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·1· 2013 / 2014 ATELIER “QUESTIONS NUMÉRIQUES” LIVRET DU PARTICIPANT romesses P Image de couverture : Isabelle Jovanovic

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2013/2014

ATELIER “QUESTIONS NUMÉRIQUES”

LIVRET DU PARTICIPANT

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INTRODUCTION

Le numérique est-il prometteur - et si oui, de quoi ? Ses promesses sont-elles crédibles ou illusoires ? De quelle part de rêve et d!imaginaire est-il porteur ? Ces questions sont loin d!être abstraites : les promesses sont la matière première de nombreux choix technologiques, "nanciers ou politiques, elles sont le carburant de nos argumentaires quotidiens, de nos espoirs et déceptions.

#uestions numériques 2013 va nous permettre, pour la troisième fois, de nous confronter ensemble aux transformations numériques et à leurs enjeux pour la société et pour nos organisations. Il s!agit de nourrir nos choix et nos projets d!avenir, et c!est pourquoi nous vous proposons cette année de prendre appui sur ces «promesses» du numérique.

De nombreux contributeurs ont nourri une première phase très ouverte de recueil d!idées. L!équipe Fing en a dégagé 21 promesses, sous une forme simple : un énoncé de quelques lignes, assorti de quelques citations - ces promesses ne sont pas les nôtres, nous n!y souscrivons pas forcément, elles nous donnent matière à

travailler ensemble cet automne 2012, dans cette nouvelle phase d!ateliers et d!échanges.

Nous vous invitons à prendre connaissance de ces promesses avant l!atelier. Piochez librement parmi leur liste, dans l!ordre que vous voudrez. Identi"ez celles qui vous parlent le plus : pendant les ateliers, la première chose que vous aurez à faire avec les autres participants, sera d!identi"er sur quelles promesses vous choisirez de travailler ensemble.

MERCI D!AVANCE DE VOS CONTRIBUTIONS !

Les contenus de ce document ont été réalisés par

la Fondation internet nouvelle génération (FING) :

www."ng.org www.internetactu.net

Ils sont publiés en ligne sous licence Creative Commons (CC - BY )

à l!adresse : http://www.reseau"ng.org/pg/

groups/40689/questions-numeriques

QN1 APPRENDRE TOUT LE TEMPS, TOUT CE !U"ON VEUT N"IMPORTE OÙ

QN11 DEMATÉRIALISATION HEUREUSE

QN2 DES JEUX POUR NOUS TRANSFOMER ET TRANSFORMER LE MONDE

QN12 UN MONDE PLUS SÛR GRÂCE À L"INTERNET

QN3 UNE EXPÉRIENCE PLUS HUMAINE DES TECHNOLOGIES

QN4 TOUS AUTEURS, CRÉATEURS, INNOVATEURS, PRODUCTEURS

QN6 UNE INTELLIGENCE COLLECTIVE

QN14 UN CORPS PLUS BEAU, PLUS FORT, PLUS SAIN, ET POUR MOINS CHER

QN7 LA FABRICATION NUMÉRI!UE PERSONNELLE

QN15 ASCENSEUR SOCIAL NUMÉRI!UE

QN8 UNE MOBILITÉ PLUS LIBRE, PLUS DIVERSES, PLUS RICHE, PLUS DURABLE

QN16 BIEN VIEILLIR GRÂCE AU NUMÉRI!UE

QN9 LE NUMÉRI!UE AU SERVICE D"UNE CROISSANCE PLUS VERTE ET PLUS DURABLE

QN17 LE NUMÉRI!UE, UN NOUVEL EDEN POUR LES RELATIONS HUMAINES

QN10 UNE DÉMOCRATIE RETROUVÉE, AUGMENTÉE, ÉTENDUE

QN18 UN MEILLEUR USAGE DU TEMPS

QN5 UNE PLANÈTE PLUS SMART

QN13 UNE IDENTITÉ NUMÉRI!UE SÛRE UNIFIÉE, PROTECTRICE

QN19 UNE INNOVATION ASCENDANTE, COLLABORATIVE, OUVERTE

QN20 UN MEILLEUR COMMERCE, PLUS TRANSPARENT, PLUS CONFIANT, PLUS FLUIDEQN21 LE NUMÉRI!UE, UN ATOUT AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT

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SOMMAIRE

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Grâce au numérique, l’ensemble des connaissances sont disponibles partout, tout le temps, à tout le monde. Cela répond aux enjeux d’une économie où la connaissance devient un facteur majeur de compétitivité, et d’un monde qui change très vite et où il est indispensable d’apprendre tout au long de sa vie. Le numérique transforme alors radicalement les façons d’apprendre et d’enseigner.

“Il est possible de changer complètement les conditions de l"enseignement en remplaçant presque intégralement le livre par la télévision (...) Rendez-vous bien compte que ça veut dire pour les enfants s"amuser au lieu de s"ennuyer (...) Il ne s"agit pas de supprimer le corps enseignant, il s"agit de lui redonner sa fonction la plus noble : il serait là pour aider ceux qui ont besoin d"être aidés.”

ANDRÉ MALRAUX, 1974

L!ACCÈS À LA CONNAISSANCE“L!école du futur facilitera l!interaction

entre enseignants et étudiants. Elle permettra à chaque apprenant de recourir aux services des meilleurs enseignants pour obtenir une éducation de qualité et abordable, où qu!ils se trouvent, tout en encourageant la concurrence entre enseignants pour innover dans les techniques d!enseignement.”

HP «FUTURE SCHOOL», 2011

“L!apprentissage numérique créera une rupture positive et pleine d!espoir, dans une personnalisation réelle de l!enseignement grâce à laquelle les étudiants apprendront à leur rythme, à leur manière, au meilleur niveau mondial.”

DIGITAL PROMISE, 2011

APPRENDRE À APPRENDRE, TOUTE SA VIE

“L!expression «société apprenante» renvoie à un nouveau type de société où l!acquisition des savoirs ne s!arrête ni aux murs des institutions éducatives, ni à la "n de la formation initiale. (...) Puisque

TRANSFORMER L!ENSEIGNEMENT... ET LES ENSEIGNANTS

“#uand chaque enfant disposera d!un ordinateur portable connecté, il aura en mains la clé de son plein développement et de sa participation à la société. Toutes les limites s!e$acent quand ils apprennent à travailler avec d!autres partout dans le monde, à accéder à des contenus modernes et de qualité, à investir dans leurs passions et développer leur expertise.”

ONE LAPTOP PER CHILD, 2012

“A l!école, les élèves apprendraient en travaillant sur des projets qui émanent de leurs propres intérêts - leur propre vision d!un endroit où ils voudraient aller, d!un objet qu!ils voudraient fabriquer ou d!un sujet qu!ils voudraient explorer. La contribution de la technologie consiste à rendre possibles des projets à la fois très di%ciles et très impliquants.

Dans cette école, les enseignants ne délivrent pas de l!information. Ils aident les élèves à trouver l!information et à acquérir des compétences (...) Plus important encore, les élèves comme les enseignants apprennent l!art, l!habileté et l!exigence de poursuivre une vision au travers des moments de sou$rance et de frustration, comme des moments exaltants où l!on se rapproche du but.”

SEYMOUR PAPERT & GASTON CAPERTON, 1999

l!accélération des progrès techniques rend de plus en plus rapide l!obsolescence des compétences, il convient d!encourager l!acquisition de mécanismes d!apprentissage souples, au lieu d!imposer un corps de connaissances bien dé"ni. Apprendre à apprendre, cela signi"e apprendre à ré&échir, à douter, à s!adapter le plus rapidement possible, à savoir questionner son héritage culturel tout en respectant les consensus.”

UNESCO, 2005

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L!OMBRE D!UN DOUTE...“Les écoles dépensent des millions de

dollars pour acquérir des technologies, tout en réduisant les budgets et en licenciant les enseignants sans apporter la preuve que cette approche permet d!améliorer l!apprentissage de base.”

MATT RICHTEL, 2011

“Les TIC éducatives permettront-elles de changer l!école ? Se limiteront-elles à mieux illustrer le cours classique ou à accroître la quantité déjà excessive des exercices d!application, et donc, réussiront-elles à ne rien changer fondamentalement ?

Au-delà des équipements, de «l!administratisation» et de la «technicisation» à marche forcée, du stupide pilotage par les résultats, il faudra consacrer du temps, des moyens, de l!intelligence pour une formation pédagogique de haut niveau, faute de quoi, malgré les bonnes intentions, l!école ne parviendra pas à s!envoler vers le futur pour quitter l!enfer dans lequel elle est plongée depuis quelques années.”

PIERRE FRACKOWIAK, 2010

CHANGER L!ÉDUCATION, OK, MAIS JUSQU!AU BOUT !

“Avant l!ordinateur, la technologie au service

“Les universités savent que ce qu!elles proposent doit aller bien au-delà du contenu. Elles doivent développer la créativité de leurs étudiants,transmettre la passion pour les disciplines, apprendre à raisonner de façon systémique. C!est ça l!enjeu ! Et le MOOC (Massive online open classroom) permet tout cela. Il force à repenser les cours, le temps en classe, la valeur.”

DAPHNE KOLLER, 2009

DAVID WARLICK, 2007

“#uest2Learn est une école qui se fonde sur les principes fondateurs des jeux pour créer des expériences d!apprentissage immersives et ludiques. Les jeux et les autres médias numériques remplissent un autre but utile à #uest2Learn : elles aident à modéliser la complexité et les promesses des «systèmes». Comprendre cette complexité et interagir avec elle est une des compétences essentielles du XXIe siècle.”

!UEST2LEARN, 2010

“La prolifération des technologies numériques a rendu plus nécessaire que jamais la pensée créative dans tous les aspects de nos vies, et nous a également fourni les outils pour nous améliorer et nous réinventer. L!importance d!une citoyenneté bien éduquée et créative n!a jamais été aussi grande. (...)

Nous devons aider les enfants à

CEUX QUI N’Y CROIENT PAS OU QUI N’EN VEULENT PAS

de l!enseignement se limitait à la télévision, qui se contentait d!ampli"er l!activité des enseignants et la passivité des enfants. L!ordinateur a radicalement altéré cet équilibre. D!un seul coup, l!apprentissage par la pratique est devenue la règle et non l!exception.”

NICHOLAS NEGROPONTE, BEING DIGITAL, 1995

apprendre comment développer et a%ner leurs capacités créatives, de manière à ce que la créativité de l!enfance persiste et croisse tout au long de leur vie.

Pour atteindre ce but, nous avons besoin de nouvelles approches de l!éducation et de l!apprentissage, et de nouveaux types de technologies pour les mettre en oeuvre. L!objectif "nal est de créer une société d!individus créatifs, qui inventent en permanence de nouvelles possibilités pour eux-mêmes et ceux qui les entourent.”

MITCHELL RESNICK, 2002

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Le jeu n’est plus un simple divertissement.. Il devient “sérieux” sans cesser d’être un jeu. Il est le média du futur. Le jeu transforme l’apprentissage et le travail. Il nous permettra non seulement de mieux comprendre le monde, mais aussi d’agir sur lui.

LE JEU NOUS AIDE À APPRENDRE, À DÉVELOPPER NOS CAPACITÉS

“Les chirurgiens qui jouent à des jeux vidéos plus de trois heures par semaine sont 27 % plus rapides dans la salle d!opération, commettent 37% d!erreurs en moins en cœlioscopie, et sont capables de suturer 33% plus vite que ceux qui ne jouent pas.”

BETH ISRAEL CENTER, 2008

“Le jeu peut faire partie du processus d!apprentissage parce que le sujet à apprendre est, sous certains aspects, ludique. L!usage de jeux sérieux dans l!apprentissage illumine donc la nature fondamentale du sujet à enseigner.”

HECTOR RODRIGUEZ, 2006

“Les jeux sont comme des versions cartoons des problèmes les plus complexes du monde réel. Serpents et échelles ? C!est de la géométrie euclidienne ! C!est un espace cartésien. Il possède même des trous de ver, par tous les dieux ! (…) La théorie des supercordes ? Jouez à un jeu ! Les jeux sont une distillation des schémas cognitifs.”

RAPH KOSTER, 2005

ET SI TOUT DEVENAIT UN JEU ?“Tout, dans le futur, va se mettre

à ressembler à un jeu multijoueurs. Si j!avais 15 ans, c!est à ça que je me consacrerais aujourd!hui.”

ERIC SCHMIDT, 2010

“Nous pensons que les gens e$ectueront bientôt leur travail depuis l!intérieur d!un jeu…”

BYRON REEVES ET LEIGHTON READ, TOTAL ENGAGEMENT, 2009

“Le fun n!est pas une chose frivole, mais c!est un aspect fondamental de la nature humaine et nécessaire à sa survie. Notre but est donc de sauver la race humaine de l!extinction.”

RAPH KOSTER, 2005

“En temps cumulé, on joue aujourd!hui environ 3 milliards d!heures par semaine sur les mondes en ligne... Vous pourriez penser que c!est trop, avec tous les problèmes qui a$ectent la planète. Mais c!est le contraire… J!ai calculé que si nous voulons survivre jusqu!au prochain siècle, il nous faudra jouer 21 milliards d!heures par semaine”.

JANE MC GONIGAL, 2010

JOUER POUR RÉSOUDRE LES GRANDS PROBLÈMES DE L!HUMANITÉ ?

“Vous vous réveillerez le matin, irez vous brosser les dents et la brosse à dents le sentira. Et hop, bravo, 10 points pour vous être lavé les dents. Elle sait mesurer combien de temps vous y passer, vous êtes censé vous brosser les dents 3 minutes. C!est fait ! Formidable ! Vous gagnez un bonus.”

JESSE SCHELL, 2010

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CEUX QUI N’YCROIENT PAS,CEUX QUI REMETTENT EN PERSPECTIVE

C!EST UNE TRÈS VIEILLE IDÉE !“Le plateau d!échec est le monde, les pièces

sont les phénomènes de l!univers, les règles du jeu sont ce que nous nommons les lois de la nature et l!adversaire nous est caché.”

THOMAS HUXLEY, 1868

“En 1969, R Buckminster Fuller développait un «World Game», une simulation pour explorer les ressources et les tendances du monde. Il posait une question centrale : «Comment créer un monde qui pro"te à 100% de l!humanité au travers d!une coopération spontanée, sans causer de dommages écologiques ni désavantager qui que ce soit ?»”

BUCKMINSTER FULLER INSTITUTE, 1969

UN MONDE OÙ TOUT DEVIENT JEU, C!EST «LE MEILLEUR DES MONDES» !

“Développée pour le compte de l!armée américaine et distribuée gratuitement sur Internet, cette application basée sur le moteur du jeu vidéo Unreal Tournament propose de simuler des exercices d!entraînements militaires et des missions de combat. (…) L!armée américaine a constaté que, parmi leur panel, ce moyen de recrutement était le plus

“J!ai proposé l!expression «exploitationware» pour décrire plus exactement le vrai but de la «gami"cation», pour ceux que la vérité intéresse encore. L!exploitationware désigne un jeu pour arnaqueurs, qui pro"tent d!une période culturelle, pour proposer des services sur lesquels ils n!ont guère d!expertise, et produire des résultats qui ne dureront que le temps pour eux de remplir leur compte en banque avant que la prochaine mode absurde ne débarque.”

IAN BOGOST, 2011

“Ce que nous appelons actuellement la «gami"cation» est en fait un processus consistant à prendre l!aspect le moins important du jeu et le présenter comme le cœur de l!expérience.”

MARGARET ROBERTSON, 2010

ALLONS JUSQU!AU BOUT : DES JEUX VRAIMENT CONNECTÉS AU RÉEL !

“La véritable grande idée n!est pas de trouver un moyen d!UTILISER les joueurs en ligne pour atteindre des objectifs dans le monde réel (pour employer un gros mot : crowdsourcing – s!arranger pour que les gens travaillent pour vous gratuitement – Berk !). Au contraire, il faut trouver la méthode pour utiliser les jeux en ligne a"n d!améliorer la vie des joueurs. En bref, transformer les jeux en darknets économiques fonctionnant en parallèle à l!actuel statu quo défectueux, et mieux que lui. Des jeux économiques qui connectent l!e$ort et le récompensent. Des jeux économiques dotés de règles transparentes capables d!améliorer de manière tangible la vie de joueurs dans le MONDE REEL.”

JOHN ROBB, 2010

e%cace auprès des jeunes de 16 à 24 ans.”IDATE, 2008

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Le numérique devient plus simple, plus “naturel”. On n’a plus besoin d’apprendre à s’en servir. Il interagit avec les 5 sens, avec le cerveau, il comprend ce qu’on lui dit. Il se dissimule dans l’environnement, se fait oublier, ou au contraire prend des formes qui nous ressemblent. Il nous connaît, nous comprend, va au-devant de nos besoins ou de nos désirs.

“Les hommes ont le sentiment d!avoir perdu le contact avec la réalité. Le développement de la polysensualité, du so' touch, de l!encapsulation des odeurs, ou d!une façon plus générale, le recours à des matières qui font appel à tous nos sens, sont une réponse à cette perte de contact”

MONI!UE LARGE, DEZINEO, 2004

“#uand les ordinateurs deviendront capables de reconnaître et d!exprimer des émotions, nous aurons e$ectué un saut quantique dans la communication.”

ROSALIND W.PICARD, AFFECTIVE COMPUTING, 2000

“Si aujourd!hui la technologie est froide, l!enjeu des années à venir est de la réchau$er de la chaleur humaine, celle qui donne sens à la vie. C!est seulement à cette condition qu!elle constituera une extension du domaine de la vie.”

DIDIER FASS, FUTUR 2.0, 2007

“Le meilleur ordinateur est un serviteur calme et invible. (...) Les technologies les plus profondes sont celles qui disparaissent. Elles se fondent dans la trame de la vie quotidienne jusqu!à en devenir indiscernables”

MARC WEISER, 1991

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CE QU’ON ATTEND DES TECHNOLOGIES

qui font appel à nos 5 sens

de notre langage

dans leur environnement

s!inspirent du corps humain

de communiquer des émotions

“PLUS HUMAIN”, ÇA VEUT DIRE QUOI AU JUSTE ?

COMPRENDRE ET VAINCRE LA MACHINE EST AUSSI PROFONDÉMENT HUMAIN !

“L!important n!est pas tant que les machines sympathisent avec nous, qu!elles deviennent nos amis, mais que nous nous sympathisions avec elles.”

BEN BASHFORD, 2012

L!HUMAIN PRODUIT LA MACHINE QUI LE TRANSFORME À SON TOUR !

“Cette dimension, à la fois existentielle et philosophique, touche à la transformation de l!humain en un objet numérique, mais aussi en un objet du numérique, c!est-à-dire en un être culturel numérique, convertible, extensible et capable de circuler de manières inédites grâce à la convergence de la technologie et du corps.”

MILHAD DOUEIHI, POUR UN HUMANISME NUMÉRI!UE, 2012

“Nous sommes tous des chimères, des hybrides de machines et d!organismes vivants ; bref, des cyborgs.

Dans un monde de cyborgs, les gens pourraient vivre sans s!e$rayer de leur ressemblance avec les animaux comme avec les machines, sans s!inquiéter de leurs identités toujours partielles ni de leurs points de vue contradictoires. (...) L!unité du cyborg est monstrueuse et illégitime ; dans notre réalité politique actuelle, nous ne pourrions rêver d!un mythe plus puissant au service de notre résistance et de notre réuni"cation.”

DONNA HARAWAY, 1985

NI TROP, NI TROP PEU HUMAINE... DE PRÉFÉRENCE !

“[Selon l!hypothèse de la «vallée dérangeante»,] lorsque l!entité robotique a une apparence presque totalement humaine au point de pouvoir provoquer la confusion, une sensation d!étrangeté est provoquée par chacun de ses aspects non-humains. Un robot se situant dans la «vallée dérangeante» n!est plus jugé selon les critères d!un robot réussissant à se faire passer pour un humain mais est inconsciemment jugé comme un humain ne

“En acquérant le langage, les humains n!ont pas seulement appris à écouter, mais bien à parler. En apprenant à lire, nous apprenons à écrire. Et à mesure que notre réalité devient de plus en plus numérique, nous ne devons pas seulement apprendre à utiliser des programmes, mais bien à les créer.”

DOUGLAS RUSHKOFF, PROGRAM OR BE PROGRAMMED, 2010

parvenant pas à agir d!une façon normale.”WIKIPEDIA

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L’internet redistribue l’information, les moyens de la produire et de l’échanger - donc le pouvoir. Il le fait d’abord au profit des individus, qui s’en saisissent de toutes sortes de manière : pour s’informer et informer eux-mêmes, pour apprendre et partager du savoir, pour mieux consommer et concevoir eux-mêmes des nouveaux produits, pour participer à la vie publique et coproduire eux-mêmes des réponses à leurs problèmes... Les frontières se brouillent entre amateurs et professionnels, entre consommateurs et producteurs. Parce que cet EMPOWERMENT par la technologie ne trouve son sens que dans la mise en réseau, de nouvelles formes d’action collective émergent, à toute petite comme à très grande échelle. Les organisations, les institutions existantes doivent apprendre à faire face à ce nouveau pouvoir des individus interconnectés.

“Les gens enrichissent le cyberespace - ils le créent, le dé"nissent, l!étendent. (...) Chaque personne a désormais la possibilité de contribuer à cet appel à sa manière. [Le cyberespace] produit de nouvelles normes de conduite qui contraignent chaque institution à dépasser la standardisation, ainsi que l!obsession matérialiste de l!énergie, de l!argent et du contrôle.

Les technologies de l!information font tendre le coût de la diversité - celle des produits comme celle des individus - vers zéro, «démassi"ant» ainsi nos institutions et notre culture et démodant la production industrielle de masse. Cette démassi"cation rend possible une extension sans précédent de la liberté humaine.”

A MAGNA CARTA FOR THE KNOWLEDGE AGE, 1994

“Les NTIC permettent d!entrevoir de nouvelles formes d!action et de participation ; elles sont l!outil d!une humanité agissante qui cherche à maîtriser le cours des choses. (...) On

“La technologie nous fournit une boîte à outils grâce à laquelle n!importe qui peut devenir journaliste à moindre coût et, en théorie, à l!échelle mondiale. Il n!y a aucun précédent. (...) La frontière entre producteurs et consommateurs se brouille, ce qui modi"e leurs rôles respectifs. (...) Si tout le monde peut faire l!actualité, les sans-voix reprendront la parole. Ils nous enseigneront à tous - citoyens, journalistes, leaders d!opinion - de nouvelles manières de parler et d!apprendre. Cela pourrait signer la renaissance de la notion menacée de citoyenneté informée. Il n!en faut pas moins pour nous gouverner nous-mêmes, et nous en béné"cierons tous si nous nous y prenons bien.”

DAN GILMOR, WE THE MEDIA, 2004

“Pour les individus et les petits producteurs, nous serions à l!orée d!une nouvelle ère, peut-être d!un âge d!or, aussi important que la Renaissance ou l!émergence de la démocratie à Athènes. Nous pouvons coproduire un système d!exploitation, une encyclopédie, les médias, un fonds de placement et même des objets physiques tels qu!une moto. Nous devenons notre propre économie - un vaste réseau mondial de producteurs spécialisés qui partagent et échangent des services pour se cultiver, se nourrir ou apprendre. Une nouvelle démocratie économique émerge, dont nous sommes tous des dirigeants.”

WIKINOMICS, 2006

le voit dans tous les domaines et en particulier dans le cyberespace : l!homme est de moins en moins passif ; de spectateur, il devient de plus en plus acteur de sa propre destinée : il redevient alors le critère déterminant du changement et de la révolution en cours.”

LE NOUVEAU POUVOIR DES INTERNAUTES, 2006

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CE QU’ON ATTEND DU NUMÉRIQUE AU SERVICE DE CETTE PROMESSE

CEUX QUI N’Y CROIENT PAS OU QUI N’EN VEULENT PAS

“Ce qu!il y avait de très beau et de très fragile dans l!idéalisation qui s!est construite à l!époque des fondateurs, c!était de revendiquer

“TOUS” DÉSIGNE EN FAIT UNE NOUVELLE ÉLITE QUI VEUT JUSTE REMPLACER L!ANCIENNE !

“Vous pouvez appeler cela libéralisme. Vous pouvez l!appeler empowerment (capacitation). Vous pouvez l!appeler liberté. Vous pouvez l!appeler responsabilité. Je l!appelle la Big Society (...) – la plus importante, la plus radicale redistribution des pouvoirs depuis les élites du pouvoir vers les hommes et les femmes de la rue.”

DAVID CAMERON, 2010

L!EMPOWERMENT N!EST QU!UN NOUVEL AVATAR DE L!INDIVIDUALISME LIBÉRAL, ADIEU LES SOLIDARITÉS !

“La «Big Society», le projet-phare de David Cameron, court le risque d!échouer du fait des coupes sauvages dans le "nancement des initiatives citoyennes et de l!absence de con"ance de la part de tous ceux sur lesquels le gouvernement comptait pour concrétiser sa vision.”

THE GUARDIAN, 2012“[Le Web 2.0] laisse entendre que tout le monde - même le moins éduqué et le moins "n d!entre nous - peut et doit utiliser les médias numériques pour s!exprimer et se réaliser. Le Web 2.0 «outille» notre créativité, il «démocratise» les médias, il «met sur le même pied» experts et amateurs. (...) La conséquence involontaire de cette démocratisation est un applatissement

C!EST UNE CATASTROPHE POUR LA QUALITÉ DE L!INFORMATION ET DE LA CRÉATION CULTURELLE !

COMME D!HABITUDE, TOUT CE QU!IL SE PRODUIRA D!INTÉRESSANT SERA CAPTURÉ PAR QUELQUES MONOPOLES !

“Les pratiques de partage actuelles n!ont pas grand-chose à voir avec le communisme, l!échange ou le «don» sont organisés par des entreprises, et même le partage «gratuit» accroît le capital de ceux qui possèdent les plateformes au sein desquelles les internautes partagent leurs oeuvres ou leurs sentiments.”

TREBOR SCHOLZ, 2008

“L!enjeu est de réussir le mariage du monétaire et du non-monétaire, sans que le non-monétaire se sente exploité.”

YOCHAI BENKLER, 2007

la connaissance accessible à tous

outils de recherche, de production, de calcul, de création, de partage, de collaboration, de publication

coopération entre individus et entre groupes, sur la base de proximités géographiques, d!intérêts communs, de projets, d!intentions...

le créateur ou l!auteur individuel et les professionnels organisés

ressources, des représentations, des standards et des outils partagés, des «communs»

technique, informationnelle, économique et politique d!une «économie de la contribution»

culturel. Plus de Hitchock ou de Bono. Juste le vacarme de l!opinion. (...) Le but des industries médiatiques et culturelles – au-delà du besoin naturel de gagner de l!argent et d!intéresser les gens – est de découvrir, accompagner et récompenser les meilleurs talents. (...) Sans une élite de médias populaires, nous perdrons la mémoire de ce que nous avons appris, lu, vécu ou entendu. Cela aura des conséquences culturelles dramatiques.”

ANDREW KEEN, 2006

un monde dans lequel les règles d!interactions, l!autorité, le partage de la création soient le plus constamment ouverts possible… [Ils] rêvaient d!une société réconciliée, universelle, abolissant les frontières entre les sexes, les âges et les catégories socio-professionnelles. Alors que, sociologiquement, ils formaient une «communauté» américaine, hypermasculine, blanche et très diplômée…

Comme souvent, les élites culturelles universalisent leur propre désir de société et croient que parce qu!ils ont des pratiques ouvertes, elles sont immédiatement accessibles à tous ! (...) Cela a nourri beaucoup de discours très «naïfs» sur la participation de tous, la disparition des autorités, la constitution d!un espace public mondial...”

DOMINI!UE CARDON, 2010

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Des technologies d’analyse, de mesure et de pilotage des systèmes complexes pour une croissance plus durable, plus économe en ressources, de meilleurs services, et une meilleure qualité de vie.

SMART cities“Une ville peut être quali"ée de «smart»

quand un investissement dans le capital humain et social, ainsi que les infrastructures de transport et de communication, forment la base d!un développement économique durable et d!une qualité de vie élevée, associée à une gestion avisée des ressources naturelles au travers d!une gouvernance participative”

WIKIPEDIA

“Les villes sont des systèmes en temps réel, mais elles sont rarement gérées comme telles. (...) #uelques villes pionnières commencent à s!emparer de cette idée. Leurs systèmes de gestion sectoriels cèdent la place à une approche globale, créant des économies d!échelle et d!envergure, avec pour e$et :

- Plus de croissance et d!emplois- Une gestion des ressources plus e%ciente

et moins dommageable pour le climat- Une plus grande qualité de vie et de travail- Des villes gérées plus e%cacement- Une vie commune plus riche (...)Nous croyons que les villes intelligentes

feront partie de la boîte à outils de nos dirigeants pour créer des villes du XXIe siècle, mieux équipées pour faire face au changement climatique, à la croissance et aux évolutions démographiques, à la pénurie de ressources naturelles, dans un environnement "nancier contraint.”

ARUP

SMART grids“La Smart Grid (réseau électrique

intelligent) représente une opportunité sans

“On estime que les Smart Grids pourraient réduire les émissions de CO2 dans l!UE de 9% et la consommation annuelle des foyers de 10%. Elles devraient aussi garantir la sécurité de fonctionnement du réseau électrique et rendre possible l!intégration à grande échelle des énergies renouvelables.”

COMMISSION EUROPÉENNE

SMART tout !“Des milliards d!appareils numériques,

connectés au travers de l!internet, produisent un océan de données. Toute cette information – qu!il s!agisse du &ux des marchés ou du pouls de la société – peut se convertir en connaissance. (...) A l!aide de cette connaissance, nous pouvons réduire les coûts, minimiser les déchets et améliorer l!e%cience, la productivité et la qualité dans tous les domaines, des entreprises jusqu!aux villes. (...) Ayant à votre disposition toutes ces technologies et ces réseaux, que n!amélioreriez-vous pas ? #ue ne connecteriez-vous pas ? #uelle information n!iriez-vous pas exploiter pour en tirer de nouvelles intuitions ? #uel service ne fourniriez-vous pas à vos clients, citoyens, étudiants ou patients ? La réponse : nous ferons tout cela. Parce que nous le pouvons - et parce que nous le devons.”

IBM

précédent de faire basculer le secteur de l!énergie dans une nouvelle ère de "abilité de disponibilité et d!e%cience qui contribuera à notre santé économique et environnementale. (...) La Smart Grid n!est pas qu!une technologie au service des opérateurs ; il s!agit de vous donner l!information et les outils nécessaires pour gérer votre usage de l!énergie. Un réseau plus intelligent o$rira un niveau sans précédent de participation de la part des consommateurs.”

SMARTGRID.GOV

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SMART cities SMART grids

SMART tout !

MAIS SUFFIT-IL D’ÊTRE SMART ?

LA SMART CITY OUBLIE CE QUI FAIT LA FORCE DES VILLES !

“Trop rigide, le concept de ville intelligente deviendrait une tentative futile d!éliminer l!incomplétude des villes, d!en cerner et d!en contrôler tous les aspects. Cela reviendrait à en programmer l!obsolescence. Imaginez que Rome n!ait pas muté au cours des millénaires : elle serait aujourd!hui une ville morte. Ceux qui plani"ent les villes intelligentes, notamment Songdo en Corée, rendent ces technologies invisibles, et les mettent ainsi en situation de diriger leurs utilisateurs plutôt que de dialoguer avec eux.”

SASKIA SASSEN

“Les acteurs publics cessent de fournir de nombreux services (...) Les théoriciens de la smart city s!engou$rent dans la brèche en promettant un meilleur pilotage, une meilleure e%cacité dans l!usage des ressources, et des modèles prédictifs pour contrôler le chaos. Beaucoup de ces promesses ne seront pas tenues. (...)

Ne pourrions-nous pas utiliser les technologies en réseau pour préserver l!ordre complexe et l!intelligence innée de nos formidables espaces urbains ? (...) Si nous voulons concevoir des espaces connectés souples et réactifs - si nous voulons

CE SONT LES CITADINS QUI DOIVENT DEVENIR SMART, PAS LA VILLE !

DES SMART GRIDS POUR LES GRANDS ÉLECTRICIENS, OU POUR CHANGER DE MODÈLE ?

“Les grands béné"ciaires des [smart grids] ne sont PAS les consommateurs, NI l!environnement, seulement les opérateurs. Les smart grids aident les opérateurs à réduire les pics de consommation, ce qui leur évite de construire de nouvelles centrales. Elles ne réduisent pas la demande d!énergie ni les émissions de gaz à e$et de serre - elles se contentent de les déplacer à d!autres moments de la journée. (...)

Une troisième génération de réseau et de compteurs intelligents permettrait aux producteurs d!énergies renouvelables de communiquer directement avec le compteur de leurs clients, via l!internet, indépendamment des grands opérateurs. Le compteur pourrait communiquer avec di$érents fournisseurs, pour permettre au consommateurs d!en changer automatiquement en fonction du prix et de la disponibilité d!énergie. Cela aurait un e$et bien supérieur sur les émissions.”

BILL ST ARNAUD

UN PROJET QUI SE DÉBARRASSE DES SUJETS !

“Le gouvernement algorithmique est un mode de gouvernement nourri essentiellement

exploiter tout le pouvoir des technologies informatiques pour créer des endroits qui méritent d!y vivre - nous devrons faire des choix osés et décisifs qui s!a$ranchissent de la rhétorique usée et de l!héritage intellectuel douteux de la «smart city»”

ADAM GREENFIELD

de données brutes, signaux infra-personnels et a-signi"ants mais quanti"ables, opérant par con"guration anticipative des possibles plutôt que par règlementation des conduites, et ne s!adressant aux individus que par voie d!alertes provoquant des ré&exes plutôt qu!en s!appuyant sur leurs capacités d!entendement et de volonté. (...)

Un gouvernement algorithmique qui façonne l!advenir, qui a$ecte sur le mode de l!alerte et du ré&exe, mais n!éprouve ni n!est éprouvé par aucun sujet a de quoi faire frémir - ne fût-ce que dans la mesure où il ne se laisse plus provoquer par la liberté humaine, alors même que cette provocation constante est précisément ce qui occasionne du débat, de la délibération autour de la norme, et donc du projet collectif.”

ANTOINETTE ROUVROY

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La connexion des personnes et des connaissances fait émerger une “intelligence collective” capable de traiter des problèmes que les meilleurs experts, les meilleurs ordinateurs ne savent pas traiter. Des savoirs partagés émergent, fruits de la collaboration entre individus “ordinaires”. Des communautés se réunissent par-delà les frontières, pour partager des informations et des idées, résoudre des problèmes complexes, élaborer des actions collectives. L’intelligence collective appuyée sur l’internet est le moteur d’une nouvelle économie, d’une nouvelle production de connaissances et d’une démocratie renouvelée.

“En principe, le groupe, lorsqu!il fonctionne, déploie une intelligence supérieure à celle de n!importe lequel de ses membres. Au cours des prochaines décennies, les forums électroniques permettant à un groupe de traiter tel problème complexe comme un seul cerveau collectif apporteront peut-être plus à l!humanité que tous les travaux menés jusqu!ici sur l!intelligence arti"cielle.”

MURRAY TUROFF, 1976

“Les connaissances vivantes, les savoir-faire et compétences des êtres humains sont en passe d!être reconnus comme la source de toutes les autres richesses. Dès lors, quelle "nalité assigner aux nouveaux outils de communication ? Leur usage socialement le plus utile serait sans doute de fournir aux groupes humains des instruments pour mettre en commun leurs forces mentales a"n de constituer des intellectuels ou des imaginants

“L!intelligence collective est un puissant moyen de créer de la valeur en exploitant l!expérience et les intuitions d!un grand nombre de personnes tout autour du monde.”

ERIC LESSER, IBM, 2012

“Une nouvelle force économique émerge. Nous l!avons nommée collaboration de masse. Elle décrit la manière nouvelle dont les gens entrent en relation, se divertissent ou échangent dans des communautés auto-organisées de leur choix. Les entreprises peuvent concevoir et fabriquer des produits avec leurs clients, qui parfois produisent eux-mêmes l!essentiel de la valeur. Les chercheurs peuvent réinventer la science en publiant leurs données et leurs méthodes pour permettre à tous les scienti"ques, amateurs et experts, de participer à la production de connaissances. Les gouvernements eux-mêmes peuvent utiliser les outils numériques de collaboration pour transformer leurs services publics et faire participer les citoyens aux choix politiques.”

WIKINOMICS, 2006

collectifs. L!informatique communicante se présenterait alors comme l!infrastructure technique du cerveau commun.”

PIERRE LÉVY, L"INTELLIGENCE COLLECTIVE, 1994

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CA N’ARRIVERAPAS TOUT SEUL !

MARIER LE POTENTIEL DES ORDINATEURS ET CELUI DES HUMAINS !

“Pour résoudre les problèmes les plus saillants du monde, nous devons mettre la puissance de l!Internet au travail – ses technologies, ses modèles d!a$aires, et peut-être, plus important encore, sa philosophie d!ouverture, son intelligence collective et sa transparence. Et pour ce faire, nous devons amener le Web à changer d!échelle. (...) Il est temps pour le Web de se colleter au monde réel. Le Web rencontre le monde – c!est le Web à la puissance deux.”

TIM O"REILLY AND JOHN BATTELLE, WEB S!UARED, 2009

L!INTELLIGENCE COLLECTIVE, ÇA S!APPREND !

“Grâce à Internet et aux nouvelles technologies, nous pouvons disposer d!un nombre croissant de données, accessibles plus rapidement par un plus grand nombre d!utilisateurs. Cela constitue probablement un facteur positif d!accroissement des informations disponibles et des connaissances, pour peu que nous apprenions à gérer cette abondance de données. Mais rien ne prouve que c!est grâce à une utilisation massive des technologies que nous irons vers la société de la connaissance et de l!intellligence”.

YVES LASFARGUES, HALTE AUX ABSURDITÉS TECHNOLOGI!UES, 2003

INVESTIR DANS CE QUI COMPTE LE PLUS !

“La première forme de collaboration, le partage personnel, réunit des individus sans vraiment les coordonner : pensez aux «lolcats». Le partage communautaire, plus impliquant, s!organise au sein d!un groupe : par exemple, un groupe Meetup.com sur la dépression post-partum. Puis vient le partage public, quand un groupe de collaborateurs veut créer une ressource publique : Wikipedia, par exemple. En"n, le partage civique mobilise un groupe qui cherche activement à transformer la société. La progression du partage personnel au communautaire, au public puis au civique, se mesure par la proportion de la valeur qui est créée pour les participants, ou pour les non-participants. (...) Nous devons prêter plus d!attention au partage «public» ou «civique» qu!au partage «personnel» ou «communautaire», d!une part parce que la société en tire plus de béné"ces, mais aussi parce que la valeur publique et civique est plus di%cile à créer.”

CLAY SHIRKY, COGNITIVE SURPLUS, 2010

LE TRIOMPHE DELA MEDIOCRITE ?

L!INTELLIGENCE COLLECTIVE NE PRODUIT PAS D!INNOVATION !

DONNER SA PLACE À L!INTELLIGENCE COLLECTIVE, MAIS RIEN QUE SA PLACE !

“Le collectif a plus de chances d!être intelligent quand il ne pose pas lui-même ses propres questions, quand la justesse d!une réponse peut s!évaluer à partir d!un indicateur simple (par exemple un chi$re), et quand le système qui informe le collectif est "ltré par un mécanisme de contrôle de la qualité qui s!appuie fortement sur des individus. Dans de telles circonstances, un collectif peut être plus intelligent qu!un individu. Relâchez une seule de ces conditions et le collectif devient peu "able, ou pire encore.”

JARON LANIER, DIGITAL MAOISM, 2006

“La foi mal placée dans la foule détruit l!image de l!inventeur héroïque. Nous avons besoin de soutenir et de "nancer les inventeurs et de leur donner le temps d!explorer, d!expérimenter et d!échouer. Une vision erronée de la foule réduit l!incitation à réaliser un tel investissement en laissant les entreprises croire qu!elles vont pouvoir mobiliser l!esprit des inventeurs sans investir en eux.

Le crowdsourcing, tel qu!on le popularise aujourd!hui, existe-t-il ? Oui, mais il n!a rien à voir avec l!innovation.”

DAN WOODS, 2009

CE QU’ON ATTEND DU NUMÉRIQUE AU SERVICE DE CETTE PROMESSE

élargir, nourrir ses réseaux

connaissances accessibles à tous

production et de publication

d!échange, de partage, de collaboration, de coproduction, de représentation, de modélisation, d!évaluation, de discussion, de décision...

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Demain, chez soi ou dans des espaces ouverts de proximité, chacun pourra produire tous les objets dont il a besoin, envie, ou rêvé. La révolution internet se poursuit dans la conception et la production d’objets physiques.

“Comme c!est arrivé aux ordinateurs, les capacités des machines-outils deviendront accessibles à tous sous la forme de fabricateurs personnels. Les implications en seront probablement encore plus grandes, parce que c!est notre monde physique que nous personnaliserons, celui des atomes, plutôt que le monde numérique des bits.”

NEIL GERSHENFELD, FAB: THE COMING REVOLUTION ON YOUR DESKTOP, 2005

“Deux forces, l!une plutôt sociale, l!autre plutôt technologique, convergent pour transformer comment les objets, les services et les expériences - les «choses» de notre monde - seront conçus, fabriqués et distribués dans la décennie à venir. La culture émergente des «makers» et du do-it-yourself annulle sans complexe la garantie des objets qu!ils achètent pour les désosser, les transformer et les personnaliser. ce qu!ils ne peuvent pas acheter, ils le fabriquent. Dans le même temps, des technologies manufacturières &exibles font passer la fabrication d!un modèle de masse et centralisé, à des modes légers et ad hoc. Ces tendances s!appuient sur une économie communautaire - de nouvelles structures de marché qui se développent en ligne et qui incarnent un passage de la vente en magasin à la connexion des communautés.”

IFTF, 2008

entrent dans les foyers, comme l!ont fait les ordinateurs personnels, des outils de fabrication «personnalisés» permettront aux consommateurs, aux écoles et aux entreprises de travailler et de jouer autrement. Ces technologies seront à l!origine d!une «évolution industrielle» qui associeront le meilleur des modes de production artisanaux et de masse, et qui pourraient bien inverser en partie la tendance à l!externalisation. Les technologies de fabrication personnelle ouvriront des marchés mondiaux pour une «longue traîne» d!objets personnalisés, dont les ventes permettront à de nombreux spécialistes, industriels de niche et cabinets de design de vivre confortablement. Des groupes défavorisés pourront concevoir et fabriquer leurs propres équipements médicaux, jeux, pièces de rechange et autres outils localement, à partir des ressources disponibles sur place. Dans l!enseignement, les outils de fabrication personnelle feront émerger une nouvelle génération d!innovateurs et stimuleront l!intérêt des élèves vis-à-vis de la science, de la technologie et des mathématiques.”

JEFFREY LIPTON, FACTORY@HOME, 2010

“Des percées technologiques récentes facilitent le partage au point que tout un chacun peut aisément documenter et présenter ses projets Do-It-Yourself [DIY] à une large audience. Un ensemble émergent d!outils permette aux passionnés de critiquer, d!enrichir et de mettre au point collectivement leurs travaux, souvent en temps réel. (...) Cette accessibilité et cette décentralisation ont permis l!apparition d!importantes communautés autour de l!information DIY, attirant à elles des individus curieux, passionnés et/ou fortement engagés dans des projets DIY.”

RISE OF THE EXPERT AMATEUR, 2010

“A mesure que les technologies manufacturières sortent des usines et

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CE QU’ON ATTEND DU NUMÉRIQUE AU SERVICE DE CETTE PROMESSE

outils de conception et de production

schémas et blueprints numériques dans des licences libres pour en faciliter leur di$usion, évolution, mashupage et réutilisation

entités de l!écosystème lié à la fabrication numérique et personnelle

chez soi avec les équipements adéquats, ou en ligne via des services de «cloud-manufacturing»

«longue traîne des objets»

PASSER DES BITS AUX ATOMES ? PAS SI SIMPLE !

ON N!ATTEINDRA PAS AISÉMENT LA QUALITÉ ET L!EFFICIENCE DE LA GRANDE INDUSTRIE !

“Je ne serai pas surpris de voir un jour les imprimantes 3D apprendre à mixer les substrats et les matériaux, mais les imprimantes ne sauront reproduire, par exemple, la "abilité des composants électroniques produits en masse, même les plus simples, avant des décennies. Mais supposons qu!un jour, une machine de bureau puisse imprimer un iPhone. D!où viendraient les matières premières ? Des mêmes sources assez peu éco-compatibles qu!aujourd!hui. Le coût environnemental des objets ne changerait pas. Les atomes ne seront pas les nouveaux bits avant que nous ne sachions transmuter un type d!atome en un autre.”

JOEL JOHNSON, 2010

TOUT NE SE PRÊTE PAS À LA PRODUCTION PERSONNELLE !

“Les gens pourraient utiliser la fabrication de bureau pour produire des armes ou d!autres produits nuisibles. Comme n!importe quel outil, celui-ci pourrait être utilisé à mauvais escient. Combinée avec la facilité de transférer des "chiers via l!internet, cette capacité pourrait conduire à la prolifération d!appareils de destruction. (...) Le coût matière de la fabrication personnelle est très supérieur à celui de la fabrication de masse : il faudra

TROUVER LES BONNES “NICHES” POUR LA PRODUCTION À L!UNITÉ !

“Certes, l!impression 3D pourrait servir à créer en masse des copies de biens manufacturés, mais elle pourrait aussi produire des pièces de rechange pour des objets usés ou cassés. Plutôt que de courir l!internet à la recherche de telle "xation ou charnière à la forme bizarre, on pourrait tout simplement l!imprimer. Du coup, l!individu pourrait décider d!améliorer la pièce d!origine pour éviter qu!elle ne casse à l!avenir.”

MICHAEL WEINBERG, 2010

ON PROTOTYPERA CHEZ SOI, ON PRODUIRA EN CHINE !

“Les outils de la production manufacturière, depuis l!assemblage électronique jusqu!à l!impression 3D, sont désormais accessibles aux individus, y compris à l!unité. #uiconque possède une idée et un peu d!expertise peut activer une chaîne de production en Chine en appuyant sur quelques touches de son ordinateur portable. #uelques jours plus tard, ils recevront un prototype à domicile et une fois celui-ci parfaitement au point, il su%ra de quelques autres commandes pour en produire des centaines, des milliers ou plus encore.”

CHRIS ANDERSON, 2010

que la valeur créée le justi"e. Ça ne peut pas fonctionner pour des objets de tous les jours. Il faudra trouver des applications qui tirent parti de ses avantages particuliers. Cependant, l!absence de coûts de réglage, de gestion des entrepôts, de packaging et de logistique, pourrait compenser en partie le coût unitaire de fabrication. Et celui-ci pourrait diminuer à mesure que la technologie progresse.”

JASON A. MORRIS, 2007

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Le numérique outillera les nouvelles mobilités et dé-mobilités en transformant les contraintes environnementales, économiques et énergétiques en opportunités.

Les mobilités seront plus efficaces, plus humaines et plus durables grâce à des systèmes technologiques permettant de les optimiser.

Chacun pourra jongler entre les différents modes de transports comme il le souhaite.

On pourra faire le choix de sa mobilité, hybride ou virtuelle : vivre et travailler “à distance” sera possible grâce aux outils nomades comme à la multiplication de lieux intermédiaires de travail et de socialisation.

L!OPTIMISATION DE L!ORGANISATION DES SYSTÈMES DE TRANSPORTS

“Des systèmes de gestion de la circulation intelligents peuvent améliorer les trajets quotidiens, fournir des informations plus "ables aux urbanistes, accroître la productivité des entreprises et améliorer la qualité de vie des citadins. Et ils peuvent réduire à la fois les embouteillages, la consommation de carburant et les émissions de CO2.

Sur une planète à l!urbanisation accélérée, la &uidité des déplacements et des transports est cruciale. Au 20e siècle, on a construit pour cela des autoroutes d!une région à une autre et d!un pays à l!autre. Au 21e siècle, les systèmes intelligents seront sans doute la marque du progrès.”

IBM

“La gestion des déplacements reposera de plus en plus à la fois sur une demande et une o$re complexe. La demande parce que ces déplacements s!organisent dans des temporalités di$érentes, désynchronisées et sur des destinations de plus en plus variées. L!o$re parce qu!elle conjugue des modes de plus en plus nombreux. La place de marché qui organise la confrontation de ces demandes et de ces o$res s!enrichit tous les jours. Cela peut se transformer en cauchemar.”

BRUNO MARZLOFF, 2009

“En 2030, les bornes de recharge pour véhicule électrique branchables et véhicules à pile à combustible seront pratiquement omniprésentes : elles procureront une infrastructure distribuée pour recevoir de l!électricité du réseau principal et lui en envoyer. Nos enfants conduiront des véhicules silencieux, propres, intelligents

UNE MOBILITÉ VIRTUELLE OU HYBRIDE

“La vie à distance va engendrer la liberté du choix. Elle va créer de nouveaux lieux, de nouveaux espaces et de nouvelles techniques. (...) La vie à distance va nous permettre de nous isoler sans rompre cependant avec le reste de la société. (...) L!espace de vie personnel [va] se modi"er pour s!adapter à ces bouleversements : nous allons entrer dans l!ère de la domotique. (...) Le living-room va céder sa place à la «commedia room», la pièce des communications et des médias [où] chacun pourra s!isoler pour télé-travailler, télé-acheter, télé-communiquer.”

CHRISTIAN LOVITON, LA VIE À DISTANCE, 1989

“La première étape est de créer un réseau d!espaces interconnectés de téléactivités. Ce sont des lieux où l!on va travailler dans des espaces &exibles, où l!on peut utiliser des salles de vidéoconférences de très haut de gamme, où l!on peut se former... mais à moins de quinze minutes de chez soi sans utiliser un transport individuel polluant. (...) Le fait de partager un lieu avec d!autres habitants d!un même quartier plutôt que des collègues de la même entreprise ne peut que resocialiser”

GILLES BERHAULT, LE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2.0, 2008

“Je pense aussi aux impacts que la dématérialisation des échanges, le télétravail sont susceptibles d!avoir sur l!abaissement de l!empreinte carbone et sur l!instauration de dynamiques de développement durable.”

CÉCILE DUFLOT, 2012

et branchables à un réseau interactif qui sera horizontal, distribué et coopératif ”

JEREMY RIFKIN, LA TROISIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE, 2012

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DES SOLUTIONS QUI CRÉENT LEURS PROPRES PROBLÈMES

“La complexité des interactions requiert des moments de face à face, dont les avantages ne peuvent être complètement reproduits par les moyens numériques. (...) C!est pourquoi les interactions à distance ont complété, et complèteront toujours, les rencontres en face-à-face, mais ne s!y substitueront jamais de manière parfaite.”

ALAIN RALLET ET ANDRÉ TORRE, 2009

“La vitesse des transports et des transmissions instantanées réduit le monde à rien. Nous vivons une époque singulière, notre appréciation des échelles de temps et de distances est bouleversée et la terre est devenue trop petite pour le progrès.”

PAUL VIRILLIO, 2010

“La possibilité de se déplacer dans une série de champs ouvre des potentialités qui ne sont pas également accessibles à tous. La mobilité physique et virtuelle devient donc un élément de plus en plus important dans la formation des inégalités individuelles et sociales.”

FRANÇOIS ASCHER, 2004

“Les informations à connaître, les tendances à prévoir, les décisions à prendre pour pouvoir se déplacer, en respectant

LE NOMADISME COMME MODE DE VIE ?

“La mobilité est de plus en plus comprise en terme de création de liens, d!opportunités et de synergies, plutôt que de pur franchissement de distances, à vitesse plus ou moins grande. Ce que j!appelle «la reliance» devient la valeur nouvelle de la mobilité.

Il y aura, dans les années à venir, de plus en plus d!o$res de service mobilité conçues pour maximiser la «reliance par kilomètre». Accompagnées d!arbitrages politiques qui pénaliseront progressivement les «kilomètres pauvres en reliance». Cela conduira à un accroissement de la mobilité, mesurée par la «reliance», sans croissance excessive du kilométrage. Il faudra de toute façon dans les années à venir à la fois accroître la mobilité et stabiliser, voire réduire, le nombre de kilomètres parcourus.”

GEORGES AMAR, 2012

“Le néo-nomadisme exprime une transition qui peut être culturelle ou correspondre à un passage de limites - géographiques, physiologiques, académiques, urbaines. (...) Il dénote une transformation, psychologique, chimique, résultant d!une mobilité multiple, à la fois physique, numérique et mentale.

“Le néo-nomadisme durable capitalise

CEUX QUI N’Y CROIENT PAS OU QUI N’EN VEULENT PAS

des objectifs (temps, coût, puis émissions) eux aussi de plus en plus complexes, vont croître à la limite de nos capacités. Cette complexité sera, une nouvelle fois, gérée par des machines. Nous l!accepterons comme nous avons accepté les machines précédentes, car les béné"ces engendrés seront supérieurs aux risques estimés. Nous aurons raison à condition de ne pas sous-estimer les risques. Ces derniers doivent être dès à présent être étudiés, compris et minimisés.”

GABRIEL PLASSAT, 2010

sur les avantages de la mobilité multiple et propose de ré&échir à l!obsolescence des choses pour monopoliser le moins d!énergie possible, au partage comme une solution économique et sociale et à une pratique néo-vernaculaire de la production des espaces.”

YASMINE ABBAS, LE NÉO-NOMADISME, 2011

CE QU’ON ATTEND DU NUMÉRIQUE AU SERVICE DE CETTE PROMESSE

de transports existants grâce à des réponses techniques, tel le pilotage intelligent des systèmes

transports, en donnant plus de choix et en brouillant la frontière transports individuels/transports collectifs

l!articulation de transports «doux» et de transports électriques, ainsi que le développement de modes partagés

physique : la possibilité de consommer, travailler, se socialiser, accéder à des loisirs... à distance

réseau de nouveaux lieux de travail partagés, interconnectés, multifonctionnels et &exibles

et le déplacement des services et des ressources vers les gens, plutôt que l!inverse

et du temps de la mobilité

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Le numérique et les technologies “vertes” se combinent pour rendre possible une croissance durable, économe en énergie et en ressources naturelles, soigneuse de l’environnement. L’innovation verte, outillée par le numérique, représente en elle-même un formidable relais de croissance. Enfin, les capacités d’action collective apportées par l’internet contribueront aux changements de comportement et aux décisions collectives nécessaires.

“Le numérique apporte tant une capacité à agir collectivement, que les ressources d!information susceptibles de mesurer les résultats et de piloter, que les moyens d!agir sur les autres technologies. Le bâtiment est concerné au premier plan, mais aussi la mobilité, l!e%cacité énergétique (dont les réseaux), l!écologie industrielle, l!ensemble de l!industrie et des services. C!est un enjeu prioritaire pour la planète mais un aussi un fort potentiel de création d!emplois et de valeurs sur les territoires.”

ACIDD

“De nombreux exemples illustrent la manière dont les TIC peuvent répondre aux dé"s environnementaux : les Smart Grids et les systèmes énergétiques intelligents peuvent considérablement améliorer la distribution d!énergie et en optimiser l!usage. L!habitat intelligent peut contribuer à réduire la consommation énergétique de millions d!immeubles. Les systèmes de transport intelligents permettent d!organiser plus e%cacement le tra"c et de réduire les émissions de CO2.”

OCDE, 2009

“La ré&exion sur les nouveaux modèles énergétiques est indissociable des technologies numériques. Désormais, c!est la question de la combinaison des énergies renouvelables entre elles, grâce au développement des réseaux intelligents de transport et de régulation de l!électricité, les « smart grids».”

CLAUDIE HAIGNERÉ, 2011

“En nourissant les rêves des hommes, en traçant les voies des possibles et des souhaitables, les exigences du développement durable, couplées aux promesses des avancées scienti"ques et technologiques - en une synthèse créatrice - ouvrent des champs immenses pour l!innovation”

PIERRE MUSSO, LAURENT PONTHOU, ERIC SEUILLET, FABRI!UER LE FUTUR, 2007

“Plutôt que d!assumer que tous les produits doivent être achetés, possédés, et jetés par les « consommateurs », les produits contenant des nutriments techniques précieux - voitures, télévision, revêtement de sol, ordinateurs et réfrigérateurs, par exemple - seraient conçus comme des services dont les gens voudraient pro"ter. (...) Dans ce scénario, les gens pourraient satisfaire leur appétit pour les nouveaux produits aussi souvent qu!ils le désirent, sans culpabilité, et l!industrie pourrait les y encourager en toute impunité, sachant que ce faisant les deux parties soutiennent le métabolisme technique.”

MICHAEL BRAUNGART, WILLIAM MCDONOUGH, CRADLE TO CRADLE, 2002

WWF / ETNO, 2005

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LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DE LA CROISSANCE DURABLE, UNE ILLUSION ?

“Les ordinateurs et les infrastructures numériques consomment beaucoup d!électricité, accentuant la pression sur les réseaux électriques et contribuant à l!émission de gaz à e$et de serre. Les matériels informatiques engendrent de graves problèmes environnementaux au moment de leur production comme de leur "n de vie. Les TIC contribuent de manière signi"cative et croissante aux problèmes environnementaux que nous rencontrons.”

SAN MURUGESAN, «HARNESSING GREEN IT», 2008

“Pour les tenants de la «croissance à tout prix», il faut croître… c!est-à-dire consommer et produire toujours davantage. C!est d!ailleurs cela qu!ils nomment progrès. Pour faire face aux enjeux écologiques, ne reste à leur disposition [qu!un] levier d!action : la technologie. (...) La croyance en une technoscience capable de résoudre à elle seule tous nos soucis présente le grand avantage de ne pas remettre en cause les bonnes vieilles recettes productivistes.”

AURÉLIEN BOUTAUD, 2009

VERS UN CHANGEMENT DE MODÈLE INSPIRÉ PAR L!INTERNET ?

“La jonction de la communication par Internet et des énergies renouvelables engendre une troisième révolution industrielle. Au XXIe siècle, des centaines de millions d!êtres humains vont produire leur propre énergie verte dans leurs maisons, leurs bureaux et leurs usines et la partager entre eux sur des réseaux intelligents d!électricité distribuée, exactement comme ils créent aujourd!hui leur propre information et la partagent sur Internet.”

JEREMY RIFKIN, LA TROISIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE, 2011

“Le développement durable s!est développé dans des communautés, sur des valeurs et de l!expertise, mais pas sur un modèle global de partage. Le développement durable 2.0, c!est le passage à une ère de collaboration et l!ensemble des technologies de l!information et de la communication (TIC) nous permettent de l!envisager de façon planétaire. (...) Et je crois beaucoup à ce modèle où chacun apporte sa pierre: la pierre individuelle peut être compatible avec l!édi"ce global.”

GILLES BERHAULT, ACIDD, 2009

“L!image de la pollinisation illustre la nouvelle conception de l!économie requise par l!écologie de demain. Les abeilles génèrent avec le miel un produit marchandisable, mais le travail le plus utile est la pollinisation des plantes. La première écologie, confrontée au capitalisme industriel, était dominée par l!économie du monde matériel. L!écologie d!aujourd!hui (la deuxième écologie) montre le chiasme qui s!est opéré. Le monde de l!économie politique se présente comme un emboîtement de systèmes complexes, d!écologies diverses dont l!humain cesse d!être le centre. La sphère de l!esprit - celle des relations entre les idées et de la coopération entre les cerveaux - connaît une

CEUX QUI N’Y CROIENT PAS OU QUI N’EN VEULENT PAS

indéniable croissance. Son économie fait apparaître de nouvelles formes d!e%cience et d!organisation, comme le réseau d!ordinateurs.

Le capitalisme cognitif est l!autre et le rival mimétique de la seconde écologie. Il peut accepter de se dessaisir de la maîtrise de la biosphère ou, à tout le moins de la partager, s!il devient le maître de la noosphère.”

YANN MOULIER-BOUTANG, L"ABEILLE ET L"ÉCONOMISTE, 2010

CE QU’ON ATTEND DU NUMÉRIQUE AU SERVICE DE CETTE PROMESSE

des &ux, des consommations et des émissions, produisant des données ouvertes

de simulation et d!aide à la décision accessibles aux acteurs publics, aux entreprises, aux ONG et aux citoyens

décloisonnement des systèmes existants, grâce à des technologies «Smart»

de &ux, de transactions...

circulaire, où les déchets des uns sont les matériaux des autres

ouverte, connectée et en réseau

conscience et l!action collective, grâce aux espaces et outils de coopération

empreinte écologique

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Le numérique élargit l’accès à l’information et à l’expression, et par conséquent la démocratie. Il est l’outil de ceux qui combattent les dictatures. Dans les démocraties représentatives, il contribue à la transparence, au rapprochement entre élus et citoyens, à la participation à la vie publique. Il crée une démocratie continue, quotidienne, interactive.

“Pour les citoyens, l!Internet représente un moyen unique d!information et d!éducation et peut par là-même contribuer utilement à la promotion de la liberté, de la démocratie et des droits de l!homme.”

G8, DEAUVILLE, 2011

“La démocratie citoyenne, le débat, le chat… Les hommes et les femmes politiques y donnent désormais des rendez-vous, y font aussi leur campagne et y présentent leurs projets. Ils vont au-devant des citoyens, des

“Construire et développer sa ville est une ambition qui ne peut être menée à bien sans la participation active des citoyens. Les technologies nouvelles constituent un moyen formidable de proximité o$rant à chacun la possibilité de s!impliquer dans la vie locale.”

JEAN-CLAUDE WEISS, MAIRE DE NOTRE DAME DE GRAVENCHON, 2009

“En s!appuyant sur les nouveaux outils d!information et de communication, (...) cette «citoyenneté active» transforme en profondeur le rôle des élus, devenus des médiateurs entre les citoyens au lieu de con"squer le pouvoir de représentation, ainsi que celui de l!administration, qui redécouvre la vraie dimension publique.”

DE LA PYRAMIDE AUX RÉSEAUX, 2007

“La démocratie relie les gens aux processus de décision. Nous aidons les institutions publiques du monde entier à le faire en leur fournissant d!extraordinaires apps de démocratie numérique et des logiciels de participation pour faciliter l!élaboration de politiques publiques et les consultations en ligne.”

SITE DE LA SOCIÉTÉ DELIB

leaders d!opinion, pour a%ner leur programme et répondre encore plus à la réalité sociétale. Avec cette interactivité, tous les citoyens peuvent s!exprimer. Le web 2.0 a fait en sorte que l!invention, et même ce que l!on appelle désormais la «co-invention», appartiennent à tous ceux qui peuvent développer des programmes et des projets sur un ordinateur. La culture politique est à la portée de tous.”

GEORGES-MARC BENAMOU DANS PAROLE D"ÉLUS, 2007

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CEUX QUI DOUTENT, CEUX QUI VONT PLUS LOIN

SE MÉFIER DES ILLUSIONS !“Dans la mesure où il fait " de la durée

nécessaire à la construction rationnelle du jugement et au dépassement volontaire des intérêts particuliers, le vote électronique est une dangereuse illusion.”

MARC GUILLAUME, 1999

“Nous ne devons pas permettre aux TIC d!être utilisées de manière à retirer involontairement du pouvoir de nos représentants. Nous devons nous assurer que les institutions publiques continuent de se contrôler les unes les autres et ne pas permettre à l!inégalité des moyens d!investissements informatiques de déséquilibrer notre édi"ce constitutionnel. J!attends des parlements comme des collectivités locales de prendre le dé" numérique à bras le corps a"n de préserver leur pertinence politique et conserver le pouvoir qu!elles détiennent encore.”

STEVEN CLIFT, 2002

“Le Nouveau Monde de la démocratie d!interaction ne prendra ainsi forme que si émerge à ses côtés un nouveau journalisme rénové, susceptible de lier une fonction d!animation de débat public à une capacité de

UNE DÉMOCRATIE RÉNOVÉE A BESOIN DE CITOYENS ACTIFS !

“Le problème politique le plus fondamental que pose le développement du réseau est peut-être le contrôle de cette agora publique par les citoyens eux-mêmes.”

MANUEL CASTELLS, LA GALAXIE INTERNET, 2001

CE N!EST QU!UN DÉBUT !“Révolution numérique, mais appareils

politiques restés à quai. Nouveaux usages, mais contrôles d!un autre âge. Cultures libres, mais marchands aux aguets.

Les nouvelles technologies changent le monde, et elles le font maintenant. Une possibilité s!o$re désormais à nous tous: reprendre le contrôle de notre vie publique, ou laisser le Vieux Monde diriger toujours et contrôler encore.

Moussaillons ou vieux loups de mer, déçus de la politique ou utopistes, montez à bord.”

DAVID DUFRESNE ET PIERRE MOUNIER, PARTI PIRATE, 2012

“La démocratie directe dans le cyberspace mettrait en œuvre une civilité assistée par ordinateur. Elle pourrait prendre la forme d!un grand jeu collectif dans lequel gagneraient (mais toujours à titre provisoire) les plus

“La «pensée collective» (We-(ink) fournit une base organisationnelle di$érente à notre société, qui nous encourage à partager plus, à agir d!une manière plus collaborative et participative et par là, qui étend la démocratie, l!égalité et la liberté.”

CHARLES LEADBEATER, WE THINK, 2008

présence active à la société par l!investigation, et à une entreprise de déchi$rement intellectuel de la complexité du monde.”

PIERRE ROSANVALLON, LA LÉGITIMITÉ DÉMOCRATI!UE, 2010

coopératifs, les plus urbains, les meilleurs producteurs de variété consonantes… et non les plus habiles à prendre le pouvoir, à étou$er la voix des autres ou à capter des masses anonymes dns des catégories molaires. (...) On passerait donc de la puissance démocratique (du grec démos : peuple, et kratein: commander) à celui de la démodynamique (du grec dunamis : force, puissance).”

PIERRE LEVY, L"INTELLIGENCE COLLECTIVE, 1997

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La numérisation des documents, des paiements, des services, des procédures, voire d’objets tels que les livres, nous simplifie la vie et nous allège dans notre mobilité. Tout est toujours disponible, partout, à tout instant. Un nombre croissant de produits se transforment en services. Différents objets convergent dans un seul, facilement transportable, tel qu’un smartphone. Nous consommons moins de ressources naturelles tout en bénéficiant de capacités et d’un confort accrus : la dématérialisation nous émancipe et nous allège.

UNE VIE PLUS SIMPLE, PLUS LÉGÈRE“Ca n!a rien à voir avec l!état de l!économie,

c!est un changement de comportement. C!est la liberté sous toute ses formes qui a le plus de valeur à nos yeux, et pour laquelle nous sommes prêts à dépenser beaucoup d!argent. Sous cet angle, une maison ou une voiture ont une valeur négative, parce qu!elles nous lient.”

THE ATLANTIC, 2012

“Il faut oublier Internet car il va disparaître. Il va se fusionner dans l!environnement comme l!électricité, l!eau et le gaz pour devenir une sorte de service public mondial. On le voit déjà avec le développement du cloud. #uand nous aurons atteint ce que j!appelle le Web symbiotique, on ne sera plus sur mais dans Internet. C!est-à-dire dans un éco-système informationnel.”

JOËL DE ROSNAY, 2012

UNE ÉCONOMIE PLUS EFFICIENTE, PLUS VERTUEUSE

“La dématérialisation touche toutes sortes de produits. La banque se réduit à déplacer quelques électrons sur un téléphone mobile, comme c!est le cas des cartes, des encyclopédies et des appareils photos, livres, jeux de cartes, chansons, des disques et des lettres - dont aucun n!a plus besoin d!occuper un quelconque espace physique. Cela arrive même à la nourriture. Ces dernières décennies, on a produit moins de paille de blé et plus de grains parce que les sélectionneurs ont convaincu les plantes de consacrer la majorité de leur énergie à produire ce qui a le plus de valeur pour nous. La dématérialisation du futur inclura la production de viande synthétique, produite en laboratoire sans cerveau, ni jambes, ni entrailles.”

MATT RIDLEY, 2012

!UINTESS, 2010

“Dématérialiser c!est l!occasion de nettoyer toutes les tâches parasites qui n!apportent pas de valeur ajoutée (...) On met le client au centre et derrière on se facilite la vie.”

PATRICK FEVRE, SNCF, 2011 “Si les consommateurs dématérialisent leur usage des objets et si les techniciens produisent ces objets à moindre impact environnemental, la population peut croître en nombre et en richesse sans que son impact environnemental croisse en proportion.”

JESSE H. AUSUBEL, PAUL E. WAGGONER, 2008

“Dans une économie des idées, des connaissances à jour peuvent constituer un actif plus valable et plus liquide qu!une maison. (...) A terme, si la nouvelle génération conduit notre société vers plus de partage et de proximité, elle transformerait quelque chose de plus que notre culture de consommation : elle pourrait remettre notre économie sur de meilleurs rails pour les décennies à venir.”

THE ATLANTIC, 2012

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IL Y A DÉMATÉRIALISATION ET DÉMATÉRIALISATION...

ECONOMIQUEMENT, LA «DÉMATÉRIALISATION» EST UN MYTHE !

“A mesure que la technologie s!améliore et que le prix des biens technologiques diminue, nous ne nous contentons pas d!acheter la même quantité de produits en utilisant moins de matières premières : nous achetons plus de ces produits, ainsi qu!un grand nombre d!autres produits. (...) Dans le monde réel, on ne fait pas d!omelettes sans utiliser, et casser, des oeufs. La dématérialisation est un mythe. Une économie dématérialisée est un oxymore.”

STEPHEN LEWIS, 2012

“La transformation de produits physiques et produits numériques bouleverse l!édi"ce de la production de masse et la remplace par la personnalisation de masse. Nous vivons à nouveau dans des marchés à l!unité, à ceci près que chacun de ces marchés peut être satisfait d!une manière industrielle et e%ciente. Les compromis de la révolution industrielle n!ont plus lieu d!être.

De toutes les projections que nous avons faites, il s!agit de la plus transformative, de celle que les entreprises doivent comprendre en priorité. Une entreprise ferait une grave erreur en considérant que son produit ne peut pas se numériser et par conséquent, que cette rupture l!épargnera. Elle en ferait une

DEMATÉRIALISATION OUI, DÉSHUMANISATION NON !

“J!invite à repenser l!utilisation des nouvelles technologies au sein de nos administrations pour que la dématérialisation n!aille pas de pair avec une déshumanisation du service public. (...) Les technologies sont des facilitateurs au service de l!humain ; elles ne doivent pas être une barrière supplémentaire entre l!usager et le fonctionnaire.”

JEAN-PAUL DELEVOYE, 2010

“Le salarié traite de l!information numérisée sur des supports dématérialisés. Le travail s!e$ectue sur la représentation de la réalité apparaissant sur l!écran informatique et non plus sur la réalité : le commercial ne «voit» plus le client, le vendeur ne «voit» plus le stock, l!opérateur ne «touche» plus la vanne... Le poste de travail peut ainsi être éloigné des sources d!accidents du travail physique, avec moins de manipulations, moins d!e$orts physiques et moins d!accidents du travail. L!activité comporte en outre des possibilités de traitements et de transmissions très rapides de données numérisées. Mais, elle comporte des di%cultés pour certains à gérer l!abstraction, ce qui nourrit parfois un sentiment de déshumanisation.”

YVES LASFARGUE, 2011

SIMPLIFIER, OU CONTRÔLER, LA SIMPLIFICATION !

“Vous recevez de plus en plus de documents administratifs numérisés, et cette tendance

“Cet appareil sournois [Kindle] est conçu pour s!attaquer auux libertés fondamentales des lecteurs : la liberté d!acheter un livre anonymement en le payant en liquide. La liberté de donner, prêter ou vendre un livre à qui vous voudrez - bloquée par les DRM et des licences injustes. Et la liberté de conserver un livre - niée par l!existence d!un dispositif caché qui peut e$acer des livres à distance.”

RICHARD STALLMAN, 2009

autre si, comprenant que son produit peut être numérisé, elle ne se transformait pas en profondeur parce qu!elle se tromperait sur ce qui constitue le coeur de sa valeur.”

ERICSSON, 2012

va en s!augmentant. Éparpillés dans les nombreux sites clients de vos fournisseurs, vos factures sont di%cilement consultables. La multiplication de vos codes d!accès accentue vos contraintes au quotidien et vous fait perdre peu à peu la maîtrise de vos documents de gestion ainsi que l!accès à vos informations de consommation. Adminium vous permet de stocker, protéger et classer vos documents au sein d!un espace sécurisé qui vous est entièrement dédié et personnalisé. Votre espace est accessible depuis n!importe quel support (Ordinateur, Smartphone, Ipad…) connecté à Internet.”

ADMINIUM

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L’internet devient plus sûr pour rendre le monde plus sûr. Il facilite la lutte contre la criminalité et le terrorisme. Il rend les systèmes critiques dont nous dépendons plus transparents et plus fiables. Il facilite la prévision, la prévention et la résolution des risques, des crises et des conflits. Il promeut la paix.

“Nous pouvons désormais chercher des infos sur un rendez-vous potentiel avant de le ou la rencontrer. Nous sommes prévenus quand un ancien pédophile s!installe dans le quartier, alertés de ce qu!il se passe de grave à proximité ou dans le monde. Nous pouvons suivre ce que nos enfants font en ligne et "ltrer le web pour les protéger de ce qu!ils ne devraient pas voir. Nous vivons vraiment dans un monde plus sûr, grâce à l!internet.”

SMASHING TOPS, 2011

“Des hackers volent les données personnelles et l!argent de consommateurs vivant à l!autre bout du monde. Des tra"quants emploient la ruse pour livrer des personnes à l!esclavage, et des pédophiles commettent des abus sexuels sur des enfants puis en publient les photos sur Internet. Des terroristes préparent leur prochain attentat tandis que la drogue traverse nos océans. Des passeports et des voitures volés dans un pays sont utilisés ou vendus dans un autre alors que l!argent est blanchi par des organisations criminelles. Des médicaments et des marchandises de contrefaçon mettent en danger des vies et des économies. Aujourd!hui, les malfaiteurs franchissent les frontières tant physiquement

“L!internet a joué un rôle clé dans beaucoup des innovations majeures qui ont amélioré nos vie et notre société - une meilleure éducation, une meilleure santé, un environnement plus sain, un usage plus e%cient de l!énergie, des communautés et des nations plus sûres... (...) Nous sommes certains que l!innovation et les technologies de l!information tracent le chemin d!un avenir plus prospère et plus sûr pour tous les citoyens de la planète.”

THE INFORMATION TECHNOLOGY & INNOVATION FOUNDATION, 2010

“D!ici 2020, l!analyse de grands ensembles de données améliorera notre intelligence sociale, politique et économique. Les «Big Data» faciliteront des tâches telles que le «nowcasting» (la prévision d!événements en temps réel) ; le développement de logiciels d!inférences qui détectent des phénomènes cachés pour projeter des résultats possibles ; et la création d!algorithmes de corrélation avancés pour rendre possible une nouvelle compréhension du monde.”

IMAGINING THE INTERNET (OPINION MAJORITAIRE), 2012

“Les TIC peuvent être utilisées pour repérer les situations de con&it grâce à des systèmes d!alerte avancée, pour prévenir les con&its, promouvoir leur règlement paci"que, appuyer les actions d!aide humanitaire, faciliter les opérations de maintien de la paix et contribuer à la reconstruction.”

SOMMET MONDIAL DE LA SOCIÉTÉ DE L"INFORMATION, 2005

que virtuellement. Pour garder une longueur d!avance, les polices doivent coordonner leur action au niveau international.”

INTERPOL, 2011

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QUI PROTEGE QUI, CONTRE QUI ?

“Dans les 10 années à venir, la dé"nition traditionnelle de la sécurité informatique connaîtra un retournement radical. Au lieu de vous protéger, vous, elle défendra les entreprises et leurs modèles d!a$aires contre vous. (…) Les entreprises utiliseront des technologies de sécurité, appuyées sur des mesures juridiques, pour protéger leurs modèles d!a$aires. Et, sauf si vous êtes un utilisateur modèle, vous serez l!adversaire.”

BRUCE SCHNEIER, 2010

UNE SOCIETE TRANSPARENTE ?

“Le futur peut être connu. Le meurtre peut être évité. Les coupables punis avant que le crime ne soit commis. Le système est parfait. Il ne se trompe jamais. Jusqu!à ce qu!il s!en prenne à vous.”

MINORITY REPORT, 2002

“La technologie tend à devenir invisible, embarquée dans les objets du quotidien et dans le tissu même urbain. Du même coup, elle o$re une visibilité permanente. Chacun est susceptible d!être observé, suivi, repéré. Cette visibilité se prolonge également dans le passé, grâce aux innombrables traces que la technologie invisible peut recueillir, consigner et archiver. (...) Il devient possible

SECURITE D!EN HAUT, SECURITE D!EN BAS ?

“Les systèmes décentralisés - le pouvoir de la multitude - savent combattre des adversaires décentralisés (...) Des environnements ouverts et transparents sont plus sûrs et stables que des environnements fermés et opaques. La connectivité entre les hommes que propose l!internet combat la division que les terroristes s!e$orcent de créer. Les terroristes peuvent exploiter l!ouverture de l!internet mais, comme c!est le cas avec la démocratie, l!ouverture réduit la probabilité d!actes terroristes et permet de répondre e%cacement au terrorisme.”

THE INFRASTRUCTURE OF DEMOCRACY, 2005

“Les logiciels de paix (Peace so'ware) sont des outils et des plateformes qui contribuent à la paix entre les hommes.”

WORLD PEACE THROUGH TECHNOLOGY

«HACKING CITOYEN», GEOFFREY DORNE, 2009

CEUX QUI N’Y CROIENT PAS OU QUI N’EN VEULENT PAS

de repérer des régularités, d!identi"er des structures récurrentes, en un mot de prédire le futur. La société transparente poussée à son extrême conduit à l!économie parfaite – le comportement de chaque agent économique étant tracé de manière parfaite – à la "n de la psychologie – l!abondance des informations disponibles prenant le pas sur l!intuition et l!introspection – et la démocratie absolue – un contrôle permanent de tous sur tous.”

FRÉDÉRIC KAPLAN, FUTUR 2.0, 2007

“Bonnet-IR. Être invisible, est ce possible ? Le bonnet-IR est également un accessoire qui assure, dans une certaine mesure, la possibilité de l!anonymat face aux caméras de surveillance. Avec son projecteur infrarouge, ce bonnet ébloui les caméras..”

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Une identité numérique sûre et unifiée permettra à la fois de simplifier la vie des utilisateurs, de protéger leur vie privée, de développer la confiance dans les échanges, de favoriser la numérisation des services publics et de combattre la criminalité et le terrorisme.

PLUS DE SÉCURITÉ, PLUS DE COMMODITÉ

“D!ici 2010, les entreprises et les citoyens européens pourront béné"cier de moyens sûrs d!identi"cation électronique qui optimisent la commodité pour l!utilisateur tout en respectant les régulations en matière de protection de données.”

UNION EUROPÉENNE, 2005

“A"n d!éviter la contrefaçon, le piratage et le terrorisme, il faut recourir à des méthodes "ables d!identi"cation et d!authenti"cation. (...) La prévention de la contrefaçon, la protection de la vie privée et l!optimisation des processus administratifs sont les objectifs prioritaires du basculement vers les cartes d!identité électroniques. Parmi les objectifs de niveau 2, on citera la réduction de la fraude, la transparence du domaine public, les gains de commodité pour les citoyens, la réduction du coût et l!amélioration de la qualité des services publics.”

EUROSMART, 2011

“Le label IdéNum, « identité numérique multi-services », visera à simpli"er la gestion des identi"ants propres aux multiples services en ligne. [Il] permettra aux utilisateurs d!accéder à toute une palette de services en ligne depuis un même certi"cat numérique, supprimant ainsi la gestion des multiples mots de passe.”

SILICON.FR À PROPOS DU PROJET IDÉNUM, 2010

EXPLORER, EXPRIMER LES DIFFÉRENTES FACETTES DE NOTRE IDENTITÉ

“Chaque individu pourrait se forger de véritables personnalités alternatives, distinctes de la personnalité civile qui les exploite. A"n d!éviter que ce droit ne serve à commettre des infractions, ces identités alternatives pourraient être déposées auprès d!un organisme chargé de les gérer.”

«LA VIE PRIVÉE À L"HEURE DES MÉMOIRES NUMÉRI!UES», RAPPORT DU SÉNAT, 2009

“Nous verrons se créer les bases d!un nouvel existentialisme : le Vexism pour virtuel existentialisme. Les Vexists (...) se dé"niront selon leur bon vouloir et pourront changer à tout moment, d!une minute à l!autre, ou

vivre plusieurs identités en même temps. Miracle du virtuel, ce nouvel existentialisme s!a$ranchit des limites du réel et la liberté de chacun ne se heurte plus à celle d!autrui, aux conventions, aux limites physiques...”

MALO GIROD DE L"AIN, 2010, FUTUR VIRTUEL, 2005

DIGITAL DESIGN STUDIO, ENSCI 2007

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MAIS TOUT CELA EST-IL COMPATIBLE ?

SÉCURITÉ, COMMODITÉ ET VIE PRIVÉE NE FONT PAS FORCÉMENT BON MÉNAGE

“Chaque produit, chaque technologie promet de nous rendre la vie plus facile. Les identités peuvent être plus sûres, mais leur gestion pose des problèmes de vie privée. Les outils de gestion de l!identité devront à la fois respecter la sécurité et la vie privée des utilisateurs, et faciliter l!application des lois. En d!autres termes, il va falloir préserver l!équilibre entre vie privée et sécurité dans la future société de l!information.”

RÉSEAU D"EXCELLENCE EUROPÉEN FIDIS, 2006

“Beaucoup de gens sont beaucoup MOINS en sécurité en étant identi"ables. Et ceux qui sont le moins en sécurité sont souvent ceux qui sont le plus vulnérables.”

DANAH BOYD, 2011

ON NE VEUT PAS FORCÉMENT D!UNE IDENTITÉ UNIFIÉE !

“Si l!utilisateur peut avoir un intérêt pratique à fédérer ses multiples facettes, en revanche il est peu probable qu!il souhaite partager avec d!autres son puzzle identitaire recomposé. Par ailleurs, à trop vouloir garantir, certi"er et assurer la con"ance dans le «réalisme» de l!identité, on néglige le fait que, dans beaucoup de contextes et souvent

INVENTER LA «VIE PRIVÉE 3.0» ?“La vie privée 3.0 combinera (1) la

minimisation des données, (2) le contrôle par l!utilisateur de ses données personnelles et (3) l!intégrité contextuelle. La minimisation des données vise à limiter la collecte et l!usage de données personnelles. Le contrôle par l!utilisateur aide les individus à décider quelle information personnelle transmettre, à qui, et dans quelle situation. L!intégrité contextuelle permet à chaque entité qui a connaissance d!une donnée de savoir dans quel contexte elle a été produite.”

KATRIN BORCEA-PFITZMANN, ANDREAS PFITZMANN, MANUELA BERG, 2011

LA TECHNIQUE NE RÉSOUDRA RIEN !“Souvenez-vous qu!au bout du compte,

vous ne cherchez pas à contrôler une donnée, mais bien l!usage qui en sera fait... ce qui est un problème humain, pas technique.”

ROBIN WILTON, KANTARA INITIATIVE, 2010

dans les plus dynamiques d!entre eux, les personnes n!aient pas envie d!être elles-mêmes.”

DOMINI!UE CARDON, 2008

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Le numérique apporte de nouvelles solutions pour un système de soin centré sur le patient, plus disponible et moins coûteux. Il fait émerger une médecine préventive qui repose sur des systèmes de mesure exploités à la fois par les professionnels, et par les individus eux-mêmes. On passe de la santé au bien-être, et du bien-être à la transformation du corps : associé aux nano-biotechnologies et à la robotique, le numérique nous permet de transformer nos corps.

UN CORPS SAIN DANS UN SYSTÈME DE SANTÉ SAIN

“La santé en ligne, c!est important. Elle peut améliorer l!accès aux soins de santé ainsi que la qualité et l!e%cacité des services proposés. (...) Associée à des modi"cations organisationnelles et au développement de nouvelles compétences, la santé en ligne peut contribuer à une amélioration de la qualité des soins pour un prix moins élevé. Elle est donc en mesure de faire face aux principaux dé"s auxquels le secteur des soins de santé est actuellement confronté.”

COMMISSION EUROPÉENNE, 2004

“Grâce à Doctissimo, les internautes peuvent accéder à une meilleure connaissance de leur corps et de leurs comportements ainsi qu!à une meilleure compréhension des risques auxquels ils sont exposés. Chacun peut en"n prendre sa santé en main, construire son propre équilibre et devenir le principal artisan de son bien-être.”

DOCTISSIMO

“En retardant l!entrée dans le système de santé, le #uanti"ed Self nous aide à rester en bonne santé plus longtemps et permet de mieux contrôler les coûts du système de soins curatifs.”

EMMANUEL GADENNE, GUIDE PRATI!UE DU !UANTIFIED SELF, 2012

UN CORPS PLUS BEAU, PLUS FORT... MON CORPS

“Cette seconde peau électronique, ouvre donc des perspectives nouvelles, dont

“Les humains ont des capacités limitées. Ils ne perçoivent le monde que d!une façon restreinte, la vue étant le meilleur de leur sens. Les humains ne comprennent le monde qu!en trois dimensions, et ne communiquent entre eux que d!une façon très lente, séquentielle, appelée parole. Cela peut-il être amélioré ? Pouvons nous utiliser la technologie pour e$ectuer un upgrade de l!humain ?”

KEVIN WARWICK, I CYBORG, 2002

l!étendue ne parait limitée que par notre imagination. Est-il interdit d!imaginer que l!on pourra un jour arborer sur son bras un tatouage d!un genre inédit, ne formant pas un dessin "xe, mais animé ? Et si c!était le cas, serions nous très éloignés de la possibilité d!inclure, sur tout ou partie de la surface de notre peau …. des écrans d!a%chage ?”

CYRIL FIEVET, BODY HACKING, 2012

CYBERDINE

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OU ALORS...

IL NE FAUT PAS OPTIMISER LE SYSTÈME DE SANTÉ, MAIS LE RÉVOLUTIONNER !

“L!e-Santé est une idée admise, mais pas encore considérée comme un dispositif opérationnel, de valeur et essentiel pour répondre à de nombreux dé"s de nos systèmes de santé. (...) Le cap est celui d!une plus grande autonomie et responsabilité de la part de patients et de citoyens mieux informés vis-à-vis de leur santé. La technologie doit se mettre au service du soin et de l!attention (care), rapprochant au maximum la santé des citoyens et des patients, instaurant une forme de subsidiarité dans le système de santé et fournissant les résultats que les gens désirent et dont ils ont besoin, plutôt que ceux qu!attendent les autres acteurs de la chaîne.”

EHTEL, 2009

“Plutôt que de consacrer toutes nos ressources à réduire les facteurs de risque de ceux dont la santé est déjà fragile, nous devrions nous e$orcer de maintenir en bonne santé ceux qui vont bien. Mais cela va à l!encontre de la pensée dominante sur la réforme du système de santé qui espère obtenir des milliards d!économies en focalisant l!e$ort de santé publique sur les facteurs de risque tels que le tabac, l!alcool, l!hypertention, le cholosterol et l!indice de masse corporelle.”

INNOSIGHT INSTITUTE, 2011

“Le plus souvent, l!innovation et la concurrence tirent le prix vers le haut et non vers le bas, parce qu!il est plus pro"table d!introduire des produits coûteux sur le

LES RISQUES DÉPASSENT LES ESPÉRANCES !

“La liberté de choix et l!abondance de fournisseurs d!e-Santé multiplient et fragmentent les dossiers médicaux et les services pilotés par l!o$re. Il n!existe ni identi"ant unique des patients, ni même de codi"cation commune des pathologies. (...) Les pauvres, les personnes âgées, se sentent toujours plus éloignés du très sophistiqué système d!e-Santé. Les récits tendancieux et les légendes urbaines se répandent tels des virus sur l!internet et déchaînent les craintes relatives à la vie privée, la sécurité et la fragmentation des soins, même chez les

“Le programme Clinatec travaille depuis 2006 dans une quasi clandestinité à l!interface cerveau-machine, à l!intrusion du pouvoir médical et politique dans notre for intérieur. L!interface primate-machine et, déjà, homme-machine, ouvre la porte au pilotage des rats, des macaques, des hommes – bref, à la production de robots humains, de «cyborgs». Faut-il souligner les avantages de cette nouvelle catégorie de population pour les entreprises, les gouvernements, les armées ?”

PIÈCES ET MAIN D"OEUVRE, 2011

TROMPER LA SURVEILLANCE DES CORPS !

“Si l!on comprend comment les algorithmes de reconnaissance faciale fonctionnent, on peut construire un anti-visage et s!en servir pour dé"nir des maquillages et des coi$ures qui trompent les systèmes de détection. Votre visage devient indétectable par les machines, tout en restant reconnaissable par les humains.”

CV DAZZLE, 2011

marché. (...) L!innovation de rupture dans la santé suppose de sortir les procédures les plus simples des hôpitaux pour les réaliser dans des cliniques ambulatoires, des centres commerciaux ou au domicile des patients. C!est en transférant un plus grand nombre de tâches des médecins aux in"rmiers et aides-soignants que les coûts baisseront. Nous ne réaliserons guère d!économies en tentant de rendre les hôpitaux et les médecins moins coûteux, mais en recourant plus massivement à des personnels et des locaux beaucoup moins coûteux.”

CLAYTON M. CHRISTENSEN, 2010

moins inquiets des patients. Sous l!in&uence des médias, la société commence à considérer la technologie comme inhumaine et fait de l!e-Santé son bouc émissaire. Les classes moyennes rejettent l!e-Santé et les dossiers patients informatisés au béné"ce de «services de santé holistiques» qui mettent en valeur la liberté de choix et la qualité du contact humain – pour ceux qui peuvent se le permettre.”

AN EHEALTH NIGHTMARE, 2005

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Par les outils et les connaissances qu’il met à la disposition de chacun, le numérique permet de dépasser les clivages sociaux. Il donne de meilleures chances aux plus démunis et aux plus isolés. Il favorise le vivre-ensemble et l’insertion économique, l’éducation et la démocratie : c’est le véritable ascenseur social du 21e siècle.

“#uelques 30% des Européens n!ont jamais utilisé l!internet. Ces gens - pour la plupart des personnes âgées, sans emploi ou à bas revenus - ne disposent pas des compétences, de la con"ance en eux et des moyens d!utiliser les médias numériques et ne peuvent donc pas participer à la société contemporaine. Les compétences numériques et la compréhension des médias jouent un rôle majeur dans l!employabilité et l!égalité de la participation sociale.”

EUROPEAN COMMISSION, 2010

“Notre mission : ouvrir l!accès à l!éducation aux enfants les plus pauvres du monde en leur fournissant à tous un ordinateur portable robuste, peu coûteux, peu consommateur d!énergie, équipé de contenus et de logiciels conçus pour un apprentissage collaboratif, agréable et autonome. En accédant à ce type d!outils, les enfants deviennent des acteurs de leur propre éducation. Ils apprennent, partagent, créent et collaborent entre eux. Ils se connectent les uns aux autres, au monde et à un meilleur avenir.”

ONE LAPTOP PER CHILD

“Nous sommes résolus à donner aux pauvres, tout particulièrement à ceux qui vivent dans des zones isolées ou rurales et dans des zones urbaines marginalisées, les moyens de devenir autonomes, d!accéder à l!information et d!utiliser les TIC comme outil dans les e$orts qu!ils déploient pour s!arracher à la pauvreté.”

SOMMET MONDIAL DE LA SOCIÉTÉ DE L"INFORMATION, 2004

“#uelle chance pour des familles vivant dans l!extrême pauvreté, souvent isolées, de pouvoir ainsi créer, s!informer, informer d!autres, partager leur expérience de lutte contre la misère, s!appuyer sur des informations, des savoirs existants pour ne plus se sentir seules, pour retrouver une place dans une société à laquelle elles pourront contribuer !”

JEAN-PIERRE PINET, ATD !UART MONDE, 2003

“Les projets que nous expérimentons montrent que les femmes, qu!elles soient jeunes entrant en formation, en recherche d!emploi ou en reconversion, seules avec des enfants, (...) voient dans l!accès et la maîtrise de l!informatique un gain supplémentaire de liberté et l!opportunité de s!intégrer di$éremment dans la vie sociale et professionnelle. La formation aux outils leur permet également d!améliorer l!estime et la valorisation de soi, la parentalité et de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle.”

FRANÇOIS ENAUD, ANSA (SOLIDARITÉS ACTIVES), 2010

“Par essence les technologies relationnelles sont des leviers de capacitation, de créativité, de collaboration et d!appropriation (...).Là où les individus n!arrivent plus à travailler ensemble, ils peuvent faciliter la création de la con"ance ; lorsque le lien social a été perdu, ils permettent de reprendre contact ; dans l!immobilisme ils facilitent le passage à l!acte ; face à l!individualisme ils favorisent la mutualisation des moyens.”

MANIFESTE LIENS, 2011

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CEUX QUI DOUTENT, CEUX QUI VEULENT PLUS

LES TECHNOLOGIES REPRODUISENT ET PROLONGENT LES INÉGALITÉS SOCIALES !

“Les réseaux sociaux seront-ils un levier pour l!ascenseur social ? (...) C!était l!utopie de départ, c!est au mieux un rêve. Mais nous vivons avec : nous pensons que la technologie va construire l!égalité. En réalité, le web re&ète et agrandit la dynamique sociale qui existait avant son apparition. (...) Il n!y a aucun doute sur le fait que les gens pourront faire fructi"er leurs réseaux plus e%cacement et facilement grâce aux outils numériques. Mais principalement leurs réseaux existants. Une part énorme de la population manque des contacts et des amorces de réseaux permettant d!avoir accès à tout cela.”

DANAH BOYD DANS TIC 2025, 2010

“Si la technologie guérit tous les maux sociaux, alors nous pourrions avoir l!espoir que l!âge d!or de l!innovation d!un pays technologiquement avancé comme les États-Unis, comme c!est le cas actuellement, aurait fait disparaître la pauvreté. Or, en parallèle de l!essor des nouvelles technologies de ces dernières décennies, le taux de pauvreté aux États-Unis a stagné autour de 13 %, demeurant honteusement élevé pour l!un des pays les riches du monde.”

KENTARO TOYAMA, 2010

DU NUMÉRIQUE DANS LES POLITIQUES SOCIALES, PAS L!INVERSE !

“L!accès aux outils, aux réseaux et aux services numériques, et même les compétences numériques, sont des conditions nécessaires mais non su%santes pour l!e-inclusion. La vraie question est de savoir si le numérique contribue à la capacité d!un individu à prendre une part active à la société. Le dé" à relever est celui de la mise en capacité (empowerment), pas de l!accès. (...) L!e-inclusion ne résulte pas mécaniquement du développement de la société de l!information. Selon ce que nous déciderons, notre société de l!information deviendra, soit plus inclusive, soit plus inégalitaire.”

EUROPE ADVISORY GROUP, 2005

LE NUMÉRIQUE DOIT ÊTRE AU SERVICE DE CHOIX DE SOCIÉTÉ !

“Nous souhaitons une société de l!information égalitaire dans ses dimensions culturelles, sociales et politiques. Pour favoriser l!intégration sociale et professionnelle de tous, les techniques numériques doivent être porteuses de valeurs et améliorer la participation démocratique ainsi que les conditions de vie des individus. ”

CHARTE POUR L"INCLUSION NUMÉRI!UE SOCIALE, 2004

“Les «communs» sont une des fondations d!une société durable, saine et juste. Partager nos biens a pour conséquence une moindre consommation de ressources naturelles ; cela nous aide à ralentir le cycle infernal travail-télé-achats ; et nous invite à investir sur nos liens plutôt qu!à accumuler des objets et des dettes. (...)

Nous voyons ce pro"ler une transformation qui permet d!espérer un plus vaste soutien en faveur des communs. De plus en plus, les gens

“Nous croyons que le fait de placer le potentiel transformateur des technologies entre des millions de mains permet à la fois de faire émerger des opportunités inédites, et de refonder le lien entre technologie et société. En augmentant la capacité d!innovation de l!ensemble de la société, on développe à la fois la compétitivité et le pouvoir d!agir sur son quotidien, son environnement.”

FING, 2010

préfèrent accéder aux objets que s!encombrer de leur possession. Plutôt que de posséder une automobile et d!avoir à s!occuper de tout ce qui l!accompagne, nous en obtenons une quand nous le souhaitons grâce aux programmes de partage d!automobiles. Plutôt que de payer un plombier, nous échangeons avec lui des leçons de musique grâce à un réseau d!échange de savoirs. Pourquoi acheter quelque chose pour soi tout seul quand on peut le partager avec d!autres ? Partout, nous assistons à une résurgence du partage, au point qu!il a fallu lui inventer un joli nom : la consommation collaborative.”

ANNIE LEONARD, 2012

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Les technologies permettront aux personnes âgées de vivre autonomes plus longtemps, sans trop dépendre de leurs proches ni peser d’un poids insupportable sur les systèmes sanitaires et sociaux. Elles maintiennent le lien social. Elles peuvent pallier aux déficiences et handicaps physiques et cognitifs, voire ralentir le vieillissement. C’est grâce à elles que nous vivrons vieux et mieux.

“Les TIC représentent une opportunité majeure pour intégrer les personnes risquent l!exclusion et pour permettre à chacun de participer pleinement à la société de la connaissance. Les TIC fournissent également des outils puissants pour répondre aux dé"s du vieillissement, tels que l!augmentation des personnes sou$rant de dé"ciences ou de handicaps, la réduction du nombre des aidants et celle de la population active.”

EUROPEAN COMMISSION, 2007

“Le programme commun AAD poursuit les objectifs spéci"ques suivants : favoriser l!émergence de produits, services et systèmes novateurs, basés sur les TIC, permettant de bien vieillir chez soi, en société et au travail, de façon à améliorer la qualité de vie, l!autonomie, la participation à la vie sociale, les compétences et l!employabilité des personnes âgées et à réduire le coût des soins de santé et de l!aide sociale. Cela peut reposer, par exemple, sur l!utilisation innovante de TIC, de nouvelles méthodes d!interaction avec les clients ou de nouveaux types de chaîne de valeur pour les services de vie en autonomie.”

PROGRAMME EUROPÉEN «ASSISTANCE À L"AUTONOMIE À DOMICILE», 2008

“Le Partenariat européen d!innovation pour un vieillissement actif et en bonne santé ambitionne de faire gagner l!Europe sur trois fronts :

Permettre aux citoyens de l!Union de vivre des vies saines, actives et indépendantes tout en montant en âge ;

Améliorer l!équilibre "nancier et l!e%cacité des systèmes sanitaires et sociaux ;

Stimuler la compétitivité européenne dans les produits et services innovants, créant ainsi de nouvelles opportunités pour les entreprises.”

COMMISSION EUROPÉENNE, 2012

“Le nouveau futur de la vieillesse est de rester en société, de rester au travail et de rester très connecté. Et la technologie y jouera un grand rôle, parce que notre nouvelle réalité est de plus en plus virtuelle. Elle o$re de nouvelles manières d!établir de nouvelles connections, de se faire nouveaux amis et de trouver de nouveaux objectifs de vie.”

JOSEPH F. COUGHLIN, AGELAB, 2009

“L!accompagnement de nos aînés (...) ne peut plus reposer sur un accompagnement exclusivement assuré par les proches ou le placement en maison de retraite. (...) Il est temps de considérer les gérontechnologies pour ce qu!elles sont : sans a priori négatif irrationnel, sans non plus les présenter comme une solution miracle, mais simplement comme une solution complémentaire qui répond à un réel besoin. L!accompagnement de nos aînés (...) sera complexe, construit grâce à une palette de solutions : un auxiliaire de vie, le passage d!un proche, des moments de vidéo-vigilance…”

RICHARD SACCONE, PDG DE LA SOCIÉTÉ LINK CARE SERVICES, 2011

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CEUX QUI DOUTENT, CEUX QUI VONT PLUS LOIN

C!EST RAMENER LE VIEILLISSEMENT À UN PROBLÈME DE SANTÉ !

“Les conversations à propos de la technologie et de nos aînés se concentrent en général sur leur sécurité, en particulier sur des appareils capables d!alerter une plate-forme d!appel en cas de problème. Mais nos parents sont plus que la somme de leurs maladies. Plutôt que de les maintenir en sécurité, certains de ces appareils ne pourraient-ils pas plutôt les rendre heureux ?”

KAREN STABINER, NY TIMES, 2010

C!EST UNE SURVEILLANCE INSUPPORTABLE !

“D!innombrables machines d!analyse permettront de surveiller la santé d!un corps, d!un esprit ou d!un produit (...). Des objets industriels produits en série permettront à chacun d!autosurveiller sa propre conformité aux normes : des autosurveilleurs apparaîtront (...). Des puces électroniques sous-cutanées enregistreront continuellement les battements du cœur, la pression artérielle, le taux de cholestérol. Des microprocesseurs branchés sur di$érents organes surveilleront leurs écarts de fonctionnement par rapport à des normes. Des caméras miniatures, des senseurs électroniques, des biomarqueurs, des nanomoteurs, des nanotubes (capteurs microscopiques qu!on

“La personne âgée et le personnel aidant ou soignant se mé"ent de la caméra car ils s!imaginent être observés dans leurs faits et gestes. La nuisance de l!intrusion de cette technologie mal comprise l!empêche d!être acceptée et intégrée aux expériences actuelles et à sa validation dans les logements privés.”

CSTB, 2011

POUR RÉSOUDRE LE PROBLÈME, CESSONS DE VIEILLIR !

“Les progrès des neurosciences et de la biologie cellulaire à l!échelle nanométrique pourraient consolider les capacités physiques et mentales humaines tout au long de la vie. Grâce à la convergence des technologies, il deviendrait possible de vivre une vie active et digne bien au-delà du siècle. Le recours aux thérapies géniques pour guérir les premiers syndromes du vieillissement pourrait se banaliser, o$rant à des millions de gens une bien plus grande longévité et une meilleure qualité de vie.”

CONVERGING TECHNOLOGIES FOR IMPROVING HUMAN PERFORMANCE, 2002

“Comme beaucoup d!autres scienti"ques désormais, je crois que, dans une vingtaine d!années, nous aurons les moyens de reprogrammer le logiciel de notre corps, qui date de l!âge de pierre, pour interrompre, puis renverser, le vieillissement. Alors les nanotechnologies nous permettront de vivre pour toujours. A terme, des nanorobots remplaceront nos cellules sanguines, avec une e%cacité plusieurs milliers de fois plus grande.”

RAY KURZWEIL, 2012

C!EST POUR LES RICHES !“Il est fort peu probable que nos corps

hébergent bientôt des nanorobots remplaçants nos organes défectueux, ou que nous changions ces organes contre ceux d!individus plus jeunes. Comme aujourd!hui pour les gre$es du coeur ou d!autres organes, les gre$es du futur ne concerneront qu!un petit nombre de personnes, et certainement pas une part importante des personnes âgées. Abandonnons donc les prophéties aux prophètes...”

ERIC LE BOURG DANS FUTUR 2.0, 2007

pourra introduire dans les alvéoles pulmonaires ou dans le sang) permettront à chacun de mesurer en permanence – ou périodiquement – les paramètres de son propre corps (...).”

JAC!UES ATTALI, UNE BRÈVE HISTOIRE DE L"AVENIR, 2006

et de télémédecine pour favoriser le maintien à domicile

et d!assistance à domicile, appuyées sur des capteurs et autres dispositifs installés chez (ou sur) les patients

permettent aux personnes âgées d!utiliser les technologies numériques pour communiquer, s!informer, jouer...

et l!activité tout au long de la vie

communication pour maintenir le lien

biotechnologiques-informatique-sciences cognitives pour ralentir, voire prévenir, le vieillissement physique et mental.

CE QU’ON ATTEND DU NUMÉRIQUE AU SERVICE DE CETTE PROMESSE

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L’internet enrichit et démultiplie nos capacités relationnelles.

Il nous fournit les moyens de rencontrer plus de personnes, dans plus d’occasions, y compris des gens qu’on ne rencontrerait jamais autrement.

Il abolit ou réduit les différences entre communication privée et expression publique, entre relations interindividuelles, communautés et actions collectives.

Il nous permet d’exprimer les différentes facettes de nos personnalités dans des contextes divers, qui vont du face à face aux univers virtuels.

En favorisant la rencontre, l’échange, l’internet produit plus de compréhension, d’attention mutuelle et nous fait aller vers un monde meilleur.

“Nous voulons préserver l!internet ouvert pour l!opposant qui utilise les médias sociaux pour organiser une manifestation en Egypte ; l!étudiante qui envoie à sa famille des photos du semestre qu!elle vient de passer à l!étranger ; l!avocat vietnamien qui blogue pour dénoncer la corruption ; l!adolescent américain harcelé par ses condisciples et qui trouve du réconfort en ligne ; pour la petite entrepreneuse du Kenya qui gère son compte en banque sur son mobile ; la philosophe

“Internet réalise en grande partie la révolution que le mouvement de Mai 68 ambitionnait. Le désir d!expression trouve aujourd!hui un espace pour s!exprimer, espace précieux que nous devons nous appliquer à préserver et à développer.”

FRANCK LOUVRIER, CONSEILLER POUR LA PRESSE DE NICOLAS SARKOZY, 2008

“Dans quelques années, les hommes communiqueront plus e%cacement au travers d!une machine qu!en face à face.”

LICKLIDER & TALYLOR, THE COMPUTER AS A COMMUNICATION DEVICE, 1968

“Pour les pionniers (de l!internet), l!ordinateur personnel permet de se changer soi-même et de changer le lien social pour imaginer de nouvelles formes de vie sociale.

La conversation numérique avec les liens faibles décloisonne l!espace relationnel des individus. Elle leur permet d!échapper, même si c!est dans des marges très limitées, aux assignations identitaires et à la tyrannie des liens forts. (...)

Avec les réseaux sociaux, ce qui se joue, c!est que faire du réseau, engager la conversation avec d!autres, qui était l!apanage des classes dominantes, devient aussi possible pour d!autres populations. On assiste à une démocratisation des formes de sociabilité étendues.”

DOMINI!UE CARDON, LA DÉMOCRATIE INTERNET, 2010

“Nous sommes en train de créer un monde ouvert à tous, sans privilège ni préjugé qui dépende de la race, du pouvoir économique, de la puissance militaire ou du rang à la naissance.

Nous sommes en train de créer un monde où chacun, où qu!il soit, peut exprimer ce qu!il croit, quel que soit le degré de singularité de ses croyances, sans devoir craindre d!être forcé de se taire ou de se conformer.”

DÉCLARATION D"INDÉPENDANCE DU CYBERESPACE, 1996

chinoise qui lit des revues scienti"ques pour sa thèse ; le scienti"que brésilien qui partage ses données en temps réel avec ses collègues de l!autre bout du monde ; et les milliards et milliards d!interactions quotidiennes en ligne au travers desquels les gens communiquent avec ceux qu!ils aiment, suivent l!actualité, font leur travail et participent aux débats qui changeront leur monde.”

HILLARY CLINTON, 2011

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LES ÉCHANGES EN LIGNE REPRODUISENT LES INÉGALITÉS SOCIALES !

“Durant des décennies, nous avons considéré que l!inégalité d!usage des technologies tenait entièrement à l!accès et qu!une fois ce problème résolu, tout irait bien. C!est le grand récit derrière l!idée de «fracture numérique». Or nous voyons de plus en plus de gens qui disposent des mêmes accès utiliser très di$éremment les technologies. Nous constatons que le «choix» de la participation, dans le paysage des médias sociaux, reproduit numériquement les divisions sociales.”

DANAH BOYD, 2009

“Les TIC constituent un recours pour des individus fragilisés ou esseulés, auxquels elles o$rent des formes collectives plus épanouissantes pour leur individualité.”

SERGE PROULX IN L"ÉVOLUTION DES CULTURES NUMÉRI!UES, 2009

LA COMMUNICATION PERMANENTE EST UNE TYRANNIE !

“Les gens sont à l!aise avec l!idée de partager d!avantage d!informations, mais aussi avec celle de le faire avec plus de personnes. La norme sociale a évolué avec le temps.”

MARK ZUCKERBERG, 2010

“Internet est un espace de communication fantastique qui t!o$re une multitude de possibilités pour t!exprimer, dialoguer, t!informer, jouer… Mais comme dans la «vraie vie», tu dois respecter certaines règles et être conscient(e) des écueils à éviter.”

INTERNET ET MOI, GUIDE POUR LES @DOS, 2007

“Alors que la solitude était importante pour l!autoré&exion et l!autoréinvention de soi en nous permettant d!oublier les autres, la solitude de Facebook nous prive de la chance de nous oublier nous-mêmes en nous projetant toujours face aux autres”

STEPHEN MARCHE, 2012

L!INTERNET NOUS ISOLE ET APPAUVRIT NOS RELATIONS !

CEUX QUI N’Y CROIENT PAS OU QUI N’EN VEULENT PAS

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Le numérique libère du temps : moins de temps contraint, moins de temps perdu.

Dans une société où tout s’accélère, il nous rend plus productifs et plus réactifs.

Il nous aide à organiser notre temps de manière plus efficace et plus souple.

Il nous permet aussi de mieux occuper notre temps :

il y a toujours quelque chose à faire, à voir, à lire.

“Au "nal, les ménages jouissent d!une nouvelle liberté : le très haut débit se généralise et l!ubiquité d!un commerce totalement «électronisé» rejoint celle du télétravail et de nombreux services publics disponibles en ligne. Les ménages peuvent alors réduire leurs frais de logement sans préjudice pour leur qualité de vie ; après certains centres-villes, les milieux ruraux sont à leur tour, en partie, réinvestis.”

«COMMERCE ÉLECTRONI!UE : L"IRRÉSISTIBLE EXPANSION», RAPPORT DU SÉNAT, 2012

“Le rythme de la vie moderne est rapide et il s!accélèrera encore. Auparavant, nous avions moins de choix et plus de temps pour les faire. Aujourd!hui, nous avons besoin de toute l!assistance possible pour rendre nos choix plus aisés et rapides, et la technologie numérique nous y aide. (...) Ces nouvelles technologies nous font aussi gagner du temps en nous permettant de faire tant de choses sans quitter notre domicile.”

SIMONE ZHANG, EURO RSCG SHANGHAI

“Imaginez un monde où le temps semble disparaître et l!espace devient complètement malléable. Où le délai qui sépare le besoin ou le désir de leur satisfaction devient nul. Où la distance équivaut à une microseconde de temps d!établissement de la connexion.”

REGIS MCKENNA, REAL TIME: PREPARING FOR THE AGE OF THE NEVER SATISFIED CUSTOMER, 1997

“Après vingt siècles au cours desquels nous avons surtout cherché à [repousser] les frontières de l!espace, ce sont celles du temps que nous chercherons à franchir. L!homme du XXIe siècle fera tout ce qu!il désire depuis l!endroit de son choix et au moment qui lui convient le mieux. La conquête de la vie ne se fera plus en réduisant les distances par accélération du temps mais en les e$açant.”

CHRISTIAN LOVITON, LA VIE À DISTANCE, 1989

PUBLICITÉ, 1980

PUBLICITÉ, 1982

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… VRAIMENT ?

C!EST EXACTEMENT LE CONTRAIRE QUI SE PRODUIT !

“On nous promettait une nouvelle ère de liberté grâce à des appareils qui nous permettraient de travailler plus e%cacement, quand ça nous conviendrait. Au lieu de ça, les technologies nous font travailler partout, tout le temps. Plutôt que de nous accorder un nouveau temps, nos vies facebookées, géolocalisées, omniconnectées, semblent encore plus étroitement reliées à la rigide logique temporelle industrielle du monde de nos grands parents. Où est donc passé le temps &uide et &exible que ces appareils à puces auraient dû nous rendre accessible ?”

ADAM FRANK, 2011

ON PERD D!UNE MAIN CE QU!ON GAGNE DE L!AUTRE !

“On connaît bien les arguments des défenseurs du télétravail salarié: plus de liberté pour le salarié dans le choix des horaires ; moins de déplacements ; plus de temps libre pour la famille et les activités locales ; moins de stress lié à la pression hiérarchique ; moins de consommation d!énergie : télétravail = développement durable.

On connaît moins les arguments de ceux qui sont opposés au télétravail salarié: le temps de travail a tendance à déborder sur le temps de vie privée ; plus de stress lié à une charge de travail plus grande car non contrôlable ; moins de contacts avec la hiérarchie et les collègues ; moins de participation à la vie de l!entreprise ; télétravail = première étape vers le licenciement ou l!externalisation…”

YVES LASFARGUE, 2009

NOUS AVONS BESOIN D!AIDE POUR RENDRE VIVABLE L!ACCÉLÉRATION NUMÉRIQUE !

“Chrometa vous fait un cadeau que personne d!autre ne peut vous o$rir. Il vous fait cadeau du temps ! Il est complètement automatique et vous n!avez plus rien à faire pour garder la trace de la manière dont vous comptabilisez votre temps de travail.”

PUBLICITÉ

“Submergé ? Stressé ? En train de perdre la bataille contre le temps ? Il existe une autre manière de travailler. Nous aidons les gens occupés à travailler mieux.”

PUBLICITÉ

ET SI L!ON INVENTAIT UNE PRATIQUE «CONTEMPLATIVE» DU NUMÉRIQUE ?

“Les technologies de l!information promettent de nous rendre plus intelligents et plus e%caces, mais elles tendent souvent à nous solliciter sans cesse et à distraire notre attention. L!informatique contemplative nous aide à les utiliser pour être plus concentrés et plus créatifs.

L!informatique contemplative est une pratique, pas un service à utiliser ou un produit à consommer. Elle passe par une compréhension plus profonde de la manière dont l!esprit et les technologies travaillent ensemble, par une attention plus poussée aux manières dont vous interagissez avec les technologies, et par la découverte de manières de mieux les utiliser.”

ALEX PANG, 2011

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L’innovation est désormais l’affaire de tous, et l’internet est son premier moteur. Une multitude numérique d’un nouveau genre défie toutes les organisations, publiques et privées, qui devront trouver comment composer et travailler avec elle. Aux logiques d’innovation intégrées, verticales, expertes, sont venus s’ajouter des processus ouverts, horizontaux, contributifs, de pair à pair qui ouvrent de nouvelles perspectives et espoirs dans la résolution de nombreux problèmes urbains, environnementaux ou sociaux.

LES PROCESSUS D!INNOVATION S!OUVRENT

L!INNOVATION SE DÉMOCRATISE“Il existe une tendance générale vers un

processus d!innovation ouvert et distribué, tiré par des moyens informatiques et de communication sans cesse plus puissants et moins coûteux. Le résultat est une démocratisation continue de l!innovation. Ce basculement positif pour le bien-être collectif transformera en profondeur les

UNE RÉVOLUTION DANS L!INNOVATION... ET DANS LES ORGANISATIONS

“L!innovation permanente est désormais l!état normal de la technologie. L!innovation est permanente car les technologies de l!information et de la communication se sont banalisées. (...) La principale dimension de la révolution numérique est la puissance désormais à l!oeuvre à l!extérieur des organisations, la puissance des individus éduqués, outillés, connectés, la puissance de ce que nous appelons la multitude. Parce qu!elle leur est extérieure, cette puissance échappe aux organisations. Parce qu!elles doivent apprendre à capter cette puissance, les organisations vont devoir apprendre à concevoir de nouvelles stratégies et à en assumer les conséquences radicales.”

NICOLAS COLIN, HENRI VERDIER, L"ÂGE DE LA MULTITUDE, 2012

“La troisième révolution industrielle va changer radicalement tous les aspects de notre façon de travailler et de vivre. L!organisation verticale traditionnelle de la société, typique d!une si large part de la vie économique, sociale et politique des révolutions industrielles fondées sur l!énergie fossile, est en train de céder la place à des relations distribuées et coopératives dans l!ère industrielle verte émergente. Un changement profond de l!organisation même de la société est en cours : nous nous éloignons du pouvoir hiérarchique et nous nous rapprochons du pouvoir latéral.”

JEREMY RIFKIN, LA TROISIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE, 2011

pratiques d!innovation des utilisateurs comme des industriels, et rend nécessaire un changement des politiques publiques.”

ERIC VON HIPPEL, DEMOCRATIZING INNOVATION, 2005

“Le paradigme de l!innovation ouverte forme l!antithèse du modèle traditionnel d!intégration verticale, où la recherche-développement interne débouche sur des produits développés en interne que la "rme commercialise ensuite elle-même. (...) L!innovation ouverte est un paradigme qui considère qu!en cherchant à faire progresser leurs produits, les "rmes peuvent et doivent utiliser des idées externes autant qu!internes, et des chemins internes et externes vers le marché.”

HENRY CHESBROUGH, OPEN BUSINESS MODELS, 2006

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RÊVE, ILLUSION OU CAUCHEMAR ?

L!INNOVATION QUI COMPTE VIENT D!INDIVIDUS !

“La sagesse des foules fonctionne lorsque la foule choisit le prix d!un boeuf, quand il n!y a qu!une moyenne numérique à produire. Mais s!il s!agit de conception, ou de quelque chose qui compte vraiment, la décision est prise par un comité, et c!est nul. Nous avons besoin d!individus et de groupes qui sont capables de formuler des pensées avant de les partager.”

JARON LANIER, 2010

CA NE MARCHE PAS À GRANDE ÉCHELLE !

“Le crowdsourcing ne peut pas construire des ponts. L!idée que vous pouvez faire appel à une communauté, construire une solution e%cace et l!appliquer magiquement à grande échelle, c!est une illusion. Nous avons besoin des gens pour secouer le cocotier, mais rien ne peut se faire en grand sans gouvernement.”

ATLANTIC CITIES, 2012

C!EST UNE NOUVELLE EXPLOITATION !

“Une idée formidable peut venir de n!importe qui, n!importe où - qu!il soit concierge le jour et designer la nuit, ou une femme au foyer qui n!a pas le temps de créer sa propre agence web. Crowdspring

“Crowdspring est à 100% organisé pour abuser des designers. Les designers sont exploités sur des sites tels que Crowdspring, souvent par des clients qui espèrent obtenir «plus pour moins» et qui risquent en fait d!obtenir un travail indigne. Ou pire.”

STEVE DOUGLAS SUR NO!SPEC, 2009

INVENTER LA SOCIÉTÉ QUI VA AVEC

“Entrer dans une ère dé"nie par une éthique de libre association et d!horizontalité ne signi"e pas que l!institutionnalité va disparaître, mais qu!elle subira la plus profonde des transformations. Dans le modèle institutionnel émergent de la production par les pairs, nous assisterons à l!interaction de trois partenaires :

1. Une communauté de contributeurs qui créeront des biens communs sous la forme de connaissances, de logiciels ou de designs ;

2. Une coalition entrepreneuriale qui créera de la valeur économique à partir de ces communs ;

3. Un ensemble d!institutions à but collectif qui géreront l!infrastructure de coopération.”

MICHEL BAUWENS, 2012

“Il faut passer du web 2.0 (l!exploitation des traces de l!interactivité intelligente) au web 3.0, où le cyber citoyen reprend le contrôle de ce qu!il laisse utiliser de son activité de pollinisation. Les politiques publiques, à tous les niveaux, doivent établir que les bases de données relationnelles constituent un fond commun de connaissance, marchand et non marchand.”

YANN MOULIER-BOUTANG, 2010

fait " de la géographie ou du statut et ainsi, ouvre de nouveaux marchés à la créativité partout dans le monde.”

CROWDSPRING

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“Nous vivrons dans un nouveau capitalisme où les frictions et les coûts "xes seront minimaux, dans lesquelles l!information sur les marchés abondera et les coûts de transaction seront bas. Ce sera un paradis pour les consommateurs.”

BILL GATES, THE ROAD AHEAD, 1995

“L!internet est un marché presque parfait parce que l!information y est instantané et que les consommateurs peuvent comparer les o$res des vendeurs à l!échelle du monde. Cela produira une concurrence acharnée, une moindre di$érenciation des produits et une baisse de la "délité aux marques.”

ROBERT KUTTNER, 1998

par les prix et en réduisant le coût du travail par unité produite. Il augmente le potentiel de croissance en réduisant le coût macroéconomique des stocks de produits "nis. En"n, il réduit les coûts de recherche et de transaction dans toute l!économie en substituant la recherche en ligne au marketing et à la distribution, intensifs en travail.”

ALBERT DEPRINCE & WILLIAM FORD, 1999

L’internet rend les marchés plus fluides et plus transparents. Il facilite la rencontre et l’ajustement de l’offre et de la demande et par conséquent, la personnalisation de l’offre. Il fait disparaître de nombreux coûts de transaction et de coordination.

Cette transformation bénéficie à la fois aux consommateurs et aux producteurs, particulièrement les petits.

Les consommateurs ont accès à plus de choix et à plus d’informations pour les aider à faire ces choix - y compris sur des critères sociaux et environnementaux. Leur relation aux commerçants, aux produits et aux producteurs s’enrichit grâce au multicanal et à de nouvelles interfaces.

De leur côté, les producteurs accèdent plus facilement aux marchés (voire, directement, aux consommateurs) et cela favorise la diversité et même le commerce équitable.

“Le modèle économique de la Longue Traîne traite les consommateurs en individus, o$rant une personnalisation de masse à la place d!un marché de masse.(...) Ce processus béné"cie à la diversité, inversant ainsi la tendance à la banalité issue d!un siècle de pénurie dans la distribution et de tyrannie des Hits.”

CHRIS ANDERSON, LA LONGUE TRAÎNE, 2005

“Le modèle du commerce équitable vise à court-circuiter les intermédiaires traditionnels et les coûts de transaction associés, en retournant les économies réalisées aux producteurs. Il apparaît ainsi particulièrement cohérent avec certaines des particularités systémiques de l!e-business.”

ALEMAYEHU MOLLA, 2007

“Les consommateurs de demain ne connaîtront pas cette dichotomie entre l!achat en ligne et l!achat magasin. Ils prendront les bons côtés du e-commerce : la recherche facilitée, le gain de temps, le fait de pouvoir commander 24 heures sur 24, les avis clients… et de l!achat de proximité dont la dimension humaine et physique restera primordiale.”

CATHERINE BARBA, FEVAD, 2011

“L!internet réduit les pressions in&ationnistes en intensi"ant la concurrence

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DES DOUTES ET DES ALTERNATIVES

L!EFFET DE L!INTERNET EN TERMES DE TRANSPARENCE ET DE CONCURRENCE N!EST PAS ÉVIDENT !

“Beaucoup ont vu dans le développement d!internet la naissance d!un formidable outil de recherche d!informations, de comparaison de produits et de prix. (...) Or, non seulement on observe une forte dispersion de prix [en ligne], quel que soit le produit étudié, mais celle-ci ne diminue pas au "l du temps. De plus, les prix moyens d!un produit vendu en ligne sont parfois supérieurs à ceux observés dans le monde physique !”

PATRICK WAELBROECK, IN LES DILEMMES DE L"ÉCONOMIE NUMÉRI!UE, 2009

LE POUVOIR DES CONSOMMATEURS SE GAGNERA PAR LA CONTRAINTE !

“Les marchés en réseau s!auto-organisent plus vite que les entreprises qui les servaient habituellement. Grâce au web, les marchés deviennent mieux informés, plus intelligents et plus en attente des qualités qui manquent à la plupart des entreprises. (...)

1. Les marchés sont des conversations.2. Les marchés se composent d!êtres

humains, pas de segments démographiques. (...)4. L!internet rend possible des

conversations entre êtres humains qui n!étaient tout simplement pas concevables à l!ère des médias de masse.”

THE CLUETRAIN MANIFESTO, 1999

“L!internet, les smartphones et les nouvelles méthodes de gestion des données ont fait augmenter l!information disponible aux consommateurs. (...) Ces changements technologiques ont aussi fourni aux entreprises plus d!informations sur les habitudes de leurs clients. Dans certains domaines, les entreprises en savent plus sur les pratiques des consommateurs que les consommateurs eux-mêmes. (...) «Better Choices : Better Deals» vise à rendre le contrôle aux consommateurs : le contrôle de leurs données personnelles, qu!ils peuvent

L!ECOMMERCE N!EST PAS PLUS «DURABLE» QUE LE COMMERCE TRADITIONNEL - PEUT-ÊTRE MÊME MOINS !

“L!analyse macro-économique n!a pas permis d!identi"er un rôle direct signi"catif des TIC en faveur d!un découplage [entre croissance et consommation d!énergie], et nous ne pensons pas que la technologie y contribue dans le futur proche. (...) Alors que l!ecommerce à base d!information aurait le potentiel de réaliser un tel découplage, celui-ci n!apparaît pas aujourd!hui vraisemblable, pour diverses raisons.”

DIGITAL EUROPE PROJECT, 2003

L!ENJEU N!EST PAS DE MIEUX CONSOMMER, MAIS DE MOINS CONSOMMER !

utiliser pour prendre de meilleures décisions d!achat et faire de meilleurs choix de vie.”

UK CABINET OFFICE / BIS, «BETTER CHOICES, BETTER DEALS», 2011

CE QU’ON ATTEND DU NUMÉRIQUE AU SERVICE DE CETTE PROMESSE

économiques en temps réel, à l!échelle locale et mondiale, pour ajuster l!o$re et la demande, organiser les chaînes d!approvisionnement, composer de manière dynamique des o$res complexes...

transformer des produits en services, associer services et produits.

toutes les interactions, pour analyser et prédire en continu les évolutions du marché et rendre possible une multitude d!expérimentations.

publics et donc faciliter l!accès aux marchés de la part des producteurs de la “longue traîne”, acteurs de niches, petits producteurs, etc.

sur les marchés, les produits et les prix, pour faciliter à la fois la comparaison et l!analyse en fonction de critères extra-économiques.

et les interfaces : cross-canal et enrichissement de “l!expérience client”.

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Le développement des réseaux et des usages numériques donne de nouvelles chances aux pays en développement. Il stimule la croissance, facilite l’accès à la connaissance et favorise les initiatives. Il soutient la diversité des langues et des cultures. Grâce à la pénétration extraordinaire du téléphone mobile, il est source de désenclavement, d’applications innovantes adaptées aux multiples domaines de la vie quotidienne (santé et éducation, agriculture et pêche, commerce, administration et culture).

“Notre mission est de bâtir une société de l!information inclusive et centrée sur les gens, de mettre tout le potentiel de la connaissance et des TIC au service du développement, de promouvoir leur utilisation pour atteindre les objectifs acceptés au niveau international, en particulier ceux "xés par la Déclaration du Millenium.”

PLAN D"ACTION DU SOMMET MONDIAL SUR LA SOCIÉTÉ DE L"INFORMATION, ONU, 2003

“Le monde est témoin d!une nouvelle aube en ce qui concerne la capacité des TIC

“La mise en place de stratégies nationales et sous-régionales pour une utilisation des TIC à bon escient va permettre à l!Afrique d!a$ronter le troisième millénaire avec la conviction que le retard accumulé n!est pas une fatalité et que les atouts du continent peuvent être mis à pro"t a"n d!accélérer sa marche vers un avenir meilleur.”

JAC!UES BONJAWO, RÉVOLUTION NUMÉRI!UE DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, 2011

“Il faut investir à la fois dans l!accès à l!eau potable et dans l!accès aux TICs parce que l!eau et l!information sont indispensables au développement. La vie économique, sociale et politique du 21ème siècle sera de plus en plus numérique et les exclus du numérique seront de plus en plus exclus de la vie. Demandez aux membres des communautés déshéritées ou regardez-les agir : vous verrez qu!ils dépensent très souvent le peu d!argent qu!ils ont pour donner la priorité à la connexion.”

RICHARD HEEKS, INSTITUTE FOR DEVELOPMENT POLICY AND MANAGEMENT, UNIVERSITÉ DE DE MANCHESTER, 2009

“En donnant un ordinateur à chaque enfant, ce qui changera leur vie, c!est la passion d!apprendre. Chaque ordinateur peut contenir 100 livres. Si l!on donne 100 ordinateurs à un village, avec chacun 100 livres di$érents, ça fait 10 000 livres.”

NICHOLAS NEGROPONTE, FONDATEUR DE «ONE LAPTOP PER CHILD»

“La suite de solutions mobiles m-Pêcheries implantée à Trinidad & Tobago est la démonstration que l!usage des technologies nouvelles permet l!expansion de l!accès et du marché pour les citoyens situés au bas de la pyramide social et économique, ce qui en retour est vital pour la croissance nationale et le développement durable.”

LATIN AMERICA AND THE CARIBBEAN REPORT, GLOBAL VOICES, 2012

à contribuer au combat contre la pauvreté. C!est la première fois que des opportunités réalistes existent pour que les habitants des contrées éloignées et des pays à faibles revenus soient en"n reliés aux autres.”

UNCTAD, INFORMATION ECONOMY REPORT, 2010

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RÉSERVES ET FAUX-SEMBLANTS

“Les raisons qui ont fait des téléphones portables des embryons de plateformes technologiques si populaires dans les pays les plus pauvres sont qu!ils étaient beaucoup moins chers que les ordinateurs et basés sur des réseaux qui contiennent tout le savoir dans l!infrastructure. Le danger est d!aboutir à une plateforme très éloignée de celle, créative et productive, dont nous béné"cions dans les pays développés.”

YOCHAI BENKLER

L!EXPLOSION DU NUMÉRIQUE PROFITE-T-ELLE À TOUS ?

“Le marché africain o$re de multiples possibilités, ce qui en fait un véritable eldorado pour les éditeurs d!applications et de logiciels. Mais l!un des gros obstacles à la massi"cation des initiatives-pilotes, ce sont les opérateurs de téléphonie, généralement des multinationales plus soucieuses de rapatrier leurs pro"ts que de voir émerger un secteur technologique africain performant.”

JEAN-PATRICK EHOUMAN, INTERVIEW À JEUNE AFRI!UE, AOÛT 2012

“En Afrique on remarque aussi une di$érence générationnelle dans l!accès à Internet. De la même manière certaines professions, ou le lieu d!habitation peuvent ou non favoriser l!accès à Internet. Une fracture de plus en plus évoquée est celle existant entre les hommes et les femmes

LA PERSISTANCE DES VERROUS“Le paradoxe économique est là : une

concurrence brutale et non maîtrisée sur l!accès à l!international a permis une baisse drastique des prix des appels internationaux au béné"cie des consommateurs des pays riches, mais en appauvrissant nos opérateurs nationaux. Cette concurrence continue de freiner les projets de déploiement des réseaux "xe et mobile sur notre territoire, et n!a même pas permis de baisse des prix pour les utilisateurs déjà raccordés aux réseaux existants. Il s!agit là d!un assassinat en règle de tous les e$orts que nous déployons par des groupes puissants qui ont ruiné les économies des télécommunications de plusieurs pays africains, en pratiquant une concurrence déloyale et en ayant une attitude de re-colonisation souterraine intolérable, à l!heure de la mise en place d!une économie qui se veut équitable par les gouvernements des pays développés.”

LE MINISTRE CENTRAFRICAIN DES POSTES ET TÉLÉCOMMUNICATIONS CHARGÉ DES NOUVELLES TECHNOLOGIES, 2006

DES RÉORIENTATIONS NÉCESSAIRES

“Une conception erronée du numérique au service du développement qui ne prend pas pleinement et respectueusement en considération un large spectre de facteurs culturels et qui, implicitement ou explicitement, impose des process ou des structures occidentales aux populations des pays les moins avancés, constitue de fait une forme de «colonialisme assisté par ordinateur».”

MARK OPPENNEER, RENSSELAER POLYTECHNIC INSTITUTE, ETHNOS PROJECT, 2009

dans l!utilisation d!Internet. En e$et, les femmes ont plus rarement accès aux NTIC, considérées par certains comme des instruments de débauche susceptibles de faire rencontrer d!autres hommes à leurs femmes.”

ALAIN KIYINDOU

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