FORUM POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE

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FORUM POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE Lignes d'orientation pour l'établissement de régimes d'assurance-dépôts efficaces Le 7 septembre 2001 Traduit en français par la Société d’assurance-dépôts du Canada.

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FORUM POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE

Lignes d'orientation pour l'établissement de régimes d'assurance-dépôts efficaces

Le 7 septembre 2001

Traduit en français par la Société d’assurance-dépôts du Canada.

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FORUM POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE

Lignes d'orientation pour l'établissement de régimes d'assurance-dépôts efficaces

Le 7 septembre 2001

© Forum pour la stabilité financière 2001. Tous droits réservés. La reproduction oula traduction de courts extraits est autorisée, à condition de citer la source.

La présente traduction du document original anglais n’engage en rien le FSF.

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À sa réunion de mars 2000 à Singapour, le FSF a approuvé le rapport d’un groupe d’étude et a convenu que,puisque plusieurs pays envisageaient la mise en place d’un régime d’assurance-dépôts, il serait souhaitabled’établir certaines lignes d’orientation internationales. Les membres du FSF ont fait remarquer que l’élabo-ration de telles lignes d’orientation devrait reposer sur un processus de consultation pouvant rejoindre toutesles parties s’intéressant à l’assurance-dépôts afin d’avoir l’assurance que ces lignes d’orientation tiennent comptedu plus vaste ensemble de circonstances, de scénarios et de structures, et qu’elles soient aussi compatiblesavec ceux-ci.

Le FSF a demandé à Jean Pierre Sabourin, président et chef de la direction de la Société d’assurance-dépôtsdu Canada, de présider un groupe de travail chargé d’élaborer un ensemble de lignes d’orientation quifavoriserait l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces. Le rapport final du Groupe de travailsur l’assurance-dépôts a été soumis au FSF qui l’a entériné à Londres, le 7 septembre 2001.

Le rapport du FSF repose sur trois constatations générales. Tout d’abord, un régime d’assurance-dépôtsexplicite à couverture limitée est préférable à un mécanisme de protection implicite dans la mesure où il définitclairement les obligations des déposants et des créanciers, et où il limite la portée des décisions discrétion-naires qui peuvent donner lieu à des actions arbitraires. Ensuite, un régime d’assurance-dépôts doit être conçuet mis en œuvre adéquatement et être bien compris du public pour être crédible et ne pas générer d’aléa moral.Enfin, pour être efficace, un régime d’assurance-dépôts doit être intégré à un filet de sécurité financier bienconçu et reposer sur de solides cadres de réglementation et de surveillance prudentielles, sur un mécanismed’application de lois efficaces ainsi que sur un système comptable et un régime d’information sains.

Le rapport propose une méthode générale à l’intention des pays qui envisagent de mettre en place ou deréformer un régime d’assurance-dépôts explicite à couverture limitée. Il examine d’abord les questionscontextuelles relatives aux différentes formules de protection des déposants qui sont mises en place dansdifférents pays, et recense les questions dont il faut tenir compte au moment d’adopter ou de réformer unrégime d’assurance-dépôts. Il décrit ensuite les particularités d’un régime qui contribuent à son efficacité età sa crédibilité, et, finalement, il présente les questions et facteurs clés qui sont liés aux différentes méthodesde résolution des faillites bancaires, au remboursement des déposants et aux réclamations et recouvrements.

Le FSF a la ferme conviction que le présent rapport, fruit d’une approche des plus pragmatiques, saura remplirson rôle auprès des décideurs qui veulent concevoir un régime d’assurance-dépôts visant à favoriser lastabilité financière et la protection des petits déposants sans pour autant augmenter l’aléa moral ou réduirela discipline de marché.

Le président du FSF,

Andrew Crockett

PréfacePréface

Forum pour la stabilité financière

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficacesi

Table des matières

I Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

II Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

III Questions contextuelles relatives aux régimes d’assurance-dépôts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

1. Rôle du secteur bancaire et du filet de sécurité financier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82. Formules de protection des déposants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83. Aléa moral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

IV Mise en place et maintien d’un régime d’assurance-dépôts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1. Objectifs de politique générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122. Analyse de la situation et considérations sur la mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

(a) Facteurs économiques, condition et structure du système bancaire, attitudes et attentes du public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

(b) Condition du régime légal, des cadres de réglementation et de surveillance prudentielles, du système comptable et du régime d’information . . . . . . . . . . . . . . . . 13

3. Passage d’un régime de protection globale à un régime d’assurance-dépôts . . . . . . . . . . . 144. Processus d’auto-évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

V Conception et structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

1. Mandat, pouvoirs et structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

(a) Mandat et pouvoirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18(b) Cadre de fonctionnement et questions d’ordre opérationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19(c) Gouvernement d’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19(d) Ressources humaines et immunité légale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

2. Rapports entre les divers intervenants dans la stabilité financière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203. Adhésion au régime et couverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

(a) Adhésion au régime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21(i) Participation obligatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21(ii) Octroi du statut de membre aux banques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21(iii) Banques étrangères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22(iv) Institutions financières para-bancaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22(v) Banques d’État . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

(b) Couverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22(i) Étendue et plafonds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22(ii) Coassurance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24(iii) Ajustement des plafonds d’indemnisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24(iv) Dépôts en monnaie étrangère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficacesii

Table des matières• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

4. Financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

(a) Financement ex ante ou ex post . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25(b) Établissement et taille d’une caisse d’assurance-dépôts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26(c) Régime de primes uniformes ou régime de primes différentielles indexées

sur le risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265. Information du public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

VI Interventions, remboursements, réclamations et recouvrements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

1. Interventions du secteur privé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302. Interventions auprès des banques en difficulté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

(a) Options . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31(i) Liquidation et remboursement des dépôts assurés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31(ii) Acquisition et prise en charge (ventes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31(iii) Aide au redressement d’une banque en exploitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

(b) Coûts et autres facteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

3. Remboursement des déposants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32(a) Conditions propices à un remboursement efficace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33(b) Évaluation du montant assurable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33(c) Méthodes de remboursement des déposants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33(d) Paiements versés aux déposants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

4. Réclamations et recouvrements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34(a) Questions d’ordre général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34(b) Stratégies de gestion et de cession de l’actif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34(c) Méthodes de mise en marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35(d) Réclamations et litiges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

5. Classement des déposants, nantissement et droits de compensation . . . . . . . . . . . . . . . . . 36(a) Classement des déposants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36(b) Nantissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36(c) Droits de compensation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

VII Points clés des lignes d’orientation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

Annexes etGlossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Annexe I : Membres du Groupe de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

Annexe II : Démarche suivie pour l’élaboration des documents de travail . . . . . . . . . . . . . . . . 53

Annexe III : Organismes qui ont appuyé le Groupe de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

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SynthèseSynthèseII

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces2

Un régime d’assurance-dépôts vise notamment àfavoriser la stabilité du système financier d’un payset à protéger les petits épargnants contre la pertede leurs dépôts en cas de faillite bancaire. Diversessolutions permettent d’atteindre ces objectifs.

Un régime d’assurance-dépôts est préférable à unmécanisme de protection implicite dans la mesureoù il définit clairement les obligations faites auxautorités envers les déposants et où il limite la portéedes décisions discrétionnaires qui peuvent donnerlieu à des actions arbitraires. Pour en garantir lacrédibilité, toutefois, et pour prévenir les distorsionssouvent génératrices de l’aléa moral, un tel régimedoit être conçu et mis en œuvre adéquatement, etêtre bien compris du public. Un régime d’assurance-dépôts doit être intégré à un filet de sécuritéfinancier bien conçu et reposer sur de solides cadresde réglementation et de surveillance prudentielles,sur un mécanisme d’application de lois efficacesainsi que sur un système comptable et un régimed’information sains.

L’établissement d’un régime d’assurance-dépôts oula réforme d’un régime en place nécessite dans unpremier temps de formuler les objectifs de politiquegénérale à atteindre et de veiller à ce que leur portéesoit très bien comprise. Au moment de définir les

objectifs de politique générale, les décideurs doiventévaluer une grande variété de circonstances et defacteurs susceptibles d’influer sur la conception durégime. Ce processus d’auto-évaluation est désignétout au long du présent rapport sous le termed’analyse de la situation. Parmi les circonstanceset facteurs à prendre en compte figurent l’état del’économie, les politiques monétaire et budgétaireen vigueur, la condition et la structure du systèmebancaire, les attitudes et les attentes du public, lasolidité des cadres de réglementation et de surveil-lance prudentielles, le cadre légal et la qualité dusystème comptable et du régime d’information. Ilfaut reconnaître que, dans bien des cas, les élémentsde la conjoncture du pays ne sont pas idéals. C’estpourquoi il est important de cerner les écarts quiexistent entre les conditions en cours et les situationsplus idéales et d’évaluer en profondeur les optionspossibles, puisque l’établissement d’un régimed’assurance-dépôts n’est pas un remède contre lesdéficiences majeures.

Les pays en voie de passer d’un régime de protectionglobale à un régime d’assurance-dépôts devraientprocéder à la même analyse de la situation queles pays en voie de remplacer un régime de protec-tion implicite. Le passage de la protection globaleà la couverture limitée devrait s’opérer le plus

Le Groupe de travail sur l’assurance-dépôts, issu du Forum pour la

stabilité financière, a élaboré des lignes d’orientation sur l’assurance-dépôts à l’intention

des pays qui envisagent de mettre en place ou de réformer un régime d’assurance-dépôts

explicite à couverture limitée (appelé ci-après dans le présent rapport « régime d’assurance-

dépôts ». Ces lignes d’orientation ont été établies dans le cadre de la production d’une série

de documents de travail et d’un processus de consultation auprès d’une centaine de pays.

Le Groupe de travail s’est appuyé largement sur l’expérience pratique de ses membres et

d’autres pays pour élaborer les lignes d’orientation. Ainsi, non seulement ces lignes

tiennent-elles compte d’un vaste ensemble de circonstances, de scénarios et de

structures propres à un pays, mais elles sont aussi compatibles avec ceux-ci.

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces3

Synthèse• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

rapidement possible, suivant le contexte financierdu pays, puisqu’il devient plus difficile de s’ajusterà mesure que la période de transition se prolonge.La sensibilisation du public ajoute particulièrementà l’harmonie de la transition.

Une fois le processus d’auto-évaluation terminé,les décideurs devraient concentrer leur attention surles particularités techniques du régime d’assurance-dépôts. Ils devraient se pencher en premier sur lemandat, les pouvoirs et le cadre de fonctionnementde l’assureur-dépôts. Bien qu’il n’existe pas de com-binaison unique « mandat, pouvoirs et structures »qui s’adapte à tous les contextes, ces élémentsdevraient néanmoins être définis clairement, êtrebien compris et cadrer avec les objectifs de politiquegénérale. Et il faudrait intégrer au régime unestructure de responsabilisation et un mécanismede surveillance. De plus, il est essentiel d’aborderexpressément les question liées aux relations entreles intervenants dans la stabilité financière endéfinissant clairement les mandats, les modalitésd’un partage efficace de l’information, les règles deconfidentialité de l’information et le mécanismede coordination étroite des activités particulièresà l’assureur-dépôts.

Les décideurs devraient s’intéresser ensuite auxquestions d’adhésion au régime et de couverture.L’admissibilité devrait faire l’objet de règles expli-cites et transparentes, et la participation au régimedevrait en général être obligatoire. Au moment dedéterminer l’étendue et les plafonds de la protectionofferte, les décideurs devraient examiner l’impor-tance relative de différents instruments de dépôtpar rapport aux objectifs de politique générale

établis ainsi que l’incidence possible de la couvertureofferte sur l’aléa moral. Les plafonds de la protectionpeuvent ensuite fixés à la lumière des donnéespertinentes recueillies auprès des banques.

Les régimes d’assurance-dépôts doivent pouvoirdisposer des liquidités suffisantes pour rembourserles déposants dans de brefs délais. Il est essentiel detenir le public bien informé des caractéristiques durégime ainsi que des avantages et limites de celui-ciafin d’en préserver et d’en renforcer la crédibilité.

Les divers intervenants au sein du filet de sécuritéfinancier ont la possibilité de recourir à plusieursméthodes de règlement des faillites bancaires oude redressement des banques risquant de fairefaillite. Ces méthodes sont la liquidation suivie duremboursement des dépôts assurés, les opérationsd’acquisition et de prise en charge, et l’aide auredressement d’une banque en exploitation. Lesstratégies de gestion et de cession de l’actifdevraient faire valoir leur bien-fondé économiqueet s’appuyer principalement sur des considérationscommerciales.

Enfin, le Groupe de travail recommande d’instituerun processus d’amélioration continue pour évaluerla mesure dans laquelle le régime d’assurance-dépôts atteint ses objectifs. Un pays pourra ainsis’assurer que son régime cadre en permanence avecla conjoncture socio-économique et les enseigne-ments tirés de l’expérience, et qu’il sera mieux àmême de composer avec l’évolution des défis.

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IntroductionIntroductionIIII

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces6

Le Groupe de travail a reçu pour mandat d’établir deslignes d’orientation en matière d’assurance-dépôtsà l’intention des pays qui envisagent d’instaurer unrégime d’assurance-dépôts ou de réformer le régimeen place. Le mandat précisait que l’élaboration deslignes d’orientation devait faire appel à un processusde consultation auprès des pays s’intéressant àl’assurance-dépôts, de sorte qu’elles tiennent comptedu plus vaste ensemble de circonstances et destructures et qu’elles puissent s’y adapter.

Tout au long de son mandat, le Groupe de travails’est engagé dans une vaste gamme d’activités :la publication d’une série de plans d’activités et dedocuments de travail portant sur des questionsdéterminées2, l’organisation de séances d’informa-tion, de séminaires et de conférences, l’utilisationd’un site Web pour échanger réflexions et connais-sances ainsi que la production du présent rapport.Les documents de travail traitent des questions quirevêtent une importance capitale dans l’établisse-ment d’un régime d’assurance-dépôts explicite àcouverture limitée ou dans la réforme d’un régimede ce genre déjà en place. Les membres du Groupe

de travail ont rencontré plus de 400 personnesprovenant d’une centaine de pays, et celles-ci ontété tenues pleinement informées sur les diversesquestions traitées dans les lignes d’orientation.

Le présent rapport se divise en sept sections. Lessections I et II constituent respectivement la syn-thèse et l’introduction du rapport. La section IIIanalyse les questions contextuelles relatives auxformules de protection offerte aux déposants. Lasection IV définit les questions et processus dontil faut obligatoirement tenir compte au momentd’instaurer ou de réformer un régime d’assurance-dépôts. La section V décrit les particularités tech-niques d’un régime qui contribuent à son efficacitéet à sa crédibilité. La section VI présente les questionset facteurs clés qui sont liés aux différentes méthodesde règlement, au remboursement des déposants etaux réclamations et recouvrements. Quant à lasection VII, elle résume les lignes d’orientation.

Créé en 1999, le Forum pour la stabilité financière (FSF) a pour

mission de contribuer à la stabilité financière à l’échelle internationale, d’améliorer

le fonctionnement des marchés et de réduire le risque systémique. Reconnaissant le rôle

de plus en plus important et bénéfique que l’assurance-dépôts joue au sein du filet de

sécurité financier, le FSF a créé le Groupe d’étude sur l’assurance-dépôts qu’il a chargé

d’évaluer la nécessité et la faisabilité de lignes d’orientation internationales en matière

d’assurance-dépôts. Le Groupe d’étude a présenté son rapport au FSF en mars 2000.

Pour donner suite aux conclusions de ce rapport, le FSF a invité M. Jean Pierre Sabourin,

président et chef de la direction de la Société d’assurance-dépôts du Canada, à constituer

le Groupe de travail sur l’assurance-dépôts (le Groupe de travail) en vue d’élaborer

des lignes d’orientation en la matière dans le cadre d’un rapport final qui serait

présenté au FSF au plus tard en septembre 2001.1

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Questions contextuelles relatives aux régimes d’assurance-dépôts

Questions contextuelles relatives aux régimes d’assurance-dépôts

1 Rôle du secteur bancaire et du filet de sécurité financier . . . . . . . 8

2 Formules de protection des déposants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

3 Aléa moral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

IIIIII

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces8

La présente section examine les questions dont les décideurs

devraient tenir compte au moment d’adopter ou de réformer un régime d’assurance-

dépôts. Le premier volet porte sur le rôle du secteur bancaire et du filet de sécurité

financier. Le second examine les formules de protection des déposants qui sont mises

en place dans différents pays. Le dernier s’intéresse aux mesures que les intervenants

dans la stabilité financière peuvent prendre pour atténuer l’aléa moral.

Rôle du secteur bancaire etdu filet de sécurité financierLes institutions financières qui acceptent des dépôtsdu public (désignées ci-après « banques ») jouentune action importante sur la scène économique :elles participent au système de paiements, ellesservent d’intermédiaires entre les déposants et lesemprunteurs, elles font fonction d’agents de trans-mission de politique monétaire. Pour les banques,prendre et accepter des risques sont des activitésinhérentes à leur secteur. Les banques sont, parnature, vulnérables aux problèmes de liquidités etde solvabilité, entre autres, parce qu’elles transfor-ment les dépôts liquides à court terme en prêts etplacements de seconde liquidité à long terme. Ellesconsentent des prêts à une grande variété d’emprun-teurs dont le profil des risques n’est pas toujoursfacilement reconnaissable.

Trois facteurs clés amènent les pays à établir des filetsde sécurité financiers : l’importance des banquesau sein de l’économie, le danger que courent lesdéposants de subir des pertes par suite d’une fail-lite bancaire, la nécessité d’atténuer les risques decontagion. Un filet de sécurité financier est générale-ment composé de cadres de réglementation et desurveillance prudentielles, d’un prêteur de dernierrecours et d’un mécanisme d’assurance-dépôts. Larépartition des pouvoirs et responsabilités entre lesdivers intervenants dans la stabilité financière estune question de politique générale qui se rattache

directement au contexte global du pays. Dans cer-tains pays, par exemple, toutes les fonctions dufilet de sécurité financier sont attribuées à la banquecentrale, tandis que, dans d’autres, la respons-abilité des diverses fonctions est répartie entre desentités distinctes.

1

2Formules de protection desdéposantsLes décideurs ont le choix entre plusieurs formulesde protection des déposants. Certains pays offrentune protection implicite qui transparaît lorsque lepublic, dont les déposants et peut-être aussi lesautres créanciers, s’attend à recevoir une certaineforme de protection contre une faillite bancaire.En général, cette attente procède d’une pratiqueantérieure du gouvernement ou d’une déclarationdes autorités concernées. Par définition, la protec-tion implicite n’est jamais spécifiée officiellement.Aucune règle légale ne régit l’admissibilité du passifdes banques, les plafonds de la protection offerte etla méthode de remboursement. Par nature, la pro-tection implicite laisse planer l’incertitude quantau traitement à accorder aux déposants, créancierset autres intéressés dans les cas de faillite bancaire.Le financement est discrétionnaire et dépend sou-vent de la capacité du gouvernement à se procurerdes fonds publics. Bien que l’incertitude puisse,dans une certaine mesure, amener des déposants à

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces9

Questions contextuelles relatives aux régimes d’assurance-dépôts• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

resserrer leur surveillance des banques, elle peutdéstabiliser le système lorsque les faillites bancairesse produisent.

En général, un régime d’assurance-dépôts estexpressément constitué en vertu de dispositionslégislatives ou d’autres instruments juridiques, ets’accompagne de règles régissant les limites deprotection, les types d’instruments couverts, lesméthodes de calcul des réclamations faites par lesdéposants, le mode de financement et d’autresquestions connexes. Un régime d’assurance-dépôtsest préférable à un mécanisme de protectionimplicite dans la mesure où il définit clairement lesobligations faites aux autorités envers les déposantset où il limite la portée des décisions discrétionnairesqui peuvent donner lieu à des actions arbitraires.Un régime d’assurance-dépôts peut aussi servirde mécanisme de règlement ordonné des faillitesbancaires.

L’instauration d’un régime d’assurance-dépôtspourra produire des résultats plus positifs dans unpays doté d’un système bancaire sain. Le régimed’assurance-dépôts, intégré à un filet de sécuritéfinancier bien conçu, peut accroître réellement lastabilité du système financier d’un pays. Pour engarantir la crédibilité, un tel régime doit être conçuet mis en œuvre adéquatement, et être bien comprisdu public. Il doit aussi reposer sur de solides cadresde réglementation et de surveillance prudentielles,un système comptable et un régime d’informationsains et un mécanisme d’application de lois efficaces.Le régime d’assurance-dépôts peut s’attaquer à unnombre limité de faillites bancaires simultanées,mais il n’est pas destiné à résoudre tout seul unecrise bancaire systémique.

l’« aléa moral » se pose lorsque les banques ou lesbénéficiaires de la protection sont incités à prendredes risques exagérés. Ce comportement peut semanifester, par exemple, lorsque les déposants etles autres créanciers sont protégés, ou pensent qu’ilsle sont, contre les pertes ou bien lorsqu’ils croientque les autorités interviendront pour empêcher toutefaillite bancaire. Dans ces cas, les déposants se sententmoins incités à obtenir l’information nécessairepour exercer une surveillance des banques. Parconséquent, en l’absence de prescriptions régle-mentaires ou d’autres restrictions, les banquesfragiles peuvent attirer des dépôts pour financer desentreprises à risque élevé à un coût inférieur à cequ’elles paieraient normalement.

Pour atténuer l’aléa moral, on peut recourir àdiverses incitations propres à favoriser un bongouvernement d’entreprise et une saine gestion desrisques au sein d’une banque, une discipline demarché efficace et de solides cadres de réglementa-tion et de surveillance prudentielles et d’applicationdes lois. Ces éléments impliquent des compromiset produisent de meilleurs résultats lorsque leuraction est conjuguée.

Un bon gouvernement d’entreprise et une sainegestion des risques au sein d’une banque contribuentà harmoniser les stratégies d’entreprise avec desactivités sûres et solides, et peuvent ainsi constituerles premiers moyens de défense contre une prise derisques excessifs. Un bon gouvernement d’entre-prise et une saine gestion des risques intègrent desnormes, processus et systèmes visant à assurer unedirection et une surveillance efficaces de la partdes administrateurs et des cadres supérieurs, descontrôles et des vérifications internes adéquats,des pratiques de gestion des risques, l’évaluation durendement de la banque, l’harmonisation du régimede rémunération avec les objectifs commerciauxde la banque ainsi que des pratiques de gestion ducapital et des liquidités.

L’aléa moral peut être réduit grâce à la disciplinede marché qu’exercent les actionnaires ainsi que lescréanciers et les déposants importants qui sontsusceptibles de subir des pertes par suite d’une

3Aléa moralUn filet de sécurité financier bien conçu est censécontribuer à la stabilité d’un système financier,bien qu’il puisse, s’il est mal aménagé, accroître lesrisques, notamment l’aléa moral. Le problème de

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces10

Questions contextuelles relatives aux régimes d’assurance-dépôts• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

faillite bancaire. Pour préserver une bonne disciplinede marché, toutefois, ces différents groupes doiventposséder les connaissances nécessaires pour évaluerles risques auxquels ils sont exposés. L’informationutile devrait être facilement accessible et êtregénéralement comprise par le public. Un systèmecomptable et un régime d’information solidesdoivent être mis en place, et la santé de chaquebanque doit susciter en permanence l’attentiondes agences d’évaluation du crédit, des analystes demarché, des commentateurs financiers et d’autresspécialistes.

Les pays sont nombreux à recourir largement à ladiscipline exercée par les autorités de réglementa-tion et de surveillance prudentielles pour réduirel’aléa moral et contrôler la prise de risques excessifs.La réglementation est une discipline qui peuts’exercer par des règlements justes et applicables surla constitution des nouvelles banques, des normesminimales de fonds propres, les compétences desadministrateurs et des gestionnaires, des pratiquescommerciales saines, des critères d’aptitude imposésaux actionnaires contrôlants, des normes de gestiondes risques, des contrôles internes solides et desvérifications externes. Quant à la surveillance, cettediscipline peut s’exercer de façon à s’assurer dela solidité, de la fiabilité et de la conformité desbanques et à garantir la prise de mesures correctricesdès que le problème apparaît, y compris, s’il le faut,la fermeture d’une banque.

Il est possible de réduire l’aléa moral en intégrant aurégime d’assurance-dépôts certaines particularitéstechniques : par exemple, imposer des limites decouverture, exclure certaines catégories de déposantsde la protection offerte, mettre en place des mécan-ismes de coassurance, établir un barème de primesdifférentielles ou fondées sur le risque, minimiserles risques de perte par la fermeture rapide des

banques en difficulté et se montrer disposé à intenterdes poursuites, lorsque les circonstances le justifient,contre les administrateurs et d’autres parties encas d’irrégularité.

Bon nombre des méthodes de réduction de l’aléamoral ne sont applicables que dans un contexteparticulier. Par exemple, il peut être difficile deconcevoir et de mettre en œuvre un barème deprimes différentielles ou fondées sur le risque ausein d’un nouveau régime et dans une économieémergente ou en transition. Les autorités de sur-veillance et l’assureur-dépôts ne peuvent recourir àl’intervention précoce, aux mesures de redresse-ment rapide et, s’il le faut, à la fermeture d’unebanque que s’ils sont investis de l’autorisationlégale nécessaire, ont accès à toute l’informationutile sur le profil de risque de la banque, disposentdes ressources financières suffisantes et sontincités à prendre des mesures efficaces. Imposeraux propriétaires, administrateurs et gestionnairesde la banque l’obligation d’assumer une respons-abilité personnelle et prévoir des sanctions peuventrenforcer les incitations à réfréner la prise derisques excessifs. Pour qu’elles soient efficaces,toutefois, ces mesures doivent pouvoir s’appuyersur un système judiciaire qui permette d’intenterdes poursuites, en cas d’actions répréhensibles.

Les décideurs devraient examiner les circonstanceset les facteurs susceptibles d’influer sur l’efficacitéde mesures particulières destinées à atténuer l’aléamoral, sur la résolution et la capacité à les mettreen œuvre, et sur la progression d’un programme deréforme visant à combler les lacunes qui peuventnuire à l’efficacité de ces mesures.

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Mise en place et maintien d’unrégime d’assurance-dépôts

Mise en place et maintien d’unrégime d’assurance-dépôts

1 Objectifs de politique générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

2 Analyse de la situation et considérations sur la mise en œuvre . . 13

(a) Facteurs économiques, condition et structure du système bancaire,attitudes et attentes du public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

(b) Condition du régime légal, des cadres de réglementation et desurveillance prudentielles, du système comptable et du régimed’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

3 Passage d’un régime de protection globale à un régime

d’assurance-dépôts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

4 Processus d’auto-évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

IVIV

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces12

Objectifs de politiquegénéraleLa conception d’un régime d’assurance-dépôtsconsiste dans un premier temps à formuler lesobjectifs de politique générale à atteindre de façonqu’ils soient bien compris. Les régimes d’assurance-dépôts ont pour objectifs principaux de favoriserla stabilité du système financier et de protéger lesdépôts des petits épargnants. Bien qu’il appartienneà l’État de définir ces objectifs, le secteur privé peutcertes contribuer à leur réalisation. La méthoded’exploitation d’un régime d’assurance-dépôts variesuivant une multitude de facteurs qui sont propresà chaque pays et aux systèmes gouvernemental etfinancier de celui-ci.

Le régime d’assurance-dépôts bien conçu et biencompris contribue à la stabilité du système financierd’un pays en préservant la confiance du public et,de ce fait, en le dissuadant de retirer ses dépôtsassurés des banques. Il incombe aux décideurs defaire en sorte que les autorités et le public tiennenttoutes les composantes du régime pour crédibles.L’étendue et les plafonds de la protection offerte,le délai de remboursement des dépôts assurés etla crédibilité de la garantie sous-jacente sontautant de facteurs qui influeront sur la capacité du

régime à favoriser la stabilité du système financier.La crédibilité et l’efficacité du régime sont large-ment subordonnées aux attitudes et aux attentesdu public.

L’assurance-dépôts protège les déposants assuréscontre les répercussions d’une faillite bancaire, maiselle n’est pas destinée à protéger les banques contrela faillite. Elle libère les déposants assurés des tâchesdifficiles que constituent la surveillance et l’évalu-ation de la situation des banques et de la qualité deleurs actifs. L’assurance-dépôts contribue dans unmême temps à préserver la confiance du public, desorte que les petits épargnants ou bien les déposantsqui ont de la difficulté à évaluer la situation finan-cière d’une banque soient moins susceptibles deretirer inopinément leurs dépôts.

Il est essentiel d’établir un processus d’améliorationcontinue qui serve à déterminer dans quelle mesurele régime d’assurance-dépôts atteint ses objectifs etexécute son mandat. De plus, il serait utile de revoirpériodiquement le mandat, les pouvoirs et lescomposantes du régime afin d’en évaluer le carac-tère adéquat. Les pays peuvent ainsi s’assurer queleur mécanisme d’assurance-dépôts cadre en per-manence avec la conjoncture socio-économique etles enseignements tirés de l’expérience, et que lesintervenants dans la stabilité financière sont mieuxà même de composer avec les défis éventuels.

La présente section porte sur les questions de politique générale et

les processus connexes qui doivent être pris en compte au moment d’adopter ou de

réformer un régime d’assurance-dépôts. On s’intéressera d’abord aux objectifs de politique

générale d’un régime d’assurance-dépôts. Ensuite, on examinera de près l’analyse de la

situation qu’il est recommandé aux décideurs d’effectuer pour orienter leur démarche.

Puis on se penchera sur un certain nombre de questions particulières au passage

d’un régime de protection globale à un régime d’assurance-dépôts. La dernière

partie est consacrée à un processus itératif d’auto-évaluation en six étapes.

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Analyse de la situation etconsidérations sur la miseen œuvreEn corrélation avec la formulation des objectifsde politique générale, les décideurs devraientprocéder à une analyse de la situation pour orienterle processus décisionnel. Divers facteurs et conditionsdevraient être pris en considération, entre autres,le niveau d’activité économique, les politiquesmonétaire et budgétaire en vigueur, la condition etla structure du système bancaire, les attitudes etles attentes du public, le cadre légal, les cadres deréglementation et de surveillance prudentielles, lesystème comptable et le régime d’information.Dans le cas où les conditions et facteurs ne sont pasidéals, il importe de cerner les écarts qui existentet d’évaluer en profondeur les options possibles,puisque l’établissement d’un régime d’assurance-dépôts n’est pas un remède contre les déficiencesmajeures. Si des mesures s’imposent, elles peuventêtre prises avant l’adoption ou la réforme du régimeou bien simultanément.

a) Facteurs économiques, condition etstructure du système bancaire, attitudes et attentes du public

Il est plus difficile d’établir un régime d’assurance-dépôts lorsque les questions fondamentales touchantà la stabilité du système financier n’ont pas étéexaminées. Les décideurs devraient procéder à uneanalyse de certains facteurs et circonstances telsque le niveau d’activité économique, les politiquesmonétaire et budgétaire en vigueur, l’inflation etles conditions des marchés financiers. Ces facteurs,qui exercent une action sur le système bancaire,influeront sur l’efficacité du régime d’assurance-dépôts. Une analyse de la situation implique égale-ment une évaluation de la solidité du systèmebancaire et, tout particulièrement, de la qualité despolitiques et pratiques que les banques adoptenten matière de gestion du capital, des liquidités, du

crédit et des risques, ainsi que de l’importance detous les problèmes constatés. En tel cas, il faudraitdéterminer si ces problèmes se limitent à certainesbanques ou s’ils sont systémiques de nature.

Il conviendrait également d’analyser la structuredu système bancaire, étant donné que la conceptiond’un régime d’assurance-dépôts est fonction dunombre et du type de banques ainsi que de leurscaractéristiques. Les décideurs peuvent égalementêtre appelés à examiner la compétitivité, la concen-tration et le degré de participation et d’influencede l’État. La concentration revêt de plus en plusd’importance pour les régimes d’assurance-dépôts,compte tenu de la mondialisation des marchésfinanciers et de la consolidation du secteur financier.Dans un système concentré, par exemple, il peutêtre difficile pour un régime d’assurance-dépôts decomposer avec la faillite d’une grande banquepourvue d’une organisation complexe ou encore depourvoir aux engagements d’une telle institution.

Lorsque les décisions en matière de crédit et d’affec-tation des ressources sont prises essentiellementpar l’État, ce dernier est considéré comme respon-sable des résultats de ces opérations. Dans un telrégime on estime généralement que les dépôtssont totalement garantis par l’État.

Il est conseillé de procéder à une analyse des atti-tudes et des attentes du public avant d’adopter ou deréformer un régime d’assurance-dépôts. Il faudras’occuper de sensibiliser davantage le public sides lacunes importantes sont constatées entre lesattentes et le régime ou la réforme envisagés.L’information du public contribue de façon notableà accroître la crédibilité et l’efficacité d’un régimed’assurance-dépôts.

b) Condition du régime légal, des cadresde réglementation et de surveillanceprudentielles, du système comptable etdu régime d’information

Il est important que les décideurs évaluent lacondition du régime légal, des cadres de réglemen-tation et de surveillance prudentielles, du système

2

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comptable et du régime d’information. Plus cesstructures sont robustes, plus les approches con-ceptuelles offertes aux décideurs sont variées.

Il est absolument essentiel qu’un régime légalsain soit habilité à exécuter les lois. Un régimed’assurance-dépôts ne saurait être efficace enl’absence de lois pertinentes ou d’un régime légalcohérent. L’analyse de la situation devrait s’intéresserau premier chef à l’étendue des pouvoirs d’exécution,à la qualité de l’appareil judiciaire et à l’efficacitédes procédures de recours dont disposent lescréanciers. Elle devrait tenir compte également desfacteurs suivants : la capacité du régime légal àsoutenir les interventions précoces et les mesuresde redressement rapides, la capacité de fermerrapidement les banques en difficulté et les procéduresde liquidation transparente et ordonnée des actifset de règlement des réclamations des créanciers.

L’efficacité d’un régime d’assurance-dépôts estégalement subordonnée à la solidité des cadres deréglementation et de surveillance prudentielles.Seules les banques viables devraient pouvoir fonc-tionner à l’intérieur de ces cadres vigoureux. Lesbanques devraient être dotées de tous les capitauxadéquats et adopter des pratiques saines et pru-dentes en matière de gestion des risques, de régie etd’autres activités. Parmi les autres caractéristiquesimportantes, mentionnons un régime efficace dedélivrance des permis ou des chartes aux nouvellesbanques, la conduite d’examens périodiques etexhaustifs et l’évaluation du profil de risque dechaque banque.

L’implantation de solides systèmes de comptabilitéet de communication financière est indispensableà l’efficacité d’un régime d’assurance-dépôts.L’information exacte, fiable et opportune produitepar ces systèmes peut servir aux gestionnaires,aux déposants, aux intervenants du marché et auxautorités à prendre des décisions au sujet du profilde risque d’une banque, accroissant ainsi la disci-pline de marché et la discipline exercée par lesautorités de réglementation et de surveillance. Unsystème comptable sain réunit les caractéristiquesfondamentales suivantes : des évaluations exactes

et probantes de l’information, y compris l’évalua-tion de l’actif, la mesure des engagements de crédit,le provisionnement des pertes sur prêts, la mesuredes prêts non productifs, l’enregistrement despertes non réalisées, les engagements hors bilan,l’adéquation des fonds propres ainsi que les bénéficeset la rentabilité de la banque. Dans bon nombre depays, l’adoption de normes et de pratiques compt-ables saines et prudentes ainsi que de méthodesde vérification de la conformité aux principes etrègles comptables généralement acceptés favorisele resserrement de la discipline de marché.

Un régime d’information exhaustif accroît aussil’efficacité d’un régime d’assurance-dépôts dans lamesure où les banques sont tenues de produire desrenseignements financiers opportuns, détaillés etutiles qui permettent aux intervenants du marchéd’évaluer le rendement d’une banque.

3Passage d’un régime deprotection globale à unrégime d’assurance-dépôtsCertains pays ont instauré un régime à garantieglobale explicite durant une crise financière afin deprotéger pleinement tous les déposants et créanciers.Une telle protection peut s’avérer inévitable dans lessituations financières extrêmement difficiles où ilimporte de préserver la confiance dans le systèmebancaire, tant au pays qu’à l’étranger. Toutefois,la protection globale, si elle maintenue trop long-temps, peut avoir des conséquences défavorables,notamment un accroissement de l’aléa moral.Dans le cas où un pays décide de passer d’un régimede protection globale à un régime d’assurance-dépôts, la durée de la transition devrait être adaptéeau contexte global du pays.

Le pays envisageant de passer d’un régime deprotection globale à un régime d’assurance-dépôtsdevrait procéder au même type d’analyse de lasituation que le pays en voie de remplacer un

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régime de protection implicite. De plus, les pays envoie de remplacer un régime de protection globaledevront examiner trois questions particulières.

La première question — susceptible de devenir unepréoccupation publique — découle du fait que laprotection des déposants et des autres créanciersse trouve réduite. C’est pourquoi les décideursdevraient porter une attention particulière auxattitudes et aux attentes du public. Qui plus est, lespays exposés à une forte mobilité des capitauxet/ou dotés d’une politique d’intégration régionaledevraient être attentifs aux effets de divers niveauxde protection offerts par différents pays et d’autrespolitiques connexes.

La deuxième question à laquelle les décideursdevraient s’intéresser réside dans la capacité dusystème bancaire à financer un nouveau régimed’assurance-dépôts. Quant à la troisième question,il s’agit de la durée de la transition. Dans certainspays, la transition accélérée a été menée avecsuccès dès la fin de la crise. Ce sont des pays quiont vite rétabli la santé de leur système bancaire etqui étaient déjà pourvus de solides cadres de régle-mentation et de surveillance prudentielles, d’uncadre légal efficace et d’un système comptable et d’unrégime d’information sains. Lorsqu’ils adoptentl’approche accélérée, les décideurs devraient prévoirune période d’instauration progressive, entreautres, pour continuer de protéger les dépôts dontl’échéance s’étend au delà de la date d’expirationd’une protection globale.

Dans d’autres pays, la mise en œuvre d’un régime deprotection globale s’est intégrée à un programmeglobal de restructuration des banques en périoded’accalmie, qui avait pour objectif d’améliorer lescadres de réglementation et de surveillance pru-dentielles, le régime légal, le système comptable etle régime d’information. Cette stratégie influe tantsur la période pendant laquelle la protection globaledoit être maintenue que sur la durée de la transition.La suppression graduelle de la protection globalepermet aux banques de s’adapter aux nouvellesnormes prudentielles. Elle permet également aux

directeurs des banques d’être formés dans un envi-ronnement de gestion des risques et donne auxdéposants le temps de s’acclimater au nouveaurégime. L’un des principaux inconvénients qui enrésulte, toutefois, c’est le fait que la période detransition, jugée trop longue par certains, suscitechez les déposants et les créanciers des doutes quantà la volonté du gouvernement de supprimer laprotection globale. Entre outre, plus la protectionglobale demeure en place, plus elle est susceptibled’intensifier l’aléa moral.

4Processus d’auto-évaluationLe Groupe de travail a recommandé au cours deses séances d’information que les décideurs aientrecours à un processus d’auto-évaluation itératifpour concevoir, mettre en œuvre, modifier et évaluercontinuellement un régime d’assurance-dépôts.Le processus en six étapes décrit ci-après permetaux décideurs d’amorcer leur démarche au moyende principes généraux, puis de modifier au besoinles particularités techniques qui répondent auxbesoins précis de leur pays.

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1. Définition des objectifs de politique générale. L’analyseconsiste dans un premier temps à formuler les objectifs depolitique générale précis à atteindre. Cet exercice évalue lescomposantes de la conjoncture globale au sein de laquelleévolue le pays concerné. L’énoncé de principe explique lemandat et le rôle que l’assureur-dépôts devra exercer au seindu filet de sécurité financier et expose les caractéristiquesfondamentales et les éléments importants du régime.

2. Analyse de la situation des composantes de la conjonctureglobale. La deuxième étape consiste à examiner les fac-teurs économiques, les politiques monétaire et budgétaireen vigueur, la condition et la structure du système bancaire,les attitudes et attentes du public, la qualité du régimelégal, des cadres de réglementation et de surveillanceprudentielles, du système comptable et du régime d’infor-mation. L’analyse expose les points forts et les pointsfaibles du système, cerne les avantages et les risques parti-culiers à celui-ci, puis précise les changements qu’il seraitsouhaitable d’apporter pour la mise en place d’un régimed’assurance-dépôts.

3. Validation. On procède à l’examen et à la validation desobjectifs de politique générale proposés, des caractéris-tiques fondamentales et des éléments importants. S’il y alieu, les changements nécessaires sont apportés.

4. Planification stratégique. La validation est suivie de la plan-ification stratégique. Le plan élaboré présente les objectifsà atteindre et leur degré de priorité, le calendrier de miseen œuvre, les chemins critiques, les stratégies de commu-nication et les processus de consultation. Le plan détailleles méthodes utilisées pour rendre le régime d’assurance-dépôts opérationnel et énonce les modalités de la transition.

Le passage d’un régime de protection globale à un régimeà couverture limitée implique nécessairement de prendreles précautions utiles pour éviter de causer toute perturba-tion au système bancaire. Les décideurs doivent disposerde plans d’urgence pour parer à toutes les conditionsdéfavorables. Il est crucial de faire comprendre au public lalogique des changements prévus et les délais d’exécution.

5. Mise en œuvre et acceptation. La mise en œuvre et les autreschangements nécessaires doivent s’appuyer sur des disposi-tifs de suivi des progrès et d’identification des améliorationsutiles à apporter. Il s’agit à cette étape de rendre le régimeopérationnel et de s’occuper des questions liées à la transition.Il faudra, par exemple, mettre en place le gouvernementd’entreprise adéquat (l’organe directeur, la haute direction,les contrôles internes et la structure de responsabilisation).Il faudra aussi régler au début les questions de budgétisation,de financement et d’accès à l’information, y compris lesmodalités de partage de l’information.

6. Processus continu d’évaluation et de validation. Il faudraprocéder à une évaluation et à une validation continuespour assurer l’efficacité du régime d’assurance-dépôtset, au besoin, apporter les changements nécessaires. Ceprocessus d’amélioration continue devra intégrer les nou-velles réalités du système financier et les enseignementstirés tant dans le pays qu’à l’étranger. Le régime d’assurance-dépôts devra être passé en revue en temps utile. Les analysescomparatives réalisées à l’aide de principes de base, de lignesde conduite et de pratiques exemplaires soutiendront leprocessus d’amélioration continue.

Figure 1 : (Processus d’auto-évaluation)

Étape 2Analyse de situation

Étape 1Objectifs de

politiques générale

Étape 3Validation

Étape 4Planification stratégique

Étape 5Mise en œuvre

Étape 6Processus continu d’évaluation et de validation

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Conception et structureConception et structureVV

1 Mandat, pouvoirs et structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

(a) Mandat et pouvoirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18(b) Cadre de fonctionnement et questions d’ordre opérationnel . . . . . . . . . . . 19(c) Gouvernement d’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19(d) Ressources humaines et immunité légale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

2 Rapports entre les divers intervenants dans la stabilité

financière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

3 Adhésion au régime et couverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

(a) Adhésion au régime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21(b) Couverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

4 Financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

(a) Financement ex ante ou ex post . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25(b) Établissement en taille d’une caisse d’assurance-dépôts . . . . . . . . . . . . . 26(c) Régime de primes uniformes ou régimes de primes différentielles

indexées sur le risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

5 Information du public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces18

de surveillance prudentielles et ne sont investisd’aucun pouvoir d’intervention. Le régime de simpleindemnisation doit quand même détenir certainspouvoirs appropriés et avoir accès à l’informationrelative aux dépôts et aux sources de financementadéquates afin de procéder efficacement et en tempsutile au remboursement des déposants en cas defaillite bancaire.

L’assureur-dépôts chargé de minimiser les risquesest investi d’un mandat relativement vaste et, parconséquent, de pouvoirs plus étendus lui permettant,entre autres, de contrôler l’adhésion au régime etl’annulation des polices d’assurance, d’évaluer et degérer ses propres risques, de procéder ou de faireprocéder à l’examen des activités des banques. Lesrégimes de ce genre peuvent être également habilitésà fournir une aide financière aux banques défail-lantes de sorte à minimiser les risques de perte pourl’assureur-dépôts. Certains régimes chargés de laminimisation des risques détiennent le pouvoird’établir des règlements, d’exécuter la loi et deprocéder au règlement des faillites.

Définir expressément le mandat d’un assureur-dépôts (dans un texte de loi, un énoncé de principeofficiel, une entente ou un contrat particulier)permet de clarifier le rôle de l’assurance-dépôts au

La présente section porte sur les particularités techniques et la

structure d’un régime d’assurance-dépôts. Une fois l’analyse de la situation complétée

dans le cadre du processus d’auto-évaluation, les décideurs devraient s’intéresser aux

questions concernant le mandat, les pouvoirs et la structure du régime d’assurance-dépôts.

Compte tenu de l’interdépendance du régime et des autres fonctions du filet de sécurité

financier, il est essentiel d’examiner les relations qui existent entre les divers intervenants

dans la stabilité financière. Ce n’est qu’après avoir étudié ces questions que l’on se

penchera sur les particularités techniques telles que l’adhésion au régime, la couverture,

le mode de financement et l’information du public. La dernière partie de la

présente section traite des opérations transfrontière.

1Mandat, pouvoirs et structurea) Mandat et pouvoirs

Un mandat est un ensemble de directives officiellesou un énoncé de mission. Il n’existe pas de mandatunique ni d’ensemble de mandats qui soient appro-priés à tous les assureurs-dépôts. On constate parmiles régimes implantés dans le monde un spectreentier de formules qui varient du régime à vocationétroite, comme le système de simple indemnisation(« paybox »), au régime investi de pouvoirs et deresponsabilités plus vastes, comme celui qui estchargé de minimiser les risques. Une grande variétéde combinaisons s’intercale entre ces deux pôles.Quel que soit le mandat privilégié, il importe de lefaire cadrer avec les objectifs définis et les pouvoirset responsabilités confiés à l’assureur-dépôts.

En règle générale, les systèmes de simple indemni-sation se bornent avant tout à rembourser les dépôtsassurés d’une banque qui a été fermée. C’estpourquoi ils ne sont normalement pas chargés deresponsabilités en matière de réglementation et

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sein du filet de sécurité financier. La clarté dumandat renforce la stabilité du système financier,favorise un bon gouvernement d’entreprise et accroîtla responsabilisation.

De manière générale, l’assureur-dépôts devraitdétenir tous les pouvoirs nécessaires à l’exercice deson mandat. Tous les assureurs-dépôts doivent êtrehabilités à passer des contrats, à établir les exigencesutiles et à obtenir l’information exacte et opportuneafin de pouvoir s’acquitter rapidement de leursresponsabilités envers les déposants.

b) Cadre de fonctionnement et questionsd’ordre opérationnel

Quelle que soit l’étendue du mandat de l’assureur-dépôts, un certain nombre de questions particulièresau cadre de fonctionnement et à l’exploitation durégime doivent être prises en compte. Une des pre-mières tâches à remplir consiste à déterminer si lafonction d’assurance-dépôts devrait être confiée àun organisme déjà en place ou s’il convient de créerune personne morale distincte.

Confier la fonction d’assurance-dépôts à une per-sonne morale déjà établie (par exemple, ajouter unservice à une banque centrale) permet à l’assureur-dépôts de tirer avantage des ressources humaineset des compétences que possède cet organisme.Cette approche comporte toutefois des incon-vénients, le principal étant les difficultés que cegrand organisme pourra avoir à séparer ses autresresponsabilités et intérêts de ceux qui sont rattachésà la fonction d’assurance-dépôts. Peu importe quel’assureur-dépôts soit un organisme distinct, il estprimordial de délimiter clairement les respons-abilités et obligations de rendre compte de chaquefonction du filet de sécurité financier.

c) Gouvernement d’entreprise

Le gouvernement d’entreprise d’un régimed’assurance-dépôts peut revêtir diverses formes.La formule retenue devrait correspondre au mandatde l’assureur-dépôts et au degré d’autonomie

accordé à ce dernier par rapport aux autres organ-ismes qui jouent un rôle au sein du filet de sécuritéfinancier.

L’organe directeur du régime d’assurance-dépôtsdevrait regrouper des personnes dotées des connais-sances utiles, qui comprennent bien les activités del’organisme et son cadre de fonctionnement et quisont investies de pouvoirs de décision. L’assureur-dépôts devrait pouvoir prendre en considération lepoint de vue des autres intervenants dans la stabilitéfinancière et faire appel aux parties intéresséesavisées. Les membres de l’organe directeur et lesgestionnaires de l’assureur-dépôts devraient répondreà des critères d’aptitude et être à l’abri des conflitsd’intérêts.

Les systèmes et pratiques de régie devraient êtreélaborés à partir de sains procédés de planificationstratégique et de gestion du risque ainsi que decontrôles internes et de systèmes de vérificationefficaces. La structure, la surveillance et la responsa-bilisation de l’organe directeur devraient être trans-parents. Il est recommandé d’établir des règles quidéfinissent le gouvernement d’entreprise.

d) Ressources humaines et immunité légale

La capacité de recruter et de garder du personnelqualifié représente un défi de taille pour la plupartdes assureurs-dépôts. En fait, le manque de res-sources humaines spécialisées, aptes à s’attaquer auxproblèmes complexes et en mutation constantequi accompagnent les situations de crise financièrea, dans certains cas, accru la facture acquittée parles gouvernements et les assureurs-dépôts.

L’assureur-dépôts peut mener diverses démarchespour s’assurer de disposer du personnel qualifié dontil a besoin pour atteindre ses objectifs opérationnels.Il peut, entre autres, recourir à des ressources àplein temps, compter sur les ressources des autresintervenants dans la stabilité financière et faireappel à des fournisseurs de services.

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Il faudrait reconnaître l’importance de l’immunitélégale et accorder aux employés la protection juri-dique contre les poursuites en justice susceptiblesde résulter des activités qu’ils ont exercées en toutebonne foi. Le défaut d’accorder cette protectionaux employés peut les dissuader d’exercer leursresponsabilités avec la plus grande vigilance, parti-culièrement lorsque le mandat de l’assureur metl’accent sur la détection et l’intervention précoceset la fermeture rapide des banques en difficulté.

réduire au minimum les exigences imposées auxbanques en matière de rapport, il est importantde coordonner étroitement la collecte et le partagedes renseignements. Selon l’étendue de son mandat,l’assureur-dépôts devra peut-être suppléer l’infor-mation obtenue des autorités de surveillance parl’information recueillie directement auprès desbanques.

Les besoins en information de l’assureur-dépôtsvarient considérablement suivant le mandat et lespouvoirs dont il est investi. Tous les assureurs-dépôtsdoivent disposer des renseignements utiles qui leurpermettent de rembourser les déposants lorsquecela est nécessaire, y compris l’information sur lemontant des dépôts assurés de tous les titulaires.Ils devraient avoir facilement accès à l’informationparticulière aux portefeuilles de dépôts des banques,y compris le montant des dépôts assurés et leurtotal, de sorte que les besoins en ressources et enfinancement puissent être planifiés en consé-quence. Il pourra donc être nécessaire d’établir deslignes directrices pour que les banques tiennent etconservent les registres appropriés.

L’assureur-dépôts chargé de minimiser les risquesdoit obligatoirement avoir accès à des renseigne-ments exacts et opportuns pour qu’il puisse évaluerla situation financière de chaque banque et dusecteur bancaire en général. Il doit aussi prévoir lesdifficultés financières de chaque banque et s’yattaquer efficacement dès leur apparition. L’assureur-dépôts a également besoin de renseignements surla valeur de l’actif d’une banque et sur le délaid’exécution prévu du processus de liquidation,puisque la valeur de l’actif d’une banque est enpartie fonction du temps nécessaire à sa liquidation.

Bien qu’un réseau informel de partage de l’infor-mation et de coordination puisse bien fonctionner,il est nettement préférable d’établir des mécanismesdans le cadre d’ententes explicites, étant donné lanature délicate de l’information bancaire et le besoinimpérieux d’en préserver la confidentialité. Ladifficulté à perpétuer des voies de communicationouverte accentue l’utilité d’officialiser ces mécanismes

2Rapports entre les diversintervenants dans la stabilitéfinancièreLes décideurs devraient s’intéresser aux rapportsentre l’assureur-dépôts et les autres intervenantsdans la stabilité financière ainsi qu’à la coordina-tion des activités des diverses parties. Il est essentield’établir un mécanisme de coordination étroite àl’intérieur des structures institutionnelles et unmécanisme de partage de l’information entre lesdivers intervenants.

Dans le cas où un organisme unique remplit toutesles fonctions du filet de sécurité financier, le règle-ment habile des difficultés qui peuvent porteratteinte aux relations entre les divers services con-cernés sera fonction de la clarté des mandats et del’équilibre du régime de responsabilisation.Toutefois, lorsque les fonctions sont attribuées àdes organismes distincts, les questions concernantle partage de l’information, la répartition des pou-voirs et responsabilités et la coordination desinterventions entre les différentes fonctions sontplus complexes et doivent être envisagées d’unefaçon claire et explicite.

L’organisme de surveillance est généralement lapremière source d’information sur les banques.Pour s’assurer que l’assureur-dépôts dispose del’information nécessaire, tout en cherchant à

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Par contre, lorsque les déposants se préoccupentmoins de l’assurance-dépôts ou qu’ils ne savent pasque cette protection est limitée à certaines banques,les plus grandes d’entre elles peuvent choisir de s’ysoustraire. En outre, dans le cas d’un régime à partic-ipation libre, les banques solides peuvent renoncerà y adhérer si le coût des faillites est élevé, ce quipeut faire obstacle à la solvabilité et à l’efficacité durégime d’assurance-dépôts.

(ii) Octroi du statut de membre aux banques

La question de l’attribution du statut de membre auxbanques se présente dans deux types de circonstancesqui pourront être envisagées dans des perspectivesdifférentes : lorsqu’un régime d’assurance-dépôts estcréé et lorsque le régime en place octroie le statutde membre aux nouvelles banques.

Dans le cas de la création d’un régime d’assurance-dépôts, les décideurs doivent réussir à minimiser lesrisques courus par l’assureur-dépôts tout en cher-chant à rassembler le plus d’adhérents possible. Ilsdisposent en général de deux options : l’octroi auto-matique du statut de membre ou l’obligation pourles banques de soumettre une demande d’adhésion.

L’octroi du statut de membre à toutes les banquespeut être la solution la plus simple à court terme.Cependant, l’assureur-dépôts peut ensuite se trouveraux prises avec une difficulté particulière : devoiraccepter des banques qui présentent un risque fin-ancier immédiat ou qui rendent d’une façon ou d’uneautre le régime d’assurance-dépôts vulnérable.

L’autre solution à envisager serait d’obliger lesbanques à soumettre une demande d’adhésion aurégime. Dans ce cas, l’assureur-dépôts dispose dela latitude nécessaire pour maîtriser les risquesqu’il assume en établissant des critères d’adhésion.Ce peut être aussi un moyen efficace pour intensifierla conformité à des exigences et des normes pru-dentielles. Il serait alors important d’exécuter unplan de transition adéquat qui définit les critères,le processus et le délai d’adhésion. Les critèresdevraient être transparents.

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par la voie de dispositions législatives, de protocolesd’entente, d’accords juridiques ou bien d’une com-binaison de ces moyens. Ces mécanismes peuventégalement servir de structure de coordination pourl’ensemble des activités des divers intervenantsdans la stabilité financière. Ces derniers devraienttous être assujettis à des règles de confidentialité.

Adhésion au régime et couvertureLa présente sous-section porte sur des particularitéstechniques de l’assurance-dépôts, tels les critèresd’adhésion à un système d’assurance-dépôts, lestypes d’instruments financiers devant être couvertset les plafonds de la protection. Divers facteursdevraient être pris en considération au moment dedéterminer quelles institutions financières devraientadhérer à un régime d’assurance-dépôts. Il importenotamment de savoir si elles sont assujetties à desolides cadres de réglementation et de surveil-lance prudentielles. L’admissibilité au régimedevrait être soumise à des règles explicites, et laparticipation devrait être obligatoire. De plus, il estessentiel de définir clairement dans un texte de loiou dans un contrat particulier ce qui constitue undépôt assurable.

a) Adhésion au régime

(i) Participation obligatoire

De façon générale, la participation au régime devraitêtre obligatoire afin de prévenir l’antisélection.Il peut arriver, toutefois, que les banques s’engagentfermement à souscrire à un régime de protectiondes dépôts et qu’elles souhaitent dans l’ensemble yparticiper sans qu’il soit nécessaire d’imposer uneobligation légale. Cette situation peut se produirelorsque la sensibilisation des déposants à l’assurance-dépôts et l’intérêt qu’ils portent à la question incitentsérieusement les banques à adhérer à un régime.

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Diverses procédures d’attribution du statut demembre sont recensées parmi les régimes d’assur-ance-dépôts déjà établis. Dans certains pays, ladélivrance des licences ou des chartes aux nouvellesbanques et l’octroi du statut d’adhérent au régimesont des fonctions distinctes qui sont confiées à desintervenants différents dans la stabilité financière.Dans d’autres pays, les autorités compétentes ausein du filet de sécurité approuvent conjointementl’adhésion des nouveaux membres, ou encore l’adhé-sion au régime est automatique au moment del’attribution de la charte ou de la licence d’unebanque. Quelle que soit la procédure retenue, ilimporte de mettre en place les mécanismes adéquatspour s’assurer que les demandes d’adhésion sonttraitées avec efficacité, dans les meilleurs délais, et queles banques admissibles répondent à des normesprudentielles et à des critères d’adhésion minimums.

(iii) Banques étrangères

Bien que les principales institutions membres desrégimes d’assurance-dépôts soient habituellementdes banques de constitution nationale ou des banquesà charte, certains pays obligent les filiales et les suc-cursales de banques étrangères à adhérer également.Cette exigence s’appuie sur plusieurs arguments :la stabilité du système financier du pays, la capacitéde fournir un minimum de protection à tous lesdéposants, l’idée que les banques étrangères, tirantavantage d’un système financier stable dans leur paysdevraient, dans le cours normal de leurs activitésdans un pays hôte, adhérer au régime d’assurance-dépôts de ce dernier, le désir de minimiser la com-pétitivité en plaçant les banques étrangères et lesbanques nationales sur un pied d’égalité, et ladiversification qu’entraîne l’ouverture de l’adhésionau régime à d’autres banques et l’expansion de labase de financement.

(iv) Institutions financières para-bancaires

Les décideurs adoptent différentes approches àl’égard des institutions financières para-bancairesqui offrent des dépôts et des produits assimilables àdes dépôts. Parmi les motifs invoqués pour justifierl’ouverture de l’adhésion du régime à des membresautres que les banques, on retrouve le désir d’éviter

de créer des distorsions de concurrence parmi dif-férentes catégories d’institutions qui offrent desproduits semblables, la volonté de renforcer lastabilité du système financier en comptant toutesles institutions qui acceptent des dépôts ou desproduits assimilables à des dépôts, et le désir de sou-mettre toutes ces institutions à une réglementationet une surveillance prudentielles.

De nombreux cas, toutefois, sont recensés où lesinstitutions financières para-bancaires sont excluesdu régime. On invoque le plus souvent commeraisons que ces institutions n’influent peut-être pasaussi directement que les banques sur la stabilitéfinancière d’un pays, qu’elles sont peut-être assujettiesà des normes différentes de réglementation et desurveillance et qu’elles sont soumises au contrôled’autorités de tutelle différentes. Les décideurspeuvent alors choisir d’établir un mécanisme deprotection distinct pour couvrir les dépôts desinstitutions financières para-bancaires.

(v) Banques d’État

Du point de vue de l’assurance-dépôts, les banquesd’État soulèvent des questions uniques. Elles béné-ficient généralement d’une garantie implicite oud’une garantie intégrale de l’État qui peut donner àpenser que leur adhésion à un régime d’assurance-dépôts est superflue. Il n’en demeure pas moinsque plusieurs pays optent pour leur adhésion aurégime pour diverses raisons, entre autres, faciliterla privatisation, préserver l’équité concurrentielleface aux banques du secteur privé en ce qui con-cerne le niveau de protection offerte et les primesà verser, mettre en place un mécanisme qui soumetces banques aux mêmes normes de réglementation etde surveillance prudentielles que les autres banques,diversifier les risques auxquels s’expose l’assureur-dépôts et élargir sa base de financement.

b) Couverture

(i) Étendue et plafonds

Les décideurs devraient définir clairement dansun texte de loi ou dans un contrat particulier cequi constitue un dépôt assurable. Pour ce faire, ils

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devraient évaluer l’importance relative de différentsinstruments de dépôt, y compris des dépôts enmonnaie étrangère et les dépôts de non-résidents,par rapport aux objectifs de politique générale durégime. Une fois que les dépôts utiles sont bienchoisis, on pourra déterminer les catégories dedépôts et de déposants à exclure.

Un grand nombre de régimes d’assurance-dépôtsexcluent les dépôts dont les titulaires sont jugésen mesure de vérifier la situation financière d’unebanque et d’exercer une discipline de marché. Cesont, par exemple, les dépôts détenus par des banques,des organismes d’État ou des gestionnaires profes-sionnels de placements — tels les fonds communsde placement — et les dépôts détenus par desadministrateurs et des agents de banque. Danscertains cas, les dépôts dont les titulaires sontresponsables de la santé financière d’une banque sontexclus de la catégorie des dépôts remboursables. Lamême règle s’applique parfois aux dépôts à rende-ment très élevé, ou bien le remboursement de cesdépôts peut être limité au principal dû, assortid’un faible taux d’intérêt. Dans bon nombre depays, le régime exclut les dépôts au porteur parcequ’il est difficile d’identifier le titulaire du compteet de faire respecter les limites de protection.

Une fois arrêtée la définition d’un dépôt assurable,on peut fixer les plafonds de la protection. À cettefin, les décideurs pourront examiner les renseigne-ments pertinents, telles les données statistiquesrépartissant selon leur taille les dépôts détenus parles banques, et ainsi disposer de valeurs de mesureobjectives, comme la fraction de dépôts couverts,pour déterminer si tel plafond de protection estadéquat. Le niveau retenu, quel qu’il soit, doit êtrecrédible, cadrer avec les autres particularités tech-niques du régime et répondre aux objectifs depolitique générale assignés à ce dernier. Les décideursdevraient examiner le rapport entre les plafondsde la protection et l’aléa moral.

Les plafonds d’indemnisation peuvent être fixéssuivant différentes formules, les plus courantes étantcelles qui s’appliquent par dépôt ou par déposant.La formule par dépôt peut être incompatible avec

la protection limitée du fait qu’un déposant peutfacilement contourner la limite en ouvrant dansune même banque plusieurs comptes dont le totalest égal ou inférieur au plafond assuré. Fixer lalimite de protection uniquement en fonction dudéposant permet à l’assureur d’éviter le piège,mais cette formule suscite des besoins d’informa-tion plus importants du fait que tous les comptesde dépôt appartenant au même titulaire doiventêtre identifiés et regroupés pour l’application del’assurance-dépôts.

Les plafonds d’indemnisation peuvent être aussiappliqués pour chaque banque ou pour l’ensembledes banques adhérentes. Il est possible que cettedernière formule aiguillonne la discipline de marché,mais les déposants pourront être touchés parplusieurs faillites bancaires même s’ils ont cherché àrépartir leurs risques entre les banques adhérentes.Cette méthode peut donc accroître les possibilités deretraits massifs. L’application de l’assurance-dépôtsà l’échelle de l’ensemble des banques adhérentesimplique de recueillir des données détaillées sur tousles titulaires de compte dans toutes les banques.Cette formule de protection est extrêmement difficileà administrer et très coûteuse puisqu’elle nécessite,en plus de la masse d’informations sur la propriétédes instruments de dépôt, un système regroupantles comptes des déposants de différentes banqueslorsque celles-ci font faillite. Elle requiert égale-ment que la limite de protection soit assortie d’unfacteur temps, par exemple qu’elle soit applicablepour chaque année civile. Il faudrait en outre mettreen place un mécanisme de suivi des rembourse-ments consentis aux déposants pour déterminer lemoment où chaque déposant a atteint le seuil dela protection offerte. Cette méthode est rarementretenue non seulement parce qu’elle est complexe,mais aussi parce qu’elle risque d’ébranler la confiancedes déposants.

Comme il est important de fixer judicieusementles limites de protection et de contribuer à la sta-bilité du système financier tout en maintenant lesexigences en matière d’information à un niveauraisonnable, il est préférable d’adopter la formule« par déposant et par banque ».

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(ii) Coassurance

La mise en application d’un mécanisme de coas-surance, dans le cadre duquel seule une proportionconvenue des dépôts est assurée, contribue à favoriserla discipline de marché et à réduire quelque peu lecoût de l’assurance-dépôts. Dans les pays dotés d’unrégime à couverture limitée, les déposants devraientêtre sensibilisés au fait qu’ils peuvent subir des pertessi, en cas de faillite bancaire, le total de leurs dépôtsdépasse le seuil fixé. Un régime de coassuranceincitera les déposants à être plus vigilants parcequ’ils peuvent subir des pertes lorsque le total deleurs dépôts est inférieur à la limite de protection.Toutefois, même dans le cadre d’un régime decoassurance, les personnes dont le solde des dépôtsest minime peuvent négliger d’exercer une disci-pline de marché à cause du manque d’incitationsfinancières ou à défaut d’être suffisamment avertis,ou bien parce qu’il leur en coûterait plus que cequ’ils récolteraient. En ce cas, tous les déposantssupportent le coût d’une faillite bancaire sansaccroître la discipline de marché. De plus, pour quele mécanisme de coassurance soit efficace, il imported’informer amplement le public sur la situationfinancière des banques.

L’un des inconvénients de la coassurance, c’est quecette formule peut amener les déposants à se retirerdu système bancaire. On peut remédier à cette situ-ation en appliquant la coassurance au solde desdépôts en sus d’un certain seuil, de sorte à les pro-téger intégralement contre le risque de perte tout encontinuant à inciter les déposants qui détiennentdes soldes imposants à surveiller sur les banques.

(iii) Ajustement des plafonds d’indemnisation

L’inflation, la croissance du revenu réel, la mise surle marché de nouveaux instruments financiers etl’incidence de ces facteurs sur la composition et lataille des dépôts sont autant de facteurs susceptiblesde commander l’ajustement des plafonds d’indem-nisation. Il y a toutefois lieu de faire un compromisentre deux objectifs essentiels : d’une part, main-tenir constants les plafonds de l’assurance-dépôtspendant une période suffisamment longue pour que

les déposants les retiennent bien ; d’autre part, fixerdes plafonds adéquats qui permettent d’atteindreles objectifs du régime. Ce problème est particulière-ment sérieux dans les pays aux prises avec un tauxd’inflation élevé.

Les ajustements aux seuils de protection peuventêtre apportés selon les besoins du moment oude façon systématique, suivant une formule d’index-ation automatique ou périodique. Il importe dedéterminer avec soin la périodicité et les montantsdes ajustements indexés systématiquement. Ilfaudrait éviter de réviser ces facteurs trop souventou de fixer des chiffres non arrondis pour ne passemer la confusion chez le public. Par contre, lerégime d’assurance-dépôts pourrait ne pas réussirà atteindre ses objectifs de politique générale si lesseuils de protection étaient peu souvent ajustés.

(iv) Dépôts en monnaie étrangère

La décision de protéger les dépôts en devises estfortement tributaire de la dépendance d’un pays àl’égard des capitaux en devises. Il serait peu utile demettre en place un régime qui ne couvrirait pas lesdépôts en devises si leur pourcentage est important.

S’il est décidé d’appliquer l’assurance-dépôts auxdépôts en devises, il faudra déterminer si, en cas defaillite bancaire, ces dépôts seront remboursés enmonnaie locale ou étrangère. Cette décision estimportante parce qu’elle influera sur la délimitationde la participation au risque de change. Si les dépôtssont remboursés en monnaie étrangère, il se peutque l’assureur doive assumer ce risque en cas defaillite bancaire. Si les dépôts en devises sont con-vertis en monnaie locale avant le remboursementdes déposants, le risque est transféré aux déposants.Si les dépôts sont remboursés en monnaie locale, ilfaudrait établir à l’avance une règle transparentepour déterminer la date à laquelle sera retenu letaux de change qui servira à calculer le montant àrembourser. À tout le moins, le régime prévoyantle remboursement des déposants en monnaieétrangère doit avoir accès à des avoirs étrangers oud’autres sources de financement en devises suffisantspour que cet engagement soit crédible.

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Pour limiter le risque de change, les décideursdevraient veiller à ce que les banques soient dotéesde systèmes efficaces de gestion du risque de changeet de mesures de contrôle adéquates. De plus,l’assureur-dépôts devrait établir de saines politiqueset procédures qui lui permettent de gérer avec pru-dence le moindre risque de change auquel il estexposé. Pour ce faire, l’assureur-dépôts pourraittirer avantage des compétences et de l’expériencedes banques.

décideurs devraient étudier l’incidence des taux deprime sur la santé financière du secteur bancaire etétablir l’assiette de calcul qui sera appliquée à untaux de prime donné. On peut choisir notammentle total des dépôts assurés ou le total du passif-dépôts détenu par une banque. Bien qu’il soit plusfacile d’administrer un système fondé sur le totaldu passif-dépôts, des questions d’équité peuvent seposer dans la mesure où les banques qui misentbeaucoup plus sur les dépôts non assurés pourpourvoir à leur financement pourraient être tenuesd’acquitter une part disproportionnée des primes.

a) Financement ex ante ou ex post

Le financement ex ante, qui correspond à la capi-talisation d’une réserve ou d’une caisse, permet deniveler les primes versées par les banques surl’ensemble du cycle économique. Comme toutes lesbanques participent à la constitution et à l’alimen-tation d’une réserve ou d’une caisse, les banquesqui feront faillite auront contribué à éponger lecoût de leur faillite. Les sources de financementex ante peuvent être complétées par des moyenstels que les cotisations ou primes ex post imposéesaux banques adhérentes, les autorisations de crédit del’État et les garanties fournies par l’État. Le régimeex ante peut priver le système bancaire d’une partiede ses capitaux, les fonds affectés au paiement desprimes d’assurance-dépôts ne pouvant être utilisésà d’autres fins. Dans le cas où les décideurs optentpour le financement ex ante, l’assureur-dépôtsdevrait veiller à ce que les fonds soient bien géréset à ce qu’ils soient rapidement accessibles à mesureque les pertes surviennent. Pour ce faire, il peutmettre en œuvre des politiques et méthodes d’inves-tissement adéquates et établir des contrôles internesefficaces et de solides systèmes d’information etde déclaration.

Le régime ex post exige des banques adhérentesqu’elles versent des primes ou cotisations seulementaprès qu’une faillite bancaire s’est produite. De plus,l’appel des fonds nécessaires risque fort d’intervenirpendant un ralentissement économique. Lefinancement ex post peut favoriser la surveillanceque les banques exercent les unes sur les autres,

FinancementUn solide mécanisme de financement s’avère indis-pensable pour assurer l’efficacité d’un régimed’assurance-dépôts et préserver la confiance dupublic. Un régime d’assurance-dépôts devrait pouvoirrecourir à tous les mécanismes de financementnécessaires pour garantir le prompt rembourse-ment des dépôts assurés après une faillite bancaire.L’insuffisance des ressources financières peut occa-sionner des retards dans le règlement des faillitesbancaires, entraîner des augmentations importantesdes coûts et nuire à la crédibilité du régime. Les modesde financement sont nombreux : crédits gouverne-mentaux, cotisations ou primes perçues des banquesadhérentes, emprunts sur les marchés financiers,combinaison quelconque de ces moyens, etc.

Les primes ou cotisations peuvent être imposéessuivant une méthode ex ante ou ex post. Outre lemode de financement du régime d’assurance-dépôts,les décideurs devraient examiner d’autres questionsclés. Ils devraient entre autres définir les procéduresd’évaluation et de perception des cotisations, et devérification de l’exactitude des données à l’appui,et déterminer s’il est indiqué de créer des caissesd’assurance-dépôts distinctes pour des catégoriesdifférentes d’institutions de dépôt.

Les banques adhérentes devraient absorber le coûtde l’assurance-dépôts puisque ce sont elles et leursclients qui bénéficient directement de la mise enplace d’un régime efficace d’assurance-dépôts. Les

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La seconde méthode consiste à établir un barèmede tarification destiné à maintenir un coefficient ouune plage cible de capitalisation. On pourrait ainsifixer le taux de prime et le réviser au fil du tempscompte tenu d’un coefficient particulier (parexemple, la proportion de la caisse d’assurance-dépôts au total des dépôts assurés). Cette méthodecontribue à réduire les risques de perte auxquelss’expose l’assureur-dépôts. En principe, le coefficientcible de capitalisation devrait suffire à réduirele risque d’insolvabilité de la caisse à un niveauminimum acceptable, bien que, dans la pratique,l’estimation des probabilités de sinistre soit trèscompliquée. Les décideurs des pays où l’économieest couplée à un système financier très volatildevraient en tenir compte au moment de déterminerleurs besoins de financement.

Le fait d’utiliser une méthode assortie d’un coeffi-cient cible de capitalisation pourrait conduire àl’établissement d’un régime ex post de fait, une foisque la caisse d’assurance-dépôts atteint un niveaudonné. Il peut résulter de cette méthode que lesbanques versant des primes peu élevées durantune conjoncture économique favorable se voientimposer des primes plus élevées durant une périodede ralentissement économique.

On peut réunir de bons arguments en faveur de lacréation et du financement d’une seule caisse oubien de la création et du financement de caissesdistinctes pour différentes catégories d’institutionsfinancières qui acceptent des dépôts du public.S’ils optent pour des caisses distinctes, les décideursdevraient s’assurer que les distinctions faites entre lesinstitutions et les différentes caisses ne contribuentpas à créer des distorsions de concurrence.

c) Régime de primes uniformes ou régime de primes différentiellesindexées sur le risque

Les décideurs doivent choisir entre un régime deprimes uniformes et un régime de primes diffé-rentielles indexées sur les profils de risque desbanques. Le principal avantage d’un régime de primesuniformes est la relative facilité avec laquelle il

puisque chaque banque trouve son intérêt à faireen sorte de ne pas devoir participer au coût de lafaillite d’une banque adhérente. Cette incitation peutse révéler particulièrement efficace au sein des sys-tèmes bancaires où le nombre des grandes banquesest minime. Les cotisations ou primes n’étant cal-culées et encaissées qu’après la faillite, il peut devenirplus difficile de rembourser rapidement les déposantsassurés si aucune autre source de financement n’estaccessible à ce moment. De plus, les banques qui fontfaillite n’auront pas participé aux frais associés àleur faillite.

Les faillites se produisent souvent durant une périodede ralentissement économique, ce qui peut parfoiscontraindre à faire preuve de tolérance compte tenude l’affaiblissement de la capacité de paiement dusystème bancaire. Dans certains cas, l’assureur-dépôts peut remédier à cette situation s’il a accès àd’autres ressources, comme l’aide de l’État, aumoyen d’instruments de financement temporaires,de garanties ou de crédits de sûreté. Les coûts associésà cette aide financière devraient être recouvrés lorsdes évaluations futures des primes ou cotisationspayables par les banques.

Dans la pratique, le mode de financement des régimesd’assurance-dépôts résulte souvent d’une combi-naison des bases ex ante et ex post. Les avantageset les inconvénients de chacune des deux basess’appliquent généralement au régime hybride definancement.

b) Établissement et taille d’une caisse d’assurance-dépôts

En principe, il y a deux méthodes pour établir unecaisse d’assurance-dépôts. On peut d’abord imposeraux banques un taux de prime constant sur unelongue période. La caisse d’assurance-dépôts peutainsi fluctuer en fonction des sinistres sans que celanécessite une révision automatique des taux deprime. L’assureur qui adopte cette méthode pourraitdevoir compter sur l’aide de l’État ou tout autre sou-tien financier à des moments où la caisse ne disposepas des liquidités nécessaires pour rembourserles déposants.

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permet de calculer et d’administrer les primes àpercevoir. Dans le cadre d’un tel régime, cependant,les banques à faible risque se trouvent à payer unepartie de la protection dont bénéficient les banquesà risque élevé.

La plupart des nouveaux régimes d’assurance-dépôts adoptent au départ un système de primesuniformes, étant donné les problèmes inhérentsà la conception et à la mise en œuvre d’un régimede primes différentielles fondées sur le risque.Toutefois, parce que les primes à taux uniforme nereflètent pas l’importance du risque qu’une banquefait peser sur le régime d’assurance-dépôts, lesbanques peuvent accroître le profil de risque deleurs portefeuilles sans avoir à engager des fraisd’assurance-dépôts supplémentaires. Aussi les primesuniformes peuvent-elles être perçues par certainesbanques comme un encouragement à prendre desrisques excessifs, à moins qu’un mécanisme ne soiten place pour imposer des sanctions pécuniaires.

Les systèmes de tarification en fonction du risquepeuvent atténuer les critiques de ce genre et encour-ager les banques adhérentes à pratiquer une gestiondu risque plus prudente. Lorsque l’informationnécessaire à la mise en œuvre d’un régime de primesdifférentielles fondées sur le risque est disponible,il est préférable d’indexer les primes sur le risquequ’une banque représente pour l’assureur-dépôts.

La quantification des risques est une tâche complexecompte tenu du fait que l’intermédiation financièreest, par nature, fortement axée sur l’information.Les régimes de primes différentielles établies enfonction des risques suscitent des difficultés particu-lières, entre autres : trouver les méthodes adéquateset acceptables qui permettent de distinguer lesrisques des banques ; recueillir des renseignementsopportuns et fiables ; assurer la transparence descritères de tarification ; évaluer les effets déstabilisa-teurs que l’imposition de primes élevées pourraitavoir sur la situation des banques déjà en difficulté.De plus, l’administration des systèmes de tarificationen fonction du risque requiert des ressourcescompétentes particulières. Les décideurs devraient

se pencher sur une question délicate importante :devrait-on autoriser la communication de l’infor-mation concernant le profil de risque de chaquebanque ou restreindre l’accès à ces renseignementspour des raisons de confidentialité ou autres ?

Information du publicIl est essentiel d’informer le public sur les avantageset les restrictions d’un régime d’assurance-dépôtspour que celui-ci soit efficace. L’expérience montreque les caractéristiques d’un régime doivent êtrerégulièrement communiquées au public afin d’enpréserver et d’en renforcer la crédibilité.

Un programme de sensibilisation du public, lorsqu’ilest bien conçu, permet d’atteindre plusieurs objectifs,dont la diffusion de l’information qui favorise etfacilite la connaissance du régime d’assurance-dépôtset de ses principales caractéristiques. Un tel pro-gramme peut aussi aider à développer ou à rétablirla confiance du public dans le secteur bancaire et àdiffuser l’information vitale en cas de faillite, tellela procédure à suivre pour présenter une demanded’indemnisation et obtenir un remboursement.

Il est essentiel d’identifier les publics-cibles aumoment de concevoir le programme de sensibi-lisation. Les employés des banques, surtout ceuxdu secteur des opérations et des points de service,sont d’importants vecteurs d’information surl’assurance-dépôts.

Il importe de sélectionner avec soin les stratégiesde sorte qu’elles cadrent bien avec les objectifs duprogramme de sensibilisation du public. Par exemple,on élaborera minutieusement un programme visantà répondre aux questions que soulèvent les faillitesavant qu’une véritable faillite ne survienne. Unprogramme bien conçu permet d’amortir les effetsperturbateurs possibles des faillites bancaires etcontribue à préserver la confiance dans la stabilitédu système financier.

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Dans les pays où la confiance du public dans lesystème bancaire est élevée et où la sensibilisationau régime d’assurance-dépôts en place est très faible,il convient d’élaborer des stratégies de communi-

L’acceptation de dépôts constitue généralement uneactivité commerciale intérieure, bien que l’importance desopérations transfrontière s’accroisse dans bon nombrede pays. Ces opérations jouent déjà un rôle importantdans la création et la conception du régime d’assurance-dépôts de certains pays. C’est le cas, par exemple, dessystèmes bancaires où les succursales de banquesétrangères sont largement implantées. Dans les sys-tèmes bancaires affaiblis (particulièrement ceux qui seremettent d’une crise), il peut s’avérer nécessaire deprendre en compte le déplacement d’un flux importantde dépôts vers d’autres pays au moment d’établir oude réformer un régime d’assurance-dépôts. Dans lesrégions où les économies sont étroitement liées ou lesrégions étroitement intégrées, comme au sein de l’Unioneuropéenne (UE), il faudra prêter attention aux circon-stances qui leur sont particulières. Les normes minimalesd’assurance-dépôts sont harmonisées au sein despays de l’UE, et c’est au pays d’origine qu’incombe laresponsabilité de fournir l’assurance-dépôts.

Ce sont généralement les lois, règlements et autresdispositions en vigueur dans le pays où une banque estconstituée en personne morale ou établie en vertu d’unecharte qui s’appliquent aux banques, à leurs clients etaux assureurs-dépôts. Toutefois, dans le cas où la banqueexploite des succursales dans d’autres pays ou fournitdes services à des clients à l’étranger, les lois et règle-ments d’autres pays peuvent s’appliquer. Suivant levolume des activités exercées, il peut être très impor-tant que le pays d’origine et le pays hôte mettent enœuvre des politiques régissant des questions telles que lacouverture offerte et la cession des actifs pour assurerle bon fonctionnement des régimes d’assurance-dépôtset l’exécution des objectifs de politique générale.

Les dépôts qu’une banque accepte des résidents depays où elle n’est pas implantée (c’est-à-dire où elle necompte ni succursale ni filiale) sont normalement cou-verts par le régime d’assurance-dépôts auquel labanque adhère dans son pays d’origine. Les dépôts faitsaux succursales d’une banque à l’étranger peuvent être

couverts par le régime d’assurance du pays d’origine dela banque, par le régime du pays hôte où la succursaleest située, par une combinaison des deux régimes, oubien ils ne font l’objet d’aucune protection. Dans le casoù les dépôts sont protégés par les deux régimes, lerégime du pays d’origine peut offrir la couverture de baseet le régime du pays hôte fournit les garanties annexes.

Les banques étrangères peuvent exposer l’assureur-dépôts à des risques qu’il peut difficilement atténuer.Elles peuvent par ailleurs compliquer la procédure derecouvrement dans le cas d’une faillite, étant donné queles actifs se trouvant à l’étranger peuvent être visés parla législation en matière de faillite et d’insolvabilité d’unautre pays.

Les succursales de banques étrangères qui participentau régime d’assurance-dépôts du pays hôte devraientnormalement se conformer aux critères d’adhésion dece régime, lequel pourrait également les assujettir aucadre de surveillance en place. Lorsque le régime dupays hôte fournit des garanties annexes, il faudraitéviter les remboursements multiples de déposantsassurés. L’assurance-dépôts offerte par le régime dupays d’origine devrait être prise en compte dans le calculdes primes et cotisations.

De façon générale, tous les intervenants, tant au seindu filet de sécurité financier du pays d’origine qu’ausein de ceux d’autres pays, devraient être assujettisaux mêmes règles de confidentialité strictes. Dans lamesure où le caractère confidentiel de l’informationreçue est préservé, toute l’information utile devrait êtreéchangée entre les assureurs-dépôts de différentesautorités et peut-être aussi entre les assureurs-dépôtset les intervenants au sein du filet de sécurité financierd’autres pays, lorsque les circonstances le justifient.Quoi qu’il en soit, les assureurs-dépôts devraient avoiraccès à toute l’information dont ils ont besoin pours’acquitter de leur mandat et rembourser rapidementles déposants.

Opérations transfrontière

cation visant particulièrement à assurer l’exécutiondes objectifs énoncés tout en maintenant la confiancedu public.

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Interventions, remboursements,réclamations et recouvrements

Interventions, remboursements,réclamations et recouvrements

VIVI

1 Interventions du secteur privé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

2 Interventions auprès des banques en difficulté . . . . . . . . . . . . . . . 31

(a) Options . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31(b) Coûts et autres facteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

3 Remboursement des déposants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

(a) Conditions propices à un remboursement efficace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33(b) Évaluation du montant assurable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33(c) Méthodes de remboursement des déposants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33(d) Paiements versés aux déposants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

4 Réclamations et recouvrements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

(a) Questions d’ordre général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34(b) Stratégies de gestion et de cession de l’actif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34(c) Méthodes de mise en marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35(d) Réclamations et litiges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

5 Classement des déposants, nantissement et droits

de compensation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

(a) Classement des déposants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36(b) Nantissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36(c) Droits de compensation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces30

La résolution des faillites bancaires au moyen de stratégies rapides

et fructueuses rehausse le niveau de confiance dans un régime d’assurance-dépôts,

contribue à maîtriser les coûts et permet de préserver les autres intervenants dans

la stabilité financière, le gouvernement, le public, le secteur bancaire et l’économie

des effets négatifs pouvant s’exercer sur eux. Il est essentiel d’établir une collaboration

entre les divers agents du filet de sécurité financier, tant avant qu’après une faillite,

pour que ces résultats puissent être atteints.

Il est crucial de déterminer le moment où unebanque éprouve de sérieuses difficultés financières.Ce constat devrait être dressé à l’aide de critèresexplicites et transparents par un agent du filet desécurité financier qui est investi du pouvoir d’agir.Bien que des moyens d’action rapides et décisifss’imposent pour réduire le coût d’une faillitebancaire, il importe de prêter une attention touteparticulière aux questions de confidentialité desorte à protéger le mécanisme d’échange d’informa-tions entre les divers intervenants dans la stabilitéfinancière. La liquidation de l’activité commercialeet des affaires internes d’une banque implique desuivre une procédure en plusieurs étapes précises :la résolution de la faillite bancaire ou la dispositionde la banque en cause, le remboursement desdéposants assurés, la liquidation des actifs de labanque, le règlement des réclamations en conformitéavec les lois applicables et le règlement de tout litigeen cours ou en suspens.

Du point de vue de l’assurance-dépôts, un processusefficace de résolution des faillites est doté des objectifssuivants : permettre à l’assureur-dépôts de s’acquitterde ses obligations ; assurer le remboursement rapideet exact des déposants ; minimiser les coûts associésau règlement des cas de faillite bancaire et les désor-ganisations du marché ; optimiser les sommesrécupérées sur la réalisation de l’actif ; régler lesréclamations authentiques en temps utile et defaçon équitable ; renforcer la discipline par des pour-suites contre les cas de négligence ou d’autres fautes.

Les décideurs devront se pencher sur les conflitssusceptibles d’intervenir entre ces objectifs, puisdéfinir les compromis à faire.

1Interventions du secteur privéAvant d’être acculée à la faillite, la banque en difficultéaura normalement fait l’objet de diverses mesuresde redressement, tels des programmes de restruc-turation qui se comparent en gros à des opérationsd’intervention du fait qu’ils impliquent une fusionavec une banque saine ou une acquisition par unetelle entité. Ces initiatives, souvent décrites commedes interventions du secteur privé, n’occasionnentaucune dépense à l’assureur-dépôts.

Les interventions du secteur privé doivent survenirle plus tôt possible pendant que les acquéreurssont disposés à prendre le contrôle de la banque endifficulté. Elles requièrent que des banques sainessoient dotées des ressources financières et des compé-tences en gestion nécessaires pour être combinées àdes banques affaiblies et continuer de se conformeraux normes de réglementation et de surveillance.En dernier lieu, les autorités compétentes doiventêtre prêtes à fermer une banque en difficulté sil’intervention du secteur privé échoue, sans quoi

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les obligataires et les actionnaires de la banquepourraient être peu incités à faire les concessionsfinancières nécessaires à la réussite de l’opération.

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(ii) Acquisition et prise en charge (ventes)

L’opération d’acquisition et de prise en charge estla méthode de règlement par laquelle une banquesaine ou un groupe d’investisseurs prend en chargeune partie ou la totalité des obligations de la banqueen faillite, et acquiert une partie ou la totalité deséléments d’actif de celle-ci. De manière générale,l’acheteur se porte acquéreur des prêts productifset d’autres titres de placement de bonne qualité.Les actifs qui ne sont pas vendus à l’acquéreur dansle cadre d’une résolution sont confiés au séquestre/liquidateur, qui s’occupera de leur cession. De touteévidence, les acquéreurs doivent disposer desressources suffisantes pour absorber l’acquisition,du capital adéquat pour supporter les coûts dela nouvelle banque ainsi que d’un personnel dedirection compétent.

Il existe des variantes de la méthode d’acquisitionet de prise en charge, notamment la « banque detransition » ou d’autres formules provisoires qui ontété utilisées principalement pour gérer les faillitesde grandes banques dotées d’une organisationcomplexe. Suivant ces formules, l’organisme respon-sable au sein du filet de sécurité financier prend encharge la banque faillie, ou en prend le contrôle, etl’exploite pendant un certain temps. Cette démarchevise à empêcher que la situation de la banque ne sedégrade davantage, à donner aux autorités plus detemps pour trouver une solution permanente et àpermettre aux acquéreurs potentiels d’examiner plusen profondeur la qualité des actifs de la banque.Toutefois, si elle demeure trop longtemps sous latutelle des autorités, la banque peut perdre de savaleur et attirer les dépôts des consommateurs audétriment des autres banques. De même, les autoritéspourraient être tentées de différer indûment unesolution permanente. Il peut donc être souhaitablede limiter la durée de cet arrangement.

(iii) Aide au redressement d’une banque en exploitation

Une aide financière peut être consentie à unebanque en exploitation menacée par la faillite. Enpareil cas, l’assureur-dépôts peut invoquer un droitde propriété sur la banque, et il faudra peut-être

Interventions auprès desbanques en difficultéUne résolution peut se définir comme une opérationde disposition d’une banque en faillite qui est dirigéepar l’un des intervenants dans la stabilité finan-cière et qui consiste généralement à rembourser lesdéposants assurés tout en minimisant les coûts quedevra supporter l’assureur-dépôts.

a) Options

Il existe trois types de résolution de base : la liqui-dation et le remboursement des dépôts assurés ;l’acquisition et la prise en charge (ventes) ; l’aide auredressement d’une banque en exploitation. Le choixdes résolutions peut être tributaire dans une largemesure des lois sur la faillite, l’insolvabilité et d’autresmatières, puisque ces lois varient considérablementd’un pays à l’autre et peuvent parfois rendre difficilel’application de certaines méthodes de règlement.Étant donné l’importance particulière que revêtentles banques et les faillites bancaires, il pourrait êtreutile pour les décideurs de déterminer si la législa-tion régissant la faillite et l’insolvabilité facilite lafermeture ordonnée des banques en difficulté.

(i) Liquidation et remboursement des dépôts assurés

Le remboursement des dépôts assurés se produitlorsqu’un projet d’acquisition ou de fusion n’inté-resse pas les acquéreurs et les partenaires d’unefusion potentiels. La banque en faillite est fermée etles actifs et les créances non assurées sont transférésà un séquestre/liquidateur, qui s’occupera de leurliquidation et de leur règlement. Le remboursementdes créances peut s’effectuer par l’indemnisationdirecte des déposants ou par le virement de leursdépôts assurés à une autre banque.

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faire appel à des capitaux supplémentaires desources extérieures et remplacer les cadres et lesadministrateurs de la banque. En général, lesdéposants non assurés et certains autres créancierssont entièrement protégés, bien que les obligataireset les actionnaires puissent être tenus d’absorber despertes importantes.3 L’aide au redressement d’unebanque en exploitation est normalement accordéelorsque les autorités compétentes jugent que safermeture pourrait sérieusement compromettre lastabilité du système financier.

Certains pays considèrent comme indésirablescertaines caractéristiques de l’aide au redressementd’une banque en exploitation. Les obligataires etles actionnaires peuvent, tout en subissant des pertes,bénéficier d’un dédommagement ou d’avantagesauxquels ils n’auraient pas droit en d’autrescirconstances. Selon le système juridique en place,les opérations réalisées une fois la banque ferméepeuvent présenter également d’autres avantages.Par exemple, les autorités compétentes peuventavoir le droit d’abroger certains contrats sansencourir de sanction. D’autre part, les petitesbanques, n’étant généralement pas admissibles àl’aide au redressement d’une banque en exploitation,peuvent se juger victimes d’iniquité.

b) Coûts et autres facteurs

Le choix de la méthode de règlement adéquatedépend de divers facteurs, dont les exigences régle-mentaires et les mandats conférés par la loi. Dansles cas où l’assureur-dépôts doit nécessairementrecourir aux solutions de moindre coût, il doitdémontrer que la méthode retenue est la moinscoûteuse de toutes les autres méthodes possibles.Par contre, l’application d’une règle moins stricteen matière de coûts pourrait exiger que l’optionchoisie soit moins coûteuse qu’une opération deliquidation et de remboursement des dépôts assurés.Les calculs effectués en vertu d’une telle règleimpliquent que la résolution d’une faillite bancairen’aura pas de répercussions sur le coût de la réso-lution ultérieure d’autres banques en faillite. C’estce qui se produira très probablement dans les pays

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où les faillites bancaires occasionnelles sont con-sidérées comme un événement normal et où lesactivités de la banque en faillite ne représentent pasune proportion importante du secteur bancaire.

Des dispositions spéciales peuvent être prévuespour les grandes banques dotées d’une organisationcomplexe qui sont considérées comme particulière-ment importantes du point de vue de la stabilitédu système financier, ou encore pour les banquesdont la fermeture perturberait sérieusement lesservices bancaires sur certains marchés ou danscertaines régions. Ces banques ont souvent faitl’objet de méthodes de règlement qui ne visent pasprincipalement à minimiser les coûts associés aurèglement des cas de faillite bancaire. En pareillescirconstances, une attention devrait être portée àla méthode de répartition de ces coûts.

Remboursement desdéposantsDeux étapes du processus de remboursement sontcruciales : déterminer qui a droit à un rembourse-ment et faire respecter les limites de la protection.L’importance de ces étapes pour l’efficacité dediverses méthodes de règlement se manifeste par-ticulièrement dans le cas d’une liquidation où lesdéposants doivent être remboursés jusqu’à concur-rence des plafonds assurés. Dans d’autres opérationsd’intervention, il faut également calculer la portionassurée des comptes individuels, et déterminer sices opérations doivent être établies suivant une règlede moindre coût ou si les acquéreurs des banquesfaillies ne prennent en charge que les dépôts assurés.Il faut aussi déterminer la portion assurée descomptes individuels lorsque les lois applicablesaccordent un droit de priorité aux déposants assurés.

Il importe d’établir des systèmes et processus pourprocéder à l’examen préparatoire du passif-dépôtsdétenu par les banques en difficulté. Pour ce faire,

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d’attente, le traitement des dépôts et autres effetsen circulation et la résolution des questions decompensation et de règlement.

Tel qu’il sera mentionné plus loin dans la présentesection, les règles de compensation et de nan-tissement doivent être appliquées au moment dedéterminer le montant assuré. Si les fonctionsde remboursement des dépôts et de gestion desréclamations/liquidation sont administrées de façondistincte, il faut que les différents organismes com-pétents appliquent les règles de compensation et denantissement en étroite collaboration.

c) Méthodes de remboursement des déposants

Les pratiques et méthodes administratives del’assureur-dépôts devraient préciser la marche àsuivre pour garantir l’exactitude du processus deremboursement. Il est important de déterminer sila vérification et le rapprochement des comptespeuvent être réalisés suivant les propres registresde la banque ou si le déposant est tenu de présenterune demande de remboursement de sorte à prouverson droit de propriété sur le compte. Dans certainscas, l’obligation de présenter une telle demandepeut être peu pratique pour les déposants etretarder tout le processus, mais cette méthodepeut se révéler nécessaire si la qualité des registresbancaires est douteuse ou laisse à désirer, ou encoresi les lois protégeant le secret bancaire interdisentl’identification intégrale des déposants et de leurscomptes.

Il importe d’autre part de déterminer s’il convientde rembourser les déposants dans de brefs délaisou une fois seulement que les données sur lescomptes auront été vérifiées en profondeur. Ilserait raisonnable de procéder au paiement aprèsavoir fait de son mieux pour garantir l’exactitude etl’intégrité du processus. Dans certaines situations,la solution pourrait être de verser des paiementspartiels aux déposants assurés en attendant quetoutes les étapes nécessaires à l’intégrité du processusde remboursement soient terminées. La dernière

il faudra élaborer des pratiques et méthodes admin-istratives et évaluer de façon continue la qualité etla sécurité des registres de dépôts bancaires.

a) Conditions propices à un remboursement efficace

L’assureur-dépôts doit communiquer aux déposantsla date à laquelle sera amorcé le remboursement,les modalités du processus ainsi que les limitesde couverture applicables. Si le remboursementn’a pas lieu immédiatement après la fermeture dela banque, les déposants devraient être informésdu délai dans lequel le processus se déroulera.L’assureur-dépôts devrait connaître dès que possiblela date de fermeture de la banque. Obtenir l’accèsaux données utiles sur les dépôts avant la fermeturede la banque contribue à amoindrir le risque demanipulation des registres, à abréger le délai d’exécu-tion du processus de remboursement et à préserverla confiance du public. L’assureur-dépôts doit déciderde maintenir à l’interne les ressources adéquatesou d’impartir la fonction à des entrepreneurs chargésde traiter les demandes de remboursement au furet à mesure.

b) Évaluation du montant assurable

L’assureur-dépôts doit évaluer le montant dechaque compte de dépôt au moment de la fermetureet déterminer si les soldes des comptes n’excèdentpas la couverture offerte par le régime d’assurance-dépôts. En procédant à ce calcul, l’assureur-dépôtsdoit appliquer les lois régissant le droit de pro-priété et la capacité juridique en ce qui a trait à lacouverture des comptes uniques, des comptesjoints, des comptes d’affaires, des comptes deretraite et des comptes fiduciaires. Dans certainspays, la couverture de l’assurance-dépôts s’appliqueà l’ensemble des comptes de dépôt détenus par unmême déposant, tandis que, dans d’autres, lescomptes de dépôt détenus en vertu de droits etde capacités différents sont assurés séparément.Le processus de remboursement comporte d’autresétapes importantes : le rapprochement des comptes

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disposition avant le remboursement consiste àdresser les états de rapprochement qui préciserontle montant à verser aux déposants et le montantréclamé au séquestre/liquidateur. Le processus deremboursement devrait faire l’objet d’une évalua-tion ex post de sorte à faire ressortir les leçons àtirer de l’expérience acquise.

d) Paiements versés aux déposants

Le remboursement comme tel peut être mis enmarche une fois que les registres de dépôts, lesréclamations et les droits sont rapprochés. Leprocessus pourra être simplifié si une autre banqueconsent à effectuer les paiements. Si cette optionn’est pas possible, l’assureur-dépôts doit choisir unmode de paiement : par exemple, faire le paiementen espèces ou sous une autre forme, mettre leschèques à la poste, virer les fonds à une autre banquedésignée par le déposant, émettre une carte de débitou un mandat postal.

Les voies de communication ouverte telles queles communiqués, les médias d’information, lesannonces, les affiches et Internet sont cruciales pourpréserver la confiance du public dans le régimed’assurance-dépôts. Le public devrait recevoirl’information pratique et précise sur les modalitéset délais de remboursement de leurs dépôts. Lescommunications directes par courrier et par télé-phone sont utiles pour répondre aux questions desdéposants et donner suite à leurs plaintes.

et la liquidation de ses actifs et le règlement desréclamations authentiques. La capacité d’exécuterces opérations avec efficacité est une composanteessentielle du filet de sécurité financier d’un pays.Les pouvoirs conférés à l’entité responsable enmatière de réclamations et de recouvrementsdevraient émaner des lois applicables et prévoir lecontrôle des avoirs de la banque en faillite, lesdroits et privilèges afférents aux contrats, le pou-voir d’admettre ou de rejeter des réclamations, lepouvoir de faire exécuter ou de rejeter certainesobligations contractuelles et le pouvoir de contesterles transactions, transferts et virements frauduleux.En même temps, les responsabilités fiduciairesimposées à l’entité peuvent restreindre sa capacitéde s’acquitter d’autres responsabilités.4

b) Stratégies de gestion et de cession de l’actif

Les stratégies de gestion et de cession de l’actifdevraient faire valoir leur bien-fondé économiqueet s’appuyer principalement sur des considérationscommerciales, compte tenu des facteurs suivants :la qualité de l’actif, la capacité d’absorption et laconjoncture des marchés, la disponibilité des com-pétences particulières à la gestion et à la cessionde l’actif, les prescriptions juridiques en matièrede cession de l’actif et les objectifs de politiquegénérale. L’optimisation des recouvrements peutêtre incompatible avec d’autres objectifs, pourdes motifs conjoncturels par exemple, ou aveccertaines démarches destinées à renforcer les règlesde conduite.

La vente des actifs productifs peut s’effectuer dansle cadre du règlement global ou dans les meilleursdélais par la suite, s’ils sont négociables et que leschances d’augmenter leur valeur de réalisation sontminces ou inexistantes. Cette solution est avantageuseen ce sens qu’elle permet de remettre rapidementles actifs sur le marché et, partant, de distribuerplus tôt à l’assureur-dépôts les fonds recouvrés, deminimiser les frais de possession pendant que lesactifs sont détenus par le séquestre/liquidateur,et de réduire au minimum l’intervention de l’État.

4Réclamations et recouvrementsa) Questions d’ordre général

Après la fermeture d’une banque en difficulté, l’entitéresponsable devient effectivement propriétaire deséléments d’actif et du passif de cette institution.Deux autres opérations devront être réalisées pourmener à bien la dissolution de la banque : la gestion

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces35

Interventions, remboursements, réclamations et recouvrements• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

Il peut y avoir lieu de recourir aux services de ges-tionnaires spécialisés pour la vente ou la liquidationde certains actifs sur une période donnée, en vued’optimiser les recouvrements et de réduire les coûts.Il peut être utile aussi de négocier avec les emprun-teurs en ce qui concerne la cession des actifs difficilesà vendre. Pour ce qui est des actifs qui ne se vendentpas immédiatement, il est très important de préserverleur valeur à l’aide de processus efficaces de gestion,en vue de minimiser les coûts supportés par lesystème financier.

Pour être efficace, la gestion de l’actif devrait avoirrecours à des outils de validation des hypothèsessur lesquelles sont fondées les évaluations del’actif et les plans de cession. Il convient de cerner,d’évaluer et de gérer les risques liés aux fluctua-tions du marché, les stratégies particulières à lacession de l’actif, les questions ayant spécifiquementtrait à l’actif et les questions de droit, et d’adoptertoutes les mesures d’atténuation, de protection ou deredressement nécessaires à leur égard. Le recours auxanalyses de la valeur actualisée des flux de trésorerieet à d’autres techniques d’évaluation appropriéess’impose pour déterminer les écarts temporairesdans les recouvrements et les dépenses et les dif-férences de risque entre les catégories d’actifs. Ilpeut être utile aussi de tenir compte des écarts dansla valeur attribuée par les acquéreurs potentiels,qui résultent des écarts dans les plans et les coûtsde financement.

c) Méthodes de mise en marché

La transparence et l’accès à l’information sont lesfacteurs clés de la mise en marché des actifs d’unebanque qui a fait faillite. La qualité de l’informationpeut avoir une incidence énorme sur le prix. L’infor-mation devrait donc être accessible, complète etbien organisée.

Il est possible, en principe, d’appliquer une grandevariété de méthodes de cession des actifs d’unebanque faillie : vente des éléments d’actif individuels,vente aux enchères, soumissions cachetées, venteen lot, titrisation, sociétés de gestion d’actifs,partenariats à capitaux propres, etc.

Certaines méthodes peuvent contribuer à l’aug-mentation des sommes recouvrées : le financementpar le vendeur, la procédure de reprise d’actifs suivantlaquelle l’acheteur a la possibilité de retournercertains actifs dans un délai donné en vue de se fairerembourser, et les garanties restreintes contre lespertes. En règle générale, les garanties entraînentune hausse des prix du marché en conséquence dela réduction des risques assumés par l’acheteur,mais elles font naître un passif éventuel, que l’onpourra atténuer en en limitant la durée et lavaleur totale.

d) Réclamations et litiges

Les réclamations déposées par la banque faillie ou parle séquestre/liquidateur contre les administrateurs,dirigeants, vérificateurs ou autres parties à la faillitebancaire, ou bien les actions intentées par cettebanque ou par le séquestre/liquidateur contre l’uneou l’autre de ces parties, constituent des actifs d’uneimportance éventuelle. Ces réclamations peuventdonner lieu au recouvrement de sommes consid-érables et contribuer à favoriser la discipline au seindu secteur bancaire. C’est pourquoi, avant de pour-suivre les démarches, il faudrait examiner de prèstoutes les réclamations possibles afin de déterminerleur bien-fondé et leur potentiel de recouvrement.

Il est important de recenser les réclamations et dedistribuer le produit de la liquidation des actifssuivant des critères d’équité et de rentabilité et enconformité avec les lois applicables. Cette tâcheimplique d’informer les requérants éventuels surle processus de remboursement, d’étudier et derégler les réclamations déposées, de distribuer lesdividendes aux requérants admissibles et de trans-férer les dividendes non réclamées aux autoritéscompétentes. Les réclamations comprennent cellesde l’assureur-dépôts, des déposants non assurés etd’autres créanciers ordinaires. Sont visés égale-ment les actions en justice intentées contre la banquefaillie et le coût de toute aide financière qui auraété accordée par les intervenants dans la stabilitéfinancière. Les poursuites intentées par les créanciers,actionnaires ou autres requérants et demandeurscontre la banque faillie ou le séquestre/liquidateur

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces36

Interventions, remboursements, réclamations et recouvrements• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

intégralement avant que les autres réclamations nongaranties ne puissent être acquittées. Cependant,l’ordre de préférence conféré aux déposants nediminue pas nécessairement les pertes des dépo-sants non assurés ou de l’assureur-dépôts. Lescréanciers des rangs inférieurs ont intérêt à se pro-téger en appliquant certaines mesures : nantir leursréclamations, abréger les échéances, exercer leur droitde retirer leur argent avant l’échéance ou imposerdes frais supplémentaires ou des pénalités. Cesmesures peuvent faire contrepoids au classementpréférentiel.

Si les déposants non assurés estiment, en raison dudroit de priorité qui leur est assigné, qu’ils nesubiront pas de pertes, ils peuvent être moinsincités à exercer une discipline de marché. De leurcôté, les agents du filet de sécurité financier peuventêtre moins empressés d’intervenir rapidementpour régler la situation des banques en difficulté.Les effets nets sont fonction des particularités descréanciers non titulaires de dépôts, de leur capacitéà limiter leur exposition au risque par les moyensdont ils disposent et de leur empressement àexercer une discipline de marché, des dispositionslégales applicables à ces questions, ainsi que dela mise en place d’un gouvernement d’entrepriseet d’une structure de responsabilisation solides ausein de l’intervenant responsable dans la stabilitéfinancière.

b) Nantissement

Les décideurs devraient être sensibilisés égalementaux effets du nantissement. Dans certains pays, lesdéposants, l’assureur-dépôts et les autres créancierordinaires n’ont part qu’aux actifs non grevés de labanque faillie, et leurs recouvrements sont réduitspar le nantissement des créances des autres parties.Le nantissement peut toutefois présenter certainsavantages compensatoires en ce qui concerne lesystème de paiements et les objectifs de politiquegénérale. Le nantissement des passifs d’unebanque peut, lorsqu’il est trop étendu, accroître lesfrais de l’assureur-dépôts et affecter sa capacité desoutenir financièrement une banque en difficulté,

peuvent occasionner des dépenses et des retardsimportants. À cet égard, il peut être souhaitable d’exa-miner régulièrement les réclamations afin d’évaluerle degré d’exposition au risque et d’envisager lessolutions de rechange possibles.

5Classement des déposants,nantissement et droits decompensationLes modalités de distribution des fonds recouvréssont subordonnées dans une très large mesure àdes facteurs particuliers : les dispositions légalesrégissant le classement des déposants et des autrescréanciers ; le nantissement des obligations de labanque ; la mesure dans laquelle les montants qu’uncréancier doit à une banque sont compensés parles réclamations du créancier. Les règles appliquéesvarient d’un pays à l’autre, compte tenu des dif-férences dans les systèmes juridiques, les traditionset les objectifs de politique générale, et elles nepeuvent généralement pas être modifiées par lerégime d’assurance-dépôts. Ces règles peuvent avoirune incidence importante sur la charge financièrede l’assureur-dépôts et sur le comportement desintervenants dans la stabilité financière, les déposantset les autres créanciers.

a) Classement des déposants

Les décideurs devraient être sensibilisés aux con-séquences que la législation en vigueur régissantles droits de priorité des déposants peut avoir surles coûts associés au règlement des faillites et sur lamotivation des déposants ou des autres créanciersà exercer une discipline de marché. Si les déposantssont classés au même rang que les autres créanciersordinaires, ils toucheront une proportion dessommes recouvrées sur les actifs liquidés. Si lesdéposants et l’assureur-dépôts se voient accorderun droit de priorité quelconque sur les sommesrecouvrées, leurs réclamations doivent être réglées

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces37

Interventions, remboursements, réclamations et recouvrements• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

compte tenu de la non-disponibilité de certainsactifs. À l’instar de l’ordre de préférence attribuéaux déposants, le nantissement peut inciter davan-tage les créanciers ordinaires à effectuer des retraitsprématurés, à abréger les échéances ou à imposerdes frais supplémentaires en vue d’atténuer lespertes escomptées.

c) Droits de compensation

Le terme de « compensation » s’applique aux situ-ations où la réclamation d’un créancier (par exemple,un dépôt) dans le dossier d’une banque insolvableest retranchée sur une réclamation de la banque(par exemple, un prêt) contre le créancier. Dans lescas où une compensation est possible ou imposée,les créanciers qui sont en même temps débiteursde la banque en faillite peuvent accroître leursrecouvrements, alors que les recouvrements d’autrescréanciers sont diminués.

La compensation peut abaisser les frais d’adminis-tration en réduisant le nombre des créanciers et desdébiteurs individuels. La compensation des obliga-tions qui existent entre des membres du systèmede paiements amoindrit le risque de crédit auquelsont exposés les autres participants en cas de faillitede l’un ou de plusieurs membres, réduisant ainsi lapossibilité d’une contagion. Selon le pays où ellessont établies, les banques qui font affaire sur lemarché des instruments dérivés peuvent être enmesure d’effectuer des transactions (par exemple,un échange financier) qui pourraient ne pas êtrepossibles (ou qui pourraient l’être uniquement àdes conditions moins favorables) s’il n’y avait pascompensation de positions.

Certains pays attachent une importance particulièreà la compensation, tandis que d’autres considèrentqu’elle peut donner lieu à un traitement inégal.Lorsque la compensation est autorisée, il est recom-mandé de clarifier certaines questions, dont cellede savoir si la compensation devrait s’appliquer àtous les prêts ou uniquement aux prêts exigiblesou en souffrance. L’affectation d’un prêt productifen compensation d’une dette pourrait transformeren prêt à vue le crédit consenti à une entrepriseviable. Pour cette raison, nombreux sont les pays àlimiter la compensation aux prêts en souffrance.Même lorsque la compensation est autorisée, leslimites de son application peuvent soulever desquestions. La compensation d’obligations par desprêts en règle peut diminuer la valeur réalisabled’un portefeuille de prêts. La coordination desrègles de compensation avec le remboursementdes déposants assurés soulève aussi des questions.Il faudra entre autres déterminer si l’assurance-dépôts doit être calculée en fonction du montant brutdu dépôt ou du montant net après compensation.En dernier lieu, l’ordre de priorité des réclama-tions détenues dans une faillite bancaire peut influersur la compensation. Pour régler ces questions, il ya généralement lieu de faire des compromis entreles différents objectifs de politique générale et defaçonner des solutions particulières aux besoinsdu pays.

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Points clés des lignes d’orientation

Points clés des lignes d’orientation

VIIVII

1 Questions contextuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

2 Aléa moral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

3 Objectifs de politique générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

4 Analyse de la situation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

5 Passage d’un régime de protection globale à un régime d’assurance-dépôts . . 42

6 Processus d’auto-évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

7 Mandat et pouvoirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

8 Cadre de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

9 Gouvernement d’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

10 Ressources humaines et immunité légale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

11 Rapports entre les divers intervenants dans la stabilité financière . . . . . . 44

12 Adhésion au régime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

13 Couverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

14 Financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

15 Information du public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

16 Opérations transfrontière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

17 Résolution des faillites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

18 Remboursement des déposants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

19 Réclamations et recouvrements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

20 Classement des déposants, nantissement et droits de compensation . . . . . 49

Page 43: FORUM POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE

Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces40

Le Groupe de travail a été chargé d’élaborer des lignes d’orientation

à l’intention des pays qui envisagent de mettre en place un régime d’assurance-dépôts

explicite à couverture limitée ou de réformer un régime de ce genre déjà en place.

Les points clés présentés ci-après résument les principales conclusions et propositions

que le Groupe de travail a établies pour aider les décideurs à concevoir, mettre en œuvre

et évaluer continuellement un régime d’assurance-dépôts. Non seulement ces lignes

d’orientation tiennent-elles compte d’un vaste ensemble de circonstances, de scénarios

et de structures, mais elles sont aussi compatibles avec ceux-ci.

1Questions contextuellesa) Les décideurs ont le choix entre plusieurs

formules de protection des déposants. Unrégime d’assurance-dépôts explicite à cou-verture limitée (« un régime d’assurance-dépôts » est préférable à un mécanisme deprotection implicite dans la mesure où ildéfinit clairement les obligations faites auxautorités envers les déposants et où il limitela portée des décisions discrétionnaires quipeuvent donner lieu à des actions arbitraires.Toutefois, pour en garantir la crédibilité, untel régime doit être conçu et mis en œuvreadéquatement, et être bien compris du public.Il doit aussi reposer sur de solides cadres deréglementation et de surveillance prudentielles,un système comptable et un régime d’infor-mation sains et un mécanisme d’applicationde lois efficaces. (pages 8-9)

b) Le régime d’assurance-dépôts peut s’attaquerà un nombre limité de faillites bancairessimultanées, mais il n’est pas destiné à résoudretout seul une crise bancaire systémique.(page 9)

2Aléa morala) Un filet de sécurité financier bien conçu est

censé contribuer à la stabilité du systèmefinancier, bien qu’il puisse, s’il est mal aménagé,accroître les risques, notamment l’aléa moral.Un bon gouvernement d’entreprise et unesaine gestion des risques au sein d’une banque,une discipline de marché efficace et de solidescadres de réglementation et de surveillanceprudentielles et d’application des lois peuventatténuer l’aléa moral. Ces éléments produisentde meilleurs résultats lorsque leur action estconjuguée. (page 9)

b) Un bon gouvernement d’entreprise et unesaine gestion des risques au sein d’une banquecontribuent à harmoniser les stratégies d’entre-prise avec des activités sûres et solides, etpeuvent ainsi constituer les premiers moyensde défense contre une prise de risques excessifs.Un bon gouvernement d’entreprise et unesaine gestion des risques intègrent des normes,processus et systèmes visant à assurer unedirection et une surveillance efficaces dela part des administrateurs et des cadressupérieurs, des contrôles et des vérificationsinternes adéquats, des pratiques de gestiondes risques, l’évaluation du rendement de la

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces41

Points clés des lignes d’orientation• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

banque, l’harmonisation du régime derémunération avec les objectifs commerciauxde la banque ainsi que des pratiques degestion du capital et des liquidités. Pourpréserver une bonne discipline de marché,il faut mettre en place un système comptableet un régime d’information solides, et la santéde chaque banque doit susciter en permanencel’attention des agences d’évaluation du crédit,des analystes de marché, des commentateursfinanciers et d’autres spécialistes. La réglemen-tation est une discipline qui peut s’exercer pardes règlements applicables sur la constitutiondes nouvelles banques, l’imposition de normesminimales de fonds propres, les compétencesdes administrateurs et des gestionnaires,des pratiques commerciales saines, descritères d’aptitude imposés aux actionnairescontrôlants, des normes de gestion des risques,des contrôles internes solides et des vérifica-tions externes. Quant à la surveillance, cettediscipline peut s’exercer de façon à s’assurer dela solidité, de la fiabilité et de la conformitédes banques et à garantir la prise de mesurescorrectrices dès que le problème apparaît, ycompris, s’il le faut, la fermeture d’unebanque. (pages 9-10)

c) Il est également possible de réduire l’aléamoral en intégrant au régime d’assurance-dépôts certaines particularités techniques : parexemple, imposer des limites de couverture,exclure certaines catégories de déposants dela protection offerte, mettre en place desmécanismes de coassurance, établir un barèmede primes différentielles ou fondées sur lerisque, minimiser les risques de perte par lafermeture rapide des banques en difficulté etse montrer disposé à intenter des poursuites,lorsque les circonstances le justifient, contreles administrateurs et d’autres parties en casd’irrégularité. (page 10)

3

4

Objectifs de politiquegénéralea) La conception d’un régime d’assurance-dépôts

consiste dans un premier temps à formulerles objectifs de politique générale à atteindrede façon qu’ils soient bien compris. Lesrégimes d’assurance-dépôts ont pour objectifsprincipaux de favoriser la stabilité du systèmefinancier et de protéger les dépôts des petitsépargnants. La méthode d’exploitation d’unrégime d’assurance-dépôts varie suivant unemultitude de facteurs qui sont propres àchaque pays et aux systèmes gouvernementalet financier de celui-ci. (page 12)

b) Il est essentiel d’établir un processus d’amélio-ration continue qui serve à déterminer dansquelle mesure le régime d’assurance-dépôtsatteint ses objectifs et exécute son mandat.(page 12)

Analyse de la situation

a) Les décideurs devraient procéder à une analysede la situation lorsqu’ils adoptent ou réformentun régime d’assurance-dépôts. Cette analysedevrait porter sur divers facteurs : entre autres,le niveau d’activité économique, les poli-tiques monétaire et budgétaire en vigueur, lacondition et la structure du système bancaire,les attitudes et les attentes du public, le cadrelégal, les cadres de réglementation et de sur-veillance prudentielles, le système comptableet le régime d’information. (page 13)

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces42

Points clés des lignes d’orientation• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

devrait être adaptée au contexte global dupays. Le pays envisageant une telle transitiondevrait procéder au même type d’analyse dela situation que le pays en voie de remplacerun régime de protection implicite par unrégime d’assurance-dépôts. De plus, troisquestions devront être examinées. Il faudrad’abord trouver le moyen d’apaiser lescraintes du public parce que la protection desdéposants et des autres créanciers se trouveréduite. La deuxième question à laquelle lesdécideurs devraient s’intéresser réside dansla capacité du système bancaire à financerun nouveau régime d’assurance-dépôts.Quant à la troisième question, il s’agit de ladurée de la transition. (page 15)

5

b) Dans le cas où les conditions et facteurs nesont pas idéals, il importe de cerner les écartsqui existent et d’évaluer en profondeur lesoptions possibles, puisque l’établissementd’un régime d’assurance-dépôts n’est pas unremède contre les déficiences majeures. Sides mesures s’imposent, elles peuvent êtreprises avant l’adoption ou la réforme durégime ou bien simultanément. (page 13)

c) Un régime d’assurance-dépôts ne saurait êtreefficace en l’absence de lois pertinentes oud’un régime légal cohérent. (page 14)

d) L’efficacité d’un régime d’assurance-dépôtsest également subordonnée à la solidité descadres de réglementation et de surveillanceprudentielles. Seules les banques viablesdevraient pouvoir fonctionner à l’intérieurde ces cadres vigoureux. Les banques devraientêtre dotées de tous les capitaux adéquats etadopter des pratiques saines et prudentes enmatière de gestion des risques, de régie etd’autres activités. (page 14)

Passage d’un régime de protection globale à unrégime d’assurance-dépôtsa) Au moment de remplacer un régime de pro-

tection globale, les décideurs devraient porterune attention particulière aux attitudes et auxattentes du public. Les pays exposés à uneforte mobilité des capitaux et/ou dotés d’unepolitique d’intégration régionale devraientêtre attentifs aux effets de divers niveauxde protection offerts par différents pays etd’autres politiques connexes. (page 15)

b) Dans le cas où un pays décide de passer d’unrégime de protection globale à un régimed’assurance-dépôts, la durée de la transition

6Processus d’auto-évaluation

Les décideurs devraient avoir recours à unprocessus d’auto-évaluation itératif pourconcevoir, mettre en œuvre, modifier et évaluercontinuellement un régime d’assurance-dépôts. (pages 15-16)

Mandat et pouvoirsa) Il n’existe pas de mandat unique ni d’ensemble

de mandats qui soient appropriés à tous lesassureurs-dépôts. On constate parmi lesrégimes implantés dans le monde un spectreentier de formules qui varient du régime àvocation étroite, comme le système de simpleindemnisation (« paybox »), au régime investide pouvoirs et de responsabilités plus vastes,comme celui qui est chargé de minimiser lesrisques. Une grande variété de combinaisonss’intercale entre ces deux pôles. Quel quesoit le mandat privilégié, il importe de le

7

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces43

Points clés des lignes d’orientation• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

faire cadrer avec les objectifs définis etles pouvoirs et responsabilités confiés àl’assureur-dépôts. (page 18)

b) Définir expressément le mandat d’un assureur-dépôts (dans un texte de loi, un énoncé deprincipe officiel, une entente ou un contratparticulier) permet de clarifier le rôle del’assurance-dépôts au sein du filet de sécuritéfinancier. La clarté du mandat renforce lastabilité du système financier, favorise unbon gouvernement d’entreprise et accroît laresponsabilisation. (pages 18-19)

c) De manière générale, l’assureur-dépôtsdevrait détenir tous les pouvoirs nécessaires àl’exercice de son mandat. Tous les assureurs-dépôts doivent être habilités à passer descontrats, à établir les exigences utiles et àobtenir l’information exacte et opportuneafin de pouvoir s’acquitter rapidement deleurs responsabilités envers les déposants.(page 19)

Gouvernement d’entreprisea) La formule de gouvernement d’entreprise

retenue devrait correspondre au mandat del’assureur-dépôts et au degré d’autonomieaccordé à ce dernier par rapport aux autresorganismes qui jouent un rôle au sein du filetde sécurité financier. L’organe directeur durégime d’assurance-dépôts devrait regrouperdes personnes dotées des connaissancesutiles, qui comprennent bien les activités del’organisme et son cadre de fonctionnementet qui sont investies de pouvoirs de décision.L’assureur-dépôts devrait pouvoir prendreen considération le point de vue des autresintervenants dans la stabilité financière etfaire appel aux parties intéressées avisées.Les membres de l’organe directeur et les ges-tionnaires de l’assureur-dépôts devraientrépondre à des critères d’aptitude et être àl’abri des conflits d’intérêts. (page 19)

b) Les systèmes et pratiques de régie devraientêtre élaborés à partir de sains procédés deplanification stratégique et de gestion durisque ainsi que de contrôles internes et desystèmes de vérification efficaces. La structure,la surveillance et la responsabilisation del’organe directeur devraient être transparents.Il est donc recommandé d’établir des règlesqui définissent le gouvernement d’entreprise.(page 19)

8Cadre de fonctionnement

Les décideurs doivent déterminer si la fonctiond’assurance-dépôts devrait être confiée à unorganisme déjà en place ou s’il convient decréer une personne morale distincte. Quelque soit le cadre de fonctionnement durégime d’assurance-dépôts, il est primordialde délimiter clairement les responsabilitéset obligations de rendre compte de chaquefonction du filet de sécurité financier.(page 19)

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10Ressources humaines etimmunité légalea) La capacité de recruter et de garder du per-

sonnel qualifié représente un défi de taille pourla plupart des assureurs-dépôts. Plusieurs

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces44

Points clés des lignes d’orientation• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

b) Les besoins en information de l’assureur-dépôts varient considérablement suivant lemandat et les pouvoirs dont il est investi. Il estcependant essentiel dans tous les cas d’établirun mécanisme de coordination étroite et unmécanisme de partage de l’information entreles divers intervenants au sein du filet desécurité financier. Ces derniers devraient tousêtre assujettis à des règles de confidentialité.(pages 20-21)

c) Il est grandement souhaitable d’officialiserle partage de l’information par la voie de dis-positions législatives, de protocoles d’entente,d’accords juridiques ou bien d’une combi-naison de ces moyens. Ce mécanisme peutégalement servir de structure de coordinationpour l’ensemble des activités des diversintervenants dans la stabilité financière.(pages 20-21)

Rapports entre les diversintervenants dans la stabilitéfinancièrea) Dans le cas où un organisme unique remplit

toutes les fonctions du filet de sécurité fin-ancier, le règlement habile des difficultés quipeuvent porter atteinte aux relations entreles divers services concernés sera fonction de laclarté des mandats et de l’équilibre du régimede responsabilisation. Toutefois, lorsque lesfonctions sont attribuées à des organismesdistincts, les questions concernant le partagede l’information, la répartition des pouvoirset responsabilités et la coordination des inter-ventions entre les différentes fonctions sontplus complexes et doivent être envisagéesd’une façon claire et explicite. (page 20)

moyens peuvent permettre à ces derniersd’atteindre cet objectif : entre autres, recourirà des ressources à plein temps, compter surles ressources des autres intervenants dansla stabilité financière et faire appel à desfournisseurs de services. (page 19)

b) Il faudrait reconnaître l’importance de l’im-munité légale et accorder aux employés durégime d’assurance-dépôts la protectionjuridique contre les poursuites en justicesusceptibles de résulter des activités qu’ilsont exercées en toute bonne foi. Le défautd’accorder cette protection aux employés peutles dissuader d’exercer leurs responsabilitésavec la plus grande vigilance, particulière-ment lorsque le mandat de l’assureur metl’accent sur la détection et l’interventionprécoces et la fermeture rapide des banquesen difficulté. (page 20)

12Adhésion au régimea) Les banques adhérentes à un régime d’assurance-

dépôts devraient être assujetties à de solidescadres de réglementation et de surveillanceprudentielles. (page 21)

b) De façon générale, la participation au régimedevrait être obligatoire afin de prévenirl’antisélection. (page 21)

c) Les décideurs devraient déterminer s’il con-vient d’octroyer automatiquement le statutde membre aux banques admissibles ou s’ilfaut obliger les banques à soumettre unedemande d’adhésion. Dans ce dernier cas,l’assureur-dépôts dispose d’une certaine lat-itude pour maîtriser les risques qu’il assumeen établissant des critères d’adhésion. Ce peutêtre aussi un moyen efficace pour intensifier

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces45

Points clés des lignes d’orientation• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

la conformité à des exigences et des normesprudentielles. Il serait alors important d’exé-cuter un plan de transition adéquat qui définitles critères, le processus et le délai d’adhésion.Les critères devraient être transparents.(page 21)

d) Il importe de mettre en place les mécanismesadéquats pour s’assurer que les demandesd’adhésion sont traitées avec efficacité, dansles meilleurs délais, et que les banques admis-sibles répondent à des normes prudentielleset à des critères d’adhésion minimums.(page 22)

e) Diverses procédures d’attribution du statutde membre aux institutions financières ontété recensées. Bien que les banques de con-stitution nationale soient habituellement lesprincipales institutions membres desrégimes d’assurance-dépôts, certains paysadmettent aussi les banques étrangères etleurs succursales, les institutions financièrespara-bancaires et les banques d’État. Diversmotifs peuvent être invoqués pour justifierl’ouverture de l’adhésion du régime à cesentités : renforcer la stabilité du système fin-ancier, préserver l’équité concurrentielle,diversifier les risques auxquels s’expose l’as-sureur-dépôts et soumettre à une réglemen-tation et à une surveillance prudentielles lesinstitutions financières para-bancaires quiacceptent des dépôts et des produits assimi-lables à des dépôts. (page 22)

étrangère et les dépôts de non-résidents, parrapport aux objectifs de politique généraledu régime. (pages 22-23)

b) Les décideurs peuvent fixer les plafonds de laprotection en examinant les renseignementspertinents, telles les données statistiquesrépartissant selon leur taille les dépôts détenuspar les banques. Le niveau de protectionretenu, quel qu’il soit, doit être crédible,cadrer avec les autres particularités tech-niques du régime et répondre aux objectifsde politique générale assignés à ce dernier.(page 23)

c) Comme il est important de fixer judicieuse-ment les limites de protection et de contribuerà la stabilité du système financier tout en main-tenant les exigences en matière d’informationà un niveau raisonnable, il est préférabled’adopter la formule « par déposant et parbanque ». (page 23)

d) La mise en application d’un mécanisme decoassurance contribue à favoriser la disciplinede marché et à réduire quelque peu le coûtde l’assurance-dépôts. La coassurance, si elleest adoptée, devrait s’appliquer au delà d’unseuil convenu. Ainsi, les personnes dont lesolde des dépôts est minime seront entière-ment protégées contre les risques de perte,tandis que les déposants qui détiennent dessoldes importants seront incités à surveillerla situation financière des banques. Pour quele mécanisme de coassurance soit efficace, ilimporte d’informer amplement le public àcet égard. (page 24)

e) Il peut être nécessaire d’ajuster périodique-ment les plafonds d’indemnisation comptetenu de l’inflation, de la croissance du revenuréel, de la mise sur le marché de nouveauxinstruments financiers et de l’incidence deces facteurs sur la composition et la taille desdépôts. (page 24)

13Couverturea) Les décideurs devraient définir clairement

dans un texte de loi ou dans un contrat par-ticulier ce qui constitue un dépôt assurable.Pour ce faire, ils devraient évaluer l’impor-tance relative de différents instruments dedépôt, y compris des dépôts en monnaie

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces46

Points clés des lignes d’orientation• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

f) La décision de protéger les dépôts en devisesest fortement tributaire de la dépendanced’un pays à l’égard des capitaux en devises. Ilserait peu utile de mettre en place un régimequi ne couvrirait pas les dépôts en devises sileur pourcentage est important. Il est essentielde déterminer si, en cas de faillite bancaire,ces dépôts seront remboursés en monnaielocale ou étrangère. Les décideurs devraientveiller à ce que les banques soient dotées desystèmes efficaces de gestion du risque dechange et de mesures de contrôle adéquates.De plus, l’assureur-dépôts devrait établir desaines politiques et procédures qui lui per-mettent de gérer avec prudence le moindrerisque de change auquel il est exposé. Pource faire, l’assureur-dépôts pourrait tireravantage des compétences et de l’expériencedes banques. (pages 24-25)

c) Les décideurs devraient établir l’assiette decalcul qui sera appliquée à un taux de primedonné. (page 25)

d) L’assureur-dépôts devrait veiller à ce que lesfonds soient bien gérés et à ce qu’ils soientrapidement accessibles à mesure que les pertessurviennent. Pour ce faire, il peut mettre enœuvre des politiques et méthodes d’investisse-ment adéquates et établir des contrôles internesefficaces et de solides systèmes d’informationet de déclaration. (page 25)

e) Dans la pratique, le mode de financement desrégimes d’assurance-dépôts résulte souventd’une combinaison des bases ex ante et ex post.Les avantages et les inconvénients de chacunedes deux bases s’appliquent généralement aurégime hybride de financement. (page 26)

f) En principe, il y a deux méthodes pour établirune caisse d’assurance-dépôts. On peut soitimposer aux banques un taux de prime con-stant sur une longue période ou établir unbarème de tarification destiné à maintenir uncoefficient ou une plage cible de capitalisation.Si l’on opte pour la deuxième méthode, lecoefficient cible de capitalisation devraitsuffire à réduire le risque d’insolvabilité de lacaisse à un niveau minimum acceptable,bien que, dans la pratique, l’estimation desprobabilités de sinistre soit très compliquée.(page 26)

g) On peut réunir de bons arguments en faveurde la création et du financement d’une seulecaisse ou bien de la création et du finance-ment de caisses distinctes pour différentescatégories d’institutions financières quiacceptent des dépôts du public. S’ils optentpour des caisses distinctes, les décideursdevraient s’assurer que les distinctions faitesentre les institutions et les différentes caissesne contribuent pas à créer des distorsions deconcurrence. (page 26)

Financementa) Un solide mécanisme de financement s’avère

indispensable pour assurer l’efficacité d’unrégime d’assurance-dépôts et préserver laconfiance du public. Un régime d’assurance-dépôts devrait pouvoir recourir à tous lesmécanismes de financement nécessaires pourgarantir le prompt remboursement des dépôtsassurés. L’insuffisance des ressources finan-cières peut occasionner des retards dans lerèglement des faillites bancaires, entraînerdes augmentations importantes des coûts etnuire à la crédibilité du régime. (page 25)

b) Les banques adhérentes devraient absorberle coût de l’assurance-dépôts puisque ce sontelles et leurs clients qui bénéficient directe-ment de la mise en place d’un régime efficaced’assurance-dépôts. Toutefois, les décideursdevraient étudier l’incidence des taux de primesur la santé financière du secteur bancaire.(page 25)

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces47

Points clés des lignes d’orientation• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

h) Les décideurs doivent choisir entre un régimede primes uniformes et un régime de primesdifférentielles indexées sur les profils de risquedes banques. La méthode et les critères detarification utilisés dans le cadre d’un régimede primes différentielles indexées sur le risquedevraient être transparents pour tous lesparticipants. De mêmes, les décideurs quiadoptent un tel régime devraient s’assurerque les ressources compétentes nécessairessont en place pour administrer le système.Ils devraient également examiner de près lesavantages et les inconvénients que compor-tent la non-divulgation, pour des raisons deconfidentialité, des renseignements concer-nant le profil de risque de chaque banque.(pages 26-27)

b) Dans la mesure où le caractère confidentielde l’information reçue est préservé, toutel’information utile devrait être échangée entreles assureurs-dépôts de différentes autoritéset peut-être aussi entre les assureurs-dépôtset les intervenants au sein du filet de sécuritéfinancier d’autres pays, lorsque les circon-stances le justifient. Quoi qu’il en soit, lesassureurs-dépôts devraient avoir accès àtoute l’information dont ils ont besoin pours’acquitter de leur mandat et rembourserrapidement les déposants. (page 28)

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Opérations transfrontièrea) Lorsque le régime du pays hôte fournit des

garanties annexes, il faudrait éviter les rem-boursements multiples de déposants assurés.L’assurance-dépôts offerte par le régime dupays d’origine devrait être prise en comptedans le calcul des primes et cotisations.(page 28)

Résolution des faillitesa) Il est essentiel d’établir une collaboration entre

les divers agents du filet de sécurité financier,tant avant qu’après une faillite, pour que lasituation des banques en difficulté soit priseen main de façon efficace et en temps utile.(page 30)

b) Il est crucial de déterminer le moment oùune banque éprouve de sérieuses difficultésfinancières. Ce constat devrait être dressé àl’aide de critères explicites et transparents parun agent du filet de sécurité financier qui estinvesti du pouvoir d’agir. Bien que des moyensd’action rapides et décisifs s’imposent pourréduire le coût d’une faillite bancaire, ilimporte de prêter une attention toute parti-culière aux questions de confidentialité desorte à protéger le mécanisme d’échanged’informations entre les divers intervenantsdans la stabilité financière. (page 30)

c) Un processus efficace de résolution des fail-lites devrait être doté des objectifs suivants :permettre à l’assureur-dépôts de s’acquitterde ses obligations ; assurer le remboursementrapide et exact des déposants ; minimiser lescoûts associés au règlement des cas de faillite

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Information du publicIl est essentiel d’informer le public sur lesavantages et les restrictions d’un régimed’assurance-dépôts pour que celui-ci soitefficace. L’expérience montre que les caractéris-tiques d’un régime doivent être régulièrementcommuniquées au public afin d’en préserveret d’en renforcer la crédibilité. (page 27)

Page 51: FORUM POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE

Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces48

Points clés des lignes d’orientation• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

bancaire et les désorganisations du marché ;optimiser les sommes récupérées sur la réal-isation de l’actif ; régler les réclamationsauthentiques en temps utile et de façonéquitable ; renforcer la discipline par despoursuites contre les cas de négligence oud’autres fautes. (page 30)

d) Il existe trois types de résolution de base : laliquidation et le remboursement des dépôtsassurés ; l’acquisition et la prise en charge(ventes) ; l’aide au redressement d’une banqueen exploitation. Le choix des résolutions peutêtre tributaire dans une large mesure des loissur la faillite, l’insolvabilité et d’autres matières,puisque ces lois varient considérablementd’un pays à l’autre et peuvent parfois rendredifficile l’application de certaines méthodes derèglement. Étant donné l’importance partic-ulière que revêtent les banques et les faillitesbancaires, il pourrait être utile pour lesdécideurs de déterminer si la législationrégissant la faillite et l’insolvabilité facilite lafermeture ordonnée des banques en difficulté.(page 31)

des registres, à abréger le délai d’exécutiondu processus de remboursement et à préserverla confiance du public. (page 33)

c) Le processus de remboursement devrait fairel’objet d’une évaluation ex post de sorte à faireressortir les leçons à tirer de l’expérienceacquise. (page 34)

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19Réclamations et recouvrementsa) Les pouvoirs conférés à l’entité responsable

en matière de réclamations et de recouvre-ments devraient émaner des lois applicableset prévoir le contrôle des avoirs de la banqueen faillite, les droits et privilèges afférentsaux contrats, le pouvoir d’admettre ou derejeter des réclamations, le pouvoir de faireexécuter ou de rejeter certaines obligationscontractuelles et le pouvoir de contester lestransactions, transferts et virements fraud-uleux. (pages 34)

b) Les stratégies de gestion et de cession del’actif devraient faire valoir leur bien-fondééconomique et s’appuyer principalementsur des considérations commerciales, comptetenu des facteurs suivants : la qualité de l’actif,la capacité d’absorption et la conjoncturedes marchés, la disponibilité des compétencesparticulières à la gestion et à la cession del’actif, les prescriptions juridiques en matièrede cession de l’actif et les objectifs de politiquegénérale. (page 34)

c) La transparence et l’accès à l’informationsont les facteurs clés de la mise en marchédes actifs d’une banque qui a fait faillite. Ilest possible, en principe, d’appliquer unegrande variété de méthodes de cession desactifs d’une banque faillie : vente des élémentsd’actif individuels, vente aux enchères,

Remboursement desdéposantsa) Il importe d’établir des systèmes et proces-

sus pour procéder à l’examen préparatoiredu passif-dépôts détenu par les banques endifficulté. Pour ce faire, il faudra élaborer despratiques et méthodes administratives etévaluer de façon continue la qualité et lasécurité des registres de dépôts bancaires.(pages 32-33)

b) L’assureur-dépôts devrait connaître dès quepossible la date de fermeture de la banque.Obtenir l’accès aux données utiles sur lesdépôts avant la fermeture de la banque con-tribue à amoindrir le risque de manipulation

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces49

Points clés des lignes d’orientation• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

soumissions cachetées, vente en lot, titrisa-tion, sociétés de gestion d’actifs, partenariatsà capitaux propres, etc. (page 35)

d) Les réclamations déposées par la banquefaillie ou par le séquestre/liquidateur contreles administrateurs, dirigeants, vérificateursou autres parties à la faillite bancaire, ou bienles actions intentées par cette banque ou parle séquestre/liquidateur contre l’une ou l’autrede ces parties, constituent des actifs d’uneimportance éventuelle. Ces réclamationspeuvent donner lieu au recouvrement desommes considérables et contribuer à favoriserla discipline au sein du secteur bancaire.C’est pourquoi, avant de poursuivre lesdémarches, il faudrait examiner de prèstoutes les réclamations possibles afin dedéterminer leur bien-fondé et leur potentielde recouvrement. (page 35)

b) Les décideurs devraient être sensibilisés auxeffets du nantissement. Le nantissement despassifs d’une banque peut, lorsqu’il est tropétendu, avoir des répercussions sur les fraisde l’assureur-dépôts et affecter sa capacitéde soutenir financièrement une banque endifficulté. (pages 36-37)

c) Certains pays attachent une importance parti-culière à la compensation, tandis que d’autresconsidèrent qu’elle peut donner lieu à untraitement inégal. Lorsque la compensationest autorisée, il est recommandé de clarifiercertaines questions, dont celle de savoir si lacompensation devrait s’appliquer à tous lesprêts ou uniquement aux prêts exigibles ouen souffrance. L’ordre de priorité des récla-mations détenues dans une faillite bancairepeut influer sur la compensation. Pourrégler ces questions, il y a généralement lieude faire des compromis entre les différentsobjectifs de politique générale et de façonnerdes solutions particulières aux besoins dupays. (page 37)20

Classement des déposants,nantissement et droits decompensationa) Les décideurs devraient être sensibilisés aux

conséquences que la législation en vigueurrégissant les droits de priorité des déposantspeut avoir sur les coûts associés au règle-ment des faillites et sur la motivation desdéposants ou des autres créanciers à exercerune discipline de marché. (page 36)

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Annexes et GlossaireAnnexes et Glossaire

I Membres du Groupe de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

II Démarche suivi pour l’élaboration des documents de travail . . . 53

III Organismes qui ont appuyé le Groupe de travail . . . . . . . . . . . . . 56

Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces52

Annexe IAnnexe I

Membres du Groupe de travail

Allemagne : Ministère fédéral des FinancesM. Udo Franke, conseiller ministérielM. Dietrich Jahn, conseiller ministériel (jusqu’en 2000)

Canada : Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC)M. Ronald N. Robertson, président du conseilM. Guy L. Saint-Pierre, premier vice-président, assurance et évaluation des risquesM. Wayne Acton, premier vice-président, exploitations régionalesM. David Walker, directeur, politiques et économique

États-Unis d’Amérique : Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC)Mme Donna A. Tanoue, présidente (jusqu’en juillet 2001)M. George Hanc, directeur associéM. Christie Sciacca, directeur associé

Hongrie : Fonds national d’assurance-dépôts de la HongrieM. Dániel Jánossy, directeur généralM. András Fekete-Gyor, directeur général adjoint

Jamaïque : Jamaica Deposit Insurance CorporationM. Winston K. Carr, chef de la direction

Mexique : Instituto para la Protección al Ahorro BancarioM. Carlos Isoard, membre du conseil d’administrationM. Julio César Mendez, secrétaire général et chef de la directionM. Vicente Corta, secrétaire général et chef de la direction (jusqu’en septembre 2000)Mme Ingrid Cerwinka, directrice générale adjointe (jusqu’en novembre 2000)

Philippines : Philippine Deposit Insurance CorporationM. Norberto C. Nazareno, président et chef de la directionM. Ricardo M. Tan, vice-président exécutifMme Rosalinda U. Casiguran, vice-présidente principale aux affairesjuridiques et conseillère juridique en chefMme Virginia P. Castillo, vice-présidente principaleMme Rescina S. Bhagwani, vice-présidente

Membres du Secrétariat : Société d’assurance-dépôts du CanadaMme M. Claudia Morrow, secrétaire de la SociétéSecrétaire du Groupe de travailM. John Raymond LaBrosse, directeur, affaires internationalesDirecteur exécutif du Groupe de travailMme Jacqueline (Jackie) Chartrand, soutien administratif et technique au Groupe de travail

Argentine : Seguro de Depósitos Sociedad AnónimaM. José Carlos Jaime, présidentM. Adolfo César Diz, membre du conseilM. Martin Lagos, conseiller

Chili : Banco Central de ChileM. Rodrigo Cifuentes, économiste principalM. Carlos Budnevich Le-Fort, directeur de l’analyse financière (jusqu’en février 2001)

France : Secrétariat général de la Commission bancaireMme Sylvie Mathérat, chef du service des études bancairesM. Olivier Jaudoin, adjoint au chef du service des études bancaires

Italie : Banca d’ItaliaM. Giovanni Carosio, administrateur général, surveillance des établissements de créditM. Alessio De Vincenzo, économiste, service de la surveillance bancaire et financière

Japon : Agence des services financiers, Société d’assurance-dépôts duJapon, ministère des FinancesM. Masaru Honma, directeur exécutif, service des affaires générales, SADM. Masamichi Kono, directeur, division des affaires internationales,Bureau de la planification et de la coordination, ASFM. Yasushi Kanzaki, Bureau international, ministère des Finances(jusqu’en juin 2000)M. Noriaki Oka, conseiller en chef, service des affaires générales, SAD

Banque mondialeM. Gerard Caprio, directeur, département des politiques financières,et chef, recherches dans le secteur financierM. Giovanni Majnoni, conseiller, département des stratégies et politiques du secteur financier

Fonds monétaire internationalM. David S. Hoelscher, chef de divisionM. Charles A. Enoch, directeur adjoint (jusqu’en avril 2000)M. Michael Taylor, économiste principalDivision des problèmes bancaires systémiques

Forum pour la stabilité financièreM. Pierre Cailleteau

PrésidentM. Jean Pierre Sabourin, Président et chef de la direction

Société d’assurance-dépôts du Canada

M. George Hanc, chef (FDIC)M. David Walker (SADC)Mme Detta Voesar (FDIC)

Comité de recherche :

Mme Christine Blair (FDIC)Mme Rose Kushmeider (FDIC)M. Greg Cowper (SADC)

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces53

Annexe IIAnnexe II

Démarche suivi pour l’élaboration des documents de travail

1. Plan de rechercheLe Groupe de travail a établi un plan de recherche surles diverses questions qui sont traitées dans leslignes d’orientation sur l’assurance-dépôts. Ce docu-ment a été publié sur notre site à l’adresse suivante :http://www.cdic.ca/international. Les seize questionscernées ont été confiées à des sous-groupes, et chacunde ces sous-groupes était coordonné par un membredu Groupe de travail et bénéficiait de l’aide d’unmembre du comité de recherche.

2. Séances d’information et conférences

Le Groupe de travail a tenu des réunions en Suisse,aux États-Unis d’Amérique, au Mexique, en Hongrie,en Malaisie, en Argentine, en Italie et au Chili. Il aorganisé un programme d’échanges et d’activités àl’intention des personnes s’intéressant à l’assurance-dépôts qui ont pu tirer profit de l’expérience d’autresparties. Le Groupe de travail a rencontré plus de400 représentants d’une centaine de pays. En plusdes présentations des membres du Groupe de tra-vail, plus de 90 exposés ont été faits, dans le cadrede conférences et de séminaires, par des personnesqui n’étaient pas associées de près au groupe.

Le processus comportait deux volets : une réunionde deux jours du Groupe de travail, suivie d’uneséance d’information accueillie par l’un des paysmembres, et une conférence de deux jours portantsur des questions visées par les lignes d’orientation.Les séances d’information et les conférences ont étésoutenues financièrement et sur d’autres plans parles pays membres du Groupe du travail, par d’autresorganismes et, dans certains cas, par l’Institut pour lastabilité financière (ISF). Le Groupe de travail a colla-boré également avec plusieurs banques régionalesde développement.

Le site Web du Groupe de travail donne accès autexte de ces exposés et présentations et à celui desobservations formulées par de nombreux inter-venants, aux vidéos de chaque conférence, ainsiqu’aux plans d’activités et aux documents de travaildu Groupe de travail. Tout au long de son mandat,le Groupe de travail a transmis des messages élec-troniques à plus de 600 personnes et son site Weba reçu plus de 40 000 visites.

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces54

Annexe II• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

3. Plans d’activitésChaque sous-groupe possédait son propre pland’activités (publié sur le site Web www.cdic.ca/international), qui définissait ses objectifs, ses lignesde conduite et les moyens utilisés pour susciter unerétroaction. La démarche adoptée s’est exécutéeprincipalement au moyen du site Web, des séancesd’information et des conférences.

4. Documents de travailLe Groupe de travail a élaboré dans un esprit nonnormatif ses documents de travail sur les diversesquestions abordées dans les lignes d’orientation.Ces documents, qui s’appuient sur des travaux derecherche universitaire, examinent les élémentspertinents des régimes d’assurance-dépôts efficacestout en évaluant les compromis et les consé-quences qui accompagnent chacune des solutionsd’assurance-dépôts.

Les documents de travail ont également été publiésen vue de susciter les commentaires des partiesintéressées. Ils sont regroupés dans le Volume II duprésent rapport et sont téléchargeables à l’adresseWeb suivante : www.cdic.ca/international.

5. Rapport final — Lignes d’orientation sur l’assurance-dépôts

Les activités du Groupe de travail se sont traduitesfinalement par le présent rapport au Forum pourla stabilité financière. Ce rapport rassemble lesquestions qui ont fait l’objet des documents detravail et les points de vue formulés au cours desséances d’information ou transmis par le site Web.

Le diagramme ci-après illustre le processusappliqué :

Séances d’information, conférences et séminaires

Endroit Organisme hôte Date

Bâle, Suisse Institut pour la stabilité financière (ISF) et Mai 2000Federal Deposit Insurance Corporation

Washington (D.C.), États-Unis Banque mondiale Juin et octobre 2000Banque interaméricaine de développement (BID) Juillet 2000

Cancun, Mexique Instituto para la Protección al Ahorro Bancario (IPAB) Octobre 2000

Budapest, Hongrie Fonds national d’assurance-dépôts de la Hongrie Novembre 2000(FNAD), Banque européenne pour la reconstruction et le développement et ISF

Chicago (IL), États-Unis Banque de réserve fédérale de Chicago Décembre 2000

Kuala Lumpur, Malaisie Philippines Deposit Insurance Corporation, ISF et Janvier 2001South East Asian Central Banks (SEACEN)

Berlin, Allemagne Ministère fédéral des Finances, Allemagne Mars 2001

Paris, France Organisation de Coopération et de Développement Mars 2001Économiques (OCDE)

Buenos Aires, Argentine Seguro de Depósitos Sociedad Anónima (SEDESA) Mars 2001

Rome, Italie Banca d’Italia Avril 2001

Lusaka, Zambie Marché commun de l’Afrique australe et orientale Avril 2001(COMESA)

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces55

Annexe II• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

Plans d’activités etdocuments de travail

Consultations

Site Web Séances d’information Conférences/Séminaires

Lignes d’orientation surl’assurance-dépôts

Page 58: FORUM POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE

Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces56

Annexe IIIAnnexe III

Organismes qui ont appuyé le Group de travail

Séances d’information, séminaires et conférences

Ambassade du Canada à Rome, Italie

Banca d’Italia

Banque asiatique de développement

Banque de réserve fédérale de Chicago

Banque des règlements internationaux

Banque européenne pour la reconstruction et le développement

Banque interaméricaine de développement

Banque mondiale

Bureau canadien de l’éducation internationale

Federal Deposit Insurance Corporation

Fonds national d’assurance-dépôts de la Hongrie

Haut-Commissariat du Canada en Malaisie

Instituto para la Protección al Ahorro Bancario, Mexique

Institut pour la stabilité financière

Marché commun de l’Afrique australe et orientale

Ministère fédéral des Finances, Allemagne

Organisation de Coopération et de Développement Économiques

Philippine Deposit Insurance Corporation

Seguro de Depósitos Sociedad Anónima,Argentine

Société d’assurance-dépôts du Canada

South East Asian Central Banks

Page 59: FORUM POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE

Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces57

Annexe III• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

Afrique du Sud Finlande NamibieAlbanie France Nouvelle-ZélandeAlgérie Gibraltar NorvègeAllemagne Grèce Oman, Sultanat d’Antilles néerlandaises Guernesey OugandaArabie saoudite Haïti OuzbékistanArgentine Hongkong, RAS PanamaArménie Hongrie ParaguayAutriche Inde PérouAzerbaïdjan Indonésie PhilippinesBahamas Iran PologneBahreïn Irlande PortugalBarbade Islande République slovaqueBelgique Île de Man République tchèqueBolivie Israël RoumanieBosnie-Herzégovine Italie Royaume-UniBotswana Jamaïque RwandaBrésil Japon SingapourBulgarie Jersey SlovénieBurundi Jordanie SoudanCambodge Kazakhstan Sri LankaCanada Kenya SuèdeChili Kirghizistan SuisseChine Koweït SwazilandChypre Lettonie TadjikistanColombie Liban TaïwanCommission européenne Lituanie TanzanieCongo Luxembourg ThaïlandeCorée Macao, RAS Trinité-et-TobagoCôte d’Ivoire Macédoine, République de TunisieCroatie Madagascar TurkménistanDanemark Malawi TurquieÉgypte Malaysia UkraineEl Salvador Malte UruguayÉrythrée Maroc VenezuelaEspagne Maurice VietnamEstonie Mexique YougoslavieÉtats-Unis d’Amérique Moldova, République de ZambieÉthiopie Mongolie ZimbabweFédération de Russie Mozambique

Pays participants aux séances d’information et aux conférences/séminairesDe Bâle – Suisse (mai 2000) à Lusaka – Zambie (avril 2001)

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces58

GlossaireGlossaire

abstention — Prolongation accordée à certainesbanques en difficulté du délai dans lequel ellesdoivent se conformer aux exigences réglemen-taires minimales.

acquisition et prise en charge (ventes) —Méthode de règlement par laquelle une banquesolide ou un groupe d’investisseurs prend encharge une partie ou la totalité des obligations, etacquiert une partie ou la totalité des élémentsd’actif de la banque faillie.

aide au redressement d’une banque en exploitation— Méthode de règlement par laquelle unebanque assurée qui est menacée de faillite sevoit consentir une aide sous forme de prêt direct,de fusion assistée ou d’acquisition d’élémentsd’actif.

aléa moral — Incitation à prendre des risquessupplémentaires qui est souvent inhérente auxcontrats d’assurance et qui découle de la pro-tection contre les pertes garantie aux partiesdu contrat.

analyse de la situation — Examen que lesdécideurs conduisent en vue d’évaluer diversfacteurs tels que l’état de l’économie, les poli-tiques monétaire et budgétaire en vigueur, lasituation et la structure du système bancaire,les attitudes et les attentes du public, la conditiondu régime légal, les cadres de réglementationet de surveillance prudentielles, le systèmecomptable et le régime d’information.

antisélection — Tendance des banques à risque élevéà souscrire à l’assurance-dépôts et des banquesà faible risque à se soustraire de l’assurance-dépôts lorsque la participation au régime estlibre.

assurance-dépôts à couverture limitée — Garantieque le principal des dépôts protégés et lesintérêts courus seront remboursés jusqu’àconcurrence d’un plafond fixe.

banque de transition — Banque créée et exploitéetemporairement en vue d’acquérir l’actif etle passif d’une institution faillie jusqu’aurèglement définitif du dossier.

banque étrangère — Une filiale de banque étrangèreest constituée à titre de personne morale distinctedans le pays hôte. Une succursale de banqueétrangère, par contre, est le prolongement dela banque étrangère comme telle dans un payshôte. Les succursales et les filiales de banquesétrangères peuvent être soumises à des règlesdifférentes et à la surveillance d’autorités detutelle différentes par un pays hôte.

coassurance — Régime en vertu duquel l’assureurprend en charge une quote-part prédéterminéede la valeur assurée des dépôts, le seuil devantêtre inférieur à 100 % de leur valeur.

compensation — Vise les situations où la réclama-tion d’un créancier dans le dossier d’une banqueinsolvable (par exemple, un dépôt) est retranchéesur une réclamation de la banque contre lecréancier (par exemple, un prêt).

compensation de position — Opération parlaquelle l’encours de prêts contractés auprèsd’une institution faillie est retranché sur lavaleur des dépôts assurés d’un titulaire decompte, ou par laquelle le montant des dépôtsdépassant la limite de protection est retranchésur l’encours de prêts d’un titulaire de compte.

compte d’attente — Compte destiné à enregistrerune opération à titre provisoire jusqu’à ce quel’on obtienne une meilleure information per-mettant d’en effectuer la compensation exacte.Par exemple, les dividendes et intérêts sont« virés » sur un compte en fiducie à la date àlaquelle ils sont dus, même si l’argent desdéposants et des agents payeurs n’est pastotalement reçu à temps.

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Lignes d’orientation pour l’établissement de régimes d’assurance-dépôts efficaces59

Glossaire• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

contagion — Propagation à d’autres institutionsfinancières des effets d’un retrait massif dedépôts chez une banque.

discipline de marché — Situation où les déposantsou les créanciers, après avoir évalué la naturedes risques que présente une banque, décidentde confier leur argent à cette dernière ou del’en retirer.

discipline exercée par les autorités de réglemen-tation — Conditions régissant la constitutiondes nouvelles banques, les compétences desadministrateurs et des gestionnaires d’uneinstitution, les activités commerciales, leschangements d’autorité de contrôle, les normesde gestion des risques, les contrôles internes etles vérifications externes.

discipline exercée par les autorités de surveillance— Exige la surveillance de la solidité, fiabilitéet conformité des banques ainsi que la prisede mesures correctrices rapides, y compris lafermeture d’une banque, au besoin.

droit de priorité des déposants — Traitementpréférentiel accordé aux déposants de sorte queleurs réclamations soient entièrement payéesavant celles des autres créanciers.

filet de sécurité financier — Ensemble regroupantgénéralement la fonction d’assurance des dépôts,la réglementation et la surveillance pruden-tielles ainsi que la fonction de prêteur de dernierrecours.

financement ex ante — Capitalisation de liquiditésdestinées à couvrir les réclamations d’assurance-dépôts pour le cas où une banque adhérenteferait faillite.

financement ex post — Imposition d’une contri-bution après la faillite d’une banque adhérenteen vue de couvrir les réclamations d’assurance-dépôts.

fonction de prêteur de dernier recours —Prestation de capitaux liquides au systèmefinancier par une banque centrale.

garantie globale — Déclaration par laquelle legouvernement atteste que tous les dépôts etpeut-être les autres instruments financiersseront protégés.

gouvernement d’entreprise — Ensemble desprocessus, structures et informations servantà orienter et à surveiller la gestion d’uneorganisation.

information — Fait, état ou description commu-niqué clairement et publiquement.

mandat — Ensemble de directives officielles ouénoncé de mission d’une entreprise.

nantissement — Acquisition par un créancierd’une obligation hypothécaire, d’une garantie,d’une charge ou d’une autre forme de sûretéconstituée sur un ou plusieurs éléments d’actifd’un débiteur.

point de référence — Standard ou principe direc-teur sur lequel sont fondées les comparaisonsentre éléments ou processus.

prime différentielle/prime différentielle fondéesur le risque — Somme qu’une banque doitverser suivant son profil de risque.

recouvrement — Sommes récupérées sur le produitnet de la réalisation de l’actif d’une banque.

retrait massif — Perte rapide de dépôts précipitéepar la crainte chez le public qu’une banque nesoit sur le point de faire faillite et que lesdéposants ne perdent leur argent.

risque systémique — Risque ayant des répercussionssur la solidité du système financier en généralet susceptible d’influer défavorablement surla stabilité financière et l’ensemble de laconjoncture économique.

séquestre – Personne morale habilitée à réduireprogressivement les opérations d’une banquedevenue insolvable.

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Glossaire• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •• F O R U M P O U R L A S T A B I L I T É F I N A N C I È R E •

solution de moindre coût — Procédure en vertu delaquelle l’assureur-dépôts ou une autre personnemorale désignée doit mettre en œuvre l’optionjugée la moins coûteuse pour le régime, ycompris la liquidation de la banque faillie.

système de simple indemnisation (« paybox ») —Régime dont l’assureur-dépôts est investi depouvoirs limités au paiement des réclamationdes déposants.

système visant à minimiser les risques — Régimedont l’assureur-dépôts est habilité à réduire lesrisques auxquels il est exposé. Il est investi,entre autres, des pouvoirs de contrôler l’adhésionau régime et l’annulation des polices d’assurance,d’évaluer et de gérer ses propres risques, et deprocéder ou de faire procéder à l’examen desactivités des banques.

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Notes de référenceNotes de référence

1 Le Groupe de travail était composé de représentantsde l’Allemagne, de l’Argentine, du Canada, du Chili,des États-Unis d’Amérique, de la France, de laHongrie, de l’Italie, de la Jamaïque, du Japon, duMexique, des Philippines, de la Banque mondiale etdu Fonds monétaire internationale (voir annexe I).La démarche que le Groupe de travail a adoptéepour élaborer les documents de travail sur les ques-tions traitées dans les lignes d’orientation, et lestechniques qu’il a utilisées pour mener à bien lesactivités d’information sont décrites à l’annexe II.L’annexe III dresse la liste des organisations et despays qui ont participé aux séances d’information,aux séminaires et aux conférences. Un glossairedéfinissant les termes utilisés dans le présent rap-port se trouve à la fin du document. Le Volume II,distinct du présent rapport et téléchargeable àl’adresse Web (www.cdic.ca/international), comprendle plan de recherche, les documents de travail portantsur les seize questions visées par les lignes d’orienta-tion, les références bibliographiques et d’autresrenseignements sur les activités d’information.

2 Le lecteur soucieux d’examiner plus en profondeurles questions traitées dans le présent rapport estinvité à consulter les documents de travail.

3 Dans certains pays, l’assureur-dépôts peut s’exposerà d’importants risques de responsabilité face à descréanciers insatisfaits.

4 Les rôles que les assureurs-dépôts et les autresagents du filet de sécurité financier jouent dans lagestion des réclamations et des recouvrements varientconsidérablement d’un pays à l’autre. Lorsque lesremboursements de dépôts assurés sont effectués àl’étape de la liquidation d’une banque, l’assureur-dépôts est généralement subrogé dans les droitsdes déposants assurés, et c’est lui qui s’occupe trèssouvent de présenter et de gérer de près la demanded’indemnisation. Dans certains cas, l’assureur-dépôts joue un rôle important dans la minimisationdes risques ou le processus de recouvrement à titre,par exemple, de prêteur, de créancier ou même deséquestre. Dans d’autres cas, ces fonctions sontattribuées à d’autres entités.

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Le 7 septembre 2001