F15 colloque post 2015 coalition synthese-1 lb-fs-2
-
Upload
mannouba-technopark-extension-elgazala-technopark -
Category
Government & Nonprofit
-
view
32 -
download
0
Transcript of F15 colloque post 2015 coalition synthese-1 lb-fs-2
Synthèse du colloque international
« Aller vers le post 2015… Nouveau paradigme pour une sobriété heureuse pour tous »
Palais des Nations, 15 juin 2015
« Aller vers le post 2015… Nouveau Paradigme pour une sobriété heureuse pour tous », c’est
à cette grande rencontre que nous vous avions conviés pour parcourir le bilan des Objectifs du Millénaire pour le Développement et appréhender l’agenda post 2015. Ce colloque a suscité une forte mobilisation de la société civile, grâce à un important réseau d’ONG, présentes ou représentées, autour de ces enjeux et de la nécessité d'imposer un nouveau paradigme qui intègre le bonheur sans gaspillage et pollution. Ces 17 nouveaux Objectifs de Développement Durable sont formulés dans différents champs pour une mise en œuvre efficiente. Ils résultent d’une consultation planétaire où la société civile a pu s’exprimer.
Les différents intervenants se sont accordés sur le rôle primordial des ONG dans la mise en œuvre concrète des OMD et l'anticipation des mutations à venir. Celles-‐ci ont un rôle clé à jouer tant dans le travail de réflexion engagé par l’ONU et les gouvernements, que dans leur réalisation sur le terrain. La société civile s’indigne, questionne, innove, propose. Elle est la source essentielle de création des richesses à partager équitablement. Eu égard à leur statut indépendant, les ONG peuvent, selon Neil Buhne, dépolitiser certains objectifs et les rendre plus accessibles. Elles offrent la parole aux oubliés, et à ceux trop peu écoutés et entendus par les politiques. C’est pour cela que les organes décisionnels doivent tisser plus de liens et travailler en symbiose avec la société civile.
15 ans après l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement par les Etats Membres des Nations-‐Unies, il est temps de faire le bilan. D'après le rapport du PNUD (2014), des avancées importantes ont été réalisées : entre 1990 et 2010, l’extrême pauvreté a été divisée par deux. Grace à des progrès substantiels dans la lutte contre la mortalité infantile, le nombre de décès a été divisé par deux, passant de 90 à 49 décès pour 100 000 naissances, sachant que des progrès importants restent à réaliser, sur ce point et beaucoup d'autres, en Afrique Sub-‐saharienne. Chaque année 6,6 millions d'enfants de moins de 5 ans meurent : 3 millions en Afrique et plus de 2 millions en Asie du Sud. Malgré des progrès en terme de santé et une diminution des infections VIH/SIDA de 44%, entre 2001 et 2012, la courbe est difficile à inverser : en Afrique australe, 1,2 % de la population est atteinte du VIH/Sida contre 0,06 % dans les régions en développement et 0,03 % dans les régions développées. L'accès à l'eau potable est devenu une réalité pour 2,3 milliards de personnes depuis 1990, la cible pour 2015 a été dépassée même si les inégalités persistent. Les émissions de gaz à effet de serre continuent leur tendance à la hausse avec une augmentation d'environ 50 % depuis 1990 et le problème d'accès aux terres persiste. Le bilan reste mitigé. Les
résultats révèlent la marginalisation de certaines régions du monde plaçant les OMD hors de portée, comme pour l’Afrique Subsaharienne. Les différents intervenants ont évoqué des chiffres alarmants soulevant parfois une vive indignation parmi les participants ; en 2013, 300 000 femmes sont mortes en donnant la vie.
Il existe de nombreux freins de types individuels ou culturels nécessitant des évolutions dans
le cadre de l'éducation. Il en est de même des freins structurels et conjoncturels qui devront évoluer pour pouvoir atteindre les nouveaux objectifs de développement durable. Ces constats d’échecs doivent être analysés afin d'en rechercher les causes puis les solutions aptes à les résoudre. Selon D. Ambassa Zang, nous ne devons pas nous concentrer uniquement sur les causes exogènes extérieures, mais également sur celles qui sont endogènes et intérieures. Les plans de développement et les institutions n’ont pas intégré les OMD dans leurs axes politiques, certains parlementaires par exemple ignoraient totalement l'existence de ces objectifs. Il peut parfois y avoir une scission entre les décisions des organes onusiens et leur mise en œuvre au sein des gouvernements. Les ONG sont reléguées au second plan avec une faible intégration de la société civile aux décisions et réformes politiques. Cette quasi-‐absence d’intégration des différents acteurs de la société civile dans le cadre institutionnel et la difficulté pour ces pays d’avoir une vision commune partagée, sont au cœur de la situation problématique actuelle. P. Sob a, quant à lui, évoqué les causes exogènes. Il impute une part de responsabilité de l’échec des OMD à leur caractère générique. En effet, les moyens pour atteindre ces objectifs, n’ont à aucun moment été explicités clairement. Il faut également se concentrer sur le contexte international de mondialisation, caractérisé par une concentration des richesses par des minorités sans répartition équitable au bénéfice de ceux qui les produisent. M. Simon stigmatise l’attitude de grands groupes industriels agissant en toute impunité en déployant une logique postcoloniale arrogante et terriblement dommageable pour les pays où leurs activités sont exercées. Cette grande rencontre a ainsi fait le bilan (partiel) des OMD, à travers le filtre de la durabilité et du partage équitable. L’analyse qui a été faite va permettre de proposer des voies de changement afin de mieux appréhender les Objectifs de Développement Durable.
Les différents conférenciers ont insisté sur des points précis afin de concevoir un nouveau
paradigme. La valorisation des femmes est un point clé, pour P. Sob « Les femmes doivent prendre leur place, car la place ne leur sera pas donné ». Les artistes et intellectuels ont également un rôle à jouer. Pour F. Schmitt, il est nécessaire d’aborder les enjeux de demain sous un angle positif et constructif de prospérité, santé, bonheur et paix. Lutter contre la misère, la maladie ou la violence ne donne pas de l’énergie et empêche d’atteindre les ODD pour construire ensemble un nouveau paradigme. La métaphore de l’arbre est une bonne représentation vivante de la nouvelle manière d’atteindre le développement durable où l’arbre puise dans le sol sans l’épuiser mais en l’enrichissant, utilise les énergies renouvelables sans polluer, accueille et enrichit la vie et produit des fruits à partager entre vivants. Ces paramètres doivent être ainsi pris en compte pour la mise en place des nouveaux Objectifs de Développement Durable. Ces derniers sont, selon L. Grigoreva, réalistes et ambitieux. N. Buhne, directeur du PNUD, en charge de ce programme a expliqué les caractéristiques des ODD. Ils se distinguent des OMD par leur dimension plus universelle, tout en prenant en compte dans leur application les spécificités locales et nationales. L’être humain est au cœur de ces finalités avec un objectif inédit de développement de la paix et une intégration de tous les acteurs.
Tout au long de cette journée, différents intervenants ont exposé leurs points de vue et
projets. A l’instar de la start-‐up sociale Co-‐exister, et sans que nous n’en ayons véritablement pris conscience, des milliers d’initiatives positives ont malgré tout vu le jour à travers le monde. En mettant en lumière ces actions, un message d’espoir est véhiculé. S. Grzybowskz et ses partenaires ont monté le premier mouvement interreligieux des jeunes, levier d’unité et de laïcité. Coexister, grâce à ses actions concrètes réalisées par des personnes d’obédiences religieuses et de convictions
philosophiques différentes participent à déconstruire les murs de préjugés pour faire des ponts. Y. Parienti a présenté son réseau social, Horyou. Ce réseau est orienté vers l’action réunissant des initiatives innovantes partout dans le monde. Selon le fondateur, il faut avoir confiance dans les capacités d’actions et ressources de chacun. Ainsi éviter que les informations négatives transmises au quotidien, dressent les individus les uns contre les autres. La reconquête d’internet et de la communication est nécessaire pour diffuser des approches constructives vers un nouveau paradigme. Le Forum pour une Nouvelle Gouvernance Mondiale aujourd’hui dirigé par J. Rossiaud prône une citoyenneté active et engagée pour une gouvernance mondiale par la majorité. Grâce à une qualité de "think-‐thank" (groupe de réflexion) et également de "do-‐thank" (groupe d’action), le forum donne le pouvoir à la société civile transnationale pour reconstruire ensemble un monde responsable, durable et solidaire. Puis, prenant l’exemple d’une entreprise allemande, E. Laur explique son concept, AfB est une entreprise qui redonne une deuxième vie au matériel informatique, permettant la revente à bas prix ou le recyclage de ce dernier. Par ailleurs, elle emploie en partie de personnes en situation d’handicap. Ainsi AfB permet d’associer un concept écologique à une action solidaire au service de l’activité économique. Pendant ce colloque, M. Hadj Abed a également présenté son projet innovant EauNergie : des appareils permettant de traiter l’eau de mer, l’eau de rejet et l’eau de rivière la rendant instantanément potable grâce à l’énergie renouvelable. L’entreprise soutient le développement local où les machines peuvent être fabriquées localement afin de favoriser l’autonomisation de régions du monde par l’accès à l’eau et par la création d’emplois ; c’est aussi dans l’axe de solutions innovantes pour le développement durable. Le dernier intervenant était H. Poissonier , directeur de l’IRIMA (Institut de Recherche et d’Innovation en Management des Achats) à Grenoble Ecole de Management, il insiste sur le rôle clé des achats dans l’impulsion des solutions écologiques et des modes de consommations durables. Ainsi l’entreprise à un rôle à jouer dans les mutations structurelles nécessaire pour le Développement Durable, elle est force de proposition. De plus en plus d’entreprises suivent cette voie aujourd’hui.
Ce colloque international a constitué une rencontre importante pour la société civile, celle-‐ci
a ainsi pu démontrer sa mobilisation et son engagement pour construire ensemble un monde de prospérité et de paix. Lors de la table ronde, les ONG présentes ont montré la diversité de leurs actions concrètes ou de réflexions, souvent avec peu de moyens financiers, dans des actions locales potentiellement reproductibles et diffusables dans différens pays. L’expérience des uns a permis de nourrir les visions des autres. Ces conférences sont sources de partage et d’éducation mutuelle, nécessaire au changement. La capacité des participants du 15 juin à être force de proposition a permis par ailleurs d’ouvrir la voie sur des actions concrètes potentielles, en cohérence avec les objectifs formulés par le PNUD et un cadre commun. Les 17 nouveaux Objectifs de Développement Durable doivent être intégrés dans les mentalités individuelles et les structures institutionnelles et culturelles afin qu'ils soient réellement efficaces.
Cet événement a contribué à proposer une autre vision du monde et insiste sur
l’environnement naturel, économique et culturel devant être modifié. Des recommandations ont été faites afin que toute la population puissent s’engager dans cette œuvre planétaire. La rencontre incite tous les acteurs à s’unir pour proposer un paradigme alternatif qui s’appuie sur un Développement Durable indispensable à l’avenir de la planète et des hommes. Et comme l’a si bien dit M. Simon le modérateur « l’avenir est le premier des droits de l’Homme ».
Les recommandations du 3ème colloque internationale de la Coalition des ONG pour les OMD
Un des axes nécessaires pour un changement de paradigme est la création d’une nouvelle relation vertueuse entre la société civile et les organes décisionnels. Dans certaines régions du monde les ONG sont mis à l’écart de la sphère politique. D. Ambassa Zang propose pour les régions d’Afrique Subsaharienne que les ONG puissent faire l’objet d’une audition parlementaire pour qu’elles donnent leurs avis sur la mise en œuvre des politiques gouvernementales. Il est nécessaire que les Organisations internationales demandent un rapport alternatif à la société civile sur l’agenda post 2015, ces agences doivent appliquer davantage les acteurs nationaux, qui doivent impliquer les Objectifs de Développement Durable dans les réglementations nationales. Les 17 Objectifs doivent être disséminés à une échelle locale afin d’être plus accessible, les moyens pour les atteindre doivent être clairement expliqué puis mis à disposition pour les Etats en difficulté. P. Sob propose également la traduction des 17 ODD dans les langues régionales. M. Simon met en avant le rôle de la culture dans le processus de mutation, il est nécessaire d’exiger que les groupes exploitants donnent une partie de leur chiffre d’affaire pour l’investissement dans les nouvelles technologies pour l’éducation dans les zones isolés. L’enseignement des droits de l’Homme devrait être obligatoire dans toutes les écoles et dans les formations pour les métiers répressifs. Les ODD devraient être connus de tous, acteurs politiques et société civile, il y a donc des efforts à faire concernant la communication. S. Grzybowski recommande un travail de plaidoyer, dans la thématique du dialogue interreligieux, un enseignement laïc des faits religieux ; la France étant un des seuls pays ne proposant pas cet enseignement. Rédigé par Léa Biteau, Coaltion des ONG pour les OMD Site http://www.coalition-‐des-‐ong-‐pour-‐les-‐omd.org/ https://www.facebook.com/pages/Coalition-‐des-‐ONG-‐pour-‐les-‐OMD/1535893806684104?fref=ts