Forêts et humains: Le passé peut-il être le garant de l ’ avenir?
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Forêts et humains: Le passé peut-il être le garant de l’avenir? Claude Villeneuve Professeur titulaire Directeur de la Chaire en éco-conseil Département des sciences fondamentales Université du Québec à ChicoutimiConférence à l’association forestière régionale Saint-Félicien le 26 octobre 2012
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Forêts et humains:Le passé peut-il être le garant
de l’avenir?Claude Villeneuve
Professeur titulaireDirecteur de la Chaire en éco-conseil
Département des sciences fondamentalesUniversité du Québec à ChicoutimiConférence à l’association
forestière régionaleSaint-Félicien le 26 octobre 2012
Plan
• Forêt et humains.• Les fonctions des forêts• Forces directrices et pressions• L’économie verte et les forêts• Quel avenir?
Forêts et humains
• Notre relation a changé au cours des âges:– Paléolithique: la forêt matrice relation de
symbiote (-200 000 – aujourd’hui)– Agriculture: la forêt ennemie, relation de
compétition (-10 000 – aujourd’hui)– Âge industriel: la forêt ressource, relation de
prédation (-175- aujourd’hui)– Âge de l’information: la forêt dans l’économie
verte?
Des faits• Depuis l’âge des agriculteurs, la forêt est
considérée comme un obstacle au développement: il faut « sortir du bois! »
• Aujourd’hui, on considère les forêts comme le dernier refuge de la « naturalité »
• L’abondance perçue influence la valeur relative• La forêt représente un stock de ressources qui
s’exploite en peu de temps et se renouvelle à l’échelle des générations
• La rentabilité des opérations de gestion est faible
Forêts et développement• Le développement tend donc à se faire au
détriment des écosystèmes forestiers et des populations qui en dépendent dans une économie mondialisée avide de produits de commodité.
• Le développement durable et l’économie verte peuvent-ils renverser cette tendance?
Des forces directrices et des pressions• La trajectoire évolutive actuelle de l’humanité
ne peut pas se continuer à moyen terme sans laisser craindre d’importantes transformations des forêts et de leur rôle à l’échelle de la biosphère.
• Pourtant les écosystèmes forestiers, par leurs fonctions naturelles fournissent de nombreux services indispensables à notre qualité de vie
Fonctions écosystémiques
• Captation et redistribution de l’énergie solaire• Transport et recyclage des éléments minéraux
et de la matière organique• Transport et redistribution des diaspores• Formation et maintien des sols• Maintien de la biodiversité
Services écosystémiques• Services de régulation– Climat local et global– Flux hydriques– Qualité de l’eau et de l’air– Flux de diaspores– Flux d’espèces– Protection contre l’érosion– Protection contre les maladies et parasites– Protection contre les risques naturels
Services écosystémiques• Services d’approvisionnement– Produits ligneux
• Biomasse énergie• Bois d’œuvre et d’ébénisterie• Biomasse industrielle (papier, rayonne, cellulose)
– Produits forestiers non ligneux (PFNL)– Production alimentaire végétale– Production alimentaire animale– Produits nutraceutiques cosmétiques et pharmaceutiques– Intrants du génie génétique– Services récréatifs, touristiques, éducatifs et sanitaires
Services écosystémiques
• Services culturels– Préservation du patrimoine naturel– Lieu d’imaginaire collectif– Préservation d’usages anciens– Paysages significatifs– Inspiration et expression artistique– Conservation d’un lieu privilégié de détente,
de loisir, de ressourcement et d’apprentissage cognitif ou intuitif
Qui paye?• Seuls les services d’approvisionnement
entrent dans le calcul économique, surtout pour la fourniture de commodités.
• Des outils comme le marché du carbone, le REDD+ et le Paiement pour services écosystémiques (PSE) tentent de reconnaître la valeur des autres services, mais de façon timide et limitée.
Quel avenir?
• Les forces motrices qui s’exercent actuellement sur l’évolution de la planète menacent les forêts qui ne se voient pas reconnaître de valeur autre qu’instantanée ou limitée à l’approvisionnement des marchés de commodités.
Des pressions résultantes sur les forêts
• Défrichage accru– Pour des terres agricoles– Pour les produits ligneux et le bois énergie– Pour l’espace habitable– Pour les infrastructures de transport– Pour le développement commercial et industriel– Pour les infrastructures touristiques
• Retombées de la pollution atmosphérique• Augmentation des émissions de GES• Augmentation des risques de conflits armés
Mondialisation de l’économie• Entre 1970 et 2010, l’économie mondiale s’est multipliée par plus de 3
fois.• Pour atteindre le niveau de l’OCDE, il faudrait multiplier l’économie
mondiale par 15 d’ici 2050 et par 40 pour 2100.• Depuis la fin des années 1990, on assiste à une délocalisation de la
production manufacturière vers des pays en voie de développement.• La croissance économique des pays émergents tend à augmenter
rapidement la demande pour les matières premières.• La mondialisation des marchés implique une augmentation forte des
besoins de transport maritime et aérien.• Les produits forestiers sont considérés comme des commodités et
soumis à la règle des avantages comparatifs, ce qui ne peut qu’appauvrir ou précariser les populations qui vivent de la forêt.
Pressions sur les forêts• Augmentation des gaz à effet de serre• Augmentation du territoire forestier affecté par
l’extraction des ressources• Augmentation de la demande en énergie – De biomasse forestière– Inondation de territoires forestiers pour la production
d’hydroélectricité• Augmentation de la consommation de produits
carnés
Changements climatiques• Réchauffement en banque de 2,4 degrés au
moins pour le XXIe siècle• Très forte dépendance de l’économie mondiale
aux carburants fossiles• Durée de vie des installations existantes de
production énergétique• Aucun des trois plus grands émetteurs n’a encore
de cible contraignante• Difficultés persistantes des négociations
internationales pour un accord post-2012
Pressions associées aux changements climatiques
• Sécheresses prolongées modifiant les conditions de maintien des forêts
• Augmentation des sinistres (feux, chablis, épidémies)• Montée du niveau de la mer• Demande plus forte pour les biocarburants• Demande de terres pour remplacer les zones agricoles
actuellement productives qui seront trop arides• Crédits carbone pour afforestation et REDD+• Migration des isothermes dans la zone boréale
Conventions de Rio• CCNUCC- Afforestation et REDD+• CDB- Augmentation des aires protégées à
17% du territoire• CLD- projets de plantation d’arbres pour la
protection contre l’érosion et la désertification
• Protocole de Nagoya, augmenter les synergies entre les trois conventions
Changements culturels et valeurs sociales
• À mesure de l’urbanisation, on a une vision de plus en plus débranchée de la forêt
• Paradoxalement, elle prend une valeur sentimentale plus grande
• Les médias ont tendance à simplifier les messages et à diaboliser ceux qui vivent de l’exploitation forestière
• Les certifications forestières permettent de poser l’hypothèse du maintien des fonctions de la forêt de façon pérenne
• Les pressions liées à une fréquentation trop grande ou mal organisée peuvent provoquer une détérioration des écosystèmes
L’économie verte?
• « une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité socialeen réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources » (PNUE, 2010)
Rio +20
• Économie verte et éradication de la pauvreté• Gouvernance et développement durable• Sommet des chefs d’état 20-22 juin 2012• La Chaire a dirigé la préparation d’un ouvrage
collectif de 35 experts issus de la Francophonie « Forêts et humains, une communauté de destins »
Disponible en ligne sans frais:http://synapse.uqac.ca/sommet-rio-20/forets-et-humains-2/Dépliant: 8 pagesRésumé :88 pagesVersion intégrale: 564 pages
Des recommandations pour nous aussi?
• 80% des recommandations sont directement applicables aux forêts du Québec et de la région
• Comment les communautés forestières peuvent-elle aujourd’hui reprendre confiance dans leur capacité de redécouvrir la fierté associée à la connaissance et à la reconnaissance des valeurs multiples de la forêt au-delà des services d’approvisionnement?
• C’est à nous de le découvrir et de le faire savoir!
Développer une nouvelle relation avec la forêt
• La forêt source de fierté (culture, patrimoine, conservation, éducation)
• Les produits forestiers innovants (bois d’ingénierie, produits spécialisés. PFNL)
• L’intégration des chaînes d’approvisionnement • La gestion durable du carbone forestier • L’appropriation par la participation• La recherche scientifique fondamentale et appliquée
Projet de recherche original depuis 2008
Plus de 500 000 arbres en dispositifs expérimentaux
Méthodologie de quantification des émissions absorbées
Vérification des dispositifs expérimentaux 2008-2009-2010 par le BNQ selon ISO 14064-3
Plantations avec la FMLSJ 2011
http://carboneboreal.uqac.ca
