Fascinant E Toutankhamon...jets présentés en 1967 et 60 qui sor-tent d’Egypte pour la première...

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LE PARISIEN SAMEDI 23 MARS 2019 02 FAIT DU JOUR @le_Parisien Ramsès III Temple d’Hatchepsout Thoutmosis III L a V a l l é e d e s R o i s Ramsès IV Ramsès VII Nord COSTA/LEEMAGE Aménophis II LP/INFOGRAPHIE. TOMBEAU DE TOUTANKHAMON COSTA/LEEMAGE Howard Carter (1874-1939) en train d'examiner le sarcophage, en 1922. Le Caire Le Caire Le Caire Louxor Louxor Mer Rouge Mer Méditerranée SOUDAN ÉGYPTE LIBYE 200 km La Vallée des Rois La Vallée des Rois E n février 1967, André Malraux prononçait le discours inaugural de l’exposition dédiée à Toutankhamon. Pour la première fois, le sarcophage du pharaon avait quitté l’Egypte, été accueilli au Bourget comme un chef d’Etat, et la voix rocailleuse du ministre français de la Culture évoquait « l’incroyable leçon que l’Egypte antique donnait à l’humanité ». Plus de 1,2 million de visiteurs s’étaient précipités au Petit Palais dans les semaines qui suivirent. Avec à chaque fois la même émotion, voire le même recueillement. C’est ainsi, l’Egypte ancienne fascine. Emerveille, fait rêver, entretient la légende, effraye ceux qui restent bouche bée devant les momies, questionne sur les défis architecturaux ou ces intrigants hiéroglyphes. Il faut y aller pour comprendre. Et en profiter, puisque ce sera le dernier voyage de Toutankhamon, promis à une retraite éternelle sur le sol égyptien. L’ÉDITO DE NICOLAS CHARBONNEAU NicoCharbonneau Fascinant PAR YVES JAEGLÉ L’ART DE L’ÉGYPTE des pharaons a duré trois mille ans, et Toutankha- mon n’a régné que dix ans. Ce n’est rien, c’est tout, mais c’est un absolu. Cet enfant roi — il n’a jamais eu 20 ans — incarne à la folie notre soif de connaître l’altérité d’une civilisa- tion à ce point enfouie, munificente, singulière avec ses dieux animaux, et qu’on ne connaîtra jamais vrai- ment, malgré la découverte mythi- que — au prix d’un labeur acharné, méticuleux, laborieux, ingénieux — de l’intégralité de ce tombeau en 1922 dans la Vallée des Rois en Egypte par l’archéologue anglais Howard Carter. Ce dernier s’est dé- crit comme « muet de stupeur, les mains tremblantes », en éclairant à la bougie ces joyaux dissimulés aux regards depuis des millénaires. On le croit sur parole. On le com- prend mieux encore en éprouvant à notre tour cette stupeur face à ces 150 merveilles du trésor de Toutan- khamon — sur 5 000 pièces extrai- tes par l’équipe de l’archéologue ! — présentées dans la Grande Halle de la Villette à partir d’aujourd’hui. Beaucoup d’entre nous en rêvaient. Qui n’a entendu parler de la premiè- re visite à Paris de Toutankhamon au Petit Palais en 1967, exposition qui détient toujours le record des entrées en France avec plus de 1,2 million de visiteurs ? Nous aussi, cette fois, on pourra dire « j’y étais ». On tombe en pâmoison, que l’on soit totalement convaincu ou pas par cette mise en scène très spectaculaire — vidéos, musique, agrandissements d’images, tout est (bien) fait pour attirer un public fa- milial — réalisée par une équipe américaine qui organise cette tour- née mondiale, de passage à Paris après Los Angeles et avant Londres, dans dix villes. QUE D’OR ! Une tournée d’adieux : la star des pharaons ne devrait plus quitter le musée égyptien en construction qui accueillera l’intégralité du tombeau dès 2022. On ne sait plus où donner de la tête devant tant d’or, de lapis- lazuli, des couleurs rares. Devant les pièces les plus grandes et les plus petites, toutes étourdissantes. De- vant cette poésie absolue. L’art égyptien a été le premier à s’intéres- ser à ce point à la figure humaine, aux animaux, aux fleurs, à l’eau, à la nature. Les dieux vivaient parmi eux. Et quel naturel ! Ce gardien du temple du roi à taille réelle, qui, vu de dos — une première, car au mu- sée du Caire, il est adossé au mur et l’on ne peut tourner autour — sem- ble marcher, galbe insensé, muscles en action, drapé d’un défilé de mo- de. Autre choc parmi cent : ce demi- sourire sur le visage du roi au visage presque féminin — le dieu solaire in- carne à la fois le père et la mère — sur le couvercle d’un vase en albâ- tre, ce regard qui nous fixe, sem- blant dire : « Amusez-vous, vous ne saurez jamais vraiment qui j’étais. » On reprend le fil, depuis le début. Son trône d’enfant. « C’est extrême- ment touchant d’imaginer un petit garçon monter sur ce trône. Com- me une chaise mais en ébène, en ivoire, à la feuille d’or… Il a été élevé depuis sa naissance pour être un dieu sur terre », sourit Dominique Farout, conseiller scientifique de l’étape française de l’exposition. Par rapport à celle de 1967 au Petit Pa- lais, seul manque le masque d’or du pharaon, l’une des images les plus reproduites au monde, resté au Caire et qui ne quittera plus sa terre natale : « Pour le peuple égyp- tien, c’est bien plus encore que leur Joconde. Leur icône identitaire. » Mais il reste tant à voir : 25 des ob- jets présentés en 1967 et 60 qui sor- tent d’Egypte pour la première fois, du faucon solaire à un indescriptible étui d’un arc de chasse aux têtes de lions en faïence bleue. Fauves mi- niatures. C’est dieu ici qui se niche dans les détails. « Toutankhamon, le trésor du pharaon », jusqu’au 15 septembre, Grande Halle de la Villette (Paris XIX e ), 10 heures- 20 heures tous les jours, de 18 à 24 €, www.expo-toutankhamon.fr. A lire : « la Fabuleuse Découverte de la tombe de Toutankhamon », de Howard Carter (Libretto, 8,10 €), et « le Trésor de Toutankhamon », de Zahi Hawass, le grand spécialiste actuel, photos sublimes (Citadelles & Mazenod, 49 €). Toutankhamon LE RÉVEIL DE LA FOLIE Ce sera l’exposition de l’année ! La Villette attend des milliers de visiteurs à la manifestation organisée autour du plus connu des pharaons. La précédente, en 1967, détient toujours le recueil de fréquentation de tous les temps en France. Statuette en bois doré de Toutankhamon chevauchant une panthère. LABORATORIOROSSO/VITERBO/ITALY milibris_before_rename

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LE PARISIEN SAMEDI 23 MARS 2019

02

FAIT DU JOUR @le_Parisien

Ramsès IIITemple

d’Hatchepsout

Thoutmosis III

L a V a l l é e

d e s R o i s

Ramsès IV

Ramsès VIINord

COSTA/LEEMAGE

Aménophis II

LP/INFOGRAPHIE.

TOMBEAU DETOUTANKHAMON

COSTA/LEEMAGE

Howard Carter (1874-1939)en train d'examiner

le sarcophage, en 1922.

Le CaireLe CaireLe Caire

LouxorLouxor

Mer R

ouge

MerMéditerranée

SOUDAN

ÉGYPTE

LIBYE

200 km

La Vallée des RoisLa Vallée des Rois

E n février 1967, AndréMalraux prononçait

le discours inaugural de l’exposition dédiée à Toutankhamon. Pour la première fois, le sarcophage du pharaon avait quitté l’Egypte, été accueilli au Bourget comme un chef d’Etat, et la voix rocailleuse du ministre français de la Culture évoquait « l’incroyable leçon que l’Egypte antique donnait à l’humanité ». Plus de 1,2 million de visiteurs s’étaient précipités au Petit Palais dans les semaines qui suivirent. Avec à chaque fois la même émotion, voire le même recueillement. C’est ainsi, l’Egypte ancienne fascine. Emerveille, fait rêver, entretient la légende, effraye ceux qui restent bouche bée devant les momies, questionne sur les défis architecturaux ou ces intrigants hiéroglyphes. Il faut y aller pour comprendre. Et en profiter, puisque ce sera le dernier voyage de Toutankhamon, promis à une retraite éternelle sur le sol égyptien.

L’ÉDITO DE NICOLASCHARBONNEAU

NicoCharbonneau

Fascinant

PAR YVES JAEGLÉ

L’ART DE L’ÉGYPTE des pharaons a duré trois mille ans, et Toutankha-mon n’a régné que dix ans. Ce n’estrien, c’est tout, mais c’est un absolu. Cet enfant roi — il n’a jamais eu 20 ans — incarne à la folie notre soif de connaître l’altérité d’une civilisa-tion à ce point enfouie, munificente,singulière avec ses dieux animaux, et qu’on ne connaîtra jamais vrai-ment, malgré la découverte mythi-que — au prix d’un labeur acharné,méticuleux, laborieux, ingénieux — de l’intégralité de ce tombeau en 1922 dans la Vallée des Rois enEgypte par l’archéologue anglais Howard Carter. Ce dernier s’est dé-crit comme « muet de stupeur, les mains tremblantes », en éclairant àla bougie ces joyaux dissimulés aux regards depuis des millénaires.

On le croit sur parole. On le com-prend mieux encore en éprouvant à notre tour cette stupeur face à ces150 merveilles du trésor de Toutan-khamon — sur 5 000 pièces extrai-tes par l’équipe de l’archéologue ! — présentées dans la Grande Halle de la Villette à partir d’aujourd’hui. Beaucoup d’entre nous en rêvaient. Qui n’a entendu parler de la premiè-re visite à Paris de Toutankhamon au Petit Palais en 1967, exposition qui détient toujours le record desentrées en France avec plus de1,2 million de visiteurs ? Nousaussi, cette fois, on pourra dire

« j’y étais ». On tombe en pâmoison, que l’on soit totalement convaincu ou pas par cette mise en scène très spectaculaire — vidéos, musique, agrandissements d’images, tout est (bien) fait pour attirer un public fa-milial — réalisée par une équipe américaine qui organise cette tour-née mondiale, de passage à Paris après Los Angeles et avant Londres, dans dix villes.

QUE D’OR !

Une tournée d’adieux : la star des pharaons ne devrait plus quitter le musée égyptien en construction quiaccueillera l’intégralité du tombeaudès 2022. On ne sait plus où donner de la tête devant tant d’or, de lapis-lazuli, des couleurs rares. Devant lespièces les plus grandes et les pluspetites, toutes étourdissantes. De-vant cette poésie absolue. L’artégyptien a été le premier à s’intéres-ser à ce point à la figure humaine,aux animaux, aux fleurs, à l’eau, à la nature. Les dieux vivaient parmi eux. Et quel naturel ! Ce gardien du temple du roi à taille réelle, qui, vu de dos — une première, car au mu-sée du Caire, il est adossé au mur et l’on ne peut tourner autour — sem-ble marcher, galbe insensé, musclesen action, drapé d’un défilé de mo-de. Autre choc parmi cent : ce demi-sourire sur le visage du roi au visagepresque féminin — le dieu solaire in-

carne à la fois le père et la mère — sur le couvercle d’un vase en albâ-tre, ce regard qui nous fixe, sem-blant dire : « Amusez-vous, vous nesaurez jamais vraiment qui j’étais. »

On reprend le fil, depuis le début.Son trône d’enfant. « C’est extrême-ment touchant d’imaginer un petit garçon monter sur ce trône. Com-me une chaise mais en ébène, en ivoire, à la feuille d’or… Il a été élevédepuis sa naissance pour être un dieu sur terre », sourit DominiqueFarout, conseiller scientifique de l’étape française de l’exposition. Par rapport à celle de 1967 au Petit Pa-lais, seul manque le masque d’or du pharaon, l’une des images les plus reproduites au monde, resté au Caire et qui ne quittera plus sa terre natale : « Pour le peuple égyp-tien, c’est bien plus encore que leur

Joconde. Leur icône identitaire. » Mais il reste tant à voir : 25 des ob-jets présentés en 1967 et 60 qui sor-tent d’Egypte pour la première fois, du faucon solaire à un indescriptibleétui d’un arc de chasse aux têtes de lions en faïence bleue. Fauves mi-niatures. C’est dieu ici qui se niche dans les détails.

« Toutankhamon, le trésor du pharaon », jusqu’au 15 septembre, Grande Halle de la Villette (Paris XIXe), 10 heures-20 heures tous les jours, de 18 à 24 €, www.expo-toutankhamon.fr. A lire : « la Fabuleuse Découverte de la tombe de Toutankhamon »,de Howard Carter (Libretto, 8,10 €),et « le Trésor de Toutankhamon »,de Zahi Hawass, le grand spécialisteactuel, photos sublimes (Citadelles & Mazenod, 49 €).

ToutankhamonLE RÉVEIL DE LA FOLIE

Ce sera l’exposition de l’année ! La Villette attend des milliers de visiteurs à la manifestation organisée autour du plus connu des pharaons. La précédente, en 1967, détient toujours le recueil de fréquentation de tous les temps en France.

Statuette en bois doré

de Toutankhamon

chevauchant une panthère.

LABORATORIOROSSO/VITERBO/ITALY

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SAMEDI 23 MARS 2019 LE PARISIEN

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FAIT DU JOURwww.leparisien.fr

Cercueil miniature

canope à l’effigie

de Toutankhamon.

Une passion françaiseles images des pyramides car Napoléon avait joint des artistes à l’armée des scienti-fiques. Toutankhamon en lui-même incarne un mys-tère. « Je le vois comme un enfant foudroyé, sacrifié à la fonction royale », glisse Vincent Rondot . Fou-droyant de beauté. Y.J.

aux immortels » au romancier his-torique Christian Jacq, dont l’éditeur XO vient de rééditer « Toutankha-mon : l’Ultime Secret ». L’Egypte an-tique irrigue la bande dessinée de-puis « les Cigares du pharaon » ou « Astérix et Cléopâtre », le cinéma, comme « Indiana Jones », le jeu vi-déo avec Assassin’s Creed. Ce soir encore, Stéphane Bern consacre sur France 2 un « Secrets d’histoire » àl’Egypte des pharaons (lire page 30).

La campagne d’Egypte de Bona-parte, entre 1798 et 1801, a popularisé

Pour lui, la passion pour l’égyptolo-gie tient à une « fascination » : « Grè-ce, Rome, ce sont nos racines, on est intéressés. Mais devant l’Egypte, on est bouche bée. Et la découverte du tombeau de Toutankhamon, de ce trésor caché et intact, a validé ce qu’on imaginait des pharaons cou-verts d’or. Des trésors comme celui-là, il n’y en a pas deux. Ni en Perse, ni chez les Assyriens (NDLR : Mésopo-tamie), ni en Chine. »

Une fascination « multiforme », del’auteur de BD Enki Bilal et sa « Foire

PLUS DE 150 000 BILLETS vendus avant même l’ouverture de l’exposi-tion qui accueillera le public tous lesjours, jusqu’au 15 septembre. Les Français vouent un culte à Toutan-khamon. Vincent Rondot, qui dirige le département des antiquités égyp-tiennes au Louvre — prêteur d’un chef-d’œuvre du dieu Amon proté-geant le pharaon à la Villette — avait manqué l’expo de 1967 à Paris, mais l’avait vue ensuite à Londres : « J’avais fait cinq heures de queue. Je m’en souviendrai toute ma vie. »

fublé d’un sang congénital, d’un léger pied bot, le jeune roi a aussisouffert de paludisme, comme l’ont montré les équipes de Zahi Hawass, le grand spécialiste égyptien actuel. Très affaibli, le pharaon meurt probablement à 19 ans des suites d’une chute de char. Après dix ans de règne, quand même. « On a pillé toutes les tombes sauf la sienne, parce que c’était l’enfant roi oublié. On ne l’a pas cherché pendant des millénaires. Et il a ressuscité », résume Dominique Farout, conseiller scientifique de l’ex-position. « Il vit », c’est le dernier mot affiché en grand à la Villette.Il nous fait courir, en tout cas. Y.J.

traditionnels et impose d’être représenté avec réalisme, mâ-choire presque chevaline et embonpoint visible. Il change aussi de capitale, passant de Thèbes (Louxor) à Amarna.

ÉLIMINÉ DE LA LIGNÉEToutankhamon accède au trône dans ce climat de division. Son nouveau nom symbolise la res-tauration des dieux anciens et du premier d’entre eux, Amon. On ignore si c’est vraiment lui — ou les puissances religieuses, politiques, militaires — qui an-nula les décisions de son père. Après sa mort, on l’élimine de la lignée, considérée comme salie. Il devient pour des siècles un fantôme, à l’abri dans son tom-beau de la Vallée des Rois.

Le jeune pharaon n’a pas étégâté par la nature. Des tests ADNrécents ont montré qu’il est issu de l’union de son père et de l’unedes sœurs de ce dernier, peut-

être parce que Néfertiti n’avaitdonné au roi que des filles.Lui-même épouse une de-mi-sœur — pas du tout un ta-

bou dans l’Egypte ancien-n e — q u i l u i d o n n e

deux filles mort-nées.On retrouvera leurs

m o m i e s d a n sle tombeau

royal. Af-

IL S’APPELA d’abord Toutan-khaton, avant de changer de nom. Il a été oublié pendant des millénaires, jusqu’à son nom, effacé dans la lignée des pha-raons par ses successeurs. La malédiction de Toutankhamon, qui fait tant fantasmer, c’est sur-tout la sienne. Le pharaon, qui a régné de - 1335 à - 1326 avant J.-C., est d’abord victime de la mauvaise image à son époque de son père, Akhenaton. Ce pharaon révolutionnaire — dé-crit comme étrange, voire « mystique » à la fin de sa vie, à tel point que sa femme, Néfertiti, préféra aller vivre dans un autre palais — s’était mis à dos le cler-gé local en abolissant le culte des dieux anciens, au profit d’un seul, Aton — d’où le premier nom de son fils, Toutankha-ton —, qui incarne le disque so-laire. Les historiens relèvent quece père tout-puissant et d’une radicalité inouïe a aussi bousculé, de manière positive, l’art égyptien immémorial : il refuse les canons de beauté

Fauteuil de Toutankhamon en bois incrusté d’ébène et d’ivoire.

Figurine d’Horus sous les traits d’un faucon solaire (à gauche).

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Le fils d’un révolutionnaire

GLOIRE À JAMAIS. A lire son récit écrit à chaud, « la Fabuleuse Découverte de la tombe de Toutankhamon », Howard Carter, l’archéologue anglais qui a découvert le tombeau du pharaon dans la Vallée des Rois, à Louxor, est un vrai héros. C’est après des années de fouilles « monotones », « dures », dans « l’ennui et la solitude » du désert égyptien, raconte-t-il, que, lors de sa cinquième campagne de recherche, le 5 novembre 1922, il découvre enfin le trésor. A l’époque, des archéologues privés pouvaient « acheter », grâce à des mécènes, des « droits de fouiller » sur un périmètre donné. Howard Carter fut aidé par lord Carnarvon, un Anglais passionné d’égyptologie, mort subitement quelques mois après l’exhumation du pharaon. On évoqua alors une malédiction pour ceux qui avaient approché la tombe, une légende entretenue par Conan Doyle lui-même. Mais balayée par les historiens. Lord Carnarvon, très malade depuis un accident de voiture, a succombé à une infection, à la suite d’une piqûre de moustique. Howard Carter, lui, est mort d’un cancer en mars 1939, à 64 ans. Y.J.

L’incroyabledécouverte

Figurine

prosternée et

chaîne en or

représentant

un roi

accroupi.

Règne de - 1353 à - 1338(l’une des sœursd’Akhenaton)

Règne de - 1335 à - 1326

de - 135(l’une des sœursd’Akhenaton)Ak ton)

Règne de - 1335 à -

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