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La BF15 espace d'art contemporain 11 quai de la Pêcherie 69001 Lyon T/F 33 (0)4 78 28 66 63 [email protected] www.labf15.org Perrine Lacroix Direction & Programmation Florence Meyssonnier Coordination association soutenue par la Ville de Lyon, la Région Rhône-Alpes et le Ministère de la Culture / DRAC Rhône-Alpes Ai Kitahara, projet Lys (déplier-reconstruire), 2012 L'exposition DÉPLIEMENTS se déploie autour du travail de Aï Kitahara et Daphné Nan Le Sergent, à la frontière des territoires plastiques, géographiques et politiques. L'artiste japonaise Aï Kitahara développe une topologie de l’invisible. Pensées pour l'espace investi, ses constructions reposent sur une tension entre fragilité apparente et force du matériau. Pour La BF15, l'artiste propose de développer son projet Lys (déplier-reconstruire), qui trouve son origine dans les origamis japonais et un souvenir d'enfance, le pliage d'un lys. Élaborées à partir de pliages dépliés, ces structures issues d'une décomposition se rapprochent d'une architecture d'abri avec quatre points d'appui. Certaines prennent forme en porcelaine ou en grès alors que d'autres, plus monumentales, sont en papier. Nous sommes tous enclos dans un espace défini par des limites. Cet espace, par ses limites, protège en même temps qu’il emprisonne. Mes recherches consistent à agir sur ces limites qui nous entourent, à les modifier voire à les détruire. Souvent, cette action bien réelle n'est pas même perçue par le spectateur. Avec le projet Lys, les compositions réalisées résultent de la destruction d'origamis existants, transformés ici par dépliage en maquettes d'architecture. Toutefois, le principe traditionnel dans la conception des origamis est ici préservé : une seule feuille, carrée, sans utilisation de ciseaux ni de colle. Ce projet participe à ma réflexion sur la relation entre art et architecture : en effet, les dépliages produisent une multitude de facettes semblables en cela aux images des logiciels 3D utilisés en architecture. L'origami déplié renvoie alors à l’un des vocabulaires de l'architecture contemporaine. Dans un premier temps, j’ai produit ces formes avec une matière proche de celle traditionnellement utilisée pour les origamis, le papier, à travers toute une série de maquette-prototypes. Mais dans un futur proche, je voudrais développer le projet Lys pour que certaines de ces maquettes deviennent une petite architecture dont l’échelle permettrait à des personnes d’entrer et d’évoluer à l’intérieur de la structure. Celle-ci devra être réalisée en matière pérenne qui supporterait le vent et la pluie. Dans l'espace de La BF15 en work in progress, un changement d’accrochage peut intervenir en cours d'exposition afin de permettre des approches différentes de ce projet. (A. K.) Aï Kitahara Née en 1966 à Kanagawa (Japon), vit et travaille à Paris. www.bertrandgrimont.com Expositions personnelles récentes 2010 Frac Centre, Orléans et CHD Daumezon, Fleury-Les-Aubrais / When the place is moving, Galerie Bertrand Grimont, Paris / Gallery Shimon, Yokohama / 2009 When the place is moving, MK2 Gallery, Tokyo / 2008 Centre d’art contemporain Bouvet-Ladubay, Saumur / Sur le rempart - banc de corrélation, Sarlat / 2007 How we divide the world, Shiseido Gallery, Tokyo / Maison de La Boëtie, Sarlat et Lycée Pré Cordy, Sarlat / 2003 Maquettorium pour deux personnes, smp, Marseille Expositions collectives récentes 2012 Art Paris, stand Galerie Bertrand Grimont, Paris / 2011 Dérapage contrôlé, Omnibus, Tarbes / 2010 Fiac, stand Galerie Bertrand Grimont, Paris / 2009 Art tells the Times, works by women artists, Shiseido Gallery, Tokyo / Nous ne vieillirons pas ensemble, Galerie Bertrand Grimont, Paris / 2005 Par amour, dans le cadre de la Biennale de Lyon, Galerie Verney-Carron, Lyon / Faux Mouvement, centre d’art contemporain liste des oeuvres : salle 1 Aï Kitahara, Projet Lys (déplier-reconstruire) techniques mixtes, dimensions variables, 2012 Aï Kitahara, Poignée I, poignée de porte en fer chromé, moteur, 2009 Daphné Nan Le Sergent, History is another day, tirage diassec, 58 x 90 cm., gauffrages de texte sur papier, 31 x 66 cm , 2011 salle 2 Daphné Nan Le Sergent, Frontière/ligne/tracer, techniques mixtes, 2012 (sous vitrine) Frontière/ligne/tracer, diagonales du temps, tirages argentiques sur papier coton, mine de plomb, 2012 Aï Kitahara, Quinze kilomètres carrés de frontière franco-belge, bois et peinture, 2004 salle 3 Daphné Nan Le Sergent, My Split Eye, 8', video PAL/DV - NTSC, 2011 DÉPLIEMENTS Aï Kitahara Daphné Nan Le Sergent exposition jusqu'au 19 janvier 2013 ouverture du mercredi au samedi de 14h à 19h (métro Hôtel de Ville) en partenariat avec parisART commissaire Perrine Lacroix

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La BF15espace d'art contemporain

11 quai de la Pêcherie69001 Lyon

T/F 33 (0)4 78 28 66 [email protected]

Perrine Lacroix Direction & ProgrammationFlorence Meyssonnier Coordination

association soutenue par la Ville de Lyon, la Région Rhône-Alpes et le Ministère de la Culture / DRAC Rhône-Alpes

Ai Kitahara, projet Lys (déplier-reconstruire), 2012

L'exposition DÉPLIEMENTS se déploie autour du travail de Aï Kitahara et Daphné Nan Le Sergent, à la frontière des territoires plastiques, géographiques et politiques.

L'artiste japonaise Aï Kitahara développe une topologie de l’invisible. Pensées pour l'espace investi, ses constructions reposent sur une tension entre fragilité apparente et force du matériau. Pour La BF15, l'artiste propose de développer son projet Lys (déplier-reconstruire), qui trouve son origine dans les origamis japonais et un souvenir d'enfance, le pliage d'un lys. Élaborées à partir de pliages dépliés, ces structures issues d'une décomposition se rapprochent d'une architecture d'abri avec quatre points d'appui. Certaines prennent forme en porcelaine ou en grès alors que d'autres, plus monumentales, sont en papier.

Nous sommes tous enclos dans un espace défini par des limites. Cet espace, par ses limites, protège en même temps qu’il emprisonne. Mes recherches consistent à agir sur ces limites qui nous entourent, à les modifier voire à les détruire. Souvent, cette action bien réelle n'est pas même perçue par le spectateur.Avec le projet Lys, les compositions réalisées résultent de la destruction d'origamis existants, transformés ici par dépliage en maquettes d'architecture. Toutefois, le principe traditionnel dans la conception des origamis est ici préservé : une seule feuille, carrée, sans utilisation de ciseaux ni de colle. Ce projet participe à ma réflexion sur la relation entre art et architecture : en effet, les dépliages produisent une multitude de facettes semblables en cela aux images des logiciels 3D utilisés en architecture. L'origami déplié renvoie alors à l’un des vocabulaires de l'architecture contemporaine. Dans un premier temps, j’ai produit ces formes avec une matière proche de celle traditionnellement utilisée pour les origamis, le papier, à travers toute une série de maquette-prototypes. Mais dans un futur proche, je voudrais développer le projet Lys pour que certaines de ces maquettes deviennent une petite architecture dont l’échelle permettrait à des personnes d’entrer et d’évoluer à l’intérieur de la structure. Celle-ci devra être réalisée en matière pérenne qui supporterait le vent et la pluie. Dans l'espace de La BF15 en work in progress, un changement d’accrochage peut intervenir en cours d'exposition afin de permettre des approches différentes de ce projet. (A. K.)

Aï Kitahara Née en 1966 à Kanagawa (Japon), vit et travaille à Paris. www.bertrandgrimont.com

Expositions personnelles récentes2010 Frac Centre, Orléans et CHD Daumezon, Fleury-Les-Aubrais / When the place is moving, Galerie Bertrand Grimont, Paris / Gallery Shimon, Yokohama / 2009 When the place is moving, MK2 Gallery, Tokyo / 2008 Centre d’art contemporain Bouvet-Ladubay, Saumur / Sur le rempart - banc de corrélation, Sarlat / 2007 How we divide the world, Shiseido Gallery, Tokyo / Maison de La Boëtie, Sarlat et Lycée Pré Cordy, Sarlat / 2003 Maquettorium pour deux personnes, smp, Marseille Expositions collectives récentes2012 Art Paris, stand Galerie Bertrand Grimont, Paris / 2011 Dérapage contrôlé, Omnibus, Tarbes / 2010 Fiac, stand Galerie Bertrand Grimont, Paris / 2009 Art tells the Times, works by women artists, Shiseido Gallery, Tokyo / Nous ne vieillirons pas ensemble, Galerie Bertrand Grimont, Paris / 2005 Par amour, dans le cadre de la Biennale de Lyon, Galerie Verney-Carron, Lyon / Faux Mouvement, centre d’art contemporain

liste des oeuvres :

salle 1 Aï Kitahara,

Projet Lys (déplier-reconstruire)techniques mixtes, dimensions variables, 2012

Aï Kitahara, Poignée I, poignée de porte en fer chromé, moteur, 2009

Daphné Nan Le Sergent, History is another day,

tirage diassec, 58 x 90 cm., gauffrages de texte sur papier, 31 x 66 cm , 2011

salle 2Daphné Nan Le Sergent,

Frontière/ligne/tracer, techniques mixtes, 2012 (sous vitrine)

Frontière/ligne/tracer, diagonales du temps, tirages argentiques sur papier coton, mine de plomb, 2012

Aï Kitahara, Quinze kilomètres carrés de frontière franco-belge,

bois et peinture, 2004

salle 3Daphné Nan Le Sergent,

My Split Eye, 8', video PAL/DV - NTSC, 2011

DÉPLIEMENTSAï Kitahara

Daphné Nan Le Sergent

exposition jusqu'au 19 janvier 2013

ouverture du mercredi au samedi de 14h à 19h (métro Hôtel de Ville)

en partenariat avec parisART

commissaire Perrine Lacroix

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Daphné Nan Le Sergent née en Corée, développe son travail autour de la présence d'une frontière omniprésente qui divise le pays.

Pour la BF15, elle présente un ensemble d’images et d’objets, intitulé frontière/ligne/tracer. Il s’est constitué autour de la question de la main et de son rapport au territoire, dans le dessin des cartes ou dans le pouvoir de désigner, d’ordonner et d’avoir une emprise sur la réalité matérielle. Les images réunies ici sont extraites de films d’archives sur la présence militaire française durant la guerre de Corée, guerre qui a donné lieu à la frontière – au niveau du 38ème parallèle – que nous connaissons à présent entre le Nord et le Sud. La ligne du front qui s’est souvent déplacée entre les deux camps ennemis a tout d’abord été un tracé décidé par l’état major précipitant les cendres de la destruction et le sang des armées. Cela est ici symbolisé par les photographies de douilles, de cendres et le sang séché sur la carte reproduisant sur une plaque de cuivre une région de la Corée.

Les douilles apparaissent comme les enveloppes vides des balles au même titre que la main est la forme en négatif de son emprise. Entre la main et la chose dont elle se saisit, il y aurait toujours une sorte de limite, une ligne qui ne cesse de se déplacer entre mon intention et le résultat de cette intention, entre la représentation que je me fais des choses et le réel. Aussi est-il présenté deux sortes d’images, l’une dessinée, révélant l’intentionnalité et faisant intervenir le travail de la main, l’autre photographique, l’enregistrement mécanique du réel. Cette ligne est présente dans les diagonales qui séparent les dessins des photographies, elle est ce qui sépare mais aussi ce qui réunit, comme le sont le noir et le blanc des photographies de cendres et les nuances argentées de la mine de plomb.

Aussi quand il est question de la main, il est également question de l’œil. Ce que je perçois, ce que je vois, est ce sur quoi je vais agir. Les négatifs percés de balles n’ont pas été ici impactés par la lumière provoquant normalement une réaction chimique mais par l’œil du tireur qui a visé leur surface. La dimension du toucher, de l’emprise est parfois déjà contenue dans celle du visible.

Le film My Split Eye questionne notre rapport à la délimitation du territoire et à la frontière.Ici, celle qui sépare les deux Corées pourrait être pensée tout à la fois comme écran et cache : écran pour la projection de l'Histoire, écran pour toutes ces histoires individuelles où se sont répercutés les événements de la guerre, écran pour une projection intérieure qui vient masquer les paysages de la Corée du Nord que l’on voit sans regarder. Petit à petit, un rectangle blanc - à la fois écran et cache – se déplace sur les différentes images, venant recouvrir non seulement les paysages aperçus depuis les observatoires construits à la frontière mais éludant aussi des images d’archives, éléments de mémoire, comme si le développement économique de la Corée du Sud impulsé par la rivalité avec le Nord avait développé une sorte de regard aveugle, refusant de voir tout ce que la partie gagnante a arraché à la tradition.

Daphné Nan Le SergentNée en 1975 à Séoul (Corée Sud), vit et travaille à Paris. www.galeriemetropolis.com

Expositions personnelles récentes2012 De ce qu'ils pourraient voir, galerie Métropolis / 2011 History is another day, Galerie On, Séoul / 2010 Le long du 38ème parallèle, Centre Méditérranéen de l’Image, Château de Malves, Carcassone / 2009 Schize et frontières, Centre Culturel Corée, ParisExpositions collectives récentes2012 Paysages occupés / saison vidéo#1, www.saisonvideo.com / 2011 Being on the move : Reflections on migration, Litmus Art Center, Seoul / L’alternativa, 18ème Festival de cinéma indépendant de Barcelone, Barcelone, Espagne /Vidéo Art, Cinéma le Latina, Paris / Les Nuits Photographiques, Parc des Buttes Chaumonts, Paris / 2010 12ème Festival des cinémas différents et expérimentaux de Paris, Collectif Jeune Cinéma, Les voûtes et Mains d’Oeuvres, Paris - Prix de la Presse / Centre Culturel Coréen, Varsovie, Pologne / Neo-graphie, Cité des arts, Paris / 2009 FIAV, Festival International de Vidéo, Université Hassan II de Casablanca, Maroc

Daphné Nan Le Sergent, History is another day, 58 x 90 cm., tirage diassec, 2011