Gazette Cinéma Le Méliès N°80- mars 2013

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N°080 Après 4 ans d’absence de derrière la caméra et le décevant Après la pluie avec Jamel, le tandem Jaoui-Bacri revient nous conter fleurette et retrouve toute sa truculence d’antan dans cette succulente comédie drôle et réflexive sur l’amour, le couple et les aléas de la vie. Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui. Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu. Il était une fois un homme qui ne croyait en rien jusqu’au jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son corps défendant, il se mit à y croire… Jean-Pierre Bacri explique que, pour écrire le scénario de Au bout du conte, lui et Agnès Jaoui ont utilisé comme point de départ le stéréotype de base d’un épilogue de conte, et l’ont ensuite interrogé pour en tirer l’histoire du film : « Vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants, ça nous pa- raissait aller un peu vite en besogne : il y a toute la vie à faire… Et dans la réalité, une fois que tu as rencontré ton prince ou ta princesse charmant(e), il se passe quoi ? Il se passe quoi une fois le livre refermé… ? » Jean-Pierre Bacri campe un angoissé renfermé sur lui-même et sujet à une forte irascibilité. On l’adore une nouvelle fois dans ce rôle de bougon, tant ce caractère bien trempé de vieil ours mal léché suscite son lot de dialogues hilarants ! D’autant que sur sa route de moniteur d’auto-école il rencontre une bonne fée, jouée par Agnès Jaoui qui ose les déguisements les plus kitch, dans le rôle d’une actrice un peu ratée et décalée. Elle est la marraine toujours là pour guider à sa façon la jeunesse - dans une pièce de princes et princesses pour un spectacle de fin d’année scolaire, ou dans sa propre famille. Une façon bien à elle d’appréhender le vieillissement, le corps qui change quand d’autres ont l’obsession de l’esthétique chirurgicale. De par cette acuité d’écriture qui est la leur, de par une brochette de personnages secondai- res pas piqués des hannetons, ce nouveau Jaoui-Bacri fait souvent mouche. On rit beaucoup, jaune parfois ; les aficionados du duo légendaire du cinéma français ne seront pas déçus. En tout cas nous, nous ne l’avons pas été !

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Tous les films et les horaires de Mars 2013 au Méliès

Transcript of Gazette Cinéma Le Méliès N°80- mars 2013

N°08

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Après 4 ans d’absence de derrière la caméra et le décevant Après la pluie avec Jamel, le tandem Jaoui-Bacri revient nous conter fleurette et retrouve toute sa truculence d’antan dans cette succulente comédie drôle et réflexive sur l’amour, le couple et les aléas de la vie.Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui. Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu. Il était une fois un homme qui ne croyait en rien jusqu’au jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son corps défendant, il se mit à y croire…

Jean-Pierre Bacri explique que, pour écrire le scénario de Au bout du conte, lui et Agnès Jaoui ont utilisé comme point de départ le stéréotype de base d’un épilogue de conte, et l’ont ensuite interrogé pour en tirer l’histoire du film : « Vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants, ça nous pa-raissait aller un peu vite en besogne : il y a toute la vie à faire… Et dans la réalité, une fois que tu as rencontré ton prince ou ta princesse charmant(e), il se passe quoi ? Il se passe quoi une fois le livre refermé… ? » Jean-Pierre Bacri campe un angoissé renfermé sur lui-même et sujet à une forte irascibilité. On l’adore une nouvelle fois dans ce rôle de bougon, tant ce caractère bien trempé de vieil ours mal léché suscite son lot de dialogues hilarants ! D’autant que sur sa route de moniteur d’auto-école

il rencontre une bonne fée, jouée par Agnès Jaoui qui ose les déguisements les plus kitch, dans le rôle d’une actrice un peu ratée et décalée. Elle est la marraine toujours là pour guider à sa façon la jeunesse - dans une pièce de princes et princesses pour un spectacle de fin d’année scolaire, ou dans sa propre famille. Une façon bien à elle d’appréhender le vieillissement, le corps qui change quand d’autres ont l’obsession de l’esthétique chirurgicale. De par cette acuité d’écriture qui est la leur, de par une brochette de personnages secondai-res pas piqués des hannetons, ce nouveau Jaoui-Bacri fait souvent mouche. On rit beaucoup, jaune parfois ; les aficionados du duo légendaire du cinéma français ne seront pas déçus. En tout cas nous, nous ne l’avons pas été !

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On a tous quelque chose en nous de Giulio… Giulio, quarante ans, a une vie bien installée entre son travail, ses deux enfants et Elena, sa femme qu’il aime... mais qu’il a trompée un soir avec une collègue de boulot. Comme bien souvent, c’est à partir de ce moment-là que les choses se corsent, que le couple au bonheur si commun et au quotidien si bien huilé commence à se distordre. Quand son épouse lui propose la séparation, Giulio est effondré bien sûr mais il essaye d’assumer ses actes et lui laisse la jouissance de l’appartement pensant pouvoir se débrouiller seul… Mais petit à petit ce simple fonctionnaire doit se rendre à l’évidence : si sa vie sentimentale est un fiasco par sa faute, sa vie économique est véritablement en train de basculer et rapidement il n’arrive plus à joindre les deux bouts… C’est donc l’histoire d’un homme qui découvre à quel point la frontière peut être ténue entre l’aisance et le dénuement... Les Equilibristes est un film social façon Ken Loach, un drame qui traite de la crise et des crises. A la fois crise économique, crise de la quarantaine, crise de la confiance, crise du logement et crise de l’entraide. Ivano De Matteo signe un film de notre temps, un très beau film sur la fine ligne entre l’aisance et la pauvreté, un grain de sable dans l’engrenage d’une vie apparemment bien huilée pouvant tout faire basculer.

Les films

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Sommaire

Intervention de Jacques Laporte, docteur en psychologie+ projection du film Les Equilibristes (+d’infos page 25)

entrée offerte dans la limite des places disponiblesréservation au 07 61 05 52 52 ou [email protected]

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Ce film mythique qui fit couler le non moins mythique studio hollywoodien United Artists (il couta 40 millions de dollars au lieu des 4 millions prévu initialement) ressort aujourd’hui en version intégrale restaurée. L’occasion de (re)découvrir ce chef d’œuvre mésestimé du cinéma américain, grande fresque lyrique et spectaculaire qui valut à Michael Cimino sa réputation de cinéaste maudit.En 1870, James Averill (Kris Kristofferson) et Billy Irvine (John Hurt) fêtent la fin de leurs études à Harvard. Ils se retrouvent vingt ans plus tard : James est devenu shérif du comté de Johnson et Billy un de ces gros éleveurs qui voient d’un mauvais oeil arriver les immigrants d’Europe centrale attirés par le rêve américain. Décidée à les combattre, l’association des éleveurs donne à des mercenaires une liste sur laquelle figurent ceux qu’ils devront liquider. Bravant tout sentiment de classe, Averill s’oppose à cette intervention…

Film américain de Brian De Palma (2013 - 1h41min - VOST) avec Rachel

McAdams, Noomi Rapace, Karoline Herfurth...

Deux femmes se livrent à un jeu de manipulation pervers au sein d’une multinationale. Isabelle est fascinée par sa supérieure, Christine. Cette dernière profite de son ascendant sur Isabelle pour l’entraîner dans un jeu de séduction et de manipulation, de domination et de servitude.

Film américain de Steven Spielberg(2013 - 2h30min - VOST)

avec Daniel Day-Lewis, Sally Field...

Les derniers mois du mandat du 16e

Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l’esclavage. Cet homme doté d’une détermination et d’un courage exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.

Film américain de Quentin Tarantino(2013 - 2h44min - VOST)

avec Jamie Foxx, Christoph Waltz...

Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave pour l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé…

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Délicat mais avec un petit brin d’irrévérence. Subtil avec quelques éclats bienvenus de loufoquerie. Historique mais avec un petit « h »… Ce film au charme fou, remarquablement écrit et interprété, met en scène l’un des plus grands présidents de l’his-toire des Etats-Unis (décidément, après Lincoln…), mais côté privé, côté coulisses…Juin 1939, le Président Franklin D. Roosevelt attend la visite du roi George VI (celui du Discours d’un roi) et de son épouse Elizabeth, invités à passer le week-end dans sa propriété à la campagne. C’est la première visite d’un monarque britannique aux Etats-Unis. La Grande-Bretagne se prépare à entrer en guerre contre l’Allemagne et espère obtenir l’aide américaine. Les bizarreries et l’étrange mode de vie du président étonnent les souverains. En ce week-end royal, pris entre les feux de sa femme, sa mère et sa secrétaire, les affaires internationales ne sont pas vraiment la priorité de Roosevelt, davantage intéressé par sa relation avec sa cousine Daisy...

Les films

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Quelque part au pied des montagnes de Kaboul, dans un quartier périphérique, alors que la guerre fait rage. On ne sait qui tire sur qui, ni à quelle période on est. L’important n’est pas là. A l’intérieur de sa modeste maison, une femme en charge de ses deux enfants en bas âge veille sur son mari inerte, plongé dans un coma profond, sourd au fracas des combats qui terrorisent tout le quartier. La vie – ou plutôt la survie – est une lutte quotidienne : le danger est proche, l’approvisionnement est complexe, d’autant que l’argent fond, les médicaments nécessaires au mari deviennent inaccessibles ; même le porteur d’eau semble avoir du mal à franchir la ligne de front. Et pourtant, régulièrement, la femme revêt sa burqa, silhouette anonyme parmi tous ceux qui souffrent de la guerre, et parcourt les rues pour trouver l’essentiel. Mais l’essentiel de sa vie se passe dans cette chambre exiguë, avec cet homme entre la vie et la mort. Un homme à qui elle va parler, même s’il ne l’entend pas, justement parce qu’il ne l’entend pas. Des choses banales au départ, des mots de réconfort ou d’amour… Puis peu à peu, l’homme ne risquant pas de lui faire un quelconque reproche, les mots de la femme vont

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C’est l’histoire de Wadjda, une gamine de douze ans qui habite dans la banlieue de Riyad, en l’Arabie Saoudite. Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur, c’est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles. Wadjda se voit donc refuser par sa mère la somme nécessaire à cet achat. Déterminée à trouver l’argent par ses propres moyens, Wadjda décide alors de participer au concours de récitation

Soirée organisée par l’association Bambins des Bidonvilles

tarifs habituels + 1i

coranique organisé par son école, avec pour la gagnante, la somme tant désirée…Première véritable fiction saoudienne et, surtout, premier long-métrage réalisé par une femme saoudienne, Wadjda est un film rare !

organisées par le Collectif du 8 mars

Mercredi 6 mars : Caféministe animé par le Planning Familial « IVG, utopie ou projet réaliste ? »(16h > 17h30 & 17h30 > 19h au Café)Mercredi 6 mars à 20h : projection du film Syngué Sabour - Pierre de patienceVendredi 8 mars : lecture/rencontre/débat avec Wendy Delorme autour de son dernier livre La Mère, la sainte et la putain paru Au Diable Vauvert en 2012

« IVG, utopie ou projet réaliste ? »

devenir confessions, secrets de plus en plus intimes, faisant sortir ainsi tout ce qui était depuis longtemps enfoui en elle, alors qu’elle était fille puis femme soumise aux paroles et aux diktats des hommes. Le mari réduit à l’impuissance va devenir sa pierre de patience, cet objet à qui, dans la tradition, on déverse tous ses secrets jusqu’à la saturation...

Excédés par les femmes, deux compères quittent tout pour aller vivre dans un village où ils se livrent aux plaisirs de la bonne chère. Bientôt, des milliers d’hommes suivent leur exemple. Mais les femmes n’ont pas dit leur dernier mot… Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort s’enfuient alors vers l’eldorado, un petit village fait de tripes et de vins. Exténués, ils n’aspirent qu’au calme. Calmos ! Un ovni ? Calmos l’est certainement. Un nanar ? Sans doute. Le film s’inscrit dans une période plutôt crue du cinéma français, l’âge d’or de la comédie gauloise. Calmos est un hymne sexiste au saucisson à l’ail et aux charcuteries diverses, aux verbes qui explosent et aux phrases qui sonnent comme des poèmes païens. Hymne exacerbé par les grosses couilles du grandiloquent Marielle et la bouille exténuée de Rochefort, dans un surréalisme qui va crescendo… jusque dans une usine à « lobotobaiser » à la chaîne et dans un vagin qui résonne... Non, vraiment, ce film, en plus d’être original et franchouillard jusqu’au saignement de nez, est un gros délire 70’s...

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Pour financer leur Spring Break (deux semaines de vacances à Pâques pendant lesquelles les étudiants américains sont censés décompresser avant d’attaquer leurs exams de fin d’année), quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Et ce n’est que le début… Lors d’une fête dans une chambre de motel, la soirée dérape et les filles sont embarquées par la police. En bikini et avec une gueule de bois d’enfer, elles se retrouvent devant le juge, mais contre toute attente leur caution est payée par Alien, un malfrat local qui les prend sous son aile…Voici tout bonnement l’un des événements cinématographiques majeurs de ce début 2013, un véritable (bad) trip hallucinogène en forme de requiem passant de l’euphorie la plus totale à la descente aux Enfers sans fond ! Pour appréhender correctement Spring Breakers, nous vous conseillons vivement de vous pencher sur la filmographie de son réalisateur plutôt que sur celle de ses actrices, toutes issues de la génération Disney Channel pour ados (High School Musical en tête). Abordé de cette manière, le nouveau film d’Harmony Korine est tout bonnement une forme de suite à l’immense Kids de Larry Clark dont Korine signait le scénario à tout juste 19 ans il y a maintenant 18 ans. Comme Kids en son temps, Spring Breakers est un Grand film sur la jeunesse dans lequel Korine brûle encore un peu plus la guimauve US bien-pensante en s’attachant les services de midinettes icônes de la culture Mickey afin de mieux les déflorer artistiquement en les plongeant dans une vision apocalyptique de la vie des Kids version 2013. Korine nous embarque donc en Floride pour le Spring Break. Alcool, drogue, baise, tout y passe… et sans limite. Chacun y fait ce qu’il veut mais il y est difficile de résister à la tentation, difficile de ne pas suivre la mode... C’est d’ailleurs sur ces images que le film commence. Des corps sur la plage, en petite tenue, filmés de près et dans des poses lascives. On s’y fait couler de la bière dans le gosier via des tuyaux, on fume, on fait n’importe quoi et on s’en fout complètement de s’envoyer en l’air à côté de ses potes. C’est dans ce délire qu’il embarque nos quatre héroïnes. Enfin 3 + 1, d’ailleurs, puisque Faith (Selena Gomez, l’égérie Disney) est un peu à part. Elle est la jeune fille sage du groupe, celle qui vit dans une famille croyante et qui part avec ses copines pour se mettre à la page et suivre la mode/meute…Derrière ce scénario faussement simpliste, Spring Breakers est une expérience viscérale dans laquelle Korine décrypte une nouvelle fois les excès d’une société américaine adepte du no limit, dans tous les sens du terme. Dans une mise en scène volontairement excessive/explosive (sur-stylisation graphique à base d’images saturées, de couleurs pop toujours plus vives, de néons, de visions nocturnes, etc…), il décrypte le cercle vicieux d’une société aux valeurs puritaines qui zigzague sans cesse entre coercition et libération, tiraillée entre des traditions antinomiques. Ponctué de véritables fulgurances visuelles, Spring Breakers s’apparente à un croisement entre Gran Theft Auto, Pimp My Ride, la culture rap MTV et ce que le cinéma nous a donné de meilleur en termes de mise en scène - du Fincher de Fight Club aux ralentis élégiaques de Terrence Malick (ici sous acide !). Résultat : une œuvre radicale sur un monde dévergondé ; étrangement poétique et subtilement mélancolique, totalement déboussolante mais assurément enivrante !

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Dans la vie, il y a ceux qui ont les pistolets chargés et ceux qui creusent. Dans la vie, il y a aussi ceux qui aiment le cinéma de Terrence Malick et les autres. D’un côté, ceux qui aiment ses talents de metteur en scène, les sujets qu’il aborde et qui adorent The Tree of Life. De l’autre, ceux que le cinéma contemplatif ennui, ceux qui ne supportent ni les longs plans dans les champs de blé, ni l’« Aquarium » du Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns. Le monde se divise vraiment en deux catégories !Même s’ils se sont connus sur le tard, la passion qu’ont vécue Neil et Marina à la Merveille - le Mont Saint-Michel - efface les années perdues. Neil est certain d’avoir trouvé la femme de sa vie. Belle, pleine d’humour, originaire d’Ukraine, Marina est divorcée et mère d’une fillette de 10 ans, Tatiana. Désormais, le couple est installé dans l’Oklahoma. Leur relation s’est fragilisée : Marina se sent piégée. Dans cette petite communauté américaine, elle cherche conseil auprès d’un autre expatrié, un prêtre catholique nommé Quintana. L’homme a ses propres problèmes : il doute de sa vocation… Marina décide de retourner en France avec sa fille. Neil se console avec Jane, une ancienne amie à laquelle il s’attache de plus en plus. Lorsqu’il apprend que rien ne va plus pour Marina, il se retrouve écartelé entre les deux femmes de sa vie. Le père Quintana continue de lutter pour retrouver la foi. Face à deux formes d’amour bien différentes, les deux hommes sont confrontés aux mêmes questions…

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A partir de 1895, après une vie de bohème sur l’île Saint-Louis, et son incroyable histoire d’amour avec Auguste Rodin, Camille Claudel a sombré peu à peu dans la paranoïa après qu’elle eut compris que Rodin ne l’épouserait jamais. En 1913, à la mort de son père et après dix années passées recluse dans son atelier parisien, Camille est internée de force par sa famille dans un asile psychiatrique, d’abord à Ville-Evrard près de Paris puis, avancée de la guerre oblige, dans le Sud de la France, à Montdevergues, non loin d’Avignon. Le nouveau film de Bruno Dumont nous sculpte quelques jours d’enfermement, le quotidien de Camille Claudel à l’hiver 1915, là où, isolée et craignant d’être empoisonnée, elle apparaît une pensionnaire calme qui reste à distance des autres. Mais lorsqu’on lui annonce la visite prochaine de son frère Paul (l’illustre écrivain Paul Claudel), une lumière s’éveille en elle… Bruno Dumont nous montre Camille Claudel en 1915, alors qu’elle est enfermée depuis déjà deux ans parmi des patients bien plus gravement atteints qu’elle. Au-delà de la personnalité de l’artiste, le réalisateur pose la question de la survie d’un être libre dont l’esprit est encore vivace dans un milieu d’enfermement, en l’absence presque totale de relations avec ceux qu’il a aimés, qui l’ont aimé. Comment faire exister dans ces conditions une vie intérieure qui permet de continuer de se battre malgré tout et de ne pas laisser son esprit partir à jamais ? Parti-pris radical, d’une intelligence et d’une puissance extrêmes ; Dumont a fait le choix, pour mettre son actrice principale dans les conditions les plus proches possible de la réalité, de tourner dans une institution psychiatrique bien réelle et de confier à de vrais malades les rôles de compagnons d’infortune de Camille Claudel. Et ce sont des soignantes de l’hôpital qui incarnent les religieuses en charge de la surveillance des patients.On ressent intensément ces moments inattendus, parfois bouleversants, qui naissent de la confrontation entre Juliette Binoche et les malades/acteurs. Une Juliette Binoche totalement habitée, qui sait rendre avec une force incroyable la complexité, la force intérieure, les déchirements de son personnage, notamment dans cette scène poignante où, un jour de pluie, Camille ramasse de la boue, tente de mouler une figure et n’y parvient plus…Camille Claudel restera enfermée encore 29 ans…

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Après La Désintégration de Philippe Faucon sorti l’année dernière, histoire d’un jeune homme sans espoir recruté en France par les islamistes pour devenir une bombe humaine, un autre film évoque, mais au Maroc cette fois, ce sujet hautement délicat. Il est signé du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch, dont deux des films, Mektoub en 1997 et Ali Zaoua, prince de la rue en 2001, ont gagné leur ticket pour les Oscars.Inspiré du traumatisme provoqué par des opérations kamikazes qui avaient causé des dizaines de morts à Casablanca (les auteurs provenaient tous du même bidonville), Ayouch construit la trajectoire de deux frères que l’on suit depuis l’enfance jusqu’à leur lente bascule dans le terrorisme. Les Chevaux de Dieu montre remarquablement comment les pires idées prennent corps dans une société mal en point, sans repères pour sa jeunesse. Rien n’est traité ici de façon démonstrative ou brutale, mais l’œil vif de la caméra saisit tout de la toile lentement tissée par les radicaux.

En toute subjectivité, L’Artiste et son modèle est un bijou de cinéma ! La facture éblouissante de L’Artiste et son modèle, sa photo, inspirée des œuvres de Brassaï, Cartier-Bresson ou encore Man Ray, et le recours au noir et blanc subliment véritablement ce film en langue française particulièrement haut en couleur. A l’instar de l’emblématique Pedro Almodóvar (cf. page 26), Fernando Trueba appartient à la génération de la « Movida », courant culturel espagnol postfranquiste marqué par un besoin irrépressible de liberté. Curieux et inventif, le cinéma de Trueba possède un fil rouge qui conduit la plupart de ses films : l’art. L’Artiste et son modèle ne fait pas exception à la règle et nous plonge dans l’univers (méconnu) de la sculpture.Eté 1943, dans la France occupée, non loin de la frontière espagnole. Marc Cros (formidable Jean Rochefort !), célèbre sculpteur, vit une retraite paisible avec sa femme et ancien modèle Léa. Fatigué de la vie et de la folie des hommes, il est à la recherche d’une inspiration nouvelle, mais rien ne semble le sortir de la monotonie ambiante. En hébergeant Mercè, une jeune Espagnole échappée d’un camp de réfugiés, le vieil artiste découvre une nouvelle muse et retrouve le goût du travail. Il démarre alors la sculpture de sa dernière œuvre…Là où le cinéma contemporain semble obsédé par la violence gratuite, Fernando Trueba préfère lui filmer les fougères, l’eau, les corps, l’humilité de l’artiste face à la nature, son désir de suspendre le temps pour capturer la beauté de l’instant. Profondément inspiré par le cinéma français des années 30 et 40 de Vigo, Carné et surtout Renoir, Trueba revient sur le sens et la nécessité de l’art, dernier bastion de l’humanité, pour réaliser un film, en français et en noir et blanc, où il est précisément question de la couleur des sentiments. Devant l’écran aux allures de carte postale bucolique, nous basculons progressivement dans une rêverie poétique. Grâce au découpage fluide, qui fait la part belle aux plans-séquences qu’affectionnait Renoir, à son montage élégant, aux effets d’ouverture/fermeture à l’iris (figure courante dans le cinéma muet qui permet de mettre l’accent sur un fragment de l’image), la réalité laisse place à l’onirisme. Face au temps qui prend la pose, Trueba dévoile le cœur de son film : l’art et son difficile processus créatif. A mesure que l’on pénètre l’atelier du sculpteur (si fidèlement recréé que l’on sentirait presque la présence de Picasso installé pendant un temps dans le village de Céret, lieu de tournage du film), que les sculptures prennent forme et que les relations prennent vie, on assiste au travail de l’art en train de se faire. On repense alors à La Belle Noiseuse, film en forme de « work in progress », qui rejoignait par la pratique l’intuition de Rivette suivant laquelle « tout film est un documentaire sur son propre tournage ».

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Un professeur de mathématiques retraité recueille une jeune SDF. Dès lors, des phénomènes mystérieux se produisent...« Faire un film avec rien », voilà l’intention première de Jean-Claude Brisseau avec ce dernier long-métrage. Et dès les premières scènes, cela saute effectivement aux yeux : film tourné en DV dans son propre appartement, avec une équipe extrêmement réduite, Brisseau et sa collaboratrice artistique s’accordant les deux rôles principaux. Et pourtant l’ambition narrative du réa-lisateur est inversement proportionnelle à ce côté home-made. Car La Fille de nulle part vise haut : mysticisme, croyances, fantômes et réincarnation. Oui, sous les aspects familiers d’une relation ambiguë entre un homme âgé et une toute jeune fille (même s’il n’y a pas trop d’érotisme cette fois), La Fille de nulle part est aussi, surtout, un film fantastique. Et ce qui rend ce nouveau Brisseau aussi singulier, aussi étrange et intrigant, c’est cette curieuse alliance entre un fantastique qui ne se cache pas et l’illusion d’ultra-réalisme permanent, renforcée par la DV.

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Voici un magnifique documentaire sur les différences et similitudes de mondes géométriquement opposés. Un coucher de soleil magnifique à Entre Ríos, Argentine, vient télescoper la clameur de Shanghai, la mégalopole chinoise noyée dans le brouillard. Quel est le chemin le plus court entre ces deux lieux ? Tout simplement une ligne droite qui passe par le centre de la Terre, car ce sont des antipodes, des points de la surface terrestre diamétralement opposés. En allant filmer huit antipodes – Chine et Argentine, Espagne et Nouvelle-Zélande, Chili et Russie, Botswana et Hawaï –, le cinéaste russe Victor Kossakovski a capturé des images et des sons qui renversent le regard que nous posons sur le monde. Vivan las Antipodas ! est un film-poème, un pari fou où se mêlent et s’entrechoquent peuples, faunes et flores des quatre coins de la Terre.

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Projection des films Vivan las Antipodas et Chasseurs du Grand Nord2 films pour le prix d'un (aux tarifs habituels)

Au-delà du cercle polaire, sur la côte Est du Groenland, le petit village d’Ittoqqortoormiit

se sent bien isolé du monde ! Moins de 500 âmes y survivent dans le froid, la neige et la nuit polaire, ravitaillées seulement

deux fois par an par bateau cargo.Une poignée de chasseurs perpétuent les tra-ditions de la chasse au phoque en évoluant sur la banquise avec des traîneaux à chiens.

...

Venez découvrir le « Best of animé » de la précédente édition du festival Ciné court animé, Festival international du court métrage d’animation de Roanne dont la 4ème édition aura lieu du 19 au 24 mars 2013 à l’Espace Renoir et présen-tera plus de 140 films issus de 35 pays.Pour cette soirée spéciale, vous découvrirez des courts d’animation primés dans d’importants festivals internationaux qui ont été présentés durant les précédentes éditions du festival Ciné court animé. Un programme de 90 minutes, pour adultes et ado-lescents, qui compile quelques pépites du septième art, mélangeant délires animés, ouverture sur notre monde, univers fantas-tiques et autres bizarreries cinématographiques. Nous vous invitons à voyager dans ce cinéma animé aux multiples facettes.La Détente (10’), The Saga of Biorn (7’), 366 Tage (13’), Dreams and Desire (10’), Abuelas (8’), Luminaris (6’), The Naughty List (4’), Thought of You (4’), Vicenta (24’)

Les films

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Cascadeur à moto, Luke est réputé pour son spectaculaire numéro du « globe de la mort ». Quand son spectacle itinérant revient à Schenectady, dans l’Etat de New York, il découvre que Romina, avec qui il avait eu une aventure, vient de donner naissance à son fils… Pour subvenir aux besoins de ceux qui sont désormais sa famille, Luke quitte le spectacle et commet une série de braquages. Chaque fois, ses talents de pilote hors pair lui permettent de s’échapper. Mais Luke va bientôt croiser la route d’un policier ambitieux, Avery Cross, décidé à s’élever rapidement dans sa hiérarchie gangrenée par la corruption. Quinze ans plus tard, le fils de Luke et celui d’Avery se retrouvent face à face, hantés par un passé mystérieux dont ils sont loin de tout savoir…Après Blue Valentine (coup de cœur du Méliès en juin 2011), son émouvant huis clos intimiste sur la déliquescence du couple, Derek Cianfrance choisit de s’attaquer à une œuvre de plus grande envergure. Triptyque sur la paternité, la filiation, l’affrontement du Bien et du Mal, la culpabilité et la rédemption, The Place Beyond The Pines est une œuvre ambitieuse dont la première partie possède une très belle intensité grâce à Ryan Gosling qui, après Drive, interprète une nouvelle fois un sublime anti-héros et véhicule une aura qui force une fois encore l’admiration. La première scène le montre surgissant torse nu d’une caravane de fête foraine, tatouages griffés sur tout le corps. Le steadicam le suit de dos, collé à ses épaules massives et tombantes. Ce type de mouvement version Elephant sera d’ailleurs le gimmick du film, les trois personnages principaux étant tour à tour cadrés de cette manière. Luke enfile sa veste tout en marchant, clope au bec, pénètre sous un chapiteau forain plein à ras bord et grimpe sur une moto-cross. On découvre alors son visage, un poignard qui ressemble à une larme tatouée au coin de l’œil gauche. Il démarre le moteur, entre dans une cage circulaire, suivi de deux collègues, et les trois cascadeurs entament une ronde de la mort synchronisée sur leurs bécanes rutilantes. Cette scène d’ouverture magnifique résume à elle seule le film : une histoire triangulaire où l’erreur d’un des personnages influe directement sur la vie d’un autre…

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Les horaires

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Les nouveautés de la semaine : No (b) ; Spring breakers ; Au bout du conte ; Les chevaux de dieu ; Rox & Rouky

les musiques que vous entendez en

salLes 1 & 2 ont été sélectionNées par

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Les nouveautés de la semaine : Camille Claudel 1915 ; L’artiste et son modèle ; A la merveille ; La fille de nulle part

les musiques que vous entendez en salLes 3 & 4 ont

été sélectionNées par MéliMélodie et Le Bar de Lyon

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Les horaires

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Les nouveautés de la semaine : La religieuse ; The sessions ; The place beyond the pines ; Festival Kinopolska ; Bambi

les musiques que vous entendez en

salLes 1 & 2 ont été sélectionNées par

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Les nouveautés de la semaine : Les Amants passagers ; Möbius

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été sélectionNées par MéliMélodie et Le Bar de Lyon

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XVIIIe siècle. Suzanne, 16 ans, entre dans les ordres, forcée par ses parents alors qu’elle aspire à vivre dans « le monde ». Au couvent, elle est confrontée à l’arbitraire de la hiérarchie ecclésiastique : mères supérieures tour à tour bienveillantes, cruelles ou un peu trop aimantes... La passion et la force qui l’animent lui permettent de résister à la barbarie du couvent, en poursui-vant son unique but : lutter par tous les moyens pour retrouver sa liberté…Présenté en compétition lors du 63e Festival de Berlin, La Religieuse de Guillaume Nicloux est une nouvelle adaptation du cé-lèbre roman non achevé de Denis Diderot. Portée par une Pauline Etienne incandescente, La Religieuse parvient à échapper au piège de la charge anticléricale pour dresser le double portrait de femmes engagées dans la foi jusqu’à la folie et d’une institu-tion, l’Eglise catholique, qui enferme la liberté individuelle sous une chape de plomb et de rites. Le travail du directeur photo Yves Cape y est remarquable, illuminant le visage de Pauline Etienne de mille nuances et transformant des scènes d’intérieur en tableaux vivants. Si l’on n’est pas totalement convaincu par la fin du film, beaucoup plus douce et ouverte que celle choisie par Jacques Rivette dans sa Religieuse de 1966, cette version 2013 dénonce sans équivoque un monde où les femmes n’ont parfois pas le droit à la parole. Classique, peut-être, mais efficace et évitant le dolorisme que l’on aurait pu craindre.

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(sortie nationale le 17 avril)

Steve Butler, représentant d’un grand groupe énergétique, se rend avec Sue Thomason dans une petite ville de campagne. Les deux collègues sont convaincus qu’à cause de la crise économique qui sévit, les habitants ne pourront pas refuser leur lucrative proposition de forer leurs terres pour exploiter les ressources énergétiques qu’elles renferment… Porté par le formidable Matt Damon et mis en scène par le génial Gus

Chaque dernier mardi du mois, après la séance, au Mélies Café, viens échanger autour d’un verre et voir ce qui nous reste du film....Rendez-vous le 26/03 après la séance de 20h

Van Sant, ce film sur les tensions d’une petite communauté agricole face au chant des sirènes capitalistes avec en jeu un dilemme d’une troublante actualité, l’exploitation du gaz de schiste, est une vraie réussite dans la lignée du Erin Broc-kovich de Steven Soderbergh : un thriller documenté et entraînant.

KINOPOLSKA, est un festival du film polonais en France organisé à Saint-Étienne par l’Association Saint-Étienne Métropole Katowice et le Consulat Général de Pologne à Lyon. Nos partenaires et les initiateurs de ce festival au niveau national sont également l’Institut Polonais à Parisainsi que l’Association Lumiere of Europe. Les organisateurs tiennent à vous faire partager la découverte des meilleures productions polonaises de ces dernières années - les films les plus remarqués et primés par des festivals en Pologne et à l’étranger. L’édition de festival cette année est composée des 3 films, deux contem-porains et le troisième dans la catégorie d’un grand classique. Pour vous « immerger », nous vous proposons un documentaire qui aborde le sujet de la création artistique éphémère, qui, hormis les fidèles de la cinématographie polonaise, va combler sans doute aussi le public de la Biennale du Design à Saint- Etienne. Dans la suite de cette soirée, nous vous invitons à une comédie irrésistible, très drôle, qui, dix ans avant la mémorable Tootsiede D. Hoffman, a abordé déjà une histoire proche, mais incréée dans les réalités de la Pologne populaire de l’époque. La soirée s’achèvera sur la projection d’un excellent film, très contemporain dans sa forme et dans sa thématique. Ce film donne le fil à tordre à chacun d’entre nous puisqu’il nous interroge sur les valeurs de la société contemporaine, nous incitant à se poser la question sur le coût social et humain d’une carrière profession-nelle « réussite », en particulier pour une femme. Le scénario de ce film, remarqué et très bien accueilli lors de l’édition parisienne de Kinopolska, s’appuie sur une histoire réelle, très touchante et même poignante. Nous vous y invitons chaleureusement !

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Vendredi 22 mars19h3020h3022h00

Film polonais de Anna Brzezinska(2012 - 52min - VOST)

Il y a cinq ans, la route de la réalisatrice a croisé celle la troupe de théâtre la Needcompany. Chacun des artistes de cette troupe a une histoire qui lui est propre mais tous s’accordent sur la nécessité de l’art et ce en dépit des sacrifices qu’il faut lui concéder. L’art c’est la vie et I want (no) reality en est décidément la preuve.

Film polonais de Maria Sadowska(2011 - 1h30min - VOST)

Halina est caissière dans un grand magasin et rêve d’une vie meilleure pour elle et pour sa fille de treize ans, Misia. La chance semble enfin lui sourire, elle est nommée responsable du magasin où elle travaille. Cette victoire a cependant un goût amer car avoir un meilleur salaire se paye au prix fort. Ses nouvelles responsabilités entraînent la méfiance et le mépris de ses anciennes collègues qui se détournent d’elle. Prise de plus en plus par son travail, elle ne trouve plus le temps pour sa fille et ne s’aperçoit pas de ce qui se trame autour d’elle.

Film polonais de Stanislaw Bareja (1973 - 1h22min - VOST)

Stanisław qui travaille dans une galerie d’art à Varsovie, se retrouve accusé d’avoir volé un tableau. Son chef, lui laisse 24 heures pour le restituer mais Stanisław est innocent. Il décide donc de se cacher et pour plus de sécurité de se déguiser en femme. Désormais, il s’appellera Maria. Il parvient à se faire embaucher comme femme de ménage et de fil en aiguille atterrit chez le directeur d’un cabinet d’architecte. Suite à un nouveau rebondissement, Maria va devoir se déguiser en homme, rôle dans lequel, aux dires de tous, elle est loin d’exceller.

Mark fait paraître une petite annonce : « Homme, 38 ans, cherche femme pour relation amoureuse, et plus si affinités. En revanche paralysé… Amatrices de promenade sur la plage s’abstenir... ». L’histoire vraie et bouleversante d’un homme que la vie a privé de tout, et de sa rencontre avec une thérapeute qui va lui permettre d’aimer «comme tout le monde». Plusieurs mots s’imposent à l’esprit, au visionnage de ce petit film américain en tous points réussi dont nous parions qu’il peut devenir le succès surprise de ce printemps, porté par un bouche à oreille enthousiaste (encore faut-il qu’il y ait des spectateurs pour le lancer : nous comptons sur les éclaireurs…). Ces mots sont « intelligence », « délicatesse », « humour »… bientôt supplantés par un autre, plus rarement utilisé et pourtant radieux : « bienveillance ». (merci Utopia !)

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Dans une ville de montagne dominée par un gigantesque barrage, le même jour, plusieurs personnes d’âges et de milieux différents, tous désorientés, cherchent à rentrer chez eux. Ils ne savent pas encore qu’ils sont morts depuis plusieurs années, qu’ils n’ont pas vieilli et que personne ne les attend. Déterminés à reprendre une place qui n’existe plus, ils découvrent peu à peu qu’ils ne sont pas les seuls revenants et que leur retour s’accompagne de dérèglements croissants. Et si ce n’était que le début d’un bouleversement plus majeur encore ? Une voix disparue qui monte de la cuisine, une silhouette dans le reflet d’un miroir, un papillon épinglé sous une vitre qui se met à battre des ailes… En quelques signes infimes, Les Revenants imprime sa tonalité singulière, entre effroi et poésie. Pas de hordes de zombies ou de fantômes en quête de salut dans cette sublime série produite par Haut & Court et Canal +.

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20h30 : Ep 1 > Camille (52min)Ep 2 > Simon (52min)22h15 : Pause 1 > (15min)

22h30 : Ep 3 > Julie (52min)Ep 4 > Victor (52min)0h15 : Pause 2 > (30min)

0h45 :Ep 5 > Serge et Toni (52min)Ep 6 > Lucy (52min)2h30 : Pause 3 > (15min)

2h45 :Ep 7 > Adèle (52min)Ep 8 > La Horde (52min)4h30 : Fin

PROGRAMME DE LA SOIRÉE :

En 2008, Pina Bausch, quelques mois avant sa mort, décide de reprendre son fameux spectacle Kontakthof, non plus avec sa troupe, mais avec des adolescents de 14 à 18 ans qui ne sont jamais montés sur scène et n’ont jamais dansé. Ce documentaire est leur histoire...

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Le Conservatoire n’est ni ringard, ni élitiste mais rassembleur de publics. Le Conservatoire Massenet offre des places à ses propres élèves mais aussi à des lycéens qu’ils aient choisi une filiaire technique ou européenne. Certains spectateurs se retrouveront sur le plateau de l’opéra théâtre, coiffés d’un casque à l’occasion de Dansez le Sacre ! où ils recréeront in situ une chorégraphie de Pina Baush. D’autres organiseront un bal après des ateliers de sensibilisation à la danse contemporaine. Enfin, en partenariat avec Stéla - le pass pour

les étoiles, la classe d’art dramatique du Conservatoire participera à une Master Class danse-théâtre avec la Cie Silke Z./Resistdance en écho à la soirée danse et cinéma autour de Pina 3D de W.Wenders au Théâtre du Parc. Pina, etcetera.

C’est le grand retour à la comédie de Pedro Almodóvar ! Une comédie déjantée avec ses acteurs fétiches Penelope Cruz et Antonio Banderas en guest, dans laquelle des personnages hauts en couleur pensent vivre leurs dernières heures à bord d’un avion à destination de Mexico.Une panne technique (une sorte de négligence justifiée, même si cela semble contradictoire ; mais, après tout, les actes humains le sont) met en danger la vie des personnes qui voyagent sur le vol 2549 de la compagnie Península. Les pilotes s’efforcent de trouver une solution avec le personnel de la tour de contrôle. Le chef de la cabine et les stewards sont des personnages atypiques et baroques qui, face au danger, tentent d’oublier leur propre désarroi et se donnent corps et âme pour que le voyage soit le plus agréable possible aux passagers, en attendant que la solution au problème soit trouvée. La vie dans les nuages est aussi compliquée que sur terre, pour les mêmes raisons qui tiennent en deux mots : « sexe » et « mort ».Les passagers de la classe Affaires sont : un couple de jeunes mariés issus d’une cité, lessivés par la noce ; un financier-escroc dénué de scrupules, affligé après avoir été abandonné par sa fille ; un don Juan invétéré qui a mauvaise conscience et essaie de dire au revoir à l’une de ses maîtresses ; une voyante provinciale ; une reine de la presse du cœur ; et un Mexicain qui détient un grand secret. Chacun d’eux a un projet de travail ou de fuite à Mexico. Ils ont tous un secret, pas seulement le Mexicain.La vulnérabilité face au danger provoque une catharsis générale, aussi bien chez les passagers qu’au sein de l’équipage. Cette catharsis devient le meilleur moyen d’échapper à l’idée de la mort. Sur fond de comédie débridée et morale, tous ces personnages passent le temps en faisant des aveux sensationnels qui les aident à oublier l’angoisse du moment…

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Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.Avec un suspense digne des maîtres du genre, un scénario remarquablement écrit et construit et une caméra amoureuse des deux héros, Eric Rochant mène le spectateur par le bout du nez. Jean Dujardin et Cécile de France, magnifiés, apparaissent comme vous ne les avez jamais vus dans ce thriller de haut vol. Haute tension garantie.

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Le souhait premier de l’association ZoneBis, et la raison d’être du festival Hallucinations Collectives, est de mettre en valeur le cinéma alternatif. Le festival cherche ainsi à faire (re)découvrir à un maximum de spectateurs tout un pan de cinéma injustement oublié ou méprisé; des films aux qualités réelles, mais qui, déstabilisants car sortant des sentiers battus, ont eu du mal à trouver leur place, au sein des réseaux de distribution comme face à la critique. C’est à ces films que sont consacrées les rétrospectives et autres thématiques au sein de la programmation du festival. A cette volonté première de donner une seconde chance à des films souvent devenus des fantasmes de cinéphiles, s’ajoute un double souhait de s’adresser à un public plus large, et de promouvoir des films actuels, mais toujours en marge de la production mainstream, que ce soit par leur fond, leur forme voire même leurs moyens de production. Le souhait du festival est donc de savoir aussi créer l’événement en programmant ce genre de films en avant-première.

Film espagnol de Oriol Paulo (2013 - 1h47min - VOST) avec Belén Rueda, Hugo Silva, Aura Garrido... Interdit aux - de 12 ans

Le corps d’une jeune femme décédée disparaît mystérieusement d’une morgue. L’enquête est ouverte.Grand Prix de la dernière édition du Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF), TheBody est le premier long métrage de Oriol Paulo, jeune réalisateur qui s’était fait remarqué précédemment par l’excellent scénario du film Les Yeux de Julia.The Body possède tout les atouts des productions espagnoles récentes : mise en scène léchée, interprétation sans faille, musique envoûtante et scénario en béton.La grande force du film, outre son intrigue très « hitchcokienne », se caractérise par son histoire d’apparence classique mais au final des plus cruelles.Venez percer le secret entourant la mystérieuse disparition de ce corps et laissez vous avoir par une histoire pas comme les autres, qui vous glacera le sang à coup sûr.

Film Néo-Zélandais de Peter Jackson (1987 - 1h32min - VF - 35mm) avec Peter Jackson, Terry Potter, Pete O’Herne... Interdit aux - de 16 ans

On connaît la légende : premier long-métrage de Peter Jackson réalisé avec 3 francs 6 sous, des potes, du temps (plusieurs années de tournage sur le temps libre de l’équipe), beaucoup d’enthousiasme et de volonté... et aussi un peu de génie quand même. Parce qu’il faut bien l’avouer, si les premiers films fauchés sont légions, très peu d’entre eux révèlent une aisance à la caméra et au montage aussi prometteurs.On peut donc aujourd’hui regarder Bad Taste de plusieurs façons. On peut se bidonner devant ce cartoon gore, ce slapstick totalement débarrassé de toute notion de bon goût. On peut être attentif à l’astuce et au savoir-faire précoces avec lesquels le futur réalisateur du Seigneur des Anneaux optimise les faibles moyens matériels à sa disposition, à la mise en scène précise qui garantit l’efficacité de gags grotesques. On peut le voir comme on veut d’ailleurs, Bad Taste est par ses qualités intrinsèques, par sa propre histoire et par le parcours de son réalisateur une curiosité à voir et revoir.

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Soirée présentée par Cyril Despontin (délégué général des festivals Hallucinations Collectives et du Paris International Fantastic Film Festival)> Avant-Première du film The Body en présence du réalisateur Oriol

Paulo (sous réserve). film précédé d’un court-métrage.> Bad Taste séance présenté par le Professeur Thibaut (Journaliste dans les revues Mad Movies et Brazil, rédacteur de notules destinées au Dictionnaire des longs métrages français érotiques et pornographiques en 16 mm et 35 mm, co-créateur des Faubourgs du Cinéma et organisateur de

Extrême Cinéma à Toulouse.)PASS 2 FILMS : 6,50 EUROS (prévente à partir du 20 mars)

soirée en partenariat avec le Collectif Mes Couilles Dans Ton Slip

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Tarifs(validité 30 juin 2014)

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Rox, un petit renard orphelin, recueilli par une fermière, fait la connaissance de Rouky, un chiot appartenant à un chasseur. Les deux animaux vont devenir des amis inséparables.Mais en grandissant, l’instinct reprend ses droits et Rouky part chasser le renard avec son maître. Les deux animaux se retrouvent face à face. La nature sera-t-elle plus forte que l’amitié...

Cendrillon, servante de sa marâtre et de ses demi-soeurs reçoit un jour la visite de sa marraine fée qui la pare d’une robe de princesse à l’occasion d’une reception donnée par le prince. N’ayant que la permission de minuit, elle s’enfuit et perd une pantoufle de verre. Le prince tombé amoureux tentera de la retrouver grâce à cette pantoufle oubliée...

Du côté des enfants

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Geppetto, un pauvre menuisier italien, fabrique dans un morceau de bois un pantin qui pleure, rit et parle comme un enfant, une marionnette qu’il nomme Pinocchio et qu’il aime comme le fils qu’il n’a pas eu. Désobéissant et volontiers menteur, Pinocchio va se trouver entraîné dans de nombreuses aventures...4 ans

Bambi, petit faon nouveau-né, apprend, au hasard de ses promenades, mille et une choses qui sont, pour lui, autant de sources d’émerveillement. De l’été à l’automne, notre jeune ami découvre ainsi les saisons une à une et affronte, pour la toute première fois, l’hiver. La nourriture se faisant rare, Bambi s’aventure ainsi avec sa mère en terrain découvert. Mais le terrible danger, l’homme chasseur, rôde... 3 ans

Chili - 1988. Un référendum est organisé pour savoir si Pinochet doit rester au pouvoir. Le film de Pablo Larrain vient clore d’une manière formidable sa trilogie sur la dictature du général, après Tony Manero (2008) et Santiago 73, Post mortem(2010) que nous avions aimé et défendu déjà sur nos écrans. Il nous plonge dans la campagne qui va accompagner ce référendum et qui a pour particularité d’offrir à chaque camp (le « si » et le « no » en espagnol) la possibilité de diffuser à la télévision un spot de 15 minutes chaque jour pendant le mois précédant l’élection. Le film se concentre sur le camp du « no » où le directeur de campagne va avoir une idée saugrenue mais néanmoins révolutionnaire pour l’époque : faire appel à un professionnel de la publicité, René Saavedra (Gael Garcia Bernal) pour mener à bien cette campagne télévisée. No raconte comment un jeune publicitaire qui se balade en skate dans les rues de Santiago, va bouleverser la campagne du référendum. Non pas en la fondant sur les dénonciations des actes odieux et inhumains du régime, mais sur des spots vendant aux électeurs tout simplement la vision d’une vie meilleure portée par un slogan/chanson digne d’une publicité Ricoré : « Alegria viene » un logo en forme d’arc-en-ciel, un hymne « jingle », et la joie comme mot d’ordre...Larraín n’oublie pas pour autant de traiter les intimidations et les menaces dont ont fait l’objet chacun des instigateurs de cette campagne du « no », la ferveur du peuple qui a conduit à une

Notre coup de b

Le Méliès cinéma indépendant 10 place Jean Jaurès 42000 [email protected] / www.lemelies.com / www.facebook.com/CinemaLeMeliesSaintEtienne

manifestation durement réprimée, l’indifférence du gouvernement en place avant qu’il se mette en ordre de bataille du fait du succès progressif du « no ». Par l’utilisation d’une caméra de 1983 (format « Umatic ») brouillant ainsi la perception entre le tournage et les images d’archives, un subtil dosage d’humour et de tension, le réalisateur chilien nous livre grand film historique... un thriller politique palpitant porté par le jeu tout en finesse de Gael Garcia Bernal.

manifestation durement réprimée, l’indifférence du gouvernement en place avant qu’il se mette en ordre de bataille du fait du succès progressif du « no ». Par l’utilisation d’une caméra de 1983 (format « Umatic ») brouillant ainsi la perception

Séance présentée par Christophe Chabert(Critique cinéma au Petit Bulletin)