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« Aire de famille »

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La mort accompagnée

La relation humaine, clé des soins palliatifs

Préface d’Emmanuel Hirsch

Postface de Marie-Dominique Goutierre

Isabelle Millioud

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© Éditions Saint-Augustin, 2011 Case postale 51

CH – 1890 Saint-Mauricewww.staugustin.ch

ISBN 978–2–940461–04–2EAN 9782940461097

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Préface

Auprès de L’Autre

que L’on n’AbAndonne pAs

C’est de cet accompagnement de la vie jusqu’à son terme, en ces temps si précieux de l’achèvement avant la séparation, qu’il nous est donné de découvrir la signification et la valeur dans ce magistral essai de Isabelle Millioud.

Rarement, je pense, la réflexion développée au plus près d’une réalité humaine subtile et délicate, fra-gile et incertaine, dans ce contexte si particulier des soins palliatifs, aura su nous restituer une sensibilité et un savoir qui s’avèrent indispensables.

Isabelle Millioud trouve les mots justes pour nous permettre de comprendre au-delà de l’intelli-gence cet engagement humble, discret et si précieux de professionnels et membres d’associations qui ne désertent pas, y compris face au plus redoutable d’une

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existence qui s’épuise dans les derniers assauts d’une maladie.

Sur le terrain le moins exposé aux convoitises des prouesses technologiques, là où l’impuissance à guérir équivaut trop souvent au désistement et à l’abandon sans le moindre suivi, certains ont décidé de reconqué-rir et de réhabiliter des espaces voués au soin. Dans le contexte de la fin de vie et même au terme de l’exis-tence, des soignants interviennent au nom de principes éprouvés comme des obligations, afin d’offrir une pré-sence, un soutien, une sollicitude à celles et ceux qui bientôt ne seront plus. Cette revendication morale du soin conteste une idéologie biomédicale trop souvent indifférente à d’autres considérations que les seules per-formances de sa productivité en terme de publications scientifiques. Elle porte certainement le ferment d’un renouveau de la pensée médicale, ce qui explique avec quelle réticence on lui concède une reconnaissance dans les sanctuaires d’une médecine hospitalo-universitaire parfois détournée de son objet même, au nom d’intérêts conjoncturels estimés davantage valorisants.

La mort ne survient plus en son temps – au terme de la vie – mais quand les recours thérapeutiques sont épuisés, que le maintien d’un traitement s’avère in-justifié, ou alors que la personne accablée d’un inutile surcroît de vie choisit d’y renoncer.

Les repères, figures ou représentations du mourir se sont profondément transformés, bouleversant nos mentalités et nos attitudes face à la mort. On meurt désormais autrement et ailleurs. Assisté de soignants, accompagné de quelques fidèles ou seul. À l’hôpital, en institutions, souvent en des lieux relégués à l’écart de la cité. En dehors de l’espace privé où l’on avait vécu, dans un contexte où la technicité entrave parfois les derniers actes de vivant.

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En fait, dépourvue d’une place reconnue dans notre espace social, la mort surgit impromptue et violente au moindre indice de vulnérabilité, exprimé dans sa consistance physiologique, incitant au renoncement par défaillance de la vie davantage que par extinction de la vie. Le temps à vivre se négocie au regard du temps venu pour mourir, lorsque les événements justi-fient de consentir à la mort par épuisement des ul-times ressources de vie.

La mort ne marque plus le terme naturel d’une existence et ce temps de transition, de passage, ac-compagné au sein d’une communauté humaine qui se reconstitue et se renforce pourtant dans ce moment de rupture.

Les réflexions développées dans nos hôpitaux à propos des conditions du mourir, contribuent depuis près de trente ans à la restitution d’une dimension profonde des soins, aujourd’hui encore parfois atté-nuée voire révoquée par une technicité abusive. Ce dont il est question lorsque l’on évoque l’inhumanité de certains traitements ou même la déshumanisation de la relation soignante.

Alors que dans les années 80 l’obsession de « la mort dans la dignité » semblait devoir imposer une lé-gislation autorisant l’assistance médicalisée à la mort par la dépénalisation de l’euthanasie, en quelques années les professionnels de la santé ont su instaurer un ensemble de dispositifs qui, de la lutte contre la douleur aux soins palliatifs et à l’accueil en chambres mortuaires, sollicitent d’autres mentalités et des ap-proches différentes qui contestent les acquis. Penser la mort et mieux l’intégrer dans les activités des ser-vices hospitaliers c’est accepter d’interroger le sens des pratiques et parfois même leur justification. Il s’agit

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là, également, de réinvestir un soin compris dans la continuité d’un parcours qui unit plus qu’on ne le pense dans une attention partagée, une personne malade, ses proches et une équipe soignante. Un soin compris comme un engagement qui trouve des formes d’expression souvent rares et insoupçonnées lorsqu’il consiste à se rendre disponible à l’autre dans sa vérité, son attente et parfois même ses choix ultimes.

Est-ce alors par intuition ou par défaut que la scène politique annexe l’espace hospitalier du soin pour tenter d’y inventer les pratiques sociales et de renouveler les principes d’humanité dont le manque caractérise une crise qui met en cause les savoirs, les compétences et les légitimités ? Les urgences, vulné-rabilités et souffrances de l’homme, s’expriment dans cette zone limite et parfois marginale de la cité, y révé-lant les complexités, les ruptures et les renoncements qui menacent le bien commun. L’hôpital est le lieu méconnu des combats démocratiques, là où la pen-sée philosophique peut éprouver sa pertinence et sa sagesse.

Isabelle Millioud nous permet de le comprendre à travers ce parcours aux extrêmes de la vie, à la ren-contre de l’autre que l’on n’abandonne pas.

Emmanuel Hirsch Directeur de l’Espace éthique Assistance publique-Hôpitaux de Paris, professeur d’éthique médicale, Faculté de médecine, Université Paris-Sud 11

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avant-ProPos

peut-on AccompAgnerLA mort ?

La mort peut-elle être accompagnée ? Quelle est l’importance de la relation dans l’accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches ?

Je me suis posé cette question dès l’âge de dix-neuf ans, lorsque j’étais encore élève infirmière.

Ce soir-là, dans un service de médecine interne d’un hôpital universitaire vaudois, je travaille jusqu’à 23 heures. Les patients sont atteints de pathologies sévères. Ils doivent être installés pour la nuit. Des trai-tements administrés par voie intraveineuse coulent ; il faut contrôler les débits, changer les flacons… Nous devons agir rapidement et avec précision. Les personnes alitées, souffrantes, sont « cachées » derrière des patho-logies qu’il faut traiter, la relation aura sa place plus tard !

J’entre dans une chambre et je me trouve brutale-ment devant une situation dramatique. L’homme qui

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l’occupait seul (car il était en train de s’éteindre!) gît dans son lit, ses draps massivement salis par un liquide noirâtre. Il vient de mourir d’une hémorragie gastrique, seul, bien à l’abri dans sa chambre de mourant !

On me demande alors de téléphoner à sa famille pour l’inviter à venir à l’hôpital. Je n’ai pas l’autorisa-tion de parler de son décès, je dois leur dire que leur mari, leur papa va moins bien.

Mensonge et évitement, c’est tout l’accompagne-ment qui aura été offert à ce patient et à sa famille.

J’avais encore tout à apprendre mais je sentais bien que cette attitude n’était pas adéquate. Je ressentais trop la peur de l’équipe soignante – ou était-ce de la gêne ? – face à une personne qui allait mourir, mais je me jugeais trop jeune élève pour oser affirmer ce que j’aurais voulu « faire » ou « être » avec cette famille.

J’aurais voulu leur témoigner simplement mon ami tié par un geste au toucher moins hâtif, un re gard qui soutienne l’autre regard, un sourire qui « parle » ou un silence « présent » : un silence habité – et non pas le silence d’une chambre dont on ferme bien la porte – pour procurer de la paix ou pour ne pas être soi-même dérangé par cette souffrance ?

J’aurais voulu que la personne qui venait de mou-rir ait pu ressentir une présence à ses côtés. Pas une présence envahissante : juste le moyen de se sentir « relié » tout en quittant ce monde.

J’aurais voulu, mais mon statut d’élève ne me le permettait pas, accueillir cette famille avec attention, afin d’effacer ce sentiment d’indifférence que je perce-vais autour de moi.

J’aurais voulu manifester mon accompagnement par une proximité, une sensibilité et une compréhension.

J’aurais voulu… m’exprimer.

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C’est depuis ce stage que j’ai su de façon précise que je ferais mon possible afin de travailler auprès de personnes en fin de vie, mais dans une structure adap-tée et spécialisée : un cadre de travail qui privilégie la relation humaine et la communication, où les souf-frances peuvent se dire et s’entendre.

Au fil des années, mon désir s’est renforcé de par-tager, avec beaucoup d’humilité, ma capacité à rester présente à mon prochain dans sa progression person-nelle vers sa mort. De plus, très reconnaissante à la médecine des progrès accomplis et des avancées tech-nologiques offertes, je restais persuadée que l’accom-pagnement est ce qui peut rendre « supportable » la souffrance car il humanise la technologie.

Passionnée par ce sujet depuis longtemps et ayant pratiqué les soins palliatifs dans le cadre du Centre François-Xavier Bagnoud de soins palliatifs à domicile (ci-après CFXB1), j’ai ressenti le besoin d’une forma-tion complémentaire dans ce domaine. Le mémoire qui achevait cette formation m’a donné l’occasion de réfléchir à ce qui fait la richesse des relations hu-maines et de traduire ce sentiment par des mots, afin de mieux le transmettre.2

L’objectif du livre que je publie aujourd’hui, large-ment inspiré de ce travail de recherche, est de per-mettre à chacun d’avoir accès aux trésors d’humanité que j’ai pu rencontrer pendant toutes ces années pas-sées au contact des patients, de leurs proches et des soignants.

1. Pour une présentation du CFXB, cf. annexe n° 3.2. I. Millioud, « La mort accompagnée. De l’importance de la

relation dans l’accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches », Mémoire de Master, Sion, IUKB, 2006.

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Pendant ce temps d’activité, j’ai pu constater que lorsqu’une prise en soins se terminait, beaucoup d’émo-tions avaient été vécues. Par le patient, bien sûr, mais également par son entourage. Les familles témoignent leur reconnaissance aux soignants. Cette gratitude est liée à ce qu’ils ont pu vivre dans la relation avec le malade. Cependant, il est faux d’imaginer que le suivi d’un patient en soins palliatifs ne mobilise que des sen-timents et une « bonne » présence. La reconnaissance est liée également au soulagement des symptômes et de la douleur du malade : « Sans conteste, maîtriser la douleur est le besoin fondamental des malades et de leur entourage, besoin qui parfois tourne à la hantise tout au long de la maladie. »3 Parfois les prises en soins sont très techniques et nécessitent un appareillage lourd qu’il faut installer à domicile, si le malade est resté chez lui : oxygène, alimentation parentérale, aspiration, matériel de pansement sophistiqué, etc… En tout cela rien n’est entrepris pour prolonger artificiellement la vie mais par-fois la pathologie du patient nécessite cette approche technique, afin de lui procurer le meilleur confort pos-sible et une sécurité tranquillisante.

Les témoignages qui nous sont exprimés peuvent être verbaux, gestuels (les personnes nous serrent dans leurs bras) ou épistolaires. Par exemple, lors d’une vi-site mortuaire4 après le décès d’une jeune mère de fa-mille, une personne de son entourage m’a serrée dans

3. Cf. P. EichEr Pavillon, « Il fait beau, parlons de la mort », Mémoire, Fac. De Médecine, IMSP, Unité de santé communautaire, Université de Genève, 1994.

4. Dans certaines régions de Suisse, particulièrement dans les cantons de tradition catholique comme le Valais, il est d’usage de faire une visite à la famille et de se recueillir devant le corps du défunt le jour précédant son enterrement.

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ses bras en disant : « Vous lui avez changé la vie, merci. » Ce sont peu de mots exprimés et pourtant tellement émouvants : une jeune maman vient de s’en aller, c’est tragique et, dans le même temps, s’exprime ce qui a été ressenti par l’entourage immédiat qui a pu vivre l’accompagnement de cette personne. Il n’est pas rare non plus d’entendre, après un décès, un membre de la famille dire à l’équipe soignante : « Vous avez été son rayon de soleil » ou encore : « Vous êtes une vraie bouf-fée d’oxygène ».

Ces démonstrations traduisent des émotions que nous ressentons comme positives. Certes, il y a la tris-tesse d’avoir perdu son conjoint, une amie ou un pa-rent, mais cette tristesse est en quelque sorte portée ou adoucie par la façon dont le patient et l’entourage ont traversé cette période de vie.

J’ai parfois le sentiment de vivre dans une société qui ne souhaite qu’efficacité et rentabilité, dont les membres se réfugient dans des rapports très super-ficiels avec les autres. Cependant, les rencontres que j’ai l’occasion de faire dans le cadre de mes activités professionnelles sont d’un tout autre ordre. L’authen-ticité et la profondeur qui s’en dégagent m’impression-nent et m’amènent à me demander : que reflètent ces témoignages ? Quels sont les moments importants à vivre pendant une prise en soins ? Que reste-t-il aux familles de cette expérience ?

Les familles supportent mieux la perte d’un des leurs quand elles trouvent une place à son côté. Elles jouent alors un rôle d’une grande importance : le pa-tient se sent relié, moins seul car, comme le dit P. Vers-pieren : « Isolé dans sa souffrance, le malade refuse sou-vent le contact avec autrui, le brusque, le rudoie, refuse parfois toute communication et descend ainsi dans le creux

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de la plus grande solitude. »5 De fait, notre société cher-che à tout organiser de manière efficace, même la mort. Il y a alors bien peu de place pour la relation dans les institutions de soins qui doivent être « renta-bles ». Pourtant, « celui qui sait ne pas se laisser effrayer par tout ce décor angoissant et sait rester là, disponible, offrant une écoute discrète, celui-là découvrira combien le malade a besoin de cette présence, de dire sa révolte ou sa peur, d’être écouté, d’être non pas plaint, mais aimé silencieusement »6.

Tout au long de ces années, j’ai pu constater l’im-portance, à côté des compétences techniques des in-tervenants auprès de patients en situation palliative, de l’aspect « humain » de la relation qui s’établit entre le soignant d’une part, le patient et son entourage d’autre part. La capacité des intervenants à appréhen-der la nature profonde du patient, le fonctionnement de son entourage, les relations entre les divers prota-gonistes, les attentes, les craintes, les non-dits, permet d’établir une meilleure communication et d’arriver à une certaine sérénité dans cette période difficile de fin de vie. Comme le dit E. Hirsch : « Il est certaines souf-frances qui affectent à ce point les modalités de la com-munication, l’autonomie et l’intention d’une parole hu-maine, qu’il convient d’envisager d’autres expressions de la relation. La présence, l’attention et l’écoute prennent alors une autre signification. »7

À l’heure des pressions budgétaires dans tous les domaines et particulièrement dans celui de la santé, il

5. P. vErsPiErEn, Face à celui qui meurt, Paris, Desclée de Brou-wer, 1999, p. 111.

6. Idem, p. 114.7. E. hirsch, Le devoir de non-abandon. Pour une éthique hos-

pitalière du soin, Paris, Cerf, 2004, pp. 31-32.

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me semble donc indispensable d’évaluer le plus objec-tivement possible le rôle des soins palliatifs afin de démontrer les bénéfices que peuvent en retirer ceux qui sont concernés : patients, proches et profession-nels. J’ai donc choisi, avec cette recherche, de traiter de l’accompagnement, de la mort, de ce qui peut per-mettre de moins la redouter pour celui qui s’en va, pour ses proches et pour les soignants.

La première partie de ce livre contient les résul-tats qui me semblent les plus importants de la re-cherche effectuée pour le mémoire cité plus haut. Il s’agissait de percevoir le « ressenti » de personnes ayant vécu l’accompagnement en soins palliatifs et le décès à domicile d’un proche, grâce aux lettres de remercie-ments qu’ils envoyaient parfois au CFXB et à l’aide d’un questionnaire que je leur ai fait parvenir par la suite.

La deuxième partie, que j’ai intitulée « Enjeux et propositions », accueille un développement de nature philosophique autour de la personne humaine con-frontée à la mort. Cette approche nous permettra d’ap-profondir et d’élargir notre réflexion afin de formuler des propositions pour contribuer au renforcement des soins palliatifs dans notre société. Il y a là un véritable choix à accomplir, choix auquel, à mon sens, aucune région ne peut se soustraire.

À l’heure où les soins palliatifs reçoivent en Suisse le soutien de la Confédération et des cantons8, dans le but de soutenir leur développement, de renforcer l’offre dans ce domaine et la formation des profession-nels, et alors qu’une partie de notre population voit plutôt la compassion et l’accompagnement se situer

8. Cf. « Stratégie nationale en matière de soins palliatifs 2010-2012 », OFSP (février 2010).

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dans l’aide au suicide ou dans la pratique de l’euthana-sie, il me paraît tout à fait essentiel de témoigner de la richesse des instants partagés et vécus dans l’accompa-gnement en fin de vie, lorsque les moyens sont don-nés en matière de connaissances professionnelles et en personnel.

Je souhaite transmettre ce qui me paraît fonda-mental dans ce champ particulier des soins qu’est la dernière étape de la vie car les soins palliatifs sont por-teurs d’un choix de société : le respect et la dignité.

Isabelle Millioud [email protected]

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tAbLe des mAtières

préface : auprès de l’autreque l’on n’abandonne pas . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

avant-propos :peut-on accompagner la mort ? . . . . . . . . . . . 11

chapitre premier : Le vécu des familleset ce qu’en retirent les professionnels. . . . 19

Le ressenti des familles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

ce que nous disent les lettres . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Les réalités familiales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

ce que nous dit le questionnaire . . . . . . . . . . . . . 31

Les participants à l’enquête . . . . . . . . . . . . . . . 32

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Le ressenti des prochesconcernant les soins au patient . . . . . . . . . . . 34Soins et respect . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34Le temps passé avec le patient . . . . . . . . . . . . . . 35Le réconfort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36Les demandes de l’entourage . . . . . . . . . . . . . . . 37Les douleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

Le ressenti des prochesdans la manière de communiquerde l’équipe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39L’empathie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39Des réponses claires et compréhensibles . . . . 39Quand vient la mort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Le soutien par l’équipe :ce que pensent les proches . . . . . . . . . . . . . . . 41L’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41L’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41L’aide dans les soins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41Les rites et rituels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

chapitre 2 : enjeux et propositions. . . . . . . . 47

un milieu de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

pistes de réflexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

Le rôle de l’infirmière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

La mort, ce moment capitalde la vie humaine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

La compréhension du besoin spirituelpar le soignant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

Un choix humain ou économique ? . . . . . . . . 71

Nos responsabilités sociales . . . . . . . . . . . . . . 75

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de la réflexion aux propositions . . . . . . . . . . . . . . 77

Pour un renforcement des soins palliatifs . . . 80

Pour une améliorationde la pratique professionnelle . . . . . . . . . . . . . 81

Pour une politique volontaristede la formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82Médecins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83Infirmiers / Infirmières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83Formation continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

Pour un droit à l’information . . . . . . . . . . . . . . . 84

Pour une culture de l’accompagnement. . . . 85

conclusion :choisir le respect et la dignité . . . . . . . . . . . . 87

postface : Leçon d’humanité,d’espérance et d’amour. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

annexe 1 :Base empirique et méthodologie. . . . . . . . . . 105

annexe 2 : témoignages reçuslors du questionnaire ouvert . . . . . . . . . . . . . . 107

Quels faits vous ont marqués ? . . . . . . . . . . . . 107

Pourriez-vous recommander à d’autres famillesd’accompagner un proche à domicileavec une équipe spécialisée à leurs côtés ? 109

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annexe 3 : Le centreFrançois-Xavier Bagnoudde soins palliatifs à domicile . . . . . . . . . . . . . . 113

annexe 4 :renseignements pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . 117

Liens internationaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117Belgique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118Luxembourg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119Suisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

pour aller plus loin : ressources utiles . . . 125

Livres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

Sites internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

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« Aire de famille »

Lieu de naissance et lieu de sens, avec les mutations qu’elle connaît aujourd’hui, la famille est, sous toutes ses formes, le miroir et le laboratoire de la société actuelle et future. En donnant la parole à des spécialistes ayant égale-ment une pratique, cette collection couvre l’ensemble des sujets intéressant la famille et veut apporter des réponses humaines et con structives aux questions des parents, des grands adolescents, voire des enfants.

Titres parus :

– dE coulon Jacques, Clés pour apprendre. Réussir grâce à la sagesse égyptienne, 2001.

– sonEt Denis, Leur premier baiser. L’éducation af fective des adolescents, 2001.

– Piron Claude, ducarroz Claude, Vous, vos en fants… et Dieu. Quand la religion fait problème en famille, 2001.

– davin José, Sa vie n’a pas de prix. Accueillir et accom-pagner la personne handicapée, 2001.

– salaMin Marie-Françoise, Tout pour être heu reux ! Com-ment accueillir, développer et transmettre des aptitu des au bon-heur ?, 2001.

– thévEnot Xavier, Mon fils est homosexuel. Comment réagir ? Comment l’accompagner ?, 2001.

– PolEtti Rosette, dobbs Barbara, Vivre le deuil en famille. Des pistes pour traverser l’épreuve, 2001.

– nanchEn Maurice, Ce qui fait grandir l’enfant. Affectif et normatif, les deux axes de l’éducation, 2002.

– zErMattEn Jean, Tribunal des mineurs. Le petit tailleur et autres histoires de galère, 2002.

– bodEnMann Guy, Le dépistage du divorce, 2003.

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– salaMin Marie-Françoise, Quand la souffrance devient chemin, 2003.

– davin José et salaMolard Michel, Avec nos dé funts, la relation continuée. De la mort et du deuil à la présence nou-velle, 2003.

– PErrEt-catiPovic Maja et bavarEl Michel, Le sui cide des jeunes. Comprendre, accompagner, prévenir, 2004.

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Claudio Dalla CostaMaurice Zundel,

un mystique contemporain

EAN 9782880114879

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l’enfant

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et démence

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au suicide

EAN 9782880114916

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et pauvreté

EAN 9782880114855

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d’une vie sacerdotale

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de cordée

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Samir Khalil SamirIslam en Occident

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