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S’il est un film dont l’histoire même de sa producon s’apparente à une épopée, c’est bien Number 10 Blues/ Goodbye Saigon. Tourné en 1975 au Vietnam, les négafs ont ensuite été perdus et le film oublié. En 2012 à Tokyo, le réalisateur Norio Osada achève finalement le montage après qu’on a miraculeusement retrouvé les rushes. Dans le registre des mésaventures, le desn du personnage principal Toshio Sugimoto n’est disons-le pas mal non plus. Le businessman pensant être à l’abri à Saigon en cee fin de guerre du Vietnam tue accidentellement un de ses anciens employés qu’il avait licencié. Il lui faut fuir vers le Japon, trouver de faux passeports, cacher la vérité à sa compagne : parr vite. Mais rien ne se surviendra comme il ne l’avait prévu. Number 10 Blues/Goodbye Saigon est tout à la fois une histoire d’amour et d’amié, avec une intrigue forte. Un film à rebondissement, une plongée dans un Vietnam de 1975 où sifflent encore les balles d’une guerre qui s’achève mais qui partout laisse des traces. Pet budget, grande sublité Le réalisateur a tourné son film avec des moyens de série B. Le talent du réalisateur et le jeu touchant des acteurs principaux faisant le reste. Une image naturelle, sans arfices. Le Saigon montré dans les premiers instants du film se trouve comme capté dans son quodien. Presque du documentaire, presque l’impression que tout dans cee ficon pourrait être vrai. Le manque de moyens confère à l’œuvre une suble ambiance favorisant la suggeson plutôt que la démonstraon. Les cinéphiles les plus aguerris s’amuseront de quelques maladresses aendrissantes, tandis que les autres seront simplement capvés par l’intrigue. FV GOODBYE SAIGON / NUMBER 10 BLUES Norio Osada Japon - Fiction - 1h48 - VOSTFR Samedi 5 à 19:30 - Théâtre Comète En présence du réalisateur et de l’acteur principal, Kenji Isomura La Gazette GOODBYE CHÂLONS, WELCOME TO SAIGON ! NUMBER 10 BLUES/GOODBYE SAIGON : UNE PLONGÉE AVENTUREUSE DANS LE VIETNAM DE 1975 N°4 - SAMEDI 5 OCTOBRE 2013 Norio Osada, le réalisateur et Kenji Isomura, l’acteur principal de Number 10 Blues / Goodbye Saigon

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S’il est un film dont l’histoire même de sa production s’apparente à une épopée, c’est bien Number 10 Blues/Goodbye Saigon. Tourné en 1975 au Vietnam, les négatifs ont ensuite été perdus et le film oublié. En 2012 à Tokyo, le réalisateur Norio Osada achève finalement le montage après qu’on a miraculeusement retrouvé les rushes.

Dans le registre des mésaventures, le destin du personnage principal Toshio Sugimoto n’est disons-le pas mal non plus. Le businessman pensant être à l’abri à Saigon en cette fin de guerre du Vietnam tue accidentellement un de ses anciens employés qu’il avait licencié. Il lui faut fuir vers le Japon, trouver de faux passeports, cacher la vérité à sa compagne : partir vite. Mais rien ne se surviendra comme il ne l’avait prévu.

Number 10 Blues/Goodbye Saigon est tout à la fois une histoire d’amour et d’amitié, avec une intrigue forte. Un film à rebondissement, une plongée dans un Vietnam de 1975 où sifflent encore les balles d’une guerre qui s’achève mais qui partout laisse des traces.

Petit budget, grande subtilité

Le réalisateur a tourné son film avec des moyens de série B. Le talent du réalisateur et le jeu touchant des acteurs principaux faisant le reste. Une image naturelle, sans artifices.

Le Saigon montré dans les premiers instants du film se trouve comme capté dans son quotidien. Presque du documentaire, presque l’impression que tout dans cette fiction pourrait être vrai.

Le manque de moyens confère à l’œuvre une subtile ambiance favorisant la suggestion plutôt que la démonstration. Les cinéphiles les plus aguerris s’amuseront de quelques maladresses attendrissantes, tandis que les autres seront simplement captivés par l’intrigue.

FV

GOODBYE SAIGON / NUMBER 10 BLUESNorio Osada

Japon - Fiction - 1h48 - VOSTFR

Samedi 5 à 19:30 - Théâtre ComèteEn présence du réalisateur et de l’acteur principal, Kenji Isomura

La Gazette

GOODBYE CHÂLONS, WELCOME TO SAIGON !NUMBER 10 BLUES/GOODBYE SAIGON : UNE PLONGÉE AVENTUREUSE DANS LE VIETNAM DE 1975

N°4 - SAMEDI 5 OCTOBRE 2013

Norio Osada, le réalisateur et Kenji Isomura, l’acteur principal de Number 10 Blues / Goodbye Saigon

LA JOURNÉE EN COURT ...

ARCHIVES

L’une des plus belles surprises de cette première édition du festival War on Screen est peut-être la section consacrée aux archives. Après les films de Serge Viallet, qui était là hier pour présenter en personne à un public ravi ses Mystères d’archives, courts documentaires jetant une lumière nouvelle sur des images liées à de grands événements de l’histoire du vingtième siècle et bien connues de tous, une dernière séance sera consacrée au film de Clara et Julia Kuperberg, Les Russes arrivent, la guerre froide à Hollywood. Ce documentaire revient sur la chasse aux sorcières qui n’épargna pas les acteurs de l’industrie cinématographique, avant que dans les années 1960 ce même cinéma ne commence à donner une représentation de la paranoïa anticommuniste qui fit rage à Hollywood dès 1947. Extraits de films, archives, témoignages sont convoqués pour retracer l’histoire de cette période sombre. Au lycée Pierre Bayen à 11:30.

JR

LA GUERRE DANS LES JEUX VIDÉO

Dans un documentaire intitulé Immersion, le réalisateur allemand Harun Farocki montrait que les mêmes images virtuelles étaient utilisées pour entraîner des soldats américains à la guerre et pour soigner des vétérans traumatisés. La simulation peut ainsi servir des usages différents voire opposés ; qu’en est-il du jeu vidéo militaire, genre important de l’industrie vidéoludique, auquel tout un chacun peut s’adonner ? Les jeux des stratégie exigent de la réflexion de la part du joueur tandis que les First Person Shooters génèrent un vertige mimétique chez le joueur qui se retrouve dans la peau d’un tireur et canarde à la ronde. Mais le jeu vidéo peut-il susciter une quelconque réflexion morale, comme le cinéma en est capable par la distance qu’il instaure d’emblée ? Quelle vision de la guerre se fait un joueur impliqué dans l’action dont il est l’élément moteur ? Autre question intéressante, celle de la représentation de la guerre d’un point de vue esthétique : le jeu vidéo peut-il prétendre à la dignité d’un art ? L’objectif des game designers est-il de gagner toujours plus en réalisme ou de donner de la guerre une représentation suggestive ? Tous ces points seront abordés lors de la table ronde organisée au Lycée Pierre Bayen à 14:00, où des spécialistes de la question (le directeur d’une collection consacrée aux jeux vidéo, un game designer, un réalisateur, le directeur d’un magazine consacré aux jeux vidéos) échangeront leurs points de vue et répondront aux questions du public.

JR

REQUIEM POUR UN MASSACRE, Elem Kilmov

Requiem pour un massacre a ceci de surprenant qu’il s’agit d’un film de guerre ne dévoilant aucune image de combat. Car l’esthétique mise en place se concentre davantage sur l’effet, sur l’après-coup. La chose n’est pas montrée brutalement, de façon crue et frontale. La guerre ne se limite pas à cela. Elle ne se limite pas au moment de la mort et du hurlement. Elle est aussi celui du cadavre en putréfaction que l’on refuse de voir. Le titre du film annonce au spectateur les intentions du réalisateur. Il s’agit d’un requiem, c’est-à-dire d’une prière pour les morts, cette prière qui arrive après la mort et qui prépare le défunt à l’enterrement, mais surtout les vivants au deuil. Ce chant crée de la beauté avec ce qu’il reste de la mort. Et c’est exactement la tentative de l’œuvre d’Elem Klimov. Parce qu’il a vécu la guerre et les massacres de Stalingrad, le réalisateur sait que déterrer des armes implique d’entamer un nouveau combat. Il sait également l’importance d’enterrer les morts pour ne pas préparer une nouvelle guerre.Le requiem demande le repos éternel pour les défunts. Celui de Klimov le demande pour que la paix des morts assure celle des vivants.

MMRequiem pour un massacre, d’Elem Klimov, 1985, projeté le samedi 5 à 22h, présenté par Albert Dupontel.

DÉGUSTATION DE CHAMPAGNE

Hier entre 12:00 et 13:00, on a bu du champagne, festival oblige ; on l’a même dégusté puisque des sommeliers experts étaient là pour éclairer les festivaliers dont les bulles chatouillaient la gorge. Les amateurs de champagne qui étaient absents ne doivent pas s’inquiéter car une autre dégustation est prévue aujourd’hui à la même heure, au bar de La Comète. S’offrir une petite pause pétillante entre deux films n’est pas de refus !

Blandine Lenoir, la Présidente du Jury Lycéen qui récompensera le meilleur Court Métrage

Blandine Lenoir est arrivée, un peu comme le Beaujolais qu’on attend avec impatience et qui finit par pointer le bout de son nez. Le jury des lycéens, qui décernera dimanche le Prix du meilleur court-métrage, a pu rencontrer hier dans l’après-midi celle qui les accompagnera dans leur découverte des courts-métrages en compétition. Cette grande habituée des festivals de courts-métrages prend son rôle à cœur et se réjouit de converser avec le jeune public, désirant l’amener à aller au-delà des simples jugements de goût et à réfléchir sur les raisons pour lesquelles un film nous a plu.

Elle entend également faire partager sa passion pour le format court, elle qui a déjà réalisé sept courts-métrages, dont l’excellent Monsieur Abbé (2010) dont nous parlions hier dans nos colonnes. Tout juste arrivée de Paris et pour la première fois à Châlons, Blandine Lenoir nous confie qu’elle ne conçoit pas le court-métrage comme un tremplin précédant la réalisation d’un long mais comme un format à part entière, dont elle prise la grande liberté qu’il offre et les possibilités formelles. Alors que tant de films ont tendance à allonger la sauce, le court-métrage s’ajuste parfaitement à son propos et ne le dilue pas.

Que pense-t-elle du thème du festival War on Screen ? «C’est un excellent choix. Le conflit est la base d’un bon scénario.» Les comédies semblent recevoir sa préférence; en feuilletant le catalogue du festival, elle nous indique du doigt Monty Python sacré Graal, Le Cochon de Gaza, M.A.S.H. (dimanche à 15:45 à La Comète) et surtout Rien que pour vos cheveux (dimanche à 13:15 à La Comète). On la croisera donc peut-être au détour d’une salle de cinéma, elle selon qui « le cinéma est le dernier lieu qui réunit encore les gens. Avant, il y avait l’église. Je trouve dommage que les gens regardent des films seuls, chez eux, sur leur ordinateur. Il est important pour moi de fréquenter les salles de spectacle en général et celles de cinéma en particulier. » Gageons qu’elle trouvera à Châlons de quoi la contenter !

JRLa guerre en court 2

Compétition internationale de courts-métrages19:15, Cinéma Comète

INTERVIEW DE... BLANDINE LENOIR

Dans le long-métrage de Stefan Schaller, présenté en compétition, le corps de l’acteur semble pris comme point central et structurel du film. Si le titre constitue une mesure de temps (celui passé en détention et qui correspond à cinq années), c’est pour mettre en valeur l’absence de cette mesure au sein même du film. Le temps ne s’y compte plus de la même façon. C’est le corps de l’acteur qui nous permet de le mesurer. Ses cheveux, sa barbe, qui poussent. Ses muscles qui se réduisent. Il se vide d’un côté et se remplit de l’autre à la manière d’un sablier.Le corps de l’acteur constitue également une incarnation de l’insaisissable humain. Il renferme ses aspirations (l’amour, la beauté et la foi) et ses questionnements. En cela il se place du côté de l’illimité, de l’indéfini. Autour de lui, ceux qui tentent de le cerner, de le limiter, d’enfermer l’insaisissable dans une boîte en métal. Eux sont du côté des certitudes et les certitudes ne sont qu’idéologies. Quelles qu’elles soient.

Afin de former ce corps, l’acteur Sascha Alexander Gersak s’est imposé, durant le tournage, un régime strict à l’issue duquel il a perdu 20 kilos. Ce traitement sur une vingtaine de jours de tournage l’a mis dans un état de faiblesse encourageant son travail. Cette méthode l’a également conduit à s’inspirer du comportement instinctif des ours ainsi que de leur façon de sentir les choses. Sascha Gersak a refusé la présence de Murat sur le tournage, gêné de « jouer » de telles souffrances devant celui qui les a réellement vécues. Il ne s’est inspiré d’aucun autre détenu de Guantanamo, mais a étudié chaque interview, visuelle ou sonore, de son personnage.Basé sur le livre que ce dernier a écrit à sa sortie de détention, le film préfère cependant garder l’ambiguïté qui a plané en Allemagne autour de cette affaire. Et bien que Sascha Gersak croie Murat innocent, il a préféré l’interpréter comme s’il était possiblement coupable. Car même si cela avait été le cas, il n’aurait pas mérité un tel traitement.

MM

Sascha Alexander Gersak joue le rôle d’un prisonnier de Guantanamo dans Five Years, de Stefan Schaller

AUTOUR D’UN VERRE...SASCHA ALEXANDER GERSAK, ACTEUR PRINCIPAL FIVE YEARS : LE CORPS DE L’ACTEUR

Entendu à la sortie des salles...

« On essaie de voir le maximum de films en dehors de projections pour le lycée, et c’est vraiment super bien. Le lycée veut bien qu’on sèche un peu les cours pour venir voir des films ».Mathilde, Côme, lycéens cinéphiles

« Ce vendredi ça va être ma grosse journée si on veut voir les quatre films de la sélection. On aimerait tout voir mais c’est pas possible, il y a trop de choix ».Marité, Marie-Bernadette, festivalières

« Je viens tous les jours depuis Paris. C’est frustrant de ne pas pouvoir voir tout ce que j’aimerais. Le thème du festival est passionnant pour moi qui suis conseiller historique dans le cinéma. Ca consiste à s’assurer pour des films de la véracité historique, au niveau des costume, des véhicules par exemple ».Louis Descols, conseiller historique

« Ici ce qui est particulier c’est la proximité avec les réalisateur, les acteurs… J’aime les discussions qui ont lieu en fin de séance ».Chirine, festivalière

« C’est la première fois que je viens dans un festival de cinéma. C’est gros, il y a beaucoup de films. Et ça fait bizarre de voir tous les panneaux de la télévision ».Romane, 11 ans, jeune festivalière

FV

AGENDA - samedi 510:00Une vie difficile Bibl. Pompidou

10:15Les folles années du twistCinéma Comète

10:30The AgentThéâtre Comète

11:30La guerre froide à HollywoodLycée Pierre Bayen

13:30Attaque !Cinéma Comète

14:00Table ronde : la guerre et sa représentation dans le jeu vidéoLycée Pierre BayenLe Médecin de familleThéâtre Comète

16:00 Trop tard pour les hérosCinéma Comète

16:30OmarThéâtre Comète

16:45Tonnerre sous les tropiquesLycée Pierre Bayen

19:15La guerre en court 2Cinéma Comète

19:30Number 10 Blues / Goodbye SaigonThéâtre Comète

22:00 Requiem pour un massacreCinéma Comète

22:15Death MarchThéâtre Comète

Rédacteurs : Julien RocheMelissa MelodiasFrançois VermotPhotographe : François VermotConception : William Dang HaEncadrement éditorial : Céline Barry

LA VIE DE CHÂTEAU, Jean-Paul Rappenau

Si vous souhaitez rire, passer un bon moment et découvrir une histoire originale, La Vie de Château est un long-métrage pour vous ! Tout d’abord, le jeu des acteurs et la beauté de Catherine Deneuve rendent l’œuvre très agréable à regarder. Chaque comédien donne le ton juste à son personnage et la puissance comique de certains acteurs n’est pas à négliger bien au contraire. Car en effet La Vie de Château est un film où l’on rit beaucoup. Les situations cocasses et les répliques cultes s’enchaînent au plus grand plaisir du spectateur. Le contraste entre la gravité de la situation de la Seconde Guerre mondiale et les personnages ainsi que leurs réactions nous amusent également. Cela ajouté au scénario peu commun et au rythme apporté rendent l’ennui littéralement impossible ! De plus, la musique est merveilleusement bien utilisée, à la fois présente et discrète car elle est toujours bien choisie. La guerre est présente en arrière-fond au début, puis vient ingénieusement se mêler de plus en plus à l’intrigue, apportant une nouvelle profondeur aux personnages. En effet chacun a ses qualités et ses défauts dans ce film, personne n’est lisse, ce qui est particulièrement appréciable. La profondeur des personnages, surtout des principaux les rendent encore plus attachants, humains et crédibles. On croit à l’histoire et à ses protagonistes et finalement, c’est comme si nous étions nous aussi dans ce château ! Le ton choisi par le réalisateur, dont il s’agit du premier film, est léger et nous fait passer un agréable moment. Malgré une fin que nous avons trouvé quelque peu décevante, La Vie de Château reste une comédie enjouée, en clair un très beau film à voir pour ceux qui « aiment la guerre » ou non.

Anaïs P., Margaux R., Montain A.

LA CRITIQUE LYCÉENNE

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TONNERRE SOUS LES TROPIQUES, Ben Stiller