FAITSETGESTES LEBOUQUETINDESALPES Montagnards … · moyen d’un ascenseur. Cette partie du projet...

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pages 10 et 11 L’ÉCHODESVALLÉES page 4 et 5 Éducation à l’environnement : des actions concrètes Le journal d’information du Parc national Été 2005- n° 24 Des projets pour l’accueil touristique Bourg d’Oisans : nouvel accueil à la Maison du Parc FAITS ET GESTES Une ouverture partielle cet été dans le bâtiment rénové. Le chantier a été l’occasion de proposer une journée de formation aux artisans sur la cons- truction d’une dalle en bois. pages 2 et 3 La Valgaude : un sentier qui rassemble Restructurer la Maison du Parc à Vallouise pages 6 & 7 DOSSIER 20 mai 1995, 8 h 00 : le dernier bouquetin, enfin extrait du véhicule qui l’a apporté de Savoie, s’élance dans les pentes de Champoléon. Les gardes-moniteurs du Parc national de la Vanoise, venus pour célébrer l’évènement, le regardent s’éloigner. Les yeux sont humides, l’un d’eux murmure : " allez, mon petit ! ". Les gardes-moniteurs du Parc national des Ecrins ont déjà l’œil rivé à la longue-vue : le relais est passé, sérieuse- ment et passionnément. Mai 2005 , dix ans après, c’est l’heure d’un premier bilan ; le Parc national des Ecrins peut s’enorgueillir d’avoir apporté sa pierre à la restauration du Bouquetin des Alpes en menant à bien cette réintroduction dans un massif hautement stratégique pour le repeuplement des Alpes du Sud. En effet, pour cette espèce très lente et prudente à coloniser spontanément de nouveaux territoires, il est nécessaire de fixer des noyaux de population en différents nœuds maillant son aire de répartition potentielle, puis de lais- ser jouer l’extraordinaire aptitude du bouquetin à se déplacer le long des corridors écolo- giques. Ainsi les deux lâchers, dans le Valbonnais (1989-90) puis dans le Champsaur (1994- 95), ont permis de voir réapparaître ces silhouettes prestigieuses dans le Taillefer, la Vallouise, le Valgaudemar, plus quelques incursions prometteuses en Oisans. Mais le succès n’aurait pas eu cette plénitude sans la qualité de la collaboration entre la Vanoise, mère donatrice, véritable arche de Noé qui a permis avec le Grand Paradis de soustraire le Bouquetin de l’extinction, et les Écrins, élève appliqué mettant en œuvre pour la première fois les préconisations de la "Charte nationale pour la réintroduction du Bouquetin". Travail scientifique commun, échanges techniques, invitations réciproques pour les opérations de capture et de comptage, communication et pédagogie partagées, ont constitué le ciment de cette collaboration, qui revêt aujourd’hui un caractère exem- plaire pour les futures opérations. Ainsi, le Bouquetin, espèce protégée par excellence, est devenu un symbole des valeurs qui animent les deux parcs : nous le léguons à nos enfants, pour perpétuer le respect de la vie, et pour leur plaisir de jouir d’une nature retrouvée. Par Dominique GAUTHIER Laboratoire Vétérinaire et d’Hygiène Alimentaire des Hautes Alpes Président du comité scientifique du Parc national de la Vanoise Membre-expert de conseil scientifique du Parc national des Écrins édito édito Campagnols, ambroisie... Des animations scolaires en Oisans et dans le Briançonnais, le tri des déchets dans le Champsaur, une jour- née d’échange et d’information sur le métier de garde-moniteur avec le réseau “Éducation à l’environne- ment” dans le Valbonnais. PUITS DE SCIENCES Des aigles en plus... Lagopèdes alpins : rares ou très discrets ? Surprise à l’heure des résultats du comptage au mois de mars alors que l’on pensait la population à son apogée pages 8 et 9 L’accompagnement de plusieurs réalisations “dans les Écrins” va per- mettre d’expérimenter des produits et un accueil adaptés aux attentes des visiteurs d’un espace protégé. DANS LES ÉCRINS DÉCOUVERTE page 12 Distinctions entre génépis Grands rapaces en vol Mise au point sur les quatre espèces Aigle, gypaète, vautour fauve : pour mieux les repérer et les observer Deux parcs unis pour une belle réussite de la protection de la nature LE BOUQUETIN DES ALPES 10 ans plus tard, dans le Champsaur L’hiver des jaseurs ! Phénomène exceptionnel et attraction naturaliste d’un hiver froid : le jaseur boréal est venu massivement ali- menter la chronique des observations... dans les Écrins et ailleurs. page 9 Des espèces “prolifiques” à surveiller Embrunais : rencontre avec les accompagnateurs Pastoralisme et prédation Les mesures d’accompagnement nationales et des cabanes d’appoint dans le Parc en cas d’attaques. Montagnards-vignerons du Valbonnais Marmottes : études en Vénéon et à Prapic

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pages 10 et 11

L’ÉCHODESVALLÉES

page 4 et 5

● Éducation à l’environnement :des actions concrètes

Le journal d’information du Parc national Été 2005- n° 24

● Des projets pourl’accueil touristique

● Bourg d’Oisans : nouvelaccueil à la Maison du Parc

FAITS ET GESTES

Une ouverture partielle cet été dansle bâtiment rénové. Le chantier a étél’occasion de proposer une journéede formation aux artisans sur la cons-truction d’une dalle en bois.

pages 2 et 3

● La Valgaude : un sentierqui rassemble

● Restructurer la Maisondu Parc à Vallouise

pages 6 & 7

DOSSIER

20 mai 1995, 8 h 00 : le dernier bouquetin, enfin extrait du véhicule qui l’aapporté de Savoie, s’élance dans les pentes de Champoléon. Les gardes-moniteurs duParc national de la Vanoise, venus pour célébrer l’évènement, le regardent s’éloigner. Lesyeux sont humides, l’un d’euxmurmure : " allez, mon petit ! ". Les gardes-moniteurs duParc national des Ecrins ont déjà l’œil rivé à la longue-vue : le relais est passé, sérieuse-ment et passionnément.

Mai 2005, dix ans après, c’est l’heure d’un premier bilan ; le Parc national desEcrins peut s’enorgueillir d’avoir apporté sa pierre à la restauration du Bouquetin desAlpes enmenant à bien cette réintroduction dans unmassif hautement stratégique pourle repeuplement des Alpes du Sud. En effet, pour cette espèce très lente et prudente àcoloniser spontanément de nouveaux territoires, il est nécessaire de fixer des noyaux depopulation en différents nœudsmaillant son aire de répartition potentielle, puis de lais-ser jouer l’extraordinaire aptitude du bouquetin à se déplacer le long des corridors écolo-giques. Ainsi les deux lâchers, dans le Valbonnais (1989-90) puis dans le Champsaur (1994-95), ont permis de voir réapparaître ces silhouettes prestigieuses dans le Taillefer, laVallouise, le Valgaudemar, plus quelques incursions prometteuses enOisans.

Mais le succès n’aurait pas eu cette plénitude sans la qualité de la collaboration entre laVanoise, mère donatrice, véritable arche deNoé qui a permis avec le Grand Paradis desoustraire le Bouquetin de l’extinction, et les Écrins, élève appliquémettant enœuvrepour la première fois les préconisations de la "Charte nationale pour la réintroduction duBouquetin". Travail scientifique commun, échanges techniques, invitations réciproquespour les opérations de capture et de comptage, communication et pédagogie partagées,ont constitué le ciment de cette collaboration, qui revêt aujourd’hui un caractère exem-plaire pour les futures opérations.

Ainsi, le Bouquetin, espèce protégée par excellence, est devenu un symbole des valeursqui animent les deux parcs : nous le léguons à nos enfants, pour perpétuer le respect dela vie, et pour leur plaisir de jouir d’une nature retrouvée.

Par Dominique GAUTHIERLaboratoire Vétérinaire et d’Hygiène Alimentaire des Hautes AlpesPrésident du comité scientifique du Parc national de la Vanoise

Membre-expert de conseil scientifique du Parc national des Écrins

éditoédito

● Campagnols, ambroisie...

Des animations scolaires en Oisanset dans le Briançonnais, le tri desdéchets dans le Champsaur, une jour-née d’échange et d’information sur lemétier de garde-moniteur avec leréseau “Éducation à l’environne-ment” dans le Valbonnais.

PUITSDE SCIENCES

● Des aigles en plus...

● Lagopèdes alpins :rares ou très discrets ?

Surprise à l’heure des résultats ducomptage au mois de mars alors quel’on pensait la population à son apogée

pages 8 et 9

L’accompagnement de plusieursréalisations “dans les Écrins” va per-mettre d’expérimenter des produits etun accueil adaptés aux attentes desvisiteurs d’un espace protégé.

DANS LES ÉCRINS

DÉCOUVERTE

page 12

● Distinctions entre génépis

● Grands rapaces en vol

Mise au point sur les quatre espèces

Aigle, gypaète, vautour fauve : pourmieux les repérer et les observer

Deux parcs unis pour une belle réussitede la protection de la nature

LE BOUQUETIN DES ALPES

10 ansplus tard,

dans leChampsaur

● L’hiver des jaseurs !

Phénomène exceptionnel et attractionnaturaliste d’un hiver froid :le jaseur boréal est venumassivement ali-menter la chronique des observations...dans les Écrins et ailleurs.

page 9

Des espèces “prolifiques” à surveiller

● Embrunais : rencontre avecles accompagnateurs

● Pastoralisme et prédationLes mesures d’accompagnementnationales et des cabanes d’appointdans le Parc en cas d’attaques.

● Montagnards-vigneronsdu Valbonnais

● Marmottes : études enVénéon et à Prapic

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C’est ce qui a été offert auxparticipants à la nuit desrefuges le 18 juin 2005 aurefuge du Glacier Blanc Leschoses avaient pris pour l’oc-casion un tour inhabituel,puisqu’il s’agissait de présen-ter un spectacle multivisionà quatre projecteurs au seinmême du refuge."Un Parc comme un écrin",on en a déjà parlé, a été pré-senté à quelque 140 person-nes. Les guides ont bienapprécié, Jean-Jacques etNicole, les gardiens aussi.Les compliments ont été auréalisateur Pascal Saulay quia tout organisé et mis enplace.

Une belle expérience qui,dans ce lieu inattendu, faitvoir le diaporama autrement,avec les yeux de ceux quiaiment la haute montagne.A l’Alpe de Villar d’Arène, lesfleurs étaient au programmedans le refuge comme audehors. Barbu et Christophe,les gardes-moniteurs du sec-teur, ont alterné diaporamaet déterminations sur le ter-rain.Une belle nuit et un beaudimanche.La saison d’été en montagnedébute avec une fête noctur-ne et c’est tant mieux.

Après avoir été sollicité par l'école maternelle du Bourg en débutd'année scolaire, 3 gardes-moniteurs du secteur sont intervenusdans les 5 classes de l'école au fil des saisons.Travailler avec les tous petits n'est pas toujours évident et c'estautour du thème fédérateur de l'arbre que les interventions se sontdéroulées. Dehors et dedans selon la météo. Nichoirs et mangeoiresfabriqués en salle ont permis aux enfants d'observer les oiseaux.Sapin, épicéa, pin, les résineux n'ont plus de secret pour les plusgrands. Ça pique ou ça ne pique pas ?

10L’Écho des Écrins - Juillet 2005 - N° 24

L’ÉCHO DES VALLÉESOISANS

EMBRUNAIS

VALLOUISEEn coulisses...

••• AU SIÈGE, À GAP■ Catherine Garin a rejointle service aménagement duParc où elle succède àBrindille Soubrane pour lesuivi des dossiers liés au par-tenariat, à la planification desaménagements dans les com-munes de la zone périphérique (documents d’ur-banisme, chartes de pays...) et à la gestion desinterventions financières. Diplômée en gestion des espaces montagnards,cette ingénieure territoriale est originaire duBriançonnais. Elle connaît le massif des Écrins etle Parc national avec qui elle a eu l’occasion decollaborer lors de ses deux précédents emplois àla Communauté de communes du Savinois-SerrePonçon puis à Réallon où elle avait en charge lagestion des remontées mécaniques.

■ Louis Manzon a opéré unvéritable virage profession-nel. Entré au Parc national àl’époque de sa mission decréation, à Briançon, il aensuite trouvé sa place ausein du service communica-tion, au siège à Gap. Au fur et à mesure de l’évo-lution des besoins et des technologies, il a acquisles savoir-faire lui permettant d’assurer les tra-vaux de PAO (publication assistée par ordinateur)du Parc (documentations diverses, journal, ouvra-ges, portes d’entrée du Parc...). Sans oublier tousles “coups de mains” aux uns et aux autres...Son souhait de rejoindre un métier de terrain etde se rapprocher de son Briançonnais natal a puse concrétiser avec le départ à la retraite deRoland Arcier. Depuis le mois de février, il prendtoute la mesure du métier de garde-moniteur ausein de l’équipe de la Vallouise.

••• EN VALLOUISE

■ Anne-Lise Macle est recru-tée pour sept mois au sein duservice communication afinde concrétiser les projets designalétique patrimonialedans l’Argentiérois, à Navettedans le Valgaudemar en lienavec les collectivités territoriales et les partenai-res locaux (voir p 3). Au Parc national, elle avaitdéjà travaillé pour la réalisation des premiersmodules d’information dans le refuges et l’an der-nier, autour du schéma d’interprétation dans lecadre de son mémoire de fin d’étude d’ingénieureen agronomie, spécialisation paysages (voir p 9).

Assemblée du personnelUne après-midi de réflexion et de débats thé-matiques suivie d’une journée pour découvrirquelques itinéraires dans le Grand Morgon : telétait le programme de l’assemblée générale dupersonnel organisée à la fin du mois de juin àCrots et orchestrée par le secteur del’Embrunais.Outre la grande réunion de début d’année quia lieu à Gap-Charance, c’est la deuxième annéequ’une réunion du personnel est mise en placeà cette période... L’occasion pour l’ensemble dupersonnel de se retrouver et de connaître unpeu mieux l’un des secteurs du Parc.

■ Autour de l’arbre...

■ Restructurer la Maison du Parc...

■ Marmottes en Vénéon...

Les populations de marmottes seraient-elles en baisse dans la valléedu Vénéon ? Pour vérifier cette hypothèse émise par des résidents dela vallée et les agents du Parc, 2 stagiaires, Julien Brachet et SimonBrochier, réalisent depuis le mois de mai un inventaire de présencede l’espèce sur différents sites. Cette étude a pour but d’établir unecarte de répartition qui permettra d’évaluer si la distribution spatia-le de la marmotte des Alpes a évolué depuis le “programme mar-motte” réalisé par le Parc national des Écrins au début des années1980. Ce travail se terminera fin juillet, cependant les premiersrésultats montrent que la dynamique de ces populations semble for-tement liée à celle des écosystèmes et à la fermeture des milieux.

La restructuration de la Maison du Parc de Vallouise est à l’étude.Dans un premier temps, il s’agit de la mettre aux normes d’accessi-bilité pour les personnes à mobilité réduite. L’occasion aussi d’opé-rer une réhabilitation globale de ce bâtiment qui accueille près de50 000 visiteurs chaque année.Pour l’accessibilité du bâtiment, le parc prévoit l’aménagement desanitaires à tous les niveaux et une circulation “verticale” aumoyen d’un ascenseur. Cette partie du projet pourrait être réaliséeavant le reste de la requalification.Afin d’établir ce programme de requalification globale de la mai-son, le Parc a lancé fin 2004 une étude scénographique sur la gran-de salle dite "du conseil" située au 1er étage.En effet la Maison de Vallouise, et cette salle en particulier, restentle lieu privilégié pour l’organisation d’évènements importants, pourle Parc voire d’autres partenaires.En début d’année, le cabinet d’étude “Acte” a présenté les poten-tialités de cette salle avec plusieurs scénarios d’aménagement (gra-dins modulables, matériel audio, régie, éclairage) afin que cettesalle puisse héberger des réunions importantes, séminaires, projec-tions, expositions...Reste à organiser les autres “fonctions” (bureaux du secteurs,accueil du public) de la maison autour de cette salle.

■ Semaine du tri... sur le sentier du Tourond

CHAMPSAUR

■ Maison du Parc à Châteauroux : un lieu de réunion déjà bien utilisé Au delà de l’accueil des visiteurs, fonction première de la maison duParc de l’Embrunais, le bâtiment rénové devient un lieu de rencon-tres privilégié. Depuis son inauguration en juillet 2004, les équipesdu Parc y ont organisé plusieurs réunions de travail. La situationgéographique de cet équipement, à mi-distance entre Briançon etGap est l’un de ses atouts, avec sa capacité d’accueil et les possibi-lités de projection qui y sont associés. Les partenaires locaux (Officedu tourisme, centre de loisirs...) et d’autres institutions ou associa-tions ne s’y sont pas trompés. La projection proposée à l’occasiondu Printemps du livre est un exemple parmi d’autres de l’utilisationde cet outil. L’ouverture des Maisons de Parc à d’autres utilisateursest en tout cas l’un des objectifs que le Parc souhaite intégrer dansleurs fonctions. Les travaux de réhabilitation de celle deChâteauroux ont permis d’y parvenir dans l’Embrunais.

C'est devenu une habitude : gardes-moniteurs et accompagnateursen montagne se retrouvent chaque année en altitude.C'est au coldes Tourettes, lieu de passage historique entre le Champsaur etl'Embrunais, que le désormais traditionnel rendez-vous au col étaitfixé cette année. Mille mètres de dénivelée, que l'on soit parti dePrapic ou de la cascade de la Pisse à Châteauroux, c'était le mini-mum à gravir pour ces familiers de la montagne. On se demandeencore si le plus fatigant fut de monter en bavardant ou de bavar-der en montant... En tous cas, ils se sont tout dit sur leurs expé-riences communes et leurs pratiques de la randonnée alpine.Sous le col, l'âne Champsaurin a refusé de grimper les derniersnévés, confiant son chargement aux épaules des montagnards.Après tout, comme c'était les ingrédients du pot de l'amitié, ils pou-vaient bien participer à eux-mêmes à leur acheminement !

■ Rencontre avec les accompagnateurs

Multivision en altitude...

Drôle de "Land art" surle sentier du Tourondau début de Juin: diffé-rents types de déchetsont été installés le longdu sentier qui amènejusqu’au refuge.Une sensibilisation ori-ginale du public, initiéepar les Communautésde Communes duChampsaur dans lecadre de la semaine dudéveloppement du parc.L’objectif: mettre l’accent sur l’importance du respect de l’environne-ment dans la pratique de la randonnée en particulier et du tourisme demontagne en général.Parmi plusieurs intervenants, Marc Corail et Bernard Thomas, gardes-moniteurs du parc sont intervenus auprès des scolaires sur le thème dutri sélectif mais aussi du respect de l’environnement au sens large.

Intervention de Stéphane, le gardien et Marianne,l’ambassadrice du tri pour sensibiliser les petits

champsaurins

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L’Écho des Écrins - Juillet 2005 - N° 243

L’ÉTÉ DANS LES ÉCRINS

L'enchaînement de différents mobiliers d’information (la signalétiqueroutière, village, patrimoniale, pédestre, les portes d'entrée et les modu-les d'info refuges) répond à une organisation de la découverte culturel-le et paysagère tout en proposant une gestion des flux de visiteurs.Pour la zone périphérique du Parc, la cohérence des supports d'inter-prétation constitue un enjeu fort de la mise en valeur des patrimoines.L'homogénéité des systèmes est garante d'image, de lisibilité et de déve-loppement d'itinérances culturelles.Un principe de mobilier a déjà été expérimenté dans le HautBriançonnais en 2001 et dans le Champsaur en 2003. Dans la mêmelogique graphique, le parc apporte cette année son concours à laCommunauté de Communes du Pays des Ecrins ainsi qu'à la Communede la Chapelle en Valgaudemar pour la réalisation de deux supports"signalétique patrimoniale" par commune. Les installations sont pré-vues pour cet été.L'Embrunais aussi aura bientôt sa signalétique patrimoniale, théma-tique cette fois, avec un premier volet religieux et un second proposantune mise en valeur du petit patrimoine modeste rural et montagnard(fours, chemins pavés, murs, fontaines, pratiques artisanales…). Et cesont, partout, les mêmes types de mobiliers que l’on retrouve, consti-tuant l’amorce d’une cohérence territoriale... toujours en construction.

L’amorce d’une cohérence territoriale

La collection de DVD du Parc

Quatre nouveaux DVD associent des variations sur le Parcnational des Écrins etdes films sur de gran-des thèmatiques : "cha-mois", "marmotte","glaciers", "gardes-moniteurs", "lacs d’al-titude", "l’art et lanature" ainsi que destémoignages d’acteursdu territoire et de la restauration du petit patrimoine.Certains de ces documentaires existent aussi en format VHS.Ils forment une collection incontournable de films originauxet variés diffusés uniquement par le Parc national des Écrins.

Le prix unitaire de chacun des DVD est de 12 euros.Le coffret de 4 DVD : 36 euros.

des instantanés pour toute une année.Douze images du Parc national des Écrins pour rythmer lesmois et les saisons de l’année, telle est la modeste ambition dece calendrier 2006.Les images réalisées par les personnelsdu Parc national témoignent d’unefidélité au territoire, aux ambiances,aux paysages, mais aussi d’une véri-table capacité de lecture.Mais les images comme les sentiersne sont que des propositions à com-pléter, prolonger, étayer par desexpériences vécues et des souve-nirs. Ce calendrier saura-t-il initierune collection et nous placer dansles pas du garde-moniteur ? C’esttout le sens d’un tel projet enespérant que vous y serez sensibles.

Le prix unitaire du calendrier 2006 est de 15 euros.Une remise de 30 % est consentie sur tout achat de 10 exemplaires.

La montagne, c’est quoi ?

Près de 3000 enfants fréquentent la Maison du Parcnational des Écrins à Vallouise chaque année.De nombreuses animations leur sont destinées, maisil est apparu qu’il était important de leur dédier uneexposition permanente.À partir des mots que la montagne évoque pour eux,les thèmes les plus forts et les plus récurrents ont étéexpliqués et commentés par les agents du secteur deVallouise. Ils ont été mis en page et en images parRégis Ferré, un graphiste briançonnais.Le froid, la neige, l’isolement, le sauvage, le danger,les avalanches, le ski, l’oxygène, la liberté, mais aussi la magie, la poésie, la peur sont abor-dés par l’intermédiaire d’un jeune vacancier, d’une jeune habitante locale et de Rosalie, insec-te de montagne rare et protégé. Trois personnages auxquels les enfants qui visitent cette expo-sition pourront s’identifier.

Cette exposition est interactive, avec un questionnaire, un jeu de situation, un lieu d’expression et, pour une part, elle faitappel à l’ouïe et au toucher, permettant ainsi à un public malvoyant de la fréquenter.

Une exposition intéractive à découvrir à la Maison du Parc deVallouise dès cet été

CALENDRIER 2006

Les commandes sont à adresser au Parc national des Écrins - Domaine de Charance05000 GAP - Tél 04 92 40 20 10Les chèques sont à libeller à l’ordre de l’agent comptable du Parc national des Ecrins.

ÉCRINS D’IMAGES

Cet ouvrage du Réseau alpin des espaces protégés fait suiteà l’exposition "des Montagnes et des mythes".Réalisé en quatre langues sur la base de contes et récits revi-sités par une écriture, une photographie et une illustrationtrès originales, cet ouvrage hors du commun propose unvoyage au cœur de l’imaginaire alpin. Des pages d’informa-tion et de service pour chaque espace naturel protégé com-plètent ce document multilingue qui scelle les mythes etréalités de ces territoires dans un réseau de préoccupationscommunes. Une conscience alpine s’élabore et le Réseaualpin des espaces protégés la renforce et l’encourage à tra-vers la prise en compte del’environnement dans ledéveloppement, la valori-sation et l’innovation.Le prix de l’ouvrage est de 16

euros. Il est diffusé dans les mai-

sons de parc de tous les espaces

protégés alpins d’Europe.Une remise de 30 % est consen-tie sur tout achat de 10 exem-plaires.

DES MONTAGNES ET DES MYTHES

Signalétique patrimoniale dans les Écrins

BOURG D’OISANS

Après plusieurs années d’exil, pour cause d’exiguïté, en zonepiétonne de Bourg d’Oisans pendant l’été, la Maison duParc propose cet été un accueil partiel dans ses locaux réha-bilités et son extension.Les travaux ont bien avancé depuis l’automne dernier.Même si la totalité des nouveaux espaces ne peut pas êtreouverte au public dès cet été, ce sera l’occasion de se faireune idée des ambiances et choix architecturaux qui mar-quent fortement le bâtiment.Il est donc possible de découvrir la partie “accueil” de cetteMaison rénovée qui comportera ensuite un espace d’exposi-tion et une véritable salle de projection.L’accueil “limité” de cet été est annonciateur d’un bel outil,opérationnel pour 2006.

avec une exposition de photographies à découvrirdans deux lieux différents

L’ouverture partielle de la Maison du Parc

La Maison du parc et le Musée de la faune et des cristauxsont tout à fait complémentaires. Pour sceller cet enjeu com-mun, l’exposition de photographies originales “Regards etrencontres en Oisans” est installée pour moitié à la maisondu Parc (paysages) et pour moitié au musée (la faune). Maispour un total régal des yeux.

• Maison du Parc :ouverte en juillet et août, tous les jours de 14h30 à 19h30. Puis de sep-tembre à juin : de 8h à 12h et de 13h30 à 17h30 sauf vendredi après-midi, samedi et dimanche• Musée des minéraux et de la faune des Alpes :ouvert en juillet et août de 10h à 18h, le reste de l’année de 14h à 18h.fermé en novembre.

POUR LES ENFANTS... et leurs parents (!)

Les panneaux de signalétique patrimoniale ont été installés àNavette au début du mois de juillet.

Les travaux de rénovation de la Maison du Parc du Bourg d’Oisans ne sont pasachevés. Pourtant, dès cet été, l’extension du bâtiment est partiellementouverte au public avec un nouvel espace d’accueil qui accueillera une toutenouvelle exposition photographique... partagée avec le musée des minérauxet de la faune sauvage.

Diffusé fin juin aux habi-tants des communes duParc, il est disponible gratui-tement dans les maisons etcentres d’information duParc, dans les offices de tou-risme ou encore sur le web :

Le programmed’accueil

www.les-ecrins-parc-national.fr

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L’Écho des Écrins - Juillet 2005 - N° 244

Les 30 projets retenus au terme de lapremière sélection contiennent tousune promesse d’offre de découverte.Des niveaux de maturité différents, cer-tains prestataires déjà en activité, d’aut-res non, les profils sont variés mais tousont en commun l’envie d’enrichir lecontenu de leur projet, sur des aspectsde rénovation ou de construction debâtiments, d’abords paysagers...Pour la plupart, ces projets concernentdes entreprises de petite taille et per-mettront, ici, de créer des emplois, là decompléter une activité jusque-là saison-nière, ou encore de consolider un projetde vie. Quelques-uns d’entre eux, portéspar des collectivités ou des associations,sont susceptibles d’entraîner d’autresprestataires dans leur sillage.Ce printemps, des réunions collectivesont permis de se rencontrer, prendre unpeu de recul, évaluer les points forts etles points faibles, les atouts et les fai-blesses de chaque projet.

Ensuite, une équipe d’intervenants exté-rieurs (consultants en développementtouristique, architectes, paysagistes...)ont apporté leurs compétences pouraider les candidats à enrichir et fairemûrir leur projet : définir le type depublic à qui s’adresser, les partenariats àmettre en place, les conditions dedéroulement de l’activité ou du séjour,définir et chiffrer les travaux à réaliser...autant d’aspects très concrets qui, unefois précisés et complétés d’un budgetprévisionnel, permettront d’évaluer lafaisabilité écono-mique du projetet d’identifier lesaides financières àmobiliser. Une fois prêts,certains projetspourront fairel’objet d’une pro-grammation finan-cière dès l’autom-

ne, d’autres suivront. Ils recevront unaccompagnement technique à la réalisa-tion et bénéficieront d’aides financières.Faisons le vœu que les prestataires quiverront leur projet finalement retenu, etqui seront aidés financièrement, serontpour le Parc des partenaires privilégiés.Les premiers adhérents d’un réseau deprestataires, réunis autour de valeurscommunes ?

TOURISME DURABLE

Des projets de “produits de randonnée”,portés par des accompagnateurs en mon-tagne et un gardien de refuge, tous dansleur élément : la découverte, à pied, dumassif des Écrins. Compétents, ils le sont,avec des années de pratique profession-nelle, et encore l’envie d’innover.

• Pour Jean-Claude Armand, gardien durefuge CAF de l’Olan, il s’agit de valori-ser un itinéraire passant par les refugesde l’Olan et des Souffles, à partir d’untexte qu’il a rédigé. «Sujet de discussiondepuis longtemps, ce projet a pris corpssuite à une formation. Je me suis engagédans un rédactionnel qui alargement dépassé la com-mande». Au-delà d’uneédition possible (topo-guide), pourquoi ne pas enfaire un produit «rando»dans le Valgaudemar sur 2,3 ou 4 jours, avec deshébergeurs de la vallée etdes accompagnateurs ?

• Géologie et croquis sontau cœur du produit dedécouverte proposée parSylvie Mosdale, accompa-gnatrice, avec la pratiquedu dessin pour «démysti-fier l’aspect rébarbatif dela géologie, pour mieux

découvrir l’histoire des Alpes et de seshabitants». Des rencontres ponctuerontles journées de marche et les haltes engîte ou en refuge.

• Le GR 54 «tour de l’Oisans» a fêté ses40 ans en 2004 : l’occasion, pour le Parcet pour Virginie Franceschi, alors étu-diante en maîtrise «métiers de la monta-gne» à Gap, de «tester» ce que pourraitêtre un produit touristique proposant de«randonner différemment», en prati-quant l’aquarelle ou l’écriture, au fil despaysages et des rencontres (berger, gar-dien de refuge, forestier...). Virginie, éga-

lement accompagnatrice enmontagne, envisage dedévelopper 3 produits de 4jours sur le GR 54.• L’association VisaTrekking, regroupant desprofessionnels de l’accom-pagnement, souhaite déve-lopper un produit itinérantexistant déjà, sur 7 jours,pour découvrir les 7 val-lées du Parc.L’accompagnement appor-té consiste ici à enrichir lecontenu, mieux définir lesclientèles ciblées et adapterla stratégie commerciale.

Rares dans les Écrins, les séjours «bien-être», ou «remise en forme» répondent àune demande croissante du public. Pours’en persuader, il suffit de feuilleter descatalogues de voyagistes, y compris ceuxde spécialistes de l’offre «randonnée».

• Marie Dehais et Jérôme Burgnard sontproducteurs de légumes et fruits certifiés«écocert» à Saint-Martin de Queyrières.Déjà propriétaires de 2 gîtes ruraux, ilssouhaitent construire un gîte de séjourprivilégiant au maximum les matériauxnaturels et les énergies renouvelables,«pour des personnes souhaitant se repo-ser, se ressourcer», pour y accueillir desstages alliant décou-verte (randonnée) etactivité artistique oude bien-être (massa-ges...). «Ce projetest un moyen deréunir nos convic-tions et nos pra-tiques, dans un lieupour se retrouver, enproposant un accueilsincère».• À Châteauroux-les-Alpes, dans un bâti-ment traditionnel rénové (matériauxnaturels), «La ferme de beauté» propose-ra chambres et table d’hôtes, mais égale-

ment des prestations de soins et de bien-être, essentiellement à base de produitsnaturels. Nathalie Bazire voudrait exer-cer son métier d’esthéticienne enaccueillant des hôtes dans sa belle mai-son. Jardin de plantes sauvages culinaireset médicinales, produits locaux «bio» dequalité pour les repas, et partenariat avecdes prestataires d’activités de découverteviendront enrichir une offre déjà singu-lière, avec une forte exigence de qualité.• L’auberge des Traffans, au hameau desGourniers (Réallon), est située à l’oréesud de la zone centrale du Parc. Danièleet Christophe Bouvier y proposent déjà

le gîte et le couvert,ainsi que des anima-tions et activités enpartenariat avecd’autres prestataires.Au-delà des travauxprévus (aménage-ments intérieurs etextérieurs), ils envi-sagent de doter l’au-berge d’un espace«bien-être» (sauna,hammam) qui vien-dra compléter une

offre de séjour axée sur la découverte dupatrimoine de la vallée et du massif desÉcrins.

*Étude de la fréquentation du Parc national des Écrins, été 2001, CEDDAET.

p o u r r a n d o n n e r a u t r e m e n t p o u r s e r e s s o u r c e r

ITINÉRANCES DANS LES ÉCRINS SÉJOURS «BIEN-ÊTRE»

Sur le GR 54 «Tour de l’Oisans»,en septembre 2004

Bientôt ici l’espace «beauté» et bien-être deschambres d’hôtes de Châteauroux

Des projets pilotes

en «ateliers de confection»

r Octobre 2005 : début de l’aide à la réali-sation pour les projets prêts et répondantaux cahiers des charges «dans les Écrins».Suite de l’accompagnement pour les autres.r Novembre 2005 : 2e appel à candidaturepour de nouveaux projets.

Renseignement : Annick Martinet 04 92 40 20 [email protected]

L e s p r o c h a i n e s é t a p e s« d a n s l e s É c r i n s »

Le classement du massif en parc national est perçucomme une sorte de «label» par le grand public pour

la qualité des paysages et la richesse patrimoniale excep-tionnelle. Comment mieux valoriser ces richesses dansles prestations touristiques ? Le Parc et ses partenairesont choisi de soutenir quelques projets, sélectionnés pourleur originalité et leur ambition dans ce domaine. Desprojets «pilotes», susceptibles ensuite, c’est le pari, deservir d’exemples et de donner envie à d’autres de s’en-gager dans la démarche. Démarche collective, rappelons-le : le comité de pilotage du programme «dans lesÉcrins» réunit des représentants des collectivités locales,des départements, des régions et de l’État, ainsi que dusecteur privé. Pour travailler dans ce domaine du touris-me durable, le Parc national des Écrins a particulière-ment besoin des autres, parce que le tourisme est affairede professionnels, et les acteurs sont nombreux sur lascène de l’accueil : prestataires, offices du tourisme, col-lectivités locales, comités départementaux du tourisme...«À chacun son métier» : celui du Parc c’est d’abord laprotection et la gestion du territoire. N’avons-nous pastous intérêt, Parc, institutionnels, professionnels et visi-teurs, à s’intéresser de plus près à une forme de tourismequi contribue à préserver ce qui fait l’attrait principal dece massif ?

Accompagner le développement de projets tou-ristiques ? D’accord, mais pas pour n’importequel type de tourisme...La recherche de détente et de découverte de lanature sont les premières motivations des visi-teurs du territoire protégé*. On ne s’en plaindrapas : pour le Parc national, il ne s’agit pas tantde faire venir plus de monde que d’accueillirmieux, en tout cas différemment. Parce qu’ici,c’est différent !

L’accueil “dans les Écrins”

Le pari à tenir :des projets pilotes

qui servent d’exemples !

Visite de l’équipe du Parc à l’auberge des Traffans aux Gourniers (àgauche) et au gîte des Gaillards à Molines-en-Champsaur (à droite).

Page 5: FAITSETGESTES LEBOUQUETINDESALPES Montagnards … · moyen d’un ascenseur. Cette partie du projet pourrait être réalisée avant le reste de la requalification. Afin d’établir

L’Écho des Écrins - Juillet 2005 - N° 245

Il s’agit de projets basés sur des structuresd’hébergement (hôtel, gîte ou refuge) dontles gérants souhaitent enrichir et personna-liser l’accueil, développer des prestationsou services complémentaires.La valorisation du patrimoine culturel ethistorique, de celui qui fait l’identité d’unterritoire, est au cœur de 4 de ces projets :l’agro-pastoralisme et les métiers disparus,à l’Auberge des trois Frênes (Villard’Arène) ; le passé d’un hameau à partir dedocuments anciens (XIIIe - XVIIIe siècles)aux chambres et table d’hôtes «En cloriet»(Clavans en Haut-Oisans)… ; l’histoired’une vallée refuge pour les vaudois puisles protestants au gîte de l’École(Freissinières) ; l’histoire et l’architecture augîte et chambres d’hôtes du château deValbonnais.• C’est la flore d’altitude que le bureau desguides et accompagnateurs de La Gravepropose de mieux connaître avec des pro-duits (journée, week-ends) élaborés en par-tenariat avec le Jardin botanique duLautaret.• Situé en zone centrale du Parc, sur le GR54, le refuge CAF du Pré de la Chaumette(Champoléon) pourra devenir démonstratifdu point de vue du traitement des abords.L’extérieur du refuge deviendra partie inté-grante de l’accueil et support à une offre dedécouverte du parc national, en se reposantaussi la question des différents usages dulieu (hébergement, restauration, chemine-ments...) et des différents types de clientèlesreçus.• Situé sur le Tour du Vieux Chaillol, «LeCairn» (Charbillac), propose déjà cham-bres et table d’hôtes. Ses propriétaires sou-haitent créer un gîte qui permette d’organi-ser des séjours de découverte duChampsaur axés sur la randonnée, avec

des thématiques telles que le pastoralisme,le brame du cerf, ou encore des stagesrando/yoga.• À Molines (La Motte-en-Champsaur) etau Désert-en-Valjouffrey, deux sites enlimite de zone centrale du Parc, les projetsportent sur la reprise pour l’un et la trans-formation, pour l’autre, de structures exis-tantes pour faire de l’accueil à l’année. Ils’agit de proposer des séjours ou produits«journée», en partenariat avec les presta-taires locaux (accompagnateurs...) avecpour Molines la volonté d’adapter l’accueilaux publics handicapés.• Le gîte «écologique» de La Juliane(Pelvoux) est autonome en énergie (solaire,éolienne, hydroélectricité), dans un site

isolé. Son propriétaire a pour projet deproposer des séjours thématiques en toutessaisons.• Hélène Terri est propriétaire du refugedes Enflous à Dormillouse, en zone centra-le du Parc (Freissinières). Elle souhaitedévelopper une offre de produits touris-tiques originaux (écriture, peinture...). Pourcela il lui faut améliorer les espaces d’ac-cueil du gîte, et valoriser un jardin de plan-tes sauvages comestibles.

Favoriser l’accessibilité des sites, équipe-ments et activités touristiques aux per-sonnes handicapées est un enjeu social etpolitique important.

• Construit dans les années 70, le centreLVT «Le Grand Renaud» (Le Bourgd’Oisans) n’est plus adapté à l’accueil

que souhaite développer l’association enfaveur d’un public familial, social et pourdes personnes à mobilité réduite. Unaccent particulier sera missur le respect de l’environ-nement, avec une offre dedécouverte du patrimoinede l’Oisans mais aussi enélaborant une «charte del’environnement» pour lagestion du centre et les pra-tiques des personnes reçues.

• En Vallouise, PatriciaDemaesmeker envisage dediversifier l’offre touris-tique pour les personnesmal-voyantes. Son expé-rience en animation liée àla découverte du patrimoi-ne lui permet de créer des

outils pédagogiques adaptés et de formerd’autres prestataires (activités de pleinair, visites...) pour adapter leur offre àl’accueil de ce public. Les personnes han-dicapées ont en effet parfois du mal àtrouver des lieux de séjour et des offresde loisirs adaptés à leurs besoins spéci-fiques.• La même attention alimente le projetde Carole Méglioli (Siévoz) : créer un gîtede séjour pour accueillir des personnes àmobilité réduite et handicapées mentalesen famille. Le gîte sera complété par uneaire de bivouac et d’interprétation (astro-nomie, lecture du paysage...), accessibleaux personnes en fauteuil. Là aussi, leprojet concerne d’autres prestataires pou-vant proposer des activités de découverteadaptées.• L’association d’éducation populaire«Montagne Pour Tous» est propriétairede 2 bâtiments à Valsenestre (Valjouf-

frey). Elle y accueille desgroupes et des familles, enautonomie. Le fonctionne-ment de l’association et lagestion des gîtes reposentessentiellement sur les béné-voles réunis autour desvaleurs telles que le par-tage, la tolérance, le respectet la découverte. Le projetconsiste à restructurer lesbâtiment pour l’adapter àl’offre de découverte del’environnement, avec uncaractère social et éducatifaffirmé.

Les pratiques artistiques (l’aquarelle, laphotographie, l’écriture, la musique...)permettent aussi de découvrir, compren-dre et interpréter un espace protégé, en

faisant appel aux sens et à l’émotion.

• Camille Rouzet, animatrice et plasticien-ne, et Laurent Mégret, guide de haute-montagne, vont créer un lieu de vie, une«maison d’hôtes» dans un bâtiment réno-vé et aménagé à Freissinières (matériauxnaturels et énergie renouvelable). Espacesprivatifs, espaces communs, dont un grandséjour ouvert sur le paysage, ateliers, jar-dins et abords, pour accueillir artistes enrésidence, stagiaires ou simplement despersonnes souhaitant se ressourcer, s’im-merger dans ce lieu : «il s’agit de vivre auplus près des potentialités qu’offre le lieu,les projets possibles devront s’instal-ler dans la durée, dans notre viequotidienne, dans la vallée, à sonrythme».

• Autre lieu, autre projet : à Aspres-les-Corps, au gîte d’étape et de séjour «LaGrange du Brudour». Là aussi, deuxmétiers complémentaires : FrançoisCharles est accompagnateur en montagne,Catherine pratique et enseigne la peinturedécorative (faux marbre, peinture sur boiset métal, patines...). La rénovation du bâti-ment leur permet déjà d’accueillir des visi-teurs en gîte d’étape et de séjour et de pro-poser, dans la boutique, les œuvres deCatherine. Mais ils souhaitent rénover etvaloriser les abords du gîte (jardin, muret,four, fontaine...), ancien cœur du hameau.Les équipements extérieurs seront ainsiintégrés à l’offre d’accueil et contribuerontà en faire «un véritable lieu de vie», enproposant des séjours alliant découverte etateliers artistiques, avec des interventionsde partenaires (conteur).

• Julia Queyras et Olivier Mondon sou-haitent développer une offre autour de laphotographie, dans un gîte où auront lieudes stages, avec un «forum» de la photo-graphie de montagne proposant des expo-sitions ouvertes à tous. Le projet s’appuiesur un partenariat avec des professionnelsde la photo et des accompagnateurs en

montagne. Destravaux impor-tants de rénova-tion du bâtimentsont prévus pourpouvoiraccueillir cet

Trois projets sont axés sur la valorisationdu patrimoine culturel. Ils sont portéspar des organismes ancrés sur leur terri-toire, qui font déjà partie de réseaux etont l’habitude de travailler avec de nom-breux partenaires.

• La Maison départementale desAlpages, (Besse-en-Oisans), est un centrede ressources et d’accueil sur le pastora-lisme, passé et actuel, ici et ailleurs :muséographie, centre de documentation,lieu de formation... en lien très fort avecun territoire : la vallée du Ferrand, leplateau d’Emparis, et les hommes qui yvivent (éleveurs, bergers...). L’associationveut développer une offre, déjà existantesous forme d’animations en une véritablegamme de «produits» (journées, courts-séjours) associant éleveurs, bergers,accompagnateurs, hébergeurs...

• Le festival de musique classique deChaillol connaît un succès grandissant,dépassant les frontières nationales. Ilfonctionnait jusqu’à présent grâce aubénévolat, porté par l’équipe de l’asso-

ciation «Espace culturel de Chaillol».Une mutation est en cours, visant à pro-fessionnaliser son organisation et sa«commercialisation». Mais si le festival atrouvé sa place sur le territoire, il luimanque un lieu, une adresse, pour l’iden-tifier à celui-ci. Le projet consiste à amé-nager l’église de Saint-Michel de Chaillolpour en faire un espace culturel quiaccueillera, entre autres événements cul-turels, les concerts du festival. Ce projets’inscrit dans une dynamique plus largede diversification de l’offre touristique etde développement culturel.

• «À la découverte du Pays des Écrins»,c’est le titre du projet présenté par lacommunauté de communes du Pays desÉcrins, et qui consiste à développer l’of-fre de navettes accompagnée de décou-verte thématique (nature, histoire, patri-moine...). Une offre qui a bénéficié jus-qu’à présent d’une fréquentation mitigée,et qui doit se démarquer d’un service«transport collectif» pour déboucher surde véritables produits de découverteassociant, pourquoi pas, d’autres presta-taires du territoire.

ACCUEIL ET PRATIQUES ARTISTIQUES ACCUEIL ET DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE LOCAL

DÉCOUVERTE CULTURELLE DE SITE OU DE TERRITOIRE ACCUEIL ET DÉCOUVERTE ADAPTÉS

La maison d’hôtes de Freissinièreset le gîte du Brudour, des lieux deséjour où venir pratiquer une acti-vité artistique.

Un des 2 bâtiments de «Montagnepour Tous» à Valsenestre

Troupeau en estive, plateau d’Emparis

Le pays des Écrins se découvre aussi avec lesnavettes accompagnées de découverte

p o u r i n t e r p r é t e r e t c r é e r

p o u r s ’ e n r i c h i r p o u r p a r t a g e r

p o u r s ’ i m m e r g e r

Le château de Valbonnais

dessin J. Chevallier

Le centre LVT «Le Grand Renaud», au Bourg d’Oisans

Page 6: FAITSETGESTES LEBOUQUETINDESALPES Montagnards … · moyen d’un ascenseur. Cette partie du projet pourrait être réalisée avant le reste de la requalification. Afin d’établir

L’Écho des Écrins - Juillet 2005 - N° 246

DOSSIER

Au début des années 80, un spécialiste dubouquetin avait signalé toutes lespotentialités de la vallée de

Champoléon pour accueillir l’espèce... Dix ansplus tard, à la suite d’une étude de faisabilitéplus précise, le projet de réintroduction se meten place. Il est présenté aux élus et à la popula-tion locale. Les bouquetins seront capturés enVanoise et lâchés à proximité immédiate de lazone centrale, entre les hameaux des Beaumes etdes Clots. Des écoles sont impliquées : “chaquebouquetin était parrainé par des enfants deChampoléon, les écoles et collèges de La Plaine,Pont-du-Fossé, Aussois, Saint-Bonnet etModane” rappelle Bernard Thomas, techniciendu Parc dans le Champsaur, chargé du suivi dela réintroduction. Dominique Galland, institu-trice de la classe de CM2 de Pont-du-Fossé parleencore avec “une grande émotion” de ce travailmené en collaboration avec les agents du Parc.“Cela nous a occupé une bonne partie de l’an-née, en expression écrite, mathématiques...”L’institutrice se souvient de quelques inquiétu-des locales, rapportées par les enfants, et liées àla méconnaissance de l’espèce. Les bouquetinsallaient-ils prendre la place des chamois ? Lepartenariat avec la classe d’Aussois s’est concré-tisé par un voyage, en avril 93 : les animaux

deviennent réalité... Hélas, certains sont atteintspar la kératoconjonctivite : le lâcher qui devaitavoir lieu à l’automne sera finalement reportéd’un an. Dommage sans doute pour les enfantsqui n’y participeront plus dans le cadre scolai-re... Il y a foule, en tout cas, à l’automne 1994dans la vallée de Champoléon, pour accueillirles 7 premiers pionniers... Au printemps suivant,23 autres partent à la conquête de leurs nou-veaux territoires. Depuis, Bernard Thomasenvoie scrupuleusement des nouvelles des bou-quetins à leurs parrains, aux stagiaires, auxcommunes où ils ont été observés, aux sociétésde chasse, aux forestiers, à la presse locale... Lesparrains des bouquetins réintroduits ne se mani-festent pas particulièrement auprès du Parc.Difficile de connaître l’impact de ce qui a étésemé dans la tête des enfants. Josiane Arnoux,institutrice à La Basse Plaine continue de tra-vailler sur ces sujets “pour que les enfants s’ap-proprient leur environnement, le connaissentmieux pour mieux le respecter”.Régulièrement, en sciences, elle parle des bou-quetins. Mais compte tenu des contraintes crois-santes de déplacement, le “contact” avec l’espè-ce est assez difficile. Alors, pourquoi pas lesoiseaux ? “Cette année, les jaseurs sont venusdans la cour de l’école !”

Dans la vallée de Champoléon, le bouquetinfait désormais partie du paysage. “Cela nenous gêne pas, au contraire, c’est joli” estimeRichard Bernard, président de la société dechasse. “De toute façon, ce n’est pas une espè-ce chassable. Mais du point de vue touristique,c’est sûrement intéressant”. Ses craintes por-tent plutôt sur l’augmentation conjuguée despopulations de bouquetins et de chamois.“L’été, il y a de la place mais un hiver rigou-reux pourrait faire des dégâts”. Roland Pascal,maire de la commune au moment de la réin-troduction et observateur passionné de l’espè-ce (lire ci-dessous) n’est pas inquiet : “de toutefaçon, ça se régule. En Vanoise, comme il y ena beaucoup et qu’ils descendent, ils ont misquelques clôtures pour éviter qu’ils aillent surla route...!”

Sur les 30 bouquetins réintroduits dans le Champsaur, une dizaine estencore observée aujourd’hui. En dix ans, les pionniers ont assuré leur des-cendance : la population est estimée cette année à quelque 160 individusqui colonisent régulièrement le Valgaudemar, avec des incursions enVallouise et peut-être en Oisans. Un sens inné du massif...

Des tentatives plusanciennes...C’est dans les Cerces (Briançonnais) qu’a eu lieu lapremière réintroduction du bouquetin en France,réalisée en 1959 par la fédération des chasseursdes Hautes-Alpes. Un échange franco-suisse entredes castors cévenols et 6 bouquetins (4 mâles et 2femelles) du Mont-Pleureur. Après des débutsdifficiles, puis des hauts et des bas (dérangements,braconnage...), la colonie a visiblement réussi às’installer et à se reproduire... sans que personnene s’intéresse vraiment à elle, de façon rigoureuse.Depuis la fin des années 80, le Parc national sepenche sur cette colonie. La méthode de suivis’est affinée et, désormais, un comptage annuelest organisé. La population évolue très lentement.En 2005, quelque 250 bouquetins sont dénombrésdans les Cerces. La population tend à se disperser :les animaux recherchent de nouveaux espaces... etpeut-être un peu plus de tranquillité. Car enquelques années, ils sont devenus une véritableattraction pour les randonneurs.

Dès sa création, le Parc se préoccupe de réaliserd’autres réintroductions en s’inscrivant dans ladémarche nationale de restauration de l’espècedans les Alpes.Réalisée sans réelle étude préalable, l’expériencemenée dans l’Embrunais en 1977 a tourné court.Venues de Suisse, les huit bêtes relâchées se sontrapidement évaporées dans la nature...

Dans le Valbonnais :le baptême du feu !Dans les années 80, plusieurs études permettent de

définir les conditions déterminantes d’une

réintroduction réussie : un nombre suffisant

d’animaux doivent être relâchés dans un milieu qui

leur conviennent. Dans le Valbonnais, on prépare le

projet : réunions publiques, travail avec les écoles,

longues explications... En 1989, le premier lâcher est

une grande fête. Avec le second, l’année suivante, ce

sont 28 animaux venus de la Vanoise qui découvrent

le Valbonnais, tous marqués et, pour la plupart,

équipés de collier émetteur. Le suivi devient

possible.... mais il faut tout apprendre. Un véritable

défi pour l’équipe locale du Parc. Un noyau de

population s’installe mais “la progression n’est pas à

la hauteur des espoirs du début” constate Jean

Sigaud, garde-moniteur chargé du suivi de cette

colonie qui compte actuellement moins d’une

centaine d’individus. Disparitions accidentelles dans

des terrains escarpés et avanlancheux, éclatement de

la population, maladie possible : autant de

supputations pour expliquer la lente augmentation

des effectifs et un taux de reproduction assez faible.

Une perspective heureuse néanmois : l’observation

dans le Valgaudemar en novembre 2004 d’un grand

mâle marqué, accompagné de deux

plus jeunes, qui pourrait venir

de la colonie Valbonnais-

Oisans. Si la jonction entre

les deux populations est

effective, tous les

espoirs sont permis.

10 ans déjà !

Philippe Chenal avait cinq ans quand il a “rencontré”le bouquetin, en Vanoise, “en randonnée avec mesparents”. Le souvenir reste marquant.

“La réintroduction dans le Champsaur a coïncidé avecmon diplôme d’accompagnateur en montagne. En1995, j’en ai fait le sujet de mon mémoire.” Depuis, illeur consacre une grande partie de ses loisirs. “Les sixpremiers mois, ça été terrible. J’ai couru longtempssans les voir... Depuis trois ans, chaque fois que je parspour les voir, je les vois”. Parce qu’ils sont plus nomb-reux, bien sûr, mais surtout parce que Philippe aappris à les connaître et les observer. “Les sites, lesheures... c’est un apprentissage. Le gros intérêt avec lesbouquetins, c’est qu’ils n’ont pas peur de l’homme. Il sesentent forts. C’est vraiment intéressant à suivre...” La

prestance du mâle, ”placide” suscite toujours sonadmiration. “C’est le calme, la force. Ils sont impres-sionnants” affirme Roland Pascal. Doté d’un sens aigude l’observation (et d’une très bonne vue !), cetancien éleveur de brebis a toujours aimé “courir lamontagne” et “regarder”. Son épouse, Colette, esttout aussi enthousiaste pour “observer la nature”.Une passion qu’ils ont visiblement transmis à leursdeux fils, devenus accompagnateurs en montagne...Maire de Champoléon au moment de la réintroduc-tion, Roland Pascal a suivi de près l’organisation desopérations. “C’est une bête que l’on ne connaissait pasalors, c’est intéressant... Quand j’ai pris la retraite, deuxans après, j’ai eu plus de temps. On a acheté une lon-gue-vue et on y passe vraiment du bon temps”. Enhiver, la lunette devient utile, même de la fenêtre dela maison ! “Ils ne bougent pas, ils aiment le soleil“ajoute Colette. Roland transmet au Parc ce qu’il a vu“d’important”. Et “comme on a la radio des accompa-gnateurs, pour la sécurité, ils appellent parfois poursavoir où sont les bouquetins”. Car l’intérêt des visi-teurs pour l’animal est important. “Il y a beaucoup demonde qui vient. On rencontre des gens sympatiquesqui sont heureux de les voir”. Accompagnateur dans un centre de vacances,Philippe Chenal montre lui aussi les bouquetins à sesclients, uniquement en hiver et au printemps, lors debalades en raquettes car “l’été, ils sont trop haut”.Mais il utilise toujours les jumelles et la lunette, par“respect”. Les bouquetins sont peu farouches mais “ilfaut savoir s’arrêter. Il faut expliquer aux gens qui veu-lent toujours aller plus près pour LA photo que les ani-maux ont besoin de leur tranquillité”.

Philippe Chenal, et Roland Pascal, deux observateurs pas-sionnés et efficaces. Les dix derniers bouquetins marquésdonnent encore des repères pour suivre la population. Lasatisfaction de voir la colonie bien installée est teintée d’unbrin de nostalgie. “Bientôt, ce seront tous des anonymes”...

Observateurs hors pair !En plus des gardes-moniteurs des différentes vallées concernées dans les Écrins, quelques pratiquants de la mon-tagne fournissent régulièrement des informations au Parc sur les bouquetins. Deux d’entre eux sont particuliè-rement assidus et précieux pour le suivi de la colonie. Philippe Chenal et Roland Pascal savent tout de Mina,Myrtille, Chouchou et des autres bouquetins réintroduits : leurs sites de prédilection selon la saison, la couleurde leurs marques auriculaires, les grands événements de leur vie depuis le lâcher...

Bouquetins au quotidien...Constance et ténacité. Ce sont les premiers mots quiviennent à l’esprit au regard du travail effectué depuisdix ans par Bernard Thomas et les gardes-moniteurs duParc pour suivre l’évolution des bouquetins depuis leurlâcher. De la 22ème colonie française de bouquetin desAlpes, fondée dans le secteur “vieux Chaillol-Sirac”,Bernard Thomas connaît à peu près toute l’histoire.Technicien du Parc dans le secteur du Champsaur, bienqu“intéressé depuis toujours par la grande faune”, iln’avait pas plus de connaissance sur cet animal qu’unautre agent de l’établissement. Comme souvent, laformation s’est faite sur le terrain. C’est par l’expérienceet en parcourant sans relâche le territoire qu’il astructuré et adapté des méthodes de suivi. D’un pointde vue professionnel, la prise en charge technique duprojet s’est transformée en véritable passion. “Je neregarde plus les chamois...” dit-il dans un demi-sourire“sauf quand il le faut, par exemple pour le suivi sanitaire

ou les comptages. Mais si je vois un bouquetin, je le

note”.Un réflexe. Porté par les messages de protectiond’un Robert Hainard, Bernard Thomas considère que detels programmes de réintroduction sont “des projetsmajeurs pour l’environnement”. Pour autant, un telinvestissement ne va pas sans quelques regrets, commela raréfaction, au fil du temps, des échanges avecd’autres expériences de réintroduction. Le réseau desobservateurs et la collaboration avec les collègues desdifférentes vallées du massif sont un soutien importantmais, comme pour tout travail de longue haleine, lenaturaliste se sent parfois un peu seul. Sans parler desdéfaillances de l’informatique..

Si les premières années n’ont pas été très probantes, ladynamique de la colonie est désormais réellementencourageante. Une satisfaction.Même le message commence à passer. “Pendantlongtemps, on m’a demandé des nouvelles des mouflons.Maintenant, les genssavent mieux ce quec’est qu’un bouquetin”.

Bernard Thomas,technicien du Parcchargé du suivi de laréintroduction dansle Champsaur

DANS LE CHAMPSAURLes bouquetins

10 ans déjà !

Page 7: FAITSETGESTES LEBOUQUETINDESALPES Montagnards … · moyen d’un ascenseur. Cette partie du projet pourrait être réalisée avant le reste de la requalification. Afin d’établir

L’Écho des Écrins - Juillet 2005 - N° 247

LE BOUQUETIN DES ALPES Capra ibex ibex

Menacée d’extinction à la fin du XIXe siècle, l’espèce doit sasurvie au Parc national italien du Grand Paradis puis à son voi-sin français de la Vanoise. Le bouquetin mâle se distinguede la femelle (étagne) par sestrès grandes cornes et sa fortecorpulence, qui s’accroît avecl’âge. Les bouquetins vivent enhardes. Les mâles sont pour-tant séparés des femelles,accompagnées des jeunes. Ilsse rejoignent seulement à lapériode du rut, au mois dedécembre.Cet ongulé sauvage, herbivoreruminant, est particulièrementagile sur les rochers. L’hiver, il vit à l’économie...

EN DIX ANS...• 3000 fiches d’observation• 2000 journées de suivi• 53 “nouvelles bouquetins”• 1700 personnes reçues au pointd’information estival du Pont duBrout (vallée de Champoléon), les dimanches de juillet-août de16h à 18h.

VALLÉE DE CHAMPOLÉON

AUTOMNE 1994 : 7 bouquetins (4 mâles et 3 femelles) capturés enTarentaise sont relâchés entre les hameaux des Beaumes et des Clots, aupied des versants Sud des massifs de Crupillouse et du Puy des Beaumes.PRINTEMPS 1995 : 23 bouquetins (10 mâles et 13 femelles), capturésen Maurienne, complètent le noyau des pionniers.

En Vanoise, les bouquetins ont été capturés par téléanesthésie.Endormis à l’aide d’une seringue tirée par un fusil à air comprimé, ilsont été mesurés, ont fait l’objet de prélèvements pour s’assurer qu’ils ne

portaient aucune mal-adie, ont été transportésà dos d’homme jusqu’à la route la plus proche. Ils étaient mas-qués afin de limiter le stress de la capture. Ils ont ensuite gagnéle Champsaur dans un véhicule, munis de toutes les autorisa-tions ministérielles requises pour la capture, le transport et lelâcher, car le bouquetin est une espèce protégée par la loi.Avant le lâcher, tous les animaux ont été munis de bouclesauriculaires de couleurs permettant de les reconnaître indivi-duellement et d’un collier émetteur pour le suivi à distance.

Observer, suivre“Au début, il fallait voir ce qu’ils allaient faire... Il y avait 30bêtes à suivre mais il fallait énormément de temps. Parfois,on avait le signal sonore et on mettait deux heures à repé-rer l’animal.. L’expérience des collègues du Valbonnais nousa beaucoup aidé” Le suivi est assuré par l’observation des animaux. Pendant lespremières années, leur localisation est facilitée par les colliersémetteurs. Des comptages sont organisés chaque année. Onétudie la reproduction des femelles et la mortalité des animaux.Tous ces paramètres combinés entre eux permettent d’avoirune estimation précise de l’effectif total.Ce suivi demande beaucoup de temps, d’énergie et de connais-sance du territoire et de l’espèce aux agents de terrain et auxmembres du service scientifique du Parc.

L’INSTALLATION

Des débuts difficiles...

Préambules... Au début des années 80, en tournée dansle massif des Écrins pour étudier ses potentialités à accueillir desbouquetins, M.Wieserma, spécialiste de l’espèce, estimait que lavallée de Champoléon était idéale pour un tel projet : de grandsversants d’orientation générale Sud avec des écarts d’altitudeimportants, des milieux rocheux dominants et de fortes pentes.

Dix ans plus tard, à la suite d’une étude de faisabilité plus préci-se, l’opération se met en place. Elle est présentée aux élus et à lapopulation locale... Entre temps, les vallées du Valbonnais ontaccueilli 28 bouquetins capturés en Vanoise.

Pour en savoir plus...• BT Nature Bouquetin des Alpes *Parc national de la Vanoise - ED.Pemf• “Et demain le bouquetin ?”*VHS ou DVD - Parc national des Écrins• “Le grand retour” VHS Parc nationalde la Vanoise• La grande faune de montagneMichel Catusse - Ed. Hatier• Sur les traces des bouquetinsd’Europe E.Weber Ed.Delaschaux &Nieslé (1994)• Travaux scientifiques du Parc dela Vanoise, n°18, consacré au Bouquetin

••• Et pour les spécialistes • Le Bouquetin (1962) - M.Couturier -1564 pages, au centre de documentationdu Parc national des Écrins

* et dans les centres d’information etMaison du Parc.

Des stratégies individuellesPrunelle, femelle issue du lâcher, est restée très sédentaire dansChampoléon. Falaise, elle, navigue entre le Champsaur l’hiver etla Vallouise l’été, où elle met bas. Un mâle comme Chouchou, amigré durant des années entre Champsaur et Valgaudemar pourfinalement s’établir dans cette dernière vallée.Les animaux ont des stratégies individuelles, mais comme cela aété observé en Vanoise, la colonisation est une affaire collective.Des bouquetins pionniers visitent de nouveaux territoires. Desfemelles viennent y mettre bas, mais les animaux rentrent hiver-ner sur le site d’origine. Petit à petit, ils restent l’hiver sur le sited’estive. Le nombre d’animaux qui ne rentrent pas augmentejusqu’à constituer un nouveau noyau d’animaux sédentaires,point de départ de nouvelles colonisations.

“Pendant les trois premières années, on avait 5 petits par an.Catastrophique. La population était très dispersée. et on aeu des hivers très enneigés. Des mâles n’ont pas rejoint lesgroupes de femelles... Ensuite, ils se sont regroupés vers lesite du lâcher. Le boom a eu lieu en 1998, quand les femellesnées sur place ont commencé à se reproduire.”

Vanoise et Écrins,deux parcs nationauxassociés pour leretour du bouquetin, espèce emblématiquedes Alpes. Initiéedans le Valbonnais en1989, l’expérience sepoursuit dans leChampsaur.

Jusqu’en 1998, la courbe decroissance des effectifs esti-més montre une relative sta-gnation. Durant cette phased’adaptation, les animauxqui découvrent leur territoire sont victimes de nombreux accidents, et leur forte dispersion

... pour une opération couronnée de succès !

LA COLONISATIONL’utilisation du milieuLe bouquetin est un animal de rocher. En été, il affectionne les arêtes et les falaises d’altitude de Mourre la Mine dansChampoléon, des Aupillous dans le Valgaudemar et de Chanteloube à Vallouise. Ilest alors assez difficile à observer...En hiver, les bouquetins se concentrent dans Champoléon, et depuis peu, près durefuge du Pigeonnier dans le Valgaudemar. Les zones d’hivernage sont situées sur lessites pentus et bien exposés. Les animaux peuvent rester sur quelques centaines demètres carrés tout l’hiver, vivant sur leurs réserves. L’observation à l’aide d’une lon-gue vue depuis le pont du Brout est alors particulièrement aisée. Mais c’est une pério-de difficile pour les animaux pendant laquelle il faut respecter leur tranquillité.Au printemps, les femelles se retirent pour mettre bas dans des zones escarpées deMourre la mine et du glacier de l’Aup. Les mâles sont facilement observables près durefuge du Tourrond.

DÉMÉNAGEMENT de la Vanoise au Champsaur

Les premières années, les animaux ont beaucoup navigué,jusqu’en Oisans, en Briançonnais et en Vallouise.Actuellement la population se concentre dans les vallées duChampsaur et du Valgaudemar. En 2005, on estime que lacolonie compte quelque 160 individus.

Puis le taux de reproductions’améliore en relation avecla concentration des ani-maux en hiver. De plus lespremières femelles nées surle site commencent à sereproduire, dès 3 ans.Fort taux de reproductionet forte mortalité sont descaractéristiques des popula-tions réintroduites.La population peut mainte-nant coloniser l’espace. Avec une meilleure connaissance du milieu, la mortalité des adul-tes baisse, et le nombre d’animaux croit de plus en plus vite.Lorsqu’elle sera ancienne, la population aura un taux de reproduction plus faible. Leseffectifs croîtront moins rapidement. La population atteindra un jour un seuil qui cor-respond à la capacité d’accueil du site.

Évolution des effectifs de bouquetins depuis la réintroduction

7

33 35 3850

65

78

92

109

129

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0

20

40

60

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140

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180

1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

no

mb

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L’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) est une plante dangereuse pour la santéparce qu’elle provoque chez de nombreuses personnes desréactions allegiques (rhinite, trachéïte, asthme, eczéma...).En Rhône-Alpes, on estime que 6 à 12 % de la population,soit environ 100 000 personnes sont concernées. Alors queles classiques “rhumes des foins” apparaissent en mai-juin,les allergies provoquées par le pollen d’ambroisie sont plustardives : elles commencent vers la mi-août et peuvent seprolonger jusqu’en octobre, avec un maximum d’intensité enseptembre.En Rhône-Alpes, sur la période de pollinisation, l’ambroisieserait la cause d’une dépense de médicaments s’élevant à1,6 million d’euros. Au Canada, le coût des dépenses desanté occasionnées par “l’herbe à poux” est estimé à50 millions de dollars par an. Cette plante invasive, originai-re d’Amérique du Nord, a tous les atouts pour assurer sapropagation.... Même sa fauche en début d’été a des effetsstimulants. Pas si facile de l’empêcher de faire des graines !En France, les services de santé tentent de la faire connaître...pour que chacun soit à même de la détruire. Des pages dansles journaux, des petites cartes diffusées dans les lieuxpublics incitent à sa destruction... Dans les Hautes-Alpes, l’invasion ne fait que commencer.Elle a été repérée le long des principaux axes qui viennentde la vallée de Rhône (dans le Rosannais, au col de Cabre). Ilest encore temps de réagir. Mais attention, la plante est for-tement allergène dans toutes ses parties : le pollen bien sûr,mais aussi les feuilles. Pour l’arracher, il est conseillé d’utili-ser des gants et, en période de pollinisation, un masque àpollen. Par ailleurs, il faut brûler sur place et éviter detransporter les pieds arrachés quand les graines (cachées àla base des feuilles) sont mûres. Ce serait le plus sûr moyende les disséminer. Or, une graine d’ambroisie garde son pouvoir germinatif pendant 40 ans ! Voilàbien des corvées d’arrachage en perspective !En fait, l’un des moyens d’éradiquer l’ambroise à feuilles d’armoise serait d’engazonner les terrains nus,car cette conquérente est une asociale. Victorieuse au milieu des sables, des graviers et autres granu-lats, les aménageurs et vendeurs d’herbicides sont ses principaux alliés. Mais elle disparaît raidementface à la concurrence des plantes de prairie et détale à la vue d’un simple petit trèfle blanc !

Voir aussi “Lutter contre l’ambroisie : l’affaire de tous et la responsabilité de chacun” sur www. ambroisie.info

NB : À la différence des gazons à base de graminées, le gazon de trèfle blanc (Trifolium repens) n’a pas besoind’être fauché.

Pour la quiétude des animaux sauvages et des troupeaux, les chiens sontinterdits dans la zone centrale des parcs nationaux comme dans denombreux autres lieux, même tenus en laisse. C’est sans doute l’un desaspects de la réglementation qui nécessite le plus d’explications de lapart des gardes-moniteurs.Ailleurs, il est important aussi de faire comprendre aux propriétairesde chien que leur animal de compagnie ne doit pas divaguer dansles espaces naturels. C’est le message que la FRAPNA (FédérationRhône-Alpes de Protection de la Nature), la Fédération départe-mentale des chasseurs et le Conseil général de l’Isère tentent defaire passer. Pour cela, ils ont lancé une campagne d’informationintitulée “Petit ou grand, votre chien fait des dégâts. Soyez enmaître”. Seule solution : tenir son animal en laisse. Une plaquet-te d’information et une affiche rappellent que le chien le plus paci-fique conserve toujours un instinct de prédateur. Il peut déranger des animaux sauvages,détruire des couvées d’oiseaux nichant au sol, des portées de petits mammifères ou se montreragressif envers des troupeaux voire des promeneurs. L’occasion aussi de rappeler que la régle-mentation est stricte concernant la divagation des chiens... et que chacun est responsable de sonanimal devant la loi.Pour plus d’information, contacter la Frapna Isère (tél. 04 76 42 98 49) ou la Fédération des chas-seurs de l’Isère (tél. 04 76 62 61 34).Il est aussi possible de télécharger les documents d’information sur le www. frapna.org

L’Écho des Écrins - Juillet 2005 - N° 248

PUITS DE SCIENCES

Après la Vallouise, l’expérimentation d’uneméthode de dénombrement des lagopèdesalpins sur une vaste zone s’est poursuiviecette année en Haute-Romanche

“Une météo exceptionnelle a permis de dénombrer76 mâles chanteurs ou encore 87 oiseaux vus ouentendus (mâles et femelles) sur ces trois journées”commente Marcel Baïsset à l’issue de l’importantcomptage de lagopèdes alpins réalisé en Haute-Romanche au mois de mai dernier. Auregard de la superficie du territoire prospecté, environ 12500 hectares, le technicien du Parcnational n’est pas très optimiste quant à la densité de l’espèce... “Quelques rares territoiresaccueillent des densités plus intéressantes : 14 oiseaux aux plates du Bec et 7 oiseaux au val-lon de Laurichard”. Bien entendu, comme pour tout comptage, les résultats sont forcémenten deçà de la réalité. Mais dans quelle proportion ? Réaliser un inventaire de lagopède surune vaste zone reste difficile : les risques, les secteurs inaccessibles, la nécessité de mobiliserun grand nombre d’observateurs viennent s’ajouter à la discrétion de l’oiseau. Même si, enmai, les lagopèdes mâles défendent leurs territoires et sont alors plus faciles à repérer grâceà leur cri et leur vol singuliers... on peut passer à côté sans les voir. Leur chant peut être trèsbref et tout se joue entre 5 heures et 6 heures du matin, période la plus favorable.Le comptage réalisé cette année en Haute-Romanche avait pour but de conforter l’analysede l’expérience menée en rive droite de la haute vallée de la Durance (8000 ha). L’objectif :tenter de mettre au point une méthode d’échantillonnage stratifié, en fonction des types devégétation. Les membres du réseau de l’Observatoire des Galliformes de Montagne(O.G.M) qui compte 45 partenaires en France, sont particulièrement attentifs aux résultatsobtenus dans les Écrins sur ce type d’opération. “Les perspectives d’allègement du disposi-tif de comptage semblent limitées” résume Claude Roger, le pilote du programme “galli-formes” aux Écrins. “Il faut couvrir au moins la moitié de la surface des habitats favora-bles pour obtenir une estimation fiable de la densité”. Un écueil à surmonter à l’échelle d’unespace aussi vaste et qui sera abordé lors des prochaines discussions avec les partenaires del’Observatoire des Galliformes de Montagne.

L’hiver des jaseursQualifié autrefois d’oiseau de malheur, présage de lapeste et autres calamités, le jaseur boréal a perdu samauvaise réputation. Il a même constitué l’attractionnaturaliste de l’hiver, et pas seulement dans le cercledes ornithologues avertis. Les médias se faisant l’é-cho de ce phénomène exceptionnel, nombreux sontceux qui ont cherché à l’observer....Venus de Sibérie et de Scandinavie, les jaseurs ont rejoint nosrégions pour chercher la nourriture qui faisait défaut dansleurs zones habituelles d’hivernage. Les baies et les pommesrestées dans les vergers sont des mets de prédilection. Ainsi,on a pu les observer, par groupes de plusieurs dizaines per-chés dans les arbres. Si l’on a parlé d’invasion, c’est surtoutpour signifier l’aspect soudain et massif de leur arrivée.L’allure élégante de ce passereau huppé, ses couleurs “exo-tiques” et son caractère relativement peu craintif l’ont immé-diatement rendu attractif. Sa présence exceptionnelle a durétout l’hiver. À la fin avril, on croisait encore des jaseurs dansl’Oisans et le Briançonnais, alors qu’on le pensait déjà deretour dans sa taïga d’origine. Alors, certains se demandaientsi le bel oiseau n’envisagerait pas de nicher dans nos régions.On peut toujours y croire...

UN GESTE POUR L’ENVIRONNEMENT...Soyez maître de votre chien !

... ET POUR LA SANTÉ

Pour la reconnaître : Des fleurs sur de longs épis, une tige

velue et rougeâtre, des feuilles profon-dément découpées et du même vert surles deux faces. L’ambroisie s’étale enforme de buisson sur une hauteur de

15 cm à 1 m.Elle n’a pas d’odeur quand on la froisse

dans les mains, contrairement auxarmoises communes avec lesquelles on

risque de la confondre.

Chacun peut aider à lut-ter contre cette planteinvasive, responsable denombreuses allergies.

Outre l’arrachage, l’en-gazonnement des ter-rains nus est une bonnesolution.

Sus à l’ambroisie !... Une mobilisation exemplaireLes jaseurs ont fortement mobilisé le tissu d'observateurs de terrain,regroupant de nombreux organismes tels que le muséum d'histoirenaturelle, la maison de la nature de Guillestre, l' office national desforêts... et bien sur le CRAVE ainsi que le parc des Ecrins qui portentensemble le projet d'une synthèse sur ce phénomène. DamienCombrisson, garde-moniteur dans l’Embrunais, a participé active-ment à cette collecte : “Dans les Hautes-Apes, près de 140 observa-teurs nous ont transmis quelque 400 données regroupées entre le29 décembre 2004 et le 9 mai 2005 qui est pour l'instant la date laplus tardive. Lorsque cela est précisé, nous avons pu dégager13 types d'aliments consommés par le jaseur, avec une nette prédo-minance (52% des cas) pour la pomme”.

Il est encore possible d’apporter votre contribution d’observateurde l’espèce si vous avez noté certaines caractéristique : outre la dateet le lieux, il est important de préciser le nombre d'oiseaux ainsi quele type d'aliment consommé lorsque cela est connu. D’une manièregénérale tout comportement original, ou anecdote sont bienvenus.

Si vous souhaitez partager vos observations de jaseurs dans les Écrins, vous pouvez transmettre vos informa-tions à Damien Combrisson - Parc national des Écrins - 05380 Châteauroux-les-Alpes

email : [email protected]

Le jaseur boréal, élégant oiseauhuppé de la taille d’un étourneau.Ses ailes noires rayées de traitsblanc, jaune et rouge sont dessignes majeurs de son identification

Lagopèdes alpins : rares ou très discrets ?

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L’Écho des Écrins - Juillet 2005 - N° 249

Dans le ciel de mars,les aigles festonnentpour "marquer" leurterritoire. De tellesexhibitions facilitentleur dénombrement.Pendant une semaine,de très nombreuxregards se sont tour-nés vers le ciel desÉcrins.Les longues-vues,jumelles et radiossont des instrumentsindispensables. Maisla réussite d'un telcomptage reposeaussi sur la fortemobilisation des per-

sonnels du Parc, assistés par de nombreux partenaires, insti-tutionnels, professionnels de la montagne et membres d’as-sociations de protection de la nature. "Les résultats montrent une augmentation d'environ 10 %du nombre d'aigles (123 individus observés dont 30 juvéni-les) par rapport au comptage de 2002" annonce ChristianCouloumy, pilote du programme "rapaces" au Parc natio-nal. Au-delà des effectifs, la surprise vient de l'installationvraisemblable de trois nouveaux couples... alors que l'onpensait que la population d'aigles avait atteint son apogéedans les Écrins. "La capacité de l'aigle à supporter locale-ment une densité de couples territoriaux plus élevée est mon-trée par ces résultats. D'autres régions, en Italie notamment,connaissent des situations analogues".

Si tout sembledonc aller pour lemieux, l'espècereste fragile. Lescollisions avec lescâbles aériens sontresponsables denombreux acci-dents. Certaines

pratiques de plein air, ou encore certains chantiers en monta-gne, peuvent aussi perturber la reproduction. La sensibilisation et la collaboration avec tous les acteurs doi-vent permettre d’aboutir à des comportements et à des mesu-res de protection adaptés. C'est cet objectif qui a conduit auxconventions qui lient le Parc et les pratiquants du “vol libre”et de “l’escalade”, favorisant le respect des habitats et desespèces sensibles.Tous les trois ans, ce type de comptage est aussi un momentprivilégié de rencontres, de dialogue et de communication enfaveur du respect de l'aigle royal... et du milieu naturel engénéral.

Quelques aigles en plusUne semaine de mobilisation pour occuper les 150 postes d’observa-tion nécessaires au dénombrement de ce rapace prestigieux. Surprise à l’heure des résultats : l’augmentation des effectifs alorsque l’on pensait la population à son apogée dans les Écrins.

Retour à la liberté !

Récupéré en début d'année dans un poulailler, un aigleroyal a pu être relâché à l'occasion du comptage dans lesÉcrins.Choyé pendant plus de deux mois par Michel Phisel aucentre de soins de faune sauvage (géré par le CRAVE), il aretrouvé assez de forces pour retourner à la liberté. Si lecentre de soins relâche régulièrement des rapaces, sauverun aigle royal est beaucoup plus rare...Le lâcher a eu lieu au col de Manse, non loin du lieu où l’oi-seau avait été trouvé. Séquence émotion... et un beaucadeau pour les compteurs... et les conteurs.

Les centres de soins de la faune sauvage :Contactez-les si vous trouvez un animal sauvage en détresse

Dans les Hautes-Alpes : 04 92 24 54 74 31En Isère : 04 76 90 95 17

Carottage 2005 au Glacier BlancComme on pouvait s'yattendre, l'accumulationhivernale au Glacier Blanc,mesurée les 16 et 17 maidernier, est faible. Avec0,98 mètre d'équivalenceen eau (2,55 m de neige),c'est même le plus petit"score" depuis le début del'étude (2000). C'est évi-demment un handicap pourle bilan de masse (calculéen octobre). Pour mesurercorrectement l'ablation,pour la première fois, desperches seront installée dans la glace, début août, avec unesonde thermique.

Depuis l’apparition d’une pullulation de campagnols terrestresà la Buffe (commune de la Grave) en 1998, le phénomène estsuivi avec attention. Chacun peut mesurer les conséquences surles activités agricoles, les paysages et la diversité biologique.Cette année, sur ce secteur, une cartographie des zones de pré-sence de l’espèce a été réalisée. Les constats de son extensionsont inquiétants. Certains éleveurs ont déjà acheté le foin qu’ilsne pourront pas couper cet été...Eric Vannard, garde-moniteur à Villar d’Arène, s’est totalementinvesti dans cette problématique difficile : accueil du spécialistefrançais pour un diagnostic et des conseils, formation pour lepiégeage, mise au point d’un suivi... À l’évidence, les moyensd’action réellement efficaces, restent limités.Le Comité départemental de la chasse et de la faune sauvage arecommandé d’alléger la pression de chasse sur le renard, l’undes prédateurs naturels du rongeur. Un espoir néanmoins : comme on a pu le constater dans le premier secteur ravagé, passéla vague de pullulation, la végétation semble repartir...

Campagnols dévastateurs...

Loups : de nouvelles modalités nationales d’intervention Des aides au pastoralisme nationales sont organisées pour accompagner le retour du loup dans les Alpes (mesu-res de protection, aides à la surveillance...). Dans ce dispositif, les agents du Parc ont reçu une formation pourréaliser les constats de dommage lors d’une attaque.

Dans le même temps, de nouvelles modalités d’intervention sont mises en place.Après les tirs réalisés par les agents de l’Office national de la Chasse et de la faune sauvage l’an dernier, un nou-vel arrêté interministériel, daté du 17 juin dernier, organise de quelle manière pourra être autorisé le prélèvementde loup (limité à 6 individus en France) pour la période 2005-2006. Après avis d’un comité départemental spéci-fique, chaque préfet a précisé les modalités d’effarouchement, de tir de défense et de prélèvement.Un comité restreint, très réactif, assistera le représentant de l’État pour adapter les actions aux situations. De tel-les procédures ne seront autorisées qu’en cas d’attaques répétées, dès lors que les mesures de protection aurontété mises en place. A moins qu’elles ne puissent l’être pour des raisons techniques.

Ces évolutions, dues au groupe national “loup” qui regroupe les principaux acteurs concernés, ont fait l’objet d’unlarge consensus lors des comités départementaux des Hautes-Alpes et de l’Isère. Au-delà des difficultés, c’est ledialogue qui a prévalu.

Pour apporter un soutien d’urgence aux bergers et auxéleveurs qui seraient concernés cet été par de la préda-tion dans la zone centrale du Parc, deux petites cabaneshéliportables d’environ 6 m2 ont été construites. Uneinitiative mise en œuvre en partenariat avec la DDAFdes Hautes-Alpes.En cas d’attaques répétées sur un alpage dépourvu decabane, elles pourront être héliportées, d’un seul bloc,sur la zone concernée pour en permettre le gardienna-ge. Ces abris, sommaires, sont totalement équipés avecune couchette, une table et un réchaud. Ainsi, avec unminimum de confort, le berger pourra rester pendant lanuit sur le site où il rassemble ses bêtes. La légèreté deces constructions permet une implantation facile etrapide en cas de besoin et leur retrait des alpages, au plustard en fin de saison.

Une aide aux bergers en cas de prédation

C'est ce type de caba-ne, héliportable, qui aété réalisé.

Les terrasses de La Grave, unpatrimoine paysager excep-tionnel... menacé par l’activi-té du Campagnol terrestrequi pullule dans le canton.Compte-tenu de ses capaci-tés de reproduction, il estprimordial de détecter toutnouveau foyer à ses débuts...pour intervenir d’emblée au

moyen de pièges.Ensuite, il est trop tard.

Des “cabanes” d’appoint

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Directeur de la publication : Michel SommierDirecteur de la rédaction : Claude DautreyRédaction : Claire Gondre avec les secteurs et les services du Parc national des Écrins

Ont aussi collaboré à ce numéro : Michel Bouche, Martial Bouvier, Claire Calvet, Damien Combrisson,Hervé Cortot, Christian Couloumy, Cyril Coursier, Bernard Christol, Bruno Janet, Jean-François Lombard,Anne-Lise Macle, Bernard Nicollet, Jean-Pierre Nicollet, Claude Roger, Pierre Salomez

Mise en page : service communication - tél. 04 92 40 20 10.Relecture : Sylvine AubertPrépresse : Flashmen, Gap22 000 exemplaires. ISSN 1285-1434.Imprimerie Alpa Clavel - Gap - sur papier recyclé

Édité par le Parc national des ÉcrinsDomaine de Charance 05000 GAP, avec le soutien financier du ministère de l’Écologie et duDéveloppement durable et de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur.

PHOTOGRAPHIES : Christophe Albert, Yves Baret, Cati Billaudel, Bertrand Bodin, Marial Bouvier, ClaireCalvet, Robert Chevalier, Marc Corail, Cyril Coursier, Damien Combrisson, Christian Couloumy, ClaudeDautrey, Gil Deluermoz, Denis Fiat, Claire Gondre, Gaby Gonsolin, Anne-Lise Macle,Pierre Masclaux,Bernard Nicollet, Jean-Pierre Nicollet, Rodolphe Papet, Denis Richard, Pascal Saulay,Éric Vannard,REE&Écrins, Communauté de communes du Champsaur.

Aquarelle bouquetin P-E Dequest - illustrations rapaces en vol : L. CondemineIllustrations exposition “La montagne, c’est quoi ?” : Régis Ferré

Courriel :[email protected]

Site Web : www.les-ecrins-parc-national.fr

Des planches clouées pour former une dalle pleine, en bois: ce système constructif est utilisé dans le programme

d'extension de la maison du Parc national des Écrins au Bourgd'Oisans. Sur le chantier, treize entreprises de charpente desHautes-Alpes et de l'Isère ont pu découvrir cette techniqueinnovante dont l'avantage est aussi de permettre l'utilisationd'essences de bois locales... et de second œuvre. Un atout pourle développement de la filière bois, affirmé lors de cette jour-née proposée par les CAPEB (chambres syndicales des artisansdu bâtiment) de ces deux départements, associées au Parcnational des Écrins.Au-delà de l'apprentissage technique et concret du procédé,cette rencontre a donc permis de “sensibiliser les artisans à unemanière d'aborder la construction qui valorise les ressourcesdu territoire” précise Yves Baret, l'architecte du Parc national.Le représentant du Centre national du bois a lui aussi insistésur l'intérêt écologique d'utiliser les ressources locales : le boisutilisé dans le bâti stocke le carbone. Une façon de lutter cont-re l'effet de serre ! Les autres atouts de ce système constructif :de grandes portées pour une faible épaisseur, des qualitésacoustiques et une réalisation particulièrement accessible pour

de petites entreprisesartisanales.À l'issue de cette for-mation, les artisansenvisageaient de pro-poser la techniquedans certains de leursprojets, en y asso-ciant des argumentsesthétiques... et lavaleur d'un actecitoyen.La collaborationentre le Parc et lesdeux CAPEB quiinterviennent dans lemassif se renforce. L’an dernier elle avait déjà permis de pro-poser un chantier-école, à Châteauroux-les-Alpes, dans lecadre de la rénovation de la maison du Parc de l’Embrunais.Dans le cadre de cette formation, les peintres avaient réalisédeux façades avec des peintures minérales.

L’Écho des Écrins - Juillet 2005 - N° 242

FAITS ET GESTES

ABONNEMENTS2 numéros de l’Écho des Écrins et 1 hors-série“programme d’accueil” du Parc national : 8 €

Adresser votre chèque à l’Agent comptable du Parc national

des Écrins - Domaine de Charance - 05000 GAP

La Maison de lamontagne deGrenoble, située àcôté de la Maisondu Tourisme, aouvert ses portesaux Parcs naturelsce printemps. EnIsère, ils sont trois :

les régionaux du Vercors et de la Chartreuse et le national desEcrins. Chacun leur tour et pour une quinzaine de jours, ils se sontprésentés au public qui pouvait s’informer largement sur ces terri-toires et sur ce qu’ils offrent en terme d’activités de pleine nature.Avec l’installation d’une exposition et l’organisation d’une confé-

rence réunissant toute la presse "montagne" et les responsablesdes associations de pratiquants, le Parc national des Écrins a ainsipu faire connaître ses missions et son territoire.Au-delà de l’information des pratiquants de la montagne c’étaitaussi une action qui visait à créer un lien durable avec l’Office deTourisme de Grenoble dont la Maison de la Montagne est uneantenne spécialisée. La volonté de consolider ce lien répond aussià une nécessité car il est indéniable qu’une bonne part de la fré-quentation des secteurs de l’Oisans et du Valbonnais provient del’agglomération grenobloise. Avec la Maison du la montagne, leParc pourra conduire sa politique d’accueil et d’information,notamment sur les itinéraires de randonnée et les structures d’ac-cueil liées à cette pratique, mais aussi sur le patrimoine naturelque le public peut apprécier.

Construire une dalle en bois...UNE FORMATION D’ARTISANS AU BOURG D’OISANS

■ CONSEIL D’ADMINISTRATION :Christian Pichoud reste président

L’arrêté ministériel portant nomination des membres désignés par l’É-tat pour former le nouveau conseil d’administration a été publié finmai. Compte-tenu des délais légaux de convocation, la séance électi-ve a eu lieu le 1er juillet, permettant du même coup les décisions finan-cières et l’approbation de la version finale du programme d’aména-gement du Parc.Président du Conseil d’administration depuis juin 2001, ChristianPichoud a été reconduit dans ses fonctions, de même que Joël Giraudet Lionel Payen, les deux vices- présidents.Pour les commissions thématiques :Agriculture : Pierre-Yves Motte, aménagement : Bernard Héritier,communication : Gérard From, Internationale : Pierre Balme.Chasse en zone périphérique : Bernard Mol-Roguier.Europarc : François Labande

■ LOI SUR LES PARCS NATIONAUX :débats parlementaires

Le projet de réforme de la loi sur les parcs nationaux qui s’ap-puie notamment sur des propositions formulées dans le rapportdu député Giran doit faire l’objet d’un débat à l’Assembléenationale cet automne.D’ores et déjà, en se référant au rapport du député, la Directionde la nature et des paysages a confié une mission d’étude à Jean-Marie Petit pour tenter de créer une structure fédératrice desparcs nationaux. L’ancien directeur de l’ATEN (atelier techniquedes espaces naturels) devra, d’ici deux ans, indiquer quelles sontles conditions de réussite de cette initiative. Une initiative trèsattendue en terme de communication, d’échanges en réseauvoire d’économies d’échelle dans les parcs nationaux.

... avec des planches clouées selon une technique précise : treizeentreprises de charpente ont participé à une journée de formationproposée par le Parc et les CAPEB de l’Isère et des Hautes-Alpes.

Le chantier de la maison du Parc, au Bourgd'Oisans, a permis de découvrir concrètement la

réalisation d'une dalle en planches clouées.

“Le printemps des parcs”Une initiative grenobloise avec lesespaces naturels protégés de l’Isère

■ TOUS À L’EAU :une consultation citoyenne

Une consultation citoyenne est organisée jusqu’au 2 novembre2005 en application de la Directive cadre européenne sur l’eau.L’avis de chacun est intéressant. Un questionnaire permet dedonner votre avis sur les problématiques de l’eau. Vous pouveznotamment vous le procurer dans les maisons du Parc nationaldes Écrins ou bien répondre directement sur le site internet quivous fournira de nombreuses informations sur le sujet :www.touspourleau.frPour les Écrins, c’est le Comité de Bassin Rhône-Méditerranéequi est concerné.

Carnet de deuilDeux fidèles acteurs du Parc national sont décédés cet hiver :Olivier Dolffus, l’ancien président du Conseil scientifique du Parc etRobert Beck, représentant de la frapna au Conseil d’administration du Parc

Universitaire jamais fatigué des réalités de terrain, OlivierDollfus représente un modèle d’investissement et de fidélitéaux entreprises en lesquelles il croyait et apportait son soutien.Le géographe de renom spécialiste des sociétés rurales de mon-tagne, autant que de géomorphologie a été le président duConseil scientifique du Parc national des Ecrins de 1982 à 2000.Disponible, inventif et grand amateur du terrain, il laisse au Parcla marque de sa présence généreuse et attentive à replacer ceterritoire d’exception dans de larges problématiques qui nousrendaient humbles et fiers tout à la fois.

Devenu administrateur en tant que représentant de la Frapna auConseil d’administration du Parc national des Ecrins, RobertBeck n’a pas attendu ce mandat pour faire entendre sa voix dansle grand silence de la protection de la montagne. Sa défense fer-vente et prompte de la nature alpine ne lui valut pas que desadhésions béates. Robert Beck ne supportait ni l’indifférence, nila mièvrerie ou le manque de générosité. C’est cette exigence làqui va grandement manquer au monde des défenseurs de lanature, à la Frapna comme au Parc.

"À propos de quoi, où, quand et comment faut-il proposer des activités ou des dispositifs destinés à expliquer au public la signifi-cation d’un site, d’un monument ou d’un territoire ?” (D. Aldridge, 1975)

Une médiation est souvent nécessaire pour rendre compréhensible le patrimoine. C’est tout "l’art " de l’interprétation : mettre enœuvre les conditions propices à une communication.Le “schéma d’interprétation” du parc national des Écrins (1) est un document qui structure une image identitaire pour les Écrins,autour de la métaphore du cœur. Ce regard porté sur l’ensemble des sites de l’espace Écrins, permet de préciser les ressourcesréellement spécifiques au niveau local : c’est le point fort de cette étude. Au-delà de ce travail très conceptuel, il s’agit aujourd’-hui de construire un outil utilisable par les gestionnaires dans leurs projets de mise en valeur.La mise en place d’une méthodologie et d’un guide “technique” a été confiée à Anne-Lise Macle (2) afin de donner un cadre plusconcret aux démarches d’interprétation. La démarche est testée sur le secteur de Vallouise. L’inventaire des ressources est mis enscène sur des cartes localisant les thèmes-clés. Une analyse paysagère dégage une vision générale et replace chacun des thèmesdans son contexte environnemental. C’est la présence humaine qui sert de fil conducteur pour construire une identité dans l’inter-prétation de l’espace. Irremplaçable par les relations privilégiées qu’elle peut nouer avec les visiteurs, elle accompagne la rencont-re avec l’espace. Gardes-moniteurs du parc national des Écrins, guides de haute montagne, gardiens de refuge, accompagnateurs etbergers en sont les principaux porte-parole. S’adapter au public, tenir compte de ses réactions, répondre à ses attentes et à sesquestions sont autant de richesses à partager en direct.

(1) Une étude réalisé par Francine Boillot-Grenon/Transfaire (1998)(2) Travail de fin d’études pour le diplôme d’ingénieur en agronomie d’Angers avec une spécialisation “paysages”, disponible au centre de docu-mentation du Parc à Gap-Charance.

Une démarche d’interprétation pour les territoires Ecrins...... et une vaste réflexion appliquée plus concrètement à la Vallouise

L’ÉCHO DES ÉCRINS N°24 - Juillet 2005Journal d’information du Parc national des Écrins

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L’Écho des Écrins - Juillet 2005 - N° 24411

L’ÉCHO DES VALLÉESVALGAUDEMAR

VALBONNAIS

■ Bocage et glaciers : deux expositions revisitéesLes glaciers, le bocage : deux grands sujets qui tiennent une placeimportante dans le territoire du Parc en superficie, autant qu’enenjeu. Ici, il s’agit de deux expositions réalisées par le Parc qui ontété remodelées pour plus de mobilité et plus d’actualité.L’exposition sur le bocage de montagne, créée tout spécifiquementpour une installation dans l’ancienne ferme du Villardon avait subides dégâts liés à des fuites dans le bâtiment. Ce constat, conjugué àla difficulté d’organiser un accueil pérenne dans ce site, a conduit àtenter de redonner vie à cette exposition en permettant sa mobilité.Son remaniement favorisera donc des implantations plus diversifiées.

Ainsi, cet été, on peut la découvrir (ou la redécouvrir dans sa nouvelleversion) à St-Firmin, à la Maison de la vallée.Toujoursdans leValgaudemar,mais àGioberney cette fois (chalet-hôtel),c’est une exposition sur les glaciers qui est présentée après avoir bénéfi-cié d’une actualisation et d’une rénovation dans sa présentation.Dans le Valgaudemar, l’accueil d’expositions dans ces structurespartenaires est d’autant plus importante que l’actuelle Maison duparc à La Chapelle, ne bénéficie pas d’un espace permettant ce typed’installation. Le programme de son extension est à l’étude.

■ Les montagn’arts... et les vignerons

■ L’éducation à l’environnement... et le métier de garde-moniteur

■ La Valgaude :pour redécouvrir le Valgaudemar

À l’initiative du Réseau éducation environnement des Hautes-Alpes (REE05) et desÉcrins, une journée était proposée, au mois d’avril dernier dans le Valbonnais, pourmieux connaître le métier de garde-moniteur. À Entraigues, une dizaine d’animateurs,

enseignants ou permanents du Réseau ont étéaccueillis par deux gardes-moniteurs du sec-teur. Le but était notamment de mieux faireconnaître les différentes facettes de ce métier.Bien entendu, le volet “éducation à l’environ-nement” a été particulièrement abordé.L’occasion de faire savoir quels sont les typesd’interventions qui peuvent être mis en œuvreavec le Parc et d’échanger de façon concrèteavec un public professionnel et attentif au rôle

" Dieu n’avait fait que l’eau, mais l’Homme a fait le vin. " VViiccttoorr--HHuuggoo" La vigne en Dauphiné était installée jusqu’aux extrêmes limites de sa possi-bilité donnant un vin à faire frémir. Mais pour le paysan alpin, boire son vinest un luxe, le seul qu’il se permit. " RRaaoouull--BBllaanncchhaarrdd

Ces deux citations pourraient résumer ce qui motiva les monta-gnards à cultiver des vignobles dans notre région, autour du Parc :l’Argentiérois, l’Embrunais, le Beaumont, le Valbonnais. Beaucoupde ces fosserées (unité de mesure de surface pour le vignoble cor-respondant à la superficie que pouvait biner ou labourer un hommedans une journée de travail) ont disparu de nos paysages. EnValbonnais, 800 fosserées (35 hectares) de ceps arpentaient les coteaux ensoleillésde la Bonne d’après des archives de l’An II. Il n’en reste plus que 2 ou 3 hectaresentretenus par une petite dizaine de vignerons passionnés. Devenus une "rareté"pour le paysage et pour le savoir-faire, la vigne et les vignerons relèvent aujour-d’hui de l’aspect culturel et du patrimoine.C’est le sujet choisi cette année dans le cadre du festival "Les Montagn’Arts"organisé pour la cinquième fois en Valbonnais par l’association "Le Théâtre dela Lune" avec la participation du Parc national des Ecrins. Une exposition consa-crée aux vignerons du Valbonnais a été réalisée par le Parc et présentée à cetteoccasion. Des lectures-spectacles, un après-midi de rencontre entre les vigneronset le public étaient également au programme. Une sortie guidée a permis de sillon-ner les différentes parcelles de vigne, celles encore bien entretenues et celles quiont été abandonnées faute de bras et de passion suffisante. Car la vigne deman-de une présence fréquente et beaucoup de travail de mars à octobre. Il fautquelques secondes pour boire un verre, 5 jours pour vendanger et faire le vin,mais il faut 75 journées pour travailler dans la vigne.

BRIANÇONNAIS

■ Derniers chantiers de “portes” du Parc

Les dernières “portes” sont en chantier. Grâce à la mobilisa-tion générale du secteur, grâce à la remarquable diligence desmaires et services techniques des communes de Monêtier, LaGrave et Villar d'Arène, trois des dernières portes d'entréevont pouvoir être en état de recevoir des panneaux flambantneufs, pour la saison d'été.Les nouveaux équipements seront installés au pont du Clotdu Gué, au pont de l'Arboretum et au pont des Brebis.

■ Deux gypaètes de passage...

Deux gypaètes barbus ont été observés pendant plus d’unedemi-heure, le 27 mai dernier, par Christophe Albert, garde-moniteur du secteur. Les deux oiseaux, "tête blanche",volaient ensemble au-dessus de Villar d'Arène puis La Grave,les Hières et Valfroide, à une altitude de 2000 m environ. Ilsont ensuite profité des ascendances du Pic des 3 Evéchés avantde disparaître dans un nuage au-dessus du col de Côte plaine.“L’un des deux gypaètes paraissait un peu plus grand quel'autre et avait une poitrine rouge brique du plus bel effet.Vers la fin de l'observation, un aigle est venu les rejoindredans le thermique, mais l'entente ne fut pas trés cordiale”.D’où venaient ces deux oiseaux ? Ils n’ont pas été signalésdepuis dans le secteur. À suivre...Toutes les observations sont intéressantes pour les personnes chargéesde suivre ces grands rapaces. N’hésitez donc pas à les communiquer auxsecteurs du Parc concernés (voir aussi en page 12).

Invités à l’occasion du comptage d’aigles royaux organisédans les Écrins en mars dernier (lire aussi p.9), les élèves duCE2 de l’école du Monêtier-les-Bains ont bénéficié d’une“leçon” grandeur nature sur ce prestigieux rapace.Le poste de comptage auquel ils ont été intégrés avait étérenforcé pour favoriser l’encadrement des écoliers.Des paires de jumelles et des longues-vues ont été mises àleur disposition. Ainsi, l’accompagnement et l’expériencedes gardes-moni-teurs leur ont per-mis de profiter plei-nement des obser-vations commen-tées de ce rapacedont ils repèrerontpeut-être mieux laprésence désor-mais.

La Valgaude, ce n’est pas une danse retrouvée par quelque eth-nomusicologue, mais le nom d’un bel itinéraire qui relie les huitcommunes du canton sur 74 km.Un chemin multi-activités qui distribue un impressionnantréseau d’itinéraires de petites randonnées qui ont tous trouvéleur place naturelle et légitime dans un cartoguide mis en œuvrepar la société " Architecture et territoire " avec l’appui de tou-tes les communes et du Parc national des Ecrins. C’est l’Officenational des forêts qui a assuré la maîtrise technique sur le ter-rain (signalétique et travaux). Le cartoguide sera réellementlancé cet été, souhaitons lui le plus large succès car pour la pre-mière fois tout le Valgaudemar tient en une seule carte. Celle-cisera aussi au cœur des panneaux d’information des communesréalisés à cette occasion. Une opération structurante qui consolide les coopérations etassoit l’image d’un Valgaudemar original et dynamique.

Déjà deux événements le montrent et s’ap-puient sur la Valgaude : La ValgaudeBlanche et à VTT.Le cartoguide est en vente partout (héber-geurs, Offices de tourisme, syndicats d’i-nitiative) dans le Valgaudemar et aussidans les Maisons du Parc puisque le Parca largement participé à son élaboration.

Prix unitaire du cartoguide : 8,50 euros.À découvrir et mettre à l’épreuve dès cet été.

Le lancement d’un itinéraire fédérateur, de sa signa-létique et du carto-guide correspondant

■ Les écoliers comptent les aigles

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12L’Écho des Écrins - Juillet 2005 - N° 24

Nous sommes au début du XVIIIe siècle, lepetit âge glaciaire s’achève. Infusion, décoc-tion, macération, application, chacun se soigneau mieux et souvent de façon empirique encueillant dans les jardins des "simples" et aut-res plantes aux abords des habitations et dansles pâtures. À l’époque, le roc, la glace épou-vantent et terrorisent, les sommets semblentinaccessibles et seraient, comme le chucho-tent certains, habités par le diable. Pourtantlà-haut vit une plante cotonneuse étonnantenée du vent et de la pierre qui nargue l’abîme,parfume les brumes et cautérise les fissures.À la faveur de quelques chevriers téméraires,elle descend des cimes et vient compléter lapanoplie des plantes médicinales.

“JUSTE UNE MISE AU POINT... “ À propos du GénépiLe génépi laineuxLe génépi bourru , Le génépi mâleArtemisia eriantha Artemisia villarsii

C’est le plus vigoureux, sa taille peut dépasser 20 cm.Abondant dans le Briançonnais, il est surnommé : le génépimâle. Ses caractéristiques sont : un long épi de fleurs grou-pées en capitules et son arôme puissant

Le génépi blancLe génépi jaune , Le génépi femelle

Artemisia umbelliformis Artemisia mutellina

Gracile, c’est le plus frêle. Par opposition au précédent, ilest nommé le génépi femelle. C’est l’espèce la plus courantesur le massif des Ecrins. Ses capitules peu fournis forment un

épi lâche et ses senteurs seraient des plus sensuelles.

Le génépi vraiLe génépi noirArtemisia genepi Artemisia spicata

Cette espèce est dotée d’un épi compact au sommet d’unetige plutôt courte mais épaisse.Les bractées entourant les capitules sont bordées de brun,d’où son appellation de génépi noir.Il exhale un parfum d’absinthe, ce qui le distingue du génépilaineux avec lequel il est souvent confondu.

Le génépi des glaciersArtemisia glacialis

Voici l’espèce la plus rare, la plus lumineuse etsemble-t-il la plus aromatique. Ses capitules d’un

jaune franc terminent de courtes tiges émergeantd’une sorte de coussinet de feuille assez com-

pact. Il affectionne plus particulièrement la par-tie orientale du département des Hautes Alpes.

Liqueurs, vertus et placeboDistribué par les colporteurs de l’Oisans,alchimisé par les Pères Chartreux, le génépisoignait tous les maux de l’homme et de sesbêtes. Il était, avant l’avènement de la phar-macopée moderne, une herbe précieuse etmême sacrée.Aujourd’hui moins utilisé, excepté parquelques inconditionnels des tisanes, le géné-pi garde toujours une notoriété indiscutablelorsqu’il est l’ingrédient de liqueur familialeou artisanale. Toutefois, par tradition et nonplus par nécessité, le montagnard s’adonneencore à la cueillette de ces plantes d’altitude,celles qui résistent à tous les caprices de lanature et du temps, celles qu’il faut dénicherdans le rocher au péril de sa vie, celles que l’onramène dans la vallée comme détenteur d’untrophée. Serait-ce pour s’imprégner ou s’ap-proprier leur résistance, leur robustesse, leurinvulnérabilité ? Serait-ce une réminiscencedu chasseur-cueilleur d’antan ?

Commençons par la FAMILLE...Les génépis, puisqu’ils sont plusieurs, sontmembres d’une famille nombreuse : les asté-racées, appelés hier encore les composées.Au grand dam des systématiciens, lorsquel’on est porteur d’un piolet plutôt que d’uneloupe, l’on est tenté de définir trois groupesde plantes selon l’aspect et l’architecture descapitules que composent d’innombrablespetites fleurs.Le premier réunirait les Cosmos du jardi-nier, l’Aster du randonneur, l’Achillée nainedu lagopède et la Marguerite qu’effeuillel’amoureux dubitatif. C’est le groupe desplantes au cœur tendre entouré d’une cou-ronne de pétales un peu particuliers, lesligules.Un groupe intermédiaire serait agrémentéde congénères dont les fleurs ne composentpas vraiment un cœur mais sont toutesdotées de ligule ; ce sont les Épervières, lesPissenlits, les Bleuets et autres Centaurées.Enfin, c’est dans un dernier groupe que l’onrassemblerait, en compagnie de l’embléma-tique Edelweiss et de l’illicite Absinthe, legénépi aux fleurs dérisoires, dépourvues deligule, regroupées sous la forme de petitesboules ou de grelots.

L’objet de ces quelques lignes n’est pas dedésacraliser ce grand pourvoyeur d’i-

vresse et de vertige mais bien de savoir quiest qui, à travers des traits de caractère bienspécifiques. Comment lever toute confusionentre quatre, voire six plantes qui auraientla même vocation, selon que l’on se trouveen France, en Italie, en Autriche, en Suisseou même dans le Queyras, l’Oisans ou leMercantour ? Il nous faut utiliser un outilcertes un peu difficile à manier mais d’uneefficacité imparable : la trilogie botanique“FAMILLE, GENRE, ESPECE”.

Lorsque l’on parcourt les vallées alpines et que l’on s’entretient avec leurs habitants, forceest de constater que sous le vocable " génépi " se dissimulent plusieurs plantes différentesauxquelles sont associés des usages, des anecdotes, des hauts faits, parfois même des dra-mes bien particuliers.

Pour connaître l’ESPÈCEEn matière de génépi, le meilleur est évidemment celui quel’on connaît. Toutefois 4 véritables espèces sont dissémi-nées sur nos contrées, 6 si on y ajoute 2 achillées odoran-tes bien utilisées par nos voisins transalpins (l’achilléenaine et l’achillée herbe à la fracture) .Une confusion depuis toujours entretenue règne entre elleset fait des gorges chaudes. Elle est née d’un mélange dediverses appellations latines changeant au fil du temps etde leurs versions française, populaire et régionale.

... en passant par le GENRELe génépi appartient à celui des armoises " artemisia " en latin, appellationfaisant référence à la nymphe Artemis, protectrice des mères et de leur jeuneprogéniture, rappelant l’efficacité de ces plantes dans le domaine gynécolo-gique. Les armoises regroupent des végétaux de taille fort différente, avec ousans parfum. Elles habitent les plaines et les montagnes élevées, en des lieuxallant des décombres au bord des routes, des parois rocheuses abruptes auxmarges glaciaires. On conviendra tout simplement que le génépi est une plan-te aromatique de taille modeste, dépassant rarement 20 cm, qui affectionnele milieu minéral d’altitude et dont le nom fait allusion à un "jaune épi”.

Cueillette sous conditionsLe génépi a "les pieds " fragiles.Une récolte peu soi-gneuse se solde bien souvent par l'arrachage malen-contreux de la plante qui se régénère trés lentement,defaçonaléatoireetdifficile. Dansdenombreusescom-munesdemontagne, sacueilletteestréglementée.

DanslesParcsnationaux,legénépicommetouteautreespècevégétaleyestprotégé.Toutefois, unedéroga-tion permet aux propriétaires de terrain dans le Parcde ramasser les quelques brins nécessaires à leurconsommation familiale (soit une quantité de fleurséquivalenteàcequepeutcontenirunemainadulte).

Grands rapaces en vol

Aigle royal

Vautour fauve

Gypaète barbu

Adulte

Juvénile

Immature

OBSERVER

Le Gypaète barbu est une espèce qui peut être observée dans les Écrins (Embrunais, Valgaudemar). Plus rares, des incursions du Vautourfauve ont été également signalées. Le suivi de ces deux espèces réintroduites est important pour les naturalistes. Les silhouettes en voldes grands rapaces peuvent vous aider à déterminer à quel oiseau vous avez affaire lors d’une observation.Les responsables des programmes de suivis du Gypaète et du Vautour vous seront très reconnaissants de bénéficier des informations quevous avez recueillies : lieu précis de l’observation (commune, lieu-dit, département), date et heure, conditions de l’observation (œil nu,jumelles, longue-vue, distance approximative), nombre d’oiseaux, comportement... La présence de bagues (couleurs) ou émetteurs, lacoloration des différentes parties du corps ainsi que, le cas échéant, la position des plumes décolorées, sont autant de détails appréciés.Il existe des fiches d’observation, disponibles dans les Maisons du Parc. Vos coordonnées sont également utiles pour valider l’observation.

Les informations peuvent être transmises au Parc national des Écrins - 05380 Châteauroux-les-Alpes (tél. 04 92 3 23 31) ou par email :[email protected]

Tailles et silhouettes

Buse variable