Forces spéciales : réactivité maximale partout dans le ...

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Marine nationale : les enjeux de la Nouvelle-Calédonie L’action de l’Etat au large de la Nouvelle-Calédonie, qui mobilise des moyens aériens et navals, exprime la souveraineté de la France. Elle nécessite une coopération avec les pays voisins, notamment contre les bateaux de pêche étrangers en situation irrégulière. Le capitaine de vaisseau Jean-Louis Fournier, commandant de la zone maritime de Nouvelle-Calédonie (ZMNC), l’a expliqué à la presse le 21 juin 2018 à Paris. Conseiller du haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, il est aussi « adjoint mer » du commandant des Forces armées de Nouvelle-Calédonie dans leur zone de responsabilité permanente. L’action de l’Etat en mer. La ZMNC couvre le quart de la surface du globe. En raison de son insularité généralisée, un trajet de 3 heures de vol correspond à 3 jours de mer. La zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie s’étend sur 1,6 Mkm2 et celle de Wallis et Futuna sur 265.000 km2. Les forces armées contribuent à l’action de l’Etat en mer pour faire respecter les lois dans les eaux sous souveraineté française, à savoir la protection de l’environnement, la sauvegarde des personnes et des biens et la lutte contre les trafics illicites. Cela implique de savoir ce qui s’y passe, de travailler en interministériel et d’agir à la hauteur de la menace. En conséquence, il faut adapter le dispositif d’intervention, concentrer des moyens aéromaritimes et coordonner l’intervention en mer avec

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Marine nationale : les enjeux de laNouvelle-Calédonie

L’action de l’Etat au large de la Nouvelle-Calédonie, qui mobilise des moyensaériens et navals, exprime la souveraineté de la France. Elle nécessite unecoopération avec les pays voisins, notamment contre les bateaux de pêcheétrangers en situation irrégulière.

Le capitaine de vaisseau Jean-Louis Fournier, commandant de la zone maritime deNouvelle-Calédonie (ZMNC), l’a expliqué à la presse le 21 juin 2018 à Paris.Conseiller du haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, il estaussi « adjoint mer » du commandant des Forces armées de Nouvelle-Calédoniedans leur zone de responsabilité permanente.

L’action de l’Etat en mer. La ZMNC couvre le quart de la surface du globe. Enraison de son insularité généralisée, un trajet de 3 heures de vol correspond à 3jours de mer. La zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie s’étend sur1,6 Mkm2 et celle de Wallis et Futuna sur 265.000 km2. Les forces arméescontribuent à l’action de l’Etat en mer pour faire respecter les lois dans les eauxsous souveraineté française, à savoir la protection de l’environnement, lasauvegarde des personnes et des biens et la lutte contre les trafics illicites. Celaimplique de savoir ce qui s’y passe, de travailler en interministériel et d’agir à lahauteur de la menace. En conséquence, il faut adapter le dispositif d’intervention,concentrer des moyens aéromaritimes et coordonner l’intervention en mer avec

des capacités de traitement à terre. La sécurité maritime régionale est assuréepar une organisation quadrilatérale regroupant les Etats-Unis, la France, laNouvelle-Zélande et l’Australie. Cette dernière va fournir des patrouilleurs et desavions de surveillance maritime aux petits pays du Pacifique-Sud, à savoir les îlesSalomon, Vanuatu et Fidji. En outre, les forces armées françaises ont noué despartenariats internationaux avec leurs homologues australiennes et néo-zélandaises (Accord FRANZ) ou travaillent dans le cadre d’organisationsinternationales comme la Pacific Islands Forum Fishheries Agency.

« Uatio ». L’opération « Uatio » en ZMNC vise à préserver la filière pêche locale,faire respecter la réglementation pour la protection de la richesse halieutique etmettre un terme aux pêches illicites. Sa 10ème édition s’est déroulée, du 27novembre au 5 décembre 2017. Des bateaux de pêche vietnamiens de 25 m delong, peints en bleu, effectuent 30 à 40 jours de navigation pour récupérer, aufond de la mer, des « holothuries » (concombres de mer) mettant ainsi en périll’écosystème. Animal marin, au corps mou et doté de tentacules autour de labouche, l’holothurie se vend 1.000 $ le kg sur le marché chinois. En coopérationinterministérielle, Uatio 10, véritable opération militaire, a mobilisé un avion desurveillance maritime Gardian, pour détecter deux bateaux bleus, la frégateVendémiaire et la vedette côtière Dumbéa pour les intercepter et lesaccompagner à Nouméa. Il s’agit de supprimer toute rentabilité aux incursions :confiscation de la pêche estimée à 140.000 $ ; condamnation immédiate descapitaines à des peines de prison ferme ; renvoi des équipages au Viêt Nam ;déconstruction des bateaux dans un chantier de Nouméa, qui emploie des jeunesNéo-Calédoniens. Les 70 données d’Uatio 10 ont été envoyées au Secrétariatgénéral de la mer, rattaché au Premier ministre, afin que le ministère des Affairesétrangères adresse une protestation officielle au Viêt Nam et un « carton jaune »(blâme) à l’Union européenne, qui revend les holothuries pêchées par les bateauxbleus.

Loïc Salmon

Marine nationale : la police en mer, agir au bon moment et au bon endroit

Asie-Pacifique : zone d’intérêt stratégique pour la France

Troupes de montagne : dominer leterrain puis l’adversaire

La 27ème Brigade d’infanterie de montagne (BIM) fête ses 130 ans. Elle aaccumulé des savoir-faire, qu’elle déploie dans les zones en conditionsclimatiques extrêmes et au relief escarpé, fréquentes dans les conflits.

Son commandant, le général Vincent Pons, en a présenté la singularité à lapresse, le 5 avril 2018 à Paris, à l’occasion de l’exercice hivernal majeur« CERCES 2018 » du 23 au 26 avril.

La verticalité, expertise de combat. « CERCES 2018 » s’est déroulé sur legrand champ de tir des Alpes, dans la zone des Rochilles-Mont Thabor (frontièrefranco-italienne). Environ 600 soldats de la BIM ont été renforcés par deséléments du 511ème Régiment du train et du 7ème Régiment du matériel. Pour lapremière fois, des hélicoptères Tigre de la Brigade d’aérocombat ont participé àcet exercice et tiré au canon de 30 mm. Pour s’entraîner, les soldats de la BIMeffectuent des raids de deux à trois semaines dans le Groenland et en Islande, en

vue des grands exercices OTAN en Norvège. La BIM, héritière des troupes demontagne créées en 1888 pour défendre les Alpes face à la menace italienne del’époque, a été déployée sur divers théâtres depuis la fin de la guerre froide(1947-1991) : Bosnie (1995) dans le cadre d’une opération de maintien de la paixde l’ONU ; Afghanistan (2008-2010) dans celui de la lutte contre le terrorisme entant que composante au sol d’un groupement tactique hélicoptères. Aujourd’hui,indique le général Pons, elle est engagée dans l’opération « Barkhane » au Sahelselon un dispositif similaire. Pendant l’opération « Chammal » contre Daech enIrak, elle a participé à la reconquête de Mossoul au sein de la Task Force« Wagram » (canons Caesar). Ses véhicules de haute mobilité ont été récemmentdéployés en Estonie. Enfin, ses soldats participent à l’opération « Sentinelle » àParis, en province et aux frontières montagneuses avec l’Italie. Par ailleurs, unedizaine d’alpinistes de haut niveau expérimentent les conditions extrêmes pourtransmettre leurs savoir-faire aux forces spéciales. Lors des jeux olympiquesd’hiver en Corée du Sud (2018), les 18 militaires de la participation française (100athlètes) ont remporté la moitié des médailles.

Interventions intégrées. La 27ème BIM, intégrée depuis 2016 à la 1ère Division« Scorpion », doit concevoir et conduire la manœuvre interarmes de ses unitésdans des cadres interarmées et interalliés. Forte de 6.500 soldats de montagne,elle dispose d’une réserve opérationnelle d’environ 1.000 personnels et destinéesurtout aux missions sur le territoire national. Installée à Varces (Isère), ellecompte 4 capacités opérationnelles : infanterie avec les 7ème, 13ème et 27èmeBataillons de chasseurs alpins ; engagement blindé avec le 4ème Régiment dechasseurs ; feux dans la profondeur, défense sol-air et renseignement avec le93ème Régiment d’artillerie de montagne ; appui génie avec le 2ème Régimentétranger de génie. En outre, les 200 commandos de montagne, issus de toutes cesunités, peuvent être employés pour des missions d’appui à l’engagement, derenseignement et de combat dans les milieux montagneux et polaires. La 27èmeBIM dispose d’un centre de formation initiale pour les militaires du rang et d’uneécole pour la promotion des sous-officiers et la formation des cadres et experts.Son groupe militaire de haute montagne développe l’expertise, l’expérimentationet le rayonnement. Enfin, son groupement d’aguerrissement prépare toutes lesunités de l’armée de Terre au combat en montagne et aux tirs en neige.

Loïc Salmon

ALAT : les hélicoptères NG, nouveaux systèmes d’armes

Forces spéciales : opérations selon le droit de la guerre

Armement : baisse de 50 % desexportations françaises en 2017

Les prises de commandes d’armements français à l’export ont atteint 6,9 Mds€ en2017, selon le rapport du ministère des Armées remis au Parlement le 4 juillet2017. Elles se montaient à 14 Mds€ en 2016 et 16 Mds€ en 2015.

En préambule, la ministre des Armées, Florence Parly, souligne la vigilance del’Etat dans la protection des savoir-faire de la France en matière d’exportationsd’armement et du soutien à son autonomie stratégique. Cette vigilance s’exercedu contrôle de la fabrication des matériels de guerre à celui, a posteriori, desexportations, moyen de lutter contre la prolifération des armes de destructionmassive et de prévenir la dissémination des armements conventionnels.

Bilan des exportations. L’année 2017 a été nettement moins favorable que laprécédente pour les ventes d’armement. L’incertitude des élections présidentielleet législatives en France a incité les partenaires traditionnels de la France àattendre la tendance générale qui en résulterait, avant de s’engager sur desprises de commandes. En outre, suite à la baisse des prix du pétrole, la plupartdes pays producteurs ont subi un ralentissement économique et ont reporté desacquisitions de systèmes d’armement. Par ailleurs, certains grands contratssignés en 2017, comme l’achat de 12 Rafale supplémentaires par le Qatar,n’entrent en vigueur qu’en 2018. Les missiles destinés aux Marines étrangères etles hélicoptères ont représenté plus de la moitié des ventes à l’export. En 2017, leProche-Orient et le Moyen-Orient ont cumulé un peu plus de 60 % desexportations françaises d’armement. La zone Asie-Pacifique arrive à la deuxièmeplace avec 17 % des commandes, alors qu’elle occupait la première en 2016 grâcela vente de 36 Rafale à l’Inde. Viennent ensuite l’Europe et le continentaméricain.

Capacités militaires accrues. Première puissance militaire, les Etats-Uniseffectuent 40 % des dépenses mondiales. Après plusieurs années de baissependant la période 2008-2016, le budget du ministère de la Défense s’élève à598,5 Mds$ pour l’année fiscale 2017, soit 20 Mds$ de plus que la requête initialede l’administration Obama. En outre, l’administration Trump prévoit 639,1 Mds$pour 2018 et 686 Mds$ pour 2019. Très engagée dans la modernisation descapacités de ses forces armées (armement, formation et entraînement) etdésireuse de rattraper son retard technologique, la Chine devrait doubler sonbudget militaire d’ici à 2020. Ce dernier pourrait alors dépasser celui, cumulé,des 28 Etats membres de l’Union européenne (UE). En 2030, les dépensesmilitaires de la Chine devraient être supérieures à celle de tous les autres paysd’Asie (Inde et Japon compris). Asie et Moyen-Orient ont concentré près des troisquarts des importations mondiales d’armement entre 2012 et 2017. La zone Asie-Pacifique, qui consacre déjà plus de moyens à la défense que l’UE, ont augmenté

leurs dépenses militaires de 5 % par an entre 2013 et 2016 afin, notamment, dedévelopper des capacités navales et aériennes de projection. Cette militarisationde la zone résulte des contentieux territoriaux en mer de Chine, attisés parl’affirmation de puissance de Pékin, et des provocations nord-coréennes (tirs demissiles et essais nucléaires), actuellement suspendues. Les 27 pays membres del’Agence européenne de défense (les 28 de l’UE moins le Danemark) ontaugmenté leurs dépenses militaires de 9 % entre 2013 et 2016, dont une haussede 23 % pour les investissements (achats d’équipements et recherche etdéveloppement) entre 2014 et 2016.

Loïc Salmon

Armement : légère baisse des exportations françaises en 2016

Défense : vers 2 % du Produit intérieur brut à l’horizon 2025

Défense : 2017, budgets mondiaux et modernisation

14 juillet 2018 : l’engagementcitoyen et patriote

L’édition 2018 du traditionnel défilé sur les Champs-Elysées à Paris met en valeurle caractère collectif (esprit d’équipe et interopérabilité), solidaire (blessés,familles et anciens) et international de l’engagement pour la défense et la sécuritéde la France.

Le général de corps d’armée Bruno Le Ray, gouverneur militaire de Paris, aprésenté le défilé à la presse le 28 juin à Paris. Le dispositif militaire« Sentinelle » de protection contre le terrorisme a été adapté, en coordinationavec la Police et la Gendarmerie.

La coopération internationale. Cette année, le Japon et Singapour sont àl’honneur. Leurs emblèmes, à savoir un détachement de sept militaires autour dudrapeau, ouvrent le défilé des troupes à pied en compagnie d’un emblème de laMarine française. Le 13 juillet, une visite a été organisée à la base aérienne 942de Lyon-Mont Verdun pour le Premier ministre Lee Hsien Loong et son chefd’état-major, à l’occasion du renouvellement pour vingt ans de l’accord dedéfense bilatéral, justifiant la présence en France de forces aériennes deSingapour à des fins d’entraînement. Chargé de la formation avancée des pilotesde chasse, le Squadron 150 de Singapour compte une centaine de militaires qui,

avec les familles, constituent une communauté de 300 personnes vivant au Sud dubassin d’Arcachon. Le défilé aérien inclut un avion d’entraînement avancé M346singapourien, un avion d’entraînement ou d’attaque au sol Alphajet belge et detrois avions allemands de transport tactique (C160 Transall, A400M et C130JSuper Hercules). Un premier escadron franco-allemand doit voir le jour sur labase aérienne105 d’Evreux en 2021. Une compagnie franco-espagnole degendarmes, dite « compagnie Valdemoro », défile à pied. En effet, selon unpartenariat bilatéral, une formation commune est dispensée aux gendarmesfrançais et aux gardes civils espagnols. Dans le défilé motorisé, des blindés belgessont incorporés à ceux du 152ème Régiment d’infanterie. Enfin, dans le cadre dela coopération entre la France et la Grande-Bretagne, la 1ère Division de l’arméede Terre française, compte un officier général adjoint de nationalité britannique,qui défile dans le véhicule de commandement.

Les hommages. L’édition 2018 du défilé militaire marque divers anniversaires :le 130ème des troupes de montagne, le 70ème des opérations de maintien de lapaix de l’ONU, le 50ème de l’équipe de voltige de l’armée de l’Air et le 20ème del’escadron singapourien à la base aérienne 120 de Cazaux. Parmi lesparticipations exceptionnelles, figurent : l’avion multi-rôles (transport etravitaillement en vol) Airbus A330 ; le commandement de la cyberdéfense ; lescentres d’instruction élémentaire de conduite ; la Musique de la flotte ; le servicemilitaire adapté ; une formation des hôpitaux d’instruction des armées ; deuxavions à décollage et atterrissage courts Pilatus PC6 de l’Aviation légère del’armée de terre, inclus dans le défilé des hélicoptères. En outre, 305 personnelsmilitaires et civils appartenant aux 13 unités ayant participé à l’opération« Irma » d’assistance aux Antilles, ravagées par le cyclone du même nom(septembre 2017), participent au défilé. D’une durée de deux heures, ce derniertotalise 4.290 personnels défilant à pied, 220 véhicules, 250 cavaliers de la Garderépublicaine, 64 avions et 30 hélicoptères. Par ailleurs, chaque année, àl’occasion du 14 juillet, le Souvenir Français rend hommage aux 19 présidents dela République décédés et inhumés en France, dont 7 à Paris.

Loïc Salmon

14 juillet 2017 : « opérationnels ensemble » en interarmées, interministériel etinternational

14 juillet 2016 : les engagements militaire, sécuritaire et national

Service de santé : renforcementdes capacités biomédicales

La recherche biomédicale de défense porte sur les pathologies liées au combat etaux environnements opérationnels ou extrêmes et les atteintes nucléaires,radiologiques, biologiques ou chimiques (NRBC). Elle contribue à la résiliencenationale en cas de crise sanitaire.

Telles sont les missions de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA).Sa directrice, Anne Sailliol, médecin général inspecteur, l’a présenté à la presse,le 21 juin 2018, à l’occasion de la 8ème Biennale de la recherche biomédicaleconsacrée aux opérations extérieures (26-27 juin).

Soins et prévention. Les programmes de recherche de l’IRBA à des finsmilitaires entraînent des retombées possibles sur la santé publique. Ils portentnotamment sur : l’optimisation des réponses à l’entraînement physique et latolérance au port des charges lourdes ; l’étude des réponses aux milieux d’emploisubaquatique et aéronautique et les climats contraignants (photo) ; la prévention

des conséquences de la fatigue et la gestion du rythme veille-sommeil ; laneurobiologie des états de stress et la prévention de leurs conséquences ; ledéveloppement de contre-mesures médicales pour les pathologies traumatiquesde terrain et l’amélioration des protections balistiques ; la thérapie cellulaire et laréparation tissulaire. En outre, l’IRBA travaille avec les hôpitaux militaires etcivils et participe aux plans gouvernementaux Biotox, Piratox et Piratome, faceaux menaces et actes terroristes de type NRBC. Pour les aspects nucléaire etradiologique, il étudie les effets biologiques des rayonnements ionisants et destechnologies émergentes, comme les rayonnements électromagnétiques et desmicro et nano particules. Le risque biologique concerne les menaces virales,bactériennes et parasitaires. Outre le développement de nouveaux vaccins contreles virus émergeants, il faut réagir dans le temps court quand une épidémie sedéclare. Ainsi, l’IRBA avait déjà mis en place des procédures lors de l’apparitiondu virus Ebola en Afrique de l’Ouest en 2016. Il coopère avec les forces arméesdes Etats-Unis, pour les maladies tropicales, et avec celles de l’Allemagne pourles risques chimiques et radiologiques liés aux agents vésicaux et neurotoxiquesorganophosphorés.

Concentration des moyens. Installé sur un site de 9,4 ha à Brétigny-sur-Orge(banlieue parisienne), l’IRBA emploie 380 personnes (49 % de militaires et 51 %de civils), dont 64 % de chercheurs, ingénieurs et techniciens. Intégré au grandpôle scientifique et technologique du Grand Paris avec le Génopôle d’Ivry et leCommissariat à l’énergie atomique de Saclay, il a conclu des partenariats avec leCentre national de la recherche scientifique, l’Institut national de la santé et de larecherche médicale, l’Institut national de la recherche agronomique et l’InstitutPasteur. Cela lui permet d’optimiser l’emploi de ses équipements de hautetechnologie : microscope électronique Titan Krios à transmission en L-NSB3 ;unité de calcul pour traiter les « mégadonnées » ; centrifugeuse humaine pour laformation des pilotes de Rafale ; plateforme d’irradiation ; laboratoires desécurité biologique de niveaux 2,3 et 4. L’IRBA est financé à 74 % par le ministèredes Armées, le Service de santé des armées, la Direction générale de l’armement,les états-majors de la Marine nationale et des armées de l’Air et de Terre. Pour les26 % restants, il compte sur l’Agence nationale de la recherche, le Fonds uniqueinterministériel et les industries pharmaceutiques et de biotechnologie.

Loïc Salmon

Service de santé des armées : garantir aux blessés les meilleures chances de

Le général de division aérienne Jean-Pierre Dupont, commandant en second desForces aériennes stratégiques (FAS), a présenté cette modernisation à la presse,le 14 juin 2018 à Paris, à l’occasion du retrait du service opérationnel du Mirage2000 N (nucléaire) le 21 juin 2018, après 30 ans dans les FAS.

La complémentarité. Lancée en 1964 pour la partie Air et en 1972 pour lapartie sous-marine, la dissuasion nucléaire préserve les intérêts vitaux et laliberté d’action de la France. La permanence à la mer de la Force océanique(sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, SNLE) protège contre toute surprisestratégique. Les FAS et la Force aéronavale nucléaire (photo) font partie dudialogue de la dissuasion. La mise en service du missile M51.3 sur les SNLEmodernisés sera suivie du développement de la future version du missile M51 etdes travaux de conception du SNLE de 3ème génération. La composanteaéroportée verra le passage au porteur unique Rafale en 2018, la rénovation à mi-vie du missile air-sol moyenne portée amélioré (ASMPA), la poursuite des étudesde développement du missile air-sol nucléaire ASN 4 G et la mise en service desavions A 330 ravitailleurs et de transport (MRTT) à partir de 2018. Cettecomposante forme un ensemble cohérent avec avions porteurs de l’armenucléaire, avions ravitailleurs, transmissions « durcies » et installationsspécifiques. Le renouvellement des avions porteurs commencera en 2035.

Le « tout Rafale ». La capacité de pénétration du Mirage 2000 N et son systèmede suivi de terrain lui ont permis de s’engager au sein de la dissuasion et dans lesopérations extérieures « Harmattan » (Libye), « Chammal » (Irak/Syrie) et« Barkhane (Afrique). Les FAS, basées à Saint-Dizier, comptent deux escadronstotalisant 50 Rafale B (biplace, pilote et missilier). Les performances du Rafalesont de 65-85 % supérieures à celles du Mirage 2000 N en matière de vol,capteurs, guerre électronique, réseaux et d’armements (missiles Magic, Mica etMeteor). Elles permettent une « survivabilité » accrue du raid nucléaire, oùchaque Rafale participe à la protection des autres avions dans un espace aériende plus en plus contrôlé. Elles permettent d’entrer en premier sur un théâtre etd’assurer des frappes conventionnelles à longue distance. Vers 2030-2040, lemissile ASN 4G bénéficiera du retour d’expérience de l’ASMPA en Syrie et dansles opérations ultérieures, sur le territoire national ou en opérations extérieures,et sera équipé d’un système de guidage amélioré.

Le « Phénix ». L’A330 MRTT « Phénix » emporte 50 t de carburant contre 23 tpar l’actuel C 135 FR. Il sert de relais entre chasseurs en vol et structures de

commandement/conduite d’opérations et de relais d’informations ISR(renseignement, surveillance et reconnaissance) pour traitement et diffusion. Ilreste 4h30 sur zone à 2.000 km d’Istres, de N’Djamena (Tchad) ou d’Al Dhafra(Emirats arabes unis). Il transporte, à 12.000 km, 272 passagers ou, en casd’engagement de haute intensité, 30 blessés allongés ou 14 blessés dont 6 gravesdans 2 kits médicalisés « Morphée ». Les 14 C135 FR en service seront remplacéspar 15 Phénix prévus par la loi de programmation, dont 12 livrés en 2024.

Loïc Salmon

Dissuasion nucléaire : assurer à la France son indépendance

Défense antimissile : surtout protection des forces, moins celle des populations

Marine nationale : « Jeanne d’Arc2018 », missions opérationnelleset de formation

Outre son volet « entraînement », le voyage annuel du Groupe école d’applicationdes officiers de marine (GEAOM), dit « Mission Jeanne d’Arc », constitue un outilde connaissance et d’anticipation et un ensemble de moyens visibles pourintervenir loin.

Le GEAOM est déployé du 26 février au 20 juillet 2018 dans le Sud de laMéditerranée, la mer Rouge et les océans Indien et Pacifique. Il compte lebâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude, la frégate Surcoufet 5 hélicoptères (1 Alouette III Marine, 2 Gazelle de l’armée de Terre et 2Wildcat de la Marine britannique). Son commandant, le capitaine de vaisseau JeanPorcher, s’est entretenu avec la presse, le 7 juin à Paris, en visioconférence àbord du BPC.

Les opérations. Le déploiement dans des zones d’intérêt stratégique pour la

France permet un soutien naval à sa diplomatie, une interopérabilité militaire etune coopération internationale pour conduire une action militaire de hauteintensité ou une opération de gestion de crise humanitaire. La préparationopérationnelle a inclus un exercice amphibie en Corse en février, puis desentraînements avec les forces maritimes libanaise, israélienne et égyptienne. Enmars, l’exercice amphibie majeur « Wakri 18 » a mobilisé 300 militaires du 3èmeRégiment d’infanterie de marine et du 5ème Régiment interarmes d’outre-mer,les moyens interarmées des forces françaises stationnées à Djibouti et 45« marines » américains. En mai, le GEAOM a participé à l’exercice de soutienhumanitaire « Komodo 2018 », qui a nécessité 35 navires et 27 aéronefs de 42autres pays au large de l’île indonésienne de Lombok. En outre, il s’est entraînéavec les Marines de l’Inde, de Malaisie, de l’Indonésie, de Singapour, du Viêt Namet de l’Australie, partenaires stratégiques de la France. En effet, environ 1,5million de ressortissants des départements et territoires d’outre-mer et 200.000expatriés résident dans la zone Indo-Pacifique. Les escales, équilibrées avec lesdifférents pays de la zone, sont préparées en amont par la Direction des relationsinternationales et de la stratégie. En tant que membre permanent du conseil desécurité de l’ONU, la France contribue au respect de la liberté de navigation enmer de Chine méridionale. La « Mission Jeanne d’Arc » s’y est rendue en mai,avec des observateurs européens (militaires, réservistes et universitaires) pourmontrer ce qui s’y passe et comment elle agit. Elle a patrouillé autour des atollset îlots artificiels, où la Chine construit des ports et des aéroports, et y a recueillides renseignements par radar, photos, caméras, drones et hélicoptères. Leséchanges, courtois, avec les navires chinois, se sont faits selon le code decommunication « Q », commun à 11 pays asiatiques, pour éviter touteincompréhension fâcheuse.

La formation « in situ ». Le GEAOM embarque 131 officiers-élèves, 35 cadres,60 stagiaires (administrateurs des Affaires maritimes, médecins, sous-lieutenantsde Saint-Cyr Coëtquidan, ingénieurs de l’armement et élèves de l’EDHEC), 25marins de la flottille amphibie, 21 fusiliers marins, 7 membres du détachementdrone, 9 commissaires « Marine », 10 officiers étrangers et 36 marinsbritanniques (pilotes d’hélicoptères, techniciens et soutien). Les missions de cesderniers portent sur le renforcement de la capacité « porte-hélicoptèresd’assaut » du BPC et le partage de savoir-faire amphibie, pour intensifierl’intégration des forces armées franco-britanniques.

Loïc Salmon

L’océan Indien : espace sous tension

Asie-Pacifique : rivalités et négociations sur les enjeux stratégiques

Asie du Sud-Est : zone sous tension et appropriation territoriale de la mer

Eurosatory 2018 : l’accent surl’innovation technologique

Le salon Eurosatory présente des équipements et services destinés aux opérationsmilitaires et actions, publiques ou privées, contre la malveillance, le terrorisme etles catastrophes naturelles ou industrielles.

L’édition 2018 (11-15 juin à Paris Villepinte) a été présentée à la presse le 17 maipar Stéphane Mayer, président du Groupement des industries de défense et desécurité terrestres et aéroterrestres, et le général (2S) Patrick Colas des Francs,commissaire général.

Premier salon du monde. Eurosatory accueille 1.750 exposants de 63 pays en2018, contre 1.571 en 2016 (57) et 37 pays étrangers disposent de leur proprepavillon (36). La France (590 exposants), les Etats-Unis (150), l’Allemagne (116),la Grande-Bretagne (88) et Israël (71) restent les plus représentés. En deux ans,le nombre d’exposants de l’Australie est passé de 3 à 46, celui de la Turquie de 29à 60 et celui de la République tchèque de 34 à 44. Le Cap Vert, la Géorgie, leKazakhstan, le Nigeria et Oman y exposent pour la première fois. Eurosatory2018 regroupe huit pôles technologiques : renseignement ; sécurité civile, gestiondes crises et sécurité des populations ; sécurisation des infrastructures et dessites sensibles ; ingénierie, tests et mesures ; risques nucléaire, radiologique,biologique et chimique ou explosif ; entraînement et simulation ; drones etrobotique ; électronique embarquée. Sa fréquentation est estimée à 58.000visiteurs et 230 délégations officielles des armées, des forces spéciales, des forcesde sécurité et du secteur civil. Les start-ups de 13 pays se répartissent parthèmes : surveillance et renseignement ; cybersécurité et technologie del’information ; soutien de l’homme ; intervention et engagement de la force ;communications ; production, matériaux, maintenance et logistique ; briquestechnologiques. Les exposants présentent aussi des démonstrationsdynamiques de l’armée de Terre, des forces spéciales, de la préfecture de policeet des forces d’intervention RAID et GIGN. Des mesures particulières, assuréespar les services étatiques assurent la protection du salon contre : terrorisme ;intrusion et vol ; ingérence et piratage industriel ; manifestations etcontestataires. Elles mettent en œuvre 50 caméras et 200 agents de sécurité.

Un marché mondial. Selon l’Institut international de recherche sur la paix deStockholm, Les Etats-Unis arrivent en tête des cinq premiers exportateurs deproduits de défense en 2017 avec 26,9 Mds$, suivis de la Russie avec 7,2 Mds$,de la France avec 5,2 Mds$, de l’Allemagne avec 4,3 Mds$ et de la Grande-Bretagne avec 4 Mds$. Parmi les importateurs majeurs, l’Inde occupe la premièreplace avec 13 %, du marché, devant l’Arabie Saoudite avec 8,2 %, les Emiratsarabes unis avec 4,6 %, la Chine avec 4,5 %, et l’Algérie avec 3,7 %. En France,l’industrie de défense réalise un chiffre d’affaires de 18 Mds$, emploie 165.000personnes dont 20.000 à des niveaux de haute qualification et recrute, chaqueannée, 5.000 diplômés et conclut 4.500 contrats d’apprentissage. Par ailleurs, lemarché de la sécurité devrait croître de 9 % en 2018-2019. Ses dépenses ontatteint 549 Mds€ en 2016, contre 507 Mds€ en 2014. L’Asie représente 26 % desdépenses mondiales de sécurité, l’Europe 25 % et l’Amérique du Nord 39 %. En

France, la filière de la sécurité atteint 1,3 % du produit intérieur brut. La moitiéde la production est exportée. Ce secteur compte 300.000 emplois marchands(hors administrations publiques) et devrait en créer 52.000 nouveaux d’ici à 2020.

Loïc Salmon

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Défense : l’ONERA, acteur majeurde l’innovation

La France dispose des moyens de développer les technologies nécessaires à sasouveraineté, assurée notamment par la dissuasion nucléaire, grâce aussi àl’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA).

Ce dernier a été présenté à la presse, le 22 mars 2018 à Paris, par l’ingénieuregénérale Caroline Laurent, directrice de la stratégie de la Direction générale del’armement (tutelle de l’ONERA), et Thierry Michal, directeur technique généralde l’ONERA.

Préparation de l’avenir. L’innovation, en coordination avec l’intelligenceartificielle, est vitale pour la supériorité opérationnelle. Outre une meilleureappréhension des menaces futures, elle permet de préparer les armes pour lescontrer, souligne l’ingénieure générale. Le budget innovation de la défense a étéporté à 1 Md€ pour en renforcer le socle technologique et construire davantagede démonstrateurs. L’ONERA, qui remplit une mission de service public pour larecherche appliquée, travaille avec les ministères des Armées et de la Recherche,la Direction générale de l’aviation civile, les industriels et les start-ups dessecteurs aéronautique et spatial. Son fonctionnement est assuré à 49 % par dessubventions de l’Etat et à 51 % par des contrats commerciaux. Ses travaux dansles domaines hypersonique et de la furtivité (signature radar très faible), quirelèvent exclusivement de la défense, préparent les ruptures technologiques, enlien avec la dissuasion nucléaire, les systèmes de défense aérienne et ceux ducombat aérien. En matière de ruptures technologiques, indique l’ingénieuregénérale, il s’agit de maîtriser les concepts avant de les partager, notammentavec Singapour pour éviter de trop dépendre des Etats-Unis. Outre desinstallations « stratégiques », l’ONERA dispose de savoir-faire complexes dansl’aérodynamique, l’énergie, les matériaux composites pour la furtivité, lescapteurs, l’optronique et le traitement de l’information.

Expertise de référence. Dans le domaine aérospatial, l’ONERA apporte sonexpertise à l’Etat, répond aux enjeux du futur, contribue à la compétitivité del’industrie et prépare la défense de demain, explique son directeur techniquegénéral. Pour cela, il dispose de 70 ans d’expertise, d’un niveau scientifique depremier rang mondial, de 2.000 collaborateurs (300 doctorants et post-doctorants) répartis sur 8 sites, d’un budget annuel de 235 M€ et de 12souffleries utilisables par des clients étrangers (premier pôle de compétences enEurope). Il coopère avec la NASA américaine, le Centre national d’étudesspatiales et MBDA (missiles balistiques, porteurs et interfaces entre eux pour la

dissuasion nucléaire). Il participe à tous les grands programmes : radars ; Rafale ;avion de transport tactique A400M ; hélicoptères civil H-160/HIL à palessilencieuses ; drone européen nEUron (furtivité) ; BLADE pour les études depénétration des futurs missiles face à des défenses aériennes et pour la définitiond’architecture du système de combat aérien futur. En matière de défense, latélécommunication optique permet furtivité et discrétion avec un débit importantde bandes passantes. Les études sur le radar à longue portée pour l’observationdes satellites, lancées en partenariat avec Thales, ont débouché sur des essais en2017 en vue d’une qualification en 2019. Le radar Graves détecte, entre 400 kmet 1.000 km d’altitude et avec une description précise de leurs orbites, lessatellites espions représentant une menace pour les forces. Vers 2030, il devraitpouvoir déceler des objets d’une taille inférieure à 10 cm et encore plus éloignés.

Loïc Salmon

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Marine et armée de Terre : « BoisBelleau 100 », exercices majeursen interalliés

Pour la première fois, des exercices franco-américains ont eu lieu dans la zone decrise Méditerranée orientale, mer Rouge et golfe Arabo-Persique, dans le cadredu déploiement opérationnel interarmées « Bois Belleau 100 » du 21 novembre2017 au 4 mars 2018.

Leurs déroulement et bilan ont été présentés à la presse, le 15 mars 2018 à Paris,par le capitaine de vaisseau Nicolas Vaujour, commandant du groupe amphibie« Bois Belleau 100 », et le « brigadier general » (général de brigade) américainFrancis Donovan, commandant la Task force amphibie 51/5 du corps des« Marines ».

Procédures coordonnées. Pour la première fois, « Bois Belleau 100 » a étédirigé par un état-major binational, chargé de planifier des opérationsinterarmées, cyber et de renseignement. Il a mis en œuvre les moyensnécessaires : près de 700 militaires français et américains ; le bâtiment deprojection et de commandement (BPC) Tonnerre ; la frégate de défense aérienneChevalier-Paul ; 1 hélicoptère Caïman Marine de la flottille 31 F, 1 Dauphin de la35 F et 1 Panther de la 36 F ; 2 Caïman Terre et 2 Gazelle du 1er Régimentd’hélicoptères de combat ; 1 équipe médicale américaine ; 1 groupe tactique de« Marines » ; 1 détachement de la flottille amphibie ; 1 frégate américaine(périodiquement) ; 1 avion de patrouille maritime Atlantique 2 ; 1 section de la

9ème Brigade d’infanterie de marine ; le 5ème Régiment de cuirassiers, stationnéà Abu Dhabi. La montée en puissance de « Bois Belleau 100 » a porté sur lesmanœuvres amphibies : évacuation de ressortissants ; projection, commandementet soutien d’une force à terre ; récupération tactique de personnes en zone decrise ; commandement d’opérations combinées ; raids aéroporté et maritime ;soutien médical d’une opération à terre. L’hôpital du Tonnerre a été placé souscommandement américain pendant toute la mission. Un premier grand exercices’est déroulé dans le golfe d’Aqaba avec une frégate et un BPC égyptien. Un 2èmedénommé « Alligator Dagger » a mobilisé deux bâtiments américains au large deDjibouti. Le commandement du groupe amphibie franco-américain, assuré par laMarine française, est passé sous contrôle opérationnel américain en océan Indien.Le 3ème exercice, « Alligator Thunder », s’est déroulé à proximité du Koweït. Lecroiseur américain Monterey a escorté le BPC Tonnerre. La frégate Chevalier-Paul a participé à la protection du porte-avions américain Théodore-Roosevelt.

Interopérabilité renforcée. Le groupe amphibie possède des capacités d’actionen mer, pour la sécurisation des espaces et des voies maritimes, et des capacitésde réponse aux crises de la mer vers la terre et à terre. Il renforce les moyensmilitaires français permanents dans la région, dont les forces prépositionnées àDjibouti et aux Emirats arabes unis. « Bois Belleau 100 » a permis d’élargir lacapacité d’action amphibie commune à un niveau encore jamais atteint, face auxmenaces transrégionales nécessitant des solutions multinationales et multi-domaines, a déclaré le brigadier general Donovan. Selon le capitaine de vaisseauVaujour, « Bois Belleau 100 » a participé à l’évaluation de la situation dans legolfe d’Aden lors de son intégration aux forces opérationnelles combinées TF 151et « Atalante » de lutte contre la piraterie et TF 150 contre le terrorisme. Enfin, lacollecte et le partage d’informations entre le Tonnerre, le Chevalier-Paul et lesarmées de l’Air des pays riverains, contribuent à la liberté d’appréciationstratégique de la France.

Loïc Salmon

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