FLORE POMONE

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N° 4/2002 Éditeur responsable : Sylviane Coutisse,rue Léon Gramme, 34, 1350 Marilles / Périodique trimestriel / bureau de dépôt : 1370 Jodoigne numéro d'agrégation: P 202029 FLORE POMONE asbl Cercle de recherche, d'information et de rencontre pour amateurs de roses et de fruits & BELGIQUE- BELGIE 1370 JODOIGNE P.P. 7 1448 Avec le soutien de la Province du Brabant wallon – Centre provincial de l’agriculture et de la ruralité – Maison de l’agriculture et de la ruralité O. Coutisse -Uyttebrouck S. Djodogne Traduction en page 3

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N° 4/2002

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FLORE POMONE asbl

Cercle de recherche, d'information et de rencontre pour amateurs de roses et de fruits

&BELGIQUE- BELGIE

1370 JODOIGNE

P.P. 7 1448

Avec le soutien del a P r o v i n c e d uB r a b a n t w a l l o n –Centre provincial del’agriculture et dela ruralité – Maisonde l’agriculture etd e l a r u r a l i t é

O. Coutisse -Uyttebrouck S.DjodogneTraduction en page 3

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Fiches techniques❒ «Cassissiers» 0,50 ❒ «Planter un arbre» 0,50 ❒ «Élagage» 0,50 ❒ «Greffage de printemps» 1,00

«Réalisation d'un verger» 2,00 ❒ «Les tailles» 4,00 ❒ «La tailles des arbustes

à petits fruits» 2,00 Poires

❒ Alexandrina 1,50 ❒ Bergamotte Esperen 1,50 ❒ Beurré Chaboceau (=Jefke)

1,50 ❒ Beurré d’Anjou 1,50 ❒ Beurré Diel 1,50 ❒ (Bon Chrétien) Williams

1,50 ❒ Comtesse de Paris 1,50

❒ Doyenné du Comice 1,50 ❒ Durondeau 1,50 ❒ Jeanne d’Arc 1,50 ❒ Joséphine de Malines 1,50 ❒ Nouveau Poiteau 1,50 ❒ Nouvelle Fulvie 1,50 ❒ Précoce de Trévoux 1,50 ❒ Seigneur Esperen 1,50 ❒ Triomphe de Jodoigne 1,50 ❒ Zéphirin Grégoire 1,50

Pommes ❒ Cox’s Orange Pippin 1,50 ❒ Reinette Étoilée 1,50 ❒ Discovery 1,50

Pour les non-membres, ajouter uneuro en sus.Pour tous ajouter les frais de port

RÉALISATION DU JOURNAL

Comité de rédaction :Sylviane Coutisse,

Françoise Van RoozendælSecrétaire :

Christine Cornez-Libion

34, rue Léon Gramme1350 Marilles

Les articles paraissent sous la res-ponsabilité exclusive de leurs

auteurs.

ABONNEMENT ADHÉS ION

Membres 25 euro ou plus.

En versant 25 euro, vous rece-vrez 4 bulletins, vous avezaccès gra tu i tement auxcours et promenades-dégus-ta t ion dans not re vergerconservatoire.

UN POINT ROUGE sur votreétiquette signifie désormaisqu’il s’agit du dernier bulletinque vous recevrez, car d’aprèsnotre trésorier, vous n’avez pasrenouvelé votre cotisation. Lebulletin de versement insérédans le bulletin signifie qu’il esttemps de payer votre cotisa-tion. En cas d’erreur de notrepart, merci de le signaler àXavier Wesel tél./fax : 067/ 22 02 07 N° compte Fortis 250-0542497-61

«Ce magazine aété réalisé avecl’aide du CentreAgronomique duBrabant Wallon»

FLORE & POMONEsur Internet

Venez nous retrouver à l’adresse

<www.floreetpomone.be>Des infos,

des conseils, la possibilité de vous exprimer, nos prochains rendez-vous….

(Pour cette année, certaines fiches pomologiques et/ou dossiers techniques seront en cours de réédition).

Pour en savoir encore plus

sur les roses, faites vous

membre des

AMIS DE LA ROSE Nombreux avantages dontl'entrée gratuite aux Salons

de la RoseLes amis de la Rose

Korte Asstraat, 129750 HUISE-ZINGEM

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Les fêtes passées etbien passéesj’espère, avez-

vous pensé à vos trous deplantation? Car l’hiver est si douxcette année, qu’il faudrase hâter avant que lavégétation ne redémarre.N’oubliez pas deconsulter notre calendrierd’activités. Nousattendons lescogestionnaires,les membres, et les futursmembres pour la grandejournée d’entretien deprintemps au verger.Nous prions lescogestionnaires de choisiren plus, un autre jourpour venir s’occuper de leurs lignespersonnelles.Nous avions tellementbien travaillé l’an dernier,que nos arbres se portantbien, ont repris tout l’espaceque nous nous étionsréservé... A vos sécateurs!Nous vous disons donc :àbientôt en vous invitant àla journée barbecue,activité,bonne humeur de ceprintemps.

ÉDITO

Sommaire

Édito_________________________________________________p.3Nos prochaines rencontres _____________________________p.3Fruitiers sous la lune, en 2003 ______________________________p.4La maladie de la suie _______________________________________p.5Petites variantes pour recettes classiques _____________________p.6Les cerisiers __________________________________________p.7

Ces fruits que l’on croyait belges________________________p.11Quelques rosiers qui ne demandent qu’à vousfaire plaisir __________________________________________p.10Coups d’cœur________________________________________p.10Jules d’Airolles ______________________________________p.11Roses, parfum, parfumeris ____________________________p. 13

Nos prochaines rencontres

Le vendredi 21/02/2003 à 20h Conférence de Jean-Pierre Wesel

sur le thème « Roses et Parfums » Lieu à préciser.Le samedi 08/03/2003 à 14h

au Verger ConservatoireTaille et greffage de printemps.Le samedi 29/03/2003 à 10h

au Verger ConservatoireTaille, élagage,

Nettoyage de printemps du Verger avec le traditionnel barbecue.

Merci de vous inscrire pour ces 3 activités auSecrétariat (tél/rép : 019/ 63 32 04, fax : 019/ 63 69 15)

Le billet d’Odile (texte de couverture)Quatre heures du matin!

Tout blanc le chemin,Sans une trace,

Bien blanc le talus:Tout est couvert.

Tout blanc le jardin,Blancs les sapins,

Tout blanc le poulailler!Rien n’est oublié...

Tout blanc au loin,Blanc tout autour,Blancs les flocons

Tombés avant le jour.

Neige de quatre heures,Tout blanc tapis...

Fait froid dans mon cœur,Blanc dans mon esprit.

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Le calendrier lunaire 2003est sorti. Comme chaqueannée, nous nous propo-sons d’y sélectionner lesdates intéressantes pour leverger.

Plantations

☞ Il est préférable de préparer letrou de plantation environ 1mois avant la date de plantationchoisie(v. fiche de plantationflore et pomone)

☞ Il est conseillé de planterl’après-midi.

☞ Planter à lune descendante, jourfruits, en évitant les nœudslunaires et les éclipses, c’est-à-dire :

En janvier:Éviter les 5-8-10-20-22-25.Choisir dans la période lune des-cendante du 17 au 29, de préféren-ce les jours fruits, 20, 21 et 29.Bonne période de plantation s’il negèle pas.

En février:Éviter les 3-4-9-18-23.Choisir dans la période du 14 au25, de préférence les 16-17-25. Le16 est un très bon jour s’il ne gèlepas.

En mars:Éviter les 3-4-11-18-19-25Choisir dans la période du 13 au24, de préférence les 16 et 24.Mais à notre avis, voyant la dou-ceur de l’hiver, ces dates risquentd’être trop tardives pour les plan-tations de feuillus.

En novembre:Éviter les 1-6-11-17-20-25.Choisir dans la période du 16 au25, de préférence les 17-18 et 25.Acondition que le froid ait déjà bien ralenti lavégétation et que les feuilles soienttombées.

En décembre:Éviter les 3-9-16-17-23-30

Choisir dans la période du 11 au19, de préférence les 14 et 15. Bonnes dates, s’il ne gèle pas biensûr.

Tailles

On choisira surtout la période defin février à mars.La taille de fructification desarbres déjà formés, se fera à lunedescendante,aux mêmes dates que pour laplantation.La taille des arbres en formationpeut se concevoir à lune montante pour une croissance plus rapidedu bois.Cette dernière se fera:

En février:Éviter les mêmes dates que cellesde plantation.Choisir dans la période du 1 au 12,de préférence les 7 et 8

En mars:Éviter les mêmes dates.Choisir dans la période du 1 au 12,de préférence le 8.

Greffes

Prélever les greffons et les mettreen jauge en déc.-janv. à lune mon-tante,jour fruit ou (fleur)En janvier:Éviter les mêmes jours.Choisir dans la période du 3 au16,de préférence les 3-11-12 et aussiles 6-7 et 16

Greffe en fentemars: le 8 est un bon jour, le 26

aussi.avril : 22 est un bon jour si la végé-

tation n’est pas trop avan-cée.

Greffe en couronne;avril : 22 est un très bon jour si le

porte greffe est bien ensève,fleuri même, c’est

mieux.mai: le 1 après-midi, le 19 (atten-tion aux vents désséchants).

Greffe en écusson;En août, à la montée de la deuxiè-me sève, à lune montante.Ne pas oublier d’arroser le porte-greffe pendant les 15 jours qui pré-cèdent l'écussionnage pour que l’écorce se décolle facilement.

Eviter les 2-5-7-16-20Choisir dans la période du 9 au 22,de préférence les 9-10-18.

Fongicides(purins d’ortie, de com-post, décoction de prêle...)+bouillie bordelaise, sont àrépandre au printemps ou àl’automne, le soir de préférence,les jours suivants :Janvier : 1-20*-21-22-24-28-29-30-31 Février : 17-18-20-24-25-26-27-28 Mars : 1 18-24-25-26-27-28 Avril : 20-21-22-23-24-30 Mai : 18*- 19-20-21-22-27-28*-29-31 Juin: 15-16-17-18-24**-25-27-28 Juillet: 14’15-2l*-22*-24-25-26Août: 12-18*-20-21-22-23 Septembre : 14*-16*-17-18-24*-25 Octobre,: 11-12*-13-14-15-17-21-22*23-24 Novembre : 10*- 11- 12-13-17-18*-19-20.-21 Décembre : 9-10-15*- 16-17-18

Insecticides(purin de sureau, denoyer, de Rue officinale...)+ savonnoir, sont à répandre, tôt le matin,dès l’apparition des premièrescolonies:janvier: 23*-24*-25**-26* Février: 1-19*-20*-21*-22**-28 Mars: 1-2-19*-20*-21**22*-27-28-29-30 Avril : 17*- 18**-23*-24-25-26-27* Mai : 1- 15-21-22*-23-2,4 Juin 11-17-18-19*-20-25-26-27-28-29* Juillet : 9-15-16-17*-18-22-24-25-26-27**-28* Août : 5-12-13*-14-20-21-22-23*-24*( * jours particulièrement conseillés)

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FRUITIERS SOUS LA LUNE, EN 2003

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Septembre : 1-16*-17-18-19*-20*-21* Octobre: 12-14*-15-16*-17*-18*-23*-24**-25** Novembre : 10*-11-12-13-14*-20**21*-22**-23*Décembre: 9-10-11*-17*-18**-19*-20**.

Pour les autres cultures, consul-tez» Le calendrier lunaire 2003»Ed. Diffusion.

Pour plus de renseignements surles moyens de lutte naturelle ,consultez:Victor Renaud et ChristianDudouet, Le potager, Éd. Rustica.

Cette année, plusieurs denos membres nous ontprésenté des pommes ou

des poires recouvertes d’un voilenoirâtre. Nous avons d’abordpensé qu’il s’agissait de la fumagi-ne, mais en essayant de frotter lesfruits, nous avons constaté que lestraces ne disparaissaient pas. Lesfruits ne pourrissent pas etl’attaque est uniquement superfi-cielle et non toxique.

Il s’agit de la maladie de la suie(Gloeodes pomigena), une maladierare sur poire, occasionnelle surpomme qui apparaît principale-ment sur les variétés à récolte tar-dive, exposées à l’humidité et dansdes vergers peu traités pendantl’été.

Les symptômes se présentent sousforme de plages noirâtres deformes variables, à contours dif-fus, superficielles, n’attaquant quel’épiderme, partant souvent de lacuvette pédonculaire. La maladiede la suie est fréquemment asso-ciée à celle des crottes de mouche.

Gloeodes pomigena se conserve sousforme de mycélium et de pycnidessur les rameaux infectés du pom-

mier ou du poirier, mais est égale-ment cité sur d’autres hôtesligneux présents dans l’environne-ment du verger. Le champignonforme des conidies et des chlamy-dospores qui sont dispersées parla pluie dès le printemps, maissurtout en fin d’été. L’incubationnécessite des températures douceset une forte hygrométrie, et duregénéralement 3 à 4 semaines. Lescontaminations précoces se déve-loppent sur les petites pommesnon développées qui servent derelais.

Eté et automne pluvieux (commecette année), forte hygrométrie

(90%) sont des facteurs favori-sants, ainsi que des fruits à

l’ombre ou proches du sol etune taille insuffisante.

Des traitements cupriques enhiver permettent de prévenir lamaladie.

Un traitement à l’aide desavon de noix de coco (coconut

soap) en juillet et en aoûtpeut être efficace si la pres-sion d’infection n’est pastrop élevée.

Le produit est vendu sous lenom de Biofa Cocona et est

agréé dans le cadre de la lutte bio-logique.

L’éclaircissage pour supprimer lespetites pommes réservoirs d’ino-culum est à conseiller.

Sources :

h t t p : / / w w w . f r u i t s - e t -legumes.net/phyto/prg/fiche.asp? s o u r c e = H o r t i m a g e % 2 0 -%20Phyto&LISTEVAR=187|C074| 5 6 & n u m e s p = 6 0 2 & n u m d -po=875&typefiche=M

h t t p : / / w w w . i n f o d i e n s t -mlr.bwl.de/la/lvwo/ecofruvit/sootyblotch7.pdf

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La maladie de la suieFrançoise Van Roozendæl

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Poires au vin

Quand vous cuisez des poires auvin rouge (des Doyennés duComice pas trop mûres ferontmerveille), ajoutez au1/2 l de vin:5clous de girofle,5 grains de poivre,5 graines de cardamone et 5 cm decannelle ainsi qu’une gousse devanille.Un vrai régal pour accompagner lepetit cochon de lait farci ,parexemple!

Pommes au four«améliorées» : les Rabottes

Ingrédients:1 pâte feuilletée1crème pâtissière6 pommes(Calville blanc ouCanada)1oeuf

Recette de la crème pâtissière

Pour un moule à tarte de 25 cm25 cl de lait60 g de farine60 g de sucre en poudre60 g de beurre2 oeufs1 sachet de sucre vanillé(facultatif)

Dans une casserole, mettez lesoeufs entiers, les sucres et la fari-ne. Mélangez,ajoutez le lait bouillant avec pré-caution. Mélangez, remuez douce-ment à feu doux et faites prendre jusqu’à ce que lacrème devienne lisse.Laissez refroidir, puis ajoutez lebeurre fondu, non cuit et remuezencore quelques minutes.

Recette de la pâte feuilletée

500g de farine400g de beurre10g de sel fin25cl d’eauDans une terrine, mettez la farine,l’eau, 20 g de beurre et le sel .Dubout des doigts, faites une pâte en boule souple etferme. Placez au réfrigérateur sous un torchon,pendant 20 min environ.Partagez le reste du beurre en 3morceaux.

Ressortez la pâte du réfrigérateuret au rouleau, étalez-la sur uneplanche farinée, en une abaisse carrée de 1cm d’épaisseur.Mettez un des morceaux de beurreau centre du carré. Pliez en quatrela pâte, en rabattant les bords dans les quatre sens, demanière à ce que le beurre soitenfermé. Remettez au réfrigérateur une deuxième fois etlaisser 30 min.

Au bout de ce temps, ressortez lapâte et recommencez la mêmeopération, en abaissant celle-ci en un nouveau carré.Mettez-y le second morceau debeurre et pliez quatre fois dessus;30 min au réfrigérateur.

Rouler, abaisser et recommencerl’opération avec le troisième mor-ceau de beurre, puis remettez 1h au réfrigérateur

Après ce temps, ressortez la pâte,étalez-la au rouleau pour avoirune abaisse la plus fine possible.Mouillez le moule à tarte et égout-tez-le. Placez la pâte à l’intérieuraprès avoir un peu beurré le moule et faites unbourrelet avec la pâte qui déborde.La pâte inutilisée le jour mêmepeut être conservée plusieursjours, enveloppée au réfrigérateur.

Recette de la rabotte

Eplucher les pommes en les lais-sant entières et à l’aide d’un vide-pomme, videz-les de leur trognon. Fourrez le videainsi obtenu de crème pâtissière.Etalez la pâte feuilletée en uneabaisse aussi mince que possible.Coupez-la en carrés de 15 cm environ. Placez lapomme au milieu et rabattez lesangles de la pâte pour envelopper la pomme. Soudez la pâte au som-met. Avec la pointe du couteau,rayez la pâte d’un quadrillage ou d’un autre motif.Dorez au pinceau et à l’œuf. Posezles rabottes sur une plaque bienbeurrée et enfournez à four chaud(200°) en laissant cuire35 à 45 min. Surveillez la cuisson.Les rabottes sont cuites quand votre pointe de couteau ,piquée dedans est sèche.

D’autres délicieuses recettes defruits et légumes du potager sont àlire dans l’ouvrage de Lise et Charles Courtin «Du Jardinà la Table» Ed. Maison rustiqueFlammarion

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Petites variantes pour recettes classiques

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On s’en soucie comme d’uneguigne…

Cela ne vaut que des … queues decerises !

Voilà deux expressions qui vou-draient nous faire croire que lacerise n’a pas beaucoup de valeur.Ce n’est sûrement pas l’avis desamateurs de ce fruit délicieux.

Mais essayons d’en savoir un peuplus sur ses origines ainsi que surles différentes variétés que l’onpeut trouver en Belgique.

La cerise fait partie de la familledes rosacées (ou Rosaceae), genrePrunus. A l’origine, ces arbres sontlimités à l’hémisphère Nord.

On dénombre une vingtained’espèces incluant elles-mêmesune multitude de variétés. C’est àpartir du XVIe siècle que leurnombre s’est multiplié. Toutefois,la culture de ce fruit existait avantl’ère chrétienne.

La légende veut que LiciniusLucullus, ennemi juré deMithridate, à la grande réputationde gourmet, ait introduit lescerises douces (Prunus cerasus) àRome après avoir guerroyé enAsie mineure en 73 av. J - C. Lesplantes auraient été volées dans la

ville de Cérasonte, d’où le nomlatin de cerasus donné au fruit.

Il ne s’agit que d’une légende, lescerisiers et les merisiers ayant tou-jours poussé spontanément dansnos forêts.

Les variétés cultivées peuvent êtreclassées en quatre grandsgroupes :

Les Bigarreautiers.

Le fruit est à chair ferme et cro-quante, le jus coloré, doux sucré etsans acidité. La floraison est assezhâtive ;

Les Guigniers.

Le fruit est à chair tendre, le jussouvent coloré, doux et sucré. Lafloraison est très hâtive ;

Les Cerisiers

Les Cerisiers proprement dits. Lefruit est à chair tendre et transpa-rente, le jus incolore, sucré, acidu-lé. La floraison tardive ou très tar-dive. ;

Les Griottiers.

Le fruit est arrondi, à chair plus oumoins tendre, le jus coloré et trèsacide. La floraison est tardive.

Ces variétés dérivent de deuxespèces :

Prunus avium L. : le merisier

Prunus cerasus L. : le griottier.

Le merisier, originaire d’Europe,d’Asie Mineure et d’Amérique duNord, a donné naissance aux gui-gniers et bigarreautiers dont lesarbres sont de grande taille, peuramifiés avec de grandes feuillespendantes.

Le merisier est un cerisier sauvagequi croît spontanément dans lesbois et les taillis d’Europe. Lamerise n’est pas bien grasse : c’estune longue tige terminée par unnoyau à peine enrobé d’une pulperouge amarescente, d’où lui vien-drait le nom d’amèrise (ceriseamère) qui a donné merise et meri-sier.

Les merises poussent trop haut,hors de portée des gourmands, quisont bien obligés de les laisser auxoiseaux. C’est ce que nous dit lenom de l’arbre : avium, « desoiseaux » ; ce sont eux qui se char-gent en effet de la récolte puis dela dissémination de l’espèce.

C’est pour son noyau que la meri-se est recherchée, car il entre dansla fabrication du kirsch.

Le griottier, originaire du Caucaseet d’Europe de l’Est, donne lescerisiers acides, griottiers à juscoloré et amarelles à jus incolore,dont les arbres sont de taillemoyenne à petite, très ramifiés,avec de petites feuilles dressées.

C’est avec les amarelles et lesmarasques amères que l’on élabo-re le marasquin et le ratafia.

Divers croisements entre Prunusavium et Prunus cerasus ontengendré les « Duke » anglaises oucerises proprement dites (AnglaiseHâtive par exemple), à chairetendre, acidulée mais très sucrée,pour lesquelles les arbres ont descaractères intermédiaires. Cesespèces sont subspontanées dansl’Europe entière.

Le cerisier est rustique sous noslatitudes. Il redoute cependant lesclimats humides. En sujets isolés,on le rencontre à peu près danstoutes les régions.

La floraison dure une dizaine dejours et apparaît avant celle dupoirier. Les fruits des variétéshâtives mûrissent six semainesenviron après la floraison, et ceuxdes variétés tardives deux moisenviron après la floraison.

Le cerisier est peu exigeant sur lechoix du sol. Il préfère cependantles sols argilo-siliceux et les terresfranches, profondes, perméables, àsous-sol également perméable. Lessols argileux et compacts ne luiconviennent pas, pas plus que lessols sableux ou ceux dont la nappe

LES CERISIERSFrançoise Van Roozendæl

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phréatique hivernale remonte plushaut que 80 cm de profondeur.Dans les sols calcaires, il est pos-sible de planter les Anglaises et lesgriottes ; par contre, les cerises etles bigarreaux n’y prospèrent pasbien.

Les principaux porte-greffes ducerisier sont :

Le merisier, pour les variétés àgrande végétation (bigarreautierset guigniers), à cultiver en hautetige, en sol riche et profond. Lemerisier blanc, à écorce grise etfruit rouge, est préférable au meri-sier à écorce rouge et fruit noir, caril fournit des arbres plus produc-tifs. Le merisier, employé commeporte-greffe, provient générale-ment d’un semis. Le greffages’exécute soit au printemps, entête, en fente ou en écusson à œilpoussant ; soit en juillet-août, enécusson à œil dormant ; soit enco-re en septembre, en incrustation,et parfois à l’anglaise.

Le Cerisier Sainte-Lucie (Mahaleb),issu de semis, est employé pourles variétés à plus petite végéta-tion (cerisiers proprement dits etgriottiers), à cultiver en formebasse ou en demi-tige. Ce porte-greffe, peu vigoureux, peut conve-nir dans les sols secs ou calcaires.Il donne des arbres produisant desfruits beaucoup plus gros et plussavoureux que ceux provenantd’arbres greffés sur merisier. Legreffage s’exécute en août, enpied, en écusson. Pour l’obtentiondes demi-tiges, il est préférable degreffer sur Sainte-Lucie en pied unintermédiaire vigoureux qui seralui-même greffé par la suite, à lahauteur voulue, avec la variétéchoisie.

Le Cerisier franc, provenant d’unsemis de noyau d’une variété cul-tivée, est parfois utilisé dans lessols siliceux ou argilo-siliceux,mais non calcaires, pour l’obten-tion des grandes formes.

Un porte-greffe nanifiant a étésélectionné par la Station des cul-tures fruitières et maraîchères deGembloux : le Damil. Il s’agitd’une sélection de Prunus dawyc-kensis. Développé pour la cultureprofessionnelle, il permet aussi deplanter un cerisier dans un petitjardin, les arbres se développantharmonieusement jusqu’à 2,5 à 3m de hauteur. Il forme peu ou pasde drageons et offre une excellenterésistance au froid. Indemne devirus, Damil est compatible avecplus de 150 variétés différentes.

Il est distribué par les PépinièresLa Roseraie, rue J. Kennedy à 6250Roselies (Aiseau-Presles).

Voici aussi une liste de quelquesvariétés disponibles sous nos cli-mats (voir aussi le bulletin deFlore et Pomone n° 3 de 2001) :

CerisesAnglaise Hâtive ou Tôt et Tard deMay DukeDe MontmorencyGuignesNoir de KernielEarly RiversBigarreauxCoeur de boeufHedelfingerNapoléonNoirBlancBlanc et RoseBurlatLapinsKordiaReginaSchneiders Späte KnorpelStark Hardy GiantSummitSunburstVanGriottesGriotte de Gorsem ouGorsemkriekGriotte du NordGriotte de ViséGriotte du Nord type BoschaGriotte du Nord type ScharöKelleris

Les variétés soulignées sont auto-fertiles

Sources:

Les baies et autres fruits charnus.(1999)de Isabelle Jacob, RolandSabatier. Ed. d’après Nature chezGlénat. pp.103.Les fruits retrouvés, histoire et diver-sité des espèces anciennes du Sud-Ouest. (1998) Evelyne Leterme. Ed.du Rouerge, Rodez. pp.286.Les beaux fruits de France d’hieret d’aujourd’hui. (1947, réed. 1993) Georges Delbard. Ed. GeorgesDelbard sa. pp. 270.Produire des fruits soi-même.(2001) André Sansdrap. Ed. NotreJardin, Nivelles. pp.191.Choix des parcelles pour le cerisierà fruit doux. H. Wustenberghs, E.Pauwels, J.-A. Deckers, J.Keulemans. Le Fruit Belge n° 458.1995.

Sur Internet :

http://www.pepiniereslarose-raie.be/index.htm

http://www.cragx.fgov.be/fran-cais/dep1/damil/cerise1.htm

http://www.pommiers.com/ceri-se/cerisier.htm

http://www.botanic.fr/chap003/rubr002/cerisier

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L’origine de la Pêche

d’Oignies

D’où vient la pêche d’Oignies ? Del’Abbaye d’Oignies, sur les bords dela Sambre en Hainaut ou du village

d’Oignies en Ardenne belge ?

En prenant le texte des Annales dePomologie belge et étrangère(article d’ Alexandre Bivort publiéen 1859) nous pouvons y lire : « Ily a divergence d’opinion sur l’ori-gine de cette pêche. Provient-elledes jardins de l’ancienne Abbayed’ Oignies ou bien a-t-elle prisnaissance au village du mêmenom près de Couvin ? Nous nepouvons rien affirmer à cet égard,mais nous penchons pour cettedernière origine. Quoiqu’il ensoit, elle est très généralement cul-tivée dans la province duHainaut ».Personnellement un faisceau deprésomptions me fait penser lecontraire, c’est à dire que l’originebelge est l’Abbaye et non le villageprès de Couvin. À vous lecteurs,de confirmer ou non mon opi-nion :-Ayant visité les deux localités, lanature du sol et le climat meparaissent beaucoup plus favo-rables à la culture de la pêche àOignies, sur des alluvions en bordde Sambre, plutôt que dans uneclairière, au sol très pauvre etacide, de la forêt ardennaise, où deplus, des gels tardifs étaient défa-vorables à la fructification dupêcher (altitude +/- 340 mètres).-Autres arguments :- Les deux autres fruits que nousconnaissons ayant « Oignies »comme origine proviennent del’Abbaye :* La poire « Médaille d’Or », dontvoici le texte introductif desmêmes Annales dePomologie :« Le beau fruit quenous présentons ici tire son originede l’ancienne Abbaye Ste Marie d’Oignies sur les rives de la Sambreen province de Hainaut ».* La cerise « Abbesse d’ Oignies »,citée par Gillekens dans la quatriè-me édition de son traité de culture(1885) est introduite par M.

Houtart Cosnée, gérant de lamanufacture des glaces de SteMarie d’ Oignies en Hainaut (ilreste des vestiges de cette usinedans un parc accessible au public).-Alexandre Bivort décrit la variétéde pêche comme étant très généra-lement cultivée en Hainaut, or levillage d’ Oignies près de Couvinest situé dans la province deNamur.- Dernier argument, pour différen-cier le village du Namurois il esttrès régulièrement explicitécomme « Oignies en Thierarche »(voir sur les cartes géographiqueset postales). Cette précision n’estindiquée dans aucun écrit que j’ailu à propos de la variété de pêche.D’autre part, j’ai lu dans la littéra-ture que le Professeur Buisseret deThuin (XIXesiècle), qui a faitconnaître aux pomologues lapêche d’ Oignies, devait recon-naître qu’il y a identité entre sa« pêche » et la pêche d’Italie aussiappelée pêche de Malte.Notre hypothèse est donc que lapêche d’ Oignies a été propagée enBelgique à partir d’un sujet setrouvant à l’Abbaye d’ Oigniesaprès 1795, année de la Révolutionen Belgique. Son origine françaiseest cependant plus ancienne, carelle portait auparavant le nom depêche d’Italie ou de Malte, ce der-nier terme pouvant aussi bien serattacher à l’Ordre de Malte qu’àl’île du même nom.Autre énigme, cette variété repro-duite à l’identique par le noyau,existe-t-elle encore de nos jours ?Un avis de recherche est lancé…N.B. - :Marie d’ Oignies est née àNivelles, où elle s’est occupée deslépreux, au lieu dit Willambroux,avant de se retirer dans un petitprieuré à Oignies en bord deSambre.- Le trésor de Marie d’ Oignies(orfèvrerie) se trouve à Namur enun lieu privé.- La Ferme de Willambroux faitencore parler d’elle. On allait ladétruire pour étendre le ShoppingCenter de Nivelles, mais elle a étésauvée in extremis par le Conseild’Etat.- Mes remerciements à M. G.Beaudrez, Juge Honoraire etHistorien à Oignies en Thierarche,

ainsi qu’à M. Ph. Beaudrez, res-ponsable des « Croqueurs dePommes» à Samart (Philippeville).

L’origine de la Poire

Bezy de St Vaast

Voilà encore une poire dont les ori-gines se perdent entre Belgique et

France.

Cette variété de poire, contraire-ment à ce que son nom pourrait lefaire supposer, n’est pas reprisedans le livre « Les fruits belges »de Charles Gilbert (1874), ce quivoudrait dire qu’elle n’est pasd’origine belge mais bien françai-se. Le site Internet des«Croqueurs de Pommes» le confir-me en parlant d’ «origine françaiseprobable».Par contre dans les annales dePomologie, A. Bivort signale, dansson article, que le fruit provient lel’ancienne Abbaye de St Vaast (vil-lage antérieur à La Louvière, issuede l’explosion industrielle dans larégion du Centre). De plus, ilargumente en précisant que c’estMr Van Mons, en 1830 dans laRevue des Revues, qui le premiera décrit son origine et admisqu’elle provenait de St Vaast enBelgique.Cette variété est présente dans leVerger Conservatoire de Flore etPomone à Enines, nous aimerionsmieux la connaître… Qui peutnous donner plus de précisionssur ce fruit ?

Bibliographie :-Fruits belges 1874 Imprimeur FélixCallewart Père 26 rue del'Industrie Bruxelles

- BIVORT Alexandre : Annales dePomologie belge et étrangère, 1853 à 1860,Editeur : F. Parent, Réédition :Naturalia - GILLEKENS : Traité de la taille et de laCulture des arbres fruitiers, 1885, 4 èmeédition, Editeur : A. et N. Lebègue andCol.- CHARLES Gilbert : Les fruits belges,1874- Mr VAN MONS : La Revue des Revues,1830

CES FRUITS QUE L’ON CROYAITBELGES…

Jacques Houbart

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Je regarde les rosiers de monjardin; parmi eux, certains mesemblent particulièrement

faciles à cultiver; cette sélection estdonc tout à fait personnelle, maisje désire vous la faire partager.Pour ceux que la culture des rosesfragiles effraye, il est préférable decommencer avec quelques variétésbien rustiques.Si dans vos jardins, poussentd’autres «rosiers sans souci»,envoyez-nous en la liste, nous pourrions leur consacrer quelqueslignes . A l’avance, merci.

Rosiers remontantsIceberg ou Fée des neiges

En buisson, sur tige ou en grim-pant, ce rosier est généreux de sesfleurs blanc immaculé,légèrement parfumées. C’est undes rosiers les plus tardifs, et cetteannée, nous avons cueillison dernier bouquet, la veille despremières gelées de la mi-décembre.

Rose de RechtUn petit rosier ancien, rustique àsouhait, dont les petites fleurspompon, rose fuschia, parfuméess’épanouissent très tôt et remon-tent à l’automne. Il y aura toujoursun petit coin de jardin pour l’accueillir (1,30 et un portdressé).

Madame Isaac PeirereSans doute un des rosiers les plusparfumés. Sa fleur d’un rosepresque rouge, fleurit depuis trèstôt jusqu’à très tard. C’est un rosieridéal pour garnir un mur ou unearche de 2m environ. Il faut simplement le gâter en matièreorganique car il est très gourmand.

Jayne AustineVoilà un rosier dont on ne parlepas assez. Ses fleurs d’un pêchecarné et jaune tendre ont uneforme aussi délicate que leur couleur,elles sont parfumées et se succè-dent tout l’été. C’est un petit buis-son qui trouve sa place dans les mas-sifs (1m)

Léonard de Vinci et BonicaCe sont deux petits buissons parti-culièrement florifères mais nonparfumés.

Le premier a de grosses fleurs rosefoncé, de forme parfaite et com-pacte.Le deuxième a des fleurs pluslégères, d’un rose soutenu trèsfrais.

Ghislaine de FéligondeUn grimpant( 3-4m), qu’on peuttraiter en buisson. Absolumentdélicieux avec ses petits bouquetsde boutons orange doux et ses fleurs jaunetendre chaud qui se succèdent toutl’été. Il supporte même les situa-tions moyennement ensoleillées.

Rosiers non remontantsN’ayez pas peur du terme «nonremontant»; car si ces rosiers nefleurissent qu’une fois, ils fleurissent longtemps ,aumoment où on l’apprécie le plus,début d’été, et leur floraison estextravagante.

Autant choisir alors, si vous avezles espaces pour les accueillir, lesexubérantes lianes qui vous offri-ront des mètres de guirlande defleurs de 5-6m de long.A part Kew Rambler qui est rosetendre au cœur blanc, les lianes demon jardin, toutes au plus flori-fères, sont dans les teintesbanches, blanc pur, «TheGarland», ou carnées, «Paul’sHimalayan Musk Rambler»(jusqu’à 10 m) ou blanches maisaux petits boutons roses «VenustaPendula» et «Adélaïde d’Orléans».En buisson: Ispahanest un non remontant que j’appré-cie beaucoup pour sa rusticité et lafraîcheur de sa floraison rose sou-tenu.Il grandit, fleurit, parfume sansque vous vous en occupiez oupresque, très vite après sa plantation. Il atteint 1,5 m de haut,et étale ses branches vigoureuses;n’oubliez pas dès lors de lui sup-primer quelques grosses branches réguliè-rement.Il existe bien d’autres variétés derosiers rustiques, parlez-en auxamateurs et feuilletez lesouvrages, vous serez séduits, j’ensuis persuadée.

Cet article fait suite àce-lui(3/2001)où nous avons décritplusieurs variétés intéressantes des diverses espèces fruitières.Il s’agit ici de coups de cœur quenous avons particulièrementappréciés cette année, lors des pro-menades de dégustation.

Pommes

Gravenstein: C’est une pomme qui mûrit de lafin août au début septembre. Ellefigure en première place dans tous les ouvrages. Sonfruit est d’un bon calibre, et parti-culièrement savoureux. Pensez seulement à ne pas la culti-ver seule, pour des problèmes defertilisation.

Kansas QueenPomme rouge à la chaire colorée,très fraîche, fertile cette année; unebonne rencontre.

Souvenir de Franz LoosNe cherchez pas à la retrouverchez les pépiniéristes; c’est unepomme de notre verger non identifiée à laquelle nousavons donné ce nom. Pensez quechaque pépin peut donner une nouvelle variété et vous sereztrès indulgents vis à vis des identi-ficateurs.En tout cas, elle est belle et c’est unvrai délice.

Karmijn de Sonneville

C’est elle qui m’a le plus impres-sionnée cette année. Elle était suc-culente et délicieuseet d’une présentation parfaite; unvrai délice!

Reinette de Chênée

Selectionnée par Benoît Descardre,près de Liège, c’est une pommeexcellente, ferme et juteuse qui se consomme pendantl’hiver jusqu’à la fin de celui-cidans une bonne cave.

Quelques rosiers qui ne demandent qu’à vous

faire plaisir

COUPS D’CŒUR

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Synonyme : Nihil. I.Description

Arbre : de vigueur ordinaireRameaux

nombreux mais relativementcourts (beaucoup de petitsbois). Coudés, marron oli-vâtre, lenticelles abondantes,coussinets très développés.

Yeux : gros, ovoïdes,arrondis,non appliqués contre le bois.

Feuilles: beau vert luisant,grandes, coriaces, ellip-tiques, profondément den-tées; pétiole long et fort;teinte automnale : jaunelégèrement orangé.

Fruit :forme : conique ou piriforme

tronqué - voir illustrationsgrosseur : moyenne pédoncule : moyen à long, mince,

arqué, comprimé dans unepetite cavité. au sommetd’un mamelon prononcé,

Calice : moyen à grand, à sépalesdressés, dans cavité peu pro-fonde, évasée.

Épiderme : lisse, jaune verdâtre,finement ponctué et strié deroux, maculé de fauve

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JULES D’AIROLES

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autour du pédoncule, coloréde rouge carmin du côté dusoleil.

Très beau fruit ! surtout sur espa-lier bien exposé

chair : blanche, fine, juteuse, àsaveur bien sucrée, délicieuse-ment parfumée.

Qualité gustative : Première qua-lité comme poire à couteau

Maturité : mi-novembre à mi-décembre.

Conservation naturelle : bonne ;ne se conserve pas pluslongtemps en frigo.

II CultureSol : préfère un terrain plutôt

lourd et situation chaude; ensol léger et sec les fruits tom-bent facilement

Greffage : normalement surcognassier.

Formes recommandées : pyrami-de, pyramide-buisson ougrandes formes palissées :

Palmette Verrier; Palmettes àbranches horizontales;U.double,

Résistance : assez résistante à latavelure.

Taille : bien éclaircir les charpen-tières de leur petit bois enexcédent; seules les courtesbrindilles seront conservées,sinon les fruits seront troppetits.

Fertilité : satisfaisanteCueillette : le plus tard possible.

fin octobre, début novembre.

III Caractéristiques de féconda-tion.

Epoque de floraison : tardive Qualité du pollen : mauvaise.Bonne fécondation par : Doyenné

du Comice, Jeanne d’Arc,Joséphine de Malines,William’s Bon Chrétien.

IV Origine Française; obtenue par Léon

Leclerc de Laval (53-Mayenne)en 1836 et dédiée à Mr. deLiron d’Airoles, distingué, ettrès actif, pomologue .

V Observation finale ➔ La «Jules d’Airoles» est une

poire intéressante qui mérite-rait d’être plus cultivée dansles jardins d’amateurs.

➔ Il existe une autre «Julesd’Airoles», obtenue par X.GREGOIRE, en1857; excellenteaussi d’après A.LEROY, maismalheureusement disparuedes collections. A retrouverdans un vieux jardin...

VI Bibliographie E. VAN CAUWENBERGHE,

Pomologie: les PoiresA. LEROY, Dictionnaire de

Pomologie ; tome 2VERCIER, La clé des noms de fruits Soc.POM. de FRANCE (Collectif),

Le verger français ; tome 1

J.P.Wesel

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En Bulgarie, au Maroc, enGrèce et en France...

Reconnaissons que la notion deparfum est intimement liée à larose.Que nous donne comme définitiondu parfum le Petit Robert ? «Parfum : Odeur agréable et péné-trante . Ex: «Le doux parfum de larose»Percevons-nous une odeur désa-gréable? Spontanément, nous nousexclamons : «Ca ne sent pas larose !»Spontanément aussi, si une roseou un bouquet de roses nous estoffert nous l’approchons du nezpour jouir de son parfum... éven-tuel, car malheureusement, lesroses de fleuristes sont rarementparfumées. Encore que, actuelle-ment, des biochimistes desUniversités de Saint-Etienne et deLyon I, se sont attelés à la tâche etcherchent la réponse aux troisquestions-clés : ➜ Quels sont les enzymes per-

mettant la synthétisation desmolécules parfumées ?

➜ Quel est le mécanisme de sécré-tion à l’extérieur ?

➜ Comment assurer la transmis-sion à la descendance?

Mais si vous, amateur de roses,vous promenant dans un lieuplanté de différentes espèces etvariétés, vous comparez leurs dif-férentes fragrances, vous constate-rez qu’elles sont quasi toutes diffé-rentes. C’est un constatimportant : toutes les rosesn’exhalent pas le même parfum.On retrouve dans certaines, dessenteurs de mousse; dans d’autres,de bois de santal ou d’agrumes, defruits, de fleurs autres que larose... et tout cela parfois dans lamême rose...Oui, vraiment, on peut parler, àpropos du parfum en général, etde celui des roses en particulier,d’une alchimie extrêmement com-

plexe. Alors, pour les personnes les plusexigeantes en fait de parfum, c’est-à-dire les parfumeurs, quelle est larose qui sent vraiment la rose?Quasi à l’unanimité, ils vousrépondront : Rosa x damascenatrigintipetala appelée aussi“Kazanlik”Mais d’autres espèces sont égale-ment cultivées pour les parfu-meurs. En Bulgarie : une Rosa x centifolia(laquelle?) et la Rosa x alba semi-plenaEn France : à Grasse, la Rosa xcentifolia (appelée ‘Rose de Mai”)de Nabonnand (rosiériste du XIXe

siècle)Botaniquement, d’où vient la tri-gintipetala ?Comme déjà dit dans un article

antérieur (Fête des roses auMaroc), le Dr.C.C. Hurst, éminentprofesseur de génétique à l’univer-sité de Cambridge, pensait avantla seconde guerre mondiale, que”Autumn Damask” descendait deR. moschata X R.gallica tandis queles ancêtres du “SummerDamask”(trigintipetala) étaientles R. gallica X R. phoenicea.Mais très récemment , les cher-cheurs japonais H.IWATA, S.OHNO et T. KATO d’ Hiroshima,grâce aux avancées de la biologiemoléculaire, ont pu découvrir queles roses de Damas suivantes :

«Rosa x damascena trigintipetala»«York and Lancaster» «Quatre Saisons»,«Quatre Saisons Blanc Mousseux»

possèdent la même ascendance.Dans un premier temps, unehybridation naturelle : R. moscha-ta x R. gallica; plus tard, un«enfant» de ce mariage aura étéfécondé par du pollen de R. fed-schenkoana. (Donc «Summer» et«Autumn Damask» ont la mêmeascendance.) Cette théorie est corroborée par lefait que les cynorrhodons des

Damas, comme ceux des R. fed-schenkoana sont plutôt piriformesce qui n’est pas le cas de ceux desespèces moschata et gallica.

Mais géographiquement, c’estassez difficile à expliquer. En effetsi on peut considérer que depuistrès longtemps moschata, gallicaet phoenicia, ainsi que les R.xdamascena, peuplaient le bassinméditerranéen, comment du pol-len de fedschenkoana a-t-il puarriver en cet endroit quand cen’est qu’en 1876 qu’Olga FED-SCHENKO introduisit en Europe,via St- Pétersbourg, cette espècedécouverte au Turkestan (en Asiecentrale)...

Revenons au parfum

Je n’envisage pas de donner ici uncours de chimie du parfum, maisje voudrais simplement et trèsrapidement vous présenter uneanalyse de l’huile essentielle ou“substantifique moelle” du par-fum de R. x damascena trigintipe-tala en provenance de Bulgarie eteffectuée par le laboratoire”Phytosun’arôms”. Cette huileesentielle ne contient pas moins de+/-300 molécules dont les troisquarts sont composés de : mono-terpénols et alcools (citronnellol+géraniols + nérol = 65%) + stéa-roptènes (paraffines et oléfines)12% ; mais cette analyse nousrévèle aussi, en très petites quanti-tés (-moins de 1%) des cétonestelles que damascenones et damas-cones. Cette très petite quantitéest néanmoins significative pourles parfumeurs et donne à ce par-fum son caractère unique.Les cétones ainsi que les acidesbenzoïques et valériques (aussi enminimes quantités) se situent en«tête» du parfum et sont ainsi lesplus rapidement perceptibles... etvolatiles.(Voir schema).

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ROSES... PARFUM...

PARFUMERIE...

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Et cette huile essentielle : com-ment l’obtient-on ?

C’est assez simple en principe : onfait traverser une masse defleurs/pétales par de la vapeurd’eau (eau de source la plus purepossible évidemment). Cettevapeur extrait et entraine les molé-cules parfumées, via un «col decygne», vers un alambic/serpen-tin dans lequel la vapeur secondense. Le liquide parfumés’écoule alors dans un “essencier”.Dans ce dernier l’huile esentielleva surnager puisque de densitéinférieure à celle de l’eau. A la finde l’opération on «écrème» l’huile par la partiesupérieure et on laisse s’écoulerl’hydrolat ou eau de rose par lapartie inférieure de l’essencier.

( À suivre)

J.P. Wesel

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