gaspare manos catalogue web ok7:Layout 1 - Art Miami … · (comme ils disent) et décidé de me...

52
Gaspare Manos Galerie Boulakia

Transcript of gaspare manos catalogue web ok7:Layout 1 - Art Miami … · (comme ils disent) et décidé de me...

Gaspare Manos

Galerie Boulakia

Rhapsodie urbaine32 œuvres1999-2009

20 novembre 2009 - 20 janvier 2010

10 avenue Matignon - 75008 Paris

33 (0)1 56 59 66 55www.boulakia.net [email protected]

Gaspare Manos

Galerie Boulakia

Par maître Pierre Cornette de Saint-CyrPrésident du Palais de Tokyo, Paris

Préface

Nous sommes entrés dans une nouvelle civili-sation extraordinaire, dans un monde qui a plusdécouvert après 1950 que depuis les grottes deLascaux, et qui fait de notre Terre une sorte de cer-veau global dont les réseaux Internet sont les sy-napses et nous, les neurones. L’art qui en est avecla science, la principale énergie se nourrit mainte-nant de toutes les cultures qui se confrontent dansles grandes expositions, dans les ventes… et dansce nouveau langage fabuleux qu’est l’art numé-rique… et Gaspare Manos, ce merveilleux artiste,en est un parfait exemple.

Ce peintre voluptueux parcourt le monde, s’im-prègne des cultures des pays qu’il habite, en faitune synthèse et nous donne des œuvres d’uneforce et d’une sensibilité extraordinaire… Il aimeles villes, cette nouvelle nature urbaine et média-tique, qu’avait compris notre grand Pierre Restanyen créant les Nouveaux Réalistes; et Gaspare lespeint avec une force impressionnante, puis il entreen lui-même, pour des autoportraits criant l’an-goisse que fait naître la prodigieuse mutation quenous vivons… et puis il admire Jean-Michel Bas-quiat, le «Black Picasso», comme le surnommentles américains… alors comment ne pas lui accordernotre respect et notre affection ! Allez donc voya-ger dans l’œuvre de Gaspare Manos, et vous serezheureux !

By maître Pierre Cornette de Saint-CyrPresident of the Palais de Tokyo museum, paris

Preface

We have entered a new extraordinary civilisa-tion era in a world that has discovered more since1950, than whole generations since the Lescauxcaves. This has turned our world into a global brainwith internet highways that have become the sy-napses and us the neurones. Art and science arethe principal energy forms that nourish all the prin-cipal cultures that confront each other in greatexhibitions, in sales, in this new marvellous lan-guage that is the numeric art. Gaspare Manos, thismarvellous artist, is a perfect example.

This voluptuous painter travels the world, im-pregnates himself with the cultures of countries hehas inhabited, creates a synthesis and gives usworks of art with an extraordinary force and sen-sitivity. He loves cities, this new urban and mediaenvironment that our great Pierre Restany had un-derstood giving rise to the New Realists; Gasparepaints them with an impressive force.

Introspective, he produces self-portraits thatcry out anxiety; the same anxiety that is the sourceof change we are experiencing today. This artistadmires Jean Michel Basquiat, The “Black Picasso”as he is called by the Americans so we must ac-cord to him our respect and affection. Travel insidethe work of Gaspare Manos and you shall behappy !

1. BIG KIMONO1999-2009Oil and mixed media on 96 canvases / Huile et technique mixte sur 96 toiles200 x 360 cm. / 78 x 141 inches.

avec Gaspare Manos

Rhapsodie urbaine

GAÈTANE DE FRAMOND : Gaspare, vousêtes peintre mais vous faites souvent réfé-rence à la musique. Le titre même de votreexposition « Rhapsodie urbaine » a uneconnotation musicale. Pouvez-vous nous endire plus ?

GASPARE MANOS : Récemment, un de mesamis, mathématicien talentueux, musicien et ob-sédé par la musique, est venu me rendre visite àVenise. Il jouait du violon pendant que je peignais.Tandis que l'écoutant, je surveillais le séchage demes toiles, j'eus cette sensation distincte d'enten-dre de la couleur et de voir du son. Pendant unmoment, je me sentis capable de synesthésie(comme ils disent) et décidé de me mettre plusavant en quête de cette logique à l'intérieur duchaos. S'il y a une logique dans la musique deBach, il devait y avoir une logique dans mon art -basée sur la structure et la composition, et passeulement sur la couleur. La couleur, c'est commela lingerie posée sur un corps : c'est le corps quis'impose pour lui donner un sens !

L'art d'écrire de la "bonne" musique, commecelle que Bach et Mozart écrivaient, se fonde surune science exacte; application pratique de la ma-thématique sous forme de progressions, de séries,d'arithmétique, etc. La relation entre l'art et lesmathématiques est un lieu commun. Il y a beau-coup de cela, caché, dans mon art. La couleur entant que telle n'existe pas, comme nous l'a ensei-gné la science physique la plus élémentaire. Lespigments que je mélange, pendant des heures etparfois des journées entières, sont une simpleconcoction de molécules, de simples notes dansune partition qui en contient des millions. Maisdans ma tête, ils sont le seul langage que j'ai vé-ritablement appris depuis qu'enfant, j'observais lesfleurs dans le jardin kenyan où j'ai grandi.

GF : La peinture et la musique sont liées àvos souvenirs d'enfance. Est-ce le mêmelangage pour vous ?

GM : Mon père me ramenait des disques deses voyages derrière le Rideau de Fer, pendant laGuerre Froide. Certains de ces enregistrementsm'ont énormément marqué. Par exemple, l'enre-gistrement par Emile Gilels du Prélude et de laFugue en Ré Majeur BWV 532, arrangé pour lepiano par Busoni. Sans parler de Nyeregyhazi

jouant Liszt (La Prédication aux Oiseaux) en 1973,de Vladimir Sofronitski... J'écoute de tout au-jourd'hui, de Jimmy Hendrix à Serge Gainsbourg.Mais je n'oublie pas la musique classique, cesdisques de mon enfance, et je les médite souventquand je peins.

Enfant, j'avais l'habitude de jouer mentale-ment une sorte de jeu d'échecs chromatique,contre un Dieu imaginaire, une espèce de Dieu dela couleur. Je jouais la partie en bougeant les pionsde couleurs en fonction de leur luminosité, de leurénergie, de l'attraction qui s'en dégageait. Chaquedéplacement de pion était contré par un mouve-ment adverse qui déstabilisait la série et me forçaità recréer un équilibre en mutation, un équilibreprésidant à l'ensemble des séries ainsi qu'auxblocs de couleur eux-mêmes - qui pour moin'étaient ni plus ni moins que des blocs deconnaissance. Une sorte de Sudoku mental en Po-laroid, tout entier dans ma tête. Je suis certainqu'il y a ici les bases d'un langage universel. Lacouleur est peut-être le seul moyen de communi-cation d'où s'absente toute forme de hiérarchie -à la vitesse de la lumière, en plus.

GF : Pouvez-vous nous parler de la couleur ?Que voyez-vous ?

GM : La couleur existe différemment pourchacun d'entre nous. Faisant visiter il y a quelquetemps l'Académie de Venise, je demandais auxgens qui m'accompagnaient de me dire ce qu'ilsvoyaient. Nous étions devant une Vierge à l'Enfantde Bellini. L'une remarquait de la poussière à lasurface et s'en montrait surprise. L'autre isolait uninstrument de musique dans la toile. Le troisièmese contenta de trouver cela beau. Mais aucun neparla de la couleur, alors que tout tableau n'est ja-mais qu'une superposition de couches de couleursplus ou moins nombreuses. J'ai eu envie alorsd'emmener mes filles âgées de 6 et 10 ans voir lamême peinture quelques jours plus tard. Je fustellement ému quand la plus petite me demanda"Papa, vois tu ce que je vois ?", l'aînée répondit :"Bien sûr que non voyons, c'est comme la mu-sique, ça change tout le temps". Je n'imagine biensûr pas une seconde mes filles en train d'exploreren cachette ma bibliothèque, à la recherched'écrits théoriques consacrés à la perception chro-matique. Mais peut-être l'esprit des enfants est-il

capable de voir à travers les couches du sens pouratteindre le principe même de la couleur et del'émotion, de sentir simplement, et d'êtreconscient que cette sensation évolue avec letemps ? Les Anciens étaient déjà parvenus à cegenre de conclusion dans leurs traités sur le sujet.La couleur est déceptive. Peut-être est-ce là le finmot de l'histoire ? Rien n'exprime cela autant quele sourire de la Joconde.

La couleur est donc, avant toute chose, affairede psychologie. Ce n'est qu'au Moyen Age que lesartistes ont commencé à mélanger les pigments.Avant cette époque, mélanger la couleur, c'étaitchanger l'ordre de la nature voulue par Dieu. LaRenaissance apporta le désir d'assortir les couleursobservées dans la Nature. Les peintres identifiè-rent le rouge, le bleu et le jaune comme couleursprimaires, à l'origine de toutes les autres. Cettefascination pour les couleurs primaires est notam-ment à son sommet dans L'Adoration des Magesde Bernardo Strozzi (1618). La Vierge porte lestrois couleurs en écharpe sur son épaule gauche.Trois couleurs : la Sainte Trinité.

La plupart des grands peintres modernes onttenté de formuler, discuter, codifier et expliquerl'usage de la couleur, que ce soit dans des livres oudans leurs oeuvres mêmes : je pense en particu-lier à Philip Oto Runge (1810), Wilhelm von Bezolt(1876), Frantisek Krupka (1912), Robert Delaunay(1930), Piet Mondrian (1930), Ellworth Kelly(1953), Vassily Kandinski (1954), Gerhard Richter(1974), Samford Wurmfeld (2000).

GF : La couleur est donc une recherche ca-pitale chez les artistes. Est-ce le point es-sentiel de vos conversations avec vos amisartistes ?GM : Heureusement, nous parlons de bien d'au-tres choses encore ! Mais je dirais que la quasi to-talité de nos discussions tourne autour de laquestion de la lumière. Parmi eux, Howard Hodg-kin, avec qui je discutais sur la terrasse de monbureau à Bloomsburry, terrasse qui surplombaitson atelier ; Lucian Freud au Clark's de KensingtonChurch Street près de l'endroit où je vécus des an-nées ; et plus récemment chez Richard Green, surBond Street, avec Ken Howard, que je retrouvesouvent l'été, à deux pas de mon studio vénitien,sur le Pont de l'Académie où il s'installe pour pein-

dre. Lucian Freud peut passer des heures entièresà observer la manière dont la lumière façonne lacouleur d'un morceau de chair ou de tissu.

GF : Que cherchez-vous à peindre ou à ex-primer ?

GM : La réponse est difficile. Elle me renvoieà un moment affreux de ma vie : mon entretien dedoctorat à la London School of Economics. Cinqheures. Une seule question : "Gaspare Manos,dites-nous donc, qu'est ce que la connaissance ?".J'en ai encore des cauchemars aujourd'hui. Qu'est-ce que la connaissance ? Pour un artiste cettequestion reste intimement liée à celle de la cou-leur, et donc à la lumière. Tout sens est local etcontextuel. En peinture comme en musique, toutlangage universel demeure une gageure - mais onpeut essayer. Kandinsky a passé sa vie à dire,aussi bien dans ses écrits que dans ses toiles, quec 'est le spirituel qui est au fondement de notrequête esthétique. Ce que nous avons en tête dedécrire comme écrivains, ce que nous avons entête de sentir comme penseurs, et ce que nousavons en tête d'exprimer, par dessus tout, en tantqu'artistes, c 'est l'essence de l'être.

"Au commencement était le verbe" : c'estsans doute aussi "au commencement était la lu-mière". La lumière, et avec elle le temps et le mou-vement, ce n'est que de cela qu'il est question. Sil'on peut voir la musique et entendre la couleur, lamusique comme la peinture contiennent ces deuxéléments. Le rôle que je me donne dans la vie,c'est d'interpréter ce que je vois et ce que je res-sens pour le mettre sur une toile, dans une sculp-ture, une installation, - que les gens puissent voiret ressentir. Toute connaissance se limite à ce quinous intéresse. Ce qui m'intéresse, ce sont lesvilles, les gens, et la nature. C'est à dire presquetout ! Le monde urbain en particulier me fascine.C'est le produit physique de l'esprit des hommes,des interactions sociales, d'un temps historique;c'est le défi ultime pour un artiste que de le com-prendre et de le traduire en couleur, en formes, entraits. Je suis juste un ultra moderne à l'ancienne.Je cherche à comprendre l'époque que je vis, ici etmaintenant. J'ai choisi un pinceau pour le faire.

Entretien réalisé avec Gaètane de Framond, commissaire

de l'exposition, 19 octobre 2009.

with Gaspare Manos

Urban rhapsody

Gaètane de Framond : Gaspare, for a pain-ter, you often speak of music ! Even thetitle of this exhibition “URBAN RHAPSODY”has a musical connotation. Tell us more.

Gaspare Manos : Recently a mathemati-cally-inclined musician friend of mine obsessedwith oboes and violins came to visit me in Veniceand practiced whilst I painted. As I watched mypaint dry and drip onto the venetian terrazzo in ahaphazard manner, I got the distinct feeling I washearing colour and feeling sound. I was, for amoment capable of what they call synaestesiaand decided to further seek logic within chaos. Ifthere is a logic in Bach’s music, so too was therea logic in my art – a logic based on structure andcomposition, not only just colour. Colour is likelingerie on a body: you need the body to give itsome sense!

The art of producing ‘good’ music like Bachand Mozart managed to write, is based on anexact science; a practical application of mathe-matics in the form of progressions, series, arith-metic mean and so forth. The relationshipbetween art and mathematics is well known.There is a lot of all this hidden in my art.

Colour, as such, does not exist, as we knowfrom elementary physics. The pigments I mix forhours and sometimes days, are simply a concoc-tion of molecules, of single notes in a partition ofseveral million. But they exist in my mind forsure, they are the only language I have beenlearning consistently since examining the colourof flowers in my parents garden in Kenya whereI grew up and where I escape to today whenrazzmatazz of the art world suddenly bores me.

GF : Any childhood memories linked to artand music ? Are they the same languagefor you ?

GM : My father use to bring back recordsfrom behind the iron curtain when he worked forthe United Nations in the days of the Cold War.Some of those recordings have affected me tre-mendously. For example, the 1968 Emil Gilelsconcert recording of the Prelude and Fugue fororgan in D Major BWV 532 arranged for Piano byBusoni. Not to mention Nyeregyhazi playing Liszt(la Pre’dication aux oiseaux) recorded in 1973 orVladimir Sofronitski playing Schubert Sonate n.21 or the Liszt Transcriptions recorded in 1960 atthe Moscow Conservatoire. Now I listen to any-thing from Jimmy Hendrix to Serge Gainsbourg.However, I never forget the classics and oftenthink of them when painting.

As a child I use to play a mental ‘colour chess

game’ against an imaginary god of colour. Iwould arrange rows upon rows of colours accor-ding to their hue, clarity, repelling strength, at-tractiveness. Each move would be countered bya move to destabilise the series and force me tore-create a balance in the progression, a balancein the overall series and within individual blocksof colour – which where no different for me thanblocks of knowledge. A colour Sudoku-like gamein my mind. I am sure there is here the basis forthe learning blocks of a universal infinite lan-guage. Perhaps, ultimately colour is the onlyseamless non-hierarchical communication chan-nel – at the speed of light to boot.

GF : Talk to us about colour ! What do yousee ?

GM : Colour does not exist in the same formto all that see it. I took some tourists recently tovisit the Accademia Museum in Venice and askedthem what they saw standing a few feet in frontof a Madonna and child painted by Bellini. Oneanswered she saw dust on the surface and wasvery surprised. The other spoke of the musicalinstrument depicted. The third just said he foundit beautiful. But no one spoke of colour yet, thewhole canvas is simply layers of colour.

Desperate, I took my daughters Sofia andGiulia aged 10 and 6 to see the same paintingthe following week. I asked them the same ques-tion and wanted to cry when the smaller of thetwo asked : “Papa can you see what I see ?” Theolder daughter looked at her and said : “of coursenot, it is like music, it changes all the time”.

I do not think for a moment my daughtershave secretly escaped to my after bed time toread the various theories on colour. Perhaps thegenuine mind of a child is capable of seeingthrough the layers of meaning to reach the es-sence of colour and feel, just feel and beconscious of how this feeling changes in time ?Ancient Peripathetic authors had already come tothe same conclusion in their treaties on colour.Colour is deceptive. But perhaps this is the veryname of the game ? Never has this been moreso than in the smile of the Gioconda.

Colour is therefore, above all, a question ofpsychology. To understand this psychology, ar-tists soon started to experiment. As far back asthe middle ages, artists started to mix colours.Before that, it was anathema as to interact andchange what was a natural phenomenon, was tointerfere with God. The Renaissance brought withit a renewed interest in nature – a search tomatch the colours seen in nature. Artists became

engrossed with the idea of a few colours being atthe root of all others, namely red, blue and yel-low. This fascination is epitomised by the use ofthese three ‘primary’ colours by Bernardo Strozziin his Adoration of the Shepherds painted in1618. The Madonna seems to wear this trio likea scarf on her left shoulder, like a city mayor doestoday. Three colours: the holy trinity. Good mor-ning the age of symbolism that has affected ge-nerations of artists.

Indeed, many have tried to formalise, dis-cuss, code, and explain colour in writing, in pain-ting, in installations. The more notable ones arethe Philip Oto Runge (1810), Wilhelm von Bezolt(1876), Frantisek Krupka (1912), Robert Delau-nay (1930), Piet Mondrian (1930), Ellworth Kelly(1953), Vassily Kandinski (1954), Gerhard Richter(1974), Samford Wurmfeld (2000).

GF : So artists only think and talk aboutcolour when they meet ?

GM : Well, many things other than colour !From what I can recall about 80% of my conver-sations with artists are about light. Three verydifferent examples (mostly grumpy, but superblyintelligent) artists I have spoken to about thishave been Howard Hodgkin - whilst sitting on thelarge back terrace of my old office on MuseumStreet overlooking his studio in Bloomsbury inLondon; Lucian Freud at Clark’s on KensingtonChurch Street close to where I lived for years,and recently chez Richard Green on Bond Streetwith Ken Howard whom I often see in Venice onthe Accademia Bridge close to my Studio on asummer’s day. Indeed Lucian Freud can spendwhole afternoons obsessed with the way lightshapes the colours of a fold of flesh or textile.Bless him.

GF : What is it you are trying to paint orexpress ?

GM : Uhmm, difficult answer ! This bringsme to a terrible moment of my life: My PhD Vivaat the London School of Economics. Five hours.They asked me one single question: “GaspareManos, tell us now, what is knowledge?”. I stillhave nightmares today, years after the event.

What is knowledge ? For an artist the ques-tion is closely related to colour, therefore light.

Meaning is local and contextual. An univer-sal language in art, as in music is difficult toreach, but one can try. Wassily Kandinsky spenthis life telling the world in his writings and in hiscolourful canvases that the spiritual in art is thatwhich ultimately we crave for. What we aim to

describe as writers, what we aim to feel as thin-kers and what we aim, above all, to communi-cate as artists is the essence of being. Thesentence “in principium erat verbum”, should per-haps read “in principium erat lux”: Light, there-fore time and change, is what it’s all about. Bothmusic and paintings contain these elements ifone can see music and hear colour.

My role in life is to interpret what I see andfeel and put it onto a canvas, a sculpture, an ins-tallation for people to see and feel. Knowledge islimited to what is of interest to us. I am interes-ted in cities, people and nature. That coversmost things ! The urban world in particular fasci-nates me. It is the physical product of the humanmind, of social interaction, of a particular time inhistory and that is the ultimate challenge for anartist to understand and translate into colour,forms and lines. I am just an old fashioned verymodern man trying to understand my time hereon earth. I have chosen a paintbrush to do so.

Gaspare Manos interviewed by Gaetanede Framond, Paris - 19th October 2009

Prélude

2 > 9. YELLOW SCREAM Series of 8 drawings No.1/8 / Série de 8 dessins numérotés 1/8

2009Mixed media on cardboard / Technique mixte sur carton

17.5 x 25 cm. / 6 7/8 x 9 7/8 in.

2. YELLOW SCREAM (One Bangkok) 3. YELLOW SCREAM (Two Nairobi)

4. YELLOW SCREAM (Three Geneva) 5. YELLOW SCREAM (Four Athens)

6. YELLOW SCREAM (Five Paris) 7. YELLOW SCREAM (Six Bruxelles)

8. YELLOW SCREAM (Seven London) 9. YELLOW SCREAM (Eight Venice)

10. MEMENTO MORI VANITAS (TRiPTyCH)2006Oil and mixed media on canvas / Huile et technique mixte sur toile160 x 350 cm. / 63 x 137 13/16 in.Expositions / ExhibitionsPalazzo della provincia, Itaca, septembre-octobre 2007, Reggio Calabria.Eglise Santa Maria del Giglio, décembre 2006, Venise.Bibliographie / LiteraturePalazzo della provincia, Catalogue Itaca, septembre-octobre 2007, Reggio Calabria, p. 71 (reproduit p. 71-73).

Rhapsodie

11. WILL YOU ? (part. I)2009Oil, mixed media and collage on canvas / Huile, technique mixte et collage sur toile120 x 80 cm. / 47 x 31 in.

12. WILL YOU ? (Part. II)2009Oil, mixed media and collage on canvas / Huile, technique mixte et collage sur toile120 x 80 cm. / 47 x 31 in.

13. ABSYNTH2009

Oil, mixed media and collage on canvasHuile, technique mixte et collage

sur toile120 x 80 cm. / 47 x 31 in.

14. 6th DAN2009Oil, mixed media and collage on canvas / Huile, technique mixte et collage sur toile140 X 169.5 cm. / 55 1/8 x 66 in.

15. ROCK MY SOUL G spot2009

Oil, mixed media and collage on canvas / Huile, technique mixte et collage sur toile140 x 171 cm. / 55 1/8 x 67 5/16 in.

16. ELISIR 2009Oil, mixed media and collage on canvas / Huile, technique mixte et collage sur toile150 x 160 cm. / 59 x 70 in.

17. EROTOMAN2009

Oil, mixed media and collage on canvas / Huile, technique mixte et collage sur toile140 x 170 cm. / 55 1/8 x 66 15/16 in.

18. SHOWER - PART I (10 summers)2009Oil, mixed media and gesso on canvas / Huile, technique mixte et plâtre sur toile150 x 100 cm. / 59 1/16 x 39 3/8 in.

19. SHOWER - PART II (40 springs)2009Oil, mixed media and gesso on canvas / Huile, technique mixte et plâtre sur toile150 x 100 cm. / 59 1/16 x 39 3/8 in.

20. SHOWER - PART III (60 winters)2009Oil, mixed media and gesso on canvas / Huile, technique mixte et plâtre sur toile150 x 100 cm. / 59 1/16 x 39 3/8 in.

Symphonie

21. URBAN VERTIGO2009Oil and mixed media on canvas / Huile et technique mixte sur toile200 x 150 cm. / 78 x 59 1/16 in.Expostions / ExhibitionsCivico Museo della Civilta Istriana Fiumana e Dalmata, septembre 2009, Trieste.

22. LIMONCELLO LADY2009

Oil and mixed media on canvas / Huile et technique mixte sur toile180 x 150 cm. / 70 7/8 x 59 1/16 in.

Expostions / ExhibitionsCivico Museo della Civilta Istriana Fiumana e Dalmata, septembre 2009, Trieste.

23. SINGLE MALT BLUES2009Oil and mixed media on canvas / Huile et technique mixte sur toile170 x 140 cm. / 66 15/16 x 55 1/8 in.Expostions / ExhibitionsCivico Museo della Civilta Istriana Fiumana e Dalmata, septembre 2009, Trieste.

24. USHUAIA 2009

Oil and mixed media on canvas / Huile et technique mixte sur toile200 x 150 cm. / 78 x 59 1/16 in.

Expostions / ExhibitionsCivico Museo della Civilta Istriana Fiumana e Dalmata, septembre 2009, Trieste.

26. VENICE SAN MARCO SNOW No.II2009

Oil and mixed media on canvas / Huile et technique mixte sur toile80 x 120 cm. / 31 x 47 in.Expositions / Exhibitions

Galerie Juris & Perl Arte Moderna e Contemporanea, juin-juillet 2009,Venise.

25. PARIS DOUBLE WINDOW (diptych)2009Oil and mixed media on canvas / Huile et technique mixte sur toile140 x 100 cm. / 55 1/8 x 39 3/8 in.Expositions / ExhibitionsCivico Museo della Civilta Istriana Fiumana e Dalmata, septembre 2009, Trieste.

27. NEW YORK 9/112009Acrylic on canvas / Acrylique sur toile100 x 70 cm. / 39 3/8 x 27 9/16 in.

28. MILANO YELLOW2005

Oil, gesso and acrylic on canvas / Huile, plâtre et acrylique sur toile160 x 150 cm. / 63 x 59 1/16 in.

Expositons / ExhibitionsMuseo Diocesano Venezia, Urbis, Venise.

Bibliographie / LiteratureMuseo Diocesano Venezia, catalogue Urbis, Venise, p. 40 (reproduit).

29. BARCELONA PORT2008Oil and mixed media on canvas / Huile et technique mixte sur toile155 x 145.5 cm. / 61 x 57 in.

30. PINEAPPLE2009

Oil and mixed media on canvas / Huile et technique mixte sur toile200 X 150 cm. / 78 x 59 1/16 in.

31. MAMA URBIS2007Oil, gesso and acrylic on canvas / Huile, plâtre et acrylique sur toile160 X 150 cm. / 63 x 59 1/16 in.Expositons / ExhibitionsMuseo Diocesano Venezia, Urbis, Venise.Bibliographie / LiteratureMuseo Diocesano Venezia, catalogue Urbis, Venise, p. 82 (reproduit).

32. THE ART OF WAR (SELF-PORTRAIT)2007

Mixed media on canvas / Technique mixte sur toile150 x 160 cm. / 59 1/16 x 63 in.

Expositions / ExhibitionsPalazzo della provincia, Itaca, septembre-octobre 2007,

Reggio Calabria.Civico Museo della Civilta Istriana Fiumana e Dalmata, septembre

2009, Trieste.Bibliographie / Literature

Palazzo della provincia, catalogue Itaca, septembre-octobre 2007,Reggio Calabria,

p. 77 (reproduit).

Imprimé par les Compagnons du Sagittaire à Rennes.

Octobre 2009.

La galerie Boulakia tient à remercier particulièrement

Maître Pierre Cornette de St Cyr, Commissaire Priseur et président du Palais de Tokyo

pour la préface de ce catalogue.

Nos remerciements vont aussi àVéronique Queffélec, Gaètane de Framond, Clémence Miralles

ainsi que Raphaël Turcat pour l'élaboration du catalogue.

Crédits photographiquesSerge Veignant.

Conception graphiqueRaphaël Turcat @ Cent Onze.