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La Gazette n° 290 - Du 31 octobre au 27 novembre 2013
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Quinze centimes le paquet de pâtes. 10 centimes le steakhaché, comme les tomates, le raisin ou les bananes.Céréales bio : 20 centimes €. Paquet de café Legal :
30 centimes €. 35 centimes le tube de cirage. Imbattable.Avec une dizaine d’euros, Laurent et Carolina remplissentdeux énormes sacs de courses. Pourtant, la nouvelle supéretteau rez-de-chaussée du centre Mohammad-Yunus deFrontignan ne fait pas de promo. Ce nouveau lieu de distri-bution alimentaire, ouvert en septembre dernier, accueilledes consommateurs en difficulté financière passagère. Déjà75 familles, soit 300 Frontignanais peuvent ainsi amortirleurs coups durs, en réduisant leurs dépenses d’alimentationet de produits courants. Et sans devoir renier leur dignité enrecevant les classiques colis mensuels, tout ficelés. “C’estclair: je préfère payer plutôt qu’avoir un colis gratuit, à moitiépérimé. Pouvoir choisir, c’est garder un minimum de fierté!”,assure Laurent, un ancien dirigeant de brasserie parisienne,passé en quelques années, de 3300€ à 477€ par mois.
Des courses contre la montreCertes, on pourrait croire à une supérette classique. Sur40 m2, des rayonnages qui encadrent un îlot central de pri-meurs. Des frigos rutilants au fond, une petite caisse, dessachets Intermarché et des paniers rouges. Mais ici, pourfaire ses courses, il faut prendre rendez-vous. Et pas questionde pousser à la consommation: on vient deux fois par mois,avec un budget mensuel: 10€/adulte (soit 12 kg environ),5€/enfant. Soit, pour une famille de trois enfants, l’équivalentde 350€ par mois en supermarché classique.Dans le mini-hall d’accueil, Carole Rouxel, la conseillère enéconomie familiale du CCAS de la Ville, s’occupe surtout de lagestion du budget et du bien-être des personnes. À l’intérieur,deux bénévoles de la Croix-Rouge en gilet fluo font figure dechefs de rayon. D’un ton de commerçante, Josiane présenteles conserves, la noix de coco râpée, les bacs à rasoirs et àbrosses à dents, les produits frais. Elle porte les paniers, passeles produits en caisse… Mais c’est d’un ton d’éducatrice socialequ’elle incite Leila* à prendre des légumes, à faire de la soupe.Qu’elle explique que la Badoit rouge n’est pas du vin, qu’il vautmieux terminer par le congelé. En calculant, de tête, si elle nedépasse pas le budget inscrit sur la carte des bénéficiaires. Letout en une dizaine de minutes avant de passer au suivant.“Six packs de lait, c’est possible?” Josiane vérifie avec Robert,l’épicier salarié de la Croix-Rouge, en caisse. Pour éviter demal servir les derniers arrivés, encore faut-il veiller auxstocks. À 80 %, ils proviennent de la Banque alimentaire.Sucre, lessive, couches, œufs, viande: certains produits, très
À Frontignan, la nouvelle épicerie sociale et solidaire permet à 75familles en précarité économique de faire leurs courses, à petit budget.Avec des conseils personnalisés, et en toute dignité. Ambiance.
Supérette solidaire:prix cassés pour gens debout
Sur les conseils desbénévoles de la Croix-Rouge, Laurent etLeila* peuvent choisirconserves, légumes,viande ou produitsd’hygiène. Commedans une vraiesupérette… ou presque.Dans l’épicerie socialeflambant neuve deFrontignan, les prixsont dix fois plus basqu’en supermarchéclassique.* Le prénom a étéchangé.
initiative réalisé par Raquel Hadida /Photo Guillaume Bonnefont - Bastien julien /
Les coups de cœur du mois• Biclou de récup’La tête dans le guidon, vous pédalez dans lasemoule ? Respirez, un spécialiste du vélod’occasion vient enfin de s’installer à Sète !Nouvelles pièces de récup’, coup de neuf :Jean-Pierre Barber loue, vend et répare lesvélos de ville. Cycles et recycle, 10 rue Voltaire(quartier Théâtre), 04 99 02 65 81,06 77 06 15 91, www.cycleetrecycle.com
• Armada artistiqueLe vieux gréement de la Maria-Gilberte, leLaisse-Dire de l’assoc’Cap au large, l’Oiseaude passage, le Viva Binga et le Zig & Zag : ces10 voiliers reviennent de deux mois de festivalitinérant en Méditerranée. Et pour leurdernière escale, c’est à Sète que les 60"navigartistes" comptent partager leurpérégrinations. Retour le ven. 1er nov. à partirde 19h au Bar du Vieux port (expo-concert). Lesam. 2 nov. : visite des voiliers etdéambulation quai d’Alger (ou Répu). Théâtreà 15h place de la République, 17h place duPouffre, puis passage des ponts à 19h versl’étang. Le dim. 3 nov. : déambulation et improau marché aux puces, à 10h et 11h. Infos :Association Artquipage, 06 89 36 71 58,www.armadafestival.com
• MicrocréditDifficile de trouver un boulot et la banquevous ferme la porte ? L’Adie (Association pourle droit à l’initiative économique) vous aide àcréer votre propre emploi grâce à unmicrocrédit. Lancée depuis 20 ans sur les idéesde Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix2006, elle a créé plus de 100 000 emplois enFrance. L’Adie propose une nouvellepermanence au Cyber Espace à Sète, 4 rueRobespierre (Château-Vert), chaque 2e et 4e
mardi du mois, de 10h à 16h.Info : 0800 800 566, www.adie.org.Soutenue par Thau Agglo.
• Sur le chemin de vos rêves
“Tous nos rêves sont possibles, il suffit de s’endonner les moyens !” C’est ce que veulentprouver Bastien Julien et son amoureuseRoxane, 18 et 16 ans, lycéens sétois.Conférences et documentaire : les 15, 18 et29 novembre (voir agenda) à Sète, ilsracontent leur expérience sur les chemins deSaint-Jacques-de-Compostelle. Une marchespirituelle réalisée au mois d’août dernier,grâce à l’appui du Cap Jeunes du Départementde l’Hérault.
demandés, sont peu disponibles. Alors il faut compléter. Enpleine création de filière, la Croix-Rouge négocie avec les su-permarchés. Et rêve de s’approvisionner dans les surplusdes producteurs locaux, voire bio.
P’tits plaisirs et frustrationsMais souvent, il faut limiter. L’unique paquet de 20 painsau chocolat à 0,65 € n’est pas pour les petites familles. Lesbénévoles reprennent parfois les produits des mains, quitteà trouver des plaisanteries pour faire passer la pilule. Lesrires fusent, un peu forcés. Qu’importe, Ahmed et Khoirasont ravis : “Il y a beaucoup de choix, c’est magnifique !”Laurent, lui, apprécie moyennement: “On est un peu speedéet surveillé, on a été limité en boîtes de conserve…”Avec sa blondinette de sept ans, Émilie, elle, n’a pas envie dese faire chaperonner. À l’écoute des idées d’amélioration—comme créer des listes de courses —, Carole Rouxel est d’ac-cord pour essayer. Ainsi, pour s’auto-gérer sans dépasser sonbudget autorisé, Émilie additionne les prix sur la calculettede son portable. Et peut même accorder à sa fille un bol Barbierempli de confiseries roses, empaqueté comme un cadeau.“C’est super de pouvoir ramener un objet sympa, sourit Émilie.À l’école, ma fille dit qu’elle va faire ses courses ici. Mais lesados, eux, ont plus de mal à le vivre. Du coup, c’est bien qu’iln’y ait pas que des produits bas de gamme.” Juste après elle,une dame affiche une famille de cinq enfants. C’est vers ellequ’est tendu le paquet de pains au chocolat géant.* Le prénom a été changé.
En pratique:- Pour bénéficier des services de l’épicerie, il faut faire une demanded’admission avec un travailleur social référent.- Barème selon le “reste pour vivre” = ressources - charges fixes, dontun crédit. Par ex.: moins de 250€/mois pour une personne seule.- Achats une fois tous les 15 jours, sur rendez-vous, au 7 rue de laRaffinerie. Pendant 6 mois, renouvelable une fois.- Ouverture les mardis, jeudis et vendredis de 14h à 17h.- Ateliers en préparation: cuisine, équilibre alimentaire, couture,informatique.- Rens. au CCAS (centre communal d’action sociale) de Frontignan:0467434476.- Vous souhaitez devenir bénévole ou donner des surplus demagasins ou de producteurs: contactez Chantal Desprez (Croix-Rouge) au 0607541593. Une partie des dons peut être défiscaliséede la taxe déchets.
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