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f e n ê t r e s sur . cours ( ) ( ) f e n ê t r e s sur . cours SNUi p p Fédération Syndicale Unitair e Après le 12 mars Nouveau rendez-vous en mai La main à la pâte De la ZEP de Perpignan à l’Académie des sciences Antoine Prost La réussite de tous est possible LA SÉCU EN MALADIE ? LA SÉCU EN MALADIE ? L’assurance maladie sur la sellette L’assurance maladie sur la sellette Après le 12 mars Nouveau rendez-vous en mai La main à la pâte De la ZEP de Perpignan à l’Académie des sciences Antoine Prost La réussite de tous est possible

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f e n ê t r e ssur . cours( )( )fenêtressur . cours

SNUi p pFédération Syndicale Unitair e

Après le 12 marsNouveau rendez-vousen mai

La main à la pâteDe la ZEP de Perpignan à l’Académiedes sciences

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E d i tuinze pour centd’élèves en difficultéà l’entrée ensixième, c’est

insupportable ! Pourtant,malgré un contexte socialdifficile, aggravé par lesmesures gouvernementales,l’école tient encore bon.Pour des élèves quiauraient pu être exclus oumis en échec, elle a permisla poursuite d’un parcoursscolaire. Et il y a encorebeaucoup à faire !Certains voudraient fairecroire que l’on ne peut pasaller plus loin, voireenvisagent des régressions.A l’inverse, les enseignantsviennent de montrer unefois encore leurdétermination à faireavancer l’école. Il en faut,car le ministère sembles’ingénier à décourager cetengagement pour laréussite de tous les élèves.C’est pourquoi,face à lasurdité du gouvernement àces attentes,d’autresrendez-vous unitairesd’action sont d’ores et déjàà construire.

Bernadette Groison

( )( )f e n ê t r e ssur . coursfenêtressur . cours

N° 254 29 mars 2004

QAPRÈS LE 12 MARS : unejournée d’action prévue en maiRPI :Torcy veut rouvrir son écoleCHERCHEURS :la colère toujours

LA SÉCU EN MALADIE ?L’assurance maladie : comment ça marche, combien ça coûte, qui paye et quels enjeux pour l’avenir du système ?

PERPIGNAN : des élèvesde la ZEP à l’Académie dessciencesCOLLATION MATINALE : elle ne serapas remise en cause

LEUR AVIS :le bourdon des apiculteursINTERVIEW :Antoine Prost parle de laréussite scolaire

Dossier

Métier

Réflexions

Actu

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« L’éducation pour tous, un vrai défi ». C’estsous cet intitulé que la FSU a fait le choix dudébat le14 mars dernier à Paris. Enseignantsdu premier et du second degrés, du supérieur,ATOS, infi rmières, conseillers d’orienta-tion… étaient réunis dans l’objectif de fa i r eavancer la réflexion sur « les tra n s fo r m a t i o n sp ro fondes nécessaires du système éducatif »rappelées par Gérard Aschieri. En préalabl e ,ce dernier a tenu à rappeler le succès desgr è ves et manifestations du 12 mars maisaussi l’intérêt d’une telle démarche pour laFSU qui entend affi rmer ses ambitions en lesconfrontant à l’avis des personnels mais ausside spécialistes et de chercheurs. La journée adonc commencé par l’interpellation de prati-ciens, représentants de l’école depuis la ma-t e rnelle jusqu’à l’université, sur des sujetsi m p o rtants comme l’estime de soi, le statutde l’err e u r, la réussite scolaire, le travail en

équipe… Face aux jeunes en échec, maisaussi pour tous les autres, les questions dusens de l’école et des apprentissages, jugéesprimordiales, ont été soulevées. À ce propos,Michel Deve l ay, professeur en sciences del’éducation, a souligné que « pour réussir àl ’ é c o l e, il faut accepter d’accéder à l’identi-té de quelqu’un qui réussit ». Le divo r c eentre réformes et pratiques de classes,constaté par Agnès van Zanten, sociologue, afait figure de sujet d’actualité au moment oùune loi d’orientation est en préparation.Claude Lelièvre, membre de la commissionThélot, a d’ailleurs insisté sur les enjeux de lapériode. Pour lui, le problème essentiel, quine peut être différé, est celui « de re d o n n e run sens fort à l’instruction obl i ga t o i re qui estseule de nature à justifier pleinement quel’école soit un service public soucieux dubien commun ».

Alors que les personnels de l'éduca-tion et de la recherche se sont fort e-ment mobilisés le 12 mars et que lesj o u rnées du 18 et du 19mars ont montré une am-p l i f ication du mouve-ment dans la rechercheet parmi les étudiants,les fédérations FERC-C G T, FSU, SGEN-C F D T, UNSA-Education constatentque le gouve rnement refuse toujoursd'entendre les revendications, que cesoit en matière d'emploi, de précarité,de moyens pour les ser-vices publics, de transfertdes personnels et d'ambi-tion pour la réussite detous les jeunes. Elles ex i-gent des réponsesc o n c r è t e s .

Elles appellent les personnels à main-tenir la pression, à poursuivre les ac-tions engagées età faire des jour-nées de mobilisa-tion européennesdes 2 et 3 avril unn o u veau tempsf o rt d'ex p r e s s i o nde leurs revendications en matièred'emploi, de précarité, de service pu-blic et de protection sociale.

Avant le vote de la loi, elles s'adresse-ront de nouveau aux groupes parle-mentaires et aux présidents deconseils généraux etrégionaux pour réaf-fi rmer les raisons deleur refus du trans-f e rt des missions etdes personnels, no-tamment les TO S .

Elles décident du principe d'une nou-velle journée nationale d'action enmai ; elles se réuniront le 28 avril pouren arrêter les modalités.

La FSU débat sur l’éducation

Segpa-Erea :grandes disparités et horaires élèves a minima

Action : un appel de l’intersyndicale del’éducation

Actu

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Un constat s’impose aujourd’hui dans lesS E G PA et EREA: des disparités géogr a-phiques très importantes demeurent tant au ni-veau du nombre d’élèves accueillis qu’au ni-veau de l’organisation des structures et des ef-fectifs des classes. Les SEGPA subissent aussiles répercussions de la baisse des dotations ho-raires des collèges. Les élèves les plus en dif-ficulté du collège ne pourront bénéficier à larentrée prochaine au mieux que des minima

prévus dans les textes off iciels. À titred’exemple, dans l’académie d’Orléans-Tours,c’est un retour en arrière de dix ans qu’impo-se le Recteur : fin des langues vivantes, fin dela technologie ! Globalement, la tentation estforte de « récupérer » des moyens sur la sco-larisation des élèves les plus fragiles : sup-pression d’ateliers, de formations... Dans leRhône, l’Inspecteur d’Académie ferme despostes en SEGPA pour en ouvrir en UPI.

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Répondant à l’appel de l’intersyndicale( Fe r c - C G T, Sgen-CFDT, FSU, Unsa-Education), les personnels de l’édu-

cation se sont à nouveau mis en gr è ve, le 12mars dern i e r, descendant dans la rue pour dé-noncer le sort fait au système scolaire et aler-ter sur l’avenir des jeunes. Le mépris du gou-ve rnement, avec son double discours décré-tant l’éducation comme priorité tout en an-nonçant de nouvelles coupes budgétaires etdes créations de postes très insuffisantes pourles écoles, n’a pas eu raison de la déterm i n a-tion des acteurs de l’école. Plus de 40 % desenseignants du premier degré ont quitté leurclasse (autour de 60 % dans les A l p e s - m a r i-times, la Haute-Garonne, la Creuse, laD o r d ogne, le Gers, les Landes, et même 65% en Corrèze et dans le Finistère) et ont mas-s ivement participé aux manifestations.Tenant à inscrire leurs exigences éducative s ,de la maternelle à l’université, dans cellesd’une société plus juste et plus ambitieusepour tous, les grévistes ont fait un lien entreleur journée d’action et celles des chercheurs,des candidats aux concours des STAPS quiont essaimé la période. La présence, parfoisnombreuse, des chercheurs ou des ly c é e n sdans les cortèges du 12 mars a souvent ajou-

té à leur dynamisme. Et le terme de « conv e r-gence » s e m blait revenir dans les bouches.Pour autant, c’est bien la défense de l’objec-tif d’une réussite pour tous les élèves et tousles jeunes et, le refus des régressions sur let e rrain de l’éducation, qui faisaient le cœurdes préoccupations du jour, appelant à la né-cessité d’autres rendez-vous. Réunies le 22mars, les fédérations syndicales de l’éduca-tion entendent donner un écho à cette de-mande forte et appellent, ensemble, à unen o u velle journée nationale d’action en mai,

dont elles définiront les modalités le 28 av r i l( voir ci-contre). Dans la période où se profi-le une loi d’orientation dont le contenu ris-querait d’être inquiétant, il sera décisif decontinuer à porter des ambitions pour le ser-vice public d’éducation.Autre préoccupation du moment débattuedans les assemblées générales : le système desanté. Si elle connaît certes un déficit, l’assu-rance maladie de la sécurité sociale à la fran-çaise, est menacée par des projets gouve rn e-mentaux qui tendraient à briser les solidarités( voir dossier). Sur cet enjeu essentiel, leSNUipp, avec la FSU, entend contribuer àcréer les conditions d'une vaste mobilisationsociale unitaire, réunissant organisations syn-dicales, organisations professionnelles, mou-vements mutualistes et associatifs.

Céline Lallemand

Après le 12 mars :une journée d’action prévue en mai

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À l’initiative de la ConfédérationEuropéenne des Syndicats, les 2 et 3avril, dans de nombreuses villes enFrance et en Europe, des manifestationsseront organisées pour la promotion del’emploi, la lutte contre la précarité, ladéfense des droits sociaux, des servicespublics et de la protection sociale. LaFSU appelle à y participer et souhaite queces journées soient un nouveau temps fortd’expression et de revendication.

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Actu

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dont les trois enfants trisomiques. Mais à larentrée, la situation se complique. Dans la lo-gique d’un cycle par village, Elie et Jean se-ront en grande section et prendront le bu schaque matin pour se rendre à l’école de

Lebiez où Jean-BernardRassez, l’enseignant du cy c l e2 devrait normalement rece-voir 33 élèves, sans AT S E Mpour les grandes sections, etl ’ AVS ne pouvant se dédou-bler entre les deux écoles(Lucie sera à l’école deR oyon).

Jongler entre les 3 niveaux, lesdeux intégrations et des eff e c-tifs surchargés inquiètent en-

seignants, parents et élus. À Royon, la ma-t e rnelle devrait accueillir 36 enfants (15 arr i-vées de tout-petits). Mais dans le Pa s - d e -Calais, le calcul des prévisions se fait à tauxconstant des 2 ans, ce qui donne une prévi-sion de 6 enfants, soit 9 de moins que la réa-lité. Pour l’Inspecteur d’Académie, « cettesituation fait partie des situations que nous

Dans un RPI du Pas-de-Calais en pleine

croissance démographique,

les effectifs prévus à larentrée sont de

114 élèves dont trois enfants trisomiques à in-

tégrer. Or il n’y a quetrois classes.

L’Inspection Académiquene donne pas le feu vert

pour une ouverture,alors que l’enseigne

école de Torcy est prête àrouvrir.

es champs à perte de vue, plus detracteurs que de voitures… LePas-de-Calais a beau être classé «Zone Urbaine Homogène », on a

du mal à y croire quand on s’approche duRPI n°90 de Royo n - L e b i e z - To r cy - E m b ry etR i m b ova l . Le long de la Créquoise, ces petitsvillages peuplés chacun d’au plus 200 habi-tants, à mi-chemin entre A rras et la mer duN o r d, ont vu leur population accroître de 15% ces cinq dernières années. Et pourtant, lasituation des écoliers du RPI augure une si-tuation peu confort a ble pour la rentrée pro-chaine si une ouve rture de classe ne voit pasle jour. Le RPI a été créé en 1985, suite à la ferm e-ture de la classe unique de To r cy, avec lescommunes voisines de Royon et Lebiez. En1996, les communes de Embryet Rimboval entrent à leur tourdans le regroupement. Depuis3 ans, la répartition se fait sur 3villages, chacun accueillant uncycle : le cycle 1 à Royon, lecycle 2 à Lebiez (avec la gr a n-de section) et le cycle 3 àE m b ry. Et cette année, trois en-fants trisomiques de la mêmefamille sont scolarisés dans ceRPI, Lucie chez les petits, Elieet Jean chez les moyens.L’éducation nationale n’ayant pas attribu éd ’ AVS pour leur intégration, c’est leur père,monsieur Boulnois, qui a fait les démarcheset la communauté de communes prend enc h a rge financièrement l’AVS à temps com-plet. À Royon, cette année, 30 élèves fré-quentent la maternelle de Martine Pottiau (5tout-petits sont encore sur liste d’attente),

D

Torcy veutrouvr ir son

école

La mairie « ne peutpas commencer des

travaux si l’ouverturede la classe ne se faitpas ». Et si elle attendle CTP de rentrée pourconfirmer l’ouverture,les travaux n’auront pu

être effectués.

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suivons jusqu’en juin voire en septembre,pour lesquels on dotera les écoles d’un postes u p p l é m e n t a i re prov i s o i re éventuellementpour faire face aux effectifs actualisés ouconstatés ». Ce qui sous-entend qu’un débu-tant pourrait être affecté sur le poste au der-nier moment…

Si cela se faisait, il faudrait rouvrir l’école deTo r cy pour accueillir cette classe supplémen-t a i r e . Le maire du village, Patrick Cornu, areçu l’aval de la DGE (préfecture), du dépar-tement et du ministère de l’intérieur pour en-tamer des travaux de rénovation de son écolef e rmée depuis près de 20 ans. Aucune sub-vention n’est remise en cause, mais « je nepeux pas commencer des travaux si l’ouver-t u re de la classe ne se fait pas ». Et s’il attendle CTP de rentrée pour confi rmer une ouve r-ture de classe, les travaux n’auront pas été ef-fectués et l’accueil ne pourra se faire. Ce cercle infernal agace tous les part e n a i r e sdu RPI. Des parents, sans certitude d’ins-cription des fratries entières, annoncent déjàune déscolarisation de leur progéniture pourles inscrire dans le privé à Fruges qui ac-

cueille les 2 ans ou pour les scolariser dansun autre RPI. Et si l’ouve rture ne se fait pasà la rentrée, le trop grand nombre de départ sentraînera une baisse totale des effectifs em-pêchant toute ouve rture possible pour lesprochaines années.

Déjà cette année, ce sont près de 20 enfa n t squi ne fréquentent pas leur école de rattache-ment, faute de place pour l’ensemble des en-fants de la même fa m i l l e . Les 5 villages ali-mentent donc les RPI voisins, mais l’inve r s en’est pas vrai. Très attaché à offrir à ses ha-bitants une école rurale disposant des mêmesconditions de scolarisation qu’en terr i t o i r eurbain, Patrick Cornu souhaite un « aména-gement du territoire, et non un déménage-ment ». D’autant plus que des lotissementssont prévus sur certains villages du RPI, etque « l’attractivité des villages, notammentpour les jeunes familles, est aussi liée auxpossibilités de scolarisation, sinon les jeuness’installent ailleurs ». Le renouvellement de la population danscette zone rurale transite par l’école, « élé-ment déterminant de l’intégration sociale etdu lien social en milieu rural » comme lerappelle Patrick Cornu. Et la non-ouve rt u r ede classe reviendrait à provoquer des départ set à empêcher des installations potentielles.Le Pas de Calais doit rendre 19 postes à larentrée, alors que la démographie du dépar-tement est en augmentation. Et l’inspecteurd’académie ne priorise pas ce RPI. Entre in-t é gration et effectifs lourds, ce manque dec l a rté laisse planer beaucoup d’incert i t u d e spour la rentrée.

Christelle Mauss

Comment se classent les académies ?La classification des académies se construit à partir d’un indicateur social (taux deRMIstes, pourcentage de professions favorisées, pourcentage de chômeurs), d’un indica-teur territorial (densité de la population des 2 à 16 ans, pourcentage de la population dansle rural, poids du rural isolé), ainsi qu’un indicateur de « contraintes structurelles » ( pro-blèmes liés aux structures ). Ainsi, un tableau à double entrée catégorise une zone urbai -ne homogène avec un P/E moyen de 5,19 (Lille, Nice, Rouen, Créteil, Lyon, Versailles,paris, Strasbourg), une zone contrastée avec un P/E moyen de 5,33 (Aix-Marseille,Amiens, Montpellier, Bordeaux, Caen, Grenoble, Nancy-Metz, Nantes, Orléans-Tours,Toulouse, Besançon, Rennes), et une zone rurale homogène avec un P/E moyen de 5,73 (Corse, Reims, Dijon, Poitiers, Clermont-Ferrand, Limoges). Le Pas-de-Calais (académie de Lille) dispose d’un P/E avoisinant 5,27. Avec les critèresde la zone urbaine homogène, ce département, malgré sa situation territoriale contrastée,doit dorénavant tendre vers un P/E de 5,19 et voit sa dotation en postes réduite, alors quela population scolaire va continuer à croître.

Pa s - d e - C a l a i sen chiffr e s

Le Pas-de-Calais estun départementcontrasté, avec sadouble spécificité urbaine et rurale .700 communes sur843 ont moins de2000 habitants.45 % des écoles ont 3 classes ou moins.500 communes ru -rales sont regroupéesen 150 RPI.1/3 des écoles du dé -partement sont clas -sées REP.

La cour deRoyon, un destrois villagesaccueillantune classe duRPI. Ici, lamaternelle.

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Actu

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Audience au Ministèrepour les conseillers p é d a g og i q u e sLors de la journée nationale du 7 janv i e r,s p é c i fiquement consacrée aux conseillersp é d a g ogiques, le SNUipp s’était engagé àdemander une audience auprès du ministè-re de l’éducation nationale. Il sera doncreçu le 31 mars prochain. Seront évo q u é e sdes questions liées aux missions, à la for-mation, et aux conditions d’exercice de lafonction de conseiller pédagogique. Unréel besoin de reconnaissance avait été ex-primé au cours des débats de la journée duSNUipp (cf fsc n° 251). Une publ i c a t i o ndu « snuipp infos » en fait aussi état etvient d’être envoyée à tous les maîtres for-mateurs.

Une pétition pour la solidarité inter n a t i o n a l eLa coordination SUD, qui regroupe plusde 100 ONG françaises d’appui au déve-loppement et d’action humanitaire, a lancéle 4 mars une pétition « pour soutenir lasolidarité internationale ». Contrairementaux engagements pris par le chef de l’Etatpour 2004, les financements publics dontb é n é ficient ces organisations ne sont pasau rendez-vous. En février, il ne restaitplus que 8 millions d’euros dans lescaisses du ministère des affaires étran-gères qui attribue cette aide publ i q u e ,deux fois moins qu’en 2003. Du coup ungrand nombre de programmes a dû être in-t e rrompu. La pétition est disponible surw w w. c o o r d i n a t i o n s u d . o rg / p e t i t i o n /

AIS : pétition r e m i s eLa pétition, « pour une politique ambitieu-se de l’AIS », a été déposée au ministèrede l’éducation nationale, mercredi 24mars. La délégation intersyndicale charg é ede transmettre les 8000 signatures re-cueillies a insisté auprès du ministère surplusieurs points d’actualité. Ont été évo-qués notamment le problème de la mise enplace du CAPA-SH, celui des frais de dé-placement, la question du temps dec o n c e rtation pour tous et celle de la cart escolaire de l’AIS. Si le ministère s’est dé-claré prêt à discuter sur le dossier, il n’apris aucun engagement mais a seulementproposé une réunion au mois de mai.

Les tr availleurs sociaux contre la délationLe 17 mars dernier à Paris et dans plusieurs villes de France, plusieurs milliers de tra-vailleurs sociaux ont manifesté leur opposition à l’avant-projet de loi Sarkozy sur la pré-vention de la délinquance. Conduit par le Ministère de l’Intérieur, ce texte a été élaboréégalement au nom des ministères de la Justice, de l’Education nationale, des Affaires so-ciales, des Sports et de la Ville. Il préconise notamment que « tout professionnel qui in-tervient au bénéfice d’une personne présentant des difficultés sociales, éducatives ou ma-térielles, est tenu d’en informer le Maire de la commune de résidence, ou la personne parlui désignée aux fins de le substituer. » Cette injonction s’appliquerait à toutes les catégo-ries d’intervenants : travailleurs sociaux, enseignants, éducateurs et professionnels dePMI. De plus, les professionnels ne respectant pas le texte seraient passibles de sanctionspénales ou administratives. La manifestation était organisée à l’appel de divers syndicatset collectifs dont la FSU. Opposée au texte, cette dernière a notamment estimé que ce pro-jet se situe « dans la droite ligne des lois Perben sur la justice et Sarkozy sur la sécuritéintérieure » et qu’il « renforce la répression, l’enfermement, le contrôle social, la stigma-tisation des populations en difficulté. »

Chercheurs toujours en colère

Ils étaient des milliers de cher-cheurs à manifester en France,vendredi 19 mars, pour protes-

ter à nouveau contre l’entêtementdu gouvernement à leur égard. Lamobilisation est montée en puissan-ce à cette occasion. Plus de 20 000chercheurs, étudiants, unive r s i-taires, ont battu le pavé à Paris. Ilsétaient encore plus nombreux quele 9 mars où 15 000 d’entre euxavaient défilé dans la capitale lorsde la journée d’action marquée parla démission de 3289 directeurs delaboratoires et chefs d’équipe.Répondant à l’appel du collectif « Sauvons la recherche » et de 14syndicats de l’enseignement supé-rieur et de la recherche, ils ont réagien masse au silence de JacquesChirac sur leurs revendications im-médiates, à savoir la titularisationde quelque 550 personnes en statutprécaire. Les chercheurs étendentmaintenant leur mouvement àl’université. Le collectif « Sauvonsla re ch e rche », réuni mardi 23mars, a annoncé sa volonté d’orga-niser « une journée de grève à l’université», les enseignants chercheurs étant très de-mandeurs et voulant s’impliquer davanta-ge. Par ailleurs, les présidents d’universitéont adressé une lettre ouverte à JacquesChirac, le 24 mars, insistant sur l’impor-

tance des universités dans le domaine de larecherche et demandant que la future loid’orientation en tienne compte. Autre pers-pective d’action : une manifestation euro-péenne pour la recherche, en mai, àStrasbourg.

Près de 3 300 directeurs de laboratoire et chefsd’équipe ont démissionné.

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Fo rte journée de mobilisation le 12 mars, dans l’ensemble des départe-ments du territoire. Cette première jour-née nationale de grève depuis la rentréede septembre a offert l’occasion aux per-

sonnels de l’Education de se retrouverdans la rue pour signifier au gouverne-ment leurs désaccords, notamment sur la

politique de carte scolaire, entraînantdes fermetures de classes, ou sur l’insuf-fisance des recrutements.

Opération carton rouge à Lorient, 2000manifestants dans les rues de Rouen,4000 à Poitiers, 3000 à Clerm o n t -

Ferrand, et une présence significativedes étudiants dans la plupart des cor-tèges de France.

Revue de presse

Dans lemonde en-t i e r, des

milliers d’enfa n t scontinuent d’êtrep r ivés d’accès àl’éducation, et sur-tout les filles. Lan o u velle éditiondu Rapport mon-dial de suivi surl’éducation pourtous, présenté parl’UNESCO, souligne des retards importantsà ce sujet par rapport aux engagements prispar la communauté internationale à Dakar,en avril 2000, au Forum mondial sur l’édu-cation. Un des grands objectifs fixés alorsétait en effet d’éliminer, d’ici 2005, les dis-parités entre les sexes dans l’enseignement

primaire et secon-daire. Mais à deuxans de l’échéance,il reste que 57%des 104 millionsd ’ e n fants nonscolarisés sontdes filles et queles deux tiers des860 millionsd’adultes anal-phabètes sont desfemmes. Les in-

égalités les plus fortes et les taux de scolari-sation les plus faibles sont constatés en Asiedu sud et de l’ouest, en Afrique subsaha-rienne et dans les États arabes. Le rapportestime que 54 pays n’auront pas réalisé laparité, d’ici 2005.

Scolar isa t ion des filles dans le monde

Àl’appel des organisations étudiantes et de laF S U, les étudiants en STAPS (Sciences ettechniques des activités physiques et spor-

t ives) sont mobilisés depuis plus d’un mois pour dé-noncer la baisse des recrutements au CAPEPS. Pe uaprès les épreuves écrites, les 10 000 candidats auconcours voient le nombre de postes réduit cette annéeà 730, soit 41 % de moins que pour l’année précéden-te. Les équivalences de diplômes entre l’éducation na-tionale et Jeunesse et sports sont également menacéesde suppression par un projet de décret. Le 18 mars,près de 10000 étudiants, venus de toute la Fr a n c e ,étaient présents à Paris pour la manifestation nationa-le. Les débouchés professionnels se transforment enpeau de chagrin pour les étudiants en STAPS.

S T A P S e n c o l è r e

Le ministère a annoncé le nombre de création de postes d’Assistantd’Education pour les écoles

primaires : 6 047. On est bien loin des 23 000 Aides Éducateurs dont les derniersencore en activité partiront en juin prochain.Le SNUipp a participé le 25 mars dernier àune table ronde au ministère, exigeant « qu’un avenir professionnel soit assuré à

tous les Aides Éducateurs et que les besoinsen nouveaux métiers qui ont émergé donnentlieu à des créations d’emplois statutaires »dans les écoles. En effet, dans les écoles oùles anciens AE ne sont pas remplacés, leséquipes se retrouvent 5 années en arrière etnombre de projets bâtis avec les Aides Édu-cateurs sont anéantis.

6 000 assistants d’éducation pour 23 000 AE non renouvelés

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Àmoins que le gouve rnement nechange ses intentions, il y aura bienune réforme de l’assurance maladie.

Le calendrier est prêt puisque des proposi-tions devraient être formulées dans le cou-rant du mois d’avril, le gouve rn e m e n tentendant par la suite procéder par ordon-nance durant l’été, évitant ainsi tout débatparlementaire. D’ici là, des groupes de tra-vail ont été constitués avec certains parte-naires sociaux : des professionnels de lasanté et de l’hôpital, des représentants desusagers et des mutuelles. Jean-Fr a n ç o i sMattei, indique qu’il n’entend procéderqu’à « des changements techniques », façonde chercher à prévenir toute inquiétude,notamment chez les usagers, alors que sespropositions ne sont pas encore renduespubliques.Pour élaborer son projet, leministre dispose de deuxdocuments d’importance. Ler a p p o rt du « Haut conseilpour l’avenir de l’assurancemaladie » publié en janvierd e rnier dresse un état deslieux assez précis du système.Il porte à la fois sur les para-mètres financiers et écono-miques, sur la qualité dessoins et sur la gouvernance del’assurance maladie, tout en formulant deshypothèses sur l’avenir du système dont cer-taines sont contestables. Le second, le rap-port Chadelat – du nom de son auteur - està la fois plus ancien (mars 2003) et contro-versé. Il préconise la création d’une « cou-verture maladie généralisée » (C.M.G) souscouvert de laquelle de nouveaux équilibresseraient introduits dans la prise en chargedes dépenses de santé entre l’assurancemaladie, les complémentaires et les usagers.

Au nom de la « responsabilisation » de cesd e rniers, il propose tout simplement detransférer une part importante des compé-tences relevant aujourd’hui de l’assurancemaladie de « base » au secteur mutualiste etaux assureurs privés. Le risque est bien sûrd’aller vers une médecine à deux vitessesentre ceux qui auront les moyens de payerune assurance complémentaire deve n a n tplus onéreuse et les autres, quand de soncôté le Haut conseil souligne la persistancede fortes inégalités d’accès aux soins.

Pour justifier la future réforme, il est fré-quemment fait appel aux déficits de l’assu-rance maladie qui depuis près de 5 ans vonten s’accumulant (lire : Vers les dépensesaccrues). Le rapport Chadelat tend vers un

système individualisé quand lefondement de l’assurancemaladie réside dans le principede la solidarité. Pourtant, dufait de l’allongement de l’es-pérance de vie et du coût destechniques médicales notam-ment, la hausse des dépensesde santé semble inéluctabl ebien que modérée pour les 15prochaines années. Cela posenécessairement la question desfinancements. Mais encore

faut-il chercher à y répondre sans renoncerà l’exigence du maintien du niveau de laqualité des soins et de la prise en charge,tout en s’interrogeant sur la destination desbudgets de l’assurance maladie.Sur le plan des dépenses, la situation semblep a r a d oxale puisque le système socialisémais déficitaire en vient à financer, notam-ment dans le cadre de l’hospitalisation, unsecteur privé à but lucratif. Par ailleurs, lapart prise par les médicaments dans la haus-

Au nom de la dette,l ego u vernement prépare

une réforme del ’ a s s u rance maladie.

L’ avenir d’un systèmefondé sur lma solidarité

s e m ble bien menacé .L’action unitaire la plus

l a r ge sera nécessaire.

La sécu enmaladie ?

Dossier réalisé parLaurence ChartierCéline Lallemand

Pierre MagnettoChristelle Mauss

Dossier

Du fait del’allongement de

l’espérance de vie etdu coût des

techniques médicalesnotamment,la

hausse des dépensesde santé semble

inéluctable.

Page 11: fsur e n sur cours f e n ê t r e s .êcours tr e s))

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se des remboursements devient exorbitante.Alors que la généralisation des génériquestarde à se faire, la seule solution mise enœuvre à ce jour est celle des dérembourse-ments… Et puis, la prévention, avec seule-ment 2 % des dépenses, reste le parentpauvre alors qu’elle pourrait contribuer àgénérer d’autres économies. Il faut distin-guer « ce qui doit relever du pacte républi-cain et ce qui doit relever de la responsabi-lité personnelle », soulignait Jean-PierreRaffarin devant le Haut conseil en octobredernier. Une approche qui ouvre davantagela porte aux prestataires privés et qui accroîtle poids pris en charge par les ménages demanière directe ou indirecte par le biais deleur mutuelle ou assurance.

En revanche, plusieurs paramètres peuventjouer sur les recettes de la sécurité sociale.Le premier d’entre eux est lié aux politiquesde lutte contre le chômage, de fiscalité et desalaires. Le niveau de l’emploi et des reve-nus du travail, en France, joue sur le volumedes cotisations perçues. Par exemple, lesseules exonérations de charges socialesaccordées aux employeurs sur les bas

salaires représentent quasiment autant quele déficit annuel de l’assurance maladie.Quant au chômage, il se traduit par unmanque à gagner supplémentaire de l’ordrede 1,3 milliard d’euros pour 100 000demandeurs d’emploi. Le débat porte aussisur le mode de financement du système.Pour la FSU - pour qui ce dossier n’est passans rappeler celui des retraites dont lescaisses constituent d’ailleurs une des autres

branches de la sécurité sociale, dans un cascomme dans l’autre - « l’équilibre financierde la protection sociale est fondé sur ledéveloppement économique. » C’est pour-quoi la fédération en vient aujourd’hui pro-pose d’élargir « l’assiette » de la cotisationemployeur à la totalité de la richesse pro-duite et non à la seule masse salariale, et defaire participer les revenus financiers etceux du patrimoine au financement.

Conjuguer solidarité et efficacitéPour la FSU, il y a nécessité d’une réforme profonde du système de santé afin de remédieraux inégalités, d’améliorer son fonctionnement, de permettre un accès à tous à des soinsde qualité à travers des financements socialisés pérennes et suffisants, de rapprocher les ci-toyens de la sécurité sociale en leur donnant les moyens de l’expression et du débat.Dans son livre publié chez Nouveaux Regards, « Politique de santé, refonder la solidarité», la FSU analyse la situation actuelle de l’assurance maladie, ses perspectives d’avenir et,avance des propositions alternatives. Ces dernières s’articulent autour de trois grands prin-cipes : « un financement renouvelé de la santé » (accroître les prélèvements en élargissantnotamment à la plus value l’assiette des cotisations), « l’amélioration du système de santé » (développer la prévention, rénover la médecine du travail, réorganiser le systèmede soins, prendre en compte le vieillissement de la population) et « pour une vraie démo-cratie sanitaire ».

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Dossier

Endettée après plusieurs années de rééducation dumontant des cotisations qu’elle perçoit, l ’ a s s u ra n c emaladie doit prévoir une hausse de ses dépenses pour lesannées à venir.

La Consommation debiens médicaux et desoins (CSBM dans le

j a rgon de la sécu) atteignaitavec 128,5 milliards d’euros,9,6 % du PIB en 2001. Unedépense importante quiplace la France au 5e rangdes pays de l’OCDE pourses dépenses de santé, der-rière les États Unis (13,9 %),la Suisse (10,7 %),l’Allemagne (10,6 %) et leCanada (9,7 %). Le poids dela dépense n’a cessé decroître depuis quarante ans. Il ne représentaitau début des années 60 que 3,5 % du PIB. Il amême enregistré une hausse moyenne supé-rieure de 2,5 points par an à celle du ProduitIntérieur Brut. Les autres pays de l’OCDE ontconnu durant cette période des évo l u t i o n sc o m p a r a bles à celle de la Fr a n c e .Cette dépense est prise en charge pour les troisq u a rts par les caisses d’assurance maladie dela sécurité sociale, le restant étant financé parles assurances complémentaires et les usagerseux-mêmes (lire : Le transfert sur la prise enc h a rge). Les trois principaux postes de dé-penses liés à la consommation médicale vo n taux soins hospitaliers (44 %) (lire : Hôpital2007), aux médicaments (21 %) (lire : Lesmédicaments), et aux médecins (12 %). Ànoter que la médecine préve n t ive ne pèse quepour 2 % sur la CSBM. La croissance des dépenses de santé est impu-t a ble pour 40 % aux médicaments tandis quela part prise par l’hospitalisation dans la haus-se est passée de plus de 60 % au début des an-nées 60 (période de forts investissements dansle système hospitalier français), à moins de 20% aujourd’hui. La plupart des spécialistess’accordent pour dire que la progression de ladépense va se poursuivre ; depuis la créationde la sécurité sociale elle est aussi due à l’aug-mentation de l’espérance de vie d’une part etdes coûts des techniques médicales d’autrep a rt, ainsi qu’à la généralisation progr e s s ive

de la couve rture à l’ensemble de la population.Mais le rythme d’accroissement sera moinssoutenu dans les années à venir puisqu’en2020 le montant de la CSBM ne devrait pasexcéder 10,1 % du PIB.Le financement du système largement « so-cialisé » repose à 80 % essentiellement sur lesr evenus, qu’il s’agisse des seuls revenus dut r avail pour ce qui concerne les cotisations(entre 1945 et 2001 la part des cotisationsprise en charge par les employeurs est passéede 80 % à 65 % et celle des salariés de 20 %à 35 %), ou de l’ensemble des revenus pour laCSG. Le reste est financé par les systèmescomplémentaires ou directement par les mé-nages. Mais, depuis 2000, les recettes dispo-n i bles ne perm e t-tent plus de couvrirla totalité de la dé-pense, d’où l’appa-rition d’une detter é c u rrente dont lecumul devrait at-teindre 49 mil-liards, fin 2004,soit près de 10 mil-liards par an. En1996 suite au pre-mier creusementdu « trou de lasécu », le gouve r-nement avait choi-

si d’apurer la dette sur 18 ans, en créant laCRDS (contribution au remboursement de ladette sociale), un impôt correspondant à 0,5 %des reve n u s .

Si la question de la ré-s o rption de la dette

actuelle resteposée, celle du

financement et duretour à l’équilibre

des comptes l’est aussi.La hausse du chômage,

par exemple, n’est pas sansincidence. Le manque à ga-gner pour la sécurité sociale

tout entière est estimé à 1,3 milliard d’eurospar tranche de 100 000 demandeurs d’emplois; les exonérations sur les bas salaires et autresdispositifs d’allègement des charges consentisaux entreprises représentaient en 2002, 9 mil-liards d’euros. Côté maîtrise des dépenses, lep r o blème de la part prépondérante prise parles médicaments dans la hausse n’est pourl’instant traité par le ministère de la santé quepar le biais des « dére m b o u rsements ». Quantau paradoxe du financement par l’assurancemaladie d’un secteur hospitalier privé à but lu-cratif, il n’est pas évoqué dans le progr a m m e« Hôpital 2007 ». Politique de l’économie etde l’emploi, politique de santé, pèsent ellesaussi sur les comptes.

Structure de la consommation médicale, France 2001

121991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

2,5

5,0

7,5

10,0

0,0

Part des exonérations dans les cotisations dues aux URSSAF (en %)

1,31,4

2,4

3,2

4,1

6,1

6,86,3

6,4

8,1

8,8 9,0

Source : ACCOS - URSSAF

Vers des dépenses accrues

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La responsabilité de la gestion de l’assurancemaladie a été modifiée à plusieurs reprisesdans l’histoire. À l’origine, en 1945, ce sontles représentants des salariés, désignés par leso rganisations syndicales, qui dirigent lescaisses. L’ordonnance de 1967 instaure le pa-ritarisme entre représentants des assurés etdes employeurs dans les conseils d’adminis-tration. En 1982, le principe de l’élection estr é t a bli, des élections ont lieu l’année suiva n t emais sont ensuite constamment repousséespour être remplacées, en 1996, par la dési-gnation, selon le principe de la parité, de re-présentants des assurés sociaux, des em-p l oyeurs et des salariés. Le rôle de contrôle etde tutelle de l’Etat sur la gestion des part e-naires sociaux s’est aussi renforcé. Pa railleurs, l’attitude du MEDEF qui a quittéavec fracas la CNAM en 2001 semble re-mettre en cause le principe du paritarisme. Pour la FSU, la légitimité des représentantsdes assurés sociaux pour gérer les caisses nepeut pas être contestée parce que les res-sources de la protection sociale sont issuespour l’essentiel du travail. Encore faut-il quele critère de désignation soit le vote des sala-riés. Il est indispensable que de nouve l l e sélections aient lieu et que des orga n i s a t i o n sr e p r é s e n t a t ives comme la FSU puissent y par-t i c i p e r. Celles-ci auraient en plus la ve rtu dep r ovoquer un véritable débat de société sur lesenjeux en matière de santé. Pour la FSU, il esti m p o rtant de faire vivre la démocratie sanitai-re et de mieux associer l’ensemble des acteursde santé, professionnels, associations, mutua-listes, à la réflexion et l’élaboration des poli-tiques de santé en instaurant peut être une ins-tance consultative permanente.

75,7 % des dépenses de santé sont prises enc h a rge par les régimes obl i gatoires de l’assu-rance maladie, 12,3 % par les complémen-taires et 11 % restent à la charge des ménages.Ces derniers assument les dépenses non rem-b o u r s a bles et une partie des dépassementsd’honoraires. Les complémentaires couvrentune large part du ticket modérateur et du for-fait journalier et de manière plus inégale, lesdépassements. 85 % des ménages disposentd’une complémentaire et si l’on prend encompte la Couve rture maladie unive r s e l l ecomplémentaire (CMUC), 91 % de la popula-tion est couve rte. Selon le rapport du Hautconseil pour l’assurance maladie lui-même, «l’existence d’une minorité de personnes noncouvertes pose un pro blème social réel ». Les9 % de ménages concernés (personnesn ’ ayant pas fait valoir leurs droits à la CMUou percevant des revenus à la limite supérieu-re du plafond) sont contraints de différer oude renoncer à leurs soins. Malgré ce constat,la CMUC est aujourd’hui dans le collimateur.L’aide médicale d’état (AME) aussi. Destinéeà ceux qui n’ont pas accès au régime général,cette dernière touche surtout les étrangers ensituation irrégulière. Les mesures prises à sonencontre en décembre 2003 rendent de fa i t

l ’ o u ve rture des droits très difficile pour les in-téressés. Pour revenir sur les complémen-taires, il faut aussi noter de très fortes inéga l i-tés dans la couve rture off e rte. Inégalités en cequi concerne le champ de remboursement, ledentaire et l’optique notamment. Inéga l i t é sselon le niveau professionnel : les ga r a n t i e sdes cadres sont de meilleure qualité.Le taux de prise en charge moyen des régimesde base est de 87 % de la dépense présentée auremboursement et s’élève à 96 % après l’in-t e rvention des complémentaires. To u j o u r sselon le même rapport, l’existence d’un Resteà charge (RAC) « constitue un facteur d’appelau développement d’une couverture complé-m e n t a i re ». Il constate que lorsqu’on augmen-te la participation des assurés dans les régimesde base (tickets modérateurs et forfait journ a-lier), « la plupart des assure u rs complémen-t a i res prennent le relais ». La FSU redoute undéséquilibre du système de prise en charg equi aurait pour conséquences de peser lourde-ment sur les mutuelles, de changer la naturede leur rôle et de les placer dans un rapport dec o n c u rrence avec les assurances privées. Unt r a n s f e rt de charges sur les assurés et/ou lescomplémentaires signifierait une rupture duprincipe de solidarité.

Une gestion paritair e

Risque de tr a n s f e r t sur la pr ise en charge

Ce qu’on appelle couramment la Sécurité so-ciale concerne la branche santé de cette der-nière. L’assurance maladie est gérée nationale-ment par différents organismes appelés « caisses ». La Caisse nationaled’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) est la plus im-portante et correspond à ce qu’on appelle le régime général. La Mutualité

sociale agricole (MSA) gère les droits des travailleurs de l’agriculture. La Caisse nationale d’assu-rance maladie (CANAM) regroupe les mutuelles des non salariés. Dans la branche générale des ré-gimes spéciaux existent parallèlement, dont celui des fonctionnaires géré par les mutuelles par le sys-tème de délégation de gestion. C’est le cas de la MGEN pour le ministère de l’éducation nationale.

Branches de la Sécurité sociale

Maladie , maternité,invalidité,décès

Accidents du tr avail,maladies

professionnelles

Caisses nationales

CNAMTS MSA

16 CRAM

119 CPAMImmatriculations et

prestations

CANAM Régimes spéciaux dontcelui des

fonctionnaires géréspar les mutuelles

Vieillesse et veuvag e Famille

13

Page 14: fsur e n sur cours f e n ê t r e s .êcours tr e s))

La consommation de médicaments étant en grande partie responsable des dépensesde santé, une politique de diminution de leur prise en charge par la sécu est menéetambour battant. Vitamines, antiasthéniques et la plupart des pilules contraceptive sne sont plus remboursés du tout, tandis que de plus en plus de médicaments passentdu groupe des vignettes blanches (remboursé à 65 %) à celui des vignettes bleues (35%), et ce au nom d’un trop fa i ble « service médical rendu » (SMR). 617 médica-ments, dont beaucoup parmi les plus prescrits, ont connu ce sort en avril 2003, et leg o u ve rnement s’apprête à exclure complètement le remboursement par l’assurancemaladie de 417 autres. Déclarant faire « œuvre de salut public », le ministre de lasanté qualifie ces produits d’ « inutiles » voire « dange reux ». Po u rquoi ne sont-ilspas alors interdits de prescription ? L’opacité des rapports de la « Commission de lat ra n s p a rence » et la conjugaison d’intérêts multiples ont de quoi laisser les citoye n sp e rp l exes sur l’efficacité des mesures. Même si les recours en justice de laboratoiresfrançais ont permis à beaucoup de médicaments d’être retirés de la liste à trop fa i bl eSMR, les conséquences sont là. Le premier effet des déremboursements partiels estd’accroître la part des mutuelles, dont les cotisations ont augmenté(MGEN passée de 2,5 à 2,6 % du salaire mensuel). Quant auxdéremboursements complets, ils permettent aux industriels etaux pharmaciens de fi xer seuls leurs prix et leurs marges, et au-torisent la publicité tout public (notamment télévisuelle), en-courageant l’automédication. Face à cette situation, leretard pris par la France pour la vente de médicamentsgénériques (4 % du marché des médicaments rem-b o u r s a bles en 2002) est inquiétant. L’ o p p o s i t i o ngénérale de l’industrie pharmaceutique, fort e-ment ex p o rtatrice, au développement desgénériques en est un frein notoire.

Dossier

Le secteur hospitalier, avec ses 60 milliards d’euros dedépenses, représente 44 % de la consommation de soinset biens médicaux. En 1997, le plan Juppé avait déjàp o rté un coup dur aux services de soins, fermant de nom-breuses structures de proximité et réduisant le nombre delits dans les hôpitaux publics. La réforme " hôpital 2007" entamée par Jean-François Mattéi, comporte à la foisdes dispositions perçues plutôt favo r a blement par lesprofessionnels et des mesures très controversées. Pa rm iles premières : la création de pôles d’activités favo r i s a n tla coopération entre les professionnels de santé et les éta-blissements, la suppression des contraintes quantitative sde la carte sanitaire. Mais le plan comporte aussi despoints qui à terme risquent de favoriser le secteur hospi-talier privé au détriment du secteur public, et même demettre des établissements publics en concurrence entreeux. Ainsi, la tarification à l’activité (T2A), calculée surla base d’un coût moyen, remplacerait la dotation globa-le de financement des établissements hospitaliers. Leshôpitaux ne bénéficieront pas d’une dotation globale end é but d’année mais d’un budget moyen qui ne leur per-mettra pas forcément de boucler l’année. De plus, aucu-

ne expérimentation de ce mode de fi n a n c e m e n tn’a encore été effectuée, alors que la

généralisation est annoncée de fa ç o nassez rapide. Enfin, un plan d’in-vestissement de 6 milliards d'eurosest prévu sur cinq ans, avec la par-ticipation des Régions qui ne dis-

posent pas toutes des mêmesm oyens, ce qui risque accroître

les disparités terr i t o-riales.

Hôpital 2007 : plus deplace pour les pri v é s

Les médicaments creusent la dette

Les mutuelles dans le champ de la concurr e n c e

Les groupements mutualistes, à l’origine caisses de secours mutuels liées aux cor-porations de métier, existaient bien avant la sécurité sociale. La Fédération nationa-le de la mutualité française (FNMF) s’est, elle, constituée en 1902. Depuis qu’en1945 a été créée la « sécu », les mutuelles assurent une double fonction : elles of-frent une assurance maladie complémentaire mais aussi des services sociaux,comme les centres de santé. Depuis 1947, les mutuelles de fonctionnaires gèrent pard é l é gation, pour le compte de la caisse nationale d’assurance maladie, les rem-boursements de la sécurité sociale pour tous les agents de leur secteur, ainsi que lescompléments pour leurs adhérents. C’est le cas de la MGEN, à la fois « caisse pri-m a i re » et mutuelle. Deux grands principes distinguent les mutuelles des assurances: les premières ne sont pas à but lucratif, les secondes oui, ce qui les conduit à unef o rme de sélection des personnes et des risques. Pour ce qui est du fonctionnementensuite, les mutuelles reposent sur l’engagement militant de certains membres etchaque adhérent a vocation à participer à ses grandes décisions.Le système mutualiste est menacé par la baisse du remboursement du régime gé-néral, qui alourdit la part complémentaire à verser et limite ses autres fonctions so-ciales. Dans le même temps, la mise en concurrence avec les grandes compagniesd’assurance (appuyées sur des banques ou parfois des hy p e rmarchés) pèse trèslourd sur son financement. Enfin, les directives européennes menacent les spécifi-cités de la mutualité et réduisent son champ d’intervention au profit d’une concur-rence déloyale au priv é .

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Le poids des politiques d’emploiPierre Volovitch,chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES),explique quels sontles enjeux économiques de la réforme de l’Assurance maladie.

Pour assurer le financement de l’assu-rance maladie, c e rtains pro p o s e n td’aller vers une fiscalisation par l’im-pôt quand d’autres souhaitent en re s-ter au système des cotisations.Q u e l ssont les enjeux de ce débat ?La question n’est pas le nom que l’ondonne au mode de financement, impôtou cotisation, mais son mode réel decalcul. Il faut examiner la nature préci-se du prélèvement. Aujourd’hui la coti-sation, calculée sur les salaires, intégr é eau salaire, manifeste un lien fort avec let r avail et aff i rme une responsabilité so-ciale large des entreprises. Il fa u tc o n s e rver cette base de calcul. A u - d e l àles débats sont possibles sur l’assiettedu prélèvement (salaire seul ou salaireet valeur ajoutée) ou sur la progr e s s iv i-té du prélèvement. L’ i m p o rtant c’est dec o n s e rver un mode de financement quia ffi rme que c’est aux entreprises de fi-nancer la protection sociale des sala-riés.

Quelles peuvent être les incidences despolitiques publiques de l’économie etde l’emploi sur le financement de l’as-s u rance maladie ?Dès lors que le f inancement de la pro-tection sociale en général et de l’assu-rance maladie en particulier est assurépar des cotisations ou une CSG assisesur le salaire, il est clair que la situationde l’emploi détermine l’équilibre fi n a n-cier de l’assurance maladie. En2001/2002 alors que le chômage recu-lait, l’assurance maladie parve n a i tpresque à l’équilibre. En 2002/2003,alors que l’emploi se dégrade le déf i c i ts ’ a grandit. L’équilibre des comptes del’assurance maladie est directement liéaux politiques d’emploi qui sont des po-litiques de partage de la richesse. To u t epolitique économique qui fait monter lechômage et réduit la progression de lamasse salariale creuse le déficit.

La hausse des dépenses est-elle réelle-ment inéluctable ?Dès lors que la population vieillit et queles technologies médicales progr e s s e n t ,la progression des dépenses de soins esti n é v i t a ble. Toute politique qui se fi xecomme objectif de limiter la part des dé-penses de soins à un pourcentage quel-conque du PIB n’a strictement aucunsens. Dans un autre sens nous savo n sque la progression des dépenses de soinsn’est pas la garantie d’une meilleurequalité et d’une réduction des inéga l i t é s .La question de la « maîtrise » des dé-penses n’a pas de sens si elle porte sur lamasse de la dépense. Elle peut deve n i rp e rtinente si ce que l’on examine c’est

l’adéquation de la dépense à des objec-tifs qui auraient été débattus démocrati-quement.

2 % des dépenses liées à la consomma-tion des soins et des biens médicauxsont consacrées à la médecine préve n t i-ve. Est-ce suffi s a n t ?La prévention, en terme de résultats desanté, est certainement la meilleure solu-tion, en particulier en matière de réduc-tion des inégalités. Mais la vraie préve n-tion, la plus importante à mon sens, estcelle qui se situe en amont des soins (lo-gement, alimentation, conditions de tra-vail) et n’est donc pas enreg i s t r é ecomme dépense de santé.

Existe-t-il aujourd’hui un risque devoir tra n s f é rer une part des dépensesprises en ch a r ge par le régime généra lvers les mutuelles et assurances complé-m e n t a i res ? Quels en sont les enjeux ?C’est malheureusement plus qu’unrisque. C’est le projet des pouvoirs pu-blics. Leur politique consiste à laisser ladépense de santé augmenter tout en di-minuant la part prise en charge collecti-vement. Pour réduire, un peu, les eff e t sd ’ i n é galités liés à ce type de politique ilsparlent de permettre à tous d’accéder àune couve rture complémentaire. Maisen droit européen, les mutuelles sont au-jourd’hui en concurrence avec l’en-s e m ble des autres couve rtures complé-mentaires, y compris les assureurs com-merciaux à but lucratif. Tout retrait del’assurance maladie obl i gatoire au profi tdes couve rtures complémentaires ouvri-ra donc un champ de concurrence, etdonc d’inégalité important. L’ a s s u r a n c emaladie obl i gatoire est le seul systèmesolidaire et il convient d’améliorer sonn iveau de prise en charge et non de le ré-d u i r e .

Dès lors que la population vieillitet que les tech n o l ogies médicalesp rog re s s e n t , la prog ression desdépenses de soins est inévitabl e.

Entretien avecPierre Volovitch

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Métier

«On était dans une grande sallem e r v e i l l e u s e, comme un château », raconte A b r a h a m

aussi enthousiaste que le 2 février. Desé l è ves de l’école Léon Blum, du quartier duHaut Ve rnet à Pe rpignan, montaient pour lapremière fois à Paris. Ils recevaient avec « mention spéciale » l’un des 10 prix duconcours « La main à la pâte ». Leurs en-seignantes, Pascale Prédal et Maga l iJourdan, n’étaient pas moins émues. La dis-tinction du projet « Lev i e rs et balances,comment ça marche ? » reconnaissait unt r avail de 5 ans.Les classes de CE2 et CM1-CM2 comptent20 et 21 élèves, presque ex c l u s ivement gi-tans. L’essentiel des familles, non-franco-phones, vit à la Cité du Nouveau Logis « ent ransit ». A fin de pallier leur forte réticen-ce pour la maternelle, un centre municipalde « préscolarisation » a été installé sur

place. Son respon-s a ble, HocineBelhadj, sert de lienet de liant avec l’ex t é-r i e u r. De même quesa sœur Madjouba,AE à l’école Blumplus loin qui, avec sesonze classes élémen-taires, ressemble fort

à une école ordinaire. Son équipe, à la foiss t a ble, jeune et dynamique, maintient le capsur le fonctionnement et, autant que pos-s i ble, sur les savoirs. Les absences sonts c rupuleusement notées sur le carnet deliaison individuel, obligeant chaque élève àse munir d’un cart a ble, et le bus de ramas-sage permet d’être à l’heure. « Pour que cela march e, il faut aussi don-ner de la motivation aux élèves », clamentM a gali et Pascale. Les sciences en sont lecœur car « la démarche scientifique faitt able rase et met tout le monde au même ni-veau » explique l’une. « Elle fait moinsappel à des référents culturels extérieurs ,on fait vraiment du cycle 3 ! » c o n fi rm el’autre. C’est en effet dans les documentsd’accompagnement des nouveaux pro-grammes qu’elles ont puisé les premièresséquences du projet couronné. Il s’agit tou-jours de relever un défi : Comment souleve ret déplacer un menhir ? Comment souleve rune charge sur une balance ? Commentl ever un pont-levis ? Comment fa b r i q u e rune catapulte ? Comment équilibrer un mo-bile ? Pour chaque question, les élève s

d e rn i e r. L’ é n e rgie et les com-pétences des élèves y ont sé-duit le chercheur Pierre Léna,de l’Académie des sciences,les convaincant de présenterdémarche et travaux auconcours de la rentrée.Quelques mois plus tard,

c’était le voyage à Paris qui a transform él’image de l’école pour tous. « Ma mère,elle est fi è re » m u rmure Élodie. Karimaaussi, même si elle « reg rette qu’ils aientdit " école gitane ", car il y a d’autres ge n s». Pascale (avec sa maîtrise d’anglais) estd evenue l’un des « référents sciences » d é-p a rtementaux (lire interv i ew ci-contre). Etles deux enseignantes présentent cetteannée au CAFIPEMF des mémoires sur lesapprentissages liés… aux sciences.

Céline Lallemand

émettent des hy p o t h è s e s ,dessinent, écrivent, puis ex-périmentent avec gr a n d e srègles, ficelles, bois ou mal-lettes de construction méca-nique, pour parvenir à unemise en commun et à unesynthèse écrite. Actifs, les élèves s’approprient plus fa c i l e-ment les concepts et « comprennent que cene sont pas ceux qui parlent le plus fort quiont raison, et qu’il y a parfois plusieurs so-lutions pertinentes ».Cette aventure les a aussi conduits vers lapréhistoire et le Moyen-âge, tout enc o n s t ruisant leur rôle d’« enfant ch e rch e u r», avec l’aide rigoureuse et passionnée d’unétudiant de Po lytechnique en stage.Objectif : animer des ateliers interactifs ausalon ExP. O.sciences de Pe rpignan en juin

Abraham, CM2« L’école c’est commen o t re maison. Depuisqu’elle est passée dans lesjournaux, à la télé, on n’enparle plus comme avant.Et puis ils ont dit " écolegitane ", j’étais content ! ».

M a ga l i , e n s e i g n a n t eCM1-CM2« Lorsque les cata-pultes projetaient desgommes dans toute laclasse, il fallait savoirgarder son calme ».

Une école ZEP de Perpignan a reçu un prix de l’Académie dessciences pour son projet de l’an dernier. Récompense d’un travail ri-goureux qui renforce le lien avec les familles gitanes et l’envie d’ap-prendre des élèves.

Perpignan catapultéà l’Académie des

Sciences

Perpignan catapultéà l’Académie des

Sciences

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Qu’est-ce que « l’esprit » de " La main à la pâte " ?Celui de pratiquer une pédagogiea c t ive, d’expérimenter vraimenten classe, en partant de ce que sa-vent les enfants. L’enseignant doitavoir une attitude de chercheur,comme les élèves, pour franchirles étapes avec eux. Il faut oser selancer, car on n’enseigne pas for-cément mieux ce qui est le plusfacile pour soi. D’ailleurs, G.Charpak, Y. Quéré et P. Léna, fon-dateurs de La main à la pâte(Lamap), disent que « ce ne sontpas les scientifiques qui en sontles meilleurs acteurs » !

Comment les P-O se sont-ellesinscrites dans cet esprit ?Parce que tout passe par l’humain,nous avons, depuis 1998, tissé unréseau de personnes. Aujourd’hui,6 maîtres-référents (dont une enPS de maternelle) distribués parcirconscription, ont un jour de dé-charge hebdomadaire pour aider àla mise en place des sciences.Moyen qui manque ailleurs certes,mais qui n’est pas remis en cause.Dans le même temps, pour mettreen relation les mondes scienti-fique et pédagogique, uneconvention entre l’IA, l’IUFM etl ’ U n iversité permet à des étu-diants, en licence de biolog i e ,

d’obtenir un module basé sur unstage à l’école primaire, et auxPE2 d’avoir une dominante «sciences ». Des chercheurs duCNRS interviennent parfois enclasse et lors de grandes manifes-tations (ExPOscience, la Fête dela science) et des projets « liaisonCM2/6è » ont pris les sciencespour objet. Enfin, la réserve mari-ne de Banyuls, le four solaired'Odeillo et le Centre préhisto-rique de Tautavel proposent desfiches contact pour susciter desprojets.

Les résultats sont-ils à la hauteur ?Le site départemental de Lamap*,en lien permanent avec le site na-tional et l’INRP pour fourn i rexemples et ressources pédago-giques, recense aujourd’hui 200classes, dans 65 écoles. C’est po-sitif, surtout, car nous sommesp a rvenus à mailler l’ensembl ed’un département rural et monta-gnard où n’existe qu’une ville(Perpignan), cumulant à la fois lesressources en matière d’emploi,d’offres culturelles et les difficul-tés sociales. Alors, les sciences àl’école ne résoudront pas tout,mais en tout cas elles vivent !

*www.ac-montpellier.fr/crdp/cd66/map66

Le lauréat duNobel de physiqueen 1992,Georges Charpak,remet leur prixaux élèves del’école Léon-Blum.

Nadine Sir e,coordinatrice du dispositif Sciences

des Pyrénées-Orientales.

E T U D E S

« Les sciences vivent à l’école »

Alors que l’exposition " Joan Miró 1917-1934, la nais-sance du monde " se tient au centre Pompidou jusqu’au28 juin, promenade sur la toile pour découvrir quelqueschefs-d'œuvre…

MiróÀ l'occasion de l'exposition Miró,France 5 et le Centre Pompidou propo-sent un espace ludo-éducatif pour lejeune public et les enseignants. Lesélèves peuvent y découvrir quelquesœuvres telles « Portrait d’une danseuse» ou « Trois personnages sur fond noir», des pistes pédagogiques sont propo-sées aux enseignants. http://www.france5.fr/education/miro/accueil.htmlSur le site du centre Pompidou un dossier pédagogiqueest téléchargeable. http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Accueil.nsf/tunnel?OpenForm

Promenade dans les musées nationauxL’agence photographique de la Réunion des musées na-tionaux a réuni sur son site 200000 images photogra-phiques des œuvres d'art conservées dans les muséesnationaux et régionaux français, comme le Louvre,Orsay, le Centre Georges Pompidou ou le muséePicasso. À l’intérieur de cette base d’images, une re-cherche est par artiste, par titre, par musée… et parmots clés est proposée. http://www.photo.rmn.fr/fr/index.html

« Manet and the sea » au Philadelphia Museum of ArtDans le cadre d’une exposition sur Manet et la mer, le «Philadelphia Museum of art » propose une expositionen ligne. Inconvénient majeur les commentaires sont enanglais, mais ça n’empêche pas de profiter des œuvreset notamment d’un album d’es-quisses datant de 1868 (« Boulognesketchbook »). D’autres tableauxayant pour thème la mer sont présen-tés. Enfin « Manet for kids » propose de petites activi-tés interactives type puzzle sans grand intérêt. http://www.philamuseum.org/exhibitions/exhibits/manet/home.htm

WebmuseumCe site anglais propose une exposition virtuelled’œuvres variées. On peut s’y promener par artistes oupar périodes. Certaines biographies de peintres sont dis-ponibles en français. http://www.ibiblio.org/wm/paint/

E n l i g n eL’art sur la toile

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Métier

Suite aux conclusions du rapport de l’AFSSA (Agencefrançaise de sécurité sanitaire des aliments) rendu le

mois dern i e r, la possibilité d’une interdiction de lacollation matinale en maternelle a fait polémique

(cf fsc n° 253). Le SNUipp a été reçu dern i è r e-ment sur le sujet par le ministère de l’éduca-

tion nationale. Il a tenu à rappeler la pré-occupation des enseignants à faire decette collation un moment éducatif aun iveau des horaires, des contenus

comme de son orga n i s a t i o n .Le ministère a reconnu ne rienvouloir précipiter ni imposeraux écoles. La collation mati-nale en maternelle ne seradonc pas interdite. Par contre,la nécessité d’un dialogue ave cles familles, à propos del’équilibre alimentaire, a étée nvisagée et pourrait être re-c o m m a n d é e .

Un site pédagogique autour de lavie au Moyen-âge destiné aujeune public et aux enseignants,

c’est ce que proposent France 5 etle Musée du Louvre ave c

Hachette Jeunesse. Le site propo-se des activités ludo-éducatives,un laboratoire interactif, une sé-

lection d’ouvrages et de sitesInternet, permettant de dé-couvrir les coutumes et l’artde cette époque. Un quiz estd i s p o n i ble pour tester lesconnaissances des visiteurs.Pour les enseignants, le sitepropose également des res-sources pédagogiques, unebibliographie et une sélec-tion de liens.

h t t p : / / w w w. f r a n c e 5 . f r /education/moyenage.

internet Un site sur la vie au Moyen-âge

Un nouveau site consultable surhttp://www.sciences.gouv.fr met à disposition de tous,petits ou grands, des animations multimédias, des vi-déos ou des expositions, ainsi que des dossiers d’actua-lité. Sur des thèmes propres aux sciences de la terre, àl’astronomie, la biologie, les sciences fondamentales,histoire des sciences et des techniques ou les scienceshumaines et sociales, ce site ressource peut fournir denombreux supports aux enseignants pour illustrer desnotions, ou éveiller la curiosité personnelle des enfantsou des adultes. Inauguré à l’occasion de la 7ème éditionde la fête de l’Internet qui se déroule du 29 mars au 4 avril, ce site ouvrira ses connexions le 30 avril.

sciences

Un portail en ligne

Dix écoles maternelles de Lyon accueillent tout aulong de l’année un artiste référent intervenant tout aulong de l’année auprès des élèves. Ce travail résultede la création d’un réseau de projets d’éducation ar-tistique mis progr e s s ivement en place depuis janv i e r2003 puis lors de la rentrée 2003/2004. Plus de 1 000e n fants bénéficient de ces interventions dont l’objec-tif est d’enrichir les apprentissages, la maîtrise de lalangue et la découve rte du monde par la pratique ar-tistique, les intervenants travaillant avec les ensei-gnants sur les thématiques.Cette expérience est le fruit d’un accord signé en 2002par la Ville de Lyon et les ministères de l’Education etde la Culture et a été précédée en novembre 2002 parl ’ o u ve rture d’un Centre national de ressources. Sesmissions consistent à constituer et animer le réseau, àaccompagner la formation des enseignants et des ar-tistes, à constituer un fond de ressources en matièred’éducation artistique, à produire des outils-pédago-giques. w w w. lyo n . f r

arts plastiques

Un réseau d’éducation artistique à Lyon

« Les histoires reproduisent par le langagedes parallèles avec notre vie réelle. Nous ne

confondons pas la réalité avec la fiction, nousen faisons des allers-retours. Les histoires nous

permettent donc d’imaginer des mondes possibles sans les expérimenter. »

Jérôme Bruner ,docteur en psychologie

collation matinale

Elle ne sera pas remise en cause

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Après l’Afghanistan en 2002 et le Sénégal en 2003,la Ligue de l’enseignement a choisi de sensibiliserles enfants et les jeunes à la cause de l’éducation auMaroc. Depuis 2002, cette Quinzaine est consacréeà l’éducation de tous et toutes dans le monde. Elleest organisée en collaboration avec SolidaritéLaïque. La campagne, qui se déroulera du 3 au 16mai 2004 dans tous les établissements scolaires deFrance, permettra la collecte de fonds qui alimente-ront des projets de soutien à l’éducation au Maroc.Pour information, ce pays compte 10 millionsd’analphabètes dont 2 millions de jeunes de 15 à 24

ans. Tous renseignements sur la Quinzaine de l’école publique sont dispo-nibles sur le site internet www.laligue.org

quinzaine de l’école publique

Le Maroc à l’honneur

Nouveauté proposée par le CNDP par l’intermédiairede son site internet www.cndp.fr : une rubrique per-mettant d’ « exploiter des adaptations audiovisuellesd’albums ». Ce dossier vient en accompagnement pé-dagogique de la collection « Raconte moi... » (vidéo-cassettes et DVD). Il propose des pistes d’exploitationen classe dans les domaines du langage, de la lectureet de l’éducation artistique, ainsi que des extraitsvidéo de ces adaptations. Il touche les trois cycles del’école primaire. Alors, à vos magnétos...

nouveauté Albums et vidéos : exploitations pédagogiques

Cyril Fo u d r i e r, assistant d’éducation

PortraitCyril Foudrier, jeuneassistant d’éduca-tion dans un CP dé-d o u blé à côté deNice passe aussi sonconcours de profes-seur des écoles.

La quinzième semaine de la presse etdes médias à l’école, s’est déroulée du22 au 27 mars dans 12 983 établisse-ments d’enseignement allant de la ma-t e rnelle à l’Université. 4 147 215élèves ont été concernés par cette opé-ration, de même que 387 996 ensei-gnants. Côté presse et médias, 1 027entreprises étaient impliquées, dont505 publications qui offrent 1 054 165exemplaires et 522 autres médias au-diovisuels, agences de presse, et sitesInternet.

presse à l’école

«Cela me permet de pours u i v re mes études eten même temps de mieux connaître la po-pulation scolaire ». Cyril Fo u d r i e r, assis-

tant d’éducation depuis le mois de septembre, paraîts a t i s fait de son nouvel emploi. Peut-être parce que let r avail ressemble à ce qu’il avait imaginé. Ce jeunehomme de 25 ans a suivi une filière scientifique puisune maîtrise de STAPS. Il souhaite devenir profes-seur des écoles, malgré une formation le destinantaux fonctions de professeur d’éducation phy s i q u edans le secondaire. Ce poste lui laisse du temps pourfinir son mémoire de maîtrise et préparer le concoursen candidat libre. Après une inscription par intern e t ,et un entretien passé à la rentrée, il a été recruté pour« dédoubler » des classes de CP. Le directeur del’école élémentaire Paul Doumer à Beausoleil, prèsde Nice, était intéressé par sa candidature. Cyril tra-vaille donc uniquement avec les deux CP de cetteécole de 10 classes. Sa collaboration avec les ensei-gnants concernés s’organise autour d’un planningfixé pour l’année, ce qui concourt à le rassurer. Il ditaujourd’hui « être bien dedans ». Présent le matin dans une classe et l’après midi dansl’autre, il partage son temps entre des activités en pe-tits groupes, dont il a la responsabilité, en sport ex-c l u s ivement, et des activités de soutien et d’accom-pagnement. Dans son domaine de prédilection, il estplus à l’aise pour proposer des contenus de séances.Dans la classe, aux côtés des enseignants, il répondponctuellement à leurs demandes et à leurs besoins.« Souvent, je m’occupe des mêmes enfants, ceux quiont des difficultés ». Cyril voit bien là l’intérêt de soni n t e rvention. Le contact individuel aide cert a i n sé l è ves « à mieux se concentre r, à être moins timides,ils apprennent plus vite ». Il reconnaît aussi l’ava n t a-ge pour la classe de pouvoir fonctionner en gr o u p e srestreints : « 24 élèves ensembl e, c’est diffi c i l e. Enpetits groupes, ils sont obligés de travailler ». Cyrilpense avoir un bon contact avec les enseignants qui,par ailleurs « se sont vite adaptés à ma présence enclasse ». Bonne expérience donc pour lui, même s’ilne l’envisage que temporaire, parenthèse form a t r i c edans un projet professionnel.

L a u r ence Char t i e r

Quatre millions d’élèves concernésQuatre millions d’élèves concernés

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MétierLe CAPN du 29av r i l procédera à l'ex a-men du recrutement despersonnels spécialisésdans les TOM, à celui descandidats au stage de di-rections spécialisées descandidats aux stagesC A PA - SH (apt. A, B, C)ainsi qu'à l'ava n c e m e n tdes détachés en France etHors de Fr a n c e .

I N D E M N I T É S DA N S L’A I S

Enseignant en SEGPA ou en EREA

Indemnité SEGPA /EREA

Si instituteur spécialisé :Bonification indiciaire

Si PE spécialisé :Indemnité de fonction particulière(au prorata du tempsd’exercice)

Si ZEP : indemnités

Heures de coordinationet de synthèses

1479,76 euros (montant annuel)

15 points

791,88 (montant annuel)

1097,04 (montant annuel)

instituteur : 18,01 (Taux horaire)PE : 18,41 (Taux horaire)

P s y c h o l ogue scolaire, R é é d u c a t e u r , M a î t r e E

Si instituteur spécialisé :Bonification indiciaire

Si PE spécialisé :Indemnité de fonctionparticulière (au proratadu temps d’exercice)

Frais de déplacementpour les personnels desRASED

Si ZEP : indemnités(proratisé en fonction dutemps d’exercice sur leposte classé ZEP)

15 points

791,88 (montant annuel)

enveloppe budgétaire différenteselon les départements et les cir-conscriptions

1097,04 (montant annuel)

Enseignant en CLIS

Si ZEP : indemnités

NBI pour les instituteurset PE spécialisés

1097,04 (montant annuel)

27 points

Enseignant en éta blissement spécialisé

Si instituteur spécialisé :Bonification indiciaire

Si PE spécialisé :Indemnité de fonctionparticulière (au proratadu temps d’exercice)

Heures de coordination etde synthèses

Autres indemnités payéespar l’établissement

15 points

791,88 (montant annuel)

instituteur : 18,01 (Taux horaire)PE : 18,4 ( Taux horaire)

en fonction des conventionsd’établissements

L ' a d m i n i s t ration peut-elle me refuser de pre n d re 2 semaines de congé pré-natal au lieu des 8 semaines obl i ga t o i re s , prétextant qu'il s'agit d'un tro i s i è-me enfant et qu'il y a nécessité absolue de repos ?Pour la naissance du 3ème enfant ou plus, le congé prénatal ne peut-être que de8 ou 10 semaines. La possibilité de réduction à deux semaines n’existe que pourles naissances des 1er et 2è m e e n fant.

Un parent d'élève peut-il présenter en classe un boa lui appart e n a n t , s a n sprécautions part i c u l i è res ? Par ailleurs, un enseignant peut-il disséquer unl a p i n , pour montrer le système digestif ?La présentation au public de spécimens vivants de la faune locale ou étrangèren'est autorisée que si le propriétaire est titulaire d'un cert i ficat de capacité déli-vré par le ministère de l'Environnement. Il conviendra d'éviter la visite de mé-nageries où les animaux sont soumis à des actes de cruauté ou se présentent enm a u vais état sanitaire.C o n c e rnant le lapin ou autre, les activités pratiquées en classe doivent corr e s-pondre aux objectifs fixés dans les programmes, ne doivent pas être représen-t a t ives de signes de cruauté, ne pas heurter la sensibilité des enfants et répondreaux impératifs d'hy g i è n e .

Enseignante spécialisée actuellement en poste sur un RASED, je vo u d rais sa-voir si mon indemnité de fonction part i c u l i è re entre ra dans le calcul de mare t ra i t e.La pension est calculée sur le dernier traitement brut. Celui-ci dépend de l'in-dice dû à l'échelon occupé et des éventuelles bonifications indiciaires. Les PEspécialisés n'ont pas de bonifications indiciaires mais une indemnité… qui necompte pas dans le calcul de la pension. Elle ne compte pas non plus dans lacotisation "pension civile" qui est notre cotisation retraite.

Ayant eu satisfaction à ma demande de permutation info r m a t i s é e, ai-je enco-re la possibilité de l'annuler ?Une demande d'annulation de permutation, après avoir eu connaissance des ré-sultats, peut être sollicitée. Il faut établir la double demande d'annulation (mo-t ivée), auprès de l'I. A. d'origine, et auprès de l'I. A. d'accueil. La demande estsoumise aux deux CAPD pour avis, si les deux I. A. émettent un avis favo r a bl ela permutation est annulée.

J'ai obtenu simultanément mon départ en stage AIS et ma permutation in-fo r m a t i s é e, est-ce que je part i rai en stage dans mon nouveau département ?En cas d'obtention simultanée d'une permutation et d'un congé formation oud'un départ en stage AIS, ces derniers sont annulés.

Q u e s t i o n s / Réponses

Mouvement - Postes en écoles européennes - ren-trée 2004-2005 - n°10 du 4 mars 2004IUFM - Certificat informatique et internet (C2i‚)niveau 2 «enseignant» - n°11 du 11 mars 2004Liste d’aptitude - Accès au corps des IEN - année2004 - n°12 du 18 mars 2004Vacances de postes - mise à disposition d’ensei-gnants auprès de la Cité des sciences et de l’in-dustrie - rentrée 2004 - n°12 du 18 mars 2004Concours - Épreuve d’EPS du concours de recru-tement de professeurs des écoles - n°13 du 25mars 2004

Lu dans le BO

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Pas de répit pourles abeilles de2004, l’héca-

tombe va continuer. Àune année près, ellesauraient pu vivre sansle Régent, l’un des in-secticides qui les déci-me. En effet si, fin fé-v r i e r, Hervé Gay m a r d,le ministre del ’ A griculture, a bienannoncé qu’il suspen-dait la commercialisa-tion et l’utilisation duFipronil, molécule active du Régent, cettemesure ne prend pas immédiatement eff e t .Pour ce printemps, les agriculteurs pourr o n técouler leurs stocks. De la même manière,c o n c e rnant le Gaucho, autre insecticide né-faste pour les abeilles et lui déjà interdit pourles semences de To u rnesol depuis 1999,H e rvé Gaymard a demandé à la commissiond’étude de la toxicité de rendre un avis sur sonutilisation. Délai à nouveau salvateur pour lesa griculteurs l’utilisant.Mais délai inquiétant pour la plupart des api-culteurs, convaincus de l’effet néfaste enve r sles abeilles de ces produits de « nouvelle gé-n é ration » — qui ne se vaporisent pas maisenrobent les semences — mais aussi de sa no-c ivité vis-à-vis de l’homme. Car même siBA S F, numéro 1 mondial de la Chimie,comme Baye r, leader dans le marché des pes-ticides, « réfutent absolument la mise en dan-ger de l’homme et de l’animal », les exe m p l e st r o u blants sont de plus en plus nombreuxchez les apiculteurs. Boutons sur la peau, gen-c ives irritées, bouches sèches, œdème au cou,douleurs musculaires, symptômes qui laissentle corps médical encore dans le flou.Néanmoins ces pesticides laissent moins per-p l exe Dominique Belpomme, professeur de

c a n c é r o l ogie et ex p e rtdans l’instru c t i o nc o n c e rnant le Fi p r o n i l« Le Régent et leG a u cho sont des neu-ro t oxiques, c’est ainsiqu’ils tuent lesabeilles lors q u ’ e l l e sviennent butiner lesf l e u rs. Les pesticidessont aussi souvent desmolécules cancéri-gènes, le Fi p ronil estd ’ a i l l e u rs cl a s s écomme possibl e m e n t

cancérigène ». Ainsi, la contamination se fa i tpar inhalation au moment des semis pour lesa griculteurs et leur famille, et par ingestionpour les consommateurs. Les pesticidescontaminent l’eau, les fruits et les légumes, lelait et la viande.Le ministère de l’Agriculture a mis dix ansavant d’agir. Dix années qui ont vu les apicul-teurs, les associations de défense de l’env i-ronnement et de consommateurs déposer desrecours judiciaires contre le Régent et leGaucho. Pendant cette période, le ministère as e m blé être sous la pression des lobbies de lachimie, des semences et des céréaliers. LeRégent par exemple est commercialisé enFrance alors qu’il n’a jamais reçu offi c i e l l e-ment l’autorisation de mise sur le marché va-l a ble dix ans. Fin 1995, le Régent a bien euune autorisation provisoire de vente, maisthéoriquement va l a ble pour quatre ans et re-n o u ve l a ble qu’une seule et unique fois pourune durée maximale de deux ans. De fait, ilaurait dû être retiré du marché depuis troisans. Mais en laissant le produit sur le marché,on évitait la possible délocalisation par Baye rd’une partie de la production, de la Fr a n c evers les pays d’Europe de l’Est…

Philippe Hermant

Le Régent et le Gaucho,deux pesticides,provoquent une mortalité par-ticulièrement inquiétante sur les abeilles et des effets nocifs sur lasanté des apiculteurs.Le ministère de l’agriculture, après dix ans detergiversation,les interdit...dès l’an prochain.

Le bourdon desapiculteur s

Leur avis

Roselyne Bachelot,Ministre de l’écolo-gie« Il y a des problèmes juridiques qui seposent car il faut prouver que ces pro-duits sont toxiques pour les abeilles. Lapreuve n’a pas encore été complètementapportée et les études continuent. Entant que ministre de l’écologie, je suispour la suppression totale de ces pro-duits y compris des stocks. »

Franck Garnier, directeur général deBayer Crop-Science France« Il n’y a pas d’étude scientifique nou-velle qui remette en cause l’autorisationde mise sur le marché renouvelée en2002, pour dix ans, par le ministère del’Agriculture. »

L’Association Générale desProducteurs de Maïs (AGPM) souligne« les progrès considérables réalisésgrâce à l’utilisation du Gaucho et rap-pelle qu’aucune étude n’a permis d’in-criminer le Gaucho dans le phénomènede dépopulation des ruchers ».

Yves Vedrenne, président du syndicatnational d’apiculture« Il devient urgent de déterminer rapi-dement, scientifiquement en toute indé-pendance et loin des enjeux écono-miques, si ces insecticides de nouvellegénération sont conformes aux ex i-gences d’une directive européenneadoptée en 1991. Le combat mené parles apiculteurs contre le Gaucho et leRégent a en effet mis en lumière, suspi-cions, interrogations et insuffisances. Àcela s’ajoute l’avis des experts françaischargés de son évaluation pour le comp-te de la commission européenne qui es-time que cette molécule ne doit pas êtreinscrite sur la liste positive des produitsautorisés dans l’Union.La décision de M. Hervé GAYMARDs’imposait. Est-il logique que les stocksde semences existants soient utilisésalors même que le Président de laF.N.S.E.A. nous affirme qu’il est prêt àdemander à ses agriculteurs de semerdes graines non traitées si elles leur sontéchangées ».

Réflexions

Les insecticides seraient également nocifspour l’être humain.

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Au sujet de son magnifique film précédent,L’Anglaise et le Duc, qui se déroulait pendantla Révolution Française, Éric Rohmer avait ob-s e rvé que son héroïne anglaise était sans douteun agent double. Cela voulait dire plus qu’unesimple espionne ou qu’uneadepte d’obscures manœuvrespolitiques. C’était l’idée del’ambiguïté des personnagesde cinéma, des personnes hu-maines, de l’inex t r i c a ble em-mêlement de leurs mensongeset de leurs sentiments. Ave cd’autres moyens, Triple A g e n tpoursuit cette réflexion. On n’a plus ici d’in-c rustations de personnages sur des décors nu-mériques, car Rohmer n’est pas parvenu à trou-ver des images cinématographiques des années30 sur lesquelles il aurait pu incruster des ac-teurs contemporains. Cette impossibilité tech-

Cinéma Triple ag e n t

Musique A l b um du SudRajery oscille entre sa valiha malgache (cithare en bambou), la batterie, labasse et les percussions traditionnelles. Volontany est un album aux accentsgospels, latino ou africains. De jolis moments musicaux même si l’on nesaisit pas toujours la cohérence de l’ensemble.Steve Coleman (alto saxophone) et son Lucidarium nous entraînent sur deschemins de traverses du jazz, contemporains, contemplatifs ou méditatifs. Une atmosphère lumineuse avec quelques crispations vocales. Planant àsouhait.Pour les accros du Tango, signalons le double album « Passion du Tango,Sexteto Mayor ». Le premier, De Gardel à Piazzolla, propose un choix mu-sical à fleur de peau et le second est consacré exclusivement aux morceauxpour la danse « Tangos para bailar ».

Rajery Volontany Label Bleu Indigo / Steve Coleman and five elements Lucidarium LabelBleu / Passion du Tango Sexteto Mayor Network

Laure Gandebeuf

Réflexions

L'école et le service publicL'association Éducation et Devenir organiseun colloque sur le thème « L'école et le servi-ce public ». Quels risques court le service pu-blic d'éducation à se renouveler pour rester auservice des publics ? Telle est la question à la-quelle Claude Lelièvre, historien de l'éduca-tion, Michel Barnier, commissaire européenet Jean-Marie A l b e rtini, chercheur, entreautres, apporteront leurs réponses.Conférences et travaux en ateliers. Du 2 au 4avril, à Nevers.En savoir plus sur http://education.devenir.free.fr/colloque2004.htm

L'enseignement est-il mixte ?« L'enseignement est-il mixte ? » est la ques-tion posée lors du prochain colloque organisépar le conseil national des programmes. Lesintervenants dont Michelle Perrot, MichelFize, Annette Wieviorka, Françoise Balibar,Gilles Lipovetsky, s'interrogeront sur la mixi-té des élèves, du corps enseignant et des pro-grammes. Sur inscription. Le 6 avril, au CNAM, Paris 3e

En savoir plus : http://www. e d u c a t i o n .gouv.fr/syst/cnp/colloques.htm

Quand les maîtres jugent les élèves.L'évaluation scolaire en questionConférence de Pascal Bressoux, Laboratoiredes Sciences de l'éducation, Unive r s i t éGrenoble II, et Pascal Pansu, Laboratoire dePsychologie sociale, Université de Chambéry,dans le cadre des Mardis de Psychologie. Le 20 avril 2004, à la MSH Alpes deGrenoble, de 18h30 à 20h30.

L’ a g e n d a

nique l’a amené à raconter une histoire mettanten jeu apparemment Hitler, Staline, Léon Blumet Franco, l’avenir de l’Europe et la vie de per-sonnages historiques en se contentant de filmer des conversations dans quelques appart e m e n t s

parisiens. Le lieu le plus ex o-tique (mais c’est un décor) estMaisons Laffite dans la ban-lieue de Paris. Ces contraintesp e rmettent au spectateur des’intéresser surtout au dia-l ogue d’un couple, unefemme honnête, art i s t eamoureuse de son mari et un

curieux général de l’armée blanche dont on nesaura jamais s’il est un mythomane, un génie dela politique, un sentimental ou un traître. Naïfou génial (mais peut-être les deux) ce person-nage de Voronine a quelque chose de fa s c i n a n t .I n t e rprété par un comédien français d’origine

russe, Serge Renko, qui re-prend un accent russe qu’iln’a jamais eu pour jouer sonrôle, ce Voronine, pérorantet sincère devant sa femmequi ne le comprend pas estune incarnation étonnanteet nouvelle dans le défi l épresque cinquantenaire despersonnages rohmériens.

René Marx

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15 % des élèves n’acquièrent pas lesconnaissances nécessaires à l’entrée au col-l è ge. Les inégalités demeure n t . La réussitede tous est-elle seulement une belle idée ?La réussite de tous est possible. Ce chiffre de15 % est stable depuis une quinzaine d’an-nées. On en conclut un peu vite que l’écoleprimaire ne progresse plus. Durant cette pé-riode, le nombre de redoublements a diminuéde moitié environ, l’effectif des classes deperfectionnement aussi. Ces élèves quiétaient autrefois en situation d’échec ont étéscolarisés dans les classes ordinaires. Or, lesrésultats n’ont pas diminué. Il y a donc unec e rtaine amélioration de l’efficacité de l’éco-le. Elle peut encore être accrue en ne disper-sant pas les eff o rts par une surcharge d’en-seignements supplémentaires destinés à ré-pondre aux modes de l’opinion publique :f o rmation à l’environnement, à la sécuritéroutière, etc ; en se recentrant sur les appren-tissages fondamentaux et en tenant comptedes apports de la recherche, comme le fontles dernières instructions ministérielles sur lalecture. De vrais progrès sont possibl e s .E n fin, il faut se préoccuper des pratiques pé-d a g ogiques. Le temps passé à l’enseigne-ment du Français comme à d’autres matièresvarie dans des proportions considérabl e s .Cela a forcément des conséquences sur l’ap-prentissage des élèves.

Des évolutions ne sont-elles pas nécessaire squi touchent au fonctionnement même del’école primaire, par exemple le déve l o p p e-ment du travail en équipe ?La grande force de l’école primaire c’est

d ’ avoir un maître par classe. Le travail enéquipe est nécessaire pour l’articulation entreles classes et la coordination entre les ni-veaux successifs. Je ne crois pas du tout aut r avail en équipe de professeurs diff é r e n t spour une même classe et pas plus au collège.C'est l'Arlésienne : depuis cinquante ans

qu'on en parle, on ne le voit toujours pas. Sile collège construit deux fois plus d’inéga l i-tés que l’école primaire, c’est aussi en raisonde la spécialisation trop précoce des profes-seurs. Il faut une transition entre l’école pri-maire et le lycée, et passer du maître uniqueà deux ou trois maîtres pour les matières aca-démiques avec des professeurs spécialiséspour les arts plastiques, la musique oul ’ E . P.S… Par contre, il peut y avoir desf o rmes de travail en équipe : deux maîtresprenant ensemble leurs classes ou un maîtreprenant sa classe plus une partie de la classede l’autre pendant que celui-ci travaille surdes difficultés spécifiques avec le reste de saclasse. Enfin, une des forces de l’école est saroutine. Il n’y a pas de pédagogie sans cou-tumes pédagogiques. Elles sont longues àmettre en place et ne deviennent pas effi-

caces en un ou deux ans. Les réformes suc-c e s s ives rapprochées déstructurent tout. Unjour 101 mesures, deux ans après 35. Quanden plus, elles sont inapplicables, chacun agità sa guise. Ce n’est pas bon.

Que pensez-vous de l’expérience des ZEP ?Les seuls chiffres publiés par le Ministèrec o n c e rnent les collèges. Les Z.E.P sont rela-t ivement efficaces pour les élèves qui y fonttoute leur scolarité. Le dynamisme et l’inve n-t ivité pédagogique sont plus forts en ZEP quedans les écoles ordinaires. Le public diffi c i l eamène les maîtres à réagir de façon adaptée.Utiliser un poste supplémentaire pour dimi-nuer d’un ou deux élèves l’effectif de chaqueclasse ne change rien. Par contre, l'utiliserpour faire des activités plus motivantes enlien avec le contexte local et le vécu desé l è ves, pour traiter des difficultés part i c u-lières, etc, c’est plus efficace. Je suis tout àfait favo r a ble aux ZEP.

Donner un socle commun de savoirs à tousà l’école vous paraît une nécessité ?Je crois tout à fait nécessaire un progr a m m ede base commun à tous. Mais il ne faut pas sedonner des niveaux d’exigences tels qu’ils nep e u vent être atteints. Il faut un progr a m m eplus modeste de façon à être plus ex i g e a n tsur les résultats. Les programmes doive n taussi être mieux articulés avec le vécu desé l è ves. Il ne s’agit pas non plus de former desb i o l ogistes ou des historiens mais des gensbien dans leur peau, capables de réagir auxsituations que la vie leur propose, de com-prendre le monde où ils vivent et le maîtriser. E n fin, nous sommes héritiers d’une civ i l i s a-tion, d’une culture. Enseigner cela permet defaire le pont entre les générations. Une socié-té qui n’aurait plus de littérature serait unesociété sans âme.

P r opos recueillis par Gilles Sarr o t t e

« La réussite de tous estpossible »

Pour Antoine Prost,même si 15 % des élèves restent en difficulté à l’entrée en collège,l’école progresse. Elle peut continuer à le faire et aller vers la réussite de tous les élèves.

Antoine Prost,historien, auteur de plusieurs

ouvrages consacrés à l’histoirede l’éducation.