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SAHART 1997 - 2004 Donation Valérie et Serge Barkowski 42 artistes en résidence dans le Sud marocain Fondation ONA

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42 artists in residence in southern Morocco upon invitation of Valérie Barkowski. Fondation ONA 42 artistes en résidence dans le Sud marocain à l'invitation de Valérie Barkowski.

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SAHART 1997 - 2004

Donation Valérie et Serge Barkowski

4 2 a r t i s t e s e n r é s i d e n c e d a n s l e S u d m a r o c a i n

Fondation ONA

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De tout temps, dans sa quête de la compréhension du monde, l’homme a oscillé entre la rationalité pure et l’émotion,les sciences exactes et la spiritualité, le chiffre et le verbe, le réalisme et le rêve… prouvant ainsi l’impossible dissociationentre esprit et matière !De tout temps, il y a eu des hommes et des femmes de bonne volonté, qui ont oeuvré autant pour le progrès de la connaissance scientifique que pour le développement des arts et des lettres. C’est là un phénomène récurrent :depuis l’époque gréco-romaine, l’Empire arabo-perse jusqu’à l’époque contemporaine en passant par la Renaissance et le Siècle des Lumières !Ce n’est donc point un hasard si, l’humanité, ayant désormais fait voeu de paix, s’attache plus que jamais à la diversitéculturelle en tant que concept fédérateur et facteur de rapprochement des peuples !Dans cette optique, la collection que j’ai à la fois le plaisir et l’honneur d’accueillir, est fort opportunément une doubleillustration de ce vécu historique : elle illustre autant la diversité culturelle que la grandeur d’âme des mécènes !En effet, par la richesse esthétique, la variété des techniques et des thèmes, cette collection est une invite muette à la découverte de la diversité culturelle, telle que véhiculée par la sensibilité d’une multitude d’artistes issus dedifférentes communautés et ayant vécu sous différents cieux.Elle reflète en même temps l’esprit généreux d’une grande Dame fortement attachée aux arts ! Esprit généreux car désireuxde “partager” avec autrui sans distinction aucune si ce n’est la croyance aux valeurs de paix et de tolérance.Esprit généreux car soucieux de favoriser l’élévation de l’homme vers sa condition la plus noble : celle qui fait de l’altéritéun miroir dans lequel chacun se reconnaît !Merci donc Mme BARKOWSKI de perpétuer un mécénat aussi désintéressé que soucieux du beau.

Rachid SLIMIPrésident FONDATION ONA

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““ J’ai tendu des cordes de clocher à clocher; des guir-landes de fenêtre à fenêtre; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse. “ Arthur Rimbaud, Illuminations.

“- Le désir de partager, de rencontrer, de découvrir est la source de mon énergie, celle qui me permet de déplacer des montagnes. Ce vers d’Arthur Rimbaudévoque pour moi le plaisir qu’il y a à jouer le rôle du trait d’union, marier le possible à l’impossible, le rêve à la réalité, et parfois le hasard à la nécessité.“

Valérie et Serge Barkowski, Belges d’origine, sont desvoyageurs à l’ancienne, de ceux qui aiment prendreleurs marques dans les lieux qu’ils découvrent, tisserdes liens, engranger les émotions, additionner lesexpériences et façonner leur réalité. Si Serge Barkowskiaujourd’hui nous a quittés, c’est ensemble qu’ils sontarrivés au Maroc et y ont vécu des années uniques.

Après un séjour de trois ans à Moscou avec son mari,séjour durant lequel Valérie Barkowski se prend depassion pour l’art “contemporain soviétique”, faisant de nombreuses recherches et y exerçant la professionde courtière en œuvres d’art, ils décident de s’installerà Marrakech. Ils arrivent au printemps de 1996. SergeBarkowski, pour sa part, s’associe avec l’architecte belgeQuentin Wilbaux, dans Marrakech Médina, l’une destoutes premières structures de réhabilitation à l’anciennedes maisons de la médina.

Valérie, elle, la tête encore pleine d’images moscoviteset le cœur battant au rythme des rencontres, décide,avec l’aide de son mari, de créer une fondation privée,relevant du seul mécénat. Dès l’automne 1996, elle y accueille ses premiers artistes. Au fil des années,ils seront plus de 40 à répondre à l’appel et celajusqu’en 2004, venant de tous les horizons : marocains,russes, français, italiens, américains, espagnols, croates,

belges, et de toutes les disciplines : graveurs, peintres,photographes, sculpteurs ou bien encore écrivains.

Chaque artiste ayant résidé à la Fondation – à de raresexceptions près – a laissé, sous la forme d’un dond’œuvre, une trace de son passage. Chacune de cestraces témoigne d’une rencontre, d’un moment précieuxpassés dans un pays que, pour la plupart, ils neconnaissaient pas ou peu et que Serge et ValérieBarkowski leur ont permis de découvrir. Séjours aprèsséjours, une importante collection, véritable mosaïqueculturelle, directement inspirée de Marrakech et du Sud marocain, s’est constituée.

Aujourd’hui, la Fondation a fermé ses portes à Marrakech.Valérie Barkowski ne s’estimant pas le droit de s’appro-prier cette mémoire riche des œuvres réalisées,souhaitait rendre à Marrakech et aux Marrakchis,complices impliqués de cette aventure, la jouissance de toute cette richesse.

La rencontre avec Tania Chorfi, responsable du départe-ment des Arts à l’ONA fut déterminante. De cetterencontre naît une belle amitié ainsi que l’idée de fairedon de la collection Sahart à la prestigieuse FondationONA, la mieux habilitée au Maroc pour l’accueillir et la faire connaître. Pour preuve, cette exposition et ce catalogue dont nous vous laissons tout le plaisir de la découverte.

Fondation ONA . Collection SAHART . Donation Serge et Valérie Barkowski

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L’idée de départ était simple : “ Je souhaitais, quand je suis venue m’installer à Marrakech, donner aux artistesde ma connaissance, l’occasion de s’exprimer en toutesérénité, sans contrainte matérielle et cela dans un cadrepropice à l’inspiration...“

Si, au début, les artistes invités étaient des proches ou des connaissances, très vite, il n’y eut d’autres critèresde sélection que celui de la “rencontre”. Ces rencontrespouvaient être initiées de nombreuses façons :

- Un vernissage au cours duquel l’on rencontre l’artisteexposant, comme cela s’est passé avec NourreddineChater. - Le fruit du hasard, ce qui fut le cas avec Eva Wagner,artiste autrichienne qui venait d’exposer à Casablanca et qui cherchait un lieu de vie et de travail à Marrakech;ou bien encore, tout comme avec Gennaro Cicalese, sur la base de la remise d’un dossier.

Seul le principe de liberté a toujours guidé ValérieBarkowski. Une liberté revendiquée dans ses choix maiségalement dans celle qu’elle a toujours laissée aux artistes : “Je n’ai jamais choisi d’inviter tel ou tel artistesur la seule base du fait que j’aimais ou pas son travail.Il arrive que la démarche d’un artiste soit intéressante,mais que l’on ne soit pas sensible à son résultat… Il arrive également que l’on soit touché par l’œuvre et non par son auteur.”

Chacun a son médium d’expression. Le but de la fondationétait de mêler les richesses et que se créent des échangesnés de rencontres. Marrakech, ville Rouge aux portes du désert, avait tout pour jouer le rôle du catalyseur : la lumière, les sons, les couleurs de la Médina bien sûr.Mais aussi l’univers des souks, la disponibilité des Marrakchis,le savoir-faire de ses artisans travaillant à “atelier-ouvert”permettant ainsi à certains artistes en résidence de redé-couvrir des techniques oubliées, des matériaux qu’ils n’auraient jamais pensé intégrer dans leurs œuvres telHervé Ingrand, Sandra Cabezuelo-Bertozzi, Etienne Yverou bien encore Frédéric Levy-Hadida.

Les artistes-résidents étaient invités et pris en charge pourdes périodes allant de un à trois mois. De manière à leurpermettre de travailler en toute liberté, il fallut trouver un lieu adéquat. Un premier petit riad fut aménagé dansla Médina, près du palais de la Bahia. Outre les facilités de logement, il leur fallait égalementdes espaces-atelier; c’est ainsi que la fondation s’installa àDar Najma dès l’automne 1996.

Les premiers artistes à venir en résidence furent deuxItaliens : Giovanni Franzi et Gennaro Cicalese.Giovanni Franzi témoigne de manière révélatrice del’importance que peut avoir ce type de dépaysement pourun artiste : “(...) tout (...) m’a vidé la tête de toutes les complications égocentriques, (…) j’ai commencé àvivre, simplement. Les tableaux que j’ai réalisés,Sciukran, Slurp, Camel Trophy (…) démontrent l’influencebénéfique de ce séjour sur l’expression formelle de mathématique. Paradoxalement, j’ai progressé en peinture,dans un pays où la peinture n’existe pas en tant que telle.”

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Marrakech

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Giovanni Franzi n’est pas le seul à évoquer l’influencebénéfique — et parfois radicale — de sa résidence. L’un des témoignages les plus éloquents est celui deAleksandar Zaar qui séjourna à la fondation en 2002 et 2003 : “Cette résidence a vraiment été déterminantepour mon travail. Elle m’a permis de mener à maturitébeaucoup de choses, et par là de progresser de façonimportante. J’étais à la Fondation en même temps queFrédéric Lévy-Hadida, François Lelong, Cyril Commarqueet sa femme. Mes nombreux entretiens avec Frédéricm’ont permis de découvrir sa technique, celle du monotype,que je ne connaissais pas. Elle est encore aujourd’huil’une de mes expressions. (…). La rencontre avecFrançois Lelong a également été importante pour moi(…) Résider en un lieu avec d’autres artistes, êtreconfronté à leur travail, montrer le sien, avoir le senti-ment de prendre racine, de s’imprégner de l’atmosphèredu lieu et de son rythme est sans doute, pour moi, la particularité la plus forte de cette expérience à Marrakech, particularité que je n’ai jamais retrouvée ailleurs...”

Certains artistes en résidence ne parvenaient pas à travailler. Le choc du changement était trop intense.Trop d’images, trop de sons et de couleurs inconnues.Trop d’émotions comme le disait Sandra Cabezuelo-Bertozzi à la fin de son premier séjour, s’excusant presquede ne pas avoir “travaillé”.Ce n’est qu’après leur retour dans leur pays qu’ils compre-naient l’étendue des découvertes qu’ils avaient faites, la force des émotions ressenties. Ou bien encore lors d’un second séjour.Juan-Maria Puigvert, poète et peintre d’origine catalane,

fut également dans l’incapacité de produire, trop intriguépar ce monde et cette culture qu’il ne connaissait pas. A l’inverse, d’autres, travaillèrent intensément, commeEtienne Yver dont les sacs de ciment — il a été l’un despremiers à les utiliser — jonchaient le sol de l’atelier au point que Valérie écrivait : “Il travaille énormément, et ses œuvres s’entassent dans les ateliers trop petits…“. Ou bien encore les monotypes de Fréderic Levy-Hadidaqui tapissaient tout le patio du riad. Ou François Lelong,peintre Français, pour qui, à une certaine époque, le Maroc devint son lieu de “production” de prédilectioncomme il l’évoque dans l’une de ses lettres.

D’autres artistes changèrent de médium d’expression;pour exemple, Tatiana Panova, jeune artiste russe, arrivéepeintre et repartie photographe. Venant du “pays du froid“, elle est très vite “fascinée par l’intensité de lalumière du Sud marocain” et se met à travailler sur les jeux d’ombres. Elle séjourna plusieurs fois à Marrakechet continua le travail, initié ici, à Moscou. En mars 1999, revenue une dernière fois à Marrakech,elle eut l’occasion de partager sa recherche lors d’uneexposition organisée à la galerie de Bab Doukkala.

C’était cela aussi, l’idée de Valérie Barkowski. Faire partager,le plus souvent possible, jusqu’au bout, le plaisir de ladécouverte et des rencontres et, pour l’artiste, le meilleuraboutissement qui soit était l’exposition. Ce qui n’était pasévident à l’époque; à la fin des années 90, à Marrakech, il y avait peu de lieu pour exposer et il fallait déployer unegrande énergie pour monter des expositions. Nous tenonsà remercier tous ceux qui participèrent à cette dynamique,la ville de Marrakech qui mit à disposition la galerie deBab Doukkala, le Ministero del Gusto qui a accueilli danssa galerie certains artistes ayant résidé à la Fondation, toutcomme Dar Zellig et l’Institut Français de Marrakech.

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L’enthousiasme des artistes pour la Médina — à ce titre,l’expérience des carossas est amusante et révélatrice (voir encadré) — pour sa population, pour la ville deMarrakech et l’expérience de la résidence, nécessita trèsvite de s’agrandir. Aussi, en 1998, soit deux ans à peineaprès ses débuts, Valérie Barkowski déménagea les locaux de la fondation dans un riad plus spacieux,dans Derb Dabachi où elle a continué à accueillir, pendantprès de six ans encore, des artistes de tous pays et toutesdisciplines. Mais la vie de la Fondation ne s’est paslimitée à accueillir des artistes dans un riad.

Très rapidement, Valérie et Serge Barkowski prirentconscience qu’il leur fallait aller plus loin.

Après une période d’adaptation initiale au cœur de laville, adaptation d’autant plus facile et rapide que l’équipemise en place par Valérie afin d’accueillir les artistes étaittrès chaleureuse, les artistes “se montraient curieux de découvrir d’autres aspects du Maroc. A l’époque, mon mari voyageait beaucoup, tant dans le haut Atlasque dans les régions sahariennes, et les artistes séjournantà la Fondation, bien souvent, avec grand plaisir, l’accom-pagnaient. Il parut opportun d’offrir aux artistes le désirant la possibilité de séjourner non seulement à Marrakech mais également dans d’autres régions du Maroc…”.Aussi, quelque part dans le désert, allaient s’écrire d’autreschapitres de l’histoire de la Fondation.

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Valérie & Serge Barkowski

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Hervé Ingrand

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S a h a r t’

C’est là, en un lieu minéral au milieu des dunes sahariennes,que quelques tentes se sont temporairement dresséespour accueillir les artistes de la Fondation. Mais pourquoi là ?

S’il faut en croire la mémoire de la Fondation, un beaujour de 1998, Serge Barkowski, accompagné d’AndreïKarpov et d’Ivan Kolesnikov, se serait arrêté, au cours de l’une de ses expéditions-découvertes, au lieu-ditBaghlou, au pied d’un village fantôme, perché sur un picrocheux. Le site est fantastique, historique, il se trouve sur l’ancienne route des caravanes entre Tombouctou et Sijilmassa et serait notamment mentionné dans leschroniques de Léon l’Africain. Jusque-là, pourrait-on dire,rien que de très “normal” mais… Andreï Karpov en sepromenant sur une des dunes de sable, proche du lieu, y aurait découvert une ancienne pièce d’or ! L’histoire est-elle vraie ? Ce qui l’est, c’est que la décision fut prised’installer là quelques tentes sous la garde de Youssef, un nomade de la région. Youssef qui, très vite, avec sa petite famille deviendra un pilier de l’organisationcomme en témoigne superbement le “journal de campa-gne“ d’Isabelle Lousberg, jeune photographe belge qui est restée trois semaines seule dans le désert endécembre 2000 (voir plus loin).

Le campement a connu des périodes fastes, résonnantdes bruits de voix et de travail de plusieurs invités,s’emplissant de l’écho des conversations et des confiden-ces que l’on ne peut avoir nulle part ailleurs, les regardsperdus, face à la lune. Il a compté jusqu’à 4 ânes, 30 poules et même un potager. Un point d’eau toutproche faisait de cet endroit un petit paradis terrestre.

C’est là-bas, à plus de 5 heures de marche de tout autrelieu habité, que Tomas Naegerl, sculpteur-urbaniste autri-chien a planté son projet fou de “Source” inspiré d’uneancienne coutume de puisage de l’eau. Il a réussi à fairetravailler tout le monde, deux mois durant, sous un soleilde plomb pour tendre une bâche et récolter la rosée du matin. C’est là aussi que François Lelong a conçu et réalisé ses premières installations de Land Art et que CorinneCauvin a réalisé un documentaire sur son travail; làencore qu’Isabelle Lousberg semait ses “boîtes miracles“pour récolter des photos de paradis; là, enfin, qu’EtienneYver fit “(…) de nombreux croquis qui furent la colonnevertébrale de l’exposition que je fis à ma rentrée enFrance et que j’appellerai Retour du Maroc. Je mesouviens des nuits sous les étoiles à parler avec Valérie,à côté de la grande tente berbère, ou bien encore, lors de mon second séjour, avec Serge me racontantquelques pans de son histoire, ses déserts, sa Russie,Pasternak, ses interrogations sur la vie, sa maladie et sa conscience aiguë de la finitude, son plaisir dans les affaires, ses bonheurs, sa “miraculeuse rencontreavec Valérie” et, grâce à elle, sa découverte de l’art et des artistes. Serge était un fol amoureux de la vie, et une leçon pour nous tous ! “ Sans parler de Sandra,Annie, Nourreddine dont vous retrouverez aussi les témoi-gnages dans le corps de ce “Carnet de rencontres“.

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Ce camp était le prolongement logique de l’aventure initiée en Médina. L’endroit où l’on pouvait enfin “Apprendre à voir les choses, à aller au-delà de l’évidence solaire de cet exotisme qui m’est nouveau.Une solution : rester, méditer, s’imprégner, s’ouvrirjusqu’à l’écartèlement“. Isabelle Lousberg

En ce lieu, Valérie et Serge Barkowski souhaitaient que les artistes se retrouvent, se confrontent à eux-mêmes et à la force du désert, qu’ils puissent travailler et envisagerdes installations d’œuvres moins formelles que dans une galerie. Ce lieu a fortement inspiré et marqué lesartistes comme le pressent Valérie Barkowski dans une de ses lettres écrites à Eva Wagner et rédigée aprèsun séjour à Sahart “Je suis curieuse de voir comment ces impressions vont se traduire dans leur travail. Je suiscertaine que ce sera un long procédé qui les marqueraprofondément…”

Elle avait raison. L’abondante correspondance, sous toutesses formes — fax, dessins, lettres, mails — que nombred’artistes ont entretenu avec elle longtemps après leurrésidence, comme pour prolonger un peu plus encore les effets de cet “instant béni” passé à Sahart ainsi queleur contribution active et généreuse apportée à la réali-sation de ce “carnet de rencontres” sont de très joliesmarques de la bonne intuition de Valérie Barkowski.

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“Il était une fois au Maroc.

C’était en 1998. Avec Ivan Kolesnikov et Serge Barkowski, nous voyagions à travers le Sahara. Nous sommes arrivés près de la forteresse détruite. Il faisait

tellement chaud qu’on n’avait plus la force de bouger. Je n’ai pas voulu marcher, regarder les ruines et suis resté dans la voiture. Mais en sortant de la

voiture, tout à coup, j’ai vu quelque chose briller sur le sable. C’était une pièce d’or du XVIe siècle.

Cette pièce, le ciel étoilé du Sahara; comme si tu te trouvais dans la Chambre des étoiles…

Marrakech, El-Souera — mais principalement — les gens étonnants et merveilleux font surface dans ma mémoire avec le sentiment que je dois obligatoirement

revenir dans ces lieux magnifiques.”

A. Karpov, 2007

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S E P T A N N É E S D E R E N C O N T R E S E T D E C R É A T I O N

A Serge...

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Sergueï Stas-Shuripa, Palm trees, acrylique sur toile, 45 x 60 cm, 2000, Marrakech. Sergueï Stas-Shuripa, Palm trees, acrylique sur toile, 45 x 60 cm, 2000, Marrakech.

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e Gennaro Cicalese et Giovanni Franzi étaient les deux “premiers” résidents.

“Arrivés à Marrakech, de Paris, le 24 novembre 1996, nous sommes immédiatement allés Rue de la Bahia à la Petite Maison, un vrai petit riad dans la Médina; la Fondation nouveau-né faisait ses premiers pas. Tout s’aménageait progressivement. Quand nous avons rencontré Valérieet Serge Barkowski, nous avons tout de suite été sous le charme de leur sensibilité pluri-culturelle et nous avons essayé d’organiser avec eux les ateliers et de planifier le travail. Ils nous ont montré les endroits-clés de la ville, donné les bons contacts. Nous avons rencontré leurs amismarrakchis et une foule de gens, de toutes nationalités.

On était en novembre, mais le temps à Marrakech ressemblait au printemps de chez nous : merveilleusement lumineux, chaud, des couleurs incroyables, des gens fantastiques, les ruelles,les petites boutiques, les animaux, le trafic complètement fou, le chant du muezzin, du mouvementpartout, des mots, des sons, des filles entièrement couvertes mais les pieds nus et peints au henné…

Les premiers jours, la médina de Marrakech nous est apparue comme un rêve psychédélique où nous pouvions pénétrer juste en ouvrant la porte… Nous nous y sommes promenés et avons vu et rencontré des gens amusants; nous découvrions Marrakech en épousant les pas sautillants du Génie de la Koutoubia dans les souks…”

Gennaro Cicalese, Le génie de la Koutoubia danse le souk, acrylique sur toile,110 x 80 cm, 1997, Marrakech

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Andreï Karpov, sans titre, huile sur toile, 60 x 50 cm, 1997, Marrakech

Andreï Karpov, sans titre, huile sur toile, 100 x 160 cm, 1997,Marrakech

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Tatiana Panova, Shadows serie, tirage couleur, s.d., Marrakech Tatiana Panova, Shadows serie, tirage couleur, s.d.,Marrakech

Tatiana Panova, Shadows serie, tirage couleur, s.d.,Marrakech

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“...Cette expérience m’a vraiment secoué et je n’en assimilevraiment les conséquences qu’après six mois, je n’ai pasencore pu les transcrire dans de nouvelles peintures…Maintenant je vais me remettre à travailler anxieux devoir le résultat de mes réflexions sur la difficulté de traduirela simplicité de l’être…”.

Extrait d’une lettre à Valérie, écrite près de 6 mois après son retour.

Giovanni Franzi, Royal Air Maroc, acrylique sur toile, 100 x 120 cm, 1997, Marrakech

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François Lelong, sans titre, technique mixte sur bois, 100 x 140 cm, 2001, Marrakech

François Lelong, Branches d’eucalyptus écorcées, hauteur : 1,50 m,mai 2001, Dunes de Ba Hallou, Sahara Tafilalt

François Lelong, Galets, diamètre : 4 m, mai 2001, Oued Rheris,Sahara Tafilalt

Extrait d’une lettre de François Lelong à V. Barkowskià son retour du désert, en 2001.

“Avec peut-être plus d’intensité que l’année dernière,cette parenthèse d’ailleurs et d’une certaine solitudeme laisse une belle et lancinante impression. Mêmesi c’est à Marrakech que je suis visiblement et artistiquement actif, ce nouvel (et chaotique) inter-mède désertique a probablement la part belle danstout ce qui m’aura séduit là-bas…”

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Hervé Ingrand, sans titre, huile sur toile, 67 x 40 cm, Marrakech

Hervé Ingrand, Exposition de tableaux à la Ménara, huile sur toile, 73 x 100 cm,1998., Marrakech

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Eva Wagner, sans titre, huile sur toile, 170 x 145 cm, 1998, Marrakech

“Marrakech a vraiment été une expérience pour moi. Je n’y connaissais personne, mais, avec l’aidede Valérie Barkowski, j’ai rapidement trouvé tout ce qu’il me fallait pour travailler. J’avais déjà travaillé dans d’autres pays, mais Marrakech, ce n’est pas seulement un autre pays, c’était un “cosmos” tout à fait différent. Les sons et les odeurs de la ville, le mode de vie différent, les gens et l’organisation de la vie, tout était “autre”. Et ça, c’est vraiment l’expérience capitaleque j’ai faite. (…) J’étais “à la maison” mais isolée (…) dans une autre culture, loin de mes repères quotidiens et du monde affairiste de l’art. Et cela m’a vraiment permis de me concentrer sur moi-même et mon travail (…) de rechercher ses racines. D’une certaine manière, Marrakech a été le rêve qui a enrichi la réalité de ma vie…”

Eva Wagner, sans titre, huile sur toile, 170 x 140 cm, s.d., Marrakech

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Isabelle Lousberg,, L’arbre, sténopé, tirage unique, 2001, Sahart

De retour à la “civilisation”après plus de 3 semaines seule dans le désert.“Les premières heures passées hors du désert le furent dans un petit village, Rissani.Jour de souk, du monde fourmillant qui me donne mal à la tête, j’ai perdu l’habitude, je sers la main de celui qui m’accompagne, peur de tomber, je me sens perdue,noyée dans le bruit de la foule. Le désert me manque déjà, j’ai envie de m’y réfugier,d’y retrouver cette paix enveloppante du vide et du rien. Il restera à jamais rayon-nant dans un coin de mon cœur, comme une lumière belle et encourageante.”

Isabelle Lousberg, La dune, sténopé, tirage unique, 2001, Sahart

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Najia Mehadji, Coupole, huile sur toile, 120 x 120 cm, 1997, Marrakech

Cette toile fait partie d’un diptyque directement inspiré de la coupole de la Qubbat Barudiyin, monument du XIIe siècle (fontaine, surmontée d’une coupole), à Marrakech.

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Ivan Kolesnikov, sans titre, huile sur toile, 100 x 79 cm, 1997, Marrakech.

Ivan Kolesnikov, sans titre, huile sur toile, 140 x 170 cm, 1997, Marrakech.

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mel “Ce qui est étonnant avec ce livre à exemplaire unique, qui est marginal dans ma production,

c’est qu’il réunit en définitive les principaux pôles d’intérêts qui m’orientent. Non seulement lamusique, l’écriture fictionnelle et les arts plastiques, mais également le rapport que j’entretiensavec les civilisations du passé (en l’occurrence – pour ce livre – l’antiquité grecque puisque je suis parti de l’exemplaire d’un numéro de revue consacré à Dionysos que j’ai détourné), le sacré et l’érotisme.

C’était en avril 1997, à la Fondation de Valérie Barkowski, à Marrakech, Maroc. Qui fut le lieuégalement où est né le Festival des Gnaoua d’Essaouira puisque ce fut durant ce mois-là, que,après une nuit de rêveries et de discussions enflammées sur ce qui serait souhaitable de faire pourcette confrérie sur laquelle j’avais déjà travaillé et qui me fascinait tant, mon ami AbdeslamAlikane, gnaoui d’Essaouira, de passage à Marrakech pour quelques jours, et moi-même l’avonsprojeté – élaboré dans ses grandes lignes; et que nous l’avons inauguré, un an plus tard, en juin1998 (moi en tant que président du Festival, lui en tant que directeur artistique).

C’est dire combien pour moi, ce lieu – ce séjour – reste marqué du sceau de l’amitié et de l’expérimentation, de la poésie et de l’innovation.

C’est dire aussi que j’en garde un souvenir indélébile”.

Pascal Amel

Pascal Amel, “Les poètes en action”, Livre d’artiste. Exemplaire unique. 17 x 21,5 cm, 1997, Marrakech.

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Richard Laillier, sans titre, pierre noire sur papier abrasif, 20 x 50 cm, 1997, Marrakech

Je voyage peu – sans doute trop peu – je voulais me perdre dans la Médina, pour découvrir...Je n’y suis pas parvenu.3 heures après ma descente d’avion je me sentais dans une ville amie, familière. Je me souviens des yeux, des yeux des Marrakchis qui brillent, les yeux pour un dessinateur sont importants, unoutil de travail en quelque sorte. Les yeux que je croisais étaient vifs, utiles, des yeux qui regardaientet qui voyaient.Dans la pénombre du hammam, dans les flaques de lumière qui tombaient des murs noirs, lesyeux regardaient sans jamais s’imposer. Alors j’ai regardé : la ville, ses habitants … J’ai rangé mescrayons et j’ai sorti mes yeux.Et puis j’ai commencé à voir le temps, pas celui qui passe, l’autre – le temps présent. Il y avait à unecentaine de mètres de riad zeitoun el jedid un bureau de tabac. J’ai mis parfois trois heures pour l’aller et le retour, J’avais le temps et les yeux pour boire le thé et parler sur le chemin.

Les yeux et le temps - Richard Laillier- janvier 2008

Richard Laillier, sans titre, pierre noire sur papier abrasif, 31,5 x 40 cm, 1997, Marrakech

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Yver, Etienne, sans titre, acrylique sur sac de ciment Gazelle, 60 x 90 cm, 1998,Marrakech

Extrait d’un courrier fax de Valérie à Eva Wagner :

“Quoi de neuf Radio Médina ? Etienne est parti sous la tente (dansle désert) avec Serge. Encore unstakhanoviste, il n’arrête pas de travailler. Depuis deux semaines, il peint sur des sacs de ciments et…“hier je suis allée présenter un dos-sier aux cimenteries Asmar pouressayer de monter une expositionavec eux…”. Comme quoi, lesséjours à la Fondation ne sont pasnécessairement consacrés à la rêverieet à la réflexion…

Yver, Etienne, sans titre, acrylique sur sac ciment Gazelle, 63 x 96 cm, 1998, Marrakech

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Jasmine Vanhevel, sans titre, tirage couleur numéroté 1/5, 40 x 60 cm, s.d., MarrakechJasmine Vanhevel, sans titre, tirage couleur numéroté 1/5, 40 x 60 cm, s.d., Marrakech

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ter “Valérie et moi, on s’est d’abord rencontré lors d’une exposition. Et puis, j’ai été étonné, elle est

venue me voir avec Serge dans le Sud. C’était la première fois que des gens prenaient le tempsde venir me voir là-bas. Après, on s’est revu à Marrakech et j’ai eu l’occasion de séjourner à laFondation en même temps qu’Hervé Ingrand et Juan-Maria Puigvert. Puigvert m’a laissé un grandsouvenir : on a vraiment beaucoup parlé, discuté de la peinture, de sa première rencontre avecun pays musulman. Il n’arrivait pas à travailler, alors il a beaucoup lu et réfléchi et on a aussiréfléchi ensemble… Mon travail l’intriguait aussi. C’était une sorte d’atelier croisé qui m’a énormémentapporté. Avec Hervé Ingrand, le contact était tout à fait différent…”

Nourreddine Chater, Shi, acrylique sur papier, 13 x 35 cm, 1998, Marrakech

Nourreddine Chater, Beth, acrylique sur papier, 13 x 35 cm, 1998, Marrakech

Nourreddine Chater, Shi, acrylique sur papier, 13 x 35 cm, 1998, Marrakech

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’Hua

rt Annabelle d’Huart a réalisé 24 sculptures en bois qui ont fait l’objet d’une installation au Pavillon dela Ménara. Elle a travaillé en collaboration avec Adbellah* qui, à un moment, avait installé son atelier sur le toit de Dar Najma pendant l’absence d’Annabelle.En souvenir de cette collaboration, Annabelle a fait don de deux de ses “Déesses.”

Extrait d’un courrier fax de Valérie à Annabelle…“Il y a plein d’énergie à la Fondation. De l’énergie positive, car tout semble fonctionner comme ilfaut pour tout le monde. Abdellah est vraiment charmant… C’est tellement enthousiasmant de le voir travailler. Son travail est soigné, il a les yeux qui pétillent quand il touche le bois. Et comme jete le disais au téléphone, nous avons l’impression que tu es là, c’est comme si tu venais de sortirpour un instant…”

Annabelle d’Huart, Déesse, Bois de cèdre cérusé, 1,95 cm de hautAnnabelle d’Huart, Déesse, Bois de cèdre cérusé, 1, 85 cm de haut

Pièces faisant partie d’une série de 24 sculptures réalisées pour une exposition au Jardin de la Ménara en 1998

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François Bouillon, artiste plasticien a séjourné à la Fondation en compagnie de sa compagne,Catherine Vernier. Au départ, Valérie Barkowski ne les connaissait pas. Elle les a invités sur la simple base de leur petit dossier de présentation et sur la recommandation de Najia Mehadji…Aujourd’hui encore, le souvenir de Marrakech et de sa lumière est vif dans l’esprit de FrançoisBouillon dix ans après sa résidence.

“- Oui, oui, quand je dis les couleurs à Marrakech, ce n’est pas simplement comme cela, elles sontvraiment différentes, parce que j’ai déjà séjourné au Maghreb, en Algérie… Ce n’est pas du tout la même chose. Ce qui m’a aussi interpellé, comme je travaille beaucoup sur les signes, c’est la signalétique urbaine, les enseignes de boutiques, dans la rue… Beaucoup par la suite sont ressortisdans mes travaux... Et encore la main de Fatma, le dessin de cette main évocatrice m’avait frappé lors d’un retour de promenade dans l’Atlas, et il m’est resté longtemps dans l’œil et dans latête…”.

François Bouillon, aquarelle sur ardoise, sans titre, 22 x 14,5 cm, s.d., Marrakech

François Bouillon, aquarelle sur ardoise, sans titre, 22 x 14,5 cm, s.d., Marrakech

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rl “Invité par la fondation Barkowski, à Marrakech, j’étais inspiré par l’idée d’une très ancienne coutumede puiser l’eau. (…) Ce projet est pour moi un devoir socio-écologique, un essai de parcourir avec d’autres peuples les chemins divers de l’art et de la science. Inspiré par l’importance vitalede l’approvisionnement en eau, j’ai décidé de réaliser “La source” avec et pour les bédouins – un centre de communication dans leur milieu : simple, effectif et global. Ensemble, avec unénorme engagement physique et avec les outils les plus simples, nous avons pendant ces deuxmois élaboré une forme de vie exprimant l’art…”

Le site couvrait 800 m2 sur lesquels, ont été aménagés deux bassins maçonnés formant chacunune vasque…

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Christine Spengler, sans titre, photo, tirage numéroté, 39 x 60 cm, s.d., Marrakech

Christine Spengler, sans titre, photo, tirage numéroté, 39 x 60 cm, s.d., Marrakech

Page 34: Foundation Sahart

Atelier de Nourreddine Chater

Page 35: Foundation Sahart

“Je ne me rappelle plus exactement comment nous est venue l’idée de faire peindre des carrossaspar les artistes… Mais cette idée a été accueillie avec enthousiasme par chaque artiste qui aséjourné chez nous à Marrakech. La marche à suivre était la suivante : nous donnions deux joursde vacances au “carrossa man” en lui payant ses deux jours comme s’il travaillait. Le premier jour, le carrossa était passé à la peinture anti-rouille et le deuxième jour, il était peintpar un artiste. Ceci a eu pour résultat q’une vingtaine de carrossas peints se baladaient dans lesruelles de la médina et que du fait qu’ils étaient plus soignés que les autres, ils avaient plus de travail !”.

Etienne Yver, Nourredine Chater, Hervé Ingrand ont participé à cette opération, tout comme Cherkaoui, unartiste peintre qui n’a jamais séjourné à la fondation mais qui était ami de Nourreddine.

Page 36: Foundation Sahart

Axel Storms

Giovanni Franzi & Gennaro Cicalese

Page 37: Foundation Sahart

FranceFranceBelgiqueBelgiqueMarocFranceItalieFranceFranceBelgiqueFranceFranceFranceItalieFrancePays-BasFranceCroatieRussieRussieFranceFranceFranceBelgiqueFranceAutricheAllemagneRussieEspagneAllemagneFranceRussieBelgiqueRussieBelgiqueFranceAutricheFranceSerbie

Fondation ONA . Collection SAHART . Donation Serge et Valérie Barkowski

B i o g r a p h i e d e s a r t i s t e s

Amel PascalBouillon François

Cabezuelo-Bertozzi SandraCallewaert Yves-Oliver

Chater NourreddineChodolenko MarcCicalese GennaroCommarque Cyril

D’Huart AnnabelleDassel Sophie

Dillon BaudouinFaucher Virginie

Ferrière Jean-MarcFranzi Giovanni

Giordano GhislaineGoddijn AnnieIngrand Hervé

Jerkevic ArmanoKarpov Andreï

Kolesnikov IvanLaillier Richard

Lelong FrançoisLevy-Hadida Frédéric

Lousberg IsabelleMehadji Najia

Naegerl TomasNittka Tania

Panova TatianaPuigvert Juan Maria

Sautter ClausSpengler Christine

Stas-Shuripa SergeïStorms AxelTsigal Serge

Vanhevel JasmineVernier Catherine

Wagner EvaYver Etienne

Zaar Aleksandar

Page 38: Foundation Sahart

Amel PascalPascal Amel est né en 1957. Il vit et travaille à Paris et Essaouira.

Il a séjourné à la Fondation au printemps 1997.

Pascal Amel est écrivain. S’il a publié récits et romans, il réalise surtout des livres d’artistes et depuis 2002 a fondé, en collaboration

avec Teddy Tibi, la revue électronique “Artabsolument” dont l’ambitionest entre autres, de créer “des passerelles entre le public et l’art

contemporain, (…) de rassembler des points de vue engagés d’artistes, d’écrivains, de conservateurs de musées (…) de réfléchirsur la place de l’art et ses significations dans notre société…”. Mais

l’écriture n’est pas son seul centre d’intérêt, la musique le passionne également. C’est ainsi qu’on le retrouve, en compagniede Abdeslam Alikane, un ébéniste gnaoui d’Essaouira aux sources

du Festival Gnaoua organisé annuellement depuis 1998 dans cetteville. En 2005, il reprend d’une certaine façon le tablier puisqu’ilcrée le Festival des jeunes talents Gnaoua à Essaouira (toujours

en collaboration avec Abdeslam Alikane).

Site: www.artabsolument.com

Pascal Amel, « Les poètes en action », livre d’artiste, exemplaire unique, 17 x 21,5 cm, 1997 Marrakech.

Page 39: Foundation Sahart

Bouillon FrançoisFrançois Bouillon est né en 1944 à Limoges. Il vit et travaille àBagnolet (93) et à Treignac sur Vézère (19). Il a séjourné à la

Fondation Sahart en 1998.

François Bouillon est un artiste autodidacte. Au gré de ses écolesbuissonnières, sa conception de l’art et du travail de l’artiste s’est

forgée et développée intégrant des mondes, des matières, des cultures, des émotions de plus en plus étendus et étonnants.

Devenu professeur à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, sa position plus “académique” ne lui a rien enlevé de son

esprit et œil critiques. Il a continué à “produire” dans tous leschamps de la création et à écrire sur l’art et ses praticiens en général.

Tour à tour ou en même temps peintre, photographe, sculpteur,“installateur“ ou metteur en scène, on ne peut retenir un

“moment” de son œuvre. Il faut la parcourir pour y retrouver parfois un “signe“ qui, au fil des années évolue et passe du simplestatut d’anecdote à celui de symbole universel. On peut le considéreraujourd’hui comme un des “incontournables“ du monde artistique.

Cabezuelo-Bertozzi SandraSandra Cabezuelo-Bertozzi est née en 1966. Elle vit et travaille à

Bruxelles et a séjourné plusieurs fois à la Fondation Sahart à Marrakech en 2002, 2003.

Sandra Cabezuelo est styliste de formation. Mais une étiquetteaussi claire ne lui convient pas. C’est une créatrice-voyageuse qui

fait feu de tout bois pour s’exprimer, avec talent et sensibilité.Dessin, peinture, collage, écriture, elle manie la plume et parfois

les ciseaux avec dextérité. De ses voyages et séjours multiples auJapon, en Chine, au Vietnam, à Marrakech, elle a ramené un art et

une philosophie de vie uniques où le métissage est roi. Elle a lecœur sur la main et se lance aujourd’hui dans l’aventure humani-

taire en tentant de mettre sur pied une école de dessin pour jeunes réfugiés en Asie, en collaboration avec des artistes de là-bas

(Thaïlande, Cambodge). Tout son travail est une ode aux rêves réalisés, à la joie de vivre et aux plaisirs, ceux de la chair et du

cœur comme ceux de la table et de l’esprit. Une créatrice aux millefacettes… inclassable !

Site : www.sandra-cabezuelo-bertozzi.com

François Bouillon, sans titre, aquarelle sur ardoise, 22 x 14,5 cm,s.d., Marrakech.

Sandra Cabezuelo-Bertozzi, sans titre, technique mixte sur papier, 21 x 15 cm, s.d., Marrakech

Page 40: Foundation Sahart

Callewaert Yves-OliverYves Oliver Callewaert est né en 1979 en Belgique.

Il a séjourné à la Fondation en 1997.

Yves Callewaert avait 18 ans lorsqu’il fut invité à la Fondation. Ilétait alors en pleine expérimentation et s’essayait un peu à tous

les médiums, dessin, peinture, etc. Suite à ce séjour, il a décidé des’inscrire à l’école de La Cambre à Bruxelles. Pendant ses

études, il s’est surtout intéressé à la photographie et au cinéma. Il a approfondi le côté visuel en suivant les cours de l’école….

à Los Angeles. Ensuite, il a voyagé plusieurs années, réalisant diversreportages photos et travaillant pour des magazines de voyages.

Certaines de ses photos prises pour Volto ao mundo et Blue travelont été primées par Bristol et Meyers dans la catégorie “Jeunes

adultes”. Sarah Moon et Robert Taylor étaient membres du jury. Et la photo primée a été exposée au Palais de Tokyo à Paris. Pour

assurer ses finances, Yves Callewaert travaille également pour des agences de publicité mais parvient de plus en plus à “vivre deson travail d’artiste”. Il réalise pour le moment une série de portraits

d’albinos, qui devrait faire l’objet d’une exposition cette année encore.

Site : www.yvesoliverphoto.com

Chater NourreddineNourreddine Chater, né en 1975, vit et travaille à Marrakech.

Remarqué dès 1988 en Tchécoslovaquie où il est reconnu Lauréatdu prix de la jeune peinture de la ville de Lidice, il fait, depuis,

un parcours national et international sans faute. Son œuvre s’ancredans la tradition de la calligraphie orientale mais la dépasse et

s’affirme essentiellement comme un travail sur la forme. Son travailest couronné en 2006 par sa nomination en tant que Lauréat duconcours “Le Maroc avenir”, organisé par la CDG à l’occasion du

cinquantième anniversaire de l’indépendance du Maroc. Outre diverses expositions en France, au Portugal, au Sénégal et au

Maroc, Nourreddine Chater revendique son engagement dans lasociété civile, en tant qu’artiste et vice-président de l’antennerégionale du Centre Méditerranéen de l’Environnement et de

l’Association internationale pour l’Education et l’Environnement.

Yves-Oliver Callewaert, sans titre, crayon sur papier, 11, 2 x 16 cm, 1997, Marrakech. Nourreddine Chater, Noun, acrylique sur papier, 13 x 35 cm,

1998, Marrakech.

Page 41: Foundation Sahart

Chodolenko MarcMarc Chodolenko et né à Paris le 11 février 1950. Ecrivain

romancier, il vit et travaille à Paris. Il a séjourné à la Fondation avecsa compagne, Annabelle d’Huart, en 1998.

Romancier français de renommée internationale, mais homme discret, Marc Chodolenko publie régulièrement soit de la poésie,

soit des romans, depuis 1972. Son roman Les Etats du désert a étécouronné par le prix Médicis en 1976. Il a également participé à

l’élaboration de scénarii et a traduit, de l’anglais, entre autres,

un roman de Jeffrey Eugenides, Middlesex.

Cicalese Gennaro

Gennaro Cicalese, né en 1954 à Castellamare di Stabia dans larégion de Naples. Il a séjourné à la Fondation en 1997.

Il vit et travaille aujourd’hui à Milan.

Après des études de peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Naples,il a rapidement exposé dans des espaces ou galeries alternatives

à Berlin, Naples, Colone. Il a collaboré avec divers groupes ou artistes comme Hal Hansens ou Fluxus à Berlin pour des vidéos

et des installations. Touche-à-tout de génie, Gennaro Cicalesemélange techniques et références. Il se joue de la réalité à travers

ses “images” avec une ironie peu commune. Code, signe, message, image, géographie, high tech, dansent la java au

rythme d’un rap visuel endiablé dans ses œuvres dont certainestémoignent aussi d’une influence naïve qui laisse songeur…

Aujourd’hui, il travaille sur une série “télé-visuelle“ de peintures à l’huile et collages abordant les multiples facettes de la vie

contemporaine d’un point de vue “folklorique et ironique”.

site : www.cicalese.it

Gennaro Cicalese, Le génie de la Koutoubia danse le souk, acrylique sur toile, 110 x 80 cm, 1997, Marrakech.

Marc Chodolenko, Manuscrit sur bois, exemplaire unique, 44 x 18 cm, 1997, Marrakech.

Page 42: Foundation Sahart

Commarque CyrilCyril de Commarque est né en 1970. Après avoir vécu à New York et

à Londres, il vit et travaille à Paris. Il a séjourné à la Fondation en 2002.

Cyril de Commarque, avant de se consacrer à la photo et à la vidéoa travaillé pour le théâtre, la mise en scène et la production pour

la télévision. Il a également collaboré 5 ans avec certains des plusgrands magazines, Vogue Homme, Marie-Claire, etc. Aujourd’hui,

il s’efforce de traduire dans son approche visuelle du monde (photos, vidéos, films) ses interrogations quant à l’homme et son

rapport à la nature, à l’environnement au sens large. Qu’il s’intéresse plus particulièrement aux thèmes de la “surface” et dela “profondeur”, à celui de la solitude, de la nature, du progrès, dela mémoire ou à la manière dont la nature “reprend, s’approprie et

pénètre la ville de façon accidentelle, délicate, surprenante…” (sapréoccupation principale pour le moment), ses œuvres présentent

“le paradoxe d’une esthétique contrariée par la réalité du sujet”.

Site : www.commarque.net

D’Huart AnnabelleAnnabelle d’Huart est née en 1952. Elle vit et travaille à Paris.

Elle a séjourné à la Fondation Sahart en 1998.

La formation d’Annabelle d’Huart est ouverte : le dessin à l’écoleCamondo, l’histoire de l’art à Florence, la photo à New York, la

technologie des matériaux à Barcelone aux côtés de Ricardo Bofill…jusqu’au moment où elle se décide à peindre. Mais elle ne pouvaitse cantonner dans l’exercice d’une discipline : tapisserie, sculpture,bijouterie, elle s’accorde chaque fois le temps d’élaborer un projet

de recherche, et de le réaliser enfin plusieurs mois après. Unedémarche plutôt anachronique comme le souligne D. Abensour

“dans une société contemporaine toujours plus pressée de produireen quantité des objets de consommation rapide.” (plaquette de

l’exposition “Songe d’or ou l’origine rêvée”, Centre d’art contemporain,Vassivière en Limousin, 1995). Elle a entamé, il y a une dizaine

d’années, une collaboration avec la Manufacture de Sèvres, où elleoccupe, depuis septembre 2007, un bureau.

Cyril Commarque, sans titre, Diasec C print sur aluminium, tiragenuméroté, 2002, Marrakech.

Annabelle d’Huart, Déesse, sculpture, bois de cèdre peint, 1,85 cm,1997, Marrakech.

Page 43: Foundation Sahart

Dassel SophieSophie Dassel est née dans les années 60 à Bruxelles où elle vit et

travaille. Elle a séjourné 2 mois à Sahart en 2003.

Après des études de recherche graphique à l’ERG à Bruxelles, descours de peinture et de restauration de peinture, elle étudie la

danse et le mouvement à Londres au Collège de Roehampton etau Laban Center. Tout en travaillant comme styliste, elle donne

des cours de danse et de chorégraphie et crée en collaboration avecdes artistes de diverses disciplines un spectacle “Danseuse et Toiles”.

Ces dernières années, elle participe à différentes manifestationsd’art contemporain prenant pour lieux d’exposition les sites

industriels réaménagés. Entre peinture, sculpture, créations pour lamode, elle saisit les occasions pour créer. Pour le moment, elle

travaille sur le visible et l’invisible utilisant pour cela la lumière bleue. Peignant essentiellement en noir et blanc sur le thème du papillon

et de ses métamorphoses, après un séjour en Inde, elle vient de décider d’introduire le rouge…

Site : http://users.skynet.be/sophie_dassel

Dillon BaudouinBaudouin Dillon est né en 1948. Il vit et travaille à Paris.

Il a séjourné à la Fondation en 2001.

Artiste autodidacte, Baudouin Dillon s’est mis à peindre assez tardivement. En 1992, il a commencé un travail avec les

encres, les lavis et l’a approfondi huit années durant. Il est ensuitepassé à l’huile et son approche s’est fondamentalement modifiée.

Pour lui, il faut que l’art reste une découverte, un apprentissageconstant. Ses préférences vont alors aux géométries abstraites

colorées. Les œuvres qu’il a laissées à la fondation témoignent de cette période (2001).

Il a persévéré dans ce style et ce médium jusqu’en 2006 et pour différentes raisons, notamment de recherches créatives, il ne peint

plus depuis. Il “cherche”, au sens propre du terme, sa voie.

Sophie Dassel, sans titre, Sculpture textile et portemanteau, 2003,Marrakech.

Baudouin Dillon, sans titre, huile sur toile, 22,5 x 27,5 cm, 2001,Marrakech.

Baudouin Dillon, sans titre, huile sur toile, 22,5 x 27,5 cm, 2001,Marrakech.

Page 44: Foundation Sahart

Faucher VirginieVirginie Faucher est née le 30 juillet 1976. Elle vit et travaille

aujourd’hui à Marrakech. Elle a séjourné à la Fondation en 2003.

Virginie Faucher a suivi une formation à l’Ecole des Beaux-Arts deParis et en architecture d’Intérieur. Elle s’est lancée dans la

photographie il y a une dizaine d’années après avoir été assistantedu photographe Guy Hervais. Elle a réalisé divers reportages pourdes magazines anglais comme House & Garden et Interiors et a

voyagé au Maroc, en Inde, au Sikkim entre autres. “Je me résigne àporter mon attention aux choses mises à l’écart…”. “J’essaie de nepas me laisser piéger par une certaine nostalgie…”. “Dans chaqueimage, je laisse le spectateur avec son interpétration, je ne veux

pas m’approprier son regard…” C’est cette humilité et cette discrétionqui caractérise le travail de cette jeune photographe admiratrice de

photographes comme Walker Evans ou Dorothea Lange.

Ferrière Jean-MarcJean-Marc Ferrière est né à Toulon en 1963. Il a séjourné à la

Fondation Sahart en 1998.

Il découvre le Maroc à moto en 1984. C’est en tant que jeune photographe que la Fondation Sahart lui permit de séjourner dans

le désert. Il a été directeur de la photographie sur les tournages deplusieurs films. Mais il est aussi passé de l’autre côté de la caméra

pour certaines productions. Il a notamment réalisé un reportage surle Festival des Gnaouas. Il vit aujourd’hui en famille au Brésil avec

sa femme Rachel et leur fille Olivia et prépare pour 2008 le filmcolombien “La Sangre y la Lluvia”.

Virginie Faucher, Sans titre, diptyque photos couleurs,tirage numéroté 1/7, 39,6 x 30 cm, 2002, Marrakech.

Virginie Faucher, Sans titre, diptyque photos couleurs, tirage numéroté 1/7, 39,6 x 30 cm, 2002, Marrakech.

Jean-Marc Ferrière, Sans titre, photographie N/B, non numéroté,23,5 x 18 cm, 1998, Marrakech.

Jean-Marc Ferrière, Sans titre, photographie couleurs, non numéroté,30 x 40,5 cm, 1998, Marrakech.

Page 45: Foundation Sahart

Franzi Giovanni Giovanni Franzi est né à Berlin en Allemagne, le 20 août 1960. Il vit et travaille à Milan. Il a séjourné à la Fondation en 1997.

Après une formation scientifique, Giovanni Franzi s’est lancé dans lapeinture en autodidacte. En 1995, il fonde, avec Giorgio Martina, le Bau Bau’s à Milan et la même année expose en divers lieux.

Dans un premier temps, il a eu une approche thématique de la peinture : paysages architecturaux, portraits animaliers, personnages.

Il appelle cette période, celle de ses dipinti fumettistici, ses peinturesroman-feuilleton sur le thème de l’aliénation domestique. Il a

évolué vers le design textile et de mobilier. La peinture figurativene l’a plus intéressé pendant plusieurs années. Son séjour au Maroc lui a permis de renouer avec une approche plus figurative mais très

particulière du sujet en peinture, recomposant avec humour et ironie sur ses toiles, des éléments réels en des scènes burlesques.

Toute une partie de son travail actuel concerne le dessin architectural.

Giordano GhislaineNée le 19 janvier 1972, Ghislaine Giordano vit et travaille à

Marseille, entre deux voyages de découverte à l’étranger. Elle a séjourné à la fondation en 2002-2003

Ghislaine Giordano s’est lancée dans la peinture après une formation d’info-graphisme et un D.E.A. en arts plastiques à

l’Université d’Aix-en-Provence. Sa force réside dans une analyseclaire des questions qui se posent à tout artiste : le rapport à la

réalité, au sujet, à l’objet, à l’espace. Elle tente d’y répondre mais enpeignant à bras-le-corps, parce qu’il faut “croire que la peinture

est une expérience, au sens plein du terme… voir la vie quotidiennecomme un miracle d’aventures, un effort continuel d’héroïsme”.

C’est ainsi que les choses les plus simples, comme un verre, desampoules, un ventilateur se sont imposés à elle comme autant

d’objets/sujets de peinture. Et tout cela est peint avec une rareéconomie de moyens et une palette jouissant de toutes ses couleurs !

Giovanni Franzi, Prot 2, acrylique sur toile, 99 x 152 cm, 1997,Marrakech.

Ghislaine Giordano, Sans titre, acrylique sur carton, 36,5 x 21 cm,2003, Marrakech.

Page 46: Foundation Sahart

Goddijn AnnieAnnie Goddijn est née en 1939. Elle vit et peint aux Pays-Bas, dansla région de Leiden, où elle enseigne également.. Elle a séjourné à

la Fondation en 1998.

Après une formation à l’Académie de La Haye, elle s’est très tôtconsacrée à la peinture. Compte tenu de son parcours, résumer son

travail est difficile. Et réduire ce qu’elle a fait à l’appellation “peinture de paysage” pourrait être péjoratif tant sa quête est

marquée par une recherche de l’essence des choses, qu’il s’agissed’une série de couchers de soleil peints dans la région de

Wassenaar ou de visions de paysages de guerre réalisées suite àun “reportage” en ex-Yougoslavie en 1995. Elle revient régulièrement

peindre au moins deux fois par ans dans le Sud marocain.

Ingrand HervéHervé Ingrand est né en 1972 à Paris. Il vit et travaille à Montreuil.

Il a séjourné à la Fondation Sahart en 1998.

Après une approche du dessin publicitaire, il entre en 1991 à l’ENSB-A dans l’atelier de Jean-Michel Alberola et bénéficie d’unebourse Colin-Lefrancq en 1996 pour le Museum School de Boston. Diplômé de l’Ensb-a de Paris en 1997 avec les félicitations du jury,à l’unanimité, il continue son travail artistique. Son principal projet

à l’époque était de réaliser un “accrochage chaotique et multimédiaafin de mieux montrer la peinture, c’est-à-dire d’organiser l’espaced’accrochage comme un atelier avec toutes ses productions. Pour

cela, plusieurs types de travaux seront montrés : sculptures, peintures, automates photos et gravures, donnant aux spectateurs

l’impression de chaos, ce qui est le principe même de l’organisa-tion de l’atelier. Cette idée rend compte aussi de la zone de rêvecréée par la fiction d’un grenier ludique.” Et depuis, l’histoire de

l’atelier a continué. De peintures en installations et en déménage-ments, il en a réalisé sept dont un à Marrakech à la Fondation. En

projet : une synthèse de ses réalisations qui les présenterait en unetour… Une démarche qui ne manque pas d’humour à l’heure où

tout le monde veut découvrir “les dessous de la création”.

Annie Goddijn, Rissani, acrylique sur toile, 114 x 133 cm, 2000,Marrakech.

Hervé Ingrand, Sans titre, technique mixte sur papier, 39 x 51,5 cm,1998, Marrakech.

Page 47: Foundation Sahart

Jerkevic Armano Armano est un peintre et un photographe croate. Il a séjourné à la

Fondation en 2000.Nous n’avons malheureusement retrouvé aucune trace de lui.

Son travail en tant que photographe témoigne d’une grande sensibilité aux scènes et à la lumière du quotidien. Il les saisit à

l’état brut, sans aucune tentative d’esthétisme. Son travail de peintrepar contre révèle un côté plus sombre de l’artiste, très introverti.

Karpov AndreïAndrei Karpov est né en 1959 à Tula en Russie. Il vit et “produit” à

Moscou comme il le déclare avec humour. Il a séjourné à laFondation Sahart en 1997-1998.

Andrei Karpov n’a pas fait d’études artistiques. Il est ingénieur enphysique et mathématiques. Mais il peint depuis qu’il a 4 ans

“Je me suis mis à recopier les œuvres classiques. Vers 7 ans, j’avaisdéjà recopié tout Rubens et Van Dijk. Les plus réussies étaient les

copies de Léonard de Vinci… C’est là que mon activité de peintre apris fin…” Il vit cependant toujours de la vente de ses œuvres !

Toutes, sous des dehors naïfs, sont empreintes d’un humour férocemêlant folklore et modernité faisant basculer scènes ou personnages

dans une réalité fantastique où êtres et choses flottent – ou sontcoincés – entre solitude et inconscience. Très prisées des collection-

neurs, ses œuvres se retrouvent dans de nombreuses collectionsprivées russes, japonaises, américaines, belges ou françaises, uncomble pour un peintre qui estimait déjà en 1992 qu’être “artiste

n’est pas une profession sérieuse” !

Andreï Karpov, sans titre, huile sur toile, 100 x 120 cm, 1997,Marrakech.

Armano Jerkevic, Sans titre, acrylique sur carton, 100 x 122 cm,2000, Marrakech.

Page 48: Foundation Sahart

Kolesnikov IvanIvan Kolesnikov est né le 4 mai 1954 à Rostov-sur-le-Don,

en Russie. Aujourd’hui, il vit et travaille à Moscou. Il a séjourné à la fondation Sahart en 1997-1998.

Ivan Kolesnikov est un artiste de conviction. En témoigne sa formation double, à l’Ecole Supérieure artistique et industrielle de

Moscou. Et son parcours d’artiste. Amoureux des avant-gardistesrusses du début du XXe, après avoir adhéré à l’Union des jeunespeintres russes, il a préféré s’en retirer pour être indépendant :

un acte courageux avant la Perestroïka. Après avoir fait un bout dechemin avec les partisans du Sost-Art et défendu ensuite un certain

conceptualisme abstrait, il a continué à peindre mais quelque peu “en retrait” du monde. Aujourd’hui, il travaille en collaborationétroite avec Sergueï Denissov sur de multiples projets relevant

d’une démarche plus conceptuelle.

Site : www.artmimicry.ru

Laillier RichardRichard Laillier est né le 24 avril 1961 à Paris où il vit et travaille.

Il a séjourné à la Fondation Sahart en 1997.

Richard Laillier peint depuis 1984 et dessine depuis 1990. Il se consacre à la technique de la pierre noire dès 1991. Cettetechnique, qui fait que l’on recouvre un papier abrasif de pierre

noire – une sorte de fusain – et qu’ensuite on le gratte ou legomme pour faire apparaître la forme, lui permet d’exprimer un

monde où le corps humain est l’objet de toute son attention. Corpssouffrance, corps plaisir, il sonde les tréfonds de “l’âme-chair”

humaine, “avec une gomme en guise de bistouri ou une plumeque l’on peut imaginer glissant sur des corps plus alanguis”.

Son chemin d’artiste passe par les plus grandes capitales de l’art – Paris, Tokyo, New York, Venise, Bruxelles entre autres – mais

il accompagne aussi certains auteurs en créant des dessins originaux au diapason de leur œuvre comme il l’a fait pour

Rodrigue Marques Souza, dans Punir, paru chez Fissile éditions.

site : http://travers.asso.free.fr

Ivan Kolesnikov, Sans titre, huile sur toile, 80 x 99 cm, 1997,Marrakech.

Richard Laillier, Sans titre, pierre noire sur papier abrasif, 31,5 x 40 cm,1997, Marrakech.

Page 49: Foundation Sahart

Lelong FrançoisFrançois Lelong est né le 5 juillet 1968 à Lille (France). Aujourd’hui,il vit et travaille dans le Limousin. Il a séjourné à plusieurs reprises

à la Fondation Sahart entre 2001 et 2003 .

Architecte d’intérieur de formation, François Lelong a suivi les coursde sculpture de Pierre Van Craeynest. C’est dans le bronze qu’ilcoule ses premières œuvres avant de peindre et de passer aux

installations et au Land Art. Artiste nomade, il engrange au cours deses voyages et résidences au Sénégal, au Maroc, en Allemagne,

un matériel hétéroclite – palpable ou impalpable – résultat de fouillesparticulières. Pour lui, “Fouiller ne se résume pas à chercher un

objet, mais bien plus à se rendre disponible à la découverte”.Chacune de ses “installations” témoigne – à la manière d’un puzzle –

de cette recherche des liens qui peuvent exister entre l’Homme,ses traces passées, présentes et futures, l’installation réalisée

et leurs rapports au monde.

Levy-Hadida FrédéricFrédéric Levy-Hadida est né à Nice, le 12 mars 1963. Il vit et travaille

à Lille où il continue son parcours d’artiste. Il a séjourné à la Fondation en 2002-2003.

Après des études à l’Ecole des Arts Décoratifs à Nice et enExpression visuelle à Paris, il participe à l’édition de plusieurs

GraphZines allemands, belges et français et commence à exposerdès 1987. Depuis, il n’a cessé de chercher, d’expérimenter techniques,

matières, thèmes et lieux de travail ou d’expositions. Du fusain à la peinture et au monotype en passant par le papier, le plastique,

la vitre, les murs des villes, Frédéric Levy-Hadida parcourt le mondeà la recherche d’expressions vraies et vivantes à partager et aime

apparaître dans des lieux où on ne l’attend pas nécessairement.

Site : www.frederic.levy-hadida.club.fr

François Lelong, Branches d’eucalyptus écorcées, hauteur :1,50 m,mai 2001, Dunes de Ba Hallou, Sahara Tafilalt

Frédéric Levy-Hadida, Sans titre, monotype, tirage unique,25 x 35,5 cm, 2002, Marrakech.

Page 50: Foundation Sahart

Lousberg IsabelleIsabelle Lousberg est née dans les années soixante à Mons,

en Belgique. Elle vit et travaille à Bruxelles. Elle a séjourné à plusieursreprises à la Fondation Sahart et détient le record du plus long

séjour dans le désert. Plus de trois semaines.

Isabelle Lousberg est photographe, même si elle en refusel’appellation. “Je ne me considère pas comme une photographe dansla mesure où je soignerais un regard aigu sur la réalité environnante.

J’utilise la réalité et la dégorge de cette substance sous-jacentequ’il me plaît de voir (ré)apparaître. Je fais juste des photos, dansle sens concret du verbe faire”. Sa technique en effet est particu-lière, le sténopé. Son matériel : un contenant (un boîte en carton)

percée d’un trou du diamètre d’une épingle. Le sténopé requiert delongs temps de pause et un travail laborieux en chambre noire.

Chaque tirage est unique. Seule cette manière de faire, lui permetde rendre l’âme des lieux et des choses qu’elle aime : grandes

bâtisses abandonnées, châteaux, déserts. Des mondes fourmillantd’une vie imperceptible qu’elle parvient à saisir.

Mehadji NajiaNajia Mehadji est née à Paris en 1950. Elle vit et travaille entre Paris

et Essaouira depuis 1985. Elle a séjourné à la Fondation Sahart en 1997.

Najia Mehadji concentre les expériences artistiques. Intellectuelles – maîtrise d’Arts plastiques de la Sorbonne et licence en Théâtre de

Paris VIII – et physiques puisque une grande partie de son travail et de sa recherche tente d’allier geste artistique, corps, respiration

et musique. Les différents chapitres de son œuvre – Coupoles,Gradiants, Chaosmose, Floral, etc. – et son travail actuel en images

numériques témoignent de cette quête constante de la parfaite“unité-universalité” qui anime l’artiste. Une référence qu’elle sembleparticulièrement priser, synthétise bien sa démarche : celle qu’ellefait à Paul Klee dans une brève interview vidéo en expliquant que

“le point contient virtuellement la ligne…”.

Isabelle Lousberg, L’arbre, sténopé, tirage unique, 2001, Sahart.

Najia Mehadji, Coupole, huile sur toile, 120 x 120 cm, 1997,Marrakech.

Page 51: Foundation Sahart

Nittka TaniaTania Nittka est née le 22 juillet 1970 à Essen-Werden en Allemagne.Elle vit et travaille à Berlin. Elle a séjourné à la Fondation en 2003.

Tania Nittka a une formation en philosophie, peinture et communication visuelle. Aquarelliste, vidéaste, elle se pose

comme observatrice du monde dans lequel elle vit, croquant êtreset objets, en petit format, dans une réalité quotidienne brute sansarchitectures environnantes. Elle va à l’essentiel. La photographie a

tenu cependant une place importante dans son travail jusqu’en2007, date à laquelle elle commence à travailler d’après nature

uniquement ou de mémoire. En 2001, elle commence à travailler la peinture à l’huile. “Peignez

aussi vite que vous le pouvez”, cette citation de Manet qu’elle dit êtreau centre de ses réflexions la pousse à s’interroger continuellement

sur les relations de l’acte de peindre avec le monde extérieur.

Naegerl TomasTomas Naegerl est né en 1961 à Vienne en Autriche.

Il vit et travaille à Vienne en tant que sculpteur-urbaniste et a séjourné à la Fondation Sahart en 1999.

Après l’Ecole des Beaux-Arts à Paris, en sculpture, et un passage parles ateliers de Tony Grand et Piotr Kowalski, Tomas Naegerl a

fait un Master en Architecture élémentaire, lithographie et sérigraphie.Ces formations approfondies ne l’ont jamais empêché de s’exprimerdans le domaine artistique dès l’age de 22 ans. Sculpture végétale,travail multimédia, installations conceptuelles, informations-installa-

tions, à Paris, au Brésil, à New York, en Bretagne, l’homme est toujours en projets sur tous les continents en vrai “artiste-commu-

niquant”. Ouvert à toutes les expériences et les collaborations, le travail qu’il a fait ici, au Maroc, dans le désert, témoigne de sa

conviction utopique et de sa croyance en l’art comme médium de rencontre.

Site : www.naegerl.com

Tomas Naegerl, La Source – Maroc, livre d’artiste, exemplaire numéroté,1999. Réalisé à partir des photos prises lors de l’installation àSahart, dans le désert.

Tanja Nittka, Afriquia, huile sur toile, 21 x 26 cm, 2001-2, s.l.

Page 52: Foundation Sahart

Puigvert Juan MariaJuan Maria Puigvert est né en Espagne en 1959. Il vit et travaille à

Paris. Il a séjourné à la Fondation Sahart en 1998.

Après des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Barcelone et unelicence en Histoire de l’Art, il commence par écrire et publier deux

recueils de poèmes. Il se lance dans la peinture, travaillant dans un style plutôt expressionniste et figuratif. Il conçoit son œuvrecomme un territoire narratif entre réel et imaginaire. Il attache

énormément d’importance à l’élaboration technique de ses œuvres :diversité des matériaux, sédimentation des pigments, oxydations,

érosions. Il recherche l’intensité par la sobriété et décline un répertoire iconographique de formes hybrides et antropomorphes.

Ses œuvres se trouvent dans d’importantes collections privées en France et en Espagne.

Panova Tatiana Tania Panova est née à Moscou, en Russie en 1973. Elle vit et travaille

à Moscou. Elle a séjourné à la Fondation Sahart en 1998-1999.

Après des études d’Histoire de l’Art à l’université de Moscou, Tania Panova peint. Si elle fait un peu de photographie, celle-ci

répond à une démarche plus “industrielle”. Dans son évolution, sonséjour au Maroc est déterminant. De tempérament impatient, elle

aime voir le résultat de son travail rapidement. Et comme elle ledit, “je suis photographe, c’est-à-dire, un peintre paresseux”.

Les lumières et les jeux d’ombres l’ont particulièrement séduite, iciau Maroc mais aussi dans son travail ultérieur. Elle a l’art de saisir

l’âme éternelle du quotidien le plus banal et de sonder les facettescachées, les ombres de la réalité.

Tatiana Panova, Shadows Serie, photo couleur, tirage non numéroté,s.d. Marrakech.

Juan Maria Puigvert, Sans titre, encre de chine et aquarelle surpapier, 4,5 x 3,2 cm, s.d. Marrakech.

Page 53: Foundation Sahart

Spengler ChristineNée en Alsace, en 1947,Christine Spengler a séjourné

à la Fondation en 1997

Elle a connu une enfance madrilène. Le musée du Prado et ses hôtes célèbres, Goya et Velazquez notamment, ont fait partie

de son quotidien. Mais, comme elle l’affirme, “Je suis née le jouroù j’ai réalisé ma première photo au Tchad”, en 1970. C’est là-bas

qu’elle décide de devenir reporter de guerre. Elle apprend le métiersur le terrain et, du Cambodge à l’Irak, photographie en noir et

blanc. En 1997, après un reportage sur les femmes en Afghanistanet sur l’Espagne, elle séjourne au Maroc, à Marrakech. Elle poursui-vra sa carrière comme correspondante de guerre pour Sipa-Press etCorbys-Sygma et sera sur tous les grands conflits jusqu’en 2003. Enmars 2007, elle a reçu le titre de Chevalier des Arts et des Lettres

du ministère de la Culture à Paris pour l’ensemble de son parcours.

Sautter ClausClaus Sautter, photographe allemand, est né en 1958 à Freiboug

(Allemagne de l’ouest). Il vit et travaille à Berlin. Il séjourné à la Fondation en 2003.

Site : www.claussautter.de

Claus Sautter, Bab serie, photo N/B, tirage numéroté 2/3, 30 x 34cm, 2003, Marrakech.

Christine Spengler, Sans titre, photo couleur, tirage numéroté, 39 x 60 cm, 1997, Marrakech.

Page 54: Foundation Sahart

Storms AxelAxel Storms est né à Ixelles en Belgique, le 23 février 1974.

Le peintre travaille à Gand en Belgique. Il a séjourné à la Fondation à deux reprises en 1997.

Après des études en Arts Plastiques à Gand et à la Heaterleys Schoolof Fine arts à Londres, il a commencé à peindre et à exposer dans

la petite salle d’exposition que ses parents avaient au sein de leur magasin à Nieuwport. Ensuite, il a décidé de voir le monde et l’a parcouru pendant plus de 10 ans : Cuba, l’Amérique centrale, etc.

Il vient de réinstaller son atelier à Gand en Belgique, et s’est remis à la peinture.

Stas-Shuripa SergeïSergueï Stas-Shuripa est né en 1971 dans l’est de la Russie. Il vit ettravaille à Moscou, en tant que peintre et auteur d’articles critiques

et théoriques sur l’art contemporain. Il a séjourné à la FondationSahart en 1998-1999.

Après une formation technique à l’Institut de Radio-électronique de Moscou, Stas-Shuripa a travaillé comme décorateur au théâtre

Malij avant de suivre différentes formations artistiques en Russie et en Suède à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de l’université de

Göteborg. Ces études ne l’ont pas empêché d’exposer dès 1996, au sein de la Galerie Aïdan, une des plus prestigieuses galeries

d’Art contemporain de Moscou. Il compte ainsi déjà plus de 50expositions à son actif et a participé, en 2005, au projet d’expositionde groupe Hope-Stop en marge de la Biennale d’Art Contemporain

de Moscou. Sa peinture est à la croisée de chemins multiples – géométrie pop, évocation des comics strips, images vidéo et

informatiques – et évoque souvent la réalité froide d’un mondeurbain qui atteint au mythe une fois qu’il l’a fixé sur sa toile.

Sergei Stas-Shuripa, Urban Landscape, huile sur toile, 110,5 x 80 cm,2000, Marrakech.

Axel Storms, Sans titre, acrylique sur toile, 196 x 104 cm, 1997,Marrakech.

Page 55: Foundation Sahart

Vanhevel JasmineJasmine Vanhevel est née en 1970, en Belgique. Elle vit et travailleen Belgique mais réalise de nombreux reportages photographiques à

l’étranger. Elle a séjourné à la Fondation Sahart en 2002.

Après des études de photographie à Sint-Lukas à Bruxelles, elledébute comme assistante du photographe de mode Luc Praet.

Ensuite, dans le milieu professionnel, elle se fait un nom dans lapresse magazine comme photographe d’ambiance pour la décorationet la mode (Glamour, Cosmopolitan, etc.). Ce qui ne l’empêche pasde réaliser des photos plus artistiques où ce sont surtout les lumières

qui la préoccupent. En 2004, elle rentre chez Claudia Trucco qui est aujourd’hui son agent.

Site : www.claudia-trucco.com

Tsigal Serge Serge Tsigal est né en 1949 en Russie. Il a séjourné à la Fondation

Sahart à Marrakech en 1998.

Après des études de géographie à Moscou, il a participé à plusieursexpéditions scientifiques en Union soviétique et à l’étranger.

Parallèlement, il a toujours dessiné et par la suite, s’est adonné à la gravure. Il est spécialiste du portrait d’animaux. Il a réalisé de

multiples expositions en Russie, Italie, Mexique, Allemagne, Suèdeet est représenté dans plusieurs collections privées. En 1992, il aremporté le prix de la célèbre fondation écossaise Glasgow Print

Studio.

Sergeï Tsigal, Sans titre, gravure, tirage numéroté, 10 x 8 cm, s.d,Marrakech.

Jasmine Vanhevel, Sans titre, tirage couleur numéroté 1/5,40 x 60 cm, s.d., Marrakech.

Page 56: Foundation Sahart

Wagner EvaNée en 1967 à Salzbourg, Eva Wagner vit et travaille à Vienne.

Elle a séjourné à Sahart en 1997-1998.

Après ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, Eva Wagnerfait différentes résidences d’artistes en Italie, en France et au Maroc

avant d’entrer dans l’enseignement à l’Université des Arts Appliquésà Vienne et à l’Académie des Beaux-Arts internationale d’été

de Salzbourg.Artiste d’envergure internationale, elle a découvert le Maroc à

l’occasion d’une exposition collective organisée à Casablanca en 1997consacrée à l’Art contemporain en Autriche. Son travail picturaljoue sur les limites visible/invisible, figuration/abstraction, sur le

mouvement et le temps. La photographie y tient une place particu-lière. Elle a remporté, en 2005, le prix Anton Feistauer en Autricheet participe régulièrement à différentes expositions et Foires de l’Art

(France, Angleterre, Chine, Belgique, Russie, etc.).

Contact et info : www.evawagner.at ou [email protected]

Vernier CatherineCatherine Vernier est née en 1950.

Elle vit et travaille en région parisienne. Elle a séjourné à la Fondation en 1998, en compagnie de son mari

François Bouillon.

Artiste plasticienne, après des études d’architecture intérieure et àl’école supérieure des Arts décoratifs, Catherine Vernier enseigne

le dessin et la sculpture aux jeunes. Parallèlement, elle développeune technique artistique originale, précisément après son séjour

à Marrakech. Elle “utilise la piqûre à la machine sur la toile commeon utiliserait un crayon très intime, qui d’une voix timide dit sadétermination à tracer là la marque d’une émotion qui revient detrès loin*…” Elle allie en effet différents matériaux et outils pour

travailler sur la toile du peintre : machine à coudre, peinture parfois,dessins, points de piqûre et broderie. Un travail étonnant. (*Extrait

d’un article critique paru à l’occasion de sa dernière exposition,Exclusions, rédigé par Evelyne Arnaud).

Catherine Vernier, Sans titre, pastel sur papier, s.d. Marrakech.

Eva Wagner, Sans titre, huile sur toile, 90 x 120 cm, 1998,Marrakech.

Page 57: Foundation Sahart

Zaar AleksandarAleksandar Zaar est né à Novi Sad en Serbie le 10 juin 1971. Après

des études en Allemagne et en Angleterre, il travaille aujourd’hui à Marseille. Il a séjourné à la Fondation Sahart en 2002-2003.

Peintre, il s’est essayé à l’acrylique au pinceau sur toile et ensuite a adopté la technique du monotype. Aujourd’hui, il travaille essentiellement la photo, sur les thèmes de la mémoire et du temps

photographiant des “séries” et des éléments en “évolution”.

Site : www.azaar.eu

Yver EtienneEtienne Yver est né en 1955 à Caen. Il vit et travaille à Paris. Il a

séjourné à la Fondation Sahart en 1998.

Etienne Yver a étudié à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Mais, enfait, il peint comme il respire. Depuis toujours. Son travail témoigned’un souffle de vie peu commun. Curieux, toujours à l’affût du monde

qui l’entoure, il aime s’emparer de tous les supports, aborder tousles sujets, même poétiques ou musicaux, faisant fi de toutes les

règles ou conventions. Il n’est jamais là où on l’attendrait et c’estcette diversité qui séduit. Qu’il s’agisse de sacs de ciment – commeceux qu’il a utilisés à Marrakech – de bâches plastiques, de cartons

ou de toiles classiques, il peint, avec humour ou ironie, émotions et sentiments qui l’animent face au quotidien. Son éclectisme l’a

poussé à collaborer plus d’une fois à la création et la réalisation dedécors, costumes et éléments scénographiques pour des troupes de

théâtre et à participer à des rencontres “Peinture-Poésie” commeen 2007 à Marrakech avec le poète Yassin Adnan.

Site : www.etienne-yver.com

Etienne Yver, Sans titre, huile sur toile, 18 x 24 cm, s.d., Marrakech.

Aleksandar Zaar, Sans titre, acrylique sur toile, 140 x 140 cm, 2002,Marrakech.

Page 58: Foundation Sahart

Nejivoi Igor

Artiste peintre d’origine russe, il a séjourné à la Fondation en 1998. Il a fait don de deux acryliques sur toile à la Fondation. Selon nos

dernières informations, il aurait arrêté de peindre aujourd’hui.

Collet Sophie

Sophie Collet est une artiste belge qui s’est perfectionnée dans la technique du pastel gras.

Elle a séjourné à la Fondation en 2000 et à laissé deux œuvresgrands formats, de facture classique, réalisées pendant son séjour. Nous n’avons pas d’autres traces de son passage. Selon nos dernières

informations, elle pratique toujours son art mais de manièreintermittente.

Chaguignan Mirel

Mirel Chaguignan est une artiste peintre d’origine russe qui a séjournéà la Fondation en 1998 en même temps que Sergeï Tsigal. Elle a

laissé trois huiles sur toile à Sahart mais nous n’avons malheureu-sement pas retrouvé sa trace.

B i o g r a p h i e d e s a r t i s t e s d o n t n o u s n ’ a v o n s p a s r e t o u v é l a t r a c e

Page 59: Foundation Sahart

Rédaction :Valérie Barkowski & Andrée Collin

Réalisation Graphique :Marcos Claudino Rosa assisté pour l’arabe par Wassim El Hallioui

Avant-propos :Fondation ONA, Rachid Slimi, Président

Edition :Fondation ONA

Impression :PIPO, Casablanca

Tirage :2 000 exemplaires

Traduction :Mustapha Bouazzaoui

Relecture & correction du texte français :Virginie Chaquiq El Badre

Relecture & correction du texte arabe :Khadija Bidar, Atika Balagh, Samir Khalfi, Latifa Mahrar

Crédits photograpiques :Couverture : Hassan Nadin

Dans l’ouvrage : Hassan Nadin, Nourreddine Chater, Isabelle Lousberg, François Lelong

www.fondationona.com

Villa des Arts Casablanca30, boulevard Brahim Roudani

Casablanca, Maroc

Villa des Arts Rabat10, rue Beni Mellal

Rabat, Maroc

© 2008, Fondation ONA

Fondation ONA . Collection SAHART . Donation Serge et Valérie Barkowski

4 2 a r t i s t e s e n r é s i d e n c e d a n s l e S u d m a r o c a i n

“Remerciements à tous les artistes grâce à qui des liens indélébiles se sont créés sur fond de moments inoubliables,à Tania Chorfi Bennani, pour sa sensibilité et sa compétence,à toute l’équipe de l’ONA, à Abdelhadi Mahrar, pour sa fidélité et sa disponibilité, à Fatiha, petite fée pour toutes et tous,à Awatif et Latifa, à Youssef, qui nous a fait partager “son désert”,à Radwane el Idrissi, qui m’a permis de rencontrer Tania Chorfi Bennani,à Charlotte et Gregoire Barkowski, Philippe Poignand, Yves Charriau,à Christiane Thiry, Quentin Wilbaux, Nicolas Tosi, Alex Grosman, Florence Bories, à Mariette Landon, à Dominique Pissoort en souvenir d’un voyage inoubliable,à Françoise et André Lafon,à Andrée Collin pour son investissement personnel, sans elle je n’aurais pas réussi à retracer toute l’histoire de la Fondation… 1000 fois merci”.

Valérie Barkowski