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"VOUS ÊTES LES BIENVENUES, MAIS DESGROS PAQUEBOTS ON EN PEUT PLUS!"

P A R S A F A E M E Z G U E L D I

LA LAGUNEVENIZIENNELa lagune de Venise,ou lagune vénète, estune lagune de la merAdriatique septentrionale, lelong des côtes dela Vénétie où se situe la villede Venise.La superficie de lalagune est d’environ550 km2, dont 8 % sontoccupés par la terre (Venisemême et les nombreusespetites îles). Environ 11 %sont en permanencecomposés d'eau,ou canaux dragués, dontenviron 80 % sont des zonesmarécageuses et maraisd'eau salée.La lagune deVenise, ainsi que la ville deVenise, sont inscrites surla liste du patrimoinemondial del'UNESCO depuis 1987.

INTRODUCTIONLes Vénitiens sont en colère; la situation devient  invivable!

UNE VILLE FRAGILISÉE, DESCITOYENS INQUIETS?Suite aux nombreux vas et vient de touristes en paquebotsgargantuesques, Venise est fragilisée et les fondations menacent decéder. Les habitants sont outrés et désespérés, bien qu'ils n'aient riencontre les touristes , ils poussent un coup de gueule sur la manière deleurs venues, à savoir à bords de navires gigantesques, dangereux pourla ville, la lagune et la population.

Venise, capitale de la région de la Vénétie au nord de l'Italie, occupe plusde 100 petites îles dans un lagon de la mer Adriatique; Elle ne comprendaucune route, uniquement des canaux. La ville est de plus en plusfragilisée à cause des énormes paquebots qui accostent tous les joursdans ses ports. La lagune est en grand danger, les flux touristiques vontdevoirs être repensés pour la préservation de la ville et de ses habitants. 

  Les embarcations disproportionnées sontinadaptées et dégradent la ville, ellesaccélèrent l’érosion des fondations de cettedernière. Elles causent aussi la destruction del’écosystème de la lagune et la fragilisation desberges: " S'il vous plait allez ailleurs, parce-qu'iln'y a pas la capacité de supporter des grandsbateaux dans une ville fragile et dans unelagune fragile comme celle de Venise" confesseun Vénitien. Il existe aussi un risque majeur nonnégligeable : la réduction des espaces delogement.

VENISE : UN ESPACE TOURISTIQUE DEDIMENSION MONDIALE?

La ville de Venise connait près de 25 millions de visiteurs annuels; La majorité de cesdernier accostent à bords de paquebot. Chaque paquebot de croisière contient près de3000 passagers et environ 1000 membres d’équipages. Environ 83000 touristes par jour auminimum. Les habitants plaisantent même sur le fait que Venise, tant est-t-elle devenuebondée et touristique, s'est transformée en un véritable parc d'attraction "Veniseland".

UNE PRESSION DES MOBILITÉS TOURISTIQUES? QUELSSONT LES RISQUES?

Un second risque (certe beaucoup moin écologiquemais néanmoin tout aussi important) sévit, celui dela surabondance des boutiques de souvenirs quiprennent la place des petits commerçants. Desmasques fabriqués en Chine, des t-shirt baignantdans le kitsch ou nous pouvons y lire " I love Venise",des fanfreluches de partout! Mais ou sont doncpassés les fruits, les légumes et les produits depremière nécessité?

DES FLUX TOURISTIQUES CRITIQUÉS ET À REPENSERPOUR PRÉSERVER LA LAGUNE ET SES HABITANTS?

Une semaine après unaccident survenu entre unpaquebot de croisière et unbateau touristique, plusieursmilliers de personnes ontmanifesté à Venise pourdemander l'interdiction dupassage des grands naviresdans la célèbre lagune.    Lecortège, formé de 5000 à6000 personnes selon lesmédias, a sillonné en find'après-midi les ruelles ducentre historique de laSérénissime derrière unebanderole sur laquelle étaitécrit: "Fuori le navi dallalaguna" ("Les grands navireshors de la lagune"). Desdizaines d'embarcations àrames ou à moteur ontégalement pris part à lamanifestation sur lescanaux vénitiens ou dans lebassin, face à la célèbreplace Saint-Marc.

Accident!

la mise en place de barrières anti-inondationsL'instauration/Construction de ports et routes pour lesplus grands bateaux de croisière.Les opérations de restauration des marais.La promotion de l'écotourisme.

Le trafic du lagune de la mer adriatique est de plus enplus encombré ce qui provoque la colère des habitantsqui manifestent et déclarent la guerre aux grands naviresde croisières. De nombreux citoyens se plaignentégalement des touristes qui bloquent les passages.Il est donc nécessaire de concilier ces deux mondes et dedénoncer les politiques menées. Quelques solutions ont été mises en place pour remédieraux nombreux problèmes/risques:

L'après COVID-19?

L’épidémie du COVID-19 a engendré une mesure sanitairedrastique, le confinement. Ce confinement conduit à l’arrêt de lacirculation, des embarcation, et la réduction du bruit. Résultat?Des eaux moins troubles + Un répit offert à la lagune.

Venise est une ville touristique de dimensionmondiale. Avec la démocratisation du tourisme,83.000 touristes venus d’Asie, d’autres paysd’Europe, d'Amérique du Nord et du reste dumonde visitent la ville chaque jour en hautesaison. Mais la population locale ne semble pasêtre d’accord avec les politiques touristiques enplace et se révolte. En revanche, grâce auxdifférents confinements imposés à travers lemonde et surtout en Italie, pays qui a grandementsouffert de la pandémie du Covid-19, Venise estpassée d’un extrême à l’autre.Il est indéniable que l’activité du tourisme est l’unedes plus importantes dans la ville de Venise. Elleengendre plus de 400 million d’euros enretombée économique liée seulement à l’industriedes croisières et génère plus de 4000 emplois. Cesrentrées économiques sont bien sûr trèsessentielles pour Venise qui peut ensuite lesréinvestir dans le financement d’autresprogrammes et institutions. En revanche, lapopulation vénitienne accuse son maire et sesinstitutions locales de promouvoir le tourisme demasse en dépit de la lagune et de ses habitantsqui en souffrent.En effet, le coût de vie devient de plus en plusimportant à Venise et près de 2000 vénitiensdéménagent chaque année pour cette raison.Pour ceux qui restent, la vie ne n’est guère facile.Les petits commerces locaux qui subviennent auxbesoins des habitants se transforment en grandsmagasins de luxe ou de souvenirs pour attirer la 

clientèle touristique. Les nécessités des locauxpassent maintenant après celles des visiteurs. Lamairie a réduit l’espace public en vendant plus de41 palais à des organismes privés en l’espace de 2ans. Ces palais qui servaient majoritairement decampus universitaires ou salles de classedeviennent maintenant des hôtels de luxe et desrésidences privées. En plus de cela, les habitantsde la ville ne peuvent même plus se baigner dansleur lagune adorée actuellement envahie par desgrands bateaux de croisière polluants. Lesvénitiens ont très peur de ces trafics de navires quipeuvent accélérer l’érosion des fondations de laville avec toute l’eau déplacée. L'écosystèmemaritime de Venise lui aussi en souffre et meurtou se déplace vers d’autres côtés de la lagune àcause des eaux troubles. Les vénitiens ne sesentent plus chez eux car durant ces dernièresannées, leur mairie a fait passer les besoins et leconfort des touristes avant celui de sa proprepopulation.Cela n’empêche pas les habitants de se révolter. Ilsexpriment très souvent leur désaccord avec lespolitiques touristiques actuelles. On les voitsouvent devant les ports crier et porter de grandesbanderoles où l’on peut lire des phrases telles que“Big ship… you kill me”. Ils se sentent suffoqués voirmême exclus de la vie de leur propre ville. Pourremédier à cela, ils tiennent des conseils entre euxpour discuter des problèmes que Venise connaîtet proposent des solutions pour contrôler cetourisme de masse étouffant et oppressant.

Comment la ville de Venise gère-t-elle letourisme de masse, quelles sont ses effets sursa population et sa lagune et comment lasituation a-t-elle évolué durant la période deconfinement?

VENISE, PARTAGÉEENTRE TOURISME DEMASSE ET BESOINS DESA POPULATION ET SALAGUNEÉcrit par Meryem BENJELLOUL

Certains d’entre eux utilisent leurs talentsartistiques et organisent des expositions autour decette industrie qui les tuent petit à petit. Lesinstitutions locales ont récemment commencé àprendre conscience des dangers de ce tourismede masse et ont proposé la création de nouveauxchemins et canaux pour ces bateaux géants quidétruisent la lagune. La pandémie du Covid-19 aelle aussi aidé les habitants dans leur lutte. Lesrègles de confinement obligatoires empêchent lestouristes de voyager et visiter Venise, qui, pour unefois, peut respirer. En quelques mois, Venise estpassée d’une ville étouffée par les touristes en uneville complètement vide de touristes. Pour lapremière fois depuis des années, la place SaintMarc est complètement déserte et la naturereprend le contrôle de la lagune. 

Venise a besoin du tourisme, son économie nepeut pas s’en passer. Mais les politiquestouristiques actuelles nuisent à la populationvénitienne, à la lagune et aux fondations de la villeelles mêmes. Si une réforme de ces politiquesn’est pas mise en place rapidement, Venise ensouffrira encore grandement. Il ne reste plus qu’àsavoir si la pandémie du covid-19 a vraimentapporté une prise de conscience à la mairie et auxinstitutions locales qui essayeront de changer leschoses ou si la situation de pré-confinementreprendra son cours dans quelques mois.

VENISE, SUBMERGÉE PAR LETOURISME, SE VIDE

PENDANT LE CONFINEMENT.Profondément ébranlée par la pandémie de Covid-19, Venise,

habituellement surpeuplée, pourrait paraître méconnaissable sans sesmilliers de touristes. La ville italienne se vide alors au profit de la nature

et au détriment de son économie qui repose essentiellement sur letourisme de masse. Cela suggère que le “jour d’après”, Venise changera.

"Je crois que l'histoire de ces grands bateaux dans Venise vient de seterminer avec l'épidémie. Cela n'aura plus de sens de les accepter

encore", prévoit Matteo Secchi, de l'association Venessia.

Venise, dysnéfié, perd sonâme.

Il y a des années, lapuissante industriepétrochimique était leprincipal employeur de larégion vénitienne. Après saruine, les hôtelstouristiques et les aéroportsont remplacés les lieuxpublics, les hôpitaux et lesuniversités afin de relancerl’économie de Venise.Lecommerce commence alorsà  s’adapter aux besoins destouristes et non à ceux deshabitants. Les bazars de

Par : Rania Baairis

souvenirs sont substitués auxsupermarchés et les logementssont devenus des locationstouristiques, faisant monter enflèche les prix de l'immobilier. Leslaiteries et les supermarchés quirefusent de se transformer enbazars touristiques symbolisentune certaine forme de résistance.Ainsi, l’espace public se réduit etles citoyens ne peuvent donc plusprofiter de leur propre patrimoineà cause de la politique menée parla mairie. Pourtant, cette dernièreassume ses projets sans étatd'âme en affirmant qu’il ne fautpas criminaliser le tourisme demasse car il est le digne héritier dela formation de la démocratie. Eneffet, il fut un temps où letourisme était réservé à l'élite del’Europe et grâce audéveloppement de la démocratiedans le monde il est désormais à laportée de tous. Toutefois, lenombre de touristes qui étouffentla ville ne cessent d’augmenter etles locaux ont du mal à assurerleurs activités quotidiennes. Parconséquent, le centre-ville sedépeuple de plus en plus de seshabitants. Ainsi, bien que letourisme de masse crée desemplois, il nuit à la qualité de viedes locaux qui n’ont peuvent plusde cette industrie.

A Venise, l'eau descanaux se clarifie.

Après le confinement de laville, l'eau des canaux a eneffet repris une couleur clairepuisque les embarcationsrapides et les gondoles, quisillonnaient les canaux deVenise et la lagune nenaviguent plus. Un signe depropreté qui permet mêmed’apercevoir des bancs depoissons en raison del'absence des immensespaquebots qui remuaient leseaux et altéraient le fragileécosystème de la lagune enréduisant l’habitat disponibledans cette zone pour lesespèces animales etvégétales. Ces monstres demer inquiétaient aussi leshabitants qui craignaient queces derniers percutent unquai car la moindre erreurtechnique pouvait avoir degraves répercussionsfinancières mais aussihumanitaires. Désormais, lanature reprend ses droits;l’occasion de redécouvrirl'écosystème très diversifiéqui peuple la lagune deVenise.

Le “jour d’après”, Venise sera différente.La ville fragile, n’étant pascapable d'accueillir de telsbateaux démesurés sur salagune et asphyxié par lapollution qu’ilsengendrent, fait face àune autre épreuve; lemanque d'emplois liés autourisme. En effet, lescroisières généraient desmilliers d'emplois et desretombés économiquesimportantes. Chose quiprouve le difficile équilibreentre business, écologie etpatrimoine. A l’avenir, lesmentalités changeront etil s’agira de trouver unéquilibre entre lapréservation desécosystèmes et les réalitéséconomiques.

“Ce sera l'occasion d'évoluervers un tourisme intelligent.Avec des touristes qui prennentle temps de comprendre et des'éloigner des circuitsfrénétiques d’une autreépoque”, révèle SimoneVenturini, adjoint au maire deVenise en charge dudéveloppement économique. Ilfaut donc réfléchir à l’après etconstruire une feuille de routevers un tourisme durable,innovant et résilient, quitte àaccepter un quota maximum devisiteurs quotidiens. Letourisme doit aujourd'hui setransformer pour devenir untourisme à impacts positifs, quece soit pour l'Homme, pourl'environnement ou lesterritoires. Ainsi, la question quidemeure est: comment relancerl'économie sans tomber dans lesmêmes travers?