Extrait de la publication… · N° 52 nrf PUBLICATIONS ... 50 ex. num. pur fil Lafuma Navarre....
Transcript of Extrait de la publication… · N° 52 nrf PUBLICATIONS ... 50 ex. num. pur fil Lafuma Navarre....
Extrait de la publication
BULLETIN D'AVRIL 1957SUPPLÉMENT A LA N. R. F.
DU Ier AVRIL 1957
N° 52
nrfPUBLICATIONS
DU 15 FÉVRIER AU 15 MARS 1957On trouvera ici tous les renseignements bibliographiques sur les ouvrages effec-
tivement parus du 15 février au 15 mars 1957.
POÉSIEBOSQUET Alain. Premier Testament. 60 p., in-16 double
couronne. Collection blanche 200 fr.
30 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 600 fr.
ROMANS
BOSCO Henri. Sabinus. 328 p., in-8° soleil. Collectionblanche. 750 fr.
30 ex. num. Hollande 4.500 fr.
150 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 2.200 fr.
GASCAR Pierre. L'Herbe des Rues. 216 p., in-16 doublecouronne. Collection blanche. 450 fr.
HÉRIAT Philippe, 50 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 1.500 fr.de l'Académie Goncourt. Les Boussardel, m Les Grilles d'or. 392 p.,
in-8° soleil. Collection blanche. 750 fr.
20 ex. num. sur Hollande. 4.500 fr. (épuisé)90 ex. num. pur fil Lafuma Na-varre. 2.200 fr. (épuisé)
TRADUCTIONS
KAFKA Franz. Préparatifs de Noce à la Campagne. Traduitde l'allemand par Marthe Robert. 400 p.,in-8° soleil. Collection « Du Monde
Entier» 900 fr.
100 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 2.200 fr.
MELNIKOV-PETCHERSKY. Dans les Forêts. Traduit du russe et pré-facé par Sylvie Luneau. 740 p., in-8° rai-sin, sous couverture illustrée en cou-
leurs. Horssérie 1.500 fr.
NOUVELLES
CAMUS Albert L'Exil et le Royaume. 240 p., in-16 doublecouronne. Collection blanche 490 fr.
40 ex. num. Hollande. 3.000 fr. (épuisé)200 ex. num. pur fil Lafuma Na-varre.v. 1.500 fr. (épuisé)
Extrait de la publication
BULLETIN D'AVRIL 1957
MARCEAU Félicien Les Belles Natures. 304 p., in-16 doublecouronne. Collection blanche 650 fr.
50 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 1.900 fr.
THÉÂTRE
MARCEAU Félicien. L'Œuf. Pièce en 2 parties, 176 p., in-16double couronne. Collection « Le Man-
teau d'Arlequin » 450 fr.25 ex. num. pur fil Lafuma Na-varre. 1.300 fr. (épuisé)
MERLE Robert. Théâtre II (NOUVEAU SISYPHE JUSTICE AMIRAMAR L'ASSEMBLÉE DES FEMMES,
d'après Aristophane). 312 p., in-16double couronne. Collection blanche. 700 fr.
50 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 2.100 fr.
SOUVENIRS
SIMONE Sous de nouveaux Soleils. I, Quand la Rampes'allumait. 11, Histoire d'une Amitié et d'un
Amour. 304 p., in-8° soleil. Collectionblanche 690 fr.
60 ex. pur fil Lafuma Navarre 2. 100 fr.
BIOGRAPHIE
FLOTTES Pierre. L'Éveil de Victor Hugo (1802-1822). 320 p.,in-16 double couronne. Collection « Vo-cations». 750 fr.
20 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 2.200 fr.
ESSAIS CRITIQUE LITTÉRATUREMONTHERLANT
Henry de Carnets. Années 1930 à 1944. 400 p., in-8°soleil. Collection blanche 950 fr.
150 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 3.000 fr.
WEIL Simone. Écrits de Londres et Dernières Lettres.
264 p., in-8° carré. 4 hors-texte. Collec-tion « Espoir » 650 fr.
50 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 2.200 fr.
TRADUCTIONS
KIERKEGAARD Soeren Journal (Extraits, IV 18 avril 1850-2 no-vembre 1853). Traduit du danois" parJ.-J. Gateau et Knud Ferlov. 480 p.,1 in- 166double couronne. Coli. « Les Essais ».. 990 fr.
« POUR LA MUSIQUE »Collection dirigée par ROLAND-MANUEL
HAHN Reynaldo Du Chant. 248 p., in-8~ soleil. 8 hors-textesimili. Collection « Pour la Musique ».. 850 fr.
ETHNOGRAPHIE
CAZENEUVE Jean. Les Dieux dansent à Cibola. Le Shalako
des Indiens Zufiis. 292 p., in-8° carré,16 planches hors-texte simili, dessins etcartes in texte. Collection «L'Espèce.humaine». 1.150 fr.
Extrait de la publication
BULLETIN D'AVRIL 1957
« AUX FRONTIÈRES DE LA SCIENCE »Collection dirigée par MARCELLE DE JOUVENEL et RÉMY CHAUVIN.
LARCHER Hubert. Le Sang peut-il vaincre la mort ? 336 p.,in-8° soleil. Collection «Aux Frontières
SINNOTT Edmund W. La Biologie de l'Esprit. Traduit de l'améri-cain par Renée Villoteau. 224 p., in-8°
DEFFONTAINES Pierre
et JEAN-BRUNHESDELAMARRE Mariel. Atlas Aérien. France. Tome Il. Bretagne-
Val de Loire Sologne et Bérry Pays atlantiques
Collection dirigée par PIERRE LAZAREFF.
ALEXANDRA
DE YOUGOSLAVIE Pour l'Amour de mon Roi. Traduit de
f' l'anglais par Michel Laurent. 320 p., in-8°
« LE RAYON FANTASTIQUE »
ASIMOV Isaac. Fondation. 256 p., in-16, double couronne,couverture illustrée en couleurs 225 fr.
JESSUP Richard. On t'fera pas de violettes. Traduit del'américain par J. Hérisson.
LESOU Pierre Le Doulos.
MacPARTLAND John. L'Œil du Malin. Traduit de l'américain parC. Wourgaft.
BAKER, Jr. Ledru Arnaq'Blues. Traduit de l'américain parBruno Martin.
ANDERSEN U. S. Feu des quatre fers. Traduit de l'américainpar Henri Robillot.
Chacun de ces cinq volumes, n08 356 à 360 de la « Série Noire». 220 fr.
de la Science». 950 fr.
TRADUCTIONS«
soleil. Collection «Aux Frontières de
Science». 690 fr.
GÉOGRAPHIE
entre Loire et Gironde. 192 p..format 21 X27,268 documents photographiques, index,3 cartes par Jacques Bertin. Présenta-tion par Pierre Deffontaines et MarielJean-Brunhes Delamarre. Reliure pleinetoile, jaquette laquée en 4 couleurs,chemisecristal. 2.500 fr.
L'AIR DU TEMPS
soleil 850 fr.
SÉRIE NOIRE
BULLETIN D'AVRIL 1957
BIBLIOTHÈQUE DE LA PLÉIADE
Pour paraître prochainement i
BENJAMIN CONSTANT
ŒUVRES
ÉCRITS AUTOBIOGRAPHIQUES
Adolphe Le Cahier rouge Cécile Journaux intimes
Fragments du Carnet disparu
•
LITTÉRATURE
Mélanges de Littérature et de Politique
Réflexions sur la Tragédie
Fragments des Mémoires de Madame Récamier
•
DISCOURS
De l'Esprit de Conquête et de l'Usurpation
Principes de Politique De la Liberté des BrochuresObservations surle Discours
DISCOURS PARLEMENTAIRES
ÉTUDES SUR LA RELIGION DE LA RELIGION
NOTICES ET NOTES
•
Préface, Chronologie, Bibliographie, Appareil critique
par
ALFRED ROULIN
•
Un volume in-16double couronne sur papier bible.
Reliure pleine peau. Étui en matière plastique transparente.Le prix sera annoncé dans un prochain bulletin.
Extrait de la publication
• BULLETIN D'AVRIL 1957
ATLAS AÉRIEN(FRANCE)
Tome if.I.
BRETAGNE VAL DE LOIRE SOLOGNE et BERRY
PAYS ATLANTIQUE ENTRE LOIRE ET GIRONDE
par PIERRE DEFFONTAINES et MARIEL JEAN-BRUNHES DELAMARRE
Trois cartes pleine page «en reliefde JACQUES BERTIN.
Un volume de 192 pages sur papier couché au format 21 x 27. 268 planchessimili. Index général. Reliure pleine toile. Jaquette laquée 4 couleurs, souscristal 2.500 fr.
•
La transformation la plus étonnante provoquée par le voyage en avion n'est passeulement une révolution de vitesse, mais aussi une révolution de vision. Pour tous
ceux que hante le « rien que la terre» et qui sont comme désabusés par la quantitéde « déjà vu », il y a là un rafraîchissement de la curiosité. La photographie, quifixe la vision aérienne souvent fugitive, permet à tous de contempler longuementle nouveau visage de la planète.
Voici pour la première fois en France un recueil de photographies aériennesprésentant des enchaînements de paysages, si difficiles à percevoir lorsque l'onvoyage au ras du sol. L'Atlas Aérien, France, fait date parmi les publications géo-graphiques, ainsi que l'atteste d'ailleurs la critique enthousiaste qui a accueillile premier volume.
•
L'avion révèle spécialement la place des hommes, la bataille qu'ils ont menéeet mènent encore pour conquérir les terres stériles, pourfranchir les fleuves, pourlutter contre le froid ou la chaleur. Devant les yeux du voyageur volant éclatentla variété et l'ingéniosité des initiatives humaines.
•
Chaque planche photographique- c'est là l'une des caractéristiques essentiellesde notre travail d'investigation- est accompagnée non pas d'une simple légende,mais d'un commentaire qui éclaire encore ces nouvelles visions de la terre et,suivant le site, n'en laisse dans l'ombre aucun aspect géographique, géologique,historique, social, démographique, etc., et qui constitue chaque fois un exposésubstantiel de Géographie humaine.
•
Des cartes « en relief » très expressives, sur lesquelles sont localisées et orientéestoutes les photographies de l'Atlas aérien, complètent la documentation de cetouvrage qui offretant de visions inattendues aux voyageurs qui rêvent des Ailleurs.
•
Volume déjà paru
Tome I.
ALPES VALLÉE DU RHONE
PROVENCE CORSE
2.500 fr.
il
Pour paraître ensuite
Tome III.
MASSIF CENTRAL LANGUEDOC
AQUITAINE PYRÉNÉES
en préparation
L'ATLAS AÉRIEN (FRANCE) sera complet en cinq tomes.
Extrait de la publication
BULLETIN D'AVRIL 1957
ÉDITIONS .RELIÉES ILLUSTRÉES
ÉMILE ZOLA
CHEFS-D'ŒUVRE
THÉRÈSE RAQUINsix aquarelles par DIGNIMONT
LA FAUTE
DE L'ABBÉ MOURET
huit aquarelles par P.-E. CLAIRIN
L'ASSOMMOIR
neuf aquarelles par GUS BOFA
.NANA
neuf aquarelles par GRAU SALA
Un volume de 896 pages au format 230 x 180; le texte, composé en plantin decorps 9, imprimé sur vélin « Plumexdes papeteries Téka par l'imprimerie Floch,à Mayenne; les illustrations, gravées en offset par Cornevin-Breton et par la Sociététechnique d'offset, tirées sur vélin spécial Téka, sur les presses de la S. I. D. I. àLevallois (Seine). Relié en chagra ivoire, décoré de fers spéciaux en amarante, bleuardoise et or, d'après la maquette de Paul BONET, avec laquelle est accordée latypographie, en deux encres, de la page de titre.
Prix. 4 900 fr.
Un immense public, en dépit des variations des goûts littéraires, n'a jamais cesséde lire Zola, mais aussi, à la suite d'André Gide, maints critiques ont entreprisde reviser le procès du naturalisme et celui du puissant romancier. D'autrepart le cinéma en puisant dans son œuvre riche et variée l'a popularisée auprès desjeunes générations. Cette édition illustrée vient donc à son heure. Notre choix,
qui d'ailleurs n'est point limitatif, se justifie et présente des aspects significatifs del'œuvre. Thérèse Raquin, dont la préface a le ton d'un manifeste, traite avec uneprécision clinique le thème du remords; La Faute de l'abbé Mouret est un hymneardent et ensoleillé à la vie et à la liberté de l'amour; L'Assommoir et Nono où sont
dépeints avec un violent et sombre lyrisme les tares d'une société sont des chefs-d'œuvre non pas seulement du roman naturaliste, mais de toute la littérature
romanesque. Le don d'observer et le pouvoir d'imaginer y sont portés aux confinsde la poésie.
Comme il arrive souvent, une œuvre romanesque qui reflétait les particularitésdes mœurs et de la mode a pris du style moins actuelle, elle revêt une vérité
plus humaine. A ce style, les illustrateurs ont heureusement intégré le leur propre.Dignimont avec une élégante et nerveuse maîtrise, P.-E. Clairin à qui le Paradouet ses verdures lumineuses offraient un climat favorable, Gus Bofa de qui le dessinn'a jamais paru plus aigu et la vision plus intense, Grau Sala, peintre subtil et véri-dique des fastes du Second Empire, tous ont composé des images si justes et siexpressives qu'elles semblent naturellement accordées à l'atmosphère du récit.
BULLETIN D'AVRIL 1957
ÉCHOS PROJETS• Un jury international (où André Malraux représentait la France) a attribué lePrix International Diogène, le 7 mars, pour son texte inédit et manuscrit intituléBiologie de l'Art, à M. Wladimir Weidlé. Ce texte paraîtra en avril dans le n° 18 dela revue Diogène. Rappelons que Wladimir Weidlé a publié Les Abeilles d'Aristée etLa Russie absente et présente. C'est lui qui préside, pour l'Encyclopédie de laPléiade, à l'établissement du Tome Il de l'Histoire de l'Art, consacré à L'Art Occi-dental.
• Le Comité de Sélection franco-anglais a désigné à l'attention du public anglaisLa Gartempe, de Jean Blanzat, pour février,- Les Grilles d'Or, de Philippe Hériat,et Les Belles Natures, de Félicien Marceau, pour mars.
• La Société des Lecteurs a désigné comme « livre du mois » en février, LesLivres de ma Vie, de Henry Miller,-et, en mars,jeuxde Mains, de Juan Goytisolo.Ces deux volumes ont paru dans la collection « Du Monde Entier ».
• Le 15 mars, le Prix Louis Pergaud a été décerné à Guy Verdot pour son romanMonsieur avec Auto.
• Le 20 mars, le prix Cazes a été décerné à Yves Grosrichard pour son roman:La Compagne de l'Homme.
• Le Livre et la Scène.
André Frère donnera son spectacle de Comédies à une Voix, au mois d'avril enLorraine, en Savoie et Haute-Savoie, puis en Auvergne (Saint-Flour et Aurillac, les9 et 10 avril), le 12 et le 13 à Poitiers'et Angoulême, le 17 à Chaumont et le 29 àProvins.
Les Oiseaux de Lune, de Marcel Aymé, seront représentés du 12 au 14 avril, àLyon, par les Tournées Herbert, qui, d'autre part, avec Histoire de Rire, de Sala-crou, toucheront dans le courant du mois Bordeaux, Toulouse, la Côte d'Azur, laProvence et l'Afrique du Nord.
Les premières représentations de la nouvelle pièce d'Arthur Adamov Paolo-Paoli, auront lieu, tout au début de mai, à Lyon, au Théâtre de la Comédie dirigépar R. Planchon. La pièce paraîtra en même temps dans la collection« Le Monteaud'Arlequin ».La Compagnie du Rideau, à Bruxelles, a mis Partage de Midi, de Paul Claudel, à sonprogramme; et, dans leur nouveau((Théâtre du Tertre», Georges Charaire etJean Barrai, donnent des représentations de Tobie et Sara.
• Le Livre et l'Écran.Un film va être tiré du roman de Guy Verdot Monsieur avec Auto. Le détail de
l'interprétation n'est pas encore arrêté.
• Catalogues.
Notre Catalogue annuel pour les Distributions de Livres de Prix vient de paraître,et la diffusion en a été assurée largement chez les Libraires et auprès de MM. lesProviseurs, Directeurs de Cours complémentaires et de Collèges techniques. Ceuxde nos correspondants qui ne l'auraient pas reçu peuvent en demander l'envoi ànotre « Service Catalogues ».
• Le Comité des Lettres et des Œuvres dramatiques de la Radiodiffusion-Télévisionfrançaise a élu Louis Guilloux comme président, et Marc Bernard comme vice-président.
• Occident sera la première revue de politique internationaleparaissantsimultané-ment et avec le même texte en Europe et en Amérique. Les problèmes y serontprésentés dans leur éclairage occidental, et non pas uniquement national. Européenset Américains y échangeront idées, informations et critiques.
Le Comité de Direction est constitué par Jacques de Bourbon-Busset, René Daber-nat, Edgar Mowrer et Lucien Radoux. Le premier numéro__paraîtra en avril.
Extrait de la publication
BULLETIN D'AVRIL 1957
• Voyages et Conférences.
André Chamson fait une tournée de conférences, du 12 au 16avril, à Turin, Gênes,Milan et Rome. Il parlera des Métamorphoses et de la Permanence du Mondemoderne.
Jacques de Lacretelle, du 9 au 17 avril, parlera de Benjamin Constant et de la Grèceà Cluny, Nîmes, Avignon, Montpellier, Nice et Menton.
• Le Commandant Eric Piquet-Wicks, qui vient de publier Quatre dans l'Ombredans la collection « L'Air du Temps », a écrit sonlivresimultanémenten français et enanglais, mais l'édition anglaise ne sortira, chez Jarrolds, à Londres, que leIer juin, le War Office ayant hésité pendant trois mois avant d'autoriser cette
.publication (qui finalement ne comportera aucune coupure).On sait que le premier de ces Quatre dans l'Ombre est l'héroïque préfet Jean
Moulin, au souvenir de qui a été consacrée la grande manifestation organiséeà Lyon sous les auspices du Progrès de Lyon et avec le concours du Dr Dugoujon,chez lequel eut lieu le tragique rendez-vous de Caluire. Le Commandant Piquet-Wicks a été naturellement invité à cette cérémonie.
• Après avoir publié son essai Une Mort ambiguë (Prix de la Critique 1955) etfait jouer à Paris, cette année, sa pièce L'Équipage au Complet, Robert Malletrevient à la poésie avec un ouvrage au titre à la fois insolite et explicite Lapidélapidaire, qui va paraître en avril.
Nadine Lefebure, l'auteur des Portes de Rome, publie en avril son deuxièmeroman Les Sources de la Mer; «les sources de la mer», c'est l'arrivée des eaux
du torrent dans le lac de montagne, au bord duquel Hans le jeune charpentierentend le lointain appel du grand large.
• Petit Almanach de la Pléiade.
Il yatrois centsans dix-septième Provinciale, de Pascal, datée du 23 janvier 1657dix-huitième Provinciale, datée du 24 mars 1657 et fragment d'une dix-
neuvième lettre non datée, mais écrite vraisemblablement entre ce 24 mars et le6 septembre 1657, jour de la condamnation des Provinciales par la Congrégation del'Index. Ces trois lettres sont adressées au Père Annat, Jésuite (pages 866 à 904 del'édition Bibliothèque de la Pléiade.
Il y a cent ans que Les Fleurs du Mal, de Baudelaire, étaient à l'impression chezPoulet-Malassis, à Alençon,- le manuscrit ayant été remis le 4 février, la mise envente datant du début de juillet et immédiatement suivie de la saisie des exemplaireschez les libraires parisiens, puis du procès et de la condamnation, le 20 août, devantla 6e Chambre correctionnelle.
C'est également le centenaire du procès intenté à la « Revue de Paris » pour avoirpublié la Madame Bovary de Flaubert (malgré la suppression du passage du fiacre).Le procès se termine par un acquittement, le 7 février 1857, et Madame Bovaryparaît en librairie en avril de la même année.
Ier mars 1957 Montherlant publie ses Carnets. Au début de l'année 1931,1,on y trouve ceci « Les Pensées de Pascal, les Mémoires de Saint-Simon et lesMémoires d'Outre-Tombe sont les trois ouvrages qui ont créé la prose françaisemoderne.»
• Pour paraître en avril, entre autres la Correspondance de Paul Valéry et Gus-tave Fourment Les Origines de l'Homme américain, par Paul Rivet, dans lacollection « L'Espèce humaine »; Musique et Chant sacrés, par Joseph Samson, dansla collection « Pour laMusique »;- Vie et Rénovation, par Roger Godel, dans la col-lection « Aux Frontières de la Science » Qu'est-ce que la Philosophie ?, de Heideg-ger, dans la collection « Les Essais » L'Homme et le N il, par Jacques Besançon, dansla collection « Géographie Humaine » les romans d'Aréga Pseudonymes, deMarie Forestier Le Détour, de Silvain Reiner Le Caporal marche en tête,de Nelly Stéphane Les Chercheurs, et de Germaine Théron je cherche ce quetu cherches dans la collection « L'Air du Temps », Accusés hors série, souvenirsde Me Henry-Torres; et le grand poème de Saint-John Perse Amers.
Extrait de la publication
LA NOUVELLE
NOUVELLE
Revue Française
1,A DAME BLANCHE
Elle a l'œil crevé, ma Castille, et une taie irisée dessus,
sous le sombre catafalque, en haut duquel une mainpieuse et misérable a déposé toutes les fleurs des pou-belles de l'aurore et réchauffe contre son cœur un
corbeau. Cette jeune vieille, un poing sur la hanche àmoins que le bras ne serpente et ne fasse au-dessus de latête le geste de recoiffer un vieux rêve et ce fer à
repasser de l'Escurial entre les mains d'une atroce blan-
chisseuse. Elle a remis le poing sur ses hanches et regarde
à travers une persienne de cils ce Tage sans un pli etcette Castille chauve jadis couverte d'épaisses toisons
où l'écureuil, disait un ambassadeur de France, pouvaitsauter de branche en branche, entre Perpignan etGibraltar.
En face de cette haute et hautaine muraille en ruines
couverte d'affiches de la fiesta et peinte et repeinte etbarbouillée de sang sous un voile de deuil, n'importequelle plume reculerait, fut-elle d'aigle. ou plantée
1
LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
comme une cuiller d'or à même la coquille d'œuf à lacoque du crâne des grands d'Espagne.
Je crains fort que je doive la prendre aux crins, cettetête de mule, et recevoir en pleine gueule ses quatre
sabots jadis plantés dans la poussière d'une route oùles cruches répandaient une étoile de sang près d'un jeunedrôle étendu, livide, et comme sous l'éclairage au néon
du page d'Orgaz dans le dahlia de sa fraise. Mais celame fait penser à cette terrasse, un soir, du bel hôteld'Algésiras. Je voyais, en contrebas, les gosses de laroute se mettre en guise de fard le néon des lanternes
sur la figure et jouer aux funérailles emportant uncadavre sur leurs épaules.
J'ai vu cela et bien d'autres choses surprenantes,
évadé, non sans peine, de ce plum-pudding de Gibraltardont les bouches à feu sont les raisins de Corinthe. Bref,
j'en ai vu de toutes les couleurs, outre le jaune et lerouge, et principalement celle d'un sparadrap gracieu-sement ignoble, bâillonnant, avec une croix rose, labouche, Espagne, de ta blessure.
Je n'osais fouiller cette poubelle de feuilles mortesencore humides et de coquilles de moules et de boîtesde conserves éventrées relever à coups de pied et de
fourche un cheval borgne médiéval, caparaçonné de
carpettes d'hôtel borgne.Et pourtant le Prado rassure, qui est une terrasse
de café où l'on salue les chefs-d'œuvre comme des
consommateurs célèbres de table en table, avec ses
œuvres qui ne firent pas scandale, alors que des imita-tions de génie le firent en France. Et la nuit de Madridpleine de rondes enfantines. Et Barcelone prise dans lemodern-style des chevelures de Gaudi et les barriques
de Jerez où dort le sang ferrugineux des Rois. L'Escurial,
sa profonde ruche de reines mortes, et la femme à barbeet le catafalque ou montgolfière des Infantes. Malaga qui
nous regarde avec l'œil égyptien de ses barques. Gre-
Extrait de la publication
LA DAME BLANCHE
nade la pâle, qui sèche ses linges au clair de lune, une
grenade entrouverte, saignant de l'eau et pleurant son
poète (par la bouche de ses blessures).Et les linges et les mandragores de ce jardin Théotoco-
puli, qui fait la sieste, enroulé dans son bras en formede route. Et les carabiniers de Carmen qu'un plumier
en cuir bouilli coiffe. Et cet air encore que Tolède a de
Christ aux outrages de taureau qui s'agenouille. Et
ses poteaux télégraphiques simulant un calvaire et le
sang des cruches et la boucle d'écorce de citron qui se
déroule contre leur joue fraîche et le sommeil funèbre
d'une Castille ne dormant que d'un œil au-dessus desméandres de ce fleuve du Tage dans le métal duquel on
trempe les épées.Et la reine de toutes les Espagnes, celle dont les bras
sont cous de cygnes, Pastora Imperio, à genoux près demon lit de douleur, nouant des charmes dans un mouchoir,
qu'elle glisse sous mes oreillers un œil sur moi, l'autresur les toreros debout en silence, le feutre noir à la main,
contre les cloisons de ma chambre.
Séville offre deux aspects d'un tel contraste qu'on sedemande, lorsqu'on pénètre dans le vieux quartier,si en changeant de lieu on ne change pas de temps, sil'espace-temps n'invente pas une nouvelle farce et si
une sorte de Pompéi n'a pas résisté au feu de la terre
et du ciel, aux laves qui coulent, aux cendres grises
qui nous recouvrent.Il est vrai que pendant la féria, une vaste zone de la
ville neuve grouille de tous les costumes, cavaliers et
attelages qui correspondent à la ville ancienne. On yrencontre à la fois de fiers centaures à torse inflexible,
coiffés du sombrero gris-perle ou noir. Et ces jeunes
Extrait de la publication
LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
filles en croupe accrochées au tuteur du cavalier et dontla magnificence hautaine figure un écroulement deroses (écroulement de roses contre le mur du dos descavaliers graves, un poing sur la hanche). Et la maindroite sur la hanche également, les amazones à toquesrondes d'où le foulard s'échappe et les six mules àrésilles et à panaches multicolores et tous ces pur-sang quidansent, et les séguedilles autour. Et les petites gitanesmendiant et portant des bébés plus lourds qu'elles,qui paraissent attachés à leur corps par une membrane demonstre forain.
Espagne J'accroche à mon mur de prison ta superbepanoplie enrubannée de torches, de cornes, de casta-gnettes qui claquent comme des os, de cordes quicoupent le cou et de peignes qui mordent. Et la mortassise avec sa petite couronne de fleurs au sommet ducrâne, et le soleil qui dort à l'ombre, un œil bandé,l'autre grand ouvert.
Peut-être ne peut-on rien ajouter au livre intègreet sévère de Don Enrique à l'usage de pensionnaires
de la Casa Velasquez (1952). Ce livre écrit en françaisrenseigne mieux que n'importe quel livre en langueespagnole. Après avoir lu ce guide remarquable, onconstate que, par le nombre des publics et l'obéissancequ'elle impose, la fiesta de toros semble suivre la mêmecourbe que le théâtre. Les uns veulent un théâtreintellectuel et les autres un théâtre actif. Personne ne
reconnaît le style dont la marque est le mariage entre
Extrait de la publication
LA DAME BLANCHE
la parole et l'acte. (Confuse époque où les muséesdeviennent des églises, où les églises deviennent desmusées.) Mais ce qui est étrange dans la fiesta, c'estqu'on lui reproche de devenir intellectuelle, alors que,
jadis, elle exigeait un effort de l'esprit qu'elle n'exigeplus, seulement soumise à l'effet et au spectacle. En
outre, l'emploi de la muleta, comme fin et non comme
moyen, ajoute aux risques du matador, donne à la
bête le temps de réfléchir et de comprendre vaguementqu'elle est dupe. Par des routes tortueuses, la fiesta
retrouve donc une force de tragédie que les règles strictes
lui faisaient perdre et rend ses prérogatives à la mort,à la dame blanche, assise comme un Don Tancredo
immobile au centre de la piste. Mais cette fois son immo-bilité blanche ne trompe pas seulement la bête.
La mort, toujours présente, je le répète, quelles que
soient les mœurs qui sévissent autour de la piste, et sur
la piste quels que soient l'intérêt du manager, la race destaureaux, ou la pointe des cornes, reste le centre du
spectacle. Elle perd ou retrouve ses droits selon que
l'homme respecte ou ne respecte pas l'architecture dutemple, l'étrange géométrie mouvante, assignant un
terrain au taureau et un terrain à l'homme (l'un etl'autre ne devant jamais les confondre). Règles enfreintespar la désobéissance sans laquelle rien de génial n'existe.
On rêverait d'une pièce où l'auteur aborderait le
problème de la Crète, montrerait Thésée au seuil du
labyrinthe, ne recevant pas d'Ariane un fil mais une
panoplie complète de matador. C'est à Knossos que
le drame commence et peut-être avant, puisque la
fresque minoïenne représente 'des acrobates analoguesà ceux du cirque de la fiesta, tels que nous les montrent
les sanguines de Goya, d'innombrables toiles et affiches
anonymes où Turcs, Indiens, dogues, carrosses, entrentdans la ronde.
Peut-être, dans cette merveilleuse décadence de la
Extrait de la publication
LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Crète, y eut-il aussi décadence du mécanisme tauroma-
chique et faut-il chercher très loin en arrière les sources decette rencontre mystérieuse entre l'intelligence et la force.
Notre point de vue sera donc celui qui consiste àoublier les règles et l'anarchie aristocratique grâce à quoielles se transforment et peuvent vivre et à n'envisa-ger que la tragédie dont il semble que la fiesta se rapprocheen se simplifiant et en obéissant à des règles d'Aristote,analogues à celles de l'unité de temps et de lieu.
La fiesta actuelle semble obéir et désobéir à ces
règles, mêler la simplification classique aux effets spec-taculaires du romantisme. Elle présente au spectateur
un très curieux amalgame de styles antagonistes dont
ne se dégagent intacts que la peur, l'audace et le règnede la mort.
Un vérité tout change et rien ne change. Quoi qu'on
en dise, le cœur noir d'une corrida reste immuable.Elle manœuvre autour du trône de la dame blanche.
Salvador Dali avait sans doute raison d'imaginer une
course surréaliste, Picasso d'en peindre une ornée de
crêpe et de spectatrices en deuil. Ces pompes funèbrespourraient renouveler le cérémonial, secouer des habi-tudes, servir de bascule entre deux époques (comme Bel-
monte représente la charnière entre ce que la fiesta futet ce qu'elle est).
Il ne faut pas oublier que des trouvailles qui changentune habitude menacent d'être prises pour des fautes
avant que des imitateurs ne les classent et n'en établissentle dogme. Le public des arènes est injuste. Chacun, là-haut, sait mieux que le matador ce qu'il conviendraitde faire en bas. En outre, comme chez tous les publics,
la critique prouve l'intelligence, et l'enthousiasme severse au compte de la crédulité, de la naïveté, de labêtise. On siffle davantage qu'on n'acclame, et il arrive
qu'on acclame contre quelque chose, comme je le cons-tatai le dernier jour de la Féria 1954 au triomphe du
LA DAME BLANCHE
jeune Pepe Ordonez, qu'on applaudissait contre la logeprésidentielle qui lui refusait l'oreille. Il n'eut pas l'oreilledu taureau, mais cette injustice lui valut celle du
public, ce qui est mieux et dont il doit tirer beaucoupd'avantages.
(Après avoir assumé quatre mises à mort par l'éli-mination dramatique de ses camarades, après avoirmanqué trois estocades, il réussit pleinement la quatrièmeet nous lui dûmes ce spectacle le taureau, l'épée enfon-cée jusqu'à la garde, traversa lentement toute la piste
afin d'aller se coucher et mourir près de la barrière. Il
était suivi à pas lents par le cortège des toreros, gar-
çons d'honneur laissant traîner leurs capes. Ils suivaient
un corbillard fleuri de banderilles. Le public se taisait.
Il n'applaudit qu'à la chute de la bête, et je ne savais
plus s'il applaudissait la bête, l'homme, ou la magnifi-
cence de cette marche funèbre.)Tant de considérations sur le sacrilège de la Fiesta
moderne ne touche pourtant en rien (me semble-t-il) lefond de l'affaire, c'est-à-dire le rôlede la mort, qui demeure
quoi qu'il arrive l'héroïne de la tragédie dont le matador
est le héros, et qui lui délègue un ambassadeur extra-
ordinaire, cet animal sacrifié d'avance, chargé de négo-
cier leurs noces (noces les plus étranges et les plusobscures qui soient).
Si j'avais à tourner un film aux arènes de Madrid,
je le terminerais certainement par la dame blanche en
croupe de la statue du général, croupe que voient lestoreros qui sortent de l'arène et qui leur semble être le
plus grand chef-d'œuvre de la statuaire équestre. Je lamontrerais, pareille à ces jeunes femmes de la féria de
Séville, assises derrière le cavalier, car le soulagement du
torero est provisoire, puisqu'en fin de compte aucun de
nous ne sortira vivant de l'arène d'un monde qui nousberne et dont les perspectives menteuses nous conduisent
jusqu'à la mort.
Extrait de la publication
LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Ne suffit-il pas de lire Montherlant, de feuilleter les
beaux livres de Popelin et de Lafont, auxquels on nesaurait ajouter une ligne-ne suffit-il pas d'en regarderlesimages pour se rendre compte que, si les styles changent,
le drame persiste et puise même des ressources dans les
diversités du spectacle exigé par le public. Et si l'on veuttrouver une preuve du sacrement et du sacrifice dontje cherche à déchiffrer l'hiéroglyphe, on n'a qu'à contem-pler la célèbre photographie de Belmonte à genouxdevant le taureau. Sa figure exprime l'extase.
Il faut bien d'ailleurs qu'il y ait là quelque sacrementcaché. En Espagne, une tentative de suicide est jugée,punie comme une tentative de meurtre. Et s'il n'y a pas
sacrement, on s'étonne que l'Eglise accepte de prendresous sa sainte garde des hommes qui, en foulant le sabledes arènes, marchent, à priori, vers le suicide.
Le taureau doit donc être considéré comme un ambas-
sadeur extraordinaire de la mort (de la princesse), ildevra conclure ou ne pas conclure les épousailles. C'est
de la dame blanche que je parle lorsque je parle du
taureau, puisqu'elle lui délègue ses pouvoirs et n'épou-
sera que le torero que le taureau tue.
Ces innombrables prétendants qui se présententsont attirés par l'honneur redoutable d'être admis et
savent à merveille que le taureau n'est qu'un double,
un animal qui représente une femme (du moins danscertaines langues, puisque dans la langue allemande et
anglaise, la mort change de sexe). Le torero cherche à
Extrait de la publication
LA DAME BLANCHE
sortir indemne d'une épreuve dont le prestige est plus
fort que la crainte qu'il en éprouve.Il s'agira donc d'être vaincu, ce qui représente pour
le public d'être vainqueur. Mais le torero ne s'y trompe
pas et, en admettant qu'il se mente, il sait fort bien quela véritable victoire est de mourir. Sans les noces parfaites
de Linares, Manolete vieillirait et « prétendrait » encore
devant un public que l'attente du sacrement refroidiraitet rendrait injuste.
Car c'est bien de noces funèbres qu'il s'agit, et la mort
de Manolete n'est-elle pas l'exemple d'une de ces noces
de campagne « sans la moindre cérémonie » où les grandes
dames se plaisent à entraîner les virtuoses, l'artiste
génial dont elles sont éprises.
Ce sont des habits de noce que le torero devra revêtir
lorsqu'on lui annoncera que le moment approche. Dès
cette minute, on allumera les cierges devant la madone,
l'assistance se taira, éprouvera une gêne insurmontable
et le torero se trouvera en proie à une peur sacrée, celle
d'un fiancé royal qui voyage vers une épouse puissante
qu'il devine sans la connaître et que l'étiquette luiimpose.
Cette peur de se trouver face à face avec l'ambassadeur
de la dame blanche, l'espoir mêlé de regret que cette
dame se refuse, l'attrait qu'elle exerce et la crainte delui plaire accompagnent le torero jusqu'à l'heure qu'onne saurait retarder d'une seconde tellement la moindre
attente ferait déborder cette angoisse qu'il dissimule
et qui l'emplit jusqu'au bord.
A partir du cortège, précédé par les Alguazils, vieuxcorbeaux à huppe et à collerette, commencera, pour
qui n'est pas un spécialiste, une suite de scènes, oùl'acte nuptial déroule ses rites en dehors de toute
intrigue médiocre.
LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Quel est donc cet ambassadeur ? Une lourde massequi se présente soudain, toujours la même et différentepar sa robe, sa forme houleuse et celle de ses armesfrontales, les unes grandes ouvertes, les autres courbes.
Armes d'une envergure qu'on imagine mal de loin etqui étonnent dès qu'on approche ces têtes empailléesornant quelque balustrade d'auberge. Cette houleténébreuse d'entrailles qu'on ne saurait atteindre, saufpar un trou de serrure nommé par les Espagnols trou
d'aiguille, ce mâle qui affirme ses prérogatives par unlong pinceau et par le double sac des testicules, ce charde combat, se meuvent sur les jambes minces et les
sabots du diable. Parfois il semble que ces jambes ne le
peuvent soutenir. Il glisse et s'agenouille. La foule s'in-digne ou du moins insulte l'école où l'on forme les naïfs
et sombres diplomates. Aux bestiaires de jadis on
envoyait de grandes brutes d'ambassadeurs. Auxfiancés modernes on envoie des ambassadeurs moins
massifs, moins incapables de ruse. Et parfois le problème
se complique. Allez vous y reconnaître lorsque aujour-
d'hui Conchita Cintron, par exemple, s'en mêle et que
l'époux se fait épouse, se change en cheval et nargue lessabots du diable avec d'autres petits sabots moqueurs.
Lorsque la race des Miuras occupe le poste, leur répu-tation de tueurs, la longue liste de leurs victimes, leur
robe grise, et le vaste des armes dont ils disposent,impriment à la cérémonie une atmosphère macabre.Ils simplifient dangereusement le labyrinthe imaginairedes lignes droites coupées de son architecture, et Thésée
risque davantage d'être à l'improviste face à face avec
ce qu'il cherche et redoute, avec l'ambassadeur nuptiald'Ariane ou de Phèdre.
La singularité d'une corrida ne vient-elle pas de ce que
Extrait de la publication
Extrait de la publication
Extrait de la publication