Gerhard Richter - Centre Pompidou - Dossier de Presse

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 DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DES PARTENARIATS DOSSIER DE PRESSE GERHARD RICHTER PANORAMA 6 JUIN - 24 SEPTEMBRE 2012 GERHARD RICHTER

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DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DES PARTENARIATSDOSSIER DE PRESSEGERHARD RICHTERPANORAMA 6 JUIN - 24 SEPTEMBRE 2012GERHARD RICHTERGERHARD RICHTERPANORAMA 6 JUIN - 24 SEPTEMBRE 2012 SOMMAIRE1. COMMUNIQU DE PRESSEPAGE 32. PRSENTATION DE LEXPOSITIONPAGE 5 - PLAN - PAR00UR53. EXTRAIT DU CATALOGUE PAGE 104.ENTRETIEN AVEC LARTISTEPAGE 145. REPRES CHRONOLOGIQUESPAGE 176. PUBLICATIONSPAGE 207. LISTE DES UVRES DE LEXPOSITIONPAGE 218. MCNE PAGE 289. PARTENAIRES MDIASPAGE 2910. VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE PAGE 3011. INFORMATIONS PRATIQUESPAGE 33XDirection de la communicationet des partenariats75191 Paris cedex 04DirectriceFranoise Pamstlphone00 33 (0)1 44 78 12 87courrielfrancoise.pamscentrepompidou.frattache de presseCline Janviertlphone00 33 (0)1 44 78 49 87courrielceline.janviercentrepompidou.frwww.centrepompidou.fr21 mai 2012COMMUNIQU DE PRESSE GERHARD RICHTERPANORAMA 6 JUIN - 24 SEPTEMBRE 2012 GALERIE 1, NIVEAU 6Lexposition Panorama que le Centre Pompidou consacre Gerhard Richter, partir du 6 juin 2012, rend hommage lune des figures majeures de la peinture contemporaine.La rtrospective organise par le Centre Pompidou, en collaboration avec la Tate Modernde Londres et la Neue Nationalgalerie de Berlin, runit une slection de prs de 150 uvres.Elle propose une lecture chronologique et thmatique de luvre de Gerhard Richter, du dbutdes annes 1960 aujourdhui, travers une scnographie originale, conue en complicitavec lartiste. Je nobis aucune intention, aucun systme, aucune tendance ; je nai ni programme, ni style,ni prtention. Jaime lincertitude, linfini et linscurit permanente. Gerhard Richter possde la facult de se rinventer, de se transformer et, chacun des tournants que prend son travail, il dfend une nouvelle vision de la peinture et de lhistoire de lart.Il exprimente depuis le dbut de sa carrire des styles picturaux trs diffrents : aprsles photos-peintures , ralises partir de photographies au dbut des annes 1960, Richter met en place, dans les annes 1970, un type dabstraction o coexistent des grilles colores,une abstraction gestuelle et des monochromes. Dans les annes 1980, il rinterprte de manire rudite et indite les genres de lhistoire de lart : portrait, peinture dhistoire, paysage.Il explore au mme moment un nouveau type de tableaux abstraits aux couleurs acides,o les formes gestuelles et gomtriques sentremlent. Dans les annes 1990, lartiste metDirection de la communicationet des partenariats75191 Paris cedex 04DirectriceFranoise Pamstlphone00 33 (0)1 44 78 12 87courrielfrancoise.pamscentrepompidou.frattache de presseCline Janviertlphone00 33 (0)1 44 78 49 87courrielceline.janviercentrepompidou.frwww.centrepompidou.frBetty [Betty]1988Huile sur toile102 72 cm Saint Louis Art Museum15 mai 20124au point une technique, qui devient sa signature, consistant taler de la peinture encore frache laide dune grande planche en bois ou en mtal. Sa premire exposition dans un muse franais avait t organise au Centre Pompidou,en 1977 et Panorama clbre aujourdhui le 80me anniversaire de lartiste.Le catalogue Gerhard Richter. Panorama est publi par les ditions du Centre Pompidou,sous la direction, pour ldition franaise, de Camille Morineau, commissaire de lexpositionet conservateur au Muse national dart moderne.Exposition organise par le Centre Pompidou en collaboration avecla Nationalgalerie, Staatliche Museen, zu Berlin, et la Tate Modern, Londres.Au mme moment, le Muse du Louvre propose lexposition Gerhard Richter, Dessins et aquarelles, 1957-2008, du 7 juin au 17 septembre 2012.L`exposition est ralise grce au soutien de LVMH / Mot Hennessy . Louis VuittonEn partenariat mdia avec 52. PRSENTATION DE LEXPOSITIONPLAN6PARCOURS DE LEXPOSITIONSALLE 1 PEINDRE LA PHOTOGRAPHIE Reproduire une photo me semblait tre la chose la plus antiartistique que l`on puisse Iaire. Painting from a photograph seemed to me the most unartistic thing that anyone could do. Gerhard Richter apparat sur la scne europenne au dbut des annes 1960 avec des uvres inspires directement de photographies quil appelle les photos-peintures . Son uvre simpose ds lors comme une alternative au pop art amricain et lart informel europen en dfendant une nouvelle vision de la peinture.Ses tableaux, peints partir de ses propres photographies ou dimages choisies dans la presse,sont empreints dune stricte neutralit expressive. Toutefois, le choix de ses sujets en fait lun des premiersartistes de sa gnration se confronter au pass nazi, puis la culture du consumrisme.La fidlit aux images reproduites est le rsultat dun procd classique du duplicata : aprs un quadrillagedes photos, limage est agrandie grce un piscope puis recopie sur le support choisi. Leffet finalde flou est quant lui obtenu en frottant la peinture encore humide avec une brosse, soit en bandes horizontales, soit en brouillant les contours.SALLE 2HRITER DUNE TRADITION Je me considre comme l`hritier d`une immense, Iantastique et Iconde culture de la peintureque nous avons perdue, mais laquelle nous sommes redevables . I do see myself as the heir to a vast, great, rich culture of painting which we have lost, but whichplaces obligations on us. En opposition avec les dclarations de Marcel Duchamp sur la fin de la peinture comme mdium artistique, Richter clbre au contraire son actualit. Avec ses grandes toiles reprsentant des paysages, montagnes, nuages et marines, il se positionne en tant que digne hritier de la grande tradition romantique allemande. Les vastes plans o la nature est le seul protagoniste rappellent les panoramas mlancoliques de Caspar David Friedrich. Richter nous invite une exprience spirituelle lie la contemplation dune nature grandiose, sublime, impntrable. Avec la srie des Nuages quil amorce en 1968, il emprunte nanmoins Duchamp la notion de hasard que celui-ci affectionnait tant. Ce motif, toujours changeant, imprvisible et inconstant lui permetde contester la notion mme de forme et de dfinir une mthode danticomposition.SALLE 3COMBATTRE LE MOTIF Je n`obis aucune intention, aucun systme, aucune tendance, |e n`ai ni programme, ni style,ni prtention. J`aime l`incertitude, l`inIini et l`inscurit permanente. I pursue no objectives, no system, no tendency; I have no programme, no style, no direction.I like the indefinite, the boundless. I like continual uncertainty. la fin des annes 1960, le langage pictural de Gerhard Richter connait une rupture radicale avecses premires compositions non figuratives. Ces toiles prolongent lexprience du hasard amorceavec les Nuages, mais voluent vers labstraction. 7Dans lesNuanciers, inspirs par les chantillons de couleur proposs dans les magasins de peinture, lartiste vacue toute figuration, tout geste, tout message. Les surfaces sont uniformes, les rectangles parfaits, les couleurs lisses. Lordonnancement est alatoire, mais le protocole dimpositiondes rectangles est strictement respect. la mme poque, Richter renouvelle sa photo-peinture et cre la srie des Dtails, des photographies dlments de tableaux prexistants agrandis et projets sur une toile. Le chromatisme de cette srielui permet dexprimenter dune autre faon une gamme de nuances infinies.SALLE 4LIBRER LABSTRACTION D`horribles bauches barioles, sentimentales, Ionctionnant par association d`ides, anachroniques, l`emporte-pice, ambiges, presque des pseudo-psychodrames, donc inintelligibles, sans sensni logique, si touteIois il devait y en avoir. Horrible gaudy sketches, sentimental things functioning through the association of ideas; anachronistic, stereotypical, ambiguous, practically pseudo-psychodramatic and therefore unintelligible, without meaning or logic, if indeed there must be any.Faisant suite aux premires exprimentations avec le langage non figuratif, les uvres des annes 1980 prsentent des compositions plus lyriques: les nuances clatent, le geste devient puissant; claboussures, traits de pinceaux et aplats de couleurs saffrontent et donnent vie des contrastes surprenants sur des toiles de format souvent monumental.Le geste rapide alterne avec un travail plus minutieux larographe et au pinceau ; le processus de cration est long et laborieux, souvent lartiste laisse passer plusieurs mois entre les couches de peinture. Cet espace pictural nest pas construit pour tre harmonieux : les tableaux de Richter fonctionnent comme des modles dun monde de diversit en transformation constante .Les annes 1980 marquent le dbut de grandes toiles abstraites qui reprsentent aujourdhui les deux tiers de la production de lartiste, et qui lui valent une reconnaissance internationale. SALLE 5RVLER LE HASARD Laisser venir les choses au lieu de crer Letting a thing come, rather than creating it.Dans les annes 1990, Gerhard Richter continue peindre des toiles abstraites laide dune grande planche en bois et dun racloir mtallique qui tale la peinture encore frache et lui donne un aspect fluideaux multiples nuances. Une fois quil a appliqu plusieurs couches de matire, Richter les racle en larges mouvements verticaux ou horizontaux. Des jeux de superpositions crent des effets de matire insolites,la couleur saccroche la toile au gr du hasard. Ce voile de peinture ainsi tal cache partiellementla surface sous-jacente et laisse apparatre seulement certains dtails de la toile. Souvent, dans un secondtemps, lartiste gratte et arrache des bouts de toile dans un processus permanent de construction etde dconstruction.Comme pour les abstractions de la dcennie prcdente, Richter accepte lapparition de formes figurativesdans ses uvres. Il explique en quoi elle est souvent invitable : le spectateur ne peut pas sempcher de voir quelque chose dans les tableaux, mme les plus abstraits, parce que tout est enracin dansle monde, tout est reli dune manire ou dune autre lexprience .8SALLE 6VOIR TRAVERS: LE GRIS ET LE VERRE Le gris est galement une couleur et c`est souvent la plus importante mes yeux. Le gris est l`absence d`opinion, le nant, le ni.ni. 0`est aussi un moyen d`exprimer mes rapports avec la ralit parce que |e reIuse d`aIIirmer qu`une chose est ainsi et pas autrement Grey is a colour and sometimes, to me, the most important of all. Grey was absent of opinion, nothing, neither/nor. It was also a means of manifesting my own relationshipwith apparent reality. I didnt want to say: It is thus and not otherwise. En troite relation avec ses proccupations personnelles, Richter commence peindre ces tableaux sombres dans une priode dincertitude et de chagrin. Ils naissent dun geste destructeur alors quelartiste, insatisfait du rsultat dun tableau figuratif, dcide de leffacer en le recouvrant dune couchede peinture grise. Les nuances de gris, les modulations de lumire sur la surface, la faon dtalerla peinture soit avec la brosse, soit au pinceau ou encore avec les doigts, produisent un ensemblede variations optiques, de dissemblances dune toile lautre.Un autre dispositif lui permet dengager lacuit du regard du spectateur : les Panneaux de verre font imploser le concept de peinture comme fentre ouverte sur le monde. Le verre, que Richter utiliseratout au long de sa carrire, le conduira galement travailler avec les miroirs partir du dbutdes annes 1980.SALLE 7REPENSER LE CLASSICISME Le classicisme est ce qui me permet de tenir debout. 0`est ce qui me donne la Iorme. l est l`ordreque |e n`irai |amais contester. 0`est quelque chose qui contrle le chaos ou le contient aIin que |e puisse continuer exister. Je n`ai |amais remis en cause le classicisme. l est essentiel la vie. The classical is what holds me together. It is that which gives me form. It is the order that I do not haveto attack. It is something that tames my chaos or holds it together so that I can continue to exist.That was never a question for me. That is essential for lifeParmi les genres de la peinture classique revisits par Richter, le paysage trouve une place de plus en plusimportante dans son travail. Toujours peintes partir de photographies prises au gr de ses voyagesou dans son environnement proche, ces uvres laissent la place la nature, au ciel, sans aucune prsence humaine. Latmosphre parfois brumeuse, diaphane, opaque, obtenue grce diverses techniques destompage, accentue leur dimension mlancolique et atemporelle.SALLE 8DVOILER LINTIMIT J`ai si souvent peint ma Iamilleparce que ce sont les tres qui me touchent le plus. I have painted my family so frequently because they are the ones who really affect me most.Richter peint ses premiers portraits au milieu des annes 1960. Le plus rcent, Ella (sa deuxime fille),date de 2007. Cette galerie de portraits est compose uniquement de reprsentations des prochesde lartiste et, exceptionnellement, dun autoportrait. En 1965 Gerhard Richter peint son oncle Rudi,sa tante Marianne, ainsi que son pre Horst. Il reprsente son oncle en uniforme nazi, sinspirant dune photographie sur laquelle il posait en souriant, prise quelques temps avant de mourir la guerre.9Le portrait de sa tante Marianne, fragile mentalement, sappuie sur une photographie la montrant en compagnie de Richter enfant, avant quelle soit tue par les Allemands dans le cadre du programme eugniste hitlrien. Latmosphre sombre de ces premiers portraits est directement lie lexprience traumatisante de la guerre. Mais aussi, un sentiment dintimit, la fois sublime et naturelle, manedes portraits de sa femme et de ses enfants et de ses proches. SALLE 9LE 18 OCTOBRE 1977 Fixer la tristesse, la piti et la peine. Mais srement, aussi, la peur. Its about grief - compassion and grief. Certainly also fear. Aprs avoir indirectement trait du pass de lAllemagne dans certaines photos-peintures des annes 1960, Gerhard Richter renoue de manire spectaculaire avec la peinture dhistoire en 1988. La srie intitule 18 octobre 1977 voque la date de la mort dans la prison de Stammheim des leadersdu groupe rvolutionnaire Baader-Meinhof, le 18 octobre 1977. Sous la nomenclature unique decette date fatidique, ces quinze peintures tires de photos de presse dcrivent une srie dvnementsqui se sont dvelopps sur une priode plus longue, savoir larrestation, la mort et les funraillesdes membres fondateurs de la RAF (Fraction arme rouge): Holger Meins, Ulrike Meinhof, Gudrun Ensslin,Andreas Baader et Jan-Carl Raspe. Lartiste rige ici une sorte de chapelle profane cet vnement traumatique de lhistoire allemande.SALLE 10 CONTINUER PEINDRE Beaucoup de gens estiment que d`autres techniques sont plus sduisantes : mettez un crandans un muse, et plus personne ne regarde les tableaux. Mais ma proIession, c`est la peinture.0`est ce qui m`a depuis tou|ours le plus intress. J`ai maintenant atteint un certain ge et |e viensd`une tradition diIIrente. De toute Iaon, |e ne sais rien Iaire d`autre. Je reste cependant persuadque la peinture Iait partie des aptitudes humaines les plus Iondamentales, comme la danseou le chant, qui ont un sens, qui demeurent en nous, comme quelque chose d`humain.0e n`est pas que |e pense tout le temps comment crer un ob|et intemporel, c`est plus un dsirde conserver une certaine qualit artistique qui nous anime, qui nous meuve et aille au-delde ce que nous sommes, qui soit, en ce sens, intemporelle A lot of people find other mediums more attractive-put a screen in a museum and nobody wants to lookat the painting anymore. But painting is my profession, because it has always been the thing that interested me most. And now Im of a certain age, I come from different tradition and, in any case, I cant do anything else. Im still very sure that painting is one of the most basic human capacities, like dancing and singing,that make sense, that stay with us, as something human.Its not that Im always thinking about how to make something timeless, its more a desire to maintaina certain artistic quality that moves us, that goes beyond what we are, and that is, in that sense, timeless(G.R, 2011)103. EXTRAIT DU CATALOGUE Quelques interprtations du mot panorama : exposition, rflexion, survolet image arrtePar Camille Morineau, commissaire de lexpositionGerhard Richter, n Dresde en 1932, et dont cette rtrospective clbre le quatre-vingtime anniversaire,est reconnu comme lune des figures majeures de lart contemporain. Il explore de nouveaux rapports entre peinture et photographie au dbut des annes 1960, met en place un nouveau type dabstraction partir du dbut des annes 1970 et rinterprte de manire rudite et indite les genres de lhistoirede lart (portrait, peinture dhistoire, paysage) dans les annes 1980. chaque dcennie, travers le prisme de sa reconnaissance prcoce dans des expositions (il reprsente lAllemagne la Biennale de Venise ds 1972), puis dans plusieurs rtrospectives (la dernire ayanteu lieu au Museum of Modern Art de New York en 2002), ce grand peintre nous tonne non seulementpar sa facult de se rinventer, mais encore par sa capacit transformer, chacun des tournantsque prend son travail, lhistoire de la peinture.Panorama est dabord le titre dun catalogue, dont la construction, comme celle de lexposition, rsultedun travail collectif. Organis en six chapitres couvrant chacun une dizaine dannes, il dcrit pour chaque priode les problmatiques, les uvres exposes ou non visibles , les commandes publiques, les travaux sur papier, les planches de lAtlas, les crits de lartiste. Panorama dsigne ensuitela structure dune exposition qui tente douvrir le regard du public la richesse de luvre, et ce diffremment selon chacune de ses tapes. Enfin, Panorama a t ajout rtrospective pour souligner leffet dune temporalit courte et condense que donne, aujourdhui, luvre de Richter. Un panorama se dcouvrait au XIXesicle en une unit de lieu et de temps. Cest cette cohrence reposant sur le rapport lhistoire ancienne, les rcurrences et les effets de miroirs que nous avons voulu voquer, dans ltape parisienne en particulier, en choisissant un parti pris thmatique.Exposition: une slection duvres, trois interprtationsInvent en 1787, le panorama devint une attraction populaire au XIXesicle. Il se composait dune grande salle noire o tait installe une large peinture convexe: les visiteurs y accdaient par une plateforme,o ils se retrouvaient entours dune image immense la plupart du temps un paysage urbain ouune scne de bataille. Lillusion tait dautant plus efficace que les extrmits haute et basse de la peinturetaient occultes, ainsi que les sources lumineuses. La pdagogie le disputait donc au plaisir: lil se nourrissait de lillusion plus efficacement quil laurait fait face un vrai paysage, inaccessible gographiquement ou historiquement. Dans notre exposition rtrospective comme dans tout panorama, certes, tout nest pas l, mais nous avons tent de reprsenter dans un seul espace, avec laide de lartiste que je tiens remercier encore ici, les multiples facettes de son uvre.Une liste duvres communes a t labore, puis chaque commissaire a dfini avec lartisteson adaptation une institution, un public et un pays spcifiques uvres supprimes ou ajoutes, scnographie et accrochage diffrents.Si lartiste a t gnreux de son temps et ouvert nos suggestions, la collaboration entre les commissairesfut aussi une exprience passionnante. Mark Godfrey et Nicholas Serota, pour ltape de Londres, Dorothe Brill et Udo Kittelmann, pour celle de Berlin, ont t des confrres attentifs dont les remarques et les choix ont enrichi la vision de luvre de Richter propose lors de ltape parisienne. Londres, le visiteur suivait un parcours chronologique, laccent tant mis sur luvre abstraite,dans une ville plus familire avec la partie figurative de son travail une exposition des Portraits avaiteu lieu Londres en 2009 ( Gerhard Richter. Portraits , National Portrait Gallery). Berlin, la structure ouverte et transparente de larchitecture de la Neue Nationalgalerie conue par Mies van der Rohe tait souligne par la prsence, tout autour du btiment, de luvre 4 900 couleurs Version I, 2007.11 Paris, le panorama du XIXe sicle a inspir la scnographie: autour dune salle centrale triangulaire(le promontoire), le visiteur tourne autour de luvre, dcouvrant les thmes dans leur ordre chronologique dapparition (le paysage). Gographique, ce promontoire est aussi historique: la prsencedans cette salle de monochromes gris et de panneaux de verre rappelle la premire exposition de Richterau Centre Pompidou, lanne dinauguration du muse qui fut aussi celle de la rtrospective Marcel Duchamp, en 1977. Cest enfin un promontoire mtaphorique: dabord parce que la forme triangulaire dela salle voque le schma de reprsentation de langle de vision de lil; puis parce que les uvres rassembles, quil sagisse des monochromes ou des gris, des miroirs ou des uvres sur, sous ou partir de verre, interrogent toutes de faon radicale, avec consistance et acuit depuis les annes 1960, le processus de la vision.Reflets: miroirs, copies et ddoublementsLa place centrale donne cette catgorie de tableaux et de sculptures, moins connue et moins valoriseaujourdhui, dans la version parisienne de Panorama , est un parti pris interprtatif.Il reflte limportance quils ont aujourdhui, avec un recul historique, au sein de luvre de Richter;et plus prcisment la faon dont ces lments spcifiques permettent de relire son uvre. travers elles les uvres en verre et leurs reflets les miroirs , il est possible de redcouvrir un corpusqui se construit par la rflexion et la mise en abyme, laide de jeux de ddoublement, de rptitionset de symtries.Le miroir, que Richter utilise quotidiennement comme outil pour regarder son uvre en train de se faire un procd commun de nombreux peintres depuis lorigine de la peinture servit de dispositif scnographique la double exposition Gerhard Richter/Georg Baselitz en 1981.Pour rpondre limportance quavait alors Baselitz en Allemagne sorte de figure tutlaire pourla gnration montante des fauves allemands , Richter installa dans lespace dexposition de vritables miroirs, de la taille de grands tableaux. Plutt que dengager un dialogue, ces objets tranchaientbrutalement, aussi bien visuellement que symboliquement, avec les gestes picturaux du no-expressionnismeque lon voyait littralement se reflter dans les uvres de Baselitz.Un an plus tard, ces miroirs-dispositifs devinrent des uvres part entire (CR: 485-1/2), puis de nouveau en 1988 (CR: 619). Entre-temps, de petits Miroirs [Spiegel] (CR: 619), 1986, inauguraient les ditions duvres. Les tableaux et sculptures constitus de verre plus ou moins rflchissant, peint au-dessous ou au-dessus, apparaissent quant eux ds 1967, puis sont produits rgulirement, et se dveloppent avec insistance au dbut des annes 2000. Miroirs et verres forment aujourdhui rtrospectivement deux des sries les plus originales de luvre de Richter, dune tonnante diversit1

et, surtout, essentielles sa comprhension, comme lartiste le suggre de nombreuses reprises: Cest la seule image dont laspect change constamment. Et peut-tre lindice qui montre que chaque image est un miroir2. .Mais y regarder de plus prs, dautres uvres qui nutilisent ni miroir, ni verre, mettent en jeu, elles aussi,lide de rflexion. On sait que les premires Marines sont constitues de collages o ciel et merse retrouvent parfois rassembls de part et dautre dun horizon factice3. Le livre Glace [Eis] (1981)en est un autre exemple frappant. Richter met en page plus dune centaine de photographies noiret blanc quil avait ralises en 1972 lors dun voyage au Groenland, et dans lesquelles des icebergsse refltent sur des eaux calmes. Ces photographies, qui explorent les possibilits multiples de ces jeux de reflets, sont disposes jusqu quatre par double page, parfois lenvers, de sorte que le livre peut tre parcouru de la premire la dernire page, ou inversement, voire manipul en tous sens.Les jeux de miroir, inversions, rptitions et variations dimages similaires de Glace ne sont finalement pas si loigns du travail pictural abstrait qui est en train de se faire. La plupart des peintures abstraites monumentales des annes 1980 sont de vrais ou de faux diptyques, dans lesquels une symtrie relle ou implicite organise la lecture du tableau4. Si des paires sont clairement suggres par des titres communs suivis de I et II5, dautres sont voques par des titres trs similaires se rapportant des uvres de mme format et de composition identique6. Ainsi, beaucoup duvres figuratives sorganisent de faon trs claire par doubles. Deux uvres de mme titre ou de mme sujet sont souvent 12peintes conjointement: on compte deux Davos presque similaires en 1981, deux Crnes renverssdont lun avec une bougie en 1983, deux tudes de pommes, Pomme [pfel] (CR: 560-1 et 2), 1984,dont seul le cadrage diffre, deux Staubach, en 1984, de formats diffrents (CR: 572), deux points de vuede Venise [Venedig] (CR: 586-1 et 3), 1985, mais quasi similaires sur Chinon en 1987, et deux vues dun Paysage prs de Coblence [Landschaft bei Koblenz] (CR: 639, 640) la mme anne. Puis il sembleque ce ddoublement devienne la rgle pour les tableaux figuratifs dans les annes 19907.Les ddoublements dcals dans le temps, parfois prs de dix ans de distance, sont plus rvlateurs encore. Dans ce cas, il sagit moins de la reprise dun motif prcis que dun thme: le portraitde la mme personne, un type de bouquet de fleurs, un mur sur fond de paysage, un traumatisme historique. Il semble que pour chaque uvre significative donne, une autre va un momentse construire, pas forcment de faon immdiate et avec un point de vue manifestement diffrent.Des versions noir et blanc ou couleur, historique ou personnelle coexistent: deux femmes descendantun escalier (CR: 92), 1965 et (CR: 134), 1966 Olympia et Diane qui se rpondent en miroir en 1967 ; des uvres apparemment isoles comme Chicago (1992) finissent par trouver huit ans plus tardleur double renvers avec Juist; Betty, allonge dans un premier portrait en 1977, se dtournedu spectateur dans un autre peint onze ans plus tard. Ne pourrait-on pas aussi voir dans Septembre (2005)lcho dOctobre (1989)?Un autre grand peintre du XXesicle, Matisse, avait mis luvre cette pratique avec ses Paires et Sries, exposes justement en mme temps que Panorama au Centre Pompidou dans une expositionqui dvoile pour la premire fois cette pratique, et qui, aux cts de la rtrospective Richter, soulignece point commun au travail des deux grands peintres.Survol: en abyme, un panorama de lhistoire de lart classiqueEn plus des reproductions de ses propres uvres, exactes ou lgrement modifies, Richter pratique depuis le dbut des annes 1960 la reproduction de chefs-duvre que ce soit une copie fidleou une interprtation, avec toujours une forme de respect. Outre ses clins dil rguliers luvrede Duchamp, on peut ainsi citer Famille daprs un matre ancien [Familie nach Altem Meister](CR: 26; 1965), inspir dun portrait de sa famille par John Singleton Copley (1776), ou la srie de 1973, Annonciation daprs Titien (p.111) quil ralise partir dune carte postale du tableau. Au cours des annes 1980, il rend hommage de faon beaucoup plus indirecte Chardin et Morandi avec ses natures mortes de pommes et de bouteilles, Poussin avec ses grands paysages, la Baigneuse de Valpinon (1808) dIngres dans le portrait de Betty se dtournant de lui (p.162), et Vermeer avec Lectrice (p.219), o sa jeune pouse adopte la mme pose que la Femme lisant une lettre devant une fentre ouverte (1657). Contrairement nombre dartistes du XXesicle, Richter ne se situe pas uniquement dans une tradition moderne: il est rsolument classique aussi bien dans les rfrences quil choisit que dans la faonde les voquer. En effet, ces rfrences se font sans aucune ironie, la diffrence dautres peintres,tels que les artistes amricains du pop art et les nouveaux ralistes europens qui, comme lui,ont eu recours la photographie pour sapproprier ou citer les uvres des matres anciens. On est bien loin de la versatilit ludique de Lichtenstein, qui dcline dans le dsordre des styles repris des matres modernes tels quils sont perus de lautre ct de lAtlantique, pendant que Martial Raysse joueau mme jeu en France. Prenons par exemple le genre classique de la vanit, et plus particulirementle motif du crne: les Crnes de Richter, sils partagent la mlancolie de ceux de Polke dans la sriequil a consacre Goya, ou de ceux de Warhol (1976), sen distinguent par leur neutralit stylistique,leur touche sage et lisse, et la prsence dune bougie qui parfois les claire. Non seulement Richter peint le sujet des matres, mais encore il le fait la manire des matres: il les imite bien plus quil ne les cite. Or cette manire dhabiter la tradition classique par mimtisme dfinit prcisment, un degr suprieur, le classicisme: Andr Gide lavait dmontr au dbut du sicle dans un clbre discourso il prnait limitation, au lieu de linvention, comme source souhaitable du renouveau de lart8.Richter cite lui-mme de plus en plus souvent cette rfrence au classicisme9. Mme le doute quil place toujours au centre de son travail est interprt par lui partir de 1988 comme un signe supplmentaire 13de sa proximit avec les matres10, rfrence qui le distingue clairement de ses contemporains partirde la fin des annes 1980, mais qui est en ralit au cur de son travail ds lorigine. Richter souhaite crer continuer peindre mais rien de nouveau ou rien qui puisse ressembler lutopie modernede la nouveaut. Simplement, tandis que ses contemporains nodada, performers, Fluxus ou pop faisaient dborder ce rien hors de la peinture et surtout contre elle, chez Richter cette dmarche critique, quelque fois mlancolique voire dsespre, se dveloppait lintrieur du champ pictural,avec lobjectif de clbrer la peinture.Richter russit ainsi construire un immense corpus duvres dont beaucoup ne reposent passur linvention dun sujet, mais sur diffrents modes de re-production, en reproduisant entirementou partiellement des photographies, parfois dautres uvres ou de son propre travail, par rflexivit interne, ddoublement dimages, effets de miroirs.Ce que les tableaux abstraits quelle que soit leur date de cration ont en commun avec les photos-peintures, cest ce processus d arrt sur image qui fait que celui qui fixe un tat des choses, quitte parfois les dtruire le photographe prend le pas sur celui qui les avait construites le peintre.Quil sagisse de fixer en peinture limage photo dun tableau (Soft Abstracts des annes 1970), darrterla superposition dlments picturaux flottant dans lespace tridimensionnel de la photo (Free Abstracts des annes 1980), ou celle des voiles de couleurs recouvrant les peintures abstraites au racloirdans les annes 1990-2000. Si bien que ce que lon voit dans les tableaux abstraits rcents semble tre l avant dun tableau dont on ne peut sempcher de chercher deviner larrire. Cette polarit avant /arrire ou recto / verso, qui est aussi celle du temps court de la photographie (image saisie) et du temps long de la peinture (image construite), est profondment ancre dans le travail de lartiste. En dautres termes la photographie (reproduction/image arrte) fonctionne autant lextrieur de luvre comme source iconographique (photos-peintures), qu lintrieur de luvre comme moteur de son apparition (abstractions). Sans oublier que pour les uvres abstraites comme pour les figuratives, on retrouve souvent un ddoublement, la fois ressemblant et visiblement diffrent, linstar de limageet de sa reproduction photographique.En conclusion, tout se passe comme si ltape photographique ne servait Richter qu produireune uvre qui serait par principe duplicable, dont le caractre dunicit serait profondment, irrvocablement remis en doute. Le doute mme par lequel, finalement, lartiste pourrait se placerdans la ligne de ses matres et dune grande tradition de la peinture, comme on la vu plus haut. Je ne crois pas en ce tableau absolu. Il ne peut y avoir que des approches, des tentatives rptes,des recherches. 1 Gerhard Richter, Entretien avec Hans Ulrich Obrist, 1993 , Richter 1999, p. 217.2 Voir le texte de Mark Godfrey dans le prsent ouvrage, p. 81-82.3Son oeuvre abstraite est constelle de ces diptyques rels ou suggrs : CR : 492-5 et Nuages (CR : 514-1), Jardin (CR : 515) et Lis (CR : 516), vrais diptyques, tous dats de 1982 ; S.D.I. (CR : 596 ; 1985-1986) et Mdiation (CR : 617 ; 1986) qui sont de faux diptyques ; St James, Andrew, Bridget et John (1988) ainsique CR : 636 (1987) montrent comment peut se crer un rythme interne ; CR : 702 et CR : 726-727 explorent la tension qui existe entre la continuitde la technique du racloir et la partition de la toile.4 Paires dsignes en tant que telles par leur titre : par exemple les versions 1 et 2 de Station (1985) ; Victoria, Claudius et Courbet (1986), Flint Toweret Salt Tower (1988).5 Ces titres sont diffrents mais proches, la similarit de leur composition et de leur format suggrant une symtrie ou une parit : en 1983, Juno et Janus, Eduard et Lon ; Pforte et Pfad.6Ces paires se multiplient en effet avec deux oeuvres pour chacun des titres suivants : Lectrice (CR : 799-1 et 804) et Fleurs (CR : 815-2 et 3), Tulipes (CR : 825-1 et 2), Jrusalem (CR : 835-1 et 2), Autoportrait (CR : 836-1 et 2), Cascade (CR : 847-1 et 2), Marine (CR : 852-1 et 2), Ferme et Neige (CR : 861-1 et 2), etc., jusqu Maison dans la fort (CR : 890-1 et 891-1).7 Andr Gide, De linfluence en littrature (confrence, Salon de la libre esthtique de Bruxelles, 29 mars 1900), Paris, Allia, 2010 [nouvelle d.].8Son rapport lhistoire se fait la troisime personne jusqu la fin des annes 1980 : Le romantisme est loin dtre un livre referm []Nous continuons avoir besoin de ces peintures. Interview with Irmeline Lebeer, 1973 , Richter 2009, p. 82. Je suis Goethe et Polke est Schiller ;moi, je suis le classique. Interview with Astrid Kasper, 2000 , Richter 2009, p. 368.9Au sujet des matres anciens, Richter dclare : je croyais quil fallait peindre comme les matres et jen tais bien incapable. Entretien avecJan Thorn-Prikker sur le cycle 18 octobre 1977, 1989 , Richter 1999, p. 165. Dornavant, il assumera ses rfrences certains peintres, tout autantque son inaptitude les galer.10 Id., Entretien avec Jan Thorn-Prikker , art. cit, p. 159.144.ENTRETIEN DE LARTISTEAVEC NICHOLAS SEROTA, DIRECTEUR DE LA TATE MODERN, LONDRESNICHOLAS SEROTA En plus de cinquante ans de carrire, vous avez abord la sculpture, le dessin,la photographie, la peinture sur photographies, mais vous tes toujours rest fidle la peinture. []Une telle fidlit est assez inhabituelle.GERHARD RICHTER Beaucoup de gens estiment que dautres techniques sont plus sduisantes :mettez un cran dans un muse, et plus personne ne regarde les tableaux. Mais ma profession,cest la peinture. Cest ce qui ma depuis toujours le plus intress. Jai maintenant atteint un certain ge et je viens dune tradition diffrente. De toute faon, je ne sais rien faire dautre. Je reste cependant persuad que la peinture fait partie des aptitudes humaines les plus fondamentales, comme la danseou le chant, qui ont un sens, qui demeurent en nous, comme quelque chose dhumain. []NS Vous vous qualifiez parfois de peintre classique. GR La signification prcise de ce mot ma toujours chapp, mais mme si je lutilise improprement, le classique a toujours t mon idal, aussi longtemps que je puisse men souvenir. Il men est rest quelque chose qui ma toujours accompagn, jusqu aujourdhui. Jai rencontr des difficults,parce que, compar mon idal, je ne men suis jamais ne serait-ce quapproch. Certaines de mes toiles refltent prcisment ce problme. La srie Titien, par exemple : je voulais tout simplement possderce ravissant tableau, cest--dire le peindre pour moi-mme partir dune carte postale. Mais je ny suis pas parvenu, cest pourquoi nous avons aujourdhui ces cinq tableaux qui tmoignent de mon chec. [] Et sils sont russis, cest seulement parce que jai formul le plus clairement possible les donnesdu problme et que jai trouv la forme qui lui tait approprie. []NS [] Comment commencez-vous une peinture ? GR Parfois jai de la chance, il me vient lide que a pourrait tre une peinture .NS En regardant une image ? GR Oui. Pour ce qui est des peintures ralistes, soit je vois cette image dans la ralit et je la prendsen photo, soit une photo qui se trouve dj dans ma collection me saute aux yeux parmi toutes les autres. Mais il peut parfois scouler des annes avant que je ne la peigne. Dans le cas des abstractions,jai une vague ide de peintures qui ne demandent qu tre peintes. Voil comment a commence,mais le rsultat est presque toujours totalement diffrent de ce que javais imagin. [] NS La peinture commence donc avec ce mtier trs ancien qui consiste poser de la couleur sur une toile avec un pinceau GR Commencer partir de rien, comme cela, cest une sorte de rituel qui se droule selon un ordrequi lui est propre, le mlange des couleurs, la recherche des teintes appropries, lodeur, toutesces choses qui nourrissent lillusion que cela aboutira un tableau merveilleux. [] NS Vous abandonnez souvent vos peintures abstraites ? GR Oui, je les remanie bien plus souvent que les figuratives, car elles se rvlent souventtrs diffrentes de ce que javais prvu. NS Vous commencez donc avec une ide, celle dune sensation que vous souhaitez crer dans une peinture particulire. Comment commencez-vous vos peintures abstraites ? GR Le dbut est assez facile, puisqu ce stade-l, je dispose dune assez grande libert pour traiter les choses les couleurs, les formes. Il en merge une peinture qui me paratra plutt bonne pendant quelque temps, si lumineuse, si colore et nouvelle. Mais cette impression ne dure quun jour,tout au plus, puis la peinture me parat progressivement mdiocre, fausse. Cest alors que commencele vritable travail : remanier, supprimer, recommencer, etc., jusqu ce quelle soit termine.15NS Votre premire dcision concerne donc le choix du format du tableau ?GR Oui. Un format qui me paraisse conforme la vague notion que jai du tableau, et qui habituellement convient toute une srie de tableaux. [] NS Vous avez dit un jour, me semble-t-il, que llgance, cest pour la science et pour les mathmatiques, mais pas pour lart. Pourquoi llgance est-elle ngative en art ? GR Les mathmaticiens parlent de solutions lgantes. Jaime cette ide. Mais le motest habituellement employ dans les milieux du design et de la mode, llgance dun meubleou dun vtement. vrai dire, cela ne me gne pas que lon dcrive des peintures comme lgantes . Aprs tout, les panneaux gris que jai raliss ont un aspect en effet trs lgant.NS Quel est donc le but de lart ? GR Il permet de survivre dans ce monde. Un moyen parmi de nombreux autres comme le pain,comme lamour. NS Et que vous donne-t-il ? GR [rires] Certainement quelque chose quoi lon peut se raccrocher Il a la mesure de toutce qui est insondable, insens, absurde, de lincessante cruaut de notre monde. Lart nous montre comment voir ce qui est constructif et bon, et y prendre une part active. NS Il structure donc le monde ? GR Oui, il apporte le rconfort, lespoir, de sorte quy participer nest pas vide de sens. [] NS Y a-t-il des sujets quil vous est impossible de peindre ? GR Je ne pense pas quil existe de sujet qui ne puisse tre peint, mais il y en a beaucoup quil mest personnellement impossible de peindre. []NS Dans le cas de Septembre, aviez-vous song en 2001 la possibilit de peindre un tableau inspirdu sujet, ou lide est-elle venue bien plus tard ?GR Quatre ans plus tard, vrai dire. Bien que les images publies dans les journaux maient bien entendu profondment choqu, je ne pensais pas quil soit possible de peindre cet instant,et certainement pas de la faon quont choisi certains, avec le point de vue insens que cet acte atroce tait une sorte de happening ahurissant, pour le clbrer comme une mga uvre dart. NS Vous vous tes donc efforc de trouver un moyen de traiter le sujet sans le rendre spectaculaire ?GR Absolument, en me concentrant sur son incomprhensible cruaut et son caractre atrocement fascinant NS Lorsque vous peignez des tableaux ralistes, vous faut-il tre trs prcis ? GR Oui, dans le sens le plus large du terme. NS Que cherchez-vous obtenir avec ces images ralistes ? GR Je mefforce de peindre une image de ce que jai vu et de ce qui ma mu, le mieux possible.Cest tout. [] NS Avec le pinceau, vous conservez la matrise. Le pinceau est charg de peinture et vous posez la touche. Avec votre exprience, vous savez trs exactement ce qui va se produire. Mais avec le racloir, vous perdezla matrise.GR Pas toute la matrise, une partie seulement. Cela dpend de langle, de la pression et de la peinture particulire que jutilise. 16NS Vous aimez donc la possibilit de conserver la matrise, mais aussi que certaines choses ne puissent pas tre contrles. GR Oui, cest a notre travail. Le hasard est donn, imprvisible, chaotique. Cest la base.Nous essayons alors de le matriser par notre intervention, en lui donnant une forme, en le mettant notre service.NS Vous avez cit un jour une phrase de John Cage, en prcisant que vous lapprouviez : Je nai rien dire et je le dis . Quest-ce qui dans lesprit de Cage vous est proche ? GR Ce genre dtat desprit est trs proche de la rticence que jprouve personnellement parler. Cest aussi, me semble-t-il, une critique trs pertinente de toutes ces dclarations pompeusesquon entend droite et gauche. Mais avant tout, Cage est mon avis un trs grand musicien. []Mme si on croit a priori entendre un non-sens provocateur, des tintements et des grincements alatoires. Mais alors on comprend progressivement quel point cette musique est merveilleusement intelligente et sensible, quel point elle est soigneusement construite. Extraordinaire !NS Je souhaiterais clore cet entretien en vous demandant pourquoi vous avez si souvent peint votre famille ?GR Parce que ce sont les personnes que je connais le mieux. [rires]NS Mais cest assez inhabituel. Rares sont les peintres avoir peint les membres de leur famille. GR Peut-tre que je me prends tout simplement trop au srieux. [rires] Cela sexpliquetrs certainement par lhistoire de ma propre vie.Traduit de langlais par Christian-Martin Diebold175.REPRES CHRONOLOGIQUES 9 fvrier 1932 Gerhard Richter nat Dresde.Sa jeunesse est marque par lexprience de la Seconde Guerre mondiale : son pre Horst et son oncle Rudi deviennent membres du parti national-socialiste. Sa tante Marianne, schizophrne,est tue dans le cadre du programme eugniste hitlrien. lge de dix ans Richter est enrl dansun programme ducatif pour la jeunesse allemande.1949Cration de la Rpublique dmocratique allemande (RDA). 1950Richter devient membre du parti libral-dmocrate.1956Il obtient son diplme de lcole des beaux-arts de Dresde.1961Construction du mur de Berlin.Richter senfuit avec sa femme, Ema, Dsseldorf, en Allemagne de lOuest.Il sinscrit lcole des beaux-arts o il rencontre Sigmar Polke, Blinky Palermo et Konrad Lueg avec lesquels il fonde le groupe du ralisme capitaliste. Ils se dfinissent comme des artistes pop allemands .1962Dbut des photos-peintures : daprs une photographie, Richter peint Table.Il dtruit toutes les uvres antrieures.1964Premire exposition personnelle la galerie Schmela de Dsseldorf.1965Il est marqu par les uvres de Marcel Duchamp quil voit au muse Haus Lange de Krefeld.1966Premires uvres abstraites: les monochromes gris et les Nuanciers. Naissance de sa fille Babette (Betty).1968Aprs un voyage en Corse, Richter cre la premire srie de Paysages. Par la suite, il peintdes Montagnes, Marines et Nuages, se confrontant lhritage du romantisme allemand.1969Dbute lAtlas, rpertoire de sources iconographiques o sont rassembles ses esquisses et photos. Compos aujourdhui de plus de sept cents planches, il est devenu une uvre part entire1971Richter est nomm professeur lAcadmie des beaux-arts de Dsseldorf. Thomas Schtte,Ludger Gerdes, Thomas Struth et Thomas Ruff figureront parmi ses lves.181972Il est le reprsentant exclusif du pavillon allemand la 36e Biennale de Venise et participe la documenta V de Cassel de Harald Szeemann dans la section Peinture photoraliste .1973Aux cts des sujets romantiques, il peint des toiles qui sinscrivent dans une tradition picturale classique, dont une srie de cinq tableaux inspirs de lAnnonciation de Titien.1977Fin du procs du groupe terroriste de la Fraction arme rouge.Exposition monographique au Centre Pompidou Paris. 1980Dans la premire moiti des annes 1980, Richter produit la fois de grandes abstractions gestuellesaux couleurs acides et de peintures figuratives de crnes, bougies et fleurs, qui lui valent la conscration sur la scne internationale.1981Richter divorce dEma.1982Participation la documenta VII.1983Richter pouse lartiste Isa Genzken. Le couple emmnage Cologne o lartiste vit encore aujourdhui.1984Il commence une srie de natures mortes (pommes et bouteilles).1988Srie 18 Octobre 1977, cycle de quinze tableaux reprsentant la mort des leaders du groupede la Fraction arme rouge.Il ralise un nouveau portrait de sa fille Betty.1990Richter met au point la technique du racloir , qui consiste taler la peinture encore frache laide dune planche en bois ou en mtal.1992Participation la documenta IX.1993Richter divorce dIsa Genzken.1995Il pouse Sabine Moritz avec laquelle il aura trois enfants : Ella, Moritz et Theodor.Il peint la srie S. avec enfant partir de photographies de son pouse avec leur nouveau-n.1997Lion dor la 47e Biennale de Venise.Participation la documenta X avec des grandes toiles abstraites.191999Richter reoit une commande publique pour le foyer du Reichstag Berlin et cre linstallationNoir, Rouge, Or. 2001Prsentation de la srie Losanges la 49e Biennale de Venise.2002Le Museum of Modern Art de New York lui consacre une grande rtrospective organise par Robert Storr.2005Richter peint Septembre, en rfrence aux attentats du 11 septembre 2001. 2007Prsentation de la srie Cage la 52e Biennale de Venise.Finalisation du vitrail sud de la cathdrale de Cologne.2008Il commence une srie de tableaux en mail peint sous verre.2011Prsentation de la dernire srie Strip, compose de grands tirages numriques basssur une peinture abstraite et retravaills avec un logiciel informatique.206.PUBLICATIONSCATALOGUEGerhard Richter. PanoramaSous la direction de Camille Morineau pour ldition franaise24 x 32 cm. 304 p., 300 ill. couleurs. 44,90 Le Centre Pompidou consacre lartiste une vaste rtrospective, rassemblant plus de 300 uvres,attendue comme lvnement culturel de lt 2012. cette occasion, le Centre Pompidou publieun ouvrage de rfrence, sans concurrence sur le march : plus de 300 reproductions, un entretienindit avec lartiste, les contributions des plus grands historiens dart et spcialistes de luvre de Richter.Liste des auteursUne dition anglaise de ce catalogue, sous la direction de Mark Godfrey et de Nicholas Serotaainsi quune dition allemande, sous la direction de Dorothe Brill ont galement t publies.ALBUMGerhard Richter. PanoramaPar Camille Morineau et Lucia PesapaneBilingue franais / anglais27 x 27 cm. 60 p., 60 ill. couleurs. 8,90 Un parcours en images de la rtrospective : une slection des uvres majeures claires de courts textes.MOTIFSGerhard RichterUne co-dition ditions du Centre Pompidou, Heni Publishing et Walther Knig21 x 14 cm, 492 p., 29,90 Publi en exclusivit loccasion de la rtrospective au Centre Pompidou, ce surprenant livre objet sappuie sur la srie duvres la plus rcente de lartiste et prsente lors de lexposition.Louvrage souvre sur un motif dcoratif et procde la simplification de cet lment jusqu une superposition de lignes. Le livre se compose dune succession dimages qui permettront de plonger dans lunivers de lartiste et den dcouvrir la dmarche crative.APPLICATION IPAD GERHARD RICHTERLapplication Gerhard Richter donne accs une slection de 60 uvres majeures de lartiste exposes au Centre Pompidou durant la rtrospective Panorama. Chaque uvre est accompagne dun commentaire crit. Lapplication prsente galement cinq interviews vido de la commissaire de lexposition, Camille Morineau. Lapplication permet enfin de slectionner des uvres etde partager son exprience sur les rseaux sociaux.Disponible sur lAppstore, 3.99Achim Borchardt-HumeDorothe BrillMark GodfreyRachel HaiduChristine MehringCamille MorineauNicholas Serota217.LISTE DES UVRES PRESENTES01 / PEINDRE LA PHOTOGRAPHIEBombardiers [Bomber] Huile sur toile130 180 cmStdtische Galerie WolfsburgBrigid Polk 1971Huile sur toile125 150 cmDarmstadt, Hessisches LandesmuseumMort [Tote] 1963Huile sur toile100 150 cmNicolas Berggruen Charitable TrustPaysage gyptien[gyptische Landschaft] 1964Huile sur toile150 165 cmCollection particulire, Courtesy Hauser & WirthFerrari 1964Huile sur toile145 200 cmCollection of the Modern Art Museum of Fort Worth. Museum purchase, Sid W. Richardson Foundation En-dowment FundSchoir pliant[Faltbarer Trockner] 1962Huile sur toile99 79 cmStuttgart, Froehlich CollectionEscadrille de Mustang[Mustang-Staffel] 1964Huile sur toile88 150 cmCollection particulireNez [Nase] 1962Huile sur toile78 60 cmLondres, Corinne Michaela Flick CollectionNgres (Noubas) [Neger (Nuba)]1964Huile sur toile145 200 cmCourtesy Gagosian GalleryChaise de profil [Stuhl im Profil]1965Huile sur toile90 70 cmRotterdam, Museum Boijmans Van BeuningenTigre [Tiger] 1965Huile sur toile140 150 cmLeverkusen, Museum MorsbroichTable [Tisch] 1962Huile sur toile90 113 cmNew York, Harvard ArtMuseums/Busch-Reisinger Museum,prt de longue dure, collectionparticulireRouleau de papier toilette[Klorolle] 1965Huile sur toile55 40 cmCollection particulireFemme avec enfant (plage)[Frau mit Kind (Strand)] 1965Huile sur toile130 110 cmCollection particulire02 / HRITER DUNE TRADITION4 panneaux de verre[4 Glasscheiben] 1967Verre et fer190 100 cm chacunHerbert FoundationAnnonciation daprs Titien[Verkndigung nach Tizian]1973Huile sur lin125 200 cmWashington, D.C., HirshhornMuseum and Sculpture Garden,Smithsonian Institution, Joseph H.Hirshhorn Purchase Fund, 1994Nuage [Wolke] 1970Huile sur toile200 300 cmOttawa, National Gallery of Canada.Acquis en 1973Nuage [Wolke] 1970Huile sur toile200 300 cmOttawa, National Gallery of Canada.Acquis en 1973Nuage [Wolke] 1970Huile sur toile200 300 cmOttawa, National Gallery of Canada.Acquis en 1973Ema (Nu sur un escalier) [Ema(Akt auf einer Treppe)] 1966Huile sur toile200 130 cmCologne, Museum Ludwig/Legs LudwigMarine (nuageux)[Seestck (bewlkt)] 1969Huile sur toile200 200 cmBerlin, Collection particulire(Londres et Paris seulement)22Marine (Mer-Mer)[Seestck (See-See)] 1970Huile sur toile200 200 cmStaatliche Museen zu Berlin,Nationalgalerietude de nuages (Abstrait)[Wolkenstudie (Abstrakt)](CR : 278)1970Huile sur toile100 80 cmCollection particulire03 / COMBATTRE LE MOTIF1024 couleurs [1024 Farben]1973mail sur toile254 478 cmParis, Centre Pompidou,Muse national dart moderneDtail (brun)[Ausschnitt (braun)] 1970Huile sur toile135 150 cmEssen, Museum FolkwangDtail (rouge-bleu)[Ausschnitt (rot-blau)] 1970Huile sur toile200 300 cmCollection particulireSix couleurs [Sechs Farben]1966mail sur toile200 170 cmBerlin, Collection particulirePaysage urbain M2 [StadtbildM2] 1968Huile sur toile85 90 cmFrancfort-sur-le-Main, StdelMuseum. Prt de la FrankfurterSparkassePaysage urbain Paris [StadtbildParis] 1968Huile sur toile200 200 cmStuttgart, Froehlich CollectionPaysage urbain PX [StadtbildPX] 1968Huile sur toile102 92 cmMunich, BayerischeStaatsgemldesammlungen Pinakothek der Moderne Wittelsbacher AusgleichsfondsCollection Prinz Franz von Bayern04 / LIBRER LABSTRACTIONGlenn 1983Huile sur toile190 500 cmMuse dart moderne,Saint-tienne MtropoleJuin [Juni] 1983Huile sur toile251 251 cmParis, Centre Pompidou,Muse national dart moderneRouge-Bleu-Jaune[Rot-Blau-Gelb] 1973Huile sur toile200 200 cmRhne-Alpes, Collection de lInstitutdart contemporain. Achat laGalleria Pieroni, Rome, en 1985Rouge-Bleu-Jaune[Rot-Blau-Gelb] 1973Huile sur toile98 92 cmBaden-Baden, Museum Frieder BurdaJaune-vert [Gelbgrn] 1982Huile sur toile260 400 cmBaden-Baden, Museum Frieder Burda05 / RVLER LE HASARD6 panneaux verticaux[6 stehende Scheiben] 2002/2011Construction en verre et acier252 238 281 cmParis, Centre Pompidou,Muse national dart modernePeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1990Huile sur toile250 350 cmTate. Acquis en 1992Peinture abstraite[Abstraktes Bild] 1983Huile sur toile70 50 cmHanovre, Sprengel Museum.Prt dune collection particulirePeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1987Huile sur toile300 300 cmStuttgart, Froehlich CollectionPeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1990Huile sur toile92 126 cmCollection particulirePeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1992Huile sur aluminium100 100 cmCollection particulire23Peinture abstraite[Abstraktes Bild] 1992Huile sur toile200 140 cmKunstmuseum Winterthur.Prt permanent de lartiste, 1988Peinture abstraite[Abstraktes Bild] 1997Huile sur toile260 340 cmAtlanta, Georgia, High Museum ofArt ; purchase with funds from AlfredAustell Thornton in memory of LeilaAustell Thornton and Albert EdwardThornton Sr., and Sarah MillerVenable and William Hoyt VenableCouverture [Decke] 1988Huile sur toile200 140 cmBerlin, Collection particulireA.B. St John 1988Huile sur toile200 260 cmTate. Presented by the Patronsof New Art through the Friendsof the Tate Gallery, 1988Fort (3) [Wald (3)] 1990Huile sur toile340 260 cmCollection particulire06 / VOIR TRAVERS : LE GRIS ET LE VERRE11 panneaux [11 Scheiben]2004Verre et bois259 cm 180 cm 51 cmCollection particulireAlpes II [Alpen II] 1968Huile sur toile200 450 cmMuseum Kppersmhle fr ModerneKunst, Collection StrherBoule III [Kugel III]1992Sphre en acier inoxydableavec finition matteDiamtre 16 cmCollection particulireGris color [Bunt auf Grau]1968Huile sur toile50 50 cmBaden-Baden, Museum Frieder BurdaRideau III (clair)[Vorhang III (hell)] 1965Huile sur toile200 195 cmStaatliche Museen zu Berlin,NationalgalerieDouble panneau de verre[Doppelglasscheibe] 1977Verre, fer, peint en gris dun ct200 150 50 cmCollection Muse dpartemental dartcontemporain de RochechouartGris [Grau] 1973Huile sur toile300 251 cmParis, Centre Pompidou,Muse national dart moderneGris sous verre [Grau hinter Glas]2002Huile sur verre121,4 91,4 cmCollection particulireGris [Grau] 1973Huile sur toile90 65 cmCollection particulireGris, rayons [Grau, Strahlen]1968Huile sur toile50 40 cmTilburg, De Pont, Museum ofcontemporary artBandes grises [Grauschlieren]1968Huile sur toile200 200 cmCollection particulireMiroir [Spiegel] 1981Miroir225 318 cmKunsthalle DsseldorfPanneau de verre [Glasscheibe]2002Verre Antlio150 150 cmCollection particulireImage fantme [Schattenbild]1968Huile sur toile67 87 cmPorto, Collection Fundaode Serralves, Muse dart contemporainSilicate [Silikat] 2003Huile sur toile290 290 cmDsseldorf, KunstsammlungNordrhein-WestfalenTrait (sur Rouge)[Strich (auf Rot)] 1980Huile sur toile190 2000 cmCollection particulireSans titre (Trait)[Ohne Titel (Strich)] 1968Huile sur toile80 40 cmHambourg, Collection Elisabethet Gerhard Sohst, Hamburger Kunsthalle2407 / REPENSER LE CLASSICISMEBhler Hhe 1991Huile sur toile52 72 cmBaden-Baden,Chinon 1987Huile sur toile200 320 cmParis, Centre Pompidou,Muse national dart moderneFerme [Gehft] 1999Huile sur toile46 51 cmCollection particulireIseberg dans la brume[Eisberg im Nebel] 1982Huile sur toile70 100 cmSan Francisco, The Fisher CollectionJrusalem [Jerusalem] 1995Huile sur toile126 92 cmBaden-Baden, Museum Frieder BurdaKrems 1986Huile sur toile72 102 cmBerlin, Collection particulirePrairie [Wiesental] 1985Huile sur toile90 95 cmNew York, The Museum of ModernArt. Blanchette Hooker Rockefeller,Betsy Babcock, and Mrs. ElizabethBliss Parkinson Funds, 1985Esquisse [Skizze] 1991Huile sur toile52 62 cmBaden-Baden, Museum FriederBurdaEsquisse [Skizze] 1991Huile sur toile35 40 cmBaden-Baden, Museum FriederBurdaEsquisse [Skizze] 1991Huile sur toile35 40 cmBaden-Baden, Museum FriederBurdaVenise [Venedig] 1986Huile sur toile86 121 cmBaden-Baden, Museum Frieder BurdaMaison dans la fort [Waldhaus]2004Huile sur toile142 98 cmCollection particulire08 / DVOILER LINTIMITTante Marianne 1965Huile sur toile100 115 cmTawan, Yageo FoundationBetty 1977Huile sur bois30 40 cmCollection particulireBetty 1988Huile sur toile102 72 cmSaint Louis Art Museum.Funds given by Mr and Mrs R. CrosbyKemper Jr. through the CrosbyKemper Foundations, The Arthur andHelen Baer Charitable Foundation,Mr and Mrs Van-Lear Black III,Anabeth Calkins and John Weil, Mrand Mrs Gary Wolff, the Honorableand Mrs Thomas F. Eagleton ;Museum Purchase, Dr and MrsHarold J. Joseph, and Mrs EdwardMallinckrodt, by exchange.Fleurs [Blumen] 1994Huile sur toile71 51 cmCarr dArt, Muse dart contemporainde NmesBouquet [Blumenstrau] 2009Huile sur toile60 88,5 cmCollection particulireChapelle royale, Dresde[Hofkirche, Dresden] 2000Huile sur toile80 93 cmBettina et Donald L. Bryant JrElla 2007Huile sur toile40 31 cmCollection particulireFleurs [Blumen] 1977Huile sur toile40 50 cmCollection particulireHorst avec chien[Horst mit Hund] 1965Huile sur toile80 60 cmCollection particulireLis [Lilien] 2000Huile sur toile68 80 cmOttawa, National Gallery of Canada.Acquis en 2002Lectrice [Lesende] 1994Huile sur toile72 102 cmSan Francisco Museum of Modern Art25S. avec enfant [S. mit Kind]1995Huile sur toile36 41 cmHambourg, Hamburger Kunsthalle.Prt permanent de la Stiftung frdie Hamburger KunstsammlungenS. avec enfant [S. mit Kind]1995Huile sur toile41 36 cmHambourg, Hamburger KunsthalleS. avec enfant [S. mit Kind]1995Huile sur toile52 62 cmHambourg, Hamburger KunsthalleS. avec enfant [S. mit Kind]1995Huile sur toile52 56 cmHambourg, Hamburger KunsthalleS. avec enfant [S. mit Kind]1995Huile sur toile61 51 cmHambourg, Hamburger Kunsthalle.Prt permanent de la Stiftungfr die Hamburger KunstsammlungenS. avec enfant [S. mit Kind]1995Huile sur toile62 72 cmHambourg, Hamburger Kunsthalle.Prt permanent de la Stiftungfr die Hamburger KunstsammlungenS. avec enfant [S. mit Kind]1995Huile sur toile36 51 cmHambourg, Hamburger KunsthalleS. avec enfant [S. mit Kind]1995Huile sur toile46 41 cmHambourg, Hamburger KunsthalleAutoportrait [Selbstportrait]1996Huile sur toile51 46 cmTatsumi SatoPetite baigneuse [Kl. Badende]1994Huile sur toile51 36 cmCollection particulireOncle Rudi [Onkel Rudi]2000Photographie Cibachrome fixesur une plaque de Dibond87 50 cmCollection particulire09 / LE 18 OCTOBRE 1977The Museum of Modern Art, New York. The Sidney andHarriet Janis. Collection, gift of Philip Johnson, and acquiredthrough the Lillie P. Bliss Bequest (all by exchange) ;Enid A. Haupt Fund ; Nina and Gordon Bunshaft Bequest Fund ; and gift of Emily Rauh Pulitzer, 1995Comprenant:Arrestation 1 [Festnahme 1]1988Huile sur toile92 126 cmArrestation 2 [Festnahme 2]1988Huile sur toile92 126 cmCellule [Zelle] 1988Huile sur toile200 140 cmConfrontation 1[Gegenberstellung 1] 1988Huile sur toile112 102 cmConfrontation 2[Gegenberstellung 2] 1988Huile sur toile112 102 cmConfrontation 3[Gegenberstellung 3] 1988Huile sur toile112 102 cmMorte [Tote]1988Huile sur toile62 67 cmMorte [Tote] 1988Huile sur toile62 62 cmMorte [Tote] 1988Huile sur toile35 40 cmEnterrement [Beerdigung]1988Huile sur toile200 320 cmPendue [Erhngte] 1988Huile sur toile200 140 cmAbattu par balle 1[Erschossener 1] 1988Huile sur toileAbattu par balle 2[Erschossener 2] 1988Huile sur toile100 140 cmTourne-disque [Plattenspieler]1988Huile sur toile62 83 cmPortrait de jeunesse[Jugendbildnis] 1988Huile sur toile67 62 cm2610 / CONTINUER PEINDREPeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1999Huile sur toile51 56 cmTamaki et Kiyoshi WakoPeinture abstraite[Abstraktes Bild] 2009Huile sur toile200 300 cmLondres, Cranford CollectionPeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1999Huile sur Alu-dibond50 72 cmCollection particulirePeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1999Huile sur Alu-dibond50 72 cmCollection particulirePeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1999Huile sur Alu-dibond50 72 cmCollection particulirePeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1999Huile sur Alu-dibond50 72 cmCollection particulirePeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1999Huile sur Alu-dibond50 72 cmCollection particulirePeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1999Huile sur Alu-dibond50 72 cmCollection particulirePeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1999Huile sur Alu-dibond50 72 cmCollection particulirePeinture abstraite[Abstraktes Bild] 1999Huile sur toile51 47 cmCollection particulireAladin 2010mail sous verre37 50 cm Collection particulireAladin 2010mail sous verre37 50 cm Collection particulireAladin 2010mail sous verre37 50 cm Collection particulireAladin 2010mail sous verre37 50 cm Collection particulireAladin 2010mail sous verre37 50 cm Collection particulireAladin 2010mail sous verre37 50 cm Collection particulireBougie [Kerze] 1982Huile sur toile100 100 cmBaden-Baden, Museum Frieder BurdaHaggadah 2006Huile sur toile152 152 cmCollection particulireSeptembre [September] 2005Huile sur toile52 72 cmNew York, The Museum of ModernArt. Don de lartiste et de Joe Hage,2008.Crne [Schdel] 1983Huile sur toile55 50 cmCollection particulireStrip 2011Impression numrique sur papiercontrecolle sur aluminium et sousPlexiglas (diasec)200 440 cmCollection particulire2711 / MUR CAGECage (1) 2006Huile sur toile290 290 cmTate. Prt dune collectionparticulire, 2007Cage (2) 2006Huile sur toile300 300 cmTate. Prt dune collectionparticulire, 2007Cage (3) 2006Huile sur toile290 290 cmTate. Prt dune collectionparticulire, 2007Cage (4) 2006Huile sur toile290 290 cmTate. Prt dune collectionparticulire, 2007Cage (5) 2006Huile sur toile300 300 cmTate. Prt dune collectionparticulire, 2007Cage (6) 2006Huile sur toile300 300 cmTate. Prt dune collectionparticulire, 20073311. INFORMATIONS PRATIQUESTarifs13 11 , selon priodetarif rduit : 10 9 Valable le jour mme pourle Muse national dart moderneet lensemble des expositionsAccs gratuit pour les adhrentsdu Centre Pompidou(porteurs du laissez-passer annuel)Billet imprimable domicilewww.centrepompidou.frMATISSE, PAIRES ET SRIES JUSQUAU 18 JUIN 2012 attache de presse Cline Janvier 01 44 78 49 87 celine.janviercentrepompidou.frANRI SALA2 MAI 6 AOT 2012attach de presseThomas Lozinskithomas.lozinskicentrepompidou.frMULTIVERSITS CRATIVES2 MAI - 6 AOT 2012attache de presseAnne-Marie Pereiraanne-marie.pereiracentrepompidou.frPORTRAITS DE FAMILLE16 JUIN - 24 SEPTEMBRE 2012attach de presseThomas Lozinskithomas.lozinskicentrepompidou.frLA TENDENZAARCHITECTURES ITALIENNES 1965-198520 JUIN - 10 SEPTEMBRE 2012attache de presseAnne-Marie Pereiraanne-marie.pereiracentrepompidou.frON AIRSTUDIO 13/1621 JUIN - 2 SEPTEMBRE 2012attach de presseThomas Lozinskithomas.lozinskicentrepompidou.frCamille MorineauConservateur au Muse national dart moderneassiste de Lucia PesapaneCentre Pompidou75191 Paris cedex 04tlphone00 33 (0)1 44 78 12 33mtroHtel de Ville, RambuteauHorairesExposition ouvertetous les jours de 11h 21h,sauf le mardiINFORMATIONS PRATIQUES AU MME MOMENT AU CENTRE COMMISSARIAT