GAZETTE 12 en cours - ac-grenoble.fr

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LA GAZETTE Humains sur la même planète Lycée Pablo Neruda 35, rue Henri WALLON 38400 St MARTIN D Lycée Pablo Neruda 35, rue Henri WALLON 38400 St MARTIN D Lycée Pablo Neruda 35, rue Henri WALLON 38400 St MARTIN D Lycée Pablo Neruda 35, rue Henri WALLON 38400 St MARTIN D ’ H ERES ’ H ERES ’ H ERES ’ H ERES - http:\\www.lycee http:\\www.lycee http:\\www.lycee http:\\www.lycee-pabloneruda38.fr pabloneruda38.fr pabloneruda38.fr pabloneruda38.fr- rubrique vie lycéenne rubrique vie lycéenne rubrique vie lycéenne rubrique vie lycéenne N°12 décembre 2012 « L’unité » © Marie Mathias Des conférences d’histoire de l’art sont or- ganisées, depuis trois ans, au Lycée Pablo Neruda. Bien que destinées prioritairement aux élèves de TL, dans le cadre du pro- gramme de philosophie, elles sont ouvertes à toutes les personnes intéressées, élèves et personnels du lycée. Elles sont présentées par Hervé Lauret, pro- fesseur de physique-chimie, mais aussi di- plômé de l’université Pierre Mendès-France en histoire de l’art. Les thèmes qui y sont abordés sont très va- riés et les conférences peuvent aussi bien porter sur une époque ou un courant artisti- que, un artiste particulier, une œuvre parti- culière. Lors des années précédentes, on a pu ainsi découvrir un panorama de l’art grec, ainsi que de l’art égyptien, étudier en détail un tableau d’Agnolo Bronzino, une allégorie de l’Amour, l’histoire des musées et de la muséographie, l’histoire de la photo- graphie, les enjeux de pouvoir dans l’image médiévale, l’œuvre de Salvador Dali… Cette année les thèmes abordés (ils peuvent encore changer, au gré des humeurs du conférencier et des élèves…) seront les sui- vants : Jeudi 22 novembre 12h15-13h15 : Qu'est- ce qu'une œuvre d'art ? On parle beaucoup d’ « œuvre d’art » mais peut-on définir facilement ce concept ? Quels sont les critères qui permettent de décider qu’un objet est une œuvre d’art ? Une œuvre d’art est-elle forcément un ob- jet ? Tous ces aspects seront discutés lors de cette présentation. Mardi 11 décembre 16h30-17h30 : Les peintres voyageurs dans l'empire ottoman au XIX° s. Dans la mouvance des peintres voyageurs du 18°s qui effectuaient leur « Grand Tour », les artistes du 19°s ont poussé plus loin l’aventure en ne se limitant plus à l’Eu- rope. Ceux qui se sont rendus en Orient, et plus particulièrement dans l’Empire Otto- man, ont découvert un monde nouveau et merveilleux. Quel est le regard qu’ils ont porté sur cet « autre » monde ? Ont-ils été objectifs ? Ont-ils été artistes « reporters » ? Ont-ils tous vu ce qu’ils nous montrent ? Jeudi 17 janvier 12h15-13h15 : Le Caravage, un peintre de son temps qu'on dit hors nor- mes. Longtemps il est passé pour un peintre maudit, incompris. Cette réputation est-elle bien conforme à la réalité du 17°s ou bien est-elle une vision romantique anachronique de cet artiste, universellement célébré comme un génie… à raison ? Mardi 19 février 16h30-17h30 : Peintres de la réalité, peintres réalistes et peintres hyperréa- listes. Le 17°s a vu émerger un débat passionné sur la représentation de la réalité avec les tenants du Caravage et ceux de Nicolas Poussin. Ce débat s’est poursuivi au 18°s et a culminé au 19°s avec le mouvement réaliste. Dans l’art contemporain, un mouvement hyperréaliste a vu le jour au mi- lieu du 20°s. Quelles sont les différentes appro- ches des artistes concernés face à la réalité. L’art peut-il être une représentation de la réali- té ? B. Kodat Roc² juin 2010 Conférences d’histoire de l’art, de H. Lauret, au lycée Pablo Neruda, en salle 109 « L’art n’est-il qu’un divertissement ? » Il s’agit là d’un sujet de dissertation de philosophie… L’art est-il un divertis- sement ? L’intitulé du sujet semble le (pré)supposer. N’est-il que cela ? Mais d’abord, qu’est-ce qu’un « divertissement » ? Pascal, auteur des Pensées, nous dit : « Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux de n’y point penser ». L’art est, fort probablement, en ce sens, divertissement, comme de nombreuses - voire toutes ? - activités humaines. Mais n’est-il que cela ? Si l’art nous distrait des rudesses de la réalité, ne nous permet-il pas, aussi, de les approcher d’une manière autre que celle à laquelle nous sommes habitués ? Et puis, « la réalité » n’est pas réductible à ce que nous rencontrons journellement dans nos perceptions : il y a aussi la réalité psychique et corporelle de nos affects. Les artistes nous donnent à voir ce que nous négligeons, ils nous arrêtent, dans notre agitation, et nous impo- sent des temps de méditation. Cela dit, il n’y a pas que l’art dans la vie… Il y a aussi « l’écolonomie »* Qu’est-ce à dire ? L’écologie doublée d’une réflexion économique, que pré- sentent Laetitia Blanc et Karèle Marty. * Attention ! Ce mot n’existe pas. « Deux univers coexistent, l’un que nos organes sensoriels nous permettent de percevoir et l’autre invisible, y compris par les appareils les plus élaborés. Il est clair que ce qui nous est perceptible ne représente qu’une infime partie de l’existant et qu’en ce qui concerne les quelques éléments prétendument réels, nous devions admettre que nos impressions subjectives ne s’accordent pas à la réalité que l’on considère comme objective. » L’art survivra à ses ruines, Anselm Kiefer au Collège de France

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LA GAZETTE Humains sur la même planète

Lycée Pablo Neruda 35, rue Henri WALLON 38400 St MARTIN DLycée Pablo Neruda 35, rue Henri WALLON 38400 St MARTIN DLycée Pablo Neruda 35, rue Henri WALLON 38400 St MARTIN DLycée Pablo Neruda 35, rue Henri WALLON 38400 St MARTIN D ’ H ERES ’ H ERES ’ H ERES ’ H ERES ---- http:\\www.lycee http:\\www.lycee http:\\www.lycee http:\\www.lycee----pabloneruda38.frpabloneruda38.frpabloneruda38.frpabloneruda38.fr---- rubrique vie lycéenne rubrique vie lycéenne rubrique vie lycéenne rubrique vie lycéenne

N°12 décembre 2012

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Des conférences d’histoire de l’art sont or-ganisées, depuis trois ans, au Lycée Pablo Neruda. Bien que destinées prioritairement aux élèves de TL, dans le cadre du pro-gramme de philosophie, elles sont ouvertes à toutes les personnes intéressées, élèves et personnels du lycée. Elles sont présentées par Hervé Lauret, pro-fesseur de physique-chimie, mais aussi di-plômé de l’université Pierre Mendès-France en histoire de l’art. Les thèmes qui y sont abordés sont très va-riés et les conférences peuvent aussi bien porter sur une époque ou un courant artisti-que, un artiste particulier, une œuvre parti-culière. Lors des années précédentes, on a pu ainsi découvrir un panorama de l’art grec, ainsi que de l’art égyptien, étudier en détail un tableau d’Agnolo Bronzino, une allégorie de l’Amour, l’histoire des musées et de la muséographie, l’histoire de la photo-graphie, les enjeux de pouvoir dans l’image médiévale, l’œuvre de Salvador Dali…

Cette année les thèmes abordés (ils peuvent encore changer, au gré des humeurs du conférencier et des élèves…) seront les sui-vants : Jeudi 22 novembre 12h15-13h15 : Qu'est-

ce qu'une œuvre d'art ? On parle beaucoup d’ « œuvre d’art » mais peut-on définir facilement ce concept ? Quels sont les critères qui permettent de décider qu’un objet est une œuvre d’art ? Une œuvre d’art est-elle forcément un ob-jet ? Tous ces aspects seront discutés lors de cette présentation. Mardi 11 décembre 16h30-17h30 : Les

peintres voyageurs dans l'empire ottoman

au XIX° s. Dans la mouvance des peintres voyageurs du 18°s qui effectuaient leur « Grand Tour », les artistes du 19°s ont poussé plus loin l’aventure en ne se limitant plus à l’Eu-rope. Ceux qui se sont rendus en Orient, et plus particulièrement dans l’Empire Otto-man, ont découvert un monde nouveau et merveilleux. Quel est le regard qu’ils ont porté sur cet « autre » monde ? Ont-ils été

objectifs ? Ont-ils été artistes « reporters » ? Ont-ils tous vu ce qu’ils nous montrent ? Jeudi 17 janvier 12h15-13h15 : Le Caravage,

un peintre de son temps qu'on dit hors nor-

mes. Longtemps il est passé pour un peintre maudit, incompris. Cette réputation est-elle bien conforme à la réalité du 17°s ou bien est-elle une vision romantique anachronique de cet artiste, universellement célébré comme un génie… à raison ? Mardi 19 février 16h30-17h30 : Peintres de la

réalité, peintres réalistes et peintres hyperréa-

listes. Le 17°s a vu émerger un débat passionné sur la représentation de la réalité avec les tenants du Caravage et ceux de Nicolas Poussin. Ce débat s’est poursuivi au 18°s et a culminé au 19°s avec le mouvement réaliste. Dans l’art contemporain, un mouvement hyperréaliste a vu le jour au mi-lieu du 20°s. Quelles sont les différentes appro-ches des artistes concernés face à la réalité. L’art peut-il être une représentation de la réali-té ?

B. K

odat Roc² juin 2010

Conférences d’histoire de l’art, de H. Lauret, au lycée Pablo Neruda, en salle 109

« L’art n’est-il qu’un divertissement ? »

Il s’agit là d’un sujet de dissertation de philosophie… L’art est-il un divertis-sement ? L’intitulé du sujet semble le (pré)supposer. N’est-il que cela ? Mais d’abord, qu’est-ce qu’un « divertissement » ? Pascal, auteur des Pensées, nous dit : « Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux de n’y point penser ». L’art est, fort probablement, en ce sens, divertissement, comme de nombreuses - voire toutes ? - activités humaines. Mais n’est-il que cela ? Si l’art nous distrait des rudesses de la réalité, ne nous permet-il pas, aussi, de les approcher d’une manière autre que celle à laquelle nous sommes habitués ? Et puis, « la réalité » n’est pas réductible à ce que nous rencontrons journellement dans nos perceptions : il y a aussi la réalité psychique et corporelle de nos affects. Les artistes nous donnent à voir ce que nous négligeons, ils nous arrêtent, dans notre agitation, et nous impo-sent des temps de méditation. Cela dit, il n’y a pas que l’art dans la vie… Il y a aussi « l’écolonomie »* Qu’est-ce à dire ? L’écologie doublée d’une réflexion économique, que pré-sentent Laetitia Blanc et Karèle Marty. * Attention ! Ce mot n’existe pas.

« Deux univers coexistent, l’un que nos organes sensoriels nous permettent de percevoir et l’autre invisible, y compris par les appareils les plus élaborés. Il est clair que ce qui nous est perceptible ne représente qu’une infime partie de l’existant et qu’en ce qui concerne les quelques éléments prétendument réels, nous devions admettre que nos impressions subjectives ne s’accordent pas à la réalité que l’on considère comme objective. » L’art survivra à ses ruines, Anselm Kiefer au Collège de France

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Jeudi x mars (date à définir) 12h15-13h15 : Le

Street Art, formes d'expression. Le Street Art, qu’on pourrait traduire par « art de rue » recouvre en fait une partie de ce qui se fait « dans la rue ». Il s’agit des formes graphiques qui s’expriment en osmose avec le milieu urbain. Cet art est multiforme et dans cette séance ce sera une revue de ces formes qui sera effectuée.

Mardi x avril (date à définir) 16h30-17h30 : Le

Street art et le marché de l'art. Les artistes du Street Art revendiquent volontiers une liberté, voire une forme de subversion ou de contestation. Mais comment vivent-ils et comment s’insèrent-ils dans le « marché de l’art » ? Autre-ment dit, le Street Art se vend-il ? Une séance hors programmation sera prévue pour les élèves qui le souhaitent. Elle est surtout desti-née à ceux qui participent au voyage en Sicile. Elle est intitulée : L’art au temps des rois nor-

mands de Sicile (date et lieu à définir). Comment comprendre cet art hybride, celui des palais et cathédrales de Sicile, qui a su réaliser une synthèse harmonieuse entre art chrétien et islamique, dans un contexte politique mondial com-plexe, celui d’un moyen-âge du temps des Croisa-des, de l’empire Byzantin et de l’Empire Germani-que ? Si les élèves le souhaitent, s’il y a une demande, des séances peuvent être ajoutées, d’autres thèmes proposés, selon les disponibilités de chacun. Parmi ceux qui peuvent déjà être proposés on peut envisager les thèmes suivants (liste non exhaus-tive) : l’art des Celtes (8°s av., 1°s ap.), la sculpture grecque antique, le Grand Tour au 18°s et la nais-sance du « tourisme », manuscrits médiévaux d’ex-ception et art de l’enluminure, Jan Van Eyck un sommet de l’art flamand. Hervé Lauret, professeur de physique-chimie

Donc tu te dégages Des humains suffrages Des communs élans ! Tu voles selon… - Jamais l’espérance Pas d'orietur. Science et patience,

Plus de lendemain, Braises de satin, Votre ardeur Est le devoir. Elle est retrouvée ! - Quoi ? - L'Éternité. C'est la mer mêlée Au soleil. »

« Elle est retrouvée Quoi ? - L'Éternité. C'est la mer mêlée Au soleil. Mon âme éternelle, Observe ton vœu Malgré la nuit seule Et le jour en feu.

Compostage !

Souvenez-vous...

L'année dernière, le 5 avril 2012, un maître composteur

Christian NANCHEN nous faisait découvrir qu'un

bon terreau sans odeur peut être conçu à partir de déchets !

C’est un ouvrage stimulant, permettant de met-tre en dynamique la réflexion sur les relations entre écologie, développement et démocratie que proposent Jean-Paul Fitoussi, président de l’OFCE et Eloi Laurent, économiste à l’OFCE et professeur à Sciences-po. Pour ces auteurs, la décroissance et le retour à la nature sont des voies sans issue pour concilier développement et environnement. «C’est au contraire en assumant leur modernité, en étant pleinement eux-mêmes - des êtres intelligents et socialisés mus par une soif inépuisable de liberté et de justice - que les hommes pourront le mieux protéger leur environnement et vivre en harmo-nie avec lui. (page 88])». C’est ainsi, pour les auteurs « en élevant le niveau de leur exigence démocratique qu’ils seront le mieux à même de maîtriser le système dynamique qu’est l’écono-mie politique. » L’ouvrage est construit comme une valse à trois temps qui permet d’élaborer de manière concise et efficace l’argumentation en distinguant trois approches théoriques des relations entre écono-mie et écologie : l’économie finie, l’économie

dynamique, l’économie ouverte : écologie et développement humain. Dans un premier temps, les deux économistes exposent les problématiques, pour mieux les révoquer, de ce qu’ils nomment l’économie

finie. Les auteurs soulignent que l’économie ne découvre pas aujourd’hui la question des contraintes imposées par la nature. Ils présentent alors comment les Classiques1 puis quelques Néoclassiques2 perçoivent les finitudes de l’en-vironnement. Le rapport Meadows, publié en 1972, traduit le basculement des logiques de rareté des ressources vers celle de l’épuisement de ces dernières, lié au développement écono-mique. Nous serions donc passés d’un monde dans lequel l’homme est soumis à la nature à celui dans lequel la nature est dominée par l’homme. Dans ce cadre d’analyse, celui de l’économie fermée, les solutions sont minces pour échapper à l’épuisement des ressources naturelles (Jevons/ Club de Rome) ou à la limi-tation de notre enrichissement. Il s’agit, en effet, soit de retarder l’avènement de l’état station-naire en jouant sur le progrès technique ou la mondialisation (Ricardo), soit d’autolimiter les besoins en arrêtant la course à la consommation, perspective difficilement envisageable à court terme, tant elle suppose de changements de nor-

Comment faire un bon

compost ? Ingrédient de base : avoir des personnes motivées ! Ustensiles : un bon seau, des compos-teurs plastiques (vous pouvez aller voir ceux qui sont situés à côté de l'inten-dance), de la matière sèche (feuilles d'au-tomne, copeaux de bois...). Recette : récupérer tous les aliments crus, les déposer dans les composteurs, mélanger le tout avec la matière sèche à l'aide d'un bon coup de fourche. Résultat garanti dès quelques mois : du compost bien beau, bien bon pour les plantations de P. Néruda ! Karèle Marty, secrétaire

La nouvelle écologie

politique

Ecologie et développement humain

Jean Fitoussi, Eloi Laurent

La République des idées, Ed. Le Seuil, 2008

Qui est l’auteur de cette poésie ?

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MaximeMaximeMaximeMaxime écoécoécoéco----responsable :responsable :responsable :responsable :

Un trajet sur 2, Un trajet sur 2, Un trajet sur 2, Un trajet sur 2,

en moyenne,en moyenne,en moyenne,en moyenne, fait moins de fait moins de fait moins de fait moins de

3 kms.3 kms.3 kms.3 kms.

Or,Or,Or,Or, 3 kms à vélo 3 kms à vélo 3 kms à vélo 3 kms à vélo

se font en se font en se font en se font en ¼ d'heure.¼ d'heure.¼ d'heure.¼ d'heure.

Donc,Donc,Donc,Donc,

je prends mon je prends mon je prends mon je prends mon vélo !!! *vélo !!! *vélo !!! *vélo !!! *

(* chiffres de l'ADEME)

Agence de l'Environnement et de la Maîtrise

de l'Energie http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?

id=11433&m=3&cid=96

Karèle Marty, secrétaire

S’il faut aller vers une décroissance pour préser-ver les équilibres écologiques, c’est donc vers une décroissance des inégalités6, et non vers une décroissance économique, les auteurs s’accordant avec Nordhaus et Tobin, déclarant, il y a plus de trente ans, que « l’état stationnaire classique ne doit pas devenir notre norme utopiste. ». (p.76) Or, les inégalités intra-nationales et internationa-les ne se réduisent plus. Il y a une inertie du déve-loppement humain, depuis trois décennies, avec une stabilité des écarts d’IDH* entre les vingt pays les plus riches et les vingt pays les plus pauvres. Dans ce contexte, l’arrêt de la croissance, voire la décroissance, ne permettrait alors pas de réduire les écarts. Il s’agit donc de repenser le développe-ment humain, comme « processus d’expansion des libertés réelles dont jouissent les individus »7, pour concilier convergence et stabilisations des dégradations environnementales. La clé est alors

de faire progresser la démocratie, qui

«[…] après Rawls et Sen, [peut être] définie

aujourd’hui comme le régime qui vise à répar-

tir le plus justement possible les biens premiers

et à corriger autant que faire se peut les inéga-lités de capacité. » La boucle est bouclée, «C’est en élevant le niveau de leur exigence démocratique qu’ils seront le mieux à même de maîtriser le système dynamique qu’est l’économie politique. » (page 88) Laetitia Blanc, professeure de sciences économiques et sociales * IDH : Indice de développement humain http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9veloppement_humain

mes et valeurs et parait peu compatible avec la réalité des inégalités sociales.3 La perception dynamique de l’économie per-met alors de dépasser les limites conceptuelles de la première approche et d’ouvrir de nouveaux horizons dans la conciliation de l’économie et de l’écologie.

Les auteurs se distinguent nettement de l’appro-che néoclassique standard faisant de la crois-sance du revenu national un processus indéfini alimenté par la croissance de la population et celle du stock de capital, tout en cherchant à échapper au fatalisme de l’état stationnaire. Il convient pour eux de prendre en considération les deux flèches du temps. La première flèche est celle des irréversibilités liées à la croissance économique, bien étudiées par N. Georgescu-Roegen, soulignant que nous laissons aux géné-rations futures un patrimoine naturel moindre. Mais il faut alors ajouter la deuxième flèche, celle de l’augmentation des connaissances. C’est ainsi une double irréversibilité qui mar-que le développement de l’humanité, la « décumulation » des stocks de ressources épui-sables et, dans le même temps, l’accumulation de savoirs et de progrès techniques.4 Cette dou-ble irréversibilité brise la fatalité de l’état sta-tionnaire, et permet de «tenter de maintenir grandes ouvertes les lames de la paire de ciseaux en investissant dans l’éducation et la recher-che» (p. 57), stratégie qui suppose une interven-tion avisée des pouvoirs publics, et la prise en compte de délais ( entendus comme processus continu d’informations, recherche, économie, investissement…) qui nécessitent le temps long de la démocratie. C’est pourquoi la troisième partie de l’ouvrage insiste sur le fait que seule une économie politi-

que peut être une économie écologique. Il est possible de poursuivre le chemin du développe-ment humain sans sacrifier les écosystèmes, mais seulement en élevant notre niveau d’exi-gence démocratique et en baissant le niveau des inégalités. L’économie ouverte permettrait

ainsi de concilier écologie et progrès humain.

Les deux auteurs insistent tout d’abord sur la portée et les limites de l’économie, en insistant sur le fait que la justice sociale, au centre de leur analyse, ne se joue que sur le terrain politique. L’économie n’est donc pas une science auto-nome, et ne peut que donner des outils d’ana-lyse, d’évaluation pour éclairer des décisions prises dans le champ du politique. Les travaux de A. Sen ont, par exemple, permis de démon-trer que les dites «catastrophes naturelles» sont avant tout des catastrophes sociales nourries par les inégalités5.

Notes : 1. Pour les Classiques (Ricardo), la croissance n’est possi-ble que tant que toutes les terres disponibles ne sont pas exploitées, car la productivité des terres est non manipula-ble. La rente ricardienne mesure la parcimonie de la nature, la contrainte qu’elle impose aux activités humaines, conduisant à l’état stationnaire. 2. S. Jevons dans The Coal Question (1865), souligne que l’épuisement du charbon, ressource clé de la croissance, ne peut conduire qu’à une stagnation du revenu par tête. 3. Les auteurs se demandent ainsi comment être dé-

croissants avec, par exemple, 8 millions de pauvres en

France. 4. « On peut ainsi décider d’une croissance aussi forte que l’on veut ( et donc d’un prélèvement correspondant sur les stocks de ressources), à condition de disposer d’un niveau de connaissances suffisant pour assurer la pérennité du système. » page 54 5. (amines ; pénuries d’eau liées au réchauffement climati-ques…) 6. Le rapport Brundtland (1987)souligne que « (…) notre incapacité à œuvrer en faveur du bien commun dans le cadre du développement humain est souvent le produit de notre indifférence relative pour la justice sociale, dans un même pays et entre les nations. » 7. Tel qu’il est définit par A. Sen. 8. Pour illustrer, les auteurs prennent l’exemple de l’éduca-tion et la recherche jouant un rôle essentiel dans la forma-tion du capital humain et du progrès technique d’une nation, facteurs qui contribuent à son développement humain. Dans le même temps, éducation et recherche, par le biais du progrès technique ont un impact écologique majeur.

Lecture en lien avec les programmes :

En première : Regards croisés : Action publique et régulation « Comment un phénomène social devient-il un problème public ? »

En terminale : Thème 3 : Economie du développement durable. 3.1 La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? 3.2 Quels instruments économiques pour la poli-tique climatique ?

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Réponse à la devinette proposée par

Nicole Ponson :

Le Tulipier de Virginie !

Que l’on peut voir du patio « du labo de sciences » et de la salle 109…

Le tulipier de Virginie, arbre aux lis ou bois-jaune (Liriodendron tulipifera, du grec leiros, lis et dendron, arbre) est un arbre feuillu de la famille des Magnoliacées originaire du sud et de l'est des États-Unis d'Amérique. L'arbre a été introduit en Europe en 1663 et il est depuis courant dans les parcs du continent. Il a été introduit en France à partir du début du XVIIIe siècle. Les plus connus furent plantés au Petit Trianon de Versailles pour la Reine Marie-Antoinette en 1771 et abat-tus par la tempête de décembre 1999. Le tulipier du lycée a été planté à la construction du lycée, vers 1974. L'arbre supporte des gelées courtes jusqu'à -30 °C et apprécie énormément le soleil. Il a besoin de beaucoup d'eau en terrain bien drai-né. Son exploitation est étudiée actuellement dans le Sud-Ouest de la France dont le climat humide lui conviendrait bien. Ses feuilles caduques sont presque aussi larges que longues (8 à 15 centimètres) et pendent au bout d’un long pétiole. Elles compren-nent quatre pointes, ce qui les fait ressembler à une tulipe vue de face. Ses fleurs n’apparaissent qu’au bout d’un bon nombre d’an-nées. Verdâtres et orange, également en forme de tulipe, elles s’épanouissent en mai-juin. Elles se transforment en fruits secs ailés, ressemblant à des cônes dressés brun clair et qui mûrissent en automne.

Feuille Fleur Tronc Fruit

http://www.futura-sciences.com

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liriodendron_tulipifera http://www.lesarbres.fr/

L'Éternité Elle est retrouvée. Quoi ? - L'Éternité. C'est la mer allée Avec le soleil.

Âme sentinelle Murmurons l'aveu De la nuit si nulle Et du jour en feu.

Puisque de vous seules, Braises de satin, Le Devoir s'exhale Sans qu'on dise : enfin.

Des humains suffrages, Des communs élans Là tu te dégages Et voles selon.

Là pas d'espérance, Nul orietur. Science avec patience, Le supplice est sûr.

Elle est retrouvée. Quoi ? - L'Éternité. C'est la mer allée Avec le soleil. Qui est l’auteur

de cette poésie ?

Afrique Asie Europe Océanie

« Femmes feuilles »

de

Marie Mathias