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Livre p.10 Pour en finir avec la fabrique des garçons. Trois questions à p.8-9 DDCS Gironde Caroline LAUZERAL Jean-Yves COUSOT Métiers du sport et de l’animation, prévenir les conduites sexistes p.7 Un guide méthodologique à l’usage des acteurs de la formaon Portrait p.6 Marie-Francoise POTEREAU Un BP APT » levier de développement des pratiques sportives féminines « p.5 FF sport pour tous La formation au service de la mixité p.4 FF triathlon Arbitrage au féminin pluri- elles p.3 Acon phare de la FF voile La lettre du Pôle La lettre du Pôle Femmes et sport n°8 - novembre 2014 © CC - laughingmonk Edito p.2 SEMC Sport Éducation Mixités Citoyenneté

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Livre p.10

Pour en finir avec la fabrique des garçons.

Trois questions à p.8-9

DDCS GirondeCaroline LAUZERAL Jean-Yves COUSOT

Métiers du sport et de l’animation, prévenir les conduites sexistes p.7

Un guide méthodologique à l’usage des acteurs de la formation

Portrait p.6

Marie-Francoise POTEREAU

Un BP APT » levier de

développement des pratiques sportives

féminines « p.5

FF sport pour tous

La formation au service de la mixité p.4

FF triathlonArbitrage au féminin pluri- elles p.3

Action phare de la FF voile

La lettre du PôleLa lettre du Pôle

Femmes et sport

n°8

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14© CC - laughingmonk

Edito p.2

SEMCSportÉducationMixitésCitoyenneté

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««La formation professionnelle dans les champs du sport et de

l’animation est depuis quelques années en profonde mutation. En effet, la nécessaire professionnalisation des organisations a entraîné une révision des approches pédagogiques. L‘enjeu est de faire évoluer les pratiques et proposer des contenus dans le respect de toutes et tous. Le sport, comme l’animation, s’appuie sur des valeurs essentielles comme la tolérance, l’humanité, la civilité, le partage, etc., que les professionnels, par une formation spécifique, peuvent appréhender pour les transmettre aux publics auxquels ils s’adressent. Ils deviennent ainsi les acteurs d’une société plus égalitaire. Cette approche peut conduire les acteurs impliqués à s’interroger sur leurs pratiques, leurs modes d’intervention, leur manière d’appréhender le public. Inscrire les professionnels dans une démarche inclusive, telle que la mixité, crée une nouvelle dynamique de groupe, un challenge motivant. Orienter son action vers ce type de public nécessite une prise de recul que la formation peut faire émerger.

Le public féminin est encore éloigné de certaines activités et il est nécessaire aujourd’hui de concevoir et conduire des projets d’activités adaptés, intégrés au cœur des référentiels de formation. Les professionnels de la formation, comme les publics qu’elle concernera, seront ainsi amenés à prendre conscience de l’enjeu fondamental que représente la mixité : une chance de partage et d’enrichissement mutuel, de mieux-vivre ensemble. Certains aménagements sont cependant nécessaires : la mise en place de démarches participatives et d’outils spécifiques. La formation est un des leviers pour redonner du sens à la pratique des professionnels, et conduire ainsi au changement des pratiques et des orientations classiques.

Illustrant cette vision de la formation, vous retrouverez dans cette lettre l’exemple du Brevet professionnel activités physiques pour tous (BP JEPS APT) mis en œuvre par la Fédération française sports pour tous et le centre de ressources d‘expertise et de performance sportives de Provence-Alpes-Côte d’Azur (CREPS PACA). Ce dispositif est une illustration, parmi d’autres, de projets de formation visant à engendrer davantage de mixité au sein d’un établissement public. Il est le témoin d’une philosophie qui place la mission de formation au centre du développement des organisations sportives de cette branche professionnelle.

Penser la formation pour développer la mixité suppose également de comprendre qu’elle constitue un levier puissant dans la promotion de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, les filles et les garçons. Cet enjeu doit se traduire dans les deux cadres de références concernés : l’institution scolaire et l’institution sportive (les fédérations sportives). La question de la mixité peut sembler plus éloignée des stratégies fédérales. La mesure de la performance, l’établissement des barèmes et des règlements sportifs, en est sont quelques uns des nombreux enjeux.

En effet, elle sépare de fait les femmes des hommes. Pourtant, des fédérations s’engagent et adoptent de nouvelles stratégies visant à faire progresser la place des femmes dans leur institution. Des actions de formations spécifiques sont mises en place telles que celles créées par les fédérations françaises de voile ou de triathlon.

Quelle incidence peut avoir la pratique mixte du sport, dans l’esprit des jeunes, sur la construction des adultes de demain ? Le guide méthodologique à l’usage des acteurs de la formation « Métiers du sport et de l‘animation : prévenir les conduites sexistes » que vous retrouverez dans ces pages a vocation à répondre à ces attentes.

Construit sur la base des projets de développement des structures sportives, les projets de formation deviennent la traduction de la politique nationale. Il reste désormais aux organismes de formation et à l’autorité académique à porter la question du sens au centre des démarches d’ingénierie de formation.

Stéphanie SEYDOUX, Cheffe de service

Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes

Direction générale de la cohésion sociale Ministère de la santé, des affaires sociales

et des Droits des femmes

ÉditorialÉditorial

La formation : une opportunité

pour favoriser l’émergence de la mixité

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La Fédération française de voile (FFV) a décidé d’une mesure forte visant à revaloriser l’image des femmes au cœur de la discipline. Il s’agit là d’un acte fort de la Fédération française de voile et de la Commission centrale d’arbitrage, destinée à mettre sous les projecteurs la campagne de féminisation initiée en novembre 2013.

Le championnat de France espoirs solitaire équipage 2014, une des épreuves majeures de la FFV, s’est déroulée à Martigues du 21 au 29 août. Il a aboutira à la délivrance de 7 titres de champion de France. Tous les arbitres mobilisés au cours de cet événement étaient des femmes, arbitres nationales, qu’elles soient impliquées au sein du Comité de course, jaugeurs ou juges.

Le suivi politique du championnat n’était pas en reste non plus, puisque le délégué fédéral était … une femme.

La Fédération a ainsi constitué une équipe entièrement féminine, ce qui a permis pour la première fois en France de commencer les discours officiels par « Mesdames les Arbitres » !

La FF Voile s’est engagée, avec le Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports dans la mise en place d’un plan visant à favoriser l’intégration des femmes dans les instances dirigeantes, et en particulier, en organisant un plan d’action en direction des femmes, dans le domaine de l’arbitrage.

Ce plan visant à multiplier par trois le nombre de femmes possédant une qualification régionale, a débuté en 2013 et se décline ainsi : - un recrutement ciblé parmi les femmes investies dans l’arbitrage mais sans qualification, les anciennes compétitrices, les mères de jeunes coureurs ;- la création d’arbitres référentes pour favoriser l’intégration des nouvelles arbitres régionales dans leur région ;- la création d’une plateforme de formation à distance, en collaboration avec l’Université de Lyon 1 et l’ENVSN, répondant aux besoins des femmes de se former à leur rythme et de concilier ainsi vie familiale, vie professionnelle et leur désir de devenir arbitre ;- la création d’un réseau d’arbitres féminines pour renforcer les liens entre les femmes minoritaires dans le monde de l’arbitrage actuel ;- l’organisation par les cadres techniques de la Commission centrale d’arbitrage de la FF Voile de trois sessions de formation par an, réservées aux femmes désirant acquérir la qualification d’arbitre régionale.

À ce jour, 49 femmes, séduites par ces nouvelles modalités de formation, se sont ainsi engagées dans le cursus d’arbitre régionale.

Arbitrage au féminin Pluri-elles, une action phare de la Fédération Française de Voile

Infos repèresEn 2013, la FF Voile comptait :

292 954 licenciés,67 % d’hommes ,33 % de femmes.

Plus d’infos sur : www.ffvoile.fr Chiffres clés 2014 à télécharger sur :

http://www.ffvoile.fr/ffv/web/services/de-veloppement/documents/Colloque_2014/

Chiffres_Cles_2014.pdf

© CC - Romain

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Fédération de Triathlon :La formation au service de

la mixité

Pour la période 2012 – 2016, les orientations de la Fédération française de triathlon et des disciplines enchaînées précisent un objectif majeur : atteindre 50 000 licenciés et 100 000 pratiquants en fin d’olympiade. En intégrant cet objectif tout en s’appuyant sur les directives ministérielles, le secteur « développement » de la DTN a élaboré, dès 2012, un plan de féminisation.

La France étant composée de 51,5 % de françaises avec un pourcentage croissant de pratiquantes sportives. Ce public devenait un vivier de licenciées potentielles considérable si la fédération parvenait à les attirer dans les clubs et sur les manifestations. Il s’agissait alors de proposer une communication ciblée et de mettre en place des actions très concrètes. Celles-ci visaient parallèlement à augmenter le nombre de licenciées, à fidéliser les licenciées et à motiver des femmes à s’investir davantage dans cette discipline sur des postes de dirigeantes, d’arbitres, d’éducatrices et d’entraîneurs.Chemin faisant, la fédération s’est aperçu que le sujet était bien plus complexe et que la seule mise en place d’actions concrètes n’était pas suffisante.

Celles-ci devaient être accompagnées d’une évolution des mentalités, et des comportements inconscients de l’ensemble des actrices et des acteurs qui allaient œuvrer pour le développement de ce plan de féminisation… Il fallait amener ce public à remettre en question ses croyances sur les stéréotypes de sexe pour qu’il puisse avoir de multiples angles de vue

lorsqu’il agirait chaque jour sur le terrain. En effet, en tant que fédération, le rôle est également de participer à l’éducation permanente des concitoyennes et concitoyens et de faire en sorte que chacune et chacun puissent avoir une vie à la hauteur de ses ambitions, dans le sport et au-delà, sans que leur sexe ne soit un frein.

Identifier par exemple que les femmes ne sont pas de manière innée moins habiles sur leur vélo que les hommes mais que l’environnement et l’éducation différenciée y sont pour beaucoup, change le regard des hommes sur les femmes et des femmes sur elles-mêmes quant à la confiance en soi. De la même manière un jeune garçon qui ne serait pas doué pour sauter sur son vélo ne doit pas être ridiculisé. La perte de confiance vient aussi du fait de ne pas être fort là où le stéréotype social l’exigerait, en tant que fille ou en tant que garçon, en adoptant la posture intellectuelle que certaines compétences sont liées au sexe…

La fédération a décidé de faire évoluer son plan de féminisation et d’intituler l’axe 1 : « Sensibiliser les acteurs fédéraux aux intérêts de la mixité et à la lutte contre les stéréotypes ». Un module de formation de 4 heures qui s’intitulera « mixité, stéréotypes, plan de féminisation » sera proposé dès 2015. Les référents féminins et les conseillers techniques de ligue seront formés fin 2014. Ils seront accompagnés sur les formations pour celles et ceux qui le souhaiteront afin de traiter ce sujet complexe, délicat, mais si important.

Infos repèresPlus de 70 000 pratiquants (dont 42 760 licenciés) sur plus de 1 740 épreuves à travers toute la France.51 % des licenciés ont entre 20 et 40 ans.Près de 25 % des licenciés sont des femmes (100% d’augmentation en 7 ans) et 48% des licences loisir sont détenues par des femmes.

Informations complémentaires : http://www.fftri.com

© CC

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L’augmentation de la demande de loisirs conduit à une demande de professionnalisation accrue des encadrants, conséquence notamment des exigences du public en matière de sécurité et de compétences techniques et pédagogiques.Dès lors, il apparaît nécessaire de mettre en place des dispositifs de formation et de qualification adaptés aux besoins réels du marché de l’emploi, prenant en compte les évolutions de la société.

Traditionnellement, c’est l’évolution de la demande des pratiquant(e)s ainsi que les besoins des structures qui les accueillent qui motivent la conception et la mise en œuvre de dispositif de la part des organismes de formation.

Le BP APT coloré « Sport, famille et pratiques féminines », qui regroupe 20 à 25 stagiaires, chaque année, a pourtant été conçu en rupture avec ce déterminisme qui consiste à mettre en œuvre un dispositif de formation en réponse à une demande identifiée.

Ce BP a vocation à créer le besoin : “Ici, c’est la formation qui révèle le besoin et active la demande... notamment, elle impose aux structures professionnelles chargées de la formation en entreprise et support de l’alternance, de développer avec les stagiaires, des projets en direction de ces deux publics spécifiques. Ce dispositif s’inscrit donc comme un puissant levier d’action en faveur du développement des pratiques féminines, en relais avec la politique forte voulue et menée par notre ministère.

Ce BP APT est bâti sur un triple partenariat : CREPS PACA, FFEPMM et PRN SEMC. Chacune des parties s’est engagée dans cette démarche avec la même volonté de respecter les identités de chacun, et de contribuer au changement des mentalités vis-à-vis de l’accessibilité au sport pour les femmes et les familles.

Infos repères

En 2012, la FF EPMM a délivré 199 885 licences87,2% de femmes 13,8 % d’hommes

Plus de renseignements sur : www.sportspourtous.org

FF Sports Pour Tous : Un BP APT

» levier de développement

des pratiques sportives

féminines «

© Anne-Laure CHASSET

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«

«Depuis quelque mois, j’ai été nommée conseillère interfédérale chargée de la féminisation des fédérations auprès du Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports. Je partage ce temps partiel (40%) avec ma mission de directrice technique nationale adjointe à la Fédération française de hockey sur glace.

En parallèle, je préside le seul réseau « FEMME ET SPORT » existant au niveau national (FEMIXSPORTS).

« Avec mes nouvelles fonctions, j’ai un autre métier celui de débattre de sujets majeurs pour faire évoluer la condition féminine dans le sport, celui de promouvoir l’équité entre les sexes, d’encourager et d’accompagner les femmes aux postes à responsabilité, d’être force de proposition auprès des institutionnels pour faire évoluer la condition féminine ».

Une de mes missions consiste à animer le réseau des femmes cadres techniques, entraîneurs, conseillères d’animation au sein du Ministère des sports. Cela apparaît comme un outil indispensable pour motiver, soutenir, identifier les potentiels et repérer celles qui peuvent servir de modèles.

« Réseauter » est devenu indispensable pour trouver confiance, légitimité, soutien. Ces temps d’animation sont avant tout des espaces de paroles qui permettent de conforter les membres dans leurs ambitions par l’encouragement mutuel, le partage, l’écoute. Sources de motivation et de développement, c’est un moyen de soutenir les personnes dans leurs projets et d’accroître la visibilité des expériences réussies. Les animations régionales qui s’opèrent depuis quelques mois sont le résultat de cette volonté de faire vivre un réseau de femmes cadres techniques, entraîneurs,

conseillères d’animation au travers cette sensibilisation à la prise de responsabilité au sein de l’encadrement technique.

Mais il faut aussi accompagner les fédérations sur cette culture du changement et convaincre que la mixité est un gage de succès.

Le plan de féminisation est devenu une pièce obligatoire de la convention d’objectifs d’une fédération et s’accompagne d’une véritable culture du changement pour la plupart. Passer de la conscience de la situation à la

mise en œuvre du changement, tel est mon engagement aujourd’hui auprès des fédérations sportives. En qualité

de conseillère et d’experte j’accompagne les projets des fédérations qui me sollicitent pour permette de valoriser et d’encourager la pratique sportive féminine au travers des colloques, évènements, et de la promotion des activités.

Ma mission, en collaboration avec l’ensemble des services de la direction des sports, est aussi de contribuer à :- analyser de manière qualitative les parcours ;- repérer les facteurs susceptibles de favoriser l’avancement des carrières ;- mettre en relief ce qui paraît le plus efficace ;- valoriser les expériences réussies.

Le sport est une formidable porte d’entrée pour instaurer plus d’égalité dans la société, et il est important de collaborer à la mise en commun des compétences apportées par chacun, en s’appuyant sur nos dispositifs tel que le pôle ressources (PRN SEMC).Avec enthousiasme et motivation j’endosse cette mission avec l’ambition de construire « Le modèle de demain : l’équilibre femme/homme dans le sport ».

portraitportrait

Marie-Francoise POTEREAUConseillère interfédérale chargée de la féminisation

des fédérations sportives et Présidente de FEMIXSPORTS

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Métiers du sport et de l’animation,

prévenir les conduites sexistes : un guide méthodologique à l’usage des acteurs de la formationÀ la demande de la Direction des sports - Bureau des métiers, des diplômes et de la réglementation (DS C1), le PRN SEMC vient de rédiger un guide à l’usage des acteurs de la formation souhaitant aborder la prévention des conduites sexistes dans les métiers du sport et de l’animation.

Le sexisme se nourrit des représentations et des stéréotypes qui sont issus du mécanisme du déterminisme. La récurrence des conduites sexistes, fait que, d’emblée, certaines pratiques sexistes passent insidieusement pour des pratiques sociales normées.

Lutter contre les conduites sexistes s’inscrit au rang des priorités du gouvernement. Des efforts concrets sont actuellement mis en œuvre pour aller dans ce sens.

L’objectif de ce guide est de sensibiliser le public à la lutte contre les conduites sexistes en agissant en priorité sur les acteurs-clé du système.

L’entrée « métier » a été choisie afin de proposer les outils les plus pertinents pour lutter contre les conduites sexistes à :- ceux qui sont en charge de la formation de l’encadrement du public privilégiant ainsi l’essaimage de bonnes pratiques ;- ceux qui portent la responsabilité des organisations qui accueillent du public.Le travail qui est proposé dans ce guide consiste à s’interroger sur ses propres comportements et représentations avant d’intervenir auprès des autres.

- Quelle est ma propre représentation des conduites sexistes ?- Quelle que soit ma fonction, quelle image je véhicule auprès du public en matière de conduite sexiste ?- Dans mon discours, dans mon langage ?

Le modus operandi consiste à modifier les conduites sexistes des publics cibles de ce guide en intervenant par la formation et à toucher au cœur de l’identité « métier » des animateurs socio-culturels, des éducateurs sportifs, voire de ceux qui dirigent les organisations accueillant du public.

Le présent guide, mis à disposition des acteurs de la formation, a été conçu pour répondre à deux objectifs majeurs : « mieux vivre ensemble » et contribuer au développement des individus et des organisations.

Les projets de formation peuvent ainsi devenir de véritables leviers de changement et de progrès et dépassent largement la question de la qualification professionnelle. La formation peut alors s’appréhender comme outil d’évolution et de mutation d’un champ social.Ce guide a pour vocation d’apporter une aide sur les plans pédagogique et managérial à toute personne souhaitant porter la question du sens, mais aussi l’éthique au centre des démarches d’ingénierie de formation.

Informations : [email protected]

Téléchargement : http://doc.semc.sports.gouv.fr/documents/Public/guide11.pdf

© CC - Thomas TOLKIEN

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Trois questions à… la direction départementale de la cohésion sociale de la Gironde

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Pouvez-vous nous parler de la manifestation qui s’est tenu le 16 octobre dernier, à l’initiative de la direction départementale ? La DDCS de la Gironde, en partenariat avec le Conseil général de la Gironde (CG33), le Comité départemental olympique et sportif (CDOS), la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), la caisse d’allocation familiale(CAF), la direction régionale de la jeunesse, des sport et de la cohésion sociale (DRJSCS), les Francas et le PRN SEMC a organisé un séminaire-formation en direction des professionnels du sport et de l’animation sur le thème de l’accès aux pratiques sportives et de loisirs en mixité.Ce séminaire s’est déroulé sur une journée, au centre de ressource d’expertise et de performance sportives (CREPS) de Talence, avec des ateliers de travail, des interventions plus théoriques et des témoignages de bonnes pratiques, notamment en Gironde.Visant au départ les éducateurs sportifs (territoriaux et de clubs) et les animateurs socio-culturels, ce séminaire a accueilli des professionnels de tous horizons : éducation nationale, collectivités locales, maisons de quartiers, université, services de l’Etat (autres référents SEMC notamment), etc.Le titre du séminaire était : « Mix’égalité : quel accès aux pratiques sportives et de loisir pour les filles et les garçons ? »

Quelles ont été les faits et les enjeux qui ont motivé la mise en place de cette journée ? L’idée de base était de croiser nos regards sur la question de la mixité dans le cadre de nos missions à la DDCS (dispositif Ville, vie, vacances (VVV), Projets éducatifs locaux, SEMC, Familles, Discriminations, Droits des Femmes). Compte tenu de nos disponibilités respectives sur ce sujet qui, pour certains d’entre nous, était loin de figurer dans les priorités du service, il nous semblait préférable d’unir nos compétences vers un projet commun avec l’idée, à terme, de l’intégrer dans le projet de service de la DDCS.

Un groupe projet a été mis en place avec le Pôle jeunesse famille sport associations (un conseiller d’éducation populaire et de jeunesse (CEPJ), un CESF, un professeur de sport), la mission Droits des femmes et égalité, le pôle Accès aux droits - lutte contre les discriminations. Les partenaires sollicités ont répondu présent immédiatement car ils avaient envie d’agir sur cette question. Le partenariat s’est étoffé avec le Conseil général, la CAF, le CDOS, la CUB, la DRJSCS. Sur la base de différentes études, un diagnostic partagé a été posé : nous avons choisi de centrer nos réflexions sur l’accès aux pratiques sportives et aux pratiques de loisirs pour toutes et tous.

Le groupe de travail a porté son attention sur les professionnels du sport et de l’animation. L’idée était d’agir sur l’éducation. Mais plutôt que de toucher les jeunes, nous nous sommes adressés aux professionnels qui eux, sont en lien direct avec eux. L’objectif a été de leur faire disposer des outils pédagogiques sur ces questions.

Quelles sont les perspectives départementales sur cette thématique ? A l’issue du séminaire, un questionnaire d’évaluation a été remis aux participants. Une question prévoyait notamment d’envisager une suite à cette journée : bilan sur une saison de l’application des outils sur lesquels les groupes ont travaillé. Le taux de retour est suffisamment important pour l’envisager en juin 2015. Cette journée serait organisée avec un temps de travail le matin en sous-groupes (échanges, témoignages, réussites et obstacles, nouveaux besoins...) et une après-midi plus ludique sur l’application sur le terrain d’animations en mixité.

L’objectif est de continuer ces actions de formation, en ciblant les publics (animation, sport, territorial, associatif, urbain, rural) et donc en développant des actions de proximité, mais cela doit faire l’objet de notre prochain temps de travail.

Caroline LAUZERAL & Jean-Yves COUSOTProfesseurs de sport – DDCS de la Gironde

© CC - John R Hofmann Sr

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Sylvie AYRAL, professeure agrégée et docteur en science de l’éducation, et Yves RAIBAUD, géographe et chargé de mission « égalité femmes-hommes » au sein de l’Université Montaigne à Bordeaux proposent une monographie en deux volumes intitulée Pour en finir avec la fabrique des garçons. Le premier montre comment le cadre scolaire participe à la construction de l’identité masculine ; et souvent au-delà, à celles de la masculinité hégémonique, du virilisme, du sexisme, et de l’homophobie. Mais, dans l’établissement de rapports inégalitaires entre les sexes, l’école n’est qu’un agent parmi d’autres. Le second tome dont il sera question ici est sous-titré Loisirs, sport, culture. Car si la famille joue son rôle, les structures de loisir ne sont pas en reste ! Explorons le cas du sport, objet de la première partie de l’ouvrage. La mixité ne va pas de soi, surtout quand on engage le corps : en EPS, filles et garçons multiplient les stratégies d’évitement des contacts, de préservation de la face, et/ou de la réputation, d’arrangement des sexes. Carine GUERANDEL enquête auprès des enseignants qui revendiquent cette situation, la subissent, l’ignorent… ou bien la déjouent. Josette COSTES, après enquête au sein d’un club de foot, expose les mécanismes d’exclusion auxquels les des filles sont confrontées dans un sport traditionnellement masculin : il faut faire (mieux) avec moins de budget, moins d’opportunités, moins de considération des dirigeants, moins de soutien de l’entourage… en fait, la hiérarchisation des sexes s’étend jusqu’aux vestiaires dans ce club où les garçons sont implicitement mais naturellement posés comme agresseurs potentiels. Et là encore, il faut faire avec. Filles et garçons gagnent pourtant à s’engager dans la pratique du football. Alors, considérer l’impact du genre lors du montage des projets éducatifs permettrait peut-être de ne plus envisager l’autre sexe comme une menace.

Dépasser cette posture initiale nécessite d’interroger la culture des éducateurs. Betty MERCIER-LEFEVRE pose ainsi la question

centrale : « les formations STAPS fabriquent-elles de l’adéquations aux normes de genre ou bien de la distanciation, de la transgression, de nouveaux modèles d’invention de soi ? » Si les formes de l’enseignement et la recherche de la performance situent la formation comme « maison des hommes », donc comme conservatoire des identités et des normes de genre, certains marquent une distance au cours de leur cursus, à l’image de cet étudiant rouennais qui témoigne : « je me suis rendu compte que pour moi, il y avait une perte de

sens énorme (…) est-ce que ça vaut le coup de se mettre dans des états nerveux, des anxiétés telles pour se obtenir… quoi […] Je suis meilleur que A à un moment donné T ? ». En somme, parfois déjouée par quelques pédagogues, la domination masculine paraît pourtant entérinée par l’institution elle-même. Sylvie AYRAL et Yves RAIBAUD concluent d’ailleurs que dans le sport comme dans l’éducation, la culture ou les loisirs, « la mixité légale assure une visibilité du principe d’égalité des chances pour les filles et les garçons, mais elle ne fait pas partie fondamentalement du programme. » Sylvie AYRAL (dir.) et Yves RAIBAUD (dir.). Pour en finir avec la fabrique des garçons : loisirs, sport, culture. Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, 2014.

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Séléction par Emily BARDELLIDocumentaliste du PRN SEMC

Pôle ressources national“Sport, éducation, mixités, citoyenneté”CREPS PACA - Site d’Aix-en-Provence

www.semc.sports.gouv.fr

Directeur de publication :Jean-Jacques JANNIERE

Comité de rédaction :Renaud de VEZINS , Loïc LECANU,

Stépahnie CORNU, Emily BARDELLI.

Conception graphique :Anne-Laure CHASSET