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13 ème Colloque EUROVITI – 14-15 Nov. 2001 Gestion du rinçage des pulvérisateurs : L'exemple du Château Mont-Redon Sprayers flushing management : Château Mont-Redon example Jean ABEILLE, Propriétaire 84230 Châteauneuf du Pape, France I - Présentation de l'entreprise Le Château MONT-REDON regroupe trois domaines : l'unité principale se trouve en AOC -du-Pape avec 100 hectares en vignes. Sur l'autre rive du Rhône, sont situés un deuxième domaine de 27 hectares en Côtes du Rhône puis un troisième de 20 hectares dans l'AOC Lirac. Soit une exploitation de 150 hectares de vignes, plantiers compris. La vinification de ces trois domaines est regroupée sur un seul site au Château Mont-Redon et représente, toutes appellations confondues, 6.000 hls dans les trois couleurs : blanc, rosé et rouge. La réflexion qui a été menée sur notre Domaine a consisté à voir traiter l'ensemble de nos effluents, c'est-à-dire : - effluents de cave, - effluents domestiques (30 personnes présentes toute l'année, plus de 100 pendant les vendanges), - effluents industriels qui regroupent nos eaux d'atelier, graisses, diluants, hydrocarbures, eaux de rinçage des appareils de traitements phytosanitaires et fonds de cuves. Bien que le sujet qui nous intéresse aujourd'hui soit le rinçage des pulvérisateurs, on nous a demandé d'exposer comment nous avions appréhendé le traitement de ces différents rejets : Tout d'abord, une séparation des réseaux fort onéreuse a été réalisée au niveau de nos bâtiments, Une quantification des volumes de chacun de nos effluents a été faite pendant deux années à partir de compteurs, nous permettant ainsi une connaissance précise des quantités à traiter. La station a été éloignée des bâtiments d'environ 450 m pour éviter toute nuisance, le site étant ée dans les bois afin d'éviter tout risque de développement de levures Brettanomyces dans le vignoble.

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13ème Colloque EUROVITI – 14-15 Nov. 2001

Gestion du rinçage des pulvérisateurs : L'exemple du Château Mont-Redon

Sprayers flushing management : Château Mont-Redon example

Jean ABEILLE, Propriétaire 84230 Châteauneuf du Pape, France

I - Présentation de l'entreprise Le Château MONT-REDON regroupe trois domaines : l'unité principale se trouve en AOC

-du-Pape avec 100 hectares en vignes. Sur l'autre rive du Rhône, sont situés un deuxième domaine de 27 hectares en Côtes du Rhône puis un troisième de 20 hectares dans l'AOC Lirac. Soit une exploitation de 150 hectares de vignes, plantiers compris. La vinification de ces trois domaines est regroupée sur un seul site au Château Mont-Redon et représente, toutes appellations confondues, 6.000 hls dans les trois couleurs : blanc, rosé et rouge. La réflexion qui a été menée sur notre Domaine a consisté à voir traiter l'ensemble de nos effluents, c'est-à-dire :

- effluents de cave, - effluents domestiques (30 personnes présentes toute l'année, plus de 100 pendant les

vendanges), - effluents industriels qui regroupent nos eaux d'atelier, graisses, diluants, hydrocarbures,

eaux de rinçage des appareils de traitements phytosanitaires et fonds de cuves. Bien que le sujet qui nous intéresse aujourd'hui soit le rinçage des pulvérisateurs, on nous a demandé d'exposer comment nous avions appréhendé le traitement de ces différents rejets : Ø Tout d'abord, une séparation des réseaux fort onéreuse a été réalisée au niveau de nos bâtiments,

Ø Une quantification des volumes de chacun de nos effluents a été faite pendant deux années à partir de compteurs, nous permettant ainsi une connaissance précise des quantités à traiter.

La station a été éloignée des bâtiments d'environ 450 m pour éviter toute nuisance, le site étant

ée dans les bois afin d'éviter tout risque de développement de levures Brettanomyces dans le vignoble.

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II - Traitement des effluents TRAITEMENT DES EFFLUENTS DE CAVE Nous passerons très rapidement sur ce dernier qui, dans sa première phase, n'a rien de novateur puisqu'il s'agit d'une unité d'épuration biologique. Le procédé choisi a été celui de la Société ALBA avec son bassin biologique Stahlermatic. Par contre, l'INAO ayant pris des mesures interdisant l'épandage des boues en zones d'appellation, l'objectif visé par le domaine pour la finition a été de trouver un procédé sur lits de roseaux ne nécessitant un curage que tous les huit à dix ans, pour assurer une stabilisation, une minéralisation partielle (environ 60 %) et un séchage des boues. TRAITEMENT DES EAUX DOMESTIQUES Ce traitement est réalisé directement par un lit de roseaux comme cela fonctionne déjà dans bon nombre de communes en donnant toute satisfaction. TRAITEMENT DES EAUX INDUSTRIELLES Un travail important de réflexion a été mené sur la politique environnementale liée à l'utilisation de pesticides et insecticides sur le domaine. Ø Au niveau du stockage : un local répondant à toutes les conditions requises a été aménagé :

indépendant, ventilé, avec classification des produits en fonction de leur toxicité, aire de rétention des produits en cas d'éclatement d'un emballage, etc...

Ø Au niveau de l'utilisation par le personnel : de façon à limiter au maximum le contact avec les

utilisateurs, nous avons mis au point des bacs mélangeurs qui, une fois la bouillie réalisée, se déverseront dans le matériel de traitement par gravité. Ces bacs sont parfaitement gradués, permettant de préparer exactement la quantité demandée. Ils sont également dotés de jets qui, par simple pression, permettent de laver les bidons vides de produits qui sont ensuite repris par notre Coopérative d'approvisionnement.

Les eaux de rinçage de ces bacs sont récupérées sur l'aire où les appareils viennent assurer leur

de formation de mousse au remplissage des enjambeurs, ces eaux partent vers la station où elles seront traitées. ADAPTATION DE NOS APPAREILS DE TRAITEMENT - RAISONNEMENT DES LAVAGES Une cuve d'eau claire a été embarquée sur chacun de nos quatre appareils, permettant un rinçage du réseau de distribution à la parcelle. La cuve principale a été aménagée pour que le fond de cuve soit inexistant (1 litre environ) et une buse d'aspersion a été montée, permettant un nettoyage automatique et efficace. Nos traitements s'échelonnent sur deux jours à deux jours et demi, en fonction des données climatiques. Seul le réseau de distribution est lavé à la parcelle après chaque demi-journée de traitement ; la cuve elle, n'est lavée que lors du dernier passage, ce qusubstantielle d'eau de fond de cuve et lavage.

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De même, la vidange se fait pour l'ouverture du bouchon de vidange par la trappe de remplissage du haut pour éviter que le chauffeur ne se salisse les mains et les avant-bras, vêtements compris. Nous cherchons aujourd'hui à automatiser ce rinçage du système de distribution afin d'éviter toute fausse manœuvre du chauffeur qui pourrait traiter à l'eau claire et d'éviter le retour à la cuve principale qui dilue la bouillie. Nous n'avons, pour l'instant, pu trouver de solution pour supprimer ce non-retour. RECUPERATION DES FONDS DE CUVES ET EAUX DE LAVAGE SUR LES AIRES La difficulté que nous avons rencontrée est la séparation entre les eaux souillées et les eaux de pluie. Nous avons maintenant résolu ce problème en asservissant au robinet d'alimentation en eau une pompe de relevage avec une temporisation d'une demi-heure à trois quarts d'heure, en fonction du temps de nettoyage de l'appareil. Lorsqu'il pleut, la pompe ne s'enclenche pas et donc, les eaux de pluie partent dans le milieu naturel. Une autre grosse difficulté que nous rencontrons dans notre région est la quantité de boues contenues dans ces eaux de rinçage qu'il y a lieu de séparer, première difficulté, puis de traiter, seconde difficulté. TRAITEMENT DES EAUX INDUSTRIELLES Le principe que nous allons expérimenter se fera sur un lit de roseaux avec un pré-traitement préalable, soit par photocatalyse comme cela se réalise sur les Domaines LATOUR, soit par

yse. Ce dernier procédé va être expérimenté avant validation. Pour l'instant, à notre niveau, nous avons stocké nos effluents sur un de nos domaines, prenant soin de noter tous les traitements qui ont été réalisés avec les produits utilisés, leurs doses et les mélange effectués. Nous allons maintenant faire procéder à un traitement en laboratoire pour pouvoir tester la

Ce lit de roseaux est conçu avec un garnissage fin de façon à avoir un temps de séjour

urs minimum. Le volume d'apport des eaux à traiter pendant la saison est en moyenne de 1m3 par jour. Ce lit sera enrichi de matières humiques pour avoir une grande diversité biologique se rapprochant de celle du sol. Le gros problème que nous rencontrons aujourd'hui est qu'il n'existe pas de norme de rejet pour ce type d'effluent. Nous renouvelons qu'il s'agit là d'un système expérimental que nous prenons le risque de tenter avec la Société SINT, concepteur de notre chantier. Si l'épuration avec ces deux niveaux de traitement, électrolyse ou photocatalyse + biofiltration sur lits de roseaux, est satisfaisante, ces eaux partiront dans le milieu naturel.

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Si tel n'est pas le cas, nous avons prévu, situant ce premier lit de roseaux en amont de la station, de diriger ces eaux vers la station elle -même pour qu'elles y subissent le même traitement que les effluents de cave, avant d'avoir une finition sur le dernier lit de roseaux. III - Organisation générale de notre station et conclusion Comme nous vous l'avons exposé plus haut, nos effluents de caves sont traités par la station biologique de la Société ALBA avec son Stahlermatic. Cette dernière se compose de la façon suivante : § Le premier lit que nous venons de décrire et qui est situé en amont pour que la station puisse

éventuellement récupérer les eaux en cas d'épuration insuffisante, § Le deuxième lit qui a pour objet le traitement de stabilisation des boues issues de la station

biologique par un lit de roseaux ici vertical, c'est-à-dire avec une alimentation du haut vers le bas. Il assure une minéralisation et un séchage des boues qui donnent un produit biologiquement stable, assimilable à un compostage en surface, sans élévation de température. Son très gros avantage est d'assurer une minéralisation partielle des boues par les roseaux d'environ 60 % et un taux de siccité final de l'ordre de 40 %, ce qui réduit donc d'autant leur volume. Il s'écoule ensuite vers le troisième lit de roseaux, dit de finition.

§ Le troisième lit est destiné à recevoir :

- d'une part, les eaux domestiques en sortie de fosses septiques. Il est à écoulement horizontal et alimenté de façon souterraine pour éviter les problèmes d'odeurs,

- d'autre part, les eaux provenant de la station biologique qui sont passées sur le deuxiroseaux afin d'assurer un traitement complémentaire et de retenir les boues,

- et enfin, les exsudats de premier lit de traitement des eaux industrielles. C'est donc un lit de finition dimensionné en conséquence qui a des temps de séjour relativement courts. L'ensemble de ces lits est complanté de PHRAGMITES AUSTRALIS.

* * * Cette réalisation nous permettra de traiter la totalité de nos rejets, avec un système très simple, peu coûteux en énergie car la majorité des flux sont assurés par gra

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Le traitement des eaux de rinçage des pulvérisateurs viticoles : état des connaissances

Treatment of sprayers flushing waters : current knowledge

C. Alliot, J. Rochard� ITV France, Station Régionale Champagne 17, rue Jean Chandon Moët � BP 20046 - 51202 Epernay cedex

Tél. : 03 26 51 50 90 � Fax : 03 26 51 50 89 Email : [email protected] La viticulture durable repose notamment sur une limitation des impacts environnementaux, ce

qui suppose une utilisation rationnelle des intrants et une gestion optimale de leur mise en �uvre. La démarche production raisonnée s'inscrit dans ce cadre, au travers notamment du socle commun et du référentiel production intégrée de raisin diffusés par ITV France.

Vis-à-vis de la pulvérisation, au-delà des aspects qualitatifs et de la limitation de la dérive, il

est nécessaire de limiter les risques de pollution ponctuelle, en particulier au cours du lavage des pulvérisateurs.

Après un inventaire des solutions disponibles établies en 1998 en collaboration avec le CIVC,

un programme d'expérimentation a été mis en place dans le cadre du groupe thématique national ECOPULVI. Ce projet, qui regroupe à la fois des exploitations viticoles, des agents de développement et des expérimentateurs, s'articule autour de plusieurs sites expérimentaux répartis dans la plupart des régions viticoles françaises.

Les effluents de pulvérisation Lors des traitements phytosanitaires, une part de la bouillie pulvérisée n'atteint pas sa cible et se retrouve sur le pulvérisateur. Ceci quelle que soit la qualité du réglage de ce dernier. Une autre part de bouillie reste dans le pulvérisateur. Le volume restant non utilisé a plusieurs origines : - le surplus de bouillie préparé par le viticulteur pour se donner une marge de sécurité, - le volume de fond de cuve vrai, c'est à dire le volume de bouillie qu'il reste dans la cuve du

pulvérisateur lorsque la pompe de reprise de bouillie désamorce. Ce volume est inhérent à la forme de la cuve,

- le volume mort, c'est à dire le volume de bouillie qu'il reste dans le circuit de pulvérisation (distributeur, retour en cuve, buses, rampes, etc.) lorsque l'on arrête le pulvérisateur. Ce volume dépend directement de la conception du circuit de pulvérisation.

Pour l�entretien du matériel, ce volume doit être éliminé et le pulvérisateur doit être rincé. Le rinçage après traitement est important car il permet d'éviter le colmatage des buses, l'usure prématurée du matériel (buse, jauge, manomètre� et donc permet une meilleure qualité de traitement grâce à une plus grande maîtrise de la dose appliquée) et la contamination de la bouillie par une matière active provenant de la manipulation précédente (herbicide). Les effluents issus de ces lavages de pulvérisateurs sont aussi appelés effluents de pulvérisation.

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La composition des effluents de pulvérisation Les effluents de pulvérisation contiennent des matières actives, des adjuvants de formulation (tensio-actifs, solvants, huiles, humectants) mais aussi des hydrocarbures (carburant, lubrifiant) et de la matière organique (terre, feuillage) pour les effluents issus du lavage extérieur du matériel. Ils peuvent parfois comporter des produits de nettoyage si le viticulteur en utilise pour laver son équipement. L�ensemble de ces éléments se trouve sous plusieurs formes :

- une fraction soluble, - une fraction insoluble décantable, - une fraction insoluble en suspension. Il s�agit d�un mélange de matières minérales et organiques.

Les volumes d�effluent générés par lavage La consommation d�eau nécessaire au rinçage du pulvérisateur est très variable d�un viticulteur à l�autre. Des expérimentations menées par ITV France (stations régionales Champagne et Aquitaine) ont permis d�évaluer cette consommation de 100 à 400 litres pour le lavage complet (cuves, circuit et extérieur) du matériel. Contexte réglementaire Contrairement aux effluents de cave, il n'existe pas de réglementations spécifiques vis-à-vis des eaux de rinçage des pulvérisateurs. Cependant, plusieurs aspects peuvent être pris en considération : ♦ Police de l'eau

Précise les sanctions applicables à quiconque a entraîné des effets nuisibles sur la santé ou des dommages à la flore ou à la faune par un déversement de substances dans les eaux superficielles ou souterraines.

♦ Norme de potabilité de l'eau (0,1µg/l par molécule individualisée et 0,5µg/l au total). Elle

n'est pas directement associée à une "réglementation rejet" mais peut être prise en compte dans le cadre de l'impact environnemental lié à l'implantation d'une aire de lavage.

♦ Préconisations du CORPEN Privilégie le rinçage à la parcelle à partir d'une cuve d'eau claire. Cet organisme a mis en place un groupe de travail pour définir les orientations techniques et réglementaires vis-à-vis du rinçage des pulvérisateurs.

La collecte des effluents Le déchet le plus facile à éliminer étant celui que l�on n'a pas produit, avant d�envisager la mise en place d�un système de traitement, il faut tout mettre en �uvre pour réduire à la source la production d�effluent (réglage correct du pulvérisateur, préparation au plus juste de la quantité de bouillie réellement nécessaire au traitement, adaptation du matériel pour réduire les volumes de fond de cuve, mise en �uvre du rinçage à la parcelle).

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La mise en place d'une aire individuelle ou collective peut être envisagée pour collecter les eaux de lavage. Cette aire est également souvent utilisée au cours du remplissage limitant ainsi les risques de pollution accidentelle (fuite, débordement). Le plus souvent, un dégrillage est indispensable pour retenir les matières solides (feuilles, sarments, pierres) susceptibles de boucher les canalisations. La gestion optimale de l'eau est un impératif quel que soit le dispositif de traitement. Deux aspects doivent être pris en compte : ♦ Limitation des volumes d'eau au cours du rinçage.

La surpression contribue à limiter sensiblement les consommations d'eau. Par ailleurs, l'utilisation de dispositifs d'arrêts automatiques, de programmateurs de temps de lavage (manuel ou jetons) sont autant de solutions destinées à limiter les excès de consommation d'eau (en particulier au niveau d'une aire collective).

♦ Séparation des effluents de pulvérisation et des eaux de pluie.

Lorsque l'aire de lavage n'est pas couverte, les eaux de pluie récupérées sur l'aire de rinçage doivent être séparées des effluents afin de limiter les volumes à traiter (et d'éviter le débordement de la cuve de stockage). Le retour d'expérience lié au suivi de plusieurs sites montre que la séparation manuelle par vanne aboutit souvent soit à un rejet d'eau de pluie dans la cuve de collecte, soit à l'inverse au rejet direct d'eau de lavage dans le milieu naturel (oubli de l'opérateur, blocage de la vanne). La mise au point d'un dispositif de séparation simple associé à la présence du tracteur est à l'étude.

Figure 1 : schéma d'une aire de lavage (source : Zamatec, Suisse)

Les procédés de traitement des eaux de rinçage Les principaux dispositifs de traitement d'épuration d'eaux chargées en produits de protection des plantes reposent sur trois principes de base : - Destruction par incinération directe de l'effluent ou d'un concentrât obtenu par évaporation,

coagulation-floculation suivie d'une filtration ou d�autres procédés... - Dégradation biologique des pesticides par les micro-organismes du sol (rinçage à la parcelle) ou

par l'intermédiaire d'un lit support qui optimise les propriétés épuratrices du sol (matière organique, porosité interne, maîtrise de l'humidité, facteurs nutritifs, etc.).

- Dégradation des molécules par oxydation avancée.

Stockage

Local

Potence de remplissage

Aire pour le rinçage extér ieur

Aire pour le rinçage intérieur de la cuve

Protection contre les eaux de pluie

Stockage avant élimination des emballages de produits correctement rincés

Système de distribution d�eau sous pression

Rince-bidon

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La concentration des polluants Avec ce principe de dépollution, du fait du cadre législatif flou, se pose le problème de connaître la qualité du rejet admissible en sortie du système de traitement. - Traitement par évaporation Le potentiel d'évaporation varie sensiblement selon les régions (vent, température, hygrométrie) et l'implantation des bacs. Dans le cadre d'un écoulement gravitaire, les bacs sont souvent disposés dans une fosse, ce qui limite assez sensiblement le potentiel d'évaporation.

Figure 2 : schéma d'optimisation d�un bac d�évaporation (source : ITV France)

- Traitement physico-chimique Son principe s'apparente au collage du vin (utilisation de produits coagulants et floculants associés à une filtration sur charbon actif (adsorption)). Une expérimentation a été menée par l'ITV dans la région du Valais en Suisse au niveau d'une aire de lavage collective dont les eaux de lavage (viticulture et arboriculture) sont traitées par le dispositif EPUmobil®.

Nature de la matière active Molécule Effluent

Brut (EB) Unité Effluent Traité

(ET) Unité % de

dépollution

Parathion 5 500 µg/kg 10 µg/kg 99.8

Méthidation 400 µg/kg 70 µg/kg 82.5

Tetrachlorvinphos 1 300 µg/kg 40 µg/kg 96.9 Insecticides et

acaricides

Bromopropylate 1 300 µg/kg 2 µg/kg 99.8

Dithiocarbamates 12 800 µg/kg 200 µg/kg 98.4 Fongicides

Chlorotalonil 6 400 µg/kg 10 µg/kg 99.8

E loign em en td es ha b itation s

Ven ts d o m ina nts

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Nature de la matière active Molécule Effluent

Brut (EB) Unité Effluent Traité

(ET) Unité % de

dépollution

Folpel 27 000 µg/kg 20 µg/kg 99.9

Soufre 286 000 µg/kg 1100 µg/kg 99.6

Linuron 4 500 µg/kg 130 µg/kg 97.1

Atrazine 40 µg/l 3 µg/l 92.5

Terbutylazine 13 580 µg/l 620 µg/l 95.4 Herbicides

Diuron 31 000 µg/l 1020 µg/l 96.7

Cuivre 158 000 µg/kg 3100 µg/kg 98.0 Métaux

Aluminium 55 000 µg/kg 1000 µg/kg 98.2

Tableau n°1 : Concentrations de quelques molécules phytosanitaires contenues dans l�effluent avant et après traitement par EPUmobil® (source : ITV France)

Globalement, ce système possède des performances épuratoires très intéressantes (il permet de retenir en moyenne 96,2% des polluants). Il bénéficie en outre d'une validation industrielle depuis plusieurs années. Cependant, la qualité de l'effluent en sortie du dispositif ne semble pas permettre le rejet direct dans le milieu naturel. Un traitement complémentaire peut donc s�avérer nécessaire. D'autre part, il peut être également envisagé une "réutilisation" de l'effluent traité pour le lavage du matériel ou pour la préparation des bouillies phytosanitaires, notamment pour le désherbage. Ces deux utilisations de l'eau épurée restent des pistes de travail qu'il convient de valider avant diffusion. Les coûts d'investissement et de fonctionnement sont relativement élevés. Ils doivent faire l'objet d'une validation en situation réelle. Une utilisation collective de l'unité mobile éventuellement en prestation de service paraît indispensable. La dégradation des polluants - Traitement par oxydation chimique avancée L�ensemble des technologies d�oxydation chimiques avancées regroupées sous l�acronyme anglais AOPs (Advanced Oxidation Processes) repose sur la formation de radicaux hydroxyles. Ces derniers constituent une espèce chimique très réactive (un oxydant très puissant) capable de transformer des polluants organiques réfractaires en composés minéraux ou naturellement biodégradables. Le temps de vie des radicaux hydroxyles est très court et en conséquence, ils ne sont jamais rejetés dans l�environnement. De plus, les produits de leur dégradation sont l�eau et le dioxygène. Les procédés d�oxydation avancée envisagés pour le traitement des eaux de rinçage des pulvérisateurs sont les techniques électrochimiques et photochimiques. L�électrochimie sera testée durant les prochaines campagnes de traitement phytosanitaire. Ce procédé permet la production de radicaux hydroxyles en présence d�un faible courant électrique. La photocatalyse hétérogène, testée depuis deux campagnes, est fondée sur l�absorption de rayonnements excitateurs, le plus souvent ultraviolets, par un semi-conducteur (dioxyde de titane ou

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oxyde de zinc) incorporé dans l�effluent à traiter ou intégré dans un support solide (figure 3 et 4). En retournant à son état initial, ce semi-conducteur fournit de l�énergie qui va permettre la formation de radicaux hydroxyles. Ces derniers vont dégrader les polluants organiques par oxydations successives. Figure 3 : schéma de principe de la photocatalyse

(source : Domaine Louis Latour)

Figure 4 : photocatalyse sur papier (source : Domaine Louis Latour)

Les premiers essais menés à l�échelle de l�exploitation du domaine Louis Latour, en Bourgogne sont encourageants. Cependant, des recherches complémentaires devront être réalisées avant d�envisager un développement industriel de ce procédé. Plusieurs aspects doivent être pris en compte : - Niveau et technique de prétraitement des effluents (clarification) - Formation éventuelle de produits de dégradation - Coûts du traitement (investissement et fonctionnement) - Traitement biologique Le principe de ce procédé est basé sur le pouvoir épurateur du sol. L'épuration intervient dans une fosse étanche dans laquelle est introduit un mélange de terre et de matière organique maintenu en condition aérobie (il ne faut pas que le substrat soit gorgé d�eau). Plusieurs essais de validation du système Phytobac® développé par la société Aventis CropScience France sont actuellement menés dans le cadre du projet ECOPULVI. A titre d�exemple, les résultats de l�expérimentation suivie au lycée viticole d�Avize (51) sont présentés dans le tableau suivant. Les effluents ont été collectés au cours de la campagne de traitement 2000 après rinçage à la parcelle du circuit de pulvérisation du matériel. Les prélèvements ont été réalisés à différents niveau du bac par l�intermédiaire d�une tarière. Les résultats présentés correspondent à l�échantillonnage « milieu et fin de campagne ».

Modalités Echantillonnage du 10/07/2000 Echantillonnage du 18/08/2000

Chlorothalonil < 0,02 mg/kg < 0,02 mg/kg

Parathion méthyl < 0,05 mg/kg < 0,05 mg/kg

Fludioxonyl 13 mg/kg 0,8 mg/kg

Fenoxycarbe 0,35 mg/kg < 0,2 mg/kg

Famoxadone < 0,25 mg/kg < 0,25 mg/kg

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Modalités Echantillonnage du 10/07/2000 Echantillonnage du 18/08/2000

Difénoconazole 13 mg/kg < 0,20 mg/kg

Krésoxym méthyl 0,025 mg/kg 0,025 mg/kg

Folpel + phtalimide < 0,20 mg/kg < 0,20 mg/kg

Iprodione < 0,10 mg/kg < 0,10 mg/kg

RPA 30228 < 0,20 mg/kg < 0,20 mg/kg

H3PO 3 < 1mg/kg < 1mg/kg

Fosétyl Al < 1mg/kg < 1mg/kg Tableau n°3 : Résultats des essais menés au lycée viticole d�Avize

(source : lycée viticole de la Champagne, CIVC, ITV France, Aventis CropScience France) Globalement, les analyses de fin de campagne semblent souligner un niveau de dégradation important. Toutefois des investigations doivent être envisagées préalablement au développement du concept : - Formation éventuelle de métabolites - Fréquence du renouvellement et statut juridique du substrat - Transfert vers l�atmosphère - Incidence des conditions du milieu sur la dégradation (température, aération, humidité, �) Conclusion La limitation de l'impact environnemental du lavage du pulvérisateur passe par une adaptation des pratiques viticoles, associée notamment à un rinçage du matériel à la parcelle. En complément de cette démarche, la mise en place d'une aire de remplissage et de lavage peut être envisagée dans le cadre d'une gestion optimale des déchets. Plusieurs techniques peuvent être envisagées pour traiter les eaux de lavage. Les premiers essais menés dans le cadre d'ECOPULVI ont permis d'évaluer les performances de quelques systèmes. Cependant, il est nécessaire de poursuivre les études avant d'envisager une diffusion de ces procédés. Les investigations qui seront menées au cours des prochaines campagnes viseront notamment à une clarification des points suivants : - Estimation des coûts - Evaluation des contraintes de suivi et de la pérennité des systèmes - Aspects réglementaires - Statuts juridiques des aires de lavage, devenir des déchets, gestion des eaux traitées, etc. - Mode d'organisation (gestion collective, prestations de service) - Mode de contrôle de la fiabilité des traitements.

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Présentation générale

Jean-Marie BIDAULT Directeur Général d’ITV France

Depuis quelques années, l’agriculture s’est préoccupée de la protection de l’environnement ; les notions d’agriculture raisonnée, puis d’agriculture durable ont vu le jour. En matière de sécurité alimentaire, les attentes de la société sont également plus fortes suite aux problèmes survenus dans certains secteurs. Dans le secteur viticole, la démarche initiale, d’abord basée sur le raisonnement des traitements phytosanitaires tend vers une approche globale des problèmes environnementaux et sanitaires. A cet effet, ITV France a constitué deux groupes de travail techniques afin de rédiger deux référentiels :

- un référentiel national « Production intégrée de raisins » publié en novembre 2000 - un référentiel national « Pratiques œnologiques intégrées » édité à l’occasion du

SITEVI 2001. Les objectifs sont les suivants :

- préserver l’environnement en utilisant les pratiques ou techniques les plus respectueuses du milieu et des équilibres (eau, sol, air)

- préserver la santé du producteur et du consommateur - optimiser la gestion des outils de production - valoriser les terroirs et les paysages viticoles - élaborer un vin conforme aux objectifs de production adaptés à la catégorie et au

type de vin et satisfaire les consommateurs (typicité, qualité organoleptique, tradition, innovation).

Tous les opérateurs de la filière sont concernés, du pépiniériste au distributeur ; les référentiels tentent d’apporter des idées, des recommandations, des outils pour raisonner les pratiques à chaque stade de production et diminuer notamment les intrants et additifs. Les systèmes devront évoluer en fonction de l’acquisition des connaissances et des attentes de la société. Ils contribueront ainsi à renforcer l’image du vin et à pérenniser l’activité de la filière viti-vinicole. Les deux référentiels, leurs applications ainsi que l’actualité phytosanitaire seront présentés lors du colloque EUROVITI, rendez-vous incontournable de tous les acteurs de la filière.

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13ème Colloque EUROVITI � 14-15 Nov. 2001

Famoxate ® :

Des caractéristiques originales au service de toute une gamme Famoxate® : original characteristics for a whole range

Philippe CAGNIEUL

Dupont de Nemours France SAS � Département Agriculture et Nutrition Introduction La famoxadone ou Famoxate®, matière active appartenant à la famille des oxazolidinediones, est issue de la recherche de DuPont. Possédant des activités sur les principales classes de champignon, son efficacité est surtout remarquable vis-à-vis des oomycètes, les mildious au sens large. A travers l�exemple de Famoxate®, l�objectif de cette communication est de montrer que la performance intrinsèque d�un fongicide est un paramètre nécessaire à son efficacité pratique, mais très souvent insuffisant. Ainsi, son interaction avec le végétal, hôte du champignon, va être déterminant pour exacerber cette efficacité ou au contraire l�éroder, voir l�annihiler. Or, on l�a souvent constaté, les caractéristiques physico-chimiques qui influencent de façon déterminante cette « collaboration », avec la plante, pour lutter contre le champignon pathogène sont : la lipophilicitée de la molécule, qui s�exprime de façon théorique par le log P (logarithme du coefficient de partit ion eau/octanol)et la solubilité dans l�eau Ces deux paramètres ne sont bien sûr pas totalement indépendants. Le Famoxate®, à cet égard, possède des valeurs pour ces deux paramètres qui vont contribuer à forger ses caractéristiques uniques vis-à-vis de sa performance anti-mildiou sur vigne :

Log P = 4,65 (PH7)

Solubilité dans l�eau = 52 ppb (20°C)

Ces deux chiffres indiquent que Famoxate® possède une très grande affinité vis-à-vis des lipides, et est très peu soluble dans l�eau. Ces propriétés vont induire une pénétration rapide de la molécule dans les organes de la vigne (feuilles et grappes), sans permettre d�aller au-delà des couches sous-jacentes à l�épicuticule. Plus précisément :

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♦ Après pulvérisation un écran protecteur se met en place, avec une fixation rapide en surface de la molécule, particulièrement sur les cires épicuticulaires.

♦ Famoxate pénètre alors dans la cuticule, dans laquelle il est pratiquement « reformulé » dans les lipides constitutifs. Il se redistribue de façon homogène pour former un véritable réservoir bio-disponible.

♦ Il est ensuite susceptible de recharger en permanence la surface extérieure des organes de la vigne,

pour constituer une barrière dynamique prête à détruire les spores de mildiou en quelques secondes, lors d�une contamination.

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Les caractéristiques communes des spécialités à base de Famoxate T rois spécialités commerciales développées par DuPont, seront disponibles en 2002 sur le marché des anti-mildiou de la vigne : Clip® : Famoxate® + macozebe (6.25 % + 62.5 %) Equation® Pro Famoxate® + curzate® (22.5 % + 30 %) Impresario® Famoxate® + Fosetyl Al (4 % + 60 % ) Chacun de ces produits, correspondant à un segment différent de ce marché et donc une attente différente en termes d�attributs techniques, a été formaté en tenant compte des caractéristiques de Famoxate®, et de l�articulation des propriétés complémentaires de la molécule partenaire. La traduction pratique du mode d�action biologique unique de Famoxate®, peut se résumer en deux caractéristiques essentielles qui seront le dénominateur commun des trois spécialités mentionnées précédemment :

! La résistance au Lessivage avec son corollaire de protection prolongée ! L�absence de trace de Famoxate® dans les vins et alcools.

1/ La Résistance au lessivage

La pénétration de Famoxate® dans la cuticule des organes de la vigne le rend rapidement indépendant des conditions climatiques. Cette propriété va permettre aux viticulteurs une plus grande souplesse d�utilisation des produits à base de Famoxate®, en autorisant plus facilement des applications même en période de risque de précipitations. Cette résistance au lessivage n�inclut pas que cette composante « passive ». Alliée à la biodisponibilité de la matière active, elle contribue à sa persistance d�activité biologique sur feuilles et grappes. # Méthodologie

Afin de mettre en évidence cette propriété, un test standardisé a été mis au point. Il consiste à évaluer la résistance au lessivage de chaque spécialité à base de Famoxate® par un test biologique, utilisant leur performance sur mildiou de la vigne comme indicateur. L�expérimentation est réalisée sur plants de vigne élevés en pots. Chaque parcelle élémentaire est constituée par un pot, et le nombre de répétitions est de 20. Les plantes sont traitées à l�aide d�un pulvérisateur assurant une parfaite couverture de l�ensemble de végétal, avec une concentration calculée pour être un multiple de la dose pratique. Vingt-quatre heures après le traitement, ces plantes sont soumises à une pluie artificielle, grâce à une machine à pluie permettant de simuler différents régimes. La gamme de précipitation recherchée est souvent : 20, 50 et 100 mm. Vingt-quatre heures après cette opération, une contamination artificielle à l�aide d�une suspension de sporocystes est effectuée, et une lecture du pourcentage d�infection est faite 7 jours après cette contamination. A chaque fois, un produit à base de Famoxate a été comparé à une spécialité contenant une matière active lessivable, afin de valider le test.

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Résultats Deux spécialités à base de Famoxate® ont été expérimentées à travers cette méthodologie (Clip® et Equation® Pro) alors que le produit systémique a été évalué dans un essai au champ (Impresario®).

! Clip®

De 20 à 100 mm Clip® n�est pas affecté dans ses performances antimildiou alors que la référence lessivable possède, dès 20 mm, une efficacité marginale de l�ordre de 20 % ! Equation®Pro

Jusqu�à 50 mm Equation® Pro génère une efficacité qui n�est pas significativement inférieure à celle obtenue en l�absence de pluie. Dans cet essai, l�absence d�efficacité de la référence lessivable constitue une parfaite validation de ces résultats. Des études complémentaires, allant jusqu�à 100 mm de précipitation, ont montré qu�Equation Pro est indépendant de la quantité d�eau.

0

20

40

60

80

100

0 20 mm 50 mm 100mm

mm de pluie artificielle

% e

ffic

acité

CLIPmancozebe

020406080

100

0 20 mm 50 mm

mm de pluie artificielle

% e

ffic

acité EQUATION

PROmancozebe

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! Impresario

L�Impresario est une spécialité qui associe Famoxate et fosétyl Al. Le mode d�action de cette dernière matière active rend la méthodologie précédente plus difficile à mettre en �uvre. Pour cette raison une l�expérimentation au champ a été préférée. La technique utilisée a été celle de la pluie renforcée, c�est à dire le prolongement d�une pluie naturelle par un dispositif de micro aspersion afin d�apporter environ 70 mm. Dans cet essai à cadence 14 jours, Impresario à 2.5 kg/ha a été comparé à la référence fosétyl Al + Folpel à 4 kg/ha Le lessivage a été réalisé au mois de juillet 2001, 48 h après un traitement (Essai de Parempuyre 33).

Cet essai montre que sur grappe, le différentiel observé avec les autres spécialités est confirmé en faveur de la spécialité à base de Famoxate. Ce qui a été démontré sur grappe est également mis en évidence sur feuilles :

NB : Ces caractéristiques s�expriment dans la mesure où le délai sans pluie après traitement est respecté (de 0.5 h à 2 h suivant les produits).

Efficacité sur grappes

0

50

100

Intensité Fréquence

Type d'observation

% E

ffica

cité

IMPRESARIOFosetyl+folpel

Efficacité sur feuilles

0

50

100

Intensité Fréquence

Type d'observation

% E

ffic

acité

IMPRESARIOFosetyl+folpel

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2/ Absence de Famoxate dans les vins et alcools La fixation sélective de Famoxate par les cuticules des baies,. et sa très faible solubilité permet un taux de transfert entre la grappe et le vin égal à zéro. Ce qui est vrai pour le vin l�est a fortiori pour les alcools. Cette propriété a été démontrée pour les principales spécialités à base de Famoxate dans le cadre d�un nombre important d�applications, la même saison. Dans tous les cas aucune trace de Famoxate n�a pu être détectée dans les vins après les processus fermentaires ainsi que dans les alcools (cognac par exemple). Un extrait des résultats obtenus, fournis à l�appui des demandes d�autorisation de vente des produits à base de Famoxate® est donné ci-après :

Dose Famoxate par traitement

Nbre de traitements

Intervalle entre

traitements

Délais Avant récolte

Résidus (ppm)

Après fermentation

raisin Jus

Raisin

Alcoolique Malolactique

Vin Jeune (1 mois)

90 g

7 à 12

7 j

28 j

1,42

*

*

*

*

* inférieur au seuil de détection (0,02 ppm)

Conclusions

Les caractéristiques originales de Famoxate® confèrent à Clip, Equation Pro et Impresario des profils techniques particulièrement remarquables. En effet, la conjonction d�une lipophilicité élevée et d�une solubilité très faible permet à Famoxate d�allier des propriétés jusqu�ici antagonistes : persistance d�action biologique et absence de résidus dans les denrées transformées.

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Gestion raisonnée des herbicides : la nouvelle donne

Reasoned management of herbicides : the new deal

Éric CHANTELOT – ITV France Domaine de Donadille, 30230 Rodilhan

Le positionnement des Pouvoirs Publics qui change tout…

La campagne 2001 s’est illustrée par des discussions sur l’utilisation des triazines en agriculture. En effet, les Pouvoirs Publics ont souhaité évalué le maintien ou non de ces matières actives. Des rencontres réunissant l’UIPP et les organismes techniques et professionnels agricoles ont donc eu lieu. Suite à ces rencontres et dans le souci de prendre en compte les risques pour l’environnement liés à l’utilisation de ces molécules, un abaissement des doses d’emploi à 500 g/ha a été proposé. A la date de rédaction aucune décision officielle n’avait encore été prise.

La démarche initiée par les Pouvoirs Publics est nouvelle. Elle modifie officiellement l’approche

technique du désherbage chimique, l’utilisation des désherbants ne pouvant se justifier uniquement par sa seule efficacité mais devant impérativement prendre en compte et minimiser les risques pour l’environnement.

Sans entrer dans le débat pour ou contre les triazines, cet exposé se propose de faire le point sur la

nécessaire évolution des pratiques en viticulture. L’utilisation des herbicides remise en cause Le contexte général du désherbage chimique en vigne se caractérise par une remise en cause de l’utilisation des herbicides de prélevée (principalement). Deux raisons expliquent cette attitude : - le viticulteur a l’impression d’avoir « matraqué » son sol depuis 30 ans en conduisant sa vigne en non

culture intégrale. Il souhaite modifier ses pratiques pour mieux aérer et structurer son sol. - les Pouvoirs Publics possèdent des résultats d’analyse des eaux de surface et souterraines, en zone

viticole, souvent accusateurs pour les herbicides. Les organismes professionnels informés de ces constats prennent des positions de prescription en vue de limiter les risques de transfert et la plupart des régions viticoles ont ainsi adopté des « notes désherbage » en vue d’orienter les professionnels vers une nécessaire une évolution des pratiques. Un article paru dans la revue Phytoma en avril 2001 permet de faire le point sur ces différentes opérations régionales.

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Le mot d’ordre : réduire les doses d’herbicides de prélevée

L’ensemble des « notes désherbage » régionales se rejoint sur un point : la réduction des risques de transfert passe par la diminution des doses d’herbicides de prélevée. Les moyens proposés pour parvenir à cet objectif diffèrent toutefois. La première approche préconise la non utilisation de certaines matières actives considérées comme à risque. Elle s’oriente donc vers des stratégies de substitution. L’emploi exclusif d’une seule matière active sur une même zone pourrait, à terme, engendrer de nouveaux problèmes de pollution non connus à ce jour en raison de la faible quantité de produit utilisé. Une étude menée sur un bassin versant du Beaujolais avait très rapidement vérifié ce risque. D’une certaine manière, cette stratégie s’oriente donc de fait, à plus ou moins long terme, vers l’emploi exclusif des herbicides de postlevée. La deuxième approche consiste à maintenir la gamme de matières actives autorisées la plus large possible tout en préconisant des restrictions d’emploi pour certaines molécules. Cette approche cherche, à l’échelle d’un bassin versant, à limiter la concentration d’une molécule d’utilisation quasi généralisée. Cette approche très séduisante sur le papier pose le problème du respect de ces restrictions et de l’alternance dans l’utilisation des produits par le viticulteur. L’exemple de la note régionale méditerranéenne

Deux principes sont à la base de ces préconisations :

- la réduction des quantités de matières actives de prélevée à l’hectare - le maintien d’une gamme de produits la plus large possible. Ce choix induit de fortes restrictions

d’emploi des molécules. Cinq conseils stratégiques sont abordés :

44 ne plus utiliser d’herbicides de pré-levée sur toute la surface Réserver les herbicides de pré-levée pour la zone de la vigne où ils présentent le plus d’intérêt : le rang. Dans l’inter-rang il existe d’autres solutions : travail du sol, herbicides de post-levée, tonte… Adopter cette pratique permet une diminution conséquente des intrants (50 à 80% des quantités annuelles).

44 privilégier une double application d’herbicides L’application d’herbicide en deux passages :

- permet de mieux maîtriser les flores difficiles - évite l’apport massif de plusieurs molécules à un même moment. - raisonne le choix de la matière active par rapport à l’époque et à la flore visée.

44 en cas d’utilisation de diuron, ne pas intervenir avant la mi-mai

Le diuron est surtout intéressant pour maîtriser la flore estivale (amaranthe, panic/sétaire/digitaire, érigéron…). Sa durée d’efficacité de 2-3 mois ne lui permet pas d’être performant sur cette flore en cas d’applications plus précoces. La dose recommandée est de 400g/ha maximum sur le rang.

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44 privilégier les alternatives à la terbuthylazine/simazine Ces 2 matières actives sont celles les plus fréquemment détectées dans les eaux souterraines et les eaux de surface. Il faut donc leur préférer d’autres molécules de pré-levée (hors diuron) ou mieux, adopter des stratégies basées sur l’emploi d’herbicides de post-levée (type ENM). Si toutefois ces matières actives (terbuthylazine/simazine) étaient utilisées, l’intervention devrait avoir lieu avant fin mai.

44 alterner les matières actives Cette stratégie permet d’adapter les matières actives de pré et post-levée à la flore présente, et ainsi d’obtenir une meilleure efficacité. Cette alternance doit être effectuée :

- durant la campagne (lors de la mise en œuvre de la double application d’herbicides) - au cours des années (pour limiter les inversions de flore, les risques de résistances…).

Par ailleurs, l’alternance des matières actives évite l’accumulation dans le sol d’une seule molécule ou d’un nombre limité de molécules, réduisant ainsi le risque de « relargage » dans l’environnement. L’incertitude sur les herbicides de postlevée De par la volonté de réduire les doses d’herbicides de prélevée, les préconisations privilégient l’emploi d’herbicides de postlevée et peuvent laisser craindre, dans les années à venir, une nette augmentation des quantités épandues avec des conséquences éventuelles encore peu connues, notamment un possible risque de transfert. Vers des pratiques d’entretien du sol sans herbicides…vision d’avenir ou pessimiste

Quelle que soit la famille d’herbicides, les risques de transfert vers les eaux de surface paraissent inévitables car la pulvérisation sur la surface du sol à une période pluvieuse les y prédispose.

Si la société exige le risque zéro, les molécules herbicides ne pourront plus être utilisées telles

quelles. Quelle peut-en être l’échéance ? Il convient dès aujourd’hui, d’une part d’adopter une attitude raisonnable et raisonnée quant à

l’utilisation des ces matières actives, et d’autre part d’amplifier les recherches sur les alternatives au désherbage chimique intégral. Des travaux sont déjà en cours depuis plusieurs années mais des incertitudes demeurent. Maintenons nos efforts pour proposer des pratiques adaptées au défi environnemental du XXIème siècle.

Il est par ailleurs évident que cette « révolution » s’accompagnera d’un accroissement du coût de

l’entretien du sol. Il paraît en effet illusoire d’espérer la mise au point de pratiques aussi bon marché que le désherbage chimique intégral. La durabilité agronomique voulue des exploitations pourrait bien se heurter à une baisse de leur compétitivité économique. Qui supportera ce surcoût et surtout ses conséquences ?

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Pourquoi un référentiel « Pratiques œnologiques intégrées » ?

The reasons for a reference frame : "Integrated Oenological Practices"

Philippe COTTEREAU - ITV France Rapporteur du groupe de travail

Domaine de Donadille, 30230 Rodilhan

A la demande des organisations professionnelles viticoles, ITV France a constitué un groupe de travail, afin de rédiger le présent référentiel. Il s’inscrit dans une démarche semblable à celle du référentiel « Production Intégrée de raisins ». En effet, quelle serait la finalité d’une viticulture permettant d’obtenir des raisins de haute qualité, en appliquant des pratiques œnologiques non raisonnées et mal maîtrisées ? Comment pourrait-on appliquer des pratiques œnologiques maîtrisées et intelligentes sur une matière première sans qualité définie ?

Ce référentiel est une base pour la rédaction de cahier des charges techniques. Il tente

d’apporter aux vinificateurs des idées, des réflexions pour déterminer les choix nécessaires tout au long de l’élaboration des vins, afin d’exprimer au mieux le potentiel du raisin, dans le respect de l’environnement et de la santé.

La réglementation communautaire et nationale, les règlements spécifiques de chaque catégorie

de vin (vin de table, vin de pays, AOVDQS, AOC, vin pour distilla tion en AOC,…) et les recommandations de l’OIV définissent un cadre très strict pour l’utilisation des produits et des pratiques œnologiques. Le présent référentiel ne se veut pas plus contraignant, il n’est pas une pression réglementaire supplémentaire ; il procède d’une démarche volontaire, à adapter à chaque catégorie de vin en fonction des besoins des marchés, et doit aider l’utilisateur à orienter ses choix dans une recherche de qualité optimisée. Des pratiques œnologiques réfléchies peuvent être mises en place sans d’autres contraintes techniques ou administratives, que celles prévues par la réglementation. Aucune recette, aucun schéma unique ne peut être défini a priori, puisque le principe est d’appliquer des méthodes d’élaboration en fonction d’une part, du potentiel de la matière première et d’autre part, d’un objectif produit à atteindre.

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Validation technico-économique de la production intégrée en viticulture . Établissement d'un diagnostic d'exploitation

Technico-economic validation of integrated production in viticulture.

Establishment of a diagnosis of exploitation

Thierry COULON * – Carole DUMONT **

* ITV France

39, rue Michel Montaigne, 33290 BORDEAUX-BLANQUEFORT - [email protected]

** ADAR Maison du Paysan, 29 bis, rue Edouard Branly, 33230 COUTRAS –[email protected]

En France, comme dans les autres pays viticoles européens, la validation technico-économique de la production intégrée n'a jamais été réalisée. Les directives, les cahiers des charges ou encore les chartes de production existent, mais l'évaluation reste à faire dans tous les cas. Une telle démarche de validation doit permettre de mettre en évidence si oui ou non, la production intégrée est techniquement applicable à l'échelle d'une exploitation et dans quelle mesure elle peut être économiquement viable. Cette étape est indispensable pour asseoir la démarche sur les réalités techniques et économiques d'une exploitation.

La validation technico-économique s'appuie nécessairement sur un réseau de fermes de

référence (ou pilotes) qui permettent la territorialisation des données indispensables à l'étude système. L'évaluation des pratiques mises en œuvre sur une exploitation doit être réalisée pour situer ces pratiques par rapport à la PI. Des indicateurs pertinents doivent permettre de répondre à cette problématique.

Le référentiel national "Production intégrée" de raisins" pour le vignoble français a été traduit,

pour chaque objectif fixé, en indicateurs regroupés dans un diagnostic d'exploitation. Présentée sous forme d'une grille de saisie d'information, une liste de critères ou indicateurs de

comportement, d'équipement, de consommation d'intrants, est proposée au viticulteur et au technicien qui le conseille.

Les critères sont répartis en sept chapitres considérés d'importance équivalente : installation et plantation, conduite du vignoble, gestion du sol et fertilisation, entretien du sol, production intégrée, méthodes de pulvérisation, effluents et déchets, mesures écologiques connexes.

Pour chaque chapitre, l'objectif PI proposé au viticulteur correspond à la somme des engagements demandés. L'évaluation effectuée permet de préciser en pourcentage l'objectif rempli par rapport à l'objectif production intégrée fixé.

Globalement, une représentation synthétique de cette évaluation est visualisée sous forme d'un diagramme en radar. Cette représentation constitue une "photographie" à un moment donné de l'exploitation. Elle permet de bien préciser l'évolution qui reste nécessaire (ou déjà obtenue) par rapport aux objectifs minimums de la production intégrée (engagements) et au-delà (recommandations).

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Une analyse plus fine, par chapitre ou critère, est aussi possible, appuyée dans certains cas sur des documents cartographiques.

L'application du diagnostic d'exploitation sur deux fermes de référence en bordelais pour la

campagne 2000 nous a effectivement permis d'apprécier les pratiques mises en œuvre sur les deux domaines viticoles et de les situer par rapport à la PI.

En 2001, l'utilisation du diagnostic a été étendue à l'ensemble d'un réseau de douze fermes de

référence, mais également à des groupes de viticulteurs motivés par la démarche PI et accompagnés dans cette démarche par les techniciens des Chambres d'Agriculture d'Aquitaine.

Il a par ailleurs été "exporté" dans de nombreuses régions viticoles françaises (Bourgogne –

Paca – Midi Pyrénées…) qui l'adaptent selon leurs propres référentiels locaux.

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REFERENTIEL NATIONAL POUR LA

PRODUCTION INTEGREE DE RAISINS

National Reference Frame for Integrated Production of

vine grape

DIAGNOSTIC D'EXPLOITATION

Diagnosis of exploitation

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UTILISATION DU DIAGNOSTIC D'EXPLOITATION

Ce document a été élaboré à partir du Référentiel National pour la Production Intégrée de Raisins. Le Référentiel compte initialement neuf points techniques. Afin de donner un poids équivalent à chaque chapitre, un regroupement a été effed'exploitation porte sur les sept chapitres suivants: Chapitre 1 : Installation, plantation et conduite du vignoble Chapitre 2 : Gestion du sol et fertilisation Chapitre 3 : Entretien du sol Chapitre 4 : Protection intégrée Chapitre 5 : Efficacité et sécurité des méthodes de pulvérisation Chapitre 6 : Effluents et déchets de produits phytosanitaires Chapitre 7 : Mesures écologiques connexes

MODE D'EVALUATION

Chaque critère d'évaluation est noté sur une échelle de O à 10. Deux tyd'évaluation sont retenus : les critères quantitatifs (notés de façon linéaire entre 0 et 10) et les

La note 10 est celle recherchée pour chaque critère d'évaluation. La logique environnementale est privilégiée dans la notation. Ainsi, pour toute intervention ou non-intervention permettant d'assurer une "sécurité" environnementale, la note maximale est attribuée à l'exploitation, que celle-ci ait obtenu ce résultat volontairement ou non.

Au sein de chaque chapitre, les engagements et les recommandations distingués par le Référentiel National Production Intégrée de Raisins sont notés séparément. L'objectif minimum à atteindre correspond à la somme des notes maximales des Engagements. Une représentation synthétique du diagnostic a été adoptée. Il s'agit d'une représentation en "radar" permettant de visualiser l'état des pratiques sur l'exploitation à un instant T par rapport aux objectifs fixés et d'apprécier leur évolution dans le temps.

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CHAPITRE 1

INSTALLATION, PLANTATION ET CONDUITE DU VIGNOBLE

Ce chapitre regroupe les points 4 ( sites, porte-greffes, cépages et systèmes de plantation pour les nouveaux vignobles) et 8 ( Mode de conduite, travaux en vert) du Référentiel National

de raisins. INSTALLATION DU VIGNOBLE :

§ Une analyse de sol complète doit être réalisée avant plantation. La fumure de fond conseillée à l'issu de cette analyse ne doit pas être dépassée.

§ Une élimination minutieuse des sources d'inoculum et des adventices p

§ La désinfection chimique des sols est interdite sauf en cas de présence avérée de viroses et / ou pourridiés (examen clinique de la vigne précédente). En cas de viroses, les vignes sont obligatoirement dévitalisées avant arrachage.

§ Un délai avant plantation d'un an minimum est obligatoire. S'il n'y a pas eu de désinfection chimique du sol, une couverture végétale doit couvrir le sol pendant l'hiver.

PLANTATION :

Lors de la plantation, la longueur des rangs doit être envisagée en fonction de la pente du terrain (Cf. tableau). L'aménagement de banquettes enherbées doit également être considéré. Ces mesures visent à limiter les risques d'érosion. Le tableau ci-dessous est donné à titre d’exemple, il pourra être modifié en fonction des moyens de lutte contre l’érosion prévus régionalement.

Pente Eléments fins dominants

Faible pierrosité Sol nu

Peu d’éléments fins Forte pierrosité

Couverture végétale ou mulch

> 15% 30 à 50 m 70 m 10 à 15 % 50 à 70 m 70 à 100 m

< 10% 70 à 100 mm 100 à 120 m Source: Le Vigneron Champenois

PRECISION SUR LA NOTATION : Les indicateurs mesurés en nombre de parcelles seront évalués et notés au prorata de la surface des parcelles.

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CHAPITRE 1

INSTALLATION, PLANTATION ET CONDUITE DU VIGNOBLE

INSTALLATION - PLANTATION ABAQUE DE NOTATION

NOTATION EXPLOITATION

INDICATEURS 0/10 10/10 % OU O/N

NOTE

ENGAGEMENTS INSTALLATION Nombre de parcelle à planter faisant l’objet d’une analyse de sol avant plantation / nombre total de parcelle à planter 0% 100%

Nombre de parcelles pour lesquelles les conseils d’apport en fumure de fond ont été dépassés à la plantation / nombre total de parcelles à planter 100% 0%

Surface débarrassée des racines / surface totale à planter 0% 100%

Surface débarrassée des adventices pérennes / surface totale à planter 0% 100% Surface non virosée désinfectée chimiquement/ surface totale à planter

100% 0%

Surface dévitalisée / surface virosée 0% 100% Surface à planter avec couvert végétal avant plantation /planter non désinfectée 0% 100%

Surface à planter ayant subis un repos minimum d’un an avant plantation / surface totale à planter 0% 100%

Surface drainée / surface totale à drainer à la plantation 0% 100% Linéaire de vigne planté à plus de 10 m d’un cours d’eau / linéaire

0% 100%

PLANTATION Surface plantée avec du matériel végétal certifié ou testé / surface totale

0% 100%

Choix adapté du porte-greffe non oui Limitation longueur du rang en fonction de la pente et aménagement de banquettes enherbées pour les nouvelles plantations non oui

NOTE MAXIMALE DES ENGAGEMENTS 130

RECOMMANDATIONS

Plusieurs clones par cépage non oui

Plantation en zone de gel fréquent oui non

NOTE MAXIMALE DES RECOMMANDATIONS 20

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CHAPITRE 1

INSTALLATION, PLANTATION ET CONDUITE DU VIGNOBLE

(suite et fin) MODE DE CONDUITE DU VIGNOBLE : Les vignes doivent être conduites et taillées en vue d'équilibrer croissance et régularité des rendements. La valeur optimale retenue pour le rapport SFE / PR est à adapter en fonction des références

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CHAPITRE 1

INSTALLATION, PLANTATION ET CONDUITE DU VIGNOBLE

(suite et fin)

MODE DE CONDUITE DU VIGNOBLE ABAQUE DE NOTATION

NOTATION EXPLOITATION

INDICATEURS 0/10 10/10 % OU O/N

NOTE

ENGAGEMENTS

Surface sur laquelle le rapport SFE / PR ≥ 1 m² / Kg * 0% 100%

NOTE MAXIMALE DES ENGAGEMENTS 10

RECOMMANDATIONS

Limitation de la longueur des rangs sur vignes en place non oui

NOTE MAXIMALE DES RECOMMANDATIONS 10

* Valeur à gérer en fonction des références régionales

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CHAPITRE 2

GESTION DU SOL ET FERTILISATION

CONSERVATION DES SOLS : La limitation des phénomènes d'érosion doit permettre de préserver les sols viticoles sur le long terme.

FERTILISATION AZOTEE : Pour les vignes établies, l'apport d'azote ne doit pas excéder 50 Kg N / Ha / an. Dans le cas où une couverture végétale serait établie pour la première fois, un apport supplémentaire de 30 à 50 Kg N / Ha / an est possible. Il ne s'agit pas de préconisations mais de valeurs maximales d'apports. Tous les types d'apports azotés sont à prendre en considération, à savoir les engrais minéraux et organiques. La minéralisation de la matière organique doit être comptabilisée sur 3 ans pour les apports organiques. Les périodes d'apports sont à adapter en fonction du type d'apport et des situations régionales. GESTION RAISONNEE DES CARENCES : Lorsque des symptômes de carence en oligo-éléments sont constatés en année N-1, une correction par un apport au sol doit être privilégiée en année N. Dans le cas de carences observées en année N-1 et connues pour être difficiles à corriger par le sol, un apport foliaire l'année N est possible. Cet apport

Si pour des raisons particulières (climat,…) une carence avérée intervient en année N, un apport foliaire en année N peut être envisagé en rattrapage. D'une manière générale, il s'agit de redonner au sol toutes ses potentialités dans l'agrosystème, aussi, les interventions de ce type doivent rester ou devenir exceptionnelles. QUALITE DES COMPOSTS

L'utilisation de fertilisants ou de composts produits industriellement et qui ne satisferaient pas aux normes existantes (métaux lourds…) est interdite. PRECISION SUR LA NOTATION

Les indicateurs exprimés en % de parcelles seront évalués et notés au prorata de la surface des parcelles.

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CHAPITRE 2

GESTION DU SOL ET FERTILISATION

ABAQUE DE NOTATION

NOTATION EXPLOITATION

INDICATEURS 0/10 10/10 % OU O/N NOTE

ENGAGEMENTS CONSERVATION DES SOLS

% parcelles présentants des signes d'entraînement de sol 100% 0%

Enregistrement des tous les apports (date, quantité, forme) / parcelle non oui

ANALYSE ET SUIVI DES BESOINS DU SOL ET DE LA PLANTE

% unités homogènes bénéficiant d'une analyse de sol tous les 6 ans 0% 100%

% parcelles bénéficiant d'une analyse pétiolaire ou foliaire tous 3 ans 0% 100%

FERTILISATION Surface sur laquelle les sarments sont restitués / SAU viticole 0% 100% % parcelles observées l'année N pour l'apport d'azote en année N+1 0% 100% Surface fertilisée avec respect des dates d'apport * / surface totale

0% 100%

Fumure azotée ≤ 50 Kg / ha / an ** y compris l’azote total disponible dans les engrais organiques comptabilisé sur 3 ans non oui

Si couverture enherbée depuis moins de 5 ans : Apport azoté supplémentaire limité à un maximum de 30 à 50 Kg / ha / an 0% 100%

GESTION RAISONNEE DES CARENCES Surface traitée par apport au sol l'année N / surface carencée l'année N-1 0% 100% Surface traitée en foliaire l'année N / surface carencée l'année N-1 >100% 100% Surface traitée en foliaire l'année N / surface carencée l'année N >100% 100% QUALITE DES COMPOSTS Tonnes de composts conformes aux normes / tonnes utilisées 0% 100%

NOTE MAXIMALE DES ENGAGEMENTS 130 * Les dates d’application sont à adapter en fonction du type d’apport effectué et des situations

** Cette valeur ne doit pas être considérée comme une préconisation d’apport.

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CHAPITRE 3

ENTRETIEN DU SOL

UTILISATION DES HERBICIDES : • La liste positive des herbicides retenue dans le cadre du Référentiel National Production

Intégrée de Raisins sera prochainement disponible.

• L'usage d'herbicides sur l'intégralité d'une parcelle doit rester exceptionnel et restreint. Il ne peut être autorisé qu'au printemps et en été dans certaines conditions comme les plantations étroites (par exemple : plantation étroite avec inter-rang < 1,50 m et les modes de conduite bas).

• Dans tous les cas, l'usage d'herbicides doit permettre le reverdissement hivernal des sols viticoles. Un sol nu pendant l'hiver qui serait exclusivement du aux conditions climatiques non favorables au développement de l'herbe ne doit cependant pas être pénalisé.

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CHAPITRE 3

ENTRETIEN DU SOL

ABAQUE DE NOTATION

NOTATION EXPLOITATION

INDICATEURS 0/10 10/10 % OU O/N NOTE

ENGAGEMENTS Surface traitée avec des herbicides n’appartenant pas à la liste positive retenue dans le cadre du référentiel / SAU viticole 100% 0%

Surface des parcelles désherbée intégralement / SAU viticole (hors vignes de moins de 3 ans) 100% 0%

PERIODES D'APPLICATION DES HERBICIDES % surface traitée en automne - hiver / surface désherbée chimiquement 100% 0%

NOTE MAXIMALE DES ENGAGEMENTS 30

RECOMMANDATIONS Surface des inter-rangs avec une couverture végétale / surface totale des inter-rangs * 0% 100%

Surface de sol couvert en hiver / SAU viticole ou surface sur laquelle le reverdissement hivernal est favorisé / SAU viticole 0% 100%

Si présence d'un cours d'eau à proximité de l'exploitation, linéaire protégé par des bandes enherbées de plus de 10m / linéaire exposé de vignes en place

0% 100%

Surface désherbée mécaniquement + Surface avec mulch + Surface en enherbement permanent / SAU viticole 0% 100%

NOTE MAXIMALE DES RECOMMANDATIONS 40

* Largeur de l’inter-rang à définir au niveau régional

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CHAPITRE 4 PROTECTION INTEGREE

MESURES PROPHYLACTIQUES : Toutes les mesures prophylactiques disponibles doivent être mises en œuvre préalablement aux méthodes de lutte directe. Les mesures répertoriées dans le présent "Diagnostic d'exploitation", seront évaluées à la parcelle ou sur un échantillon représentatif des parcelles de l'exploitation. La notation se fera au prorata de la surface des parcelles. Il est précisé que la vigueur peut être évaluée par le nombre de rognages

CONTROLE DES POPULATIONS DE RAVAGEURS : Dans les régions où la prévision négative des populations de tordeuses est validée, l'utilisation de pièges à phéromones est indiquée pour le suivi des populations. Un contrôle en G1 par comptage de glomérules est obligatoire quelles que soient les régions, afin de justifier un traitement anti-tordeuses. Les informations issues de modèles existants et validés (ravageurs et maladies) doivent être prises en compte pour la protection du vignoble.

PRESENCE D'AUXILIAIRES SUR L'EXPLOITATION : La présence et l'activité d'au moins deux auxiliaires doivent être favorisées sur l'exploitation. Les Phytoseiidae sont à considérer ainsi qu'un autre prédateur ou parasitoïde important qui sera précisé au

METHODES DE LUTTE DIRECTE : La priorité doit être donnée aux méthodes de lutte naturelles, culturales, biologiques et hautement

ible. Il conviendra de choisir le produit ou la méthode le plus sélectif, le moins toxique, le moins persistant et aussi neutre que possible vis-à-vis de l'homme et de l'environnement.

Les produits phytosanitaires retenus dans le cadre du Référentiel NatioRaisins (Liste prochainement accessible) sont classés en trois catégories :

ð Les produits "utilisables avec restriction". ð Les produits "non utilisables sauf dérogation" (produits pour la lutte contre la Flavescence

pour la désinfection chimique des sols). L'utilisation de produits appartenant à cette catégorie sans dérogation est pénalisante. ð Les produits "non utilisables". L'utilisation de produits appartenant à cette catégorie est

Le risque de présence de résidus aux vendanges doit être minimisé notamment en évitant l’utilisation tardive de produits phytosanitaires. Les références régionales préciseront la date limite d’utilisation.

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CHAPITRE 4 PROTECTION INTEGREE

ABAQUE DE NOTATION

NOTATION EXPLOITATION

INDICATEURS 0/10 10/10 % OU O/N

NOTE

ENGAGEMENTS MESURES PROPHYLACTIQUES

Non Oui - Epamprage - Entassement du feuillage - Entassement des grappes et répartition de la récolte - Vigueur

Fort ou

faible Moyen

- - -

- - -

SUIVI DE L’ETAT SANITAIRE DU VIGNOBLE - Mildiou - Oïdium - Black-rot - Botrytis

Non Non Non Non

Oui Oui Oui Oui

- - - -

- - - -

Accès régulier à un service d'avertissement Non Oui Prise en compte des informations issues de modèles validés, pour la protection du vignoble Non Oui

CONTROLE DES POPULATIONS DE RAVAGEURS ET RESPECT DES SEUILS DE TOLERANCE - Surface couverte par piégeage tordeuses / SAU viticole qui le justifie* - Surface sur laquelle des comptages de glomérules sont effectués / SAU viticole - % parcelles sur lequel des comptages d’acariens phytophages sont réalisés - % parcelles sur lequel des comptages des cicadelles sont réalisés

0% 0% 0% 0%

100% 100% 100% 100%

- - - -

- - - -

FAUNE AUXILIAIRE Surface couverte par la présence significative d'acariens prédateurs ( 60% de feuilles occupées) / SAU viticole 0% 100%

Surface couverte par la présence d'un autre auxiliaire / SAU viticole** 0% 100%

UTILISATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES

Surface [ insecticides biologiques + biotechniques + RCI ] / surface à traiter 0% 100%

Enregistrement des apports (date, quantité, produits, justification) / parcelle non oui % de produits utilisés appartenant à la classe « utilisable avec restriction » : Utilisation de produits « non utilisables » Utilisation de « produits non utilisables sauf dérogation » sans dérogation

0% Oui Oui

100% Non Non

- - -

- - -

NOTE MAXIMALE DES ENGAGEMENTS 210

RECOMMANDATIONS Surface ayant reçue une application moins de X jours avant récolte / SAU viticole *** 100% 0%

NOTE MAXIMALE DES RECOMMANDATIONS 10

* Pour les régions où la prévision négative des populations est validée. ** Consulter les listes régionales. *** A gérer en fonction des situations régionales et des préconisations déjà existantes par région.

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CHAPITRE 5

EFFICACITE ET SECURITE DES METHODES DE PULVERISATION

EQUIPEMENT DES PULVERISATEURS – DETAIL DE LA NOTATION Equipements Note 0 Note 10 Puits d'aspiration Non Oui

Cuve de rinçage Non Oui

Système anti-goutte Non Oui

Incorporateur rince-bidon Non Oui

Buses anti-dérive Non Oui Note / 10

Indice maximum 70 Indice pulvérisateur

/10

Dans le cas où l'exploitant serait équipé de plusieurs pulvérisateurs, la note sur 10 sera fonction de la moyenne des indices obtenus pour chaque pulvérisateur. PRECISIONS SUR LE MATERIEL DE PULVERISATION Le traitement direct sur chaque face de rang n’est pas rendu obligatoire dans le cas où il n’existe pas sur le marché de pulvérisateur adéquat (c’est le cas pour certains mode de conduite). Les référentiels régionaux devront préciser de façon très restrictive ce type de dérogation. L'utilisation de l'hélicoptère ou de matériels oscillants type canon ou turbine n'est pas autorisée dans le cadre du Référentiel Production Intégrée de Raisins sauf sur dérogatice type de matériel sans dérogation est pénalisant.

ð Dérogation concernant l'utilisation de l'hélicoptère : - Si l'accès à la parcelle n'est pas possible en raison de conditions climatiques exceptionnelles

ou si la topographie de la parcelle n'autorise aucun autre moyen de pulvérisation mécanisée. - Dans le cadre d'une lutte collective contre Scaphoïdus titanus.

ð Dérogation pour l'utilisation des canons : - Si les parcelles présentent des pentes supérieures à 20%.

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CHAPITRE 5

EFFICACITE ET SECURITE DES METHODES DE PULVERISATION

ABAQUE DE NOTATION

NOTATION EXPLOITATION

INDICATEURS NOTE 0

NOTE 10

% OU O/N

NOTE

ENGAGEMENTS METHODES DE PULVERISATION Traitement direct sur chaque face de rang / nombre total de traitement* 0% 100% Traitement dirigé sur grappe réalisé face par face / nombre total de

0% 100%

Adaptation du nombre de diffuseurs ou buses en fonction de la végétation Non Oui PREPARATION DE LA BOULLIE Calcul précis de la quantité de bouillie / surface à traiter Non Oui CONTROLE DU PULVERISATEUR -Diagnostic par un agent agrée / 3 ans -Les autres années, autodiagnostic par le vigneron -Réglage et étalonnage à chaque début de campagne

Non Non Non

Oui Oui Oui

- - -

- - -

Nombre de fois où le degré d’obstruction des buses et des filtres est vérifié avant utilisation / nombre de sortie du pulvérisateur 0% 100%

EQUIPEMENT DU PULVERISATEUR Equipement du pulvérisateur (voir détail de la notation ci-contre) 0 50 Utilisation de panneaux récupérateurs pour toute application d'arsenite de soude Non Oui Surface traitée par hélicoptère / surface non justifiée Surface traitée au canon / surface non justifiée

100% 100%

0% 0%

- -

- -

NOTE MAXIMALE DES ENGAGEMENTS 120

RECOMMANDATIONS Utilisation de panneaux récupérateurs pour les premiers traitements foliaires( jusqu'au stade F) Non Oui

Nombre de traitement effectué par vent fort / nombre total de traitement 100% 0% En cas de renouvellement de matériel, le pulvérisateur est adapté au traitement face par face Non Oui

NOTE MAXIMALE DES RECOMMANDATIONS 30 * Sauf dans le cas où il n’existe pas sur le marché de pulvérisateur adéquat.

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CHAPITRE 6 EFFLUENTS ET DECHETS DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES

DETAIL DES NOTATIONS Dans tous les cas, Note 0/10 = Non et Note 10/10 = Oui

PROTECTION INDIVIDUELLE Equipement Remplissage Application Lavage

Gants Oui Non Oui Non Oui Non

Bottes Oui Non Oui Non Oui Non

Masque/Casque Oui Non Oui Non Oui Non

Combinaison Oui Non Oui Non Oui Non Note / 10

Indice maximum 40 40 40 120

Indice exploitation /10

LOCAL DE STOCKAGE DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES

Local uniquement réservé au stockage des produits phytosanitaires et fermé à clé Oui Non

Local aéré et ventilé Oui Non

Sol cimenté avec système de rétention d'eau et autres liquides Oui Non

Installation électrique en bon état Oui Non

Réserve d'eau disponible à proximité et hors du local Oui Non

Produits conservés dans leur emballage d'origine jusqu'à leur utilisation Oui Non

Local avec caillebotis pour isoler les produits du sol Oui Non

Matières absorbantes dans le local Oui Non

Extincteur à proximité mais hors du local Oui Non

Rangement des produits suivant leur toxicité Oui Non

Local éloigné des habitations Oui Non

Vêtements de protection à l'extérieur du local Oui Non

Numéros d'appel d'urgence à proximité Oui Non

Ne pas fumer, boire, manger dans le local Oui Non Note/10

Indice maximum 140 Indice exploitation

/10

AIRE DE REMPLISSAGE ET DE LAVAGE DU PULVERISATEUR

Aire bétonnée munie d'un collecteur relié à un bassin de rétention étanche Oui Non

Dispositif anti-débordement (capteur de niveau de remplissage relié à une électrovanne, volucompteur à arrêt automatique, bulbe de trop plein) Oui Non

Dispositif anti-retour (discontinuité hydraulique, clapet anti-retour, cuve intermédiaire) Oui Non Note/10

Indice maximum 30 Indice exploitation

/10

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CHAPITRE 6 EFFLUENTS ET DECHETS DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES

ABAQUE DE NOTATION NOTATION EXPLOITATION

INDICATEURS 0/10 10/10 % OU O/N

NOTE

ENGAGEMENTS PROTECTION DE L'UTILISATEUR Protection individuelle (voir détail de la notation ci-contre) 0 120

Local de stockage (voir détail de la notation ci-contre) 0 140

MAITRISE DU REMPLISSAGE DE LA CUVE Equipé d’un compteur d’eau programmeur Non Oui

Equipé d’une vanne d’arrêt Non Oui Si pas d’aire de récupération des effluents, nombre de débordement / nombre total de remplissage de la cuve 100% 0%

RINÇAGES DES BIDONS UTILISES

Nombre de rinçage par bidon de produits phytosanitaires 0, 1, 2 3 ou rinçage sous pression

Nombre de bidons rincés / nombre total de bidons vidés 0% 100%

GESTION DU FOND DE CUVE ET EAUX DE RINÇAGE Fond de cuve dilué réappliqué sur la vigne Non Oui

Devenir du reliquat de la dilution autres Réincorporé* Réépandu**

Devenir des eaux de rinçage internes et externes du pulvérisateur autres Réincorporées

Réépandues Traitées***

Aire de remplissage et de lavage du pulvérisateur (voir détail de la notation ci-contre) 0 30

Aire éloignée d'un point d'eau Non Oui

GESTION DES EMBALLAGES ET DES PPNU

Devenir des emballages vides de produits phytosanitaires -Brûlés -Abandonnés -Enfouis -Autre

-Collecte spécifique -Avec OM -Décharge -Distributeur

Devenir des produits phytosanitaires non utilisés (PPNU) autres Collecte par :

-Organisme spécifique -Distributeur

NOTE MAXIMALE DES ENGAGEMENTS 140

*Réincorporé pour la préparation de la bouillie suivante. **Réépandu sur les vignes ou des surfaces enherbées. *** Eaux récupérées et traitées par un organisme agrée.

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CHAPITRE 7

MESURES ECOLOGIQUES CONNEXES LES ZONES ECOLOGIQUES RESERVOIR (ZER) : Une surface équivalente 5% de la surface agricole utile de l'exploitation doit être isolée en ZER. Ces zones ont pour but de favoriser la biodiversité floristique et faunistique au sein de l'agro-écosystème viticole. Aussi, seules les surfaces de l'exploitation ne recevant aucun apport de pesticides ou de fertilisants peuvent être considérées en ZER. A titre d'exemple, les entités suivantes peuvent être prises en compte en ZER : les lisières de bois que l'on comptabilisera sur une profondeur de 4 m, les haies, les abords enherbés des parcelles, les fortes pentes en terrasses riches en espèces botaniques, les friches, les murs de

La préservation de ces zones est prise en compte dans le "diagnostic d'exploitation" en comparant l'évolution des surfaces en ZER d'années en années. LES OPTIONS ECOLOGIQUES : Il est recommandé à l'exploitant de mettre en œuvre sur l'exploitation au moins une option écologique parmi les deux proposées, en vue de favoriserécologiques sont les suivantes :

- Pratique de la fauche alternée des surfaces enherbées - Enherbement des fossés si la topographie le permet - Développement des haies - Mise en place de dispositifs enherbés autres que l’enherbement des contours de

parcelle.

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CHAPITRE 7

MESURES ECOLOGIQUES CONNEXES

ABAQUE DE NOTATION

NOTATION EXPLOITATION

INDICATEURS 0/10 10/10 % OU O/N

NOTE

ENGAGEMENTS

Surface en ZER / SAU 0% 5% Surface des contours de parcelle et tournières enherbées / surface totale des contours et tournières 0% 100%

Surface des contours entretenue mécaniquement / surface totale des contours 0% 100%

NOTE MAXIMALE DES ENGAGEMENTS 30

RECOMMANDATIONS MISE EN ŒUVRE D’UNE OPTION ECOLOGIQUE SUR L’EXPLOITATION - Fauche alternée sur les surfaces enherbées / surface totale fauchée - Surface des fossés enherbés / surface totale des fossés

0% 0%

100% 100%

PRESERVATION DE LA ZER Surface en ZER l’année N / surface en ZER l’année N-1 î = ou ì

NOTE MAXIMALE DES RECOMMANDATIONS 20

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SYNTHESE DU DIAGNOSTIC

EENNGGAAGGEEMMEENNTTSS

Chapitre Note maximum

engagements Note exploitation % d’objectifs remplis

1 140

2 130

3 30

4 210

5 120

6 140

7 30

0102030405060708090

100

1

2

3

45

6

7

Installation, plantation Conduite du vignoble

Gestion du sol et fertilisation

Entretien du sol

Protection intégrée Méthodes de pulvérisation

Effluents et déchets

Mesures écologiques connexes

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SYNTHESE DU DIAGNOSTIC

RREECCOOMMMMAANNDDAATTIIOONNSS

Chapitre Note maximum recommandations Note exploitation % d’objectifs

remplis

1 30

2 0

3 40

4 10

5 30

6 0

7 20

0102030405060708090

100

1

2

3

45

6

7

Installation, plantation Conduite du vignoble

Gestion du sol et fertilisation

Entretien du sol

Protection intégrée Méthodes de pulvérisation

Effluents et déchets

Mesures écologiques connexes

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Gestion du rinçage des pulvérisateurs Caractérisation des eaux de rinçage des pulvérisateurs

Sprayers flushing management Characteristics of sprayers flushing waters

Thierry COULON – Fanny BEAUPERE – Pierre-Yves PRUD’HOMME ITV France, B.P. 116, 33294 Bordeaux cedex

Christophe ALLIOT

ITV France, B.P. 20046, 51202 Epernay cedex 1) Les effluents de pulvérisation

Une gestion inappropriée des effluents de pulvérisation peut être à l’origine d’une pollution non négligeable du milieu naturel. Dans la plupart des cas recensés, il s’agit d’une pollution ponctuelle, accidentelle ou chronique, intervenant dans des lieux déterminés et souvent les mêmes.

Sur un site précis, il y a donc accumulation de matières actives de produits phytosanitaires au

sol et risque d’entraînement de ces matières actives par les eaux de lavage ou de ruissellement. Ces eaux superficielles rejoignent ensuite fossés et cours d’eau.

Dans le cadre du projet « Ecopulvi », l’ITV et ses différents partenaires tentent de mieux

quantifier les risques de pollution liés aux pratiques usuelles des viticulteurs dans différentes régions, mais surtout de préciser les termes techniques d’une maîtrise quantitative maximum des effluents de

à l’amont ». En effet, l’inventaire des méthodes de traitements « aval » actuellement disponibles (qui seront abordées par C. Alliot) de ces effluents montre bien la relative lourdeur, la complexité et le coût de revient élevé des installations et procédés à mettre en œuvre.

L’évaluation quantitative des effluents générés au retour d’un traitement par les appareils de

pulvérisation apparaît donc comme une nécessité. Une série d’observations et de tests d’ores et déjà réalisés en Champagne et Bordelais permettent de bien approcher les différentes fractions de la pollution occasionnée. Ils révèlent également une grande variation des résultats à relier à des modes d’organisation pratique et à des niveaux d’équipement matériel très divers selon les viticulteurs. 2) Vidange et rinçage des pulvérisateurs : les différentes fractions

d’effluent

Vidange et rinçage du matériel vont générer des effluents chargés en matières actives et produits de formulation des différentes spécialités phytosanitaires utilisées. Ces matières actives vont

ns les restes inemployés de bouillie (fond de cuve), mais aussi dans les eaux utilisées pour le rinçage intérieur et le lavage extérieur du pulvérisateur.

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Le fond de cuve proprement dit a pour sa part plusieurs origines :

- le surplus de bouillie préparé par le viticulteur pour se donner une marge de sécurité - le volume de fond de cuve vrai, c'est-à-dire le volume de bouillie qui reste dans la cuve du

pulvérisateur lorsque la pompe de reprise de bouillie désamorce. Ce volume est inhérent à la forme de la cuve

- le volume mort, c'est à dire le volume de bouillie qui reste dans le circuit de pulvérisation lorsque l'on arrête le pulvérisateur. Ce volume dépend directement de la conception du circuit de bouillie et du type de pulvérisateur.

Pour l'entretien du matériel, ces volumes doivent être éliminés et le pulvérisateur doit être

Le rinçage après traitement est important car il permet d'éviter :

- le colmatage des buses - l'usure prématurée du matériel (buse, jauge, manomètre…) et donc permet une meilleure

qualité de traitement grâce à une plus grande maîtrise de la dose appliquée - la contamination de la bouillie par une matière active provenant de la manipulation précédente

(herbicide par exemple !). Les effluents issus de ces lavages de pulvérisateurs contiennent des produits phytosanitaires,

mais également, pour les effluents issus du lavage extérieur, des hydrocarbures (carburant, lubrifiant)

La charge polluante des eaux de rinçage du pulvérisateur est inhérente aux produits utilisés

lors du traitement phytosanitaire, aux modalités du rinçage, au manipulateur et au matériel de pulvérisation. Il est donc évident que cette charge pourra varier considérablement d'un effluent à un autre.

En pratique, après chaque pulvérisation, le lavage extérieur du matériel n'est pas toujours

réalisé. Certains viticulteurs le lavent chaque fois et d'autres seulement de une à quatre ou cinq fois au cours de la saison. Par contre, le rinçage intérieur du pulvérisateur est unentre deux applications, afin d'éviter les problèmes de colmatage et de contamination entre différents produits.

Dans les études réalisées, nous avons donc considéré séparément les eaux de rinçage extérieur

isateur.

3) Évaluation quantitative des effluents générés au retour d’un traitement par un appareil de pulvérisation

Nous rapportons ici des résultats obtenus en Champagne et Bordelais de 1999 à 2001. Compte Tenu de la diversité des matériels utilisés et des pratiques techniques, il s’agit de

résultats à considérer dans un contexte d’exploitations bien définies. Cependant, le caractère interrégional de ces résultats, le choix diversifié des matériels testés, permettent de dégager certains enseignements et en particulier, d’individualiser les pistes d’amélioration des pratiques et des équipements (matériels et installations).

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Tableau 1 : Évaluation des volumes d’effluents générés par différents pulvérisateurs après traitement

dans des situations pratiques d’exploitations viticoles

TEST 1 2 3 4 5 *2 6 7 8

Produits de traitement Rémiltine F pépite

+ Ekalus

Rémiltine cuivre pépite

Quadris

Valiant +

Corail

Mikal +

Stroby DF

Quadris

Microthiol +

Panthéos

Valiant +

Apanage Volume d’eau initial (l) 630 630 600 1026 384 776 1275 554 Reliquat non utilisé (l) Quelques gouttes Quelques gouttes 6, 4 16,9 9,5 4,75 5 41 Fond de cuve (l) « « 6,4 16,9 9,5 4,75 5 1,75 Volume d’eau pour rinçage intérieur

* cuve (l) * circuit (l)

64,5 136,9

61,9 128,8

64

73,5 71,9

9

45,8

14 48

29 80

18,5 70,5

Volume d’eau pour rinçage extérieur (l) 178 * 1 142,1 *1 40 * 1 150,5 *1 34 66 55 *1 56

Remarque : Volume rinçage circuit : volume rinçage du circuit de distribution (+ rampes) proprement dit + lavage des buses + retour en cuve

*1 : adjonction d’un produit nettoyant *2 : système de brassage défectueux

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Le tableau 1 détaille les résultats obtenus pour 8 tests réalisés chez des viticulteurs . L’objet de ces tests est ici d’observer ce qui est fait par le viticulteur, en prenant soin de mesurer les volumes d’effluents pour chaque étape du rinçage. Des prélèvements pour analyses (DCO, matières actives…) sont également effectués sur les différentes fractdonc le reflet des différentes façons de faire des viticulteurs qui procèdent selon leurs habitudes.

Cette première série de tests porte sur des pulvérisateurs dits « classiques », ne comportant

aucun aménagement permettant une optimisation du nettoyage, et sur des matériels mieux équipés, mais utilisés de façon traditionnelle pour les besoins de l’évaluation recherchée.

Les traitements sont donc effectués selon la pratique des exploitants ; une fois l’application terminée, les pulvérisateurs sont ramenés et rincés à la ferme.

• Fond de cuve vrai Il varie de pratiquement 0 à 10 litres selon l’appareil. Certains montages avec cuve de

pulvérisation à fond incliné et puits d’aspiration dans lequel est insérée la cannapparaissent très performants, la totalité de la bouillie étant aspirée avant désamorçage de la pompe (Champagne). Par rapport aux autres appareils, un tel dispositif limite considérablement un reliquat

chronique » dont la récupération et le traitement occasionneront forcément des contraintes pour le viticulteur.

• Reliquat non utilisé La majorité des viticulteurs chez qui les tests ont été réalisés ont pulvérisé la bouillie de

traitement jusqu’à désamorçage de la pompe. Il faut être conscient que ce comportement n’est pas forcément majoritaire du fait des difficultés d’ajustement des volumes nécessaires. Lors de la préparation de la bouillie, le viticulteur se donne une « marge de sécurité » évitant un retour nécessaire au vignoble en cas de sous estimation des besoins en bouillie.

Dans un cas testé, le viticulteur revient à la ferme avec un reliquat de 41 l alors que le fond de

cuve vrai de son appareil est de 1.75 l seulement.

• Rinçage intérieur Les volumes d’eau utilisés pour le rinçage intérieur (cuve et circuit) varient pratiquement du

simple ou quadruple (55 l à 201 l) entre les différents tests, ce qui montre bien l’incidence que peut avoir le type de matériel (la longueur du circuit de distribution en particulier) et la pratique du viticulteur (qui évalue la « propreté » en principe retrouvée du matériel en fonction de la clarté de l’eau rejetée en fin de rinçage).

Par ailleurs, le volume d’eau utilisé varie également en fonction de la capacité de la bouillie à

Enfin, il faut remarquer que les volumes d’eau employés sont les plus importants pour rincer

le circuit (on additionne là rinçage de la partie périphérique du circuit (volume non diluable), retour en cuve (volume diluable) et eau nécessaire au rinçage des buses).

Le rinçage de la cuve du pulvérisateur, tel que pratiqué par les viticulteurs, consomme jusqu’à

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• Rinçage extérieur

Là encore, on observe de grandes différences. Les volumes d’eau pour le rinçage extérieur varient de 1 à 4 (40 à 178 l) ; le niveau de « salissure » du matériel a bien sûr une influence, mais aussi le fait d’utiliser ou non des nettoyeurs haute pression et des produits solvants, de nettoyage… 4) La charge polluante des effluents de pulvérisation

Les tableaux 2 à 5 précisent les quantités de DCO (cf. définition en encart) les pH et les

quantités de matières actives présentes dans les différentes fractions d’effluent de nos tests.

• La DCO Elle nous permet de connaître la charge globale en matière organique de la

bouillie mère (fond de cuve) et des eaux de rinçage. Ce paramètre permet de comparer

mère (fond de cuve) et des eaux de rinçage. La DCO est dépendante du type de produit phytosanitaire utilisé, de sa dose, ainsi que de l’importance des salissures ou de l’emploi de détergents pour le lavage extérieur du matériel.

de l’importance des salissures ou de l’emploi de détergents pour le lavage ex de l’importance des salissures ou de

détergents pour le lavage extérieur du matériel.

Globalement, les DCO des bouillies mères sont très élevées. Les DCO des eaux de rinçage intérieur des cuves ou/et des circuits, bien que nettement plus faibles, restent importantes. Sur le plan réglementaire, il n’existe pas encore de normes pour les effluents viticoles. A titre d’exemple, on peut néanmoins citer les valeurs limites de DCO fixées pour les rejets vinicoles des installations classées (ICPE), comprises entre 125 et 30002/02/1998).

En tout état de cause, il est clair que tout rejet d’effluents viticoles sans précautions dans

le milieu naturel est responsable d’une forte pollution organique, en particulier quand il s’agit de reliquats de bouillie.

Les DCO des eaux de rinçage extérieur apparaissent elles aussi très au-delà des valeurs limites

précédentes. Il faut signaler l’incidence de l’utilisation de certains produits de nettoyage qui élèvent

considérablement la DCO de ces effluents. Pour tous les tests où de tels prod(tests n° 1, 2, 3, 4, 7), la DCO des effluents de rinçage extérieur s’avère plus élevée que celle des

Des essais champenois ont bien quantifié ce phénomène (cf. tableau 3). Ils convient donc de

ne pas abuser de l’utilisation de tels « nettoyants » qui, dans le cas de ces essais, vont apporter jusqu’à 90 % de la pollution organique totale de l’effluent.

La Demande Chimique en Oxygène (DCO)

La DCO représente la quantité totale de pollution oxydable (matière organique) et correspond à la quantité d'oxygène qu'il faut fournir grâce à des réactifs chimiques puissants (bichromate de potassium) pour oxyder les matières contenues dans l'effluent. La DCO est exprimée en mg ou g O2/L. Elle donne une idée générale de la pollution organique d'une eau.

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• Le pH La valeur du pH dépend des produits phytosanitaires utilisés. Certains sont acides (Valiant,

Mikal), d’autres proches de la neutralité (Quadris, soufre, bouillie bordelaise). D’une manière générale, les bouillies acides entraînent le rejet d’eaux de rinçage encore fortement agressives, qui perturbent le milieu naturel.

L’adjonction de produits de nettoyage souvent ammoniaqués augmente le pH qui peut devenir

Rappelons que les normes actuelles de rejets urbains ou industriels sont comprises entre des

valeurs de pH allant de 5,5 à 8,5. En dehors de ces limites, un traitement de neutralisation devrait donc être effectué.

CONCENTRATION EN MATIÈRES ACTIVES DANS LES EFFLUENTS

Le tableau 5 rend compte des concentrations de matières actives des différentes fractions d’effluents (hormis pour le test 7 dont les résultats ne sont pas disponibles). Compte tenu du coût des

molécule trace » intervenant dans la composition du produit de traitement est choisie et dosée. Ce choix peut être arbitraire ou parfois délibéré. C’est par exemple le cas du soufre retenu du fait de la viscosité et de l’adhérence de ses bouillies considérées comme des plus

L’extrapolation, en proportionnalité stricte, des résultats obtenus pour la « molécule trace »

choisie, ne peut être admise de façon générale. En effet, un contrôle effectué dans un cas (test n° 8) sur toutes les molécules associées dans une spécialité phytosanitaire (Valiant) révèle qu’on ne conserve pas, ni dans les reliquats de bouillie, ni dans les eaux de rinçage intérieur, les proportions initiales des matières actives de la spécialité. Nous y reviendrons.

Plusieurs observations peuvent être faites :

- les concentrations en matière active des fonds de cuve sont bien sûr très élevées. Pour les tests

nous remarquons des différences entre la concentration mesurée par analyse des fonds de cuve et la concentration initiale de la bouillie (test n° 3, 6 et 8). Pour les tests 3 et 6, la concentration en azoxystrobine est moins élevée dans le fond de cuve que dans la bouillie initiale. Pour le test 8, nous disposons des résultats pour le foséthyl d’aluminium et le folpel qui sont plus concentrés dans le fond de cuve que dans la bouillie initiale.

- les concentrations en matière active des eaux de rinçage sont bien sûr très inférieures aux

précédentes. On passe en unité du g/l au mg/l. Cependant, elles restent très importantes et en aucun cas, ces eaux de rinçage ne devraient rejoindre directement sans traitement, le milieu naturel.

Il faut préciser que contrairement aux effluents de cave, nous ne disposons pas, à l’heure actuelle, de normes maximum de concentration pour ces rejets d’effluents phytosanitaires, aucune

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Seules sont fixées des normes de teneurs maximales pour les eaux destinées à la consommation humaine. Ces teneurs sont donc très faibles. La norme de potabilité de l’eau est de 0,1 µg/l maximum par molécule individualisée et de 0,5 µg/l au total pour l’ensemble des molécules

Les concentrations de matières actives que nous retrouvons dans les eaux de rinçage interne ou

externe sont jusqu’à 100000 fois supérieures et même au-delà. Dans le détail, les résultats d’analyses peuvent parfois être convergents ou parfois relativement

divergents. Les concentrations en matière active peuvent être similaires dans les eaux de rinçage de la cuve du pulvérisateur et dans l’eau de rinçage du circuit (test n° 6). Mais elles sont parfois différentes (test 5 et 8 …). Les teneurs dans des eaux de lavage extéri

Pour une spécialité phytosanitaire associant différentes matières actives, les résultats diffèrent

comportement » différent de celles-ci au cours du lavage, sans doute lié à leur solubilité dans l’eau, à la formulation…

En conclusion, s’il apparaît clair que la charge polluante des effluents étudiés est forte et

justifie de traitements adaptés avant rejet dans le milieu naturel, beaucoup de questions restent posées quant aux variations observées dans les résultats d’analyses et aux facteurs qui les déterminent, certains liés aux pratiques du viticulteur, d’autres aux caractéristiques propres de chaque spécialité phytosanitaire…

Nous avons constaté également à l’occasion de cette étude, l’absence quasi complète de

références dans ce domaine. Les laboratoires d’analyses ont peu l’habitude de réaliser des analyses à des concentrations aussi fortes. Les méthodes d’analyses semlaboratoire validant ses propres pratiques. Enfin, il faut ajouter les difficultés d’homogénéisation et de prise d’échantillons d’effluent lors des manipulations expérimentales.

L’hétérogénéité du « matériau » ainsi récupéré ne peut que nous inciter à poursuivre nos tests

d’évaluation afin de mieux cerner les aspects quantitatifs et qualitatifs des opérations conduites.

5) Évaluation de l’efficacité des opérations de rinçage effectuées

Afin d’évaluer l’efficacité des opérations de rinçage effectuées par les viticulteurs, un contrôle systématique a été effectué au niveau de la cuve et du circuit de chaque pulvérisateur. C’est en fait un second rinçage qui a été réalisé avec une quantité d’eau mesurée et prélèvement d’échantillons sur les eaux de ce rinçage. Les tableaux 71et 72 rapportent le détail des résultats d’analyses de DCO et matières actives de ces effluents de second rinçage.

Ces résultats sont également exprimés en pourcentage des concentrations DCO ou matières

actives des eaux du premier rinçage et montrent bien l’efficacité de celui-ci. Les graphiques 1 et 2 illustrent cette efficacité.

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En termes de DCO, les eaux du second rinçage se rapprochent des normes « effluents vinicoles » que nous avons évoqué plus haut (de 14 à 302 mg/l pour le rinçage des cuves et de 38 à 139 mg/l pour le rinçage des circuits)

En se basant uniquement sur ces valeurs de DCO, on pourrait penser que le premier rinçage

est suffisant. Mais les effluents viticoles sont surtout responsables d’une pollution chimique.

A l’examen des résultats, on s’aperçoit que l’efficacité du rinçage varie notablement selon les -ci sont plus ou moins « entraînées » lors du rinçage à l’eau. Le tableau 6

illustre ce comportement différencié des molécules dans le cas du test n° 8. Pour les deux matières actives, cymoxanil et folpel, les rapports de concentration (cymoxanil sur folpel) sont supérieurs à 10 pour les premières eaux de lavage et inférieur à 0,5 lors du second lavage.

On ne conserve donc pas le même rapport de concentration des molécules associées dans la spécialité Valiant avant et après rinçage. Signalons que la solubilité du cymoxanil dans l’eau est 1000 fois plus élevée (890 mg/kg à pH 5 et 20°C) que celle du folpel (0,8 mgque le cymoxanil soit mieux éliminé à l’eau claire. 7) Quantités de matières actives rejetées au cours du rinçage

En connaissance des volumes d’effluents et de leurs concentrations respectives, nous pouvons tités de matières actives ainsi éliminées qui restent à traiter. Afin de simplifier les

résultats et d’en faciliter la lecture, nous avons transformé ces quantités en équivalent de volume de bouillie ainsi retrouvé dans les eaux de rinçage.

Le tableau 8 récapitule ces quantités pour chaque fraction d’effluent et pour chacun des tests effectués. La part de pollution essentielle est représentée par le reliquat de bouillie (fond de cuve) qui la constitue pour les 9/10 (sauf dans un cas, test n° 3 : 1/3 pour lequel les dosages sont à vérifier). Les eaux de rinçage ne présentent donc que le solde de cette charge polluante.

Il est donc bien clair que la maîtrise des pollutions ponctuelles liées au lavage du pulvérisateur

8) Intérêt du rinçage à la parcelle

L’équipement du pulvérisateur avec une cuve supplémentaire de rinçage remplie d’eau claire (cf. intervention de Sébastien Dubuisson pour une présentation détaillée du dispositif) va permettre un rinçage direct de la cuve et du circuit de pulvérisation « à la parcelle ». Le fond de cuve, réduit à son minimum, va être dilué par l’eau claire qui rince auparavant les parois de la cuve. Le volume en cuve

érisé sur le vignoble déjà traité, en vitesse rapide. L’opération peut se faire en une fois ou en deux fois, cette solution permettant une meilleure efficacité du rinçage (cf. intervention de S. Debuisson).

Le tableau 9 précise les efficacités obtenues avec cette manipulation lors de 3 tests en

bordelais (test 9, 10 et 11). Les résultats en terme de DCO apparaissent en figure 2 pour les tests 9 et 10. Le tableau 10 reprend les résultats d’un essai champenois démontrant l’intérêt d’un double rinçage par rapport à un simple passage, intérêt bien illustré par la figure 3.

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Conclusion

Une première série de résultats nous permet d’approcher la réalité complexe, quantitativement importante, de la charge de pollution que représentent les effluents de pulvérisation. Compte tenu du nombre de traitements effectués campagne après campagne sur les vignobles, les risques de pollution du milieu naturel ne peuvent être ignorés. Ces risques sont d’ailleurs avérés, certaines matières

aux de surface mais aussi de profondeur.

La priorité réside dans la réduction quantitative maximale des effluents à l’amont et en premier lieu des volumes de fond de cuve. Le rinçage du matériel, directement à la vigne, avant retour

ferme, est à promouvoir. L’effort d’équipement à fournir par les viticulteurs est réel mais indispensable. Dans l’attente d’un tel équipement, le remplissage de la cuve à partir d’un point d’eau doit permettre un tel rinçage à la parcelle.

Malgré tout, les dernières eaux de rinçage resteront chargées d’une certaine quantité de

matières actives. Il est probable qu’une réglementation se mettre ne place dans des délais plus ou moins rapprochés et précise les teneurs maximales admises pour leur rejet dans le milieu naturel.

Un traitement adapté (cf. intervention de Christophe Alliot) devra permettre de ramener cet effluent ultime à des concentrations compatibles avec un tel rejet direct. En ce qui concerne les eaux

seront à mettre en œuvre pour éliminer huile, graisse,

Le Groupe de Travail Ecopulvi se doit bien sûr de poursuivre ses travaux, sur tous les aspects

du problème, dans l’objectif de doter la profession viticole de moyens les plus efficaces et les mieux adaptés possibles au contexte pratique et économique des exploitations.

Des collaborations seront indispensables pour mieux organiser ces travaux et mieux codifier

certains outils d’investigation. Les laboratoires d’analyses publics ou privés ainsi que les industriels de la phytopharmacie seront des partenaires (nous l’espérons) essentiels dans notre démarche.

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13ème Colloque EUROVITI – 14-15 Nov. 2001

Adaptation des pulvérisateurs pour une meilleure prise en compte de l’environnement

Sébastien DEBUISSON, Arnaud DESCOTES, Laurent PANIGAI

Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne 5, rue Henri Martin 51200 Epernay (France)

Initié en Champagne en 1994 par le CIVC, le programme Pulvé 2000 a pour objectif l’amélioration de la qualité de la pulvérisation en Champagne, mais également la prise en compte de l’environnement lors de cette phase critique. Parmi l’ensemble des thématiques étudiées, la gestion des effluents de pulvérisation est prioritaire. Deux axes d’études sont ou ont été travaillés :

- Une gestion collective des effluents de pulvérisation en aval des traitements. Cette solution implique des systèmes de traitement curatif des matières actconfortable d’utilisation, n’a pas donné entière satisfaction. Cette piste n’est plus travaillée actuellement en Champagne.

- Une gestion à la parcelle des effluents de pulvérisation avec en complément des outils adaptés au recyclage des effluents ultimes. Cette voie implique une gestion globale de la pulvérisation et le respect des Bonnes Pratiques Viticoles. Il s’agit de la solution privilégiée en Champagne.

Cette piste est plus facilement envisageable si le matériel de pul

meilleure prise en compte de l’environnement. Parmi ces adaptations, on peut retenir :

- Un équipement peu coûteux et efficace : la cuve de rinçage. - L’injection directe (non développée dans cette intervention). - L’adaptation du circuit de pulvérisation et notamment de la forme des cuves pour une

meilleure gestion des effluents de pulvérisation. - Les équipements électroniques embarqués d’aide à la pulvérisation.

Suite aux efforts de communication menés auprès des viticulteurs, des constructeurs et des

concessionnaires, ces équipements se démocratisent peu à peu sur les tracteurs enjambeurs en Champagne, mais également dans les autres vignobles français.

La cuve de rinçage est un équipement indispensable. Aujourd’hui, elle est systématiquement présente sur les appareils neufs. La plupart du temps, elle peut être ajoutée sur les appareils plus anciens. A. Rappel technique

La cuve d’eau claire optimise le rinçage des circuits de pulvérisation et des bidons de bouillie. Les avantages sont multiples :

- Rinçage à la vigne du pulvérisateur lorsque la bouillie n’a pas encore . - Réduction considérable du bouchage des rampes (buse 6/10e, pneumatique…).

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- Gain de temps pour rincer l’appareil. - Propreté de l’appareil. Les produits (herbicides) ne s’incrustent pas dans les dépôts ou les

parois des cuves. - Longévité accrue des organes de pulvérisation. - Respect de l’environnement et des engagements du référentiel Viticulture Raisonnée.

Le montage conseillé doit répondre aux critères suivants :

- La cuve doit être suffisamment grande pour diluer le fond de cuve restant au cinquième et rincer correctement le circuit de pulvérisation.

Volume de bouillie embarqué Volume de la cuve de rinçage

< 600 l 60 litres minimum

Entre 600 et 1000 l 10 % du volume de bouillie embarquée

> 1000 l 100 l si un seul bidon 150 l si deux bidons

- L’eau claire doit circuler en passant par les bidons de bouillie pour diluer le fond de cuve

restant. Dans le cas contraire, seul le circuit de pulvérisation est correctement rincé mais les cuves ne sont pas nettoyées.

- L’installation de buses de lavage améliore l’efficacité de l’ensemble.

Montage non conseillé Montage conseillé Cuve de rinçage sans buses de lavage Cuve de rinçage avec buses de lavage

Ce montage ne permet pas un rinçage efficace des cuves de bouillie.

Ce montage permet le rinçage du circuit et des cuves de bouillie.

B. Une efficacité remarquable

La mesure de l’efficacité de la cuve de rinçage a été réalisée en collaboration avec la station ITV d’Epernay. Dans le cadre de l’expérimentation, nous avons utilisé un tracteur largement représenté en Champagne (Bobard CC70 monorang, 1981) équipé d’une rampe avec 8 pendillards et deux cuves de bouillie d’une contenance de 350 litres chacune. Les cuves sont en résine de polyester et relativement usagées (présence d’aspérités).

Ce tracteur a été équipé en février 1999 par le CIVC d’une cuve de rinçage reliée à des buses de lavage dans chaque bidon (Lav’ton de Tecnoma). Le coût

POMPE

Rampes

Régulationdistribution

Vannes

trois voies

�� ��

��/��

Cuves de rinçage

Lave

main 15 l

POMPE

Rampes

Régulation

distribution

Buses de rinçage

��/��

��

��

Vannes

trois voies

�� ��

��/��

Cuves de rinçage

Lave

main 15 l

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L’objectif de l’essai était de mesurer la quantité de produit restant à l’intérieur des cuves et du

circuit de pulvérisation lorsque le tracteur revient sur l’exploitation en simulant 4 p :

Procédure 1 Procédure 2 Pas de rinçage dans les vignes, fond de cuve de 25 litres (12,5 litres dans chaque bidon).

Pas de rinçage dans les vignes, fond de cuve minimal après désamorçage de la pompe.

Procédure 3 Procédure 4

Pas de fond decuve

Tractovigne 8 2 0 0

25R i n c e c u v e

Pas de fond decuve

Tractovigne 8 2 0 0

25R i n c e c u v e

Pulvérisation jusqu’au désamorçage de la pompe. Dilution et rinçage dans la vigne du fond de cuve et des circuits de pulvérisation en 1 fois (60 litres pour un

Pulvérisation jusqu’au désamorçage de la pompe. Dilution et rinçage dans la vigne du fond de cuve et des circuits de pulvérisation en 2 fois (30 litres pour le premier rinçage, 30 litres pour le second rinçage). Il s’agit de la méthode conseillée.

Une fois les procédures appliquées, l’appareil était ramené sur l’exploitation. Le circuit et les

cuves ont été complètement nettoyés avec un volume d’eau connu. Les eaux de lavage furent collectées, homogénéisées et échantillonnées. Le dosage de la matière active utilisée a permis de mesurer les quantités de produit restant dans l’appareil.

Pour mesurer l’efficacité du rinçage, nous avons utilisé du soufre en formulation WG (Thiovit microbille Jet) pour les raisons suivantes :

- Le produit est largement employé au vignoble. - Il est difficile à nettoyer. - Il est peu toxique et facile à analyser.

En terme de résidus, les résultats sont éloquents. Suite au rinçage à la vigne en 2 fois

(procédure 4), les quantités résiduelles de soufre dans l’appareil sont (moins de 1 gramme). Ces quantités sont multipliées par un facteur d'environ 10 lorsque l’appareil a été rincé en 1

3).

Lorsque le viticulteur a un fond de cuve de 25 litres (procédure 1), les quantités de soufre présentes dans l’appareil sont 1 000 fois supérieures à celle d’un appareil rincé en 2 fois.

Lorsque le fond de cuve est pulvérisé mais non rincé (procédure 2), les quantités de soufre présentes dans les cuves et le circuit sont encore 200 fois supérieures par rapport à un appareil rincé en 2 fois.

Ces résultats impressionnants s’expliquent par le fait que le produit n’a pas eu le temps de sécher dans l’appareil. Il est immédiatement dilué avec l’eau de rinçage.

T r a c t o vigne 8200

25

Fond de cuve25 litres

T r a c t o vigne 8200

25

Fond de cuve25 litres

Pas de FondDe cuve

T r a c t o vigne 8200

25Pulvérisation à la vigne

Pas de FondDe cuve

T r a c t o vigne 8200

25

Pas de FondDe cuve

T r a c t o vigne 8200

25Pulvérisation à la vigne

Pulvérisation à la vigne

Pulvérisation à la vigne

Pulvérisation

Pas de Fond De cuve

Tracto vigne 8200 25 Cuve de rinçage Pulvérisation

à la vigne

Pas de Fond De cuve

Tracto vigne 8200 25 Cuve de rinçage Pulvérisation

à la vigne

Pas de Fond De cuve

Tracto vigne 8200 25 Cuve de rinçage

Pas de Fond De cuve

Tracto vigne 8200 25 Cuve de rinçage

à la vigne

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Le temps pris pour le rinçage du pulvérisateur, épandage compris, est au maximum de 15

minutes à la fin de la journée.

Les résultats montrent une efficacité importante du double rinçage à la vigne des cuves et du

C. Un équipement indispensable

Il existe peu d’équipements alliant autant techniques tout en préservant le budget, l’environnement et la santé du viticulteur. Le seul reproche imputable à la cuve de rinçage est le manque de place sur les tracteurs enjambeurs compacts (Vitilabel monorang, Centaure monorang…). Cependant tous les autres appareils peuvent être équipés sans problèmes.

Le coût de montage par un concessionnaire est compris entre 500 et 1 500 euros HT, main

d’œuvre comprise. Les différences de prix s’expliquent par le type, la quantité de pièces utilisées et la bricoleurs » peuvent aisément réduire ce coût en réalisant

eux-mêmes ce montage.

Le référentiel technique Viticulture Raisonnée de l’AOC Champagne impose que cet équipement soit livré de série en cas d’achat ou de renouvellement d’un pulvérisateur.

La cuve de rinçage est déjà largement répandue en grande culture et la majorité des pulvérisateurs agricoles neufs en sont équipés. L’objectif de la Champagne est de rattraper ce retard et

avec une cuve de rinçage. Cet objectif, sable, est indispensable pour une viticulture plus technique, plus propre et plus

sécurisante.

773 g de soufre

140 g de soufre 0,75 g de soufre

Fond de cuve de 25 litres, aucun rinçage

Pulvérisation du fond de cuve jusqu'au

désarmoçage de la pompe, aucun rinçage

Rinçage à la vigne en 2 fois

x 5,5

9.75 g de soufre

Rinçage à la vigne en 1 fois

x 1000

x 200

x 13

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2. L’injection directe

Ce chapitre fait l’objet d’une communication par Claude VERNET d’ITV France, à laquelle nous vous renvoyons. 3. L’optimisation du circuit de pulvérisation

Lorsque le traitement est terminé, les quantités présentes dans le circuit de pulvérisation doivent être réduites au maximum lorsque la pompe de pulvérisation a désamorcé. Outre les normes de

de pulvérisation doit répondre à quelques exigences primordiales pour permettre une bonne gestion des effluents de pulvérisation. Les efforts doivent porter sur le circuit et surtout sur la cuve.

Les principales recommandations concernant les cuves sont :

1 : La jauge doit être suffisamment précise pour ajuster au mieux la quantité de bouillie à la surface

traitée. Les jauges à cadran avec système de flotteurs sont plus précises et plus lisibles que les jauges avec niveau visible par transparence.

2 : La buse de lavage doit être positionnée pour atteindre l’ensemble des parois de la cuve. 3 : La cuve de rinçage peut être intégrée à l’intérieur des cuves à condition que celle -ci n’entrave pas

le bon nettoyage des parois. 4 : L’aspiration doit permettre que les quantités de produit restant dans la cuve soient négligeables. 5 : La forme de la cuve doit répondre aux exigences suivantes :

- Assurer une vidange complète. La poche de vidange doit se situer au point le plus bas possible

- Disposer d’un soutirage profond pour éviter l’absorption d’air par la pompe en fin de traitement.

- Etre sans angles morts, ni aspérités.

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6 : L’agitation doit être efficace pour éviter tout dépôt de produit dans le fond de la c-mécanique à l’aide d’une pompe centrifuge ou alors hydraulique.

Dans ce cas le débit minimum de retour en cuve doit être égal à 5 % du volume total des cuves. Le système d’agitation hydraulique peut être amélior

7 : Les matériaux de la cuve doivent être neutres par rapport aux produits et ne pas rendre difficile le

nettoyage des cuves. Deux types de matériaux existent :

- Le polyéthylène haute densité (PEHD) : d’aspérités, sa facilité de nettoyage et sa résistance aux produits chimiques en font un bon matériau pour la réalisation d’une cuve de pulvérisateur. Deux types de fabrication existent : Les cuves en polyéthylène rotomoulé sont moulées en un seul bloc par soufflage. Les cuves en polyéthylène thermosoudé ont les pans assemblés un à un par thermosoudage.

- Le polyester stratifié : encore répandues en Champagne, ces cuves sont très résistantes et facilement réparables. Un produit anti-adhérent protège l’intérieur des cuves. Toutefois, la présence d’aspérités et de joints d’assemblage rendent le nettoyage plus difficile et moins efficace.

Dans tous les cas, il est important d’avoir un circuit de pulvérisation permettant de gérer au

risation. L’efficacité du rinçage à la parcelle n’en sera qu’accrue. 4. Les outils électroniques embarqués d’aide à la pulvérisation

Sans évoquer la viticulture de précision, quelques outils permettent en théorie de gérer plus facilement les effluents de pulvérisation. Il s’agit avant tout de contrôleurs électroniques, avec ou sans régulation. Ces appareils permettent de connaître en temps réel les paramètres de la pulvérisation et de les ajuster en fonction des quantités restantes de produits. Contrôleur sans régulation

Un contrôleur électronique sans régulation permet de connaître les différents paramètres de pulvérisation et de les modifier rapidement à l’aide d’électrovannes (débit, vitesse, pression, quantité

til est très utile pour gérer au mieux sa quantité de bouillie, détecter rapidement des anomalies de fonctionnement et faciliter la gestion du fond de cuve à la fin du traitement. Cependant ces appareils restent assez chers (entre 900 et 2 300 euros HT). Contrôleur avec régulation (DPAE)

Cet appareil regroupe les mêmes fonctions qu’un contrôleur sans régulation, cependant, le volume épandu par hectare peut être régulé automatiquement en fonction de la vitesse d’avancement du tracteur enjambeur. Cet outil est très apprécié en grandes cultures, mais il est encore mal adapté au vignoble (régulation au détriment de la qualité de pulvérisation). A l’heure actuelle, il faut lui préférer un appareil sans régulation, moins cher et plus fiable (entre 2 300 et 3 800 euros HT pour un DPAE). Le montage

Peu d’équipements sont livrés de série en viticulture. La plupart du temps il s’agit donc d’adaptations. L’installation de ces équipements doit être réalisée par une personne compétente pour

. Les montages sont généralement réalisés avec un capteur de vitesse magnétique monté sur la roue. Cette installation est économique mais ne prend pas en compte le taux de patinage du tracteur. Le montage radar mesure la vitesse réelle, il est plus précis

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Les appareils sans régulation, plus fiables, sont à préférer aux autres types d’appareils. Cependant, la difficulté d’adaptation et le coût des pièces limitent ces équipements aux pulvérisateurs

Conclusion

La cuve de rinçage est un équipement important de l’appareil de pulvérisation. Il est possible avec ce système de limiter fortement les reliquats de bouillie en fin de traitement phytosanitaire. L’efficacité de la cuve de rinçage peut être encore optimisée enet notamment la forme des cuves. Ces deux points sont la base d’une bonne gestion des effluents de pulvérisation. D’autres outils comme les contrôleurs électroniques ou l’injection directe, peuvent encore simplifier la tâche du viticulteur. Cependant, la gestion des effluents à la parcelle ne permet pas de résoudre l’ensemble des problèmes. Les eaux de lavage externe, ainsi que les eaux de lavage interne suite à un nettoyage plus complet de l’appareil (hivernage) contiennent des produits phytosanitaires difficilement éliminés à la vigne. Dans ce cas, d’autres techniques doivent être

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Maîtrise des outils de production

Integrated Oenological Practices : Control of production's equipments

Jean-Michel DESSEIGNE, ITV France Domaine de Donadille, 30230 Rodilhan

Selon la définition des Pratiques Œnologiques Intégrées, le vinificateur a en charge de mettre en œuvre des pratiques destinées à valoriser le potentiel qualitatif des raisins tout au long des procédés d'élaboration, en prenant en compte un ensemble plus vaste de considérations, respectueuses de la santé humaine, de l'environnement et du produit.

La maîtrise des outils de production est un des aspects essentiels de cette démarche. En effet,

ceux-ci ont une incidence directe sur la qualité et les coûts de production, et intègrent de plus en plus les aspects environnementaux. La conformité des outils par rapport à la réglementation en matière de

La maîtrise des outils de production doit intervenir à plusieurs niveaux :

- conception et aménagement des installations - choix des matériels - utilisation des matériels - maintenance

Nous prendrons comme exemple concret le cas des outils de réception et de traitement de la vendange, et plus particulièrement les érafloirs-trieurs. Conception et aménagement des installations

La création, le renouvellement ou la modernisation des installations vinicoles nécessitent

souvent des investissements importants, qui engagent le producteur pour de nombreuses années. Or , dans nombre de cas, les investissements se font encore pas à pas, par ajustements progressifs, sur opportunité ou pour résoudre un problème ponctuel. La plupart de ces évolutions ne sont pas faites avec une vision stratégiquement préparée et mûrie, et conduisent à des systèmes qui ne sont pas

ec même parfois des dysfonctionnements. Chaque investissement doit donc être raisonné dans une stratégie globale pour assurer une

performance optimale de l'ensemble (notion de plan directeur). Les objectifs en terme de vin à borations doivent être clairement définis. Les réflexions doivent prendre

en compte également l'environnement de la cave (organisation des apports, diagnostic des outils présents, …), les perspectives d'évolution de la production… Le producteur peut se faire aider si besoin par des cabinets conseils ou des bureaux d'études spécialisés.

Exemple: érafloirs - trieurs L'érafloir joue un rôle important dans la chaîne technologique. Il a en effet un impact direct

sur les styles de vin. Etant généralement l'équipement à débit limitant de la chaîne de traitement, il

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peut intervenir directement sur l'organisation des apports et donc de la récolte. L'installation d'un érafloir en réception peut nécessiter des adaptations importantes, voire le renouvellement complet des équipements en amont (bennes à vendange, conquêts de réception). Il a également un rôle indirect sur les équipements en aval : pompes à vendange, cuves, pressoirs…

Choix des matériels L'incidence sur la qualité finale d'un vin de tel ou tel matérie

Deux aspects doivent être pris en compte: - l'adaptation de l'équipement aux besoins (type de vendange traitée, cépage, débit…) - la qualité intrinsèque du matériel (performances)

Il est important de raisonner en premier lieu en terme de besoins techniques sous peine de

donner priorité aux impératifs des équipements. L'adéquation entre les techniques choisies et les offres des équipementiers ne pourra être analysée objectivement que lorsque le vinificateur sera à même de

clairement ce qu'il attend (cahier des charges). Exemple: érafloirs - trieurs En terme d'éraflage, les objectifs recherchés sont de délivrer une vendange contenant le

minimum d'éléments herbacés et de débris divers, en limitant les triturations et les pertes de jus et de baies dans les rejets. Les caractéristiques techniques des érafloirs ont une incidence prépondérante sur la qualité du travail. Elles doivent être étudiées au cas par cas, en fonction des besoins. Nous donnons ci-dessous quelques critères de choix, bases de réflexions pour l'établissement de cahiers des charges.

Les cages ne doivent pas présenter d'arêtes tranchantes susceptibles de déchiqueter les rafles,

les feuilles et les baies. Les cages en tôles perforées ont désormais à cet effet profonds et arrondis.

Les dimensions des alvéoles dans les cages doivent être adaptées à la vendange traitée. Des

sections trop faibles occasionnent des pertes de baies avec les déchets. Des sections trop importantes laissent passer des débris végétaux avec la vendange. La possibilité de changer rapidement et facilement de cage est intéressante dans le cas où l'on traite des vendanges ayant des diamètres de

L'intensité du battage augmente avec les vitesses relatives de la cage et du batteur. Les

érafloirs fonctionnant à faibles vitesses de rotation sont donc à privilégier. Ces faibles vitesses de rotation sont obtenues avec des cages de grand diamètre.

La présence d'un variateur de vitesses, avec graduations ou afficheur numérique, est

indispensable pour adapter le fonctionnement à la vendange. Dans le cas du tri de la vendange mécanique, les érafloirs doivent être robustes pour supporter

le passage de corps étrangers. Ils doivent être de préférence équipés deconstructeurs protègent leurs machines à l'aide de pièces d'usure, comme des paliers en matériaux synthétiques facilement interchangeables ou des embouts amovibles sur les battes.

La trémie doit être équipée d’une vis d’Archimède lorsque la régularité de

l’approvisionnement n’est pas assurée par un matériel en amont. De même, pour la vendange récoltée mécaniquement, la trémie doit posséder une surface d’égouttage si celui-ci n’est pas réalisé au préalable.

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Les érafloirs doivent être facilement nettoyables, sans angles morts ou parties difficiles d’accès. Plusieurs constructeurs proposent désormais des machines sur lesquelles la cage et le batteur sont facilement accessibles, à démontages et remontages rapides. Les cages à tôle emboutie sont généralement plus facilement nettoyables. Des rampes ou des canons rotatifs incorporés peuvent

Les érafloirs doivent être conformes aux normes de sécurité, avec notamment arrêt

automatique lors de l'ouverture des capots, protection des organes de transmission et des pièces en rotation (vis, cage, batteur).

De récents essais comparatifs réalisés par l'ITV permettent de s'informer des performances des

principaux modèles d'érafloirs actuellement sur le marché. L'influence de la configuration des cages - tôle perforée à emboutis profonds, fils tressés / soudés, mailles emboîtables - sur les performances ne paraît pas prépondérante. Sur deux modèles d'érafloirs, des cages en tôle perforée à emboutis profonds ont cependant donné des résultats légèrement supérieurs aux cages en fils soudés. Le profil du batteur joue en revanche un rôle important.

Utilisation des matériels Les conditions d’utilisation des matériels ont évidemment une incidence importante sur leurs

performances. Deux niveaux doivent être raisonnés :

- l'intégration de l'équipement dans la chaîne de traitement - la conduite des équipements

Exemple: érafloirs - trieurs Les différences de comportement observées entre deux réglages sont souvent plus importantes

que celles constatées avec deux modèles de conceptions différentes. Avec de bonnes conditions d’utilisation, la majorité des érafloirs actuels permettent d’érafler

la vendange sans dilacération des rafles. Par contre, la vendange n’est jamais nettoyée à 100 %. Les pétioles et petits fragments de rafles ou de feuilles sont les plus difficiles à éliminer. Les pourcentages en poids de ces éléments dans la vendange sous érafloir peuvent varier de 0.2% à plus de 5%. On peut

rrectes lorsqu’il reste moins de 1% en poids d’éléments herbacés sous érafloir dans le cas de la vendange mécanique et moins de 1.5 à 2 % pour de la

Les performances des érafloirs varient en fonction de l’état de la vendange : cépage,

conditions de l’année, état sanitaire, rafles plus ou moins lignifiées. Le pourcentage d’éléments herbacés non éliminés augmentent lorsque la vendange initiale contient beaucoup de déchets. Le tri de la vendange mécanique par érafloir ne doit pas être consirécupérer les erreurs réalisées en amont par une conduite inadaptée de la machine à vendanger.

Le débit d’alimentation doit être adapté à celui de l’érafloir. Une sous alimentation se traduit

par une baisse des performances, avec notamment un pourcentage élevé de fragments herbacés dans la -alimentation se traduit par un bourrage de la machine. L’installation

d’un variateur, permettant d’adapter les débits d’alimentation en fonction de vivement conseillée. Ceci constitue en effet le premier réglage d’un érafloir.

L’alimentation doit être continue et régulière. En effet, dans le cas d’une alimentation

discontinue, la progression des rafles et des fragments herbacés dans la cage est insuffisante. Ceci se traduit par un passage de nombreux déchets à travers les alvéoles, en début et en fin d’alimentation.

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L’approvisionnement doit d’effectuer par l’intermédiaire d’une bande transporteuse ou d’une non par pompe à vendange. L’alimentation directe à partir d’une benne

autovidante à vis (ou bande) constitue la solution à privilégier.

Figure 1 - Incidence du débit d'alimentation sur la qualité de l'éraflage Appareil (15-20 t/h) - % de débris

Mourvèdre - ITV NIMES

Le régime de battage doit être réglé en fonction de la vendange. Des vitesses de rotation trop

élevées au niveau du batteur provoquent la dilacération des rafles et des feuilles, l’augmentation du ous érafloir et l’éclatement des baies, avec libération de

bourbes. En revanche, lorsque les vitesses de rotation sont trop lentes, les pertes de baies et de moûts avec les rejets peuvent être importantes. Les vitesses à adopter sont propres à chaque modèlet diminuent avec le diamètre de la cage. A titre d’exemple, les vitesses de rotation des batteurs sur des érafloirs de 10 à 20 tonnes par heure, doivent être comprises entre 200 et 350 tours par minute. Les

mécanique sont inférieurs à ceux nécessaires pour l’éraflage de la

La rotation de la cage permet un décolmatage et la reprise de la vendange par le batteur. Les

vitesses doivent être comprises entre 5 à 50 tours par minutes. La longueur de la cage a selon notre expérience une incidence sur les performances. En effet,

l’éraflage et le tri sont réalisés en majorité dans le premier tiers de la cage. Une longueur de cage trop importante occasionne le passage de déchets au niveau de la partie terminale. Des longueurs trop faibles ont pour conséquences des pertes de jus et de baies avec les déchets.

Figure 2 : Incidence de la vitesse de rotation des batteurs sur la qualité de l'éraflage

ITV Bordeaux

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Vitesse de rotation des batteurs en tr/mn

Merlot Cabernet F. Cabernet S.

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aux

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260 350 425 260 350 260 350 425

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Aucun constructeur ne propose actuellement un procédé mécanisé permettant d’obturer partiellement la cage en fonction de la vendange à traiter. Dans le cas de la vendange mécanique, il convient d’éviter de faire passer dans l’érafloir les jus déjà libérés. Sans égouttage préalable, les jus sont fortement aérés et favorisent le colmatage de la cage , ainsi que le passage des éléments herbacés à travers les alvéoles. Cet égouttage doit être réalisé au niveau de la benne de transport ou du conquêt de réception. Si ce n’est pas le cas, la trémie d’alimentation de l’érafloir doit posséder une surface d’égouttage. Si besoin, le foulage de la vendange doit évidemment être réalisé après et non avant l’éraflage. Les érafloirs doivent être nettoyés et désinfectés quotidiennement après utilisation. Maintenance des matériels :

Un entretien régulier est indispensable pour maintenir l'outil de production au niveau de

performances désiré. Trop longtemps négligée, la maintenance est de plus en plus prise en compte par du SAV du fournisseur est devenue un critère de choix important. Nous

rappellerons que la législation impose aux constructeurs de fournir , lors de l'achat d'un matériel, une notice d'utilisation précisant notamment les procédures de nettoyage et d'entretien.

La maintenance doit être plus préventive que corrective. Elle doit être gérée selon les principes

généraux de l'Assurance Qualité. Une fiche de suivi doit être établie pour chaque matériel. Les modalités d'entretien préventif, avec la fréquence des in

Références bibliographiques : CRIIT IAA. 1992 . L'usine agro-alimentaire. Guide de conception et de réalisation. Editions RIA. Paris. 350 pages

Delteil D, 1998 . La réception des raisins à la cave de vinification. In " Œnologie. Fondements scientifiques et technologiques. Coordinateur Claude Flanzy". 689-729

Desseigne J.M. 1997 . "Equipements de tri et d'éraflage de la vendange". Classeur ITV France "Matériels et installations Vinicoles.35-42

Desseine J.M., Grenier P, 1998 . Génie Œnologique et Matériel. In "Œnologie. Fondements scientifiques et technologiques. Coordinateur Claude Flanzy". 1218-1225

Jacquet P. 1999 . Installations vinicoles et d'embouteillage. Tome 1: Conception et réglementation. 288 pages

Guides des Bonnes Pratiques Hygiéniques Filière Vins. 2000. Les Editions des Journaux officiels. N° 5909.

Matevi "Eraflage et tri de la vendange" . 2001. Banque de Données. Chambre d'Agriculture de la Gironde/ ITV France.

Vinsonneau E, Desseigne J.M. 1997. Etude des conditions d'utilisation d'un érafloir. Compte Rendu Technique ITV France.

Vinsonneau E, Desseigne J.M. 1997. Etude comparative de modèles récents d'érafloirs. Compte Rendu Technique ITV France.

Notice d'utilisation et d'entretien Egrappoir Delta E2-E4-E6-E8. Documentation Vaslin-Bucher

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Conception et contraintes environnementales Environmental conception and constraints

Marie-Noëlle HAMOUDI-VIAUD – Services Techniques - CIVC

Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne 5, rue Henri Martin 51200 Epernay (France)

Concevoir ou réaménager un centre de pressurage, une cuverie de vinification sont des projets complexes qui doivent intégrer des notions aussi diverses que la fonctionnalité des locaux, l’insertion des bâtiments dans le paysage, la sécurité du personnel, la prévention des risques et les contraintes environnementales. Depuis l’intégration des établissements vinicoles dans la législation des installations classées pour la protection de l’environnement les points environnementaux à prendre en compte sont formalisés. Ces grands principes s’appliquent à l’ensemble des caves vinicoles et constituent la base des pratiques œnologiques intégrées. 1. Eau

Dans le cadre de la démarche mondiale de protection de la ressource en eau, les caves ont

l’obligation de limiter leur consommation d’eau pour les activités vinicoles. Cependant, le nettoyage des locaux et du matériel vinaire nécessite l’utilisation d’eau. Il s’agit de trouver le bon compromis entre maintien de l’hygiène et consommation d’eau raisonnable. Il est difficile de donner une consommation d’eau moyenne par hectolitre pressuré ou vinifié, tant les pratiques et les types de vinification sont variés. Pour une cave donnée, le meilleur ratio sera établi à partir des relevés de compteur d’eau dès que toutes les mesures internes auront été prises pour limiter les consommations d’eau.

1. Evaluation des consommations d’eau

Facile à réaliser dans les installations nouvelles disposant d’un compteur d’eau uniquement pour les activités vinicoles, cette évaluation peut être plus complexe dans les installations anciennes où est raccordée l’habitation. Il faut donc prévoir un compteur d’eau pour le bâtiment vinicole, éventuellement un ou des décompteurs pour les anciennes installations alimentées par plusieurs canalisations d’eau potable. Dans le cas de l’utilisation d’un puits, l’eau prélevée doit être mesurée au moyen d’un compteur totalisateur. Afin de prévenir toute pollution accidentelle du réseau d’eau potable ou de la nappe d’eau, le raccordement doit être équipé d’un dispositif anti-retour.

2. Adduction d’eau potable

L’eau utilisée pour le nettoyage et le rinçage des contenants de produits alimentaires doit être de qualité potable. Ainsi, l’eau en provenance de puits ou de rivière doit être réservée aux nettoyages des sols. Si plusieurs sources d’alimentation en eau coexistent, les canalisations devront être clairement identifiées afin de limiter tout risque sanitaire.

Les matériaux constitutifs de certaines canalisations d’eau potable peuvent être responsables de relargage de métaux lourds dans les eaux de lavage. Dans quelques cas extrêmes, les valeurs limites de rejet sur certains métaux lourds ont pu être dépassées ponctuellement. Pour des raisons sanitaires et environnementales, les canalisations en plomb et en fer galvanisé doivent être remplacées par des matériaux inertes.

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3. Sols et nettoyage

Le nettoyage des sols est indispensable au maintien d’une bonne hygiène notamment en période de vendanges. Dès la conception des bâtiments, il faut tenir compte du nettoyage des sols et de l’évacuation des eaux de lavage.

Le nettoyage d’un sol est d’autant plus facile que la surface du revêtement est lisse, mais dans les zones de passage, cela peut poser des problèmes de sécurité. Ainsi, le choix d’un revêtement de sol est un compromis entre nettoyabilité et sécurité. Par exemple, pour les zones de fort passage ou les zones en pente, il est préconisé de mettre en place un revêtement de sol conférant des propriétés antidérapantes, par contre dans des zones de faible passage ou sous les cuves, des revêtements favorisant la nettoyabilité sont plus adaptés.

Des dispositifs de collecte, uniformément répartis au sein de la cuverie, facilitent l’écoulement des eaux de lavage. Quel que soit le système retenu, il est souhaitable que la distance entre les points d’écoulement soit assez faible (4 à 5 mètres au maximum) et il est indispensable que les pentes d’écoulements soient bien réalisées de manière à éviter des zones d’accumulation des eaux.

Lors des nettoyages, la tendance actuelle est au développement de procédures et de pratiques raisonnées visant à limiter les quantités d’eau. § Des mesures élémentaires comme l’utilisation de jets stoppeurs et de surpresseurs ont permis

de réduire les consommations d’eau. § Tout nettoyage à l’eau doit être précédé d’un nettoyage à sec (balayage, raclage) qui consiste à

récupérer les résidus de raisins pouvant être entraînés avec les eaux de nettoyage. § L’emploi des autolaveuses devient de plus en plus fréquente dans les unités de production ayant

de grandes surfaces de sols à nettoyer. L’intérêt de ces machines est double : économie d’eau par recyclage de l’eau de lavage et effet mécanique tout en préservant le revêtement de sol.

4. Cuves et nettoyage

L’utilisation d’eau chaude et la réalisation du nettoyage juste après soutirage permettent de réduire considérablement les volumes d’eau nécessaires aux opérations de nettoyage et de rinçage. Le développement de procédures et l’adaptation de procédés de nettoyage économes en eau ont des impacts significatifs sur les consommations d’eau dans les grandes unités de production.

§ Habituellement le rinçage des cuves s’effectue par l’application d’eau en continu. Une société champenoise propose des programmes de rinçage préétablis en fonction du nettoyage réalisé et de la capacité de la cuve. Le volume d’eau nécessaire au rinçage des cuves est ainsi réduit par le séquençage du rinçage.

§ Lors des rinçages après détartrage chimique, l’addition de gaz carbonique dans l’eau permet de retrouver plus rapidement la neutralité. Ce procédé également développé par une société champenoise présente un double intérêt : économie d’eau mais aussi diminution du pH des effluents de détartrage.

5. Recyclage de l’eau

A l’heure actuelle, le recyclage de l’eau se limite à l’adaptation de bacs de recyclage sur les laveuses de caisses à vendanges et sur les laveuses de bouteilles neuves. Seules les eaux du rinçage final sont récupérées et doivent être régulièrement renouvelées.

Les risques sanitaires limitent le recyclage de l’eau à l’intérieur des industries agroalimentaires. La réutilisation des effluents vinicoles épurés pour des usages annexes est souvent évoquée, mais n’a pas encore connu d’application pratique.

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6. Suppression des circuits ouverts de refroidissement à eau

Les circuits ouverts de refroidissement à eau sont interdits dans les caves produisant plus de 20 000 hl par an et limités à 5 m3 par jour pour les caves produisant entre 500 et 20 000 hl par an. Ainsi, le refroidissement des moûts en fermentation par ruissellement en eau perdue est à proscrire. Les solutions alternatives à cette pratique forte consommatrice d’eau (1 m3 par hectolitre régulé) sont le ruissellement en circuit fermé avec installation de « jupe de récupération » en bas des cuves ou de drapeau à l’intérieur des cuves existantes. Dans les installations nouvelles, la régulation de la température de fermentation pourra se faire soit par climatisation du local soit par des cuves équipées de serpentins externes ou de drapeaux internes.

D’anciens matériels comme les centrifugeuses et les groupes de froid sont susceptibles d’avoir des circuits ouverts de refroidissement à eau. Ces matériels doivent être changés ou modifiés, les investissements seront diminués des économies réalisées sur le coût de l’eau et du traitement des effluents vinicoles. 2. Effluents

1. Un réseau de collecte spécifique

La quasi-totalité des effluents rejetés par les installations vinicoles nécessitent un traitement avant leur rejet dans le milieu naturel. Les effluents vinicoles doivent être collectés dans un réseau spécifique, y compris les effluents produits à l’extérieur des bâtiments (lavage des caisses ou des machines à vendanger). Au niveau des installations, il faut prévoir un double voire un triple réseau : un pour les eaux pluviales, un pour les effluents vinicoles et le cas échéant un pour les eaux usées domestiques.

Le point de rejet doit être unique, dans la mesure du possible, et comporter un regard de visite suffisamment important pour permettre des prélèvements. Dans les unités de production soumises à autorisation au titre des ICPE, l’installation d’un dispositif d’autocontrôle est fréquemment demandée.

2. Epuration des effluents vinicoles

Le dispositif d’épuration des eaux de lavage fait partie intégrante du projet de création ou d’extension des bâtiments vinicoles et il faut s’en préoccuper dès le début des réflexions. Selon le type de traitement retenu, l’emprise au sol sera plus ou moins importante. Par exemples, un traitement par stockage aéré nécessite de stocker la totalité des effluents, un traitement biologique continu demande l’implantation de plusieurs ouvrages, le raccordement au réseau communal ne nécessite pas de stockage sur site.

Quel que soit le dispositif d’épuration choisi, le producteur d’effluents reste responsable de leur devenir. Il devra donc s’assurer du bon fonctionnement du dispositif d’épuration et conserver les preuves de cette épuration (cahier d’épandage, résultats d’analyses, …). 3. Sous-produits

L’envoi en distillerie des sous-produits issus du pressurage et de la vinification permet de réduire leurs impacts environnementaux. Lors de la conception, il faut donc prévoir un volume de cuverie suffisant pour stocker la totalité des sous-produits liquides (bourbes et lies), la collecte de ces sous-produits n’intervenant généralement que quelques semaines après leur production.

Après pressurage, les marcs sont stockés sur site de façon temporaire, soit dans des bennes mises à disposition par les distilleries soit dans des remorques de transport. Il convient d’aménager l’endroit

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où sont stationnés ces contenants de manière à recueillir les jus qui pourraient s’écouler des marcs. Ces jus peuvent être valorisés en distillerie ou traiter avec les eaux de lavage lorsqu’ils sont en faible quantité. 4. Déchets

La législation sur les déchets impose de limiter leur quantité, de les trier par catégorie, de les valoriser ou de les éliminer dans des installations appropriées.

1. Déchets d’emballage

Pour les petites unités la gestion et l’élimination des déchets d’emballage peuvent être réalisée au travers de la collecte des ordures ménagères. Par contre, pour les unités de production assez importante, il faut prévoir une zone de tri et de stockage des différentes catégories de déchets.

2. Cristaux de tartre

La problématique environnementale intervient également dans le choix du matériau des cuves de vinification. En effet, le détartrage chimique des cuves est une source de pollution non négligeable dont il faut tenir compte lors du choix de la cuve. L’emploi de soude ou de potasse peut être limité en réalisant des détartrages mécaniques ou/et en choisissant des matériaux limitant l’accroche du tartre.

§ Un rinçage à l’eau chaude juste après soutirage permet de décrocher une partie des cristaux de tartre et de les récupérer. L’utilisation de buses ou jet rotatif également utilisé lors du détartrage chimique favorise le décrochage des cristaux de tartre.

§ Pour les cuves inox, la qualité de l’état de surface est déterminante dans l’accroche du tartre. Une étude comparative des différents états de surface des tôles inox et différentes finitions de soudure sur la facilité de détartrage a permis de mettre en évidence que les plus faibles intensités d’accrochage du tartre et la meilleure facilité de détartrage sont obtenues avec des tôles en recuit brillant (2RB), des soudures meulées polies et des bleus de soudures (au niveau des ceintures de régulation de température) polis au feutre.

§ Jusqu’à présent l’inox électropoli était réservé aux accessoires. Depuis peu, un constructeur propose l’électropolissage de cuves inox.

5. Sécurité

Le stockage des produits dangereux (produits de nettoyage et de désinfection, SO2, …) doit être mis sous rétention afin de prévenir toute pollution accidentelle. Selon les volumes à contenir, la rétention peut être soit un simple bac soit une cuve de stockage reliée au local où sont entreposés les produits dangereux. 6. Air

Les dispositifs d’épuration sont susceptibles de créer des nuisances olfactives. Leur implantation devra prendre en compte ce risque. En cas de voisinage immédiat, il faut aérer les effluents suffisamment pour éviter la formation d’odeurs anaérobies ou canaliser et désodoriser les émissions gazeuses.

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7. Bruit

Les installations vinicoles sont tenues de ne pas créer de nuisances sonores. Des valeurs limites de bruit admissibles en limite de propriété sont définies dans la législation des installations classées pour la protection de l’environnement et dans les règlements sanitaires départementaux ou dans des arrêtés municipaux.

Les appareils susceptibles de créer des nuisances sonores sont principalement les compresseurs utilisés pour les pressoirs pneumatiques, les systèmes de refroidissement et les aérateurs des dispositifs d’épuration.

En cas de proximité immédiate du voisinage, ces compresseurs devront être installés dans des locaux techniques ou insonorisés. Références réglementaires Toutes ces contraintes réglementaires sont édictées dans différents textes selon la capacité de production de l’établissement vinicole : § arrêté du 3 mai 2000 qui sert de base aux arrêtés préfectoraux des caves produisant plus de 20 000 hl par an ; § arrêté du 15 mars 1999 pour les caves produisant entre 500 et 20 000 hl par an ; § arrêté du 23 janvier 1997 relatif à la limitation des bruits émis dans l’environnement par les ICPE § règlements sanitaires départements Références bibliographiques CIVC – 1999. Gestion de l’eau et des effluents vinicoles en Champagne, 144p. PERNOT N., MONCOMBLE D., BONVILLE O., VALADE M., 1997. Cuve inox et détartrage. De l’amélioration. Le Vigneron Champenois, 1, 17-26.

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Choix des produits phytosanitaires en Production Intégrée de Raisins : où en sommes-nous dans notre démarche ? Choosing products in grape integrated production : state or art

Philippe KUNTZMANN – ITV France Rapporteur du Groupe de Travail National « Production Intégrée en viticulture »

28, rue de Herlisheim, 68000 COLMAR

A Mondiaviti Bordeaux l’année passée, lors de la parution du « Référentiel Technique pour la Production Intégrée de Raisins – version définitive campagne 2000 », nous nous étions quittés en vous assurant que « le groupe de travail technique » devait « aller plus loin dans la précision des conditions de choix et d’usage des produits phytosanitaires au niveau de la production viticole », si ce n’est en vous laissant entendre que les produits phytosanitaires seraient classés en « non utilisables », « non utilisables sauf dérogation », « utilisables avec restriction » en fonction de leur mode d’application et des conditions de milieu de la parcelle.

Ce classement de produits répond en effet à une demande forte et ancienne de la part des

professionnels et des techniciens qui recherchent une information claire et accessible. Cette demande a pris de l’importance notamment pour ceux qui, sur le terrain, sont très impliqués dans les démarches de viticulture durable.

En effet, si le « Coût des fournitures en Viticulture », principal guide, dont l’objectif initial est

d’orienter les choix en fonction de critères économiques, s’est enrichi d’informations complémentaires comme le classement toxicologique ou la synthèse annuelle des effets non intentionnels des produits phytosanitaires sur les typhlodromes, il s’avère malheureusement insuffisant pour effectuer des choix de produits dans le contexte de la Production Intégrée.

On peut trouver des informations complémentaires dans l’Index Phytosanitaire publié par

l’ACTA, et surtout dans la base de données Agritox sur le site internet de l’INRA. Mais ce n’est pas tout de savoir où trouver l’information, encore faut il savoir comment

A Bordeaux l’an dernier, l’INRA de Colmar avait présenté l’ « Indicateur I Phy », un outil

permettant le choix des produits phytosanitaires selon leurs impacts sur l’environnement. Ce système la vigne (collaboration INRA/ CIVC) permettait d’estimer le risque

lié à l’utilisation des pesticides par rapport à leur propagation dans trois compartiments de :

- contamination des eaux de profondeur : liée notamment à la lessivabilité de la matière active et au type de sol, avec une évaluation des risques pour l’homme à travers la toxicité de la matière active

- contamination des eaux de surface : liée au ruissellement en fonction de la pente, à la proximité ne évaluation des risques pour les organismes aquatiques

- contamination de l’air : liée notamment à la volatilité de la matière active, toujours avec une évaluation des risques pour l’homme à travers la toxicité de la matière active

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Mais cet outil devait encore être complété pour prendre en compte le risque pour l’applicateur, les auxiliaires, ainsi que l’influence du type de pulvérisation sur le compartiment air (dérive

Ë Ainsi, nous nous sommes rapprochés des services de la Médecine du Travail de la

MSA. L’intérêt de ces services pour notre démarche est manifeste et permettra sans doute d’enrichir notre réflexion, mais il faut bien préciser que les informations récoltées par la MSA sont liées aux

ces services ou auprès de médecins généralistes, par les professionnels. Aussi nous ne pouvons qu’engager les viticulteurs et leurs salariés, à signaler tout problème survenu lors de la manipulation ou de la mise en œuvre de produits phytosanitaires.

Finalement, le risque concernant l’utilisateur n’a pas été intégré dans le calcul de Iphy pour

des raisons de compréhension et d’interprétation de l’indicateur (garder une construction simple). On devra continuer à se référer au classement du produit commercifigurant sur l’emballage. Et surtout garder à l’esprit que les bonnes pratiques de manutention, de préparation des bouillies et de traitement, contribuent à une meilleure maîtrise de ce risque. En

classement toxicologique » pourra être envisagée afin de guider le choix du viticulteur.

A signaler la construction –en cours-, sous l’égide de l’ACTA, d’une base de données

permettant de préciser le risque toxicologique des produits phytosanitaires pour les utilisateurs. De même, l’état d’avancement des travaux sur les résidus dans les vins, ne permet pas de

prendre en compte cet aspect. Le respect des bonnes pratiques de pulvérisation (dose, délai avant

Ë Toxicité sur les auxiliaires majeurs : une base essentielle de la Production Intégrée

consiste en la mise en œuvre de moyens de régulation naturelle et au respect des auxiliaires ; c’est pourquoi il est impensable d’effectuer un choix de produit sans considérer ce critère, même si par la suite des dérogations peuvent être accordées, en l’absence de solutions respectueuses de l’environnement (flavescence dorée, désinfection des sols...). Les typhlodromes sont les auxiliaires à ce jour les mieux étudiés en viticulture : le travail effectué par L. CHEGARD en 2001, a permis d’intégrer les effets non intentionnels des produits phytosanitaires sur les typhlodromes dans le calcul de Iphy.

Ë Dérive pulvérisateur : elle est maintenant prise en compte par Iphy dans le module air,

grâce au travail de M. THIOLLET de l’équipe de P. GIRARDIN, avec L. CHEGARD ( Collaboration INRA /ITV).

Ces travaux complémentaires effectués, nous disposons donc d’un outil informatique, I Phy,

isques liés à l’utilisation d’un produit phytosanitaire selon les caractéristiques du milieu et les conditions d’application, et dont l’intérêt réside justement dans le paramétrage possible de ces conditions de milieu, correspondant aux différentes spécifid’une liste unique, ne pourrait refléter la diversité des conditions locales françaises, mais aurait cependant l’avantage de constituer un moyen d’information accessible à un plus grand nombre de viticulteurs.

I Phy fonctionne à partir d’indications précises issues d’une base de données créée par l’INRA

et regroupant les informations disponibles sur les matières actives phytosanitaires. Dans le cas où la base de données ne contient pas les informations complètincite à considérer les résultats du test I Phy avec prudence.

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En parallèle de ce travail d’amélioration, des contacts avec les animateurs du CORPEN, l’UIPP et les services de la Protection des Végétaux, ont été pris. L’objet de ces contacts était de présenter notre démarche et de recueillir éventuellement des informations supplémentaires.

Après tous ces travaux complémentaires, réalisés par l’INRA dans un cadre contractuel avec le mes-nous par rapport à notre objectif de préconisation Production

Intégrée ? Après discussion au sein du Groupe de Travail, il nous paraît possible de publier sous une

forme synthétique, un classement des produits phytosanitaires utilisables en démarche de Production Intégrée, selon leur impact environnemental, évalué en fonction des caractéristiques du milieu et des

Le classement diffusé par ce moyen, sera obtenu par l’intermédiaire de l’outil I Phy « vigne »

et fera apparaître l’écart possible en terme d’impacts environnementaux d’un produit, ainsi que les

Le recours direct à l’outil I Phy « vigne » par le viticulteur ou le technicien, constituera ensuite

le complément indispensable à une évaluation complète. Il permettra de valider le choix fait sur la base du classement général précédent , et d’adapter les préconisations aux conditions réelles de risque, qui ne peuvent s’évaluer qu’au niveau local, si ce n’est même de l’exploitation ou de la parcelle.

Marie THIOLLET de l’INRA de Colmar montre, dans le cas particulier de 2 ou 3 produits

phytosanitaires, le différentiel d’évaluation possible des risques selon les conditions de milieu, et les différentes réponses correspondantes proposées aux viticulteurs m

Qu’allons nous faire maintenant pour préparer l’utilisation de l’outil I Phy « vigne » sur le

terrain et préparer l’établissement de ce classement ?

♦ Les membres du Groupe de Travail National qui ont travaillé sur le Référentiel Technique pour la Production Intégrée de Raisins, vont pouvoir tester l’outil sur des cas concrets rencontrés en exploitation. Cet aspect a déjà bien été abordé pour les vignobles septentrionaux (Alsace, Bourgogne, Champagne) dans le cadre d’un projet du Réseau Vignes et Vins Septentrionaux.

♦ Pour l’été 2002, I Phy « vigne » devrait voir son adaptation informatique achevée, en fonction des remarques issues de la première séquence test, et devrait être prêt pour une séquence de test

ie à d’autres techniciens, aux firmes de produits phytosanitaires, à des distributeurs, à des exploitations pilotes et ceci tout au long de la campagne 2002.

Ensuite, après les dernières adaptations éventuellement nécessaires, ITV France devrait

assurer la diffusion d’un logiciel sous une forme conviviale, auprès d’un public plus large, et tout particulièrement les groupes de vignerons engagés dans la démarche Production Intégrée et leurs techniciens.

Compte tenu de la lourdeur du travail à effectuer, du nombre de personnes et d’organismes

impliqués, la campagne 2002 ne sera pas trop longue pour arriver à un résultat concret, et nous espérons pouvoir vous présenter un outil finalisé à Bordeaux en 2002 : La fiabilité de l’outil ne pourra être que proportionnelle au temps consacré à sa validation.

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La gamme FENOMEN et le mildiou de la vigne

The FENOMEN range and vine's mildew

JP. LACOMBE, Aventis CropScience France 55, av. René Cassin - 69337 Lyon Cedex 09

I. Introduction La fénamidone est une nouvelle substance active d'Aventis CropScience, qui permet d'élaborer une gamme complète de préparations fongicides antimildiou de la vigne, regroupées sous le nom de "gamme Fenomen". Les premières Autorisations de Mise en Marché (AMM) sont obtenues en France début 2001, pour la vigne et la pomme de terre. Pour prévenir le risque de résistance du mildiou et optimiser l'efficacité, en fonction des stades de la vigne, du positionnement par rapport à la contamination et de la pression parasitaire, une stratégie de développement de Fenomen systématiquement en association avec des substances actives non concernées par la résistance du mildiou, a été développée dès le départ.

II. La fénamidone

A. Propriétés physico-chimiques

N

N

O

SCH3

NH

CH3

Formule moléculaire C17H17N3OS Nom chimique (IUPAC) : (S)-5-Méthyl-2-méthylthio-5-phényl-3-phénylamino-3,5-dihydroimidazol-4-one Nom commun fénamidone Marque de la s.a. FENOMEN ® Code de substance active RPA 407213 Famille chimique imidazolinone N° CAS 161326-34-7 Poids moléculaire 311 Aspect poudre blanche Densité 1,288 Point de fusion 137 °C Solubilité dans l’eau 7,8 mg/litre à 20° C Pression de vapeur 3,4x10-7 Pa à 25° C

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B. Propriétés toxicologiques La fénamidone présente une faible toxicité par voie orale et elle peut être pratiquement

considérée non toxique par voie cutanée et par inhalation. Elle n’est pas irritante pour l’œil et la peau, et elle est dépourvue de potentiel de sensibilisation.

La fénamidone n’est pas mutagène in vivo, ne présente pas de danger pour la reproduction et le développement ; elle est dénuée de potentiel carcinogène.

Type d’étude ou critère Fénamidone

DL50 orale rat 2028 mg/kg poids corporel DL50 cutanée rat > 2000 mg/kg poids corporel CL50 inhalation rat >2,1 mg/l air Irritation cutanée lapin Non irritant Irritation oculaire lapin Non irritant Sensibilisation cobaye Non sensibilisant Dose sans effet (chronique / cancérogénèse) NOEL 3,6 mg/kg/jour dose journalière admissible DJA 0,036 mg/kg/jour Classement toxicologique Sans classement

C. Propriétés écotoxicologiques

1. Comportement sur les organismes vivants Si la fénamidone n'entraîne pas de risque particulier pour la faune terrestre (gibier, oiseaux,

abeilles…), les organismes aquatiques y sont sensibles, dans les tests de laboratoire en aquarium. Il est donc nécessaire de diminuer l'exposition au champ vis-à-vis de ce risque potentiel, en respectant les recommandations mentionnées sur l’étiquette (limitation des applications, distance tampon de 20 à 24 m avec un point d'eau).

Type d’étude Fénamidone

DL50 oiseaux (colin) > 2000 mg/kg poids corporel CL50 poisson (96h) 0,74 mg/l eau CE50 daphnie (48h) 0,19 mg/l eau CE50 algues (72h) 3,84 mg/l eau DL50 abeille (orale) > 159,8 µg par abeille DL50 abeille (contact) 74,8 µg par abeille Classement environnemental N AQUA

2. Comportement dans le sol En conditions de plein champ, la fénamidone est surtout confinée dans les 10 premiers

centimètres du sol et les résidus ne sont pas détectés au-delà de 30 cm de profondeur. La fénamidone présente donc un faible potentiel de mobilité. D'autre part, la dégradation rapide (DT50 de 8,5 jours) ne permet pas l’accumulation dans le sol.

3. Comportement pour les eaux de surface La fénamidone est photodégradée en milieu aqueux stérile (DT50 d'environ 30 heures). La

demi-vie dans les eaux superficielles (eau + sédiment) est comprise entre 17,4 et 31 jours.

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D. Mode d'action

1. Mobilité dans les feuilles Une fraction de la fénamidone pulvérisée pénètre à l'intérieur de la feuille par diffusion

translaminaire entre les cellules ; ceci permet d’avoir une action sur la face opposée au traitement et une action curative sur le mycélium intercellulaire de P. viticola. L’autre fraction reste en surface des organes traités ; ceci permet de stopper l’infection rapidement, grâce à une redissolution rapide, d'autant plus importante que la contamination par les conidies peut être réalisée en 1 heure seulement après la survenue de la pluie ou la condensation de la rosée. La substance active, pulvérisée sur le bourgeon terminal, se répartit, en l'absence de systémie, dans les jeunes feuilles qui se développent après l’application, et contribue à la protection des pousses néoformées. Les feuilles âgées ne sont pas concernées par ce type de mobilité.

2. Mode d’action sur le mildiou Au niveau biochimique, la fénamidone fait partie du groupe des QOI (Quinone Outside

Inhibitors) : elle agit sur la respiration cellulaire, dans les mitochondries, en bloquant le transfert des électrons, au niveau du complexe III (site ubihydroquinone : cytochrome C oxydoréductase). Sur un plan biologique, la fénamidone inhibe tous les stades pré-infectieux de P. viticola : libération des zoospores enfermées dans la conidie, mobilité des zoospores, enkystement et germination du kyste. Après la pénétration du champignon dans les tissus, une action curative ou antisporulante est observée, selon le positionnement de l’application : l'action curative sur le mycélium se maintient jusqu'à l'émission des suçoirs ; l’inhibition de la sporulation est maximum lorsque le champignon envahit la chambre sous-stomatique, prêt à émettre ses fructifications.

III. La gamme Fenomen

A. Préparations commerciales

Toutes le préparations de la gamme Fenomen sont des associations binaires ou ternaires. Les

substances actives combinées permettent de compléter l'activité de la fénamidone contre le mildiou, sur le mycélium (fosétyl-Al, cymoxanil), ou la renforcer sur les stades pré-infectieux (folpel, cuivre, cymoxanil). Certains produits commerciaux sont distribués sous deux noms, mais sont identiques.

Nom

commercial

Code

préparation EXP

dose kg/ha

g/ha

nam

idon

e

g/ha

f

osét

yl-A

l

g/ha

c

ymox

anil

g/ha

c

uivr

e (h

ydro

xyde

)

g/ha

f

olpe

l

cadence

type (jours)

VERITA ELICIO

10745 3 133 2000 14

TERTIO 10838 2,5 100 1500 120 14

ARTE DUOFAST

10809 0,35 100 120 10 à 12

expérimental 10936 2,5 100 1000 10 à 12

expérimental 10854 1,2 75 750 10 à 12

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B. Propriétés toxicologiques

Type d’étude VERITA

ELICIO TERTIO * ARTE

DUOFAST 10936 * 10854 *

DL50 orale mg/kg poids corporel

rat > 2000 > 2000 > 2000 1829 > 2000

DL50 cutanée mg/kg poids corporel

rat > 2000 > 2000 > 2000 > 2000 > 2000

CL50 inhalation mg/l air

rat 3,47 - - - -

Irritation cutanée lapin non non non irritant non Irritation oculaire lapin irritant irritant non irritant irritant Sensibilisation cobaye non non non non non Classement toxicologique

Xi R36

Xi R36

sans classement

Xn R22 R41

Xn R36 R40 R43

* propositions soumises à l'homologation

C. Efficacité préventive d'applications cadencées sur le mildiou

% efficacité nombre d’essais

officiellement reconnus

Organes observés Dégâts sur

témoin % VERITA ELICIO

réf.1 CEB

15 feuilles 57 % 92,5 90,2 7 pousses néoformées 66 % 84,8 77,1 9 sporulation 63 % 77,4 57,4

15 grappes 67 % 97,0 96,8 Tableau 1 : efficacité de VERITA (fénamidone + fosétyl-Al) sur le mildiou de la vigne, à cadence de 14 jours

% efficacité nombre d’essais officiellement

reconnus

Organes observés Dégâts sur

témoin % TERTIO réf.1

CEB 16 feuilles 61 % 88,5 85,1 4 pousses néoformées 63 % 70,7 61,8

15 grappes 64 % 95,0 96,1 Tableau 2 : efficacité de TERTIO (fénamidone + fosétyl-Al + cymoxanil) sur le mildiou de la vigne, à cadence de 14 jours

% efficacité sur feuille nombre d’essais officiellement

reconnus

Dégâts sur

témoin %

ARTE DUOFAST

réf.2 CEB

réf.3 réf.4

15 65 % 90,1 90,2 4 58 % 97,0 98,1 4 68 % 85,0 93,1

Tableau 3 : efficacité sur feuille de ARTE (fénamidone + cymoxanil) sur le mildiou de la vigne, à cadence de 10 – 12 jours

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13ème Colloque EUROVITI – 14-15 Nov. 2001

% efficacité sur grappe nombre d’essais officiellement

reconnus

Dégâts sur

témoin %

ARTE DUOFAST

réf.2 CEB

réf.3 réf.4 réf.5

12 59 % 96,2 92,3 5 79 % 99,2 98,0 7 75 % 95,8 93,3 3 86 % 98,6 96,7 98,0

Tableau 4 : efficacité sur grappe de ARTE (fénamidone + cymoxanil) sur le mildiou de la vigne, à cadence de 10 – 12 jours

% efficacité sur feuille nombre d’essais officiellement

reconnus

Dégâts sur

témoin %

EXP 10854

réf.2 CEB

réf.3 réf.4

13 60 % 93,3 88,9 7 68 % 91,8 93,8 5 60 % 97,4 97,8

Tableau 5 : efficacité sur feuille de EXP10854 (fénamidone + folpel) sur le mildiou de la vigne, à cadence de 10 – 12 jours

% efficacité sur grappe nombre d’essais officiellement

reconnus

Dégâts sur

témoin %

EXP 10854

réf.2 CEB

réf.3 réf.4

13 60 % 97,3 93,7 7 76 % 95,1 93,8 5 80 % 99,1 98,5

Tableau 6 : efficacité sur grappe de EXP10854 (fénamidone + folpel) sur le mildiou de la vigne, à cadence de 10 – 12 jours

% efficacité sur feuille nombre d’essais officiellement

reconnus

Dégâts sur

témoin %

EXP 10936

réf.2 CEB

réf.3 réf.4

9 73 % 85,4 88,4 7 68 % 96,2 93,8 3 58 % 98,0 97,5

Tableau 7 : efficacité sur feuille de EXP10936 (fénamidone + cuivre) sur le mildiou de la vigne, à cadence de 10 – 12 jours

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% efficacité sur grappe nombre d’essais officiellement

reconnus

Dégâts sur

témoin %

EXP 10936

réf.2 CEB

réf.3 réf.4

7 70% 94,8 90,7 7 76% 94,9 93,8 3 88% 98,8 97,5

Tableau 8 : efficacité sur grappe de EXP10936 (fénamidone + cuivre) sur le mildiou de la vigne, à cadence de 10 – 12 jours

D. Effets non intentionnels

1. Phytoséides A la suite des tests de laboratoire, en tour de Potter, avec pulvérisation directe de préparations Fenomen sur les typhlodromes, et des essais au vignoble sur Typhlodromus pyri et Kampimodromus aberrans, toutes les préparations développées sur vigne obtiennent le meilleur classement sur les acariens prédateurs : NFT (neutre à faiblement toxique).

2. Maturation Le suivi de la maturation des raisins, entre la véraison et la récolte, dans les essais destinés à la vinification et les essais de valeur pratique, montre que les programmes Fenomen n'entraînent pas de modification de la date de véraison, du degré alcoolique potentiel, du pH et de l'acidité totale des baies, par rapport à la référence correspondante.

3. Qualités organoleptiques Les essais de vinification en rouge ou en blanc, réalisés avec chaque préparation Fenomen, dans les principaux vignobles, montrent l'absence d'effet néfaste sur le départ en fermentation, la durée et l'achèvement de la fermentation alcoolique (avec ou sans ensemencement avec des levures sélectionnées), la fermentation malolactique et la composition des vins. Les dégustations triangulaires n'ont pas permis de mettre en évidence de défaut organoleptique pour les vins rouges, les vins blancs tranquilles et le champagne. Concernant le cognac, des tests en petites parcelles et en grandes parcelles sont encore en cours de d'étude. D'ores et déjà, VERITA peut être préconisé. La fénamidone, apportée artificiellement au vin, ne passe pas dans le distillat.

4. Cépages et matériel de multiplication Les observations, réalisées avec chaque préparations Fenomen et après chaque application d'un programme complet de protection antimildiou, n'ont mis en évidence ni d'effet sur la végétation (excepté un léger effet du cuivre pour EXP10936), ni de symptôme de phytotoxicité. Ces applications, à tous les stades de la vigne, sont réalisées dans des essais d'efficacité, de transformation ou de valeur pratique, avec des conditions très variées, pendant plusieurs années et dans divers vignobles. Des essais de sensibilité sur collection de cépages, ont confirmé la bonne sélectivité, à dose normale et double de Fenomen. VERITA n'induit pas de coulure sur le Petit Verdot. La réalisation de pépinières, issues de vignes, traitées avec Fenomen, destinées à réaliser des porte-greffes, greffons ou greffés-soudés, a montré un développement normal des plants.

5. Raisin de table Des essais spécifiques, destinée à vérifier l'incidence des traitements Fenomen sur l'aspect de la pellicule des baies (réactions et marquage par la bouillie), sont en cours sur les principales variétés blanches et noires. Les résultats actuellement disponibles laissent augurer une utilisation possible sur les principales variétés : le marquage est à peine décelable dans la plupart des cas ; il est un peu plus

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prononcé pour les associations avec un produit de contact (EXP10854 et EXP10936), sur raisin noir en particulier.

6. Cultures voisines Les principales cultures annuelles et les arbres fruitiers à pépins ou à noyau, susceptibles d'être situés en bordure de vigne et pouvant être atteints par la dérive de pulvérisation, ne montrent pas de symptôme de phytotoxicité, après un traitement à pleine dose de Fenomen. Certaines préparations utilisables sur vigne sont aussi développées pour des cultures légumières sensibles au mildiou.

E. Préconisations

1. Dose d'utilisation et délai avant récolte En pleine végétation, la dose d'utilisation recommandée est la dose homologuée, sans sous dosage. Par contre, l'intervalle type entre les applications est adapté selon le risque. En période à risque continu, l'intervalle est de 14 jours pour les préparations systémiques, et de 10 jours (avant floraison) ou 12 jours (après floraison) pour les autres. Quand le risque devient très élevé, en conditions croissance des rameaux importante, la recommandation générale est de renouveler 2 jours avant la date prévue, mais plus précisément de se conformer aux recommandations locales des stations d'Avertissements Agricoles. Le délai avant récolte de la fénamidone est de 28 jours, et la LMR est fixée à 2 mg/kg de raisin et de vin. Pour l'exportation, Fenomen ne doit plus être utilisé après la nouaison, tant que la tolérance d'importation de vin aux USA n'est pas obtenue ; l'instruction de ce dossier est priorisée grâce au classement "produit à risques réduits" (reduced risk pesticide list).

2. Comportement à la pluie Les tests en conditions contrôlées ou au vignoble, montrent que l'efficacité de la gamme Fenomen est conservée après une simulation de pluie de 40 mm. Des pluies plus importantes peuvent être supportées par des préparations entièrement systémiques ou pénétrantes. Les associations avec des produits de contact nécessitent un renouvellement anticipé en cas de nouveau risque. La vitesse de pénétration des substances actives pénétrantes ou systémiques dans les feuilles, est largement conditionnée par la vitesse de séchage de la bouillie pulvérisée. Une heure après l'application l'efficacité est acquise, si le séchage est effectif.

3. Positionnement des applications

a) Préventif Du fait de son activité principale sur les stades pré-infectieux, Fenomen doit être positionnée en préventif des contaminations : c'est le positionnement normal de toute la gamme. Dans le cas d'un renouvellement avec Fenomen, il est nécessaire de tenir compte de la persistance réelle du traitement précédent, afin d'assurer une protection continue, si c'est nécessaire.

b) Curatif Si l'action curative de la fénamidone est insuffisante pour permettre un rattrapage satisfaisant, elle contribue cependant à renforcer la période de fin de persistance du traitement précédent. TERTIO et ARTE, normalement positionnés en préventif, peuvent, en cas de nécessité, être utilisés en curatif, en raison de la présence de cymoxanil, dans la limite de 30 % du temps d’incubation de P. viticola (soit 1 à 3 jours après le début de la période pluvieuse, selon la température).

c) Antisporulant L'inhibition importante de la sporulation, que permet la fénamidone, appliquée juste avant la sortie des taches, est plus marquée dans le cas des préparations systémiques. Cette propriété ne doit être considérée que comme un avantage supplémentaire des positionnements normaux, quand plusieurs contaminations sont échelonnées. En effet, le positionnement tardif antisporulant n'est pas à

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conseiller, car les dégâts sont déjà faits et la réduction de la sporulation n'est pas déterminante pour enrayer l'épidémie. Le seul cas où une diminution du nombre de spores, grâce à Fenomen, pourrait avoir une incidence non négligeable sur l'épidémie, se situe au premier traitement, sur les contaminations primaires au stade tache d'huile.

4. Nombre d'applications Fenomen est réglementairement limité à 3 applications pour chaque préparation. Les applications avec des préparations contenant une substance active à résistance croisée positive avec la fénamidone (groupe des QOI) doivent être comptées dans cette limitation. Cependant, une application d'un mélange de strobilurine avec Fenomen, ne compte que pour une seule application de QOI, et les strobilurines, utilisées spécifiquement contre l'oïdium ou le black rot, ne sont comptées que s'il y a présence de taches de mildiou dans la parcelle.

IV. Conclusion La fénamidone est à l'origine d'une véritable gamme de fongicides utilisés spécifiquement contre le mildiou de la vigne. Les diverses préparations, homologuées ou envisagées, permettent de mieux s'adapter aux particularités régionales, aux caractéristiques de croissance de la végétation, et aux aléas climatiques. Fenomen répond au souhait de disposer de fongicides spécifiques, pour bien raisonner la protection du vignoble, permettant de traiter les maladies, lorsque elles franchissent le seuil de dégâts, et de ne pas intervenir quand ce n'est pas nécessaire. D'autre part, du fait de la gravité des dégâts potentiels, le mildiou conditionne souvent la dates des applications du programme général de protection de la vigne, les autres produits étant souvent mélangés pour éviter des passages supplémentaires. Pour lutter contre l'oïdium et le black rot dans un programme, la gamme Fenomen permet de conserver, la souplesse d'intervenir ou non, en préventif ou en curatif, de pratiquer l'alternance, et de disposer du libre choix des produits. Avec Fenomen, un large éventail de solutions est ainsi proposé au prescripteur, pour construire son programme, au jour le jour, dans l'assurance du respect de l'applicateur, du consommateur et de l'environnement.