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Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) Division du Centre d’investissement GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD–PDDAA TCP/CMR/2906 (I) (NEPAD Ref. 04/05 F) Volume III de IV PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE Appui au développement de la filière viande bovine Novembre 2004

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Nouveau partenariat pour le

développement de l’Afrique (NEPAD) Organisation des Nations Unies

pour l’alimentation et l’agriculture Programme détaillé pour le

développement de l’agriculture africaine (PDDAA)

Division du Centre d’investissement

GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN

APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD–PDDAA

TCP/CMR/2906 (I) (NEPAD Ref. 04/05 F)

Volume III de IV

PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE

Appui au développement de la filière viande bovine

Novembre 2004

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CAMEROUN: Appui à la mise en œuvre du NEPAD–PDDAA

Volume I: Programme national d’investissement à moyen terme (PNIMT)

Profils de projets d’investissement bancables (PPIB)

Volume II: Appui au développement de la production de maïs

Volume III: Appui au développement de la filière viande bovine

Volume IV: Développement de la filière des palmeraies à huile villageoises

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PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE DU NEPAD–PDDAA

Pays: Cameroun

Secteur d’activité: Élevage

Titre du projet proposé: Appui au développement de la filière viande bovine

Zone du projet: Six provinces du pays

Durée du projet: 5 ans

Coût estimé: Coût en devises........................... 4,8 millions de dollars EU Coût en monnaie locale .............. 5,2 millions de dollars EU Total....................................... 10,0 millions de dollars EU

Financement envisagé:

Source Millions de FCFA1 Millions de $EU % du total

Gouvernement 788 1,5 15

Institution(s) de financement 3 413 6,5 65

Bénéficiaires 1 050 2,0 20

Total 5 251 10,0 100

1 Equivalence monétaire:

Unité monétaire = franc CFA (FCFA) 1 $EU = 525 FCFA 100 FCFA = 0,19 $EU

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CAMEROUN

Profil de projet d’investissement bancable du NEPAD–PDDAA

« Appui au développement de la filière viande bovine »

Table des matières

Abréviations.......................................................................................................................................... iii

I. CONTEXTE DU PROJET..........................................................................................................1 A. Origine du projet ...............................................................................................................1 B. Généralités..........................................................................................................................1 C. Institutions impliquées dans le secteur élevage...............................................................4

II. ZONE DU PROJET.....................................................................................................................4

III. JUSTIFICATION ........................................................................................................................6

IV. OBJECTIFS DU PROJET..........................................................................................................7

V. DESCRIPTION DU PROJET ....................................................................................................8 Composante 1: Appui à la production de viande bovine..........................................................9

Sous–composante 1.1: Appui à la gestion des ressources et des espaces pastoraux ........9 Sous–composante 1.2: Intensification de l’embouche bovine ..........................................9

Composante 2: Appui au développement d’organisations professionnelles dans la filière viande bovine.........................................................................................................10

Composante 3: Renforcement des capacités de commercialisation et de transformation des produits carnés bovins ...................................................................11

Composante 4: Mise en place d’un observatoire de l’élevage bovin .....................................11 Composante 5: Coordination et gestion du projet ..................................................................12

VI. COÛTS INDICATIFS ...............................................................................................................12

VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGÉES ..................................................................14

VIII. BENEFICES ATTENDUS ........................................................................................................15

IX. DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS DE MISE EN ŒUVRE ..............................................16

X. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE ..........................................................................17

XI. PROBLEMES EN SUSPENS ET ACTIONS PROPOSEES .................................................17

XII. RISQUES POTENTIELS .........................................................................................................17

ANNEXES.............................................................................................................................................19 Annexe 1: Carte de la zone du projet.......................................................................................21 Annexe 2: Analyse SWOT du sous–secteur élevage bovin .....................................................23 Annexe 3: Problèmes liés à l’élevage bovin .............................................................................27 Annexe 4: Objectifs pour l’élevage bovin ................................................................................29 Annexe 5: Organismes spécialisés dépendents du MINEPIA et principaux

organismes d’appui opérant dans la zone du projet.....................................................31 Annexe 6: Critères de sélection des projets définis par les participants de l’atelier de

validation du PNIMT ......................................................................................................33 Annexe 7: Réalisations de certains projets d’élevage avec les acquis à développer et

les références à améliorer................................................................................................35 Annexe 8: Cadre logique du projet ..........................................................................................37

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Abréviations

AFD Agence française de développement APESS Association pour la promotion de l’élevage au Sahel et en savane BAD Banque africaine pour le développement BADEA Banque arabe pour le développement économique en Afrique CAF Coût assurance fret CAMRAIL Cameroon Railways CDEN Caisse de développement élevage du nord CDENO Caisse de développement du nord–ouest CEMAC Communauté économique monétaire de l’Afrique centrale CNFZV Centre national de formation zootechnique et vétérinaire CVECA Caisse villageoise d’épargne et de crédit autogérée DSDSR Document de stratégie de développement du secteur rural DSRP Document de stratégie de réduction de la pauvreté FAC Fonds d’aide et de coopération FCFA Franc de la communauté française africaine FED Fonds européen de développement FIDA Fonds international pour le développement agricole FONADER Fonds national pour le développement rural FSD Fonds spécial pour le développement (France) GESEP Gestion sécurisée des espaces pastoraux GIC Groupement d’initiative commune HELVETAS Association helvétique pour l’assistance technique HPI Heifer Project International INADES Institut africain pour le développement économique et social IRAD Institut de recherche agronomique pour le développement LANAVET Laboratoire national vétérinaire MEADEN Mission d’étude et d’aménagement pour le développement de la province du Nord MIDENO Mission de développement du nord–ouest MIDIMA Mission de développement des monts Mandara MINEPIA Ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales MSEG Mission spéciale pour l’éradication des glossines ONG Organisation non gouvernementale PCRD Projet de crédit rural décentralisé PDBB Programme de développement du bassin de la Bénoué PDDAA Programme détaillé du développement agricole en Afrique PDOB Programme de développement de l’ouest Bénoué PDSE Programme de développement du secteur élevage PIB Produit intérieur brut PIBA Produit intérieur brut agricole PNIMT Programme national d’investissement à moyen terme PPIB Profil de projet d’investissement bancable PPTE Pays pauvres très endettés PRCPB Projet de réhabilitation et de création des points d’eau pour le bétail RCA République centrafricaine SAILD Service d’appui aux initiatives locales pour le développement SEBVINA Syndicat d’éleveurs bovin de la Vina SODEPA Société de développement et d’exploitation des productions animales UGICETA Union des GIC du comité d’éradication des tsé–tsé dans l’Adamoua

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I. CONTEXTE DU PROJET

A. Origine du projet

I.1. L’identification de ce projet qui s’inscrit dans le PNIMT a suivi un processus participatif. En effet, ce projet est le fruit des travaux en atelier de validation du PNIMT (Yaoundé, février 2004, regroupant les représentants du monde paysan, du secteur privé, des ONG et des administrations du développement rural). Par ailleurs, il est entièrement en phase avec la stratégie sectorielle de l’élevage, des pêches et des industries animales du Cameroun qui considère l’élevage bovin comme maillon essentiel de la sécurité alimentaire. Dans ce document, un plan triennal de mise en œuvre des tâches urgentes a été élaboré en tenant compte de leurs impacts sur la lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire. La modernisation de l’appareil de production est l’un des quatre axes stratégiques cités dans le document de stratégie du sous–secteur. L’intégration de cet axe dans le présent projet contribuera à couvrir les besoins alimentaires en produits d’origine animale ainsi qu’à stabiliser les prix à la consommation et réduire les importations.

I.2. Une étude sur les flux commerciaux régionaux du bétail commanditée par la CEMAC est en cours. La composante commerciale du projet sera détaillée ultérieurement grâce notamment aux données recueillies par cette étude.

I.3. Parmi les projets en cours dans le secteur élevage, on peut citer:

• Le projet d’appui à la lutte contre les trypanosomes animaux et leurs vecteurs (MINEPIA, nov. 2002; fonds PPTE, trois ans, 605,1 millions de FCFA).

• Le projet de gestion sécurisée des espaces pastoraux (financement AFD, prend fin en juin 2004).

• Le projet de construction et réhabilitation des points d’eau pour le gros bétail, (financement AFD, arrive à terme fin 2004).

• Ces projets ont une envergure limitée sur le plan national. Le présent projet vise à consolider et à élargir les acquis des autres actions antérieures sur le plan national.

B. Généralités

I.4. Le Cameroun est un pays à vocation agricole et le secteur rural, qui contribue à hauteur de 30% au PIB et emploie environ 60% de la population active, occupe une place de premier plan dans l’économie camerounaise. 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. La pauvreté demeure plus prononcée en zone rurale (plus du double qu’en zone urbaine) où vit environ 50% de la population totale du pays.

I.5. Le PIB agricole (PIBA) est évalué à 1 185 milliards de FCFA,2 soit 30% du PIB. La part des différents sous–secteurs dans le PIBA est de 67% pour les productions agricoles, 18% pour la forêt et 15% pour les productions animales et halieutiques. La contribution de l’élevage est estimée à 118 milliards de FCFA/an, soit 9% du PIB du secteur primaire.

2 En 1998, source DSCN.

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I.6. L’élevage constitue pour 30% de la population active la principale source de revenus. Quatre grands types d’élevage existent au Cameroun: l’élevage bovin, l’élevage des petits ruminants, l’aviculture, et l’élevage des porcs.

I.7. Sur le plan socioéconomique, l’élevage joue un rôle d’épargne et contribue fortement à l’amélioration de la production agricole, notamment dans les zones à forte densité de population où le maintien de la fertilité des sols, la réalisation de certains travaux agricoles et le transport rural sont assurés par le bétail (bovins, asins, équins).

I.8. L’élevage bovin fournit annuellement 110 000 tonnes de viande et 184 000 tonnes de lait. La contribution du bovin est de 54% pour l’ensemble des produits carnés. La consommation moyenne de la viande bovine est d’environ 7,1 kg par habitant et par an, avec des amplitudes de 21,3 kg/habitant/an et 14,5 kg/habitant/an respectivement à Yaoundé et Douala.

I.9. Les systèmes d’élevage nationaux (5,6 millions de bovins), essentiellement traditionnels et extensifs peuvent être classés en trois catégories:

• le système pastoral pur (30% du cheptel);

• l’agro–pastoralisme (65% du cheptel);

• le ranching (5% du cheptel).

I.10. L’embouche bovine qui se développe actuellement autour des grandes villes de la partie septentrionale du Cameroun est une activité rentable et accessible, moyennant quelques appuis bien ciblés, aux populations défavorisées des zones rurales.

I.11. La commercialisation du bétail est très fortement marquée par les circuits intérieurs permettant d’acheminer le bétail des zones de production au nord vers les centres urbains de consommation au sud, les réseaux d’importation et de transit établis depuis de longue date. Les moyens de transport des bovins sont le train, le camion et sur pied. L’un des goulots d’étranglement majeur de la filière viande bovine réside dans le fait que les circuits de commercialisation sont peu fluides: les professionnels notent de très grosses difficultés pour atteindre les gros marchés (Douala et Yaoundé). Le projet devra favoriser l’émergence d’organisations professionnelles et interprofessionnelles à même d’améliorer la fluidité de la filière.

I.12. Les importations se font à partir du Tchad et de la République centrafricaine et dans une moindre mesure du Nigéria et du Soudan. Le flux de transit s’effectue entre le Tchad et le Nigéria en empruntant les pistes officiellement ouvertes à cet effet dans l’Extrême–Nord. Les animaux d’importation et certains animaux de transit sont présentés sur les différents marchés frontaliers à partir desquels ils sont insérés dans les circuits intérieurs et gagnent les centres de consommation.3

I.13. Il existe un courant d’exportation de bétail dans l’Extrême–Nord vers le Nigéria, et dans le sud vers le Gabon qui échappe aux services du MINEPIA du fait de la porosité des frontières.

I.14. La méconnaissance des flux de bétail vif entre le Cameroun et les pays voisins fausse les données sur la commercialisation du bétail dans le pays. L’observatoire que le projet se propose de mettre en place contribuera à améliorer les statistiques de transit, d’importation et d’exportation qui actuellement sont très difficiles à estimer et à contrôler par les services du MINEPIA.

3 Etude sur la commercialisation du bétail dans les provinces du nord. SFC Sedec – Cegos, 1992.

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I.15. On peut citer pour mémoire les estimations reposant sur les observations faites sur les marchés et auprès des commerçants dans les provinces du nord,4 lesquelles montrent le niveau de dépendance du Cameroun pour son approvisionnement normal en viandes bovines.

Transit et importation au Cameroun de bovins du Tchad et de RCA (nombre de têtes) 1985 1990

Transit Importations Transit Importations Extrême–Nord 179 000 40 000 113 000 37 000 Nord 16 000 4 000 12 000 3 000 Adamaoua – 20 000 – 5 000 Est (Lom–Djerem) – 15 000 – 40 000 Total 195 000 79 000 125 000 85 000

I.16. En ce qui concerne les importations de viandes, notamment extra–africaines, le Cameroun, depuis 19885, applique une politique protectionniste vis–à–vis de ces produits. En effet, les droits et taxes à l’importation s’appliquent sur une base imposable nettement supérieure au prix CAF.

I.17. Selon l’étude RCA/CCCE 1990, si la protection douanière6 contre les importations de viandes est maintenue, il est probable que la demande en viande bovine continuera à s’accroître de 4 à 6% par an, aucune substitution d’autres denrées animales ne s’étant dessinée depuis six ans. Les besoins des marchés dans les deux grandes villes de consommation que sont Yaoundé et Douala atteindraient au minimum 189 500 bovins en 2005. Pour faire face à ces besoins, sans hausse de prix, le Cameroun devra développer sa production intérieure de manière plus soutenue.

I.18. Compte tenu de tout ce qui précède, il devient donc urgent de développer la filière viande bovine dans toutes les zones de production.

I.19. Bien que le secteur dispose de potentialités certaines (19 millions d’ha sous–exploités, forte demande des villes, croissance de la demande pour tous les produits carnés, système de santé animal mis en place, organisations professionnelles en voie de structuration), ainsi que de conditions légales favorables (interdiction d’importation de viande d’origine européenne, cadre légal incitatif, désengagement de l’Etat du secteur), il existe des freins à son développement parmi lesquels:

• Les difficultés d’accès aux ressources foncières, en raison d’une absence d’un plan concerté de l’espace agro–sylvo–pastoral et d’une législation foncière appropriée, la création permanente d’aires protégées, les feux de brousse incontrôlés, l’envahissement des parcours par les herbes non désirables. Ces facteurs freinent l’utilisation optimale de l’espace rural et provoquent parfois des conflits violents entre agriculteurs et éleveurs.

• Les difficultés d’accès aux marchés. En effet, les centres urbains ne sont pas toujours approvisionnés en viande en quantité nécessaire en raison des coûts élevés de transport d’animaux sur pied, de l’insuffisance des marchés à bétail, et des pratiques monopolistiques de syndicats de commerçants de bétail.

4 SFC Sedec – Cegos, cit. 5 Arrêté n° 039/CAB/PR du 15/1/88. 6 Arrêté n° 039/CAB/PR du 15/1/88: la valeur minimale imposable à l’importation est portée à 1 000 FCFA/kg

pour les viandes et abats, y compris les volailles.

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• Les difficultés d’accès aux intrants vétérinaires et alimentaires dues à la faible distribution spatiale et temporaire des infrastructures zoosanitaires et le manque de moyens financiers.

• Le niveau d’organisation professionnelle des éleveurs est fragile et faible dans le sens qu’un nombre important de groupements de base sont opérationnels mais non fédérés aux niveaux départemental et régional (à l’exception du syndicat des commerçants à bétail). Cette insuffisance de structures verticales ne permet pas aux éleveurs d’être les interlocuteurs valables de l’Etat dans le contexte institutionnel de planification économique et de développement.

• Les appuis financiers nécessaires sont difficiles à obtenir du fait de la réticence des banques et mutuelles d’épargne et de crédit à s’engager sur les activités d’élevage. Il convient d’accompagner les acteurs de la filière bovine en mettant à leur disposition des crédits qui leur permettront de moderniser leur appareil de production.

I.20. Un tableau d'analyse SWOT du sous-secteur de l'élevage bovin figure en annexe 2. Un récapitulatif des problèmes et des objectifs pour l'élevage bovin est présenté respectivement dans les annexes 3 et 4.

C. Institutions impliquées dans le secteur élevage

I.21. Les institutions impliquées dans le secteur élevage sont:

• Le MINEPIA avec les délégations au niveau des 10 provinces et départements dont certaines délégations sont dépourvues d’équipements et de matériels de travail. Par manque de moyens de transport, le personnel assure un service public de santé pour les animaux particulièrement dans les zones non enclavées. Les interventions sur la conduite des systèmes d’élevage et de pâturages ont souvent été limitées au tracé, à la réalisation et à l’entretien de pare–feu. L’aspect technique de la gestion, après les efforts du projet Gestion sécurisée des espaces pastoraux (GESEP), n’a pu avoir aucun développement. Dans les zones non couvertes par le projet, celui–ci mettra en place des systèmes de cogestion des ressources naturelles.

• D’autres acteurs tels que les organismes spécialisés sous tutelle du MINEPIA et les principaux organismes d’appui interviennent également dans la filière bovine.

• Cette présence importante des intervenants dans les zones du projet démontre la disponibilité du personnel apte à conduire les activités du projet (cf. annexe 5: Organismes spécialisés dépendants du MINEPIA et principaux organismes d’appui opérant dans la zone de projet).

II. ZONE DU PROJET

II.1. La zone proposée par le projet couvre six des dix provinces du Cameroun (cf. carte, annexe 1). Il s’agit des provinces de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême–Nord, du Nord, de l’Ouest et du Nord–Ouest. A l’intérieur de cette zone, seuls les départements où existe déjà une dynamique de production seront concernés. Le choix de cette zone se justifie par les potentialités de développement de l’élevage bovin. Les populations cibles sont marquées par une forte tradition pastorale. En effet, la zone du projet comprend les trois zones agro–écologiques favorables à la production de viande bovine: la zone soudano–sahélienne (Extrême–Nord et Nord), la zone des hautes savanes guinéennes

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Superficie: 63 700 km2. Alt. moy.: 1 100 m. Climat: type soudanien, 1 600 mm de pluie en 7 mois. Végétation: savane arborée, forêts galeries. Population: 710 000 hab.; densité: 11,5 hab./km2. Chef–lieu: Ngaoundéré (terminus de la ligne de chemin de fer et véritable ville charnière entre le nord et le sud du pays).

Superficie: 109 000 km2. 4 départements, chef–lieu: Bertoua. Hautes savanes guinéennes.

Superficie: 35 264 km2. Alt. moy.: 900 m. Climat: sahélien, 500 à 900 mm de pluie, harmattan, + de 7 mois de saison sèche. Pop.: 2,7 millions d’hab., densité: 78 hab./km2, pop. rurale: 70%. Chef lieu: Maroua.

Superficie: 66 100 km2. Chef lieu: Garoua. Relief: plaines avec quelques massifs montagneux au sud–ouest.; Climat: soudanien classique, 900 à 1 300 mm de pluie sur 6 mois. Pop.: 1,2 millions d’hab., densité: 18 hab/km2.

(Adamaoua et département du Lom et Djerem et de la Kadey dans la province de l’Est) et la zones des hauts plateaux de l’ouest (nord–ouest et ouest).

II.2. La province de l’Adamaoua. L’économie de la province est largement dominée par l’élevage bovin traditionnel extensif ou en ranching semi–intensif. C’est la plus grande région d’élevage du Cameroun avec plus de 1 800 000 têtes de bétail. Cette activité y bénéficie de bons pâturages et de la faible densité des populations. Il existe une dynamique de production poussée dans cette province. La province dispose d’un centre de recherche IRAD à Wakwa (élevage et cultures céréalières) et d’une université disposant d’une Ecole nationale supérieure des sciences agro–alimentaires. La province présente d’importants potentiels agropédologiques et une grande réserve foncière qui permettent le développement des grands complexes agropastoraux.

II.3. Contraintes particulières: forte pression glossinaire, feux de brousse incontrôlés.

II.4. La province de l’Est. Elle est frontalière de la République centrafricaine et du Congo. Le projet ne concernera que les départements de Lom et Djerem et de la Kadey où l’élevage bovin est pratiqué et qui constituent une zone de transhumance au sud de l’Adamaoua. Le cheptel bovin compte en saison sèche plus de 700 000 têtes. Cette province dispose de vastes espaces pastoraux.

II.5. Contraintes particulières: enclavement chronique de la zone d’élevage bovin; éloignement des centres de consommation de la viande.

II.6. La province de l’Extrême–Nord. L’élevage bovin est une tradition dans de nombreuses ethnies de la province (Foulbé et Arabe choua) qui dispose du deuxième cheptel du pays après l’Adamaoua (1 000 000 de têtes de bovins). Elle dispose, en outre, de zones de transhumance avec un important potentiel fourrager fréquenté par les éleveurs des pays voisins (les Yaerés et le lac Tchad). La province dispose du plus grand réseau d’organisme d’appui et d’ONG du pays travaillant dans le développement rural et d’un centre de formation zootechnique et vétérinaire. Elle présente une extrême pauvreté du monde rural liée aux aléas climatiques et aux autres fléaux naturels aggravés par la pression sur les ressources, les conflits entre agriculteurs et éleveurs, la quasi–absence d’organisations professionnelles d’éleveurs.

II.7. Contraintes particulières: insuffisance et non–maîtrise de l’eau et des terres réparties entre les divers types d’activités souvent antagonistes.

II.8. La province du Nord. La province qui dispose d’importantes ressources en eau et en fourrage est la troisième région d’élevage du pays. Par ailleurs, la province dispose d’un organisme de coordination du développement régional, la MEADEN (Mission d’étude et d’aménagement pour le développement de la province du Nord) qui est appelé à gérer l’aménagement de l’espace et à arbitrer les conflits entre les divers acteurs. Il existe également un centre de recherche de l’IRAD (productions animales et cotonnières). En plus de s’appuyer sur ces institutions, le projet pourra compter sur l’apport des groupements d’éleveurs tels que l’Association

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Superficie: 15 708 km2. Région des hauts plateaux de l’ouest comportant des massifs cristallins et volcaniques et quelques plaines d’effondrement (plaine Tikar et Mbow plain). Climat: camerounais d’altitude, 1 500 à 2 000 mm de pluie. Temp. modérées. Pop.: 1,65 millions d’hab., densité: 105 hab./km2. Fort exode rural, zone d’émigration agricole. Chef lieu: Bamenda.

Superficie: 12 720 km2. Climat type camerounais d’altitude: 1 500 à 2 000 mm de pluie sur 9 mois. Pop.: 1,7 millions d’hab., densité: 130 hab./km2, pop rurale: 40%. Chef–lieu: Bafoussam.

des éleveurs de la province du Nord et les groupements formés par les projets PRCPB et GESEP. On dénombre environ 850 000 têtes de bovins dans le Nord.

II.9. Contraintes particulières: nombreux conflits entre agriculteurs migrants, autochtones et éleveurs dans l’utilisation des terres, conflits entre agro–éleveurs et gérants des aires protégées (40% du territoire).

II.10. La province du Nord–Ouest. L’économie de la province est largement dominée par les activités agropastorales auxquelles se consacre plus de 80% de la population active. L’élevage bovin de type extensif est pratiqué sur les hautes terres par les éleveurs fulanis (peuhls) sédentarisés depuis plusieurs générations avec une transhumance de faible amplitude vers les plaines voisines en saison sèche. On note également quelques ranchs modernes détenus par quelques élites. Le cheptel bovin est évalué à 500 000 têtes. Cette province est frontalière du Nigéria qui a un potentiel de consommation très élevé.

II.11. Elle dispose d’un centre de recherche agronomique (IRAD semences fourragères et production laitière) et d’un centre de formation zootechnique et vétérinaire à Jakiri qui peuvent apporter un soutien au projet. Cette province dispose d’atouts importants dans le domaine de l’intensification de l’élevage et de l’embouche bovine. Les autres atouts de la province sont la proximité de grands centres de consommation, la maîtrise des méthodes de cultures fourragères sur les espaces réduits, un début d’intégration de l’élevage et de l’agriculture et surtout un dynamisme et une longue expérience du mouvement coopératif.

II.12. Contraintes particulières: problèmes fonciers et enclavement des zones de production.

II.13. La province de l’Ouest. Cette province appartient à la chaîne des hauts plateaux de l’ouest comportant des massifs cristallins et volcaniques inactifs. Les sols sont en grande partie volcaniques avec un bon potentiel agricole. La province est dotée d’une station de recherche basée à Foumbot, d’une faculté agronomique à l’université de Dschang. L’élevage bovin est surtout pratiqué dans le Noun qui dispose de vastes zones libres et sur quelques montagnes de la province; le cheptel bovin est relativement modeste (250 000 têtes). La problématique de développement de l’élevage bovin est la même que dans la province du Nord–Ouest.

III. JUSTIFICATION

III.1. Le projet a été retenu car il répond parfaitement aux critères de sélection des projets définis au cours de l'atelier national de validation du PNIMT (cf. annexe 6). A travers ses différentes composantes, il répond également aux trois problèmes fondamentaux du secteur élevage:

• sécurisation des ressources foncières;

• accès aux intrants;

• accès au marché.

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III.2. Le projet de renforcement de la filière viande bovine s’inscrit dans les piliers 2, 3, 4 et 5 du PDDAA. En effet, l’amélioration des capacités de production des éleveurs et de leurs organisations professionnelles et un meilleur accès aux marchés permettront d’améliorer la production de viande bovine et sa disponibilité sur les marchés de consommation. Le projet contribuera à l’accroissement des approvisionnements alimentaires et à la réduction de la faim. Il contribuera également à la réduction de la pauvreté en milieu rural par la création d'emplois dans le sous–secteur de l'élevage bovin mais également en offrant des opportunités de démarrage de petits ateliers d'embouche à des ruraux ou des péri–urbains moins aisés.

III.3. Par rapport au DSRP, le projet est en parfaite cohérence avec les trois axes suivants: améliorer l’accès des populations paysannes aux techniques culturales modernes et à haut rendement; promouvoir et appuyer le développement des organisations professionnelles et interprofessionnelles; et lancer des programmes spécifiques d’appui au développement et à l’organisation des filières prioritaires.

III.4. Le projet d’appui du développement de la filière viande bovine, avec ses quatre composantes techniques répond aux quatre axes stratégiques de la DSRSR qui sont restructurer le cadre institutionnel; construire un cadre incitatif et gérer durablement les ressources naturelles. Il est également en conformité avec la stratégie sous–sectorielle de l’élevage, des pêches et des industries animales.

III.5. L’amélioration de la disponibilité de fourrage, un accès facilité aux services et aux intrants zoosanitaires vont permettre aux éleveurs de réduire leur coût de production et d’améliorer la compétitivité de la viande bovine sur le marché. La structuration et l’émergence d’organisations professionnelles et interprofessionnelles fortes favorisera le renforcement de la filière et la concertation entre les pouvoirs publics et les différents acteurs et opérateurs. Le projet a également pour souci de diminuer la pression sur les ressources naturelles qui sera diminuée grâce à une gestion concertée des espaces pastoraux et des ressources en eau pour le bétail.

III.6. Plusieurs projets destinés à lever les contraintes majeures au développement de l’élevage bovin ont été réalisés (voir Annexe 7 pour une analyse détaillée des réalisations, des acquis à développer et des références à améliorer).

III.7. Le projet GESEP a réussi à faire adopter par les communautés, la gestion des pâturages et des espaces pastoraux. Mais son action reste limitée dans les provinces du Nord. Le projet PRCPB a réhabilité et construit un nombre important de points et mares d’eau pour le bétail. Ce nombre reste largement inférieur au besoin de la zone du projet et les mécanismes de gestion participative restent à développer. Un effort de coordination appuyé ainsi que la valorisation des acquis permettra de contribuer au développement du secteur.

III.8. En synergie avec d’autres projets et avec une coordination et un suivi étroit des activités des intervenants, ce projet assurera la durabilité des pratiques avec un impact plus fort.

IV. OBJECTIFS DU PROJET

IV.1. Objectif global. Contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté en favorisant la croissance dans le secteur rural.

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IV.2. Objectifs du projet. Augmenter la production de viande bovine et accroître les revenus des éleveurs dans les zones rurales et péri–urbaines dans la perspective de réduire les déficits et les importations en viande.

IV.3. Objectifs spécifiques. Les objectifs spécifiques des différentes composantes sont les suivants:

• Amener les éleveurs à exploiter de façon rationnelle les pâturages et à mieux gérer les points d’eau pour l’abreuvement du bétail.

• Rationaliser l’utilisation des sous–produits agro–industriels et des résidus agricoles.

• Améliorer l’accès aux intrants et aux crédits pour l’élevage bovin.

• Faire émerger des organisations professionnelles ou interprofessionnelles de la filière viande viables qui sécurisent les ressources, le marché et l’accès aux intrants (producteurs, vétérinaires, commerçants de bétail, bouchers, etc.).

• Favoriser la commercialisation de la viande bovine.

• Créer un observatoire de l’élevage bovin capable de fournir des informations fiables et permanentes aux services du MINEPIA, aux opérateurs économiques, à des agences nationales et internationales, etc.

IV.4. Le cadre logique du projet est présenté en annexe 8.

V. DESCRIPTION DU PROJET

V.1. Stratégie d’intervention. Les activités du projet seront mises en œuvre en synergie avec les autres projets de la filière. Le projet s’appuie sur les acquis des différents projets qui ont été exécutés dans la zone du projet. Il vise à garantir une poursuite et une extension de leurs interventions. Il associera les différents acteurs de la filière, qui seront parties prenantes dans son exécution et son évaluation, et jouera le rôle de facilitateur pour la gestion des ressources (sensibilisation, formation, promotion, réalisation d’études de faisabilité, etc.) et l'exécution de prestations de services par les organismes, personnes, bureaux d'études, ayant les meilleurs avantages comparatifs.

V.2. Les composantes. Pour atteindre ses objectifs, le projet qui durera cinq ans, s’articulera autour de cinq composantes principales:

• Appui à la production de viande bovine.

• Appui au développement d’organisations professionnelles dans la filière viande bovine.

• Renforcement des capacités de commercialisation et de transformation des produits carnés bovins.

• Mise en place d’un observatoire de l’élevage bovin.

• Coordination et gestion du projet.

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Composante 1: Appui à la production de viande bovine

V.3. Le projet apportera un appui à la gestion des points d’eau, des pâturages et des espaces pastoraux, à l’intensification des méthodes d’élevage et l’amélioration de l’accès aux intrants. Ainsi, la Composante 1 se décline en deux sous–composantes:

• Appui à la gestion des ressources et des espaces pastoraux.

• Intensification de l’embouche bovine.

Sous–composante 1.1: Appui à la gestion des ressources et des espaces pastoraux

V.4. Les actions envisagées par le projet portent sur:

• La sensibilisation et la formation des éleveurs à la gestion rationnelle des pâturages et des points d’eau pour le bétail.

• La promotion de la concertation locale pour mettre en place des plans d’utilisation des terroirs et la réalisation de cultures fourragères.

• La cartographie de l’occupation de l’espace pastoral réalisé par le GESEP/MINEPIA dans le Nord sera poursuivie par le projet dans les autres provinces de la zone de projet.

• Le recensement du cheptel en appliquant les méthodes de recensement participatif.

• La sécurisation des zones de parcours: le projet poursuivra essentiellement les actions initiées par les projets GESEP et PDSE en mettant un accent sur le financement (service du cadastre, fonctionnement des commissions de délimitation des parcours et des cadres de concertation à l’échelle de la sous–préfecture).

Sous–composante 1.2: Intensification de l’embouche bovine

V.5. Le projet réalisera une étude détaillée sur la faisabilité de l'embouche bovine qui devra préciser les besoins et les modalités d'appui à fournir aux éleveurs qui veulent se lancer dans l’embouche et l’engraissement en zone péri–urbaine comme en zone rurale.

V.6. Cette étude de faisabilité prendra en compte tous les aspects: social, foncier, technique, organisationnel, financier, Elle devra notamment déterminer quelles sont les conditions pour lesquelles ces activités sont rentables, les avantages comparatifs de la filière, l’optimisation des sous–produits agricoles et agro–industriels locaux et régionaux, les circuits de mise en marché.

V.7. Elle accordera une attention toute particulière au volet financement des activités d'embouche, en particulier pour les groupes de population plus défavorisés sur la base de discussions et d’une évaluation avec le Projet de crédit rural décentralisé (PCRD, financé par l’AFD). Il s'agira de déterminer les besoins en crédit, les goulots d’étranglements éventuels et les capacités d’absorption de la filière en matière de crédit pour l’extension et la consolidation du réseau de caisses villageoises d’épargne et de crédit autogérées dans la zone du projet. L’étude devra identifier les partenaires financiers les plus adéquats pour la prise en charge d’un renforcement (le cas échéant) des capacités de crédit à la filière élevage bovin. Dans la mesure du possible, le bailleur de fonds actuel (AFD) sera sollicité afin de garder une cohérence dans les actions.

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V.8. Elle proposera des axes et niveaux d’intervention au sein de la filière, les types d'activités d'embouche à promouvoir justifiés par des comptes d'exploitations prévisionnels, les types d'organisation et d'appuis à mettre en place, les modalités de mise en œuvre à prévoir.

V.9. Une discussion/restitution et une validation des résultats seront organisées dans un ou plusieurs ateliers participatifs associant étroitement toutes les organisations professionnelles.

Composante 2: Appui au développement d’organisations professionnelles dans la filière viande bovine

V.10. Les interventions visent le renforcement des organisations d’éleveurs qui ont pu se développer dans le cadre de projets tels que le PDSE, GESEP et PRCPB pour des actions spécifiques (la gestion des points d’eau, des parcours et la lutte contre les glossines, entre autres). De nombreuses organisations (GIC, associations) se sont créées. Cependant, elles sont loin de rassembler la majorité des professionnels de la filière et leur développement est inégal selon les régions et les professions de la filière. Un grand nombre de membres des organisations sont repliés dans des attitudes attentistes et hésitent à s’engager dans les initiatives collectives autres que le motif qui les a rassemblé.

V.11. Les actions proposées dans cette composante résultent du diagnostic des organisations professionnelles agricoles effectué en 2003 grâce au financement de l’AFD.

V.12. Le projet mettra l’accent sur les points suivants:

• Structuration du cadre institutionnel de la filière: organisations de base, faîtières et interprofessionnelle et rôle que doit remplir chacune d'elles.

• Développement de mécanismes de financement actions menées et des services fournies par les différentes organisations la filière.

V.13. L’émergence d’organisations professionnelles de base viables se fera par les actions suivantes:

• Formation des responsables et membres d’organisations sur les thèmes spécifiques dans le but de renforcer la cohésion des membres, leurs capacités à négocier, à s’organiser de façon autonome autour des objectifs conformes à leurs priorités et à leurs intérêts.

• Formation des responsables des organisations dans l’exercice de leur fonction (actions de commercialisation, d’approvisionnement des intrants, transformation des produits).

• Appui–conseil dans la contractualisation des relations entre les acteurs de la filière.

• Soutien à la création d’un cadre de concertation permanent entre les acteurs de la filière.

• Pour les organisations faîtières et interprofessionnelles, un diagnostic sera fait de façon à définir les contraintes et les besoins de chaque structure et dégager les actions spécifiques à mener pour qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle.

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Composante 3: Renforcement des capacités de commercialisation et de transformation des produits carnés bovins

V.14. Les actions sont les suivantes:

• Formation des professionnels de la transformation des produits d’élevage aux techniques appropriées.

• Etudes pour la construction et l’équipement de 10 marchés de bétail pour favoriser la mise sur le marché des produits issus de l’élevage.

• Etudes de faisabilité pour la construction de trois abattoirs dans les villes de Ngaoundéré, Maroua et Ebolowa. Ces trois études devront mettre en exergue les mécanismes de financement des coûts récurrents et la viabilité de ces investissements.

• Mise en place de trois petits ateliers de transformation de viande séchée (ateliers de Kilichi) avec les organisations des transformateurs artisanaux de viande de Ngaoundéré, Garoua et Maroua dans le but d’améliorer leurs conditions de travail.

• Compte tenu de la compétitivité des autres filières des productions animales et des aléas liés au transport, une étude sera menée pour vérifier l’existence d’avantages comparatifs pour une filière moderne de la viande (ateliers de découpe, expédition de viandes réfrigérées) installée dans les zones de production.

Composante 4: Mise en place d’un observatoire de l’élevage bovin

V.15. Le projet mettra en place un observatoire de l’élevage bovin avec six antennes régionales. Cet observatoire a pour objectif de fournir des informations fiables, pertinentes et permanentes aux services du MINEPIA, aux acteurs du secteur et aux opérateurs économiques qui veulent investir dans le domaine des productions animales. Les informations seront relatives à la productivité des troupeaux, aux marchés à bétail, aux mouvements frontaliers du bétail, aux pâturages, aux élevages périurbains et transhumants, à l’évolution des relations entre l’agriculture et l’élevage (intégration, compétition pour la terre), à l’économie de la pathologie.

V.16. Il s’agit de la constitution, au niveau des provinces, d’équipes pluridisciplinaires autour des personnes spécialisées (chercheurs de l’IRAD, cadres du MINEPIA, professionnels producteurs, commerçants de bétail, par exemple).

V.17. Les antennes de l’observatoire seront gérées par les organisations professionnelles ou interprofessionnelles, telles que l’UGICETA dans l’Adamaoua. Elles seront des structures légères, financées par le projet les deux premières années. Leur financement sera ensuite progressivement assuré par les ressources prélevées directement sur la filière ou par des subventions venant des caisses régionales de développement de l’élevage. Le mécanisme d’appropriation reste à préciser ultérieurement lors des études de faisabilité du présent projet.

V.18. Tous les acteurs organisés doivent collecter (selon des critères et des méthodes concertées avec le projet) des informations et les mettre à disposition de l’antenne régionale de l’observatoire. Cette dernière assurant le suivi et le contrôle de l’opération. Des enquêtes plus précises se feront de manière ad hoc.

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V.19. L’antenne régionale de l’observatoire fonctionnera en étroite collaboration avec la Direction des productions et des industries animales (structure en charge de la centralisation, du traitement et de la diffusion des données relatives à l’élevage au Cameroun) qui assurera la coordination nationale en attendant l’émergence d’une organisation interprofessionnelle de la filière viande reconnue au niveau national.

V.20. Cette direction sera renforcée pour jouer ce nouveau rôle de coordination des activités entre les agences régionales de l’observatoire et les cellules régionales de statistique et d’analyse économique des filières tant au plan national qu’au plan régional, permettant ainsi le recueil de statistiques fiables, et l’élaboration d’indicateurs clés. Ils pourront devenir des outils techniques privilégiés de l’optimisation d’avantages comparatifs.

Composante 5: Coordination et gestion du projet

V.21. Pour les besoins spécifiques du projet, il sera créé sous la tutelle de la Direction des productions et des industries animales, une cellule de coordination et de gestion du projet qui assurera la gestion administrative et financière du projet en collaboration avec les six antennes régionales dans les chefs–lieux de provinces de la zone du projet (Ngaoundéré, Bertoua, Garoua, Maroua, Bafoussam et Bamenda). Elle jouera également pendant la durée du projet le rôle de l’unité centrale de l’observatoire de l’élevage.

V.22. La cellule de coordination et de gestion veillera au respect des objectifs du projet et aux relations avec les institutions partenaires.

V.23. Les mécanismes de fonctionnement de l’unité de coordination et de gestion seront précisés dans le manuel de procédures à élaborer.

VI. COÛTS INDICATIFS

VI.1. Le coût total du projet est estimé à 5,3 milliards de FCFA, soit 10 millions de dollars EU. Il se décompose comme indiqué dans les tableaux ci–après.

Coûts détaillés des actions (en millions de FCFA) Composantes

Sous–composantes Q.té Coût

unitaire Coût total

1. APPUI À LA PRODUCTION DE VIANDE BOVINE 1.1. Gestion des ressources et des espaces pastoraux

Séminaires provinciaux de sensibilisation 6 4 24 Formation des producteurs gestion des points d’eau et des pâturages 32 3 96 Concertation sur les espaces pastoraux et les cultures fourragères 225 Etablissement de la cartographie 3 25 75 Recensement du cheptel 100 Mise en place de la cogestion des zones de pâturage et des points d’eau 100 Sécurisation des zones de parcours: 160 dont: Rémunération des services des cadastres 60

Fonctionnement des commissions de délimitation 70 Cadre de concertation préfectorale 30

Total sous–composante 1.1. 780

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Coûts détaillés des actions (en millions de FCFA) Composantes

Sous–composantes Q.té Coût

unitaire Coût total

1.2. Intensification des systèmes d'embouche bovine Etude de faisabilité des systèmes 3 20 60 Séminaires provinciaux de sensibilisation 18 2 36 Formation des professionnels 14 25 350 Etudes de faisabilité pour la construction des marchés 60 Fonds de réserve pour les appuis techniques et financiers à la filière 1 300 300

Total sous–composante 1.2. 806 TOTAL COMPOSANTE 1 1 586 2. APPUI AU DÉVELOPPEMENT DES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES

Structuration du cadre institutionnel des OP de base 250 Etude/développement des mécanismes d’autofinancement 25 Diagnostic OP faîtières 30 Actions spécifiques OP faîtières 100 Formation des responsables 60 6 360 Appui, conseil pour la contractualisation des prestations 150 Organisation des concertations 50

TOTAL COMPOSANTE 2 965 3. RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCIALISATION ET DE

TRANSFORMATION

Formation des professionnels de la transformation 100 Fonds de réserve pour l’appui à l’investissement des petits éleveurs 600 Etudes pour la réalisation d’abattoirs 3 35 105 Réalisation de 3 ateliers de fabrication de kilichi 3 40 120

TOTAL COMPOSANTE 3 925 4. MISE EN PLACE DE L’OBSERVATOIRE DE L’ÉLEVAGE

Création de 6 antennes provinciales 6 27 162 Fonctionnement de l’observatoire 300 Renforcement de la capacité de la Direction productions animales 240

TOTAL COMPOSANTE 4 702 5. COORDINATION ET GESTION DU PROJET

Missions de suivi 12 4 48 Equipement (matériel informatique, véhicules, matériel de bureau 180 180 Fonctionnement (dont atelier national de lancement) 320 320 Missions de suivi 12 4 48

TOTAL COMPOSANTE 5 596 TOTAL COÛT DE BASE 4 774 Imprévus (10%) 447 COÛT TOTAL DU PROJET 5 251

Résumé des coûts estimatifs du projet par source de financement (en millions de FCFA) Composantes

Sous–composantes Monnaie

locale Devises Total

1. Appui à la production de viande bovine 1 155 431 1 586 1.1. Gestion des ressources et des espaces pastoraux 562,5 218 780 1.2. Intensification des systèmes d'embouche bovine 592,4 155 501

2. Appui au développement d’organisations professionnelles dans la filière viande bovine 572,3 393 965

3. Renforcement des capacités de commercialisation et de transformation 225,0 700 925

4. Mise en place d’un observatoire de l’élevage bovin 202,0 500 702 5. Coordination et gestion du projet 328,7 267 596 Total coût de base du projet 2 483,8 2 290 4 774

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Résumé des coûts du projet par an (en millions de FCFA) Composantes

Sous–composantes An 1 An 2 An 3 An 4 An 5 Total

1. Appui à la production de viande bovine 539 444 270 254 79 1 586 2. Appui au développement d’organisations professionnelles dans la filière viande bovine

338 290 87 154 97 965

3. Renforcement des capacités de commercialisation et de transformation

241 259 259 111 56 925

4. Mise en place d’un observatoire de l’élevage bovin 197 197 112 98 98 702 5. Coordination et gestion du projet 167 167 107 107 48 596 Total coût de base 1 481 1 356 835 725 377 4 774 Imprévus (10%) 148 136 84 72 38 477 Total coût du projet 1 629 1 492 919 797 415 5 251

VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGÉES

VII.1. Trois principales sources de financement sont envisagées: les bénéficiaires (les éleveurs, les organisations professionnelles et interprofessionnelles, les vétérinaires, les collectivités locales, etc.), le gouvernement camerounais et les bailleurs de fonds.

VII.2. La contribution des bénéficiaires sera évaluée au coût de la main d’œuvre courant marchand. Les bénéficiaires seront appelés à contribuer en nature (fourniture des terres, de matériaux locaux, par exemple, sable, pierres, etc.) ou en espèces (prélèvements sur les ventes, par exemple). Les contributions demandées seront d’au moins 25% de l’investissement total.

VII.3. L’état sera appelé à mettre à la disposition du projet du personnel qualifié et motivé. Il mettra également à la disposition du projet des structures de bureau. Les dépenses de fonctionnement seront inscrites au budget de l’Etat et feront l’objet d’engagement de positionnement.

VII.4. Dans tous les cas d’investissement pour la filière, le projet veillera à prévoir le financement des charges récurrentes. Les frais de fonctionnement et de renouvellement des installations devront être pris en charge dans le cadre de la filière.

VII.5. En ce qui est des bailleurs qui ont déjà fait des engagements au profit du sous–secteur élevage en général et l’élevage bovin en particulier, on peut citer les suivants:

• La Banque africaine de développement (BAD) qui finance actuellement certains volets du projet de développement de l’élevage et de la pêche dans la province du Sud–Ouest.

• La Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) qui finance les volets de la production animale et du crédit du projet susmentionné.

• La Banque mondiale qui a mis en place les Plans Viande I et II entre 1974 et 1980, ce qui s’est matérialisé par la création de la Société de développement et d’exploitation des productions animales (SODEPA), du Fonds national pour le développement rural (FONADER), et de la Mission spéciale d’éradication des glossines (MSEG), basée dans l’Adamaoua.

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• La Banque mondiale, le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), le Fonds européen pour le développement (FED) et le Fonds d’aide et de coopération (FAC) ont conjointement financé le PDSE.

• L’Agence française pour le développement (AFD) qui est le bailleur de fonds du Projet de réhabilitation et de construction des points d’eau pour le bétail (PRCPB) en cours et basée à Garoua, et le projet Gestion sécurisée des espaces pastoraux (GESEP).

• La Coopération française sur FSD (Fonds spécial de développement) a financé la construction de trois abattoirs à Garoua, Obala et Bamenda. Les trois études de faisabilité pour la construction des abattoirs tiendront compte de la manière dont ont été faits ces investissements et de leur fonctionnalité actuelle. Les études devront intégrer les aspects techniques, fonciers, et devront mettre en exergue les mécanismes de prise en charge des coûts récurrents.

• En 1996, un programme stratégique de relance sur trois ans du laboratoire national vétérinaire (LANAVET) d’un montant de 170 millions de FCFA devait être financé par la France par le biais d’une aide budgétaire dite « Facilité d’ajustement structurel renforcé » mais un certain nombre de préalables n’ont pas pu être rempli à temps, si bien que ce programme n’a pas pu être appliqué.

VIII. BENEFICES ATTENDUS

VIII.1. Les principaux bénéfices du projet reviendront aux éleveurs qui disposeront de pâturages sécurisés et de points d’eau pour le bétail grâce à des plans de gestion concertée. Leurs revenus seront améliorés par l’augmentation de production qui découlera d’une filière bien organisée. En particulier :

• Sur le plan financier, l’adoption de l’intensification de l’élevage par de nombreux paysans, combinée à la bonne gestion des ressources en eau et en pâturage entraînera une augmentation de la production d’environ 11 000 tonnes valorisable en moyenne au prix de 1 800 FCFA/kg de viande en 5 ans (soit un taux de 2% par an).

• Sur le plan sécurité alimentaire, l’augmentation de la production et les appuis en matière de commercialisation et de transformation vont induire une meilleure disponibilité et accessibilité de la viande qui contribuent de façon importante à la sécurité et la qualité alimentaires.

• Sur le plan régional, les surplus de production peuvent être exportés vers le Gabon et la Guinée équatoriale où la demande en viande est forte.

• Sur le plan institutionnel, les organisations professionnelles (producteurs, commerçants de bétail, bouchers, transformateurs de viande) seront renforcées et seront des interlocuteurs valables face aux pouvoirs publics et aux autres acteurs de la filière. La structuration verticale de ces organisations au niveau provincial et national va accroître leur capacité à fournir des services effectifs à leurs membres en les mobilisant autour de projets concrets de valorisation de la productivité de leur cheptel.

• Sur le plan de la commercialisation, la création et le développement de marchés à bétail vont renforcer les flux de commercialisation de bétail, créer plus de transparence sur la demande, l’offre et les prix et permettre aux éleveurs de mieux s’insérer dans les circuits commerciaux du bétail.

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IX. DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS DE MISE EN ŒUVRE

IX.1. Le dispositif institutionnel du projet est celui en vigueur au MINEPIA pour les projets à financement de l’Initiative pays pauvres très endettés (PPTE).

IX.2. Le pilotage du projet sera assuré par un comité de pilotage, composé comme suit:

• six représentants des organisations professionnelles et interprofessionnelles dont l’un sera le président;

• deux représentants du Ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales;

• un représentant du MINAGRI;

• un représentant du MINDIC;

• un représentant du MINEF;

• deux représentants des bailleurs de fonds.

IX.3. Le comité de pilotage se réunira tous les six mois pour examiner les rapports sur l’état d’avancement du projet établis par la cellule de projet, se prononcer sur les grandes orientations du projet en fonction des objectifs fixés dans le document de projet et approuver le plan d’activités des prochains six mois.

IX.4. La coordination des activités et la gestion quotidienne du projet seront assurées par une unité de gestion dont le personnel sera recruté sur appel à candidature ouvert selon des procédures à préciser au cours de l’étude de faisabilité.

IX.5. L’unité de gestion sera composée de:

• un(e) coordonnateur(trice), qui sera ingénieur des productions ou des industries animales ou docteur vétérinaire, spécialisé dans la planification et gestion de projets;

• un(e) responsable de suivi–évaluation;

• trois spécialistes en organisation de filière, techniques d’élevage et commercialisation;

• un(e) assistante de direction;

• un(e) comptable.

IX.6. Des instances de pilotage régional seront créées pour permettre un suivi proche des activités sur le terrain et pour mieux impliquer les organisations professionnelles et interprofessionnelles dont la planification et la réalisation des activités et la pérennisation des résultats. Les mécanismes de fonctionnement seront précisés dans un manuel de procédure.

IX.7. Les prestataires de services seront recrutés par avis d’appel d’offre régional en collaboration avec les représentants des bénéficiaires.

IX.8. Les activités du projet seront respectivement cédées à l’interprofession mise en place grâce au projet.

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X. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE

X.1. Assistance technique long terme:

• en productions animales spécialiste en animation et organisation des associations des éleveurs (2 ans);

• en suivi évaluation (1 an);

• en intensification des systèmes d’élevage (2 ans).

X.2. Assistance technique court terme: en agro–économie pour l’étude sur l’optimisation des sous–produits agricoles et agro–alimentaire (3 mois).

XI. PROBLEMES EN SUSPENS ET ACTIONS PROPOSEES

XI.1. La privatisation de certaines structures étatiques (LANAVET, SODEPA) n’est pas encore achevée. Il est nécessaire que ces processus soient relancés et menés à terme afin d’assainir une situation de concurrence déséquilibrée entre l’état et les structures naissantes privées.

XI.2. La loi sur le mandat sanitaire n’est pas encore appliquée en raison de l’absence des textes d’application. Il est important d’accélérer le processus de signature de ce document qui favorisera l’installation en clientèle privée des vétérinaires et des auxiliaires de santé animale.

XI.3. Les relations entre CAMRAIL et les commerçants de bétail ne se sont pas améliorées. Il est nécessaire d’entamer des négociations afin de trouver une solution acceptable par tous pour le transport des animaux et supprimer les situations oligopolistiques d’accès.

XII. RISQUES POTENTIELS

XII.1. La contribution des bénéficiaires pour certaines activités telles que les infrastructures zoosanitaires, les soins d’animaux, etc., si elle n’est pas réunie à temps, peut conduire à un retard dans la réalisation des activités.

XII.2. L’un des risques pour les éleveurs serait la hausse des prix des divers intrants nécessaires à la production intensive de bovins qui risque de les décourager de s’engager dans cette voie ou d’entraîner des mauvais résultats au niveau des exploitations. Le projet veillera à recommander, tant que faire se peut, l'utilisation d'intrants ou de techniques d'élevage les plus économiques pour les éleveurs.

XII.3. Un risque potentiel se situe autour des capacités que pourra offrir le Projet de crédit rural décentralisé (PCRD) ou tout autre organisme de crédit, pour l’extension et la consolidation du réseau de caisses villageoises d’épargne et de crédit autogérées dans la zone du projet, dans une perspective de financement des crédits pour l’acquisition des intrants élevages. Le volume de financement que le PCRD proposera pourra être en dessous des attentes du projet. Cette situation peut empêcher la pérennisation du projet dans le sens où les formations et appuis techniques reçus ne pourraient pas être traduits en actions concrètes faute de financement. Le projet devra éventuellement prévoir, si cela s'avérait nécessaire, un fonds complémentaire pour faire face aux demandes de crédit pour les activités d'embouche bovine.

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ANNEXES

Annexe 1: Carte de la zone du projet

Annexe 2: Analyse SWOT du sous–secteur élevage bovin

Annexe 3: Problèmes liés à l’élevage bovin

Annexe 4: Objectifs pour l’élevage bovin

Annexe 5: Organismes spécialisés dépendents du MINEPIA et principaux organismes d’appui opérant dans la zone du projet

Annexe 6. Critères de sélection des projets définis par les participants de l’atelier de validation du PNIMT

Annexe 7: Réalisations de certains projets d’élevage avec les acquis à développer et les références à améliorer

Annexe 8: Cadre logique du projet

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Annexe 1: Carte de la zone du projet

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Annexe 2: Analyse SWOT du sous–secteur élevage bovin

ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITÉS MENACES 1. • Disponibilité en ressources foncières (19 millions d’ha) encore largement sous–exploitées

• Difficultés d’accès aux ressources foncières • Absence d’un plan concerté de l’espace agro–sylvo–pastoral • Inégale utilisation territoriale • Des aires protégées en création permanente privent le bétail des ressources alimentaires précieuses

• Elaboration d’un code pastoral • Intensification/semi–intensification de système de production • Concertation entre les éleveurs et les agriculteurs • Formation et organisation des éleveurs sur la gestion communautaire des pâturages et d’autres infrastructures

• Conflits agriculteurs éleveurs élevés • Surexploitation et dégradation des parcours et du couvert ligneux • Coûts élevés des matériaux de sécurisation des pâturages • La diminution de l’espace rural peut induire le transfert des troupeaux vers les pays voisins

2. • Dispositif traditionnel et une législation moderne fonctionnels

• Les autorités traditionnelles et administratives n’assument plus leur rôle d’arbitrage et de régulation

• Sensibilisation des autorités sur leur rôle d’arbitrage et de régulation • Concertation entre les éleveurs et les agriculteurs

• Abandon de l’activité pastorale au profit de l’agriculture • Recrudescence des replis de troupeaux vers les pays limitrophes

3. • Diversité agro–écologique propice à l’élevage du gros bétail

• Conditions climatiques aléatoires caractérisées par la sécheresse durant 7 à 9 mois dans le Nord et l’Extrême–Nord • Réapparition des glossines dans les pâturages traités • Feux de brousse incontrôlés • Faible distribution spatiale et temporaire des infrastructures zoosanitaires • Envahissement des parcours par les herbes non désirables • Eleveurs ne sont pas suffisamment organisés pour mener une gestion durable des pâturages

• Introduction des cultures fourragères et ensilage • Approvisionnement en points d’abreuvement, bains détiqueurs et aires de vaccination • Organiser des luttes groupées anti–glossines • Sensibilisation des éleveurs sur la gestion durable des pâturages

• Augmentation du taux de mortalité • Recrudescence des replis de troupeaux vers les pays limitrophes

4. • Demande en forte croissance de la viande sur le plan national ou sous–régional • Prix à la consommation relativement bien maîtrisés • Potentialité de consommateurs de produits carnés due à la croissance de la population et une urbanisation rapide • Demande croissante vers plus de qualité

• Effectif réel du cheptel difficile à connaître • Filière dominée par des pratiques anciennes et évolutions lentes • Graves problèmes fonciers pouvant provoquer la fuite du cheptel • Centres urbains ne sont pas souvent approvisionnés en viande en quantités nécessaires • Qualité sanitaire de la viande douteuse en raison de l’absence de normes

• Mise en place de statistique fiable • Mise en place d’un système d’information sur le marché • Elevage bovin intensif susceptible d’augmenter • Doubler la production par tête du bétail d’ici à 2010 (voir Stratégie sectorielle de l’élevage, des pêches et des industries animales) • Renforcer les autorités sectorielles compétentes pour les contrôles sanitaires • Renforcer les capacités des entreprises sur le contrôle sanitaire

• Forte augmentation des bovins sur pied venant de la RCA et du Soudan avec risques sanitaires non négligeables • Remontée des prix à la consommation • Recrudescence des circuits d’approvisionnement frauduleux, avec possibilité d’introduction de viandes bovines non contrôlées

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ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITÉS MENACES 5. • Existence d’abattoirs et unités de transformation des produits

• Abattoirs insuffisants et peu utilisés • Gestion peu adaptée • Inorganisation des bouchers • Absence de boucheries modernes et d’ateliers de découpe

• Promouvoir la gestion des abattoirs par la contractualisation • Structurer les bouchers • Etudes pour la construction des abattoirs provinciaux et la définition de leur système de gestion • Promouvoir les ateliers de découpe et des boucheries modernes

• Abattages clandestins • Prix élevé de la viande au consommateur

6. ATOUTS FAIBLESSES • La santé animale: une relative stabilisation des risques • Construction d’un laboratoire de contrôle des médicaments vétérinaires

• Insuffisance de la couverture sanitaire des cheptels • Persistance des maladies infectieuses et parasitaires à fortes incidences économiques • Insuffisance d’un système efficient de surveillance des maladies animales (séro–épidémiosurveillance) • Persistance des menaces des épizooties aux frontières à cause de problèmes persistants dans les pays voisins • Insuffisance des réseaux de distribution des médicaments et des produits à usage vétérinaire • Introduction de faux produits vétérinaires à partir des frontières • Absence de crédits appropriés pour l’installation de nouveaux vétérinaires privés

7. • L’aliment du bétail (pâturages et sous–produits agricoles) facteur important pour la création de l’industrie de l’aliment du gros bétail est disponible • Augmentation de la demande en aliments pour animaux

• Rareté des pâturages pendant la saison sèche • Prix des céréales élevés • Difficultés d’accès à l’approvision-nement en tourteau de coton et sous–produits agricoles • Dégradation des parcours • Difficultés d’abreuvement des animaux • Encadrement insuffisant en matière de gestion des parcours et du terroir • Vulgarisation quasi inexistante des résultats de la recherche en matière de pâturages • Culture fourragère encore fragile victime du manque et de l’insécurité foncière • Organisation encore faible des producteurs • Absence d’une législation foncière appropriée

• Promouvoir la construction des points d’abreuvement • Améliorer la gestion des pâturages • Promouvoir la vulgarisation des résultats de la recherche en matière de pâturages • Définir une stratégie de gestion durable des pâturages communautaires • Elaborer et mettre en application une législation foncière appropriée • Promouvoir la culture des plantes fourragères à haute valeur nutritive et l’ensilage

• Augmentation des conflits agropastoraux • Recrudescence du repli des troupeaux vers les pays voisins

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ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITÉS MENACES 8. • Un milieu éleveur en voie d’organisation • Organisation des GIC autour de la protection des zones assainies, de l’appro-visionnement en intrants, suivi des transhumances et construction d’aménagement pastoraux dans l’Adamaoua • Présence des syndicats des éleveurs et des commerçants • Organisation des bou-chers dans les grandes villes de Yaoundé, Douala, Garoua, Bamenda, Ngaoundéré

• Grandes zones pastorales dépourvues de groupements de producteurs ayant engagé une démarche fédérative • Une multitude de GIC ou associations à vocations multiples sans lien entre eux, sans réelle organisation fédérative • Esprit d’individualisme et d’attentisme élevé • Difficulté d’accès à l’information • Manque de maîtrise de divers aspects liés à la gestion des groupements • Taux d’analphabétisme élevé

• Promouvoir l’émergence des groupements faîtières • Former les responsables de groupements existants en gestion administrative et financière, en techniques d’organisation de management et de marketing, en gestion des ressources naturelles, en techniques de production et en techniques de financement des filières • Mise en place d’un système d’information sur le marché

• Les éleveurs et leurs troupeaux dispersées n’ont qu’une information différée et incomplète ce qui les laisse un peu plus en marge des lieux de formation des prix que sont les marchés. Ceux–ci basés sur des réseaux traditionnels qui offrent des débouchés insuffisamment rémunérateurs aux éleveurs.

9. • Un processus de développement du secteur privé dans la fourniture des services aux producteurs entamé • 17 vétérinaires sont installés en pratique privée

• Insuffisance du cadre législatif pour la promotion de prestataires des services privés • Insuffisance du dispositif d’incitation à la privatisation • Réticences internes des services de l’administration au transfert de certaines de ses fonctions aux privés • Difficultés d’accès aux crédits à la création des entreprises • Déséquilibre régional très important d’installation des vétérinaires – seulement 6 vétérinaires dans le nord du pays

• Faire une étude sur les possibilités de la mise en place d’un fonds d’installation • Prévoir un fonds d’installation remboursable

• Les conditions économiques ne freinent pas les remboursements des crédits d’installation

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ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITÉS MENACES 10. • Un environnement incitatif pour les producteurs en voie d’amélioration • Existence de certains textes réglementaires en faveur du développement du sous–secteur élevage bovin camerounais, par exemple, l’interdiction de l’importation de la viande d’origine européenne

• Fiscalité encore lourde • Insuffisance des infrastructures socioéconomiques (qualitatives et quantitatives) qui pénalisent directement la production ou l’accès au marché (routes, hydrauliques et autres équipements collectifs) • Absence d’une base de donnée sur les réseaux des points d’eau • Coûts élevés de transport d’animaux sur pied • Faible nombre de wagons à bestiaux mis à disposition par la société CAMRAIL • Pratiques monopolistiques de syndicats de commerçants du bétail • Statut juridique des points d’eau pas clairement défini • Insuffisance des marchés à bétail • Services inadaptés et sous–utilisation des abattoirs • Taxes d’abattage trop élevées aux bouchers

• Identifier certaines pistes, mener les études et les réhabiliter • Améliorer le réseau d’ouvrages hydrauliques pastoraux • Délocalisation des grands marchés hors des agglomérations des marchés terminaux • Promouvoir contrat de sous–traitance ou de gestion déléguée au secteur privé

• Importation clandestine de viande • Conflits avec les agriculteurs • Vols du bétail • Perte de poids • Abattage clandestin

11. • Désengagement de l’Etat des organismes publics et parapublics du sous–secteur en évolution

• Structures étatiques existent toujours et peu rentables

• Accélérer la privatisation de la SODEPA ou promouvoir contrat de sous–traitance • Restructuration de la LANAVET (privatisation)

• Compétition entre l’Etat et le secteur privé peut tuer l’initiative de promotion des entreprises privées

12. • Possibilités de financement des activités du sous–secteur existent

• Absence de mécanismes de financement appropriés • Absence de banques de développement et de structures de microfinance de proximité • Taux d’intérêt trop élevé des banques commerciales • Développement timide du crédit rural décentralisé

• Elargir le réseau de caisses villageoises du crédit rural décentralisé • Promouvoir le système des MC2 en concertation entre les bailleurs de fonds et les banques commerciales

• Déclin de la croissance du sous–secteur

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Annexe 3: Problèmes liés à l’élevage bovin

Cheptel en mauvais état sanitaire

• Couverture sanitaire insuffisante • Persistance des maladies infectieuses et parasitaires • Système de la séro–épidemiosurveillance insuffisant • Persistance des menaces des épizooties aux frontières • Insuffisance des réseaux distribution produits vétérinaires • Absence de crédits pour l’installation des nouveaux vétérinaires • Absence d’un laboratoire de contrôle des médicaments vétérinaires

Difficultés d’accès aux ressources naturelles

• Dégradation des parcours • Sécheresses successives • Réseaux des points d’abreuvement insuffisants • Compétition à l’accès à la terre

Faible productivité des cheptels

Difficultés d’accès aux intrants • Coûts élevés des sous–produits agro–industriels • Déficit en produits céréaliers (maïs) • Manque de géniteurs améliorés

Techniques de gestion des éleveurs insuffisantes

• Taux de consanguinité élevé • Manque de professionnalisme dans l’intensification

Mauvaise organisation et structuration de la filière

• Formation insuffisante • Individualisme accentué des éleveurs • Difficultés d’accès à l’information • Maîtrise insuffisante de la gestion des groupements • Quasi inexistence de structuration interprofessionnelle • Effets néfastes du syndicalisme des commerçants

Faible niveau des revenus des éleveurs

Accès au financement difficile • Absence de mécanismes de financement appropriés • Développement timide du crédit rural décentralisé

Faible niveau de transformation et conditionnement des produits carnés et laitiers

• Inorganisation des bouchers • Manque d’équipement de base • Non–respect des normes sanitaires • Méconnaissance des techniques traditionnelles • Difficultés d’approvisionnement en matières premières • Absence de promotion des petites unités de transformation laitière

Commercialisation inefficace

• Insuffisance du nombre d’abattoirs • Pauvre état des pistes de collecte

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Annexe 4: Objectifs pour l’élevage bovin

Etat sanitaire de cheptel amélioré

• Couverture sanitaire adéquate • Maladies infectieuses et parasitaires en diminution • Système de la séro–épidemiosurveillance amélioré • Menaces d’épizooties aux frontières maîtrisées • Réseaux distribution produits vétérinaires améliorés • Crédits pour l’installation des nouveaux vétérinaires disponibles • Laboratoire de contrôle des médicaments vétérinaires en place

Accès aux ressources naturelles amélioré

• Parcours améliorés • Sécheresses maîtrisées • Réseaux des points d’abreuvement adéquats • Compétition à l’accès à la terre contrôlée

Productivité des cheptels augmentée

Accès aux intrants amélioré • Coûts des sous–produits agro–industriels stabilisés • Produits céréaliers (maïs) disponibles • Géniteurs améliorés disponibles

Techniques de gestion des éleveurs suffisantes

• Taux de consanguinité diminué • Intensification menée professionnellement

Meilleure organisation et structuration de la filière

• Esprit associatif des éleveurs développé • Accès à l’information amélioré • Maîtrise de gestion des groupements adéquate • Formation adéquate • Structuration interprofessionnelle réelle • Syndicalisme des commerçants est normal

Niveau de revenus des éleveurs amélioré

Accès au financement amélioré • Développement de mécanismes de financement appropriés • Rythme de développement du crédit rural décentralisé élevé

Niveau de transformation et conditionnement des produits carnés et laitiers élevés

• Bouchers bien organisés • Equipement de base pour la transformation et conditionnement du lait et de la viande disponible • Normes sanitaires bien respectées • Techniques traditionnelles vulgarisées

Commercialisation améliorée

• Nombre d’abattoirs suffisants • Etat des pistes de collecte en meilleur état

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Annexe 5: Organismes spécialisés dépendents du MINEPIA et principaux organismes d’appui opérant dans la zone du projet

N° Acteurs Fonctions dans la filière bovine Contraintes 1 Les caisses de développement de

l’élevage du Nord et du Nord–Ouest (CDEN et CDENO)

• Réalisation des infrastructures, aides au fonctionnement des services de l’élevage • Reçoivent 70%–50% des recettes perçues par les services du MINEPIA

• Diminution des recettes due aux prélèvements directs effectués • Manque d’une définition claire de l’utilisation des recettes recouvrées

2 Le LANAVET: Laboratoire national vétérinaire de Garoua

• Production d’une gamme variée de vaccins • Diagnostics des épizooties

• Insuffisance du personnel

3 Les stations d’élevage de Louggueré et de Wakwa

• Multiplication des produits de la recherche (géniteurs et semences fourragères) afin de diffuser en milieu d’éleveurs

• Faibles ressources financières • Non régénération des animaux issus des sélections de la recherche

4 Les Centres nationaux de formation zootechniques et vétérinaires (CNFZV) de Wakwa et Jakiri

• Formation des techniciens d’élevage, infirmiers vétérinaires, etc. destinés aux administrations publiques et au secteur privé

• Déficit en enseignants de qualité • Faibles ressources financières

5 Société de développement et d’exploitation des productions animales (SODEPA)

• Mise en place des ranchs d’Etat • Appui à la gestion des ranchs privés • Construction et gestion de deux abattoirs à Yaoundé et Douala (capacité 200 bovins/jour)

• Mauvaise gestion • Faibles ressources financières • Situation incertaine due au processus de privatisation entamé depuis 1992 • Vieillissement des équipements des abattoirs non renouvelés

6 CAMRAIL société privée de chemin de fer

• Gestion de la voie ferrée qui est le moyen le plus simple et le moins cher d’acheminer les animaux vifs de Ngaoundéré vers les zones de consommation du sud

• Nombre réduit de wagons à bestiaux • Programmation fantaisiste de transport des animaux

7 UGICETA (Union des GIC du Comité d’éradication des tsé–tsé dans l’Adamaoua, 1996) Plus de 100 GIC

• Protection communautaire des zones assainies • Approvisionnement en intrants • Suivi des transhumances • Construction d’aménagements pastoraux

• Actions très limitées dans leur zone de compétence par manque de moyens financiers • Structuration fragile

8 SEBVINA (Syndicat des éleveurs bovin de la Vina) 138 GIC

• Défense des intérêts d’éleveurs bovins du département de la Vina • Achat groupé d’intrants • Formation de leurs membres

• Aire géographique limitée à un seul département (la Vina) • Faibles moyens financiers

9 Syndicat national des commerçants de bétail (Adamaoua, Ouest, Nord Ouest, Est, Centre et Littoral)

• Défense des intérêts des commerçants de bétail • Régulation des flux et prix au profit des membres du syndicat et de la profession

• Faible niveau de formation et d’information

10 ONG internationales: SAILD, INADES formation, APESS, HPI et HELVETAS

• Appui–conseil • Formation • Accompagnement dans la structuration du milieu éleveur

• Activités peu coordonnées sur le terrain • Approches peu cohérentes et parfois contradictoires

11 IRAD: Institut de recherche agronomique pour le développement (stations de Wakwa et Garoua)

• Amélioration génétique du cheptel • Semences fourragères

• Faibles moyens financiers • Résultats non vulgarisés

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Annexe 6: Critères de sélection des projets définis par les participants de l’atelier de validation du PNIMT

1. Projet compétitif intégrant plus d’un pays de la sous–région: Dans ce projet, une étude de compétitivité de la filière est recommandée. Néanmoins, sur le plan national, la viande bovine représente 54% de l’ensemble des produits carnés produits localement et consommés par les populations. Le volume de consommation devrait s’accroître vu la croissance de la population en général et la population urbaine en particulier. En plus, les exportations se font vers les pays limitrophes surtout le Nigéria, le Gabon et la Guinée équatoriale. Ainsi, l’observatoire de l’élevage bovin qui sera mis en place sera utile à tous les pays de la sous–région en ce qui concerne la collecte et diffusion des informations sur les prix du bétail à l’usage des éleveurs, la collecte des statistiques et le suivi des situations sanitaires en cas d’épizooties.

2. Filière porteuse en terme de marché sous–régional: Comme énoncé ci–dessous, les exportations de la viande bovine sous forme de bétail sur pied se font au niveau de la sous–région même si elles ne sont pas maîtrisées par le MINEPIA à cause de la porosité des frontières. La composante renforcement des capacités de commercialisation et de transformation et des produits issus de l’élevage bovin préconise une étude pour vérifier l’existence d’avantages comparatifs pour une filière moderne de la viande, dont l’excédent des productions pourrait être dégagé vers la sous–région. Les marchés à l’exportation du bétail et en viande bovine vers la Guinée équatoriale et le Gabon sont en expansion.

3. Technologie sans impact néfaste pour l’environnement: En élevage extensif traditionnel, l’augmentation de la production est susceptible d’accroître la pression sur les ressources naturelles. La gestion raisonnée des pâturages, la sécurisation des espaces pastoraux et les techniques d’intensification des systèmes d’élevage que préconise le projet sont des actions qui permettent de diminuer la pression sur les ressources naturelles. De plus, les sous–produits issus des abattoirs seront collectés et recyclés.

4. Projets susceptibles d’accroître les revenus des ruraux: L’intensification des systèmes de production aura certainement des incidences sur les revenus des couches les plus pauvres. L’expérience de la SODEPA (1992) en matière d’intensification des systèmes de production en milieu rural dans la zone de Ndokayo (Adamaoua) a permis de démontrer que ce système améliorait la productivité par tête et augmentait considérablement le revenu du paysan. Pour une exploitation de 30 têtes, l’élevage semi–extensif a un gain de 15 kg vif par tête et par an par rapport à l’élevage extensif traditionnel. Ce qui représente 659 000 FCFA par an pour le troupeau (prix de viande 1 800 FCFA/kg, surplus de coût de production de 5 012 FCFA par tête par an).

5. Projets intéressant le rural et le périurbain: Les bénéficiaires directes du projet sont les producteurs de bovins des zones rurales et périurbaines.

6. Faisabilité technique/viabilité: Les actions proposées dans ce projet autour des composantes sont d’une manière générale faisables techniquement parlant. Les ressources humaines sont compétentes et disponibles. Il est prévu de procéder au transfert progressif des activités du projet aux organisations professionnelles et interprofessionnelles.

7. Synergie avec les autres programmes: Le projet s’appuie sur des actions menées par d’autres projets antérieurs (GESEP, PRCPB) avec des résultats fiables. Dans la plupart des cas, il s’agit d’étendre les acquis de ces projets aux autres zones. Par exemple, les actions du PRCPB

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pourraient être étendues des deux provinces actuelles aux quatre autres provinces de la zone du projet. Le projet entend s’appuyer également sur l’action des projets en cours tels que le Projet de crédit rural décentralisé (PCRD) pour le financement des intrants d’élevage nécessaires à l’engraissement.

8. Potentiel de capacitation des producteurs: Dans le cadre du projet PDSE, l’intensification des systèmes de production a été introduit en milieu rural avec succès. Les techniques proposées et les intrants nécessaires sont accessibles aux éleveurs, mais nécessitent une meilleure organisation et interaction des différents acteurs.

9. Projet cadre avec les orientations stratégiques nationales et sectorielles: Le projet cadre vient entièrement avec les axes stratégiques du DSRP et ceux du DSDSR. Le développement de la filière viande bovine est en cohérence avec les options gouvernementales actuelles qui visent à: réduire la pauvreté, satisfaire une demande en produits animaux en forte expansion et assurer la durabilité et la performance des systèmes de production sur le long terme.

10. Disponibilité des matières premières: Les intrants de l’élevage tels que les semences fourragères (pré–base), les sous–produits agricoles et agroalimentaires nécessaires à l’engraissement des bovins sont disponibles dans la zone du projet. La disponibilité des intrants zoosanitaires (et services liés) reste problématique au niveau des zones d’élevage.

11. Opérations intermédiaires (commercialisation, transformation) accessibles aux paysans: La quatrième composante du projet a pour objet le renforcement des capacités des transformateurs artisanaux de viande bovine. Par les actions de formation et la construction d’atelier de transformation, le projet vise à améliorer les technologies actuelles.

12. Projets impliquant largement les organisations paysannes et les opérateurs privés: La mise en œuvre du projet implique fortement les organisations paysannes et les autres acteurs de la filière qui occupent une place importante dans le comité de pilotage qui est l’instance de décision stratégique du projet. Certaines actions telles que l’encadrement des éleveurs pourront être exécutées par des privés, des organismes d’appui et les vétérinaires. Les organisations professionnelles sont au centre du dispositif de l’observatoire de l’élevage que le projet entend créer.

13. Rentabilité du projet: Le projet aura un impact positif en terme de renforcement de la filière viande bovine. Elle procurera des activités et des revenus supplémentaires aux éleveurs et aux intervenants, notamment au niveau de la transformation. Le projet aura des effets positifs sur la gestion des ressources naturelles ainsi que sur la balance commerciale du pays.

14. Potentiel de création d’emplois pour jeunes et femmes notamment: les activités de l’embouche et l’engraissement sont destinées à la création d’emplois pour les jeunes et les femmes. Environ 150 exploitations de 10 à 20 têtes seront appuyées par an. Dans le choix des candidats, la priorité sera accordée aux jeunes et aux femmes dont leurs expériences dans la production laitière ont été exemplaires.

15. Technologie accessible au petit paysan: L’engraissement des bovins est une activité accessible aux populations défavorisées. La transformation artisanale de la viande (Kilichi) concerne essentiellement les jeunes éleveurs.

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Annexe 7: Réalisations de certains projets d’élevage avec les acquis à développer et les références à améliorer

Projet Fonctions Acquis à développer Références à améliorer GESEP: Gestion sécurisée des espaces pastoraux

• Sécurisation des espaces pastoraux • Organisation des éleveurs et renforcement des capacités en matière de sécurisation et gestion des espaces pastoraux • Renforcement du cadre de concertation sur l’aménagement régional et le développement rural dans les provinces du Nord

• Identification des espaces pastoraux • Délimitation et cartographie des espaces pastoraux (SIG) • Collecte d’information, cartographie et SIG par les agents du MINEPIA • Identification des groupes d’éleveurs utilisant les mêmes espaces • Tenue des commissions, édition et publication des décisions • Formation des éleveurs sur la gestion des parcours et espaces pastoraux • Formation des éleveurs (leaders) à la négociation • Réunions techniques pour le schéma régional d’aménagement

• Etendre la sensibilisation et la formation des éleveurs à la gestion des espaces pastoraux à toute la zone du présent projet • Poursuivre la cartographie de l’espace pastoral dans toute la zone du projet • Réaliser le recensement du cheptel à l’échelle des 6 provinces concernées par le projet • Pérenniser le financement lié à la sécurisation des zones de parcours • Poursuite de la participation à la politique de l’aménagement du territoire de la zone du projet

PDSE: Projet du développe-ment du secteur élevage

• Augmentation de la production à partir d’une amélioration des systèmes traditionnels de l’élevage bovin • Favoriser le privé dans les prestations de services par un désengagement de l’Etat conséquent • Restructurer les entreprises parapubliques afin de les rendre rentables et compétitives • Renforcement des capacités de vulgarisation et de planification des services du MINEPIA • Privatisation des activités des services d’élevage • Améliorer les revenus des éleveurs et alléger les charges de l’Etat

• L’un des acquis du PDSE est la privatisation des services d’élevage par le vote et la promulgation de la loi sur la pharmacie vétérinaire et l’installation des vétérinaires en clientèle privée

• Le projet PDSE n’a pu atteindre ces nobles objectifs. Le présent projet devra reprendre ces objectifs dans la filière bovine et essayer de les atteindre notamment en favorisant l’implantation des élevages semi–intensifs, en pratiquant le système de métayage, l’appui financier aux vétérinaires en clientèle privée désirant s’installer dans la zone enclavée du projet, dépourvue de couverture sanitaire

PRCPB • Sécurisation de l’abreuvement du bétail • Pérennisation des points d’eau • Favoriser l’émergence des structures professionnelles • Réhabilitation et création des points d’eau • Animation, formation et encadrement des éleveurs

• Sur le plan d’animation et de formation: les actions d’animation se sont concentrées sur l’organisation et la formation des membres de comité de gestion des points d’eau (CGPE) pour que ces derniers puissent assurer la gestion des points d’eau sur le plan technique et financier, la maintenance des points d’eau étant totalement à la charge des bénéficiaires • Formalisation des groupements d’éleveurs (GIC, association, CGPE) • Sur le plan des travaux: • 117 points d’eau répartis sur 62 sites ont été créés ou réhabilités dans les deux provinces • Collaboration entre le projet, la MEADEN et le GESEP

• Poursuite de cette action d’animation et de formation des éleveurs sur l’étendue des deux provinces de l’Extrême–Nord et Nord • Poursuite de la structuration du milieu éleveur dans les deux provinces • 67 points d’eau (42 puits, 12 mares, 2 barrages et 1 forage) seront créés dans la zone du projet • Poursuite et développement d’une collaboration accrue entre le projet et toutes les structures et administrations impliquées dans l’aménagement régional

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Annexe 8: Cadre logique du projet

Description narrative Indicateurs objectivement vérifiables (IOV)

Moyens de vérification Suppositions importantes et risques

Objectif global Améliorer la sécurité alimentaire et favoriser la croissance durable

• Hausse du taux d’exploitation du cheptel • Hausse de la consommation de viande • Compétitivité de la viande est améliorée

• Annuaire statistique du Cameroun • Enquête budget consommation

• Les cours restent stables • La politique sectorielle du MINEPIA est mise en œuvre

Objectif du projet Augmenter la production de viande bovine et accroître les revenus des éleveurs dans les zones rurales et périurbaines dans la perspective de réduire les importations et les déficits en viande et de dégager des excédents exportables dans les pays de la sous–région

• Augmentation de la production de viande • Augmentation de l’exportation de viande • Volume de produits transformés a augmenté

• Annuaire statistique du Cameroun • Enquête budget consommation

• Les cours restent stables • La politique sectorielle du MINEPIA est mise en œuvre

Objectifs spécifiques 1. Amener les éleveurs à exploiter de façon rationnelle les pâturages et de mieux gérer les points d’eau pour bétail 2. Rationaliser l’utilisation des sous–produits agro–industriels et des résidus agricoles 3. Améliorer l’accès aux intrants et aux crédits 4. Faire émerger des organisations professionnelles ou interprofessionnelles de la filière viande, viables qui sécurisent les ressources, le marché et l’accès aux intrants (producteurs, vétérinaires, commerçants à bétail, bouchers, etc.) 5. Favoriser la transformation et la commercialisation de la viande 6. Créer un observatoire de l’élevage bovin capable de fournir des informations fiables et permanentes aux services du MINEPIA, aux opérateurs économiques, à des agences nationales et internationales, etc.

• Les comités de gestion sont créés dans les six zones du projet • Les discussions sont menées avec le PCRD pour l’extension de réseau de CVECA • Nombre d’organisations faîtières créées et qui fonctionnent bien • Un observatoire créé et fonctionnel avec six antennes

• Rapport d’activités • Rapport MINEPIA • Rapport commerce extérieur • Registre COOP/GIC • Rapport de réunions

• Réformes macro–économiques maintenues • D’autres projets sont mis en place simultanément • Efficacité des opérateurs satisfaisante • Les autorités coutumières trouvent leur intérêt

Résultats attendus 1. Protection sanitaire des animaux améliorée 2. Ressources fourragères exploitées de façon rationnelle 3. Utilisation des sous–produits agro–industriels et des résidus agricoles rationalisée 4. Un observatoire de l’élevage bovin est créé et fonctionnel dans les six régions du projet 5. Le niveau de transformation des produits carnés est amélioré

• Les maladies infectieuses et parasitaires ont diminué de 20% • Le taux de mortalité du cheptel a diminué de 10% • Nombre de comités de gestion créés et fonctionnels • Quantité de sous–produits utilisés • Nombre de fabricants existants • Nombre de séances de formation • Fréquence de diffusion d’information • Nombre d’enquêtes menées

• Rapport d’activités • Rapports des campagnes de vaccination • Rapport d’activité du projet • Rapport de la Direction de statistique et comptabilité nationale

• Conditions climatiques favorables • Les épizooties sont contrôlées avec le système d’intensification de la production animale • Les marchés de débouché existent • Les cours sont stables

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Description narrative Indicateurs objectivement vérifiables (IOV)

Moyens de vérification Suppositions importantes et risques

6. La commercialisation est améliorée 7. Des organisations professionnelles existent et sont fonctionnelles 8. Accès au crédit est amélioré 9. Le projet est bien géré

• Volume de produit transformé a augmenté • Trois petits ateliers de transformation de viande séchée sont mis en place et opérationnels à Ngaoundéré, Maroua et Garoua • Une étude est menée pour vérifier l’existence d’avantages comparatifs pour une filière moderne de viande (ateliers de découpe, expédition de viande réfrigérée) installée dans les zones de production • Quantité de viande (ou bétail) commercialisé • Une étude de faisabilité pour la construction de trois abattoirs (50 à 100 têtes par jour) réalisée et les modalités pour une gestion durable et saine sont définies • Nombre d’organisations professionnelles créées et fonctionnelles • Nombre de contrats signés • Nombre de séances de formation menées • Nombre de crédits accordés • Volume de crédit accordé • Taux de remboursement d’au moins 95% à la fin du projet • Personnel motivé en place • Le manuel des procédures est élaboré • Les rapports sont produits à temps • Les audits sont produits à temps et annuellement • Les décaissements sont réguliers

• Les éleveurs trouvent leur intérêt à mener leurs activités en groupe • Système de suivi évaluation est fonctionnel et efficace

Composantes/Activités 1. Appui à la production de viande bovine 2. Appui au développement d’organisations professionnelles dans la filière viande bovine 3. Renforcement des capacités de commercialisation et de transformation des produits carnés bovins 4. Mise en place d’un observatoire de l’élevage bovin 5. Coordination et gestion du projet

Composante 1: 1 586 millions de FCFA Composante 2: 965 millions de FCFA Composante 3: 925 millions de FCFA Composante 4: 702 millions de FCFA Composante 5: 596 millions de FCFA

Coût total: 4 774 millions de FCFA

• Rapport d’activités • Rapport d’évaluation

• Les cours sont stables • Les décaissements se font à temps • La contribution des bénéficiaires se fait normalement et à temps