Global Ocean Legacy: Conservation des Milieux Marins pour le Siècle Nouveau

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GLOBAL OCEAN LEGACY CONSERVATION DES MILIEUX MARINS POUR LE SIÈCLE NOUVEAU

description

Bras environnementaliste de Pew Charitable Trusts, le Pew Environment Group a lancé le projet Global Ocean Legacy dans le but de protéger et de conserver certains des écosystèmes marins les plus importants et les plus vierges du monde grâce à la mise en place de très grandes réserves maritimes hautement protégées dites « no-take » (c’est-à-dire où toute activité extractive est interdite).

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Global ocean leGacy Conservation des milieux marins pour le sièCle nouveau

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il y a 140 ans naissait le premier grand parc naturel de l’Histoire : Yellowstone, dans l’ouest des États-unis. depuis, tous les pays ou presque ont établi leurs propres sites protégés, pour des raisons biologiques, culturelles, géologiques, historiques ou esthétiques. malheureusement, sur les mers, la conservation du patrimoine naturel n’a pas progressé au même rythme  : à ce  jour,  seule une  infime proportion des océans mondiaux relève de zones protégées.

dragage des fonds, vidanges en mer, pollutions et surpêche se sont accélérés au rythme des progrès technologiques et de la démographie des bandes lit-torales, sans tenir compte des effets néfastes à long terme. Bien que l’idée de réserver des écosystèmes terrestres afin de les protéger soit assez ancienne, il aura fallu attendre l’aube du présent millénaire pour que les gouvernements de la planète l’étendent au patrimoine maritime, en préservant et en protégeant certains lieux emblématiques de l’océan.

selon la méthode de calcul employée, on es-time qu’entre 6% et 12% des terres émergées font aujourd’hui l’objet de ce type de protection, par le biais de parcs ou d’autres aires de conservation. À titre de comparaison, les aires marines strictement protégées (c’est-à-dire où toute activité extractive est bannie) constituent moins de 0,5% de la surface océanique mondiale. par ailleurs, contrairement aux grands parcs nationaux tels que Yosemite en Cali-fornie ou Kruger en afrique du sud, ces réserves marines très protégées se caractérisent plutôt par leur petite superficie et la relative proximité du littoral.

Bras environnementaliste de pew Charitable trusts, le pew environment Group a lancé le projet Global ocean legacy dans le but de protéger et de conserv-er certains des écosystèmes marins les plus impor-tants et les plus vierges du monde grâce à la mise en place de très grandes réserves maritimes hautement protégées dites « no-take » (c’est-à-dire où toute ac-tivité extractive est interdite).

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les équipes du Global ocean legacy se composent de professionnels de la conservation passionnés et expérimentés, dont les bureaux sont répartis sur sept pays. par notre action, nous souhaitons obte-nir l’établissement, d’ici 2020, d’une quinzaine de méga-réserves océaniques. il s’agit donc de donner naissance à la première génération de grands parcs marins à l’échelle mondiale.

À l’heure où, sur terre, la société industrielle étend son emprise sur les dernières terres sauvages, il devient urgent de protéger les derniers écosystèmes encore sains de la planète. demain, il pourrait être trop tard.

—Jay nelson, directeur, Global ocean legacy

Photo de couverture: Poisson-clown (Amphiprion percula), © 2012 Dan Exton.

Une chance poUr la planète

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mer de Scott

mer de Tasmanie

Equateur

mer des Philippines

Mer de Chine Méridionale

Golfe du bengale

mer Arabique

Golfe du mexique

Mer Caraïbe

OCÉANATLANIQUE

NORD

OCÉANATLANTIQUE

SUD

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NORD

OCÉAN INDIEN

OCÉAN ANTARTIQUE

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SUD

Bermudes

Ile de Paques

Georgie du Sud etles îles Sandwich du Sud

les îles Pitcairn

Réserve marine des

Tchagos

Kermadec

Mer de Corail

Réserve marine nationale des

Mariannes

Réserve marine nationale de

Papahanaumokuakea

Papouasie Nouvelle Guinée

Hawaii

Mexique

Brésil

Afrique

France

RoyaumeUni

Chine

Inde

Malaisie

Indonésie

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Argentine

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Antartique Antartique

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135W 120W 105W 90W 75W 60W 45W 30W 15W 15E 30E 45E 60E 90E 105E 120E 135E 150E 165E 180E 195E0

réserve établie Global ocean legacysite actif Global ocean legacy

depuis 2005, Global ocean legacy a aidé à apporter un niveau maximal de protection à près d’un million de kilomètres carrés de paysages marins qui comptent parmi les plus exceptionnels et les plus spectaculaires de la planète, ce qui représente plus de la moitié des réserves marines hautement protégées à ce jour.

Etat d’avancEmEnt dEs ProjEts dE résErvEs marinEs DE Global ocEan ProjEct

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mer de Scott

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une chance pour la planète 1

etat d’avancement des projets de réserves marines 2de Global ocean project

Le site de Papahānaumokuākea  4 

le site de la fosse des mariannes 5

la réserve marine des Chagos 6

la mer de Corail d’australie 8

les Kermadec de nouvelle-Zélande 10

les Bermudes 12

l’î le de pâques et l’ î le sala y Gómez 14

les î les pitcairn 16

les territoires français d’outre-mer 18

l’î le de south Georgia et les î les sandwich du sud 19

partenaires 20

Global ocean leGacyla Conservation des milieux marinspour le sièCle nouveau

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Photo de gauche: requin pointe blanche (Carcharhinus longimanus) © 2011 terry Goss, terry Goss Photographie Etats-Unis/marine Photobank. Photo de droite: calmar (Teuthida) © inga ivanova/shutterstock.

Le Papahānaumokuākea Marine National Monument est situé à Hawaï, dans les lointaines îles du nord-ouest. ses eaux cristallines abritent quelques-uns des récifs coralliens les plus vivaces au monde : plus de 7000 espèces marines. un quart d’entre elles sont des espèces endémiques à l’archipel hawaïen. les écosystèmes de ces îles, ainsi que leurs eaux peu profondes, constituent des habitats importants pour des espèces rares telles que la tortue franche (ou tortue verte), menacée de disparition, l’espèce de canard la plus rare au monde ou encore le phoque moine d’Hawaï, en voie de disparition. de plus, 14 millions d’oiseaux de

le site de PaPahāNauMokuākeamer, appartenant à 18 espèces différentes, se re-produisent et nidifient sur des terres dont la surface totale ne dépasse pas quinze kilomètres carrés.

Conscient de la valeur écologique de ce milieu exceptionnel, le pew environment Group a lancé une démarche locale et obtenu le soutien du gouverne-ment du président George W. Bush afin d’y créer une réserve marine interdite à la pêche. en 2006, ce tra-vail a abouti à la désignation du Papahānaumokuākea marine national monument. il s’agissait alors de la réserve marine non-extractive la plus étendue du monde, avec ses 363.000 kilomètres carrés de récifs

vierges, d’atolls, d’îles, de hauts fonds et de bancs de sable. vu son étendue, la création de ce sanc-tuaire marin a constitué un tournant important dans la protection des milieux marins et suscité un élan mondial en faveur de la création de grandes réserves océaniques « no-take ».

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la fosse des mariannes, située dans la zone économique exclusive des États-unis, constitue le point le plus profond de la croûte terrestre. Cinq fois plus longue que le Grand Canyon, cette faille sous-marine est si profonde qu’elle accueillerait facilement le mont everest (qui resterait encore noyé sous un kilomètre et demi d’eau). en 2012, l’expédition sous-marine organisée par le réalisa-teur James Cameron fit parler d’elle quelque temps. pour le reste, la mystérieuse fosse des mariannes reste peu connue du grand public.

Baignant dans les eaux des îles mariannes du nord

le site de la fosse des marianneset Guam, le site abrite plusieurs volcans de boue sous-marins ainsi que des évents thermiques. des formes de vie étranges ont évolué dans ces conditions de vie, les plus extrêmes que l’on puisse imaginer. fait remarquable, les îles mariannes sont l’un des rares sites mondiaux où se mélangent des populations adaptées aux eaux de surface – appréciant la lumière solaire – et des populations dites hydrothermales, capables de survivre dans des environnements “chimio-synthétiques” de forte toxicité. en outre, les îles mariannes abritent des habitats récifaux uniques en leur genre, parmi les plus biologiquement divers du Pacifique occidental.

pour obtenir la protection de ce site exceptionnel, Global ocean legacy et l’association des amis de la réserve ont parrainé plus de cent réunions publiques, recueilli plus de 6000 signatures de soutien des habitants des îles, et obtenu le soutien quasi unanime des entrepreneurs locaux. C’est ce message clair, issu des populations locales, qui aura convaincu le président Bush de créer, autour de la fosse des mariannes, une réserve appelée marine national monument et couvrant 246.000 kilomètres carrés. Ce site  exceptionnel,  au  cœur  du  Pacifique  ouest,  est interdit à toute activité destructrice ou extractive.

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lointain territoire britannique d’outre-mer niché au cœur de l’océan indien, l’archipel des Chagos se situe à environ 1600 kilomètres au sud-ouest de l’inde, à mi-chemin entre l’afrique et l’indonésie. isolés du monde, composés de plus de cinquante îles et atolls coralliens, les Chagos couvrent une superficie  sensiblement  équivalente  à  la  France  et abritent une spectaculaire diversité de formes de vie.

l’archipel des Chagos constitue peut-être le territoire maritime vierge le plus important de l’océan indien. près de 50% des récifs en bonne santé de l’océan indien s’y trouvent. par ailleurs, le Grand Banc des Chagos est le plus grand atoll corallien du monde. la zone est habitée par plus de 220 espèces de coraux et 800 espèces de poissons, dont plusieurs sont endémiques. les récifs de l’archipel et ses eaux côtières offrent également un vivier précieux aux

la réserve marine des CHaGos

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espèces marines que l’on retrouve dans le reste de l’océan indien.

en 2007, Global ocean legacy, en collaboration avec huit associations britanniques spécialistes des questions de conservation, a proposé que l’intégralité des Chagos reçoive le statut de réserve marine avec interdiction des pêches. les années suivantes ont été consacrées au travail avec le

gouvernement britannique. dans le même temps, nos efforts de sensibilisation du public contribuaient à générer plus de 250.000 commentaires favorables à la protection de ce joyau biologique.

le 1er avril 2010, le gouvernement britannique a annoncé l’établissement de la réserve marine des Chagos. avec 640.000 kilomètres carrés protégés, il s’agit à ce jour de la plus grande réserve marine

Photo de gauche: étoile de mer « couronne du christ » (Acan-thaster planci) © octavio aburto/ilcP/marine Photobank. Photo centrale: crabe de corail à points rouges (Trapezia rufopunctata) © stacy jupiter. Photo de droite: jeune rascasse (Pterois) © richard Wylie/marine Photobank.

intégrale (no-take) au monde. par sa richesse et sa rareté, le patrimoine naturel ainsi préservé contribuera grandement à l’atteinte des grands objectifs de la communauté internationale, à commencer par celui de la Convention sur la diversité Biologique : protéger 10% des océans d’ici 2020. Cette décision fait du royaume-uni le leader mondial en matière de conservation marine, pour le plus grand bien du reste de la planète.

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Jouxtant  le  flanc  oriental  de  la  Grande  Barrière  de Corail australienne, la mer de Corail présente une grande richesse biologique et s’étend sur un immense territoire de près d’un million de kilomètres carrés. la zone contient plus de 25 récifs, mais également des monts et des canyons sous-marins, des plateaux, ainsi qu’une large plaine abyssale. outre une exceptionnelle densité en espèces pélagiques (requins, thons, marlins…) ses ensembles coralliens vierges et ses abondantes populations de poissons

de récif tropicaux en font l’un des grands écosystèmes océaniques les plus sains de la planète.

la mer de Corail offre des habitats essentiels à de nombreuses espèces importantes et, pour certaines, en voie de disparition – à l’instar des tortues franches : 52 espèces de requins, de raies et de chimères d’eaux profondes, dont 18 endémiques, au moins 28 espèces de baleines et de dauphins, la seule population connue de marlins noirs frayant en

la mer de Corail d’australie

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groupe, et 36 espèces d’oiseaux marins. au total, la mer de Corail abrite plus de 340 espèces d’oiseaux et d’animaux figurant sur  la  liste rouge des espèces menacées de l’union internationale pour la Conser-vation de la nature.

en 2008, Global ocean legacy a démarré une campagne autour de la mer de Corail, en partenariat avec trois associations australiennes, demandant au gouvernement australien de créer un parc du

patrimoinede la mer de Corail. Quatre ans plus tard, la campagne regroupe à présent quinze organisations partenaires  et  son  travail  touche  à  sa  fin.  Fin  2011, le gouvernement a publié son avant-projet et lancé une période de 90 jours de consultations publiques. Cette  proposition  réservait  une  superficie  d’environ 490.000 kilomètres carrés en tant que zone maritime sans activité extractive (le « parc national marin de la mer de Corail »). venant s’ajouter aux 17.000 kilo-mètres carrés de réserves déjà fermées aux pêches,

Photo de gauche: poisson arc-en-ciel (Melanotaeniidae) © lucy trippet. Photo centrale: poisson-clown à collier (Amphiprion perideraion) © lucy trippet. Photo de droite: requin gris de récif (Carcharhinus amblyrhynchos) © juergen Freund.

cet avant-projet soumettait plus de la moitié de la mer de Corail au statut d’eaux maritimes hautement protégées. À la clôture des consultations publiques, notre campagne mer de Corail avait permis derecueillir 487,435 commentaires, dont 99,9% réclamaient un niveau de protection encore supérieur à ce qui figurait dans l’avant-projet du gouvernement. nous estimons qu’il s’agit là de l’une des thématiques environnemen-tales les plus fortement soutenues de toute l’Histoire de l’australie.

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Photo: rorqual à bosse (Megaptera novaeangliae) © silke stuckenbrock/silke photo 2008/marine Photobank.

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située au nord de l’Île du nord de nouvelle-Zélande, la fosse des Kermadec s’étend sur plus de 2000 kilomètres à l’est de l’archipel des Kermadec, en remontant vers les tonga, au nord. Cette zone couvre plus de 620.000 kilomètres carrés et présente de fortes particularités tant géologiques que biologiques.

s’enfonçant par endroit sur plus de 10 kilomètres de profondeur, la fosse des Kermadec est la plus grande de l’hémisphère sud avec un dénivelé cinq fois supérieur à celui du Grand Canyon. elle résulte d’une violente collision entre deux plaques continentales et constitue, par son activité géologique, l’un des sites

les Kermadecs de nouvelle-ZÉlandeles plus remarquables de la planète.

situées à la rencontre de deux zones, tempérée et tropicale, les eaux de la région des Kermadec sont une pépinière de vie isolée par ses eaux profondes et grouillantes d’oiseaux, de baleines, de dauphins, de poissons, de tortues et d’autres créatures marines étonnantes, dont beaucoup n’existent nulle part ailleurs. les Kermadec offrent un habitat particulièrement adapté aux plongées en eaux profondes des cachalots et d’autres mammifères, et sert de corridor migratoire aux baleines à bosse. en outre, on estime que la moitié des baleines à bec

connues, soit dix espèces au moins, fréquentent les eaux de la région : les Kermadec seraient alors le premier habitat au monde pour ces créatures discrètes et insaisissables.

en 2008, avec l’aide de trois organisations écologiques néozélandaises, Global ocean legacy a lancé une vaste campagne en vue de faire protéger ce site extra- ordinaire. notre proposition de création d’une grande réserve marine hautement protégée est soutenue par  les  Iwi  (peuples  māoris  de  Ngāti  kuri)  ainsi que par les Néo-Zélandais de tous bords - scientifiques, artistes, ministres, écologistes et chefs d’entreprise.

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Photo: tortues caouannes (Caretta caretta) © masa Ushioda/seaPics.com.

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les Bermudes, dont l’île principale de Grande Bermude (60.000 habitants), sont un territoire britan-nique d’outre-mer en plein atlantique nord, à 1000 kilomètres au large de la côte est des États-unis. elles se situent en mer des sargasses, territoire marin d’une extraordinaire diversité, recelant mille pièges pour la navigation et offrant refuge à nombre d’espèces océaniques au cours de leurs traversées des immen-sités atlantiques. Ce territoire maritime s’étend sur environ cinq millions de kilomètres carrés.

la mer des sargasses constitue un océan dans l’océan, bordé non par des rivages terrestres mais

les bermUdespar un vortex tourbillonnant de courants océaniques. D’énormes  tapis  d’algues  flottantes  y  abritent  une faune unique en son genre. vus d’en haut, ces tapis d’algues évoquent la canopée d’une forêt, d’autant que plusieurs espèces d’oiseaux gîtent sur ce sargas-sum. vu du dessous, ce sont plus de cent espèces de poissons et 145 espèces d’invertébrés qui vivent à l’abri de cette algue brune. mais le phénomène le plus impressionnant est indéniablement la migration des anguilles : par millions, elles parcourent des milliers de kilomètres de cours d’eau, en europe et en amérique du nord, dans l’unique but de venir se reproduire dans les profondeurs des sargasses avant de mourir.

en 2010, à la demande du gouvernement des Bermudes, les équipes de Global ocean legacy se sont rapprochées d’associations écologiques et citoy-ennes locales afin de réfléchir à l’établissement d’une grande réserve marine dans les eaux des Bermudes. Celle-ci dessinerait deux cercles concentriques autour de l’île : la zone intérieure comprendrait la zone de pêche commerciale et sportive. la zone extérieure, dite « Blue Halo », deviendrait la plus grande réserve marine de l’atlantique, illustrant ainsi le rôle de premier plan des Bermudes dans la conservation du patri-moine marin mondial.

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l’île de pâques est un territoire chilien de statut par-ticulier, situé dans le Pacifique sud-est, à environ 4000 kilomètres à l’ouest des côtes du Chili. site classé au Patrimoine mondial de l’humanité, l’île a une superficie d’environ 163 kilomètres carrés et une population de près de 5000 personnes, dont environ une moitié de rapa nui, héritiers de la culture polynésienne.

la province de l’île de pâques couvre les eaux de l’île de pâques et celles de la petite île salas y Gomez, située 400 kilomètres plus à l’est. Cette dernière revêt

une grande importance spirituelle pour les rapa nui. les anciens navigateurs polynésiens étaient capables de se repérer dans ces mers en observant les étoiles et d’autres signes célestes ou océaniques. leurs tech-niques de navigation se transmettaient de génération en génération.

mondialement connue pour ses remarquables mono-lithes humanoïdes, les moais, l’île de pâques se signale également par l’extraordinaire richesse de sa faune marine. ses eaux sont des points de passage obligés

l’île de pâqUes et l’Île salas Y GómeZ

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l’île de pâqUes et l’Île salas Y GómeZpour certaines espèces de poissons hauturiers tels que le thon et l’espadon. Quant à l’île salas y Gómez, elle abrite le parc marin motu Hiva motiro, créé par le gouvernement chilien en 2010.

Bien que les campagnes d’exploration aient été jusqu’ici peu nombreuses, les scientifiques savent déjà que les eaux de l’île de pâques recouvrent un certain nombre de « points chauds » géologiques et des zones de très grande biodiversité. on y trouve plusieurs espèces de grands poissons migrateurs, et des monts

marins vieux de 8,4 à 13,1 millions d’années. en outre, des expéditions scientifiques menées sur des monts marins proches ont démontré que de nombreuses populations locales de poissons ressemblaient davantage à celles des côtes du Japon et d’Hawaii qu’à celles de la côte Pacifique de l’amérique du Sud.

en 2011, le programme Global ocean legacy de pew a commencé à étudier la possibilité d’un grand parc marin au sein de la zone économique exclusive de la province de l’île de pâques, en consultation avec le

Photo de gauche: le crabe de corail (Trapezia sp.) © Frontera azul. Photo centrale: île de Pâques, statue de pierre moai © james P. blair/national stock géographique. Photo de droite: thon albacore (Thunnus albacares) © masa Ushioda/seaPics.com.

gouvernement chilien central et les représentants des rapa nui. un parc marin n’impliquerait pas néces-sairement de limiter la pêche pratiquée par les rapa nui autour de l’île de pâques, puisqu’il ne concernerait que la zone située à l’extérieur de l’actuelle zone de pêche, y compris le parc marin de motu Hiva motiro. Cela aboutirait à créer une aire de conservation très importante, couvrant une partie importante de la province tout en protégeant la pêche locale autour de l’île de pâques.

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l’archipel des pitcairn est un territoire britannique d’outre-mer. perdu dans les lointaines eaux du centre-sud pacifique, il se compose de quatre petites îles: pitcairn, Henderson (classé site au patrimoine mondial), oeno et ducie. seule pitcairn est habitée, sa population de 56 personnes descendant pour la plupart des révoltés du Bounty qui, en 1790, avaient fui tahiti pour rejoindre pitcairn avec leurs compagnes tahitiennes.

îles pitCairn

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Bien que ces îles soient petites, leur territoire maritime est gigantesque : plus de 836.000 kilomètres carrés, soit près de quatre fois la taille de la Grande-Bretagne. les eaux insulaires sont fréquentées par une faune nombreuse et variée, y compris des populations com-plexes de coraux durs et mous abritant des centaines d’espèces de poissons, dont deux espèces uniques au monde : le poisson-soldat et le poisson-papillon à piquants. Cet environnement préservé et isolé attire aussi des animaux migrateurs importants tels

Photo de gauche: poisson-lime (Monacanthidae) © chuck savall/marine Photobank. Photo centrale: Île d’oeno © 2011 andrew randall christian. Photo de droite: tortue verte (Chelonia mydas) © 2011 andrew randall christian.

que la gracieuse tortue franche et l’insaisissable rorqual boréal.

À la suite d’un voyage à pitcairn en mars 2011, Global ocean legacy a commencé à travailler avec le Conseil insulaire – organe exécutif de l’île – sur le projet d’une grande réserve marine sur ses eaux territoriales. en 2012, nos équipes ont mis en place un partenariat avec  la National Geographic Society afin d’entreprendre la première grande expédition maritime

couvrant les quatre îles de l’archipel. l’objectif est d’estimer l’état de santé des écosystèmes marins. une telle étude scientifique s’avère indis-pensable pour mieux comprendre l’environnement des pitcairn et le fonctionnement d’un océan lorsque l’empreinte écologique de l’homme y est faible. ainsi, communautés locales et dirigeants politiques du monde entier pourront adopter des mesures de restauration des écosystèmes marins dégradés et améliorer la santé et la productivité des océans.

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LEs tErritoirEs françaisD’oUtrE-mEr

dotés de la deuxième zone économique exclusive au monde par la taille (après celle des États-unis), la france et ses territoires d’outre-mer administrent plus de 11 millions de kilomètres carrés d’océan. plusieurs zones de grande biodiversité s’y répartissent sur différents environnements naturels, depuis la région subarctique jusqu’à l’antarctique en passant par les tropiques de trois grands océans.

en 2011, Global ocean legacy a commencé à étudier les possibilités d’établissement de grandes réserves marines dans les territoires français d’outre-mer. l’objectif est de faire progresser la mise en œuvre du «livre Bleu», document de base de la politique environnementale maritime française, par lequel le gouvernement français s’est engagé à consacrer 20% de sa Zee à des aires marines protégées – dont une moitié aurait vocation à être classée en réserve intégrale – d’ici 2020.

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Photo de gauche: poisson chirurgien (Acanthuridae) © lucy trippet. Photo de droite: albatros (Diomedeidae) © Carl Safina.

L’îLE dE south GEorGia EtlEs ÎlEs sanDWich DU sUD

l’île de south Georgia se trouve à environ 1700 km de la pointe sud du continent américain, au cœur du vaste océan atlantique sud. les îles sandwich du sud se situent 640 kilomètres plus au sud. Ces îles sont prises dans les glaces en hiver, difficiles d’accès, et inhabitées. Certaines d’entre elles sont d’origine volcanique.

point remarquable, il se pourrait que cette zone abrite la plus forte concentration de faune marine au monde, avec une biodiversité supérieure à celle des îles Galapagos. l’île de south Georgia sert de site de reproduction à près de 95% de la population mondiale d’otaries à fourrure antarctiques, ainsi qu’à plusieurs populations d’éléphants de mer et de manchots. outre ces derniers, les îles accueillent plus de 100 millions d’oiseaux marins, notamment des albatros, des prions et des pétrels.

par le passé, la faune de ces îles a été fortement appauvrie par la surexploitation. Ces dernières décennies, une meilleure gestion a permis un rétablissement partiel de ces écosystèmes. en 2011, Global ocean legacy a commencé à étudier l’idée d’une grande réserve marine englobant l’île de south Georgia et les îles Sandwich du Sud afin de restaurer l’état primitif de ce milieu marin et de contribuer à préserver sa faune remarquable.

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Photo: tortues vertes (Chelonia mydas) © Pete leary.

Global ocean legacy œuvre à mettre en place un système mondial de très grandes réserves marines jouissant d’un très haut niveau de protection, avec interdiction des pêches et des autres activités extractives.  Nos  équipes  bénéficient  de  conseils  et d’informations grâce à leur partenariat avec de nom-breux acteurs régionaux, nationaux et internationaux, chercheurs  et  experts,  tant  pour  l’identification  des sites que pour la conduite des travaux.

Chaque projet est géré par des professionnels chev-ronnés, spécialistes dans leurs domaines respectifs :

biologie de l’environnement et de sa conservation, communication, promotion de politiques envi-ronnementales dans leur pays ou région de travail. pour atteindre les objectifs du projet, ils collaborent, entre autres, avec de nombreux organismes locaux et nationaux, les responsables de communautés autochtones ou encore des scientifiques.

Global ocean legacy est un partenariat à visée philanthropique. fonctionnant de facto comme un conseil d’administration, l’ensemble des partenaires de Global ocean legacy adopte les projets à mettre

en œuvre et suggère les grandes lignes d’action. outre le pew environment Group, qui est chargé de conduire le programme, les partenaires de Global ocean legacy regroupent actuellement lyda Hill, la oak foundation, la robertson foundation, la sandler foundation, la tif fany & Co. foundation, la Waitt foundation, avec le soutien additionnel du tubney Charitable trust.

partenaires

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le pew environment Group est le groupe chargé de l’environnement au sein de pew Charitable trusts, organisation non-gouvernementale œuvrant à l’échelle internationale pour des politiques pragmatiques, fondées sur la science, en vue de protéger nos océans, de préserver

nos espaces sauvages et de promouvoir les énergies propres.

www.pewenvironment.org Fait à partir d’énergie certifiée 100% renouvelable.