Exposition universelle 2025 : les mobilités

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Pour ce troisième et dernier tome dédié au projet d'Exposition universelle 2025, les étudiants du Centre Michel Serres ont pensé la question de la mobilité sur le territoire pour cette période de grand rassemblement mondial.

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Centre Michel Serres

EXPOSITION UNIVERSELLE 2025LES MOBILITÉS

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En partenariat avec :

Commanditaire :

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Présentation | du projet

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L’Equipe du projet Exposition universelle 2025 - Les mobilités

Septembre 2014 - Février 2015

La France souhaite poser sa candidature pour accueillir l’Exposition universelle

de 2025 et nous avons voulu apporter notre pierre à l’édifice. De septembre 2014 à février

2015, nous avons travaillé, en équipe pluridisciplinaire, à imaginer ce que pourrait être

une Exposition universelle en 2025. Au cours de trois semestres, le Centre Michel Serres

s’est attelé à apporter un regard neuf et une certaine fraîcheur au modèle traditionnel de

ces grands événements mondiaux.

Dans un premier temps, les étudiants du Centre ont abordé le projet de manière

globale et en proposant un thème : Le Génie du Corps. Un corps universel est aujourd’hui

largement sollicité par les nouvelles technologies et les évolutions qu’elles génèrent dans

le domaine de la médecine, du sport mais aussi dans les croyances ou encore la culture.

La seconde étude a quant à elle porté sur l’organisation du territoire de

l’Exposition, les étudiants se sont affranchis du concept historique des Expositions

universelles en proposant une exposition multisite, qui se greffe à l’existant.

Ce dernier semestre fut plus spécifiquement consacré à un aspect du dossier de

candidature de la France : la mobilité. Si la demande relevait d’une étude sur la mobilité

en 2025, entendue ici au sens restreint du transport des visiteurs au sein de l’Exposition,

nous avons vite constaté que la mobilité était une notion bien plus large.

C’est pourquoi dans la lignée du Génie du Corps et en partenariat avec l’École

des arts et métiers, des beaux-arts et d’architecture de Bordeaux, nous avons choisi

de proposer un concept, la flânerie, comme une grille de lecture pour les acteurs de la

mobilité afin de les inviter à repenser la relation entre notre corps et l’environnement,

corps ici en mouvement.

Cette mobilité flâneuse propose une approche systémique et participative de

nos déplacements, au cœur d’un environnement apaisé, propice aux mobilités douces,

aux échanges et aux rencontres. Nous envisageons alors l’Exposition universelle comme

un terrain d’expérimentation, surprenant et inattendu, permettant de promouvoir des

modèles pérennes.

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Sommaire |

Préface | Bernard Moise 61. Les mobilités | Changer l’angle d’approche 8 1. Un paradigme en mutation 13 2. Une évolution dans les usages 14 3.Unediversificationdesoutilsetdesacteurs 15 4.Laflânerie…unidéaldemobilité 182. Un environnement remodelé | pouraccueillirlaflânerie 20 1.“Uneflânerieapaisée”| dans un environnement sain 23 Uneville«réoxygénée»oùcohabitentdifférentsmoyensdetransport. 23 Focus | Etsinousn’étionsplussédentaires…maismobiles ?! 24 Unetransitionadoucieentrelavilleetsabanlieue 29 2.Uneflâneriecréative| dans des interconnexions réinventées 31 Focus | Lehub 32 Focus | Le Grand Roissy, porte d’entrée internationale de l’Exposition universelle 34 Réinvestir les interconnexions 36 3.Uneflâneriefluide| grâceàlabillettiqueetàlasignalétique 39 Unebillettiqueunifiée 39 Unesignalétiquesensorielle 40 Unesignalétiqueindividualisée 42 4.Uneflâneriehasardeuse| dans un espace virtuel original 44 Desoutilsd’orientationdiversifiésetpersonnalisables 44 Uneflânerievirtuellefantasmée 47 Focus | L’Expositionuniverselle:épinedorsaled’unemobilité3.0 48

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3.Laflânerieauservicedel’inattendu| de la surprise et de la rêverie 50 1.Uneflâneriealéatoire| laissantunelargepartàlasurprise 53 Unsystèmedemobilitéspontané 53 Unsystèmed’informationaléatoireetstimulant 54 2.Uneflânerieludique| grâceàunecartographieinattendue 57 Descartesoriginales 57 Descartessensibles 58 Descartesdynamiques 60 3.Uneflânerienocturne| favorisantleréenchantement 62 4.Uneflânerieexcentrique| grâceàdesparcoursoriginaux 66 Desmobilitésdédiéesaudépartdesterritoiresd’outre-mer 66 Desmobilitésquotidiennesrevisitées 694.Laflânerie| catalyseur de modèles pérennes 70 1.Uneflânerie«fertile»| dansunesociétécollaborative 73 Focus | Le Grand Paris 74 2.Uneflâneriesolidaire| pourunemobilitédurable 79 Focus |Lalogistiquedesgrandsévénements 82Conclusion| 845.L’équipe| transdisciplinaire 86Remerciements | 104Établissement | Partenaires 108Iconographie| 110Bibliographie| 110

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Préface |

Les Expositions universelles entretiennent des liens

privilégiés avec l’utopie dans la mesure où elles renvoient à l’espoir

et au rêve, espoir dans les progrès techniques et scientifiques,

espoir dans l’humanité, espoir dans une fraternité entre les

nations. À chaque époque, les Expositions universelles ont relayé

les utopies de leur temps, afin de les présenter au plus grand

nombre. Aujourd’hui, face à la question de la mobilité, réalité et

défi du XXIe siècle, les étudiants du Centre Michel Serres ont saisi

les enjeux de cette rencontre internationale pour dire leur façon

d’imaginer les déplacements et mouvements dans un monde à

reconstruire.

Penser la sauvegarde de la planète, aujourd’hui un enjeu sociétal

majeur, demande un changement profond des comportements

difficile à mettre en œuvre.

Face à cette situation, les étudiants proposent de repenser les

modes de vie actuels au regard de la mobilité, des déplacements,

de nos nouvelles façons de partager nos espaces personnels et

collectifs. À l’heure des délocalisations, de la réalité augmentée, de

la mobilité physique et mentale, ils ont su interroger les rapports

aux lieux, à la rencontre, aux paysages, au non-lieu, aux espaces

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Bernard MOÏSEDesigner - Chef de projet au Centre Michel Serres - Directeur de projet

à l’École nationale supérieure de création industrielle.

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traversés. L’Exposition universelle devient une occasion à saisir,

un terrain d’expérimentation à échelle réelle, un accélérateur de ce

changement de regard. Pour envisager de nouvelles perspectives

sociales, ils nous invitent à nous interroger sur de nouveaux moyens

de communiquer, d’échanger, de partager, de nous déplacer. Ils

nous proposent de repenser nos comportements pour mieux vivre

ensemble, dans un monde où tout est désormais interrelié.

Cette réflexion est la troisième et dernière étude du Centre

Michel Serres concernant la préparation de la candidature à

l’organisation de l’Exposition universelle de la France en 2025,

portée par EXPOFRANCE 2025. Elle a été menée par un groupe de

12 étudiants de formations différentes, dans une approche créative

et transversale.

Dans la continuité des deux études précédentes autour du thème « Le

Génie du Corps » (suggéré par la première équipe), les étudiants ont

proposé un concept de mobilité innovant pour l’Exposition universelle

2025. Cette proposition et les travaux réalisés offrent une réponse

ambitieuse aux rêves portés par l’Exposition universelle, réponse

qui, je l’espère, sera à la hauteur des grands défis du monde, au service

de l’humanité

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Présentation | Concepts

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Pendant plusieurs mois, au sein du

Centre Michel Serres pour l’innovation, nous

avons travaillé en collaboration avec des étudiants

bordelais des Arts et Métiers, des Beaux-Arts

et de l’École d’architecture et de paysagisme,

mais également avec des étudiants de l’Institut

de l’image à Chalon-sur-Saône. Le sujet proposé

par EXPOFRANCE 2025 : « Quelles mobilités en

2025  ? » invite à se questionner sur cette notion

riche et complexe, largement employée dans notre

société. Les problématiques environnementales,

les enjeux liés au numérique et au virtuel ainsi

que les questions d’accessibilité financière et

cognitive nous ont amenés à réfléchir au-delà du

cadre traditionnel du déplacement physique et

du transport. Une Exposition universelle en 2025

nous invite à étendre notre analyse à l’expérience

même de l’individu. Nous n’essayons donc pas de

présenter une étude sur l’avenir du transport en

2025 mais bien de proposer une grille de lecture

différente aux acteurs de la mobilité.

Les mobilités | Changer l’angle d’approche

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mouvement devient lieu, nous habitons la mobilité ».

On assiste alors véritablement à un glissement de

paradigme : le domaine de la mobilité traverse une

période d’innovations non pas techniques mais

plutôt conceptuelles. Les formes de mobilité se

transforment, se croisent, les attentes diffèrent. De

cette dynamique découlent de grandes mutations

liées à nos déplacements.

Aujourd’hui, la mobilité ne constitue plus

seulement un élément de la vie, la vie elle-même

est mobile. L’immobilité semble presque impossible.

Nombre d’entre nous passent une grande part de

leurs journées en mouvement, en transit, entre deux

lieux.

Si les hommes se sont d’abord déplacés afin de pallier

les besoins primaires avant d’entrer dans une ère de

mobilité de plaisir, aujourd’hui la mobilité ne peut

plus être considérée seulement comme un élément

isolé de la vie des hommes, c’est un composant

fondamental de la vie elle-même.

En ce sens, la mobilité n’est plus le transport, qui

n’est ni plus ni moins que son médium, mais elle est

une expérience individuelle ou collective à part

entière. Selon le prospectiviste Georges Amar, « le

Un paradigme en mutation

Les mobilités Changer l’angle d’approche 1. 1

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1. 2

Ces mutations se retrouvent dans les

usages    : nos comportements, nos valeurs ou même

nos compétences changent face au déplacement.

Quand se rendre à Lyon, Nantes ou même

Bordeaux n’est guère plus chronophage qu’un

trajet Paris-banlieue ou banlieue-banlieue, faire

ces déplacements devient simplement anodin.

Mais la multiplication des déplacements nous rend

aussi exigeants. La vie mobile introduit l’idée que

la mobilité devient une expérience en elle-même et

que l’on se déplace pour faire cette expérience. La

notion de plaisir est alors primordiale et doit être

replacée au cœur de la mobilité pour qu’elle ne soit

pas redoutée ou subie. Quand les villes s’étendent,

les trajets du domicile jusqu’au travail se rallongent,

les transports deviennent alors un enjeu quotidien

pour nous tous. D’un développement des transports

centrés sur les métropoles, nous passons ainsi à la

mise en place de lignes banlieue-banlieue et à un

système tourné vers les régions.

Effectivement, la question de l’accessibilité

devient centrale. Il faut se déplacer pour travailler,

rencontrer d’autres personnes et vivre des

expériences. Si le droit à la mobilité s’affirme

comme un droit fondamental, nous ne sommes pas

encore tous égaux face à la mobilité, en matière

d’accessibilité physique et financière. Si l’Exposition

est véritablement universelle, l’un des enjeux de la

mobilité est donc que tous puissent y avoir accès et

qu’elle s’inscrive dans une logique inclusive.

Enfin, puisque la mobilité des individus et des

biens est devenue essentielle, il faut désormais la

considérer comme étant en lien direct avec son

environnement. Les questions environnementales

seront inéluctables en 2025 et les mobilités douces,

à replacer au centre de la mobilité urbaine. Les

crises pétrolières des années 1970 et du début des

années 2000 ont contribué à la volonté de sortir de

la dépendance au pétrole pour inventer des moyens

de transport plus économes. Alors, si le transport

est aujourd’hui encore le plus gros poste de dépense

énergétique des villes, on voit peu à peu de nouvelles

initiatives émerger : de l’autopartage au covoiturage

en passant par les vélos en libre-service, les moyens

de transport se mutualisent et passent d’une

utilisation individuelle à collective.

Une évolution dans les usages

Les mobilités Changer l’angle d’approche

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Le changement de paradigme sur les

questions de mobilité se traduit aussi par la mutation

des outils de déplacement. Les nouvelles technologies,

notamment, nous ont ouvert un champ de mobilité

infini. Elles multiplient les services proposés pour

faciliter les communications et le quotidien des

individus en nous emmenant toujours plus vite,

plus efficacement. La multiplicité des espaces et

l’hyperconnexion du monde favorisent l’interaction

de tous les lieux. L’information voyageur est par

exemple un élément central de l’orientation des

visiteurs dans l’Exposition universelle.

On constate alors une évolution des acteurs : le

décloisonnement des différents modes de transport

s’accompagne de l’interaction du transport avec

d’autres activités. La logistique urbaine permet

d’ailleurs à des opérateurs en marge de devenir des

acteurs clés de la mobilité. Aux acteurs de transports

traditionnels viennent s’ajouter des acteurs tournés

vers le partage de données, l’information voyageur et

l’élaboration de nouveaux concepts de déplacement

comme les vélos ou les voitures partagées.

Une diversification des outils et des acteurs

15

Les mobilités Changer l’angle d’approche 1. 3

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De l’ère du transport, on passe donc à l’ère de

la mobilité. Elle devient un droit fondamental,

facteur d’intégration sociale, elle permet aussi

l’accès aux ressources du territoire. Si l’on ne veut

plus nécessairement aller plus vite ou plus loin,

c’est l’expérience même d’une mobilité enrichie

que l’on recherche. Devenus omniprésents,

ces nouveaux moments sont une part trop

importante de nos vies contemporaines pour rester

des instants oubliés ; il est alors nécessaire de les

repenser.

1. 4 Les mobilités Changer l’angle d’approche

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C’est une rupture dans notre conception de la mobilité. Cette rupture, c’est la flânerie.

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Les mobilités Changer l’angle d’approche 1. 4

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La flânerie est le reflet d’une tradition française

réanimant le fantasme du bien-être et de la déambulation

baudelairienne. C’est à la fois un mouvement et un

rythme nouveau, qui invitent à repenser notre rapport

au temps, à s’autoriser des instants vides et à quitter

l’objectif ultime de l’hypervitesse. Dans un contexte de

vie où tout s’enchaîne, nous voulons prendre le pari de

régénérer l’art de se perdre et de s’ennuyer, car c’est là que

l’imagination se développe.

Il s’agit alors d’oublier le but et de sortir de la logique de

parcours. La destination n’est plus qu’un prétexte pour

vivre une succession d’expériences et de rencontres.

La curiosité est essentielle et l’absence de trajet défini

et cloisonné permet une multitude de découvertes

inattendues. L’aléa fait place à l’improvisation, au ludique,

à l’évasion.

Surprenante et enrichissante, la flânerie rend aussi

l’individu acteur de sa mobilité. Acteur, mais aussi auteur

créatif, il fabrique son déplacement au gré de ses envies, de

ses instincts, de ses humeurs : il ne perd pas son temps, il le

prend. Il devient ainsi plus attentif à son environnement,

aux informations et émotions qu’il perçoit. Plus alerte, il

fait aussi davantage appel à l’ensemble de ses sens.

La flânerie est synonyme de liberté de choix.

Elle se décline en une multitude de flâneries : un panel

d’opportunités s’offre à chacun. Le visiteur peut prendre

La flânerie… un idéal de mobilité

Un objectif, pas d’objectif.

1. 5 Les mobilités Changer l’angle d’approche

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plaisir à se perdre ou plutôt à connaître quelques

informations et à se raccrocher à des repères, à du concret,

selon sa volonté. La flânerie se pense donc comme un

entre-deux, entre flou et net, entre inconnu et attendu.

Comme avec un appareil photo, chacun peut choisir la

focale qu’il souhaite selon la situation qui se présente

à lui et choisir le degré de netteté de l’information qu’il

souhaite recevoir.

L’Exposition universelle est avant tout

une formidable opportunité de diffuser rapidement

et efficacement de nouveaux modèles de

comportements. Accueillir des millions de personnes

est bien l’occasion de repenser les usages, les tester à

grande échelle et inviter les résidents et les visiteurs

à une initiation à la mobilité de demain. 2025 peut

alors être un véritable tremplin pour vivre une

mobilité apaisée, inclusive et inventive, mais aussi

pour réanimer la tradition des « fairies » et retrouver

l’esprit festif des grandes Expositions universelles.

La flânerie, à la fois légère et curieuse, ludique et

engagée, s’y intègre parfaitement. Intuitive chez

certains, nous pouvons néanmoins mettre en place

un système pour encourager tous les visiteurs à

s’immerger dans cette nouvelle forme de mobilité.

Afin de pouvoir s’évader, il faut permettre à

chacun d’être à l’aise et sûr de lui dans sa flânerie.

L’introduction de l’aléa dans la mobilité n’est possible

que si le voyageur, confiant, se laisse aller. Le flou ne se

voue pas à être inquiétant mais plutôt intrigant. Cela

implique alors la mise en place d’un environnement

rassurant pour le visiteur, un environnement apaisé

où les obstacles sont supprimés pour plus de fluidité

dans le déplacement : une mobilité intuitive, sereine

et sans interruption forcée.

Une fois cet environnement mis en place, il permettra

de réenchanter le quotidien, de provoquer le rêve et

l’ouverture à l’inattendu. En n’étant plus dans une

logique de visite effrénée des pavillons, on laisse de

la place à une multitude de sérendipités. Lors de la

déambulation, la mobilité devient enrichissante et c’est

alors l’occasion de proposer des mobilités curieuses,

au visiteur comme au voyageur pendulaire, qui les

encourageront à découvrir de nouveaux espaces ou

à prendre conscience de leur environnement lors du

déplacement.

C’est à travers cette prise de conscience que la flânerie

tend à mettre en place des comportements pérennes

au-delà de l’Exposition même, en promouvant

pendant six mois des comportements et des modes

de déplacement conciliant durabilité et action

participative.

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Les mobilités Changer l’angle d’approche 1. 5

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Un environnement remodelé | pour accueillir la flânerie

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Georges Amar

« Le pieton est la cellule souche de la mobilite urbaine »

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Afin de permettre au visiteur de flâner, il

faut lui offrir le cadre d’un environnement idéal, qui

le mette en confiance et lui donne alors la liberté de se

perdre et de se laisser guider.

En proposant de prendre le temps, de prendre son

temps, la flânerie permet une mobilité apaisée. Dans

un environnement plus sain, le visiteur peut flâner

en toute confiance. La ville est remodelée, les espaces

2. 1

“Une flânerie apaisée” | dans un environnement sain

La ville flâneuse est un espace partagé entre tous, un

espace plus fluide où la nature et les espaces verts

rééquilibrent l’architecture urbaine très minérale. Les

préoccupations environnementales sont croissantes et

intégrées en 2025. Les grandes métropoles françaises sont

végétalisées. L’agriculture urbaine prend de l’ampleur

puisque de nombreux projets ont été développés en 10

ans. On peut ainsi imaginer des potagers partagés sur la

Grand’Place de Lille ou encore une ferme urbaine sur le

toit d’un centre commercial à Lyon.

23

Une ville « réoxygénée » | où cohabitent différents moyens de transport.

Une ville « réoxygénée » est une première étape

dans l’accompagnement du flâneur. Sain car moins

pollué, l’environnement est ainsi apaisé et le flâneur

libéré des nuisances olfactives et auditives causées

auparavant par un aménagement de l’espace

favorisant les voitures (1-REF). Cela laisse alors place à

une signalétique intuitive, tournée vers d’autres sens :

le toucher, l’ouïe, l’odorat.

sont réinventés pour plus de fluidité et de bien-être.

En supprimant les obstacles à la flânerie, on permet

alors au visiteur de pouvoir s’évader et d’être sûr de lui.

Les déplacements deviennent un moment de plaisir

à part entière. L’Exposition universelle est l’occasion

de transformer les espaces de manière intelligente,

en accompagnant de nouvelles déambulations, de

nouveaux usages.

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Focus | Et si nous n’étions plus sédentaires…

Les villes sont à l’origine constituées d’un

centre entouré de remparts successifs délimitant de

la sorte une périphérie. Déjà dans l’Antiquité, la ville

était le lieu du commerce et les réseaux routiers le

moyen de la conquête commerciale. Au Moyen Âge,

les bourgs se développent grâce à l’implantation des

marchés autour des châteaux, c’est cette fonction

économique d’échange qui est alors le ciment de la

ville : ce sont des carrefours de mobilité entre des

pôles commerciaux. Dès la Renaissance, on cherche à

optimiser ces circulations au moyen de lignes droites et

places publiques.

C’est avec la révolution industrielle qu’un premier

glissement s’opère dans la conception des villes ;

avec l’accélération de leur croissance et l’évolution

des moyens de déplacement, leurs limites tendent

à s’effacer. L’amplification de ce phénomène aboutit

notamment à une urbanisation massive. L’automobile

est une révolution qui induit l’essor d’infrastructures

routières dont l’échelle ne fait que croître, formant

ainsi une ville étalée à hautes mobilités.

Nous en sommes aujourd’hui à une nouvelle étape,

l’étalement subit des critiques véhémentes, on blâme

son coût en infrastructures et réseaux, les problèmes

d’engorgement qu’il crée par l’augmentation des

migrations pendulaires, on lui reproche également

d’être source de pollution et trop consommateur

d’espace. On sait par ailleurs qu’aujourd’hui, environ

50 % de la population parisienne n’est pas véhiculée, ce

qui n’empêche pas la congestion.

La ville, et plus particulièrement la métropole, sont

les lieux de la connexion à la fois fonctionnelle et

informationnelle, mais il faut affronter des densités

de flux qui continuent à s’accroître malgré le

développement dès 1900 d’un réseau de transports

souterrain. La réduction des distances (fonctionnelles

ou informationnelles) est également à l’origine d’un

« phénomène de connexion globale et de déconnexion

locale, physique et sociale » comme le souligne Francis

Godard. Dans les métropoles, on remarque que la ville

et ses liaisons avec d’autres pôles sont privilégiées

au détriment de leurs périphéries. Face à cela, on

observe que le développement de transports collectifs

efficaces et qualitatifs permettrait en grande partie

de contrecarrer les problèmes d’accessibilité et de

congestion, la difficulté étant que cette offre n’est pas

toujours adaptée à la diversité des rythmes de vie de

la métropole, qui tend de plus en plus à vivre 24 h/24

avec des flux davantage répartis.

On peut considérer que la question des mobilités est

actuellement l’enjeu central des métropoles. En effet,

on note un enracinement multiple des individus dans

leur territoire : ils habitent des lieux différents tout

au long de leur vie, ils peuvent même être amenés

à vivre sur deux territoires différents à une même

époque, ils travaillent ailleurs, font leurs courses

ou leurs loisirs dans d’autres lieux, toujours plus

éloignés grâce au perfectionnement des moyens de

déplacement, de communication et d’information. On

parle de ville fragmentée, de « ville-archipel » où les «

îles » concentrent les fonctions et l’« eau » symbolise

les réseaux. Nous vivons dans la mobilité. Tout l’enjeu

est de ne pas constituer des espaces isolés. De fait, la

métropole est le lieu même de la cristallisation des

fragmentations, qu’elles soient sociales, spatiales ou

temporelles. Les infrastructures sont des espaces à fort

potentiel qu’il ne faut surtout pas rejeter mais intégrer

et valoriser au mieux.

Marc Augé affirme que l’idée de « lieu comme non-

mouvement » et de « mouvement comme non-lieu »

s’estompe fortement. L’information et le numérique

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prennent donc autant d’importance que le moyen de

déplacement. Il en va de même pour les points fixes, les

gares, ces interconnexions qui deviennent les phares

de la mobilité urbaine. Faut-il alors penser la ville

à partir de ses hubs, penser la mobilité au travers de

l’intermodalité ?

Il faut réconcilier les différents modes de transport

et valoriser multimodalité et intermodalité. On

abandonne le principe d’optimum, ici l’idéal ne provient

pas de l’efficience mais de la variété. On assiste à un

paradoxe assez frappant, « ce qui est censé relier sépare

» ! Le piéton est aujourd’hui un oublié de la métropole,

son parcours à travers la ville est marqué de ruptures,

il a perdu le contact avec le sol au profit d’autres

moyens de déplacement. Le chaos urbain est mis sur

le compte d’une trop grande séparation en espaces

dédiés aux différents moyens de locomotion. On se

dirige maintenant davantage vers une cohabitation

maîtrisée que vers des espaces conciliés. La mobilité

n’est plus le transport, qui n’est aujourd’hui ni plus ni

moins que son médium, mais elle est une expérience

individuelle ou collective à part entière. Comme le

souligne Georges Amar, la multimodalité incarne la

« biodiversité de l’écologie urbaine ».

Les enjeux infrastructurels ne dépendent pas

seulement de la prise de conscience écologique générale

et des nombreuses répercussions de la pollution sur

l’environnement, la planète et la santé mondiale. Si les

progrès techniques sont en voie de fournir des voitures

non polluantes car électriques ou avec des systèmes

de production d’énergie intégrés, c’est la répercussion

de l’empreinte physique des infrastructures et leurs

trafics plus ou moins conséquents sur la ville et donc

leurs effets de coupure sur les comportements sociaux

qui restent largement problématiques. Aujourd’hui, les

infrastructures routières et parfois ferroviaires sont de

réelles barrières physiques dans la ville qui entravent

les interactions sociales. La ville d’aujourd’hui a perdu

son sens, son échelle de plus en plus démesurée éloigne

les hommes plutôt que de les unir pour mutualiser

leurs forces.

Nous sommes à un tournant dans la manière dont

nous envisageons la mobilité. Celle-ci n’est plus une

nécessité au sens vital, mais le moyen de réaliser

d’autres activités choisies et désirées. Elle a pris

quasiment une valeur de droit social, car elle est bien

la condition sine qua non de l’accès à l’ensemble des

droits sociaux. On peut la considérer comme un « droit

générique » permettant l’accès à l’ensemble des autres

droits.

Le domaine de la mobilité traverse une période

d’innovations non pas techniques mais plutôt

conceptuelles : les formes de mobilité se transforment,

se croisent, les attentes diffèrent. Paris est ainsi l’une

des villes où l’on marche le plus. Avec environ 54 %

des déplacements réalisés à pied, la marche y est un

symbole de « l’intermode par excellence ».

mais mobiles ?!

Page 27: Exposition universelle 2025 : les mobilités

La ville marchable est une ville qui s’articule maintenant

autour de la priorité du piéton et des mobilités douces.

La flânerie favorise la marche choisie (Jean Grebert),

mais le marcheur est à la fois un cycliste, un conducteur

et un métronaute (Georges Amar). Dans les espaces

marchables et les espaces partagés, tous les modes de

transport cohabitent pour une véritable convivialité

urbaine. La multimodalité est alors une problématique

centrale pour développer des alternatives à la voiture.

En dehors des zones urbaines, des voitures électriques

et autonomes assurent les liaisons moins desservies,

au service des personnes âgées par exemple. Plusieurs

entreprises travaillent déjà sur ces véhicules. Testées

par Google dans un flux normal de circulation, elles

ont le grand avantage de permettre à l’utilisateur de

retrouver du temps pour faire autre chose pendant les

embouteillages et de profiter du temps de transport pour

diverses activités. D’autre part, la voiture automatique

présente un atout majeur : permettre une gestion

globale de la vitesse, ce qui est une vraie solution pour

réguler le trafic et éviter les embouteillages.

2. 1 “Une flânerie apaisée” dans un environnement sain

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“Une flânerie apaisée” dans un environnement sain 2. 1

Rimbaud

« Je suis un pieton, rien de plus »

27

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29

2. 1

Une transition adoucie | entre la ville et sa banlieue

Une transition douce est mise en place entre

la grande banlieue et le centre historique de la ville. Le

boulevard périphérique par exemple est couvert et

devient marchable. Il s’étend sous forme de tentacules

vers le Grand Paris. Le développement des voitures

électriques et autonomes citées plus haut permet de

faire de ce souterrain une zone d’hypervitesse pour les

particuliers et le fret. Facilitant l’accès et dépassant la

barrière qui sépare la capitale de sa banlieue, il dévoile

des points de vue inaccessibles. Depuis la Porte de la

Chapelle par exemple, ce nouvel espace offre une vue

imprenable sur le Sacré-Cœur. Dès lors, réinvestis, ces

axes deviennent les supports d’événements éphémères

durant l’Exposition.

Le bus peut aussi permettre de développer l’accès à la

grande banlieue grâce à un réseau complémentaire

au tracé du Grand Paris Express. D’ailleurs, l’essor

du numérique remet au goût du jour la souplesse et

l’adaptabilité du bus, notamment en matière d’horaires :

les usagers peuvent être prévenus en temps réel de son

arrivée et planifier les échanges avec un autre mode de

transport. Adapté aux personnes à mobilité réduite, il

reste l’un des modes de transport les plus attractifs pour

les usagers.

“Une flânerie apaisée” dans un environnement sain

Un boulevard périphérique marchable et végétal

Page 31: Exposition universelle 2025 : les mobilités

2. 2

Assurer l'interconnexion : les principaux hubs du Grand Paris

Page 32: Exposition universelle 2025 : les mobilités

31

Une flânerie créative |dans des interconnexions réinventées

Une Exposition universelle est une opportunité

pour réinventer les espaces. En invitant le monde à venir

se rencontrer en France, il faut notamment repenser les

grands espaces d’interconnexion. La ville est façonnée

par les flux et les infrastructures qui la sous-tendent. Au

cœur de l’environnement du flâneur, les interconnexions

sont le lien de l’entre-deux, entre deux déplacements,

entre deux moyens de transport, ce sont les lieux de

l’attente.

Pour permettre au visiteur de profiter pleinement des

occasions offertes par l’Exposition, ces espaces sont à

réinventer. La flânerie rééquilibre les flux, enchante les

interconnexions et les apaise.

Les coupures dans le trajet sont communément appelées

« coutures ». Elles peuvent devenir des moments riches en

opportunités dans nos vies mobiles. Cela permet de vivre

des instants éphémères mais aussi créatifs et ludiques.

Le hub, lieu d’interconnexion dans sa forme la plus

aboutie marque une centralité dans les villes. En 2025,

il est le lieu des échanges intermodaux mais également

des lieux d’activités commerciales, de coworking ou de

télétravail, des pépinières d’entreprises, des hébergements

alternatifs, des locaux associatifs... et dès lors des lieux de

rencontre des individus. On l’envisage même comme le

lieu des pavillons dans le cadre de l’Exposition universelle.

2. 2

31

Page 33: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Focus | Le hub

Le hub, dans un sens plus traditionnel peut

prendre la forme d’un aéroport. C’est le cas des plus

importants aéroports européens : Londres-Heathrow,

Paris-Charles-de-Gaulle ou encore Amsterdam-

Schiphol. Cependant, en raison de la montée en

puissance des compagnies et des aéroports moyen-

orientaux, les hubs aéroportuaires européens font face

depuis une dizaine d’années à un nouveau type de

concurrence. En effet, durant cette période, la région

du Golfe a vu une très forte augmentation de son

trafic aérien. En raison des plans de développement de

ces compagnies et avec la perspective de l’Exposition

universelle de 2020 à Dubaï, cette dynamique

devrait encore s’accentuer. La future organisation

de l’Exposition universelle de 2025 est également un

enjeu relativement majeur pour ces hubs européens.

Ainsi se pose une véritable question

concernant la manière dont les hubs européens

survivront dans cet environnement. Il est

alors possible de s’interroger sur la question

suivante : « Quel avenir s’annonce pour les hubs

aéroportuaires européens ? ».

Afin de répondre à cette question, une analyse

typologique du principe même de hub aéroportuaire

est nécessaire, caractérisant ces hubs aussi bien au

niveau économique qu’au niveau des infrastructures.

De plus, les infrastructures et les services proposés par

ces aéroports du Golfe et plus particulièrement celui de

Dubaï sont présentés. À la lumière de cette analyse, le

point de compétitivité sur lequel les hubs européens

semblent pouvoir agir est la zone d’influence. Ce

point désigne notamment le nombre de destinations

proposées, entre autres les vols long-courriers,

l’accessibilité de l’aéroport par rapport à la ville et la

position de l’aéroport.

L’utilité d’une véritable plateforme multimodale au

sein des aéroports européens est ainsi présentée.

Il s’agit notamment de favoriser une meilleure

interopérabilité entre les transports ferroviaires

et aériens. L’application de ce principe implique un

développement de l’offre de transports ferroviaires

pour accéder à l’aéroport, permettant de libérer un

certain nombre de slots (créneaux horaires dédiés et

alloués à un avion pour qu’il puisse atterrir ou décoller)

sur des vols court-courriers. Ces slots sont alors

utilisés pour des vols long-courriers où le potentiel

de croissance est important. Ce principe permet

également l’accroissement de la zone de chalandise

du hub et s’inscrit dans une démarche écologique car

il favorise le train pour accéder à l’aéroport : moins

polluant que la voiture ou l’avion.

Une fois le bien-fondé de ce principe démontré, la

manière dont cette idée pourrait s’inscrire au sein

des projets déployés à l’aéroport Paris-Charles-de-

Gaulle est étudiée. De plus, Londres et Rotterdam

devant être candidates à l’organisation de l’Exposition

universelle de 2025, les forces et faiblesses des hubs

associés à ces villes sont analysées. Il s’agit pour les

aéroports Londres-Heathrow et Amsterdam-Schiphol

d’analyser leurs capacités en matière d’infrastructures

et d’accessibilité par les différents moyens de transport

et notamment par voie ferrée.

À la lumière de cette comparaison, l’aéroport

Paris-Charles-de-Gaulle apparaît comme un atout

pour le futur dossier de candidature de la France à

l’organisation de l’Exposition universelle de 2025,

même si l’amélioration d’un certain nombre de

services, notamment en matière d’accessibilité, est

nécessaire ainsi que le développement d’une véritable

plateforme multimodale en son sein.

Page 34: Exposition universelle 2025 : les mobilités

33

2. 22. 2

Page 35: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Focus | Le Grand Roissy, porte d’entrée internationale

L’Exposition universelle est l’occasion

d’impliquer de multiples territoires dans la dynamique

de projets qui en émerge. La volonté d’impliquer le

Grand Paris, au-delà du cœur historique et de mobiliser

les métropoles régionales, s’inscrit dans cette logique.

À ce titre, le territoire situé autour de l’aéroport

Paris-Charles-de-Gaulle, dit du Grand Roissy, est

particulièrement pertinent.

Desservi par les autoroutes A1 et A3 et par les lignes de

RER B et D, bénéficiant théoriquement à l’horizon 2025

du Grand Paris Express et du CDG Express, ce territoire

situé au nord-est de Paris se prête aisément à l’accueil

d’une manifestation comme celle-ci. Autour de Roissy

CDG, premier aéroport d’Europe continentale, surgit

une dynamique de projets sur l’économie du transport

de personnes, du fret, de l’hôtellerie-restauration, mais

aussi des congrès et expositions.

Des dynamiques émergent sur ce territoire, portées

à la fois par les décideurs politiques et les acteurs

économiques, avec une volonté d’y développer

une forme d’urbanisme appropriée dite de la «

ville aéroportuaire ». De plus, la place de leader de

l’aéroport CDG favorisant l’arrivée des visiteurs à

Paris, en fait une porte d’entrée par excellence à

l’Exposition universelle.

De nombreux projets existant sur ce territoire lui

permettent de répondre aux enjeux d’organisation

de l’Exposition universelle. En matière de mobilité,

le développement de liaisons transversales devrait

permettre de connecter le RER D et le RER B (métro

du Grand Paris Express, du barreau de Gonesse, projet

de téléphérique urbain). Ils contribuent, en particulier

dans le cas du téléphérique, à proposer de nouvelles

formes de mobilité et de découverte du territoire.

Ainsi, les différents terminaux fonctionnent comme

les portes d’entrée de l’Exposition universelle, lieux

d’information et de première immersion.

de l’Exposition universelle

Page 36: Exposition universelle 2025 : les mobilités

35

2. 2

Page 37: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Il n’y a plus d’attente boudeuse : les temps

de transition deviennent des moments enrichissants,

propices à la créativité et à l’échange. La réinvention

des lieux d’interconnexion est un élément central

permettant d’assurer une mobilité adoucie et

enchantée.

Les gares du Grand Paris sont réinvesties. Par exemple,

les Halles du Châtelet accueillent pendant l’Exposition

une grande œuvre commune de visualisation de

données. Grâce à son biopass (cf. 4/ Une flânerie

hasardeuse dans un espace virtuel original), un

objet connecté qu’il porte sur lui, le visiteur voit ses

données émotionnelles collectées et traduites en

représentation artistique. En fonction des émotions

perçues, l’œuvre évolue, s’agrandit, change de couleur

Réinvestir | les interconnexions

et de forme. Cette œuvre originale donne lieu à un

espace urbain en constante mouvance, enrichi grâce

aux émotions des visiteurs et des citadins.

Certaines stations se transforment en espace créatif : des

murs et des sols interactifs deviennent des surfaces

d’expression réactives en matière de couleurs, de

lumières et de sons. Les temps d’attente sont comblés

par la réalisation d’œuvres artistiques éphémères

renouvelables à l’infini…

À l’image des pianos dispersés dans des lieux insolites de

Paris, ces espaces de créativité deviennent des lieux de

rencontre. Les voyageurs de passage, curieux, peuvent

s’y arrêter et participer un instant avant de reprendre

leur route tandis que d’autres y créent des habitudes et

s’y retrouvent pour dessiner, écrire ou composer.

2. 22. 2 Une flânerie créative dans des interconnexions réinventées

Page 38: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Ouvertes sur la ville, les gares du Grand

Paris accompagneront le développement urbain

des quartiers et y joueront un rôle fédérateur. En

mettant son patrimoine foncier au service de projets

urbains, la Société du Grand Paris participera à cette

dynamique urbaine visant à densifier les abords des

gares. Sur les parcelles acquises pour la construction

de l’infrastructure, elle propose le développement

de programmes immobiliers connexes en relation

avec les orientations urbaines définies dans les plans

locaux d’urbanisme.

2. 22. 2Une flânerie créative dans des interconnexions réinventées

37

Page 39: Exposition universelle 2025 : les mobilités
Page 40: Exposition universelle 2025 : les mobilités

39

Une flânerie fluide | grâce à la billettique et à la signalétique

Aujourd’hui, les correspondances sont

souvent plus longues que prévu, car les zones de trajet

sont valorisées à des tarifs différents. Les touristes

découvrant Paris pour la première fois doivent

généralement prendre différents titres de transport

pour accéder à des espaces plus éloignés du cœur

historique de la ville.

En offrant un billet unique au voyageur, les organisateurs

de l’Exposition pourront répondre à la problématique

majeure de la fluidité. Un voyageur serein n’a pas à se

soucier des zones qu’il traverse, des moyens de transport

qu’il veut emprunter ou de la validité de son titre de

transport selon les heures de la journée.

Mais cette problématique se heurte à des

questions de financement et de gouvernance.

La solution aujourd’hui est de proposer un titre de

transport sur un support de type carte bancaire.

Il faudrait en effet un opérateur bancaire qui puisse,

sur le modèle des chèques-vacances, proposer une

clé de répartition aux différents prestataires afin de

simplifier les dépenses du voyageur.

L’usager pourrait ainsi alimenter une « cagnotte

virtuelle » sur une application, chargée de

façon hebdomadaire selon ses trajets et payer

ainsi l’ensemble des transports qu’il utilise.

Le paiement se ferait sans contact via un objet

connecté qui lui servirait de support. Ce modèle d’unité

de transport n’est possible que dans un circuit fermé.

La flânerie transforme donc les espaces

d’interconnexion pour une mobilité apaisée. Mais que

dire de tous ces autres moments de correspondance,

certes plus petits mais tout aussi importants dans notre

parcours ? Le renouveau de la ville est particulièrement

en lien avec la question de la multimodalité. La

gouvernance est un enjeu de taille.

Une billettique | unifiée

2. 3

Afin d’apaiser le temps de transition entre deux

moyens de transport, il faut permettre au flâneur

de se concentrer uniquement sur l’expérience qu’il

s’apprête à vivre. Cela passe par une billettique

adaptée et par la mise en place d’une signalétique

intuitive et sensible.

Page 41: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Dans l’environnement mis en place, le visiteur

peut se déplacer sans subir de pollutions sonores

ni olfactives. Une signalétique « sensorielle », sur

la base d’un véritable langage universel, est alors

possible. Une signalétique intuitive, sensible

et adaptée réapprend au visiteur à découvrir

l’environnement qui l’entoure. Quittant la logique

des flèches à suivre et du GPS, il peut lever les yeux

et contempler les espaces. Il faut alors exploiter

le toucher, l’ouïe ou même l’odorat pour faciliter

l’orientation dans la ville.

Cette signalétique peut prendre la forme d’un

couloir sonore permettant au visiteur de s’orienter

grâce à une sonorité localisée qui lui indique la route

à suivre. Le festival des jardins du Mans «  Entre

cours et jardins  » l’a déjà expérimenté. Puisque le

son se comporte d’une manière analogue aux rayons

lumineux incidents sur un miroir en se répercutant

sur les parois du mobilier urbain, on a l’impression

que le son émane directement de ces éléments. Cela

permet d’identifier un espace particulier en pointant

le son dans sa direction et de créer un couloir sonore

très directif pour guider les visiteurs d’un point A

vers un point B (Antoine Charon, designer, Sound to

sight).

Une autre idée est de laisser les gens avancer sur la

trace d’un parfum. Sur le modèle des odeurs fumantes

qui attirent les personnages de bandes dessinées vers

la cuisine ou la boulangerie, les visiteurs peuvent

être orientés vers des pavillons proposant de faire

découvrir leurs spécialités culinaires, leurs fleurs ou

encore leurs épices.

Les sols sont des surfaces sensibles aux textures

variées, qui aident instinctivement le voyageur à se

diriger. Ainsi, un visiteur malvoyant profite d’une

expérience de mobilité riche et sensible.

Dans ces lieux de flânerie dynamique, la

signalétique joue un rôle important. Elle doit permettre

à chacun de saisir les opportunités qui s’offrent à lui.

La signalétique est réinventée afin que tous se sentent

bienvenus en France. Le flâneur est un voyageur

particulièrement intéressant pour tester la réussite

d’une signalétique : ce dernier est a priori décidé à

se laisser guider par sa simple curiosité, pourtant il

souhaitera parfois se raccrocher à de l’existant, se

réorienter. La signalétique doit donc être originale,

ni trop présente, ni trop peu visible. Elle contribue

à l’expérience du visiteur, à son envie de découvrir

l’environnement qui l’entoure.

Une signalétique| sensorielle

2. 3 Une flânerie fluide grâce à la billettique et à la signalétique

Page 42: Exposition universelle 2025 : les mobilités

41

La signalétique requiert un langage universel. Pour

supprimer tous les obstacles à la compréhension, les

pictogrammes sont une solution ludique et simple.

Ils doivent être cohérents et homogénéisés afin de

permettre l’autonomie de l’ensemble des usagers quels

que soient leurs parcours de vie et leurs éventuelles

déficiences (habitués, visiteurs exceptionnels, agiles,

non agiles). C’est à ce travail que se sont attelés

Saint-Étienne métropole, la ville de Saint-Étienne

et l’Établissement public d’aménagement de Saint-

Étienne pour garantir une signalétique cohérente

aux différentes échelles du territoire.

L’uniformisation de la signalétique rend la

déambulation plus instinctive. Le voyageur qui

descend du RER reste dans un esprit harmonieux,

une même trame visuelle l’accompagne tout au long

de son parcours dans la gare TGV ou dans l’aéroport.

2. 3Une flânerie fluide grâce à la billettique et à la signalétique

Couloir sonore d'orientation à la Villette

Page 43: Exposition universelle 2025 : les mobilités

La signalétique sensorielle est aussi

individualisée, grâce aux objets connectés. Les

nouvelles technologies sont un levier pour l’émergence

de solutions de mobilité efficaces. De nombreuses

innovations favorisent la mise en relation de la demande

de mobilité (donc des voyageurs) avec une capacité de

transport sous-utilisée, en temps réel. Le covoiturage et

l’autopartage en sont l’illustration parfaite.

Lien dynamique entre virtuel et réel, le  «  biopass  »

est propre à chacun. Grâce à cet objet, le visiteur

reçoit des stimuli, des vibrations, de la chaleur et

de la lumière qui le guident instinctivement vers sa

destination, sans qu’il ait besoin de se concentrer sur

un plan. Revenons tout simplement au jeu du « chaud-

Une signalétique |individualisée

2. 3 Une flânerie fluide grâce à la billettique et à la signalétique

Page 44: Exposition universelle 2025 : les mobilités

43

froid  » qui indique la route à suivre sans indication

factuelle : Il n’y a plus de flèche pour se guider mais

une touche lumineuse ou un système d’aimantation

indiquant la direction à suivre.

Selon son choix de tourner à gauche ou à droite, le

visiteur sera orienté différemment vers un événement

surprise se trouvant à proximité. Le visiteur fait ainsi

le choix d’une expérience à vivre et non d’aller vers un

point fixe.

Ce système s’adapte en temps réel aux conditions de flux

et de congestion du réseau, en orientant les visiteurs

vers des cheminements parallèles. Il pourra ainsi utiliser

des voies atypiques, des espaces moins prisés.

À l’heure du numérique, les données ont donc un

double intérêt : pour le voyageur lui-même qui peut

recevoir des informations en temps réel sur son

parcours et pour le prestataire qui peut gérer les flux

de voyageurs pour éviter les congestions.

Les nouvelles technologies posent néanmoins

la question du libre arbitre. Nous pouvons être

conseillés et dirigés tout en gardant notre capacité

de choix individuel. Le biopass est conçu comme un

assistant, capable de souplesse.

Page 45: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Une flânerie hasardeuse | dans un espace virtuel original

En amont, l’espace est un lieu de rencontre, il

met en relation des parrains avec de futurs visiteurs.

Cet espace virtuel est personnalisable : un système

de filtrage selon des centres d’intérêt permet au

visiteur de trouver un bénévole apte à répondre à ses

questions et à l’accompagner dans ses déplacements,

pour lui faire découvrir la ville à sa façon.

Grâce à l’espace virtuel, le visiteur peut projeter son

voyage dans l’Exposition, découvrir des moyens

originaux de se rendre en France et se déplacer sur

l’ensemble du territoire.

Le biopass, objet connecté personnel, permet

au visiteur d’enrichir sa visite en partageant ses

expériences et ses ressentis avec d’autres voyageurs.

Ce biopass est un ticket d’entrée pour l’Exposition

universelle de 2025. C’est un outil d’accompagnement,

Des outils d’orientation | diversifiés et personnalisablesLorsque le visiteur arrive à l’Exposition, cet espace

virtuel évolue, les outils se transforment et deviennent

physiques. Ils prennent une forme mobile, celle d’un

objet connecté (le biopass) et une forme fixe sur le

territoire, grâce à un maillage de balises.

2. 4

quelques années avant le début de l’Exposition et

pendant tout le séjour du voyageur. Il permet au

visiteur d’accéder à un espace virtuel. Levier pour

promouvoir l’Exposition, cet espace fournit au visiteur

les outils nécessaires pour apprécier pleinement un

événement de grande ampleur.

Page 46: Exposition universelle 2025 : les mobilités

45

Réparties dans l’ensemble des métropoles françaises,

ces balises jouent le rôle de repères, réorientent vers

de nouveaux espaces et invitent à vivre sereinement

sa flânerie.

Ces balises déclinables peuvent prendre différentes

formes. Elles peuvent être intégrées à un mobilier

urbain ou encore à une œuvre d’art. On peut imaginer

qu’elles représentent le fruit d’une collaboration

entre des artistes de pays exposants. Clairement

identifiables par le visiteur, qui sait qu’il peut à tout

moment retrouver son chemin, elles alimentent

néanmoins un esprit de « jeu de piste » dans la ville.

Ces flâneries sont hasardeuses, à la fois connectées

et déconnectées.

Ce rôle de balise peut aussi être incarné par les parrains

eux-mêmes. Tout individu du quartier peut prendre ce

rôle : un retraité, un SDF ou un commerçant. Il s’agit

d’un rôle permettant une intégration sociale forte

puisque l’on devient véritablement ambassadeur

d’une nation.

2. 3

Page 47: Exposition universelle 2025 : les mobilités
Page 48: Exposition universelle 2025 : les mobilités

En 2025, l’évolution des technologies laisse

place à des mobilités virtuelles et à une nouvelle

forme d’Exposition universelle. Outre sa fonction de

boîte à outils, l’espace virtuel permet aussi de vivre

une expérience originale. Les individus peuvent se

rendre virtuellement dans l’Exposition universelle,

connectés partout dans le monde.

Réponse au désir d’ubiquité pour celui qui ne

peut se rendre physiquement en France, l’espace

virtuel permet de vivre certaines expériences.

Sur le modèle des expérimentations en cours des

étudiants de l’Institut de l’image à Chalon-sur-Saône,

une immersion visuelle et sensible permettra aux

visiteurs de découvrir en amont un avant-goût de ce

qui les attend en France.

Une flânerie virtuelle | fantasmée

Une Argentine peut par exemple retrouver

virtuellement une amie en France pour se promener

dans le pavillon thaïlandais. L’immersion virtuelle

n’est pas seulement visuelle, elle peut observer les

monuments d’un navire, ressentir la brise et les

gouttes d’eau. Elle peut aussi choisir de rejoindre

Marseille en une seconde ou d’aller flâner sur les

falaises d’Étretat. Ce monde est bien virtuel et il

autorise toutes les formes de flânerie fantasmée.

Véritable teaser, cette partie de l’espace virtuel attise

la volonté des visiteurs de se rendre à l’Exposition.

Comme le roman Sur la route de Jack Kerouac donne

envie d’aller découvrir les routes américaines, se plonger

dans l’espace virtuel de l’Exposition universelle donne

envie d’aller pleinement vivre la flânerie en France.

2. 4Une flânerie hasardeuse dans un espace virtuel original

47

Page 49: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Focus | L’Exposition universelle : épine dorsale d’une mobilité 3.0

Force est de constater la place prégnante de la

mobilité, moyen d’accéder aux ressources du territoire

dans notre société contemporaine. Et il ne s’agit plus

nécessairement de se déplacer pour avoir accès à

ces ressources, les outils numériques permettent de

répondre à nos moindres désirs. Ils révolutionnent le

monde des organisations en proposant des services

démultipliés pour simplifier, apaiser et diversifier les

mobilités quotidiennes.

Cependant, l’exclusion numérique, qu’elle soit matérielle

ou cognitive, est encore une réalité et dans notre société

hyperconnectée, elle a des conséquences fortes sur

l’inclusion sociale. La preuve, les problèmes de mobilité

étaient en 2014 classés en première position des freins

d’accès à l’emploi ou à la formation (laboratoire de la

mobilité inclusive). L’accompagnement financier et

pédagogique dans l’accès aux outils numériques est ainsi

un véritable enjeu pour l’inclusion socioprofessionnelle

et la cohésion sociale.

Le 2.0 fut l’ère de l’économie de partage d’informations

et de compétences entre tous, l’opportunité de savoir

sans être spécialiste. L’arrivée du 3.0 annonce l’accès

généralisé aux ressources fournies par Internet, la

confusion quasi complète du monde virtuel et du monde

réel : les objets connectés tiennent lieu d’appareils

médicaux, les jeux vidéo propulsent les joueurs dans le

monde réel (Ingress de Google). Par ailleurs, l’ouverture

des données est en œuvre afin de permettre à chacun

de maîtriser les informations pour régir ses dépenses, sa

mobilité, en bref, sa vie.

Alors que les Expositions universelles sont reconnues

comme catalyseurs d’innovations techniques et

usagères, le rassemblement de milliers de visiteurs doit

s’accompagner d’un rebond pour offrir le plus grand

nombre de services utiles aux visiteurs. Les données,

Page 50: Exposition universelle 2025 : les mobilités

49

au cœur de ce succès, doivent être partagées. Elles

sont stratégiques et invitent à l’irruption du citoyen

utilisateur, réduisant l’asymétrie des informations

du consommateur vers l’opérateur. L’accessibilité à

toutes ces informations doit tout d’abord être garantie :

occasion de bonne pratique, de se montrer en exemple

sur la mise à disposition d’informations utiles pour

le consommateur-visiteur-acteur. En outre, cette

accessibilité doit être à la fois physique, financière

et cognitive, ce qui n’est finalement pas encore une

évidence.

En plus de l’ouverture des données, le système de

balises maillées sur le territoire et accessibles à tous

est une alternative envisageable à l’«  objet connecté  ».

Sur le même modèle que les autoroutes rendues

gratuites si aucune autre route gratuite n’existe en

parallèle, ce système de balises rend équitable l’accès

aux informations fournies pour profiter pleinement

de l’Exposition sans nécessairement posséder un objet

connecté. Une réponse concrète est formulée face

aux problèmes cognitifs avec les balises humaines qui

contrecarrent l’isolement face à l’incompréhension ou

l’inhumanité d’une machine. L’Exposition universelle

est l’occasion de réunir l’ingéniosité collective autour de

cette problématique et d’y trouver des solutions.

Page 51: Exposition universelle 2025 : les mobilités

3

Page 52: Exposition universelle 2025 : les mobilités

5151

La flânerie au service de l’inattendu | de la surprise et de la rêverie

Page 53: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Le visiteur apaisé, dans un environnement remodelé et adapté à ses déambulations

créatives, peut donc se laisser porter au gré de son imaginaire. Le flâneur peut

bénéficier de l’ensemble des opportunités offertes par une Exposition universelle s’il

aborde cette expérience avec originalité. Il s’agit de proposer aux visiteurs un voyage

riche et dépaysant.

3.1

Page 54: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Une flânerie aléatoire | laissant une large part à la surprise

La mobilité flâneuse laisse place à l’aléa. Ce dernier

permet de «  désoptimiser  », de prendre son temps

mais aussi de sortir des sentiers battus. La flânerie

se fait alors levier d’une dispersion des voyageurs et

rééquilibre les flux.

Par le biais du « biopass », on imagine un système

de notification surprise. Grâce à celui-ci, le visiteur ou

le citadin de passage dans un quartier, peut recevoir

aléatoirement les informations sur les événements

se trouvant à proximité. En proposant aux différents

voyageurs et résidents de se rendre à l’événement, ce

système de notifications surprises permet la formation

progressive d’un véritable convoi exceptionnel. Guidés

par la curiosité, les visiteurs partagent cet instant de

trajet, devenu commun et transformé en un moment

festif et de rencontre.

Par exemple, lors d’une promenade dans le quartier

chinois du treizième arrondissement, un touriste

bordelais reçoit soudainement une notification, par le

biais de l’espace virtuel de l’Exposition universelle.

Informé d’un événement inédit devant la mairie d’Ivry,

il pourra, en s’y rendant, croiser un résident du quartier

qui a été informé de la même manière. Ensemble, ils

se rendront à la présentation inédite d’une innovation

néo-zélandaise, initiation à grande échelle à la peinture

corporelle.

Un système de mobilité | spontané

53

3. 1

Page 55: Exposition universelle 2025 : les mobilités

L’information reçue est aléatoire et chacun en

devient d’autant plus attentif à son environnement.

L’excitation de l’inattendu donne aussi un aspect ludique

à la mobilité. Le jeu invite à la découverte et à quitter les

parcours traditionnels. Il permet donc de mettre en place

un système différent afin de déconcentrer les activités

touristiques. La «  ludicisation » permet effectivement de

transformer le quotidien du résident, de faire de la France

un jeu de piste géant.

Il peut s’agir de collecter des informations incomplètes,

de les compléter ailleurs, de collecter des images ou d’en

créer. C’est une façon de laisser sa trace physique ou

numérique, dans des lieux différents de l’Exposition,

par le biais des balises par exemple et pourquoi pas tout

simplement par le bouche-à-oreille.

Ces découvertes surprenantes passent aussi par le biopass,

sous la forme de projections aléatoires : des « Snapshots ».

Lors de la consultation de son biopass, le visiteur est

surpris par une visualisation holographique d’un

autre lieu de l’Exposition : un pavillon ou encore une

manifestation éphémère. Ce « shot » immersif permet une

brève expérience qui invite à se rendre virtuellement

dans un espace que le visiteur n’aurait pas prévu de

découvrir.

La surprise ravive aussi l’intérêt des potentiels visiteurs

pour l’espace virtuel de l’Exposition.

Un système d’information | aléatoire et stimulant

3.1 Une flânerie aléatoire laissant une large part à la surprise

Page 56: Exposition universelle 2025 : les mobilités

55

3. 1

Page 57: Exposition universelle 2025 : les mobilités
Page 58: Exposition universelle 2025 : les mobilités

57

La flânerie s’adosse à un système aléatoire

mais est avant tout le reflet du choix de l’individu : ne

pas savoir où l’on va, choisir comment aller quelque

part, autrement. La flânerie, c’est donc repenser sa

façon de s’orienter et de concevoir les territoires que

l’on traverse : le visiteur a le choix entre une palette

d’outils ludiques qui accompagnent sa déambulation.

Une flânerie ludique | grâce à une cartographie inattendue

Le visiteur peut utiliser des cartes nouvelles

et originales permettant de changer de focale et

de naviguer entre une perception floue et nette.

Des cartographies ludiques et mystérieuses grâce

auxquelles on prête véritablement attention aux

événements de proximité et grâce auxquelles on est en

phase avec son environnement plutôt que dans une

logique d’inventaire des pavillons. L’enjeu d’une « autre

cartographie » est celui d’un autre territoire : une carte

« différente » donne à voir et à penser un territoire

différemment.

Des cartes | originalesCes cartes sont accessibles via différents supports

comme des écrans flexibles, pliables mais aussi des

projections, des hologrammes ou encore de la réalité

augmentée à partir des balises dans la ville.

L’open source est un levier majeur pour décloisonner

les modes de transport et mutualiser les informations.

On peut lier le transport à d’autres activités et dans

cette perspective d’ouverture des données, mettre en

place un système de recherche basé sur les attentes

des visiteurs. Les initiatives actuelles se multiplient

et favorisent l’interaction entre les utilisateurs pour

partager leurs expériences et leur vécu.

3. 2

Page 59: Exposition universelle 2025 : les mobilités

3.2 Une flânerie ludique grâce à une cartographie inattendue

S’orienter de manière nouvelle, par exemple à partir

d’une carte sensible collaborative.

Grâce à un fond de carte de base, les utilisateurs de

l’espace virtuel de l’Exposition peuvent participer à

son élaboration. Ce sont des cartes « ouvertes », sur

lesquelles les utilisateurs annotent les émotions

et les expériences vécues pendant leur parcours.

Ces cartes interactives à plusieurs niveaux

permettent de mêler le ressenti et la subjectivité

de plusieurs individus, de découvrir des sites sous

un nouveau jour, une nouvelle vision, qui n’est pas

nécessairement la nôtre.

C’est ce qu’utilisera par exemple une touriste

allemande venue à Paris en 2025 pour l’Exposition et

curieuse de découvrir cette nouvelle ville végétalisée

au cours des dix années précédentes ! Grâce à

l’espace virtuel et à son biopass, très spontanément,

elle peut faire une recherche sous forme de mots-

clés. Elle choisit le mot « oxygéné » et une carte se

constitue alors grâce à la participation de tous les

visiteurs précédents. Elle se laisse ensuite guider en

suivant les émotions ressenties et partagées par les

autres visiteurs.

Des cartes | sensibles

Page 60: Exposition universelle 2025 : les mobilités

3. 2Une flânerie ludique grâce à une cartographie inattendue

59

Visualisation d'une carte sensible sur l'espace virtuel de l'Exposition Universelle

Page 61: Exposition universelle 2025 : les mobilités

S’orienter de manière nouvelle, par exemple

à partir d’une carte sensible collaborative. Grâce à un

fond de carte de base, les utilisateurs de l’espace virtuel

de l’Exposition peuvent participer à son élaboration.

Ce sont des cartes «  ouvertes  », sur lesquelles les

utilisateurs annotent les émotions et les expériences

vécues pendant leur parcours. Ces cartes interactives

à plusieurs niveaux permettent de mêler le ressenti et

la subjectivité de plusieurs individus, de découvrir des

sites sous un nouveau jour, une nouvelle vision, qui

n’est pas nécessairement la nôtre.

C’est ce qu’utilisera par exemple une touriste

allemande venue à Paris en 2025 pour l’Exposition et

curieuse de découvrir cette nouvelle ville végétalisée

au cours des dix années précédentes ! Grâce à l’espace

virtuel et à son biopass, très spontanément, elle peut

faire une recherche sous forme de mots-clés. Elle

choisit le mot « oxygéné » et une carte se constitue

alors grâce à la participation de tous les visiteurs

précédents. Elle se laisse ensuite guider en suivant

les émotions ressenties et partagées par les autres

visiteurs.

Des cartes | dynamiques

Un second exemple pour repenser sa façon de s’orienter

est celui d’une carte dite « jeu vidéo ». Il s’agit d’une carte

vierge qui se dévoile au fil du parcours du visiteur.

Comme sur un jeu de plateforme, le visiteur passe

du flou au net car la visibilité est locale à 200, 500,

800 mètres. La carte enregistre l’expérience de mobilité

du visiteur et la rend visible. Le visiteur est alors attentif

puisqu’il s’approprie l’espace, apprend à le comprendre, à

jouer avec lui et à se laisser surprendre.

Page 62: Exposition universelle 2025 : les mobilités
Page 63: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Une flânerie nocturne | favorisant le réenchantement

La flânerie est une rupture, elle offre des

expériences nouvelles de mobilité et devient un

levier sur mesure pour réenchanter les déplacements.

C’est bien la nuit, moment onirique par excellence,

qui offre un cadre propice à la flânerie rêveuse, où

l’on ne cherche plus à être productif mais à profiter

pleinement de l’instant présent.

Penser une Exposition de nuit, c’est provoquer un

décalage horaire entre les Franciliens et les visiteurs

en évitant la superposition des flux touristiques aux

heures de pointe.

L’expérience de l’Exposition de nuit doit présenter

une différence marquée, une spécificité par rapport

au jour. Ainsi, chacune des 180 nuits de l’Exposition

peut être proposée à un pays ou à un groupe de

3.3

Page 64: Exposition universelle 2025 : les mobilités

pays exposants. Ils réinvestissent et transforment

les villes françaises, en font un rêve éveillé pour les

noctambules. Il faut alors jouer sur la réversibilité

de la nuit, son aspect magique en adoptant un

schéma « Cendrillon » où au crépuscule la ville se

métamorphose. On connaît par exemple la capacité

des Allemands à transformer le soir des friches

industrielles en hauts lieux de la culture.

La nuit présente moins de contraintes que la journée

et peut être utilisée comme un grand terrain de jeu. Il

est donc à nouveau possible de jouer sur la réversibilité

des lieux. C’est une occasion rêvée d’investir des espaces

engorgés de jour ou encore trop méconnus du Grand

Paris. C’est aussi un moyen de partager les lieux, de les

affecter à des usages multiples en fonction des périodes.

3. 3

63

Page 65: Exposition universelle 2025 : les mobilités

3.3 3. 3

Page 66: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Saint-Denis Pleyel, pôle majeur en 2025 notamment

avec l’arrivée du Grand Paris Express, est par exemple

investi le temps d’un soir par le Chili.

Dans ces grands pôles parisiens, la récupération des

vibrations émises par les voyageurs grâce à des sols

piézoélectriques peut permettre de fournir l’énergie

nécessaire à la construction de grandes œuvres

lumineuses.

C’est bien la nuit que la signalétique lumineuse prend

tout son sens. C’est une signalétique évolutive, adaptée

et sensible.

Des convois lumineux ou des routes phosphorescentes

permettent de limiter à la fois les pollutions lumineuses

et les coûts énergétiques.

La dimension festive de l’éclairage nocturne s’ajoute au

charme et à la magie propre à la vie nocturne.

La nuit a néanmoins des exigences, comme celle d’un

transport adapté. Un transport à la demande favorise la

sérénité du voyageur pour des parcours sécurisés, festifs

et flexibles. Si les temps nocturnes sont des moments

de logistique nécessaires dans le domaine ferroviaire,

l’utilisation du bus, à la fois souple et personnalisable,

semble être une alternative bienvenue.

C’est alors l’occasion de vivre une mobilité décalée en

proposant aux pays exposants de présenter la richesse

de leur culture en invitant les visiteurs à découvrir leurs

moyens de transport locaux.

Marseille peut, par exemple, être investie le temps d’une

nuit, par un réseau nocturne de bus rouges à deux

étages et devenir ainsi le cœur du Royaume-Uni.

Le voyage est au cœur de l’expérience, notamment lors

des trajets sur de longues distances. L’Exposition peut

ainsi permettre de dynamiser le train de nuit en reliant

les villes de l’Exposition par des trains de nuit.

Des trains à couchettes à ciel ouvert font du trajet un

moment de l’Exposition à part entière. Ces convois

nocturnes à l’ambiance étoilée laissent un souvenir

impérissable.

Une flânerie nocturne favorisant le réenchantement

65

Page 67: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Une flânerie excentrique | grâce à des parcours originaux

Des mobilités dédiées | au départ des territoires d’outre-mer

L’Exposition de 2025 est bien l’occasion de

vivre une mobilité originale. Avoir l’opportunité de vivre

une expérience qui sort de l’ordinaire.

Cela peut être utilisé comme un moyen de revaloriser

certains territoires, notamment les territoires d’outre-

mer. Dotés de patrimoines spécifiques, ces territoires

pourraient être les zones avancées de l’Exposition

universelle. Des transports dédiés entre l’outre-mer et

la métropole peuvent être conçus. Ils encouragent alors

les visiteurs des pays voisins à passer justement par les

territoires d’outre-mer pour rejoindre l’Hexagone.

Il faut alors proposer des voyages spectaculaires et

modernes comme des vols suborbitaux au départ

de Kourou vers Toulouse. Ces technologies, en plein

développement en 2025, permettent de mettre en

avant la technologie et l’aéronautique françaises et

étrangères.

Il est aussi possible de conjuguer le moderne et

l’ancien, en utilisant le passé pour promouvoir

l’avenir. Cela consiste par exemple en un voyage

entre l’Amérique du Nord, au départ de Saint-

Pierre-et-Miquelon et la métropole ; un voyage à

bord de l’Hermione ou du moins de la reconstitution

de cette frégate qui a conduit le général La Fayette

aux États-Unis lors de la guerre d’Indépendance.

Ces six mois sont bien l’occasion d’imaginer une

multitude de voyages curieux sur de longues

distances entre la métropole et ses territoires

d’outre-mer, ce qui permet de les intégrer à

l’Exposition.

3.4

Page 68: Exposition universelle 2025 : les mobilités

En 2025, Paris est connectée aux métropoles

régionales en deux heures par TGV. L’Exposition

universelle est l’occasion de multiplier les moyens de

relier les métropoles entre elles.

Grâce aux billets à escales, ceux qui le souhaitent

trouvent l’occasion de parcourir les territoires

français et de s’y arrêter tout au long de leur parcours.

Inspirées de celle qui relie Paris à Londres, de grandes

voies vertes et partagées sont dégagées.

Les marcheurs, les cyclistes, les roulettes ou encore les

cavaliers s’y côtoient.

Dans les airs, de nouveaux Zeppelins à grande

capacité permettent de vivre la flânerie entre les

villes de l’Exposition.

67

3. 4

Page 69: Exposition universelle 2025 : les mobilités
Page 70: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Des mobilités quotidiennes | revisitées

Sur les distances courtes, ce sont aussi les

expériences du quotidien que l’on veut revaloriser, en

utilisant les infrastructures déjà existantes. Ainsi, il

est intéressant de proposer au citadin un trajet plus

qualitatif afin de lui donner envie de s’établir un peu

plus dans sa mobilité. Comment se repère-t-on dans

nos trajets pendulaires, en minutes, en kilomètres,

en nombre de stations, en passages à l’extérieur ? Un

trajet fragmenté semble plus rapide et plus ludique.

Proposons donc aux résidents de nouveaux repères.

Certaines routes, certains tunnels, certaines stations

sont thématisés lors de l’Exposition.

En quittant son travail à Paris, place d’Italie, un

habitant de Goussainville préférera par exemple aller

à la gare d’Austerlitz à pied. Madagascar et l’Afrique

du Sud y ont établi leur pavillon et ont investi les

grands axes se trouvant à proximité. En acceptant de

flâner, le stress des 10 minutes perdues par rapport

au trajet en métro sera ressenti comme des minutes

de plaisir supplémentaires. Une fois dans le RER D, la

grande fresque canadienne dans le tunnel de sortie de

la gare du Nord lui sert de repère puisqu’il découvre

qu’il lui reste à peu près 20 minutes. Il a certes perdu

10 minutes, mais il n’a pas perdu son temps.

69

3. 4Une flânerie excentrique grâce à des parcours originaux

Page 71: Exposition universelle 2025 : les mobilités

4

Page 72: Exposition universelle 2025 : les mobilités

71

La flânerie | un catalyseur de modèles pérennes

71

Page 73: Exposition universelle 2025 : les mobilités

La flânerie invite donc à une rupture dans notre rapport au temps. Testés

à grande échelle, les nouveaux comportements surgissant pendant l’Exposition

universelle deviennent le fondement d’un modèle pérenne. Le rapport à autrui né d’une

déambulation curieuse est réenchanté, les individus responsabilisés prennent conscience

de leur impact environnemental. Ce modèle a pour vocation de s’établir au-delà du temps

de l’Exposition et ouvre la porte à une mobilité durable : équitable, viable et vivable.

Page 74: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Une flânerie « fertile » | dans une société collaborative

La mobilité en 2025 doit être une expérience

sensible. Éloigné de la logique du parcours imposé

et systématique, le flâneur s’autorise toutes les

découvertes inattendues d’espaces, d’activités et toute

rencontre fortuite. Sa mobilité devient une expérience

enrichissante, inenvisageable par des algorithmes et

finalement pérenne.

La flânerie favorise l’humanisation du déplacement et la

prise de conscience que derrière chaque mobilité se trouve

un groupe d’individus. Dans une société hyperconnectée,

il est important de réaffirmer l’importance de la

rencontre inattendue. Se déplacer répond d’ailleurs aussi

à un besoin de rencontre et de découverte d’autrui. Ainsi,

rencontrer un parfait inconnu au détour d’un convoi

exceptionnel n’est plus perçu comme une intrusion ou un

obstacle à un trajet bien défini mais comme un aléa, une

richesse. La découverte et la curiosité se partagent pour

inventer ensemble des parcours inexistants.

Cette logique de rencontre s’inscrit dans une société

de partage où les modèles collaboratifs et participatifs

transforment les relations économiques. Une flânerie «

fertile » invite le visiteur à s’impliquer de manière globale,

à devenir acteur dans sa mobilité, dans sa visite, afin de

construire sa propre expérience.

73

Page 75: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Focus | Le Grand Paris

À Paris, la densification progressive du

tissu urbain depuis les années 1990 a étendu la

ville au-delà d’une nouvelle ceinture, la petite

couronne. Avec 8,5 millions de voyageurs chaque

jour, le réseau de transports en commun d’Île-de-

France accueille sur 10 % du réseau près de 40 %

du trafic national. Ses infrastructures ferroviaires

ont besoin d’être modernisées et développées pour

faire face à l’augmentation importante du trafic (+ 21

% en 10 ans). Les années 2010 seront consacrées au

développement du Grand Paris.

L’ampleur du projet est sans précédent avec 200 km

de métro et 72 nouvelles gares, avec un enjeu triple :

- la qualité de vie : 90 % des Franciliens habiteront à

moins de 2 km d’une gare ;

- la solidarité : par le désenclavement des territoires

les plus défavorisés ;

- l’emploi : de 15 000 à 20 000 emplois directs créés

chaque année par les travaux, puis plus encore, une

fois les projets mis en service.

Avant tout, le Grand Paris offre l’opportunité

de développer le logement sur le territoire.

L’augmentation des loyers et des prix de l’immobilier

empêche un nombre croissant de ménages de se

loger. Il faut construire plus, au bon endroit et

à des prix adaptés au budget des Franciliens. Le

rythme annoncé de 70 000 logements chaque

année pendant 25 ans, contre 42 000 actuellement,

prévoit 1,5 million de logements supplémentaires à

terme. Une offre foncière de 200 km² a été définie,

aux abords des futures gares du Grand Paris. La

construction de logements, bureaux, commerces et

équipements en surplomb et à proximité immédiate

des gares permettra d’intégrer le transport dans la

ville. « Toutes les études internationales le montrent :

lorsqu’un réseau de transports efficace est mis en place

et dessert un territoire, les prix du foncier augmentent »,

avance Benoît Labat, directeur de la valorisation et du

patrimoine de la Société du Grand Paris.

Les contrats de développement territorial (CDT),

définis dans la loi du 3 juin 2010 relative au Grand

Paris doivent mettre en œuvre le développement

économique, urbain et social de territoires stratégiques

et en particulier ceux desservis par le réseau de

transports publics du Grand Paris. Leur mise en place

répond à l’engagement d’associer la société civile au

projet : le Grand Paris doit être utile avant tout aux

habitants. Ce sont les habitants qui donnent vie et

forme à un territoire, ils en sont la matrice. La ville

durable est une ville pensée par et pour ses habitants.

La valorisation de la part de patrimoine non utilisée

de la SNCF est réalisée en relation étroite avec les

collectivités, les professionnels de l’aménagement et de

l’immobilier. Les fonciers mutables vers l’urbain sont

traités par la filiale aménageur Espaces Ferroviaires

(SNEF), puis revendus par lots constructibles. Exemple

récent, la fermeture d’un centre informatique SNCF

situé sur une emprise de 1,6 hectare au cœur des

Batignolles a donné naissance au futur quartier

Saussure (28 000 m2 de logements).

Page 76: Exposition universelle 2025 : les mobilités

75

Page 77: Exposition universelle 2025 : les mobilités

En 2025, dans une démarche de mutualisation des

moyens, l’Exposition est un tremplin.

De grands constructeurs automobiles saisissent par

exemple l’occasion pour promouvoir de nouveaux

véhicules propres. Un certain nombre d’entre eux

sont mis à disposition du grand public, librement

partagés entre tous. Ils passent aléatoirement d’un

utilisateur à un autre en fonction de leurs besoins et

de la disponibilité d’un véhicule à proximité. Grâce

au système de géolocalisation, on constate, au bout

de six mois, le chemin parcouru par chaque voiture

et la diversité des profils des utilisateurs. Ce type

d’initiatives peut bousculer le quotidien et créer des

opportunités.

4.1 Une flânerie « fertile » dans une société collaborative

Page 78: Exposition universelle 2025 : les mobilités

4. 1Une flânerie « fertile » dans une société collaborative

77

Page 79: Exposition universelle 2025 : les mobilités

4.2

Page 80: Exposition universelle 2025 : les mobilités

79

Une flânerie solidaire | pour une mobilité durable

En 2025, la mobilité est participative et

collaborative, notamment afin de répondre aux

préoccupations environnementales. Dès lors, une

mobilité durable et solidaire est une évidence lors de

l’Exposition.

La production et la consommation d’énergie

appellent la collaboration. Nous sommes créateurs

d’énergie de multiples manières. Sur le principe du

manège de vélocipèdes du musée des Arts forains de

Paris, où les passagers, en pédalant à l’unisson, font

avancer le carrousel, nous sommes une potentielle

source d’énergie. Le cadre de l’Exposition universelle

apporte le contexte de la fantaisie pour promouvoir

des pratiques durables, en relevant par exemple le défi

de pédaler pour produire la lumière d’un train entre

Lyon et Marseille.

La durabilité et la solidarité se conjuguent au sein des

nouvelles mobilités de 2025. Des moyens proactifs de

transport permettent de stocker l’énergie produite par

les plus performants pour qu’elle soit réutilisable par

les personnes ayant plus de difficultés à se déplacer.

C’est alors un moyen de favoriser la collaboration

intergénérationnelle.

D’ailleurs, les problématiques d’accessibilité invitent à

développer un design et une ergonomie universels : si

un senior peut se déplacer, tout le monde le peut.

En utilisant un Velo’v à Lyon, VCub à Bordeaux ou

Vélib’ électrique à Paris, un lycéen peut lors de son

trajet le matin stocker l’énergie dans le vélo qui servira

ensuite à une personne âgée venue déambuler sur les

sites de l’Exposition.

Pour être encouragée et convaincre de son utilité, la

récupération de cette énergie nécessite par ailleurs

une perception immédiate des effets. L’expérience

est alors quantifiable. Le visiteur ou le résident voit

grâce à son biopass les conséquences de l’effort fourni,

à la fois pour son propre corps mais aussi en matière

d’énergie réutilisable.

Georges Amar prospectiviste et auteur

« Le corps est en train de changer. C’est cela que j’entends par

le genie du corps… Le corps est en train de devenir l’instrument

fondamental, l’acteur de la mobilite ? » (1)

4. 2

79

Page 81: Exposition universelle 2025 : les mobilités

L’intensification des flux touristiques est

aussi un enjeu écologique, la question des transports

de masse se pose. Le transport fluvial est une des

solutions à Paris, où les monuments historiques

sont principalement concentrés autour de l’axe de la

Seine. Le fleuve conduit les visiteurs dans le Grand

Paris, jusqu’à Saint-Denis Pleyel ou aux Ardoines, des

sites majeurs de l’Exposition. Moins directe mais plus

onirique que les transports souterrains, en voguant,

la flânerie paresseuse fait découvrir un nouvel aspect

de la ville, supprimant ainsi l’engorgement des lieux

touristiques par les autocars.

Avec la venue de plusieurs dizaines de millions de

touristes supplémentaires, la question de la mobilité

des biens se pose aussi. Si le fret doit s’intensifier,

on envisage plutôt de mettre en place des circuits

courts, rendus possibles par l’essor des nouvelles

technologies.

Le développement des imprimantes 3D, de

l’agriculture urbaine dans le nouveau Paris végétalisé

et les autres métropoles ou encore le mouvement des

makers sont de multiples alternatives possibles aux

méthodes actuelles.

Ces modèles s’appuient sur la location de terres et

de machines, promouvant ainsi le savoir plutôt que

la propriété. Ils s’appliquent à créer des économies

viables et pérennes mais aussi inclusives.

Partage et simplicité : voici les deux mots d’ordre de

la théorie de Navi Radjou sur l’innovation « Jugaad

», à traduire « frugale ». Il revalorise les « bricoleurs »

de Lévi-Strauss, agissant à l’intuition pour faire plus

avec moins.

La visibilité de ces initiatives semble primordiale

pour les encourager. On peut alors penser à mettre

en œuvre un label de production locale dans les

nouvelles échoppes touristiques.

4.2 Une flânerie solidaire pour une mobilité durable

Page 82: Exposition universelle 2025 : les mobilités

81

Page 83: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Focus | La logistique des grands événements

Depuis le début des Expositions universelles,

il est apparu de plus en plus essentiel de bien

ordonner la logistique de ces événements. En effet,

nous observons que les Expositions sont de plus en

plus importantes. De quelques millions de visiteurs

à la fin du XIXe siècle, nous sommes passés à des

événements monstres qui comptent quasiment 100

millions de visiteurs. Des problèmes apparaissent

au niveau de la sécurité, de l’hébergement ou de la

signalétique, mais nous allons nous concentrer ici

sur la logistique.

Paris a l’habitude d’accueillir de grands salons, mais

pas de la taille d’une Exposition universelle actuelle

(70 millions de visiteurs attendus en six mois).

C’est donc toute une logistique à revoir pour être au

rendez-vous d’un tel événement.

Les exemples de saturation sont nombreux dans les

dernières Expositions universelles, notamment à

Séville. En effet, le 3 octobre 1992, il y a eu 630 000

visites, soit 2,5 fois le seuil de saturation.

Effets de foule, congestion, sont autant de paramètres

qui freinent à la fois la logistique et la bonne tenue

des manifestations.

La logistique des marchandises de la région parisienne

s’est toujours réalisée en bordure des voies navigables

ou sur les lignes de chemin de fer. Ainsi, tout cet

héritage se concrétise par des entrepôts et des pôles

logistiques actuels implantés sur ces deux moyens de

transport quasiment inutilisés aujourd’hui pour le

transport de marchandises. Pire, certains sites sont

totalement désaffectés du fait de leur non-utilisation.

Dans le cadre de l’Exposition universelle, il faut

redynamiser ces zones prêtes à recevoir des

marchandises. Il ne faut pas en faire des zones sans

charme et qui effraient les visiteurs, mais au contraire

des lieux de vie où les pavillons peuvent siéger. Ainsi,

les marchandises arrivent directement au lieu de vente

sans passer par l’intermédiaire de la route et donc sans

encombrer les rues. Du fait de la multiplicité de ces lieux

dans le Grand Paris, envisager ces zones comme les lieux

des pavillons n’est pas absurde et pourrait réconcilier le

citadin avec ces voies souvent fuies.

Comme la plupart de ces infrastructures sont

actuellement sous-exploitées, il n’y aura pas de problème

de surcharge de trafic. Concernant les voies ferrées, on

peut imaginer que les marchandises circuleraient de

nuit pour éviter l’éventuel trafic diurne de voyageurs.

De plus, ces voies fluviales et ferroviaires pourraient

aussi constituer des points d’entrée pour les visiteurs de

l’Exposition.

La mixité fonctionnelle est un défi à relever avec la

participation de la collectivité locale.

Page 84: Exposition universelle 2025 : les mobilités

83

Aujourd’hui, un bâtiment n’est plus nécessairement

consacré à une fonction. Ainsi, nous pouvons

concevoir les activités logistiques en parallèle des

autres activités (tertiaire, locatif, etc.). Un système

logistique mis en place sous dalle ou souterrain

permet de conjuguer tous les impératifs. Mais cette

architecture doit être conçue dès la construction du

bâtiment pour une plus grande cohérence, quoique

certains projets actuels essayent de transformer des

lieux de logistique en lieux mixtes.

De nouveaux secteurs sont à investir, notamment

la voie d’eau. L’utilisation des voies d’eau pour le

transport de marchandises est un serpent de mer

pour les institutions et les entreprises. Contrairement à

Amsterdam qui a utilisé très tôt son système de canaux

couplé à des livreurs à vélo pour livrer des marchandises

(dès 1997, livraison des colis de DHL par canaux), les

villes françaises n’utilisent que très peu leurs fleuves

(le long de la Seine, Point P possède plusieurs zones de

déchargement de marchandises). Mais c’est un exemple

quasiment unique, quand on sait que la Seine peut

absorber 4 à 5 fois plus de trafic sans mettre en place

de nouvelles infrastructures. Un problème majeur de

cette solution est la mise en place d’infrastructures

spécifiques pour le déchargement des marchandises.

Des solutions locales doivent être mises en avant.

Au lieu d’enlever des points de rupture de charge, il

peut être utile d’en rajouter pour faciliter la livraison

des marchandises. Ainsi, dans la zone cruciale

du dernier kilomètre, voire du dernier mètre, des

systèmes peuvent être mis en place pour faciliter

la logistique. Contrairement à ce que l’on pourrait

croire, ces nouveaux points de rupture de charge

peuvent être rentables pour le transporteur et pour

le client. Ils concernent surtout les enlèvements

et les livraisons aux particuliers, la distribution,

le service après-vente et la logistique des retours

(palettes, marchandises en fin de vie...). Ces

nouveaux points de rupture de charge peuvent être

des plateformes urbaines logistiques dans leur forme

la plus basique, mais aussi des systèmes de consignes

dans les grandes agglomérations. Le réseau de Kiala

est connu pour rendre ce genre de services, en

permettant à l’acheteur de venir chercher son colis

quand il est disponible.

Quelques mesures préconisées ici ont déjà été mises

en place lors des Jeux olympiques de Londres. Ces

modifications dans la gestion de la logistique ont eu

beaucoup de succès à la fois auprès des habitants

et des commerçants. Londres aimerait bien que ces

mesures perdurent dans le temps pour limiter la place

des camions dans la ville et améliorer les relations

entre livreurs et riverains. Une amélioration de la

logistique lors de l’Exposition universelle ne pourra

que profiter à Paris et à la France entière.

Page 85: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Conclusion |

La flânerie est ainsi le support d’un nouveau

modèle comportemental, à intégrer à l’ensemble de

nos habitudes quotidiennes. Elle est à la fois l’outil de

création d’une ville plus apaisée et plus vivante, où

la possibilité de choix permet de retrouver le contact

avec nos multiples territoires de vie, et parallèlement,

elle donne la possibilité de reprendre le temps de vivre

et de rompre avec l’objectif omniprésent d’efficacité du

monde contemporain.

La flânerie est multiple et adaptable, à la fois onirique

et réaliste, c’est ce qui fait la force de ce projet.

C’est bien l’Exposition universelle de 2025 qui

permettra sa réalisation. L’esprit festif, propre à ce type

d’événements, est propice à l’errance rêveuse de notre

proposition. La flânerie permet au visiteur de prendre

part aux festivités et d’en devenir un acteur créatif. Il

collabore ainsi à la formation d’un événement fabriqué

par ses propres participants.

Le concept de flânerie est étroitement lié aux travaux

de nos collègues des ateliers partenaires. Un territoire

élargi à l’ensemble de la France multiplie les possibilités

flâneuses ; faire des gares les pavillons de l’Exposition

replace les questions de mobilité au centre des enjeux

à prendre en charge par les pays participants ; les

problématiques d’un accueil et d’un hébergement où

l’hospitalité est le mot d’ordre imposent une offre de

transport adaptée et adaptable, diversifiée, chaleureuse

et agréable ; multiplier les modes de déplacement en

favorisant les mobilités douces, c’est aussi limiter les

besoins en infrastructures lourdes et donc les coûts ;

enfin, la flânerie sait également stimuler les autres sens

ou générer des perceptions autrement, un tremplin

pour envisager la communication autour de cet

événement unique en son genre.

Les trois thèmes qui ont motivé notre réflexion

(participation, immersion et action), proviennent très

certainement de la manière dont nous avons abordé

ce semestre au Centre Michel Serres. Nous étions en

roue libre, entièrement responsables et maîtres des

idées que nous aurions à défendre devant le public. Ce

travail est le résultat de nos recherches et réflexions

actives, nous nous sommes nous-mêmes immergés

Page 86: Exposition universelle 2025 : les mobilités

dans cette notion à la fois nouvelle et intemporelle,

mais constamment en évolution, qu’est la mobilité

dans toutes ses déclinaisons possibles. Enfin, cette

réflexion fut avant tout participative et collaborative.

Nos plus grands atouts ont été nos différences, ou plutôt

nos complémentarités : qu’elles soient disciplinaires,

méthodologiques ou humaines, elles nous ont permis

de nous interroger en profondeur sur les fractures

du modèle actuel, ses dérives et ses tendances, en

fonction de nos spécialités respectives, afin de définir

une réponse universelle à une attente commune

émergente.

Mais les mobilités évoluent sans cesse, les technologies

physiques et numériques les transforment et changent

notre rapport au déplacement. Qui peut dire de quoi

sera fait l’idéal de mobilité après 2025, quand nous ne

serons plus la jeune génération en devenir ?

Pour le moment, seule cette interrogation reste en

suspens : le monde est-il prêt à lâcher prise pour

venir s’immerger insouciamment dans cette nouvelle

expérience qu’est la flânerie ?

85

Page 87: Exposition universelle 2025 : les mobilités

5

Page 88: Exposition universelle 2025 : les mobilités

87

L’équipe | transdisciplinaire

Page 89: Exposition universelle 2025 : les mobilités

« D’aucuns ont des aventures,

Page 90: Exposition universelle 2025 : les mobilités

89

7. 1

je suis une aventure.”Hubert Bonisseur de la Bath

89

Page 91: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Centre Michel Serres

Felix BECQUARTIngénierie - ICAM Lille

Albane FILYDroit et Diplôme du Centre Michel Serres - Paris 1 Panthéon Sorbonne, HeSam

Khader BERREKLA Architecture- ENSAPLV Coline GUEDJ

Management International - ESCPEdouard BERTAGNA

Ingéniérie- ENSAM

Chloé ROTROUDesign et Diplôme du Centre Michel Serres - Paris 1 Panthéon Sorbonne, HeSam

Arwa BOUSSAÂArchitecture- ENSAPLV

Charly TERRANOVAÉconomie et Diplôme du Centre Michel Serres - Paris 1 Panthéon Sorbonne, HeSam

Ludivine BUS Droit et Urbanisme- Paris 1 Panthéon Sorbonne

Sandrine AUGERResponsable administrative et pédagogique du Centre Michel Serres

Marc LE COQDirecteur des projets du Centre Michel Serres

Alain CADIXDirecteur du Centre Michel Serres

Fabrice MANTELETChef de projet adjoint

Bernard MOISEChef de Projet

Khanshana AGODAGEArchitecture - ENSAPLV

Sebastien EYRIGNOUXIngénierie- ENSAM

Page 92: Exposition universelle 2025 : les mobilités

91

Ecole nationale supérieure d’architecture de Bordeaux

Ecole des beaux-arts de Bordeaux

Institut de l’image de Chalon-sur-Saône

Arts et Métiers ParisTech (Centre de Bordeaux)

Gabrielle CHENGArchitecture

Ailin GALLOArchitecture

Jessica LOISONPaysagisme

Kent FITZSIMONSEnseignant

Matthieu ANTONIOL Hamza MESSLAHAHoang CUONG Ramy RZEM

Lucas BANCEL Tristan ROGNARDSimon GLAUDA Eleonore PONTHON

Azita AHMADIEnseignante

Philippe VIOTEnseignant et directeur

91

Lola DEKETELAERE Pierre MILLION Tao LIU Christian VANNIER

Jean-Philippe HALGAND Enseignant

Jean-Charles ZEBOEnseignant

Page 93: Exposition universelle 2025 : les mobilités

92

Page 94: Exposition universelle 2025 : les mobilités

93

En master 2 à l’École nationale supérieure

d’architecture de Paris-La Villette, les enseignements

variés que j’ai suivis m’ont amenée à interroger les

questions d’urbanisme.

Intriguée par la place qu’a su prendre l’automobile dans

le dessin de nos villes d’aujourd’hui, c’est la richesse

de cette thématique dans un contexte où la voiture

critiquée fait place à des modes de déplacement

diversifiés, plus doux et plus coopératifs et où le

numérique prend une importance démesurée, qui m’a

incitée à poursuivre ma réflexion. C’est la définition

Khanshana AgodageArchitecture

[email protected]

même de la mobilité qui est constamment remise

en cause par la multiplicité des facettes se cachant

derrière cette notion, qui nous est à tous, d’une manière

ou d’une autre, si familière.

Je pense que les mobilités façonnent le visage des

villes et qu’elles en sont depuis toujours un élément

fondateur et intrinsèque. C’est une thématique

passionnante puisqu’en évolution constante !

Le projet d’EXPOFRANCE 2025, dans le cadre du

Centre Michel Serres, m’a séduite par le regard

neuf et pluriel qu’il permet, grâce au croisement de

personnalités issues d’horizons très divers et à la liberté

qu’offre le programme, autant sur la forme que sur le

fond. Mon choix de l’architecture était déjà le résultat

de ma curiosité pour tous les domaines, une belle

synthèse d’approches à la fois techniques, artistiques

et culturelles.

Ici, un point d’honneur est mis à favoriser l’innovation

par une liberté créatrice basée sur l’autonomie, nous

permettant de travailler comme une start-up. Ce

sentiment de responsabilisation et de totale liberté

de mouvement et de pensée a été le moteur de ma

motivation. Cette expérience, trop courte, mais d’une

grande richesse humaine et forte en stimulations

intellectuelles, en contact étroit avec le monde

professionnel, fut un apport sans comparaison possible

avec celui du monde universitaire « classique » !

L’équipe transdisciplinaire

Page 95: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Au terme de mes cinq années d’études à

l’ICAM apprentissage, une école d’ingénieurs lilloise,

j’ai souhaité découvrir une autre manière de réfléchir.

Lorsque l’on est habitué à réfléchir avec d’autres

ingénieurs, on finit par avoir quelques réflexes comme

répondre à un cahier des charges de la manière la plus

efficace possible. Mais la créativité est souvent mise

de côté…

J’ai découvert que la méthodologie de réflexion des

designers me correspondait davantage, c’est-à-dire

réfléchir sur le concept en lui-même au lieu de se

Félix BecquartIngénierie

[email protected]

concentrer uniquement sur sa réalisation.

Rejoindre le Centre Michel Serres, c’était l’opportunité

de découvrir cette nouvelle méthodologie tout en

travaillant sur un sujet aussi extraordinaire que

l’Exposition universelle.

Nous travaillons sur le sujet des mobilités. Pour être

franc, je ne m’étais jamais intéressé à la notion de

mobilité avant de participer à ce projet. Aujourd’hui,

je constate que grâce à nos recherches, je me suis

construit une opinion sur ce qu’est la mobilité. Je mets

un point d’honneur à ce que l’homme adopte une

mobilité qui ne nuise pas à l’environnement. Dans ce

domaine, les innovations technologiques attendues

sont celles qui concernent la diminution considérable

de nos dépenses énergétiques. Les mobilités animales

sont de beaux exemples à suivre en matière de faible

consommation énergétique.

Travailler en groupe pluridisciplinaire représente

un défi qui vaut la peine d’être surmonté. En effet, la

pluridisciplinarité permet de répondre de manière

plus complète à la problématique exposée. Chacun

a sa personnalité et ses connaissances à apporter

au groupe. Le résultat dépend beaucoup de la

complémentarité de chacun.

En parallèle, je travaille sur une idée de microdon

qui va rendre très abordable le don. Une nouvelle

manière de donner, à la fois simple, rapide, ludique et

avec une totale visibilité sur l’impact des dons.

L’équipe transdisciplinaire

Page 96: Exposition universelle 2025 : les mobilités

95

Khader BerreklaArchitecte

[email protected]

Je m’intéresse à la thématique de la mobilité car elle

se situe à la croisée d’enjeux économiques, sociaux,

politiques et d’aménagement. Aussi, dans le cadre de

mes études mais aussi de réflexions personnelles, je

questionne beaucoup le rôle des infrastructures dans

la ville, en particulier dans le contexte de la métropole

du Grand Paris.

C’est également à cette occasion que j’ai découvert le

projet EXPOFRANCE 2025 en 2013, lors de mon cursus

en master 2 où nous avons construit une proposition

d’implantation territoriale et d’organisation d’une

Exposition universelle à Paris en 2025.

Ce semestre a ainsi été l’occasion de construire une

démarche de projet afin de mieux comprendre les

enjeux de la mobilité. Au travers de nombreuses

rencontres avec les partenaires, nous avons abordé

différentes approches de cette notion. Je me suis

plus particulièrement intéressé à l’impact d’un tel

événement sur l’aménagement urbain et aussi à la

façon dont la mobilité façonne les villes.

Le projet final a croisé de nombreuses compétences et

une forte dimension prospective. Cela m’a permis une

certaine ouverture d’esprit et a enrichi, du point de vue

de la méthode, une posture de projet que je m’attache à

expérimenter constamment en tant qu’architecte.

Je suis architecte diplômé d’État, issu de

l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-

La Villette. Les études d’architecture, en particulier

dans cette école, sont fortement marquées par cette

notion d’interdisciplinarité. Cela permet, assurément,

de bien mieux comprendre le monde qui nous entoure

et ses défis. C’est donc ainsi que je me suis intéressé à

la démarche pédagogique innovante du Centre Michel

Serres, à laquelle j’ai adhéré.

L’équipe transdisciplinaire

Page 97: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Edouard BertagnaIngénierie

[email protected]

de proposer des idées audacieuses pour remédier à

ce problème.

La notion d’allure est un aspect de la mobilité qui

m’intéresse tout particulièrement. J’apprécie l’idée

de lier l’ultravitesse et la lenteur. Il ne s’agit pas de les

opposer mais de trouver un lien entre les deux. La

vitesse a été le moteur de la mobilité considérée comme

un transport au cours du XXe siècle. Aujourd’hui, il

faut dépasser ce modèle et trouver des principes et des

outils pour créer une harmonie entre la quête de la

vitesse et une lenteur liée à la mobilité douce.

Enfin, les rencontres avec l’ensemble des partenaires

m’ont permis d’appréhender de façon plus précise les

défis auxquels sont confrontées les entreprises dans

leurs démarches d’innovation. J’ai ainsi constaté que

chacune de ces entreprises s’inscrit dans la refonte de

la notion de mobilité.

Je suis étudiant en dernière année à l’École

des arts et métiers. Lors de mes séjours à l’étranger,

j’ai pu rencontrer et échanger avec de nombreux

étudiants venant d’horizons variés. À chaque fois,

le constat était le même : la France les faisait rêver,

en particulier Paris, mais de nombreuses critiques

fusaient sur les Français et notre façon d’accueillir

les étrangers. De plus, ces étudiants étrangers ne

voyaient pas nécessairement la France comme un

pays innovant. Ce projet d’EXPOFRANCE 2025

m’est donc apparu comme une belle opportunité

L’équipe transdisciplinaire

Page 98: Exposition universelle 2025 : les mobilités

97

Arwa Boussaâ Architecture DPLG

[email protected]

Mon intérêt pour le projet EXPOFRANCE 2025 s’est

éveillé à l’occasion d’un travail pluridisciplinaire lors

de mon M2 et m’a poussé à rejoindre le Centre Michel

Serres pour un stage.

Mon expérience au Centre Michel Serres a commencé

le semestre dernier avec le projet très original « Ville

et Santé » et s’est prolongée dans le cadre de l’atelier «

Mobilité ».

Ce projet correspondait à mes attentes, du fait de

son caractère universel, mais aussi parce que les

Expositions universelles m’ont toujours fait rêver. Elles

sont en effet de vraies occasions de montrer le progrès

des nations sur le plan architectural, urbanistique,

socioculturel, économique et technologique.

Ainsi, cela m’a permis d’élargir mes champs de

recherches et de travailler sur des problématiques

actuelles de la « mobilité » pour imaginer un meilleur

futur.

La mobilité est un terme large, difficile à définir d’un

seul point de vue. On vit avec la mobilité, on évolue

avec la mobilité tout en étant mobile ou immobile. Et

comme concept fondamental sur lequel sera basée la

candidature d’EXPOFRANCE 2025, nous avons essayé

de nous projeter dans 10 ans et proposer une vision

innovante de ce thème.

Architecte diplômé de l’École nationale

d’architecture et d’urbanisme de Tunis, j’ai intégré

le monde professionnel pendant six mois, avant de

décider de reprendre les études et de poursuivre vers

un M2. En décembre 2014, j’ai obtenu mon diplôme

en Développement et aménagement touristique des

territoires de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et

actuellement je suis en post-master DPEA Recherches

en architecture à l’École d’architecture Paris-La

Villette.

L’équipe transdisciplinaire

Page 99: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Ludivine BusDroit - Urbanisme

[email protected]

Je suis titulaire d’un master 1 en Droit public et d’un

master 2 en Urbanisme et aménagement du territoire.

J’ai vu dans ce projet l’occasion de comprendre

les enjeux liés à la mobilité, ce qui me manquait

en tant qu’urbaniste. De plus, le cadre d’un projet

aussi ambitieux que la candidature de la France à

l’organisation de l’Exposition universelle de 2025 était

très enthousiasmant.

La collaboration donne lieu à une effusion d’idées et

de compétences. Pas toujours facile à gérer, elle est

néanmoins enrichissante autant professionnellement

qu’humainement et je suis heureuse et fière d’avoir fait

partie d’une telle équipe !

Le projet au Centre Michel Serres était pour

moi l’occasion de découvrir les enjeux de la mobilité,

domaine clé pour comprendre les évolutions du

territoire. Cette notion englobe bien plus que les

transports et c’est donc sur de nombreux sujets que

j’ai appris : les systèmes d’information, le partage

de données, les enjeux de gouvernance dans les

transports, l’anthropologie de la mobilité, l’essor des

nouvelles technologies... Aborder tous ces sujets, les

confronter et souligner une cohérence pour donner

naissance à un projet m’a beaucoup plu.

L’équipe transdisciplinaire

Page 100: Exposition universelle 2025 : les mobilités

99

Sébastien Eyrignoux Ingénierie

[email protected]

préparatoires puis école, je n’ai fait que des projets avec

des étudiants du même profil. Je me rends compte que

l’apport d’étudiants d’autres formations enrichit notre

façon de penser et de traiter des problèmes.

Le fait de réfléchir sur le thème des mobilités était aussi

important pour moi. En effet, originaire de Limoges,

puis étudiant aux Arts et Métiers de Bordeaux, j’ai fini

ma dernière année à Paris : le voyage fait donc partie

intégrante de ma formation. Ainsi, l’utilisation de ce

temps de trajet et la façon même de voyager m’ont

toujours paru essentielles dans notre vie quotidienne.

Après ce projet, je regarde d’un œil différent les

comportements dans les transports en commun et

dans les lieux publics.

Enfin, les différents entretiens réalisés pour enrichir

notre réflexion m’ont permis d’avoir un spectre assez

large des problématiques actuelles liées au thème

de la mobilité. C’est avec un œil nouveau que je veux

aujourd’hui participer en tant qu’ingénieur à cette

formidable mutation de la façon de se déplacer.

J’ai toujours été intéressé par les grands

projets et leur mise en œuvre. C’est pourquoi j’ai

orienté mes études vers une école d’ingénieurs, les Arts

et Métiers, où je suis actuellement en dernière année.

En effet, l’ingénieur est au cœur de la conception et

de la réalisation de tels projets. Participer au projet

d’Exposition universelle ne pouvait que tomber sous le

sens. Ne connaissant pas le Centre Michel Serres avant

d’y entrer, j’ai été impressionné et épaté par le résultat

d’un travail multidisciplinaire. En effet, depuis que j’ai

choisi la voie classique vers le métier d’ingénieur, classes

L’équipe transdisciplinaire

Page 101: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Albane FilyDroit, Diplôme du Centre Michel Serres

[email protected]

d’un projet très fédérateur et l’enthousiasme que

provoquent ces grands événements est assez

grisant.

Il a été très intéressant d’associer cette notion sociale

de la mobilité aux festivités de l’Exposition, mais aussi

de conjuguer la modernité et l’innovation, au cœur de

l’événement, à ce style de vie bohème à la française

qu’inspire la flânerie.

Aujourd’hui, je maintiens le cap sur la transdisciplinarité

en complétant ma formation par un master en deux ans

au sein du Centre Michel Serres.

Si en septembre, lorsque le projet a débuté,

mon idéal de mobilité était l’introduction du tapis

volant en ville, je suis heureuse que nous soyons

arrivés quatre mois plus tard à un résultat tout

autre mais largement aussi envoûtant.

Après une licence de droit à l’université Paris 1

Panthéon-Sorbonne dont un an en Allemagne à

Heidelberg, j’ai été ravie de travailler dans le cadre

du dossier de candidature de la France concernant

l’organisation de l’Exposition universelle. Il s’agit

L’équipe transdisciplinaire

Page 102: Exposition universelle 2025 : les mobilités

101

Coline Guedj Management International,

ESCP Europe - Diplômée en 2016

ajoutée en matière de management de projet de réseau

grâce au grand nombre d’entreprises partenaires

rencontrées.

Je suis fière d’avoir participé à cette aventure et j’espère

que nos idées ont sensibilisé les personnes qui ont prêté

attention à nos travaux en les invitant à penser comme

nous, hors du cadre et des modèles d’aménagement

urbain classiques.

Déjà sensibilisée aux problématiques du

transport et de la mobilité lors de mes précédentes

expériences professionnelles chez BlaBlaCar et Total,

j’ai pu découvrir le sujet avec un tout nouvel éclairage

lors de ce semestre au Centre Michel Serres.

L’émulation collective au sein de l’équipe née de la

confrontation de nos points de vue et de nos intérêts

personnels a permis de donner une profondeur et

une teinte spécifique aux entretiens réalisés. En ce qui

concerne mes études, ce stage a été une réelle valeur

L’équipe transdisciplinaire

Page 103: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Chloé RotrouDesigner, Diplôme du Centre Michel Serres

[email protected]

Le projet d’Exposition universelle, de par son

ampleur, nous a donné l’opportunité d’être audacieux

et prospectifs dans nos propositions. J’ai été ravie de

la réception de notre concept : embarquer dans notre

expérience de flânerie un panel de commanditaires

et de partenaires fut un véritable défi dans la

représentation de notre projet !

Je suis diplômée d’une maîtrise en Design et

environnements à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et j’ai

auparavant obtenu un BTS en Design de produit à La

Martinière-Diderot à Lyon. Je tente de me construire

dans un parcours ouvert, aujourd’hui dans la

première promo du Centre Michel Serres. Le design

est à la base un processus pluridisciplinaire, et je suis

convaincue qu’il est porteur de l’appliquer à l’échelle

d’une formation comme celle du CMS. Mener un

projet avec 11 manières de penser reste tout de même

un véritable défi, mais c’est extrêmement stimulant

de devoir constamment remettre en perspective nos

façons de faire !

Ayant une forte affinité avec les

problématiques de design urbain, travailler sur

les enjeux de la mobilité m’a tout de suite attiré.

L’expérience du projet nous a permis d’appréhender

le caractère global de la mobilité, mais aussi de

nous attacher à des tendances émergentes plus

participatives, plus durables et plus festives ! Mon

principal centre d’intérêt a été de comprendre ce que

deviennent nos usages, nos vies « mobiles », dans un

tout continuellement mouvant.

L’équipe transdisciplinaire

Page 104: Exposition universelle 2025 : les mobilités

103

Charly Terranova Économie et Sciences Politiques, Diplôme du Centre Michel Serres

[email protected]

me concernant était de rester concentré, motivé et

impliqué pendant les six mois de projet.

En dehors de phases pas forcément funky, ma

motivation ne s’est pas érodée d’un iota et j’avoue avoir

du mal à me l’expliquer.

C’est là que selon moi, la magie du Centre Michel Serres

a opéré.

J’ai découvert ce que signifiait travailler en groupe.

Onze esprits réunis pendant six mois pour réfléchir

à la même question. Ce groupe finit par devenir une

partie de vous-même, si bien que vous quittez pour

ainsi dire le monde pour vous plonger dans un nouvel

écosystème, coupé de tout superflu et investi à 100 %

dans la tâche à accomplir sur cette nouvelle planète.

Je ne trouve pas vraiment de mots pour décrire cette

expérience, à part que c’était assez jouissif !

Ce que je retiens de ce projet, ce n’est pas tant le projet

en lui-même, mais plutôt l’expérience du projet.

Je n’en ai tiré que du positif et cela m’a permis de

rencontrer des personnes vraiment formidables. Je

recommande vivement à tous les étudiants de tenter

cette expérience.

Un mois après la fin du projet, je peux

analyser avec du recul ce que cela m’a apporté et

pourquoi participer à un semestre au Centre Michel

Serres vaut vraiment le détour.

Tout d’abord, pour donner un aperçu d’un côté plutôt

négatif de mon caractère, je suis une sorte de cynique

indifférent, si bien que j’ai du mal à me concentrer

et à m’investir dans un projet s’il ne me tient pas

énormément à cœur. Bien que le thème de la mobilité

me semble digne d’un grand intérêt, tout l’enjeu

L’équipe transdisciplinaire

Page 105: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Remerciements |

Nous remercions Bernard Billoud, responsable

marketing et communication chez Canal TP,

de nous avoir tant apporté en matière d’open

innovation, open source et open data. L’aspect « sans

couture » est resté essentiel dans notre projet.

Les réflexions sur les problèmes de mobilité

dans la France actuelle et sur l’optimisation des

déplacements apportées par Frédéric de Coninck,

directeur de l’École doctorale « Ville, Transports et

Territoires » à l’Université Paris-Est, nous ont été

très utiles.

Pascal Tebibel, directeur de la prospective et des

relations institutionnelles du groupe Colas, nous a

beaucoup appris sur l’origine de la mobilité, et en

particulier des générateurs de flux. La place de la

voiture dans la ville a aussi été un sujet de discussion

pertinent.

Paul Ortais, directeur de SEA, nous a apporté une

vision à long terme de la mobilité urbaine. En effet,

son projet de PRT permet de repenser les usages des

véhicules et des territoires urbains.

Nous remercions Christophe Hortus, économiste

et chef de projet, ainsi que Margot Clavel, chargée

d’études transports et mobilités, pour leur accueil

à la CCIP. Le mélange entre visions prospectives

sur la mobilité et problématiques actuelles sur le

transport de voyageurs et le fret en Île-de-France

nous ont permis de mettre en valeur des aspects

insoupçonnés, notamment sur l’utilisation de la

Seine.

Nous remercions Patricia Manent, directrice

adjointe des affaires publiques, Fabien Violet, chargé

de mission au cabinet du PDG, Aurélie Jaquot-

Farat, responsable Stratégie et Développement

aéroportuaire et Thibaut Botton, chargé de mission

des affaires publiques de nous avoir accueillis à deux

reprises dans leurs locaux d’Air France et Jean-Paul

Claret, responsable Animation interprofessionnelle,

pour sa présentation pleine de vie du Terminal 2E

de l’aéroport Paris-Charles De Gaulle.

Éric Tardivel, directeur de l’agence RATP 92 et

Laurent Gerardin, responsable de l’unité Études

et Modélisation, département Développement

Innovation Territoires de la RATP, sont remerciés

pour leurs réflexions sur le télétravail, le projet

Bus 2025 et la fluidité dans les transports. Nous

remercions également Sophie Espie, chargée des

relations institutionnelles et Benoît Philippe, chef de

Page 106: Exposition universelle 2025 : les mobilités

105105

projet, de nous avoir permis d’appréhender le projet

Bus 2025 dans sa globalité.

Nous remercions Gilles Betis, spécialiste d’Innovation

Management chez EIT ICT Labs, de nous avoir

présenté les enjeux de la mobilité dans les années à

venir, notamment sur les aspects éducatifs et bien-

être.

Nous remercions Arnaud Poissonnier, fondateur de

Babyloan, de nous avoir aidés sur les questions de

société collaborative et de projets durables.

Nous remercions Jérôme Lefèvre, ainsi que toute

l’équipe d’Infotrafic, pour le temps qu’ils nous ont

consacré. Son expertise fut très appréciée lors des

différents ateliers et rendus.

Nous remercions Francis Contat, consultant chez

Synergences, pour son regard éclairé sur les sujets

de valorisation des données et de contrôle de la

consommation énergétique. Favoriser un citoyen

engagé dans la transition écologique et dans la

protection du bien commun est une idée clé, nous le

remercions de nous avoir accordé du temps.

Nous remercions Delphine Reyre, Director of Policy

chez Facebook, de nous avoir expliqué les enjeux

pour Facebook à l’horizon 2025, notamment sur

le rôle des réseaux sociaux et sur l’accès à Internet

pour tous.

Nous remercions Jean-Michel Hua, directeur

Qualité clients CDG chez Aéroports de Paris pour

sa disponibilité lors de notre visite à Roissy CDG.

Son expertise sur les infrastructures, la signalétique

et l’accueil à Roissy nous a été très utile dans

l’élaboration du projet.

Nous remercions Nicolas Le Douarec de Buzzcar,

pour son apport sur le rôle de l’individu dans la

mobilité et pour ses conseils avisés sur la fonction

de l’Exposition universelle.

Nous remercions Franck Michel, directeur du

marketing chez Transdev, de nous avoir décrit le

travail actuel de Transdev dans le domaine des

mobilités du quotidien.

Nous remercions Sandrine de Lahondes, adjointe

au directeur de programme à la Société du Grand

Paris, de nous avoir expliqué les différents enjeux

du Grand Paris Express et ses répercussions sur les

Franciliens.

Page 107: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Nous remercions Cyriel Pelletier, responsable

Stratégie et Partenariats chez Wimoov, d’avoir

partagé son expérience avec nous sur les nouveaux

acteurs de la mobilité.

Nous remercions Dominique Touraine, délégué à

l’action territoriale, départements de l’Île-de-France

chez SNCF, Philippe François, Jacques Tibourd, Pierre

Freudenreich, Éric Thomas, Guillaume Guéguen,

Pascale Ippolito, Isabelle Bastin (Grand Paris), Valérie

Mettavant (Stratégie TER), Philippe Perrinelle

(responsable du pôle Projets chez SNCF Voyages),

Dominique Prado pour leurs expertises sur la

gestion des flux de voyageurs, sur les points noirs

des transports et sur les mobilités dédiées.

Nous remercions Julien de Labacca, manager de

projets de transports chez Eurorégion Aquitaine

Euskadi, pour sa vision prospective de la mobilité.

Sa réflexion sur la responsabilité des individus

mobiles nous a beaucoup aidés.

Nous remercions Mathieu Bret, chef de projet Data

Monetization chez Orange, pour son apport sur la

collecte et l’enrichissement des données à partir des

cellules GSM.

Nous remercions Florence Pinot de Villechenon,

professeur coordinateur académique Amérique

latine - directeur scientifique du CERALE à l’ESCP

Europe, pour son soutien dans le choix de la flânerie

ainsi que pour sa réflexion sur les Expositions

universelles.

Nous remercions Dominique Levent, directrice

Créativité Vision chez Renault, pour le temps qu’elle

nous a consacré. Le rôle des voitures automatiques

et la servicisation de Renault nous ont permis de

repenser la nature des objets de la mobilité.

Nous remercions Dominique Hummel, directeur

du Futuroscope, Sébastien Retailleau, responsable

exploitation en charge de l’accueil et des attractions,

Michel Meyer, responsable restauration rapide,

Antoine Trouvé, responsable du service Logistique

& Recyclage à Dikeos et Sébastien Ganzer, chargé de

communication web, pour leur accueil chaleureux

et tout le temps qu’ils nous ont accordé dans leurs

différents services.

Nous remercions Nicolas Goudy, fondateur de la

plateforme Paris je t’aide, pour l’intérêt qu’il a porté

à notre projet et pour son partage d’expériences.

Nous remercions Claude Escala, chercheur, pour ses

précieuses indications sur les PRT.

Remerciements

Page 108: Exposition universelle 2025 : les mobilités

107107

Nous remercions Nicolas Labbé, pour sa

participation à nos ateliers.

Nous remercions Léa Marzloff, consultante chez

Chronos, pour ses précisions sur la problématique

de mobilité inclusive.

Nous remercions Éric Cattelain, docteur en

linguistique et expert en langues et culture, pour sa

disponibilité et sa réflexion sur l’immobilité et sur

les sens.

Nous remercions Georges Amar pour son partage

d’expériences sur la mobilité et pour les discussions

passionnantes que nous avons eues avec lui autour

du changement de paradigme.

Nous remercions Claire Gervais, @Le_Bug_Urbain

pour sa participation aux revues de projet et ses

conseils pertinents.

Nous remercions Marie-Xavière Wauquiez,

coordinatrice EXPOFRANCE 2025 pour son

accompagnement tout au long du projet mais

aussi les enseignants des écoles partenaires de

Bordeaux : Kent Fitzsimons de l’Ecole Nationale

Supérieure d’Architecture, Jean-Philippe Halgand

et Jean-Charles Zebo de l’Ecole des Beaux-Arts,

Azita Ahmadi et Philippe Viot des Arts et Métiers

ParisTech.

Et nous remercions tout particulièrement l’équipe

encadrante du Centre Michel Serres  : Sandrine

Auger, Bernard Moïse et Marc Le Coq pour cette

belle expérience et leur soutien constant.

Remerciements

Page 109: Exposition universelle 2025 : les mobilités

Établissements | partenaires

EXPOFRANCE 2025 est une association qui depuis 2011 sou-tient le projet de candidature à l’organisation de l’Exposition universelle de 2025 en France, porté par le député-maire de Neuilly-sur-Seine Jean-Christophe Fromantin. EXPOFRANCE 2025 œuvre à faire dialoguer les acteurs institutionnels, éco-nomiques et culturels ainsi que l’ensemble de la société civile autour de ce grand rendez-vous international qui accueillera, en 2025, plus de 190 pays avec plus de 50 millions de visiteurs. Au cours des années universitaires de 2013 à 2015, le Centre Michel Serres a fait partie des sept grandes écoles et universi-tés parisiennes qui ont accompagné ExpoFrance dans l’analyse et la réflexion sur ce dossier de candidature.

Commanditaire

Page 110: Exposition universelle 2025 : les mobilités

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« Apporter des réponses innovantes aux problèmes contemporains » : voici le maître-mot du Centre Michel Serres.Misant sur l’interdisciplinarité et les relations entre les écoles et les entreprises, le Centre met en œuvre une pé-dagogie fondée sur la conduite de projets d’innovation en partenariat avec le monde professionnel.Sa destination première est d’être un espace de concep-tion, de fabrication et d’expérimentation de nouveaux concepts, c’est-à-dire un lieu de « conversations » trans-disciplinaires.

HeSam université est une ComUE (Communauté d’Universités et d’Etablissements) qui fédère 12 établissements d’enseigne-ment supérieur et de recherche. HeSam université a pour crédo de permettre à ses membres de réaliser collectivement ce qu’ils ne peuvent mener à bien seuls. Son ambition est d’être une uni-versité confédérale respectant les prérogatives de ses membres, et profitant de leurs fortes compétences pour créer de nouveaux savoirs, de nouvelles valeurs, à travers la mise en œuvre effec-tive de l’interdisciplinarité.En tant que lieu de recherche, de création, de savoir et de savoir-faire, tourné vers les enjeux contemporains que rencontrent nos sociétés, heSam offre de nouvelles opportunités aux acteurs de ses établissements : étudiants/auditeurs, enseignants, ensei-gnants-chercheurs, personnels… Le Centre Michel Serres est une initiative d’heSam université.Nos 12 établissements membres : Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), Ecole du Louvre, Ecole nationale d’administration (ENA), Ecole nationale supérieure d’architecture Paris-La Villette (ENSAPLV), Ecole na-tionale supérieure des arts et métiers (ENSAM ParisTech), Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI-Les Ate-liers), ESCP Europe, Institut national d’études démographiques (Ined), Institut national d’histoire de l’art (INHA), Institut natio-nal du patrimoine (INP), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

Encadrement

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Les images non référencées dans le prochain index ont été réalisées par l’équipe en interne, les droits d’auteur leur reviennent.

Couverture : KUNTZ Solène, « Distension », 2012

I)p.8 KUNTZ Solène, « Distension », I, 2012P.11 KROLL John, Eiffel Tower, 2011p.13 UMEDA Hiroaki, Holistic Strata, TodaysArt 2011 P.17 FISCH Martin, Fly so high, 2011

II) p.21 KUNTZ Solène, « Distension », II, 2012p.23 VITASSE Bruno, Zone-AH!, 2014p.31 BORGHI Stefano, Volumes coworking, 2015p. 41 DALBERA Jean-Pierre, Elsa Tomkowiak au théâtre Graslin - Le Voyage à Nantes, 2014p.48-49 CHRETIEN Florent, Heigh-ho, 2014

III)p.51 KUNTZ Solène, « Distension »,III, 2012p.60 CHRETIEN Florent, 2014p.61 Mosaïque: crédit MaO de Paris, Super Tomate,2010 crédit GWEN, Nantes Bouffay, 2014 SANCHEZ Patri, Reentry - Surf at Calblanque, 2012 crédit JBLondonf, Parjour in the fountain, 2009 LAYN Julian, Michelle Lee, 2013 PLATEL, le beau pinagnes, 2006 Photo from Sensoree, Kristin Neidlinger, Neurotiq, 2014

IV)p.71 KUNTZ Solène, « Distension », IV, 2012p.74-75 crédits Centre Michel Serres, Semestre 1, le Génie du Corpsp.76 Defense images, RAF Falcons Parachute Display Team SOUTHERN CAL, The Happy Rower, 1934 P.77 Bee and B, Tiny House Swoon, , 2015 HAYASHI Natsumi, Levitationp.78 Official US Navy Page, Free fall jump, 2012p.80 BROWN Gregory, The Seine, 2009

p.81 iMal.org, FablabXL, 2012 HURON Samuel, Alpha One Lab, 2011p.84-85 LARIQUE, Shaolin Kung Fu, 2009

V) p.85 KUNTZ Solène, « Distension », V, 2012p.92 mosaïque ZiJing, The old dover estate near the dover playground, 2012 LEROYER Philippe, Pinhole Crazyness MOLLICONE Martin, Streetart2, 2015 Nathan Rupert_Bobby Gorgeous shows off his surfing skills_2010 VALORE Victor, Christina diving in, 2013 LISA RASTL, Bodies in urban spaces, 2013 Koyabashi, Moines Shaolin

Iconographie |

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Bibliographie thématique |

Webographie |

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Ville et métropoleLa ville en mouvement, Francis GODARD, Paris : Edition Gallimard, 2001, 127 p.Des villes pour une petite planète, Richard ROGERS & Philippe Gumuchdjian, Paris : Le Moniteur, 2000, 213 p.La rue est à nous… tous !, Mireille APPEL-MÜLLER & François ASCHER, Paris : Ed. Au Diable Vauvert, 2007, 308 p.Où va la ville aujourd’hui ? : Formes urbaines et mixités, Jacques LUCAN, Paris : Editions de La Villette, 2012, 205 p.Paris/Babel : une mégapole européenne, David MANGIN, Paris : Editions de la Villette, 2013, 413p.

Infrastructures et mobilitéLa transition urbaine : ou le passage de la ville pédestre à la ville motorisée, Marc WIEL, Belgique : Pierre Mardaga Editeur, 1999, 149 p.Ville et automobile, Marc WIEL, Paris : Ed. Descartes & Cie, 2002, 141 p.La ville des flux, Olivier MONGIN, Paris : Editions Fayard, 2013, 696 p.Homo mobilis : du transport urbain au nouvel âge de la mobilité, Georges AMAR, Paris: Ed. Fyp, 2010, 207p.Bouge l’architecture ! : villes et mobilités, ouvrage collectif, Paris : Institut pour la ville en mouvement, 2003, 199 p. Le Grand Paris Paris métropole. Formes et échelles du Grand Paris, Philippe PANERAI, Paris : Editions de La Villette, 2008, 246 p.Grand Paris : Sortir des illusions, approfondir les ambitions, Jean-Pierre ORFEUIL & Marc WIEL, Paris : Scrineo, 2012, 328 p. Innovation Jugaad innovation, Navi Radjou The Lean Start-Up, Eric Ries Business Model Generation, Alexander Osterwalder Petite poucette, Michel Serres, Paris : Editions Le Pommier, 2012, 84 p.

Ville et Mobilité_ Institut pour la Ville en Mouvement (IVM), http://www.ville-en-mouvement.com/ Grand Paris _ Société du Grand Paris (SGP): projets du Grand Paris (en particulier 2ème phase), http://www.societedugrandparis.fr _ Atelier International du Grand Paris (AIGP), http://www.ateliergrandparis.fr Innovation en cours_ CityFixer, Solutions for an Urbanizing World, http://www.citylab.com/cityfixer/ _ http://www.netvibes.com/transportsdufutur#Les_transports_du_futur_ADEME

_ Forum Vies Mobiles, http://fr.forumviesmobiles.org/

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