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L’INTOUCHABLE AUX YEUX VERTS

CAMILLE BOUCHARD

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Camille Bouchard a écrit plusieurs romans pour

les adolescents et les adultes. Les voyages, le choc

des cultures, les sévices exercés sur les enfants

et, surtout, l’aventure, sont des thématiques qui le

touchent. Il a visité plusieurs pays dont l’Inde où il a

côtoyé des sadhus (des hommes saints) et navigué

sur le Gange. L’Intouchable aux yeux verts est son

premier livre publié aux Éditions Hurtubise HMH.

Camille Bouchard est né à Forestville, sur la Côte-

Nord. Depuis quelques années, il vit dans la région

de Québec. Pour en apprendre davantage sur cet

auteur (ou lui écrire), visitez son site Internet à :

www.chez.com/camillebouchard

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À Marielle

En souvenir des mots murmurés, les soirs sereins, et que la terre a bus ;

En souvenir des mots échappés, les soirs de grands vents, et que la brise a emportés ;

En souvenir de ce qui en reste : un écho étouffé, lointain, douloureux.

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Quand Babylone luttait avec Ninive pour la suprématie (de la Mésopotamie), quand Tyr plan tait ses colonies, quand Athènes grandissait en force, avant que Rome ne soit connue, ou que la Grèce n’ait affronté la Perse, ou que Cyrus n’eût donné son éclat à la monarchie perse, ou que Nabuchodonosor ne se soit emparé de Jérusalem, ou que les habitants de Judée n’eurent été emmenés en captivité, elle (Bénarès) avait déjà accédé à la grandeur, sinon à la gloire.

Révérend M.A. Sherring

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PROLOGUE

J’ai fait un terrible cauchemar ; je m’en sens encore tout pantois. À mesure que les brumes du sommeil se dissipent, mes pulsations cardiaques se calment. Len-tement, je com mence à goûter le plaisir d’être en sécurité dans mon lit, mes couvertures remontées jusqu’au menton. À quelle indescriptible situation mon esprit vient d’échapper ! Difficile de la relater avec des mots. Shamol, mon com-pagnon du programme d’Échanges Étu-diants Interna tional, ÉÉI, qui vient de passer deux semaines chez moi, m’a amené sur une autre planète… dans un autre univers. C’est comme si ce garçon, proposé par l’or ganisme, était un extra-terrestre. Je ris maintenant des circons-tances absurdes dans lesquelles je me suis retrouvé, mais qui n’avaient rien de drôles lorsque je les croyais réelles.

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Bon. Précisons que Shamol existe bel et bien. Après son séjour au Québec pour découvrir mon pays et apprendre le français, c’est maintenant à mon tour de le suivre dans son Inde natale pour apprendre l’anglais. Deux semaines de relâche scolaire au cours desquelles j’appren drai à connaître la culture de mon compagnon indien. Pourquoi ce pays et pas l’Angleterre, par exemple ? Parce que ce garçon à qui on me jumelle est celui qui possède le plus d’affinités avec moi : mêmes goûts de lecture, même intérêt pour le sport, etc. À mon école, je suis le meilleur lanceur au base-ball ; Shamol, chez lui, est le meilleur lanceur au cricket, un sport qui s’ap-parente au base-ball. Je suis rieur et boute-en-train ; Shamol aussi. J’aime écouter de la musique et regarder des films d’action ; Shamol aussi.

Physiquement, par contre, nous sommes plutôt différents. Moi, je suis assez grand et costaud… enfin, je veux dire, pour un gars de seize ans. Shamol, qui a le même âge que moi, est menu, frêle, avec un petit squelette. On le voit à ses poignets délicats et à ses chevilles

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maigres. Mes cheveux blonds sont cou-pés très courts sur mon crâne tandis que Shamol possède une épaisse tignasse noire qu’il peigne avec un résultat plus ou moins heureux. J’ai les yeux bleus, très pâles, presque blancs ; Shamol a un regard noir et pénétrant. Mes lèvres sont minces, à peine rosées ; les siennes sont rouges et généreuses. Comme ma mère a une peur maladive des ultraviolets, elle m’oblige, depuis mon plus jeune âge, à m’enduire de crème solaire de mars à octobre. Je ne me souviens pas d’avoir attrapé un seul coup de soleil de toute ma vie. Pâle de nature, ma peau est hâve, presque incolore. Shamol, lui, a un teint cuivré, moiré, aux reflets qui changent avec la lumière.

L’Inde est une vaste contrée peuplée d’un milliard d’individus. L’anglais est en usage partout et sert de lien de communication entre toutes les régions où l’on parle des milliers d’idiomes différents. Mon immersion dans cette langue sera donc totale. Mais, dans mon rêve, en arrivant dans la capitale, New Delhi, je n’étais plus sur la Terre ;

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l’avion avait atterri sur une planète tota-lement démente. Je crois que nous nous trouvions très près du Soleil, car la température était violente, et les odeurs qui émanaient du tarmac surchauffé prenaient à la tête. On respirait un mélange de sueurs fortement musquées et d’exhalaisons fauves venues des ani-maux. S’y combinaient également les remugles de pétrole mal raffiné et d’huile à moteur brûlée ; on sentait des relents de poussière humide mêlés d’épices écœurantes, d’urine, d’excré-ments. C’était à vomir.

Les taxis de cette aérogare extra pla-nétaire ne volaient pas comme dans le film Le Cinquième Élément. Ils roulaient, mais à des vitesses inimaginables. Il s’agissait de vieilles voitures déglin-guées, au tableau de bord écroulé, au plancher troué, aux sièges affaissés, à la suspension inexistante, et qui filaient au milieu de la circulation en faisant fi des règles les plus élémentaires de la sécu-rité routière. Sans doute étaient-ils équipés de radars, car les taxis croisaient les autres automobiles, les autobus, les charrettes tirées par des ânes ou des

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bœufs, sans jamais ralentir, mais sans jamais provoquer d’accidents non plus. Enfin, pas trop. Des vaches, innom-brables, traversaient ici et là au milieu de l’agitation, sans se soucier des amas de tôle sur roues qui les contournaient dans un concert de crissements de pneus. Les foulards des femmes cher-chant à traverser la rue volaient au passage des véhicules qui leur coupaient la route ; les klaxons hurlaient de toutes parts, furieux, assourdissants, insistants. Plus personne ne semblait les entendre et encore moins tenir compte de l’aver-tissement qu’ils supposaient. Les voi-tures brûlaient les feux rouges qui ne semblaient exister que pour décorer les intersections les plus achalandées. Quelques policiers, dans des uniformes sales, le visage caché derrière un masque chirurgical pour se protéger des éma-nations des voitures, appliquaient un semblant de discipline à certains carre-fours. Sinon, New Delhi était reine de la circulation la plus anarchique de toute la galaxie.

La capitale de la planète indienne, une grande ville, une très grande ville

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même, n’avait rien à voir avec Montréal. On voyait bien quelques gratte-ciel, ici et là, mais se succédaient surtout des cons-tructions bizarres, faites de ciment, à l’architecture que seuls des extra-terrestres pouvaient comprendre… et appré cier. Des monuments ultra-modernes côtoyaient des masures prêtes à s’effondrer. On passait sur de larges avenues asphaltées qui croisaient des venelles de terre boueuse, étroites et envahies de monde. Des affiches, souvent en anglais, mais plus souvent en un alphabet incom pré hensible — comme celui des elfes dans Le Seigneur des anneaux —, dominaient la devan ture de com merces aussi décrépits que repoussants.

Et la saleté ! Seigneur, la saleté ! Maman aurait dû assister à mon cau-chemar avant de se plaindre de l’état de ma chambre. Des bouses de vache aux sacs de plastique, des paquets de cigarettes aux rebuts de toutes sortes, New Delhi n’était qu’un immense dépo-toir. Au moindre coin de rue, on distinguait des amas de déchets domes-tiques que broutaient les chèvres, les

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ânes, les chiens, les chameaux et les corbeaux. Des vautours planaient sans relâche dans le ciel délavé. Entre les échoppes, à l’angle des bâtiments, des gens attisaient des feux alimentés par les déjections des vaches, et sur lesquels cuisaient quelques morceaux d’aliments suspects. Pieds nus, les Indiens — ou les extraterrestres, je ne sais trop — mar-chaient dans cette saleté, au milieu des enfants qui s’y pourchassaient en jouant.

Habillés de vêtements crottés, déco-lorés, les gens ne semblaient pas se soucier de l’état de l’environnement. J’en suis donc venu à la conclusion qu’ils y étaient habi tués ! Les hommes portaient parfois des vêtements comme nous, ou une chemise classique, avec une longue jupe qui descendait jusqu’à leurs pieds nus. Les femmes étaient drapées dans de longues robes aux tissus légers et se coiffaient d’un voile tout aussi vaporeux en exposant leur nombril. Tout le monde était petit, délicat, et avait le teint foncé. Je me dis que ce devait être à cause de l’action des forces solaires.

Lorsque Shamol m’a dit qu’il n’habitait pas New Delhi, je me suis

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im mé diatement senti soulagé. Ce com-pagnon un peu bizarre, mais tolérable, qui demeurait chez moi depuis deux semaines, ne m’avait pas paru à ce point étrange ; je veux dire étrange au point de venir d’une autre planète. J’ai donc compris que la capitale de l’Inde n’était qu’une étape marginale dans notre périple et que j’allais bientôt retrouver la normalité. Quelle erreur ! Dès que nous avons pris place à bord du train sur-peuplé, que nous nous sommes assis sur les bancs élimés, au milieu d’un caphar naüm identique à celui des rues, que nous avons respiré les mêmes odeurs écœurantes, j’ai compris que la planète entière ressemblait à ce chaos. En pla çant nos bagages sur une étagère sur le point de s’affaisser, Shamol me dit :

— Tu verras, Dominic. Bénarès — ou de son nom moderne Varanasi —, la ville où je demeure, est magnifique. Il s’agit de la plus ancienne cité au monde qui soit toujours habitée. Elle pos- sède des constructions millénaires, des temples, des palais… Les ghâts, les gradins qui descendent jusqu’au Gange,

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ras semblent les penseurs les plus élevés, les hommes les plus saints, les pèlerins les plus dévots de l’univers. Bénarès, c’est le sommet de la création.

Dès lors, je me suis imaginé une cité des mille et une nuits, une vaste étendue de palais de marbre, de temples d’or, de rues lambrissées d’ivoire et de jardins arabes à l’esthétique soignée. Dès lors, je me suis mis à rêver à des balcons ouvra-gés, des grillages de bois mystérieux, d’où les femmes voilées épiaient le mou-vement des hommes dans la rue. Dès lors, je me mis à penser que j’étais aux portes des univers de Sinbad, d’Ali Baba… ou même de la princesse Léia dans La Guerre des Étoiles. Je croyais que j’aborderais enfin cette Inde de légendes et de richesses, celle décrite dans mes romans d’aventures, celle des films épiques, et non cette étape sale et dégoûtante qu’était New Delhi.

Le choc de ma descente du train n’en fut que plus percutant. Dans mon cauchemar, Bénarès était encore pire que New Delhi. Il y avait tant de monde qu’à deux ou trois reprises, je faillis perdre Shamol. Des Indiens, la bouche

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dégou linante d’une bave rouge, nous bousculaient, nous harcelaient pour prendre nos bagages, pour nous offrir leur taxi, ou des cartes postales, ou de l’eau, ou des fritures ruisselantes de graisse, ou des fruits et puis quoi : l’enfer ! J’étais si perturbé, si ahuri, que j’avais l’impression de flotter dans un monde liquide où les humains étaient les vagues d’une marée qui m’emportait au large. Je me suis frayé un passage dans le flot nauséabond de transpiration et de chaleur moite jusqu’à un cyclo-pousse — un tricycle muni d’un banc arrière pouvant accueillir des passagers — où m’attendait Shamol, déjà installé. Et pendant que nous traversions des rues encore plus pestilentielles que celles de New Delhi, pendant que des enfants déguenillés nous hélaient en tendant les mains pour mendier, tandis que des lépreux nous poursuivaient de leurs moignons en réclamant l’obole, la galaxie s’est mise à orbiter autour de moi. La lumière s’est amplifiée pour tout recouvrir, tout délaver comme dans une aquarelle où le peintre, abusant de l’eau, délayerait ses couleurs jusqu’à plus rien.

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L’univers a fondu dans cette lumière et mon cauchemar a disparu.

Maintenant que je m’éveille, les yeux encore fermés pour bien goûter ce retour à la normale, je suis trop heureux d’avoir échappé à la folie du mirage. Je m’étonne une seconde des raisons qui l’ont pro voqué, mais je n’arrive pas encore à me souvenir de ma veillée. J’ai l’esprit toujours embrumé. Je me pelo-tonne sous mes couvertures avant de constater que j’ai trop chaud. Je les repousse dans un mouvement impatient tout en remar quant que j’ai le corps couvert de sueur. À l’aide de mes jambes, je repousse mon drap. Une odeur étrange, inconnue, assaille mes narines tandis que les bruits ambiants commencent à fran chir les barrières de mon cerveau encore aba sourdi de som-meil. J’ouvre les pau pières. Je ne reconnais pas ma chambre ; je ne recon-nais pas ces murs de plâtre, ces cadres aux illustrations étranges. Je ne recon-nais pas ce plancher de ciment nu ni cette fenêtre sale, mi-ouverte, d’où m’ar rivent des sons inhabituels. Je ne reconnais pas…

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Bénarès ! Le cauchemar ! Je ne suis pas chez moi, je ne suis pas dans ma chambre. Ce n’était pas un rêve. L’Inde de Shamol existe bien telle que je l’ai découverte. Je me retrouve vraiment dans cet autre univers, dans ce qui ressemble à une autre planète, de l’autre côté du globe. Je suis chez les extraterrestres !

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Table des matières

PROLOGUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1 CHANGEMENT DE PROGRAMME . . . . . . . . . . . 232 BÉNARÈS LE TOURBILLON . . . . . . . . . . . . . . . . 393 L’EAU DE GANGA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 614 UNE NUIT SUR LES GHÂTS . . . . . . . . . . . . . . . 915 DHARMA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1116 PROMESSE NON TENUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . 1317 L’INSECTE ET LA TROMBE . . . . . . . . . . . . . . . . 155

ÉPILOGUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167

TABLE DES MATIÈRES

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Réimprimé en mars 2009sur les presses de Marquis Imprimeur

Montmagny, Québec.

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