Feminisation Enquete Pour Reforme

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UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLES Faculté de philosophie et lettres Langues et littératures françaises et romanes ANNÉE ACADÉMIQUE 2007-2008 LA FÉMINISATION Enquête sur une possible réforme CALLENS Marie Travail réalisé dans le cadre du cours : Grammaire descriptive II (Roma-B-304)

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UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLES

Faculté de philosophie et lettres

Langues et littératures françaises et romanes

ANNÉE ACADÉMIQUE 2007-2008

LA FÉMINISATION

Enquête sur une possible réforme

CALLENS

Marie

Travail réalisé dans le cadre du cours :

Grammaire descriptive II

(Roma-B-304)

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Remerciements

Nous tenons tout particulièrement à remercier les membres de notre

famille pour leur patience et leur concours à cette enquête, et notamment la petite

Charlotte (5 ans).

Un grand merci également aux élèves et professeurs du Collège Notre-

Dame de la Tombe de Kain (Tournai).

N’oublions pas les quelques romanistes qui ont gentiment participé à cette

expérience ainsi que nos connaissances et amis qui nous ont accordé un peu de

leur temps.

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Introduction

La question de la féminisation en langue française a été longuement

débattue par le passé et reste plus que jamais d’actualité. À l’heure où les femmes

sont devenues les égales des hommes dans bon nombre de domaines de la société,

il convient de se demander si ces femmes ne méritent pas tout autant que leurs

homologues « mâles » des dénominatifs propres à leur sexe.

Cependant, tous les locuteurs de langue française sont-ils prêts à

bouleverser un usage qui s’impose depuis de nombreuses années ? Le fait que des

femmes se voient attribuer les titres de professeur, d’écrivain ou d’ auteur sans

prendre en compte leur identité sexuelle dérange-t-il vraiment ?

Au travers d’un questionnaire soumis à différents locuteurs francophones

(d’âges, de provenances, de statuts professionnels et civils divers), nous avons

tenté de répondre à cette question : des innovations orthographiques en matière de

féminisation des noms en langue française peuvent-elles avoir lieu et surtout avoir

des effets tangibles chez les usagers ?

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1. Le questionnaire

Reproduit en annexe1, le questionnaire proposé à différents francophones,

ou personnes ayant appris la langue française à un moment ou à un autre, ne se

donne pas l’exhaustivité pour résultat : les personnes interrogées, que nous

appellerons « sujets », ne représentent qu’une infime partie des locuteurs de

langue française. En effet, 22 sujets de 5 à 47 ans ont participé à cette enquête. De

même, les questions ne brossent pas l’ensemble des mots dont seule la forme

masculine existe en français pour désigner les deux sexes, et susceptibles d’être

féminisés : seuls dix substantifs s’appliquant à des êtres vivants ont été retenus.

Le préambule au questionnaire a pour but d’expliquer aux sujets les

questions auxquelles ils auront à répondre : ils sont invités donner leur avis avec

franchise et désinvolture. Nous avons voulu leur éviter la peur d’attenter à la

norme, cette fameuse phobie de la « faute d’orthographe » (sur laquelle nous

reviendrons plus loin) en insistant sur le caractère spontané et personnel de leurs

réponses. Ce qui est intéressant d’observer, ce sont les mécanismes de

construction logiques mis en œuvre par des usagers et non pas l’évaluation de leur

connaissance en matière d’orthographe française.

Les sujets ont en premier lieu à créer des formes féminines au départ de

dix substantifs masculins. En second lieu, leur avis est sollicité face à des formes

féminines néologiques dues à l’écrivain San Antonio. En troisième lieu, nous

demandons aux sujets de se situer par rapport à la féminisation des noms

n’existant qu’au masculin : pour ou contre. Enfin, leur est laissée la possibilité de

faire l’un ou l’autre commentaire.

1 Cf. ANNEXE 1 en fin de travail

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2. Analyse des réponses

Les réponses fournies par les sujets sont reproduites en annexes2. En haut

de chaque page de réponses, nous avons indiqué des informations relatives aux

sujets qui nous seront utiles dans notre étude : les noms de famille, prénom, statut

professionnel, statut linguistique et âge.

Nous tenons à préciser que ces réponses ont été maintenues telles qu’elles

nous sont parvenues ; nous n’avons procédé à aucune modification ou

rectification. Ainsi, lorsque nous reprendrons des citations de nos sujets, nous le

ferons textuellement (cela inclut les fautes de frappe et/ou d’orthographe, les

abréviations et les expressions populaires).

À la lecture de ces réponses, plusieurs constantes se démarquent et

donnent lieu à différentes observations que nous expliciterons dans les points

repris ci-dessous :

les mécanismes de mise au féminin utilisés ;

le conflit des générations ; les sujets bilingues ;

la pression de l’enseignement, génératrice de l’angoisse de la faute

d’orthographe ;

l’hésitation face à l’innovation ;

des habitudes à ne pas déranger ;

des refus… mais pas une porte forcément close (à la féminisation).

2 Cfr ANNEXES 2 à 23 en fin de travail

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2.1 Les mécanismes de mise au féminin utilisés

Les méthodes en matière de féminisation usitées par les sujets pour la

première question sont diverses :

pour auteur, cinq attitudes sont adoptées. Par ordre de fréquence, nous

avons l’ajout d’un –e final (forme par ailleurs déjà usitée dans certains

pays de la francophonie), la conservation de la forme de départ, la création

de la forme autrice sur le modèle instituteur-institutrice, et deux formes

isolées : autesse et autresse, quant à elles non conformes à une

quelconque règle pré-établie.

pour professeur, la majorité tend à s’abstenir de tout changement. Certains

ajoutent un –e final et d’autres proposent professeuse sur le modèle

danseur-danseuse. On remarque des comportements isolés : mademoiselle

ou madame la professeur est la forme produite par un enseignant du

secondaire. Transparaît ici la réalité sociale de la femme enseignante et le

respect qui lui est dû par ses collègues. C’est apparemment l’usage le plus

courant dans les établissements scolaires entre professeurs. Un autre

enseignant ne féminise pas professeur mais ne rechigne pas à dire une

prof : il est vrai que seule la finale peut faire hésiter et en élidant le mot, la

difficulté est levée. Une jeune élève de 2e secondaire produit profetrice,

appliquant là un mécanisme de féminisation existant mais pour les mots de

type -teur/-trice. Il est amusant d’observer qu’une étudiante en médecine

propose professeresse, par analogie avec docteur-doctoresse.

pour écrivain, la majorité adopte la forme écrivaine qui, tout comme

auteure, est accepté dans certains pays de la francophonie. De nouveau,

pas mal de sujets conservent la forme masculine initiale. Trois cas sont

isolés : les formes écrivière, écrivainte, et écriveuse, que nous ne saurions

réellement expliquer autrement que par une production « au feeling ».

Dans le cas d’ écrivainte, nous pourrions éventuellement évoquer

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l’influence du couple saint-sainte, bien qu’écrivain ne se termine pas par

un –t.

pour témoin sont adoptées les formes témointe, témoigneuse (alors la

forme initiale aurait dû être témoigneur, ceci dit l’initiative n’est pas

mauvaise), ou encore l’indifférencié témoin, reconnu par plus de la moitié

des sujets. Il est intéressant de remarquer qu’un des sujets répugne à

féminiser le concept même de témoin, de sorte qu’au masculin aussi bien

qu’au féminin, il dira un témoin.

pour agresseur, la forme la plus largement produite par les sujets est

agresseuse, selon le procédé classique de formation eur-euse. Un sujet

propose agresseure comme plusieurs avaient proposé une auteure plus

haut. Deux sujets se sont abstenus de réponse. Un autre encore suggère

une agressive : il y a confusion de sa part entre substantif (agresseur) et

adjectif (agressif) ou proposition de substantivation de l’adjectif agressive.

Deux formes foncièrement erronées apparaissent : agretrice (il s’agit du

sujet qui avait déjà créé profetrice) et agressatrice.

pour ange gardien, ange gardienne est assumé par plus de la moitié des

sujets, ceux-ci ne féminisant que la deuxième composante du nom comme

on ne féminise que la finale d’un mot. Six sujets conservent ange gardien.

Deux sujets n’ont pas su répondre.

pour pote, l’écrasante majorité (17 sujets) conserve la forme masculine au

féminin. Les formes potesse et potte sont créées de manière isolée. Deux

sujets ont féminisé le concept-même de « pote » (ami, copain) et ont

avancé copine. Un dernier sujet n’a aucune idée du féminin à adopter pour

ce substantif.

pour juge, la plupart n’apportent aucune modification lors de la mise au

féminin. Jugeresse est mis en avant, de même que jugeuse (alors le

masculin aurait dû présenter la terminaison –eur) et jugette (mécanisme

sensé s’appliquer aux substantifs en –et). Un sujet considère que juge ne

peut être que masculin et adopte indifféremment, au masculin comme au

féminin, un juge.

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pour pingouin, peu conservent la forme masculine : la moitié propose

pingouine. Un des sujets produit pingouène et deux autres pingouaine. Un

autre encore dégage pingouinette. Pour ce dernier, la mise au féminin

s’accompagne d’un diminutif, apparemment indispensable à ses yeux

lorsqu’il s’agit de considérer la femelle du pingouin.

pour mammouth, la fécondité de l’imagination des sujets s’est révélée et a

donné lieu à des formes amusantes comme madame mammouth,

mamamouth ou mammouthène, forme émanant de la seule petite fille de 5

ans interrogée. Parallèlement, certains ne changent rien à la forme

masculine. Quelques uns adoptent la forme mammouthe et un sujet hésite

entre cette même forme et le substantif inchangé. Est également produit le

féminin mammouthesse par six sujets. Un dernier sujet préfère parler d’ un

mammouth femelle.

On peut donc déjà conclure à partir de ces observations relatives à la

première question que même si les règles de base de féminisation enseignées à

l’école ne sont pas toutes maîtrisées ou ne sont pas utilisées à bon escient par les

sujets, il ne s’agit que de relatives exceptions. Les locuteurs préfèrent s’abstenir

ou ne rien modifier lorsqu’ils sentent une trop grande hésitation. Cela ne les

empêche pas de faire des propositions selon leur propre sentiment par rapport à la

langue, ce qui introduit souvent des formations indépendantes de toute règle de

féminisation.

En ce qui concerne la seconde question, il est singulier de remarquer que là

où certains sujets adoptent des mécanismes x ou y pour certains substantifs, ils les

rejettent pour d’autres.

Ainsi la forme auteuse proposée par San Antonio, parfaitement logique

(analogique à un couple tel que danseur-danseuse, comme mentionné plus haut),

est refusée par la presque totalité des sujets (seuls trois y voient une production

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cohérente) alors que plusieurs d’entre eux mettaient en avant des formes comme

témoigneuse, jugeuse ou encore agresseuse !

Pour professeuse, par contre, les sujets sont quelque peu partagés : il n’y a

que deux dénis de plus que les adhésions pour cette forme.

Écrivaine est largement admis ; on ne dénombre que sept oppositions. Ceci

démontre que le procédé de féminisation par l’ajout d’un –e final est bien assimilé

par les usagers.

Les sujets sont relativement réticents quant à la forme témoine. Ils

acceptent plus facilement témointe, bien que deux sujets approuvent les deux

variantes. Peut-être est-ce grâce à l’influence de joint-jointe bien que ce ne soient

pas des substantifs.

Agresseuse est très bien reçu par les sujets ; seuls trois marquent leur

désaccord. Le mécanisme eur-euse est ici accepté alors qu’il ne l’a pas été pour

auteuse. Nous pouvons voir par là que le « feeling » joue fortement dans la

formation de néologismes, parfois plus que la logique : il faut que « ça sonne

bien ».

Seuls six sujets se montrent favorables à angesse gardienne, les autres ne

trouvant pas nécessaire la féminisation du premier membre du mot.

Potesse récolte une majorité de « non », sans doute parce qu’initialement,

pote s’utilisait plus entre des garçons/hommes.

À trois sujets près, l’entièreté des interrogés refuse pour féminin de juge,

jugesse. Apparemment, la mise au féminin en –esse est acceptée plus

difficilement, comme pour docteur-doctoresse. Il faut noter que même ce dernier

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couple n’est pas évident pour tous : sont encore un petit nombre ceux qui utilisent

« madame la docteur ».

Les cas de pingouine et de mammouthe remportent un plus franc succès,

démontrant à nouveau l’usage massif et accepté de la féminisation par ajout d’un

–e final.

L’étude des réponses à la troisième question se fera au sein des points

suivants.

2.2 Le conflit des générations

Par le biais de l’observation des réponses, on voit apparaître en filigrane ce

qu’on pourrait appeler un « conflit de générations ». En effet, on remarque un

conservatisme plus important du côté des adultes de plus de quarante ans et,

contre toute attente, chez les adolescents de 13 ans questionnés, alors que les

jeunes d’environ 20 ans font preuve d’une plus grande propension au changement,

endéans quelques exceptions, naturellement.

Nous pouvons dès lors nous poser la question suivante : pourquoi existe-t-

il une différence aussi nette entre ces générations ?

2.2.1 Un système scolaire qui a évolué

D’après nous, c’est surtout à mettre en relation avec les parcours et

méthodes scolaires auxquels chacun a été confronté. On peut dire que

l’enseignement (et nous nous attarderons plus particulièrement sur l’enseignement

primaire, où les bases de la grammaire et de l’orthographe françaises sont

inculquées) a bien évolué depuis les années 1970, au cours desquelles les sujets

quadragénaires aujourd’hui ont subi ce qu’on peut appeler « la méthode de la

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règle » : si faute il y a, une tape sur les doigts l’élève recevra (au moyen d’une

bonne règle en bois, bien souvent).

C’est évidemment, et heureusement, une réalité que la génération des

jeunes gens et adolescents d’aujourd’hui n’ont pas connue.

Les personnes âgées d’environ 20 ans ont eu à appliquer des méthodes

différentes, où l’importance du respect de la norme se fait toutefois encore bien

sentir.

L’enseignement primaire est actuellement de plus en plus lâche et

permissif selon nous : moins de devoirs (voire pas du tout) puisque l’essentiel du

travail se fait en classe avec l’aide du professeur, etc… Certes plus pédagogique,

cette démarche donne cependant moins de résultats : l’orthographe de la

génération à venir est loin d’être maîtrisée de tous. Ces adolescents ont donc été

habitués à faire le plus gros du travail à l’école et non à domicile : les dictées à la

maison sont bien souvent passées à la trappe, ce qui n’encourage pas les élèves à

perpétuer leur apprentissage en-dehors du cadre scolaire.

C’est ainsi que la plupart des écoliers questionnés nous ont répondu

qu’une éventuelle réforme en faveur de la féminisation ne leur serait pas le

bienvenu car ce serait un effort supplémentaire d’adopter ces changements. À nos

yeux, ils ont été habitués à « la loi du moindre effort », ce qui comporte peut-être

un certain nombre d’avantages mais surtout un bon lot de problèmes pour la suite

de leurs parcours scolaire et professionnel.

2.2.2 Les études effectuées

Outre l’influence de l’enseignement primaire, reste celle des études

effectuées : il va de soi que, sans tomber dans les stéréotypes, un étudiant en

lettres sera plus sensible à la question langagière qu’un étudiant en mathématiques

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ou en sciences. Les orientations choisies par les gens en secondaires et dans

l’enseignement supérieur sont le reflet de leurs principales préoccupations et de

leurs préférences.

2.2.3 Les sujets bilingues

La scolarité n’est pas le seul élément à être en cause dans cet écart

générationnel : il y a deux sujets dont le français ne constitue pas la seule langue

d’usage.

La première (car ce sont deux sujets féminins) est née en Italie et est

arrivée en Belgique à l’âge de 6 mois. Ses parents parlaient l’italien avec elle à la

maison et elle a effectué toute sa scolarité primaire en français.

La seconde est née en Belgique mais a toujours communiqué avec son père

et sa grand-mère en italien.

Chez la première, la volonté de ne pas toucher à la langue se fait

pressante : elle est on ne peut plus claire lorsqu’elle est invitée à donner son avis

sur une institution officielle de nouvelles formes féminines. Nous la citons

textuellement :

je trouve que la langue française est bien comme je l’ai apprise à l’école. Il est

vrai quelle doit évoluer …mais vouloir modifier coûte que coûte la manière

d’écrire : NON. A partir du moment où on a assimilé les règles de grammaire, je

ne trouve pas que écrire correctement pose un problème.

Apparaît ici un phénomène que M. Dominicy (professeur à l’ULB) a mis

en évidence3: les non-natifs ou ceux qui ont appris le français en tant que langue

seconde se plient strictement aux règles énoncées dans les manuels de grammaire

ou d’orthographe française. Le moindre écart leur semble être une énorme faute.

Malgré cela, personne n’est à l’abri d’erreurs, pas même le sujet dont nous venons

3 Dominicy, Marc, Morphologie et syntaxe, Presses universitaires de Bruxelles, 2007, p. 10

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de citer les propos (par ailleurs ponctués çà et là de fautes d’orthographe, dont

nous ne lui tiendront naturellement pas rigueur).

Interrogeons-nous maintenant sur ce concept de faute, bien à l’esprit des

usagers, surtout de la génération des années 1960-1970.

2.3 La pression de l’enseignement, génératrice de

l’angoisse de la faute d’orthographe

Nous avons évoqué précédemment les procédés pédagogiques considérés

comme abusifs aujourd’hui tels que « la méthode de la règle », en vigueur il y a de

ça quelques années. La « faute », que ce soit dans n’importe quelle matière, devait

alors effrayer l’élève : il devait la rejeter loin de lui. En quelque sorte, se tromper,

« c’était mal ». Les élèves devaient être de bons éléments et l’on s’imaginait que

la matière ne pouvait pas mieux rentrer qu’à l’aide d’une discipline de fer. Quels

que soient les résultats de ces pratiques, l’horreur et l’angoisse de la « faute » s’est

ancrée chez les écoliers.

L’on n’a jamais parlé d’« erreur » orthographique, mais bien de « faute »

d’orthographe, expression qui recèle une connotation bien plus lourde. En effet, ce

concept est à ramener à celui de la faute originelle : la femme qui goûte au fruit

défendu et qui provoque la chute de l’être humain du Paradis, de telle sorte que

commettre une faute est perçu comme grave, dramatique (comme l’avait remarqué

M. Van Raemdonck, professeur à l’ULB, dans son cours de Maîtrise et critique de

la grammaire normative, 2005-2006). Il ne faudrait en aucun cas répéter cette

catastrophe ! Tout cela est évidemment très exagéré. Cependant, nombre de

personnes voient encore en la faute d’orthographe quelque chose qui tient du

sacrilège, même celles qui n’ont pas connu les méthodes drastiques que nous

avons déjà citées.

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Nous en avons encore la preuve dans les réponses fournies par nos sujets.

Une jeune fille de 20 ans nous dit (prêtez attention au mot en caractères gras) :

« je suis persuadée que je ne connais nullement les nouvelles applications d’usage

pour la féminisation des noms de métiers (ce serait sympa de me dire où j’ai fait

des fautes ;-) ) »

2.4 L’hésitation face à l’innovation

Malgré notre petit préambule au questionnaire incitant les sujets à créer les

formes qui leur semblaient justes ou du moins qu’ils seraient susceptibles

d’appliquer, on assiste à des atermoiements de leur part lorsque leurs propositions

leur semblent par trop farfelues ou inhabituelles.

Ainsi nous verrons apparaître de nombreux « ? », mais aussi des absences

de réponses, ou encore des remarques telles que : « angesse non (fin si ça existe

ok) ».

L’innovation, la création lexicale peut faire peur à des gens qui ne se

sentent pas spécialistes de la langue. Cependant, cette langue, ils la possèdent,

l’utilisent ! La langue appartient en propre aux usagers et ces derniers n’en ont pas

suffisamment conscience.

2.5 Des habitudes à ne pas déranger

Le français est une langue dont l’apprentissage est laborieux, cela est de

renommée publique. Qui ne s’est pas pris la tête entre les mains quand il a fallu

étudier les conjugaisons ou les innombrables exceptions de l’orthographe

française ? Après avoir accompli tant d’efforts pour assimiler règles et formes

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correctes, pourquoi venir troubler cet ordre (bien que complexe) établi dans

l’esprit ?

Plusieurs sujets ont fait allusion à ce phénomène : « Disons qu’on est

habitué à entendre les mots tels qu’ils sont donc les féminiser sonne bizarre… » ;

« Je trouve cependant le changement difficile à opérer tellement ces mots non

féminisés sont ancrés dans nos habitudes. » ; « trop compliqué » ; « trop dur et

plus chiant » ; « porte à confusion » ; « ne pas embrouiller les gens » ; « nous ne

sommes pas habitués ».

Un professeur nous le fait savoir différemment : « Des difficultés

supplémentaires pour chacun !! Simplifions-nous la vie… Et les élèves… devront-

ils étudier des listes de mots par cœur ? ». Nous lui répondrons ceci : la

féminisation n’a pas pour but de compliquer la langue mais bien de lui faire

refléter une réalité. Telle a toujours été la fin du langage. De plus, comment faire

valoir l’argument de la difficulté de l’apprentissage par cœur lorsque les élèves

sont confrontés aux bêtes noires de la langue française : les exceptions ? Et ces

exceptions sont… à étudier par cœur ! Nous faisons remarquer à ce professeur que

la féminisation ne se fait que par application de règles : les élèves auraient

simplement à étudier les règles existantes (en nombre fini) en matière de

féminisation et à les appliquer ! Il ne serait nullement question de liste à étudier.

2.6 Des refus… mais pas une porte forcément close

Nous avons dénombré, sur 22 sujets interrogés, 10 sujets ayant manifesté

un refus catégorique de féminiser les mots proposés et 9 réponses affirmées en

faveur de cette féminisation. Les 3 derniers sujets tergiversent : leurs hésitations

sont palpables par le vocabulaire et les arguments qu’ils utilisent (voir passages en

caractères gras) :

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Je suis pour à la seule condition que les professeurs du primaire et du

secondaire nous l’enseigne au cours parce que je suis persuadée que je ne connais

nullement les nouvelles applications d’usage pour la fémininsation des noms de

métiers

Je ne suis pas trop favorable. […] Maintenant pourquoi un mot masculin

ne pourrait pas avoir sa forme féminine ?! Après tout, on pourrait mettre ts les

mots sur le même pied : prônons l’égalité des sexes ou plutôt des genres dans ce

cas-ci… ! lol Certains mots féminisés sonnent bien mais d’autres vraiment pas.

Donc je ne suis pas des plus favorables. Mais ça peut se faire pour certains cas

je trouve.

je suppose que je ne suis ni vraiment pour, ni complètement contre…

Mais bon, s’il faut trancher, je suppose que l’important est que je ne sois pas

contre. […]. Mais encore une fois pourquoi pas … Maintenant quand à savoir

s’il serait bon de le faire en douceur, ou complètement radicalement pour ne pas

trop tergiverser… là est la question… humm… pas pour envers et contre tout,

mais certains mots pourraient très bien trouver un pendant féminin sans

devenir ridicules.

L’indécision est donc bien tangible. Cependant, ces sujets ne se montrent

pas complètement fermés à toute réflexion concernant la féminisation des noms et

se livrent même à des observations des plus intéressantes. Nous noterons celle-ci

en particulier :

Ne tombons pas dans l’excès inverse qui nous ferait inventer des mots rien que

pour pouvoir apporter une féminisation ; alors pourquoi ne pas mettre le mot

maçon, grutier, routier (il en existe déjà) ou autre au féminin ; qui nous dit que

certaines femmes ne feront pas un jour ce métier… Faut-il les rectifier tous ???

Parfois, il vaudra mieux créer un nouveau mot que de vouloir mettre le nom

masculin existant au féminin.

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Conclusion

Grâce à cette petite enquête sociologique, nous aurons pu nous rendre

compte que la féminisation des noms est toujours une problématique d’actualité :

les usagers ont un avis à émettre, ils procèdent à des réflexions et font avancer le

débat.

On voit que là où des mécanismes de mise au féminin passent à la trappe

pour la plupart, d’autres subsistent et sont toujours usités.

Malgré des âges, des habitudes (privées ou non), des cursus scolaires et

professionnels différents, malgré les hésitations encore nombreuses et une peur de

défier la norme, certains usagers de la langue française envisagent des

changements en matière de féminisation des noms. Cela nous laisse entrevoir que

l’espoir qu’aboutisse un jour un projet de réforme instituant de nouvelles formes

féminines ne doit pas inévitablement être entretenu en vain.

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Bibliographie

Dominicy, Marc, Morphologie et syntaxe, Bruxelles, Presses Universitaires de

Bruxelles, 2007, 102 p.

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Annexes

ANNEXE 1 : le questionnaire

Vous n’êtes pas sans savoir qu’il existe en français des noms communs ne

possédant qu’une forme masculine ou encore une forme indifférenciée pour les

deux genres (masculin et féminin). Vous trouverez ci-dessous un questionnaire,

organisé en trois parties.

Dans la première partie, je vous demanderai de me proposer une forme féminine

(celle qui vous semble la plus logique et que vous emploieriez le plus facilement,

pas forcément la version « officiellement correcte ») à tous les noms communs

masculins proposés.

Dans la seconde partie, je vous demanderai de manifester votre désaccord ou votre

approbation quant aux féminins créés par l’écrivain Frédéric Dard (plus connu

sous le pseudonyme de San Antonio) pour la liste de noms communs masculins

dressée dans la première partie.

Enfin, il ne vous restera plus qu’à répondre à la question finale qui touche à la

féminisation des noms en général.

Il importe que vous répondiez à une question à la fois, sans aller lire ce qui suit

sans quoi votre jugement pourrait être conditionné et j’ai besoin de réponses

personnelles et spontanées. Merci de jouer le jeu jusqu’à la fin.

I. Quelle forme féminine donneriez-vous aux noms communs masculins

suivants ? I.1. un auteur

I.2. un professeur

I.3. un écrivain

I.4. un témoin

I.5. un agresseur

I.6. un ange gardien

I.7. un pote

I.8. un juge

I.9. un pingouin

I.10. un mammouth

II. Acceptez-vous les féminins suivants, qu’on retrouve sous la plume de San

Antonio ? (répondez par oui ou par non) II.1. une auteuse

II.2. une professeuse

II.3. une écrivaine

II.4. une témoine ou une témointe

II.5. une agresseuse

II.6. une angesse gardienne

II.7. une potesse

II.8. une jugesse

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II.9. une pingouine

II.10. une mammouthesse

III. Êtes-vous favorable à la création et à l’usage officiel de formes

proprement féminines pour des mots qui peuvent se mettre aux deux genres

mais dont seule la forme masculine existe ? En d’autres termes, êtes-vous

pour ou contre la féminisation des noms ?

IV. Éventuelles remarques

ANNEXE 2

Ciavarella Marie-Gaëlle, licenciée en langues et littératures françaises et romanes,

Belge francophone, 22 ans.

I.1. une auteure

I.2. une professeure

I.3. une écrivaine

I.4. une témoin

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardien

I.7. une pote

I.8. une juge

I.9. une pingouine

I.10. une mammouth

II.1. oui c logique

II.2. oui

II.3. ça fait bizarre mais c dans les règles

II.4. oui

II.5. non, pas nécessaire

II.6. non, pas nécessaire

II.7. oui

II.8. non pas nécessaire

II.9. oui

II.10. non pas nécessaire

III. Je suis pour, il n’y aucune raison de ne pas trouver de terme féminin s’il y a

une réalité féminine qui corespond !

IV. /

ANNEXE 3

Persyn Sarah, étudiante en langues et littératures françaises et romanes, Belge

francophone, 20 ans.

I.1. une auteure

I.2. une professeure

I.3. une écrivaine

I.4. une témoin

I.5. une agresseure

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I.6. une ange gardien

I.7. une pote

I.8. une juge

I.9. une pingouin

I.10. une mammouth

II.1. non

II.2. non

II.3. oui

II.4. non

II.5. oui

II.6. non

II.7. non

II.8. non

II.9. oui

II.10. oui

III. Je suis pour à la seule condition que les professeurs du primaire et du

secondaire nous l’enseigne au cours parce que je suis persuadée que je ne connais

nullement les nouvelles applications d’usage pour la fémininsation des noms de

métiers (ce serait sympa de me dire où j’ai fait des fautes ;-) ).

IV. Je n’ai pas procédé par logique puisque j’accepte mammouthesse mais pas

angesse, enfait c’est plutôt une question de « feeling » et je ne sais pas pourquoi je

préfère une forme à l’autre.

ANNEXE 4

Perdicaro Francesca, employée dans une européenne de lyophilisation liégeoise,

Belge francophone, 46 ans.

I.1. RIEN

I.2. une professeur

I.3. une écrivain

I.4. une témoin

I.5. /

I.6. /

I.7. une pote

I.8. une juge

I.9. une pingouin

I.10. une mammouth

II.1. non

II.2. non

II.3. non

II.4. non

II.5. oui

II.6. non

II.7. non

II.8. non

II.9. non

Page 22: Feminisation Enquete Pour Reforme

22

II.10. non

III. Non je trouve que la langue française est bien comme je l’ai apprise à l’école.

Il est vrai quelle doit évoluer …mais vouloir modifier coûte que coûte la manière

d’écrire : NON.

A partir du moment où on a assimiler les règles de grammaire, je ne trouve pas

que écrire correctement pose un problème. (et pourtant le français n’est pas ma

langue maternelle, j’ai dû apprendre les finesses de celle-ci à l’école)

IV. /

ANNEXE 5

Callens Jean, directeur d’entreprise dans le domaine de l’agro-alimentaire, Belge

francophone, 46 ans.

I.1. une auteur

I.2. une professeuse

I.3. une écrivain

I.4. une témoigneuse

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardien

I.7. une pote

I.8. une juge

I.9. une pingouine

I.10. une mammouthe

II.1. non

II.2. oui

II.3. non

II.4. non

II.5. oui

II.6. non

II.7. non

II.8. non

II.9. oui

II.10. oui

III. Non,pas spécialement.

IV. /

ANNEXE 6

Dogot Anne-Laure, danseuse belge francophone en formation au SEAD (école de

danse contemporaine autrichienne), 19 ans.

I.1. une auteur

I.2. une professeur

I.3. une écrivaine

I.4. une témoin

I.5. une agresseuse ( ?? ça sonne bizarre, j’en sais trop rien)

Page 23: Feminisation Enquete Pour Reforme

23

I.6. une ange gardienne

I.7. une pote

I.8. une juge

I.9. une pingouine

I.10. une mammouth(e)

II.1. non

II.2. oui

II.3. oui

II.4. moui

II.5. oui

II.6. angesse non (fin si ça existe ok)

II.7. non

II.8. pas vraiment non

II.9. oui

II.10. lol, je dirais oui

III. Je ne suis pas trop favorable. Disons qu’on est habitué à entendre les mots tels

qu’ils sont donc les féminiser sonne bizarre… Maintenant pourquoi un mot

masculin ne pourrait pas avoir sa forme féminine ?! Après tout, on pourrait mettre

ts les mots sur le même pied : prônons l’égalité des sexes ou plutôt des genres

dans ce cas-ci… ! lol Certains mots féminisés sonnent bien mais d’autres

vraiment pas. Donc je ne suis pas des plus favorables. Mais ça peut se faire pour

certains cas je trouve.

IV. /

ANNEXE 7

Estas Pierre, professeur de géographie dans l’enseignement secondaire général,

Belge francophone, 47 ans.

I.1. une auteur

I.2. madame ou mademoiselle la professeur

I.3. une écrivaine

I.4. une témoin

I.5. une agresseur

I.6. une ange gardien

I.7. une pote

I.8. une juge

I.9. une pingouine

I.10. une mammouth

II.1. non

II.2. non

II.3. oui

II.4. non

II.5. non

II.6. non

II.7. non

II.8. non

Page 24: Feminisation Enquete Pour Reforme

24

II.9. oui

II.10. non

III. Contre

IV. /

ANNEXE 8

Bellens Emmanuelle, étudiante en langues et littératures françaises et romanes,

Belge francophone, 20 ans.

I.1. une auteure

I.2. une professeur

I.3. une écrivaine

I.4. une témointe

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gradienne

I.7. une pote

I.8. une juge

I.9. une pingouine

I.10. un mammouth femelle

II.1. non

II.2. oui

II.3. oui

II.4. oui

II.5. oui

II.6. oui

II.7. non

II.8. non

II.9. oui

II.10. oui

III. pour la féminisation des noms

IV. /

ANNEXE 9

Estas Sophie, sage-femme, Belge francophone, 43 ans.

I.1. une auteure

I.2. une professeure

I.3. une écrivaine

I.4. une témoin

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardienne

I.7. une potesse

I.8. une juge

I.9. une pingouine

I.10. une mammouthe

Page 25: Feminisation Enquete Pour Reforme

25

II.1. non

II.2. non

II.3. oui

II.4. non – oui

II.5. oui

II.6. non

II.7. oui

II.8. non

II.9. oui

II.10. non

III. Pour

IV. /

ANNEXE 10

Callens Caroline, étudiante en médecine, Belge francophone, 19 ans.

I.1. une auteur

I.2. une professeresse

I.3. une écrivière

I.4. une témointe

I.5. une agressive

I.6. une ange gardienne

I.7. une pote

I.8. une jugeresse

I.9. une pingouine

I.10. une mammouthesse

II.1. oui

II.2. oui

II.3. oui

II.4. non – oui

II.5. oui

II.6. oui

II.7. non

II.8. non

II.9. oui

II.10. oui

III. Pour

IV. /

ANNEXE 11

Callens Jeanne, élève de 2e secondaire dans l’enseignement général (option latin),

Belge francophone, 13 ans.

I.1. une autrice

Page 26: Feminisation Enquete Pour Reforme

26

I.2. une professeure

I.3. une écrivaine

I.4. une témointe

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardienne

I.7. une pote

I.8. une juge

I.9. une pingouène

I.10. une mammouthesse

II.1. non

II.2. non

II.3. oui

II.4. non – oui

II.5. oui

II.6. non

II.7. oui

II.8. non

II.9. oui

II.10. oui

III. Pour

IV. /

ANNEXE 12

Cuvelier Flore, secrétaire, Belge francophone, 20 ans.

I.1. une auteur

I.2. une professeur

I.3. une écrivaine

I.4. une témoin

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardienne

I.7. une pote

I.8. une juge

I.9. une pingouine

I.10. une mammouthe

II.1. non

II.2. non

II.3. oui

II.4. non et oui

II.5. oui

II.6. non

II.7. oui

II.8. non

II.9. oui

II.10. oui

III. Pas plus féministe engagée que femme soumise ;-) je suppose que je ne suis

Page 27: Feminisation Enquete Pour Reforme

27

ni vraiment pour, ni complètement contre… Mais bon, s’il faut trancher, je

suppose que l’important est que je ne sois pas contre. Je trouve cependant le

changement difficile à opérer tellement ces mots non féminisés sont ancrés dans

nos habitudes. Mais encore une fois pourquoi pas … Maintenant quand à savoir

s’il serait bon de le faire en douceur, ou complètement radicalement pour ne pas

trop tergiverser … là est la question… humm …

IV. /

ANNEXE 13

Delcoigne Anne, infirmière, Belge francophone, 46 ans.

I.1. une auteure

I.2. une professeure

I.3. une écrivainte

I.4. une témointe

I.5. une ?

I.6. une ange gardienne (bof ?)

I.7. une ?

I.8. une jugeuse (bof ?)

I.9. une pingouine

I.10. madame mammouth lol

II.1. non

II.2. oui

II.3. oui

II.4. le deuxième oui

II.5. bof oui

II.6. non

II.7. non

II.8. non

II.9. oui

II.10. non

III. pas pour envers et contre tout, mais certains mots pourraient très bien trouver

un pendant féminin sans devenir ridicules

IV. Ne tombons pas dans l’excès inverse qui nous ferait inventer des mots rien

que pour pouvoir apporter une féminisation ; alors pourquoi ne pas mettre le mot

maçon, grutier, routier (il en existe déjà) ou autre au féminin ; qui nous dit que

certaines femmes ne feront pas un jour ce métier… Faut-il les rectifier tous ???

Parfois, il vaudra mieux créer un nouveau mot que de vouloir mettre le nom

masculin existant au féminin.

ANNEXE 14

Palpacuer Anthony, étudiant en commerce, Français, 20 ans.

I.1. une autrice

I.2. une professeur

Page 28: Feminisation Enquete Pour Reforme

28

I.3. une écrivain

I.4. un témoin

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardien

I.7. une pote

I.8. un juge

I.9. une pingouinette

I.10. une mamamouth

II.1. non

II.2. non

II.3. non

II.4. non

II.5. oui

II.6. oui

II.7. non

II.8. non

II.9. oui

II.10. oui

III. Pour

IV. /

ANNEXE 15

Meyrant Sophie, élève de 2e secondaire dans l’enseignement général (option

latin), Belge francophone, 13 ans.

I.1. une autesse

I.2. une professeur

I.3. une écrivaine

I.4. un témoin

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardienne

I.7. une pote

I.8. un juge

I.9. une pingouin

I.10. une mammouthesse

II.1. non

II.2. oui

II.3. oui

II.4. oui

II.5. oui

II.6. non

II.7. non

II.8. non

II.9. non

II.10. oui

Page 29: Feminisation Enquete Pour Reforme

29

III. Contre, trop compliqué.

IV. /

ANNEXE 16

Cornu Gauthier, élève de 2e secondaire dans l’enseignement général (option

latin), Belge francophone, 13 ans.

I.1. une autresse

I.2. une professeuse

I.3. une écrivain

I.4. un témointe

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardienne

I.7. une pote

I.8. un juge

I.9. une pingouine

I.10. une mammouthesse

II.1. oui

II.2. oui

II.3. non

II.4. oui

II.5. oui

II.6. non

II.7. non

II.8. oui

II.9. oui

II.10. oui

III. Contre, porte à confusion.

IV. /

ANNEXE 17

Delmotte Maxime, élève de 2e secondaire dans l’enseignement général (option

latin), Belge francophone, 13 ans.

I.1. une auteure

I.2. une professeur

I.3. une écrivain

I.4. un témoin

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardienne

I.7. une pote

I.8. un juge

I.9. une pingouin

I.10. une mammouthe

II.1. non

Page 30: Feminisation Enquete Pour Reforme

30

II.2. non

II.3. non

II.4. non

II.5. oui

II.6. oui

II.7. non

II.8. non

II.9. non

II.10. oui

III. Contre ; il est plus facile de ne rien changer, pour ne pas embrouiller les gens.

IV. /

ANNEXE 18

Daumerie Cédric, élève de 2e secondaire dans l’enseignement général (option

latin), Belge francophone, 13 ans.

I.1. une auteure

I.2. une professeuse

I.3. une écrivain

I.4. un témoin

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardienne

I.7. une potte

I.8. un juge

I.9. une pingouin

I.10. une mammouthesse

II.1. non

II.2. oui

II.3. non

II.4. non

II.5. oui

II.6. non

II.7. non

II.8. non

II.9. oui

II.10. oui

III. Contre, trop dur et plus chiant.

IV. /

ANNEXE 19

Fourneaux Mathilde, élève de 2e secondaire dans l’enseignement général (option

latin), Belge francophone, 13 ans.

I.1. une autrice

I.2. une profetrice

Page 31: Feminisation Enquete Pour Reforme

31

I.3. une écrivaine

I.4. un témoine

I.5. une agretrice

I.6. une ange gardienne

I.7. une pote

I.8. un jugette

I.9. une pingouaine

I.10. une mammouthette

II.1. oui

II.2. non

II.3. oui

II.4. oui

II.5. oui

II.6. non

II.7. oui

II.8. oui

II.9. non

II.10. oui

III. Pour, plus facile.

IV. /

ANNEXE 20

Lepoutte Coline, élève de 2e secondaire dans l’enseignement général (option

latin), Belge francophone, 13 ans.

I.1. une auteure

I.2. une professeure

I.3. une écrivaine

I.4. un témoin

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardienne

I.7. une pote

I.8. un juge

I.9. une pingouin

I.10. une mammouthesse

II.1. non

II.2. non

II.3. oui

II.4. non

II.5. oui

II.6. non

II.7. non

II.8. non

II.9. non

II.10. oui

Page 32: Feminisation Enquete Pour Reforme

32

III. Contre, nous ne sommes pas habitués.

IV. /

ANNEXE 21

Leloir Anne-Laure, élève de 2e secondaire dans l’enseignement général (option

latin), Belge francophone, 13 ans.

I.1. une autrice

I.2. une professeure

I.3. une écrivaine

I.4. un témoin

I.5. une agressatrice

I.6. une ange gardien

I.7. une pote

I.8. un juge

I.9. une pingouaine

I.10. une mammouthe

II.1. non

II.2. non

II.3. non

II.4. oui

II.5. oui

II.6. oui

II.7. non

II.8. non

II.9. oui

II.10. non

III. Contre, trop dur.

IV. /

ANNEXE 22

Lemestre Alain, professeur de français dans le premier cycle de l’enseignement

secondaire général, Belge francophone, 45 ans.

I.1.

I.2. mais une prof

I.3.

I.4.

I.5.

I.6.

I.7. une copine

I.8. un juge

I.9.

I.10.

II.1. non

Page 33: Feminisation Enquete Pour Reforme

33

II.2. non

II.3. oui

II.4. non

II.5. non

II.6. non

II.7. non

II.8. non

II.9. non

II.10. non

III. Contre.

IV. Des difficultés supplémentaires pour chacun !! Simplifions-nous la vie…

Et les élèves… devront-ils étudier des listes de mots par cœur ?

ANNEXE 23

Callens Charlotte, élève en troisième maternelle, Belge francophone, 5 ans.

I.1. une autrice

I.2. une professeuse

I.3. une écriveuse

I.4. un témoine

I.5. une agresseuse

I.6. une ange gardienne

I.7. une copine

I.8. un jugette

I.9. une pingouine

I.10. une mammouthène

II.1. non

II.2. oui

II.3. oui

II.4. oui

II.5. oui

II.6. oui

II.7. non

II.8. oui

II.9. oui

II.10. oui

III. Pour.

IV.