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France noire, France plurielleNon pas une histoire « contre » ou une histoire « à côté », mais une histoire de la France

à réécrire, où les Noirs reprendraient toute leur place. Pour en parler, un film excep-tionnel en trois épisodes et un grand après-midi de projections et de débats, à l’Auditorium, dimanche, de 14h à 19h.

Notre grand récit national jusqu’ici s’était écrit en blanc,

« rien qu’en blanc » insiste Pascal Blanchard, sans guère te-

nir compte des populations noires présentes depuis longtemps

dans l’Hexagone. Voilà qu’elles font irruption sur le devant de

la scène ! Parce qu’une mutation est en train de s’opérer au

cœur de la société française. Et grâce au travail acharné du

groupe de recherche ACHAC, qui publie cette année un album-

somme : La France Noire. À quoi s’ajoute une série documen-

taire, Noirs de France  que Pascal Blanchard co-signe avec

Juan Gelas : le récit en trois épisodes de plus d’un siècle de

présence noire en France. À partir d’images d’archives saisis-

santes (dont celles tournées par les frères Lumière au Village

nègre du Jardin d’Acclimatation) et d’une trentaine de témoi-

gnages actuels, du jeune rappeur Soprano à Christiane Diop,

directrice de Présence africaine, en passant par Pascal Legiti-

mus ou Audrey Pulvar, le récit des combats oubliés mais aussi

le portrait d’une France paradoxale, à la fois terre de liberté

et d’oppression.

les deux premiers épisodes, Le temPs des Pionniers et Le temPs des miGrAtions seront diFFusés dimanche matin au cinéma le Vauban, en présence du réalisateur, et l e troisième, Le temPs des PAssions, lors du grand après-midi « noirs de France », dimanche à l’auditorium.

Bleu, blanc, noirQu’est-ce donc qu’être noir en France aujourd’hui ? Le fait de

mettre en lumière l’histoire refoulée fait-il le lit du communau-

tarisme ? Et d’abord qu’entend-on par « communautarisme » ?

Grand débat avec Pascal Blanchard, Achille mbembe et

dominic thomas, tous trois collaborateurs de La France

Noire, et l’écrivain Alain mabanckou, son préfacier, qui signe

cette année Le sanglot de l’homme noir où il s’interroge :

«Qu’ont en commun un Antillais, un Sénégalais, et un Noir né

dans le Xème arrondissement, sinon la couleur à laquelle ils se

plaignent d’être constamment réduits ? » Enfin, quelle place

dans cette histoire pour la littérature, la musique, la culture ?

Pour en parler, 3 plumes issues de la mouvance hip-hop : le

rappeur et écrivain disiz, Gaël Faye et son complice du duo

Milk Coffee and Sugar, edgar sekloka, qui publie son premier

roman, Adulte à présent. Un grand après-midi à l’Audito-rium, qui se conclura sur la projection d’un beau documentaire

sur l’adolescence des Cités : Les roses noires.

Un film sensible de Hélène Farida où

l’on suit le destin de Claudie, Cora-

lie, Kahina, Moufida, adolescentes

âgées de 13 à 18 ans. Elles vivent en

banlieue parisienne, au Blanc Mes-

nil, Stains, Clichy-sous-Bois ou dans

les quartiers nord de Marseille, et

toutes expriment leurs contradic-

tions, leur sentiment d’exclusion,

leur attachement à leur identité

disent la langue de la cité, celle de

leur parents, … C’est la construction

fragile de leur vie de femme qu’elles

protègent et inventent.

Pascal Blanchard

Alain Mabanckou

Achille Mbembe

Edgard Sekloka

les roses noires