Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

12
FAIRE LE TOUR DE SA PERSONNALITÉ L’HOMO SAPIENS COMMUNICATIO #02

description

psychologie, personnalité, concept de soi

Transcript of Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

Page 1: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

FAIRE LE TOUR DE SA PERSONNALITÉ

L’HOMO SAPIENS COMMUNICATIO #02

Page 2: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

Faire le tour de sa personnalitéavec l’Homo Sapiens CommunicatioPar Frederik Lozano

La simple évocation de faire «le tour de sa personnalité» donne le vertige. On n’est pas près d’arriver dirons certains. D’autres ironiserons que rien n’est plus simple car «je sais tout de même qui je suis». À bien y regarder, c’est tout de même loin d’être gagné !

Dans son traité de Rhétorique, Aristote loue la force démonstrative de la métaphore. Suivons sagement son conseil. Une métaphore de la personnalité pourrait être une planète. Une personnalité sera donc une planète.

Si nous vivons au sein même de cette planète, nous la

voyons, la sentons. et cependant en ignorons l’étendue, la complexité, la nature complète. On peut passer toute sa vie à l’intérieur de soi sans jamais avoir fait le tour du propriétaire ! Cette idée représente plus qu’une probabilité. C’est une vérité, une nécessité. Et comme, toujours selon Aristote, «toute action imposée par la nécessité est naturellement fâcheuse», nous dirons qu’il est naturellement inconfortable de découvrir certains aspects de notre personnalité desquels nous n’avions pas encore connaissance. Opportunité réjouissante ou problème à résoudre ? Un peu des deux...

Il n’est d’ailleurs pas plus confortable à nos proches d’observer certaines parmi nos évolutions. Car s’il arrive qu’elles soient semblables à des levers de soleil éblouissant, d’autres seraient plus proches d’un crépuscule ou de l’éclipse. Les variations et les changements nous demandent toujours un effort, d’où le besoin de fixer principes et certitudes sur les choses en général et nous-même en particulier.

Et pourtant, ne serait-ce pas une grande aventure de partir à la découverte des territoires inexplorés de cette planète qui est «vous» ? Je crois que si...

© a

vril

2015 www.frederik-lozano.fr

Page 3: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

Que dire au sujet de la Personnalité qui n’ait déjà été fait ? Je vous propose pourtant de prendre un instant et partager une réflexion : un concept de la Personnalité. La description invite la métaphore suivante : l’individu y est comparé à une planète.

Au coeur, il y l’Essence de l’Être.

Imaginez une masse d’énergie à la manière d’un noyau planétaire ou d’un cœur d’étoile. Ce noyau, concentré de toutes les potentialités de l’astre, en est l’Essence même. Il est invisible, imperceptible, et pourtant ses effets se manifestent via les phénomènes qu’il produit. Au plus profond, en tous lieux de nous-mêmes, se tient l’Essence de l’Être.

L’Essence en particulier : ce qui fait de vous qui vous êtes hors même de votre champ de conscience. Puis l’Essence de notre espèce en général : ce qui nous détermine comme inclus à un ensemble du Vivant. Centrale et présente en toute part de nous-mêmes et de nos actes l’Essence est notre « ADN ». Du point de vue de notre approche cette Essence est informe, immanente, non-consciente mais puissamment agissante en nous dans le présent, tout au long de notre vie mais également au travers d’une temporalité plurimillénaire par notre évolution. Qui s’interroge sur l’Essence de l’Être à part les philosophes, les penseurs, et les chercheurs ? La réponse c’est vous et nous.

Cristallisation de l’Essence : l’Être.

Imaginez à présent autour de ce noyau en fusion des mouvements de matières souples. Des masses plus ou moins fluides, polymorphes, se façonnant selon les secousses essentielles mais donnant déjà un peu aspect et densité au cœur inaccessible de l’astre. Cet être tellurique, ces couches mouvantes, sont encore

profondes mais affleurent parfois à la conscience de soi. L’Être donne une résonance particulière à l’Essence. En nous le chant des temps primordiaux filtre par notre Être pour nous donner voix et existence dans le monde social, au sein du collectif cosmologique.

Considérez un instant l’extraordinaire cheminement d’un nouveau né : une lente mais si rapide entrée dans le monde d’une nouvelle conscience de soi, une conscience d’être. Ce petit astre complexe va devoir exprimer sa nature profonde, manifester son Être à lui-même et au monde. L’Être c’est ce que nous pouvons commencer à percevoir de ce que nous sommes. Perception toutefois partielle tant l’Être est vaste, profond, rattaché à nos origines, celles de notre Essence, de nos premières sensations intra-utérines, de nos premières respirations. Mais déjà lié à une de ses caractéristiques fonctionnelles : exister, se savoir exister, pour finalement exister à l’extérieur de soi dans le lien à l’autre et au monde.

Notre Être dépend autant de notre Essence que des interactions avec le monde autour de nous ! Rappelons la nécessitée pour l’humain de se sentir exister pour les autres, avec les autres, au travers des autres. Si nous sommes des êtres uniques, notre vocation est l’assemblage, l’association, la collaboration, le lien, la connexion : nous sommes l’espèce empathique la plus aboutie. De l’Être vont naitre les capacités à entrer en contact avec le monde social. L’Être oriente son flux massif et ondoyant comme la houle de haute mer vers un autre centre que lui-même. Il devient alors l’Être agissant et baigne les terres côtières du lien avec les autres.

Voyage au centre de la personnalité20.000 lieues sous les apparences

L’HO

MO

SAP

IENS

CO

MM

UNIC

ATIO

© L

ABO

avril

201

5

Page 4: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

Expression de soi : l’Être agissant.

Parce que l’intentionnalité de notre Être nous pousse à nous définir sans cesse nous prenons forme aux yeux extérieurs. Qu’est-ce qui nous-y pousse ? Nos besoins profonds, nos motifs inconscients, nos gènes participent certainement à mettre en action dirigée l’immense masse fertile de notre Être. L’Être agissant se meut vers la surface extérieure de son astre. Si vous revenez à la métaphore de la planète, vous pouvez imaginer le magma de l’Être prenant peu à peu forme et consistance pour aboutir à la cristallisation d’une surface porteuse, une croute terrestre, encore témoin des poussées intérieures. Un relief se fait. Une apparence née de nos profondeurs, véritable interface avec le monde. Un lieu où la vie va se manifester dans l’interaction et l’interrelation. Et si l’Être agissant tend à ancrer les comportements de l’individu, il n’en est que la potentialité, l’intentionnalité. L’Être agissant lie les profondeurs de l’Être à ses expressions tournées vers la réalisation concrète de ses besoins via les comportements. Par analogie nous pourrions décrire l’Être comme un auteur, l’Être agissant comme ses idées, et les comportements comme l’écriture de son livre. Il est ardu de prétendre connaître un auteur. Il est plus aisé de partager ses idées. Il est simple de lire le livre où l’on retrouve les idées tout en se faisant une représentation de l’auteur.

Le Comportement : se connecter.

Notre planète est à présent formée. En son centre un noyau imperceptible mais puissamment actif. Autour de ce noyau une masse informe et dense quasiment impénétrable charrie vers la surface les éléments qui vont constituer l’identité consciente de l’individu. Le tour de cette masse se durcit en une mince couche formée à partir de laquelle l’échange avec le monde extérieur peut avoir lieu. Sur ce substrat fertile prennent place et rôle les comportements. Nos comportements sont nos montagnes,

nos vallées, nos sources, nos rivières, nos océans, nos forêts… Ceux-ci sont la part d’héritage de notre espèce. Tout est présent au même titre chez chacun, cependant disposé et disponible de façon différente pour chacun. Mais nos comportements sont aussi nos constructions, nos ponts, nos villes, nos routes, nos installations, éphémères ou permanentes. Ceux-ci tiennent de l’aménagement particulier de qui nous voulons être, de comment nous vivons, de quel milieu nous venons, de quelle éducation, de quelles croyances sur nous-mêmes. Nos comportements décrivent ce que nous voulons, par besoin profond ou motivation consciente, en manifestant ce que nous pouvons ou croyons pouvoir. Nos comportements sont les extensions tangibles, observables, partageables, sensorielles, qui créés le contact entre qui nous sommes et où nous sommes, et les autres. De fait, la fonction première des comportements est de faire venir à nous, en direction de notre centre, les éléments extérieurs dont notre écosystème se nourrit. Ce biotope s’active dans l’interaction par sa capacité à créer le contact avec l’environnement.

En conséquences nos comportements parlent de nous, de nos besoins, de qui nous sommes, mais en aucun cas ne sauraient nous résumer.

Le génie est une planète. Il ne suit pas un chemin droit, son trajet est au contraire une ligne courbe ; parfois sur celle-ci, il reste immobile, avant de revenir en arrière ; au début lentement, puis rapidement, puis à nouveau lentement ; après il va de l’avant, puis il plonge dans les rayons du soleil et parcourt avec lui les cieux ; et après un bref moment, il recommence à briller dans la nuit obscure.

Johann Friedrich Hebart - Sur la possibilité et la nécessité d’appliquer la mathématique à la psychologie

L’HO

MO

SAP

IENS

CO

MM

UNIC

ATIO

© L

ABO

avril

201

5

Page 5: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

Se savoir être : la Personnalité.

À présent, imaginez que vous décolliez de cette planète à bord d’un appareil : direction l’espace ! En prenant de la hauteur vous pourriez encore observer une quantité considérable de détails. Mais déjà une vision d’ensemble vous permettrait d’accéder à une impression de complétude tant une certaine cohérence vous apparaitrait. Vous pourriez dire en voyant ainsi la Terre : oui c’est bien la planète bleue ! Si vous décidiez d’en nommer les caractéristiques manifestes à vos yeux vous pourriez parler des continents, de l’étirement des masses nuageuses d’altitude, des contrastes entre masses claires et sombres, etc. Vous pourriez en parler durant des heures entières avec la sensation d’en décrire la réalité tangible. En quelque sorte vous seriez tout simplement en train de décrire certains des traits de caractère de la Terre, d’en définir sa Personnalité. Et pourtant au su des paragraphes précédents, vous ignoreriez l’Essence, l’Être, l’Être agissant, la plupart des comportements, pour vous concentrer

bien justement sur les effets les plus manifestes de ce système complexe qu’est une planète. En résumé ce que l’on a pour habitude de nommer la Personnalité est la synthèse perceptible de macro-comportements, de macro-phénomènes. En langage de tous les jours : la Personnalité se résume à ce que nous faisons le plus souvent ou le plus fortement. Bien qu’évidemment incomplète l’idée est loin d’être fausse : nous sommes également ce résumé de nous-mêmes. Cette enveloppe perceptible nommée Personnalité est notre carte d’identité sociale. Grâce à cela, les autres peuvent savoir, à demi-raison mais à raison majeure tout de même, qui nous sommes et idem pour nous-mêmes. Qui prétendrait alors décrire notre Personnalité devrait savoir que nous sommes davantage que l’inventaire incomplet des perceptions et des déductions. Il convient de chercher davantage, d’aller plus loin que l’apparente évidence. Nous sommes plus que ce que l’on perçoit de nous. Nous sommes plus que ce que nous croyons être !

Dans cette métaphore de la Personnalité, nous présentons l’Essence de l’Être, l’Être, l’Être agissant, les Comportements, et la Personnalité tels une planète interagissant avec son environnement.

L’image induit les notions d’écologie dans la relation (prendre en compte les besoins de l’autre comme des siens).

Mais aussi d’ergonomie relationnelle (capacité au synchronisme) et de forme ou design de la communication (capacité à émettre les signaux favorables au synchronisme).

L’HO

MO

SAP

IENS

CO

MM

UNIC

ATIO

© L

ABO

avril

201

5

Page 6: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

La matrice du concept de soiune architecture de la personnalitéS’il est bien un outil agissant au niveau de l’identité, riche d’apprentissage sur soi et libre de toute intrusion de l’avis des autres, c’est la matrice du concept de soi. J’aime cet outil car il n’enferme pas dans un rôle ou une posture que l’on pourrait s’attribuer où dans laquelle d’autres aimeraient nous voir rester.

Cette matrice propose un diagnostic des arcs de force présents en nous à un moment donné de notre vie. C’est utile par exemple pour mieux comprendre ce qui compte vraiment pour nous dans une période ; prendre conscience de ce besoin ;

ajuster nos comportements et nos pensées sur la réalité de ce que voulons vivre et des interactions avec notre entourage. De ce point de vue, la matrice du concept de soi est un tremplin d’évolution.

Précisons que l’exercice pourrait être répété au fil du temps de notre vie et dévoiler la même architecture de réponses ou bien un résultat différent. Pourquoi ? Une architecture identique serait le signe d’un palier d’évolution personnelle non encore franchi. Des réponses différentes signeraient de nouvelles configurations de la vie. Tout va bien dans les deux

cas, il s’agit juste d’observer sa manière de fonctionner et de trouver les bons ajustements si nécessaire.

Idéalement, cet outil se pratique à deux : vous et votre Coach. Votre job à vous est de répondre à 6 questions de la manière la plus libre et spontanée possible. Le job de l’autre est de vous aider à clarifier certaines des réponses et de dérouler l’outil jusqu’au final. Suspens, suspens...

Je vous offre une version simplifiée de la matrice. À ce stade elle est déjà utilisable avec profit et en toute autonomie.

L’HO

MO

SAP

IENS

CO

MM

UNIC

ATIO

© L

ABO

avril

201

5

Page 7: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

Le travail est donc des plus simple. Il suffit de répondre à 6 questions parfaitement anodines, en apparence du moins...

Nous savons tous que l’apparente simplicité dissimule parfois une profonde complexité. Aussi, ce petit mode d’emploi à l’usage des utilisateurs de la matrice du concept de soi n’est pas indispensable.

Une première précaution avant de répondre : les prémices contenues dans les lignes indiquent le verbe «être» (je veux être). Être désigne un état, pas une action. Par exemple, vous pouvez répondre «être charismatique» mais pas «parler avec conviction».

Toujours dans les lignes, l’opérateur modal de volonté «vouloir» (je veux / je ne veux pas) indique nettement un voeu si fort en vous qu’il n’est pas négociable. C’est votre volonté, votre désir profond. Y a t’il des volontés qui transcendent la possibilité (je veux et je ne serai jamais) ? Oui, les humains sont sans doute la

seule espèce capable de vivre ce paradoxe ! D’où le long apprentissage vers la maturité passant par la gestion des frustrations...

Comment répondre aux questions ? Les réponses peuvent prendre la forme d’un mot, d’une courte (très courte) phrase, d’une image, d’une métaphore, d’un personnage, etc. Plus la réponse est concrète, plus l’analyse est aisée, plus elle est évocatrice (un oiseau par exemple) plus elle demandera une étape de réification (passer de l’abstrait au concret). Dans ce dernier cas, il conviendra de (se) poser la question : que veut dire, quel sens à pour moi cette image ou ce symbole ?

On peut bloquer sur une réponse... Pas grave, prenez votre temps, rien ne presse. Et surtout ne vous préoccupez pas d’analyser votre réponse pendant l’exercice. La «prise de tête» c’est seulement après ;-)

Vous êtes prêt(e) ? À vous de jouer ! (un petit conseil : répondez avant de tourner la page).

je ne serai jamais je pourrais devenir je serai toujours

je veux êtrequ’est-ce que

je veux être et que je ne serai jamais ?

qu’est-ce que je veux être et que je pourrais

devenir ?

qu’est-ce que je veux être et que je serai

toujours ?

je ne veux pas être

qu’est-ce que je ne veux pas être et que je ne

serai jamais ?

qu’est-ce que je ne veux pas être et que je pourrais devenir ?

qu’est-ce que je ne veux pas être et que je serai

toujours ?

L’HO

MO

SAP

IENS

CO

MM

UNIC

ATIO

© L

ABO

avril

201

5

Page 8: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

Le décodage de la matrice du concept de soiexplorer notre territoire intérieurEn répondant aux questions proposées par la matrice du concept de soi, vous avez donné un sens à plusieurs aspects définissant le territoire de la personnalité. La notion de territoire est utile à plus d’un égard. Démonstration...

Qu’il soit physique, géographique, symbolique, affectif, relationnel, spatio-temporel, le territoire est l’espace défini sur lequel nous pouvons exister. Un espace duquel nous tirons des éléments «nourriciers» indispensables à notre survie : nourriture, matériaux, abris, ancrages, routines, attachement, reconnaissance, liens, souvenirs, etc. Sans territoire pas d’identité physique, symbolique, affective, ou spatio-temporelle. Cette notion est à comprendre comme un lieu où «je peux être», mais aussi comme une propriété foncière (j’y suis enraciné) ou mobilière (je l’utilise pour exister à un moment de ma vie).

Le territoire abstrait de la personnalité possède ses critères. Découvrons ceux dévoilés par les réponses aux questions matricielles. Vous pourriez être surpris par la pertinence de vos réponses, ou reconnaître que vous le saviez déjà, ou ne pas les accepter, ou encore ne pas les comprendre. Dans ce dernier cas, il sera nécessaire de «retravailler» votre réponse avec la petite question « que veut dire pour moi ce mot, cette phrase, image ou symbole ?». Vous avez produit vos réponses, rien n’est dû au hasard. Elles sont toutes précieuses pour mieux vous comprendre.

Vous avez passé un première étape, bravo ! Il est temps de faire des liens entre les réponses : comment le renoncement à mon ombre peut débloquer ma limite ? Comment le laisser-aller confortable dans ma faiblesse limite mon potentiel ? Comment ma frontière me protège de mon ombre ? Mais comment dois-je dépasser ma frontière pour booster ma nature profonde ? Bien des questions passionnantes et encore d’autres ! La matrice du concept de soi ce sont 3 niveaux de travail. Imaginez la portée d’une analyse complète ! Voilà pourquoi cet outil est utilisé dans le Coaching : sa simplicité et sa puissance. Mais pour le pousser un peu plus à fond, il faudra attendre un peu...

Dans Le LABO d’avril nous l’avons poussé à la moitié de ses possibilités. On s’en rappelle encore car croyez-moi, ça décoiffe !

La matrice du concept de soi est un parfait outil pour le Coaching individuel et d’équipe

L’HO

MO

SAP

IENS

CO

MM

UNIC

ATIO

© L

ABO

avril

201

5

je ne serai jamais je pourrais devenir je serai toujours

je veux être MA LIMITE MON POTENTIEL MA NATURE PROFONDE

je ne veux pas être MA FRONTIÈRE MA FAIBLESSE MON OMBRE

Page 9: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

Je fais quoi avec ça ?...petit lexique des réponses matricielles

Ma Limite. Contrainte, obstacle, frein dont j’ai le sentiment d’être le sujet, et parfois même la victime. La réponse à la limite demande, dans la plupart des cas, à être affinée : quel en est le sens ? La limite est une frontière non-choisie ! Elle peut être modifiée. Mais son existence étant toujours associée à une immaturité, il sera nécessaire de comprendre, d’adapter, de transformer ce qui rend possible le maintient de cette limite. La limite et l’ombre sont les deux axes de force de la matrice. Car rester dans ma limite protège et entretient mon ombre... Peut-être également les plus complexes à percevoir dans l’entièreté de leurs rôles. La limite c’est ce que je dois dépasser pour modifier mon ombre !

Mon potentiel. Plus simple à appréhender, le potentiel ne demande qu’à croître. Ses freins sont généralement ma limite, nourrit par mon ombre, et ma faiblesse, tendance narcissique commune aux humains. Le potentiel c’est ce que je fais déjà (ou donne les signaux d’être en mesure de faire), que tous les autres voient, mais que je crois ne pas encore être capable de faire !

Ma nature profonde. Dans la métaphore sur la personnalité, la nature profonde se situe au niveau de l’Être agissant : lorsque l’Être et son immense masse fertile se cristallise par conscientisation. La nature profonde représente un espace de ressources, nécessairement conscientes. ce qui est inépuisable chez moi et ce avec quoi je peux construire mes solutions ! Mais la lumineuse manifestation de la nature profonde reste associée à sa part d’ombre : plus je suis dans ma lumière, plus l’ombre est forte !...

Ma frontière. Quelle est la différence entre limite et frontière ? Physiquement, aucune, ce sont deux «lignes» séparatrices d’espaces de pouvoir et de non-pouvoir. Mais du point de vue de la psychologie la nuance est majeure : la limite nait d’un choix extérieur à ma volonté (les autres, le contexte, l'environnement, mes propres caractéristiques) quand la frontière relève d’un choix personnel. Plus simplement : on subit une limite, on choisit une frontière ! Dans la matrice du concept de soi, la frontière est ce que je fixe comme limite à mon ombre... Une frontière ça protège, des autres comme de soi. Parfois il est utile de repenser ses frontières. Car si elles nous ont préservé d’influences externes ou internes dans certaines époques de notre vie, peut-être nos ressources ou leur perception, ont-elles évoluées (nature profonde par exemple) et une frontière aura pu devenir à notre insu une limite. D’où cette indication quant à la nature profonde, en forme de phrase de Sphinx : ce qui est dans ma nature profonde mais placé au-delà de ma frontière est solution ou partie de solution pour moi !

Ma faiblesse. On a tous une p’tite faiblesse, disait une pub pour un

biscuit chocolaté. L’association entre une biscuit (de surcroît chocolaté) et le concept de faiblesse (certes minorée : une p’tite faiblesse) n’est pas due au hasard. La faiblesse c’est la part d’immaturité confortable conservée des états de l’enfance. On sait qu’il est contre-performant voire inutile de faire ça et pourtant on le fait quand même ! Et à y bien regarder, ce n’est pas si désagréable que cela... La faiblesse est une petite ombre assumée, quand l’ombre elle-même est plus vaste et moins accessible. La faiblesse c’est ce que je fais en faisant comme si je ne le faisais pas (et les autres voient) ! Du coup, mon potentiel est freiné par le plaisir tiré de ma faiblesse. Pas cool, pas grave, mais c’est ainsi !

Mon ombre. Vaste sujet développé en page suivante. Disons simplement que l’ombre est ce que je fais,que tous les autres voient, mais que je ne vois pas quand je le fais. Et si j’ai l’impression de pourtant le voir, c’est le signe que je le fais bien davantage qu’il ne me le semble... La clé de l’ombre réside dans la maturité, la lucidité, l’humilité, et la bienveillance à s’accepter. Alors on peut faire évoluer cette partie archaïque de notre personnalité.

L’HO

MO

SAP

IENS

CO

MM

UNIC

ATIO

© L

ABO

avril

201

5

Page 10: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

L’ombre c’est la part agissant dans nos actes au titre d’intention secondaire. L’ombre en dit autant sur ce que nous faisons et sur qui nous sommes que la partie bien visible dite en « pleine lumière » ou en « pleine conscience ». Voyons cela ensemble...

Le truc vraiment pénible avec l’ombre c’est qu’on l’ignore bien souvent alors que les autres la voient aisément. D’où la facilité avec laquelle nos proches peuvent nous dire nos «4 vérités ».

Prenons une métaphore (merci Aristote) :

- Un personnage se tient debout (vous, moi). - Devant lui est placé un soleil (ce vers quoi je vais, qui m’attire, qui me fait agir). 

- Il lui fait face, c’est son désir (j’avance). 

- Derrière lui s’étire son ombre (ce qui avance avec moi mais que je ne vois pas). 

- S’il se retournait, le personnage verrait son ombre. Il cesserait alors son action et passerait dans l’introspection. 

- Plus le soleil est dans son axe de vision, plus sûre est son action vers lui (je sais que c’est bien là que je vais). 

- Plus fort aussi est l’aveuglement (je suis focalisé sur cela). 

- Plus étendue est l’ombre (mon focus étant à 100% sur la lumière, j’en oublie mon ombre).

- S’il se détache (je prends du recul) sur ce qui l’attire, le personnage voit son soleil monter jusqu’au zénith (j’avance mais sans l’aveuglement).

- Son ombre se réduit à la part verticale, son

expression devient minimale (j’agis en « meilleure » conscience).

- L’enjeu pour le personnage c’est d’avancer vers une lumière (ce que je veux atteindre) mais sans s’y aveugler (je suis bien conscient). 

- L’ombre est la part « négative* » de nos motivations. Le côté non exprimé de la personnalité pourtant investi à proportion de son étendue dans nos actes. (*négative n’est pas ici synonyme de néfaste).

- L’ombre est ce territoire de nous-même duquel nous pouvons agir dans un parfait déni tant il nous semble être dans la « bonne voie », la « juste raison », la « vérité » sur nous, sur les autres ou sur la situation.

C’est grave ? Non, car au final nous agissons conformément à qui nous sommes.

Ben alors quoi ? Ben alors, une partie du sens de nos actes, de nos intentions, nous échappe ainsi qu’une partie des effets obtenus. Et cela bien souvent nous surprend ! Dommage… 

On n’échappe pas à son ombre. 

Elle nous accompagne pour longtemps. On peut juste la prendre en compte et délimiter une frontière à ne pas dépasser pour être plus honnête avec soi-même.

Et c’est déjà pas si mal que ça !

Toute sa vie on cherche le lieu d’origine, le lieu d’avant le monde, c’est-à-dire le lieu où le moi peut être absent et où le corps s’oublie.

Pascal Quignard - Les désarçonnés 

L’ombre dans la personnalitéfraîcheur ou ténèbres ?

L’HO

MO

SAP

IENS

CO

MM

UNIC

ATIO

© L

ABO

avril

201

5

www.frederik-lozano.fr

Page 11: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

Voici un article de géométrie appliquée à la personnalité. De géométrie ? Oui, il sera question de mesurer l’immesurable : la taille de la personnalité. Montrer l’étendue des potentialités d’une personnalité. Ce qui est inconcevable en soi ! Vous vous souvenez ?... nous sommes plus que ce que nous croyons être...

Si nous reprenons deux des éléments de la matrice du concept de soi, la nature profonde et l’ombre, nous

obtenons deux polarités antagonistes. D’un côté la lumière, de l’autre l’ombre. Si l’on pousse la lumière dans son intensité la plus forte, apparait une caractéristique super-concentrée. Par exemple la plus grande gentillesse qui soit. Si l’on pousse l’ombre dans son intensité la plus forte, on pourrait imaginer, par exemple, la permissivité la plus nocive qui soit.Rappelons que ceci est une démonstration, une hypothèse. L’association polaire «gentillesse / permissivité» est inexacte en soi. Mais elle pourrait l’être dans l’étude d’un cas

particulier. Faisons alors comme si nous décrivions ce cas individuel appliqué.

Si les deux points antagonistes extrêmes étaient reliés par une ligne, nous verrions apparaitre un axe. Quelque part sur cet axe, un curseur placerait notre comportement dans une situation concrète, entre extrême gentillesse et extrême permissivité. Un curseur c’est fait pour bouger. Nos comportements bougent eux-aussi en fonction des

situations vécues. Nous sommes rarement dans des polarités extrêmes, bien heureusement pour nos émotions ! En revanche, nous oscillons entre ces deux points, équivalant aux limites possibles de nos réactions.

La distance entre les deux polarités varie selon les personnes. Nous n’avons pas tous le même indice de variabilité entre gentillesse et permissivité. Par conséquent, l’axe ne se limite pas à ses deux repères de manière générale. En fait, l’axe est continue, bien au-delà de ce qu’une personne peut concevoir comme hyper-

gentillesse et hyper-permissivité... On n’en voit pas la fin ! Car comment savons-nous que nos propres repères ne pourraient pas en certaines circonstances, elles-aussi extrêmes, bouger sur leur axe et repousser nos limites ? On vous avait bien dit que le territoire de la personnalité est immense...

Pour terminer cet article, imaginez à présent qu’il n’y a pas qu’un axe mais des centaines, associés à nos valeurs. Eh bien voilà une

géométrie de la personnalité : des axes étirés entre deux polarités au confinement de nos lumières et ombres les plus fortes. Si nous reliions tous les points antagonistes entre-eux de tous les axes, nous obtenons le périmètre d’une «carte» portant notre nom. Si certaines parties de ce territoire nous sont bien connues, les zones où nos curseurs glissent habituellement, d’autres sont encore inexplorées mais potentielles. cet immense espace de possibilités comportementales c’est bel et bien nous aussi. On vous avait prévenu, ça donne le tournis !

bi, tri, quadri, tous multipolaires ?l’immensité de la personnalité

L’HO

MO

SAP

IENS

CO

MM

UNIC

ATIO

© L

ABO

avril

201

5

Page 12: Faire le tour de sa personnalité par Frederik Lozano

Les taux baissent ! Pensez à renégocier...aléas de l’inflation et déflation identitairesNon, ce n’est d’immobilier dont il est question dans la rubrique de fin de L’Homo sapiens Communicatio d’avril, mais d’identité. Ou plutôt de valeur identitaire... Ou encore de quelle valeur accorde t-on à ce que l’on est ?

Rapide démonstration du concept : moins on se connait moins on a la maitrise de sa propre valeur ! Résultat ? On laisse aux autres le choix de nous évaluer. Mais on conserve bien-sûr la responsabilité de ce choix et surtout de ses conséquences...

Le juste prix ? L’équilibre n’est pas un arbitrage entre l’avis des autres et le mien. Nous ne sommes pas sur un marché, une foire, ou pire une place boursière. Une personne n’est pas une valeur d’échange. Ses actes peuvent trouver valeur sur un marché de l’offre. Le travail en est l’exemple le plus simple.

L’équilibre se trouve quelque part, à l’intérieur de soi, dans la ligne incertaine des éveils de notre conscience de soi. Un territoire entre espaces brumeux des états réminiscents de l’enfance et horizons à explorer des désirs de réalisation.

En mots concrets, cela donne ça : se comporter de manière non encore mature nous impose de nous dévaloriser ou d’adopter des attitudes narcissiques. Renégocier sa valeur c’est lâcher l’ombre pour la réalité. Devenir soi demande de l’humilité, toujours récompensée par le pouvoir de réaliser : rêver ou faire ? Il nous appartient de décider...

LE LABO TOUS LES MOISle rdv de L’Homo Sapiens Communicatio ©

FREDERIK LOZANOn°2 rue DeyronF-30000 Nîmes

contact : [email protected]éléphone : +33 (0)4.66.29.21.47

L’Homo Sapiens Communicatio est sur facebook Cherchez-le !

L’HO

MO

SAP

IENS

CO

MM

UNIC

ATIO

© L

ABO

avril

201

5