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J‘herbe rase semble moutonner àl’infini. A perte de vue, la steppemongole déroule son tapis vertjusqu’aux crêtes des montagnesdessinant, dans le lointain, la ligned’horizon. L’immensité donne levertige. Plantés dans le sol çà et là,

d’étranges monolithes se dressent sur les plainesrabotées par des millénaires d’intempéries. Dansle paysage lisse, les blocs de granite incongms, auxformes oblongues, certains légèrement inclinés,font penser à des géants égarés. Qui les a érigés?A quelle époque ? Dans quel but? Lorsqu’on s’approche, le mystère s’épaissit. Les faces de cespierres dressées, hautes de trois à quatre mètres,sont ornées de curieuses gravures. La plupart représentent des cerfs stylisés s’élançant vers le ciel pargroupes entiers. Chacune des bêtes a été gravéeen plein bond, toujours de profil, et paraît animéed’un irrésistible élan vital. Ces étonnants pictogrammes sur roche rappellent un peu la petite

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silhouette noire des panneaux triangulaires qui,sur nos routes de campagne, invitent à prendregarde aux animaux susceptibles de surgir à toutmoment. ‘<Attention, cerfs bondissants !« pourraitservir de devise emblématique au site archéologique de Tsatsyn Ereg, à 500 kilomètres à l’ouestd’Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie.

Dans la province d’Arkhangai, au centre du pays,Tsatsyn Ereg révèle des centaines de ces représentations de cervidés, fixées sur le granite par leburin d’artistes appartenant aux toutes premièrestribus nomades de haute Asie, à l’âge du bronzefinal, entre 1 300 et 700 ans avant J-C. Des populations encore mal connues des chercheurs. Lesstèles, pour la plupart enfouies dans le sol au fildes siècles et dont seul le sommet affleurait, furentpeu à peu dégagées, sans toutefois livrer leurssecrets aux archéologues russes qui les étudièrentau xir siècle, puis à partir des années 1960. D’unevingtaine il y a trente ans, le nombre de mégalithes connus est passé ici à plus d’une centaine.

Depuis 2006, une mission menée conjointementpar Monaco et la Mongolie mène chaque été surle site des fouilles pour percer les mystères de ces«pierres à cerfs>’, comme les ont baptisées les chercheurs. «Il ne s’agit là que d’une petite fractiond’un ensemble beaucoup plus vaste», préciseJérôme Magail, du musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco et codirecteur des fouilles avecGantulga Jamiyan-Ombo, son collègue de l’Académie des sciences de Mongolie.

Position du corps, forme des pattes, tailledes yeux... Les codes graphiques sont immuables

Sur un territoire de 1,5 million de kilomètrescarrés, qui s’étend bien au-delà de la provinced’Arkhangai, de l’extrémité orientale de la Russieà la frontière chinoise, environ 850 de ces monuments ont été répertoriés à ce jour. <‘Ce qui frappe,c’est le caractère très précis et répétitif de l’iconographie relevée sur les pierres à cerfs», ajoutele chercheur. En effet, d’une stèle à l’autre, les

dessins sont étonnamment semblables, commeobéissant à des codes graphiques immuables:position du corps, forme des partes, taille immensedes yeux... Des similitudes qui indiquent unegrande cohérence culturelle sur un territoire pourtant très vaste. Il n’est pas question de scènes dechasse, telles qu’elles figurent sur certains rochersdes alentours, gravées à la même époque. Autreconstat, il ne s’agissait pas, pour les artistes del’époque, de montrer l’animal au plus près de cequ’il est en réalité, les gravures étant très éloignéesd’une représentation naturaliste ou figurative. Lamorphologie des cerfs était subtilement modifiée pour en faire des êtres surnaturels. Les bois,démesurés, sont anormalement étirés vers l’arrière, évoquant ceux des mâles en automne, maisbien au-delà de leur taille maximale. Plus étrangeencore, la tête est invariablement pourvue d’unmuseau allongé, en forme de bec d’oiseau. Par ailleurs, les animaux étant très rapprochés les unsdes autres sur une même stèle, comme s’ils...

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«Attention, cerfs hondissants !» pourrait servir de devise à ce site, dont les dessins sur la roche rappellent nos panneaux routiers Les stèles sonttoujours situées àcôté de nécropoles.Sur le site de TsatsynEreg, on dénombreplus de 500 tombes.chacune nécessitedeux à trois joursde fouille par l’équiped’archéologuesmongols et français.Ici, les chercheursexaminent desvestiges humains.

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Sur les stèles, les cervidés, censés faciliter le passage des défunts versl’au-delà, voisinent avec le soleil, la lune, et l’attirail guerrier (arc,bouclier, poignard, hache...) de ce farouches combattants des steppes.

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CERF —Les cerfs sont toujoursreprésentés selon descodes graphiques précis:de profil et par groupes,ils montent vers leciel et sont pourvus debois démesurés etde bouches allongéescomme des becs d’oiseaux.Animaux sacrés pourles nomades mongols,ils conduisaient l’âme desdéfunts vers l’au-delà.

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SOLEIL AU ZÉNITH

• Animîes, les peuples de l’âge dubronze yivaient en étroite relation

- avec lés esprits de la nature. Outreles cerfs, certaines stèles portent aus

• des gravures de félins, de sangliersbu de bouquetins qui y figurentcohirne des créatures auxiliaires.

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... s’envolaient ensemble pour gagner les cieux,leurs bois sont étroitement imbriqués, sans jamaisse superposer. Des compositions réalisées aumillimètre près qui indiquent un haut niveau demaîtrise dans la gravure sur pierre, et suggèrentl’utilisation d’ébauches préalables. Conclusionseule une société assez développée, en tout casbien davantage que ce que les archéologues ontlongtemps imaginé, pouvait assurer la diffusionde techniques aussi élaborées. La multiplicationde ces créatures mi-réelles, mi-fantastiques,suggère donc la répétition d’un rituel et l’existenced’un lien sacré entre ces animaux et les hommesde l’âge du bronze, qui s’appliquèrent à lesimmortaliser dans le granite.

Tsatsyn Ereg est avant tout une nécropole : unsite funéraire utilisé par les populations qui contribuèrent à la formation, quelques siècles plus tard,de la grande civilisation scythe et du premierempire des steppes, celui des Khunnus. Il fut fréquenté par les nomades durant six cents ans,comme l’a révélé récemment l’analyse de certainssquelettes encore en bon état retrouvés sur place.

Une société belliqueuse, vouant un culteà la force et où chaque homme est un guerrier

En plus de ses étranges monolithes gravés, lesite a réservé bien des surprises aux chercheurs.A commencer par sa tailla Gigantesque. «Il s’étendsur une vallée entière et m’a beaucoup impressionné par son ampleur», se souvient ClémenceBreuil, doctorante en sciences de l’antiquité, dontla thèse porte sur les pierres à cerfs et la cosmologie des nomades de cette époque. «En arrivantla première fois, j’avais l’impression d’être unefourmi et de ne pas savoir par où commencet» Ilest vrai qu’avec ses 1 800 hectares et ses quelque560 tombes répertoriées (et sans doute davantagenon encore localisées), constituées de petits tasde pierres sèches, Tsatsyn Ereg est à la mesure desgrands espaces sauvages qu’avaient coutume d’arpenter les tribus de l’âge du bronze.

Pour ces populations dites préscythes, le modede vie nomade correspondait à un choix culturel: celui du pastoralisme à cheval, à la place del’agriculture sédentaire qu’ils pratiquèrentlongtemps. Cette évolution fut encouragée par ladomestication du cheval, parfaitement adapté àla géographie des prairies eurasiennes. Leshommes de ces âges protohistoriques découvrirent que des groupes de cavaliers entraînés etbien équipés pouvaient maîtriser de très vastesétendues pour y élever et y faire transhumerd’immenses cheptels, au gré des saisons. Ilsmenaient leurs troupeaux près des rivières en étéet les protégeaient du vent en les conduisant versles contreforts montagneux et abrités en hiver.Animistes, ces tribus vivaient en étroite relation

avec les esprits de la nature A commencer parceux des animaux sauvages, dont le cerf, qu’ilschassaient tout en admirant sa beauté, sa vigueur,son courage et le fait qu’il soit impossible àdomestiquer. Les hommes de l’âge du bronzeétaient surtout fascinés par sa combativité. Enpériode de rut, les mâles s’affrontent dans descombats singuliers spectaculaires et d’une grandeviolence, ce qui, à l’époque, devait faire écho aubellicisme des nomades et à leur culte de la force,leur société faisant de chaque homme un guerrier en puissance Sans doute le vénéraient-ilsaussi pour le mystère entourant ses bois. Tombant et repoussant chaque année, telles desbranches d’arbre en phase avec les rythmes dela nature, ils devaient les impressionner par leursurprenante faculté à se régénérer. Pourvus d’unedouble nature, animale et végétale, terrienne etaérienne, dotés d’une puissance vitale hors du

commun, ‘<les cerfs étaient sacrés dans la cosmologie de ces peuples», souligne Clémence Breuil.Quant aux bouquetins, sangliers, félins et, biensûr, chevaux, ils appartenaient à un bestiaire plusordinaire. Ils figurent donc, en petit, sans doutecomme esprits auxiliaires, aux côtés des cerfsgravés sur les monolithes.

Passés maîtres dans l’art de naviguer sur cesocéans d’herbages, les cavaliers de l’âge du bronzeétaient aussi des guerriers, qui surent faire del’espace de la steppe leur meilleur allié. Ils laissèrent les expéditions militaires des envahisseurschinois s’enfoncer, se perdre dans ce vide géographique pour mieux les prendre à revers, lescouper de leurs lignes d’approvisionnement etparfois les vaincre. Notamment grâce à une cavalerie bien organisée et équipée d’arcs asymétriques sophistiqués, facilitant, depuis un cheval augalop, le tir de flèches filant à la vitesse phénoménale de soixante-dix mètres par seconde ...

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UN UNIVERS FASCINANTGRAVÉ DANS LE GRANITE

Domainesde l’univers Li

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LUNE

ID- SOLEIL AU ZÉNITH

MOTIF GÉOMÉTRIQUE DE SÉPARATION

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Il constituait l’arme parexcellence du guerrierdes steppes. Composite,il alliait bois de bouleau,corne de bouquetinet tendons de boeuf.Asymétrique, il permettaitau cavalier de tirer en sellesur un cheval au galop,exercice délicat nécessitantun long entraînement

BOUCLIER

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POIGNARD

Indissociable de la vie nomade,le cheval, animal dompté etdomestiqué, ne disposait pasd’autant de prestige que le cerf,animal sauvage. Néanmoins, •signe de richesse matérielleet d’importance sociale,ce fidéle compagnon figureaussi sur certains mono

Sur le site deJargalant, chaque tasde pierres autourdes stèles indiquequ’est enterrée làune tête de cheval.Des dépôts votifs,dédiés aux espritsde la nature.

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DES CENTAINES DE STÈLES SUR 1,5 MILLION DE KILOMÈTRES CARRÉS

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tribus nomades ou se —

trouvent des pierres à cerfslocalisées (relevé GPS), maisnon encore étudiées.

Sites archéologiques avecY des pierres à cerfs étudiées

et accessibles au public.

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(par comparaison, les Iongbows anglais de laguerre de Cent Ans, une référence en matière d’archerie, fabriqués plus de trois mille ans plus tard,propulsaient la flèche à environ cinquante-cinq mètres par seconde). Les Annales de bambou,une chronique chinoise datant du 111e siècle avantnotre ère et rédigée sur des lamelles de bambou,relatent comment les Mongols de la tribu desKhiouen-joung parvinrent, en 771 avant 1.-C., àpénétrer dans la capitale chinoise de Thsoungtcheou et à tuer, dans son palais, le roi Yeou-wang.Les pierres à cerfs portent d’ailleurs la trace desarmes, symboles de puissance, avec lesquelles cespeuples se disputaient territoires et pâturages ouse liguaient à l’occasion, plus de 1 800 ans avantGengis Khan (1155-1227), pour repousser desconquérants étrangers. On voit sur les stèles lapanoplie complète du guerrier: poignard, hache,bouclier et le fameux arc, l’une des spécialités descombattants d’Asie centrale.

Etudiant la disposition, l’architecture et lecontenu des tombes, archéologues et anthropologues ont fait quelques découvertes inattendues.Chaque grand tumulus central — appelé lzherigSUUT — correspondant à la tombe d’un aristocrate,probablement un chef valeureux choisi par lessiens pour diriger le clan, est environné desfameuses stèles gravées. Cette sépulture principale est également entourée de milliers de tertres

de prestige social. Un compagnon aussi qui, à l’occasion, sauve des vies. Surpris par une tempête deneige, le cavalier mongol s’enroule dans sa peaude mouton, ferme les yeux et s’en remet à sa monture. Et son petit cheval, la crinière hérissée degivre, bravant les bourrasques glacées, retrouvetout seul le chemin de la yourte.

Les plus beaux chevaux étaient choisispour accompagner le défunt dans l’au-delà

Jadis, cet allié fidèle devait donc accompagnerle défunt dans l’au-delà. Les dépôts commémoratifs de têtes de chevaux recouvertes de pierressèches, censés protéger les morts et aider lesvivants, se sont poursuivis jusqu’à aujourd’hui.«Au sommet de certaines montagnes sacrées, deshabitants continuent d’ériger des ovoo, cesmonticules de roches sur lesquels ils déposentdes têtes de chevaux, parfois de bovins, indiqueClémence Breuil. De préférence celles de leursplus belles bêtes.» Le but? S’attirer les bonnesgrâces des esprits. Comme il y a trois mille ans.

Dans les sépultures proches des pierres à cerfs,les archéologues n’ont pas trouvé grand-chose.Les campagnes de fouilles ont montré que le...

SU papier, certainement, et sur d’autres supports qui n’existent pas encore.La presse a déjà beaucoup changé. C’est même le média qui a le plus évolué.Aujourd’hui, 93 % des jeunes entre 15 et 24 ans lisent la presse au moins une fols par mois quel que soit le support1Demain, pour vous accompagner, nous évoluerons encore. Mais ce qui ne changera pas, c’est la qualité du travailde nos journalistes. C’est et cela restera notre coeur de métier. Et nous trouverons toujours le moyen de vous rendreaccessible une information de qualité qui vous procure du plaisir.Notre evolution ne se fera pas sans votre avis, exprimez-le sur demainlapresse.cem

avec #Dtniain[aPtesseDEMAIN LA PRESSE.COM

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Où lirez-vous la pressequand les smartphones auront disparu?

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recouvrant chacun... une tête de cheval ! Animalemblématique de la vie nomade depuis l’âge dubronze, le cheval constitue en effet en Mongolieun capital économique et un élément important

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DECQUVERTE

... mobilier funéraire, précieux et abondant dansles grands tombeaux scythes, en est totalementabsent. Même les squelettes humains completssont rares. Pour une raison simple : les nomadesn’inhumaient pas leurs défunts à plus de cinquante centimètres de profondeur, certains étantsimplement déposés sur le sol et couverts depierres afin de matérialiser l’emplacement deleur tombe. Une tradition qui a beaucoup facilitéles pillages et la dispersion des ossements, voirela consommation des corps par les animauxsauvages. Rien d’étonnant: selon les croyancesanimistes de l’époque, l’enveloppe charnelledevait retourner à la nature le plus vite possibleet servir à la régénérer. Ce qui n’empêchait pasde surprenantes coutumes funéraires. Nombrede corps ont ainsi été découverts avec une omoplate de mouton posée sur l’épaule droite. Conclusion des chercheurs : on les enterrait avec ungigot de bonne viande afin de leur fournir uncasse-croûte substantiel pour leur voyage versl’autre monde.

Et les cervidés bondissants, quelle était leurfonction sur les mégalithes plantés au milieu deces immenses nécropoles ? Inventoriant l’iconographie des stèles, relevant remplacement etla taille des gravures, les comparant entre elles,les chercheurs ont recomposé peu à peu un puzzlemultimillénaire. «Notre hypothèse est que les

cerfs étaient là pour prendre soin des âmes desdéfunts et leur assurer un passage harmonieuxvers l’au-delà>’, explique Jérôme Magail. Des intercesseurs, en somme, entre le monde des vivantset celui des esprits. A l’appui de cette conclusion,les spécialistes font remarquer que les animauxsont toujours représentés dans un mouvementascendant vers le ciel. Et rapetissent en montant,comme s’ils s’éloignaient. A la base de plusieursmonolithes, donc au ras du sol, des dessins tronqués représentent seulement leur buste, donnantle sentiment d’un jaillissement depuis le mondesouterrain. A l’inverse, certaines pierres montrentdes groupes de cervidés se dirigeant vers le bas,comme s’ils plongeaient dans les entrailles de laTerre. Tout ceci laisse supposer que la multiplication des pierres à cerfs, six siècles durant et surdes centaines de milliers de kilomètres carrés,correspondait à la répétition d’un rituel de protection post mortem.

La croyance veut que ce soient les cerfs qui

apportent leur âme aux nouveau-nés

Que reste-t-il, quelque trente siècles plus tard,des croyances de ces populations ? En Mongolie,l’animisme fut mis à mal au xIIJe siècle par lebouddhisme tibétain, qui s’imposa comme religion d’Etat Lequel, au xxt siècle, subit à son tourle rouleau compresseur culturel du bloc soviétique. Mais, dans ce pays grand comme trois foisla France et qui affiche la plus faible densité depopulation au monde, d’interminables océans deprairies ondulent toujours sous les caresses duvent, et deux millions de Mongols continuent àpratiquer un pastoralisme nomade très proche decelui de leurs ancêtres. Les cerfs sont protégés,leur chasse réglementée et dans les contes populaires, ce sont toujours eux qui apportent leur âmeaux nouveau-nés, à l’image de nos cigognes. Leretour du chamanisme, observé depuis la fin ducommunisme, assure même un regain de prestigeà ces animaux. Les habitants de la région racontentque des cérémonies se déroulent parfois à l’ombredes stèles gravées ou sur certains sites sacrés. Deschamans y officient coiffés de curieuses calottespourvues de cornes factices évoquant les bois,piquant les mauvais esprits pour protéger leursadeptes. Comme si le cerf, poursuivant sa courseancestrale, détenait toujours le pouvoir de fairegaloper l’imagination des hommes. t

Nicolas Ancellin

Certains chafflans officient encore coiffés de calottespourvues de cornes factices évoquant les bois de cerf

Venez encourager les coureurssur la route du Tour

1-23 JUILLET 2017104e édition

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Josef Wilczek,doctorant au CNRSà Lyon, effectueun relevé dephotogrammétriesur un tertre : lespierres sontphotographiées sousdifférents angles,puis la tombe estreconstituée en 3D.

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