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#6Glossaire : l’adaptabilité

Projets de Fin d’Études

Mémoires de fin d’études

Précis de Conjugaison

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GLOSSAIRE : L’ADAPTABILITÉUE 8.2 séminaire EVANEncadré par Stéphane BONZANI et Géraldine TEXIER-RIDEAU

La question de l’adaptabilité devient aujourd’hui incontournable. Qu’elle touche la ville, les territoires, l’architecture ou les objets d’usage, la recherche de solutions innovantes, capables de ne pas générer d’obsolescence, est fortement plébiscitée. En effet, face à l’héritage des structures bâties existantes souvent lourdes à supporter, mais aussi devant l’injonction d’un développement durable, c’est-à-dire avant tout soutenable par les générations futures, le contexte est propice à de telles investigations. C’est dans ce sens que le concours Europan, pour sa treizième session, a proposé aux jeunes professionnels européens de réfléchir à la « ville adaptable », les encourageant à imaginer des dispositifs ouverts à l’imprévu et capables de résilience.Les étudiants de l’ENSA Clermont-Ferrand de l’UE 8.2 d’EVAN ont été sollicités pour penser cette question. À travers la production d’un glossaire de l’adaptabilité, ils ont contribué à documenter le sujet. Les notions et concepts choisis touchent soit aux études urbaines, soit aux processus de conception, soit aux modes de représentation de l’architecte, et sont illustrés par des projets emblématiques et des textes de référence.Parmi les mots retenus (connectivité, contemporanéité, déformation, éco-rythme, flexibilité, hybride, interprétation, métabolisme, métamorphose, partage, polyculture, polyvalence, reconversion, recyclage, régénération, renouvellement, renouvellement urbain, scénario, sérendipité, système), nous avons souhaité mettre en avant la notion de scénario qui traduit, le plus justement, le travail mené aujourd’hui par les architectes dans la construction de l’adaptabilité.

> Définitions et champs d’influence

L’occurrence du terme « scénario » remonte à 1764 où il est synonyme de « mise en scène » comme l’indique sa racine latine « scena ».Pour le sens commun, le scénario dé-signe l’« action, l’argument d’une pièce de théâtre, sa présentation écrite »1. Par exten-sion, le terme a été utilisé dans le champ de la littérature et notamment de la bande dessinée, définissant ainsi « l’histoire, le récit, par opposition au graphisme »2. Enfin, la définition du Petit Robert présente aussi le scénario comme un outil privilégié dans l’art du cinéma, où il est entendu comme la « description de l’action d’un film, compre-nant généralement des indications tech-niques, les dialogues ». La définition scientifique présente le « scénario » comme « la combinaison de séquences d’événements ou de phéno-mènes anticipés, ordinairement situées les unes par rapport aux autres dans un double système de relations diachroniques et causales, en vue de mettre en évidence les caractères probables de l’évolution s’une situation donnée, à partir d’un corps d’hypothèses formulées sur les ‘‘tendances lourdes’’ de cette évolution »3. Dans le Dictionnaire de l’Urbanisme et de l’Aménagement, Françoise Choay et Pierre Merlin distinguent également 2 catégories de scénarios : « les scénarios tendanciels » et les « scénarios contrastés ». Les « scé-narios tendanciels » partent d’une situation actuelle pour aboutir à une situation imagi-née via des processus d’évolution possibles. Les « scénarios contrastés » suivent quant à eux le cheminement temporel contraire :

ils prennent pour point de départ la situa-tion imaginée pour redescendre ensuite jusqu’à la situation actuelle. Dans les deux cas, l’enjeu réside dans la décomposition de l’ensemble des variables.

Le principal écueil dans la démarche du scénario est de « pousser un scénario ‘‘dans le détail’’ » afin d’obtenir l’adhésion du lecteur par plus de réalisme. Or, cette réa-lité ne serait qu’un leurre. Selon Françoise Choay et Pierre Merlin : « sa fonction est donc autre : elle est de familiariser avec une démarche et une vision ».

> Scénario et adaptabilité

Le scénario est donc une démarche de pen-sée et de représentation aidant les acteurs de l’architecture, de l’urbanisme et du pay-sage à penser l’adaptabilité de leurs projets. Il s’agit d’ « un exercice de l’imagination » qui ouvre le champ des possibles sur le devenir d’un lieu. Le scénario pose la ques-tion de l’après, tout en sachant que chaque nouvelle réponse apportée entraînera une nouvelle question. En effet, l’enjeu du scé-nario est son processus et non son résultat. Ainsi, « un scénario est fait pour être récusé et, une fois rejeté, en nourrir un autre de ses propres dépouilles : il est par définition ‘‘inacceptable’’ ». En cela, on le dit adaptable puisqu’il se réinvente sans cesse. Le scénario est un cheminement partant d’états des lieux et d’hypothèses d’évolutions, et aboutissant à une ou des images futures. Il est un outil prospectif qui aiguise la capacité de remise en question du projet. Le scénario assume le principe d’incertitude pour l’engager dans

un processus créatif. Il ne prétend pas déte-nir des vérités mais mettre à jour un ques-tionnement sur l’évolution conjointe de la société et des espaces qu’elle construit ou projette.Dans un souci d’adaptabilité, le scénario invite à ne jamais se contenter d’un état de fait (usages établis d’un lieu, fonction don-née à un espace…). Il évite ainsi aux projets de tomber rapidement dans l’obsolescence.

S’il se projette plus loin dans le temps, ce n’est pas pour se déconnecter du contexte présent. S’il prend une longueur d’avance c’est pour mieux regarder derrière lui. C’est d’ailleurs le propre de l’anticipation : la pré-vision de ce qui pourrait arriver n’est moti-vée que par le fait d’essayer d’y adapter sa conduite et ses actions. Le scénario prend en compte la question de l’adaptabilité en ne coupant jamais le lien entre le présent et le futur. Il se nourrit du contexte d’incertitude pour rendre le projet adaptable et ouvert au champ des possibles. Dans un contexte de crise où le futur semble échapper à la société, le scénario permet de se le réap-proprier sans pour autant satisfaire le désir de le maîtriser.

> Projet de référence : la place de la République à Paris

Ce projet, commencé en 2011, a été inau-guré le 16 juin 2013. La démarche mise au point par TVK (Trévelo et Viger-Kohler Archi-tectes Urbanistes) s’inscrit donc dans une réflexion d’actualité sur le devenir d’un es-pace public contemporain. De plus, l’adap-tabilité est l’une des qualités premières apportées à la nouvelle place et la méthode de projet fait une part belle au scénario.

Dossier réalisé par Laurie Gangarossa

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> Présentation du projet

La Place de la République se situe à la li-mite des 3e, 10e et 11e arrondissements de Paris. Au cours de son histoire, la place n’a cessé d’être l’objet de scénarios de déve-loppement successifs qui l’ont mené à son état actuel. Finalement, son projet de renou-vellement a été lancé en 2008. Le maître d’ouvrage en est la ville de Paris avec la Direction de la voirie et des déplacements. À la suite d’un concours de maîtrise d’œuvre entre 2009 et 2010, les architectes de l’agence TVK ont remporté le projet.

> L’adaptabilité comme enjeu de projet

Les architectes-urbanistes sont, dans un premier temps, partis du constat selon lequel la place de la République subissait sa monumentalité. En effet, sa typologie de rond-point l’assujettissait à la toute puis-sance de la circulation automobile. Cette ty-pologie relevait de l’adaptation de l’espace public au développement des déplacements automobiles dès les années soixante.

Or au XXIe siècle, la conception de l’espace public comme un espace dédié à l’automo-bile est devenue obsolète. La place devait alors, de par un nouveau projet urbain, s’adapter encore à de nouveaux usages. De plus, ce lieu semblait déconnecté du temps présent et futur car incapable de sa-tisfaire de nouvelles aspirations et pratiques urbaines. L’enjeu prioritaire du projet a donc été de réinscrire la place de la République dans un temps long en la rendant à même d’accueillir ses futures évolutions.Il s’est alors avéré indispensable d’y inté-grer un espace public piéton, également ac-cessible aux modes doux de déplacement. Une cohérence végétale est venue créer un effet de masse capable d’habiter le vide de la place et d’apporter un confort climatique certain. La composition générale de la place de la République articule donc un jardin urbain de plus de 12 000 m², un parvis central ouvert de presque 8 000 m², des trottoirs agrandis, et assure la continuité de tous les boulevards alentour.

© TVK architectes | Vue aérienne du projet de la Place de la République © TVK architectes | Dessin d’ambiance

1| Définition tirée du Petit Robert, 1970 2| http://www.larousse.fr

3| Choay Françoise et Merlin Pierre, Dictionnaire de l’Urbanisme et de l’Aménagement, Presses Universitaires de France - PUF, collection

Quadrige Dicos Poche, 2010, 1 024 pages.

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> Les scénarios d’adaptabilité de la place de la République : une mise en images et en récits

Les représentations du projet mettent l’ac-cent sur ce changement d’identité. L’image devient un véritable outil de communication et d’illustration de l’adaptabilité du projet. Le parti-pris est celui de la déclinaison de scé-narios d’utilisations diverses et variées de la place de la République. La temporalité y est pensée au sens large : de l’ancienne à la nouvelle place, de jour comme de nuit, du quotidien à l’événement exceptionnel.La place est ainsi représentée comme un lieu de manifestation de jour, assumant sa symbolique de rendez-vous habituel des manifestations parisiennes. Cela montre l’adaptabilité de la place à un usage qui y est devenu routinier et participe à son identité et à sa visibilité. Dans un autre scénario, de nuit cette fois-ci, la place de la République se transforme en un espace de projection en plein air. Finalement, à travers tous ces scénarios, le public est forcé de s’y retrou-ver et l’adhésion au projet en est facilitée.Dans cet objectif d’adaptabilité, le scénario permet de mettre en récits et en images des « potentiels ». Les décrire et les dessiner, c’est déjà leur donner une forme d’exis-tence et la possibilité de les tester.

Les écrits qui accompagnent le processus de projet mettent tous en avant le caractère adaptable de la place. Les textes comportent de façon répétée des termes propres au champ lexical de l’adaptabilité : « transformation », « évolution », « modifier », « métamor-phoser »… L’enjeu phare du projet est d’« installer la place dans le temps long » pour que celle-ci puisse « s’adapter aux modifications des modes de vie des générations futures ». Il s’agit donc de réadapter la place vis-à-vis de ce qu’elle était mais aussi de l’ouvrir à ce qu’elle pourrait devenir.

« La place de la République représente potentiellement un des monuments majeurs du Grand Paris du vingt-et-unième siècle. Ce potentiel ne doit pas être gaspillé et le futur aménagement devra s’installer dans le temps long et donc être capable d’accueillir des évolutions. […] Pour élever la place à la hauteur de son potentiel, une transformation très profonde s’impose. […] Il est nécessaire d’offrir à Paris une très grande place polyvalente et populaire comme de nombreuses métropoles dynamiques en ont, qui soit réservée aux modes doux et équipée d’un sol minéral disponible pour tout type d’usages comme un grand champ libre dans la ville. […] Cette identité puissante est la condition pour installer la place dans le temps long tout en lui permettant d’évoluer. Une transformation d’une telle ampleur ne se répètera pas rapidement et il est donc nécessaire de prévoir que la place puisse s’adapter aux modifications des modes de vie des générations futures. […] Notre projet permet donc d’inclure les grands îlots dans la dynamique de transformation de la place, maintenant ou plus tard. »4

© TVK architectes | De jour : la place comme lieu de manifestation populaire et point de rendez-vous

© TVK architectes | De nuit : la place comme espace de projection en plein air et de déambulation nocturne

© TVK architectes | Perspective de l’animation diurne

© TVK architectes | Perspective de l’animation nocturne

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> Le scénario comme méthode de projet

L’agence TVK a également communiqué sur son projet sous la forme d’un scénario filmé5. Celui-ci rend compte de l’évolution de la composition d’un photomontage. Le plan fixe rapproché met en scène les mains de l’architecte en train de dessiner, découper et coller un photomontage représentant une vue perspective centrée sur la statue de la place de la République. Les images collées appartiennent à des univers différents (représentations architecturales, vieilles photographies de la place, photos de vacances…). On y retrouve même des références à la culture architecturale, telle la maison de verre de Johnson. Ce scénario permet de s’imaginer la place à venir et d’y projeter de nouveaux usages. Le spec-tateur se met dans la peau de l’architecte, dans l’action de fabrique de la ville. De plus, cette vidéo du photomontage illustre bien la définition du scénario donnée par Françoise Choay et Pierre Merlin dans le Dictionnaire de l’Urbanisme et de l’Aménagement : il s’agit d’« un exercice de l’imagination ». La diffusion de cette vidéo par l’agence TVK est novatrice car il est peu courant d’exposer l’architecte dans cette posture du « faire » créatif et manuel.Le scénario s’inscrit dans une temporalité définie. Il commence sur un plan très rapproché avec une feuille blanche et se termine sur un plan plus éloigné où le photomontage est présenté dans un cadre, dans un intérieur. Le processus de composition dynamique du photomontage est ainsi réduit à son résultat final qui fige le projet en une image. On retrouve ainsi tout le déroulement d’un scénario, de son processus en action à son résultat à l’arrêt.Cette démarche peut être rapprochée de celle d’Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, qui préfèrent le terme de « scénario » à celui de « programme », pourtant plus courant en architecture. À l’occasion de la Triennale d’art de 2012 au Palais deTokyo, Anne Lacaton a accordé un entretien relatif à cette reconsidération du « scénario » comme outil de l’archi-tecte. Le scénario permet ainsi à l’architecte de penser le projet à rebours en expérimentant une « stratégie de collage ou même de montage » semblable à celle expérimentée par TVK.

© TVK architectes | Vidéogrammes relatifs à la méthode du scénario associée à la technique du photomontage

« Dans le processus de l’architecture, on a souvent l’impression que l’espace se dévoile une fois que la forme du projet est bâtie. Il est indispensable pour nous de faire le chemin inverse. Par exemple, si nous pensons à une rue et que son souvenir provoque une très forte sensation de plaisir, de qualité de végétal, de lumière et de fluidité, c’est important de parvenir à la décrypter pour l’inclure dans un projet. Cette manière de voir les choses remet en question les fondements de notre appren-tissage. En général, l’architecte apprend à regarder un site et commence par établir des implantations. Avec la méthode cinéma-tographique, il s’agit de regarder des frag-ments d’espace et de les additionner : un morceau d’espace conduit à un autre, puis un autre… C’est une véritable stratégie de collage ou même de montage, pour revenir au champ lexical du cinéma. Dans le vocabulaire architectural, on emploie régulièrement le terme de “pro-gramme” mais on devrait plutôt parler de “scénario”. Quand on bâtit un espace, on écrit le scénario en parallèle et à chaque épisode, à chaque seconde de l’histoire, correspond un espace. »6

© TVK architectes et Julien Jacquot | Photomontage

4| http://elus.paris-eelv.fr/IMG/pdf/ E-Notice_architecturale_technique_et_financiere.pdf

5| Voir le site http://www.archdaily.com/108481/place-de-la-republique-tvk/ 6| Voir le site http://www.latriennale.org/fr/lejournal/desapprendre/le-scenario-comme-programme

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PROJETS DE FIN D’ÉTUDES

Éruption aquatique

Florianne Nigaize24 ansDomaine d’étude ETEHencadrée par Jean-Marie Freydefont, Simon Teyssou, William Sanchez et Hugo Receveur

Le pôle aquatique et sportif de Volvic s’iden-tifiera comme le bâtiment proue de l’entrée Nord de Volvic. Il mettra en avant l’activité sportive et l’atmosphère saine que l’on trouve dans cet environnement. Cet édifice regroupera plusieurs fonctions : club d’es-crime, salle de danse, bureaux du club de foot, pôle aquatique sportif, pôle aquatique de relaxation, salle de musculation, « bar d’eaux » et salle polyvalente. Le bâtiment s’étirera le long de l’avenue de la Liberté et créera des porosités entre le site du LEP et le parc paysager et sportif du Cessard. Cela permettra de redéfinir un front bâti le long de l’avenue et de donner une véri-table image d’entrée de ville pour Volvic. Il s’agit aussi de montrer un visage nouveau et attrayant pour capter le visiteur, passant sur la départementale, mais aussi d’offrir aux futurs habitants une qualité de services sportifs de meilleure qualité qu’en ville.

L’édifice se découpera en trois parties : la partie Est regroupera les différents clubs, elle sera reliée à la deuxième partie qui est le pôle aquatique et espace relaxation, puis une troisième partie qui est la salle polyva-lente.

Mon développement de projet se focalisera davantage sur le traitement de l’eau, donc sur le pôle aquatique et les thermes. L’inten-tion première est de montrer le parcours de l’eau de Volvic, qui est filtrée et qui se fau-file dans les coulées de roches volcaniques chaotiques. Il s’agit d’une rencontre entre

un flux calme et la violence des forces vol-caniques signifiées par les angles aigus. Au milieu de cette rencontre, siègera la végéta-tion comme arbitre de ce duel. Ma volonté est de faire remonter à la surface ce qu’il se passe sous Volvic. Le bâtiment s’affirmera très clairement comme identitaire.Mon désir est de changer la vision du tou-riste vis-à-vis de la matérialité du site, de sa façon de voir la pierre de Volvic. Il s’agit d’exposer celle-ci dans un autre contexte où le visiteur sera au cœur de l’interaction. Ce dernier établira un contact direct avec la pierre par le toucher, l’écoute et le visuel grâce à une mise en scène de la pierre, de l’eau et de la lumière, à l’intérieur de l’édi-fice.

Sur le modèle des thermes romains, voués à la baignade et à la toilette, le visiteur se retrouvera au cœur d’un parcours initiatique sensoriel avec l’eau. Il cheminera de bassin en bassin, en combinant à chaque fois une expérience unique entre l’eau, la pierre et l’architecture.À la fin de ce cheminement, le baigneur pourra se reposer et goûter aux différentes saveurs de l’eau de Volvic dans la partie bar. Une partie réservée à l’institut de beauté est intégrée au programme en complément de celle consacrée à la relaxation aquatique. Outre cet espace « thermes » dédié à la détente, sera présent un espace sportif avec un bassin de 25 x 10 m où se dévelop-peront diverses activités aquatiques.

Dossier réalisé par Laurie Gangarossa

Un panorama de travaux d’étudiants M2

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Un groupe scolaire en tissu composite

Jonathan Pailleux24 ansDomaine d’étude EVANencadré par Xavier Bonnaud et Olivier Malclès

Ce travail de fin d’études a été alimenté tant par une réflexion urbaine approfondie à plusieurs échelles que par une écriture architecturale menée suivant différentes thématiques, et le tout construit par une même volonté de composition avec un élément essentiel et primaire, le vide. Mon mémoire de fin d’études Intensité du vide : fibre sensible / mécanique paradoxale, fut également un outil précieux quant à la réali-sation et à la précision du projet.

Le site de Schaerbeek (région nord de Bruxelles), grande friche industrielle bordée par un canal, s’est vue être l’échantillon du processus d’une politique de coopération et de mutualisation des équipements au sein du diamant flamand, composé par Anvers, Bruxelles et Gand, dans le but de contrer l’effet concurrentiel que les villes ont ten-dance à développer. Intensification identi-taire, meilleure cohésion urbaine, économie et énergie préservées, accentuation des liaisons entre les villes, préservation du ter-ritoire urbain et rural pour les générations futures, sont les fruits de cette pensée de la coopération métropolitaine. Matérialisée par le dessin de lanière de plein et de vide, ce découpage, fabriqué par les grandes figures volumétriques déjà présentes sur le site de Schaerbeek, vient préciser l’emplacement des interventions dégagées en réponse à l’analyse urbaine métropolitaine.

Spatie, ou intervalle, développe cette né-cessité de venir composer dans un site comportant des éléments de différentes

natures, en vue de redonner une cohérence tant à un milieu qu’à une structure urbaine, et ceci suivant des temps différents. Dans la phase étudiée, cet équipement, groupe sco-laire venant clôturer un nouveau quartier de logements et s’ouvrir sur la friche, se posi-tionne entre une lanière construite et une lanière où le laisser-libre est de rigueur. Il se place donc dans une position d’interface entre nature et artefact, entre un temps où l’espace de friche est maintenu et un temps possible d’une future urbanisation (légère ou lourde) de cette friche. Les composantes initiales du site viennent se mêler et se tein-ter aux différents programmes du projet afin d’obtenir un complexe hybride, entre artifi-cialité et nature, entre existant et introduit, entre vécu et parcouru.

Spatie vient finalement mettre en cohé-rence usagers, milieu et programmes par une composition venant en réponse à un existant, par la fabrication de différentes perméabilités établissant de nouveaux rapports et pratiques vis-à-vis du contexte, et par la révélation d’une même logique d’écriture en trame donnant cette possibi-lité, à un moment donné, de venir entrela-cer et compiler les éléments pour générer une richesse du parcours et du vécu. Cette logique de trame et de composition lie cha-cune des pièces programmatiques à l’autre, liées elles-mêmes à un usager et insérées dans un milieu, le tout générant une unité simple mais néanmoins complexe, adaptée à la congestion naturelle du site.

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Une école de musique à Regensburg

Bettina Gillet24 ansDomaine d’étude METAPHAURencadrée par Mathilde Lavenu et Yvon Cottier

Le projet s’inscrit dans le cadre du concours IACOBUS. L’événement conclut les PFE des étudiants clermontois du domaine d’étude METAPHAUR. Il permet à trois écoles, la Corogne en Espagne, Regensburg en Alle-magne et Clermont-Ferrand en France, de coopérer internationalement sur un exercice en lien étroit avec le patrimoine architectu-ral d’une ville. Cette année, Regensburg fut mise à l’honneur. La présentation eut lieu à l’école de la Corogne.

La réhabilitation du palais du Dalberg de Regensburg en école de musique s’appuie dans un premier temps sur les traces exis-tantes de l’édifice néoclassique du XVIIIe siècle. Le projet cherche à maintenir mais aussi réaffirmer le rôle monumental du palais dans la ville. La façade principale est la vitrine de son nouvel usage, répandant mélodies et images des musiciens de la Bismarckplatz, en intégrant l’essentiel des salles de musique à son premier étage. Un deuxième volume vient s’implanter sur une ancienne entrée de service. Affirmé par le béton matricé et le laiton, il est une émer-gence contemporaine assumée du projet. Le rez-de-chaussée devient alors accueil, cafétéria, administration et bibliothèque, orienté vers son centre, qualifié par un patio planté.

Actuellement, la lecture intérieure de l’édi-fice est relativement confuse. Les patios deviennent alors des ouvertures, des respirations lumineuses. Véritables lieux

d’échanges visuels et auditifs, ils créent une nouvelle centralité : les professeurs se re-posent à la cafétéria, ils voient les étudiants pratiquer dans les salles.

Cette intériorisation se matérialise par des « pyramides tronquées » donnant sur le vide central, en laiton, comme des baies ap-propriables. L’intervention dans les espaces intérieurs reprend le langage développé en façade : de béton et de laiton. Ce dernier est posé en cassette et rythme l’intérieur de notes métallisées, en harmonie avec la masse minérale matricée.

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MÉMOIRES DE FIN D’ÉTUDES

Ce dossier présente la production de trois démarches singulières développées dans les mémoires de master, produits dans le cadre des trois domaines d’étude de l’ENSACF : METAPHAUR, ETEH et EVAN. Issus de la promotion 2011-2012, ces mémoires (choisis par chacun des domaines d’étude et dont les auteurs ont tiré un article synthétique) ont été retenus pour rendre compte tout à la fois de certaines des thématiques, des références et des méthodologies mobilisées, mais également du cheminement personnel des étudiants. La mise en lumière de ces travaux permet aussi de comprendre la diversité des approches de ce qui constitue, aujourd’hui, les bribes de la recherche en architecture : avec le projet, sur le projet, ou encore (plus expérimentale) par le projet.

ETEH 2011-12Vanessa Delmotte« L’après-projet ». L’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole à l’épreuve des usagers

Dans le domaine d’étude d’Éco-conception des Territoires et des Espaces Habités (ETEH), comme son nom l’indique, il est question d’habitabilité des espaces archi-tecturaux. N’importe quelle architecture est effectivement vouée à être arpentée et utilisée par des usagers. Cette notion m’a toujours parue un aspect fondamental à considérer dans le processus de création architecturale. Cependant, je m’aperçois qu’aujourd’hui, on s’oriente de plus en plus vers une architecture de l’« image » ; la valorisation des prouesses technologiques de la production architecturale, mais aussi la diffusion massive d’une architecture considérée comme iconique, publiée dans les revues spécialisées, est l’illustration de ce processus. Le mémoire de fin d’études est ainsi l’occasion d’interroger cet enjeu de l’habitabilité, des qualités d’usage d’un de ces objets à caractère emblématique. Car si ces bâtiments sont largement présentés, dif-fusés, voire récompensés, au moment où ils ne sont encore que projetés, ou au moment où ils viennent juste d’être livrés, ils le sont bien moins quelques années après, une fois occupés, investis, appropriés par leurs usagers. Pourquoi donc ne pas s’intéresser aux ouvrages lorsqu’ils sont « habités », selon des critères spécifiques, différents de ceux mobilisés dans la phase de projetation ? On peut ainsi s’interroger sur les moda-lités de fonctionnement du bâtiment, mais aussi d’appropriation par les usagers, ou bien encore sur ses qualités d’insertion et sa capacité à bien vieillir par exemple. J’ai

donc choisi d’étudier cette phase, une fois le projet réalisé et pratiqué, alors que les concepts ne sont plus abstraits mais éprou-vés ; c’est en somme, l’« après-projet » qui est au cœur de ce mémoire.

Pour mener cette étude, j’ai choisi un bâti-ment contemporain de la ville de Clermont-Ferrand. Il s’agit de l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole, conçue par l’agence Architecture Studio et livrée en 2006. Le bâtiment se caractérise par son enveloppe prismatique de cuivre, taillée en deux par un passage dévoilant de grandes façades vitrées intérieures. L’École des Beaux Arts occupait auparavant des locaux proches du centre historique de Clermont-Ferrand et le projet d’une nouvelle école rue Kessler a vu le jour lorsque le projet de la réhabili-tation de l’ancienne a été abandonné ; c’est

ensuite, par le biais d’un concours, que les architectes et le projet ont été sélectionnés.

Étudier l’« après-projet » revient donc à étu-dier le bâtiment occupé par des usagers. Le meilleur moyen de recueillir des informa-tions à propos de l’usage fait du bâtiment est alors de demander directement aux usagers de l’expliquer. Pour ce faire, j’ai eu recours à la méthode des parcours com-mentés pour amener les usagers à me faire part de leurs habitudes, de leurs pratiques de l’espace, de leurs perceptions et repré-sentations des lieux. « Le principe de cette méthode est de mobiliser les compétences des passants, les compétences réflexives, c’est-à-dire la capacité des gens à rendre compte eux-mêmes de leur expérience. » L’observateur donne alors le pouvoir à la per-sonne interrogée, « l’autre devient guide »

Dossier réalisé par Laurie Gangarossa

Extraits de travaux de recherche M2

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et mène la visite du site. Il s’agit donc tout à la fois de parcourir le bâtiment, de prendre des photos et de produire un discours. Le choix des personnes interrogées dans le cas de l’École d’Art s’est fait entre les dif-férents usagers de l’édifice, à savoir deux personnes de l’administration, deux ensei-gnants et deux étudiants. Pour lancer le par-cours et l’entretien, la demande formulée auprès des enquêtés est de me faire visiter l’école en me décrivant leur utilisation de chaque espace et leur ressenti. Au cours du cheminement, il s’agit ensuite d’aborder les thèmes de la circulation, du confort et des principaux concepts architecturaux du bâtiment. Ces différents parcours réalisés révèlent ce faisant des variations selon le statut de chacun des enquêtés.La retranscription des trajets et des entre-tiens associés permet de dégager diffé-rents thèmes d’analyse. Le premier point qui ressort tient dans l’effet que provoque l’édifice sur ses usagers. Sa façade, enve-loppe unitaire à la géométrie complexe, donne un statut d’œuvre d’art à l’école. Tous les enquêtés s’accordent sur le fait que ce geste architectural constitue l’identité même du bâtiment, le faisant advenir comme ob-jet-repère dans la ville. Ce qui n’empêche pas certains passants de penser qu’il s’agit en fait de l’école d’architecture et non de l’école d’art.Une fois que l’on entre dans le bâtiment, on découvre la mise en œuvre du programme. Le bâtiment est composé de trois volumes. Le volume principal accueille sur différents niveaux les éléments essentiels : la biblio-thèque, l’amphithéâtre, les salles de cours, les ateliers, dont les ateliers spécialisés de sérigraphie et de montage son et vidéo. Un deuxième volume s’organise autour de l’ate-lier de menuiserie et de l’administration ; le dernier contient l’atelier de volume et les salles accueillant les cours du soir. La plupart des usages de l’école sont donc a priori prévus et déployés dans des lieux à leur mesure. Chaque élément, comme la sérigraphie ou l’atelier de sculpture et volume par exemple, trouve sa place dans un espace qui lui est propre, tandis que les ateliers permettent largement aux étudiants de s’exprimer. Néanmoins, les parcours commentés sou-lignent aussi un certain nombre de déca-lages, et parfois de dysfonctionnements, entre « espace conçu » et « espace vécu ». Les espaces de circulation et de distribution

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130 / Cf.

du bâtiment focalisent une partie des criti- ques. Les espaces de circulation sont jugés trop nombreux et, pour une part, quelque peu démesurés, l’orientation se révélant parfois difficile dans la mesure où les étages se ressemblent tous et qu’aucun point de repère n’a été pensé. C’est aussi la séparation en trois parties du bâtiment qui complique la communication, notam-ment entre administration et étudiants, ainsi qu’entre les différentes disciplines qui ne se retrouvent pas au même niveau. La rue traversante, qui devait permettre une flui-dité entre l’extérieur du quartier et les diffé-rents éléments de l’école, a été rapidement fermée pour des raisons de sécurité afin d’éviter justement cet accès au public et les vols. Aujourd’hui cet espace semble perdu, ne constituant qu’un parking. Néanmoins il constitue le vide fédérateur de l’ensemble qui apporte la lumière à l’intérieur de l’édi-fice. En outre, suspendu au-dessus de ce vide, la passerelle, qui permet de relier les deux parties du bâtiment, permet des usages nouveaux : la passerelle n’est plus seulement un espace de circulation mais devient désormais le point de rencontre, le lieu de réunion, par défaut, situé presque au centre de gravité du bâtiment.Les enquêtés mettent également en avant la difficulté à mettre en œuvre un certain nombre d’usages et de pratiques. Ainsi, pour des raisons de sécurité, un grand nombre de lieux comme les circulations ou le hall d’entrée ne peuvent être occupés, réduisant ainsi les possibilités d’exposition et d’accrochage dans l’école, alors même qu’ils constituent un nombre de mètres carrés important dans l’école, que les étu-diants souhaiteraient pouvoir investir.Un autre constat concerne le grand atelier qui est appelé à répondre à trois fonctions : l’accueil, le lieu d’expositions temporaires des travaux étudiants ou artistes invités et, surtout, celui le plus marqué de cen-tralité, dans la mesure où c’est l’espace de convergence et de regroupement pour tous les usagers du bâtiment. Devant rem-plir plusieurs fonctions à la fois, le grand atelier n’arrive pas, dans les faits, à remplir complètement l’une de ces trois fonctions. L’espace de la vitrine donnant sur la rue Kessler est aussi inapproprié car trop étroit et justement trop visible depuis la rue. La

cafétéria au premier étage, quant à elle, constitue un bout de couloir peu adapté à la convivialité. L’infirmerie totalement vitrée est, elle, inutilisée. Pour ce qui est de l’ate-lier volume, si sa hauteur sous plafond est suffisamment importante pour accueillir des travaux d’envergure, ce sont ses portes d’accès qui le sont bien moins. Le studio d’enregistrement sonore est conçu avec une façade totalement vitrée donnant sur l’espace de la cour ne permettant pas une isolation phonique suffisante. Par ailleurs, il y a également des espaces manquants : les salles de cours ne sont pas en nombre suf-fisant, tout comme les espaces de stockage et les espaces pour l’accrochage d’œuvres. Mais c’est le manque d’un espace de réu-nion, de rassemblement digne de ce nom qui se fait ressentir le plus souvent.Les enquêtés soulignent également les dif-ficultés d’appropriation qu’ils rencontrent. La couleur rouge choisie à la livraison de l’école pour recouvrir la quasi-totalité des murs intérieurs se révèle être un élément perturbateur pour l’appropriation des es-paces ; les murs ont été repeints pour une bonne part. Et les systèmes d’isolation pho-nique sous forme de panneaux s’avèrent un peu trop présents au plafond des salles.La question du confort des usagers est aussi abordée. Les façades vitrées intérieures apportent à certaines périodes chaleur et luminosité de manière trop abondante, sans qu’ait été imaginé un système de ventila-tion. En outre, elles contribuent au système de surveillance interne du bâtiment.Enfin, c’est le manque d’évolutivité du bâ-timent qui est parfois mis en avant : une extension ne peut pas être envisagée et les transformations possibles apportées au bâtiment ne peuvent être que minimes.S’attacher aux usages développés dans la phase d’« après-projet » permet de mettre en évidence l’importance des usagers dans la « vie » d’un objet architectural. Ainsi, se pose une série de questions aux archi-tectes : quelle liberté peut-elle, doit-elle, être offerte aux usagers qui prennent possession d’un nouveau bâtiment ? Quel investissement peuvent-ils en faire ? En quoi la dimension emblématique, voire iconique, d’un objet architectural a-t-elle une influence sur les possibilités d’appro-priation des occupants ? Enfin, quel pourrait

être le rôle offert aux usagers dans la phase de conception d’un tel projet ?Ce sont ces questionnements issus de ce travail sur l’après-projet qui doivent, selon moi, aiguiller l’architecte dans ses choix de conceptions.

Vanessa Delmotte

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Cf. / 131

EVAN 2011-12Marion MazeyratImprovisation partagée. La participation citoyenne dans la revitalisation urbaine

Alors que certains étudiants avaient déjà en tête un sujet de mémoire, il m’a semblé plus important de prendre, de prime abord, un thème comme point d’appui : en l’occur-rence, la place et le rôle de l’architecte-ur-baniste dans la conception contemporaine. À partir de là, les recherches et visites de lieux ont permis de constituer une matière

et d’élargir mon champ de vision avant de déterminer le sujet précis de mon mémoire.Si cette première approche semble riche, il devient cependant très rapidement difficile de faire le tri, le risque étant de se disperser et de perdre le fil. La recherche sur Internet peut être, à ce titre, un piège, en passant de site en site jusqu’à l’exploration de sujets qui n’ont finalement plus grand chose à voir avec l’origine de la recherche. Pour éviter cela, il est impératif de circonscrire très vite le sujet d’étude.À cet effet, j’ai effectué un bilan de mon par-cours à l’école et tenté de mesurer ce qui m’avait interpellée pendant mes études. J’ai ainsi essayé de projeter mes envies quant à l’exercice du métier d’architecte. Lors de recherches préalables ou de stages, j’ai dé-couvert des manières différentes d’exercer,

orientées sur l’invention de nouveaux pro-cessus de projet, et notamment sur la parti-cipation citoyenne intégrée à la conception.Dans le cadre du mémoire, je souhaitais questionner plus particulièrement le rôle de l’architecte ou de l’urbaniste dans ce type de pratique. Dans notre métier, l’intérêt est qu’il n’existe pas de règle préétablie pour exercer : l’on se rend compte que l’archi-tecte ne maîtrise pas tout et que le projet se construit avec une part de matière à inven-ter à chaque fois. Notre position au sein des projets participatifs est délicate car elle est toujours à redéfinir. Chaque projet est singu-lier, et fait intervenir des acteurs différents. L’enjeu de ces projets alternatifs est à la fois de conserver l’esprit et la qualité du projet émanant de l’architecte, tout en organisant une participation citoyenne intelligente.

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132 / Cf.

Afin de poser une problématique, j’ai choisi de recentrer mes recherches, sur la base des données et visites que j’avais collec-tées, et de fixer un cadre temporel et géo-graphique :

- une ville : Bruxelles, qui était déjà le cadre de mon travail de rapport d’études de fin de licence, et pour laquelle j’avais développé une réelle affinité ;

- une époque : la nôtre, qui est pour les capitales européennes celle de « l’après-mondialisation ».

En reliant ces deux critères avec mon thème général de recherche et avec les documents que j’avais à disposition, j’ai pu définir clairement les enjeux de mon travail.L’idée était d’observer les moyens d’orga-niser la revitalisation urbaine en cours à Bruxelles, afin de comprendre et d’organi-ser une critique sur les nouvelles façons de faire la ville, qu’elles soient institutionnelles ou non. Mon attention a porté sur des tech-niques plus ou moins expérimentales, mais qui abordent toujours la façon de fabriquer ou de recoudre la ville, par le croisement des compétences et par l’implication des habitants.Concrètement, j’ai utilisé deux moyens pour assoir mon travail :

- le premier est celui de l’exploration des écrits théoriques, portant sur la ques-tion de « l’ouverture du projet »,

- le second consiste en l’analyse fine de projets où la dimension d’ouverture (croisements des compétences et im-plication citoyenne) avait été notable, en allant sur place et en rencontrant les acteurs de ces projets innovants.

> Démarche théorique

Il a été nécessaire, dans un premier temps, d’ouvrir les recherches au champ de la création artistique et littéraire. Parmi les ouvrages de référence sur le sujet, l’essai d’Umberto Eco, L’œuvre Ouverte, met l’ac-cent sur l’ambigüité qui réside dans le prin-cipe d’ouverture : « dans quelles limites une œuvre peut-elle accentuer son ambigüité et dépendre de l’intervention active du spec-tateur, sans pour autant perdre sa qualité ‘’d’œuvre’’ ? » La première partie de mon travail a donc eu pour objet l’analyse de cet essai, afin de le mettre en lien avec ma pro-blématique : jusqu’où le projet peut-il garder ses qualités de projet urbain en résidant sur un principe ouvert de fabrication ?

Après avoir éclairci les termes œuvre et projet, et approfondi l’essai d’Eco en l’appli- quant aux champs de l’architecture et de l’urbanisme, j’ai identifié deux degrés d’ouverture possibles dans le projet urbain. Celui du processus, adopter une démarche ouverte pour créer : le projet urbain ouvert. Celui de l’espace créé, permettre l’appro-priation de l’espace : l’espace public ouvert.Mon choix a été d’étudier les deux de front :

en construisant des projets urbains liant ces deux types d’ouverture, nous pouvons envi-sager la création de lieux urbains qui contri-buent à l’amélioration du cadre de vie en ville, et cela malgré la densité grandissante. Les deux modes d’ouverture ne sont pas forcément liés, mais lorsque l’urbanisme participatif s’appuie sur une construction transversale et sur le débat public, il peut conduire plus naturellement à l’obtention

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Cf. / 133

d’espaces riches en urbanité et appro-priables par tous.Pour compléter l’analyse théorique d’Um-berto Eco, j’ai recherché des écrits por-tant sur l’urbanisme participatif, et sur sa dimension démocratique. Bien que l’axe principal de mes recherches ait porté sur notre époque contemporaine, c’est en explo-rant l’histoire de pratiques adoptées dans d’autres pays que j’ai pu prendre la mesure de la complexité et des risques inhérents à ce type de pratique.

> Le travail de terrain

Il porte sur des études de cas concrets, en cours ou réalisés, à Bruxelles. J’ai choisi de sélectionner 2 projets urbains participatifs :

- Le Parc de la Reine Verte dans le quartier de Schaerbeek à Bruxelles, réalisé dans un cadre institutionnel, grâce à un outil d’urbanisme bruxellois innovant « Le Contrat de Quartier ».

- Le Square des Ursulines, situé sur la jonction Nord-Midi à Bruxelles, issu d’une démarche alternative : initié par un groupe de skateurs et d’habitants, puis porté par des concepteurs moti-vés pour expérimenter un projet inno-vant.

C’est sur ce projet de skatepark que j’ai choisi d’insister dans la seconde partie de mon mémoire. Le projet étant récent et peu publié, je disposais de peu d’éléments rela-tant sa construction. J’ai donc choisi de faire ma propre analyse in situ. Sur place, l’objec-tif est de rencontrer certains acteurs ayant pris part au processus de projet et d’échan-ger sur l’histoire du skatepark, sur les diffi-cultés qu’ils ont rencontrées et sur la portée effective de ce projet dans la vie du quartier.Ce projet est particulièrement intéressant à observer : situé à l’emplacement straté-gique de la jonction ferroviaire Nord-Midi, il apporte une réponse spatiale à l’échelle de la ville toute entière, mais aussi à celle d’un quartier dont le tissu urbain a été pro-fondément meurtri lors du passage à l’ère du « tout-voiture » dans les années 1960. En organisant une mixité sociale et généra-tionnelle, il a aussi pu résoudre des conflits d’usages liés à la pratique du skate en ville, et du manque d’espaces « skatables ». La somme des enjeux contraste, pourtant, avec la simplicité de la réponse architectu-rale et urbaine, l’ensemble s’intégrant tout

à fait naturellement dans le contexte et pro-posant un lieu nouveau, riche en urbanité.

C’est dans ce croisement des regards (théorique et situé) que j’ai pu enrichir mon travail de mémoire sur la dimension d’ou-verture dans les projets, qui était restée un peu abstraite et floue pour moi. Bien que menés parallèlement, ces deux supports de réflexion constituent deux parties qui se suivent dans le mémoire.

En conclusion de ce travail, il m’apparaît important de rappeler que le projet archi-tectural et urbain ne doit être ni le reflet de la seule volonté de concepteurs capricieux, ni le simple résultat d‘un consensus de volontés citoyennes. En termes de revita-lisation urbaine, la participation citoyenne est un réel enjeu. Dans ce mémoire j’ai pu voir que, pour tous les projets participatifs explorés, il était difficile d’organiser une pla-nification, puisque le principe même repose justement sur l’improvisation. Cette improvi-sation implique tout de même une réflexion et une construction du processus mêlant souplesse et ouverture, afin de répondre au plus juste à un contexte complexe et à des réalités changeantes. En France, il semble que les acteurs institutionnels n’ont pas encore la culture des projets de ce type : ré-glementation et modes de gouvernance ne permettant pas ces marges des manœuvre, pourtant déterminantes, si l’on veut amor-cer une nouvelle façon de construire et de penser les espaces urbains.

Marion Mazeyrat

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134 / Cf.

METAPHAUR 2011-12Léa Cerclier

La reconstruction des monuments à l’identique

Le domaine d’étude METAPHAUR invite chacun à s’interroger sur sa propre défini-tion de la notion de patrimoine et des formes qu’elle peut recouvrir.C’est dans le questionnement sur la valeur patrimoniale du savoir-faire, au-delà même de l’objet qui en est issu, que ce mémoire sur la reconstruction des monuments à l’identique trouve ses origines : peut-on créer quelque chose de totalement neuf qui témoigne pourtant - ou prétend témoi-gner - d’un patrimoine, d’une histoire, d’une culture donnés ?Si l’on reconstruit un monument, comment conserver (ou recréer) sa force patrimoniale à partir du neuf ? Est-elle profondément liée à la matière dont il est bâti ? Peut-on atten- dre d’une « copie » des valeurs architectu-rales et patrimoniales semblables à celles de l’original ? Au cœur de ces questionne-ments en réside un, plus profond : quelle est, pour l’Homme, la valeur intrinsèque de la matière qu’il a transformée à travers le temps et l’espace ?La reconstruction des monuments à l’iden-tique nous permet d’explorer la notion de copie en architecture, sur un sujet - le mo-nument - chargé par définition de mémoire, de sens et d’histoire qui nécessitent d’être conservés pour être transmis aux généra-tions suivantes. Par ailleurs, les projets de reconstruction d’envergure suscitent géné-ralement une réaction populaire, en faveur ou en défaveur, qui témoigne d’une émotion liée au monument, essentielle à prendre en compte pour cerner toutes les motivations et les objectifs de ces projets.Au sein de la profession architecturale, on parle davantage des projets de restaura-tion que de ceux de reconstruction souvent résumés à de la copie, par principe vide de sens créatif. Néanmoins, entre restauration importante et reconstruction partielle, les limites sont parfois ténues. La pratique de la restauration implique généralement un rem-placement ou un ajout de matière : à grande

échelle, si elle s’appuie sur des informations non directement tirées du monument, elle pourrait être assimilée à une reconstruction selon l’importance du manque comblé. Les points de rencontres sont nombreux entre les deux notions, qui répondent aux mêmes dilemmes historiques, esthétiques et struc-turels. La question du monument « en res-tauration » est particulièrement sensible : dédié à une communauté, une nation don-née, il relève de l’intérêt collectif.Beaucoup de monuments sont étroitement liés à l’histoire, s’expliquent à travers elle et servent à la transmettre. C’est pourquoi l’importance de ces aspects qui forgent le caractère patrimonial du monument (les stigmates de son histoire, le sens de sa conception et de ses matériaux, son esthétique, tous caractéristiques de son époque) est toute particulière, et il convient d’en prendre conscience lorsque l’on est amené, en tant qu’architecte, à intervenir sur ce genre d’édifice. Comment agir pour

la conservation de cette force patrimoniale lorsque son support disparaît ? Comment garder le lien entre l’individu, le monument et l’histoire ?

L’activité de l’architecte est avant tout de concevoir et de bâtir pour les autres, en leur nom, pour répondre à leur désir. Il est donc primordial de comprendre d’où naît le désir de reconstruction, quels en sont les enjeux, pour y répondre au mieux.

On ne peut utiliser des termes comme « reconstruction », « monument » et « iden-tique » sans explorer leur étymologie et leur évolution. Ainsi le monument qui, au départ, désigne une construction délivrant volontairement une mémoire avec un sens précis, peut être aujourd’hui employé pour désigner un édifice, souvent d’une qualité architecturale reconnue, qui a survécu à ses constructeurs et témoigne désormais, parfois malgré lui, d’une époque. On a vu

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Cf. / 135

que la définition de la reconstruction pou-vait aussi être sujette à confusion avec les notions de restauration et reconstitution ; et que dire de l’identique qui, avec l’identité, nous parle à la fois d’unicité et de similarité !C’est en s’appuyant sur les différentes va-riations du terme de monument que s’est construite cette étude, enrichie de lectures sur la théorie de la restauration et de la reconstruction, d’une réflexion autour de l’identique et de ses manifestations, mais aussi du rapport de l’image (visuelle ou mentale) à la matière. Son objectif est de parcourir, de façon globale, les enjeux d’une

reproduction architecturale, ses facteurs déterminants (choix des matériaux, fidélité architecturale, esthétique ou structurelle, rapport à l’ancien assumé ou non, nature du discours associé) pour identifier ce qui assurera ou pas l’authenticité du projet re-construit.

L’étude de cas permet d’étayer les points théoriques, puisque le projet de reconstruc-tion est, avant tout, une question de choix à opérer, entre qualités historiques et esthé-tiques, ancienneté du matériau et viabilité structurelle. C’est ce qui caractérise la théorie

de la restauration dans son ensemble, que l’on ait l’esprit conservateur ou reconstruc-teur, les priorités étant toujours remises en question selon l’édifice sur lequel on travaille. Trois exemples de reconstruction à l’identique récents nous permettent de mettre en perspective les dilemmes précé-demment évoqués : le palais du Parlement de Bretagne à Rennes, incendié en 1994, reconstruit en 1997 ; le logis royal du châ-teau d’Angers incendié en 2009 et recons-truit en juin 2012 ; le château de Lunéville, incendié en 2003 et dont la reconstruction est prévue pour 2015. Remplacement d’une

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136 / Cf.

charpente bois par une charpente métal-lique pour gagner en sécurité et optimiser les moyens, transformation des baies ini-tiales sous couvert de se rapprocher d’un état « d’origine », la reconstruction est sou-vent l’occasion d’aménagements plus adap-tés à notre époque mais qui nous rappellent que l’identique pur reste une illusion.Contrairement à l’approche théorique abso-lue où il est facile de se perdre dans une vision utopique de l’authenticité, l’étude de cas nous révèle concrètement quels sont les compromis les plus riches d’une recons-truction dite à l’identique. Dans l’exemple du Parlement de Bretagne, dont l’image et la silhouette sont le symbole fort de la ville (celle-ci est reprise en 2012 pour le nouveau logo de l’office de tourisme de Rennes), et dans lequel une activité administrative et ju-diciaire devait être conservée, la façade ne pouvait être modifiée et les aménagements devaient rester fonctionnels : les modifica-tions ont surtout touché les intérieurs.À travers ces études de cas, ce sont les décisions prises à travers le temps par les acteurs de ces reconstructions qui sont les plus révélatrices d’une démarche patrimo-niale, à une époque donnée, sur un monu-ment ou par un personnage d’envergure.

Pour conclure sur la légitimité patrimoniale d’une reconstruction, elle reste de façon absolue - quels que soient les efforts four-nis pour être fidèle à l’original - un « faux » matériel et historique. La mise en œuvre et ses conditions restent contemporaines, souvent compromises par les règles de construction actuelles comme par l’impos-sibilité de réemployer les mêmes matériaux. La sensation d’ancienneté, celle qui parle directement à l’instinct sur l’origine et l’his-toire des monuments, et qui doit pouvoir les évoquer en dehors de toute connaissance historique chez le visiteur (principe originel du monument : être intelligible par tout un chacun), ne peut être conservée.Si elle respecte le savoir-faire et un dessin rigoureux, la reconstruction participe néan-moins à retrouver une intention construc-tive, un sens architectural, et à rester au plus près de l’état antérieur pour s’inscrire dans la représentation mentale, le souvenir qu’a une communauté de son monument, et créer la conviction qu’il « reste le même ». Elle crée un support neuf destiné à trans-mettre l’histoire, l’architecture et la mémoire à la place du monument disparu.

Les premiers questionnements sur la va-leur de la matière laissaient supposer que ses caractéristiques (nature, ancienneté) auraient justement garanti l’authenticité du monument. À la conclusion de ce mémoire, il apparaît que l’authenticité du monument vécue par une population est surtout affaire de symbolique et de conviction. Le respect de l’image préserve l’identité, le respect du savoir-faire est un hommage aux origines, mais consciemment ou non, une population choisit la reconstruction comme assimilable au monument d’origine pour nourrir son be-soin de recevoir l’histoire et la transmettre à son tour. Ces projets matériels servent les besoins immatériels de transmission, et à plus large échelle le rêve d’immortalité du genre humain.

Léa Cerclier

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Cf. / 137

BÉTON ARMER

INDICATIF CONDITIONNEL

SUBJONCTIF

INFINITIF PARTICIPE IMPÉRATIF

Sur la base de l’ouvrage Précis de conjugaisons ordinaires, tentative d’étirement du Français figé, éditions Xavier Barral en co-édition avec la ferme du Buisson : expérimentations grammaticales liées à l’architecture, proposées par Rafaël Magrou.

Présentje béton armetu béton armesil, elle, on, ça béton armenous béton armonsvous béton armezils, elles béton arment

Passé composéj’ai béton armétu as béton arméil, elle, on, ça a béton arménous avons béton armévous avez béton arméils, elles ont béton armé

Imparfaitje béton armaistu béton armaisil, elle, on, ça béton armaitnous béton armionsvous béton armiezils, elles béton armaient

Plus-que-parfaitj’avais béton armétu avais béton arméil, elle, on, ça avait béton arménous avions béton armévous aviez béton arméils, elles avaient béton armé

Passé simpleje béton armaitu béton armasil, elle, on, ça béton armanous béton armâmesvous béton armâtesils, elles béton armèrent

Passé antérieurj’eus béton armétu eus béton arméil, elle, on, ça eut béton arménous eûmes béton armévous eûtes béton arméils, elles eurent béton armé

Futur simpleje béton armeraitu béton armerasil, elle, on, ça béton armeranous béton armeronsvous béton armerezils, elles béton armeront

Futur antérieurj’aurai béton armétu auras béton arméil aura béton arménous aurons béton armévous aurez béton arméils, elles auront béton armé

Présentje béton armeraistu armeraisil, elle, on, ça béton armeraitnous béton armerionsvous béton armeriezils, elles béton armeraient

Passéj’aurais béton armétu aurais béton arméil, elle, on, ça aurait béton arménous aurions béton armévous auriez béton arméils, elles auraient béton armé

Présentque je béton armeque tu béton armesqu’il, qu’elle, qu’on, que ça béton armeque nous béton armionsque vous béton armiezqu’ils, qu’elles béton arment

Passéque j’aie béton arméque tu aies béton arméqu’il, qu’elle, qu’on, que ça ait béton arméque nous ayons béton arméque vous ayez béton arméqu’ils, qu’elles aient béton armé

Imparfaitque je béton armasseque tu béton armassesqu’il, qu’elle, qu’on, que ça béton armâtque nous béton armassionsque vous béton armassiezqu’ils, qu’elles béton armassent

Plus-que-parfaitque j’eusse béton arméque tu eusses béton arméqu’ il, qu’elle, qu’on, que ça eût béton arméque nous eussions béton arméque vous eussiez béton arméqu’ils, qu’elles eussent béton armé

Présentbéton armer

Passéavoir béton armé

Présentbéton armant

Passébéton arméayant béton armé

Présentbéton armebéton armonsbéton armez

Passéaie béton arméayons béton arméayez béton armé

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138 / Cf.

MAÎTRISER D’ŒUVRE

INDICATIF CONDITIONNEL

SUBJONCTIF

INFINITIF PARTICIPE IMPÉRATIF

Présentje maîtrise d’œuvre tu maîtrises d’œuvre il, elle, on, ça maîtrise d’œuvre nous maîtrisons d’œuvrevous maîtrisez d’œuvreils, elles maîtrisent d’œuvre

Passé composéj’ai maîtrisé d’œuvretu as maîtrisé d’œuvreil, elle, on, ça a maîtrisé d’œuvrenous avons maîtrisé d’œuvrevous avez maîtrisé d’œuvreils, elles ont maîtrisé d’œuvre

Imparfaitje maîtrisais d’œuvretu maîtrisais d’œuvreil, elle, on, ça maîtrisait d’œuvrenous maîtrisions d’œuvrevous maîtrisiez d’œuvreils, elles maîtrisaient d’œuvre

Plus-que-parfaitj’avais maîtrisé d’œuvretu avais maîtrisé d’œuvreil, elle, on, ça avait maîtrisé d’œuvrenous avions maîtrisé d’œuvrevous aviez maîtrisé d’œuvreils, elles avaient maîtrisé d’œuvre

Passé simpleje maîtrisai d’œuvretu maîtrisas d’œuvreil, elle, on, ça maîtrisa d’œuvrenous maîtrisâmes d’œuvrevous maîtrisâtes d’œuvreils, elles maîtrisèrent d’œuvre

Passé antérieurj’eus maîtrisé d’œuvretu eus maîtrisé d’œuvreil, elle, on, ça eut maîtrisé d’œuvrenous eûmes maîtrisé d’œuvrevous eûtes maîtrisé d’œuvreils, elles eurent maîtrisé d’œuvre

Futur simpleje maîtriserai d’œuvretu maîtriseras d’œuvreil, elle, on, ça maîtrisera d’œuvrenous maîtriserons d’œuvrevous maîtriserez d’œuvreils, elles maîtriseront d’œuvre

Futur antérieurj’aurai maîtrisé d’œuvretu auras maîtrisé d’œuvreil, elle, on, ça aura maîtrisé d’œuvrenous aurons maîtrisé d’œuvrevous aurez maîtrisé d’œuvreils, elles auront maîtrisé d’œuvre

Présentje maîtriserais d’œuvretu maîtriserais d’œuvreil, elle, on, ça maîtriserait d’œuvrenous maîtriserions d’œuvrevous maîtriseriez d’œuvreils, elles maîtriseraient d’œuvre

Passéj’aurais maîtrisé d’œuvretu aurais maîtrisé d’œuvreil, elle, on, ça aurait maîtrisé d’œuvrenous aurions maîtrisé d’œuvrevous auriez maîtrisé d’œuvreils, elles auraient maîtrisé d’œuvre

Présentque je maîtrise d’œuvreque tu maîtrises d’œuvrequ’il, qu’elle, qu’on, que ça maîtrise d’œuvreque nous maîtrisions d’œuvreque vous maîtrisiez d’œuvrequ’ils, qu’elles maîtrisent d’œuvre

Passéque j’aie maîtrisé d’œuvreque tu aies maîtrisé d’œuvrequ’il, qu’elle, qu’on, que ça ait maîtrisé d’œuvreque nous ayons maîtrisé d’œuvreque vous ayez maîtrisé d’œuvrequ’ils, qu’elles aient maîtrisé d’œuvre

Imparfaitque je maîtrisasse d’œuvreque tu maîtrisasses d’œuvrequ’il, qu’elle, qu’on, que ça maîtrisât d’œuvreque nous maîtrisassions d’œuvreque vous maîtrisassiez d’œuvrequ’ils, qu’elles maîtrisassent d’œuvre

Plus-que-parfaitque j’eusse maîtrisé d’œuvreque tu eusses maîtrisé d’œuvrequ’il, qu’elle, qu’on, que ça eût maîtrisé d’œuvreque nous eussions maîtrisé d’œuvreque vous eussiez maîtrisé d’œuvrequ’ils, qu’elles eussent maîtrisé d’œuvre

PrésentMaîtriser d’œuvre

Passéavoir maîtrisé d’œuvre

Présentavoir maîtrisé d’œuvre

Passémaîtrisé d’œuvreayant maîtrisé d’œuvre

PrésentMaîtrise d’œuvreMaîtrisons d’œuvreMaîtrisez d’œuvre

Passéaie maîtrisé d’œuvreayons maîtrisé d’œuvreayez maîtrisé d’œuvre

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Cf. / 139

PORTER-À-FAUX

INDICATIF CONDITIONNEL

SUBJONCTIF

INFINITIF PARTICIPE IMPÉRATIF

Présentje porte-à-fauxtu portes-à-fauxil, elle, on, ça porte-à-fauxnous portons-à-fauxvous portez-à-fauxils, elles portent-à-faux

Passé composéj’ai porté-à-fauxtu as porté-à-fauxil, elle, on, ça a porté-à-fauxnous avons porté-à-fauxvous avez porté-à-fauxils, elles ont porté-à-faux

Imparfaitje portais-à-fauxtu portais-à-fauxil, elle, on, ça portait-à-fauxnous portions-à-fauxvous portiez-à-fauxils, elles portaient-à-faux

Plus-que-parfaitj’avais porté-à-fauxtu avais porté-à-fauxil, elle, on, ça avait porté-à-fauxnous avions porté-à-fauxvous aviez porté-à-fauxils, elles avaient porté-à-faux

Passé simpleje portai-à-fauxtu portas-à-fauxil, elle, on, ça porta-à-fauxnous portâmes-à-fauxvous portâtes-à-fauxils, elles portèrent-à-faux

Passé antérieurj’eus porté-à-fauxtu eus porté-à-fauxil, elle, on, ça eut porté-à-fauxnous eûmes porté-à-fauxvous eûtes porté-à-fauxils, elles eurent porté-à-faux

Futur simpleje porterai-à-fauxtu porteras-à-fauxil, elle, on, ça portera-à-fauxnous porterons-à-fauxvous porterez-à-fauxils, elles porteront-à-faux

Futur antérieurj’aurai porté-à-fauxtu auras porté-à-fauxil, elle, on, ça aura porté-à-fauxnous aurons porté-à-fauxvous aurez porté-à-fauxils, elles auront porté-à-faux

Présentje porterais-à-fauxtu porterais-à-fauxil, elle, on, ça porterait-à-fauxnous porterions-à-fauxvous porteriez-à-fauxils, elles porteraient-à-faux

Passéje porterais-à-fauxtu porterais-à-fauxil, elle, on, ça porterait-à-fauxnous porterions-à-fauxvous porteriez-à-fauxils, elles porteraient-à-faux

Présentque je porte-à-fauxque tu portes-à-fauxqu’il, qu’elle, qu’on, que ça porte-à-fauxque nous portions-à-fauxque vous portiez-à-fauxqu’ils, qu’elles portent-à-faux

Passéque j’aie porté-à-fauxque tu aies porté-à-fauxqu’il, qu’elle, qu’on, que ça ait porté-à-fauxque nous ayons porté-à-fauxque vous ayez porté-à-fauxqu’ils, qu’elles aient porté-à-faux

Imparfaitque je portasse-à-fauxque tu portasses-à-fauxqu’il, qu’elle, qu’on, que ça portât-à-fauxque nous portassions-à-fauxque vous portassiez-à-fauxqu’ils, qu’elles portassent-à-faux

Plus-que-parfaitque j’eusse porté-à-fauxque tu eusses porté-à-fauxqu’il, qu’elle, qu’on, que ça eût porté-à-fauxque nous eussions porté-à-fauxque vous eussiez porté-à-fauxqu’ils, qu’elles eussent porté-à-faux

Présentporter-à-faux

Passéavoir porté-à-faux

Présentportant-à-faux

Passéporté-à-fauxayant porté-à-faux

Présentporte-à-fauxportons-à-fauxportez-à-faux

Passéaie porté-à-fauxayons porté-à-fauxayez porté-à-faux

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