs aux tempspassés (par. 167) ;

sujets de verbes transitifs à l'un quelconque des temps de lavoix passive (II, Ch. XVI).

279. Vocatif.

Son emploi a été étudié au par. 117. On précisera ici que ses dési¬

nences, masculine ou féminine, ou les interjections qui l'introduisent,peuvent affecter, dans certains cas, des pronoms, des adjectifs ou des

verbes.

Ex. : Wey li mino! Hélas de moi ! (homme).Wey li mine! Hélas de moi ! (femme).Hey lo Xwedê ne kuştî, ô toi (homme), que Dieu te garde(litt. : ne te tue pas).

Hey le Xwedê ne kuştê, ô toi (femme), que Dieu te garde.Hey min pore we qusando! ô moi qui vous couperai les che¬

veux (c.-à-d. qui vous obligerai (vous, femmes) à vous cou¬

per les cheveux en signe de deuil) !

280. Cas oblique.

a) Le cas oblique remplit en kurde à la fois les fonctions de

l'accusatif, du génitif, de l'ablatif, etc., des autres langues.

Les mots déclinables reçoivent la flexion de ce cas lorsque :

ils sont employés comme compléments de noms ;

ils sont introduits par des prépositions qui le régissent (II, Ch.

XXII) ;

ils sont sujets logiques d'un verbe transitif à un temps des

premier et second groupes (par. 185 et 187).

b) On se rappellera que l'emploi du cas obhque, obhgatoire pour

303

278. Nominatif.

Les mots déchnables restent au nominatif lorsqu'ils sont

sujets de verbes intransitifs à tous les temps;

compléments d'objet directs de verbes intransitifs aux tempspassés (par. 167) ;

sujets de verbes transitifs à l'un quelconque des temps de lavoix passive (II, Ch. XVI).

279. Vocatif.

Son emploi a été étudié au par. 117. On précisera ici que ses dési¬

nences, masculine ou féminine, ou les interjections qui l'introduisent,peuvent affecter, dans certains cas, des pronoms, des adjectifs ou des

verbes.

Ex. : Wey li mino! Hélas de moi ! (homme).Wey li mine! Hélas de moi ! (femme).Hey lo Xwedê ne kuştî, ô toi (homme), que Dieu te garde(litt. : ne te tue pas).

Hey le Xwedê ne kuştê, ô toi (femme), que Dieu te garde.Hey min pore we qusando! ô moi qui vous couperai les che¬

veux (c.-à-d. qui vous obligerai (vous, femmes) à vous cou¬

per les cheveux en signe de deuil) !

280. Cas oblique.

a) Le cas oblique remplit en kurde à la fois les fonctions de

l'accusatif, du génitif, de l'ablatif, etc., des autres langues.

Les mots déclinables reçoivent la flexion de ce cas lorsque :

ils sont employés comme compléments de noms ;

ils sont introduits par des prépositions qui le régissent (II, Ch.

XXII) ;

ils sont sujets logiques d'un verbe transitif à un temps des

premier et second groupes (par. 185 et 187).

b) On se rappellera que l'emploi du cas obhque, obhgatoire pour

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Page 316: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

tous les autres mots déchnables, est facultatif pour les substantifs dumasculin singulier (cf. par. 115, Rem.), sauf :

lorsqu'ils sont précédés d'un adjectif démonstratif (par. 115,

Rem.) ;

lorsque la clarté du sens exige son utilisation :

Ex. : Apê Osman, l'oncle Osman, mais :

apê Osmên, l'oncle d'Osman.

c) Lorsque plusieurs substantifs font partie d'une énumérationjouant le rôle de complément, le dernier d'entre eux peut recevoir seulla désinence du cas obhque.

Ex. : Ezê mih û beranî bifiroşim, je vendrai la brebis et le béher.Ez hespek, du mehîn û gayekî dibim çêrê, je conduis un cheval,deux juments et un bmuf au pâturage.

Si le dernier terme est un substantif masculin à l'état défini, ladésinence du cas obhque reste facultative :

Ex. : Ezjin û mêr nas dikim, je connais la femme et l'homme.

Toutefois, si les substantifs énumérés sont les uns au singuher etles autres au pluriel, on devra obhgatoirement décliner chacun d'eux :

Ex. : Gur wê mihê û bizinan bixwe, le loup mangera la brebis et les

chèvres.

d) Le cas obhque peut comporter, sans l'emploi d'aucune pré¬

position ni postposition, des acceptions

circonstancielles :

Ex. : Vê carê, cette fois.Wê salé, cette année-là.Carina, parfois.Buharê pez, payîzê rez, zivistanê ez, au printemps du mouton,en automne du raisin, en hiver moi (proverbe : les choses

agréables pour un homme énumérées par une femme kurde).

locatives :

Ex. : Tuê kengî vegerî Amanê? Quand reviendras-tu à Ammane?Havînê, koçer diçin zozanan, en tête, les nomades vont auxalpages.

304

tous les autres mots déchnables, est facultatif pour les substantifs dumasculin singulier (cf. par. 115, Rem.), sauf :

lorsqu'ils sont précédés d'un adjectif démonstratif (par. 115,

Rem.) ;

lorsque la clarté du sens exige son utilisation :

Ex. : Apê Osman, l'oncle Osman, mais :

apê Osmên, l'oncle d'Osman.

c) Lorsque plusieurs substantifs font partie d'une énumérationjouant le rôle de complément, le dernier d'entre eux peut recevoir seulla désinence du cas obhque.

Ex. : Ezê mih û beranî bifiroşim, je vendrai la brebis et le béher.Ez hespek, du mehîn û gayekî dibim çêrê, je conduis un cheval,deux juments et un bmuf au pâturage.

Si le dernier terme est un substantif masculin à l'état défini, ladésinence du cas obhque reste facultative :

Ex. : Ezjin û mêr nas dikim, je connais la femme et l'homme.

Toutefois, si les substantifs énumérés sont les uns au singuher etles autres au pluriel, on devra obhgatoirement décliner chacun d'eux :

Ex. : Gur wê mihê û bizinan bixwe, le loup mangera la brebis et les

chèvres.

d) Le cas obhque peut comporter, sans l'emploi d'aucune pré¬

position ni postposition, des acceptions

circonstancielles :

Ex. : Vê carê, cette fois.Wê salé, cette année-là.Carina, parfois.Buharê pez, payîzê rez, zivistanê ez, au printemps du mouton,en automne du raisin, en hiver moi (proverbe : les choses

agréables pour un homme énumérées par une femme kurde).

locatives :

Ex. : Tuê kengî vegerî Amanê? Quand reviendras-tu à Ammane?Havînê, koçer diçin zozanan, en tête, les nomades vont auxalpages.

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Page 317: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

attributives :

Ex. : Axé tifingek da şivên, l'agha a donné un fusil au berger.Te guneh e, c'est ta faute (htt. : c'est faute à toi).Min ci gote te ? Que t'ai-je dit ?

Hêviya min heye ko tuê reşbelekekê bişînî min, j'espère que

tu m'enverras une lettre.

Remarque. On rappellera (cf. par. 217) que les compléments indirects des

verbes comportant une idée de direction, d'attribution, etc., peuvent, et tel étaitle cas dans plusieurs des exemples précédents, être introduits par le cas indirect,sans l'intervention d'aucune préposition. Ils doivent alors se placer après ces

verbes.

Ex. : Min da wan, je leur ai donné, pour : min ji wan re da.Axê tifingek da şivên, pour : axê ji şivên re tifingek da.

e) Obhgatoire pour les substantifs féminins jouant le rôle de

complément, le cas oblique n'est cependant pas employé :

lorsque ces substantifs font fonction d'épithètes :

Ex. : Dotmama Qumrî (et non Qumriyê), la cousine Qumrî.

lorsqu'ils sont pris dans un sens partitif (cf. à ce propos par.276 (2)) :

Ex. : Tasek av, un bol d'eau (taseke avê signifierait un bol à eau).

Xweyî par (et non paré), qui a part, participant.Xweyî namûs, vertueux.

dans les locutions adverbiales (cf. par. 254) :

Ex. : Bi rastî, en vérité (et non bi rastiyê).Bi hêsanî, avec facilité (et non bi hêsaniyê).Bi kurmancî, en kurde.

Proverbes. Her tişt bi ziravî diskê, mirov bi stûrî, tout rompt parminceur, l'homme par grosseur (c.-à-d. : les puissants sont plus exposés

que les faibles).Ji mêra nav dimîne, ji ga, çerm, des hommes, il reste le nom, du

b>uf, le cuir.Mû bi mû, rihek çêdibe, poil par poil, on peut faire une barbe.

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attributives :

Ex. : Axé tifingek da şivên, l'agha a donné un fusil au berger.Te guneh e, c'est ta faute (htt. : c'est faute à toi).Min ci gote te ? Que t'ai-je dit ?

Hêviya min heye ko tuê reşbelekekê bişînî min, j'espère que

tu m'enverras une lettre.

Remarque. On rappellera (cf. par. 217) que les compléments indirects des

verbes comportant une idée de direction, d'attribution, etc., peuvent, et tel étaitle cas dans plusieurs des exemples précédents, être introduits par le cas indirect,sans l'intervention d'aucune préposition. Ils doivent alors se placer après ces

verbes.

Ex. : Min da wan, je leur ai donné, pour : min ji wan re da.Axê tifingek da şivên, pour : axê ji şivên re tifingek da.

e) Obhgatoire pour les substantifs féminins jouant le rôle de

complément, le cas oblique n'est cependant pas employé :

lorsque ces substantifs font fonction d'épithètes :

Ex. : Dotmama Qumrî (et non Qumriyê), la cousine Qumrî.

lorsqu'ils sont pris dans un sens partitif (cf. à ce propos par.276 (2)) :

Ex. : Tasek av, un bol d'eau (taseke avê signifierait un bol à eau).

Xweyî par (et non paré), qui a part, participant.Xweyî namûs, vertueux.

dans les locutions adverbiales (cf. par. 254) :

Ex. : Bi rastî, en vérité (et non bi rastiyê).Bi hêsanî, avec facilité (et non bi hêsaniyê).Bi kurmancî, en kurde.

Proverbes. Her tişt bi ziravî diskê, mirov bi stûrî, tout rompt parminceur, l'homme par grosseur (c.-à-d. : les puissants sont plus exposés

que les faibles).Ji mêra nav dimîne, ji ga, çerm, des hommes, il reste le nom, du

b>uf, le cuir.Mû bi mû, rihek çêdibe, poil par poil, on peut faire une barbe.

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Page 318: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

II. RAPPORT D'ANNEXION

ET RAPPORT DE QUALIFICATION.

ÉPITHÈTES COMPLEXES. APPOSITION

281. Les règles fondamentales régissant le rapport d'annexion ont étéétudiées aux par. 99, 101 et 276 (3). Elles sont résumées par les exem¬

ples suivants :

Ex. : Hespê Soro; hespekî Soro, le cheval de Soro; un cheval de

Soro.Mehîna keçkê ; mehîneke keçkê, la jument de la jeune fiUe ;

une jument de la jeune fille.Hespên Soro ; hespine Soro, les chevaux de Soro ; des chevauxde Soro.

Mehînên keçkê; mehînine keçkê, les juments de la jeune fille;des juments de la jeune fille.Gopalekî şivanan, un bâton de berger (par. 276).

Hîleke jinan, une ruse de femme (par. 276).

Gopaline şivanan, des bâtons de berger.

Remarque. Il peut se faire, mais très exceptionnellement, que la particuleaffectant le premier terme du rapport d'annexion soit élidée :

Ex. : Tifing ji dest min girt (H.), il me prit le fusil de la main.Tifingên me di dest me da bû (H.), nous avions nos fusils à la main.

Ces deux exemples sont empruntés à un texte en dialecte Mirdêsî (tribu del'Ouest). On peut aussi considérer que dest y joue un rôle semi-adverbial.

282. Le raiport d'annexion complexe se construit selon les mêmesprincipes, son second terme étant, aussi bien que le premier, affectéde la particule déterminative.

Ex. : Hespê Mîrê Botan, le cheval de l'Émir de Botan.Mehîna keça Gurgîn, la jument de la fille de Gurgîn.

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II. RAPPORT D'ANNEXION

ET RAPPORT DE QUALIFICATION.

ÉPITHÈTES COMPLEXES. APPOSITION

281. Les règles fondamentales régissant le rapport d'annexion ont étéétudiées aux par. 99, 101 et 276 (3). Elles sont résumées par les exem¬

ples suivants :

Ex. : Hespê Soro; hespekî Soro, le cheval de Soro; un cheval de

Soro.Mehîna keçkê ; mehîneke keçkê, la jument de la jeune fiUe ;

une jument de la jeune fille.Hespên Soro ; hespine Soro, les chevaux de Soro ; des chevauxde Soro.

Mehînên keçkê; mehînine keçkê, les juments de la jeune fille;des juments de la jeune fille.Gopalekî şivanan, un bâton de berger (par. 276).

Hîleke jinan, une ruse de femme (par. 276).

Gopaline şivanan, des bâtons de berger.

Remarque. Il peut se faire, mais très exceptionnellement, que la particuleaffectant le premier terme du rapport d'annexion soit élidée :

Ex. : Tifing ji dest min girt (H.), il me prit le fusil de la main.Tifingên me di dest me da bû (H.), nous avions nos fusils à la main.

Ces deux exemples sont empruntés à un texte en dialecte Mirdêsî (tribu del'Ouest). On peut aussi considérer que dest y joue un rôle semi-adverbial.

282. Le raiport d'annexion complexe se construit selon les mêmesprincipes, son second terme étant, aussi bien que le premier, affectéde la particule déterminative.

Ex. : Hespê Mîrê Botan, le cheval de l'Émir de Botan.Mehîna keça Gurgîn, la jument de la fille de Gurgîn.

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Page 319: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Hîleke jinên bajêr, une ruse de femmes de la ville.Konên koçerên welatê me, les tentes des nomades de notre pays.

283. Lorsque le premier terme du rapport d'annexion est qualifiépar une épithète, on a recours, pour introduire celle-ci, aux pronomse, a, en (cf. par. 243) si ce terme est à l'état défini, et aux pronoms î, e,

en s'il est à l'état indéfini (cf. par. 244). La construction est alors lasuivante :

Hespê Soro ê boz, le cheval gris de Soro.

Birca Mîrê Botan a belek, le palais blanc et noir de l'Émir de Botan 1.

Konên koçerên welatê me en reş, les tentes noires des nomades de

notre pays.Hesp û mehîna Soro en boz, le cheval et la jument gris de Soro.

Hîleke jinên bajêr e kevin, une vieille ruse des femmes de la ville.Şevine zivistanê en sar, de froides nuits d'hiver.

Si c'est le second terme du rapport d'annexion qui se trouve pourvud'une épithète, la construction est normale :

Hespê axayê kal, le cheval du vieil agha.

Pire bajarê mezin, le pont de la grande ville.

Si des qualifications s'appliquent à chacun des termes du rapportd'annexion, on aura recours à des constructions variées des typessuivants :

Hîleke kevin e jinên bajêr en ciwan, une vieille ruse des jeunes femmesde la ville.

Nivîsarine giranbeha en dîroknivisên wexta borî en bi nav û deng,

des écrits précieux des historiens célèbres du temps passé.

284. Les règles du rapport de qualification simple correspondent,quant à l'emploi des particules déterminatives ou d'indéfinition à

l'état construit, à celles qui s'apphquent aux rapports d'annexion(par. 99, 101 et 219).

1 Le Birca Belek des Émirs de Botan est célèbre dans les légendes kurdes. Son nomvient de ce que la façade en était décorée d'assises de pierres alternativement blanches

et noires.

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Hîleke jinên bajêr, une ruse de femmes de la ville.Konên koçerên welatê me, les tentes des nomades de notre pays.

283. Lorsque le premier terme du rapport d'annexion est qualifiépar une épithète, on a recours, pour introduire celle-ci, aux pronomse, a, en (cf. par. 243) si ce terme est à l'état défini, et aux pronoms î, e,

en s'il est à l'état indéfini (cf. par. 244). La construction est alors lasuivante :

Hespê Soro ê boz, le cheval gris de Soro.

Birca Mîrê Botan a belek, le palais blanc et noir de l'Émir de Botan 1.

Konên koçerên welatê me en reş, les tentes noires des nomades de

notre pays.Hesp û mehîna Soro en boz, le cheval et la jument gris de Soro.

Hîleke jinên bajêr e kevin, une vieille ruse des femmes de la ville.Şevine zivistanê en sar, de froides nuits d'hiver.

Si c'est le second terme du rapport d'annexion qui se trouve pourvud'une épithète, la construction est normale :

Hespê axayê kal, le cheval du vieil agha.

Pire bajarê mezin, le pont de la grande ville.

Si des qualifications s'appliquent à chacun des termes du rapportd'annexion, on aura recours à des constructions variées des typessuivants :

Hîleke kevin e jinên bajêr en ciwan, une vieille ruse des jeunes femmesde la ville.

Nivîsarine giranbeha en dîroknivisên wexta borî en bi nav û deng,

des écrits précieux des historiens célèbres du temps passé.

284. Les règles du rapport de qualification simple correspondent,quant à l'emploi des particules déterminatives ou d'indéfinition à

l'état construit, à celles qui s'apphquent aux rapports d'annexion(par. 99, 101 et 219).

1 Le Birca Belek des Émirs de Botan est célèbre dans les légendes kurdes. Son nomvient de ce que la façade en était décorée d'assises de pierres alternativement blanches

et noires.

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Page 320: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Hespê boz ; hespekî boz, le cheval gris ; un cheval gris.Mehîna se; mehîneke şê, la jument alezane; une jumentalezane.

Bajarên mezin; bajarine mezin, une grande ville; de grandesvilles.

Il y a rapport de qualification complexe :

a) Lorsqu'un substantif est quahfié par plusieurs épithètes.

En ce cas, il est fait usage des pronoms ê, a, en si ce substantif està l'état défini, et des pronoms î, e, en s'il est à l'état indéfini.

Ex. : Hespê boz ê qenc, le bon cheval gris.Hespekî boz î qenc, un bon cheval gris.Mehîna boz a qenc, la bonne jument grise.Hespên (mehînên) boz en qenc, les bons chevaux (juments) gris.Hespine (mehînine) boz en qenc, de bons chevaux (juments)gris.

Remarque I. Si les épithètes sont nombreuses, la construction s'allège de larépétition du pronom, comme dans l'exemple suivant :

Mirovekî dirêj, kal, porspî û piştxwar, un homme grand, vieux, les cheveuxblancs et le dos voûté.

Si le premier terme du rapport de qualification est lui-même un adjectif, il peutne pas recevoir la particule.

Ex. : Guleke ter ring û ter bihin, une fleur pleine de couleur et de parfum.

Remarque IL Les pronoms ê, a, en peuvent servir, construits avec eux, à pré¬

ciser l'emploi des adjectifs comme substantifs.

Ex. : Rêwî, errant : ê rêwî, le voyageur.Rast, droit, exact : a rast, le vrai, la vérité.Tu kîjan dixwazî ? Ê sor. Lequel veux-tu ? Le rouge.

Il est à noter que certains parlers, comme celui des Omerî (région de Mardine),font de cette construction une utilisation très fréquente, même avec de véritablessubstantifs. Les pronoms ê, a, en, qui servent alors à préciser l'individualité duconcept exprimé, prennent la valeur de réels articles (ê nanpêj, le boulanger).

b) Lorsque l' épithète, soit qualifiant le substantif, soit employéecomme attribut, est elle-même complexe (par exemple, un hommede belle apparence, un homme de plus belle apparence que lui).

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Ex. : Hespê boz ; hespekî boz, le cheval gris ; un cheval gris.Mehîna se; mehîneke şê, la jument alezane; une jumentalezane.

Bajarên mezin; bajarine mezin, une grande ville; de grandesvilles.

Il y a rapport de qualification complexe :

a) Lorsqu'un substantif est quahfié par plusieurs épithètes.

En ce cas, il est fait usage des pronoms ê, a, en si ce substantif està l'état défini, et des pronoms î, e, en s'il est à l'état indéfini.

Ex. : Hespê boz ê qenc, le bon cheval gris.Hespekî boz î qenc, un bon cheval gris.Mehîna boz a qenc, la bonne jument grise.Hespên (mehînên) boz en qenc, les bons chevaux (juments) gris.Hespine (mehînine) boz en qenc, de bons chevaux (juments)gris.

Remarque I. Si les épithètes sont nombreuses, la construction s'allège de larépétition du pronom, comme dans l'exemple suivant :

Mirovekî dirêj, kal, porspî û piştxwar, un homme grand, vieux, les cheveuxblancs et le dos voûté.

Si le premier terme du rapport de qualification est lui-même un adjectif, il peutne pas recevoir la particule.

Ex. : Guleke ter ring û ter bihin, une fleur pleine de couleur et de parfum.

Remarque IL Les pronoms ê, a, en peuvent servir, construits avec eux, à pré¬

ciser l'emploi des adjectifs comme substantifs.

Ex. : Rêwî, errant : ê rêwî, le voyageur.Rast, droit, exact : a rast, le vrai, la vérité.Tu kîjan dixwazî ? Ê sor. Lequel veux-tu ? Le rouge.

Il est à noter que certains parlers, comme celui des Omerî (région de Mardine),font de cette construction une utilisation très fréquente, même avec de véritablessubstantifs. Les pronoms ê, a, en, qui servent alors à préciser l'individualité duconcept exprimé, prennent la valeur de réels articles (ê nanpêj, le boulanger).

b) Lorsque l' épithète, soit qualifiant le substantif, soit employéecomme attribut, est elle-même complexe (par exemple, un hommede belle apparence, un homme de plus belle apparence que lui).

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Page 321: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Les constructions sont en ce cas des plus variées, mais on retiendraque, lorsqu'une comparaison est impliquée, l'ordre des termes est en

général l'inverse de celui du français.

Ex. : Ji xezalê bezatir nîne, ji rizqê xwe zêde naxwe, il n'y a pas plusrapide que la gazelle, (pourtant) eUe ne mange pas plus quesa part (proverbe).

Erdekî wek Kurdistanê fireh, une terre vaste comme leKurdistan.

Xaniyên wek koxên mirîşkan, des maisons pareilles à des

poulaillers.

Memûrên ne ji wan, des fonctionnaires ne faisant pas partiede leur communauté (litt. : pas d'eux).

Her mirovê ji rastiya wî warî haydar, tout homme averti de

la justesse de ce point.

Mirovekî ji min meztir, un homme plus grand que moi.

Ji çiyayê Herekolê bilintir, plus haut que le mont Herekol.

Di bajarê me de je dewlementir paşa nîne, dans notre ville,il n'y a pas de pacha plus riche que lui.

Di rex mala wî de, yek ji ê din pîstir, du cîran hebûn, à côtéde sa maison, il y avait deux voisins plus mauvais l'un quel'autre.

Şerma mezin ew e ko mirov nezanê xwendin û nivîsandinazimanê xwe be (H.), la (plus) grande honte est qu'on ne sache

ni lire ni écrire sa propre langue (nezan, ignorant, est iciconstruit en rapport de quahfication avec la propositionqui suit).

Ev eyloji bo keriyên pezji guran bitehlûketir in, ces aigles sont,pour les troupeaux de moutons, plus dangereux que les loups.

Ez hejmara Kurdan di Kurdistanê de pirtirî dewazde miliyonantexmîn dikim (H.), j'estime à plus de douze millions le nombredes Kurdes (résidant) au Kurdistan.

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Les constructions sont en ce cas des plus variées, mais on retiendraque, lorsqu'une comparaison est impliquée, l'ordre des termes est en

général l'inverse de celui du français.

Ex. : Ji xezalê bezatir nîne, ji rizqê xwe zêde naxwe, il n'y a pas plusrapide que la gazelle, (pourtant) eUe ne mange pas plus quesa part (proverbe).

Erdekî wek Kurdistanê fireh, une terre vaste comme leKurdistan.

Xaniyên wek koxên mirîşkan, des maisons pareilles à des

poulaillers.

Memûrên ne ji wan, des fonctionnaires ne faisant pas partiede leur communauté (litt. : pas d'eux).

Her mirovê ji rastiya wî warî haydar, tout homme averti de

la justesse de ce point.

Mirovekî ji min meztir, un homme plus grand que moi.

Ji çiyayê Herekolê bilintir, plus haut que le mont Herekol.

Di bajarê me de je dewlementir paşa nîne, dans notre ville,il n'y a pas de pacha plus riche que lui.

Di rex mala wî de, yek ji ê din pîstir, du cîran hebûn, à côtéde sa maison, il y avait deux voisins plus mauvais l'un quel'autre.

Şerma mezin ew e ko mirov nezanê xwendin û nivîsandinazimanê xwe be (H.), la (plus) grande honte est qu'on ne sache

ni lire ni écrire sa propre langue (nezan, ignorant, est iciconstruit en rapport de quahfication avec la propositionqui suit).

Ev eyloji bo keriyên pezji guran bitehlûketir in, ces aigles sont,pour les troupeaux de moutons, plus dangereux que les loups.

Ez hejmara Kurdan di Kurdistanê de pirtirî dewazde miliyonantexmîn dikim (H.), j'estime à plus de douze millions le nombredes Kurdes (résidant) au Kurdistan.

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Page 322: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Apposition

285. Le rôle d'apposition est celui de tout mot ou groupe de motsqui, employé pour qualifier un autre terme, suit celui-ci sans qu'inter¬vienne la construction propre au rapport de qualification, c'est-à-diresans qu'il soit fait usage des particules déterminatives ou d'indéfinitionà l'état construit. L'apposition est d'un usage assez fréquent pouralléger la phrase et la rendre plus claire. Elle est de règle pour laqualification des pronoms personnels, puisque ceux-ci ne peuventrecevoir de particules.

Elle peut être simple ou complexe :

Apposition simple.Ex. : Li ser gelé Kurd û welatê wan, Kurdistan, au sujet du peuple

kurde et de sa patrie, le Kurdistan.Ma hon jin, cire derewa li me dikin ? Pourquoi donc, vousautres femmes, nous mentez-vous ?

Kalo vê yeka han dide li ber cavên me, xortan, le vieillard nousfait apercevoir ce point, à nous autres, jeunes gens.

Me piçûk, me dida pey mezinan, nous, les petits, nous suivionsles grands.

Apposition complexe.

Elle comporte un ensemble de plusieurs mots et peut aussi bienprécéder que suivre le terme auquel eUe se rapporte.

Ex. : Hawar derket, gaziya miletê Kurd (H.), Hawar (revue kurde)vient de paraître, ce cri de guerre de la nation kurde.Di vî geliyî de, bi hezar û sed hezaran, darên gwîzan hene,

sur ce versant, il y a des noyers par milhers et par centainesde milhers.Ji eskerên tijî, cil vaporên barkeş hatin (R.), il arriva vingtbateaux de transport pleins de soldats.Ez hêvî dikim ko tuji min reji yekî bêtir kitêban neşînî, je (te)prie de ne pas m'envoyer plus d'un livre (on remarqueral'emploi du pluriel pour kitêban, appelé par la logique en

raison de ji yekî bêtir, « plus d'un »).

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Apposition

285. Le rôle d'apposition est celui de tout mot ou groupe de motsqui, employé pour qualifier un autre terme, suit celui-ci sans qu'inter¬vienne la construction propre au rapport de qualification, c'est-à-diresans qu'il soit fait usage des particules déterminatives ou d'indéfinitionà l'état construit. L'apposition est d'un usage assez fréquent pouralléger la phrase et la rendre plus claire. Elle est de règle pour laqualification des pronoms personnels, puisque ceux-ci ne peuventrecevoir de particules.

Elle peut être simple ou complexe :

Apposition simple.Ex. : Li ser gelé Kurd û welatê wan, Kurdistan, au sujet du peuple

kurde et de sa patrie, le Kurdistan.Ma hon jin, cire derewa li me dikin ? Pourquoi donc, vousautres femmes, nous mentez-vous ?

Kalo vê yeka han dide li ber cavên me, xortan, le vieillard nousfait apercevoir ce point, à nous autres, jeunes gens.

Me piçûk, me dida pey mezinan, nous, les petits, nous suivionsles grands.

Apposition complexe.

Elle comporte un ensemble de plusieurs mots et peut aussi bienprécéder que suivre le terme auquel eUe se rapporte.

Ex. : Hawar derket, gaziya miletê Kurd (H.), Hawar (revue kurde)vient de paraître, ce cri de guerre de la nation kurde.Di vî geliyî de, bi hezar û sed hezaran, darên gwîzan hene,

sur ce versant, il y a des noyers par milhers et par centainesde milhers.Ji eskerên tijî, cil vaporên barkeş hatin (R.), il arriva vingtbateaux de transport pleins de soldats.Ez hêvî dikim ko tuji min reji yekî bêtir kitêban neşînî, je (te)prie de ne pas m'envoyer plus d'un livre (on remarqueral'emploi du pluriel pour kitêban, appelé par la logique en

raison de ji yekî bêtir, « plus d'un »).

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Page 323: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ji ber ko, pirtirî her aliyê Kurdistanê, ez hêla bakur nas dikim,parce que, plus que toute (autre) région du Kurdistan, jeconnais le côté du nord.Yek ji kitêbên wî bi tîpên zîv û zêr çapkirî (X.K.), un de ses

hvres imprimé en caractères d'argent et d'or.

Proverbe. Cer di riya avê de dişkê, (tant) va la cruche à l'eau qu'(à lafin) eUe se casse.

Énigme : Serbijêr dibe, tijî dibe ; serbijor dibe, vala dibe : kum. Il se

renverse, il s'empht ; il se redresse, il se vide : le bonnet.

311

Ji ber ko, pirtirî her aliyê Kurdistanê, ez hêla bakur nas dikim,parce que, plus que toute (autre) région du Kurdistan, jeconnais le côté du nord.Yek ji kitêbên wî bi tîpên zîv û zêr çapkirî (X.K.), un de ses

hvres imprimé en caractères d'argent et d'or.

Proverbe. Cer di riya avê de dişkê, (tant) va la cruche à l'eau qu'(à lafin) eUe se casse.

Énigme : Serbijêr dibe, tijî dibe ; serbijor dibe, vala dibe : kum. Il se

renverse, il s'empht ; il se redresse, il se vide : le bonnet.

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Page 324: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

III. EMPLOI DES PRONOMS PERSONNELS

ACCORD DES VERBES

286. On se reportera aux chapitres relatifs à la conjugaison pourl'emploi des pronoms personnels en tant que sujets et complémentsdes verbes, et aux par. 133, 137, 140 pour leur utihsation en tant que

possessifs. Pour le réfléchi xwe et le réciproque hev, voir par. 135-140.

Il convient d'ajouter ici les précisions suivantes :

Ainsi que de nombreux exemples l'ont déjà montré, l'emploides pronoms personnels, surtout de la première personne du singulieret des troisièmes personnes du singulier et du pluriel comme sujetsdes verbes intransitifs, est facultatif pour autant que, dans le con¬

texte, cela ne prête pas à équivoque.

Ex. : Hat cem min, il vint chez moi.Dibêjim ko ne rast e, je dis que ce n'est pas exact.Çû bûm Şamê, j'étais allé à Damas.Tu dizanî bihna min teng e û xwe nagirim, tu sais que je suis

impatient et que je ne me contiens pas.

Ci gotinê bêjin min, ez jî de welê bêjim hevalan, ce que vousme direz, je le répéterai de la sorte aux amis.

Lorsque plusieurs pronoms personnels faisant partie de la mêmeconstruction se suivent, ils doivent être énumérés dans l'ordre des

personnes qu'ils représentent (première, seconde et troisième) et, subsi-diairement, dans l'ordre des nombres, singulier et pluriel.

Ex. : Ez ûtuû ew, moi, toi et lui.Ew û hon, lui et vous.Wêji bona te û wî tehlûkeke mezin hebe, il y aura grand dangerpour toi et pour lui.Soro wê te û wan (te û me) bi rê ve bigehîne, Soro vous (nous)rattrapera en chemin toi et eux (toi et nous).

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III. EMPLOI DES PRONOMS PERSONNELS

ACCORD DES VERBES

286. On se reportera aux chapitres relatifs à la conjugaison pourl'emploi des pronoms personnels en tant que sujets et complémentsdes verbes, et aux par. 133, 137, 140 pour leur utihsation en tant que

possessifs. Pour le réfléchi xwe et le réciproque hev, voir par. 135-140.

Il convient d'ajouter ici les précisions suivantes :

Ainsi que de nombreux exemples l'ont déjà montré, l'emploides pronoms personnels, surtout de la première personne du singulieret des troisièmes personnes du singulier et du pluriel comme sujetsdes verbes intransitifs, est facultatif pour autant que, dans le con¬

texte, cela ne prête pas à équivoque.

Ex. : Hat cem min, il vint chez moi.Dibêjim ko ne rast e, je dis que ce n'est pas exact.Çû bûm Şamê, j'étais allé à Damas.Tu dizanî bihna min teng e û xwe nagirim, tu sais que je suis

impatient et que je ne me contiens pas.

Ci gotinê bêjin min, ez jî de welê bêjim hevalan, ce que vousme direz, je le répéterai de la sorte aux amis.

Lorsque plusieurs pronoms personnels faisant partie de la mêmeconstruction se suivent, ils doivent être énumérés dans l'ordre des

personnes qu'ils représentent (première, seconde et troisième) et, subsi-diairement, dans l'ordre des nombres, singulier et pluriel.

Ex. : Ez ûtuû ew, moi, toi et lui.Ew û hon, lui et vous.Wêji bona te û wî tehlûkeke mezin hebe, il y aura grand dangerpour toi et pour lui.Soro wê te û wan (te û me) bi rê ve bigehîne, Soro vous (nous)rattrapera en chemin toi et eux (toi et nous).

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Page 325: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque. On constatera que cet ordre des pronoms personnels est en mêmetemps conforme aux règles phonétiques énoncées au par. 87.

Lorsque plusieurs pronoms personnels sont sujets du même verbe,l'usage le plus répandu veut qu'ils se trouvent récapitulés par le pronompersonnel du pluriel correspondant à celui qui est le plus proche de lapremière personne.

Ex. : Ezûtuû ew, em hatin, moi, toi et lui, nous sommes venus.Tu û ew, hon hatin, toi et lui, vous êtes venus.

La règle qui précède s'applique également si c'est un nom propreou un substantif qui se trouve au nombre des sujets au heu du pronomde la troisième personne.

Ex. : Ez û tu û Lezgîn, em hatin, moi, toi et Lezgîn, nous sommes

venus.

Tu û Lezgîn, hon hatin, toi et Lezgîn, vous êtes venus.

Remarque. Certains parlers admettent cependant les constructions :

ez û tu hatin (sans em),tu û Lezgîn hatin (sans hon).

Avec les temps des premier et deuxième groupes des verbestransitifs, dont le sujet logique doit être au cas obhque, la règle restela même.

Ex. : Min û te, me tukes ne dît, moi et toi, nous n'avons vu personne.Te û wan, we xelet kir, toi et eux, vous vous êtes trompés.

Elle s'applique de même pour l'accord avec les compléments d'objetdirects :

Ex. : Bozên ez û tu, em xapandin, Bozan nous a trompés moi et toi.Min tu û Rewşen, (hon) ezimandin cem xwe, je vous ai invitéschez moi, toi et Rewşen.

Si plusieurs verbes intransitifs ou plusieurs verbes transitifsemployés au même temps des premier et second groupes ont poursujet le même pronom personnel, celui-ci n'est généralement expriméqu'avant le premier verbe.

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Remarque. On constatera que cet ordre des pronoms personnels est en mêmetemps conforme aux règles phonétiques énoncées au par. 87.

Lorsque plusieurs pronoms personnels sont sujets du même verbe,l'usage le plus répandu veut qu'ils se trouvent récapitulés par le pronompersonnel du pluriel correspondant à celui qui est le plus proche de lapremière personne.

Ex. : Ezûtuû ew, em hatin, moi, toi et lui, nous sommes venus.Tu û ew, hon hatin, toi et lui, vous êtes venus.

La règle qui précède s'applique également si c'est un nom propreou un substantif qui se trouve au nombre des sujets au heu du pronomde la troisième personne.

Ex. : Ez û tu û Lezgîn, em hatin, moi, toi et Lezgîn, nous sommes

venus.

Tu û Lezgîn, hon hatin, toi et Lezgîn, vous êtes venus.

Remarque. Certains parlers admettent cependant les constructions :

ez û tu hatin (sans em),tu û Lezgîn hatin (sans hon).

Avec les temps des premier et deuxième groupes des verbestransitifs, dont le sujet logique doit être au cas obhque, la règle restela même.

Ex. : Min û te, me tukes ne dît, moi et toi, nous n'avons vu personne.Te û wan, we xelet kir, toi et eux, vous vous êtes trompés.

Elle s'applique de même pour l'accord avec les compléments d'objetdirects :

Ex. : Bozên ez û tu, em xapandin, Bozan nous a trompés moi et toi.Min tu û Rewşen, (hon) ezimandin cem xwe, je vous ai invitéschez moi, toi et Rewşen.

Si plusieurs verbes intransitifs ou plusieurs verbes transitifsemployés au même temps des premier et second groupes ont poursujet le même pronom personnel, celui-ci n'est généralement expriméqu'avant le premier verbe.

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Page 326: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Ew çû, lêfetkirî, vegeriya, il aUa, regarda et revint.Min tifinga xwe rakir, derbek berda, hingivand, je levai monfusil, tirai et touchai.

Par contre si, étant à des temps passés, les verbes de la série sont,les uns transitifs, les autres intransitifs, on doit normalement répéterle pronom en le mettant à chaque fois au cas approprié.

Ex. : Me nikari bû em bisekinin, nous ne pûmes pas nous arrêter.Min navê ez wan bibînim, je ne veux pas les voir.Ez çûm sûkê û min ji te re penîr anî, je suis allé au marchéet t'ai rapporté du fromage.

Remarque I. Si le premier verbe de la série est intransitif, les constructionssuivantes sont possibles :

Li karekî geriyam, min ne dît, je cherchai un travail et n'en trouvai pas.Çû bajêr û ji te re tiştek ne anî, il est allé à la ville et ne t'a rien rapporté.Min çû sûkê, ji te re penîr aniye, je suis allé au marché et t'ai rapporté du fromage.Min hat, ji te re gui anîne, je suis venu t'apporter des fleurs.Roviyan rabû, weke ko wî ji wan re got kirin (H.), les renards se mirent en devoir

de faire comme il leur avait dit.

Remarque IL Avec certaines prépositions, il arrive que le pronom personnelde la troisième personne demeure sous-entendu si son absence ne prête pas à

équivoque.

Ex. : Gelo, tuê Soro bibînî ? Belê, ezê herim cem, est-ce que tu verras Soro ?

Oui, j'irai chez (lui).

287. La règle énoncée au par. 185 au sujet de l'accord des verbestransitifs aux temps des premier et second groupes avec leurs sujetset compléments d'objet souffre une importante et fréquente exception :

Si le sujet logique, étant de la troisième personne du pluriel, n'est pas

exprimé et peut se rendre en français par «ils», «on», ou s'il se trouve,

dans la phrase, assez éloigné du verbe, celui-ci reçoit la désinence du pluriel,

même si le complément logique est au singulier.

Ex. : Osman axa hebs kirin, on a (ils ont) emprisonné Osman axa.Ji min re gotin ko ..., on m'a dit que ...

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Ex. : Ew çû, lêfetkirî, vegeriya, il aUa, regarda et revint.Min tifinga xwe rakir, derbek berda, hingivand, je levai monfusil, tirai et touchai.

Par contre si, étant à des temps passés, les verbes de la série sont,les uns transitifs, les autres intransitifs, on doit normalement répéterle pronom en le mettant à chaque fois au cas approprié.

Ex. : Me nikari bû em bisekinin, nous ne pûmes pas nous arrêter.Min navê ez wan bibînim, je ne veux pas les voir.Ez çûm sûkê û min ji te re penîr anî, je suis allé au marchéet t'ai rapporté du fromage.

Remarque I. Si le premier verbe de la série est intransitif, les constructionssuivantes sont possibles :

Li karekî geriyam, min ne dît, je cherchai un travail et n'en trouvai pas.Çû bajêr û ji te re tiştek ne anî, il est allé à la ville et ne t'a rien rapporté.Min çû sûkê, ji te re penîr aniye, je suis allé au marché et t'ai rapporté du fromage.Min hat, ji te re gui anîne, je suis venu t'apporter des fleurs.Roviyan rabû, weke ko wî ji wan re got kirin (H.), les renards se mirent en devoir

de faire comme il leur avait dit.

Remarque IL Avec certaines prépositions, il arrive que le pronom personnelde la troisième personne demeure sous-entendu si son absence ne prête pas à

équivoque.

Ex. : Gelo, tuê Soro bibînî ? Belê, ezê herim cem, est-ce que tu verras Soro ?

Oui, j'irai chez (lui).

287. La règle énoncée au par. 185 au sujet de l'accord des verbestransitifs aux temps des premier et second groupes avec leurs sujetset compléments d'objet souffre une importante et fréquente exception :

Si le sujet logique, étant de la troisième personne du pluriel, n'est pas

exprimé et peut se rendre en français par «ils», «on», ou s'il se trouve,

dans la phrase, assez éloigné du verbe, celui-ci reçoit la désinence du pluriel,

même si le complément logique est au singulier.

Ex. : Osman axa hebs kirin, on a (ils ont) emprisonné Osman axa.Ji min re gotin ko ..., on m'a dit que ...

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Page 327: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Dilê min ji bîr ve birin, on m'anesthésia.Xortên ko hînî xwendin û nivîsandin dibûn, dihatin û liqeydeyên zimanê xwe dipirsîn, gramêrek dixwestin (H.), les

jeunes gens qui savaient lire et écrire venaient s'informer des

règles de leur langue, ils voulaient une grammaire.Li xulamên axê xistin, yek kuştin û pezên xwe vegerandine (H.),ils attaquèrent les domestiques de l'agha, en tuèrent un etramenèrent leurs moutons.Ji xwe re kiri bûn adet, di demên tengî û zîziyê de, ew ziyaretdikirin (X.K.), ils s'étaient fait une habitude, dans les momentsde détresse et de misère, de le visiter.

Proverbes. Gotine rovî : « Me tu kirî miré mirîşka ». Rovî gîrî û got :

« Ez ji siûda xwe ne bawer im». On dit au renard : « Nous t'avons faitprince des poules ». Il répartit en pleurant : « Je ne crois pas à monbonheur ».

Go ziyaretê : « Min gelek caran bi derewa bi te swind xwariye ». Go :

« Min jî gelek caran mala te xerab kiriye, le tu bixwe nizanî ». Il dit ausanctuaire : « J'ai souvent fait de faux serments sur toi ». Le sanc¬

tuaire répondit : « Et moi, je t'ai souvent joué de mauvais tours sans

que tu le saches ».

315

Dilê min ji bîr ve birin, on m'anesthésia.Xortên ko hînî xwendin û nivîsandin dibûn, dihatin û liqeydeyên zimanê xwe dipirsîn, gramêrek dixwestin (H.), les

jeunes gens qui savaient lire et écrire venaient s'informer des

règles de leur langue, ils voulaient une grammaire.Li xulamên axê xistin, yek kuştin û pezên xwe vegerandine (H.),ils attaquèrent les domestiques de l'agha, en tuèrent un etramenèrent leurs moutons.Ji xwe re kiri bûn adet, di demên tengî û zîziyê de, ew ziyaretdikirin (X.K.), ils s'étaient fait une habitude, dans les momentsde détresse et de misère, de le visiter.

Proverbes. Gotine rovî : « Me tu kirî miré mirîşka ». Rovî gîrî û got :

« Ez ji siûda xwe ne bawer im». On dit au renard : « Nous t'avons faitprince des poules ». Il répartit en pleurant : « Je ne crois pas à monbonheur ».

Go ziyaretê : « Min gelek caran bi derewa bi te swind xwariye ». Go :

« Min jî gelek caran mala te xerab kiriye, le tu bixwe nizanî ». Il dit ausanctuaire : « J'ai souvent fait de faux serments sur toi ». Le sanc¬

tuaire répondit : « Et moi, je t'ai souvent joué de mauvais tours sans

que tu le saches ».

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Page 328: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

IV. EMPLOI DES VOIX, DES TEMPS ET DES MODES

288. L'emploi de la voix passive a été étudié aux par. 207-9. Celuide la voix active aux temps de l'indicatif n'appelle que des remarquesde détail. On signalera en particulier que les nuances différenciantl'emploi du présent et du présent duratif, de l'imparfait et de l'im¬parfait duratif, du prétérit et du prétérit narratif sont souvent assez

imprécises : elles dépendent de l'usage couramment fait de ces tempsdans les divers dialectes et, dans la langue actueUement écrite, des

effets de style recherchés.

289. Le prétérit de l'indicatif est un des temps susceptibles de rendrele plus de nuances selon son contexte. Il se traduira en français suivantles cas :

par le passé simple :

ez çûm, j'allai;

par le passé composé :

ez çûm, je suis allé.Kînga ko çend heval gihiştin hev, li ser îşekî xeber dan, fikrako li piranigê de ma, wêfikrê qebûl dikin (H.), lorsque plusieursamis se sont réunis et ont parlé d'une affaire, l'idée qui a

remporté la majorité, ils la retiennent ;

par le présent :

ez hatim, j'arrive, me voici;

par le futur antérieur :

wexta tu çûyî, emê bên, quand tu seras parti, nous viendrons ;

par le conditionnel :

héke qebûl kir, em jî, emê pê qaîl bibin, s'il accepte, nous aussinous y consentirons.

316

IV. EMPLOI DES VOIX, DES TEMPS ET DES MODES

288. L'emploi de la voix passive a été étudié aux par. 207-9. Celuide la voix active aux temps de l'indicatif n'appelle que des remarquesde détail. On signalera en particulier que les nuances différenciantl'emploi du présent et du présent duratif, de l'imparfait et de l'im¬parfait duratif, du prétérit et du prétérit narratif sont souvent assez

imprécises : elles dépendent de l'usage couramment fait de ces tempsdans les divers dialectes et, dans la langue actueUement écrite, des

effets de style recherchés.

289. Le prétérit de l'indicatif est un des temps susceptibles de rendrele plus de nuances selon son contexte. Il se traduira en français suivantles cas :

par le passé simple :

ez çûm, j'allai;

par le passé composé :

ez çûm, je suis allé.Kînga ko çend heval gihiştin hev, li ser îşekî xeber dan, fikrako li piranigê de ma, wêfikrê qebûl dikin (H.), lorsque plusieursamis se sont réunis et ont parlé d'une affaire, l'idée qui a

remporté la majorité, ils la retiennent ;

par le présent :

ez hatim, j'arrive, me voici;

par le futur antérieur :

wexta tu çûyî, emê bên, quand tu seras parti, nous viendrons ;

par le conditionnel :

héke qebûl kir, em jî, emê pê qaîl bibin, s'il accepte, nous aussinous y consentirons.

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Page 329: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

290. Emploi du subjonctif.

Le subjonctif a, dans l'ensemble, la même valeur et le même emploiqu'en français.

Il s'utilise normalement dans les propositions subordonnées impli¬quant une idée de finalité, qu'elles soient ou non introduites par uneconjonction (cf. plus loin, par. 306).

Ex. : Lezgîn fehêt dikir bihata govendê, Lezgîn avait honte de se

mêler à la danse.

Min père da wî da ko ji xwe re nan bikire, je lui ai donné del'argent pour qu'il s'achète du pain.

Le subjonctif peut également exprimer la supposition ou le doute(cf. plus loin, par. 292).

Ex. : Kafir jî be, même s'il est hérétique.

Bi dana nîv xurmeyekê jî be (H.), même en ne donnant que

la moitié d'une datte.

Ez ditirsim şermisarî û belengazî para me be (H.), je crains quela honte et la misère ne soient notre lot.

Tiştê ne bi dilê te be, tneke, si quelque chose ne te plaît pas,

ne le fais pas.

Mirov hère masiya, qûna wî şil dibe, qui va à la pêche se

mouille le derrière (proverbe).

Yen di deftera nifûsa hikûmetê da, çiqas hindik bûna, leşkerû dayîna ko bidana jî ew çend hindik dibûn (H.), ceux quiétaient (inscrits) au registre du gouvernement, moins ilsétaient nombreux, les soldats et le tribut qu'ils (c.-à-d. lacommunauté) auraient à fournir se trouvaient diminuésd'autant.

Dans beaucoup de propositions complétives et dans les proposi¬tions circonstancielles (cf. par. 310) qui rendent compte d'actions nonaccomplies, donc pouvant être considérées comme hypothétiques,l'emploi du subjonctif est souvent préféré à celui de l'indicatif; il estvrai qu'il est parfois rendu obligatoire par la présence de conjonctionsrégissant ce mode.

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290. Emploi du subjonctif.

Le subjonctif a, dans l'ensemble, la même valeur et le même emploiqu'en français.

Il s'utilise normalement dans les propositions subordonnées impli¬quant une idée de finalité, qu'elles soient ou non introduites par uneconjonction (cf. plus loin, par. 306).

Ex. : Lezgîn fehêt dikir bihata govendê, Lezgîn avait honte de se

mêler à la danse.

Min père da wî da ko ji xwe re nan bikire, je lui ai donné del'argent pour qu'il s'achète du pain.

Le subjonctif peut également exprimer la supposition ou le doute(cf. plus loin, par. 292).

Ex. : Kafir jî be, même s'il est hérétique.

Bi dana nîv xurmeyekê jî be (H.), même en ne donnant que

la moitié d'une datte.

Ez ditirsim şermisarî û belengazî para me be (H.), je crains quela honte et la misère ne soient notre lot.

Tiştê ne bi dilê te be, tneke, si quelque chose ne te plaît pas,

ne le fais pas.

Mirov hère masiya, qûna wî şil dibe, qui va à la pêche se

mouille le derrière (proverbe).

Yen di deftera nifûsa hikûmetê da, çiqas hindik bûna, leşkerû dayîna ko bidana jî ew çend hindik dibûn (H.), ceux quiétaient (inscrits) au registre du gouvernement, moins ilsétaient nombreux, les soldats et le tribut qu'ils (c.-à-d. lacommunauté) auraient à fournir se trouvaient diminuésd'autant.

Dans beaucoup de propositions complétives et dans les proposi¬tions circonstancielles (cf. par. 310) qui rendent compte d'actions nonaccomplies, donc pouvant être considérées comme hypothétiques,l'emploi du subjonctif est souvent préféré à celui de l'indicatif; il estvrai qu'il est parfois rendu obligatoire par la présence de conjonctionsrégissant ce mode.

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Page 330: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Li şûna ko bisekine, xwe lezand, au heu de s'arrêter, il pressa

l'allure.Xulamê min şand sûkê bêî ko ji min re bibêje, il a envoyé mondomestique au marché sans me le dire.

Il exprime parfois l'optatif.Ex. : Ez kelê rojekê bim û ne mangé hezar salî bim, que je sois

taureau pour un jour et non vache pour mille ans (proverbe).Xwezî ez dewlemend biwam, plût à Dieu que je fusse riche !

Les règles de la concordance des temps pour le subjonctif sont en

principe les mêmes qu'en français, à cette différence près qu'il n'estpas incorrect, lorsque la clarté du sens le permet, de préférer le présentde ce mode à son passé, ce qui a d'ailleurs généralement heu pouralléger la phrase.

Ex. : Qerar dan ko barxana ordiwê sivik bikin (H.), ils décidèrentd'alléger les bagages de l'armée.

Le subjonctif passé est parfois employé sans subordination pourexprimer une action qui « devait » s'accomphr mais qui n'a pas eu heu.

Ex. : Perîxanê ji hakim re kulîlk pêşkêş bikirana (H.), Perîxan devaitprésenter (eût présenté) des fleurs au gouverneur.

Remarque. Le futur peut s'employer, dans des propositions subordonnées,avec une acception voisine de celle du subjonctif.

Ex. : Ne dizanîn wê ci bikin, ils ne savaient que faire (litt. : ce qu'ils allaientfaire).

291. Le conditionnel.

Les formes du conditionnel proprement dit ont été étudiées dansles chapitres relatifs à la conjugaison (par. 162, 163 (3), 165 (3), 175 (4),

185, 187).

Avant d'aborder la manière de rendre les diverses nuances de sup¬

position, on notera ici que le conditionnel peut s'employer, surtoutdans sa première forme, pour indiquer indépendamment de toutehypothèse une action qui « devait » s'accomphr au passé.

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Ex. : Li şûna ko bisekine, xwe lezand, au heu de s'arrêter, il pressa

l'allure.Xulamê min şand sûkê bêî ko ji min re bibêje, il a envoyé mondomestique au marché sans me le dire.

Il exprime parfois l'optatif.Ex. : Ez kelê rojekê bim û ne mangé hezar salî bim, que je sois

taureau pour un jour et non vache pour mille ans (proverbe).Xwezî ez dewlemend biwam, plût à Dieu que je fusse riche !

Les règles de la concordance des temps pour le subjonctif sont en

principe les mêmes qu'en français, à cette différence près qu'il n'estpas incorrect, lorsque la clarté du sens le permet, de préférer le présentde ce mode à son passé, ce qui a d'ailleurs généralement heu pouralléger la phrase.

Ex. : Qerar dan ko barxana ordiwê sivik bikin (H.), ils décidèrentd'alléger les bagages de l'armée.

Le subjonctif passé est parfois employé sans subordination pourexprimer une action qui « devait » s'accomphr mais qui n'a pas eu heu.

Ex. : Perîxanê ji hakim re kulîlk pêşkêş bikirana (H.), Perîxan devaitprésenter (eût présenté) des fleurs au gouverneur.

Remarque. Le futur peut s'employer, dans des propositions subordonnées,avec une acception voisine de celle du subjonctif.

Ex. : Ne dizanîn wê ci bikin, ils ne savaient que faire (litt. : ce qu'ils allaientfaire).

291. Le conditionnel.

Les formes du conditionnel proprement dit ont été étudiées dansles chapitres relatifs à la conjugaison (par. 162, 163 (3), 165 (3), 175 (4),

185, 187).

Avant d'aborder la manière de rendre les diverses nuances de sup¬

position, on notera ici que le conditionnel peut s'employer, surtoutdans sa première forme, pour indiquer indépendamment de toutehypothèse une action qui « devait » s'accomphr au passé.

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Page 331: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Piştê şîvê, wê bi rê ketan, après le dîner, ils devaient se mettreen route.Wezîfa canfedan ew bû : ewê bi şev biketan gir û heta spêdê

wê tê biman (H.), la mission des volontaires était d'occuper lacolhne de nuit et d'y rester jusqu'à l'aube.

292. Le conditionnel présent implique soit une hypothèse réaliséeou supposée réahsable, soit une hypothèse irréalisée ou supposéeirréahsable.

a) Hypothèse réalisée ou réahsable.

Celle-ci est exprimée, selon les cas, par le présent de l'indicatifintroduit ou non par heke ou eger (si), soit par le subjonctif introduitou non par heke ou eger, soit encore par le prétérit indicatif introduitpar heke, eger ou ko (cf. par. 264). Le verbe de la proposition rendantéventuellement compte des conséquences de l'hypothèse est au tempset au mode appropriés.

Ex. : Ji xwe, jin ji mirovên hevîngerm û hiskûr hez dikin, ev mirovciwan an pîr in, yek e (X.K.), normalement, les femmes aimentles hommes amoureux et passionnés, s'ils sont jeunes ouvieux, c'est tout un.

Heke birçî ne, bila bixwin, s'ils ont faim, qu'ils mangent.

Heke tu pirsa min dikî, ez çavdêrê vegera te me, si tu t'informesà mon sujet, je suis dans l'attente de ton retour.

Mirov ji binî dinihêre serê texte, kumê mirov dikeve (H.),si l'on regarde d'en bas le haut du rocher, on perd son bonnet(le rocher dont il s'agit est si élevé que l'on doit complètementrenverser la tête pour en apercevoir le sommet, ce qui a pourconséquence inévitable la chute du lourd bonnet de feutreporté dans la région à laquelle se rapporte le texte cité).

Heke mirov ji rezekî tirî xwari be, nabe ko pista xwe bide wî,si l'on a mangé du raisin d'une vigne, on ne doit pas luitourner le dos (proverbe).

Dilê te hebe, tu dikarî bê, si le cur t'en dit, tu peux venir.Agirê ko Xwedê xistî dilê min heke berdim, bila dûje je bitirse

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Ex. : Piştê şîvê, wê bi rê ketan, après le dîner, ils devaient se mettreen route.Wezîfa canfedan ew bû : ewê bi şev biketan gir û heta spêdê

wê tê biman (H.), la mission des volontaires était d'occuper lacolhne de nuit et d'y rester jusqu'à l'aube.

292. Le conditionnel présent implique soit une hypothèse réaliséeou supposée réahsable, soit une hypothèse irréalisée ou supposéeirréahsable.

a) Hypothèse réalisée ou réahsable.

Celle-ci est exprimée, selon les cas, par le présent de l'indicatifintroduit ou non par heke ou eger (si), soit par le subjonctif introduitou non par heke ou eger, soit encore par le prétérit indicatif introduitpar heke, eger ou ko (cf. par. 264). Le verbe de la proposition rendantéventuellement compte des conséquences de l'hypothèse est au tempset au mode appropriés.

Ex. : Ji xwe, jin ji mirovên hevîngerm û hiskûr hez dikin, ev mirovciwan an pîr in, yek e (X.K.), normalement, les femmes aimentles hommes amoureux et passionnés, s'ils sont jeunes ouvieux, c'est tout un.

Heke birçî ne, bila bixwin, s'ils ont faim, qu'ils mangent.

Heke tu pirsa min dikî, ez çavdêrê vegera te me, si tu t'informesà mon sujet, je suis dans l'attente de ton retour.

Mirov ji binî dinihêre serê texte, kumê mirov dikeve (H.),si l'on regarde d'en bas le haut du rocher, on perd son bonnet(le rocher dont il s'agit est si élevé que l'on doit complètementrenverser la tête pour en apercevoir le sommet, ce qui a pourconséquence inévitable la chute du lourd bonnet de feutreporté dans la région à laquelle se rapporte le texte cité).

Heke mirov ji rezekî tirî xwari be, nabe ko pista xwe bide wî,si l'on a mangé du raisin d'une vigne, on ne doit pas luitourner le dos (proverbe).

Dilê te hebe, tu dikarî bê, si le cur t'en dit, tu peux venir.Agirê ko Xwedê xistî dilê min heke berdim, bila dûje je bitirse

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Page 332: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

ko ew de bê zebanî bimîne (X.K.), le feu que Dieu m'a mis aucur, si je le laisse échapper, que l'enfer le craigne au pointd'en rester sans langue.

Heke pirsa wan hebe, bila vê gavé bêjin, s'ils ont une question(à poser), qu'ils le disent maintenant.

Egerfeqehji mala xwe bi dur ket û çû xerîbiyê, cêtir dixwine (H.),si le feqeh s'éloigne de chez lui et va à l'étranger, il étudiemieux (adage concernant les feqeh, étudiants en théologie de

l'ancien Kurdistan).

Heke îşê wî çû serî, dibêjin ko siûda wî a bas bû, si son affairese termine bien, on dit qu'il a eu bonne chance.Ko tu hatî, emê pev re şîvê bixwin, si tu viens, nous dîneronsensemble.

b) Hypothèse irréalisée ou irréalisable.

Le verbe de la proposition exprimant l'hypothèse est normalement,mais non obligatoirement, introduit par heke, eger, ko, etc. et se met,selon le temps considéré :

au prétérit de l'indicatif ou au conditionnel première forme pourle présent,

au plus-que-parfait de l'indicatif, à l'imparfait ou au plus-que-parfait du subjonctif, au conditionnel seconde forme, pour le passé.

Le verbe de la proposition exprimant la conséqence de l'hypothèsepeut être à l'imparfait ou au prétérit de l'indicatif ; il est plus normale¬ment au conditionnel première ou seconde forme s'il rend compte d'uneconséquence positive, à l'imparfait ou au plus-que-parfait du sub¬

jonctif si la conséquence est négative (cf. par. 290 in fine).Ex. : Ji min re xweştir bû, ger birînên min en kevin vebûyan û min

ev şev ne dîta (X.K.), mieux eût valu pour moi que mes vieillesblessures se rouvrissent et que je n'eusse pas vu cette nuit.Tu ne biwayî, ez keti biwama, si tu n'avais pas été (là), je serais

tombé.

Ko mîr bihata, em de biçiwana nêçîrê, si l'Émir était venu,nous serions allés à la chasse.

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ko ew de bê zebanî bimîne (X.K.), le feu que Dieu m'a mis aucur, si je le laisse échapper, que l'enfer le craigne au pointd'en rester sans langue.

Heke pirsa wan hebe, bila vê gavé bêjin, s'ils ont une question(à poser), qu'ils le disent maintenant.

Egerfeqehji mala xwe bi dur ket û çû xerîbiyê, cêtir dixwine (H.),si le feqeh s'éloigne de chez lui et va à l'étranger, il étudiemieux (adage concernant les feqeh, étudiants en théologie de

l'ancien Kurdistan).

Heke îşê wî çû serî, dibêjin ko siûda wî a bas bû, si son affairese termine bien, on dit qu'il a eu bonne chance.Ko tu hatî, emê pev re şîvê bixwin, si tu viens, nous dîneronsensemble.

b) Hypothèse irréalisée ou irréalisable.

Le verbe de la proposition exprimant l'hypothèse est normalement,mais non obligatoirement, introduit par heke, eger, ko, etc. et se met,selon le temps considéré :

au prétérit de l'indicatif ou au conditionnel première forme pourle présent,

au plus-que-parfait de l'indicatif, à l'imparfait ou au plus-que-parfait du subjonctif, au conditionnel seconde forme, pour le passé.

Le verbe de la proposition exprimant la conséqence de l'hypothèsepeut être à l'imparfait ou au prétérit de l'indicatif ; il est plus normale¬ment au conditionnel première ou seconde forme s'il rend compte d'uneconséquence positive, à l'imparfait ou au plus-que-parfait du sub¬

jonctif si la conséquence est négative (cf. par. 290 in fine).Ex. : Ji min re xweştir bû, ger birînên min en kevin vebûyan û min

ev şev ne dîta (X.K.), mieux eût valu pour moi que mes vieillesblessures se rouvrissent et que je n'eusse pas vu cette nuit.Tu ne biwayî, ez keti biwama, si tu n'avais pas été (là), je serais

tombé.

Ko mîr bihata, em de biçiwana nêçîrê, si l'Émir était venu,nous serions allés à la chasse.

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Page 333: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Tifinga min hebiiva, miné hirç bikusta, si j'avais eu un fusil,j'aurais tué l'ours.Min ji bavé xwe re rastî bigota, ew de izna min bidaya ko ez

heyfa xwe hilînim, si j'avais dit la vérité à mon père, il m'auraitpermis de me venger.Eger em dewlemend bûna, em di vî halî de ne diman, si nousétions riches, nous ne demeurerions pas dans cet état.Soro ne hati biwa, ez çû bama (ou ezê biçûma), si Soro n'étaitvenu, je serais parti.Welatê me xweyiyê zarowên xwenda biwa, heta niho bi serê xwe

dibû û bav û brayên me nedihatin kuştin, em jî ne diketin vîhalî (X.K.), si notre patrie avait des enfants instruits, d'oreset déjà elle serait indépendante; nos pères et nos frères ne

seraient pas massacrés et nous ne serions pas non plus tombésdans cette situation.Gelo, Dr. S., tecribeke din çêkira û mejiyê mirovekî bi temamîderêxista, gelo ji wî mirovê bê mejî wê ci bihata pê? (R.).Si le Dr. S. avait fait une autre expérience et s'il avait entière¬

ment extrait la cervelle d'un homme, que serait-il advenude cet écervelé ?

293. L'infinitif. AV''"*

On sait qu'il est toujours susceptible de s'employer substantivement . Wet qu'il est alors considéré comme étant du féminin (cf. par. 267).

Ex. : Jîn, vie. \

Gotin, dire, paroles. '\Kuştin, meurtre. .<'.'

Dans de nombreuses constructions, et notamment lorsqu'il joue lerôle de complément, l'infinitif reçoit obligatoirement les flexions ducas obhque.

Ex. : Bi vê çûyînê, min dikari bû di ser hemû dinê re derbas bûma(X.K.), en allant de la sorte, j'aurais pu parcourir le mondeentier.Guh nîne ko nabihîse, le divê mirov ji bihîstinê hez bike, il n'estoreille qui n'entende, encore faut-il que l'on aime écouter.

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Tifinga min hebiiva, miné hirç bikusta, si j'avais eu un fusil,j'aurais tué l'ours.Min ji bavé xwe re rastî bigota, ew de izna min bidaya ko ez

heyfa xwe hilînim, si j'avais dit la vérité à mon père, il m'auraitpermis de me venger.Eger em dewlemend bûna, em di vî halî de ne diman, si nousétions riches, nous ne demeurerions pas dans cet état.Soro ne hati biwa, ez çû bama (ou ezê biçûma), si Soro n'étaitvenu, je serais parti.Welatê me xweyiyê zarowên xwenda biwa, heta niho bi serê xwe

dibû û bav û brayên me nedihatin kuştin, em jî ne diketin vîhalî (X.K.), si notre patrie avait des enfants instruits, d'oreset déjà elle serait indépendante; nos pères et nos frères ne

seraient pas massacrés et nous ne serions pas non plus tombésdans cette situation.Gelo, Dr. S., tecribeke din çêkira û mejiyê mirovekî bi temamîderêxista, gelo ji wî mirovê bê mejî wê ci bihata pê? (R.).Si le Dr. S. avait fait une autre expérience et s'il avait entière¬

ment extrait la cervelle d'un homme, que serait-il advenude cet écervelé ?

293. L'infinitif. AV''"*

On sait qu'il est toujours susceptible de s'employer substantivement . Wet qu'il est alors considéré comme étant du féminin (cf. par. 267).

Ex. : Jîn, vie. \

Gotin, dire, paroles. '\Kuştin, meurtre. .<'.'

Dans de nombreuses constructions, et notamment lorsqu'il joue lerôle de complément, l'infinitif reçoit obligatoirement les flexions ducas obhque.

Ex. : Bi vê çûyînê, min dikari bû di ser hemû dinê re derbas bûma(X.K.), en allant de la sorte, j'aurais pu parcourir le mondeentier.Guh nîne ko nabihîse, le divê mirov ji bihîstinê hez bike, il n'estoreille qui n'entende, encore faut-il que l'on aime écouter.

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Page 334: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Lorsque l'infinitif introduit un complément, il se construit avec luien rapport d'annexion et reçoit la particule déterminative.

Ex. : Veşartina wî zehmet bû, il était difficile de le cacher.Ji bona dîtina şêx, şeveke din were, pour voir le cheikh, viensune autre nuit.Ji ber rabûna avê, îmkana derbasbûnê nema bû, en raison de

la montée de l'eau, il n'y avait plus la possibilité de passer.

Çûyîna bajêr îşê saetekê bû, aller à la ville fut l'affaire d'uneheure.Çavên jinikê li vegera wî a mal bûn, la femme attendait (litt. :

les yeux de la femme étaient sur) son retour à la maison.

De telles constructions, qui constituent des propositions nominalesinfinitives, sont d'un usage très courant.

Remarque. A propos de gotin, noter l'expression : gotina te ye, tu as raison.

294. Le participe.

Voir, au sujet de sa formation, par. 171. Il s'emploie de la mêmemanière que l'adjectif épithète, à cette différence qu'on ne le rencontreque rarement à l'état de comparatif ou de superlatif.

De même que l'adjectif, le participe peut trouver un emploi nominal.

Ex. : Bi sondeke mezin girêdayiyên hev in, ils sont liés l'un à l'autrepar un grand serment.

Le participe est souvent construit avec les pronoms ê, a, en (cf.par. 243). Il est alors à traduire par celui, celle qui, ceux qui, celles qui,ce qui, etc..

Ex. : Ê mayî, ce qui reste.A revî, celle qui a fui.En girtî, ceux qui ont été pris.

Il est à noter que le participe sert fréquemment à remplacer laproposition relative.

Ex. : Tiştên gotî, les choses dites (au heu de : tiştên ko hatine gotin,les choses qui ont été dites).

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Lorsque l'infinitif introduit un complément, il se construit avec luien rapport d'annexion et reçoit la particule déterminative.

Ex. : Veşartina wî zehmet bû, il était difficile de le cacher.Ji bona dîtina şêx, şeveke din were, pour voir le cheikh, viensune autre nuit.Ji ber rabûna avê, îmkana derbasbûnê nema bû, en raison de

la montée de l'eau, il n'y avait plus la possibilité de passer.

Çûyîna bajêr îşê saetekê bû, aller à la ville fut l'affaire d'uneheure.Çavên jinikê li vegera wî a mal bûn, la femme attendait (litt. :

les yeux de la femme étaient sur) son retour à la maison.

De telles constructions, qui constituent des propositions nominalesinfinitives, sont d'un usage très courant.

Remarque. A propos de gotin, noter l'expression : gotina te ye, tu as raison.

294. Le participe.

Voir, au sujet de sa formation, par. 171. Il s'emploie de la mêmemanière que l'adjectif épithète, à cette différence qu'on ne le rencontreque rarement à l'état de comparatif ou de superlatif.

De même que l'adjectif, le participe peut trouver un emploi nominal.

Ex. : Bi sondeke mezin girêdayiyên hev in, ils sont liés l'un à l'autrepar un grand serment.

Le participe est souvent construit avec les pronoms ê, a, en (cf.par. 243). Il est alors à traduire par celui, celle qui, ceux qui, celles qui,ce qui, etc..

Ex. : Ê mayî, ce qui reste.A revî, celle qui a fui.En girtî, ceux qui ont été pris.

Il est à noter que le participe sert fréquemment à remplacer laproposition relative.

Ex. : Tiştên gotî, les choses dites (au heu de : tiştên ko hatine gotin,les choses qui ont été dites).

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Page 335: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Mirovê hatî (au heu de : mirovê ko hat), l'homme qui est venu.Mehîna ketî (au heu de : mehîna ko ketiye), la jument qui esttombée.

Pelên mayîji en buhurtî bêtir in, les moments à venir sont plusnombreux que ceux qui sont passés (proverbe).

Royê kiçik lé herikî ji avê mezin le sekinî çêtir e, petit ruisseauqui court vaut mieux que grandes eaux qui dorment (pro¬

verbe).

Ketî bi xebatê radibe, celui qui est tombé (dans la misère) se

relève par le travail.

On signalera enfin qu'en raison de son caractère verbal, le participepeut entraîner l'éhsion du verbe bûn dans des propositions du typesuivant :

Wê bihatana cihê ko ez tê de veşartî, ils allaient venir à l'endroit où

j'étais caché.

Hevalê min yê ko li Dyarbekrê rûniştî, mon ami qui habite Dyarbekir.

Proverbes. Mêvanê yekî, mêvanê gundekî, l'hôte d'un seul est celuide tout un village.

Bê şêx û pîr meçe dîwana mîr ko tu nekevî halêfeqir, sans cheikh etpîr (dignitaires religieux, ici : intercesseurs), ne va pas au divan de

l'Émir si tu n'en veux pâtir.

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Mirovê hatî (au heu de : mirovê ko hat), l'homme qui est venu.Mehîna ketî (au heu de : mehîna ko ketiye), la jument qui esttombée.

Pelên mayîji en buhurtî bêtir in, les moments à venir sont plusnombreux que ceux qui sont passés (proverbe).

Royê kiçik lé herikî ji avê mezin le sekinî çêtir e, petit ruisseauqui court vaut mieux que grandes eaux qui dorment (pro¬

verbe).

Ketî bi xebatê radibe, celui qui est tombé (dans la misère) se

relève par le travail.

On signalera enfin qu'en raison de son caractère verbal, le participepeut entraîner l'éhsion du verbe bûn dans des propositions du typesuivant :

Wê bihatana cihê ko ez tê de veşartî, ils allaient venir à l'endroit où

j'étais caché.

Hevalê min yê ko li Dyarbekrê rûniştî, mon ami qui habite Dyarbekir.

Proverbes. Mêvanê yekî, mêvanê gundekî, l'hôte d'un seul est celuide tout un village.

Bê şêx û pîr meçe dîwana mîr ko tu nekevî halêfeqir, sans cheikh etpîr (dignitaires religieux, ici : intercesseurs), ne va pas au divan de

l'Émir si tu n'en veux pâtir.

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Page 336: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

V. LES ÉLÉMENTS NOMINAUX DE LA PHRASE

L'ORDRE DES MOTS DANS LA PHRASE SIMPLE

LES DIVERS TYPES DE PHRASES SIMPLES

295. Le sujet.

Les noms, les pronoms, les adjectifs, les infinitifs et les participespris substantivement, les termes en rapport d'annexion ou de qualifi¬cation, les propositions nominales peuvent jouer le rôle de sujet.

Le sujet se place normalement avant le verbe. S'il est déchnable,il reste au nominatif lorsque le verbe est soit intransitif, soit transitifà la voix passive, soit transitif, mais à un temps présent ou futur. Ilest au cas obhque (sous les réserves que comporte l'usage de ce cas

pour le masculin singulier, cf. par. 280), lorsque le verbe est transitifet employé à un temps passé.

Ex. : Mirov (ew, ê pîr) hat, l'homme (il, le vieux) est venu.Çûyîn zehmet e, partir est difficile.

Girtî zehf in, les prisonniers (girtî, participe de girtin) sontnombreux.

Hespê Soro nas e, le cheval de Soro est bien connu.

Dilê tirsok sînga gewr nabîne, (jamais) c'ur poltron ne verrablanche poitrine (proverbe).

Dîtina hevalan şêrîn e, voir les amis est agréable.

Te ji mêj ve ne nivîsand, tu n'as pas écrit depuis longtemps.

Remarque. On aura intérêt à se reporter au par. 286 sur l'emploi des pronomspersonnels, et aux par. 185 et 287 relatifs à l'accord du verbe. Il arrive que le sujet,s'il est représenté par un pronom personnel, reste sous-entendu (cf. par. 286).

296. L'attribut.

Peuvent faire fonction d'attribut les noms et mots employés substan¬tivement, les adjectifs et les mots employés adjectivement, certains

324

V. LES ÉLÉMENTS NOMINAUX DE LA PHRASE

L'ORDRE DES MOTS DANS LA PHRASE SIMPLE

LES DIVERS TYPES DE PHRASES SIMPLES

295. Le sujet.

Les noms, les pronoms, les adjectifs, les infinitifs et les participespris substantivement, les termes en rapport d'annexion ou de qualifi¬cation, les propositions nominales peuvent jouer le rôle de sujet.

Le sujet se place normalement avant le verbe. S'il est déchnable,il reste au nominatif lorsque le verbe est soit intransitif, soit transitifà la voix passive, soit transitif, mais à un temps présent ou futur. Ilest au cas obhque (sous les réserves que comporte l'usage de ce cas

pour le masculin singulier, cf. par. 280), lorsque le verbe est transitifet employé à un temps passé.

Ex. : Mirov (ew, ê pîr) hat, l'homme (il, le vieux) est venu.Çûyîn zehmet e, partir est difficile.

Girtî zehf in, les prisonniers (girtî, participe de girtin) sontnombreux.

Hespê Soro nas e, le cheval de Soro est bien connu.

Dilê tirsok sînga gewr nabîne, (jamais) c'ur poltron ne verrablanche poitrine (proverbe).

Dîtina hevalan şêrîn e, voir les amis est agréable.

Te ji mêj ve ne nivîsand, tu n'as pas écrit depuis longtemps.

Remarque. On aura intérêt à se reporter au par. 286 sur l'emploi des pronomspersonnels, et aux par. 185 et 287 relatifs à l'accord du verbe. Il arrive que le sujet,s'il est représenté par un pronom personnel, reste sous-entendu (cf. par. 286).

296. L'attribut.

Peuvent faire fonction d'attribut les noms et mots employés substan¬tivement, les adjectifs et les mots employés adjectivement, certains

324

Page 337: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

adverbes, des rapports d'annexion ou de quahfication, des propositionsentières.

L'attribut se place normalement entre le mot, ou le groupe de motsauquel il se rapporte, et le verbe. Il reste au nominatif sauf s'il estintroduit par une préposition.

Ex. : Ba sar e, le vent est froid.

Herekol çiyayekî Kurdistanê ye, le Herekol est une montagnedu Kurdistan.

Kêfa min siwar bûna hespan e, mon plaisir est de monter à

cheval.

Remarque. Par exception à la règle précédente, les attributs introduits pardes verbes exprimant une idée de transformation ou de devenir peuvent se placeraprès le verbe.

Ex. : Gotinên te ez kirim bêimîd, tes paroles m'ont désespéré (litt. : rendu sans

espoir).

Aux temps du verbe « bûn » qui s'emploient normalement dans le sens de « être »,

cette construction est de règle si l'on veut exprimer l'idée de « devenir » (cf. par. 168).

297. Le complément d'objet.

Le complément d'objet peut être l'un quelconque des éléments déjàindiqués à propos du sujet et de l'attribut. Il se place normalemententre le sujet et le verbe.

Les compléments d'objet sont de deux sortes :

a) Directs.

Conformément à la règle énoncée au par. 280, le complément d'objetdirect est au cas oblique (réserve faite des exceptions signalées dans

l'emploi de ce cas pour le masculin singuher, cf. par. 115) lorsqu'il est

introduit par un verbe transitif à un temps présent ou futur ; il resteau nominatif lorsque ce verbe est à un temps passé ; le verbe s'accordealors en personne et en nombre avec son complément.

Ex. : Tu min nas dikî, tu me connais.

Te ez nas kirim, tu m'as connu.

325

adverbes, des rapports d'annexion ou de quahfication, des propositionsentières.

L'attribut se place normalement entre le mot, ou le groupe de motsauquel il se rapporte, et le verbe. Il reste au nominatif sauf s'il estintroduit par une préposition.

Ex. : Ba sar e, le vent est froid.

Herekol çiyayekî Kurdistanê ye, le Herekol est une montagnedu Kurdistan.

Kêfa min siwar bûna hespan e, mon plaisir est de monter à

cheval.

Remarque. Par exception à la règle précédente, les attributs introduits pardes verbes exprimant une idée de transformation ou de devenir peuvent se placeraprès le verbe.

Ex. : Gotinên te ez kirim bêimîd, tes paroles m'ont désespéré (litt. : rendu sans

espoir).

Aux temps du verbe « bûn » qui s'emploient normalement dans le sens de « être »,

cette construction est de règle si l'on veut exprimer l'idée de « devenir » (cf. par. 168).

297. Le complément d'objet.

Le complément d'objet peut être l'un quelconque des éléments déjàindiqués à propos du sujet et de l'attribut. Il se place normalemententre le sujet et le verbe.

Les compléments d'objet sont de deux sortes :

a) Directs.

Conformément à la règle énoncée au par. 280, le complément d'objetdirect est au cas oblique (réserve faite des exceptions signalées dans

l'emploi de ce cas pour le masculin singuher, cf. par. 115) lorsqu'il est

introduit par un verbe transitif à un temps présent ou futur ; il resteau nominatif lorsque ce verbe est à un temps passé ; le verbe s'accordealors en personne et en nombre avec son complément.

Ex. : Tu min nas dikî, tu me connais.

Te ez nas kirim, tu m'as connu.

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Page 338: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ezê nan bikirim, j'achèterai du pain.

Min nan kirî bû, j'avais acheté du pain.

Sînem zaroyên xwe dişîne dibistanê, Sînem envoie ses enfantsà l'école.

Sînemê zaroyên xwe şandine dibistanê, Sînem a envoyé ses

enfants à l'école.

b) Indirects.

Appartiennent à cette catégorie :

les compléments d'objet introduits par des verbes simples, des

verbes composés et des locutions verbales au moyen d'une préposition(transitifs indirects, cf. par. 190).

Ex. : Ez li kitêba xwe digerim, je cherche mon livre.Çavê min li te ket, je t'aperçus.Hejî te dikim, je t'aime (hejî, contraction de hej ji).Bi vê yekê bawer nabim, je ne croirai pas cela.

Baweriya xwe bi Xwedê anîn (H.), ils crurent en Dieu.

les compléments d'objet des verbes composés et des locutionsverbales dont le régime est construit en rapport d'annexion avecl'élément nominal de ces verbes et locutions.

Ex. : Me qala wan kir, nous parlâmes d'eux.Dijmin dirêjahiya me kir, l'ennemi nous attaqua.

entrent également dans cette catégorie les compléments d'objetdes verbes à l'infinitif.

Ex. : Ji bo pêkanîna emrên Xwedê, pour accomphr les commande¬ments de Dieu.Veşartina wî ne hêsanî bû, le cacher ne fut pas facile.

298. Le complément circonstanciel.

Il peut être d'attribution, de destination, de direction, de heu,d'instrument, de temps, etc. Il est normalement introduit par les

prépositions et postpositions appropriées.

Ex. : Soro li Mîşo vegerand, Soro répondit à Mîşo (attribution).

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Ezê nan bikirim, j'achèterai du pain.

Min nan kirî bû, j'avais acheté du pain.

Sînem zaroyên xwe dişîne dibistanê, Sînem envoie ses enfantsà l'école.

Sînemê zaroyên xwe şandine dibistanê, Sînem a envoyé ses

enfants à l'école.

b) Indirects.

Appartiennent à cette catégorie :

les compléments d'objet introduits par des verbes simples, des

verbes composés et des locutions verbales au moyen d'une préposition(transitifs indirects, cf. par. 190).

Ex. : Ez li kitêba xwe digerim, je cherche mon livre.Çavê min li te ket, je t'aperçus.Hejî te dikim, je t'aime (hejî, contraction de hej ji).Bi vê yekê bawer nabim, je ne croirai pas cela.

Baweriya xwe bi Xwedê anîn (H.), ils crurent en Dieu.

les compléments d'objet des verbes composés et des locutionsverbales dont le régime est construit en rapport d'annexion avecl'élément nominal de ces verbes et locutions.

Ex. : Me qala wan kir, nous parlâmes d'eux.Dijmin dirêjahiya me kir, l'ennemi nous attaqua.

entrent également dans cette catégorie les compléments d'objetdes verbes à l'infinitif.

Ex. : Ji bo pêkanîna emrên Xwedê, pour accomphr les commande¬ments de Dieu.Veşartina wî ne hêsanî bû, le cacher ne fut pas facile.

298. Le complément circonstanciel.

Il peut être d'attribution, de destination, de direction, de heu,d'instrument, de temps, etc. Il est normalement introduit par les

prépositions et postpositions appropriées.

Ex. : Soro li Mîşo vegerand, Soro répondit à Mîşo (attribution).

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Page 339: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Min je re mizgînî da zanîn, je lui fis savoir la bonne nouvelle(attribution).Hevalê xwe li cem me anî, il amena son ami chez nous (destina¬tion).Cotkar genimê xwe li sûkê difiroşe, le laboureur vend son bléau marché (heu).Axa li gund e, l'agha est au village (id.).Di gundê me de sî mal hene, dans notre village, il y a trentemaisons (id.).Bi arîkariya te, ezê vê xebatê bibim serî, avec ton aide, j'achè¬verai ce travail (instrument).Tiliyê xwe bi xencêra xwe birî, il s'est coupé le doigt avecson poignard (id.).Wê şevê dinya gelek sar bû, cette nuit-là, il faisait très froid(temps au sujet de l'emploi du cas obhque dans cet exemple,cf. par. 254).

299. Ordre des éléments de la phrase simple.

Il est en principe le suivant :

a) sujet, complément d'objet ou attribut, verbe.

Ex. : Tu wî dibînî, tu le vois.Ez pîr im, je suis vieux.

b) sujet en rapport d'annexion simple ou complexe ou (et) de

quahfication, complément d'objet ou attribut, verbe.

Ex. : Axayê me ê kal nexweş e, notre vieil agha est malade.Xwendina reşbeleka te ez kêfxweş kirim, la lecture de ta lettrem'a fait plaisir.

c) complément circonstanciel (temps ou heu), sujet (construit ounon), autres compléments (circonstanciels, d'attribution, d'objet, etc.),verbe.

On retiendra que le complément d'attribution précède en généralle complément direct. Les compléments de heu, de destination,d'instrument suivent en principe le complément d'objet. Le complé-

327

Min je re mizgînî da zanîn, je lui fis savoir la bonne nouvelle(attribution).Hevalê xwe li cem me anî, il amena son ami chez nous (destina¬tion).Cotkar genimê xwe li sûkê difiroşe, le laboureur vend son bléau marché (heu).Axa li gund e, l'agha est au village (id.).Di gundê me de sî mal hene, dans notre village, il y a trentemaisons (id.).Bi arîkariya te, ezê vê xebatê bibim serî, avec ton aide, j'achè¬verai ce travail (instrument).Tiliyê xwe bi xencêra xwe birî, il s'est coupé le doigt avecson poignard (id.).Wê şevê dinya gelek sar bû, cette nuit-là, il faisait très froid(temps au sujet de l'emploi du cas obhque dans cet exemple,cf. par. 254).

299. Ordre des éléments de la phrase simple.

Il est en principe le suivant :

a) sujet, complément d'objet ou attribut, verbe.

Ex. : Tu wî dibînî, tu le vois.Ez pîr im, je suis vieux.

b) sujet en rapport d'annexion simple ou complexe ou (et) de

quahfication, complément d'objet ou attribut, verbe.

Ex. : Axayê me ê kal nexweş e, notre vieil agha est malade.Xwendina reşbeleka te ez kêfxweş kirim, la lecture de ta lettrem'a fait plaisir.

c) complément circonstanciel (temps ou heu), sujet (construit ounon), autres compléments (circonstanciels, d'attribution, d'objet, etc.),verbe.

On retiendra que le complément d'attribution précède en généralle complément direct. Les compléments de heu, de destination,d'instrument suivent en principe le complément d'objet. Le complé-

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Page 340: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

ment circonstanciel de temps se place normalement au début de laphrase.

On rappeUera encore (cf. par. 217) que les compléments d'attributionet de direction introduits par des verbes comme dan, şandin (envoyer),çûn, hatin, etc., peuvent se construire sans l'intervention des pré¬

positions et des postpositions normalement employées. Ils suiventalors le verbe et sont au cas obhque.

Ex. : Min gui dane te (au lieu de : minji te re gui dan), je t'ai donnédes fleurs.

Lorsque plusieurs compléments circonstanciels interviennent dansune phrase, ils se répartissent au long de celle-ci, à la place qui leurrevient compte tenu du déroulement de l'exposé.

Ex. : Ji birc û barû, şargehên top û mitralyozan pê ve, di giravê de,

ji bo zad û cebirxanê û ardiwên avîn, depoyine jêrzemînîhatine çêkirin (H.), outre tours et redoutes, casemates pourcanons et mitrailleuses, dans l'île, des dépôts souterrainsont été construits pour les vivres, les munitions et les com¬

bustibles liquides.

Les exemples qui suivent iUustreront l'ordre dans lequel se suiventles éléments de la phrase simple :

Wê şevê li qesra mîr dengbêjên kal û ciwan ji bona mêvanan straninespehî heta spêdê gotine, cette nuit-là, au palais de l'émir, les dengbêjvieux et jeunes ont chanté pour les hôtes de belles chansons jusqu'aumatin.

Yekîji kevirkêşan bi rê ve kevirê xwe danî bû erdê û pal da bû ser (H.),un des porteurs de pierres, chemin faisant, avait posé sa pierre sur le

sol et s'était adossé contre.

Herçî şêx û ewliya, wan jî hevaliya tu miletê din ne kir ji xeynî miletêKurdan (H.), dans leur totalité, cheikhs et saints ne se sont attachésà aucune nation autre que la nation kurde.

Di tariya şevê û di hişkesayiyê de, je re, bi tenê guregura ezmanan ûreqîna blêç û biruskan dilorînin (H.), dans l'obscurité de la nuit etdans le froid sec, pour lui, seuls le tonnerre des cieux et le fracas de

la foudre et des éclairs chantent leur berceuse.

328

ment circonstanciel de temps se place normalement au début de laphrase.

On rappeUera encore (cf. par. 217) que les compléments d'attributionet de direction introduits par des verbes comme dan, şandin (envoyer),çûn, hatin, etc., peuvent se construire sans l'intervention des pré¬

positions et des postpositions normalement employées. Ils suiventalors le verbe et sont au cas obhque.

Ex. : Min gui dane te (au lieu de : minji te re gui dan), je t'ai donnédes fleurs.

Lorsque plusieurs compléments circonstanciels interviennent dansune phrase, ils se répartissent au long de celle-ci, à la place qui leurrevient compte tenu du déroulement de l'exposé.

Ex. : Ji birc û barû, şargehên top û mitralyozan pê ve, di giravê de,

ji bo zad û cebirxanê û ardiwên avîn, depoyine jêrzemînîhatine çêkirin (H.), outre tours et redoutes, casemates pourcanons et mitrailleuses, dans l'île, des dépôts souterrainsont été construits pour les vivres, les munitions et les com¬

bustibles liquides.

Les exemples qui suivent iUustreront l'ordre dans lequel se suiventles éléments de la phrase simple :

Wê şevê li qesra mîr dengbêjên kal û ciwan ji bona mêvanan straninespehî heta spêdê gotine, cette nuit-là, au palais de l'émir, les dengbêjvieux et jeunes ont chanté pour les hôtes de belles chansons jusqu'aumatin.

Yekîji kevirkêşan bi rê ve kevirê xwe danî bû erdê û pal da bû ser (H.),un des porteurs de pierres, chemin faisant, avait posé sa pierre sur le

sol et s'était adossé contre.

Herçî şêx û ewliya, wan jî hevaliya tu miletê din ne kir ji xeynî miletêKurdan (H.), dans leur totalité, cheikhs et saints ne se sont attachésà aucune nation autre que la nation kurde.

Di tariya şevê û di hişkesayiyê de, je re, bi tenê guregura ezmanan ûreqîna blêç û biruskan dilorînin (H.), dans l'obscurité de la nuit etdans le froid sec, pour lui, seuls le tonnerre des cieux et le fracas de

la foudre et des éclairs chantent leur berceuse.

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Page 341: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Di şevên sayî de, hilma erdê di navbera erd û ezmanan de wek perdeke

zîvîn disekine (H.), dans les nuits claires, la brume (qui s'élève) du solflotte immobile entre la terre et le ciel, comme un rideau argenté.

La place des adverbes dans la phrase est variable. Elle corresponden gros à ceUe des compléments circonstanciels par lesquels on pour¬rait les remplacer.

Ex. : Ezê îro, ji eşîrên Botan, qala Jêliyan bikim (H.), aujourd'hui,parmi les tribus du Botan, je traiterai des Jêhyan.Zaro, ji zarê bavên xwe bêtir, bi zarê diyên xwe xeber didin (H.),les enfants, mieux que celle de leur père, parlent la languede leur mère.

Sinheta van xelkan, ji cotkariyê bêtir, şivanî ye (H.), l'industriede ces gens est, plutôt que l'agriculture, l'élevage.

300. Les indications qui précèdent ne sauraient avoir qu'une va¬

leur très générale. En effet, la syntaxe kurde se veut, surtout dans lalangue actuellement écrite, d'une grande souplesse. On le voit déjàde ces quelques exemples. Les éléments de la phrase trouvent ainsileur place, soit selon la succession logique des idées exprimées, soitselon l'importance que l'on entend conférer à teUe ou telle d'entre elles

dans le développement du discours, dont l'ordonnance normale peutalors se trouver entièrement bouleversée.

Ex. : Ezê cewaba xwe bidim, bi hindik û rindik (H.), je donnerai maréponse, brièvement et tout bonnement.Kurd hemî malên xwe serf dikin di riya xêratên di wan comerdande (H.), les Kurdes dépensent tout leur avoir pour le bien-êtrede ces Messieurs (... xêratên di wan ... Pour le sens de di,cf. par. 110).

Ala kurdan, ji jor ber bi jêr ve, ser hev, sor, spî û kesk e ; dinava wê de, roj diçirise (X.K.), le drapeau des Kurdes est,

du haut vers le bas, horizontalement, rouge, blanc et vert;en son centre rayonne le soleil.

Remarque. Les tournures les plus concises sont en général recherchées; il enrésulte que certains éléments de la phrase sont souvent sous-entendus lorsque leurprésence n'est pas indispensable à la clarté du sens (cf. par. 286 et 294). De même,

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Di şevên sayî de, hilma erdê di navbera erd û ezmanan de wek perdeke

zîvîn disekine (H.), dans les nuits claires, la brume (qui s'élève) du solflotte immobile entre la terre et le ciel, comme un rideau argenté.

La place des adverbes dans la phrase est variable. Elle corresponden gros à ceUe des compléments circonstanciels par lesquels on pour¬rait les remplacer.

Ex. : Ezê îro, ji eşîrên Botan, qala Jêliyan bikim (H.), aujourd'hui,parmi les tribus du Botan, je traiterai des Jêhyan.Zaro, ji zarê bavên xwe bêtir, bi zarê diyên xwe xeber didin (H.),les enfants, mieux que celle de leur père, parlent la languede leur mère.

Sinheta van xelkan, ji cotkariyê bêtir, şivanî ye (H.), l'industriede ces gens est, plutôt que l'agriculture, l'élevage.

300. Les indications qui précèdent ne sauraient avoir qu'une va¬

leur très générale. En effet, la syntaxe kurde se veut, surtout dans lalangue actuellement écrite, d'une grande souplesse. On le voit déjàde ces quelques exemples. Les éléments de la phrase trouvent ainsileur place, soit selon la succession logique des idées exprimées, soitselon l'importance que l'on entend conférer à teUe ou telle d'entre elles

dans le développement du discours, dont l'ordonnance normale peutalors se trouver entièrement bouleversée.

Ex. : Ezê cewaba xwe bidim, bi hindik û rindik (H.), je donnerai maréponse, brièvement et tout bonnement.Kurd hemî malên xwe serf dikin di riya xêratên di wan comerdande (H.), les Kurdes dépensent tout leur avoir pour le bien-êtrede ces Messieurs (... xêratên di wan ... Pour le sens de di,cf. par. 110).

Ala kurdan, ji jor ber bi jêr ve, ser hev, sor, spî û kesk e ; dinava wê de, roj diçirise (X.K.), le drapeau des Kurdes est,

du haut vers le bas, horizontalement, rouge, blanc et vert;en son centre rayonne le soleil.

Remarque. Les tournures les plus concises sont en général recherchées; il enrésulte que certains éléments de la phrase sont souvent sous-entendus lorsque leurprésence n'est pas indispensable à la clarté du sens (cf. par. 286 et 294). De même,

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Page 342: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

prépositions et verbes introduisant plusieurs compléments ne sont, de préférence,pas répétés pour autant que l'on peut s'en abstenir sans donner lieu à confusion.

Ex. : Rûmeta wî mezin û navê wî bilind kirin (H.), ils grandirent sa réputationet exaltèrent son nom.Bi saxiya xwe ew terk ne kirin, bi wefata xwe jî (H.), de son vivant, il neles abandonna pas, et non plus après sa mort.

301. La phrase négative.

L'essentiel en a été dit dans les paragraphes 166, 177 et 182, relatifsà la conjugaison négative des verbes, dans le paragraphe 245 où sonténumérés des adjectifs et pronoms indéfinis imphquant négation etdans le paragraphe 260 consacré aux adverbes de négation.

302. La phrase interrogative.

Les mots de la phrase interrogative conservent leur ordre naturel.L'interrogation est marquée soit par l'intonation, soit par l'emploid'adverbes, de pronoms ou d'adjectifs interrogatifs (cf. par. 247 et261) qui prennent dans le discours la place qui leur revient normale¬ment.

Ex. : Te sar e ? As-tu froid ?

Bavé min hat ? Mon père est venu ?

Gelo, bavé min hat ? Est-ce que mon père est venu ?

Te çend kew kuştin ? Combien as-tu tué de perdreaux ?

Kîjan çêtir e ? Lequel est le meilleur ?

Çawan kir ? Comment a-t-il fait ?

Çito ye ko tu nanivîsî ? Comment se fait-il que tu n'écris pas ?

La double interrogation s'exprime à l'aide des conjonctions ya et an(cf. par. 263).

Ex. : Gelo tuê nik min vegerî an te ez êdîji bir rakirim ? Reviendras-tu auprès de moi ou m'as-tu désormais oubhé ?

Ewê siwarî hespê min bibe ya bi peyarî hère ? Montera-t-il moncheval ou ira-t-il à pied ?

Une proposition interrogative peut être en même temps négative.

Ex. : Te hêj ev kitêb ne xwend ? Tu n'as pas encore lu ce livre ?

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prépositions et verbes introduisant plusieurs compléments ne sont, de préférence,pas répétés pour autant que l'on peut s'en abstenir sans donner lieu à confusion.

Ex. : Rûmeta wî mezin û navê wî bilind kirin (H.), ils grandirent sa réputationet exaltèrent son nom.Bi saxiya xwe ew terk ne kirin, bi wefata xwe jî (H.), de son vivant, il neles abandonna pas, et non plus après sa mort.

301. La phrase négative.

L'essentiel en a été dit dans les paragraphes 166, 177 et 182, relatifsà la conjugaison négative des verbes, dans le paragraphe 245 où sonténumérés des adjectifs et pronoms indéfinis imphquant négation etdans le paragraphe 260 consacré aux adverbes de négation.

302. La phrase interrogative.

Les mots de la phrase interrogative conservent leur ordre naturel.L'interrogation est marquée soit par l'intonation, soit par l'emploid'adverbes, de pronoms ou d'adjectifs interrogatifs (cf. par. 247 et261) qui prennent dans le discours la place qui leur revient normale¬ment.

Ex. : Te sar e ? As-tu froid ?

Bavé min hat ? Mon père est venu ?

Gelo, bavé min hat ? Est-ce que mon père est venu ?

Te çend kew kuştin ? Combien as-tu tué de perdreaux ?

Kîjan çêtir e ? Lequel est le meilleur ?

Çawan kir ? Comment a-t-il fait ?

Çito ye ko tu nanivîsî ? Comment se fait-il que tu n'écris pas ?

La double interrogation s'exprime à l'aide des conjonctions ya et an(cf. par. 263).

Ex. : Gelo tuê nik min vegerî an te ez êdîji bir rakirim ? Reviendras-tu auprès de moi ou m'as-tu désormais oubhé ?

Ewê siwarî hespê min bibe ya bi peyarî hère ? Montera-t-il moncheval ou ira-t-il à pied ?

Une proposition interrogative peut être en même temps négative.

Ex. : Te hêj ev kitêb ne xwend ? Tu n'as pas encore lu ce livre ?

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Page 343: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

La proposition interrogative peut s'employer :

pour solliciter une réponse affirmative.

Ex. : Ma tu min bi xwe re na bî ? Tu ne m'emmèneras pas ?

pour marquer la surprise.

Ex. : Ma tu wî nas nakî ? Tu ne le connais donc pas ?

Ev ci bajar e ? Quelle est cette histoire ?

Ma ezfilehê bavé te me ? Suis-je donc le serf de ton père ?

dans un récit, ou dans une conversation, pour insister sur unfait important.

Ex. : Şerê Rewandizê ne bû ? Kurdan wê rojê zora dijminên xwe bir,il n'y a pas eu la bataille de Rawandouz? Les Kurdes, ce

jour-là, ont écrasé leurs ennemis.

303. La phrase exclamative.

Elle traduit l'émotion, l'étonnement et leurs nuances, la menace,

le souhait, etc. L'exclamation peut être marquée simplement parl'intonation de la voix.

Ex. : Welê mebêje, keçê ! Ne parle pas ainsi, ma fille !

Ji dil ! Vraiment !

Elle s'exprime encore par l'emploi d'interjections (cf. par. 265),

d'adverbes ou d'adjectifs interrogatifs.

Ex. : De hère lo ! Hé, va donc !

Ma tufehêt nakî ? N'as-tu pas honte ?

Çiqas beriya te dikim! Comme tu me manques (htt. : commeje te désire (présent ou présente) !

Soit enfin par des constructions particulières.

Ex. : Way li mine, porkurê ! Malheur à moi (femme) dont les cheveuxsont coupés (en signe de deuil) !

Way li mino ! Malheur à moi (homme) !

L'optatif se rend à l'aide de la conjonction xwezî et d'un des tempspassés du subjonctif ou à l'aide de işela (soie) construit avec le futurou le présent du subjonctif.

331

La proposition interrogative peut s'employer :

pour solliciter une réponse affirmative.

Ex. : Ma tu min bi xwe re na bî ? Tu ne m'emmèneras pas ?

pour marquer la surprise.

Ex. : Ma tu wî nas nakî ? Tu ne le connais donc pas ?

Ev ci bajar e ? Quelle est cette histoire ?

Ma ezfilehê bavé te me ? Suis-je donc le serf de ton père ?

dans un récit, ou dans une conversation, pour insister sur unfait important.

Ex. : Şerê Rewandizê ne bû ? Kurdan wê rojê zora dijminên xwe bir,il n'y a pas eu la bataille de Rawandouz? Les Kurdes, ce

jour-là, ont écrasé leurs ennemis.

303. La phrase exclamative.

Elle traduit l'émotion, l'étonnement et leurs nuances, la menace,

le souhait, etc. L'exclamation peut être marquée simplement parl'intonation de la voix.

Ex. : Welê mebêje, keçê ! Ne parle pas ainsi, ma fille !

Ji dil ! Vraiment !

Elle s'exprime encore par l'emploi d'interjections (cf. par. 265),

d'adverbes ou d'adjectifs interrogatifs.

Ex. : De hère lo ! Hé, va donc !

Ma tufehêt nakî ? N'as-tu pas honte ?

Çiqas beriya te dikim! Comme tu me manques (htt. : commeje te désire (présent ou présente) !

Soit enfin par des constructions particulières.

Ex. : Way li mine, porkurê ! Malheur à moi (femme) dont les cheveuxsont coupés (en signe de deuil) !

Way li mino ! Malheur à moi (homme) !

L'optatif se rend à l'aide de la conjonction xwezî et d'un des tempspassés du subjonctif ou à l'aide de işela (soie) construit avec le futurou le présent du subjonctif.

331

Page 344: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Xwezî tu li vir biioayî ! Plût à Dieu que tu fusses ici !

Işela tuê zû vegerî, j'espère que tu reviendras vite.Sale ko miradê me çêbibe! Plaise au ciel que notre désir se

réalise!

Le subjonctif présent donne également le sens de l'optatif dans de

nombreuses formules de politesse.

Ex. : Xwedê te bihêle! Dieu te garde ! ou : Xwedê teji min re bihêle!Que Dieu te garde pour moi !

Xwedê rikêba te dirêj bike, que Dieu allonge ton étrier (souhaitde réussite).Çavê te neêşe, que ton il ne souffre pas (réponse à : ser sera

û ser çava, sur les têtes et sur les yeux (formule de bienvenueou d'assentiment).Destê te neêşe, que ta main ne souffre pas (formule de remer¬

ciement).Oxira te a xêrê be, bon voyage (que ta route soit celle du bien).

Dans des locutions de ce genre, le subjonctif peut rester sous-

entendu.

Ex. : Mala te ava, que ta maison soit prospère (c.-à-d. merci).La réponse est : ya tejî, la tienne pareillement.Roja te (we) xweş, bonjour.Êvara te (we) xweş, bonsoir.Şeva te (we) xweş, bonne nuit.

On dit aussi : rojxweş, şevxweş.

Proverbes. Destê bi tenê, deng je nayê, une seule main ne peut fairede bruit.

Bira dilî bi dilî bî, tûrê parsê li milî bî, si deux ceurs sont unis,qu'importe la misère (htt. : que la besace du mendiant soit sur l'épaule).

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Ex. : Xwezî tu li vir biioayî ! Plût à Dieu que tu fusses ici !

Işela tuê zû vegerî, j'espère que tu reviendras vite.Sale ko miradê me çêbibe! Plaise au ciel que notre désir se

réalise!

Le subjonctif présent donne également le sens de l'optatif dans de

nombreuses formules de politesse.

Ex. : Xwedê te bihêle! Dieu te garde ! ou : Xwedê teji min re bihêle!Que Dieu te garde pour moi !

Xwedê rikêba te dirêj bike, que Dieu allonge ton étrier (souhaitde réussite).Çavê te neêşe, que ton il ne souffre pas (réponse à : ser sera

û ser çava, sur les têtes et sur les yeux (formule de bienvenueou d'assentiment).Destê te neêşe, que ta main ne souffre pas (formule de remer¬

ciement).Oxira te a xêrê be, bon voyage (que ta route soit celle du bien).

Dans des locutions de ce genre, le subjonctif peut rester sous-

entendu.

Ex. : Mala te ava, que ta maison soit prospère (c.-à-d. merci).La réponse est : ya tejî, la tienne pareillement.Roja te (we) xweş, bonjour.Êvara te (we) xweş, bonsoir.Şeva te (we) xweş, bonne nuit.

On dit aussi : rojxweş, şevxweş.

Proverbes. Destê bi tenê, deng je nayê, une seule main ne peut fairede bruit.

Bira dilî bi dilî bî, tûrê parsê li milî bî, si deux ceurs sont unis,qu'importe la misère (htt. : que la besace du mendiant soit sur l'épaule).

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Page 345: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

VI. STRUCTURE DES PROPOSITIONS .

ÉLÉMENTS DE LA PHRASE COMPLEXE

304. Les propositions de divers types peuvent se classer par rapportà leur structure propre, soit par rapport à leur fonction grammaticale(propositions nominales et adjectives), soit encore par rapport à leurrôle logique (complétives, relatives, circonstancielles).

Par rapport à leur structure, elles sont :

soit infinitives, et en ce cas leur verbe est un infinitif construiten rapport d'annexion avec son ou ses compléments (cf. par. 293).

soit, le plus souvent, verbales (nous recourons à ce terme fautede mieux, les propositions infinitives pourraient être aussi en effetdésignées comme verbales), c'est-à-dire construites autour d'un verbeà un mode et à un temps donnés, introduit ou non par une conjonction,un pronom relatif, etc.

Au regard de leur fonction grammaticale, la plupart des propositionstrouvent le même emploi que les noms, les adjectifs et les adverbes :

elles peuvent être sujet ou complément, épithète ou attribut. Ellesseront alors dites propositions nominales et adjectives.

Si on considère enfin les propositions du point de vue de leur rôlelogique, et c'est à quoi nous nous attacherons surtout, on est conduità les répartir en complétives, relatives et circonstancielles.

I. Propositions nominales et adjectives

305. Elles seront étudiées plus loin dans leurs rôles essentiels de

complétives, relatives et circonstancielles ; le présent paragraphe se

bornera à indiquer certains de leurs aspects structuraux.

a) La proposition nominale jouant le rôle de sujet dans unephrase complexe est le plus souvent une proposition infinitive.

333

VI. STRUCTURE DES PROPOSITIONS .

ÉLÉMENTS DE LA PHRASE COMPLEXE

304. Les propositions de divers types peuvent se classer par rapportà leur structure propre, soit par rapport à leur fonction grammaticale(propositions nominales et adjectives), soit encore par rapport à leurrôle logique (complétives, relatives, circonstancielles).

Par rapport à leur structure, elles sont :

soit infinitives, et en ce cas leur verbe est un infinitif construiten rapport d'annexion avec son ou ses compléments (cf. par. 293).

soit, le plus souvent, verbales (nous recourons à ce terme fautede mieux, les propositions infinitives pourraient être aussi en effetdésignées comme verbales), c'est-à-dire construites autour d'un verbeà un mode et à un temps donnés, introduit ou non par une conjonction,un pronom relatif, etc.

Au regard de leur fonction grammaticale, la plupart des propositionstrouvent le même emploi que les noms, les adjectifs et les adverbes :

elles peuvent être sujet ou complément, épithète ou attribut. Ellesseront alors dites propositions nominales et adjectives.

Si on considère enfin les propositions du point de vue de leur rôlelogique, et c'est à quoi nous nous attacherons surtout, on est conduità les répartir en complétives, relatives et circonstancielles.

I. Propositions nominales et adjectives

305. Elles seront étudiées plus loin dans leurs rôles essentiels de

complétives, relatives et circonstancielles ; le présent paragraphe se

bornera à indiquer certains de leurs aspects structuraux.

a) La proposition nominale jouant le rôle de sujet dans unephrase complexe est le plus souvent une proposition infinitive.

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Page 346: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Anîna jinên biyanî Kurdine ne kurdî ziman ditîne pê (H.)épouser des femmes étrangères a pour résultat (de produire)des Kurdes (qui ne sont) pas de langue kurde.Terk kirina welatê xwe je re dijwar bû, quitter son pays luiétait pénible.Dîtina te şahiya çavên min e, te voir est la joie de mes yeux.

Il arrive cependant aussi que la proposition nominale sujet soitverbale.

Ex. : Gelek Kurd hene, li zarên xwe re pirsinên biyanî lêkil dikin(X.K.), il y a beaucoup de Kurdes qui mêlent à leurs dialectesdes mots étrangers.Heçî holê dikin xwe davêjin bin hikma zimanên biyanivan(X.K.), tous ceux qui agissent ainsi se soumettent au pouvoirdes langues étrangères.

b) Complément, la proposition nominale peut aussi être infinitive.Ex. : Gayê xwefirotji bo kirîna tifingekê, il a vendu son b,uf pour

acheter un fusil.Bi bihîstina dengê te min tu nas kirî, à entendre ta voix,je t'ai reconnu(e).Edî mecala min û xwe ragirtinê ne ma bû (X.K.), dès lors, jen'avais (plus) la possibilité de me contenir (litt. : ma possi¬

bilité et de me contenir n'étaient plus restés).

Dans la plupart des cas cependant, elle est verbale.

Ex. : Heye ko mirov ji xwe bipirse ma çiman Xwedê miletan neyarênhev dike (X.K.), peut-être se demandera-t-on pourquoi doncDieu rend les nations ennemies les unes des autres.

D'autres exemples seront donnés ci-dessous à propos des proposi¬

tions complétives.

c) Adjectives.

Dans le rôle d'épithète, la plupart sont des propositions relatives(cf. par. 309).

Elles peuvent aussi remplir la fonction d'attribut; elles sont alorssouvent infinitives.

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Ex. : Anîna jinên biyanî Kurdine ne kurdî ziman ditîne pê (H.)épouser des femmes étrangères a pour résultat (de produire)des Kurdes (qui ne sont) pas de langue kurde.Terk kirina welatê xwe je re dijwar bû, quitter son pays luiétait pénible.Dîtina te şahiya çavên min e, te voir est la joie de mes yeux.

Il arrive cependant aussi que la proposition nominale sujet soitverbale.

Ex. : Gelek Kurd hene, li zarên xwe re pirsinên biyanî lêkil dikin(X.K.), il y a beaucoup de Kurdes qui mêlent à leurs dialectesdes mots étrangers.Heçî holê dikin xwe davêjin bin hikma zimanên biyanivan(X.K.), tous ceux qui agissent ainsi se soumettent au pouvoirdes langues étrangères.

b) Complément, la proposition nominale peut aussi être infinitive.Ex. : Gayê xwefirotji bo kirîna tifingekê, il a vendu son b,uf pour

acheter un fusil.Bi bihîstina dengê te min tu nas kirî, à entendre ta voix,je t'ai reconnu(e).Edî mecala min û xwe ragirtinê ne ma bû (X.K.), dès lors, jen'avais (plus) la possibilité de me contenir (litt. : ma possi¬

bilité et de me contenir n'étaient plus restés).

Dans la plupart des cas cependant, elle est verbale.

Ex. : Heye ko mirov ji xwe bipirse ma çiman Xwedê miletan neyarênhev dike (X.K.), peut-être se demandera-t-on pourquoi doncDieu rend les nations ennemies les unes des autres.

D'autres exemples seront donnés ci-dessous à propos des proposi¬

tions complétives.

c) Adjectives.

Dans le rôle d'épithète, la plupart sont des propositions relatives(cf. par. 309).

Elles peuvent aussi remplir la fonction d'attribut; elles sont alorssouvent infinitives.

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Page 347: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ex. : Çeko li ber çûyîna Diyarbekrê bû, Çeko s'apprêtait à aUer à

Dyarbekir./se wî cem kirina kitêban e, son occupation est de collectionnerdes livres.

IL Propositions complétives

306. Elles sont subordonnées soit à un nom, soit à un verbe expri¬mant une constatation, une interrogation, un rapport de finahté, etc.

1) Propositions subordonnées à un nom.

Elles se construisent toujours en rapport d'annexion ou de quali¬fication avec ce nom, qu'elles soient infinitives ou qu'elles soientintroduites par une conjonction.

Ex. : Ez li hêviya xwendina xeberên te me, je suis dans l'attentede lire de tes nouvelles.Bi xeyala ko ew ji bajêr derketi bûn ..., dans l'idée qu'ilsétaient sortis de la ville . . .

Ji tirsa ko nexweş keti be..., de crainte qu'il ne soit tombémalade ...

2) Propositions subordonnées à un verbe.

Si elle exprime une constatation, une interrogation, l'énoncé d'unfait ou de ses conséquences, etc. et, d'une manière générale, un faitconsidéré comme certain ou possible, la proposition complétive subor¬

donnée à un verbe peut soit être infinitive soit, étant ou non intro¬duite par une conjonction, comporter un ou plusieurs verbes à l'étatconjugué.

a) Propositions infinitives.Ex. : Jina wî dest vala bûna mêrê xwe bîr biri bû, sa femme

avait compris que son mari avait les mains vides.Tirk hebûna Kurdan di welatê xwe de inkar dikin (H.), les Turcsnient qu'il y ait des Kurdes chez eux.

On voit de ces exemples que la proposition subordonnée infinitive

335

Ex. : Çeko li ber çûyîna Diyarbekrê bû, Çeko s'apprêtait à aUer à

Dyarbekir./se wî cem kirina kitêban e, son occupation est de collectionnerdes livres.

IL Propositions complétives

306. Elles sont subordonnées soit à un nom, soit à un verbe expri¬mant une constatation, une interrogation, un rapport de finahté, etc.

1) Propositions subordonnées à un nom.

Elles se construisent toujours en rapport d'annexion ou de quali¬fication avec ce nom, qu'elles soient infinitives ou qu'elles soientintroduites par une conjonction.

Ex. : Ez li hêviya xwendina xeberên te me, je suis dans l'attentede lire de tes nouvelles.Bi xeyala ko ew ji bajêr derketi bûn ..., dans l'idée qu'ilsétaient sortis de la ville . . .

Ji tirsa ko nexweş keti be..., de crainte qu'il ne soit tombémalade ...

2) Propositions subordonnées à un verbe.

Si elle exprime une constatation, une interrogation, l'énoncé d'unfait ou de ses conséquences, etc. et, d'une manière générale, un faitconsidéré comme certain ou possible, la proposition complétive subor¬

donnée à un verbe peut soit être infinitive soit, étant ou non intro¬duite par une conjonction, comporter un ou plusieurs verbes à l'étatconjugué.

a) Propositions infinitives.Ex. : Jina wî dest vala bûna mêrê xwe bîr biri bû, sa femme

avait compris que son mari avait les mains vides.Tirk hebûna Kurdan di welatê xwe de inkar dikin (H.), les Turcsnient qu'il y ait des Kurdes chez eux.

On voit de ces exemples que la proposition subordonnée infinitive

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Page 348: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

(construite en rapport d'annexion) se situe dans la phrase à la placequi reviendrait normalement au complément d'objet.

b) Propositions verbales.

Elles sont normalement introduites par une conjonction, le plussouvent ko, ou par un adverbe. Le verbe est à un des temps de l'in¬dicatif.

Ex. : Dît ko gotina wî rast e, il vit qu'il disait vrai.Dîroka dinê ji me re dide zanîn ko heta niho, gelek zimanêndinê hatine kuştin (X.K.), l'histoire du monde nous apprendque, jusqu'ici, beaucoup de langues ont été exterminées.De bêje, te çawan kir, dis donc comment tu as fait.Ma emji kû zanîn siltan cire banî te kiriye (H.) ? D'où savons-nous donc pourquoi le sultan t'a convoqué ?

Dans des propositions de ce genre, la conjonction ko est souventintroduite elle-même par un autre élément, adverbe ou prépositioncontractée avec un pronom.

Ex. : Hertişt ewqas giran bûye ko êdi qîmeta perê ne maye, tout estdevenu si cher que l'argent n'a plus de valeur.Padişah welê bawer dikir ko mêrik bi sue e û bêla xwe dîtiye,le roi croyait que l'homme était coupable et avait subi sa

peine.Dinê pê dizane ko ew weke şêr in, tout le monde sait que ceux-làsont comme des lions.Li min wilo qewimî bû ko peyên min pir caran ne digihanerdê (X.K.), il en allait pour moi de telle sorte que souventmes pieds ne touchaient plus terre.

A l'inverse, on dispose de la faculté de sous-entendre la conjonctionko pour donner un tour plus bref ou plus saisissant à la phrase.

Ex. : Ez zanim ev hemî derew e, je sais que tout cela est mensonge.

Xwiya ye dilê wan nîne bi me re aşîtî bikin, il est clair qu'ilsn'ont pas envie de se réconcilier avec nous.Landik bizane ji te re genc e (H.), (au lieu de : bizane ko lan-dik...), sache que le berceau est pour toi un trésor.Êdî wext ci ye, seh nakim, quelle heure est-il, je ne le sais plus.

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(construite en rapport d'annexion) se situe dans la phrase à la placequi reviendrait normalement au complément d'objet.

b) Propositions verbales.

Elles sont normalement introduites par une conjonction, le plussouvent ko, ou par un adverbe. Le verbe est à un des temps de l'in¬dicatif.

Ex. : Dît ko gotina wî rast e, il vit qu'il disait vrai.Dîroka dinê ji me re dide zanîn ko heta niho, gelek zimanêndinê hatine kuştin (X.K.), l'histoire du monde nous apprendque, jusqu'ici, beaucoup de langues ont été exterminées.De bêje, te çawan kir, dis donc comment tu as fait.Ma emji kû zanîn siltan cire banî te kiriye (H.) ? D'où savons-nous donc pourquoi le sultan t'a convoqué ?

Dans des propositions de ce genre, la conjonction ko est souventintroduite elle-même par un autre élément, adverbe ou prépositioncontractée avec un pronom.

Ex. : Hertişt ewqas giran bûye ko êdi qîmeta perê ne maye, tout estdevenu si cher que l'argent n'a plus de valeur.Padişah welê bawer dikir ko mêrik bi sue e û bêla xwe dîtiye,le roi croyait que l'homme était coupable et avait subi sa

peine.Dinê pê dizane ko ew weke şêr in, tout le monde sait que ceux-làsont comme des lions.Li min wilo qewimî bû ko peyên min pir caran ne digihanerdê (X.K.), il en allait pour moi de telle sorte que souventmes pieds ne touchaient plus terre.

A l'inverse, on dispose de la faculté de sous-entendre la conjonctionko pour donner un tour plus bref ou plus saisissant à la phrase.

Ex. : Ez zanim ev hemî derew e, je sais que tout cela est mensonge.

Xwiya ye dilê wan nîne bi me re aşîtî bikin, il est clair qu'ilsn'ont pas envie de se réconcilier avec nous.Landik bizane ji te re genc e (H.), (au lieu de : bizane ko lan-dik...), sache que le berceau est pour toi un trésor.Êdî wext ci ye, seh nakim, quelle heure est-il, je ne le sais plus.

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Page 349: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Si la proposition complétive énonce une supposition, une éventuahté,ou si elle imphque une idée de finalité ou de but, le verbe est le plussouvent à l'un des temps du subjonctif (cf. par. 290).

Ex. : Nizanî bû ko çawan bê père vegere mal, il ne savait commentrentrer chez soi sans argent.Şerm ev e ko mirov nezan be, ce qui est honteux, c'est que l'onsoit ignorant.Bixwînin da ko hon zana bibin, étudiez (litt. : hsez) pourdevenir instruits.

Dans les propositions de but, la conjonction se trouve souventsous-entendue.

Ex. : Bira bixebitin ev adeta nerind ji nav xelkê rakin, travaillezà faire disparaître cette mauvaise habitude chez les gens.

Remarque I. Cette construction, rappelons-le, est de règle ordinaire avec lesverbes auxiliaires ou semi-auxiliaires karîn (pouvoir), zanîn (même sens), kirin(s'apprêter à), et avec les verbes impersonnels lazim bûn, gerek (falloir), de mêmequ'avec « divêt », « diviya. bû », formes du verbe vîn employées aussi dans le sens

de falloir.Ex. : Ez zanim cetraba te bidim, je suis capable de te répondre.

Dijmin dikir bireve, l'ennemi allait s'enfuir.Te kari bû bigota, tu aurais pu (le) dire.Ezman bê stêr nabe, le çavekî divê le bigere, le ciel n'est (jamais) sans étoiles,mais il faut un lil pour les chercher (litt. : il faut qu'un il les cherche ;

çavekî est au cas oblique parce que sujet de divê, cf. par. 214).

Remarque IL Dan (donner) pris dans le sens de « faire » se construit par contretoujours avec l'infinitif (cf. par. 216).

Ex. : Ezê ji te re roja vegera xwe bidim zanîn, je te ferai savoir le jour de monretour.

307. Concordance des temps.

En se reportant aux exemples des paragraphes précédents, onconstate que les verbes des propositions complétives sont en règlegénérale aux temps présents ou passés qui correspondent à l'époqueoù se situent les faits énoncés (ma em ji kû zanin siltan te cire banîkiriye).

- 337

Si la proposition complétive énonce une supposition, une éventuahté,ou si elle imphque une idée de finalité ou de but, le verbe est le plussouvent à l'un des temps du subjonctif (cf. par. 290).

Ex. : Nizanî bû ko çawan bê père vegere mal, il ne savait commentrentrer chez soi sans argent.Şerm ev e ko mirov nezan be, ce qui est honteux, c'est que l'onsoit ignorant.Bixwînin da ko hon zana bibin, étudiez (litt. : hsez) pourdevenir instruits.

Dans les propositions de but, la conjonction se trouve souventsous-entendue.

Ex. : Bira bixebitin ev adeta nerind ji nav xelkê rakin, travaillezà faire disparaître cette mauvaise habitude chez les gens.

Remarque I. Cette construction, rappelons-le, est de règle ordinaire avec lesverbes auxiliaires ou semi-auxiliaires karîn (pouvoir), zanîn (même sens), kirin(s'apprêter à), et avec les verbes impersonnels lazim bûn, gerek (falloir), de mêmequ'avec « divêt », « diviya. bû », formes du verbe vîn employées aussi dans le sens

de falloir.Ex. : Ez zanim cetraba te bidim, je suis capable de te répondre.

Dijmin dikir bireve, l'ennemi allait s'enfuir.Te kari bû bigota, tu aurais pu (le) dire.Ezman bê stêr nabe, le çavekî divê le bigere, le ciel n'est (jamais) sans étoiles,mais il faut un lil pour les chercher (litt. : il faut qu'un il les cherche ;

çavekî est au cas oblique parce que sujet de divê, cf. par. 214).

Remarque IL Dan (donner) pris dans le sens de « faire » se construit par contretoujours avec l'infinitif (cf. par. 216).

Ex. : Ezê ji te re roja vegera xwe bidim zanîn, je te ferai savoir le jour de monretour.

307. Concordance des temps.

En se reportant aux exemples des paragraphes précédents, onconstate que les verbes des propositions complétives sont en règlegénérale aux temps présents ou passés qui correspondent à l'époqueoù se situent les faits énoncés (ma em ji kû zanin siltan te cire banîkiriye).

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Page 350: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Cependant, si elles expriment la constatation d'un état de choses

durable ou irréversible, elles peuvent être au présent, même si laproposition principale est au passé (Padişah welê bawer dikir ko mêrik bisue e ... Dît ko gotina wî rast e).

Enfin, comme on l'a déjà vu au par. 280, le fait que la propositionprincipale soit au passé n'implique pas forcément l'emploi d'un tempspassé dans la complétive si le verbe de celle-ci est au subjonctif (Dijmindikir bireve).

III. Propositions relatives

308. Elles jouent dans la phrase complexe le même rôle que l' épi¬

thète dans la phrase simple; elles sont introduites par les pronomsko, ci, tiştê, tiştê ko, etc., eux-mêmes en rapport de qualification simpleou composé, ou parfois en apposition avec leur ou leurs antécédents.On se reportera aux exemples de propositions relatives déjà donnésau par. 248 et qui rendent compte des principales modahtés de l'ac¬

cord du verbe dans des tournures de ce genre. On les complétera icipar quelques autres destinés à illustrer les constructions auxquellesdonnent lieu de telles propositions, ainsi que leur place dans la phrasecomplexe.

Ex. : Ji wan re ko ketine rengê biyaniyan ..., à ceux qui ont pris les

manières (htt. : qui sont tombés dans la couleur) des étran¬

gers ...

Remarque. Les pronoms personnels et démonstratifs ne pouvant recevoir laparticule déterminative, les propositions relatives qu'ils introduisent, comme dansle cas de l'exemple précédent, se construisent avec eux en apposition.

Ex. : Tu, ko çûyî xerîbiyê, toi qui es allé(e) à l'étranger.

Mirovê kal, yê ko derbas bû, le vieil homme qui est passé

(construction en rapport de qualification composé).Ev reya ko em dixwazin tê re herin bi xwe vedibe (X.K.), ce

chemin que nous voulons suivre s'ouvre de lui-même.Peyayên ko di şeran de birîndar bûn, heqê hekîmên wan axa

338

Cependant, si elles expriment la constatation d'un état de choses

durable ou irréversible, elles peuvent être au présent, même si laproposition principale est au passé (Padişah welê bawer dikir ko mêrik bisue e ... Dît ko gotina wî rast e).

Enfin, comme on l'a déjà vu au par. 280, le fait que la propositionprincipale soit au passé n'implique pas forcément l'emploi d'un tempspassé dans la complétive si le verbe de celle-ci est au subjonctif (Dijmindikir bireve).

III. Propositions relatives

308. Elles jouent dans la phrase complexe le même rôle que l' épi¬

thète dans la phrase simple; elles sont introduites par les pronomsko, ci, tiştê, tiştê ko, etc., eux-mêmes en rapport de qualification simpleou composé, ou parfois en apposition avec leur ou leurs antécédents.On se reportera aux exemples de propositions relatives déjà donnésau par. 248 et qui rendent compte des principales modahtés de l'ac¬

cord du verbe dans des tournures de ce genre. On les complétera icipar quelques autres destinés à illustrer les constructions auxquellesdonnent lieu de telles propositions, ainsi que leur place dans la phrasecomplexe.

Ex. : Ji wan re ko ketine rengê biyaniyan ..., à ceux qui ont pris les

manières (htt. : qui sont tombés dans la couleur) des étran¬

gers ...

Remarque. Les pronoms personnels et démonstratifs ne pouvant recevoir laparticule déterminative, les propositions relatives qu'ils introduisent, comme dansle cas de l'exemple précédent, se construisent avec eux en apposition.

Ex. : Tu, ko çûyî xerîbiyê, toi qui es allé(e) à l'étranger.

Mirovê kal, yê ko derbas bû, le vieil homme qui est passé

(construction en rapport de qualification composé).Ev reya ko em dixwazin tê re herin bi xwe vedibe (X.K.), ce

chemin que nous voulons suivre s'ouvre de lui-même.Peyayên ko di şeran de birîndar bûn, heqê hekîmên wan axa

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Page 351: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

dide (H.), les hommes qui étaient blessés dans les combats,les honoraires de leurs médecins, (c'est) l'agha qui les payait(l'emploi du présent, dide, marque ici la constance de lacoutume).Li Ewropayê miletin hebûn ko hej zimanên xwe ne dikirin (H.),en Europe, il y avait des nations qui n'aimaient pas leurpropre langue (construction en apposition pour éviter de

rejeter le verbe principal, hebûn, à la fin de la phrase).

De même :

Mexsed ev mirov in ko di wî birê Kurdistanê de dijîn (H.),nous voulons parler (mexsed : le but, le propos) de ces hommesqui vivent dans cette partie du Kurdistan.

Mais on trouve aussi :

Ji tiştên qenc yen ko me dane we bixwin (H.), mangez des

bonnes choses que nous vous avons données (constructionen rapport de qualification composé).

Kurdên Tirkiyê ko ji şeş milyonan ne kêmtir in, milyon ûnîvek û dû milyon hatine nîşan dan (H.), les Kurdes de Turquie,qui ne sont pas moins de six millions, sont comptés pour unmillion et demi ou deux millions.Koçer, ji ivan xelkan re dibêjin ko havîn û zivistanan di cihekîde rûnanin (H.), on appelle Koçer (nomades) ces gens qui ne

passent pas les étés et les hivers en un seul endroit.

On aura remarqué, dans ces deux derniers exemples, l'élision de

« yen », pronom qui en règle stricte aurait dû introduire « ko » (KurdênTirkiyê (yen) ko... et Koçer, ji wan xelkan re dibêjin (yen) ko...). Il y a

là un usage très courant ; la recherche de la concision peut d'ailleursaller jusqu'à la suppression du relatif ko et, dans de nombreux cas,

du verbe lui-même, pourvu que le sens reste non équivoque.

Ex. : Ev hespê te anî, pir kêfa min liât ez le siwar bim, ce cheval que

tu as amené, j'ai eu beaucoup de plaisir à le monter.Herçiya tê de, tout ce qu'il y a dedans.Mala zarok tê de, şeytan naçe tê de, la maison où il y a unenfant, le diable n'y entre pas (proverbe).

339

dide (H.), les hommes qui étaient blessés dans les combats,les honoraires de leurs médecins, (c'est) l'agha qui les payait(l'emploi du présent, dide, marque ici la constance de lacoutume).Li Ewropayê miletin hebûn ko hej zimanên xwe ne dikirin (H.),en Europe, il y avait des nations qui n'aimaient pas leurpropre langue (construction en apposition pour éviter de

rejeter le verbe principal, hebûn, à la fin de la phrase).

De même :

Mexsed ev mirov in ko di wî birê Kurdistanê de dijîn (H.),nous voulons parler (mexsed : le but, le propos) de ces hommesqui vivent dans cette partie du Kurdistan.

Mais on trouve aussi :

Ji tiştên qenc yen ko me dane we bixwin (H.), mangez des

bonnes choses que nous vous avons données (constructionen rapport de qualification composé).

Kurdên Tirkiyê ko ji şeş milyonan ne kêmtir in, milyon ûnîvek û dû milyon hatine nîşan dan (H.), les Kurdes de Turquie,qui ne sont pas moins de six millions, sont comptés pour unmillion et demi ou deux millions.Koçer, ji ivan xelkan re dibêjin ko havîn û zivistanan di cihekîde rûnanin (H.), on appelle Koçer (nomades) ces gens qui ne

passent pas les étés et les hivers en un seul endroit.

On aura remarqué, dans ces deux derniers exemples, l'élision de

« yen », pronom qui en règle stricte aurait dû introduire « ko » (KurdênTirkiyê (yen) ko... et Koçer, ji wan xelkan re dibêjin (yen) ko...). Il y a

là un usage très courant ; la recherche de la concision peut d'ailleursaller jusqu'à la suppression du relatif ko et, dans de nombreux cas,

du verbe lui-même, pourvu que le sens reste non équivoque.

Ex. : Ev hespê te anî, pir kêfa min liât ez le siwar bim, ce cheval que

tu as amené, j'ai eu beaucoup de plaisir à le monter.Herçiya tê de, tout ce qu'il y a dedans.Mala zarok tê de, şeytan naçe tê de, la maison où il y a unenfant, le diable n'y entre pas (proverbe).

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Page 352: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Remarque. On rappellera ici les nuances déjà indiquées à propos des rapportsd'annexion et de qualification (cf. Ch. II).

Ex. : Brayê jinika ko hat, le frère de la femme qui est venue.Brayê jinikê yê ko hat, le frère de la femme, qui est venu.Riya bajarê ko ez nas dikim, le chemin de la ville que je connais.Riya bajêr ya ko ez nas dikim, le chemin que je connais pour aller à la ville.

IV. Propositions circonstancielles

309. Les propositions circonstancielles de temps, de heu, de manière,etc., sont généralement introduites par les conjonctions, les adverbesou les locutions conjonctives et adverbiales qui déterminent leur sens ;

leurs verbes sont aux modes et aux temps appropriés (cf. ci-après,par. 311).

Ex. : Piştî ko tu bi rê ketî, min bala xwe da ko te kitêba xwe li cem

min hişti bû, après que tu te fusses mis en route, je me suis

aperçu que tu avais laissé ton livre chez moi.Heya kari be vegere welatê xwe, mêvanê me ye, jusqu'à ce qu'ilpuisse retourner dans son pays, il est notre hôte.Gava ez zaro bûm, şerek çêbû, lorsque j'étais enfant, il y eutune guerre.

Wekî hon dizanin, rastiyê dibêje, comme vous savez, il dit lavérité.Ci ez bim, ci brayê min, em her du jî karin arîkariya te bikin,que ce soit moi ou mon frère, nous pouvons tous deux t' aider(jî est ici explétif, comme très souvent).Heke çend peyayên eşîrekê gihane hev, ewê bikarin li ser wê

eşîrê tiştekî tekûz bêjin (H.), si plusieurs hommes d'une mêmetribu se rassemblent, ils pourront dire quelque chose d'ex¬

haustif au sujet de cette tribu.Heta ko mirov nekeve nava gund, xaniyan nabîne (H.), tantque l'on n'entre pas dans le village, on ne voit pas les maisons.

Des constructions infinitives peuvent intervenir en tant que pro¬

positions circonstancielles.

Ex. : Ji bona anînciha wesiyeta mêrê xwe, her du keçên xwe êxistin

340

Remarque. On rappellera ici les nuances déjà indiquées à propos des rapportsd'annexion et de qualification (cf. Ch. II).

Ex. : Brayê jinika ko hat, le frère de la femme qui est venue.Brayê jinikê yê ko hat, le frère de la femme, qui est venu.Riya bajarê ko ez nas dikim, le chemin de la ville que je connais.Riya bajêr ya ko ez nas dikim, le chemin que je connais pour aller à la ville.

IV. Propositions circonstancielles

309. Les propositions circonstancielles de temps, de heu, de manière,etc., sont généralement introduites par les conjonctions, les adverbesou les locutions conjonctives et adverbiales qui déterminent leur sens ;

leurs verbes sont aux modes et aux temps appropriés (cf. ci-après,par. 311).

Ex. : Piştî ko tu bi rê ketî, min bala xwe da ko te kitêba xwe li cem

min hişti bû, après que tu te fusses mis en route, je me suis

aperçu que tu avais laissé ton livre chez moi.Heya kari be vegere welatê xwe, mêvanê me ye, jusqu'à ce qu'ilpuisse retourner dans son pays, il est notre hôte.Gava ez zaro bûm, şerek çêbû, lorsque j'étais enfant, il y eutune guerre.

Wekî hon dizanin, rastiyê dibêje, comme vous savez, il dit lavérité.Ci ez bim, ci brayê min, em her du jî karin arîkariya te bikin,que ce soit moi ou mon frère, nous pouvons tous deux t' aider(jî est ici explétif, comme très souvent).Heke çend peyayên eşîrekê gihane hev, ewê bikarin li ser wê

eşîrê tiştekî tekûz bêjin (H.), si plusieurs hommes d'une mêmetribu se rassemblent, ils pourront dire quelque chose d'ex¬

haustif au sujet de cette tribu.Heta ko mirov nekeve nava gund, xaniyan nabîne (H.), tantque l'on n'entre pas dans le village, on ne voit pas les maisons.

Des constructions infinitives peuvent intervenir en tant que pro¬

positions circonstancielles.

Ex. : Ji bona anînciha wesiyeta mêrê xwe, her du keçên xwe êxistin

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Page 353: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

xebatê (X.K.), pour accomplir les recommandations de son

mari, eUe mit ses deux filles au travail.

Il est enfin loisible, dans certains cas, de sous-entendre l'élémentqui introduit la proposition circonstancielle ou de recourir à des

tournures qui dispensent de son emploi.

Ex. : Dilê te heye, bixwe, si tu en as envie, mange.Em ji bajêr dihatin, roj li me helat, comme nous revenionsde la ville, le soleil se leva sur nous.

Gavan ber bi mal e, jina gavan şixulkar e, quand le bouvierva pour rentrer chez soi, la femme du bouvier est au travail(proverbe).Min dengê wî kir, xive da revê, lorsque je l'appelai, il prit lafuite.Min ji te pirsî, te cuhab ne da, je t'ai demandé, tu n'as pasrépondu.

310. Concordance des temps et des modes.

Les règles de concordance ont déjà été données, en ce qui concerneles propositions conditionnelles, au par. 292.

L'essentiel des cas relatifs aux propositions circonstancielles de

temps sera examiné ici. On distinguera entre les divers ensembles de

propositions impliquant respectivement des actions simultanées les

unes par rapport aux autres, des actions dont la secondaire est anté¬

rieure à la principale et des actions dont la principale est antérieureà la secondaire.

a) Actions ou faits simultanés.

Les verbes des deux propositions sont l'un et l'autre au même tempsde l'indicatif.

Ex. : Gava ez ji xewê rabûm, min dît ko baran dibare, lorsque jem'éveillai, je vis qu'il pleuvait (la seconde proposition est« min dît » ; « ko baran dibare » constitue une troisième pro¬

position, complétive).Wexta ko tuê bê, ezê li balafirgehê hazir bim, lorsque tu viendras,je serai présent à l'aérodrome.

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xebatê (X.K.), pour accomplir les recommandations de son

mari, eUe mit ses deux filles au travail.

Il est enfin loisible, dans certains cas, de sous-entendre l'élémentqui introduit la proposition circonstancielle ou de recourir à des

tournures qui dispensent de son emploi.

Ex. : Dilê te heye, bixwe, si tu en as envie, mange.Em ji bajêr dihatin, roj li me helat, comme nous revenionsde la ville, le soleil se leva sur nous.

Gavan ber bi mal e, jina gavan şixulkar e, quand le bouvierva pour rentrer chez soi, la femme du bouvier est au travail(proverbe).Min dengê wî kir, xive da revê, lorsque je l'appelai, il prit lafuite.Min ji te pirsî, te cuhab ne da, je t'ai demandé, tu n'as pasrépondu.

310. Concordance des temps et des modes.

Les règles de concordance ont déjà été données, en ce qui concerneles propositions conditionnelles, au par. 292.

L'essentiel des cas relatifs aux propositions circonstancielles de

temps sera examiné ici. On distinguera entre les divers ensembles de

propositions impliquant respectivement des actions simultanées les

unes par rapport aux autres, des actions dont la secondaire est anté¬

rieure à la principale et des actions dont la principale est antérieureà la secondaire.

a) Actions ou faits simultanés.

Les verbes des deux propositions sont l'un et l'autre au même tempsde l'indicatif.

Ex. : Gava ez ji xewê rabûm, min dît ko baran dibare, lorsque jem'éveillai, je vis qu'il pleuvait (la seconde proposition est« min dît » ; « ko baran dibare » constitue une troisième pro¬

position, complétive).Wexta ko tuê bê, ezê li balafirgehê hazir bim, lorsque tu viendras,je serai présent à l'aérodrome.

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Page 354: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Dinya sar e ji ber ko berf dibare, il fait froid parce qu'il neige.

Axayê kal ewqas bêaqil e ko dilê ivî bi keçikeke ciwan ketiye,le vieil agha est si fou qu'il (que son ccur) est tombé (amou¬

reux) d'une jeune fille.

b) Action secondaire antérieure à la principale.

L'antériorité est exprimée par une conjonction ou une locutionconjonctive (beriya ko, gava, kênga, piştî ko, etc.). Le verbe de laproposition circonstancielle est au mode régi par la conjonction ou lalocution conjonctive employée, c'est-à-dire, le plus souvent, l'indicatif;le temps utilisé est alors en général le prétérit, quelle que soit l'époqueconsidérée, passé ou futur ; le verbe de la proposition principale est autemps approprié de l'indicatif.

Exi : Ji roja ko hikûmet li me rabû, em êdî rihet ne bûn, depuis lejour où le gouvernement (c.-à-d. les autorités) s'en est pris à

nous, nous n'avons plus été tranquilles.Herwekî tu ji vê tengiyê derketî, tuê deynê xwe bidî, dès quetu seras sorti de cette gêne, tu régleras ta dette.Ko kela sorbe çû, behayê hesko perêk e, une fois que la soupe

a cessé de bouillir, la louche ne vaut plus qu'un sou (proverbe).Ko ker kete heriyê, xwedî wê rahêje teriyê, si l'âne est tombédans la boue, son maître le tirera par la queue (proverbe).

c) Action principale antérieure à la secondaire.

Les règles générales de concordance restent celles qui ont été indi¬quées ci-dessus (b), l'emploi du subjonctif dans la proposition cir¬

constancielle étant toutefois plus fréquent, puisqu'en général l'actionqu'eUe indique n'est pas encore accomplie et conserve, de ce fait, uncaractère hypothétique (cf. par. 290 sur la valeur du subjonctif).

Ex. : Hetanî ko ez hînî xwendina zimanê xwe bûm, min gelek zehmet

dît (H.), avant d'apprendre à lire ma propre langue, j'aiéprouvé beaucoup de difficultés.Ez dev je bernadim hetanî ko ez bigihim armancê, je ne renon¬

cerai pas jusqu'à ce que j'atteigne au but (bigihim : subj.).Beriya ko ew pê bihesin, em giha bûn çiyê (H.), avant qu'ils nes'en fussent aperçus, nous avions atteint la montagne.

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Dinya sar e ji ber ko berf dibare, il fait froid parce qu'il neige.

Axayê kal ewqas bêaqil e ko dilê ivî bi keçikeke ciwan ketiye,le vieil agha est si fou qu'il (que son ccur) est tombé (amou¬

reux) d'une jeune fille.

b) Action secondaire antérieure à la principale.

L'antériorité est exprimée par une conjonction ou une locutionconjonctive (beriya ko, gava, kênga, piştî ko, etc.). Le verbe de laproposition circonstancielle est au mode régi par la conjonction ou lalocution conjonctive employée, c'est-à-dire, le plus souvent, l'indicatif;le temps utilisé est alors en général le prétérit, quelle que soit l'époqueconsidérée, passé ou futur ; le verbe de la proposition principale est autemps approprié de l'indicatif.

Exi : Ji roja ko hikûmet li me rabû, em êdî rihet ne bûn, depuis lejour où le gouvernement (c.-à-d. les autorités) s'en est pris à

nous, nous n'avons plus été tranquilles.Herwekî tu ji vê tengiyê derketî, tuê deynê xwe bidî, dès quetu seras sorti de cette gêne, tu régleras ta dette.Ko kela sorbe çû, behayê hesko perêk e, une fois que la soupe

a cessé de bouillir, la louche ne vaut plus qu'un sou (proverbe).Ko ker kete heriyê, xwedî wê rahêje teriyê, si l'âne est tombédans la boue, son maître le tirera par la queue (proverbe).

c) Action principale antérieure à la secondaire.

Les règles générales de concordance restent celles qui ont été indi¬quées ci-dessus (b), l'emploi du subjonctif dans la proposition cir¬

constancielle étant toutefois plus fréquent, puisqu'en général l'actionqu'eUe indique n'est pas encore accomplie et conserve, de ce fait, uncaractère hypothétique (cf. par. 290 sur la valeur du subjonctif).

Ex. : Hetanî ko ez hînî xwendina zimanê xwe bûm, min gelek zehmet

dît (H.), avant d'apprendre à lire ma propre langue, j'aiéprouvé beaucoup de difficultés.Ez dev je bernadim hetanî ko ez bigihim armancê, je ne renon¬

cerai pas jusqu'à ce que j'atteigne au but (bigihim : subj.).Beriya ko ew pê bihesin, em giha bûn çiyê (H.), avant qu'ils nes'en fussent aperçus, nous avions atteint la montagne.

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Page 355: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Proverbes. Ew reya te berê xwe dayê, ez hatime, ce chemin que tuprends, j'en viens.

Dera jina xira ne kiriye hîn a ava ye, l'endroit que les femmes n'ontpas ruiné est encore prospère.

Ez hêdî diçim, bêla digehe min ; ko zû diçim, ez digehim belayê, si jevais lentement, le malheur me rattrape; si je vais vite, c'est moi quile rejoins.

&fÖ<? J.

343

Proverbes. Ew reya te berê xwe dayê, ez hatime, ce chemin que tuprends, j'en viens.

Dera jina xira ne kiriye hîn a ava ye, l'endroit que les femmes n'ontpas ruiné est encore prospère.

Ez hêdî diçim, bêla digehe min ; ko zû diçim, ez digehim belayê, si jevais lentement, le malheur me rattrape; si je vais vite, c'est moi quile rejoins.

&fÖ<? J.

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Page 356: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

VII. LA PHRASE COMPLEXE

311. La phrase complexe, dans son aspect le plus simple, comporteune série de propositions principales se suivant dans leur ordre logiqueet étant, ou non, reliées les unes aux autres par des conjonctions.

Ex. : Em rastî hev hatin, me dest dan hev û ez bi reya xwe çûm,nous nous sommes rencontrés, serré la main et j'ai suivi maroute.Nû hatin, kevin xelat in, venus les nouveaux, les vieux sonten cadeau (proverbe).

Le plus souvent, elle groupe plusieurs propositions de diverse natureconstruites entre eUes. L'ordre de ces propositions est en principe celuides éléments nominaux de la phrase simple (cf. par. 299), c'est-à-dire,d'une manière très générale :

circonstancielles et leurs complétives sujet ou proposition prin¬cipale épithète ou proposition relative complément ou attribut

verbe complétives.

Ex. : Gava li zozanên Sîpanê Xelatê min pezê xwe diçêrandin, carinahefteyin diborîn beî ko ez dengê tu însanan bibihîsim (H.),lorsque je faisais paître mes moutons aux alpages de SîpanêXelatê, il se passait parfois des semaines sans que j'entendissela voix d'aucun être humain.

312. Il serait vain de chercher à analyser la structure de la phrasecomplexe kurde, tant elle varie selon l'intention de celui qui parle, lestyle de l'écrivain, ou encore le dialecte. Dans le langage courant, laconcision constitue la tendance de principe; eUe conduit, comme onl'a déjà vu à maintes reprises, à l'éhsion de nombreux éléments dudiscours lorsqu'ils ne sont pas absolument indispensables. Sous laplume, tous les essais sont permis, et cela d'autant plus que la languereste neuve en tant qu'outil httéraire et encore parfois colorée de

particularités dialectales.

344

VII. LA PHRASE COMPLEXE

311. La phrase complexe, dans son aspect le plus simple, comporteune série de propositions principales se suivant dans leur ordre logiqueet étant, ou non, reliées les unes aux autres par des conjonctions.

Ex. : Em rastî hev hatin, me dest dan hev û ez bi reya xwe çûm,nous nous sommes rencontrés, serré la main et j'ai suivi maroute.Nû hatin, kevin xelat in, venus les nouveaux, les vieux sonten cadeau (proverbe).

Le plus souvent, elle groupe plusieurs propositions de diverse natureconstruites entre eUes. L'ordre de ces propositions est en principe celuides éléments nominaux de la phrase simple (cf. par. 299), c'est-à-dire,d'une manière très générale :

circonstancielles et leurs complétives sujet ou proposition prin¬cipale épithète ou proposition relative complément ou attribut

verbe complétives.

Ex. : Gava li zozanên Sîpanê Xelatê min pezê xwe diçêrandin, carinahefteyin diborîn beî ko ez dengê tu însanan bibihîsim (H.),lorsque je faisais paître mes moutons aux alpages de SîpanêXelatê, il se passait parfois des semaines sans que j'entendissela voix d'aucun être humain.

312. Il serait vain de chercher à analyser la structure de la phrasecomplexe kurde, tant elle varie selon l'intention de celui qui parle, lestyle de l'écrivain, ou encore le dialecte. Dans le langage courant, laconcision constitue la tendance de principe; eUe conduit, comme onl'a déjà vu à maintes reprises, à l'éhsion de nombreux éléments dudiscours lorsqu'ils ne sont pas absolument indispensables. Sous laplume, tous les essais sont permis, et cela d'autant plus que la languereste neuve en tant qu'outil httéraire et encore parfois colorée de

particularités dialectales.

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Page 357: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Plutôt que de tenter la codification d'une syntaxe aussi fluide, etdont au demeurant seule une pratique éprouvée peut faire assimilerl'esprit, nous nous bornerons à reproduire ci-après quelques courtstextes d'auteurs divers, mais tous de bonne langue, en les serrantd'aussi près que possible dans la traduction.

Ces aperçus de la prose kurde moderne seront suivis d'exemplestirés d'un folklore encore très vivant et d'une poésie classique qui s'enécarte largement.

345

Plutôt que de tenter la codification d'une syntaxe aussi fluide, etdont au demeurant seule une pratique éprouvée peut faire assimilerl'esprit, nous nous bornerons à reproduire ci-après quelques courtstextes d'auteurs divers, mais tous de bonne langue, en les serrantd'aussi près que possible dans la traduction.

Ces aperçus de la prose kurde moderne seront suivis d'exemplestirés d'un folklore encore très vivant et d'une poésie classique qui s'enécarte largement.

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Page 358: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Textes littéraires modernes.

Dêwan gundek e ji gundên Mirdêsan ; di pista wî de, bi navê ÇiyayêDêwanê, çiyak heye. Çiqas ko ne pir î mezin e jî, bi şikeftên kûr, qefayên

bilind, qeftişên teng, rêl û deviyên pir û gûr û nemaze bi zuxrê di pişt de,

ji doraliyên xwe re binav û nas e. Di çîrokên xelkê binecî en kevn de

dibêjin Dêwan berê bajarê Qeremanê Qetûl bû. Ew çiyayê Dêwanê jîcih ûpêgera Dêwan bû. Hergav di navbera Qereman û Dêwan şer bû...

X.K., p. 29.

... Le Xanî pêxember e jî. Pêxemberê diyaneta me a milî, pêxemberê

ola me a nijadîn.Xanî di wextekî welê de rabû ko beriya niho bi se sed û neh salan

ne li cem me, le li Ewropayê jî xelk hêj li miliyet û li nijadê xwe hişyarne bû bûn û zelamên ji yek miletî hev û dû ji bo ketolîkî an protestaniyêdikuştin. Di heyameke welê de, Ehmedê Xanî bîra miliyeta xwe, bîraKurdaniya xwe biri bû û ji Kurdan re goti bû : « Hon, berî her tiştî,Kurd in; rabin ser xwe, dewleteke kurdî çêkin û bindestiya miletên dinmekin ».

(H., n° 33, p. 9.)

* % *

Fermandariya înglîzî vê carê, beriya ko dest bi êrîşê bike, xwe bitemamî kar kiriye, her tevdîr dîtine û bi her awayî serdestî, di bej ûbehir û hewan de, xistiye destên xwe. Jû pê ve, fermandariyê ji bo êrîşêwextekî gelek î minasib jî bijartiye. Ji alîkî, bayé sehrayê honik bûye,

ji aliyê din, qewetên alemanî, nemaze en hewayî, di eniya ûris de mijûl in.Digel vê hindê, heye koji qewetên mihwerê reji welêt hin imdad û piştmêrhati bin ...

Hawar, p. 751 (nov. 1942).

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Textes littéraires modernes.

Dêwan gundek e ji gundên Mirdêsan ; di pista wî de, bi navê ÇiyayêDêwanê, çiyak heye. Çiqas ko ne pir î mezin e jî, bi şikeftên kûr, qefayên

bilind, qeftişên teng, rêl û deviyên pir û gûr û nemaze bi zuxrê di pişt de,

ji doraliyên xwe re binav û nas e. Di çîrokên xelkê binecî en kevn de

dibêjin Dêwan berê bajarê Qeremanê Qetûl bû. Ew çiyayê Dêwanê jîcih ûpêgera Dêwan bû. Hergav di navbera Qereman û Dêwan şer bû...

X.K., p. 29.

... Le Xanî pêxember e jî. Pêxemberê diyaneta me a milî, pêxemberê

ola me a nijadîn.Xanî di wextekî welê de rabû ko beriya niho bi se sed û neh salan

ne li cem me, le li Ewropayê jî xelk hêj li miliyet û li nijadê xwe hişyarne bû bûn û zelamên ji yek miletî hev û dû ji bo ketolîkî an protestaniyêdikuştin. Di heyameke welê de, Ehmedê Xanî bîra miliyeta xwe, bîraKurdaniya xwe biri bû û ji Kurdan re goti bû : « Hon, berî her tiştî,Kurd in; rabin ser xwe, dewleteke kurdî çêkin û bindestiya miletên dinmekin ».

(H., n° 33, p. 9.)

* % *

Fermandariya înglîzî vê carê, beriya ko dest bi êrîşê bike, xwe bitemamî kar kiriye, her tevdîr dîtine û bi her awayî serdestî, di bej ûbehir û hewan de, xistiye destên xwe. Jû pê ve, fermandariyê ji bo êrîşêwextekî gelek î minasib jî bijartiye. Ji alîkî, bayé sehrayê honik bûye,

ji aliyê din, qewetên alemanî, nemaze en hewayî, di eniya ûris de mijûl in.Digel vê hindê, heye koji qewetên mihwerê reji welêt hin imdad û piştmêrhati bin ...

Hawar, p. 751 (nov. 1942).

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Page 359: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Textes littéraires modernes.

Dêwan est un des villages des Mirdêsan ; il est adossé (htt. : derrièrelui, il y a ...) à une montagne du nom de Montagne des Divs. Bienqu'elle ne soit pas très grande, elle est réputée aux alentours pourses grottes profondes, ses pics élevés, ses gorges étroites, ses halherset ses buissons abondants et épais et surtout pour les falaises qui en

sont l'arrière-plan. Dans les vieux contes des gens du pays, on dit que

Dêwan était autrefois la viUe de Qeremanê Qetûl. Cette montagne de

Dêwan était également le heu et le séjour des Divs. Il y avait constam¬

ment la guerre entre Qereman et les Divs...

* * *

... Mais Xanî [poète kurde, 1650-1706] est aussi un prophète. Leprophète de notre religion nationale, le prophète de notre foi en notrerace (litt. : raciale).

Xanî est venu au monde en un temps où il y a de cela trois centneuf ans non seidement chez nous, mais aussi bien en Europe, les

gens n'étaient pas encore éveillés aux (idées) de nation et de race :

des gens d'une même nation s'entretuaient pour le cathohcisme oule protestantisme. En une telle époque, Ehmedê Xanî avait déjà prisconscience de sa nationalité, pris conscience de son kurdisme et ditaux Kurdes : « Avant toute chose, vous êtes Kurdes. Debout ! fondezun État kurde et ne vous soumettez plus aux autres nations ».

* # *

Cette fois-ci, le commandement anglais, avant d'entreprendrel'attaque, s'est préparé à fond ; il a paré à tout et s'est assuré la supé¬

riorité de toutes les manières, sur terre, sur mer et dans les airs. Deplus, le commandement a choisi pour l'attaque une époque très pro¬

pice. D'une part, le vent du désert s'est rafraîchi, de l'autre, les forcesallemandes, aériennes surtout, sont occupées sur le front russe. Néan¬

moins, il se peut que de l'aide et des renforts pour les forces de l'Axesoient arrivés du pays . . .

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Textes littéraires modernes.

Dêwan est un des villages des Mirdêsan ; il est adossé (htt. : derrièrelui, il y a ...) à une montagne du nom de Montagne des Divs. Bienqu'elle ne soit pas très grande, elle est réputée aux alentours pourses grottes profondes, ses pics élevés, ses gorges étroites, ses halherset ses buissons abondants et épais et surtout pour les falaises qui en

sont l'arrière-plan. Dans les vieux contes des gens du pays, on dit que

Dêwan était autrefois la viUe de Qeremanê Qetûl. Cette montagne de

Dêwan était également le heu et le séjour des Divs. Il y avait constam¬

ment la guerre entre Qereman et les Divs...

* * *

... Mais Xanî [poète kurde, 1650-1706] est aussi un prophète. Leprophète de notre religion nationale, le prophète de notre foi en notrerace (litt. : raciale).

Xanî est venu au monde en un temps où il y a de cela trois centneuf ans non seidement chez nous, mais aussi bien en Europe, les

gens n'étaient pas encore éveillés aux (idées) de nation et de race :

des gens d'une même nation s'entretuaient pour le cathohcisme oule protestantisme. En une telle époque, Ehmedê Xanî avait déjà prisconscience de sa nationalité, pris conscience de son kurdisme et ditaux Kurdes : « Avant toute chose, vous êtes Kurdes. Debout ! fondezun État kurde et ne vous soumettez plus aux autres nations ».

* # *

Cette fois-ci, le commandement anglais, avant d'entreprendrel'attaque, s'est préparé à fond ; il a paré à tout et s'est assuré la supé¬

riorité de toutes les manières, sur terre, sur mer et dans les airs. Deplus, le commandement a choisi pour l'attaque une époque très pro¬

pice. D'une part, le vent du désert s'est rafraîchi, de l'autre, les forcesallemandes, aériennes surtout, sont occupées sur le front russe. Néan¬

moins, il se peut que de l'aide et des renforts pour les forces de l'Axesoient arrivés du pays . . .

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Page 360: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Poésie classique.

Ez marne di hikmeta Xwedê da

Kurdmanc di dewleta dinê da

Aya bi ci wechî mane mehrûm

Bilcimle ji bo ci bûne mehkûm ?

Wan girt bi şîrî şehri 1 şihretTesxîr kirin biladi 1 himmet,-

Her mîrekî wan bi bezli x Hatem

Her mîrekî wan bi rezmi x Ristem

Bifkir ji Ereb heta ve Gurcan

Kurmancî ye bûye şibhi bircan

Ev Rûm û Ecem bi wan hisar inKurdmanc hemî li car kenar inHer du terefan qebîli x kurdmanc

Bo tîri l qeza kirine armanc . . .

(Ehmedê Xanî, H., p. 717.)

1 Şehri, ttri : la terminaison i correspond à Yezafet à la persane. Il y a là une tournuresavante.

348

Poésie classique.

Ez marne di hikmeta Xwedê da

Kurdmanc di dewleta dinê da

Aya bi ci wechî mane mehrûm

Bilcimle ji bo ci bûne mehkûm ?

Wan girt bi şîrî şehri 1 şihretTesxîr kirin biladi 1 himmet,-

Her mîrekî wan bi bezli x Hatem

Her mîrekî wan bi rezmi x Ristem

Bifkir ji Ereb heta ve Gurcan

Kurmancî ye bûye şibhi bircan

Ev Rûm û Ecem bi wan hisar inKurdmanc hemî li car kenar inHer du terefan qebîli x kurdmanc

Bo tîri l qeza kirine armanc . . .

(Ehmedê Xanî, H., p. 717.)

1 Şehri, ttri : la terminaison i correspond à Yezafet à la persane. Il y a là une tournuresavante.

348

Page 361: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Poésie classique.

Je m'en remets à la sagesse de Dieu.

Les Kurdes, dans l'État du monde,

Pour quelle raison restent-ils privés (de leur droit) ?

Bref, pourquoi sont-ils opprimés ?

Par leur caractère de lions, ils ont (pourtant) conquis[la cité de la renommée,

Occupé les contrées de la gloire.

Chacun de leurs princes est un Hatem 1

Chacun de leurs princes est, au combat, un Roustem.

Vois, depuis les Arabes jusqu'aux Géorgiens,

Tout est kurde et, comme une citadeUe,

Ces Turcs, ces Persans les assiègent

Des quatre côtés à la fois.

Et les deux camps font du peuple kurde

Une cible pour la flèche du destin ... 2

1 Héros arabe célèbre pour sa générosité.2 Allusion à l'emploi que faisaient à l'époque Turcs et Persans de contingents kurdes

dans leurs guerres continelles.

349

Poésie classique.

Je m'en remets à la sagesse de Dieu.

Les Kurdes, dans l'État du monde,

Pour quelle raison restent-ils privés (de leur droit) ?

Bref, pourquoi sont-ils opprimés ?

Par leur caractère de lions, ils ont (pourtant) conquis[la cité de la renommée,

Occupé les contrées de la gloire.

Chacun de leurs princes est un Hatem 1

Chacun de leurs princes est, au combat, un Roustem.

Vois, depuis les Arabes jusqu'aux Géorgiens,

Tout est kurde et, comme une citadeUe,

Ces Turcs, ces Persans les assiègent

Des quatre côtés à la fois.

Et les deux camps font du peuple kurde

Une cible pour la flèche du destin ... 2

1 Héros arabe célèbre pour sa générosité.2 Allusion à l'emploi que faisaient à l'époque Turcs et Persans de contingents kurdes

dans leurs guerres continelles.

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Page 362: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ballade populaire *.

Delana, xweş Delana ! 2

Pêşiya malê me şer e, paşiya malê meferman a! 3

Şerêfeqîrê Êzîdiya, sofyê Misilmana 4

Xweştir e je şerê nêrî û berana. 5

Delana Başo 2, wa bi şitil !Çend peyayê mala Zoro li serê girê Qereçêrî bûne gutil,Derbekê 6 dane Hesarê Cibo û Bimbaê Mîro ê mala Şêx îsa.Ji mala bavé min qelandin tovê bîst û pêne mêrên rimbiqetil.

Delana Başo, li berê bendê!Mertela destê Cibo giran e, kete zendê.

Şerêfeqîrê Êzîdiya û sofiyê MisilmanaÇêtir e ji reqs û govendê !

Le darê Delana !Pêşiyê malê me şer e, talî ferman a!Pêşiya eşirê Ezîdxan 7 çûye tila Botana.

Delana Başo bi qirkor 8 e !Hespê Bişarê Zoro di meydanê de bore bore

Derbekê dane li Hesarê Cibo, Bimbaê Mîro.Ji mala bavé min qelandin tovê bîst û pêne şêxê serbipore ! 9

1 Cette très ancienne chanson relate une guerre soutenue par la tribu yezidie, depuislongtemps éteinte, des Xaltan contre les troupes du gouvernement ottoman.

2 Nom de lieu.3 Ferman : l'édit impérial mettant les Xalitan hors la loi. Ferman a : a est mis ici

pour e, en raison de la rime.4 Les feqîr constituent un ordre religieux des Yezidis. Les « soufis » musulmans sont

là pour l'antithèse.5 Allusion aux combats d'animaux, fort prisés des anciens Kurdes.6 Derbekê : la terminaison ê est ici non pas la flexion du cas oblique, mais le

pronom personnel e. Litt. : ils lui ont porté un coup, à H. C.

7 C'est-à-dire, des tribus yezidies.8 Le sens de « qirkor » n'a pu être précisé.

9 Les faqirs yezidis portent la chevelure et la barbe longues.

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Ballade populaire *.

Delana, xweş Delana ! 2

Pêşiya malê me şer e, paşiya malê meferman a! 3

Şerêfeqîrê Êzîdiya, sofyê Misilmana 4

Xweştir e je şerê nêrî û berana. 5

Delana Başo 2, wa bi şitil !Çend peyayê mala Zoro li serê girê Qereçêrî bûne gutil,Derbekê 6 dane Hesarê Cibo û Bimbaê Mîro ê mala Şêx îsa.Ji mala bavé min qelandin tovê bîst û pêne mêrên rimbiqetil.

Delana Başo, li berê bendê!Mertela destê Cibo giran e, kete zendê.

Şerêfeqîrê Êzîdiya û sofiyê MisilmanaÇêtir e ji reqs û govendê !

Le darê Delana !Pêşiyê malê me şer e, talî ferman a!Pêşiya eşirê Ezîdxan 7 çûye tila Botana.

Delana Başo bi qirkor 8 e !Hespê Bişarê Zoro di meydanê de bore bore

Derbekê dane li Hesarê Cibo, Bimbaê Mîro.Ji mala bavé min qelandin tovê bîst û pêne şêxê serbipore ! 9

1 Cette très ancienne chanson relate une guerre soutenue par la tribu yezidie, depuislongtemps éteinte, des Xaltan contre les troupes du gouvernement ottoman.

2 Nom de lieu.3 Ferman : l'édit impérial mettant les Xalitan hors la loi. Ferman a : a est mis ici

pour e, en raison de la rime.4 Les feqîr constituent un ordre religieux des Yezidis. Les « soufis » musulmans sont

là pour l'antithèse.5 Allusion aux combats d'animaux, fort prisés des anciens Kurdes.6 Derbekê : la terminaison ê est ici non pas la flexion du cas oblique, mais le

pronom personnel e. Litt. : ils lui ont porté un coup, à H. C.

7 C'est-à-dire, des tribus yezidies.8 Le sens de « qirkor » n'a pu être précisé.

9 Les faqirs yezidis portent la chevelure et la barbe longues.

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Page 363: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Ballade populaire 1

Delana, beau Delana ! 2

Face à nos tentes, la guerre, derrière nos tentes, la proscription ! 3

La bataille des faqirs yezidis et des soufis musulmans 4

Est plus belle à voir que les combats de boucs et de béhers. 6

Delana Başo, couvert de broussailles !

Quelques hommes du clan de Zoro se sont groupés sur le tertre de[Qereçêrî.

On a porté un coup G à Hesarê Cibo, à Bimbaê Mîro du clan de Şêx îsa.Ils ont arraché à la maison de mon père la semence de vingt-cinq

[braves à la lance meurtrière.

Delana Başo, face à la falaise !

Le bouclier que Hesarê Cibo porte au bras est lourd, il a ghssé sur son

[poignet.La bataille des faqirs yezidis et des soufis musulmansEst plus belle à voir que la danse et la ronde.

ô Delana !

Face à nos tentes, la guerre, et par derrière, la proscription !

L'avant-garde des tribus d'Ezîdxan 7 a gagné les collines de Botan.

Delana Başo ...Le cheval de Bişarê Zoro renâcle sur le préIls ont porté un coup à Hesarê Cibo, à Bimbaê Mîro.Ils ont arraché à la maison de mon père la semence de vingt-cinq

[cheikhs à la tête chevelue 8.

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Ballade populaire 1

Delana, beau Delana ! 2

Face à nos tentes, la guerre, derrière nos tentes, la proscription ! 3

La bataille des faqirs yezidis et des soufis musulmans 4

Est plus belle à voir que les combats de boucs et de béhers. 6

Delana Başo, couvert de broussailles !

Quelques hommes du clan de Zoro se sont groupés sur le tertre de[Qereçêrî.

On a porté un coup G à Hesarê Cibo, à Bimbaê Mîro du clan de Şêx îsa.Ils ont arraché à la maison de mon père la semence de vingt-cinq

[braves à la lance meurtrière.

Delana Başo, face à la falaise !

Le bouclier que Hesarê Cibo porte au bras est lourd, il a ghssé sur son

[poignet.La bataille des faqirs yezidis et des soufis musulmansEst plus belle à voir que la danse et la ronde.

ô Delana !

Face à nos tentes, la guerre, et par derrière, la proscription !

L'avant-garde des tribus d'Ezîdxan 7 a gagné les collines de Botan.

Delana Başo ...Le cheval de Bişarê Zoro renâcle sur le préIls ont porté un coup à Hesarê Cibo, à Bimbaê Mîro.Ils ont arraché à la maison de mon père la semence de vingt-cinq

[cheikhs à la tête chevelue 8.

351

Page 364: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Historiette populaire.

Gurek û rovîk bûne destbrayên hev. Rojekê, gur birçî bû ; gote rovî, go:

« Ezê te bixwim ». Rovî go : « Malava, ez û tu destbrayên hev in, çawantu dibêjî ezê te bixwim ? » Go : « Bira, qet fêde nake, ezê te bixwim ».

Rovî go : « Niha, ko ezji te re tiştekî çêbikim ko tu bi roj herî nav keriyênmih û berxan û kes te nebîne, tê min efû bikî ? »

Gur go : « Heke tu tiştekî wilo ji min re bikî, ez li dinayayê qenciya te

ji bîr nakim ». Rovî go : « De, bide pey min ! »

Gur da pey û rovî berê xwe da serê çiyê û bi hewa ket heta ko her dugihane serê çiyê. Hema rovî bi şivên ter ket û jêkirin, le ser hev kirine kom.

Paşê destpêkir û selikek çêkir. Heta gihande nêvî, gote gur : « Bira,de were tê de rûne ». Gur jî hat, tê de rûnişt û rovî pê ket. Hêdî hedî devê

selikê da hev, heta ko devê wê girt û qenc asê kir. Carekê dehfa xwe lé da ûdi kêş hema wer kir.

Gwrê gewir bi selika xwe serjêrî nava gundekî bû. Se û zarokên gundli gur hatine hev û gur di selikê de kuştin.

352

Historiette populaire.

Gurek û rovîk bûne destbrayên hev. Rojekê, gur birçî bû ; gote rovî, go:

« Ezê te bixwim ». Rovî go : « Malava, ez û tu destbrayên hev in, çawantu dibêjî ezê te bixwim ? » Go : « Bira, qet fêde nake, ezê te bixwim ».

Rovî go : « Niha, ko ezji te re tiştekî çêbikim ko tu bi roj herî nav keriyênmih û berxan û kes te nebîne, tê min efû bikî ? »

Gur go : « Heke tu tiştekî wilo ji min re bikî, ez li dinayayê qenciya te

ji bîr nakim ». Rovî go : « De, bide pey min ! »

Gur da pey û rovî berê xwe da serê çiyê û bi hewa ket heta ko her dugihane serê çiyê. Hema rovî bi şivên ter ket û jêkirin, le ser hev kirine kom.

Paşê destpêkir û selikek çêkir. Heta gihande nêvî, gote gur : « Bira,de were tê de rûne ». Gur jî hat, tê de rûnişt û rovî pê ket. Hêdî hedî devê

selikê da hev, heta ko devê wê girt û qenc asê kir. Carekê dehfa xwe lé da ûdi kêş hema wer kir.

Gwrê gewir bi selika xwe serjêrî nava gundekî bû. Se û zarokên gundli gur hatine hev û gur di selikê de kuştin.

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Page 365: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Historiette populaire.

Un loup et un renard devinrent frères jurés. Un jour, le loup eutfaim ; il dit au renard : « Je vais te manger ». Le renard dit : « Allonsdonc ! Moi et toi, nous sommes frères jurés, comment peux-tu dire :

« Je vais te manger ? » (Le loup) dit: «Frère, il n'importe; je vaiste manger ». Le renard dit : « Maintenant, si je te fabrique quelquechose qui te permette d'aller en plein jour au milieu des troupeaux de

brebis et d'agneaux sans que personne te voie, m'épargneras-tu ? »

Le loup dit : « Si tu me fais quelque chose de la sorte, tant que jeserai au monde, je n'oublierai pas ton bienfait ». Le renard dit : « Alors,suis-moi ».

Le loup le suivit et le renard prit la direction de la montagne; ilmonta jusqu'à ce que tous deux arrivassent au sommet. Aussitôt,le renard se mit à couper des tiges fraîches qu'il entassa.

Puis, il entreprit de faire une corbeille. Arrivé à la moitié, il ditau loup : « Frère, viens t'asseoir dedans ». Le loup vint s'asseoir dedanset le renard continua. Peu à peu, il ferma l'orifice de la corbeille,le hant bien solidement. D'un coup, il poussa (la corbeille) et la fitrouler sur la pente.

Le loup naïf, dans sa corbeille, dévala jusqu'au milieu d'un village.Les enfants et les chiens du village se rassemblèrent et tuèrent le loupdans la corbeille.

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Historiette populaire.

Un loup et un renard devinrent frères jurés. Un jour, le loup eutfaim ; il dit au renard : « Je vais te manger ». Le renard dit : « Allonsdonc ! Moi et toi, nous sommes frères jurés, comment peux-tu dire :

« Je vais te manger ? » (Le loup) dit: «Frère, il n'importe; je vaiste manger ». Le renard dit : « Maintenant, si je te fabrique quelquechose qui te permette d'aller en plein jour au milieu des troupeaux de

brebis et d'agneaux sans que personne te voie, m'épargneras-tu ? »

Le loup dit : « Si tu me fais quelque chose de la sorte, tant que jeserai au monde, je n'oublierai pas ton bienfait ». Le renard dit : « Alors,suis-moi ».

Le loup le suivit et le renard prit la direction de la montagne; ilmonta jusqu'à ce que tous deux arrivassent au sommet. Aussitôt,le renard se mit à couper des tiges fraîches qu'il entassa.

Puis, il entreprit de faire une corbeille. Arrivé à la moitié, il ditau loup : « Frère, viens t'asseoir dedans ». Le loup vint s'asseoir dedanset le renard continua. Peu à peu, il ferma l'orifice de la corbeille,le hant bien solidement. D'un coup, il poussa (la corbeille) et la fitrouler sur la pente.

Le loup naïf, dans sa corbeille, dévala jusqu'au milieu d'un village.Les enfants et les chiens du village se rassemblèrent et tuèrent le loupdans la corbeille.

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Page 366: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji
Page 367: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

INDEX

N.B. Les chiffres arabes renvoient aux paragraphes. Les chiffres romains, auxparties et chapitres (ex. : II Ch. III).

Figurent à cet index : les sujets grammaticaux dont il est traité, les termes de réfé¬

rence ou noms propres dignes de remarque, ainsi que les mots kurdes offrant des parti¬cularités intéressantes ou cités dans les listes que contient cet ouvrage (prépositions,adverbes, etc.).

226-

. 236.

245.

A

a (euphonique) . . . 268.

A (pronom ) ... 224, 243, 283, 284, 294.

-o ... 271.

-a ... cf. ha.

Abstraction ... 81, 94, 194.

Accent tonique ... 77-86.

Accord ...avec les adjectifs numéraux .

231.

des adjectifs démonstratifs .

avec les adjectifs indéfinis .

avec les adjectifs interrogatifs ...247.

du verbe ... 97, 113, 136, 140, IICh. XIII; 195, 198, 202, 213, IIICh. III; 308.

Adjectif ... 81, 95, 97-99, 101, 111, 191,

193, 194, 199, 243, 250, 252, 266-269,

279, 295, 296, 304.

attribut ... 220.

démonstratif ... 115, 120, II Ch.

XX; 280.

épithète ... 219, 280-284, 294.

indéfini ... 115, 120, 245, 276, 301,

303.

interrogatif ... 115, 120, 247, 302,

303.

numéral ... 115, 120, 227-232.

qualificatif ... II Ch. XVIH; 254.

verbal ... cf. participe.Adverbe ... 191, 221, 249, 252, II Ch.

XXIII(I); 264-266, 269, 296, 299,303,304, 306, 309.

d'affirmation ... 259.

d'interrogation ... 261, 302.

de lieu ... 257.

de manière . . . 255.

de négation ... 260.

de quantité ... 256.

de temps . . . 258.

Aferîn, afirîn ... 265.

-ahî ... 275.

-ajo ... 273.

Ajolin ... 155.

-ak ... 271.

al ... 271.

AU ... 257.

An ... 263,302.-an (mots en) ... 116.

-o»(suff.)...271.Ane ... 263.

ane ... 254, 271.

Ancax ... 256.

Anglais ... 167.

Ango ... 263.

Anî ... cf. ango.

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INDEX

N.B. Les chiffres arabes renvoient aux paragraphes. Les chiffres romains, auxparties et chapitres (ex. : II Ch. III).

Figurent à cet index : les sujets grammaticaux dont il est traité, les termes de réfé¬

rence ou noms propres dignes de remarque, ainsi que les mots kurdes offrant des parti¬cularités intéressantes ou cités dans les listes que contient cet ouvrage (prépositions,adverbes, etc.).

226-

. 236.

245.

A

a (euphonique) . . . 268.

A (pronom ) ... 224, 243, 283, 284, 294.

-o ... 271.

-a ... cf. ha.

Abstraction ... 81, 94, 194.

Accent tonique ... 77-86.

Accord ...avec les adjectifs numéraux .

231.

des adjectifs démonstratifs .

avec les adjectifs indéfinis .

avec les adjectifs interrogatifs ...247.

du verbe ... 97, 113, 136, 140, IICh. XIII; 195, 198, 202, 213, IIICh. III; 308.

Adjectif ... 81, 95, 97-99, 101, 111, 191,

193, 194, 199, 243, 250, 252, 266-269,

279, 295, 296, 304.

attribut ... 220.

démonstratif ... 115, 120, II Ch.

XX; 280.

épithète ... 219, 280-284, 294.

indéfini ... 115, 120, 245, 276, 301,

303.

interrogatif ... 115, 120, 247, 302,

303.

numéral ... 115, 120, 227-232.

qualificatif ... II Ch. XVIH; 254.

verbal ... cf. participe.Adverbe ... 191, 221, 249, 252, II Ch.

XXIII(I); 264-266, 269, 296, 299,303,304, 306, 309.

d'affirmation ... 259.

d'interrogation ... 261, 302.

de lieu ... 257.

de manière . . . 255.

de négation ... 260.

de quantité ... 256.

de temps . . . 258.

Aferîn, afirîn ... 265.

-ahî ... 275.

-ajo ... 273.

Ajolin ... 155.

-ak ... 271.

al ... 271.

AU ... 257.

An ... 263,302.-an (mots en) ... 116.

-o»(suff.)...271.Ane ... 263.

ane ... 254, 271.

Ancax ... 256.

Anglais ... 167.

Ango ... 263.

Anî ... cf. ango.

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Page 368: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

anî ... 275.

Anîn ... 155, 180, 196, 215.

Apposition ... III Ch. II; 308.

-ar ... 271,273.Arabe ... 5, 9, 12, 24, 37, 42, 45, 50, 52,

54, 63, 71, 157, 194, 213, 232, 246, 250,

253 (dêl, hinda, nav, rexme, ta, xeyna),

265.

Araméen ... 110.

-osa ... 271.

asî ... 275.

alî ... 275.

Attribut ... 168, 170, 220, 253 (bi), 276,

284, 296, 297, 299, 305, 311, cf aussi

adjectif.Attribution ... 194, 201, 216.

-avêj ... 273.

Avoir ... 211-213.

-awer ... 271.

Axiş ... 255.

B

Ba, bal ... 253.

Ba- ... 269.

Bajo ... cf ajotin.Bala ... 257, 266.

Balafir (et dérivés) ... 266.

Balgih ... 95.

Balo ... 256.

Balorkî ... 257.

ban ... 273.

Bani ... cf. bala.

-bar ... 271.

-bare ... 271.

-baz ... 273.

Behdînan ... 20, 23, 52, 71, 110, 180, 228,

231.

Behvan ... 245.

Belê ... 259.

Bélkî, belko ... 261.

Ben ... 95.

-bend ... 273.

Ber, berî ... 250, 253, 264.

JSer- (préf.) ... 269.

ber ... 273.

Ber bi ... cf. ber.

Ber bi ... ve, cf. ber.

Beraber ... 256, 257.

Berazî ... 21.

Berbijêr ... 257.

Berbijor ... 257.

Berepas ... 257.

Berê ... 258.

Berve ... 257.

Bes ... 256.

Bê (imp. de hatin) ... 155, 205, 208.

Bê (prép.) ... 250, 253, 264, 269.

Bêdira ... 256.

bêj ... 273.

Bêî ... cf. ôé(prép.).Bêsik ... 259.

Bêtir ... 223,255,256.Bêxe ... cf. xistin.Bi ... 25, 168, 208, 250, 253.

bi destê ... 208.

bi qasî ... 223.

Bi- (préf.) ... 269.

bi- ... of. préverbes.Bi ... de ... cf. bi.Bi ... re ... of. bi.Bi ... ve ... cf. bi.Bidizî ... 255.

Bi qasî ... 223, cf. qas.

Bi ser ... de ... cf. ser.

Bi ser ... re ... cf. ser.

Bi ser ... ve ... of. ser.

Bibêje ... cf. gotin.Bibine ... cf. dîtin.Bigé ... cf. gan.

Bigirî ... of. girîn.Bihêle, bihîle ... of. histin.Bihtir ... of. bêtir.Bijene ... ct.jentin.Bijî ... d. jiyîn.Bikeve ... of. ketin.

356

anî ... 275.

Anîn ... 155, 180, 196, 215.

Apposition ... III Ch. II; 308.

-ar ... 271,273.Arabe ... 5, 9, 12, 24, 37, 42, 45, 50, 52,

54, 63, 71, 157, 194, 213, 232, 246, 250,

253 (dêl, hinda, nav, rexme, ta, xeyna),

265.

Araméen ... 110.

-osa ... 271.

asî ... 275.

alî ... 275.

Attribut ... 168, 170, 220, 253 (bi), 276,

284, 296, 297, 299, 305, 311, cf aussi

adjectif.Attribution ... 194, 201, 216.

-avêj ... 273.

Avoir ... 211-213.

-awer ... 271.

Axiş ... 255.

B

Ba, bal ... 253.

Ba- ... 269.

Bajo ... cf ajotin.Bala ... 257, 266.

Balafir (et dérivés) ... 266.

Balgih ... 95.

Balo ... 256.

Balorkî ... 257.

ban ... 273.

Bani ... cf. bala.

-bar ... 271.

-bare ... 271.

-baz ... 273.

Behdînan ... 20, 23, 52, 71, 110, 180, 228,

231.

Behvan ... 245.

Belê ... 259.

Bélkî, belko ... 261.

Ben ... 95.

-bend ... 273.

Ber, berî ... 250, 253, 264.

JSer- (préf.) ... 269.

ber ... 273.

Ber bi ... cf. ber.

Ber bi ... ve, cf. ber.

Beraber ... 256, 257.

Berazî ... 21.

Berbijêr ... 257.

Berbijor ... 257.

Berepas ... 257.

Berê ... 258.

Berve ... 257.

Bes ... 256.

Bê (imp. de hatin) ... 155, 205, 208.

Bê (prép.) ... 250, 253, 264, 269.

Bêdira ... 256.

bêj ... 273.

Bêî ... cf. ôé(prép.).Bêsik ... 259.

Bêtir ... 223,255,256.Bêxe ... cf. xistin.Bi ... 25, 168, 208, 250, 253.

bi destê ... 208.

bi qasî ... 223.

Bi- (préf.) ... 269.

bi- ... of. préverbes.Bi ... de ... cf. bi.Bi ... re ... of. bi.Bi ... ve ... cf. bi.Bidizî ... 255.

Bi qasî ... 223, cf. qas.

Bi ser ... de ... cf. ser.

Bi ser ... re ... cf. ser.

Bi ser ... ve ... of. ser.

Bibêje ... cf. gotin.Bibine ... cf. dîtin.Bigé ... cf. gan.

Bigirî ... of. girîn.Bihêle, bihîle ... of. histin.Bihtir ... of. bêtir.Bijene ... ct.jentin.Bijî ... d. jiyîn.Bikeve ... of. ketin.

356

Page 369: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

BU ... 253.

Bila... 161, 179,264.Bimale ... cf. malistin.Bimîne ... cf. man.

Bin ... 250, 269.

Bineve ... of. nivistin.Bipê ... cf. pan.Bipû ... cf. pûyin.-bir ... 273.

Bira ... of. bila.Birast, birastî ... 255.

Birewije ... cf. reu>ttë».

Birin ... 36.

iftrt ... cf. rîtin.Birîn ... 36.

Bifkê ... cf. skestin.

Biso ... of. şistin.Bitenê ... 256.

Bitirpêr ... 258.

Bivênevê ... 255.

Bixwaze ... of. xwestin.

Bixwe(&dv.) ... 259.

Bixwe ... of. xwarin.Bizê ... ai. zayîn.Bine ... 196, of. cmî».

£{«« ... 226, 228.

Bistekê ... 258.

5o, 6ono ... 250, 253.

Botan ... 9, 20, 23, 25, 34, 52, 71, 110, 115,

131, 145, 147, 180, 196, 198, 228, 231.

Bûn ... II Ch. X; 194, 213, 250, 294-

296.

vîn ... cf. bûn.

C

Ca ... cf. ta.

Car ... 258, 259.

Carcaran ... of. car.

Cardin ... of. car.

Carekê ... of. car.

Carina ... of. car.

Cas ... 84, II Ch. V; 197, 236, 277-280,

295.

nominatif ou sujet ... 113, 119, 126,

131, 229, 295, 297.

indirect ou oblique ... 114, 115, 119,

121-124, 127, 132, 133, 185, 186, 189,

190, 216, 229, 230, 237, 249, 276, 280,

295, 297, 299.

vocatif ... 117, 119-124, 265.

Cem ... 213,253.Cihde ... 258.

cî ... 273.

Comparatif ... 223, 224, 253 (ji), 294.

Complément ... 200, 253 (bi, ji, li), 286,

293, 298, 299, 304, 305, 311.

d'attribution ... 298, 299.

circonstanciel ... 298, 299.

indirect ... 216, 217, 280.

instrumental ... 208, 298.

de nom ... 280.

d'objet direct ... 185, 187-189, 194,

202, 214, 287, 297, 299, 306.

d'objet indirect ... 195, 198, 202,

297, 299.

Complexes prépositionnels ... 249-251.

Concordance des temps ... 290, 292, 307,

310.

Conditionnel ... 142, 264, 289, 291, 292.

première forme ... 158, 162-166, 185,

186, 212, 291, 292.

seconde forme ... 174, 175, 185, 186,

292.

passé ... 214.

Conjonctions ... 262-264, 290, 304, 306,

309-311.

de coordination ... 263.

de subordination ... 264.

Conjugaison ... II Ch. VTTI-XVn.négative ... 166, 170, 175, 177, 179,

182, 196, 206, 209, 212, 214.

Consonnes ... 5, 22-55.

dentales ... 32-40.

labiales ... 23-31.

357

BU ... 253.

Bila... 161, 179,264.Bimale ... cf. malistin.Bimîne ... cf. man.

Bin ... 250, 269.

Bineve ... of. nivistin.Bipê ... cf. pan.Bipû ... cf. pûyin.-bir ... 273.

Bira ... of. bila.Birast, birastî ... 255.

Birewije ... cf. reu>ttë».

Birin ... 36.

iftrt ... cf. rîtin.Birîn ... 36.

Bifkê ... cf. skestin.

Biso ... of. şistin.Bitenê ... 256.

Bitirpêr ... 258.

Bivênevê ... 255.

Bixwaze ... of. xwestin.

Bixwe(&dv.) ... 259.

Bixwe ... of. xwarin.Bizê ... ai. zayîn.Bine ... 196, of. cmî».

£{«« ... 226, 228.

Bistekê ... 258.

5o, 6ono ... 250, 253.

Botan ... 9, 20, 23, 25, 34, 52, 71, 110, 115,

131, 145, 147, 180, 196, 198, 228, 231.

Bûn ... II Ch. X; 194, 213, 250, 294-

296.

vîn ... cf. bûn.

C

Ca ... cf. ta.

Car ... 258, 259.

Carcaran ... of. car.

Cardin ... of. car.

Carekê ... of. car.

Carina ... of. car.

Cas ... 84, II Ch. V; 197, 236, 277-280,

295.

nominatif ou sujet ... 113, 119, 126,

131, 229, 295, 297.

indirect ou oblique ... 114, 115, 119,

121-124, 127, 132, 133, 185, 186, 189,

190, 216, 229, 230, 237, 249, 276, 280,

295, 297, 299.

vocatif ... 117, 119-124, 265.

Cem ... 213,253.Cihde ... 258.

cî ... 273.

Comparatif ... 223, 224, 253 (ji), 294.

Complément ... 200, 253 (bi, ji, li), 286,

293, 298, 299, 304, 305, 311.

d'attribution ... 298, 299.

circonstanciel ... 298, 299.

indirect ... 216, 217, 280.

instrumental ... 208, 298.

de nom ... 280.

d'objet direct ... 185, 187-189, 194,

202, 214, 287, 297, 299, 306.

d'objet indirect ... 195, 198, 202,

297, 299.

Complexes prépositionnels ... 249-251.

Concordance des temps ... 290, 292, 307,

310.

Conditionnel ... 142, 264, 289, 291, 292.

première forme ... 158, 162-166, 185,

186, 212, 291, 292.

seconde forme ... 174, 175, 185, 186,

292.

passé ... 214.

Conjonctions ... 262-264, 290, 304, 306,

309-311.

de coordination ... 263.

de subordination ... 264.

Conjugaison ... II Ch. VTTI-XVn.négative ... 166, 170, 175, 177, 179,

182, 196, 206, 209, 212, 214.

Consonnes ... 5, 22-55.

dentales ... 32-40.

labiales ... 23-31.

357

Page 370: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

palatales et gutturales ... 46-53, 61.

prépalatales ... 41-45.

sourdes ... 150.

chutes de consonnes ... 69.

groupes de consonnes ... 60-62.

Contraction ... 25, 30, 33, 39, 44, 52, 59,

67-75, 85, 102-108, 120-124, 134, 140,

144, 146, 162, 179-182, 185, 193, 196,

205, 236, 239, 242, 247, 250, 253 (bi, di,ji, li, tev, têkïl), 269.

Couples de mots ... 87.

-ç-

Çawa, çawan ... 261, 264.

Çax ... 95.

Çel ... 228.

Çend ... 245, 247, 256.

Çendek ... 245.

Çêtir ... 255.

Ci ... 97,247,248,264.Çiko ... 256, 264.

Çilo ... 255, 261.

Çima, çimam ... 261, 264.

Çimko, çinko ... cf. çiko.

Çiqas ... 256,261,264.Çiqedr ... 266.

Cira, cire ... cf. çima.

Çitewr ... of. çilo.Çito, çitone ... of. çilo.-çî ... 81, cf. -cî.-çîn ... 273.Çu ... cf. tu (adj. et pr. ind.).Çûn ... 215, 299.

D

Do(adv.) ... 258.

Da ... of. ta.

Da- ... 269.

Dako ... 161,264.Dan ... 193, 194, 216, 273, 299, 306.

-dan ... 273.

Danîn ... 155, 196.

Dar ... 95.

dar ... 271,273.-dos ... 271.

Dates ... 233.

Dawî, dawiyê ... 268.

De(conj.) ... 264.

interjection ... 265.

... de ... 251.

Délai ... 95.

Dema ko ... 264.

Der ... 253, 257.

... der ... 251.

Der- ... 269.

Derve ... 257.

Devdevkî ... 255.

Deyne ... cf. danîn.Déclinaison ... 84, 194, 222, 228-231,

236-239, 245, 247.

des adjeotifs démonstratifs ... 236-238.

des adjectifs indéfinis ... 245.

des noms ... II Ch. V-VI.des noms de nombres ... 228-231.

des pronoms indéfinis ... 245.

des pronoms interrogatifs ... 247.

des pronoms personnels ... 131-134.

Désinences casuelles ... cf. déclinaison.Désinences verbales ... 31, 40, 82, 85, 160,

161, 172, 178, 180, 187.

Déterminaison ... 98, of. aussi particules,rapport d'annexion, rapport de quali¬

fication.Devenir (cf. bûn) ... 220, 296.

Dé ... 162, 175, 180, 185, of. -ê.

Dêl ... 253.

Dêne, deyne ... of. danîn.-dêr ... 273.

Di ... 33, 110, 250, 253.

di- ... cf. préverbes.Di ber ... cf. ber.

Di ber ... de ... cf. ber.

Di ber ... re ... of. ber.

358

palatales et gutturales ... 46-53, 61.

prépalatales ... 41-45.

sourdes ... 150.

chutes de consonnes ... 69.

groupes de consonnes ... 60-62.

Contraction ... 25, 30, 33, 39, 44, 52, 59,

67-75, 85, 102-108, 120-124, 134, 140,

144, 146, 162, 179-182, 185, 193, 196,

205, 236, 239, 242, 247, 250, 253 (bi, di,ji, li, tev, têkïl), 269.

Couples de mots ... 87.

-ç-

Çawa, çawan ... 261, 264.

Çax ... 95.

Çel ... 228.

Çend ... 245, 247, 256.

Çendek ... 245.

Çêtir ... 255.

Ci ... 97,247,248,264.Çiko ... 256, 264.

Çilo ... 255, 261.

Çima, çimam ... 261, 264.

Çimko, çinko ... cf. çiko.

Çiqas ... 256,261,264.Çiqedr ... 266.

Cira, cire ... cf. çima.

Çitewr ... of. çilo.Çito, çitone ... of. çilo.-çî ... 81, cf. -cî.-çîn ... 273.Çu ... cf. tu (adj. et pr. ind.).Çûn ... 215, 299.

D

Do(adv.) ... 258.

Da ... of. ta.

Da- ... 269.

Dako ... 161,264.Dan ... 193, 194, 216, 273, 299, 306.

-dan ... 273.

Danîn ... 155, 196.

Dar ... 95.

dar ... 271,273.-dos ... 271.

Dates ... 233.

Dawî, dawiyê ... 268.

De(conj.) ... 264.

interjection ... 265.

... de ... 251.

Délai ... 95.

Dema ko ... 264.

Der ... 253, 257.

... der ... 251.

Der- ... 269.

Derve ... 257.

Devdevkî ... 255.

Deyne ... cf. danîn.Déclinaison ... 84, 194, 222, 228-231,

236-239, 245, 247.

des adjeotifs démonstratifs ... 236-238.

des adjectifs indéfinis ... 245.

des noms ... II Ch. V-VI.des noms de nombres ... 228-231.

des pronoms indéfinis ... 245.

des pronoms interrogatifs ... 247.

des pronoms personnels ... 131-134.

Désinences casuelles ... cf. déclinaison.Désinences verbales ... 31, 40, 82, 85, 160,

161, 172, 178, 180, 187.

Déterminaison ... 98, of. aussi particules,rapport d'annexion, rapport de quali¬

fication.Devenir (cf. bûn) ... 220, 296.

Dé ... 162, 175, 180, 185, of. -ê.

Dêl ... 253.

Dêne, deyne ... of. danîn.-dêr ... 273.

Di ... 33, 110, 250, 253.

di- ... cf. préverbes.Di ber ... cf. ber.

Di ber ... de ... cf. ber.

Di ber ... re ... of. ber.

358

Page 371: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Di ber ... ve ... cf. ber.

Di bin ... de ... cf. bin.Di bin ... re ... cf. bin.Di ... de ... cf. di.Di ... re ... cf. di.Di ... ve ... cf. di.Di nav ... de ... cf. nav.

Di nav ... re ... cf. nav.

Di pas ... de ... of. pas.Di pas ... re ... of. pas.Di pişt ... de ... cf. pist.

Di pist ... re ... cf. pist.

Di pişt ... ve ... cf. pişt.Dido ... 226-229.

Didu ... cf. dido.Digel ... 263.

Dihî ... 258.

DU ... hebûn ... 214.

Diminutif ... 225.

Din ... 245.

Dirêjki ... 255.

-dirû ... 273.

Discours indirect ... 264 (ko).

Dîsa, dîsan ... 258.

Dttin ... 155.

Do ... 226-228.

Do (adv.) ... cf. dihî.-dok ... 273.

Dont, duquel, etc. ... 248.

Dor ... 253.

dos ... 273.

Doublets ... 76, 80, 139, 144, 146, 147,

149, 152, 275.

Du ... 226-229.

Du ... cf. dihî.Duhi ... cf. dihî.Dumilî ... 24, 28, 43, 55, 157.

Dû (adv.) ... 258.

Dû ... 269.

Dûnîro ... 258.

Dur ... 257.

Dure ... of. dû (adv.).

E

e (euphonique) ... 160, 268.

E (pronom) ... 110, 170, 224, 244, 283.

e ... 254,271.Eger ... 264, 292.

Egerçi ... 264.

ek ... 83, 84, 225, 273, 276.

-eke ... 273.

Em ... 131.

En (pronom) ... 110, 224, 244, 283.

ende ... 271.

Épithète ... cf. adjectif.épithète complexe ... III Ch. II.proposition épithète ... 305, 307, 311.

Ere ... 259.

Erivan ... 25, 46.

Eseh ... 255.

État absolu ... 77, 89, 97, 98, 100, 276.

État construit ... cf. particules, rapportd'annexion, rapport de qualification,208, 242, 276.

État défini ... 98, II Ch. V; 219, 276-

280, 283.

État indéfini ... 111, II Ch. VI; 213,

219, 276, 283.

Euphonie ... 8, 15, 16, 18-20, 40, 102-108,

120-124, 145, 160, 163-165, 180, 268,

275.

Ev (adj. et pron. dém.) ... 236-242, of.

adjectif démonstratif et pronom démon¬

stratif.Eve ... 257.

Evende, evhinde, ewhende ... 256.

Ew (adj. et pron. dém.) ... 236-242, cf.

adjectif démonstratif et pronom démon¬

stratif.Ew (pron. pers.) ... 131, 162, of. pronom

personnel.

Ewçend ... cf. çiqas, evende.

Ewe ... 257.

Ewqas ... cf. çiqas, evende, 223.

Exclamation ... 303, cf. interjections.

359

Di ber ... ve ... cf. ber.

Di bin ... de ... cf. bin.Di bin ... re ... cf. bin.Di ... de ... cf. di.Di ... re ... cf. di.Di ... ve ... cf. di.Di nav ... de ... cf. nav.

Di nav ... re ... cf. nav.

Di pas ... de ... of. pas.Di pas ... re ... of. pas.Di pişt ... de ... cf. pist.

Di pist ... re ... cf. pist.

Di pişt ... ve ... cf. pişt.Dido ... 226-229.

Didu ... cf. dido.Digel ... 263.

Dihî ... 258.

DU ... hebûn ... 214.

Diminutif ... 225.

Din ... 245.

Dirêjki ... 255.

-dirû ... 273.

Discours indirect ... 264 (ko).

Dîsa, dîsan ... 258.

Dttin ... 155.

Do ... 226-228.

Do (adv.) ... cf. dihî.-dok ... 273.

Dont, duquel, etc. ... 248.

Dor ... 253.

dos ... 273.

Doublets ... 76, 80, 139, 144, 146, 147,

149, 152, 275.

Du ... 226-229.

Du ... cf. dihî.Duhi ... cf. dihî.Dumilî ... 24, 28, 43, 55, 157.

Dû (adv.) ... 258.

Dû ... 269.

Dûnîro ... 258.

Dur ... 257.

Dure ... of. dû (adv.).

E

e (euphonique) ... 160, 268.

E (pronom) ... 110, 170, 224, 244, 283.

e ... 254,271.Eger ... 264, 292.

Egerçi ... 264.

ek ... 83, 84, 225, 273, 276.

-eke ... 273.

Em ... 131.

En (pronom) ... 110, 224, 244, 283.

ende ... 271.

Épithète ... cf. adjectif.épithète complexe ... III Ch. II.proposition épithète ... 305, 307, 311.

Ere ... 259.

Erivan ... 25, 46.

Eseh ... 255.

État absolu ... 77, 89, 97, 98, 100, 276.

État construit ... cf. particules, rapportd'annexion, rapport de qualification,208, 242, 276.

État défini ... 98, II Ch. V; 219, 276-

280, 283.

État indéfini ... 111, II Ch. VI; 213,

219, 276, 283.

Euphonie ... 8, 15, 16, 18-20, 40, 102-108,

120-124, 145, 160, 163-165, 180, 268,

275.

Ev (adj. et pron. dém.) ... 236-242, of.

adjectif démonstratif et pronom démon¬

stratif.Eve ... 257.

Evende, evhinde, ewhende ... 256.

Ew (adj. et pron. dém.) ... 236-242, cf.

adjectif démonstratif et pronom démon¬

stratif.Ew (pron. pers.) ... 131, 162, of. pronom

personnel.

Ewçend ... cf. çiqas, evende.

Ewe ... 257.

Ewqas ... cf. çiqas, evende, 223.

Exclamation ... 303, cf. interjections.

359

Page 372: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Exister ... 211-213.

Ey ... 265.

Ez ... 131, of. pronom personnel.Ê (pronom) ... 110 Rem., 134, 224, 243,

283, 284.

-ê (pron. affixe) ... 117.

-ê (dés. verb.) ... 180.

ê (contraction de de) ... 162, 175, 180.

Êdî ... 268.

Êk ... 139, cf. hev.

En (pronom) ... 224, 243, 283, 284, 294.

-ère ... 150.

-et ... 110.

Être ... of. bûn.Êvarkî ... 258.

Êxistin ... cf. xistin.

F

Faire ... 216.

Falloir ... 214.

-fam ... 271.

Féminin ... cf. genres.

Fena ... cf. mîna.Filan, filankes ... 245.

Flexion casuelle ... 82, 83, II Ch. V;280.

Fraction ... 234.

Futur ... 142, 178, 180-182, 205, 207, 212,

214, 290, 295, 303, 310.

Futur antérieur ... 142, 174, 175, 177, 185,

186.

G

Gan ... 155.

Gav ... 258.

Gava ....264.Gaveké ... of. gav.

Gavgavina ... cf. gav.

Gavina ... cf. gav.

-gaz ... 271.

Geh ... 258.

-geh ... 274.

Gel, gelî ... 117,265.Gelek ... 223, 224, 245, 256.

Gelo ... 261, 264.

Gémination ... 64, 65, 101, 223.

Genre ... 89-96, 99, n Ch. V; 236, 238,

239, 268.

féminin ... 90, 91, 94, 99, 100, 112-

114, 117, 119, 121-124, 228, 275,

280, 293.

masculin ... 90, 91, 93, 94, 99, 100,

112-116, 117, 119, 121-124, 280, 295,

297.

variable ... 95

-ger ... 273.

-ger ... of. -ker.

Gerek ... 214,306.-gerîn ... 273.

Gir ... 253.

Girîn ... 165.

Giş, gişk ... 245.

Giskî ... 256.

Gî ... 245.

-gin ... 273.

gîr ... 271.

-gon ... 271.

Gor ... 253.

Gorî ... 95.

Gotin ... 155, 180, 293.

Groupes de mots ... 219, 238, 280-285.

-gûhêz ... 273.

H

h euphonique ... 15, 145.

Ha(he, han) ... 236,239.Halo ... 255, 258.

Hasa ... 259.

Hatin ... 155, 194, II Ch. XVI; 299.

He ... 259.

Hebûn ... 170, 211-213, 276.

Heçi ... 2Ab".

Heçi ... 256, 264.

Heçko ... 264.

360

Exister ... 211-213.

Ey ... 265.

Ez ... 131, of. pronom personnel.Ê (pronom) ... 110 Rem., 134, 224, 243,

283, 284.

-ê (pron. affixe) ... 117.

-ê (dés. verb.) ... 180.

ê (contraction de de) ... 162, 175, 180.

Êdî ... 268.

Êk ... 139, cf. hev.

En (pronom) ... 224, 243, 283, 284, 294.

-ère ... 150.

-et ... 110.

Être ... of. bûn.Êvarkî ... 258.

Êxistin ... cf. xistin.

F

Faire ... 216.

Falloir ... 214.

-fam ... 271.

Féminin ... cf. genres.

Fena ... cf. mîna.Filan, filankes ... 245.

Flexion casuelle ... 82, 83, II Ch. V;280.

Fraction ... 234.

Futur ... 142, 178, 180-182, 205, 207, 212,

214, 290, 295, 303, 310.

Futur antérieur ... 142, 174, 175, 177, 185,

186.

G

Gan ... 155.

Gav ... 258.

Gava ....264.Gaveké ... of. gav.

Gavgavina ... cf. gav.

Gavina ... cf. gav.

-gaz ... 271.

Geh ... 258.

-geh ... 274.

Gel, gelî ... 117,265.Gelek ... 223, 224, 245, 256.

Gelo ... 261, 264.

Gémination ... 64, 65, 101, 223.

Genre ... 89-96, 99, n Ch. V; 236, 238,

239, 268.

féminin ... 90, 91, 94, 99, 100, 112-

114, 117, 119, 121-124, 228, 275,

280, 293.

masculin ... 90, 91, 93, 94, 99, 100,

112-116, 117, 119, 121-124, 280, 295,

297.

variable ... 95

-ger ... 273.

-ger ... of. -ker.

Gerek ... 214,306.-gerîn ... 273.

Gir ... 253.

Girîn ... 165.

Giş, gişk ... 245.

Giskî ... 256.

Gî ... 245.

-gin ... 273.

gîr ... 271.

-gon ... 271.

Gor ... 253.

Gorî ... 95.

Gotin ... 155, 180, 293.

Groupes de mots ... 219, 238, 280-285.

-gûhêz ... 273.

H

h euphonique ... 15, 145.

Ha(he, han) ... 236,239.Halo ... 255, 258.

Hasa ... 259.

Hatin ... 155, 194, II Ch. XVI; 299.

He ... 259.

Hebûn ... 170, 211-213, 276.

Heçi ... 2Ab".

Heçi ... 256, 264.

Heçko ... 264.

360

Page 373: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Hefqas ... cf. ewqas.

Heft ... 53.

Heftê ... 228.

Heger ... of. eger.

Hegerci ... of. egerçi.

Hekarî ... 20, 21, 52,

Heke ... of. eger.

Hel- ... of. hil-.Hele ... cf. halo.

Hem- ... of. him-.Hema, heman ... 258.

Hema hema . . . 255.

Hemî ... 245.

Hemû ... of. hemî.

Hene ... 212, 213.

Her ... 245, 258, 276.

Her- ... 269.

Hercar ... cf. car.

Herçend ... ewçend ...Herçend ... cf. heçi.

Herçi ... of. Aeçî.

Herde ... 257.

iïere ... of. herîn.Hergav ... 258.

Herik ... 265.

Herîn ... 155, 215.Herkes ... 245.

Hero ... 258.

Hertişt ... 245.

Herwekî ... 255, 264.

Heryek ... 245.

.ffeap ... 53.

Hestê ... 228.

fîeto ... of. ta, 264.

Hetanî ... of. ta.

Heures ... 233.

71.

256.

Hev ... 97, of. pronom réciproque.contractions de

positions, of. jev

Hev- ... 269.

Hevêrkan ... 196.

hev avec les préfet), pev, tev, etc.

Hevtone ... 255.

Hew ... 258.

iïewe (of. we) ... 131.

Hey ... cf. hema.

Heyanî ... of. ta.

Heye ... 212, 213.

heye ko ... 212.

Heyf ... 265.

ffeyîre ... of. hebûn, 212.

Heyran ... 95.

jETezor ... 228, 231.

Hê ... of. Mj.Hêl ... 265.

H&M ... 255.

Hêj ... 258.

Héï- ... of. hil-.Hiatus ... 63, 102, 185.

Hidî ... of. MK.#i2- ... 269.

Him- ... 269.

Hin ... 110, 245, 256, 276.

Hinda ... 253, of. heta.

Hindek, hindik ... cf. hinek.Hindir, hindur ... 257.

Hindi ... 258.

fitraei ... 127, 223, 245, 256

Hingaft ... of. hindi.Hingani ... of. hindi.Hingavt ... of. hindi.Hingê ... of. AimtK.

-hingêv ... 273.

ffittflrâ ... 131.

Hir ... 257.

Hiştin ... 155.

ffîf ... 245.

if in, Hna ... cf. A«j.

Ho/... 265.

ffofe ... of. halo.

Hon ... 131.

Hundir ... cf. hindir.Hén ... cf. Son.

361

Hefqas ... cf. ewqas.

Heft ... 53.

Heftê ... 228.

Heger ... of. eger.

Hegerci ... of. egerçi.

Hekarî ... 20, 21, 52,

Heke ... of. eger.

Hel- ... of. hil-.Hele ... cf. halo.

Hem- ... of. him-.Hema, heman ... 258.

Hema hema . . . 255.

Hemî ... 245.

Hemû ... of. hemî.

Hene ... 212, 213.

Her ... 245, 258, 276.

Her- ... 269.

Hercar ... cf. car.

Herçend ... ewçend ...Herçend ... cf. heçi.

Herçi ... of. Aeçî.

Herde ... 257.

iïere ... of. herîn.Hergav ... 258.

Herik ... 265.

Herîn ... 155, 215.Herkes ... 245.

Hero ... 258.

Hertişt ... 245.

Herwekî ... 255, 264.

Heryek ... 245.

.ffeap ... 53.

Hestê ... 228.

fîeto ... of. ta, 264.

Hetanî ... of. ta.

Heures ... 233.

71.

256.

Hev ... 97, of. pronom réciproque.contractions de

positions, of. jev

Hev- ... 269.

Hevêrkan ... 196.

hev avec les préfet), pev, tev, etc.

Hevtone ... 255.

Hew ... 258.

iïewe (of. we) ... 131.

Hey ... cf. hema.

Heyanî ... of. ta.

Heye ... 212, 213.

heye ko ... 212.

Heyf ... 265.

ffeyîre ... of. hebûn, 212.

Heyran ... 95.

jETezor ... 228, 231.

Hê ... of. Mj.Hêl ... 265.

H&M ... 255.

Hêj ... 258.

Héï- ... of. hil-.Hiatus ... 63, 102, 185.

Hidî ... of. MK.#i2- ... 269.

Him- ... 269.

Hin ... 110, 245, 256, 276.

Hinda ... 253, of. heta.

Hindek, hindik ... cf. hinek.Hindir, hindur ... 257.

Hindi ... 258.

fitraei ... 127, 223, 245, 256

Hingaft ... of. hindi.Hingani ... of. hindi.Hingavt ... of. hindi.Hingê ... of. AimtK.

-hingêv ... 273.

ffittflrâ ... 131.

Hir ... 257.

Hiştin ... 155.

ffîf ... 245.

if in, Hna ... cf. A«j.

Ho/... 265.

ffofe ... of. halo.

Hon ... 131.

Hundir ... cf. hindir.Hén ... cf. Son.

361

Page 374: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

-ik ... 80, 83, 84, 225, 272, 273, cf. -ek.

Ih... 259.

im ... 170.

Imparfaitduratif ... 142, 158, 160, 163-166,

185, 186.

de l'indicatif ... 142, 158, 160, 163-

166, 185, 186.

du subjonctif ... 142, 158, 161, 163-

166, 185, 186, 207, 212, 292.

Impératif ... 85, 89, II Ch. VIII; 182.

en -e ... 156, 178, 180.

en 4, -ê, -o, -û ... 156, 178, 181.

irréguliers ... 155.

des verbes en -andin . . . 149.

des verbes en -tin ... 150.

des verbes composés ... 196, 197.

Impersonnel ... 209, 214.

In (pronom) ... 170, 276.

Indéfinition ... cf. particules d'indéfini¬tion.

Indicatif ... 142, 158-160, 163, 175, 264,

289, 290, 306, 310.

Infinitif ... 78, 85, 94, 141, 144-147, 193,

194, 204, 205, 267, 293, 295, 297, 304.

composé ... 174.

en -an ... 144, 146, 154, 159, 163,

164, 171, 176, 185, 187.

en -andin ... 144, 146, 149, 157.

en -ayîn ... 146.

en -en ... 176.

en -ihan, -iyan ... 145, 146, 159, 163,

171.

en -ira ... 144, 146, 149, 157, 171,

175, 185.

en -in ... 145, 147, 154, 159, 163-

165, 176, 185, 187.

en -rin ... 144, 163.

en -tin ... 144, 151, 152.

en -un ... 147, 159, 165, 171, 176,

185, 187.

en -ûtin ... 151.

Interjections ... 265.

Interrogation ... 302, 306, cf. adjectifs,adverbes, pronoms interrogatifs.

Iranien ... 27, 34, 43, 49, 50, 62, 53, 58,

63, 71, 75, 110, 269.

-istan ... 274.

-it (dés. verb.) ... 180, 181.

î-

/ (pronom) ... 110, 224, 244, 283.

î (de bûn) ... 170.

î- ... 269.

-î ... 39, 44, 80, 81, 85, 94, 253 (ji, li), 271,

273, 275.

îcar ... 258.

-ifk ... cf. -îvk.-im ... 180.

-în (dés. verb.) ... 180.

-în (suffixe) ... 271,273.încar ... cf. îcar.-îne ... 149, 152.

-înî ... 275.

înok ... 272.

îr ... 271.

îro, iroro ... 258.

Isal ... 258.

Isela ... 259, 303.

îsev ... 258.

tgk ... 272.

-** (dés. verb.) ... 180, 181.

-îtik ... 272.

-îtî ... cf. -înî.-îvk ... 272.

-jen ... 273.

Jentin ... 155.

Jev ... 140, 25S (ji).Je... 134, 193,202,253(j»).je- ... 269.

362

-ik ... 80, 83, 84, 225, 272, 273, cf. -ek.

Ih... 259.

im ... 170.

Imparfaitduratif ... 142, 158, 160, 163-166,

185, 186.

de l'indicatif ... 142, 158, 160, 163-

166, 185, 186.

du subjonctif ... 142, 158, 161, 163-

166, 185, 186, 207, 212, 292.

Impératif ... 85, 89, II Ch. VIII; 182.

en -e ... 156, 178, 180.

en 4, -ê, -o, -û ... 156, 178, 181.

irréguliers ... 155.

des verbes en -andin . . . 149.

des verbes en -tin ... 150.

des verbes composés ... 196, 197.

Impersonnel ... 209, 214.

In (pronom) ... 170, 276.

Indéfinition ... cf. particules d'indéfini¬tion.

Indicatif ... 142, 158-160, 163, 175, 264,

289, 290, 306, 310.

Infinitif ... 78, 85, 94, 141, 144-147, 193,

194, 204, 205, 267, 293, 295, 297, 304.

composé ... 174.

en -an ... 144, 146, 154, 159, 163,

164, 171, 176, 185, 187.

en -andin ... 144, 146, 149, 157.

en -ayîn ... 146.

en -en ... 176.

en -ihan, -iyan ... 145, 146, 159, 163,

171.

en -ira ... 144, 146, 149, 157, 171,

175, 185.

en -in ... 145, 147, 154, 159, 163-

165, 176, 185, 187.

en -rin ... 144, 163.

en -tin ... 144, 151, 152.

en -un ... 147, 159, 165, 171, 176,

185, 187.

en -ûtin ... 151.

Interjections ... 265.

Interrogation ... 302, 306, cf. adjectifs,adverbes, pronoms interrogatifs.

Iranien ... 27, 34, 43, 49, 50, 62, 53, 58,

63, 71, 75, 110, 269.

-istan ... 274.

-it (dés. verb.) ... 180, 181.

î-

/ (pronom) ... 110, 224, 244, 283.

î (de bûn) ... 170.

î- ... 269.

-î ... 39, 44, 80, 81, 85, 94, 253 (ji, li), 271,

273, 275.

îcar ... 258.

-ifk ... cf. -îvk.-im ... 180.

-în (dés. verb.) ... 180.

-în (suffixe) ... 271,273.încar ... cf. îcar.-îne ... 149, 152.

-înî ... 275.

înok ... 272.

îr ... 271.

îro, iroro ... 258.

Isal ... 258.

Isela ... 259, 303.

îsev ... 258.

tgk ... 272.

-** (dés. verb.) ... 180, 181.

-îtik ... 272.

-îtî ... cf. -înî.-îvk ... 272.

-jen ... 273.

Jentin ... 155.

Jev ... 140, 25S (ji).Je... 134, 193,202,253(j»).je- ... 269.

362

Page 375: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Jêk ... 140, 253 (ji).Jêlî ... 253, 258.

Jêr ... 257.

Ji ... 44, 223,234,250,253.Ji aliyê ... 208.

Ji ber ... 208.

Ji ... de ... cf. ji.Ji ... re ... ci. ji.Ji ... pêve ... cf. ji.Ji ... û vir de ... cf. ji.Ji ... ve ... ci. ji.Ji ber ... cf. ber.

Ji ber ... re ... of. ber.

Ji ber ... ve ... of. ber.

Ji bin ... of. bin.Ji bo ... cf. bo.

Ji bona ... cf. bo.

Ji cem ... of. cem.

Ji der ... cf. der.

Ji derve ... cf. derve.

Ji derveyi ... of. der.

Ji dêl ... of. dêl.

Ji dil ... 255.

Ji girê ... ve ... cf. gir.Ji nav ... ci. nav.Ji pas ... cf. pas.Ji pişt ... cf. pişt.Ji ser ... cf. ser.

-jimar ... 273.

Jiyin ... 156.

Jî ... 259.

Jin ... of. jiyin.Jirki ... ci. jêlî.Jor ... 257.

Jorûjêr ... 255.

Jû ... 253 (ji).Jû pasî, jû pêve ... 258.

-kar ... 273.

Karîn ... 180, 182, 190, 306.

Kaşo ... cf. kano.

Kenga ko ... cf. kengê.

Kengê, kengî ... 261, 264.

Ker ... 46.

-ker ... 273.

Kereker ... 255.

Kes ... 245.

Kesek ... cf. kes.

-kes ... 273.

Ketin ... 155.

Kevtin ... cf. ketin.Kêm, kêmtir ... 256.

Kêr ... 76.

-kês ... cf. -ief.Kir ... 46.

ffiriîi ... 36, U Ch. XIV; 216.

Kirin ... 36.

Kirûr ... 226, 228, 231.

Ki ... 245, 247.

-kî ... 81, 254.

JCîjare ... 247.

Kîjik ... ci. kîjan.Kîr ... 76.

Ko ... 161, 242, 243, 248, 306, 308.

conjonction ... 214, 248, 264, 292.

Kor ... 76.

Kotek ... 258.

-kuj ... 273.

KurdDagh ... 30.

Kursî ... 95.

Kusan ... 261.

-ferf ... 273.

Kvtani ... 256.

£d ... 247, 261.

Kûr ... 76.

K L

jfo ... 264.

Kal, kalo ... 117.

Kano ... 261.

2 euphonique ... 38.

Lazim ... 214, 306.

Lék ... 226, 228, 231.

363

Jêk ... 140, 253 (ji).Jêlî ... 253, 258.

Jêr ... 257.

Ji ... 44, 223,234,250,253.Ji aliyê ... 208.

Ji ber ... 208.

Ji ... de ... cf. ji.Ji ... re ... ci. ji.Ji ... pêve ... cf. ji.Ji ... û vir de ... cf. ji.Ji ... ve ... ci. ji.Ji ber ... cf. ber.

Ji ber ... re ... of. ber.

Ji ber ... ve ... of. ber.

Ji bin ... of. bin.Ji bo ... cf. bo.

Ji bona ... cf. bo.

Ji cem ... of. cem.

Ji der ... cf. der.

Ji derve ... cf. derve.

Ji derveyi ... of. der.

Ji dêl ... of. dêl.

Ji dil ... 255.

Ji girê ... ve ... cf. gir.Ji nav ... ci. nav.Ji pas ... cf. pas.Ji pişt ... cf. pişt.Ji ser ... cf. ser.

-jimar ... 273.

Jiyin ... 156.

Jî ... 259.

Jin ... of. jiyin.Jirki ... ci. jêlî.Jor ... 257.

Jorûjêr ... 255.

Jû ... 253 (ji).Jû pasî, jû pêve ... 258.

-kar ... 273.

Karîn ... 180, 182, 190, 306.

Kaşo ... cf. kano.

Kenga ko ... cf. kengê.

Kengê, kengî ... 261, 264.

Ker ... 46.

-ker ... 273.

Kereker ... 255.

Kes ... 245.

Kesek ... cf. kes.

-kes ... 273.

Ketin ... 155.

Kevtin ... cf. ketin.Kêm, kêmtir ... 256.

Kêr ... 76.

-kês ... cf. -ief.Kir ... 46.

ffiriîi ... 36, U Ch. XIV; 216.

Kirin ... 36.

Kirûr ... 226, 228, 231.

Ki ... 245, 247.

-kî ... 81, 254.

JCîjare ... 247.

Kîjik ... ci. kîjan.Kîr ... 76.

Ko ... 161, 242, 243, 248, 306, 308.

conjonction ... 214, 248, 264, 292.

Kor ... 76.

Kotek ... 258.

-kuj ... 273.

KurdDagh ... 30.

Kursî ... 95.

Kusan ... 261.

-ferf ... 273.

Kvtani ... 256.

£d ... 247, 261.

Kûr ... 76.

K L

jfo ... 264.

Kal, kalo ... 117.

Kano ... 261.

2 euphonique ... 38.

Lazim ... 214, 306.

Lék ... 226, 228, 231.

363

Page 376: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Lev ... 140.

Lew ... 264.

Lewma ... ci. lew.

Lewra, lewre ... 264.

Lez ... 255.

Le (conj.) ... 263.

Le ... 117, 134, 193, 202, 253 (li), 265.

Le- ... 269.

Lêbelê ... cf. le (conj.).Léholê ... cf. le (conj.).Lêk ... 140.

Lêk- ... cf. lihev-.U ... 250, 253.

£i 6er ... cf. ber.

Li bin ... cf. bin.Li cem ... cf. cem.

Li nav ... of. nav.

Li pas ... cf. pas.Li pişt ... cf. pişt.Li ser ... of. ser.

Li ser ... ve ... ci. ser.

Lihev- ... 269.

Lo ... 117, 265.

Locutions adverbiales ... II Ch. XXIII

(I).Locutions conjonctives ... cf. conjonc¬

tions.Locutions verbales ... 141,11 Ch. XV;

207, 253 (pey), 266, 297.

intransitives ... 200.

transitives ... 201, 204.

à double régime ... 203.

M

Madam ... 264.

Mafir ... of. madam.

Mal ... 95,213,257.-mal ... 273.

Malatya ... 30, 38.

Malava ... 265.Malistin ... 155.

Maltin ... cf. malistin.

Man ... 155.

Mandin ... of. man.Masculin ... cf. genres.

Mayîn ... of. man.Me... 131, 133.

me (de bûn) ... 170.

Me- (nég.) ... 179, 182, 196.

-mend ... 271.

Métathèse ... 66.

Mezin ... 223.

Meztir ... 223.

Mê ... 91.

mêj ... 273.

Mil ... 257.

Milyon ... 226, 228.

Min ... 40, 131, 133.

Mirov ... 245.

Mîna ... 253.

Modes ... 142, 183, III Ch. IV; 309,

310, cf. indicatif, subjonctif, etc.Monosyllabes ... 57, 60, 267.

Mots composés ... 60, 79-81, 91, 96, 254,

II Ch. XXIV.Mouvement ... 194, 201, 216.

N

n euphonique ... 40.

Na ... 182, 196.

Na- ... 269.

Nabeyna ... of. nav.Nabêna ... ci. nav.

-nak ... 271.

Nav ... 250, 253.

Nav- ... 269.

Navbera ... cf. nav.

Naxwe ... 259.

Ne ... 166, 170, 177, 182, 196, 214, 260,

269.

rae(de bûn) ... 170.

Ne- ... ci. na-.Nema ... 260.

Nemaze ... 259.

364

Lev ... 140.

Lew ... 264.

Lewma ... ci. lew.

Lewra, lewre ... 264.

Lez ... 255.

Le (conj.) ... 263.

Le ... 117, 134, 193, 202, 253 (li), 265.

Le- ... 269.

Lêbelê ... cf. le (conj.).Léholê ... cf. le (conj.).Lêk ... 140.

Lêk- ... cf. lihev-.U ... 250, 253.

£i 6er ... cf. ber.

Li bin ... cf. bin.Li cem ... cf. cem.

Li nav ... of. nav.

Li pas ... cf. pas.Li pişt ... cf. pişt.Li ser ... of. ser.

Li ser ... ve ... ci. ser.

Lihev- ... 269.

Lo ... 117, 265.

Locutions adverbiales ... II Ch. XXIII

(I).Locutions conjonctives ... cf. conjonc¬

tions.Locutions verbales ... 141,11 Ch. XV;

207, 253 (pey), 266, 297.

intransitives ... 200.

transitives ... 201, 204.

à double régime ... 203.

M

Madam ... 264.

Mafir ... of. madam.

Mal ... 95,213,257.-mal ... 273.

Malatya ... 30, 38.

Malava ... 265.Malistin ... 155.

Maltin ... cf. malistin.

Man ... 155.

Mandin ... of. man.Masculin ... cf. genres.

Mayîn ... of. man.Me... 131, 133.

me (de bûn) ... 170.

Me- (nég.) ... 179, 182, 196.

-mend ... 271.

Métathèse ... 66.

Mezin ... 223.

Meztir ... 223.

Mê ... 91.

mêj ... 273.

Mil ... 257.

Milyon ... 226, 228.

Min ... 40, 131, 133.

Mirov ... 245.

Mîna ... 253.

Modes ... 142, 183, III Ch. IV; 309,

310, cf. indicatif, subjonctif, etc.Monosyllabes ... 57, 60, 267.

Mots composés ... 60, 79-81, 91, 96, 254,

II Ch. XXIV.Mouvement ... 194, 201, 216.

N

n euphonique ... 40.

Na ... 182, 196.

Na- ... 269.

Nabeyna ... of. nav.Nabêna ... ci. nav.

-nak ... 271.

Nav ... 250, 253.

Nav- ... 269.

Navbera ... cf. nav.

Naxwe ... 259.

Ne ... 166, 170, 177, 182, 196, 214, 260,

269.

rae(de bûn) ... 170.

Ne- ... ci. na-.Nema ... 260.

Nemaze ... 259.

364

Page 377: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Nexasim ... 259.

Nexwe ... cf. naxwe.

Neyîn ... 212.

Négation ... 166, 170, 179, 182, 196, 206,

209, 212, 214, 260, 301, 302.

Néologismes ... 266.

Nêr ... 91.

Név- ... 269.

Nêzik ... 257.

Nêzike ... 255.

Nêzikî ... of. nêzingi.Nêzing ... ai. nêzik.Nêzingi ... 253.

Ni- ... 182, 269, of. na-.

Niha, nïho ... 258.

Nik ... 253.

Nika ... of. niho.Nisk ... 258.

Nistin ... 193.

-nivaz ... 273.

Nivistin ... 155.

-nivîs ... 273.

Nizik ... of. nêzik.-ni ... 254.

Nîn bûn ... 212.

Nîne ... 212.

tffntn ... 212.

Nîv ... 228, 229, 231.

Nîv- ... ci. nav-.Nivani ... 256.

Ntvrokî ... 258.

No ... 260.

Nod ... 228.

.flTbfce ... of. niho.Nota ... of. mîna.Nom ... of. substantif.Noms de nombres ... 111, II Ch. XIX;

269.

cardinaux ... 227, 228.

ordinaux ... 232, 233.

Nombre ... 89, 97, 99, 101, 112, II Ch.

V-VI; 187, 189, 190, 197, 219, 227, 228,

236, 239, 245, 247, 280, 286.

Nominatif ... of. cas.

Nû ... 258.

O

o ... 117,272.-ok ... of. -o, 225, 273.

-oke ... of. -o.

-oie, -olek, -olik ... 272.

-onek ... 272, 273.

Optatif ... 290, 303.

or ... 272.

Ordre des mots ... 87, TU Ch. V.Ort ... 253.

Ourfa ... 30, 138.

-oyî ... 272.

P

Pa ... 264.

Pan ... 155.

Par ... 258.

-parez ... 273.

Parlers de l'Est ... 12, 23, 24, 56, 102, 115,

124, 139, 145, 152, 228.

Parlers de l'Ouest ... 12, 102, 138, 143,

180, 251.

Parlers du Sud ... 117.

Participes ... 78, 171, 294, 295.

participe en -i (apocope) ... 171, 173,

175.

participe en -î (passé) ... 85, 171, 172,

267.

Particules ... 82-84, 98-110, 219, 222, 276,

281.déterminatives ... 98, 99, 103-110,

219, 227, 239, 242, 281, 285, 293, 308.

d'indéfinition ... 40, 98, 100, 101,

103-108, 110, H Ch. VI; 133,

188, 213, 219, 228, 229, 276, 285.

Partition ... 213, 276, 280.

Passé ... of. temps.

Pas ... 253.

365

Nexasim ... 259.

Nexwe ... cf. naxwe.

Neyîn ... 212.

Négation ... 166, 170, 179, 182, 196, 206,

209, 212, 214, 260, 301, 302.

Néologismes ... 266.

Nêr ... 91.

Név- ... 269.

Nêzik ... 257.

Nêzike ... 255.

Nêzikî ... of. nêzingi.Nêzing ... ai. nêzik.Nêzingi ... 253.

Ni- ... 182, 269, of. na-.

Niha, nïho ... 258.

Nik ... 253.

Nika ... of. niho.Nisk ... 258.

Nistin ... 193.

-nivaz ... 273.

Nivistin ... 155.

-nivîs ... 273.

Nizik ... of. nêzik.-ni ... 254.

Nîn bûn ... 212.

Nîne ... 212.

tffntn ... 212.

Nîv ... 228, 229, 231.

Nîv- ... ci. nav-.Nivani ... 256.

Ntvrokî ... 258.

No ... 260.

Nod ... 228.

.flTbfce ... of. niho.Nota ... of. mîna.Nom ... of. substantif.Noms de nombres ... 111, II Ch. XIX;

269.

cardinaux ... 227, 228.

ordinaux ... 232, 233.

Nombre ... 89, 97, 99, 101, 112, II Ch.

V-VI; 187, 189, 190, 197, 219, 227, 228,

236, 239, 245, 247, 280, 286.

Nominatif ... of. cas.

Nû ... 258.

O

o ... 117,272.-ok ... of. -o, 225, 273.

-oke ... of. -o.

-oie, -olek, -olik ... 272.

-onek ... 272, 273.

Optatif ... 290, 303.

or ... 272.

Ordre des mots ... 87, TU Ch. V.Ort ... 253.

Ourfa ... 30, 138.

-oyî ... 272.

P

Pa ... 264.

Pan ... 155.

Par ... 258.

-parez ... 273.

Parlers de l'Est ... 12, 23, 24, 56, 102, 115,

124, 139, 145, 152, 228.

Parlers de l'Ouest ... 12, 102, 138, 143,

180, 251.

Parlers du Sud ... 117.

Participes ... 78, 171, 294, 295.

participe en -i (apocope) ... 171, 173,

175.

participe en -î (passé) ... 85, 171, 172,

267.

Particules ... 82-84, 98-110, 219, 222, 276,

281.déterminatives ... 98, 99, 103-110,

219, 227, 239, 242, 281, 285, 293, 308.

d'indéfinition ... 40, 98, 100, 101,

103-108, 110, H Ch. VI; 133,

188, 213, 219, 228, 229, 276, 285.

Partition ... 213, 276, 280.

Passé ... of. temps.

Pas ... 253.

365

Page 378: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Paşve ... of. pas.

Pas- ... 269.

Posé ... 258.

Paşkê, paskî ... ci. pasê.

Pastir ... cf. pasê.

Pasve ... 257.

Payîn ... ai. pan.Persan ... cf. iranien.Personnes ... cf. accord du verbe, pronoms

personnels.

-perwer ... 273.

Pev ... 25, 140, 253 (bi).Pev- ... 269.

Pey ... 253.

Pey- ... 269.

Pê ... 25, 134, 193, 202, 253 (bi).Pê- ... ci. pev-, pey-.

Pêde ... 258.

pêj ... 273.

Pêk ... 25, 140, 253 (bi).Pêk- ... cf. pev-.

Pêlepas ... 257.

Pêncî ... 228.

Pêr ... 258.

Pêrar ... 258.

Pêş- ... 269.

Pésber ... 253

Pêsve ... 257

Piçkok ... 256

Pir ... 223, 224, 256.

Pirtir ... 256.

Pişt ... 253.

piştî ko ... 264.

Pi>«- ... 269.

Piştre ... 258.

-pîv ... 273.

Phrase ... III Ch. V-VII.Pluriel ... cf. nombre.Plus-que-parfait

approximatif ... 142, 174, 175, 185,

186.

indicatif ... 142, 174, 175, 185, 186,

189, 214, 292.

subjonctif... 142, 174, 175, 185, 186,

292.

Possessifs ... 133, 134, 137, 140, 243.

Postpositions ... 134, 199, II Ch. XXII ;

269, 298.

Pouvoir ... 216.

Préfixes ... 82, 134, 193, II Ch. XXIV.

Prépositions ... 114, 143, 190, 191, 198,

199, 202, II Ch. XXII; 264, 266, 268,

269, 280, 297, 298, 300.

Présent ... cf. temps,duratif ... 142, 178, 180-182, 205,

206.

indicatif ... 142, 178, 180-182, 205,

207, 214, 289, 292.

subjonctif ... 142, 178-182, 205-207,212.

Prétérit ... 142, 158-160, 163-166, 185,

186, 188, 189, 207, 212, 289, 292, 310.

narratif ... 142, 158, 160, 163-165,

172, 185.

Préverbes ... 82, 178.

bi- ... 148, 157, 161, 168, 170, 179,

180, 182, 196, 197, 212.

di- ... 160, 175, 180, 182, 196, 197,

205.

me- ... 179, 182.

Pronoms ... 97, 99, 101, 111, 199, 202,

268, 269, 294, 295, 306.

démonstratifs ... 134, II Ch. XX.indéfinis ... 245, 246, 301.

interrogatifs ... 247, 302.

personnels ... 131-134, 136, 139, 162,

175, 180, 185, 187, 285, III Ch.

III; 295, 308.

relatifs ... 242, 243, 248, 304, 308.

réciproques ... 139, 140, 189, 243.

réfléchis ... 135-138, 140, 189, 243,

259.

Propositions ... 294, III Ch. V-VII;296.

adjectives ... 305.

366

Paşve ... of. pas.

Pas- ... 269.

Posé ... 258.

Paşkê, paskî ... ci. pasê.

Pastir ... cf. pasê.

Pasve ... 257.

Payîn ... ai. pan.Persan ... cf. iranien.Personnes ... cf. accord du verbe, pronoms

personnels.

-perwer ... 273.

Pev ... 25, 140, 253 (bi).Pev- ... 269.

Pey ... 253.

Pey- ... 269.

Pê ... 25, 134, 193, 202, 253 (bi).Pê- ... ci. pev-, pey-.

Pêde ... 258.

pêj ... 273.

Pêk ... 25, 140, 253 (bi).Pêk- ... cf. pev-.

Pêlepas ... 257.

Pêncî ... 228.

Pêr ... 258.

Pêrar ... 258.

Pêş- ... 269.

Pésber ... 253

Pêsve ... 257

Piçkok ... 256

Pir ... 223, 224, 256.

Pirtir ... 256.

Pişt ... 253.

piştî ko ... 264.

Pi>«- ... 269.

Piştre ... 258.

-pîv ... 273.

Phrase ... III Ch. V-VII.Pluriel ... cf. nombre.Plus-que-parfait

approximatif ... 142, 174, 175, 185,

186.

indicatif ... 142, 174, 175, 185, 186,

189, 214, 292.

subjonctif... 142, 174, 175, 185, 186,

292.

Possessifs ... 133, 134, 137, 140, 243.

Postpositions ... 134, 199, II Ch. XXII ;

269, 298.

Pouvoir ... 216.

Préfixes ... 82, 134, 193, II Ch. XXIV.

Prépositions ... 114, 143, 190, 191, 198,

199, 202, II Ch. XXII; 264, 266, 268,

269, 280, 297, 298, 300.

Présent ... cf. temps,duratif ... 142, 178, 180-182, 205,

206.

indicatif ... 142, 178, 180-182, 205,

207, 214, 289, 292.

subjonctif ... 142, 178-182, 205-207,212.

Prétérit ... 142, 158-160, 163-166, 185,

186, 188, 189, 207, 212, 289, 292, 310.

narratif ... 142, 158, 160, 163-165,

172, 185.

Préverbes ... 82, 178.

bi- ... 148, 157, 161, 168, 170, 179,

180, 182, 196, 197, 212.

di- ... 160, 175, 180, 182, 196, 197,

205.

me- ... 179, 182.

Pronoms ... 97, 99, 101, 111, 199, 202,

268, 269, 294, 295, 306.

démonstratifs ... 134, II Ch. XX.indéfinis ... 245, 246, 301.

interrogatifs ... 247, 302.

personnels ... 131-134, 136, 139, 162,

175, 180, 185, 187, 285, III Ch.

III; 295, 308.

relatifs ... 242, 243, 248, 304, 308.

réciproques ... 139, 140, 189, 243.

réfléchis ... 135-138, 140, 189, 243,

259.

Propositions ... 294, III Ch. V-VII;296.

adjectives ... 305.

366

Page 379: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

circonstancielles ... 290, 304, 305,

309-311.

complétives ... 290, 304-307, 311.

conditionnelles ... 292.

infinitives ... 304-306, 309.

nominales ... 293, 304, 305.

relatives ... 294, 304, 305, 308, 311.

subordonnées ... 214, 264, 290, 306.

verbales ... 304-306.

Pûyîn ... 155.

Rê ... 76.

rêj ... 273.

Rêtin ... 76.

Rind ... 255.

Rîtin ... 76, 155.

Roha ... cf. Ourfa.Roj bi roj . . . 258.

Rû- ... 269.

Rûne ... cf. rûniştin.Rûnistin ... 155.

S

Qas ... 223, 256.

Qas (bi qasî ko) .

Qeder ... 95.

Qenc ... 255.

Qene ... 256.

Qet ... 260.

Qey ... 261, 264.

Qurban ... 95.

264.

R

r euphonique ... 38.

Ra ... 76.

Ra- ... 269.

Raber ... 253.

Rapport d'annexion ... 198, 213, 243,

253 (di), 276, III Ch. II; 293, 295-

297, 299, 304, 306, 308.

Rapport de qualification ... 219, 224,

243, 244, 248, 253 (di), III Ch. II;295, 296, 299, 306, 308.

Raser ... 253.

... re ... 251.

-reng ... 271.

revîn ... 273.

Reioitin ... 155.

Rex ... 253.

Rexkî ... 257.

Rexme ... 253.

Rexrexkî ... cf. rexkî.

sar ... 271.

Savar ... 95.

Sed ... 228.

Ser ... 250, 253.

Ser- ... 269.Serbijêr ... 257.

Serbijor ... 257.

Serdawiyê ... 258.

Serhedan ... 25.

Se ... 226, 227, 229.

Si&e ... 258.Sibehê ... 258.

-Siieiir ... 258.

Sif ... 256.Singulier ... cf. nombre.Sirûc ... 138.

Sise ... 226,227,229.Sî ... 228.

Sîng ... 95.

Soranî ... 21, 28, 31, 43, 55, 76, 144.

Subjonctif ... 142, 212, 216, 264, 290, 306,

307, 310.imparfait ... 161-166, 185, 186, 207.

passé ... 142, 174, 175, 185, 186.

plus-que-parfait ... 174, 175, 185,

186.

présent ... 142, 178-181, 205, 206,

212, 303.

Substantif ... II Ch. I-VI; 186, 191,

193, 194, 199, 202, 222, 243, 250,

367

circonstancielles ... 290, 304, 305,

309-311.

complétives ... 290, 304-307, 311.

conditionnelles ... 292.

infinitives ... 304-306, 309.

nominales ... 293, 304, 305.

relatives ... 294, 304, 305, 308, 311.

subordonnées ... 214, 264, 290, 306.

verbales ... 304-306.

Pûyîn ... 155.

Rê ... 76.

rêj ... 273.

Rêtin ... 76.

Rind ... 255.

Rîtin ... 76, 155.

Roha ... cf. Ourfa.Roj bi roj . . . 258.

Rû- ... 269.

Rûne ... cf. rûniştin.Rûnistin ... 155.

S

Qas ... 223, 256.

Qas (bi qasî ko) .

Qeder ... 95.

Qenc ... 255.

Qene ... 256.

Qet ... 260.

Qey ... 261, 264.

Qurban ... 95.

264.

R

r euphonique ... 38.

Ra ... 76.

Ra- ... 269.

Raber ... 253.

Rapport d'annexion ... 198, 213, 243,

253 (di), 276, III Ch. II; 293, 295-

297, 299, 304, 306, 308.

Rapport de qualification ... 219, 224,

243, 244, 248, 253 (di), III Ch. II;295, 296, 299, 306, 308.

Raser ... 253.

... re ... 251.

-reng ... 271.

revîn ... 273.

Reioitin ... 155.

Rex ... 253.

Rexkî ... 257.

Rexme ... 253.

Rexrexkî ... cf. rexkî.

sar ... 271.

Savar ... 95.

Sed ... 228.

Ser ... 250, 253.

Ser- ... 269.Serbijêr ... 257.

Serbijor ... 257.

Serdawiyê ... 258.

Serhedan ... 25.

Se ... 226, 227, 229.

Si&e ... 258.Sibehê ... 258.

-Siieiir ... 258.

Sif ... 256.Singulier ... cf. nombre.Sirûc ... 138.

Sise ... 226,227,229.Sî ... 228.

Sîng ... 95.

Soranî ... 21, 28, 31, 43, 55, 76, 144.

Subjonctif ... 142, 212, 216, 264, 290, 306,

307, 310.imparfait ... 161-166, 185, 186, 207.

passé ... 142, 174, 175, 185, 186.

plus-que-parfait ... 174, 175, 185,

186.

présent ... 142, 178-181, 205, 206,

212, 303.

Substantif ... II Ch. I-VI; 186, 191,

193, 194, 199, 202, 222, 243, 250,

367

Page 380: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

266-268, 275, 276, 284, 286, 295, 296,

304, 306.

Suffixes ... 254, 268, II Ch. XXIV (II).d'abstraction ... 275.

adverbiaux ... 254, 270.

diminutifs ... 272.

d'instrument ... 273.

de lieu ... 274.

péjoratifs ... 272.

de qualification ... 271, 272.

Sujet ... 185-190, 214, 243, 280, 286, 287,

295, 297, 299, 305, 311.

Superlatif... 224,294.Syllabe ... I Ch. IV.

brève ... 56.

fermée ... 56.

longue ... 56.

ouverte ... 56, 59.

8

Sale ... cf. îşela.Şandin ... 299.

Şevtir ... 258.

Şêst ... 228.

Şiştin ... 155.

Şkestin ... 155.

Şo ... of. bo.-so ... 273.

Şûn ... 253.

li şûna ko ... 264.

_ T

Ta ... 253.

Te ... 131, 133.

Tef ... of. tev.

Tehil ... 53.

Temps ... 142, ni Ch. IV; 309, 310.

du premier groupe . . . 152, II Ch.

IX, XIII; 198, 212, 280, 286.

du second groupe ... 152, IIX, XI, XIII; 198, 212, 280, 286

du troisième groupe ... 146, 152

II Ch. XII; 183, 189, 205,

208, 212.

passés ... 142, 183, 213, 286,295, 297, 307, 310.

présents ... 142, 183, 213, 295,

307.

futur ... 142.

Tenê, Une ... cf. bitenê.

Teqe ... 256.

-feras ... 273.

Tev ... 33, 140, 253 (di, tev), 259.

Tev- ... 269.

Tevî ... 39, 253 (di, li, tev).

Tê ... 33, 134, 193, 202, 253 (di).Tê- ... 269.

Têk ... 33, 140, 253 (di).Têk- ... cf. tev-.

Têkil, tekilî ... 253.

Tim ... 258.

-tir ... 223,254.Tisbe ... 269.

Tisl ... 95.

Tistek ... 245.

-tî ... 275.

Tor Abdîn ... 71, 110, 127, 196.

Tu (pron. pers.) ... 131.

Tu (adj. et pron. ind.) ... 212, 245.

tu ne bûn ... 212.

Tucar, tucara ... 260.

Tukes ... 245.

Tune ... 212.

Turc ... 21, 50, 250, 253 (gor, ort).Tutist ... 245.

-Ch.287.

170,

206,

287,

297,

- û

Û ... 268.

Ûha ... 255, 264.

Vlo ... of. ûha.

ûr ... 271.

368

266-268, 275, 276, 284, 286, 295, 296,

304, 306.

Suffixes ... 254, 268, II Ch. XXIV (II).d'abstraction ... 275.

adverbiaux ... 254, 270.

diminutifs ... 272.

d'instrument ... 273.

de lieu ... 274.

péjoratifs ... 272.

de qualification ... 271, 272.

Sujet ... 185-190, 214, 243, 280, 286, 287,

295, 297, 299, 305, 311.

Superlatif... 224,294.Syllabe ... I Ch. IV.

brève ... 56.

fermée ... 56.

longue ... 56.

ouverte ... 56, 59.

8

Sale ... cf. îşela.Şandin ... 299.

Şevtir ... 258.

Şêst ... 228.

Şiştin ... 155.

Şkestin ... 155.

Şo ... of. bo.-so ... 273.

Şûn ... 253.

li şûna ko ... 264.

_ T

Ta ... 253.

Te ... 131, 133.

Tef ... of. tev.

Tehil ... 53.

Temps ... 142, ni Ch. IV; 309, 310.

du premier groupe . . . 152, II Ch.

IX, XIII; 198, 212, 280, 286.

du second groupe ... 152, IIX, XI, XIII; 198, 212, 280, 286

du troisième groupe ... 146, 152

II Ch. XII; 183, 189, 205,

208, 212.

passés ... 142, 183, 213, 286,295, 297, 307, 310.

présents ... 142, 183, 213, 295,

307.

futur ... 142.

Tenê, Une ... cf. bitenê.

Teqe ... 256.

-feras ... 273.

Tev ... 33, 140, 253 (di, tev), 259.

Tev- ... 269.

Tevî ... 39, 253 (di, li, tev).

Tê ... 33, 134, 193, 202, 253 (di).Tê- ... 269.

Têk ... 33, 140, 253 (di).Têk- ... cf. tev-.

Têkil, tekilî ... 253.

Tim ... 258.

-tir ... 223,254.Tisbe ... 269.

Tisl ... 95.

Tistek ... 245.

-tî ... 275.

Tor Abdîn ... 71, 110, 127, 196.

Tu (pron. pers.) ... 131.

Tu (adj. et pron. ind.) ... 212, 245.

tu ne bûn ... 212.

Tucar, tucara ... 260.

Tukes ... 245.

Tune ... 212.

Turc ... 21, 50, 250, 253 (gor, ort).Tutist ... 245.

-Ch.287.

170,

206,

287,

297,

- û

Û ... 268.

Ûha ... 255, 264.

Vlo ... of. ûha.

ûr ... 271.

368

Page 381: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Va, vaya, vaye ... 267, 258.

van ... 271, 273.

-vani ... 271.

-vank ... 273, of. -van.

Ve ... of. va.

... ve ... 251.

Ve- ... 269.

Veha ... of. va.

-vend ... of. -vank.

Vene ... cf. venistin.Venistin ... 155.

ver ... 271.

Verbe ... II Ch. VIII-XVII; 266, 295,

298-300, 306-309v

auxiliaire ... II Ch. X, XI, XIV;267, 306.

eausatif ... 144, 157, 194.

composé ... 141, 143, 151, 170, IICh. XIV; 199, 202, 204, 207, 253

(pey), 297.

du 1er type ... 182, 193, 195,

196.

du 2^ type ... 194-197, 199,

202.

intransitif ... 143, 157-184, 189, 198,

199, 286.

réciproque ... 189.

réfléohi ... 36, 189.

transitif ... 143, 144, 157, 178, IICh. Xni; 197, II Ch. XVI; 213,

280, 286, 295-297.

transitif indirect ... 143, 190, 198,

297.

Fe» ... 25.

Vexwarin ... 155.

Vexwe ... of. vexwarin.Veye ... cf. va.

7e* ...25, 134, 253 (6i).Vêca ... 258.

Vêga ... of. vêca.

Vêk ...25, 253 (bi).Vêk- ... ai. pev-.

Vên ... 214, 306.

Vêna ... 239.

Vétin ... 214.

Vir, vira ... 267.

Viyan ... 214.

Vî ... 134.

Vin ... 214.

Vîna ... 239.

Vocatif ... 277, cf. cas.

Voix ... 142, III Ch. IV.active ... n Ch. Vni-XV; 209.

passive ... Il Ch. XVI; 295.

Voyelles ... 6, 84, 87, 115, 119-125.

antérieures ... 6.

brèves ... 3, 7-13.

longues ... 4, 14-21.

mixtes ... 6.

postérieures ... 6.

W

w euphonique ... 18-20, 107, 124.

Wan ... 131, 133.

Wana ... 239.

Wanî ... cf. ûha.

-war ... 271.

We,hewe ... 53, 131, 133.

If e (adv.) ... 257.

we heye ... 261.

Wek, weke, wekî ... 223, 245, 253.

Welê, welo ... cf. ûha.Wer- ... 269, 273.

Wer, werge ... 256.

Were ... of. hatin, 205, 208.

Werîn ... 155.

Wext ... 95.

wexta ko ... 264.

Wey ... 265, 279.

Wey ... of. wek.

Wê ... 131, 133, 134.

369

Va, vaya, vaye ... 267, 258.

van ... 271, 273.

-vani ... 271.

-vank ... 273, of. -van.

Ve ... of. va.

... ve ... 251.

Ve- ... 269.

Veha ... of. va.

-vend ... of. -vank.

Vene ... cf. venistin.Venistin ... 155.

ver ... 271.

Verbe ... II Ch. VIII-XVII; 266, 295,

298-300, 306-309v

auxiliaire ... II Ch. X, XI, XIV;267, 306.

eausatif ... 144, 157, 194.

composé ... 141, 143, 151, 170, IICh. XIV; 199, 202, 204, 207, 253

(pey), 297.

du 1er type ... 182, 193, 195,

196.

du 2^ type ... 194-197, 199,

202.

intransitif ... 143, 157-184, 189, 198,

199, 286.

réciproque ... 189.

réfléohi ... 36, 189.

transitif ... 143, 144, 157, 178, IICh. Xni; 197, II Ch. XVI; 213,

280, 286, 295-297.

transitif indirect ... 143, 190, 198,

297.

Fe» ... 25.

Vexwarin ... 155.

Vexwe ... of. vexwarin.Veye ... cf. va.

7e* ...25, 134, 253 (6i).Vêca ... 258.

Vêga ... of. vêca.

Vêk ...25, 253 (bi).Vêk- ... ai. pev-.

Vên ... 214, 306.

Vêna ... 239.

Vétin ... 214.

Vir, vira ... 267.

Viyan ... 214.

Vî ... 134.

Vin ... 214.

Vîna ... 239.

Vocatif ... 277, cf. cas.

Voix ... 142, III Ch. IV.active ... n Ch. Vni-XV; 209.

passive ... Il Ch. XVI; 295.

Voyelles ... 6, 84, 87, 115, 119-125.

antérieures ... 6.

brèves ... 3, 7-13.

longues ... 4, 14-21.

mixtes ... 6.

postérieures ... 6.

W

w euphonique ... 18-20, 107, 124.

Wan ... 131, 133.

Wana ... 239.

Wanî ... cf. ûha.

-war ... 271.

We,hewe ... 53, 131, 133.

If e (adv.) ... 257.

we heye ... 261.

Wek, weke, wekî ... 223, 245, 253.

Welê, welo ... cf. ûha.Wer- ... 269, 273.

Wer, werge ... 256.

Were ... of. hatin, 205, 208.

Werîn ... 155.

Wext ... 95.

wexta ko ... 264.

Wey ... 265, 279.

Wey ... of. wek.

Wê ... 131, 133, 134.

369

Page 382: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Wê (contr. de ew de) .

Wêna ... 239.

Wiha ... cf. ûha.Wilo ... ci. ûha.

Wir, wira ... 257.

Wisan ... 255.

Wî ... 131, 133, 134.

Wîna ... 239.

Wîsa ... ci. ûha.

162.

X

Y

y euphonique ... 8, 15, 16, 18-20, 102-106,

108, 120-124, 145.

Ya ... 110, 224, 242.

Ta (conj.) ... 263, 302.

7a/(interj.) ... 265.

Ya, yan ... 263.

-yar ... 271, 273.

ye (de bûn) ... 170.

Yek ... 110, 127, 139, 227-229, 231, 245.

Yekcar ...223, 260.

Yê ... 110,224,242-244.Yen ... 40, 110, 224, 242-244, 308.

yî (de bûn) ... 170.

Xanî ... 213.

Xasxa ... 259.

Xeber ... 95.

Xelk ... 245.

Xerpêt ... 138.

Xerzan ... 9, 23, 34.

Xesma ... cf. xasxa.

Xeyna, xeynî ... 253.

Xistin ... 155.

Xulase ... 256.

Xwarin ... 155.

Xwe ... cf. pronom réfléchi.Xwe-, xwey- ... 269.

Xwestin ... 155, 214.

Xwezî ... 264, 303.

Z

-za ...

Zara ..

-zan ..

ZanînZayînZaza .

Zehf ..

-zen ..

Zeyde

271.

cf. zayîn.. cf. zen, 273... 180, 182,

... 155.

. cf. dumilî.

190, 216, 306.

. 223, 224, 256.

273.

.. 256.

Zêde, zêdetir ... cf.ZiharZînharZor ...

.. 256.

... 258.

223, 256.

zeyde.

370

Wê (contr. de ew de) .

Wêna ... 239.

Wiha ... cf. ûha.Wilo ... ci. ûha.

Wir, wira ... 257.

Wisan ... 255.

Wî ... 131, 133, 134.

Wîna ... 239.

Wîsa ... ci. ûha.

162.

X

Y

y euphonique ... 8, 15, 16, 18-20, 102-106,

108, 120-124, 145.

Ya ... 110, 224, 242.

Ta (conj.) ... 263, 302.

7a/(interj.) ... 265.

Ya, yan ... 263.

-yar ... 271, 273.

ye (de bûn) ... 170.

Yek ... 110, 127, 139, 227-229, 231, 245.

Yekcar ...223, 260.

Yê ... 110,224,242-244.Yen ... 40, 110, 224, 242-244, 308.

yî (de bûn) ... 170.

Xanî ... 213.

Xasxa ... 259.

Xeber ... 95.

Xelk ... 245.

Xerpêt ... 138.

Xerzan ... 9, 23, 34.

Xesma ... cf. xasxa.

Xeyna, xeynî ... 253.

Xistin ... 155.

Xulase ... 256.

Xwarin ... 155.

Xwe ... cf. pronom réfléchi.Xwe-, xwey- ... 269.

Xwestin ... 155, 214.

Xwezî ... 264, 303.

Z

-za ...

Zara ..

-zan ..

ZanînZayînZaza .

Zehf ..

-zen ..

Zeyde

271.

cf. zayîn.. cf. zen, 273... 180, 182,

... 155.

. cf. dumilî.

190, 216, 306.

. 223, 224, 256.

273.

.. 256.

Zêde, zêdetir ... cf.ZiharZînharZor ...

.. 256.

... 258.

223, 256.

zeyde.

370

Page 383: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

TABLE DES MATIÈKES

Introduction v

Première partie. Alphabet et phonétique 1

I. L'alphabet kurde 3

IL Les voyelles 8

III. Les consonnes 16

IV. La syllabe et la structure phonétique du mot ... 38

Seconde partie. Morphologie 61

I. Les catégories grammaticales. Le genre et le nombre 63

IL Les particules. La particule déterminative ... 72

III. Les particules. La particule d'indéfinition ... 76

IV. Remarques sur les particules 80V. La déchnaison. Déclinaison du substantif à l'état

défini 93

VI. La déchnaison. Déchnaison du substantif à l'étatindéfini 104

VIL Le pronom personnel 107

VIII. Le verbe. Généralités 119

IX. Conjugaison du verbe intransitif (temps du premiergroupe) 135

X. Le verbe bûn 146

XL Conjugaison du verbe intransitif. Les participes etles temps du second groupe (temps composés) . . 153

XII. Conjugaison des temps du troisième groupe. Impé¬ratif (verbes intransitifs et transitifs) 159

XIII. Le verbe transitif (temps des premier et second

groupes) 171

XIV. Verbes composés 182

XV. Locutions verbales 190

371

TABLE DES MATIÈKES

Introduction v

Première partie. Alphabet et phonétique 1

I. L'alphabet kurde 3

IL Les voyelles 8

III. Les consonnes 16

IV. La syllabe et la structure phonétique du mot ... 38

Seconde partie. Morphologie 61

I. Les catégories grammaticales. Le genre et le nombre 63

IL Les particules. La particule déterminative ... 72

III. Les particules. La particule d'indéfinition ... 76

IV. Remarques sur les particules 80V. La déchnaison. Déclinaison du substantif à l'état

défini 93

VI. La déchnaison. Déchnaison du substantif à l'étatindéfini 104

VIL Le pronom personnel 107

VIII. Le verbe. Généralités 119

IX. Conjugaison du verbe intransitif (temps du premiergroupe) 135

X. Le verbe bûn 146

XL Conjugaison du verbe intransitif. Les participes etles temps du second groupe (temps composés) . . 153

XII. Conjugaison des temps du troisième groupe. Impé¬ratif (verbes intransitifs et transitifs) 159

XIII. Le verbe transitif (temps des premier et second

groupes) 171

XIV. Verbes composés 182

XV. Locutions verbales 190

371

Page 384: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

XVI. L'auxiliaire hatin et la voix passive 194

XVII. Les verbes hebûn et vîn 199

XVIII. L'adjectif qualificatif 209

XIX. Les noms de nombres 215

XX. Adjectifs et pronoms démonstratifs 223

XXI. Adjectifs et pronoms indéfinis et interrogatifs. Pro¬

noms relatifs 231

XXII. Prépositions et postpositions 242

XXIII. Adverbes Conjonctions Interjections . . . 259

I. Les adverbes 259

IL Conjonctions et interjections 269

XXIV. Composition des mots 275

I. Préfixes 275

IL Suffixes 285

Troisième partie. Éléments de syntaxe 299

I. Remarques sur les états défini et indéfini et sur l'em¬ploi des cas 301

IL Rapport d'annexion et rapport de qualification.Épithètes complexes. Apposition 306

III. Emploi des pronoms personnels. Accord des verbes 312

IV. Emploi des voix, des temps et des modes . . . 316

V. Les éléments nominaux de la phrase. L'ordre des

mots dans la phrase simple. Les divers types de

phrases simples 324

VI. Structure des propositions éléments de la phrasecomplexe 333

VII. La phrase complexe 344

Index 355

372

XVI. L'auxiliaire hatin et la voix passive 194

XVII. Les verbes hebûn et vîn 199

XVIII. L'adjectif qualificatif 209

XIX. Les noms de nombres 215

XX. Adjectifs et pronoms démonstratifs 223

XXI. Adjectifs et pronoms indéfinis et interrogatifs. Pro¬

noms relatifs 231

XXII. Prépositions et postpositions 242

XXIII. Adverbes Conjonctions Interjections . . . 259

I. Les adverbes 259

IL Conjonctions et interjections 269

XXIV. Composition des mots 275

I. Préfixes 275

IL Suffixes 285

Troisième partie. Éléments de syntaxe 299

I. Remarques sur les états défini et indéfini et sur l'em¬ploi des cas 301

IL Rapport d'annexion et rapport de qualification.Épithètes complexes. Apposition 306

III. Emploi des pronoms personnels. Accord des verbes 312

IV. Emploi des voix, des temps et des modes . . . 316

V. Les éléments nominaux de la phrase. L'ordre des

mots dans la phrase simple. Les divers types de

phrases simples 324

VI. Structure des propositions éléments de la phrasecomplexe 333

VII. La phrase complexe 344

Index 355

372

Page 385: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji
Page 386: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

Imprimerie Orientaliste, s.p.r.l., Louvain (Belgique)

^9 | INSTITUT KURDE DE PARIS

ENTRÉE N° ^ <\ g LES

Imprimerie Orientaliste, s.p.r.l., Louvain (Belgique)

^9 | INSTITUT KURDE DE PARIS

ENTRÉE N° ^ <\ g LES

Page 387: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

QUELQUES OUVRAGES DE LINGUISTIQUE

PUBLIÉS CHEZ LE MÊME ÉDITEUR

Assar (Nourredine). Guide pratique de langue persane. Exposé succinct d'histoire et de géographie.Notions essentielles de Grammaire, phrases usuelles de la conversation, vocabulaire indispensable.Lo texte persan suivi de la transcription (prononciation) et traduction. 1961. In-16, oart. souple,2 portraits, 235 pp., grande carte en dépliant.

Bacot (J.). Grammaire du tibétain littéraire. T. I. 1946, in-8 br., 86 p. Avant-propos. I. Caractèresde la langue tibétaine écrite et parlée. II. Morphologie syllabique. III. Morphologie flexionnelle.Le Verbe. Flexions de la radicale. Verbes partiellement variables et verbes invariables. Auxiliaires,Conclusion. Appendice.

Bacot (J.). Grammaire du tibétain littéraire. T. IL Index morphologique, 1949, in-8 br., 153 pages.Collection d'exemples conçue dans une préoccupation didactique, c'est plus exactement un lexiquemorphologique et une anthologie.

Bazin (L.). Introduction à l'étude pratique de la langue turque. Paris, 196S, in-8 br., 203 pages.Blachere (R.) et Ceccaldi (M.). Exercices d'arabe classique. Nouvelle réimpr. anast. revue et cor¬

rigée sur la seconde édit. 1962, in-8 br., 176 pages. Exercices progressifs ; le texte arabe des premièresleçons est voyelle.

Bloch (J.). Structure grammaticale des langues dravidiennes. 1946, in-8 br., xv-101 pages, grandecarte hors-texte en dépliant publiée en 3 coul. Musée Guimet. Bibl. d'Ét., LVI. Introduction.Bibliographie. Transcription. Aspect général de la grammaire. Le Nom. Noms pronominalisés. LeVerbe. La Phrase. Conclusion.

Bourgeois (P.). Manuel élémentaire de chinois comprenant en outre une chronologie comparée etune carte de la Chine (Préface de M. le Prof. Gornet). 1965, in-8 br., vn-262 pages, 1 carte en dépliant.

Deny (J.). Principes de grammaire turque (« Turk » de Turquie). 1955, in-8 br., 183 pages. Avant-Propos. Introduction : I, Langues turkes ; II, Caractéristiques morphologiques des langues turkes;in, Alphabet. lre Partie : Sons ; I, Voyelles ; II, Consonnes ; III, Tableau d'ensemble des voyelleset des consonnes en turquien ; IV, Prononciation des mots arabes passés en turquien. 2e Partie :Le Mot. Chap. I : Le mot turk au point de vue de ses éléments phonétiques : I, Phonétique du mot;H, Phonétique du suffixe; III, Phonétique du mot suffixe. Chap. II : Le mot turk au point devue de ses éléments morphologiques. Appendices.

Foucauld (P. Ch. de). Dictionnaire Touareg-français (dialecte de l'Ahaggar). 1951-52, 4 vol. in-4rel. toile, xm-2027 pages, avec 4 frontispices et une grande carte dépliante en couleurs sous porte¬feuille.

Giraudeau (Mgr) et Gore (P.-Francis). Dictionnaire Français-Tibétain (Tibet Oriental). 1956,in-4 rel. toile, 1 fnc, 310 pages sur 2 colonnes pour le dictionnaire et 24 pages pour les Termes Reli¬gieux et Historiques.

Guilleminet (P.) et Alberty (R. P. J.). Dictionnaire bahnar-français. Tome I, lre Partie : A-K.1959, in-8 br., xx-494 pages.

Guilleminet (P.) et Alberty (R. P. J.). Dictionnaire bahnar-français. Tome II, 1963, in-4 br.,l'e Partie : L'U', pages 495 à 991.

Hambis (L.). Grammaire de la langue mongole écrite. 1945, in-8 br., xxn-109 pages, 6 tableaux hors-texte. lre Partie : Introduction : L'Alphabet mongol, transcription, sons. L Les voyelles. IL Lesconsonnes. III. Observations. Morphologie : I. Le nom. II. Le verbe. IL Les particules. Appendices.I. Le mongol et les langues altaïques ; bibliographie. IL Les dialectes mongols ; bibliographie. III. Lesprincipaux monuments du mongol écrit : bibliographie. Index des particules, des suffixes et destermes techniques.

Henry (Victor). Éléments de sanscrit classique. 1963, in-8 br., xv-284 pages. Réimpression anasta-tique de l'Édit. 1902.

Lafont (Pierre-Bernard). Lexique Français-Jaral-Vietnamien. (Parler de la province de Plei ku)avec le concours de Ngguyen-Van-Trong pour le vietnamien. Paris, 1968, in-8 br., rx-297 pages.

QUELQUES OUVRAGES DE LINGUISTIQUE

PUBLIÉS CHEZ LE MÊME ÉDITEUR

Assar (Nourredine). Guide pratique de langue persane. Exposé succinct d'histoire et de géographie.Notions essentielles de Grammaire, phrases usuelles de la conversation, vocabulaire indispensable.Lo texte persan suivi de la transcription (prononciation) et traduction. 1961. In-16, oart. souple,2 portraits, 235 pp., grande carte en dépliant.

Bacot (J.). Grammaire du tibétain littéraire. T. I. 1946, in-8 br., 86 p. Avant-propos. I. Caractèresde la langue tibétaine écrite et parlée. II. Morphologie syllabique. III. Morphologie flexionnelle.Le Verbe. Flexions de la radicale. Verbes partiellement variables et verbes invariables. Auxiliaires,Conclusion. Appendice.

Bacot (J.). Grammaire du tibétain littéraire. T. IL Index morphologique, 1949, in-8 br., 153 pages.Collection d'exemples conçue dans une préoccupation didactique, c'est plus exactement un lexiquemorphologique et une anthologie.

Bazin (L.). Introduction à l'étude pratique de la langue turque. Paris, 196S, in-8 br., 203 pages.Blachere (R.) et Ceccaldi (M.). Exercices d'arabe classique. Nouvelle réimpr. anast. revue et cor¬

rigée sur la seconde édit. 1962, in-8 br., 176 pages. Exercices progressifs ; le texte arabe des premièresleçons est voyelle.

Bloch (J.). Structure grammaticale des langues dravidiennes. 1946, in-8 br., xv-101 pages, grandecarte hors-texte en dépliant publiée en 3 coul. Musée Guimet. Bibl. d'Ét., LVI. Introduction.Bibliographie. Transcription. Aspect général de la grammaire. Le Nom. Noms pronominalisés. LeVerbe. La Phrase. Conclusion.

Bourgeois (P.). Manuel élémentaire de chinois comprenant en outre une chronologie comparée etune carte de la Chine (Préface de M. le Prof. Gornet). 1965, in-8 br., vn-262 pages, 1 carte en dépliant.

Deny (J.). Principes de grammaire turque (« Turk » de Turquie). 1955, in-8 br., 183 pages. Avant-Propos. Introduction : I, Langues turkes ; II, Caractéristiques morphologiques des langues turkes;in, Alphabet. lre Partie : Sons ; I, Voyelles ; II, Consonnes ; III, Tableau d'ensemble des voyelleset des consonnes en turquien ; IV, Prononciation des mots arabes passés en turquien. 2e Partie :Le Mot. Chap. I : Le mot turk au point de vue de ses éléments phonétiques : I, Phonétique du mot;H, Phonétique du suffixe; III, Phonétique du mot suffixe. Chap. II : Le mot turk au point devue de ses éléments morphologiques. Appendices.

Foucauld (P. Ch. de). Dictionnaire Touareg-français (dialecte de l'Ahaggar). 1951-52, 4 vol. in-4rel. toile, xm-2027 pages, avec 4 frontispices et une grande carte dépliante en couleurs sous porte¬feuille.

Giraudeau (Mgr) et Gore (P.-Francis). Dictionnaire Français-Tibétain (Tibet Oriental). 1956,in-4 rel. toile, 1 fnc, 310 pages sur 2 colonnes pour le dictionnaire et 24 pages pour les Termes Reli¬gieux et Historiques.

Guilleminet (P.) et Alberty (R. P. J.). Dictionnaire bahnar-français. Tome I, lre Partie : A-K.1959, in-8 br., xx-494 pages.

Guilleminet (P.) et Alberty (R. P. J.). Dictionnaire bahnar-français. Tome II, 1963, in-4 br.,l'e Partie : L'U', pages 495 à 991.

Hambis (L.). Grammaire de la langue mongole écrite. 1945, in-8 br., xxn-109 pages, 6 tableaux hors-texte. lre Partie : Introduction : L'Alphabet mongol, transcription, sons. L Les voyelles. IL Lesconsonnes. III. Observations. Morphologie : I. Le nom. II. Le verbe. IL Les particules. Appendices.I. Le mongol et les langues altaïques ; bibliographie. IL Les dialectes mongols ; bibliographie. III. Lesprincipaux monuments du mongol écrit : bibliographie. Index des particules, des suffixes et destermes techniques.

Henry (Victor). Éléments de sanscrit classique. 1963, in-8 br., xv-284 pages. Réimpression anasta-tique de l'Édit. 1902.

Lafont (Pierre-Bernard). Lexique Français-Jaral-Vietnamien. (Parler de la province de Plei ku)avec le concours de Ngguyen-Van-Trong pour le vietnamien. Paris, 1968, in-8 br., rx-297 pages.

Page 388: Grammaire Kurde Dialecte Kurmandji

1935, in-8 cart., vi-414 pp.

Laroche (Em.). Dictionnaire de la langue louvite. 1959, in-8 br., 180 pages. I.F.A.l. Bibl. Arch. etHist., VL

Leenhardt (M.). Vocabulaire et Grammaire de la langue Houaïlou.Travaux et Mémoires Inst. d'Ethnologie. T. X.

Lefebvre (G.). Grammaire de l'égyptien classique, 2e édit. revue et corrigée avec la collaborationde t .Sauneron. 1955, in-4 cart., xrx-471 pages.

Lescot et Bedir Khan. Grammaire Kurde, 1970, in-8 br., x-372 pages.Lewitz (S.). Lectures cambodgiennes (Reader). Notions succinctes. Paris, 1968, in-8 br., n-110 pages

(texte cambodgien).Lombard (D.). Le « Spraek ende woord boek » de Frédérich de Houtman. Première méthode de

malais parlé (Fin du XVIe siècle).Marçais (Ph). Le parler arabe de Djidjelli (Nord constantinois, Algérie). 1956, in-8 br., xxvm-648

pages. Publications de l'Institut d'Études Orientales d'Alger, XjVI. r Introduction. Liste desabréviations. Tableau du système de transcription. Liste des ouvrages consultés. Table des matières :

2re Partie : Phonétique. I. Consonnes. II. Voyelles, ni. Emphase. IV. Syllabe. V. Faits de phoné¬tique oombinatoire. VI. Accent. 2e Partie : I. Verbes. IL Noms verbaux. LU. Noms. IV. Numé¬raux. V. Pronoms. VI. Particules. VU. Expression de l'affirmation de la négation, dé l'interrogation,de l'exclamation. Conclusion. Table analytique.

- Pellat (Ch.). L'arabe vivant, mots arabes groupés d'après le sens et vocabulaire fondamental del'arabe moderne. 1952, in-8 br., v-617 et 77 pages d'index arabe, réimpression anastatique 1966.L'auteur a complété sa liste de mots par les expressions usitées et deux index : A) des mots français;B) des mots arabes.

Pellat (Ch.). Introduction à l'arabe moderne. 1956, in-8 br., vi-243 pages. Table des matières.Avant-propos. Première partie. Un minimum de grammaire* I-H. Notions de phonétique;IU. L'alphabet arabe; IV-V. Les signes accessoires; VI. Généralités sur la grammaire arabe; VU.Détermination et indétermination; Vin. Déclinaison; IX-X. Conjugaison; XI. La proposition;Xn. Pronoms personnels; XIII-XIV. Démonstratifs; XV. Le genr£, l'adjectif; XVI. Particules;XVTI. Le nombre; XVIII-XIX. La dérivation verbale; XX. Conjugaison des formes dérivées;XXI-XXHI. Conjugaisons particulières; XXTV. Le passif. La condition; XXV. Accord duverbe, des adjectifs et des pronoms. Deuxième partie : Textes commentés. Troisièmepartie : Textes annotés. Quatrième partie : Tableaux des conjugaisons. Cinquième partie :Glossaire. Table des matières.

Pères (H.). La Littérature arabe et l'Islam par les textes, les XIXe et XXe siècles, 6e édit. 1959revue, corrigée et augmentée d'un index des mots expliqués et d'un relevé des constructions gram¬maticales particulières. Réimpression 1969 in-8 broohé, xxvi-273 pages.

Pères (H.), Mangion (P.). Vocabulaire de base de l'arabe dialectal algérien et saharien ou mille etun mots d'usage courant chez les arabophones de l'Algérie et du Sahara : mots outils, glossaire-arabeet glossaire arabe-français en caractères arabes et en transcription. .1830 H. 1961. J. C, in-8 br.,173 pages.

Picard (A:). De quelques faits de Stylistique dans le parler berbère des Irjen (Kabylie-Algérie).De la phrase inorganique à la phrase organisée. 1960, in-4 br., xxn-704 pages.

Pimpaneau (J.). Chinois. Récits et Nouvelles en chinois moderne (Lectures chinoises) choisis parMM. Li Tohe-Houa et Pimpaneau (J.). Paris, 1968, 2 vol. in-8 br. llre partie : Textes, 205 pages;2e partie : Vocabulaire, 563 pages.

Renou (L.). Grammaire sanscrite. Phonétique, composition, dérivation, le nom, le verbe, la phrase.2e éd. revue, corrigée et augmentée. 1961, 2 tomes en 1 vol. in-8, xvm-568 et 21 pages. (Nousdéplorons une erreur de pagination de 226 à 272 inclus.)

Renou (L.). Grammaire sanskrite élémentaire. 1963, in-8 br., 109 pages. (Réimpression anastatique,édit. 1946.)

Stchoupak (N.), Nitti (L.), Renou (L.). Dictionnaire sanskrit-français. 1932. Réimpression ana¬statique 1958, in-4 br., rv-897 pages, imprimé sur 2 colonnes.

Tisserant (Ch.). Dictionnaire Banda-Français. 1931, in-8 cart., 611 pages. Travaux et MémoiresInst. d'Ethnologie. T. XIV.

Tisserant (Ch.). Essai sur la grammaire Banda. 1930, in-8 cart., 185 pages.Wieger (P. L.). Caractères chinois, étymologie, graphies, lexique... 1963 (réimpression anastatique,

éd. 1932). In-8, rel., 943 pages.

1935, in-8 cart., vi-414 pp.

Laroche (Em.). Dictionnaire de la langue louvite. 1959, in-8 br., 180 pages. I.F.A.l. Bibl. Arch. etHist., VL

Leenhardt (M.). Vocabulaire et Grammaire de la langue Houaïlou.Travaux et Mémoires Inst. d'Ethnologie. T. X.

Lefebvre (G.). Grammaire de l'égyptien classique, 2e édit. revue et corrigée avec la collaborationde t .Sauneron. 1955, in-4 cart., xrx-471 pages.

Lescot et Bedir Khan. Grammaire Kurde, 1970, in-8 br., x-372 pages.Lewitz (S.). Lectures cambodgiennes (Reader). Notions succinctes. Paris, 1968, in-8 br., n-110 pages

(texte cambodgien).Lombard (D.). Le « Spraek ende woord boek » de Frédérich de Houtman. Première méthode de

malais parlé (Fin du XVIe siècle).Marçais (Ph). Le parler arabe de Djidjelli (Nord constantinois, Algérie). 1956, in-8 br., xxvm-648

pages. Publications de l'Institut d'Études Orientales d'Alger, XjVI. r Introduction. Liste desabréviations. Tableau du système de transcription. Liste des ouvrages consultés. Table des matières :

2re Partie : Phonétique. I. Consonnes. II. Voyelles, ni. Emphase. IV. Syllabe. V. Faits de phoné¬tique oombinatoire. VI. Accent. 2e Partie : I. Verbes. IL Noms verbaux. LU. Noms. IV. Numé¬raux. V. Pronoms. VI. Particules. VU. Expression de l'affirmation de la négation, dé l'interrogation,de l'exclamation. Conclusion. Table analytique.

- Pellat (Ch.). L'arabe vivant, mots arabes groupés d'après le sens et vocabulaire fondamental del'arabe moderne. 1952, in-8 br., v-617 et 77 pages d'index arabe, réimpression anastatique 1966.L'auteur a complété sa liste de mots par les expressions usitées et deux index : A) des mots français;B) des mots arabes.

Pellat (Ch.). Introduction à l'arabe moderne. 1956, in-8 br., vi-243 pages. Table des matières.Avant-propos. Première partie. Un minimum de grammaire* I-H. Notions de phonétique;IU. L'alphabet arabe; IV-V. Les signes accessoires; VI. Généralités sur la grammaire arabe; VU.Détermination et indétermination; Vin. Déclinaison; IX-X. Conjugaison; XI. La proposition;Xn. Pronoms personnels; XIII-XIV. Démonstratifs; XV. Le genr£, l'adjectif; XVI. Particules;XVTI. Le nombre; XVIII-XIX. La dérivation verbale; XX. Conjugaison des formes dérivées;XXI-XXHI. Conjugaisons particulières; XXTV. Le passif. La condition; XXV. Accord duverbe, des adjectifs et des pronoms. Deuxième partie : Textes commentés. Troisièmepartie : Textes annotés. Quatrième partie : Tableaux des conjugaisons. Cinquième partie :Glossaire. Table des matières.

Pères (H.). La Littérature arabe et l'Islam par les textes, les XIXe et XXe siècles, 6e édit. 1959revue, corrigée et augmentée d'un index des mots expliqués et d'un relevé des constructions gram¬maticales particulières. Réimpression 1969 in-8 broohé, xxvi-273 pages.

Pères (H.), Mangion (P.). Vocabulaire de base de l'arabe dialectal algérien et saharien ou mille etun mots d'usage courant chez les arabophones de l'Algérie et du Sahara : mots outils, glossaire-arabeet glossaire arabe-français en caractères arabes et en transcription. .1830 H. 1961. J. C, in-8 br.,173 pages.

Picard (A:). De quelques faits de Stylistique dans le parler berbère des Irjen (Kabylie-Algérie).De la phrase inorganique à la phrase organisée. 1960, in-4 br., xxn-704 pages.

Pimpaneau (J.). Chinois. Récits et Nouvelles en chinois moderne (Lectures chinoises) choisis parMM. Li Tohe-Houa et Pimpaneau (J.). Paris, 1968, 2 vol. in-8 br. llre partie : Textes, 205 pages;2e partie : Vocabulaire, 563 pages.

Renou (L.). Grammaire sanscrite. Phonétique, composition, dérivation, le nom, le verbe, la phrase.2e éd. revue, corrigée et augmentée. 1961, 2 tomes en 1 vol. in-8, xvm-568 et 21 pages. (Nousdéplorons une erreur de pagination de 226 à 272 inclus.)

Renou (L.). Grammaire sanskrite élémentaire. 1963, in-8 br., 109 pages. (Réimpression anastatique,édit. 1946.)

Stchoupak (N.), Nitti (L.), Renou (L.). Dictionnaire sanskrit-français. 1932. Réimpression ana¬statique 1958, in-4 br., rv-897 pages, imprimé sur 2 colonnes.

Tisserant (Ch.). Dictionnaire Banda-Français. 1931, in-8 cart., 611 pages. Travaux et MémoiresInst. d'Ethnologie. T. XIV.

Tisserant (Ch.). Essai sur la grammaire Banda. 1930, in-8 cart., 185 pages.Wieger (P. L.). Caractères chinois, étymologie, graphies, lexique... 1963 (réimpression anastatique,

éd. 1932). In-8, rel., 943 pages.