Extrait catalogue oma

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OUTRE-MER ART CONTEMPORAIN À L’ORANGERIE DU SÉNAT

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outre-mer art contemporainà l’orangerie du Sénat

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outre-mer art contemporainà l’orangerie du Sénat

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entréeS pour l’imaginaire

Rodrigue Glombard 18 * Jean-François Manicom 20 * Philippe Thomarel 22

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Quand le peintre réinvente l’eSpaceThierry Alet 26 * Stéphanie Hoareau 28 * Raymond Médélice 30Michel Rovélas 34 * Thierry Tian-Sio-Po 32

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de Soi à l’autre, la vérité deS apparenceSFrançois-Louis Athénas 38 * Christian Bertin 40 * Mirto Linguet 42Nicolas Nabajoth 44 * Cynthia Phibel 46 * Luz Severino 48

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l’arboreScence ou leS ramificationS du mondeJack Beng-Thi 52 * Serge Hélénon 54 * Jean-Claude Jolet 56 * Louis Laouchez 58

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verS un nouvel humaniSmeErnest Breleur 62 * Thierry Fontaine 64 * Bruno Pédurand 66Yohann Queland de Saint-Pern 68

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la fondation clément

Sommaire

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préfaceSGérard Larcher, président du Sénat Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la CommunicationMarie-Luce Penchard, ministre chargée de l’Outre-mer

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« ceS plaSticienS Sont libreS d’inventer leur paSSé et notre préSent »par Daniel Maximin

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« la relation au monde réunit vingt-deux artiSteS »par Tran Arnault

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« La relation au monde réunit vingt-deux artistes »tran arnault, commissaire de l’exposition « oma », revient sur le choix d’un intitulé significatif, retrace les étapes du projet et dit ses objectifs pérennes.

l’art contemporain en outre-mer

Parce qu’il rassemble le corpus artistique de quatre régions (Guadeloupe, Guyane, Martinique,

La Réunion) aujourd’hui « à l’œuvre », « OMA » crée le flux depuis la Caraïbe et l’océan Indien jusqu’à la capitale.

« oma » incarne le signal porté par vingt-deux artistesL’exposition constitue un nouveau jalon de diffusion et de reconnaissance d’une expression contemporaine remarquable. Le site de l’orangerie du palais du Luxembourg et de ses alentours mis à disposition par le Sénat fait idéalement écho à la manifestation inscrite au pro-gramme de l’année 2011 des outre-mer.Le ferment historique et géographique qui façonne chaque homme et la com-munauté à laquelle il appartient s’entre-voit, au-delà, en termes de circulations, de rencontres et de confrontations. L’es-pace véritablement perméable fait se rejoindre l’originel et l’ailleurs, la racine et le fruit. Il fait s’entrecroiser les pay-sages envisagés comme environnement physique aussi bien que mental.Parmi la centaine de pièces montrées figure un choix d’œuvres issues de la collection de la Fondation Clément, des œuvres sélectionnées dans les ate-liers, celles enfin qui concernent les

installations pensées en dialogue avec leurs initiateurs. Le commissariat est allé vers les artistes en sorte d’établir un lien de qualité qui permette la concréti-sation d’un événement qui ouvre des perspectives futures. Il est toujours émouvant de visiter les créateurs dans leurs ateliers en projetant l’exposition des œuvres choisies dans un espace dédié. Le regard du public représente forcément l’aboutissement attendu, une conquête trop souvent raréfiée en raison des distances, de l’insularité, de la concentration des marchés et de struc-tures territoriales muséales qui font encore défaut. Le talent, l’obstination des signatures réunies ont décidé de l’étape cruciale qui saura engager d’autres opportunités. Des conférences de presse ont été organisées en amont dans les quatre régions, car il ne s’agit pas d’instaurer une visibilité à sens unique, mais de fédérer des énergies en conviant Guyanais, Guadeloupéens, Martiniquais et Réunionnais à saluer la détermination de leurs artistes à réper-cuter, en ambassadeurs avisés de leur culture, une image forte et durable. Le vernissage de l’exposition « OMA » en présence de tous ses participants, dans ce lieu chargé d’histoire que représente l’orangerie du Sénat, signifie beaucoup.

tran arnaultCommissaire indépendante, est membre de l’Association internationale des critiques d’art. Elle a dirigé la revue Cimaise.

Se garder de toute connotation exotiquePrésenter vingt-deux signatures ne peut se résumer à une exposition quadripartite, chacun des artistes se ralliant à un pavillon. Un salon d’art plastique sous bannière séparée grenobloise, lilloise et lyonnaise serait-il concevable ? De même, « OMA » entend se garder de toute conno-tation exotique instaurée sur le registre d’un imaginaire tropical. Qui, mieux que Victor Segalen, un siècle en arrière, pour lever les malentendus et entrevoir toute la richesse du « divers » ? Le médecin de la marine qui séjourna deux années en Océanie écrit en 1908 : « Avant tout, déblayer le terrain. Jeter par-dessus bord tout ce que contient de médusé et de rance ce mot d’exotisme. Le dépouiller de tous ses oripeaux : le palmier et le chameau ; et du même coup se débarrasser de tous ceux qui les employèrent avec une faconde niaise. […] Exote, celui-là qui, Voyageur-né, dans les mondes aux diversités mer-veilleuses, sent toute la saveur du Divers 1. »

La notion de pittoresque, moins appuyée, a parfois relayé celle d’exotisme, et la ten-tative ségalienne – avant-gardiste – d’in-troduire celle d’« exote » pour désigner celui qui se déplace à la fois dans le désir et l’intelligence pourrait bien combler une lacune d’actualité.

contexte intellectuel et émergence de talentsIl s’agit avant tout de donner ici à com-prendre les démarches et expérimenta-tions qui savent s’extraire de la gangue des idéologies – de celle aussi induite par l’éloignement géographique pour tous ceux qui ont choisi d’habiter la terre d’origine, au profit de la relation au monde. Cette relation aujourd’hui mise en avant constitue un enchaînement his-torique : la question, essentielle, de l’identité était le questionnement incon-tournable, inhérent au postcolonialisme. La sphère intellectuelle et politique reçut beaucoup d’Aimé Césaire portant haut l’affirmation de la « négritude ». L’hommage

qui lui a été rendu au Panthéon le 6 avril dernier dans le cadre de l’année des outre-mer donne à l’homme toute sa sta-ture. Envisager le pluralisme comme fon-dement, sans le réduire à l’universalité, concept utilisé sur tous les fronts, souvent à tort et à travers, incarne une avancée qui doit énormément à la signature du penseur. En 1987, lors de la conférence hémisphérique des peuples noirs de la diaspora organisée par l’Université inter-nationale de Floride à Miami, Aimé Césaire déclare : « Je pense à une identité non pas archaïsante dévoreuse de soi-même, mais dévorante du monde, c’est-à-dire faisant main basse sur tout le pré-sent pour préparer le futur 2. » Autre grande figure, Édouard Glissant – dis-paru l’hiver dernier – donne, lui aussi, l’exemple de la projection sans laquelle les cultures se figent 3. Dénonçant le créo-lisme longtemps diffusé par une littéra-ture complaisamment doudouiste, il dit la créolisation du monde inéluctable et féconde. Son « Tout-monde 3 » à lui, loin

Christian Bertin, Li Diab La, 2009. Performance à Paris.

1. Victor Segalen, Essai sur l’exotisme, une esthétique du divers, Saint-Clément-de-Rivière, Fata Morgana, 1995, p. 22, 29.

2. Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme suivi de Discours sur la négritude, Paris, Présence africaine, 2004. Voir aussi A. Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, Paris, Présence africaine, [1971] 2000.

3. Édouard Glissant, Le Discours antillais, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1997. Voir aussi É. Glissant, Tout-monde, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2010.

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de recouper la mondialisation écono-mique et son pendant, l’uniformisation, prône l’aspiration à la diversité émanci-pée de toute idéologie autoproclamée. Vision de poète, avanceront les sceptiques – Édouard Glissant comme Aimé Césaire déploient en effet une langue magni-fique –, toujours est-il que l’analyse visionnaire joliment baptisée pensée du tremblement trouve déjà écho dans nos modes de vie. L’appel à la fraternité n’est pas un vœu pieux et naïf, mais une néces-saire reconnaissance de l’Autre, de tous les autres pour s’accorder à soi-même. Il apparaissait utile, sans pouvoir citer ici tous ses contributeurs illustres, de rappe-ler un contexte nourri avec discernement, et dans un esprit de compagnonnage avec les tenants de la création artistique.

cinq approches pour découvrir la création ultramarineLe parcours de l’exposition « OMA » met donc en situation un espace ouvert et les hommes qui lui donnent sens. Il fait se répondre et s’articuler les différents médiums : peinture, sculpture, photo-graphie, installation et vidéo. D’une sphère l’autre, le visiteur ne franchit pas de portes successives : chaque espace tra-versé annonce naturellement le suivant. Il est invitation à la rencontre et, partant, à la connaissance de l’art contemporain ultramarin. Dès lors, les axes de la scéno-graphie, au nombre de cinq, suscitent une manière de respiration conçue aussi

pour rythmer l’architecture verticale de l’orangerie du Sénat :

Entrées pour l’imaginaireLe sablier, les dragons et les ponts sont prétexte à métaphores. Ils résonnent en chacun de nous en relation avec notre histoire intime, ils interrogent, ramènent le regardeur à la quête essentielle. À l’instar des contes, ils ont vocation à lais-ser entrevoir, au-delà d’une première approche, les grands desseins de l’âme humaine. (Rodrigue Glombard, Jean-François Manicom, Philippe Thomarel)

Quand le peintre réinvente l’espaceLa peinture a ceci de magique qu’elle tra-duit depuis toujours ce que nous ne savons pas exprimer par le biais du seul langage parlé ou écrit. Sonner le glas d’un médium – les stigmatisations à répétition sont demeurées lettre morte – est pure folie, juste avancée pour désapprendre. Les artistes présentés livrent une proposi-tion très personnelle qui démontre les potentiels inépuisables de la spatialité appliquée à la surface du tableau. (Thierry Alet, Stéphanie Hoareau, Raymond Médélice, Michel Rovélas, Thierry Tian-Sio-Po)

De soi à l’autre, la vérité des apparencesLe cliché n’existe que pour ceux qui s’ac-commodent (s’encombrent) d’images confortables. Les portraits, les inté rieurs,

les paysages urbains, patrimoniaux et ceux du littoral rapportent ici, en prise avec le réel, la manière dont hommes et femmes vivent et cohabitent dans un même pays, entité unique géographique-ment dispersée. (François-Louis Athénas, Christian Bertin, Mirto Linguet, Nicolas Nabajoth, Cynthia Phibel, Luz Severino)

L’arborescence ou les ramifications du mondeLa Caraïbe consciente de ses racines afri-caines, La Réunion érigée à l’aune du syn-crétisme, ces grands pôles incarnent la richesse de la créolisation. En penseurs du monde, les artistes s’emparent très tôt du constat historique pour nourrir l’œuvre des cultures fondatrices rassemblées. Sous leur férule, les icônes se soustraient à l’oubli pour engager un devenir. (Jack Beng-Thi, Serge Hélénon, Jean-Claude Jolet, Louis Laouchez)

Vers un nouvel humanismeLa circulation de l’information favorise l’avènement de nouveaux modes d’expo-sition. C’est moins le médium qu’il s’agit de remettre en question que sa percep-tion : portrait qui n’en est plus un, gesta-tion de la photographie en sculpture, image vidéo comme support philoso-phique, autels érigés en symbolique contemporaine, autant de troubles susci-tés pour catalyser la transformation du regard sur l’art. Les pistes proposées engagent à la fois leurs initiateurs et le public alerté par la pertinence d’une renaissance annoncée. (Ernest Breleur, Thierry Fontaine, Bruno Pédurand, Yohann Queland de Saint-Pern)

Œuvres en prise avec le sol, les autres en suspension, va-et-vient orchestré entre l’intérieur de l’architecture de l’orange-rie du Sénat et l’extérieur des jardins, la ligne d’énergie qui relie ici chacun des artistes se joue des limites dessinées par la seule cartographie. Elle sort, essaime, métaphore en somme de l’idée qui ne prend corps que partagée.

Cynthia PhiBel

Where do you come from ? (détail), 2011

Projet d’installation en cours réunissant

cinquante portraits : photographie couleur. « L’appel à la fraternité n’est pas un vœu pieux et naïf, mais une nécessaire reconnaissance de l’Autre »

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rodrigue glombardQue l’artiste depuis l’origine désigne le temps comme une composante fonda-mentale de l’œuvre est une évidence. Roman Opałka, qui peint depuis le début des années 1960 la progression des chiffres, par définition sans clôture pos-sible, en est l’exemple contemporain le plus obstiné. Exposant sa démarche, il écrit à propos du sablier en tant qu’ins-trument de mesure que « […] la démons-tration du principe est simple et convain-cante, il n’y a aucun doute au moins sur le début et la fin du mouvement : les

“Tournautour” (chef de meute)16° 09’ 51” N61° 52’ 12” Walt ~ 3 200 ft07/01/2011

Le tournautour est une espèce endémique n’ayant pas les moyens de s’éloigner des côtes. Il vit en meute et se nourrit de résidus émotionnels qui définissent sa couleur et sa taille.

résidus émotionnels qui définissent sa couleur et sa taille ». On l’aura compris, sous l’habillage scientifique faussement léger, les photographies inventorient les attentes et les projections des hommes en regard de leur héritage culturel. La série s’inscrit dans le prolongement des recherches patrimoniales menées en Guadeloupe par Jean-François Mani-com. En guetteur infatigable, l’artiste ne cesse, jour après jour, de collecter les images qu’il accompagne de relevés méthodiques. Une fois réuni, le corpus pourrait bien constituer l’ouvrage de référence en la matière (inédite).

philippe thomarelLes toiles Open Bridge de grand format constituent une série où l’inconscient a sa part. Philippe Thomarel, qui vit à Paris, ne renie ni l’ancrage guadelou-péen de l’enfance, ni ses paysages qui ressurgissent dans la mémoire, parfois en rêve. Le pont de la Gabarre, qui fut le théâtre de ses jeux, revient souvent. Si la structure architecturale donne au

rodrigue glomBard, S’oublier de temps en temps, 2011

Dessin préparatoire : encre sur papier, 28 × 30 cm. PhiliPPe thomarel, Open Bridge, 2007. Émulsion, huile sur toile, 300 × 200 cm.

Jean-François ManicoM, Tournautour (chef de meute), 2011

Photographie couleur, 100 × 150 cm.

Regarder l’essentieltrois artistes convoquent l’imaginaire à travers des médiums différents (installation, photographie et peinture) pour amener le regardeur à voir au-delà de l’œuvre et s’interroger sur les grands desseins de l’âme humaine.

entréeS pour l’ imaginaire

grains de sable descendent à l’intérieur d’un espace tridimensionnel que l’on retourne afin de nous donner une image du temps que l’on croirait réversible, comme l’objet lui-même 1. » S’il choisit ici le sablier pour réifier le temps, Rodrigue Glombard en appelle lui aussi à une irréversibilité appuyée dans son œuvre sous des formes différentes, ainsi qu’en témoignent ses œuvres char-nières. Le projet Une peinture par jour, entrepris en 1997, consigne sans rupture la relation au dessin et à la peinture. La série Comme des cases à palabres se réfère

aux architectures du Pays dogon dont les recouvrements successifs figurent l’en-chaînement des générations. La perfor-mance Derrame y tiempo met en scène un corps intemporel circulant lentement entre des charges suspendues au moyen de cordes et lestées par des roches. Le sable, en s’échappant des masses, pro-duit un son régulier qui semble redou-bler l’équilibre précaire qui menace. C’est moins du choix d’un médium et d’un résultat escompté que d’un proces-sus engagé que l’artiste nous entretient. Le processus comme écho à la « machine temps » qui impose son avancée face à l’éphémère passage de l’homme.

Jean-françois manicomLe dragon n’est pas la créature griffue, menaçante et cracheuse de feu volontiers imaginée. Il en existe une grande variété dont la formation dans le ciel s’observe principalement au lever et au coucher du soleil. Chaque espèce se révèle comme un indicateur précieux des états émo-tionnels, individuels et collectifs, des humains qui peuplent les zones étudiées. L’histoire complexe, le métissage et l’in-sularité font de la Caraïbe un observa-toire privilégié de la migration des dra-gons. Jean-François Manicom l’affirme, et évoque sans sourire une nomenclature « encyclopédique », espèces et conditions environnementales savamment listées à l’appui. Le Tournautour, à titre d’exemple, constitue « une espèce endémique n’ayant pas les moyens de s’éloigner des côtes. Il vit en meute et se nourrit de

tableau son point de focalisation, l’ar-tiste semble la convoquer pour mieux l’effacer, et cela doublement : le pont est « souvenir » qui peu à peu s’émousse, mais il évoque aussi une construction

demeurée inachevée, faute de moyens sans doute. Dès lors, il s’abstrait et prend le nom d’« Open », l’arche se dessinant partiellement tel un arc-en-ciel amputé. Il n’y a pas là de tragique déclaré. À l’ins-tar d’un Caspar David Friedrich, la nos-talgie certes s’entrevoit, mais l’œuvre, avant tout, met en perspective un espace poétisé. On est frappé par le traitement pictural proche de certaines signatures de l’Europe du Nord. Le registre chro-matique ténu (retenu) et le format d’en-vergure ne sont pas sans évoquer Anselm Kiefer. Thomarel, qui peint la nuit, par-fois à la lueur de seules bougies, se pré-serve de la lumière naturelle qui égare par son intensité. Chez lui, le pont est finalement prétexte à la circulation de l’œil dans l’espace entier du tableau. La coulure renvoie à la terre boueuse, et les lignes verticales aux limites d’un terri-toire. L’entière construction se joue entre les plans, plus précisément dans l’ar-chéologie des plans qui font se rejoindre la rapidité d’exécution et les strates d’une mémoire ancienne. T.A.

1. Roman Opałka, « Rencontre par la séparation », dans OPAŁKA 1965/1-∞, cat. expo., Ljubljana, Moderna galerija Ljubljana, Mala galerija, 1991.

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entréeS pour l’imaginaire

rodrigue glombard

S’oublier de temps en temps (détail), 2011InstallatIon murale : 48 sablIers suspendus, 40 × 10 cm (chacun).

Le verre a ceci de magique qu’il capte les images alentour plus subtilement que le miroir. Diffractés, mystérieux, les reflets ne sont piégés que momentanément. Le sable en s’écoulant imprime au galbe transparent quelques rejets fugaces. Le verre et le sable rassemblent symboliquement les aléas du temps. C’est pourquoi les hommes, épris de folie, inventèrent le sablier qui rendit comptabilisable ce qui ne l’était pas. S’oublier de temps en temps incarne l’image de la sagesse.

Rodrigue Glombard est né en 1963 à Fort-de-France (Martinique). Il vit et travaille à Lyon. Depuis janvier 1997, il réalise Une peinture chaque jour, consignation au quotidien d’une peinture dans un carnet (plus de 3 000 dessins à ce jour).

ExPOSITIONS (sélection)

2009 « Le Temps passe, et ! », exposition personnelle, Le François (Martinique), Fondation Clément.

2008 « Marché d’art contemporain du Marin », exposition collective, Le Marin (Martinique), galerie Arts pluriels. « Le Fil du temps », exposition personnelle, Lyon, galerie OBJ’M.

2007 « Les Dessins quotidiens des nuits de pleine lune », exposition personnelle, Échirolles, Soirée pleine lune. « Les Carnets de Rodrigue », exposition personnelle, Chambéry, galerie du Larith. « Les Murs du temps », exposition personnelle, Lyon, galerie Visken.

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la fondation clément, fondation d’entrepriSe de gbh

GBH exerce des activités diversifiées (automobile, grande distribution, activités industrielles) outre-mer, en France

métropolitaine, au Maroc, en Algérie et en Chine. Depuis toujours, GBH a la volonté de contribuer au développement

économique et social durable des territoires dans lesquels il est implanté et de répondre aux attentes des populations

en matière d’environnement, d’insertion des jeunes et de valorisation du patrimoine culturel.

Bernard Hayot, fondateur et président de GBH, a créé la Fondation Clément pour mener des actions de mécénat en

faveur des arts et du patrimoine architectural et culturel dans la Caraïbe et l’océan Indien. La Fondation Clément sou-

tient la création contemporaine avec l’organisation d’expositions, la constitution d’une collection d’œuvres et la

co édition de monographies sur les artistes. Elle a présenté au public plus de trente-cinq expositions individuelles et

collectives réunissant plus de soixante-quinze plasticiens de la Caraïbe. Aujourd’hui, elle accentue ses efforts pour

favoriser l’émergence des jeunes artistes et la visibilité des plasticiens au-delà de leurs frontières.

expoSition

« OMA, outre-mer art contemporain » 10 juin-8 juillet 2011 Orangerie du Sénat

CommissaireTran Arnault

Scénographie Jeanne Dumont, assistée de Julie Delaittre-Vichnievsky

Conception graphique Pierre-Alexis Delaplace (voici-voilà)

Communication Marie-Christine Duval (agence comecla) et Priscille Reneaume (image 7)

Production des œuvresSteeve Bauras (kaput production)

Tirage des œuvres photographiquesPicto, Digital Service

Fabrication des décors et éclairagesDavid et Michel Heulin (un point trois)

Accrochage des œuvresOlivier Lazard (jetlagk)

TransportSabine Estrabaud (affretair/amm) Sonia Duchamp (set cargo) Alexandre Petrelluzzi (agence petrelluzzi transit)

Remerciements Les artistes Thierry Alet, François-Louis Athénas, Jack Beng-Thi, Christian Bertin, Ernest Breleur, Thierry Fontaine, Rodrigue Glombard, Serge Hélénon, Stéphanie Hoareau, Jean-Claude Jolet, Louis Laouchez, Mirto Linguet, Jean-François Manicom, Raymond Médélice, Nicolas Nabajoth, Bruno Pédurand, Cynthia Phibel, Yohann Queland de Saint-Pern, Michel Rovélas, Luz Severino, Philippe Thomarel, Thierry Tian-Sio-Po.

SénatMarie-Christine Aubert, Catherine Escoffé, Bertrand Pellé, Lionel Quelennec

Ministère chargé de l’Outre-merJean-Baptiste Rotsen

Ministère de la Culture et de la CommunicationPierre Lungheretti

Commissariat « 2011, année des outre-mer »Daniel Maximin, Laurent Laviolette, Sylvie Poujade, Caroline Bourgine

FRAC RéunionNathalie Gonthier Galerie Béatrice Binoche, La Réunion Yvana Vaïtilingon (hexode)

fondation clément

Président Bernard Hayot

Coordination Florent Plasse, Célia Sainville, Colette Sorel

CommunicationLaurence Sauphanor

Relations institutionnelles Grégoire Guéden

Services techniques Frantz Cadet-Petit

Gestion des collections Régine Bonnaire

une publication ttm éditionS/beaux artS éditionS

Président Thierry Taittinger

DirecteurClaude Pommereau

ÉditriceCamille Aguignier

Conception graphique Aurore Jannin

Iconographe Florelle Guillaume

Secrétaire de rédaction Franck Antoni

Dépôt légal mai 2011 | isbn 978-2-84278-847-6Achevé d’imprimer en France, mai 2011, sur les presses de l’imprimerie Loire offset, Saint-Étienne

Crédits photographiques© Beaux Arts/TTM Group 2011© ADAGP, Paris 2011 pour toutes les œuvres de ses membres : Jack Beng-Thi (p. 50, 53) ; Serge Hélénon (p. 50, 55) ; Jean-Claude Jolet (p. 51, 56, 57) ; Louis Laouchez (p. 51, 59) ; Thierry Fontaine (p. 65)Couverture : © Luz Severino/Photo Anne Chopinp. 7 : © François Maréchal. p. 8 : © Didier Plowy/MCC. p. 9 : © DICOM/Ministère de l’Intérieur. p. 10 : © Simonet. p. 11 : © Tom Sam You. p. 12 : © Elizabeth Prouvost. p. 13 : © Luc Jennepin. p. 14 : © Phibel. p. 16 : © Rodrigue Glombard. p. 17 : © Manicom/© Thomarel. p. 19 : © Rodrigue Glombard. p. 21 : © Manicom. p. 23 : © Philippe Thomarel. p. 24 : © Médélice. p. 25 : © Marc Chamaillard. p. 27 : © Alet. p. 29 : © Felix Mura. p. 31 : © Médélice. p. 33 : © Gérard Germain. p. 35 : © Marc Chamaillard. p. 36 : © Athénas. p. 37 : © Mirto Linguet/© Nabajoth. p. 39 : © Athénas. p. 41 : © Robert Charlotte. p. 43 : © Mirto Linguet. p. 45 : © Nabajoth. p. 47 : © Cynthia Phibel. p. 49 : © Anne Chopin. p. 50 : © DR/© Serge Ephraïm. p. 51 : © Jean-Claude Jolet/© Gérard Germain. p. 53 : © Thierry Hoarau. p. 55 : © Serge Ephraïm. p. 56-57 : © Jean-Claude Jolet. p. 59 : © Gérard Germain. p. 60 : © Jean-Philippe Breleur. p. 61 : © Pédurand/© Queland de Saint-Pern. p. 63 : © Jean-Philippe Breleur. p. 65 : © Fontaine. p. 67 : © Gérard Germain. p. 68-69 : © Queland de Saint-Pern. p. 70 : © Henri Salomon. p. 71 : © Robert Charlotte. p. 72 : © Robert Charlotte. p. 73 : © Henri Salomon. p. 74 : © Henri Salomon.

Légende de couvertureLuz SeverinoAvançons tous ensemble Installation. Fer oxydé et tôle soudée (détail).