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FranceAgriMer-Ceddem
Situation de la production et des marchés des PPAM en Tunisie et présentation
des outils de suivi économique et des moyens de dif fusion
Dr. NEFFATI Mohamed 1(1)
Résumé
La flore tunisienne est très riche en espèces végétales susceptibles de fournir des substances
naturelles, des huiles essentielles et des arômes originales et variées très utiles pour les industries agro-
alimentaires, pharmaceutiques et cosmétiques.
En raison de leur importance économique, sociale, médicinale, écologique et culturelles, les Plantes
à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) commencent, ces dernières années, à occuper une place
1 Directeur de Recherche – Chef du Laboratoire d’Ecologie Pastorale à l’Institut des Régions Arides 4119 Médenine-Tunisie. E-mail : [email protected]
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de choix au niveau des différents secteurs, et notamment, celui de la recherche, de l’agriculture, de
l’industrie, de la médecine et de l’environnement.
La production nationale moyenne des principales PPAM et leurs dérivés est de l’ordre de 8500
tonnes dont prés du quart est exporté, principalement vers l’Europe. La valeur de cette production est
estimée à 14,2 millions de dinars dont 5,7 millions de dinars (40%) générés par les produits exportés. Les
huiles essentielles rapportent plus de 65% de la valeur de ces exportations.
La promotion du secteur nécessite l’instauration d’un environnement économique et législatif
permettant de favoriser les dynamiques de production et de transformation et d’encourager les initiatives
des acteurs de développement qu’elles soient individuelles ou collectives ainsi que le développement
d’une recherche appliquée et innovatrice qui doit être en mesure de mieux faire connaître le potentiel
naturel du pays, de le préserver et de proposer des solutions techniques à l’ensemble des questions qui
se posent à tous les niveaux de la filière, depuis la production jusqu’à la transformation.
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1-Introduction
Estimée à plus de 2150 espèces, la flore tunisienne est très riche traduisant la grande diversité des
systèmes écologiques du pays.
En Tunisie, la médication par les plantes remonte aux temps les plus reculés. De nos jours, même
si ce type de médication a laissé la place à la remède moderne, la phytothérapie connaît un regain
d’intérêt comme partout dans le monde.
Les condiments, les aromates et les épices ont toujours été largement utilisés en Tunisie tant pour
la cuisine, qu’en médicine traditionnelle, ainsi que pour certains usages particuliers. Quelques uns d’entre
eux comme l’anis, le carvi, le coriandre, le cumin, la nigelle et le corète sont en effet cultivés depuis un
temps immémorial. La place qu’ils occupent au niveau des superficies cultivées est relativement
importante et ce en raison des revenus qu’ils procurent aux agriculteurs.
L’utilisation des plantes aromatiques à différentes fins est également très ancienne en Tunisie.
L’eau de rose, de jasmin, de fleurs d’oranger et de géranium sont largement utilisées. La menthe, la rue et
le basilic sont soigneusement entretenus dans les jardins familiaux et sur les balcons des appartements.
Le Laurier noble, le cumin et l’anis donnent arôme et saveur à la cuisine tunisienne. Des plantes
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spontanées comme le thym, le romarin et les armoises sont séchées et conservées pour aromatiser le thé
ou pour être utilisées comme médication d’urgence.
L’intérêt des PPAM en Tunisie ne réside pas uniquement dans leurs divers usages et intérêts
économiques mais aussi dans leurs valeurs culturelles et sociales surtout en milieu rural. En effet, le
savoir faire local relatif au type d’usage de ces plantes est très répandu. C’est ainsi que LOUIS (1979)
signalait que « chez les nomades du sud tunisien, il n’y a pas de femme ou d’homme âgé qui ne sache,
par expérience, diagnostiquer une maladie courante ou un malaise et y remédier à l’aide des plantes ».
L’importance écologique des PPAM et surtout des plantes spontanées est loin d’être négligeable,
puisque ce sont ces plantes qui constituent le meilleur gage de conservation des eaux et des sols et de
lutte contre la désertification surtout dans les zones marginales.
• Formes de valorisation des PPAM
De par les modalités de leur utilisation, les plantes aromatiques et médicinales (PPAM) peuvent
être subdivisées en deux catégories :
- les plantes consommées en l’état : plantes condimentaires et herboristeries qui sont de plus en
plus transformées au niveau mondial (biscuiterie, fromagerie, liquoristerie, conserverie, plats
cuisinés à additifs conservateurs, etc);
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- les plantes utilisées ou transformées par les industries pharmaceutiques, parfumeries,
cosmétiques, agro-alimentaires et chimiques.
2- Les principales PPAM en Tunisie
En adoptant comme définition des plantes aromatiques et médicinales toute plante renfermant un
ou plusieurs principes actifs capable de prévenir, soulager ou guérir des maladies et/ou qui renferment
des principes odorants, la gamme des PPAM en Tunisie s’avère très longue et élastique et peut concerner
la plupart des plantes spontanées et de nombreuses espèces arboricoles et herbacées cultivées. C’est
pour cette raison que le nombre des plantes considérées comme médicinales varie considérablement d’un
inventaire à une autre. Ce nombre varie en effet de quelques dizaines à plus de deux cents espèces. Il
s’avère ainsi difficile d’arrêter exhaustivement et de façon définitive la liste de toutes les espèces et
variétés qui rentrent dans cette catégorie, et ce du fait de l’usage tendanciel et dominant de la plante dans
une région ou l’autre.
L’étude ethnobotanique de la flore de Tunisie réalisée par LE FLOC’H (1983) fait ressortir 188
espèces qui présentent au moins un usage en Tunisie parmi les 478 espèces étudiées.
Une enquête réalisée par BOUKEF (1986) a permis d’identifier 191 plantes médicinales d’usage
thérapeutique très répandu.
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L’étude initiée en 1997 par l’Association Tunisienne pour la Protection de la Nature et de
l’Environnement sous l’égide de l’Union Mondiale de Conservation de la Nature a permis d’arrêter une liste
renfermant 198 plantes médicinales (UICN et ATPNE, 1977).
D’après CHEMLI le nombre des principales plantes utilisées en médecine traditionnelle en Tunisie
est de 225 espèces. Ces plantes sont utilisées essentiellement pour :
• produire des phytomédicaments (69 plantes)
• produire des huiles essentielles utiles en médecine traditionnelle (60 plantes)
• produire des huiles essentielles commercialisées (90 plantes)
• générer des sous produits utiles (6 plantes)
De son côté, El GHARBI (1982) a pu recensé une centaine d’espèces qu’il a considéré comme
étant les plus fréquemment utilisées en phytothérapie.
En 1999, et à l’initiative du Ministère de l’Agriculture, une commission regroupant plusieurs
spécialistes fût créée en vue d’élaborer un guide pour les plantes aromatiques et médicinales les plus
maîtrisées du point de vue techniques de production et de transformation. Cette commission a identifié 91
espèces prioritaires dont 63 médicinales et 28 aromatiques.
Au tableau 1 sont consignées les principales espèces mentionnées dans ce guide.
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Tableau 1 : Liste des espèces à usage condimentaire et médicinal dont la conduite culturale est étudiée
Espèce
Nom latin Nom français Famille
Espèces à usage condimentaire
Coriandrum sativum Coriandre Apiacées
Carum carvi Carvi Apiacées
Cuminum cyminum Cumin Apiacées
Pimpinella anisum Anis Apiacées
Foeniculum vulgare Fenouil Apiacées
Corchorus olitorius Corette Tiliacés
Sesamum indicum Sésame Pédaliacées
Nigella sativa Nigelle Renonculacées
Crocus sativus Safran Iridacées
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Espèces à usage médicinal
Geranium rosat Géranium rose Géraniacées
Rosa gallica Rosier de France Rosacées
Rosa canina Eglantier Rosacées
Lippia citriodora Verveine Verbénacées
Rosmarinus officinalis Romarin Lamiacées
Thymus vulgaris Thym Lamiacées
Origanum majorana Marjolaine Lamiacées
Mentha piperita Menthe poivrée Lamiacées
Ocimum basilicum Basilic Lamiacées
Melissa officinalis Mélisse Lamiacées
Artemisia absinthium Absinthe Astéracées
Cymbopogon nardus Citronnelle Poacées
D’après une enquête menée par l’Institut des Régions Arides sur l’utilisation des plantes
aromatiques et médicinales en médecine traditionnelle en Tunisie méridionale (chaîne des Matmata), il
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s’est avéré que le nombre de ces plantes s’élève à 72 espèces et que le thym, le romarin et l’armoise
blanche sont les plus couramment utilisées (SGHAIER et al., 2003).
Quelque soit leur type d’usage, les PPAM peuvent être subdivisées en deux grandes catégories :
• les plantes spontanées
Pour cette catégorie de PPAM on parle d’aire de répartition plutôt que de superficie réellement
couverte. Cette aire est représentée principalement par :
• les terrains forestiers évalués par le premier inventaire forestier national en Tunisie (1995) à 830.737
ha et concentrés essentiellement dans le Nord et surtout le Nord-Ouest du pays ;
• les terrains de parcours naturels évalués par l’inventaire pastoral national en Tunisie (1995) à
4.706.029 ha, localisés essentiellement en Tunisie méridionale.
Des nappes naturelles à base de romarin, de myrte, d’armoise blanche et de menthe spontanée
sont exploitées pour l’extraction des HE qui sont destinées exclusivement à l’exportation. Le thym et le
laurier sont exportés sous forme de feuilles. Au tableau 2, nous présentons, à titre d’illustration, les
superficies exploitées des deux principales plantes spontanées en Tunisie.
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Tableau 2 : Evolution de la superficie et de la production du myrte et du romarin en Tunisie
Années Superficies exploitées (ha) Valeur d’adjudication (DT)
myrte romarin myrte romarin
1995 6021 31406 8440 120540
1996 5002 36257 12460 317100
1997 6140 20317 27300 101100
1998 9042 41128 43800 183920
1999 7800 41071 24930 154550
2000 9145 59231 36700 243860
2001 6502 57290 34005 699900
Moyenne 7093 40957 26805 260139
Sources : REF/Ministère de l’Agriculture (rapports d’activités 95-2001)
• les plantes cultivées
Le bigaradier, la lavande, le géranium, la menthe poivrée, la rose et le jasmin sont les principales
PPAM cultivées en Tunisie.
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Dans cette catégorie on retrouve les épices, certaines plantes aromatiques à huiles essentielles et/ou
eaux florales et d’autres plantes séchées. Selon une enquête menée par la Direction Générale de la
Production Agricole auprès des structures régionales (CRDA) en 2001, la superficie occupée par les
principales PPAM cultivées, en dehors des épices, est de l’ordre de 1030ha réparties comme suit (tableau
3).
Tableau 3 : Superficies occupées par les principales PPAM cultivées en Tunisie (2001)
* plus de 100.000 pieds dont 76.500 productifs Source :
DG/Production Agricole (Ministère de l’Agriculture) et des Ressources Hydrauliques
Les évolutions des superficies et de la production des principales épices durant trois campagnes sont
consignées dans le tableau 4.
Cultures
bigaradier
géranium
Jojoba
Rose
Menthe
verveine
basilic
Total
Superficie
(ha)
350*
42
300
164
18
15
9
1030
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Tableau 4 : Evolution des superficies et des productions des principales épices en Tunisie
Années 1998
(année bonne)
1999
(année moyenne)
2000
(année mauvaise)
Moyenne
des 3 années
Désignation Sup. (ha) tonnes ha tonnes ha tonnes Ha tonnes
Cumin 161 140 144 81 74 16 126 79
Coriandre 1050 1277 1021 1026 1124 1061 1065 1121
Carvi 401 402 432 303 445 668 426 458
Corette 473 1273 342 804 453 906 423 994
Fenouil 77 67 76 61 80 57 78 62
Sésame 34 136 33 26 15 17 27 60
Safrane 0 0 0 0 0,05 0,01 0 0
Anis 95 76
90
54 0 0 62 43
Divers 66 82 55 35 15 15 45 44
Fenugrec 2565 1626 3330 2302 2807 820 2901 1583
Total 4922 5079 5523 4692 5013 3560 5153 4443
Rendement
Tonnes/ha
1,03
0,85
0,71
0,86
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Source : DGPA ; Ministère de l’Agriculture
3- Importance des PPAM dans l’économie nationale
Jusqu’à ces dernières années, on ne pouvait pas parler d’une contribution significative des PPAM à
l’économie nationale. Toutefois, l’évolution des exportations de ces plantes durant les dernières années,
en prenant en compte certains produits qui n’étaient pas comptabilisés auparavant, indique bien l’effet
naissant de ce secteur sur les indicateurs de performance de l’économie nationale.
A titre d’exemple, le romarin qui couvre en Tunisie une superficie d’environ 340.000 ha, est exploité
traditionnellement pour l’obtention des huiles essentielles destinées surtout à l’exportation et dont la valeur
représente près de 21% de celle des PPAM et dérivés exportés (GHOUDI, 2002). Au niveau du bassin
méditerranéen, la Tunisie occupe la deuxième place, après le Maroc, parmi les pays exportateurs d’huiles
de romarin (AGRO-SERVICES, 2003). Estimée à près de six tonnes vers les années trente du siècle
écoulé (FATTER, 1931), la production moyenne annuelle de ces huiles, destinée à l’exportation, a
dépassé les 60 tonnes au cours de la dernière décennie de ce siècle (GHOUDI, 2002) alors que vers les
années soixante dix du même siècle cette production a atteint les 200 tonnes.
La production nationale moyenne des principales PPAM et leurs dérivés est de l’ordre de 8500
tonnes dont prés du quart est exporté, principalement vers l’Europe. La valeur de cette production est
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estimée à 14,2 millions de dinars dont 5,7 millions de dinars (40%) générés par les produits exportés. Les
huiles essentielles rapportent plus de 65% de la valeur de ces exportations.
• Contribution des PPAM au PIB
Selon l’Annuaire Statistique de la Tunisie de l’année 2000, la moyenne du produit intérieur brut au
prix courant des années 1996-2000 était de l’ordre de 22.776 millions de dinars. La contribution du secteur
agricole est de l’ordre de 15%.
La contribution moyenne des PPAM au PIB au cours de cette période dernières années serait de
l’ordre de 13,3 millions de dinars répartis conformément aux données du tableau 5.
Tableau 5 : Moyenne du PIB des PPAM en Tunisie (1996-2000)
PIB plantes spontanées plantes cultivées Total PIB (PPAM)
Valeur en DT 5.176.879 8.126.392 13.303.271
Cette contribution représente environ 0,06% du PIB total et 0,4% du PIB généré par le secteur
agricole. La faible contribution des PPAM au PIB peut être imputée à plusieurs facteurs. Les principales
préoccupations qui peuvent être évoquées à ce propos se rapportent au manque d'informations
concernant les paramètres du marché international, la compétitivité des produits tunisiens à base de
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PPAM sur le marché mondial, l'établissement et le maintien de contacts avec les acheteurs et
consommateurs étrangers ainsi que la manière de promouvoir les produits tunisiens à base de PPAM à
l'étranger.
• Contribution des PPAM à l’équilibre de la balance c ommerciale
La balance commerciale des PPAM durant les dix dernières années a été toujours positive avec un
taux moyen de couverture de l’ordre de 250%. L’évolution des soldes entre les exportations et les
importations des principales PPAM, considérées dans le cadre de cette contribution, se présente comme
suit (tableau 6).
Tableau 6 : Evolution du solde de la balance commerciale des PPAM (m DT)
Moyenne 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991
2274 2324 2153 2398 1701 1763 2218 2326 2740 3057 2058
PPAM
importées
5784 6083 6136 6796 5848 4590 5795 6771 5384 5509 4940
PPAM
exportées
3510 3759 3983 4398 4147 2827 3577 4445 2644 2452 2882 Solde
2,5 2,6 2,8 2,8 3,4 2,6 2,6 2,9 2,0 1,8 2,4 tx couverture
Source : INS ; Statistique du commerce extérieur (91-2000)
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4- Les différents intervenants dans le secteur des PPAM en Tunisie
Les opérateurs intervenant dans la filière des PPAM sont très nombreux et diversifiés. Relevant de
plusieurs départements (santé, agriculture, recherche, industrie, commerce, finances…), ces intervenants
peuvent être classés en fonction des rôles qu’ils jouent dans les différentes fonctions de la filière. Ainsi on
peut mentionner les producteurs, les exploitants (adjudicataires), les industriels, les exportateurs, les
consommateurs, etc. D’autres opérateurs interviennent à tous les niveaux de la filière tel est le cas des
intermédiaires, des chercheurs, des responsables et des agents de développement.
5- Principales difficultés entravant le développeme nt des PPAM en Tunisie
Plusieurs contraintes entravent le développement du secteur des PPAM en Tunisie :
• Conditions climatiques parfois contraignantes
Basé essentiellement sur les plantes spontanées (le romarin, le thym, le myrte, le marrube,
l’armoise…), ce secteur se trouve directement influencé par les aléas climatiques. Cette variabilité ne
concerne pas uniquement la quantité des productions mais aussi la qualité des produits. De plus,
certaines nappes naturelles ont atteint un niveau de dégradation qui ne permet plus leur exploitation.
• Des problèmes d’ordre techniques
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- la non disponibilité de semences et de plants sur le marché de la plupart des plantes
aromatiques et médicinales et l’absence d’organismes multiplicateurs spécialisés en PPAM;
- l’absence de vraies cultures qui peuvent satisfaire la demande internationale et même nationale,
surtout que les cultures existantes sont pratiquées selon des modes traditionnels, qui ne sont
pas toujours performants;
- les opérations de récolte, de distillation et de commercialisation sont effectuées souvent d’une
façon traditionnelle qui n’est pas adaptée aux innovations et aux exigences du contrôle de
qualité des produits finis et ce en raison de l’absence de la main d’œuvre qualifiée et des
équipements appropriés en nombre suffisant;
- la mauvaise maîtrise des techniques de productions, d’extraction et de standardisation se traduit
par l’obtention de produits de mauvaise qualité et de faible valeur marchande à l’exportation;
- la mauvaise répartition des unités de distillation impose le transport du produit frais sur de
grandes distances entraînant souvent, l’obtention d’une huile essentielle de qualité moyenne.
• Problèmes d’ordre institutionnels et juridiques
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- l’insuffisance d’échange d’informations et de coordination entre les différents intervenants et le
manque d’informations et de vulgarisation des résultats de la recherche se rapportant aux
techniques de culture et de conditionnement des PPAM ;
- l’absence d’une législation spécifique aux PPAM et d’une politique de subvention stimulant la
promotion de la culture de ces plantes et pénalisant l’exploitation "minière" du couvert végétal
naturel.
• Difficultés d’ordre économique
- la libération des prix et la courte durée de conservation des produits des PPAM les rendent
sujets à des spéculations qui s’effectuent souvent au dépend des producteurs;
- l’ignorance de la plupart des exportateurs des normes internationales de qualité et des
spécifications des produits dont la normalisation, la certification et la traçabilité sont encore à
leur début.
6-Perspectives de développement du secteur des PPAM en Tunisie
Au vu des opportunités qu’offre une conjoncture nationale et internationale assez favorable, les
perspectives de développement du secteur des PPAM s’avèrent réellement prometteuses et ce en raison
de l’existence, entre autres :
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- d’un patrimoine phytogénétique très riche en espèces utiles;
- d’un savoir-faire local en matière de valorisation des PPAM;
- d’une demande accrue des PPAM sous leurs différentes formes tant au niveau national
qu’international;
- d’acquis et de compétences scientifiques et techniques au niveau des différentes fonctions de la
filière des PPAM ;
La proximité de la Tunisie du marché européen, les relations d’échange très développées avec les
pays de la méditerranée et les conditions environnementales très favorables (stress abiotiques, absence
de pollution…) à la culture des PPAM constituent autant d’avantages comparatifs de la Tunisie pour le
développement de ce secteur.
Le développement des exportations en PPAM requiert cependant la prise en considération des
aspects suivants :
• En ce qui concerne les espèces cibles
Un inventaire exhaustif des plantes présentant un intérêt aromatique et médicinal constitue un
préalable à toute activité visant la valorisation de celles-ci. Des données sur les potentialités productives
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de ces espèces ainsi que sur les conditions optimales garantissant une production de bonne qualité et sur
la valeur économique de leur produits au niveau du marché international doivent être disponibles.
• En ce qui concerne les aspects juridiques et réglem entaires
L’instauration d’un environnement législatif permettant de favoriser les dynamiques de production et
de transformation et d’encourager les initiatives des acteurs de développement qu’elles soient
individuelles ou collectives s’avère d’une grande utilité pour le développement de ce secteur. Une
réglementation spécifique aux exigences normatives du secteur doit, en effet, être développée à la lumière
des nouvelles dispositions prises par les pays importateurs des produits des PPAM. La réglementation et
les exigences des importateurs devraient, en effet, être préalablement connues par les fournisseurs et les
exportateurs qui doivent être bien informés des normes de qualité exigées par les marchés internationaux.
• En ce qui concerne le marché
Le suivi de l’évolution de la consommation tant quantitative que qualitative et la connaissance des
conditions d’accès aux marchés et des circuits appropriés de commercialisation et les techniques de
commercialisation doivent être renforcés.
Les capacités des organismes de promotion des exportations et des associations d’affaires doivent
être développées afin d’augmenter leur efficacité.
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Le développement de techniques alternatives de vente (commerce électronique) est de nature à
assurer un marketing rapide et efficace.
7- Conclusion
Le secteur des plantes aromatiques et médicinales en Tunisie présente des perspectives
prometteuses. Les opportunités du développement économique qu’il présente surtout pour les zones
marginales et ses avantages comparatifs sont incontestables comme c’est le cas de ses contraintes et ses
obligations.
La promotion du secteur requiert, cependant, la prise en compte des deux dispositions suivantes :
- instaurer un environnement économique et législatif permettant de favoriser les dynamiques de
production et de transformation et d’encourager les initiatives des acteurs de développement qu’elles
soient individuelles ou collectives.
- développer une recherche appliquée et innovatrice qui doit être en mesure de mieux faire
connaître le potentiel naturel du pays, de le préserver et d’offrir des solutions techniques à l’ensemble des
questions qui se posent à tous les niveaux de la filière, depuis la production jusqu’à la transformation.
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Références bibliographiques
Actes du séminaire international sur le développement du secteur des plantes aromatiques et médicinales
dans le bassin méditerranéen. Jerba 1-3 Juin 2004. Institut des Régions Arides -Laboratoire
d’Ecologie Pastorale, ICARDA et ARS-USDA : 165 pages.
AGRO-Services (2003) : La culture des plantes aromatiques et médicinales. Phase I : Etude mono-
grapgique – Agence de Promotion des Investissements Agricoles – Ministère de l’Agriculture de
l’Environnement et des Ressources Hydrauliques. Etude sectorielle. 96 p + annexes.
Annuaire statistique de la Tunisie 2000 : INS-Tunisie.
BOUKEF M. K. (1986) : Les plantes dans la médecine traditionnelle tunisienne. Agence de Coopération
Culturelle et Technique I. S. B. N. 92-9028-085-9. 350p.
DGPA et DGF : Rapport annuels d’activités des années 1995-2001.
FATTER M. L. (1931) : Note sur les essences aromatiques de Tunisie. Compte rendu du congrès
d’agronomie du cinquantenaire. Tunis : 27/4-8/5/1931, Tome 1 : pp : 420-423.
GHOUDI Z. E. (2002) : Importance socio-économique et étude de la filière des plantes aromatiques et
médicinales, des épices et des huiles essentielles en Tunisie. Etude réalisée dans le cadre du projet
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de coopération entre l’Institut des Régions Arides, Médenine – Tunisie; l’USDA-ARS-USA et
l’ICARDA. 62 p + annexes.
LE FLOC’H E. (1983) : Contribution à une étude ethnobotanique de la flore tunisienne. Publ. Sc.
Tunisiennes. Programme "Flore et végétation tunisiennes". Imprimerie officielle de la République
Tunisienne : 402p.
LOUIS A. (1979) : Nomades d’hier et d’aujourd’hui dans le sud tunisien. Ouvrage publié avec le concours
du C. N. R. S. EDISUD la calade, Aix en Provence, 334p.
NEFFATI M. (2004) : Diagnostic du secteur des plantes aromatiques et médicinales en Tunisie.
SGHAIER M., MAHDHI N., GAMOUDI T. et ISSAOUI M. (2003) : Exploitation, usage et écoulement des
PAM dans la chaine montagneuse des Matmata (Sud-est de la Tunisie). Etude réalisée dans le cadre
du projet de coopération entre l’Institut des Régions Arides, Médenine – Tunisie; l’USDA-ARS-USA
et l’ICARDA. 51 p + annexes.