Gestion du parasitisme gastro intestinalen élevage caprin : impact des stratégies de conduite sur...

Les conférences de l’Institut de l’Elevage

Gestion du parasitisme gastro intestinalen élevage caprin : impact des stratégies de

conduite sur le risque parasitaire

Yves Lefrileux (Institut de l’Elevage)Hervé Hoste (INRA/ENVT)


Efficacité d’un système pâturant Pâturage = présence de parasites Limiter le parasitisme c’est s’intéresser à

l’utilisation des surfaces La spécificité caprine Besoin de disposer d’outils de surveillance et de

connaitre les périodes à risque

Limiter les traitements

Des idées fortes:


Fortement liée à la valeur nutritive des fourrages

Fortement dépendante du mode d’exploitation des surfaces : maintenir une bonne qualité des fourrages à pâturer

Efficacité d’un système pâturant

3

% de limbes UFL PDIE PDIN

85 à 90 % 1,00 125 135

20 à 50 % 0,77 90 80


Adapter le chargement/ha à la pousse de l'herbe

Efficacité d’un système pâturant

4

L’herbe pousse : il faut réduire les surfaces à pâturerPousse de

l’herbe(kg MS/jour/ha)

1cm de hauteur d’herbe correspondà 100 – 200 kg ms/ha

Ingestion

Mars Avril Mai Juin

200

100

50

Excédent d’herbe Augmentation de chargement instantané

Augmentation de la pression parasitaire

Un indicateur global : 1 UGB /ha


Pâturage= présence de parasites

5

Recherche d’un équilibre

AnimalParasites

Nématodes

Cestodes

Trématodes

ProtozoairesRésilienceAptitude à endurer les effets du parasitisme et maintenir des niveaux de production “acceptables”

Résistance : réponse immunitaire


Classification des parasites …

Nematodes : • strongles digestifs, pulmonaires … vers ronds

Cestodes : • Tenias … vers plats segmentés

Trématodes :• Douves, paramphistomes… vers plats non

segmentés Protozoaires :

• Coccidies, crypto. … oocystes


Fréquence et pathogénicité des nématodes

7

Prévalence Pouvoir Pathogène

Strongles GITeladorsagia HaemonchusTrichostrongylus

95 %40 %90 %

+++++ ++

Strongles Pulm.Muellerius 90 % +


Le cycle parasitaire : les Strongles Gastro-Intestinaux

8

Période prépatente(20 jours)

Phase exogène(7 à 10 jours en

conditions optimales)

USINE

RESERVOIR


Du nombre d’œufs déposés, donc du nombre d’animaux et du temps passés sur les parcelles

De la vitesse et du rendement de développement des œufs en L3

De la survie des L3

Ce qui importe : le nombre de L 3

9

Le nombre de L3 sur une parcelle dépend :


3 stratégies possibles :• Diluer• Attendre • Agir

GESTION DU PATURAGE :LES DIFFERENTES STRATEGIES

10

Faible nombre de larvesHôte sensible


0

500

1000

1500

2000

OPG

Nombre de vers = f (Concentration des animaux)f (Temps sur le pâturage)

Accumulation de larves


R (G0)

G3G1

G1

G2

G2 G3

Accumulation de larves = plus d’infestation

12

L3

Œufs

Semaines 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 201/4 29/4 27/5 1/7 29/7


Persistance des L3 : plusieurs mois (6-12 m) Effet négatif sur les larves : sécheresse/ Gel Renouvellement des pâtures Utilisation des repousses après fauche peu voire pas d'effet des modalités de pâturage :

• tournant/continu (Pradel 1996-1997)• "Pâturage ras" ? Peu présent en caprins

Un levier ?: attendre la mort naturelle des larves

13


14

• Le principe de rotations des prairiesT > SURVIE des L3

Survie des L3• Pays tempérés : 6 à 12 mois• Conditions tropicales : 2 mois

1 2 3 7

T


Influence de la température sur le développement des œufs en larves 3(d’après O’Connor et al., 2006)

3 espèces majeures de strongles digestifs mais dont les exigences écologiques sont différentes


Estimer le nombre de générations de parasites• En fonction de la durée d’utilisation des pâtures• En fonction des données météorologiques

Permet de déterminer la date de risque• Date de contrôle coproscopoique• Indicateurs sur les animaux (état des fèces, pelage,

baisse d’ingestion…) Une stratégie et des modalités de traitement

appropriées

L’approche


Mise à l’herbe

Mises bas

soudure

rupture 1

rupture 2

Fin de pâturage

0

27 jo

urs

17

jour

s

Repérer des évènements clés


On réalise un calendrier de pâturageDates clésDéfinir des blocs de parcelles

Définir des périodes d’utilisation des surfaces

1/03

1/05

PA

1/11

15/10

15/09

PA

PN

1/07

PN

1/091/08

15/08

CS

Parcours

Tournant,

continu


29/02 24/03 21/04 21/05 11/06 25/06

Nature m2RGH a 3455 Fauche

RGH b 4220 Fauche

RGH c 2735 Fauche

RGH d 2310 Fauche

RGH e 2605 Fauche

RGH f 3160 Fauche

FET 2500 Fauche

DACT a 3080 Fauche

DACT b 3508 Fauche

DACT c 3490 Fauche

RGA a 3060 Broyage

RGA b 3060 Broyage

RGA c 3070 Broyage

PN 10000SF 5000LUZ a 4800 Fauche

LUZ b 3700 Fauche

LUZ c 3100 Fauche

LUZ d 3000 Fauche

LUZ e 4428 Fauche

Définir des blocsbloc

temps de repos entre 2 passages < 45 jours

= même bloc


Raisonner en fonction « des blocs fourragers »……des situations variées

Des soudures

1 groupe de base utilisé simultanément…

Rupture

Mise à l’herbe


Bloc faiblement infestés (--) :Rupture longue : de 9 à 12 moisNouvel emblavementSécheresse 2 moisGel sur herbe basse

….

Bloc fortement infestés (++)Hiver doux et peu de rupturePas de rupture

Des éléments pour définir le statut des blocs qui ont été longtemps pâturés


Assainissement• Bloc très infesté (++) à peu infesté (-) :

Rupture longue ….de 9 à 12 moisLabour, nouvel emblavement

• Bloc très infesté (++) à moyennement infesté (+) Rupture de 3 mois et conditions climatiques défavorables (froid,

sécheresse) Rupture de 4 mois

• Rupture < 3 mois pas de changement de statut Augmentation de l’infestation

• Bloc « – à + » ou « + à ++ »Dépend du statut de l’animal et de la durée d’utilisation du bloc

Evolution du statut d’un bloc


BLOC ‐ + ++

Génération de larves 0 à 1 Génération 3 générations > 3‐4 Générations

Les statuts.

Coproscopie (chèvres) ‐ + ++

(OPG) moyenne < 300 opg*** 300‐500 opg*** > 800‐1000 opg

Résultats moyens : coproscopie de groupe par broyat


La technique du broyat

Moyenne Opg chèvre du troupeau ou mélange après broyat


Bloc -- :Animaux - = 2 ou 3 cycles +?? …… 90 – 100 joursAnimaux + = 2 cycles + ??…. ….... 60 joursAnimaux ++ = 1 cycle + ??…. …… 30 jours

L’utilisation des blocsdépend des statuts : surfaces et animaux

A confirmer par une coproscopie


Bloc + Animaux - = 1 ou 2 cycles ….... 60 joursAnimaux + = 1 cycle …… 30 joursAnimaux ++ = période prépatente = 20 jours




Bloc ++Animaux - = 1 ou (2 cycles) …....30 à (60 jours)Animaux + = période prépatente = 20 joursAnimaux ++ = 0 et traitement risque important




Cas 1… favorableRisque faible si démarrage bas

Parcours..

90 jours

80 jours

Statut initial des animaux, des surfaces

90-100-120 joursDurée de la rupture

Climat

surveillance

Traitement ciblé

1 traitement ???

surveillance


90 jours

1 traitement tout le troupeau

100 jours 80 jours


Durée de la rupture

Climat

surveillance

Traitement ciblé ???

surveillance


Cas 1… favorableRisque faible si démarrage bas


Cas 2… Risque modéré à …

Herbe, PN…

100 jours

100 jours 80 jours


Climat

surveillance


1 traitement tout le troupeau

surveillance


Cas 3… Risque fortDes retours fréquents sur les mêmes parcelles = 1 bloc

Mise à l’herbe

Fin de pâturage

Traitement sur tout le troupeau

surveillance surveillance surveillance



Attention à la ré‐infestation !

Herbe, PN…

Un traitement de fin de saison et pâturage

Ingestion de larves

1000 à 2000 L3/ kg ms


Risque faible…Pas de retours sur les mêmes parcelles

Mise à l’herbe

Fin de pâturage

surveillance

Traitement sur tout le troupeau ?


Les seuils…

34

< 200 OPG pas de traitement>200‐300 OPG traitement systématique de tout

le troupeau

A la fin de la de saison de pâturage (rentrée des animaux en chèvrerie):

< 200 OPG pas de traitement>200 OPG traitement systématique de tout le troupeau

consulter son vétérinaire pour choisir la posologie et le produit adéquat

A la mise à l’herbe :


Les seuils…

35

<300 OPG pas de traitementEntre 300 et 500 OPG il n’est pas nécessaire de traiter et la surveillance doit être

effectuée tous les mois.

Entre 500 et 1000 OPG un traitement ciblé est approprié. Il sera d’autant plus justifié lors d’un changement de bloc

>1000 OPG les points précédents n’ont sans doute pas été respectés, il est impératif d’envisager pour les prochaines campagnes de vérifier le statut parasitaire des animaux en début de saison et de réaliser des ruptures dans l’utilisation des parcelles. Un traitement ciblé peut être proposé dans la mesure où de nouvelles parcelles « propres » sont utilisées. Sinon, un traitement systématique peut être effectué

Au cours de la saison de pâturage :


Les seuils…

36

<300 OPG pas de traitement

Entre 300 et 500 OPG il n’est pas nécessaire de traiter et la surveillance doit être effectuée tous les mois.

Entre 500 et 1000 OPG un traitement ciblé est approprié. Il sera d’autant plus justifié lors d’un changement de bloc

>1000 OPG les points précédents n’ont sans doute pas été respectés, il est impératif d’envisager pour les prochaines campagnes de vérifier le statut parasitaire des animaux en début de saison et de réaliser des ruptures dans l’utilisation des parcelles. Un traitement ciblé peut être proposé dans la mesure où de nouvelles parcelles « propres » sont utilisées. Sinon, un traitement systématique peut être effectué

En fin de la saison de pâturage :

> 2000- 3000 traitement ou arrêt pâturage


Les résistances Spécificités caprines

• Dose• Espèce laitière

Quelques recommandations lors des traitements


Les résistances : un enjeu majeur

4;6 2

1

3

7

Quand ?

1-( Kerboeuf et Hubert, 1985)

2- BZs = 70 % (Hubert et al., 1991)

3- BZs = 66 % (Beugnet, 1992)

3bis. Bzs =44 % (Vallade et al, 2000)

4- (Chartier, 1993)

5 (Cabaret et al, 1998)

6- BZs >90% (Chartier et al., 1998)

7- BZ > 80 % (Soubirac, 1999)

5

1

Quelles Espèces ? Teladorsagia, Haemonchus et TrichostrongylusQuelles molécules ? Benzimidazoles surtout;

Résistances au Levamisole aussi décrites

Où?


Dose adaptée • en général dose X 2 (2 fois à 12 h)• Base = animal le plus lourd

Alterner les familles• Vérifier l’efficacité !

Limiter le nombre de traitements Traitement ciblé : laisser une population de vers

non traités.

Prévenir les résistances passe par une bonne utilisation des anthelminthiques


Importance de la prise en compte des pâtures : réservoir de larves

Démarrer la saison de pâturage avec un niveau opg le + faible.

Générer des ruptures dans l’utilisation des blocs Réaliser des suivis coproscopiques aux

périodes clés. Limiter le nombre de traitements Si traitement pendant la saison de pâturage =

traitement ciblé

Conclusion


Présentation disponible sur www.idele.fr

Retrouvez aussi l’Institut de l’Elevage sur le stand A4 - hall 1

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