Extrait Entretien, rénovation, réhabilitation des bâtiments

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Contexte technique du bâti Travaux de réhabilitation FICHE dans un immeuble en présence 2.22b d’amiante Tous les types de travaux réalisés dans un immeuble existant construit avant le 1 er juillet 1997 sont susceptibles d’émettre des fibres d’amiante et ainsi d’exposer les travailleurs à des risques certains, du fait de la présence de composants amiantés dans les éléments de construction d’origine. Afin de s’en prémunir, le Code du travail a édicté des règles et obligations techniques qui doivent être respectées par les différents intervenants. Le déroulement des travaux doit donc suivre scrupuleusement les étapes clés décrites ci-après. 1 Repérage des composants contenant de l’amiante Opération préalable de prévention Un programme de travaux (réaménagement, réhabilitation, restructuration, remise aux normes ou simple modification de l’aspect esthétique des parois) a été défini par le maître d’ouvrage qui est dès lors tenu de : – consulter le dossier technique amiante de l’immeuble (DTA) ; – faire effectuer un repérage de la présence de matériaux et produits contenant de l’amiante (MPCA), susceptibles d’être rencontrés à l’occasion des travaux prévus. Pour cela, il doit faire appel aux services d’un opérateur disposant d’une certification de compétence délivré par un organisme de certification accrédité (voir fiche 2.22). Interventions de l’opérateur de repérage L’intervention de l’opérateur de repérage (ou diagnostiqueur amiante) se décompose en deux phases : – une première visite relativement en amont (éventuellement pendant l’exploitation de l’im- meuble). Les conditions de réalisation ne permettant pas d’effectuer toutes les investigations souhaitables du fait de l’occupation des résidents, cette première phase fait l’objet de la remise d’un pré-rapport sur la présence d’amiante, assorti d’investigations supplémentaires à réaliser, qui permettent d’orienter l’organisation des travaux préalables de démolition par- tielle ; – une deuxième visite dès la libération de l’immeuble, favorisant la levée des incertitudes for- mulées dans le pré-rapport. L’opérateur de repérage est alors en mesure de conclure définiti- vement à la présence ou non d’amiante dans les composants concernés par les travaux. Important Pour fiabiliser la démarche de recherche d’amiante, il est recommandé que le bureau d’études accompagne l’opérateur de repérage lors de sa visite afin de lui préciser de manière sûre quels sont les ouvrages faisant l’objet de travaux. 1 MISE A ` JOUR N° 25 - MARS 2014

description

Cet ouvrage détaille les techniques de construction spécifiques aux opérations sur le bâti existant, du diagnostic à la réalisation. Il met l’accent sur la méthodologie, à partir des étapes d’analyse du bâti, de l’état normal à l’état pathologique jusqu’au traitement. Il offre une approche par type de bâtiment et par discipline technique. Quatre types de fiches composent l’ouvrage : des fiches de synthèse sur tous les types de bâtiments, méthodes de réhabilitation, techniques, des fiches questions-réponses, des fiches pathologie, schématisant des exemples de cas réels, et des fiches de synthèse réglementaire thématique, qui introduisent plus de 200 textes officiels désormais consultables sur Kheox.fr. En outre, Complément Technique vous propose 6 fois par an, le décryptage des nouvelles techniques et l’analyse réglementaire ayant un impact sur la rénovation des bâtiments. Des fiches pratiques exposent les principaux désordres et pathologies ainsi que les techniques à mettre en œuvre pour y remédier.

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Contexte technique du bâti

Travaux de réhabilitation FICHE

dans un immeuble en présence 2.22bd’amiante

Tous les types de travaux réalisés dans un immeuble existant construit avant le 1er juillet 1997sont susceptibles d’émettre des fibres d’amiante et ainsi d’exposer les travailleurs à des risquescertains, du fait de la présence de composants amiantés dans les éléments de constructiond’origine.

Afin de s’en prémunir, le Code du travail a édicté des règles et obligations techniques quidoivent être respectées par les différents intervenants. Le déroulement des travaux doit doncsuivre scrupuleusement les étapes clés décrites ci-après.

1 Repérage des composants contenant de l’amiante

Opération préalable de prévention

Un programme de travaux (réaménagement, réhabilitation, restructuration, remise aux normesou simple modification de l’aspect esthétique des parois) a été défini par le maître d’ouvragequi est dès lors tenu de :– consulter le dossier technique amiante de l’immeuble (DTA) ;– faire effectuer un repérage de la présence de matériaux et produits contenant de l’amiante

(MPCA), susceptibles d’être rencontrés à l’occasion des travaux prévus. Pour cela, il doitfaire appel aux services d’un opérateur disposant d’une certification de compétence délivrépar un organisme de certification accrédité (voir fiche 2.22).

Interventions de l’opérateur de repérage

L’intervention de l’opérateur de repérage (ou diagnostiqueur amiante) se décompose en deuxphases :– une première visite relativement en amont (éventuellement pendant l’exploitation de l’im-

meuble). Les conditions de réalisation ne permettant pas d’effectuer toutes les investigationssouhaitables du fait de l’occupation des résidents, cette première phase fait l’objet de laremise d’un pré-rapport sur la présence d’amiante, assorti d’investigations supplémentairesà réaliser, qui permettent d’orienter l’organisation des travaux préalables de démolition par-tielle ;

– une deuxième visite dès la libération de l’immeuble, favorisant la levée des incertitudes for-mulées dans le pré-rapport. L’opérateur de repérage est alors en mesure de conclure définiti-vement à la présence ou non d’amiante dans les composants concernés par les travaux.

ImportantPour fiabiliser la démarche de recherche d’amiante, il est recommandé que le bureau d’étudesaccompagne l’opérateur de repérage lors de sa visite afin de lui préciser de manière sûre quelssont les ouvrages faisant l’objet de travaux.

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Contexte technique du bâtiFICHE2.22b Travaux de réhabilitation dans un immeuble en présence d’amiante

Ajustement du projet de travaux

Ces documents (pré-rapport et rapport final) sont à transmettre aux différents intervenants duchantier (maître d’œuvre, coordonnateur sécurité et protection de la santé (CSPS), entre-prises…). Ils sont essentiels pour permettre au maître d’ouvrage et à son équipe d’ingénieriede concevoir et d’affiner le projet. Ce dernier doit contenir :– le choix des composants à conserver et à retirer ;– l’organisation du phasage ou du découpage des travaux en fonction des compétences néces-

saires des entreprises intervenantes ;– la mise à profit de la réalisation d’un confinement de chantier pour traiter ou non d’autres

composants présents dans l’enceinte confinée ;– la prise en compte éventuelle d’un maintien d’activité dans le bâtiment avec toutes les inter-

férences liées au chantier, y compris avec les autres entreprises ;– le transfert et stockage des déchets en fonction de leur quantité.

ImportantDans le cas d’une démolition, le retrait préalable des MPCA est obligatoire, sauf s’il est suscep-tible de causer un plus grand risque pour les travailleurs.

2 Choix des entreprises

Le dossier de consultation des entreprises (DCE) doit contenir toutes les informations utilespour que celles-ci interviennent en parfaite connaissance du risque amiante :– localisation et nature des travaux généraux ;– intervention des entreprises autres que celles chargées du traitement de l’amiante et limites

de leurs prestations respectives ;– nature du traitement de l’amiante effectué ;– locaux ou espaces affectés aux implantations des entreprises (vestiaires, stockage des maté-

riels, etc.) ;– circulations intérieures pouvant être utilisées par les entreprises et flux de matériaux ;– programmes de contrôles et d’essais durant les travaux ;– traitement et circulation des déchets amiantés ;– rapport(s) de repérage des matériaux contenant de l’amiante ;– plan général de coordination en matière de sécurité et de protection de la santé (PGCSPS),

etc.

Les entreprises sont choisies par le maître d’ouvrage en fonction de la nature des travaux :– travaux de retrait ou d’encapsulage de composants contenant de l’amiante (une certification

de l’entreprise est nécessaire) ;– autres travaux (percements, etc.).

Toutes les compétences et tous les moyens prétendument annoncés par les entreprises doiventêtre justifiés : certification, formation, expérience, matériels disponibles.

Il revient ensuite à l’équipe d’ingénierie en charge de l’analyse des offres de vérifier le respectdu descriptif des travaux, les compétences, les moyens mais également la cohérence de la pro-position.

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Contexte technique du bâti FICHE2.22bTravaux de réhabilitation dans un immeuble en présence d’amiante

3 Préparation du chantier

Plan d’information et de communication

Afin de permettre un déroulement serein du chantier vis-à-vis des personnes environnantes, ilest fortement recommandé d’organiser un plan d’information et de communication auprès dupublic concerné (occupants/locataires du site de travaux (immeuble), ainsi que riverains) por-tant sur :– la nature des travaux ;– les coordonnées des responsables intervenant sur le site ;– les contrôles effectués sur le site et la possibilité d’en consulter les résultats ;– les procédures en cas d’alerte.

Cette obligation d’information devra être respectée tout au long du chantier.

Une autre action d’information est à mener auprès des organismes publics : inspection dutravail, Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT), OPPBTP, etc.

Plan de retrait et d’encapsulage des MPCA

L’entreprise effectuant le traitement des MPCA doit, pour sa part, élaborer un « plan de retraitet d’encapsulage des matériaux contenant de l’amiante ». Le maître d’ouvrage doit s’assurerque ce document est bien transmis aux organismes publics un mois avant le début des travaux.

Elle doit également fournir au maître d’ouvrage, dès le début des travaux, un certificat d’accep-tation préalable des déchets émis par l’installation future de stockage.

4 Période de réalisation des travaux

Des travaux préliminaires sont effectués préalablement au traitement des MPCA (déménage-ments, démontages, montages de structure d’accès aux matériaux à retirer), à condition des’être assuré avant tout de l’absence de risques de contamination des ouvriers.

L’entreprise de traitement procède ensuite au confinement de la zone de travail : elle met enplace un dispositif assurant une barrière entre la zone où s’opère le traitement de l’amiante etl’atmosphère extérieure. Le confinement fait l’objet d’une vérification : en cas de confinementavec dépression, un test de fumée est réalisé.

Durant toute la phase de travaux, diverses actions de surveillance sont menées par l’entreprise.L’équipe de maîtrise d’œuvre se doit d’en assurer le suivi. Ces actions comprennent en parti-culier :– des mesures d’empoussièrement en zones préférentielles pour valider le respect de la concen-

tration en fibres dans les différents volumes qui a été prise comme hypothèse dans le plande retrait (à l’intérieur des sas, à proximité et à l’extérieur du confinement, dans la zone destockage des déchets, etc.) ;

– les enregistrements sur les différents registres relatifs aux appareils et installations (filtres,appareils déprimogènes, valeur mesurée en continu de la dépression entre la zone de travauxet l’atmosphère extérieure) ;

– les enregistrements de la nature et de la quantité des déchets ;– la tenue du registre du personnel employé sur le chantier.

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Contexte technique du bâtiFICHE2.22b Travaux de réhabilitation dans un immeuble en présence d’amiante

5 Opérations de fin de travaux

A l’issue des travaux, l’entreprise est tenue d’établir un rapport final d’intervention destiné aumaître d’ouvrage et au propriétaire de l’immeuble.

Avant démontage de la zone de confinement, une mesure d’empoussièrement est réalisée parl’entreprise pour justifier que la concentration en fibres d’amiante y est inférieure au seuil desanté publique (5 fibres/litre mesurées en META).

Lors du retrait des MPCA, un examen visuel des surfaces traitées doit être réalisé par unopérateur indépendant de l’entreprise et de la maîtrise d’œuvre de l’opération, et détenant uncertificat de compétence en repérage de l’amiante. Il repose sur la confirmation du retraiteffectif des MPCA prévus au marché de travaux de l’entreprise.

Enfin, avant de mettre les locaux à disposition des occupants, le propriétaire est tenu d’effec-tuer une nouvelle mesure d’empoussièrement (dite « mesure de seconde restitution »). Laconcentration en fibres mesurée en microscopie électronique à transmission analytique(META) doit rester inférieure à 5 f/l.

Il ne lui reste désormais qu’à établir une synthèse de ces informations et à mettre à jour leDTA du bâtiment.

L’ensemble du processus avec les différentes étapes relatives aux opérations de retrait desMPCA, du début jusqu’à la fin des travaux, est détaillé dans la figure 1.

Évacuationdu public

Restitutionau public

Locaux hors de présence du public

Montage duconfinement

Démontagedu

confinementMesure derestitution

Confinement en dépressionconstante, sans arrêt des ventilateurs

Test defumée

Fixationdes fibresrésiduellessur parties

traitées

Déroulement dans le temps

Examenvisuel

Attente12 heures

Prélèvementd'atmosphère

et résultat

Retraitd'amiante

Nettoyage+ fixateur

sur polyaneAutrestravauxM D

Fig. 1. Préparation du chantier de travaux et opérations à mettre en œuvre.

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Fondations et infrastructures

Diagnostic, réparation FICHE

et consolidation des fondations 6.05superficielles

1 Diagnostic préalable

Pour déterminer le traitement de la défaillance d’un ouvrage de fondation, un diagnostic (voirfiches 3.01 à 3.15) est d’autant plus nécessaire que la zone dégradée (souvent un élément del’ossature tel qu’un mur ou une cloison) peut se trouver éloignée de la zone où se produit lephénomène à l’origine de cette dégradation.

De plus, la défaillance d’un système de fondation se limite très rarement aux seules fondations.Elle entraîne des efforts internes aux structures, qui provoquent d’autres désordres.

RemarqueEn matière de sols et de fondations, chaque exemple est un cas particulier et nécessite une grandeexpérience de la part des intervenants.

En cas de désordres affectant la structure d’un bâtiment, et si la cause n’est pas déjà liée à unélément de la superstructure, un diagnostic des fondations est à réaliser. Il prend en compteles phases suivantes.

Analyse des désordres dans l’ensemble de l’immeuble

La première étape comprend une visite de l’immeuble pour évaluer tous les désordres appa-rents. Il s’agit d’enregistrer par divers moyens (mesures, photos, essais, etc.) tous les paramètrescaractérisant les désordres :– fissures (direction, largeur) ;– pivotement des parois ;– déplacements (sens vertical, horizontal ou oblique, amplitude).

Prise en compte des résultats de l’étude géotechnique

Une étude géotechnique est indispensable pour connaître les caractéristiques du terrain dansles différentes zones d’appui concernées par les désordres. Des sondages sont parfois néces-saires.

Les caractéristiques de l’étude sont précisées dans la norme NF P 94-500 « Missions d’ingénieriegéotechnique – Classification et spécifications ».

Prise en compte du fonctionnement structurel du bâtiment

Les éléments suivants doivent être portés à la connaissance du diagnostiqueur :– nature et valeur des charges transmises avec leur implantation ;– variation éventuelle dans le temps des charges appliquées ;– rigidité de l’infrastructure, etc.

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Fondations et infrastructuresFICHE6.05 Diagnostic, réparation et consolidation des fondations superficielles

Détermination des causes des désordres et solutionspour y remédier

L’analyse croisée des informations évoquées précédemment doit faciliter l’apparition du scéna-rio du désordre, c’est-à-dire la relation entre d’une part la cause du désordre et d’autre part,les conséquences visibles qui en résultent.

Cette étape est indispensable car elle permet d’éliminer toutes les causes potentielles non liéesaux désordres de celles avérées.

Le diagnostiqueur doit présenter une ou plusieurs actions à mettre en œuvre pour y remédier.Les solutions proposées sont présentées en détail aux paragraphes suivants.

Réparation des dommages dans l’immeuble

Une fois la cause éliminée, la réparation des désordres peut être envisagée, parfois après unelongue période de stabilisation de l’immeuble.

Elle consiste principalement à reboucher les fissures et à reprendre les finitions et revêtementsdes parois.

Les techniques de réparation et de consolidation des fondations superficielles peuventconcerner :– les matériaux constitutifs des fondations ;– la reprise en sous-œuvre des fondations, si les désordres sont dus au terrain.

2 Réparation des matériaux

Bétons

Les altérations des bétons de fondation relèvent des techniques classiques de traitement desouvrages de béton de structure (voir fiche 8.40). Des altérations importantes peuvent conduireà la reprise partielle ou totale des fondations.

Après le dégarnissage et le nettoyage des fondations, il est indispensable de juger de la perti-nence de la solution envisagée, en examinant :– la qualité du béton ;– l’état de conservation des aciers.

Mortiers

Les mortiers dégradés, en particulier les anciens mortiers à la chaux, peuvent être traités pardes injections de silicates (ou coulis de ciments surfillerisés) dosés de manière à garantir leurstabilité dans le temps.

Une zone d’essais doit être réalisée avant le début des travaux, afin d’éviter d’aggraver lesdégradations par effet de vérin lors des injections.

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Fondations et infrastructures FICHE6.05Diagnostic, réparation et consolidation des fondations superficielles

3 Techniques de reprise en sous-œuvre

Les désordres dus au terrain sont traités par des reprises en sous-œuvre, propres à la géotech-nique. Elles permettent :– de s’affranchir des mouvements des sols tels que tassements, gonflements, fluage, etc. ;– d’augmenter la capacité portante des fondations, si nécessaire.

ImportantUne reprise en sous-œuvre s’appuie sur une étude géotechnique préalable (voir fiche 6.01).

Toute reprise en sous-œuvre conduit à des reports de charges à des niveaux d’assise différentsdes niveaux initiaux. Les contraintes se trouvent redistribuées différemment dans la structure,ce qui peut entraîner de nouvelles fissures − néanmoins sans comparaison avec les dommagesinitiaux.

ImportantPour éviter de nouvelles fissures, la règle élémentaire des reprises en sous-œuvre est d’attendreun an avant d’engager les travaux de rénovation des façades et des intérieurs.

Les techniques sont nombreuses :– puits ;– micropieux ;– béton de sol (jet grouting) ;– injections solides ;– injections de fissure ou de comblement.

Puits

C’est la solution la plus simple et la plus classique, lorsque le terrain s’y prête, pour conforterdes semelles superficielles. Le principe consiste à reporter le niveau d’assise à une plus grandeprofondeur, soit pour trouver un sol plus résistant, soit pour atteindre un niveau moins affectépar les variations d’humidité.

Sous la semelle est réalisée une excavation par parties jusqu’au niveau où les caractéristiquesdu sol sont jugées acceptables. Cette excavation est comblée de béton, qui reporte ainsi lescharges de la semelle à une plus grande profondeur.

Cette solution suppose :– l’absence de nappe phréatique ;– une profondeur limitée à quelques mètres.

Pour les semelles filantes, on construit des puits soit :– jointifs de façon alternée ;– isolés, reliés par des longrines en béton armé reprenant les charges de la semelle (fig. 1).

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Fondations et infrastructuresFICHE6.05 Diagnostic, réparation et consolidation des fondations superficielles

Fig. 1. Reprise en sous-œuvre par puits.

Micropieux

Les micropieux permettent de transformer une fondation superficielle en fondation profonde.Ils sont disposés de part et d’autre des fondations d’origine de manière à obtenir une symétriedans le transfert des charges (fig. 2). Ils transmettent les charges au terrain par frottementlatéral.

D’un diamètre inférieur à 250 mm, ils sont constitués soit d’un tube, soit d’une armature métal-lique liaisonnée à la fondation et ancrée dans le terrain par un coulis de ciment. Leur longueurest très variable et peut atteindre plusieurs dizaines de mètres.

RemarqueSeule une entreprise spécialisée peut réaliser ces travaux.

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Fondations et infrastructures FICHE6.05Diagnostic, réparation et consolidation des fondations superficielles

Fig. 2. Reprise en sous-œuvre par micropieux.

Béton de sol (jet grouting)

Cette technique est irremplaçable, en particulier sous les vieux ouvrages, lorsque les solutionsclassiques sont inapplicables.

Le béton de sol, dit jet grouting, est une technique récente, d’exécution délicate (fig. 3). Elleconsiste à injecter dans un forage, sous très forte pression (1), un coulis de ciment qui déstructurele terrain et crée une colonne de sol-ciment (béton de sol).

La colonne, de forme irrégulière, est exécutée par passes remontantes jusqu’à la sous-face dela fondation défaillante.

RemarqueSeule une entreprise hautement spécialisée peut maîtriser la technique pour éviter des désordresdus aux effets de claquage (2) et de vérinage dans le terrain.

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(1) Ces pressions peuventatteindre 400 à 450 bars.

(2) Claquage : brusquedéstructuration du sol sousl’effet des pressionsd’injection des coulis deciment ou de résines,lorsqu’elles ne peuvent passe dissiper instantanémentdans les sols (cas des solsargileux).

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Fondations et infrastructuresFICHE6.05 Diagnostic, réparation et consolidation des fondations superficielles

Fig. 3. Reprise en sous-œuvre par jet grouting.

Injections solides

Les injections solides sont utilisées pour les reprises en sous-œuvre des fondations superficielleset des dallages.

Cette technique consiste à réaliser de petits pieux avec un mortier de ciment mis en place dansun forage par passes remontantes jusqu’à la sous-face de la fondation superficielle. A la diffé-rence du jet grouting, le mortier a une composition particulière qui lui permet de comprimerlatéralement le terrain sans le pénétrer.

RemarqueL’injection solide est aussi appelée compactage statique horizontal.

Injections de fissure ou de comblement

Cette technique permet d’améliorer les caractéristiques mécaniques du sol. Elle consiste àintroduire dans le sol par des forages un coulis de ciment ou de résine qui consolide le terrainpar remplissage.

Elle est souvent utilisée :– pour le confortement des radiers ;– en reprise en sous-œuvre des dallages, voire pour leur remise à niveau.

Ce principe simple repose sur deux notions : les vides et la pression. Les vides dans le sol sontdus soit à sa nature (sables, graviers, par exemple), soit à des dissolutions (gypse, par exemple).

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Fondations et infrastructures FICHE6.05Diagnostic, réparation et consolidation des fondations superficielles

ExempleLes grands vides d’anciennes carrières non repérées au moment de la construction de l’ouvragesont traités par des injections de coulis de ciment.

Traiter les vides nécessite d’appliquer une certaine pression, qui provoque une réaction équiva-lente du terrain. A l’approche de la surface du terrain, le sol n’offre pratiquement plus deréaction, et la pression est alors apportée par les fondations existantes. Cette situation nécessiteune grande maîtrise de la technique afin d’obtenir des résultats satisfaisants et d’éviter toutdésordre dans les structures.

Contre-indications

L’injection dans les terrains mous tels que les limons saturés ou les tourbes, par exemple,provoque des claquages du sol qui sont dangereux pour les ouvrages et n’apportent pas d’amé-lioration.

Injection de résine expansive

Divers procédés d’injection de résine existent, consistant à injecter sous pression de la résineexpansive qui va venir colmater les vides apparus dans les sols de fondations.

La technique est adaptée pour pallier les désordres suivants :– tassements de dallages sur terre-plein ;– semelles filantes.

4 Terrains sensibles à la sécheresse

Les sols argileux sont caractérisés par :– leur propension à tasser sous la charge apportée par les fondations ;– leur sensibilité à la variation de la teneur en eau.

RemarqueEn France, particulièrement depuis 1989, des phénomènes de sécheresse ont affecté autant lesouvrages légers, comme les maisons individuelles, que les ouvrages plus lourds ou plus anciens.

Le principe de tassement dû à la sécheresse est le suivant :– les sols de fondation argileux se rétractent progressivement de l’extérieur vers l’intérieur de

l’ouvrage, jusqu’à se décoller de la sous-face des semelles ;– il en résulte un porte-à-faux de la fondation qui, tassant de façon différentielle, provoque

des fissures dans la structure ;– des désordres progressifs s’ensuivent, allant parfois jusqu’à la ruine de l’ouvrage (fig. 4).

Les mesures à prendre sont de deux ordres, curatif ou préventif.

Traitement curatif

Le traitement est une reprise en sous-œuvre des fondations par puits ou par micropieux :– les puits n’impliquent pas de modifier les fondations, mais ils doivent être descendus à un

niveau du sol insensible aux phénomènes de dessiccation ou de réhumidification ;– les micropieux imposent de renforcer les fondations afin d’assurer la liaison et le transfert

des charges.

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Fondations et infrastructuresFICHE6.05 Diagnostic, réparation et consolidation des fondations superficielles

Fig. 4. Tassement et fissuration liés à la sécheresse.

ImportantLe renforcement des fondations est obligatoire pour les maisons individuelles dont les semellesfilantes sont insuffisamment armées, pour assurer le transfert des charges sur les micropieux.

Le béton de sol (jet grouting) et les inclusions solides sont réservés aux ouvrages importants.

Les injections de coulis de ciment ou de résine sont à proscrire parce qu’elles sont inefficacesdans les sols argileux.

Traitement préventif

Les dispositions constructives courantes sont les suivantes.

Drainage des eaux de circulation saisonnières

Les organes de drainage doivent être éloignés de quelques mètres suivant la profondeur dessemelles (fig. 5).

Réalisation d’une forme étanche

Une forme étanche est exécutée au pourtour de la construction au moyen d’une géomem-brane (fig. 6) :– présentant une pente vers l’extérieur ;– dissimulée sous de la terre végétale ;– protégée par des dallages extérieurs.

Suppression ou éloignement des arbres

Les arbres, grands consommateurs d’eau, sont à l’origine de nombreux désordres (fig. 7). Larègle est de respecter une distance minimale entre la plantation et les fondations, égale à unefois et demie la hauteur de l’arbre adulte.

RemarqueLes vieux arbres peuvent être conservés en créant un écran antiracines vertical.

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Fondations et infrastructures FICHE6.05Diagnostic, réparation et consolidation des fondations superficielles

Fig. 5. Dispositif de drainage des eaux de circulation saisonnières.

Fig. 6. Protection d’un bâtiment par géomembrane.

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Fondations et infrastructuresFICHE6.05 Diagnostic, réparation et consolidation des fondations superficielles

Fig. 7. Désordre dû à la proximité d’un arbre.

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