Fontainebleau en 1967

97
Fontainebleau.

description

Editions du Temps, dirigé par Boris Lossky. Images du palais et de la forêt. Photos de Edith-Claire Guérin.

Transcript of Fontainebleau en 1967

Page 1: Fontainebleau en 1967

Fontainebleau.

Page 2: Fontainebleau en 1967
Page 3: Fontainebleau en 1967
Page 4: Fontainebleau en 1967

: ,.ffi.* ,- jh,l

1,r"

T

t':lra.*":ll

!,1

{lI

t

::;idr:i*

i

I

0

. ..I

((rI r!,,,/"'V'

,{ '

li

$fi

i\roid

,' {l

,r'I

'q

i,f{

Page 5: Fontainebleau en 1967

ô

Ï1y,.,,., .Ii;lfliù

t*

Page 6: Fontainebleau en 1967
Page 7: Fontainebleau en 1967

[:cnl

FONTAINEBLEAUprésenté par

André Billy, de l'Académie Goncourtet Boris Lossky,

Conservateur du Musée Nationaldu Château de Fontainebleau

photographies par Edith-Claire Gérin

Peintures, sculptures, dessins, gravufesde l'École de Fontainebleau

photographies en couleuts de Marc Garanger

notices établies par Boris Losskyet Georges Gendreau

Pafis

Page 8: Fontainebleau en 1967

Les veneurs de la cour de Louis XIV qui trottaient derrière le carrosse du roi vers le cabinet de Monseigneur oùavait lieu le rendez-vous, et les camarades de Diez et de Théodore Rousseau qui plantaient leurs chevalets dans les

massifs du Bas-Bréau, reconnaîffaient-ils leur forêt dans celle de Mme Gérin ? L'ceil a ses partis pris. Le leur auraiteu besoin de se déshabituer des façons de voir héritées de la 6n du XVIIIe siècle. Pour voir la forêt, telle que la voitMme Gérin et telle que celle-ci nous la révèle, il leur manquait les moyens de la surprendre au plus secret de ses variablesintimités, de ses saisonnières transformations : la bicyclette, I'auto, I'appareil photographique. S'il avait eu la possibilitéde photographier la forêt, s'il avait eu la passion à. ..t

"rt, .o.oté toon."o poot ttoor .t que I'auteur des clichés

présentés dans ce livre, a poussé si loin, grâce à son amour désintéressé, presque héroique, des arbres et des rochers,s'il avait disposé de la technique photographique d'aujourd'hui, il est probable que Théodore Rousseau aurait peintdes toiles toutes dillérentes de celles que nous admirons et où revit la sensibilité de son temps. Puisque la peinturemoderne se désintéresse des sous-bois, puisque, s'il faut en croire nos pâysagistes modetnes, la forêt nous a dit toutce qu'elle avait à dire et si, depuis r9oo, elle a passé la parole à la Bretagne de Gauguin et à la Provence de Cézanne,nous pouvons nous consoler de son silence; un nouvel instrurrent lui permet d'élever la voix, I'appareil photogra-phique de Mme Gérin secondé, il est vrai, par ses jambes et sa bicyclette, et surtout inspiré par son ccur. Et si les

artistes de Ba,rbizon avaient I'amour des arbres, je tiens que cet emour n'égalait pas la passion qui habite cette femmeadmirable et qui la fait braver toutes les intempéries et toutes les incommodités.

Je les connais bien, les pârisiens amateurs de la forêt. Je les vois âriver le dimanche pour déieuner dans une des

nombreuses auberges dont s'enorgueillit notre petit village, je les vois parquer leurs voirures, s'attabler, consulterlt ca"rte, s'épanouir de gourmandise déjà satisfaite, je les vois prolonger leur repas jusqu'à trois, quelquefois quatreheures de l'après-midi, je les vois consulter leur montre, régler I'addition, regagner leur voiture dont le chasseur,la casquette à la main, leur ouvre re spe ctueusement la portière. Ils démarrent, ils s'en vont, ils reprennent directementle chemin de Paris, car le temps presse et il s'agit d'éviter I'encombrement du retour. Quelques-uns vorit tout de

même jeter un coup d'ceil sur le désert d'Âpremont ou les gorges de Franchard : quelques pas qui permettront au petitchien de galoper un peu, et vite on remonte en voiture... Et voità le rite accompli, voilà une satisfaction donnéeà I'amour de cette forêt qu'on dit connaître ( comme sa poche ,>, et que, sur la foi de sa renommée, on dit être la plusbelle du monde, ce que, dans son genre de vieille forêt gauloise, de forêt claire, elle est en eI[et, avec ses chênes cinqou six fois séculaires et ses rochers dont I'origine se perd dans la nuit cosmique.

Or, Mme Gérin est intervenue, toute modeste, et elle nous â montré ses photographies, en nous disant < la forêt deFontainebleau, la voici! la forêt de Fontainebleau, c'est ça!>

Et moi-même qui croyais pourtant bien la connaître depuis soixante âns que je la parcours en tous sens, par touttemps, en toutes saisons, j'ai été surpris, bouleversé, enchanté, et ie me suis dit qu'elle est encore plus belle, plus variéeque je ne croyais, et que c'est vraiment la plus belle forêt de France, probablement d'Occident, peut-être du monde,âvec sa charge d'histoire et de pierres consacrées par la présence de nos monarques et de nos artistes...

André Billy

Page 9: Fontainebleau en 1967

Évidemment, qui dit Fontainebleau, dit forêt. Mais, pour I'ami des belles créâtions de-l'esprit humain, cette consonnance

évoque, "ntrnf

et même plus, une expression artisdque, ântasque, précieuse et voluptueuse, éclose sur les chantiers,

puis^dans le décor du château, ronr Ë règne de François Ier ét qui valut plus tard à cette demeure le surnom de

Versailles des Valois.

Cette éeole de Fontaincbhau - dont Ie premier ensemble, la Galerie François Iet (r534-r54o), nous est bien parvenu,_ et

vient de retrouver son caJactère primitif lors de la dernière campegne de restauration - s'est formée sur place,-du faitde la rencontre de quelques artistes italiens appelés par François Ier. Au florentin Giovanni-Battista Rossi, qui arriva

ett rtto et auquel il connient d'attribuer la conieption de cet ensemble, se joignit deux ans après le bolonais Francesco

Primaticcio, venu de Mantoue où il travaillait surtoot à I'exécution des stucs dans les palais des Gonzague, aux côtés

de Jules Romain, mais qui ftvéla à Fontainebleau son exceptionnel talent de peintre. Se plaçant à le tête des chantiers

,prÉs la mort du Rosso] surven_ue en rt4o, il donna le melleur chef-d'auvre qui no-us -soit Parvenu de lui: le décor

d^e la chambre de la duchesse d'Étampes, où les fresques illustrant l'histoire sentimentale d'Àlexandre le Grand alternent

avec de sveltes figures de femmes .n.t.rc, qui affrrÀent le canon allongé de l'école de Fontainebleau. Secondé, à_partir

de 1552, par le riodénois Niccol6 dell'Abbate, le Primatice présida à la création d'autres ensembles, dont il subsiste,

seulé,'la g:rande Salle de Bal; la disparition la plus déplorable est celle de la Galerie d'Ulysse, détruite sous Louis XV.

Notons aussi l'activité d'une fonderie de statues de bronze d'après les célèbres antiques et d'un atelier de lissiers quireproduisait en tapisseries le décor des galeries.

Vers le milieu du siècle apparaît la première génération des etistes,français afÊliés à la nouvelle école: les peintres

Jean Cousin père et fls, Ânioine Caron, les deJsinateurs et graveurs Étienne Delaune et Jacques Androuet du Cerceau

.âont les inve'ntions graphiques intoduisent les motifs, nés à Fontainebleau, dans le domaine des arts décoratifs, et les

pfoPagent à travers l'Europe.

L'avènement de Henri IV, après les désordres des guerres de Religion, ramena à Fontainebleau une nouvelle ère de

construcdons et 6t apparaîtùne nouvelle pléiade dè décorateurs, tels Toussaint Dubreuil, Àmbroise Dubois et MartinFréminet, qui formênt lt seconde hoh de Foûaincbha* moins pute mais aussi abondante que la première.

Àinsi donc les évocations directes de la forêt dans laquelle s'enclavent le domaine et la ville de Fontainebleau se

mélange ront-elles ici aux images des ceuvres dont plusieuis artistes se sont insPirés et qui se rattachent toutes au château

ou à I'art qu'il a vu naître.

Boris LOSSKY

Page 10: Fontainebleau en 1967

r. Sebastiâno Serlio, < bolonese >, a publié, pout lapremière fois en r;4o, le Ttlo Libro d'AftUhltard,dlnt nous teproduisons le frontispice; et c'est pro-

{lement à son succès que I'auteu_r dur d'étre invitépaï François 1"" à se rendre en Frânce âu titre de< oeintre et architecteur ordinâire au fait de ses ditséd'i6ces et bastiments au lieu dit de Fontainebleau r,.

B.N. Cab. Est.

z-3. Feuilles des Craxdt Arabcqact par Jacques An-drôuet du Cerceau, qui conservent le souvenir de ceque fut, avant sa destruction en 1737, I'otnernentationpicturale de la Galerie d'Ulysse oir Ie Primatice, aidépar Niccolô dell'Abbate, e étâlé, sur cent cinquantemètres de longueur, cinquante-huit épisodes deI'Odyssée et plusieurs figures mythologiques plâfon-nantès sur un fond de gtotcrqa.î, d^ns l'esprit des palaisde la Rome antique, revenus en usage depuis les La3arde RaphaëI. Paris,8.N., Cab. Est.

4-1. La ville et le chât€au, au cæur de la fotêt deFontainebleau. < Ces petits lecs, la plupart du tempssans eau, ces Petits rochers en miniature, ces Petitesrivières immobiles, toutes ces niaiseties sont descaprices de banquiers. Mon jardin ânglâis à moi, c'estla forèr de Fontainebleau, et ie n'en veux pâs d'aurres r,disâir Nâpoléon. Ph. Institut Géographique National.

6-7. Dans ce léger lavis au bistre, le Primatice areprésenté, des deux pans de la divioité symbolisantla source de Fontainebleau (v. pp. ,2-6t), Frânçois lervenant avec sa cour rendre ,tisite ao 2inic du licu etaux nymphes d€ lâ forêt qui ont converti en baigoadele vivier des Pètes Mathurins, à côté de leur monastèiedetrière lequel se dressent les pignons et les tours duchâteau, encoie médiéval d'aspect. Louvre, Cab. Des.

8-9. Vue à vol d'oiseau, la demeure des souverains,que Napoléon quali6ait de mainn det dicht, iuxiÊe sadénomination <ie t rendez-vous des châteaux >, juxta-posant les apports de plusieurs règnes, des débuts desCapétiens à la chute du Secood Empite. Ph. Aéto-Photo.

ro. Arbres, liaoes et lietres daos les fourrés du GrosForteart. Promcxade N" 4.J'avais touiours I'impression que le lierre étâit faitpour ètre décoratif, et m'étais attendu à ce qu'il iouàtgcntiment son rôle à I'occasion. Mais que tous lesarbres de la fotêt - car je sentais clairemeot quemon ieune tremble n'était qu'une unité au milieu d'unef,tule innombrable - fussent plus beaux que les pluslins réseaux gothiques, que les décors des vases grecs,quc les plus merveilleuscs broderies de J'Orient, queles plus admirables peintures de I'Occident, c'étaitllr lirr de tout ce que j'avais pensé jusque-là. J'entre-voyâis un monde nouveâu, le monde silvestre. JohnItuskin: u Praeterita >, Souvenirs de ieunesse, r9rr.

r r. Esquisse de page de titrc pour Ir Pamdlr., \76,(mprunrée à Jean Cousin le 6ls qui a formé son art,lrns I'orbe de l'icoh dc Fontaincblcau, à laquelle il doitI'engouement pour les propoltions allongées des

notlcesfigures féminines et l'emploi âbondant des ( cuirsenroulés > dans les motifs olnementaux. Patis, Bibl.de l'École des Beaux-Ârts.

r3. La ré€ente restâuration e iendu au décor muralde Rousseau, dans le Salon du Jeu aménagé pour Marie-Antoinete, en 1786, son fond clait matbré duquel sedétachent les erâbesques pompéiennes, les dessus depote de Sauvage et les camaieux à la manière des( basâltes D de \Tedgwood. Restituée par le Louvre,la commode de Benemann a retrouvé sa propre valeurdans l'ensemble décoratif pour lequel elle avait étéctéée.

26, Texte sur le châteâu dans Lt ,lu cx..lLrrr bar-timtrc de Frarct par Jacques Androïet du Cerceau,r579. Paris B.N. Cab, Est.

27. Cette vue cavalière, gt^\êe p^î Michel Lasned'après Âlexandre Francini en 1614, ajoute à Ia des-cription de du Cerceau Ies grands âpports du règnede Henri lV: la cour du Donion recti6ée (r4) etouvelte sur la nouvelle cour des O6ces (r7) à dtoitede laquelle s'étend le pârterre du Tibre (zo) aménagépar Frâncini, ainsi que le jardio sut terte-pleio (zz)au milieu dc I'étang (22) dispârn er rjt3, et, à g lucl'e,le jardin de la Reine (9), qu'entourënt la volière (ro)les galeries superposées de6 Cerfs et de Diane (rr)€t le Jeu de Paume (8).

29. Une des quâtorze travées de la galerie Fran-çois t". 1v. p.4r) oil la fresque du Rosso représentele toi-humaniste enirant dans le temple de la sagessepour en fâire répândre lâ lumière sur son peupleet I'aider à s'éloigncr de l'état sauvage de la fauneforestière, réelle ou anthromorphe, qui foisoone dansla bordure pcin(e et sculptée du panneau où ie Sâtyreet la Saryresse en stuc évoquent la forét.

,4-lt. Las d'êtr€ client des manufactutes bfuxelloises,François I.r a encouragé, vers rJ4o, l'étâblisselrlelrtd'un atelier de tapisserie à Fontainebleau, auquel onpeut attribuer avec toute vraisemblance les six tapis-selies que coûserv€ le Kuosthistotisches Museurn deVienne. Elles représentent non seulement les pein-tures, mais aussi les stucs d'encadrement et les bordsde la menuisetie de la cimaise et du plafond de la galetieFrançois Ie' (p. 4r). Sont ici reproduites les tepisseriesrépondant aux ttavées de Frunloir Ia, monttar, aax,totaÙlcr de ron lo)aurre la Gtcnaàâ, ymbolc de l'Uxité, etde Cléobir et Birott t'attâlant al cbat dê leû nère pat leRosso.

37. Â Ja fois corrégien et câravâgesque, ce faotas:tique dessin du Primatice représente l'épisode deI'histoire d'Alexaodre, dit Malcalaù dc Pertépolit. ll aé(é exécuté en vue d'une fres_que, détruite en 174,8;pour la chambre dc Mme d'Êtampes (p. 4o).

38. Ce dessin, âttribué au Rosso, est sans doute uneétude ptéliminaite à un décor de stucs entourant uoescè_ne peinte à la ftesque, pour la chambre de la duchessed'Etampes ou poul une pièce enalogue. Louvre,Cab. Des.

40. Mâirre principal du décor du château après lamort du Rosso en rt4o, le Primatice nous légua, avecIa chambre de la duchesse d Etampes qu'il avaitdécorée de \4t à rt44ea qui devint l'escalier du Roi,en ry48-tj49, le plus exquis des ensembles de stucset de frcsques, oir s'esr pleinement amrmé le sveltcc4nor de l'école de Fontainebleau.

4r. La galetie François Iêr, dont le décot date dettt4-tt4o, offre un prodigieux ensemble de fresques,stucs et boiseries dont la conception doit êtle attribuéeâu florentin Rosso, cootinuateur de Michel Âoge, quicut comme principâux collâborâteurs le Primatice pourles 6gures de siuc et Scibec de Carpi pour les lambrissculptés.

4r. Précieusement tlacé à I'eocre sur vélin, ce dessin,saûs doute destiné à la gravute, de Jacques Ârdlouetdu Cerceau se plâce bien dans I'orbe du rayonnementdes ensembles décoratifs de Fontainebleau. B.N. Cab.Est. Rés.

44. < L'éléphant ), rocher situé, dans le bornage deBatbizon, près de la route des gorges d'Âpremont,Pnn.nad. N. 6.Le changement le plus fort €st celui des rochers quinous reçurent et nous 6rent asseoir. Est-ce le soir ?

Est-ce I'orage imminent qui les e changés ? Je I'ignore,mais les voilà devenus de sombles sphinn, des élé-phânts couchés à terrc, des mâmmouths et âutre8monstres des moodes anciens qui ne sont plus..,.llssont assis, il est vrai, mais s'ils allaient se lever?Jules Michelet : L'iâsecte, r8t8.

4r. Les exégètes de I'hetmétique iconologie desfresques du Rosso dans la galerie François I.' (p. 4r),à I'une desquelles se laDDolte ce dessin d'ateliet

,r. Pour encadrcr cc românesque paysage de rocheset de forêts- le staveut Antoine Fantuzzi s'insoira dus'inspira duet de foréts, le gtaveur AntoineSatyre et de la Satyrcsse de la ,et de la Setyresse de la galerie de François I.r

). De son estampe, les deux {igutes passeront(p. z9). De son estampet les deux 6gutes passerontdans I'encadrement du portrâic en émâil du Connétablede Montmorency par Léooard Limosin, aujourd'huide Montmorency par Léonard Liau Louvre. Pâris- B.N. Est. Rés.au Louvre, Paris,

,2. Dao6 cette estampe, dont les motifs d'encadre-ment s'inspirent directement des stucs de la galetieFtânçois I." (pp. lC-Ct), René Boyvin a ieprésenté,d'après un dessin du Rosso, la nymphe persorôi6aîtla source (cf. pp. 6, 7, 6t) que découvre le légendâirechien Bléau, auquel le châteâu, la ville et la forétseraient redevables de leur ûom.

^u cours du xrxo siècle

la composition a été reproduite er peiritule face aupanneâu de lâ Danâë.

t3. L^ Mate ^tx

couleuvreux,, Toùt ce monde de flore vivait en muets dont ie devi-

nâis les signes, dont je découvrais les passiors.,. C'estle silence qui m'e permis, immobile que j'étais commeun ttonc d'arbre, d'observer les habitudes du rat deschamps, de la loutre et de lâ salamandre, ces amphibiesfaotastiques. Théodore Rousseau à Alfred Sensier.

Page 11: Fontainebleau en 1967

pàii.'i air .ÀÈtÀ.t f..Sn".l" d,.i toi-chevaiier,une sorte de portrait môral du souverain, associantles idées de puissance, de maiesté, de sagesse, de bonté,voire de tempérance, Louvre, Cab. Des.

46-47. Yeuve inconsolée de Henri Il, Catherine deMédicis s'est complue à se voir compârée âvec ladouairière du roi lila,-rsole, drrs !'Hi ojrc d'Afiini ,dont I'aoothicaire-humaniste Nicolâs Houel lui dédiaen r ;6: ie manuscrit abondamment illustré, en maieurepartie, par

^ntoine Caron. Cet ouvrage fut à I'origine

à'u.t"'s.,ir" de tapisseries tissées auxiteliers dc Pirisau remps de Marie de Médicis. [æs dessins ici repro-duits niontrent la reine examinant le modèle du sar-cophage de soo époux et I'incioétation de son cotps'Paris, B.N. Câb. Est. Rés,

48. L'agressif palmipède que les amis des carpes deliétans o-ualitieni de ,i sieni du temos ,, fait ofËce de..oor.i.o'i. d"ns .e oanoràma au fond d,rquel se voientla'galerie François-1"'et I'aile de la Belle Cheminécoule l'Àncienne Comédie. Le Priftatice y â créé, enrt6o-rt7o, le plus beau motceau de l'ârchitectutetenaissance à Fontainebleau.

+q-,s r. Parfois désigné comme Salle du Conseil, ainsique le nomme la giavure tirêe de La gahie agriableàu nonde par Pierrè Vander, à teyde, le pavillon surI'eau fut ians doute élevé au remps de Louis XIV.C'est sous I'Empire que ses arcades ont été vitrées etqu'un toit viot !èmplàcer la terrasse qui le coutoonait.

5z-y3. Dessin d'Antoine Caron teprésentâot unenaumâchie sur l'étang devant le chàteau avec prised'une forteresse improvisée sur I'ile (Edimbourg,National Gallerv of Scotland). La comDosition s'enretrouve dans l\)îe àes Td\itreritr ùt Jétu ùs I aloitavec quelques modi6cations âpportées Par le cartonnierLucas de Heere: montâgnes à I'horizon et le couplede Henri III et Louise de Savoie au premier plan.Florcnce, galerie des O6ces.

54. Les historiens du Rosso s'accordent à lui sup-;oser la paternité de cette figure de mascarade quiâaterait dè l'époque des fêtes données à Charles Quintà Noël rtrs. Ouoi qu'il en soit, ce dessin attribué à

I'artiste forêntiÀ appèlle le rapprt.,ch.ment, Par l'abon-dance des détails er la silhouette déchiquetée, arec lcscÊuvres des arristes nordiques, telles certaines statuesdu mausolée de I'emoereui Maximilien à Innsbrtick oules inventions d'un èoltzius. B.N. Cab. Est. Des.

rt. La salle de bal, qu'acheva de construire Philibertijelorme et que décorèrent, de rySr à ry16, le Prima-tice et Niccolo dell'Abbate, apparait sur ce documenttelle que I'a vue (ou plutôt la souhaitait voir) I'archi-...t. P.rcier oui laiisa trois albums de relevés desdécors du châtéau exécutés vers r 8oo (Bibliothèquc dcI'Institut de Frence, ms. rort, t. II, f. z), Touioursest-il que les satyres-cariatides de la cheminée, que laRévolution avait envoyés au crcuset, mânquaient àI'appcl. Une nouvelle fonte en â été faite en 1966.

i7. Sr.rr une autte gouache (méme volume, f. 7),Pèrcier reorésente la vue. à travers unc croisée de laméme salÈ (avec vitrail Rcnaissance réel ou imagi-naite) sur le partcrrc du Tibrc, tel, dans ses grandeslignes, que Ii Vaux l'aménagea en t664 et qu'il sepiésente à nos yeux actuellement.

Silvestre. le iardià de la Reine offre rine ordonnanceréAulière, limitée au fond pâr l'Orangerie (qui rem-plàça la volière c(. p. 211, à gauche par Ia galerie desChevreuils et. à droite, par celles des Cerfs et de Diane,les seules qui subsistent. On distingue, parmi les ste-tucs, les bronzes du Mcrare et d\ Tit.ttt d'ëpitta,auiourd'hui au Louvre. B.N. Cab. Est. Coll. Destail-leut.

J9. La fontaine de Diane, créée en 160l Par A. Frân-cini et B, Prieur au milieu du iardin de la Reine, a étéentièrement déEgurée sous I'Fmpire, mais vient deretrouver son âspect originel, gràce à une restaurâtionqui a râmené sur son socle les quatre limiers de bronze,<iui avaient fait un séiour de cent cinquante ans dansles salles du Louvre.

60. Futaie dans le Rocher Canot. Promena& N" tz.... Et les pins, syibéttiques comme des tuyaux d'orgue,en se balancant contiouellement semblaient chanter.Gustave Flairberr. L'Éducation sentimental€.

6r. Àllée daos le bornage de Batbizon, vers le BasBréau.le ne m'oriente point: au conrraire, je m'égare quandie puis. Souveni je vais en ligne droite, sans suivrede sentiers. le cherche à nc conserver aucun rensei-qnement. etA ne pas connaitrc la forèt, alin d'avoiriouiours oueloue chose à v trouver. ll v a un cheminou" i'^i-Jà

",iiu." ' il décirt un cercle éomme la forét

.il.--é.., en sorre qu'il ne vâ ni âux plaines, ni àIa ville: il ne suit aucunc direction ordinaire; il n'estni dans les vallons, ni sùr lcs hauteuts; il semble n'avoitooint de tin I il passe à travers tout, et n'arrive à rien :je crois que i'y marchcrais.toute ma vie. Senancour:Obetmann, r8o4. r

62. La forêt entourânt uo châteâu prête son espacesouriant aux scènes successives de la chasse de Diaoeet d'Orion, dans ce dessin âttribué à Lucca Penni, àraDDrocher des taDisseries de l'Hirtoift dc Diart,aci,iellement réparties entre le chàteau d'Ânet ct lescollections pubiiques ou privées. Rennes, Irlusée desBeaux-Arts.

6r. I-es Ggrges de la Sollc, en automne. Prome-

Foiêt : substantive, merveilleusement féminine et sin-gulière; sans limite; close, mais ouverte; ombreuseirais chaude; grouillanre de vie animale, végétale:humide, immoblle mais palpitantc de feuilles, d'arbres,d'ailes; opaque, aux trônés serrés mais pénétrée detoutes, de sentiers, dc serites, signes des chcminementsde l'homme; toit er voûte, mais qu'inonde à I'intérieutle soleil acéré ct muhiple. Beitrand d'Astorg: Lemythe de la dame à la licorne, Le Seuil.

64. Vers la Gorge aux néflieîs. Pronenade No 6.L'atbte, le taillis, le bois : unités d'espèce, de mcsure,lieux clos, limités oir s'exetcent des dtoits dc proPriétéet d'exploitâtion, substantifs masculins. Bertrandd'Astor!: Le mythe de la dame à la licorne, [-c Scuil.

6t. C'est pour oroer I'imptrstc de la Porte Doréc duchâteau què Benvenuto Ccllini a fondu,..pcndanc sonséiour en France, en rt40-rt4t, sa premièrc ceuvre desculptute monumentale : le haut-relief de la Nlnpbe de

Foiaimbleas (u. pp, 6, z, 32). N'ayant pas été niis en

bravoure fut soutiré à Henri II par Diaoe de Poitierspour la porte du château d'Anet, d'or) il passa auLouvrc.

66-67. Chasses au cerf et âu sanglier, dessins tirésàè I'Hirtôir, à'A i,1iie. ettribuée à Antoine Caron.< I-e bâtiment de Fontainebleau s'élève au botd d'unefoét célèbre, éctit Louis Dimier. Ce voisinage fait untableau agteste, dont on ne voit pas de semblable ail-leurs; il rèmet en mémoire ces chasses du temps passé,carnage de bêtcs dangereuses, vraie imâge de la guerreauquelle s'adonnaient les rois; il rend sensible le nomde'délicicux dinrtt, dont François l" se servâit pourdésignet cette tésidence )). Paris, 8.N., Câb. Est. Rés,

68. Voir;9.

69. Cctrc image mythologique, peinte probablementpour Ie château de Fontainebleau qu'elle regagna auxrxe siècle, avant dc passer au Louvre, est à nouveâuconsidéréc comme un portrait de Diâne de Poitiersen appareil, réduit au mioimum, de sa déesse tutélaire.Ce sérait l'ceuvre d'un artiste frânçâis formé sousI'influence du Rosso et du Primatice, pour lequel lamaîttesse de Henri Il, née avec son siècle, aurait posévers I t to,

7r. Môniée vers lc Rocher Cassepot, près de la routed't Faoo. Promenadt No s.Le chemin fait des zigzags entre r.les pins trâpus sousdcs rochers à profils anguleux; tout cé coin de la foréta quelque chose d'étoufré, d'un peu sauvagc et derecueilli. On pense âux ermites, compagnons desgrands cerfs pbrtant une croix de feu entre leursèornes, er qui rccevaient âvec de paternels souriresles bons rois de France, agenouillés devânt leur grotte.U:re odeur résineuse emplissait I'air chaud, des racinesà ras du sol s'entrccroisaieot comme des veines.Gustave Flaubert : L'éducation sentimentale.

7u. Dans le Gtos Fouteau, vers la route des Ligueurs.Pnneude No 4.On entte dans un quartie! vénérable, connu sous leoom de < Gros-Fouteâu ll. C'est Ie superlatif du motfutaie. Les arbres y onr des proportions gigantesques;ils élèvent à des hauteurs improbables des dômes defeuillage qui tamiseat une lumière verte et calme, tom-bant aveciérénité. Ces voùtes hatmonieuses frémissentau sou(fle des vents supérieurs; on marche sur un épaistapis de feuilles sèches qui étoufre te bruit des pâs etaiôute à toutes ces grandeurs la grandeur du silencc.P.E. ( Patis à l'eâu-forte ), 1874.

73. Dans le Cros Fouteau, vers le cartefour du Grostiètre. Pronaalà N" ,t.Les forérs que je n'avais considérées jusqu'ici quecomme des iolitudes sauvages, obéissaient dans leurl:cauté, ie le voyais maintenant, aux mêmes lois, ces loisqui dirigeaient les nuagcs, distribuaicnt la lumière, etbalançaiint lcs vagues. u Il a fâit toutc chose belle ensofl témps D. De cè iour, ie vis là I'explication du lienmysrérieux qui unit l'esprit humain à toutcs les chosesvisibles, et iè tentrai, suivant en sens inverse la petiteroute sous bois, avcc le sentiment qu'elle m'avait menéloin; plus loin que l'imagination ne m'âvait iamaisentraîoé, bien au-dclà de ce qu'on peut mesurel avecun théodolite. John Ruskin: ( Praeterita )), Souvenirsde ieunesse, r9rr,

Page 12: Fontainebleau en 1967

74. L'ambiance inquiétânte d'une forêt désertique nelirrt quc rcnforcer le sentiment d'aogoisse qui serligagc dc cc groupe de guerriers nus, portanr desinstruments de musique, dans cc dessin à lâ pierrerlritc, aujourd'hui attribuée au Rosso qui, d'aprèsV.rsari r, laissait rarement s'écouler plusieurs jours sânstlcrsincr dcs modèles nus >. Cab. Des.

71. Unc fois de plus, le monde mythologique revitici atrtour d'une source sylvestre, daos ce dessin évo-ftuiurt l( mvrhe du roi Midas. Gravé dzns les Inageth I'Litostraie par Blaise de Vigenère, à Paris, en r6i4,auqucl s'attache le nom d'Anroine Caron, on pourraitI'attribucr à ce( artiste, s'il n'étâit pas si habilementcnlcvé. Paris, Bibl. de I'Ecole des Beauir-Arts, Donâtion

77. Chcmin dominant la Corge aux Loups, au prin-tcmls, Itnm.nad. No rr.l,a cliversité des atbtes faisait un spectacle charmant.l,cs hêtres à l'écorce blanche et lisse entremêlâientlcurs couronnes; des frênes courbâient mollementlcrrrs glauques ramures; dans lcs cépées de charmes,,[:r h.,ux pareils à du bronze se hérissaient; puis venaitrrnc tile Jc minces bouleaux, inclinés dans des atritudesr ltlgi:rqucs. Gustave Flaubert: L'éducation senti-

77 /nr. Chemin proche du tochet Bolulin. Promenddc

,,, Prrr dcs montées oir lcs matches étaient faites derérc.rux dc racines pareilles à des squelettes de lézards,1'.rr,lcs cscaliers oir de grandes dalles 6guraient dcsllk.rrrcmcrts de fossiles mal entetrés... E. et J. de

{ ;r'ncourt : Mânette Sâlomon.

tl 19. La vaste étendue de forèt, souriante avec ses,leuit'rcs cnsoleillées, fait le principal suiet de ces gra-vrrrrr rlc Léon Dâvent (naguère < Maitre L.D.>),,l',r1'rts l.éonard Thiry, qui onr pour prérexre la fâble,h lrrpitcr ct Callisto. Paris, B.N. Cab. Est, Rés.

trr, Srrtrs-bois dans la Gorge avx Lo'rps. Promcrddz

( r, lirrr cst fort; on o'y est pâ6 impunément. Quelques-rrrr v Pcrrlcnt I'esprit; tels y furent métamotphosés etrl r'ircrrt pousser les oreilles qui vinr€rit à Bottom,rlrrrr Lr frrrét de Vindsor. Celle-ci e6t une pe$onne;llh.r rts amants et ses détraceuts. Michelet : L'iosecte,rltt.

lr Srrus-bois dâns la Goige aux Lottps. Ptotzctalc

llt|'rr,lcq gens sont restés ici, pris, englués. lls sontrr rrrn ici pr,ur un mois, et sont restés iusqu'à lâ mort.lh,,rrr rlir à cc lieu fée le mot de I'amanaà I'amânte:.l)"' jc vive, que ie meute en toi ). Michel€t:l 'lrrrrrr, r8t8.

ft  la fois robuste ct gracieuse, cette Flon d'Am-lrr"rrl l)ubois orneit l4 cheminée de la chambre deI L hr r I V, à peu ptès à l'emplacetnent actuel dr trônerh, Nrp,rléon. Ideotifiée pat Mme Sylvie Béguin ettl'r|lrlrt Pet le Louvre, cette p€inturc se tfôuvc à

-l.â+-^- l- F^-Li--'.l-^-

8;. La mare aux fées eri hiver. Promctadc No tr.Quelque chose de plus lourd, une langueut 6èvteuseplanait au-dessus des mares, découpant la nappe dcleurs eaux entre dcs buissons d'épines; les lichens deleurs berges oir les loups viennent boilc, sorit coulcurde soufre, brûlés comme par le pas des sorciètes, et lecoâssement ininterrompu des grenouilles tépond aucri des cotneilles qui tournoient. Gustave Flaubert:L'éducation sentimentale.

86, Lâ mâre aux évées ^!

prirÊerlrps. Plorn.nada No r2.La paix d'un lieu semblable n'esr que le silence d'unabândo momentâné; sa solitude n'esr point essezsauvage. Senancout : Obermann, r8o4,

87. La mare à Piat. Prcnaaàt No y.

88. Souvenir (un des moins osés) du riche décordispatu de l'Âppartement des Bâins sous la gâlerieFrânçois I€r, où le Pdmatice ttavailla de rt4t ù rt4]',ce dessin aux nuânces cottégieooes, mis au carreaupour étre traduit en fresque, représente Diane décou-vrant lâ grossesse de Callisto, bien que le délicatârtiste n'ait pas voulu alourdir les contours du corpsharmonieux de la belle victime de Jupiter.

89. La mare du Parc aux bcufs.

90. La mere aux Ligueurs, Proncnedt N" 4.Au bord de la grande mare, deux énormes buissonsenchevêtrent leun broussailles hargneuses, mêlaût âuxdatds envenimés des orties velues l'épine de l'églantietsâuvâge et les ardiilons de la ronce lnmpante, qur vateodte soutnoisement patmi les piertes les lacets de seslianes dangereuses aux pieds nus, Henry Murger:Adeline Pràtat.

92. Quali6ée de ( Songe d'une nuit d'été D pai RenéHuyghe, cette âllégorie de la 6n du xvr. siècle, s'atta-chant, une fois de plus, à I'eau et à la forêr, décèleune proche parenté âvec l'ârt de lâ cour de Rodolphe IIà Prague, tout en s'afrliaot à l'art du Primatice et duMaîtte dc Flore. Musée du Louvre.

gr. La mare eux fées, Plomanada No rr.Féerie au printemps.

94. Bouleeux dans la plaine de Clairbois.J'aime le bouleau, i'âime cette écotce blanche, lisseet crevassée; cette tige agreste; ces brancbes qui s'in-clinent vers la terre; la mobilité dcs feuilles; et toutcet abandoo, simplicité de la nature, attitude desdésetts. Senancour : Obermaon, r8o4.

9y. Faut-il cherchet à metrre en râpport avec I'Appar-tement des Beins de Frânçois l.t, comme I'esr le 6cènede lâ découverte de la grossesse de Callisto (p,88),ce dessin au bistre du Primaticc qui représente la chastedée6se châtiant le chasseur Âctéon qui l'a surprise lotsd'une baignade en forét ? Louvre, Cab. Des.

96. La mare aux fées au prinremps. Prrmctddc N. r r.Cette forét métite-t-elle donc le nom de la comédie :< Comme il vous plaît l Âs you liLc it ? Michelet :L'insecte, r8t8.

9j. Li tr,f,le Dagneau, Pnneudc No y.Aucun mot ne donne I'idée de ces hautes herbes dontla culture n'a pâ6 déformé la vigueur nâtive. La sèveles a soulevées en I'ait d'un élân, par famillcs; entrelec harwèrac rara." ê11.. hri<êni i^-r-.êÊanr -r n.:f^i.

un coup de soleil qui les prend €n travers éparpilleau milieu de I'ombre une gerbe d'émeraudes. HippolyteTaine : Vie et opinions de Thomas Graindorgc.

98. L^ fi re aux évées, sous la première dé0oraisondu printemps. Prcmenade No rz.Le mot Clrr', est trop lixe. Le mot Fr'a esr trop mobile.Qui exprimera ce mystère du profond bassin caché ?

Cetre tromperie naive er chârmânte qui ne prometque séchetesse, et qui dessous 6dèlement réserve letrésor de ses eaux ? Jules Michelet: L'insecte, r8r8.

99. Une réceote iestâuration â rcndu au boudoir deMârie-Antoinette, décoré par les frères Rousseau en1786 l'harmonie de ses fonds d'argent encadrés d'or;on la rettouve daos le tevêternent de nacre bordé debronze du bureau à cylindre er de lâ tâble à ouvrâgede Riesener, qui ont repris deroièrement leur placed'origine, après cent soixante-dix ans d'absence, grâceà une heureuse politique de râchats et d'échanges dedépôts entre Musées nationaux.

ror. Vers le Mont Àigu, Prorrrtnad. No 6.Cerres, en tant que montagnes, celles-ci ne sont pasdes Alpes, mais en tant que boi6 chermânts, les grandssâpin6 dc Suisse n'onr pas les qualités propres à la naturede notre forêt, qui ne ressemble qu'à elle-même, Onveut touiours comparer: c'est un tort qu'on se fâit,c'est une guerre puérile à sa propre jouissance. Ce quiest beâu d'une certaine fâçon n'est ni plus ni moinsbeau que ce qui est beau d'une menière toute dilférente.Pour moi, ie passetais ma vie ici saos regrette! laSuisse, et réciproquement. George Sand, r8t7.ro3. Portraitiste des chiens de la meure royale, Jean-Baptiste Oudry nous donne la nerveuse image deTnlu, lévrier de course, ici séparé de sa compagneMire qui Fgure à gauche de la méme toile.

Io4. Ancienne carrière, près de Poligny.Une solitude austère comme I'abandon qu'il cherchait.Senancourt : Obelmann, r8o4.

ro;. Le chaos d'Àpremont, Promcnaàt No 6.Un âpre plein midi brûlait, devant h.ri, dans Ie paysagedécouvet, les gorges sauvages d'Apremont, lesrochers qui, sous le bleu africain du ciel et l'implacableintensité de la lumière, se dressaient en mâsses vio-lettes, avec des cernées sèches. Alors, quittant le grandchemin, il grimpait à I'aventure au hasatd de la routesetpentante. Il se glissait entre les pierfts d'oir sedressait l'arbre sâns terte er sâns ombre, le gtêle bou-leau. E. et J. de Concourt : Manette Salomôn,

ro6, La grotte aux cristaux. Prcmctadt No 4.

Io7-Io9. L'évocation de la puissance, inculte et quasidémoniaque, de la roche et de la forèt (p. 29) a trouvéplace dens l'architecture de la grotte du jardin desPins avec le trlica de son appareil cyclopéen danslequel sont emplisonoés les corps de ftustes atlantes,présageant les < fabriques r des Jardins Eoboli et desvillas médicéennes près de Florence. La patemité enest ettribuée à Serlio (p. r) que le Primatice aida pourle décor intétieut de la grotte en rt4r. Cette ceuvreinspira les graveurs du temps (8.N. Cab. E6t), L'espritlibenin du xvuê siècle a créé la légende d'une piscineà I'intérieu. de la grotte et d'un ieu de miroirs qui eûtpermis à Frençois I.' d'épier, Âctéon impuni, lesdamesqui venaient s'y bâigner. On sait cependant que l'ap^.*.---1 ,-. A+--,êé êê }r^--,-i. âill--È /À ee\

Page 13: Fontainebleau en 1967

ir'p".Jà" -p""ri"ni itài" .ho."s : une magoifique,

la ialle d'Hènri ll; une merveilleuse, la petité galèriede François 16r et une sublime, les quatre colosses,reste iniomparable d'un art perdu, la sculpture engrès. Michelet: L'insecte, préface, note, t8t8.

rrr. Rochers au Cuvier Châtillon, Promenade No 1.On regarde ces entâssements de rocs jetés péle-mêle,qui créncllent les hauteurs ct bossellent les pentes; etIton oense aux furieux courants, à la bataille des eauxqui oït raviné, disloqué, décharné les crètes. Ce pays-ciéiait le fond d'une mer, et il y parait encore: du sableDanout. des écueils dévastés, des falaises longées, desiocs mârq,rent le lit des courants; I'eau cetirée, il estresté un aésert blanc, aride. Par degrés, le soleil a

bruni les rochers; les mousses sont venues et se sontincrustées sur les parois du grès raboteux.

rrz. I-e Bas Bréau vets la route des attistes. Prom,-,tad. No 6.I-e vieux chéne oui se brise et éclate dans le fracasdonne la lumière'à des milliets d'éires, qui profitentde cette chute pour s'épanouir: les branches vermou-lues s'éparpilleht dans la fougère, tandis que, sur latannée qui-s'échappe des flanès éventrés. les champi-snons lei olus biiarres étalent leurs formes ct colorisËphémèrcsi ll s'organise une vie nouvelle, ou, de stadceà stade, le cycle iégétal referme son anneau. La forêrcicatrise elle-méme ses plâies, pour des fins qui nousresrent inconnues. C'est là le bois sacré ou s'inscrit levrai poème de la nature. H. Dalmon: .Un Pârc nâtio-nal en forèt de Fontaioebleau, r9r4.

rrl. Qu'elle fût tissée à l'atelier de Fontainebleau(pp. r+-rt) ou à la manufacture établie en r;;t à

i'ho.Éè.' Ér.isi.tt dc la Trinité, cette tapisserie deCylild, daient du milieu du xvrs siècle, s'apparente à

làrt bellifontain au point d'étre âttribuée à Niccolôdell'Âbbate pâr Louis Dimier, mais se rattache plusorobablement aux Arabtguct gtavées, en rtto, par'laccues Androuet du Cerctau. Le décor autour de laÉguie de la déesse de la tcrre évoque ceux dcs galerierdè Fraoçois I" et d'Ulysse (pp. 4t, 42, 41). Paris,Mobilier national,

r r t. Massif dc la Dame Jouanne, vers Larchant.Et alors, à sâ geuche et à sa droite, ce n'étâient quedes roches. De la crête des deux collines découpantsur le ciel la déchiqueture de leurs arètes, iusqu'aubas de la pente, il croliait voir I'éboulement, l'avalariche,la cascadè de morceaux de montagnes lâchés pat unedéfaire de Titans.. Un pan du Chaos semblait avoircroulé et s'être arrêté là; il y avait dans ce tumulteimmobile du pâysage comme unc grandc temPéte dela nature soudaineinent pétriliée. E. et J. de Gon-cout : Nlanette Salomon.

116. Vers le cartefour dcs Gorges de Ftanchard.Pronenade No 7,ll v avait des chénes rugueux, énormes, qui se convul-saiint, s'étiraient du sbl, s'étreignaient les uns lesâutres. ct. fermes sur leurs troncs, parcils à des torses,se lançaicnt avec lcurs bras nus dès appels de déses-poirs,'des menaces furibondes, comme un groupe deTitans immobilisés tout à coup dans leur colèrc. Gus_tave Flaubert l L'éducation sentimentale.

24

Prâmcnadc No tt.Non, pour être iuste avec elle, il faut dire que cet atnu-semenl de métamomhoses, tous ces changements à vue,sont choses extéri€ures. Mobile en ses feuilles et sesbrumes, fuyante en ses sables mouvants, elle â uneassise profonde qu'aucune forêt n'â peut-êtrc, unepuissance de fixité qui se communique à l'âme, quil'invite à s'alfermir. à creuser et à chercher en soi cequ'elle contient d'immuable. Ne vous arrêtez pas t(opà ces accidents fantastiques. Le dehors dit: < Commeil vous plait ,'. Le dedans: ( Touiours et touiours D.

Jules Michelet : L'insecte, 1858,

rr8, Genêts en fleurs dans le désert d'Aptemont.Prornrnaie No 6.Àpremont le bien nommé ! Car ici, dans les gotgessu'rplombées de blocs pareils à des Titans foudioyés,au centre du grand plateau oir, vers la fin de mai,les qrès. blancEis par les avetses, semblent une flottede galères soudain immobilisée sur I'océan d'or fré-misiant que font les genèts en fleurs, tout est rude,farouche,- tendu comme lâ longue fanfare d'unetrompette d'aiaio. Âdolphe Retté : Daos la forêt, r9o3.

rro- Ce très beau dessin de Toussaint Dubreuilserirble situer sous les ombrages mème de la forétde Fontainebleau la tragique Méàë. .a.illaû Lr b.tb.tnagiq*t. Lo'urrre, Cab. Des.

r2o. Près du Rocher des Ptinces.Il sondait et battait de soo bâton, âu passâge, I'inconnude ces arbustes pateils à des nceuds de serpents lapidés,et dont la véséiation se tord avec des aiis d'aniinalitéblessée, ces g"enévriers aux brindilles mortesr aux cas-sures de braochettes semblables à des fcetus de chatv!€tillé, à l'emmêlement de chevelure noucuse €t frleuse,aux râmeâux serrés, excoriés, à travers lesquels se

convulsionne le tronc vert-dc-grisé avec ces arrachésd'oir l'on dirait qu'il s'égoutte du sang. E. et J. de Gon-court : Mânette Sâlomon.

rzr. Gravure de Léon Davent, d'aptès la fameusefresque du Primatice qui représentait le Jardin ù Vcr-ttnttt,

^lpiès dt Vctamre st Pom,na d,r Rosso, dans

un pavillôn voisin de la grotte (pp. ro7-rlo). L'âbbéGuibert, historiographe de Fontainebleau, écrivait cnr73r : < Il parait què I'un de ces deux tableaux pour-rait représenter un temple de Priape plutôt que Iejardin ile Vettumne, maii heureusement il est presquetotâlement effâcé. ))

rzz. Vers la route des Artistes. Plornêûdde No 6.Un arbre est uo édi6ce, une fotêt est une cité et, ent?etoutes les forêts, lÀ forêt de Fontainebleau est ut monu-ment. Ce que les siècles ont consEuit, les hommes nedoivent pas le détruire. Victot Hugo.

rzr. Arbres orès de la mare aux fées. Promenadc N" rt.... thénes énoimes, dénudés, aux brâs tordus; géantsfrappés cent fois pat la foudre, dont les ttoocs noueux,en-iartie dépouiilés de leur écorce et recouverts delichèns, se àressaient fotmidables, dans I'enchevê-trement des ronces et de plantes sauvages qui héris-saient le sol, Charles Jacque: I-e livre d'or de

J.-F. Millet, r89r.

rz4. Vets la route des peiôtres, Ptomexadc N" 6,Lieu admirable pour guétir de la grande maladie du

L'ins€cte, r8t8.

rz1. Jcan-Baptiste Oudry étant mort en r71;, c'està Jean-Jacquei Bacheliet qu'incomba la tâche decontinuér, én en respectant le carectère de trompe-I'ceil, la série des têt$ bi<ad.r, tiâitées pâr le grendanimalier (p. r18). Il s'acquitta brillamment de sontravail. ainii oue le montle cette ( deuxième tête envelouri > d,r derf < chassé par le Roi à S^idÈHubettle ro luin 1767 >. Fontainebleau, Appartemeot deschasses.

t27, L^ alvetroe des brigands. Prornanade No 6.Il àimait à se nourrir de èes lieux sauvages, seul, tou-iours seul. se sentant vivre de I'existcnce des sauveges.Àlfred Sensier: Notes manuscrites, Fontainebleau,Bibt. Muo.

rz8. IÆ Rocher Bouligny, après I'incendie. Prcmc-ndd. No g.Maintenent, c'est une vision d'enfer. Le blanc desrocs, le noir des cendres - et c'est tout I Dans unevallée qui, d'être ainsi dépouilléc, paÉit encore plusimmenie, dans I'espèce d'eàtonnoit à pic que bossellentles blocs de qrès. sur une étendue d'au moins cent hec_(ares, des erbres dénudés se tordent, léchés de lueurs,ou sont couché6, expirants. ll n'est plus une fcuille,plus un brin d'herbe I tæ sol fume, f,ambe per places.Une odeut de genévrier flotte dans les lourdes buées.Séverine : Souienir Colinet, r9oo.

rz9. Le Rocher Bouligny, vue générale, après l'in-ceîdie. Prorrtnadc No 9.L€ feu est donc pattout, Monsieur, iusque dâns laforest dc font"u oir cette avanture n'augmentera pasles passetemps, Gémirons-nous sâns ccsse en gros eten détail sani une seule miette de consolation sur quoyque ce ouisse estre. Lettre de Saint-Simon à valincoua,ia Fen'é-Vidamc, le I5 septembre 1726, Coll. P. Bérès.

rto. De sa mission à Rome, en r54o, le Primaticerippona des moules des plus célèbres marbres ântiques,exhumés et conservés à Rome. lls setvirent à la fonre,dans un ateliet installé à Fontainebleau, de statues enbronze ponr les iardins. llen reste cinq, don.le L.ao.oott,ici reproduit, aujourd'hui au Musée du Louvre, ves-tibule Daru. Ph. M. Gatanger.

r3r. La plâtière d'Àpremont. Pturntnad. No 6.Les orages 6onr fréquènts ici, mais ils y éclztent peuPresq.ritouiours oo' les attend, et la forêt les retient,les airête, galde pour elle ces richesses d'eaux sus-pendues, et ne les transmet au fond qu'en les tamisant-par

les feuilles, les bois, les sables inférieurs. Tout celaàrtive en bas sans qu'on s'en soit aperçu.Creusez. Et vous tlouverez. Là est l'exquis, le vitaldu Génie du lieu. Jules Michelet I L'insecte, r8t8.

r12. Le désefl d'Aoremont. Promcude No 6,

Lâ btuvère et les mbuss$ d'automne collent âu dosdes collines leur oelaee fauve. et le soleil les lustre.Mais, par cent m'ille peicées, Ies os du roc primitifcrèveni cette peau végétele. De loin en loin, sut le cir-que de pierre qui ferme I'hotizon, une maigre ceintutede pins errantl serpente entre les dentelures, et lesbouieaux dispersés ùissent pendre leur chevelure pâle.Hippolyte Tàine: Vie et opinions de Thomas Grain-dorge.

Page 14: Fontainebleau en 1967

rrr. Les Trois Pignons.l,a puissance de ce lieu n'e6t nullement dans ce qu'il arl'historique, ni dans ce qu'ilcontient d'ârt. Le ch?teauy distrait dc lâ forêt par sa vaiiété extrêhe de souvenirsrt d'époques. Il n'en augmente pas I'impfessioû, auc()ntraire. Lâ vreie fée, c'eit la nâture; c'est une étrangec,ntrée, somble, fantastique et stérile. Jules Michelet:l,'insccte, r858,

rl4. Dans ce ptojet supposé de plafond, pour laV,'lière de Fontainebleau (p, 27, No ro), Toussaintl)ubreuil, en s'inspirarit du Primatice, continue Iâ trâ-<lition qui remonte à b Cùanbre du ipoux de Mântegnaru palais ducal de Mantoue, non sans appeler lc rap-prr'chement avec le ttcillc de Léonard de Vinci auchâtcau des Sfoea, à Milan. Louvre, Cab, Des.

r rr. Braoches au priotemps.It.gagnai un chemin charretier bordé de jeune6 atbres,

',u il n'y âvait rien à voir que le bleu du ciel à trâverslcs ramures 6nes des branches. Johrr Ruskin : < Praete-iùa ), souverirs de jeunesse, r9rr.

r1(r. Exécutée, selon toute vnisemblance, à lamânufâcture de Pernon, sur un modèle de Philippe del,a Salle, la Tentqrc at.x prdrix de la chambre desrcincs doit être considérée comme un chef-d'cruvte deLr soicrie lyonnaise, eussi bien pour le ( raccord r) qui,rtteint ;,;o m que pour la richesse des quatre motifs,rirsés avec un abondant emploi de chenille. Livréesrtulcment au temps de la Révolution, ces soieries nelirrcnt mises à la place qui leur était destinée que patortlrc de Napoléon, à l'usage de Joséphine.

r17. Foutté vets le cariefour de l'Êpirre. Promenaàc

l'uimais les fondrières, les valloos obscurs, les boisa|l is. Sérancou!: Obermanû, r8o4.

rrx. Obéissant à Louis XV, Jean-Baptiste OudryI'r'rt, dès r75t, l'habitude de peindre, en manière fortl" rrrcusc de trompeJ'eil, des trophées de chasse qua-lrrr:s dc tétes bil.tryar o! bi4ardct. Après se moft, en1715, Jcan-Jacques Bacheliet cootinua la serie dânsl rnimc style (cf. p. rzy). Appârtement des chasscs.

r y1. I-cs cartons de Jeao-Baptiste Oudry pour lalrnr( r.rsc tenture des Cbaru dz Lotrit XV, tissée arox(','hclins, foot, depuis le règne de Louis-Philippe,,,tlrcc dc décor Éxe dans l'ancien appartement dt lâI hrfhine. Est ici teproduit I'Ilallali datt h mclxt leI rnrlant (t138) âvec, âù cedtre, le toi âgé de vingt-Irrtt ans.

r,1 r. l.in bordure de la toute de Milan, ven le carte-frrrrr tfu f)ésert. Promcnaù No 7,I lr "\ pctires fleurs, cueillies er échangées serontr.rtrrvtcs et, plus tffd, regardées quelquefois parÀlllic, qui a eu taot de ioie à faire cornaîtfe} StéphaneÀlrll;rrmé la légendc allemande des myosotis. Quatre-rlrtrr ans après, dens la petite enveloppe ou ellesI'r' rr plâcées et 6ur laquelle Sréphâne a écrit < Fon-r,r r r rr.blcau-Franchard, 29 septembre 1862 )r, les fleurs,.luk.tont eocofe leur suprême parfum. Ils ont étéI'rrrr rlc ccs couples éblouis que la passion isole un

instant du monde, console des laideurs et trompe surla dutée du chant. Leur âme s'est grisée de I'illumina-tion que I'amour, égal au soleil, met aussi sur les chosespour nous distraire de ne les voir que ce qu'elles sont.Henri Mondor.

r4z-r43. Caci&e près de Poligny.... Un bruit de fer, des coups dtus et nombreux son-naient: c'était au flanc d'une colline, une compagniede carriets battant des roches. Elles se multiDliâienrde plus en plus, et 6nissaient par emplir toutle pay-6age, cubiques comme des maisons, plates comme desdalles, s'étayant, se surplombant, se confondant, tellesque les ruines méconnaissables et monsttueuses dequelque cité disparue. Mais la futic même de leur chaosfait plutôt rêver à des volcans, à des déluges, auxgrands cataclysmes ignorés, Gustave Flâubert : L'édu-cation sentimentale.

r44. Rocheis vets lc Chêne Btïlé. Ptorrrenadê N" 7.Je me mets en route, avec quelques compagnons, pourFontaine Bleau, un sompaueux palais royal, commepourrait étre chez nous Hampton Court. Pour yàrriver, il faut traverser une forét prodigieusemenïencombrée de rochers hideux, des rochers d'une pierreblanche et durc, entassés les uns sur les auttes à deshauteurs prodigieuses et telles que ie ne crois pas qu'onpuisse voir ailleuts rien d'aussi affreux er d'aussi soli-taire, Âu sommet de l'un de ces lugubres précipices,au milieu d'atbtes, de broussailles, et de hauts rothersqui surplombent, et rnedacent à chaque iostant derouler daos I'abime, s'élève un etmitage. Evelyn,7 ffr ts 1644.

r41. Couchet de soleil sur le Rocher Vert, près deNemours.Telle est la vue soudaine de Nemours en y verent dela Bourgogne. On la voit de là cerclée par des lochespelées, gdses, blanches, lroires, de foimes bizattes,comme il 6'er tlouve dâns la forêt de Fontainebleau,ct d'où s'élârcent des arbtes épârs qùi se détachedtnettement sur le ciel et donnent à ètte espèce demuraille écroulée une physionomie âgreste. Balzac:Ursule Mirouet.

146. Le Rocher des Demoiselles. Pnmctade No 9.Ils altivèient un iour à mi-hauteur d'une colline touten sable. Sa surface, vierge dc pas, était rayée en ondu-lations symétriques, çà et là, tels que des promontoiressur le lit desséché d'un océan, sé levaieot des rochesayart des vagues formes d'animaux, tortues âvânçantla téte, phoques qui râmpent, hippopotames et ours.Personne I Âucun bruit ! les sables, frappés par lesoleil, éblouissaicnt; - et tout à coup, danJ cettevibration de la lumière, les bêtes patuteot temuer.Gustave Flaubert : L'éducation sentimentale.

r47, Rocher près des Gorges d'Aptemont. Pronc-

La fée d'ici a je ne sais combien de visages. Michelet:L'insecte, r8J8.

r48-r49. Bestiaire de la forét.Toutes les formes, tous les aspects, toutcs lrs formi-dables faotaisies et toutes les terribles appatcnces du

lochet étaient rassemblés dans ce cirque oir les gtèsénormes ptenaient des profils d'animaux de rêves, dessilhouettes de lions assvriens, des allongements delamentins sur un promonioire. ici, les pierËs entasséesliguraient un soulèvement, un écrâsement de tortuestnonstrueuses; de catapaces essayant de se chevauchet;là deux sphinx camus serraient la toute et battaientpresque le passage. Les vastes gâlets d'une ptemiètemet du honde, des crânes de mammouths tioués deleurs orbites immenses, le souvenir et le d€ssin desgrands os du pâ6sé se levaient sur ce chemin bordéde toches creusées pâr des remous de siècle, fouilléset bâttu6 peur-étre par une vâgue antédiluvienne.E. et J. de Goncourt: Manetre Salomon.

r to. Bornâge de Bârbizon, vers les Ventes Alexandre.Pronuadc N" 6.Et vous, rochers saos 6n, susperdus et cioulânts,Sur qui I'oiseau sautille, et qui, depuis mille âns,Gardez avec douceur vos effroyables poses...Théodore de Baoville : Hommage à Denecoutt.

r5r. Route du Long Rocher, Prcmexade N" tt.La lumière, à de certâines places éclairant la lisière dubois, laissait les fonds dans l'ombre: ou bien, atténuéesur les premiers plâns pâr une sorte de crépuscule,elle étalait dans les loinrâins des vapeurs violeties, uoeclatté blanche, Àu milieu du jour, le soleil, tombantd'aplomb sur les larges vetdures, les éclaboussait,suspendait des gouttes argentines à la pointe desbranches, rayait le gazon de trainées d'émeraude, ietaitdes taches d'or sur les couches de feuilles mones; cnse lenvefsant la tête, on apefcevâit le ciel eotre lcscimes des arbies, Quelques-uos, d'une âltitude déme-surée, avâient des airs de pâtriarches et d'empereurs,ou se touchant par le bout formaienr avec leurs longsfûrs comme des atcs de triomphe; d'aurres, poussésdès le bas obliquement, semblaieot des colonnes prèsde tomber. Gustave Flaubert: L'éducation sénti-mentale.

rJ2. Rochû ve$ le caflefout du Bas Bréau. Pro-

La soirée était supetbe; la lune se levait derlière ûous iie la vois encore à ma gauche. Brigitte la ægarda long-remp6 sortir doucement des dentclutes noires que lescollines boisées dessinaient à I'horizon, Â mesure quela clarté de l'astte se dégageait des taillis épais et'serépandait dans le ciel, la chanson de Brigitte devcnaitplus lente et plus mélancolique... Nous nous renver-sâmes sur lâ pierre, Tout se tâisâit aurour de nous.Alfred de Musset : La confession d'un enfant du siècle,40 paltie, chapitîe III.r 13. Les lambris de la chambre du Roi, daos l'âlcôvede laquelle Nâpoléon Êt ériget son trône, datent ermajeure partie de l'époque de Louis XIV (r7r4), bienque les emblèmes qu'ils comportert - telle la maiobrandissant la massue d'HetcuJe au-dessus de I'Hydre,allusion à la prise de La Rochelle - rendeût hom-mage à Louis XIII. Lotsque la pièce fut agrandiepar Louis XV, en q13-t7t4,le décorateut Verbeckttemania les boiseries et en amenuisâ les reliefs quireçurent une dorule à tlois toars.

Page 15: Fontainebleau en 1967

À \rIf frtlll l \'!' ^\'Lr tt.

4!.â.r:! ôNTAINEBTEAV cft vnlicua(fis dansla Forcft de Biere, en vne

E lWffi Jrin., etrnE ac diucrs coftcz , rochcrs, Ec monrrignes couucrtcs de l''oys

#ffi i:,'thi:lirî Êî:ï:î:îî;:i:ii','."'T ::*i*r;:: ;ïj;lî:Roofrrncàirpt'.miËr, quiaimoittaniàbaliirrconfiderant ce licu ainli fcrmé dc Gs

,onioo.r,'v piint fort giand pt:rifir: & de fai&, lc fift baftir comme-il cft dc prefe nr'

Lesaircicui rècitcnt, qu'cn cc licuy auoit vne grollè tour, ou dc prclènt & lur les fon-

demcnts d icclle eft la Chapcllc,prochainc dc-ligrand firllc du bal,& ftft-on fcruy C'ru.

cuns vieils fondemcns.La plus gÉdcpartiedu lôgis cltballicdc Grets,conrmc mcfmc

ils en onr lcs rochcrs fur lc licu, iucc biiquc : prinèipalcmcnt la balfc court, laqucllc en

srrndcur erccdc toutes autrcs courts des brltimcns Royaur. En la Gcondc courr, ya

t"bor.. d. foot.inc, & fc di& quc ctft la plus bcllc cauc de fourcc qui fcvoycgucrct, &auc Dâr cc on I'appcloit bcllc ëauermrinicnant Fontaincblcau. Cclicu elt à demic lieue

à. iiti"i*. a" Siinc. La tcrrc n'eft quc fablonnage , tellctnent que lcs arbrcs dc la-

diæforcltnefonr prs communémgn1{9 bclle gandcur, & ne gcuucnt gucrcs bicn

oroufitcr.Lcfeu RoyFrançois,qui lc6ftbaftir, syaimoitmerucillcuftmcnt:de fonc

[u"iiotuppndc paiticdu iempiils ytcnoit,& lhcnrichyrlctoutes fortcs dccommo'

Jirii,i"..Ï., gdlËrics,ftltcs, chimbris, cftuucs, &autrcs mcmbrcs,lcrcutcmbcllydc

:"*i:f;:-,#ï.':;ïi:t'i:?,ï"t:'iîr':Ï::Ï:ïTi:[:$î;::'"it'ff; iiËJi;;;i;;J ,"tiques. En fomme,quc ron! cc quc lc Roy pourroir rerouurcr

-di::d-lcnt.Cèftoit pour fon Fontaineblcau: où ll lc Plttlolt trnt

' 9uc y voulant aller,ll-duolt

ou'ii alloir cËez foy:qui fut cauGrque plufieur grands feieocurs y 6rcnt baftir chacun

J, fon oanicutl.t,iSrho. pootlc iôurd'huy a beiucoup dc bcaux logis,& digncs dc{tre

,.-rro'o.r. Mais depiis la mort du fcu Roy François lc lieu n a pas cft é fi habitui ne

freouéfu.qui fcra cauG qull ira aucclc téps cn ruinc,r6mefor bc:rucoup d'autresplaccs

o,,.'r'.v"ôër,àcauGdjn'y habiter.Tout ioignit labaGcourccltvn ConuentdcMa-

Hi*t*It *nl,f.:i:,i".:'*î'lÏ"â'Ëî.',.'dï1"îT*1îifiit:*:nî'jï.ïïî::îf;::î:iff ".'$;ini*.','iïff :i:,',#3;.t"i:'n:';l:,.i" C. a. ft{itty:Les prochains licur ôigncuriaux fonc8landy à quarc licucs,&Valery

a Gpr. Ce licu éft accômpagné d'vn fort bclcltang '

au long duquel ctt la chaullcc rcuc'

Itue'dc quarrc rangs d'ormesrfaifanr fcparadon dedcul grends tardms commc I e tou!

voycz d'eff.igné Prr lcalan'

Page 16: Fontainebleau en 1967

PO RTRÂIT DE L^ M^ïSoN ROhIJDE,*gFONTAINE, BE,LLDAT

ffi

Page 17: Fontainebleau en 1967

t:\|\,

Page 18: Fontainebleau en 1967
Page 19: Fontainebleau en 1967
Page 20: Fontainebleau en 1967
Page 21: Fontainebleau en 1967

.,1'-r,

Page 22: Fontainebleau en 1967

t'ri

'iIt

Page 23: Fontainebleau en 1967
Page 24: Fontainebleau en 1967

,,4tI

Page 25: Fontainebleau en 1967

trL,_-_-*:

-./'/t?:=

I-:-' :- .,,5:-i;--;"'r-:' ---:*-' \.,:.' -i a .:::----.'

ir/\ ...,.

ïjJ',.:jl

\/I'

.\-,.tt

-o*t''$']^{:

'-t' 2

,i r'i.)ç(..-1,--i.. .

-Hk, i\:'t L4,--.'"-t-\ ,.

0')

L-- t.Lll-L{-,r't,""È -

-*.{

Page 26: Fontainebleau en 1967
Page 27: Fontainebleau en 1967

-At,DOtIltT I..t TÂ.)t T v t

(\

Page 28: Fontainebleau en 1967

nLl"i

ÉsilrlFrt[ {1,lâ Jli

Page 29: Fontainebleau en 1967

T.n ,(nllp J,, fnn/oi,l d.'tta.no. (L Tontaine -Bleau .

Page 30: Fontainebleau en 1967

c.'il5 14êf ,t*8 r Illl , T

t

0

I

.{tr'{'. ..: ' 1*.,, I.i, ,l

.a

Page 31: Fontainebleau en 1967

- i; i

--\ ,

, .rty' --,r-- -.û

\'. I,

,:'

l,&z

::.:- . - :Igaï. -

Page 32: Fontainebleau en 1967
Page 33: Fontainebleau en 1967

"!'r t

l,: rt

\ltt r

'i'',.o :

./ - li

t.

t7"

:i .!,

,ij

Page 34: Fontainebleau en 1967
Page 35: Fontainebleau en 1967

. f ..'Ic. I' 'iÀ . ,

Page 36: Fontainebleau en 1967
Page 37: Fontainebleau en 1967
Page 38: Fontainebleau en 1967

,l

jt:'l

È .:',l :

i,

/

(

rtltl=- , '-

tl{i$(;'

Page 39: Fontainebleau en 1967

)à'f.t{

'4'

;s

Page 40: Fontainebleau en 1967
Page 41: Fontainebleau en 1967
Page 42: Fontainebleau en 1967
Page 43: Fontainebleau en 1967
Page 44: Fontainebleau en 1967
Page 45: Fontainebleau en 1967
Page 46: Fontainebleau en 1967

rrITiL:

b,,iI

, ''\ .,I!

ffiî:I'

l;,hil.,,i'

+':ltr ..

'i

".'t !'i l\' J

*{t1:'

rA

[* ]- iF;. t I't:: '{ ;'^ r v+,'ci-r l,'-

,

;{,dit;

ffiffï' W..,t;"fr:ff':)l:

1:. .F' !r*

i,r.1 ";trtffiI ' iit"r-, .."r4'..::rgÉ5gi}; ",."'.i

F$b"li'Sffic.;{4- "x

tT,t* :11i :i:r.-i

Page 47: Fontainebleau en 1967
Page 48: Fontainebleau en 1967

.\

$

I

, -.1 i Y',i i|'.,/ - -\-j ,A.))',.Pt. \ |f /t ,/,r. \ \.

Page 49: Fontainebleau en 1967

ffit

-;, .,f't.,

.t,..

i.rr3l.)ii";:/>'.F",.'

ll,:.J

F'

S.{r'1 ..lj I

,]

I,1

''.t

,l i:".7

't'lF,

I

*'.*':

Page 50: Fontainebleau en 1967
Page 51: Fontainebleau en 1967
Page 52: Fontainebleau en 1967
Page 53: Fontainebleau en 1967

'),:n *-:

.i"v:t" rl

Page 54: Fontainebleau en 1967

Ë,tI

*-l{,r,1r " ..:- -'

t,f *

Page 55: Fontainebleau en 1967
Page 56: Fontainebleau en 1967
Page 57: Fontainebleau en 1967
Page 58: Fontainebleau en 1967
Page 59: Fontainebleau en 1967
Page 60: Fontainebleau en 1967

./irr

l"]

t;'ii r'.ô -\

Page 61: Fontainebleau en 1967
Page 62: Fontainebleau en 1967
Page 63: Fontainebleau en 1967
Page 64: Fontainebleau en 1967
Page 65: Fontainebleau en 1967

{;,\-

î.\ '."

'd

'i' lY r

Page 66: Fontainebleau en 1967

tF*. -'' I

jt;

*

Page 67: Fontainebleau en 1967

a.'-,

f'lt,

l.FIr

t 08

Page 68: Fontainebleau en 1967
Page 69: Fontainebleau en 1967

"\iil,i,-'F*

Page 70: Fontainebleau en 1967

,.s.r:- ,

Page 71: Fontainebleau en 1967

:I

-:n*tr.'

sj:!'tf:'"

",.,,y' l:y r

$.'

iT',!f,i

n 4"/

t;-'*{l-?"f l.

-.{Ê.'.ï*, " .,1 o"df-*

l r""

s''f-t"t"-t' *'î' :

Page 72: Fontainebleau en 1967
Page 73: Fontainebleau en 1967

*

!

qi?.;

{.q

Page 74: Fontainebleau en 1967
Page 75: Fontainebleau en 1967

r:11

t"

":,?:'li-,. -t r.,r'.\

Page 76: Fontainebleau en 1967

,''\.t,-*.;lsl)

Page 77: Fontainebleau en 1967

ilit

Page 78: Fontainebleau en 1967

'.\'.,ll,i:_

,:,.

I

Iv

$

*l

bi

I

Page 79: Fontainebleau en 1967
Page 80: Fontainebleau en 1967

I

Page 81: Fontainebleau en 1967
Page 82: Fontainebleau en 1967

,,.l..r.È.|{Fti:r':.

, ..!

tia

\t1l

S6,-i'

Page 83: Fontainebleau en 1967
Page 84: Fontainebleau en 1967

""-.r*-: ].4.i1.;i;

:- '* "Èitsr , itr .:': n.' {iiâ:iir .rt'..{ .r.:itt'

Page 85: Fontainebleau en 1967
Page 86: Fontainebleau en 1967
Page 87: Fontainebleau en 1967

--,;.:-S,l"t4l*r;

+{ ïÈ . "

l--:,f-ry--w*,rhl-r$ +r:ii ".

"i.,;ll;,'",,. -r ;.',,1*,;,,ir.',.

Page 88: Fontainebleau en 1967
Page 89: Fontainebleau en 1967
Page 90: Fontainebleau en 1967
Page 91: Fontainebleau en 1967

,,ir

Page 92: Fontainebleau en 1967
Page 93: Fontainebleau en 1967

r. --.i .

)t

,. l1'l

Page 94: Fontainebleau en 1967
Page 95: Fontainebleau en 1967

i ,jc

- i"'{J \

Page 96: Fontainebleau en 1967

ffi

Page 97: Fontainebleau en 1967

Achevé d'imprimcr Ie i Décembre 1967

pour lc compte des ÉDInONS DU TEMPS, à Pa.ris

sur les presses de l'Imprimerie HÉIIO-CACHAN