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Claude Racine L’Anticléricalisme dans le roman québécois, 1940-1965

Marcel Émond Yves Thériault et le combat de l ’homme

Yves Dostaler Les Infortunes du roman dans le Québec du XIXe siècle

Jean-Pierre Boucher Instantanés de la condition québécoise

Denis Bouchard Une lecture d’Anne Hébert : la recherche d’une mythologie

Gérard Bessette Mes romans et moi

Robert Major Parti pris : idéologies et littérature

René Lapierre Les Masques du récit Lecture de Prochain épisode de Hubert Aquin

Robert Harvey Kamouraska d’Anne Hébert : une écriture de la passion suivi de Pour un nouveau Torrent

Claude Janelle Les Éditions du Jour, une génération d’écrivains

Jacqueline Gerols Le Roman québécois en France

André Brochu L’Évasion tragique, essai sur les romans d’André Langevin

Robert Lahaise Guy Delahaye et la modernité litté-raire

André Brochu Rêver la lune L’Imaginaire de Michel Tremblay dans les Chroniques du Plateau Mont-Royal

Roseline Tremblay L’Écrivain imaginaire Essai sur le roman québécois, 1965-1995

Laurent Mailhot L’Essai québécois depuis 1845 Étude et anthologie

Micheline Cambron et Laurent Mailhot André Brochu, écrivain

Collection Littérature dirigée par Jacques Allard

Déjà parus dans la même collection :

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Être écrivain amérindienau Québec

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Cahiers du Québecfondés par Robert Lahaise

Directeurs des collections :

Beaux-Arts François-Marc GagnonCommunications Claude-Yves CharronCultures amérindiennesDroit et criminologie Jean-Paul BrodeurÉducation / PsychopédagogieEthnologie Jocelyne MathieuGéographieHistoire et Documents d’histoire Jean-Pierre WallotLittérature et Documents littéraires Jacques AllardMusique Lyse RicherPhilosophie Georges LerouxScience politiqueSociologie Guy Rocher

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CAHIERS DU QUÉBEC COLLECTION L ITTÉRATURE

Être écrivain amérindienau Québec

Indianité et création littéraire

Préface de François Paré

Maurizio Gatti

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives CanadaGatti, Maurizio

Être écrivain amérindien au Québec : indianité et création littéraire(Les cahiers du Québec ; CQ148. Collection Littéraire)Comprend des réf. bibliogr. et un index.ISBN-13 : 978-2-89428-943-3 ISBN-10 : 2-89428-943-X

1. Écrivains indiens d’Amérique — Québec (Province). 2. Littérature québécoi-se — Auteurs indiens d’Amérique — Histoire et critique. 3. Indiens d’Améri-que — Québec (Province) — Identité ethnique. I. Titre. II. Collection : Cahiers du Québec ; CQ148. III. Collection : Cahiers du Québec. Collection Littérature.PS8089.5.I6G37 2006 C840.9’897 C2006-941824-1PS9089.5.I6G37 2006

Les Éditions Hurtubise HMH bénéficient du soutien financier des institutions suivantes pour leurs activités d’édition :• Conseil des Arts du Canada• Gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement

de l’industrie de l’édition (PADIÉ)• Société de développement des entreprises culturelles au Québec (SODEC)• Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres du gouvernement du QuébecDirection littéraire : Jacques Allard Maquette de la couverture : Olivier Lasser Illustration de la couverture : N’nami managuan « Je vois l ’arc-en-ciel » de Christine Sioui Wawanoloath Maquette intérieure et mise en page : Guy VervilleCopyright © 2006, Éditions Hurtubise HMH ltée

Éditions Hurtubise HMH ltée Distribution en France :1815, avenue De Lorimier Librairie du Québec Montréal (Québec) H2K 3W6 Distribution du Nouveau MondeTél. : (514) 523-1523 30, rue Gay-Lussac 75005 Paris France www.librairieduquebec.frISBN : 2-89428-943-XDépôt légal : 4e trimestre 2006Bibliothèque nationale et Archives du QuébecBibliothèque et Archives Canada

Imprimé au Canada www.hurtubisehmh.com

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Table des matières

R e m e R c i e m e n t s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

P R é f a c e / VERS uNE INDIANITÉ CITOYENNE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

i n t R o d u c t i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

un point de vue amérindien ou européen ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . 17une question brûlante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20Le contexte social et littéraire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

c h a P i t R e P R e m i e R / LA MISE EN RÉSERVE DE L’IDENTITÉ . . . . . . . 25

Identités individuelles et collectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25La reconnaissance par autrui. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30Tradition et modernité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Un passé bien réglementé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33Un futur à construire et à inventer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

La Loi sur les Indiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41Ségrégation et dépendance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41Le sang indien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45Pourquoi vouloir garder ce statut ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

Métaboliser la colonisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54La quête perpétuelle de l’authenticité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

Une manipulation ancienne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59Un jeu de rôles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64Figés dans le passé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

c h a P i t R e d e u x / L’ÉCRIVAIN AMÉRINDIEN ET LA LITTÉRATuRE. . 75

Tradition orale et littérature contemporaine. . . . . . . . . . . . . . . . . 75Pourquoi une littérature si tardive ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75Les pensionnats. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80L’écriture et l ’école : « des affaires de Blancs » . . . . . . . . . . . . . . . . 82Continuité entre oralité et écriture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84Conte, poésie, théâtre, roman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88

À quoi sert la littérature ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93Remettre en question. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94Forme et contenu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97

La notion d’écrivain amérindien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102Trois écrivains amérindiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102Les critères de reconnaissance les plus courants . . . . . . . . . . . . . . . 105

une langue amérindienne ou le français ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108Parler sa langue amérindienne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108Écrire sa langue amérindienne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110Écrire en français. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114

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Être écrivain amérindien au Québec�

Habiter la réserve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118Quitter la réserve. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120L’exil. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

Légitimation, représentation et thématique . . . . . . . . . . . . . . . . . 125Une définition d’écrivain amérindien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125Appartenances multiples. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133Le « look » indien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136L’engagement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141Écrire exclusivement sur les Amérindiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146

Stratégies de consécration. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154L’ancienneté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154L’édition. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156Édition amérindienne et circulation des œuvres. . . . . . . . . . . . . . 158La critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162Prix et bourses littéraires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164L’institution littéraire dominante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167Paradoxes d’une spécificité littéraire amérindienne. . . . . . . . . . . . 168Double consécration. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172Les lecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175Le réseau scolaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177

Fabriquer une littérature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178Des étapes communes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178Une minorité dans la minorité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179Un projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181Une question de points de vue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184Littérature québécoise et littérature amérindienne . . . . . . . . . . . . 186L’appropriation littéraire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189

c o n c l u s i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193

n o t e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199

B i B l i o g R a P h i e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .203

i n d e x o n o m a s t i q u e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213

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Remerciements

Je tiens à remercier sincèrement :l’Association internationale des études québé-coises (AIEQ), la Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d’expression française en Amérique du Nord (CEFAN) et Silvia Feghiz pour leur aide financière ;Réal Ouellet, Denys Delâge, Jacqueline Risset, Jean-Jacques Simard, Romeo Saganash, Murielle Nagy, Marie-Andrée Beaudet, Jeanne Valois, Bernard Assiniwi, Michel Noël, Rita Mestokosho, Christine Sioui Wawanoloath, Jacques Allard, Arnaud Foulon, Natale Antonio Rossi, pour leur soutien intellectuel, leurs commentaires et leurs corrections ;Véronique Thusky, Jean-Louis Fontaine, Robert Lalonde, Adélard, André, Desneiges et Germain Joseph, Philomène Meloatam, Caroline Pinette, Béatrice Jean-Pierre, Marina et Marc-André Assiniwi, Joséphine Bacon, Suzanne et Véronique Régis, Charley Anishinapéo, Marie-Anne Cheezo, Noé Mitchell, Germaine Mésténapéo, Virginia Pésémapéo Bordeleau, Jeanne-Mance Charlish,

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Doreen Stevens, Yvon Dubé, Éric Bellemare, Julie-Christine et Jonathan Lainey, Évelyne Saint-Onge, Philippe McKenzie, André Desilets, Marc Rouillier, Danielle Cyr, Pierre Marchand, Mika Awashish, Dany McKenzie, Heidi Vachon, Anne-Marie Baraby, José Mailhot, Amilcare Cassanello, Augustin Michel, Marcelline Picard-Kanapé, Jean-Marie Vollant, Jeannette Boivin, Jeannette et Sonia Laloche, Donald Pétiquay, Marthe Coocoo, Marie-Aimée Mestokosho, Marina Coocoo, Gloria Pénosway, Gaétane Pétiquay, Yves et Guy Sioui-Durand, Catherine Joncas, Caroline Nepton, Gilles Pellerin, Daniela Renosto, France Capistran, Félix Atencio-Gonzales, Thérèse Ottawa, Robert Saint-Onge, Maggy McKenzie, Jean-Guy Hervieux, Ann Fontaine, Gustavo du Cercle des Premières Nations de l’uQAM, José LaFlamme, Georges McKenzie, Gilbert Pilot, Kenny Régis, François Sioui, Rod Pilot, Jean-Charles Piétacho, Réjean Ambroise, Nympha Rich-Byrne, Jean Désy, Basma El Omari, Sarah Clément, Johanne Charest, Cécile Cadet, Geneviève Beaulieu, Jean-Pierre Garneau, Shelley Tullock, Daniel Chartier (Laboratoire international d’étude multidiscipli-naire comparée des représentations du Nord), Alain Beaulieu, Thomas-Louis Côté, Edoardo Gatti, Alessandro Cagnetti, Jean-François Jacob, Sabri et Delphine, Patricia Muñoz, Mariloue Sainte-Marie, Pamela Sing, Louis-Karl Picard-Sioui, François Paré et toute l’équipe d’HMH pour leur collabora-tion (même involontaire).

Maurizio GATTI

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P r é f a c e

Vers une indianité citoyenne

Lumineuses et troublantes, les cultures amérin-diennes appartiennent pleinement à l’histoire de la

modernité québécoise. Par-delà les fantasmes paradoxaux auxquels elles ont donné naissance depuis les premiers contacts entre voyageurs européens et sociétés autoch-tones au XVe siècle, ces cultures relèvent aujourd’hui des ensembles symboliques qui structurent l’américanité. Autant l’histoire s’est acharnée à marginaliser les peuples amérindiens, autant ce legs d’exclusion et d’indifférence généralisée n’aura fait qu’accroître un profond malaise qui ne cesse de refluer sous la forme de vacillements identi-taires et de débats éthiques sans issue. Pourtant, partout dans le monde, les marginalités culturelles peuvent être porteuses de transformation et de synthèse. Pourquoi l’Amérique, elle-même issue de la dissidence, semble-t-elle alors incapable de renverser l’héritage de domi-nation dont elle porte elle-même les marques ? Quelles pourraient être, dans ce cas, les conjonctures favorables au développement d’une véritable autochtonie québé-coise sur ce continent ?

Au Québec, les années 1960 ont produit les signes d’une indianité nouvelle, basée non seulement sur la reconquête et l’affirmation des traditions ancestrales,

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mais aussi sur des critères discursifs permettant une ouverture inédite vers le monde contemporain. Si ce monde-là, honni et largement identifié à l’oppression coloniale, présentait aux cultures amérindiennes du Québec un formidable défi, il était aussi ce par quoi elles pouvaient réclamer de façon décisive leur part des espaces médiatiques et surtout leur pertinence au cœur de la modernité. L’écologie de la diversité culturelle, si absolument ressentie à l’heure actuelle, passe nécessai-rement par une indianité organique et englobante dont il faudrait, de part et d’autre des déchirures de l’histoire, comprendre les termes.

C’est dans ce contexte, qu’il contribue d’ailleurs magnifiquement à établir, que l’ouvrage de Maurizio Gatti prend toute sa signification. Il y a quelques années, Gatti nous a donné l’une des premières anthologies de la littérature amérindienne francophone au Québec. Avant la publication de ce livre important, certains noms d’auteurs amérindiens, notamment ceux de Myra Cree et de Bernard Assiniwi, étaient connus d’un assez large public. Mais c’est un Italien de naissance, venu étudier le Québec par le biais de ses marges, qui nous aura aussi fait découvrir de nombreux autres auteurs autochtones. Ils sont Cris, Attikameks, Hurons, Abénakis ou Innus, de parfaits inconnus dont nous ne soupçonnions pas jusque-là qu’ils aient pu écrire et publier des textes. À quelle litté-rature québécoise ces auteurs appartiennent-ils ? Sur quel public lecteur peuvent-ils compter ? Il aura fallu le travail sur le terrain de Maurizio Gatti pour que s’estompent un certain flou conceptuel et une gênante ignorance à leur sujet. Par le biais de son essai, nous apprendrons à recon-naître les noms de Romeo Saganash, de Michel Noël, de Sylvie-Anne Sioui-Trudel et de Charles Coocoo, et de bien d’autres écrivains amérindiens, ayant choisi de faire du français la langue principale de leur écriture.

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Préface 13

L’étude qui nous est proposée en ces pages est d’une lucidité fraternelle et courageuse. Par son refus des condamnations simplistes, son auteur arrive à sortir l’his-toire des cultures amérindiennes d’une pensée unique mortifère à l’extrême et à la recentrer autour des notions complexes d’identité, de culture seconde et d’écriture. Gatti allie remarquablement la délicatesse d’un propos d’essayiste toujours respectueux de son objet et l’exercice d’un jugement critique qui ne se laisse jamais distraire par les catégories figées.

Se méfiant du « double narcissisme » qui empêche dominants et dominés de comprendre ce qui les lie profondément les uns aux autres, Gatti cherche à briser l’étanchéité historique de la culture marginalisée. Si, dans la perspective des traditionalistes amérindiens, le savoir est toujours un « déjà-là » que l’héritage des ancêtres permet de retracer, ce ne saurait être entièrement le cas pour le chercheur universitaire, puisque l’avenir d’une culture dépend en grande partie d’un discours critique en retrait par rapport à la transparence des faits et des gestes. Se tenant lui-même à l’écart de son objet, comme une tierce partie — ni québécoise ni amérindienne —, Gatti réaffirme la nécessité d’une Amérique fondée sur le respect de la diversité et sur la pluralité des discours. Toute critique est suspecte. Nivelées et presque anéanties par le regard indifférenciateur de la société dominante, les cultures amérindiennes tendent à leur tour à se construire sur la base d’une homogénéité trouble qui conduit à l’intolérance et à l’ostracisme.

Il n’y a aucun fracas dans les propos de Gatti. « Je ne suis qu’un visiteur parmi vous », semble-t-il dire. Cependant, la lecture des pages qu’il consacre à la Loi canadienne sur les Indiens et au débat sur le démantèlement des réserves au tournant des années 1970 ne laisse planer aucun doute sur la position qu’il préconise. Les réserves, si elles sont bordées par des frontières géographiques

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tangibles, restent avant tout des modes d’emprison-nement conceptuel qui entravent toute transformation des rapports d’inégalité. Les systèmes d’exclusion doivent donc être combattus sur tous les fronts, qu’ils proviennent de l’extérieur ou de l’intérieur de la réserve.

Par ailleurs, la littérature autochtone dispose de faibles moyens éditoriaux et arrive mal à pénétrer l’espace public au Québec. Pourtant, il suffit de jeter un coup d’œil du côté du Canada anglophone pour constater que, depuis un certain nombre d’années, les auteurs amérindiens y sont lus et enseignés au niveau universitaire et y sont présents dans les médias écrits. Gatti y voit un modèle à suivre. Si elle est appelée à être lue et commentée, toute littérature a besoin d’une infrastructure de diffusion et de reconnaissance nationale et internationale. Elle doit aussi prendre le risque du discours critique et des struc-tures d’altérité que le commentaire au second degré évoque nécessairement. Dans le cas des cultures amérin-diennes, cette instance est d’autant plus menaçante qu’elle semble forcément enracinée dans l’hégémonie des systèmes d’écriture. Or, pour Gatti, aucune société ne peut se permettre de vivre dans l’ignorance des construc-tions historiques dont elle a été et continue d’être l’objet. Prendre le risque de l’écriture est donc vital. Sans être un désaveu de la tradition orale, seul l’accès au livre et aux savoirs qui lui sont attenants permet de penser une amérindianité du présent.

Nulle culture ne vit donc en vase clos. La recherche d’une indianité pure et distillée des vicissitudes de son histoire n’est guère pensable. Dans son propre travail d’essayiste, Gatti fait appel à une multitude d’exemples liés à l’histoire du colonialisme européen et à l’émergence des minorités linguistiques et culturelles partout dans le monde. Si l’on veut sortir de la binarité contraignante qui oppose les sociétés blanche et amérindienne, il est néces-saire d’élaborer un discours critique lui-même nourri par

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Préface 15

la diversité des perspectives. De là pourrait naître une nouvelle Amérique francophone, une Amérique créole à laquelle Gatti invite les cultures amérindienne et québécoise à participer en tant que nations égalitaires et citoyennes.

François Paré Septembre 2006

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Introduction

Un p o i n t d e v U e a m é r i n d i e n o U e U r o p é e n ?

Au Québec, au Canada et ailleurs, il y a une demande grandissante pour les auteurs amérindiens qui écri-

vent en français. La littérature amérindienne génère des critiques et des points de vue différents. L’objectif de cet ouvrage est d’étudier les conditions de production, de diffusion et de réception de la littérature amérindienne francophone au Québec. Il traitera de l’émergence d’un ensemble de pratiques, de leur reconnaissance et de leur constitution en corpus littéraire1.

De plus en plus de critiques littéraires amérin-diens essaient de démontrer l’originalité, la spécificité, l’unicité des littératures amérindiennes d’Amérique du Nord. Kimberley M. Blaeser, auteure d’origine ojibwée (Minnesota), affirme même que l’approche réservée aux littératures amérindiennes contemporaines est généra-lement « occidentale », ce qui viole leur intégrité et leur épanouissement, en plus de perpétrer un nouvel acte de conquête et de colonisation (Blaeser, 1993, p. 55).

Il n’est pas facile en effet de faire abstraction du point de vue littéraire européen à partir du moment où

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Être écrivain amérindien au Québec1�

il est question de littérature amérindienne écrite sur le modèle européen et de genres littéraires canoniques. Malgré sa spécificité, la littérature amérindienne du Québec reste influencée par la tradition européenne. Affirmer le contraire reviendrait un peu à dire, par exemple, que les Amérindiens utilisent Internet d’une façon tout à fait originale, différente des autres peuples, en continuité et en harmonie avec leurs traditions ances-trales, ajouteraient certains. Pourtant, ils sont obligés de passer par le même World Wide Web que tout le monde.

C’est la même chose pour les peintres. L’originalité ainsi que l ’amérindianité que véhiculent les toiles d’Ernest Dominique, Richard Fontaine ou Virginia Pésémapéo-Bordeleau sont aujourd’hui reconnues et appréciées internationalement. Cependant, ces artistes utilisent le plus souvent des toiles rectangulaires, des pinceaux, des spatules et des couleurs à l’huile. Il en va de même pour les écrivains qui s’expriment à travers l’écriture, surtout quand ils le font en français, et non dans leur langue amérindienne.

Comment donc concevoir une littérature proprement amérindienne, à la fois comparable aux autres littératures et distincte de celles-ci ? Cet essai n’a pas la prétention d’aborder la littérature amérindienne d’un point de vue amérindien. En même temps, il ne veut pas nier la spéci-ficité des écrivains amérindiens ni les assimiler. Il veut faire remarquer qu’à partir du moment où l’on parle de littérature écrite, les écrivains amérindiens ne peuvent pas se soustraire si facilement au passé et à la tradition qu’elle véhicule. Par contre, on peut tenir compte du point de vue amérindien afin de comprendre comment il s’inscrit avec originalité dans cet univers international de la littérature, en le changeant et en l’adaptant. C’est ce que vivent en ce moment les écrivains amérindiens du Québec et que j’essaierai d’illustrer.

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