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Gouvernance et intelligence conomique

Fatima Zohra SOSSI ALAOUI Ms.

Institut des tudes Africaines - Laboratoire dtudes et de Recherches Interdisciplinaires sur lAfrique (LERIA)

Universit Mohamed V - Souissi - Rabat Rabat, 10000

Tlphone : (+212) 6 61 76 99 98 E-mail : [email protected]

Mohamed OUMLAL

Facult des sciences juridiques conomiques et sociales de Sal Universit Mohamed V - Souissi

Omar OUHEJJOU

Institut des tudes Africaines, Laboratoire dtudes et de Recherches Interdisciplinaires sur lAfrique (LERIA), Universit Mohamed V - Souissi - Rabat. E-Mail : [email protected]

Presented at the Economics and Management of Networks Conference

(EMNet 2013) (http://emnet.univie.ac.at/)

Robinson Hotel and University Ibn Zohr Agadir, Morocco

November 21-23, 2013

http://emnet.univie.ac.at/

Gouvernance et intelligence conomique

Fatima Zohra SOSSI ALAOUI1 Mohamed Oumlal2 Omar OUHEJJOU3

Introduction Le monde dans lequel nous vivons aujourdhui place la comptitivit des individus,

entreprises, organisations et mme des territoires au centre des rapports conomiques,

plusieurs motifs laissent penser quaujourdhui le dveloppement ou la comptitivit dune

conomie nest garantie que par la perfection et linnovation en terme de la gestion de ses

entits conomiques et ses collectivits publiques.

Cette perfection base principalement sur la production de la connaissance structure, la prise

en considration de la pluralit des acteurs dans le processus de la prise des dcisions et la

mise en uvre des stratgies garantissant la scurit conomique, mane de la manire dont

sexerce lautorit politique, conomique et administrative dans la gestion des affaires, ou

bien du processus par lequel ces affaires se pilotent et se dirigent. Tout simplement cette

perfection mane de la bonne gouvernance.

En effet cette dernire est dfinie et entendue aujourdhui de manires trs diverses et parfois

contradictoires, nanmoins il existe une dynamisme commune dans lusage de ce terme chez

la plupart de ceux qui, au sein du secteur public comme au sein du secteur priv, emploient le

terme de gouvernance qui dsigne un mouvement de (dcentrement) de la prise de dcision

avec une multiplication des lieux et des acteurs impliqus dans cette dcision. En effet la

gouvernance au sens large du terme implique la participation, la ngociation, la coordination

et la construction de consensus stratgique, ces lements sont les fondamenteaux de

lintelligence conomique du fait quau sein dun univers incertain, marqu par limmatriel,

les nouvelles regles de pilotage, qui visent impliquer tout acteur dans le processus de la prise

de decision par une approche collective qui fait appel toute competence au sein de

lorganisation, simposent.

1 Doctorante lInstitut des tudes Africaines, Laboratoire dtudes et de Recherches Interdisciplinaires sur lAfrique (LERIA), Universit Mohamed V - Souissi - Rabat. E-Mail : [email protected] 2 Doctorant la facult des sciences juridiques conomiques et sociales de sal -Universit Mohamed V-Souissi. E-Mail : [email protected], Tel : 06 61 76 99 98 3 Doctorant lInstitut des tudes Africaines, Laboratoire dtudes et de Recherches Interdisciplinaires sur lAfrique (LERIA), Universit Mohamed V - Souissi Rabat. E-Mail : [email protected]

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Lensemble des activits coordonnes qui traitent et utilisent linformation utile aux agents

conomiques est connu sous le nom de (lintelligence conomique) dfinie par Harold

Wilensky, dans un ouvrage intitul : "L'intelligence organisationnelle" en 1967 comme

l'activit de production de connaissance servant les buts conomiques et stratgiques d'une

organisation, recueillie et produite dans un contexte lgal et partir de sources ouvertes. En

effet cest un mode de pilotage bas sur le recueil, traitement et interprtation des donnes

afin de mettre en uvre la stratgie la plus adquate par rapport aux objectifs viss

Trs recemment, lintelligence conomique a t dfinie comme tant, Mode de

gouvernance dont lobjet est la maitrise de linformation strategique et qui a pour finalit la

securit de lconomie et la competitivit des entreprises4 .

Dans cette perspective, le seul vritable avantage concurrentiel, dfendable et durable dans la

comptition internationale actuelle, rside pour lentreprise, dans sa capacit maitriser

linformation strategique, afin de construire une base de connaissance strategique capable de

la proteger tout moments et tous lieux.

Cela est bien comfirm par lAssociation franaise pour le developpement de lintelligence

conomique qui affirme que, Pour une entreprise ou une organisation, lIE est lensemble

des moyens qui, organiss en systme de management par la connaissance, produisent de

linformation utile la prise de dcision dans une perspective de performance et de cration

de valeur pour toutes les parties prenantes 5.

Dapres cet aperu concernant le sujet, nous pouvons constater que le fait de relier la

gouvernance lintelligence conomique permet de relever la dimention organisationnelle de

cette derniere qui induit certains types dinflexions par rapport aux pratiques traditionnelles :

-Maitriser linformation strategique ;

-Optimiser la decision strategique ;

-Mobiliser une intelligence collective dans lorganisation.

Nonobstant cette convergence qui existe entre la gouvernance et lintelligence conomique,

les rapports complexes qui caractrisent la relation entre les deux approches nous poussent

dvelopper des rflexions concernant de nouveaux modes de gouvernance ou de pilotage tout

en se basant sur les principes de lintelligence conomique, ainsi quune exploration des

potentialits de ce concept, cet gard plusieurs questions se posent, quest ce que

4 Alain Juillet, discours lors de la crationdu Cercle IE du CPA- Executive MBE dHEC-, le 9 juin 2004. 5 Dfinition retenue par Association franaise pour le developpement de lIE (AFDIE), dans son ouvrage : AFDIE, Modle dintelligence conomique, (2004), Economica.

3

lintelligence conomique ? Comment rendre la pratique de lintelligence conomique un

mode de gouvernance ?...etc.

Notre problmatique sinscrit dans ce cadre et se fonde sur la question suivante : Est-ce que

lintelligence conomique est le meilleure mode qui peut assurer la fois le pilotage et le

contrle de lentreprise moderne, soit disant assurer sa bonne gouvernance ?

Dans le cadre de ce mmoire nous nous limitons montrer et argumenter notre hypothse qui

affirme dans un premier temps que lintelligence conomique est le meilleur mode de la

gouvernance de lentreprise dans le contexte conomique actuel, pour ce faire une

prsentation des diffrentes variables qui font partie de cet enchanement thorique

dargumentation, savre primordiale.

En effet le plan suivi dans la partie thorique de notre recherche contient trois grands axes :

Intelligence et gouvernance des connaissances : dans cet axe nous tenterons de

prsenter les concepts qui sont en relation avec notre problmatique, ainsi que

leurs origines, leurs diffrentes dfinitions et leurs dimensions thoriques.

Gouvernance et intelligence conomique : au niveau de cet axe nous tenterons

dtablir les liens entres les deux concepts travers les corpus thoriques dj

prsents au niveau du premier chapitre du travail, afin de vrifier lhypothse

poser comme rponse pralable pour notre problmatique.

Un troisime axe sera consacr une tude empirique qui vise situer le contexte

entrepreneurial marocain par rapport aux pratiques de lintelligence conomique.

I- Lintelligence conomique : outil au service de lorganisation 1-Historique La pratique de lintelligence conomique, au sens large du terme et contrairement ce que

nous pouvons imaginer, remonte lre de la Rpublique de Venise, lpoque, lintelligence

conomique consistait dcouvrir les itinraires les plus propices la maximisation du profit

en terme du commerce secteur de base dans lconomie- au XX sicle, en se basant sur les

rseaux de communication et des informations fournies par les capitaines des vaisseaux.

En effet ce processus de collecte, analyse, et exploitation de linformation stratgique pour

objectif de maximisation de profit, dsigne la premire grande russite en terme de stratgie,

ce qui a rendu la Rpublique de Venise la plus prospre et la plus riche au dtriment dautres

centres de lEurope comme, paris, Londres, Madrid...etc. mais juste pour une priode donne

cause de la mauvaise gestion du changement, ce qui a expos cette exprience de

lintelligence conomique lchec.

4

Un peu plu tard dans les annes 50, sont les japonais qui misent en place la deuxime

exprience dans la lhistoire de lintelligence conomique, cest cause de la deuxime guerre

mondiale que lconomie japonaise a t dtruite, la mission du gouvernement tait de plus

en plus, difficile pour reconstruire le tissu conomique national, inspirs de lexprience

vnitienne, les dcideurs du MITI6, vont satisfaire leur besoin en information travers

linstallation des Tlex7 dans les services stratgiques pour obtenir linformation sur

lvolution du march mondiale, ainsi que la coopration des responsables de ces services

avec le MITI, afin de cibler et dvelopper les secteurs porteurs dans le futur8.

Cest ce processus de collaboration qui a permet au Japon de marquer sa prsence dans les

premiers rangs de lconomie mondiale.

Dans cette perspective, le dbut du XX sicle sest caractris par lmergence de deux

visions de lintelligence conomique, (Bulinge, 2002), lune anglo-saxonne, lautre japonaise,

ces visions posent lutilit des services de renseignement implants dans les organisations

militaires dans dautres type dorganisation but lucratif et finalits conomiques, en

principe, le concept de lintelligence conomique au sest volu selon plusieurs chercheurs

en la matire en trois phases :

1-1 : Competitve intelligence (1958-1967)

Cette phase est caractrise par lapparition de quelques nouveaux concepts qui visent

dcrire certaines pratiques comme Business intelligence avanc par (Luhn) en 1958 et qui

vaut dire, un systme de communication servant la conduite des affaires.

Aussi lutilisation du concept Competitive intelligence qui dsigne aujourdhui

lintelligence conomique, par ( Alden & Al), ainsi que lapparition de ( Environnemental

scanning), introduit par (G. Albaum), qui visait dcrire la veille, tait un indice fort de

lmergence dune pratique qui prendra de lenvergure dans le monde entiers dans les annes

qui suivent.

Un peu plu tard, dans les annes 60, plus prcisment en 1965 le livre de (W. T.Kelly) a t

paru en Grande Bretagne.

1-2 : Competitve strategy (70-80)

La deuxime priode de ce processus selon A. Pode, durant les annes 70 et 80, ou la majorit

des chercheurs ont essays denlever cette mauvaise image despionnage colle au pratique de

lintelligence conomique, citant ainsi louvrage Competitive Strategy de Porter en 1980,

6 Le MITI : Minstere japonais qui dirige les finances, le commerce extrieur et lindustrie. 7 Tlex :Systme developp dans les annes 20 qui permettait de transmettre distance des textes taps sur un clavier. 8 A.ALAOUI, Intelligence conomique et guerres secretes au Maroc, Koutoubia, Editions Alphe, 2009.

5

et celui de W.L.Samon et Al, qui distinguent plusieurs notion (veille, analyse de la

concurrenceetc.), marquant lavancement des anglo-saxons en la matire.

1-3 : Intelligence conomique partir des annes 90

Pour J.Pescott, une troisime phase qui attache le concept Comptitivit intelligence , la

prise de dcision stratgique, caractrise par lavancement des francophones en matire

dassimilation de lintelligence conomique, avanant ainsi une dfinition de la veille comme

tant une attitude organise dcoute des signaux provenant de lenvironnement de

lentreprise et susceptible de mettre en cause ses options stratgiques 9.

A travers ces tapes historiques limplantation de lintelligence conomique tait et demeure

une finalit pour toute organisation dans le monde entiers, ce qui explique bien des

expriences trs rcentes comme celle de Bill Clinton (Ex-prsident des USA), cet homme

visionnaire a propos une politique qui visait implanter les gents expriments dans les

services des renseignement tatiques dans le secteur priv et plus prcisment dans les

entreprises quoccupent une place stratgique dans lconomie de leur pays, dans ce sens

En 1994, Bill Clinton a lanc une dclaration de guerre conomique dont lobjectif tait de

conqurir de nouveaux marchs en positionnant au mieux les entreprises doutre atlantique

dans une conomie mondialise 10.

Durant cette mme priode, cest en France que lintelligence conomique au sens de la

recherche, lanalyse, la diffusion et la protection de linformation, a t lanc par le rapport

dHenri MARTRE qui rassemblait toutes les pratiques prcdentes en terme de lintelligence

conomique, accepte de plus en plus par les spcialistes en la matire travers le monde

entiers.

Lensemble de ces expriences peuvent prendre des formes et mme parfois des finalits

diffrentes, nanmoins elles nous renvoient un principe commun pour cette pratique,

(intelligence conomique), ce principe est bien videmment le cycle de renseignement.

2- Le cycle de renseignement Marc Audigier, Grard Coulon et Patrick Rassat11, supposent que sans renseignement, il est

illusoire de prtendre rester dans une rationalit claire, ils donnent ainsi lexemple dun

processus de prise de dcisions convenables sans tre renseign, par la possibilit de conduire

une voiture sans clairage.

9 Dfinition de Ribault T. en 1992 lors dun, Sminaire veille stratgique ,ENSPTT 10 www.ie-news.com 11Grard Coulon, Marc Audigier et Patrick Rassat, Lintelligence conomique : un nouvel outil de gestion, Paris, MAXIMA, 2003. P. 138.

6

Dans le mme sens, Frdrique Pguiron12 dfinie le renseignement dans le cadre dune

organisation comme tant, un processus de transformation des donnes, ou plutt

dintgration dans une structure de sens, visant alimenter une logique de daction et de

dcision oriente par un but. Pour lui cette dynamique informationnelle, est gnralement

appele, Cycle de renseignement , dont la matire premire est linformation , cet

gard, le renseignement nest bien quune information labore, pertinente et utile,

correspondant aux besoins de celui qui la reoit.

Pour J.L.Levet13, Le renseignement est source de valeur ajoute, en produisant une

information labore, value, vrifie, recoupe et analyse Le renseignement va rpondre

un besoin prcis et exprim, orient vers laction .

Pour A.Aloui14, le cycle de renseignement est un processus effectu en permanence et de

manire inconsciente de collecte, de traitement et de restitution de linformation , mme sur

un plan individuel, chaque tre humain, pratique ce cycle de renseignement travers, la

rception, la classification et linterprtation des signaux reus, et cest par cet inventaire

informationnel que lhomme ragit durant toute sa vie.

Cet aspect cyclique du renseignement est bien soulign aussi par Marc Audigier, Grard

Coulon et Patrick Rassat, en effet pour eux, le renseignement est une activit cognitive, il

stend de la perception laction, en passant par ltape principale de traitement de

linformation, suivant ainsi un processus ayant un caractre cyclique qui sadapte la ralit

et aux besoins de lentreprise.

2- Les principales fonctions de lintelligence conomique 2.1 : Fonction 1 : la matrise des connaissances et des savoir-faire

Parmi les lments cls de la russite de toute entreprise, on mentionne bien les connaissances

et les savoir-faire, dont la bonne conduite des projets et de lorganisation est vritablement

dpendante. A cet gard, lintelligence conomique consiste en premier lieu, travers cette

fonction, codifier, stocker, grer et matriser les connaissances afin davoir une base de

donnes solide et facilement accessible au personnel de lentreprise favorisant lchange

12 F.Pguiron, Lintelligence conomique au service des acteurs de luniversit : La question du partage de linformation sur les campus, LHarmattan, Paris, 2008. P. 35. 13 J.Levet, Lintelligence conomique : mode de pense, mode daction, Paris- Economica, 2001, p 26. 14 Abdelmalek ALAOUI, Intelligence conomique et guerres secretes au Maroc, Koutoubia, Editions Alphe, 2009. P.15.

7

interpersonnel afin de scuriser et promouvoir la connaissance tacites au sein de

lorganisation.

Pour pouvoir assurer cette fonction, une action didentification, protection et veille sur

lacquis savre de plus en plus indispensable.

Dans une premire tape lidentification et lvaluation de la connaissance dsignent les

lments cls qui vont permettre lentreprise de sidentifier vis--vis ses objectifs

stratgiques, soulignant aussi limportance de la prise de conscience de lenvironnement

juridique, lenvironnement technologique et le cot de linformation, est primordiale pour

russir cette premire fonction de lintelligence conomique.

2.2 Fonction 2 : la dtection des opportunits et des menaces

Lintelligence conomique peut bien videmment dtecter les opportunits et les menaces

grce un processus informationnel mis en action, en effet J.L. Levet15, distingue trois types

dopportunits qui constituent tout ce qui permet de dynamiser le patrimoine des savoirs et

des savoir-faire (enrichissement, largissement). :

Opportunits relatives de nouveaux savoir-faire, de nouvelles technologies ;

Opportunits relatives des marchs nouveaux, mergents ou potentiels ;

Opportunits relatives de nouveaux partenaires potentiels susceptibles daccrotre la

performance de lentreprise16.

Quand aux menaces nous pouvons distinguer :

Les menaces internes : latentes, sont lies lobsolescence mme du patrimoine des

savoirs et des savoir-faire.

Les menaces externes prennent des formes dautant plus varies (menaces sur les

produits ; menaces sur les sites; menaces sur les personnes; menaces sur

lenvironnement direct global des entreprises ; menaces sur linformation; menaces sur

les rglementations.).

Cette matrise de risque suppose la matrise et la maintenance des techniques de veille active,

le cycle de renseignement et la bonne anticipation des risques et des acteurs stratgiques pour

les alliances et la cration des rseaux.

15 J.LEVET, Lintgration de la dmarche dintelligence conomique dans le management stratgique, 5 ime confrence internationale de management stratgique, Lille: 13, 14,15 juin 1996 16 (centres techniques, laboratoires de recherche, universits, collectivits locales, fournisseurs, clients, concurrents...).

8

2.3 Fonction 3 : la coordination des acteurs et des activits

Cette fonction importante du processus de lintelligence conomique permet dunifier les

efforts individuels dans une dmarche solide et collective permettant ainsi une fusion de

lensemble des connaissances organisationnelles et la cration de nouveaux savoir-faire.

Dans ce sens lorganisation peut se servir de cette fonction pour :

Promouvoir lintelligence collective dans lentreprise.

Etablir des actions de crations des alliances de savoir et de savoir-faire, tant

lintrieur de lentreprise, quentre entreprises.

Renforcer ladhsion des individus la politique gnrale mene, et mobiliser les

rseaux des personnes.

2.4 Fonction 4 : la mise en oeuvre des stratgies dinfluence

Vu les fluctuations du march conomique et la concurrence acharne de la mondialisation,

linfluence constitue un outil trs important pour manipuler et influencer lenvironnement en

faveur de lentreprise en diffusant linformation convenable aux objectifs de lorganisation

afin dorienter les rgles du jeu en ses faveurs.

Dans ce sens J.L.Levet distingue deux types dinfluence17 :

une influence concerne les interactions entre lentreprise et ses partenaires.

Linfluence est fonction de la dpendance de lentreprise lgard des acteurs de son

environnement pour laccs aux ressources ;

une influence concerne la capacit de lentreprise organiser et conduire des

stratgies dinfluence.

Cette quatrime fonction de lintelligence conomique repose sur certains lments18 :

la matrise des techniques de guerre de linformation ;

la valorisation de linformation ;

linvestissement dans linformation ;

la matrise des rseaux dinformation.

La dmarche dinfluence est gnralement repose sur lutilisation de linfluence conomique

comme outil dapproche dune opration commerciale sur un march daccs difficile pour

tenter de contourner les obstacles qui empchent la signature dun contrat19.

17 Cit par Rida CHAFIK, Etude Empirique sur les Pratiques des Entreprises Marocaines en Matire dIntelligence Economique, Mmoire DESA, 2007. P. 30. 18 J.Levet, lintelligence conomique : mode de pense, mode daction, P 100-101. 19 J.LEVET, Lintgration de la dmarche dintelligence conomique dans le management stratgique, 5 ime confrence internationale de management stratgique, Lille: 13, 14,15 juin 1996. P. 10.

9

3- Intelligence conomique : un concept dfinir A travers lhistoire de la recherche en intelligence conomique, plusieurs ajouts amliorent la

prcision et la qualit des dfinitions proposes par les spcialistes de la matire, cest pour

cela nous voyons que lintrt de prsenter plusieurs dfinitions rside dans le fait de couvrir

le maximum possible dlments concernant ce concept

Parmi les premires dfinitions officielles de lintelligence conomique on souligne celle

prsente au niveau du rapport du Commissariat Gnral du Plan Intelligence conomique

et stratgie des entreprises , qui dfinie le concept comme tant lensemble des actions

coordonnes de recherche, de traitement et de distribution en vue de son exploitation, de

linformation utile aux acteurs conomiques20 .

Dans le mme sens J.L.Levet, dfinie lintelligence conomique comme tant laction qui

consiste en la collecte et linterprtation de linformation conomique en vue dune action

conomique, immdiate ou ultrieure, individuelle ou collective21.

En France lutilisation du terme veille tait plus frquente que celui de lintelligence.

Mais la ncessit dune veille plus offensive qui dpasse son rle de dtection vers une

mission dinfluence sur les acteurs de lenvironnement va imposer le concept de

Competitive intelligence , traduit en Franais par intelligence conomique 22.

Cest le rapport de Martre qui a propos la premire dfinition officielle de lintelligence

conomique comme, Lensemble des actions de recherche, de traitement et de diffusion en

vue de son exploitation de linformation utile aux acteurs conomiques. Ces diverses actions

sont menes lgalement avec toutes les garanties de protection ncessaires la prservation

du patrimoine de lentreprise , dans les meilleures conditions de qualit, de dlais et de cot.

Linformation utile est celle dont ont besoin les diffrents niveaux de dcision de lentreprise

ou de la collectivit, pour laborer et mettre en oeuvre de faon cohrente la stratgie et les

tactiques ncessaires latteinte des objectifs dfinis par lentreprise dans le but damliorer

sa position dans son environnement concurrentiel. Ces actions, au sein de lentreprise,

20 La Documentation Franaise, 1993 ; issu des travaux du groupe de travail du C.G.P. "intelligence conomique et stratgie des entreprises" initi en 1992. 21 Jean-Louis LEVET, Lintgration de la dmarche dintelligence conomique dans le management stratgique, 5 ime confrence internationale de management stratgique, Lille: 13, 14,15 juin 1996. P. 3 22 Rida CHAFIK, Etude Empirique sur les Pratiques des Entreprises Marocaines en Matire dIntelligence Economique, Mmoire DESA, 2007. P. 16.

10

sordonnent en un cycle ininterrompu, gnrateur dune vision partage des objectifs

atteindre. 23

Parmi les apports majeurs du rapport, est que lintelligence conomique ne doit par tre une

notion qui signifie la veille, protection ou influence, mais en premier lieu lintelligence

conomique est une approche globale qui intgre plusieurs parties prenantes de lentreprise, la

russite de la dmarche de ce concept est conditionne par la coordination entre ses

diffrentes phases de traitement de linformation qui sinscrit dans un cadre lgal,permettant

de dgager linformation pertinente et stratgique pour la bonne prise de dcision, partant au

del de la veille stratgique qui quune action de lintelligence conomique.

Pour Lassociation franaise pour le dveloppement de lintelligence conomique (AFDIE,

1997)24 :

Lintelligence conomique est une dynamique de construction collective fonde sur la

conviction et la responsabilit de tous, et consiste en lappropriation et linterprtation de

linformation en vue dune action conomique, immdiate et ultrieure. Fonde sur le

principe de coordination, elle saccompagne dune volution de la culture dentreprise et de

la capacit de construire lavenir face des vnements incertains. Enfin, elle permet de tirer

parti des avantages stratgiques pour construire un avantage concurrentiel performant et

durable

Linstitut des hautes tudes de dfense nationale (IHEDN, 2002)25 : lintelligence conomique

est dfinie comme suit:

Une dmarche organise au service du management stratgique de lentreprise visant

amliorer sa comptitivit par la collecte, le traitement dinformation et la diffusion de

connaissances utiles la matrise de son environnement (menaces et opportunits) ; ce

processus daide la dcision utilise des outils spcifiques, mobilise les salaris et sappuie

sur lanimation de rseaux internes et externes

Les deux dfinitions issues de AFDIE et IHEDN, voquent certains lments et ngligent

dautres dj cits au niveau du rapport de Martre, en effet ces deux dfinitions soulignent la

mission de lintelligence conomique et son rle dans lamlioration de la comptitivit et la

crations de connaissances au sein de lentreprise.

23 Oeuvre collective du Commissariat Gnrale du Plan. Intelligence Economique et stratgie des entreprises. La Documentation Franaise, Paris, 1994. 24 Cit par Rida CHAFIK, Etude empirique sur les pratiques des entreprises marocaines en matire dintelligence Economique, Mmoire DESA, universit Hassan II de Casablanca, 2007, P,19. 25 Idem.

11

Alain JUILLET juge lintelligence conomique comme tant, La matrise et la protection

de linformation stratgique pertinente pour tout acteur conomique .

A la fois offensif et dfensif, cest un concept global qui ajoute la pratique du cycle du

renseignement, son utilisation dans laide la dcision et la mise en oeuvre de certains types

dactions. Il ne simprovise pas car cest un mtier avec un savoir faire ayant pour finalit la

comptitivit et la scurit de lEtat et des entreprises. Il est en train de simposer pour tous

les acteurs voulant amliorer leur niveau de performance sur lchiquier international.26

Pour Alain JUILLET27, le grand dfit de lintelligence conomique est sa capacit daider les

dcideurs soit de ltat ou dans les entreprises de mieux grer linformation stratgique ayant

une grande influence sur le processus de la prise de dcision.

Pour B. Besson et J-C. Possin , lintelligence conomique est une, Veille environnementale

illimite, lintelligence conomique ajoute la veille scientifique et technologique une

dimension nouvelle rendue ncessaire par la varit des agressions et des mutations de toutes

sortes 28.

Face lespionnage industriel et commercial dont elle est ladversaire dtermin,

lintelligence conomique met en oeuvre des procds licites et lgaux, au service des

entreprises, elle concourt la prise de dcisions par le jeu organis des questions et des

rponses pertinentes.

Dans le mme sens dAlain JUIELLET, B. Besson et J-C. Possin montrent que lintelligence

conomique est un outil lgal indispensable pour tout processus de prise de dcisions du fait

quil ne dsigne pas seulement une veille, mais cest un dispositif qui ne permet pas que le

recueil de linformation mais il oriente aussi laction.

Malgr cette diffrence constate dune dfinition une autre, lintelligence conomique

souligne bien limportance de lenvironnement par rapport lentreprise, cette dernire qui

peut grce la dmarche de lintelligence dinfluencer son environnement- variable dcisive

de gestion stratgique - et en tirer profit, mentionnant ainsi la dmarche de base pour toute

conception de dfinition, qui se base sur, lidentification, le traitement, la diffusion et la

protection de linformation stratgique.

Au sens de Franck BULINGE, le concept est encore immature et non valid dun point de vue

scientifique. Il est en effet confus au plan thorique (dfinitions floues et parfois divergentes,

confusion frquente entre la veille et lIntelligence conomique) et il est intuitif au plan

26 Alain Juillet, Du renseignement lintelligence conomique, la revue dfense nationale et scurit collective, dition : comit dtude de dfense nationale, Num : 12 Anne : 2005, p 13. 27 haut responsable charg de lintelligence conomique au secrtariat gnral de la dfense nationale franaise 28 B.BESSON, J.C.POSSIN, Du renseignement lintelligence conomique, Paris, Dunod,2001.

12

oprationnel, (les actions entreprises dans les diverses rgions ne reposent sur aucune base

scientifique).Il montre lapproche systmique de lintelligence conomique , qui confirme

bien la difficult de cerner le sens du concept, le diffuser et surtout lappliquer mme si les

dfinitions avances par les spcialistes savrent de plus en plus riches par les lments

prisent en compte chaque tentative de redfinition.

II- Gouvernance et intelligence conomique : 1- Systme dinformation stratgique En parlant de linformation stratgique, il savre primordiale de souligner un systme qui

gre cette variable stratgique pour lentreprise, un systme dinformation stratgique

Prsente certains caractristiques diffrentes par rapport au systme oprationnel de

lentreprise traditionnel comme :

le processus de dcision dans lequel il sinsre,

la nature mme des informations qui le constitue,

Tout dabord, un systme dinformation stratgique a pour principal objectif de renforcer la

capacit dcisionnelle de lentreprise en enrichissant son systme dinformation.

Deuximement, le systme dinformation stratgique, se caractrise par la nature des

informations quil traite qui sont plus pertinentes par rapport aux informations ordinaires et

oprationnelles.

Selon T. Peters et R. Waterman, lhypothse selon laquelle les entreprises plus comptitives

sont celle qui sont le plus capables dcouter leur environnement en gnral et, en tout

premier lieu, leurs clients. Les clients constituent lune des catgories essentielles dacteurs de

lenvironnement. Toutefois, sagissant de nourrir la rflexion stratgique de lentreprise, il ne

saurait tre question de se limiter aux clients actuels uniquement.

Do les technologies dcisionnelles actuelles permettent aux dirigeants de bnficier

dinformations souples sur leur environnement. Cependant, un effort important doit tre

apport la qualit des donnes qui sont dsormais accessibles un plus grand nombre de

personnes, de mme qu la qualification des donnes afin de permettre aux dirigeants

daccder une information claire. Ainsi les systmes dinformations stratgiques doivent

raliser la synthse et lagrgation de donnes stratgiques issues de divers services29. Pour ce

29 Frdrique PEGUIRON et, Odile THIERY, modliser lacteur dans le systme dinformation dune universit, (http://hal.inria.fr/docs/00/06/25/83/PDF/sic_00001363.pdf)

13

http://hal.inria.fr/docs/00/06/25/83/PDF/sic_00001363.pdf

faire, ce systme dinformation stratgique mobilise des entrepts de donnes qui peut se

dfinir comme tant : Le Data Warehouse est une collection de donnes orientes sujet,

intgres, non volatiles et histories, organises pour le support dun processus daide la

dcision.30

La gestion des informations stratgiques est une priorit pour toute organisation qui prend de

la performance une priorit parmi ses objectifs.

Dans le mme sens nous pouvons constater daprs plusieurs recherches que le manque

dinformation influence la prise de dcision stratgique en effet influence la ractivit de

lentreprise et cote souvent plus cher que son cot dacquisition du fait quil entrain des

pertes de contrats avec des collaborateurs stratgiques au niveau du march, cder la place

pour dautres concurrents plus dynamiques, se perdre dans les informations mal gres et

localises lintrieur de lentreprise, etc.

Cette prise de conscience de la part des entreprises de limportance de la gestion des

informations stratgiques, les a pousse redfinir, revaloriser et dplacer la fonction

Veille , au sommet de lorganisation. En effet plusieurs auteurs ont soulign limportance

et la place quoccupe la veille stratgique , que a soit dans lentreprise ou toute autre

organisation.

Daprs la recherche de VALETTE31 (1993), plusieurs dclarations, manant de dirigeants

dentreprises, confirment ce que nous disons de la veille stratgique :

Il y a une guerre conomique, nous devons la gagner. Pour gagner cette guerre

conomique, il nous faut du renseignement conomique.

La veille stratgique est en pleine actualit. Cest un domaine dans lequel on avance et qui

devient stratgique pour nous. Nous devons pouvoir observer ce qui se passe dans notre

environnement.

Nous considrons que lorganisation de linformation concurrentielle est une donne

stratgique secrte de lentreprise. Cest une force ou une faiblesse, tout autant que son

potentiel technique.

Notre socit veut tre la meilleure, la concurrence sintensifie, il faut anticiper les

stratgies des concurrents. Donc, il faut faire du renseignement concurrentiel .

30 Inmon. William. H, Building the data warehouse, New York, 2002. 31 VALETTE F, Le concept de Puzzle : coeur du processus d'coute prospective de l'environnement de l'entreprise. Conceptualisation, oprationnalisation, enseignement nouveau. Thse de doctorat.., Ecole Suprieur des Affaires, Grenoble 2, 1993.

14

2- Les passerelles de linformation stratgique Si dune part les TIC ont cr un nouveau secteur conomique poussant une industrie en

dcroissance, dautre part elles doivent tre vues comme des outils efficaces pour amliorer la

productivit des exploitations agricoles et des entreprises, accrotre la transparence des

marchs, amliorer lducation, la sant des populations, la gestion de lenvironnement et des

ressources (OCDE, 2004)32.

A partir de cette affirmation du rapport de lOCDE, nous constatons bien que Ces

technologies nouvelles ont impos des changements importants dans nos vies et surtout dans

le monde de lentreprise.

Gnralement on parle de lordinateur comme outil et des tlcommunications comme service

nous nous intressons ces dernires plus particulirement lInternet,

LInternet, prend de plus en plus de limportance dans la vie quotidienne de ltre humain, vu

laccroissement de ses besoins informationnels, de mme pour lentreprise, ce regroupement

humain qui exprime de plus en plus ses besoins informationnels, lInternet a devenu un outil

majeur dinformation stratgique pour toute stratgie de lentreprises : Les entreprises de

toutes formes et tailles trouvent que lInternet fournit des nouvelles opportunits pour

lavantage comptitif 33.

Dans cette vision, la valeur ajoute de lInternet est explique par son mcanisme de

fonctionnement qui porte sur un rseau dordinateurs qui partage des informations et savoirs,

relis physiquement, serait moins vulnrable que des sites de calcul centraliss et contenant

un systme de diffusion dinformations multimdia dans lenvironnement Internet, relevant de

rgles communes : URL34 ou systme dadressage, HTTP35 ou protocole de communication

hypertexte, HTML36 ou langage de description de linformation

Entreprise 2.0 : est employ actuellement pour transformer lintranet37 dentreprise

en une plateforme plus organique, collaborative et gre par lutilisateur. Elle porte sur

les technologies et pratiques commerciales qui librent la force de travail des

32 OCDE. Intgrer les technologies de linformation et des communications dans les programmes de dveloppement Synthses, OCDE, juillet, 2004 33 Rasmi GINTING, intgration du systme daide la dcision multicritres et du systme dintelligence conomique dans lre concurrentielle : application dans le choix de partenaires en indonesie. Thse de Doctorat, Universit dAix Marseille, 2000. P.35. 34 URL (Uniform Ressource Locator). Il sagit dun schma dadressage standardis permettant de localiser et de retrouver tout de document sur Internet et/ou lIntranet. 35 HTTP (HyperText Transfer Protocol) set un protocole de distribution qui permet un document de transiter du serveur Web vers navigateur Web. 36 HTML (HyperText Markup Language) est un langage de cration de pages Web. 37 L'intranet est un rseau informatique utilis l'intrieur d'une entreprise ou de toute autre entit organisationnelle utilisant les techniques de communication d'Internet

15

contraintes des outils de communication et de productivit comme lemail. Il permet

aux cadres daccder la bonne information au bon moment travers un rseau

dapplications interconnectes, services et dispositifs. Entreprise 2.0 permet daccder

lintelligence collective de nombreuses personnes, transfrant un norme avantage

comptitif se traduisant par une augmentation de linnovation, la productivit et de

lagilit38.

Blogs dentreprise : le blog dentreprise permet une communication moins officielle,

plus ractive et permettant une interactivit en temps rel. Les blogs dentreprise

usage interne sont rservs la communication interne et permettent, grce aux

ractions aux articles, de mesurer le climat social dune entreprise. Le blog

dentreprise permet galement de faciliter les changes entre les collaborateurs dune

entreprise, dans ce cadre lentreprise aussi peut mettre disposition de ses

collaborateurs un blog de connaissance, qui permet un individu ou une

organisation de publier des connaissances structures dans le cadre dun processus de

synthse cognitive contrl a priori.

Social bookmarking : permet aux collaborateurs de lentreprise denregistrer des

listes de ressources web quils trouvent utiles pour lactivit de lentreprise. Ces listes

sont accessibles aux utilisateurs dun rseau ou site web. Dautres utilisateurs ayant les

mmes centres dintrt peuvent consulter les liens par sujet, catgorie, tiquette ou

mme de faon alatoire.

Lecteur de nouvelles RSS39 : est un logiciel permettant de lire et dcrire des articles

(messages) sur des forums.

Il en existe deux types :

- Le logiciel traditionnel de lecture de nouvelles.

- Le logiciel spcialis en tlchargement de nouvelles binaires (fichiers joints aux articles des

forums).

Techniquement les forums sont hbergs sur des serveurs synchroniss entre eux via le

protocole NNTP40 de sorte crer un rseau.

38 "What is Enterprise 2.0?," http://www.enterprise2conf.com/about/what-is-enterprise2.0.php 39 RSS dsigne une famille de formats XML( un langage informatique de balisage gnrique) utiliss pour la syndication, (permet de rendre une partie d'un site est accessible depuis d'autres sites) de contenu Web. L'objectif premier de tout module RSS est d'tendre le schma XML de base pour une syndication plus robuste du contenu 40 Network News Transfer Protocol (NNTP) est un protocole rseau utilis en particulier par les forums de discussion

16

http://www.enterprise2conf.com/about/what-is-enterprise2.0.php

3- Veille stratgique Se faire battre est tolrable, se faire surprendre est impardonnable

(NAPOLEON)

1 .3 Dfinitions Cest aux annes 80 que la veille stratgique a occup une place importante dans la littrature

conomique. Cela a aid l multiplication et lenrichissement des dfinitions accordes ce

concept. Ce dernier a favoris la mise en valeur des systmes de gestion de linformation prise

sous un angle plutt qualitatif que quantitatif qui se contente de la dtection et lanalyse de

lenvironnement de lentreprise, do un aperu de diffrentes dfinitions remarquables

savre important. H.Lesca considre la veille stratgique comme tant un radar du navire puisquelle vise

anticiper les vnements avant quil ne soit trop tard pour pouvoir agir, cependant, la

diffrence du radar, la veille stratgique est caractrise par son aspect interprtatif et

constructiviste41.

Dans la cette vision le mme auteur propose cette dfinition, La veille stratgique est le

processus informationnel par lequel lentreprise se met lcoute anticipative de son

environnement extrieur dans le but cratif douvrir des fentres dopportunits et de rduire

son incertitude et ses risques .

Par cette dfinition H.LESCA essaye de souligner certains lments qui expliquent bien son

assimilation de la veille stratgique par le radar du navire :

La veille stratgique est un processus danticipation du devenir de lentreprise,

La veille stratgique permet lentreprise de dtecter les forces susceptibles dinfluer

sur son devenir,

La veille stratgique est un processus collectif permet lentreprise de sinsrer dans

une dmarche dintelligence collective,

La veille stratgique est une partie du systme dinformation de lentreprise, qui

permet de dtecter les menaces et les opportunits partir de la collecte et

lexploitation des informations issues de lextrieur de lentreprise.

41 Humbert LESCA, Quest ce que la veille strategique et pourquoi votre entreprise pourrait en avoir besoin ds aujourdhui ? http : //membres.lycos.fr/jeanlucomya/veille%20Lesca.doc.

17

Devenir leader sur son march, distribuer un produit plus performant que les concurrents,

mieux cibler sa clientle voil les priorits dun manager. La veille se doit de participer ces

challenges en leur apportant des signaux faibles pertinents trs rcents et directement

exploitables 42, limportance de ces signaux faibles se montre bien par la dfinition de

Ansoff (1975), qui les considre comme tant des informations qualitatives, anticipatives,

incertaines et ambigus. Elles doivent permettre dclairer les changements futurs dans

lenvironnement.

Franois JAKOBIAK, dfinit son tour la veille stratgique comme tant lobservation et

lanalyse de lenvironnement suivis de la diffusion bien cible des informations, slectionnes

et traites, utile la prise de dcision stratgique

III- LIntelligence conomique : un mode de gouvernance ? Daprs ce nous avons voqus travers les diffrentes sections de notre recherche, nous

pouvons bien constater que linformation conomique est devenue une matire premire

essentielle. En effet la dtention de la bonne information conomique qui est la source de

comptitivit majeure des entreprises, a devenu la principale finalit pour tous systme de

gouvernance dentreprise .ce qui place la veille stratgique au sommet de toutes les rflexions

relatives au sujet.

Lintelligence conomique peut se dcliner en deux tapes :

Linformation conomique : il sagit l de chercher et de trouver la bonne

information, au bon moment, et au moindre cot. Cette phase suppose une parfaite

connaissance des sources dinformations, capacit de tri de cette information via des

moteurs de recherche de plus en plus puissants, capacit de traitement, de stockage et

de restitution au moment opportun.

Lintelligence stratgique : il sagit alors dorganiser lentreprise pour valoriser au

mieux en interne (dans une grande entreprise par exemple) ou en externe (pour une

PME, au sein de son rseau de sous-traitants et clients), les informations conomiques

recueillies. Ceci suppose des changements dans lorganisation et la culture

dentreprise, la circulation dinformations devant devenir fluide dans le cadre dun

travail en rseau qui se substituera un fonctionnement hirarchique. Le dogme qui

dtient linformation dtient le pouvoir devra seffacer devant le partage de

linformation qui conduit la force de lentreprise, la prise des bonnes dcisions bien

42 Rasmi GINTING, Intgration du systme daide la dcision multicritres et du systme dintelligence conomique dans lre concurrentielle : application dans le choix de partenaires en indonesie . Thse de Doctorat, Universit dAix Marseille, 2000. P.42.

18

claires au bon niveau43.

1.3 De la veille stratgique lintelligence conomique Lintelligence conomique est laction de coordonner recherche, traitement, distribution et

protection de linformation. Elle possde trois composantes : la veille (surveillance, sous tous

les aspects de lenvironnement de lentreprise) la protection du patrimoine de lentreprise

(production, technologie) et linfluence 44.

Pour Alain Juillet, lintelligence conomique est la matrise et la protection de linformation

stratgique utile pour tous les acteurs conomiques45

Certains auteurs dfinissent lintelligence conomique comme tant un moyen de crer des

avantages concurrentiels pour les entreprises, ltat a un rle jouer pour tre sr que ses

entreprises se battent armes gales avec leurs concurrents. Lintelligence conomique, de

surcrot, dispose dune fonction de gestion du risque informationnel et dune fonction

dinfluence46

A travers ces dfinitions, nous constatons bien que lintelligence conomique est une

extension de la veille stratgique47, du fait quelle combine trois fonctions principales qui

visent au del du pilotage de lentreprise pour atteindre son contrle, en effet plus le

renseignement ou la veille stratgique, lintelligence conomique veille ce que linformation

soit protge et aussi cette pratique joue le rle dun outil dinfluence48 sur lenvironnement

de lentreprise.

Tout dabord commenant par le renseignement qui consiste dtecter les menaces et les

opportunits issues de lenvironnement de lentreprise, par ce processus de renseignement

cette dernire vise rduire lincertitude inhrente aux informations non traites et alatoires,

dans une vision plus large de corriger lasymtrie informationnelle entre lentreprise et son

43 RAPPORT DU G.D.S. N1, Entreprises et intelligence conomique :Quelle place pour la puissance publique ?, IHESI 14me SNE 2002/2003 GDS n 1 : 44 MINISTERE DE LA RECHERCHE. Analyse de limpact de la veille technologique sur linnovation et la comptitivit [monographie en ligne]. Mai 2000. [Rf. du 12 juillet 2007]. Format pdf. Disponible sur : http://www.gfii.asso.fr/IMG/pdf/Innovation128-2000.pdf 45 Les secrets dentreprise sont de plus en plus rares. Le journal du management [en ligne], septembre 2004. [rf. du 12 juillet 2007]. Disponible sur :http://www.journaldunet.com/management/0409/040949_juillet.shtml 46 LARIVET Sophie. Les ralits de lintelligence conomique en PME [Ressource lectronique] sous la direction de Robert Paturel. 2002, 404 p. [rf. du 04 janvier 2007] Thse doctorat : Sciences de gestion : Universit de Toulouse et du Var : 2002. Format pdf disponible sur : http://epices.univ-tln.fr/stockage/Download/309.pdf 47 F.JAKOBIAK , Lintelligence conomique en pratique, Paris : Editions dOrganisation, 1998.p.307. 48 S.LARIVET, Les ralits de lintelligence conomique en PME, Thse pour le doctorat en Sciences de Gestion, Universit de Toulon-Var, 2002, 404 p.

19

environnement.

Par laction intitule cycle dinformation , qui porte sur, la collecte, lanalyse et la

diffusion de linformation que le renseignement se dfinit comme tant, un processus

informationnel par lequel une organisation se met lcoute de son environnement pour

dcider et agir dans la poursuite de ses objectifs 49.

La deuxime fonction de lintelligence conomique est, la protection de linformation, cette

fonction complmentaire celle de la veille consiste en la gestion du risque informationnel,

cest--dire, la protection des informations dtenues ou mises par lentreprise, contres les

actions des concurrents, grant ainsi lasymtrie informationnelle au profit de lentreprise.

La troisime fonction est celle de linfluence, qui consiste modifier lenvironnement de

lentreprise et lorientation des rgles en concurrence en sa faveur, par des actions de lobbying

qui dsignent une forme dinfluence classique par rapport dautres pratiques bases sur les

pressions informationnelles comme le dcouragement et lorientation des actions des

entreprises concurrentes et les induire en erreur.

Figure 1 : veille stratgique et intelligence conomique50

Selon JAKOBIAK(1998), lintelligence conomique correspond un niveau plus offensif du

management de lentreprise, elle englobe la veille stratgique plus dautres fonction qui

peuvent assurer la fois le pilotage te le contrle de lentreprise, en effet si la veille

stratgique assure lanticipation des changements et mouvement de lentreprise avant leur

49 BROUARD F, Que la veille stratgique se lve : faisons le point sur la terminologie, Actes de la Confrence conjointe Association des sciences administratives du Canada / International Federation of Scholarly Associations of Management (ASAC/IFSAM),2000. Montral, vol. 21, n 6, p.22-33. 50 http://www.doubleveille.net

20

http://www.doubleveille.net/

avnement, lintelligence conomique dans une vision plus large ajoute cet objectif, la

manipulation de lenvironnement de lentreprise en sa faveur tout en veillant sur sa scurit.

Dautres aspects importants considrs corollaires de lintelligence conomique au sein de

lentreprise, constituent actuellement les cls de russite de lentreprise moderne, comme le

montre Christian MARCON51,dans sa dfinition qui affirme que :

Lintelligence conomique est la conception de la gestion

stratgique qui cherche valoriser globalement la relation

organisation-environnement pertinent par une intelligence collective,

continue, dinformations ouvertes caractristiques de cette relation ,

soulignant ainsi lmergence dautres formes dorganisation du travail.

2.3 Intelligence collective : la forme sociale de lintelligence conomique Dans un contexte ou lconomie prend de plus en plus conscience de limportance de

linformation, savoir et connaissance dans son quotidien et dans lamlioration de sa

comptitivit, lintelligence collective, constitue la fois un outil et une finalit, Ce mode de

management est en effet li un enjeu central pour les entreprises : une performance

collective suprieure la somme des performances individuelles.

Cest un concept qui dsigne un ensemble des capacits de comprhension, de rflexion, de

dcision et dactions dun collectif de travail, une quipe de travail... issus de linteraction

entre ses membres et en oeuvre pour faire face une situation de travail prsente ou future

Cette intelligence rside dans le fait dunifier les efforts pour atteindre lobjectif qui devrait

tre celui de lorganisation toute entire, dans cette perspective nous acceptons comme une

premire dfinition de lintelligence collective comme tant, une intelligence partout

distribue, sans cesse valorise, coordonne en temps rel, qui aboutit une mobilisation

effective des comptences, dans une vision qui suppose quun groupe humain peut tre plus

intelligent, plus sage et plus comptitif que les personnes qui les composent, chose qui tait

toujours prsente dans les groupements humains grs par de simples rgles dorganisation et

ayant un climat dcoute mutuel entre eux52.

Cette vision montre bien que ce qui importe, cest davoir conscience quil est possible de

crer des conditions facilitant lmergence de lintelligence collective, dsormais le

51 Enseignant-chercheur lUniversit Poitiers. 52 C.Dechamps, Le nouveau management de linformation :La gestion des connaissances au cur de lentreprise 2.0, FYP ditions France, 2009.P.31.

21

dveloppement des TIC rend le champ de plus en plus propice pour ce genre de cooprations

humaines constructives, en effet les rseaux Internet permettent bien ces interactions

individuelles au profit de lorganisation puisquils permettent :

La connexion individuelle de personnes personne ;

La capitalisation des informations qui transitent dans ces connexions ;

La transformation de ces informations en connaissances utiles tous.

Dans le mme sens plusieurs experts considrent que lintelligence collective comme tant le

processus de partage de linformation utile cratrice de la connaissance, entre les

collaborateurs dune organisation afin den tirer profit, nous citons ce propos quelques

citations53 qui montrent cette pratique :

Lintelligence collective est lart de maximiser simultanment la libert cratrice et

lefficacit collaborative Pierre Lvy.

Laccs au savoir, lchange de savoirs et les espaces virtuels de travail nous donnent le

meilleur systme dapprentissage au monde Hubert St-Onge, prsident-directeur gnral de

Konverge and Know.

Les communauts professionnelles sont des lieux privilgis dintelligence collective,

dinnovation, de cration de valeur Jean-Yves PRAX.

Linformation ne doit pas tre une source de pouvoir pour celui qui la dtient mais pour

celui qui sait crer de lintelligence collective en la partageant Claude Rochet

Dans cette perspective, il y a intelligence collective lorsquon observe lutilisation collective,

au sein dune entreprise, dinformations provenant des collaborateurs qui sinsrent dans un

processus cognitif dchange favorisant ainsi lmergence des comptences collectives.

Une dfinition qui nous attire le plus, celle de Vincent Lenhardt et Philippe Bernard, qui

dfinissent lintelligence collective comme tant, une dynamique dacteurs coresponsables

interconnects culturellement (Soft), et organisationnellement (Hard), en alliance autour

dune vision partage 54, pour eux lintelligence collective est une ensemble dactions

enchanes qui construit un processus bas sur linteraction entre les collaborateurs de

lentreprise en effet, ce processus peut tre expliqu travers les composantes de leur

dfinition comme suite :

Dynamique : processus en mouvement permanente.

Acteurs : il convient de conduire un changement qui se base sur le principe de faire

53 Citations cites par O.ZARA, Le management de lintelligence collective : vers une nouvelle gouvernance, M21 Editions, 2me dition. 54 V.Lenhardt et P.Bernard, Lintelligence collective en action, Edition Pearson Education Fance, Paris, 2009. P.41.

22

sortir les personnes dune logique dobissance qui soit active ou ractive et de les

amener devenir proactif.

Coresponsables : cest un modle de gouvernance qui vise la logique de la

responsabilit et de lintriorisation libre des enjeux et des devoirs.

Interconnects : travers la liaison des acteurs entre eux, la collectivit dindividus

se transforme en une communaut qui volue pour atteindre le stade dune quipe

performante.

Soft : cest le changement et laccord des systmes de reprsentation des acteurs.

Hard : cest la mise en cohrence des systmes de management et des moyens de

communication.

Alliance : cette action porte sur le consensus entre toutes les parties de lorganisation

oubliant ainsi les objectifs individuels et sinsrant dans une logique des accords

rationnels qui permettent de maintenir un cheminement et une fidlit dans les

relations tout au long du processus.

Vision partage : cest laccord sur les enjeux, moyens et finalits afin de conduire un

tel systme assez complexe et donne sens chaque tape du changement.

A travers lhistoire du management, les entreprises basaient leurs organisations sur des

rgimes de management individuel ou bien collectif, cest avec lre de linformation que le

management des organisations a pris dautres formes cherchant instaurer lapproche

cognitive et mobilisant une rflexion de performance base sur la construction des groupes

humains intelligents, appele par la suite lintelligence collective , en effet pour

comprendre le management de lintelligence collective, il est important de le remettre dans le

contexte managrial actuel, o dominent le management individuel et le management

collectif55.

Le management individuel. Consiste dvelopper lautonomie dun collaborateur, sa

motivation et sa comptence pour la ralisation de ses activits.

Le management collectif ou management dquipe sappuie sur le management individuel. Il

consiste dvelopper lautonomie dune quipe, la motivation et la comptence travailler

ensemble au service de la mission.

Le management de lintelligence collective consiste grer et dvelopper les ressources

intellectuelles dune quipe. Il lui donne la capacit de co-construire, de partager et dinnover

55 O.ZARA, Le management de lintelligence collective : vers une nouvelle gouvernance, M21 Editions, 2me dition. P.25.

23

en valorisant ses ressources intellectuelles (interne & rseau).

Cest un mode de management qui sadapte aux travailleurs du savoir en gnral, mais qui est

utile pour tous ds lors quon doit raliser des activits trs intellectuelles, ce mode de

gouvernance est bas sur trois conditions :

Mettre en place un contrat collaboratif qui favorise une culture dintelligence

collective ;

Former aux techniques de lintelligence collective pour mettre en uvre cette culture ;

Instaurer les moyens et les rseaux ncessaires pour prenniser cette culture.

Lentreprise intelligente est celle capable de se diriger par une action collective vers la

promotion et laccroissement de sa comptitivit dans un contexte conomique turbulent

caractris par la globalisation et la concurrence acharne sachant que son seul itinraire pour

y arriver est le traitement efficace de linformation et la cration des connaissances.

III- Lintelligence conomique au Maroc Cest avec la globalisation que de nouveaux modes de gouvernance et de management des

organisations fonds sur lutilisation de linformation et la production des connaissances sont

apparus .Devant ces volutions rapides et surprenantes de lenvironnement mondial, les

conomies des pays en voie de dveloppement restent les plus exposes aux dangers inhrents

la mondialisation, dans le cas du Maroc, la croissance soutenue des dernires annes et les

grands chantiers lancs lchelle nationale donnent des raisons desprer une promotion des

politiques de dveloppement nationales favorisant ainsi la promotion de plusieurs secteurs qui

seront les bases dune conomie de plus en plus exigeante en terme de comptitivit, bien que

cet espoir est troitement li linstauration dun dispositif de surveillance soit dintelligence

conomique, dans cette perspective, nous nous intressons dans cette troisime partie par

ltat des lieux de lIntelligence Economique au Maroc, ainsi que llaboration dune enqute

qui vise mesurer la prise de conscience de limportance des pratiques de veille et de

lintelligence conomique par des organisations publiques ainsi que de grandes entreprises qui

oprent dans diffrentes secteurs sur le territoire national.

1- la prise de conscience : une tape primordiale pour la reussite On parle de lintelligence conomique au Maroc depuis une vingtaine dannes, en effet cest

sur un plan thorique que la pratique a pris de lampleur,avant quelle occupe une place

importante dans les grandes entreprises publiques gnralement au sein des cellules cres sous

24

le nom de Veille , dans cette vision lorganisation des rencontres et colloques traitant la

thmatique tait une tape primordiale pour prendre conscience de limportance de cette

pratique par lensemble des acteurs conomiques nationaux.

A cet gard, M. Rachid Talbi Al ALAMI, ex-ministre des affaires conomiques et gnrales a

confirm lors des rencontres internationales de Ttouan (2004)56 que :

Lintelligence conomique est un outil de performance conomique,

un facteur de consolidation du rayonnement du Maroc au sein du

concert des nations modernesla mise en place de dispositifs de

surveillance, fournissant des informations fiables, permettant de

scruter les concurrents, les opportunits daffaires, les technologies et

les nouveaux procds ne cdent aucunement un effet de mode, mais

correspond bien un impratif de premier plan pour les acteurs

exposs la comptition mondiale 57

Dans le cadre de la mme rencontre Driss GUERRAOUI58, a soulign que :

le rle vital de lintelligence conomique pour un pays mergent, en

loccurrence pour le Maroc, rside dans les mthodes quelle fournit

aux entreprises et aux dveloppeurs pour accder la matrise de

technologies dans une stratgie de raccourcis technologiques. Elle

contribue la production du gnie national, comme avantage

stratgique et nourrit le processus de transformation dingalit en

galits de production

En 2005, M. Salaheddine MEZOUAR59, affirmait que :

Lampleur des mutations provoques par la globalisation des

marchs ne peut plus tre matrise dans le cadre des organisations

56 Rencontres internationales de Ttouan Intelligence conomique et veille stratgique pour les conomies mergentes , Ttouan, 25-27/11/2004. 57 Extrait de lallocution de Rachid Talbi El Alami, Rencontres internationales de Ttouan. 58 Professeur luniversit Mohamed V et conseiller du premier ministre 59 Ex-ministre de lindustrie, du commerce et de la mise niveau de lconomie, et ministre actuel des finances publiques

25

classiques. Creuser un avantage comptitif est conditionn par laccs

de lentreprise linformation stratgique dont la matrise et la

capacit en disposer constitue des atouts essentiels de puissance. En

effet, la matire premire cl, celle qui assure un avantage

lorganisation qui la dtient, ne se situe plus dans les denres,

matires et sources dnergie, mais dans linformation et le savoir.

Lvnement de cette conomie dite du savoir contraint lentreprise

inscrire la veille (technologique, concurrentielle, commerciale,) au

coeur de sa stratgie afin de pouvoir anticiper sur les marchs

venir, apprhender les stratgies des concurrents et diffuser

correctement les informations en interne 60.

La prise de conscience de limportance de lintelligence conomique par le pays a donn lieu

la cration ou la mise en place de diffrentes institutions qui visent principalement le

traitement et la diffusion de linformation stratgique au profit du tissu conomique marocain,

nous citons ce propos :

LInstitut Marocain dInformations Scientifiques et Techniques (IMIST)

Cet institut a pour objectif de61 :

1- Permettre aux scientifiques marocains, au monde de lentreprise et aux diffrents dcideurs

un accs rapide et efficace linformation scientifique et technique (IST).

2- Favoriser le dveloppement du dispositif national dIST et ladapter aux besoins des

usagers.

3- Soutenir les dynamiques de linnovation technologique dans tous les secteurs

conomiques.

4- Rationaliser les moyens et les ressources nationales dIST.

5- Contribuer au renforcement et la mise niveau du tissu conomique national dans la

perspective de mieux faire face la comptitivit internationale.

60 Bulletin dinformation de lassociation recherche & dveloppement Maroc, colloque sur la veille stratgique et comptitivit de lentreprise, Avril/Mai 2005. 61 http://www.imist.ma

26

http://www.imist.ma/

Le Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique (CNRST)

Ce centre a pour objectif principal62 :

De mettre en oeuvre des programmes de recherche et de dveloppement technologique dans

le cadre des choix et priorits fixs par l'autorit gouvernementale de tutelle.

De contribuer la diffusion de l'information scientifique et technique, et la publication de

travaux de recherche et d'assurer des travaux de veille technologique.

Dapporter son concours au renforcement de l'infrastructure nationale de recherche.

Deffectuer des prestations de services au profit des oprateurs de recherche et de contribuer

la valorisation et au transfert des rsultats de recherche.

Dtablir des conventions ou contrats d'association, dans le cadre des activits de recherche

ou des services, avec les tablissements et organismes de recherche publics ou privs.

De crer des synergies entre les diffrentes quipes de recherche qui travaillent sur des

thmatiques prioritaires (rseaux, ples de comptence)

Le Centre Marocain de promotion des exportations (CMPE)

Ce centre assiste les exportateurs et leur fournit linformation commerciale utile pour leurs

dmarches de prospection ltranger, il a pour objectif de63 :

Consolider la position du Maroc sur nos marchs traditionnels,

Accrotre la part des exportations forte valeur ajoute,

Diversifier gographiquement les exportations et rechercher de nouveaux dbouchs,

Contribution l'accroissement de l'agressivit commerciale et la comptitivit des

entreprises exportatrices ou potentiellement exportatrices,

Projeter une meilleure image du Maroc industriel et faire connatre le potentiel

conomique marocain,

Assurer la fonction d'un centre d'information et de veille sur les marchs trangers,

Dvelopper et encourager les relations de coopration entre les oprateurs conomiques

marocains et leurs homologues trangers.

62 http://www.cnr.ac.ma/ 63 http://www.marocexport.ma

27

http://www.cnr.ac.ma/http://www.marocexport.ma/

La cration en 2006 de lAssociation Marocaine dIntelligence conomique

(AMIE) :

LAssociation marocaine dintelligence conomique (AMIE) a t cre en novembre 2006

par des acteurs appartenant au secteur priv, ladministration et au monde de la recherche.

LAMIE se fixe comme objectif dtre un cercle de rflexion et un levier dimpulsion la

disposition de toutes les organisations (entreprises, administrations et associations

professionnelles...) pour les informer, les accompagner et les assister en matire dintelligence

conomique. Elle se fixe galement comme objectif de fdrer les efforts des acteurs et des

structures dintelligence conomique et promouvoir des formations en intelligence

conomique au Maroc.

Dans un contexte plus restreint, au niveau de lentreprise marocaine, Philipe Clerc

estime que :

Dans lentreprise marocaine, il apparat clairement que lapprentissage de

lintelligence conomique passe et passera encore longtemps par la pratique de

veille (rglementaire, commerciale, concurrentielle, technologique) comme cest

le cas en Europe. Ltude64 labore partir dun faible taux de rponses montre

cependant que les responsables de PMI ont conscience que linformation est un

dterminant dsormais cl pour le dveloppement de lentreprise et que la

pratique de la veille devient incontournable. Mais, linformation demeure non

structure et les pratiques de la veille alatoires, peu formalises. Les moyens,

lorganisation et les outils font dfaut. Les avances semblent plus significatives

dans les grandes structures65

Pour A.ALAOUI66, le Maroc suite aux dfis quil relve sur lessor des nouvelles

technologies, il est actuellement une ppinire du dveloppement informatique ce qui rend

certaines entreprises marocaines plus comptitive lchelle internationale, nanmoins

labsence dun dispositif solide dintelligence conomique capable de scuriser leurs donnes

et informations et un facteur qui les empche rsister face aux guerres informationnelles qui

rsultent de la concurrence mondialise, cest le cas de laffrontement entre la holding ONA

64 Enqute effectue par lInstitut Marocaine de lInformation Scientifique et Technique (IMIST), propos des besoins informationnels auprs de dun chantillon de PMI des cinq secteurs des industries de transformation. 65 Philipe Clerc, Lintelligence conomique au Maroc : innover dans le dveloppement , Les Cahiers de lOrient, N 83, 2006, P 119. 66 A.ALOUI, Intelligence conomique et guerres secretes au Maroc, Koutoubia, Editions Alphe, 2009, P.52.

28

(Omnium Nord Africain) et le groupe franais AUCHAN en 2007, ou le groupe franais a

adopt une stratgie dattaques informationnelles afin de promouvoir son image de marque au

dtriment de celle de lONA, pas par hasard que AUCHAN a su se valoriser, mais surtout

parce quil sagit dune entreprise qui sait que linformation est la meilleure arme sa

disposition.

Dsormais au niveau des grandes entreprises au Maroc, ltat des lieux des pratiques de veille

ou dintelligence conomique est mois clair, do une enqute en la matire semble trs

porteuse pour lensemble du travail.

2- Enqute : les pratiques de veille et dintelligence conomique Dans cette section nous prsenterons les principales caractristiques de notre enqute ainsi

que ses objectifs, mthode dlaboration, mode dadministration et les rsultats obtenus.

2.1 Objectifs de lenqute

Lobjectif principal de cette enqute est la prise de conscience et la mise en contexte des

entreprises marocaines ou qui sinstallent au Maroc, par rapport aux pratiques de veille et

dintelligence conomique lchelle internationale, pour ce faire une tude qualitative

savrait plus significative par rapport une autre quantitative, puisque gnralement

l'objectif des tudes qualitatives n'est pas de mesurer mais de comprendre et danticiper les

volutions futures en la matire. Tenant compte du contexte propre chacun. Loin daccorder

une importance aux rsultats statistiques cette enqute vise principalement de dcrire

didentifier et danalyser les actions mises en oeuvres, en matire dintelligence conomique

ce qui justifie le choix de notre chantillon qui se compose de grandes entreprises publiques et

prives que nous jugeons quelle sont dj en mesure de mettre en place un dispositif

dintelligence conomique pour accompagner la vague de la mondialisation, ces organisations

sont :

La Caisse de dpt et de gestion (CDG).

Poste Maroc

ANAPEC (Agence nationale de la promotion de lemploi et des comptences)

Trsorerie gnrale du royaume

Cacciope

Maroc Telecom

La MAMDA (Mutuelle agricole marocaine dassurances).

29

Notre enqute tente de relever les principales diffrences entre ces organisations en matire de

la pratique de la veille stratgique et de lintelligence conomique ainsi que les insrer une

dans le contexte international afin dtablir une comparaison en terme de la pratique en

question.

Pour bien mener cette tache nous avons bas notre enqute sur quatre principales questions

qui sont :

mesurer limportance accorde la pratique dintelligence economique

au sein de lorganisation enquete ?

Cerner et identifier les modes dorganisation de la veille ?

Evaluer le degr de la matrise des outils de veille sur Internet ?

Verifier sil existe une demarche mise en place pour assurer la

scurisation de linformation strategique ?

2.2 Elaboration du questionnaire

Le choix du questionnaire se justifie par le fait que ce dernier prsente lavantage de mettre un

cadre prcis pour lensemble des enquts afin de nous permettre dtablir une comparaison

entre les organisations en question de la manire la plus simple, plus prcisment ladoption

des questions fermes permet de bien dtecter lexistence dune dmarche de veille ou

dintelligence conomique, ainsi que la distinction de ses caractristiques pour chaque

organisation enqute, ce qui permet la matrise de dpouillement et de lanalyse du

questionnaire.

Afin de rpondre nos objectifs et tablir une comparaison et une remise en contexte des

organisations sollicites par rapport au contexte international, notre questionnaire est inspir

de lenqute annuelle ralise au sein des entreprises bretonnes sous la direction de lArist

Bretagne67, qui contient 28 questions sous forme de questions fermes ou choix multiples

visant apporter des clarifications aux axes suivants :

67 L'arist Bretagne est un service du rseau Innovation des Chambres de Commerce et d'Industrie de Bretagne (http://www.bretagne-innovation.tm.fr)

30

http://www.bretagne-innovation.tm.fr/

Le questionnaire est bas sur les axes suivants :

Une premire partie vise dtecter lampleur des pratiques de lintelligence conomique au

sein de lorganisation vises, ainsi que les finalits de sa mise an place.

La deuxime rubrique porte sur lorganisation et lefficacit de cette dmarche mise en uvre

pour mener bien sa mission stratgique ainsi que les moyens exploits.

La troisime partie sintresse aux moyens mis en place et le degr de la matrise de ces outils

par le processus organisationnel de lentreprise.

La quatrime rubrique sintresse au volet de la promotion de limage de marque et la

scurisation de linformation stratgique qui constitue la matire premire pour les dcisions

stratgiques.

A Votre intrt pour l'intelligence conomique

la connaissance gnrale des entreprises.

l'apprciation de l'importance de chacun des 3 volets de l'intelligence conomique.

l'apprciation de la matrise de chacun des 3 volets de l'intelligence conomique.

les finalits de la veille stratgique et (ou) de l'intelligence conomique.

B L'organisation de votre veille

Qui fait quoi en interne ?

Le recours des services externes

Les informations recherches

Les sources d'information utilises

Les difficults rencontres

Amlioration

31

C Votre matrise des outils de veille sur Internet

Le taux de formation

Les outils & pratiques

L'efficacit de la veille sur le web

La rceptivit aux formations de perfectionnement sur les outils de veille du web

D - La scurisation de votre information

La protection des informations stratgiques et des process

La surveillance de l'image de l'entreprise sur le web

Le recours des organismes spcialiss en scurit de l'information

La gestion des crises

3- Rsultats de lenqute

3.1 : compte rendu dtaill Ce compte rendu nous prsentera les organisations enqutes dans un premier temps avant

dentamer les rsultats obtenus par ladministration du questionnaire pour chacune

La Caisse de dpt et de gestion (CDG). La CDG est linstitution que nous estimons la plus organise en terme de fonctionnement, en

effet une prise de conscience remarquable de limportance et des diffrentes fonctions de

lintelligence conomique, marque lattitude des personnels de lorganisation, tout en

accordant une importance majeur la dmarche de veille, et la protection du patrimoine

informationnel, visant ainsi un ensemble de finalits :

Stratgiques :

Anticiper les enjeux venir

Internationaliser l'activit

Aider mieux dfinir la stratgie de l'entreprise

32

Techniques :

Rsoudre les problmes techniques

Connatre les normes de la rglementation

Accder de nouvelles technologies

Economiques :

Trouver de nouveaux dboucher ou se diversifier

Valoriser ses savoir-faire, ses brevets

Dvelopper les normes et la rglementation

Surveiller les appels d'offre

Finalits de protection :

Protger ses savoirs faire

Surveiller sa propre image dans les mdia

Concernant lorganisation de la veille, la CDG adopte une demarche qui mobilise

lintelligence collective de lensemble des collaborateurs de lorganisation, envisageant

aussi parfois le recours dautres services de veille lexterne afin de se procurer de

linformation stratgique qui se prsente gnralement sous forme des :

Informations concernant les clients

Donnes de march

Rglementation/normes

Information techno/brevets

Infos Salons/manifestations

La CDG alimente son patrimoine informationnel travers plusieurs sources :

Internet gratuit

Presse

Salons / missions

Collaborateurs de lentreprise

Organisations professionnelles

Publications & services dinformation

33

Rseaux et communication dentreprises

Services de lEtat.

Malgr la bonne organisation de la demarche de veille et la mise en place des outils dinternet

en faveur de la strategie , la CDG affronte des difficults lies au traitement et la diffusion de

linformation strategique au sein de lorganisation.

Vu limportance accorde linformation strategique, la CDG met en place un systeme solide

pour la protection de son patrimoine informationnel, notamment :

Par le secret

Par des contrats de confidentialit

Par le dpt de brevets

Par des recommandations aux personnels en dplacement

Par une charte de scurit pour l'usage d'Internet et du matriel informatique.

Plus ces actions la CDG planifie aussi la gestion de crise grace un manuel prtablie.

Poste Maroc

compte rendu de lenqute :

Laisance relationnelle et la mise en place dun organigramme clair sont deux caracteristiques

principales de la Poste Maroc, cela nous a aid bien mener notre enquete au sein de cette

structure en effet, pour la premiere rubrique de notre questionnaire, il est clair que les

responsables en la matire possedent une connaissance considerable du concept de

lintelligence conomique, tant donn que lentreprise accorde une importance majeur aux

trois volets de la pratique meme si la veille reste le volet le plus pratiqu et maitris

principalement pour des finalites :

Strategiques :


Anticiper l'arrive de nouveaux entrants

Anticiper l'introduction de produits de substitutions


Surveiller ses concurrents

34

Prvenir les crises.

Techniques :

Amliorer les processus de fabrication


Trouvez de nouveaux fournisseurs

Economiques :

Trouves de nouveaux dboucher ou se diversifier

Devancer les attentes des clients

Surveiller les appels d'offre

Et enfin des finalits de protection qui consiste Surveiller sa propre image dans les mdia.

A propos de lorganisation de la veille, la Poste Maroc adopte une approche collective, qui

vise principalement mettre en place une intelligence personnelle collective permetant de

satisfaire les besoins informationnels de lorganisation, principalement les :


Informations concernant les fournisseurs


Issues principalement travers les :

Salons / missions

Clients

Fournisseurs

Presse

confrres, d'autres entreprises


35

Nanmoins la demarche de lorganisation de la veille au sein du Poste Maroc presente des

difficults lies au processus du son management, do une restructuration de ce processus

savere primordial puisque le recours lexterieur ne constitue pas une solution satisfaisante.

Concernant la rubrique propos de loutillage informatique et internet, la Poste Maroc est loin

de lexploiter pour des finalits strategiques, en fait il constitue un outil usage personnel non

organis.

Les actions de securisation de linformation strategique dans cette entreprise, restent un peu

classiques dans un cadre contractuel ou part des chartes collectives.

La Poste Maroc se fixe comme objectif par la mise en place dun service charg de la

veille :

La conception et la proposition du systme de veille globale des marchs, produits,

technologies, activits des principaux concurrents et autres Postes et en anime la mise

en uvre.

Lorganisation de la mise en place dun Systme dInformation permanent de suivi

observatoire de lenvironnement national et international

ANAPEC (Agence nationale de la promotion de lemploi et des

comptences) compte rendu de lenqute :

Nonobstant limportance quaccorde la protection de linformation et aux actions

dinfluence par le partage de linformation, cette institution ne place pas cette fonction de

lintelligence conomique au sommet de ses intrts, nous pouvons constater mme une

ignorance de ses dimensions, tout en montrant une volont de lacqurir, lANAPEC reste

attache au raisonnement que pour mener bien sa stratgie cest surtout laction de veille qui

compte, en effet elle permet la fois de cibler des objectifs :

Stratgiques :


Faire partie de communaut d'entreprise

36

Anticiper l'arrive de nouveaux entrants

Techniques :


Connatre les normes de la rglementation.

Economiques :

Dvelopper les normes et la rglementation

Surveiller les appels d'offre.

Ainsi quune finalit de promouvoir limage dans les mdia.

Lorganisation de la dmarche de veille ne semble pas assez satisfaisante pour rpondre

toute ces finalits, elle se fait dune manire individuelle par le responsable de lorganisation

comme une tache routinire de collecte des :


Donnes de march



Et bien dautres typologie dinformations juges utiles pour le bon fonctionnement de

lorganisation, collectes principalement travers :

Rseaux et communication dentreprises

Services de lEtat


Organisations professionnelles

Publications & services dinformation

Internet gratuit

Presse

Cette dmarche de veille que nous estimons mal organise rsultent dun ensemble de

difficults lies tout dabord la collecte, le stockage, le traitement et la diffusion de

linformation, malgr la mise en place des outillages de traitement de linformation et de

lInternet, ce qui nous pousse conclure que la seule contrainte pour cette organisation et

labsence dun dispositif dintelligence conomique.

37

Le besoin de scuriser linformation stratgique adhre la capitalisation, lidentification et la

scurisation des savoir-faire de lorganisation notamment :

Par des recommandations aux personnels en dplacement

Par une charte de scurit pour l'usage d'Internet et du matriel informatique

Trsorerie gnrale du royaume B- compte rendu de lenqute :

Negligeant le concept dintelligence conomique, la TGR accorde une importance majeur aux

actions de la veille qui vise raliser des objectifs :

Strategiques :


Internationaliser l'activit

Surveiller ses concurrents

Prvenir les crises.

Techniques :



Amliorez les comptences et savoir-faire

Economiques :

Trouves de nouveaux dboucher ou se diversifier

Valoriser ses savoir-faire, ses brevets

Dautres finalits vises :

Protger ses savoirs faire

Surveiller sa propre image dans les mdia.

Dans cette organisation la dmarche de la veille se fait priodiquement comme tache ou

mission ralise par une quipe compose par les collaborateurs ou par une seule personne qui

a dautres taches au sein de linstitution, selon le besoin informationnel qui concerne

gnralement :


Donnes de march

38


La collecte de ces informations se fait principalement travers :

Internet gratuit

Salons / missions

Rseaux et communication

dentreprises

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