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**** *source_media *nom_20minutes *date_02112019 Climat : « Youth For Climate France » constate que « les marches ne suffisent plus » et prépare la suite MOBILISATION Les jeunes militants écologistes tiennent leur congrès national à Grenoble, toute cette semaine pour définir la stratégie du mouvement qui n’a pas fait le plein lors des dernières grèves de l’école pour le climat Fabrice Pouliquen Publié le 02/11/19 à 10h05 — Mis à jour le 04/11/19 à 11h23 77 COMMENTAIRES26PARTAGES Partager sur Messenger Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Flipboard Partager sur Pinterest Partager sur Linkedin Imprimer Envoyer par Mail Réunis dans une salle de l'annexe du conservatoire de Grenoble, une cinquantaine de jeunes de Youth For Climate France concluent ce vendredi 1er novembre leur congrès national. — Fabrice Pouliquen / 20 Minutes La déclinaison française du mouvement mondial de la jeunesse pour le climat conclut à Grenoble, ce samedi, son congrès national après une semaine de conférences, ateliers et groupes de travail. Lancé au printemps dernier, Youth For Climate France en est déjà à son troisième congrès national. Cette fois-ci, il s’agit de trouver un nouveau souffle après des participations en baisse lors des dernières grèves mondiales pour le climat.

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Climat : « Youth For Climate France » constate que « les marches ne suffisent plus » et prépare la suite

MOBILISATION Les jeunes militants écologistes tiennent leur congrès national à Grenoble, toute cette semaine pour définir la stratégie du mouvement qui n’a pas fait le plein lors des dernières grèves de l’école pour le climat

Fabrice Pouliquen

Publié le 02/11/19 à 10h05 — Mis à jour le 04/11/19 à 11h23

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Réunis dans une salle de l'annexe du conservatoire de Grenoble, une cinquantaine de jeunes de Youth For Climate France concluent ce vendredi 1er novembre leur congrès national. — Fabrice Pouliquen / 20 Minutes

•La déclinaison française du mouvement mondial de la jeunesse pour le climat conclut à Grenoble, ce samedi, son congrès national après une semaine de conférences, ateliers et groupes de travail.

•Lancé au printemps dernier, Youth For Climate France en est déjà à son troisième congrès national. Cette fois-ci, il s’agit de trouver un nouveau souffle après des participations en baisse lors des dernières grèves mondiales pour le climat.

•Faut-il élargir la palette des mobilisations en multipliant les actions de désobéissance civile, quitte à durcir le ton ? C’était notamment l’une des questions sur la table, à Grenoble.

De notre envoyé spécial à Grenoble

« Si vous vous sentez trop fatigués pour participer aux débats, n’hésitez pas à vous mettre un peu en retrait. » De fait, certains n’ont pas attendu l’invitation pour piquer un somme, allongés entre les chaises… Il est 15h ce vendredi, dans une salle de l’annexe du conservatoire de Grenoble où le mouvement Youth for climate France entame sa dernière session de discussion avant de clôturer son troisième congrès national.

Dans la pièce, une cinquante de jeunes sont assis par terre, en demi-cercle, devant la « commission » chargée de synthétiser plusieurs journées de discussions dans des textes qui auront valeur de déclarations finales. La moyenne d’âge est de 17 ans. « Ça vient de Rouen, Lyon, Bordeaux, Mâcon, Lorient, Strasbourg… Bref, des quatre coins de la France », glisse Timothée, 15 ans, qui lui-même vient de Tarbes. Beaucoup sont là depuis le début du congrès, lancé samedi dernier. « Et les discussions ont été intenses… », raconte Valentin, Bordelais de 17 ans. D’où ces traits fatigués…

L’hexagone bien quadrillé…

La plupart sont des membres actifs de la centaine de délégations locales à avoir essaimé dans l’hexagone depuis que ce mouvement mondial de la jeunesse pour le climat a sa déclinaison française. Cela nous ramène au 15 mars dernier, date de la première grève massive des écoles pour le climat en France. « Pour être précis, Youth for climate France naîtra officiellement un peu plus tard, les 13 et 14 avril, lors des premières assises nationales du mouvement à Nancy », précise le Lyonnais Marin.

C’est dire si le mouvement est encore naissant. « Pourtant, en quelques mois, ils en ont parcouru du chemin », s’étonnent presque Sandrine, maman de Thomas et Mathieu, et Frédérique, papa de Stéphane, trois jeunes Grenoblois très impliqués dans l’organisation de ce congrès national. Ce vendredi midi, ils étaient venus prêter mains fortes à leurs enfants pour l’organisation du repas. « Ils ont tissé un réseau de comités un peu partout en France, ont appris à communiquer efficacement entre eux, ont des réflexions sociétales, politiques, organisationnelles que bien souvent n’ont pas de jeunes adultes », reprennent-ils.

Une participation déclinante aux grèves des écoles…

Il n’empêche, bon nombre de ces jeunes disent rester sur leur faim. Venues de Mâcon, Zoé et Lalie, 15 et 16 ans, justifient leur présence à Grenoble par « la nécessité de donner un nouveau souffle à un mouvement qui a semblé en perte de vitesse ces derniers mois ». La participation déclinante aux dernières grèves de l’école pour le climat en est l’exemple le plus manifeste. « Pour la première, le 15 mars, 200.000 jeunes étaient descendus dans la rue », rappelle Thomas. Un chiffre derrière lequel court depuis Youth For Climate France. Ils étaient ainsi tout juste 50.000 à la grève des écoles pour le climat du 24 mai et un peu plus seulement pour la dernière en date, le 20 septembre dernier. « Il est sans doute plus difficile en France de justifier une absence de l’école », tente d’expliquer Zoé. « L’imminence des examens de fin d’année a sans doute aussi joué dans la faible mobilisation du 24 mai. Peut-être aussi avons-nous mal communiqué… »

Youth For Climate France @Youth4Climatefr

Nous sommes réuni•e•s aux #AssisesYFC à Grenoble plus déterminé•e•s que jamais.

Pour tous ceux qui ne peuvent pas se mobiliser.

Pour notre droit à avenir viable.

Pour le vivant.

71

18:09 - 29 oct. 2019

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Quoi qu’il en soit, le constat est implacable, poursuit la Mâconnaise : « Il n’y a presque qu’en France que la mobilisation a baissé ». Un demi-million de jeunes canadiens défilaient même à Montréal, aux côtés de Greta Thunberg, le 27 septembre dernier. « La plus grosse manifestation jamais organisée au Québec », annonçaient les organisateurs. De quoi laisser rêveur Youth Climate France ? « Je rêve surtout de voir les dirigeants se bouger pour le climat », rétorque Stéphane. « C’est ainsi qu’il faut juger l’efficacité d’une marche pour le climat : a-t-elle poussé les politiques à revoir leur copie ? »

Voir plus loin que les seules marches pour le climat ?

C’était l’une des questions centrales sur la table de ce troisième congrès national. A Youth For Climate France, on a en tête tout une liste de mesures prises par le gouvernement depuis le 15 mars « qui tend à montrer qu’il n’a pas encore entendu les préoccupations climatiques de la jeunesse ». Mathieu revient en particulier sur la journée du 23 juillet dernier. « Greta Thunberg était reçu à l’Assemblée nationale et, le même jour, Emmanuel Macron volait au secours du traité de libre-échange entre l’Europe et le Canada (Ceta) qui était ratifiée dans la foulée par les députés ». C’est une des limites actuelles de Youth For Climate France pointée cette semaine à Grenoble. « Jusqu’à présent, on a essentiellement existé à travers ces marches pour le climat, sans même trop définir notre mouvement au-delà de l’organisation de ces mobilisations », notent Marin et Thomas. « Il fallait définir nos valeurs, nos objectifs et la stratégie pour y aboutir. »

« Anticapitalistes, antispécistes, féministes… »

Tel est l’objet des déclarations finales que la cinquantaine de jeunes peaufinaient encore ce vendredi. Dans la douleur, chaque mot employé faisant l’objet d’âpres discussions. « Ces textes ne seront pas communiqués tout de suite », prévient Mathieu. « Ils devront d’abord être discutés et approuvés par nos membres qui n’ont pas pu être présents à Grenoble. » Cela se passera sur Discord, la messagerie instantanée qu’utilise Youth For Climate France.

Pour ce qui est des valeurs, Nina, 17 ans et venue de Bordeaux, donne les grandes lignes : « Nous sommes anticapitalistes, antispécistes, féministes, contre les discriminations, pour la décroissance ». « En lutte contre les grands projets inutiles », ajoute Marin. Rien d’étonnant, « mais c’était important de l’écrire noir sur blanc, rien que pour avoir une seule et même réponse lorsqu’on nous demande de nous définir », juge Arthur de Moûtiers en Savoie.

Miser sur la désobéissance civile ?

Plus complexe en revanche était la définition de la stratégie à adopter. L’idée que les marches ne suffisent plus faisait consensus ce vendredi. « Pour la prochaine grève mondiale pour le climat, le 29 novembre, plusieurs sections locales feront le choix d’autres modes d’actions », préviennent Laurette et Léo, respectivement 16 et 17 ans et qui représentaient la délégation parisienne. « A Paris justement, nous partons bien plus sur des actions de désobéissance civile. »

Youth For Climate France a déjà été plusieurs fois sur ce terrain, notamment à Bordeaux le 15 juillet dernier, en marge d’un précédent congrès, en bloquant près de 8 heures un restaurant Mc Donald’s du centre-ville. Léo, qui se dit dans le groupe des plus radicaux de Youth For Climate France, aimerait répéter à l’avenir ces opérations, quitte même à en augmenter l’intensité, lui qui trouve « un peu trop gentil » les actions non-violentes d’ Extinction Rebellion, un autre mouvement social écologiste spécialisé dans la désobéissance civile.

Youth For Climate France a tranché cette semaine à Grenoble : « Nous restons un mouvement non-violent, précise Laurette. Mais nous n’acceptons pas non plus la violence à notre encontre et nous nous autoriserons à agir en conséquence, en cas de légitime défense. »

**** *source_media *nom_bfmtv *date_11102019

Extinction Rebellion: la non-violence "jusqu'au-boutiste" du mouvement ne fait pas l'unanimité

11/10/2019 à 17h51

Manifestation du mouvement Extinction Rebellion, rue de Rivoli à Paris, le 10 octobre 2019. - BERTRAND GUAY / AFP

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Au sein d'Extinction Rebellion, le credo de la non-violence a séduit de nombreux nouveaux adhérents. Mais cette position est loin d'être soutenue par les autres collectifs de militants, notamment à l'égard des forces de l'ordre.

Bottes de foin, tentes, pianos... Depuis lundi, le centre de Paris est investi par quelques centaines d'activistes du mouvement de désobéissance civile et écologiste Extinction Rebellion (XR). Sur la place du Châtelet, le Pont au Change ou rue de Rivoli, les militants bloquent des points de passage en plein cœur de la capitale. Le but: "alerter sur l'urgence climatique et le système de domination économique et politique".

Le credo de la non-violence a séduit de nombreux nouveaux membres. Mais cette position est loin de faire l'unanimité dans le milieu militant. Tandis que certains sont attachés au pacifisme du mouvement, d'autres reconnaissent la nécessité de légitimer des actions "coups de poing".

"Harpon, revient, il en manque plein"

Né en Grande-Bretagne en octobre 2018, Extinction Rebellion (XR) se présente comme un “mouvement mondial de désobéissance civile en lutte contre l’effondrement écologique et le réchauffement climatique”, désormais installé dans 56 pays. Sur son site internet français, XR indique que la non-violence est l’un des dix principes auxquels doivent adhérer ses membres:

“Nous sommes un réseau non-violent. En utilisant une stratégie et des tactiques non-violentes comme le moyen le plus efficace de provoquer le changement”, affirme-t-il.

Samedi, la pierre angulaire du mouvement a été fragilisée par la découverte de plusieurs tags anti-police lors de l'occupation du centre commercial Italie 2, à Paris. "Harpon, revient, il en manque plein", "Couteau en céramique" ou "Nique la bac" ont notamment été inscrits sur des vitrines de commerces, ce qui a motivé le parquet de Paris à ouvrir une enquête pour "apologie du terrorisme".

Clément Lanot

✔@ClementLanot

· 5 oct. 2019

En réponse à @ClementLanot

PARIS - Occupation depuis +10H de #Italie2 par des militants pour le climat et des #GiletsJaunes

Nombreuses inscriptions revendicatives sur les vitrines.

La plupart des occupants s’opposent au capitalisme et au système de consommation.

Clément Lanot

✔@ClementLanot

PARIS - Occupation de #Italie2 par des militants pour le climat et des #GiletsJaunes :

Les murs du centre commercial ont presque tous été tagués.

100

21:21 - 5 oct. 2019

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La police, "une amie"

Rapidement nettoyées ou recouvertes par des affiches aux slogans moins radicaux, les inscriptions ont en tout cas mis en lumière le débat, vif, que suscite le sujet. Tandis que certains soutiennent ces propos, les justifiant par les violences policières lors de manifestations, d'autres, comme Martin, estime qu'il ne "faut pas rentrer dans ce jeu-là".

"Il faut voir la police comme une amie dans le nouveau système qu'on veut créer", affirme-t-il à BFMTV.com.

L'activiste reconnaît que cette position n'est pas partagée par tous au sein du mouvement: "Il y a des divergences de stratégie", avec une minorité, tient-il à souligner. Ce dernier s'applique en tout cas à retirer tous les messages haineux ou participant à une "violence morale", inscrits en parallèle des occupations.

La non-violence "légitime la répression"

Quitte à s'attirer les foudres d'autres collectifs d'extrême-gauche. Une tribune rédigée par des membres de Désobéissance Ecolo Paris, et signée par les collectifs CTA, Cerveaux non disponibles, le CLAQ, et le Comité Adama dénonce le choix d'Extinction Rebellion "d'évaluer strictement de la même manière" toutes les violences, dont celle de la police. Une "non-violence jusqu’au-boutiste et intolérante" qui peut être "dangereuse", alertent-ils. Sur Twitter, le site Nantes Révoltée fustige un mouvement qui n'est "en aucun cas une rébellion".

Nantes Révoltée@Nantes_Revoltee

En réponse à @lieemix

Quel complotisme ? C'est logique quand on co-organise une initiative avec la préfecture et la mairie de Paris qu'il n'y ait pas de répression.

Tant mieux pour elles et eux. Mais ça n'est en aucun cas une "rébellion".

5

03:42 - 11 oct. 2019

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Voir les autres Tweets de Nantes Révoltée

Un point de vue partagé par le site d'informations Révolution Permanente. Ce refus d'un quelconque affrontement avec la police "légitime la répression":

"Cette prise de position désarme le mouvement car elle légitime la répression que subissent les mouvements sociaux", juge le média d'extrême-gauche.

"Une erreur au moment où il s’agirait au contraire de dénoncer la politique liberticide et répressive du gouvernement et de renforcer le lien avec les autres secteurs qui se sont mobilisés, à commencer par les gilets jaunes qui sont dans leur grande majorité préoccupés par les questions climatiques", abonde-t-il.

"Nous on se fait démonter la gueule tous les week-ends"

Si une tente de gilets jaunes est actuellement présente place du Châtelet, les leaders refusent de s'associer officiellement aux actions de XR, qui sont, pour l'instant, tolérées par les autorités.

"Ils débarquent après dix mois de mouvement social des gilets jaunes où nous on se fait démonter la gueule tous les week-ends. (...) Tu peux bloquer Paris quand t'es Extinction Rebellion, quand t’es gilets jaunes tu peux pas”, s'agace Maxime Nicolle, dans une vidéo diffusée mardi.

Il craint que les autorités retournent les actions pacifiques des premiers contre les manifestations, souvent émaillées de violences, des seconds: “Vous avez vu, Extinction Rebellion ils ont réussi à faire les choses correctement, sans débordement, sans casse”, entend-il déjà dire les forces de l'ordre.

"On perd des gens qui sont profondément anti-police", assume Martin, qui reconnaît que le mouvement évolue dans un paradoxe. Celui de refuser de s'associer aux partisans de l'action violente avec la police, tout en se présentant comme un mouvement dont la philosophie est celle d'accueillir tout le monde.

Esther Paolini

**** *source_media *nom_causeur *date_17102019

Extinction Rebellion: vous avez dit « non-violence »?

Vu le contexte... on ne peut rien faire

par

Pierre Cretin

- 17 octobre 2019

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213

Action du collectif Extinction Rebellion en août 2019 à Paris © Tristan Reynaud/SIPA Numéro de reportage: 00921528_000003

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« Vu le contexte, on ne peut rien faire… » répètent à qui mieux mieux les autorités devant les débordements d’activistes écolos ou de fans de musique techno

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L’écologie, et particulièrement tout ce qui touche à l’évolution du climat, voilà un nouveau totem (mais aussi un tabou) qui va rendre de plus en plus difficile la discussion et la réflexion. Désormais cette problématique a rejoint les thèmes sacralisés par le politiquement correct. De même qu’il est, depuis longtemps, extrêmement difficile d’évoquer sereinement l’existence de difficultés liées à l’immigration, il va devenir aujourd’hui très compliqué de mettre en question tout ce qui de près ou de loin touche au climat.

Extinction Rebellion dit prôner la non-violence

Le logo du mouvement extinction rebellion comprend deux symboles: le rond pour la planète Terre, et les triangles figurant un sablier et le temps qu’il reste.

On comprend pourquoi les manifestations du mouvement Extinction Rebellion se voient peu réprimées, voire soutenues par des officiels comme la Maire de Paris. Qui milite sous la bannière climatique doit forcément attirer la sympathie, l’indulgence et la compréhension des autorités. Il est en effet assez compliqué pour un politique de prendre une position trop ferme contre un mouvement qui affirme vouloir s’opposer de façon non-violente à la fin du monde.

Ouverture dans 0

Ce choix de la non-violence apparente peut sembler astucieux dans la mesure où il peut ôter des prétextes à l’intervention policière. Mais, ironiquement, cette non répression semble désemparer les petits groupes de militants fort marris d’intéresser aussi peu les forces de l’ordre, avec tout le bénéfice médiatique que procure une intervention musclée (comme ce fut le cas au Pont de Sully).

BFMTV

✔@BFMTV

Climat: Anne Hidalgo dit soutenir les actions d'Extinction Rebellion "dès lors qu'elles sont non-violentes"

240

17:01 - 9 oct. 2019

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319 personnes parlent à ce sujet

A lire aussi: Pont de Sully: ces écolos me font froid dans le dos

Petite parenthèse: je dis non-violence « apparente » parce qu’évidemment bloquer la circulation, générer des retards dans la vie de ses concitoyens, c’est très violent. Et les conséquences peuvent être parfois dramatiques (un rendez-vous médical pris des mois à l’avance et qui sera manqué par exemple). Mais évidemment les bloqueurs n’ont pas ce genre de scrupules, ou d’imagination. Je parlerai donc plutôt de « violence passive ».

En France, les pouvoirs publics régulièrement débordés

Pour un mouvement comme celui-ci, rester dans la violence passive risque de conduire rapidement à une impasse. A moins qu’il ne mobilise un très grand nombre de personnes. Et dans ce cas les risques de perte de contrôle et de violence active augmentent. L’équation est donc compliquée, pour les activistes comme pour les pouvoirs publics.

Relire notre numéro spécial: Causeur : Contre la religion du climat

Aujourd’hui, dans bien des domaines, la gestion des mouvements « populaires » s’avère de plus en plus difficile. Dernier exemple en date le Teknival organisé sans autorisation ce week-end près de Nantes « en hommage à Steve ». Des milliers de personnes se rassemblent dans une prairie sans demander l’avis de qui que ce soit ni se soucier des nuisances sonores occasionnées aux riverains par plus de 60 sound systems. Les autorités se sont montrées en la circonstance totalement impuissantes. Avec pour seul conseil donné par le maire de cette commune à ses administrés un tweet consterné, mais aussi consternant : « Le teknival va durer jusqu’à dimanche et nous recommandons l’usage de bouchons d’oreille pour la nuit, une évacuation étant à exclure vu le contexte. La mairie regrette la gêne sonore occasionnée ».

Sainte-Luce/Loire@sainteluce

Le teknival va durer jusqu’à dimanche et nous recommandons l’usage de bouchons d’oreille pour la nuit, une évacuation étant à exclure vu le contexte. La mairie regrette la gêne sonore occasionnée.

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07:46 - 12 oct. 2019

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N’est-ce pas sidérant, même si effectivement il n’y avait peut-être rien d’autre à faire ? « Braves gens 10 000 personnes vont venir vous agresser les tympans, mais rassurez-vous nous avons la solution : mettez-vous des bouchons d’oreille… ».

Quant à l’expression « vu le contexte » nous l’entendrons sans doute de plus en plus souvent…

**** *source_media *nom_colibris *date_01022019

La non-violence doit accepter la pluralité des formes de lutte

01 FÉVRIER 2019

Par Juliette Rousseau / Reporterre

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Article paru le 18 novembre 2016 sur Reporterre

Juliette Rousseau a été la porte-parole de la Coalition climat 21, collectif de la société civile créé en 2014 pour préparer les mobilisations pendant la COP21. La stratégie de la non-violence connaît un regain d’intérêt avec les mouvements pour la justice climatique. Pourtant, explique l’auteure de cette tribune, la non-violence souffre de nombreux défauts rendant impossible une solidarité effective et de long terme entre des luttes de natures diverses.

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Alors qu’une partie du mouvement pour la justice climatique trouve un regain d’intérêt pour les stratégies dites non-violentes, dans un contexte où la lutte contre le terrorisme justifie une répression toujours plus dure envers les populations souffrant de racisme d’État, les quartiers populaires et diverses résistances, ce texte vise à proposer une lecture critique contextualisée. Quand bien même elle se voudrait stratégique et non morale, l’approche non-violente fonctionne systématiquement comme une injonction : avec elle, pas de tâtonnement ou d’inconnu, les frontières sont supposées être claires et ce dont il s’agit, c’est bien de choisir son camp : on est non-violent ou on ne l’est pas. Et, comme toujours, quand son objet est une dichotomie plutôt simpliste, le débat sent le soufre et beaucoup préfèrent le fuir. Mais, le concept de violence est aussi un outil de propagande dont le pouvoir se sert pour trier ses interlocuteurs et légitimer la répression qu’il fera subir aux autres : on ne dialogue pas avec les « violents » ou les "violentes", on les écrase (les émeutes de 2005 sont à ce titre l’exemple éloquent d’une révolte à laquelle on a nié tout caractère politique pour n’y opposer qu’un traitement répressif). Aussi, au-delà de la discussion stratégique sur nos modes d’action, c’est la question de nos alliances qui se pose en filigrane de ce débat : dans quelle mesure nos modes de luttes — et surtout ce que nous en disons — déterminent-ils notre capacité à nouer des solidarités à même d’abolir les oppressions systémiques ?

Dimension profondément subjective de la violence

L’idée même de « non-violence » postule que la violence existerait dans l’absolu et qu’il serait possible à chacun et chacune de l’appréhender objectivement, d’en tracer les contours nets et de s’en extraire. Au-delà de l’idée gênante de pureté qu’une telle approche convoque, elle pose plusieurs problèmes majeurs.

Avant tout, elle place sur le même plan des formes de violence que toute critique systémique devrait pourtant distinguer : la violence déployée par le système pour se maintenir et celle, supposée, d’actes collectifs visant à lui résister. Si le jet de cocktail Molotov et le coup de matraque se rencontrent à l’horizontale dans la rue, ils ne traduisent aucunement une égalité dans l’affrontement. Parler également de violence pour l’un comme pour l’autre revient à ignorer le monopole de la violence légitime dont bénéficie l’État et la disproportion des moyens à l’œuvre.

En outre, l’approche non-violente nie la dimension profondément subjective de la violence : au-delà de la conséquence d’un acte physique et objectif, la violence est aussi une question de perception individuelle. Une action considérée comme « non-violente » par des participants et des participantes pourra néanmoins être vécue comme violente par d’autres : l’exploitant agricole dont le champ OGM aura été fauché, l’employé de banque dont l’agence est soudainement occupée, etc. Dans ces conditions, parler de non-violence, c’est refuser à autrui le droit de définir par lui ou elle-même ce qu’il ou elle perçoit comme violent.

Ce qui nous amène à un troisième problème : la non-violence oublie une dimension fondamentale des rapports d’oppression : ceux-ci sont indolores pour les dominants et donc le plus souvent invisibles pour elles et eux. On n’expérimente le monde que depuis une position située, traversée par de multiples rapports : la plupart d’entre nous sommes à la fois opprimés et oppresseurs. Quand nous prétendons délimiter les contours de la violence, nous le faisons dans la négation de ce que notre rapport au monde implique de violent pour d’autres. Quoique dite non-violente, une action peut tout à fait reproduire des rapports de domination structurels, tant dans son organisation que dans son déroulement. Il n’est ainsi pas anodin de voir la non-violence largement promue par des hommes blancs, valides, et visiblement dotés d’un certain capital culturel et social.

La survivance d’une pensée coloniale et dominante

Ironiquement, il est très souvent fait recours aux figures des luttes de décolonisation et/ou antiracistes pour appuyer les thèses de la non-violence : Gandhi, Martin Luther King, ou encore Rosa Parks sont ainsi évoqués pour appuyer les succès passés de l’approche non-violente. Présentée comme neutre et objective, la non-violence serait donc également intemporelle et universelle. C’est la manifestation concrète de la survivance, dans les mouvements dits « de gauche », d’une pensée coloniale et dominante qui consiste à prétendre interpréter le monde depuis son propre vécu, pour se le réapproprier. Cette tendance participe également à pacifier l’histoire des luttes, en niant leur complexité (en réduisant à Gandhi la résistance indienne à la colonisation britannique, ou bien en ne faisant référence qu’à Martin Luther King sans jamais mentionner les Black Panthers), pour n’en retenir que la dimension la plus indolore pour les dominants.

Mais surtout, elle fait fi des enjeux de classe, de racisme, de sexisme ou d’autres oppressions : se revendiquer aujourd’hui, en tant que blanc ou qu’homme, de figures de luttes anticolonialistes ou féministes sans jamais considérer la persistance de ces oppressions contribue inévitablement à les rendre invisibles et donc à les maintenir. Alors même que le gouvernement et les médias n’ont de cesse de diaboliser l’organisation politique antiraciste ou l’organisation contre les violences policières par les premiers concernés (du camp d’été « décolonial » au collectif Urgence notre police assassine), mettre en avant une démarche de lutte non-violente, en invoquant des personnalités noires ayant également souffert de racisme systémique à d’autres époques, sans jamais condamner la criminalisation de ces mouvements aujourd’hui, pose problème.

La non-violence est en ce sens un outil au service d’une hégémonie : elle feint d’ignorer combien la classe ou la race sociale déterminent la répression que l’on subit, pour laisser croire que celle-ci ne serait due qu’aux actes posés. Enfin, sur la thématique particulière de la justice climatique, cette approche parcellaire et teintée de domination manque à illustrer les liens structurels entre racisme, colonialisme et changements climatiques.

La « marche du sel » de Gandhi, le 12 mars 1930.

Échouer à lier entre elles les luttes qui sont aujourd’hui les plus réprimées

Tant qu’elle continuera de s’ériger sur ce postulat manichéen, la non-violence en tant que discours ne pourra emporter que de petites victoires et pour une minorité privilégiée. Si elle peut en partie se justifier à court terme et dans une volonté d’établir un dialogue avec l’État ou les médias, elle risque fort d’échouer à lier entre elles les luttes qui sont aujourd’hui les plus réprimées : elle ne peut en effet exister que dans la mesure où elle est en capacité de se démarquer de son contraire le plus immédiat.

Or, c’est à une stratégie au long-terme, de solidarité effective entre les luttes — sur la reconnaissance de nos privilèges respectifs —, que nous devons travailler. Air France, GoodYear, les mouvements contre les violences policières ou la loi travail, la Zad de Notre-Dame-des-Landes : lorsque de la colère s’exprime, elle est systématiquement disqualifiée et traitée de façon répressive.

Arrêtons une bonne fois pour toutes de nous en excuser et tâchons de procéder autrement : plutôt que de considérer nos résistances par le prisme de catégories aussi abstraites et chargées de sens moral, élaborons des stratégies collectives adaptées à chaque contexte. Considérons les diversités en jeu, tâchons d’être multiples et inclusifs, et surtout, assumons de ne pas tout savoir, de ne pouvoir tout contrôler et réservons-nous la possibilité d’ouvrir de nouveaux horizons.

**** *source_media *nom_corsenetinfo *date_07102019

Jean-François Bernardini : "La non-violence ce n’est pas renoncer à lutter. C’est lutter cent fois mieux"

La rédaction le Lundi 7 Octobre 2019 à 11:46

Prophète de la non violence Jean-François Bernardini intervient suite aux événements meurtriers qui ont frappé la Corse ces derniers temps.

L'artiste, écrivain et chanteur du groupe I Muvrini, refuse non seulement la violence physique, mais aussi la violence intérieure. "Au centre de la doctrine de la non-violence, il y a le principe d'amour."

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La tribune de Jean-François Bernardini

Suite aux évènements meurtriers qui interpellent nos consciences à toutes et tous, la presse s’est faite l'écho de diverses réactions et prises de parole.

Une citation attribuée à Gandhi: « En dernier recours, je préfère la violence à la lâcheté » a été mentionnée et largement évoquée sur les réseaux.

En la circonstance, les mots sont lourds de sens.

Ils méritent quelques remarques. - Il serait en effet dangereux de se méprendre.

Voici la citation exacte et complète de Gandhi. « Je crois vraiment, affirme-t-il en 1920, que là où il n’y a que le choix entre la lâcheté et la violence, je conseillerais la violence. [...] C’est pourquoi je préconise à ceux qui croient à la violence d’apprendre le maniement des armes. Je préférerais que l’Inde eût recours aux armes pour défendre son honneur plutôt que de la voir, par lâcheté, devenir ou rester l’impuissant témoin de son propre déshonneur.

Mais je crois que la non-violence est infiniment supérieure à la violence. [...] Le véritable courage de l’homme fort, c’est de résister au mal et de combattre l’injustice en prenant le risque de mourir pour ne pas tuer, plutôt que celui de tuer pour ne pas mourir. Le plus grand courage, c’est de résister au mal en refusant d’imiter le méchant. »

En résumé, Gandhi préfère la violence à la lâcheté - mais il rajoute: Je crois que la non- violence est infiniment plus efficace que la violence.

Est-il nécessaire de préciser ici que la non-violence ne se limite pas à un simple refus de la violence, et que ses premiers ennemis restent l’injustice et le mensonge ?

Dans ses écrits, le philosophe Jean-Marie Muller nous éclaire sur la question:

"On a souvent voulu faire dire à Gandhi ce qu’il ne dit pas. Il nous conseille de choisir la non-violence, pour n’être ni violent ni lâche.

En définitive, il conseille aux lâches et aux violents d'opter pour la non-violence, de mener un combat efficace et d'être un peu plus exigeant.

L’apport décisif de Gandhi est de nous sortir du piège où nous n’aurions le choix qu’entre la lâcheté et la violence. Cette idéologie exerce un véritable chantage sur nos consciences : si nous n’acceptons pas d’être violents, c’est que nous serions des lâches. Cependant, il reste vrai que celui qui surmonte sa peur en risquant sa vie pour combattre l’injustice, fût-ce par les moyens de la violence, est en effet courageux.

Mais Gandhi se garde bien d’affirmer que la violence, même si elle sert une fin juste, deviendrait un moyen juste.

S’adressant à un interlocuteur qui affirme que « tous les moyens sont bons », y compris ceux de la violence, pour atteindre une fin juste, Gandhi affirme :

« Vous faites une grande erreur en croyant qu’il n’y a pas de rapport entre les moyens et la fin. Votre raisonnement est le même que celui qui consisterait à dire que nous pouvons obtenir une rose en plantant une mauvaise herbe."

La violence finit par offrir à l’adversaire tous les arguments dont il a besoin pour discréditer les combats les plus nobles.

Ce qui nous enferme aujourd’hui, c‘est que nous n’avons aucune idée des mille méthodes de la non-violence active.

Nous n’avons aucune idée de sa redoutable efficacité face à l‘injustice.

Nous n’avons aucune idée de sa capacité à rassembler le peuple, à libérer les énergies, à créer la confiance.

Nous avons trop peu l’expérience de sa fécondité à transformer durablement les réalités et les consciences.

Cela ne s’improvise pas. Cela s’apprend. Voilà le défi.

La non-violence, ce n’est pas renoncer à lutter. C’est lutter cent fois mieux.

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À Hong Kong, une nouvelle manifestation de masse pacifique est en cours

10h36, le 18 août 2019 , modifié à 13h46, le 18 août 2019

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Alors que depuis juin, des manifestants se réunissent quasiment chaque jour à Hong Kong pour dénoncer les violences des autorités chinoises et demander l'annulation du projet d'extradition vers la Chine, une manifestation conséquente est en cours lieu dimanche 18 août dans un parc emblématique du mouvement pro-démocratie.

La foule a commencé, dimanche 18 août, à se masser dans un grand parc au cœur de Hong Kong afin de réaffirmer son soutien à la mobilisation pro-démocratique sans précédent dans l'ex-colonie britannique, en dépit des violences et des menaces d'intervention de Pékin. La manifestation devrait être beaucoup plus massive que celle de la veille. Il est un peu tôt pour donner un chiffre de participation mais notre correspondant sur place affirme que le parc Victoria est plein, ce qui représente environ 100.000 personnes. Les rues alentours sont également noir de monde.

L'appel à un rassemblement "rationnel et non-violent", dimanche 18 août, a été lancé par le Front civil des droits de l'Homme (FCDH), l'organisation non violente qui était à l'origine des manifestations géantes de juin et juillet auxquelles avaient pris part des centaines de milliers de personnes.

"Nous ne lâcherons rien"

"Nous espérons un nombre énorme de participants (...). Nous voulons montrer au monde entier que les Hongkongais sont pacifistes", a déclaré Bonnie Leung, une porte-parole du FCDH. "Si la tactique de Pékin et Hong Kong est de laisser notre mouvement mourir à petit feu, ils ont tort. Nous ne lâcherons rien".

"Debout pour Hong Kong! Debout pour les libertés", scandait dimanche une manifestante dans le Parc Victoria, au cœur de l'île de Hong Kong. "Libérez Hong Kong!". Depuis le début du rassemblement, des personnalités démocrates se succèdent sur l’estrade installée au milieu du Parc, pour critiquer le gouvernement qu’ils accusent d’être trop proche de Pékin. Ils critiquent également les violences policières de ces dernières semaines.

Ce parc proche du quartier très commerçant de Causeway Bay est de longue date emblématique de la contestation à Hong Kong. La police a installé des cordons tout autour du parc pour éviter que les manifestants envahissent les rues.

Ouverture dans 0

Lire aussi : Manifestations à Hong Kong : "Il y a énormément d'enjeux financiers"

La région semi-autonome traverse depuis début juin sa crise la plus grave depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations et des actions quasi quotidiennes pour demander, notamment, le suffrage universel.

Mais la mobilisation a été émaillées de violences entre radicaux et forces de l'ordre, ce qui a entraîné des avertissements de plus en plus cinglants du pouvoir central chinois, qui a assimilé les manifestants à des "terroristes" et menacé d'intervenir dans le territoire.

Dix semaines après la première manifestation du 9 juin, le mouvement n'a presque rien obtenu de l'exécutif hongkongais pro-Pékin. Et cette semaine a été marquée par une mobilisation hors norme à l'aéroport qui a cependant dégénéré. La propagande chinoise a abondamment diffusé les images des dérapages à l'aéroport, dans l'espoir de décrédibiliser la mobilisation.

Des manifestants interdits de défiler dans les rues

La police a donné son feu vert au rassemblement mais a interdit aux manifestants de défiler dans la rue. Ce genre d'interdiction a presque systématiquement été ignoré ces dernières semaines, donnant lieu à des heurts avec les forces de l'ordre.

Les autorités justifient ces interdictions par les violences de plus en plus fréquentes lors des cortèges, les manifestants s'en prenant aux commissariats. Le mouvement ne plie pas, malgré l'arrestation de plus de 700 personnes en plus de deux mois de manifestations.

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Journée internationale de la non-violence : "la plupart des 'gilets jaunes' sont non violents"

Mardi 1 octobre 2019 à 20:41 -

Par Sophie Allemand, France Bleu Bourgogne

Ce mercredi, c'est la Journée Internationale de la non-violence. Au fil des actes des "gilets jaunes", la violence est beaucoup ressortie : violences policières, black blocs, poubelles brûlées et vitres cassées, etc. Le président de l'association "Gilets Jaunes du 21", lui, revendique son pacifisme.

Joanny Brun, président de l'association "Gilets Jaunes du 21" © Radio France - Sophie Allemand

Dijon, France

Les violences : on a beaucoup parlé de celles qui divisent forces de l'ordre et manifestants depuis le début du mouvement des gilets jaunes. A l'occasion de la Journée internationale de la non-violence, nous avons interrogé Joanny Brun, le président de l'association "Gilets Jaunes du 21," qui voit son mouvement comme non-violent.

"Gilet jaune", cela veut-il forcément dire "violence" ?

"Pour moi, la violence n'est pas la solution," insiste Joanny Brun, qui est là depuis le début du mouvement. "La plupart des 'gilets jaunes' ne sont pas violents ou ceux qui le sont devenus, le sont devenus par effet de cause, soit parce qu'ils ont subi de la violence pure, explique ce dernier. Mais à la base quand le mouvement a commencé le 17 novembre, jamais on n'avait imaginé que cela finisse comme ça avec autant de personnes esquintées physiquement."

Pour lui, cela été l'escalade de la violence : "quand une personne à côté de vous se fait crever un œil, arracher une main, ou même tabasser, effectivement, cela doit marquer les gens qui sont autour." Face aux partisans de la violence, il prône "le dialogue, l'échange et la communication. On tisse des liens." Son but n'est pas de faire basculer les casseurs : "on n'essaye pas de les convaincre ou de les ramener de notre côté car ils ont leur façon de penser, mais qu'ils comprennent notre façon de voir et qu'ils la respectent."

"Il y a des personnes qui peuvent partir en live, mais c'est très rare surtout dans notre département" - Joanny Brun

Depuis le début du mouvement en Côte-d'Or, les gilets jaunes ont déclaré une seule manifestation, il y a trois semaines, le jour de la braderie de Dijon, 400 personnes sont venues, ils avaient interdiction de manifester en centre-ville. "Le jour où on a déclaré notre manifestation, beaucoup voulaient quand même traverser la Rue de la liberté : on a discuté, de façon correcte, on leur a expliqué que l'on avait pris des engagements et on les a respecté. Il y a des personnes qui peuvent partir en live, qui ont le sang plus chaud que d'autres, cela peut arriver, mais c'est très rare surtout sur notre département. On tisse des liens, des amitiés, et c'est réglé."

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Journée de la non-violence en Côte-d'Or : "globalement, la violence recule dans le monde"

Mercredi 2 octobre 2019 à 9:11 -

Par Arnaud Racapé, France Bleu Bourgogne

A l'occasion de la journée internationale de la non-violence, on donne la parole à Etienne Godinot, le fondateur du Mouvement pour une alternative non-violente (MAN). Il est par ailleurs le vice-président de l'institut de recherche sur la résolution non-violente des conflits.

Etienne Godinot, fondateur du MAP, expert de la non-violence © Radio France - Arnaud Racapé

Gilets jaunes : un mouvement décrédibilisé par la violence ?

Les policiers se mobilisent ce mercredi midi à Paris, entres autres parce qu'ils s'estiment victimes de violences depuis le début du mouvement des gilets jaunes en novembre 2018. Sujet sur lequel Etienne Godinot est intraitable : "je crois que les policiers ont raison. S'il n'y avait pas de black blocs pour foutre la merde, les policiers n'auraient pas besoin de se déployer, et il n'y aurait pas cette escalade de la violence".

À LIRE AUSSI Journée internationale de la non-violence : "la plupart des 'gilets jaunes' sont non violents"

Mais sans violence, il n'y a pas de réaction de la part des élus, c'est l'argument entendu dans tous les défilés de gilets jaunes. "Faux", répond Etienne Godinot. "On peut avoir des avancées ponctuelles parce qu'il y a des vitrines cassées ou des véhicules en feu, mais je ne pense pas que sur le fond ce soit une bonne stratégie. Le mouvement des gilets jaunes a été totalement décrédibilisé à partir du moment où il y a eu des dégâts sur l'Arc f de Triomphe, alors qu'auparavant, il avait une cote considérable dans l'opinion publique."

Distinction entre force et violence

Mais alors que peut-on obtenir par la non-violence ? "Toute l'histoire de la non-violence prouve que l'on peut obtenir des choses considérables, depuis Gandhi, depuis Luther King, depuis le mur de Berlin : tout cela c'est de la non-violence. La non-violence repose sur la distinction entre la violence et la force, la force qui oblige l'adversaire à céder, à négocier, doit être distinguée de la violence qui le détruit et le meurtrit. La non-violence, c'est précisément l'exercice d'un rapport de force pour rendre le dialogue possible entre des groupes sociaux et des gouvernants, par exemple."

Concrètement, dans la panoplie non-violente, il y a "des actions de persuasion, des lettres ouvertes, des manifestations, des actions de pression, des actions de contrainte aussi, comme la grève, le boycott, la désobéissance civile." Et ça marche, assure Etienne Godinot "on a obtenu des choses en France. dans le Larzac, cela a duré dix ans, mais on a empêché la militarisation du camp ; on a obtenu une loi sur la formation des enseignants à la résolution des conflits par la non violence."

Une violence en recul

La violence, escalade ces dernières années, ou a-t-elle toujours existé ? "Je pense que globalement, la violence recule dans le monde, quand on pense au sacrifice humain, à l'esclavage, les guerres de religion, la peine de mort, tout cela on en sort ! On a aujourd'hui le Tribunal pénal international, la convention européenne des droits de l'homme, je pense qu'on en sort, même s'il y a des siècles épouvantables, comme le 20e siècle."

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Comment est née la non-violence ?

13/09/2019

Par Yann Lagarde

Ils manifestent pour la démocratie à Hong Kong, contre les dirigeants des grandes puissances à Biarritz ou pour la cause écologique partout à travers le monde. Leur point commun : la non-violence. Un principe d'action collective théorisé dès le XIXe siècle par Gandhi.

Des centaines de milliers de manifestants qui brandissent des parapluies à Hong Kong, des militants qui décrochent des portraits d’Emmanuel Macron en marge du G7, des lycéens qui sèchent les cours pour alerter sur l’urgence climatique. Y a-t-il un regain de la non-violence chez les manifestants ?

Ce principe d’action collective est théorisé par Gandhi dans les années 1890. A l’époque, le jeune avocat est envoyé en Afrique du Sud pour y travailler, comme beaucoup d’Indiens pauvres qui offrent leur main d’œuvre.

Témoin des injustices, il tente de mobiliser ses compatriotes opprimés.

A l’époque, ses actions de désobéissance, il appelle ça de la résistance passive. Il n’a pas encore ni le mot, ni même l’idée de non-violence. C’est une vingtaine d’années plus tard en 1907-1908, que Gandhi va avoir un échange épistolaire avec l’écrivain russe Léon Tolstoï. C’est Tolstoï qui dit à Gandhi : "vous devriez lire la Bible. Parce que vous y trouverez les fondements philosophiques de votre action, notamment cette idée du Christ dans le serment sur la montagne si on vous frappe sur une joue, tendez l’autre joue". Manuel Cervera-Marzal, sociologue

Lors d’un séjour en prison, Gandhi lit un autre auteur qui va beaucoup l’influencer, Henry David Thoreau.

Gandhi va être frappé par le verbe et les idées de ce citoyen américain, qui lui, au milieu du XIXe siècle, va refuser de payer ses impôts à l’État du Massachusetts afin de dénoncer sa politique esclavagiste. Manuel Cervera-Marzal

Gandhi applique ses nouvelles méthodes contre les colons anglais en Inde : grève de la faim, grève dans les usines, boycott des institutions, marches pacifiques. Il organise en 1930 la grande marche du sel sur les bords de l’océan Indien et défie les autorités en récoltant lui-même du sel, qui est alors monopole d’État. Dans les jours qui suivent, il est imité par des centaines de milliers d’Indiens.

La grande idée de Gandhi, c’est qu’il faut désobéir parce que le pouvoir repose sur l’obéissance des opprimés. Cette idée, on la retrouve chez Étienne de La Boétie, ce jeune Girondin qui écrit au début du XVIe siècle "ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux". Manuel Cervera-Marzal

Gandhi inspire de nombreux leaders politiques dont Martin Luther King, qui s’appuie sur la religion pour appeler à lutter pacifiquement.

Martin Luther King est un pasteur, il est l’auteur d’une thèse en théologie, donc il va vraiment aller dans les Écritures, notamment dans le Nouveau Testament, chercher les origines de la non-violence. Sa deuxième innovation théorique, c’est le lien avec le marxisme. Martin Luther King se disait marxiste, communiste, révolutionnaire. Il a fait un rapprochement entre non-violence et socialisme. Manuel Cervera-Marzal

Martin Luther King comprend aussi l’importance de la non-violence dans la dramaturgie politique et l’enjeu crucial de faire basculer les médias et l’opinion publique de son côté.

En 1963, dans la ville de Birmingham, il demande à de jeunes Afro-Américains de rentrer deux par deux dans une bibliothèque interdite aux Noirs. La police ségrégationniste va envoyer des chiens extrêmement féroces sauter à la gorge de ces enfants, les mordre littéralement. Il y a bien sûr des journalistes qui ont été convoqués avant cette action par Martin Luther King, qui sont là, qui photographient. Ces images vont faire le tour du monde. Elles vont émouvoir l’ensemble de la communauté internationale qui va faire pression sur les autorités politiques ségrégationnistes. Manuel Cervera-Marzal

Aujourd’hui, la non-violence est largement utilisée dans les causes environnementales.

C’est quelque chose qui était fortement présent, la non-violence en France, dans les années 1950-1960, notamment antimilitariste contre le nucléaire militaire à l’époque. Dans les années 1960-1970, ça perdure un petit peu, avec le Larzac notamment. Mais dans les années 1980-1990, on a une disparition de la non-violence, en tout cas, un affaiblissement. Aujourd’hui, elle refait surface, réactive ce lien originel entre désobéissance civile, non-violence d’un côté et le souci pour l’environnement de l’autre côté. Manuel Cervera-Marzal

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Faut-il lancer des pavés pour se faire entendre ?

25/09/2019

Par Elsa Mourgues

La violence est-elle plus efficace que la non-violence pour obtenir gain de cause ? C'est la question au cœur des Idées Claires, notre programme hebdomadaire produit par France Culture et franceinfo destiné à lutter contre les désordres de l'information, des fake news aux idées reçues.

Des manifestations à Hong Kong à celles des Gilets jaunes en passant par les marches pour le climat, on voit dans les cortèges deux modes d'actions différents : les partisans d'actions non-violentes et ceux qui, au contraire, veulent jouer le coup de force.

Cette dichotomie, aussi vieille que l'histoire des mouvements sociaux, semble reposer à l'infini cette question : qu'est-ce qui est le plus efficace, entre l'action pacifique et l'action violente ? Quel est le meilleur mode d’action pour parvenir à ses fins ?

Le sociologue Manuel Cervera-Marzal, chercheur à l'Université d'Aix-Marseille, répond aux questions de Nicolas Martin.

Faut-il lancer des pavés pour se faire entendre ?

Manuel Cervera-Marzal : "Cette idée est en grande partie contredite par les études en sciences sociales qui montrent que la non-violence est, dans le contexte de régimes autoritaires, deux fois plus efficace que la violence."

Est-ce que c’est prouvé ?

Manuel Cervera-Marzal : "En 2011, deux chercheuses américaines ont comparé 316 mouvements de résistance, violents et non-violents entre 1900 et 2006. Leur étude montre que les mouvements non-violents sont en général deux fois plus efficaces que les mouvements violents. Mais cela ne veut pas dire non plus que la non-violence réussit à chaque fois : seulement 40% des mouvements non-violents atteignent leur objectif."

Pourquoi la non-violence est-elle parfois plus efficace ?

Manuel Cervera-Marzal : "Pour deux raisons. La première, c'est que la non-violence permet de faire masse. Quand vous êtes un mouvement non-violent, vous pouvez réunir de larges pans de la population notamment des personnes qu’on pourrait dire vulnérables : des personnes âgées, des jeunes, des personnes handicapées, des personnes précaires économiquement qui ne peuvent pas participer à un mouvement violent car la violence a des coûts personnels, psychologiques, physiques beaucoup plus élevés, et donc les mouvements violents réunissent souvent moins de monde que les mouvements non-violents. Or le nombre fait la force."

Et la deuxième raison ?

Manuel Cervera-Marzal : "La non-violence crée des divisions chez l’adversaire : prenons l'exemple d'un mouvement qui revendique de baisser l'âge de la retraite, vous allez avoir dans le gouvernement des divisions. Et ces divisions chez l’adversaire font votre force. Contrairement à la violence qui, elle, polarise et va souder votre adversaire. C’est un point qui a souvent été remarqué dans l’histoire : les moyens violents détournent l’attention de la cause que vous poursuivez pour focaliser les débats sur le fait que vous avez recours à la violence."

Pourtant, les Gilets jaunes ont utilisé la violence et ont eu en partie gain de cause...

Manuel Cervera-Marzal : "Il ne faudrait pas réduire ce mouvements aux actions violentes de type destruction de vitrines de banques ou affrontements avec les policiers qui représentent au finale une infime minorité d'actions au regard des manifestations, des blocages de péages, des occupations de ronds-points. Seuls deux mouvements ont obtenu des victoires sous la présidence d'Emmanuel Macron et les Gilets jaunes en font partie, en obtenant le 10 décembre 2018 le déblocage d'une petite dizaine de milliards d’euros pour satisfaire une partie de leurs revendications sociales. L’autre, c’est Notre-Dame-des-Landes puisque le projet de construction de l'aéroport a finalement été enterré. Et ce qui est intéressant, c’est qu’avec ces deux exemples, on n’est pas dans des mouvements purement violents ou purement non-violents, ce sont des mouvements hybrides. Au sein desquels il y a une forme de bonne entente entre la composante majoritaire et massive - non-violente - et une composante plus minoritaire en faveur d'actions plus violentes. C’est ce qui peut, pas forcément conduire systématiquement à la victoire, mais qui fait les ingrédients du succès d'un mouvement social."

La non-violence peut-elle aboutir dans un système autoritaire ?

Manuel Cervera-Marzal : " Il y a quelques années, l’historien Jacques Semelin, auteur de Sans armes face à Hitler, a montré qu’il y a eu des résistances non-violentes face au nazisme et que celles-ci ont réussi au moins partiellement. Il cite notamment le cas du Danemark. Occupé par le IIIe Reich à partir d’octobre 1943, le Danemark va voir, en moins d’une semaine, une part de sa population mener une action consistant à exfiltrer les Juifs danois vers la Suède voisine, qui n'est pas occupée à l’époque. Ainsi, 99% des Juifs danois vont être sauvés du génocide nazi, preuve que la non-violence peut aussi parfois être efficace face au totalitarisme."

La Révolution française était-elle un mouvement violent ?

Manuel Cervera-Marzal : "Les changements de régime qui ont permis d’aboutir à des démocraties libérales avec une presse libre, des élections libres, etc. se sont souvent faits par les armes, qu'ils soient l'œuvre d'une minorité d’avant-gardistes issus de l’armée ou d’un parti communiste révolutionnaire. Ou, autre variante, mais elle aussi dans la violence, ces changements ont pu être opérés grâce à des insurrections populaires, massives, d'ouvriers ou de paysans. Aujourd'hui, on assiste beaucoup moins à ce type de soulèvements pour une raison simple : parmi les pays membres de l’ONU, une grande majorité sont des démocraties libérales. Il n’y a jamais eu autant de démocratie libérales dans le monde. Par conséquent et de manière assez logique, ce type de soulèvement a perdu de son utilité."

**** *source_media *nom_franceinfo1nellecaledonie *date_17092019

La non-violence s'invite dans les lycées

éducation

« La non-violence, ça s’apprend » : Jean-François Bernardini, militant de la non-violence, rencontre cette semaine la jeunesse calédonienne en milieu scolaire.

SR • Publié le 17 septembre 2019 à 09h44

Il parcourt les collèges et lycées pour délivrer des messages de "non-violence". Jean-François Bernardini, leader du groupe corse I MUVRINI, est un militant de la non-violence. ll le fait au gré de repères, d’histoires brèves, de pages de vie qui pourraient être les nôtres en famille, dans la rue, au lycée… "L'école est le dernier rempart où l'on peut s'éduquer. C'est un lieu où se construisent les citoyens de demain et il faut leur mettre à disposition cet équipement de vie et venir leur dire qu'on est capable de mieux." Il était ce lundi au lycée Jules Garnier, devant une centaine d'élèves "je ne viens pas pour vous faire la leçon mais je suis là pour vous parler de quelque chose qui me tient à coeur : la non-violence !"

"La non-violence ça s’apprend"

Par le biais d'anecdotes, de métaphores, de petites phrases...Jean-François Bernardini interpelle ! "Comme il y a une malbouffe pour le corps, et bien il y a une malbouffe verbale, comportementale, mentale dont nous sommes tous des victimes. La violence s’est désacralisée, banalisée. A la télé, il n’y a plus de pub pour le tabac, mais il y a de la pub pour la violence tous les jours. Il faut « détoxer » ! Je joue un peu le rôle d’un petit électricien qui vient débrancher la mauvaise prise et qui branche la bonne. La violence est une violation de notre nature sauf qu’elle nous contamine… Elle contamine les adultes, les enfants, la société. Nous sommes beaucoup plus des êtres de non-violence, de compassion, d’altruisme, de solidarité que de violence. A nous de retrouver ce chemin là et la bonne nouvelle c’est que ça s’apprend !"

"Décontamination de la violence"

"Nous sommes comme des grains de blé : soit on décide de pousser, grandir, soit on ne pousse pas, donc on n’apprend rien et on ne grandit pas" : un message porté auprès des jeunes lycéens. "Il se trouve que l’école est un espace privilégié où l’on peut avoir un public captif. Là j’ai l’opportunité de toucher 200 à 1000 jeunes pendant deux heures. C’est autant de graines qui sont semées et qui seront utiles pour notre société. Une société qui a besoin d’être décontaminée de la violence" souligne t-il.

Une initative soutenue par le Vice-rectorat

La venue de Jean-François Bernardini s'inscrit pleinement dans le prolongement des objectifs visés par le vice-rectorat notamment au travers du Plan Académique de Formation à l’attention des différents personnels des établissements :

- Prévention et résolution des conflits & communication bienveillante

- Médiation entre pairs

- Prévention de la violence, gestion des conflits et communication bienveillante

A cela s'ajoute, les interventions régulières en établissement de la Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile afin de sensibiliser les jeunes, notamment sur la problématique de la violence.

**** *source_media *nom_franceinfo *date_28102019

VIDEO. De l'Espagne au Liban… Thomas Snégaroff décrypte l'origine des masques des manifestants

La casa de papel, le Joker, V pour Vendetta… On retrouve ces masques dans les mouvements qui secouent de nombreuses régions du monde. Et selon l'historien Thomas Snégaroff, il y a une idée derrière ces masques : la non-violence. Explications.

BRUT

Brut.France Télévisions

Mis à jour le 28/10/2019 | 16:11

publié le 28/10/2019 | 16:11

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LA NEWSLETTER ACTUNous la préparons pour vous chaque matin

Le Joker, Casa de papel… Ces masques emblématiques parsèment actuellement un grand nombre de manifestations à travers le monde. On les retrouve notamment dans les mouvements qui secouent actuellement le Liban, Hong Kong, le Chili, l'Espagne…

Tous n'ont pas les mêmes ambitions et ne luttent pas pour la même cause. Néanmoins, selon Thomas Snégaroff, les manifestations pourraient bien partager une stratégie commune : la non-violence. Cette tactique aurait pris forme dans les écrits du politologue américain Gene Sharp qui a beaucoup travaillé sur cette question. "Comment par la non-violence, on peut renverser des régimes autoritaires, totalitaires, des dictatures", développe l'historien.

La non-violence, la condition d'une révolution réussie ?

C'est Gene Sharp qui analyse qu'à Tian'anmen, en 1989, le mouvement "n'avait pas pris", mettant en cause un manque de stratégie. De là va naître son texte "De la dictature à la démocratie", au sein duquel se trouvent 198 conseils "pour réussir une révolution". Aujourd'hui, pléthore de ces "conseils" se sont répandus dans le monde. "Par exemple, il y a l'idée qu'il faut absolument des slogans, des slogans faciles à répéter", relate Thomas Snégaroff. Ce genre de signes donnent alors à la manifestation une image forte et emblématique, comme ce fut le cas à Hong Kong avec les parapluies. "Il faut un élément symbolique un peu comme une marque finalement (...) il faut qu'il y ait des éléments de reconnaissance qu'on puisse dans le monde entier, qu'on puisse dupliquer aussi pour montrer son attachement à cette révolution", précise l'historien. Les masques sont ainsi un exemple édifiant.

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Nous avons suivi une formation à la désobéissance civile d'Extinction Rebellion

par Poutchie Gonzales, Vanessa Descouraux mis à jour le 7 octobre 2019 à 12h12 | publié le 16 août 2019 à 15h19

"La désobéissance civile fera émerger un débat sur le changement climatique" assure Roger Hallam, cofondateur d'Extinction Rebellion (XR). Fondé au Royaume-Uni en octobre 2018, ce mouvement prône la non-violence en réponse à l'urgence climatique. Désobéir pour ensuite agir s'apprend. France Inter a suivi une formation.

Extinction Rebellion est un mouvement mondial qui prône la désobéissance civile. La rébellion comme solution face à l'urgence climatique. © AFP / HANS LUCAS / Mathias Zwick

Le rendez-vous est donné dans un squat écolo de l'est parisien. À l'étage, dans une pièce sombre, sur des chaises et canapés de deuxième ou troisième main, les 22 participants prennent place. Ils sont là pour apprendre à ne pas toujours respecter les lois, dans les règles de l'art, sans violence.

En face d'eux, trois formateurs, qui ont l'âge moyen de leurs "élèves", vont leur donner les rudiments de la désobéissance civile. Ils sont militants d'Extinction Rebellion (XR), mouvement qui a moins d'un an d'existence dans le monde mais qui grandit aussi vite que la planète se meurt.

XR débordé par le nombre de militants intéressés par ce mode d'action

À tour de rôle, ils se présentent ; certains utilisent leur pseudo du forum, d'autres leurs vrais prénoms. La plupart n'ont jamais milité. Tous veulent désormais "passer à l'action, arrêter de regarder les bras croisés sans rien faire".

Le dogme d'Extinction Rebellion est la non-violence, "d'abord parce que ça marche", explique Artus, un des trois formateurs. "C'est notre stratégie. On peut aller vers le rapport de force, mais toujours sans violence".

C'est cette marque de fabrique non violente qui a fait connaitre XR au plus grand nombre. Le 28 juin dernier, alors que des militants ont entrepris de bloquer à la circulation le pont Sully à Paris, en pleine canicule, ils sont délogés avec force et dans un déluge de gaz lacrymogènes. Aucun des manifestant n'a réagi à cette riposte policière.

Clément Lanot

✔@ClementLanot

· 28 juin 2019

PARIS - Des militants pour le climat bloquent un pont dans la capitale pour alerter sur l’urgence climatique

Clément Lanot

✔@ClementLanot

PARIS - Intervention des CRS qui utilisent des gazeuses pour tenter de déloger les militants.

Plusieurs journalistes ont été empêcher de filmer.

6 642

12:45 - 28 juin 2019

Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité

8 743 personnes parlent à ce sujet

La vidéo fait grand bruit. XR s'est fait un nom en France. Dans la foulée, la mouvement enregistre un millier d'adhérents supplémentaires. En décembre dernier, le forum comptait plus d'un millier de militants. Aujourd'hui, ils sont environ 7 500.

Ne pas confondre dégradations et violences

Le stage de désobéissance civile prend ensuite une tournure plus concrète sur la volonté de chacun de passer à l'action. Un débat mouvant est organisé. En résumé : les participants se déplacent entre quatre points cardinaux : Violent / Pas violent / Je ferai / Je ne ferai pas.

Parmi les cas de figure proposés : empêcher des salariés de se rendre au travail vous semble-t-il violent ou non ? © Radio France / Poutchie Gonzales

Parmi les cas de figure proposés : que faire si l'action est de coller des autocollants sur une vitrine d'agence bancaire ? S'il faut empêcher des salariés d'aller au travail… ?

À eux de se déplacer en fonction des types d'actions qui leur sont soumis. La méthode peut paraître au début étonnante, mais elle permet de libérer la parole : qu'est-ce que la violence réelle ? La violence contre les personnes morales existe-t-elle ? Comment ne pas franchir le cap entre dégradations et violences ?

Très vite, la question de fond de XR est posée : quelle différence entre légalité et légitimité ? Et sa variante : ce qui est légitime est-il toujours légal ?

Nauli, militante qui a rejoint XR il y a un mois, explique qu'il "y a une forme de violence quand on sort de la loi. Chacun doit composer avec ça."

Il faut s'affranchir des règles qu'on a en tête.

À 26 ans, elle envisage son engagement progressif, mais est déjà certaine d'avoir trouvé un mode d'expression qui lui convient.

J'ai pensé longtemps que le vote était le meilleur moyen d'expression citoyenne, j'ai compris que non. Je ne vote plus. Je suis en colère contre les politiques. Ici, je suis persuadée que la désobéissance civile va me permettre de m'exprimer comme je l'entends.

Désobéir mais jusqu'où ?

L'urgence climatique pousse ces primo militants à repenser leur place dans la société. Ce réveil citoyen veut contraindre les politiques, les entreprises, à prendre toutes les dispositions nécessaires pour sauver la planète. "Le but est de recruter de plus en plus de monde, pour prendre nos actions de plus en plus acceptables. Et au final aller plus loin" affirme Paul, l'un des formateurs de cette journée d'apprentissage.

Mais aller jusqu'où ? "Certains seront probablement un jour arrêtés, en garde à vue", affirme Mathilde, une autre formatrice en charge des questions juridiques. "Il y a une notion de sacrifice chez certains, pas dans le sens martyr. Mais dans le sens où _même si ça ne marche pas, on aura au moins essayé de faire quelque chose_".

Action de désobéissance civile non loin de l’Elysée pour presser le pouvoir à lutter contre le dérèglement climatique © AFP / NURPHOTO / Samuel Boivin

La riposte policière en question

Le blocage du pont Sully en juin dernier est encore un souvenir vif pour les militants XR, nouveaux comme anciens. L'image de policiers, bombes lacrymogènes en main, face à des manifestants stoïques, assis, immobiles et subissant les vagues de gaz, a suscité une émotion collective. "La preuve que la non-violence marque les esprits" insiste Artus.

N'empêche que l'ampleur de la réponse policière inquiète beaucoup les participants. Pierre, comédien de 24 ans, est bien placé pour en parler. Il a porté un gilet jaune l'hiver passé, avant de rejoindre XR. Pour lui "la réplique policière n'est pas un frein. Il y a de la peur mais elle n'est pas bloquante. _Ici on apprend à ne surtout pas répondre à la violence. On doit canaliser. Par exemple, on ne parle pas d'ennemi en face de nous, mais d'adversaire_, on nous apprend à leur parler, à échanger, à contourner la violence. Je n'avais jamais entendu ça, c'est très important", conclut le tout frais militant de XR. Il a rejoint le mouvement le mois dernier.

Le 28 juin dernier, les militants d'Extinction Rebellion ont bloqué le pont de Sully à la circulation. La riposte policière a été quasi immédiate. © AFP / HANS LUCAS / Raphael Kessler

Un mouvement de blocage mondial en préparation

"Extinction Rebellion" accélère ces journées de formations à la désobéissance civile pour préparer le temps fort du mouvement. La semaine du 7 octobre sera celle de la R.I.O pour Rébellion Internationale d'Octobre.

En d'autres termes, des blocages sont attendus dans des grandes villes du monde entier : New York, Los Angeles, New Delhi, Londres et Paris.

Des militants de toute la France se réuniront à Paris pour des blocages de lieux et endroits symboliques, toujours dans l'idée de presser le gouvernement à agir contre le dérèglement climatique. Mais il y aura aussi des actions plus petites, initiées par quelques dizaines de personnes, venues des groupes locaux qui mèneront leurs propres actions. C'est la structure horizontale d'Extinction Rebellion qui veut ça, si bien que même les personnes les plus investies ne sauront pas exactement ce qui va passer au cours de cette semaine de mobilisation.

L'objectif est de préparer les actions au mieux, avant ce rendez-vous car la non-violence, même si elle semble passive, en réalité se prépare.

**** *source_media *nom_huffpost *date_07072016

LES BLOGS

07/07/2016 11:19 CEST | Actualisé 05/10/2016 06:37 CEST

La non-violence pour défendre la justice sociale et environnementale

A l'heure où certains voudraient interdire des manifestations, il faut rappeler haut et fort que nous sommes légitimes lorsque nous revendiquons nos droits, y compris par des actes de désobéissance civile pacifiques.

•Jean-François JulliardReporters Without Borders

En octobre 2014, au lendemain de la mort de Rémi Fraisse lors d’affrontements avec la police, nous exprimions notre inquiétude face à la criminalisation grandissante du militantisme environnemental. Aujourd’hui, nous constatons que le niveau de violence qui émaille les mouvements de contestation ne cesse d’augmenter.

L’opposition à la "loi travail" a entraîné une escalade de la violence entre des « casseurs » toujours plus organisés et des forces de l’ordre qui n’hésitent plus à recourir à des moyens de répression tout aussi violents. Et tant pis si l’immense majorité des contestataires, non-violents, sont pris dans la nasse au passage et sont victimes de dérives disproportionnées et inquiétantes pour notre Etat démocratique, comme l’ont constaté plusieurs rapports récents. En témoigne le récent passage à tabac du leader du mouvement environnemental Alternatiba par des policiers lors d’une action pacifique à la préfecture de Pau.

Ces excès sont le reflet d’une société obsédée par l’enjeu sécuritaire, prête à renoncer à certaines libertés fondamentales et où l’usage de la force est un recours aisé pour éviter de débattre de façon pacifique et tolérante. Plus que jamais prôner la non-violence est nécessaire. Surtout quand la violence saisit des protagonistes inattendus.

Les militants de Greenpeace sont toujours non violents et assument tout le temps leurs actes face à la police et la justice. Mais le mercredi 22 juin, lors d’une action de sensibilisation sur la responsabilité de la grande distribution et du numéro un, le groupe Leclerc, dans l’utilisation des pesticides dans l’agriculture française, nous avons été confrontés à une brutalité inédite. Alors que nous installions des banderoles sur le toit d’un hypermarché Leclerc, à Bois d’Arcy, une quarantaine d’employés et agents de sécurité ont brutalement pris à partie nos militants.

Certains ont été jetés au sol, d’autres menacés à l’aide de cutters ou de couteaux. Plus grave encore, un grimpeur a chuté de quelques mètres après que sa corde a été coupée ! Les clients du magasin ont été eux-mêmes mis en danger : des sacs de matériel des militants pesant jusqu’à 30 kilos ont été lancés du toit de l’hypermarché par des agents de sécurité, à proximité immédiate des entrées empruntées par les clients.


Obéissant à des ordres ou croyant "défendre leur magasin" contre une menace imaginaire, une partie des salariés du magasin ont perdu leur sang-froid allant jusqu’à mettre la vie d’autrui en danger.

C’est pourquoi Greenpeace France porte plainte contre la société qui gère le E.Leclerc de Bois D’Arcy. Malgré des demandes répétées depuis des mois, le groupe E.Leclerc ne souhaite pas s’expliquer sur son absence d’engagements à réduire les pesticides dans les fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle. Aujourd’hui, il ajoute à ce manque total de transparence, une réponse violente à notre campagne. Laisser les managers et les employés des magasins menacer de manière aussi agressive des militants pacifiques montre le peu d’attention que porte cette enseigne aux préoccupations de la société civile et d’une partie de ses consommateurs.

La banalisation de la violence, l’acceptation toujours plus forte d’actes insupportables, l’obsession sécuritaire ou d’enjeux économiques de courts termes suffisent-ils à expliquer ces gestes? Ou la violence ne cache-t-elle pas la faiblesse de ceux qui sont incapables de débattre pacifiquement de sujets qui nous concernent tous?


Il faut avant tout protéger notre droit à la liberté d’expression et de réunion et dénoncer toute forme d’intimidation pour le museler. A l’heure où certains voudraient interdire des manifestations, il faut rappeler haut et fort que nous sommes légitimes lorsque nous revendiquons nos droits, y compris par des actes de désobéissance civile pacifiques.

**** *source_media *nom_jsd *date_29032017

Colloque à l’IUT Paris 13

/ La non-violence, une philosophie rebelle

Mercredi 29 mars 2017 - 18:51 | Mis à jour le Jeudi 30 mars 2017 - 10:20

Marylène Lenfant

L'IUT de Saint-Denis est en France le seul établissement universitaire à dispenser une formation à la non-violence. Dans le cadre de cet enseignement en option, s'est tenu le 23 mars un colloque avec les chercheurs et praticiens qui travaillent sur cette alternative éprouvée dans les luttes collectives autant que dans les rapports individuels.

A la tribune (de gauche à droite), Denys Crolotte, Jean-Marie Müller, François Marchand et Véronique Dudouet.

« On est dans une société dominée par l’idéologie de la violence nécessaire, légitime et honorable. La violence apparaît comme une vertu de l’homme fort, et la non-violence comme une faiblesse de l’homme faible, qui pactise avec l’agresseur. » C’est ce qu’expliquait en ouverture de colloque le jeudi 23 mars dans les locaux de l’IUT Paris 13 à la Plaine, le philosophe Jean-Marie Müller, membre fondateur du MAN, Mouvement pour une alternative non-violente. Dans le public une cinquantaine d’étudiants étaient là dans le cadre d’une option de formation échelonnée du début février à la fin mars. Une formation à la non-violence. C’est à l’IUT de Saint-Denis la seule en France qui soit dispensée dans un établissement universitaire. Au contraire de maints pays, où son enseignement s’est développé depuis quarante ans, « il y a une résistance française à la non-violence », estime François Marchand, fondateur de l’IRNC (1), association partenaire du MAN pour cette formation dont il est le coordinateur. « Les chefs de département nous ont suivis », se félicite Samuel Mayol, le directeur de l’IUT. Pour autant, le projet « date d’avant les événements » comme il le dit sobrement, à propos des accusations d’islamophobie, menaces de mort, agressions physiques suivies de sanctions administratives dont il avait fait l’objet en 2015-2016. « Sur les 1 600 étudiants de l’IUT, on a eu 80 inscrits. Ce n’est pas mal pour une première année, se réjouit encore M. Mayol. Ils se préparent à faire face à d’éventuelles situations de violence dans leur vie professionnelle. »

La résistance civile, un combat à la portée de tous

« Face à l’injustice, il faut rompre avec la collaboration que je suis tenté de lui offrir, y compris par la désobéissance civile. Un bon citoyen est obéissant aux lois, mais doit y désobéir quand elles sont injustes », argumente encore M. Müller pour démontrer contre les a priori que la non-violence va de pair avec le conflit, voire l’agressivité. « Quand l’esclave est soumis à son maître, il n’y a pas de conflit. » Chercheuse à la Berghof Fundation à Berlin, Véronique Dudouet a répertorié dans le monde de 1900 à 2006 « 198 méthodes d’action non-violentes ». Boycott, manifestation, marche, grève… Avec Gandhi, Martin Luther King, et d’autres moins connus, « elles ont pour 53% d’entre elles atteint leur objectif. Alors que seuls les hommes jeunes peuvent rejoindre la lutte armée, la résistance civile est accessible à tous », commente-t-elle encore. Un exemple de combat non-violent aujourd’hui est cité, celui des lanceurs d’alerte.

Une pensée fondée sur les valeurs de justice et d'équité

Référent laïcité, citoyenneté, prévention de la radicalisation auprès du ministère de la Justice, Denys Crolotte parle quant à lui de son « travail sur une alternative pour un autre monde possible » auprès de jeunes délinquants pour qui « la violence est subie avant d’être agie. C’est un mode de destruction qu’ils intègrent avec l’illusion de l’efficacité ». D’autres exemples sont donnés dans le monde de l’entreprise pour démonter, par une médiation, la tyrannie de l’encadrement. Mais quand une intervenante commente le principe de non-violence appliqué au management des grosses entreprises, une auditrice, ex employée de France Télécom, s’insurge contre ce recyclage. Et se voit sitôt confortée sur les valeurs de justice et d’équité, qui fondent cette philosophie et sa mise en pratique pour désamorcer la violence. Et pour prévenir le lot de séquelles, physiques ou psychiques, qui l’alimente.

(1) Institut de recherche sur la résolution non-violente des conflits.

**** *source_media *nom_lacroix *date_15102019

« Il y a clairement une filiation entre non-violence et spiritualité chrétienne »

Entretien

Plusieurs mouvements de désobéissance civile émergent en France, notamment dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Responsable de Pax Christi dans le diocèse de Nice et membre de la commission non-violente de Pax Christi France, Michel Lafouasse (1) livre son regard de chrétien sur la notion de « désobéissance ».

•Propos recueillis par Guillemette de Préval,

•le 15/10/2019 à 18:32

Lors d’une manifestation pour le climat à Hessen, le 20 septembre 2019.BORIS ROESSLER/BORIS ROESSLER/PICTURE-ALLIANCE/DPA/AP IMAGES

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La Croix : Que dit l’Église sur la désobéissance civile ?

Michel Lafouasse : L’un des textes fondateurs de l’Église en la matière est l’encyclique du pape saint Jean XXIII Pacem in terris, qu’il publie au moment du concile Vatican II, juste avant sa mort, en avril 1963. Ce qu’il dit est très éclairant : « L’autorité exigée par l’ordre moral émane de Dieu. Si donc il arrive aux dirigeants d’édicter des lois ou de prendre des mesures contraires à cet ordre moral, et par conséquent, à la volonté divine, ces dispositions ne peuvent obliger les consciences, car il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. » En bref, il nous dit que les chrétiens peuvent justifier d’une objection de conscience s’ils sont face à une loi inique, contraire à la loi divine. D’où l’importance de bien discerner la justesse de la cause et de s’assurer également du mode d’action.

Comment discerner que la cause que l’on défend est juste ?

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La Croix vous offre une information de référence sur l'actualité religieuse.

M. L. : Je m’appuierai sur les six critères retenus par José Bové et Gilles Luneau, dans leur livre Pour la désobéissance civique (2). Pour qu’un acte soit qualifié de désobéissant, il doit être « conjointement » : un acte de résistance collective, non violent, transparent, personnel et responsable, désintéressé et ultime. En cela, Jésus est un formidable modèle d’une juste objection de conscience. Jésus est le roi non-violent du royaume de la non-violence ! On le voit très bien dans le rapport qu’il entretient à la loi de Moïse. Il pousse la loi à son accomplissement : dans la volonté du Père, il y a la loi d’amour, qui est de donner sa vie pour sauver les autres. Dans l’acte de désobéir, on sait qu’on encourt un risque. Jésus le savait pertinemment quand il guérit un malade un jour de sabbat. En contestant la Thora, il attise des désirs de mort contre lui.

Désobéir, dans la non-violence, serait donc fondamentalement chrétien ?

M. L. : Oui. L’Évangile a été la source de beaucoup de mouvements non violents. Gandhi, grand intellectuel, avait lu les Évangiles. On sait aussi qu’il avait correspondu avec Léon Tolstoï. L’écrivain lui aurait passé la flamme de la non-violence quand ce dernier a découvert la perle des Évangiles : « Priez pour vos ennemis. » Il y a donc clairement une filiation entre la spiritualité chrétienne et la non-violence. Mais hélas, on ne voit pas grand-chose se lever aujourd’hui ! En France, il semble que désobéir ne soit pas dans les mentalités chrétiennes. On demande aux chrétiens de prier le Seigneur pour qu’il le fasse à notre place. Or, c’est à nous d’agir, accompagnés par l’Esprit Saint. Jésus nous montre la voie : il s’est laissé conduire jusqu’au don total de sa vie. Si on a une foi ancrée, on participera aux grands combats de ce monde pour faire triompher la justice. Le pape François nous y invite d’ailleurs. En 2017, il a adressé un message pour la 50e journée de la paix : « J’assure que l’Église catholique accompagnera toute tentative construction de la paix, y compris par la non-violence active et créative. »

Qu’est ce que cette « non-violence créative » ?

M. L. : Cela signifie qu’au cœur de la non-violence, il y a la miséricorde. En 1983, les évêques allemands avaient publié une lettre : La justice construit la paix. Ils y évoquent une « non-violence créatrice. » Quand il y a une injustice, cela cause des souffrances. On cherche alors à convaincre le puissant de cesser. Comme cela ne fonctionne pas, il faut passer par la contrainte non-violente. Là où la miséricorde intervient, c’est que la contrainte doit se faire dans le respect des personnes combattues. Car, si le combat aboutit, ces personnes pourront peut-être se convertir et rejoindre, à leur tour, les personnes qui luttent. La miséricorde est créatrice : elle participe, à la suite de l’acte créateur divin, à rendre la création harmonieuse.

(1) Auteur de Démasquer la violence. Enquête biblique. Comment éviter le retour au chaos. Ed. L’harmattan, 2019 (20 €).

(2) Pour la désobéissance civique, José Bové et Gilles Luneau, La Découverte, 17,50 €

**** *source_media *nom_laliberte *date_13102019

Extinction Rebellion: un mouvement non-violent parce qu'organisé

Les manifestants d'Extinction Rebellion ont bloqué à plusieurs reprises des ponts, de manière non-violente (archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

13.10.2019

Les actions d'Extinction Rebellion (XR) se veulent spectaculaires mais pacifiques. Défenseur du climat, ce mouvement prône la désobéissance civile, dans la non-violence. Pour y parvenir, il mise sur une forte organisation en amont.

La section lausannoise d'Extinction Rebellion organise dimanche une formation à la désobéissance civile non violente. "Ces formations font partie de l'ADN de XR", déclare celui qui se fait appeler Stéphane, d'Extinction Rebellion Lausanne. Ouvertes aux membres mais aussi à toute personne intéressée, elles ont lieu dans toutes les branches locales du mouvement, précise-t-il.

La structure d'Extinction Rebellion étant horizontale, chaque section organise ses formations. Une telle préparation est nécessaire, sachant que le groupe peut rassembler plusieurs centaines d'activistes par manifestation.

"La non-violence est un des principes fondamentaux qu'on apprend à nos membres", indique le Lausannois. C'est la détermination dans leurs convictions qui les pousse à être pacifiques, avance-t-il.

XR souhaite aussi renvoyer une bonne image par ce biais, pour mieux atteindre ses objectifs. "On n'est pas contre la police", précise Stéphane. "Etre non violent change notre rapport vis-à-vis de l'extérieur. Nous avons l'air plus sympas et nos messages sont plus clairs".

Force morale individuelle et travail collectif

Lors des manifestations, chacun a un rôle défini à l'avance. De petits groupes sont constitués, en fonction des objectifs d'action. "Certains s'occupent de bloquer les lieux choisis, d'autres vont parler aux médias ou à la police, énumère Stéphane. Il y a aussi des "anges gardiens" chargés de la sécurité et de canaliser d'éventuels débordements."

En cas de présence de fauteurs de troubles, Extinction Rebellion dispose de processus internes de réaction et est en contact avec la police, indique le militant. Comme la majorité des personnes est non violente, il est plus facile de rappeler à certains d'être pacifiques, selon Stéphane.

Par exemple, lors du blocage du pont Bessières, une personne est venue avec le visage caché par un foulard, illustre-t-il. "D'autres gens lui ont rappelé que cela ne se faisait pas au sein de XR. Jusqu'à maintenant, le groupe n'a jamais eu de gros problèmes de brutalité".

Pour arriver à un tel respect du principe de non-violence, Extinction Rebellion insiste sur une certaine discipline, en plus d'une bonne organisation en amont. "Cela demande une force morale individuelle et un travail collectif", résume l'activiste lausannois.

Pareil à d'autres mouvements non violents

Florence Passy, professeure de sciences politiques à l'Université de Lausanne, confirme qu'une grande préparation en amont est la clef des mouvements non violents. Selon elle, il est très peu probable qu'il y ait ensuite des débordements agressifs lors des manifestations de ces groupes.

En plus de mettre en place un répertoire d'actions non violentes, les mouvements tels qu'Extinction Rebellion mènent en arrière-fond une réflexion philosophique sur la question, explique la professeure. "Les membres adhèrent à l'idéologie du mouvement, commente-t-elle. Ils apprennent à ne pas réagir, même s'ils sont confrontés à la violence."

Florence Passy indique qu'adopter une telle attitude permet de rendre illégitime la violence dont pourraient être victimes les manifestants. Elle cite en exemple les mouvements de désobéissance civile non violente menés par Gandhi, Martin Luther King ou encore