Facteurs d'intégration et de désintégration du travailleur...

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OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE,MER 24, Rue Bayard PARIS FACTEURS RtPUBLIQUE GABONAISE d'INTECRATION et de DESINTECRATION du travailleur gabonais à son entreprise par Laurent BIFFOr chargé de recherches de ro. R. S. T. O. M. 1960 - 1961

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OFFICE DE LA RECHERCHESCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE

OUTRE,MER

24, Rue BayardPARIS

FACTEURS

RtPUBLIQUE GABONAISE

d'INTECRATION et de DESINTECRATION

du travailleur gabonais àson entreprise

par Laurent BIFFOrchargé de recherches de ro. R. S. T. O. M.

1960 - 1961

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DU MÊME AUTEUR:

- "Llens matrimoniaux et paramatrlmonlaux" (262 pages dactylographiées).

en voie de publication dans:

- " Les dépenses exceptionnelles dans les budgets de famille" (étudesociologique sur la population africaine de Pointe-Noire, CONGO) par RolandDEVAUGES et Laurent BIFFOT.

En préparation:

- " Opinions aduelles sur les problèmes matrimoniaux et paramatrlmo­nlaux " (Dot, mariage, concubinage, adultère, etc...)

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l

SOMMAIRE

CHAPITRE l

Introduction •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Age, répartition ethno-géographique et degré de soola-risation de la population étudiée .;.••

Perception et connaissance des Etablissements l par lepersonnel afrioain •••••••••••••••••••••••••••••••••••

Modes de reorutement et leur incidence sur le rendementet l'avanoement du travailleur•••••••••••••••••••••••••

Subjectivation et objeotivation des salaires

A. Salaire déclaré •••••••••••••••••••••••••••••••••••

B. Salaire de base perçu•••••••••••••••••••••••••••••

C. Salaire de base de l'ensemble des travailleurs •••

D. Comparaison entre salaire déclaré et salaire debase ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

E. - Eoarts entre salaire déclaré et salaire de base ••

RESUME~••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Comment expliquer dans une certaine mesure la subjecti­vation des salaires ?

page1

2

11

14

18

18

18

1920

24

A.B.

Dimensions de cette subjectivation••••••••••••••••

Le cSté paramatrimonial de la vie du travaUleurgabonais••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

27

31

c. - Le parasitime "parental" ••••••••••••••••••••••••• 37

Solution possible pour enrayer le parasitisme.......... 44Le salaire minimum à garantir............................. 45

La ration.............................................. 48

CHAPITRE II

Introduction•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Population totale et population interview4e ••••••••••••

Peroeption et connaissance des Etablissements II par lepersonnel africain•••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Salaire du personnel africain et différents problèmes~ue ces salaires soulèvent •••••••••••••••••••••••••••••

":j.. ."'entaU des salaires de tous les employés••••••••

5152

59

64

64

•. ·1••.

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B. Anoienneté de ces sa1aires •••• o •••••••••••••••••••

C. Salaires aotue1s des plus anoiens travailleurs desEtablissements II•••••••• ~.$ ••••••••••••••••••••••

D. - Les bas salaires sont augmentés d1une ration ennature ••••••••••• o ••••••••••••••••••••••••••••••••

E. - La totalité des salaires doit-elle Gtre augmentéede la valeur d'un oertain loyer ? ••••••••••••••••

Liens matrimoniaux et paramatrimoniaux et leurs inoiden­oes sur le travailleur de ohantier ••••••••••••••••••••••

La parasitisme •••••••• e 0 •••••••••• 6 • D •••••••••••••••••••

Coexistenoe de minorités ethn~.ques .

Tendanoe à fusionner et tendanoe à s'isoler••••••••

Querei1es et bagarres entre minorités ethniques••••

Nature de oes querelles ••••••••••••••••••••••••••••

Causes de oette régression du uNOUS" r .. ·~~:L...,.~~Q.uo •••••

Prinoipa1es oauses de oes querelles et bagarres•••••••••

Loisirs•••••••••••••••••••••• o •••• ~e ••••••••••••••••••••

CHAPITRE III

In.trociuotion •• o ••••••••••••••••••• e ••••••••••••••••••••

Population étudiée •••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Effort indéniable de ohanger la condition du travailleurnoir ••••••••••••••••••..••••. 0 •••••••••••••••••••••••••

:rI

65

66

74

80

87

9596

969697

100

101

102

105106

112

A. - Etude de l'ensemble des salaires du personnel

B.

C.

D.

afrioain••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Formation et nomination de oadres gabonais •••••••

Autres avantages sooiaux••••••••••••••••••••••••••

Une sorte de retraite pour les vieux travailleurs.

CONCLUSION

112

125128

132

Les rapports vertioaux•••••••••••••••••••••••••••••••••

Niveau inte11eotue1 et taux de salaires des Hétropo1i-tains ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Le fonotionnement de oertains servicge administratifsabme les rappo.r ts patrùn-o:ilfloyt ,. ~ •••••••••••••••••••

In.tégration et désintégration•••••• _•• o ••••••••••••••••

.APPElQI)ICE ••••••••••••• fil 0 •••• o •••••• " •••••• e •••••••••••

134

136

141

144

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FACT::JURS

DtI N T E G RAT ION ET mn

DES INTEGRATION

du travailleur gabonais à son entreprise

CH. l -" LE TRAVAILLEUR URBAIN

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INTRODUCTION--------------

La présente étude a été demandée à 1IO.R.S.T.6.M.par le Gouvernement du Gabon dans le cadre du plan quinquennalgabonais.

Dans quelle mesure le Gabonais partioipe t-ilà la Vie de l'Entreprise qui l'emploie? Quels sont les facteursfavorables et les facteurs nuisibles à cette partioipation ? Quepeut-on réaliser.pour une meilleure intégration du salarié à lavie de son Entreprise ? Tels sont les problèmes auxquels ces lignesessaient de répondre.

Trois entreprises du secteur privé furent étudiées àoette fin. Les Etablissements l, II et III. Questionnaires-interviews,oonversations à bâtons rompus, observations cliniques •••• furenttour à tour utilisés dans l'approohe du réel qu'il nous fallaitoerner.

Le chapitre l de notre étude est consacré au travailleururbain; le chapitre II au travailleur de ohantier d'okoumé; et ledernier ohapitre à une Entreprise "modèle d'innovation dans laoondition du travailleur noir au Gabon ll •

Le travail sur le terrain s'est déroulé de février àmai 1960, sous notre présenoe quotidienne avec un groupe de quatre,parfois cinq enquêteurs auxquels nous avons donné une rapideformation •

Dans cette étude, nous nous efforçons de saisir la per­oeption et connaissance que le salarié a de l'Entreprise où il oeuvre.Problème fondamental si l'on admet que comportement et attitudes d'unindividu sont, dans une large mesure, déterminés par la perception,la vision que ce dernier a du monde qui l'entoure. Nous abordons ensuiteléS différents modes de recrutement et leur incidence sur la vie del'Entreprise, puis un double phénomène que nous avons dénommé subjeoti­vation et objectivation des salaires. Comment expliquer dans une oertainemesure cette subjectivation ? problème qui nous conduit à l'étude desdimensions de cette subjectivation, à l'étude du eSté paramatrimonialde la vie du travailleur, à l'étude du parasitime familial et du salaireminimum inter-professionnel garanti••• Enfin, nous abordons les rapportsa. distanoe entre les différents ~oupements inter-ethni~~os; et lesrapporte vertioaux~••Notre but est de pénétrer le réel, de le comprendre, de llEXPLIQUER J derechercher solutions efficaces aux diffioultés et problèmes du monde dutravail. Problème vaste et dont cette étude est une sorte de préambule,d'introduction; le champ social du travailleur gabonais étant jusqu'àce jour inexploré.

Nous remercions vivement Messieurs les Directeurs desditsEtablissements pour les facilités de déplacement, la totale latitude, lecomplément d'information qu'ils nous ont offerts dans le contact etétude de leur personnel.

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ETABLISSEMENT l-------,-----------

AGE, REPARTITION ETHNo-GEOGRAPHIQ,UE &DEGRE DE SCOLARISATION DE LA POPULATION ETUDIEE

sur 47sur 21sur 35sur 38

sur 23sur 98

910)56)21123136

Sur 262 employés et travailleurs des Etablissements l,oent quatre-vingt et une' personnes_·c;."~t é"'é u,terviewées, qui serêpartissent oomme su~t 1 .

- Pointeurs, magasiniers- Contre-ma~tres, chefs d'équipe- Manoeuvres- Marins- Chauffeurs, conduoteurs- Bureaux- Ateliers

Total,•••••••• fi •• 181 sur 262 soit 1 6~

de l'effectif total desdits EGablisaements.

xx X .

Si nous oonsidérons du point de vue géographique c~~~e

population, n9Us constatons que 1

- elle vient de tous les horizons du Gabon ;

- une sorte de différentiation sooio-professionnelle se dessine,qui a sas sources dans l'ancienneté et l'ampleur de la.' soola­risation et que une intensification adaptée de la soolarisat~on

peut atténuer, aplanir, voire renverser : les travailleurs nonspécialisés sont en effet en grande partie fournis par les zoneset ethnies les plus ou récemment ou sporadiquement soolarisées ;et les travailleurs "spécialisés ll "(plus ou moins spéoialisés) ,.par les régions où la soolarisation est la plus vieille.(cf. p.58, Ch. II)

- l'élément étranger, ·phénomène social normal d'une immigration:.' restreinte' et étalée dans le temps (1) ,a une position sooio­

professionnelle qu~ est loin d'être médiocre p~ rapport à oelle·qu'il occuperait dans son. ·propre pays. '. .

----------------------_._---- ,----------(1) oeci ·ost vrai lors~uo, évidemment, sont éliminés dos .handicaps

tels le problème linguistique, le recrutement par voie de ooncourset que l'immigration est soutenue et, dirions-nous, oontr8léepar des fac~eurs et des mécénismes surtout affeotifs :Sait-on que telle plaoe va être vacante, vite on écrit à unparent ou ami resté là-bas au pays.

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3Du point de vue âge. Les deux plus' jeunes employés, d'ailleurs

frais engagés, avaient seize ans lors des interviews et le plus !gé,65 ans (1)

L'interquartile oommenoe aveo la classe des travailleursIgés de 24 ans et finit dans la olasse des 35 ans partagée avec ledernier quartile.

Classe dominante 8 30 ans (13 individus), suivie par laolasse des 26 ans (11 individus), puis par les classes de 23 et 24ans ayant ohaoune 9 individus.

Age moyen de '11effeotif total r 29 ans.

Age moyen par oatégories socio-professionnelles :

- Pointeurs, magasiniers 1 32 ans 9 mofs

- C/Ma,1tres, Chefs d'équipe .1 32 ans 6 mois

- Personnel d'atelier .1 31 ans 8 mois

- Manoeuvres .1 30 ans

- Bureaucrates 1 29 ans 8 mois

- Chauffeurs, conducteurs 1 25 ans

- :Marins 1 24 ans

Du point de vue niveau intelleotuel, on a la ventilationsuivante 1

Groupts sooio-profess.

- oontre-ma~tres etchefs d' ~quipe.

- Manoeuvres

- Chauffeurs, oonduoteurs .

- Ateliers

- Marins

- Pointeurs, magasinierè

- Bureaux

Illettrés

90 %'

89 %67 %33 %26 %11 %

6 %

Soolarisés

10 %

11 %33 %67 %74 %.89 %94 %

-------------~~--------------------- - ---- ---------------(1) Bien que grande partie de nos interviewés ait un Age seulement

approximatif, ph~nomène normal dans un pays où 11 éoriture etavec elle Ifétat oivil sont ohose nouvelle, une proportion nonnégligeable de'la population objet de oette étude connaît defaçon préoise sa date de naissanoe~ Si l'on considère en outreque les âges approximatifs sont établis suivant un mode·demémoration ingénieux (tel évè~ement ; le passage, l'arrivée oule départ de.. te.l. pars'onnage • la mort ou le mariage d '.un te1••• ) ,Le tableau 2 situe donc, somme toute, avec assez de fid~lité

dans le temps les 152 (84%) employés et travailleurs del'Etablissement I,.dont.nous avons pu avoir l'âge.

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Soit 1 Illettrés g 89 ir~dividus

Scolarisés li 92 Il

4

g 49% de l'effectif interviewé

; 51% " "

Le moins E:loole.risé a le niveau du co'\,;xs préparatoire10 Année et le plu~ s0ola~isé a le niveau de Troisiàme~

Les scola:r'isés se répartissent comme suit 1

~ Cours préparatoil'e 1 9 individus (3 ouvriers, 3 marins,2 manoeuvres, 1 vaguemest?e)

Cours élémentaire 1 27 individus (10 marins, 10 ouvriers,4 manoeuvres, 2 chauffeurs, 1 reagasinier) ~

- Cours moyen g 29 individus (10 ouvriers, 7 marins f 5 magasinierset pointeurs ; 4 employés de bureau ;' 2 chauffeurs etoonducteurs (1)

'- Titulaires du C.E.P.E. 1 17 ir..dividus (15 bureaucrates;1 ouvrier, 1 magasinier-bagagiote)

- Ensei~ement secondaire 1° C~cle : 7 employés do bureau

- Enseignement primaire sup.. '1 employé de bureau

et 'enseignement technique g 1 magasinier.

On· peut dono disttnguer dans la population des'Etablissements l qua~e grandes classes :

- Los groupements socio-professionnels où les éléments soolariséssont infimes 1 manoeuvres, chefs d'équipe et contre-ma~tr~s.

Les groupements sooio-professionnels où les éléments soolarisésatteignent 30 à 40% de la population l'chauffeurs', conq.ucteurs

Los groupements sooio-professionnels où l'élément soolariséprédomine sensiblemont : marins et personnel dIatoliers ..

- Enfin ,les groupements sooio-professionnels où l'élémontanalphabète est uno exoeption : pointeurs, magasi..."'liers,d'une part; employés do bureau, d'autre part~

Un fait mérite pout-âtre que lion s'y arrête un instant 1

la présence do quatre ,soolarj.sés du CE .. 2 parmi les manoeuvreset d'un CM.2 parmi les contre-ma1tres et chefs d'équipe.Que peuvent signaler ces présences? Disons tout d'abord que ily a vingt cinq ans, vors 1~35 et m~~o en 1940 un CMo 2 ne se seraitpas avisé d'exercer un emploi de contre-~a1tro 3 c'était l'époqueoù un oertifié d' études primairos élémentaires était un"intellectuel", et où. avec 10 CE"2 on obtonait encore une placede oommis aux éoritures, de pointeur, d'"écrivain", comme disaitalors le patronat :

----------------_._~-----------------~_._-_._----

( 1) 1 ohauffeur de camion et un conducteur dl hystor.

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Le cycle des étûde's était alors couronné dans le Gabon tout entier parle certificat d'études. seule la Congrégation du St-Esprit dispensaitun enseignement secondaire aux jeunes gens se destinant au sacerdoce lt

Après la deuxième guerre mondiale, le Gabon fut doté d'un enseignementprimaire supérieur, puis d'un Lyc'ée et d'un Collège secondaire ..Le nombre des déscolarisés aYant le niveau de 5°, 4° et 3° augmenteet dans quelque 4, 5 ans se posera au gouvernement gabonais lecrucial problème qui se pose depuis quelques années au gouvernementdu Congo ex-français B comment utiliser cette jeunesse déscolariséetant de l'enseignement primaire que du premier cycle d'enseignementsecondaire ?

La présence de nos quatre déscolarisés du CE.2 parmi lesmanoeuvres signifie que avec l'extension de la scolarisation etl'accès d'un ,nombre toujours croissant de jeunes gabonais à,l'Enseignement seccndaire, le certificat d'études n'a plus leprestige d'antan f déjà mBme le B.E.P.C. et le brevet élémentairene procurent plus qu'une modeste situation dans un bureau. Cetteprésence signifie également que la fonction publique et privéegabonaise est en voie de revalorisation par l'infiltration d'élémentsscolarisés dans les emplois jusqu'alors occupés par de seulsanalphabètes. A mesure que diminue le pourcentage des illettrés auGabon, à mesure aussi doit baisser dans la Fonction Gabonaise lepourcentage de ces derniers. Les nivea.ux et dip18mes scolairesperdent en prestige mais gagnent en efficacité car le même emploiexercé médiocrement par un CM.2 ou un CEPE ne le sera que mieux,tQutes choses égales d~ailleurs, par un b~cvoté. Toutes comparaisonségalement bien faites, un C.E.2 remplira. avec plus d'efficacité leraIe tenu jusqu'alors par un illettré J 'oar oelui-ci n'aura, en règlogénérale, jamais 10 ohamp peroeptuel, l'esprit d'initiativo, 10 pouvoird'abstraction de oelui-là, si l'on admet que la scolarisation, parl'apport do schème s et patterns nouveaux, façonne l'être, actualisedes virtualités qui sans olle ne demeureraient ordinairement quopossibles.

Cette présenoe signifie, somme'toute, que l'aotuel fraisdéscolarisé est invité par les faits m8mes à reviser l'éohelled'aspirations des générations d'avant guerre. Phénomène normal que lespays industrialisés ont vécu et vivent onoore : les emplois où en1935 était exigé le brevet requièrent en 1960 la baocalauréat, voirela licence J des concours leur sont aujourd'hui interdits qua en 1948titulaires de la première partie do baccalauréat pouvaient subir »les écoles de Notariat et de Capa.cité enD.roit, pour ne citer quecelles-là, ne cessent d'étréoir les ouvertures d'entrée, eto.

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A l'Etat Gabonais de prendre conscienoe de cetterévision des échelles et niveaux d'aspirations, à lui de lapréparer et de la généraliser, par ses lois, ~écrets et rigueurde recrutement, et surtout par la revalorisation et l'humanisationdes fonctions subaiternes jusqu'à ce jour méprisées etdisoréditées • Que lès actuels désco1arisés du CP, CE, 'OMsoient avisés que il leur serait actuellement déplacé deprétendre aux places que de droit occupaient vers 1930,par ex., les désco1arisés du CE, et du CM de l'époque •. Que d~s

à présent on leur fasse comprendre que l'élévation de laFonction tant publique que privée ne peut s'opérer sans eux,car o'est avec eux que les professions dites subalternesdoivent prendre un essor nouveau •.

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111

•"

'1 2'a 9'1 2

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'1

'1'1 3'1 3---------'1 181'1

•1

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TOTAL

1 1 1 •GROUPE OMYENE al. ..

Ga1ao 8 0 '1 1 1 0 '1

Nkom1 '1 1 'a 2 1 0 '.Oroungou '1 0 1 O. 0 1

Mnonné '1 O': 0 • 1 '.lll. ~ _

~ '1 1GROUPE ETR1J1GER1 l '1

Mina 1 0 0 '1 0 '1

Acora a 0 0 1 0 '.\. Bakamba '1 0 1 1 0 '1

4t Togolais '1 0 0 ': 0 '1Popo '1 0 _'I--!_:__~ _'1 _

'1 56 '1 27 1 12 '1's '1 'Z '1

-

7 TA:BLEAU lGROUPEMENT MULTI-ETHNIQUE

'1 1 1 '1 • 1 ': '.Groupement 1 1 Ma- ;Chauf- '1 o/Mai- 1 Poin- 1 1 '1. . des 1Manoeuvres 1 r ins 1feur '1 très ohef, teurs : Bu- '. Ate- 1 Total. •

ethniea;{ 1) • 1 IConduot. d'équipe: Ma.ga.- ; reaux, liera •sinier-- - - • TT -- ---GROUPE MBEDE 1 : : '1 : 1 '1 '1

'. 1 '8 · '1Mbétis

8 · 11 '1

2 · 291 24 1 1 2 1 ': • , 1Batékés 7 0 0 0 1 · 8

1 1 1 '1 • 1 1 1Bambamba __1 20 "- 0

'- 4 '1 41-

1 2 'I__~~___ T - - __ 1___1-

GROUPE BAKOTA , '. 1 '1 • '1 1 1·Mahongwé 1 1 : : 1 '1 1 '1 1 '1 2--- -1 • 0.-:- '1 --':--1---1-- ·1---------

GROUPE FANG 1 '1 '1 1 Il 1 • '1

Fang 1 2 : 7 1 2 '1 1 '1 1 1 7 1 7 '1 27- .-..- - -·' ....--·1- 1 -:---1---'1 - 1- ----GROUPE BA1CET,E 1 1 '1 '1 S 1 '1 '.Aké1é 1 0 's 0 s 0 '.

0 1 0 '. 0 1 1 1 1·M'bahouin 1 0 ': 1 0 1 0 __" _--2.._1 0 'S 0 , _____1_____----- - 1-...- . --1 • • '1 1 1 1 ..GROUPE OKABDE •'. .. : '1 • :' 1 '1Mitsogo · 0 1 0 0 0 0 0 1Bavouv1 '1 0 : 0 '1 0 '1 1 '1 0

;0 '1 1 '1 2

1

_TI. r .- , 1 1 1- 't ---1 -1------· - '1- 0

GROUPE ESHIRA ; s 1 '1 : '1 '1!

Eshira 1 0 '1 0 '; 0 '1 0 1 0 1 0 2 '1 2Bapounou 1 0 1 6 a 2 1 1 1 0 '. 0 3 1 12·Massango .. 1 a 0 a 0 ': 0 1 0 1 1 2 '. 4Ba1oumbou 's 0 • 2 a 0 '1 0 1 0 1 0 0 1 2Vili a '1 0 a 2 1 0 '1 0 1 2 1 1 2 '1 7Baoougni 1 0 1 0 'a 0 .. 1 1 0 ': 0 0 '1 1

'1 : :-- -'. -l- a- 1--- --GROUPE SEIΠa : Il '1 a : '1

Sékiani '. 0 '1 2 1 0 '1 0 a 0 • 0 3 '1 5• ·Bange. 1 0 1 0 1 0 '1 0 1 0 0 0 'a 1 " 1•Boulou 1 0 1 0 1 1 '1 0 '1 0 S 2 'a 1 1 4- - ·-- . --

(1) la olassification ioi adoptée est oe11e de M. l'Abbé André Wa1ker Raponda in"Notes d'Histoire du Gabon" (Mémoires da l'Institut d'15tudes Centrafrioainesn 0 9, 1960,Brazzavi1le)

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Tableau 2 AGE DES INTERVIEWES

1 9

1 31

? Tota~

13 56

2 27

6 10·-- -----

1 2 36

1

4 12-- -- -- -- --- -------

1 2 1

1

1

-+-~-- - -- -- -- - ----

1 ·1

1 1 1 "

2 1

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1 3 2

"1 1 1 2

1

2 4

1

1 1

2 2 2 4 2 2 1

11

___ _ _1 __ __ __ 1

1

122332141

2 1 1 2 2 1

1 1 1 1 1

'-I~~'--+-~-F~2...-2J 24 ,g2 26 ,g7 28 29 JQ ~1 32 ~3 34 32 ~~ ~1 ~8 ~9 .-2 411:~ ~1: 12' ~§ 1:2.22 2"4 21 §2 65125231 23 1 11 12

1

Marins

Bureaux

Ateliers

ChauffoursConducteurs -1

~------------------C/lIIIaîtres

_~!:~~'é~!;e!:-_'_+-~_--I-__+-_-+-_-+-_ __ __ _1 __ _1_ _ __ __ _PointeursMagasiniersBagagistes

'fOTAL 2 1 1 5 7 5 7 9 9 6 11 7 4 6 13 2 5 5 7 6 3 4 4 2 4 2 1 1 2 1 2 4 1 1 1 1 29 181

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.-------------~---

TABLEAU 3 NI·VEAU - INTELLECTUEL

III ~. CP.2· CE.1 CE.2 CM. 1 CM. 2 CEP 60 5° 4° EPS 3° BEPC 2ème 1èrE 1°an Sco] Ill.C.A. théo(1) logi nl----- -----1--- -----~--1------- ----~--- ----~---_. ----~--- ~---- ----10----~--_.---- 1----1----- ---- ---.

J[a.noeuvres 50 2 4 ,- 6 50------- ~-----,...-_.----~------ -r- ~--~- --_.>----~-- ------- ---1--7 ------ --f-------~----

6 •Earins 7 1 2 4 2 5 20 7 -- --- -----1--- ---- -----. ---~-r--~-- ..._-- --- ----- -----~--- 1-----~-- ---- ~----f---- ----1-._- ---- --Chauffeursconducteur 8 2 1 1 4 8----- ---- f--- ------ -_. ----- _._'- --- ------- --------- ---- ---..--- ----- ---- ----_. ----------- ----

C/maîtresChefs d'é- 9 1 1 9quipe. ' , '.

-------- ------------- ~--- --- --- --- ------- ---- '--------- --- ----- -----1----- ----- --------- ---- 10----Pointeurs ..magasinierE 1 i 1 5 1 ( 1)1 8 '1,---------------- ---

ioo-____ --------- -------- ------- ---------- ---- ---- ._--- ----- --------- ------------ ----EInployés de :: ,

bureau. (2)2 (2)1 i, 1 3 15 4 1 1 2 1 29 2----_ .. ----------- ----1------ ------,----- ~--------- ---- ,..--- ---------- ---- ---- ---,_.. ----- -_....- _-..__ ..- ---- -----_._-- -----Ateliors 12 3 '3 7 3 7 1 24 12_._._---_..._._--- --~--_.-

_a~_1------ -~--,-1----- ._----1---- -------- ---------- ----- ---- ...----- ----- -------- ---- ---------- ----_.Total 89 3 6 ~~J_~~ 7 22 17 4 1 2 2 (3) 1 92 89

..(1) Titulaire du diplb~o de fin d'apprentissage d'ajustage de LOME

(2) Plantons

(3) A fait ses études en espagnol, se trouve donc handicapé par le problème linguistique.

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11PERCEPTION & CONNAISSANCE DES ETABLISSEMENTS l

PAR LE PERSONNEL AFRICAIN

Comment les Etablissements l sont-ils perçus par ItAfricainqui y oeuvre? Question préliminaire et fondamentale, si Itonadmet que comportement et attitudes d1un sujet yis-à-vis d'unobjet sont en partie conditionnés et déterminés par la perceptionque oe sujet a de cet objet.

Pour répondre à cette question, nous avons prooédé auxinvestigations suivantes:

1° - Direotion .générale des Etablissements l

- 132 sujets savent que la Direction Générale·se trouve enFrance • soit : 73 %des interviewés, qui se répartissentcomme suit:

- Situent la.Direotion gle à Paris 47 %- la situ~nt dans une autre ville de France (1) 5 %- la situent en Franoe, ·sans autre précision 21 %- la situent dans quelque grande ville africaine

d'expression française (2) 4 %- 42 sujets (23%) déolarent ignorer où elle

se trouve

Considérées suivant les gr~upements socio-professionnels,',les réponses se ventilent ainsi :

déclarentLieu déolaréftgrp s sooio-pro • ne pas'Paris France ou Afrique

Ville de France savoir

autre que PARIS

- Bureaux 90 % 10 % - -- Pointeurs, magas. 78 % 22 % - --- CjMaitres, chefs 50 % 40 % - 10 %d~quipe

- Marins 48 % 26 % - 26 %- Atelier's 47 % 36 % 6 % 11 %- Chauffeur~ conduc-t .. 33 % 17 % 17 % 33 %- Manoeuvres 18 % 30 % 5 % 47 %

, -

Parmi les employés de bureau seuls se rencontrent des sujets quiont donné l'adresse complète de la Direction dénérale

--,-----------.-....--<,--_.~-------------.;...---_..---------(1)""les villes citées sont' g' Bordeaux (4% des irite~viêwés',

Marseille (0,5%)(2) villes oitées : Abidjan (deux fois) J Dakar, Douala,

Libreville, Port-Gentil, Brazzaville (une fois chaoune)

...1.· ·

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12

2°/ ~ Etendue des Etablissements I.

"Savez-vous si les Etablissements•••••• ont plusieursAgenoes ? si oui, oitez-en trois ••• " telle est la questionposée aux interviewés, sauf au personnel de buroau etd'atelior, à qui nous avons demandé de citer des Agencesautres que oelles d'Afrique.

Les Agenoes les plus oitées par les employés de bureau etd'ateliors sont oolles de Bordeaux et de Marseille. Vientensuite une suooession de noms.

13 %des bureauorates et 8 ~ des employés d'atoliers n'ontpas répondu à. la question.

ChGz les manoeuvres, ohauffeurs, pointeurs, c/ma!tres etmarins (soit 1 114 interviewés desdites oatégories) lesagenoes les plus oitées sont les trois plus proohes deLibreville 1 d'une part Port-Gentil (84 fois) etPointe-Noire (83 fois) l1) ; Douala d'autre part, (52 fois).Viennent ensuite 1 Brazzaville (27 fois),Abidjan (13' fois)et Cotonou (9 fois), enfin toute une gamme de villes afri­caines d'expression fran9aise.

Deux manoeuvres (3,5 %), deux marins (7 %) et un ohauffeur(8 ~) n'ont rien oité.

3°/ - Buts et aotivités. (2)

- N'ont pas répondu à la question a 13 %des sujets_

- Pour geux qui ont répondu, les Etablissements l ont pourbut de :

- permettre au travaillour de gagner sa vie (2 %desinterviewée) .

- assurer le transport, faciliter et multiplier lescontacts entre l'Europe et l'Afrique (41,5 ~ desinterviewés)

- gagner de l'argent, augmenter leur capi~al (43 %desinterviewés).

...1·.·

---------------------~----------------------------------------------------------(1) Rappelons que la population interviewée est en majorité du S-O

et du S-E du Gabon et que Po~te-~oire est l'un des débouchés,si oe n.' est le seul 'de cés régions.

(2) of. oh. II p.60, texte et note 1

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13

40/ - Effeotif total de l'entreprise.

- 65 %des interviewés ont déclaré ignorer totalement lenombre des membres des Etablissoments Io

- Parmi les 35 %qui ont indiqué un nombre queloonque, 12 %(1) seulement ont approché de la vraie réponse qui ëst,rappelons le, 262 : 14 individus disent en offet que c'estenviron 200 travailleurs ; 4 disent que c'est entre 250 et300 ; 4 enfin, entre 300 et 350. Les autres réponses vont de80 à moins de deux cents ct de 350 à 900, voire 5.000.

Pour l'ensemble des interrogés l'effectif total de l'entre­prise est important. Celle-ci est en effet perçue comme laplus grande du Gabon par 70 %des interviewés ; comme desplus grandes du Gabon par 26 %des interviewés J commemoyenne par 4 %~

RESUME.

La connaissance que le personnel gabonais de l'Entreprise l a decelle-oi est une connaissance très empirique, acquise au gré duhasard, selon les renseignements que peut fournir à la ouriositédu travailleur la profession exeroée~ Le travailleur ignore tout del'Etablissement qui l'utilise. Une telle situation est loin de con­tribuer à une solide participation de l'employé à la vie de l'entre­prise. Elle risque de créer che~ ~elui-ci le sentiment de n'Btrequ'un outU. La quasi totalité des interviewés souhaite Gtre rensei­gnée sur la vie de leur Entreprise.

•• • • ..-. ----------------- ..... ~.,..__.c_...",...... ., ..........____.. ..:..._ -..

(1) - Auoune oatégorie sooio-professionnelle nta répondu mieux qu'une autre.

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14MODES DE RECRUTEMENT & LEUR INCIDENCE SUR LE RENDEntIIDe"T

& LiAVANCEMENT DU TRAVAILLEUR

A. - RECRUTEMENT

Des réponses à la question 1 llcomment avez-vous été reOJ'Uté aux••• ? 11, posée à quarante huit employés dont la professionexige une certaine spécialisation (30 employés de bureauet 18 d'atelier), il ressort que

17 employés de bureau ont été recrutés sur simple demandeécrite du requérant;

14, par intermédiaire

et que :

13 ouvriers sur 18 ont été recrutés sur simple demande oraleou écrite f

- 4 par intermédiaire

- 1 sur recommandation d'une Ecole Professionnelle

xx x

Pour approfondir ce point, nous avons posé cette autre question1quels sont les modes de recrutement en usage aux••• , ooncernantles employés de bureau,concernant les ouvriers, ooncernant lesmanoeuvres? .

Cinq modes semblent usités pour le recrutement des employésde bureau.

al - Un employé pr3t à quitter l'Etablissement parfois proposeau patron, délibérément ou sur demande de celui-oi, unremplaçant, lequel est généralement un frère, oousin,neveu, ami eto••• Cela a lieu lorsque le départ ou affec­tation de l'employé se fait harmonieusement, sans heurtsentre les partis se séparant. Ce mode de recrutement n'estcertes pas, comme on s'en rend facilement compte, le pl~s

usité, bien qui il ne soit pas le plus rare.

bl - Lorsqu'une plaoe est vacante ou sur le point de 113tre·,le patron demande à son entourage africain de lui trouvercandidat(s). La personne recrutée est alors généralementun parent, un ami, ou de l'un de s employés de 1 t Etablis­sement, ou de l'employé romercié.

•••1••.

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15

0/ - Lorsqu'une p1aoe est vaoante ou sur le point de l'3tre, lesemployés de l'Etablissement informent parents et amis qui netardent pas à se présenter à la Direotion.

dl - Des demandes d'emploi adressées par un ohômeur à plusieursentreprises à la fois sont ioi rejetées, là retenues 1 lehasard aidant, le postulant est engagé.

e/ - Il arrive également qu'un employé renvoyé ou qui a quittéde lui-même son employeur soit sollioité par 1~ Direotiond'un autre Etablissement : il s'agit alors d'employé que lesollioiteur a bien oonnu, soit oomme subordonné, soit dansles relations d'affaires de son Etablissement avec l'Etablis­sement où le sollioité oeuvrait.

Le reorutement des ouvriers s'opère de manière semblable aveooette différenoe qu'il n'est pas néoessaire que la demandesoit formulée par éorit.

Le reorutement des manoeuvres ne diffère essentiellement pasdu reorutement des ouvriers.

xx x

Le oandidat est soumis à un essai c essai qui peut durer uneou deux heures : il lui est donné un travail oourant à exéou­ter. 8'i1 satisfait à oette première épreuve, qu'il ne réalisepas toujours d'un bout à l'autre sous l'oeil vigilant dupatron, il est engagé et si, au bout de 8 jours ou d'un moissuivant les oas, son rendement est satisfaisant, il est employéde façon durable.

:B. - AVANCEMENT

Voioi l~s réponses faites à la question 1

"Quelles sont les règles d'avanoement professionnel etd'augmentation des salaires relatifs

10 / - aux employés de bureau

20 / - aux ouvriers

3°/ - aux manoeuvres ? "

...1....

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16

Effeotif interrogé : bureaux 1 30ateliers: 18

- Pas de.règ1es : oe1a dépend du·ohef de servioe' (s'il vous aime 1

ou non)

- suivant appréoiation du ohef deservioe (oonduite,aptitudes)

- suivant anoienneté et appréoia­tion du· ohef de gervioe (qua1ifi­oation professionnelle

Par anoienneté

- suivant anoienneté, assiduité oupar ohanoe

- suivant le rendement

- Par oatégories en fin d1année(augmentation générale)

- Par réo1amation, grèves

- par pourcentage

- Non exprimés

Bureaux Interviewés TotalAteliers

27 % 56 % 38 %

16 % 10,5 %

10 % 28 % 17 %

3 % 5 % 4 %

7 % 4 %

7 % 4 %

10 % 6 %

7 % 4 %

3 % 2 %

10 % 11 % 10,5 %

38 %de nos interviewés 1 (personnel de bureaux et d'ateliers) pensentque avanoement et augmentation du salaire d'un employé dépendent del'affeotion du ohef de servioe de ce1ui-oi. La durée importe peu." S'ilvous aime, dit un interviewé, il vous augmente, s'il ne vous aime pas,votre salaire reste stationnaire." - Auoune règle, dit un autre. Depuisque je suis là, les uns avanoent et pas les autres. Nous nous demandonspourquoi •••••• Cela dépend de la volonté, du caprioe du ohef de servioe.Le Direoteur oontresigne uniquement"" (sio) .

42 %estiment Q.ue l'avanoement du travailleur est oonditionné par saoonduite, ses aptitudes, son rendement, sa qua1ifioation professionnelle,sa ponotua1ité et exaotitude ••• Le ohef de service ne fait que oouronneroes qualités et efforts.

10 %estiment que o'est, soit par tranohes, pouroentage, anoienneté;soit à la suite de grèves et réo1amations, que la Direotion déoide.Un interlocuteur dit à oe sujet, parlant des manoeuvres 1 nUs grèventle plus souvent pour avoir des augmentations et de l'avanoement"(sio).-"Pas de règles spéoiales, dit un autre. Mais si lion estvaillant et si l'on fait sans cesse des réolamations, on avanoe etobtient des augmentationsll •

.../ ...

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'17c. - RESUME

Les modes de recrutement des employés et travailleurs des Eta­blissements l semblent en G~ande partie plus affectifs querationnels. Et l'une des conséquences de ce genre de recrute­ment est l' incompéten(~e de plus dlun engagé 0 Ca.l', que sepasse-t-il ? Prenons le cas de cet interviewé qui nous adéclaré avoir été engagé par le canal de son oncle J et le 'ca.s'de cet autre qui a été appuyé par un ami J et le cas de cetroisième, venu par' l'intermédiaire de son peau-frère; ••••Des cas de ce genre abondent. Le candidat, avons-nous dit, eotsoumis à un essai; il doit exécuter un travail oourant (1).TI est rare que le pa'~l'on soit présent d'un bc:ut à P'autre dellépreuve~ Dès que ce dernier n'est plus là, le oandidat èstaidé par son introducteur. Les ré'elles capacités de l',examinésont ainsi multipliées. Le pa.tron ltengage. Supposons que C8

soit en réalité un individu qui méritait renierciement0' Que S'3

passe-t-il alors? L'oncle, ou le beau-frère, ou ltami,continuera des semaines voire peut-être des mois ce rôle deguide, de pilote. Conséquences de ce raIe: le travail de cedernier, ce temps durant, ne peut gagner en rapidité 1 leséorituros traînent.o. Des habitudes de lenteur risquen~, des' intiltrer. Le patron a la sensation que tlu.(-llque chose nemarche pas, " que les affaires ne tournent pas" > o. Et 'il seraassez réticent lorsqu1il lui sera demandé augmentation desalaire et avancement o

Si) d'une part, ces modes de recrutement ne sont pas limitésaux seuls Etablissements l (2) J si" d'autre part, loin' Q!~trerécents ils sont centenaires ;' si, enfin, 11 on considère ledegré de scolarisation de l'employé (3) ; alors on peut, DAlJ3UNE LARGE MESURE, comprendre et expliquer la lenteur dutravailleur, le manque de perfection du travail de plus d~un

dlentre eux, liinévitable plafonnement rapide de certains, etllexploitation que d'auouns employeurs peuvent faire de lajuste sensation qu'ils ont des "affaires qui traînent'" pouroonolure hâtivement que le ,travailleur gabonais a un faiblerendement et ne mérite par conséquent pas gros salaire 1 oequi déclanohe ohez ce dernier cette attitude de laisser-alle~

que nous verrons pius loin : pourquoi me fatiguer puisquemon salaire ne variera pas, ne variera jamais sensiblement !

Le mode de reèrutément du personnel d'un Etablissement déter­mine sr. grande partie le rendement' et les ·rapports tantverticaux qu'horizontatlX du personnel.

---~- ------------------------------------------------------------------------------~

(1) of. p. 15(2) Citons le oas de oette Maison qui en ouvrant une Agence à LIBREVILLE, vers

1944-45, oommença par un employé, puis deux, puis trois ••• Pendant près d!Ull Cll)

les employés de oet Etablissement étaient tous parents g frère~, cousins iSffilSdè germains, etc••••

(3) ot. p. 3 et suiVe et le tableau 3 p. 9.

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SU~JECTIVATION&OBJECTIVATION

DES SALAIRES

A. - SALAIRE DECLARE

Voici la ventilation des salaires mensuels perçus par les181 individus ici é1iudiés. Il s 1agit du salaire que ohacunde ces derniers a déolaré avoir perçu en février 1960.

- sal~ire le plus bas déclaré : 3.500 Frs

- salaire le plus haut déclaré:41.195 Frs

- Interquartile 1 de 5.400 à 10.500 Frs compris

- Médiane : 7.000 Frs

- Mode : classe des 5.000 - 5499 Frs (22 %des inter-viewés).

- suivie des classes 6000 - 6499 Frs et 7.000 - 7499 Frs12 %de s interviewés chacune ) suivie de s classes 4.000 ­4.499 et 4.500 - 4.999 Frs (3,30 chacune)

- Moyenne : 9.422 Frs.

B. - SALAIRE DE ~ASE PERCU

Voyons à présent la ventilation du salaire de base de chacunde nos interviewés, c' est-à-dire ce que au minimum chacun deces derniers a 'perçu effeotivement 1 nous laissons de côtéles heures supplémentaires que la quasi totalité du personnelgabonais de l'entreprise l effectue.

salaire de base le plus bas : 5.400 Frs

- salaire de base le plus haut: 37.450 Frs

- Interquartile 1 de 5.400 à 9.350 Frs compris

- Médiane : 7.000 Frs

- Mode : 5.400 Frs (26,50 %des interviewés) suivie par laclasse des employés gagnant 7.000 à 7499 Frs (16 %) puispar la classe des 9.000 - 9499 (15,50 %) et les classes delime inf 6.500 Frs (11,50 %), 6.000 (10,50 %), 15.000 Frs(6,50 %) J 18.500 Frs (5 %) ; 20.000 Frs (1,65 %)

- Moyenne : 9.230 Frs.

C. - SALAIRE DE BASE DE L'ENSEMBLE DES TRAVAILLEURS.

soit : 261 travailleurs

salaire le plus bas 1 5.400 Frs

- salaire le plus haut 1 46.700 Frs

Interquartile 1 6285 à 9350 compris

- Médiane : 7420 Frs ...1.. ·

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- Mode : classe des 5e OOC - 5499 Frs (5.400 Frs)

suivie des classes 7000 - 7499 Frs

9000 ,- 9499 Frs

6000 - 6499 Frs

6500 - 6999 Frs

:15000 -·15499 Frs

:18500 -18999 Frs

:20000 -20499 Frs

- Moyenne:

D. - COMPARAISON ENTRE SALAIRE DECLARE & SALAIRE DE BASE

19

29 %20,50 %14 %12,25 %

7,50 %5,50 %3,75 %2,00 %

Bi nous comparons le sa.laire déclaré perçu et le 'salaire de baseeffectivement reçu, nous oonstatons que :

33 %des travailleurs ont déclaré une valeur sup~rieU1'e à. leursalaire de base ;

23 %ont déclare une valeur égale à. leur sa'laire de base J

43,5 %ont déclaré uno vlJ.1eur inférieure à. leur ,sa.laire':de base ;

x,x::rxxxx x 8 X x g 1

Si nous ,considérons notre effectif dans sa répartition socio­,professionnelle, nous avons les variations ci-après:

Grpt socio-prof. ont déclaré Total+ =

--------------Manoeuvres 18 % 100 %------------- ------- --------Marins 11 % 100 fo------- --------- ----a/maîtres 40 % 100 %

----------------- ---------- ...... ;..;--------Ateliers 53 % 100 %

---------------- ---------- -----Bureaux 48 % fOO %

------------------ ----------- ------Pointeurs 45 % 100 %--------------_. ---------- ----------chauffeurs ~,1 ,6 % 100 %

---------------- -----------33,2% 23,2% 100 %

. Clest chez les manoeuvres que la tendanoe à.déolarer des revenus plus faibles que le montant réellementperçu, donc plus faibles que le salaire de base~ est la plusfOY.t.e. Viennent ensuite marins, contre-ma!tres et chefsd'équipe. Et c'est chez les bureaucrates, les pointeurs, leschauffeurs et conducteurs que cette tendance est la. plus

,faible.

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20 il y a oomme une sorte de ra.pport inverse entreoette tendanoe à. déolarer moins que oe que l'on gagne et cetteautre tendanoe - faible ohez les manoeuvres et les marins, forteohez.bureauorates, pointeurs, gens d'ateliers, - à déolarer desrevenus plus forts que le salaire de base, Cl est-à.-dire desrevenus comprenant salaire de base, heures supplémentaires etautres accessoires variables. MaiS, alors que la tendance àdéolarer moins que le salaire de base peut atteindre tel chezles manoeuvres les deux tiers des travailleurs dlune catégoriesooio-professionnelle, la tendance à déolare.r des revepusdépassant le salaire de base, c'est-à-dire à déclarer ce queréellement on a perçu à la fin dl un mois donné, ne dépasseguère beaucoup la moitié de l'effectif dlun des groupementssocio-professionnels ici étudiés.

La tendanoe à déclarer la somme que effeo­tivement l'on a reçue en émoluments à. la fin dlun mois donnéoscille entre 12 %(manoeuvres) et 41,6 %(chauffeurs etconduoteurs) •

EN RESUME, dans la population salariée étudiée, 44 %destravailleurs ont tendanoe à indiquer oomme perçues à la findlun mois donné, des paies inférieures au salaire de base f33 %ont tendanoe à déolarer oe qui ils ont en fait touohé,salaire de base et autres aooessoires oompris J 23 %ont tendanoeà déclarer comme paie le salaire de base.

BBkiRg

E.- ECARTS ENTRE SALAIRE DE :BASE ET SALAIRE DECLARE

Nous considérerons les uns après les autres les différentsgroupes socio-professionnels de la population objet deoette étude.

al --Mânoeuvres. (effeotif 1 56)

Comparons oe que le travailleur dit avoir perçu et sonsalaire de base. Nous obtenons :

- salaire le plus fa.ible- salaire le plus élevé- moyenne- Interquartile

- Mode

- Médiane

Salaire dé- Salaire deolaré base

fo-----------------3.500 Frs 5.400 Frs8.000 9.3505.565 6.010

5000 à 6100 5400 à 6500oompris oompris5000(32 %) 5400~48 %l6000 (14 %) 6000 16 %

6500 12,5 %)5400 6100

.•. j •..

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21Chez les travailleurs "dont aoouser un salaire "plus faible

que le salaire de base" est la ~endanoe, l'éoart le plus faible estde 100 Frs et le plus fort de 3.250 Frs. Chez oeux qui ont aoouséun salaire plus fort que le salaire de base, l' éoart le plus fortest de 200 Frs et le plus faiple : 100 Frs.

- Ecart moyen des manoeuvres : 447 Frs de moins que le salaire debase.

- Interquartile des écarts : de 490 Frs de moins que le salaire debase à zéro franc.

- Médiane des écarts : 400 Frs de moins

- Mode des écarts : 400 Frs de moins (25 %)

b/ - Marins (effectif : 36 )

Salaire déclaré salaire debase

- Salaire le plus faible- Salaire le plus fort- Moyenne- Interquartile- Médiane

- Mode

-~--------

4000 540015.660 puis 9940 15200

6602 76185.000 - 7420 5400 - 7887

5400 7000

5400) ~ 5400 (33,3 %)7000)14 ~ chaoun 7000 (22,2 %)

tendanoe à déolarer tendanoe à déolarermoins que le lus que le

SALAIRE DE BASE" ----------- -----------~

1080 de moins à zéro200 Frs de moins que le salaire de base

o Fr (27,7 %)

- Ecart le plus fort- Ecart le plus faible- Moyenne"- Ecart moyen :·"1017 Frs de

moins que" 'le salaire de base- Interquartile- Médiane- Mode

7.700 puis 5850200

2067

600420493

0/ - Contre-mattres at chefs d'équipe (e"ffeot~ : 10)

Salaire déolaré salaire debase

--------- --------- Salaire le plus faible- Salaire le plus fort- Moyenne- Ecart moyen 1172 Frs de plus que le- Interquartile- Médiane- Mode

40002377511552

sa aire de base7000-100009400inex

54001895010380

7000-93509350

7000 (30 %)9350 (30 %)

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22

tendance à décla- endance à décla~

rer moins er plusQUE LE SALAIRE DE :BASE

.....- Ecart le plus faible- Ecart le plus fort- Moyenne

.- Ecart moyen des o/ma1tres1172 Frs de plus que lesalaire de base

- Interquartile-.Mode,- Médiane

5030001112

de 50 Frs de moinso Fr (20 %)OFr

150.85754044

à 150 Frs de plus

dl - oha~!fetirs, conducteurs (12 interviewés)

Salaire déclaré Salaire de base------------------~------------------

- salaire ·le plus faible- salaire le plus fort- moyenne- Interquartile'~ Médiane- Mode

5000113508060

7000 - 935072827000(25 %)

540093507670

7000 - 93507000

9350 (41,66 %)7000 (33 %)

- .-.~_.~.,~ .... --",...... ~- ................ " -.~ ... --_ ..tend à déclarer nd à déclarermoins lus

QUE LE SALAIRE DE BASE

- Ecart le plus faible- Ecart le plus fort- Moyenne des écarts 389de+- Interquartile- Médiane

. ~ .Mode'

350400375

de 6 fr. à 410 fro franco franc (41,66 %)

6521001083

de plus

el - Pointeurs, magasiiliers (9 sujets)

- Salaire le plus faible- Salaire le plus fort- Moyenne- Interquartile

. - Mode- Médiane

Salaire déclaré Salaire de base---------------------------------------

6000 610026910 2340013377 12550

7000 - 19570 7000 - 189507000(44,50 %) 7000 (33 %)

11630 9150

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2.3

tendanoe à déo1are tendanoe àmoins déclarer plus

QUE LE SALAIRE DE BASE

- Eoart le plus faible 100- Eoart le plus fort 200- Moyenne 150- Eoart moyen 1 830 Frs de plu- Interquartl1e : de 0 fr. à 1330 Frs de plus- Mode 1 0 fr. (33 ~)- Médiane 1 0 t'r.

fI - Ateliers (36 sujets)

Salaire déo1aré

62035101937

salaire deba.se

~-----------~ ------------- salaire le plus bas- salaire le plus haut- Moyenne- Interquartl1e- Médiane- Mode- Eoart moyen pour le s 36 em-

ployés d'ateliers : 588 Frsde plus.

40002100010200

6000 à 1300087506000 (11 %)

5400189509612

6500 - 935081759350(25%)

tendanoe à déo1arer tendanoe à démoins c1arer plus

QUE LE SALAIRE DE :BASE

- Ecart le plus faible 100 200- .oart le plus fort 1500 4650- Moyenne 685 1115- Interquartile 1 de 1000 Frs e moins à 1650 de PIuS- Mode 1 0 fr. (18 ,8 %) 1- Médiane 1 0 fr. . -.1. _

g/ - Bureaux (31 individus

Salaire déo1aré Salaire debase

~-------------- -------------------- Salaire le plus faible- Salaire 1~ plus fort- Moyenne- Eoart moyen pour l'ensemble

152 Frs de moins que 1s sa­laire de base

- Interquartl1e- Mode

- Médiane

44004119516639

9500 à. 209009400 (9,9 %)

15200

54003745016487

9350 à. 20300 .9300 et 15200(22,~~2~Oohacun)

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24·

tendance à décla - tendance à. dé-t-er moins clarer plus

QUE LE SALAIRE DE BASE

fo---------------------------------14 570

13344 55623598 2166

de plus

- Eoart le plus faible- Eoart le plus fort- Moyenne- Interquartile : 0 fr. à 1750 Frs- Mode 1 0 fr. (25,80 %)- Médiane 1 0 fr.

x xxx:

RESUME GENERAL (1)

1°1 - On peut répartir en trois groupes bien distincts les travail­leurs des Etablissements l. Ceux qui ont tendance à. énoncercomme salaire mensuel le salaire de base et, de part etd'autre de ces derniers·, ceux qui tendent à. déolarer unsalaire ou· bien inférieur ou bien alors supérieur au salairede base.

2°1 - La tendance à. déclarer des salaires inférieurs au salaire debase varie, pour la population étudiée, entre d'une part13.344 Frs que préoèdent 9.710, 7.700 et 5850 Frs, quatrevaleurs qui paraissent aberrantes,et 14 Frs d'autre part.La zone centrale oscille entre 1100 Frs et 350 Frs. Lamédiane se situe à. 400 Frs où elle se'superpose à la domi­nante. La moyenne des écarts est de 1240Frs. Les tra,.vai1leursici étudiés dont la tendance est de déclarer des salaires plusfaibles que le salaire de base (79 individus) semblent serépartir en quatre tas ou sous-groupes :

a/·- ceux, les plus nombreux, dont les écarts varient de14·Frs à. 599 Frs (58,2 %)

b/ - ceux dont les écarts varient de 800 à. 1199 Frs(18,90 %) .

cl - ceux dont les écarts ·~~ieilt· de 1400 à 1599 Frs(6,3 %)et que lion peut tout aussi bien m31er soit, auprécédent sous-groupe, soit à :

dl - ceux dont les éoarts vari.ent de 2000 Frs à l'écartmaximum oi-dessus indiqué: 13.344 Frs (16,4 %).

----~-------------------------------------------------(1) cf. p. 19 à. partir de 1 Si nous considérons notre effectif•••••• et

p. 20 jusqU'à. E. exolus.

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classe dominante

· :.

25301 _ Chez les travailleurs déclarant un salaire supérieur au

salaire de base,

-AI - Aucun regroupement de classe, tel ci-dessus, ne s'es­quisse: en effet, de la classe de limite inférieure1 fr. à celle de limite supérieure 2.699 Frs., - àl'exception des classes de limite inférieure 1200,1400, 1900, 2300 et 2400, lesquelles sont vides, et dessept classes ci-dessous énumérées (1) i - chaque olasse'ne contient qu'un ou deux éléments ; et les huit -dernières classas qui s'échelonnent, isolées, de 3.000 Frsà 8575 Frs ont un individu chacune.

BI - Aucune olasse n'est sensiblement dominante 1 la classedes écarts de 100 - 199 Frs groupant 7 sujets sur 60,soit 11,66 %, est en effet suivie des classes 600-699 Frs et 2000 - 2099 Frs ayant chacune 6 sujets (10 %)puis de la classe 400 - 499 Frs (6,66 %), et des classes:300 - 399, 1000 - 1099, 1100 - 1199, (5 %ohacune) ;enfin par 5 classes de chacune 2 sujets, et 18 01ass3s de1 sujet chacune (2).

cl - Plus étalée que celle des travailleurs déclarant desrevenus inférieurs au fixe mensuel, la zone centrale,ioi, va de 450 Frs à 2050 Frs d'écart·- La moyenne,1586 Frs, est plus élevée que dans le précédent groupe.

22/799/797/796/79

5 individus chacune

.) individus sur 79On peut nous reprocher d'avoir fait des classes trop petites.La répartition de nos classes est diotée par le fait que pour lapluPart des travailleurs de l'Etablissement I, comme d'ailleurspour la majorité de la population gabonaise, 100 Frs estgrand 1 ohose. Même en regroupant 2 à 2 ou 3 à 3 les olasse s quenous avons déterminées, aucune dominante réelle ne se détaohe,ne se dessine auoune tendanoe de regroupement par tas ou sous­groupes séparés par des classes vides•••••

.·.1...

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2640/ - Le groupe des travailleurs indiquant comme "dernier

sa1a:i,re" leur salaire de base peut 8tre considéré commenon seulement loin de la subjectivité des travailleursau salaire déo1aré inférieur au fixe mensuel mais encoreplus objectif' que ceux qui indiquent comme' derniersalaire ce qu'ils ont perçu, c'est-à-dire 1 salaire debase, fra.is supplémentaires et autres accessoiresvariables compris (1).

XxlX)(xxlxTT

Les heures supplémentaires peuvent en effet soulever des contes­tations d'ordre physiologique sur leur efficience. La. variabilité,d'un mois à l'autre, de leur nombre, du mode de paiement selonqu'il s'agit de jours fériés ou ouvrables J leur qualité mêmed'être un supplément, nous obligent à. considérer comme plusobjectif les salariés déclarant comme dernier salaire le paiementmensuel .de. bas.e.

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27COlIIIMENT EXPLIQUER DANS UNE CERTAINE :MESURE h.\ SUBJECTIVATION DESSALAIRES ?

Pour répondre à cette question, voyons d'abord quellessont les dimensions de cette subjectivation.

A. - DIMENSIONS DE CETTE su:BJECTIVATION

Nous avons vu précédemment que la tendance à déclarer-unsalaire plus bas que le fixe mensuel groupe 44 %de l'effectifinterviewé, et que il y a comme une sorte de rapport inverseentre- cette tendance et celle qui lui est opposée.

Si maintenant nous considérons les manifestations et résultatsde cette attitude, nous constatons que:

al - Chez les travailleurs dont les revenus sont inférioriséspar rapport au salaire de base l'écart le plus petit équi­vaut à 0,21 %et 11 écart le plus grand à 50,6 %du fixemensuel. La zone centrale va de 3,7 %à 18,5 %du sa1eirede base. La médiane, égale au mode qui comprend 25,3 %desemployés de cette attitude, est de 7,4 %.

bl - Chez les travailleurs dont le sa1a.ire déclaré comprendfixe mensuel, heures supplémentaires et autres accessoires,le plus petit écart correspond à 0,9 %et le plus grand à79,4 %du salaire de base. L1 interquarti1e oscille entre5j5 %et 15 %. La médiane est de 9 %. La non eXistenced'une dominante indique bien la variabilité, d'un individuà l'autre, des heures supplémentaires et autres aocessoires.

cl - Si l'on considère les écarts en fonction des paliers d~salaires on constate que le nombre des salariés infério­risant leur salaire croit en fonotion inverse du nombredes salariés dont la paie déo1arée est l'lus forte que lesalaire de base et que c'est à partir des salariés de9.000 à 9.999 Frs que les travailleurs déclarant salairede base et accessoires compris l'emportent en nombre surles travailleurs à tendance opposée (1).

••. /.00

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En effet, nous avons

Salariés de eff. Négatif % ~5ro % Positif' %------------------------- ----------------------------~--------------

5/;.00 48 66,6 20,83 12,5

---------------~-------------------------------------~---------------6000 - 6999 40 57,5 '12,5 30

--------------------1----------------------------~I"'"----------..7000 - 7999 30 30 50 20---------------~-------..~------------------------------------------

8000 - 8999 - - - ------------------------------------._------------- ---------------------

9000 - 9999 ;:~8 2-r ,42 25 53,57----------------------- ------------------------- -------------------

12000 - 12999 1 Positif'------- .-~-------- --------------1"'"----------- -----------------

13000 - 13999 1 Négatif----------------~---------------------_.._~-----------~---------------

15000 - 15999 12 25 % 16,66 58,38------------~-----------------------~------------~----------------

18 .. 000 & + 21 23,8 14,28 61.90------------------------- ---------------------------~---------------

100 ~..~ 43,6 23,2 33,2(18", in··dividus

La. valeur 9.000.F'rs semble donc SIGNIFICATIVE. Indique­t-elle que cette somme correspondrait à ce que Iton peut existen­tiellement considérer comme salaire minimum interprofessionnelà gara.ntir ?

---------

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1

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NEGATIF

----------. -v---------------POSITIF

---------------------v---------------------------

6

6

1

1

13

Eff.

12

15

Médiane

inexist 11,8

1,8 3,65(3 ind)

5,5-10,8 10,8 8,9(4 ind)

6,9-21,3 12,2 12,2(3 ind)

15

56,4

11 ,1puis38

14,30puis

33,7

79,4

49,7

1,8

3,00

1 ,6

1,6

0,90

Eoart le +faibl fort

__L._.______ _ '--10 ....__

38,4

13,3

Médiane

3,1 3,1(4 ind)

2,1-20,5 1,6 5,00(5 ind)

7,4-16,6 7,4 7,4(20 ind)

Interquar ModetHe

14,2-35,7 14,2 14,2. (4 ind)

---------- ------- ------- ------- --------- -------- ------- ------- -------

1,4 35,6

1,3 50,6

1,8 25,9

6,59

23

7.000

5.400 Frs 32

9.000

6.000

13.000 1

15.000

18.000 et 5plus--------~._-----'""----

.--------t---.,.-,

----------- --- ------ ------ ----------- ------ ---- ------- ---------.. .

.~lariés de Eff Ecart e +faible fort

VARIATIONS DES ECARTS SUIVANT LES PALIERS DE SALAIRES

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31

COMMENT EXPLIQUER DANS UNE CERTAINE 1&.1SURE LA SUBJECTIVATION DESSALAIRES? (suite)

B. - LE COTE PARAMATR:r:MONIAL DE LA VIE DU TRAVAILLEUR GABONAIS

La valeur 9~000 ~TS, disions-nous tantôt, correspondrait à ceque l'on peut existentiellement considérer comme salaire mini­mum interprofessionnel à garantir. Cela signifi~ donc que lesalaire minimum interprofessionnel jusqu'alors garanti. lequelest de 5.400 Frs pour liEtablissement I, ne correspondrait pasaux collt et besoins vitaux.

Cette insuffisance de salaire éprouvée par le travailleur est dueen partie au dérèglement de la vie matrimoniale de oe dernier.En effet, sur 181 travailleurs, nous avons 1

110mariés (

70

(45 mar1es coutumièrement

!6 mariés polygames à 2 femmes13 mariés officiellement4 mariés et officiellement et coutumiè­

( rement( 1 marié et officiellement et religieu­( sement

,( -1· marié et religieusement et coutumiè­( rament.

( entretenant concubines, 40 mariés ainsi( répartis:

40 ( - mariés coutumièrement ': 23

!!~ mariés orficls11smant '1 12

- polygames 'Z 2- Divorcés 1 3

71

~ 18 célibataires sans femme fixe

( Vivant en concubinage avec une femme atti­( trée, 53 célibataires dont plus d 1un a en( outre pé::ioQJ..1.uomont uno avnnturo(

...1...

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32soit 1 - 70 hommes qui déclarent oonsaorer à leur foyer leur

salaire mensuel (38,67 %des travailleurs interviewés).

et 111 hommes dont les revenus sont en parties utilisésen honoraires à l'adresse de oonoubines, amantes •••••••(61,32 %des interviewés)

Les variations des revenus paramatrimonia1ement utilisésgravitent

al - ~our les dépenses mensuelles (1) 1 entre 1000 Frs minimum et500 maximum. La zone centrale oommence à. 2000 Frs et finit

dans la classe des honoraires de 4.000 Frs. La médiane est de3.000 Frs. Le mode est 3000 (13 ind) suivie de la olasse des2.500 (10 ind), puis des 2000 (9 ind.), des 4000 (6 ind), des5.000 (5 ind), des 1000 (4 ind).

bl - pour les liaisons passagères (2) 1 entre 150 Frs et 1000 Frale croisement. - Interquartile c 250 à 500 Frs

Mode 1 450 (3 ind)500 (3 ind) suivie des 200 et des 300 Frs (2 inde

chacune)Médiane 1 450 Frs

Si nous oonsidérons ces dépenses paramatrimonia1es enfonction du fixe mensuel de l'intéressé, on a la .venti1ationsutva.nte 1

al - honoraires de croisement (effeotif 1 15 ind)

Minimum g 2,14 %du salaire de baseMaximum : 7,6 %du sa1aiJ:::e de baseInterquarti1e : 2,8 à 6,10 du splaire de baseMode : classe de 2 à 2,99 %(4 éléments)Médiane : 5 %

(1) - 55 dossiers seulement mentionnent les honoraires paramatrimoniauxmensuels

(2) - Pour les honoraire~ de rapports occasionnels, 15 dossiers seu­lement les indiquent.

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.l::t'bl - !f~ir~.~.~;;;~

Mj,nimu:n : 21. 39 ~Maximum. : 7'] ,42 ~ puis 81,8 %Inte~quartile : de 21,39 à 46,29 %Morle classe de 10 à 19 % (14 ind)

suivie des clasRes de 40 à 49. %. 50 à 59 %

Médiane

20 à 29

30 à 39

60 à 69

35,7 %du salaire de base

~10 ind. chacune

%) 9 inde

%) 8 inde

%) 2 inde

x:x:xx:x: XXXX

Les honoraires paramatrimoniaux gravitant en moyenne entre 2.000 et4.000 Frs. par mois d'une part, d'autre part les salaires de basevariant de 6.000 Frs moyenne dos manoeuvres à 16.500 Frs moyennedes bureaux (1) s la vie paramatrimoniale est plus dure à unmanoeuvre quI à un employ~ de bureau. En effet, nous avons deshonoraires moyens de la meroenaire et de l'effort déployé parl'amant salarié les variations suivantes, lesquelles ~ont en rapportinverse:

salariés de honoraires mode médiane Effor~ = %dumoyens salaire de base

""'-- -- -----------.. --------~._------I--------------5400 - 2363 3000 2750 43,7 %

f--------------- .------------ ----------""'-------- -.----------6000 - 6499 3000 3250 2750 48,1 %

--------------- ------------ --------_.~--------- --------------6500 - 6999 2600 3000 2750 38,5 %

-------- ---~--~-----------------I-------------------------------7000 - 7499 2875 3500 39,6 %

--------------+------------------------------- ------------9000·· 9499 3406 2750 36,8 %

--------------- ---------------------------------- ----------------

~:~~~~=.~~_==L==[- ~~~=:::>=~:~~_:_=1 salarié de 19.450 Frs t 5500 Frs 28,2 %~---------_..._--------------------- -------- -----_.. -- --2 salariés de 20.300 Frs : 4000 et 8000 Frs 19,7 & 41,8 %-------------------------------------_._----_.----- ----------------1 salarié da plus de 30~000 Frs : 7000 Frs

(1) cf. p. 20 à 24.

18,6 %

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34Ainsi dono, à un salarié de 5.400 Frs, la vie parama.trimoniale est,grosl9Q modo, deux fo-is plus onéreuse qu'à un salarié de 15.000 Frso

xx x

Le travailleur qui doit; - t.el le manoeuvre moyen au salaire de6.000 Frs (1), - verser mensuellement à une mercenaire' 2.000 ou3.0QO Frs peut finir par se considérer pay~ en réalité 4.000 ou3.000 Frs. Son comportement, ses réactions, toutes choses égales

d'ailleurs, peuvent alors en plusieurs points Atre. semblables al!oomportement d'un salarié de 4.000 ou de 3.000 Frs.

xx

x

Le travailleur est-il obligé, nous demandera-t-on, de prendrema!tresse ? ne peut-~l pas ~ieux régler sa vie, ce qui iui éviteraitces dépenses paramatrimonia1es qui grèvent son budget, du fait quel'argent attribué à une mercenaire est un salaire dont oe11e-oidispose égoistement ? A cela, nous répondrons plus loin. Ra.ppelonssimplement que le travailleur gabonais, et, d'une maniêre générale,l'Afrioain, qui souhaite se marier se heurte à des diffiou1tés depré-dot, dot, et, en perspective de post-dot. Il y a en sus pourgrand nombre, sinon pour tous les travailleurs vivant loin de lazone ethnioo-géographique de leur épouse les voyages effeotués parce11e-oi, soit uniquement pour visiter les siens, soit pour veilleret soigner un parent malade au pays, soit pour présenter unnouveau-né à la famille, soit pour un deuil, soit parce que sesparents voudraient des cadeaux que le gendre refuse a on oonfisquealors la femme, eto••••

Rappelons en outre que la ville est peuplée de travailleurs partisde chez eux sans leur épouse, que le reorutement effectué par lesEntreprises forestières notamment ne sIest pas toujours souoié dela situation ma.trimonia1e de la population qu'il déplaçait: lafemme restait au village et son voyage que le salaire du mari nepeut faoilement assur"'rest sans oesse ajourné. Q,ua.nt aux jeunesalors oé1ibataires à la date de leur reorutement, leur déraoinementleur est un nouvel handicap au mariage, du fait que les oroisementsinter-etbniques en Afrique sont rares et que le travailleur amenéloin de son aire ethnico-géographique ne jouissait pratiquementpas de oongé lui permettant de retourner au village •

.. Cet exode d'hommes jeunee., en plein. Sge de prooréation, exode aussivieux au Gabon que le commerce du bois, a énormément conti-îbué àla dégradation des liens matr'imoniaux et de la densité démographique.

-----------------------,---"--

(1) cf. p. 20 et suivantes.

,--_.-----------

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35

':- '

, Le mari éloigné de sa conjointe, le célibataire', quidoit comm~ncer son travail à 7h 1/2 pour le terminer à. midi:,le reprendre à 14 h 1/2 ou 15 h. pour finir à. 17 h. ou 17 h 1/2est contraint, ne serait-ce que par l'exigence de se nourrir,de prendre une ménagère (1) , le tarif d'un cuisinier ou d'unboy étant plus élevé que celui de cette dernière d'une part,les honoraires des services sexuels qui lui sont rendus parcelle-ci étant, d'autre part, inclus dans le TARIF FIXE AUDEPART.

CONCLUSION

La. réorganisation de la oondition du travailleur gabonaisimplique donc t entre autre, une réorganisation des oadresfamil iaux ( 2) •

(1) Au Gabon, il n'existe pas, telles dans d'autres oontréesafricaines d'expression française, des villes où le petitsala.rié peut trouver restaurants valables fonctionnantrégulièrement et à. prix modique

(2) On consultera. le oh. III : "Liaisons Passagères" du livre let le chapitre l l "Dot et Mariage" du livre II de notreétude sur POINTE NOIRE : "LIENS MATRIMONIAUX" etnotamment notre oonolusion du ch. l "DOT ET MARIA.GE"p.234 à. 237 compris (texte dactylographié).

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.. ..... .... -~-

. . ..

37COMM;ENT EXPLIQUER DANS UNE CERTAmE MESURE

LA SUJ3JECTIVATION DES SALAIRES ? (fin)

" . "C. - 'LE .PARASITISME PARENTAL

Un autre fardeau qui pèse sur le salarié gabonais, c'est la famUledans le sens aussi bien étroit que' large du ternie. Aussi avons~nouspréféré pour cela le mot parental : oar on peut être parentsuivant les liens du sang, mais aussi quand on est de la mime ..'tribu, du même clan. On se .dit encore parents lorsque, étant d'unmême· groupe linguistique, on se trouve à l'étranger. Si l'onconsidère que pour l'Africain élevé longtemps dans le oerclë d.1l'.'village, la ville, le chantier, tout endroit où nouvellement ilse rend et qui est loin de son. a.ire ethnico-géographique e't peu'peuplé des 'siens est pour' lui "l'étranger", par opposition au"pays", (1) alors on entrevoit la diversité de "parents et de"beaux-parents" que peut avoir ùn individu. ..

Sur 181 individus à. qui nous avons .demandé s'ils avaient de lafamille ou de la belle-famille qu'ils logent ou nourrissent:

59;6 % nous ont déclaré avoir de la 'famille ou de la belle-famillequ'Us logent ; 40,3% ont déclÇl.ré vivre seuls ou ave'c leur (s)'femme Cs) et enfant Cs) seulement. . ,

58 %nous ont dit avoir à charge parents ou beaux-parents,41,9 % ont affirmé n'avoir à. charge qu1eux.-même, ou', ·aveo· 'eux','leur. (s) ~emme' (B) ~t èhfant (s). Ainsi dono plus de la moitiédes travaille.lirs voit son budget grévé par de la famille ou dela belle-famille.

~..90:t:l;:lidérant cette charge- 'en fonotion des paliers de salaires'oU,si lion p~éfère en fonction des groupements socia-professionhels,on ooneta-te que le paraPlitisme alimentaire est fonction direote .

. du pouvoir éoonomique du sala~~é : plus un individu gagne J plüs-'~_"­

de llparents" il'a (2)

(1) of. "Liene Matrimoniaux et Para-matrimoniaux" Livre IIoh.I p.200, note 1 - p.203, note.2 (téxte daotylographié) .....

(2) ·Le faible pourcentage du groupe des pointeurs est en parti~ ..dG au fait que le pqurcentage. des étrangers y est fortélevé 1 22,2% (cf. p. 7) et que oes derniers ne nourrissaientni ne logeaient personne au moment de notre travail dedooumentation.

. ..1.. ·

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Bureaux

Pointeurs

38en effet, nous avons 1

logeant ne logeant nourrissant ne nourris- Salaire depersonne sant base moyen

~rsonne. (1)% % % %-------- - - -------------- ----r------

'Manoeuvres 50 . 50 46,4 53,5 6.010 Fr~_ __aL _ _ ~.-.------_--~------ -....- _

Marins 51,8 48,1 48,1 51,8 7.618 Ir---- ---- --- ~----...,---- -------- ---- --- ...--Chauffeurs 58,5' 41,5 66,64 16,66 7.670 Ir--------------~--------I-----------~-------- --- ..-Ateliers 69,4 30,5 69,4 30,5 9.612 Ir----- -- ------ ----------~._------ - - - ---~~1tres ~-90-----1---1~------f_--80 ~-~~------- __!~~38~~_

55,5 44,4 44,4 55,5 12.550 Ir-- -----t-------- I--------r----------#---..;.------ ----- --64,5 35,4 70,9 29,00 16.487 Pr

Ce parasitisme est un dés aspects les plus épineux et les plus angoissantsde l'Afrique. Et pour l'enrayer, il faut des solutions d'ordre avanttout ECONOMIQUE. Car si le salarié peut et à. bon droit se débarrasserd'un soi-disant parent qui voudrait l'exploiter, s'il peut, in merito,fermer sa porte à. unparent même proohe, qui ,viril, préfère le farniente,la promenade, à l'effort et au travail , peut-il à jusJ(je titre laisserda.ns la rue un proche néoessiteux ?Non .C'est oe qu'exprime dans une large mesure les réponses oi-dessousde nos interViewés à la question 1

"Préférez-vous vivre seul (avec votre femme et vos enfants) ? ouaimez--vous mieux vivre entouré de votre famille ? de la famille devotre femme ?

-------....,-------r-------,------r-----....,~--_r-----__,

---- --_.t-----

~----+-

-e+-.

? eff.

-+- --1-48,1

10---.--t-----+--------_.+27__________L.- .-J.. "- ---I. '--__--I. ---I.

...1...

(1) cf. 2- 20 - 24

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39

Que peut-on tirer des faits oi-dessus exposés ?

10/ - 1& vie avec la belle-famille seule à llexolusion des sien~ estohose peu'aiméë du gendreo

20/ - La vie préférée des maris est oelle où l'homme retrouve aveo safemme et ses enfants 'sa propre famille, sans exolusio~ formelle.de la famille de l'épouse (min~ 57,9 %des employés, maximum :85,13 %des marins) Vient ensuite la vie avec épouse ..et 'enfants~ ~ntourés de la famille du mari avec exolusion de lafamille de la femme (minimum 3 groupement des pointeurs 22,2 foimaximum 1 groupement des manoeuvres 44,6 %)

- La vie ave'o la belle-famille implique ohez le mari la pré-sence,sous le m3me toit, de la famille de oe dernier. (minimum 1

groupe du personnel de bureau 3 22,5 %; maximum: les marins48,1 %; valeur <;tui semble a.berrante : les 80 %du groupe desoontre-mai.tres et chefs dl équipe).

- La. vie familiale dans le sens le plus étroit du terme '(m~ri,femme et enfants) est un phénomène nouveau dont le prooessussemble influenoé ,entre, autres par la soolarisation 1 o'estainsi que· lion a, préférant oette viè i 14,2 %de manoeuvresd'une part, et ,dl autre part, 33,3 %de pointeurs, 35,4 %debureauorates.

50/ - Peut-on déduire de oes do~ées que le salaire du travailleurgabonais lui suffit, puisque les faits révèlent bien que la vieque oe dernier dit préférer est la vie où il peut à ses femme(s)et enfantes) m3ler sa propre famille (père, mère, frère et soeur,neveux et nièoes, petits~enfants) ?

Non, oar oette préférenoe, oonstituée, il va de soi; d'affeotion 'réelle plus ou moins grande suivant les degrés de parenté eto~ ••est, dans une mesure plus ou moins largé suivant los individuset le passé,

a/ - oonditionnée en grande pa.rtie par la hiéràrohie familialepère, mère, fr~res ~t soeurs, enfants et, seulement enfin,la.. femme ;. hiérarchie déterminée par le s 1iens du sang (1)

. ,

b/ - imposé~ par la croyanoe à ltanimisme et à la. soroellerie ;l'Afrioain, jouissant généralement - oroit ohaoun des Afri­oain~:; . ~equel. S.,7 en ,croit d~pourvu, - du pouvoir de dédou-

--~-- -------~~-------~----------------~~~--------------~----~--(1) Po~ l'A:frio~in, traditionnel, la femme et aussi la famille de .

oelle-oi, sont quelque ohose que l'on peut, ohanger, effaoer••• ,tandis que les liens du sang sont indéléèlles. :', .

. f)./.•.

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40

blement ou "ndoki" en' :Balali et :Baoongo (1), en :Baluba 1

"muloji" ;. en Eshira 1 "D~,bmdu" , en Fang : '''Evus''~ enMpongwé : "ignémba" (2) eto •••••

0/ -6..ttorquée à. l ' individu par la crainte du qu' en~ira-t-on Jcrainte qui, m~lée à la crainte de la sorcellerie, faitque le salarié exploité est rarement clairvoyant eténergique dans la distinotion qui devrait ~tre faite entregens.à aider - lesquels sont minimes - et·gens à. qui l'onrend mauvais service en .les aidant : instables et paresseuxau travail J amatet-".rs do dj.[Jtraction qui y dissi];l9nt toutleur argent J pères qui di.l.apident leurs salaires pourtantbien substantiels et résolvent le probl.ème de l'éducationde leurs enfants, en les confiant pour des raisons toujourssuperficiellement valables, à des parents proches. Jeunesfilles aux moeurs légères, qui abandoIlllent à. leur père etmère, frère ou oncle, voire à .une soeur moins pauvre', uneprogéniture bâtarde.

C'est le cas de ce manoeuVre, illettré, 6100 Frs de salairede·base, en concubinage avec une. mercenaire payée mensuelle­ment deux mille francs, et autour duquel gravitent six .bouches souvent affamées B "Je les nourris (mais pas régu­lièrement), parce que les jeunes avec leur argent ne pensentpas souvent à. aoheter de la nourriture".

---------~---------.------------------------------------------------(1):Balali et Bacongo r ethnies du Congo ex-français et du Congo

ex-belgeBaluba. : ethnie de la. Prov.ince du KatangaEshira, rang, MPongwé, ethnies du GabonAus'si pères et mères oonseillent-ils SmCEREMENT.ET VIVEllIIENT à.leurs enfants ~u.i ont acquis quelques biens d'écarter jalousieset mauvais sorts en offrant dons et cadeaux, ne serait-ce quesymboliquement-et une seule fois, à d'auouns vieux du village 1

"En reconnaissance, 11s t~ préserveront des 'mauvais esprits quivoudraient te nuire p te faire mourir ••• B liNon, non, diraient-ilsalors, dans ces cont~rts et assemblées nocturnes où les ,espritsextériorisés se retrouvent: non, non, je m'oppose à. pe que mallui soit fait ••• ; o'est un enfant très serviable •••".

(2)terme que l'Abbé André-Raponda Walker traduit ainsi dans sondictionnaire mpongwé-français : "Polype, viscéral que les indi­gènes supposent habité par un esprit capable de s'extérioriser'pour aller manger les' bes des autres et produire. divers actéepréternatureis••• ".

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4'1

C'est enoore le oas de oet employé d'atelier qui dit'de sa fille:If. ~ •• Une gr~de fille qu.i travaille, mais que je nourris. Elle

'ne songe qu'à. s'aoheter des habits" •.

- "On ne doit pas'refUser la famille" ; o'est pourquoi j'ai ohezmoi des membres aussi bien de ma famille que da la famille de

, .ma. femme"" (employé de burea.u), (1)

- Oui, que voulez-vous? Si je refuse de garde~ la belle-famille,ma femme sera ~éoontente : je suis obligé de. garder les deuxfamilles". (employé d'ateli.e,r).' '. .

Oh voit donc oombien oertaines hab:i,les gens exploitent - nous nedirons pas exaotement avec malhonneteté mais a.Veo une désirivolturequi t'rise la mauvaise foi, - les antiques liens familiaux. 'Citons à.oe propos. la suivante tranohe de vie· : "Je suis sorti de l'éoole duvillage à.,la suite d'une bagarre avec le moniteUr. Je suis allédireotement à Brazzaville avec ma soeur ainée qui y allait rejoindreson mari. Je demeurai-un mois à Brazzaville, ohez eux. De 'brazzaville,je suis"a.llé à Pointe-Noire ehe~.mon onole qui me demandait d 1 allerle voir. Sèns travail à Pointe-No~e,. j' éorivis'à' mon grand frère quim'envoya le montant'du passage, et m'hébergea à ~ibreville, le 22Ootob~e·1958. J'ai oommenoé aux Etablissemonts I ••••• le ••••••• Août1959. Je n'avais'pas jusqu'alors oherohé de travail, puisque le grandfrère me nourrissait. Ce dernier se ffloha. finalemerit : Si tu netrava.ille'B pas, tu retournes' au village. Fort ennuyé je me dis à.moi-m3me : il faut que je me "débrouille" •••• Si le grand frère nes'était pas fâohé, je serais toujours sans travail ••••• J'ai oommenoé à oourir les femmes en 1959, lorsque le grand fr~eme donnait de ~'argent...."

Citons oet autre oas r "J'ai quitté l'éoole le 3 février 1952. J'éori­vis à mons grand frère domioilié à Mos... li me paya. le voyagepour Mos ••• où j'arrivai le 2 juin 1952 1 j~y demeurai sans rien·faire. Le grand frère allait·· à la p30he et je vendais au marohé lepoisson. PUis je demandai moi-mSme d 1aller à Brazzaville. Le grand'frère me paya. le voyage. A Brazzaville ,.: je suis, reçu par lebeau-fpère, en ootobre 1953' fhabillé et nourri par lui. J'entrai enoorrespondanoe avec' un oamarade d'éoole, employé à Librevill~, et luidemandai de bien vouloir me p~yer le vo;ya.ge si, dans oette dernièreVille, ,je pouvais 't'rouver du travail. Ce qu'il fit. J'arrivai àLib;,:evillé fin 1956 ••• 'Mon camarade était·looataire. Je dormais chezlui, dans le même lit. Trois ou .quatre jours apr~s mon arrivée, il mefit·un lit. Deux mois sans travail., Mdn 'aJIii me oheroha du trav:a.i1 àla X••• où il est employé.: il dit à. son ,ohe~ de travail, un Noir 1

j'ai un frère sans tr.ava:H. Son ohef lui 'demanda. de m'amener. 'Je fusengagé oomme mano'euvre ; '(lui 'était apprenti-mécanioien). Je travail­lai deux.' mois à la X•••• car le travail était trop du;r' pour moi : jen'avais 'pas la foroe de~ oàsser 'les oailloux, (sio). C'était fin avril1957. Deux mois sans tra~il et j'allai moi-mSme aux EtablissementsI ••• où l'on mengagea.•.

-----'-----------_._-------------~-------------(1)A sous ~on toit 1 2 neveuX (un qui travaille, l'autre qui ohSme)" 2

soeurs sans travail; ses trois enfants, sa femme, sa mère et des mem­bres'de éà'belle-famille (deux femmes et un enfant). N'a pas de maîtres­se.

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42•••• J:ai commencé à fréquenter les femmes en 1953, à Mps ••••Mon père m'a.épousé une femme au village. Elle y est toujours •••••Je ne la fais pas venir 'car à la fin de l'année je pars au village •••A Brazzaville, je ne courais pas les femmes; faute d'argent. Je lesoourais à Mossaka car le grand frère travaille •••••

Dernier oas.MZ~ ..... sort de l'éoole·de village.en 1956. Du vil~age

natal il se rend à Brazzaville J y 'travaille quelque temps·. En 1958,il débarque à Libreville, "aveo un grand frère. du village ll (sio)IIJ'ai habité à Akébé, au village du chef de notre tribu, ohez mongrand frère: c'est lui qui me nourrissait, je dormais ohez un autre.Jiai oommenQé aux Etabl~ssements I •••• en Aodt 1959. Auparavant; j'aitràvaillé aux Etablissements X•••• pendant sept mois, puis chez Y•••deux mois, puis ici•••" Jlai ëommencé à fréquenter les femmes èn 1957 1

• -10<-", "1' ~.: ' ..:l·~;là IlJe lIoL- ....va~ .I.CU. S .~,J .•

,Le temps nous uÏanque d'analyser avec toute l'attention qu" ellesméritent ces trois tranohes de vie. Signalons simplement._

10/ -,l'~pile exploitation que'l'Afrioain ch8meur fait des liensfamili~ux;·vUlagéois••• etc ••• ·il s'agit :toujours, même pasd'UN grand frère, mais d~ MON grand' frère •••• Les liens sontsi complexes, si élastiques que, avec un peu d'esprit, on.peut toujours ici ou là se trouver un parent.

'2°/ que plus d"un parasite se complà.H dans cette vie de douceoisiveté à taquelle il ne met le plus souvent fin que lorsqUel'exploité commenoe à s'énerver. ' .,

3°/ - oue cet état de ohoses oontribue efficacement et ênormément à.: maintenir le sous~êveloppementdu Gabon, comme dtailleurs dureste de ,l'Afrique'.

x. x'

Ce tour'd'horizon·déjà·bien'rapide sur le parasitisme ne serai~ pascomplet si nous n'ajoutions pas que ce parisitieme afrioain est ha­bilement exploité par pl~s dlun Patron' européen dans les cha.nt~ers

forestiers (1) •. Têmoin le fait suivant auquel 'nous avons nous-m6meassist~'auditivement et ooulairement lors de notre' travail sur 'leterrai~o C' était Un soir, la nuit dé jà. ,bien .tombée'.. Le s gens arr,ivent.On présente au 'chef de ohantier trois jeunes Gabonais frais engagés:"quèl~e est ta race" ? demande 'oe dernier â. l'un, puis",à. l'autJ;'e, enfinau troisième homme qui on vient de lui présenter. ltBon" Prends la routeque ,tu vois là.~ tu' suis le ••••• et là.-bas tu· verras des lan~ërnesallumées; tOi,tu demandes X••• ~'est un Miéné, de ta race; toi, tudemandes :::,., Cl' un Fang, 118i, tu demandes, Z.... qui est de la même raoeque toi ••• Ils vont" bien vous r~oevoir,••• Ils 'Vous donner~nt à. ~ngeret où dormir ••••• Vous viendrez me voir demain matin•••• " (2)' (3,)-------------------------------------------------

(3)

l.l n'est nullement ioi question des Etablissements I.Les chantiers .sont situés en pleine forêt. ,Les travailleurs sontlogés par la Compagnie, il ne peut matériellement pas en Btreautrement.Ces jeunes gens arrivaient d'une ville impor-tante du Gabon•

. ··1...

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43- Mais, Patron, noue sommes npuveaux ioi J nous ne eonnaissons pas

du tout la route, le chantier ••• objeota un des trois hommes.

Mais ',sans laisser ce dernier terminer, le Patron encha.!na. 1 n Ohce n'est pas compliqué , allez là tout droit, vous trouverez,vous verrez le 1er village afrioain du ohantier ••• Les autres qui .

-,sont venus avant vous ont tous, chaque fois, bien trouvé •••:Bon partez 1•••• "

Et il, tournâ le dos à oes hommes qulil avait fait 'venir, dont ilconnaissait au préalable le jour d'arrivée.

Que révèle ce fait 1,

1°/ - On'abat "in'ovo" le moral de ltemployé qui va. commencer sontravail ••••• Ce dernier a la nette sensation d t 3tre unVERITABLE OUTIL. Le Patron, bon gré, mal gré, consoiemmentou inoonsciemment, a produit dès le départ chez son' employéun blooage~ Si"en plus de, cet acoueil on n'en peut mieuxohaleureuxlJ l'employé se 'trouvait mal payé, traité sanségards alors on comprend que ce dernier ne soit pastravailleur ardent.

2°/ On perpétue ,le parasitisme: bes, employés auxquels on envoieoeux de leur ethnie nouvellement embauohés n'ont naturelle­ment pas de la compagnie quelque o~ntime pour frais dedéd0IIJIDaBement. ' , ,

3°/ -"C~ m8me chef de chant'ier, dans un autre cadre sooial toutdifférent, est de' oeux qui déorient le parasitisme africainet recherchent à ce dernier solution efficace.

xx

x

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44SOLUTION POSSIBLE' POUR ENRAYER LE PARASITISME

..Obliger et, si beso~ est, contraindre tous les oisifs à s'oc­ouper, de façon à po~voir subvenir eux-mêmes à leur propre sub­sistance 1 cèla peut ~tre réalisé par l'Etat en utilisant leschômeurs à des travaux tels que 1 ouverture de route etc •••travaux où l'initiative des scolarisés, éléments d'encadrement,compenserait l'inertie des analphabètes.

2°/ - Accro!tre les droits et devoirs de la ~emme : qu'elle apprenneà mieux·gérer son foyer, ce qui ne peut s'opérer que si sesdroits de contrS1e financier sont effectifs : une femme quisait que les biens que l'on ~conomi~eraït reviendraient en cas

.de divorce ou plus exactement de REPUDIATION a.u seul mari, enoas de déoès à la seule famille de ce dernier, une telle femmene peut acquérir que très difficilement le sens de l'économieet de l'épargne J travailler pour autrui n'étant prisé 'depersonne.

Donner au travailleur le sens et là goftt réels de vivre, les­quels impliquent en partie, dans le monde dè plus en plus in­dustrialisé qu'est le nôtre, le sens de l'épargne 1 lui donneren d'autres termes, un eff·icace pouvoir d'achat J ce qui peutêtre réalisé non point· par une exclusive politique d'augmenta­tion des salaires, - solution factice voire funeste 1 - maispar une politique où vigilant contrôle des prix et bénéficesdu commerçant d'une part, et, de l'autre, judicieuse adaptationdes salaires, seraient en symbiose.

Favoriser et contrôler le développement de l'agrioulture, defaçon que les produits locaux, nourriture de base du Gabonais(banane, manioc, tare etc ••• ),ne soient pas aussi rares etpartant aussi chers qu'à présent.

x x

Ainsi disparaîtra le parasitisme J ce facteur qui, en' PLANIFIANT LESREVENUS ENTRE SALARIES ET INDIGENTS, maintenait jusqu'à présent lapopulation dans un état de sous-développement ohronique (2)

~-------------- ----,------(1) Ce problème va. être résolu dans une certaine mesure par la réalisa­

tion du projet en cours d'une pêcherie gabonaise.

(2) C'est ainsi que l'Afrique noire ne pouvait posséder jusqu'à ces tempsderniers de véritables olasses sociales: personne n'était vraimentriohe, et personne non plus n'était vraiment pauvre.

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. LE 'SALAIRE MIN:I:MUM A GARANTm45

Après oe tour dlhorizon où nous avons essayl§ d'exposer·'la percep­tion que le salarié a de son· salaire, l'utilisation qu'il fait deoe dernier,une question se pose : comment le salarié gabonaisarrive t-il à subsister ?

Pour répondre à cette question, voyons au préalable les dépensesminima relatives à l'alimentation SEULE, qu'un foyer - homme etfemme uniquement - d~it supporter ·ppur·arriver.à ~'ALIMENT.ER

. NORMAT,E1lŒNT 'A LIBREVILLE, sanscons.ommer quoi que cE? l:Ioitd'extraordina.ire.

PAR "JOUR .. '

- Poisson :.1/2 Kg' à. 125 Fre'- 1/2 Kg de riz

2 manioos .

en 30 Jours •••••••••• ·3.315·Frs.

PAR Mors •

62,503020 ;

---'--~112; 50 .

..;. 4 :bouteille's huile de palme' : 60 Frs labouteille 240

-·sel - : 40- Piment, oseille, boites 'C\e tomates "300- Bois et autres 500

1080

soit aù total' 1 4.455 hs.

Nous laissons de cSté savon, pl§trole, loyer (1) et autres acces­soires••• etc •••

x x

--------.------------------------------~~-------~-~-~-~--~-----À Libreville, le . loyer'· est au minimuin de 750 Frs. On peut en· trouverà '500 Frs 1 cela suppose qui on a des liens direots ou indirects avecle propriétairé. 'A~ssi lès manoeuvres se regi-oupen~-lls dans,' v.f$~,~a zçme dite "Likoualâ.:"1lIlossaka" caractérisée par le fait qu 1 élIe"est non lotie par'le service du Cadastre 1 c'est là que oes'dèrniersoonstruisent avec des planohes de oaisses d'emballage leUr g!te.

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46Plusieurs objections peuvent être faites. Nous y répondrons en disantbrièvement que :

1°/ - il demeure très vrai que l'on peut vivre avec des dépensesuniquement alimentaire~.moindres.

- une sardine frite- un manioc

10 Frs10 Frs

20 Frs

soit: 40 Frs par jour, d'où 1.200 Frs par mois, soit pour untravailleur et sa femme : 2400 Frs.

Mais si un tel mode alimentaire' . peut être adopté pendantquelques jours ou même quelques mois, sans r'isques pour l'or­ganisme, il ne le saurait être en tant que ration de travailmoyen~ fortior~ de travail de force tel qu'est le travaildu terrassier, du coupeur de bois etc••• ~r&vail.dont ladépense énergétique peut atteindre et dépasser légèrement ledoubl~ de la dépense énergétique en période de repos.

2°/ - Si l'alimentation du travailleur ne peut lui fournir laquantité d'énergie correspondant au travail à effectuer, nousdirons alors que la paresse dont ferait preuve ce dernier est,entre autres et originellement, d'ordre physiologique.

, ...3°/ - que la dilapidation que l'oûvrier fait de ses re~nus ne peut

lui être entièrement imputée: elle tient atl'èadre social (1)et économique et également à l'enfance du ~abonais adulte (2)

4°/ Que le sens de l'économie, de l'épargne a un seuil au-dessousduquel l'Btre so laisse vivre.

5°/ - Que le manque de sens d'économie tient dans une large mesureaux ancestraux cadres sociaux qu'exploite habilement lagénération des anoiens : les documents que nous avons sur ce,po·int sorit formels 1 n mes enfants me nourriront quand. jeserai vieux !" telle est la pensée normate du père africainà l'adresse de ses enfants•.

. .'En conséquence, le salarié gabonais vit en sous-alimenté, aidépar les plantations possibles de son épouse •

...-----------------------------------------------------..---(1 )

..(2)

Il suffit de regarder attentivement la case gabonaise. Elle est touteoonçue pour chasser de .chez.·lui le mari qui vient de travailler etdont une .des aspirations est: le repos, le calme.L·enft:JJlt.noir.grandit, à part quelques rares exceptions, livré à.lui-mBme, sans· discip.line. Adulte, il lui est trop tard d'acquérirle sens de.l'effort et de la discipline.

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EN RESUME. 47

10/ - Le salaire m~~um interprofessionnel ~anti jusqu'alorsrépond à peine au minimum des be"soins alimentaires dlunménage de travailleur sans enfant.

2°/ - Ce que nous avons calculé ici, et de façon paroimonieuse,peut être appelé S.M~I,G, alimentaire. Ce S.M.I.G. alimentai­re serait de l~ordre de 4.500 Frs par mois (1). Nous incli­nons alors à admettre que le salaire-minimum interprofession­nel A GARANTIR serait de 11 ordre de 8.000 à 9.000 Franos,tous frais compris. (2)

Ce salaire, répétons-le, ne saurait être réalisé par uneseule hausse des salaires, solution funeste 1 Il exige, avecblocage voirè révisipn des salaires supérieurs, une certainehausse des sal'aires inférieurs, hausse concomitante à une-baiàse du coût de la vie (abondance des produits looaux J~ontrale du BENEFICE des maisons de oommeroe, oe qui dimi­nuerait-le prix de vente des produits importés, produitsdont le Gabonais FERAIT un usage au fil des jours plus grand.)

3°/ - Le S.M.I.G. doit par définition permettre à un travailleur devivre décemment, abstraction faite des revenus que peutappo~ter-au foyer le travail rural de la femme, lequel estdifficilement pondérable parce que variable (influence dessaisons, difficulté en ville d1avoir des zones cultivables)•••• ). Tenir compte des POSSIBLES REVENUS du travail ruralde la femme aurait des oonséquences néfastes au maintien desliens conjugaux et à la fonction des foyers.

4°/ - Le problème des salaires vient, entre autres, de oe que le- salaire des hauts fonctionnaires s l aligne sur celui des

hauts fonotionnaires des pays fortement industrialisés etque oelui du_ travailleur subalterne est calculé sur la baseéoonomique. des pays sous-développés.

x x

---------------------------------------------------------------------(1) Les besoins alimentaires devraient ~tre calculés oomme si chaque

travailleur était marié. Car au célibataire, il faut inévitable­ment q~elqulun qui lui prépare sa nourriture (boy, ménagère,parente) et etuI il faut payer chaque fin de mois. -

(2) Ce salaire de 8.000 à 90000 Frs correspond à la vie décente dluntravailleur subalterne qui a~e son foyer.

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48

LA RATION

De façon quasi permanente, les Etablissements lont besoin d'un certain nombre de leurs travailleurs notamment ma­

- noeuvres entre midi et deux heures. Ces derniers sont alors nourriset leurs heures supplémentaires, payées à la fin du mois(1)

Au lieu de nourrir uniquement ceux qui effec­tuent des heures supplémentaires, les Etablissements l nourrissenttous leurs travailleurs du port : pointeurs,' conducteurs d'engins,manoeuvres (2).

Cette nourriture fournie par lesdits Etablis­sements a cette particularité de N'ETRE PAS RETENUE SUR LA PAIE DECEUX A QUI ELLE EST DISTR~. Elle peut donc ~tre considérée commeune sorte de prime ou de rendement ou de travail supplémentaire •••dont bénéficie le manoeuvre de port, et qui ne figure nullement surle bulletin de paie.

La nourriture est préparée par 'un employé del'Etablissement. Les' marmites sont des demi-f~ts qui ont servi d'em­ballage à de l'huile d'arachide importée. Les aliments usités sont 1

poisson salé ou poisson frais, manioc et riz. A midi vingt· environ,le camion transportant le repas arrive au port.

La ration est distribuée dans des assiettes debois, dont la capacité des petites est de six rations et celles desgrandes, de seize.

Chaque groupe de six ou de seize partage ensuiteoette nourriture. On oherche un récipient où mettre sa quote-part :on déplie et déroule alors le manioc que l'on vient de reoevoir et deces feuilles on se fait une assiette de fortune. D'aucuns ramassentdes papiers d'emballage ou de ciment ou de ••••• pour y mettre leurrepas. On cherche également un endroit où manger en position assezconfortable: caisses de marchandises et autres •••• çà ét là déposées,sacs de c:!ment .. n.Il en est qui sont assis par terre, d'autres

·accroupis...... .

(1) Les heures supplémentaires étaient paYE3vsen deux tranohes : le 15 dumois et à la fin du mois. Actuellement, elles sont payées globalementà la fin du mois.

(2) Quèlques-uns ne veulent pas manger au port f d'autres .y mangent detemps à autre ; la majorité cependant y mange de façon régulière.

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., ~ ".

49De la population rationnée - quelque '1-20 traVailleurs -, nous avonsinterviewé 103 sujets sur la qualité et la quantité de la. nourriture( 1,) _, Voioi la, -yent'ilation de leur réponse 1

AI - AU SUJET DE, LA QUANTITE

101 - Ceux qui reQoivent le repas préparé

quantité quantité quantité ? Effeotifsuffisante insuffisan moyenne % en indi-

% te % '} vidus;.----------- 10---------- -------I--~---- -- ~-------

oonduoteurs 33,3 50,00 16,6 12-----_.- --------- ---------1-------1---- ------o/maitre s , .10 80 " 10 .' 10~---------- ------- ------ -------~----------Manoeuvres 31,4 68,5 ' 54----------- ----------- -------- ..._-------1---_.1---------Total 29,1 67,1 1~3 2,6 76

2°1 - Ceux' qui reçoivent la. ration non ouite

27 Marins(oabotage) 1

- quantité suffisante, : 44,4 %- " insuffisante :. 51,8 %- Non exprimés 1 3,7 %

_.. -:.- ..

BI - AU SUJET DE LA QUALITE

1°1 - Ceux qui reçoivent la ration préparée

qualité qualité, ? %bonne % mauvaise %------------- ----------------

________-.01-:--

----------oonduoteurs 16,6 75 8,3

1--._-------- ----------_. -------------. ------------.o/maitres 20 80~----------------------_. -------------- ----------

Manoeuvres 25,9 74,07~---------- -------------- -----,----------f---------

Total 23,6 75,00 1,3

2~1 - Ceux qui la reçoivent non ouite

Marins.-·: qual.ité' bonrie- ,: 29',6 %(effeotif .: 27): qualité mauvaise 1 66,6 %1 non exprimés: 3,7 %

. ..1. '. • ~

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50.cl - TOTAL DES 103 RATIONNAmES

.,

qualité bon- qualité ~ua1 i té moy- ?mau-no vaise ~nne

quantité sui :quan-t:1tE§ insuf qUantitéfisante fi.sante ., jloyenne

--------------~-~-~~...__..--------~ ..' .. . 1----------1-------------------'-qùa.lite' . '" . 25,2 %

~

72,'8 fa' 1,9%

quantité 33 fo 63,1 % 0,9 % ~,9 %:

i,- , , ..

DI · SOUHAITS ET CARENCES ENONcES PAR LES RATIONNAIRES.

10 / - Souhaits formuiés

- ~élioration de la qualité- Diversification du menu ~ la trop grande fréquence du

poisson sa.1 é finit par fatiguor.- Davantage de poisson frais, lorsqu'on en sert; la quan­

tité de poisson frais·· étant généralement inférieure à la.quantité de poisson salé

- De la viande, de temps à autre.

El - 2°1 - Carenoes déplorées

- Manque de couverts- Manque de 100~1 pour les repas- Absenoe, d'eau, 'potable

FI .... NOS' -SUGGESTIONS POUR um!r EVEN';['ÛËLLÈ "ÂMliÏLIORATION .DE LA. CONDITIONDU TRAVAILLEUR EN CE QUI CONCERNE LES REPAS RATIONNES.

Avant de formuler oes suggestion~, nous rappelons au leoteur queoette étude a pour visée 1 1 t amé1ior!'Ltion de .. la, condition dutravailleur et, du fait mSme, des rapports patron-employé. NotretAohe consiste à. partir des faits particuliers pour a.boutir à. dug~!1:é~~.lisab1e. Après 'cette mise au point que rond néoessaire lefait que la ration étudiée 'ioi esi; un ~upp1ément gratuit, pa.ssonsaux' suggeS'tions. .' ..

De inanie qu''!l existe, dans "tout port, des 100aux et hangars ré­servés à. la marchandise ; de mSme on pourrait rés~rver au dookerun 100a1 où il poUPX'ait prendre ses repas. 'Cela peut relever d'unoommun aooord des établissements privés ayant oontinue11ementbesoin de oertains de;leurs employés durant les heures de repos.oe1a peut également r~lever de l'Etat; oomme encore oe1a peut3tre réalisé par des efforts conjugués de l'Etat et du seoteurprivé. Une oantine, un réfectoire serait alors oonstruit et unroulement des rationnaires des divers Etablissements iotéressés,établi•.

x x

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CR. II - LE TRAVAILLEUR DE CHANTIER D' OKOUMm.

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51

E T A B LIS S E :M E N T II

l N T R 0 DUC T' ION

Après les gra.ndes lignes que nous avons

esquissées oonoernant le travailleur de ville, voyons à présent

la oondition du travailleur de ohantier et on partioulier de

ohantier dl okoumé.

Les résultats suivants viennent de doouments

reoueillis auprès de 233 individus de toutes oatégories sooio­

professionnelles sur une population de quelque 630 salariée.

Le travail de dooumentation a ét~,effeotué

en mars 1960. Questionnaires, 'observations oliniques, ·oonversa­

tions à bdtons rompus •••• furent tour à tour utilisés, pendant

près d'un mois de contaot étroit avec les interrogés.

.' ...

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52POPULATION TOTALE ET POPULATION INTERVIEWEE

A. - POPULATION TOTALE

La population salariée des Etablissements II était en janvier1960, de 630 individus ainsi répartis 1

- Massango

'- Fang

- Bapounou

- Bakota

- Bavouvi

- Bandzabi

-.Mi.tsogo

- Eshira

- :Ba.kouélé

- Bahoumbou

- Bavoungou

- Bakélé

- Mpongoué

- Galoa

- Bapindji

- Makina

- Saké

- Autres ethnies

20,1 %15,2 %11,5 %8,6 %8,4 %4,9 %4,9 %4,4 %.3,8 %2,3 %2,06 %1,7 %1,4 %0,9 %0,9 %0,7 %0,7 %6,8 %

C'est donc une population oomposée en majorité d'Eshira (1)et apparentés (Massango, Bapounou, Bavoungou, Baloumbou,ViIi, ••• eto••• - 39,3 %) (2)

Elle forme une mosaique de 44 ethnies africaines, dont 15étrangères au Gabon, et groupant 20 individus.

x xx

----------------------------------------------..------(1) Il slagit des Eshira en tant que groupe multi-ethnique et non

pas en tant que ethnie distinote des Massango, v.g, -

(2) of. p. 2, oh. I. .../ ...

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53Age - Nous ntavons pu avoir l'Ige que de 513 individus.

Les plus jeunes - trois sujets - avaient,lors des .interviews,17 ans, et le plus âgé, 67 ans.

, LI interquartlle oommenoe avec les tra­vailleurs de 29 ans et'finit dans la olasse des travailleursde 42 ans - La médiane est située dans la olasse des hommes de38 ans J le mode, olasse des 40 ans (59 individus), est suivides olasses des 35 aris (35 ind.)., de 42 ans (34 ind), de 1

30 ans (29 iI?-d.), de 38 ans (25 in4.) eto. " •.. ,- ..,

Age moyen 36-ans 7 mois.

C'est dono une population dlhommes nettement mars.

x x

B. - POPULATION INTERVJ:EW:T,JE

al ~ Rép~rtition ethnique

Elle 'oomprend 233 individus répartis oomme suit 1

- Eshira 85 36,4 %des interviewés

- Fang 46 19,7 % Il

- Bakota 38 16,.} %- Okandé "24 10,3 %- Mbété 15 6,4 %- Omyéné 12 5,1 %- Etrangers 10 4,3 %- Bakélé 3 1,2 %- -~----

Cette populatio~ est assez représentative de la popula­tion totale. ,

bl - Répartition sooio":professionpelle ,

Il

Il

sujets120

24

11

Nous avons regroupé nos 233 sujets en six oatêgoriessooio-professionnelles 1

1 0 -:, ,~n'c>.~,uvre-s '

2. - Menuisiers, soieurs, maçons

3. - Cuisiniers

4...- Conduoteurs, pinassiers, mate­lots

5. - Méoanioiens

6. - Contre-maîtres, bureauorates,magasiniers, infirmiers

18 Il

37 Il

23 "

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54Ce regroupement ne nous satisfait nullement. Et c'est un peu àcontre-coeur que finalement nous avons dû l'accepter•. L'espritest en effet plus ou moins heurté de rencontrer conducteurs detracteurs, chenilles, eto ••• mêlés à pinassiers et matelots, le per­sonnel marin pouvant avoir des problèmes qui lui sont particuliers.Non moins satisfaisant l'assemblage contre-maîtres, bureaucrates,magasiniers, infirmiers.

D'autres regroupement~~ourraientêtre tentés"qui auraient tousoette propriété d'être insatisfaisants. C'est que la qualificationdes employés au sein des Etablissements II est chose fluctuante 1

on est aujourd'hui maçon, l'an prochain on est peintre, comme onpeut aussi bien être manoeuvre ou mécanicien. En effet, si d'unmême individu, on compare les diverses professions exercées dansles Etablissements II, on constate les faits suivants 1

suite

aide-mécanicienaide-mécanioienpointeurInfirmier'Infirmier(à lad'un accident)Infirmier 'soieurmanoeuvrecuisinierboy

manoeuvre_.,~noeuvre

manoeuvremécanicienmécanicien·

PointeurConducteur de loqotraoteurconducteur

- boy-cuisinier, affûteur- manoeuvre, c/maître

. Au sein des Etablissements IIProfession(s) antérieure(s) Profession actuelle

----------------------------------_._---------------------------- Transbordeur (3 ans),boY(4 ~ns) affûteur .- Manoeuvre affûteur- Manoeuvre, oharpentier manoeuvre- Mécan~oien manoeuvre- Mano'euvre Plombier

Jardinier, mécanicien scieurporteur d'eau, tireur de billes,o/maitreconducteurboy-cuisinier, mécanioien

- maçon- blanchisseur- manoeuvre, aide-méoanioien, jar-

dinier,- manoeuvre,' aide-pinassier- aide-conducteur- manoeuvre- Planton, c/ma!tre,

.. -_.

...1..-..

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Cette liste aurait pu Gtre raooouroie. Si nous ll~vons ainsi allo~~

gée, o'est paroe que oette instabilité ~ans .la ~ualifioation dutravailleur, au sein d1un mGme Etablissement, nous para!t lourdede oonséquences. Elle révèle los faits suivants 1 .

10/ - Ou bien la Direction attribue au jugé les titres à "son Per-sonnel. Ou bien chaque employé se l'attribue soi-mGme.

20/ - Que la Direction attribue au jugé titres et qualifications ouque l'employé se llattribue soi-m8me, signifie un manquede " spécialisation" du personnel emp+oyé.

3°/ Que l'on soit aujourd'hui manoeuvre, demain aideiwméoanioien,puis jardinier pour redevenir aide-mécanicien signifie quetoutes oes professions sont, de faoto, à quelque ohose près,S'lU' un mGme plan d'égalité, sont pa.yées sur un m6me barGme,oe qui discrédite des professions telle que la méoanique, laoharpente etc ••• et fait que une oertaine olasse de soolari­sés~e veut les 'oxercer (1) J à moins que le salaire de l'em­ployé ne passe ohaque fois par les divers' paliers des di~fé­

rentes professions exercées~ ce qui socio-profèssionnellementpeut 'oréer ohez l'individu la sensation d'Gtro une épave.

4°/ - Cette instabilité peut révéler ohez ~a Direction'uné tendanceà uniformiser et planifior des' professions. entre lesquellesdevraient exister des paliers 1 oe qui permet de payor un"aide-mécanicien" COlIlIl1G un manoeuvre, ou tout au moins defaire remplir par un manoeuv:t'e le raIe qui devrait .8tr.El tenupar un ouv:t'ier plus ou moins spéo~lisé.

5°/ Cette instabilité emp3che le travailleur d'approfondir' Uneprofession ou, tout au moins, d'y 3tre I!l~,~~ ..superf~oiel.

6°/ - Elle peut faire perdre au travailleur qui dés ire l1arriver"le godt.au bien fait •.

----------------~~----~~--------------------------~---------------------(1) Il importé'de noter que les Etablissements·II sont des plus anciennes

Entreprises du Gabon et que dans l'industrie forest.i~re leur rayon-nement a été très grand. .

(2) La qualifioation attribuée à un travailleur finit par 'créer ohez cedernier des-attitudes et comportements spécif·iques. C'est ainsi que,en Guinée, nous avons vu un salarié contre-ma.1tre de 3 OU" 4 ma.noeu­vr~s refus~r obstinément de prendre maohette et-de débrQUss~il1er nesera~t-:-oe qu'un' mament. A Libreville, nou~ avons retrouvé le m8meoomportement chez un contre-mai.tre _de deux manoeuVPes. Que se _J?as­so-t-i1 ? sooio-professionnellement oet individu SQ plaoe sur unpalier supérieur à celui du manoeuv:t'o. Quo, au point. de vue salaire,i"1' soit payé co~~ un manoeuv:t'e et l'on forme un aigri. ~e quelquetemps après on lui dise : "vous 8tos manoeuvre",' et l'on ne faitqu'aooro1tre la crise psyohique do cet individu: l'intéressé sesentira lésé.La qualification professionnolle attribuée(par 1ui-mGme,par-~lautres)

à un-individu finit par 8tre pour cet individu oomme un seoondpatronyme et 10 changement, les fluctuations que peut comporter la.qua1ifioation socio-profossionne11e peuvent avoir des effets psy­ohiquos semblables à ceux qu'entratl1e un ohangement de patronyme.

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nlettrés

Cours préparatoire

Cours élémontaire

560/ - Niveau scolaire

Los 233 sujets ioi étudiés se répartissent oomme suit :

12,5 %5,1 %9 %

Cours ~oyen 9,8 %C~rtifiés d'étudos prim.élém. 1,2 %Enso ignement sooondaira ou pr im. sup. 1 ,2 %

? 0,85 %

.Leur répartition selon los g.roup~ments .sooio-professionnels estla suivante. :

Groupements sooio-professionnels Illettrés Soolarisés

Manoeuvres 93,3 % 6,6 %Cuisiniers 81,8 % 18,1 %Soieurs, maçons, menuisiers 15 % 25 %-,

50 % 50 %Chauffours, .pinassiers, ma.telots

Méoaniciens 43,2 % 56,7 %c/ma1tros, bure~uorates, magasiniers,

21,7 % %infirmiers 78,2

soit l .Illet"h'és: '12,5 %de la population ,interrogée

Scolarisés 1 26,55 %Nous pouvons y distinguor trois grandes olassos 1

... manoeuvres, cuisiniers, so iours, maçons, menuisiers 1 groupe sàocio-professionnels où l'élément scolarisé est inférieur à30 %.chauffeurs, pinassiers, matelots J méoanioiens J groupementssooio-professionnels, où l'élément soolarisé~ à l'emporteren nombre sur l'élément analphabète.

c/ma1trea, bureaucrates, malsasiniers, 'infirmiers J groupementssocio-professionnels où l'élément soolarisé prédomine sensi­blemÈmt.

S'il fallait le oomparer à la population étudiée au ohap. l, nousdirions que l'effeotif objet de. notre att~ntion dans ce chap!treest un ensemble moins scolarisé J il jouiràit, de oe fait, dedavantage d'inertie que ,d'esprit d'initiative.'

...1.. ·

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>: 1.) • ~, .

NIVEAU SCOLAIRE

TIl CP.1 CP.2 CE.1 CE.2 CM. 1 CM.2 CEP 6ème 5ème 4èma ? Total ft,-------------- ------ ---- -----_._- ------ - -- ---1-. -------1--------Cuisiniers 9 1 1 11-------------- --- --- --- -- -- -- ----1---_.:..---------------------c/maîtresbureaux 5 1 3 1 2 6 3 1 1 23magasiniersinfirmiers-----------------------_.- ---- ---- --- ------ --------- --------- ---------scieursmaçons 18 2 1 1 2 24menuisiers------ -------------- ------ ------- ,---.- ---- -_.---- -----------1-----1-'--- --1--------------chauffeurs:pinassiers 9 1 1 1 1 1 4 18matelots 1-----------------I-----r----~-- '------- ----.- ----.- -------- --_.- ----------1-------------Mécaniciens 16 4 7 1 6 1 2 37--------------------- -----;--1-~- 1--- ---- -_.- ----- ----- ---------

=l-=1._______

---------~--Manoeuvres 112 1 4 120___ • 1 ____

-----41-8---",...---- ---------- ---- ...----.-----i---- --------- --------Total 169 T 14 .5 18 3 1 1 1 j 2 233

j'

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GROUPEMENT MlJLTI-ETHNIQ.UE (of. ch. l, p. 2)

Manoeuvre'~nuisierCuisinierlMéoanioien ojmattres oonduoteurSoieur t bureaux pinassiermaçons magasinieI matelots

infirmier

Total

.-------------'-----~-------~----------------- -------- ~-------------- ------,Groupe MBEnE·:Ba.kwéléBa.mbamba.Batsangu1:Bandjab1

31

3

2

1

1 2

1

1

--------------------f---,--- ------- ----- -------- -------.... -------- -----Groupe:BAKOTA.Bahoumbou 2 1 1 2 1 6jBakota 21 1 2 2 3 29 38Mahongwê 1 1S~é 2 2

:-e:~-.--~--:l---:--·---~--~=--.-~--:-·-:l4~

~-----------~----- -----t-------- -------~--------~------------- ----Groupe :BAIŒLE 'Bakélé 2 1 3) 3

~-----;-----;.;.:----- ---- ~----------------- ~------l__-----~------~------

___~ ...l _

1

1

1

1~l24-----~--__lf__--,---. ------

11

1315

Groupe OICANDEM1tsogoApincijiBavouvi

18 233

11

23

11i .

---------------~·----t---------------· ---.-----. -----t---- ----Total 120 J 24 11 37

Groâpe ESHIRAEshira 4 2 2 1 9Baloumbou 1 1ViIi 1 1 1 3 85Massango 28 4 3 6 2 4 47

E~~ -- :-f,.--~->--L_._L_ ~-_t_--~---~---Groupe OMYENE 1Mpongoué 1 1 .' 1. 2 1 4~

Nltomi 1 1 1 ~t

"~~;::: ~~+_- 1 __ -.J ..-+ ~-----Groupe Etrantrnrs liBoulou . 2 1 2Bassa 1Batanga 1NigérienBalali ! ;Nozem

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59

PERCEPTION 8i CONNAISSANCE DES ETABLISSEMENTS II PAR LE PERSONNEL AFRICAIN.

al - Où se ~rouve la Direotion Générale des Etablissements II ?

- Le quart des interrogés (57 individus) a affirmé ne passavoir où se trouve la Direotion Générale des Etablissementqui les emploient. "

- 70,8 %la situent en Franoe 1 18,4 %à PARIS J 52,3 %en Franoe (~ans autre préoision) •.

- 4,2 %la situent au Gabon r 3 %à LIBREVILLE J 1,2 %auohantier même où nous enquêtions.

- 0,42 %la situe à DOUALA

Considérés suivant les différents groupements sooio-profes­sionnals, les pouroentages oi-dessus se répartissent oommesuit a ..

----------.~--------

Groupts sooio-prof. déolarant ·nepas savoir

Lieu déolaré~----------~---------t-----------~anoe Par~s Libreville Le chantier

mêmeDouala

-----------------10----------1---------- -------- --------- --;..,------~-------ouisiniers 45,4 27,2---------~--- ---------.-----------~-~-~----ohauffeurs, pinas- 38,8· 44,4siers, mate1ots.

27,2

16,6 ----------------------

-----------~--------------------2,7 .'::':7

-----------~---------------------3,00 1,2 0,42

---------------- ~---------~.--------1---::.-------- ~-------~- -----------------------Manoeuvr~s 29,1 51,6 15 1,6 1,6 0,8-----------------~---------------~------------------------------~---~-----------------

o/ma!tre.B..t. bureau-orates magàsiniers 13,04 43,4 30,4infirmiers.

--;~~;-~~~-~9~~S;----12~5-------~-66:6---t--16~6-----~-4:16--'.~------------------------menuisiers .... _..

--;~~~~ie~~--------1~,8-------~-6;:~---t--21:6------------------------.-------------~-------------------t

Total 24,7 1 52,3 18,4

. .·1· ··

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'0b/ - Année de fondation des Etablissements II

17 employés seuleuent (7,30 %ont su dire, à deux trois ans près,la date de fondation des Etablissements II. Ce sont • 9 du groupeoontre-ma1tres, bureauorates ••• , 3 du groupe des maneouvres J2 mécaniciens ; 2, du groupe soieurs, maçons, menuisiers J 1 dugroupe chauffeurs, pinassiers, matelots.

0/ - Pourqu~i a-t-on fondé un jour oes Etablissements ?

- 42;06 %des travailleurs n'ont pu donner une réponse quelconque.

- Po~ 42,06 %des travailleurs, les Etablissements II ont étéfondés pour l'exploitation de billes d'okoumé. .,

- 15,8 %estiment· que oes Etablissements ont été oréés pourgagner de l'argent.

La ventilation par groupes sooio-professionnels donne lespouroentages suivants 1

1 Exploitation Ignorant. . argent________________________J~~~:::~ .~~qU~: _ohauffeurs, pinassiers ,./1. . .. 1 .matelots . 55,5 l 38,8 l' 5,5

~~~~:~:~~~=-54~~--.1-:~~

~::~;~:~::~=--~::---~-;--+1;;-_.

~;~~~~~~;~~---------------4~~5-------j--~;2~4----·-;7~~;-~---~-------------------------------------------------------------

o/maîtres, burea:uo:::oatQB ...39,1 1 "43,4 17,3eto.... 1

~-----------------------~-------------~----------~-------.---Total . 1 42,06 i 4.2 ,06 15,8

...1...

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dl - Buts et fonotions-aotuels61

Pour oette question, la d1stin_~tion entra buts et aotivitésfut très préoisée à nos aides-teohniques pendant la périodede;formation que nous avons donnée à oes derniers. Lestermes à employer dans ohaque langue (1) ont fait l'objetde disoussion sérrée avant d'Stre définitivement adoptés.

Quoique la distinotion des deux su~$tant1fs soit opéréedans bien des réponses, grand nombre de oelles-oi rapprocheoes deux mots, si bien que dans notre synthèse nous n'avonspas oru devoir donner un tableau pour l'un et un tableaupour l'autre terme, ces deux tableaux que nous avons effeo­tués pendant la période antér~eure à oelle de -la rédaotionétant, à quelque ohose près, semblables.

.Les réponses obtenues se distribuent de la façon suivante ,

0,8

? Pour tromperle travailleur

--------- -------~------1,6

Fournir du'travai;L &soutenir sestravailleurs

35,8

billesplanohes

54,1

Argent

Manoeuvre s

i1

-------------------_.~------~------_. --------------..,---...-------_.~---------

o/ma!tres, :t>ur~auxmagasiniers, infirmiers 56,5 34,7-------------------~-.....----~ fa--------- ----------~------+_.---I------...---

ohauffeurs, pinassiersmatelots

77,7 11 ,1 11 ,1

-------------------------1-------- --------~-----...-. -..------ouisiniers 63,6 36,3

------------------ ~-------1'--------- -------- -------+--..----------Méoanioiens -54,05 5,4------------...-----~------------------ --..------~,_...----..-.-..---Soieurs, magons, me­nuisiers. 70,8 20,8

------------...-------+------ r---------- --------+---------'-1-----------Total

i58,3 30,4 5,1 0,8

------~---------------------'.......----~....--_..---_._--(1) Les interviews se faisaient et-en français et en la langue da l'interviewé. Quand

l'interrogé n'avait pas bien oompris -la- question, on la lui posait à-nouveau ensa langue. maternelle.

. ...1...

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EN RESUME-- ....._... .. ...

58,3 %des interrogés e'stiment que' les 'buts et aotivités desEtablissements II se ramènent à gagn-~ 'de ~targe~t ;

-:30,4 %pensent que o'est pour Itexploitation de billes d'okoumé,

5,1 %:y voient Un moyen de soutenir le Gabonais et de luifournir du· travail •

.- Pour 0,8 %, oes buts et activités se résument à augmonter le, , oapital en trompant.l'employé

- 5,1 %n'ont rien oxprimé.

el - Effeotif total'

10 individ~s (4,25 %) seulement ont pu donner de l'effeotiftotal employé par les Etabl~ssements II un nombre approohant levrai ,nombre : oes dix individus se répartissent ainsi 1 7 (soit:30,4 %) du groupe oontre-ma~tres, bureauorates, eto ••• , 1 (soit3,33 %) du groupe dos méoanioiens J 3 (soit: 2,5 %) du groupede s manoeuvres. .

.... 95,75 %de la population ici.étudiée n'ont pu approoher du vrainombre. Peu Q'enqu~tés oonna!t le ·nombre du'personnel afrioain,soit de l'un ou l'autre ohantier, soit de deux ou trois desquatre ohantiers des Et~blissements II •

. .Bref, une ignora.noe totale plane, dans oe domaine, sur lepersonnel afrioain utilisé.

Les interviewés reoonnaissent unanimement que 0' est une En1;re­prise irès grande, des plus grandes de Libreville et m3me du·Gabon.

·RESUME

Dos résultats oi-dessus énumérés, il appert que:. .

-Peu-de travailleurs des Etablissements 'II'saverit' où se trouve la'direotion générale do l'Entreprise qui les emploie. Pas un seulde nos inter~oouteurs no nous en a' oité l'adresse oomplète, oomme.

"l'ont fait.Qer1;ains de nos intêrviewés des Etablissements l (1).~a majorité (7Q,8 %) sait néanmoins que o'est:qùèlque part enFrance 1 18,5 %seulement la situent à Paris. C'ost ohez lespinassiers, les manoeuvres ot les méoanioiens que se renoontreleplus diignoranoe sur oe point. La ventilation des réponses sui­vant les oatégories sooio-professionnellos laisse apparaitre leraIe du ha~~d sur la oonnaissanoe que le travailleur a de sonEntreprise.

2°1 - Quant à la date de fondation desdits Etablissements, o'est enoore--------_.._-"--------------------------------------------------(1) of. oh. l : po 11

. !

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63

la m3me ignoranoe : 7,3 %seulement en oonnaissent approxima­tivement l'année.

3°1 -Pour le personnel africain, les Etablissements II'paraissentavoir dévié de leur objectif ~ondamental. En effet, si lioncompare les réponses à la question 1 pourquoi a-t-on un jour'fondé les Etablissements II ? et les réponses à la question 1

Buts et fonotions actuels de ces m3mes Etablissements , nousoonstatons que 1

al - 10 nombre de ceux qui déclarent ne passavoir passe de42,06 %dans la premièro question, à 5,1 %dans· la se­conde.

b/ - Le pouroentag~ de oeux qui y perçoivent exploitation debilles, fabrication de planches passe de 42,06 (premiercas) à 30,4 (buts et activités) ,

01 - 10 pouroentage de ceux qui y :voien·t· gain et argent passede 15,8 (pourquoi a-t-on fondé •• ? )à 58,3 (buts ot

.activités) ,

dl - Apparaissent de nouvelles perceptions 1 ~ournir du tra­vail, soutenir ses travail10urs, '(5,1 %) , tromper letravailleur (0,8:%) : ' .

SOMME TOUTE, oe que le personnel afrioain des EtablissementsII oonnaît de oes derniers lui est fourni par le hasard. Clestune oonnaissanoe très .maigre J c'est la perc~ption.dlunmondequi ne fa~t rien pour aider la travailleur à :s.'.int~grer.

. .. ...

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64

SALAIRES DU PERSONNEL AFRICADr ET DIFFERENT PROBLEMESQUE CES SALAIRES ~OULEVENT.

A. - EVEN'TAIL DES SALAIRES DE TOUS LES EMPLOYES

En mars 1960, sur les 589 employés afrioains dos EtablissementsII, le moins payé avait 2.250 Frs par mois, et le plus oher

.' payé : 26.000 Frs. La répartition de ces salaires donne :

de 2250 ••••••••Fra : 1 individude 2500 à. 2749 Frs :391 Il l 402 ind. gagnantde 2750 à 2999 Frs : 10 tl moins de 3.000 Frs.

de 3000 è. 32.4.9 Frs · 21 " ~·de 3250 à 3499 Frs 1 2 Il 32 inde de 3.000 àde 3500 è. 3749 Frs : 9 " ) 3750 Frs

46ll)

da 4000 è. 4249 Frs · " CD· §de 4250 à. 4499 Frs : 5 Il .l63 ind. do 4.000 àda 4500 à 4749 Frs · 12 : ft .... 4750 Frs. m·de 4750 à 4999 Fra : ) F-l

~.-r-

de 5000 · 9 Il

~Il'\·da 5500 à. 5999 Fra · 5 n 15 inde da 5.000 à ..·de 5750 à 5999 Fre : 1 " ) 5999 Fra. ll)

rt0

6000~

0de · 10 Il 0· 12 inde de 6.000 à •da 6500 · 2 Il 0· 6501 Fra. .-

CDrd

da 7000 1 2 Il

~al

de 7500 1 1 "3 inde de 1.000 à .~7501 Fra 0

=t

de 8000 :34 ,Il

~35 inde de 8.000 à 1

de 8500 · 1 " 8500 Fra.·de 9000 9 Il

~9 inde de 9.000 à9500 Frs •

. . ·1· ··

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65de 10000 : 8 indde 11000 • 1 ind•de 12000 · 2 ind entre 10.000 et 19.999 Fra·de 15000 : 1 ind 16 individus.de 18000 · 1 ind·de 19000 : 2 indde 20000 1 1 ind

de 25000de 26000 :

1 ind1 ind

) Plus de 20.000 Frs r) 2 individ~s.

La zone centr,a1e oommence d~s la olasse des sa1ari~s de2500 Frs partag~e avec lé premier quartile et finit,à4100 Frs (classe de limite inf~rieure 4000 Frs, partag'e avecle dernier' .qua.:t7ti1e).· '.' . .

Mode ., la classe des 2500 FrsMédiane : 25'00 Frs}4o-yenne. • .3501. Frs

Z ·Zx.

B. - ANCIENNETE DE CES SALARIES

. . .

Le plus ancien recruté dos a.étue1e employ's des Eta.bltssementsII, l'a 'té en 1922. Viennent ensuite 1. .., .. .

de 1923 à 1925 oompris 7 emp. ayant a.u m'in. 35' BJrii':de ma.ison

de 1926 à. 1930 " : 58. " ft 30 ans Il

de 1931 à 1935 " : j8· Il Il 25 ans ft

de 1936 à. 1940 Il : 59 Il ft • .·.2.Q .ans : ft

de 1941 à. 1945 Il : 22. . .. '

de 1946 à. 1950 " r 68· .' ..

de 1951 à. 1955 " :109de 1956 à. 1960 " :159..

? : 2

--soit , 5~3 individu~1!

...1...

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C. - SAL.&.DES ACTUELS DES PLUS'ANCIENS TRAVAILLEURS DESETABLISSEMENTS' II

Les faits révèlent que, aux Etablissements II, lés employéssubalternes ne bénéfioient pas, somme toute, - olest d'ailleursQommun au seoteur privé - de l' anoienneté qui ils peuvent avoiraoquise. ~ue, manoeuvre, l'on ait été engagé en 1925, en 1930,

-en 1935 ou en 1945 ou en 1:~5 ou m3me en 1960, le salaire debase demeure le m3)lle. La prime d-anoienneté essaie de rémédierà oette situation PSYCHIQUEMENT fort FACHEOSE. Consultons, enpass~t, le bar3me de salaires des employés oensés plus ou moinsqualifiés, N'ous avons dans le secteur public 1

Catégorie A - Solde mensuelle - célibataire sans enfant

Indice 740 100801 •1900 looal 1

77.573198.938. ... . . .... . . . . .. .. . . . .'. .,.'. .. ... .

r

CatélSo~10 C :.

Indice 420 looal '1

910 looa.l 1

44.21087.690

... .. . . .... . . ..'. . .'. . . . . . .'. ... . . . .Catégorie E ..

Indioe 200430

Catéjtorie E.2.

Indice 120240

'1

••1

15.24741.531

. 12.06423.049

Que constatons.nous ?

a/ - Dans le seoteur publio ohaque oa-tégorie a un lDiniJnum etun maximum J

bl - par rapport au min1mum oe maximum est de 1 1,91 en E.2 ;2,7 en E J 2,1 et 1,8 en D , 1,98 en C J 2,6 et 2,3 en B2,5 en A.

0/ - Dans le seote~ ~r1vé, il ni existe de minimum et de maxinromque pour les oatégor1es l et III. Lt~oa1't entre chacun desminima et &On maximum est d 1ail1eurs insignifiant, dérisoire.Pour les "oatégories" oomportant una certaine sptSoia.lisa.tion,

... . .. ....1... ·

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on peut parler d'un maximum vague, assez mal défini, qulon nesaurait d'ailleurs définir, et qui est fonotion des qualités,de l'intelligenoe eto••• du travailleur et aussi des qualités,de llintelligenoe eto ••• des ohefs de oe dernier dans les juge­ments et appréoiations qu'ils portent sur le travailleur. Cemaximum impondérable ne résoud pas le probl~me de llhorizon, duniveau d'aspirations du travailleur e Car que oherohe à peroevoir,tout au moins, à entrevoir un eœployé ? son point de départ etle plafond qul,il peut, oompte tenu de ses oapaoités et de saoonsoienoe professionnelles, aoquérir.

SUGGESTIONS

10/ - Il devrait exister des éohelons dans les oatégories les plussubalternes, tout oomme il en existe dans les oatégories supé­rieures du seoteur publio. Ces éohelons'des oatégories les plussubalternes oOPlPorteraient. un minimum et, - SI LION NE VEUT PASDONNER AU PET,IT SALARIE LA PERSUASION SINON LA CONVICTION QU'ILEST UN EXPLOITE, - UN MAXIMIJM. Ce maximU!1l, oomparé à son pendant,devrait Stre oompris entre 1,8 et 2,10

Le petit salarié aurait ainsi, oe que j 1appellerais, une sortedl IDEAL ECONOMICo-PROFESSIONNEL", une sorte de point de mire.Son horizon ne slarr~terait plus là où il oomme~cerait. Sesniveaux d'aspirations légitimes et sensés ne lui,demeureraientpoint inaooessibles ; oe qui empSoherait, ou tput au moinsatténuerait fort, sentiment de frust~ation, repli sur soi,us1io!.oisation", extériorisations diverses, bref, névroses etpsyohoses, et aussi oette lenteur, oette indifférenoe, oettesorte de paresse qu'étale aux yeux du visiteur l'Afrioain desEtablisseme~ts II. Paresse; indifférenoe qui, à notre avis, est,dans .une mesure nùllement 'minoe, une sorte de REVANCHE duT.RAVAILL~ (1). Citons, 'à oe sujet, oette 'pensée d'un de nosinterviewés: "Le travail intéresse l'hommé, lorsqu'on gagnequelque ohose dans son travail". (sio). Signalons, à oet effet,une dUférenoe que nous avons oonstatée,entre les employés desEtablisse;Dlents' III et ceux des Etablissements l et notammentdes Etablissem~nts II. Plus d'un employé des Etablissements IIIauquel nOus avons demandé s'il était bien payé, nous a faitla répon.~e.. ,suiya.nte ' : non, je ne suis 'p"as bien p~yé ; je nt aipas' tel et tel avantage, mais il y C'l a qui sont bien payés,qui ont plusieurs sortes de gratifioations •••

La distanoe entre les minima et les maxima d'une part ;les possibilités d'autre part de promotion offertes à plus d'untravailleur méritant, notamment la possibilité donnée àl'Afrioain et réalisée par les Etablisseme~ts JII de'pouvoir8tre intégré dans les CADRES de l'Etablissement où lIonoeuvrê, sont ,dé p'l,1iss:1nts dynamog~nes, dt importanjis faoteursdl intégra.tion. ,","

----------~------------------------~~--~-~--------------------------(1) of. p. 17 oh.I

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1$6

2°/ - La prime d'anoienneté ne résoud pas du tout le problème du salairedes petits employés totalisant un nombre respeotable d'annéesdans un Etablissement. Elle le laisse quasiment entier, et mBmeparfois le oomplique, car, dans l'esprit du travailleur, exoeptionfaite d'une minorité de salariés, la prime d'anoienneté estquelque ohose de fort distinct du salaire'. Voyons, à. oe sujetles réponses de nos sujets à. la question 1 que pensez-vous desprimes ?

a) - LA PRIME EST PERCUE :

soit I-comme salaire (8 individus) • petit salaire en:::'."•.'J è..~ ::.~.lai;:,o de base J

soit 1- oomme un "oadeau" (4 individus) J que l'on donneaux bons et meilleurs travailleurs (24 individus) f

soit 1- comme un bien (sans autre préoisio~) (4 individus) foomme un bon système (1 individu)

soit 1- oomme marque de bien des irrégularités etinjustices

b) - D'AUCUNS DEPLORENT 1

L'irrégularité avec laquelle elles sont a.ttribuées 1

"Certains mois elles figurent sur le bulletin de paied'autres mois, non". (3 individus)

leur suppression (5 individus) l "c'était trèsavantageux, dit un interviewé, mais elles n'existentplus". auparavant j'avais des primes J à. présent,rien ••• 11

- la diminution soit de leur nombre, soit de leur tauxetc ••• "Dans'le temps, j'avais de bonnes primes, àprésent je n'en reçois plus grand 1 ohose".

- le fait ue leur distribution ne soit as arun barème 4 individus "les primes sont mal' données 1l'ouvrier et son apprenti en ont la m8me valeur"."Les primes de fonotion (sic) sont mal payées, fautede taux fixe".

le fait qu'elles soient infimes (5 individus') sans'rapport avec l'effort que l'on peut fournir 1

"elles sont trop peu, alors que nous travaillons nuitet jour" (groupe des pinassiers eto. ~.) f qu'il pleuveou qu'il vente, sans fête ni dimanohe" ajoute unmanoeuvre.

IIPas assez de sortes de pr,imes ••• et le total esttrès bas, très faible".

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cl - LA PRIME EST EGAI.EMENT PERCUE 1

comme manifestation, preuve des injustiees, et abus, qui r~gnent

dans les Etablissements II : elles sont l'apanage'de'oertainesoatégories socio-professionnelles ! de certaines gens.

"seuls les plus haut placés en reçoivent~' (2 ind)

liLas primes sont dues à quelques uns"

"Tout le monde ni en reço'itpas quand on fait des déplacements"

"Je n1en ai ,pas, puisque je suis un petit homme",'

"Seuls mécanioiens et charpentiers en ont"

"Nous ne recevons pas de prÙlles, on ne les donne· qui aux vraishommes".

"Je ne reçois pas de primes oar je suis manoeuvre (3 ind)

"Ellesne' 's'ont pas accordées aux singesl1 (2 ind)

oomme preuve de diècrimiriâtion ;raciale et de IEnirrë.·

"La blanc, mange toutl~

"Ils ne veulent pas nous en donner, alors que eux-m3mes s'enenfilent"

"la majorité de s. africainsn 'a pas de prime"

"on ne donne pas de priine ici. Si les Blancs r,éservent aux primesune oolonne sur nos bulletins de paie, Cl eet pour tromper lemOr;lde 'f et cela, sur.tout parce que nous ne, connaissons rien."(2 ind) "

dl - CERTAINS PENSEN'T QUE

ces primes sont offertes par Paris, ou par le Gouvernement-etqui elles ne sont pas distribuées sans soustraction. .... --~ .....

lion nous triche sur les primes"

l10n donne une partie et l'autre partie on ne sait pas 01) elle va"

"on ne nous donne pas tout oe qui il faut oomme primes, on, nousvole encore (s io.) , " "

Dje ne orois pas que la valeur ~ue, l~on nous, envoie est'oelle quenous touohons .... Il , .'

"Pas de primes pour moi, manoeuvre. Eux-m3mes mangent tout oeque le Gouverneur nous envoie".

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el CES -m.JUSTICES PROVIENNENT DES CHEFS ,DE SERVICE

"Je ne réolame rien pour les primes. D'abord elles ne sont pas mapaie. c'est une sentence du ohef 1 qu'il donne ou ne m'en donnepas, oela m'est égal 1"

" c'est injustioe, parce que quèlques-uns en ont et d'autres n'enont pas. Cela provient du ohef de servioe Injustice oomplète".

fI - A TRAVERS CERTAINES :&EPONSES SE REVELE 1 une attitude, un oompor­tement, une certaine vision du monde du travailleur perçu par cedernier

"on me donne 200 Frs, les ohoses des Blancs sont ainsi , il fautaooepter oe qu'ils te donnent - Réclamer jusqu'à quand'? "

"Pas de primes, qui nous les donnerait ?"

"Les primes ,souroes d'histoires et de oontestations" •••. - '

gl - UN INTERVIEWE SYNTHETISE BIEN TOOT' CËLA~' QUI DIT,

"Les primes de rendement soulèvent trop d'histoires. Je préfèrequ'on les supprime. Je r~oonnl;Lis 'qu'elles enoouragent".. .. .

hl - EN RESUME

La notion de prime est 'pour le travailleur quelque ohose de confus.Et oette confusion m3ma lui ,semble voulue à dessein par le patronatafin de pouvoir brim~r,. rêoompensert oamoufler les injus~ices,donner

libre cours au f~voritisme.

Bien des travailleurs pensent que les pr~es sont. envoyées globale­ment ou nominalement par Paris ou par le Gouvernem@nt , il Y en atant pour Pierre, il y en a tant pour Jaoques , et la direotion desohantiers prélève ioi, prélève là.

il - NOUS PROPOSONS 1

De oe tour que nous venons de faire de l'idée que l'employé a desprimes il ressort que 1

al - informer son personnel est un devoir qui inoombe à toutedireotion & on nia pas le droit de laisser dans l'erreur,dans le faux, dans l'ignoranoe, au sujet de questions quiconcernent la bonne marche, l'esprit de ooopération, - lepersonnel d'une Maison dont on a la oharge. Les EtablissementsIII sont en train de remédier à cette carenoe aveo la oréationdernièrement,dlun servioe ~ha.rgé des questions sociales, de laformation professionnelle eto •• '.

•..1...

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Nous verrons plus loin que, ~aute dl ~~~x:m.~~.~,C?E ,~~_~so~~,~",.. l8:,00 '-'D1reotiôn' deë 'Etaolissemerits' II endosse des responsabilit~s qui

loin'de relever dielle incombent a~ manque de consoienoe profes­sionne~l.J"é de certains fonctionnaires, à. la lenteur et manque deooordination de bien des services administratifs. Je veux parlerde' 11 indemnisation' dës a.coidentés de travail. '

, b/ - le l;Iyst~me des primes devra~t &tre sérieusement repensé.

~ c/ - la prime d'anciennet~ devrait Btre supprimée et le pr~blème della.noiennet~ r~solu par de~ ~chelons au sein des oatégories ' .. ­professi~nn~ll~s.

x "'X

x

Voioi l'éventail, en octobre 1959, des primes d'anci:enneté et 'des'"prime~ de rendement de llensemble du personnel ,africain.

PRIMES , '

Primes d' a.noiennat~ Primes de rendementEffeotif Fr~q. cumulée Effectif Fréq~, oumulée

------------------ ---------- ---------------- -------- --~-:"-... -;--:-:-Moins de 100 Frs '26 26 '-

, .100 à. 199 53 79 8 8 -

200 à. 299 42 121 36 44300 à. 399 18 139 17 61400 à 499 25 164 47 108500 à 59~f 1'10 . '274 68 176600 à 699 9 283 5 181700 à 799 4 287 12 193800 à. 899 25 312 4 '197900 à 9·99 ,5 317 6 203. '

1000 à 1099 2 319 42 ' 245

1100 à 1199 '1 320 1 24'~

1200 à 1299 5 325 1 2471300 à. 1399 1 326 1 2481400 à 1499 4 2521500 à 1599 1 327 9 2611600 à 1699 '6 333 3 2641700 à. 11991800 à. 1899

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72

PRIMESPrime d'anoienneté ' Prime de rendement

Effectif 'Fréq. cumulée Effectif Fréq. oumulée----------..---------- ~-----------------------------... ~---------------

1900 à 1999 4 268

2000 à 2099 2 335, ' 17 2852100 li. 2199 2 2872200 à 2299 1 336 3 2902300 à 2399 1 2912400 à ~499 1 337

, 25.00 à 2599 1 2922600 à 2699 2 294~700 à 2799 1 3382800 à 2899 8 3022900 à 2999 l' 3033000 à 3099 2 3053100 à 3199 1 3063200 à 32993300 à 3399 2 3083400 à 34993500 à. 35993600 à 3699 1 3093700 à 37993800 à. 3899 1 339 1 3103900 à 39994000 à. 4099 1 340 2 312 .

4100 à 41994200 à. 42994300 à. 43994400 à. 44994500 à.'4599 2 314'4600 à. 4699

4700 à. 4799 1 3154800 à. 48994900 à. 49995000 à 5099 1 341 2 3175100 à 5199 1 3185400 à. 5499 1 319

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73

Primes d'anoienneté

Les plus faibles primes d'anoienneté étaient de 60 Frs et la plusforte de 5.000 Frs. Trois oent quarante et un travailleurs enavaient bénéfioiésur six oent sept salariés J soit 56,1 %del'effeotif des Etablissements II.en ootobre 1960.

Zone oentrale : s'étend de '210 Frs à 520 Fra

Médiane 560 Frs

Classe dominante 1 olasses des primes oomprises entre 500 et 599 Fr,s(32,2 %de l~~!feotif.bénéfioiant,des primes d'anoiennet§,suivie desolasses de limit'e inférieure '1"00 Frs (15,5" %), puis' 200 Frs (12,3 %)pU1S 400 et 800 (7,3 %ohaoune) .

PriÏnes ·d~;l-"r.endement et indemnité. de fonotion

Les plus: faibles de oes pr,imes étaient ,de 100 Fra ~tla plus fortede 5460 Frs. Sur 607 travailleurs, trois oent dix neuf en avaientobtenu, soit: 52,5 %de l'effeotif total d'ootobre 1959." .

'Zone oe.ritrala 1 elle, .Q.ommenoe d:~s la, olal:!se de limite inférieure400 Frs et finit dans la olasse des 1000 - 10~9 Frs'

Médiane 1 SOO·Frs. . .-

Dominante 1 olasse de limite inférieure 500 Frs

Cette prime est donnée pB.r':··la Direotion des. Etabiisseme~ts II,mensuellement, afin de parer à l'insuffisanoe des salairès •

, "

x.x

x

,, .

.~ ..

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14

SALAIRES DU PERSONNEL AFRICAIN ET DIrFERmTS. PRO:8LEMIDS ;QUE CES SALAIRES SOULEVENT (Suite )'.,

D. - LES BAB SALAIRES SONT AUGMENTES D'UNE RATION EN NATURE.

Mise à part.. une quarantaine d'individus - bons ouvriers et employésde bureaux-, le reste du personnel afrièain perçoit an plus dusalaire une ration. Il importe donc de considérer les- salaires icidonnés en leur ajoutant chaque. fois 2.0.00 lfrs' environ, si l'on doitles comparer à d'autres entreprises où v.g. le pe~sonnel n'est pasratioriné,,' . .

. . .B1·donc le personnel jusqu'alors rationné n'avait pa~ de ration, lesalarié le moins payé aurait.mensuel~ement'2.2;0+ 2000 • 4.250 Frsenviron et le plu-s' WJ.y'~. parmi··"J.ës actU'àls rationnés moins de12.000 Frs puisque une tranta,in~ de travailleUJ.'s, venons-nous dedire, pe~90it la ra~ion en espèoes et que 'les s~lariés de plus de

.,,'10-.000 Ft~ sont.,au'n·om:bre·de 18 sUr 589-,. soit'3 % __..

lious ~ a.vons d.emandé à chacun de nos intervie,wé~ son avis sur. laratio~ .qu'il reç~it. Joici leur .réponse 1., .:.

91,2 %2,7 %

3,3 96,6------- -------.-

11 ,1 89,8

--------- ----......---9 81,8

------16,6 54,1

--------25 73,8

------- - ....--....7,7 88,8

9

3,4

qualitativemellt

~------~~~~-~-~~~~~-

quantitativement

s~t~~~~;~1~~~~~:lï-;---, sante. . .

-----~--I------ -----8,17 % 89,9 % 2,7 %---------_: ------- -----

7,5 9,2,5~--~----- --~---- ---

~----l-~~----=-----i~~--- ----~~: ---i--:~'5-- 4,1

---------~--------. 9 ,9 89 ,2 0,81

11

18

23

233

120

ouisiniers

Total

ohauffeurspinassiers

Soieut"s, maçons 24

Ma.noeu~es

Groupes sooio-prof'. Eff.

-------..----

----------~..__.

Méor;m1.c1ens'- 37--------~---------- ------

..------------+-

...1. ••

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75

al - oe que les enquêtés pensent de la ration

- 9,9 %des interrogés estiment que quantitativement laration qui leur est attribuée est suffisante,

89,2 %l'estiment insuffisante

sans opinion exprimée 1 0,8 %Du' point de vue de la qualité 1

, .

- 7;7 ~ trouvent que la qualité de la ration reçue est bonneo'est pour les uns, l=huile f pour les autres le riz f pourd'autres enfin, le poisson salé. Le manioc est oité commebon par un enquêté.

- 88,8 %trouvent de mauvaise qualité la ration distribuée. Lemanioc, pour la quasi-totalité des interrogés,est moisi,pourri 1 il e st davantage jeté que oonsommé'. Au cours dutravail sur le terrain, nous avons pu constater le . ~

bien-fondé de oes dires. La faute ne peut être rejetée surla Diraction des Etablissements II 1 les Africains quiapprovisionnent lesdits Etablissements manquent souvent deoonscience professionnelle : le manioc est de, qualit6inférieure, de poids moindre f bref, mal préparé., A cela,il convient d'ajouter la difficulté de pouvoir Btre suffi­samment ravitaill; par les vil'lages environnants. D'où lanéoessité de sto~er de grosses, quantités pour prévenir lescarences possibles, ce qui entra!ne a~:ries. Enfin lesemployés s'occupant du, ravitaillement charg~nt'et'déchargentle manioc sans précaution aucune.

Le poisson salé, s'il est bon oonsommé oertains jours .seu­lement, finit par lasser et faire perdre l'appétit lorsqueoette QQnsommation 'a duré des années, des décades, et doitsans fin durer"disent les interrogés.

La,~istribution du riz est l'objet de contestations 1 pour­quoi en donne-t":'on à certains .seulement ? demandent ceux·qui n'en bénéficient pas? Le nombre de ceux qu~.en béné­fioient est infime.

. ..1...

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b/ - oe que les enqu6tés souha.itent

1m mm m ' ~ ~ l::l mFol Fol 0 CD

,~ taCD 1ID ID '1"1

~ ~'1"1 oP '1"1 0

,~ ~ "~10 m eM~ m ~

CD r-i::s ID m rd a3 0 ID $~ "1"1 '1"1 â ,~ 0 ~

~CD 0 ::s 'CD ~0

~rn (.) o Pt ~ E-l

1 1ration de 4500 Frs.en espèoes

----------...-----------]--- --- ----- ---- ----- -~-- -39--

:at.:~~~_~~~~~~ . . ~ _: =__~__~:~_ _ _~~~~~_ri~ J---- ~__ __~___ __-= _

4 litres d'huile par mois 1

1

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Il: ressort de's' lignes oi-dessus qua :

Trente neuf ~ravailleurs souhaitent la ration en espèces,auxquels s'ajoute celui qui desire 4500 Frs de ration enargent, auxquels peuvent ôtre joints les deux sujets souhaitantriz où argent. soit :42. individùs ou 18 %~es interrogés.

64,8 %(151 des interrogés) souhaitent le maintien d~ la···ration en nature do façon conditionnelle.

- 17,1 %n'ont rien exprimé. Ne peut-on point penser que o'estprobablement par. 1&3situde qu'ils n'ont voulu ou n'ont su

'formuler 'quelque souhait? car le pr~blème de la ,ration estun vieux problème.

LA RATION EN NATURE Ni EST DONC PAS UNE FORl\roLE Q,UE LE TRA­VAILLEUR DE CHANTIER REJ:ETTE. EL~ DEMEURE LE OEU DE LAMAjORITE. '

2°/ - Si la ration en nature soulèvo le mécontentement du travailleur,c'est uniquement à cause de sa monoto~ie e~ aussi p~~e que lemanioc donné est souvent· imprep-re ..à, ,18, aonsommation.· , .

NOUS PROPOSONS

1,°'/ ,-' Solution· à éoarter: LA RATION EN ESPECES

Au départ, elle pourra sembler satisfaire tout la monde., maispar la' suite décevra. Il sarfit de ~egarder ~ttentivement lavie des chantiers. Un 'chantier est un~ cité plut8t close qu'ou­verte. Des usuriers ne manqueront de profiter de cette situa-'tion.II y aura 'une hausse.des prix d~ taro, banane etc ••• lemanioc sera de'poids moindre 'et,la loi de ltoffre'et de lademande jouant, on aboutira finalement à des réolamationsd'augmentations de' salaires•

Cette solution .peut présenter des avantages 1

Les femmes des travailleurs font', ferçnt des plantations , le. foyer est ainei ravitaillé ; le surplus sera vendu, .oe qui'.'.··apporte·ra ,eh sus, quelquê p.rgent au ménage.

Les inoonvénients do oette solution sont les suivants 1

al - d'aucunes femmes peuvent y voir un travail quasi obliga­toire, sinon forcé, du fait qu'alentour on ne peut êtreassuré d'avoir du manioc, ou du taro, ou de la banane,quand on en voudrait. La situation de la femme mariéerisque de parai~re plus douloureuse enoore 1 oe qui seraitun argument de plus pour les jeunes filles éprises deliberté , oe qui na favoriserait nullement la tendance aumariage. La sooiété gabonaise y perd dans un domaine essen­tiei. Et c'est suffisant pour que cette solution soitprosorite.

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bl - C'est une souroe de tensions~••••Qu'on ait aoheté du maniooà tello femme, à la femme de tel oollèguo, que ,l'on ait euavec elle ou avec oe dernier ou aveo'un des leurs quelquealteroation ; qu'après oonsommation de oe manioo, on aitquelque indisposition (1) ••• et le oollègue ••• est soupçonné.Que l'état empire, •••• 10 soroier, malin, entérinera lesditssoupçons. Une tension est oréée. '

01 - Bien vite il y aura des usuriers. Le travailleur aura la sen­sation d'~tre insuffisamment payé.

dl - Certaines femmes, méoontentes de leur mari, peuvent prendreleur revanohe en n'allant point à la plantation oheroher oequ'il faut pour la subsistanoe.

)0/ -Solution préoonisée 1 LA RATION EN NATURE

Que la Direction des chantiers ait des salariés ohargés de l'ag.r1­culture. Que les grandes et solides entreprises forestières fassentfaire des plantations dans leur(s) ooncession(s).

Par qui faire faire oas plantations?

al - par des femmes de travailleurs? Des jalousies s'ensuivront.Pourquoi a-t-on choisi une telle et ~on telle autre ? oar oesfemmes apporteront à leur foyer un salaire nullement négli­geable.

bl - par des manoeuvres salariés. Cette solution a l'énorme avan­tage de donner à l'agrioulture gabonaise un eB'sor ·nouveau.L' agriculture est en offet jusqu'à présent un seoteur quasi­men1ï réservé à la femme et plus ou'moins dédaigné de l'homme.Les débuts ne seront .probablement pas faoiles. Aussi faudra-t-iloammen~er par des plantations uniquement de produits quint'exigent pas, tel le manioc, une préparation supplémentaire 1

la ouisson. Ces premières plantations pourront êt1-e'des plan­tations de bananes, taros, ignames•• ~ ou même de manioo doux.

~~--- .. ------------------------------------------------------------~(1) Aveo ca manioc il a bien sOr consomm4 autre ohose ••• Mais à l' esprit

humain est inhérente la. tendanoe à reohercher les oauses. La véritableexplioation soientifique ne pouvant être trouvée, on reoourt à lapara-soience, aux foroes occultes.

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Ce dernier .serait distribué en t~beroules. Lee produits de oes·plantations seraient oonjugués, dans les rations, àdas produitstels riz et manioc en bâtons aoheté dans les environs quand l' 00090­

sion se présentG. Lorsque le travail des ohamps se sera génêralisé,lorsque donc le dédain qui l'entoure se sera dissipé, alors onpourra envisager le stade de la préparation et ouisson du maniocpar l'homme.

. .. _.Pour réaliser ·C~ projet, il faudra, si besoin.est, que .~~E~a'·seoonde pleinement les Entreprises qui adopteraient oe mode daravitaillement. Une subvention pourrait ~tre aooordée ~ous forme desalaire supplémentaire aux travailleurs de pl~tation~.

r .. .. • •

Ces AGRICuLTEURS formeraient une oatégoriê de salariés dont le tauxda:rémurtération' sera~t supérieur au taux d~ manoèuvr~~•••

1 •

Un grand pas aura été fait'~veo ltaoquisitio~.. de l'llomme B:~ travaildes obsmps.

xx

" - .,.. "--;

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80

E.

SALAIRES DU PERSONNEL' ;AFRICAIN ET DIFFERENTS PROBLEMES"QUE CES SALAIRES SOULEVENT' (Fin), ','

. . ',' .

LA TOTALITE DES SAUmES DOIT-ELLE J!lTRE AUGlIIIENTEE DE LA VALEURJ)IUN CERTAm 'LOYER ?

Le per,sonnel des Etab1iE!sements ·II ,est logé. De m6me que' lion atenu oompte de la ration distribuée, convient-il de m6me de oon­sid~rer que los salaires des travailleurs devraient 6tre augmentésde l,a, ~leur dl un certain loyer '0 dans le s comparaisons que li onferait de salaires d'établissements' forestiers logeBnt leur per-s Qnne1.' et de salaires d'entreprises urbaines, lesquelles en prinoipeet d'ailleurs en fait ne logent généralement pas le travailleur ?

Pour répondre à cette question, voyons d1abord comment elle seprésente, quels en sont les oontours. En d1autres termes, à quiappartient la case où est abrité le travailleur : (à 1ui-mêmo, àla Compagnie ou à un tiers ? ). Qui fournit les matériaux de oons­truotion ? qui construit ou fait oonstruire: la case? Comment e·taux frais de qui sleffectuent les diverses réparations que néoessitel'entretien de cette case? que devient, à qui doit revenir oettecase an cas de départ (licenoiement ou démission ••• ) du travailleur ?

Deux questions seulement ont été 'posées au sujet du logement l, unequestion fermée recherchant si l'interviowé est bien ou mal logé J etune question ouverte qui nous permettrait d'inventorier souhaits etdésirs du travailleur en matière de logement.

a/ - qui fournit les matériaux ?

Les Etablissements II et son personnel affirment de part' etd'autre que les matériaux sont fournis par l'entreprise 1

planches fabriquées par les scieries des Etablissements II Jpointes achetées et données par ces derniers.

Nous relavons un voeu: "nous voulons que la Compagnie nousfournisse la paille, au lieu de nous la vendre comme elle lefaitU (groupe des cuisiniers etc ••••• )

bl - qui construit la case?

Les oases seraient construites, selon les Etablissements II,par le travailleur, pendant les heuros normales de travail etoes heures ne sont pas défalquées du salaire.

...1. ... "

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Des réponses' des travailleurs à nos questions' préci.tées,. il ressortqU$ 1

les oases sont construites par le trava'illeur et que ces heuresde oonstruction ne lui sont pas payées : en effet, il bâtitpendant ses heures de loisir (1).

2°/ - Si il le fai t pendant le s heure s, de travail, cs s heure s ne luisont pas payéeso

x x

Citons à oet effet les réponses suivantes r

" La. oompagnio ne m'a donné que les pla.nches êt les pOultes etmoi-m3me je me suis mis au travail tous les jours, jours~de

. f3tes et 'dimanohes compris sans ~tr~ .payé (groupe des oontre­ma~tres, bureauorates, magasiniers, infirmiers)

..- " Je suis bien. logé, affirme un ~u groupe scieurs', maçons, menui­

siers. Mais les maisons n'ap;partiennent p.9.S à la Compagnie caro'es·t nous-mêmes qui les avons construitesll • . .'

, ' '

- " Nous construisons nos maisons nous-m8mes J et le jour que vousmanquez le travail pour oonstruire votro cà.se, on vous coupel'argent J alors que, en quittant la CompagJaila. ces mais'onsrestent et c'est elle qui en bénéficie" (groupe.des pinassiersconducteurs etc ••• )

Dans les dossiers et doouments réunis aUIJrès de 120 manoeuvres, nousrelevons les réponses qui suivent :

- " La paille nous est vendue ioi ot c'est nous-mémes qui construi­sons nos cases n •

- Il Comme nous n'avons pas de repos, il ost préférable qulil y aitune équipe qui s'occuperait des maisons de tout le monde".

-------------------------------_._--------~_--:--__.........-..-(1) Le travailleur de ohantier est payé à llheure. La construction de

sa oase l'oblige donc à travailler au-delà des heures exigées parle Code du travail. Aussi d ~ aucuns estiment que les heures qu'ilsoonsaorent à la oonstruction de la cass'qu'ils doivent habiter leurdevraient $tre 'payées, d'autant plus que, déclarent-ils, après leurdépart de l'Entreprise, la case est aoquise à cette dernière •

.../ ...

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~nloi, - affirme ~ autre, - si l'on demande de la paille au ohef,pour oouvrir la maison il ne veut pas Jet si l'on par,t en brousseen oouper on nous diminue le salaire à la fin du mois" (sio)

01 - Comment et aux frais de qui s'effeotuent les diverses réparationsque néoessite l'entretien dos cases?

A oe sujet, oitons les r~ponses oi-après, faites - redisons le,oar 0' est important, - aux seules deux questions relatives aulogement, à savoir si l'interviewé se trouve bien ou mal logé,et sl11 a des souhaits et désirs à formuler.

"Non, je ne suis pas bien logé. Nous n'avons jamais le temps deréparer nos cases J puisque nous travaillons tous les jours dela semaine". (manoeuvre)

" C'est moi-même qui l'ai oonstruite. A présent que le toit esttroué, je demande de la paille, on ne veut pas m'en donner"(ma90ns, menuisiers ••• )

" Je demande que construction et réparations de nos maisonssoient faites par la Compagnie. Les maisons n'appartiennent pasaux travailleurs. Quelquefois. mai-même je paie de la paillepour oouvrir oette maison. La oompagnie ne veut rien dépenser àce sujet ll •

"Les bons de paille tra!.nent plusieurs mois ioi avant d'êtreenvoyés à X•••• (1) Le matériel d'tme maison ioi s'aooorde aprèsun intervalle de trois mois ll • (méoaniciens)

"Mon logement est médioore. on demande de la paille pour réparerles toitures, il y a des difficultés. Voilà neuf mois que jedemande de la paille sans que réponse DS soit fa.ite. 1I (mécanioiens)

"La paille demandée est donnée a.veo diffioultés, et n'est même passuffisante •••• "

"Le plus souvent, o'est nous-mêmes qui payons la paille tant pourla oonstruotion que pour les réparations." (manoeuvres)

Que déooule-t-il de tout oela ?

Il en appert que

al - la question logement est un problème qui ne favorise pas lès rapportssooiaux entre employeur et employés des Etablissements ioi étudiés J

-------_._-----------:-----------------------------------_...-(1) à la sous-direction.

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b/

c/

83

patron et ouvriers partj,oipent ohaoun comme à. oontre-coeur à.la construction et aux réparations d.es:..:.aa.ae.s· des travailleurs 1

Les demandes des ouvrior's en matière de logement ne sont pastoujours transmises à. q,ui doit déoider: "J'ai présenté hier4.3.1960 un B.P. (1) pour avoir de la paille. La dame ~déohiré en disant q,u;i1 n'y avait pas de paille". (manoeuvres)

dl - satisfaotion n'est pas:rapidement donnée au requérant 1 oeq,ui est fSoheux çar il's'agit presque toujours de toit à.réparer et il pleut beauooup au Gabon.

cl - Le travailleur nouve11emont engagé et, q,ui ne trouve pas casevide est obl,igê de vivre on parasite jusq,u'à. 00 q,u' il arriveà., se faire oo~struire une oase (2).

EN RESUME

. ... .1'0/ -Dans les ohantiers fixes des Etàblissements II.

La oondition du travailleur gabona~s én matière dè logementn'est pas du·tout ma1heureuse~.Bien.s~, il y demeurera tou­jours oer'~ains points 'litigieux, e~ oes poi#.1:is., n0'!l,s po~~onsl'afftrmer,·retiennent l'attention de la ~+r~oti~~ de o~s ' ..Etablissements. Le manoeuvre de ces chantièrs' est inoompar'â.":"·blement mieux logé que oertains bureaucrate's de 'bien dè pu'is­santes Maisons forestières •.

2°/- Dans les ohantiers temporaires,.

La oondition du travailleur des Etabli~séments.II ost ~oins'brillante. Elle demeure ce qU.',elle ,est dans presque tous h:ls::'

. ohantiers forestiers: oases en éooroes d'~bres cons.trtiites','·" par le travailleur lui-marne et le plus souvent à. ses 'heures d:~

loisir, sauf ~orsq,ue le ohantier démarre 1 des éq,uipea sont,alors ~'abord envoyées, qui oonstruisent oertaines cises•.Dès

··quo·le ohant·iGr aura démarré.,.. l.e..reste de i'effectif q,ue :l'onfera venir dovra usor du parasitisme pour se loger ~p ë-tten-"dant que chacun de s nouveaux venus se soi t oonstru::i.t "'sà: hè,sa ~.. :'. - .... .

" ., ,

-----------------------------------------~-----~------~~~--~~----

(1) Bon pour

(2) of. ch. l p. 42 - 43

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64

3°/ - Voeux des travailleurs

Le tableau ci-dessous en donne 'l'inventaire :

-1

f "'drf~

! {fW ~ 0 1-3 8.....~. ~ 0 0

, CD ::s ..... 0 ..... c+-I

c+-o ~ CD g rn ID ID.~ rn tlI ID ~. ~ ~. .... 1 ....

tlI ~. g ..... ,

~.... ..... m 0 .....CD ..... I-J CD ..... CDI-J CD ID I-J CD I-J "lA

al tlI I-J c+- m. ::s tlItlI CD tlI

tlI

-----------~------- ---- ----~._--- ---- f-- --- --Pail.le (quantitl§ plusgrande 'pas de retard 62 9 3 12 17 .a 111 47,6dans l'octroi de la paille~ -----..---~-----_.- --foo-- ---- ..------- ---f---- -----Rien (se trouvent bien .. ,

.' .logés, estiment que ça. 27 1 3 8"'-:' 11 1 50 21,4va bien) .. ~ .. .' :

..------------------ ~~---- ----- --'"-----Que oonstruotions· et ré- ,

paratiohs' ·des oases soient 12 4 4 5 2 2 29 12,4assurl§es entièrement ~la Compagnie---_--:.._~----- ---:---------- - -- ----~----Que les cases soient- en dur 7 1 1 :1. 4 13 5,5------------- - -- - - - - .- " - - - - -- :- - - - - - . - - ..

- reeouvertes de tSles 6 2 5 13 5,5-------- -- -- --- -- --- ---Que le travaU leur béné-

,

fioie lui aussi du cou-1

2 4 6 2,5rant électrique de la :

Compagnie----------- -_. --- --- -Que la Compagnie ne fassepas payer de loyer 1 1 1 3 1,2--.--------~- - --- --------1----10---- f-----

Que la Compagnie procure 1 3 4 1,7des meubles----------------------------_.10------- ----- ----...-1------ ---Que le maté;riel de cons-truction ne soit refusé 1à. por8oJUSe sous prétextequ'on est gardien de nuit,dort sous une vérandah, qu 1 c: nn'a donc pas besoin de

1case

Les souhaits suffisamment olairs du tableau ci-dessus ne nécessitent pasde commentaires.

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85

EN CONCLUSION

Compte tenu de l'·instabilité d'une quantité nullement négligeable detravailleurs, o~ peut estimer que les Entreprises II disposent debien das oases oonstruites, en partie dans les chan1i.iers .fixes, etparfois en totalité dans les chantiers qui se déplacent~{l'Entreprise

y apportant sa qUQte-part), - par de s travailleurs qui, au jourd' huiont quitté 'l'Etablissement.

VES UNE SOLUTION PO~LE

Le problème de la paille

Les difficultés que suscite ce point peuvent être dues au faitque 1

la quantité de paille utilisée en couverture n'est pas suffi­s!Jlte • La couverture n'est alors pas suffisamment étanohe •l1eau arrive à s'infiltrer, la paille garde de plus en plusd'humidité et s'abtme assez vite. Pour vérifier cette hypothèse,on peut aller dans un village africain calculer combien depailles l'autoohtone utilise empiriquement par mètre oarré etcomparer ce nombre de pailles au nombre de pailles par mètrecarré, utilisé dans les actuelles toitures de cases de chan­tier ; on peut également faire venir des villageois et, leurfournissant de la paille en quantité largement suffisante, leurdonner un toit à oouvrir. On oomparera ensui te la quantitéutilisée par eux et la quantité au mètre oarré, v.g., dans lesaotualles cases : on verrait enfin combien de temps une telletoiture tiendrait.

ou bien:

La paille aurait besoin de fumée pour se oonserver.Les ancestrales oases africaines sorvaient également deouisine. Les très petites ouvertures pratiquées dans ces casesemp80haient la fumée de sortir. Celle-ci pouvait avoir uneffet utile en séohant intérieurement la toiture. l·a soleil seohargeant de l'extérieur. '

SOLUTION A ECARTER: - Retour à l'ancienne tradition avecouisine à l'intérieur.

Si la fumée peut avoir quelque effet utile pour la oonserva­tion de la toiture, les règles élémentaires de l'hygiène nela oonseillent pas pour l'organisme.

··.1.·.

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r ,

SOLUTION A ADOPTER 1 Il serait souhaitable -que les organismeslogeant eux-mGmas leur personnel. s'habituent à des matériauxplus'mod~~ne8, ~èlle la tale. Il n1est évide~ent paS. question

.de démolir les toitures des oases en bon. état. Pour les ohantiersfixes,. lorsque la toiture d'une case est trop délabr·ée, e110pourrait"être rempfacée par de la tôle, on en feraitèle mêmepour les suivantes ca.ses a.u toit défeotueux. Au bout de quelquesannées, les caSGS de ces entreprises se retrouveraient oouvertesd'un matéria.u durable.

x:x:

.. x

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:"1

87

LIENS MATRIMONIAUX ET P.AR.AMATR]][ONIAUX ET LEURS mOD>ENCES" '

SUR LE TR.A.VAILLEUR ,DE CHANTIER

,---,---

La vie sentimentale et sexuelle du travailleur de ohantier est ,un des points les plus importants que toute étude psyoho-socio- 'logique ne saurait laisser de oSté Joar outre le probl~me

~olleo~it et national 'qu'il oomporte, problème d'aooro1sse~ent

de la population, il demeure égalaœent un problème étroitementlié à l'équilibre et au olimat sooial du groupe. Dans oette '

':"'étude', qui est a'li"ant tout unè sorte d'inventaire' des diverssujets dont ohaoun pourrait être l'objet d'une étude parti­oulière'; les oôtés matrimonial et paramatrimonial du travail­leur do ohantier ne pcurront 6tre, que sommairement esquissés.

Oommençons par situer nos interviewés:

- 34,7 %étaient oélibataire~

, "... ' 5',1 %vivaient en oonoubinàgG', , ,

8,5 %"étaient mariés 'religieusement'

- 43,3 %' étaient mariés ooùtumièremant

5,5 %étaient polygames

'1,7 %étaient veufs ou divoroés

0,85 %non identifiés~"

Rappelons que o'est une population qui a un !ga'moyen da plus

de )0 ans.

Si nous analys,ons plus en profonde:tU' las divers liens matri­moniaux et paramatrimoniaux noués par nos 233 interviewés,nous aboutissons à dix huit formes ci-dessous r~présentées'(1)

---------~------------~-~-~-------~-----------~-----~-------(1) Pour les liens para.ma.trimoniaux c"oonoubinage, liaisons passa­

. : gères" eto~ •• , nous renvoyons 'à 'notre ~tudè : "Liens Matrimo­niaux et Paramatrimoniaux" Livre l, oh. III "Liaisons passa­gèros" page 125 - 1'2'9"

...1...

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88

208,1 fo

2

1 )0,4 %

4

1

1

3

14 10143,3 %

12

75

1

)--- ----------

6 J 12)

----1---1-~;~5 fo----~------------

2 4 )3)1,7 %

------------2 )2

)0,8 %----- ------------

233 )

~o~1-"o1-"(1)

::sta

1

2

2

Id 01-" 0

! ~ta 01-'- et­(\) (1)

~ ~ta

1

5

1

1

1

1

------4. 5 5 11 ., 10 r40------- ----- ---- ---1 3 1 3 6

------

?

ooutumier, religieux, oivil

Monogame ooutumier+ oonoubinage

oivil

~1-"ta~.

1-"Qlita

Monogame ·.coutumierLiaisons éphémères

Total

Monogamoooutumier, religieux

oonoubinage avec hébergementde la femme .

Célibataire

Monogame ooutumier

oonoubinage ~ans hébergementde la 'famme

religieux + liaisons passagères

oo~~)Ubinage (hébergement par lafemme) .

Polygame 2 femmes

Divoroé ou veuf+ liaisons passagères

religieux et oivil

Polygame 3 femmes

oélibatairefréquente ça et là'

-------------------------------~

------------------------------- --------~::~ie~~_:::~=_:_:~~ou~~~__ l _religieux + oonoubinage 1

--------~------------~--------

~--------------------------------

----------------------------------~---------------------------------------

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89

Voyons à présent le nombre dlenfant~ vivants de lapopulation étudiée :

Nbre dl en- Manoeu- Mécani- oonduc- bureaux Menui- cuisi-fants vres oiens teurs siers niers -

pinas-siers

--------,..--------~--------f--------- fo-------,..-------1----- ~------~---------0 90 30 16 14 19 4 173

--------r-------1--------- -------- r:--------,..-------------- ~._--------------~---1 7 3 1 3 1 4 19 x 1 ... 19

--------""-------- ------- --------- --------1--------1------- --------------------2 14 3 3 3 3 26 x 2 ... 52----------""._------------- --------- -----_.-,..-------~----- ~-------~------------

3 5 1 6 x 3 ... 18----------1---------------- --------- -------,..-------~------ ~---------------------

4 3 1 .11

, Je 4 = 20----------,..-------""._----- --------- --------1--------1----- ---- ------

5 1 1 x 5 ... 5----------~--------1-------- ------1---------1------ ...._--1--------------------6 1 1 1 '3 x 6 = 18------""------1-------- ------- ---~---1--------------1-------------- -----Nbre de 30 7 2 9 5 1 60 pères ·132 enfantspères

Si nous oonsidérons maintenant les naissances en fonotion des.formes dlunions, nous avons :

Nbre d'enfants 1 enf 2 enf 3 enf 4 enf 5 enf 6 enf

formes dlunions---------------- r-----'-1-i---------- ---- ------------.------oélibataire 1 2 3,3 %------------------ ------1------- ------~------1------'-----r.-----------religieux 2 4 2 1 . 3 12 20 %-------- ----- ------- ------- --------------1-._---------- • ----oivil 1 1 1.,6 %. ---------------- ------ ...._-----,..------~ ----- ---- ------- ---~----coutumier 12 17 3 3 35 58,3 %-------------- ------- .._------~----- '------ ---------"'------------polygame 3 2 1 1 :·1 8 13,3 %--------------- ------1-------1-------- ------- f------- -----~-------conoubinage

' ..

----------------- ----~-t-.------1------- ------- --.......,.. 1-....,-----------.-~---Divoroé f 1 2 3,3 %-------------------- ------f-------- ------- ------ ----- ---------Total des géniteurs 19 26 6 5 1 3 60 99,8 %-

...1.••

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90

Sur' 233 trllv.aillours ,on plein',,~ge de prooréatiQn,

74,2 %.étaierrli._.~E!J1s ~n:rant,25,7 ~,étaient pères.dlun a·6 '~~ants.

Si nous oonsid~rons uniquoment 10 nombre de géniteurs, nous avons t

pères de un enfant 31 %des géniteursIl deux enfants 43,3 %, II

Il; trois " 10 % 1\

Il quatre 11 8,3 % "" oinq: " 1,6 % II

Il six fi 5 % Il

- Moyenne do s enfants par génitour t 2 , 2

- Mode t ola.sse des pères do deux enfants, suivie de la olasse despèros d'un enfant.

- M'diano t olasse des pères de doux enfants

Intorquartile 1 oommonoe dans la· olasse des pères dlun enfant etfinit~ la olasse des pères de deux enfants.

- L,a population des géniteurs est donc fortemont oonoentréa autourde un et deux enfants.

x

Si nous oonsidérons la population totale interviewée, nous avons lamoyenne de : 0,56 ENFANT PAR TRAVAILLEUR.

x

Passons aux formes d'unions. N'ous obtenons 1

al --en ne oonsidérant quo les géniteurs 1"

ooutumier (1 ,9 enfants par père marié coutumïèremant(1,9 Il " mère mariéo fi

~2,3 " Il père polygamepolygame 1 ,1 II Il mèr~ marié~ polygamiquement

p,1If Il "~erë' ra ligiousement mariéreligieux 3,1 If " , L,ère. religieusement mariée

bl - en considérant 10 nombrG, dos mariés (peu importe quI ils aientou nIaient pas dleiitaJ."lts) nous avorl'èlès 'résultats' suivants 1

...1...

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religieux ~ 1 ,9 enfant-:., par époux marié religieusement1,9 " par épouse mariée "

~1,4 " par polygamepolygame 0,7 11 par épouse de polygame

~0,6 " par époux marié ooutumièrementooutumier , 0,6 " par épouse mariée "

Il ressort dos données ci-dessus, que, dans le chanti~r étudié,la forme d1union la plus propice du point de vue démographique'est le, mariage religieux (1) " .

xx

x

Il ressort également que, prise dans sa globalité, la popula­tion de chantier est une population au taux de' natalit' peuélevé.

Avec un tel taux, la population du Gabon est: loin d'attendredes chantiers quelque accroissemont.

x:x: x

Quelles sont les causes de ce faible taux de natalité, ou plusexaotement, d'enfants vivants?

, .. .- .....Laissons de côté les diverses causes relatives'à l'hérédité, àla maladie, à la mal :-:.utrition, au manque d'hygiène etc ••• d~s

nouveaux-nés, des nourrisl:.ïons YOU'e de..s 'in:trâ-utér.i.ns,,- Enturié­rons seulement los causes davantage liées au oadre social quenous étudions.

1 0 / - L'éloignement corporol de bien des épouses.

Bie~ des travailleurs mariés vivent séparés de leur(s)temmo(a). Ces séparations sont· parfQ~s ~e oourtes durées,parfois appoléc-B à dure.r des années.,

. ".-------~,~------------~-------------------------------------------------~---(1) On peut nous reprooher de parler de mariage religieux uniquement alors

que (cf,p.aa) le religieux se trouve toujours en oombinaison, soit avecdu oivil, soit avec du coutumier, Vain r,eproche. Car ,si l'on se r,éfè~a';à

la mentalité du Gabonais croyant qui se' ma.rie, ohacun dë's 'mariagëë' qu,'ilopère oorrospond à un monde, à un univers distino,t. Si un Afrioain'croyant se marie et coutumièrG~ont et religieusement et oivilement, lesliens pour lui les plus indioAolubles de son union sont les liens reli­gieux. Psychiquement, la femmo mariée religieusement a, dans et par sonmariage religieux, la sentiment, voire lfassurance, d'Btre plus garantie,et cela est, un important facteur,dans la féoondité ou stérilité 'de lafemnÎe. Pour l'homme a.fricain qui se mari'e religieusement, le mariage' ' .:religieux oombleun vide à la fois'psychique et spiritùel. Et lion peutdire que le mariage roligieux accompli le réoonoilie avec soi-m5me. Eto'est beauooup pour la fécondité, qu'un univers matrimonial assaini.

Quant aux femmos de polygame, si nous nous reportons aux documents quenous avons pu réunir tant en Guinée, que au Congo-ex-Français et auGabon, nous pouvons affirmer quo le taux de natalité n'y ira probablementpas oroissant oar à mesure que la civilisation du monde oocidental pénètrellAfrique, à mesure a.ussi la t'emme africaine prend oonsoienoe de saréalité, de sa dignité d'homme: la polygamie prend ainsi à ses yeux desformes de plus en plus morbides : et c:est important pour la féoonditéet stérilité féminine.

Autre faotour favorisant la stérilité choz les femmes de polygamo 1 lenombro élavé dladultères, lequel a des répercussions d10rdre physiolo­gique sur la. femme.

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C'est que, au départ du mari pour le chantier, les parents ou beaux­parents de ce dernier ont demandé, ont exigé quo leur bolle-fille oufille demeure un moment auprès d!eux. C!est encore parce quo, lors durecrutement, le reoruteur n!a pas songé ou parfois n'a pas voulufaire acoompagnor de·.icmr(s) épouse(s) et 'onfants los pores de famille 1"on les fera suivre 1.... " C~ost égalr:·mont un deuil, uno maladie d'unparent resté là-bas au village, "au paysH g 1: oncle maternel, ou lep~re de la femme envoie un message verbal ou écrit : "n faut que notrefille regagne le villagG le plus rapidement possiblet ••• " C'est enfin,un parent venu d'on ne sait où, menaçant d:enlever son' lIenfant" si le'mari n'offre pas telle dot, telle post-dot, •••

Conséquenoe 1 on crée ainsi une classe de "célibataireS! malgré soi".

C'est le.cas àe ce manoeuvre (dossier 63) dont la séparation d'avec sonépouse date de onze ans. Il Je n'ai pas le moyen de la faire venir ici".

C'est encore le cas de cet autre dont la femme ost partie "au pays" pourun deuil. D'autres cas peuvent également êtro cités.

20 /_ Le grand nombre de célibataires rocrutés.

Nombreux sont les travailleurs qui, adolescents encore, partaient etpartont encore pour les chantiers. Le fait de n'aller que rarement au"paye" en fait des célibataires forcés.

Conséquence : La population dos chantiers est donc une populationfrustrée sentimentalement"et sexuellement.

3°/- La recrudescènce,"dans les chantiers, de femmes rejetées ;par la ville.

Ce manque de femmes dans les chantiers, ou plutôt le grand nombre decélibataires dans los chantiors -40 %de nos intarviewé~(1)- fait quel'arrivée dlune femme dans ces lieux est un évènement. Après le tra­vail, ~n se pare de ses p~us beaux habits, et c'est la oavalcade. Leslaideronnes sont acoueiilies telles des féos ; les plus impures, tellesdes saintes. Aussi d'aucunes femmes rejetées·par la ville, par lesgrands oentres, se retirent-elles dans quolque chantier 1 elles netarderont pas à être'demandées à leur oncle •• ~ par quelque travailleUr.Conoubinage s'ensuit. .,

40/- La licenoo de moeurs que orée 'cette si~~~~~.

Cette pénurie de.femmes, les absences prolongéos dos épouses, lareorudesoence dè"mercenaires, etc ••• aboutissent:

- à une licence des moeurs,

--------------------~----------------------------------------------------------(1) A oes 40 %il. convient d'ajouter le nombre nullement négligeable des maris

oorporelle~~nt éloignés de lours épouses.

..

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----.,-----2

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- à une propagation et multiplioation des maladies véné~iezmes ,

- à des adultères et indemnités d1adultère ,

- à des rivalités dont les femmes oélibataires sont l'enjeu.

- à des. dépenses paramatrimoniales qui grèven~ le budget déjàmaigre du travailleur , Bref, on débouohe dans une atmosphèresociale lourde ot vioiée, qui est loin de favoriser la natalité.

x x

DEPENSES PA.R.AMATRlMONIALES

10/ - Los honoraires de oroisement

Le tarif' semble taoitement a.rr~té par 11 usage 1

- 200 Frs à 300 Frs le oroisement passager

- Mode et moyenne : 225 Frs

- 250 Frs ou 300 Frs la nuit entière

10 fait dl§tre hébergé par (ou d1héberger) la partenairen'influe pas sur les honorairee, semble-t-il)

- oertains hommes paient jusqu'à 70P Frs le oroisement

- un oas de 1000 Frs le oroisement 1 Il jlai payé 1000 Frs"le •••• passager ••• Il n'y a vraiment pas de femmes ici•••

2°/ - Les honoraires mensuels

a) - Dépenses m~elles de oélibataires ayant des liaisons~assagères~ momentanées•••

- 400 Frs les plus faibles dépenses (2 rapports le moisdurant)

- 3000 Frs les plus fortes.

b) - Dépenses de concubins

1000 à. 3000 Frs par mois, chez les travailleurs à salairesfaibles.

Taux los plus oourants 1 1200 Got 1500 Frs

2000 à 3000 Frs. chez las travailleurs mieux payés.

Maximum : 6000 Frs pour un salaire mensuel de 9.000 Frs(soit 1 66,6 %des revenus mensuels)

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a

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CONOLUSION

n va de soi que la situation matrimonialo des travailleurs de ohantierest un problème qui intéresse aussi bien l'Etat (problème démographique)que le seoteur privé (problème des rapports inter-individuels, de l'in­tégration des em~loyés ~ llEntrepriso, du olimat sooial en 'un mot)

C'lest peut-3tre un des problèmes les, plus urgents que l'Etat doit résou­dre, si l'on considère que le taux de natalité est un faoteur vitalnullement mince surtout dans et pour des Etats faiblement peuplés, telle Gabo,n.

x xx

....

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LE PARASITISME

Des réponses reouei11ies à oe sujet, il ressort que sur 233interviewês 1

- 3 sont logés par ou un frère ou un père, ,ou un beau-frère. (Cequi oonfirme les dires de plus d'un employé sur les difficultésque de nouveaux reorutés ont parfois d'3tre logés par l'Entre­prise).

- 20 ont sous leur toi1(, ou J,our père, ou.mère, ou un ono10, ou unetante, ou un neveu 'etc •••

-' ,15 parmi oe's 20 'hébergés so~t,à' 'la 'oh..a.rgo de, ,leurs hSta's.

- 32 interviewés reçoivent des'demandes de oadeaux, post-dot •••de leur belle-famille.

Le parasitisme n"est donc pas à,ussi développé dans le chantier ioiétudié qU.'à la ville~ Cela tient 1

10 / - au fait que 10 chantier vit en sooiété olose sans forQ~agréments.

20 / - au fait que les femmes oélibataires qui y arrivent sont trèsvite demandée s an ooncubinage.

30 / - à la réputation do maigro salarié dont jouit le travailleurforestier.

x x

C'est plutSt par oorrespondance que le parasitisme se fait sentir 1

dans les éohanges et relations du tra.vailleur et son village natal.C'est également lorsque le travailleur ira au village qu'il seraassailli do d'ema.ndas de cadeaux.

Une étude particulière pourrait mieux oorner oe phénomène dont uneétude telle la natre ne peut déterminer que les oontours (1)

x xx

-------------~-----------~-----------------,--------------_.-------(1) La distanoo du ohantier d'avec les villages les plus p~oohes, la

oomposition ethnique des tra.vail1~1l1"s qui y oeuvrent,' las affinitésde ces derniers avec lesdits villages; les moyens de oommunioationseto••• autant de faoteurs qui favorisent ici, atténuent là leparasitisme.

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COEXISTENCE DE MmORITES ETHNIQUES

Le Chantier gabonais 'tant par essence une sooiété hétéro-etbnique, ilnous importait dJaxaminer oomment se côtoient et oo-existent les mino­rit6s ethniques qui la oomposent. Nous nous sommes efforoé de déoouvrirles diffioultés possibles que peut entra1ner une'telle oo-existenoe, lesmotivations des diffioultés réellement existantes.

. .Le premie:r phénomène que nous avons reoherohé est la (ou les) tendanoe(s)qui sous-tende(nt) et oriente(nt) la vie, le oomportement de chaque groupe,et en particulier la tendance ou à fusionner avec los autres groupementsethniques ou à s'en isoler. . ..

Tendanoe à fusionner et tendanoe à s'isoler

Sur 233 interrogés,

- 63 ~27 %)'affirment que les travailleurs ont tendanoe à se regroupersuivant les affinités ethni~o-gé.()graphiquesJ

- 152' (65,2 %) déolarent que la tendanoe est plut8t à fusionner et àsympathiser avec les autres groupements.'

- 16 (6,8 %) n'ont rien déolaré.

Chaque minorité ethnique est· ainsi oonstituée d'éléments généralementminoritaires qui tendent à slagglutiner et d'éléments majoritairesd'ordinaire qui reoherohent fusion avec les autres groupements.'

Nous n'allons pas ioi déterminer le pouroentage de ohaouno de oestendanoes au sein de ohaque ethnie, cette détermination étant sansintér3t pour le but ioi proposé •

.x xx..

Querelles et bagarres entre minorités ethniques

De nos investigations, il ressort que sur 233 enquêtés,

- 36,8 %affirment 1 querelles et bagarres entre ethnies se produisent •

41,2 %estiment qu'il ni en existe pour a.insi dire pas •

7,7 %déolarent qu'il y a davantage de quer~iles que da bagarres;

- 2,5 %' trouvent qUe oes heurts ont disparu en oomparaison de letir ...nombre, il y a quelques ann~es.

•.•1•••

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97

7,2 %ni ont rien exprimé

L1opinion générale est qu'il existe des alteroations inter-ethniqu~s,

mais que 90S 'dernières. ne doivent 'pa.s 3t:t'e e:mgérée~ ot ne sontnullemo~t alarmantes pour la vie de la oolleotivité, ,éar leur nombreet leur tension dtminuent au fil des ans.

Nature de oes querelles et bagarres

Les querelles et bagarres inter-ethniques ne sont' rien dlautre quedes qu~relles et bagarres entre individus d'ethnies différentes,transformées et oolorées par la struoturation séleotive de ohaoundès groupes dont font partie les antagoniste·s.

Un point qu'il oonvient de mettre nettement en relief dans lesrapports inter-ethniques, o'est 1

1°/ - la peroeption cognitive que ohaque groupe ethnique a de soi etde s~s m~mbres d:une, part, des' autres groupements et de~ mem­br~s qui oonstituent ·oes groupements d1autre part J

2°/ - La tendanoe soit à. llassimilation, soit"au oontraste, quirésulte de'cette peroeption oognitivè.

Pour ()om~rendre oes relatïons inter-ethniques, il faut se représenteroe qu'est une ,ethnie, groupe(s) dl individus géographiquement ','voisines) au départ, primitivement assez isolés, ayant des ano3tres,des to"jïems et des tabous oommuns, ayant un mBme idiome, oonstitués, 'de oroyan~es, d'attitudes et.de comportement~ oommuns, et do~t le .ohamp peroep"j;\lel, oognitif',. soéial ... étàit,'et demeure davantageolos qUi ouvert 1 bref, un groupe d' hommes qui parle, pense, oroit, ';"-- .agit et sa· oomporte dans 'ses. joies et dans ses peines oomme s'ilétait un seul individu; un seul atre. '

Chaque ethnie se oaraotéris.e donc par une mioro-vision d,u monde biensienna,·par.des struotures et des 'sUbst~ûo~es qui s'harmonisentplus qu'elles n~ :!3e heurtent, et 'qui ont· davantage de. 'ç)()n"t;ttastes quedlaffinités avec les struotures et substruotures deei" autres ëiïhnies.Ajoutons, pour terminer, que o'est un univers davantage régi parllaffeotivité que par l'entendement. (1)

~---~-------------------------------~---------------~----------------------(1) De oette définition il'résulte que l~s ~inorités nationales; raoiales,voire peut-atre oulturelles••• , dans des oontestes sooiaux donnés,peuvent avoir des allures, des oomportem~nts et des attitude.s semblable~

aux attitudes et oomportements des'et~ies, des ,clans, des tribus. Ce~i

peut aid~r le psyoholQgue sooial à oomprendre et à. expliquer bi~n destensions entre groupements distinëts~ ,~, .

. .··1...

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Un terme r'sume hautement bien oette situation, souroe de oonf1itsinter-ethniques. C'est en Fang, le nom oomposé "MON'AYONG",(2) l'enfantd'une (autre) raoe, d'une (autre)ethnie, ou enoore "Be-lobe lobe", oeuxqui parlent de façon embroùil1ée et inintelligible,. C'est, 'en Miéné, lesubstantif composé l "ONONG'OMA", une "sorte, une espèoe d'homme". Termeset expressions que l'on renoontre dans toutes les langues, dans tous lesidiomes, et dont un groupe linguistique se sert pour désigner tous lesindividus dont, primo, le langage, et seoundo, les manières de penser,d'3tre et d'agir ne sont pas semblables aux siennes. Termes qui, audépart, n'impliquait aucune estimation, auoune échelle de valeurs. lisreproduisaient'une simple peroeption , je constate que oet homme quiparle, oette femme qui passe, cet enfant qui agit ••• ne se comporte pas,ne marche pas, ne parle pas ••• COMME NOUS 1 c'est une sorte d'homme t unindividu d'une espèce autre (que la nStre), un individu d'une(autre)raoe.

De purement cognitive, cette peroeption pleine d'étonnement deviendrad'abord i,nterrogative 1 pourquoi n'est-il pas COMME NOUS 1 pourquoi nefait-il pas telle chose COMME NOUS 111 C'est pourtant si simple, oe queNOUS faisons., c'est pourtant si bien, si beau NOTRE manière de voir,NOTRE façon de ••• Il ne sait pro~ab1ement pas, ••• il ne sait SUREMENTpas. De l'interrogatif, on débouche à du normatif. C'est que nos per­ceptions, nos jugements, inévitablement, fatalement nous les ramenonsà des oatégories bien n8tres, à NOTRE SYSTEME DE REFERENCE et tout oequi ne o~dre pas avec NOTRE SYS'l'EME nous parait ETRANGE, INSOLITE.Ainsi se sont forgés les termes Barbare, venu des. Grecs, puis desRomains "Gentes" des Latins, les Gentils dans la primitive Eglise JEtranger J Vilain, ,.Sauvage ~2). Ainsi se sont creusés 'entre ethnies,entre races, entre groupements, ••• ces fossés, souroes de bien descomplexes: oomp1exes dl infériorité, de supériorité etc••• qui .engendrèrent sentiments d'hostilité, d'aggressivité, de répulsion•••inte'r-groupaux J qui font que un individu d'une ethnie donn-ée person­nifie au départ à nos yeux les sentiments la peJ."eeption que nous avonsdu groupe auquel il appartient.

Ainsi dégénèrent en oonf1its inter-ethniquesdans les populationsobjet de notre étude, des querelles et bagarres qui au· préalablen' ~taient qu'inter-personnelles (3) ,

x x

Passons à présent à la nature des querelles et b~a.rres don.t nousparlions il ya quelques instants. Ce ne sont, au demeurant, quequerelles et bagarres inter-individue11es•. , . . '

--------..------------------------------------------(2) "Be 1obe1obe" , c' est-à.-dire ceux qui parlent un parler bizarre, qui .

n'est pas oomme le n8tre J vient de be,bi 1 ceux', les ••• et e-lobe iparler un langage indistinct, incompréhensible.sauvage, c'est-à-dire gens des silves, de la f'or3t.Signalons brièvement que ces sentiments, oes stéréotypes, inter-grou­paux peuvent, a.tr.e, sont parfois, habilement exploités pour faire d'unproblème inter-individuel un problème inter-groupa1, inter-ethnique.

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Citons à oe sujet oette querelle inte~thnique à laquelle nousavons assistée pendant notre travail sur' le terrain. Monsieur X••• ,pendant un séjour de sa femme à. LIBREVILLE,' EUltretint dt intimesrapports aveo Mme Y••• ,une épouse venue en vaoanoes chez son "onole".Madame X••• le sut. Palabre s'ensuivit entre les deux femmes. Cesdernières étaient d'ethnies nourrissant des oomplexes divers l'uneà l'adresse de l'autre. Les jours passaient. Madame X••• se sentaitnettement moins solide que sa rivale J,les ohoses en·rèst~rènt·là.. ~ .'

Dans les mames temps, un vol avait été' commis. Pour déoouvrir leooupab1e, le lésé rèoourut à. une assooiation ?ocu1te,. Au oours d'unedes prooessions de oe11e-oi, le groupe ooo~lté passa à cSté de laoase de Madame Y••• tout oomme, devant d'a.utres oases, de tempsimmorial il passait, et, oe jour-là, passa. Mme Y••• orut à. uneprovooation. Palabre éo1ata.'Cohue ••• bagarre ••• Les groupes anta-

'gonistes étai~n~,oonstituésde part et'd'autre'd'amies de.s deuxrivales. Dans-ohaque minorité ethnique, le bruit oourut 1 Noussommes insultés, injuriés, bafoués ft Elle a dit, elles ont dit que •••NOUS sommes •••. NOUS sommes.,•• " •.

Ce qui était jusqulalors antagonisme striotemènt inter-personnel1eallait dégénérer en conflit inter-ethnique, préoisémept paroe quede part et d'autre. l'individu est enoore un être d~vantage affeotif

'que rationnel' ; parce que, jeune encore, an nia pas été for.mé àma!.triser, à. oontrSler, à. vérifier ses impressions, ses désirs ,se·sémotions naissantes, à. examiner· aveo froideUr et ob jeotivité unesituation,.fr.qidétir et objeotivité que l'on doi't, 1D.tens1fier lorsquepréoisément l'on seoroit, on. se· trouve affeotivement meurtri danset par oette situation:

CurieUx,·badauds, membres de 1.~une et 1.lautre ethnie •••ohaounarrivait. Les deux groupes antagonistes grossissaient, s'a.ffrontant.Des neutres s' interposèrent. On raisonna les uns et les autres.' Onamena. en les tiraillant les deux rivales; ohaoune dans sa oasa 1 labagarre était, si je puis ainsi m'exprimer,'déoapitée, aveo le'départ des deux ohefs de file. ' .

La tension dura des jours ,puis s' évapora.·

Que Si était-il passé en résumé? D'une intime question de femmes,habilement exploitée, on a fait un affront oolieotif. inter-ethni­que. Les bruits les plus bizarres avaient ,pendant oe temps, oouru •"ns en veulent à. notre oonsoeur paraa. .qù'el1e dépasse en be~uté

leur oonsoeur t " ••• Mme :Y.•·.•• a fait tout oe1a pour NOUS insulter,Po,ur NOUS abaisser ••• "

li n'y eut pas de prooès d' adu1tère afin: qu'une bagarre entreethnies n'éo1ate.

~our résumer oette situation oonf1iotue~le inter-ethnique, oitonsoette.pensée d'un de nos interviewés, fidèle reprodudtion de lamentalité générale 1

- "Je n'aime pas entendre oritiquer oeux de ma tribu"

Citons oet autre enquêté 1

- "Les autres raoes disent que NOUS SOMMES DES SAUVAGES"

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. ..

100

Les oonfl~ts inter-ethniques ont leur orig.ine· da.ns une ignoranoe réoi­proque des Ulis et des autres, 'dans une connaissance .uniquement oons­tituée de pré-jug6s~ ...

x xx

CAUSES DE CETTE REGRESS ION DU NOUS

Cette régression d~.~OUS ANCESTRAL vient de oe que...

1°/ - de part et d'autre on a vu des palabres et bagarres entre gensaussi bien de mGme ethnie que d'ethnies différentes...

2°/ - On a constaté que gens d'ethnies diff'éren.tes arrivent à. par­faitement sympathiser, à réellem~n~ ,s'entr'aido~, fraterniser,s'aimer.

3°/ - A un mament donné,- devant tel embarras, on s'est vu rejeté paroeux de son ethnie et seoouru par oeux d'une autr.e· ethnie, voiredlune ethni~ adverse.

oinq interloouteurs affirIÏ1ent à ce propos préférer vivre aveo d~ autresraces qu'avec la leur. ;

- un sixième déolare l " ••• Pas de difficultés ••• Au' oontraire, on estbien lorsqu'on vit avec des gens d'autres races. S'il vous manquequelque chose, ils vous viennent en aide."

trois autres estiment qu'il y a trop d'histoires lorsque l'on vitentre -gens de rOOme ethnie et qu'on en a point en vivant a.veo d' autresethnies. . .

4°/ - les habitudes chrétiennes et européennes de se oontrôler, des ' analyser, de se oritiquer', de dominer se s impulsions s' infil­trent et s'implantent.

- "n n'y a. plu~ d'histoires, parce qu'on s'entend 1 on est frllres" (1)"nous disent plusieurs,interviewés.

"Nous nous considérons tous frères' ici" •

- " S'il Y en a qui 'Veulent provoquer les autres, les provoqués lais­sent parler, estimant que nous sommes ioi non pour des palabres,mais pour travailler".

- "Plus d'histOires, paroe qu ' on est aotuellement un peu oivilisé"

"Plus de bagarres, paroe que nous commençons à oomprendre là. vieil.

------------------------------------------------------------------------(1) Influenoe de l'Evangilo.

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5°/ - la Direotion de l'Entreprise prend de rigoureuses mesures àl'adresse des fauteurs de troubles 1

-"Ils ne font plus de bagarres, paroe qui ils ont peur d'3tresanotionnés par lGS blanos ll •

_"n n 1y a plus de :palabres; oar les Gendarmes emprisonnent lesbagarreurs".

-"On peut être licenoié si l'on se bagarrl;lll.

_nA présent, il n'y a plus d'histoires, parce que les batailleursétaient renvoyés ll • (sio)

60/ - Une consoience africaine, nationale aotuellement émerge J.

_itOn évite les bagarres, parce que nous sommes tous des Noirs".

-"paroe qu'on s'entend, maintenantll •

-"Pas de diffioultés, oar lorsqu'on vit dans une plaoe oommecelle-oi, nous sommes tous dé vrais frères ll • '(3 manoeuvros)

70 / - Aveo la destructuration et restruoturation des anoiens cadressociaux, à la vie du groupe se substitue la oellule familiale,le foyer.

-"Les histoires diminuent en nombre paroe que .cha.cun reste ohez soi",affirme une dizaine d'interviewés. ..... - ..

x x

PRmc~ALES CAUSES DE CES QUERELLES ET 'BAGARRES~

Dans la popUlation étudiée, lès palabres sont dues à trois faoteursprinoipaUX' J.

1°/ - Les femmes, adultères; paradtiltères (1) détournement deO"onoubines, de m~rcenaire's, etc••• (cité par 45 interJ;ogéssur 233)

2°/ - l'exoès de bOis,son' (39 interrogés)'

30 / - Le refus, l'impossibilité de payer ses dettes (oit& par 16individus)

Enumérons ensuite 1

4°/ - Le vol (8 individus)

---------------------------------------__~--------------------------.._I.--~( .. ) Sur le néologisme' "paradul tèi-è" of. notre étude llLiens Matrimoniaux

et Paramatrimoniaux" Livre Ii ch'. III" p. 139 et suive

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LOISIRS

Des réponses faites à nos questions sur les loisirs, il ressort que

84 individus affirment ne pas: avoir de repos bien des dimanches, laCompagnie les obligeant· soit à travailler comme les jours" ordinaires •soit à restituer, jusqu~à récupération totale, des jours'de congésaooordés à l'ocoasion de fate, telle, v.g. les fêtes de l'Indépendance.

2 individus affirment travailler deux dimanches par mois.

- 51 'ne nous ont rien dit à ce sujet •

. Pour le reste des interviewés, 98 individus, les dimanohes et joursf~riés sont des jours

de repos (41 sujets)de danse, promenade, divertissements 1 on boit, on c~sseou l'onp3che (29 sujets)

- de p~omenade ou de travail personnel (13 sujets)- de'prière et.de repos (3 sujets)

S·U GG E S'T IONS

x x

••1'· ••On pourrait envisager 1

1°/ - La création d'équipes.d~ foot-baIl.

Pour rendre ce sport 'agréable, il ne faudrait pas le limit~rau seul cadre du ohantier, il est nécessaire ~.condition sinequa non de sa vitalit~ - qu'il débouche périodiquement versquelque grand oentre 1 Libreville, Kango, etc••• 'Les joueursde chant.ier entreraien"t tant3t au grand centre,' 'tant8t auohantier, en compétition avec d'autres équipes •

2°/ - La création d'une bibliothèque où les sool~isés pourraienttrouver quelques revues et livres '(l'un d'eux 'a.urait la chargede tenir à jour ce service)

30 / - des oonco~s, à oertaines grandes fêtes,

de danses et jeux folkloriques avec primes aux meilleures"troupes"

40 / - des journées féminines

A Libreville .il' existe un Centre sncial où sont prodigués desoours de oouture etc••• à des .t'emmes souvent illettrées.

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L'assistante' Sooiale aooompagnêe des me Hleures- (1-) d'entreellës pourrait 'se rendre assez souvent dans les ohantiersimportants et y disPensér un enseignement ménager

- Des journées religieuses: un pr~tre, tous les mois parexample,pourràit profiter des oooasions de pinasses et remor­queurs de 11 Entreprise pour entretenir un dimanche' sur 3 ousur 4 la foi et la vie religieus~ des ohrétiens eto•••

6 0/ - ;pour les ouvriers '

la possibilïté pendant les jours de repos de disposer dequelques outils qui leur permettraient de briooler.

Tout cela évidemment demanderait à 8tre préalablement examiné,étudié et adapté aux manières' de penser, d'8tre et d'agir dela population en question.

Un prinoipe demeure : si lIon ne veut pas donner au travailleurde ohantier le sentiment d'être pour son patron un instrumentseulement, il faudrait que 'le patron lui donne l'impressionqu'il oherohe à rendre agréable ct variée la monotonie, laroutine qui guettent toute Sooiété davantage olose qu'ouverte.

Des efforts oonjugués entre le Gouvernement et oertaines en­treprises pourraient permettre à oertains bons manoeuvres desplus anoiens de l'Entreprise à faire des stages en Franoe 1 ilsverraient oomment travaille le manoeuvre européen et arrive­raient à comprendre que le travail des mains ne dégrade pasl'homme.

x x

D'auouns peuvent appréhender de pareils éohanges entre grands oentreset ohantiers 1 la mentalité de ville s'infiltrerait dans les ohantiers,des exodes pourraient slensuivre. Tenir'pareil raisonnement, olestavoir des ohoses une vue bien oourte. C'est un peu le raisonnementdlun père qui pense que pour garder à la ferme paternelle ses en­fMts il faudra.it que ces derniers soient privés de tOU~1i oontaotaveo l'extérieur.

------------------------------------------------------------------------(1) Afin que les femmes de ohantier ne se déoouragent pas, oar elles

auraient en leurs oonsoeurs illettrées oomme alles des exemplesoonorets.

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C'est un peu également le oomportement du ohef d'entreprise qui ,ne veutpas moderniser son matériel de travail l, tôt ou tard il fait'faillite,ou risque de voir ses affaires périoliter. '

Si pareille argumentation peut Qonserver au ohantier certains éléments, illui en enlèverait grand nombre de, ses meilleurs.. ..'

En outre, bien des oitadins ne répugneraient de travailler en brousse s'ilspouvaient de temps à. autre retrouver les agréments de là. ville, oar ne nousleurrons pas.à.oe sujet bien des épouses supportent très mal oet iS91ementforestier et, plus d'une d'entre elles fait de plus en plus press~on aumari pour qu'il trouve travail dans quelque oentre.

On ne peut valablement pas supposer que le nombre de femmes pensant ainsiira diminuant aveo le temps~ si les ohantiers ne oherohent pas à réduire lamonotonie qui leur est inhérente.

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CH. III - MODELE DI INNOVATION DANS LA CON.DITION DU TRAVAILL~

GABONAIS.

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INTRODUCTION-------

. Après.l I.étude de la condition du travailleururba.in (ohap!tre I), puis du travailleur de chantier'd'ol:oumé(oh.II), nous entamons dans ce chap~tre llétude d:une entreprise ­les Etablissem~nts III - dont bien des réalisations sont· sanspréoédent a.u Gabon.

Notre but est de partir de ces innovationsmatérielles pour aboutir au psychique~ à la v~s~on que le travail­leur des Eta~l;issements III a du'monde qui l'entoure'. Notre tâcheoonsistera surtout à comparer les comportements et attitudes de cedernier travailleur aux attitudes et oomportemen-l;s des travailleursétudiés- dans ies.deUL premiers chapitFes. Les différences et ressem­b1anoes qui en ressortiraient nous permettront peut-Gtre de com­prendre, d'expliquer bien des situations et problèmes sooiaux.

'Cènt soixante-treize interviews çmt été" faitesà oette fin, auprès des employés et travailleurs URBA.mS ayant unminimum de spé~ia1isation : bur~auorates, é1eotriciens, laborantins,méoanioiens,'pinassiers etc••• Ont ainsi été délibérément laissésde oSté manoeuvres et gens de màison salariés des Etab1iàsementsIII. Un sondage fut effeotué auprès de dix-huit travailleurs fores­tiers desdits'Etab1issements, qui nous permettra de voir lesdifférenoes susceptibles dlexister au"sein de cette dernière entre­prise entre·l·I·employé de ville et··l ' employé de ohantier.

t:":.J, pré-sondage eut liau an mars. Le travail sur10 terrain se déroula du 12 au 27 avril 1960, dans les mêmes con­ditions et avec les mêmas méth.o~es.ettie .p'o.ur.. les deu;x p~emi.è.r.a.~ ~entreprises •. .

-----------

.; ... ,

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POPULATION ETUDIEE

REPARTITION INTER-ETHNIQUE

al - Cent soixante Gabonais (22 ethnies) et treize Etrangers (septethnies) ont été interrogés. Leur répartition mu1ti-ethniqueest la suivante 1

Eehira 68 individus 39,3 %Omyéné 61 " 35,2 %Fang 23 " 13,2 %Etrangers 13 " 7,5 foBakota 4 " 2,3 foBakélé 2 " 1,1 foOkandè 1 " 0,5 foBéké 1 " 0,5 %---

173 individus 99,6 fo

bl - La population de ohantier - 18 travailleurs - se ventile comme .suit 1

Eshira 13 individus 72,2 10Fang 3 " 16,6 fo~ota 1 " 5,5 foOmyéné 1 " 5,5 %

18 individus 99,8 10

REPARTITION SOCIo-PROFESSIONNELLE

al - Les 173 tra.vail1eurs urbains des Eta.b1issements III se répar­tissent ainsi 1

- Ouvriers 1 63 sur 223 en avril 1960

- bureauorates~57 sur 164 " "- topographes

- laborantins 31 sur 32

- navigateurs 22 sur 141 " "- - r. -

soit 173 sur 560

Ont été laissés da eSté 1

11 - délibérément 1 manoeuvres et gens de maison :179 + 7 • 166 individus

. .·1 ...

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10;

21 - pa.rce qUe les qua.tre groupes oi-dessus sont largementsuffisants pour l'appréhension des probl~mas et atmosphèrsdes Etablissements III 0, ,o ••

- ·Infirmiers- ohauffeurs- oonduoteurs

sondeurs

2059

d'engins 819

106 individus

bl - L1éventail sooio-professionnel des 18 tra.vàilleurs de ohantierest oomme oi-apr~s

ouisinier .. o{ 0- éleotrioien 1- charpentier 1- méoanioien 2- manoeuvre-sondeur 6inf~ier 1

- laborantin 2- ohauffeur 3- bureaucrate 1

..-soit 18 tra.vailleurs

AGE

al - Le plus jeune des employés de ohantier avait: 19 ans et lele plus âgé, 45 ans (cinq employés ignoraient

0leur âge)

Age ~o1en 31 ans

+nt~rquartile cie ~7 à. 32 ;f~~onlt° . " .., -Mé.d.iane 31 ans ;.

bl- Les de~ plus jeune~ t;a~:iile'lU's urb~ins ~vaient 17 ansoha~un et l~s pl~s ~gés· 51 ans.~t·660ans. (17 travailleursne connaisàaient pa.s'-le~)tgeh o·.

Interqup-rtila

Dominante

de 23 an~ à 35dms'. .\

olasse des 23 ans (13 individus) suivie desclasses de 24,25 et· 27 ans ayant chaoune 12individus, puis de la classe des 26 ans(10 individus)

Age moyen selon le~ groupements sooio-professionnels 1

bureaux 26 ans 8 mois

àteliers 32 ans 8 mois

laborantins 24 ans 3 mois

navigateurs 33 ans 8 mois

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Niveau de soolarisation

al - Les 173 interviewés urbains se distribuent oomme s\\1t 1

21,3'~

1r '5""~" "... 7.~

10,4 ;':

26,5 fo15,6 %

Illettrés

Cours prépara.toire

Cours élémentaire

Cours moyen'

Enseignement prim. Sup.& enseignt seoondaire

? (scolarisés)

? (scolarisés ouillettrés? )

11,5 %2~3 %

0,5 %

)))

)

~)

21,3 %d1 1llettrés

, 1

78,1 %':< ç.e,'~q.ol~isés

Suivant les gToupements sO,cio-professionnels, ~m a. ,les pourcen­tages 'ci-après 1

",

groupements sooio-professionnels nl. Sool. ?

Navigateurs 40,9 % 59 foLaborantins 100 'fo

Ateiiers 31,6 % 66,6 ~ 1" 'fo:Bureaux 12,2 % 31,7 %Nous y distinguerons quatre groupements .:

- les groupements où l'élément scolarisé tend à l'emporter ennombre sur l'élément analphabète (navigateurs) ,

..;. ,o~ux où l'élément soolarisé prédomiAe sensiblemen~ (atelier)

- ceux où llélément analphab~te est infime et oomme une excep­tion (bur~aux, topographie) J

, , '

-oeuX où l'élément 111ett~~ est ine~istant (la.borantins) •. "

b/ - Chez les forestiers, on a 'I!"::' '",J;,llettrés

alphabétisés

Cours élémenta.ire

Cours moyen,

Certifiés d'études prim.

_?5,5 %, ,.11,1.fo )

11,1.."0 )

11,110' )

11,1 % -)'

55.5 %d'illettrés

'44,4 %descolarisés

Du point de vue scolarisa.tion, le groupe lIforestiers" peut Strecomparé au groupe "ohauffeurs, pinassiers, matelots" des Etablis­sements II.

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----~----------------- ---- ----- _.- -- ~._-----_._--- -------_..: --'-------- 1'----"'-0__- -----

Navigateurs 9 4 2 1 2 ·3 1 22

--------...1-----1----- -_.- --- ---,..._-- ----- ------- ___--0- r----- --1------~-----Ateliers 20 5 5 5 5 10 5 2 1 :1 1 2 1 63

-------------------------- ---- ----1----- ----.,. ...--- ------- ---- - ---------- - - -------. '

Laborantins 2 2 88 ~ 2

5 2 2 31

---- ----- --- -----'------ ----;-- . .. ..---------- ---- --------- --~!"-------

Bureaux 8 4 1 2 3 15 17 3 , 1 1 2(1) 57'.--- - --- - -- --- ---- ---- --- ---------____0- ------ -----,..--_..._- ----------

- ..TOTAL 37 9 11 7 11 15 31 27 5 1 4 2 2 5 173

====== 1====== ;===== ====== ======= ====== ====::1 ====== :====='=~. .

==================== ==:::== ===== ====::: =::;==== ===== ========.

Forestiers 10 2 2 1 1 1 2

.,

"

"

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­...o17 ~8 ~9 20 21 122 23 24 25 26 27 28 29 30 ~1 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 471

------------------ --- '--- ~---- r-.--1----- -- --- -- --- -- --~- -- r-- -- --.-~- -- -- -- -- --1--- -- -- -- --- --1-~Bure~~_~_ 1 2 2 4 3 3 6 5 3 3 2 2 1 2 2 1 1 2 1 1

UR- --- -- ----- f-- -- --- -- ~- .... ,..- _.----~. -- r-- -- ----~. -- -- -- - 1--- 1--- -- -- -- --- _.J_

llUNSrtelierB 2 1 1 2 4 4 4 3 2 2 4 2 3 1 2 2 5 3 3 1 1 1 41---------- --- ""------- --- --- --- -- -- - ----- ,-- ----- ---1-- -- - -- -- - -- ,-.- --- -- ,-.- -_..-Laborantins 1 1 ,1 1 3 1 8 1 2 3 4 1 2 1 1------------ ---""-- ~-- 1-- 1---1--- f-- -- 1---- -- ----- - f--- 1-- -- --- -- --- -- -- +o- f-- - 1----~-- --- -- --- fo--- ----Navigateurs 1 1 1 2 1 1 2 1 2 . 1 1 2 1(------------ --""-- ...-- .--à, ---1---1'-- --.----- -- ----- -- -- -- --1-- -- ~- - -- -- -- --- -- --- ro--- ----1 Total 1 2 3 5 8 6 3 12 12 10 12 6 6 7 4 6 2 2 3 2 3 3 7 4 3 3 1 2 4,

F== 1=== ==: === p::= ==== === 1=== === === === F:== F:== == F==:: === F==: 1=~===-~=========== === === -- == == == -- == -- -- == == == ==9=Forestiers 1 1 3 2 3 1 1 1 t

1

1..

1~ 4~_ 50 51 66 ? ilota.l------------------' -- ..:.-- ,-..----..(Bureaux( suite ) 1 1 8 57(----------- -- -- -- -- ~- -- .._----

UR- ~Ateliers" 1 5 63BAINS --------- -- -- -- -- --- --- ---

(Laborantins , 31

(----------- -- - --- --- ---~~av~~s

,1 4 22

-- -- ----(Total 1 1 1 1 17 173

=================== == ==: === -- ~== ==:= F=::===:

Forestiers 5 18-

A,GE DES INTERVIEWES

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111

Naviga- Ate Laboran bureaux Total des :D'ores-teurs liel tins trav. ur- tiere

bains-----------------------------10----------------f------ --.-.-~""1-------Groupe BAKOTA

- lSndoumbou 1 1- Ba.ka.niké 1 1- Bandjabi 1 1 1- Badouma 1 1

Groupe FANG- Fang 2 6 4 . 11 23 3

Groupe BA.KELE :

- Bakélé 1 1 2

Groupe OKANDE- Apindji 1 1

Groupe SEKE- Sékiani 1 . 1

Groupe ESHIRA- Eshira 1 15 5

,10 31 2

- Baloumbou 3 1 4- Vili 1 5 1 . 2' 9'- Ngowé 2 1 ·1 4- Ba.pounou .5 1 12 18 10- Bavoungou 1 1- Ba.varama 1 1- M.a.ssango 1

Groupe OMYENE'- Galoa 4 7 5 5 21 1- Nkomi 7 9 7 -4 27- Oroungou 2. -4 1 2 9- Enenga. 1 1- Adjoumba 1 1- Mpongoué . ' 1 1 2

Groupa ETRANGERS- Togolais (Mina 2 2 4- Dahoméen 2 1 1 4- Ngoumba. 1 1- Ba.lali 1 1- Mboohi 1 1- Togolais(Ewé) 1 1- KoU7oU 1 1•-- -- --

22 63 31 57 173 18

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112

moRT nIDENIULE DE CHANGER LA CONDITION DU TRAVAILLEUR NOIR

A.- ETUDE DE L'ENSEMBLE DES SALAm:mS DU PERSONNEL AFRICAm

"Le travail intéresse l'homme lorsqu! on gagne quelque chose àson travail. 1 Il (1)

Cette pensée d'un de nos interviewés pourrait servir de réfle­xion, voire \ie méditation à tous ceux qui de par leur situationet profession sont appelés à s'épancher sur le probl'ème du tra­vail au Gabon. Car après avoir abordé avec objectivité le pro­blème qu'il, nous a été demandé de résoudre, une de nos·oonclu- .sions est que 1 la désintégration du travailleur gabonais à. sonentreprise est due, dans, une MESURE NULLEMENT NEGLIGEABLE etMEME DANS mm LARGE MESURE, a.u salaire qui est attribué à cedernier, et notamment au fait que pour bien des emplois cesalaire ne oomporte pratiquement ni minimum ni maximum.

Le travailleur se sent ainsi nettement écarté de 'l'existenoe del'entreprise qui l'utilise.

Dans la mesure où un individu se sEmt à tort ou â raison éoartéd'un ohamp sooial qui de.vrait pourtant être 10 sien (2), inévi­tablement il se sent ankylosé et se comporte en oonséquenoe 1 ilne peut alors dispenser à une même cause la quantité d' 6nergie'qu'il dispenserait s'il était accepté par ledit milieu social to'est le cas de la femme africaine, que le mari ne male pas à lavie réelle des affaires du foyer. (3)

Contrairement à oette attitude naguère oollectivisée du patronatau Gabon, il existe présentement des entreprises qui s'éfforoentde changer la condition socio-économique du salarié noir.

Si, dans los Etablissements II, les faits ne révèlent auoun effortde réalisé rela"liif au travailleur (4), sauf en matière de loge­ment dans les ohantiers ~ixes (5) ; dans les Etablissements l parcontre, quelque ohose est amoroé : dans le domaine des salairesdes employés ayant quelque spécialisation. On peut également con­sidérer comme un effort de la Direotion des Etablissements l laration (gratuite) fournie au travailleur subalterne que la profes­sion retient ou le midi ou certains acirs à.' son poste de travail(6) , '

•• • b • .... ___

1 of. oh. II p. 672 of. oh. l p. 1..1 et suivantes, et notamment 13J ote oh. l p. 444 of. p.63~d'ernier alinéa , p~'·64·-";' 65"et 'oh. l p. 45 - 46 - 415 of. p. 83 . '6 of. p. 48 et suive notamment 50

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113

Mais tout oela est loin de révéler une volonté décidée qui oonduiseavec méthode, telles dans les Entreprises III, l'effort amoroé.

En effet, dans les Etablissements III, les faits découvront desréformes profondes, sans précédenot au Gabon, en faveur du travailleur •

Examinons, dl abord le domaine des salafr.es.

1°1 - les Erofessions subalternes.

al - en· brousse

arr 303 manoeuvres des Etablissements III, le moins payéavait, en mars 1960, 2.964 Frs et le plus payé, 17.451 Frs •Ces salaires oomprennent salaire'de base et ration.

Si nous oomparons le salaire de ces 303 manoeuv.res deeEtablissements III à oelui du personnel des Etablisse­ments II ~.589 individus - n~us oonstatons que (1) l'

sur 589 employés africains - effeotif total ,des Etablis­sements II en ma~s 1960, 583 (98,9 %) avaient, à oettedate, des salaires oomparables aux salaires des manoeu­vres des Etablissements III.

le mode (Etablisseme~ts lIt) 6351 Frs est 1,4 fois plusélevé que le mode da la totalité des salariés des Eta­blissements II, lequel est de 2500 + 2000 Frs deration en nature = 4.500 Fra.

- Alors que la médiane ohez les salariés des Etablisse­ments II est de 2500 Frs + 2.000 Frs de ration ... 4500 Frset la moyenne 3501 + 2000 a 5.501 Frs ; nous avons dansles Etablissements IIIs

- médiane des manoeuvres 1 6956 Frs (soit 1 1,54 foisplus que la médiane de la population salariée desEtablissements II)

- moyenne 1 7.179 Frs (soit 1 1,3 fois plus que lesalaire moyen de l'ensemble des travailleurs et em­ployés des Etablissements II)

- La zone centrale dans les Etablissements II va de(2.500 + 2.000) =4500 à 6.100 Frs (4000 + 2000 Frsde ration). Dans les Etablissements III, elle commenceà 6351 Frs et finit à 7.671 Frs.

x x x

----------------------------------------~---------------------------(1) cf. P. 64 et 65

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114

en ville

Sur 84 manoeuvres urbains' des Etablissements III, le moins' paye avait3.461 Franos et le plus .payé 10.604 Franos (1')

la zone oentrale gravite entre 6 085 Frs et 7 885 Franos.

EN RESUME.

Il Y a là un réel effort de revalorisation des p~ofessions subalternes.Il importe de mettre en relief la distanoe entre le minimum et le maxi­mum des salaires 1 le maximum est 3 fois plus élevé en ville, 5,9 foisplus an brousse que le salaire minimum. Cet éoart permet au manoeuvred'avoir un idéal éoonomioo-professionnel, une sorte de point do mire (2).

On peut également retenir le fait de payer plus oher le manoeuvre debrousse. La vie do brousse est en effet une vie pénible, sans distrao­tion si on la oompare à oe que la ville offre. Le travailleur de broussea ainsi une oompensation qu'il est loin de ne pas mériter.

---------------------------------------------------(1) Dans la manipulation des salaires des employés et travailleurs noirs des

Etablissements III, il oonvien~ de se rappeler que oes derniers sont touslogés par l'entreprise. Avantage social dont, en règle générale,leGabonais travailleur de ville ne bénéfioie.nullement. Nous en parlons plusloin.

(2) of. p. 66 et notamment 67.

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IC'\........S A L A 11 lES ' DE '-C R A N T 1ER

Croupts s'ocio:­'Il'0fessionnels

Eff. M:r:NIMUMSalaire Eff

'mWlESalaire

MODEEt! Salaire

-MAXIMûM'Eff Salaire Ett

MOYENNE' INTÉRQUARTILE

1 2 . 3 4 5-,-

6 7 9 10 12, ,------ --- -------- -~-- ------

---------------

8.729

140139

12.641,9 10.868 à 13.754

19.996,4

13.162,1

18.106,31

1

1

, .---~ -------~ ~-------------------

, 1-

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14.249

9.419" ,------- ---- 7----~--- -------~~----------

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2 i' ,-773

__--r__ ....__ _ _

15 606

17 .630 - 1,--------- -- --------- --------------------

--------,

2

3 17 .945

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inex

'~E)X'

1

F 10.868

1

1

F 14.249

F 7.671

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1

,2 8.729

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'8.729

t4.249 1

10 568

14.249 1-------~ ---- --~---- --- -------~ ---- .--------- -------------------

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-------- ---- ---~-~-- -

, 1.4 139

7.671 2

------ --- -------- - ---~

310316' 1

3 7.970

1

5 15.939 1

1 14 139

1

1

12 10.604 1

16 10.316 3 11 ~903 4 11.903·

-- ----.- -----+-.-i------- --- ----0;---survè illant

InfirIiliers

Computeur

Appr~ Dess~a~eur' 2 8.729 2

Appr~topographe

Sèorétaire

Dessinateur

assistant-Labo. 1

Laborantili

Ecrivain

'l'opograpl?-e

boy-chauffeur

Aide-topographe 6 9.419-------------- -- ---------

----------------- ----- ------- -- --------- ---- ---~--- --- -------

--------,----;

- '------------,---_.........

-----------_._----- ----- --~---- --- --------- ---- --~----- -- ------- ---- -------- ----------------------------------~--- ----- ------- --- --------- ---~ -------- --~ -------- ---- --------- -----------------~---

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1 2 3 4 5 678------- --- ~----:------r------· --------------

9 10 11 12

conduoteur 15 10.868 14.249 2 10.868 4 27.773 2 15.488,5 .10.868 à 17<530--------------------- --- ------- -- -------- ---- ------- ---- -------- --- -------- -~------~---------------

ohauffeur 10.f-68 à 15.606- ~~.------------------ --- ---.~-- -- -------- ---- ------- --- . .

" --.---- ....:._- ---------: ----- ._--............----------·ouisinier 3. 11.903 2 11.903 2 2. 17 .457 1 13.754,3

.' .--_._~--~~----------- --- ~-~----. -- -------- ---- ------- -- -------- -- --------- ------------------------

barman 1 '12.236 1 12.236, .-------------------- -- ------- -- -------~ ---- -------

8.416,7 7378 à 9419

------- ------------ -----------

14.249

11.903 .

12.701

10.604

17 .945

. .. .--~----- --- --------- ---------~--------------

-- ------- --- --- --~-------------------

7 27.773 1 13.852, 10.316 à 16.042

inex.

8.729 8 30.418 11.444,8 7.671 à 13.307---,-----"..-------------- -------------inex. 26.870---- --- ----- - ----------

13.754 2 17 ..457 1 14.189 13.754 à 15.939----- --- ------

1

1

1

1

5

1

5 . 7~970 5· 11.903

1

·1

7.884

11.903

12.558

13.754. 1

1.0.604

7.406 1 10.316

19.309

21.160

1

1

1

6 6.656 1 10~460

9.419 7 13~717

9 8.445

;1

----------------

Contre-mai.tre

Graisseur oonduote "1'.

boy oase·de passage 1

Tourneur mécanicien 1

ohef dl équipe

Aide-méoanioien

Graisseur

Méoanioien

Charpentier

sondèur·

Aide-monteur

oapita-sondeur

aoorooheur

.,_----------- ..IO'_"o-f-. _

'Soieur

.Menuisier

~------------------- - ------- -- -------- --- -------

--------------------- --- ------- -- ---~---- --- ------- ---- .------- --- --------- ----------~-------------. .

. .-----~--------------- --- ------7 -- -------- ---- -------

'.--------------------- --- ------- -- -------- ---- ------- --- -------- --- --------- ------------------------

-.------------------ --- ------- -- -------- -- -------

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_-.-___ t __....-

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6.883

.---- ----------------

15.939

8729

13754

14249

, 9419

10868

12.236

2 11.496

3 12.453,2

1

2 8936

1

-+--,~--,---+----------

7.004

14.139------'+---t----- - - -------

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1

1

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1

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1

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9.419

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8.729

15.939

14.139

1

1

1

13.754

1· 10.604

6.762

9.419 1 14.240

·9.980

2

1

2 10.868

1

3

1.

1

1 :

chauffeur-chaudière 5

chasseur

acheteur

Police

----------------- --- ------ --- -------

électricien

élève-électricien

..• ---+---+--,----- --- --- ----- --botltefeu 2

Aide-boutefeu- ..........--------+--+--.....,~,

------------ ----+--

-------------- -- ------+----t-----

aide-électricien

--------- - ----+-.--1-------+.--+----- ---1---

--------~----

------------------ --- ----~-'_r--_+,

Pinassier graisseur 1

-----------t.....-lfo-o---+-......- ...--,- -- ------- --Patron-remorqueur

._-----------. .

Pinasaier pilote : 1

-------+--.-4-----;-.------------capita 9 6.131 1 12.558 2 12.558 2 15.606

~~~;.-=-_ :- ~70J_1 7~ 2~1~~~~: :__~~~":~~~~ier___ 5 _~.972_1__~ ~:.:558 =__~~:~39_Pinassier-mécanioien 1 14.249 1

r:-- ---------------..-----.....-----~""":.-""""--...=.--..:.~.......--------------------- ----------.- .. ..-.------...--------.--_~_._ ..._.:. _~ ~ = __2__ ~ 2.- ~_ __2 ~_ 9 10 11 12

-------~. ---- ---------------------------

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7179 p351 à 7671

9753 8682 à 10.604

11505.

10977 9419 'à 10.868 .

11420

. 941.9

14249'

1

1

1

1

17.457

12.236

17.630

-------- ------ ----:,- ---------------8.973 13'

6.351 14

10.604 2

1

1

6

4 ·9.419 5

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14249

2

...9419

1 .

5 10868

------~--- ------ --- --------

2.964 1

6.947 2------- --- ------~ --- ------

------- --- ------. --- ---------~---~.-------------- ----- ---~-----------------

------- -- ----- -~---------+--~-------- --~--- ------ ----------------------

---------------,------- ------- ---i------ --- -------- --- --------- ----- ------- -----------------------1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

--------------- ------ ------- ---- ------ --- ------- ---- --------- ----- ------- -----------------------Aide-sondeur 1 11.903 1 . 11903

..---------

esBouss olier 1.--.....---------oonteur 1

Maçon 4--..,.---------Piqueteur 11-------------Aide-jaugeur 2--~-..~----Jaugeur 36

----l\Ifanoeuvre 303

co­...

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0'.-....Groupts sooio­professionnels

SAI· '\ RIE SUR B .A +li S

MINIMUM MEDIANE MODE MAXTh1U.M: MOYENNEEff Salaire ·Eff Salaire Eff Salaire Eff Salaire Erf

Interquartile

6.447 à 8.670

4560 à 4560

1.1560 à 20007

7.838,7

3 13.595,5 11102 à 16228

2 16.888

1 4.852,3

---- ---- --- ------3 6.447 4 11.560

.3 3 20.0073.3

1

3 16.228 3 28.899-- -----

22 4.560 22 7.8001 4.560

1 7.336

2 t3.116

1

21 6,,224

28 4.515

Planton

Emp. de bureau

Bcrivain l'ointeur

Eorivain

?oint lU' 15 4.083. 1 13 .. 1"16 4 13 .. 116 4 23.342 1 12.388 9806 à 14672Co~~:---~-------- ---7 -7:~65-- --~_. ~~~560- --2- ~~ .560-- -~- '~~~228-- --1' ~~:552----1··(1·)·--·-----·-··---·-_·-_..·._u ... ".____________ _. ------ ---- ------- ----- ------- ---- -------- ---- ---------~.._._--."._- ..---~~.- ... ~.....~---

lagasinier 8 10.004 2 13 .. 116 2 10.004 2 20.007 1 13.531 (1).: ~,.116 2

---------------- ---- -------- ---- ------- ---- -------- --- -------. Retraité .

6.336--------

1 13.856,6 11.560 à 16.228---- ----------~------

1 10.448,5 (1)--- -----------

1 9.411,8

1 12.87728.899

11.560

3

5 20.007

2 13.116

~.973

inex.

F 13.116

1

2 10.004

1

2

-- ----~--

1 8.670

3 10.604------~---+------- --- ------

1

4 8.670

Jactylographe------,------r-

J)éclarant

Aide-Magasinier

fichiste

----------------- ---- ------- ---- ------- ----- ------ ---- ------

. -!--_"+______ __ _ ------1----..1-,. Commis daotylo

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12-----------,(1)--------------(1)

11

1 10.115

1 1.7.593,7

11.560

14.571

11.560

108 9

11.560

2 . 28.899

7

inex.

--------- .---T---------~----------------

6

1 .

1

1 13.116

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11.5601

5 10.004

1

computeur

Aide- :·omputeur

Aide-infirmier

----~-------i-;----~-- -~-]-_._;--

---------------- -- -------- --- --------Téléphoniste 2 8.670 1-------------- --- ----- -----Sténo-daotylo 7. 10.004 1. 14.672

-----,_._----_......._---~--_ ... --- ------- --- ------- --- ----- --- ------- --- --------- -------------_.._-------Infirmiers 1 3 8.670

11.56023 •.342

3 25.5653 .3

Photcg.caphe 1 1

':f.iireur de plans 2 11.331 2 11.560_ç .....__ ...... '.0> • __ ........... , ~ ..- ·_00_______ __~ _ _Aido-dessinatour 1

14.672

-I------.L.----,------

.1. 7'921,2

12.856

10.004

2 19.611': 1 13.946,6 100228(F) à2 17 055,5 (F)

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1

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1

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1

1. 7.. 336

1 13.944

25.565,~-_I----.~--_+---,-4--.__+---- -- ------- ---

9 25~565 3 13.585 1.560 à 14.672

------ ---, ------ --- ----- -- ------- -- -------- -----------

4.884

8.155

Topographe-dossina- 12.856 1teur

Topographe

Aide-Topographe

Aide opérateur

Laborantins

deE} ·matour

-----_._-------------+--- -------- -- -------- ---- ------- -- --------- --- ---------

oN...

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12

----------

6.441 à 7.336 '

8.321 à 11.082

11.560 à. 15.958

5.846 à 1.336.

9.292 à 12.558

(1)

--.....---'-------

;-1-----------

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11

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11.5~0

10.421.' .

--r--.--------------. 6.900

- .--------- _._------------------------ ---------------------

5 '13.942,5 11.560 à 16'.228

1

1

1 11.171

1

1

, 1

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9

7.336

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8,

4

5 10.004

6 10.004

2 13.116- ------

6 28.899

8 11.102- -----

3 11.<>80- ----

15 23.342

--+--- - -- ---- ------~---------------

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5.846

8.321

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6 13'.116"11.560

1

F . 'inex

6 13.116

6

4 1.336

-----'1-- ----

2 8.610

1.336

F 10.004- -

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--t-~......-----_+--_r._

-----5

14.672

1 10.569---20.001

2 28.899----

6.900

1 1.336

1 13.116

2 5.846 8---- -

1 9.412 F

------1 10.004

11.560

10.421-- -

6.192

2

1

1

1

1

2

57 .

14

4 10:004

'. 1

...----t----- ---- ---- -- ----

Chauffeurs'd1hyste 8

------------- ---+--_.- ---1----

Chef chauffeUr

Aide chauffeur_?oy chauffeur

charpentier

------------ --- -

graisseur

~-----------------~.--rChauffeurs

---------

Mécanicien

------------I---+-~

Capita(conducteur 1d1hyster)

Matelot

Appr. Ajusteur

Chef conducteur

cuisinier

Aide-Mécanicien

Appr. Mécanicien

Appr., Tourneur

Peintro

--------

-----------'.----1-._---

---------------+----t

-~--------------

------------------+--- ----

~

N ---------------- --- ------­.- ...

"

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---._.-------

12.856 à 15.907"

'11.102 à 13.116

.,13.116 à 16.654

. .-------------------

11.903

1'2.357

12~597

17 .oô6

---..---:--- ---...,--------------

, .---------- --------------------

1 .

1_~_....r: _ ..... _

. .---- ---------- ------------------

-+-.--+------ ,-_._------------

20.007 1

16.728 1

1 14.22.1 ---<1')---------.--,~-----, ---.- --,--~-:- -----..,.------------~-

1 14 ..864 (1) --,~-------------

, 13.572 ,(1)

,8l'

13.116 4

1 inex

1

6

--.... ---~--,

,7.191

1 15.586 1

- --;----- -

43

----- --- ------- --- ---...--'1---;-

------ ---- -----'\

10.316 1 13.116

----- --- -~---

2

6 1 6.192 1 12.069 F , inex-i----- -- ----- ..,.----:-----t--..,.-4--... --. -~~":--, ---'--.,,--- -:----:-----,------------

3 9.670 1 11.560 1 mex 1 12.090

8

1

3:

14 11.560

------1

Capita da sonde

Chef d' équipe

---------------+-~--------- ------- -- ------'+---i-

Menuisier

Tourneur

Aide-dépanneur----------_.+--

Aff'llteur

~------..-------------..

10_ _' ' 1.1 _ ' 12 .,--------, 7.191

------Soieur 1" '8.670 .. 1 ' , ... .., 8 ..67(}__________-+-_--1 .:.---1__ ---.-- - --- --- ---,-- ---

10::~..2- ~:~28 --=: _~84 _.-!.5.~..-!... ~_15_.~_64:_7+--_13_._116 à_~~~~~ _

_~+ ~4.67: ~_. ~ " :_14_.~_72:.._

, 6.900 ,6.900

Fràiseur

Ajustëür .

----------,

Aide-Soieur

Aida~s'oudeur 2 ," 8.670! 1-------~------- --~-------+--_._------ - ------- ---S9

udeur· -~- ~2±1~::~~-f'--~ ~:~60_ '2 --~::~~~--~

Sondeur 1 23.805"------------- - ------- --- ------ ----------Aide-ouvrier son- 1 t 11 •903deur'

~rge;~~~--- '"2 12:856- '1- ----'--

--------,-~----I-------

". Capita..

7.336 1inex1 6.204 F4Bla.nchisseuse--- ---,---+---t-----+--+----+--+------+--+---+--+------- -----,--,-------

. 6.397 (1)-------_.+------ -- -----...-------"'--+-----'--_......---_-.., ------..-.-NN.-

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----------:---- --

. . . . ,. . . . . .. ~."""" . " .

._--- -------- ---- --_....._-- ----- ------- --- ------- ...._..._.- ------- -_ .._-----------------12

6.447 à 10.004

10.004 à 13.116

'8.670 à 8.670

11

7.336

11.687

13.955,

-------~--------------------

1 (1)------- --------------en

2 8.417-

1 8.693

3 11.997

1 8.681 .

1 6.980

1 13.116

---+------- ---------------------

109

14.139

13.116

25.56'5

8

2 10.004

4 11-.560

2

1

3 13.107 3 13.107

F

7.336

7.336

13.116' 13

------- ---- ------ --- -------- ----- ------- ---------------------

5 6 7------- ----7.885 4

6.336 4

-----7.336 1 inex

13.1071

1

1

1

43

8.670

6.287

6.447

6.224

11 .560 : ' 1 .------- ---~-------- ----- ------~:84~_ ~_ 1__~.6~~ ~_~ 8.670

5.846 2 1 6.035 . F

4

2 11.560 1

1

1

2

3

28

12

17

10

. 2

1

Aide-monteur 1·

Finassier fraiseur 3

grutier

:!;:' ~ctricien

Pinassier

Police Watch

Plombier

Pompier

Police

_jardinier

-------------

"Elève Electricien 4

~ Maçons

------------------- - -------

---~------------------~---

------------------- -~- ------

------------------- ---- ------- ---- ------- ----- -~---

--------------- ----

------------------- ----- ------- ---

. Aide-Maçon

: Radio 1

. Appr. Electricien 6

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12

7 336 à. 7670

6.085 F à; "7885

'8 670 à. 1'1570

11

6.811

11.903

10.736

2

1

1 ·15.930 11 820 F à- 17 784

1

1

10987

mex

6.447 14 10.6047.336

.7.670 8 11.570

14.672 9 28.899

1.1.570 .12 1.7.7~

9

1

8

6

---- -------1---- -------- -----

5

6.447 14

11.903

1

1

1

4

7 11.570 12

8.670

8.670

3

8.670

2

1

3

23

94

19

1

Manoeuvre sonde

p1nassier Pilote

chef de bord

Manoeuvre

Pinassier mécanicien 33

Pilote

-------------------- --- -------- ---- ------- ------ ------

-------------------- -- -------- ---- ------

---------------- --- --------- -- -------- ---- --------

-------~-~---------- -.- ----.---- ---- ----~ ----- ------- -- -------- ----- ---~-~-- -------------------------------------- --- _._------ --- ------- ----- ------- -- ------ ----- -------- -------------------

(1) Nous nous sommes dispensé de porter llinterquartile, l'effeotif étant réduit, les autresparamètres étant dl autre part suffisants.

F indique que le paramètre, indéterminé, a été oaloulé à. partir des deux valeurs réellesentre lesquels il se situe.

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125

m'OR'!' INDENIABLE DE CHANGER LA CONDITION DU TRAVAILL~ NOIR (suite)

:B, . - FORMATION ET NOMINATION DE 'CADRES GAJ30NAIS. ' .Une autre innovation des Etablissements III est la nomi­nation de Gabonais oomme oadres. .

En: mars 1960 les' Etablissements III avaient parmi ,ses cadrestreize Afrioains ainsi répartis a

a/ - en,exeroioe : onze

- un ingénieur diplôméun méoanioien CAP

)anciens étudiants gabona;s en)Franoe ..

- '.

quatre méoanioiens 1deux desàinateurs 'anoiens emp1'oyés formés

,~ ~ topographe. " 'riquement au oontact de- un agent administratif travail. ''- un chef d'équipe' .

b/- à'îa retraite

- deux anoiens travailleurs

eI:lpli­leur

Pour mesurer le oôté sooia1 et humain de c~tte réalisation,il importe de ne pas oublier que"la, plupart de ces Gabo­nais oadres ont du 'pqint de vue inte11eotue1 tipe, formation'

'générale qui ne dépasse Qrdiriairêmént pas le' 'niveau de la-sixième et cinquième seoondaire et que leur formation pro­fessionnelle s'est faite au fil des ans, au contaot du réelque leur profession les invitait à manip~le~•.

, '

Pour les onze,oadres:,Gabonais,empiriquement formés, il yadonc de ,la' part des Etablissements III un indéniable~effort

d~iftnovation dan's le domaine sooio-profess~0~e1,au Gabon.

En"effet, -'et 1~ problème èst ioi épineux. dJautant'plusque- nous n "avons pas en main tous les é1émèn.ts pour uneétude judioieuse.et objeotive de Qe point~, il n'~taitguère jamais donné à un Gabonais de tenir un .poste où ilaurait eu parmi ses subordonnéa un Européen. 'Le patronatexpliquait oe phénomène social par le manquè de formationprofessionnelle du salarié gabonais. Ce1ui-oi rétor~le endisant,~ue, si dans le seoteur privé, il est des Européens

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126

~1 ont mérité e~'méritent les postes de .oOmmandement qui leur é~aient

et sont donnée, d'auouns n'y sont nommés que pour le maintien d'uneoertaine idéologie, d'un oertain 'prestige, d'une oertaine ooutume •••En outre, disent-ils, il est des Gabonais qui ont obtenu de tous tempsune bonne forma,tion .au Séminaire spiritaïri qüi dispense un enseignementseoondaire depù1é 'qtièlque .oànt ans~ .Sûr éè -point' où il nous est absolu­m~nt· impossible d'apporter une réponse adéquate,. pour.la raison simpleque nous ne l'avons pas ~tudié, nous oiterons oe seul fait qui indiquebien le ohemin paroouru au sein même des Etablissements III 1 il Y' aquelque; huit ans ces Etablissements engageaient un' 'jeune Gabonais 1 oedernier avait fai-'G ses études en Fran~e et y avait 'étéreçu au CAP deMéoanique, avec la. mention Assez-Bien. li rentra au Gabon. Aux Etablis­sements III, on lui proposa le salaire mensuel de huit' mille franos. iln'aurait pu trouver meilleure offre à oette ~poquë~ Ce fait, à lui seul,suffit, nous' semble-t-il, pour 'faire vO.ir le ohemin paroouru dans ledomaine sooio-professionnel.

il aiderait peut-3tre à faire oomprendre la mésintelligenoe qui a e'D'­ralement régné, dans le seoteur privé, entre jeunes Afrioains diplSmésdes. Eooles Professionnelles de l'ex-A.E.F. et le patronat.

Après oette mise au point néoessaire à la juste estimation des innova­tions sooio-professionnelles des Etablissements III, innovations,répétons-le, sans préoédent au Gabon, p~ssons' aux avantages dontbénéfioient les Gabonais nommés oadres.

al - salaire

Exoeption faite du Gabonais ingénieur, les autres oadres ont unsala.ire de base de 37.527 Frs.

A. oe sala~e Slo.jqute des ayantages et primes qui font que lesoadres afrioains ont un fixe 'mensuel qui est de l-ord.re de50.000 Frs C.F.A.

'bl - Logement·

Un logement leur est offert dans les immeubles réservés aux"Européens (1). Seul l'ingénieur oooupe le sian. Les autres Afri­

oains "oadres" ont jusqu'à oe jour déoliné l'offre; paroe que,disent-ils, le règlement ne leur permet d'y héberger que leurpropre famille,"strioto sensu": o'est-à~ire femme et enfants.(2)

,------------------------------------------------------------------------(1) C'esi! là, dans le seoteur privé, une innovation hardie et sans .préoé­dent au Gabon .dans le seoteur privé.

(2) Noùs ne pensons pas que oe soit là la véritable oause puisque oetterègle est aussi valable pour les logements procurés aux non oadres.

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127. '..

0/ - responsabilités.'

Cos nominations oorrespondent à une effeotive promotion pro­fessionnelle, à des postes d1encadrement, à des resp~nsabi-

lit~s rée~les. .

dl - formation post-soolaire.

PoUr parer àla oarence de travailleurs qualifiés, lesEtablissements III ont mis sur pied un service de formationprofessionnelle.Chefs de servioe, ,ingénieurs ote••• prodiguent aux meilleurséléments' de l'entreprise un ensèignement spéoialis'.La formation générale préalable' est diàpansée par un~opé8n c~argé en outre de la bonne marohe de oe service.

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128

BFJ'Oll'.l' DIDENIABLE DE CHANGER LA CONDITION DU TRAVAILLEUR Nom. (Suite)

C, - AUTRES AVANTAGES SOCIAUX: ~- - ~'~'--

Lorsque lion visite la basa des.Etabliss~mentsIII, on estfrappé par les réalisations" effectuées en matière de loge­

. ment D Un véritable villaga, composé de trois "camps". lecampA, le camp] et le camp C.

Le camp A,réservé aux·mariés,et ~......_:: concub:.ntJ hébergeant leur"ménagère ll ; 'èst constitué de longs b&timents rectangulairesén planches divisés en cinq oU'six logements contigus. Cesont des logements de deux pièces, sans'plafond, reoouvertsde tales ondulées.

Parallèlo à celui des logoments, également divisé en autantde compartiments, un long bâtiment sert do cuisines auxépouses et ménagères. Communs 9 des W.C. et des douches.Chaque logement a un point lumineux qui éclaire la salle deséjour et la chambre. L'électricité est gratuitement fourniepar ltemployeur, avantage social auquel il convient d'ajouterla fourniture également gratuite de lleau.

Le camp B il camp de célibataires.·est b~ti e~térieurement surle màme plan que le camp .A avec cette différence que les oons­tructions sont non plus en planches mais en ciment.(cha.quecélibataire n'a qu'une petite pièce).

Le camp C. Co sont des maisons basses divisées en appartements.Il est réservé aux employés qualifiés.

Chaque appartement comprend une salle de séjour~ deux ch~bres,

une cuisine, une douche ('7.C. avec ch-·"tOoo d'eau)

Pour apporter une note de fraîcheur à Des habitations b4tiessur un espace sablonneux - et toute la ville est ainsi àPort-Gontil - les Etablissoments III ont planté çà et là desarbustes que la population logée n'a pas malheureusement 'SU

élever et entretenirn

Un autre mode de logement des E~ablissements III, c'est lelogemen-t de fonctions avee promesse de vente.

Pour permettre la réalisati:n de leur projet à ceux de sesmembres qui souhaitent se construire une maison, les Etablis­sements III, à la demande de l'intéressé, et après examen dudossier de ce dernier, font bàtir tout à leurs fra.is laconstruction envisagée.

.. .1.. ·

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129

~st oonclue entre l'employeur et l'employé, une oonvention dontles points essentiels sont lès suivants :

al - la vente ne deviendra définitive qu'après parfait versementdu prix que le requérant s'engage à. amortir partielleme'nttous les mois.

bl le complet paiement devra 8tre réalisé dans un délai maximumde dix ans. '

01 - au cas où le requérant n'acoepterait plus de payer ou"cesserait d'app~tenir au per~omlel des ~tablissements III l"quelle que soit la cause de 'cette ce'ssati'on de foncti-on,"avant le paiement. intégral du prix, la v~nte sera ~ésolue de"plein droit, sans formalité ,judiciaire un mois après noti­"fication par simple lettre reoommandée, adressée à 'MQ X••• ,!tde la décision des Etabiissements' III dluSé~ du bé:':léfice"de la présente clause ; la moitié des acompt~s v~rsés

"restant acquise aux Etablissements III au titre des"charges assumées par elle penda.n,t le t~mps d'occupation,"1' autre moitié devant Stre restituée à M. X••• dans' lé.

,"délai d 'un ~n, à partir de, la, date de la lettre reoorhman­"dée sus-visée. (1)

dl Dans le cas où M. X••• 'décéderait, avant cômplet paiement duprix; la v~nte deviendrait ~édiatement réalisée en faveurde liIes héritiers. Les spmmes restant dues étant versées auxEt. III par l'Assurance La Mutuelle Générale ~an9aise,

oompagnie auprès 'de laquelle les Etablissements III pntcontracté bénévolement en faveur de M. X••• une assurancedécès d'un même montant.,

Dans le cas où M. X••• serait reoonnu avant l'B,ge de so~nte ans,atteint d'une invalidité permanente totale e~ définitive égale à100 %, la vente deviendrait réalis~S'''en sa faveur un' an après la

'oonstatation de l'invalidité absolue .ou définitive" le versementdes mensual~tés de 4.500 Frs étant supprimé, dès la date deoon~tat~tion de l'invalidité, les sommes restant dues à cettedernière date étant. versées aux Etablissements III par l'assuranoeMutuelle Générale F:ran9aise •• " .

x x x------------------------- ..__.-_w. _

(1) Cette olaueo est révisible par les Etablissements III quand ils le jugentopportun.Le 8 novembre 1960 un cas s'est produit. Les Etablissements III ont demandéà l'employé 2emeroié de continuer à payer tous les mois l'allocation-ventede sa maison.C'est ~e seul cas qui se soit produit, de cessation d'appartenanoe auxEtablissements III••• Ce travailleur avait douze ans de Maison et avait étélioencié pour faute lourde g Ivresse au travail. insultes et menaoes aupersonnel dirigeant et à tout le monde'.

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,Nous att~erons +tattention du ieotéur sur le fait qua, au d6partde laco~struotion, il ntast rien demandé au requ6rant: il n'aura

4: à payer que par mensualités ;ce qui est un gros aVantage.

Le requérant peut ohoisir :

ou un 2 pi~oes + ouisine + débarras ••••aux mensua:lités de 4.500 Frs;:

ou un 3 pièoes + ouisine + débarras, avec des mensualités de5.000 Frs.

3-/ - Aohat ~e bioyolettes pour le personnel.

Le travailleur qui veut st aoheter un'· vélo peut ou le fairelui-même ou s'adresser à l'Entreprise par l'intermédiaired'un des délégués du Personnel. Les délégués dressent laliste et :les Etablissements III aohète~t,au priX de gros à unoommerçant de la ville. Il en est de même des vélos solex.

Ainsi au ,dernier arrivage, "le ",élo pour hommes était payé.9. 60Q ,Frs et 9800 ;!rrs le V(aO pour dames ,alors que sur la plaoe<le Port-Gentil les prix oonrants étaient de 12.000 - 13.000 Frs.Le solex vendu environ 30.('00 Frs au oommeroe de détail revenaità 25.000 Fra.' .. '

Cette possibilité est,donnée au'personnel trois f~is par an. Lenombre de vélos ordinaires varie ohaque fois entre 100 et 150.Les vélos moteurs sont en nombre plus réduit t 24 solex au dernierarrivage.

La. valeur des vélos est remboursable en deux mensuàlités et celledes solex en trois. ' , . ~ .

, .

4°/ -'Projet d'achat de meubles.

Depuis deux ans un;. projet existe qui d'oit permettre' a.u travailleurd'obtenir des meubles au prix de gros par 11 intermédiaire de laSooiété. La. réalisation de oe projet Si es:t; ,jusqu·,a, ce'- J'oùr heurtée,en'$re a.utres, aux diffioultés 'que les fluotuations des prix pré- .sentent.

,., - Vente de véhioules dtoooasion., .,.......

e ,,

. Véhioules et pinasses usagers de l'Entreprise sont égalementvendus exclusivement au personnel des Etablissements III. Les pl'ix 1

sont très 'abordables 1 un oamion Power, en bon état" a été ainsivendu 200~OOO Franos C.F.A. en ootobre 1960. Â oette'date éta.ient6galement ven~uestrois 2 CV. oitro~n, dont une à 50.000 Frs etdeUx à 80.000 Frs. ' . . ' .

1

Lorsque le nombre dlaoquéreurs atteint deu,x, la vente est effeo- 'tulSe par tirage au. sort en.: pJ:'é'senoe des aoheteurs, d'un déléguécadre et dtundélégué non-cadre •.

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6°/ - Distraotions, loisirs. et ,sport.1 ,_.... _

Le sport est un domaine qui retient également l'attention desEtablissements III. Ces derniers ont en effet des équipessportives.

Les déplaoements des équipes sont très souvent favorisés etopér~s par les Etablissements III qui foUrnissent le moyendë looomotion pour aller à. T.AMBARENE, LIBREViLLE, DOUALA,àto ••• (1)

D.ix-huit ,à. vingt quatro ballons par an, ohaussures, vêtements~. sport ••• sont fournis par llEntreprise.

Un terrain de foot-baIl est en aménagement pour les employéset travailleurs de la Sooiété. Le'S travaux préliminaires ontété effeotués'par l'Entreprise~ La suite des travaux seraexAoutée par le 'personnel,'la sooiété fournissant 'oaterpil­lar, oamions benne s •••

-----------------------------------~-----------,--,---------~-------(1)'Les jours passés en déplaoements ne sont pas retranohés du

salaire mensuel •

• t ;-. ' ....

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132

EFFORT INDENIABLE DE CHANGER~LA C.ONDITION' ·DU·· TRAVAILLEUR Nom (fin)

--------_.-

D. - UNE SORTE DE RETRAITE POUR LES VIEUX TRAVAILLEURS.

Lorsqu'il était, soit par un grave aooident,soit par l'4ge,frappé d1 inoapS.Gité, 10 travaillèur gab.onais du seoteurprivé n'avait et n'a enoore do nos jours qu'Une ressource 1

regagner son village avec les maigres effets ~st1mentaires

et mobiliers 'que des déoadee passées en qualité de bas sa­larié lui' ont rapportés. Auoune retra~to. Auoun seoours.

Cette situation a entretenu e~ entretient le parasitismeanoestralé Elle oontribue au maintien de oe phénomène sooio­éoonomique qui se,oristallisè dans le fait que la sooiétégabonaiso' afrioaihe ne oomportait pratiquemen~ ni riohes, nipauvres au se in d'une même' famille, voire au' se in d'uneethnie (1)

x x x

Les Etablissements III ont, dans oe domaine, une fois deplus innové.

A leurs vieux travailleurs NON CADRES ils aooordent en effet,depuis avril 1960, une retraite, ou plutôt - selon les proprestermes da la Sooiété - "un seoours, une assistanoe".

Aotuellement 40 non oadres et 3 oadres sont retraités desditsEtablissements.

Pour les non-oadres à faible salaire, le montant de oetteretraite mensuelle est au minimum l'équivalent du SMIGo'est-à-dire 1 26,3 x 173,33 (2) = 4560 Frs C.F.A.

Pour le travailleur ayant un bon salaire, le oaloul est lesuivant 1 on divise le dernier taux horaire de l'intéressépar 2 et on multiplie par 173,33.

D'où pour le s non-oadre s le taux horaire maximum étant 130 Fra,le maximum de la retraite poUr oes derniers est de 11.270 Frs

'par 'mois.

Les trois Gabonais oadres à la retraite avaient perçu en mars19601 22.626 franos net.

-----------------------------------------------------------------------~-----~of. p. 44 texte et note

173,33 = 40 he~es - semaine-'1"2 méisx 52 semaines .../"~

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133

QUELLES SONT LES CONTIITImrs' REQUISES POUR BENEFIOIER DE CETTEMESURE ?

Elles sont contenuos dans la "No-be de service 'no 21" du 16 rià.rè.1960, dont "oici le pr'éa,mbùle i .::-.

liEn 1 tâ,bsence ,de oaisses de retraites officielles a.uxquèllès·. 'puissent être affiliés les agen,ts non cM.ras, notro Diraotion

Générale ~cce~ta, pour compterdu 1er' ~rs.19~O, da Veraer mensuel­lement un secours bénévole aux vieuX travailleurs do la Soc.iété".. : . .

••• "Pour prétendre à. cette.à.ssistanoo les agents non cadresdevront t

1°/ - à;voir au mo:i:ns 50. ans dl !go ,

2°/ - pouvoir justifier d' â,u moins 15 années do servioe' dans'l'entreprise,

. 3°/ -'~~re reconnus inaptes au travail et, an oonséquence, 3tresoumis à. une rupture dé oontra.t de travail du fait dal'employeur".

"Bien en:t.(mdu,. cette rupture de contrat restera subordonnée aux"oxigonce~ légales courantes préavis, ilidemnités' compansa­"trioes de congés pa.yés etc •.•.•

"Le médooin d'entreprise est dési<?,né .pour étab.l.ir les oonstats'~cl.'in~:i?titudo 3U travail. Les cgcmtsnon cadres pourront, stils la"d9sirl:3nt, demander.une consulta;i;1qn supplémontairo auprès d'un"médocin a.gréé dO' la ville.

. .-Dès réception de la. présente note, l~s ohefs de département indi-tiqueront au: Service du Personnel Afr'ioa,1n la liste. des tra.vailleurs"auxquels ils désirElnt YOu a.ppliquar cos aond1tions pour compter"du 1er Avril.

_._ 1 ~..

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,134

r.G2lCLUS IONS---";'--'Un fait général se dégage des documents que nous avons recueillis

auprès, de~ 487 salariés .interviewés pour l'étude de la condition du:'tra~illeur noir'au Gabon: le c~porteme~t, la' mentalité,: la person­nalité d'un salarié est hauteme~t déterminée par la situation socio­professionnelle qu'il a. C'"""aque .. inst~nt vécu de .cette. situati"oiisocio":",profe'às.:lonnelle peut, à. son tour, - et ell~ Pest souvent, - êtrefortem~nt oond~tionn~e pa.r .le· compQ.li'tement, la mel'ltalité~.la. person­nalité qu'elle ~ contribué à forger. Stagnation, cristallisation,guettent alors, - si aucun effort, si aucune intervention, ne s'opère,non s~ulement oette situation socio-professionnelle, mais~ènQore lesoomportements et attitudes' du travailleur.

Et dans l'expression: situa.tion, ,conditi'On socio-professi:onnelle,nous incluons notamment les facteurs suivants 1

- .La pe~geption et la çonnaissance que le travailleur· a de l'en-treprise où il oeuvreJ' • ' ~

- Les taux de salaires du travailleur non cadre g

. - L'écart entre le salai('e min:imum et 'le sal~Ù'e maXimum au seinde ohaqu,e catégo~ie spcio-professionnGlle ,(:t);

Les taux de salaires des agents cadres.J·La compétence auss i bien de P employé non cadre, que du patron

et des agents cadres ;Les, rapports ver·ticaux.

---'-~-'_._._--

: De, oes diff~rents t'acteurs',., 'il :n:ous ;re'ste'rait' à aborder le.. tauxdes salaires des agents oadr'es, la comp~tenoe du personnel oadre etde l'employeur, et le côté pratique (se~sori-moteur,en quelque ,sorte)de la oompétenoe du travailleur noir (2); et, d'une' fa'çon non plusacoidentelle et quasi sporadique, les rapports vertioaux.,

, Arrêtons-nous tour·it tour à chac~ de oes points.

a) Les rapports verticaux

C'est là un problème fart délioat, qui devient parfois un fauxproblème, et qu'il importe de situer avant tout.

De façon générale, et les exoeptions sont réellement oas oonfir­mant la règle, - le travailleur subalterne est afrioain, et, de l'a.utrecôté, le travailleur oadre et l'employeur sont européens ou indo-euro­péens.

------------------------------------------------------------------------peut 6tre étudiémécanique, soierie,un ohapitre qui

Le problème de la oompétence socio-professionnelle neque par des spéoialistes de ohaque branche (ajustage,oomptabilité eto.). Leurs oonclusions oonstitueraients'ajouto::3it ~:yy J)'t'ésentfl chapitres.

(1) cf. p. 66 et notamment 67

(2)

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135" .

Cette situation était normale et il ne pouvait en être autrementau d~part d~ ,~ont~ct de,lacivilisatiqn,africaine (oi~ilisation plutôtr'trospecti~) aYeo ~e,~pn~e ~~op~~nA,civilisation davantage'prospec­tive et d~i:ij;. ,l,~ 'dY1la.Ïnisme:", te ,pr.ès~~ge" déclanoha chez' l' aifrioa.i.h''"imi-tation et ·l!J'Ppreritissp.~,., " , , , ",:. , " ;,

c Cett~ s~t~ation ne pouv~it ne. pas durer defi déoades tout· au moins(1). Au GA;BON;' ~:i.e'u (fe,;La pré'sente' étude, cette situation dura de' ~ 839,peut-on ~ir~, à 1960,pratiq~ement~ , . . ~.

Quatre' géné~at:i.ons·"de'Gabonais J,/ont donc cY::ts'ixlntiellement· vécue;une oinquième généra.tion l'a v~Que, tout au moins PERCEPTUELLEIIIlENT; danset par la vision de la condition da leurs pères et onoles salariés•

.,

Ce'tte filiation qu ',il, oonvient d'opérer et sur laquelle én'ormémentnous, insistons, '- filiation de la ~Gnsée et de la peroeption de l'aotueltràVài1,leurgabon~is'avec le pass5,vécu par les préoédentes générationssa.lari~eë, passé,"pèrpétu~ et transmis, de génératïon à génération, ... est!léoessa.:tre poUr "oomprendre, et expliquer grande" partie des r.'appor~s ver=tioaux, dans ,les. Etablissements io.i ,étudiés, e't, d'une façon ,plus commune,~ans le, s~cte~ ,:privé au Oabon.

. . :

~ ',' 9;cie: ~i est-fI, ,pà.ss'é' ? Un ,s,ièole durant do ~6nta;ot avec le lÎlona·e oc­oidental, lë Gabonais s'est vu élément enoadré, et l'Européen s'èst'pergu ou patron ou agent d'encadrement. Chez le premier se façonna unsentiment d'infériorité avec'tputes l~s virtualités inhérentes à cesentiment (aggre~sivité, stoici$~e, passivité etc.).:Chez le seècihd,pris forme, le' sentiment de supér.io~ité avec tous' les possibles qtii"Ëmpeuvent découler (~..qui"peut alier 'dù ·pate~ali,~e.~~u:JJl~p~ish' .

Au fil des décades, la situation patron-employé coïncida avec ladistinotion épidermique blanc-noir. Synonymie et parfois substitutions ' ensuivirent. .',

Le jeu des int~râts indi~iduels,aida.n~, cette ,si~atio~,-:no~~le

à ses débù1;s 'et .. qu'f ne pouVait ne,'pa~ durer un moment, se cris'tàl1isa,fut ici combattue, là exploitée. Et, ,comme dans pareille situation leplus fOl':t: ~st dlord'inaire le .patror:j.', 'deé élémen~s d1em'cadrement'"furentparfois mis à des postes pour lesqùels ils n'avalent, pas,l'a"forma:t:~<mrequise; de~'éléments'capables'du groupe des encadrés he purent~,~mergeret acoéder à des postes d'o~c~ètq~1~t : il ne fallait pas irinover~ teséléments du groupe des encadrés oAploitèrent oes cas alors rares d'in­justioe socio-professionnelle" pour los, nlC.:'../cipl1er, si bien que· l'es ..employés réellement incapables d'aocéder à des postes supérieurs S'gS­timaient, - par sentiment d'assooiation et d'appartenance, - brimés.

------------------------------------------------------------------------(1) Nous estimons qu'il faut au moins' trois générations g première géné­

ration (prise de contact et résultats quasi décourageants); deuxièmegénération (oapable de fournir des ,e~~~P1é,s.,~e ~ur,eau et d'~ateliersubalternes et à même de"pe'tits "bons résultatsh troisième génération(susceptiblo de fournir des dip18més d'Eooles de France, et des Cadres)cf."Notes d'Histoire du Gabon" par l'Abbé A. Raponda Walker, (Mém. del'Institut d'Et. Centrafro Brazzaville, 1960)Le Gabon eut son premier fils baohelier (Université de Rennes) vers1890, le deuxième vars 1935 et le quatrième ou oinquième en 1951.

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Upe des preuves' ,existentielles de cette synonyniie et s~bsti- ,tution des situations patron-employé, blano-no~, ~st dans,lefait que, "a.otuellement, dans LE SECTEUR PRIVE,'lIEurop~n, cons­ciemment ou inoonsoiemment, tutoie l'Afrioain l'les exceptionssur oe point sont rares ; elles sont quasi inexistantes dans lesohantiers. Ce tutoiement est à présent fort péniblement subinon seulement par les employés soolarises ,mais encqre p~ les"éléments analphabètes. Il déolanohe chez 'l'Africain de la rue,chez le Gabonais olient d'une alimentation ou dlun bazar un,sentiment d"aggressivité. Nombre de nos interviewés déplorentce fait et en désirent la cessation.

Un autre trait né cette situation patro~-employé e,s,t dansle fait que, dans bien des chantiers, l'Afrioain,a des lieuxqui lui sont, dans le ohantier même où il oeuvre, interdits: V.G.les bureaux. TI est des chantiers, - nous en oonnaissons, - où ,le travailleur afrioain qui veut parler à. son patron ne doit, à 'auoun prix entrer dans les looaux de travail 'réserVés à cederniei'; Nous oonnaiss<?ns, urt ohantier dont 11 éoonomat tenu par 'une Européenne est d'accès interdit aux travailleurs noirs duohantier : l'aoheteur, à des heures indiquées, vient à proximité,dit oe qu'il veut acheter et la marchandise ~ui ~st parfois jetée"qu'il ram&Bsora'sur le sol. ' '

Dernier trait, que nous oiterons, d,e cette ,situa.tionpatron-employé 1 la différence des taux de salair~sJ dans leseoteur privé, entre les meilleurs travailleurs gabonais etle~ extrlmement moyens travailleurs européens.

xx x

b) Niveau 'intelleotuel et taux de' salaires des 11étropolitains

Prenons, par exemple, la, nConvention Colleotive du Trava.'ildes Exploitations 'Forestières du Gabon", signée à Libreville le9 Juillet 1959. Convention en vigueur lors de notre travail deloeumentation., '

Ouvrons-la à la page 28 et 29. Nous lisons ceoi :p.,28

ANNEXE II. - Salaires

A) Travailleurs des e:;:eloitations forestières

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" .. ouvriers',Catégories salaires-., journaliers

------~--~~---------------------------1ère catégorie ..

1er échelon 662e" 17

131

employéssalairesmensuels

-----------------------------1.6501.925

_.._--------------------- --~----------- ~------------------------

2,ème oatégor ie " 88 '" 2.100

I------------~--------------~-----------~-------------~--------------.. 3ème catégorie

1er éohelon2e "

92104

2.3002.600'

1---------------------------. -- 1------------ --------14·ème oatégorie 164 4.100

~--------------------------~-----------~---------------~-----~--.. 5ème oatégorie' 320 8.000~---------------------._----------------------------- "--- -------

6ème oatégorie 440 11.000

En' ouire, ïe trava'iÏleur peroevra gratuitement, en sus du sa­laire fixé ci-dessus, chaq,ue jo~ du ,mois, une ration de v;vreé d'­terminée oonformément aux dispositions de l'arrêté nO 259,du 8f~vrier 1954 ...

"Dans le oas où le travailleur à salaire journalier ne seraitpas nourri, il peroevra, en sus du salaire fixé ci-dessus, une in...demnité opmpens(;l.trice ~gale à. 60 fra.t:lc~ .< soixante frimos) p~r jo~de travail. '

L'employé à. salaire mensuel qui ne parcèvrait pa§! la r~tiQn

z:eoevra" ,~n..sus, d:u salaire fix~ ,c,i-d.e_s~,us, une..ind,emriité, o0II!p,ensa­trioe de 1.500 franos ( mille oinq oents francs) par mois.

~'Note - les, salaires fixés ci-dessus; en .ajoutant la.Tation,. sont 'déterminés en fonotion,d1une durée- journalière de travail de

-.huit heure 0 Il " ,

p.' 29; 'nous lisons r

. . Caiégà~ies . Salaire,à mensuel~,, .--_..:-_--~~-_::.._---------~~--- ;-.---:..-..~---------~:... __..:._--~~'---'. "... , '. ,

1ème oatégorie 18.000.:..._--:~---_.:._---~------_.--:"- ----~-- ._:..._--_._--~-_. ~---~--:"-------

Sème'oatégorie ' 25.000.....~-_._-------------------~--_..:_--' ~------:.;.-:.;.--_.-._-------------

9êJne, oatégorie.--._-------------------------~-

10ÊiI\le oatégorie " ',..---.:...----.:.7--:----------------- ". 11~me ôàtègori~--_.. .' --'----_..:..__:.._-----_.-

12ème- ,c'atégorie

Salaires .régléa par oon'trats'

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B. PERSONNEL. EMPLOYE DANS LES DIRECTIONS SITUEES DANS LESCENTRES URBAINS DE LIBREVILLE, PORT-GENTIL ET LAMBARENE

Catégories . . Salaires mensuels------------ --------------------------_. - ---------------------

1ère oatégorie1er éohelon2e "

4.5005.500

1.0001.500

--------------------~------------------------------------~---------~--2ème catégorie 6.500

----------------------------------------------------------------------3ème catégorie'

1er échelon2e Il

~-------------------~---------------------------------~-------------.. 4ème. catégorie 8'.500-----------------~-7----------~--~----------------------~------------. 5ème catégorie 15.500------------ ---7-~--------------------------~---~---------------

6ème catégorie. ,,18.000r-------------------------,..-------------.--------------"

7ème ca.tégorie 21.000

._---------------~----------~----------------------------------8ème oatégorie . 30.000

------------------------------~-------------------------------------9ème catégorie

~-----_.:..-...:....-...~--~-----"1 Oème catégorie'

------~---------------------11ème catégorie

------------------------------~12ême.. c~tégorie

Salaires réglés par contratsindividuels

Un fait heurte le psycho-sociologue soucieux de sa1S~ le oompor­te,ment humain dans ses retranchements lés plus subtils t pourquoi,dans une convention qui se veut collective, é-'Gablir un barème de sa­laires pour les deux tiers des catégories socio--professionnellesénon­cées et sur le dernier tiers faire planer une sorte de mystère ,"salaires réglés par contrats individuels"? Sur'tout si l'on considèreque les huit premières catégories correspondent à ce que la populationàutâchtone peut r'aliser et. difficilement dépasser et que le derniertiers correspond aux catégories où l'Africain est exception. Qu'on leveuille ou non, o'est encore là un bâtard de la synonymie patron-em­ployé, blano-noir. Pareille coupure n'existe nullement dans la con­vention colléotive du sècteur public, comme on peut le constater dansl'extrait que nous donnons ch. II p. 66.

Après oe ooup d'oeil sur la "Convention Colleotive du Travaildes Exploitations Forestières du Gabon", examinons quelques salairesde Métropolitains. Cet examen nous est imposé par le souci d'expliquerles manières de penser, d'agir et d'être dù travailie~ gabona~s,objet de cette é~ude ; car, répétons-le une fois de .plus, le compor­tement d'un individu, ses attitudes, ses réactions sont largement dé­terminés par la perception, la vision, la représentation qu'il ~ dumonde" ·qui l'entoure. C' e st une donnée sociologique qu'on ne sauraitsérieusement contester.

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SALAIRES en février 1960 de dix agents européens des Etablissements II.(personnel de chantier)

en février 1960N° du Situation Niveau Diplôme Durée 1er --- --- Catégorie

Age profes- ds la sa- Salaire Total socio-profess.dos- matr. intell. laire Primessiar sionnel Cie de base perçu -

fo------- 1------ -------- -------- ..,..-----------1--------"""------- -_._.~----i-------- --_.._--_._-- -------------------1 26 Marié CEP CAP 10 58.000 70.000 18.000 88.000 MécanicienMécan. mois + primes C.F.A.

----- ---------- ---~---- .--------- --_.-~------- --------,...._--------------------------------2 42 Marié CEP CAP (1) 47.500 77.500 105.900

Agent chargé+ primes de la scierie

,..----- ----- --------- -------- ---------- --------------- --..--..----1-------_._----------~--------------

3 32 Marié CEP CAP Année 25.000 75.000 25.000 100.000 Chaudronnier1953 + primes

1------- ----- ---------- ------_..... ----------- -------------- ---~----- -----,..---------~.-----------------4 34 Marié brev. - 3 ans 55.000 68.000 (2) Agent forestie?élém. + primes

~-----,...----- ---------_. ______.oL-.Oo .... .. ..-._-------1--------i-------- c.-..........._________1-------- --~.__._._---~-----------------

5 39 Célib. brev. 10 68.000 21.000 89.000 contre-maître- ans -élém. de scierie...----- ----- -------- -----_.._- -~--------- ------- --------- _......._-----1-------- --..--------fo-------------------

2 8oI1S Boo-

? brev. le c1D CN-e fin nov6 (2) Marié élém. nia C!vtl

195993.000 chef-mécanicien

Diplômede sortie

~---1------1----------- ------ ----------- -------i--------- -_._~.~----- ----~-._------~------------------

7 29 Célib. (3) (3) 68.000 '9.000 87.000 chef du servioe~~!p~bi!!!é- --------"'----- -- !---- -- .

8 39 Marié brev. CAP 20 88.000 68.000 24.000 112.000 chef du servioesup. Mécan. mois + primes Atelier méoanique-----------1----------- f-----1-----------fo------- f--------- ----------fo------ _..........._---f-------------------

9 38 Mariée brev. sténo-dac 1 an 20.000 31.500 8.000 39.500 sténo-dactyloélém. tylo 120m 4 mois à mt-temps à mi-temps------- --------- -----_._~ ---------- -------1--------- --......----- ~------------- ------------------10 ? Mariée 1er CAP Année 25.000 31.500 8.000 39.500 secrétaire

(2) bacc. Méca.u.. 1957-58 à ni-temps à mi-temps

(1) J)ans nos documents, cette question a été omise. Nous savons néanmoins que ctest un des plus anciensdes dix interviewés dont nous donnons ioi le curriculum vitoe et studiorum

(23

' Cette question a été omise dans la réunion des documents.( ) CAP de bureau, CAP d'aide-compta.ble, diplôme de sténo-daotylo, brevet commercial, diplSme de mécanogr.,

1ère année de Ca.pac. en )~oit (réussie)

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• 140

Que' résuite-t-"il de"Pexamen de' ces salaires ?' .'

'1-) le n1veàu intellectuel du personnel cadre de oe ohantier"gra­vite entre, d' un& part, le certifioat d'études .prima.ires et, d'autrepart, 'le brevet supérieur et la première partie de. baooalauréat Jdominante et moyenne étant le brevet élémentairè.

2°} Socio-professionnellement, le diplSme offioiel (mote, lIOyenneet médi~e) est le CAP et le niveau des plus forts approoherait 4u'BEI (1) .

'3°) En févr'ier 1960, le plus faible salairè de base des hommesétâ,it de 68.000 fr.CFA, et le plus fort, de. 88.000 fr,. Le total perçule plus faible était de 87.000 t.r et le plus fo~t, de 112.000 fr..·

Pour les deux femmes ci-énonoées,'avec un' travail 'à. mi-temps, lesalaire de 'base était de 31.500 fr et le salaire g).oba1.39.500 .fr •.'(primes g 8.. 000 fr.) ., '. ... ... .

4°) Les prim~s les plus faiblGoS perç'!les par, les travailleurs ~

temps plein étaient à cette date a:e"1:8~OOO fr et les plu~ fort~s~'envir.on 28.400 fr (105.900 - 77~500).

5°) En dix moia, le dossier nO 1 a vu Bon s~lairé de base' pa~ser'de 58.000 à 70.000 fr. CFA, soi·t 1 20 '%. d'augmentation, .la solde dudossier 3 a triplé en quelque. sept ans' (de 25.000 à 75.000 fr.): ,l'augmentation, d-ù 'salaire mensuel est un facteur qui aooroît le dyna. ,misme, l',ard~ur'-au travail, l' intégration' à.. i' entrepr isè. Elle est .également un 'révélateur - au sens photographique, -, et un indice (dan~l&aGCeptiOJ:l: pi't.;ttS·c matkématique du terme) dés rappor.ts verticaux•

..6°) ~es-dooùments reoueill~~, il ressort en outre qua g

, "J le ~ystème des primes est' bon dans l'ensemb~e, e:t ',qu"U d~vraity avo~ da~tage ,de jUSltice (2) l " ••• Ioi, il n'y 8; point· de bareme.Personne n'en sait rien. La prim~ devrait ~tre normalement,oaloulé~ ,suivant le t.onnage do bois sorti mensuellement par le ohantier••• ",nous dit un interviewé.

Un autre des" dix interviewés affirme g . " ~.

, • "La prime nous est accordéo au tonnage •••.JI estime que oettepr~e ne doit pas être "rognée" largement ou, à-plus forte raison,supprimée pour des motifs bénins 1 ce qui a été le oas de M. X••• quieut la s.uppression totale de sa primo p'our oubli de. la.cai~se oourrier"130.000 Ft., et de :M. y,••• qui ~ut la moitié de la prime supprimée pour •••

-------_._------------------------------~--------------------------- •(.) Nous a.urions pu également a,bo,rder le-problème dé.s: Métropolitaines

.vendeuses, 'employées de bw:'eau eto. an .:fonction des salaires quileur sont pâ.y~s dans 10 secteur privé. ' "

. (2) :of•.p. 68-73, "sur la percepti~n;;que le travailleur no# à de 1& priIile.. . - . ~ . .

, '.

l" ••,

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141t.'.st difficile à dire"eo ·Le chef'd'a.telier qui met des notes comme

.> .cela"•• " .Au~un. motif valable 1'1' . ,

b) 'les' primes 20i indiquées correspondent aux primes les plusfaib:I:es de l'année 1 les p.rimes les plus forte's seraient de quelque50.000 Fr, et 'cela trois mois environ par an,.,à l'époque de la saisonsèche. .

70 ) Si nou's oomparons les p~imes ci-dessus indiquées avec lesalaire en mars 1960 des 589 travailleurs africains de la mêmeentreprise, nous constatons que les' plus faibles primes des Eu­'ropéens ne sont atteintes que par le salaire (ration oomprise) dequelque neuf employés africains) et què les plus fortes primeseuropéennes de février 1960 ne sont atteintes que 'par le salairede deux Africains seulement sur 589; les primes des moi~ de saisonsèohe dépassant largement le salaire de l'Afrioa.in·le .plus payé

. ,d~ l' e'ntreprise ." .' . . '. . .

80 ) Q,ua.nt aux' salaiÏ:-es d.e s deux groupe s, afr icain d'une part,métropoli tain d~ 11autre , no.us ne. pensons r,.:;s que, en tou.te objeo­~ivité,·la.diffé~encede. for~ation intellectuelle et professionnelle

·Oorresponde à.ladifférence des salaires. Car nulle p'art au Gabon,dans le à~oteür .privé, un Gabonais sorti de' llEcolâ ~rofessionnelle'­

de' Libreville ni a obtenu un salaire qui atteint les ~/3 des' plue· fai­"18e saJ.aires européens ioi énumérés g Avec son CAP de Mécaniqueobtenu en Franoe, le Gabonais don.t nous· 'av-ons parlé ,page' 126, aprèsplue de Qi± SJ:ls de Maison,.. a un salaire de base .de,. 37 .,5~7 ~. et unsalaire global dl environ 50.000 Fr. . .

D'autr~j3 cas peuvent être cité8~ du. seoteur PRIVE.'x

0) Le 'fonctionnemènt de oertains services administratifs ab1meles· rapports Patron-em;ploYé.

,Nous parlerons 'plus dir'ectement"'de ;L,'.,rnspeoti?n de la Main:d 1oe~yre et, d'li ·~e.~1:3.. ' .' ... ,,' ' .. - .

Un Directeur dl Etablissement: Forestier nous raoonta.ït, ·au,.,'· ,oours de notre travail.. de; dOQ.Ùmeptation sur ~.r:r terrain, .le faitsuivant 8 '

"J'avais besoin de travailleurs, manoeuvres notamment. Jeoontactai l'Office de la Ma.in~d'oèuvre. Monsieur X••• me répondit 1

"Je pars dans la région de Mouila ; je ferai le néoessaire surplace ."

"Dix jours après, un télégramme dë la Direction de la Main­dloe'\.l.vTe m'annonoe llarrivée d'un Monsieur qui s'ooouperait- de monrecrutement. Un métis' se prése~ta à moi : il ~e dit: que moyennan~

Une' Commiss~on qui il appelait ses frais, il me fournirait laquantité' d'hommes que je désire. .. ' ..

• 1

,.IIJlai signal ('9 l'JRI':' llui ~'[l, Rembl~ hOl1+'eUT et '!'appel~t lemondë négrier.

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"L'Office de la Main-d' oeu~e a tenté de me fournir ufté:t'ièt1!.',rement la main-d'oeuvre demandée, ma.i~' une très mauvaise organiè~tion~inistrative n'a pu apporter que des résultats déconcertant~, dont 8

- un ahauffeur' poids lourd a.vec ses permis ,de poids lourd'(je 'n'en savais quoi faire)

- un dactylo- deux ~nf~ts de 14 ans dont un malade,

, - un meneur syndica:liste sans valeur.

,j;Dè's 'leur arrh~'ée à Libr~vil~e, 50 %des gens se sont sauvés.'

"Cet"he affaire a coûté à mon entrepris~ quelque 8,6'.000 F1.'.' Autotal: six hommes de recrutés."

"Pour 'l'ecruter~ j'ai fait appel à un de mes travailleurs•••Inconvénients 8 ce sont des frères, cousins eto •••' qu'ils ramèhent.Mais ce sont au moins des gens valides.".. \ .

P~ des' renseignements qui nous viennent d'autres 'souro~s~'nèussavons 'que oette sorte de cour,tage, séquelles d'une' époque révolue',é~ait'enoore pratiquée par plus d'un chef 'de village au Gabon, 'en :1960.

, " s,Comment veuji-on faire autrement? C'est aux servic~s intéressés deÈJ' épancher. sur ce problème. .. .

. :.... :.. ~ ..Nous ,r~ppellerons ioi oe que nous avons déjà dit plus haut à':

propos da l'incidence du mode de recrutement sur ,l'intégration dutravailleur (1). '.',

Il va de soi' que la vénè,lité du courtie~ doi1; l'emporter' sur laoonscienoe aveo laquelle doivent être 'effectués ohoix et tri desrecrutés. Il va de soi que rancoeurs et oonvoitises, amitiés· et

,aff:i.tiL.ités; ·doivent ,largement', prés-ider.. à, pareils ,reeputeme1'lts~~ . . . '.. .. ":.. --.~... ,.

Passons maintanan:t à un deuxième et dernier point ooncernant l' Ins­pection du'Travail. LES INDEMNISATIONS DES ACCIDENTS DE TRAVAIL.Nous l'aborderons par le canal d'un fait oonoret. Le 9 juillet 1959,à une oinquantaine de k~lomètres de Libreville, un boy-o~nduoteU:t',

33 an,s, célibataire, né à Tohibanga, avait le orâne violemmentfraotUré par' une branohe d' arbre, son tra.vail durant. 'ItIl fut trans­porté par pinasse et non par avion (2)", not·., l'informateur. Morts'ensuivit.

• ~j

il fautpar

L'entreprise a un petit avion assurant les servioes urgents entre lechantier et la Direotion sise à .Libreville. U,ne liai,son.,par radioexiste en~e la Direotion et le ohantier. En 'mars ou avril 1960, .':M. X••• , agen.t, oadre" el1t ~e éoharde da.ns 1:' oe,il per;ldapt le travail.On fit venir l'avion. Notre informateur demande pourquoi l'avionn'est pas utilisé pour les Afrioain~ acciden~é.8.'

De l'houre d'un acoident à l'heure d'arrivée à Libreville,oompter au minimum six heures si le transfert est effeotuépinasse, et sans retard.

---------~-----~--~~-----------------------~----------------------'-------(1) cf. p. 14-17.

(2)

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Un oncle du défunt, travailleur dans la même entreprise, s'en­quit des formalités néoessaires à l'indemnisation de la familleéplorée. "Il faut la présence de l' héritière, la mère du défunt';lui répondit-on. Mais celle-ci est illettrée, très pauvre, et loin,à Tohibanga..

L'oncle du défunt dut écononiser et emprunter afin que sonépouse allât au "pays" ohercher la mère du défunt et informer lafamille (1). L'héritière arrivait à Libreville en avril 1960.

L'oncle du défunt, travailleUr au salaire fort modique,avait èlêpensé quelque vingt mille francs CFA: environ cinq moisde salaire. Et les dossiers tratnaient toujours dans les servicesde l'Inspection du Travail.

L'Inspection du Travail, que nous avons contactée au sujet desacoidents de travail et en particulier pour le cas oi-dessus relaté,nous faisait à son tour toucher du doigt les difficultés auxquelleselle se heurte :

- il n'est pas toujours facile en cas de déces de savoir quiindemniser; l'état oivil étant chose non encore généralisée; lafiliation étant parfois un noeud quasi gordien

- les services administratifs auxquels on s'adresse hë sonttoujours pas pressés de répondre: c'est ainsi que le certificat dedéoès de l'accidenté du 9 juillet 1959, dont nous venons de parler,certificat, demandé en août 1959 par l'Inspection du Travail deLibreville à la Région (Préfecture) de Libreville, ,ne fut envoyéà 1.' Inspection du Travail 'qu'en février 1960. La correspondance sefais~it épistclairement (2)

L'indemnisation du précédent cas traîna peut-8tre du fait quesavoir qui indemniser n'a probablement pas été cho'se facile. Mais 1e,9dossiers d'accidentés non décédés s'empilent à l'Inspection du Travail,attendant un règlement.

Nous connaissons un jeune homme accidenté du travail, qui futhospitalisé, à Libreville, dans les pavillons réservés aux indigents,qui mourut et fut enterré misérablement g il attendait to~jours

l' indemnité qui lui devait être versée pour sa. jambe bris-ée.'

xx x

------------------_._---------_....._------------..._---------(1) Le système familial de l'Africain ouest-équatorial suscite parfois

et même bien souvent de solides difficultés au travailleur. Leleoteur pourra oonsulter à. oe sujet g " LES DEP~SES )!XC1!tP1'IONNELLESDANS LES BUDGETS DE FAMILLE" (étude sociologique sur la populationafrioaine de PoinJlie-Noire, CONGO) par Roland DEVAUGES et LaurentEIFFOT (O.R.S.T.O.M.) et en particulier la partie étudiée par nous 1Il LIENS MATRDll:ONIAUX & PA..'tW!A.TRIMONIAUX "

(2) Un déplaoement de l'un ou l'autre responsable eut hAté, nous .semble­t-il, la délivranoe dudit certifioat. Il y a là une réelle négligenoedont ne doit nullement souffrir ou un accidenté 'ou la famille éploréed'un défunt.

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144

" Lorsqu!~ travailleur a ~ accident de travail, un dossier estconstitué avec ,certificat ~é~ical,eto••• et déposé à ItInspectiondu Travail' dont relèv~ l!employeur.L'Assuranoe de oe dernier indem­nisera s'il'i,a lieu. L'employeur n'a,donc plus rien à voir dans'larapidité oU'la lenteur des indemnisations.

Or, que se passe-t-il chez l'accidenté? Comment ce dernierperçoit-il cette situation?

Il ignor~ que cf,est affaire relevant en grande partie delfInspection du Tr~Vailo' Tout dépend, croit-il, de l'employeur; Etoomme,l~s indemnités ne sont presque jamais rapidement versées, ceretard. e'st' interprété comme refus de 'dédomnia.ger, oomme un subtilvol, comme un procédé nouveau de brimer, d'asservir.

C~tte o~o~oe,.~ue le règlemant ~es accidents de travaildépend du 'seul bon vouloir'du patron, est une opinion répandue dansle monde du travailleur au Gabon g nous l'avons rencontrée dansohacune des trois entre:prises ici étudiées, aussi forte ohezl'urbain que chez le travailleur de chantier. Pour dfaucuns,11 Inspect~ur est de oonn::Î.vence avec le patr.onat.,

. . '.'

Et cette croyance abîme les rapports vèrtioaux au sein desentrepriseliJ.

, ,

Ceoi peut suffire pour faire .saisir à l'employeur oet:te néoes­sité, sur laquelle nous avons 'in~~ntéo au début de oette étude, derenseigner le travailleur sur la vie de l'entreprise, si l'on veutêviter chez ce dernier le sentim~nt ,de n'être qu'un instrument (1) i. , '

Dans les grandes entreprises, un employé pourrait être reoruté,qui s'occuperait des quest:Lons sociales 1 indemnisations desaccidentés du travail, allocations familiales eto••• Son rôle 'oqnsisterait à suivr~ la constitution des dossiers, la oorrespon­4ance avec les Assurances etc.o~

xx x

......... -

d) Intée:r.a~~(m et dé,sintégration

Après avoir épuisé les facteurs les plus agissants de l'intégra­tion du travailleur gabonais à son entreprise, nous allons, au terme

,de cette étude, donner le taux d'intégration et de désintégration au80111 d,e chacun des' "Grois 'Etablissements c'i-dessus examinés (2)

, .

,. 1~l'!Ai.i.~sujet ,dû 'salaire

,Il s'agissait de ,savoir si l'interviewé estime que l'entre­prise où il oeune 'est une Maison qui paie bien.

------------_.- ,..----_. ~ .--_......-._-.....---------------.- -----...-_--(1) cf. p. 13 et' 59-63 ..

(2) 1>aris les ta.bie~üx:,~iva.nts,'poUr les entreprises l et II, il est donné'1°/ le pouroentage de la populà-tion totale interviewée et 2°/ en11reparenthèses, le pouroentage de ladite population, manoeuvres non comeis.

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Opinion des interviewés

-----------------------~--------~-L'entreprise paie bien

______4- . ~_~-----

·Ne paie pas bien, paie mal

------------------------------------------*-----------------------------

?

-----------~~--------~---~----~----Moi, Don, les autres, oui

. . ._.-----------~----------------------

--------------------------------

~~.:l=:_42~7 ..

23-,6'

. 4,04

_._~~~_=____ ~:f6I1_. i,a (4,7) 3,00 (4,4)_...._------ ------------- "

90,05(88,00) 94,4 (95,5)------------. ---------

3,3 (4,7)

9',5

0,8 (0,00)

..------- -------Oui, ceux "qui ont un métier 1 ,7 (0,00)

?o) Au sujet de la ;personne humaine

La question posée était la suivante : "Est-oe que' la••••• est unebonne Maison qui traite bien ses employés (tact; respeot de la personnehumaine eto ••• )

-+---....---- --------

0,4 (0,8)

------------~------------

Etabl.II .%

11,5 (15,2)--------66,6 (83,1)------1,2 (0,8)

-+'---------

Ètab1.l .fa

..-••-______ .. Il a___

----------- -----

23,7 (27,2)---------

71,2 (68, 00)--------..

2,7 0,6)

----.-...---Etab1.II %

~.--------------------------------

?

N'on

Opinion. de s .in-terviewés

Oui par rapport aux autres maisons

.' .-....--------------_._--------~--

Ca dépend des ëhefs et des .'sections

En ville oui, en brousse non

0u1, l'entreprise nous traite' bien

Les oadres, lès hau·t placés sontbien traités ; le petit ne 1 ~N' ..'pas

~-------------------------~---~--

t------,--------------------

"'" la _~ _

.,' '.

--~------------------------ ------ -------------+------Les chefs africains nous traitent bie 1,1

--_._------------------------------------ -------- ---------~~------------

Peu de ohefs nous traitent bien 0,5

Les grands chefs eous traitent bien,pas les petits-----,---

0,5

-------~~,------------

-----------..------------------- --- -------,-+-------..--Qui se respeote est respecté 0,5

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••e ,. ...... ., ... ., ••~

. ---" --'~1z1:6

.....-3 0) ?-ntésration 'proprement dite.: .

~ ... .... Des questions devant permettre de détect~r l'attitude·de

.1~'interViewé à. l'égard de l'entreprise jalonnaient le questionnaire.. dont.ls,'.passation· duraït au minimÙlÎl une heure un quart.• Des ques­

tions. "projeotives"- devaient servir de oontrale, qui demandaient ausujet. s'il oonseillerait·- et pour quelles raisons - l'établissementoù. il oeuvre à un sien frère ( 1) en oh8mage, à. un sien parent

.... employé· ailleurs. (2) ,

Conseils à· un frère en ohômaSe, relatifs .1. l'ét~bl.issement- (3)

..r--~---------------"'-~-----r------~------r

Comportement ~olaire desinterviewés

Etabl. III%

Et. l" %

Et•. 11

%r-------- ----------------------,-.-....---------------------- ~,..-------?" 1.1 1 1(1 ., 6').' , ,

1,15,2

~---------------------------------~.~--~.-----------------.+-----------. Conseillerait' l'établi'ssement

où il travaille à son fràre' ·en··o~Smage , '

.~~~~----~---------------------------~--~-------~.---------~---------Le lui oonse ilierait prortsoi- . . . ,.:rement en attendant de tr0u.ver .. 2,7(4,00)ailleur.s. . .

...----..--------------------------f--------~,------ --_",,--Conseiller~it de ,oheroher..a.illeurs 22,5 55,7(56,00 8~',8(85,8)

~--~----~---------~~-------~-- ~.. ~---~----~-----~~~------Conseill~rait le .. gouvernement .... .., 0,5 :

...._-~~~:~--------------------------~----------~---------+------------, Ca.' 'aépend, dès a,yantage~ .qu' il

y a~ait

-----~---~--~------~~-~--~---------~~--~-------~----------~~--------A:."lui-m3'me de voir .. fi1 . '

.. - .

(t)-;;ère- a~-~~~;-;~;;-~~~-d~ .;~~~~-------.---------:-------.-'-------..(2) Les:reponses' à cette question corroborent les réponses do~4es ioi &

nous les avons donc estiIÏ1~~s inutiles pO'\U;" une compréhension pJ,.usp]!lof'onde de la men:t!al~té.dutl'a.vail1eur. . ..

(3) LOI.'I!I"de notre tra.Vail sur le terrain:,' on parla.·ft de oompres.siopd'effeotifs dans les Ei;~blissemerns:nI.(En avril 1960) . : ..

. ·t·r, . . ' .

......•!1

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Attitude de ~Iinterviewé s'il devait quitter llentreprise

3,8 (5,6) ..

Sentiments et attitudes desinte?Viewés Et. ):11 Et~ l ··Et.. !-i

%' 7Q

"r-------------.:.--------------f------ f_---...---O

, - ....---.-t---------Aurait de la peine, du regret 49,1 34,8 (38,4) 3,00'{5,3)

~-----------------~----------------f---------.-~------------~---~--------serait satisfait . , . 28,3 56,9 (52,8) 94,4 ~89,3)

~----------------------~---------f----~----~----------- -------------Tout dépend : si je suie. ~ep~oyéou si je pars de moi-m3me, si jetrouve ou non du travail aussitôt j' 11,5après' .. ..

~----------_ ...- - ------------ -------i------,----r-------...,.-Oui et non , , .... _ 2,8 0,5 (0,8) , 1

1----------- ---------------- ~-.::....:--,;.- ,--:.-------/-:-----.---Indifférent '3,4 1,2 (2,6) ..

~-----------~-----, ---------------- -------- --------------~---~-- ----? .. " "'4,6 3,8 (2,4) ~,2 (2,6:) -

Fidélité à l'entreprise devant la. tentation de ohercher du travail dans.une autre _:tson b,iEm réputée qlli: ein~auche (1)

Comj;)ortement ,molaire de s '. " ' Et III'

------~~~~~~~-~--~---------------~--~Chercheraient à s'y faire 41,03embauoher ( 1 )

~. ."Et.. l Et. II ' _.

~ , %-.....---------------69,6 (68,00) 7b~8 (75,2)'

------------------------~------. -------t-----------Ne chercheraient pas à s'yfaire embaucher 35,8 "..". 28,1 (28 ,8) 25,3 (21,2)

~---------~- .. ----~----~------- ~------._---- --Ca d'pend . '2'1,9'· '1,2 (2,6)

..-------- . .---------r--~-:-..:.-- ---------...- ------? ..1,1 2,2 (3,2) . 2,5, (0,8)

.. --- -........-------------~------ .....--......__._.---_......." ~

(f) n importe de ne n~lement oublier que, lors de nos interviews, le .par.sonnel.de!,! Etablissements. III .était ~ le qui~vivre.: on parlait'de licenciement, de oompression d'effeotif~

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Choix de la même (ou d'une autre) entreprise si le sujetavait à recommencer sa vie.

Comportement molaire desinte.rviewés ~

------~------------------.Choisirt3-.it.· la même

. entre'prise .

Et". III%

------.,---43,3

Et" l%.

20,4 (18,4)

Et. II%

90,1 (90,2)

0,-5 (0,8)

1,1 (1,6)

-----------'~'---------

0,5

41,04

---------------------Choisirait l'Administration 2,3

Choisirait uno autreentreprise

Irait dans le s oeuvre smissi Ol'lIlaire s'

ferait de l'agriculture àson oompte

~---------------------------

Qâ d6pend 1, 1 1 , 1 (1,6) 0,4 (0,8)

? 5,7 3,8 (2,4) 2',1 (2,6)

-- --_0__-

Chez le personnel des Etablisseme~ts II, le ohoix est ferme 1 lesr6ponses sont généralement sans nuanoe" Le oui ou le non est rapide, dèsque.la.q~stion.est·biencomprise. Cette rapidité dans la réponse auxfluestions r.elEjotives à l'intégration proprement dite,rapidi.té qui ne peutnullement être oonsidérée oomme due à une inc,ompr'éhension de la questionposée oar d'une part les questions non comprises en français étaienttraduites à Itinterrogé en sa langue maternelle et, d'autre part lesmotivations ne sont pas extravagantes par rapport à la question lquelqUescas de ce genre se sont produits mais fort rare~) - E!ignifie que entreles.~eux pales où oscille le ohoix il n'y a presque pas, dans lesditsEtablissements, de ~oyen terme: o'est.ou aooeptable ou' à rejeter 1 uneopinion bien arr~tée.~hez_le personnel existe, sur l'entrep~ise. Lorsdes interviews, le jeu physionom?-que· et· corporel des interviewés oorro­borait d'ailleurs la sinoérité du langage.

Dans l'ensemble, une nette et sérieure situation conflictuelleexiste dans les Etablissements II entre patron et employé.

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Elle 'est èngendrée non seulement par l'insuffisanèe dessalaires (1) mais encore par la façon dont le salarié est'et' setrouve traité (2)zdeux causes fondamèntales et très féc ndes. C'estune situation déjà ancienne et qui n'a jamais sérieusement ~)

éolaté parce que la crainte de la répression et ~.o quasi-maintien....du statu quo ont· fini par faire ·dériver vers le stoioisme l'énergie

et la tension du travailleur. " ..

Si l'on oonsidère oes op~ions, comportements et attitudes enfonotion des catégories socio-profess ,>nnelles, on constate que lesmanières de penser, d'être et d'agjx ne varient pas teliement d'ungroupe à l'autre, ce qui indique que une maille et semblable conditionest faite à l'ensemble des travailleurs, à toutes 'les àatégorîessooio-professionnelleso En effet, nous avons g

- au point d'e vue salairè g le pou:rcentage' de ce~ qui estimentque' les ~tab.lissements II paient bien gra.vite entre 0 %(opriduoteur1JJpinassiers,matelots ; mécan~ciens) (manoeuiraé 1,6 %) et 12,5 %(soieurs, menuisiers, maçons) (bureaux.i 4,3 %). Les non variententre 90,9 %(cuisiniers) et 100 %(bureaux g 95,-6 ,%)

- sentiment de l'individu s' il venait à quitter l'entreprise g deuxsujets du groupe l'mécanique", un seul sujet dans les autres groupes,affirmant,qu ~ ils auraient de la pe ine. Et ce·tte pe ine v:ien:t- ' .,.davantage du nombre d'années passées dans l'entreprise, de 'l'accou­tumanoe acquise, du fait que l'on est âgé, - que d'un attachementbien fondé.

, ..- ohoix de l'individu s'il avait à recommencer sa vie 1 deux dugroupe bureaux, magasiniero, infixmil3rs ; trois du groupe scieurs,menuisiers, maçons; dix du groupe manoeuvres, reviendraient tra.­vailler aux Etablissements II ; J;l1écaniciens', conduoteurs, pinassiers.matelots et cuisiniers préférant, tous chercher ailleurs '

x x x

et p. 64 et sUivantes, notamment nos éugga~tions(1) of~ p. 59' - 63p.~67 ; p.., 69.

of. p. 67 - 69(2)

(3) Au Gabon, le long du passé, des mouvements de protestation ontparfois eu lieu dans les chantiers notamment. Mais, n'étantautorisés par auoune loi, ils étairmt vite étouffés et la»OPUlation saisissait non moins vite l'inanité et les suitesd'un recommencement.

(4) 1 ouisinier sur 11

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, D8.l'18 ,1e,s E-'G,ab,lissements l, l'opinion' du travailleur au sujet du_.s~l~ire ,ne dif,fère pa.s beap.coup de llopinion rencontrée chez le

pe:'sonnel de,s Etabli$s~me_nts II g le pourçentage g.~ c~'ux, qui, estimentque l'entreprise paie bien varie en effet entre 0 %et 11, 11 %etoelui de oeux qui pensent que l'entreprise ne paie'pas bien va de77,7 %à 100 %(2). Toutefois, urt~ourant d:opinion se dessine ioi,qui, lui, est nuanç'~ :

- "le salaire est moyen", l'entreprise ne paie pas bèaucoup" :6,4 %(bureaux) , 8,3 %(ateliers) 10 %(contre-maîtres et chefsd'é~uipe) " '

- "gà dépend" 1 1,7 %des manoeuvres 8,3 %des 'employés dl atelier.

Ce courant d'opinion, intermédiaire entre ceux qui estiment quel'entreprise' paie bien et ceux qui trouvent que l'entreprise ne paie

.- pas bien est à souligner, car, élément modérateur, il signifia qUéla tension ,patron-employé est moindre ici en comparaison de ce qu'elleest dan's les Etablissements II (3).

Les différenoes entre oes deux :ïltablissements augmentent si l'onconsidère

10 / La condition faite à la personne humaine du salarié.L" opinion de oeux qui pensent que le travailleur 'est bien traitévarie dans les EtablissemGnts l entre 14,8 %et 32,2 %.(4) alorsque,dans les Etablissements II, elle va de 30,7 %à 4,4 %en

.. passant, ~.,20,a %, et 18,,1 %,d'up.-~ P~,1ï,,~~t, d'autre p~t; 8,3 %'et 5.5 %', pouroentages vraiment maigrés. '

--- ._---o %1 chauffeurs et conducteu:cs , cont~e-ma~tres e1; chefs d'équipeJ1,7 %1 manoeuvres3,7 %1 marins5,5 %1 ateliers'11,11 %,1 Pointeurs et ma.gasiniers.

"'(2) 77/l'fa (ateliers) J ~7 ,09 %(b~eaux) J 88,88 %(pointeurs et magasiniers)90 %(chefs d'~quipe et contre-màît~es,; 94,2 %de 'manoeuvres ; 96 %demarins et 100 %(chauffeurs, conducteurs.

(3) Ces faits se' oonfirment si lIon compare les salaires de ces deuxentreprises r of. p. 18 - 24 et 64 - 65 et également p. 45 - 48.

(4) Deux multi-groupes se dessinent gd'une part r marins, manoeuvres(16,07 fa) et ohauffeurs conducteurs (16,6 %) dont le 'pourcentagegravite entre 15 et 20 %et d'autre part ceux dont le pourçentagevarie entre 30 %(contre-maîtres et chefs dtéquipa), bureaux et33,3 %(ateliers J pointeurs).

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2°/ Les sentiments du salarié à l=égard de l'entreprise qui l'utilise 1

. tandis que le pourcentage de ceux qui regretteraient lesEtablissements II varie' de 0,8 %(mançouvres) à. 9,09 %(cuisin.), oelu:.de ceux qui seraient satisfaits en les quittant gravite ent~e

~1,8 %et 99,1 %; le taüx de satisfaction dans les Etablissements l~~ de 41,9 %à 66,01 %et celui de regret de 25,00 %à 58,3 %.

3°/ Les oomportemen~s et attitude devant le choix de la même (ouune autre) entreprise Bi lZindividu avait à reoommenoer sa vieou slil avait à conseiller un sien frère en ohSmage eto •• (1)

Ces différencos viendraient en grania partie de oe qua les rapportsvertioaux sont moins distants d~1s les Etablissements l que dansles Etablisseménts II, co l'.estime considérable dont jouit pl'&Sde son personnel africain 1a direoteur qui avaient à l'époque lesEtablissements l (~) et des réformes qui il avait envisagées (v.g,oours par .correspondanoe pour le perfeotionnement des meilleursemployés de bureaux).

-----.;...-;;....:--_------_..._------------------,-----,(1) of.: p~ ::144 .L.. 141

..."', .

(2) Pas un seul des 181 interviewés nia foxmulé de griefs à l'adresse deoe directeur..... ~ ...La. situation r.~,!I!. directeur de chantier forestier est toute différentede- oelle du' directeur dTentreprise urbaine .

Le direoteur dlentreprise I.ll'baine a un plus fréquent oontaot direct.~ve,o f:Jpn perso~el. On peut mieux le juger, llappréoiar à. sa justevaleur 1 on a le temps et la possibilité de retouoher les jugementsportés sur lui ; on peut mieux peroevoir dans la hiérarohie quel .ohef est réticent, quel "patr.on" freine le progrès 1 nous avons eneffet renoontré des noms qui sont oités par forte proportion dl in­terviewés comme ho.stiles aux réformes, oomme ab1mant les rapportsvertioaux etc.·••

Le Direoteur d'entreprise forestière a, par contre, des oontactsplus e'spaoés avec son personnel afrioain, surtout lorsque l'en­treprise a plusieurs chantiers. Il peut diffioilement voir direo-tement ,les cho,ses ; il est obligé dl avoir davantage confianceau(xY ohef(s) da chantier et en devient le bouc émissaire. SonrSle est plus ingrat~

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1S2

Dans lea Etablissements-III, par contre, l'intégration est plus, 0-' forte que ~~ désintégration. C'est ainsi que, au sujet des salaires,

le pourcentage des -oui (42,7 %) l'emporte sur oelu~ de ceux quipensent que- les Etablissements III ne paient pas bien (23,6 %) (1)et que, entre oes deux positions extrêmes se situe toute une gammed'opinions 1

- Moi, non , les autres oui 11 ,S %(2)- Oui, quelques-uns : 9,2 %(3)

Oui, les anoiens . 3,4 %(4) etc ••• gamme qui0

groupe 31,S %des interviewés.

Ce même courant iilternédiaire s'observe dans 1'opinion des. interviewés relat.ive à la -condition humaine faite au travailleUI.' del'entreprise. Entre- les 31,2 %des réponses positives et les 34,6 %de réponses négatives (S), se situent 32 %des enquêtés. ..

On peut de m3me observer que le taux de oeux qui seraientsatisfaits (28,3 %) est netteme~t plus faible que celui de oeux qui-_seraient méoontents (49,1 %) s'ils venaient à quitter l'entreprise,et que le groupe gravitant entre oes deux derniers r":lnferma 14 %desinterrogés.

Ces Dettas différences d'opinions, de comportements et dlat--­titudes entre les Etablissements l et II d~une part, et, d'autrepart, les Etablissements III, viennent des réformes et innovationsque la Direotion nia. oessé d'opérer pour une meilleure oonditionde la personne humaine.

------------------------------------- --------------------------------(1) Voioi la ve~~il~tion :

a) des-oui 1 bureaux 71,1 'fo, laborantins 1 29,03- %; ateliers 128~8.% :; -ma.rins : 27,2 %. . . . '.

b) des non 1 laborantins, 29,03 %; ateliers 126,4 %bureaux 1

21 ,OS %. et. marins: 18,1 %

(2) 27,2 %de marins, 19,2 %d'ateliers; 3,2 %de laborantins.

(3) 1S,1 %de marins, 13,4 %d'employés d'ateliers

(4) 12,9 %de laborantins; 3,03 %da marins; 1,9 %d'ateliers.

(S) Ateliers '1 38,4 %de oui, 34,3 %de nonMarins 1 42,4 % " 33,3 % "Bureaux 1 28,06% " 29 ,8 % "Laborantins 112,9 %" 45,1 % Il (31,8 %de "ça dépend

des seotions Il)

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APPENDICE

Les réformes que nous avons estimées utiles pour une solideparticipation du travailleur à la vie de l'entreprise qui llemploie,et partant, pour un me illeur rendement, pour des rapports verticauxplus productifs, ont été ou indiquées ou suggérées explioitementou implioitement au cours de cette étude 1

Nous pouvons en distinguer quatre sortes :

1°/ Les réformes immédiatement réalisables, telles que:

- looaux aménagés pour les repas des. travailleurs (1).- utilisation de marmites réelles, d'assiettes véritables et

non plus de demi-fûts et d'assiettes en bois (2);

2°/ Les réformes dont la réalisation demande des oontrôles et blocagesdans des secteurs autres que le secteur "industriel" et forestier,telles que 1

- l'augmentation des salaires qui exige un blocage, voire même unremaniement des prix, lequel exige une oonnaissance r'elle desgain et bénéfices des Maisons de Commerce;

3°/ Les essais et innovations à tenter d'abord sur une faibleéchelle tels que 1

- les plantations'd'abord de bananes, 'ensuite de manioc par desmanoeuvres-agriculteurs payés par l'entreprise forestière.

4°/ Les problèmes que pose le foyer afrioain :

- v.g. 1 obligation à tout travailleur marié de ne pas laisserau village son épouse.

---------------------------------_._--(1) cf. p. 50. Cela est également réalisable dans les ohantiers fiXes.

le problème peut être étudié pour les ohantiers tempo~aires.

(2) of. p. 48