Grammaire et dictionnaire de la langue des Îles Marquises de Mgr René Ildefonse Dordillon...

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UNIVERSITÉ DE PARIS. TRAVAUX ET MÉMOIRES DE L'INSTITUT D'ETHNOLOGIE. –XVII. Mgr RENE ILDEFONSE DORDILLON Grammaire et Dictionnaire Langue des Iles Marquises Marquisien-Français INSTITUT D'ETHNOLOGIE de la PARIS 191, RUE SAINT-JACQUES (5e) 1931

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Grammaire & Dictionnaire de la langue des Îles Marquises (Mgr Dordillon). Edition révisée en 1931.

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UNIVERSIT

DE

PARIS.

TRAVAUX ET MMOIRES DE L'INSTITUT D'ETHNOLOGIE. XVII.

Mgr RENE ILDEFONSEDORDILLON

Grammaire

et Dictionnairede la

Langue

des Iles

Marquises

Marquisien-Franais

INSTITUT191,

PARIS D'ETHNOLOGIE(5e)

RUE SAINT-JACQUES

1931

Copyright

by

INSTITUT

d'Ethnologie.

1931

PRFACE.

et Franais-Marquisien Marquisien-Franais que nous livrons au public est le fruit de trente-cinq annes de travaux. Notre tche aujourd'hui tait d'autant plus difficile et pnible que nous n'avions aucun devancier. Il Le dictionnaire nous a fallu avoir constamment avec leurs diverses acceptions. tions nous a oblig remettre Nous avons le calepin la main pour recueillir les mots L'arrive de nouveaux mots, de nouvelles accep-

cent fois l'ouvrage sur le mtier. mri la vraie signification des mots nous avons longtemps des scrut, discut mme, avec un soin scrupuleux, les diverses significations mots en les poursuivant Enfin, jusque dans leurs plus grandes extensions. nous nous sommes tout dictionnaire notre travail digne de ce que doit tre le dpt fidle des richesses et du gnie d'une langue. Nous le croyons complet, autant qu'un dictionnaire peut l'tre. Pour rendre notre travail profitable ceux qui ont la noble ambition de conefforc de rendre vritable natre, d'apprendre, maire Marquisienne on serait longtemps Dictionnaire l'enrichir de parler cette langue, nous le faisons prcder de la gramet sans laquelle qui lui sert en quelque sorte d'Introduction, marcher ttons. De plus, ne voulant pas faire de notre un simple squelette, nous avons vou une attention religieuse

tirs non pas de notre cru, mais recueillis de la bouche d'exemples mme des Kanaks. Il n'est point, en effet, de Dictionnaire o la multiplicit des exemples soit plus ncessaire, nous dirons plus essentielle, qu'un Dictionnaire Marquisien-Franais et Franais-Marquisien, cause de ce grand nombre de locutions figures que possde la langue franaise et que la langue Marquisienne ne peut rendre qu'en les rduisant au sens propre, de manire que celui qui ignorerait combien diffre sur ce point le gnie des deux langues, se rendrait tout moment ridicule littrales. Nous n'avons et mme inintelligible en faisant des traductions oubli non plus, ni les idiotismes, ni les mots nouveaux.

PRFACE

qu'il y a un trs grand nombre de mots qui pourront pane pas se trouver dans le Dictionnaire et qui s'y trouvent cependant. Ce sont les mots qui commencent surtout par les particules had et haka, pa, ta, qui servent former des verbes comme on peut le voir dans la grammaire. ratre dkadka, lger, had dkadka, rendre lger, allger; pa, mr, haka Exemples pad, faire mrir kuku, pointe quelconque dont on se sert pour faire des lanires de feuilles de pandanus, pakuku, faire des lanires kete, panier, takete, mettre dans des paniers; pona, nud, tapona, faire des nuds. Nous nous sommes contents d'numrer leurs principaux composs, surtout ceux qui prsentent had et haka. Le gnie difficult, car on n'emploie pas indiffremment quelque de la langue veut tantt had pour certains mots et tantt haka pour d'autres. Il en est de mme des mots qui se composent i des diminutifs aie, ana. he, marcher, ate he, marcher lentement iti, peu, ana iti, trs Exemples peu 2 de kai, qui exprime une habitude. Ex. kouad, gronder, kai kouad, qui ne cesse de gronder, de grommeler; 30 de le particule pi, qu'on ajoute certains mots dont elle ne change pas les sens, mais auxquels elle donne une certaine force, une certaine grce, comme dans pikadka, pidke, dke, pidhihi 40 de la particule euphonique a. Ex. lia mate i tu'u kiko a mata, j'ai mal aux yeux; tuaki i tenei tumu a ehi, renversez ce cocotier. Nous faisons encore la mme observation au sujet des adjectifs qui forment leur pluriel en doublant tantt leur premire syllabe, tantt leurs deux premires syllabes, tantt en doublant la syllabe du milieu, tantt en se rptant en entier. Si nous avions voulu faire la nomenclature de tous les adjectifs qui sont de redoublement celles des verbes qu'on peut former l'aide des had, haka, ta celle des diminutifs ate, ana celle des mots qui expriment une habitude l'aide de la particule kai, celle encore de la particule notre dictionnaire mais expltive a nous aurions pu tripler amplement nous avons prfr, en gnral, mettre les composs au mot pour 'simplifier susceptibles particules gnrique, et c'est l qu'on doit les y chercher. est peine besoin de dire que tous nos missionnaires Il bienveillant concours pour ce travail. nous ont prt leur

Nous avertissons

Quant la valeur intrinsque de notre travail, et aux services qu'il est appel rendre, nous renvoyons l'apprciation qui en a t faite par le R. P. Grauld (Pierre Chaulet), il y a quelques annes.

EXPLICATION

DES

ABRVIATIONS

ET

DES

SIGNES.

a = actif. adj. adjectif. adv. = adverbe. anat. = anatomie. art. = article. bot. = botanique. artill. artillerie. conj. = conjonction. e. ou E. = mot employ uniquement le groupe Est des Iles Marquises. esp. = espce. exp. fig. = expression figure. fig. = figure. gram. = grammaire. interj. = interjection. m. = masculin. md. = mdecine. m. n. = mot nouveau.

dans

N* tient lieu du nom propre, soit pour les personnes, soit pour les lieux. n. = nom. onom. = onomatope. pl. = pluriel. prp. = prposition. pois. = poisson. pron. = pronom. red. = redoublement. s. = substantif. sing. = singulier. t. = terme, v. = verbe et voyez. voy. = voyez. tient lieu du mot qui fait le sujet de l'article. sens du mot. j| spare les diffrents

GRAMMAIREDE LA

LANGUE

DES ILES MARQUISES.

INTRODUCTION.Pour jeter un plus grand jour sur les principes que nous avons runis dans cette Grammaire, nous dirons ici quelques mots de la langue polynsienne et des principaux dialectes qui en drivent. Le polynsien pur a son alphabet sonnes et 5 voyelles. compos de 15 caractres, savoir io con-

Les voyelles sont a, e, i, o, u. Les consonnes sont g, h, k, m, , Le temps a introduit du changement coup de termes qui sont encore. les d'autres l'ont conserve, mais diffrent,

p, r, t, v. dans un grand nombre de mots. Beaummes ont vari leur signification soit par l'lision d'une ou de plusieurs voyelles ou consonnes, premires syllabes, ou

d'une ou de plusieurs consonnes, soit par le changement soit par le redoublement de la premire, ou des deux mme de celles qui les terminent. En Nouvelle-Zlande on a conserv toutes les lettres

de l'alphabet primitif. Dans l'Archipel de Mangareva on a supprim le f et le h l'un et l'autre est remplac par un petit coup de gosier que la glotte fait sentir en pointant faiblement la voyelle suivante. Ainsi au lieu de fala, bouche, on crit et l'on prononce dd, et aiai, au lieu de ahiahi, soir. A Tahiti et dans les les, de la Socit on a rejet le k et le g. On supple ces deux caractres par l'accent et le petit coup de gosier, dont nous venons de parler exemple tadta, homme, au lieu de tangata lira, rouge, au lieu de kura. On change aussi dans quelques mots le h en lad, au lieu de had. Aux les Sand *ich le g est remplac par le n, le k et le t et dans certains mots l'a par l'o.Institut d'Ethnologie. DORDILLON. i

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

Aux Marquises, de mme que l'Archipel se divise en deux groupes, l'un Sudest et l'autre Nord-ouest, de mme la langue se divise en deux dialectes bien distincts l'un de l'autre, mais non pas nanmoins de telle sorte qu'on ne puisse se comprendre d'un groupe l'autre. De plus, chacun de ces dialectes admet, dans le mme groupe, des variantes d'le le et de valle valle. Ainsi, dans le groupe Nord-ouest, on dira Uapou koutu, crabes, et Nuhiva kaitako Uapou kenana, homme, et Nuhiva, nana. A la mme le Nuhiva, dans la valle de Taioha, on dit mako, espce de requin, et mango dans la valle de Taipi. Ces diffrences ne sont cependant sensibles pour la plupart que de groupe groupe celles qui existent d'le le, ou de valle valle, ne consistent gure que dans la suppression d'une ou de plusieurs lettres, ou dans le changement d'une lettre en une autre lettre, comme on peut s'en convaincre en parcourant la liste des variantes que nous avons mise la fin de cette Grammaire. Chaque fois que la variation des mots a fait exception une rgle gnrale p nous avons eu soin de l'indiquer. Lorsqu'une rgle nous a paru douteuse, ou qu'il nous et t difficile de l'tablir d'une manire claire et prcise, cause de ses trop nombreuses exceptions, nous nous sommes content de l'indiquer par des exemples. Quant au plan que nous avons suivi dans l'exposition de ces principes, on le trouvera dtaill dans la table des matires. De l'Alphabet.' L'Alphabet de la langue des les Marquises se compose sonnes et 5 voyelles. Les voyelles sont, a, e, i, o, u. Les consonnes sont g, h, k, m, n, p, r, t, et v. De la Prononciation. il est tantt long comme dans mna, A, se prononce comme en franais puissant, et tantt bref comme dans mana, morceau. il est tantt long, exemple pke, E, se prononce comme notre ferm retrouss, et tantt bref, exemple peke, fch. Exception. E, signifiant oui, se prononce . Il en est de mme de l'e dans ae, dire oui. I, ne diffre en rien de notre i franais. Il est tantt long, comme dans ti, arbuste qui porte ce nom, et tantt bref, comme dans tai, mer. 0, se prononce comme en franais, et est aussi tantt long et tantt mmo, petit. bref, de 15 lettres, 10 con-

GRAMMAIRE

elle a U, est la seule voyelle qui diffre de la prononciation franaise de ou, comme dans la langue espagnole. Elle est parfois brve, pupre cile. Toutes les consonnes se prononcent comme en franais, l'exception qui a, peu prs, le son de ng comme dans le mot hangar, exemple espce de requin, prononcez mo-ngo. La lettre h est toujours aspire Toutes les lettres, sans exception, se prononcent.

le son imbdu g, mogo,

Be l'Accent

(').

Il n'y a qu'un accent, mais il est tellement important qu'il change totalement la prononciation de la voyelle sur laquelle il se trouve, et la signification du mot dans la composition duquel entre une voyelle ainsi accentue. Prenons pour exemple les mots poea, poa, poli, le premier de ces trois mots n'a aucun sens, le second signifie beau, et le troisime brch, et chacun de ces mots a sa prononciation propre. L'accent se produit pointant la voyelle. Toutes les voyelles ainsi , , i, , . L'accent par un petit sont coup de gosier que la glotte de recevoir l'accent, fait sentir en qui se marque

susceptibles

indique presque toujours l'lision d'une consonne. Il y a quatre consonnes qui s'lident frquemment, ce sont k, n, r et t. Le r surtout est devenu trs rare. On dit trs bien ha pour kaha qui lui-mme est pour karoha, salut, (polynsien pur) pod brch, pour porera , voile de navire au lieu de ka ad, pendant, au lieu de ana ita, broussailles, au lieu de teita. Voir le tableau comparatif des variantes.

Des Diphtongues. Deux voyelles de suite ne forment jamais diphtongue. Il n'y a que deux espces de syllabes, les syllabes composes d'une voyelle et les syllabes composes d'une consonne et d'une voyelle. Les syllabes ne sont jamais composes de plus de deux lettres, et la consonne occupe toujours la premire place.

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

TABLEAU reprsentant

SYNOPTIQUE toutes les syllabes.

a, e Fa, fe

i, o, u. , , i, 6, . II, fo, fu.

Ga, ge, gi, go, gu. Ha, he, ni, ho, hu. Ka, ke, ki, ko, ku. mi, mo, mu. Na, ne, ni, no, nu. Pa, pe, pi, po, pu. Ra, re, ri, ro, ru. Ma, me, Ta, te, ti, to, tu. Va, ve, vi, vo, vu.

PREMIRE PARTIE.

PARTIES

DU

DISCOURS.

On reconnat comme en franais dix sortes de mots ou parties du discours le nom ou substantif, l'article, l'adjectif, le pronom, le verbe, le participe, l'adverbe, la prposition, la conjonction et l'interjection.

CHAPITRE

PREMIER.

DU NOM. Il y a deux sortes de noms le nom propre qui sert nommer les individus comme 6 Ioane, Jean, 6 Roma, Rome le nom commun qui indique toute une espce, comme te nata, l'homme, te manu, l'oiseau. Du Genre. On ne distingue aucun genre dans les noms. En parlant des tres anims ou des vgtaux, qui en franais ont les deux genres, on ajoute au substantif les mots dhana, pour le masculin, et vehine, pour le fminin, exemple: e pifa e Pila vehine, une vache e vi hana, un papayer du genre ahana, un buf mle, e vi vehine, un papayer du genre femelle. Le genre s'exprime encore en mettant aprs le substantif du genre animal toa pour le masculin, et uha pour le fminin, exemple e puad toa, un cochon mle, e puad uha, une truie qui n'a pas encore port. Souvent mme dans ce dernier cas on sous-entend le substantif et l'on dit seulement e toa, c'est un mle, e uha, c'est une femelle. Le mot kui qui signifie mre, sert encore dsigner le genre fminin, lorsqu'il s'agit du genre animal. Du Il n'y a, proprement Nombre. singulier le plu-

parler, dans les noms que le nombre

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

riel s'exprime en mettant devant le substantif les articles na, ta, tau, mou, et des noms collectifs tels que poi, peuple, huad, famille, naho, fatu, kahui, pake, mei hea na nata ? motuhana, etc., prcds de l'article singulier te, exemple d'o viennent ces hommes ? o te tau tama a Petero, ce sont les enfants de Pierre e mou hipa vehine, ce sont des brebis te foi apotoro, les aptres te hua nata, les hommes a tihe me to ia hua tama, il vint avec ses enfants. Le pluriel s'exprime encore en plaant devant le substantif ou le pronom personnel une des propositions a, o, , commme dans les phrases suivantes 6 Noe me a ia tama, No et ses enfants. 6 Joana me a ia moi, c'est Jeanne et ses filles. a io me a ia hana, elle s'en est alle avec ses maris. I hea o vahana ? O sont ses maris ? Me tama, avec mes enfants. Plusieurs substantifs forment leur pluriel: i en doublant leur premire syllabe te ima, la main, na uma, les mains 2 en doublant leurs deux premires te vae, le pied, te vaevae, les pieds te mana, la branche, te manamana, syllabes les branches. Des Cas. Les noms, ne variant point dans leur terminaison, n'ont aucun cas on se sert comme en franais de prpositions pour marquer leurs rapports avec les autres noms. Exemples Nominatif du singulier.

te oumati, le soleil. Gnitif no te oumati, du soleil. Datif i te oumati, au soleil. Accusatif te ou i te oumati, le soleil. Vocatif e te oumati, soleil. Ablatif na te ou ma te oumati, par le soleil. Exemples N. te tau nata, les hommes. G. no te tau nata, des hommes: D. i te tau nata, aux hommes. Ace. te, ou i te tau nata, les hommes. Voc. e te tau nata, les hommes. Abl. na te tau nata, par les hommes. Remarque Devant mea, tenant sur le vocatif. qu'on veut appeler et dont du Pluriel.

lieu du nom de la personne

GRAMMAIRE

on ne trouve un tel

pas le nom propre, on se sert de 6 au lieu de e, exemple

6 mea

Lorsqu'on va la recherche d'une personne, si c'est une femme et qu'elle se trouve accompagne de plusieurs autres femmes, on l'appelle par son nom oua Eri Elisabeth prcd du mot oua, exemple Si ce sont des hommes, on appelle le chef de la bande par son nom prcd du mot ou, exemple ou Karoro Charles Si la personne tait seule, il faudrait dire e Eri Elisabeth e Karoro Chartes En parlant de l'article nous ferons connatre les autres prpositions dont on se sert pour exprimer les diffrents rapports d'un nom avec un autre nom.

CHAPITRE

II.

DE L'ARTICLE. 1. Il y a deux articles l'article dfini, qui pour le singulier est te te nata, l'homme, et pour le pluriel te tau, na te tau nata, les hommes. L'article indfini est pour le singulier e, he, : e nata, ou he nata, un homme. L'article ne s'emploie que devant les units simples A tahi, un, a, deux, etc. L'emploi de l'article indfini lie semble rgl par l'euphonie dans un grand nombre de cas, mais il devient ncessaire aprs les expressions i 6to, i fad, i na, i fata, ua, ma, 6to, ma na, io, ma, me, etc. exemple i oto he fa, dans la maison, i oto HE koekoe, dans le cur, i tad HE vai, auprs de l'eau, i pata HE a, auprs de la fosse, i na HE fenua, sur la terre, i na jm.upoko, sur la tte, ua he henua, sur la terre, ma to HE menava, dans le cur, ma na HE poti sur un canot, io HE ata dki, dans les airs, io HE ha, dans la maison, ma HE adnui par le chemin, io he upoko, sur la tte, io HE one, sur la table, ma HE te, par la mer, ma HE nei, par ici, ma HE na, par l, ma HE vahi i hiii mai kapo, par o tu es mont tantt, me HE manu, comme un oiseau, me HE nata, comme un homme. L'article indfini pour le pluriel est mou, na, naho: MOU nata, des hommes; NA hakaiki, des Chefs. L'article ne s'emploie point, i devant les noms propres de personnes 6 Tentoana, c'est Temoana, Vaekehu, c'est Vaekehu, Ioane, c'est Jean. 2 Devant les noms de lieu 6 Roma, c'est Rome, Tahiti, c'est Tahiti, Uapou, Uapou, i Nuhiva, Nuhiva, Tahuata, Tahuata, i Hatiheu, Hatiheu, i Viifenua, Viifenua, i Vaitu, Vaitu. Vaitu, c'est Vaitu, 6 3 Devant les noms de rivires ou de montagnes Muake, c'est le Muake.

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

6 Ehua, 6 Veo, d Tautou, 4 Devant les noms de constellations et d'toiles etc. le premier pour dsigner la partie 5 Devant les mots tai et ula employs de la mer qui entre dans les terres, ou la partie de la terre qui avoisine la mer, 6 tai le second pour dsigner la partie de la valle qui avoisine la montagne, ou l'tendue de terre qu'on appelle la montagne d uta. 6 Devant les noms des jours de la semaine et du mois ou de la lune. d Teii, 6 Atitoka, 7 Devant les noms de peuples, de tribus ou de peuplades 6 Pua, Pouau etc. Mais on l'emploie quand il s'agit de quelqu'un en parote Teii nei. ticulier, comme C'est ce Teii (cet homme de Teii), 80 Devant les mots vaho, 6to, na, do le dehors est bon et l'intrieur mauvais. 6 vaho te mea meitai, 6 oto te mea pe,

Dclinaison de l'article. ou manire d'exprimer, au moyen de l'article et des prpositions, rapports d'un nom un autre nom. SINGULIER. N. te, he, le, G. no te, na D. ite, la, Ace. te, i te, la. te, a te, to te, ta te, du, de le, de la. le, au. le, la. les diffrents

Voc. e, e te, . Abl. no te, mei te, na te, e, e te, i te, du, de le, de la. PLURIEL. N. na, te tau, te huad, mou, naho, ta, les. G. no na, na na, a na, o na, to na, ta na, no te tau, to te tau, na te tau, ta te tau, des. D. i na, i te 'tau, i mou, aux. Acc. na, te tau, te huad, i te tau, i le huad, les. Voc. e na, e te tau, e mou, . Abl. no na mei na, no te tau, mei te tau, e te tau, i te tau, de les, des. Quelques exemples sur chacun des cas dans les langues qui en admettent feront mieux connatre la manire de les exprimer Exemples du nominatif singulier.

a mate TE tama, l'enfant est mort ua i6 TE puad, le cochon s'est enfui lia ona TE manu, l'oiseau s'est envol peau TE Etua, Dieu dit.

GRAMMAIRE du gnitif singulier.

Exemples

Te hamani o Petero, le livre de Pierre; te vehine A Ioane, la femme de Jean te ika A te hakaiki, le poisson du chef ia pao TO te hakaiki tedo, le discours du chef tant termin. Exemples du datif singulier. a dve

A tu atu f TE tama, donne l'enfant i te tuhuna, porte au savant.

titii f TE peto, jette au chien

Exemples de l'accusatif

singulier. kai f TE ika, mange le pois-

A pa TE puta ou a pa f TE puta ferme la porte son d dve mai TE hamani, apporte-moi le livre. Exemples

du vocatif singulier.

E Ioane! Jean E Maria! Marie E tu Etua! E te Hakaiki, seigneur mon Dieu E te poi pe le mauvais peuple E TE tama patito l'enfant entt Exemples de l'ablatif singulier.

a topa mei TO ima, il m'est tomb de la main a pao f TE kio, il a t i pedu tia E TE Etua, il a t dit par Dieu no hea 6 ? d'o rong par le rat es-tu ? No Uapou, de Uapou to hea 6e d'o es-tu ? to Nuhiva, de Nuhiva; mei Ferari i Paniora, de France en Espagne. les prpositions Remarque. On n'emploie pas indistinctement qui prcdent l'article au gnitif, l'euphonie ou l'objet dont on veut marquer la possession en dcide souvent le choix. Ainsi, quand il s'agira de nourriture, on se servira de a, na, ta et non pas de o, no, to. Exemple ena te ika A te hakaiki, voici le poisson du chef. Dans l'exemple prcit l'euphonie exige aussi a au lieu de na ou de ta. Dans le groupe N.O. au lieu de no te, et de na te, marque du gnitif, on se sert de to te, et de ta te. Exemples du nominatif Pluriel.

a fUi a A. hakaiki toto, les trois chefs sont monts; i tai TET AU tama, les enfants sont la mer. uta TE hua moi, les filles sont la montagne e mou mitinane o'ua ? tes-vous missionnaires, vous deux ? Exemples du gnitif pluriel. d noho de i oio he fa o TE

Ena te ika A NA hakaiki, voici le poisson des chefs TAU tama, reste dans la case des enfants.

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

Exemples du datif pluriel. A dve i NA tama, porte aux enfants f TE TAU pua, jette-le aux cochons. d tuku TA moi, donne aux filles titii

Exemples du vocatif pluriel. E NA tama! enfants moi filles, les filles E NA hoa, amis! E TE hua tama enfants E TE TAU

Exemples de l'ablatif Pluriel. meke MEI TE iima, il m'est chapp des mains. t'a pao i TE TAU manu, il a t mang par les oiseaux. Remarque. Dans le groupe N. O. on se sert plus souvent de ta, les, que de na, qui signifie la mme chose et se dit dans le groupe S. E. au lieu de ta. Les articles na, mou, ne s'emploient que pour un petit nombre. Devant les noms propres de personnes et devant les pronoms personnels, la d tuu atu fA Petero, prposition i est remplace par la prposition t'a. Exemple donne Pierre, a hakadha mai a ii, ayez piti de moi. Remarque. Par une exception unique et dont la raison n'est pas bien dmontre, on met ia au lieu de i devant le mot mea remplaant le nom propre d'une personne, dans le sens d'un tel, une telle d peau ia mea, dis un tel et devant les mots uta et tai quand on veut dsigner, par le premier l'intrieur des terres et par le second la rade exemple D' ite 6e ia uta ? avez-vous vu l'intrieur des terres, par la montagne ? Ua ite au A uta, je connais l'intrieur des terres ou le chemin par la montagne. 1 te tau Ferari te vivini ia tai, c'est aux Franais qu'appartient la direction de la rade, ou de cette partie de mer qui forme la rade. Te, article dfini, mis devant le verbe ou l'adjectif verbal, le substantifie e he, s'en e fiti, monter TE fiti, le monter e kai, manger, TE kai, le manger ahea TE tihe mai ? quand viendra-t-il ? mot aller, epo TE he, bientt le partir mot, quand le venir ? Te, article dfini, plac devant le verbe tre E,lui communique la force ngative ou exprime la ngation exemple TE e to 6e, he atu au, si tu ne me l'accordes pas, je vais m'en aller; ia TE e to 6e, a he au, si tu ne me l'accordes pas, je vais m'en aller e mea tono te tino nata, e mea TE e tono noa te kuhane mot mot nata, le corps de l'homme est matriel, son esprit ne l'est pas, tre chose pesante le corps de l'homme, tre chose non pesante l'me de l'homme. Lorsque te, article dfini, est rpt deux fois devant le verbe tre e, il subtantifie l'adjectif verbal et lui laisse la force ngative, comme dans les exemples suivants mana TE TE e tihe, pour ne pas aller, mot mot, afin LE NE PAS aller;

GRAMMAIRE vana pcher. TE TE e mikeo iho, pour ne plus pcher, mot mot, pour LE NE PLUS

CHAPITRE

III.

DE L'ADJECTIF. non plus que le substantif L'adjectif, qu'il qualifie ou dont il exprime la n'a aucun genre distinct, il manire d'tre, l'tat permanent ou accidentel, s'emploie gnralement pour le masculin et pour le fminin; exemples: e kahu e nata VAII, un e tapa MAITA, une toffe blanche MAITA, un habit blanc homme gnreux e vehine vaii, une femme gnreuse." Il y a nanmoins masdes adjectifs qui ne s'ajoutent qu'aux substantifs substantifs culins, tels que poa beau, et d'autres qui ne conviennent qu'aux .du genre fminin, tel que potu, belle ainsi on dira he nata poa, c'est un bel homme (beau de visage); he vehine POTU, c'est une belle femme (jolie de figure), et non pas he nata potu, he vehine POA. Bien que l'adjectif poa ne se dise que des hommes, il sert quelquefois qualifier un nom de chose qui semble du genre fminin, comme dans cette phrase e fa poa Il en est de mme de potu, il se dit galeQuelle belle maison ment bien de certaines choses comme dans cette phrase e puaka POTU Quel belle truie est invariable tant pour le Quant au nombre singulier, l'adjectif masculin que pour le fminin, et les adjectifs qui prennent la forme du pluriel suivent cet gard la rgle des substantifs, c'est--dire, soit la qu'ils rptent, premire syllabe ou les deux premires syllabes, soit le mot entier, quand il n'est compos Exemples que de deux syllabes, d'adjectifs soit mme une syllabe du milieu. syllabe.

qui doublent au pluriel

leur premire

nunui; sinSingulier, da, long, pluriel, dda singulier, nui, grand, pluriel gulier, motu, bris, pluriel, momotu singulier, ino, mauvais, pluriel, iino singulier, piko, tordu, pluriel, pipiko singulier, hina, renvers, pluriel hihina blanc, pluriel singulier, mate, mort, pluriel mamate, et memate; singuliermaita, mamaita, etc. Exemples d'adjectifs qui doublent au Pluriel leurs deux premires syllabes.

Singulier poa, beau, pluriel popoa singulier potu, belle, pluriel popotu; singulier pidu, puant, pluriel pisingulier poho, vivant, pluriel pohopoho pidu singulier tikoe, menteur, pluriel tikotikoe singulier fanau, n, pluriel etc. fanafanau,

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

Exemples d'adjectifs

qui forment.leur

pluriel en se rptant en entier.

S. poto, court, pl. potopoto; s. motu, cass, pi. motumotu; s. Wo.bquet, pl. s. mini, serr, plac prs de lui, pl. minititotito s. maki, bless, pl. makimaki mini. Exemples d'adjectifs qui doublent la syllabe du milieu pour former leur Pluriel.

Sing. makona, rassasi, pl. makokona sing. titohe, opinitre, pl. titotohe, etc. Cette manire de former le pluriel dans les adjectifs, est la mme pour les verbes, comme nous le dirons en son lieu. Place de l'adjectif. se place 'aprs l'objet qu'il qualifie e enata meita, un homme L'adjectif e tama KEU, un enfant vif e mea meita te nata nei, cet homme est bon, bon mot mot, tre chose bonne l'homme-ci. Degrs de qualification dans les adjectifs.

Les adjectifs servent exprimer les qualits, ou simplement, ou avec comparaison, ou comme ports un trs haut degr de l trois degrs de qualification dans les adjectifs le positif, le comparatif et le superlatif. Le premier de ces trois degrs tant dj connu, il ne nous reste plus qu' parler des-deux autres. Du Comparatif. Le comparatif se forme de diffrentes manires, suivant le rapport qu'il exprime avec le substantif qu'il qualifie, soit de supriorit, soit d'infriorit, ou d'galit. Comparatif de supriorit.

Le comparatif de supriorit s'exprime de quatre manires i En qualifiant simplement l'un des objets compars ainsi, pour exprimer que Pierre est plus grand que Paul, on dit mea da Petero, mot mot, chose grande Pierre. 20 En donnant aux deux objets compars une qualification contraire mea meita te popoi, mea PE te faraoa, la popoi est meilleure que le pain, mot mot, tre chose bonne la popoi, tre chose mauvaise le pain. mea meitai te ika 3 En ajoutant i ou ia devant le deuxime objet compar moa, i te ika te, le poisson cuit est meilleur que le poisson cru mea meitai Ioane, 1a Iakopo, Jean est meilleur que Jacques. On se sert de ia au lieu de i devant pronoms. les noms de personnes ou devant les

GRAMMAIRE

devant les deux objets compars et le faisant l'adjectif 4 En rptant suivre dans le second membre de la phrase d'un des adverbes de comparaison oko, a, ka, etc., exemple, e fenua meitai Uapou, e jenua metai oko Vaitahu, La terre de Vaitahu est meilleure que celle de Uapou, mot mot tre terre bonne Uapou, tre terre bonne trs Vaitahu. Comparatif d'infriorit.

Pour exprimer le comparatif on renverse la phrase et l'on suit d'infriorit, e mea iti te Mahina, mea nui te oumati, la rgle du comparatif de supriorit la lune est moins grande que le soleil, mot mot, tre chose PETITEla lune, tre chose GRANDEle soleil. On peut dire galement (mea nui te oumati). Le soleil est plus grand que la lune, mot a mot, chose GRANDE le soleil (compar) la lune. Comparatif d'galit.

Le comparatif en rptant dans les deux d'galit s'exprime, l'adjectif membres de la phrase et en mettant la conjonction me devant le second objet compar exemple, e mana te Tama, e mana me te Motua, Le Fils est aussi puissant que le Pre, mot mot tre puissant le Fils, tre puissant AUSSI le Pre. On peut galement retrancher la conjonction me et dire mea meitai te ika te, mea meitai te ika moa, Le poisson cru est aussi bon que le poisson cuit, mot mot tre bon le poisson cru, tre bon le poisson cuit.

Du Superlatif. Il y a comme en franais deux sortes de superlatif superlatif relatif. f Du superlatif absolu. le superlatif absolu et le

Le superlatif absolu se forme i En plaant aprs l'adjectif un des mots suivants: oko, ka, nui, noa, hae, pe, po, ti, to, mati, makati, ka, ki, ku, kaka, kakaka, metui, paokooko, hakaipaipa, hunahuna, momotiko, etc., exemple, meitai OKO, trs bon, tata KA, trs prs, 6a NOA, trs loin, nini pe, trs mince, tono metu, trs lourd, etc. 2 En rptant l'adjectif une, deux, trois fois et mme quatre, exemple: mea A,' mea 6a, mea A, mea A, trs loin pe oko, pe oko, pe oko, pe oko, trs mauvaise; TITA, TITA, TITA, TITA te mei, les fruits pain sont trs serkumi, kumi, kumi, kumi, c'est trs loin; momo, momo, momo, momo, trs petit, etc. la premire syllabe ou les deux premires syllabes de l'ad3 En rptant jectif ou mme l'adjectif tout entier, comme il a t dit l'article de la formars

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tion du pluriel dans les adjectifs, exemple e ke nui, une grosse pierre, e ke nunui, une trs grosse pierre e tumu a, un arbre lev, e tumu 6A, un arbre trs lev manini, doux, MANININI, trs doux kava, amer, KAVAKAVA,trs amer, etc. Du superlatif Le relatif.

se forme en mettant superlatif aprs l'adjectif un des mots qui marquent un trs haut degr, sans comparaison, tels que ceux indiqus l'article du superlatif absolu, et en plaant la prposition i avec ou sans l'article dfini, devant le second terme de comparaison exemple, e meitai a te tumu mei i tahipito tumu, l'arbre pain est le meilleur de tous les arbres. Si le second terme de comparaison tait un pronom, il faudrait mettre devant la au lieu de i exemple, e meitai a loane f dtou nui, Jean est le meilleur d'eux tous. Le superlatif relatif se rend encore comme dans les exemples suivants ve mai TE hamani nui o NA hamani nei, apportez-moi le plus grand de ces livres to i te pa TATA ka me 6e, prenez le chapeau qui est le plus prs de de vous 6 TE mea nui TE mea i avai, il a pris le plus petit (des deux), ou bien a tod i te mea hunahuna, 6 te mea hadipaipa TE mea i avai, mot mot, il a pris la chose petite, c'est la chose grande qui reste; 6 TE taetae o te dni te taetae paokooko, les biens du ciel sont de tous les biens les plus prcieux, on dirait taetae paokooko TE taetae o te dni, e taetae avainoa TE tau taetae ke galement la 6toa, ou bien encore, en employant la forme interrogative e hakatu TE taetae o te f enua me TE taetae o te dni ? Observations applicables aux adjectifs qualificatifs et aux substantifs.

et alors il L'adjectif qualificatif est quelquefois employ comme substantif, est prcd de l'article dfini TE exemple, TE poa, le beau, TE meitai, le bon, TE manini, le doux, TE konini, l'agrable, etc. De mme le substantif est quelquefois employ comme adjectif et dans ce cas il est prcd de l'article indfini e: exemple, 6 Pio E iva te vikario e noho ad i Roma, Pie IX est le Pape actuel, qui rside Rome; d Petero me Pauro E mou Apotoro a letu-Kirito, saint Pierre et saint Paul, Aptres de Jsus-Christ; Naporeone a to E hakaiki nui o te fenua ferari, Napolon III, empereur des Franais. Nous dirons l'article du verbe qu'il peut lui-mme tre employ comme substantif, et qu'on le trouve trs souvent sous cette forme. Adjectifs de dimension.

Les adjectifs de dimension se mettent toujours aprs le nom exemple, e fa e (ma ma o te A, maison longue de cinq brasses, mot mot une maison cinq

GRAMMAIRE

de long. e papua tekau ma o te pof, un jardin de vingt brasses de large; e tumu a hi e tahi tekau mete nohu ma6 o te titi, un cocotier de trente brasses de haut. brasses, Des Adjectifs numraux.

Il y a deux sortes d'adjectifs numraux les cardinaux, et les ordinaux. Les adjectifs numraux cardinaux expriment le nombre ce sont 1 e tahi, ou a tahi. 2 e a, ou a. 3 e to, ou to. 4 e fa, ou fa. ou ima. 5 fma 6 ono, ou ono. 7 e fitu, ou fitu. 8 e va, ou va. 9 e iva, ou iva. io nohu 11 nohu 12 dnohu 13 nohu 14 nohu 15 nohu 16 dnohu 17 nohu 18 nohu 19 nohu ou ctahi dnohu. e tahi mea ke. e a mea ke. e to mea ke. e fa mea ke. e ima mea ke. e ono mea ke.

e fitu mea ke. e va mea ke. e iva mea ke. 2o Tekau ou e a nohu. 21 Tekau me te mea ke e tahi. 30 E tahi tekau me te nohu ou e to nohu. 31 E tahi tekau me te nohu me te mea ke e tahi, ou e to nohu te mea ke e tahi. 40 e a tekau, ou e fa nohu ou bien toufa ou e tahi toufa. 50 e na tekau me te dnohu, ou e tahi toufa me te nohu. me

60 e to tekau, ou toufa me te tekau. 70 e to tekau me te 6nohu, ou e tahi toufa me te tekau me te nohu. 80 e fa tekau, ou e a toufa. 90 e fa tekau me te nohu, ou e a toufa me te nohu. 91 e tia toufa me te nohu e tahi mea ke. ou e fa tekau me te nohu me te mea ke e tahi. 100 e ima tekau, ou e a toufa me te tekau.

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no e ima tekau me te onohu, 120 e to toufa. 130 e 140 e zoo e 300 e ton toufa me te nohu. to toufa me te tekau. au, oit e tahi au. tahi au e ima tuma 1.

ou e tia toufa me te tekau me te dnohu.

1000 e ima au. 2000 e tahi mano, ou mano. 3000 e tahi mano e ima tuma 4000 e a mano. 5000 e a mano e ima tuma. 10000 e ima mano. 20000 e tahi tini, ou tini. 40000 e tia tini.

2.

Les nombres suprieurs sont peu connus et ne sont gure usits que dans la conversation pour exprimer un trs grand nombre, un nombre incalculable: tels que tini, tini, tini, tini puni, puni, puni, puni mano, mano, mano, mano, etc. Dans l'numration des personnes on met tod ou toko devant le nom de nombre cardinal, exemple un homme, To tahi nata deux hommes, TO a nata trois hommes, TO to nata, etc.

Adjectifs

numraux

ordinaux.

Les adjectifs numraux ordinaux sont les mmes que les adjectifs numraux cardinaux, la seule diffrence est que ceux-ci se placent avant le substantif et ceux-l aprs exemple, cinq poules, e (ma moa le cinquime commandement, 6 te tekao IMA. Je reviendrai dans neuf jours, c'est--dire, je reviendrai le neuvime jour, po ivA hua mai au, ou, ma te po TVAto hua mai, mot mot, par le jour neuvime de moi retour. Il y a quatre jours qu'il est arriv (par mer), po FA to ia tau mai i nei, mot mot, tre jour quatrime de lui arrive ici. on met l'article dfini te devant Lorsque l'objet numr est sous-entendu, le nombre ordinal c'est aujourd'hui le sixime jour depuis son arrive, po ima to ia tau mai, 6 TE ono tenei, mot mot, tre jours cinq de lui arrive, tre le SIXIME (jour) celui-ci. Si l'objet numr est exprim, il se place entre l'article dfini te et l'adjectif numral cardinal hakaea te exemple, Dieu se reposa le sixime jour 1. le tuma de l'&u vaut 20. 2. Le tuma du mano vaut 200.

GRAMMAIRE

Etua i TE PO ono, OU ma TE PO ono te hakaea tina o te Etua, mot mot, par le jour six le repos de Dieu. Le nom de nombre cardinal est prcd de l'article indfini e ou a, except lorsqu'il s'agit de personnes exemple, sept oiseaux, E fittt manu; cinq oranges, E IMA anani huit hommes et quatre femmes, TOVA hana, TOFAvehine. Pour marquer la succession des chefs, des rois, etc., du mme nom, on emploie le nombre cardinal au lieu du nombre ordinal exemple Henri IV, Heneriko E FA Pie IX, Pio E IVA. Les multiplicatifs une lois, deux lois, trois fois, etc., s'expriment par le nombre cardinal, en substantifiant le verbe dont on veut numrer l'action; Il est tomb UNE FOIS, e tahi o ia TOPA TINA, mot mot, une de lui exemple verbal qui signifie tomb, CHUTE, ou action de tomber topa est l'adjectif et tina la particule terminative ce mme adjectif verbal, qui substantifie comme nous dirons plus tard en parlant du verbe. Couple, s'exprime par TAUNA avec le nombre cardinal exemple, un couple, e tahi TAUNA, deux couples, e a TAUNA. Une dizaine, une vingtaine, une centaine, etc., se rendent par le nombre une dizaine de poissons, E TAIII nohu IKA; deux dizaines cardinal; exemple e tahi du o te de fruits pain, e a nohuA mei deux centaines d'hommes, nata. Le double, le triple, le quadruple, etc., s'expriment galement par le nombre cardinal, comme dans les exemples suivants Il a eu LE DOUBLE de moi, E tahi ia , E ua ia ia il a eu le triple de moi, E tahi ia , e to la ia, ou a id ia 4 E TARI, a io ia ia E tou Il a donn LE DOUBLE de ce qu'il avait pris, E FA mont i too pu tia e ia, E vau moni i tu lia atu e ia. Il a donn LE TRIPLE Eriko, E ima i tahipito, nohuu E Ima MEA KE ia Eriko, ou E ima i i i tahipito, nohuu E ima mea KE la Eriko. Lorsque l'objet ne peut tre partag que par la pense, on se sert de termes atii to de comparaison pour exprimer LE DOUBLE, LE TRIPLE, etc., exemple ia, atii to , Il en avait (gros) comme ceci, et moi (gros) comme cela apeho ta , apeho ta ia. J'en avais (gros) comme ceci, il en avait (gros) comme cela, (en montrant l'objet de comparaison). Autre propre manire d'exprimer les adjectifs au groupe N. O. des Marquises. 1 tahi, 2 a, 3 to, 4 ha, 5 ima, 6 ono, 7 hitu,Institut d'Ethnologie. DORDILLON. z

numraux

cardinaux,

spcialement

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DES

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MARQUISES

8 va, 9 a iva, io nohu, ou tinohu, i nohu ma tahi. 12 nohu ma a, 13 nohu ma to, 14 nohu ma ha, 15 dnohu ma ima, 16 dnohu 17 nohu 18 nohu Ig nohu ma ono, ma hitu,

ma va, ma iva, 2o tekau ou e a nohu, 21 tekau ma tahi, ma tahi, 4o Touha, (e a tekau), 50 Touha ma tinohu, 60 Touha me te tekau, 7o Touha me te tekau ma tinohu, 80 e na touha, go e a touha ma tinohu, 100 e a touha me te tekau 1, 200 e ima touha (e a du) 400 e tahi au (nohu touha), 4000 e tahi mano, mano. Parties fractionnaires. ainsi qu'il suit 30 tekau ma tinohu, 31 tekau ma tinohu

Les parties fractionnaires s'expriment Dixime, pahe ia nohu. Centime, pahe ia du,

i. Pour faciliter les oprations arithmtiques, nous avons rduit ioo Yau, qui vaut dans le groupe N. O. 400, et MILLEle mano qui dans le mme groupe vaut 4000, et l'aide de ces deux mots ainsi rduits nous avons formles expressions suivantes 1000, e tahi mano {nohu au). 10000, nohu mano. Million, mirione, (nohu du o te mano). Billion, pirione, (e tahi mano o te mirione). Trillion, tirione, (e tehi mano o te pirione). (Mirione, million, Pirione, billion, Tirione, trillion, sont des mots nouveaux que nous avons emprunts la langue franaise pour faciliter les oprations arithmtiques).

GRAMMAIRE Millime, pahe ia mano, Dix millime, nohu pahe ia mano, Cent millime, du pahe ia mano, Millionime, pahe ia mirione, Dix millionime, nohu pahe ia mirion, Cent millionime, e du palze ia mirione, Billionime, pahe ia pirione, Dix billionime, nohu pahe ia piriojie. Cent billionime, e du pahe ia pirione, Trillionime, e pahe ia tirione, Dix trillionime, Cent trillionime, nohu pahe ia tirione, e du pahe ia tirione.

Sous-entendant si l'on veut) aprs chaque nombre les (ou mme exprimant mots o te mea e tahi, c'est--dire mot mot d'une chose une ou de l'unit. Undemi, un tiers, un quart, un cinquime, etc., s'expriment ainsi qu'il suit i /2, e hope haka tupapahi, i /3, e tahi o te to pahe ia, i /4, e tahi o te ha pahe ia, i /5, e tahi i /io, e tahi i /ioo, e tahi i /iooo, e tahi Sous-entendant de l'unit. Remarques o te ima pahe ia, o te pahe ia nohu, o te pahe ia du, o te pahe ia mano, etc. aprs chaque nombre les mots o te mea e tahi, c'est--dire

sur la manire

d'exprimer

les adjectifs

numraux

cardinaux.

En examinant la manire dont nous avons exprim les adjectifs numraux cardinaux, on voit d'abord que de un dix, les noms de nombre sont tous diffrents entre eux; que de dix vingt, ces mmes noms se reproduisent en s'ajoutant au nombre qui exprime la dizaine et s'y unissent au moyen de la particule conjonctive ma, place entre les deux pour former tous les nombres intermdiaires. Il en est de mme de vingt trente et de trente quarante, etc. De plus, que la particule ma, qui semble unir la dizaine l'unit, est remplace devant le nombre des vingtaines par me, exemple, touha ME te tekau, soixante, mot mot quarante et vingt. Dans les comptes ordinaires, et pour abrger le travail, les indignes, retenant dans leur mmoire le nombre de dizaines, se contentent d'noncer les units qui les suivent et disent ma tahi, ma a, ma to, au lieu de nohu ma nohu ma to, treize. tahi, onze nohu ma a, douze

LANGUE DES ILES

MARQUISES

Dans l'numration des personnes ou devant les noms de personnes et les pronoms personnels, les noms de nombres sont prcds de la particule tod, ou toko, exemple, to hia tou ? to va matou Ioane, 6 Petero, 6 Pauro, 6 Aterea, ia Pio, ia Rino, ia Renato, ia Timeone, combien tes-vous ? huit Jean, Pierre, Paul, Andr, Pie, Lin, Ren, Simon. To ha Mou iamaua, ils taient quatre 'et nous deux, c'est--dire, nous tions six. To ima tou, ia maua te TO hitu. Ils taient cinq, et nous deux c.--d. nous tions sept. Dans la supputation des objets on met a devant tous les noms de nombre, except devant le dernier qui prend e au lieu de 6 comme dans l'exemple suivant lia, to, ha, ima, ono, hitu, E va, un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit.

CHAPITRE

IV.

DES PRONOMS. On distingue, comme en franais cinq sortes de pronoms les pronoms personnels, les pronoms possessifs, les pronoms relatifs, les pronoms dmonstratifs et les pronoms indfinis. Des Pronoms personnels.

Ire personne au, , je, moi. 2e personne 6e, koe, tu, toi. 3e personne ia, lui, elle. le singulier Les pronoms de la premire personne admettent cinq nombres que nous venons de faire connatre; deux duels et deux pluriels que nous appellerons duel inclusif et duel exclusif, Pluriel inclusif et Pluriel exclusif, suivant que l'on comprend ou que l'on exclut la personne laquelle on parle. Duel inclusif. Nous deux, taua Duel Nous deux, maua. Pluriel Nous, tatou. Pluriel Nous, matou. exclusif.f inclusif. exclusif.

GRAMMAIRE

Pronoms

de la 2e personne. que trois nombres; le singulier,

Les pronoms de la 2e personne n'admettent le duel et le pluriel de ou koe, toi, vous. Singulier Duel doa ou koua, vous deux. Pluriel otou ou kotou, vous.

Pronoms de la 38 personne. Les pronoms de la 3e personne n'admettent nombres le singulier, le duel et le Pluriel. Singulier, ia, lui, elle. Duel, dua, eux, deux. comme les prcdents que trois

Pluriel, tou, eux. Dans le groupe N. O. on emploie dans quelques circonstances la premire personne du pluriel exclusif au lieu de la premire personne du singulier, ? e noho MATOUau lieu de e noho AU, je reste. E hatepei MATOU estexemple ce que je suis une princesse ? au lieu de e hadtepei AU. Les pronoms personnels se dclinent comme l'article, l'aide de prpositions. Nous donnerons personne au singulier pour exemple la dclinaison du pronom de la premire

N. au, , je ou moi. G. a , na , o , ta , to ti, tu , ii, de moi. Dat. ia , ia au moi. Acc. la ai, ia au, moi. Abl. e au, na , de moi. e hakaiki au ? suis-je chef ? e hakaiki au, je ne suis pas chef. Exemple E metao.TA , je pensais, mot mot tre pense de moi. A tu mai fA t, donne-moi mot mot donne moi. A kao'ha mai de fA u, saluez-moi mot mot saluez vous moi. Vadna e ai ? vana E au, par qui ? par moi. NA d i pepena tia. c'est moi qui l'ai cr, mot mot par moi avoir t cr. Des Pronoms et des Adjectifs

possessifs. des pro-

Les pronoms et les adjectifs possessifs s'expriment par le gnitif noms personnels, tant au singulier qu'au duel et au pluriel. ire personne singulier: Mon, ma, mes, le mien, la mienne, les miens, les miennes, to .

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DES

ILES

MARQUISES

2e personne singulier Ton, ta, tes, le tien, la tienne, les tiennes, ta 6e, to koe.

3e personne singulier Son, sa, ses, le sien, la sienne, les siennes, to ia, d ia, o ia. Pronoms possessifs ire personne.

Duel inclusif.f Notre, nos, le ntre, la ntre, les ntres (de nous deux), to taua. Duel exclusif. f Notre, nos, le ntre, les ntres (de nous deux), to maua. Pluriel inclusif.

Notre, nos, le ntre, la ntre, les ntres (de nous tous), to tatou. Pluriel exclusif.

Notre, nos, le ntre, la ntre, les ntres (de nous), to matou. Pronoms possessifs Duel. Votre, vos, le vtre, la vtre, les vtres (de vous deux), to dua. Pluriel. Votre, vos, le vtre, la vtre, les vtres (de vous tous), to 6tou. Pronoms possessifs Duel. Leur, leurs, le leur, la leur, les leurs (de eux deux), to'ua. Pluriel. Leur, leurs, le leur, la leur, les leurs (deux), to dtou. 3e personne. 2e personne.

GRAMMAIRE

POSSESSIFS. EXEMPLES DES PRONOMS Ire personne du singulier Il a pris mon argent, ai to6 pu i TO ti moni. Apportez-moi ma longue-vue, dve mai i TO u hakata. Il s'est empar de mes terres, a lao i To t fenua. Ire personne, Il a mang notre poisson, rt dve atu TO TAUAtaetae. Duel inclusi f nos richesses d

ta kai i TO TAUA ffia. Il a emport

jre personne, Duel exclusif Nos cochons ont t vols aii i te kamo TO maua puai. inclusif sont parties, a he TO

Ire personne, Pluriel Nos fruits TATOUhoa. pain, TO TATOU mei

nos compagnes

Ire

personne,

Pluriel

exclusif:

Les nes ont mang nos bananiers, a pao TO MATOUtumu meid S te kai i ta ateni. Les exemples ci-dessus peuvent servir galement pour les pronoms de la 2e et de la 3e personne. Pour marquer plus expressment la personne ou la chose dont on parle, on ajoute souvent aux pronoms le mot nei exemple, moi-mme, 6 au NEI vousmme, 6 e nei eux-mmes, d ktou NEI.

Pronoms Les pronoms relatifs

relatifs.

qui, que, quoi, dont, lequel, laquelle, lesquels, lesquelles,

s'expriment i Qui, pronom relatif, par te i, exemple: c'est un homme qui est mort, 6 te nata TE i mate, mot mot tre un indigne le avoir t mort. C'est Dieu qui a cr le Ciel et la Terre, 0 te Etua TE i pepena i te ni, TE i pepena i te fenua mot mot tre Dieu le avoir t crant le ciel, le avoir t crant la terre. zo Qui, pronom relatif, se rend aussi par i te comme dans les phrases suivantes o est l'homme qui est mont aux fruits pain ? i hea te nata 1 TE piki i te mei ? mot mot o est l'homme avoir t le montant aux fruits pain ? Aimez Dieu qui vous a cr, kadha i te Etua 1 TE pepena ia 6e, mot mot aimez Dieu avoir t le crant vous.

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C'est ma mre vritable, celle qui m'a enfant, 6 ia te kui i TE fanau, mot mot tre elle la mre avoir t le enfantant. Souvent on supprime te i et i te exemple C'est Temoana qui est le Chef de Nuhiva, 6 Temoana te hakaiki nui i Nuhiv. 3 Qui, pronom absolu, s'exprime en tournant la phrase de cette manire Qui voudra, mangera, 6 te nata maimai i te kai, kai, mot mot: tre l'homme dsirant manger, tre mangeant, ou bien, kai te nata masmai i te kai, ou, 6 te nata maimai i te kai, d kai, ou bien encore d kai te nata maimai i te kai. 4 Qui, quel, quelle, interrogatifs, en parlant des personnes, s'expriment par 6 ai ? au singulier, et par 6 ai 6 ai au pluriel exemple, qui est l ? 6 ai tena ? 1 Qui sont-ils ? 6 ai 6 ai ? En parlant des choses, s'expriment l ? e aha tena mea ? par e aha? exemple, Quelle est cette chose-

comme dans cette phrase 5 Que, pronom absolu que voulez-vous ? s'exprime par aha ? exemple, que voulez-vous ? e aha to maimai ? on supprime souvent le premier a de aha, et l'on dit e HA to maimai ? 6 Que, pronom absolu, comme dans cette phrase que voulez-vous que j'y fasse ? s'exprime par pehe ? exemple, que voulez-vous que j'y fasse 'ipehed te koad ? le Dieu que je prie est le 7 Que, pronom relatif, comme dans cette phrase Dieu vritable, 6 te Etua a e pure nei, e Etua tiatohu, mot mot tre le Dieu de moi tre priant maintenant, tre le Dieu vritable. 8 Quoi, pronom absolu, comme dans .cette phrase quoi de plus agrable que ce discours ? 1 hea te mea konini me he tekao nei ? mot mot o la chose agrable comme ce discours ? A quoi vous occupez-vous ? e aha ta de na ? mot mot tre quoi de toi l ? 9 Quoi, pronom relatif comme dans les phrases suivantes Je ne sais quoi il pense, dd au e ite i to ia metad. Ce quoi l'homme ne pense pas, c'est le Ciel, 6 te meta6 i le kni te mea aie e mau i dto he koekoe o te nata. C'est en quoi je le blme, 6 titahi pi6 tenei i nai ai au ia ie. io Lequel, laquelle, lesquelles, s'expriment comme le qui relatif voy. qui relatif. il0 Dont, duquel, de laquelle, desquels, desquelles, s'expriment comme dans les phrases suivantes C'est un homme dont la conversation est agrable, e nata tenei i te tekao konini. La femme dont vous parlez est morte, a mate te vehine a o e peau nei. Est-ce l l'homme dont vous venez de me parler ? ia te nata i pedu tia mai e 6e kapo ? Voil ce dont il s'agit dans notre dispute, 6 ia te pi o to maua totofai. Ce dont je vous ai parl, te mea i pedu tia e au ia 6e.

GRAMMAIRE

Pronoms dmonstratifs. Les pronoms dmonstratifs, ce, cette, celui-ci, celle-ci, ceci, etc., s'expriment par tenei, ou nei et nei. Celui-l, celle l, ceux-l, celles-l, ce, cette, cela, etc., s'expriment par tena, na, et na. Tenei, nei, tena et na se placent devant le nom de la chose ou de la personne qu'on veut dsigner exemple, Quel est cet homme ? 6 ai tenei nata ? ou 6 ai nei nata ? On peut encore sparer te de nei ou de na et dire ai te nata nei? quel est cet homme ? A toi i te mea na, prends cette chose-l. A dve atu tenei, avai tena, prends celui-ci et laisse celui-l. 6 ia na, c'est celui-l mme ia nei, c'est celle-ci. A tu mai i te kehid na, donnez-moi cette pomme-l. Comme on le voit dans les exemples ci-dessus, nei et na se placent toujours aprs le substantif qu'ils indiquent. Les adjectifs dmonstratifs ce, cet, cette, ces, s'expriment pronominaux par est belle, e mea konini tenei tekao. tenei, teid, hua exemple. Cette instruction As-tu vu cet homme ? a ite 6e i tei nata ? Es-tu all sur cette terre ? a tihe de i HUA fenua ? le choix qu'il L'usage apprendra mais souvent il est indiffrent. faut faire dans l'emploi de ces adjectifs,

Des Pronoms

indfinis.

Les pronoms indfinis on, quiconque, quelqu'un, quelque, des, chacun, autrui, l'un l'autre, l'un et l'autre, tout, tel, personne, etc., se rendent comme il suit i On vevao nei ia tou, on vous appelle. madd te nata i nei, on est mchant ici; e fenua One tenei, on meurt de faim dans cette terre; e poi kaikaia ici. tenei, on est anthropophage 2 Quiconque 6 te nata maimai e fiti d fiti atu, quiconque dsire monter, peut monter. hakaiki te nata me te taetae nui, quiconque est trs riche est Chef. 6 te nata mate mikeo ko te e poho, quiconque mourra sans pch sera sauv. tikoe titahi nata i le popoui nei, quelqu'un a menti 3 QUELQU'UN titahi ce matin me to 6e kahu nata ? e titahi, avez-vous des toffes du pays? j'en ai quelques-unes. titahi nata, quelques gens. E mou nata aneiho, quelques 4 Quelque gens. E mou tou/a aneiho, quelques quarantaines. E mou po aneiho, quelques jours seulement. e 5 DES, e mou, e ona, e tona, e te ona; e tona pine, ce sont des haricots mou nata ferari, ce sont des Franais. Toitoi te po xi hiamoe toitoi tefio e

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ILES

MARQUISES

hiamoe, il y a des jours o je dors, d'autres o je ne dors pas. peau mai titahi nata, des gens m'ont dit. 6 CHACUN toitoi to te hoa kuhane anera fiai, toitoi to te hoa kuhane anera tiai, nous avons chacun notre ange gardien. Melo te hoa hamani, me to te hoa kamani, chacun aura son livre. Me to te hoa mikeo, me to te hoa mikeo, chacun portera son pch hana ke to te hoa, hana ke to te hoa, chacun avait son travail. E tahi nata, e tahi kete, chacun reut une mesure. de diffrentes manires, suivant la phrase dans 7 CHAQUE s'exprime nata ke, tekao ke, nata ke, tekao ke, chaque laquelleil est employ exemple homme a son langage. 1 teid i, i teid d, chaque jour. Me te puhi, me te puhi, me te puhi, me te puhi, chaque homme avait un fusil. U a te tau tama i te ika, ia natahi, ia natahi te tau tama, chaque enfant reut un poisson. 8 AUTRUI, se rend par hoa, tahipito, e nata ke Umoi de e topu i ta te hoa, ne prenez pas le bien d'autmi. Umoi de e hadpe i tahipito, ne dites point de mal d'autrui. 9 AUTRE, employ comme pronom indfini s'exprime par nata ke, exemple: anoa he nata ke peke hoi, un autre que moi se fcherait, mot mot si (tre) un homme autre, tre lch certainement; he nata ke, c'est un autre (homme). io L'UN, L'AUTRE, LES uns, LES AUTRES, employs conjointement, s'exd ue atu ue mai, aimez-vous les uns les autres. priment de diffrentes manires On peut dire aussi d ue atu te hoa, i te hoa, d ue mai te hoa i te hoa. les pronoms ci-dessus s'expriment par titahi ou te exemple, meitai titahi, a pe titahi, l'un est bon l'autre mauaussi meitai te hoa Aa pe te hoa. ET L'AUTRE e tahi o dua tekao, ou e tahi tekao o te hoa me te hoai l'un et l'autre disent la mme chose. L'un l'autre comme adjectifs exemple, a maki to iima dua e lia, ou amana Employs hoa rpts vais. On dit n L'UN sparment e Aa, j'ai mal l'une et l'autre main. a pao titahi hana ia , a pao me titahi, ou bien, a pao ia na hana dmana e a, j'ai fini l'un et l'autre travail; a ka, i titahi, a kai i titahi, j'aime l'un et l'autre (en parlant de deux espces de fruits). 12 Tel, s'exprime par mea, ou bien se tourne par l'homme qui et se rend de mme 6 te nata kola i le d nei, ue oioi, tel rit aujourd'hui qui pleurera demain. a Ue 6e ia mea ? Avez-vous vu un tel ? 130 Personne, pris comme pronom se rend par nata avec ou sans la ngation, suivant le tour de la phrase do he nata vaii me de nei, personne n'est aussi gnreux que vous. hea te nata makaka nui 6 te kamo ? Y a-t-il personne assez mchant pour voler ? ou bien I hea te nata makaka nui te kamo? d6 he nata 6 te piki i te mei, il n'y a personne pour monter aux fruits pain. Personne, s'exprime en rponse une phrase interrogative employ elliptiquement par d ai te i 6to ? , Qui est la maison ? PERSONNE.

GRAMMAIRE

Nous renvoyons au Dictionnaire pu trouver place dans cet article.

pour l'intelligence

des pronoms

qui n'ont

CHAPITRE DU VERBE.

V.

Le verbe, qui signifie parole, le mot par excellence, qui exprime une existence, une action, ou un tat, se trouve dans la langue des Iles Marquises, comme dans toutes les autres langues, tantt sous la forme simple, sous la forme qui lui est propre, et alors on l'appelle verbe substantif, et tantt sous la forme compose, runissant le verbe substantif, et une qualit qui a rapport une action ou un tat, et alors il se nomme verbe adjectif. tre. a, , e, he, i, 6, , ia,

Formation Le verbe substantif

du verbe substantif

tre se prsente

sous les formes

trace du verbe auxiliaire avoir, nous n'en parlerons tre et qu'il s'exprime de que pour dire qu'il se tourne par le verbe substantif mme, exemple Qui vous l'a dit ? n'ai i peiu tia da de ? mot mot par qui avoir t dit toi ? Ils n'ont pas termin, i poa, mot mot point avoir t ia tou par eux. termin, sous-entendu Le verbe avoir, employ comme actif ou transitif, suit la mme rgle, exemple J'ai un livre, dites: un livre est de moi, hamani to , mot mot: tre livre de moi. As-tu du tabac ? e pake ia 6e? mot mot tre tabac toi ? As-tu une hache ? Aha te toki ia de ? mot mot: Quoi hache toi ? On voit que dans ce dernier exemple le verbe tre est sous-entendu. Verbes adjectifs. Outre le verbe substantif tre, nous distinguons cinq sortes de verbes adjectifs le verbe actif, le verbe passif, le verbe neutre, le verbe pronominal, et le verbe unipersonnel. Des verbes actifs. Les verbes actifs sont ceux qui ont un sujet et un objet, un nom ou pronom E qui agit, et un nom ou pronom qui prouve l'effet de l'action, exemple ue au ia 6e, je vous aime, mot mot tre aimant moi toi. E est le verbe tre, ue l'action faite par le verbe aimant, au, pronom personnel qui prouve l'effet de l'action ou l'objet du verbe.

a, tia, ana, et ad. N'ayant trouv aucune

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

Des verbes passifs. l'action supporte, l'tat de la Les verbes passifs sont ceux qui marquent i paoka tia Petero in na he peka, personne ou de la chose qui prouve l'action i a6 te upoko, i una na vaevae, Saint Pierre a t attach sur une croix, la tte en bas et les pieds en haut, mot mot avoir t clou Pierre sur une croix, en bas la tte, en haut les pieds. Des verbes neutres. Les verbes neutres sont ceux qui marquent une action qui ne tombe pas sur un objet tels que e taha, aller, e fiti, monter, e tohuti, courir, e tihoe, mentir, e mate, mourir, etc. Des verbes pronominaux. Les verbes pronominaux se conjuguent avec deux pronoms de la mme personne, exprims ou sous-entendus exemples hadmeitai la ia, il s'estime, mot mot tre estimant lui le pronom ia, sujet du verbe, est sous-entendu. Des verbes unipersonnels. Les verbes unipersonnels ne s'emploient dans tous leurs temps qu' la troisime personne du singulier a po, il est nuit, il fait nuit. a ua, il exemple pleut. C'a toe, il y en a assez, il en reste. a ava, il y en a assez, il y en a suffisamment. Nous avons considrer dans les verbes les modes, les temps, les' nombres et les personnes. Des modes. Il y a cinq modes ou manires d'exprimer l'existence, l'action ou l'tat marqus par le verbe Vinfinitif l'indicatif, Yimpratif, le conditionnel et le subjonctif. L'infinitif qui reprsente l'existence, l'action ou l'tat d'une manire vague et sans rapport au nombre ni la personne e kai, manger e inu, boire. L'indicatif qui marque l'existence, l'action de la personne, l'tat o elle se trouve tia mate au i te one, j'ai faim, mot mot tre souf frant moi par la faim. le dsir, la prire l'exhortation, L'impratif qui marque le commandement, de la personne chain. qui parle he atu, allez-vous en l'action exprime ue i te hoa, aimez votre propar le verbe sous l'ide d'une

Le conditionnel

qui prsente

GRAMMAIRE

condition lerais.

e tu mai te hana,

e hana, si on me donnait

de l'ouvrage,

je travail-

Le subjonctif qui prsente l'action indique par le verbe d'une manire subordonne et dpendante e to ta noho de, je dsire que vous restiez.

Des temps. La dure de l'affirmation marque par le verbe admettant trois parties ou le moment de l'affirmation, celui qui la prcde et celui qui la suit, poques nous reconnatrons trois temps le prsent, le pass, et le futur. Le prsent, marquant l'instant o l'on parle, n'a videmment qu'un temps. Mais le pass et le futur, se divisant en une multitude infinie d'instants, admettent plusieurs sortes de passs et de futurs. Tous les temps nanmoins pour les trois poques sont rduits huit le prsent, l'imparfait,le pass dfini le pass indfini, le pass antrieur, le plus-que-parfait, et le futur antrieur Pour exprimer les trois temps avec leurs diffrentes nuances, on se sert des adverbes de temps, moins que les circonstances dans lesquelles on parle, ou la construction de la phrase, n'indiquent le temps de l'action comme nous le verrons plus bas. Tous les temps empruntant le verbe tre, sous l'une des formes indiques il plus haut et dont nous ferons connatre plus bas l'expression quivalente, a pas de simples, tous sont composs. n'y en une qualit qui a rapport l'action ou l'tat du Quant au mot exprimant xi koa au, je suis vieux; koa de, tu es vicux; sujet, le verbe est invariable: koda ia, il est vieux koda tatou, nous sommes vieux koa 6tou, vous koda dtou, ils sont vieux. tes vieux La rgle prcdente ne souffre aucune exception quant au nombre singulier tant pour le masculin que pour le fminin mais un grand nombre de verbes ou d'adjectifs suivent verbaux, pour indiquer leur rapport avec la pluralit, la rgle des substantifs, c'est--dire, rptent soit la premire syllabe, soit les deux premires syllabes, soit le mot entier, quand il n'est compos que de deux syllabes, ou mme rptent une syllabe du milieu. (Voyez formation du pluriel dans les noms et dans les adjectifs). Exemple a motu, il est bris, moa hina, il est renvers, hihina, ils sont renverss; motu, ils sont briss a kai, il mange, kekai, ils mangent poho, il vit, pohopoho, ils vivent a tito, il becqute, titotito, ils bectikoe, il ment, tikotikoe, ils mentent makona, il est rassasi, makokona, ils'sont rassasis; peau, il qutent dit, xi peipeu, ils dirent, etc.

LANGUE DES ILES MARQUISES

Nombres

et Personnes.

Pour indiquer que le sujet est de la premire, de la seconde ou de la troisime personne, on se sert des pronoms personnels, comme nous le dirons en des verbes, et par consquent, nous admettrons parlant de la conjugaison dans les verbes autant de nombres qu'en admettent les pronoms, c'est--dire cinq le singulier, le duel inclusif, le duel exclusif, le pluriel inclusif et le pluriel exclusif. (Cf. Pronoms personnels.)

Formes,

valeur

et emploi du verbe TRE.

tre, servant, comme nous l'avons dit, conjuguer tous verbes, nous allons le faire connatre d'une manire plus dtaille, en assignant chacune de ses formes la valeur qui lui est propre et l'emploi qui lui convient. Les formes sous lesquelles se prsente le verbe tre sont e, he, d, , a, i, a, les autres , ia, tia, ad, et ana. La valeur respective de chacune comme il suit e, he, 6, , a et d, tre. i, avoir t. a et tia, t. ia, t, ayant t. d, devoir tre. ad, et ana, tant. l'tre d'une manire vague, on se sert touLorsqu'on ne veut qu'exprimer mais suivant les rgles que nous jours de e, he, ou 6 non pas indiffremment, allons donner plus bas. Lorsqu'on veut exprimer l'tre, aussi d'une manire vague, mais nanmoins dans un temps prsent, pass ou futur, on se sert de , ou de a non pas indismais suivant tinctement, l'emploi de ces formes. les rgles qui indiquent d'une manire plus prcise de ces formes nous parat bien reprsente

Le verbe substantif

Lorsqu'on veut exprimer seulement l'tat o se trouve le sujet, avec l'ide du pass, on se sert de i, auquel on ajoute le plus souvent a ou tia, qui se moins que cet adjectif ne placent immdiatement aprs l'adjectif verbal soit suivi d'un adverbe, car dans ce cas, a ou tia se mettent aprs l'adverbe. Lorsqu'on veut ajouter l'existence, l'action ou l'tat du sujet l'ide du pass, on met a ou tia immdiatement aprs l'adjectif verbal ou aprs l'adverbe qui le suit, comme nous venons de le dire mais souvent on se dispense

GRAMMAIRE

cette forme, parce que les mots noncs, ou les circonstances dans d'exprimer lesquelles on parle la font aisment suppler. veut exprimer d'une manire vague que l'existence, l'action, ou Lorsqu'on l'tat ont eu lieu ou auront eu lieu quand une autre action a t ou aura t faite, on se sert de ia, qui se met devant l'adjectif verbal de la phrase incidente c'est l'ablatif absolu des latins. qui, dans ce cas, occupe la premire place on veut exprimer d'une manire vague que l'existence, l'acLorsqu'enfin tion, ou l'tat doit avoir lieu, on se sert de , qui se place toujours devant l'adjectif verbal de la phrase principale, ainsi que les autres formes du verbe substantif, sauf les exceptions indiques ci-dessus pour a et lia, qui se mettent aprs l'adjectif verbal.

Observations

importantes

sur l'emploi

des diffrentes

formes

du verbe TRE.

E, he et 6. seule nous a sembl dcider de l'emploi de e et de he, Jusqu'ici l'euphonie il n'en est pas de mme de 6, servant qui signifient tre d'une manire vague exprimer la mme ide, il s'emploie toujours et exclusivement i Devant le sujet exprim par un nom propre, par un pronom, ou par un nom commun, 6 Iotete te hakaiki nui i Tahuata i te tau pris comme nom propre, exemple tina anamai o te Ferari. Iotete tait roi de Tahuata lors de l'arrive des Franais dans cette le. 6 au te avaid o tenei kdvai, je suis le pcheur de cette valle. 6 tai te tapava, 6 uta te one, le bas de la valle est dans l'abondance, le haut dans la disette. 2 Devant les noms de lieu Vaitahu te fenua meitai, Vaitahu est un pays excellent. Uapou te fenua me te nono, Uapou est la terre aux nono. O Muake te taha titi, le Muake est le point culminant. 3 Devant les adverbes d, na, lo, vaho, etc., pris substantivement d te mea meitai, le bas est bon. na te mea pe, le haut ne vaut rien. 6 to te mea taitai, le dedans est propre. vaho te mea po, le dehors est sale. les adjectifs verbaux substantifis et prcds de l'article te, 4 Devant comme dans les exemples suivants. hea te taetae 6 te tu atu no de ? O sont les richesses que j'ai t'offrir ? mot mot o les richesses tre l'offrande pour toi ? ai te nata o te dve atu ? Qui l'emportera ? mot mot tre qui l'homme tre le portant loin A d he nata mot mot: ~oin 6 te piki i te hi, il n'y a personne pour monter aux cocotiers tre homme tre le montant ger aux cocotiers. E mea meitai 6 te kai, c'est bon manmot mot tre chose bonne tre le manger. 5 Devant les substantifs prcds des articles dfinis, te, te tau, ta, na, etc., 6 ai te i to na ? o te potu. Qu'y a-t-il l-dedans ? C'est le chat. te aha te

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

Etua ? Qu'est ce que Dieu ? d te mot tre le quoi le pch ? te est ressuscit. 6 Devant les propositions to, 6 to. tama te i mate, d possessifs

aha te mikeo ? Qu'est-ce que le pch ? mot nata i poho hakaa mai, c'est l'homme qui

ta, suivies ou non des pronoms personnels ou to te i poho, c'est ton enfant qui est mort, c'est le mien qui vit. 6 to pa tenei, 6 to de tena, ce chapeau-ci est moi, le celui-l est toi. to fahoi to kuhane nei, mon me est votre habitation, lieu de votre demeure. 6 to hahad mikeo, le pch est l'objet principal de ma haine. des personnes 7 Dans l'numration Aterea, d Iakopo, c'est Pierre, c'est Jean, d te meid, te mei, c'est le cocotier, c'est REMARQUE. Lorsque l'numration et des choses Petero, 6 Ioane, 6 c'est Andr, c'est Jacques. te hi le bananier, c'est l'arbre pain. des personnes est d'une certaine lon-

gueur, on substitue vers le milieu, ou aprs un certain nombre de personnes, ia ia 6: 6 Petero, d Pauro, 6 Ioane, 6 Pio, ta Iakopo, i Ana, la Maria, Eriko, c'est Pierre, c'est Paul, c'est Jean, c'est Pie, (ajouts) Jacques, Anne, Marie, Eric. et Va. V et a, formes du verbe substantif tre, se placent toujours devant le mot ti hiamoe au, je dors. a qui exprime l'action faite, ou soufferte par le sujet mate ia, il est mort. IJ tetau dtou i te hamani, ils lisent. Mais l'emploi ne doit pas s'en faire indistinctement. On se sert de et non de a quand le mot qui exprime l'action faite ou soufferte par le sujet, est compos de plus de deux syllabes, ou bien que ce mme se trouve suivi immdiatement mot, compos de deux syllabes seulement, d'adverbes ou de quelques autres mots qui entrent dans sa composition, tels le pass. que , ia et tia, formes du verbe tre indiquant Dans le cas contraire, c'est--dire, quand le mot qui exprime l'action faite ou soufferte par le sujet n'est compos que d'une ou de deux syllabes seuled'adverbes ou de quelques autres mots ment, sans tre suivi immdiatement entrent dans sa composition, on doit employer a et non , quelques qui prs, que nous indiquerons plus bas. fifiti, ils montent. ha keu, il s'amuse A a fiti, il monte Exemples ils s'amusent. a mate, il est mort memate, ils sont morts. Va noho kekeu, 10 te hakaiki, il demeure chez le chef noho mu, il se mit genoux. Ua he, il s'en va he atu, il s'en va. U tihe mai, il vint. a mi, il entre. U u mai te ihepe, le navire entre dans cette rade. fiti vave a, on monta vite. mea tia, ils firent. pehi a, il frappa. La pe tenei tama, pe oko, cet enfant est mauvais, il est trs mauvais. a kava, i kavaku, il est amer, il est trs amer. exceptions

GRAMMAIRE

Les exceptions ces deux rgles, en faveur de sont peu prs toutes ren ue, il pleure peke, il est fch; mod, fermes dans les exemples suivants il est sec xi pepe, il est vieux tutu me, il ressemble ; tutu, ils se levrent t faja, haha, il ttonne; tata, ils tutu, il est furieux (red. de tu se lever) frappent (red. de ta frapper) poha te pre, la cloche est brise papa dtou i te puta, ils frappent la porte afi, il convient, il est convenable; ahi, il convient, chercher son chemin; tai, nai, ils le retinrent; toto te kuavena, il n'y a pas de kuavena. vahi, il enveloppa;

Observations

sur I, forme

du verbe TRE, indiquant galement

indiquant le pass.

le pass, et sur U et UA

dj dit, i, , et ua ne s'emploient point indistinctement pour le pass. marquer veut exprimer principalement que le sujet a fait ou a souffert Lorsqu'on l'action reprsente par l'adjectif verbal avec l'ide du pass, on se sert de , ou de a et non de i. Lorsqu'on veut jectif verbal, avec doit se servir de i Ou, en d'autres exprimer principalement que l'action reprsente par l'adl'ide du pass, a t faite ou a t soufferte par le sujet, on et non de ni de a. termes, si l'action que l'adjectif verbal exprime comme pas-

Nous l'avons

se est l'ide principale que l'on a en vue, on devra employer ou a et faire usage de i, si l'ide principale que l'on veut exprimer a moins pour objet l'action reprsente par l'adjectif verbal, que l'tat qui la suit, ou qui en est l'effet. Ou bien encore, lorsque c'est l'action faite ou soufferte par le sujet que l'on veut exprimer avec l'ide du pass, et non pas l'tat o se trouve le sujet, galement avec l'ide du pass, on se sert de ou de a. Mais si, au contraire, on veut exprimer seulement l'tat o se trouve le sujet, avec l'ide du pass, on doit se servir de i au lieu de ii, ou de lia. Exemple, tj padka tia ktou ia Ietu-Kirito i na he peka, ils attachrent JsusChrist sur une croix. Comme c'est l'action faite par le sujet (les Juifs) et non l'tat, l'action soufferte par Jsus-Christ que l'on veut exprimer, on a d se servir de et non de i. Autre exemple i paka tia letu-Kirito i na he peka, Jsus-Christ a t attach sur une croix. Ici on a voulu reprsenter Jsus-Christ (sujet du verbe) comme souffrant l'action, dans l'tat de attach sur une croix, voil pourq uoi on s'est servi de i et non de , comme dans la phrase prcdente. La forme i s'emploie quand on donne ou quand on demande le motif de l'tat qui suit l'action faite par le sujet, comme dans les exemples suivants a mate Petero i topa mei na he tumu, Pierre est mort pour tre tomb du hautInstitut d'Ethnologie. DORDILLON. 3

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

d'un arbre a kai i te ehi tapu i mate ai, il est mort pour avoir mang un coco sacr. 1 fehed tia ? Comment cela s'est-il fait ? I mea tia me te toki, a t fait i nei au 1 mate ai, Je ne l'ai pas coup de hache. A 6e au i ite i to ia matena vu mourir j'tais ici quand il est mort. I peau tia ai e au ia 6e, voil pourquoi je vous dis. I peau tia mai hoi la , car il m'a t dit. a tani te moa i fiti ai i uta, il est all la montagne au chant du coq. Ua tihe au i he atu ai, lorsque j'arrivai, il s'en est all. Dans les interrogations qui noncent l'ide du pass, et dans les rponses ces mmes interrogations, quand on rpte l'adjectif verbal de la demande, on Tooto se sert de i et non de a ni de Exemple: To6hia nata i mate ? nata i mate, Combien de personnes sont mortes ? Trois personnes sont mortes. Tohia nata i kai i te kai ce repas ? Aha i tihe Ioane ? Jean ia xiPauro. Par qui Paul a-t-il t tia ? I hapai ia e au, Comment ? Combien de personnes taient manger est-il venu ? I poho i ai Pauro ? I poho sauv ? Paul a t sauv par moi. 1 peha cela s'est-il fait ? Il a t enlev par moi. ngatives qui indiquent le pass, on se sert de

Dans toutes les nonciations moins qu'elle ne soit suivie i, que l'on place aprs la particule ngative, immdiatement d'un pronom exemple, A6 i mate, il n'est pas mort. Ad matou f kamo i to de moni, nous n'avons pas vol votre argent. A au i ite, je ne sais pas. A et tia, t.

Ces deux formes du verbe tre qui indiquent le pass et sont remplaces dans N. 0. de l'Archipel par ia, dont la signification est la mme, se placent toujours aprs l'adjectif verbal, moins qu'elles n'en soient spares U fanau A te tama i te po, par un adverbe qui le suit immdiatement, exemple la partie l'enfant naquit pendant la Dans le N. 0., on dirait nuit i pepena ia e te Etua, malgr lui i pehi pu IA, il nuit. I pepena Ti 9 e le Etua, il t cr par Dieu. hanau ia te tama i te po, l'enfant naquit pendant la il a t cr par Dieu i toi pu IA, il a t entran a t battu sans sujet.

Tia et ia, placs aprs les substantifs uta, montagne tai, mer vad et vaka, mea, chose, etc., et quelques adverbes, tels que pirogue poti, embarcation verbaux ou participes pehed, comment, en font comme autant d'adjectifs Pehed tia ? ma uta TIA, ma tai TIA, ma vad TIA, ma poti TIA. Compasss ment tes-vous venu ? Par la montagne, par mer, par embarcation, par baleinire. I mea tia me te toki, cela a t fait au moyen d'une hache. Dans le groupe N. 0., tia devra tre remplac la, la, participe forme du par ia comme nous l'avons verbe tre. devant l'addj dit.

pass du verbe tre, t, ayant t, se met toujours

GRAMMAIRE jectif verbal, exemple iApao te kai d fiti 6e, Quand tu auras mang, monte fA mate te tau nata ia toa, ia loa, Quand tous les hommes seront morts a peau tia atu ia ia, Lorsqu'il lui eut dit ia te e lo, s'il refuse mot mot t non tre accordant. (lui, sous-entendu) Remarque. Il ne faut pas confondre ia avec ia indiquant dans le groupe N. 0. le pass et qui se place aprs l'adjectif verbal l'un est accentu, l'autre ne l'est pas. A, devant tre.

Cette forme n'offre aucune observation faire ce que nous importante avons dit de sa valeur et l'emploi que nous aurons occasion d'en faire, la feront suffisamment connatre. ici d'en donner quelques Nous nous contenterons Ahea tihe mai ? Quand viendra-t-il ? A tahi peau, Alors il dit. exemples A to i to de hamani, prends ton livre. A fiti i uta, va la montagne. meitai A fenua, Dieu dit que la terre soit, et de, sois bon. peau te Etua A lenua la terre fut. Te tihe mai, le jour venir. Te mea tihe mai, les choses futures. na et ad, tant.

La forme ana et par contraction ad, tant, est le participe prsent du verbe tre. Elle sert indiquer d'une manire plus prcise l'action ou l'tat comme une de la parole, ou comme prsente relativement ayant lieu l'instant poque passe. Exemple E kai ANA dtou, ils sont manger actuellement E kai ANA piki aa i te mei, ils sont monter les fruits pain actuellement. au, a tihe, il est arriv pendant que je mangeais. E pure ANA tou umoi e tiohi ke, pendant la prire ne regardez pas de ct et d'autre. E noho aa Petero i Rma, pendant le sjour de saint Pierre Rome. se met toujours Cette forme, comme on le voit par les exemples prcdents, aprs l'adjectif verbal dont il prcise le temps. L'adverbe de temps nei que nous rangeons dans la classe des REMARQUE. adverbes de ce genre, joue souvent le mme rle que ana et ad, c'est--dire, sert souvent comme eux prciser le temps d'une manire plus particulire. Il pourrait donc galement tre regard comme une des formes du verbe tre, et les exemples suivants semblent mme l'exiger. Exemple: Kadha 6e d he nf.i, salut, toi, qui es sur ton dpart. He nata hou tenei oi tihe mai nei. C'est un homme qui vient d'arriver tout rcemment. Oi tihe nei kapo, il vient d'arriver, il n'y a qu'un instant. te Tominika i pao nei, c'est la semaine qui vient de s'couler. te bata e he Nei, c'est l'homme qui marche actuellement. te hakaiki i mate NEi, c'est le chef qui vient de mourir, ou, qui est mort il n'y a que quelque temps.

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

Qu'il nous suffise pour le moment ploi qu'on peut en faire.

d'avoir

indiqu

sa signification

et l'em-

MODE INFINITIF. Tableau synoptique du verbe substantif Prsent. E, he, 6, , a et , tre. Pass. I, avoir t. Participe Ana, ad, tant. Participe A, ia, et tia, t. Second participe 'ta, t, ayant t. Participe A, devant tre, ou devoir tre. futur. pass. pass. prsent. TRE.

MODLE

DE CONJUGAISON

DU VERBE

SUBSTANTIF

TRE.

ou Plutt manire de faire passer ce verbe autant qu'il est possible, dans la langue des Marquises, avec toutes les variations de nombres, depersonnes, de modes, de temps et de nuances de temps que nous lui connaissons dans la langue franaise. Comme il n'y a qu'une seule conjugaison pour tous les REMARQUE. verbes, et qu'elle se fait, tous les temps, l'aide du verbe tre et de l'adjectif tantt un adjectif verbal, verbal, nous adjoindrons ici au verbe substantif, tantt un adjectif simple et tantt un substantif, afin de nous dispenser par l de donner d'autres modles. Pour ce mme motif, nous indiquerons plusieurs manires de rendre en marquisien la phrase franaise. MODE INFINITIF. Prsent. tre, e, he, , , a, et d. tre chef, e hakaiki.

GRAMMAIRE

tre homme, he nata. tre Adam, d Atamo. tre juste, A toitoi. tre fini, a pao. Pass. Avoir t attach, i humu a. Avoir t dit, i peau tia. Avoir t cr, i pepena ia. Participe tant tant prier, e pure ana. fatigu, e tono ad. Participe t vol, to pu tia. t visible, ite a. t maltrait, ma ia. Second Participe t, ayant t fini, ia pao. t, ayant t veill, ia va. Participe futur. Pass. pass. prsent.

Devant tre (le jour), te tihe. Devoir tre (la chose) faite par nous, te mea hana atu tatou. Ici, proprement parler, finit la conjugaison des verbes, suivant le gnie de la langue des Marquises. Ce que nous allons dire ne servira qu' montrer la manire dont il faut procder pour exprimer nos ides franaises,

MODE INDICATIF. Prsent. Ce temps, qui exprime l'existence comme ayant lieu l'instant de la parole ou habituellement, se forme du prsent de l'infinitif Je suis chef, e hakaiki au, mot mot: tre chef moi. Je suis le chef, 6 au te tre moi le chef. hakaiki, mot mot Tu es un enfant, e toiti de, mot mot tre enfant toi. Tu es le voleur, 6 6e te nata kamo, mot mot tre toi l'homme voleur. Il est bon, xi meitai, mot mot tre bon. Il est un mauvais sujet, he nata mad tenei, mot mot vais celui-ci.

tre homme mau-

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

Il est prfrable chose bonne.

de mourir,

6 te mate te mea meitai, mot mot premire personne.

tre la mort

Duel inclusif, Nous sommes vieux deux.

(nous deux) koa taua, mot mot Duel exclusif, premire personne.

tre vieux nous

Nous sommes vieux (nous deux) koa maua, mot mot deux. Pluriel Nous sommes inclusif, premire personne.

tre vieux nous

(tous) vieux, koo'a tatou, mot mot Pluriel exclusif, premire personne.

tre vieux nous tous.

Nous sommes

vieux, koa matou,

mot mot

tre vieux nous.

Duel seconde personne. Vous tes vieux (vous deux), u koa dua, mot mot Pluriel, seconde personne. tre vieux vous, ou tre vieux vous deux.

Vous tes vieux (vous tous), koa 6tou, mot mot vous tous. Pluriel, troisime personne. tre vieux eux.

Ils sont vieux, koa itou, mot mot

Duel, troisime personne. Ils sont vieux (eux deux), kooua dua, mot mot Imparfait. comme prsente, relativement une qui exprime l'existence poque passe, peut se rendre comme il suit J'tais Uapou, lorsqu'il mourut, i Uapou au, 1 mate AI. Tu tais dner, quand il entra, e kai ad de, i u AI ia. Il tait dormir, lorsqu'un ange lui apparut, e hiamoe ana ia, a tihe titahi kuhane anera. jouaient, nous au Nous tions occups cueillir les fruits pain pendant qu'ils e piki ad matou l te mei, kekeu tou, mot mot tre montant tant arbres pain, tre jouant eux. Pass dfini. Ce temps exprime mais dtermin l'existence comme ayant eu lieu dans un temps coul, Ce temps, tre vieux eux deux.

GRAMMAIRE

Je fus malade hier, a mate au inenahi. Il fut bien malade, alors, tahi d oko to ia mate. Alors, Dieu dit que a terre soit, et la terre fut d 'ahi d peau te Ehia fenua ai fenua que la mer soit, et la mer fut, d tai a lai; que les oiseaux existent, et les oiseaux existrent, d manu a manu. Ils partirent le lendemain, ma te oioi te fiti, ou, i te oioi te fiti. Ils furent enterrs tous les deux, dimanche dernier, i tomi a dua ma te Tominika i pao nei. Pass indfini. Ce temps exprime l'existence, comme ayant eu lieu dans un temps pass indtermin ce matin, cette semaine, etc. J'ai t bien malade, ce matin, kapo te nuina o te mate. J'ai failli mourir, cette nuit, mei mate au i te po nei. Nous avons beaucoup travaill, aujourd'hui, mea nui to matou hana i hua nei. Pass antrieur.

Ce temps exprime l'existence, comme ayant eu lieu immdiatement avant une autre. Je montai quand j'eus dn, 2a pao te kai, xia fili au, ou ia pao te kai, d tahi fiti au, ou bien encore ia kai, d tahi d fiti au. Plus-que-parfait. Ce temps exprime l'existence comme ayant eu lieu dans un temps quelconque, avant une autre dj passe. Pakoko avait t vaincu avant mon arrive, epo to tau tina mai i nei, mua atu te hina tina o Pakoko. Nous avions mang quand vous arrivtes, a pao to matou kai, i tihe ai e, ou, a kai matou, i tihe ai 6e. Futur Ce temps venir. exprime l'existence

simple. devant avoir lieu dans un temps

comme

Demain, peut-tre, je serai mort, oioi oti, a mate au. Bientt, il sera grand, epo a nui. Lorsque tu iras la montagne porte ma hache, hia a fiti de i uta d dve atu te toki. Lorsque le chef sera venu, ia tihe mai te hakaiki. Si l'homme meurt dans la grce de Dieu, il vivra dans le Ciel, me mate te nata me te karatia a te Etua, e poho i 6to he dni. Je serai du nombre, 6 au titahi. Je monterai demain, oioi te fiti. Le mois prochain, j'irai Uapou, ma te meama d tihe nei te te i Uapou. Nous serons morts, e pao tatou i te mate. Marie mourra dans quatre jours, e fa po i loe, lia mate Maria. Pierre sera mort demain, oioi a mate Petero.

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

Futur

antrieur.

Ce temps exprime l'existence comme devant avoir lieu avant une autre Quand vous arriverez, nous aurons t mangs, ia tihe mai e, a pao matou i te kai. J'aurai termin demain. Non certainement, tu n'auras pas termin, oioi Aa pao. Ao hoi e pao. MODE CONDITIONNEL. Prsent ou futur.

Sans Pierre, je serais mort, umoi Petero, a mate au. Si le navire tait arriv hier, nous serions partis tantt, nei i tau mai te ihepe inenahi, kapo te te, ou me tau mai te ihepe inenahi, kapo te te. Si c'et t moi, il serait mort, au, a mate ia. Si tu viens, tu l'auras, me tihe de, a ta de. Pass. Il exprime que l'existence Si tu me l'avais dit, j'aurais aurait eu lieu si une condition avait t remplie refus, me peau mai de dmua, a pio au. Second pass.

Sans le navire tranger, pas un de nous n'et t sauv, a tau te ihepe o te n'et t bonne, nous eussions ao, i pohopoho ai tatou nui. Si l'embarcation sombr, me pe te poti, a ka6 tatou, ou bien, na te meitai o te poti to tatou poho. MODE IMPRATIF. Prsent ou futur. Il exprime l'existence comme devant ou pouvant avoir lieu par suite d'un ou d'une exhortation commandement, Sois bon, meitai de Soyons justes, toitoi tatou Soyez fermes, A fe to 6tou koekoe. Futur antrieur.

Ce temps, peu usit, peut se rendre de la manire suivante Aie t sage demain, autrement je me fcherai, umoi de i meitai oioi, peke au, mot mot l ne pas toi avoir t sage demain, tre fch moi. MODE SUBJONCTIF. Ce mode exprime l'existence d'une manire subordonne et dpendante.

GRAMMAIRE

Prsent ou futur. Je dsire que vous soyez sauvs, e tod ta a ~oho~oho dtou. Dieu dsire que je sois saint, e to ta te Etua meitai to u koekoe. Il est bon qu'il soit prde peur venu, e mea meitai dno dmua. Il convient que nous l'avertissions, qu'il ne soit fch contre nous, e mea meitai d peau atu tatou ia ia mua, oa peke mai ia tatou. Imparfait. Il et mieux valu que je fusse mort, me mate au dmua, mea meitai, mot mot Si mort moi avant, chose bonne. C'tait assurment un trs mauvais sujet, il aurait voulu que je fusse mauvais comme lui, d te nata pe oko hoi 6 ia, e tod ta ia pe me au. Pass. Je suis trs satisfait que la guerre ait t termine, koakoa paokooko au na te mea a ko te toua, ou bien koakoa paokooko au meia i ko te toua. Plus-que-parfait. Il et fallu que j'eusse t bien enfant pour prendre cet objet sans permission, e toiti au, i te to pu ? de la phrase, les Remarque. Il ne faut pas oublier que la construction circonstances dans lesquelles on parle, les adverbes et les locutions adverbiales que l'on emploie varient l'infini l'expression des temps et des nuances de temps que nous admettons en franais, et donnent la phrase une lgance qu'il nous et t impossible de reprsenter dans un exemple pour chacun des temps. Modle de conjugaison pour les verbes actifs, d'aprs le gnie de la langue des Marquises. MODE INFINITIF. Prsent. Manger, e kai, tre mangeant. Pass. Avoir mang, i kai, avoir t mangeant. Participe Mangeant, e kai ana, tre mangeant prsent. tant.

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

Participe Mang, kai a, kai ia, kai tia.

pass.

Second participe Ayant mang, la kai. Participe Devant manger, kai.

pass.

futur.

CONJUGAISON DES VERBES PASSIFS. Les verbes passifs se conjuguent comme les verbes actifs, mais en ajoutant Il a t l'adjectif verbal le participe pass a, ia, ou tia Mange le poisson. I kai tia. mang, kai i te ika. DES VERBESNEUTRES. CONJUGAISON Les verbes neutres se conjuguent absolument comme les verbes actifs vat-en, taha atu. Viens, tihe mai. Quel est l'enfant qui est venu, il n'y a qu'un instant ? 6 ai te tama t tihe mai kapo ? DES VERBESPRONOMINAUX. CONJUGAISON Les verbes pronominaux se conjuguent comme les verbes actifs, mais avec Il s'admire, deux pronoms de la mme personne, exprims ou sous-entendus maha ia ia, (le pronom ia sujet du verbe est ici sous-entendu). CONJUGAISON DES VERBES UNIPERSONNELS. Les verbes unipersonnels se conjuguent galement comme les verbes actifs, mais ils ne s'emploient dans tous leurs temps qu' la troisime personne du Il pleut, lia ua. Il fait nuit, a po. Il y en a suffisamment, a ava. singulier Il fait beau temps, meie te ni. DES INTERROGATIONS. si frquentes dans la langue dont nous nousoccuLes locutions interrogatives, tant de beauts, ne changent en rien la conjupons, et qui lui communiquent et gaison du verbe, souvent mme la diffrence entre la phrase interrogative celle qui ne l'est pas, consiste uniquement dans la prononciation ou dans la ponctuation. Mais, lorsque l'interrogation se fait par un des pronoms interrogatifs, ou par

GRAMMAIRE ou de quantit, alors la phrase prsente une quelque adverbe d'interrogation tournure qui lui est propre et que nous ne pouvons mieux faire connatre que par des exemples. ou l'inflexion de la Exemples de phrases ordinaires, qui, par la ponctuation E one, avoir faim. E anu, avoir froid. E 6no, voix, deviennent interrogatives: couter. E kai kutu, manger des pous. Ua pao i te kai, il a t mang. Ad no je ne l'ai pas entendu Placez maintenant dire. et vous aprs ces mmes phrases le signe interrogatif, aurez les significations suivantes E ne ? as-tu faim ? E anu ? est-ce que tu as froid ? E no ? est-ce qu'il m'coutera ? E kai kutu ? est-ce que tu manges des poux ? Ai no ? ne l'astu pas entendu dire ? Ua pao i te kai ? est-ce que tu l'as mang ? l'aide de pronoms d AIte i lie ? qui Exemples de phrases interrogatives l'a vu ? 6 AI te i 6to ? qui est l dedans ? 0 AI i peau tia? qui l'a dit? 6 AI d AI te i mate ? quels sont les morts ? Vakna e AI ? par qui (l'avez-vous appris, faire Hatiou, qui a dit cela) ? E hano AHA matou i Hatiheu ? Qu'irions-nous heu ? Va ahi ? e aha i ahi ai ? e ota. Le feu a-t-il pris ? Comment aurait-il pris ? il n'y a pas de poussire sur le bois. atea nui 6a ? Ete aha to de hana i te oatea nui ? e fiti au i uta, est-il midi ? oui et qu'as-tu donc faire midi ? E aha te hoe ? Aha te meitai o Uapou ? Je dois aller la montagne. Uapou est-il beau ? Pourquoi pas ? Aha te hadtaetae ta Aparahamo i to ia tama ? E aha te ko i te e hadtaetae ai ? Abraham chrissait-il son fils ? Pourquoi ne l'aurait-il pas chri ? E aha Atamo me Era no tatou ? Qu'taient pour nous Adam et ve ? E ke i te aha ? en quoi diffrent-ils ? 6 te aha te pure ? Qu'est-ce que la prire ? la mate Ietu-Kirito a aha ? Quand Jsus-Christ mourut, qu'arriva-t-il Aoe' hoi, Quoi ? E aha d ? donc ? Rien du tout. l'aide des adverbes d tahi d pehed ? alors qu'arExemples d'interrogations riva-t-il ? pehed tia ? Comment cela se fit-il mort ? Inemahi te tau mai ? est-ce qu'il est arriv viendra-t-il ? Mei hea mai 6e ? d'o viens-tu ? d poho ai ? Quand ressuscitera-t-il ? Toohia hia puad ta loane ? Combien vrai ? ? mate inehea ? Quand est-il hier Ahea d tihe mai ? Quand No hea oe ? d'o es-tu ? Ahea lou ? Combien tes-vous ? E donc pas

Jean a-t-il de cochons ? A 6 ? n'est-ce NGATIONS.

Dans la conjugaison d'un verbe avec ngation, le signe ngatif occupe toul'infinitif du jours la premire place, et exige aprs lui, et immdiatement, verbe tre soit au prsent, soit au pass moins qu'un pronom ne les spare o e kai, il ne mange pas d i pao, ce n'est pas fini. i mate, il n'est pas mort. Ad matou i {te, nous ne l'avons pas vu.

LANGUE

DES

ILES

MARQUISES

Il en est de mme avec la ngation prohibitive: Umoi e kamo, ne vole pas. Umoi 6e e ao, ne consens pas. Umoi 6e e too, ne le prends pas. Cf. Seconde Partie, des ngations. COMPOSITIONDES VERBES ACTIFS A