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Campus Abroad : Brésil

2-031-09

Travail présenté à

Mme Marlei Pozzebon

Plan d’affaires social

Gestion de déchets dans la communauté de Jericoacoara, Ceará

18 juillet 2010

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Présentation du mandat

De nos jours, plusieurs méthodes de gestion des déchets sont mises sur pied afin de répondre à la demande mondiale visant l’amélioration de l’environnement. En effet, une pression constante se pose sur les différentes régions du monde qui doivent trouver maintes solutions afin d’améliorer leur situation actuelle.

Après deux semaines passées au Brésil, dans le cadre du campus International, il a été possible de visiter plusieurs entreprises de la région du Céara nous permettant de créer un plan efficace concernant la gestion des déchets. C’est suite à la rencontre de plusieurs personnes de la municipalité de Jericoacoara tels le conseil communautaire ainsi que les habitants du village, qu’il a été possible d’établir un plan d’action social proposant quelques solutions pour permettre l’amélioration de la gestion des déchets.

En ce qui à trait au plan d’action, plusieurs points seront touchés comme la situation actuelle de la région, le compostage et le recyclage des matières résiduelles, la collecte des déchets, l’intégration envers la société ainsi que le financement et le soutient externe qui sera offert à la communauté.

Il est important de mentionner que les recommandations présentes dans ce rapport ne se révèleront pas une solution miracle à ce problème, mais bien une vision se traduisant par des actions concrètes nécessitant une mobilisation de toute la communauté ainsi que de ses acteurs dirigeants.

Notre équipe espère donc apporter une contribution significative face à cet enjeu et espère par le fait même que les recommandations permettront d’apporter une meilleure qualité de vie à tous les citoyens de Jericoacoara.

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Sommaire exécutif

Le but de ce plan d’affaires est de proposer un système de gestion des déchets pour la communauté de Jericoacoara. Pour se faire, nous avons établi nos principaux objectifs, soit mettre en place un projet viable et profitable, réduire la quantité de déchets et chercher à le faire d’une manière s’intégrant a l’économie locale, développer une indépendance financière afin de réduire l’attache envers le gouvernement, optimiser le transport dans une perspective de réduction des coûts et intégrer l’ensemble de la population de Jericoacoara dans le projet de gestion de déchets. Les principales considérations que nous avons eu par rapport au contexte de la communauté sont d’un point de vue positif le réel désir de changement de la communauté, l’expérience réussie du centre communautaire de Jericoacoara dans l’implantation d’un projet de tri sélectif, le contexte politique favorable, la position privilégiée de Jericoacoara dans la stratégie provinciale du développement du tourisme et la motivation du centre communautaire .D’un point de vue plus négatifs nos considérations sont le manque de ressources financières, l’isolation géographique impliquant essentiellement des coûts de transport très élevés, l’APA, le contexte politique instable, l’individualisme caractéristique de la ville et la division dans la population de la ville entre les natifs et les non-natifs.

À partir de cela, nous avons formulé plusieurs recommandations. Premièrement, le compost est un élément central du projet puisque les déchets organiques représentent près de 67% de l’ensemble des résidus de la ville. Nous proposons l’instauration d’initiatives individuelles, par la distribution de bio-seaux aux habitants qui le désire, et collectives avec des bacs dans la ville. Un jardin collectif devrait aussi être créé pour que les habitants puissent utiliser leur compost. Ce jardin agit comme créateur de lien social. Et le compost collectif sera enrichi afin d’accroitre sa valeur pour qu’il soit ensuite vendu aux cultivateurs de la région. En outre, le recyclage est le second élément de notre plan. En gros, nous suggérons la réutilisation du papier et son intégration à l’économie locale via l’artisanat et les besoins des restaurants et pousadas essentiellement. La valorisation de la vitre est également à considérer en raison de son potentiel de revente dans les industries de Fortaleza. D’un autre côté, la valorisation du plastique permettrait de diminuer significativement le volume de déchets. Les métaux quant à eux devraient être vendus sous forme brute, car leur transformation est trop dispendieuse. Le reste des résidus continuent d’être amenés au site d’enfouissement de Jijoca. Néanmoins, leur collecte dans la ville sera légèrement différente en raison de l’installation de bacs esthétiques dans les rues principales où les habitants pourront déposer leurs poubelles afin qu’elles soient protégées des animaux errants. Des bacs de recyclages, moins nombreux, seront disposés à côté de ces bacs de poubelles. C’est l’entreprise privée en charge de la collecte des déchets qui se chargera aussi de porter les résidus recyclables jusqu’au centre de traitement de Jericoacoara, c’est-à-dire le terrain qui appartient au gouvernement.

Finalement, l’intégration de la population est un élément fondamental du succès de ce projet. C’est pourquoi l’éducation et la sensibilisation seront importantes ainsi que l’action. Nous proposons donc des dépliants et des rencontres communautaires informatives, des certifications distinctives aux entrepreneurs, des concours créatifs pour la population et des projets scolaires en plus d’événements spéciaux.

Si l’on résume le concept derrière ce plan d’affaire, il s’agit de faire en sorte que le développement durable fasse partie de la description de Jericoacoara. Ses initiatives environnementales définissent son positionnement stratégique et renforce et caractérise son image touristique.

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Table des matièresI. Analyse de la situation......................................................................................................................................5

I.I Situation et orientation économiques..............................................................................................................5

I.II Contexte géographique...................................................................................................................................5

I.III Contexte social et culturel..............................................................................................................................6

I.IV Contexte politique..........................................................................................................................................7

I.V Situation actuelle de la gestion des déchets à Jericoacoara............................................................................7

I.VI Projet interrompu de tri sélectif à Jericoacoara.............................................................................................8

I.VII Infrastructures disponibles............................................................................................................................8

II. Conclusions de l’analyse...................................................................................................................................9

II.I Objectifs........................................................................................................................................................10

III. Recommandations......................................................................................................................................10

III.I Concept général...........................................................................................................................................10

III.II Les matières organiques et le compostage..................................................................................................11

III.III Les matières recyclables, leur valeur de revente et la technologie nécessaire...........................................16

III.IV La collecte des déchets et la gestion des déchets non-recyclables............................................................21

III.V Intégration de la communauté....................................................................................................................22

III.VI. Financement et soutien externe...............................................................................................................24

Conclusion..............................................................................................................................................................25

Annexes..................................................................................................................................................................27

Bibliographie......................................................................................................................................................35

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I. Analyse de la situation

I.I Situation et orientation économiques

Le projet que nous allons proposer est destiné à la ville de Jericoacoara qui se situe dans la province du Ceará dans la région du Nord-est. En fait, le Brésil se sépare en cinq régions et la comparaison entre le nord et le sud est un élément très important afin de comprendre le contexte économique du pays. En effet, alors que le développement du sud explique presque à lui seul le gain fulgurant d’influence du Brésil au sein de l’économie mondiale, le nord se compare davantage aux pays en voie de développement. Ce décalage saisissant s’illustre entre autres par les données suivantes : alors que le Nord-est compte 28% de la population brésilienne, il ne représente que 15% du PIB national. Parallèlement, alors que le Sud-est compte 43% de la population brésilienne, il représente 60% du PIB national. Ainsi, le sud est nettement plus avancé que le nord et c’est donc dans cette région que se concentrent les grandes entre prises, l’IDE… bref, les ressources financières. Mais c’est là que se concentre également le talent humain puisque les opportunités beaucoup plus nombreuses que l’on y retrouve entrainent un phénomène de migration des cerveaux depuis le nord vers le sud. Tout ceci fait en sorte que le nord se compare beaucoup au sud qui devient un exemple à leurs yeux.

De manière plus précise, le PIB du Ceará est composé à 70.24% du secteur des services, 23.57% des industries et 6.19% de l’agriculture1, mais l’axe de développement économique mis de l’avant actuellement par la province est le tourisme. Les magnifiques plages qui la composent attirent de plus en plus de touristes brésiliens et étrangers. Alors que le potentiel d’une telle croissance est aisément reconnaissable, il n’en reste pas moins qu’elle doit s’inscrire dans un contexte de développement durable afin d’être réellement profitable. Dans cette perspective, le tourisme et l’environnement sont deux thématiques difficilement dissociables. L’intérêt pour Jericoacoara d’une telle stratégie économique de la part du gouvernement est qu’elle en devient un élément central. Le contexte actuel est donc favorable pour la ville qui peut alors espérer un soutien gouvernemental dans ses projets.

Si l’on observe Jericoacoara de plus près, on peut observer que cette ville possède :

- une population de 2500 habitants ;- 40 à 50% d’habitants qui ne sont pas des natifs ;- une capacité maximale d’environ 7000 à 8000 habitants. Un tel niveau est atteint lors des périodes

touristiques ;- originairement une économie basée sur la pêche alors qu’aujourd’hui le tourisme représente son

principal vecteur de croissance économique avec 40 restaurants, 120 pousadas et près de 60 magasins.

I.II Contexte géographique

Jericoacoara fait partie de la grande communauté rassemblant dix villes, soit Mangiseco, Lagoa Grande, Gorges, Pedras, Baixio, Monrão, Corrico Brumbo, Corrico Forquia et Jijoca, cette dernière étant la plus importante. En tout, cela représente 17000 habitants.

1 Ces données proviennent du site du gouvernement du Ceará

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Une caractéristique très importante de Jericoacoara est sa situation géographique. Au-delà du fait d’être une ville côtière, elle est aussi faite complètement de sable. La circulation dans ses rues en est donc compliquée, mais elle est également limitée. D’ailleurs, il est intéressant de mentionner le projet de stationnement que la communauté de Jijoca est en train de développer avec Jericoacoara afin de réglementer l’entrée des véhicules dans la petite ville. Mais fait encore plus important, il faut traverser une zone de protection environnementale (APA) afin d’atteindre Jericoacoara. Ceci implique :

- l’impossibilité d’ajouter ou d’enlever quoique ce soit de la zone environnementale protégée et la nécessité d’obtenir une autorisation pour réaliser ces mêmes actions dans un périmètre de 10 km . Plus précisément, ceci implique l’impossibilité de construire une route ou encore d’ériger un bâtiment ;

- des conditions de transport difficiles et une grande distance pour atteindre même la ville la plus proche. Autrement dit, les frais de transport sont extrêmement dispendieux si bien que toutes activités devant être réalisées à Jericoacoara coutent trois fois plus cher que pour toute autre ville de la région .

I.III Contexte social et culturel

Un aspect qui est caractéristique des habitants de Jericoacoara est leur individualisme. Alors qu’en Amérique du Nord il s’agit davantage de la norme que d’une particularité, la situation est d’ordinaire inversée au Brésil. En effet, le pays est reconnu pour son fort sentiment d’entraide et ses valeurs communautaires. Jericoacoara représente donc une exception. En fait, les gens sont très méfiants les uns envers les autres et il existe un manque de confiance. Mais cet individualisme peut avant tout être considéré comme un obstacle au développement de la ville étant donne que le faible nombre d’habitants ne permet pas, sur une base individuelle du moins, de profiter, d’un point de vue commercial, de gros volumes permettant de réaliser des économies. Ceci est d’autant plus vrai si l’on considère les importants coûts de transport qui pourraient éventuellement être allégés par une optimisation du nombre de voyages de transport via une collaboration entre les habitants.

Un des éléments pouvant expliquer une telle situation est la mésentente qui existe entre les natifs et les non-natifs. Comme nous l’avons déjà mentionné précédemment, près de la moitié des habitants ne sont pas nés dans la ville. La situation actuelle fait en sorte que les étrangers sont, de manière générale, les entrepreneurs, comme les propriétaires de restaurants ou de pousadas, alors que les natifs se retrouvent à occuper des emplois davantage manuels. Les conséquences en sont que les natifs sont nettement moins intégrés aux activités de la ville et de ceci découle un sentiment d’exclusion générant un manque d’intérêt dans tout ce qui se rapporte à Jericoacoara. Ainsi, les non-natifs sont, par exemple, beaucoup plus sensibilisés par rapport aux problèmes environnementaux, tel que la gestion des déchets, alors que les natifs n’en n’ont que faire. On peut comprendre la logique se cachant derrière ce comportement, car les natifs ne s’intéressent pas à la gestion des déchets qui sont générés en grande partie par le développement économique duquel ils sont exclus.

Un dernier aspect à souligner par rapport à la culture de la région est que le niveau d’éducation n’est pas un problème majeur. En fait, le niveau d’alphabétisation est si bon que les écoles de la grande communauté de Jijoca ont reçu des prix attestant de leur excellence dans le domaine. Ceci implique la possibilité pour le gouvernement de se préoccuper d’autres enjeux passant habituellement après les questions sociales tels que l’environnement. Ceci implique également la possibilité de sensibiliser de manière efficace la population.

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I.IV Contexte politique

De manière générale, ce qui est intéressant de mentionner par rapport à la politique est que le gouvernement précédent, qui a été au pouvoir pendant plusieurs années, était très mal perçu. À Jericoacoara, on nous l’a même décrit comme étant une dictature. Mais cela fait maintenant deux ans qu’un nouveau gouvernement est entré en fonction dans la grande communauté de Jijoca. Bien que sa réelle popularité et la nature de ses décisions nous aient apparues floues en raison de la sensibilité du sujet, il semble tout de même que le nouveau gouvernement est davantage favorable à la mise en place de nouveaux projets dans les différentes communautés qu’il régie et que les interactions entre le gouvernement et le conseil communautaire de Jericoacoara, deux entités essentielles dans la mise en place de quoi que ce soit dans la petite ville, sont grandement améliorées. Il ne reste néanmoins que deux années avant les prochaines élections, ce qui implique la possibilité d’un nouveau changement d’orientation politique. Autrement dit, on ne peut considérer le contexte politique actuel comme étant un élément stable. Il est donc nécessaire de s’assurer que tout ne soit pas à refaire lorsque les gouvernements changent et il faut donc créer une solidité et une viabilité indépendante de ces modifications.

I.V Situation actuelle de la gestion des déchets à Jericoacoara

Actuellement, il n’existe aucun système officiel de tri sélectif des déchets à Jericoacoara. Le fonctionnement officiel est que :

- Tous les habitants, commerçants et entrepreneurs rassemblent leurs déchets, qu’ils soient organiques, recyclables ou non-recyclables, dans des sacs poubelle qu’ils déposent au coin de la rue principale la plus proche. Celles-ci sont au nombre de cinq ;

- Tous les jours, un gros camion d’une capacité d’environ 4 à 5 tonnes passe de deux à trois fois dans ces rues pour ramasser les poubelles. Il est accompagné de deux voitures qui ramassent les déchets végétaux ;

- Tous ces déchets sont alors amenés à un site d’enfouissement de Jijoca.

L’ensemble de ce processus est réalisé par une entreprise privée engagée par le gouvernement de Jijoca. Il est intéressant de spécifier que la sélection de cette entreprise est basée essentiellement sur le prix qu’elle propose. Résultat, la qualité du travail fournit s’en ressent. En dépit de plusieurs avertissements et d’amendes, cette entreprise n’a pas les machines disponibles pour creuser les trous où devraient être enfouis les déchets. Une grande partie d’entre eux sont donc simplement déposés sur le terrain et certains sont mêmes brûlés à l’air libre malgré que ceci soit interdit. La nécessité de trouver les ressources financières pour augmenter les standards de sélection de l’entreprise assurant le transport des déchets est donc très importante, surtout que le contrat actuel arrive bientôt à terme, mais le besoin de diminuer le volume de résidus est encore davantage crucial et pour le moment plus facilement réalisable.

Puis, de manière individuelle et informelle, il y a des initiatives de compostage et de triage de déchets. Certains restaurateurs nous ont informé lors de notre séjour a Jericoacoara qu’ils payaient un homme pour qu’il vienne ramasser leurs déchets recyclables et qu’il les apporte au centre de tri de la ville. En réalité, il ne s’agit que d’un entrepôt et aucun traitement ni aucune revente ne sont réalisés avec les déchets déposés. Il

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n’en reste pas moins que ces actions reflètent un désir de la part des habitants d’instaurer un système de recyclage. Par ailleurs, certains séparent leurs déchets organiques des non organiques et les donnent à des personnes qui en font du compost pour leurs cultures.

Selon les données de 20002 :

- Hors saison touristique, 33 tonnes de résidus sont produits par mois ;- En saison touristique, soit janvier, février et juillet, 84 tonnes de résidus sont produits par mois ;- Les déchets les plus importants sont les résidus organiques (66.8%), les rejets (9.3%), le carton (5.7%) et

le papier (3.6%). À préciser toutefois que lors de notre rencontre avec les responsables de Jijoca, il nous a été indique que les bouteilles d’eau constituaient le plus important déchet.

À mentionner tout de même que ces données peuvent être vues a la hausse un peu, car elles datent d’il y a dix ans et que la ville s’est grandement développée au cours des dernières années.

I.VI Projet interrompu de tri sélectif à Jericoacoara

Néanmoins, il est important de spécifier que Jericoacoara a déjà mis en œuvre un projet de tri sélectif en 1995. Ce projet a connu un énorme succès et est même devenu une référence dans la région avant d’être interrompu sept ans après sa mise en marche.

En fait, les déchets étaient collectés comme ils le sont aujourd’hui puis transportés vers un tout petit terrain qui appartenait à un des membres du centre communautaire. De là, ils étaient triés entre les matières organiques, les matières recyclables et les déchets non-recyclables. Les matières recyclables étaient compactées grâce à une machine qui avait été achetée puis étaient transportées principalement à Fortaleza où elles étaient vendues. Les matières organiques servaient, quant à elles, à faire du compostage. Ce compost était essentiellement vendu dans la région de Jericoacoara.

Il existait un autre terrain beaucoup plus grand qui appartenait au gouvernement de Jijoca. Plusieurs investissements avait été fait afin de meubler l’endroit avec de la bonne technologie. Malheureusement, le gouvernement n’a jamais permis l’accès au centre communautaire et cet espace n’a donc jamais été utilisé et les machines sont tombées en désuétude.

Puis, le membre du conseil communautaire à qui appartenait le petit terrain qui était utilisé pour effectuer le tri à décidé de partir vivre ailleurs et a vendu le terrain qui n’était alors plus disponible pour le centre communautaire. Le gouvernement ne laissant toujours pas accès à son terrain, le projet a pris fin.

Lors de ce projet, les méthodes d’intégration de la population ont été les mutiritaos, qui sont des événements rassembleurs de conscientisation et d’implication personnelle et qui se font encore aujourd’hui. Des cours sont également donnés dans les écoles de la région.

2 Données prises du livre que prêté par le conseil communautaire

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I.VII Infrastructures disponibles

Alors qu’aucunes machines ne restent de l’ancien projet de tri sélectif de Jericoacoara, il y a tout de même un grand terrain disponible. Il s’agit du même terrain qui appartenait au gouvernement dans le temps de l’ancien projet, et lui appartient toujours d’ailleurs. Il y a de grandes possibilités de construction qui permettraient dans le futur de pousser le projet de gestion de déchets plus loin. Il s’agit donc du terrain idéal et celui que nous proposons d’utiliser pour le projet. Un investissement initial d’environ 200 000 réais serait néanmoins nécessaire pour remettre le lieu en état. Il y a toutefois deux grandes considérations à retenir :

- Le terrain appartient au gouvernement. Comme nous l’avons vu, ceci met en péril la pérennité du projet. Que le centre communautaire achète le terrain ou qu’il signe un contrat à long terme pour garantir son droit d’utilisation est donc nécessaire ;

- Une famille habite actuellement dans les infrastructures existantes. Il faudra donc proposer une autre habitation à ses gens et ne pas les laisser à eux-mêmes dans la rue.

II. Conclusions de l’analyse

De toute cette analyse, nous avons fait ressortir les conclusions principales à considérer dans l’élaboration et l’implantation d’un système de gestion de déchets durable et profitable dans la communauté de Jericoacoara. Ainsi, nous avons établi quels sont les points favorables et défavorables de la condition de la ville par rapport à la mis en œuvre de ce projet ainsi que les conséquences que ceux-ci pourraient avoir :

Avantages de Jericoacoara

- Désir de la communauté : le projet ne peut s’inscrire dans une perspective de durabilité que si la population est intégrée. L’ouverture dont elle fait preuve déjà face au sujet traité facilite l’acceptation d’un nouveau système de gestion de déchets et allège les besoins de sensibilisation ;

- Expérience réussie du centre communautaire de Jericoacoara dans l’implantation d’un projet de tri sélectif : ceci sous-entend l’acquisition d’un certain niveau d’expertise de la part des membres du centre communautaire, laquelle se traduit par certaines connaissances dans le domaine ainsi qu’une plus grande habileté à anticiper les défis et besoins inhérents à la mise ne place d’un tel projet. Ceci implique également une plus grande chance d’acceptabilité de la part de la population qui a déjà été témoin des bienfaits de ce genre de projet ;

- Contexte politique favorable : le projet pourra être difficilement soutenable, particulièrement au début, sans le soutien du gouvernement ;

- Position privilégiée de Jericoacoara dans la stratégie provinciale du développement du tourisme : ceci accroit l’importance du point précédent puisque Jericoacoara est maintenant dans la mire d’attention du gouvernement ;

- Centre communautaire motivé : il est crucial qu’une entité ayant à la fois de la crédibilité auprès de la population de Jericoacoara et l’autorité nécessaire pour négocier avec le gouvernement existe pour qu’un projet de gestion des déchets puisse être mis en place. C’est de sa motivation que dépend

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l’efficacité de l’implantation du projet, mais surtout sa durabilité puisqu’elle devient l’acteur central à la fois du maintien d’une bonne entente avec le gouvernement et de l’intégration de la population.

Désavantages de Jericoacoara

- Manque de ressources financières : il est préférable d’envisager des solutions qui n’impliquent pas des investissements financiers trop élevés, car cela pourrait se faire au détriment de la faisabilité du projet. Il est également nécessaire de proposer des pistes de financement externes ;

- Isolation géographique impliquant essentiellement des couts de transport très élevés : il s’agit d’une barrière importante a la vente de matières recyclables par exemple. Diminuer les couts de transport, optimiser l’utilisation des voyages ou augmenter la valeur de ce qui est transporté sont donc des solutions à envisager ;

- APA : ce implique qu’il n’est pas envisageable de construire quoi que ce soit dans la zone de protection environnementale ;

- Contexte politique instable : Les réélections peuvent amener d’importants changements dans les orientations politiques et il est donc nécessaire de s’assurer que tout ne soit pas à refaire lorsque les gouvernements changent. Il faut donc créer une solidité et une viabilité pour le projet qui soit indépendante de ces modifications.

- Individualisme caractéristique de la ville : Cet individualisme peut être considéré comme un obstacle au développement de la ville, comme nous l’avons déjà mentionné précédemment, ainsi qu’une entrave à l’intégration efficace et spontanée de la population ;

- Division dans la population de la ville entre les natifs et les non-natifs : Les conséquences en sont que les natifs sont nettement moins intégrés aux activités de la ville et de ceci découle un sentiment d’exclusion générant un manque d’intérêt dans tout ce qui se rapporte à Jericoacoara.

II.I Objectifs

De toute cette analyse, nous avons déterminé les objectifs que nous souhaitons accomplir pour répondre au mandat énoncé en début de rapport :

- Mettre en place un projet viable et profitable ;- Réduire la quantité de déchets et chercher à le faire d’une manière s’intégrant a l’économie locale ;- Développer une indépendance financière afin de réduire l’attache envers le gouvernement ;- Optimiser le transport dans une perspective de réduction des coûts ;- Intégrer l’ensemble de la population de Jericoacoara dans le projet de gestion de déchets.

III. Recommandations

III.I Concept général

L’idée générale du plan que nous proposons est d’instaurer un programme de gestion des déchets s’inscrivant dans l’axe de développement économique de la région, soit le tourisme. En effet, le projet doit être

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implanté de manière à ce qu’il représente un élément distinctif qui renforce la position centrale de Jericoacoara dans l’orientation économique de la province. Autrement dit, la petite ville doit se servir de ses initiatives vertes pour faire fleurir son image de destination touristique : il s’agit alors de son positionnement stratégique. Ceci permettrait donc à Jericoacoara de se distinguer pour ainsi attirer plus de touristes, et très probablement des touristes de plus grande qualité puisqu’ils seraient potentiellement davantage sensibilisés au respect de l’environnement, et être plus que jamais présente dans la mire du gouvernement. Il s’agit également de refaire de Jericoacoara une référence dans le domaine pour la région.

De manière plus précise, le plan que nous proposons se compose de quatre parties, soit les recommandations se rapportant aux matières organiques, aux matières recyclables, aux rebus non-recyclables et à l’intégration de la population dans le projet.

III.II Les matières organiques et le compostage

Comme nous l’avons déjà mentionné, les déchets organiques comptent pour près de 67% des résidus de Jericoacoara. Ainsi, parvenir à en faire du compost dans la petite ville plutôt que de les amener au site d’enfouissement de Jijoca amène les avantages suivants :

- Réduction significative du volume de déchets à transporter jusqu’à Jijoca ;- Possibilité donc de réduire le nombre de passage des camions pour la collecte des déchets dans la ville

et ainsi de diminuer les coûts y étant rattachés ;- Possibilité d’intégration de la population ;- Stimulation de l’économie locale via la vente du compost produit.

Au cours de nos recherches, nous avons trouvé plusieurs exemples de projets de gestion de déchets dans des petites communautés partout dans le monde et le compostage figurait toujours parmi les éléments centraux mis en place3. Il s’agit donc d’un aspect très important. Les deux dimensions que nous proposons de développer au travers de l’implantation d’un système de compostage sont l’implication individuelle et collective.

Compostage individuelAu niveau individuel, la collectivité doit distribuer des composteurs individuels à toutes les résidences qui en

font la demande ainsi que des bio-seaux qui serviront de poubelle de cuisine pour les déchets organiques. Ceci permettra aux individus qui le souhaitent et qui ont un jardin de faire leur propre compostage. Quant aux autres habitants, ils pourront utiliser le bio-seau pour aller porter leurs déchets une fois par semaine ou lorsque ce-dernier est plein, au site de compostage collectif. Par ailleurs, un jardin collectif sera mis sur pied dans la communauté ainsi, le nombre d’habitant utilisant le compostage augmentera. En effet, les locaux qui n’ont pas accès à un jardin, auront désormais la possibilité d’en avoir un et ce, dans un milieu collectif. Ils pourront ainsi fabriquer leur propre compost à la maison à l’aide des composteurs individuels ce qui réduira encore plus le nombre de déchets par jour. De plus, il est possible de fabriquer soi-même les composteurs en utilisant le bois local ou encore en utilisant du bois «rétifié»4 qui est produit avec les bois locaux et qui évite le recours aux

3 Voir bibliographie4 Il s’agit d’un bois qui est très résistant et qui est recommandé pour les terrasses et les pièces humides. Il peut être chauffé à de très hautes températures sans se dénaturer et est 100% écologique.

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produits toxiques. Durant la construction du bac, il ne faut surtout pas oublier d’ajouter une porte au bas du composteur. Cette dernière permettra de recueillir le compost qui est arrivé à maturité. Étant donné que le village n’est pas très grand, chaque propriété détient un tout petit terrain alors il ne sera pas nécessaire de fournir de gros composteurs à ceux qui en font la demande. Des bacs d’une capacité d’environ 300 litres seront amplement suffisants puisqu’ils peuvent répondre à la demande d’un jardin ayant une superficie de 500 m². En outre, il sera impératif de fournir à toute la population l’information nécessaire via des rencontres ou la remise de guides sur les techniques de compostage. Les habitants qui le souhaitent pourront également essayer de vendre le compost, mais il s’agit alors de leur initiative personnelle.

Compostage collectifEn ce qui à trait au compostage collectif, il s’agit d’une technique qui rassemble la population. En effet, cette

dernière doit travailler de concert afin de construire des composteurs5 de très grandes tailles et à trois compartiments qui serviront à accueillir les déchets organiques de la population entière. La communauté devra mettre quatre composteurs sur un terrain dans le village pour ainsi faciliter le transport et rendre la tâche plus facile aux locaux. Dans ce type de compostage, il est essentiel de former certaines personnes qui prendront en charge le composteur en s’assurant d’utiliser les bonnes techniques et en s’assurant d’obtenir un bon compost durant le processus. En plus, le compostage collectif est très avantageux sur plusieurs points étant donné qu’il permet la création de quelques emplois, il s’agit d’une bonne solution pour les gens n’ayant pas de jardin et cela permet de valoriser l’image de la ville. Ce projet commun est un véritable créateur de lien social.

L’idéal est de combiner les deux méthodes énumérées précédemment. En effet, les entreprises et les habitants n’ayant pas de jardin pourraient utiliser le jardin collectif pour y déposer leur compost ou encore, ils pourraient aller porter leurs résidus au site collectif. En ce qui à trait aux autres propriétaires, ils pourraient fabriquer leur compost à la maison et l’utiliser sur leur plantation ou encore une fois, le donner à la collectivité.

Emplacement du siteLorsque les méthodes seront implantées, la communauté de Jericoacoara pourra commencer à composter.

À ce propos, c’est le centre communautaire du village qui aura pour tâche de déterminer quel sera le terrain le plus propice pour traiter les résidus organiques. En effet, il faudra un terrain assez vaste qui pourra contenir quatre composteurs de grosseurs variables. De plus, il est impératif que le terrain ne soit pas à proximité de racines d’arbres puisqu’un compost en travail produit de nombreuses bactéries qui pourraient nuire à la croissance de ces-derniers. En plus, le terrain devra être éloigné des maisons et clôturé afin d’empêcher au maximum la venue d’animaux qui pourraient creuser et détruire le compost en formation. Il faudra également considérer l’option de mettre le terrain à l’extérieur du village puisqu’aucun véhicule non-autorisé ne peut être admis à l’intérieur. Alors si les acheteurs de compost veulent venir chercher leur produit, il faut que le site soit possible d’accès avec leur camion.

La gestion du centre de compostageCompte tenu de ce qui précède, la gestion du site de compostage relèvera directement du centre

communautaire de Jericoacoara. Effectivement, un membre de la direction du centre sera en charge du projet et

5 Voir Annexe 1

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devra s’assurer du bon fonctionnement de ce-dernier et que la population soit rapidement sensibilisée. En fait, la réussite de ce projet dépendra beaucoup du temps, de l’énergie et du sentiment d’appartenance que le responsable aura à donner.

En outre, le gestionnaire devra embaucher trois employés qui auront à faire fonctionner le centre de compostage sept jours par semaines de 9h à 17h6. Ces-derniers auront à se séparer plusieurs tâches soit; de déchiqueter les résidus, accueillir les gens, s’occuper de les faire payer, faire la collecte, entretenir le compost, s’occuper de la vente et etc. Un employé devra toujours se trouver sur le site de compostage, le deuxième doit faire la collecte et le troisième est soit en congé ou encore, il aide à la collecte, ou bien, il travail au centre avec le premier employé. De plus, chaque jour, les postes doivent être inter-changés pour ainsi permettre aux trois employés d’être polyvalents et de conserver une certaine stimulation envers leur emploi. Les employés recevront le salaire minimum qui correspond à 510 réais par mois.

Les particularités du centre de compostageBien que le site de compostage soit borné d’une clôture, celui-ci sera entièrement à air ouverte. Seule une

toute petite bâtisse sera mise sur pied pour protéger les employés des intempéries et du soleil frappant, pour leur permettre de manger, de prendre des pauses, de voir à leur hygiène, d’abriter le matériel électronique qui servira à faire payer les habitants et de protéger les déchiqueteuses. Une deuxième section servira à entreposer le compost qui sera arrivé à maturité. Ceci dans l’idée de conserver le produit en attente qu’il soit vendu ou acheminé aux agriculteurs.

Sur le site, il y aura quatre composteurs disposés de façon à permettre aux employés d’avoir de l’espace pour bien travailler et éviter le risque de blessures.

Collecte des résidus organiquesUne fois que le terrain sera sélectionné, les habitants feront face à deux options pour distribuer leurs

déchets organiques au centre de compostage.

Premièrement, les locaux peuvent aller porter les déchets eux-mêmes au terrain de compostage. En effet, comme le village est très petit, les gens peuvent se rendre aisément en quelques minutes au centre où quelqu’un sera présent pour les accueillir et prendre en charge les résidus.

Deuxièmement, il sera possible de payer pour qu’un employé du centre de compostage passe prendre les résidus à n’importe quel moment de la semaine. Ce dernier sera muni d’un camion 7 dans lequel il jettera tous les résidus qu’il aura ramassé lors de son passage dans la ville. Les habitants qui voudront recevoir ce service, auront à défrayer un certain montant8. Comme il est possible de le constater, les frais sont assez élevés puisque le but premier est d’influencer les gens à aller porter leurs résidus, eux-mêmes, directement au centre de compostage. En effet, il se peut que plusieurs personnes ne coopèrent pas quotidiennement au projet car pour eux se sera compliqué de toujours se déplacer, mais comme dans n’importe quel projet, ce n’est jamais tout le monde qui participe activement. De plus, se sont les pousadas ainsi que les restaurants qui sont visés par cette option étant donné que se sont les plus gros producteurs de déchets organiques de Jericoacoara et qu’ils ont les

6 Les heures mentionnées sont sujettes à changement pour s’adapter aux différentes saisons7 Camion ressemblant à ceux qui transportent les gens de Jijoca à Jericoacoara. Style Pick-up.8 Voir Annexe 2

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moyens de payer les frais relatifs à la collecte. De surcroît, pour déterminer qui doit être collecté, à chaque journée, le camion de collecte passera devant chaque établissement ou propriété qui a payé un montant hebdomadaire, mensuel ou annuel. Pour les gens qui payent à la journée, ils devront afficher devant leur maison, préférablement sur la porte, une pancarte qui indiquera « Collecte de résidus ». Ainsi, l’employé s’arrêtera à la propriété, prendra les résidus et exigera de se faire payer immédiatement.

Pour effectuer les paiements, les gens peuvent passer au centre de compostage ou encore, ils peuvent payer directement au collecteur. Celui-ci transportera dans son camion une machine de paiement direct où les habitants pourront payer par débit ou par cartes de crédit. Par la suite, il leur remettra un reçu afin de confirmer la réception du montant. L’employé indiquera ensuite dans un cahier, qui a payé et pour combien de temps. Par ailleurs, lorsqu’il retourne au site après sa journée de récolte, il inscrira, dans le cartable de collecte, les mêmes informations que dans l’autre cahier. Cet aspect permettra aux employés de connaître les propriétés où le collecteur doit passer à tous les jours et de ne pas se confondre. De plus, la même machine sera disponible au centre de compostage ce qui facilitera grandement la réception des paiements.

Techniques de compostageLa technique de compostage la plus efficace pour eux est la méthode d’accumulation graduelle 9. En effet,

c’est une méthode facile qui permet de composter les matériaux au gré de leur disponibilité et qui permet l’obtention d’un compost mature dans un délai de deux mois à deux ans. Pour obtenir un compost encore plus rapidement, il faut déchiqueter tous les produits qui seront mis dans le bac. Le village devra ainsi se munir d’un déchiqueteur mécanique qui sera installé sur le terrain que le centre communautaire aura attribué pour le projet.

Le compost peut être utilisé après seulement deux semaines de fermentation, cependant il servira seulement de paillis pour les plantes. En attendant quelques semaines supplémentaires, on obtient un compost enrichie de minéraux qui servira d’engrais pour les jardins. À partir du moment où le composteur est plein, il est possible d’utiliser le compost qui se trouve au fond de la pile grâce à la porte qui se trouve au bas du bac. En effet, même lorsqu’on mélange les matériaux et qu’on donne de l’aération à la pile, les résidus sont portés plutôt verticalement qu’horizontalement, alors le matériel au bas de la pile est ainsi plus mature que le reste. Dans le cas des composteurs communautaires à trois compartiments, il suffit de commencer un compartiment à la fois, et lorsque le premier compartiment est plein, commencer le deuxième. Cela permet aux résidus qui sont dans le premier compartiment d’avoir du temps pour se rendre à maturation.

Dans le même ordre d’idées, il faut s’assurer de conserver l’humidité et la chaleur du compost en aérant la terre à l’aide d’une fourche. L’obtention de la maturité de ce dernier dépend toujours de l’entretient 10 qui sera fait au niveau du composteur ainsi que de la température extérieure. Comme il fait toujours très chaud au Nord-est du Brésil, le compost sera prêt beaucoup plus rapidement soit, à l’intérieur d’une seule année. Il suffit de le vérifier constamment et lorsqu’il devient noir avec un aspect granuleux, c’est qu’il est prêt.

9 Voir Annexe 310 Se référer au guide à l’annexe 4 si des problèmes surviennent

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Il est possible de retrouver de nombreux déchets qui peuvent être déposé dans un composteur, voici une liste non-exhaustive de ces-derniers :

- Des déchets de jardin tels; les branchages, les écorces, les feuilles et les fleurs fanées, etc.- Des déchets de cuisine tels; filtre de café, sachets de thé, épluchures de fruits, noix de coco et légumes,

etc.- Autres déchets ménagers tels; essuie-tout, mouchoir en papier, etc.

Cependant, il ne faut pas y jeter les produits tels ; les viandes, les poissons, les produits laitiers, les graisses, les sauces, le plastique, les métaux ainsi que les excréments d’animaux.

Accélérateur de compostageAfin d’ajouter une plus value à son produit, le village de Jericoacoara devra produire un compost fin. En

effet, il sera primordial d’ajouter un produit de démarrage aux résidus afin d’accélérer la mise en marché du compost et d’augmenter la qualité de ce-dernier. Pour ce faire, il est possible d’acheter dans toutes grandes surfaces un produit contenant un mélange11 d'aliments végétaux organiques et de micro-organismes d'origine naturelle qui agit avec les bactéries et les champignons d'origine naturelle pour décomposer les tissus végétaux dans le tas de compost. Pour qu’un compost soit de bonne qualité, il doit contenir les éléments NPK, ce qui lui donne alors le titre d’engrais. Dans l’abréviation mentionnée précédemment, le «N» représente l’azote qui est un élément contribuant au développement des plantes qu’il est possible de retrouver dans le fumier. Le «P» correspond au phosphore nécessaire pour renforcer la résistance des plantes et qui contribue au développement racinaire. Le «K» quant à lui représente le potassium qui contribue au développement des fruits, ce-dernier se retrouve dans la cendre de bois.

La vente du compostIl y de cela quelques années, un projet concernant la vente de compost aux agriculteurs avait été mis sur

pied par la ville de Jericoacoara, cependant, comme plusieurs projets amorcés avec l’ancien gouvernement, les activités ont rapidement cessées sans trop de raisons officielles. À ce moment là, la demande était déjà très intéressante et présentement, les cultivateurs suscitent encore de l’intérêt pour la relance de ce plan. Dans cette optique, le compost produit par la collectivité sera vendu aux différents agriculteurs de la région qui en ont grandement besoin pour leur culture. Selon la qualité du compost et de la demande, les tarifs seront différents. De manière générale, les montants des ventes à la tonne, destinées aux professionnels comme les agriculteurs ou paysagistes, sont de l’ordre de 23 à 85 réais pour du compost grossier, 100 réais pour du compost moyen, 133 à 200 réais pour du compost fin. Pour les particuliers, le compost en sac est vendu à un prix moyen de l’ordre de 0,33 réais le kilogramme.

En ce qui concerne la vente du compost aux agriculteurs de la région, le responsable du projet aura pour mandat de trouver des acheteurs, de créer des contrats et de maintenir de bonnes relations entre les acheteurs et les fournisseurs. Pour déterminer qui s’occupera de livrer le produit à l’acheteur, il faudra négocier et s’adapter à chaque acheteur. Il serait préférable que les agriculteurs viennent chercher eux-mêmes leur compost pour pouvoir diminuer nos coûts. Sinon, il peut être possible de trouver plusieurs acheteurs d’une 11 Au Québec, ce produit se nomme «Accélérateur de compost» et est produit par TerreVerte, mais plusieurs autres produits semblables peuvent être utilisés.

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même ville et s’entendre pour faire la livraison à tout le monde durant la même journée. Cependant, étant donné qu’il n’est pas possible de faire pénétrer des véhicules non-autorisés dans le village, le centre de compostage doit être à l’extérieur du village, ou encore, il faudra fixer un point de rencontre en dehors de Jericoacoara avec l’acheteur, pour lui remettre son compost.

Quoiqu’il en soit, ce projet nécessitera plusieurs investissements12 à court terme, mais se sera une source de revenus intéressante pour le futur. C’est donc la communauté qui bénéficiera de cette initiative et pourra alors investir afin d’améliorer encore plus l’image du village.

III.III Les matières recyclables, leur valeur de revente et la technologie nécessaire

Le recyclage constitue un aspect majeur d’une stratégie de gestion des déchets efficace, surtout lorsque l’on pense que près de 15% des déchets de Jericoacoara sont recyclables. Cette technique permet une valorisation des matières résiduelles ainsi qu’une diminution des volumes de déchets à transporter et à enfouir. Il est possible essentiellement de donner une seconde vie aux résidus ou de les vendre traités ou bruts. Quoi qu’il en soit, arriver à faire de l’argent avec de déchets relève d’une logique à la fois économique, environnementale et sociale.

Afin de rendre ce plan d’affaire le plus utile possible pour vous, nous allons vous présenter les résultats des recherches que nous avons faites pour que vous puissiez avoir une idée générale des options qui s’offrent à vous. Puis nous allons mettre de l’avant les options qui nous semblent être les plus adéquates.

1. Recyclage du verre

Bien que le verre se recycle depuis très longtemps, les techniques pour le faire se sont grandement améliorées. Aujourd’hui, le verre constitue un résidu assez facile à traiter. La première étape du processus de valorisation de ce matériau est son tri. Lorsque l’ensemble des déchets recyclables sont acheminés vers le centre de traitement de Jericoacoara, tout un procédé de tri doit être mis en place afin de séparer le verre des autres composés: le tri manuel permet de séparer les objets intrus de grande taille comme les bouteilles ou les sacs plastiques, le tri mécanique permet d’enlever les métaux ferreux, l’aluminium et l’acier et finalement le tri optique au laser permet d’identifier les matériaux infusibles (capsules, morceaux de porcelaine, de céramique, etc.) qui perturberaient par la suite le processus de recyclage du verre. Le verre peut alors être transformé en calcin.

Pour se faire, il s’agit de faire un soufflage permettant d’éliminer les derniers éléments indésirables, puis de broyer et mélanger avec d’autres matériaux entrant dans la fabrication du verre, tels que le sable et le carbonate de soude, le verre recyclé. Une fois le calcin obtenu, il existe deux options quant à la suite de son traitement : premièrement, il est possible de refondre le calcin et fabriquer à nouveau du verre. Généralement, le verre issu de ce procédé est de couleur brune, et seul un tri complémentaire permettrait d’en obtenir du transparent. Deuxièmement, il est possible de revendre ce calcin à l’industrie verrière qui pourrait l’utiliser dans la fabrication de ses propres emballages13.

12 Voir Annexe 513 Voir Annexe 6

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Application au contexte de Jericoacoara

Pour une communauté de la taille de celle de Jericoacoara, la deuxième option apparaît bien plus appropriée puisque la refonte du verre nécessite de grands investissements pour l’acquisition de grands fourneaux dont la capacité est de plusieurs dizaines de tonnes. Un tel investissement ne sera donc pas profitable pour la ville étant donné le volume de matière à recycler. En revanche, le procédé de fabrication de calcin présente trois avantages non négligeables :

- Il peut être facilement intégré dans un système de tri sélectif englobant d’autres matières recyclables dans un même lieu ;

- Il n’est pas coûteux et peut même, si besoin est, être entièrement manuel, ce qui permettrait à la fois d’épargner sur les équipements et d’employer certaines personnes sans emploi à Jericoacoara ;

- Le prix de revente du calcin est supérieur à celui des composants de verre « bruts ».

La transformation du verre en calcin se présente donc comme une solution économiquement viable pour la communauté de Jericoacoara. On pourrait tirer un revenu non-négligeable de la vente de ce composé à des industries qui seraient prêtes à les acheter. Par ailleurs, ce modèle s’est révèle très efficace en Europe où plusieurs communautés locales ont réussi à former des partenariats avec des entreprises qui leur achetaient leur calcin14.

L’industrie verrière comme client potentiel

De manière générale, il est certain que la grande majorité des clients potentiels pour Jericoacoara est Fortaleza en raison de son fort développement industriel. Les arguments que la petite communauté doit mettre de l’avant afin de convaincre l’industrie verrière de la pertinence d’acheter son calcin sont :

- Les coûts de fabrication du verre sont réduits et il y a un important gain de temps ;- Les coûts logistiques sont maîtrisés, car la quantité de matière recyclée envoyée depuis Jericoacoara

sera plus ou moins stable semaine après semaine ;- Il s’agit d’une source d’approvisionnement en matières premières fiable ;- La qualité du calcin est maîtrisée, car le processus de fabrication de celui-ci est réalisé directement à

Jericoacoara ;- Influence positive sur l’image de l’entreprise en raison de son support aux initiatives de recyclage. Et

effet possiblement amplifié par la notoriété de Jericoacoara comme destination touristique comme nous le verrons plus tard.

À noter que ces arguments sont valides pour la plupart des matières recyclées que Jericoacoara pourraient vendre à des entités externes.

Si jamais l’industrie verrière ne se montrait pas intéressée par ce projet, plusieurs options seraient envisageables. Tout d’abord, l’artisanat local pourrait être intéressé par la fabrication de verre soufflé artisanal. L’exemple le plus connu de cette utilisation est à Murano, en Italie, où les souffleurs de verre sont réputés. Dans le même sens, le verre broyé peut servir comme fondant pour l’industrie de la fabrication de céramique. Toute

14 Voir Annexe 7

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la région du nord-est du Brésil étant en plein boom économique, il y aurait des possibilités de former des partenariats avec les entreprises de construction. Il suffit de voir le nombre de bâtiments en cours de construction à Fortaleza pour s’en apercevoir. Le verre pilé et mélangé au sable peut alors servir pour fabriquer des sous-couches routières, du ciment de verre, du fondant pour la métallurgie, (qui pourrait être ainsi vendu en même temps que le métal recyclable) ou encore pour le sablage des façades d’immeubles.

2. Le recyclage du papier

Le papier et le carton sont sans doute les matières qu’il serait le plus simple de traiter et de recycler. Néanmoins, le Brésil se caractérise par une industrie forestière forte, ce qui fait en sorte que le prix de revente du papier usagé n’est pas très élevé au pays (entre 0.03 et 0.07 réais par kilogramme en juin 2010). En revanche, il suffit de quelques étapes pour obtenir un papier recyclé à plus forte valeur ajoutée et qui pourrait donc entrer dans la confection d’articles artisanaux (fabrication de mouchoirs, papier hygiénique, etc.)15.

Application au contexte de Jericoacoara

Encore une fois, ce serait le coût d’acquisition des machines qui se révélerait être le plus grand défi pour Jericoacoara. Cependant, les équipements ont besoin d’un moins grand volume de matière pour fonctionner et on peut par conséquent en acheter pour les besoins exacts de la ville. Le soutien financier du gouvernement ou d’entités externes pourrait permettre de concrétiser un tel projet. Il faut souligner que de transformer le papier et le carton en nouveaux objets est particulièrement intéressant puisque cela implique non seulement la réduction du nombre de déchets, mais leur réutilisation sur place. Ainsi, on parle ici de la valorisation des résidus, mais également d’économies importantes sur le transport qui est fort dispendieux. Par ailleurs, si un tel projet ne pouvait être mis en œuvre, le papier non imprimé en couleur peut également être utilisé dans certains types de compostage par les vers.

3. Le recyclage du métal

Le recyclage du métal nécessite de grandes fonderies industrielles et il n’est tout simplement pas pensable pour la communauté de Jericoacoara d’acquérir l’équipement nécessaire. Cependant, les métaux ont seulement besoin d’être triés et peuvent par la suite être revendus. Leur revente devrait être relativement aisée puisqu’il existe un marché actif dans ce secteur. En effet, des quatre types de produits recyclables (papier, plastique, verre et métal), les métaux ont la valeur de revente la plus élevée (entre 0.10 et 2.70 réais par kilogramme dépendamment de type de métal).

4. Le recyclage du plastique

D’après l’information que nous avons recueillie auprès des autorités locales, les bouteilles en plastique représentent la principale source de déchets générés par la ville de Jericoacoara. Ainsi, la stratégie de gestion des matières résiduelles devrait faire une place prépondérante au recyclage et à la valorisation des plastiques. En fait, les bouteilles et contenants en plastique sont divisées en trois principales catégories : le PVC ou PET clair (bouteilles de vinaigre, eau, vin…), le PET foncé (boissons gazeuses, eau, vin, huiles) et le PEhd (lait, lessives, détergents). Les possibilités de réutilisation de ce matériau sont très diversifiées : fabrication de fils, de cartes à

15 Voir Annexe 8

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puce, d’arrosoirs, de vêtements, de flacons pour lessive, de bacs de collectes des déchets, d’emballages et de revêtements de sols et de toitures.

En ce qui concerne le traitement du plastique, celui-ci peut lui aussi être vendu à un industriel. Néanmoins, pour rentre la chose possible, il faut le compresser en grosses balles après les avoir préalablement triés selon le type de plastique afin de faciliter son transport.

Enfin, la solution la plus coûteuse est pour Jericoacoara d’assumer le recyclage. Les grandes entreprises de recyclage du sud du pays transforment les balles de plastique en paillettes, puis en granulés qui peuvent être ainsi fondus et moulés en de nouveaux objets plastiques. Encore une fois, le coût d’installation de telles usines ne permet pas d’envisager cette solution comme viable pour notre communauté, cependant, il reste possible d’obtenir deux machines d’occasion de la part d’une entreprise qui renouvellerait ses machines : la première servirait à aplatir les bouteilles et la seconde à les transformer en granulés. Dans ce cas, l’économie réalisée sur la machine permettant de faire la compression permettrait de réduire le prix de revente des granulés déjà transformés à l’industrie de fabrication des bouteilles en plastique ou à l’artisanat local qui pourrait le refondre et le sculpter à petite échelle.

Récapitulatif des idées principales

% des déchets de

Jericoacoara16

Revenus potentiels via la vente des matériaux

bruts en moyenne17

Revenus potentiels via la valorisation

Coût de la technologie

Vitre 2.3% 0.02 R + ++Papier-Carton 9.3% 0.21 R + +

Métaux 3.8% 0.92 R +++ +++Plastique 8.5% 0.26 R ++ +

Légende : les + jouent un rôle comparatif puisque nous ne sommes pas en mesure de chiffrer nos variables

À la vue du tableau récapitulatif, nous pensons que la réutilisation du papier et du carton devrait être grandement considérée. Nous principaux arguments sont que:

- Il s’agit d’une matière recyclable que Jericoacoara possède en grande quantité. Sa réutilisation locale implique donc une diminution notable des déchets à transporter, ce qui constitue un objectif central ;

- Nous pensons que toutes les décisions prises par rapport à la sélection des matériaux à réutiliser devraient sérieusement considérer le potentiel artisanal du résidu. En effet, l’artisanat est un grand vecteur de croissance économique pour la communauté et on ne serait mettre à meilleur profit les déchets qu’en les intégrant à cette activité lucrative. D’ailleurs, de nombreuses techniques artisanales existent à base du papier ;

- La production d’autres produits dérives comme du papier hygiénique ou des serviettes de papier pourraient être facilement vendus aux pousadas et aux restaurants ;

16 Données de 2000 prises dans le livre prêté par le conseil communautaire17 Données calculées à partir du tableau des prix de Coelce

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En fait, le papier et le carton nous plaisent beaucoup parce qu’ils peuvent être intégrés de manière significative dans la vie de Jericoacoara et il ne faut pas oublier que notre concept de base est de créer une synergie entre toutes les actions de la ville afin qu’elle devienne une référence en terme de développement durable.

Pour ce qui est de la vitre et du plastique, il est difficilement concevable que Jericoacoara traite les deux. Nous pensons que nos connaissances quant aux clients potentiels pour la revente de ses résidus ne sont pas assez grandes pour pouvoir recommander l’une ou l’autre des deux options. Néanmoins, il est intéressant de noter qu’à la fois le métal et le plastique ont un fort potentiel quant à leur utilisation dans l’artisanat. Mais par rapport à leur potentiel de revente, il semble que les industries présentes à Fortaleza favorisent la vitre. Le plastique, et particulièrement les bouteilles d’eau, reste tout de même le déchet le plus présent à Jericoacoara et parvenir à lui trouver une seconde vie serait particulièrement intéressant en termes d’impact environnemental et de diminution de transport des déchets. Par ailleurs, si la possibilité de fabriquer quelque chose avec ces matériaux venait à être considérée, il est serait pertinent de prendre note des besoins des pousadas et des restaurants puisqu’ils représentent des clients internes très importants.

En ce qui concerne les métaux, nous ne pensons pas que leur valorisation soit possible pour la petite communauté de Jericoacoara, car cela est beaucoup trop coûteux. De plus, ce matériau a une bonne valeur de revente même sous forme brute. Il serait donc plus intéressant de chercher un client pour qu’il achète les résidus de métal de la ville.

D’autres réflexions sont aussi à considérer :

- La collecte des déchets, comme nous le verrons dans la prochaine partie, se fait en trois étapes puisque les déchets organiques, recyclables et non-recyclables doivent être préalablement séparés par les particuliers. Cependant, les résidus recyclables en tant que tel devront être séparés au centre de tri de Jericoacoara. Ceci peut se faire manuellement et les coûts y étant rattaches sont liés à l’embauche d’employés. Il est également possible d’acheter un équipement qui le fait, mais nous pensons que cette dépense ne devrait être considérée qu’en fonction du matériel choisi. Autrement dit, si la ville décide de faire de la valorisation du verre, il faudrait considérer l’achat de l’équipement nécessaire pour le trier. Sans quoi nous pensons que le volume de résidus recyclables de la communauté peut être géré manuellement ;

- Le transport reste un obstacle majeur à la vente de résidus recyclables. C’est pourquoi la valorisation de déchets permet d’atténuer l’impact du coût de transport. Par ailleurs, de manière générale, tout partenariat qui permet à Jericoacoara de se dégager des coûts de transport tout en restant profitable est souhaitable et doit être encouragé. C’est-à-dire que tout soutien ou entente externe doit toujours considérer l’imputabilité du transport très sérieusement. En outre, toutes les mesures permettant la réutilisation des matériaux dans Jericoacoara et sa région doivent être hautement valorisées, car elles se révéleront particulièrement profitable étant soustraites à la problématique des coûts de transport ;

- Nous aimerions également souligner l’importance de supporter l’ensemble de ce plan d’affaire d’un point de vue légal. Juste avant notre départ de Jericoacoara, nous avons appris qu’une loi était passée selon laquelle les bouteilles de bière « longneck » allaient être interdites à la vente dans la ville et qu’il n’y aurait plus de sacs de plastique dans les épiceries d’ici un an. Ces mesures sont excellentes et contribuent à la diminution des déchets non-recyclables dans la ville. Elles démontrent la pertinence de

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l’instauration d’un support légal et d’autres mesures devraient être prises dans ce sens. Par exemple, il serait intéressant de ne pas accepter les produits avec un emballage excessif. Ceci passe par le changement des lois ou des incitatifs aux principaux clients, soit les épiceries et aussi les restaurants et les pousadas.

III.IV La collecte des déchets et la gestion des déchets non-recyclables

Nous avons déjà vu précédemment que la collecte du compost se fera de manière indépendante. C’est le conseil communautaire qui devra s’acheter un camion et engager les employés qui s’en occuperont. Néanmoins, la collecte du reste des déchets resterait une activité sous-traitée. Actuellement, c’est une entreprise privée engagée par le gouvernement de Jijoca qui passe tous les jours pour ramasser les déchets de Jericoacoara. Le montant du contrat est négocié avec l’entreprise puis c’est à elle de gérer ses activités de manière à remplir ses obligations. Nous pensons toutefois que le tri des déchets diminue significativement le volume de résidus à collecter. Dans l’absolu, si tous les résidus sont parfaitement triés, tout ce qui est organique n’est plus à collecter et les détritus recyclables et non-recyclables sont séparés, faisant en sorte qu’il ne reste plus que les déchets non-recyclables à ramasser. Donc le nombre de passage des camions de poubelles nécessaires devrait diminuer significativement ce qui laisse présager une possibilité de négocier à la baisse le prix du contrat auprès de l’entreprise responsable. Celle-ci pourrait passer une fois aux deux jours et davantage en période touristique. Par ailleurs, nous avons pensé que la collecte des déchets recyclables pourrait également être imputée à cette entreprise. En effet, lorsque celle-ci envoie ses camions à Jericoacoara pour faire la collecte des déchets, les camions pourraient d’abord collecter les déchets recyclables puis les transporter jusqu’au site réservé à leur tri et leur valorisation dans la petite ville. Puis ils pourraient repasser dans les rues pour ramasser les poubelles et amener les déchets non-recyclables au site d’enfouissement de Jijoca.

De surcroit, d’un point de vue plus précis, nous avons retenu lors de notre visite à Jericoacoara que les animaux errants dans la ville nuisent à la propreté de celle-ci puisqu’ils trouent souvent les sacs poubelles, étalant partout les déchets contenus. Il semble que l’installation de contenants fermés serait appréciée et pertinente. Nous suggérons la construction de gros bacs en bois avec couvercles contenant des bacs en plastique. L’intérêt des bacs en plastique est qu’ils sont facilement nettoyables. Néanmoins, les bacs en bois serviraient à les cacher afin de protéger l’esthétisme de la ville. Les éboueurs n’auraient alors qu’à prendre les sacs poubelles déposés par les habitants dans les bacs. Il s’agirait de les disposer dans les trois rues principales à une distance les rendant aisément accessibles par tous. Les bacs de recyclage, moins nombreux, devraient toutefois être disposés à côté des bacs pour les déchets non-recyclables afin de clairement illustrer la distinction et de limiter les voyages qu’ont à faire les habitants pour disposer de leurs ordures. Ces bacs de recyclages seront construits de la même manière que ceux pour les ordures, mais d’une couleur distinctive.

Un dernier point que nous aimerions spécifier est la possibilité d’aller chercher de l’énergie depuis les déchets dans le site d’enfouissement. Nous ne vous recommandons pas de telles initiatives d’une part parce que cela est extrêmement coûteux et que c’est à peine si l’entreprise en charge de la collecte des déchets a les moyens de faire des trous dans le sol. D’autre part, l’énergie est abondante au Brésil et ne coûte pas cher ce qui veut dire que sa valeur de revente est très faible. Installer un tel système serait donc incohérent avec le contexte de la région.

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III.V Intégration de la communauté

Un des objectifs majeurs de ce plan de gestion des déchets est d’assurer la pérennité du projet puisqu’il s’inscrit dans un contexte de développement durable. Pour y parvenir, un élément crucial à considérer est la population. En effet, c’est essentiellement par son niveau d’implication que passe le succès du projet. Il devient donc primordial d’intégrer les habitants de Jericoacoara afin de parvenir entre autres à :

- Sensibiliser et éduquer les habitants quant aux enjeux environnementaux et les solutions qui existent pour y remédier afin de créer une expertise et d’inspirer les plus réceptifs à la créativité sur le sujet ;

- Entrainer une évolution positive du taux de participation ;- Insuffler un mouvement de solidarité, un sentiment de direction commune afin d’atténuer les tensions

existantes entre les natifs et les non-natifs et accroitre la collaboration favorable au développement économique de la ville ;

- Générer l’effet de synergie nécessaire à la concrétisation du concept de base de ce plan, soit faire de Jericoacoara une référence en termes de développement durable et bâtir son image touristique autour de ses actions environnementales. Ceci requiert donc l’implication de tous ; restaurants, commerçants, pousadas, gouvernement et particuliers.

De manière plus précise, les recommandations que nous vous proposons quant à l’intégration de la population se définissent en deux volets, soit éducation et sensibilisation et action.

Éducation et sensibilisation

Afin que le projet soit un succès, la municipalité de Jericoacoara devra s’assurer que la population soit informée des méthodes de gestion des déchets existantes ainsi que des techniques disponibles. En partenariat avec le centre communautaire, le village devra établir un dépliant qui définira les différentes étapes relatives à la collecte des déchets, au recyclage ainsi qu’à la production de compost de façon individuel et collective. De plus, les restaurants et les pousadas devront s’engager à faire connaître les procédés soit en les affichant dans une de leurs fenêtres ou encore en ajoutant des informations publicitaires dans les menus. Dans le même ordre d’idée, le centre communautaire devra organiser plusieurs rencontres informationnelles afin de sensibiliser la population au projet qui sera mis en place. En effet, plusieurs spécialistes pourraient être invités pour donner l’information exacte à la population, offrir des exemples concrets et être une source de motivation pour la communauté. En démontrant qu’un projet semblable a déjà été gage de succès dans une autre région, se sera un bon moyen de faciliter l’adhésion de la population à ce-dernier. Bien que ses techniques soient très simples, il s’agit des meilleurs méthodes afin d’implanter un nouveau projet dans la communauté de Jericoacoara. En y ajoutant beaucoup de persévérance, ce projet sera rapidement considéré comme primordial par la population ce qui en facilitera l’expansion.

En raison de leur rôle central dans le développement économique de Jericoacoara, et donc dans sa production de déchets, il est très important de s’assurer d’obtenir le soutien des pousadas, des restaurants, des commerçants et des artisans. Nous avons donc pensé à l’instauration d’un système de signalisation des actions environnementales prises par ces entités. En effet, nous pensons qu’il serait stimulant pour ces acteurs de recevoir une certification attestant de leur engagement envers la communauté et leur environnement. Il

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s’agirait d’une reconnaissance méritée qui serait exposée de manière visible sur les établissements et dans leur matériel publicitaire. Ainsi, une pousada qui ferait du compost et investirait de manière significative dans l’utilisation d’équipement moins polluants ou de matériaux recyclés par exemple pourrait recevoir une certification. De même, un artisan qui réutiliserait des matériaux dans la confection de son art obtiendrait le droit d’utiliser cette certification dans la promotion de son travail. Il s’agit d’offrir une reconnaissance aux efforts réalisés et de donner un outil de distinction tangible, concret et reconnu aux méritants afin d’accroitre leur valeur économique. Le conseil communautaire pourrait être en charge de déterminer les standards à respecter pour obtenir cette certification et serait en charge de les attribuer. À noter qu’un suivi est essentiel et que la certification doit être renouvelée annuellement pour s’assurer de la continuité des mesures environnementales prises.

Mais nous pensons que la pérennité de ce projet passe beaucoup par la conscientisation des enfants. C’est pourquoi nous avons pensé à impliquer l’école primaire de Jericoacoara via la mise sur pied d’un programme permettant aux étudiants de travailler, sur le plan environnemental, dans leur communauté. Les jeunes feront des actions communautaires bénévoles dans leur village et leur récompense sera l’obtention d’une journée entière de sport18 par semaine. Ceci leur apprendra, dès leur très jeune âge, à travailler en équipe et à poser des gestes responsables. Pour mettre en place ce programme, il sera nécessaire de convaincre la direction de l’école primaire et de négocier deux à trois matins par semaine pour que les jeunes puissent exécuter leurs tâches et ce, sous la supervision de leurs enseignants. Les étudiants peuvent travailler chez un villageois, ils peuvent aller faire le nettoyage de la plage, aider les petites entreprises, faire de l’artisanat et/ou tout autre demande de la communauté. Ils pourront également aider à la collecte des déchets organiques qui sont destinés au compostage ce qui sensibilisera la population entière de Jericoacoara. En effet, les jeunes qui travailleront à la gestion des déchets vont influencer leur parent qui devront eux-mêmes faire du compostage. À la fin de leurs études, les étudiants recevront un diplôme attestant qu’ils ont pris part à ce programme et que ce fut une réussite. Tout ceci, dans le but de souligner leur bon travail et de stimuler la communauté à exercer des changements qui seront positifs aujourd’hui et pour l’avenir.

Action

De ce que nous avons appris lors de notre visite à Jericoacoara, la ville organise déjà certains événements spéciaux lors desquels l’ensemble des habitants sont mobilisés pour accomplir une action favorable à l’environnement. Ainsi, les gens peuvent, par exemple, se rassembler pour aller nettoyer la plage. Nous pensons qu’il s’agit d’une très bonne idée qui doit continuer. Ce qui serait intéressant serait d’instaurer des événements fixes. Par exemple, tous les 24 juin de chaque année tout le monde va nettoyer la plage. Ainsi, la popularité de l’événement se construira et se renforcera avec les années et les efforts communicationnels nécessaires pour attirer les gens seraient moindre puisqu’il s’agirait d’un événement fixe et habituel plutôt que d’une action spontanée et peut-être paraissant moins sérieuse et donc moins stimulante.

En outre, nous pensons qu’il serait intéressant d’encourager les gens à réfléchir par eux-mêmes sur le thème de l’environnement. Ainsi, puisqu’un des grands défis de la gestion des déchets et de penser à comment donner une seconde vie à des résidus, l’instauration d’un concours de créativité sur la réutilisation pourrait se

18 Il peut s’agir d’une journée thématique où les jeunes auront à se déguiser et à jouer à des jeux… Ou bien les enseignants peuvent organiser un match de ‘’futebol’’, etc.

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révéler très stimulant. Deux fois par an par exemple, le centre communautaire pourrait organiser un grand concours où les participants viendraient montrer de quelle manière ils ont réussit à réutiliser un déchet. L’idée la plus originale et pratique se verrait récompensée avec une séance de kit-surf gratuit ou avec un bon d’achat à l’épicerie par exemple en plus de recevoir un petit trophée. Selon la popularité du concours, il serait même possible d’imposer des thématiques comme le papier ou le verre. Il s’agit réellement d’intégrer les habitants à un autre niveau, de les pousser à réfléchir et à générer des idées que la ville pourrait vraiment utiliser. Il s’agit donc aussi d’utiliser le talent humain de Jericoacoara. Il faut toutefois s’attendre à ce que ce concours prenne du temps à se construire une popularité, mais il ne faut pas l’abandonner pour autant. Il est certain que les prix doivent être attirants et que le concours doit prendre des allures festives.

Autres

Par ailleurs, il existe une entreprise que nous aimerions mentionner, car elle pourrait contribuer au rayonnement de projet de Jericoacoara sur les communautés voisines et accroitre l’implication et la sensibilisation des habitants. En effet, Coelce avec son programme Ecoelce, lequel a déjà fait ses preuves dans d’autres villes de la région du Ceará, pourrait être, en quelques sortes, une introduction aux gestes responsables pour la grande communauté de Jijoca. Le programme incite les gens à recycler et récupérer les matières résiduelles en échangeant celles-ci contre des crédits d’électricité. Autrement dit, il existe plusieurs comptoirs de collecte qui achètent aux personnes leurs déchets recyclables en leur offrant des crédits sur leur facture d’électricité. Les répercussions en sont des comportements favorables à l’environnement ainsi qu’une conscientisation au thème, une diminution du vol d’électricité, mais surtout un regain de dignité et une intégration sociale pour les habitants participants. De plus, cela entraine un mouvement de solidarité puisque n’importe qui peut amener des déchets recyclables et demander à ce que le crédit d’électricité soit offert à une autre personne ou un autre organisme. De manière générale, Coelce cherche développer le pouvoir des gens via l’expansion de la classe moyenne et ceci représente un projet à long terme pour l’entreprise qui en profitera dans 10 ou 15 ans.

Les considérations à avoir concernant l’implantation d’un tel programme sont :

- Nous avons senti le scepticisme des autorités locales face à l’implantation d’un tel programme dans la région de Jijoca, l’argument principal étant qu’Ecoelce représente avant tout un incitatifs à sortir les enfants de l’école pour qu’ils ramassent des déchets. Nous pensons néanmoins que le programme de la Bolsa Familia constitue un incitatif suffisamment fort pour contrer un tel comportement puisque l’argent n’est remis aux familles que si l’enfant assiste à ses cours;

- Le programme Ecoelce pourrait difficilement être implante à Jericoacoara en tant que tel en raison de la distance qui sépare la communauté des villes voisines. Il faudrait en parler avec Coelce de la barrière que représente les coûts de transport très élevés, mais nous pensons qu’il est plus réaliste de proposer l’Implantation du programme à Jijoca. Comme nous l’avons dit, cette recommandation ne constitue pas un élément du plan de gestion des déchets de Jericoacoara en tant que tel, mais elle représente davantage un support supplémentaire à la diffusion d’une conscientisation environnementale et devient ainsi aussi un élément de soutien pour la pérennité du plan proposé.

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III.VI. Financement et soutien externeComme nous l’avons vu précédemment, une des plus grandes barrières à la concrétisation d’un système

de gestion des déchets à Jericoacoara est le manque de ressources financières. Bien qu’il ne fasse aucun doute que le gouvernement peut apporter un soutien financier intéressant, il n’en reste pas moins que celui-ci demeure limité. De plus, les expériences passées nous ont appris que la minimisation de la dépendance envers cette entité changeante est cruciale afin d’assurer la pérennité du projet. Ainsi, il faut que le conseil communautaire trouve d’autres sources de financement. C’est pourquoi nous recommandons la création d’ententes avec des entreprises, des ONG ou d’autres communautés. Et au-delà du soutien financier qui peut en découler, ces accords représentent également des opportunités de gain d’influence, d’acquisition d’expertise ou d’accès à des technologies.

Les aspects sur lesquels Jericoacoara doit miser afin de se trouver des partenaires sont :

- Sa notoriété croissante sur la scène brésilienne, mais aussi internationale grâce à sa popularité comme destination touristique. Ceci implique un potentiel très intéressant pour tout type de partenaire en termes de visibilité et de valorisation de l’image. Et ceci sera d’autant plus vrai si Jericoacoara parvient avec les années à s’établir comme référence en termes de développement durable ;

- Sa situation géographique étant donné que la ville est séparée des villes voisines par une zone de protection environnementale. Puisque la cause environnementale est de plus en plus soutenue par les entreprises et défendue par certaines ONG, il s’agit d’un atout afin que le projet de gestion de déchets de Jericoacoara attire les investissements;

- De manière plus générale, ces partenariats sont également une excellente opportunité pour des institutions et organismes étrangers qui souhaitent établir un premier contact avec le Brésil, surtout si l’on observe l’importance croissante du Brésil au sein de l’économie mondiale.

Nous avons réalisé une liste non-exhaustive de certaines entreprises qui pourraient être intéressées à s’impliquer dans le projet de gestion de déchets :

- Natura : l’entreprise brésilienne de cosmétiques naturels présente le développement durable comme faisant partie intégrante de sa mission. Le projet de gestion de déchets ferait beaucoup de sens avec ses valeurs et pourrait renforcer son image d’autant plus que l’entreprise opère également en France et que les Européens sont les touristes étrangers que l’on retrouve le plus à Jericoacoara ;

- Boticario : l’entreprise brésilienne de produits pour le corps a mis en place un programme de protection de l’environnement. Contribuer à la protection de la région de Jericoacoara pourrait les intéresser ;

- Vale : Cette très grande entreprise minière d’origine brésilienne est présente dans 34 pays et a pour mission de transformer les ressources minières en prospérité et développement durable. L’entreprise affirme d’ailleurs implanter des initiatives de développement durable seul, mais également en collaboration avec différents niveaux gouvernementaux, des institutions publiques, d’autres compagnies et la société civile ;

- Petrobras : ce géant brésilien investit lui aussi dans des projets surtout se rapportant à l’environnement afin de redorer son image ;

- Ici Environnement : Il serait également intéressant de pousser les recherches quant aux entreprises ou organismes étrangers qui pourraient être intéressés. Par exemple, Ici Environnement est un organisme

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québécois qui regroupe des chercheurs universitaires venant de partout dans le monde et qui possède une grande expertise dans tout ce qui se rapporte à l’environnement, dont la gestion des déchets. Les partenariats internationaux font partie de sa mission et les services qu’il propose se retrouvent sous trois catégories, soit information, planification et intervention. À noter que le site de l’organisme est disponible en portugais et qu’il serait donc facile d’aller cherche plus amples informations.

Nous pensons que le conseil communautaire doit se présenter avec une idée claire du plan qu’il souhaite mettre en place, ainsi que des besoins financiers ou de l’expertise externe qui lui serait utile afin de dégager le plus de crédibilité possible auprès des partenaires potentiels et ainsi inspirer la confiance et le sérieux.

Conclusion

Ce plan d’affaires a pour objectif de vous présenter des pistes de réflexion afin de vous aider à mettre en place un système de gestion de déchets dans la communauté de Jericoacoara. Nous aimerions souligner que la plus grande faille de ce plan est le manque de données financières. Nous n’aimerions pas que ceci soit mal interprété : les données financières sont cruciales et sont déterminantes dans la faisabilité des actions. Néanmoins, nous avons eu du mal à évaluer le prix de l’équipement nécessaire, autant au niveau technologique, que du transport et que des employés à engager. Faire des estimations financières était très ardu entre autres en raison de notre manque d’information sur le marché brésilien. C’est également la raison pour laquelle nous n’avons pas été aptes à faire une analyse de risque pertinente, bien que nous vous conseillions d’en faire une si vous parvenez à obtenir l’information nécessaire. Toutefois nous avons fait un récapitulatif des coûts à considérer :

- Les employés à engager ;- L’équipement de tri, de compression et de traitement des résidus dépendamment des options

retenues ;- Les bio-seaux, les bacs de compostages, les bacs de recyclages et les bacs de poubelle ;- Le camion pour le compost ;- Les frais de transport dépendamment des ententes avec les clients ;- Les achats de tout matériel supplémentaire pour la transformation des matériaux comme pour enrichir

le compost ou pour faire du calcin ;- Les coûts d’intégration de la population, c’est-à-dire les outils communicationnels et les concours.

Cette liste non-exhaustive donne tout de même un aperçu des coûts à considérer. Il est certain qu’un minimum de 200 000 à 240 000 réais est nécessaire pour arranger le terrain proposé pour être le centre de traitement et y installer les machines de base. Cet argent peut probablement être obtenu en bonne partie par le gouvernement, mais le support d’entités externes est obligatoire pour pouvoir pousser le projet de l’avant.

De plus, nous vous recommandons très fortement d’établir très clairement et en détail vos états financiers non seulement pour pouvoir vous présenter avec sérieux et crédibilité devant des partenaires potentiels, mais également pour être en mesure d’assurer un suivi au projet. Il faut que vous soyez complètement conscient de la situation dans laquelle vous êtes, car la qualité des décisions que vous prendrez en dépend. Lors de notre

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visite à Jijoca, nous avions déjà remarqué qu’il y avait une faille à ce niveau. Et il est important que le conseil communautaire, c’est-à-dire l’entité la plus près du projet, possède ces chiffres.

Nous espérons que ce plan sera vous apportez l’aide que vous recherchiez. Nous avons été ravis de venir à Jericoacoara et de vous rencontrer tous. Nous savons que vous avez beaucoup de travail devant vous, mais nous avons ressenti votre désir de changement lors de notre visite. Merci pour votre accueil et votre confiance.

AnnexesAnnexe 1

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Exemple d’un plan de construction d’une boîte à compost19 (à partir de palettes de bois)

Important : Les palettes de bois qui seront utilisées doivent être d’une seule épaisseur (pas d’épaisseur doublée).

De plus, n’utilisez que les palettes faites de planches d’épaisseur ¾ po; la construction sera plus solide.

Les chiffres en caractère gras et entre parenthèses réfèrent aux détails du schéma de la boîte à compost qui se trouve sur la dernière page du document.

Construire le devant et le derrière de la boîte (1)

1- Utilisez 6 palette de 43 po de longueur. Coupez-les pour que chacune d’entre elles mesure 35 1/8 po de longueur.

2- Découpez 6 sections de grillage de 37 po de long et repliez les rebords de 1 po. Étendez le grillage sur chaque cadre et agrafez solidement le grillage à tous les 4 po le long du pourtour.

Construire les côtés de la boîte et les cloisons intérieures (2)

1- Utilisez 4 palettes de 43 po de longueur. Coupez-les pour que chacune d’entre elles mesure 34 1/2 po de longueur.

2- Découpez 5 sections de grillage de 36 po de long et repliez les rebords de 1 po. Étendez 4 grillages sur chaque cadre et agrafez solidement le grillage à tous les 4 po le long du pourtour. Le dernier grillage doit être placé au sol pour éviter que les animaux creusent sous le compostur.

Installation des côtés et des cloisons intérieures (3)

1- Coupez la planche de 2 x 4 po de 18 pi en deux pièces de 9 pi de long (ou prenez les deux planches de 2 x 4 po de 9 pi).

2- Les cloisons doivent être à plat au sol, parallèles et à une distance de 3 pieds l'une de l'autre. Mesurez et marquez le centre des deux cloisons intérieures.

3- Placez deux planches de 9 pi (pour les semelles) sur le dessous des cloisons et mesurez la position des deux cloisons intérieures (à égale distance l’une de l’autre). Marquez le centre de chaque cloison sur le 2 x 4 de 9 pi. Alignez les marques des cloisons et mettez la semelle à niveau avec le rebord extérieur de la cloison.

4- Percez un trou de 1/2 po à chaque joint, centré à 1 po du rebord intérieur. Vissez les cloisons et les côtés aux semelles et installez les renforts plats aux quatre coins.

Couvercle

1- Couper un panneau de coroplaste (ou tout autre matériau étanche) de 9 pi x 36 po.

19 http://www.actionrebuts.org/projets-services/compostage/construction-de-composturs

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2- Utilisez 3 palette de 43 po de longueur. Coupez-les pour que chacune d’entre elles mesure 35 1/8 po de longueur.

3- Alignez les 3 palettes au sol vissez-les ensemble à l’aide des renforts en T sur le dessous.

4- Vissez la planche de 2 x 2 po de 9 pi sous les palettes pour qu’elle soit alignée sur le rebord avant du couvercle.

5- Centrez le cadre du couvercle, renforts vers le bas, sur la structure du bac et posez les charnières.

6- Coupez les moulures ondulées pour couvrir les sections de 9 pi avant et arrière du cadre du couvercle. Percez les moulures avec la mèche de 1/8 po et clouez-les avec les clous de finition de 2 1/2 po.

7- Percez le panneau de coroplaste et la moulure ondulée pour chaque clou. Placez les clous à joint d'étanchéité à distance égale.

8- Séparez la chaîne en acier galvanisé en deux longueurs égales et clouez-les à chaque extrémités de la boîte de façon à ce qu’elles relient le couvercle et le dessus des cloisons extérieures.

29

9- Posez le loquet sur le devant de la boîte et du couvercle.

Schéma de la boîte à compost

Annexe 2

Tableau des frais de collecte*

Frais

Journalier** 10 reals

Hebdomadaire*** 25 reals

Mensuel**** 90 reals

Annuel***** 1000 reals

20

20*Tous les montants sont sujets à changement. Il s’agit seulement d’une proposition.** Paiement lorsque le camion passe et que le client veut faire ramasser ses résidus. Aucun autre abonnement. Payer au moment de la collecte.***Paiement une fois par semaine pour obtenir la collecte à tous les jours de la semaine. Il faut payer de nouveau la semaine suivante pour avoir le service.**** Paiement une fois par mois pour obtenir le service à tous les jours durant un mois complet. Il est nécessaire de payer de nouveau le mois suivant pour avoir le service.

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Annexe 3

Les étapes de la méthode d’accumulation graduelle

1. Choisir le site

2. Enlever la pelouse à l’endroit où le compostur sera déposé et ameublir le sol

3. Installer le compostur à l’endroit déterminé.

4. Après avoir placé le compostur, couvrez le fond d'un rang de petites branches. Ceci permettra à l'air de circuler et améliorera le drainage.

5. Mettre une bonne couche de matériaux humide (ex : résidus de cuisine) au fond du compostur (10 à 20 cm).

6. Ajouter des matériaux secs selon leurs disponibilités (ex : résidus de jardinage)

7. Ajouter régulièrement des matériaux humides de façon à respecter le ratio suivant : 1/3 matière sèche et 2/3 matière humide.

8. Ajouter de temps à autre un activateur naturel pour accélérer le processus de compostage. La terre, le fumier et le compost sont de très bons activateurs.

9. Maintenir un taux d’humidité comparable à une éponge mouillée et essorée en ouvrant le compostur lorsqu’il pleut ou en arrosant au besoin.

10. Aérer le tas le plus souvent possible à l’aide d’une fourche ou d’un aérateur.

11. Continuer l’ajout de matériaux secs et humides selon les bonnes proportions jusqu’à ce que le compostur soit plein ou que le tas ait atteint une hauteur de 1 mètre.

Annexe 4

Tableau de solutions21

Symptômes Causes possibles Remèdes

*****Paiement une fois par année pour obtenir le service à tous les jours durant l’année complète. Il est nécessaire de payer de nouveau l’année suivante pour avoir le service.21 http://www.valeco41.fr/documentation/telechargement/compostage.pdf

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Odeurs désagréables

Aspect graisseux

Écoulement de jus

Trop humide (excès de déchets humides)

Excès de matières «vertes» (odeur d’ammoniac)

Pas assez aéré (odeur d’œuf pourris)

Déchets trop fins

Ajoutez des matières sèches et structurantes (branches coupées, sciures, pailles etc.), ou étalez quelques heures le compost au soleil, ou mélangez-le avec du compost sec ou de la terre sèche

Moisissures Trop sec et pas assez aéré Ajoutez des déchets riches en eau et, si nécessaire, de l’eau

Aérez le compost (mélangez et retournez)

Les déchets se décomposent mal

Trop tassé

Déchets trop gros

Aérez le compost (mélangez et retournez)

Fragmentez, défibrez, broyez les déchets à problème

Présence d’animaux (rongeurs)

Déchets de viande, de poisson

Mélangez bien au reste du compost

À l’avenir, supprimez l’appart de ce type de déchets

Pas de montée en température avec un compost humide, qui sent le sucré

Excès de déchets secs (peut-être excès de terre) et manque de matières «vertes»

Ajoutez du gazon frais, des résidus de table (ou autres matériaux d’une forte teneur en azote)

Vérifiez que le tas est aussi humide qu’une éponge essorée

Le centre du tas est humide et chaud mais le reste est froid

Tas peut-être trop petit Essayez de garder le compostur aussi plein que possible

Mélangez les vieux résidus avec les nouveaux et les résidus secs avec les résidus humides en brisant les mottes

Annexe 5

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Sources de revenus et de dépenses

Source de revenus :

- La vente de compost aux agriculteurs

- Les paiements faits par les résidents pour la collecte des résidus

- Diminution du transport des déchets entre Jijoca et Jericoacoara

Source de dépenses :

- Le salaire des trois employés

- L’achat des deux déchiqueteuses

- La construction de la bâtisse qui servira d’abri pour les employés et le matériel

- L’achat d’un camion (une subvention est peut-être possible de la part du gouvernement)

Annexe 6

Schéma de fonctionnement d'une usine verrière de fabrication d'emballages

Matières premières

Sable, calcaire, soude, divers entrent dans la composition du verre. Ces composants peuvent être remplacés par du calcin - verre récupéré après utilisation et broyé.

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Composition

Les matières premières sont mélangées dans l’atelier de composition, selon des proportions soigneusement définies. Le mélange est ensuite déversé dans le four.

Four

C’est une cuve en matériaux réfractaires dans laquelle la composition est fondue par la chaleur, aux environs de 1 550° C.

Machine

La goutte de verre en fusion, appelée paraison, est soufflée dans un moule "ébaucheur" puis dans un moule "finisseur" placé sur la machine qui fabrique les emballages.

Arche de recuisson

Le verre doit être refroidi dans des conditions spéciales pour éviter les écarts trop brusques de température qui rendraient l’emballage fragile : c’est le "recuit".

Contrôle et emballage

De machines contrôlent la qualité des emballages. Ceux qui ne répondent pas aux critéres de sélection sont transformés en calcin et refondus.

Distribution

Après houssage, les emballages en verre sont livrés à l’utilisateur final.

Source : Verre Avenir (2009). «Les différentes étapes de la fabrication– Schéma de fonctionnement d’une usine verrière d’emballage », le recyclage du verre (en ligne), Paris (réf. du 5 Juillet 2010)< http://www.verre-avenir.fr/verre-d-emballage/les-differentes-etapes-de-la-fabrication>

Annexe 7

L’élimination représente un surcoût de 68,10 € à 133,10 € / tonne.

34

http://www.verre-avenir.fr/verre-d-emballage/les-differentes-etapes-de-la-fabrication

Annexe 8

Les différentes étapes

La préparation s’effectue en trois phases principales :

Le pulpage et le défibrage :

Les produits papier-cartons usagés sont d’abord placés dans un pulpeur. Ce brassage dans de l’eau permet de rompre les liaisons entre les fibres de cellulose et de les séparer des produits résiduels qu’ils pourraient contenir.

Le processus du recyclage

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L’épuration

L’épuration sépare les fibres des éléments qui leur sont associés : colles, vernis, agrafes

Le désencrage

Il est nécessaire simplement pour la fabrication de pâte blanche, et le procédé est essentiellement utilisé dans le cas du recyclage des journaux-magazines.

Les fibres rejoignent alors le procédé habituel de fabrication du papier-carton. Elles sont déposées sur une toile en mouvement où elles s’égouttent pour former une feuille qui sera pressée et séchée sur des cylindres chauffés à la vapeur. Une nouvelle feuille de papier ou de carton est ainsi fabriquée.

Bibliographie

Sources

36

http://www.penabrasil.com.br/ http://www.sequovia.com/ecoamerica-bresil-comment-valoriser-les-dechets-non- recycles.php http://www.memoireonline.com/04/10/3409/Problematique-du-cot-de-traitement-des- dechetsregard-sur-la-ville-de-Lubumbashi.html http://www.cek.com.ml/implication_des_populations_defa.htm http://www.amisdelaterrenord.org/pdfs/Traitement_des_dechets_organiques.pdf http://www.cercle-recyclage.asso.fr/ http://www.cniid.org/ http://unmaireuneville.com/pdf/27_UMUV_Victoriaville.pdf http://www.csbf.qc.ca/enseignement/secondaire/60/CFER-Normand-Maurice---Centre- de-formation-en-entreprise-et-recuperation-Normand-Maurice.aspx http://www.csbe.qc.ca/cfer/historique.html http://www.greenearth.ca/features/accelerator_f.php http://www.directindustry.fr/fabricant-industriel/dechiqueteur-74929.html http://www.fsi-franskan.com/broyeur-de-branches.php http://lechodelaval.canoe.ca/webapp/sitepages/content.asp?contentid=141884&id=2486 http://www.valeco41.fr/documentation/telechargement/compostage.pdf http://www.ceara.gov.br/index.php/ceara-em-numerosVerre Avenir (2009). «Les différentes étapes de la fabrication– Schéma de fonctionnement d’une usine verrière d’emballage », le recyclage du verre (en ligne), Paris (réf. du 5 Juillet 2010)< http://www.verre-avenir.fr/verre-d-emballage/les-differentes-etapes-de-la-fabrication>http://www.usda.gov/rus/water/docs/swmgmt.pdfhttp://www.fao.org/ag/ags/publications/docs/AGST_WorkingDocuments/K1455E.pdfwww. natura .net/ www. vale .com/ www. petrobras .com.br/en/ www.unites.uqam.ca/devsav/ici/fr.htmwww. boticario .com.br/

Exemple de d’autres pays http://www.agricultures-urbaines.com/breveSiefa.php3?id_breve=63http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=1455823 http://ipsnews.net/news.asp?idnews=46195 http://www.compostnetwork.info/index.php?id=103 http://www.unescap.org/pmd/documents/me/CPR3_6E.pdfhttp://www.sprep.org/att/publication/000574_IWP_PTR57.pdf

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