FORTUNES

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Que disent les riches cette semaine ? s MIL LYON NAIRES Enquête chez les CLASSEMENT Les plus grandes fortunes de Lyon p. 7 VACANCES Les destinations tendances pour cet hiver p. 9 DOSSIER Jeunesse dorée : génération décomplexée p. 16 Fortune www.fortunes.fr M 05726 - 69 - F: 1,80e ALLEMAGNE 2,50e / BELG 2,20e / GRECE 3e / LUX 2,20e / PORTUGAL (Cont) 3e / SUISSE 4,50 FS / ANTILLES-REUNION 3e / CANADA $ 4,95 / MAROC 30 DH / ZONE CFA 2000 CFA N°1 DU 6 AU 20 DECEMBRE 2007 Flavien, aristocrate du XXI e siècle

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magazine de 32 pages sur la jeunesse dorée; les "riches" à Lyon travail réalisé par 10 étudiants en journalisme de l'ISCPA Lyon

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Que disent les riches cette semaine ?

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MILLYONNAIRESEnquête chez les

CLASSEMENT Les plus grandes fortunes de Lyon p. 7VACANCES Les destinations tendances pour cet hiver p. 9

DOSSIER Jeunesse dorée : génération décomplexée p. 16

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N°1 DU 6 AU 20 DECEMBRE 2007

Flavien, aristocrate du XXIe siècle

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Le luxe au bout du filImaginez un portable capabled'indiquer le nom durestaurant le plusbranché de Milan ?Ou encore d'organi-ser un dîner de cha-

rité avec sa majesté Elizabeth II ouune star hollywoodienne ?La société Vertue a conçu un télépho-ne avec un bouton magique quirépond à toutes les demandes de sesclients. Le prix ? Avec des diamantsroses ou bleus incorporés dans lacoque du portable, ce petit objet deconvoitise ne coûte pas moins de 300 000 euros… Pour ce prix, mêmel'emballage est endiamanté. Où le trouver ? JLMaier 91, rue président Edouard Herriot (2e)

Riches, beaux et cyberbranchésParce que l'on trouve tout le monde ettout sur internet, Erik Wachtmeister a fondé Asmallworld.net. Ce site estréservé à l'é l i te . Les noms de la Jet-Set, des familles royales ou enco-re des grands businessmen s'ycôtoient. Qu'ils soient à la recherched'une île des caraïbes à 2,5 millionsd'euros, le meilleur hôtel du Togo outout simplement des informationssur la vie courante, tout est surAsmallworld. Faire du business entresoi et se sentir en sécurité, c'est lecredo que défend Wachtmeister. Pour accéder au site le plus huppé duweb, il est indispensable d’être invitépar l'un des adhérents. Au-delà ducoté confidentiel ce site offre uneclientèle ciblée cousue d'or pour lesgrandes marques de luxe. Une publicité sur Asmallworld coûte15 000 à 35 000 euros par mois enmoyenne.

La French touchLa UUUcard (prononcer you youyou), la conciergerie de luxe à la française, est une création de fashion:ID. Depuis quatre ans cettesociété ouvre toutes grandes les por-tes du prestige à la parisienne. Envéritable VIP les membres recevrontles cartons d'invitation pour les défi-lés de mode des grands couturiers etles services d'un personal shopper.Un certain savoir vivre à la françaisequi séduit une clientèle à 70% étran-gère surtout des Russes et desAméricains. Pour être VIP compter500 euros par an et pour l'Ultimatemembership, un accès illimité auxservices UUU il faudra débourser3 000 euros. Cela, pour connaitretous les petits secrets de la capitalefrançaise.

Quintessentially, comble vos désirsVous souhaitezdes places deconcert introu-vables ? " Quint’" en trouverapour vous et

vous aurez même accès au backstage.Vous souhaitez un jet rose en moinsd'une heure ? Ou encore 12 paonsalbinos pour une garden-party ? Sivous êtes un des 1 300 heureuxFrançais détenteurs de la carteQuintessentially vos moindres capri-ces seront exaucés. Vous pouvez toutdemander aux 800 employés qui,24h/24, sont à vos ordres pour 1 500euros par an. Pour 36 000 euros, unassistant personnel comblera toutvos désirs, même les plus fous. Lesstars et les hommes d'affaires nejurent que par “ Quint’ ”. Présentdans 37 villes du globe,Quintessentially c'est un peu commeun agent de service qui connaît…lemonde entier. La société possède unbureau à Cannes et à Paris, unedizaine de Lyonnais en sont memb-res.

Paola DIENOT

T É L E X : Florence Foresti, humoriste lyonnaise, présentera en avant-première son spectacle “Abribus” à la salle Paul Garcin (1er), le 27 décembre.

CC OO NN FF II DD EE NN TT II EE LL

Rendre possible l'impossible, c'est la promesse des sociétés de conciergeriede luxe. Depuis ces dix dernières années, les services haut de gamme se

sont multipliés : Vertue, Asmallworld, UUUcard et Quintessentially. Tout pourrendre la vie plus facile à ceux pour qui l'argent n'est pas un problème. Depuis1990, le nombre de millionnaires dans le monde a doublé, cela fait environneuf millions de personnes qu'il faut satisfaire coûte que coûte.

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La maison LouisVuitton invite sesclients les plus fidèlesà fêter Noël avantl'heure. Le " Noël enblanc " sera l'occasionpour ces incondition-nels de la marqued'assister à un défilésuivit d'un brunch.La célèbre marque demaroquinerie ouvriraexceptionnellementson magasin ruedu président Herriotle dimanche 16décembre de 11h à17h. Pour assisterà cette journée privi-légiée le carton d'invi-tation sera exigé àl'entrée.

Installé au 5 avenuedu Maréchal Foch, leconstructeur anglaisAston Martin ouvriraune concession aupremier trimestre2008. De la plus ven-due V8 Vantage (111 000 euros) à l'in-contournableVanquish (260 000 euros), toutela gamme sera expo-sée sur 1200m².Présent à Lyon, lorsdu salon de l'auto enoctobre dernier, AstonMartin aurait établit200 contacts. SelonTimothée Malachard,responsable marketingchez Aston Martin,une petite dizaine devoitures auraient déjàété vendues.Le temps d'attenteavant livraison, 3 à 4mois.

Monsieur est servi

6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 33

Léon de Lyon tiresa révérence le 31décembre après delongues années debons et loyaux ser-vices. Jean-PaulLacombe, chef deslieux, a annoncé la fermeture définiti-ve de la maisoncentenaire. Mais,sept mois plus tardla donne a changé. Ce ne sera pas unadieu car si l'ensei-gne ferme ses por-tes, une brasserieprendra le relais.La décoration trèsbourgeoise et lesparquets XVIIe nechangeront pas,seule la cuisinesera entièrementrénovée, dans leseul but de préserver ce lieuemblématique dupatrimoine lyon-nais.

6000 euros par jourc’est la somme ver-sée par l’UniversitéLyon II à desagents de sécuritéprivés pour contrô-ler ses étudiantslors du mouvementde protestationcontre la LoiPécresse. Au total,la faculté a débour-sé près de 90 000euros durant cettepériode.

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Aquatre mois des élections muni-cipales, les deux challengers

dans la course à l'Hôtel de ville deLyon, Gérard Collomb (PS) etDominique Perben (UMP) arriventau moment décisif de l'exploitationde leurs réseaux économiques pourla campagne. Nouveaux entrepre-neurs ou industriels historiques,hommes d'argent et d'influence cesélites lyonnaises constituent la principale clé de l'action municipale." Ils donnent la possibilité de concré-tiser l'action publique ", analyseRenaud Payre, maître de conférences desciences politiques à l'UniversitéLumière Lyon 2. Le maire construitsa politique locale avec ceux qui ontles moyens de la réaliser. GérardCollomb n'aurait pas pu accélérer ledéveloppement de Vaise sans le soutien de Jean-Michel Aulas ouBruno Bonnel qui y ont installé leursentreprises : CEGID et Infogrammes." Les candidats courtisent les success stories économiques, celacrédibilise un projet ", explique lejournaliste Frédéric Poignard, correspondant du Figaro à Lyon.Dernier en date : Olivier Ginon, lesymbole actuel de la réussite de l'entrepreunariat lyonnais. Le patron deGL Events est au centre des sollici-tations de Gérard Collomb etDominique Perben. Il est jusqu'àprésent resté sourd aux appels dessirènes politiques.La compétition est d'autant plusexacerbée que les deux candidats seretrouvent dans une situation inédi-

te : une droite unie face à un socia-liste en fin de mandat. " L'arrivée deGérard Collomb au pouvoir en 2001a été un accident ", affirme DenisBr o l i q u i e r, m a i r e m i l l o n i s t e d'Unir pour Lyon (UPL) dans le 2earrondissement. Profitant de la dés-union de la droite, il s'est fait élire "sans le soutien des grands entrepre-neurs ", relève-t - i l . Durant son mandat, il a dragué le monde de l'en-treprise pour combler ce manque. Lemaire a ainsi ouvert les portes del'Hôtel de ville aux réceptions desgrands patrons et lancé des pro-grammes de développement terri-torial, type " Grand Lyon, l'espritd'entreprise ". Ses chances d'êtreréélu tiennent au succès de sa poli-tique d'ouverture aux hautes sphè-res économiques.Quand Gérard Collomb a été élu, lad r o i te payait en core le p r ix de " l'Affaire Noir-Botton ", scandale decorruption qui a éclaboussé le man-dat du maire RPR Michel Noir en1995. Aujourd'hui, elle fait bloc der-rière Dominique Perben et peutbénéficier du ressac de la " vaguebleue " des Législatives. " Les lignessont en train de bouger depuisquelques semaines ", constateFrédéric Poignard. " Le 14 novemb-re, lors du lancement du Beaujolaisnouveau au Sofitel, j'ai trouvéGérard Collomb isolé et DominiquePerben à l'aise. […] Les gens allaientvers Perben. Il a su faire son trou àLyon. " Maxime PETIT

8,5 millions d'euros.C'est la somme quecompte débourserla mairie de Lyonces six prochainesannées, dans le butde rénover des égli-ses. Ces six derniè-res années, seulssix millions d'eurosauront contribué àl'entretien deslieux de cultescatholique. Unbudget finalementplutôt ridicule auxvues des quelques100 millions d'eu-ros investis dans lapolitique patrimo-niale de la villecandidate au titrede capitale cultu-relle 2013.

La palme d’or duplus impression-nant gaspillaged’argent public del’année 2007 estattribuée à...Christine Boutin etson ministère pré-fabriqué du loge-ment délocalisé àLyon en septembredernier! Une aven-ture qui a coûté250 000 euros aucontribuable.

PP OO LL II TT II QQ UU EE

Le maire millonistedu 2e arrondisse-ment et candidat àsa succession auxmunicipales de2008, DenisBroliquier, se ditpour un finance-ment des partis àl'américaine. " Laplupart des grosentrepreneurs sontdes donateurs […],comme la familleMérieux, gaullistedepuis plusieursgénérations, RogerCaille, soutiend'Alain Madelin en2002, ou GérardPélisson, directeurdu Groupe Accor etcandidat sur laliste milloniste.Mais ils sont trèspeu par rapportaux Etats-Unis oùla culture du don politique est trèsancrée. "Lui- même reconnaît le soutien financier etla confiance " de cinq à dix grosentrepreneurslyonnais" dont " deux nouveauxentrepreneurs ".

Municipales, les challengersfont leurs comptes

44 6 decembre 2007 - FORTUNES N°1

Gérard Collomb,candidat à sa propresuccession auxmunicipales 2008.

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T É L E X : Le PS du Rhône a reçu plus de 693 000 eurosde dons au cours de l'année 2006, soit trois fois plus que l’UMP.

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Pour l'événementde la Fête desLumières, RadioScoop offre a sesauditeurs l'occasion de connaître le programme des festivités danschaque arrondisse-ments ainsi queleurscoulisses…Chaquejour jusqu'au 7décembre vousentendrez un artis-te ainsi qu'un orga-nisateur de la villeexpliquer leurmotivation et laprogrammation.La radio se pencheaussi du côté destouristes pourconnaître l'impactdu 8 Décembre.

Tribune de Lyondevrait revenir surl'historique de laFête des lumières :c'est à dire lapeste…L'hebdolyonnais consacretout un dossier àcette maladie et ladernière vague quia eu lieu à Lyon en1628.

Pour la RadioChrétienneFrancophone le 8Décembre est unévénement particulier à traiter.Et cette année àLyon, RCF a vu leschoses en grandpour informer aumieux ses auditeurs sur lesens religieux de laFête desLumières.Ça commencera dès16h avec une tableronde nationaledédiée aux sanc-tuaires mariaux.La soirée prendraensuite un tour-nant plus localavec un direct àpartir de 19h.surMarie, symbole du8 Décembre.Ils évoqueront laprière qui se feraau pied de la statue de la viergeà Fourvière, maisaussi le parcourspédestre au Vieux-Lyon qui faitdécouvrir d'autresstatues de laSainte réparties unpeu partout dansles anciens immeubles. Sansoublier le suivi dela montée auxflambeaux qui sefait chaque année.Pour terminer cettefête spéciale, à partir de 20h, RCFretransmet lamesse des jeunesavec le CardinalPhilippe Barbarin.

MM ÉÉ DD II AA SS

Heurs et malheurs d'un " Patron de presse "

6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 55

Fernand, Elias, Galula estincontestablement un homme de

la publicité et des médias.Né en Tunisie, il arrive àMontpellier pour faire sa médecine.il abandonne au bout de quelquesmois et se lance dans la pub à Paris.En 1963, il arrive à Lyon commeresponsable d'une agence de publici-té. Trois ans plus tard, il rachète seslocaux sous le nom de SEDIP. C'estle début d'une histoire avec laMairie de Lyon pour éditer des jour-naux municipaux. " J'ai dû faire lesiège de Monsieur Pradel pendanthuit, neuf ans et puis un beau jourj'ai réussi, ça a été ça le vrai départquand j'ai réussi à vendre au mairede Lyon l'idée d'un journal. Je mesouviens du premier journal, il étaittout en noir. ". Ce journal s'appelaitVivre à Lyon. C'est un premier suc-cès pour l'homme d'affaires, et en1989 la société SEDIP réal ise 35 mil l ions de francs (environ cinq millions d'euros) de chiffre d'af-faire. Le tableau s'assombrit avecl'élection de Michel Noir qui romptunilatéralement les contrats avecFernand Galula. Après cinq ans deprocès, la ville de Lyon est condam-née à payer onze millions de francsqui vont permettre à Galula derebondir. En 1992, il rachète auProgrès le titre dont il reste le plusfière: Les Petites affichesLyonnaises (PAL). Le titre se déve-loppe avec succès, Fernand Galula adécroché le gros lot et construit safortune. Lorsqu'il décide de revendre les PALen Janvier 2003, il a doublé lavaleur du journal. Cette fortune et son patrimoine,estimé à six millions d'euros, per-mettent alors à Fernand Galula demener une vie aisée et de fréquenterles people : Voitures de standing,sorties nocturnes au KGB. Il habite

Boulevard des Belges, il possèdeégalement une très belle propriété àCannes : sol en marbre gris, jardinde palmiers et de cactus d'hiver, pis-cine avec vue sur les îles de Lérins etla baie de Nice, un véritable rêvehollywoodien. Mais la presse reste l'amour de savie et en 2005, l'ancien PDG desAffiches se lance dans la créationd'un nouvel hebdomadaire d'infor-mation lyonnais : Tribune de Lyon. Il investi 2,2 millions d'euros dans ledéveloppement du journal qui est unéchec, Galula jette l'éponge enJanvier 2006. " Il n'y a pas de fatali-té à faire des journaux et à perdre del'argent ", estime-t-il.Père de trois filles, Fernand Galulaest convaincu qu'aucune ne s'inté-resse à la presse.A 66 ans, il n'a peut-être pas dit sondernier mot et " guette toujours desaffaires à faire ".

Céline RIVOIRE

DR

Fernand Galula, fondateur de l’hebdomadaire

Tribunee dee Lyon.

T É L E X 4,5 millions d’euros.C’est le budget alloué à la communication par la région Rhône-Alpes.Elle est celle qui investit le moins en France dans les médias et la publicité.

DR

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ZOOMAlain Mérieux, l'héritier del'empire biomédicalLes Mérieux ? Une famillede scientifique et une sagaqui commence avec le grand-père Marcel Mérieux, quiouvre son laboratoire de bio-logie en 1897.Puis le flambeau est passéde génération en génération.En 1967, Alain devient PDG.Un an plus tard, il cède plusde la moitié de l'InstitutMérieux à Rhône-Poulencdevenu depuis Sanofi-Aventis. Alain Mérieux conserveraBioMérieux , le n° 8 mondialdu diagnostic biologique eten devient PDG.Dans le portefeuille familialfigure aussi la société de bio-technologies Transgène.

Bruno Rousset, l’Homme quiassureIl est en 1988 le fondateurd'April Group, une sociétéd'assurance. A 49 ans, BrunoRousset emploie la moitié deses 1 700 salariés à Lyon.Actionnaire à hauteur de62 %, le groupe pèse 1 milliard d'euros. Sa fortu-ne étant faite il prend désor-mais des participations dansdes sociétés de services de larégion.

Christian Boiron roi des granules Entré au laboratoire d'ho-méopathie familial en sep-tembre 1970. En absorbantson concurrent Dolisos, ilaccroît ses positions sur cemarché. Il est le n° 1 mon-dial. Il s'est aussi laissé ten-ter par la politique commeconseiller municipal de Lyonau temps de Michel Noir.

F.P

LL EE GG RR AA PP HH II QQ UU EE

Pierre Fabre Alain Mérieux Famille Lescure

Bruno Rousset Philippe Foriel-DDestezet

L’évolution des fortunes rhôdaniennes

Société : Pierre FabreSecteur : PharmaceutiqueVille : Marcy l’EtoileClassement : 24e enFrance et 1er RhôdanienFortune estimée : 2 milliards d’euros Evolution entre 2006 et2007 :

Société : Groupe SebSecteur : ElectroménagerVille : EcullyClassement : 45e en Franceet 3e RhôdanienFortune estimée : 1,008 milliard d’euro Evolution entre 2006 et2007 :

Société : AdeccoSecteur : Travail temporaireVille : VilleurbanneClassement : 76e en Franceet 5e RhôdanienFortune estimée : 521 milliard d’euro Evolution entre 2006 et2007 :

Société : April GroupeSecteur : Assurances Ville : LyonClassement : 46e enFrance et 4e RhôdanienFortune estimée :1,003 milliard d’euroEvolution entre 2006 et2007 :

Société : BiomerieuxSecteur : PharmacieVille : Marcy l’EtoileClassement : 35e enFrance et 2e RhôdanienFortune estimé : 1,485 milliard d’euroEvolution entre 2006 et20007 : + 61,8 %

-52,64%

+ 38,91 %+ 110,53 %

- 7,98 %

Les autres rhôdaniens89e Norbert DentressangleTransport, 482 millions d’euros167e Christian BoironPharmaceutique, 243 millions 184e Jean-MMichel AulasInformatique, 210 millions254e Eric JacquetMetallurgie, 146 millions276e Thierry LièvreDistribution, 121 millions320e Thierry EhrmannService informatique, 102 millions322e Bruno LacroixMécanique, 100 millions356e Jean-CClaude LavorelSanté, 91 millions431e Jacques MottardService informatique, 71 millions

2003 2004 2005 2006 2007

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2000

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(En millions d’euros)

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Mérieux, Berliet, Brochier ouplus récemment Aulas etGinon, des noms constitutifs

de l'histoire économique lyonnaise.Dynasties ou success stories, cesentrepreneurs nés avec une cuillèreen argent dans la bouche, s'inscriventdans une tradition essentielle à Lyon :le travail. Leur fortune personnelledépasse aujourd'hui les 300 millionsd'euros. Ils sont propriétaires de maisons bourgeoises à Saint-Didier-au-Mont-d'Or, d'appartements cossusdans le 6e arrondissement et de chalets à Megève. S'inscrivant dansla continuité des grands entrepre-neurs du siècle dernier, ces fils du triangle d'or (Bellecour, Ainay, 6e

arrondissement) cultivent la discrétion. Leurs familles évoluentdans un microcosme chargé devaleurs et d'usages. Un milieu difficileà pénétrer où l'on cultive démesurémentl'entre-soi. Une manière de se préserversoi-même. Hommes d'influences, cesLyonnais gravitent dans l'ombre de laplanète politique, sans cesse courtiséset sollicités, car au-delà de leur réus-site personnelle, ils symbolisent laprospérité de leur ville. Les enfants de ces Lyonnais fortunésen sont les dignes héritiers. La repro-duction sociale en est d'ailleurs caricaturale. Leur cursus scolaire lesconduira inévitablement à reprendre lebusiness de papa ou du grand-pèrematernel. Ils ne sont pas encoremajeurs et affichent déjà leur goûtdémesuré pour la mode et autresaccessoires de luxe. On les voitaujourd'hui déambuler dans laPresqu'île, sac Dior ou Hermès à lamain, écumant les soirées mondaineset affichant leur appartenance " à laHaute ". Pour se montrer, toutes lesoccasions sont bonnes. Avec cette jeunesse dorée, finie la discrétion,place à l’ostentation. Rupture. Symbole de cette fortune affichée,Nicolas Sarkozy est devenu la figure emblématique d'une géné-ration décomplexée. Le rapport àl'argent a changé et là, réside la véritable révolution. Même si le motargent reste tabou, montrer que l'onest " friqué " n'est plus un problème. " Demain je me pends si je perds tout ".L'expression de Frédéric illustreaussi le malaise de cette jeunessedorée pour qui le luxe est devenu unacquis irréversible. Fortunes vousinvite à voyager chez ces " millyonnaires " à travers différentsportraits emblématiques d'une géné-ration “ bling bling " disposée à conju-guer paillettes et bienséance.

Lyon d’or

Fortune Sommaire N°1 du 6 décembre 2007ss

Evénement

9 Les destinations tendan-ce des fortunes lyonnaises

En couverture

16 La jeunesse doréeSes pratiques, ses valeurs, ses doutes.Plongée dans l’univers de ces grainesde fortunés.

Avant-ppremières

Evénements

Analyses

En couverture

Coulisses

Personnel

Confidentiel Rendre l’impossiblepossible.

Politique Perben et Collomb àl’heure des comptes.

Médias Heurs et malheurs d’unhomme de presse.

Comprendre Génération décomplexée.Eduquer Les Chartreux,un privé côté.Réinventer Le modèle traditionnel àl’épreuve.Fréquenter Caviar et rockn’roll aurallye Merlin.Se montrer Être à la mode à n’im-porte quel prix.Sortir chic Envie d’une coupe dechampagne millésimé ?

Art Mécénat et collectionneurs.Portrait Nicole, grandeur et décadence.Réseaux L’union fait le Cercle.Vitrines Le carré d’or du luxe.

Sociologie Des premiers marchands, aux soyeux du XVIIIe

siècle, les origines de la richesselyonnaise.

Economie Portrait d’une successstory lyonnaise : Olivier GINON

Où partent les Lyonnais cet hiver ?Plutôt chalet à la montagne ouplages de sable blanc, du momentque le luxe est au rendez vous...

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DIRECTIONDirecteur de la publication Isabelle DUMAS, Directeur de la rédaction Jeanine PALOULIAN

REDACTIONRédacteur en chef Aurélien BARBIN, Rédacteur en chef adjoint Charlotte TYREL, Rédacteurs Paola DIENOT,Julie OLAGNOL, Céline RIVOIRE, Laure DWORAK, Pierre MOREL, Claire JEANTET, Thibault CUMINET,

Mathieu CARBASSE,Maxime PETIT, Fabien PIGALLEEDITION / PHOTO

Mathieu CARBASSE, Charlotte TYREL EDITION

Secrétaire de rédaction Maxime PETIT, Secrétaire adjoint Fabien PIGALLEPUBLICITE

ISCPA CommunicationIMPRIMERIE

UPIL, 47 rue Sergent Michel Berthet 69009 LyonPOUR JOINDRE LA REDACTION

ISCPA, 47 rue Sergent Michel Berthet 69009 Lyon, tel 04.72.85.71.74, fax 04.72.85.71.99

6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 77

Graphique Température des fortu-nes lyonnaises

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14 Immobilier A chacun son haut degamme. Maisons, appartements,châteaux, le m² expose son meilleurprofil.

Automobile Aston Martin et circuitsprivés.Le sports Polo golf.Tendances par Laure Dworak.

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Fortune PPaarr AAuurréélliieenn BBaarrbbiinn

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Résidences deluxe sur pilotis,Ile Maurice.

ses courses en toute simplicité.Le trajet jusqu'à l'aéroport sefait en limousine avant un volen classe business. Dès l'arrivéele champagne, millésimé biensûr, pétille déjà dans une flûteen cristal.

Le cadre est idyllique, maispourtant délicat à imposer àune famille nombreuse... la ten-dance est plutôt aux bonnets etaux écharpes. Oublier les gen-tils organisateurs

Au palmarès des séjourstouristiques les plus ten-dances de l'élite lyonnaise

cet hiver : croisière en pirogue aufil du Mékong, expédition en paysDogon au cœur du Mali voiretête-à-tête avec les orangs-outangs de Bornéo… Originaux,les voyages type écotourisme ontle vent en poupe cette saison. Desformules qui surfent sur la modedéveloppement durable.

L'excentricité de la destinationest tout autant recherchée. Riende tel que de passer quelquesjours dans un palace de glace aucœur du grand nord canadien,une nuit dans une chambre sous-marine au Bahamas avecvue plongeante sur la faune d'unlagon azur ou, plus chic, une chevauchée fantastique dans lapampa argentine… " La clientèle élitiste se définitpar son originalité, son authenti-cité, son excentricité, son côtéprécurseur et bien sûr par le prixqu'elle consacre à ses escapades ",se risque Julien Lausse, respon-sable promotion vente d'uneagence de voyages. Et pour intégrer ce cercle lyonnais trèsVIP, le minimum est d'environ5000 euros par personne et parsemaine. Mais plus qu'un voyage, c'est leservice qui se paye. Il marque lafrontière entre séjour onéreux etescapade de luxe. " Ce sont lespetits détails qui font la différen-ce. Une paire de chaussures crottée, abandonnée dans unechambre d'hôtel sera cirée impec-cablement, lassée puis rangée ",explique Julien Lausse.

Certaines agences de grand stan-ding vont plus loin. Quelquesgadgets, comme des sacs Lancel,sont offerts au client pour faire

88 FORTUNES N°1 - 6 decembre 2007

Evénement

Destinations tendancesVACANCES Dévaler les prestigieuses pentes de Courchevel ou parfaireson bronzage aux Maldives ? Quelle est donc LA destination tendancedes Lyonnais fortunés pour cet hiver ?

PPlluuss qquuee llaaddeessttiinnaattiioonncc’’eesstt lleesseerrvviiccee qquuiissee ppaayyeeddaannss uunnvvooyyaaggee ddeelluuxxee..

Une chambredans un palace

de glace auCanada.

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du Club Med deMarrakech. Les sommets alpinsreprennent leurs droits, avec LAstation à la mode dans la hautebourgeoisie lyonnaise depuis unequinzaine d'années : Megève. " Les grandes fortunes recher-chent un réseau relationnel, uneambiance, un art de vivre. C'estun univers quasiment étanche.Ils se voient la semaine à Lyon etse retrouvent les vacances ou leweek-end à Megève ", analysePascal Auclair, journaliste parti-culièrement attentif à la vie dansles stations. " Megève est très pri-sée pour son architecture, sa gas-tronomie et sa convivialité…Mais il n'y a pas de qualité de skidans cette station ! ". Pour avoir son couvert à la tabledes Caille, et autres familleslyonnaises habituées, il faut êtremembre de la " communauté deschalets ". People, même dans unpalace, s'abstenir. Le chic reste deposséder sa résidence secondaireau cœur du village ou dans le sec-teur du Mont d'Arbois (13 000euros le m² en moyenne). Qui dit vacances, dit bien évidem-ment sorties nocturnes et viréesgastronomiques. On retrouve aupalmarès des incontournables leFlocon de neige , seul et uniquerestaurant étoilé de la station. Etcomme à Saint Trop', LesJumeaux bis continuent leursshows…Dernier détail à ne pas négliger :pour avoir l'air initié, prononcer"Meuugève".Pour Courchevel, la question nese pose pas (une simple abrévia-tion suffira). La station affiche sadifférence avec son impression-nant domaine skiable. Pourtantles Lyonnais possédant un appar-tement, notamment à " Courchevel1850 " où se trouve le foncier leplus cher, sont de plus en plusrares. La tendance est à la vente.A la mode dans les années 1970-80, " Courch' " étale aujourd'huises boites de nuits et sa forteconcentration de milliardairesrusses. Terre d'ostentation, elleapparaît désormais trop décaléepour des Lyonnais en quête dediscrétion. Les pétrodollars sontpetit à petit venus à bout des for-tunes soyeuses.

Maxime PETIT et Charlotte TYREL

Comble du tape à l'œil, la société lyon-naise de skis Lacroix frappe un grandcoup avec le modèle " Ultime, diamondand gold ".Deux skis conçus sur mesure dans unestructure noyau/bois en sandwich, nappés d'or blanc et incrustés de quatrediamants du joailler branché Tournaire. Les skis les plus chers du monde. Plusde 40 000 euros… sans les fixations.Selon la société, 10 paires ont été ven-dues dans le monde. " L'Ultime " ravitparticulièrement les Crésus des Emirats.Mais, même si la qualité des SkisLacroix n'est pas à remettre en cause, undiamant au bout d'une planche n'ajamais fait un meilleur chasse-neige !

M. P.

6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 99

Fabrication artisanale du ski “Ullttimee” deLacroix.

Diamants dubijoutier branché

Tournaire.

DR

Skis

Lac

roix

Skis

Lac

roix

40 000 euros au bout des pieds !

Megève.Luxueux chalets dans le domaine du Mont d ’Arbois. Depuis unequinzaine d’années, la station savoyarde est la destination phare desfortunes de Lyon, séduitent par son côté village et sa discrétion.

Page 10: FORTUNES

1100 FORTUNES N°1 - 6 decembre 2007

Analyse

ALyon, il n'y a pas de trèsgrandes richesses, maisplutôt des “ vieilles et bon-

nes familles ”. La ville estdepuis toujours une plate formecommercial e . Au XVIII e s iè-c le , d e s marchands viennents'y installer, profitant de sa situa-tion géographique, entre Rhôneet Saône, véritable carrefour pourles échanges. Historiquement, il n'y a pas denoblesse à Lyon mais plutôt unebo u r g e o i s i e t r a v a i l l e u s e . La preuve ? Contrairement à denombreuses villes françaises, iln'y a pas de châteaux ou dedomaines à Lyon. Sur les 3 000familles nobles recensées dansl'ANF (Association d'entraide desnobles de France), sept seulementsont lyonnaises. Les vrais aristo-crates, la grande noblesse, ce sontles Julien, les Perras, les deFleurieu, les Paterin, la plusvieille famille de soyeux quiremonte à l'An 1400." Ce ne sont pas les Brac de laPerrière ou les de Varax, dont lestitres datent du XIXe ! " expliquele prince Alexandre Varitch, un

Russe provocateur installé àLyon. A l'inverse de villes commeParis ou Bordeaux, Lyonaccueille une noblesse rurale,attirée par la richesse com-merçante. Au XVIIIe, de nombreuxnégociants prof itent de l'anoblissement, procuré parl 'acceptation des charges échevinales. Ils acquièrent untitre en devenant magistrats.Cette aristocratie récentereste le modèle de la noblesselyonnaise.

Leurs maîtres mots ? Travailet discrétion, valeurs propresà la haute société et typique-ment provinciales. A Ainay,quartier bourgeois par excel-lence, le luxe ne doit jamaisêtre ostentatoire. " Plus lesfaçades des immeubles sontdélabrées, plus les propriétairessont aisés " explique BernadetteLejay, historienne. La vie de cequartier, considéré comme " aristo-catho " a été décrite en1929 par Jean Durfourt autravers de son personnageCalixte Patarin, habitantd'Ainay et travaillant à laCroix-Rousse. " La meilleuredes sociétés l'habite [Ainay].O n n e l e q u i t t e g u è r e lorsqu'on y est né " peut-onlire, marquant une oppositionavec " le paraître ", " mal quisévit aux Brotteaux ". " Desreprésentations toujours demise, et qui influent sur lechoix résidentiel " explique lasociologue Johana Meynier. Au XXe siècle, des soyeux sereconvertissent dans la chimie, confirmant la réputa-tion laborieuse de la ville.Après la Seconde Guerre mon-diale, les riches migrent peu àpeu vers le 6e arrondissementoù ils jouissent de la proximitédu parc de la Tête d'or, qui

ajoute une plus-value au quar-tier. Aujourd'hui, différentes caté-gories de riches se côtoient àLyon. Certains vivent sur unnom, le passé de leur familleou un patrimoine, parfois largement amputé au fil dessiècles. D'autres ont construitleur richesse récemment, surquelques générations, à forcede leur travail, comme lesFabre ou les Mérieux, les prixd 'excel lence au classementdes fortunes lyonnaises (voirpage 6) . Enfin, i l y a les " people " , success story d'aujourd'hui mais surtoutconnus pour leur présencedans les médias. Via le football comme Jean-MichelAulas, ou leurs excentricités,comme Thierry Ehrmann,respectivement 8e et 12e plusgrosses fortunes de Lyon. Lemicrocosme lyonnais estessentiellement constituéd'acteurs politiques, écono-miques et mondains, mais iln'y a pratiquement pas de jet set.

En France, contrairement auxEtats-Unis où le sexe esttabou et l'argent fait recette,les riches ne parlent pas deleur argent et ignorent sou-vent ce que possèdent leursproches. C'est encore davantagevrai à Lyon, où tout le mondese connaît dans le milieu. Selon Janine Mossuz-Lavau,sociologue(1), " ce principe esthérité du catholicisme, qui afait de l'argent un tabou, desréflexes du monde rural quicachait son pécule, et plusrécemment du marxisme oùl'argent et le profit sont syno-nymes de l'aliénation del'homme ".

Lyon et ses millionsSOCIOLOGIE La deuxième ville de France a un rapport singulier à l'argent. Noblesse récente, bourgeoisie cloisonnée à Ainay et rejet de l'ostentation. Autant de spécificités qui ont marqué la ville au cours des siècles.

SSuurr lleess 33 000000ffaammiilllleessnnoobblleessrreecceennssééeessddaannss ll''AANNFFsseepptt sseeuulleemmeennttssoonntt llyyoonnnnaaiisseess..

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Quartier d’Ainay, berceau de la bour-geoisie lyonnaise.

Page 11: FORTUNES

6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 1111

Ce qu’ils en disent :Pour les sociologues, la richessece n'est pas que l'argent. Pourappartenir à la haute société, ilfaut maîtriser des codes et pos-séder des biens. Michel Pinçonet Monique Pinçon-Charlot(1),sociologues, définissent quatre"capitaux" pour "en être". L'argent est une conditionnécessaire mais pas indispensa-ble. Pour être coopté dans lahaute société, le capital écono-mique doit être complété parun capital social. Il faut appar-tenir à un groupe et avoir unréseau durable de relations.C'est à ce moment qu'intervien-nent les cercles et les clubs. Lecliché veut que la haute bour-geoisie soit individualiste, pour-tant, les différentes études dePierre Bourdieu ou des Pinçonmontre que le sens collectif esttrès aigü dans ce milieu. Ainsi,les grandes fortunes s'entraidentpour se maintenir à un niveausocial élevé et rester au som-met de notre société.A cela s'ajoute le capital culturel.

La connaissance et le savoirsont des conditions sine quanon à la " high society ". Lesgrands bourgeois ne sont pasdes intellectuels ou de grandssavants, sauf rares exceptions.Mais le monde des riches estcelui des collectionneurs detableaux, d'objets d'art et demeubles anciens. En résumé, lechic c'est d'avoir un Rembrandtdans son château.Cette interprétation de larichesse renvoie directementau quatrième capital : le symbo-lique, synthèse des trois pre-miers capitaux. La possessionde terrains, la présence auxréceptions chics, le patronyme,la particule, le diplôme d'unegrande école. Autant de riches-ses matérielles ou immatériel-les qu'il est bon d'exposer et d'af-ficher à l'entourage. En somme,le capital symbolique serait lavitrine du grand bourgeois oùla présomption de richesseserait plus importante que larichesse elle-même.

Thibault CUMINET

((11))Sociologie de la bourgeoisie, La

Découverte, 2005.

RICHESSE

Pour Eric Brunet(2), le poidsde la religion n'explique pas toutet il impute la détestation de l'argent à " la puissance de l'im-mersion des idées de gauche après laseconde guerre mondiale ".Cacher son argent reste encorebien ancré dans les mentalitésmais ce principe est en train dechanger avec les dispositions deNicolas Sarkozy qui marque l'en-trée dans l'ère du " bling bling "avec des slogans explicitescomme " travailler plus pourgagner plus ". La richesse s’évalue à partirde quatre critères : le patrimoine,les liquidités, le pouvoir d'achatet les espérances de rentrée d'ar-gent. La richesse sédentaire(patrimoine hérité) est très bienvue alors que la richesse nomade,

obtenue par le travail paraît plussuspecte. Elle tient son a priorinégatif d'un enrichissement aucours de la Première Guerre mondiale et de dépenses inconsi-dérées pendant l'entre deux-guer-res. Aujourd'hui, le fossé tend às'atténuer chez la jeune générationentre ceux que l'on appelle vulgai-rement les “ nouveaux riches " etles “ vieilles familles ”, qui parfoisont vu leur patrimoine s'effriter.

Julie OLAGNOL

((11)) auteur de L'argent et nous, LaMartinière, 2007.

((22)) auteur d’Etre riche, un tabou français,Albin Michel, 2007.

Le luxe, ce n'est pas le contraire de lapauvreté mais celui de la vulgarité.(Coco Chanel)

Qu'est-ceque le luxe ?Le sens commun :

Il descend du latin lux, lalumière.

Selon Michèle Philippon, directrice dela boutique Hermès de Lyon :

” Au mot luxe est souvent attri-bué “ lumière ” comme ancêtre,alors qu’en réalité il est parent duterme “ luxation ”, dans le sens dedéviation ou excès. qui en sontses véritables racines. Le fauxancêtre " lumière " ne sert qu'à jus-tifier une certaine vision du luxe.En réalité, le luxe est toujours unécart qui, s'il devient indécent,provoque la protestation."

Selon les professionnels du luxe :Son commerce remonte au

XVIIIe siècle et n'a jamais faiblidepuis.

Le luxe est associé à l'art, à l'élégance, du bon goût et de labeauté.

Tout ce qui n'est pas françaisn'est pas du luxe, c'est du " hautde gamme " dans le meilleur descas.

Le luxe n'a pas besoin du mar-keting ou, si c'est nécessaire, d'unmarketing spécifique, exprimantsa supériorité et différent desautres.

Selon Frédéric, 16 ans, jeune riche :” Pratique sociale caractérisée

par des dépenses somptuaires, larecherche de commodités coûteu-ses ou de biens raffinés et super-flus, souvent par le goût du fasteou désir d'ostentation. ”

L. D

”Pour lesbanques, le

client est consi-déré comme :

RICHE à partir

d'1 milliond'euro.

TRES RICHEde 5 à 30millions d'euros

ULTRARICHE

à partir de 30millions d'euros.

Pour les socio-logues :

On est RICHEà partir de

3 000 euros parmois.

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Page 12: FORTUNES

1122 FORTUNES N°1 - 6 decembre 2007

Analyse Tête d’affiche

Entre Rio de Janeiro etShanghai, Olivier Ginonaime se ressourcer à

Lyon. Une escale indispensablepour cet enfant d'entre Rhône etSaône, attaché à sa ville. Elle l'avu grandir et s'épanouir sansjamais faiblir. La force d'OlivierGinon ? le travail. Ses racines ?la tradition familiale. Il symbo-lise aujourd'hui ce que Lyon aenfanté de mieux. Fils de notable d'Ainay (sonpère était le notaire de Rhône-

Poulenc) l'éducation tradition-nelle qu'il a reçu a fait de lui unforçat de travail. D'ailleurs, ilfera très vite abstraction dutemps et de l'énergie dépensée àla tâche. Brillant dans les affaires, il nel'était pourtant pas dans les étu-des. Un bref passage en droit luiaura appris les rudiments juri-diques de la création d'uneentreprise, mais c'est bien sur letas qu'il va tout apprendre. En1978, l'autodidacte décide avec

Olivier Ginon, enfant de LyonECONOMIE Symbole de la success story lyonnaise. Olivier Ginon, PDGde GL Events, a créé en 30 ans ce que d'autres ont mis plusieurs généra-tions à réaliser. Ce véritable magnat de l'événementiel reste néanmoinsinscrit dans la tradition laborieuse de sa ville : Lyon.

trois de ses amis, Olivier Roux,Gilles Gouedard-Comte etJacques Danger de créer la SARLPolygone Services, proposant auxentreprises et aux particuliersd'organiser leurs vides greniers.Cette bande des quatre se retrouve dans “ 9 mètres carrés " rueVaubecour, dans le quartierd'Ainay. Leur leader a juste 20ans. Olivier Ginon a très vite comprisque le développement de ses acti-vités pouvait aller de pair avec lerayonnement de la ville. En 1981,Polygone signe son premier groscontrat : un mini salon informa-tique au sein du centre commer-cial de la Part-Dieu. Deux ansplus tard, l'entreprise réalise sonpremier gros chiffre d'affaires de1,8 million d'euros. Ginon estlancé. Tout va alors très vite àl'image de Lyon. Puis viennent lesannées 90. Epoque faste.Polygones devient GénéraleLocation. Les contrats se succè-dent et la société lyonnaise s'empare des marchés étrangers.1998 est l'année de l'introductionen bourse, avec un chiffre d'affai-res de 130 millions d'euros. Lesuccès est total." À 25-30 ans j'ai craqué pour debelles voitures. Maintenant c'estfini. Mes passions, ce sont mesamis (les mêmes qu'à 20 ans) unevieille ferme en Auvergne, le 4x4et faire la cuisine. " Modeste leGinon ? On pourrait facilementimaginer que ses 342 millionsd'euros de fortune personnelle luifassent perdre la tête. Ginon seméfie de lui-même et des autres,s'inscrivant une fois encore dansla tradition lyonnaise de la dis-crétion. Il s'entoure de sa familleet de ses proches. " Ceux qui meconnaissent savent que monmoteur n'est

OlivierGINON en 7

dates20 mars 1958Naissance à

Lyon

1978 Création de laSarl Polygone

Servicesaprès avoirarrêté sesétudes en

droit1989

Polygonedevient

GénéraleLocation.

1998Introductionen Bourse de

GénéraleLocation.

2000Participe acti-vement à l'or-ganisation de

JeuxOlympiquesde Sydney

2003GénéraleLocation

devient GLEvents. Ginonreçoit le prixd'autodidacte

de l'année.

2008GL Events

table sur unchiffre d'affai-

res de 700millions d'euros

DR

Page 13: FORTUNES

6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 1133

BioMérieux s'implante en Algérie Alain Mérieux a annoncé son intention d'ou-vrir une filiale en Algérie pour renforcer laprésence de bioMérieux en Afrique et confir-mer ainsi sa stratégie de développementinternational. Acteur mondial dans le domai-ne du diagnostic in vitro depuis plus de 40ans, la firme lyonnaise est présente dansplus de 150 pays au travers notamment de35 filiales. En 2006, le chiffre d'affaire debioMérieux s'est élevé à 1,037 milliard d'eu-ros, dont 83% réalisés à l'étranger.

Lyon aux portes du désertButi Saeed Al Gandhi, un riche Dubaïote etprésident de la société Emivest est tombéfou amoureux de Lyon. Un amour qui s’esttransformé en véritable obsession puisquel’homme d’affaire a pour projet de construireun quartier baptisé " Lyon " dans l´émirat dugolfe. Une opération immobilière en pleindésert, pour reproduire le meilleur de la qua-lité de vie lyonnaise. Une réplique du quar-tier du Vieux Lyon devrait donc sortir deterre ainsi qu'une antenne de l´universitéLyon II et un centre de formation au footballdirigé par l´Olympique Lyonnais. Le chan-tier herculéen commencera en septembre2008.

OL Groupe aurait-il décroché ? 20 % c'est la perte de l'action d'OL Groupedepuis son entrée en bourse en février 2007.Son président Jean-Michel Aulas tient pour-tant à rassurer les 10 000 petits porteurs. En effet, OL Groupe peut s'appuyer sur unetrésorerie nette de 150 millions d'euros. JMApeut donc se vanter d 'un bénéfice de 18,5 millions d'euros, soit 16 % de mieux quel'année précédente. Seule interrogation : leprojet d'OL Land (Grand stade) à Décines,dont le budget devrait dépasser 300 millionsd'euros, sera-t-il finalisé avant la fin de l'année ?

Valeur OL Groupe

Du 9/02/07 au 28/11/07

30

25

20

15

Valeur laplus haute :26 euros

Valeur la plusbasse le28/08/0716.01 euros

certainement pas l'argent.J'essaye de passer le maximumde mon temps libre avec mafemme et mes quatre enfantsdans ma maison secondaire."De la " génération Sarko ", OlivierGinon fait incontestablementpartie du milieu " économico-médiatico-mondain ". Dans lemicrocosme des hommes d'influences de Lyon, dont il estun acteur majeur, il feint de jouerau spectateur. Les politiques sel'arrachent pour illustrer à leurscôtés la réussite d'une ville enpleine expansion. GénéraleLocation, qui est devenu depuis2003 GL Events, est présente sur90% des grosses manifestationslyonnaises. Pour 2008, l'entrepri-se vise déjà un volume d'affairesde 700 millions d'euros. A bientôt 50 ans si Olivier Ginonlève un jour le pied se sera pours'occuper encore plus de safamille, de Lyon et pourquoi pasen politique ? " J'ai pour habitude de répondreque le seul parti politique pourmoi, c'est GL Events. La politiquene m'a jamais tenté, je pense quec'est un métier qui exige d'autresqualités professionnelles. " Maisen bon Lyonnais qu'il est OlivierGinon ne peut ignorer qu'a l'omb-re de Louis XIV tout est possible.

Aurélien BARBIN

Elle fournit son, lumière, gradins,tentes, décoration ou ingénierie évé-nementielle pour de grands événe-ments publics ou privés.

Ses clients : G8, championnatsd'athlétisme, gestion de palais descongrès, Jeux Olympique, Coupe duMonde de football, et gestion duGrand Palais à Paris.

Emploie 3000 salariés dans 15pays dans le monde.

Carte de visiteGL Events

L’église Saint-NNizier éclairée lors de la Fête des Lumières de décembre2006. GL Events est alors en charge de l’agencement de l’évènement.

1000

500

300

100

2002 03 04 05 06

En millions d’euros

Chiffres d’affaires de GL Events

À SUIVRE

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1144 FORTUNES N°1 - 6 decembre 2007

Analyse

Quant on parle d'immobi-lier haut de gamme àLyon, on évoque avant

tout une situation géogra-phique, avec deux grandsensembles. Tout d’abordL'hypercentre qui regroupeessentiellement les plus beauxintérieurs de la capitale desGaules." Ici on achète les bonnes adres-ses comme au Monopoly.Appartements dans des immeubleshaussmanniens, boiseries raffi-nées et plafonds vertigineux "explique Philippe Mazet(1)

expert en immobilier. Un cinqpièces de 180 à 200m² dans le 6e

arrondissement avec vue sur leparc de la Tête d'or ou, dansla Presqu ' î l e , s e négociedans une fourchette de 800 000 àplus d'1 million d'euro. On yrecherche le standing du XIXe.En complément du 6e cossu, lademande se porte sur le charmedes anciens appartements deCanuts. Poutres brutes, plafondà la française et charpente visi-bles. " Des couples Bobo bran-chés, 35-40 ans sont séduits parl'univers de la Croix Rousse oudu Vieux Lyon. " Un haut degamme alors atypique, où l'ap-partement se transforme facile-ment en loft branché high-tech,dans un quartier plein de charme.Le prix d'achat oscille alorsentre 500 000 et 800 000 eurospour 100m².Selon les notaires du Rhône," le marché immobilier lyonnaissemble être essentiellement repliésur lui-même, les Lyonnais achètentaux Lyonnais ".Pourtant une nouvelle clientèlesemble faire son apparition : lescadres Sup de la capitale.Ils investissent la capitale des Gaules, qui pour un prix d'achat

moitié moins cher qu'à Paristrouvent un appartement simi-laire en surface voir plus grandà Lyon. Pour eux le sacrifice desaller-retour Lyon - Paris (2h deTGV) devient anecdotique.Pour trouver le second ensembleimmobilier haut de gamme, ilsuffit de quitter la ville.Les appartements du centrelaissent place à la démesuredans les campagnes avoisinantes.Ici on parle de châteaux, mai-sons de maître, de caractère ouautres manoirs. Elles ont pourfiefs Saint-Cyr-au-Mont-d'Or,Saint-Didier-au-Mont-d'Or,Ecully, Sainte-Foy-Lès-Lyonvoire Tassin-la-Demi-Lune. Lesannonces deviennent alorsemphatiques :" Magnifique propriété familiale de 1850 au cœur d'un parc de

2,6ha entouré de Vignes. 520m²habitables, agréables pièces deréception en enfilade, grande cui-sine à l'ancienne, 12 chambres.Maison de gardiens, garages, écu-rie, bûcher, serre avec vue domi-nante ". De quoi rêver ? Il vousfaudra aligner 7 chiffres pouracquérir ce genre de bien appro-chant les 2 millions d'euros. Maisaussi parcourir au moins les cin-quante kilomètres qui séparent lacampagne de sa ville.Le Beaujolais au nord et lesMonts du Lyonnais à l'Ouest ontla côte. Il s'agit dans l'ensemblede maisons d'habitation. Car siles résidences secondaires sontbien présentes en Rhône-Alpes,concurrençant la région Paca, ces

A chacun son haut de gammeIMMOBILIER De la Croix-Rousse à la Presqu’île, en passant par le 6e

arrondissement, Lyon livre ses plus beaux intérieurs. La campagne,elle, offre châteaux et maisons de maître. Les gros portefeuilles n’ontqu’à bien se tenir.

““LLee mmaarrcchhééiimmmmoobbiilliieerrLLyyoonnnnaaiisssseemmbblleeêêttrree eesssseenn-ttiieelllleemmeennttrreepplliiéé ssuurrlluuii-mmêêmmee,,lleess LLyyoonnnnaaiissaacchhèètteennttaauuxx LLyyoonnnnaaiiss..””

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Maison de caractère entre Limonest et Saint-DDidier-aaux-MMonts-dd’or (69).

Page 15: FORTUNES

6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 1155

maisons se trouvent dansd'autres départements, monta-gneux en Savoie notamment ouen Isère, Ardèche ou Drôme. Le marché locatif n'a lui pas saplace dans le haut de gamme. " Celui qui met 2 000 euros parmois de loyer a des capacités deremboursement de prêt suffisam-ment importantes pour se per-mettre d'acheter ". L'ordre notarial ne recense enréalité qu'une seule clientèle inté-ressée par la location haut degamme à Lyon. Il s'agit desjoueurs de foot, des stars de l'OL.Le système de transfert dans lemonde du football empêche touteprojection à long terme.

Fabien PIGALLE

((11)) Responsable de l’Agence MercureRhône-Alpes

Appartement dansle 2e.75m² plafonds à lafrançaise - grandepièce à vivre aveccheminée Compter 300 000euros

Loft de 160m²dans le 6e proche

du parc de laTête d’or.

Salon, cheminéeet

cuisine ouverte. Compter

800 000 euros

QUI VEND ?Trois principales causes pous-sent les propriétaires à vendreleurs biens :

Une génération disparaît,les problèmes de successionsfont leur apparition.

Selon l'agence mercureimmobilier leader français enmatière d'immobilier de presti-ge, “ une vente sur trois est pro-voquée par un divorce ”.

Après la fuite des cerveaux,la fuite des… enfants. La mai-son se vide, les 3 ou 4 enfantsont grandit, ils sont désormaisautonome. Les parents se retro-uvent alors dans une maisonsurdimensionnée. Ils décidentdonc de vendre et de migrervers le sud. Souvent leur mai-son secondaire d'antan se recy-cle en maison principale. Ces biens mettent entre 12 et18 mois pour trouver un ache-teur.

QUI ACHETE ? Essentiellement des nouveauxriches qui cherchent, aprèsavoir enrichi leur capital, àenrichir leur patrimoine. CadreSup 35-45 ans, réussite profes-sionnelle fulgurante. Famillenormale ou recomposée.Les étrangers commencent às'implanter dans la région. Ilsinvestissent à l'extérieur deLyon. Hollandais, Suédois,Anglais, Italiens dans leBeaujolais, la Drôme,l'Ardèche. F.P

ManoirDu latin manerium qui signifiela résidence ou la demeure, enlatin manere : demeurer, rester.Le bâtiment est parfois désignéaussi par " gentilhommière ",l'habitation d'un " gentil ", c'est-à-dire d'un noble de naissance.Le manoir est donc jusqu'à laRévolution française le centredécisionnel de la figure locale dela petite noblesse, faisantexploiter elle-même les terresde son domaine par " ses " pay-sans. Le manoir est très présenten Isère

ChâteauUn château est à l'origine uneconstruction médiévale destinéeà protéger le seigneur et à sym-boliser son autorité au sein dufief. Lorsqu'on parle de châteaules tours sont obligatoires.800 à1000m² habitable, avec 300m²par niveau. Jardin à la française.Essentiellement dans le Beaujolais

Maison de Maître Maison brute, d'une architectu-re assez rigide " carrée ", com-

prenant marche devant ported'entrée. Datant du XIXe. 350m² habitable, avec un parc.

Mas / BastideLe mas est à l'origine une habi-tation traditionnelle qui permetquasiment de vivre en autarcieCeux-ci sont en opposition avecles Bastides, qui étaient pour labourgeoisie. La taille d'un masvarie en fonction de la richesseet du nombre de ses occupants :de 150 à plus de 1000m², y com-pris dépendances (granges, etc.).Plus la famille s'agrandissait ouachetait d'équipements, plus lemas s'allongeait.Lorsqu'un mas est de faibletaille, ne concernant souventqu'une seule famille et uneexploitation de très faible enver-gure, il est appelé mazet.

F.P

AApprrèèssaavvooiirraauuggmmeennttéélleeuurr ccaappii-ttaall,, iillsscchheerrcchheennttàà eennrriicchhiirrlleeuurr ppaattrriimmooiinnee..

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1166 FORTUNES N°1 - 6 decembre 2007

JEUNESSE DORÉE

Génération décomplexéeFils et filles " de ", ils sont jeunes et les fées se sont penchées sur leursberceaux. Ces Lyonnais assument leurs privilèges et rêvent de conquérirla capitale des Gaules.

reconnu, Danakil réalise le filmde présentation de la Biennaled'Art Contemporain de Lyon en2005. Nappy , son docu-fiction,met en lumière la vie de ces “ fils et filles de ". Depuis, leterme de Nappy, contraction dunom des quartiers huppés de lacapitale Neuilly-Auteuil-Passy, estdevenu un néologisme pourdésigner ces adolescents fortu-nés. Pâle caricature des jeunes “ Diorisés ” et “ cocaïnés ” pré-sentés dans le film, les “ Bassy ”,eux, invitent à plus de nuances. Clémentine a 16 ans et pétilled'intelligence. Depuis la sixiè-me, elle est inscrite auxChartreux. Bonne élève, elleaspire au niveau de vie de sesparents et parfait son savoir-vivre.Education religieuse.Encadrement strict. Clémentinevise HEC et porte un collier deperles. Elle est raisonnable.Très fréquentable.Flavien, 18 ans, aristocrate, faitson droit. En soufflant la fuméed'une cigarette griffée YvesSaint-Laurent, il suggère, l'airde rien, le retour à l'AncienRégime. En juin dernier, il avoté pour la première fois etpour Nicolas Sarkozy. Quandses amis de l’Université catho-lique commandent un café, ils'amuse en exigeant du thé vertà un serveur déconcerté.Amélie fréquente depuis troisans le Rallye Merlin. A 16 ans,la jeune fille a déjà un carnetd'adresse impressionnant. Cesoir, elle reçoit près de 200 invi-tés. Ses parents veillent. Frédéric se pavane rue EdouardHerriot, un sac Vuitton au bras.Le créateur du blog de la " JDL ", laJeunesse Dorée Lyonnaise,dépense 6 000 euros par mois.

C'est son argent de poche. " LeSMIC ? " : à peine sa consom-mation de champagne.De paradoxes en contradictions,ces chérubins ont d'ores et déjàmis à mal les tabous liés à l'ar-gent. Les Bassy, " générationSarko ", s'inventent un rêveaméricain à la lyonnaise. " Génération bling bling "…Transition de la discrétion versl'ostentation… S'agit-il d'uneréalité sociologique ou d'unepure construction médiatique ?En attendant (leur majorité,leur bac, leur héritage) cesenfants rêvent meetings del'UMP, MBA à Yale et carrièredans l'immobilier.Marie-Astrid, une Lyonnaise de20 ans installée à Versailles, faitmine de défendre sa noblesse endivisant son monde entre " lesaristos à particules et patrimoi-ne " et " les petits bourgeoisarrivistes ". Pourtant rares sontles jeunes qui confessent ou sevantent du patrimoine familial.En ont ils tout juste idée ? Chezles Bassy, " l'argent effectif ", lemontant réel d'une fortune estsans importance. Personne neparle chiffres. Artifices, acces-soires et savoir vivre permet-tent d'évaluer le statut social deson interlocuteur, rencontré enboîte ou dans un rallye. La jeu-nesse dorée lyonnaise soutenaitle CPE, trouve le Ministère del'identité nationale " au goût dujour " et soutient la candidatured e D o m i n i q u e P e r b e n . Le descendant d'aristocratesdésargentés est aussi respectéque le fils d'un entrepreneur.La question n'est pas, ancienou nouveau riche? L'important,c'est de l'être.

Claire JEANTET

leçons pourdevenir un “ Bassyy ” :

1Apprendre

ses classiques

2Réinventerles valeursfammiliales

3Fréquenter

du beaummonde

4Se mmontreren société

Ils sont jeunes, ils habitent àLyon, et appartiennent à unelignée prestigieuse. Héritiers

d'un nom ou d'un capital finan-cier, ils goûtent avec plaisir à laprovocation. Ils vivent dans laPresqu’île, en bordure du Parc dela Tête d'Or ou à l'Ouest de Lyonet ont conscience de leurs privilè-ges. Ils les assument à l'excès. Ladifférence majeure avec la géné-ration de leurs parents : ils n'ontjamais honte de leur argent etrevendiquent le droit à la réussi-te. Ambitieux, ils sont nés unecuillère en argent dans la boucheet le vivent bien.Leur triangle d'or ? Bellecour,Ainay, et le sixième. Pour eux,Julie de Waroquier, a fondé ungroupe sur Internet. Les “ Bassy “.Elle raconte comment cette idéelui est venue. C'est " une manièrede se moquer gentiment de notremilieu ". Puis, la jeune fille, enHypokhâgne aux Maristes, confieun autre but. " Se retrouver entrenous ". Le paradoxe lyonnaistient à ces mots. " L'entre- soi "incarne le rêve suprême des privi-légiés. Ici, il ne se concrétisejamais. Nobles ou bourgeois, filsde banquiers ou d'aristocratesdésargentés, de médecins et dedirigeants d'entreprises, tous semélangent inévitablement. Leseul complexe de ces jeunes privi-légiés consiste à ne pas êtreParisien. A subir la traditionlaborieuse de la capitale desGaules.Véritable sujet d'étude sociolo-gique, la jeunesse dorée, ses codeset ses dérapages, ses certitudes etses angoisses, incarne un idéal.Le photographe et réalisateurDanakil enquête sur eux depuiscinq ans. Son travail s'imposecomme une référence. Artiste

En couverture

QUATRE

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6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 1177

GLOSSAIRE

Nouveau riche : expression connotée négativement, se ditd'une fortune rapide et récente dont on ne connaît sou-vent pas l'origine. " Roturier " ou " bourgeois ", le nouveauriche est jugé comme un " parvenu ", un " arriviste ". Souventon le taxe de ne pas avoir conscience de la valeur de l'ar-gent.

Noble : plutôt flatteur, le terme ne définit pas une riches-se effective mais est associé à un certain prestige. " Noble : c'est la particule et le patrimoine ". Le châteaufamilial en Normandie " sont tolérées également laBretagne, la Bourgogne et la chasse en Sologne ", carac-téristiques de ses " vieilles familles ".

VIP : " Very Important Personality ", désigne chez lesjeunes, les personnes les plus populaires, les plus " célè-bres " ou les soirées les plus courues de la ville.

Tradi : " traditionaliste ", désigne les catholiques prati-quants. " Bons cathos et messe le dimanche " pour tous,coupe militaire et bénédicité.

BCBG : initiales de " bon chic bon genre ". Le terme décrit

une manière de s'habiller, plutôt Cyrillus, Ralph Laurenet Hermès que Dior et Prada. Il sous entend aussi un " savoir-vivre en société ".

Fafa ou fashion victim : terme péjoratif, décrit unemanière ostentatoire de s'habiller, contraire de BCBGdans le sens où le fafa affiche le nom des marques qu'ilporte.

Chals ou chaloufs : " fafa " de la jeunesse dorée parisien-ne, induit une tendance à l'ostentation. Il est parfoisemployé pour désigner celui qui veut " paraître " riche.

Fafs : terme à consonance politique. Il peut signifier, enplus de l'aspect " réactionnaire " ou " frontiste ", une tra-dition militaire très ancrée dans la famille.

Fin de race : expression à double sens. Désigne à la foisune lignée noble que l'on soupçonne d'être issus d'unionsconsanguines mais aussi les membres d'une famille qui "se perd " en adoptant " des pratiques de nouveaux riches ".

Caviar et rockn’roll . Rallye Merlin organisé dans un manoir du XVIIIe par la jeunesse dorée.

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1188 FORTUNES N°1 - 6 decembre 2007

En couverture

“ ”Il y a une grosse pression auniveau de nos résultats

Quatre enfants d’la Haute

Clémentine, Flavien, Amélie, Frédéric…Chacun à sa manière, ces jeu-nes Lyonnais inventent les nouveaux codes de la richesse.

CClléémmeennttiinnee DDeerroott,, 1166 aannss..EEllllee aauurraa ssoonn bbaacc ddaannss pplluussdd''uunn aann eett ssee vvooiitt ddééjjàà ààHHEECC..

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6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 1199

Pull gris, jean slim, petitesballerines et collier deperles pour agrémenter le

tout, Clémentine Derot seconfond parmi ses camarades àla sortie d’un oral blanc de fran-çais. En première ES, cette jeunefille de 16 ans fréquente lesChartreux depuis la sixième. Surles pentes de la Croix-Rousse,l'établissement privé est l'un desplus côtés de Lyon, notammentgrâce à son taux de réussite aubac de 100%. Déçue, Clémentinemarmonne sa note : " 10, àpeine. Je connaissais pourtantbien le texte, mais bon… ".Malgré les apparences, l'adoles-cente est loin d'être médiocre.Bien au contraire. En tête de saclasse avec une moyenne de14/20, Clémentine sait que lanotation est " plus sévèrequ’ailleurs". " Il y a une grosse pression auniveau de nos résultats. On nouspousse sans cesse à nous surpas-ser, en nous répétant qu'on peutfaire les meilleures écoles, lesmeilleures prépa… En fait lesprofs fondent beaucoup d'espoirsur nous ", confie-t-elle à demi-mots.Cette recherche de l'excellencepermanente semble pourtant luiconvenir parfaitement. Elle veutfaire une grande école de com-merce. Clémentine sait que pas-ser tout son secondaire chez lesChartreux est un véritable atout.D'autres, supportent beaucoupmoins bien cette pression. C'estle cas de son amie Charline.Après avoir redoublé sa troisiè-me, la jeune fille a quitté lesbancs des Chartreux pour ceuxde Saint Marc, un autre établis-

sement privé. " J'étais dans lesdernières, mais aujourd'hui jesuis deuxième de ma classe et çase passe beaucoup mieux. Il y amoins de pression ", explique-t-elle.Fille aînée d'une famille de troisenfants, Clémentine Derot restetout de même lucide sur sasituation de" favorisée ". Unemère au foyer, un père cadre trèssupérieur, elle ne se sent pour-tant pas de ce monde " qui a del'argent et qui le montre, quiparticipe à des rallyes, qui esthabillée en marques de la tête aupied et qui rejette ceux qui sontdifférents ". Ecœurée par le com-portement de certains jeunes vis-à-vis de l'argent, elle souligneque ses parents à elle partent duprincipe que rien ne lui est dû. Là ou certains recherchent unebonne éducation dans lesmanuels de Nadine de Rotschild,Clémentine, elle, se contentesimplement de poursuivre sa scolarité aux Chartreux, qui lui " inculquent tout ce qui estnécessaire de connaître sur lesvaleurs et les bonnes manières "depuis son plus jeune âge. " L'enseignement privé offre unmeilleur encadrement, unemeilleure prise en charge de l'in-dividu et une transmission desvaleurs évangéliques, le respectou encore l'autonomie ", expliqueChrystelle Vincent, permanenteà l'UDAPEL(1). Une politique quiexplique la demande croissantede parents désireux d'offrir àleurs chérubins ce qu'ils pensentêtre le meilleur. " Le privé n'estpas forcément mieux que lepublic. C'est simplement unchoix pédagogique et éducatif ",souligne Chrystelle Vincent.

Charlotte TYREL

((11)) Union Départementale des

Associations de Parents d'élèves de

l'Enseignement Libre, qui rassemble 28

000 familles dans le Rhône.

1Apprendreses

classiques

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2200 FORTUNES N°1 - 6 decembre 2007

En couverture

aurait " voulu vivre au XVIIIe

siècle " et ne cesse d'évoqueravec nostalgie les terres fami-liales d'avant la Révolution, lapolitesse et le vouvoiement misau placard. Il se voit aussi étu-diant aux Etats-Unis. " Yale,c'est pas mal " ose t'il. Pas à unparadoxe près, il assure vouloirles quatre enfants qui feront delui le père de sa famille rêvée.Son amie, une Lassus de SaintGeinies, étudie l'Histoire del'Art à Paris. " Elle ne travailleradonc jamais " s'empresse depréciser Flavien. Il doutesérieusement des compétences

de sa dulcinée. Il doute quel'Art soit autre chose qu'unpasse temps pour jeunes fillesde bonnes familles. Entre eux,ils ont convenu d'un mariage.Leur avenir semble tout tracé.Ils ont décidé de préserver leurvirginité jusqu'à leur unionreligieuse. La jeune mariéedeviendra ensuite sa meilleurealliée. Elle sera pour Flavien " une valeur ajoutée, commeune maison avec baignoire.”Il faut vivre avec son temps.

Claire JEANTET

Provocateur détestable surson blog, Flavien ressem-ble à un dandy sympa-

thique dans la vie. Toujours élégant. Un impératif pour lui. " Se promener en survêtement,c'est inconcevable ".Bravoure chevaleresque, " Familleet Patrie ", il promet de cultiverles principes de sa famille auquotidien. Et le prouve. Il sortdeux livres de sa sacocheLongchamp. Retrouver ses ancêt-res nobles, de Philippe deMontjouvent, et Le savoir-vivredu XXIe siècle , écrit par Nadinede Rothschild. Lectures convena-bles pour un aristocrate destemps modernes ? Flavien, sanstitre, porte un de ces patronymesà rallonge, et préfère lesmanuels efficaces à une littéra-ture romanesque ou religieuse. " Il faut vivre avec son époque "ressasse-t-il comme un leitmotiv.Flavien passe ses vacances dansle " château " familial, enNormandie, a déjà participé àdes chasses à courre, et a tou-jours été scolarisé dans le privé.Il aura droit, le jour de ses 21 ans, à une chevalière auxarmes ancestrales. Seulementvoilà, les parents du jeunehomme, après avoir renfloué lafortune de famille dans l'immobi-lier, ont divorcé. Or, la normedans son monde consiste plutôt àavoir " six enfants ", et à aller àla " messe le dimanche " commele souligne la sociologue JohanaMeynier. Flavien se doit de com-penser. Il y arrive sans peine, eta peaufiné son argumentaire. " Trois des quatre des enfants dela reine d'Angleterre ont divorcé.Ils n'en sont pas moins légitimes." Flavien veut faire une carrièrepolitique, devenir député. " Peutêtre président " risque sonmeilleur ami, Romain, lui aussiconquis par le parcours et lesparoles de Nicolas Sarkozy. Surle divorce, Flavien ajoute " Il faut vivre avec son temps ".Flavien, fils unique, rêveur,

FFllaavviieenn,, 1188 aannss.. IIll vviieenntt ddeeccoommmmeenncceerr ddeess ééttuuddeess ddeeddrrooiitt eett ssee rrêêvvee ddééppuuttééddaannss qquueellqquueess aannnnééeess..

2Réinventerles valeursfamiliales

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“ ”J’aurais voulu vivre au XVIIIe siècle

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6 decembre 2007 - FORTUNES N°1. 2211

d'adresses. Autre exigence,les filles doivent déjà avoir un cavalieret Amélie peut compter surCésar. " Dans le rallye Merlinon entre par deux : un garçon,une fille. "Puis, il y a la cotisation modes-te (80 euros par an) et l'obliga-tion de recevoir au moins unefois en quatre ans. Sinon tousles membres de la familleseront exclus. Inès Bourit, mèred'Amélie explique :“ aujourd'huiles rallyes sont plus ouverts,plus accessibles. Beaucoupmoins stricts.". Les jeunes bou-gent avec leur temps. Dans lestrois salons qui leur sont réser-vés, ils dansent le rock sur dela musique techno ou RnB. Lerock c'est la danse de la jeunes-se dorée. Durant leur premièreannée de rallye, les cours de

rock ou de valse sont obligatoi-res. Il y a 20 ans l'alcool étaitde mauvais goût, aujourd'hui ila fait petit-à-petit son entréedans les rallyes.Les jeunes cir-culent entre les salons, bou-teilles à la main, coiffés dehaut-de-forme siglés, offertspar des marques de spiritueux." On a autorisé l'alcool mais àpetites doses. Pendant uneheure, ils pourront boire desboissons alcoolisées, mais l'heu-re suivante, il n'y aura que del'eau. " S'empresse de préciserMadame Bourit. Faire la fêteoui, mais toujours surveilléspar des parents qui n'hésitentpas à rappeler à l'ordre ceuxqui essayent d'outrepasser leslimites. Certains se refugientdans le parc pour flirter oufumer un joint loin des regards.La fête dans les règles de labienséance. Paola DIENOT

Un manoir du XVIIIe siè-cle, L'Etang, loué pourl'occasion. Une allée illu-

minée par des torches qui gui-dent les invités vers le parking,une petite promenade à travers lebois qui encercle la propriété.Enfin, une liste de 200 invités.Bienvenue au rallye Merlin.Amélie Bourit, 16 ans en secondeau lycée Saint-Marc, y est inscri-te depuis trois ans et pour lapremière fois, elle reçoit. Toutdoit être parfait pour que sesconvives issus de grandesfamilles lyonnaises et d'unemoyenne d'âge de 15 ans, s'ysentent à l'aise.Pour l'occasion, la mamand'Amélie a fait appel à un traiteur.Les petits fours, le caviar et lefoie gras mais aussi des fraisestagada ou des colliers de bonbonsdonnent un aspect paradoxal àl'événement. Pour ces adoles-cents le dress-code s'impose déjà." Ce soir ce n'est pas très compli-qué. Robe pour les filles etcostume pour les garçons."explique la jeune fille. Bienloin des tenues de soirée grif-fées par de grands couturiers,la tendance est au noir, pour lasobriété... Amélie est à l'image decette jeunesse discrète. Petiterobe vintage et talons hauts bonmarché… Le tout rehaussé parun collier de perles. Toujoursentourée par ses convives qui laréclament. Ils sont 160 jeunesqui se fréquentent depuistrois ans. L'entre soi est l'objectifdu rallye. Ces manifestationssont organisées pour des jeunesdu même milieu social, parta-geant les mêmes valeurs en vued'aboutir à un mariage. " Dansles rallyes, on rencontre desmembres de grandes familles. Cesont les enfants des amis de mesparents. Le plus important estqu'il n'y a pas d'invités de l'exté-rieur " confie-t-elle. Pour être sur laliste d'un rallye il y a des règlesà respecter. Ce sont les mères defamilles qui dressent des listesd'invitations selon leur carnet

AAmméélliiee BBoouurriitt,, 1166 aannss..OOrrggaanniissee ssoonn pprreemmiieerrrraallllyyee MMeerrlliinn ddaannss uunnmmaannooiirr dduu XXVVIIIIIIee..

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En couverture

reprendre l'entreprise familiale." Je veux créer quelque chosepar moi-même pour prouverque je peux réussir comme monpère même si je sais que cesera dur ".Les rallyes ? Très peu pour lui." La vieille noblesse s'y prendla tête, l'esprit est trop fermé.On serait mal vus car on nousprendrait pour des nouveauxriches ". Son truc ? Les cock-tails, les boîtes où il dépensejusqu'à 2 000 euros pour unetable et les soirées à domicile,avec traiteur et Don Pérignonexclusivement. Il confesse : " Si je n'ai plusd'argent, je me pends. Jedevrais abandonner mon trainde vie, les voyages, les rencontres ".

Pour vivre, il lui faudrait plustard “ 20 000 euros par mois auminimum ". " Le smic couvre àpeine mes frais de champagne "ajoute-il. Provocateur ou pré-tentieux ? Et s'il était tout bon-nement inconscient !Malgré ses privilèges, Frédériccontinue à rêver : " Je veuxécrire mes mémoires. Et unjour partir sans payer ".Fantasme de riche ou projetinsensé d’un petit bravache ? Amille lieux de la réalité, il seretrouve complice malgré luides frustrations de la société,lui pourtant si attachant.

Julie OLAGNOLSon blog : www.la-jdl.skyblog.com(1) Son prénom a été modifié

Frédéric a 16 ans et... 6 000euros d'argent de pochemensuel ! Une coquette

somme qui couvre à peine " sespetites folies ". Son dada ? Lesmagasins de luxe, qu'il fréquenteavec son ami Maxime, étudianten droit à Lyon III. Sa préférencese porte sur Louis Vuitton, rueEdouard Herriot, où il est tou-jours bien servi. Il dépense 600euros à chacune de ses visites,en moyenne une fois par semai-ne, pour le plus grand bonheurde Mireille, sa vendeuse attitrée.Elle, n'hésite pas à expliquer : " Ce sont nos plus jeunes clientset les plus gros consommateurs àcet âge ". Mais pas question d’enprofiter, Mireille sert aussimaman et papa, un industriel dela pétrochimie. " Quand on estriche, on sort avec des privilégiésde fait. Sinon, on a honte de nos moyens " , commente Frédéric.Il a d'ailleurs créé un blog sur la" jdl ", comprendre la JeunesseDorée Lyonnaise, pâle imitationdes Nappy parisiens, pour ras-sembler les fortunés de Lyon. " Les jeunes aiment se montrer,frimer et claquer du fric. Ils évoluent au sein d'une com-munauté avec des habitudes etun style vestimentaire communs "constate Sébastien Jaillard,organisateur de soirées bran-chées et gérant du site Lyonzepeople,qui vise uniquement les privilé-giés. Bernard(1), issu d'une bonnefamille grenobloise, plaisante surles détails qui permettent de serepérer entre eux. Signes rédhi-bitoires : une pince dans les cheveux pour les filles ou ungrossier mâchouillement de che-wing-gum. Aujourd'hui les catégories semélangent. Par les mariages departicule et d'argent mais aussiparce que les nouveaux richesapprennent les bonnes manières." On peut s'amuser, dépenser etconsommer sans se poser dequestions tout en ayant unebonne éducation " s'emballeFrédéric, lycéen à Robin, àVienne. Il n'envisage pas de

FFrrééddéérriicc,, 1166 aannss,, llyyccééeenn..IIll ddééppeennssee ssaannss ccoommpptteerrmmaaiiss ccoonnnnaaîîtt llaa vvaalleeuurr dduuttrraavvaaiill..

4Se montreren société

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“ ”Je me pends si

je n’ai plus d’argent.

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Sortir chic

6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 2233

Lieux phares de la jeunesse privilé-giée lyonnaise : l'Adresse et le 42,côte à côte quai Pierre Size, dans le5e arrondissement. Toute la Hautes o c i é t é , g r a n d e s f a m i l l e s ,traditionnels et nouvelles fortuness'y retrouvent pour boire une coupeentre amis...sans trop se mélanger. La décoration soignée de l'Adresseet son écran désormais culte, où lesprix des consommations varientcomme les cours de la bourse, enfont un lieu cosy et raffiné.Le 42 propose tous les vendredissoirs des “ open bar ” dans uneambiance déjantée et électrique. Lajeunesse dorée danse sur les tables.En un mot : " On se lâche " !

Le Comptoir de la bourse et leCafé des négociants sur laPresqu'île. Décor sobre mais clas-se, on y va pour prendre un verredans l'après-midi, et accessoire-ment exhiber son nouveau sacHermès. Une clientèle d’habi-tués.Du côté des Vieux remparts àAinay, ambiance étudiante avecla faculté catholique à deux pas. Le Grand Café de Genève restela brasserie la plus vivante du 6earrondissement. Authentique etchaleureux, on peut y manger àtoute heure.

Si longtemps le First auxBrotteaux a fait l'unanimité chezles jeunes bourgeois, l'ouverturedu Life, il y a deux ans, a bouscu-lé les habitudes. Malgré unesituation moins prestigieuse,dans le 8e arrondissement, le Lifeest devenu un repère de BCBG,mais reste accessible à une clien-tèle plus modeste. Tenue correcteexigée. Pour ceux qui veulent jouer dansla cour des grands, il y a toujoursles apéros chics des Planches àAlbiny-sur-Saône. Ambiance très" jet set ". Des boites généralement déser-tées par la noblesse.

Se déhanchersur le dancefloor

Prendre un café

Boire un verre

A Lyon, pas de lieux élitistes comme àParis, mais des bonnes adresses oùaiment se retrouver les jeunes privilégiés

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2244 FORTUNES N°1 - 6 decembre 2007

Coulisses Art

L'art sans la manièreUn grand-père, affichiste célèbre du siècle dernier. Un père, conservateuren chef du Musée d'Art Moderne de Paris dans les années soixante, ledestin de Jacques semblait écrit d'avance : il serait un riche collection-neur d'art... plus exactement, un collectionneur d'art riche. Très riche.

des plus grands affichistes desannées vingt. De 1909 à 1928, ilréalise près de 400 affiches depublicité pour le Paris-Lyon-Marseille, pour vanter la beautédes sites des Alpes ou de la Côted'Azur. Géo Dorival a même des-siné le chameau d'un célèbrepaquet de cigarettes, avant defonder le magazine L'Art et laMode. Et de se constituer unefortune personnelle collossale :" Il y a aujourd'hui plus de 6 000tableaux dans la famille. C'estun patrimoine inestimable toutcomme la collection que je n'auraispu constituer sans cet héritage ". Des livres anciens s'alignent surles étagères du salon.L'encyclopédie originale deDiderot et d'Alembert dans sonintégralité, Don Quichotte deCervantès illustré par des litho-graphies originales de SalvadorDalí. Jacques possède aussi desœuvres de grands maîtres de l'école lyonnaise, Lachièze-Rey,Couty, Tarkoff ou encore Max

Pappart , des toi les qu ' i l prête régulièrement au Musée des Beaux-Arts de Lyon ou au Musée Paul Dini deVillefranche-sur-Saône. Jacquesfait en effet partie des ''amis'' deces deux musées...Le plus surprenant finalementavec ce grand collectionneur, au-delà du nombre prodigieuxd'œuvres qu'il a en sa posses-sion, c'est son manque évidentde connaissance en histoire del'art. Jacques rassemble dessignatures prestigieuses plusque des pièces dont il reconnaîtla valeur artistique elle-même.Et parce que la valeur marchandeest bien plus facile à mesurer, cequi le motive par dessus tout,c'est d'acquérir des œuvresrares, de renom. Et d'y mettre leprix.

Mathieu CARBASSE

((11)) Prénom modifié à sa demande

Sur la table de chevet, sa“bible" porte le nom de lacélèbre maison parisienne,

la Gazette de l'Hôtel Drouot. Unerevue hebdomadaire qui réperto-rie les plus grandes ventes dumarché de l'art. De l'art primitifd'Océanie aux peintures les pluscontemporaines, du mobilier duXVIIIème aux trésors de l'Egypteancienne. Une bible donc, pourune religion : collectionner les œuv-res les plus rares donc, les pluschères. Dans sa demeure de Saint-Didier-au-Mont-d'Or, au dessusde son lit, Jacques((1) a accroché untrès grand format de Cottavoz àplus de 10 000 euros. Quand il seréveille, il ouvre les yeux sur despetits dessins d'hommes qui sefont la guerre. Les deux sontsignés Goya. Dans le couloir quimène à la salle de bain, une ''eau-forte'' signée Delacroix, uneaffiche signée Matisse. Une aqua-relle de Rodin, une autre signéeCézanne, et une gravure deDegas se battent pour investir lemoindre centimètre carré detapisserie encore disponible. Et ily a même un '' Bernard Buffet ''au dessus de la baignoire ! Cequinquagénaire, kinésithérapeu-te à la Croix-Rousse, ne se refuserien. Des noms prestigieux, desprix vertigineux : une collection àla valeur inestimable... sansaucune mise en valeur." Je suis tombé dedans quand j'étais très jeune ”, expliqueJacques, non sans dissimuler unecertaine fierté. “ A l'époque, monpère, Bernard Dorival, était leconservateur en chef du Muséed'Art Moderne de Paris. J'étaisétudiant à Paris et je vivais chezun oncle lui aussi collectionneur.J'étais déjà entouré des peinturesde Picasso, de Delacroix ou deRouault. Mais c'est à mon grand-pèreque je dois le plus ". Et pourcause. Le grand-père de Jacques,Georges Dorival, plus connu sousle nom de Géo Dorival, a été un

UUnneeccoolllleeccttiioonnàà llaa vvaalleeuurr iinneessttiimmaabbllee,, ssaannss aauuccuunneemmiissee eennvvaalleeuurr..

Un Buffet au-ddessus de labaignoire.

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collection. Il a aujourd'hui plusd'une centaine de tableaux, ache-tés à des prix raisonnables, "rarement plus de 3 000 eurospour une œuvre et pas plus de 15 000 euros par an ". Pourtant ilpourrait dépenser bien plus,acheter des pièces rares, mais cethomme, tout en rondeurs, n'estpas de ceux-là. L'art et la création, ily croit sincèrement. Le reste, il lelaisse aux historiens de l'art...

M. C

Agnès Petri, Jean Millet,Stéphane Durand ouencore Stereotype, inconnus

du grand public , ils figurentpourtant au premier rang del'art contemporain lyonnais.Michel Ogier en est leur plusfervent admirateur. Expertcomptable à la retraite, il par-court les galeries et les exposi-tions de la région, " au moinsdeux fois par semaine ", pourfaire le tour de la création d'au-jourd'hui et flairer celle dedemain. Pourtant, il n'y achète que trèsrarement des toiles : " Il est trèsrare que j'achète un tableausans avoir rencontré l'artistedeux ou trois fois auparavant.Pour m'intéresser à une œuvre,j'ai besoin de savoir d'où ellevient et dans quelle direction seconstruit l'artiste " confie-t-il,encore fasciné par ce grand for-mat de Scanreigh accroché audessus de la table du salon, qu'ila du mal à quitter des yeux. Pour partager l'expérience de

ces nouveaux créateurs, MichelOgier organise des visites d'ate-liers en compagnie d'autresamateurs d'art de la région," parce qu'il n'est pas toujoursévident de les rencontrer. Etpuis, si je préfère les financerdirectement plutôt que de don-ner la moitié du prix d'uneœuvre à une galerie... ".Philanthrope Michel? Non, justeun passionné, dont l'unique fier-té est d'avoir vu naître quelquesartistes lyonnais et de les avoiraccompagnés à leurs débuts. " Je me souviens d'Adam Adachquand il vivait encore à Lyon.J'avais été le premier à lui ache-ter un tableau. Aujourd'hui, ilest à New-York et vient d'êtrenominé pour le prix MarcelDuchamps ".Si son agenda se remplit aurythme des grands rendez-vousde l'art contemporain, ArtBasel, la FIAC ou la Biennale deLyon, c'est dans les vernissagesplus ''classiques'' qu'il achètel'intégralité des pièces de sa

Mécénat : ce qui a changéIl ne faut plus opposer business et culture. Pour lesentreprises, la culture rapporte aujourd'hui bienplus qu'elle ne coûte. François Bordy, Président desVoies Navigables de France et Vice-président duconseil d'administration des Biennales de Lyon ycroit : " Il faut persuader les entreprises que celuiqui est présent dans le domaine culturel, l'est aussidans le domaine économique ". Les partenaires des Biennales de Lyon l'ont biencompris : la Biennale d'Art Contemporain a étéfinancée à 30% par des fonds privés, celle de ladanse en 2006 à 40%, soit 2,32 millions d'euros pourun budget total de 5,8 millions d'euros. Quant aumécénat, i l représente aujourd 'hui près de 900 000 euros. GL Events et le Grand Casino deLyon (Le Pharaon / Groupe Partouche) étant lesplus gros donateurs.Pourquoi une telle " ruée vers l'art " ? La loi Aillagona fait entrevoir de nouvelles perspectives depuis2003. A une défiscalisation avantageuse de 60%, s'a-joute une contre-partie de 25%. Une entreprise ouune fondation qui donnerait 50 000 euros, nedébourse en réalité que 11 650 euros.Le Musée des Beaux-Art de Lyon a récemmentacquis , La fuite en Egypte de Nicolas Poussin. LaCaisse d'Epargne, le Crédit Agricole du Centre-Est,ou encore Seb, bioMérieux et GL Events ont signéun chèque de 15 millions d'euros. Avec un taux dedéfiscalisation de 90%, ils se sont offert une opéra-tion de communication à moindre coût.

M. C

Michel Ogier,collectionne lesnouveauxtalents.

6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 2255

A la recherche de la nouvelle star

Plutôt que d'investir des sommes colossales dans des tableaux aux signa-tures prestigieuses, Michel Ogier mise sur la création contemporainelocale. Objectif : faire émerger les nouveaux talents.

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Coulisses Rencontre

Al'origine, une familleaisée de 8 enfants dansles années 30, Nicole(1) y

reçoit une éducation bourgeoiseclassique : école chic, culturereligieuse importante et Rallyesorganisés. " Nous avions de l'ar-gent mais vivions simplement,sans excès. Mes parents m'onttoujours appris que la sagesseétait un devoir ".Mariage à 30 ans d'où naît unepetite fille, puis un remariage 3 ans après. L'argent coule àflots dans les années 70 avec unsecond mari grand patron. Lorsque son époux est muté surParis, Nicole, pourtant habituéeau luxe, découvre totalement leplaisir de l'argent et commenceses extravagances.Cette femme d'âge mûre habiteen bordure du très huppé golf deSaint-Nom-la-Bretèche, ne fré-quente plus que les boutiquesdu faubourg Saint-Honoré, et sefait coiffer chez " Alexandre ", lacoqueluche de toutes les starsde l'époque. Les repas au Fouquet's ryth-ment ses journées et son plaisirreste de " faire plaisir " et de "se

faire plaisir ". Elle collectionneles carrés Hermès (elles a pu ensauver 12 aujourd'hui) et lesmanteaux de vison. Nicole fré-quente aussi Dior, Céline ouLéonard et perd peu à peu lesens du réel. L'argent ne compteplus mais Nicole a le cœur sur lamain. De retour à Lyon, elle poursuitses extravagances sans se pré-occuper des conséquences.Maman cadeaux, elle n'hésitepas à offrir un mariage somp-tueux à sa " poupée ", ses 4petits enfants sont gâtés tousles mois par de luxueux cadeauxde Christian Dior. " Elle méri-tait tout ça, dit-elle en parlantde sa fille, en plus j'avais un peud'argent devant moi je medevais de faire plaisir, mais ilest vrai que j'aurais dû penser àassurer mes vieux jours ".Nicole loue aussi un apparte-ment rue Chazière à la CroixRousse, voyage tous les weeks-ends entre Paris et Londres.Cours de Bridge, voiture, livresreliés ou achats par correspon-dance s'ajoutent à ses dépenseset creusent son déficit …

Grandeur et décadenceCalée dans son fauteuil en velours rouge et or, ultime vestige d'une gloirepassée, Nicole raconte sa propre histoire, une femme élevée dans le luxemais qui a toujours vécu au dessus de ses moyens…

PPllaaccééeessoouuss ccuurraatteellllee,,eellllee nneettoouucchheepplluuss qquuee11000000 eeuurroossppaarr mmooiiss..

En 2000, la limite est dépassée,elle est interdit bancaire. Placéesous curatelle, aujourd'hui elle netouche plus que 1000 euros parmois en attendant un dernierbilan de son curateur courantDécembre. Aujourd'hui dans unstudio de 35 m2, Nicole a 74 anset ne regrette rien, si ce n'est,après avoir connu le luxe, seretrouver seule sans l'aide dessiens à qui elle a tant et toutdonné.

Céline RIVOIRE(1)A sa demande, seul le prénom est

conservé

“ Ne pas gaspiller ”Placer c'est assurer. Voici la philosophie de MichelPitance, chef d'entreprise lyonnais. Petit filsd'Eugène Pitance, promoteur immobilier qui afondé le groupe "SLC Pierre Eugène Pitance", ilhérite du patrimoine financier de son grand père etde son père qui a repris l'entreprise familiale. Alorsâgé de 23 ans on offre à Michel une entreprise dontil devient le PDG et qu'il mènera toute sa vie. Audécès de ses parents Michel hérite de biens immo-biliers, il décide de vendre et de placer son argentdans une société d'assurance. Avantages fiscaux etdroits de successions en sont les principales rai-sons.Rien ne l'empêche d'investir pour autant, amateurde voyages, il possède un voilier de 14 mètres avec120m² de voile. Un bel engin qui "mouille" àAntibes. Michel est d'ailleurs propriétaire d'unanneau qu'il a acheté 300 000 euros.Depuis son plus jeune âge cet homme est entouréde gens riche, comme Alain Mérieux, un de sesamis d'enfance le plus proche. Pourtant ses maîtresmots restent la discrétion et la simplicité : "Quandon est riche on est convoité tous les jours par n'im-porte qui, nous avons tout intérêt à être discret età ne pas gaspiller".La famille Pitance habite d'ailleurs le petit villagede Massieux dans l'Ain, loin des regards indiscrets.Estimant qu'il a suffisamment donné dans sa vieprofessionnelle, Michel profite de sa retraite enfamille dans la Creuse, "là où il n'y a que 4 voitu-res par jour". Grâce aux intérêts de ses placements, il profiteaujourd'hui de la vie en dépensant cet argent poursa famille et sa maison, paradoxalement il concluten disant : "Tout le monde recherche le profit c'est inquié-tant…" C. R.

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Le Cercle de l'union reste leclub le plus select et pres-tigieux de la Presqu'île.

Créé en 1917, il sélectionneminutieusement ses membresvia un double parrainage. Ledroit d'entrée 850 euros et lacotisation annuelle 730 eurosscellent la barrière qui protègece cercle fermé.Aujourd'hui, le Cercle de l'Unioncompte 730 membres qui seretrouvent chaque mardi " en cuchon " (entre soi), pourpartager le dîner et surtout desvaleurs. Cela, bien évidement,dans un décor "bon chic, bon ton"et…. entre hommes."Nous sommes attachés aurespect de l'étiquette", précise leprésident Xavier Chalandon,lui-même descendant d'unegrande famille lyonnaise. LesChalandon sont arrivés dans larégion en 1752 et comptentparmi leurs ancêtres, un aïeulguillotiné à la Révolution.Ici, n'est pas membre qui veut.Certaines familles lyonnaises ysont de père en fils depuis desgénérations. Mais, si faire partiedu Cercle de l'Union est synony-me de prestige, c'est désormaisailleurs que les managers cher-chent à tisser un réseau rela-tionnel.Ainsi, depuis 1990, deux nou-veaux clubs sont apparus, toutaussi discrets mais permettantaux hommes d'affaires lyonnaisde se retrouver entre eux pourparler business. Le Prisme estde ceux-la. Créé en 1990 parRoger Caille, fondateur de Jet service, le Prisme s'estinstallé dans le cossu 6e arron-dissement, et compte 160 memb-res tous cadres et dirigeantsdans le milieu des affaires.Comme dans tout club exclusifqui se respecte, les adhérents

doivent être parrainés par deux membres et exercer des fonc-tions dirigeantes. La cotisationannuelle est elle de 1 853 euros.Dans ce club de la " nouvelle

bourgeoisie prospère " qui reven-dique une certaine modernité :les femmes sont les bienvenues.Un deuxième club lyonnaisporte lui aussi le nom de Cercle.Plus jeune, il est composé d'unevingtaine de décideurs de trenteà quarante ans. " Nous sommespeut-être en train de créer lanouvelle bourgeoisie écono-mique de demain : le Cercle estun réseau d'entraide pour y par-venir " affirme le présidentRonan de Dieuleveut. Une entraide aux moyens limi-tés : sans locaux, avec un dînerpar mois, au restaurant et unepersonnalité invitée tous lesdeux mois. D'autres lieux plusinformels se sont multipliés.Rien de tel qu’un parcours degolf avec un autre chef d'entre-prise pour tisser des liens. Cen'est donc pas par hasard qu'unbon nombre de membres duCercle de l'Union sont aussiadhérents du Rotary Club. Cedernier offre ainsi un réseau

d'interconnaissances précieux.L'action la plus importante : " opé-ration carrière ". Une fois par anles Rotariens sont appelés à met-tre leurs réseaux de relations auservice des jeunes, pour pérenni-ser l'entre-soi…

Paola DIENOT

Adhérer à des clubs, des cercles, être membre d'un réseau avec pour objectif : étofferson carnet d'adresses. A Lyon, intégrer ces cénacles est synonyme deprestige et d'influence.

LLee ddrrooiittdd''eennttrrééee eettllaa ccoottiissaattiioonnaannnnuueelllleesscceelllleenntt llaabbaarrrriièèrree qquuii pprroottèèggee cceecceerrcclleeffeerrmméé..

Lieu prestigieuxréservé auxhommes degrandes familles

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L’union fait le Cercle

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AdressesCercle de l’Union (730 membres)27, Place Bellecour04 78 37 21 92Cotisation : 730 eurosDroit d’entrée : 850 euros

Le Prisme (160 membres)04 78 52 74 50Cotisation : 1853 euros

Coulisses Réseaux

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Coulisses Vitrines

Comment est né le Carré d'Or ?Je suis tombé amoureux de la rue Emile Zola,en 1973, une petite rue de quartier. J'ai décidéd'y créer ma boutique : L'Arnaque. Max Chaoulest venu s'installer, suivi de Robert Clergerie,Kélian, Jourdan… Ça a fait effet boule deneige. Le nom " Carré d'Or " est venu petit àpetit pour désigner l'endroit où se trouvait laplus grande concentration de boutiques ditesde " haut luxe " et même de “ grand luxe “. Letout dans un petit périmètre situé entre la rueEmile Zola et Edouard Herriot, de Bellecouraux Jacobins. Vous n'avez pas le monopole du luxe...Il y a des boutiques de luxe ailleurs que dans le

Carré d'or, mais ici il n'y a que cela. Pas uneseule boutique bas de gamme. Les enseignespréfèrent payer cher l'emplacement, pour pré-server leur image. Et les marques aiment res-ter entre elles. Toutes les études qui ont été fai-tes dans toute la ville ont abouti à la mêmeconclusion : c'est dans le Carré qu'il y a la plusforte concentration de clients potentiels, à fortpouvoir d'achat. Le Carré d'Or attire aussibeaucoup les touristes, comme l'avenueMontaigne à Paris. Le Carré d'or est-il dynamique ?Lyon est un des rares exemples en Europe decentre-ville qui ne périclite pas. Le Carré d'orattire sans arrêt de nouvelles boutiques.Comparé à Paris, Lyon n'est pas chère. Alorsles grosses sociétés internationales n'hésitentpas à aligner les zéros pour faire des proposi-tions alléchantes aux commerçants déjà instal-lés. Moi j'ai déjà trois candidats prêts à repren-dre ma boutique le jour où je décide de prendrema retraite…

Propos recueillis par L.D

En province plus qu'à Paris,avoir de l'argent reste untabou. Ceux qu'on appelle

aujourd'hui " les réussitescontemporaines " sont fiers deleur succès et du pouvoir qu'ilsont acquis. Mais montrer qu'ilsont de l'argent, est indécent. PourJean Jacques Presburger, PDG dela boutique Jane Aubert : " Lyonest une ville difficile pour percerdans le luxe car c'est une villeconservatrice et classique qui nemontre rien ".Si les commerçants lyonnais disentfacilement compter parmi leursclients des gens de la classemoyenne, peu d'entre eux osentavouer que leur chiffre d'affairesrepose sur une clientèle riche,chefs d'entreprises ou politiqueslyonnais. Une clientèle d'habi-tués, fidèle à une marque, quidépense au minimum 300 euros àchaque visite et n'hésite pas àmettre 3 000 euros dans un costu-me ou une robe de soirée. Uneclientèle précieuse mais difficile,exigeant beaucoup d'attention.Pour Hermès, la coquetterieconsiste à ne pas être une maisonde luxe mais de demeurer unemaison d'artisan, représentantquatorze métiers différents.Pierre-Alexis Dumas, directeurde la maison, affirme(1): " Hermèsc'est l'amour de l'artisanat, de laqualité, de l'authenticité, ça n'a

jamais été synonyme de luxe,qui est un mot bien galvaudé. ”La maison qui se vante de fabri-quer presque tous ses produitsen France, emploie d'ailleursprès de 600 personnes à Pierre-Bénite, au sein de deux filiales :Ateliers AS et Hermès Sellier.La première réalise les fameuxcarrés de soie qui font la renom-mée de la marque depuis 1937(prix moyen : 250 euros), laseconde se consacre à la maro-quinerie, dont le célèbre sac encuir Birkin, dessiné par et pourla chanteuse (prix moyen : 5 000euros). Pour les marques dites " clas-siques ", hors de question d'ap-pâter le client par autre choseque le produit, sa qualité et sonhistoire. En totale oppositionavec les Vuitton ou Dior, quioptent pour des stratégies mar-keting se rapprochant du stylede la grande consommation. Des

marques qui travaillent uneimage plus ostentatoire, souventportées par des célébrités, etdavantage prisée par la jeunessedorée, une génération décom-plexée, éblouie par les paillet-tes. Peu importe l'image quedéfend chaque boutique, toutess'accordent à dire que Lyon n'estpas une ville show-off (tape-à-l'œil ).Alors ces Lyonnais, pas excen-triques pour un sou ? Saufquelques uns, discrétion est lemaître mot dans la capitale desGaules. Ils profitent alors d'unweek-end à Paris, Genève ou St-Tropez, pour se lâcher et dépen-ser à outrance, là où ils sontanonymes, là où tous les excèssont permis, là où le luxe estvolupté.

Laure DWORAK(1) boursorama.com, janvier 2006

Le Carré d'Or : temple du luxeDior, Hermès, ou encore Cartier. Comment parler des riches lyonnaissans évoquer le luxe, les marques et leur identité ? Promenade au cœurdu Carré d'Or.

Shopping de luxe rueEmile Zola(2e arr.)

Questions à Georges Cellerier, présidentdes commerces de la Presqu'île

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Personnel Automobile

Rouler riche, rouler caché2007 aura été une année exceptionnelle pour les constructeurs de luxe.L'explosion du marché, particulièrement en Chine, s'est ressentie dans lemonde entier. Un souffle qui a balayé Lyon de plein fouet.

6 decembre 2007 - FORTUNES N°1 2299

Si posséder un véhicule deluxe constitue souvent uneaffirmation sociale, à Lyon,

il n'en est rien. Certes des profes-sions assument davantage leurhaut standing. Les avocats et lespromoteurs immobiliers, auvolant de leur voiture de sport,berline ou 4x4 de luxe, sont moinsréticents à circuler sur laPresqu'île lyonnaise, que d'autresgrands industriels. Ceux-ci, plusdiscrets, préfèrent s'abandonnerau volant le week-end, sur leslacets de l'arrière pays niçois oupour rallier les plus beaux greens(golf) de la régionLe ronronnement des moteursenchante souvent les oreillesdans la capitale rhodanienne. Laconsommation des fortunes lyon-naises est discrète, terriblementraffinée et boulimique. AstonMartin, Jaguar, Porsche, toutesles grandes fortunes de la capita-le des Gaules possèdent une ouplusieurs voitures.Le marché de l'automobile deluxe est très dynamique à Lyon.Preuve en est, la venue de laconcession Maserati àC h a m p a g n e - a u - M o n t - d ' O r.Installé il y a moins d'un an, lamarque au trident a d'ores et déjàvendu vingt voitures sur le mar-ché régional. Les chiffres sontidentiques chez Ferrari. Prixminimum 150 000 euros, livrai-son sous 12 à 24 mois, règlementde 30 000 euros à la commande.Début 2008, c'est la marque " SoBritish ", Aston Martin qui ouvri-ra une de ses concessions avenueFoch. Le modèle DB-9, popularisépar le plus séduisant des agentssecrets, James Bond, a la côteentre Saône et Rhône. Une dizai-ne de richissimes passionnés sesont offert à défaut du permis detuer, à coup sûr celui de rêver,pour la bagatelle de 170 000euros.En volume des ventes, c'estPorsche qui est en pôle position,avec 160 unités vendues cette

Les circuits favorisCircuit du Laquais à Champier (38) Tél : 04.74.54.46.98Mail : [email protected]

Stage : Initiation pilotage surFerrari (½ journée) 600 euros.Découverte (4 tours volant/2 tours passager) 285 euros.Tarif : ½ journée 85 euros ; journée 130 euros.Accès au circuit en exclusivité : 2500 euros/jour ;3000 euros/jour le week-end.

Circuit de Bresse à Frontenaud (71)Tél : 03.85.76.76.76

Stage : Porsche 993 et Ferrari Modena Stradale :

40 min, 250 euros Accès au circuit en exclusivité :

4 120e/jour ; 6900 euros/jour le week-end.

Calendrier 2008 des réservations en exclusivité complet

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année dont la moitié de 4x4Cayenne.Si les ventes paraissent impor-

tantes pour les non initiés, ellesrestent toutefois minimes auregard d'un marché de l'occasiontrès dynamique. Les concession-naires de luxe, dans la plus stric-te confidentialité, assurent aussiles transactions de véhicules d'oc-casion. Lyon est une ville deréseaux, accorder sa confianceprend souvent des années.Traiter avec un inconnu, impen-sable.Mythe ou réalité ? Le fisc serait àl'affût, aurait ses indics, lirait lapresse et frapperait à la porte àla moindre suspicion. A Lyon lesilence est d'or.

Pierre MOREL

L’Aston Martin DB-99. Ils sont une dizaine à la posséder à Lyon.

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Personnel Sports

Pas d'indications sur laroute, un grand portail, unelongue allée en guise d'en-

trée et un panneau "tenue correc-te exigée". C'est l'accueil du golfclub de Lyon. "Nos joueurs vien-nent ici pour être tranquille". Vul'investissement engagé par lesmembres du club, FrédéricBarba, le directeur de ce golf, atout intérêt à protéger ses clients.Jusqu'à 3 505 euros pour devenirmembre pendant un an. Le prixpeut vite atteindre 5 270 eurospour les golfeurs qui veulent fairejouer leurs enfants et louent desvoiturettes pour parcourir le ter-rain. Si le coût est déjà un moyende sélectionner sa clientèle, lameilleure façon de n'avoir que desgens de la "high society" sur songreen est encore de former unclub de membres. Montrer patteblanche pour appartenir au cercleintime des amis. Les conditionsnécessaires pour entrer : connaît-re au moins deux joueurs, déjàmembres et être "parrainé auprèsdu conseil d'administration". Unmoyen de ne pas se mélangeravec le bas peuple ? Pour FrédéricBarba, "ce n'est pas une questiond'exclure mais plutôt d'intégrerau mieux le nouveau venu". Celaévite qu'il se sente "lésé et seul ausein du club." Une fois posée, lacandidature fait l'objet d'une dis-cussion au sein du conseil d'admi-nistration. Tout y passe, situationmatrimoniale, professionnelle,secteur d'activité, fonction, nomde la société. Même le niveau degolf est évalué, "mais le niveaun'est pas un critère de sélection,c'est juste pour information." Unefois que le joueur est accepté, il adroit "à une cérémonie d'accueil.Il passe devant le conseil qui luiprésente le club et indique lesrègles". Pour initiés seulement.

Thibault Cuminet

Le polo est lesport élitistepar excellence.Une tendanceconfirmée parle tournoiinternationalde Lyon. Le

Polo Club de Lyon organise chaque annéel'International Polo Cup de Lyon sur lesite de Saint-Vulbas. Un évènement d'ex-ception, d'une rare qualité artistiqueréunissant en une joute sportive le gothades polistas et leurs montures. Orchestré côté sportif, par ChristopheLevrat, président du Polo Club de LyonPlaine de l'Ain et entraîneur officiel de laGarde Royal marocaine, l'internationalPolo Cup s'est également attribué les ser-vices de Pierre Beylat, organisateur de lamanifestation. Quatre jours durant, riches

entrepreneurs, banquiers et commerçantsprofitent de cette réunion pour rencontrerd'éventuels clients et prospecteurs.Hermès, Vuitton, BMW, Maserati, Ferrariet bien d'autres étaient ainsi les invités dela dernière Polo Cup en juillet dernier. Lesmarques de luxe profitent aussi de l'occa-sion pour sponsoriser les soirées suivantles rencontres. Le joailler Cartier avaitnotamment signé la soirée " Prestige " lorsde la 5e édition, sans oublier les champ-agnes Mumm qui ont coulé à flots duranttout le week-end. Cette année c'est l'équi-pe Maserati (France) qui a remporté la 5eédition de la compétition succédant à laGarde royal marocaine.

Pierre Morel

Polo Club de la Plaine de l'AinParc industriel de la Plaine de L'Ain.01150 Saint Vulbas - A 42 sortie 7

Infos pratiquesCotisation annuelle, 1350 euros.Capacité d'accueil, 150 chevaux Pension chevaux mensuelle, 300 euros

La green attitudeLe golf est-il encore un sport élitiste ? A Villette d'Anthon, oui.Vingtième meilleur club de France, le Golf Club de Lyon surveille sonimage et tient à garder son côté très select.

Polo, rallye desaffaires

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Nos idées cadeauxECONOMIE Objets incontournables et orginaux pour un Noël tendance

Appareil photonumérique 2Mpixels,ipod intégré, carto-graphie GoogleMaps, connexionWifi et Bluetooth,messagerie email,capacité 4go et8go,… et accessoirement téléphone àécran tactile, L'iPhone est en vente auprix de 399 euros sur le réseau Orange.Les forfaits commencent à 49 euros etcomprennent tous la navigation illimitéesur le Web, l'envoi d'emails, ainsi que 50messages texte SMS.

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Un sapin en or et diamants ! On doit cette création au joaillier américain Steve Quick. Estimé à plus de 500 000 dollars, ce sapin est recouvert de plus de deux kilos d'or 18carats et de 250 carats de diamants. Le sapin est exposé depuis le 7 décembre dans laboutique du joaillier et sera vendu aux enchères à partir du 17 sur eBay. Les profits decette vente iront directement à la recherche contre le cancer.

Le fameux sac Hermès porte le nom de l'artisteJane Birkin qui en fut l'inspiratrice. Lors d'unvoyage en avion, la chanteuse se plaint de sonsac à son voisin en lui expliquant sa vision dusac parfait, sans savoir que son interlocuteurn'est autre que le directeur d'Hermès. Le sacdevient vite le best-seller de la marque etconnaît encore aujourd'hui un succès énorme. Comptez au minimum 5 000 euros pour fairel'acquisition d'un modèle Birkin.

Boutique Hermès, 96 rue EEddouardd Herriot -Lyon 2

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Qui sont-iils ?

Où habitent-iils ?

Comment vivent-iils ?