Fondation Biodiversité : Rapport d'activité 2014-2015

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L’ENGAGEMENT DURABLE DES FONDATIONS LISEA LA FONDATION LISEA BIODIVERSITÉ 2014-2015

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L’eNGaGeMeNt duraBLedes FoNdatIoNs LIsea

LA FONDATION LISEA BIODIVERSITÉ

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NOTRE ENGAGEMENT AUX CÔTÉS DES TERRITOIRES Depuis le début des travaux de la nouvelle Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique, LISEA n’a cessé de renforcer son engagement auprès des territoires traversés. Conscient de ses responsabilités et des attentes de ses parties prenantes, de plus en plus sensibles à la préservation de l’environnement, LISEA va au-delà des mesures réglementaires mises en place sur le chantier. LISEA s’investit au sein de projets locaux et crée ainsi des partenariats de long terme.

Cet engagement s’est traduit par la création de deux Fondations : la Fondation LISEA Biodiversité et la Fondation LISEA Carbone. Dotées toutes deux de 5 millions d’euros, les Fondations LISEA constituent deux outils au service des initiatives locales. Elles nous permettent de contribuer à des projets ambitieux, concrets et diversifiés, portés par des structures passionnées et inventives.

Au terme de deux années d’existence, un premier bilan peut déjà être effectué. Depuis 2013, ce sont 77 projets de préservation du patrimoine naturel qui ont été soutenus pour la Fondation LISEA Biodiversité. La Fondation LISEA Carbone a, quant à elle, permis la réalisation de 53 projets de rénovation thermique au sein de bâtiments municipaux.

Dotées de structures souples, les Fondations ont su répondre rapidement aux différentes attentes des porteurs de projets. Aidées de partenaires aux expériences et connaissances indispensables, elles interviennent auprès de projets dont les problématiques sont très variées et parfois peu explorées.

Ces deux années d’actions ont permis de renforcer les liens de confiance établis avec les territoires et de créer une réelle dynamique partenariale avec les porteurs de projets. Du montage du dossier à la diffusion des résultats en passant par toutes les étapes de la mise en œuvre, les Fondations LISEA accompagnent activement et durablement les projets sélectionnés. Elles contribuent à leur mise en œuvre et à leur valorisation, développant ainsi un réel mécénat de compétences.

Les Fondations LISEA continueront de s’impliquer aux côtés des porteurs de projets, car le recueil d’expériences, de données, de connaissances auquel elles participent sont nécessaires sur des territoires en pleine mutation. Les réalisations et les réelles réussites des projets soutenus permettront à terme de mesurer la portée des engagements de LISEA.

Laurent CAVROIS PRÉSIDENT DE LA FONDATION LISEA BIODIVERSITÉ

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UN AN APRÈS : PREMIER BILAN EN CHIFFRES // P. 4 > 6

LES PROJETS SOUTENUS EN 2014 // P. 8 > 17

AXE 1 . Améliorer l’état des connaissances P. 10-12

AXE 2 . Restaurer et préserver les habitats naturels P. 14-15

AXE 3 . Sensibiliser les acteurs du territoire P. 16-17

NOTRE ACTION DANS LA DURÉE // P. 18

S O M M A I R E

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Contact : Lorène DUMEAUX 05 49 11 86 82 [email protected]

© INRA Lusignan

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77 projets accompagnés sur le long

terme depuis 2013

3 millions d’euros de financement engagés

150 personnes présentes aux Rencontres

de la Fondation le 4 février 2015

Un an aPrès PreMIer BILaN eN chIFFres

4

30Variétés fruitières anciennes retrouvées par l’association prom’haies dans leur inventaire en poitou-Charentes. parmi

elles, le châtaignier «pointue», le prunier «Hostie», le poirillon «Courte-queue»,

les pêchers «persé» et «Merlicoton». Ces variétés rustiques et traditionnelles seront

conservées dans des vergers.

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1000 Heures de bénévolat nécessaires à

l’association des pêches sportives de saint maixent pour restaurer plus d’un kilomètre de cours d’eau en faveur de la biodiversité.

En recréant des zones d’abri, d’alimentation et de reproduction, l’association souhaite

restaurer les fonctionnalités du cours d’eau afin de le rendre plus favorable à la faune et

la flore et assurer la pérennité des ressources.

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20Jeunes râles des genêts observés au sein du parc naturel régional loire anjou touraine, après la mise en place des mesures de sauvegarde, favorisant

le succès de reproduction de l’espèce. Après avoir repéré les parcelles

où nichent les couples, le parc propose aux exploitants de maintenir une zone de quiétude à proximité. Des résultats très encourageants car la population locale ne comptait que quelques individus.

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103Lycées girondins recevront le serious game

de cap sciences, Ecosys game, qui sera également disponible sur le site Internet de l’association en accès libre. Grâce à cet outil de sensibilisation, les joueurs sont amenés

à gérer un territoire virtuel (transports, urbanisme, tourisme, activité agricole,

etc) tout en prenant en considération les impacts environnementaux, économiques

et sociaux de leurs projets.

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200 Élèves ont participé aux animations organisées par l’association jardins d’isis au sein du jardin pédagogique

aménagé sur la commune de La Couronne (Charente).

Au programme : plantations de haies, organisation de potager, découverte

d’espèces fruitières anciennes.

8 mgLe poids de l’antenne de télémétrie

posée sur des libellules par l’association caudalis et l’institut de recherche sur la biologie de l’insecte (CNRS /Université François Rabelais de Tours) en Touraine.

Ce système permettra de suivre les libellules afin de déterminer l’influence des paysages dans leurs déplacements.

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3 QUESTIONS À BERNARD FROCHOT

Quel bilan faites-vous des deux premières années d’activité de la Fondation ? Je constate une réelle évolution dans les projets présentés : de nature très diverse, ils portent sur des sujets ambitieux et très novateurs pour certains. La restauration et la protection de milieux naturels sont désormais au centre des actions proposées. De plus, les projets sont tous menés en partenariats, avec des structures parfois très di  érentes : laboratoires de recherche et jeunes entrepreneurs, associations locales et entreprises internationales… Un point commun unit toutes ces structures : c’est l’énergie et l’enthousiasme employés par les porteurs au service du patrimoine naturel.Face au nombre de projets de qualité déposé, le Comité de Sélection Technique a dû mobiliser toute l’expérience et l’expertise de ses membres pour e  ectuer une sélection transparente et rigoureuse.

Comment s’e� ectue le suivi des projets et l’évaluation des résultats ?Les rapports d’avancement des projets soutenus sont régulièrement présentés au Comité de Sélection Technique, qui en évalue les résultats

et émet des recommandations, si nécessaire. La Fondation accompagne les projets tout au long de leur réalisation, notamment au travers de la valorisation des résultats, contribuant ainsi au partage d’expériences, de données et de connaissances naturalistes.

Il est essentiel de poursuivre ce travail à long terme. En e  et, en écologie, lorsque l’on s’intéresse à l’évolution des habitats naturels, les résultats ne sont pas visibles immédiatement.

Pour vous qui avez déjà contribué à des initiatives comparables, quels sont les particularités d’une fondation d’entreprise dans l’accompagnement de tels projets ?Dotées d’une structure légère, les fondations peuvent répondre au cas par cas aux di  érents enjeux des porteurs. Elles leur o  rent une assez grande liberté sur la nature des projets soutenus et les thématiques abordées. Ainsi, elles permettent de mener des projets d’études appliquées sur le terrain et de mener des expérimentations sur des thématiques pour lesquelles les � nancements sont souvent plus restreints. La Fondation LISEA Biodiversité constitue, en cela, un vrai laboratoire de projets concrets et originaux.

La Fondation LISEA Biodiversité : accompagner les projets sur le long terme

Professeur émérite de l’Université de BourgogneMembre du Comité de Sélection Technique de la

Fondation LISEA Biodiversité

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L’OBJECTIF DE LA FONDATION EST DE PROMOUVOIR LA RESTAURATION ET LA CONSERVATION DU PATRIMOINE NATUREL LE LONG DU TRACÉ

DE LA LIGNE À GRANDE VITESSE SUD EUROPE ATLANTIQUE

LES PROJETS SOUTENUS EN 2014

Nous connaître Le site internet www.lisea.fr/partenaire-des-territoires/nos-fondations

Gravelot© LPO France

© ADN 21

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Dotée de 5 millions d’euros pour la période 2012-2017, la Fondation participe au financement de projets de proximité qui sont proposés par des associations, entreprises ou établissements publics de recherche implantés dans l’un des six départements concernés par le tracé de la ligne à grande vitesse : Indre-et-Loire, Vienne, Deux-Sèvres, Charente, Charente-Maritime et Gironde. Les act ions a idées par la Fondat ion sont complémentaires des engagements réglementaires déjà pris par LISEA, COSEA et SNCF Réseau, et viennent en sus des mesures compensatoires du projet.

1,6M € engagés

Durée de 2.5 ans en moyenne

138intentions de candidatures

47projets sélectionnés

40structures différentes soutenues (57% associations, 23% établissements publics et 20% des entreprises)

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LES PROJETS SOUTENUS EN 2014

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T Y P E D ’A C T I O N S F I N A N C É E SB E S O I N SC O N S TAT

Manque de données sur les milieux et les espèces

Études, inventairesconcrets

AMÉLIORER L’ÉTAT DESCONNAISSANCES

A X E 1

Dégradation des milieux, disparition des espèces

Travaux de restauration, évolution de pratiques

RESTAURER ET PRÉSERVER LES HABITATS NATURELS

A X E 2

Manque d’information, de sensibilisation du public

aux enjeux de la perte de biodivesité

Création de supports pédagogiques

A X E 3

LES ACTIONS SOUTENUESPAR LA FONDATION

RÉPONDENT AUX ENJEUXACTUELS DE PRÉSERVATION

DE LA BIODIVERSITÉ

© Alain Boussarie - Charente Nature

SENSIBILISER LES ACTEURSDU TERRITOIRE

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ÉTUDIER LES CONTINUITÉS ÉCOLOGIQUES, APPORTER DES RÉPONSES CONCRÈTES AUX GESTIONNAIRES DES TERRITOIRES, VALORISER LA RICHESSE

DE LA BIODIVERSITÉ LOCALE ET CHANGER LES PRATIQUES CULTURALES

AMÉLIORER LES CONNAISSANCES NATURALISTES,DANS UN SOUCI DE PRÉSERVATION

A X E 1

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ÉTUDIER LES CONTINUITÉS ÉCOLOGIQUESLes travaux menés avec le soutien de la Fondation LISEA Biodiversité s’inscrivent dans une démarche ambitieuse, celle de mener des recherches à l’échelle de milieux naturels, le long de trames écologiques. Charente Nature réalise un schéma de trame verte et bleue à l’échelle communale, afin d’identifier les chemins de déplacements des espèces et les obstacles auxquels elles se heurtent.

L’étude des cours d’eau s’inscrit dans l’analyse des continuités écologiques. Ces recherches participent à l’amélioration de la qualité des milieux aquatiques, et se concrétisent par la mise en place de travaux de restaurations écologiques. Dans ces études, plusieurs espèces sont prises en tant qu’indicateurs de l’état écologique des milieux, révélant ainsi différents symptômes d’un même mal : la dégradation de la qualité de l’eau. La Fédération départementale de Pêche de la Vienne réalise un diagnostic des ruisseaux patrimoniaux, en suivant deux espèces indicatrices : la Truite Fario et l’Ecrevisse à pattes blanches. L’association Loire Grands Migrateurs (LOGRAMI) analyse l’évolution des populations de lamproie du bassin de la Vienne, afin de déterminer leur état et les facteurs influant sur leur développement.Le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres (GODS) étudie la présence d’oiseaux autour des cours d’eau afin d’analyser le lien entre la présence d’espèces et la qualité des habitats. L’association Vienne Nature réalise une étude de la répartition de la Cistude d’Europe dans le département de la Vienne. En 2014, plus de 560 étangs ont été prospectés.

Cours d’eau restauré© Fédération de pêche 86

Cistude d’Europe© Vienne narture

Inventaire de lamproies marine

© Logrami

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AMÉLIORER LES CONNAISSANCES NATURALISTES,DANS UN SOUCI DE PRÉSERVATION

APPORTER DES RÉPONSES CONCRÈTES AUX GESTIONNAIRES DES TERRITOIRESCes études et inventaires exhaustifs se concluent tous par des recommandations adressées aux propriétaires, usagers et aménageurs des territoires, visant à faire évoluer leurs pratiques de gestion.

Le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres (GODS) évalue l’influence des grandes infrastructures (autoroutes, lignes électriques et parcs éoliens) sur trois espèces d’oiseaux de plaine d’intérêt communautaire (busard, œdicnème criard, outarde canepetière). Etude réalisée en partenariat avec le Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CNRS / Université de La Rochelle). L’Observatoire PELAGIS (CNRS / Université de La Rochelle) suit la fréquentation et les corridors de déplacement des marsouins en face du Bassin d’Arcachon (Gironde). Cette action est menée en partenariat avec les pêcheurs du Bassin d’Arcachon qui contribuent à la mise en eau de matériel de recherche.

VALORISER LA RICHESSEDE LA BIODIVERSITÉ LOCALEChanger les modes de gestion, d’entretien ou changer le regard que les propriétaires, usagers et gestionnaires portent sur les territoires ; tels sont également les objectifs des inventaires, qui valorisent la faune et la flore locale.

Le Centre d’Etudes Techniques et d’Expérimentations Forestières de la Charente (CETEF 16) a mis en œuvre un outil de diagnostic des espaces boisés bocagers à l’échelle communale en Charente Limousine. Le CETEF 16 contribue également à la diffusion d’un Indice de Biodiversité Potentiel l e dans les forêts du Pays d’Horte et Tardoire. Mathieu Bergeron , techn ic ien fores t ier au CETEF : « Plus de 30 essences forestières sont recensées en Charente. Elles constituent et abritent une richesse biologique insoupçonnée par les propriétaires forestiers. » Le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement de Gâtine Poitevine développe un service gratuit de renseignements aux particuliers, afin de connaître la valeur patrimoniale de leurs mares. Baptisée « Un dragon ! dans NOTRE Gâtine ? », l’opération a déjà séduit plusieurs dizaines de particuliers en 2014, et son succès n’est pas démenti en 2015. Au sein du Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine (PNR LAT), l’association Caudalis met en place un suivi participatif des populations de reptiles selon un protocole national, élaboré par le Museum National d’Histoire Naturelle. En formant le public aux méthodes de suivi, l’association contribue à la protection pérenne des espèces concernées en favorisant leur reconnaissance par les habitants.

Infrastructures et oiseaux de plaine© Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres

Paysage bocager© CETEF 16

Marsouin commun© Floran Nicolas - GECC

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Repérage et protection des nids de jeunes busards© Christine Delliaux - LPO Vienne

Une première !La Société Herpétologique de Touraine réalise le premier inventaire d’amphibiens et reptiles d’Indre-et-Loire a� n d’étudier leur répartition géographique et de proposer des mesures de conservation des espèceset de leurs habitats. Mobilisantplus de 100 bénévoles, aux côtésde la Société d’Etude, de Protection et d’Aménagement de Nature en Touraine (SEPANT), et de l’Association Naturaliste d’Etude et de Protection des Ecosystèmes (ANEPE) Caudalis, l’étude aboutiraà la publication d’un atlas, ainsi qu’àdes recommandations pour les gestionnaires des territoires.

PARTICIPER À LA PRÉSERVATIONDES INSECTES POLLINISATEURS

FOCUS

CHANGER LES PRATIQUES CULTURALESLes parcelles agricoles abritent des espèces patrimoniales, menacées pour certaines. La prise en considération de la biodiversité au sein des pratiques agricoles est essentielle. Allier production agricole et préservation de la biodiversité, tel est l’objectif des projets soutenus par la Fondation LISEA Biodiversité.

Le Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural (CIVAM) de Châtellerault, en association avec le réseau Cultivons la Biodiversité en Poitou-Charentes, expérimentent les associations de cultures (orge-pois, blé-féverole) au sein de 10 exploitations en Vienne et évaluent leur intérêt écologique et économique. La Ligue pour la Protection des Oiseaux de la Vienne souhaite renforcer les actions de protection et de suivi des busards, grâce à la formation et la sensibilisation d’agriculteurs et de bénévoles. Pour Cyril Poirel, animateur du programme : « Il parait essentiel d’impliquer la profession agricole pour s’assurer d’une protection à long terme de ces espèces. »La Chambre Régionale d’Agriculture de Poitou-Charentes, en partenariat avec les Chambres départementales d’Agriculture de Poitou-Charentes, d’Indre-et-Loire et de Gironde, ainsi que l’entreprise Jouffray Drillaud, conduit les agriculteurs dans la mise en place de mesures favorables à la biodiversité au sein de leurs exploitations.

Le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement de Gâtine Poitevine (Deux-Sèvres) réalise des diagnostics écologiques sur des exploitations agricoles.

La coopérative viticole la Cave des Vins de Rabelais souhaite réaliser un état des lieux exhaustif de la biodiversité présente dans 13 propriétés du vignoble chinonais. « Ces premiers inventaires exhaustifs permettront de mettre en place des initiatives favorables aux espèces présentes, qui jouent un rôle essentiel dans la production de raisin.», précise Anne-Sophie Debiais, en charge du programme.L’INRA de Lusignan (Vienne) travaille sur l’insertion d’arbres dans les systèmes d’élevage et en particulier sur leur valeur fourragère, afin d’évaluer l’opportunité de développer la pratique de l’agroforesterie. Le Centre Régional de la Propriété Forestière de Poitou-Charentes réalise une étude sur le développement de l’exploitation du chêne pubescent en Poitou-Charentes, en partenariat avec l’Institut National de l ’ Information Géographique et Forestière (IGN). Cette espèce est plus résistante que les autres aux effets du changement climatique.

Mesure d’un tubercule de Bufon spidossus© Sylvain Durando

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Le Laboratoire Ecologie et Biologie des Interactions (CNRS de Poitiers) s’est associé à La ferme aux abeilles de Blandine (Vienne) afin d’étudier des liens directs entre la santé de la ruche, la productivité et l’exposition des abeilles à des facteurs de stress (diversité alimentaire, pesticides). En comparant les résultats sur des ruchers exploités selon des méthodes similaires mais dans des contextes écologiques différents, l’étude permettra de mesurer les impacts des pratiques locales sur les ruches d’abeilles domestiques. Il existe donc une interdépendance entre l’activité des agriculteurs et celle des insectes pollinisateurs et des apiculteurs. C’est pourquoi la Coopérative Agricole de La Tricherie a proposé la semence de jachères apicoles (Minette, Phacélie, Lotier, Sainfoin) sur les parcelles de ses membres. Suivies par les apiculteurs locaux, ces parcelles seront entretenues chaque année et les agriculteurs seront formés afin de faire perdurer ces pratiques favorables aux insectes pollinisateurs.

Les mélanges fleuris, de plus en plus utilisés, font l’objet de recherches de la part des entreprises de semences. C’est le cas de l’entreprise Jouffray-Drillaud, qui réalise un inventaire et une étude génétique des populations locales de bleuet en Vienne et en Deux-Sèvres. Elle étudie également leur attractivité pour les pollinisateurs. Les graines récoltées seront conservées et multipliées en vue d’une éventuelle intégration aux mélanges fleuris commercialisés, en lieu et place des variétés de bleuet utilisées actuellement, qui sont moins adaptées au contexte écologique local.

Longtemps considérées comme des mauvaises herbes, les plantes messicoles intéressent de plus en plus de chercheurs, notamment pour leurs propriétés mellifères. En Indre-et-Loire, le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien (CBNBP) et l’Association Hommes et Territoires s’associent pour améliorer la connaissance sur la présence d’espèces messicoles et étudier les facteurs et pratiques agricoles favorables à ces espèces. Des inventaires botaniques seront réa l isés en para l lè l e auprès d’agriculteurs volontaires.

LES CAUSES DU DÉCLIN DES INSECTES POLLINISATEURS FONT L’OBJET DE DÉBATS. PARMI ELLES, ON TROUVE L’UTILISATION DE PESTICIDES,

L’APPARITION DE PARASITES ET PATHOGÈNES ET LES RESSOURCES ALIMENTAIRES. LE NOMBRE D’ÉTUDES EN PLEIN CHAMPS RESTE

CEPENDANT ASSEZ FAIBLE.

PARTICIPER À LA PRÉSERVATIONDES INSECTES POLLINISATEURS

FOCUS

Abeilles devant leurs ruche© La ferme aux abeilles de Blandine

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RESTAURER DES HABITATS DÉGRADÉS, AMÉNAGER LES SITES D’ENTREPRISESET PÉRENNISER LES HABITATS ARTIFICIELS DE LA FAUNE

RESTAURER ET PRÉSERVER LES HABITATS NATURELSAFIN D’ASSURER LEUR CONSERVATION

A X E 2

RESTAURER DES HABITATS DÉGRADÉSLes opérations de res-tauration écologique des habitats nécessitent desinvestissements importants.Ces travaux participent à la conservation des milieux, de leurs fonctionnalités et des espèces qui y vivent.

L’Association de Protection d’Information et d’Etude de l’Eau et de son Environnement travaille à la restauration des fonctionnalités écologiques du marais de Chizé (Deux-Sèvres). Joëlle Lallemand, présidente de l’association : « Le travail de sensibilisation et d’animation devra perdurer afin que les habitants s’approprient cet espace de nature et apprennent à connaître les espèces qui l’habitent.»

La Ligue de Protection des Oiseaux de la Vienne, en partenariat avec le Syndicat Intercommunal du Plan d’Eau de Smarves (Vienne), mène des actions de restauration sur l’île du plan d’eau de la Filature. Afin de favoriser la recolonisation du site par de nombreuses espèces, l’association y créera 2 mares, une frayère, transformera l’ancienne peupleraie (2.5ha) en prairie humide, mettra en place un pâturage afin de pérenniser son entretien et mènera une gestion adaptée des espaces verts.

Dans le cadre du Plan National d’Actions en faveur des libellules, le Conservatoire d’Espaces Naturels d’Aquitaine met en place des plans de gestion et de restauration de deux sites en Gironde (les étangs de Mios, les lagunes du Médoc) qui sont les habitats privilégiés de ces insectes. Le site sera l’objet de suivi régulier et des animations régulières y seront organisées afin de permettre au grand public de mieux connaître ces espèces et leurs milieux. L’Association pour la Défense et la Promotion des Agneaux Certifiés en Poitou-Charentes (ADPAP) souhaite planter des haies champêtres d’essences locales dans une vingtaine d’élevages ovins de Poitou-Charentes. Le suivi de ces plantations et la colonisation par les espèces sont évalués par les éleveurs eux-mêmes, formés par des associations naturalistes.

Martin pêcheur© Lysiane Chupin - APIEEE

Étangs de la Surgènne© Gilles Bayeux - CEN Aquitaine

Élevage ovin et bocage© ADPAP

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RESTAURER ET PRÉSERVER LES HABITATS NATURELSAFIN D’ASSURER LEUR CONSERVATION

AMÉNAGER LES SITES D’ENTREPRISESLes entreprises disposent parfois d’espaces qui ne sont pas entièrement dédiés à la production. Aménager ces espaces inoccupés en faveur de la biodiversité est le défi qu’ont relevé plusieurs entreprises soutenues par la Fondation LISEA Biodiversité.

L’entreprise Millet a installé 5 ruches, des haies et des prairies mellifères sur son site de production à Bressuire (Deux-Sèvres). Le projet est mené en partenariat avec les associations l’Abeille des Deux-Sèvres, Bocage Pays Branché et l’Atelier du Bocage qui organisent des animations au sein de l’entreprise et forment certains salariés aux rudiments de l’apiculture. « Ce projet en faveur de la de biodiversité est une composante de la démarche de développement durable qui est inscrite dans les gênes de l’entreprise. » souligne Fabrice Gobin, responsable environnement de l’entreprise Millet.L’entreprise Aigle International réalise et met en place un inventaire ainsi que des mesures de restauration écologique sur le site de production de bottes en caoutchouc d’Ingrandes-sur-Vienne (Vienne).La direction du groupe souhaite faire de cet espace de 15 ha un site de référence sur les enjeux de biodiversité et des services rendus par les écosystèmes, en sensibilisant les salariés, clients et visiteurs.

PÉRENNISER LES HABITATS ARTIFICIELS DE LA FAUNELes constructions anthropiques constituent parfois des endroits très favorables aux espèces. Le Groupement de Défense Sanitaire Apicole de Charente-Maritime, a mis en place en 2013 le rucher d’élevage d’abeilles noires d’Oléron. La Fondation intervient dans la réalisation de plusieurs aménagements en faveur des insectes pollinisateurs (semis de jachère, entretien des haies et prairies mellifères).Le pôle nature de la Cabane de Moins, espace de 140 ha géré par la Fédération des chasseurs de la Charente-Maritime, est un lieu de passage privilégié pour 221 espèces d’oiseaux migrateurs et un terrain de jeu pour les mammifères semi-aquatiques. La Fondation apporte son soutien à l’association pour la restauration des zones et l’entretien du patrimoine arboré.Selon Grégoire Bouton, en charge du projet, « le site accueille une réelle diversité d’espèces faunistiques et floristiques mais il est peu connu. Nous espérons que ces opérations de restauration contribueront à mieux valoriser le site auprès d’un large public.»Le Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage créé par Charente Nature a pour mission d’accueillir, de soigner, de remettre dans la nature les animaux sauvages qui lui sont confiés. La Fondation apporte son soutien dans le cadre de la construction d’une unité de convalescence sur le site.

Observation au sein du sitede la Cabane de Moins

© Fédération des Chasseurs 17

Grenouille agile© NCA Environnement

Ruches© Fabrice Gobin - Millet

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La Fondation LISEA Biodiversité participe au déve-loppement de formations liées à la préservation de la biodiversité sur le territoire. Le Centre de soins de la faune sauvage poitevine a élaboré et dispense une formation aux gestes de premiers soins à prodiguer aux animaux sauvages retrouvés blessés. Lydia Bourdeau, responsable du centre : « Les stagiaires pourront ainsi être des relais pour rapatrier les animaux blessés vers le centre et pour assurer les premiers soins sur le terrain. »Le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres (GODS) :organise des ateliers hebdomadaires et des séjours d’été de découverte de la biodiversité pour les 8-12 ans.Les Etablissements Publics Locaux d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole de Poitiers-Ve-nours, de Melle et le Lycée Horticole et Paysage Le Petit Chadignac de Saintes ont intégré la biodiversité

au sein de leurs formations. Les élèves sont sensibili-sés aux enjeux de préservation de la biodiversité en classe et participent à la mise en place d’aménage-ments écologiques au sein des sites d’exploitations des lycées. L’association Prom’haies organise des forums annuels sur la thématique de la haie et sur son rôle dans les exploitations agricoles. Ces évènements permettront aux élèves de lycées agricoles de Poitou-Charentes de rencontrer des professionnels. Selon Françoise Sire, directrice de Prom’haies : « Intervenir dans les lycées est une nécessité, car nous sensibilisons et mobilisons ainsi les futures générations d’agriculteurs. »

ASSURER LA FORMATION D’UN PUBLIC LARGE, AMÉNAGER DES ESPACESDÉDIÉS À LA SENSIBILISATION ET CRÉER DES SUPPORTS

DE DIFFUSION ORIGINAUX ET PÉDAGOGIQUES

A X E 3

SENSIBILISER ET FORMER LES ACTEURS DU TERRITOIRE

ASSURER LA FORMATION D’UN PUBLIC LARGE

Hôtel à insectes© Marie Barneix

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SENSIBILISER ET FORMER LES ACTEURS DU TERRITOIRE

CRÉER DES SUPPORTS DE DIFFUSION ORIGINAUX ET PÉDAGOGIQUES

AMÉNAGER DES ESPACES DÉDIÉSÀ LA SENSIBILISATIONLes animations autour de la biodiversité sont plus perceptibles sur le terrain, en pleine nature. C’est pourquoi certains porteurs de projets ont souhaité mettre en place des aménagements spécifiques afin d’accompagner le public à la découverte d’un patri-moine naturel local.

L’association Double Nature met en place un sentier de découverte de la biodiversité locale à Saint-Aigulin (Cha-rente-Maritime). Situé le long de la Dronne, le chemin sera l’objet de régulières animations de découverte, organisées afin de sensibiliser le public à la richesse des espèces locales, comme les Cistudes d’Europe par exemple. L’association des Jardins Respectueux crée des jar-dins pédagogiques adaptés au contexte écologique local. Une fois réalisés selon une charte commune, l’association forme les usagers à l’animation et à l’entretien des jardins afin de les intégrer dans des activités régulières et pérennes. Les exploitants de la ferme caprine Cabri-au-lait (Indre-et-Loire) souhaitent aménager une mare pédagogique, afin de présenter son rôle et la diversité des espèces qui l’habitent aux 3000 personnes qui visitent la ferme chaque année.

Les connaissances acquises au gré des inventaires et des opérations de restauration n’ont de valeur que si elles sont largement diffusées, par des moyens originaux. Ces supports doivent susciter l’envie d’agir en faveur de la biodiversité. La Fédération Régionale des organisations d’expéri-mentation et de développement sylvicole a réalisé le mémento « La biodiversité à travers bois », un recueil d’expériences concret, qui a pour but d’inciter les propriétaires forestiers à développer des procédés favorables à la biodiversité sur leurs parcelles.L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage valorisera son travail de recherche en faveur de la tourterelle des bois et de son habitat, le bocage, au moyen d’un film réalisé par la société FIFO Distribution. En suivant le parcours de migration de cette espèce en régression, ce film largement diffusé permettra de sensibiliser le grand public à la préservation d’un milieu particulièrement menacé : le bocage. La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) mène de-puis plusieurs années des actions de préservation

des laisses de mer, ces débris naturels d’origine vé-gétale et animale, déposés par la mer sur les plages du littoral. Fabien Mercier, animateur du programme, précise : « Les laisses de mer sont un véritable écosys-tème fréquenté par une grande diversité d’animaux qui y trouvent le gîte et le couvert. En effet, les algues et les débris constituent le premier maillon d’une chaîne alimentaire complexe. La préservation de cet écosystème est essentielle pour garantir la préserva-tion de ces espèces.» L’association a mené plusieurs opérations de sensibilisation du public (conférences, sorties scolaires, nettoyage de plages). En 2015, elle organise plusieurs expositions dédiées à ces milieux fragiles en Poitou-Charentes.

L’Observatoire Aquitain de la Faune Sauvage mène un travail de collecte et de synthèse des données sur la faune exotique et invasive présente en Aquitaine. Ces informations seront transmises aux décideurs publics afin de mettre en œuvre des actions de gestion concrètes, reposant sur des inventaires et analyses homogénéisés et cartographiés.

Futur parcours à Saint Aigulin© ADN 21

Page 18: Fondation Biodiversité : Rapport d'activité 2014-2015

LANCÉ EN FÉVRIER 2015, LE TROISIÈME APPEL À PROJETSA RÉUNI 70 CANDIDATURES. LA SÉLECTION FINALE EST PRÉVUE

À LA FIN DE L’ANNÉE 2015.

POURSUIVRE NOTRE ACTION DANS LA DURÉE

Porteurs de projets sélectionnés en 2013•Associations Loi 1901

•Établissements publics

Dossiers déposés en 2015 •Associations Loi 1901

•Établissements publics

•Entreprises

25%

75%

18

Porteurs de projets sélectionnés en 2014 •Associations Loi 1901

•Établissements publics

•Entreprises

21%

22%

57%

23%

23%54%

Le suivi des projetsLa Fondation accompagne les porteurs de projets

tout au long de leur démarche, dès le montage des tout au long de leur démarche, dès le montage des tout au long de leur démarche,dossiers. Elle a ainsi suivi plusieurs entreprises dont l’activité n’est pas liée directement à la préservation de la biodiversité. En 2015, 16 entreprises ont déposé

un dossier auprès de la Fondation.

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PoUrsUivre notre aCtion daNs La duréeCONTACTS

Lorène DumeauxChargée de mission - Fondation LISEA Biodiversité

[email protected] 49 11 86 82

thierry CharlemagneDirecteur du développement durable

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rue caroline aigle, cs 60484, 86012 Poitiers cedex tél. 05 49 11 80 00 . Fax 05 49 88 17 50

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