Fonds Tsunami d'Oxfam International

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Fonds Tsunami d'Oxfam International Rapport de fin de programme décembre 2008

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Rapport de fin de programme Décembre 2008

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Fonds Tsunamid'Oxfam

InternationalRapport de fin de programme

décembre 2008

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Photo de couverture : Une ouvrière travaillant dans la fabrique Irani de fibre de coco de Dickwella dans le sud du SriLanka, photographiée en novembre 2005. Jusqu'à récemment les femmes qui gagnaient leur vie en filant de la fibre de cocoétaient les plus pauvres parmi les pauvres, mais depuis le tsunami, Oxfam a aidé plus de 3 000 de ces femmes à relancer età étendre leurs activités. Lorsque les fabriques furent à nouveau opérationnelles, nous avons soutenu les recherches sur lamanière dont ces femmes situées au plus bas de la chaîne commerciale pourraient accroître leurs bénéfices et leur rang ausein de la communauté. Le programme issu de ces recherches impliqua le lancement de nouvelles techniques et denouveaux outillages pour leur permettre de vendre des produits de meilleure qualité, et la création d'une fédération degroupes d'entraide pour les aider à exercer une plus grande influence sur le marché. Le résultat a été que les revenus desfemmes du programme Oxfam ont doublé voire triplé. (Photo : David Levene/Oxfam)

Table des matières

L'agriculteur Jamil Hamzah traverse des rizières à pied à Gampong Ladang près de Meulaboh (Aceh), enoctobre 2005. Peu de temps après le tsunami, Oxfam a aidé à désaliniser les terres qui avaient été contaminéespar l'eau de mer, et a fourni aux agriculteurs des semences de riz paddy et des outils pour leur permettre dereprendre leur production agricole. (Photo : Jim Holmes/Oxfam)

Il s'agit de l'un des quatre rapports créés par Oxfam International pour marquer la fin de sonprogramme consacré au tsunami. Les autres rapports seront :

Collaboration en cas de crise : les enseignements sur la participation communautaire dans le cadre du programme de recherche d'Oxfam International sur le tsunami, février 2009Fonds Tsunami d'Oxfam International : une évaluation de l'intervention dans le cadre du tsunami, mars 2009 Fonds Tsunami d'Oxfam International : rapport et comptes annuels, mai 2009

Avant-propos 3Introduction 5Indonésie 10Sri Lanka 17Inde 23Inde : les îles Andaman et Nicobar 28Programme régional: Green Coast 30

Myanmar 31Thaïlande 32Maldives 33Somalie 34Enseignements 36Aperçu financier 38Contacts 40

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Avant-proposNous savions qu'il s'agirait d'une épreuve d'endurance, pas d'un sprint. Aprèsnous être rendu compte clairement de l'ampleur des ravages provoqués par letsunami et de l'extrême générosité du public, nous savions que nous allionsdevoir mettre en place des programmes qui dureraient des années. Après tout,la tâche à laquelle la communauté d'aide était confrontée revenait à reconstruireet à réhabiliter une ville d'un million d'habitants. Les fonds que nous avons reçus nous ont permis non seulement de répondre aux besoinsurgents des populations touchées par le tsunami, mais aussi de tenter de s'attaquer auxfacteurs les ayant rendues vulnérables : en particulier, la pauvreté et le fait que leurs droitsélémentaires (le droit à des moyens de subsistance décents, le droit à l'éducation et auxservices médicaux et le droit de pouvoir influer sur leur propre vie) ne sont pas respectés.

Ceci a représenté une intervention sans précédent pour Oxfam : nous avons lancé unprogramme de 294 millions de dollars sur quatre ans, aidé environ 2,5 millions de personnesdans sept pays, recruté des milliers de personnes supplémentaires pour mettre en œuvre ceprogramme et travaillé avec environ 170 organisations partenaires différentes au niveau local.Une aide de cette ampleur n'allait pas être simple et nous avons été confrontés à d'importantsproblèmes et obstacles.

Néanmoins, ce que nous avons accompli est stupéfiant. Des centaines de milliers depersonnes vivent maintenant dans de meilleures conditions par rapport à leur situation avantle tsunami, grâce au généreux soutien du public, au dévouement et au travail assidu de notrepersonnel et de nos partenaires locaux, et aux efforts des communautés affectées pourreconstruire leur propre vie.

Les femmes au Sri Lanka et en Inde qui auparavant vivaient dans une extrême pauvreté ettravaillaient comme ouvrières agricoles, ont aujourd'hui plus d'espoir notamment grâce au faitqu'elles font partie des groupes d'entraide d'Oxfam qui, pour la première fois, leur ont donnéaccès à des crédits à faible intérêt et donc la possibilité de décider de leur propre avenir.

Notre lobbying auprès des autorités indonésiennes et nos étroites relations de travail avecces autorités ont également porté leurs fruits de manière considérable : à Aceh, les gens quilouaient et " squattaient " les terres d'autres personnes avant le tsunami ont maintenant ledroit d'avoir leur propre logement, et les femmes ont obtenu le droit d'être propriétaires desnouvelles maisons construites, conjointement avec leur mari.

Une attention toute particulière a été accordée au processus de reconstruction physique etconstater que les populations vivaient dans des abris temporaires deux ans après lacatastrophe était une vision difficile. Mais les résultats tangibles comme la construction demaisons et la distribution d'embarcations n'étaient que l'un des indicateurs des progrèsréalisés. Les interventions moins concrètes ont été tout aussi importantes : donner auxpopulations les moyens d'améliorer leur vie, que ce soit en procurant un meilleur accès auxmarchés pour leurs produits, des connaissances leur permettant de se protéger contre defutures catastrophes, ou la confiance en soi nécessaire lorsqu'il s'agit d'exiger de participeraux décisions les concernant.

L'intervention dans le cadre du tsunami a justifié l'approche d'Oxfam consistant à développerles capacités de la société civile locale et des communautés vulnérables pour qu'elles soientmieux aptes à améliorer leurs propres conditions de vie. Nous avons contribué à reconstruiremais " en mieux ". De la même manière, nous devons être honnêtes en reconnaissant quenotre intervention n'a pas été parfaite. Avec une intervention d'une telle ampleur, les erreursétaient inévitables : notre contrôle de la gestion financière des programmes partenaires enInde a parfois été inadapté ; notre tort a été de promettre plus que nous ne pouvions fournirau début de notre programme à Aceh ; et une évaluation au Sri Lanka a indiqué que notreintervention dans ce pays aurait pu être plus efficace si les différents affiliés Oxfam avaientcollaboré plus étroitement.

L'intervention dans le cadre du tsunami a mis en lumière un grand nombre des problèmesauxquels Oxfam et d'autres agences humanitaires faisaient face avant la catastrophe, et a étéun catalyseur de changement. Ceci est particulièrement vrai en matière de coordinationhumanitaire internationale : comme cela a été souligné par d'importantes évaluations, trop

Barbara Stocking,Présidente du Conseild'Administration duFonds Tsunami d'OxfamInternational (Photo:Oxfam)

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d'agences se sont précipitées au début de l'intervention pour être vues en trainde dépenser des fonds dans les zones " faciles d'accès " et en évitant leszones difficiles, ce que nous avons essayé d'éviter. Le tsunami a égalementrévélé une coordination inégale au niveau de l'intervention internationale ainsiqu'un manque de leadership et d'aptitude à rendre des comptes. Des effortspour améliorer cela étaient déjà en cours avant le tsunami, mais la catastrophea donné une nouvelle impulsion à ces efforts.

Nous avons utilisé l'intervention dans le cadre du tsunami pour améliorer nospropres mécanismes de coordination internes et nos principes directeurs enmatière de réaction en cas de catastrophe : le succès de notre intervention lorsdu tremblement de terre de Yogyakarta en mai 2006 a découlé en grande partiedes enseignements tirés de notre intervention dans le cadre du tsunami. Lesimportantes sommes d'argent que nous avons pu consacrer au contrôle, àl'évaluation et à la recherche ont permis à Oxfam d'améliorer sesperformances, en particulier en matière d'aptitude à rendre des comptes auxcommunautés affectées. L'intervention dans le cade du tsunami a été dictéepar un ensemble de circonstances uniques, mais nous avons la convictionqu'elle se fera ressentir pendant de nombreuses années, non seulement dansles pays affectés mais partout où nous lancerons des interventions d'urgence.

Dans les pays touchés par le tsunami, il existe encore bien trop de gens vivantdans la précarité, et dont les possibilités sont limitées par la pauvreté et l'avenirmenacé par de futures catastrophes ou les perpétuels conflits. Oxfamcontinuera à travailler avec eux dans le cadre de projets de développement àplus long terme.

Il est clair que les dons du public ont eu un impact durable sur la vie desvictimes de la catastrophe. Grâce à cette générosité et à leurs proprescompétences et capacités d'adaptation, ces populations disposent à présentdes outils et des connaissances leur permettant de mieux résister à l'adversitéà venir.

PaysBeneficiaires

déc 04 - sep 08

Indonésie* 705 138

Sri Lanka 792 127

Inde 776 025

Myanmar 60 171

Thaïlande 75 022

Somalie 59 260Maldives 25 000

Total 2 492 743

Le nombre de bénéficiaires fournitsimplement un indicateur approximatif del'impact d'Oxfam. Il n'est jamais possibled'être certain de l'absence de doublecomptabilisation, car les populationspeuvent bénéficier de plus d'uneintervention. De plus, un bénéficiaire peutéventuellement recevoir des aidespouvant aller d'un simple seau contenantdes articles de secours, jusqu'à une aideimportante comme un logementpermanent. Il est également impossiblede quantifier le nombre de personnesaidées par les travaux d'Oxfam enmatière de recherche et de défense desintérêts, représentant une part importantede nos activités. Il n'a pas été toujourspossible de subdiviser les chiffrescumulés relatifs aux bénéficiaires, maislorsque nous avons pu le faire, nousavons été ravis de constater que lamoitié des bénéficiaires ont souvent étédes femmes.

À propos du FondsLe Fonds Tsunami d'Oxfam International a été établi en mars 2005, en tant qu'organisation caritativeindépendante enregistrée au Royaume-Uni. Son conseil d'administration est composé des directeurs des 12affiliés** Oxfam et de 2 administrateurs ne faisant pas partie de la direction et n'appartenant pas à Oxfam.

Les activités du Fonds sont menées par Oxfam et par des organisations partenaires locales. Afin d'éviter touteduplication de travail, certains affiliés mettent en œuvre des programmes dans les pays concernés, et d'autresfournissent les fonds et l'assistance.

L'équipe de gestion du Fonds Tsunami attribue les ressources du Fonds et veille à ce que ses activités soientgérées, rapportées et communiquées de manière efficace et transparente. Un petit secrétariat gère leprocessus d'attribution, coordonne les évaluations, gère les comptes du Fonds, consolide les rapports desaffiliés, organise les audits et les contrôles externes, et communique les résultats.

Le Fonds, dont la clôture aura lieu en décembre 2008, tient une comptabilité en dollars américains.

D'ici la fin de son intervention qui aura duré 4 ans, Oxfam s'attend à avoir reçu un total de 294 millions dedollars, dont 90 % de la part du public. Lorsque le Fonds fut créé, une réserve de 10 % fut prévue pour lesfrais administratifs et de collecte de fonds. Toutefois, moins de 5 % ont été nécessaires, permettant ainsi deconsacrer plus de 95 % de la totalité des fonds aux programmes.

* ne comprend pas les 700 000 personnes aidées dans le cadre du programme PRIME (page 16).** Les affiliés Oxfam figurent au dos de ce rapport. Oxfam France-Agir Ici, qui n'était pas affilié à part entière lorsque leFonds Tsunami fut créé, n'est pas représenté dans le conseil d'administration.

Barbara Stocking,Présidente du Conseil d'Administration duFonds Tsunami d'Oxfam International

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IntroductionLors du passage du tsunami, les agences humanitairesont été confrontées à un défi sans précédent : uneimmense catastrophe dans de multiples endroits et dansde nombreux pays, certains déjà gravement affectés pardes conflits. En plus de la perte importante de vieshumaines, des centaines de milliers de personnes ont étédéplacées, des millions ont perdu leurs moyens desubsistance et dans de nombreux endroits, la destructiondes infrastructures a été pratiquement totale. Lesagences humanitaires ont reçu plus de dons que jamaisauparavant pour une seule urgence. La responsabilitéconsistant à dépenser ces fonds judicieusement et entoute transparence était énorme.

Oxfam a relevé ce défi en constituant une organisationcaritative séparée, le Fonds Tsunami d'OxfamInternational (voir page 4), afin de gérer l'intervention etveiller à ce que les fonds reçus par tous les affiliés Oxfamsoient distribués de manière coordonnée et transparente.

La phase d'urgenceGrâce à notre vaste réseau de partenaires locaux, et ànos propres capacités d'intervention en cas decatastrophe, nous avons pu lancer une opération desecours efficace et immédiate dans l'ensemble des septpays touchés par le tsunami. Là où nous n'avions pas departenaires, à Aceh ou aux Maldives par exemple, nousavons rapidement déployé du personnel opérationnelOxfam. En effet, la Coalition d'Évaluation du Tsunami(TEC) a fait l'éloge d'Oxfam pour ses capacités àdéployer rapidement du personnel expérimenté en cas de

grave urgence. Dans la plupart des sites, ces secours ontété accompagnés du remplacement des ressourcesperdues, comme les bateaux de pêche ou le matérielagricole, d'interventions " cash-for-work " (argent contretravail), grâce auxquelles les populations affectées ontété rémunérées pour le nettoyage de leur communauté etla rénovation des infrastructures comme les puits, lesfossés de drainage et les routes.

À tous les niveaux de l'opération, Oxfam s'est efforcé derespecter et de promouvoir l'utilisation des normesminimales reconnues à l'échelle internationale, comme lecode de conduite de la Croix-Rouge et les normesSphère.

Faire pression sur les gouvernements et les organismesinternationaux est l'une de nos grandes forces et audébut de l'intervention dans le cadre du tsunami, nousavons exigé que les gouvernements des paysindustrialisés promettent des fonds supplémentaires pourles secours, plutôt que de détourner des fonds déjàpromis. Nous avons demandé à ce que la reconstructionpuisse laisser les communautés affectées dans demeilleures conditions qu'avant la catastrophe.

Au fur et à mesure du déroulement de l'intervention, nousavons modifié notre approche en préférant recommanderaux gouvernements des pays affectés de veiller à ce queles problèmes locaux soient traités (par exemple lesdroits fonciers, le libre accès sans aux communautésaffectées ou l'égalité de traitement pour les groupesmarginalisés ou minoritaires).

*Évaluation TEC publiée en juillet 2006

Google Earth

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Les objectifs à long termeEn nous lançant dans cette immense entreprise,nous avions conscience que notre interventiondans chaque pays serait différente en fonction desdivers besoins des populations, des facteurslocaux comme l'accès aux communautés affectéeset des capacités des partenaires locaux. Étantdonné l'ampleur de la catastrophe et des fondsdont nous disposions, il était clair que nous allionsprévoir une intervention répondant non seulementaux besoins humanitaires immédiats, mais aussiaux questions de développement à plus longterme. Notre objectif final était de renforcerl'aptitude des populations affectées à contrôler leurpropre avenir et à réagir face aux crises futures.En assistant les populations, il était essentiel de nepas intensifier leur dépendance sur l'aideextérieure, et dans la plupart des cas, nous ysommes parvenus.

Comme pour tous nos programmes Oxfam,lorsque cela est possible, notre approche est detravailler par l'intermédiaire d'organisationspartenaires car elles sont plus à même decomprendre la situation locale. Tout en assistantles populations affectées, nous avons égalementtravaillé avec ces organisations afin de renforcerleur base de connaissances et leur aptitude àmieux servir les communautés sur le long terme.

Oxfam est convaincu que les programmes ont plusde chances de réussir et d'être durables si lescommunautés affectées en assument laresponsabilité. Nous nous sommes efforcésd'impliquer les bénéficiaires dans la conception etla mise en œuvre des projets, allant de la

construction de maisons au choix del'emplacement des latrines communales, ou encorede l'inscription à des groupes sur les moyens desubsistance jusqu'à l'apprentissage de la gestiondes plantations de mangroves. Dans la mesure dupossible, Oxfam et ses partenaires ont formé lespopulations à entretenir les installations après la findu programme.

L'impossibilité d'utiliser les capacités locales a étéidentifiée par plusieurs évaluations externescomme une faiblesse clé de l'intervention globaledans le cadre du tsunami. Toutefois, étant donnéles principes de base d'Oxfam, ce fut un domainedans lequel l'agence enregistra de bons résultats.En effet, nous n'avons mis en œuvre que desprogrammes directement là où nos partenairesn'avaient pas les capacités de répondre auxbesoins des populations affectées ou bien dans lesrégions où il n'existait pas de partenaires locaux.L'évaluation TEC a fait l'éloge d'Oxfam pour sonréseau d'aide entre ONG, développé par l'agence àAceh, dans l'optique de mettre la population localeau cœur de l'action.

Dès le début, nous avons reconnu la nécessité defaire preuve de flexibilité et d'innovation dansl'utilisation de nos fonds. Il s'agissait d'uneoccasion unique de consacrer des sommesd'argent relativement importantes à des projets àlong terme qui permettraient de lutter contre lapauvreté et la marginalisation. Oxfam étaitdéterminé à éviter les doublons de travail avecd'autres agences, et chercha à assister lesgroupes qui se retrouvaient court-circuités ounégligés par les grands programmes officiels.

Introduction Banda Aceh porte lepoids du tsunami etdu tremblement deterre qui l'a précédé.La destruction desinfrastructures a étépratiquement totale.(Photo : JimHolmes/Oxfam)

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Nous avons cherché à aider non seulementceux qui avaient perdu logement et familledans le tsunami mais aussi ceux quidépendaient des industries qui avaient étédévastées, les communautés hôtes quiaccueillaient les personnes déplacées et lescommunautés affectées plus généralement.Pour des raisons d'équité, dans certainesrégions nous avons aidé les communautésvoisines qui n'étaient pas directementtouchées par le tsunami, mais qui s'étaientcomparativement appauvries par les activitésde réhabilitation.

Nous avons cherché des programmes quenous pourrions mettre en œuvre à une échellepermettant un impact maximum sur lespopulations vivant dans la pauvreté, et nousavons concentré nos efforts sur les secteursdans lesquels nous avions un avantagecomparatif en termes d'expertise : parexemple, la fourniture d'eau propre etd'installations sanitaires, pour aider à établirdes moyens de subsistance durables et àfaire valoir les intérêts des populations auprèsdes gouvernements. Toutefois, étant donnéles fonds à notre disposition et les besoins surle terrain, identifiés suite à des discussions enprofondeur avec les communautés affectées,nous avons également construit deslogements permanents et financé laconstruction de 43 écoles. Dans tous nostravaux, nous avons cherché à intégrerl'égalité entre hommes et femmes ainsi que lasensibilisation au virus VIH et au SIDA. Dansla plupart de nos programmes, nous avonsciblé aussi bien les hommes que les femmes,et la majorité des bénéficiaires furent desfemmes. Cela s'explique par le fait que lesfemmes risquent plus de vivre dans lapauvreté et sont donc plus vulnérables queles hommes. Nous avons aussi tentéd'identifier d'autres groupes qui avaient étédélaissés (comme les populations tribales etles transsexuels en Inde), et nous les avonsaidés à obtenir leurs droits fondamentaux.

Oxfam a été catégorique sur le fait que lareconstruction ne devait pas simplementsignifier reconstruire et remplacer ce qui avaitété perdu, pour finalement recréer la pauvretéqui existait avant décembre 2004. Notreapproche était de laisser les survivants dutsunami dans une situation plus solide(économiquement et en termes d'influence surles décisions les concernant) qu'avant la

catastrophe. De cette manière, les pauvresseraient dans de meilleures conditions pouréchapper à la pauvreté qui les avait d'ailleursrendus si vulnérables. Dans ce but, nous noussommes efforcés d'améliorer l'accès auxmarchés pour les producteurs pauvres,d'améliorer les infrastructures, d'assurer ladurabilité environnementale et de réduire lavulnérabilité en cas de futures catastrophes. Ilétait clair dès le début que ceci ne pourraits'effectuer du jour au lendemain.

Les défis rencontrésL'une des difficultés pour les agences d'aidecomme Oxfam, fut la transition entre la phased'urgence et la phase de développement àplus long terme. Dans certains cas, comme auSri Lanka, la reprise des conflits occasionnaun nouveau déracinement (parfois à plusieursreprises) pour les familles victimes dutsunami, et nécessita des secours après laphase d'urgence de l'intervention.

Partout ailleurs, la transition vers lesprogrammes à plus long terme fut difficile àgérer. En Indonésie, sans contraintesbudgétaires ni attentes élevées des agencesgouvernementales et des communautés, leséquipes " firent les choses en grand " etd'ambitieux projets furent lancés. Toutefois,ceci conduisit également à une trop grandeexpansion et à une perte de contrôle et defocalisation sur les priorités. Une vasteévaluation des programmes qui se déroula fin2005 permit d'identifier ces problèmes et deremettre le programme sur la bonne voie.

Chaque pays dans lequel Oxfam lança desactions dans le cadre du tsunami représentaitdes défis spécifiques. À Aceh, Oxfam revenaitsur place après une interruption de plusieursannées et n'avait aucun partenaire local ; auSri Lanka, l'intervention a été compliquée parla reprise de la violence ; en Somalie, lescommunautés affectées ont subi conflits etsécheresse. Mais tous les pays avaient despoints communs : des communautéstraumatisées et déplacées, cherchantdésespérément à reconstruire leur vie etcraignant de futures catastrophes.

Au début de l'intervention dans le cadre dutsunami, il était clair que la reconstructionserait un processus compliqué et long. Mêmesi la construction de plus de 250 000 maisonsdans le cadre de l'effort international dereconstruction en moins de quatre ans est un

Introduction

Dharmaja, devant sonabri temporaire financépar Oxfam àKarunagapally, dans lesud de l'Inde, en mai2005. Environ 650 000personnes, dont laplupart vivaient déjàdans une extrêmepauvreté, furentcontraintes de partir dechez eux à cause dutsunami. (Photo :Rajendra Shaw/Oxfam)

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Introduction

accomplissement significatif, il faut reconnaîtreque dans certains endroits, le processus dereconstruction a été trop lent.

Ceci s'explique par plusieurs raisons : il y eutun manque de clarté sur les restrictionsgouvernementales quant à la construction ausein des zones tampons à proximité de la mer ;des négociations complexes ont dû êtremenées sur les droits fonciers et effectivement,les actes officiels de propriété foncière avaientété perdus pendant le tsunami ; une vasteétendue de terres à Aceh, où habitaient 120000 personnes, fut submergée de manièrepermanente ; les gouvernements mirent dutemps à accorder le droit à un logement auxlocataires vivant dans la pauvreté et aux "squatters " ; il y eut un grave manqued'ouvriers qualifiés et de matériaux deconstruction dont le bois durable, et uneaugmentation des coûts.

Dans tous les pays frappés par le tsunami,Oxfam et ses partenaires ont travaillé dur pourveiller à ce que les populations contraintes decontinuer à vivre dans des logementstemporaires avaient accès à un environnementsûr et salubre, que ce soit en communiquantavec les autorités ou en mettant en œuvrenous-mêmes des programmes desensibilisation sur la santé,d'approvisionnement en eau et de fournitured'installations sanitaires.

Une grande partie des obstacles que nousavons rencontrés en intervenant dans le cadredu tsunami provenait des importantes sommesd'argent reçues. La tentation de convenir de

programmes et de les déployer rapidementalors qu'il n'y avait finalement pas assez depersonnel formé, était forte. Oxfam acommencé à travailler dans des domaines oùl'agence n'avait pas assez d'expérience, parexemple en matière de construction delogements permanents. En reconnaissant cela,nous avons cherché à collaborer avec despartenaires et d'autres agences ayant del'expérience dans la construction de logements.À Aceh, l'approche initiale " axée sur lescommunautés ", dans laquelle les bénéficiairesassumaient la responsabilité de bâtir leursmaisons, a ensuite donné lieu à des structuresdangereuses et se dégradant, et certaines deces maisons ont donc dû être rénovées.

Les dons ont augmenté considérablement lesbudgets de certains partenaires et équipespays. Le recrutement rapide de personnel localn'a pas été toujours accompagné d'instructionsou de formations adaptées, ce qui a doncconduit une approche peu homogène.

Équilibrer les besoins des donateurs quivoulaient voir des résultats rapides et ceux desbénéficiaires était un défi constant, et il a éténécessaire de consulter ces parties de manièreapprofondie. Oxfam a essayé de veiller à ceque l'obligation de rendre des comptes auxbénéficiaires soit au cœur de notre travail, etnous avons effectué des évaluations sur cethème particulier en Inde et au Sri Lanka. Dansle cadre d'un projet pilote mondial, nous avonsutilisé l'intervention suite au tsunami pourlancer des moyens innovants de s'engagerauprès des communautés et de les tenirinformées.

L.D. Indranai, une agricultrice duvillage de Bodahaindiwewa (SriLanka), interrompt ses travauxdans les champs le temps d'unepause. Elle fait partie d'un grouped'entraide soutenu par laGiruwapathu Development Society(GIDES), un partenaire d'Oxfamqui fournit des semences, del'équipement pour l'irrigation, dumatériel pour les clôtures, et unsoutien technique. La GIDES aégalement aidé les femmes àtrouver un acheteur équitable pourleurs produits. Les contributionsde la GIDES ont permis auxfemmes de produire des récoltespendant la saison sèche, et àvendre leurs produits en réalisantun bénéfice honorable. (Photo :Atul Loke/Panos pour Oxfam)

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Il a été reconnu que la coordination entre lesagences humanitaires et les gouvernements(surtout en Indonésie et au Sri Lanka) étaitmédiocre au début, en partie à cause desvastes sommes d'argents reçues et en partie àcause de la prolifération de petites agencesinexpérimentées qui s'étaient rendues dans lesrégions frappées par le tsunami.

Il y a eu immanquablement des doublons dansles efforts déployés, surtout dans les régionstrès en vue. Toutefois, au fur et à mesure quel'intervention évolua, la coordination s'amélioraet fut excellente au cours des deux dernièresannées.

Se retirer de manière responsableAlors que l'intervention dans le cadre dutsunami toucha à sa fin, une préoccupation deplus en plus importante fut de travailler avecles communautés, les partenaires et lesgouvernements locaux pour assurer lapassation et la durabilité des projets. Cecicomprenait la formation des communautés etdes ingénieurs des autorités locales pour qu'ilsentretiennent et réparent les installationsd'approvisionnement en eau, le développementavec les partenaires de plans d'urgence en casde catastrophe, ou bien la mise en place deprogrammes de développement à long terme.

Oxfam a, en grande partie, mené à bien sesprogrammes dans le cadre du tsunami commeprévu. Quelques projets se poursuivront en2009, en raison de retards. Au Sri Lanka, parexemple, l'accès aux zones des projets a étérendu compliqué par le manque de sécurité, eten Inde, une importante revue desprogrammes de certains partenaires aoccasionné des retards dans le déblocage deprêts consacrés aux moyens de subsistance.

L'intervention dans le cadre du tsunami estsûre de laisser un héritage derrière elle. Lesfonds dont le public a généreusement fait donont permis aux organisations comme Oxfamnon seulement de mettre en œuvre desprogrammes de grande envergure, mais ausside consacrer des fonds à la recherche, aucontrôle et à l'évaluation, avec des moyens quine seraient normalement pas possibles. Ceci anon seulement amélioré l'acheminement del'aide jusqu'aux populations touchées par letsunami, mais a aussi été le moteur dechangement dans l'ensemble de ce secteurd'activité, améliorant ainsi l'aide fournie auxpopulations affectées par de futurescatastrophes partout dans le monde.

Ina Wira porte des " cabosses "de cacao récoltées dans sonjardin dans le village de Satelit,sur l'île de Nias. Oxfam a donnépriorité à l'assistance despauvres producteurs agricolesde Nias, et a constitué 60groupes d'entraide pouragriculteurs sur cette île, en leurfournissant aide et formationpour améliorer la quantité et laqualité des denrées de baseessentielles comme lecaoutchouc et le cacao, et ainsiobtenir de meilleurs prix sur lemarché. (Photo : JimHolmes/Oxfam)

Introduction

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Dépenses (en 000 de dollars)déc 04-sep 08

Santé publique 28 997Sécuritéalimentaire 2 083Moyens desubsistance 19 878Services sociaux

9 541Abris 19 010Gestion descatastrophes 10 895Gestion desprogrammes 24 058Total 114 462

IndonésieLe tremblement de terre survenu au largedes côtes de Sumatra le 26 décembre 2004et l'énorme tsunami qu'il occasionna,dévastèrent les villes et villages côtiers lelong des côtes nord et ouest de la provinced'Aceh, tuant environ 160 000 personnes etcontraignant 2 autres millions à abandonnerleur logement et leurs moyens desubsistance. Selon les estimations, 70 % dela flotte utilisée pour la pêche fut détruite etde vastes étendues de terres agricoles furentsubmergées par la mer. Trois mois plus tard,un deuxième tremblement de terre puissantprovoqua des dégâts considérables sur l'îlede Nias, au large de la côte ouest deSumatra.

Le programme d'Oxfam fut le plus vastemené par une organisation nongouvernementale (ONG) à Aceh et à Nias, etfut le 10ème plus grand donateur. Leprogramme permit d'aider plus de 700 000personnes, dont plus de la moitié était desfemmes, sur 7 sites : Aceh Besar, Sigli,Lhokseumawe, Lamno, Calang, Meulaboh etl'île de Nias.

Étant donné qu'Aceh émergeait nonseulement d'une catastrophe naturellemajeure mais aussi d'un long conflit, l'une denos plus grandes priorités fut d'aider àrenforcer les groupes novices de la sociétécivile pour qu'ils puissent fournir des servicesaux communautés et jouer un rôle dans lavie politique de la province. Grâce à notreprogramme d'intervention de quatre ans,nous avons fourni une assistance très variéeà la société et au gouvernement locald'Aceh. Nous nous sommes concentrés surles domaines dans lesquels nous avions unavantage comparatif par rapport à d'autresagences : la fourniture de sources d'eau

salubre durables et le soutien aux moyens desubsistance à long terme, et la défense desintérêts pour le développement économiquefavorable aux pauvres et pour l'égalité entrehommes et femmes.

Toutefois, étant donné les importantessommes d'argent à notre disposition et lecontexte local, nous avons également menédes travaux dans d'autres domaines commela reconstruction d'écoles et la constructionde logements permanents. Notre décision debâtir des maisons reposa sur une approcheaxée sur les communautés : les populationsvictimes du tsunami identifièrent le logementcomme étant leur besoin le plus important etdemandèrent à Oxfam de leur fournir desmaisons dans le cadre des secours. Lescommunautés furent au cœur de cestravaux, les bénéficiaires étant impliquésdans la conception et la supervision desprojets et, au début, dans la construction enelle-même.

Il aurait été inhabituel qu'un programme decette ampleur ne connût pas de difficultés :nous avons dû repenser notre approcheaxée sur les communautés pour les projetsdédiés au logement et à l'eau, en raison del'insuffisance de compétences chez lesbénéficiaires et du manque de matériauxadaptés ; de plus, il a été nécessaire derevoir de manière importante la conceptiondes projets d'assainissement suite auxdommages subis par la nappe phréatiquesuite au tremblement de terre.

Il y eut des cas de fraude dans lesprogrammes de versement de fonds etconcernant les matériaux dans les projets surles infrastructures. Ces problèmes furent lerésultat de mauvais contrôles internes, d'unmanque de connaissances des principes de

*ne comprend pas les 700 000 personnes aidées dans le cadre du programme PRIME (page 16)

Un homme ramasse de la boue et des détritus à lapelle dans une rue du village de KampungLaksana, dans le cadre d'un programme " argentcontre travail " d'Oxfam au début des secours. Larémunération des victimes du tsunami pourqu'elles participent activement au déblayage, aaidé à accélérer les secours et à injecter des fondsvraiment nécessaires dans l'économie locale.(Photo : Jim Holmes/Oxfam)

Beneficiaires

déc 04- sep 08

Santé publique 303 537Sécurité alimentaire 3 000Moyens desubsistance 76 153Services sociaux 191 229Abris 47 545Gestion descatastrophes 83 674*Total 705 138

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Indonésiecomptabilité chez le personnel, et un manquede vérification en matière de manipulationdes fonds. Nous avons traité ces questionset mis en place des mécanismesgarantissant la participation descommunautés dans les programmes deconception, de mise en œuvre et desupervision, et nous avons aussi formé toutle personnel à la prévention des fraudes. Ladécision d'Oxfam de rendre publique lafraude* en 2006 fut largement saluée pour satransparence et l'évaluation de la Coalitiond'Évaluation du Tsunami indiqua : " peud'agences ont eu le courage d'Oxfam ens'occupant ouvertement des fraudes et deserreurs ".

L'un de nos plus grands défis fut d'établir despasserelles adaptées pour faire la transitionentre notre plus grande interventiond'urgence et les programmes dedéveloppement à plus long terme, pouvantfinalement être poursuivis après la clôture duFonds Tsunami, souvent grâce à desorganisations partenaires. Une enquête surles enseignements à tirer de la gestion destransitions, missionnée en 2008, identifiaqu'Oxfam avait réussi à atteindre cet objectif,non sans avoir dû surmonter des problèmesimportants. L'enquête révéla que, après unephase d'urgence réussie, le simple volumedes fonds conduisit Oxfam à une trop grandeexpansion en 2005, lui rendant difficile " latâche de restructuration et d'élaboration deprogrammes conformes à ses valeurs etprincipes de programmation ". Toutefois,cette enquête indiqua que l'équipe d'Oxfamétait parvenue à se recadrer et était revenuesur la bonne voie à la mi-2006, lorsquel'agence " se lança sans réserve dans laconsolidation et la qualité ".

L'importante contribution d'Oxfam dansl'intervention humanitaire immédiate luidonna la crédibilité nécessaire auprès del'agence de reconstruction du gouvernementindonésien pour Aceh et Nias (la BRR), legouvernement provincial d'Aceh et legouverneur lui-même. Cette plateforme nousa donné un impact considérable dans ledomaine des travaux concernant lespolitiques et la défense des intérêts. Nousavons joué un rôle clé dans la formulation dela politique gouvernementale sur les droitsfonciers (voir la rubrique relative aux abris),et en fournissant une assistance techniqueau nouveau gouvernement provincial sur la

réduction de la pauvreté et le développementéconomique favorable aux pauvres, dans lecadre de la " stratégie verte pour Aceh " dugouverneur, une vision à long terme pour ledéveloppement écologiquement durable etsocialement équitable de la province d'Aceh.L'engagement dans ce processus a été unepriorité pour Oxfam en 2008.

Beaucoup de recherches furent menées poursoutenir ce travail de défense des intérêts etde lobbying. Compte tenu de l'importanceque nous accordons à la justice économiqueet à la promotion de moyens de subsistanceruraux durables, les recherches furentconduites dans le domaine de l'utilisationdurable des ressources, l'impact duchangement climatique, les droits fonciers,l'autonomie économique des femmes etl'accès aux services essentiels.

La présence de nombreuses ONGinternationales à Aceh après le tsunamimodifia l'ordre du jour politique et social, etcréa de nouvelles opportunités pour que lesONG locales puissent faire partie de la viepolitique de la province et avoir une influencesur celle-ci. Les organisations soutenues parOxfam purent associer leurs activitésopérationnelles au travail de lobbying. Oxfams'est efforcé de développer leurs capacitésorganisationnelles pour qu'elles continuent àjouer un rôle dans l'avenir d'Aceh.

Santé publiqueLe tsunami détruisit une grande partie dusystème d'approvisionnement en eau d'Aceh,mais les cas de maladies d'origine hydriquefurent heureusement rares, grâce à larapidité de l'approvisionnement en eaupropre. Quelques jours après le tsunami,Oxfam distribuait en urgence de l'eau etautres articles de secours essentiels auxpopulations victimes du tsunami, y comprisaux communautés isolées le long de la côteouest. À la mi-janvier, nous commençâmes àacheminer régulièrement de l'eau propre parcamion aux populations frappées par letsunami dans six des sept régions touchéespar le tsunami. Au cours de l'année 2005,près de 15 000 kits d'hygiène furentdistribués.

Oxfam fut la première agence internationaleà fournir des secours à Nias après letremblement de terre qui s'y produisit. Noshélicoptères arrivèrent sur l'île en 6 heures,

Une habitante duvillage de Suak Timahprès de Meulaboh, vachercher de l'eau dansl'un des points d'eaud'Oxfam. En trois ans,nous avons fourni plusde 300 millions de litresd'eau aux foyersvictimes du tsunami.(Photo : JimHolmes/Oxfam)

*L'enquête d'Oxfam identifia des preuves portant sur des pertes d'un montant total de 22 000 dollars, dont 20000 dollars furent récupérés

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Indonésieen apportant en urgence du matérield'approvisionnement en eau, nouspermettant de fournir de l'eau salubre dansles 24 heures suivant le tremblement deterre.

Les opérations d'acheminement par camioncontinuèrent jusqu'en décembre 2007 à AcehBesar. Sur une période de trois ans, Oxfamfournit environ 308 millions de litres d'eaupropre. Dans le cadre des secours auprèsdes foyers et au niveau communal, Oxfamnettoya, réhabilita ou construisit plus de 5800 puits à Aceh et à Nias. Nous avonscreusé ou réhabilité 90 trous de forage etpuits tubulaires, et avons construit plus de 20nouveaux systèmes d'approvisionnementhydrauliques à gravité, dont un systèmeexpérimental dans le sol à Moncut (AcehBesar). Nous avons également réhabilité ouréparé 33 systèmes d'approvisionnementhydrauliques à gravité existants qui avaientété endommagés. Pour distribuer de l'eaupurifiée aux foyers, Oxfam fournit à Aceh et àNias 216 filtres à sable construits localement,en donnant priorité aux familles ayant dejeunes enfants.

Oxfam construisit plus de 6 000 latrines pourles familles d'Aceh et de Nias, victimes dutsunami et du tremblement de terre. Lesingénieurs d'Oxfam améliorèrentconsidérablement la qualité des fossesseptiques en 2006 et 2007, suite aux craintesd'une éventuelle contamination del'approvisionnement en eau en raison defuites au niveau des fosses. Pour prolongerla vie des fosses septiques, Oxfamdéveloppa, en collaboration avec la LondonSchool of Hygiene and Tropical Medicine,une pompe manuelle pour vidanger etévacuer sans risque les eaux usées issuesdes fosses septiques. Nous avons fourni desbennes à ordures, des outils, des matériauxet de camions pour faciliter l'élimination sansrisque des déchets ménagers dans 435villages, profitant à plus de 26 500 familles.

Tous les logements permanents construitspar Oxfam furent équipés d'arrivées en eausalubre et d'installations sanitaires. De plus,nous avons construit plus de 10 km desystèmes d'évacuation des eaux usées afinde réduire les risques sanitaires associésaux eaux stagnantes autour des abristemporaires et des nouveaux lotissements.Nous avons également fourni des puits etdes fosses septiques à 100 maisons

construites par d'autres ONG, permettant auxsurvivants du tsunami de quitter plusrapidement les baraquements temporairessurpeuplés.

Pendant toute son intervention, Oxfam fournitune assistance technique à la BRR, d'autresinstitutions locales et plusieurs ONGinternationales et locales. De plus en plus,nous avons cherché à mettre en œuvre desprojets à plus long terme, y compris dessystèmes d'approvisionnement en eau àgrande échelle en zone urbaine. Avec lesoutien technique de la University of Surreyet de Thames Water au Royaume-Uni, nousavons installé une usine de traitement deseaux de rivière pour fournir de l'eau propreaux résidents de Lamno ; Oxfam acheva unsystème municipal d'approvisionnement eneau par canalisation à Lhokseumawe, qui estmaintenant utilisé par 10 000 personnesdans 15 villages dans la région de Geudong.Oxfam négocia avec les autorités chargéesdes eaux municipales, une réduction desfrais de raccordement pour les résidentslocaux, ainsi que des tarifs réduits pour l'eau.Pour garantir la durabilité à long terme de ceprojet, les ingénieurs du gouvernement localfurent formés à la gestion de l'eau. À Nias,nous avons formé le personnel du ministèrede la Santé au traitement et à l'éliminationsans risque des eaux usées. Oxfam achevaégalement des travaux sur 5 systèmesd'approvisionnement en eau de plus petitetaille sur l'île de Pulo Nasi, qui, en raison deson éloignement, avait été largementdélaissée par les ONG.

Partout où l'agence est intervenue, Oxfamétablit des comités communautaires pourgarantir la durabilité de ses interventions etl'accès à long terme à l'eau : 600 séances deformation furent menées pour aider lescommunautés locales à utiliser et à entretenirles systèmes d'approvisionnement en eau, et2 500 bénévoles de la communauté, dédiésà la santé, furent formés aux pratiques pourune eau salubre et aux messages favorisantl'hygiène, y compris 160 facilitateurs d'enfantà enfant.

Restauration des moyens desubsistanceLa priorité initiale d'Oxfam était les initiatives" argent contre travail”, grâce auxquelles lespopulations étaient rémunérées pourdéblayer les débris ou réhabiliter les sources

Mukramati, responsabledu comité pour l'eau duvillage de Moncut, prèsde Banda Aceh, devantle réservoir de stockagedu système hydrauliqueà gravité d'Oxfam.Moncut est l'un des 170villages d'Aceh et deNias disposant à présentde ce type de systèmeshydrauliques munis decompteurs, où le coût del'eau est fixé par lacommunauté. (Photo :Roy Probert/Oxfam)

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Indonésied'eau. Ceci contribua à la réhabilitation desinfrastructures détruites, comme les routes, les écoles, oules terres cultivables, et permit aussi d'injecterrapidement des fonds dans l'économie locale et d'aiderles populations à se remettre psychologiquement du choccausé par la catastrophe. En même temps, nous avonscherché à remplacer les ressources perdues (outilsagricoles, bétail, bateaux de pêche, etc.) pour permettreaux agriculteurs et aux pêcheurs de reprendre le travail.Plus de 60 000 personnes ont pu profiter de cesinterventions initiales consacrées aux moyens desubsistance.

Vers la mi-2005, un processus de distribution desubventions en espèces fut lancé pour aider les famillesaffectées à tenter de restaurer leurs moyens desubsistance. Lorsque ce projet se termina en 2006, nousavions accordé près de 6 000 subventions d'une valeursupérieure à 3 millions de dollars. Ceci s'accompagna dela distribution continue d'une aide agricole comprenantnotamment des semences, de l'engrais, des machines, etdes outils, et la réhabilitation de plus de 3 000 hectaresde terres agricoles contaminées.

Oxfam répara 36 ponts et 115 kilomètres de routes, cequi permit aux communautés isolées d'avoir un meilleuraccès aux marchés.

Oxfam commença à s'orienter davantage vers lesprogrammes de développement fondés sur les crédits àla mi-2006. S'appuyant sur le capital qui fut injecté dansles communautés par les programmes " argent contretravail " et les subventions en espèces définissantl'intervention initiale, des groupes d'entraide (SHG, self-help groups) furent constitués dans une tentative decanaliser ce capital en épargne et, enfin, en prêts

productifs pouvant être régénérés par l'intermédiaire dugroupe. Au total, nous avons créé 644 SHG assistant 8800 membres.

Les membres des SHG reçurent des formations encomptabilité ou en compétences professionnellesspécifiques. De plus, les efforts consistant à lancer desactivités pour le développement de nouveaux moyens desubsistance connaissant une demande élevée sur lemarché, comme la culture des champignons et l'artisanatutilisant des matériaux locaux, furent couronnés desuccès.

Suite à une série d'évaluations fin 2005 et en 2006,Oxfam donna priorité à l'assistance aux producteursagricoles, surtout à Calang et à Nias, et de plus en plusaux femmes. Les agriculteurs ont été encouragés àétablir des groupes de producteurs afin de profiter desavantages potentiels de la mise en commun desconnaissances, des achats collectifs de semences et dematériel, et du marketing commun. À Calang, uneassociation d'agriculteurs consistant de 40 groupesd'agriculteurs fut créée, ainsi qu'un centre de servicesaux agriculteurs dispensant des formations et fournissantun soutien organisationnel à l'association.

Oxfam soutint activement 99 SHG à Nias et à Calang,des régions où la pauvreté rurale est relativement élevée,en leur fournissant de la formation et de l'aide en naturepour améliorer la quantité et la qualité des denrées debase essentielles comme le caoutchouc et le cacao àNias, et le caoutchouc, le riz et les piments à Calang. LesSHG dans d'autres régions furent confiées à des ONGlocales.

Un programme de microfinancement impliquant Oxfam,

Mahmulia peint une maison dans levillage de Beuring In. Comme 36autres femmes, elle a été formée parOxfam comme peintre en bâtiment àAceh. Ce domaine d'activité esthabituellement dominé par leshommes mais après une formation,beaucoup de femmes ont trouvé dutravail dans le secteur du bâtimenten plein essor. (Photo : JimHolmes/Oxfam)

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les partenaires BRAC et Hivos, et ASD un partenairelocal pour la mise en œuvre, démarra en février 2008.Environ 206 comités au niveau des villages, avec ungroupe d'adhérents total constitué de 3 655 femmes,furent créés dans 5 sous-districts du district de Bireuen.Parmi elles, 3 120 devinrent des emprunteuses actives,et 6 autres contractèrent un prêt pour l'expansiond'entreprises.

Suite au succès enregistré à Bireuen, 5 bureauxsupplémentaires furent établis dans le district de Pidieen août 2008. Il est estimé que, malgré des retards dansla phase de démarrage, l'objectif initial de 12 500emprunteuses la première année sera atteint. Nousespérons que cela fournira une solide base à ASD, luipermettant d'établir un plan de microfinancementautonome, accessible aux communautés pauvrespendant de nombreuses années.

Restauration des services sociauxDans le cadre d'un accord mondial avec Oxfam, lepartenaire Education International (EI) a complètementreconstruit 30 écoles primaires dans les zones frappéespar le tsunami. L'EI est en train de reconstruire 5 autresécoles qui seront terminées fin 2008. Les 35 écoles ontune capacité d'accueil de 7 000 enfants et d'ici la fin dumois de septembre 2008, 3 200 élèves s'étaient inscrits.Le personnel d'EI effectue des visites de contrôlerégulières pour identifier tout problème pouvant exister,pas simplement concernant la construction de l'écolemais aussi au niveau des enseignants, des élèves et del'équipement.

Environ 2 000 enseignants périrent dans le tsunami, cequi signifie qu'une équipe d'éducateurs devait êtreformée pour combler ce manque. EI forma auprogramme d'Aceh 1 200 enseignants dans le primaireet le secondaire, et avec l'aide de l'Australian EducationUnion, développa les compétences en matière deleadership des chefs d'établissement des 30 écolesterminées.

EI s'est également concentré sur le développement descompétences en gestion du principal syndicatd'enseignants d'Aceh, le PGRI, qui avait un passémarqué par une mauvaise gestion et un contrôlepolitique. Plus de 800 enseignants et élèvesparticipèrent à un cours en conseil psychologique lorsde traumatismes, et 3 655 enfants reçurent une boursemensuelle leur permettant d'aller à l'école.

L'un des aspects les plus importants de notre travaildans ce domaine fut le soutien au secteur de la sociétécivile en plein essor, en essayant de renforcerl'autonomie des populations pauvres et marginaliséespour qu'elles puissent prendre part aux décisions lesconcernant. Dans ce but, le programme de partenariats

d'Oxfam, en plus du soutien aux projets opérationnelsdes partenaires locaux, leur fournit des subventions pourcontribuer au développement à plus long terme de lasociété civile d'Aceh.

Entre 2005 et 2007, nous avons soutenu 75organisations par l'intermédiaire de subventionsoctroyées à plus de 100 projets, bénéficiant à environ240 000 femmes et hommes. Au début, la priorité étaitd'assister les populations déplacées au moyend'installations médicales et de conseils psychologiquessuite au traumatisme, et de subventions en espècespour reconstruire les moyens de subsistance et établirdes stations de radio permettant aux populationsvictimes du tsunami d'être informées desdéveloppements.

Plus tard, l'accent fut mis sur la défense des intérêts etsur le lobbying : l'un de nos partenaires, MiSPI, réussit àobtenir une représentation féminine au sein de l'influentconseil uléma d'Aceh, la principale autorité religieuse dela province, alors qu'un autre partenaire, KKP, fut aucœur de la décision gouvernementale garantissant laparticipation de la société civile dans l'élaboration detoutes les lois provinciales.

Oxfam forma ses partenaires locaux à un grand nombrede compétences dans le domaine financier, de laplanification et de la gestion de projets pour renforcerleur développement et garantir leur transparence enversles personnes auxquelles ils prêtent assistance.

Dès le début de notre intervention dans le cadre dutsunami, l'égalité entre hommes et femmes a été unequestion prioritaire et nous nous sommes efforcés defavoriser cette égalité et de l'intégrer dans tous nostravaux et ceux de nos partenaires. Une équipespécialisée s'est rendue sur tous les sites des projetspour veiller à ce que les femmes bénéficiaires soientciblées de manière adaptée et participent à laconception des programmes. Une analysehommes/femmes a été menée dans tous nosprogrammes et des mesures correctives ont été prisesle cas échéant, comme lorsque notre programmeconsacré aux moyens de subsistance à Nias futrestructuré pour inclure plus d'agricultrices, dont nousavions sous-estimé le rôle dans ce secteur.

L'une de nos tentatives les plus réussies pourencourager l'égalité et remettre en question lesstéréotypes hommes/femmes fut un spectacle narratifitinérant, regardé par 3 000 personnes dans 20 villagesà Aceh Besar et Calang fin 2007. Nous avonségalement produit 12 émissions de radio de 10 minutessur l'égalité entre hommes et femmes au printemps2006, et organisé une série de séances de formation surl'autonomie des femmes à Lhokseumaw, Calang, Nias etAceh Besar, accompagnées d'ateliers pour les hommes.

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AbrisÀ Aceh, près d'un demi-million de personnes seretrouvèrent sans domicile suite au tsunami. Pourrépondre à leurs besoins immédiats en termes d'abris,Oxfam fournit aux familles des tentes et des bâches enplastique pour 16 275 personnes dans le premier moissuivant le tsunami. Immédiatement après letremblement de terre de Nias, nous avons fourni à 23440 personnes du matériel de secours pour abris.

Oxfam fut la première agence internationale à fournirdes logements aux survivants du tsunami, construisantnotre première maison-test en février 2005. À partir dece moment jusqu'au début de l'année 2006, nous avonsrapidement construit des maisons " transitoires " en boiset en maçonnerie pour permettre aux familles de quitterles abris temporaires.

Suite à un changement dans la politique de la BRRdébut 2006, nous avons cherché à mettre à niveauleurs maisons construites précédemment pour qu'ellesdeviennent des structures permanentes pendant la2éme moitié du 2006. Toutes les nouvelles maisonsconstruites par Oxfam à partir de ce moment étaient desbâtiments complètement en maçonnerie, construitsconformément aux normes de résistance sismiquenationales et internationales.

Pour veiller à ce que nos engagements envers lapopulation et le gouvernement d'Aceh soient honorés àtemps et selon des normes rigoureuses, le programmed'Oxfam sur les abris évolua fin 2006 d'une approcheaxée sur les communautés à une approche conduite pardes entrepreneurs et des partenaires. Au lieu decompter sur les communautés pour fournir une grandepartie de la main-d'œuvre de construction, desprofessionnels du bâtiment furent embauchés. Aveccette baisse de la participation communautaire, lasatisfaction des bénéficiaires concernant les habitationsfinancées par Oxfam augmenta. Sur les 650 maisons

bâties en 2007 à Calang et à Aceh Besar, 483 furentconstruites par les partenaires CHF et AIPRD.

Étant donné la politique d'Oxfam consistant à intégrerdes arrivées d'eau, des installations sanitaires etl'électricité dans toutes ses maisons, ainsi que la forteparticipation des communautés, le taux d'occupationdes maisons Oxfam achevées dépassasystématiquement celui des autres organisations.Toutes les maisons Oxfam sont culturellementadaptées, et les hommes et les femmes disposent desmêmes droits en matière de propriété et de sécurité dubail.

Lors de notre intervention, nous avons reconstruit ouréhabilité les infrastructures essentielles, dont plus de100 km de routes, 31 ponts et 45 centrescommunautaires. Nous avons également formé plus de1 800 personnes à la charpenterie, à la maçonnerie et àla peinture en bâtiment.

D'ici décembre 2008, un total de 1 566 logementspermanents auront été construits ou réhabilités parOxfam dans toute la province ; 652 de ces logementsauront été construits par des partenaires. Initialement,549 logements semi-permanents furent construits, etceux-ci ont été remplacés par des maisonspermanentes ou ont été rénovés.

Il existait une perpétuelle tension entre d'un côté lesouhait d'une plus grande implication de la communautécomme moyen d'encourager l'autonomie et de garantirla transparence, et, d'un autre côté les capacitéslimitées au sein de ces communautés. Au début, Oxfamutilisa une approche originale fondée sur "l'autoconstruction ", selon laquelle des charpentiersfurent formés pour construire leur propre maison oucelles d'autres habitants du village. Même si celafonctionnait bien au début, différents problèmes ontdesservi la participation des communautés, comme le

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Un ouvrier en train de transformerl'un des logements semi-permanents construits par Oxfamau début de l'intervention suite autsunami, en une structurecomplètement en briques. Nousavons mis à niveau de cettemanière 549 maisons construitespartiellement en bois. (Photo : JimHolmes/Oxfam)

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Indonésiemanque de matériaux de qualité et les charpentierstrouvant un autre travail. Nous en avons conclu que lemeilleur plan d'action serait d'engager desprofessionnels du bâtiment pour terminer les projetsselon un niveau de qualité adapté.

La reconstruction des logements donna l'occasion àOxfam de réparer les injustices sociales, par exempleen encourageant l'octroi de terres aux locataires et aux" squatters ", et la propriété foncière conjointe pourprotéger les droits des femmes en matière de propriété.Nos efforts sur la défense des intérêts ont aidé àmodeler l'environnement global à Aceh concernant lespolitiques sur le logement : la BRR a modifié sonapproche initiale et a décidé que les survivants dutsunami ne possédant pas de terres auraient droit àdes terres et à un logement dont ils seraientpropriétaires en leur nom propre. L'agencegouvernementale a demandé à Oxfam d'élaborer desprincipes directeurs pour la mise en œuvre de lanouvelle politique.

Gestion des catastrophesHivos, un partenaire d'Oxfam travailla avec des ONGlocales et les autorités provinciales sur un programmevisant à réduire la vulnérabilité d'Aceh après letsunami, en mettant en place des mécanismes deréduction des risques de catastrophe et deconsolidation de la paix, axés sur les communautés.Les partenaires locaux d'Hivos renforcèrent non

seulement leurs propres capacités mais travaillèrentégalement avec 20 villages exposés aux inondationspour développer des plans de secours, des systèmesd'alerte rapide et des équipes d'intervention en cas decatastrophe.

La réintégration d'ex-combattants apparaît comme l'unedes préoccupations les plus pressantes à Aceh, et lespartenaires d'Hivos ont une série de projets visant àassouplir ce processus : un réseau de 11 organisationslocales fut établi pour surveiller la situation et faire desrecommandations sur la manière d'éviter les conflits ;un système d'alerte rapide en cas de conflit fut créédans 15 villages ; 30 facilitateurs en faveur de la paixdans les communautés furent formés ; et desformations professionnelles furent dispensées aux ex-combattants et aux victimes des conflits.

Une ONG locale agit en tant que centre de ressourcespour l'ensemble de la province, surveillant et analysantles tendances des catastrophes, alors que le partenaireWalhi Aceh aida à préparer un projet de législationprovinciale sur la gestion des catastrophes. En plus dela création d'un journal et d'un site Web dédié auxquestions de gestion des catastrophes, Hivosdocumenta le programme et développa des modulesde formation pouvant être utilisés à l'avenir par d'autresorganisations travaillant dans le domaine de la gestiondes catastrophes.

Voir également le programme Green Coast (page 30)

Développement des capacités d'adaptation dans toute l'IndonésieÉtant donné le nombre de catastrophes naturelles de plus en plus important en Indonésie, il fut décidé qu'une partie duFonds Tsunami serait consacrée à l'amélioration de la gestion des catastrophes auprès des communautés vulnérablesdans d'autres régions du pays. Le programme PRIME (Preparedness, Response, Influence of policy : a Model forEmergencies, c'est-à-dire " préparation, réaction et impact sur les politiques : un modèle en cas d'urgence ") fut créé en2005 et se concentre dans trois domaines d'activités clés :

Préparation : Octroyer de petites subventions aux partenaires locaux pour leur permettre de développer des activités depréparation, et former les communautés sur la manière d'évaluer la vulnérabilité aux catastrophes. Un exercice decartographie identifia plus de 200 organisations de la société civile ayant le potentiel d'accroître leur participation dansles travaux de gestion des catastrophes. Nous avons soutenu des évaluations sur les risques et la vulnérabilité dans 125villages de 13 districts, et avons aidé à développer des plans d'action pour la réduction des risques dans 98 villages.

Réaction : Fournir des secours en cas de catastrophe. Depuis la création du programme PRIME, Oxfam et sespartenaires sont intervenus lors de 20 urgences en Indonésie, fournissant des articles de secours essentiels à environ700 000 personnes.

Impact sur les politiques : Créer les capacités de gestion des ONG et des fonctionnaires du gouvernement face auxcatastrophes, et encourager ces derniers à intégrer la gestion des catastrophes dans leur planification et leurs budgetset à établir des normes minimales pour leurs interventions d'urgence. Oxfam a travaillé avec les ONG indonésiennespour aider au développement d'une nouvelle loi sur les catastrophes nationales. Rien qu'en 2008, nous avons formé plusde 1 000 membres du personnel chez nos partenaires et plus de 300 fonctionnaires du gouvernement, qui à leur tourformeront les membres des communautés à la préparation aux catastrophes.

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Sri LankaLe tsunami ravagea les deux tiers des côtesdu Sri Lanka, tuant environ 35 000personnes, et laissant 150 000 personnessans moyens de subsistance et plus d'undemi-million sans logement.

Grâce à notre présence de longue datedans le pays et grâce à nos puissants liensavec les organisations de la société civilelocale, nous avons eu un accès privilégiéaux communautés dévastées. Le fait qu'unetrêve dans la longue guerre civile fut enplace à ce moment permit aux agences nonseulement d'espérer fournir des secours àcourt terme à toutes les communautéstouchées, mais aussi de planifier desprogrammes de reconstruction et dedéveloppement à plus long terme.

Toutefois, les travaux après le tsunami dansl'est et dans le nord furent sérieusementcompromis par la reprise des hostilitésentre le gouvernement et le mouvement desTigres de libération de l'Eelam Tamoul(LTTE) fin 2005, et depuis cette date, denombreux bénéficiaires dans le cadre dutsunami ont été à nouveau déplacés.L'impact de cette situation sur les moyensde subsistance a diminué l'espoir d'unereprise économique dans de nombreusesrégions touchées par la catastrophe.

Les restrictions d'accès et le transport desmatériaux de construction et du matérieljusque dans les zones contrôlées par lesLTTE ont rendu difficile la mise en œuvrede nos programmes. Cependant, le faitqu'Oxfam collabore souvent avec despartenaires communautaires nous a permisde connaître moins de perturbations qued'autres agences.

Fin 2007, plus de 200 000 civils dans l'estdu pays furent contraints de partir de chezeux, ce qui provoqua une importanteurgence humanitaire. Même si Oxfam a purépondre à leurs besoins, en coordinationavec d'autres agences, les efforts pourterminer les programmes liés au tsunamidans l'est et le nord (et de développerl'aptitude des partenaires locaux et lacapacité d'adaptation des communautés),furent gravement compromis et danscertains cas, stoppés complètement.

En raison de la situation en perpétuelchangement sur le plan de la sécurité, nos

partenaires et nous-mêmes avons dû êtreflexibles et adapter nos programmes à laréalité sur le terrain, par exemple, enréaffectant aux secours destinés auxpopulations déplacées une partie du budgetconsacré aux projets, lorsque les projets dereconstruction ne furent plus réalisables.

En revanche, nos programmes dereconstruction dans le cadre du tsunami,dans le sud du pays, ont bien progressé etnous avons réussi à atteindre tous nosobjectifs dans cette région. Dans denombreux endroits, nous avons pu aider lespopulations vivant dans la pauvreté dansles zones frappées par le tsunami et qui,bien que n'étant pas touchées directementpar la catastrophe, risquaientcomparativement de s'appauvrir pardistribution de l'aide à d'autres personnesde leur communauté.

Notre objectif global était de renforcerl'autonomie des communautés victimes dutsunami, grâce à une plus grandesensibilisation à leurs droits etl'établissement de moyens de subsistancedurables pouvant conduire à l'indépendanceéconomique. Ceci a été complété par uneamélioration de l'accès aux servicessociaux, surtout dans le domaine de lasanté et de l'éducation, et en intégrant dansnos programmes la réduction des risquesde catastrophe axée sur les communautés.

Les objectifs des phases d'urgence et desecours furent atteints : aucune maladie nes'est déclarée dans des proportionsimportantes, la participation desbénéficiaires dans la conception et la miseen œuvre des projets fut élevée, et nousavons évité les doublons de travail avecd'autres agences, avec lesquelles lacoopération fut généralement bonne.

Les évaluations ont fait l'éloge d'un grandnombre de nos partenaires sur des thèmescomme la transparence, la coopérationavec les autorités locales, l'adaptation auxcirconstances changeantes, et l'efficacité entermes de coûts. De plus, une importanteévaluation externe sur l'interventiond'Oxfam au Sri Lanka, menée 11 moisaprès le tsunami fut en grande partiepositive. Ce rapport indiqua que nos "impressionnantes " réalisations furent le

Du personnel d'Oxfam etson partenaire KinniyaVision construisant unréservoir d'eau de 11 000m3 dans le " camp CTB ",dans le district deTrincomalee, quelquessemaines après le tsunami.(Photo : Tori Ray/Oxfam)

Beneficiarios

dic 04- sep 08

Santé publique 134 115Sécurité alimentaire 316 340Moyens desubsistance 169 485Services sociaux 116 611Abris 35 846Gestion descatastrophes 19 730Total 792 127

Dépenses (en 000 de dollars)déc 04-sep 08

Santé publique 13 559Sécuritéalimentaire 3 675Moyens desubsistance 30 478Services sociaux 6 389Abris 1 695Gestion descatastrophes 13 532Gestion desprogrammes 17 290Total 86 618

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Sri Lankarésultat de notre compréhension du contextelocal et de notre vaste réseau de partenaires.L'évaluation conclut que notre impact pouvaitêtre amélioré par une meilleure cohésionentre les affiliés Oxfam, et une priorité plusgrande accordée à la nécessité de rendre descomptes. Trois ans après cette évaluation,nous avons intégré ces recommandationsdans nos travaux.

L'une de nos plus grandes préoccupations aconcerné la durabilité. Alors que noussommes parvenus à sortir des programmesliés au tsunami de manière responsable,beaucoup de nos partenaires (ayant connu undéveloppement rapide grâce à unfinancement sans précédent) ont eu de plusen plus de difficultés à trouver des donateursinternationaux pour financer les futursprogrammes.

L'énorme financement généré par le tsunamia risqué de créer une culture de dépendancedans les communautés affectées et, alors quenotre intervention toucha à sa fin, nous avonsconsacré plus d'énergie pour veiller à ce queles organisations communautaires disposentdes compétences nécessaires pour s'occuperpar elles-mêmes des futurs problèmes.

Santé publiqueNous avons travaillé avec les communautés,autorités médicales et partenaires locaux pourgarantir aux familles vulnérables victimes dutsunami l'accès à de l'eau propre et à desservices sanitaires, non seulement pendant ladifficile période suivant la catastrophe, maisaussi à plus long terme. Nous nous sommeségalement efforcés de veiller à ce que lespopulations soient bien informées des risquespour la santé, qu'il s'agisse des traumatismes,du virus VIH, ou de la malaria, et que dessystèmes communautaires de soutien médicalsoient en place et fonctionnent.

Oxfam a continué la distribution d'eau enurgence et la fourniture d'installationssanitaires jusque dans la quatrième année deson intervention. Ceci a été nécessaire enraison du fait que des milliers de familles,victimes du tsunami vivant dans le nord etl'est de l'île, ont été à nouveau déracinées parla reprise des hostilités et ont cherché refugedans des camps pour populations déplacées.Nous avons également fourni de l'eau propreet des installations sanitaires aux populationsrelocalisées, souvent en collaboration avec

les autorités médicales locales.

Étant donné les conditions sanitairesgénéralement mauvaises dans les camps,Oxfam et ses partenaires ont dispensé desformations sur la sensibilisation médicale, lanutrition et les bonnes pratiques hygiéniques,et ont mené des campagnes pour garantir lapropreté des camps, éveiller les consciencessur le virus VIH et réduire le risque demaladies.

Dans de nombreux endroits, nous avonsformé des comités pour l'eau dans lescommunautés, sur la manière d'entretenir lessources d'eau et les installations sanitaires.Nous avons également encouragé lesactivités de jardinage à la maison, pouraméliorer la nutrition.

Dans la phase d'urgence de l'intervention,Oxfam fut l'une des premières agences sur leterrain, distribuant près de 700 000 litresd'eau propre par jour à plus de 60 000personnes. Lors de cette première année,nous avons construit ou réparé plus de 5 000puits, construit 4 500 latrines et distribué deskits d'hygiène à 22 000 familles. Pour garantirun environnement sûr aux femmes, nousavons mis en place des réservoirs d'eauproches des camps, et fourni des installationspour le bain et des toilettes bien éclairées etcouvertes.

Avant la reprise des conflits, Oxfam était entrain de mettre fin progressivement à sesdistributions d'eau en urgence auxcommunautés victimes du tsunami, etd'intégrer les travaux sanitaires etd'approvisionnement en eau dans sesprogrammes sur les moyens de subsistance.Nous avons travaillé avec les autoritésnationales de distribution d'eau pourréhabiliter le système d'approvisionnement eneau du district de Batticaloa.

Depuis le début de l'intervention dans le cadredu tsunami, Oxfam et ses partenaires ontconstruit ou réhabilité plus de 8 000 puits.Nous avons également installé des latrinesdans les maisons construites par d'autresagences.

Notre partenaire IWTHI s'est concentré surl'amélioration des services de conseilpsychologique en cas de traumatisme, enformant 90 personnes dans la régiond'Hambantota et 150 dans la régiond'Ampara, pour leur fournir des compétences

N. Kairuniananaitheven,un pêcheur ayant perduson bateau et ses filetsavec le tsunami, s'estporté bénévole pourenlever les débris situésau fond d'un puits àKathirawell, dans le nordde Batticaloa. Lestechniciens d'Oxfamavaient pompé l'eau demer hors du puits et ils'était rempli d'eausouterraine. (Photo :Howard Davies/Oxfam)

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de base en matière de conseil psychologique. Suiteà cette formation, ces personnes travaillent avec lesONG, le gouvernement local, les écoles et leshôpitaux pour identifier et assister les populationsconnaissant des problèmes de santé mentale. Dansles mêmes districts, l'IWTHI a établi un certainnombre de clubs pour enfants visant à aider lesjeunes à surmonter le choc du tsunami, àdévelopper leur confiance en eux et à acquérir denouvelles compétences.

Restauration des moyens de subsistanceOxfam a travaillé avec beaucoup de grandspartenaires nationaux et des organisations localesplus petites afin de restaurer les moyens desubsistance des membres les plus pauvres descommunautés victimes du tsunami, en particulier lesfemmes. Généralement, les membres des groupesd'entraide (SHG) et les organisationscommunautaires reçoivent une formation enmarketing, en gestion financière, ou en compétencestechniques, ainsi que des fonds pour démarrer leursactivités, souvent sous forme de prêts à faible intérêtou sans intérêts. Nos partenaires ont égalementamélioré les liens entre ces groupes de producteurs,d'une part, et les services gouvernementaux et lesinstitutions financières, d'autre pat. Grâce aux SHG,les membres contribuent régulièrement aux plansd'épargne du groupe, à partir desquels ils peuventemprunter des fonds en cas d'urgence ou pourdévelopper leurs activités. Les groupes ont permisaux bénéficiaires de se lancer dans le marketingcollectif et d'éviter les intermédiaires, augmentantainsi leurs revenus et garantissant une distributionplus juste des bénéfices.

Les bénéficiaires se lancent dans des activités aussidiverses que la confection de vêtements, l'élevage

de bétail, le maraîchage, l'apiculture ou la vente deproduits laitiers.

En ciblant les femmes pour ces prêts, Oxfam visenon seulement à augmenter les revenus des foyersmais aussi à permettre aux femmes de mieux sefaire entendre au sein de leur famille et de leurcommunauté. Lorsque cela était possible, nousavons cherché non seulement à rétablir les moyensde subsistance mais aussi à les renégocier : lesressources comme les bateaux de pêche et les filetsont été enregistrées conjointement au nom du mariet de la femme.

Depuis le début de l'intervention dans le cadre dutsunami, BRAC, l'un des plus importants partenairesd'Oxfam au Sri Lanka, a aidé près de 60 000femmes d'Ampara et de Batticaloa à restaurer leursmoyens de subsistance et à créer de petitesentreprises. Il semblerait que non seulement toutesces bénéficiaires auraient effectivement rétabli leursmoyens de subsistance, mais 88 % d'entre ellesauraient des revenus plus élevés qu'avant letsunami. Un grand nombre de ces femmes ontdéclaré que leur contribution aux revenus du foyeravait considérablement augmenté après avoir rejointle programme BRAC.

L'une de nos plus grandes déceptions fut le fait que,alors que la plupart des foyers avaient récupéré oudépassé leur niveau de revenus antérieurs autsunami, les populations vivant dans les zonestouchées par le conflit avaient des difficultés pour yparvenir.

Nous avons fait des recherches, en particulier dansle secteur de riz paddy et de la fibre de coco, pouraméliorer les programmes existants puis lesrevenus, ainsi que l'accès aux marchés desbénéficiaires.

Après le tsunami, Oxfam a aidé le grouped'entraide des femmes dans le village deGonnoruwa, à créer un systèmed'irrigation destiné aux fermes touchéespar la sécheresse. Les femmesembauchèrent un maçon mais réalisèrentla plupart des travaux lourds elles-mêmes.Aujourd'hui, les agricultrices deGonnoruwa peuvent obtenir deux récoltespar an. Elles ne doivent plus d'argent auxprêteurs, et leurs enfants sont bien nourriset reçoivent un meilleur enseignement. Etles femmes qui ont rendu tout celapossible sont devenues des leadershautement respectés dans leurcommunauté. (Photo : Atul Loke/Panospour Oxfam)

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Oxfam et ses partenaires ont cherché des moyensinnovants pour que les populations affectéespuissent accroître leurs revenus. Ceci comprenaitla rénovation de routes pour faciliter l'accès auxmarchés ; le partenaire Sewa Lanka a construit desmarchés au poisson et fourni des camionsréfrigérés, une fabrique de glace et de nouvellestechniques de séchage du poisson, pour permettreaux pêcheurs de fournir du poisson de meilleurequalité pour lequel ils obtinrent de meilleurs prix.Un autre partenaire, Nafso, a réussi à fairepression sur le gouvernement pour qu'il travailledans le sens d'une interdiction des pratiques depêche nuisibles.

À Jaffna et à Mullaitivu, Oxfam a fourni une aidefinancière aux communautés de pêcheurs pour leurpermettre de s'inscrire aux plans de retraite etd'assurance du gouvernement et ainsi de mieuxgarantir leurs revenus à plus long terme.

Au cours de la première année de notreintervention dans le cadre du tsunami, l'accent futmis sur les projets " argent contre travail ", visant àaccélérer le nettoyage et à injecter des capitauxdans les économies locales, et sur le remplacementdes ressources perdues comme les bateaux depêche et les filets, le matériel agricole et le bétail,afin d'aider les populations à reprendre leursactivités commerciales détruites par le tsunami.Nous avons désalinisé les terres contaminées etamélioré les canaux d'irrigation. Nous avonségalement fourni des outils et des subventions auxmaçons et aux charpentiers pour qu'ils puissentparticiper au processus de reconstruction.

Restauration des services sociauxLes activités d'Oxfam se sont concentrées sur deuxdomaines clés : la reconstruction des écolesendommagées lors du tsunami et le renforcementde l'autonomie des populations marginalisées,surtout des femmes, pour qu'elles comprennentleurs droits et exigent de participer aux décisionsles concernant. Nous avons travaillé avec despartenaires locaux pour développer leurs capacitésà s'exprimer en faveur des communautés danslesquelles ils travaillent et à leur rendre descomptes.

Notre partenaire Education International a terminéla reconstruction de 8 écoles frappées par letsunami à Ampara, Batticaloa, Galle, Trincolmalee,Matara et Kalutara, qui accueillent en tout près de 6000 étudiants cinghalais, tamouls et musulmanschaque année. Une évaluation externe a fait l'éloged'EI pour sa " reconstruction en mieux " et pouravoir fait participer les communautés dans leprogramme. Différents partenaires ont fourni dumatériel éducatif, des cartables, et des uniformes àenviron 19 000 enfants, et des allocations furentversées à 1 250 enfants pauvres qui avaient perduun ou leurs deux parents dans le tsunami.

Pour veiller à ce que les populations pauvresvictimes du tsunami puissent contester lesdécisions concernant le processus dereconstruction, Oxfam s'est uni avec l'Institut pourles Droits Humains pour mettre en place cinqcentres d'aide juridique gratuits. Ces centrespermirent également de diffuser des informationssur les politiques gouvernementales auxcommunautés affectées.

Vanni a 17 ans et reçoit une formationen charpenterie, dans le cadre d'unprogramme mené par le partenaireKPNDU dans la division de Vaharai,afin d'acquérir des compétencesprofessionnelles nécessaires à l'effortde reconstruction pour les populationsdéplacées en interne. " Avant letsunami, il n'y avait pas de travail encharpenterie pour les femmes mais jeconsidère qu'il s'agit d'un travail à longterme, pas juste d'une expérience àcourt terme à cause du tsunami ",déclare Vanni. (Photo : HowardDavies/Oxfam)

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L'une des idées maîtresses de nosprogrammes a été de promouvoir l'égalitéentre hommes et femmes au sein d'Oxfam,de ses partenaires et des communautés.Oxfam a vivement recommandé auprès desautorités que les droits des populationsvulnérables, surtout ceux des femmes,soient respectés dans tout le processus desecours et de reconstruction.

Pendant toute l'intervention, des centainesd'ateliers et d'événements soutenus parOxfam ont eu lieu pour sensibiliser auxdroits des femmes, aux violencesconjugales, au risque que les jeunes fillesabandonnent l'école et se marient jeunes, etsur la manière de déposer une plainte à lapolice. De nombreux problèmes sociaux quiexistaient avant le tsunami, commel'alcoolisme et les violences conjugales, sesont amplifiés dans les camps pour lespopulations déplacées, et nous avonsconsacré beaucoup d'efforts à garantir lasécurité des femmes vivant par ici, parexemple en fournissant des installationssûres pour le bain et en faisant intervenirdes femmes dans les comités de gestiondes camps.

Grâce à son programme " Access for All "(l'accès pour tous), notre partenaireMotivation a veillé en priorité à ce que lespersonnes handicapées ne soient pasdélaissées et qu'elles soient intégrées dansles projets de réhabilitation descommunautés après le tsunami. Ceprogramme a permis de dispenser desformations à 500 personnes handicapéesayant survécu au tsunami, pour les aider àaccéder à des emplois courants ou à créerleur propre entreprise, et a fourni à 352personnes diverses aides à la mobilité. Il apermis d'établir un service national dedistribution de fauteuils roulants et a réussià faire pression pour qu'un accès adaptéaux personnes handicapées soit intégré auxcodes de construction de tous les bâtimentsconstruits après le tsunami.

Gestion des catastrophesNous avons essayé d'intégrer la réductiondes risques de catastrophe axée sur lescommunautés dans tous nos programmes,pour que les populations vulnérablespuissent mieux faire face aux futuresurgences. Ceci comprend le développement

des compétences et du savoir-faire desorganisations partenaires et descommunautés exposées au risque decatastrophe, ainsi que la défense desintérêts auprès des agencesgouvernementales afin d'améliorer lesinfrastructures et les mécanismes deréaction en cas de catastrophe. Nous avonsaidé à établir, conseiller et former 14comités de gestion des catastrophes fondéssur les villages dans les districts deVavuniya et Mannar, conformément auxplans de préparation aux urgencesdéveloppés par un consortium d'ONG au SriLanka et au sein des structuresgouvernementales de gestion descatastrophes.

Nous avons également travaillé avec legouvernement pour améliorer ses capacitésde gestion des catastrophes, et nous avonsétudié la solidité des comités bénévoles depréparation aux urgences dans 35 villagesdes districts de Matara et Hambantota, enleur fournissant des articles de secours àdistribuer en cas d'urgence et en dispensantdes formations en secourisme.

Oxfam a financé un grand nombre derecherches dans ce domaine (voir page 36)y compris sur la manière de développer lescapacités des communautés et de renforcerl'autonomie des femmes dans le cadre de lapréparation aux catastrophes. L'un de nospartenaires en matière de recherche, le SriLanka Foundation Institute, ouvrit un centrenational de ressources sur la DRR visant àfaciliter l'apprentissage et à promouvoir lesmeilleures pratiques. Ce centre comprendune base de données répertoriant lesprofessionnels ayant des compétenceshumanitaires clés et pouvant être déployésen cas d'urgence.

Le partenaire SLCDF a créé un fonds pourles catastrophes, qui est approvisionné parles remboursements d'un fondsrenouvelable pour les moyens desubsistance, impliquant 800 familles dans 8districts. Ce fonds permettra auxcommunautés et aux organisations auniveau des districts d'intervenir en casd'urgence locale.

Voir également la page 30 concernant leprogramme Green Coast.

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Des enfants de l'écoleShariputhra à Ahangama,près de Galle, l'une des 8écoles reconstruites parEducational International, unpartenaire d'Oxfam. (Photo :Howard Davies/Oxfam)

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Sri LankaAbrisTout de suite après le tsunami, Oxfam afourni plus de 3 700 abris de transitionsolides, et a également construit desmodèles d'abris temporaires dont laconception fut reproduite ou adaptée pard'autres agences. Oxfam continue de fournirdes abris temporaires pour les populationsdéplacées dans le nord.

Lorsque nous avons vu le grand nombred'agences humanitaires, nous avons décidéd'utiliser pour des logements permanents unepartie des fonds prévus pour les abris detransition. Ainsi, le partenaire CHA a facilitéla construction de 20 maisons et CleanClothes Campaign/FTZ Union (collectifÉthique sur l'étiquette / Syndicat des zonesfranches) a construit 70 maisons pour lessurvivants du tsunami dans le districtd'Ampara. Ces maisons ont été octroyées àdes familles vulnérables, comme les foyerstenus par des femmes, des personneshandicapées ou les familles très pauvres, quin'avaient pas été sélectionnées par d'autresprojets sur les logements.

Comme prévu, le processus de relocalisationdes populations vers des logementspermanents fut long, et ce pour diversesraisons : la difficulté pour trouver des terrainsadaptés, une pénurie de main-d'œuvre et dematériaux, l'augmentation des prix et unmanque de sécurité dans de nombreusesrégions. Le nombre de maisons qu'Oxfams'est engagé à construire a fluctué avec lasituation en constante évolution sur le terrain.

Toutefois, en septembre 2008, Oxfam avaitréussi à construire un total de 492 maisons àHambantota, Ampara et Batticaloa sur les890 promises : 289 de ces maisons (dont264 ont été terminées) ont vocation à

remplacer celles qui ont été détruites par letsunami, alors que 601 autres sont destinéesaux membres les plus pauvres et les plusvulnérables de la communauté (en particulierles foyers tenus par des femmes) qui furentindirectement touchés par le tsunami.Environ 521 de ces maisons à bas coût sontterminées ou en construction. Le reste seraterminé début 2009.

Parmi ces maisons que nous avonsconstruites, figuraient 12 " maisons pilotes "destinées aux survivants du tsunami dans lesdistricts d'Ampara et de Batticaloa, afin depromouvoir l'utilisation de matériaux pluséconomiques et plus durables dans lesecteur du bâtiment.

Consulter les communautés était au cœur denotre programme sur le logement, car lesbénéficiaires pouvaient influer sur laconception des maisons ; nous avonsencouragé cette approche auprès des autresagences. Même jusqu'en 2008, noustravaillions avec les communautés et legouvernement pour résoudre les questionsrelatives aux baux fonciers, et pour sécuriserles terres pour les populations déplacées.

Une évaluation indépendante réalisée en juin2008 sur les travaux d'Oxfam concernant leslogements permanents, fit l'éloge desprocessus " originaux " de renforcement del'autonomie, utilisés par nous-mêmes et nospartenaires, et de la bonne qualité généraledes logements.

Depuis le début de l'intervention dans lecadre du tsunami, Oxfam a fourni à d'autresagences plus de 8 000 m3 de bois australienissu de plantations provenant de sourcesdurables, pour la construction et la réparationdes maisons, des abris de transition et desbâtiments communautaires.

Laisser les communautésvictimes du tsunamiparticiper à la conception età la mise en œuvre desprogrammes a été au cœurdes travaux d'Oxfam. Ici, sixmois après la catastrophe,les familles déplacées dansla division de Vaharai aunord de Batticaloa, visitentl'école de Pannichenkernyoù Oxfam a exposé desmaquettes représentant lesfuturs abris de transition etautres installations. (Photo :Howard Davies/Oxfam)

Mohanasundaram Shanthini (23 ans), secrétaire d'un groupeOxfam pour l'égalité hommes/femmes, se tient devant son abride transition, construit par Oxfam dans le camp de Ralodai, aunord de Batticaloa. Elle dit que son comité essaie de régler lesconflits au sein des familles et de veiller à ce que les femmessoient traitées sur un pied d'égalité : " Nous avons unprogramme de sensibilisation pour que les hommes arrêtent deboire, et un programme pour trouver du travail aux foyers dirigéspar des femmes. À chaque fois qu'il y a de nouveaux projets "argent contre travail ", nous étudions la manière dont ils peuventêtre mis en œuvre pour que les hommes et les femmes puissenty participer en nombre égal. Il existe un problème de violencecontre les femmes mais grâce à nos efforts, celui-ci est endiminution. Oxfam a apporté de grands changements dans nosvies. " (Photo : Howard Davies/Oxfam)

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Plus de 12 400 personnes ont été tuées et650 000 contraintes de partir de chez euxlorsque le tsunami s'est abattu sur la côtesud-est de l'Inde. Un tiers des personnesaffectées appartenaient à des groupessociaux défavorisés ou marginalisés.

Oxfam était présent en Inde depuislongtemps et avait de puissants liens avecdes organisations partenaires (allant desgrandes ONG ayant une portée sur un grandnombre de gens, jusqu'aux organisationslocales plus petites), et cela nous permitd'avoir accès aux communautés affectées etd'établir rapidement de bonnes relations avecelles.

Durant la phase d'urgence de l'intervention,mais aussi pendant les inondations dues à lamousson, nous avons distribué des rationsalimentaires et autres articles de secours à233 000 personnes. Nos partenaires locauxont également fait progresser les discussionsavec le gouvernement pour veiller à ce queles communautés marginalisées, comme lesfamilles (tribales) Adivasi fassent partie desprogrammes de secours alimentaire dugouvernement.

Progressivement, la restauration des moyensde subsistance devint la priorité principale denotre travail. Comme beaucoup d'agences,nous avons aidé les communautés depêcheurs victimes du tsunami en distribuantdes bateaux, des filets et d'autreséquipements leur permettant de reprendreleurs activités, mais nous les avonségalement aidées à diversifier leurs revenusen les formant à de nouvelles compétencescomme l'élevage de crabes.

Étant donné que de nombreuses agences

assistaient les communautés de pêcheurs,Oxfam a concentré une grande partie de sesefforts sur le secteur agricole, qui connutmoins de morts mais dont les moyens desubsistance furent toutefois dévastés. Prèsde 12 000 hectares de terres cultivablesfurent contaminés par l'eau de mer ; unegrande partie des personnes affectées par letsunami étaient de petits exploitants à faibleproductivité, issus des communautés tribaleset dalits qui n'avaient pas bénéficié desautres programmes d'aide dans le cadre dutsunami. Cet accent sur la réduction de lapauvreté parmi les groupes rurauxdéfavorisés, surtout les femmes, a orienténotre intervention en Inde.

Pendant toutes nos actions suite au tsunami,Oxfam et ses partenaires ont connu debonnes relations avec les gouvernements,que ce soit au niveau étatique ou fédéral.Ceci nous a permis de faire de pression sureux avec succès sur les questionsimportantes comme l'amélioration desconditions de vie dans les abris temporaires,ou la hausse du prix d'achat gouvernementalpour le riz paddy.

L'ampleur et la complexité des programmesont conduit à des problèmes d'aptitude et degestion chez un certain nombre departenaires. Ces problèmes ont égalementmis en lumière une surveillance inadaptéedes programmes de nos partenaires parOxfam.

Dans un cas précis, des défauts en terme detransparence et de gouvernance furentidentifiés dans le programme sur les moyensde subsistance du réseau d'un partenaire,donnant lieu à des retards de distribution decertains prêts. Le programme fut restructuré

Inde

Une agricultrice du village de Palavakkam, à TamilNadu, lors d'une réunion avec les chercheurs del'Advanced Center for Enabling Disaster RiskReduction (centre supérieur pour la réduction desrisques de catastrophe), un partenaire d'Oxfam. Lechangement climatique a déjoué les méthodestraditionnelles des agriculteurs pour prévoir les chutesde pluie ; les chercheurs les aident à définir denouveaux plans pour semer et cultiver des produits,sur la base des tendances météorologiques actuelles.(Photo : Atul Loke/Panos pour Oxfam)

*Les différents secteurs sechevauchent beaucoup. Cetotal cumulé est obtenu enadditionnant tous lesprogrammes des différentsaffiliés Oxfam actifs dansl'intervention dans le cadre dutsunami en Inde.

Beneficiaires

déc 04- sep 08

Santé publique 207 439Sécurité alimentaire 232 980Moyens desubsistance 660 645Services sociaux 99 320Gestion descatastrophes 129 238Abris 23 175Total 776 025*

Dépenses (en 000 de dollars)

déc 04-sep 08

Santé publique 2 793Sécuritéalimentaire 1 541Moyens desubsistance 26 178Services sociaux 1 821Gestion descatastrophes 1 455Abris 6 385Gestion desprogrammes 5 012Total 45 191

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en profondeur suite à l'examen des capacités despartenaires et des propres systèmes de gestion d'Oxfam,et suite à un audit indépendant du réseau de cepartenaire.

De même, une évaluation de nos travaux sur leslogements permanents révéla des problèmes de qualitédans certaines maisons construites par un partenaire, etun manque de participation de la communauté à certainsendroits. Après de sérieux désaccords sur ses systèmesde contrôle de gestion, qu'Oxfam estimait être de qualitéinférieure à ses propres standards, nous avons décidé demettre fin à la relation avec notre partenaire Prepare enaoût 2007.

Une évaluation de l'ensemble du programme d'Oxfamdans le cadre du tsunami dans le sud de l'Inde début2006, indiqua que nous et nos partenaires avionsaccompli ce que nous nous étions fixé comme objectif, etfit l'éloge de la manière dont les interventions sur lesmoyens de subsistance avaient réussi à répondre auxbesoins des bénéficiaires individuels. Une autreévaluation s'intéressa à nos efforts visant à rendre descomptes aux bénéficiaires. Les résultats furent, engrande partie, positifs puisque la plupart des personnesinterrogées répondirent qu'elles avaient eu l'occasion decontribuer à des programmes. L'évaluation globalesuggéra qu'une plus grande coordination entre les affiliésOxfam était nécessaire. Des groupes thématiques furentmis en place pour accomplir cela et garantir la durabilitédes programmes.

La durabilité a été au cœur de nos travaux pendant ladeuxième moitié de notre intervention. Ceci comprenait ledéveloppement des capacités des partenaires et desliens avec le gouvernement et les institutions financières,pour que les groupes communautaires puissent continuerà recevoir un appui.

La moitié d'un important programme de recherche Oxfam

(voir page 36) fut menée en Inde et ceci déboucha nonseulement sur de meilleurs programmes mais aussi surbeaucoup d'enseignements qui furent transmis auxpartenaires, aux institutions gouvernementales et àl'organisation nouvellement créée Oxfam Inde, pour servirde référence pour leurs futures interventionshumanitaires.

Santé publiqueDurant les trois mois suivant le tsunami, nous avonsfourni des installations sanitaires et d'approvisionnementen eau à environ 7 000 foyers, distribué des kitsd'hygiène à plus de 40 000 familles, et déployé desdouzaines d'ingénieurs hydrauliciens, de spécialistessanitaires, et de défenseurs de la santé. Nous avonségalement distribué 72 000 litres d'eau à 2 500 victimesdu tsunami. Tout cela fut essentiel à la prévention desmaladies d'origine hydrique qui auraient pu se déclarersur une grande échelle.

Oxfam et ses partenaires continuèrent de fournir de l'eaupropre et des installations sanitaires aux populationsvivant dans les abris temporaires plus longtemps queprévu, étant donné la lenteur de la reconstruction. Nousavons installé 1 026 latrines, 1 088 sanitaires et 590réservoirs d'eau, et fourni 1 049 kits de nettoyage auxfamilles vivant dans les abris temporaires.

Fin 2006, nous aidions toujours près de 60 000personnes vivant dans des logements temporaires. Cesinterventions ne se terminèrent pas avant fin 2007. Nousavons également fourni des installations sanitaires etd'approvisionnement en eau dans toutes les maisonspermanentes de nos partenaires.

Pendant toute la durée de l'intervention dans le cadre dutsunami, nos partenaires organisèrent un grand nombred'événements informatifs visant à sensibiliser le publicsur les questions de santé et d'hygiène. Nous avons

IndeBeebi et son mari Kaleshavalli, devant leur maisondans le village de Tangutur dans l'État d'AndhraPradesh. Ils sont tous les deux séropositifs. Beebiest présidente de la société coopérative d'entraide(MACS) Asha dans le village, organisme soutenupar le SARDS, un partenaire d'Oxfam. Les 200membres du groupe sont tous des femmes vivantavec le virus VIH. Beebi a reçu une subvention de10 000 roupies (200 dollars) dédiée aux moyensde subsistance, afin de l'aider à mettre en placeune petite boutique avec Kaleshavalli proche deleur domicile. Le SARDS, qui avait déjà étendu sonaide au village après le tsunami, créa l'Asha MACSen novembre 2007 pour veiller à ce que lespopulations vivant avec le VIH et subissant unediscrimination importante, puissent bénéficier d'unsoutien concernant leurs moyens de subsistance.(Photo : Marie Banu Jawahar/Oxfam)

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formé des volontaires et des comités de surveillance pourcontrôler les bonnes pratiques en matière de santé etd'hygiène et assurer la maintenance des installationssanitaires et d'approvisionnement en eau dans les campsaccueillant les populations déplacées. Des partenairesont établi une série de camps médicaux mobiles, où lesmembres des communautés marginalisées et pauvrespouvaient demander des conseils médiaux et effectuerdes diagnostics. En outre, les spécialistes médicauxd'Oxfam ont formé le personnel de plus de 30 ONG enmatière de protection de la santé publique.

Une évaluation menée par les communautés quant àl'efficacité, la portée et la transparence des projets desanté publique d'Oxfam concernant les habitationstemporaires fut réalisée en 2007. Les conclusions decette évaluation indiquèrent que la promotion effectuéepar Oxfam dans le domaine de la santé publique avaitlargement atteint ses objectifs, principalement concernantla réduction des cas de maladies, comme la diarrhée etla malaria.

Oxfam a intégré la sensibilisation au VIH et au SIDA danstous ses programmes dans le sud de l'Inde et elle aégalement coordonné des programmes de sensibilisationpar l'intermédiaire de partenaires, en formant leurpersonnel pour l'organisation d'événements culturels. Uneétude de recherche d'Oxfam sur la vulnérabilité au virusVIH chez les communautés victimes du tsunami a fournides recommandations en faveur de l'intégration destratégies de réduction du risque de virus VIH dans lesfutures interventions en cas de catastrophe.

Restauration des moyens de subsistanceLe tsunami a détruit les ressources personnelles, lesinfrastructures et les ressources naturelles dont descentaines de milliers de personnes dépendaient pourvivre. Pendant la durée de l'intervention dans le cadre dutsunami, la restauration et l'amélioration des moyens desubsistance ont représenté le principal pôle de dépenses.Le long de cette étendue côtière, de nombreuses

communautés vivent dans une pauvreté extrême. Oxfamet ses partenaires se sont concentrés sur l'aide auxpopulations marginalisées, y compris les femmes et lescommunautés tribales et dalits, pour renforcer leursmoyens de subsistance ou trouver d'autres sources derevenus.

Le principal modèle utilisé est l'organisation despopulations (surtout les femmes) en groupes d'entraide(SHG) qui reçoivent ensuite de la formation et des fonds,généralement sous forme de prêts, utilisés pour créer depetites entreprises dont les activités vont du maraîchageà la confection de vêtements, du séchage de poisson à lafabrication de produits en fibre de coco. Les membresdes groupes, qui ont habituellement un accès limité auxcrédits, sauf auprès de prêteurs appliquant des tauxd'intérêt élevés, peuvent ensuite emprunter à partir del'épargne des groupes d'entraide afin de développer leurentreprise. Leur plus grande autonomie économiqueréduit également leur vulnérabilité aux futurescatastrophes.

Nous avons concentré nos efforts sur la durabilité de cesgroupes : les membres ont été formés à descompétences clés comme la comptabilité, le marketing, leleadership, la sensibilisation aux droits, et les SHG ontété organisés en fédérations qui ont ensuite établi desliens avec les banques et les plans gouvernementaux. Denombreuses structures de soutien relatives aux moyensde subsistance, mises en place par nos partenaires,comme les centres de service dans les communautésagricoles ou les villages de pêcheurs sur les côtes, ontété transférées à ces fédérations. L'un de nos plusgrands partenaires, la Fondation Dhan, a organisé 69000 membres en près de 4 000 groupes dédiés auxmoyens de subsistance.

Lors de la phase d'urgence, l'accent fut mis fortement surle remplacement des ressources perdues, comme lesembarcations et le matériel de pêche, l'outillage agricoleou le bétail, et sur les programmes argent contre travail :pour injecter des fonds dans l'économie locale, environ

Inde

Chandra (au centre) et Valli (à droite) font unepause dans leur travail de reconstruction desbassins de sel endommagés à Vedaranyam,dans le sud de l'Inde en mai 2005. Oxfam et sonpartenaire FACE ont payé les producteurs de sel(généralement des membres des communautéspauvres et marginalisée) pour qu'ils drainent etreconstruisent les bassins de sel qui avaient étédétruits par le tsunami, leur permettant ainsi derecommencer à gagner leur vie. Défiant lesnormes sociales dominantes, Oxfam et FACEont payé un salaire identique aux femmes pource travail. (Photo : Rajendra Shaw/Oxfam)

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Fonds Tsunami d'Oxfam International | Rapport de fin de programme, décembre 2008

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Inde26 433 victimes du tsunami ont été payées pourdéblayer les débris et réhabiliter les canaux, les étangset les terres agricoles. Avant la fin de la première annéedu programme d'intervention, nous avions fourni 360nouveaux bateaux et filets aux pêcheurs, et avionsréparé en plus 900 bateaux et 800 moteurs hors-bordqui avaient été endommagés par le tsunami.

Alors qu'Oxfam fournissait beaucoup d'aide auxcommunautés de pêcheurs, nous nous sommes viterendu compte que les autres groupes, en particulier lesagriculteurs vivant dans la pauvreté, avaient étégravement touchés par le tsunami mais avaient étédélaissés par l'intervention générale : leurs champsavaient été contaminés par l'eau de mer, et lesressources avaient été détruites ainsi que leursmarchés. Nous avons encouragé des moyens innovantsde stimuler leurs revenus. Par exemple : 1 500agriculteurs des districts de Karaikal et deNagapattinam adoptèrent des méthodes biologiquesaugmentant considérablement leurs bénéfices ; desentrepôts furent construits pour stocker les produits,permettant à près de 400 agriculteurs de Nagapattinamde vendre lorsque la demande augmente ; ou encoreune banque de semences et un système de productionde semences certifiées dans les districts de Karaikal etde Perunthottam furent développés.

Myrada, une ONG dédiée au développement rural,évalua beaucoup de programmes Oxfam sur lesmoyens de subsistance et les jugea comme étantadaptés et ayant réussi à se focaliser sur lespopulations les plus pauvres. Sa recommandation surl'amélioration de la durabilité fut intégrée à nosstratégies de sortie.

L'ampleur même du tsunami représenta des défisconsidérables pour nos partenaires, qui souvent nedisposaient pas de l'expérience et des capacitésnécessaires pour se charger de telles sommes d'argentet d'un si grand nombre de bénéficiaires. Le réseau departenaires East Coast Development Forum (ECDF,

forum de développement de la côte est) n'est pasparvenu à débloquer les fonds pour ses organisationsmembres de façon opportune, et les groupes d'entraidesur les moyens de subsistance n'ont pas pu recevoirleur financement. Oxfam fut obligé de restructurer leprogramme. L'un des partenaires, Shanthi Dan, refusaau début de se soumettre à un examen indépendant.Mais après de très longues négociations, il signa unaccord avec Oxfam, autorisant la distribution desubventions dédiées aux moyens de subsistance pourles femmes bénéficiaires. Malgré le fait qu'Oxfamhonora bien toutes ses responsabilités, l'un desgroupes de bénéficiaires continua de protester pourobtenir des fonds supplémentaires.

Voir également le programme Green Coast à la page30.

Restauration des services sociauxLes activités dans ce domaine furent principalementaxées sur l'amélioration de l'accès à l'éducation pour lesenfants, et de l'environnement éducatif. Par exemple, laFondation Dhan, établit 270 centres d'apprentissageproposant un enseignement complémentaire à 8 000élèves ayant manqué l'école à cause du tsunami. Unautre partenaire, le Center for World Solidarity (centrepour la solidarité mondiale), fournit un enseignementprofessionnel à 53 jeunes filles pour développer leursperspectives d'embauche.

La Dhan créa également 106 centres d'information dansles villages, visant à renforcer l'autonomie despopulations marginalisées dans les villages côtiers. Cescentres, dont plus de 34 000 personnes ont pubénéficier, proposent de nombreux services comme lessystèmes d'alerte rapide en cas de catastrophe, desinformations sur les marchés et des formations eninformatique.

Oxfam intégra l'égalité entre hommes et femmes danstous ses programmes et encouragea cette même

L'ACEDRR (centre supérieur pour la réduction desrisques de catastrophe) dirigé par la Fondation Dhan,un partenaire d'Oxfam, a lancé un projet pilote deradio communautaire destiné à environ 100 000personnes des habitations rurales du district duMadurai. Les membres de la communauté créent leurspropres programmes sur toute une série de thèmescomme la réduction du risque de catastrophe et lesinterventions en cas de catastrophe. (Photo : AtulLoke/Panos pour Oxfam)

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égalité auprès des autres ONG, notamment sousforme de " guide " d'intégration de cette dimension,mettant en lumière les meilleures pratiquesd'intervention en cas de catastrophe, suite à uneétude de recherche d'Oxfam publiée en février 2007.

Gestion des catastrophesL'un des héritages à long terme des travaux d'Oxfamdans le cadre du tsunami est l'Advanced Center forDisaster Risk Reduction (ACEDRR, centre supérieurpour la réduction des risques de catastrophe), dirigéla Fondation Dhan. Ce centre, insistant sur uneapproche pour la réduction des risques decatastrophe (DRR) axée sur le développement,conduit des recherches et développe des politiquespour atténuer les effets des catastrophes, etdéveloppe les capacités des communautés et de lasociété civile pour mieux résister à ces catastrophes.Jusqu'à présent, l'ACEDRR a déjà lancé un site Web,créé 14 projets de recherche pilotes permettantd'intégrer la DRR dans les activités dedéveloppement, et a démarré 6 projets visant à fournirune analyse constituant le fondement desprogrammes et des politiques. L'un des projets pilotesa fourni une police d'assurance à plus de 750 famillesde pêcheurs du district de Vizag dans l'État d'AndhraPradesh.

La Dhan, qui créa localement des groupes de gestiondes catastrophes dans 150 villages, a égalementcontribué à la création d'une station de radiocommunautaire pour diffuser des informations d'alerterapide à 20 villages côtiers du district deNagapattinam. Plus de 350 000 personnes ont euaccès aux informations sur la réduction des risquesde catastrophe, dans le réseau de centresd'information dans les villages créés par la Dhan. Lepartenaire CEE a développé des plans decontingence communautaires dans 19 villagesexposés au risque de catastrophe et a fourni auxpopulations des informations expliquant quoi faire encas d'urgence. Il a développé un système radio reliantles pêcheurs des villages côtiers afin d'agir commesystème d'alerte rapide en cas de catastrophe. LeCEE a également planté plus de 8 hectares d'arbresservant de ceinture de protection pour 7 villages.

Oxfam a travaillé avec des partenaires pourdévelopper des plans de contingence pour de futuresurgences, et a collaboré avec RedR India afin d'aider24 ONG à déployer des plans de réaction rapide et àdévelopper leurs capacités de réaction en casd'urgence. Ils alimentèrent les plans de contingenceau niveau des États Andhra Pradesh, Tamil Nadu,Karnataka, Kerala et les îles Andaman et Nicobar.

AbrisLors de notre intervention initiale, nous avons fourni 1624 abris temporaires pour les foyers victimes dutsunami. Plus tard, en 2005, nous avons renforcé descentaines d'abris existants en prévision de lamousson, et en 2006, nos partenaires ont réparé oureconstruit près de 1 000 maisons en terre séchée,détruites lors d'inondations. Oxfam ne s'est pasprécipité dans le démarrage des projets de logementspermanents, car il était nécessaire que des terrainsadaptés deviennent disponibles et que lescommunautés soient en position de participercomplètement à ce processus.

Très tôt, Oxfam prit la décision de ne pas entrer enconcurrence avec de nombreuses organisationsimpliquées dans la construction de logementspermanents. Au lieu de cela, l'agence s'est efforcéeen priorité de promouvoir les meilleures pratiques etd'encourager la participation des communautés dansles décisions relatives à la conception des maisons etaux sites de relocalisation. Finalement, 5organisations partenaires (BUILD, CEE, Prepare,QSSS et SEVAI) construisirent un total de 455maisons permanentes pour les victimes du tsunami.En plus de la construction de 101 maisons pour lessurvivants du tsunami, le partenaire Prepare apportason soutien à 432 familles dalits pour rénover leursmaisons. Les bénéficiaires furent invités à surveiller etmême à prendre part aux travaux de construction.

Une évaluation des programmes des partenaires surles logements permanents fut conduite en 2008. Bienque globalement positive, elle indiqua que desaméliorations auraient pu être apportées dansplusieurs domaines comme la nécessité de cibler lesbénéficiaires, faire participer les communautés dansle programme et partager les bonnes pratiques. Sur labase de ces recommandations, Oxfam apporta uncertain nombre d'améliorations sur les maisons fin2008.

Le processus de reconstruction dans son ensemblesubit une série de retards occasionnés par unmanque de terrains, une pénurie de main-d'œuvre etde matériaux et des soucis de coordination. Pourcette raison, Oxfam concentra une grande partie deses efforts en matière de défense des intérêts surl'amélioration des terribles conditions de vie dans lesabris temporaires, dans lesquels des centaines depersonnes vivaient toujours, même deux ans après lacatastrophe. Suite au lobbying effectué par Oxfam, legouvernement de l'État de Tamil Nadu décida decoordonner des réparations pour une valeur de 54,6millions de roupies (1,4 million de dollars).

Inde

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Avec l'éloignement des îles et le manque dedonnées fiables avant le tsunami, il a étédifficile d'estimer précisément l'ampleur del'impact. Les estimations officielles sur lenombre de morts et de portés disparus étaientde 3 513. Environ 10 000 maisons, 85 écoles,34 centres médicaux et près de 1 000 bateauxde pêche furent endommagés ou détruits ; 150000 têtes de bétail et plus de 8 000 hectares deterres cultivables et de plantations furentperdus. Six îles dans le sud ont dû êtrecomplètement évacuées et 200 camps desecours temporaires furent établis pouraccueillir 46 000 personnes. Environ 14 000personnes furent transportées par avion jusqu'àla capitale, Port Blair, et 5 700 personnes furentemmenées jusqu'en Inde continentale.

Oxfam arriva dans les îles deux jours après letsunami et commença à fournir aux camps dumatériel de secours, comme de la nourriture,des abris temporaires, des kits d'hygiène et del'eau propre. En raison des contraintes sur lesvoyages, imposées par le gouvernement, nousn'avons pas pu accéder jusqu'au groupe d'îlesgravement affectées (dans le sud) mais nousavons établi des liens avec des groupescommunautaires sur place qui ont pu fournir lesservices de secours d'Oxfam.

Une évaluation externe de notre interventionindiqua que nous avions eu un impact positif,surtout en termes de fourniture de matériel etde ressources ; nous avons été l'une desprincipales agences à mettre en place unmécanisme de coordination entre ONG, ce quipermit de créer un impact plus important.L'évaluation indiqua que les bénéficiairesétaient mécontents en raison d'un arrêt des

activités alors que les comités communautairesétaient constitués, mais que cette initiativepermit aux interventions d'être plus durables.

Une contrainte considérable concernant lesabris fut le fait qu'Oxfam dut fonctionner selonles critères de sélection des bénéficiaires et leplan conçu par gouvernement. Néanmoins,nous avons réussi à fournir des abrisprovisoires à 220 familles dans deux sites enAndaman du Sud. Après avoir fait pression surle gouvernement pour que plan de base soitmodifié, nous avons pu ajouter des fenêtrespour l'aération, des revêtements au sol et unevéranda. Nous avons également distribué prèsde 200 kits pour les abris, comprenant unpoêle, des casseroles, des filtres à eau et desmoustiquaires.

En collaboration avec les autorités chargées del'éducation, nous avons construit 3 écolespréfabriquées sur la Petite Andaman (LittleAndaman), permettant d'accueillir environ 1 750élèves. Nous avons aussi construit 4 bureauxpréfabriqués pour nos partenaires dans legroupe d'îles situé au sud, même si ces projetsconnurent des retards considérables.

Oxfam réussit à former un réseau deprofessionnels de la santé dans la communautépour transmettre des messages sur l'hygiène etla santé publique, et l'évaluation fit l'éloge denotre agence pour l'utilisation des " mass media" comme All India Radio pour diffuser en sixlangues locales des informations médicalesessentielles à un grand nombre de personnes.Les efforts consistant à utiliser la télévisionlocale furent moins efficaces.

Inde : les îles Andaman et Nicobar

Lakshmi cultive ses plantes bétel, uneimportante culture commerciale dans lesîles, dans son jardin à Bamboo Flat enoctobre 2005. Elle a été payée par Oxfampour restaurer le jardin dans le cadre d'unprogramme " argent contre travial". D'autresbénéficiaires ont été payés pour restaurerdes digues côtières, construire desbarrages, réparer des routes ou poser dessols dans les maisons. (Photo : RajendraShaw/Oxfam)

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L'un de nos programmes les plus innovants futd'aider à l'extraction de l'essence de citronnelle(un insectifuge naturel contre les moustiques)en tant qu'activité représentant un moyen desubsistance, et de la distribuer à tous lesbénéficiaires.

Oxfam construisit des centaines de toilettes etde sanitaires dans l'ensemble des îles. EnAndaman du Sud, ces installations furentsituées dans les sites où nous avions construitdes abris provisoires. Grâce à une bonnecoordination avec les autorités, de bonnesinfrastructures et la mobilisation du public, cesinstallations furent bien utilisées par lacommunauté. Toutefois, celles construites surGrande Nicobar (Great Nicobar) furent moinsbien utilisées.

En plus d'installer 20 grands réservoirs destockage d'eau et de désaliniser plus de 300puits, nous avons encouragé un système decollecte des eaux de pluie qui fut couronné desuccès, car permettant de fournir une autresource d'eau pour une utilisation ménagèrependant la mousson. Ce système fut adopté àgrande échelle, même dans les abris construitspar le gouvernement et d'autres ONG.

Dans le domaine des moyens de subsistance,les interventions " argent contre travail "d'Oxfam fournirent un revenu transitoire auxfoyers vivant dans la pauvreté, grâce à desactivités consistant par exemple à travailler surles propres abris d'Oxfam ou à creuser despuits. L'évaluation salua les interventions àpetite échelle avec nos partenaires, comme ladésalinisation des champs de riz paddy quiprofita à 50 familles agricoles à faibleproductivité, ou un projet de culture potagèrequi aida 53 femmes. Ces deux activitéspermirent non seulement d'améliorer lesmoyens de subsistance mais aussi la sécuritéalimentaire.

Oxfam fournit 76 bateaux et filets aux pêcheursvictimes du tsunami dans les îles Nicobar ducentre, et forma les jeunes à la réparation et àl'entretien des navires. Nous fournîmes descongélateurs aux Tribal DevelopmentCooperative Societies (sociétés coopérativesde développement tribal) de 14 villages pouraméliorer les liens avec le marché concernantle poisson. L'évaluation identifia que les

bateaux n'étaient pas toujours utilisés aux finsprévues. Ceci s'expliqua en partie par unemauvaise sélection des bénéficiaires par legouvernement, ainsi que par desinfrastructures inadaptées et aucune traditionde pêche commerciale chez les groupestribaux.

Oxfam proposa des formationsprofessionnelles et des trousses à outils pourles activités de charpenterie, de maçonnerie,de plomberie et de réparation automobile.Même si la formation en elle-même fut saluée,certains participants furent incapablesd'appliquer leurs compétences en raison d'uneabsence de liens avec le marché.

Étant donné les difficultés qu'Oxfam et d'autresagences rencontrèrent dans leurs interventionssur les moyens de subsistance, il étaitclairement nécessaire de mieux identifier lesopportunités adaptées au contexte local dansce domaine. Avec le partenaire CEFI, nousétablîmes un centre de ressources sur lesmoyens de subsistance pour constituer unebase de connaissances sur les ressources etcompétences locales.

Inde : les îles Andaman et Nicobar

Johanna écoute la radiodans son abri provisoire àGovindnagar en octobre2005. Oxfam sponsorisades messages d'éducationpublique sur la station AllIndia Radio en hindi et ennicobarais pour veiller à ceque la sensibilisation auxquestions de santé etd'hygiène soit diffuséeaussi largement quepossible. (Photo : RajendraShaw/Oxfam)

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Le programme régional Green CoastL'un de nos programmes les plus importantset les plus innovants lancés dans le cadre del'intervention financée par Oxfam suite autsunami fut le programme Green Coast (côteverte), mis en œuvre par les partenairesWetlands International, le WWF (World WildlifeFund for Nature), Both Ends et l'Unioninternationale pour la conservation de lanature (UICN). Unique dans un contexte post-catastrophe, ce programme s'est concentrésur la restauration des écosystèmes côtiers etla gestion des ressources naturelles commefondement durable des moyens desubsistance des populations. Green Coast aété mis en œuvre avec succès dans lesrégions affectées par le tsunami en Indonésie,au Sri Lanka et en Inde du Sud.

Reconnaissant que les communautés pauvresallaient sans doute bénéficier le plus de cette "reconstruction verte ", Green Coast a soutenuun grand nombre d'activités axées sur lesmoyens de subsistance, comme la pêche,l'aquaculture à petite échelle, l'écotourisme, lejardinage et l'élevage de bétail. En plus derenforcer les revenus de ces populations, lesforêts côtières qui furent replantées dans lecadre du programme servirent également detampon protecteur naturel contre les cyclones,l'érosion côtière et l'intrusion de l'eau de merdans les systèmes d'eau douce.

La participation, à toutes les étapes, desgroupes communautaires qui reçurent descapitaux pour reconstruire leurs moyens desubsistance ou restaurer les écosystèmescôtiers, fut essentielle au succès de GreenCoast. Les partenaires furent égalementsoutenus alors qu'ils faisaient pression pourinfluencer les politiques de gestion desressources côtières des gouvernements auniveau des districts et au niveau national.

Un autre principe fondamental fut que lestravaux relatifs aux politiques et les projets depetites subventions devraient conduire à desaméliorations des droits et de la positionéconomique des femmes, et qu'elles devraientêtre au cœur du processus décisionnel.

Les 175 projets séparés profitèrent à un totalde 106 800 personnes ayant des activités

rémunératrices développées grâce à depetites subventions et à de la formation.Beaucoup d'autres personnes qui neparticipèrent pas directement à Green Coasten profiteront grâce à la restauration desécosystèmes, l'augmentation des réserves depoisson et la protection contre lescatastrophes.

Au total, plus de 1 100 hectares de mangroveset de forêts côtières, 2,5 km de dunes desable et 100 hectares de récifs coralliens etd'herbiers marins endommagés furentréhabilités. Les groupes communautairesrestaurèrent également les puits d'eau potableet désalinisèrent les terres agricoles.

En deux phases réussies à Aceh, au total 75projets distincts réhabilitèrent près de 1 000hectares d'écosystèmes côtiers, aidantdirectement plus de 19 000 personnes àaméliorer leurs moyens de subsistance. Deplus, un réseau de défense des intérêtsconstitué d'organisations locales impliquéesdans les projets Green Coast fut créé, dansl'optique de faire pression sur les autoritésconcernant les questions de gestion desressources côtières.

Une étude d'impact du programme au SriLanka indiqua que les communautés étaientmieux protégées contre les futurescatastrophes, que les opportunités en matièrede pêche s'étaient améliorées, que l'eaupotable était de meilleure qualité et quel'écosystème s'était enrichi. En 29 projets auSri Lanka, l'UICN établit 44 hectares deceinture verte côtière, réhabilita 40 hectaresde mangroves et 750 mètres de dunes desable, reconstitua 53 sites abandonnésd'exploitation du corail grâce à des espècesde poisson d'eau douce, et aida 200 familles àcultiver des fruits et légumes dans leur jardin,améliorant ainsi leurs revenus et leur nutrition.Environ 61 500 personnes bénéficièrent deces interventions.

En Inde, plus de 4 600 personnes reçurentune aide directe pour la reconstruction deleurs moyens de subsistance, et 11 440 autresfurent formées à la gestion des ressourcescôtières.

Azhar, responsable d'un groupe soutenu par leprogramme Green Coast, se tient devant lesmangroves plantées par sa communauté à LamUjong. L'argent que les membres du groupereçurent pour leurs moyens de subsistancedépendait de la survie de 80 % des mangroves.(Photo : Roy Probert/Oxfam)

Anoma Sudarshanivérifie les goyaves deson jardin, dans lanouvelle communautéd'Uhapitagode prèsd'Hambantota, dans lesud du Sri Lanka, enoctobre 2007. Seshabitants, qui vivaientavant dans descommunautés côtièresdétruites par le tsunami,ont été relocalisés ici.Green Coast a aidéAnoma à planter desfruits et des légumesdans son jardin pouraméliorer la nutrition desa famille ainsi que sesrevenus. (Photo :Howard Davies/Oxfam)

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Myanmar (Birmanie)Le partenaire d'Oxfam, la Fondation Metta,mit en œuvre deux programmes pour lescommunautés victimes du tsunami dans 4communes de la région du delta del'Ayeyarwady : la réhabilitation après letsunami et l'exploitation forestière par lescommunautés, dont 60 000 personnesenviron purent bénéficier.

Dans le cadre du premier programme, Mettaconstruisit ou rénova 40 écoles dans 4communes, fournissant des meubles, destoilettes, des réservoirs d'eau de pluie, despanneaux solaires et des éoliennes. De plus,56 enseignants dans 25 villages reçurent uneformation. Quatorze nouveaux centrespréscolaires, pouvant accueillir 2 000 enfantsde moins de 5 ans, furent égalementconstruits en utilisant des matériaux locaux.

La Metta adopta une approche participativeselon laquelle les bénéficiaires furentimpliqués dans la conception et la mise enœuvre des projets. Elle mena une série detravaux de réhabilitation, réparantl'approvisionnement en eau de 10 000personnes dans 20 villages touchés par letsunami, en creusant des puits et denouveaux étangs, et en construisant desponts permettant aux villageois de se rendresur les marchés.

Dans les premiers temps de l'intervention,elle distribua des filets et des bateaux depêche à plus de 50 foyers. Plus récemment,elle mit en place 5 groupes d'entraide pourles pêcheurs, les travailleurs polyvalents etles femmes. Ces groupes reçurent desformations professionnelles et encomptabilité, ainsi que des instructions sur lafaçon de gérer un fonds renouvelable.

L'un des objectifs sous-jacents du projetMetta fut d'améliorer l'aptitude descommunautés à entreprendre et à gérer desprojets elles-mêmes, et de leur donner laconfiance nécessaire pour négocier avec lesautorités officielles locales. Dans ce but, plusde 200 villageois acquirent des compétencesen leadership et en management. Mettaobserva également un accroissement de laconfiance en soi et de la volonté des femmesà prendre part aux activités dedéveloppement, alors qu'avant, elles étantréticentes à participer aux réunions.

Le projet d'exploitation forestière visait à créerune forêt de 51 hectares dans les communesde Ngaputaw et de Labutta, pour protéger les

communautés côtières contre lescatastrophes naturelles. Près d'un million dejeunes arbres parmi des espèces dulcicoleset de mangrove furent cultivés pour êtreplantés à cet endroit, et des représentants de12 villages furent formés à l'entretien desjeunes plants.

La vulnérabilité des populations vivant dans ledelta d'Ayeyarwady put être constatée avecdes effets désastreux en mai 2008, lorsque lecyclone Nargis s'abattit sur la région, faisantenviron 138 000 morts ou disparus, et 2,4millions de personnes déplacées.

Pratiquement aucune des installationsconstruites par la Metta lors de sonprogramme de réhabilitation après le tsunamine fut épargnée. Dix-huit des écoles, 12installations préscolaires et 6 toilettesscolaires furent complètement détruites, ainsique de nombreux panneaux solaires,éoliennes et pépinières de mangroves. Cinqpersonnes appartenant au personnel de laMetta furent tuées par le cyclone et un autremembre du personnel perdit toute sa famille.

La Metta, avec 4 bureaux sur le terrain etplus de 70 membres de personnel dans larégion, fut bien placée pour intervenir après lecyclone, et elle participe toujours auxsecours. Dans le cadre de ses activités deréhabilitation, elle reconstruira les écolesendommagées pour veiller à ce que lesenfants puissent reprendre leur scolarité, etfournira une meilleure protection auxcommunautés contre les cyclones et lesinondations.

Les écoles édifiées lors de l'intervention suiteau tsunami furent construites à bas coût enutilisant des matériaux locaux et lesméthodes traditionnelles de la région. Lesnouvelles écoles, disposant de solidesfondations et fabriquées en béton armé, sontprévues pour servir à la fois d'écoles etd'abris en cas de catastrophe, suivant unmodèle de conception utilisé avec succès auBangladesh et en Inde.

L'un des aspects positifs résultant de l'état dedévastation laissé par Nargis fut que lesbénéficiaires mirent en pratique la formationde gestion des catastrophes dispensée par laMetta. Les habitants de l'île de Pyinkhayaingmenèrent des évaluations sur les dommageset les besoins, immédiatement après lepassage du cyclone, et transmirent leursrésultats au bureau de la Metta sur le terrain.

*Certains bénéficiairesreçurent de l'aide dans plusd'un domaine.

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Dépenses (en 000 de dollars)déc 04-sep 08

Santé publique 138Sécuritéalimentaire 4Moyens desubsistance 129Services sociaux 501Gestion descatastrophes 137Abris 10Gestion desprogrammes 38Total 957

Beneficiaires

déc 04- sep 08

Santé publique 22 163Sécurité alimentaire 14 432Moyens desubsistance 6 446Services sociaux 27 023Gestion descatastrophes 973Abris 1 290Total 60 171*

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ThaïlandeLes travaux d'Oxfam en Thaïlande suite autsunami se concentrèrent sur trois domainesprincipaux : aider les migrants birmans àaccéder aux soins médicaux et àcomprendre leurs droits, renforcer lesmoyens de subsistance et la préparation auxcatastrophes des communautés de pêcheurscôtières, et assister les populationsimpliquées dans des litiges fonciers.

L'un de nos partenaires travailla avec lescommunautés birmanes dans les provincesde Phang Nga et de Phuket, afin d'améliorerleur accès aux services médicaux et de lessensibiliser à leurs droits dans le domaine dutravail.

La malaria et les maladies respiratoires sontdes problèmes fréquents pour les ouvriersdes plantations de palmiers, alors que latuberculose et le virus VIH sont courantschez les communautés de migrants. C'estpourquoi notre partenaire forma 2 000bénévoles médicaux dans 5 districts pourqu'ils fournissent des informations médicalesaux migrants, recueillent des informations surla situation médicale et aident à diriger lesgens vers les bons services de santé. Autotal, 50 ateliers médicaux furent organisés,dont 30 destinés aux femmes en particulier,pour qu'elles puissent avoir accès auxinformations sur la santé en matière dereproduction, les soins aux enfants, et lesviolences conjugales. Ce partenaire collaboraégalement avec les hôpitaux locaux pourveiller à ce que les migrants reçoivent unaccès aux services auxquels ils ont droit.Pendant toute la durée de l'intervention suiteau tsunami, les activités de sensibilisationmédicale financées par Oxfam permirent detoucher près de 25 000 migrants.

Une grande partie de la communauté et desemployeurs birmans ne connaissent pas lesdroits des travailleurs migrants, et notrepartenaire organisa des ateliers de formation,créa des brochures en birman ainsi qu'unnuméro de téléphone prioritaire pourtransmettre des informations sur les droitsdes migrants et dans le domaine du travail. Ilmit en place un programme de sensibilisationsur le lieu de travail et organisa au moins 70" échanges dans le domaine du travail " oùun total de 7 500 travailleurs migrants vinrentdiscuter des problèmes auxquels ils étaientconfrontés. Quinze séances de formationfurent organisées pour les responsables desmigrants, traitant du droit du travail et de la

création d'associations et de syndicats, et300 personnes y participèrent. Un millier demigrants reçurent un soutien juridique. Prèsde 15 700 hommes et femmes bénéficièrentde ces services sur les moyens desubsistance.

Le travail de ce partenaire fut parfois rendudifficile par les mesures sévères contre lesmigrants, comme les couvre-feux,l'interdiction des réunions de plus de 5personnes ou l'utilisation de téléphonesportables. L'outil vital pour toucher un publicaussi vaste que possible fut une émission deradio en birman diffusant deux fois parsemaine des informations auprès de 5districts sur les questions relatives à la santéet aux droits des migrants, et annonçantégalement les événements locaux.

Oxfam aida aussi les communautés depêcheurs marginalisées dans les provincesde Phang Nga, Krabi et Phuket. Grâce auprojet Phang Nga Bay (PNB), notrepartenaire, la Réhabilitation desCommunautés de Pêcheurs Côtièresd'Andaman, travaille directement avec 24villages côtiers pour restaurer leurs moyensde subsistance, créer et renforcer lesorganisations communautaires, et établir unsystème communautaire d'alerte en cas decatastrophe.

Conduit à l'origine par le réseau SaveAndaman Network (SAN), le projet PNButilisa les groupes de fonds renouvelablescommunautaires comme mécanisme derestauration des moyens de subsistance desmembres. Ces groupes reçurent descapitaux de lancement et ensuite desformations spécifiques. En même temps, cepartenaire établit un réseau d'organisationslocales dans 57 villages de la baie. Ceci futconsidéré comme crucial pour ledéveloppement à long terme des moyens desubsistance, les mesures de préparation aux

Un membre de lacommunauté de pêcheursde Bang Pat contrôle leshuîtres qu'il cultive. Il s'agitde l'un des 24 villagescôtiers assistés dans lecadre du projet Phang NgaBay (PNB). Les membresde la communauté ont étéaidés pour lerétablissement de leursactivités commercialesgrâce à des prêtsrenouvelables. (Photo :Oxfam)

Certains bénéficiaires ont reçude l'assistance dans plus d'unsecteur. Les personnes qui ontbénéficiées des dépenses pourla gestion de catastrophes ontaussi reçu de l'aide pourrestaurer leur moyens desubsistance, et elles sontinclues dans ce derniercatégorie.

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Dépenses (en 000 de dollars)déc 04-sep 08

Santé publique 133Sécuritéalimentaire 66Moyens desubsistance 613Services sociaux 9Gestion descatastrophes 12Abris 9Gestion desprogrammes 14Total 856

Beneficiaires

déc 04- sep 08

Santé publique 25 017Sécurité alimentaire 7 241Moyens desubsistance 25 743Services sociaux 5 070Gestion descatastrophes 0*Abris 16 102Total 75 022*

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Fonds Tsunami d'Oxfam International | Rapport de fin de programme, décembre 2008

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Thaïlandecatastrophes et la défense des intérêts pour lutter contre lapauvreté.

Le projet PNB mit en place un réseau radiophonique enVHF servant de mécanisme d'alerte en cas de catastropheet de moyen de contrôle des activités de pêche illégales.Ce réseau comprend maintenant 151 membres formésdans 3 provinces, et est relié à un réseau encore plusimportant dans d'autres provinces voisines.

Nous continuons à soutenir le SAN car il aide égalementles communautés victimes du tsunami qui ont rencontrédes difficultés pour accéder aux terres, en renforçant lesorganisations locales et en veillant à ce que lescommunautés aient connaissance de leurs droits. Le SANprésente également des alternatives pour une utilisationdurable des terres.

Le SAN soutient un certain nombre de réseauxd'organisations communautaires, qui encouragent lesvillages à développer des chartes illustrant leurs souhaitsen matière d'organisation de leur communauté et degestion des terres.

Le Centre d'Aide Juridique et en Matière de Droits de laCommunauté d'Andaman) soutient les populations de 31villages, exposées au risque d'expulsion de leurs propresterres. Sur les 367 dossiers gérés par ce centre, 250 ontété clôturés, généralement avec une issue positive pour lesvillageois : 226 dossiers se sont terminés par un accord, et170 se sont conclus pour les défendeurs par l'obtentiond'un titre de propriété foncière pour une partie de la zonefaisant l'objet du litige. Dans d'autres cas, les plaignants ontretiré leurs accusations ou le tribunal a rejeté l'accusation.Six dossiers sont en appel et 117 sont toujours en cours.

MaldivesUn tiers de la population des Maldives, soitprès de 300 000 personnes, furent touchéespar le tsunami, qui endommagea ou détruisitleurs habitations, leurs moyens desubsistance et les infrastructures sociales.

Oxfam fut l'une des premières organisationsinternationales à réagir à la catastrophe, enenvoyant une équipe d'évaluation auxMaldives le 3 janvier 2005. Le programme,qui dura jusqu'en mai 2005, comprit lafourniture d'eau en urgence et une aidefinancière pour restaurer le pouvoir d'achatde 22 000 personnes sur 14 îles.

En étroite collaboration avec le CentreNational de Gestion des Catastrophes et lesautorités nationales et locales, nous avonsinstallé trois usines de désalinisationpermanentes, capables de produire 10 000litres d'eau fraîche par jour. Ces usines,d'une durée de vie de 10 ans, furenttransmises aux communautés insulaires deMuli, Viligili et Goidhoo, tout comme despièces détachées, de la formation pour lesopérateurs des installations, et l'équivalentdes frais de fonctionnement pendant troismois.

Nous avons également fourni des réservoirs

de stockage d'eau pouvant contenir un totalde 190 000 litres sur les îles de Gan etThinadhoo, afin d'aider les usines dedésalinisation.

En partenariat avec Care Society et laFASHAN (fondation encourageant l'entraidepour répondre aux besoins), les projets "argent contre travail " d'Oxfam fournirent unrevenu vital à 683 hommes et 758 femmes.Ces travaux permirent notamment laproduction de 900 000 parpaings qui furentutilisés pour l'effort de reconstruction.

Un autre partenaire, la SHE (Société pourl'Education Médicale), distribua du matérielpour 20 bateaux sur l'île de Vilifushi dansl'atoll de Thaa.

Une évaluation estima que le programmed'Oxfam avait un impact considérable sur lavie des populations victimes du tsunami. Ilréussit à injecter 361 000 dollars dansl'économie locale et cibla les familles les plusgravement touchées. Le programme eutégalement des effets positifs sur ledéveloppement du secteur des ONG dansles Maldives et des capacités décisionnellesdes communautés.

Dépenses (en 000 de dollars)déc 04-sep 08

Santé publique 841Gestion desprogrammes 32Total 873

Beneficiaires

déc 04- sep 08

Santé publique 22.000Moyens desubsistance 3.000Total 25.000

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SomalieLa Somalie était à plus de 5 000 km del'épicentre du tremblement de terre, mais 289personnes furent tuées lorsque le tsunamidéferla sur les côtes. Environ 44 000personnes, sur une étendue côtière de 650km dans le Puntland, se retrouvèrent dansune situation nécessitant des secoursd'urgence. La ville historique d'Hafun futrasée, et la principale industrie (la pêche) futdévastée.

Oxfam aida 20 000 personnes dans lesdistricts d'Hafun et de Mudug, en fournissantde la nourriture, des abris et autres articlesde secours durant la phase d'urgence.Toutefois, dans un pays déjà affecté par unesécheresse chronique et des conflits,beaucoup de personnes avaient besoin d'uneassistance à plus long terme. Il s'agissaitnotamment des communautés de pasteursqui avaient été contraintes, en raison de lasécheresse, de migrer vers la côte pourtrouver du travail et qui s'étaient retrouvéessans ressources.

En plus des 59 000 personnes qui reçurentune assistance directe de la part d'Oxfam etde nos partenaires, près de 200 000personnes furent aidées indirectement.

Les programmes dans le cadre du tsunamifurent menés avec en toile de fond unerecrudescence des combats dans d'autresparties du pays. Même si ces troublesn'eurent pas d'impact direct sur nos projetsliés au tsunami, l'insécurité à Mogadiscioretarda la livraison de certains matériaux deconstruction. Oxfam et ses partenairesdurent également définir des priorités quant àla situation humanitaire désastreuse existantdans la capitale et aux alentours.

L'un des plus grands obstacles auxquelsnous avons été confrontés fut l'accessibilité :les villages affectés s'étendaient surplusieurs centaines de kilomètres et denombreuses routes étaient en mauvais état,rendant extrêmement difficiles la livraisondes matériaux et le contrôle des activités.Toutefois, nos projets atteignirent les objectifsfixés de manière significative : le pouvoird'achat des bénéficiaires augmenta, lessources d'eau furent réhabilitées et lescapacités des partenaires locaux furentaméliorées.

L'un des problèmes importants fut d'essayerde faire participer complètement les femmes

dans les activités liées aux projets, car leurrôle au sein des structures décisionnellesdans les villages était limité. Même si nousavons insisté pour que chaque comité devillage compte au moins une femme parmises membres, en pratique ceci ne sematérialisa pas par une plus grandeparticipation aux décisions.

L'un des résultats positifs de notreintervention dans le cadre du tsunami fut lapossibilité d'établir de nouvelles relationsavec des organisations somaliennes. Nousavons formé ces nouveaux partenaires auxinterventions en cas de catastrophe et nousles avons impliqués dans notre planificationdes mesures d'urgence lors des futurescatastrophes.

Santé publiqueL'un de nos principaux objectifs futd'améliorer les installations sanitaires etd'approvisionnement en eau pour lespopulations directement ou indirectementvictimes du tsunami, en accompagnant cetravail par des activités de sensibilisation surla santé et l'hygiène. Au total, 55 puits furentconstruits ou réhabilités, et 3 systèmesd'approvisionnement en eau furent construits.

Le tsunami détruisit la plupart des sourcesd'eau de la région d'Hafun, et lescommunautés durent dépendre d'unacheminement coûteux par camion. Au milieude l'année 2005, une évaluation menée parOxfam et Shilcon, un partenaire local, visantà identifier les écarts dans l'interventionglobale, identifia que l'un des besoins lesplus critiques concernait la reconstruction oula réhabilitation des systèmesd'approvisionnement en eau. Adoptant uneapproche " cash-for-work " (argent contretravail), nous avons installé deux systèmesd'approvisionnement en eau comprenant 12km de canalisations, réhabilité 6 puits etconstruit 25 latrines pour garantir un accès àde l'eau salubre et à des installationssanitaires pour 8 000 personnes de la région.

Plus tard dans l'intervention, un élémentimportant du programme sur les moyens desubsistance alternatifs de notre partenaireHorn Relief, fut la réhabilitation des sourcesd'eau. Dans ce but, 17 puits et 2 km decanaux furent construits, et 17 pompes à eaufurent installées. Ces interventions eurent unimpact positif puisque le prix de l'eau dans la

L'investissement des 34.000euros dans la gestion de lacatastrophe on été destines aurenforcement des capacités denos partenaires locaux

Dépenses (en 000 de dollars)déc 04-sep 08

Santé publique 561Sécuritéalimentaire 157Moyens desubsistance 6 167Services sociaux 386Gestion descatastrophes 44Abris 457Gestion desprogrammes 651Total 8 422

Beneficiaires

déc 04- sep 08

Santé publique 20 000Sécurité alimentaire 7 000Moyens desubsistance 21 260Services sociaux 3 000Gestion descatastrophes 0Abris 8 000Total 59 260

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Fonds Tsunami d'Oxfam International | Rapport de fin de programme, décembre 2008

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Somaliazone du projet baissa de 4 dollars par réservoir de200 litres à 1 dollar. Ceci permit d'accroître de 80% la superficie des terres cultivables pouvant êtreutilisées, permettant une plus grande diversificationdes cultures agricoles.

Restauration des moyens de subsistanceUne grande partie des travaux d'Oxfam sur lesmoyens de subsistance en Somalie fut axée surl'approche " argent contre travail ", car celareprésentait beaucoup d'avantages immédiats.Ainsi, des projets d'infrastructures furent mis enplace plus rapidement et les populationsassumèrent une plus grande responsabilité enversces projets ; le pouvoir d'achat augmenta parmi lesbénéficiaires ciblés, ce qui engendra parconséquent moins de pression sur les réseauxd'aide locaux et moins de problèmes de santé et denutrition ; cela permit également de réactiver lesmécanismes de crédit traditionnels qui s'étaiteffondrés après le tsunami.

Nos activités " cash-for-work " aidèrent à construireplus de 300 petits barrages et 200 terrasses deterre. Environ 1 100 arbres furent plantés et 2pépinières de mangroves furent créées grâce aupartenaire RMCO.

Dans 11 villages où le partenaire Shilcon travaillait,58 comités de secours des villages furent établis etils choisirent 1 000 bénéficiaires en fonction decritères convenus par les villageois eux-mêmes. Lapriorité fut donnée aux foyers sans sources derevenus ni soutien de la part d'autres agences, ouaux foyers tenus par de femmes. Les activités "argent contre travail " devinrent la principale sourcede revenus de ces communautés pendant la bassesaison des activités de pêche, et permirent àcertaines familles de créer de petites entreprises.

En plus de la construction et de la réparation dessources d'eau, l'une des principales activités "cash-for-work " fut la réhabilitation des routes pouraméliorer l'accès aux marchés, l'une desprincipales priorités identifiées par lescommunautés. Au total, 120 km de routes furentreconstruits par Oxfam.

En plus de cette aide à court terme, nous avionségalement une vision à plus long terme, parexemple avec le remplacement des ressourcesperdues dans le tsunami, en distribuant notamment214 bateaux de pêche et autres équipements. Lespopulations de pêcheurs reçurent des formationsprofessionnelles (par exemple sur la réparation desfilets ou l'entretien des moteurs) ainsi que descours élémentaires d'alphabétisation et de

mathématiques.

Nous avons cherché à améliorer les infrastructuresde l'industrie de la pêche en aidant le partenaireCED à établir un marché au poisson à Merca. Unautre partenaire, NEDSOM est en train deconstruire un chantier naval à Bosasso, un projetqui se terminera en 2009 et qui devrait avoir unimpact considérable à long terme sur ce secteur.

En 2008, suite à une série de retards, Oxfamdécida de se retirer d'un autre projet important surles infrastructures : la construction d'une jetée àLaas Qoray. Notre partenaire Horn Relief al'intention de poursuivre ce projet et Oxfam financeune partie des coûts actuels, comme les salaires etautres obligations contractuelles.

Nous avons également travaillé avec Horn Reliefsur un programme concernant d'autres moyens desubsistance, dont 7 200 personnes bénéficientactuellement. Le programme a formé les villageoisà des activités comme l'élevage de volaille,l'apiculture et l'agriculture et leur a fourni au total420 poulets, 100 poulaillers, 100 ruches, 430 kitsde semence, 2 365 outils agricoles et 1 624 jeunesplants ; il a également créé 2 pépinières de fruits.Horn Relief a signalé une hausse des revenus,surtout pour les femmes, puisqu'un grand nombrede bénéficiaires obtiennent un bénéfice mensuel de40 dollars grâce aux petites entreprises qu'ils ontpu démarrer avec les fonds renouvelables reçusdans le cadre du projet.

Restauration des services sociauxNous avons travaillé avec les partenaires CED etTadamun Social Society pour réparer etreconstruire 14 écoles et accroître l'accès àl'éducation pour les filles comme pour les garçons.Ceci fit appel à la défense des intérêts pourencourager les autorités locales et les leaders descommunautés à soutenir le programme surl'éducation, et la mobilisation de la communautépour accroître le nombre de filles inscrites à l'école.Quarante-huit comités éducatifs communautairesfurent constitués et formés aux travaux de défensedes intérêts.

AbrisOxfam reçut des fonds du Disasters EmergencyCommittee (comité d'urgence britannique en cas decatastrophe) pour aider Muslim Aid à construire 60maisons à Hafun et à Garacad. Ces maisons,construites après consultation avec lescommunautés, furent achevées fin 2005.

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Fonds Tsunami d'Oxfam International | Rapport de fin de programme, décembre 2008

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À l'écoute des communautés Les efforts d'Oxfam consistant à mettre lescommunautés affectées au cœur del'intervention dans le cadre du tsunami nefurent pas plus faciles que lors duprogramme de recherche d'actionsparticipatives que nous avons mené en Indeet au Sri Lanka. L'objectif était d'améliorer lespolitiques et les pratiques d'Oxfam et d'autresagences d'aide lors de l'intervention suite autsunami, et de contribuer à l'efficacité de lacommunauté humanitaire lors de futuresurgences.

Les études furent conçues et menées pardes instituts académiques locaux et desONG, et les thèmes portaient sur la réductiondes risques de catastrophe, l'égalité entrehommes et femmes, la santé physique etmentale, les moyens de subsistance, lesconflits sociaux, et le développement descapacités locales.

Les chercheurs s'engagèrent directementauprès des communautés et la plupartintégrèrent dans leur action une composantegarantissant aux participants des avantagesdirects grâce à ces études. Les recherchesindiquèrent que, entre autres choses, lorsquel'aide fournie n'était pas transparente etactive (au niveau des populations), lestensions existantes avaient plus de risquesde s'enflammer, et que les programmes deréduction des risques de catastropheconduisaient à une plus granderesponsabilisation des communautéslorsqu'ils intégraient les connaissanceslocales. Certains des résultats et des effetsde ces recherches furent les suivants :

- La vulnérabilité aux infections par le virus VIHaugmenta dans 29 villages sur les 30 étudiésen Inde ; les chercheurs identifièrent unmoment clé de l'intervention où les fournisseursd'aide doivent s'assurer qu'une assistancemédicale confidentielle, des préservatifs et desinformations sur le VIH sont disponibles pourles communautés affectées.

- Les principes directeurs internationaux visantà promouvoir le développement des femmes età éviter leur discrimination ne sont passuffisamment spécifiques pour pouvoir êtreappliqués aux situations locales. Un " guide "pouvant être adapté aux situations locales futcréé en Inde en prévision de futures urgences.

- Au Sri Lanka, les recherches d'Oxfam ont aidéles ouvriers dans l'industrie de la fibre de cocoà multiplier leurs revenus par deux, et danscertains cas par trois.

- Une analyse des récentes tendances relativesaux chutes de pluie a aidé les agriculteurslocaux à s'adapter au changement climatique.

Malgré la diversité de ces sujets, un thèmeémergea indubitablement : la nécessité d'unmodèle d'aide plus participatif grâce auquelles membres des communautés pourraientavoir la possibilité d'orienter les secours, aulieu d'être des bénéficiaires passifs de l'aidefournie. Les programmes auront davantagede chances d'être plus efficaces et durabless'ils sont fondés sur les connaissances, lescapacités et les priorités des communautéselles-mêmes.

L'idée de programmes dirigés par descommunautés en assumant la responsabilité,est acceptée par les agences humanitairesdepuis des années, mais l'expérience dutsunami illustre que la pratique est en retardsur les bonnes intentions des fournisseursd'aide. En 2008 et en 2009, Oxfamconvoquera des réunions avec les membresde la communauté humanitaire mondialepour discuter de la manière de matérialiser lanécessité de responsabiliser lescommunautés dans le cadre des secourssuite à des catastrophes.

Les 17 études menées en Inde et au SriLanka ont été diffusées et discutées dansplus de 40 ateliers impliquant les ONGlocales, les représentants des communautéset les agences gouvernementales. Un rapportsynthétisant les principaux résultats etenseignements sera publié en février 2009.

Politiques réussies en IndonésieNos recherches à Aceh et à Nias mirentl'accent sur quelque chose de différent. Ellessoutenaient principalement nos travaux sur ladéfense des intérêts afin d'appuyer oud'influencer les politiques des autoritésnationales et provinciales et celles desagences humanitaires, afin de s'occuper dequestions comme le développement demoyens de subsistance durables, les droitsfonciers, l'autonomie économique desfemmes, l'accès aux services essentiels, et lechangement climatique.

Ayant réussi à négocier avec la BRR pourqu'elle modifie sa politique envers lespopulations qui louaient et " squattaient "avant le tsunami (qu'il s'agisse de proposersimplement de l'argent ou de promettre unterrain et une maison à ces populations),Oxfam conduisit une recherche préconisantla manière dont cela pourrait être réaliséconcernant la fourniture de terres adaptéeset des infrastructures et services requis. Enoutre, un coordinateur de politiques d'Oxfamfut missionné auprès de la BRR pour aider àélaborer la nouvelle politique.

Les recherches d'Oxfam concernant les

Enseignements

À Tamil Nadu (Inde), où lestraditions folkloriques sontpleines de vitalité, unpartenaire d'Oxfamspécialisé dans larecherche, développe desprogrammes véhiculant desmessages sur la réductiondes risques de catastrophe,par la danse, lesmarionnettes, le théâtre, etla musique. (Photo : AtulLoke/Panos pour Oxfam)

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droits fonciers des femmes jouèrent également un rôle clépour influencer la politique de la BRR sur le lancement detitres de propriétés conjoints pour les nouvelles habitations.

Une grande partie des travaux à Aceh furent réalisés selonune perspective post-tsunami et post-conflit : Oxfameffectua des recherches visant à permettre la réduction dela pauvreté à plus long terme. En travaillant avec l'institutde recherche SMERU, nous avons entrepris desévaluations de la pauvreté, dont l'objectif était d'aider legouvernement local à hiérarchiser les priorités concernantles besoins en matière de développement et à cibler lefinancement plus efficacement. Nos recherches ontégalement porté sur les effets du changement climatique etde la déforestation sur les niveaux de pauvreté et ledéveloppement économique à Aceh et à Nias.

Contrôle et évaluationIl est important que toute intervention humanitaire puisseavoir l'occasion de prendre du recul et d'évaluer si lesprogrammes sont sur la bonne voie pour fournirl'assistance dont les communautés ont besoin. Ce futcertainement le cas pour les activités dans le cadre dutsunami, lorsque des évaluations continues nous permirentde réfléchir sur les stratégies et approches utilisées parnous-mêmes et nos partenaires et sur la manière dontelles pourraient nécessiter une adaptation pour répondreaux besoins des communautés et au climat social,politique et sécuritaire en évolution.

En outre, les activités de contrôle et d'évaluationfournissent des occasions de tirer des enseignementsimportants pour améliorer la qualité des futures urgenceshumanitaires.

L'intervention d'Oxfam dans le cadre du tsunami futcomposée d'un grand nombre de projets individuels danssept pays, chacun ayant ses propres besoins en matièrede contrôle et d'évaluation. Une grande partie des travauxd'évaluation furent réalisés dans le cadre de notreintervention. Ceci s'est effectué en évaluant les besoinsdes communautés peu après la catastrophe et lors ducontrôle continu des projets au fur et à mesure de leurmise en œuvre, et de l'évaluation des programmes sur lepoint de se terminer.

Le contrôle et l'évaluation des programmes comprirent parexemple l'évaluation de l'efficacité et de l'adéquation des

kits de purification de l'eau et du matériel de secours pourles abris distribués aux communautés déplacées ; laqualité des constructions et l'adéquation de la conceptiondes habitations temporaires ou permanentes ; savoir si lesprogrammes de développement des capacités agricolesont amélioré les compétences des agriculteurs pauvres ;ou si les compétences organisationnelles desorganisations communautaires se sont renforcées.

Le contrôle et l'évaluation sont menés de manièresdiverses en fonction des besoins. Généralement, lepersonnel d'Oxfam dédié aux programmes ou lesorganisations partenaires locales d'Oxfam se charge(nt) decontrôler les projets continuellement, comme ledéveloppement des groupes d'entraide communautaires oul'avancement du développement des systèmesd'approvisionnement en eau des villages. Des expertsextérieurs participent également aux programmes poureffectuer une évaluation plus importante, en particulierpour réaliser une expertise des programmes.

En plus du contrôle et de l'évaluation des projetsindividuels et des programmes, des estimations de plusgrande ampleur concernant notre action humanitaire ontété réalisées, comme par exemple :

- Des évaluations globales, à l'échelle des pays, de notreintervention dans le cadre du tsunami, dans les trois pays oùnotre action a été la plus importante : l'Indonésie, le Sri Lankaet l'Inde.

- Des estimations thématiques, comme sur la capacitéd'Oxfam à rendre des comptes aux bénéficiaires en Inde et auSri Lanka, les programmes sur les logements permanents enInde, et sur le passage de la phase de secours aux travaux dedéveloppement à plus long terme à Aceh.

- Une évaluation finale portant sur les quatre années detravaux d'Oxfam dans différents secteurs et dans les diverspays victimes du tsunami, couvrant les effets chez lescommunautés affectées et les stratégies et approchesinternes que nous avons utilisées. Les enseignements decette évaluation seront utilisés pour améliorer les interventionsd'Oxfam lors de futures urgences.

Sur un plan organisationnel, le conseil d'administration etl'équipe de gestion du Fonds Tsunami d'Oxfam ont fournides mécanismes importants pour contrôler d'importantsrisques sur les programmes, les progrès en matière depriorités stratégiques, ainsi que le financement et lesdépenses.

Enseignements

Raji, dont la nouvelle maison fut l'un des 101logements construits par un partenaire d'Oxfamdans le village de Chettinagaram, dans l'Étatindien de Tamil Nadu. Une évaluation sur les abrisd'Oxfam révéla des problèmes de qualité de laconstruction, ainsi que des difficultés entre lepartenaire et la communauté. La constructionayant déjà été retardée, Raji investit ses propreséconomies dans la construction de son escalier.Oxfam remboursa les coûts et effectua lesréparations identifiées par l'évaluation. (Photo :Marie Banu Jawahar/Oxfam)

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Fonds Tsunami d'Oxfam International | Rapport de fin de programme, décembre 2008

Aperçu financierLa mise en place du Fonds Tsunami d'Oxfam International a permis à Oxfam de fournir un aperçufinancier global consolidé de l'intervention dans le cadre du tsunami. Les affiliés ont rendu compterégulièrement des dépenses des programmes par secteur et par partenaire, et de l'avancement desaudits externes des programmes. Le Fonds a facilité le transfert de fonds entre les affiliés et notrepolitique d'investissement centralisé a optimisé les revenus au maximum et réduit les risques auminimum. Tous les comptes sociaux du Fonds pour 2005-2007 ont été déposés auprès des organismesde réglementation britanniques et sont disponibles sur le site Web d'Oxfam International.

Revenus

Les dernières projections relatives à la totalité desrevenus du Fonds sont de 294 millions de dollars,dont 293 millions avaient été reçus au 30septembre 2008. Par conséquent, l'interventiondans le cadre du tsunami est de loin le plusimportant programme de secours d'Oxfam à ce jour.

Les deux tiers des revenus du Fonds Tsunamifurent reçus dans les 12 premiers mois. Environ 1,3million de dollars de la part de l’Agence Canadiennepour le Développement International est toujours enattente de réception pour un programme au SriLanka, et cette somme sera reçue d'ici juin 2009.Les intérêts des banques, d'un montant de 7,9millions de dollars, ont été reçus fin septembre 2008et cette somme fut entièrement dépensée surl'élaboration de programmes pour le tsunami.

Hors intérêts, près de 90 % de la totalité desrevenus (257 millions de dollars) provenaient desdons du public, que ce soit directement auprèsd'Oxfam ou suite à des appels lancés en communavec d'autres agences. Ceci est très différent desprogrammes d'urgence habituels, où les fondsprovenant des gouvernements et d'institutionsinternationales, comme les Nations Unies ou l'UnionEuropéenne, représentent un pourcentage bien plusimportant. Ceci nous a permis une plus grandeflexibilité pour planifier notre intervention.

La clôture du Fonds aura lieu le 31 décembre 2008,afin de réduire au minimum les dépensesadministratives. Les fonds restants, détenus auniveau central, seront transmis à Oxfam Internationalafin d'être dépensés conformément aux objectifs etaux finalités du Fonds. Afin de garantir une clôture deFonds responsable et durable, certaines dépensesconcernant les programmes, estimées à une valeurcomprise entre 5 et 6,5 millions de dollars, serontreportées à 2009 et effectuées d'ici la fin juin 2009.

Le contrôle et le reporting continueront jusqu'à ce quela totalité des fonds soit dépensée. Il convient denoter que les fonds renouvelables dirigés par lespartenaires d'Oxfam continueront de fonctionneraprès la clôture du Fonds Tsunami. De plus, destravaux d'évaluation de l'impact à long terme sontprévus pour 2009-2012 et des fonds sont mis de côtéà cet effet.

Analyse des fonds reçus janvier 2005 - septembre 2008

Appels au public d'Oxfam (34%)

Appels au public lancés encommun (56%) Gouvernements (4%)

Revenus des entreprises (6%)

Dépenses

Au 30 septembre 2008, nous avions dépensé 263 millions de dollarssur les programmes, soit 93 % du budget total. Il est prévu que tousles fonds restants soient dépensés ou transférés aux affiliésprésents sur le terrain d'ici décembre 2008, date de clôture officielledu Fonds.

Le niveau de dépenses baissa tout au long de l'année 2006 et 2007,avec l'évolution des programmes passant de la phase de secoursd'urgence à des travaux de développement à plus long terme, etavec l'achèvement des projets individuels. Le passage à des travauxdavantage axés sur les moyens de subsistance en 2006 et 2007 anécessité moins de fonds. Généralement, les bénéficiaires reçoiventdes prêts pour démarrer leur entreprise, donc les fonds sont "renouvelables " et peuvent être utilisés à nouveau.

Dépenses budgétées et dépenses réelles par paysdécembre 2004 – septembre 2008

0 20 40 60 80 100 120 140

Inde

Sri Lanka

Indonésie

Somalie

Autres

Millions de dollars

Réelles

Budgétées

* Comprend d'autres dépenses, tel que la recherche, le contrôle et l'évaluation

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Fonds Tsunami d'Oxfam International | Rapport de fin de programme, décembre 2008

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Aperçu financier Aperçu financier : par paysLa répartition des fonds par pays a été effectuée de manièredifférente par rapport à ce qui était prévu initialement début2005 ; bien que minime, ce changement de répartition s'estproduit à juste titre. Ainsi, 94 % des fonds furent dépensésdans les trois pays les plus touchés : l'Indonésie, le Sri Lankaet l'Inde. Des dépenses assez importantes furent égalementconsacrées à la Birmanie, à la Somalie, aux Maldives et à laThaïlande.

Plus d'argent que prévu initialement fut dépensé en Indonésie: 44 % des dépenses totales, contre 40 % budgétés à l'originepour répondre aux besoins à grande échelle. En Inde, lesdépenses réelles sont de 17 % du total, contre un budget de22 %, illustrant la réaction rapide et efficace des puissantesONG et directions gouvernementales locales, et le retour decertains fonds de la part d'organisations partenaires. Lesdépenses au Sri Lanka (33 % du total) sont conformes à lastratégie initiale.

Aperçu financier : par secteurLa restauration des moyens de subsistance a été constamment le pôle de dépenses le plus fort, représentant juste unpeu moins d'un tiers des dépenses globales. La proportion des dépenses consacrées à la santé publique baissa de 22% la première année à environ 14 % en 2007, correspondant à la transition entre les mesures d'urgence et les travauxde développement à plus long terme. Environ 15 % du Fonds Tsunami a été consacré aux abris, 7 % à la restauration

des services sociaux (y compris laconstruction d'écoles), alors queles dépenses pour la gestion descatastrophes ont été de 5 %.

Environ 15 % du fonds a étéconsacré à la gestion desprogrammes, ce qui comprend lescoûts de personnel ne travaillantpas directement sur des projetsspécifiques. Cela comprendégalement les coûts liés àl'hébergement, aux déplacements,à la location de matériel, et àl'entretien des bureaux.

Lorsque le Fonds fut créé, uneréserve de 10 % fut prévue pourles frais administratifs et decollecte de fonds. En fait, moinsde 5 % ont été nécessaires,permettant ainsi de consacrer 95% de la totalité des fonds auxprogrammes.

Transparence envers les donateurs et les bénéficiairesOxfam insiste sur le haut niveau de responsabilité financière et de transparence de ses travaux. L'agence avait pourobjectif que 90 % de toutes les dépenses consacrées au tsunami soient auditées en externe. Actuellement, noussommes en bonne voie pour atteindre cet objectif d'ici la fin des travaux d'audit et de conformité en 2009.

À ce jour, Oxfam et ses organisations partenaires ont aidé plus de 2 millions de victimes du tsunami dans 7 pays. Lasomme d'argent dépensée par bénéficiaire varie d'un pays à l'autre, car la nature des programmes et des contexteslocaux sont très différents.

Tous les chiffres figurant dans ce rapport datent de la fin septembre 2008.

Dépenses par pays janvier 2005 - septembre 2008

Inde (17%)

Sri Lanka (33%)

Indonésie (44%)

Somalie (3%)

Autres (3%)

Dépenses totales des programmes par secteur et par an

0 50 100 150

2005

2006

2007

2008

An

née

millions de dollars

Santé publique (18%)Sécurité alimentaire (3%)Moyens de subsistance (32%)Services sociaux (7%)Gestion des catastrophes (5%)Abris (15%)Gestion des programmes (15%)D’autres dépenses (5%)

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Oxfam AlemagneGreifswalder Str. 33a, 10405 Berlin, AlemagneTél : +49 30 428 50621E-mail : [email protected]

Oxfam Hong Kong17/fl., China United Centre, 28 Marble Road, North Point, Hong KongTél : +852 2520 2525E-mail : [email protected]

Oxfam America (Etats-Unis)226 Causeway Street, 5th FloorBoston, MA 02114-2206, Etats-UnisToll free: +1 800-77-OXFAM | +1 617-482-1211E-mail : [email protected]

Intermón Oxfam (Espagne)Roger de Llúria 15, 08010, Barcelona, EspagneTél : +34 902 330 331E-mail : [email protected]

Oxfam Australie132 Leicester St, Carlton,Victoria 3053, AustralieTél : +61 3 9289 9444E-mail : [email protected]

Oxfam IrlandeBureau de Dublin, 9 Burgh Quay, Dublin 2, IrlandeTél : +353 1 635 0422Bureau de Belfast, 115 North St, Belfast BT1 1ND, UKTél : +44 28 9023 0220E-mail : [email protected]

Oxfam en BélgiqueRue des Quatre Vents 60, 1080 Bruxelles, BélgiqueTél : +32 2 501 6700E-mail : [email protected]

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Oxfam Novib (Pays Bas)Mauritskade 9, Postbus 30919, 2500 GX, La Haye, Pays-BasTél : +31 70 342 1621E-mail : [email protected]

Oxfam France - Agir ici104 rue Oberkampf, 75011 Paris, FranceTél : + 33 1 56 98 24 40 E-mail : [email protected]

Oxfam Québec2330 rue Notre Dame Ouest, bureau 200, Montréal, Quebec, H3J 2Y2, CanadaTél : +1 514 937 1614E-mail : [email protected]

Oxfam Grande BretagneOxfam House, John Smith Drive, Cowley, Oxford, OX4 2JY, Royaume-UniTél : +44 1865 473727E-mail : [email protected]

Oxfam International est une confédération de 13 organisations qui travaillent ensemble dans plus de 100 payspour trouver des solutions durables à la pauvreté et l'injustice.

Secrétariat d'Oxfam International: Suite 20, 266 Banbury Road, Oxford, OX2 7DL, Royaume-UniTél : +44.(0)1865.339100. E-mail : [email protected]. sitio web: www.oxfam.org

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