PENNYPENNYPENNYPENNY, Un ange en Australie…, Un ange en Australie…, Un ange en Australie…, Un ange en Australie…

Tout se prêtait donc à ce que je m'installe dans ce pays qui m'apparaissait désormais comme la terre promise. J'y avais déjà trouvé une seconde maman en la personne d'Amy, puis ce fut au tour de l'amour, un beau jour de pointer le bout de ses parfumés. Je ne parle pas bien sûr de l'amour issu d'un coup de foudre aussi fulgurant qu'éphémère, loin s'en faut! C'est au contraire d'une graine qui a pris le temps de germer très lentement, dans son cocon de terre qu'il s'agit! Elle s'est épanouie goutte à goutte au rythme des ondées salutaires jusqu'à livrer un amour puissant, charnel, sensuel… Celui qui fait du bien partout, qui rime avec velours, trop court, toujours…parfois au s'cours! Celui qui enfin, donne à la vie sa précieuse palette de couleurs fondamentales. J'ai reçu ce trésor inestimable sous les traits d'une exquise jeune femme divorcée nommée Penny. Dissimulant un esprit suave et éclairée sous un brûlant tempérament de braises, renforcé par une plastique sexy en diable… Encore lui!

Comme en général avec tous les amis de Marguerita, le courant passa immédiatement avec Penny, je dirais même qu'une affinité particulière et partagée nous poussa à nous revoir souvent, très souvent même, et que nous avons fini par ne plus nous lâcher! À ses côtés je ressentais un indéfinissable bien être, qui se matérialisa quelques jours plus tard en de folles étreintes amoureuses!

Cet ange troublant fut le partenaire idéal pour noircir les partitions restées blanches de mes jours et rendre blanches la majeure partie de mes nuits!

L'icône de l'amour en chair ferme et aux formes exquises, ambassadrice de l'amour fusionnel, charnel, passionnel, réel!

Contrairement à l'image laissée par la sorcière tueuse de vie heureuse, Penny m'a prouvé qu'une femme savait concilier féminine et sexy, avec intelligence et sagesse! Elle savait se montrer attentive et attentionnée, donner un avis sans vouloir l'imposer, critiquer sans pour autant fustiger son interlocuteur ni faire un caca nerveux! Et enfin, cette perle rare m'a démontré qu'elle était tout autant capable de remarquer les actions positives, que les agissements absurdes!

Elle privilégiait le dialogue à la colère, essayant toujours de comprendre afin d'y voir un peu plus clair, plutôt que de fracasser la vaisselle par terre! Bref, j'ai découvert que l'amour pouvait s'écrire avec un grand "A" sans commune mesure avec le Attention, que ma tortionnaire avait collé sur le fronton de ma passion!

Penny était avant tout une femme amoureuse. Pas seulement d'une image non! Heureusement d'ailleurs, à cette époque elle n'était guère valorisante mon image!… Mais avant tout d'un homme! Pourvu d'une âme, d'une sensibilité, d'un cœur! Un homme fragile et vigoureux à la fois, tant en amour que pendant l'amour, un homme enfin sachant la transporter et la faire rêver avec son seul charisme.

Nous n'étions pas "en ménage", pour reprendre une expression désuète, mais plutôt chacun chez soi, et c'est ce qui nous a permis je pense, de jouir du meilleur sans avoir à gérer le pire. Penny avait une magnifique maison tout en bois de style victorienne perchée dans le bush, et nous y avons vécu des scènes inoubliables, souvent poilantes, jamais ennuyantes!

Que ce soit en tête à tête amoureux devant un balai de flammes contorsionnistes, en duo au rouleau pour une journée de peinture entrecoupée de duels aux pinceaux, ou en corps à corps plutôt chauds, nos escapades chez elle, étaient toutes aussi romantiques qu'érotiques! La maison baignait dans une évidente bonne humeur, généreusement saupoudrée de rires.

Nos joutes se finissaient invariablement dans un bain mousseux, agrémenté d'explorations coquines et massages malicieux… Penny dispensait une telle sérénité, qu'il était impossible à son contact, d'avoir des pensées malsaines. Polissonnes ça oui! Et ô combien! Tout en elle inspirait plutôt l'amour et les caresses, que la guerre et la détresse. Jamais je n'ai vu Penny esquisser le moindre geste de colère, ou entendu pester contre la terre entière! Elle fut tout un brûlant chapitre de mon illustre épopée Australienne, incrusté à perpétuité dans les annales de mes souvenirs. Avec cette maîtresse femme, véritable archange de l'amour, j'ai pratiqué un art étonnamment sain et captivant de la vie à deux.

Sincère, passionnée et amoureuse comme personne, Penny n'avait qu'un seul souhait, me garder auprès d'elle… Et pour toujours!

Vœu irréalisable hélas, tant l'image de ma fille, en permanence dans mon esprit, m'incitait au retour. La rupture hélas, était donc quasiment inévitable… Comme le chantait Rita Mitsouko:

"Les histoire"Les histoire"Les histoire"Les histoiressss d'amour finissent toujours mal…"d'amour finissent toujours mal…"d'amour finissent toujours mal…"d'amour finissent toujours mal…"

Un autre évènement marquant viendra conforter notre complicité croissante en ce début de romance. Le gouvernement Français de l'époque, sous l'égide de François Mitterrand, avait honteusement repris les essais nucléaires dans l'atoll de Mururoa. Ces aberrations avaient bien sûr, et à raison, déclenché un tôlé d'indignation du coté des Australiens!

Quatre siècles après l'extermination du peuple Aborigène, les

arrières petits enfants des colons massacreurs s'étaient en revanche, c'est tout à leur honneur, découvert des âmes de fervents écologistes. Ils militaient pour la protection de la planète et, à défaut de ne pouvoir imposer à leur gouvernement la réhabilitation des droits légitimes des descendants Aborigènes…

Ceux-ci étant indubitablement voués à l'alcoolisme et à une déchéance ostentatoire, parqués comme du bétail dans des réserves de plus en plus réduites! Peut-être voyaient-ils dans le mouvement écologiste, une bonne façon de se racheter une conscience!

Toujours est-il qu'une immense majorité des Australiens fulminait, à juste titre, contre les essais nucléaires perpétrés par la France! Répondant hélas à une logique propre aux communs des mortels, elle avait implacablement fourré tous les Français dans le même sac!

Je décidai donc aussi sec d'adresser une lettre à l'Élysée,

dans laquelle je faisais part de ma totale désapprobation quant à de telles aberrations! Je la terminai par un poème pas piqué des vers!

Puis, pour démontrer à tous mes détracteurs que l'on pouvait être Français sans pour autant approuver les actions méprisables de son gouvernement, Penny la divine me proposa d'envoyer une copie de ma lettre au journal de Melbourne. Ayant toujours eu un petit faible pour la provocation, j'approuvai l'idée.

Sitôt dit sitôt fait, nous nous mîmes au travail et, avec le précieux concours de Marguerita, la lettre devint…

Avant que l'aurore nous surprenne et après maintes prises de

tête entrecoupées de nombreux fou rires bien arrosées de whisky, la métamorphose était réalisée…

Ce fut mon seul et unique poème en anglais et, ma foi, j'étais assez satisfait du résultat. Dès le lendemain nous partions à Melbourne pour déposer la lettre au journal. Quelques jours plus tard débarquait une équipe de reporters chez Amy et je fus la vedette du jour!

La lettre et le poème furent édités dans le quotidien "Herald" si ma mémoire est bonne, avec photo à l'appui, puis ça c'est arrêté là… En revanche je reçus une réponse de l'Élysée, mais c'était un concentré de foutaises navrantes que je n'ai pas conservé!…

Cet épisode de la lettre eut toutefois le mérite de renforcer notre complicité. J'aurais pu, sans aucun doute, en un autre temps, filer le parfait amour avec Penny, mais pour l'heure, c'était malheureusement impossible, tant le chagrin noyant mon esprit, teintait chacune de nos envolées de son bleu amer.

Le soir venu, même la fervente ardeur amoureuse de Penny

ne parvenait pas à réchauffer mon cœur subitement engourdi par la froide atmosphère dans laquelle me replongeait la triste réalité retrouvée. Sa bouche, sublimement gourmande, n'était pourtant pas avare de baisers passionnés qui, ma foi, auraient fait fondre une motte de beurre en plein antarctique!

Mais l'image de ma fille était tellement incrustée dans chaque parcelle de mon âme, qu'elle érigeait un rempart infranchissable à la félicité…