Extrait de la publication… · 2013-10-30 · MAÑANA EN LA BATALLA PIENSA EN M ... la Traduction...

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C O L L E C T I O N F O L I O

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Gallimard

Javier Marías

Demaindans la bataille

pense à moiTraduit de l’espagnolpar Alain Keruzoré

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Titre originalþ:

MAÑANA EN LA BATALLA PIENSA EN MÍ

Cet ouvrage a paru initialement aux Éditions Rivages en 1996.© 1994, Javier Marías.

© Éditions Gallimard, 2009, pour la traduction française.

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Javier Marías, né à Madrid en 1951, est l’une des figu-res majeures de la littérature espagnole et européenne ac-tuelle. Il est l’auteur d’une dizaine de romans, dontL’homme sentimental, prix Herralde du roman en 1986,Le roman d’Oxford, prix de la ville de Barcelone en 1989,Un cœur si blanc, prix de la Critique 1993 en Espagne etprix international de littérature Impac Dublin en 1997, etDemain dans la bataille pense à moi, prix Femina étrangeren 1996.

Il est également traducteur, notamment de TristramShandy de Sterne pour lequel il reçut le prix national dela Traduction en 1979.

Il a enseigné la littérature à Oxford et à Wellesley Col-lege. Il vit actuellement à Madrid.

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À Mercedes López-Ballesteros,qui m’a entendu dire la phrase de Bakioet m’en a gardé les lignes.

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Personne ne pense jamais qu’il se retrouveraun jour une morte entre les bras et n’en verraplus le visage dont il garde le nom. Personne nepense jamais que quelqu’un va mourir au mo-ment le plus inopportun même si cela se produitconstamment, et nous ne pouvons croire quecelui qui ne le devrait pas va pourtant mourirprès de nous. On cache souvent les faits et lescirconstancesþ: les vivants et celui qui se meurt— s’il a le temps de s’en rendre compte — ontparfois honte de la forme de la mort éventuelle etde ses apparences, de sa cause aussi. Une indi-gestion de fruits de mer, une cigarette alluméeau seuil du sommeil et qui embrase les draps, oupire, la laine d’une couvertureþ; un pied qui glissedans la douche — la nuque — alors que le verroude la salle de bains est tiréþ; un arbre frappé par lafoudre dans une grande avenue qui dans sa chuteécrase ou fauche la tête d’un passant, un étran-ger peut-êtreþ; mourir en chaussettes, ou chez lecoiffeur avec un grand bavoirþ; dans un bordelou chez le dentisteþ; ou en mangeant du poissonet, transpercé par une arête, mourir étranglécomme l’enfant dont la mère n’est pas là pour lui

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mettre un doigt dans la bouche et le sauverþ;mourir à demi rasé, une joue pleine de mousse etla barbe désormais dissymétrique jusqu’à la findes temps si personne ne s’en rend compte et,par pitié esthétique, n’achève le travailþ; sans par-ler des moments les plus ignobles de l’existence,les plus enfouis, ceux que l’on n’évoque plusaprès l’adolescence parce que alors il n’y a plusde prétexte à cela, même si certains les exhu-ment parfois pour faire un bon mot, qui ne l’estjamais. Alors ça, c’est une mort horrible, dit-onparfoisþ; ou bien encore en éclatant de rire, alorsça, c’est une mort ridicule. On rit parce qu’ils’agit d’un ennemi enfin disparu ou de quelqu’unde très éloigné, quelqu’un qui nous a offensés ouqui demeure dans le passé depuis longtemps, unempereur romain, un ancêtre, ou bien quelquepuissant dont la mort grotesque n’est à nos yeuxque la manifestation encore vitale, humaine, dela justice qu’au fond nous souhaiterions pourtout le monde, même pour nous. Comme je meréjouis de cette mort, comme je la déplore,comme je l’applaudis. Parfois le rire vient sim-plement parce que le mort est un inconnu dontnous lisons dans le journal le malheur forcémentdérisoire, pauvre homme, dit-on en riant, la mortcomme représentation ou spectacle dont on rendcompte, toutes les histoires que l’on rapporte,qu’on lit ou qu’on écoute perçues comme duthéâtre, il y a toujours une part d’irréel dans ceque l’on apprend, comme si jamais rien n’arrivaittout à fait, même ce qui nous arrive et que nousn’oublions pas. Même ce que nous n’oublions pas.

Il y a une part d’irréel dans ce qui m’est arrivé,et n’est d’ailleurs pas terminé, mais peut-être de-

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vrais-je employer un autre temps, celui que tradi-tionnellement on réserve au récit, et dire ce quim’arriva, même si ce n’est pas terminé. Je risqueà présent, en le racontant, de me mettre à rire.Mais je ne le crois pas car ce n’est pas encorebien loin et ma morte ne demeure pas dans lepassé depuis assez longtemps, n’a jamais été nipuissante ni une ennemie, et j’aurais mauvaisegrâce à dire qu’elle m’était inconnue, même si jesavais d’elle peu de chose quand elle mourutdans mes bras — maintenant j’en sais davantage,en revanche. Heureusement elle n’était pas en-core nue, ou pas tout à fait, nous en étions juste-ment au déshabillage mutuel comme souvent lapremière fois, au cours de ces nuits inauguralesqui revêtent l’apparence de l’imprévu, ou que l’onfeint de croire non préméditées pour ménager lapudeur et pouvoir ensuite éprouver un sentimentde nécessité qui évitera toute culpabilité, les genscroient en la prédestination et en l’interventiondu destin, quand ça les arrange. Comme si toutle monde voulait pouvoir dire, le moment venuþ:«þJe ne l’ai pas cherché, je ne l’ai pas vouluþ», siles choses tournent mal ou affligent, si l’on se re-pent, ou si l’on se rend compte qu’on a fait dumal. Je ne l’ai pas cherché ni voulu, devrais-jedire maintenant que je sais qu’elle est morte, etde façon inopportune, entre mes bras, sans pres-que me connaître — injuste, je n’aurais pas dûme trouver à ses côtés. Personne ne me croiraitsi je le disais, ce qui d’ailleurs est sans grandeimportance car c’est moi qui raconte, on m’écouteou on ne m’écoute pas, c’est tout. Je ne l’ai pascherché, je ne l’ai pas voulu, dis-je pourtant àprésent, elle ne peut plus le dire, ni cela ni autre

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chose, elle ne peut plus me démentir, ses derniè-res paroles ont étéþ: «þMon Dieu, et l’enfant.þ» Lespremières avaient étéþ: «þJe ne me sens pas trèsbien, je ne sais pas ce que j’ai.þ» Je veux dire lespremières après l’interruption du déshabillage,nous étions à demi allongés dans sa chambre, àdemi vêtus et à demi dévêtus. Soudain elle s’écartaet mit sa main sur mes lèvres, comme si elle nevoulait pas cesser de les embrasser sans la tran-sition d’un autre geste affectueux et d’un autrecontact, puis elle me repoussa doucement du re-vers de la main et se coucha sur le côté, me tour-nant le dos, et quand je lui demandaiþ: «þQu’ya-t-ilþ?þ», elle me répondit celaþ: «þJe ne me senspas très bien, je ne sais pas ce que j’ai.þ» Je visalors sa nuque que je n’avais jamais vue, ses che-veux un peu relevés et emmêlés, un peu mouilléspar la sueur, il ne faisait pas chaud, une nuquetrès XIXeþsiècle striée de cheveux noirs et collés,comme par du sang à demi séché, ou de la boue,comme la nuque de quelqu’un qui a glissé dansla douche mais a tout de même eu le temps defermer le robinet. Tout a été très rapide et n’alaissé le temps de rien. Pas le temps d’appeler unmédecin (mais quel médecin à trois heures dumatin, les médecins ne se dérangent même plusaux heures des repas), ni d’avertir un voisin(mais quel voisin, je n’en connaissais aucun, jen’étais pas chez moi et n’étais jamais venu danscette maison où j’étais un invité et à présent unintrus, ni même dans cette rue, rarement dans cequartier, longtemps auparavant), ni d’appelerson mari (mais comment pouvais-je appeler sonmari, d’ailleurs il était en voyage et je ne savaispas son nom complet), ni de réveiller l’enfant

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(mais pourquoi aurais-je réveillé l’enfant, aprèstout le mal qu’on avait eu à l’endormir), ni mêmed’essayer de lui porter secours moi-même, elles’était brusquement sentie mal, au début j’aipensé ou nous avons pensé que le repas ne pas-sait pas avec toutes ces interruptions, ou j’aipensé qu’elle était peut-être en train de déprimerou de se repentir ou qu’elle avait eu peur, cestrois choses prennent souvent la forme du ma-laise et de la maladie, la peur, la dépression et lerepentir, surtout si ce dernier apparaît simulta-nément aux actes qui le provoquent, tout à lafois, un oui, un non, un peut-être, et pendant cetemps tout a continué et a passé, le malheur dene pas savoir et de devoir agir parce qu’il fautbien donner un contenu au temps qui presse etpasse sans nous attendre, nous allons plus lente-mentþ: décider sans savoir, agir sans savoir etdonc en prévoyant, le plus grand et le plus com-mun des malheurs, prévoir ce qui vient après,perçu généralement comme le moindre des mal-heurs, mais perçu par tout le monde, chaquejour. Quelque chose à quoi on s’habitue, on n’yprête plus guère attention. Elle s’est sentie mal etje n’ose la nommer, Marta, c’était son prénom,Téllez son nom, elle a dit qu’elle se sentait bar-bouillée, et je lui ai demandéþ: «þMais de quellefaçon, l’estomac ou la têteþ?þ» «þJe ne sais pas,une nausée horrible, de partout, de tout le corps,je me sens mourir.þ» Tout ce corps qui commen-çait à remplir mes mains, les mains qui vont par-tout, les mains qui pressent ou caressent oucherchent et frappent aussi (oh, ce fut sans levouloir, involontairement, on ne peut m’en tenirrigueur), gestes machinaux parfois des mains qui

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palpent tout un corps dont elles ne savent pasencore s’il leur plaît, et soudain ce corps éprouveun malaise, le plus diffus des malaises, le corpsentier, comme elle l’avait dit, et ses dernières pa-roles, «þje me sens mourirþ», elle ne les avait pasdites littéralement, mais comme une phrasetoute faite. Elle n’y croyait pas, moi non plus,elle avait même dit «þJe ne sais pas ce qui m’ar-rive.þ» J’insistai, car poser une question est unefaçon d’éviter d’agir, non seulement poser unequestion mais parler et raconter évite les baiserset évite les coups et de prendre des mesures,d’abandonner l’attente, mais que pouvais-je faire,surtout au début, alors que tout devait être pas-sager selon les règles, parfois enfreintes, de cequi arrive et n’arrive pas. «þMais tu as envie devomirþ?þ» Elle ne répondit pas par des mots, ellefit un geste négatif de la nuque de sang à demiséché, de boue, comme si elle avait du mal à ar-ticuler. Je me levai du lit, en fis le tour et m’age-nouillai à côté d’elle pour voir son visage, je luimis une main sur l’avant-bras (toucher récon-forte, la main du médecin). Elle avait les yeuxfermés et serrés à ce moment-là, longs cils,comme gênée par la lampe de chevet que nousn’avions pas encore éteinte (mais je pensais lefaire bientôt, avant son indisposition je m’étaisdemandé si je le faisais tout de suite ou un peuplus tardþ: je voulais voir, il me fallait voir cecorps nouveau qui me plairait certainement, jen’avais pas éteint). Je la laissai allumée, elle pou-vait à présent nous être utile dans ce nouvel état,maladie ou dépression, peur ou repentir. «þVeux-tu que j’appelle un médecinþ?þ» et je me mis àpenser à d’improbables urgences, fantasmagories

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de l’annuaire téléphonique. Elle fit à nouveaunon de la tête. «þOù as-tu malþ?þ» demandai-je, etelle désigna à contrecœur une zone imprécisevers la poitrine et l’estomac, plus bas même, enfait tout le corps sauf la tête et les membres. Elleavait le ventre découvert, la poitrine pas tout àfait, elle portait encore (l’agrafe défaite) son sou-tien-gorge sans bretelles, un vestige de l’été,comme le haut d’un bikini, il lui était un peupetit et peut-être l’avait-elle mis ce soir-là, mêmeun peu démodé, parce qu’elle m’attendait, toutétait peut-être prémédité malgré les apparenceset les hasards laborieusement forcés qui nousavaient conduits jusqu’au lit conjugal (je sais quecertaines femmes utilisent à dessein des taillesinférieures, pour se mettre en valeur). Je l’avaisdégrafé, mais il n’était pas tombé, Marta le main-tenait encore avec les bras, ou les aisselles, peut-être sans le vouloir. «þÇa va mieuxþ?þ» «þNon, jene sais pas, je crois que nonþ», dit-elle, MartaTéllez, la voix non plus affaiblie mais déforméepar la douleur ou l’angoisse, en fait je ne savaispas si elle souffrait. «þAttends un peu, j’ai du malà parlerþ», ajouta-t-elle — le malaise rend pares-seux —, pourtant elle ajouta quelque chose, ellen’allait pas assez mal pour m’oublier, ou bien elleétait attentionnée en toutes circonstances, mêmesur le point de mourir, aussi peu que je la con-naisse elle me semblait une personne attention-née (mais nous ne savions pas encore qu’elleétait sur le point de mourir)þ: «þMon pauvre, dit-elle, tu ne t’attendais pas à cela, quelle soiréehorrible.þ» Je ne m’attendais à rien, ou peut-êtreà la même chose qu’elle. Jusque-là, la soiréen’avait pas été horrible, peut-être un peu en-

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nuyeuse, et je n’ai jamais su si elle pressentait cequi allait lui arriver ou si elle voulait parler del’attente excessive due à l’enfant sans sommeil. Jeme levai, fis de nouveau le tour du lit et m’allon-geai à l’endroit que j’avais occupé auparavant, àgauche, en pensant (je revis sa nuque immobile,striée, frémissante comme sous l’effet du froid)þ:«þPeut-être vaut-il mieux attendre et m’abstenirde lui poser des questions pendant un moment,la laisser tranquille pour voir si ça lui passe, nepas l’obliger à répondre ou à évaluer à chaqueinstant si elle va un peu mieux ou un peu plusmalþ; penser à la maladie l’aggrave, comme de lasurveiller trop étroitement.þ»

Je me mis à regarder les murs de cette cham-bre à laquelle je n’avais pas prêté attention en en-trant, tout occupé que j’étais de cette femmeauparavant vive et timide, et à présent souf-frante, qui me tenait par la main. Il y avait ungrand miroir en face du lit, comme dans un hôtel(un couple qui aimait à se regarder, avant de sor-tir, avant de se coucher). Pour le reste, c’était unechambre ordinaire, pour deux personnes, il yavait trace d’un mari sur la table de chevet demon côté (elle s’était glissée dès le début verscelui qu’elle devait occuper chaque soir — quel-que chose d’indiscutable et de machinal — etchaque matin)þ: une calculette, un coupe-papier,un bandeau d’avion pour éviter la lumière del’océan, de la monnaie, un cendrier sale et unradio-réveil, sur l’étagère inférieure une cartou-che de cigarettes qui ne contenait plus qu’un pa-quet, un flacon d’eau de toilette très virile deLoewe qu’on avait dû lui offrir, peut-être Martapour un anniversaire récent, deux romans sans

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doute également offerts (ou pas, mais je ne mevoyais pas les acheter), un tube de Redoxon ef-fervescent, un verre vide qu’il n’avait pas dû avoirle temps de retirer avant son départ, le supplé-ment d’une revue avec les programmes de télévi-sion, qu’il ne verrait pas, il était en voyageaujourd’hui. La télévision était au pied du lit, àcôté du miroir, des gens pratiques, un instantj’eus envie de l’allumer avec la télécommande,mais celle-ci était sur l’autre table de chevet, cellede Marta, et il aurait fallu que je fasse de nou-veau le tour ou que je la dérange, mon bras tendupar-dessus sa tête, à quoi pensait-elle si elle étaiten proie à la dépression ou à la peur. Je tendis lebras et pris la télécommande, elle ne s’en renditpas compte, j’avais pourtant frôlé ses cheveux dela manche retroussée de ma chemise. Sur le murde gauche se trouvait la reproduction d’un tableauprétentieux que je connais bien, de Bartolomeoda Venezia, il est à Francfort et représente unefemme avec des lauriers, une coiffe et de maigresboucles, un diadème sur le front, un bouquet depetites fleurs diverses dans sa main tendue et unsein découvert (plutôt plat)þ; sur celui de droite ily avait des placards peints de blanc, comme lesmurs. Ils devaient contenir les vêtements que lemari n’avait pas emportés, la plupart, c’était unbref déplacement, m’avait dit sa femme Martapendant le dîner, à Londres. Il y avait encoredeux chaises portant du linge que l’on n’avait pasrangé, peut-être sale ou fraîchement lavé et nonrepassé, la lampe de chevet de Marta ne l’éclai-rait pas assez. Sur l’une d’elles je vis des vête-ments d’homme, une veste sur le dossier quiservait de cintre, un pantalon avec sa ceinture,

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la boucle épaisse (la fermeture Éclair ouverte,comme tous les pantalons retirés), deux chemi-ses claires déboutonnées, le mari venait de quit-ter cette pièce, ce matin il avait dû se lever icimême, abandonnant l’oreiller auquel je m’ados-sais à présent, il avait dû décider de changer depantalon, en hâte, peut-être Marta avait-elle re-fusé de le lui repasser. Ces vêtements respiraientencore. Sur l’autre chaise, en revanche, il y avaitdu linge féminin, je vis des bas sombres et deuxjupes de Marta Téllez, elles n’étaient pas du stylede celle qu’elle portait encore mais faisaient plushabillé, elle les avait peut-être essayées, indécise,jusqu’au moment où j’avais sonné, pour les ren-dez-vous galants on ne sait jamais quoi mettre(je n’avais pas eu de difficultés, pour moi iln’était pas du tout sûr que ce fût un rendez-vousgalant, et ma garde-robe est monotone). La jupechoisie était en train de se froisser dans la posi-tion qu’elle avait adoptée, Marta était recroque-villée, je vis qu’elle serrait les pouces contre lesautres doigts, les jambes contractées comme sielles faisaient un effort pour calmer par leurpression le ventre et la poitrine, comme si ellesvoulaient les retenir, la position laissait voir laculotte et celle-ci une partie des fesses, c’étaitune toute petite culotte. Je pensai tirer sur lajupe et la baisser, par un accès de pudeur et pourqu’elle ne se froissât pas davantage, mais je nepouvais m’empêcher d’aimer ce que je voyais et ilétait peu probable que je continuerais à le voir —et plus encore — si elle n’allait pas mieux, peut-être Marta avait-elle prévu ces plis, ils avaientcommencé à se former bien avant, comme sou-vent lors de ces nuits inaugurales où il n’y a plus

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DU MÊME AUTEUR

Aux Éditions Gallimard

TON VISAGE DEMAIN, Fièvre et lance, tomeþI, 2004

TON VISAGE DEMAIN, Danse et rêve, tomeþII, 2007

TON VISAGE DEMAIN, Poison et ombre et adieu, tomeþIII,

2009

Aux Éditions Payotþ&þRivages

L’HOMME SENTIMENTAL, 1988 (Folio n°þ4402)

LE ROMAN D’OXFORD, 1989 (Folio n°þ4401)

CE QUE DIT LE MAJORDOME, 1991 (Folio n°þ4644)

UN CŒUR SI BLANC, 1993 (Folio n°þ4720)

DEMAIN DANS LA BATAILLE PENSE À MOI, 1996

(Folioþn° 5006)

VIES ÉCRITES, 1996

QUAND J’ÉTAIS MORTEL, 1998

DANS LE DOS NOIR DU TEMPS, 2000

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Demain dans la bataille pense à moi Javier Marías

Cette édition électronique du livre Demain dans la bataille pense à moi de Javier Marías

a été réalisée le 01 mars 2013 par les Éditions Gallimard.

Elle repose sur l’édition papier du même ouvrage (ISBN : 9782070396856 - Numéro d’édition : 242879).

Code Sodis : N43245 - ISBN : 9782072407390 Numéro d’édition : 229313.

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